#Vive le train
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snowfea · 4 months ago
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SNCF, J'AURAI TA PEAU
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chic-a-gigot · 3 months ago
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Le Figaro-modes : à la ville, au théùtre, arts décoratifs, no. 8, août 1903, Paris. Les arbitres de l'élégance. Interview de Mlle Marguerite Deval du Théùtre des Mathurins. Photo Reutlinger. Ville de Paris / BibliothÚque Forney
Ses réponses
Couturier: VOYEZ
 TAILLEUR. Modiste: UN RIEN DE CHEZ LEWIS. Tailleur: OLD ENGLAND, UNE HEURE AVANT LE DÉPART DU TRAIN. LingĂšre: UNE TOILE D'ARAIGNÉE. Corset: QU'EST-CE QUE C'EST QUE ÇA? Dentelles: LA COMPAGNIE DES INDES. Fourreur: GRUNWALDT. Chapelier: LÉON. Chaussures: COSTA. Éventails: JE N'EN JOUE JAMAIS. Ombrelles: CHEZ BRTGG. Magasins de NouveautĂ©s: L'HOTEL DES VENTES. Parfumeur: MA PEAU. Dentifrice: BÉNÉDICTINS DE L'ABBAYE DE SOULAC. VIVE LA LIBERTÉ! Ameubl: LA VENTE LELONG. SI J'AVAIS PU! OrfĂšvre: ROUKHOMOVSKI. Objets de Voyage: TROIS SACS, 15 MALLES DE CHEZ LOUIS VUITTON ET 3O CARTONS A CHAPEAUX. Carrossier: LES CERCLES. Automobiles: JE COMPTAIS SUR MA DE DION-BOUTON DE LA REVUE DES FOLIES-BERGÈRE. Restaurant: MON BON POT-AU-FEU. Champagne: DU KATINKA BRUT. Confiseur: J'AI HORREUR DES BONBONS. OĂč goĂ»tez-vous? JAMAIS.
A Marguerite Deval
ENVOI
Menue, effrontĂ©e, aguichante, Du rĂȘve
 et du geste Ă  la fois, Dans sa toute petite voix C'est tout le grand Paris qui chante.
Francis de Croisset.
Petite, cheeky, alluring, Dream
 and gesture at the same time, In her tiny voice It's all of great Paris that sings.
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ladyniniane · 5 months ago
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Je suis tombĂ©e rĂ©cemment sur une vidĂ©o portant un titre putaclic mais efficace qui disait en substance "maisons d'Ă©ditions : vous avez 97% de chance d'Ă©chouer Ă  ĂȘtre publiĂ©". L'autrice y faisait part de ses expĂ©riences passĂ©es et des multiples refus essuyĂ©s.
Ma premiĂšre rĂ©action en voyant ça a Ă©tĂ© : "Ă  quoi bon ?". Comme beaucoup de gens qui Ă©crivent un peu, je caresse parfois ce rĂȘve. On Ă©crit certes pour soi, mais j'ai aussi envie de me lier Ă  d'autres personnes Ă  travers mon texte. De le partager pour qu'il vive.
Une chose trÚs importante ressortait de la vidéo : l'édition c'est un business et du marketing. Si le manuscrit est refusé, c'est qu'il ne correspond pas à ce que recherche l'éditeur. Cela ne veut pas forcément dire qu'il est mauvais. C'est comme quand on publie une fanfic. C'est mieux quand le sujet est populaire auprÚs des lecteurs.
C'est encore plus dĂ©solant vu que de nombreuses maisons d'Ă©dition françaises sont en train de crĂ©er de nouveaux labels. Sauf que c'est pour publier des oeuvres traduites, souvent de la romantasy, qui se ressemblent beaucoup les unes les autres, avec une Ă©niĂšme histoire "enemies to lovers" qui Ă©tait une fanfic reylo Ă  la base. Et c'est dommage parce qu'il y a des tas d'aspirants auteurs francophones qui aimeraient ĂȘtre publiĂ©s. Mais bon, c'est plus facile de vendre un titre anglophone qui a dĂ©jĂ  fait ses preuves et est attendu plutĂŽt que l'oeuvre d'un parfait inconnu.
Et au final, je me suis dit "puisque je ne serai sans doute jamais publiée, autant écrire ce que je veux comme je veux".
Je pense que je commence Ă  faire des progrĂšs.
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true-blue-sonic · 2 months ago
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"Vive le train! I'll have two delightful hours to do nothing but write fanfic :D," I decreed, before getting hit with the quadruple status effects of It Is So Goddamn Busy, claustrophobia, motion sickness, and 10+ minute delays
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aurevoirmonty · 8 months ago
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Macron est en train de liquider notre pays. Je ne parle mĂȘme pas de la dĂ©structuration systĂ©matique des services publics, pour ensuite affirmer qu’ils ne fonctionnent pas, de la volontĂ© de dĂ©bilitation de la sociĂ©tĂ© avec la fin de l’enseignement Ă  l’école. AprĂšs avoir dĂ©truit l’économie française, Macron est en train de dĂ©pecer le pays, pour envisager sĂ©rieusement d’envoyer des Français sur le front ukrainien mourir pour l’Atlantisme. Parce que soi-disant, « la sĂ©curitĂ© des Français se joue en Ukraine ». Non, c’est l’avenir de ce pouvoir atlantiste et mondialiste, qui s’y joue. Il est prĂȘt Ă  sacrifier la France. Cet individu n’est pas fou, il dĂ©fend froidement le systĂšme mondialiste, qui l’emploie.
Une lĂ©gende de l’une de nos rĂ©gions riches d’histoire, dont la diversitĂ© d’ensemble a longtemps fait la richesse, dĂ©sormais perdue, de la France, nous conte l’histoire d’Ankou, qui ne reprĂ©sente pas la mort en elle-mĂȘme, mais son serviteur : son rĂŽle est de collecter les Ăąmes des dĂ©funts, remplissant ainsi un rĂŽle de « passeur d’ñmes ». Il est l'ouvrier de la mort. On dit aussi que celui qui aperçoit l’Ankou meurt dans l’annĂ©e. On rapporte parfois que le dernier mort de l’annĂ©e, dans chaque paroisse, devient l’Ankou pour l’annĂ©e suivante. A Ploumilliau, l’Ankou prĂ©sent dans l’église porte la faux et la pelle, il est Ă  la fois meurtrier et fossoyeur.
Macron est l’Ankou de la France et des Français, portant la faux et la pelle, à la fois meurtrier et fossoyeur. Cela se confirme sur tous les fronts : il mùne la bataille ultime contre notre pays.
Nous avons eu droit à une destruction systématique de notre tissu économique, pour arriver à des chiffres inquiétants.
Vous pensez sincĂšrement que c'est le rĂ©sultat d’une erreur politique ou stratĂ©gique ? N’oublions pas que les PMI/PME sont la force vive de la France, elles constituent cette classe moyenne forte, ancrĂ©e dans le pays. Elles incarnent tout ce qui dĂ©range dans le cadre du mondialisme, comme les paysans, propriĂ©taires de leurs terres. Ces derniers ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© assassinĂ©s, pour les premiers, c'est en cours.
Le dĂ©pĂšcement physique de la France accompagne ce qu’il reste de notre pays meurtri dans sa chair et dans son Ăąme. Les rĂ©gions, dont la diversitĂ© culturelle a toujours fait la richesse de notre pays, sont conduites sur la voie de la sĂ©cession. Il suffit pour cela de trouver les « bonnes personnes » et les bonnes carottes. La boĂźte de Pandore a Ă©tĂ© ouverte avec la Corse, dont l’accord sur l’autonomie de l’üle va Ă  l’encontre du principe sur lequel la France s’est constituĂ©e depuis la fin de la fĂ©odalitĂ© : l’union. Voici lancĂ©, le processus nĂ©o-fĂ©odal de dĂ©construction de l’Etat, en reconnaissant des peuples Ă  l’intĂ©rieur du peuple français et en octroyant une autonomie lĂ©gislative. Gilles Simeoni, prĂ©sident autonomiste du conseil exĂ©cutif de Corse, a estimĂ© qu’un pas dĂ©cisif avait Ă©tĂ© franchi et s'est fĂ©licitĂ© d'avoir obtenu pour la Corse un pouvoir lĂ©gislatif validĂ© par le conseil constitutionnel. Il est enthousiaste : l'Ă©tendue et les modalitĂ©s de ce pouvoir relĂšveront d'une loi organique, « reste Ă  gagner cette demi-finale, puis plus tard, la finale ».
DĂ©sormais, les « autonomistes », pour ne pas dire « sĂ©cessionnistes » d’autres rĂ©gions, peuvent ĂȘtre activĂ©s Ă  la suite des Corses, afin de dĂ©pecer le cadavre-France.
Pour accompagner cette marche funĂšbre, Macron met les Français en Ă©tat de stupeur en leur annonçant, lĂ©gĂšrement, qu'il va bien falloir y aller, sur le front ukrainien. Car le monde global se joue lĂ -bas et il faut bien payer la facture. Dans Le Monde : Le prĂ©sident de la RĂ©publique est songeur. La situation en Ukraine [
] se dĂ©grade. La guerre s’enlise. « De toute façon, dans l’annĂ©e qui vient, je vais devoir envoyer des mecs Ă  Odessa ».
De cette maniÚre détachée, parfaitement cynique, il répond à la question que se posent les Français : il va vraiment falloir y aller ?
Comme le confirme la légende, en faisant le compte de ses victimes, cet Ankou est particuliÚrement méchant.
Rybar FR
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icariebzh · 5 months ago
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youtube
"Aucune histoire banale gravĂ©e dans ma mĂ©moire Aucun bateau pirate ne prendra le pouvoir Aucune Ă©toile filante me laissera dans le noir Aucun trac, aucun... Et demain tout ira bien, tout sera loin LĂ  au final quand je prendrai le large Tout sera loin, donne moi la main LĂ  au final quand je prendrai le large Aucune larme aucune ne viendra m'Ă©trangler Aucun nuage de brume dans mes yeux dĂ©lavĂ©s Aucun sable ni la dune n'arrĂȘte le sablier Aucun quartier de lune, aucun... Et demain tout ira bien, tout sera loin LĂ  au final quand je prendrai le large Tout sera loin, donne moi la main LĂ  au final quand je prendrai le large Aucun autre dĂ©cor, aucun autre que toi Aucune clef Ă  bord, aucune chance pour moi Et demain tout ira bien, tout sera loin LĂ  au final quand je prendrai le large Tout sera loin, donne moi la main LĂ  au final quand je prendrai le large Aucun requin, aucun air triste Aucun regret, aucun sĂ©isme Aucune langue de bois Aucun chaos, aucun, aucun... Et demain tout ira bien, tout sera loin LĂ  au final quand je prendrai le large Tout sera loin, donne moi la main LĂ  au final quand je prendrai le large" Françoise Hardy
youtube
"MĂȘme s'il me faut lĂącher ta main Sans pouvoir te dire "À demain" Rien ne dĂ©fera jamais nos liens MĂȘme s'il me faut aller plus loin Couper les ponts, changer de train L'amour est plus fort que le chagrin L'amour qui fait battre nos cƓurs, va sublimer cette douleur Transformer le plomb en or, tu as tant de belles choses Ă  vivre encore Tu verras au bout du tunnel, se dessiner un arc-en-ciel Et refleurir les lilas, tu as tant de belles choses devant toi MĂȘme si je veille d'une autre rive Quoi que tu fasses, quoi qu'il t'arrive Je s'rai avec toi comme autrefois MĂȘme si tu pars Ă  la dĂ©rive L'Ă©tat de grĂące, les forces vives Reviendront plus vite que tu ne crois Dans l'espace qui lie ciel et la terre, se cache le plus grand des mystĂšres Comme la brume voilant l'aurore, il y a tant de belles choses que tu ignores La foi qui abat les montagnes, la source blanche dans ton Ăąme Penses-y quand tu t'endors, l'amour est plus fort que la mort Dans le temps qui lie ciel et terre se cache le plus beau des mystĂšres Penses-y quand tu t'endors, l'amour est plus fort que la mort" Françoise Hardy
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magdalena-mojennarmor · 11 months ago
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Un fille trÚs jeune sur un trÚs vieux rocher s'assoit et fume. La fumée à sa bouche comme un serpent circule. S'approche vers elle une femme osseuse, aux angles étoffés de lourds voiles. Elle pose sur la petite un regard de craie dure. Puis, elle parle:
Telle que je te vois, petite, tu tiens dans chaque main et le bien et le mal, tu pétries le cou de cet oiseau sinistre et t'amuses du sang qui coule dans tes paumes. Sa douleur t'amuse, et la souillure te plaßt. Tu ne crois ni en lui ni en la force qui le broie mais adores le sang qui encrasse tes doigts. Tu refuses de mener cette vie qui t'inonde. Passant comme une voleuse sous les enseignes vives, tu ricanes du spectacle des galeries luxueuses et à chaque table t'invites et te moques du festin, injuries les convives. Tu crois la solitude qui te ramÚne le soir plus vibrante et belle que toutes les voix du monde. Tu crois qu'elle en est pleine, de toutes ces voix, comme tu percois les landes pleines d'étés et de meurtres.
Certains mots prononcĂ©s te font tressaillir: navire, blessures, crime, nuit, joyaux. Ce genre de mots rĂ©pandent en toi une gloire d'Ă©lection. La laideur te fascine comme l'ultime miracle, couronnement des tĂȘtes de l'ombre. Tu t'en vas chaque jour chasser la rencontre de ces infrĂ©quentables, de ceux-lĂ  qui restent quand la foule s'Ă©carte. Tu voudrais Ă©prouver leurs lois, partager leur langue, leur vermine, hanter leur voie. Etre des leurs, qu'ils te rebaptisent et te marient Ă  l'un d'eux; le plus brute et sordide et dont tu admireras les yeux.
Quand tombera sur toi l'odieux frisson, tu te retourneras maudite et profane.
Les mots auront fané. Les trains seront passés. Les horizons affaissés sous ton corps devenu mûr. La route s'imposera: immense, droite, implacable. Comme chacun l'a fait, tu t'y engageras, toi et le reste de ta force. Tu auras le front fier des infirmes, la bouche sÚche.
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ross-nekochan · 1 year ago
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Come al solito questo paese mi ruba il tempo, la vita, le parole e la voglia di scrivere. Forse perché non c'Ú niente da dire eppure come 5 anni fa da una parte avrei cosÏ tanto da dire da poter diventare un fiume in piena, ma, appunto, non ho il tempo di ordinare nessuno dei centomila pensieri e metterli per iscritto.
Oggi sono andata a lavorare, in sede. Con divisa fatta da giacca, camicia a maniche lunghe, pantaloni e tacchi da 5cm. Quindi sveglia alle 6:30 perchĂ© Tokyo Ăš lontana e solo cosĂŹ puoi arrivare in orario (che non Ăš alle 9, ma alle 8:45 perchĂ© essere in orario qui vuol dire essere in ritardo). Il lavoro consisteva in un training su come creare una rete LAN. In cosa Ăš consistito? Hanno dato delle slide con dei comandi scritti e mezze istruzioni, ci hanno dato i PC, i router, gli switch e hanno detto: fate. Io uno switch so a malapena cos'Ăš e qual Ăš la sua funzione (solo perchĂ© mi sono messa a vedere qualche video prima di partire, sennĂČ non saprei nemmeno quello). Fortuna che c'erano due ragazzini giapponesi volenterosi e insieme ci siamo messi e siamo riusciti a fare qualcosa, sennĂČ fossi stata sola non avrei saputo nemmeno da dove cominciare. Gli altri due cinesi, entrati in azienda 2 anni fa, erano piĂč ignoranti di me. Molto poco chiaro che cazzo si faccia in questa azienda e come funzioni il sistema.
MartedÏ si Ú concluso il "training" di 8 giorni che Ú consistito per l'80% in "filosofia aziendale", questionari giornalieri e settimanali su cosa si Ú imparato (spoiler: un cazzo), lavori di gruppo inutili, spiegazioni su come fare carriera aziendale (tramite un sistema di punteggi assurdo e complicato) e giusto qualche volta ci hanno parlato delle piattaforme che si utilizzano per "timbrare" o per richiedere i rimborsi ecc (uniche cose utili). Il resto dei giorni? Meeting alle 9 per check di: 1. Che non stai dormendo 2. Che sei vestito correttamente e che sei "sistemato" 3. Per sapere se fisicamente stai bene o sei malato. Il resto della giornata: rispondi alle email degli uffici, fai qualche meeting e studia per prendere le certificazioni - che non ti pagheremo noi e che non dovrai fare durante l'orario di lavoro. Perché mica le sto prendendo per lavorare, le prendo per sport personale giustamente. Va bene.
In tutto questo pagheranno il primo stipendio 25 Agosto e non avremo la possibilitĂ  di chiedere nessun permesso per 6 mesi. Fortunatamente ci hanno recentemente pagato il supporto per il trasloco perchĂ© sennĂČ stavamo freschi.
Benedico un po' il cielo per aver conosciuto questo indiano che ù mio collega e che vive nel mio stesso dormitorio. L'India a quante parte ù il Sud Italia del Sud-est asiatico, per molti aspetti (non c'ù niente di stupefacente in fondo). Malediciamo questo paese, questa azienda e noi stessi per essere venuti tutti i giorni. Qui ù tutto così caro che non ci facciamo capaci di come la gente riesca a vivere. Si pensa sia il paese del pesce e del riso e invece il pesce ù quasi inacquistabile da quanto costa (filetti di soli 200gr intorno a 4/5€), il riso che dovrebbe essere come la nostra pasta e invece 5kg costano 15€ (5€/kg). Non ù un caso infatti che il tasso di povertà stia salendo alle stelle: gli stipendi sono gli stessi da 25 anni. Questi di che cazzo dovrebbero vivere?
Personalmente, non so mai che cazzo mangiare e vivo di tofu e pesce -che compro solo perché mi piace e perché sono anni che evito la carne nella mia quotidianità. Ma qui Ú quasi impossibile evitarla, dato che la carne rossa Ú persino nei contorni di verdure (che non so mai come cazzo cucinare e ogni volta che trovo una ricetta di verdure taaac carne di manzo dentro machecaaaazz - viva il paese del sushi come sempre insomma).
Soffro perchĂ© mi manca giĂ  la palestra e non Ăš passato nemmeno un mese. Ma con la situazione economica di adesso non mi sembra il momento adatto per ricominciare. Oltretutto non ho ancora una routine e non ho ancora capito come cazzo funziona in questa azienda. Avere un quantitativo proteico adeguato Ăš stato difficile perchĂ© le mie fonti proteiche preferite (ovvero yogurt greco e albumi) qui sono inesistenti o insostenibili economicamente nelle quantitĂ  che mi servono (tipo yogurt greco a 20€/kg). Mi manca fare le mie colazioni specie le mie omelette e i miei pancakes di albumi.
Ho pensato a quanto sia difficile andare a vivere in un altro paese. Sembra di diventare bambini viziati perché le cose minuscole, quotidiane, che davi per scontato, diventano voragini. E per me la voragine Ú legata soprattutto al cibo. Persino sui biscotti: noi abbiamo pacchi minimo da 350gr, oltre a una varietà da fare invidia a un biscottificio. Qui i biscotti oltre ad essere di pochissimi tipi (quasi solo cookies/biscotti al burro) hanno pacchi sono da massimo 150gr e finemente impacchettati singolarmente creando bustoni enormi ma leggeri come una nuvola perché sono 80% plastica. I loro dolci sono bombe a mano di carboidrati: mangi 2 daifuku o 2 dorayaki e hai mangiato la stessa quantità di carboidrati di un piatto di pasta da 100/120gr. Ti viene da pensare: se mi mangio la pasta almeno mi sazio, con ste cacatine piccoline mi faccio salire solo la fame. Per le verdure o piatti già pronti idem, vedi i valori nutrizionali e hanno una quantità di zucchero all'interno che manco una fetta di torta.
BanalitĂ ... eppure no. Ci vuole tanto spirito di adattamento, tanta pazienza e tanto coraggio ad andare via dal proprio paese. Andare al Nord Ăš letteralmente NIENTE in confronto (sebbene la sofferenza ci sia sempre).
L'unica cosa che potrebbe migliorare di gran lunga la situazione Ăš avere cosĂŹ tanti soldi da permettermi tutto quello che voglio. Ma a volte nemmeno quello basta.
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th3lost4uthor · 11 months ago
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Les nouvelles expĂ©riences d’une vie sans fin (8.3/15)
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«   par ce fait, je demande aux troupes Argent et Bronze actuellement disponibles de se tenir prĂȘtes au moindre signalement de la part des Ă©claireurs. » Conclut MaĂźtre Joris, vĂ©rifiant la retranscription du scribe Ă  ses cĂŽtĂ©s. « Et ajoutez Ă©galement que  » Soupir. « Que s’ils venaient Ă  apercevoir un dragon aux Ă©cailles blanches et turquoises, ou un humanoĂŻde semblable Ă  un Osamodas – mĂȘmes couleurs, grande taille – alors qu’ils n’hĂ©sitent pas Ă  l’aborder
 et qu’ils me contactent immĂ©diatement. »
          AprĂšs avoir soigneusement relu la missive, il la tendit au maĂźtre du Tofulailler royal, qui s’empressa alors de l’attacher Ă  l’un des volatiles. Piaillant de toutes ses forces, ce-dernier dĂ©colla Ă  vive allure, ne laissant dans son sillage qu’un souffle ainsi que quelques plumes dorĂ©es. On lui avait assurĂ© qu’il s’agissait lĂ  du plus rapide que comptait le nid, mais cela n’avait en rien apaisĂ© l’insupportable sentiment de dĂ©mangeaison qui lui couvrait Ă  prĂ©sent la nuque. Il savait que ce n’était qu’une impression, une sensation fantĂŽme, tout comme cette idĂ©e qu’il aurait pu, dĂ» mĂȘme, rajouter telle ou telle information Ă  son message. Au fond, tout ça ne changerait rien, car ce n’est pas l’absence de dĂ©tails de cette foutue lettre ou mĂȘme la vigueur du Tofu qui le portait qui le hanterait les prochains jours
 mais le sentiment d’impuissance.
« Combien de temps avant qu’il n’atteigne votre Cité ? »
          L’émissaire observa l’homme de sciences qui se tenait derriĂšre lui. Apparemment, il n’était pas le seul que cette situation mettait Ă  mal.
« Un jour
 Peut-ĂȘtre deux si les conditions mĂ©tĂ©orologiques ne s’y prĂȘtent pas. 
- C’est beaucoup trop long. » Lança l’autre. « À l’heure qu’il est, PhaĂ©ris doit dĂ©jĂ  pouvoir apercevoir les cĂŽtes de l’üle oĂč paissent vos sangliers – s’ils sont encore vivants. »
          D’un coup trop sec, l’Éliatrope fit craquer l’ongle qu’il mordillait absentement depuis le dĂ©but de l’échange. AprĂšs rĂ©flexion, Joris se dit qu’il n’aurait peut-ĂȘtre pas dĂ» lui autoriser un accĂšs aux herbiers et recueils concernant la faune et flore de Bonta. Trop d’informations.
« Je vous assure qu’il s’agit lĂ  du moyen le plus

