#Ange de Chastel
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selidren · 1 month ago
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Eté 1934 - Champs-les-Sims
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Cher Lucien,
Ta lettre est bien courte. Mais bon, pour citer Ange face à cette remarque : "Pas de nouvelle ? Bonne nouvelle, dit-on."
Je tiens à adresser mes félicitations à Layla et à son fiancé. Et je peux d'ores et déjà t'annoncer les fiançailles effectives d'Eugénie et de son Eugène. J'ai assisté à la demande, très émouvante, depuis les fenêtres du salon.
Sache que ce pauvre Eugène Ribeaucourt est réputé pour sa grande malchance. Il ramenait Eugénie d'une petite fête organisée par mon beau-frère Emilien où on a joué de la musique de chambre. Ma soeur a enfin eu l'occasion de s'apprêter pour une réelle occasion et son soupirant était magnifique avec son beau costume brossé de frais et sa moustache bien peignée. Mais fidèle à sa réputation, dès qu'il a déclamé sa demande (je ne saurais pas lui rendre justice, dis toi simplement que Cléo aurait tué pour quelque chose d'aussi romantique), une pluie bien drue s'est mise à tomber. Craignant de briser le moment, Eugénie a fait mine de rien et a répondu avec les larmes aux yeux un oui un peu étranglé. Le lendemain, elle toussait et avait le nez bouché. Quand au pauvre Eugène, il a voulu aller saluer Adelphe avant de partir et sans y prendre garde, a marché d'un grand pas dans une flaque de boue. Son costume a été éclaboussé et ses belles chaussures cirées ont du se changer instantanément en marais. En me racontant la scène, Adelphe a ponctué d'un laconique "Heureusement que ce pauvre garçon n'a jamais fait la guerre."
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aisakalegacy · 3 months ago
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Hello ! J'ai entendu vos cris, vos plaintes et vos demandes à l'aide ! Seli est en train de bosser sur un arbre généalogique un peu joli pour son côté, mais en attendant, je vous poste ici la descendance d'Eugénie Le Bris - vu que son enterrement ramène plein de membres de la famille dont notre réactif lectorat n'a pas manqué de nous faire comprendre que vous ne savez plus du tout qui ils sont :D
Je procède branche par branche. Pour commencer, voici les branches qui se sont éteintes : Lucrèce, Hélène, Matthieu. Pour le rappel : Maximilien a incendié la maison de son frère Matthieu, causant la mort de sa femme et de ses deux filles. Puis il a assassiné Matthieu en le poussant dans les longs escaliers de la Butte aux Chênes. Hélène est rentrée au couvent. Lucrèce est une vampire lesbienne, qui s'est enfuie de Champs-les-Sims après avoir tué et mangé son frère Maximilien.
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Voici maintenant la branche de Lazarine. Lazarine est la mère d'Adelphe. Elle a été accusée d'avoir assassiné son frère Matthieu, et a été jetée en prison où elle s'est pendue avant son procès.
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La branche de Daphné, autre fille d'Eugénie, mariée au vieux baron de Chastel. Ange est son petit-fils.
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Et enfin, la descendance de Maximilien. Attention, c'est large et Tumblr compresse... Pour l'avoir en bonne qualité, il faut cliquer sur ce lien.
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Bref !! J'espère que c'est plus clair maintenant !
