#nohomechallenge
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selidren · 25 days ago
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Eté 1929 - Champs-les-Sims
20/20
Les souvenirs des obsĂšques se font de plus en plus flous et attĂ©nuĂ©s avec les mois qui passent. Nous rĂ©apprenons Ă  vivre sans Grand-MĂšre. Cela dit, le trou est toujours lĂ  et la maison semble aussi grande que dĂ©serte sans le bruit de sa cane qui tape contre le sol. Nous n'avons pas eu le coeur de la jeter. Je l'ai emballĂ©e et entreposĂ©e au grenier, au milieu de nombre de ses affaires. Quand Ă  sa chambre, nous n'avons pas encore pu nous rĂ©soudre Ă  dĂ©placer les meubles, nous ne savons mĂȘme pas si nous voulons les garder ou pas. Je pense qu'il faut faire table rase, mais je ne sais pas si tout le monde Ă  la maison est prĂȘt.
J'aimerai proposer que Marc-Antoine rĂ©nove la chambre (elle n'a pas bougĂ© depuis presque quatre-vingt ans et aurait besoin d'un coup de frais) et qu'il en fasse la sienne, je n'en peux plus de le voir loger dans le grenier. AprĂšs tout, il va revenir s'installer dĂ©finitivement ici dĂšs l'automne puisqu'il a fini l'Ă©cole. Il a d'ailleurs Ă©tĂ© diplĂŽmĂ© avec les honneurs, mĂȘme si cet Ă©vĂ©nement Ă  Ă©tĂ© largement Ă©clipsĂ©. J'en profite aussi pour t'annoncer que la liste de mon frĂšre a Ă©tĂ© Ă©lue au conseil municipal lors des Ă©lections de mai dernier. J'ai maintenant sous mon toit un conseiller municipal et notre village est passĂ© sous la banniĂšre communiste. Qui l'aurait cru ? Je suis extrĂȘmement fiĂšre de lui, et je n'ai jamais doutĂ© de sa rĂ©ussite.
Je t'enverrai une autre lettre sous peu, j'espĂšre un peu plus joyeuse.
Affectueusement,
Noé
P.S. Tu trouveras si joint un bordereau bancaire confirmant le virement d'un certaine somme sur ton compte en banque. Ne me demande pas comment j'ai obtenu tes coordonnées, je ne compte pas vendre mes sources. Sache cependant qu'il s'agit d'un emprunt pour la construction de ton port, et que j'escompte que tu me rembourse chaque cent.
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Sujet : La cane !!!
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Cher D,
J'ai Ă©tĂ© farfouillĂ© au grenier et je l'ai trouvĂ©e ! La cane est toujours lĂ , intacte ! A force de chercher des objets ayant appartenu Ă  nos ancĂȘtres dans cet immense grenier, je vais bientĂŽt vivre dans un musĂ©e. Et encore, je n'ai pas encore commencĂ© Ă  fouiller dans les combles de l'aile construite par ArsinoĂ©.
A la prochaine !
A.
Transcription :
Rose « Mais bon, on enterre pas Eugénie Le Bris en toute intimité. »
Ange « Monsieur le maire a mĂȘme hĂ©sitĂ© Ă  convier le prĂ©fet d’aprĂšs Antoine. »
Rose « Vraiment ? Et comment saurait-il cela lui ? »
Ange « Il a des amis au conseil municipal. La question a mĂȘme Ă©tĂ© mise Ă  l’ordre du jour au dernier conseil de mairie. Finalement, ils ont dĂ©cidĂ© de ne pas le faire. »
Rose « C’est dommage, elle aurait aimĂ© avoir un invitĂ© prestigieux Ă  ses obsĂšques. »
Ange « Bon, sur ce
 Je me rend compte que je suis Ă©puisĂ©. Vous montez aussi ma tante ? »
Rose « Non, j’aimerai encore rester un peu si tu n’y vois pas d’inconvĂ©nient. Je te chasse pas, mais je veux ĂȘtre un peu seule vraiment. »
Ange « Ne vous inquiétez pas, je comprends. Bonne nuit. »
Rose « Oh Grand-MĂšre
 Vous avez eu la plus belle cĂ©rĂ©monie d’adieu que quelqu’un puisse espĂ©rer. Vous pouvez ĂȘtre fiĂšre de tous vos descendants. Cette jeunesse est prodigieuse. J’espĂšre que vous vous en ĂȘtes rendue compte avant la fin... »
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aisakalegacy · 4 years ago
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Feat. @selidren
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selidren · 2 months ago
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Automne 1927 - Champs-les-Sims
3/5
Avoir deux filles m'a fait beaucoup pensĂ©. Surtout au vu de ce que tu Ă©cris dans ta lettre au sujet des femmes au Canada ou de l'enseignement de l'anglais. J'en ai discutĂ© avec Antoine, et figure toi qu'il connait Ă©trangement bien le sujet. En effet, la facultĂ© des Sciences Politiques oĂč il Ă©tudie est trĂšs "amĂ©ricanophile" comme il dit. Il dit que ça vient de Tocqueville, mĂȘme si je n'ai aucune idĂ©e de qui il s'agit mis Ă  part qu'il s'agissait d'un philosophe. Nous en avons mĂȘme parlĂ© assez longuement, et quand Antoine parle de politique, il a cette petite lueur dans les yeux qui me rend parfois jalouse de ne pas ĂȘtre allĂ©e Ă  la facultĂ©.
Il aimerait pouvoir en parler plus longuement, mais Grand-MÚre n'apprécie pas tellement les socialistes, sans bien sur évoquer les communistes. De plus, avoir un débat avec elle est éreintant, elle ne cesse de multiplier les stratégies de fuite ou les appels au bon sens quand elle se sent en difficulté. Pour mon frÚre, c'est assez difficile à vivre car il aimerait pouvoir partager plus de choses avec elle. Pense-tu, quand il est question de politique, elle rapporte tout à Napoléon ! Et pas seulement au troisiÚme.