- Et les Zaaps ? Vous n’en avez pas Ă  disposition ? » RĂ©torqua l’autre, imperturbable. « Il me semble me souvenir qu’il y en avait un Ă  l’entrĂ©e du village.
- MĂȘme en empruntant un Zaap  » Soupira l’émissaire. «   nous serions amenĂ©s Ă  la capitale : ceci nous contraindrait Ă  alerter les autoritĂ©s prĂ©sentes sur place de notre entreprise, sans compter le temps de voyage jusqu’aux prairies. Et je vous rappelle que si vous ĂȘtes liĂ© Ă  Bonta par contrat et au peuple Ă©liatrope par votre sang, vous n’en demeurez pas moins un criminel recherché : en dehors du Royaume Sadida qui constitue un territoire neutre, nous ne pouvons pas vous emmener n’importe oĂč avec nous sans risquer l’incident diplomatique ! À nouveau, il s’agit lĂ  de notre meilleur  »
          Un nouveau craquement. Le pourtour de l’ongle avait pris une couleur sanguine. D’un geste, il se dĂ©barrassa du cadavre teintĂ©, les yeux rivĂ©s sur les veinules apparentes du plancher.
« Messire Qilby
 ? » C’était le Roi, qui avait tenu Ă  assister l’émissaire dans son courrier, en profitant pour s’informer de la tournure des Ă©vĂšnements. « L’antidote que vous Ă©tiez en train de concevoir, n’avez-vous pas dit que sa confection en Ă©tait presque achevĂ©e ?
- En thĂ©orie, oui. » Presque. Il avait horreur de l’inexactitude. De l’imprĂ©vu. « Mais il restait encore Ă  rĂ©aliser les tests de contrĂŽle : cette formule n’est pas la mĂȘme que celle que j’avais pu dĂ©velopper Ă  l’époque ! Tout Ă©tait Ă  refaire. Il pourrait y avoir un dĂ©lai d’action Ă  prendre en compte, voire mĂȘme des effets secondaires ! Je ne suis mĂȘme pas certain que
 ! »
MĂȘme pas certain qu’il soit efficace