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auxbellesillustrationsfr · 5 years ago
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L’année Raphaël (2)
Pour inaugurer l’«Année Raphaël», nous avons présenté, dans notre premier billet de 2020, la fresque de L’École d’Athènes, en rappelant l’articulation étroite qui existe sur le plan idéologique, entre le motif même choisi par le souverain pontife et par ses proches, et la symbolique du lieu, à savoir la «Chambre» abritant la bibliothèque privée du pape Jules II. Nous poursuivrons aujourd’hui, en examinant la présence de l’écrit et du livre dans le détail de la fresque, et la diffusion du motif de celle-ci, par le biais, d’abord, des descriptions et des récits de voyage, et bientôt par celui des estampes. Que l’École d’Athènes soit intimement liée au monde de l’écrit, la présence en nombre de personnages occupés à e lire ou à écrire en témoignera suffisamment. Outre les deux figures centrales de la scène, Platon et Aristote, qui tiennent chacune un codex, voici Pythagore et son groupe, dont un jeune putto dressant un tableau de l’harmonie musicale. De l’autre côté de la fresque, Euclide fait une démonstration de géométrie en s’aidant d’une ardoise sur laquelle il trace ses figures. Les deux groupes réunis chacun autour d’un maître symbolisent deux des arts libéraux, à savoir d’une part la musique, de l’autre la géométrie.  Mais voici encore, aux pieds de Minerve, un jeune homme assis, comme les cheveux au vent, et qui est en train de prendre fiévreusement des notes en s’appuyant sur son genou (cliché 1). Diogène quant à lui prend connaissance d’une note, ou d’une lettre, qu’il tient de la main gauche, tandis qu’Épicure / Michel Ange, la plume à la main, semble plongé dans ses pensées (cliché 2). Un personnage retient plus particulièrement l’attention, un jeune homme, habillé de bleu, à l’avant-plan à gauche de la fresque : d’après Brock (p. 146), il s’agit de Tommaso, dit Fedra Inghirami (1470-1516), nommé en 1505 prévôt à la Bibliotheca Vaticana, puis préfet de celle-ci en 1510 (cf DBI, LXII). Inghirami, qui descend d’une famille proche des Médicis, a accompagné le légat a latere Bernardino Lopez de Carvajal auprès de Maximilien (1496), et a reçu de ce dernier le titre de poeta laureatus (1497) –et, de fait, son ami Raphaël le représente ici portant une couronne de lauriers, dans la position classique de l’historiographe prenant en notes les hauts faits de la cour où il est employé (cliché 3). 
L’invention de Raphaël tient dans la «naturalisation» de l’ensemble de la scène: il n’est plus nécessaire d’insérer des banderoles ou des phylactères pour identifier le personnage ou pour préciser le propos. Certes, ce qu’écrivent les uns et les autres reste illisible pour le spectateur, mais, à l’exception des deux inscriptions présentées à l’avant-plan sur des ardoises et des titres du Timée et de l’Éthique, tout ce qui a trait à l’écriture est finalement naturalisé en geste de lire, décrire, de dessiner, de recopier, de montrer dans un livre ou de regarder écrire, voire d’apporter des volumes (Brock, p. 146). Paradoxalement, une autre manifestation de l’écrit apparaît dans la Stanza della Segnatura: le 6 mai 1527 en effet, les troupes impériales conduites par le connétable de Bourbon, forcent la porte de Santo Spirito, et s’emparent sans coup férir de Rome. Pendant plusieurs mois (en fait, jusqu’en février 1528…), la Ville est livré au pillage, auquel les Stanze de Raphaël n’échappent pas. Une partie des troupes impériales est constituée de lansquenets protestants et, dix ans après les Thèses de Luther contre les Indulgences, la révolution des médias de masse est un fait: les canards et des pamphlets imprimés (les Flugschriften) contre le pape et contre l’Église de Rome circulent très largement en terre de Réforme, et ils sont parfois d’une extrême violence. Rien de surprenant si, partout dans la Ville soumise an pillage, un premier saccage des «images» se produise (Bildsturm), et si les reliques, assimilées à des objets de charlatanerie, soient profanées. Dans la Stanza della Segnatura comme dans un certain nombre de lieux symboliques, des graffiti tracés à la pointe de l’épée témoignent du passage des lansquenets de Georg von Frundsberg… avec en l’occurrence l’inscription «Luther», sur la fresque de la Dispute (cf Chastel (1), p. 121 et suiv.: cliché 4). Ici l’historien n’est plus confronté à une perspective d’histoire de l’art, mais bien d’anthropologie, pour laquelle les graffiti luthériens s’introduisent au cœur même du modèle intellectuel pontifical tel que mis en scène par Raphaël, pour le subvertir – en substituant le nom du Réformateur à celui du pape. Au passage, on remarquera que le vandale lansquenet est bel et bien alphabétisé…
