#Raoul Musclet
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selidren · 3 months ago
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Automne 1926 - Champs-les-Sims
3/3
J'espĂšre pouvoir t'annoncer une bonne nouvelle sous peu, et qui sais, peut-ĂȘtre que cela te fera plaisir car tu ne pense pas (comme Antoine), que j'ai en quelques sortes gĂąchĂ© ma vie. J'ai Ă©tĂ© surprise, car de tous mes proches, c'est sans doute lui qui l'a pris le plus mal. Papa a estimĂ© que j'Ă©tais un peu jeune pour dĂ©jĂ  me marier, mais il n'a pas insistĂ© quand je lui ai dit que c'Ă©tait mon souhait.
J'ai heureusement pu rencontrer mes petites soeurs ! Elles sont adorables, surtout Julienne, et elles se ressemblent autant que ClĂ©o et moi. C'est vraiment Ă©trange de les voir et de constater que mes propres enfants auront sensiblement le mĂȘme Ăąge.
Je voulais conclure en revenant sur ce que tu mentionnais Ă  propos de vos problĂšmes financiers. Par expĂ©rience, je sais que ce n'est pas facile Ă  admettre comme genre de problĂšme. Je suis flattĂ©e que tu te confies Ă  moi et je veux que tu saches qu'en cas de besoin, je peux y pourvoir. Je ne pense pas me vanter ou ĂȘtre impudente en affirmant que les affaires familiales vont assez bien pour entretenir le nouveau foyer de mes parents Ă  Alexandrie, les chambres d'Antoine et ClĂ©o Ă  Paris, le pensionnat de Jean-François ou encore les besoins de SĂ©lĂšne (en tous cas jusqu'Ă  son mariage). Sache que tu n'as qu'Ă  demander.
Je te souhaites le meilleur,
Ta cousine, la nouvellement nommée Arsinoé Le Bris de Chastel
P.S. Vois-tu, je porte une particule dĂ©sormais ! Je pense que si notre ancĂȘtre commun en Ă©tait tĂ©moin, il ne le croirait pas.
Transcription :
ArsinoĂ© « Antoine. Je comprends tes inquiĂ©tudes. Mais tu n’étais pas lĂ . Il fallait que je rĂ©agisse rapidement. »
Marc-Antoine « Pourquoi tu ne m’a pas appelé ? Nous aurions trouvĂ© une solution tous les deux
 Tu sais que je suis lĂ , que tu peux me demander ce que tu veux et que j’aurais fait n’importe quoi... »
ArsinoĂ© « Tu n’aurais rien pu faire. Il faut que tu acceptes que cette fois-ci, tu ne pouvais rien pour moi. Tu ne m’as ni trahie, ni laissĂ©e tomber. Sans compter que la situation aurais pu ĂȘtre pire. Cette solution est idĂ©ale, mĂȘme si elle ne te convient pas. »
Marc-Antoine « C’est juste que voir Grand-MĂšre jubiler Ă  ce point, ça m’a mis tellement en colĂšre. »
Arsinoé « Mais pourquoi ? »
Marc-Antoine « Je
 ça ne semblait pas bien. C’est ta vie, pas la sienne. »
ArsinoĂ© « Antoine
 Accepte qu’il n’y avait pas d’autre solution. Tu sais, nous avons discutĂ© avec Ange. Longuement. De toute ce qui allait se passer, de ce que nous voulions tous les deux. Nous sommes satisfaits. »
Marc-Antoine « Alors
 C’est vraiment ce que tu veux ? »
ArsinoĂ© « Oui, vraiment. Mais de toute façon, ce serait un peu tard pour renoncer. J’aurais pu te le dire si tu m’avais parlĂ© avant plutĂŽt que de bouder comme un enfant jusqu’à la cĂ©rĂ©monie. »
Marc-Antoine « Pardon... »
Marc-Antoine « Et maintenant ? »
ArsinoĂ© « Maintenant ? Je vais retourner Ă  mon travail jusqu’à ce que je sois trop fatiguĂ©e, puis je prendrai de longues semaines de repos dans le jardin d’hiver jusqu’à la naissance. Et aprĂšs, je commencerai ma vie de mĂšre. Et toi alors ? »
Marc-Antoine « Et bien