Transcription :
EugĂ©nie « Et comment se passe l’école mon garçon ? »
Marc-Antoine « TrĂšs bien Grand-MĂšre. Mes professeurs sont contents de mon travail et je passe la plupart de mon temps libre Ă  la bibliothĂšque. Ils n’arrĂȘtent pas d’y ramener de nouveaux livres, c’est fascinant. Beaucoup de livres amĂ©ricains cependant... »
Arsinoé « Et ça ne te plaßt pas ? »
Marc-Antoine « Bon, je n’ose pas dire grand-chose, mais j’ai l’impression que tout le monde Ă  la facultĂ© ne jure que par l’AmĂ©rique. L’AmĂ©rique par ci, l’industrie amĂ©ricaine par lĂ , la femme amĂ©ricaine serait « trop libĂ©rĂ©e »  Enfin bref, nos anciens sont tellement persuadĂ©s de prĂȘcher en territoire conquis qu’ils en oublient que tout le monde n’est pas d’accord. Mais d’un autre cĂŽtĂ©, ils fustigent Wilson et ses Quatorze Points. »
ArsinoĂ© « Donc en rĂ©alitĂ©, ils ne suivent que ce qui les arrange. Soit c’est un modĂšle Ă  suivre, soit c’est un contre-exemple Ă  Ă©viter. »
Marc-Antoine « Exactement ! Ils n’ont que ça Ă  la bouche ! »
EugĂ©nie « Les AmĂ©ricains sont des brutes incultes, je l’ai toujours dit. Je ne vois pas en quoi nous devrions ĂȘtre fascinĂ©s par tous ces imbĂ©ciles d’outre Atlantique. »
Arsinoé « Le Canada est aussi en Amérique, Grand-MÚre. »
EugĂ©nie « Seigneur ma fille, me crois-tu idiote ? Heureusement qu’il y a lĂ -bas quelques français pour raffiner l’ensemble, voilĂ  ce que je dis ! Si ce n’était NapolĂ©on, je ne parviens pas Ă  comprendre ce qui a pu pousser ton arriĂšre-grand-oncle Jacques Ă  rester. »
Marc-Antoine « Tout n’est pas si blanc ou si noir Grand-MĂšre. Et je ne crois pas qu’on puisse parler vraiment de « français ». Ils sont canadiens depuis bien longtemps, et si ce n’est la langue, je pense qu’ils ont une culture aussi diffĂ©rente qu’entre nous et
 voyons
 nos voisins allemands par exemple. »
Eugénie « Oh non, pas les allemands. Ces immondes brutes nous ont bien fait assez de mal ! »
Marc-Antoine « Je ne faisais que
 oh, laissez tomber ce n’est pas grave. »
ArsinoĂ© « Vous n’aimez pas grand-monde Grand-MĂšre. »
EugĂ©nie « Il faut dire qu’il n’y a pas grand monde pour nous aimer non plus. La rĂ©ciproque est vraie Ă©galement. Mais n’y voyez pas une attaque contre nos cousins, ce sont de braves gens. MĂȘme si il est vrai que Cousin Jules est sans doute trop amĂ©ricain sur bien des aspects... »
Marc-Antoine « Je ne suis pas sur que... »
ArsinoĂ© « Quelqu’un peut-il trouver grĂące Ă  vos yeux ? »
EugĂ©nie « Tu me vois donc comme une vieille bique amĂšre
 Pour commencer, vous bien sur ! Ma brillante descendance qui comble toutes mes attentes, ainsi que... »
Marc-Antoine « Que pensez-vous des communistes ? »
EugĂ©nie « Oh ceux-lĂ . Vous savez, je n’ai rien contre les socialistes, mais il ne faut pas trop l’ĂȘtre non plus n’est-ce pas ? Quand il Ă©tait jeune, votre pĂšre a lu un livre socialiste, et il a retournĂ© la tĂȘte Ă  tous les Ă©lĂšves de sa classe. C’était un pamphlet anti-clĂ©rical, a-t-on idĂ©e d’introduire cela chez nous ? Les communistes dĂ©testent Dieu ! Fort heureusement, votre grand-pĂšre a eu tĂŽt fait de lui remettre les idĂ©es en place. »
ArsinoĂ© « Pourtant, Papa aime toujours aussi peu les curĂ©s, de mĂȘme que les monarchistes. »
EugĂ©nie « C’est Ă  cause de toutes ces bĂȘtises qu’il a lues. Le socialisme mets des idĂ©es Ă©tranges dans la tĂȘte des gens. Vous savez qui Ă©tait Ă©galement socialiste ? La mĂšre de Cousin Jules. Et quels Ă©tranges fils elle a eu
 La brave femme a sans doute fait de son mieux, mais avec de telles idĂ©es, il Ă©tait naturel que ces deux arbres ne poussent pas droit. »
ArsinoĂ© « Admettez quand mĂȘme que certaines idĂ©es sont bonnes. Je ne suis pas spĂ©cialistes, mais il me semble que les communistes veulent davantage d’égalitĂ© dans la sociĂ©tĂ©, et ce n’est pas plus mal n’est-ce pas ? »
EugĂ©nie « De mon temps, les gens n’avaient pas toutes ces bĂȘtises en tĂȘte et ils n’étaient pas plus malheureux. L’égalité  pfff, Ă  quoi bon ? Va t-on dĂ©possïżœïżœder tous ces braves patrons des biens qu’ils ont mis leur vie entiĂšre Ă  crĂ©er ? »
Marc-Antoine « Et bien, nous pouvons comprendre leur point de vue non ? »
EugĂ©nie « Veux-tu voir ta sƓur privĂ©e de ses biens ? Toutes nos belles choses dispersĂ©es aux quatre vents ? Assister Ă  la fin de tout ce que votre grand-pĂšre et votre oncle ont mis une vie Ă  bĂątir ? »
Marc-Antoine « Non
 bien sur que non... »
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selidren · 18 days ago
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Automne 1929 - Champs-les-Sims
7/7
En tous cas, cette cĂ©rĂ©monie supplĂ©mentaire nous a tous fait un bien fou. Papa et Maman sont repartis en Egypte, ClĂ©o est retournĂ©e Ă  ses "errances mondaines et parisiennes" et SĂ©lĂšne va prendre un peu de repos dans la famille de son fiancĂ© (c'est trĂšs rĂ©cent). Quand Ă  Ange et moi, dĂšs qu'il sera revenu de Paris, nous serons enfin prĂȘts Ă  nous lancer dans des travaux d'envergure. Nous allons commencer modestement avec la rĂ©fection du salon, puis nous nous attaquerons au gros oeuvre.
Je sais aussi que tu es friand des nouvelles informations sur la cour que se livrent mon frÚre et Mademoiselle Laroche. Et bien sache que ça avance, petit à petit en tous cas. Je les surprend de plus en plus seuls tous les deux. Ils assurent que c'est en tout bien tout honneur, mais je pense que tu sais ce que ça signifie. Je ne pense pas me montrer si je t'affirme que ma prochaine lettre t'apprendra leurs fiançailles.
J'espÚre que cette fin d'année nous apportera, à toi et moi, de meilleures nouvelles et d'heureux événements.
Noé
*En québécois, cette expression peut signifier "c'est pénible/fùcheux".