Mais revenons à la fresque pour elle-même. Le travail de Raphaël est aussitôt célèbre, même si sa citation par Paolo Giovo (dans la «Vie de Raphaël», Raphaelis Urbinatis vita) reste elliptique. Vasari en donnera une description plus circonstanciée, mais non exempte d’erreurs factuelles (au point que Brock suggère qu’il n’a peut-être pas vu lui-même les fresques). Surtout, le motif de l’École d’Athènes est bientôt diffusé par la gravure, mais selon une voie a priori inattendue, puisqu’elle nous conduira de Mantoue à Rome… et à Anvers. C’est en effet de Mantoue qu’est originaire le dessinateur et graveur Giorgio Ghisi, né en 1520 et dont nous ne savons pratiquement rien de la formation artistique mais qui a manifestement subi l’influence de Giulio Romano. Les premiers travaux que nous connaissions de lui, dessins et gravures, datent de la décennie 1540, d’abord à Mantoue, puis à Rome. Il entre alors en relations avec le Flamand Hieronymus Cock (1518-1570), lequel séjourne précisément un temps à Rome. Rentré à Anvers en 1548, Cock se lance dans l’édition et la diffusion des estampes, à l’adresse bientôt célèbre des «Quatre vents». La conjoncture exceptionnelle qui est celle d’Anvers au milieu du XVIe siècle, et que nous évoquions tout récemment à propos de Christophe Plantin, assurera le succès de l’entreprise: Dès ses premières années d’activité comme éditeur, [Cock] a formé le projet de présenter au public néerlandais les œuvres de Raphaël et de son école, alors seulement connues de quelques privilégiés. Son principal atout pour y parvenir fut d’avoir réussi à faire venir à Anvers le célèbre graveur italien Giorgio Ghisi, qui exécuta pour [lui] deux gravures monumentales d’après les fameuses fresques de Raphaël au Vatican, rapidement objets de tous les regards. Le «public néerlandais», certes, mais pas seulement lui: les réseaux commerciaux de la métropole de l’Escaut permettent une diffusion pratiquement européenne des produits anversois ou transitant par Anvers. Quoi qu’il en soit, Ghisi rejoint bientôt son ami. Sa reproduction de l’École d’Athènes est la première à être gravée, en deux planches, et à sortir à l’adresse de Cocq en 1550 (cliché 5). Le bloc sur lequel Épicure s’appuie pour écrire porte désormais la signature: «Raphael Urb[inensis] inv[enit] Georgius M[a]t[uanus] fec[it]». Mais, de manière a priori surprenante, l’image est identifiée au titre, non pas comme L’École d’Athènes de Raphaël, mais comme le prêche de l’apôtre Paul devant une assemblée de philosophes à l’aréopage d’Athènes (cf Actes, XVII, 18 et suiv.). L’inscription épigraphique est portée à l’avant-scène à gauche: Pavlvs Athenis per Epicvraeos et Stoicos qvosdam philoso phos addvctvs in Martiv Vicv. Stans in medio vico. Svmpta occasione ab inspecta a se ara. Docet vnum illvm, vervm, ipsis ignotvm Devm. Reprehendit idololatriam, svadet resipiscentiā incvlcat et Vniversalis Ivdicii diem et mortvorvm per redivivvm Christvm Resvrrectionem. Act. // XVII. D’où provient la réinterprétation, nous l’ignorons, mais de toute évidence, il s’agit de faciliter la diffusion de la gravure, dans un environnement tout autre que celui de la capitale pontificale, et où les thèses de la Réforme sont largement reçues. L’année suivante, Ghisi s’inscrit à la Guilde Saint Luc, sous le nom de Joorgen Mantewaen: il est probable qu’il quitte cependant Anvers vers 1554, sans doute d’abord pour la France, puis pour l’Italie. La réception de la fresque de l’École d’Athènes est ainsi considérablement élargie mais, si le motif reste le même, son interprétation en est déplacée en profondeur: l’humanisme néo-platonicien n’est plus d’actualité, non plus que la théorie des bibliothèques. Signe de la conjoncture nouvelle, c’est la problématique économique qui s’impose en ce mitan du XVIe siècle, à travers le recours à la gravure, et à travers le choix de ce que nous pourrions presque appeler une «scène de genre» illustrant la rencontre de l’apôtre (dont la figure se substitue à celle de Platon!) avec les représentants les plus notables de la culture antique. Nous reviendrons, dans notre troisième et dernier billet à propos de l’École d’Athènes, sur l’héritage d’Athènes… et sur le retour du motif raphaëlien dans les bibliothèques.