« Messire Qilby. » Le ton Ă©tait plus ferme. Il avait commencĂ© Ă  s’attaquer Ă  l’index. « Je comprends vos inquiĂ©tudes, mais je pense aussi que nul en ces lieux ne remette en doute vos qualitĂ©s de scientifique. De mĂȘme  » Hochement de tĂȘte grave. «   vous n’ĂȘtes pas responsable pour ce qui est arrivĂ© aujourd’hui. »
          Ses yeux quittĂšrent le plancher pour se river tout aussi brusquement sur ceux du Sadida. Croyait-il vraiment qu’il
 ? Une image vint se dessiner Ă  la pĂ©riphĂ©rie de sa conscience : une petite boule d’écailles, ronronnant sur une couverture de fortune tout en dĂ©ployant ses ailes dont la membrane Ă©tait aussi fine que du papier de riz, les griffes encore molles et les dents Ă  peine sorties. Une petite boule d’écailles. AzurĂ©e.
Non, rien de tout ça est de ta faute, bien entendu.
Tout ça, c’est encore à cause de son sale caractùre et de

de sa manie à toujours vouloir tout résoudre par la force,
car aprĂšs tout
« la sagesse et la justice triomphent toujours ! ».
Oui, mais

Mais

Mais, c’est moi qui Ă©tais responsable de
 !
          Une main vint se placer sur son épaule. Il se redressa.
« Et je suis certain que Sire PhaĂ©ris nous reviendra
 Sain et sauf. 
- Je  » Vous remercie. «   pense qu’une sĂ©curitĂ© renforcĂ©e autour du laboratoire est nĂ©cessaire. Je vais devoir reprendre la crĂ©ation d’un antidote supplĂ©mentaire. »
Au cas oĂč

« Aurez-vous assez des ingrédients restants ? » Ce Joris était décidément toujours aussi pragmatique.
« O-oui, je crois. J’aurai nĂ©anmoins besoin de prĂ©lever quelques spĂ©cimens de vos serres, votre MajestĂ©.
- Nous n’y voyons pas d’inconvĂ©nients, Ă  condition que vous ne prĂ©leviez que le nĂ©cessaire. »
          Il ne rĂ©pondit pas, hochant simplement la tĂȘte. Deux ou trois semaines auparavant, il n’aurait pas hĂ©sitĂ© un instant Ă  rĂ©torquer son intelligence, Ă  affirmer ses connaissances en botanique et sa perspica-

Il est parti.
Et je ne l’ai mĂȘme pas vu venir

          Aujourd’hui, il en Ă©tait moins sĂ»r.
« Je vais vous laisser
 Messieurs. » Avant de sortir, il demanda. « Et si jamais vous veniez à

- Nous vous tiendrons au courant, bien entendu. 
- Hum
 Mais le cas Ă©chĂ©ant, je
 je vous serai reconnaissant de faire preuve de bienveillance. » Soupir. « Yugo et AdamaĂŻ risquent de ne pas
 vivre cette annonce comme les autres. »
          Le scientifique reprit le chemin de ses quartiers, flanqué par deux gardes. Son pas était presque aussi lourd que celui des hommes armés.
« Dites-moi, mon Roi  » Reprit l’émissaire lorsque le martellement se fut Ă©loignĂ©. « Qu’en pensez-vous ?
- Ce que j’en pense, MaĂźtre Joris  » Lui rĂ©pondit l’intĂ©ressĂ©, les yeux rivĂ©s vers le couloir oĂč la coiffe crĂšme venait de disparaĂźtre. «   est qu’il est peut-ĂȘtre temps que nous ayons une discussion Ă  propos du Conseil des Nations. »
          L’autre leva un sourcil interrogateur de sous sa capuche.
« Accepteriez-vous de m’accompagner pour une tasse de thĂ©, mon cher ? »
          Il souriait, mais si ses traits avaient la teinte de la circonstance. Quelque chose d’autre rîdait en-dessous.
« Avec plaisir, votre Majesté  »
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          Il reposa la paire de ciseaux qu’il tenait adroitement pour admirer son travail : les jeunes pousses rebelles avaient Ă©tĂ© disciplinĂ©es, tandis que les feuilles ayant fait leur temps avaient Ă©tĂ© dĂ©barrassĂ©es. Contrairement Ă  la seconde, il semblait qu’il n’avait pas perdu la main pour ce qui Ă©tait de l’entretien botanique. Cette pensĂ©e fit naĂźtre une sensation Ă©trange.
Ce qui vit, meurt.
Mais il faut croire que
 certaines choses persistent malgré tout.
          Un bref coup d’Ɠil Ă  l’horloge de sa cellule le fit toutefois grimacer. L’aiguille venait Ă  peine de battre une heure de l’aprĂšs-midi. Les plantes offertes par la Princesse Sadida Ă©taient resplendissantes, rayonnantes mĂȘme, Ă  l’abri derriĂšre leur cage de verre et d’argent ; ce n’était pas son cas. Plus depuis que la fugue de PhaĂ©ris avait Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©e. Lui qui pensait parvenir Ă  se distraire avec de nouvelles recherches, il avait finalement dĂ» se rĂ©signer : il ne pouvait pas manipuler de l’acide ou du chlore dans son Ă©tat. Mieux valait Ă©viter de perdre un Ɠil dans une rĂ©action mal contrĂŽlĂ©e. Il avait l’esprit ailleurs, ça il ne pouvait pas le nier, mais ce qui l’agaçait le plus c’était que

