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Mme Pastel
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Mon carnet de bord. Choses qui me touchent, vues et entendues ailleurs, choses que je fais parfois, de plus en plus souvent. Laboratoire du petit et du modeste plutôt que du sublime et du grandiose.
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mmepastel · 59 minutes ago
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J’ai entendu cette chanson par hasard dans ma voiture, et ce fut le coup de foudre.
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mmepastel · 6 days ago
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Ce soir, je réécoute Warpaint, et j’aime toujours autant. Qu’est-ce qu’elles trafiquent ? Elles veulent pas sortir un nouveau disque ?
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mmepastel · 6 days ago
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Mais voici la dernière lecture de 2024 : celle grâce à laquelle je renoue avec JCO.
J’ai beaucoup aimé celui-là.
Inquiétant, étrange, vénéneux… avec une narratrice ambiguë, soit très lucide, soit très dérangée… mal aimée en tous cas… finalement attachante voire même touchante…
JCO excelle dans ce domaine, créer un univers un peu gothico-thriller, et broder des indices et fausses pistes en plongeant dans la psyché troublée d’une jeune femme malade de jalousie. Ça a parfaitement fonctionné. Le style était soyeux, les détails scabreux, parfois complètement délirants ! L’ironie de la narratrice fait mouche.
Un excellent moment de lecture qui traite l’air de rien de l’ambiguïté des rapports familiaux.
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mmepastel · 6 days ago
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Bon j’ai pris du retard sur les chroniques de livres, et parfois même j’ai un peu la flemme 😱😱😱!
Bref, voici une des dernières lectures de 2024. C��était très bien. Une histoire personnelle, autobiographique, puis transformée en fable.
Encore les mêmes motifs que dans l’autre « roman » que j’ai lu de lui (Monastère) : l’identité hybride, juive et guatémaltèque, l’enfance parfois malmenée, l’héritage insupportable de la Shoah, l’envie de fuir.
Un style et une personnalité attachants.
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mmepastel · 14 days ago
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Superbe roman. Andrés Barba a décidément un regard bien singulier sur notre monde, et sur les enfants… comme dans les deux autres précédents que j’ai lus de lui.
Celui-ci m’a vraiment fascinée et éblouie. Par le propos d’une part, qui modernise et transfigure le gothique fantastique : une maison, des fantômes…, mais aussi par la langue, qui est très belle, concise, ciselée, étonnante.
Quelle est l���histoire de cette maison ? De ce petit garçon ? Pourquoi semble-t-il coincé dans un espace temps qui se répète, mais qui semble poreux puisque quelqu’un du présent peut entrer en contact avec lui ?
Des répétitions et de subtiles variations qui semblent dépendre de l’état d’ouverture de l’agente immobilière, de se capacité à écouter et percevoir les émotions de l’enfant, de l’Autre. Une situation angoissante qui amorce pourtant progressivement une résolution grâce à ce lien qui se noue entre les deux personnages, lien illogique, irrationnel et pourtant hautement sensible et en deçà du langage.
Franchement, il faut le lire, c’est inexplicable. Il faut le ressentir, entrer dans le jeu, se laisser faire. C’est une belle expérience, mystérieuse, qui prend l’allure d’un conte célébrant l’altruisme, l’empathie poussée à son paroxysme.
J’aime ce genre de récit, profondément original quoique conscient de son héritage, toujours surprenant, envoûtant.
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mmepastel · 20 days ago
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J’ai beaucoup aimé ce roman, aux forts accents autobiographiques semble-t-il.
Le voyage à Tel-Aviv, une vraie corvée au départ, est l’occasion pour Eduardo de se remémorer des personnes de son passé, de s’interroger sur son identité de celui qui ne considère être juif que « parfois ».