 Je vais retourner Ă  Paris terminer l’école. Puis je reviendrai ici le plus tĂŽt possible. Pour Aurore bien sur, mais aussi parce que Kleber et Raoul veulent crĂ©er une liste communiste pour la mairie et que je pense saisir ma chance. Avec mes connaissances Ă  Paris, je vais gagner une vraie lĂ©gitimitĂ©. »
Arsinoé « Avec un tel programme, tu seras député avant trente ans. »
Marc-Antoine « N’exagĂšre rien ! Mais je pense qu’il faut faire une diffĂ©rence, se battre pour ses convictions. Et t’épauler bien sur. Il ne sera jamais dit que je laisse tomber ma grand-sƓur, jamais ! C’est ce que Grand-PĂšre Maximilien a toujours fait, veiller sur sa famille, et je vais prendre le relai. »
ArsinoĂ© « Alors c’est formidable ! Tous les enfants Le Bris vont suivre leur rĂȘve. Oh, ne me regardes pas comme ça, je m’incluais dans le lot ! »
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selidren · 23 days ago
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Printemps 1933 - Champs-les-Sims
1/4
Cher Lucien,
Cela me fait plaisir de voir que les choses commencent Ă  ĂȘtre plus belles par chez vous, en particulier pour Marie qui semble si bien s'en sortir dans son mariage. J'ai d'ailleurs transmis tes salutations Ă  tout le monde, et ils te renvoient tous la pareille.
La crise a fini par arriver par chez nous Ă©galement. Avec du retard, mais une certaine intensitĂ©. Tante Rose dis qu'Ă  Paris, les queues devant les soupes populaires ne font que s'allonger. Ange me confirme que les clients se font un peu plus rare dans les Ă©tablissements de loisirs. Les prix ont augmentĂ© et nous avons essuyĂ© des pertes sĂšches durant la derniĂšre annĂ©e. Oncle Adelphe s'en est arrachĂ© les cheveux tant nos meilleures bouteilles ne se vendent plus beaucoup. J'ai eu l'idĂ©e de rĂ©orienter la production vers des vins de moyenne gamme qui eux se vendent toujours aussi bien. Les chiffres commencent un peu Ă  remonter ces derniers mois, mais nous sommes trĂšs loin du chiffre d'affaire que nous avons eu pendant vingt ans. Nous avons du licencier un de nos ouvriers pour faire des Ă©conomies, et je suis ravie d'avoir autrefois insistĂ© auprĂšs d'Adelphe pour qu'il m'apprenne les gestes techniques du mĂ©tier. Je suis un peu rouillĂ©e, mais grĂące Ă  ça, j'ai pu maintenir le niveau de vie de la famille. La vie sociale de tout le village en est bouleversĂ©e. Il y a beaucoup moins de soirĂ©es organisĂ©es chez les voisins, les repas de famille sont moins nombreux, et l'Ă©picerie des frĂšres Musclet peine Ă  maintenir la tĂȘte hors de l'eau.
Tu me demandes comment s'est passĂ© le retour de Petite EugĂ©nie Ă  la maison. Dans les grandes lignes, c'est assez agrĂ©able. Je suis heureuse de retrouver ma petite soeur, mais je suis aussi dĂ©contenancĂ©e par son attitude. Elle ne fait pas du tout ses dix-sept ans et semble ĂȘtre bien plus jeune, raison pour laquelle les filles en font trĂšs souvent leur compagne de jeu. Mais parfois, elle a des Ă©clairs trĂšs brusques de maturitĂ© qui lui font adopter l'attitude d'une adulte. Je crois qu'elle mĂȘme ne sait pas vraiment comment se comporter. Elle est parfois confuse, invente des Ă©vĂ©nements qui n'ont pas lieu ou oublie tout simplement que Papa et Maman ne vivent plus ici. Les crises les plus fortes ont cessĂ©, mais voir dans ses yeux le moment oĂč elle rĂ©alise qu'elle n'avait plus qu'un pied dans la rĂ©alitĂ© est trĂšs dur et triste. Le mĂ©decin Ă  Paris dit que son Ă©tat s'amĂ©liore, et c'est vrai, mais j'aimerais l'aider davantage.