Notes (1) André Chastel, Le Sac de Rome, 1527. Du premier maniérisme à la contre-Réforme, Paris, Gallimard, 1984, («Bibliothèque des histoires»). (2) Hieronymus Cock, La gravure à la Renaissance, dir. Joris Van Grieken, Ger Luijten, Jan Van der Stock, Bruxelles, Fonds Mercator, 2013.
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raphaelleondavent · 6 years ago
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Conjoncture artistique à Florence autour de 1500
Vasari, Vire de Raphaël d’Urbino : « son amour constant […] d’un talent inégal. » Vasari insiste sur le décor que Léonard de Vinci et Michel-Ange entame pour la Salle des Cinq-Cents au Palazzo Vecchio dans laquelle on décide de figurer les passages importants de l’histoire de Florence depuis le Moyen Age. Au départ, elles devaient être mises face à face.
Leonard n’a pas terminé cette grande fresque, on ne connait que des dessins, des projets, des cartons. Raphaël s’est inspiré des expressions des visages.
Michel-Ange devait réaliser la bataille de Cascina, de façon provocante, il avait choisi non pas de représenter la bataille proprement dite mais de représenter un moment en marge, quand les soldats avaient trop chauds et se dévêtissent puis se rhabillent à l’annonce de l’ennemi. Il voulait peindre du nu, grand intérêt pour l’anatomie, le corps humain en action dans des poses difficiles à représenter, en course, de dos, en torsion.
Domenico Ghirlandaio, La Visitation, 1485-90 : art très équilibré, très parfait, peut-être trop formel. Spécialiste de la fresque dans les chapelles des grandes familles de Florence dans lesquelles il met en scène la bourgeoisie florentine pour représenter des scènes de la vie de la Vierge. Les scènes sont projetées dans la société contemporaine. Costumes à l’antique pour les deux au centre et le groupe de droite porte des costumes florentins de la fin du XVe siècle et à l’arrière-plan une vue de Florence.
Sandro Botticelli, Pietà, 1498 : dessin très aigue, pointu, douloureux. Coté tragique. Pas grand-chose de commun à part le rythme de la ligne.
Antonio Pollaiuolo, Hercule et Antée, peinture sur panneau, v 1470 & groupe en bronze, v. 1478 : corps humain scruté dans tous les angles, étudier les statues antiques et contemporaines. Caractéristique des florentins pour les petites œuvres, intimes mais que l’on peut étudier sous tous les angles grâce à des points de vue multiples, l’anatomie est parfaitement étudiée.
Andrea del Verrocchio, L’Incrédulité de saint Thomas, 1467-83, bronze : il est placé dans une niche de marbre à l’antique. Manière dont les florentins savent développer la forme dans l’espace, ici le groupe est en mouvement, il empiète dans l’espace du spectateur. Saint Thomas tend la main vers la droite et le christ tend vers la gauche, réel mouvement et forme. Traitement de la draperie reflète l’esprit des personnages avec des plis plus majestueux pour le Christ. Il ne faut pas séparer les statues de la niche.
Andrea del Verrocchio & Léonard de Vinci, Le Baptême du Christ, 1472-75 : œuvre d’un peintre aussi sculpteur, quelque chose de tridimensionnel, volume dans les anatomies. Les anges de Léonard introduisent une grâce supplémentaire.
Léonard de Vinci & Michel-Ange
Léonard de Vinci, l’adoration des mages, 1481 : abandonnée en 1484 et reste inachevée. On est fans une sorte de représentation en noir et blanc. On est devant une œuvre dans une grande complexité, multitude de personnages et d’attitudes et à l’arrière-plan, insertion d’un paysage fantaisiste. Une espèce de résumé de ce que Léonard savait en art.