Il a un rapport complexe avec cette judéité qui est principalement subie. D’autant qu’il vit au Guatemala, loin de ce bazar là, mais au cœur d’un autre. Sa sœur va épouser un juif orthodoxe très strict, et ça ennuie Eduardo au plus haut point, car tout le décorum et les interdits l’indiffèrent. Il n’a fait en sorte que de fuir cette religion. J’ai l’impression que beaucoup de ses livres parlent de ce désir de fuite, d’éloignement. Comme si c’était impossible de grandir pour de bon et de s’affranchir une bonne fois de cet encombrant héritage. Il erre mollement dans Jérusalem, pour faire plaisir à sa sœur ou à sa mère… puis il prend la tangente, du moins c’est ce qu’il croit. Auprès de la charmante Tamara, au bord de la mer Morte, il se sent plus près que jamais de son grand-père, de ses racines. Il sait qu’il ne peux pas les repousser totalement, que c’est trop lourd à déplacer, il lui faut trouver une façon de s’en accommoder, d’exister avec, à la bonne distance.
Après l’ironie mordante (et désopilante) dont il fait preuve à l’aéroport et dans les taxis, il se laisse toucher par quelque chose d’indicible, et comprend le casse-tête que constitue son arbre généalogique, avec pas moins de trois ascendants juifs-arabes.
J’ai aimé la distance du narrateur face à un passé et des mythologies plus grandes que lui, vertigineuses. Son humour, son regard fin, son élégance aussi. Je me suis empressée de commencer son dernier, qui a remporté le Médicis étranger cette année.
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mmepastel · 22 days ago
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A l’occasion de Lettres d’Automne, je suis allé écouter Jakuta Alikavazovic, encore.
Je me suis délectée de ses conseils littéraires qu’elle a prodigués avec beaucoup d’amour et de passion.
Elle a retraduit Beloved de Toni Morrison, et il s’avère que je ne l’avais pas lu. Je connaissais le sujet et j’avais un peu peur. J’avais raison.
N’empêche qu’après son discours au sujet du roman et du défi qu’avait été sa traduction, je me suis empressée de l’acheter et elle a eu la gentillesse de me le dédicacer. Elle l’avait brièvement désigné comme roman gothique… et en effet, quoi de plus gothique que l’omniprésence d’un fantôme dans la maison maternelle ?
Je ne vais pas m’aventurer à faire la chronique de ce livre, tant c’est une œuvre connue et difficile, subtile et profonde. Ça nécessiterait une réflexion et des tâtonnements… du temps, des efforts que je ne suis pas, aujourd’hui, capable de faire.
Je me contenterai donc de dire ce que j’ai ressenti, brièvement. Effectivement, on sait, très vite quand on entame la lecture de Beloved qu’on entre dans un grand livre. Un livre unique, incroyable, étourdissant.
Je ne cacherai pas non plus le fait que j’ai peiné ; parfois, j’étais perdue, déboussolée. De quoi parle-t-on ? Quand est-on ? me demandais je souvent. Car Toni Morrison balade son lecteur au gré d’une logique qui n’appartient qu’à elle, ou à ses personnages. On glisse progressivement dans la psyché de personnages différents de nous, mais on y glisse profondément, par strates, comme une immersion (Jakuta parle de cette expérience de lecture comme celle de la plongée sous-marine). Comme si on avait accès à des pans reculés de l’inconscient de ces personnalités hors normes. La narration fait semblant de tâtonner, mais retombe toujours étrangement sur ses pieds. Tout a l’air spontané mais tout se révèle réfléchi, construit, comme dans un labyrinthe.
C’est un livre qui semble se moquer de la psychologie. L’autrice ne veut pas nous expliquer pourquoi Sethe a eu tort ou raison d’égorger son bébé (l’histoire raconte un fait réel du XIXe siècle esclavagiste), elle veut rendre compte de l’expérience physique et existentielle de cette mère, noire, esclave, et à travers elle, de toutes ces vies malmenées et niées, dans un passé renié que n’affrontent pas encore pleinement les Etats-Unis. Le style est tour à tour poétique, lyrique et terre à terre, parce que parfois, le réel de l’horreur est aussi simple que de dire : « la puanteur puait ». J’ai adoré ce genre d’évidences presque drôles si elles n’étaient aussi horrifiques, sans effet spéciaux. Dire les choses telles que les personnages les ressentaient. Englober les paradoxes, souligner les évidences, coudre ensemble des pans de vie irréconciliables. L’amour, le meurtre. L’asservissement et la liberté. La souffrance et la joie.
