#Ange de Chastel
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selidren · 3 months ago
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Eté 1934 - Champs-les-Sims
1/5
Cher Lucien,
Ta lettre est bien courte. Mais bon, pour citer Ange face à cette remarque : "Pas de nouvelle ? Bonne nouvelle, dit-on."
Je tiens à adresser mes félicitations à Layla et à son fiancé. Et je peux d'ores et déjà t'annoncer les fiançailles effectives d'Eugénie et de son Eugène. J'ai assisté à la demande, très émouvante, depuis les fenêtres du salon.
Sache que ce pauvre Eugène Ribeaucourt est réputé pour sa grande malchance. Il ramenait Eugénie d'une petite fête organisée par mon beau-frère Emilien où on a joué de la musique de chambre. Ma soeur a enfin eu l'occasion de s'apprêter pour une réelle occasion et son soupirant était magnifique avec son beau costume brossé de frais et sa moustache bien peignée. Mais fidèle à sa réputation, dès qu'il a déclamé sa demande (je ne saurais pas lui rendre justice, dis toi simplement que Cléo aurait tué pour quelque chose d'aussi romantique), une pluie bien drue s'est mise à tomber. Craignant de briser le moment, Eugénie a fait mine de rien et a répondu avec les larmes aux yeux un oui un peu étranglé. Le lendemain, elle toussait et avait le nez bouché. Quand au pauvre Eugène, il a voulu aller saluer Adelphe avant de partir et sans y prendre garde, a marché d'un grand pas dans une flaque de boue. Son costume a été éclaboussé et ses belles chaussures cirées ont du se changer instantanément en marais. En me racontant la scène, Adelphe a ponctué d'un laconique "Heureusement que ce pauvre garçon n'a jamais fait la guerre."
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aisakalegacy · 2 months ago
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POV : Frédéric Rumédier le vampire gay dans le placard s'imaginant Champs-les-Sims
(de gauche à droite : deux randos du nom de Denis Léonard et François Ribeaucourt, Louis-Michel de Chastel et son petit-fils Ange, Jeanne Le Bris et sa meuf Anne-Sophie Musclet)
Pardon pour ce vieux meme moche fait à l'arrache qui m'a été inspiré par une discussion avec Seli, oui je retourne écrire mes posts 🤭
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auxbellesillustrationsfr · 5 years ago
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L’année Raphaël (2)
Pour inaugurer l’«Année Raphaël», nous avons présenté, dans notre premier billet de 2020, la fresque de L’École d’Athènes, en rappelant l’articulation étroite qui existe sur le plan idéologique, entre le motif même choisi par le souverain pontife et par ses proches, et la symbolique du lieu, à savoir la «Chambre» abritant la bibliothèque privée du pape Jules II. Nous poursuivrons aujourd’hui, en examinant la présence de l’écrit et du livre dans le détail de la fresque, et la diffusion du motif de celle-ci, par le biais, d’abord, des descriptions et des récits de voyage, et bientôt par celui des estampes. Que l’École d’Athènes soit intimement liée au monde de l’écrit, la présence en nombre de personnages occupés à e lire ou à écrire en témoignera suffisamment. Outre les deux figures centrales de la scène, Platon et Aristote, qui tiennent chacune un codex, voici Pythagore et son groupe, dont un jeune putto dressant un tableau de l’harmonie musicale. De l’autre côté de la fresque, Euclide fait une démonstration de géométrie en s’aidant d’une ardoise sur laquelle il trace ses figures. Les deux groupes réunis chacun autour d’un maître symbolisent deux des arts libéraux, à savoir d’une part la musique, de l’autre la géométrie.  Mais voici encore, aux pieds de Minerve, un jeune homme assis, comme les cheveux au vent, et qui est en train de prendre fiévreusement des notes en s’appuyant sur son genou (cliché 1). Diogène quant à lui prend connaissance d’une note, ou d’une lettre, qu’il tient de la main gauche, tandis qu’Épicure / Michel Ange, la plume à la main, semble plongé dans ses pensées (cliché 2). Un personnage retient plus particulièrement l’attention, un jeune homme, habillé de bleu, à l’avant-plan à gauche de la fresque : d’après Brock (p. 146), il s’agit de Tommaso, dit Fedra Inghirami (1470-1516), nommé en 1505 prévôt à la Bibliotheca Vaticana, puis préfet de celle-ci en 1510 (cf DBI, LXII). Inghirami, qui descend d’une famille proche des Médicis, a accompagné le légat a latere Bernardino Lopez de Carvajal auprès de Maximilien (1496), et a reçu de ce dernier le titre de poeta laureatus (1497) –et, de fait, son ami Raphaël le représente ici portant une couronne de lauriers, dans la position classique de l’historiographe prenant en notes les hauts faits de la cour où il est employé (cliché 3). 
L’invention de Raphaël tient dans la «naturalisation» de l’ensemble de la scène: il n’est plus nécessaire d’insérer des banderoles ou des phylactères pour identifier le personnage ou pour préciser le propos. Certes, ce qu’écrivent les uns et les autres reste illisible pour le spectateur, mais, à l’exception des deux inscriptions présentées à l’avant-plan sur des ardoises et des titres du Timée et de l’Éthique, tout ce qui a trait à l’écriture est finalement naturalisé en geste de lire, décrire, de dessiner, de recopier, de montrer dans un livre ou de regarder écrire, voire d’apporter des volumes (Brock, p. 146). Paradoxalement, une autre manifestation de l’écrit apparaît dans la Stanza della Segnatura: le 6 mai 1527 en effet, les troupes impériales conduites par le connétable de Bourbon, forcent la porte de Santo Spirito, et s’emparent sans coup férir de Rome. Pendant plusieurs mois (en fait, jusqu’en février 1528…), la Ville est livré au pillage, auquel les Stanze de Raphaël n’échappent pas. Une partie des troupes impériales est constituée de lansquenets protestants et, dix ans après les Thèses de Luther contre les Indulgences, la révolution des médias de masse est un fait: les canards et des pamphlets imprimés (les Flugschriften) contre le pape et contre l’Église de Rome circulent très largement en terre de Réforme, et ils sont parfois d’une extrême violence. Rien de surprenant si, partout dans la Ville soumise an pillage, un premier saccage des «images» se produise (Bildsturm), et si les reliques, assimilées à des objets de charlatanerie, soient profanées. Dans la Stanza della Segnatura comme dans un certain nombre de lieux symboliques, des graffiti tracés à la pointe de l’épée témoignent du passage des lansquenets de Georg von Frundsberg… avec en l’occurrence l’inscription «Luther», sur la fresque de la Dispute (cf Chastel (1), p. 121 et suiv.: cliché 4). Ici l’historien n’est plus confronté à une perspective d’histoire de l’art, mais bien d’anthropologie, pour laquelle les graffiti luthériens s’introduisent au cœur même du modèle intellectuel pontifical tel que mis en scène par Raphaël, pour le subvertir – en substituant le nom du Réformateur à celui du pape. Au passage, on remarquera que le vandale lansquenet est bel et bien alphabétisé…