Transcription :
Marc-Antoine « EnchantĂ©, Madame RumĂ©dier. Vous pouvez m’appeler Antoine, je ne suis pas du genre Ă  faire des simagrĂ©es. »
LucrĂšce « Appelez moi Ada  »
Marc-Antoine « On dirait que je vous fait une sacré impression. Vous venez de voir un fantÎme ? »
LucrĂšce « Pas du tout ! Vous me rappelez juste quelqu’un que j’ai connu autrefois. »
ArsinoĂ© « Grand-MĂšre disait qu’Antoine ressemble Ă©normĂ©ment Ă  notre grand-mĂšre, Maximilien, mĂȘme si il a les yeux de Maman. »
Marc-Antoine « J’en aurais aussi la carrure, le cheveux et le charisme. Mais j’imagine que c’est surtout ce qu’elle voulait voir. »
ArsinoĂ© « En tous cas, si tu lui ressembles tant, ce ne peut pas ĂȘtre une mauvaise chose. Si mon pĂšre ne me parlais jamais vraiment du sien, Grand-MĂšre s’en est beaucoup chargĂ©e, Ada. Elle passait son temps Ă  nous dire Ă  quel point c’était un bon garçon, un homme formidable. »
Marc-Antoine « Et à quel point je lui ressemble ! »
LucrĂšce « C’est de valeur*  »
Arsinoé « Ah, si vous aussi vous vous y mettez ! Parle t-on de mon grand-pÚre au Canada ? »
LucrĂšce « Pas vraiment. C’est que ça commence Ă  remonter... »
Marc-Antoine « Allons, arrĂȘte d’embĂȘter notre cousine avec tout ça NoĂ©. Vous restez avec nous pour le repas j’espĂšre. Aurore
 enfin, je veux dire Mademoiselle Laroche, a prĂ©parĂ© tout spĂ©cialement des pancakes pour le dessert. »
LucrÚce « Proposé de cette façon... »
Marc-Antoine « J’avoue que je me suis assez peu intĂ©ressĂ© Ă  la politique canadienne ces derniers mois. A Paris, on ne parle que des Etats-Unis ou de l’Italie, quand ce ne sont pas ces saletĂ©s de fascistes qui sont sur toutes les langues
 Que pensez-vous de l’antimilitarisme Ada ? »
LucrĂšce « Et bien
 Personne n’aime la guerre Antoine. »
Marc-Antoine « Et pourtant, vous seriez surprise. Nous avons été si prompts à voter les crédits en 1914. »
ArsinoĂ© « Oh bon sang, Antoine ! Nous n’avions que huit ans Ă  cette Ă©poque ! Tu peux laisser tout ça derriĂšre toi ? »
LucrÚce « Je devrais vous laisser... »
Arsinoé « Ah non ! Antoine, ferme donc un peu ton bec et vas chercher quelque chose à boire à notre invitée. Quelque chose de particulier vous ferait-il plaisir ? Je crois que ma tante Rose a laissé un peu de brandy. »
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selidren · 21 days ago
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Arbre généalogique des Le Bris de France
1929
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selidren · 2 months ago
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Automne 1926 - Champs-les-Sims
3/3
J'espĂšre pouvoir t'annoncer une bonne nouvelle sous peu, et qui sais, peut-ĂȘtre que cela te fera plaisir car tu ne pense pas (comme Antoine), que j'ai en quelques sortes gĂąchĂ© ma vie. J'ai Ă©tĂ© surprise, car de tous mes proches, c'est sans doute lui qui l'a pris le plus mal. Papa a estimĂ© que j'Ă©tais un peu jeune pour dĂ©jĂ  me marier, mais il n'a pas insistĂ© quand je lui ai dit que c'Ă©tait mon souhait.
J'ai heureusement pu rencontrer mes petites soeurs ! Elles sont adorables, surtout Julienne, et elles se ressemblent autant que ClĂ©o et moi. C'est vraiment Ă©trange de les voir et de constater que mes propres enfants auront sensiblement le mĂȘme Ăąge.
Je voulais conclure en revenant sur ce que tu mentionnais Ă  propos de vos problĂšmes financiers. Par expĂ©rience, je sais que ce n'est pas facile Ă  admettre comme genre de problĂšme. Je suis flattĂ©e que tu te confies Ă  moi et je veux que tu saches qu'en cas de besoin, je peux y pourvoir. Je ne pense pas me vanter ou ĂȘtre impudente en affirmant que les affaires familiales vont assez bien pour entretenir le nouveau foyer de mes parents Ă  Alexandrie, les chambres d'Antoine et ClĂ©o Ă  Paris, le pensionnat de Jean-François ou encore les besoins de SĂ©lĂšne (en tous cas jusqu'Ă  son mariage). Sache que tu n'as qu'Ă  demander.
Je te souhaites le meilleur,
Ta cousine, la nouvellement nommée Arsinoé Le Bris de Chastel
P.S. Vois-tu, je porte une particule dĂ©sormais ! Je pense que si notre ancĂȘtre commun en Ă©tait tĂ©moin, il ne le croirait pas.
Transcription :
ArsinoĂ© « Antoine. Je comprends tes inquiĂ©tudes. Mais tu n’étais pas lĂ . Il fallait que je rĂ©agisse rapidement. »
Marc-Antoine « Pourquoi tu ne m’a pas appelé ? Nous aurions trouvĂ© une solution tous les deux
 Tu sais que je suis lĂ , que tu peux me demander ce que tu veux et que j’aurais fait n’importe quoi... »
ArsinoĂ© « Tu n’aurais rien pu faire. Il faut que tu acceptes que cette fois-ci, tu ne pouvais rien pour moi. Tu ne m’as ni trahie, ni laissĂ©e tomber. Sans compter que la situation aurais pu ĂȘtre pire. Cette solution est idĂ©ale, mĂȘme si elle ne te convient pas. »
Marc-Antoine « C’est juste que voir Grand-MĂšre jubiler Ă  ce point, ça m’a mis tellement en colĂšre. »
Arsinoé « Mais pourquoi ? »
Marc-Antoine « Je
 ça ne semblait pas bien. C’est ta vie, pas la sienne. »
ArsinoĂ© « Antoine
 Accepte qu’il n’y avait pas d’autre solution. Tu sais, nous avons discutĂ© avec Ange. Longuement. De toute ce qui allait se passer, de ce que nous voulions tous les deux. Nous sommes satisfaits. »
Marc-Antoine « Alors
 C’est vraiment ce que tu veux ? »
ArsinoĂ© « Oui, vraiment. Mais de toute façon, ce serait un peu tard pour renoncer. J’aurais pu te le dire si tu m’avais parlĂ© avant plutĂŽt que de bouder comme un enfant jusqu’à la cĂ©rĂ©monie. »
Marc-Antoine « Pardon... »
Marc-Antoine « Et maintenant ? »
ArsinoĂ© « Maintenant ? Je vais retourner Ă  mon travail jusqu’à ce que je sois trop fatiguĂ©e, puis je prendrai de longues semaines de repos dans le jardin d’hiver jusqu’à la naissance. Et aprĂšs, je commencerai ma vie de mĂšre. Et toi alors ? »
Marc-Antoine « Et bien
 Je vais retourner Ă  Paris terminer l’école. Puis je reviendrai ici le plus tĂŽt possible. Pour Aurore bien sur, mais aussi parce que Kleber et Raoul veulent crĂ©er une liste communiste pour la mairie et que je pense saisir ma chance. Avec mes connaissances Ă  Paris, je vais gagner une vraie lĂ©gitimitĂ©. »
Arsinoé « Avec un tel programme, tu seras député avant trente ans. »
Marc-Antoine « N’exagĂšre rien ! Mais je pense qu’il faut faire une diffĂ©rence, se battre pour ses convictions. Et t’épauler bien sur. Il ne sera jamais dit que je laisse tomber ma grand-sƓur, jamais ! C’est ce que Grand-PĂšre Maximilien a toujours fait, veiller sur sa famille, et je vais prendre le relai. »
ArsinoĂ© « Alors c’est formidable ! Tous les enfants Le Bris vont suivre leur rĂȘve. Oh, ne me regardes pas comme ça, je m’incluais dans le lot ! »
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selidren · 2 months ago
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Hiver 1928-1929 - Champs-les-Sims
Télégramme reçu à Gananoque (ON), X XXXX 1929
Champs-les-Sims XX XXXX 1929,
Cher cousin,
Mon arriÚre-grand-mÚre, Eugénie Le Bris, est décédée hier. Nous sommes tous anéantis. Les funérailles auront lieu dans exactement 10 jours quand vous recevrez ce billet. Je t'écrirai une vraie lettre, mais il faudra me laisser un peu de temps.