Ils pensaient que

Ils pensaient que c’était moi, n’est-ce pas ?
Que j’étais coupable.
          L’encapuchonnĂ© lui avait promis qu’il les tiendrait au courant des recherches lancĂ©es Ă  travers une nation entiĂšre et pour ĂȘtre honnĂȘte, Qilby espĂ©rait secrĂštement que cela soit bien de Joris qu’il entendrait parler en premier. Il espĂ©rait qu’il n’aurait pas Ă  nouveau Ă  ressentir cette
 douleur. Il n’y avait pas de mot pour dĂ©crire ce dĂ©chirement, cette crevasse, cette Ă©ruption. L’intĂ©gralitĂ© des cataclysmes auxquels la Grande DĂ©esse avait pu un jour donner naissance rĂ©unis, condensĂ©s en un seul instant.
ïżœïżœÂ Â Â Â Â Â Â Â  Tous les Éliatropes possĂšdent une relation unique les unissant Ă  leur frĂšres et sƓurs dragons, certes, mais aucun d’entre eux n’est en mesure d’égaler les liens attachant les Douze Primordiaux. Ils Ă©taient les aĂźnĂ©s de leur peuple. Les premiers Ă  avoir foulĂ© leur monde. Les premiers Ă  donner un sens au mot-
Famille

          La disparition de l’un des leurs les affectaient alors, et ce, autant Ă©motionnellement que physiquement. Ils n’avaient pas besoin de constater le dĂ©part, de voir leur dofus s’illuminer d’un nouvel Ă©clat, attendant patiemment sa moitiĂ© ou son prochain cycle d’éclosion, non
 Ils savaient, tout simplement. Ils le sentaient au plus profond de leur ĂȘtre.
          Qilby espĂ©rait ne pas avoir Ă  ressentir ce vide Ă  nouveau. PhaĂ©ris et lui n’étaient plus aussi proches que par le passĂ©, mais
 ce n’était pas le cas de Yugo et d’AdamaĂŻ. Ils Ă©taient jeunes, et force est de constater que le dĂ©lai dans leur rĂ©incarnation avait visiblement affaibli leur contact, et par ce fait rĂ©sistance, avec leur nature Ă©liatrope comme dragonne. Il ne savait pas comment Grougaloragran avait achevĂ© sa derniĂšre existence, mais lui et Chibi Ă©taient revenus grĂące au Cube ; son absence n’avait pas eu le temps de se faire ressentir. Les vagues n’avaient pas eu le temps d’éroder la falaise. S’il venait Ă  subir le mĂȘme sort
 Cela ne serait pas le cas avec PhaĂ©ris.
Mina

Si seulement tu avais été là,
alors peut-ĂȘtre que-
          Soudain, on frappa à la porte.
« H-hey
 Qilby ? Tu es là ? » S’enquit une voix timide derriĂšre les lourdes planches de chĂȘne. « Si ce n’est pas le cas, alors-
- On repassera plus tard ? À ton avis, s’il n’y a personne, Ă  quoi ça sert de le prĂ©ciser, hein ? » Celle-ci Ă©tait indĂ©niablement plus moqueuse, mais transpirait malgrĂ© tout une certaine tension.
« J-je ne sais pas
 ? J’essayais simplement d’ĂȘtre
 poli ou quelque chose du genre ? 
- C’est un peu inutile dans c’cas-lĂ  si tu veux mon avis. »
          Sans y réfléchir davantage, le scientifique se présenta aux deux frÚres.
« Eh bien, personnellement  » RĂ©torqua-t-il, s’appuyant contre l’embrasure. «   je trouve cette initiative plutĂŽt attentionnĂ©e. »
          Que cela soit avec Chibi, Glip, ou bien Efrim, il n’avait jamais pu rĂ©sister Ă  l’appel de ces rĂ©pliques inattendues, de ces phrases, telles des brindilles de paille sĂšche que vous lanciez sur les braises, de la joute verbale. Ainsi, de la pure expression de surprise du jeune dragon et du jeune Éliatrope Ă  leur lĂ©ger soubresaut lorsqu’il leur avait ouvert, il ne parvenait pas Ă  dĂ©cider lequel l’amusait le plus. Le discret mouvement de recul ainsi que les griffes serrĂ©es une fraction de seconde en trop n’eurent toutefois pas le mĂȘme effet
 Leur aĂźnĂ© les dĂ©visagea un instant, attendant une pique cinglante en retour, une moue boudeuse, voire mĂȘme un soupir exaspĂ©rĂ© pour ses maniĂšres, mais rien ne vint. Ses visiteurs demeuraient plantĂ©s sur le seuil, cherchant visiblement Ă  entamer la conversation, sans pour autant y parvenir. C’est alors que le scientifique remarqua ce qu’ils transportaient avec eux, et qu’AdamaĂŻ tenait habilement placĂ© derriĂšre son dos, mais que ses ailes de dragonnet ne permettaient pas encore de dissimuler entiĂšrement : un livre. Pas n’importe quel livre

Serait-ce
 ?
Alors comme ça, il aurait survécu au Cata-
Non, impossible.
Peut-ĂȘtre Grougaloragran l’aurait-il retranscrit ?
          Il commençait Ă  avoir une Ă©bauche du motif de leur venue. Cependant, tant qu’ils resteraient tous les trois sur le perron de sa cellule, le regard inquisiteur des gardes postĂ©s non-loin pesant sur leurs nuques, les chances de vĂ©rifier ses hypothĂšses Ă©taient minces
 Prenant quelques pas en arriĂšre, il finit par dĂ©signer son humble logement d’un geste qu’il espĂ©rait invitant :
« Vous souhaitiez me voir
 les garçons ? »
          Il faillit se mordre la langue sur les derniers mots. Ceux-ci Ă©taient sortis presque naturellement, un sobriquet parmi tant d’autres qu’il avait par le passĂ© l’habitude d’utiliser envers les versions plus jeunes de ses frĂšres et sƓurs.
Par le passé !
« H-hum, Ă  vrai dire

- Enfin ! C’est pas trop tĂŽt ! Ça va bientĂŽt faire dix minutes qu’on est plantĂ© lĂ  et c’est seulement maintenant que tu te montres ? » Il avait repris son aplomb encore plus vite qu’il ne l’avait perdu. « Il faut croire que si tu n’perds pas la mĂ©moire avec le temps, peut-ĂȘtre qu’tu devrais vĂ©rifier ton audition

- Ad’ ! » S’exclama son frĂšre, les yeux passant du dragon Ă  la coiffe crĂšme dans l’espoir de capter, si ce n’est diffuser, le premier signe d’hostilitĂ©.
« Oh, ne t’en fais donc pas pour cela, Adamaï : je pourrais entendre tes railleries mĂȘme aux confins du Krosmoz. » PrĂ©fĂ©ra-t-il rĂ©pondre sur le ton de la plaisanterie. AmĂšre. « Bon, eh bien si vous n’avez pas besoin de moi, je vais-  »
          Le bousculant à peine, le dragonnet finit par rentrer dans la piÚce, talonné de prÚs par Yugo, dont la moue dépitée essayait tant bien que mal de communiquer un pardon au scientifique.
« Nan, nan
 C’est bon. »
          Il prit place sur un des coussins dispersĂ©s autours de la table basse qui, une fois n’est pas coutume, Ă©tait chargĂ©e de paperasses en tout genre. AdamaĂŻ sembla hĂ©siter un instant devant les parchemins recouvert des gribouillis distinctifs constituant l’écriture d’un homme de sciences : la derniĂšre fois qu’il avait contemplĂ© de telles notes c’était
 Il secoua briĂšvement ses petites cornes avant de laisser choir son prĂ©cieux butin sur le bois. Le mouvement provoqua l’envol de plusieurs feuilles au passage, que Yugo s’empressa de ramasser et de remettre en ordre sur un tabouret non loin de lĂ . Lui-mĂȘme finit par trouver un siĂšge auprĂšs de son frĂšre. Il avait collĂ© sa jambe contre celle sertie d’écailles et de griffes.
          De loin, Qilby les observait. Il savait que quelque chose n’allait pas ; l’air qui les entourait Ă©tait chargĂ© d’un orage bien trop sombre pour les jeunes tĂȘtes qu’il menaçait.
Allez !
Fais quelque chose, imbécile !
« Eh bien
 Puisque vous ĂȘtes lĂ , puis-je vous offrir une tasse de thé ? »
Sérieusement ?!
T’as rien de mieux à d- ?
« O-oui, ça pourrait ĂȘtre sympa  » Lui rĂ©pondit nĂ©anmoins Yugo, un sourire timide en coin. « Hein, Ad’ ?
- Ouais
 Pourquoi pas. »
          Et tandis que l’aĂźnĂ© s’investissait pleinement dans la prĂ©paration des infusions, profitant de ce cours rĂ©pit pour inspirer les dĂ©licates fragrances fruitĂ©es s’échappant avec la vapeur, un parfum qu’il savait au goĂ»t des personnes moins amatrices de cette boisson qu’il l’était lui-mĂȘme, les deux cadets se faisaient Ă©trangement silencieux. Cependant, il ne doutait pas qu’entre les jumeaux, une myriade de sensations, mots et sentiments Ă©taient Ă©changĂ©s en ce moment mĂȘme. Cette connexion intime, il la connaissait bien. Elle lui manquait. Elle lui manquait

          Finalement, alors que les feuilles finissaient de colorer l’eau qui les baignait, Adamaï tenta à nouveau d’amorcer le dialogue entre les deux partis :
« En tous cas, j’pensais pas qu’un vieillard comme toi pouvait courir aussi vite ! J’crois mĂȘme que tu pourrais battre Ruel si tu l’voulais, et pourtant, je l’ai dĂ©jĂ  vu s’élancer aprĂšs un Kama ! »
Pas forcément de la meilleure des maniÚres