C’est une lecture tout à la fois réjouissante et éprouvante. On fait vraiment l’expérience de comprendre l’autre, sans passer par ses méandres psychologiques, mais par ses sensations, ses souvenirs, ses scènes primaires, qui se rejouent sans cesse on le sait. Beloved elle-même est une figure protéiforme, un fantôme aimant mais ambigu, un monstre impossible, un vampire gourmand, un miroir déformant.
En lui offrant une voix, une présence, un corps, Toni Morrison offre à cette victime le choix de se considérer à la fois sauvée, aimée, mais aussi sacrifiée, libre d’incarner la culpabilité de quiconque capable d’en ressentir. De Sethe évidemment, mais aussi celle de tous les blancs qui ont conduit à cet acte aberrant, révoltant, si profondément touchant.
Bouleversant, oui.
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mmepastel · 1 month ago
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Très joli roman qui a attiré mon attention grâce au prix Femina des lycéens (je ne savais même pas que ce prix existait!).
Le point de départ (qui a l’air largement autobiographique), c’est Ilaria, petite fille de huit ans qui attend que sa sœur vienne la chercher après l’école. C’est son père qui déboule, inattendu, et qui l’emmène pour une escapade qui se transforme en cavale de deux ans. Ça se passe dans les années 80 en Italie, pendant les années de plomb.
Tout est vu à hauteur d’enfant, grâce à des phrases courtes, axées sur ce que comprend Ilaria des humeurs de son père. Car celui-ci a été rejeté par son épouse, il est malheureux, et terriblement égoïste : il arrache la petite fille à sa mère, sa sœur et son pays (elle vivait en Suisse au moment des faits). Il enlève sa fille pour des motivations obscures, sans doute pour mettre de la pression à Antonia, son ex femme. Il est tout à tour drôle, grandiloquent, éblouissant de charisme et sombre, taiseux, maltraitant, manipulateur. La petite fille est aux aguets, et prise dans un conflit de loyauté. C’est une équation complexe que j’ai connue, à ma façon, et c’est très bien rendu. On ne se rend compte que bien après de l’injustice de la chose. Pris dans les feux croisés, on souffre et on s’efforce d’être « bonne fille ». On apprend à mesurer ce que l’on peut dire et comment le dire. On marche sur des œufs. Ici, la situation est extrêmement et on peut craindre jusque pour la sécurité de l’enfant.
Ilaria doit alors conquérir sa façon de désobéir, pour faire face. Elle est trimballée comme un paquet dans divers endroits, et apprend à s’adapter vite, à saisir l’affection de celles et ceux qui arrivent à lui en donner sans que ce soit une monnaie d’échange. C’est assez poignant.
Les phrases sont courtes, syncopées, impressionnistes. Sensibles.
C’est triste. Pour l’enfant, mais aussi pour le père évidemment, complètement borderline et alcoolique.
On a le récit de cette errance en voiture, à travers l’Italie violente, avec le réconfort modeste et mélancolique des Autogril, où le duo s’arrête pour manger et dormir. De nouvelles habitudes se créent, mais face à un père aussi changeant, obsédé par ses arrêts dans les cabines téléphoniques d’où il harcèle celle qui le rejette, c’est l’insécurité psychologique qui s’installe. Un affreux cadeau à faire à un enfant.
Bref, joli livre sensible et touchant, qui scrute la psyché d’une petite fille prisonnière d’un problème qui n’est pas le sien. Un livre qui contient aussi une dose d’espoir, une échappée intérieure salvatrice.
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mmepastel · 1 month ago
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Voilà, j’ai fini de lire ce qui est disponible en français du travail de Jan Carson, et j’ai tout fait dans le désordre car Les lanceurs de feu est son premier roman.
Il est impressionnant. Tout est déjà là, la violence inhérente à Belfast, l’acuité du regard, le style à la fois malicieux et désespéré de l’autrice, le surnaturel métaphorique, une certaine beauté dans la noirceur, et cette fameuse façon de vous mener par le bout du nez.