Noé
Transcription :
Marc-Antoine « Noé ? Tu es encore là  »
Arsinoé « Elle me manque horriblement. »
Marc-Antoine « Je sais. Moi aussi. »
ArsinoĂ© « Je viens ici tout le temps, pour essayer de me rapprocher d’elle. Mais le pire, c’est que ça ne change rien. Je ne ressens rien, c’est juste une dalle froide. Je suis morte de froid, et tout ça pour rien. »
Marc-Antoine « Alors viens. Rentrons. »
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selidren · 3 months ago
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Eté 1926 - Champs-les-Sims
4/10
J'ai pensĂ© que ce serait dur les premiers jours. J'ai Ă©tĂ© naĂŻve : ça a Ă©tĂ© trĂšs dĂ©stabilisant. Au lendemain, j'Ă©tais comme hors de mon corps, cela m'a un peu rappelĂ© la façon dont Tante Rose endort ses patients (elle est chirurgien et elle adore parler de son mĂ©tier). J'Ă©tais hors de moi, mais consciente, comme si j'Ă©tais une autre personne, et que ce problĂšme n'Ă©tait pas vraiment le mien. Comme si c'Ă©tait arrivĂ© Ă  quelqu'un d'autre et que j'Ă©tais dĂ©solĂ©e pour lui. Cet Ă©tat Ă©trange a durĂ© un bon moment. Oncle Adelphe a Ă©tĂ© trĂšs inquiet, mais il m'a dit que c'Ă©tait le choc, que certains gars revenus de la guerre avaient un peu le mĂȘme regard, et que ça finissait toujours par passer. Puis, il s'est passĂ© une chose vraiment Ă©trange.
Un jour oĂč nous Ă©tions lui et moi dans le bureau Ă  faire la comptabilitĂ©, quelques jours avant le mariage d'Anne, j'ai rĂ©alise quelque chose de grave. Et je l'ai rĂ©alisĂ© Ă  voix haute. Once Adelphe en a fait tomber les registres de l'Ă©tagĂšre sous le saisissement. Puis je suis allĂ©e voir ma Grand-MĂšre, car il n'y avait qu'elle qui pouvait rĂ©gler ce nouveau problĂšme.
Transcription :
Arsinoé « Grand-MÚre ? Je peux vous parler un instant ? »
EugĂ©nie « Cela peut-il attendre, jeune fille ? Le livre de ta sƓur est passionnant et j’aimerais au moins conclure ce chapitre. »
ArsinoĂ© « C’est que
 c’est vraiment urgent. »
EugĂ©nie « Une urgence d’une nature prĂ©cise ? »
ArsinoĂ© « On peut dire ça. Je pense que je n’exagĂšre pas en disant qu’il s’agit de l’avenir de la famille. »
EugĂ©nie « Bon, fort bien ma petite. Qu’est-ce qui peut ĂȘtre si grave ? Tu n’as pas l’air si heurtĂ©e que cela. »
ArsinoĂ© « Je ne sais pas vraiment pourquoi Grand-MĂšre, mais depuis ce matin, je me sens comme loin de mon corps. C’est toujours grave, mais c’est comme si je le ressentais moins. »
EugĂ©nie « C’est Ă©trange ce que tu me dĂ©cris là ! Enfin bon, tu n’es pas la fille de ton pĂšre pour rien. Allons ne soit pas timide, qu’est-ce qui te prĂ©occupe ? »
ArsinoĂ© « C’est que
 je ne sais pas comment le dire ! Vous allez vous fĂącher ! »
EugĂ©nie « Seigneur, puisque tu viens me voir c’est que tu le sais n’est-ce pas ? Et tu es venue quand mĂȘme, je devine donc que c’est aussi grave que capital. Allez, crache-donc le morceau. »
ArsinoĂ© « Il y a
 ce garçon. »
EugĂ©nie « Tu frĂ©quentes un garçon. Je n’étais pas au courant, c’est dĂ©jĂ  trĂšs agaçant pour moi. »
ArsinoĂ© « Vous n’auriez pas approuvĂ© Grand-MĂšre. C’était un garçon du commun, comme vous dites. »
EugĂ©nie « Et bien voyons
 Quelle malĂ©diction pĂšse donc sur ma descendance pour que nous soyons tous des sots Ă  mĂȘme de se marier avec le premier laborieux venu ou la premiĂšre souillon dont on croise le regard ? Je note cependant que tu utilises le passĂ©. Tu ne le vois plus ? »
Arsinoé « Non Grand-MÚre. Je ne veux plus le voir, et Oncle Adelphe y veille. »
EugĂ©nie « Dieu merci ! Ce garçon est de loin le membre de cette famille qui a toujours le mieux veillĂ© Ă  nos intĂ©rĂȘts. Et qui a fait le plus raisonnable des mariages ! »
Arsinoé « Il a épouse sa cousine ! »
EugĂ©nie « Oui, c’est bien ce que je dis. »
EugĂ©nie « Peu importe. Si tu ne vois plus ce garçon, le problĂšme est rĂ©glĂ© n’est-ce pas ? »
Arsinoé « Pas vraiment Grand-MÚre. Il va épouser Cousine Anne. »
EugĂ©nie « Adelphe est bien trop laxiste avec ses enfants, mais il ne s’agit pas de tes affaires si tu ne veux plus de lui. Alors dis moi une bonne fois pour toutes, oĂč est le problĂšme ? »
Arsinoé « ... »
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selidren · 3 months ago
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Eté 1925 - Champs-les-Sims
1/6
Cher cousin,
Cela m'a fait trĂšs plaisir de recevoir ta lettre. C'est encore bizarre d'Ă©crire tu mĂȘme aprĂšs le brouillon. Grand-MĂšre dit qu'elle ne comprend pas l'acharnement de notre jeunesse Ă  s'affranchir des codes de la politesse et de la biensĂ©ance, mais elle a d'autres chats Ă  fouetter en ce moment. Elle a mĂȘme abandonnĂ© la lutte contre Mademoiselle Laroche, laquelle s'en porte vraiment mieux. Au grand bonheur de mon frĂšre.
