Mon carnet de bord. Choses qui me touchent, vues et entendues ailleurs, choses que je fais parfois, de plus en plus souvent. Laboratoire du petit et du modeste plutôt que du sublime et du grandiose.
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Cette fois, c’est un recueil de nouvelles de l’unique Jan Carson. J’ai été très marquée par son précédent roman, Les ravissements. Ici, je me suis délectée de ses récits courts, qui sont très souvent proches des contes. Les histoires sont étranges, c’est une évidence. Comme le titre l’indique, il y a des fantômes ou des choses bizarres, incompréhensibles. Mais les personnages, certes un peu étonnants eux aussi, semblent accepter cette part irrationnelle. Quand on l’écoute (cf ci-dessus), on comprend qu’elle considère l’Irlande du nord comme un lieu complexe, qui contient lui-même une part d’absurde. Elle a donc appris à considérer les choses avec cet œil ouvert à l’étrangeté, étonnamment mêlée aux choses du quotidien.
Les histoires peuvent être drôles, tristes, sinistres, inquiétantes, et parfois le tout en même temps. Ce qui compte principalement c’est qu’on est en tant que lecteur, vraiment sans cesse étonné ; on ne sait pas où nous conduisent ces récits, on les suit bien volontiers, sans avoir la moindre idée de ce qui nous attend. Mais avec son écriture malicieuse, pleine d’humour, qui sait capter le moindre détail (la couture d’un collant en travers des orteils, par exemple, la forme de la buée qui sort de la bouche d’un homme lors d’un matin frisquet…) on est cueilli par cette façon spéciale de regarder le monde, ce monde-là, celui de Belfast et des alentours, si particulier, si éprouvé par les « Troubles », encore bien vivaces. Le surnaturel affleure donc, et grâce à cette liberté qu’elle s’autorise, l’autrice réussit à nous ouvrir une porte, par laquelle on parvient à apercevoir la singularité d’un coin du monde, en même temps qu’une psychologie plutôt désespérée qui semble bien universelle.
J’ai eu parfois le cœur serré, et parfois j’ai franchement rigolé ; toujours j’ai été épatée, étonnée, secouée dans mes habitudes de lectrice, d’une façon très agréable. J’ai beaucoup d’admiration pour cette écrivaine, que je trouve audacieuse et dont j’adore le regard acéré, ainsi que sa fantaisie qui n’est jamais gratuite ou factice, mais qui œuvre à représenter ce qu’on aurait du mal à évoquer plus frontalement. Un bijou pour l’esprit.
#littérature#livres#litterature#livre#nouvelles#Jan Carson#le fantôme de la banquette arrière#éditions Wespieser#Youtube
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Du coup, j’ai lu le livre qui a fait connaître Jurica Pavičič, cette fois un vrai polar avec un sacré suspense et de sacrées fausses pistes (alala, je me suis bien fait avoir avec la table des matières !).
Il n’empêche, on trouve déjà ce qui m’a bien plu dans Mater Dolorosa : le destin individuel lié à des lieux et à leurs mutations. Ici, elles sont de taille. Quand le roman commence, l’histoire se situe en Yougoslavie… puis au cours de l’histoire, la guerre déchire le pays et le lieu du drame initial devient la Croatie. Difficile à imaginer ce que ce doit être d’avoir traversé ces bouleversements pour une française. La Croatie, j’en ai vu un petit bout, mais en passant, très superficiellement. Je devine que c’est un peu, au niveau culturel et paysager entre l’Italie et la Grèce… mais au niveau culturel, ça a l’air compliqué…
Bref. La disparition de Silva déclenche aussi une mutation de sa famille. Mate, le jumeau, est loyal et dans l’action, sa mère est l’incarnation de la souffrance maternelle, ici encore. Le père, un peu plus lâche, devient progressivement fuyant, il semble s’effacer dans sa douleur silencieuse.
Encore une fois, la construction chorale, avec les différents protagonistes, est astucieuse et haletante. Elle donne à voir intimement les bouleversements du pays, les réalités diverses que chacun endure, et continue d’éblouir par sa justesse psychologique. Gorki, le vieux flic communiste vendu au capitalisme, est touchant, comme si son échec dans l’enquête et sa coïncidence temporelle avec le début de la guerre civile l’avait forcé à enterrer son vieux « moi », à accepter les règles absurdes du marché, pour juste survivre, dans un monde qu’il déteste. Comme s’il se punissait lui-même.
La galerie de portrait est variée et subtile. La narration, qui ne nous épargne aucun trajet -j’ai remarqué que l’auteur expliquait toujours assez longuement les déplacements de personnages, (et il y a beaucoup de mouvements !) met en avant l’errance des personnages, leurs quêtes, l’attente, la lenteur, j’ai trouvé ça malin, immersif, assez troublant ; on cherche Silva, nous aussi, on scrute les pages, on fantasme sur des adresses éloignées... Puis on revient toujours à Misto, petit village dalmate, avec ses habitants qui vieillissent, et parfois meurent.