Deux histoires parallèles de pères inquiets pour leurs progénitures respectives, au cœur d’un été étouffant, où les incendies se multiplient et ravagent la ville.
La culpabilité est le centre du livre, tel que je l’ai reçu. La transmission aussi. Culpabilité héritée qui se perpétue, qui menace terriblement de se transmettre, précisément, comme un fardeau dû à cette guerre intestine et féroce que les habitants de Belfast se livrent depuis tant d’années. Si vous regardez une carte de la ville, vous percevrez l’aberration du conflit avec des quartiers découpés en fonction des camps religieux, les murs bâtis jadis et à moitié écroulés aujourd’hui, qui suturent ces blessures qui n’en finissent pas de suinter.
La violence passée se transmet-elle dans le sang ? Ou par la voix ? Quelle liberté reste-t-il aux enfants de parents meurtris ?
Oui, oui, ces trois questions se trouvent au cœur du roman. Une sirène, une enfant avec des ailes aussi. Et des vies bien tristes, des jeunes gens polis mais furieux, des flammes qui font peur, qui montent jusqu’au ciel, lequel reste silencieux.
Le destin du terne Jonathan, scellé par une histoire digne d’un conte vénéneux et abracadabrantesque, semble prouver que l’irrationnel l’emporte à Belfast, ville incandescente et douloureuse, mais sans doute ailleurs aussi, et les motivations profondes de nos actes sont probablement aussi timbrées que celles du Chapelier Fou.
De toutes façons, Jan Carson peut bien me raconter ce qu’elle veut, je la croirai, je la suivrai. Quand elle démarre son histoire avec son ton mutin et son œil qui voit tout, saupoudrant le récit inattendu de menaces affreuses, de paradoxes insolubles, je suis happée car elle s’adresse à la part enfantine de celui qui écoute un conte, certes macabre et sombre, mais qui, fasciné, frémit d’avoir peur, frémit d’une joie étrange d’avoir peur, puis voudrait supplier la narratrice de faire machine arrière, ému par tant de souffrances.
Ce n’est pas un livre léger. Le sujet ne l’est pas. Il y a beaucoup de noirceur. Mais le plaisir de lecture est incroyable, la surprise toujours au rendez-vous, un pied dans le réel, l’autre dans les flots qui charrient rêves et mythes subliminaux. J’admire ce mélange risqué.
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mmepastel · 2 months ago
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Cette fois, c’est un recueil de nouvelles de l’unique Jan Carson. J’ai été très marquée par son précédent roman, Les ravissements. Ici, je me suis délectée de ses récits courts, qui sont très souvent proches des contes. Les histoires sont étranges, c’est une évidence. Comme le titre l’indique, il y a des fantômes ou des choses bizarres, incompréhensibles. Mais les personnages, certes un peu étonnants eux aussi, semblent accepter cette part irrationnelle. Quand on l’écoute (cf ci-dessus), on comprend qu’elle considère l’Irlande du nord comme un lieu complexe, qui contient lui-même une part d’absurde. Elle a donc appris à considérer les choses avec cet œil ouvert à l’étrangeté, étonnamment mêlée aux choses du quotidien.
Les histoires peuvent être drôles, tristes, sinistres, inquiétantes, et parfois le tout en même temps. Ce qui compte principalement c’est qu’on est en tant que lecteur, vraiment sans cesse étonné ; on ne sait pas où nous conduisent ces récits, on les suit bien volontiers, sans avoir la moindre idée de ce qui nous attend. Mais avec son écriture malicieuse, pleine d’humour, qui sait capter le moindre détail (la couture d’un collant en travers des orteils, par exemple, la forme de la buée qui sort de la bouche d’un homme lors d’un matin frisquet…) on est cueilli par cette façon spéciale de regarder le monde, ce monde-là, celui de Belfast et des alentours, si particulier, si éprouvé par les « Troubles », encore bien vivaces. Le surnaturel affleure donc, et grâce à cette liberté qu’elle s’autorise, l’autrice réussit à nous ouvrir une porte, par laquelle on parvient à apercevoir la singularité d’un coin du monde, en même temps qu’une psychologie plutôt désespérée qui semble bien universelle.