Mais revenons à la fresque pour elle-même. Le travail de Raphaël est aussitôt célèbre, même si sa citation par Paolo Giovo (dans la «Vie de Raphaël», Raphaelis Urbinatis vita) reste elliptique. Vasari en donnera une description plus circonstanciée, mais non exempte d’erreurs factuelles (au point que Brock suggère qu’il n’a peut-être pas vu lui-même les fresques). Surtout, le motif de l’École d’Athènes est bientôt diffusé par la gravure, mais selon une voie a priori inattendue, puisqu’elle nous conduira de Mantoue à Rome… et à Anvers. C’est en effet de Mantoue qu’est originaire le dessinateur et graveur Giorgio Ghisi, né en 1520 et dont nous ne savons pratiquement rien de la formation artistique mais qui a manifestement subi l’influence de Giulio Romano. Les premiers travaux que nous connaissions de lui, dessins et gravures, datent de la décennie 1540, d’abord à Mantoue, puis à Rome. Il entre alors en relations avec le Flamand Hieronymus Cock (1518-1570), lequel séjourne précisément un temps à Rome. Rentré à Anvers en 1548, Cock se lance dans l’édition et la diffusion des estampes, à l’adresse bientôt célèbre des «Quatre vents». La conjoncture exceptionnelle qui est celle d’Anvers au milieu du XVIe siècle, et que nous évoquions tout récemment à propos de Christophe Plantin, assurera le succès de l’entreprise: Dès ses premières années d’activité comme éditeur, [Cock] a formé le projet de présenter au public néerlandais les œuvres de Raphaël et de son école, alors seulement connues de quelques privilégiés. Son principal atout pour y parvenir fut d’avoir réussi à faire venir à Anvers le célèbre graveur italien Giorgio Ghisi, qui exécuta pour [lui] deux gravures monumentales d’après les fameuses fresques de Raphaël au Vatican, rapidement objets de tous les regards. Le «public néerlandais», certes, mais pas seulement lui: les réseaux commerciaux de la métropole de l’Escaut permettent une diffusion pratiquement européenne des produits anversois ou transitant par Anvers. Quoi qu’il en soit, Ghisi rejoint bientôt son ami. Sa reproduction de l’École d’Athènes est la première à être gravée, en deux planches, et à sortir à l’adresse de Cocq en 1550 (cliché 5). Le bloc sur lequel Épicure s’appuie pour écrire porte désormais la signature: «Raphael Urb[inensis] inv[enit] Georgius M[a]t[uanus] fec[it]». Mais, de manière a priori surprenante, l’image est identifiée au titre, non pas comme L’École d’Athènes de Raphaël, mais comme le prêche de l’apôtre Paul devant une assemblée de philosophes à l’aréopage d’Athènes (cf Actes, XVII, 18 et suiv.). L’inscription épigraphique est portée à l’avant-scène à gauche: Pavlvs Athenis per Epicvraeos et Stoicos qvosdam philoso phos addvctvs in Martiv Vicv. Stans in medio vico. Svmpta occasione ab inspecta a se ara. Docet vnum illvm, vervm, ipsis ignotvm Devm. Reprehendit idololatriam, svadet resipiscentiā incvlcat et Vniversalis Ivdicii diem et mortvorvm per redivivvm Christvm Resvrrectionem. Act. // XVII. D’où provient la réinterprétation, nous l’ignorons, mais de toute évidence, il s’agit de faciliter la diffusion de la gravure, dans un environnement tout autre que celui de la capitale pontificale, et où les thèses de la Réforme sont largement reçues. L’année suivante, Ghisi s’inscrit à la Guilde Saint Luc, sous le nom de Joorgen Mantewaen: il est probable qu’il quitte cependant Anvers vers 1554, sans doute d’abord pour la France, puis pour l’Italie. La réception de la fresque de l’École d’Athènes est ainsi considérablement élargie mais, si le motif reste le même, son interprétation en est déplacée en profondeur: l’humanisme néo-platonicien n’est plus d’actualité, non plus que la théorie des bibliothèques. Signe de la conjoncture nouvelle, c’est la problématique économique qui s’impose en ce mitan du XVIe siècle, à travers le recours à la gravure, et à travers le choix de ce que nous pourrions presque appeler une «scène de genre» illustrant la rencontre de l’apôtre (dont la figure se substitue à celle de Platon!) avec les représentants les plus notables de la culture antique. Nous reviendrons, dans notre troisième et dernier billet à propos de l’École d’Athènes, sur l’héritage d’Athènes… et sur le retour du motif raphaëlien dans les bibliothèques.
Notes (1) André Chastel, Le Sac de Rome, 1527. Du premier maniérisme à la contre-Réforme, Paris, Gallimard, 1984, («Bibliothèque des histoires»). (2) Hieronymus Cock, La gravure à la Renaissance, dir. Joris Van Grieken, Ger Luijten, Jan Van der Stock, Bruxelles, Fonds Mercator, 2013.
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raphaelleondavent · 6 years ago
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Conjoncture artistique à Florence autour de 1500
Vasari, Vire de Raphaël d’Urbino : « son amour constant […] d’un talent inégal. » Vasari insiste sur le décor que Léonard de Vinci et Michel-Ange entame pour la Salle des Cinq-Cents au Palazzo Vecchio dans laquelle on décide de figurer les passages importants de l’histoire de Florence depuis le Moyen Age. Au départ, elles devaient être mises face à face.
Leonard n’a pas terminé cette grande fresque, on ne connait que des dessins, des projets, des cartons. Raphaël s’est inspiré des expressions des visages.
Michel-Ange devait réaliser la bataille de Cascina, de façon provocante, il avait choisi non pas de représenter la bataille proprement dite mais de représenter un moment en marge, quand les soldats avaient trop chauds et se dévêtissent puis se rhabillent à l’annonce de l’ennemi. Il voulait peindre du nu, grand intérêt pour l’anatomie, le corps humain en action dans des poses difficiles à représenter, en course, de dos, en torsion.
Domenico Ghirlandaio, La Visitation, 1485-90 : art très équilibré, très parfait, peut-être trop formel. Spécialiste de la fresque dans les chapelles des grandes familles de Florence dans lesquelles il met en scène la bourgeoisie florentine pour représenter des scènes de la vie de la Vierge. Les scènes sont projetées dans la société contemporaine. Costumes à l’antique pour les deux au centre et le groupe de droite porte des costumes florentins de la fin du XVe siècle et à l’arrière-plan une vue de Florence.
Sandro Botticelli, Pietà, 1498 : dessin très aigue, pointu, douloureux. Coté tragique. Pas grand-chose de commun à part le rythme de la ligne.
Antonio Pollaiuolo, Hercule et Antée, peinture sur panneau, v 1470 & groupe en bronze, v. 1478 : corps humain scruté dans tous les angles, étudier les statues antiques et contemporaines. Caractéristique des florentins pour les petites œuvres, intimes mais que l’on peut étudier sous tous les angles grâce à des points de vue multiples, l’anatomie est parfaitement étudiée.
Andrea del Verrocchio, L’Incrédulité de saint Thomas, 1467-83, bronze : il est placé dans une niche de marbre à l’antique. Manière dont les florentins savent développer la forme dans l’espace, ici le groupe est en mouvement, il empiète dans l’espace du spectateur. Saint Thomas tend la main vers la droite et le christ tend vers la gauche, réel mouvement et forme. Traitement de la draperie reflète l’esprit des personnages avec des plis plus majestueux pour le Christ. Il ne faut pas séparer les statues de la niche.
Andrea del Verrocchio & Léonard de Vinci, Le Baptême du Christ, 1472-75 : œuvre d’un peintre aussi sculpteur, quelque chose de tridimensionnel, volume dans les anatomies. Les anges de Léonard introduisent une grâce supplémentaire.
Léonard de Vinci & Michel-Ange
Léonard de Vinci, l’adoration des mages, 1481 : abandonnée en 1484 et reste inachevée. On est fans une sorte de représentation en noir et blanc. On est devant une œuvre dans une grande complexité, multitude de personnages et d’attitudes et à l’arrière-plan, insertion d’un paysage fantaisiste. Une espèce de résumé de ce que Léonard savait en art.
Léonard de Vinci, Sainte Anne et la Vierge : carton au fusain avec des rehauts de blancs et montre l’ambition de Léonard.il va essayer de fondre les personnages pour former un groupe organique, c’est-à-dire un organisme unique, il a voulu exprimer la généalogie du Christ. On reprend une iconographie du Moyen Age.
Raphaël, feuille d’études
Michel-Ange, La Vierge et l’Enfant à l’escalier, 1490-92 : selon lui, Raphaël va étudier le corps humain, l’anatomie, le mouvement et d’un certain pathétique, le caractère terrible d’une œuvre. Le Christ est en posture tordue, torturée, bras rejetés vers l’arrière, déjà un torse d’adulte, de lutteur. Escalier avec des enfants qui jouent ajoutent de la profondeur et du mouvement.