Figés et en mouvement, c’est le paradoxe que l’auteur croate réussit à représenter, à faire sentir même. C’est sombre, mais un tout petit peu de lumière apparaît en fin de roman… avec élégance et sobriété.
Un écrivain décidément très attachant.
#littérature#livres#litterature#roman#livre#éditions agullo#jurica pavičič#l’eau rouge#polar#littérature croate
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Excellent roman croate. Je l’ai dévoré. C’est censé être un polar… hum. Oui c’est vrai, il y a un crime, un policier et un coupable. Et du suspense. Mais tout l’intérêt du livre est ailleurs.
C’est un roman qui s’attache à quelques personnages, et est construit par une succession de chapitres dans lesquels on est dans leur psyché. On est touchés par eux, on les comprend. Tous. Une famille assez pauvre de Split et un flic un peu effacé.
C’est plutôt une chronique sociale, dans laquelle l’époque moderne est scrutée. Dans cette ville touristique à l’approche de l’hiver, réapparaissent les fractures : centre historique moribond, banlieues sombres. Et la douleur mythique des mères, d’une mère, pour laquelle seule l’église apparaît comme secours, à tort d’ailleurs.
Comment les pouvoirs publics échouent à protéger les uns et les autres, comment les réputations se font et se défont, comment les valeurs sont à géométrie variable quand il s’agit de sa famille. C’est sobrement décrit, avec une pointe d’humour désespéré, et une justesse implacable. C’est le genre de polar que j’aime, plus psychologique et social que véritablement animé de suspense et de ressorts fallacieux.
#littérature#livres#litterature#roman#livre#polar#polar social#littérature croate#jurica pavičič#éditions agullo
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Hum hum.
J’ai succombé à L’orpheline de Lutens que je trouve extra. Austère mais changeant, mystérieux, mystique. Après plusieurs vaporisations, je n’ai plus été intimidée par la fleur élégante : j’ai eu l’impression qu’elle disparaissait au profit de l’encens et du bois. J’ai trouvé un flacon vraiment pas cher sur Vinted.
Cependant, je trouvais la tenue trop légère. En passant un temps fou sur internet et en lisant mille avis de parfumeurs aguerris, ou de fans désappointés, j’ai entendu parler d’Ecsentric Molecule 01, un parfum minimaliste de niche lancé dans les années 2000, très cher, alors qu’il ne propose apparemment qu’une molécule : Iso E Super. Une molécule synthétique présente en parfumerie, censée entrer en synergie avec d’autres notes et fragrances, pour les « porter ». Une molécule imitant le musc, et se faisant presque piquante, fusante, effervescente. J’avais très envie de tester la chose. Sauf que le prix, quoi. Et là, voilà ti pas que je tombe sur Instagram (je crois ?) sur la maison Divain qui ne se cache pas de faire des dupes de parfums. Des copies, quoi. J’étais suspicieuse, étonnée qu’ils aient le droit de faire ça. Mais j’ai vu le prix d’un flacon du clone d’Escentric Molecule 01 (numéro 576, donc) : 12 euros. Ça a eu raison de mes scrupules et doutes.
J’ai reçu mon flacon ce matin. Je n’ai pulvérisé qu’un pshitt sur mon avant-bras,et j’ai immédiatement aimé ce que j’ai senti. Je ne connais pas le parfum imité, vous l’aurez compris, mais ce que j’ai senti sur mon bras m’a immédiatement plu. Quelque chose de scintillant, de lumineux et de musqué. Je l’ai senti toute la journée, contrairement à ce que beaucoup d’utilisateurs disent, se plaignant de ne pas sentir cette note synthétique (il paraît qu’on retrouve cette note dans le parfum Another 13 de Le Labo, autre maison hors de prix, et que là encore, des tas de gens ne sentent pas grand chose, voire RIEN - j’imagine leur frustration). Je pense qu’on peut aisément porter 576 seul, dans plein de circonstances : l’été, au travail si on envie d’être en mode discret, à la maison, avant de dormir par exemple, pourquoi se priver ? 12 euros les 100 ml !!! Bref, pour se donner un environnement « cocon », néanmoins assez attractif. Ce soir je le teste en « layering » (oui, j’ai du vocabulaire maintenant 🤦♀️) avec L’orpheline. C’est trop tôt pour dire si cela fonctionne comme « propulseur » ou « fixateur » ou que sais-je. Je n’ai pas envie non plus de dénaturer le travail de Serge Lutens. Je vais procéder à divers essais.