J’ai eu parfois le cœur serré, et parfois j’ai franchement rigolé ; toujours j’ai été épatée, étonnée, secouée dans mes habitudes de lectrice, d’une façon très agréable. J’ai beaucoup d’admiration pour cette écrivaine, que je trouve audacieuse et dont j’adore le regard acéré, ainsi que sa fantaisie qui n’est jamais gratuite ou factice, mais qui œuvre à représenter ce qu’on aurait du mal à évoquer plus frontalement. Un bijou pour l’esprit.
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mmepastel · 2 months ago
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Du coup, j’ai lu le livre qui a fait connaître Jurica Pavičič, cette fois un vrai polar avec un sacré suspense et de sacrées fausses pistes (alala, je me suis bien fait avoir avec la table des matières !).
Il n’empêche, on trouve déjà ce qui m’a bien plu dans Mater Dolorosa : le destin individuel lié à des lieux et à leurs mutations. Ici, elles sont de taille. Quand le roman commence, l’histoire se situe en Yougoslavie… puis au cours de l’histoire, la guerre déchire le pays et le lieu du drame initial devient la Croatie. Difficile à imaginer ce que ce doit être d’avoir traversé ces bouleversements pour une française. La Croatie, j’en ai vu un petit bout, mais en passant, très superficiellement. Je devine que c’est un peu, au niveau culturel et paysager entre l’Italie et la Grèce… mais au niveau culturel, ça a l’air compliqué…
Bref. La disparition de Silva déclenche aussi une mutation de sa famille. Mate, le jumeau, est loyal et dans l’action, sa mère est l’incarnation de la souffrance maternelle, ici encore. Le père, un peu plus lâche, devient progressivement fuyant, il semble s’effacer dans sa douleur silencieuse.
Encore une fois, la construction chorale, avec les différents protagonistes, est astucieuse et haletante. Elle donne à voir intimement les bouleversements du pays, les réalités diverses que chacun endure, et continue d’éblouir par sa justesse psychologique. Gorki, le vieux flic communiste vendu au capitalisme, est touchant, comme si son échec dans l’enquête et sa coïncidence temporelle avec le début de la guerre civile l’avait forcé à enterrer son vieux « moi », à accepter les règles absurdes du marché, pour juste survivre, dans un monde qu’il déteste. Comme s’il se punissait lui-même.
La galerie de portrait est variée et subtile. La narration, qui ne nous épargne aucun trajet -j’ai remarqué que l’auteur expliquait toujours assez longuement les déplacements de personnages, (et il y a beaucoup de mouvements !) met en avant l’errance des personnages, leurs quêtes, l’attente, la lenteur, j’ai trouvé ça malin, immersif, assez troublant ; on cherche Silva, nous aussi, on scrute les pages, on fantasme sur des adresses éloignées... Puis on revient toujours à Misto, petit village dalmate, avec ses habitants qui vieillissent, et parfois meurent.
Figés et en mouvement, c’est le paradoxe que l’auteur croate réussit à représenter, à faire sentir même. C’est sombre, mais un tout petit peu de lumière apparaît en fin de roman… avec élégance et sobriété.
Un écrivain décidément très attachant.
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mmepastel · 2 months ago
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mmepastel · 2 months ago
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Excellent roman croate. Je l’ai dévoré. C’est censé être un polar… hum. Oui c’est vrai, il y a un crime, un policier et un coupable. Et du suspense. Mais tout l’intérêt du livre est ailleurs.
C’est un roman qui s’attache à quelques personnages, et est construit par une succession de chapitres dans lesquels on est dans leur psyché. On est touchés par eux, on les comprend. Tous. Une famille assez pauvre de Split et un flic un peu effacé.
C’est plutôt une chronique sociale, dans laquelle l’époque moderne est scrutée. Dans cette ville touristique à l’approche de l’hiver, réapparaissent les fractures : centre historique moribond, banlieues sombres. Et la douleur mythique des mères, d’une mère, pour laquelle seule l’église apparaît comme secours, à tort d’ailleurs.