Michel-Ange, La Sainte Famille, v. 1506 : date exactement du séjour de Raphaël à Florence. Position inconfortable de la vierge, assise sur le sol et elle passe ou reçoit l’enfant à Saint Joseph qui est derrière. Coté énigmatique, encore une leçon de composition, comment faire tenir sur une surface réduite et difficile toutes ces figures. Encore en présence d’un groupe organique.
La définition du troisième style « moderne » par Vasari, préface de la troisième partie des Vies, (é. A. Chastel, vol. V, p.20) : « c’est lui qui inaugura […] figures d’Apelle et de Zeuxis ». & Raphaël devant Leonard et Michel-Ange selon Vasari (Vie de Raphaël) : « La découverte de Leonard de Vinci […] grâce des couleurs » & « le style hérité de Pérugin […] à la Salle du Conseil de Florence ».
Les portraits
Raphaël, La Dame à la licorne, v 1505, Rome, Galerie Borghèse et Portrait de femme, dessin à la plume, Louvre : licorne signifie la chasteté, la pureté. Marque une certaine simplicité. Les bras décrivent un cercle qui comblent la première partie du tableau et le tissu donne plus de volumes. Le visage se détache sur un paysage à la manière du Pérugin, dans une loggia. Raffinement de la couleur, bijoux à la mode. Rapprochement avec le dessin.
Raphaël, Portraits d’Agnolo et Maddalena Doni, 1506, Florence, Palais Pitti : construction plus dynamique, peu d’expression dans les portraits pour donner plus d’intensité. N’ont pas le caractère mystérieux et étrange des portraits de Léonard de Vinci, Portrait de Monna Lisa, 1503-04 : pose semblable mais une sorte d’aura émane de La Joconde avec son sourire énigmatique.
Raphaël, La Donna gravida, v. 1505, Palais Pitti : le commanditaire et le modèle sont inconnus. Titre signifie la femme enceinte. Utilisation délibérée d’un fond sombre sans paysage qui permet à la figure de prendre du volume. Teintes assez simples. Femme qui ne sourit pas, un peu fermée, un peu hors d’atteinte et ne semble pas instaurer un dialogue. Exercice de style, sur le volume, représentée de ¾ pour attirer attention sur la main et le ventre. Sérénité rassurante d’une mère qui donne sensation de calme.
Raphaël, La Muta, 1507-08 : mains l’une au-dessus de l’autre avec beaucoup de subtilité, doigt comme si elle voulait indiquer quelque chose. Titre signifie la muette, expression attentive, lèvres fermées et mâchoires serrées, c’est avec ses mains qu’elle parle. Peut-être un membre de la famille Strozzi ou une femme associée à la famille régnante.  Détail de la chaine en or fait une ombre sur la peau du cou.
Les madones : thèmes et variations
Les madones de florence sont renouvelées par rapport aux précédentes qui s’inspiraient du Pérugin.
Raphaël, Madone du Grand-Duc, v. 1504 : verticalité, très p & Petite Madone Cowper, 1504-05 & Madone Bridgewater, v.1506-07 : part d’une verticalité très posée, très figée vers une composition plus dynamique qui est une influence de Michel-Ange. Veut réaliser avec Léonard dans le fait que les formes ne se détachent pas mais émergent doucement de la pénombre, donne un effet plus naturel. Raphaël a volontairement adouci les couleurs pour la première madone. Attention aux manières de restaurer, dans les collections américaines et anglaises, ls couleurs sont plus fortes mais vient peut-être de la restauration.
La Madone d’Orléans, v. 1506-07, Musée Condé : œuvre d’une petite taille. Couleurs d’une très grande fraicheur. La vierge se penche gracieusement et l’ensemble a une expression d’un grand mouvement avec l’enfant qui saisit le corsage de sa mère. A l’arrière-plan, on voit des pots.
Raphaël, La Vierge au chardonneret, v. 1507 : tableau rompt avec la tradition du Pérugin car les trois personnages forment un groupe organique alors que le Pérugin juxtaposait les personnages comme on le voit dans le tableau Vierge à l’enfant et saints. Comparée avec Michel-Ange, Madone de Bruges, marbre, 1501-04 : tension tragique qu’il n’y a pas dans la composition tendre de Raphaël mais il s’en est inspiré pour la représentation de la Vierge assise et frontale et la figure du Christ debout et en mouvement. Comparé avec Léonard de Vinci, La Vierge aux rochers, 1483-86 : mettre en relation ou en opposition les figures dans un paysage, il met en avant ces relations avant le caractère sacré. Léonard de Vinci, Sainte Anne et la Vierge, 1508-10
Les tableaux d’autel
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selidren · 5 months ago
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Eté 1929 - Champs-les-Sims
20/20
Les souvenirs des obsèques se font de plus en plus flous et atténués avec les mois qui passent. Nous réapprenons à vivre sans Grand-Mère. Cela dit, le trou est toujours là et la maison semble aussi grande que déserte sans le bruit de sa cane qui tape contre le sol. Nous n'avons pas eu le coeur de la jeter. Je l'ai emballée et entreposée au grenier, au milieu de nombre de ses affaires. Quand à sa chambre, nous n'avons pas encore pu nous résoudre à déplacer les meubles, nous ne savons même pas si nous voulons les garder ou pas. Je pense qu'il faut faire table rase, mais je ne sais pas si tout le monde à la maison est prêt.
J'aimerai proposer que Marc-Antoine rénove la chambre (elle n'a pas bougé depuis presque quatre-vingt ans et aurait besoin d'un coup de frais) et qu'il en fasse la sienne, je n'en peux plus de le voir loger dans le grenier. Après tout, il va revenir s'installer définitivement ici dès l'automne puisqu'il a fini l'école. Il a d'ailleurs été diplômé avec les honneurs, même si cet événement à été largement éclipsé. J'en profite aussi pour t'annoncer que la liste de mon frère a été élue au conseil municipal lors des élections de mai dernier. J'ai maintenant sous mon toit un conseiller municipal et notre village est passé sous la bannière communiste. Qui l'aurait cru ? Je suis extrêmement fière de lui, et je n'ai jamais douté de sa réussite.
Je t'enverrai une autre lettre sous peu, j'espère un peu plus joyeuse.
Affectueusement,
Noé
P.S. Tu trouveras si joint un bordereau bancaire confirmant le virement d'un certaine somme sur ton compte en banque. Ne me demande pas comment j'ai obtenu tes coordonnées, je ne compte pas vendre mes sources. Sache cependant qu'il s'agit d'un emprunt pour la construction de ton port, et que j'escompte que tu me rembourse chaque cent.
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Sujet : La cane !!!
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Cher D,
J'ai été farfouillé au grenier et je l'ai trouvée ! La cane est toujours là, intacte ! A force de chercher des objets ayant appartenu à nos ancêtres dans cet immense grenier, je vais bientôt vivre dans un musée. Et encore, je n'ai pas encore commencé à fouiller dans les combles de l'aile construite par Arsinoé.
A la prochaine !
A.