Transcription :
EugĂ©nie « Qu’est-ce que vous faites ? »
Ange « Une activité vespérale trépidante. Nous lisons. »
ArsinoĂ© « Il s’agit de notre petit rituel du soir, avant le dĂźner. Et toi ? Qu’est-ce que tu fais dans cette tenue ? »
EugĂ©nie « J’attends que la voiture d’EugĂšne vienne me prendre. Il organise une soirĂ©e au chĂąteau. »
ArsinoĂ© « Ma chĂ©rie
 EugĂšne n’organise pas de fĂȘte ce soir. »
Ange « Et le chĂąteau a Ă©tĂ© vendu Ă  l’état il y a des annĂ©es dĂ©jĂ . Tu ne t’en souviens pas ? »
EugĂ©nie « Je
 heu
 si. Je crois. Oh non
 ça a recommencĂ©... »
ArsinoĂ© « Ce n’est rien EugĂ©nie. Tu es trĂšs belle. Tu t’es coiffĂ©e toute seule ? »
EugĂ©nie « Heu
 Anna m’a aidĂ©e
 Je dois faire quoi maintenant ? »
Ange « Vas donc t’asseoir au salon. Je vais appeler EugĂšne de ta part et l’inviter Ă  dĂźner ce soir. Aurore va trĂšs certainement m’assassiner pour le faire si tard, mais je pense que ça fera plaisir Ă  ton amoureux. »
EugĂ©nie « Vous ne lui direz pas, n’est-ce pas ? »
ArsinoĂ© « Lui dire quoi ? Tu t’es bien pomponnĂ©e pour lui faire une surprise ce soir non ? »
Ange « Allez, vas ! NoĂ©, vas donc prendre l’appareil, Petite EugĂ©nie est bien trop jolie ce soir pour qu’on manque une occasion de lui tirer le portrait. »
Arsinoé « Quelle bonne idée ! »
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selidren · 5 months ago
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Automne 1923 - Champs-les-Sims
7/7
Il y a cependant un juste milieu Ă  trouver. Comme je vous le disais, Madame EugĂ©nie, aprĂšs s'ĂȘtre remise des noces d'Emilien et Emma, s'est dit qu'il Ă©tait sans doute plus prudent de ne pas perdre de temps avant de trouver des prĂ©tendants Ă  ses arriĂšre-petites-filles. Si il semble que SĂ©lĂšne se dirige tranquillement vers le mariage d'ici quelques annĂ©es, elle trouve ClĂ©opĂątre aussi impulsive qu'insaisissable. Elle concentre donc ses efforts Ă  la convaincre de considĂ©rer quelques prĂ©tendants. Je ne sais pas ce qui a motivĂ© ce zĂšle de marieuse, mais elle se concentre essentiellement sur elle Ă  prĂ©sent.
Je salue en tous cas votre tentative de prendre la main dans votre mariage, je trouve cela courageux. Jules n'a pas un caractÚre facile, mais qui sais, j'espÚre que vous finirez par avoir gain de cause. Je me demandais cependant, étant donné qu'il était souvent parti, c'était bien vous qui aviez la main sur les finances n'est-ce pas ? Si Lucien souhaite devenir ingénieur, pourquoi ne pas "prendre" ce dont il a besoin ? Ou contraindre Jules à réduire le train de vie de la maisonnée ? Chez nous, ce sont Adelphe et Noé qui gÚrent toutes les dépenses, et d'une certaine façon Madame Eugénie puisque non est une réponse qu'elle n'est pas capable d'entendre. BientÎt Noé sera seule maßtresse de nos finances, et j'en suis impatiente.
Quand vous Ă©voquiez les petites Leyla et Lola, je n'ai pu m'empĂȘcher de me demander si par hasard vous aviez des photographies. J'aimerai pouvoir poser un visage sur le nom de vos enfants plutĂŽt que d'imaginer deux Petite EugĂ©nie avec des cheveux roux. NoĂ© est Ă©galement curieuse de savoir Ă  quoi ressemble Lucien et elle s'intĂ©resse de plus en plus Ă  notre correspondance puisqu'elle devra la reprendre un jour.