« Ad’, fais at- ! »
          Les remontrances de la coiffe turquoise furent interrompues par le rire franc de l’autre.
« Haha, ha ! Ha
 ! Il est vrai qu’il s’agit d’une scĂšne peu courante, n’est-ce pas ? Il faut dire que les Éliatropes sont plus accoutumĂ©s Ă  utiliser leurs portails que leurs jambes, hum ? » Une cuillĂ©rĂ©e de miel, puis une deuxiĂšme. Lui prĂ©fĂ©rait le prendre sans. « Si Chibi Ă©tait lĂ , il vous dirait sans nul doute que si je suis aussi douĂ© pour la course, c’est parce que contrairement au reste de notre fratrie, j’ai toujours Ă©tĂ© le plus prompt Ă  fuir les combats
 ainsi que mes responsabilitĂ©s  » Hochement d’une Ă©paule. FatiguĂ©e.
« Tu veux dire l’ancien Chibi ? »
          C’est comme s’il pouvait sentir les yeux du dragonnet s’enfoncer dans sa nuque tels des crocs. Peut-ĂȘtre aurait-il Ă©tĂ© plus avisĂ© de ne pas mentionner l’un de leurs frĂšres dĂ©cĂ©dĂ©s lors de la Seconde Guerre, que beaucoup des leurs avaient d’ailleurs Ă©tĂ© amenĂ©s Ă  prendre pour la premiĂšre
 Surtout connaissant les rumeurs meurtriĂšres l’entourant, et plus encore avec la rĂ©cente disparition de PhaĂ©ris.
Disparition

Juste disparition.
« En effet. » Mieux valait ne pas insister. « Tiens, Yugo ? Pourrais-tu
 ?
- Ah ! Oui, bien sûr ! »
          L’intĂ©ressĂ© se leva prestement pour assister son aĂźnĂ© dans le service, qui aurait pu se rĂ©vĂ©ler catastrophique Ă  la seule force d’une main. Ce-dernier se chargea d’une boite de biscuits, celle-lĂ  mĂȘme qu’il avait choisi ce matin dans les cuisines. Il avait l’impression que cela faisait une Ă©ternitĂ©.
« Mais pour ĂȘtre tout Ă  fait honnĂȘte avec toi  » Reprit-il en s’asseyant dans son fauteuil de cuir. « Je pense que cette facultĂ© n’est pas tant un don que le rĂ©sultat d’un
 d’un long entraĂźnement en la matiĂšre.
- Comment ça ? » S’enquit alors Yugo, occupĂ© Ă  faire passer les tasses lĂ©gĂšrement Ă©brĂ©chĂ©es autours de la table.
« Pour reprendre la, disons, « leçon », de l’autre jour
 Les Éliatropes que nous sommes sont des ĂȘtres d’énergie : ils ne font qu’un avec les flux qui les entourent, tel le Wakfu, mais Ă©galement qui les composent, Ă  savoir le sang, la lymphe, et j’en passe. »
          Comme appelĂ© par les Ă©chos du passĂ©, Yugo s’était vu absorbĂ© par la perspective d’en apprendre plus sur lui-mĂȘme et son peuple. AdamaĂŻ, quant Ă  lui, gardaient les yeux rivĂ©s sur l’ouvrage qu’il avait amenĂ©, mais il n’en demeurait pas moins attentif.
« Chaque Éliatrope naĂźt avec une certaine habiletĂ© Ă  maĂźtriser ces dits flux, une forme de « compatibilité » plus ou moins accrue avec les Ă©nergies et la matiĂšre. D’autres, en revanche, doivent davantage s’exercer Ă  cet art dans l’espoir d’y trouver leur place  » Soupir. « Cela est notamment mon cas.
- Oui, c’est vrai que tu l’avais mentionnĂ© la derniĂšre fois
 Mais a-alors ! Comment est-ce que tu t’y es pris pour atteindre un tel niveau ? »
          Qilby dut se retenir de sourire. S’il y avait bien une chose qui ne changerait jamais dans ce vaste et absurde univers, c’était bien son petit frĂšre. Le dragon ivoire Ă  ses cĂŽtĂ©s avait relevĂ© un sourcil de la couverture brunĂątre ; ancien adversaire, lui aussi semblait intĂ©ressĂ© par la rĂ©ponse.
« Par de l’entraĂźnement, et avant tout  » Il pointa l’objet mĂ©tallique qui lui enserrait la gorge. « 
 grĂące Ă  ceci !
- Q-quoi ?! Le c-collier est capable de renforcer notre lien avec le Wakfu ?!
- Hum, pas vĂ©ritablement, ou du moins pas dans le sens dans lequel tu peux y penser. » Il secoua la tĂȘte, grimaçant lĂ©gĂšrement Ă  la dĂ©charge amĂ©thyste que provoquĂšrent le mouvement et l’émotion qui l’accompagnait. « Il s’agit d’un outil permettant de rompre notre lien avec le Wakfu environnant, tout simplement. Cela peut alors paraĂźtre contre-intuitif au premier abord : aprĂšs tout, comment peut-on amĂ©liorer un don en le restreignant ?
- En effet  » Murmura Yugo, toujours aussi perplexe.
« Pourtant, aprĂšs des centaines de programmes infructueux et presque autant de rĂ©flexions sans succĂšs, j’ai finalement Ă©tĂ© amenĂ© Ă  penser que si la base de cette connexion reposait sur le corps, rĂ©ceptacle en un sens du Wakfu, alors

- Alors c’est en renforçant notre corps et en ne faisant qu’un avec lui que nous pourrions parvenir Ă  mieux ressentir les flux ! » S’exclama le plus jeune.
          Yugo avait presque bondit de sa chaise, des Ă©toiles dans les yeux comme s’il venait Ă  lui seul de dĂ©voiler un secret millĂ©naire. Qilby, cette fois-ci, esquissa un discret rictus.
« Tout à fait : excellente déduction. » Son jeune frÚre rayonnait presque.
« Donc, tu veux dire que si t’es parvenu Ă  nous battre, Grougal et moi  » EnchaĂźna AdamaĂŻ, demeurĂ© dubitatif. « C’est simplement en faisant de la musculation ? Comme les mouvements de gonflette que fait parfois Tristepin pour impression Éva ?
- Hum, pas tout Ă  fait, non  » La simple image du Iop en pleine parade amoureuse et dĂ©monstration de force lui donna presque la nausĂ©e.
Comment un esprit aussi fin que celui de Dame ÉvangĂ©line
a pu s’amouracher d’un crĂ©tin comme lui ?
Tout cela me rappelle le cas de Mina et de Chibi.
Décidément, éliatrope ou douzien,
l’amour est un phĂ©nomĂšne bien obscur

« Il s’agit principalement d’exercices de renforcement musculaire, mais Ă©galement de « pleine conscience » : ceux-ci n’ont pas pour vocation premiĂšre la performance sportive, mais de permettre au pratiquant de ressentir pleinement son corps. Nos muscles sont une extension de notre systĂšme nerveux, et s’y reconnecter permet de mieux en apprĂ©cier le potentiel ! » Hochement de tĂȘte dĂ©ductif. « Pour ce qui est de notre race, il en va de mĂȘme avec le Wakfu.
- Ah ! Un peu comme quand Éva a dĂ» apprendre Ă  faire sans son arc aprĂšs le coup de rage de Pinpin ! » Appuya le dragonnet, subitement pris dans l’échange.
« Je suppose. » SupplĂ©a l’aĂźnĂ©. « Pour les CrĂąs -c’est cela ?-, leur arc doit bien ĂȘtre une forme de maĂźtrise quasi-innĂ©e. Toutefois, dans le cas des Éliatropes, le Wakfu est une part intĂ©grante de notre organisme
 Il est donc extrĂȘmement difficile d’en faire abstraction, contrairement Ă  une arme que l’on pourrait tenter de remplacer le temps de mieux en apprĂ©cier les subtilitĂ©s une fois rĂ©uni avec elle. C’est lĂ  que m’est venu l’idĂ©e de ce collier, d’ailleurs qualifiĂ© « d’entraĂźnement ».
- Et tu l’as donc crĂ©Ă© toi-mĂȘme ?
- Ha, pour ça, le mĂ©rite revient plutĂŽt Ă  Chibi et Grougaloragran  » Haussement d’épaules. « Je possĂšde peut-ĂȘtre la connaissance et la thĂ©orie, mais quand il vient la question de la technique, ces deux-lĂ  sont bien les meilleurs. »
          L’aveu de faiblesse sembla plaire au jeune dragon, qui esquissa un rictus moqueur. Bien. Mieux valait ne pas tenter de ruiner ce moment en rentrant des explications trop complexes ou des querelles fraternelles puĂ©riles
 MĂȘme si au fond de lui, il ne transigerait pas sur le fait que sans le mode d’emploi qui allait avec, une machine, aussi sophistiquĂ©e soit-elle, ne valait que bien peu de chose.
« M-mais alors  » Se reprit-il toutefois, les yeux teintĂ©s d’une certaine inquiĂ©tude. « Si les Éliatropes sont faits d’énergie, et que le collier la bloque, mĂȘme de maniĂšre incomplĂšte
 N’y-a-t-il pas un risque que
 ?
- Et ainsi donc, vous avez réussi à mettre la main sur un exemplaire du Dragonica Doctum ? Je ne pensais pas revoir une de ces vieilles reliques en si bon état. »
          La manƓuvre Ă©tait grossiĂšre, il le savait, mais si elle lui permettait de se soustraire au sujet, il ne s’en priverait pas. Yugo ne semblait manifestement pas satisfait de la tournure de la conversation, mais fut pris de vitesse par AdamaĂŻ, ayant trouvĂ© l’opportunitĂ© d’aborder ce pour quoi les deux frĂšres Ă©taient venus en premier lieu :
« Et comment ! Ce n’est pas parce que nous avons des griffes qu’on ne sait pas comment prendre soin des objets qui nous entourent !
- Oh, loin de moi cette idĂ©e. » RĂ©torqua Qilby. « Notre cher Balthazar ne supportait pas l’idĂ©e que les encres de couleur diffĂ©rente puissent ĂȘtre rangĂ©es dans des flacons identiques, tandis que Shi-  » Il s’arrĂȘta, ravalant sa salive. «  tandis que ShinonomĂ©, ma
 sƓur
 Elle avait horreur de voir ses prĂ©cieuses casseroles prendre la rouille, o-ou encore ses aiguilles se tordre. » Il finit par secouer la tĂȘte. « AprĂšs des millĂ©naires passĂ©s auprĂšs de dragons, je dirais qu’il y a davantage de risque Ă  les voir devenir possessifs, voire matĂ©rialistes, que nĂ©gligents. Cela en fait, je suppose, de parfaits compagnons pour nous autres Éliatropes, plutĂŽt poussĂ©s Ă  suivre le flot du changement comme celui de la vie  »
          Aucun des jumeaux ne savaient vraiment comment rĂ©pondre Ă  une telle dĂ©claration. Yugo, de son cĂŽtĂ©, se sentait
 empli d’un nouvel espoir. D’une part pour son peuple, dont la fresque ne cessait de s’étendre au travers des rĂ©cits et des dĂ©couvertes de ces derniĂšres semaines, mais Ă©galement pour