Transcription :
Rose « Mais bon, on enterre pas Eugénie Le Bris en toute intimité. »
Ange « Monsieur le maire a même hésité à convier le préfet d’après Antoine. »
Rose « Vraiment ? Et comment saurait-il cela lui ? »
Ange « Il a des amis au conseil municipal. La question a même été mise à l’ordre du jour au dernier conseil de mairie. Finalement, ils ont décidé de ne pas le faire. »
Rose « C’est dommage, elle aurait aimé avoir un invité prestigieux à ses obsèques. »
Ange « Bon, sur ce… Je me rend compte que je suis épuisé. Vous montez aussi ma tante ? »
Rose « Non, j’aimerai encore rester un peu si tu n’y vois pas d’inconvénient. Je te chasse pas, mais je veux être un peu seule vraiment. »
Ange « Ne vous inquiétez pas, je comprends. Bonne nuit. »
Rose « Oh Grand-Mère… Vous avez eu la plus belle cérémonie d’adieu que quelqu’un puisse espérer. Vous pouvez être fière de tous vos descendants. Cette jeunesse est prodigieuse. J’espère que vous vous en êtes rendue compte avant la fin... »
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selidren · 24 days ago
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Automne 1939 - Champs-les-Sims
3/7
Nous avons passé l'été dans une ambiance étrange, un peu lourde. Il y avait d'un côté cette insouciance incroyable et cette envie de profiter avant que les lendemains ne déchantent, et de l'autre cette angoisse sourde. Je ne faisais que penser à Ange et à mes deux frères. De son côté, Maman essayait de faire des pieds et des mains avec Tante Rose par lettre interposées pour essayer de dispenser Antoine et Jean-François de servir. Je pense très sérieusement qu'il a été question de les estropier. Heureusement que les principaux intéressés n'en ont rien su. Je pense que Maman ferait n'importe quoi pour épargner la guerre à ses fils, surtout après ce qui est arrivé à Papa et Oncle Adelphe, mais aussi à Oncle Zéphir, Oncle Clément et au père d'Ange. Tante Juliette a essayé d'expédier son fils en Australie ou en Amérique du Sud, en se disant sans doute qu'on n'irait pas le chercher là-bas, mais cet idiot a envie de se battre parait-il ! Sans compter qu'il vient d'avoir un fils.
Concernant les filles, elles n'ont fait mine de rien. Louise est trop jeune pour vraiment saisir ce qui se passe, mais les jumelles sont trop futées pour leur propre bien, Elisabeth en particulier. Elles ont passé leur temps à poser des question à leur père.
Ceci étant dit, moi je n'avais rien vu venir. Quand la radio en a parlé, évoquant la ridicule opération "polonaise" à Gleiwitz, je me suis dit que personne de sérieux n'utiliserait un prétexte si fallacieux pour entrer en guerre. Mais ça a été fait. Et nous sommes entrés en guerre dans la foulée. Traite moi de sans cœur si tu le souhaites, mais j'aurai aimé que nous laissions la Pologne se débrouiller avec les nazis. Il faut dire que nous sommes entrés en guerre à leurs côtés, et que nous les avons, de fait, laissés se débrouiller pendant que nous surveillons nos propres frontières. C'est d'un hypocrite !
Transcription :
Elisabeth « Papa, est-ce que tu penses qu’il y avoir une guerre ? »
Ange « Ma chérie, je n’ai ni envie de jouer les haruspices ni les oiseaux de mauvaise augure... »
Elisabeth « Mais on en parle partout ! A la radio, dans les journaux, même au collège ! Et moi, je veux savoir ce que toi tu en penses. »
Ange « Ecoute, rien n’est encore fait et loin de là. J’en penses que cela ne sert à rien de se faire du mauvais sang. »
Elisabeth « Mais si il y a une guerre, tu devras partir n’est-ce pas ? Moi je ne veux pas que tu y ailles. Je ne veux pas que tu meures. »
Ange « Oh ma chérie, tu n’as pas à t’en faire pour ça, ton Papa ne risque rien ! Ce n’est pas quelques balles qui vont l’empêcher de retourner auprès de ses filles chéries ! »
Elisabeth « Papa, s’il te plaît, je n’ai plus huit ans ! Arrête de me parler comme à une gamine. »
Ange « C’est que je ne sais pas vraiment quoi te répondre. Je n’ai aucune idée de ce qui va se passer. »
Elisabeth « Tu as peur ? »
Ange « Oui, bien sur que j’ai peur. Personne ne désire partir en guerre, personne ! En tous cas, personne de sain d’esprit. Et par les temps qui courent, j’ai l’impression que les hommes sains d’esprit ne sont pas légions. Mais si guerre il y a, bien sur que j’irai. C’est mon devoir, tu sais. »
Elisabeth « Oncle Antoine dis que la guerre est une boucherie sans nom où des hommes qui ne se connaissent pas se tuent au nom de gens qui se connaissent mais ne se tuent pas. Une abomination... »
Ange « Ton oncle massacre bien proprement la citation, mais je peux difficilement lui donner tort. Ceci étant dit, si nous sommes envahis, je ne vais pas rester ici les bras croisés à attendre l’ennemi, et je pense qu’Oncle Antoine non plus. Je ne veux pas qu’il vous arrive malheur, à toi, ta sœur et ta mère. La plupart des hommes qui partent à la guerre sans en avoir envie se disent au moins qu’ainsi, ils protégeront leurs familles. »
Elisabeth « C’est terrifiant. »
Ange « Je le sais bien, mais hélas, ce n’est pas à nous de décider. J’aimerais que tu arrête de trop réfléchir à tout ça. »
Elisabeth « Franchement, est-ce que quelqu’un peut ? »
Ange « Non, tu as raison, excuses moi. Cependant, je te promet que le jour où je devrai aller me battre, je ferai attention. Quand je dis que ton Papa n’a aucune intention de vous laisser seules, je suis sérieux. Certes, mon devoir est auprès de mon pays. Mais mon devoir le plus impérieux est auprès de vous. Mon obligation la plus vitale est de tout faire pour rester en vie et revenir auprès de vous dans un monde en paix. »
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selidren · 15 days ago
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Printemps 1940 - Champs-les-Sims
4/4
A dire vrai, c'est vraiment une période étrange. Une sorte de calme avant la tempête. Nos armées sont plantées le long des frontières avec nos alliés britanniques, à ne rien faire à part tenter un rapprochement des cultures j'imagine. Je regrette presque que vous ne puissiez vous joindre à la fête. Antoine a été intégré à la 137ème, qui est basée à Dunkerque. Dans les lettres qu'il envoie, il mentionne surtout l'ennui .Il m'a dit qu'il avait sympathisé avec un anglais de Falmouth, en Cornouailles. Ils s'aident mutuellement à améliorer leur anglais et leur français. Lui aussi à une épouse et des enfants qui l'attendent à la maison. Son nouvel ami, qui est opérateur de télécommunications pour la Royal Navy, lui apprend également le morse. C'est apparemment un poste très intéressant, et mon frère s'est mis en tête de l'obtenir, afin d'être au plus près de l'information.
C'est également le poste de George, qui officie parmi les tirailleurs sénégalais en métropole. Il devait au début rester en stationnement à Dakar, mais il a réussi grâce aux relations de son père, à se faire transférer dans une autre division postée à l'est. Lucien, fais-moi plaisir, quoi qu'il arrive, n'essaie pas de jouer les héros ! J'en ai assez d'entendre ce genre d'histoires. Cléo est dans tous ses états. Elle qui espérait que son fiancé reste bien à l'abri... Epargne nous, à moi et Irène, une telle angoisse si elle est évitable !
Je t'écrirais bientôt j'imagine. Cette attente est insupportable, j'ai la sensation de m'inquiéter pour des peccadilles, et j'ai trouvé des cheveux blancs dans ma chevelure il y a peu. Aurore, Cléo (qui ne supportait plus la solitude de son appartement parisien) et moi nous retrouvons seules à la maison avec six enfants qu'il faut soigner ou rassurer, chaque âge amenant son lot de besoins impérieux. T'écrire me fait le plus grand bien.
Avec toute mon affection,
Noé
P.S. J'ai failli oublier ! Ange et moi souhaitons que tu sois le parrain de Charles, si cela ne te déranges pas. J'ai joins au courrier les papiers nécessaires. Je tiens à préciser que tu n'est pas forcé d'accepter, car Cléo et Aurore trouvent que de trouver de tels formulaires au milieu de la lettre a quelque chose d'impératif. Fais-le seulement si le cœur t'en dis. De cette façon, tu raviras Jean-François, qui s'est vexé que je ne le choisisse pas.