Léonard de Vinci, Sainte Anne et la Vierge : carton au fusain avec des rehauts de blancs et montre l’ambition de Léonard.il va essayer de fondre les personnages pour former un groupe organique, c’est-à-dire un organisme unique, il a voulu exprimer la généalogie du Christ. On reprend une iconographie du Moyen Age.
Raphaël, feuille d’études
Michel-Ange, La Vierge et l’Enfant à l’escalier, 1490-92 : selon lui, Raphaël va étudier le corps humain, l’anatomie, le mouvement et d’un certain pathétique, le caractère terrible d’une œuvre. Le Christ est en posture tordue, torturée, bras rejetés vers l’arrière, déjà un torse d’adulte, de lutteur. Escalier avec des enfants qui jouent ajoutent de la profondeur et du mouvement.
Michel-Ange, La Sainte Famille, v. 1506 : date exactement du séjour de Raphaël à Florence. Position inconfortable de la vierge, assise sur le sol et elle passe ou reçoit l’enfant à Saint Joseph qui est derrière. Coté énigmatique, encore une leçon de composition, comment faire tenir sur une surface réduite et difficile toutes ces figures. Encore en présence d’un groupe organique.
La définition du troisième style « moderne » par Vasari, préface de la troisième partie des Vies, (é. A. Chastel, vol. V, p.20) : « c’est lui qui inaugura […] figures d’Apelle et de Zeuxis ». & Raphaël devant Leonard et Michel-Ange selon Vasari (Vie de Raphaël) : « La découverte de Leonard de Vinci […] grâce des couleurs » & « le style hérité de Pérugin […] à la Salle du Conseil de Florence ».
Les portraits
Raphaël, La Dame à la licorne, v 1505, Rome, Galerie Borghèse et Portrait de femme, dessin à la plume, Louvre : licorne signifie la chasteté, la pureté. Marque une certaine simplicité. Les bras décrivent un cercle qui comblent la première partie du tableau et le tissu donne plus de volumes. Le visage se détache sur un paysage à la manière du Pérugin, dans une loggia. Raffinement de la couleur, bijoux à la mode. Rapprochement avec le dessin.
Raphaël, Portraits d’Agnolo et Maddalena Doni, 1506, Florence, Palais Pitti : construction plus dynamique, peu d’expression dans les portraits pour donner plus d’intensité. N’ont pas le caractère mystérieux et étrange des portraits de Léonard de Vinci, Portrait de Monna Lisa, 1503-04 : pose semblable mais une sorte d’aura émane de La Joconde avec son sourire énigmatique.
Raphaël, La Donna gravida, v. 1505, Palais Pitti : le commanditaire et le modèle sont inconnus. Titre signifie la femme enceinte. Utilisation délibérée d’un fond sombre sans paysage qui permet à la figure de prendre du volume. Teintes assez simples. Femme qui ne sourit pas, un peu fermée, un peu hors d’atteinte et ne semble pas instaurer un dialogue. Exercice de style, sur le volume, représentée de ¾ pour attirer attention sur la main et le ventre. Sérénité rassurante d’une mère qui donne sensation de calme.
Raphaël, La Muta, 1507-08 : mains l’une au-dessus de l’autre avec beaucoup de subtilité, doigt comme si elle voulait indiquer quelque chose. Titre signifie la muette, expression attentive, lèvres fermées et mâchoires serrées, c’est avec ses mains qu’elle parle. Peut-être un membre de la famille Strozzi ou une femme associée à la famille régnante.  Détail de la chaine en or fait une ombre sur la peau du cou.
Les madones : thèmes et variations
Les madones de florence sont renouvelées par rapport aux précédentes qui s’inspiraient du Pérugin.