Figure toi que mes parents nous ont annoncĂ© il y a peu qu'ils partaient s'installer en Egypte. Maman a dĂ©couvert qu'elle Ă©tait enceinte il y a peu et c'est ce qui a motivĂ© leur dĂ©part. Ma mĂšre a plus de quarante ans et j'approche moi-mĂȘme des vingt ans, c'est Ă©trange de se dire que je vais encore avoir un petit frĂšre ou une petite soeur Ă  mon Ăąge. Dans tous les cas, la maison risque d'ĂȘtre encore surpeuplĂ©e et Papa a hĂąte de reprendre le travail. J'imagine que je vais peu connaĂźtre ce nouveau membre de la famille, mais Papa a promis qu'ils reviendraient au moins une fois l'an. Maman m'a aussi confiĂ© qu'elle a envie d'Ă©lever ce bĂ©bĂ© loin de l'influence de Grand-MĂšre et qu'elle aurait aimĂ© en faire autant pour nous, si seulement elle avait su.
Je ne vais pas prétendre que je ne suis pas triste, mais je comprends.
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selidren · 4 months ago
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Printemps 1924 - Champs-les-Sims
4/10
Vous vivez sur une petite ßle. Moi je vis dans un petit village. Alors je pense que vous comprenez que c'est difficile de rencontrer grand monde de l'extérieur. Moi, je ne sors pas beaucoup. J'ai du travail et des responsabilités. Alors quand j'ai rencontré Jean, je pensais que c'était inespéré. Il était engagé comme saisonnier à l'automne dernier pour les vendanges, et comme il travaille bien, j'ai convaincu mon oncle Adelphe que ce serait une bonne idée de l'engager comme ouvrier à part entiÚre. Nous nous voyons en cachette, avec la complicité de mes soeurs. Mon frÚre était au courant aussi bien sur, car il n'y a personne d'autre à qui je fasse plus confiance. Il se peut aussi que j'en ai touché un mot à mon cousin Ange, qui porte plutÎt bien son prénom.
Antoine et Ange passent une grande partie de leur temps Ă  Paris, et il s'y rencontrent parfois. Mon frĂšre est Ă©tudiant et mon cousin est un hĂ©doniste qui frĂ©quente des salles de bal d'un genre qui ferait dresser les cheveux de ma grand-mĂšre sur sa tĂȘte. Il m'Ă©crit assez souvent ce qui se passe dans ses soirĂ©es, et je suis aussi fascinĂ©e qu'intimidĂ©e par les audaces qu'il se permet. Avez-vous entendu parler du Corydon de Gide ? Disons que Ange est de ceux dont parlent ces essais. Il a tant fait scandale qu'on vient juste de le publier. J'ai l'air d'une Ă©coliĂšre maladroite quand j'Ă©cris ces lignes plutĂŽt que d'aller Ă  l'essentiel. Je me suis idiote, mais on ne sait jamais, des fois que Maman, ou pire Grand-MĂšre, lise par dessus mon Ă©paule, mieux vaut que j'Ă©crive en tournant autour du pot.
Transcription :
Jean « On discute pas mal avec les gars. Il y en a du village, mais aussi d’autres qui viennent des alentours comme moi. Et on se raconte des histoires, des anecdotes. Les locaux aiment bien bomber le torse en racontant les histoires du cru, les personnages locaux hauts en couleur, les grands Ă©vĂ©nements qu’ils ont connu ou qu’ils tiennent de leurs parents. Ta famille est partout lĂ -dedans. Rien que ta grand-mĂšre... »
ArsinoĂ© « Oh non pitiĂ©, je l’ai bien assez sur le dos pour que toi, plus que les autres finisse par m’en parler ! »
Jean « Oui je sais mais
 Ce que je veux dire, c’est qu’on ne peut pas Ă©chapper Ă  ta famille, elle est partout ici. »
ArsinoĂ© « Oui, j’avais compris. Alors dis-moi ce que tu veux que je fasse. »
Jean « Pardon ? »
ArsinoĂ© « Je n’aime pas te voir aussi mal Ă  l’aise. On se voit dĂ©jĂ  si peux, et c’est dommage que l’on gĂąche tout. DĂ©jĂ , je pense qu’on devrait arrĂȘter de se cacher. Viens avec moi tout Ă  l’heure et je te prĂ©senterai mes parents. Oncle Adelphe fera peut-ĂȘtre les gros yeux, mais il ne dira rien. »
Jean « Tu plaisante ? La vieille
 enfin ta grand-mĂšre, me fait mille fois plus peur !  Tout le monde sait qu’elle a des plans pour sa petite-fille adorĂ©e. »
Arsinoé « Bon sang. Pourquoi suis-je toujours la derniÚre mise au courant ?"
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selidren · 10 days ago
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Automne 1930 - Champs-les-Sims
4/4
J'ai montrĂ© ta lettre Ă  Tante Rose, au sujet de ton pĂšre. Elle a secouĂ© la tĂȘte d'un air navrĂ© avant d'ajouter qu'Ă  ce stade, il n'y avait plus grand chose d'autre Ă  faire. Elle ne veut pas que tu te fasse des illusions, mais malgrĂ© tout, elle a dĂ©jĂ  vu des malades tenir ainsi plusieurs annĂ©es. J'espĂšre que ce sera le cas pour ton pĂšre. Je sais que ça doit ĂȘtre dur, mais j'espĂšre que vous ne vous fĂącherez pas avec lui, et que lui s'adoucira un peu, car ce sera dur pour tout le monde. Tante Rose t'envoie ses amitiĂ©s.
Sur un ton un peu plus joyeux, sache que SélÚne n'est pas encore mariée. Dans ses lettres, ma soeur me dit qu'elle souhaite attendre encore un peu, mais elle ne sait pas combien de temps. Je me demande si ce n'est pas en partie pour calmer les ardeurs de sa belle-famille, il parait qu'ils ne font que parler de mariage.
Je suis assez surprise de ce que tu me dis sur Ada, mais passe lui tout de mĂȘme le bonjour. C'est une femme qui gagne Ă  ĂȘtre connue selon moi. Elle Ă©tait bien intarissable d'anecdotes, et je ne doute pas qu'elle les tienne de ta mĂšre. Nous avons eu avec elle un aperçu de la vie au Canada qui a rassasiĂ© notre curiositĂ© pour un moment, surtout celle d'Antoine, qui a du passer pour un sacrĂ© bavard. J'espĂšre que ma prochaine lettre te parlera de son mariage.
Bien Ă  toi,
Noé
_____________________________________________________________
Cher Lucien,
NoĂ© m'a bien montrĂ© la photographie de votre truite. Je pĂȘche peu, mais certains de mes amis m'ont confirmĂ© qu'il s'agit d'une trĂšs belle prise. Un de ces amis m'a mĂȘme appris qu'il s'agissait d'une variĂ©tĂ© de truite brune originaire d'Eurasie et qui avait Ă©tĂ© sans doute introduite dans le Saint-Laurent pour la pĂȘche sur glace. Il s'agit en tous cas de son humble avis.