Transcription :
Marc-Antoine « Et bien, dites donc jeune fille… Quelle bataille ! »
Louise « Je me suis entraînée, tu as vu ? »
Marc-Antoine « Tu as un vicieux coup d��oreiller droit, c’est le moins qu’on puisse dire. C’est Maman qui t’a montré ? »
Louise « Non, Anna. Maman m’a montré comment éviter de trop abîmer les oreillers pendant la bataille. J’en avais assez de tout le temps ramasser les plumes... »
Marc-Antoine « Il faut toujours prendre soin de ses armes, c’est bien. »
Louise « ... »
Marc-Antoine « Louise ? »
Louise « Dis Papa, c’est dur de faire la guerre ? »
Marc-Antoine « Ah non, pas du tout. Je me suis plus fatigué en une bataille avec toi que pendant tous ces derniers mois. »
Louise « Ah bon ? »
Marc-Antoine « Absolument ! Tu vois, tu n’as rien à craindre. »
Louise « Mais Papa, les Allemands ne lancent pas des caramels dans leurs canons. »
Marc-Antoine « Heureusement pour eux. J’adore les caramels ! »
Louise « Ah ah ! Oui ! Je suis sûre que tu arriverais à tous les gober en vol si ils vous bombardaient avec. »
Marc-Antoine « Ne t’inquiète pas, je préfère quand même me battre avec toi. »
Louise « Tu dois vraiment repartir ? »
Marc-Antoine « Oui, mais je vais vite revenir. Tu sais, quand j’étais petit, mon papa aussi est parti à la guerre. Il revenait nous voir souvent. Pourquoi ne pourrais-je pas faire pareil ? »
Louise « Mais Papa… Grand-Père est revenu avec un bras en moins ! »
Marc-Antoine « Ne t’inquiète pas, ça ne peut pas m’arriver à moi.J’ai besoin de mes deux bras pour tenir mon oreiller et prendre ma revanche. »
Louise « Promis ? »
Marc-Antoine « Promis. »
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selidren · 18 days ago
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Printemps 1940 - Champs-les-Sims
1/4
Cher Lucien,
Hélas, la guerre semble décidée à durer, même si il se passe bien peu de choses. L'ennemi ne semble pas prêt à venir, et mener l'offensive serait une erreur je pense.
Mais commençons pas les bonnes nouvelles. Notre petit Charles est venu au monde au tout début du printemps, comme un bon présage. Ange a obtenu une permission pour venir rencontrer son fils, et il a été presque impossible de lui arracher le bébé pendant ces quelques jours. Il passait de pièce en pièce en lui parlant, en lui montrant des choses, comme il le faisait autrefois avec les filles. C'est à peine si il m'a laissé le prendre pour le nourrir. Tu trouveras d'ailleurs une photographie jointe. Vois comme c'est un père fier !
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selidren · 25 days ago
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Automne 1939 - Champs-les-Sims
2/7
Tu trouveras avec ce courrier un cliché de moi et des filles. Elles ont beaucoup grandit, et le début de l'adolescence les pousse à s'affirmer et à se différencier de plus en plus. Comme tu peux le voir, j'ai vieillis, et j'avoue avec un peu de honte commencer à me poudrer la peau de plus en plus. Cette photographie a été prise la veille de la déclaration de guerre, à l'occasion de la fin des deux pleins mois d'été, et tu te doutes que c'est Ange qui s'en est chargé. Te rends-tu compte que notre Elisabeth est déjà presque aussi grande que ses parents alors qu'elle n'a que treize ans ? Je pense qu'elle a du hériter de la haute taille de Papa.
J'ai du mal à écrire tout ce que j'aurai envie de te dire, pardonne moi de me cantonner à des banalités. Simplement, l'air est si chaud et parfumé autour de nous, que de revivre les temps gris et inquiétant de ma jeunesse me pousse à une forme de déni. Je le maintiens le plus longtemps possible. De même qu'Oncle Adelphe. Il a fondu en larmes en apprenant que son fils serait appelé.
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selidren · 2 days ago
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Automne 1940 - Londres
4/9
Papa, Maman, en vérité je savais dès le début qu'il fallait m'enfuir. Je suis de très prêt l'actualité politique en Allemagne depuis des années et il est devenu évident très rapidement qu'être à la fois communiste et prisonnier de guerre était simplement une condamnation à mort. Avant que tout ne parle en vrille, Noé m'avait fait un discours mémorable sur la nécessité de la survie. J'ai décidée de la prendre à la lettre, car elle est toujours d'un conseil sur. Elle m'a donné une volonté inébranlable, et je pense que sans elle, j'y serait peut-être passé. C'est pour cette raison que je suis navré de lui infliger la nouvelle de ma mort. Car à l'heure qu'il est, ma chère Aurore doit avoir reçu la lettre du Ministère des Armées annonçant ma chute au champs d'honneur. Cela m'empêche de dormir la nuit, je fais des rêves où ma petite Louise sanglote seule dans son lit. J'aimerais tant leur dire que je vais bien, que le corps abandonné aux marées n'est pas le mien, mais c'est impossible.
Transcription :
Edgar « C’était apaisant. Cathartique. Même avec deux dents en moins j’aurai été ravi. Là, c’est risquer purement et simplement sa vie. »
Marc-Antoine « Ils ne s’attendent pas à une évasion à cet instant. Et c’est précisément pour ça qu’il faut essayer tout de suite. »
Edgar « Il feront des battues. Et là, ils t’abattront sans même prendre le temps de récupérer ton cadavre pour l’enterrer. »
Marc-Antoine « Le risque en vaut la chandelle. Si je mets un pied en Allemagne ou qu’ils vérifient mon identité, je suis mort. »
Arsinoé « Je t’interdis de mourir. »
Marc-Antoine « Pardon ? »
Arsinoé « Je t’interdis d’abandonner de quelque manière que ce soit. Pas de suicide, pas de renoncement. Je veux te retrouver en vie quand tout sera fini. Tu as une épouse, trois enfants ainsi qu’une sœur qui ne s’en remettront jamais si tu devais y rester. Alors je te l’interdis ! »
Marc-Antoine « Tu as servi le même discours à Ange ? »
Arsinoé « Lui n’est pas venu m’expliquer qu’il envisage d’utiliser un médicament pour se tuer. »
Marc-Antoine « Noé... »
Arsinoé « Non, écoutes moi ! »
Arsinoé « Je sais que tu as peur. Et je suis peut-être un peu idéaliste, mais j’ai presque autant conscience que toi de ce que tu risque. Cela signifie que si tu es pris, tu dois tout faire pour ne pas aller en Allemagne. Absolument tout ! Tu seras seul. Il n’y aura personne pour te protéger et t’éviter les représailles. Il faudra que tu prenne les bonne décisions seul et faire preuve de beaucoup de courage. Enfuis toi, cache toi, fais ce qui doit être fait. Mais ne les laisse pas t’emmener. Je te le jure, si jamais j’apprends ta mort, je viendrai en personne cracher sur ta tombe. Personne ne peut me prendre mon petit frère, pas même lui-même ! »
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selidren · 4 days ago
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Automne 1940 - Londres
2/9
TW : Insulte homophobe.
Mon unité était basée à Dunkerque, alors même après le début de l'offensive, nous n'avons pas vraiment bougé. En revanche, je n'ai eu aucune nouvelle des autres. A l'heure ou nous parlons, Ange et George doivent être prisonniers en Allemagne. Je suis très inquiet pour eux, en particulier pour George, car tout le monde sait à quel point les nazis détestent les Noirs.
Mon unité a retrouvé celle de Jean-François quand nous avons été acculés par les Allemands. Nous avons vaillamment résisté, assez longtemps pour que les Anglais puissent évacuer leurs troupes et que pour une partie des nôtres puisse partir avec eux. Ils ont en revanche du abandonner tout leur matériel, à leur plus grande fureur. Moi aussi cela me fait mal de me dire que tout a été laissé aux Boches. Vous vous dites sans doute que c'est ainsi que nous avons fuit, mais ce n'est malheureusement pas le cas. Je suis resté sur la plage avec Jean-François et avant de partir (quand j'ai compris que nous allions être capturés), j'ai récupéré les plaques d'un camarade tombé sous les tirs de la Luftwaffe et abandonné les miennes afin qu'ils ne puissent pas m'identifier et que je puisse être déclaré mort au combat.