C-c’est la premiùre fois qu’il

Il n’avait jamais parlĂ© de ShinonomĂ© avant.
Du moins
 pas aussi spontanément.
          AdamaĂŻ aussi semblait surpris par l’attitude de celui qu’il avait pourtant affrontĂ© il y a moins d’un an de cela, et que tous considĂ©raient comme la seconde menace la plus importante connue par le Monde des Douzes avec Nox. Cette ambiance de fin d’étĂ©, ces anecdotes et questions innocentes, ces tasses et ces gĂąteaux sablĂ©s
 On aurait presque pu croire Ă  un aprĂšs-midi en
 famille ?
« Ouais, et donc  » Tenta de reprendre le dragon. « Avec Yugo, Ă©tant donnĂ© que l’on  » Ne veut pas rester tous les deux. Seuls. «   n’a pas grand-chose de prĂ©vu pour aujourd’hui, on voulait te poser quelques questions concernant la langue draconique.
- Si tu n’es pas occupĂ©, bien entendu ! » S’empressa de rajouter son frĂšre. « Simplement, comme tu as une, hum, « bonne mĂ©moire », on se demandait si tu accepterais de nous transmettre ce  » Que ceux qui nous quittĂ©s trop tĂŽt n’ont pas pu nous enseigner. «   qui nous manque ? »
           Il soupira. Il les connaissait par cƓur, Ă  tel point qu’il pouvait presque entendre leurs Ăąmes donner les mots que leurs tĂȘtes se refusaient d’avouer. Et ce qui le peinait le plus, ce n’était pas tant qu’il ne soit pas encore parvenu Ă  gagner leur confiance, mais que

Fut un temps,
ils n’auraient pas hĂ©sitĂ© un instant
Ă  me dire ce qui les chagrinait. En particulier pour
un incident tel que celui-ci

Quand

Quand ai-je donc perdu ce privilÚge, au juste ?
« Eh bien
 Je devrais avoir fini mes recherches pour aujourd’hui. » Je ne veux pas y retourner ! Elles me rappellent que
 ! « Alors, ma foi, pourquoi pas ? » 
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Ah ! Donc ce symbole, là
 S’il est associĂ© Ă  celui-ci, cela ne veut plus du tout dire la mĂȘme chose !
Parfaitement, c’est cela Adamaï.
Qui aurait cru que les dragons s’exprimaient de maniĂšre aussi alambiquĂ©e !
Cela provient de leur façon de percevoir le monde, qui est relativement diffĂ©rente de la nĂŽtre. En effet, leur capacitĂ© Ă  voler, cracher du feu, ou mĂȘme fusionner avec un Ă©lĂ©ment naturel sont autant de particularitĂ©s pour lesquels ils ont dĂ» trouver des termes appropriĂ©s

Ouais !! Le pouvoir de la roche !

 et il y a aussi le fait qu’ils soient assez fiers, cherchant la moindre opportunitĂ© pour paraĂźtre supĂ©rieurs aux autres

Hein ?! RépÚte un peu pour voir, Mr. Je-sais-tout ?
Allons, allons, je suis certain que- !
Non, Yugo, c’est trĂšs aimable de ta part, mais je cherchais sincĂšrement Ă  provoquer ton frĂšre sur celle-ci ~ hĂ©, hĂ©.
Ha ! Tu vois ?!
Tss
 Bon tous les deux, on peut reprendre
 ?
Les désirs de Sa Majesté sont des ordres.
Pah ! Touché !
Et maintenant tu es de son cÎté, toi ?
Ce n’est qu’une trĂȘve temporaire pour des raisons d’égalitĂ©, n’est-ce pas ?
Égali- ?
Tout Ă  fait. Nous contestons le pouvoir actuellement en place.
Contester le pou- ? Mais de quoi est-ce que vous- ?
Tu t’accapares la boite de biscuits depuis une heure ! Voilà le problùme !
J-je ne vois pas ce que v-vous voulez dire
!
Votre MajestĂ©, il semblerait que vos loyaux sujets rĂ©clament leur dose de sucre. Puis-je vous suggĂ©rer de concĂ©der Ă  leur requĂȘte si vous ne voulez pas les voir prendre d’assaut votre trĂ©sor sans possibilitĂ© de nĂ©gociations ?
Bon
 d’accord. Mais j’en ai pas mangĂ© tant que ça

Ha, ha ! Victoire du peuple !
Victoire du peuple, en effet.


Cependant
 Adamaï
 ?
Hum, oui l’ancĂȘtre ?
Je te ferai remarquer qu’une trĂȘve est toujours temporaire par dĂ©finition : c’est un plĂ©o-

Et c’est reparti

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.
.
.
« Et c’est ainsi que le terme « Ignirrh » peut se dĂ©cliner sous plusieurs formes selon le sous-texte. Il est alors important de s’assurer de la prĂ©sence ou non du signe « dom’ah » pour -hé  ?» Ses yeux quittĂšrent les symboles et enluminures. Il murmura. «Tss
 Pour s’assurer que l’on parle bien ici du « feu intĂ©rieur » de maniĂšre mĂ©taphorique, et non pas de « la flamme » physique  »
          Devant lui, droits sur leurs coussins respectifs mais avachis l’un sur l’autre dans une pile de bras et d’écailles, les deux plus jeunes frĂšres avaient fini par s’assoupir. Au-dehors, le soleil venait Ă  peine d’entamer sa rencontre avec l’horizon ; il Ă©tait encore bien tĂŽt pour se laisser aller au sommeil. Cependant, au regard des Ă©motions provoquĂ©es par cette journĂ©e, le scientifique ne pouvait reprocher Ă  ses cadets leur fatigue.
          Au cours des derniĂšres heures de leur leçon, Yugo avait glissĂ© sur les genoux du dragonnet, qui avait Ă©galement succombĂ© Ă  l’appel de MorphĂ©e, sa tĂȘte dodelinant au rythme des inspirations de l’autre. Leur souffle Ă©tait rĂ©gulier, et malgrĂ© la prise presque possessive d’AdamaĂŻ sur son frĂšre, comme pour protĂ©ger ce corps si frĂȘle d’une attaque quelconque, les deux semblaient en paix. La scĂšne Ă©tait
 familiĂšre. Lointaine aussi. Trop lointaine. À quand remontait la derniĂšre fois oĂč il avait eu la chance d’assister Ă  autant d’insouciance de la part de ses frĂšres et sƓurs ? Qui plus est
 en sa compagnie ?
Ils
 Ils se sont endormis.
Il aurait aimĂ© ĂȘtre capable, lui aussi, de fermer les yeux, ne serait-ce qu’un instant.
Mais si tu fermes les yeux ici,
tu les rouvriras
 là-bas.
Oui, oui
 Je sais.
          Prenant soin de ne pas renverser le moindre meuble ou de faire craquer ces planches qu’il avait fini par croire aussi vieilles que lui, Qilby alla prendre l’une des fines couvertures qui traĂźnaient rĂ©guliĂšrement contre le dossier de son bureau. DĂ©licatement, priant sa mĂšre pour que les deux petits ĂȘtres ne se rĂ©veillent pas, il la dĂ©posa sur leurs Ă©paules.
          Lentement, il se dirigea enfin vers la lucarne de sa cellule, qu’il referma avec prĂ©caution, avant d’y installer, en Ă©vidence, un carnet reliĂ© de cuir rouge. Tesla comprendrait.
          Au-dehors, les feuilles de la forĂȘt commençaient Ă  se teindre d’une myriade d’accents mĂ©talliques : ocre, or, cuivre
 L’écorce du Palais s’était faite plus claire, gorgĂ©e de sĂšve pour tenir la saison qui s’annonçait.
Qui aurait crĂ» que l’hiver s’annoncerait aussi rude ?
          Mais au fond de lui, ce Ă  quoi le vieil Éliatrope cherchait une rĂ©ponse, c’était

Qui aurait crĂ» que je serai toujours ici pour le voir ?
          Certainement pas lui.
          Que faisait-il encore ici ? Pourquoi n’était-il pas parvenu Ă  partir ?
          Quel était le but de tout ceci ?
          Pourquoi n’avait-il
 ? Pourquoi - ?!
          Mais finalement, la question la plus importante de toute, n’était-ce pas

Est-ce que tu as toujours envie de partir
 ?
          Il se retourna un instant. Sur l’étagĂšre, que la poussiĂšre commençait Ă  recouvrir doucement, trĂŽnait une verriĂšre toute de verre et d’argent, oĂč trois petits pots de cĂ©ramique laissait entrapercevoir des pousses pleines de vie. Les fleurs exotiques, Ă  l’abri derriĂšre des parois immaculïżœïżœes et profitant d’une chaleur constante, n’allaient pas tarder Ă  Ă©clore. Dans la penderie, les draps et tuniques Ă©taient repassĂ©s de frais, embaumĂ©s d’une dĂ©licate odeur de bois de santal. Le bureau portait autant de taches noires que la marque de nuits blanches, qui, si elles Ă©taient regrettĂ©es le lendemain, n’en demeurait pas moins de dĂ©licieuses Ă©preuves contre l’ennui. La grande table basse avait Ă©tĂ© dĂ©barrassĂ©e, mais le tapis sur lequel elle reposait montrait encore de petites griffes, ci-et-lĂ . Celles d’un petit animal, qui ne lĂąchait jamais d’une semelle son maĂźtre et ami, Ă  la voix forte, les mots rudes, mais le cƓur vieux et bienveillant. Quant Ă  l’ensemble de coussins et chaises basses, eux qui avaient Ă©tĂ© entreposĂ©s au fond de la piĂšce dans un premier temps, entouraient dĂ©sormais constamment le large tronçon de bois verni. Il n’était, aprĂšs tout, pas nĂ©cessaire de ranger constamment quelque chose dont vous aviez besoin quotidiennement. Deux Ăąmes s’y prĂ©lassaient d’ailleurs au moment-mĂȘme sous une douillette masse de laine colorĂ©e