Avec toute mon affection,
Albertine
P.S. Je relie ma lettre et je me rend compte que cela donne l'impression que Constantin lit par dessus mon épaule. Ce n'est pas le cas, notre correspondance reste strictement entre vous et moi. Je ne fais qu'évoquer certaines nouvelles que vous nous donnez. Ne vous inquiétez pas, tout ce que vous pourriez confier à ma discrétion le restera.
Transcription :
ClĂ©opĂątre « Je n’ai pas encore vingt ans, Grand-MĂšre. J’ai bien le temps d’y penser. »
EugĂ©nie « Oui bien sur, mais il faut le garder Ă  l’esprit. Tu es une jolie jeune fille, il faut mettre en valeur ce beau visage, et surtout ces jolis yeux. Votre Maman vous a donnĂ© Ă  toi et Ă  NoĂ© les plus beaux yeux que j’ai jamais vu. »
ClĂ©opĂątre « C’est certain. C’est bien pour cela que je les maquille ainsi. Vous savez que les jeunes d’aujourd’hui le font presque toutes afin de bien attirer l’attention sur leurs yeux. »
EugĂ©nie « Oh ma petite, ce n’est pas du tout joli. »
ClĂ©opĂątre « C’est ce qu’aiment les hommes aujourd’hui. Antoine me l’a dit, Ă  Paris les hommes regardent davantage les jeunes femmes qui le font car elles sont plus sĂ©duisantes. »
EugĂ©nie « Allons bon
 Qui essaies-tu de sĂ©duire ? Nous ne sommes pas Ă  Paris ici. »
ClĂ©opĂątre « Mais c’est vous qui
 hum
 il y a bien quelques jeunes hommes par ici que je pourrai avoir envie de sĂ©duire. Mais en tout bien tout honneur bien entendu. Ce ne sont pas les bons partis qui manquent par ici. »
EugĂ©nie « Ah ! Donc tu t’y intĂ©resse bien. Tu devrais arrĂȘter de me faire tourner en bourrique comme cela et me laisser t’aider. »
ClĂ©opĂątre « Oui, vu de cette façon, cela m’intĂ©resse oui. L’amour, le mariage, tout ça... »
EugĂ©nie « Tout ça, comme tu dis, ce sera central dans ta vie. MĂȘme si tu deviens un jour une femme Ă©crivain, il te faudra bien un mari pour t’aider Ă  vivre. »
Cléopùtre « Bien entendu, bien entendu... »
EugĂ©nie « Par ici, il y a quelques bons candidats qui gagnent bien leur vie. Tiens, par exemple le jeune Raoul Musclet. Il fait des Ă©tudes Ă  Paris comme ton frĂšre. Il va devenir agronome, c’est trĂšs bien ça ! »
Cléopùtre « Oui, et il y a Robert Abret également. »
Eugénie « Qui ? »
ClĂ©opĂątre « Vous ne le connaissez pas ? C’est un des ouvriers embauchĂ©s par Oncle Adelphe pour les vendanges. C’est un bel homme. »
EugĂ©nie « Oui
 sans doute... »
ClĂ©opĂątre «  Je l’ai rencontrĂ© quand nous sommes allĂ©s faire les vendanges en famille avec NoĂ© et SĂ©lĂšne. Il est trĂšs avenant et doux. Oh bien sur, il n’a pas un grand patrimoine, mais quand je serai une Ă©crivaine reconnue, mon argent suffira bien pour deux. »
Eugénie « Doux Jésus... »
ClĂ©opĂątre « Mais c’est un homme fort, avec un corps robuste et en bonne santĂ©. Je pense que c’est le genre d’homme qu’il me fait oui : doux, mais robuste et en bonne santĂ©. »
SĂ©lĂšne « C’est bon ? »
ClĂ©opĂątre « J’ai mis la barre le plus haut possible. Crois moi, aprĂšs ça, ArsinoĂ© sera tranquille un bon moment. Je pense mĂȘme qu’elle pourrait vous oublier quelques temps toi et Berto. »
SélÚne « Parfait. »
ClĂ©opĂątre « Oui, enfin ce n’est pas comme si il y avait beaucoup de choses palpitantes Ă  oublier... »
SélÚne « Oh Cléo, tu ne vas pas recommencer ! »
Constantin « Qu’y a t-il les filles ? »
Cléopùtre & SélÚne « Rien Papa ! »
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