Nous avons été conduit dans ce que les Allemands ont appelé un stalag, une prison pour les soldats français capturés. Je me suis retrouvé avec Jean-François, Edgar Hautbourg et le jeune Adrien Béate, qui a à peine dix-neuf ans. Ils nous ont laissé là un bon mois avant de se rappeler que nous aurions plus de valeur en produisant pour l'effort de guerre. Nous avons donc finalement été chargés à bord d'un train. Sauf qu'Edgar s'est permis d'insinuer quelque chose de dégradant à propos de l'intimité d'un soldat tandis qu'il nous disait d'aller plus vite. Il a été battu (il va bien ne vous en faites pas) et nous avons été privé de notre paquetage. Ils nous ont fait monter dans un wagon tous les quatre, sans eau ni nourriture. La première nuit a été rude.
Transcription :
Jean-François « Vous croyez qu’on va rester là longtemps ? »
Edgar « C’est une voix de garage et nous ne sommes pas un train prioritaire. Il se peut qu’on reste à l’arrêt pendant des heures. Si on meurt de soif, cela va sans doute les arranger. »
Jean-François « Si tu n’avais pas répondu comme ça à ce soldat… Peut-être que nous aurions gardé nos vêtements pour le trajet… Qu’est-ce que tu lui a dit d’ailleurs ? »
Edgar « Schwanzlutscher. »
Jean-François « Non... »
Marc-Antoine « Pas très distingué. Même venant de toi. Tu ne l’as pas volé ce coup. »
Edgar « Tu vas défendre un chleu ? Toi ? »
Marc-Antoine « Je dis simplement que si tu m’avais dit la même chose, moi aussi je t’aurais collé mon poing dans la figure. »
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selidren · 16 days ago
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Printemps 1940 - Champs-les-Sims
2/4
J'ai été si angoissée durant ma grossesse que c'est sans doute un miracle que le petit Charles soit arrivé en bonne santé dans ce monde.
La réaction des filles à l'annonce d'un nouvel enfant, puis à sa naissance, a été assez contrastée. Anna, qui a pourtant toujours voulu une petite soeur, a boudé quelques temps. Sans doute savait-elle qu'un bébé allait nous prendre du temps et elle avait peur que l'on se détourne d'elle. A la naissance de Charles, elle a été déçue d'apprendre qu'elle avait un frère, mais elle s'y fait. Elle aime beaucoup Charles, même si elle essaie de faire croire le contraire à tout le monde. Elle ne cesse de rabrouer Elisabeth à chaque fois qu'elle s'extasie sur son frère, même pour des broutilles. Il faut dire que ma cadette adore ce petit garçon, peut-être un peu trop. J'imagine qu'elle fera plus tard une mère enthousiaste.
Transcription :
Ange « Alors mon bonhomme… Voilà, ton papa doit repartir au front demain. J’aurais aimé rester plus longtemps avec toi, mais… enfin, je ne peux pas. »
Ange « Ne t’inquiète pas, je te laisse avec les femmes les plus merveilleuses du monde qui vont prendre bien soin de toi. Tu verras, tu seras comme un coq en pâte dans cette maison… Tu as une superbe maman, qui est tout aussi superbe qu’intelligente et… Noé ? Il vient cet appareil ? »
Arsinoé « Une minute ! »
Ange « On dirait qu’elle a oublié où elle l’a mis. Enfin bref ! Tu as aussi deux merveilleuses sœurs. Bon, la rouquine est un peu bourrue, mais c’est une bien gentille fille je te le promets. »
Anna « Tu sais que je t’entends Papa ? Oh, et je suis vraiment obligée de poser pour la photographie ? »
Ange « Oui ! Que disais-je ? Ah, tes sœurs… La blonde sera pour toi la parfaite grande sœur modèle, mais ne la laisse pas trop jouer les mamans avec toi d’accord ? Lili chérie, veux-tu bien descendre ? »
Elisabeth « De suite Papa ! »
Anna « Et que voici Mademoiselle parfaite... »
Ange « Anna, s’il te plaît, ne fais pas ta mauvaise tête. »
Ange « Bon, mes enfants, il est temps de la prendre cette photographie. Regardez donc l’objectif. »
Elisabeth « Oh Papa, je crois que Charles m’a fait un sourire ! »
Anna « Oui c’est ça… Il est trop petit Lili ! »
Ange « Les filles... »
Arsinoé « Anna, Elisabeth, regardez-moi s’il vous plaît. »
Elisabeth « Bonjour petit Charles... »
Anna « Dites moi que ce n’est pas vrai... Ma sœur est gâteuse...»
Arsinoé « Allez, je veux un beau cliché de mon orgueilleux mari avec les enfants dont il est si fier. Souriez ! »
Ange « Orgueilleux ? Moi ? »
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selidren · 21 days ago
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Automne 1939 - Champs-les-Sims
6/7
Avant son départ, j'ai eu une longue conversation avec Antoine. Il est vite apparu que les germes du conflit étaient là depuis longtemps. Mon frère pense que nous n'avons pas lu les signes à temps. Je pense plutôt que nous voyons ce que nous aurions voulu voir. Avec le recul, tout fait parfaitement sens, des petites querelles de clocher aux grandes décisions de politique. Je pense que, quelque part, c'est nous qui y injectons du sens. Il serait si facile de prédire le futur si c'était si simple. Et à cet instant, je me perds tellement que j'ai l'impression d'avoir perdu pas mal de sens commun.
Après tout, j'ai voulu voir la paix jusqu'au bout. Daladier l'avait bien dit, et même le britannique Chamberlain. Il n'y aurait pas de guerre en Europe. Une fois passée la stupeur, nous avons tous réfléchi à ce que cela impliquait. C'est là qu'Antoine a commencé à avoir peur.
Transcription :
Arsinoé « Ne le prends pas mal, mais comment peux-tu être aussi détendu ? »
Marc-Antoine « Je ne suis pas détendu, mais j’essaie de le paraître. Et puis, j’entends profiter un peu du jardin d’hiver avant de me retrouver coincé dans un camion qui pue la transpiration en direction de la Marne. »
Arsinoé « Ils t’envoient dans la Marne ? »
Marc-Antoine « Je ne suis pas général, mais c’est ce que je ferais. Aucun idiot, même d’outre-Rhin, ne fera la bêtise d’attaquer par l’est. Ange sera à l’abri, tu peux me croire. C’est au nord qu’il va y avoir de l’action. »
Arsinoé « On dirait un commentateur sportif. »
Marc-Antoine « Des mois d’entraînement ! »
Arsinoé « Si tu le dis, mais il n’y a aucun enfant ici. Tu peux laisser tomber le masque. »
Arsinoé « Qu’est-ce qu’ils en disent à la mairie ? »
Marc-Antoine « La quasi-totalité du conseil municipal est mobilisée. Michel va se retrouver seul à la barre. Pas qu’il y pense beaucoup, avec son fils qui va intégrer la marine à Dunkerque. Par contre, il y a eu un règlement de comptes hier, devant l’épicerie. »
Arsinoé « Ils sont donc tellement pressés de se battre ? »
Marc-Antoine « Non, je ne pense pas. Mais ce crétin de Daniel l’a encore ramenée… Et avec le prénom qu’il a donné à son fils en prime... Pauvre gosse… Bref, pas mal de nerfs ont lâché et il s’est retrouvé à ramasser ses dents sur les pavés. »
Arsinoé « Non pas que je le plaigne, mais je ne pense pas que c’était une bonne idée. »
Marc-Antoine « Ça non. Il a dit qu’il porterait plainte. Bon, c’est davantage sa capacité de nuisance qui importe, mais je pense que Kléber et Raoul se sentent un peu mieux. »
Arsinoé « C’est le monde qui devient fou. »
Marc-Antoine « Ceci dit… Bon, Noé tu me connais. Je ne suis pas un belliciste, je suis même un farouche pacifiste. »
Arsinoé « Je sans que je ne vais pas apprécier la suite... »
Marc-Antoine « Mais je pense que cette guerre est nécessaire. C’est une sorte de sacrifice nécessaire préventif. »
Arsinoé « Ben voyons... »
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selidren · 22 days ago
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Automne 1939 - Champs-les-Sims
5/7
J'ai essayé de lui faire peur. Bien mal m'en a pris car il s'est immédiatement inquiété mais sans se départir de son masque. J'avais une dernière carte dans la manche, et je pensais naïvement que si je la jouais, il ferait tout ce que je lui demanderais et même plus. Quelle idiote ! J'ai vite laissé tomber et je lui ai dit la vérité. Je lui ai avoué que j'attendais un enfant.