Je n'avais quand à moi pas grand chose à répondre dans le cadre de ce rituel typiquement masculin de comparer ses prises respectives. Il aurait été inconvenant de ma part que vous envoie une photographie de mes propres prises, par respect pour mon épouse qui respecte autant mes inclinations que ma vie privée autant que pour les "prises" en question qui y auraient vu quelque chose de dégradant. Je ne pratique pas la chasse à courre ou le safari, et je n'ai aucun hobby qui puisse non plus rentrer dans le cadre d'un rituel social. Mes seules réelles fiertés en tant qu'homme sont mes filles, Anna et Elisabeth, alors je me suis dit que j'allais vous les montrer. J'ai assez d'images pour que vous puissiez tapisser votre salon, mais je doute que cela vous intéresse, alors en voici une seule. Elisabeth est à droite et Anna à gauche.
Avec l'assurance de ma plus fervente amitié,
Ange de Chastel
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Transcription :
Aurore « Tu vois, quand tu veux. »
Marc-Antoine « Je risque d’en entendre parler longtemps n’est-ce pas ? »
Aurore « C’est possible. Monsieur de Chastel a eu beaucoup de mal Ă  rester sĂ©rieux quand il m’a expliquĂ© la situation. Je ne sais pas vraiment si j’ai Ă©tĂ© vexĂ©e ou si j’étais morte de honte. »
Marc-Antoine « Il nous a observé ? »
Aurore « Un certain temps, jusqu’à ce qu’il trouve trop cruel de ricaner dans son coin en t’observant me faire des demandes en mariage Ă  mots couverts pendant que je ne comprenais rien. »
Marc-Antoine « Bon sang... »
Aurore « Pour se faire pardonner, il a promis de me laisser des gages supplémentaires en guise de cadeau de mariage. »
Marc-Antoine « Avec le pĂšre que j’ai, j’ai toujours imaginĂ© que je serais Ă  l’abri de ce genre de quiproquo. Je devrais avoir l’habitude. »
Aurore « Tu me compares à ton pÚre ? »
Marc-Antoine « Non, chez lui c’est particulier. Vous n’avez pas grand-chose en commun, juste cette difficultĂ© Ă  dĂ©mĂȘler premier et second degrĂ©. »
Aurore « J’imagine que ta mĂšre a Ă©tĂ© plus efficace que toi sur ce point, sinon tu te serais jamais nĂ©. »
Marc-Antoine « En fait, c’est mon pĂšre qui a pris les devants et l’a demandĂ©e en mariage, comme le veux l’usage. »
Aurore « J’aurais du aller contre l’usage. Nous nous serions mariĂ©s il y a dĂ©jĂ  des mois. »
Marc-Antoine « N’exagĂšre pas. Je n’ai commencĂ© Ă  pelleter de l’air il n’y a de que deux semaines. »
Aurore « Pelleter de
 quoi ? »
Marc-Antoine « C’est une expression quĂ©becoise que m’a appris Ada RumĂ©dier, ça veut dire perdre son temps. »
Aurore « Oui, enfin c’est bien ce que je dis. Entre toute cette parade et les mois qu’il t’a fallut pour trouver le courage, j’aurai du te le demander moi-mĂȘme. J’aurai obtenu ce que je veux bien avant. »
Marc-Antoine « Tu veux dire que tu me trouves lent ? »
Aurore « Je veux dire que pour un politicien, tu as bien du mal à prendre les devants. »
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selidren · 11 days ago
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Automne 1930 - Champs-les-Sims
3/4
Il a enfin demandé Mademoiselle Laroche en mariage ! Il lui en a fallut du temps. J'en étais à parier avec Ange et Oncle Adelphe le nombre de mois avant qu'il ne se décide. C'est mon oncle qui a gagné.
Au terme d'une parade extrĂȘmement risible dont je ne conterais pas les dĂ©tails ici, il a enfin rĂ©ussi Ă  formuler une demande correcte et comprĂ©hensible Ă  laquelle ma future belle-soeur a pu rĂ©pondre. Elle a immĂ©diatement remis sa dĂ©mission, s'est vue payer ses gages d'avance et a emmĂ©nagĂ© dans la chambre d'enfants, qui est vide pour le moment, les petites Ă©tant encore Ă  la nursery. Nos deux tourtereaux Ă©taient dĂ©jĂ  prĂȘts Ă  occuper la mĂȘme chambre, mais Ange et moi avons refusĂ©, histoire de sauvegarder quelques convenances. Je sais pertinemment pourquoi le lit d'Aurore est froid tous les matins.
Nous avons presque fini d'amĂ©nager la chambre, et il s'agit d'ailleurs de mon cadeau de mariage. Le salon est quand Ă  lui complĂštement amĂ©nagĂ©, il faudra que je pense Ă  faire quelques photographies, mĂȘme si tu peux en deviner une partie sur la photographie d'Ange.
Transcription :
Marc-Antoine « Je pense que ça pourrait s’arranger. »
Aurore « Je me demande bien comment. L’homme qui me courtise ne semble pas avoir envie de se lancer. Il me tourne autour depuis des annĂ©es sans jamais tenter la moindre Ă©bauche de demande. »
Marc-Antoine « Pardon ? Mais, et Ă  l’instant ? »
Aurore « Je n’ai pas entendu depuis le dĂ©but de notre conversation la moindre chose qui ressemble Ă  une demande en mariage. »
Marc-Antoine « Tu plaisantes n’est-ce pas ? Je croyais que mon flirt Ă©tait assez clair... »
Aurore « Mmh
 si ma mĂ©moire est bonne, ça a commencĂ© par une crise de larmes avant d’aboutir de façon inattendue Ă  un flirt. Tout ça ne sonne pas trĂšs sĂ©rieux. »
Marc-Antoine « Et voilà que tu recommences... »
Aurore « Marc-Antoine Le Bris ! Serait-il trop te demander que d’énoncer tes demandes d’une façon claire, une bonne fois pour toutes ? »
Marc-Antoine « Bon trĂšs bien ! Aurore, veux-tu m’épouser ? »
Aurore « Oui, je le veux. »
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selidren · 12 days ago
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Automne 1930 - Champs-les-Sims
2/4
Mais tu ne me la feras pas à moi. Ton espÚce de déni me prouve sans doute que j'avais raison d'avoir des soupçons sur ta soupirante, d'autant plus que ma question était assez innocente. Dommage pour toi. Tu sais, j'ai passé des années avec un frÚre qui a tenté de me jurer sur tous les saints qu'il pouvait connaßtre qu'il n'a jamais essayé de courtiser notre bonne. Je connais ce genre de réaction sur le bout des doigts.
Avant de te parler d'Antoine, un mot sur mon plus jeune frÚre, Jean-François, qui a commencé ses études d'égyptologie. Papa est ravi bien sur, et ils s'échangent des courriers trÚs réguliÚrement. Ce serait mentir que te dire que je ne suis pas jalouse, comme a essayé de le faire Antoine avec son visage rouge pivoine et sa mùchoire contractée.