          Et enfin, il y avait ce fauteuil. Ce fauteuil de cuir. Inconfortable, Ă©triquĂ©, trop bas et trop profond Ă  son goĂ»t
 Mais sur lequel il ne rechignait jamais Ă  s’asseoir pour Ă©changer avec un invitĂ©. Tel un mirage de brume, la silhouette d’une jeune femme, aux grandes oreilles et Ă  la chevelure blonde se dessina devant lui. Dans ce fauteuil, il avait parlĂ© de longues heures
 Il l’avait dit. Il avait dit pourquoi il avait fait tout ça.
          Donc, finalement, s’il avait dĂ©jĂ  fait ce fameux pourquoi
 S’il l’avait dĂ©jĂ  exprimĂ©. DĂ©jĂ  enterrĂ©. Peut-ĂȘtre que
 ?
          Il scruta Ă  nouveau le paysage qui s’offrait Ă  lui. Ces vastes branchages Ă  perte de vue, un ocĂ©an vĂ©gĂ©tal qui s’étendait seulement aussi loin que son imagination ne lui permettait. Car n’était-ce donc pas lĂ , la seule limite que pouvait connaĂźtre leur univers
 ? Celle que leur esprit leur imposait ?
          Et si
 Tout ce qu’il nous suffisait pour nous libĂ©rer de notre cage
 C’était de la repenser autrement ?
Non

J-je crois que

.
.
Je crois que j’aimerai rester ici.
.
Juste encore un peu

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Loin, par-delà les murs, les mers et les monts

« Excellence ! Nous avons pu obtenir des nouvelles de nos hommes postĂ©s Ă  Bonta : il semblerait que la cible ait rĂ©pondu Ă  l’appel ! Votre plan a fonctionnĂ©, S- !
- Êtes-vous en train de suggĂ©rer que celui-ci pouvait Ă©chouer, lieutenant
 ?
- N-non, a-absolument pas Votre Généralissime Grand- !
- Suffit ! » Depuis son trĂŽne perchĂ© sur d’innombrables marches, il agita furieusement son sceptre. « Hors de ma vue, et ne revenez que lorsque vous aurez reçu d’autres informations de la part de nos troupes. » Les yeux bardĂ©s de fard blanc se plissĂšrent sous des traits prĂ©dateurs. « Et j’espĂšre pour vous qu’elles seront bonnes  »
          Sans plus de cĂ©rĂ©monie, le militaire fit claquer ses talons, ce bien entendu sans oublier de saluer une derniĂšre fois son monarque, et s’enfonça dans le long corridor obscur.
« Il semblerait que nous soyons enfin parvenus Ă  sĂ©parer ce satanĂ© Joris de son dragon ! » S’exclama-t-il. « Comment se prĂ©nommait-il dĂ©jà ? FastĂ©.. ? Pharo.. ?
- PhaĂ©ris, Mon cher Époux ?
- Oui ! C’est tout Ă  fait cela, Ma Reine ! » Rire aigu. « Cela devrait enfin nous permettre de passer Ă  la vitesse supĂ©rieure ! Mais pour ce faire, nous allons avoir besoin d’un petit coup de main  »
          Il s’empara alors d’une plaque de verre emprisonnant un parchemin. Sur ce-dernier, l’on pouvait apercevoir le portrait d’un homme aux longs cheveux bruns, le regard vif surmontĂ© de lunettes, et deux larges cornes de part et d’autre de sa tĂȘte
 le tout accompagnĂ© d’un rictus mauvais.
« Et je sais exactement Ă  qui nous devrions « demander » ce service  »
.
. Ha !
.
Il faut croire que le dicton dit vrai, alors