Comment les pouvoirs publics échouent à protéger les uns et les autres, comment les réputations se font et se défont, comment les valeurs sont à géométrie variable quand il s’agit de sa famille. C’est sobrement décrit, avec une pointe d’humour désespéré, et une justesse implacable. C’est le genre de polar que j’aime, plus psychologique et social que véritablement animé de suspense et de ressorts fallacieux.
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mmepastel · 2 months ago
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Hum hum.
J’ai succombé à L’orpheline de Lutens que je trouve extra. Austère mais changeant, mystérieux, mystique. Après plusieurs vaporisations, je n’ai plus été intimidée par la fleur élégante : j’ai eu l’impression qu’elle disparaissait au profit de l’encens et du bois. J’ai trouvé un flacon vraiment pas cher sur Vinted.
Cependant, je trouvais la tenue trop légère. En passant un temps fou sur internet et en lisant mille avis de parfumeurs aguerris, ou de fans désappointés, j’ai entendu parler d’Ecsentric Molecule 01, un parfum minimaliste de niche lancé dans les années 2000, très cher, alors qu’il ne propose apparemment qu’une molécule : Iso E Super. Une molécule synthétique présente en parfumerie, censée entrer en synergie avec d’autres notes et fragrances, pour les « porter ». Une molécule imitant le musc, et se faisant presque piquante, fusante, effervescente. J’avais très envie de tester la chose. Sauf que le prix, quoi. Et là, voilà ti pas que je tombe sur Instagram (je crois ?) sur la maison Divain qui ne se cache pas de faire des dupes de parfums. Des copies, quoi. J’étais suspicieuse, étonnée qu’ils aient le droit de faire ça. Mais j’ai vu le prix d’un flacon du clone d’Escentric Molecule 01 (numéro 576, donc) : 12 euros. Ça a eu raison de mes scrupules et doutes.
J’ai reçu mon flacon ce matin. Je n’ai pulvérisé qu’un pshitt sur mon avant-bras,et j’ai immédiatement aimé ce que j’ai senti. Je ne connais pas le parfum imité, vous l’aurez compris, mais ce que j’ai senti sur mon bras m’a immédiatement plu. Quelque chose de scintillant, de lumineux et de musqué. Je l’ai senti toute la journée, contrairement à ce que beaucoup d’utilisateurs disent, se plaignant de ne pas sentir cette note synthétique (il paraît qu’on retrouve cette note dans le parfum Another 13 de Le Labo, autre maison hors de prix, et que là encore, des tas de gens ne sentent pas grand chose, voire RIEN - j’imagine leur frustration). Je pense qu’on peut aisément porter 576 seul, dans plein de circonstances : l’été, au travail si on envie d’être en mode discret, à la maison, avant de dormir par exemple, pourquoi se priver ? 12 euros les 100 ml !!! Bref, pour se donner un environnement « cocon », néanmoins assez attractif. Ce soir je le teste en « layering » (oui, j’ai du vocabulaire maintenant 🤦‍♀️) avec L’orpheline. C’est trop tôt pour dire si cela fonctionne comme « propulseur » ou « fixateur » ou que sais-je. Je n’ai pas envie non plus de dénaturer le travail de Serge Lutens. Je vais procéder à divers essais.
En tout cas, ce soir, je sens parfaitement l’encens envoûtant de L’orpheline, ce qui reste un enchantement sans cesse renouvelé. Et, derrière, dessous, à côté, je ne sais, je sens une rondeur très charmante. Il va falloir que je mette au point mon dosage, pour savoir qui et combien pulvériser.
Résultat, je m’amuse, je zone le nez en l’air avec des fragrances qui me plaisent, ma foi, que demander de plus ?