En tout cas, ce soir, je sens parfaitement l’encens envoûtant de L’orpheline, ce qui reste un enchantement sans cesse renouvelé. Et, derrière, dessous, à côté, je ne sais, je sens une rondeur très charmante. Il va falloir que je mette au point mon dosage, pour savoir qui et combien pulvériser.
Résultat, je m’amuse, je zone le nez en l’air avec des fragrances qui me plaisent, ma foi, que demander de plus ?
PS : je viens d’avoir un flashback olfactif. Il me semble que le parfum d’Annick Goutal, Nuit étoilée, partage bien des points communs avec 576… (c’est pourtant un mélange fraîcheur citron/menthe et pin !!, allez comprendre…)
#parfum#divain#serge lutens#le labo#ecsentric molecule 01#l’orpheline#another 13#576#layering#perfumes#iso e super
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En revanche, j’ai dévoré Le rêve du jaguar du fringant Miguel Bonnefoy. Il est jeune et a déjà écrit plein de trucs, mais c’est maintenant que je le découvre, et je me suis régalée avec sa fresque historique et fantaisiste. Un portrait du Vénézuéla au XXe siècle à travers une famille (apparemment fortement inspirée de sa propre famille) qui est complètement incroyable. Antonio, le bébé abandonné trouvé sur les marches d’une église et recueilli par une muette qui vit dans les bidonvilles de Maracabio deviendra médecin et fondateur d’une université de médecine du Vénézuéla… entre temps, il connaîtra de multiples aventures (celles de son enfance sont particulièrement géniales) ; pauvre, il devra s’endurcir et devenir malin… un côté Oliver Twist dans cette partition, faire divers métiers, dont celui d’homme à tout faire dans un bordel avant d’accéder à d’autres sphères et d’autres horizons…. Laure Adler compare l’auteur à Victor Hugo ! Il y a de ça en effet dans la virtuosité de passer d’un milieu à l’autre, dans la peinture crue et émouvante des gens miséreux… un Victor Hugo juvénile d’Amérique du Sud, comme on se l’imagine, colorée et tapageuse, aux prises avec une histoire mouvementée et violente. (Encore que l’auteur soit Franco-vénézuélien, son livre fait d’ailleurs le grand écart entre les deux continents, et fantasme Paris.)
Mais malgré la violence des faits, la plume de Miguel Bonnefoy est légère, il virevolte et nous embarque dans les moments tragiques et les plus doux avec cadence et rythme, sans s’appesantir. Il a cette grâce et cette fantaisie, qui surprend sans cesse. Il mêle récits imaginaires, contes, légendes, mythologies locales et histoire avec malice.
C’est un vrai moment joyeux de lecture.
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Alors, appâtée par la bonne presse qu’a suscitée son premier roman, je l’ai lu.
Comment dire. Je n’ai pas du tout aimé. Je n’ai pas trouvé que le roman était truffé de bonnes formules, ni qu’il était désopilant. J’ai suivi le parcours du loser auto proclamé avec ennui, et dégoût. Je n’ai pas trouvé l’anti héros attachant, et je n’ai pas apprécié le style DU TOUT.
C’est dommage car l’auteur, que j’ai écouté en podcast, a l’air super sympa et drôle, en vrai. J’ai même jeté un œil sur son Instagram sur lequel il a été repéré par Joëlle Losfeld (!), et j’ai trouvé que ces petits fragments étaient réussis et souvent marrants. Très cyniques, mais marrants, globalement.
Mais selon moi, ça ne fait pas un livre, bien que le sien soit court. Sur la durée, avec une intrigue affreuse, ça n’a pas fonctionné pour moi. Il paraît qu’il fait penser à Bukowski, peut-être, ça doit pas être mon style (je n’ai jamais rien lu de lui, je l’avoue). En revanche quand on le compare à John Fante, alors là je dis non. Rien à voir. Parce que lui, je l’ai lu, et il m’est arrivé d’être profondément émue par ses récits. Mais ce n’est pas parce que le personnage est désespéré et alcoolique que c’est pareil, sinon on aurait un paquet de super écrivains tout autour du monde.
Il est en lice pour le Prix de Flore, ben écoutez, heureusement que je ne suis pas dans le jury (en plus, il faudrait se cogner Beigbeider 🙄 -pardon pour l’orthographe probablement fausse-). Ce qui me scotche, c’est que Nicolas Mathieu, que j’apprécie beaucoup, et dont les avis m’importent, dit que c’est un bon livre. Je ne sais pas s’il se fie aux textes d’Instagram qui l’ont conquis, ou s’il apprécie vraiment ce roman. J’aimerais comprendre. N’hésitez pas à m’écrire si vous l’avez lu et que vous avez aimé. Je serais vraiment contente qu’on m’explique.