Tu l'apprends à présent toi aussi. Nous l'avons annoncé aux filles dès que nous nous sommes réconciliés. Je serais à nouveau mère l'année prochaine.
Quand j'ai vu sa réaction, j'ai vite compris que je n'aurais pas de prise sur lui. Il m'a dit être heureux, il m'a enlacée et embrassée, mais les traits de son visage n'ont pas bougé. Son esprit était déjà un peu parti au front. J'arrivais juste un peu trop tard pour le faire renoncer. J'ai fait semblant de rien. La semaine suivante, il a intégré le 51e régiment d'infanterie est il est parti en casernement. A l'heure où j'écris, il doit déjà être stationné derrière la ligne Maginot.
Je n'espère qu'une chose, c'est que cette foutue guerre se termine vite, afin qu'elle me rende mon mari.
Transcription :
Ange « Tu as l’air si sombre. C’est grave ? Tu es malade c’est ça ? »
Arsinoé « En fait, je pensais utiliser ça pour te forcer à mon point de vue et laisser Tante Rose te faire ce foutu certificat. Pour te pousser à rester avec moi. »
Ange « Je n’ai pas besoin de motivation. »
Arsinoé « Je sais, c’était stupide... »
Ange « Dis moi alors, de quoi as-tu besoin ? Je peux aller voir les meilleurs spécialistes demain après être passé au bureau de re... »
Arsinoé « Non, non ! Pourquoi tu t’inventes ce genre d’histoire ? »
Ange « Alors pourquoi tu ne me détrompe pas immédiatement ? »
Arsinoé « Nous sommes vraiment des imbéciles… Voilà, je le sais depuis une bonne semaine mais avec tout ce qui s’est passé… Bref, je suis enceinte. »
Ange « Vraiment ? »
Arsinoé « Oui. Mais je comprends ta surprise. Depuis le temps que nous essayons, j’avais fini par abandonner cette idée. Tu es heureux ? »
Ange « Oui. Très heureux. »
Arsinoé « Moi aussi. C’est une petite lueur d’espoir dans ces temps si noirs. »
Ange « Je vais avoir un autre enfant. Avec toi… Je retire immédiatement ce que j’ai dit. Voici une bonne motivation à revenir au plus vite ! Je gagnerai cette guerre à moi seul s’il le faut. »
Arsinoé « Ne plaisante pas s’il te plait. »
Ange « Je ne peux pas m’en empêcher. Tu sais, j’ai toujours rêvé d’une famille nombreuse. Élever deux merveilleuses filles semblait déjà un rêve inaccessible au jeune homme que j’étais, mais... »
Arsinoé « Je sais. »
Ange « Je t’aime, Noé. J’espère que tu te rends compte à quel point je t’aime. »
Arsinoé « Tu m’ôtes les mots de la bouche. Quand j’ai su que j’attendais les filles, j’étais seule, terriblement angoissée et malheureuse. Je suis heureuse cette fois-ci, car j’ai quelqu’un avec qui me réjouir, et qui partage mon bonheur. Malgré tout. »
Ange « Malgré tout. »
Arsinoé « Oublions un peu le monde autour de nous, Ange. Il sera toujours là demain. Avant de l’annoncer aux filles, j’aimerais profiter un peu de toi. »
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selidren · 22 days ago
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Automne 1939 - Champs-les-Sims
4/7
Nous sommes entrés en guerre à 17h. La radio nous a prévenu presque aussitôt. Le village n'ayant pas de titre de presse qui publie le soir, la nouvelle est arrivée également le lendemain matin à l'aube, histoire de balayer les derniers doutes qu'il restait. Je n'ai pas bien pris la nouvelle, mais alors pas du tout. Sans compter qu'Ange n'a pas fait mine de protester et m'a annoncé qu'il irait se faire enregistrer dès le lendemain. Nous avons eu un échange un peu animé, le premier qui soit véritablement sérieux depuis notre mariage.
Tu penses bien que j'ai paniqué. Les De Chastel ne sont pas réputés pour leur bon capital chance, loin s'en faut. Il se peut que j'ai crié, au moins un peu, que j'ai pleuré également. Que je l'ai traité de tous les noms quand il a refusé chacune des solutions désespérées que je lui lançait à la figure. J'ai commencé à entendre raison quand mes arguments sont devenus irrationnels, même pour moi. Il était d'un calme tel que j'avais sans doute envie de le faire réagir. Il avait un visage impassible que je ne lui avais jamais connu, et c'est ce qui m'a fait peur. Je ne sais pas si cela t'est déjà arrivé avec Irène, mais voir cette expression inconnue qui ne me laissait rien deviner au travers pour la première fois depuis notre enfance, ça secoue. Et ça fait peur. J'aurai pu lui dire n'importe quoi pour qu'il réagisse, même lui faire mal.
Transcription :
Arsinoé « Il y a forcément quelque chose à faire ! »
Ange « Non Noé, rien ! C’est comme ça. »
Arsinoé « Je suis certaine que si je demande à Tante Rose de te faire un certificat de non aptitude elle n’y verra rien à y redire. »
Ange « La médecine militaire ne prend pas l’avis d’un médecin civil, et certainement pas celui d’une femme. Il faut que tu arrête de te raconter des histoires. J’irai et c’est tout ! »
Arsinoé « Comment peux-tu être aussi résolu ? Tu n’as quand même pas envie d’y aller ? »
Ange « Bien sur que non, je ne suis pas fou. Les filles sont aussi inquiètes que toi, et j’ai fait de mon mieux pour les rassurer. Ne brise pas tous mes efforts… »
Arsinoé « Donc, je suis censée être calme ? »
Ange « Non, bien sur que non. Mais nous n’avons pas le choix. J’irai à Boulogne demain pour me présenter au bureau de recrutement. Si ça peut te rassurer, grâce aux relations d’Émilien, je serai sans doute affecté à une unité de réserve. Il m’a promis de faire son possible. »
Arsinoé « Ou alors ce sera le contraire. Il y a une liste longue comme le bras de De Chastel morts sous les drapeaux et ta famille a une certaine réputation de sacrifice pour la patrie. Tu seras bombardé officier en un rien de temps et envoyé directement sur la ligne Maginot. »
Ange « Tu dramatises. J’ai fait mon service, mais je n’ai aucune autre expérience militaire. »
Arsinoé « J’ai tellement peur… Dire que j’étais si peu inquiète pour Papa quand il y est allé... »
Ange « Tu étais toute jeune. Et moi de même. A cet âge, nos parents sont des figures invincibles et immortelles, nous ne sommes pas réellement inquiets pour eux. Je regrette qu’Anna et Elisabeth soient déjà si grandes. Mais, comme je l’ai dit aux filles, je ferai attention, je te le promets. »
Arsinoé « On était si bien ensemble. Tous les deux. J’ai peur de ce qui va se passer si je te laisse partir. »
Ange « Je sais, nous avons mis tellement de temps à nous trouver. J’ai peur de ce qui pourrait se passer si je te laisse seule. »
Arsinoé « Ange, il faut que je te dise quelque chose... »
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selidren · 28 days ago
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Printemps 1938 - Champs-les-Sims
3/3
D'ailleurs, entre la grossesse d'Aurore et le futur mariage de Jean-François, ainsi que les fiançailles très proches de Cléo et de son Georges (officiellement, c'est hors de question, mais je ne pense pas qu'elle trompe qui que ce soir), mes filles commencent à s'intéresser pour de bon à l'amour. Anna en particulier, qui a apparemment une foule de prétendants à ses pieds au sein des garçons de sa classe, a du bien entendu s'enticher du seul qui ne lui courrait pas activement après (des fois je me demandes si Cléo n'est pas sa vraie mère).