PS : je viens d’avoir un flashback olfactif. Il me semble que le parfum d’Annick Goutal, Nuit étoilée, partage bien des points communs avec 576… (c’est pourtant un mélange fraîcheur citron/menthe et pin !!, allez comprendre…)
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mmepastel · 2 months ago
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En revanche, j’ai dévoré Le rêve du jaguar du fringant Miguel Bonnefoy. Il est jeune et a déjà écrit plein de trucs, mais c’est maintenant que je le découvre, et je me suis régalée avec sa fresque historique et fantaisiste. Un portrait du Vénézuéla au XXe siècle à travers une famille (apparemment fortement inspirée de sa propre famille) qui est complètement incroyable. Antonio, le bébé abandonné trouvé sur les marches d’une église et recueilli par une muette qui vit dans les bidonvilles de Maracabio deviendra médecin et fondateur d’une université de médecine du Vénézuéla… entre temps, il connaîtra de multiples aventures (celles de son enfance sont particulièrement géniales) ; pauvre, il devra s’endurcir et devenir malin… un côté Oliver Twist dans cette partition, faire divers métiers, dont celui d’homme à tout faire dans un bordel avant d’accéder à d’autres sphères et d’autres horizons…. Laure Adler compare l’auteur à Victor Hugo ! Il y a de ça en effet dans la virtuosité de passer d’un milieu à l’autre, dans la peinture crue et émouvante des gens miséreux… un Victor Hugo juvénile d’Amérique du Sud, comme on se l’imagine, colorée et tapageuse, aux prises avec une histoire mouvementée et violente. (Encore que l’auteur soit Franco-vénézuélien, son livre fait d’ailleurs le grand écart entre les deux continents, et fantasme Paris.)
Mais malgré la violence des faits, la plume de Miguel Bonnefoy est légère, il virevolte et nous embarque dans les moments tragiques et les plus doux avec cadence et rythme, sans s’appesantir. Il a cette grâce et cette fantaisie, qui surprend sans cesse. Il mêle récits imaginaires, contes, légendes, mythologies locales et histoire avec malice.
C’est un vrai moment joyeux de lecture.
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mmepastel · 2 months ago
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Alors, appâtée par la bonne presse qu’a suscitée son premier roman, je l’ai lu.
Comment dire. Je n’ai pas du tout aimé. Je n’ai pas trouvé que le roman était truffé de bonnes formules, ni qu’il était désopilant. J’ai suivi le parcours du loser auto proclamé avec ennui, et dégoût. Je n’ai pas trouvé l’anti héros attachant, et je n’ai pas apprécié le style DU TOUT.
C’est dommage car l’auteur, que j’ai écouté en podcast, a l’air super sympa et drôle, en vrai. J’ai même jeté un œil sur son Instagram sur lequel il a été repéré par Joëlle Losfeld (!), et j’ai trouvé que ces petits fragments étaient réussis et souvent marrants. Très cyniques, mais marrants, globalement.
Mais selon moi, ça ne fait pas un livre, bien que le sien soit court. Sur la durée, avec une intrigue affreuse, ça n’a pas fonctionné pour moi. Il paraît qu’il fait penser à Bukowski, peut-être, ça doit pas être mon style (je n’ai jamais rien lu de lui, je l’avoue). En revanche quand on le compare à John Fante, alors là je dis non. Rien à voir. Parce que lui, je l’ai lu, et il m’est arrivé d’être profondément émue par ses récits. Mais ce n’est pas parce que le personnage est désespéré et alcoolique que c’est pareil, sinon on aurait un paquet de super écrivains tout autour du monde.
Il est en lice pour le Prix de Flore, ben écoutez, heureusement que je ne suis pas dans le jury (en plus, il faudrait se cogner Beigbeider 🙄 -pardon pour l’orthographe probablement fausse-). Ce qui me scotche, c’est que Nicolas Mathieu, que j’apprécie beaucoup, et dont les avis m’importent, dit que c’est un bon livre. Je ne sais pas s’il se fie aux textes d’Instagram qui l’ont conquis, ou s’il apprécie vraiment ce roman. J’aimerais comprendre. N’hésitez pas à m’écrire si vous l’avez lu et que vous avez aimé. Je serais vraiment contente qu’on m’explique.
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mmepastel · 2 months ago
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(Sinon le dernier album de Laura Marling est sorti et c’est une beauté). Ci-dessous :
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