#littérature#livres#litterature#roman#livre#Nagui Zinet#Une trajectoire exemplaire#éditions Joëlle Losfeld
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(Sinon le dernier album de Laura Marling est sorti et c’est une beauté). Ci-dessous :
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Alors cette fois, j’ai vraiment beaucoup, beaucoup aimé ce livre d’Hélène Gaudy, et je ne suis pas la seule puisqu’il est dans la dernière liste du Goncourt.
Je ne la connaissais pas du tout. Elle a pourtant écrit plusieurs romans déjà, remarqués souvent.
Une des pensées que j’ai eue en refermant le livre a été un peu bête : j’espère qu’elle fera (ou a fait, après tout je n’ai pas lu ses précédents) un livre aussi beau sur/pour sa mère…
Oui, même si ce n’était pas le projet de départ, à l’arrivée, c’est bel et bien un livre sur son père, Jean-Charles Gaudy, poète, artiste engagé. Elle essaie de saisir l’insaisissable… car son père a une façon bien à lui d’être modeste, présent mais discret, voire en retrait, construisant sans fracas une œuvre singulière, dans son atelier, où il entrepose des objets trouvés, et des textes… il fait des tas, glane, amasse, et prétend ne pas avoir de souvenirs d’enfance. Comme s’il avait préféré se faire le gardien de bouts de vie d’ailleurs et d’autrui plutôt que d’être bruyamment lui-même, plein et égocentré.
La narratrice-fille-autrice, avec pudeur mais ténacité, entreprend de récolter à son tour des traces de son père, en furetant dans ledit atelier, mais aussi en s’attachant aux lieux (ce qui a l’air de souvent constituer un point de départ pour ses écrits), surtout ceux du passé, en passant par de la documentation, de la lecture des écrits anciens de son père… on pourrait croire que cette quête ne présente aucun intérêt pour une tierce personne. C’est faux. La démarche, la personnalité du père, de la mère, et aussi des grands-parents paternels nous sont vite familiers, le voyage spatio-temporel s’avère passionnant et bouleversant. Surtout grâce à son écriture, il faut bien l’avouer. Elle a le don d’évoquer le très singulier avec un regard intelligent et poétique, qui donne lieu à des fulgurances qui m’ont laissée bouche bée. On voyage d’une île de Louisiane à Oran, en passant par le Liban, Paris, et des petites villes provinciales de la Beauce. Une cartographie intime se dessine, entre jours heureux et jours solitaires, entre passé et présent. Un dialogue se met en place dans le livre entre les écrits du père, des bouts de poèmes, et le récit de la fille.
On est tous concernés par cette danse étrange entre le familier, le connu de nos proches, et leur part mystérieuse, leur noyau insondable. On a tous l’envie de connaître l’autre totalement, tout en sachant que c’est impossible, et on ressent à la lecture d’Hélène Gaudy, la fébrilité de l’entreprise, d’autant que le père est vieillissant, on a peur qu’il s’évapore et reste énigmatique, on sent la fragilité de la présence de ceux que l’on aime. Thématique à laquelle j’ai été particulièrement sensible…
A l’arrivée, apaisée, l’autrice met l’accent sur ce qui a été transmis de manière inconsciente mais que son écriture et son attention ont révélé, et s’interroge à son tour sur ce qu’elle transmettra à son enfant, jeune garçon.
Un livre qu’il faut lire, sensible et beau, impossible à résumer, qui touche les zones vives comme celles endormies de nos plis intérieurs…
(1ere photo : l’atelier du père)
#littérature#livres#litterature#livre#archipels#Hélène Gaudy#éditions de l’Olivier#père#récit non fictionnel
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Joli roman audacieux.
Une femme abandonne son enfant et son compagnon, d’un coup comme ça, elle s’évapore.
C’est d’autant plus choquant que sa fille n’a qu’un an, et qu’elle les aime, qu’elle n’explique pas son acte.
Simplement, lorsque l’idée lui vient, au beau milieu d’une forêt, elle ne peut y résister et c’est sans retour. Elle part, vers le nord, le grand nord et progressivement s’efface. Après un moment de solitude intense et long dans lequel il semble qu’elle hiberne, elle se confronte à la nature exigeante qu’elle a choisie pour sa nouvelle vie. Évidemment le passé ne disparaît pas ainsi. Mais la vie et les relations sociales reprennent, elle choisit davantage ce qu’elle veut. On ne connaîtra pas les raisons de son acte, mais ses conséquences, notamment l’impossible éradication du passé.
Le livre est bien écrit et assez convaincant, on se prend parfois à envier la liberté de l’héroïne, mais elle est acquise à un prix élevé qui se manifeste progressivement, de manière inattendue. La séduction de ce pays qui ressemble fort à l’Islande joue à plein.
