LE MONDE EST BARJE
JE PRENDS LE LARGE...
J’ai des réserves d’eau, de rhum
De quoi pécher et des bonbons
Si les chemins mènent à Rome
J’irais à revers pour de bon
J’ai tout Verlaine et Charles Cros
Un puzzle de sycomore
Pour savoir : un jeu de tarot
De quoi tenir jusqu’à la mort
A la guinguette des chimères
Tous les fantômes sont mes hôtes
Confiné au milieu des mers
J’entends les sirènes des côtes
J’esquisse mille cantilènes
L’inspiration va se tarir
Et je regarde les baleines
M’éclabousser et me sourire
Faut savoir regarder le ciel
Avant que la pluie ne revienne
Trouver dans le superficiel
Des intensités diluviennes
Il faut apprendre à s’enrichir
Du moindre requin que l’on croise
Des nuages qui se déchirent
Sur une toile bleue turquoise
Je compte tous les jours mes anges
Je me refais cent fois du thé
Bref je fais l’expérience étrange
Du prisonnier en liberté…
ERIC MIE
1 note
·
View note
Pardon pour les reblogs
Il est quatre heures du matin
je suis un gamin
qui n'arrive pas à dormir
me reste donc à écrire.
D'abord pardon non pas pour mes likes
mais pour les reblogs que je m'autorise
c'est le jeu des réseaux mais bon
j'ai l'impression d'entrer dans un jardin
qui est grand ouvert, sans ni portes ni murs
mais c'est un autre qui l'a cultivé,
et j'en prends les odeurs et les saveurs
les parfums et les secrets.
Je vous demande pardon
d'avoir usurpé de ces dons
car qui envoie une image se donne
qui y répond la pique en somme !
Tout autour de vos si beaux jardins
y'a pas de barbelés ni aucune clef
on peut y entrer les yeux fermés
ou grand ouverts pour dévorer
à perte leurs nudités.
Il est quatre heures du matin
je suis un gamin
qui n'arrive pas à dormir
me reste donc à écrire.
C'est un peu ça écrire, c'est faire sortir
tout ce qu'on a sur le cœur, dans le ventre,
ou plutôt dans le cœur, resté sur l'estomac,
quand on a si mal au ventre.
Alors ça doit sortir comme l'amour du milieu de nos corps
comme les larmes de nos yeux, et toutes nos humeurs,
pour que le sang devienne encre.
Alors on pique et on repique
un peu comme dans un jardin,
et on vous donne son cœur.
« Voici des fruits, des fleurs... »
des feuilles de basilic
et des branches sèches de thym
aux odeurs des matins,
c'est facile de plagier Verlaine
quand on a chagrins et cantilènes
cueillis au jardin
dans la rosée des matins.
Il est quatre heures du matin
je suis un gamin
qui n'arrive pas à dormir
me reste donc à écrire.
Pardon Ash,
je t'ai piqué ton beau dessin
ton envol d'oiseau sur la mer
tes odeurs à toi de lentisques,
pour en faire en sculpture
la signature de mes égratignures
en partageant, sans ton avis, nos risques.
C'est bien ça qui me dérange quand on reblogue
avec des dents de bouledogues
les likes des uns les émois des autres
leurs crushs et leurs détours
en banalisant l'amour.
Il est quatre heures du matin
je suis un gamin
qui n'arrive pas à dormir
me reste donc à écrire
pour demander pardon à tous ceux que j'aime
de piquer et rebloguer
même si c'est le jeu ou l'idée.
Tiens, quand je revenais de Gien
plus mon fils et ma fille
et « mes » deux Brésiliens
dont Lui mon amour
on s'est jeté dans la mer, dans son sel et ses vagues.
En volant entre ciel et terre
(je voulais encore tomber dans ses bras)
on atterrissait dans la mer,
puis voulant voler loin de la vie
dans la mer je fis plouf
nageant comme un plouc
en surnageant quand même
dans les brasses de la vie.
Il est quatre heures du matin
je suis un gamin
qui n'arrive pas à dormir
me reste donc à écrire
sur les calanques de Cassis
où j'adore être assis
le menton sur les genoux
nu dans mon cœur,
la peau sur les cailloux
des rocs de Cassis
en rêvant jusqu'au bout
loin, loin jusqu'au Zambèse,
du tout au bout de la falaise
d'où est mort le Petit Prince :
c'est de là qu'est parti jusqu'au ciel
Exupéry dans son avion de métal
pour la toute dernière fois
dans un fracas brutal.
Il est quatre heures du matin
je suis un gamin
qui n'arrive pas à dormir
me reste donc à écrire :
je suis quoi, moi
qui n'ai ni froid ni faim.
Et si j'aime partager, pas que le pain
je garde toujours une part pour moi,
même quand on engrange tout le bois
avec ses douze lourdes stères
pour chauffer tout l'hiver
je n'ai moi non plus pas froid,
je suis donc un bourgeois,
merde, tant pis pour moi.
Mais j'aime pas les vieux hétéros bobos
trop souvent donneurs de leçons
j'aime pas les donneurs de leçons.
Alors, patriarche trop con
j'écoute des jeunes leurs leçons,
en restant un ado avec son écharpe
avec dans le cœur, au bout des doigts, des échardes
le front plissé étonné
les yeux rivés au ciel
rêvant aux papillons, aux arcs-en-ciel
à nos fautes en fait vénielles
quand on nous accusait de péchés mortels.
Il est quatre heures du matin
je suis un gamin
qui n'arrive pas à dormir
me reste donc à écrire
bercé par les jeunes pinçons
en écoutant leurs rimes et leurs chansons.
14 notes
·
View notes
Forêt de songes
Tic tic crrr
Pschii pschii
Coulou coulou
SSSS
SSSS
Crrrr.....Crrrr....Crrrr....
Tous les bruits
Tu les entends
C’est la nuit
Et tu m’attends
Et moi et moi je suis le rêve
Tu les vois tous ces yeux dans les feuillages
Tu les sens ces frissons dans ton pelage
Et toi et toi tu es ma sève
Gicle ton sang au cœur de la forêt
Hurle d’amour en cris de lune
Le vent le vent roule-boule de plumes
Feuilles d’argent au goût secret
Crocs allumés mordez la chair de mots
Oiseau blotti au creux moisi des souches
Offert à ton regard-renard farouche
Tu croques vorace ce poème-étourneau
Assis-debout je tiens clairière
Mes veines sont de bois mon front de chêne
Mes songes fusent en quatrains-cantilènes
Nos amis loups sont en lisière
Mange donc mes oiseaux et bois ma sève
Toujours tu brûleras de soif
D’autres essors fuseront de ma coiffe
Jamais ne finira le rêve
Tous les bruits
Je les entends
C’est la nuit
Et je t’attends
Tic tic crrr
Pschii pschii
Coulou coulou
SSSS
SSSS
Crrrr.....Crrrr....Crrrr....
2 notes
·
View notes