Transcription :
Aurore « C’est bon ? Tu te sens mieux ? »
Marc-Antoine « Pas vraiment. Je pense que ça va prendre du temps pour que je m’en remette. Je n’en reviens pas que ça me touche encore alors que ça va faire plus d’un an. »
Aurore « On ne peut jamais vraiment dire combien de temps durera un deuil. »
Marc-Antoine « Il a fallu Ă  peine quelques mois Ă  NoĂ© pour faire le sien. Qu’est-ce qui ne va pas chez moi ? »
Aurore « Tout va trĂšs bien chez toi. Tu es juste plus sensible que les autres. Et je croyais que tu avais dit qu’il Ă©tait interdit de te comparer Ă  tes frĂšres et sƓurs ? »
Marc-Antoine « Quand c’est moi, ça ne compte pas. J’ai encore bien le droit de me dĂ©prĂ©cier Ă  l’envie non ? »
Aurore « Pas si ça doit te mettre dans de tels Ă©tats. Ecoute, dis toi que je suis lĂ  quand tu en as besoin. Et je suis certaine que tu pourrais en parler Ă  ta sƓur, elle n’est pas du genre Ă  frapper un homme Ă  terre. »
Marc-Antoine « Donc, je suis un homme à terre... »
Aurore « Bon sang, Antoine ! Tu es impossible ! »
Marc-Antoine « Merci Aurore. SincĂšrement. Je
 je ne sais pas comment j’aurai pu tenir sans toi. »
Aurore « Tu te serais probablement effondré, comme la plupart des gens. »
Marc-Antoine « Il n’y a pas Ă  dire, tu sais comment parler Ă  mon Ă©go. Avec toi, il y a peu de chances que j’attrape un jour la grosse tĂȘte. »
Aurore « Tu sais trĂšs bien ce que je veux dire ! Il n’y a pas de honte Ă  reconnaĂźtre qu’on a du chagrin et qu’on est malheureux. J’aimerai simplement que tu comprennes qu’il n’y a pas qu’à moi que tu peux te confier. Je ne compte pas ĂȘtre ta bĂ©quille jusqu’à la fin de ma vie ! »
Marc-Antoine « Alors, ça veut dire que tu refuserais de m’épouser ? »
Aurore « Bien sur que non ! Je serais folle de ne pas vouloir t’épouser ! »
Marc-Antoine « Oui, j’ai beau ĂȘtre un homme Ă  terre, effondrĂ© par le chagrin, je n’en reste pas moins un homme politique issu d’une famille fortunĂ©e
 Un bon parti malgrĂ© tout. »
Aurore « Mais, comment ose-tu
 quel sens de l’humour ! J’en reste Ă©bahie Ă  chaque jour qui passe ! »
Marc-Antoine « TrĂšs bien, alors pourquoi voudrais-tu m’épouser ? »
Aurore « Certainement pas par vĂ©nalitĂ©. On n’épouse pas un communiste par vĂ©nalitĂ©, mĂȘme si il est riche. Ce simple Ă©tat de fait pose dĂ©jĂ  des questions assez pertinentes, mais passons... »
Marc-Antoine « Alors ? J’attends. »
Aurore « Tu es plutĂŽt bel homme pour commencer. Et comme dirais ma grand-mĂšre, tu as la tĂȘte pas trop mal faite. »
Marc-Antoine « Jusque là mon portrait est déjà plus flatteur. »
Aurore « Tu as une quantitĂ© effarante d’émotions. »
Marc-Antoine « Oh... »
Aurore « Et c’est tout Ă  ton honneur. Je n’aime pas les hommes qui ressemblent Ă  des pains de glace. Tu as aussi un don pour me taquiner et me faire tourner en bourrique. Tu es d’une fidĂ©litĂ© sans bornes, et je ne parles pas de ta grande patience. Et je dois Ă©galement avouer que si on pourrait penser le contraire, ta dĂ©votion envers ta famille a quelque chose de beau et d’attirant. Tu me donnes envie d’en faire partie. »
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selidren · 13 days ago
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Automne 1930 - Champs-les-Sims
1/4
Cher Lucien,
J'ai suivi les déboires de l'Amérique dans les journaux. C'est un miracle que cela ne soit pas encore arrivé chez nous, mais je pense malgré tout que la crise finira par venir. En prévision, j'ai mis énormément de nos liquidités à l'abri. En cas de soucis, j'espÚre au moins transmettre à mes filles un pécule assez confortable. Ange est plutÎt confiant, mais de son propre aveu, il ne comprend pas grand chose à l'économie, si ce n'est celle des cabarets parisiens.
En revanche, j'ai Ă©tĂ© ravie de recevoir tes photographies. Ce port est vraiment superbe et je suis Ă©galement contente que toi tu en sois fier. En tous cas, Oncle Adelphe est d'accord avec moi, c'est un grand accomplissement. Il m'a racontĂ© les lettres qu'on lui lisait dans son enfance, oĂč on racontait les trajets en barque que faisaient ton pĂšre, ton oncle et tes tantes pour aller Ă  l'Ă©cole, ce qui n'avait pas l'air bien pratique. Avec ton port, ce sera plus confortable et sans doute plus rapide. J'espĂšre que la crise finira par cesser pour vous, que vous puissiez vous sortir de cette pĂ©riode d'incertitude qui doit beaucoup vous peser.
Mes filles continuent de grandir, elles ont eu quatre ans cette annĂ©e. C'est fou ce qu'elles poussent vite. Je joins Ă  cette lettre une photographie prise par moi d'Ange et des filles. C'Ă©tait Ă  sa demande, et il a d'ailleurs glissĂ© un petit billet Ă  ton attention, que je n'ai Ă©videmment pas lu. Je crois que c'est en rapport avec ta truite. D'ailleurs, je n'entends pas grand chose Ă  la pĂȘche, mais je pense que je dois te fĂ©liciter.
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selidren · 19 days ago
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Automne 1929 - Champs-les-Sims
6/7
Elle n'est pas restée trÚs longtemps aprÚs ça. Elle est repartie deux jours plus tard pour le Canada. Son fils devait horriblement lui manquer et nous n'étions pas la compagnie la plus joyeuse qui soit. Antoine est pourtant un bon dissimulateur : il arrive à cacher ses émotions derriÚre un sourire et inonde ses interlocuteurs d'un flot de paroles. C'est une diversion bien sur, mais cela me persuade qu'il sera un trÚs bon politicien. Mais il n'est pas si difficile de le percer à jour au final. Nous autres, nous n'avons pas vraiment eu le coeur à maintenir un air enjoué. Ces jours là, j'étais sans doute aussi avenante qu'une porte de cimetiÚre. Transmettez mes amitiés à votre cousine d'ailleurs, j'espÚre qu'elle a fait un bon voyage de retour.