J’ai surtout apprécié l’idée taboue de départ, tenue tout du long. Un père qui se tire, c’est un salopard, mais une mère qui abandonne son enfant, c’est impensable sauf maladie mentale… et pourtant, par son acte, le roman interroge ce tabou, propose d’y réfléchir. La maternité est-elle si évidente ? Si impérieuse ?
Probablement pas le livre du siècle, mais suffisamment original pour mériter un coup d’œil.
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Ah ah ah (rire dément)
Oui je suis timbrée.
Malgré mes impressions rédigées il y a plusieurs années sur L’orpheline de Serge Lutens, j’ai voulu le sentir à nouveau. Et alors, figurez-vous que je ne suis que partiellement d’accord avec moi-même.
Oui, il est rétro. C’est son côté fougère, je pense.
Mais il est complètement bizarre. Je n’arrive à rien démêler. Je sens les aldéhydes métalliques (insolents), mais aussi de l’encens brûlé (une chapelle de pierres noires), et aussi une fleur (œillet ?) qui évoque une armée entière de mamies qui pleurent (rose poudre)… aucune note ne prend vraiment le dessus. On dirait que tout vient en bloc et reste ainsi, comme une note de musique lancinante. Il en émane une douceur incroyable, désuète, mélancolique, déchirante. Un parfum introspectif, qui porte peu, il me semble. Un parfum difficile à cerner malgré sa constance, qui appelle des choses anciennes, enfouies, presque tues ou oubliées. Je ne sais pas s’il me conviendrait vraiment, car il a quelque chose de très élégant d’une manière qui me paraît éloignée de moi, mais le moins qu’on puisse dire c’est qu’il m’émeut, et que je le trouve artistique, d’une grande subtilité et d’une rare poésie.
Maintenant que le soleil décline pour de bon, j’ai envie d’un nouveau parfum. Et je m’intéresse à ce nouvel élixir de Serge Lutens que je n’ai pas encore senti… D’emblée il me touche, a priori. Parfum intime, créé pour évoquer subtilement une blessure ancienne fondatrice. Il parle de cette fragrance comme “ce qui reste, quand tout a disparu”. L’hiver dernier, je portais La fumée, de Miller Harris… un premier pas vers l’évanescence… Apparemment, le parfum a des points communs avec Serge Noire, que j’aime tant. Le côté poussière d’encens des vieilles églises, mais mêlé à des essences vertes comme celle de la fougère, puis réchauffées par une note de patchouli. Bref. Il faut que je le sente. Vite.
Update. Je l'ai senti. Je l'ai encore sur ma main. Malgré mon rhume puissant, j'ai ressenti 3 phases : la première, très étonnante, presque désagréable, n'a évoqué pour moi qu'un relent de poussière et d'armoire de grand-mère ; ensuite, le parfum s'est arrondi pour me faire fortement penser à Serge Noire, en plus doux, grâce au patchouli je suppose. Le parfum est devenu alors comme réconfortant, comme si le passé avait une odeur. Puis, les heures passant, le vert des notes de fond, plus vétiver que fougère selon moi, s'est mis à darder. Et là, c'est à la fois plaisant et trop “vieillot” pour moi. Cela dit, vu l'objectif du parfumeur, je trouve que c'est réussi, l'odeur éternelle du papa… De la nostalgie en flacon.
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Petite parenthèse parfumée…
Comme il ne me reste plus que trois gouttes et demi de DEBASER, il m’a fallu réfléchir … devais je racheter le précieux élixir ? Ou trouver un autre parfum, plus automnal (cette figue est si estivale…)… frustrée, car « relativement » loin des endroits où je peux sniffer de nouvelles choses, j’ai fouillé mon placard. Bien m’en a pris… j’ai déniché un achat de l’hiver dernier que j’avais manifestement vite délaissé, je ne me souviens plus pourquoi. Il était peu entamé. C’est drôle, le nez, son fonctionnement avec le cerveau… une forme de constance inconsistante, un mystère. Depuis une semaine que je le porte, je suis vraiment ravie. Je ne sais plus lequel je lui avais préféré, alors que je lui trouve mille qualités ; il s’agit du 702 de la maison Bon Parfumeur, qui présente des parfums pointus et abordables, dans des flacons sobres et chics, arborant seulement trois notes dominantes. Ici, il s’agit de l’encens, de la lavande et du bois de cachemire.