Raphaël, Madone du Grand-Duc, v. 1504 : verticalité, très p & Petite Madone Cowper, 1504-05 & Madone Bridgewater, v.1506-07 : part d’une verticalité très posée, très figée vers une composition plus dynamique qui est une influence de Michel-Ange. Veut réaliser avec Léonard dans le fait que les formes ne se détachent pas mais émergent doucement de la pénombre, donne un effet plus naturel. Raphaël a volontairement adouci les couleurs pour la première madone. Attention aux manières de restaurer, dans les collections américaines et anglaises, ls couleurs sont plus fortes mais vient peut-être de la restauration.
La Madone d’Orléans, v. 1506-07, Musée Condé : œuvre d’une petite taille. Couleurs d’une très grande fraicheur. La vierge se penche gracieusement et l’ensemble a une expression d’un grand mouvement avec l’enfant qui saisit le corsage de sa mère. A l’arrière-plan, on voit des pots.
Raphaël, La Vierge au chardonneret, v. 1507 : tableau rompt avec la tradition du Pérugin car les trois personnages forment un groupe organique alors que le Pérugin juxtaposait les personnages comme on le voit dans le tableau Vierge à l’enfant et saints. Comparée avec Michel-Ange, Madone de Bruges, marbre, 1501-04 : tension tragique qu’il n’y a pas dans la composition tendre de Raphaël mais il s’en est inspiré pour la représentation de la Vierge assise et frontale et la figure du Christ debout et en mouvement. Comparé avec Léonard de Vinci, La Vierge aux rochers, 1483-86 : mettre en relation ou en opposition les figures dans un paysage, il met en avant ces relations avant le caractère sacré. Léonard de Vinci, Sainte Anne et la Vierge, 1508-10
Les tableaux d’autel
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selidren · 3 months ago
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Eté 1929 - Champs-les-Sims
20/20
Les souvenirs des obsèques se font de plus en plus flous et atténués avec les mois qui passent. Nous réapprenons à vivre sans Grand-Mère. Cela dit, le trou est toujours là et la maison semble aussi grande que déserte sans le bruit de sa cane qui tape contre le sol. Nous n'avons pas eu le coeur de la jeter. Je l'ai emballée et entreposée au grenier, au milieu de nombre de ses affaires. Quand à sa chambre, nous n'avons pas encore pu nous résoudre à déplacer les meubles, nous ne savons même pas si nous voulons les garder ou pas. Je pense qu'il faut faire table rase, mais je ne sais pas si tout le monde à la maison est prêt.
J'aimerai proposer que Marc-Antoine rénove la chambre (elle n'a pas bougé depuis presque quatre-vingt ans et aurait besoin d'un coup de frais) et qu'il en fasse la sienne, je n'en peux plus de le voir loger dans le grenier. Après tout, il va revenir s'installer définitivement ici dès l'automne puisqu'il a fini l'école. Il a d'ailleurs été diplômé avec les honneurs, même si cet événement à été largement éclipsé. J'en profite aussi pour t'annoncer que la liste de mon frère a été élue au conseil municipal lors des élections de mai dernier. J'ai maintenant sous mon toit un conseiller municipal et notre village est passé sous la bannière communiste. Qui l'aurait cru ? Je suis extrêmement fière de lui, et je n'ai jamais douté de sa réussite.
Je t'enverrai une autre lettre sous peu, j'espère un peu plus joyeuse.
Affectueusement,
Noé
P.S. Tu trouveras si joint un bordereau bancaire confirmant le virement d'un certaine somme sur ton compte en banque. Ne me demande pas comment j'ai obtenu tes coordonnées, je ne compte pas vendre mes sources. Sache cependant qu'il s'agit d'un emprunt pour la construction de ton port, et que j'escompte que tu me rembourse chaque cent.
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Sujet : La cane !!!
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Cher D,
J'ai été farfouillé au grenier et je l'ai trouvée ! La cane est toujours là, intacte ! A force de chercher des objets ayant appartenu à nos ancêtres dans cet immense grenier, je vais bientôt vivre dans un musée. Et encore, je n'ai pas encore commencé à fouiller dans les combles de l'aile construite par Arsinoé.
A la prochaine !
A.