Transcription :
LucrĂšce « Appelez moi Ada alors. Mais vous ĂȘtes sure que je serai la bienvenue Ă  une telle cĂ©rĂ©monie ? Cela semble ĂȘtre juste pour la famille proche. »
ArsinoĂ© « Non, vous nous feriez plaisir au contraire, Madame Ru
 heu Ada. Vous ĂȘtes de la famille aprĂšs tout. Et puis, la moitiĂ© du village viendra de toute façon, alors vous vous fondrez dans la masse. »
LucrĂšce « C’est que
 je ne voudrais pas vous enfarger. Une cousine du QuĂ©bec, ça attire l’attention. »
Arsinoé « Allons Ada, ne vous faites pas prier ! »
LucrÚce « Bon, si vous insistez... »
LucrÚce « Je voudrais vous demander... »
Arsinoé « Oui, bien sur. A propos de quoi ? »
LucrĂšce « Vous ne m’avez pas tant parlĂ© de vos tantes. »
ArsinoĂ© « Rose et Juliette ? C’est qu’il n’y a pas grand-chose de particulier Ă  dire. Elles ont aussi connu leur lot de tragĂ©die avec la guerre vous savez. »
LucrÚce « Ce que vous racontiez à propos de votre pÚre je veux dire. »
ArsinoĂ© « Non, enfin pas Ă  ce que je sais. Elles Ă©taient encore petites il faut dire. J’imagine que ça a laissĂ© des traces, mais rien d’aussi significatif. Mes deux tantes sont bacheliĂšres, vous le saviez ? A cette Ă©poque, c’était un Ă©vĂšnement. »
LucrÚce « Oui, je le savais. »
Arsinoé « Vous avez du beaucoup discuter avec la mÚre de Lucien. Je suis surprise que vous nous connaissiez aussi bien. »
LucrÚce « Comme je le disais à votre mari, on jase beaucoup à Hylewood. »
ArsinoĂ© « J’imagine, mais tout de mĂȘme... »
Arsinoé « Antoine ! Viens donc saluer notre invitée ! »
Marc-Antoine « NavrĂ©, j’étais en train d’écrire une lettre Ă  Raoul Ă  propos de la prochaine rĂ©union. »
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selidren · 19 days ago
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Automne 1929 - Champs-les-Sims
5/7
Il a pleurĂ© pendant tout l'office. Silencieusement, il n'est pas du genre Ă  faire un esclandre, mais on aurait dit que des annĂ©es de larmes retenues Ă©taient en train de couler. C'est vrai que d'aussi loin que je me souvienne, je ne parviens pas Ă  me rappeler d'avoir dĂ©jĂ  vu mon pĂšre pleurer, mis Ă  part le jour des funĂ©railles de Grand-MĂšre. Cela a Ă©tĂ© si surprenant qu'il a aussi dĂ©clenchĂ© les pleurs de ClĂ©o (qui a encore rĂ©pandu du maquillage partout, mĂȘme dans ses cheveux) et j'ai vu les yeux d'Antoine devenir luisants. J'ai eu moi-mĂȘme du mal Ă  garder mon calme. As-tu dĂ©jĂ  vu ton pĂšre pleurer ? C'est sans doute le spectacle le plus Ă©trange qui soit pour moi.
Adelphe a enfilĂ© ce qu'on appelle entre nous "son masque" : il Ă©tait de marbre, visage figĂ©, mĂąchoire contractĂ©e, regard droit devant lui. Il ne s'est dĂ©ridĂ© briĂšvement que quand je lui ai succinctement prĂ©sentĂ© Ada. Il a eu l'air interloquĂ©. Il faut dire qu'elles sont Ă©tranges ces pratiques canadiennes oĂč les dames viennent aux funĂ©railles avec des voiles si Ă©pais qu'on ne peut pas voir leur visage. Il lui a jetĂ© quelques petits coups d'oeil furtifs par la suite, mais quand Antoine a plaisantĂ© sur le sujet, il l'a rabrouĂ© assez sĂšchement par rapport Ă  son habitude et n'a pas essayĂ© de parler Ă  ta cousine.
Transcription :
Arsinoé « Madame Rumédier, accepteriez-vous de nous accorder encore une faveur ? »
LucrÚce « Bien sur, avec plaisir. »
ArsinoĂ© « Comme vous avez ratĂ© les prĂ©cĂ©dentes funĂ©railles, j’aimerai que vous soyez notre invitĂ©e pour les prochaines. »
LucrÚce « Comment ? Vous avez perdu un autre proche ? Je ne le savais pas, toute mes condoléances. »
ArsinoĂ© « Non, non pas du tout ! C’est compliquĂ©... »
LucrĂšce « Mon pĂšre a perdu sa mĂšre et sa tante quand il Ă©tait jeune d’une façon vraiment brutale et dans des circonstances
 disons, confuses. Je n’en sais pas vraiment plus
 Bref, il n’a jamais fait son deuil jusqu’à prĂ©sent et il pense qu’il est temps. »
LucrÚce « Je vois... »
ArsinoĂ© « Oui, nous allons organiser un service funĂšbre qui aura lieu Ă  l’église en fin de semaine. Un moyen de leur rendre hommage vous voyez. Et de calmer la peine de mon pĂšre et de mon oncle. »
LucrĂšce « Oh
 je suis tellement navrĂ©e... »
Arsinoé « Non, ne le soyez pas. Il est temps que mon pÚre tourne la page aprÚs toutes ces années. »
LucrĂšce « On ne se remet pas facilement de la perte de sa mĂšre
 Pauvre enfant
 Cela a t-il vraiment Ă©tĂ© si dur pour lui ? »
ArsinoĂ© « PlutĂŽt oui. Je dirai mĂȘme, terriblement. Mais il a un caractĂšre si particulier qu’il n’a juste pas rĂ©ussi Ă  le faire. Maman a essayĂ© pendant des annĂ©es de lui faire entendre raison, mais, il finissait toujours par lui dire que sa mĂšre reviendrai. Il a fallu attendre le dĂ©cĂšs de Grand-MĂšre pour qu’il parvienne Ă  l’admettre. »
LucrÚce « Grùce à votre oncle Adelphe... »
Arsinoé « Oui. Je vois que Lucien ne vous cache rien sur les membres de notre famille. »
LucrĂšce « C’est si affreux
 Je suis si dĂ©solĂ©e  »
Arsinoé « Vous allez bien Madame ? »
LucrĂšce « Oui
 c’est juste que c’est une histoire si triste
 Je
 j’ai perdu ma mĂšre il y a peu. Je ne peux qu’imaginer  »
Arsinoé « Mes condoléances. Ne vous en faites pas tant. Mon pÚre a une trÚs belle vie. Malgré tout ça, il est trÚs amoureux de Maman et il est devenu un égyptologue renommé. »
LucrĂšce « Tant mieux. C’est simplement que je mesure seulement maintenant
 Enfin, voici que je me mets dans un de ces Ă©tats
 Je dois faire dur astheure dans votre salon Madame Le Bris de Chastel. »
ArsinoĂ© « Oh. Appelez moi NoĂ©. Quand Ă  ce nom, on ne l’utilise que sur les papiers en rĂ©alitĂ©. »
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