Au début, on sent directement l’encens, astucieusement accompagné d’une note doucement poivrée (baies roses), et un brin de note citronnée, juste ce qu’il faut (élémi). C’est intrigant et accrocheur, j’aime cette alliance de l’encens piquant et de l’acidité subtile de ce démarrage. Ensuite, se superpose une belle lavande douce et légèrement nostalgique. Mais cette lavande, comme elle est accompagnée d’encens, ne tombe jamais dans l’excès doucereux des placards d’antan. Surtout quand viennent se réveiller les notes de fond, un peu masculines d’abord : cèdre et bois de cachemire (bois imaginaire qui apporte une tonalité ambrée) ; avec le cèdre, sec et cinglant, on pourrait croire que l’on bascule dans quelque chose de trop masculin justement, la fameuse odeur qui rappelle les barber-shops… mais c’est très intelligemment soutenu et contrebalancé par un très joli musc blanc (un peu celui de The Body Shop que je portais, étudiante), cotonneux, réconfortant, addictif, apparemment légèrement vanillé.
Je trouve que le parfum est bien fait, bien équilibré, constant, car sur les vêtements, des heures plus tard, on le sent encore bien dans ses multiples facettes superposées, les notes fumées s’allient (encens, cèdre et ambre), picotent encore un peu au milieu de la douceur de la lavande et du musc, délicieusement enveloppantes, et j’insiste, réconfortantes, particulièrement pour les jours de premiers frimas, en cette saison où le soleil décline, où l’on pourrait être sujet au vague à l’âme… je me sens réconfortée et chic, douce et raffinée à la fois, c’est super agréable.
BONUS : j’ai fait des économies, une fois n’est pas coutume.
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Suite à mal lecture charmée du dernier roman de Lucie Baratte, j’ai lu le premier, Le chien noir. (Et ces livres des éditions du Typhon sont si beaux 😍).
Bon. J’ai adoré le premier tiers grâce à l’ambiance sombre, gothique et indatable, et aux références aux contes, malicieuses et astucieuses, et grâce surtout au style, précieux, précis, d’une grande beauté sombre.
J’ai pensé à la collection noire des parfums de Serge Lutens, et au fameux parfum que j’ai porté il y a longtemps, Serge Noire… que j’ai tant aimé (je parle au passé car désormais il appartient à une gamme aux prix invraisemblables que je refuse d’accepter, faut pas deconner) ; tout est pensé dans le choix des mots, comme dans la composition d’un grand parfum, on trouve d’ailleurs la mention du tissu assorti à la couleur de ladite fragrance « serge noire », et l’héroïne porte des robes « couleur de l’ombre », « couleur de brouillard « et « couleur de suie » comme une Peau d’Ane gothique. On a vraiment un champ lexical harmonieux pour décrire cinquante nuances de noir. On est dans l’univers du conte, mais Eugénie écoute du Kate Bush ! Bref, ce livre sentait bon pour moi, avec en notes de tête, du poivre et des baies roses (piquant !), en notes de coeur, de l’angélique (un brin amère) et du datura noir (hypnotique et vénéneux), et en notes de fond, du santal gris, de l’oliban sacré, une touche bestiale de civette et une tonne d’aldehydes, pour électriser le tout.
Mais il y a un passage qui a été tout bonnement insupportable à lire, insoutenable d’horreur et de cruauté. C’est rare que je sois ainsi horrifiée, mais je l’ai été, et ça m’a rendue presque furieuse. Comme si j’avais subi un truc non désiré. Une pestilence est venue -presque- tout gâcher. Et la fin a viré en guimauve. Sucrée, trop de vanille.
C’est très étrange. Je pourrais toutefois conseiller ce livre parce qu’il est spécial et drôlement bien écrit, parce que son esthétique est radicale. Mais je reste contrariée de l’irruption de l’insupportable qui m’a parue non pas gratuite, mais délirante, mal dosée, un peu forcée. Je n’aime pas être ainsi malmenée.
Reste ce début, somptueux… dont je relirai peut-être quelques pages à l’occasion… en reniflant Vierge de fer ou De Profondis…
(Sacré numéro,quand même, cette Lucie Baratte !)
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Bernadett Timko, “Night in”, oil and colour pencil on paper. London, UK.
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Voilà, j’ai terminé le premier roman de Nathan Hill. J’ai donc tout lu de lui. C’est terrible car je suis accro.
On retrouve dans ce premier livre l’ingéniosité de la construction, et le goût pour le savoir, l’envie d’être juste, bien documenté.
L’histoire de Samuel et de sa mère Faye est passionnante. Astucieusement, il a situé l’intrigue autour de deux mouvements protestataires à Chicago, le premier en août 1968, contre la guerre du Vietnam, et l’autre contre Georges Bush en 2004, tout en plaçant le « présent » de l’histoire en 2011. Ça permet d’observer, en même temps que des destins personnels, une mutation des USA, politique et sociologique. Le gouverneur attaqué par Faye, de cette façon si étrange, partage de nombreux traits avec Trump d’ailleurs, et le livre a été écrit en 2016 si je ne me trompe pas (enfin, fini, vu qu’il a mis dix ans à l’écrire…), juste avant son accession au pouvoir.