.
On ne fait pas d’omelette sans casser du Dofus, haha, ha !
~ Fin du Chapitre 8
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variousqueerthings · 2 years ago
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I still think it's a shame that we haven't had anything in the show related to johnny and miyagi emotionally -- what I mean by that is that, yes, we've had him mentioning larusso's sensei that beat him and his friends up (during his "daniel was the real bully" rewrite of events), and there was daniel in the training-bit that pointed out that miyagi was a badass who defeated kreese (was it in the training bit, I think so), but johnny had nothing really to say to that, and there's "no be there," which was framed as a joke (that's a whole other tangent)
off the top of my head -- which, it has been a few months since I've gone through the whole thing -- that's all we've had, but miyagi saved johnny's life, and I think that's worthy of writing something about. johnny is consistently derisive about miyagi-do, but quite apart from whether or not he thinks teen!daniel could defeat him at the all-valley, miyagi definitely got kreese without breaking a sweat, and johnny's ptsd-envisioned almost getting choked to death several times on this show, but it always ends before he gets rescued
idk, this is kind of not-fully-thought-out, but it's to do with the way that the show never fully completes the inwards spiral it was doing to bring johnny into the karate kid story (it may in s6... but since johnny's storyline is now "new baby out of nowhere, not at all related to any of his growth and certainly not carmen's" it's doubtful). s1 johnny is supposed to be abrasive and unwilling to have anything to do with miyagi-do (except for when he does, episode 9 my beloved), and then bit by bit he's being brought from his "side" of the narrative into daniel's narrative, which he merely played a part in initially (I say, as if I haven't read 100 fics in which he and daniel got it on at prom) and has been unwilling to see what that part entailed, because if they weren't equally matched nemeses and he did just beat him up several times because he didn't like him, then what does it mean that his father-figure tried to kill him for failing to beat him at a teen karate tournament?
they pay lip-service to some of that with the whole miyagi-fang + training montage bit, but of course s5 then does nothing with it, but what I mean is that if johnny really belonged in daniel's story - because this is the miyagi-verse, not the daniel or johnny verse - I really wanted him to acknowledge the role miyagi played in his life, and to be respectful of that. he's acknowledged that kreese was bad for him, and nearly killed him, but that's idk... the anger and betrayal part of it all. on the other side of that was daniel's mentor/father, a story which he didn't belong in (perhaps doesn't feel like he deserved to be in, cycle of abuse etcetc), but for a moment intersected with his, and now deliberately intersects with his, he wants to intersect with his, and miyagi's ghost hovers over all of it
it's unfortunate that they dragged johnny back to a safe place (for them), where his character development barely still applies, and it's probably-definitely to do with getting him away from daniel, so "not-talking-about-miyagi" isn't the highest on the list of things that has jarringly thrown johnny out of the main storyline and into his own weird stepford hellscape, but it's up there for me alongside "you're alright larusso," as the most puzzling omissions from the show, because it's... it's right there. the easiest character development in a show that's all about being incredibly on the nose with its arcs
once upon a time I thought "nah, they'll leave it for the end, because it's the perfect ending," but now we are... here. whatever end s5 was doing. and it's a little bit more *chuckles, you remember that johnny told daniel that he was alright and handed him the trophy right? you remember that miyagi stepped in to save johnny's life when he was a kid right? you remember that those were two significant scenes that happened... right?*
ah well vive le fanfiction, especially with this show 😂
TL;DR I think johnny saying a few words about miyagi (respectful ones, not s1 johnny ones) would bring johnny into the karate kid story properly, by acknowledging the role miyagi played in his life
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e642 · 2 years ago
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Je suis sur le banc du rĂ©confort. Il fait beau. Pourtant, rien d'autre que l'angoisse gelĂ©e ne pĂ©nĂštre mes poumons. J'ai rĂ©ellement besoin de pleurer lĂ  maintenant, il faut que j'Ă©clate en sanglots mais je n'y arrive pas. J'en ai mal au crĂąne tant je sens que cette plaie de larmes se collecte sans jamais se percer. Elle avorte. Continuellement. Ça m'acidifie le cƓur toute ce chagrin qui stagne. C'est en train de me ronger vive.
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ladyniniane · 8 months ago
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Je suis en train de crĂ©er mon identitĂ© numĂ©rique avec La Poste pour pouvoir utiliser mon CPF. J'y suis depuis hier (enfin du moins dans ma tĂȘte) vu que les mails et les SMS qu'on est censĂ©s recevoir en quelques minutes sont en fait envoyĂ©s des heures aprĂšs.
Vive la France !
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amatricedetrains · 1 year ago
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Introduction
Salutations! Je suis la personne qui est derriĂšre ce compte et mes pronoms sont elle. Ici, les choses pro train et pro transit sont apprĂ©ciĂ©es. Je partage des photos de trains et les avantages de prende le train. La transphobie, homophobie, racisme, antisĂ©mitisme et autres conneries sont fortement interdites! Le capitalisme est Ă©galement vu d'un mauvais Ɠil ici. Grosso merdo, vive les trains et les minoritĂ©s!
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Hi! I am the person behind this account and my pronouns are she and her. Pro train and pro transit stuff is loved here. I share photos about trains, and why taking the train is better. Transphobia, homophobia, racism, antisemism and other bullshit is heavily forbidden on this blog! Capitalism is seen as a bad thing here as well. Basically, glory to trains and minorities!
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selidren · 1 year ago
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Champs-les-Sims - Eté 1908
5/10
La naissance de mes enfants a saisi notre maison d'une vive agitation. Toute la famille s'est prĂ©sentĂ©e au demain de la naissance pour contempler les poupons avec ravissement bien que je n'en saisisse pas vraiment la raison. Il est vrai qu'il faut bien fĂ©liciter Albertine, pour avoir rĂ©ussi Ă  surmonter une telle Ă©preuve, mais les enfants de cet Ăąge sont complĂštement indistincts les uns des autres, en particulier ArsinoĂ© et ClĂ©opĂątre, qui se ressemblent Ă©normĂ©ment. Chacun y est allĂ© de son petit commentaire, dĂ©crĂ©tant qu'untel avait mon nez ou qu'unetelle avait les yeux d'Albertine. Grand-MĂšre est bien Ă©videmment aux anges, et mĂȘme ma soeur Juliette semble comblĂ©e. Nulle doute que cette naissance a Ă©veillĂ© en elle des instincts maternels et qu'elle n'en peut plus d'attendre de se marier pour avoir les siens.
Pendant qu'Albertine s'occupe de nos enfants, je prĂ©pare quand Ă  moi ma prochaine expĂ©dition en Egypte. Adelphe m'a assurĂ© que nous disposions largement des fonds nĂ©cessaires, et les appuis de Monsieur Hautbourg feront le reste. Il me tarde d'aller plus en profondeur dans le cĂ©notaphe que j'ai dĂ©couvert avec Albertine et d'en Ă©tudier le moindre bas-relief. A ce qu'il parait, plus au sud, le barrage d'Assouan est en train de noyer une partie des vestiges de la vallĂ©e. Quelle honte ! Mais j'imagine que le contrĂŽle de l'irrigation est important pour la population. Monsieur Maspero espĂšre pouvoir tout de mĂȘme effectuer plusieurs campagnes de fouilles Ă  l'aide d'autres confrĂšres anglais. EspĂ©rons que tout ne soit pas noyĂ©.
La lenteur de cette organisation ne tient pas seulement à la langueur classique de l'administration pour me délivrer un permis. En effet, j'attends que nos enfants aient un peu grandi (ils ont presque deux ans à présent) afin qu'Albertine puisse de sentir libre de m'accompagner si elle le souhaite. De mon cÎté, je le souhaite ardemment, j'aurai peine à me séparer d'elle pendant plusieurs mois.
J'espĂšre pouvoir vous donner des nouvelles de ma nouvelle campagne au plus vite.
Votre cousin,
Docteur Constantin Le Bris
P.S. Je ne sais si cette information à quelque attrait pour vous, mais ayant communiqué avec Adelphe durant plus de dix ans, il me semble cohérent de vous faire part d'une information à son sujet. Il est en ce moment assez troublé, car il a eu vent du décÚs de son géniteur, Monsieur Maxence Barbois. L'homme est décédé en Angleterre en 1903. Contrairement à ce qu'il escomptait, cette perte l'affecte énormément car il aurait aimé confronté son géniteur et savoir ce qu'il s'est au juste passé avec sa mÚre et les événements qui ont conduit à sa conception.
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alioversus · 8 months ago
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Baldr’s Nothern Saga
R$kp | 2024
1. La neige, Ă©videmment. Pourquoi la neige est-elle aussi triste, d’ailleurs ? OĂč est passĂ©e la neige de nos jeux d’enfant ? La route, aussi, naturellement. À chaque pas, la rĂȘverie ou la mĂ©moire. Tu vois, on parle des Ăąmes perdues dans les limbes
 À quoi ressemble-t-on, nous, sur ce chemin ? Chevaliers d’une autre Ăšre, ayant troquĂ© la fourrure contre la veste polaire — ou bien fantĂŽmes ? Non, ce n’est rien
 Le souffle blanc et une vague douleur dans la guibole
 Approchons. 
2. Nous voici au bord du ruisseau. Jadis, on y voyait des carpes, des libellules, du cresson, et sur cette partie de la berge, efflanquĂ©e, oĂč se formait un bassin, des poissons rouges Ă  taches sombres. Je suis sĂ»re que cela reviendra un jour. On se croyait au Japon ou dans un film d’animation. Un rayon perce, le remous s’intensifie. Depuis quand n’ai-je plus plongĂ© les pieds dans l’eau claire ? Nous continuons, longeons sur une centaine de mĂštres : une Ă©ternitĂ©. Mais rien dans les collets. 
3. Ici, le ruisseau se dĂ©verse et disparaĂźt sous la dalle en bĂ©ton. Plus rien ne roule lĂ -dessus, plus rien ne roule nulle part. Je me souviens pourtant du son des roues, du son des trains, du son du caddie Ă  moitiĂ© plein
 Cette bagnole ensevelie, j’aimerais savoir si elle peut redĂ©marrer. BĂȘte espoir. Ce n’est sans nul doute qu’une eniĂšme carcasse calcinĂ©e. 
4. Je n’aime pas cette nostalgie. Je trouve qu’elle me rend miĂšvre. Je trouve qu’elle m’affaiblit. Et pourtant, c’est lorsque je suis dans cet Ă©tat-lĂ  que je parviens encore Ă  trouver de la beautĂ© autour de moi. Les ruines sont si charmantes, parfois. Seulement parfois. Je ne suis pas si ĂągĂ©e. Je ne suis pas si sage. Je suis juste fatiguĂ©e. Les autres ont besoin de moi. 
5. La communautĂ© a pris ses quartiers dans l’ancienne Ă©cole. Je crois souvent entendre des rires dans la cour. J’observe les stalactites aux gouttiĂšres, aux barreaux de la cage Ă  poule. Parfois j’y passe ma main gantĂ©e, je crois en la magie, au pouvoir de transformer la glace, de rĂ©veiller le soleil au son d’une harpe Ă©olienne. 
6. Il m’attendait depuis une heure. Il a l’air sĂ©rieux, sĂ©vĂšre, inquiet, le nez plongĂ© dans le livre de compte. Ravitaillement, chauffage, vĂȘtements, mĂ©dicaments
 Il faudra Ă©largir le cercle, tout le monde le sait. Il faudra prendre des risques. Il faudra des volontaires. S’il le faut, il en dĂ©signera. J’aurais Ă©tĂ© amoureuse de lui, dans une autre vie. Dans celle-ci, c’est un glaçon. Il est dur, il est froid, il a raison. Je vide devant lui mon sac. Il opine, insatisfait. Il me montre la carte. 
7. Prendre Ă  travers champs, gagner deux heures. Être Ă  dĂ©couvert. Ceci n’est pas notre territoire. On guette. On reste sur le qui-vive. Du bruit Ă  gauche, du bruit Ă  droite : des oiseaux, une fausse alerte
 On arrive aux abords de la ferme, de ce qu’il en reste. Tout semble avoir dĂ©jĂ  Ă©tĂ© pillĂ©. Je trouve toutefois quelques conserves et me dĂ©pĂȘche de les empaqueter. 
8. On entend aboyer des chiens. Je m’immobilise. Mon cƓur s’emballe, chaque battement est comme l’éclatement d’un verre en cristal. Pulsation de frayeur. Fuir ou se cacher. On s’est Ă©parpillĂ©s. L’air glacĂ© emplit mes poumons. Mon espĂ©rance, c’est d’atteindre la lisiĂšre, de disparaĂźtre dans les buissons. 
9. J’ai su me retenir de crier, aprĂšs avoir basculĂ© dans la fosse. J’ai su me raidir, m’étaler — au milieu du charnier. Je doutais toutefois que les chiens s’y tromperaient. J'ai fait le mort, mais j’avais trop envie de survivre, et j'avais laissĂ© une piste pour le prouver. J’ai attendu. J’ai Ă©coutĂ©. Ils ne sont pas venus. La moitiĂ© d’entre nous ne sont pas revenus. 
10. Jamais je n’ai couru aussi vite, Ă  la nuit tombĂ©e. Et jamais je n’ai ressenti un tel soulagement en retrouvant les miens, les rescapĂ©s — Ă  cheval. Je suis montĂ© derriĂšre l’un d’eux. On est partis au galop. OĂč les avaient-ils trouvĂ©s ? Un miracle ! J’aurais aimĂ© que tout le monde soit lĂ  pour le voir.
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lia-ve-art · 9 months ago
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SORNETTES fanzine - Ă©dition artisanale sur les FOLKLORES,
Je suis en train de finir les coutures de ce zine que j'ai choisi d'Ă©diter et fabriquer avec un design hybride inspirĂ© des chimĂšres ! Il rassemble presque 30 contributeurices dans 80 pages de grandes lĂ©gendes ou petites coutumes, de rituels populaires, d’us et croyances locales avec un dossier entier sur l’eau et les fluides 
 Sous forme de crĂ©ations visuelles, tĂ©moignages, et articles-recherche, pour une anthrop̶u̶n̶k̶logie sĂ©rieusement amatrice. AprĂšs des centaines d’heures de mise en page, coordination, insomnie migraineuse, impressions casse-tĂȘte et façonnage trop ambitieux par rapport Ă  mes moyens 
 je suis heureuse de prĂ©senter enfin cette tarante de papier ! đŸ‘č SOMMAIRE Histoires d’eaux vives & fluides troubles, crĂ©atures de crue, esprits colocataires qui n’aident pas Ă  payer le loyer, crĂąnes dans leurs boites peintes, ode Ă  la magie locale, cloches fouettĂ©es pour avoir sonnĂ© la rĂ©volte, sourciĂšres, horde sauvage, portrait d’une plante d’ArtĂ©mis, marionnettes, dahu, ville engloutie & +. 🔔 J’ai Ă©crit un trĂšs dense article de nerd sur les cloches et grelots qui me passionnent depuis tj + une mise en garde sur l'instrumentalisation identitaire et capitaliste des folklores, des articles sur les monstres des crues, l’ethnobotanique 

ÉditĂ© Ă  140 exemplaires dans une Ă©dition non-calibrĂ©e de 80 pages,  imprimĂ© en riso & jet d’encre sur toutes sortes de papiers, reliure cousue artisanale. Dispo pour 8€ Ă  la soirĂ©e de sortie ce vendredi, et bientĂŽt dans les distros locales.
âœŠđŸŒ Les bĂ©nĂ©fices des ventes iront au soutien d’actions collectives d’accueil de migrant·es.
INFOS : https://absaintes.herbesfolles.org/18/sornettes ________________________________________________________ Chez les Ă©ditions @absaintes , je mets mon travail d’éditrice bĂ©nĂ©vole au service de causes que je dĂ©fends, en publiant des zines artistiques vendus en soutien Ă  des collectifs pour l'accueil ou l'accĂšs aux soins de personnes prĂ©carisĂ©es / discriminĂ©es – moyen trouvĂ© pour pouvoir les financer en Ă©tant trĂšs en dessous du seuil de pauvretĂ© tout en crĂ©ant, fĂ©dĂ©rant.
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