Transcription :
Rose « Mais bon, on enterre pas Eugénie Le Bris en toute intimité. »
Ange « Monsieur le maire a même hésité à convier le préfet d’après Antoine. »
Rose « Vraiment ? Et comment saurait-il cela lui ? »
Ange « Il a des amis au conseil municipal. La question a même été mise à l’ordre du jour au dernier conseil de mairie. Finalement, ils ont décidé de ne pas le faire. »
Rose « C’est dommage, elle aurait aimé avoir un invité prestigieux à ses obsèques. »
Ange « Bon, sur ce… Je me rend compte que je suis épuisé. Vous montez aussi ma tante ? »
Rose « Non, j’aimerai encore rester un peu si tu n’y vois pas d’inconvénient. Je te chasse pas, mais je veux être un peu seule vraiment. »
Ange « Ne vous inquiétez pas, je comprends. Bonne nuit. »
Rose « Oh Grand-Mère… Vous avez eu la plus belle cérémonie d’adieu que quelqu’un puisse espérer. Vous pouvez être fière de tous vos descendants. Cette jeunesse est prodigieuse. J’espère que vous vous en êtes rendue compte avant la fin... »
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selidren · 11 days ago
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Printemps 1937 - Champs-les-Sims
1/6
Cher Lucien,
Félicitations à toi et Irène, j'ai hâte de voir votre petite Roseline sur papier glacé. Je me l'imagine parfois, et pour moi, elle m'apparait comme une adorable gamine avec une belle tignasse de boucles blondes, mais avec les traits de sa mère. J'imagine que les futurs portraits me donneront tort. Tu peux donc imaginer ma déception quand j'ai appris qu'un faire-part m'avait été envoyé, Ange en était presque aussi dépité que moi.
J'avoue avoir un peu souris en lisant ton récit de la naissance, mais n'y vois rien de malveillant. Ange paraissait bien plus inquiet que moi quand sont venues les contractions, et selon ma mère, Papa a fait une crise de panique quand nous sommes venus au monde. Grand-Mère aurait qualifié ça de "réaction typiquement masculine" en levant les yeux au ciel.
J'ai déjà adressé mes félicitations à Lola et quant à Gizelle, j'ai bien tenté d'en parler à Tante Rose. Elle a levé les yeux aux ciel en me rappelant que sa discipline consistait à ouvrir le corps des gens pour les soigner et que de telles procédures n'étaient pas recommandées pour les troubles psychanalytiques (elle a lu Freud récemment). Comme je doute qu'ouvrir Gizelle en deux soit pertinent, je n'ai pas osé insisté. Elle m'a quand même indiqué que de tels troubles étaient "délicats à traiter", ce que ton récit me laissait déjà imaginer. Passe donc mes salutations à ta soeur.
Je n'ai rien tant de sensationnel à écrire. Enfin, si ce n'est cette histoire étrange que m'ont raconté Aurore et Antoine le mois dernier. Ils sont persuadés d'être hantés... par un chat. C'est absurde, car personne n'a jamais eu de chat dans cette maison, mais ils m'ont tout les deux certifiés qu'ils avaient vu un spectre bleuâtre en forme de chat dormir sur la chaise où Antoine accroche ordinairement ses pardessus. En même temps, il me parait improbable qu'un greffier ait pu pénétrer ainsi dans la maison et disparaitre au matin sans laisser de traces. Selon Oncle Adelphe, Grand-Mère elle même avait raconté une histoire similaire il y a des années. Je ne crois pas vraiment aux esprits, mais je fais également confiance au jugement de mon frère, donc je ne sais pas quelle opinion me forger. Mine de rien, cette histoire de chat fantôme est aujourd'hui sujet de plaisanterie (dont mon frère se vexe beaucoup). Ainsi, quand nous ne trouvons plus quelque chose, nous disons que c'est la faute du chat fantôme. Elisabeth m'a fait même remarquer d'un air docte que ce doit être vrai, car nous n'avons jamais eu de souris, mais j'ai remarqué son petit sourire en coin. Anna, quant à elle, a voulu lui donner un nom. Cléo, qui a toujours un bon mot à la bouche, a finalement lancé : "Puisqu'on a donné mon nom à un boxer, j'imagine qu'on peut bien donner celui d'Agathon à un chat qui n'existe pas. Il ne devrait pas s'en vexer." Je lui ait rappelé que ce nom venait de Marie, ce à quoi elle a rétorqué que les deux étant toujours fourrés dans les mêmes combines, il a bien du avoir un rôle à jouer dans l'affaire.