Bref, comme dans l’autre roman, le propos est riche, les thèmes abordés, vastes. La narration fait des sauts dans le temps, revisite l’enfance de Samuel pour comprendre son traumatisme d’enfant abandonné, mais se penche aussi sur l’enfance et l’adolescence de Faye. Car ce que préfère Nathan Hill, toujours, c’est comprendre les mécanismes psychologiques qui sont à l’œuvre dans les vies de ses personnages, et toujours creuser l’empathie plutôt que le jugement. On pourrait dire que c’est un roman sur les erreurs que l’on fait, les mauvaises décisions que l’on prend, et la possibilité, malgré tout, de progresser, de pardonner, de s’améliorer, non pas pour avoir une meilleure note sur un cursus obscur, mais pour être plus heureux, plus au clair avec soi-même, plus intelligent, finalement. J’apprécie que, par deux fois, l’auteur ne choisisse pas la noirceur absolue dans ses constats. Il y a toujours quelque chose d’assez lumineux à la fin, les personnages en sortent grandis, et le lecteur aussi. Je n’ai pas forcément l’habitude… et c’est très appréciable.
Au passage, on est bien chamboulé par les aventures des uns et des autres, on a des moments de grâce lors de la lecture (l’amitié -enfantine mais grave- entre Samuel et Bishop est extraordinairement poignante), on se marre bien aussi (les délires des gamers shootés aux victoires virtuelles), on apprend plein de choses (les mouvements pacifistes et féministes en 1968). Incontestablement, Nathan Hill sait raconter une histoire. Ou plusieurs même. Et nous tenir en haleine sur plus de 700 pages qu’on quitte à regret.
L’auteur est vraiment brillant, malin, mais aussi un humaniste, profondément intéressé par les blessures secrètes de ses personnages, blessures intimes ou infligées par le rouleau compresseur de la marche du monde… sans pathos, avec un goût souligné pour la fantaisie, il crée des figures qui me paraissent tellement proches. J’ai l’impression que si je croisais Samuel dans la rue, je le reconnaîtrais, c’est dire. Et, au fond, on en croise tous les jours des êtres comme ça, complexes, abimés, déçus d’eux-mêmes, luttant encore et encore. On peut même les croiser dans le miroir si ça se trouve.
#littérature#livres#litterature#roman#livre#les fantômes du vieux pays#nathan hill#Gallimard#littérature américaine
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« Grâce » au covid, j’ai eu le temps de dévorer goulûment ce copieux roman. A cause du covid, en partie, je me sens un peu défaillante pour écrire une chronique à la hauteur. Car c’est un livre incroyable selon moi, un livre que je ne suis pas près d’oublier.
Dès le début j’ai été frappée par une foule de similitudes entre le destin des deux protagonistes et le mien. Je suppose que c’est parce que j’ai bientôt 50 ans, et que leur histoire, vu de loin est banale, ordinaire, comme la mienne. C’est un peu une auscultation du couple. Alors, à quelques années près, ils sont plus jeunes que moi/nous mais le roman s’arrête en 2014, et leur histoire démarre en 1992 ; grosso modo, on est raccord.
Même si c’est à Chicago.
Mais le livre ne parle pas que des mutations du couple, de l’érosion des sentiments, des mythologies qui sous-tendent les amours, loin de là. Même si c’est le point de départ et le point d’arrivée. La construction du roman d’ailleurs est assez incroyable, totalement maîtrisée, complexe mais fluide, astucieuse (elle donne envie de tourner les pages car un suspense psychologique s’installe). Le romancier a expliqué qu’ayant vécu jeune à Chicago puis y étant revenu plus tard, il avait constaté une gentrification de la ville, notamment des quartiers si excitants, bohèmes et anticonformistes, ceux où nos deux héros, Jack et Elizabeth, vont se rencontrer et s’aimer, jeunes, naïfs et pleins d’espoirs. L’auteur raconte que ce qui arrive à ces grosses villes arrive parfois aussi aux gens. Parce qu’on change. Obligatoirement. Le temps passe. L’amour mute ou s’émousse, c’est bien la question, en tous cas une des questions posées par la vie et ce récit. En plus, ils font un enfant, petit être complexe et pas facile, et se mettent à vivre en banlieue… ils deviennent ce qu’ils ont moqué en leur âge d’or. Leur/Notre temps en plus leur/nous a lancé dans les jambes internet et ses vertiges. Le monde a changé, ses habitants occidentaux aussi.