J'ai oublié d'ailleurs de t'annoncer que les filles ne vont plus à l'école au village, mais bien au collège Mercier Saint-Paul de Meulan-en-Yvelines. Etant donné que c'est à peine plus loin que Séraincourt, elles ne sont pas internes, Ange, Jean-François ou moi-même les véhiculons en automobile (une Celtaquatre offerte par Cléo pour mon anniversaire). Papa m'a envoyé une lettre pour protester en affirmant que mes filles finiraient conservatrices et bonnes soeurs, mais c'est une sorte de rituel chez lui, plus personne n'y fait attention. Mis à part Antoine, qui a affirmé que jamais ses enfants ne mettront les pieds dans un établissement catholique, appuyé par Aurore. Malgré tout, mon frère n'a pas réellement critiqué mon choix, il ne fait que le déplorer.
Maman, de son côté, m'a envoyé une lettre me demandant si je ne voulais pas lui envoyer les filles afin qu'elles soient scolarisées au lycée français d'Alexandrie, avec la petite Louise. A mon grand agacement, elle s'est concertée avec Adelphe qui est également venu approuver cette demande. J'ai catégoriquement refusé. Antoine a hésité. Il y a peu, le parlement a validé un emprunt de cinq milliards de francs pour la défense nationale, tandis que notre ministre des affaires étrangères a entamé un tour d'Europe de nos alliés. Maman et Adelphe sont persuadés que la guerre va revenir, et Antoine a beaucoup de mal à se forger un avis. Mais comme tu l'as dit, ce serait stupide. Personne n'a envie de se lancer dans une guerre en ce moment. En attendant, il est hors de question d'envoyer mes enfants loin de moi !
Je t'embrasse à mon tour et salue tous tes proches de ma part. Demande également à Lola si elle a bien reçu ma dernière lettre, car je n'ai pas encore reçu de réponse, et ce n'est pas dans ses habitudes.
Avec toute mon affection,
Noé
Transcription :
Ange « Lili… C’est toi qui a mis ces histoires d’héritage familial dans la tête de ta sœur ? »
Elisabeth « Oui... »
Ange « Réponds moi honnêtement s’il te plaît… Tu essaies de m’entourlouper depuis tout à l’heure n’est-ce pas ? De rejeter la faute sur ta sœur. C’est toi qui a besoin d’elle à ce point, et pas l’inverse. Je me trompes ? »
Elisabeth « Non Papa. Mais… je ne veux pas être toute seule quand je serai grande. Anna, c’est ma personne préférée, celle que j’aime le plus. Et je crois que c’est pareil pour elle. Désolé Papa... »
Ange « Ce n’est rien. Je me contenterai d’être ton papa préféré. Continue ma chérie... »
Elisabeth « Moi, le mariage ce n’est pas mon truc. Je ne pense pas que je vais tomber amoureuse d’un homme et l’épouser. Anna, elle commence à parler des garçons. Elle aime bien Victor d’ailleurs, il est beau et intelligent, et lui aussi l’aime bien. Il lui a demandé si elle voulait être sa petite amie. Elle a dit qu’elle devait réfléchir. Bon, moi je vois bien qu’elle finira par se marier. Ce sera son mari qu’elle aimera le plus. Et quand elle auras des enfants, c’est eux qu’elle aimera le plus. Et moi alors ? Je ne veux pas être toute seule. Si Anna prend la suite de Maman et que je l’assiste, je pourrai rester auprès d’elle, même si je ne suis plus sa personne préférée. »
Ange « Écoutes moi bien ma chérie, l’une des plus belles choses qui soit au monde, la petite fille qui a pris la moitié de mon coeur dès qu’elle a ouvert les yeux sur le monde… Ton Papa et ta Maman ont été piégé très tôt avec l’idée qu’ils auraient un rôle à tenir, et on nous a privé de presque tout le reste, car on pensait que nous n’en aurions pas besoin. Ta Maman, on l’a formée comme la future présidente qu’elle serait dès son plus jeune âge, et ça a faillit lui coûter sa relation avec ses frères et sœurs. Elle a perdu des choses dont je ne peux pas te parler, ce sont ses affaires. Moi, j’ai eu de la chance. Le titre de baron a été vidé de sa substance bien vite, et j’ai pu faire presque tout ce que je voulais. Épouser ta Maman en a fait partie. Quand nos petites merveilles, nos petites Anna et Lili, sont venues au monde, nous nous sommes jurés de ne pas vous imposer quoi que ce soit, que nous n’allions pas déposer sur vos épaules les choses que nous avons du porter. Jamais. »
Elisabeth « Alors je réalise votre pire cauchemar. Désolée Papa... »
Ange « Non, tu es encore jeune et tu as le choix. Ne sois pas dure avec toi-même, tu trouveras quelqu’un qui t’aime, des amis, il n’y a pas forcément besoin de tomber amoureuse pour ne pas être seule. Alors tu vas aller encourager Anna à faire ce qu’elle veut. J’ai passé un temps considérable de ma vie à dénouer ta vie de celle de ta sœur, ce n’est pas pour qu’elle s’attache encore une fois autant. Je te l’ai déjà dit, ce n’est pas sain. »
Elisabeth « Pardon. »
Ange « C’est une erreur. Ce sont le genre de choses qui arrivent. C’est mon rôle de te remettre sur le droit chemin quand tu fais une erreur. Tu as compris ? »
Elisabeth « Oui. On peut reprendre les révisions ? J’ai envie de pleurer et je pense que ça peut m’en empêcher. »
Ange « Ôte moi simplement d’un doute, ces histoires de mariage, ce n’est pas quelque chose qu’on t’a mis dans la tête pendant les cours d’économie domestique ? Ou parce que Mademoiselle Yvain quitte l’école pour épouser ton oncle Jean-François ? On peut tout à fait mener une vie intéressante même si on se marie tu sais. »
Elisabeth « Oui, je sais. C’est juste que moi, je ne pourrai pas épouser un homme. J’en ai pas envie, mais alors pas du tout. Les garçons, cils sont sales et méchants. Pas comme les filles, ni comme toi. D’ailleurs, j’espère que Tante Aurore aura des jumelles. »
Ange « Tout peut changer. En grandissant, tu changera peut-être d’avis sur eux. A l’adolescence, les jeunes filles commencent à changer de regard sur les garçons.  »
Elisabeth « Qu’est-ce que ça veut dire, changer de regard sur les garçons ? »
Ange « Hum… Et bien, à un certain âge… mince non, je ne peux pas avoir cette discussion avec toi. C’est le rôle de ta mère de t’en parler, et il est un peu tôt... »
Elisabeth « Papa ! »
Ange « Bon, et si tu me montrais ce schéma des organes… heu, du squelette humain plutôt ? Papa confond toujours le cubitus et le radius ! »
Elisabeth « Parce que si jamais Anna change de regard sur Victor... »
Ange « Elisabeth, s’il te plaît, aies pitié de ton pauvre père... »
Elisabeth « Moi, c’est sur Jeannette que je commence à changer de regard. Ce n’est pas normal, si ? »
Ange « Oh… Et bien, Elisabeth, tu as de la chance, c’est un sujet que ton Papa maîtrise à la perfection. »
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