Il mêle alors à l’observation psychologique très très fine de ses personnages, l’observation des autres changements : le rapport à l’art, peinture et photographie, le rapport au roman comparé aux liens hypertextes offerts par internet, la théorie puissante de l’effet placebo qui fonctionne au point d’interroger l’importance de la croyance, l’avènement de Facebook, son fonctionnement par algorithmes qui transforme les liens sociaux (surtout pour les gens seuls), l’accès à l’information et à la désinformation et peut aussi donc mener aux théories du complot, au désir de trouver des voies autres pour tenir debout (médecine parallèle, croyances, ésotérisme flou), l’éducation, nourrie de préceptes aussi précis qu’angoissants. Il est autant romancier qu’ethnologue, sociologue, psychologue, vulgarisateur numérique. Son livre est volontiers historique et extrêmement documenté (dans le chapitre « Craquage », les références ostensibles ont un effet comique imparable). A cela, il ajoute le désir humain d’accéder au bien-être qui parait si proche dans nos sociétés occidentales pourvu qu’on ne soit pas dans la misère (Jack et Elizabeth se débrouillent correctement sur le plan financier), et qui pourtant semble inaccessible (elle fait le constat de n’être jamais détendue, libre, confiante), ce qui s’explique par des problèmes non résolus venant de son enfance tout autant que par le bombardement d’informations stressantes que nous apporte la technologie, ainsi que les contraintes modernes.
J’ai appris énormément de choses sur tous les domaines cités ci-dessus et j’ai été éblouie par l’intelligence qui les analysait, les liait, les confrontait, avec humour et parfois cruauté. Je me suis retrouvée un nombre incalculable de fois dans toutes ces problématiques, jusqu’à des détails troublants, bref.
C’est impossible de résumer l’intrigue, les enjeux. Il faut lire ce livre, faire l’expérience de la lecture de ce livre. C’est un vrai voyage intime, stimulant et drôle, bouleversant par moments, qui en plus permet de mieux comprendre le monde dans lequel on vit. Je suis époustouflée par le talent de ce gars. (Je n’avais pas lu son premier roman apparemment très remarqué pourtant.)
A mes yeux c’est un grand livre, qui va compter. En tous cas, pour moi, c’est un choc.
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Quelle merveille ! (Au sens médiéval aussi !)
J’ai adoré ce roman de Lucie Baratte, qui ressemble fort à un conte fantastique moyenâgeux. On nous conte l’histoire de Ronce et d’Epine, sœurs jumelles, élevée par leur nourrice dévouée, et leur mère diaphane et mélancolique, épuisée par de nombreux accouchements qui se sont mal terminés… le père n’est pas très intéressant et vite absent du récit, occuper à chasser ou à guerroyer.
Les deux sœurs ont un destin lié, et elles sont opposées : l’une est brune, l’autre blonde, l’une ne rêve que de partir en forêt, l’autre veut rester à l’intérieur du château et broder sans fin.
La forêt est un personnage à part entière, assez vite inquiétante. Il s’y passe d’étranges choses ; on peut s’y perdre et s’y trouver plus enfermé que dans une salle verrouillée à double tour. Des esprits se promènent, des voix susurrent, les eaux dormantes se révèlent infectées… cela n’empêche pas Ronce, la plus casanière, de se voir elle aussi vite mise en danger par un mal bien mystérieux. Est-elle possédée la nuit et part-elle, inconsciente, visiter la forêt et ses pièges ? La nature est-elle régénérante ou source de souffrances ?
Au fond, on ne sait pas très bien ; à un moment, on se trouve vraiment emmêlé dans la narration, empêtré comme Épine dans la végétation complexe de la forêt, comme pris dans les multiples fils des broderies de Ronce. Grâce à un tour de magie et au style tout autant précieux que cru de l’autrice, on ressent l’étouffement et la peur. Laquelle des deux sœurs est-elle le plus en danger ? Celle qui s’étiole dans sa chambre, penchée sur ses travaux d’aiguilles ou celle dont le ciel au-dessus des arbres s’obscurcit comme si elle se trouvait dans une broderie de sa sœur ? Et surtout, peuvent-elles se sauver mutuellement ?
Certaines pages sont vraiment superbes, notamment dans ces moments de tension et de confusion. Les descriptions de la forêt sont extraordinaires, jamais gratuites, toujours pleines de sens et d’une grande beauté. Le végétal emplit la page, domine les corps, ou l’inverse, le végétal déborde, comme dans une enluminure surchargée. Les corps souffrent, endurent. Il y a des passages difficiles à lire qui mêlent beauté des mots et visions profondément dérangeantes.
Tout du long j’ai été envoûtée, heureuse de lire un conte de cette qualité, de cette complexité, de retrouver des clins d’œil à des histoires célèbres (Tristan et Yseult), à des vers fameux (Verlaine, Ronsard), dans une prose qui emprunte autant à l’oralité des contes anciens qu’aux plus raffinés des poètes.
Une superbe réussite, un univers cohérent et original, qui fait vibrer les sens.
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