Tu l'auras compris, j'ai plus rit que ma soeur en apprenant cette histoire. Sache que Cléo trouve la mâchoire des boxer disgracieuse au possible et qu'elle n'aurait sans doute pas émis d'objection s'il s'était s'agit d'un labrador. Plaisanterie mise à part, il faut également que tu sache que quelques années avant notre naissance, la famille possédait un cheval que Papa avait insisté pour appeler Cléopâtre. Il est donc évident, pour ma soeur en tous cas, qu'elle a été nommée d'après un cheval davantage qu'une reine égyptienne, et elle en garde une certaine rancune envers notre père.
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selidren · 7 days ago
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Printemps 1937 - Champs-les-Sims
5/6
Depuis que nous nous sommes avoués nos sentiments, j'ai l'impression de nager dans le bonheur et ça, nous avons bien du mal à le cacher. Les filles ont compris que quelque chose avait changé entre nous (en même temps, quelle idée Ange a eu de m'embrasser pendant le pique-nique ?), et Anna réclame avec encore plus d'empressement une petite soeur. Antoine a levé les yeux au ciel et Aurore nous a fait son plus beau sourire en nous disant qu'elle nous souhaitait beaucoup de bonheur. C'était comme se marier à nouveau. J'ai presque envie d'organiser de nouvelles noces, mais c'est sans doute le bonheur indécent que je ressens qui parle. Si jamais cela devait arriver, tu serais bien évidemment invité, et nous pourrions même organiser cela à Hylewood. Marie a donc bien raison en ce qui concerne l'alcool, nous en auront besoin !
Avec toute l'affection de ta cousine comblée,
Noé
P.S. Je n'avais pas envie de gâcher le ton enjoué de la fin de ma lettre, mais ça me semblait dommage de ne pas en parler. Antoine est de plus en plus inquiet, la querelle de clocher va de mal en pis, et comme si ça ne suffisait pas, il y a des rumeurs de guerre en Europe. Les dignitaires du parti craignent une prochaine invasion allemande en Autriche et en Bohème d'après mon frère. Personnellement, je n'y crois pas vraiment. Antoine est de plus en plus pessimiste. La dernière guerre a été si dure, il parait étrange que les allemands aient envie de remettre ça si vite.
Transcription :
Arsinoé « Heureusement, tout se finit bien. Même si un peu tard. Grand-Mère doit être en pleine syncope de bonheur là-haut. »
Ange « Nous sommes là, ensemble, et toi, tu penses d’abord à Grand-Mère et à ce qu’elle aurait à en dire ? »
Arsinoé « Non, en fait j’ai d’abord pensé à Cléo. Elle ne doit jamais apprendre à quel point ce fut laborieux. »
Ange « En aucun cas. Je lui dirai qu’un soir, à la faveur d’un ciel particulièrement étoilé, je t’ai aperçue et ait réalisé que tu étais l’amour de ma vie. De ton côté, ajoute que tu as brusquement senti le feu brûlant de l’amour te dévorer quand tu m’as aperçu cueillir une rose. »
Arsinoé « Entendu. Dois-tu réellement aller cueillir une rose ? J’en ai assez des formalités. »
Ange « Moi de même. »
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selidren · 8 days ago
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Note : Au cas où, je précise qu'Ange est un personnage canoniquement bisexuel, même si il préfère les hommes. Ce retournement vient du jeu, mais il est cohérent avec le personnage.
Printemps 1937 - Champs-les-Sims
4/6
Ce que je n'ai appris que récemment, c'est qu'Ange se posait également des questions. Il a arrêté de se rendre à ses soirées. Non pas par "excès de moralité" comme le dit Cléo, mais, selon ses propres mots, parce qu'il avait fini par réaliser qu'il me voulait bien davantage que quiconque. Quand il me l'a avoué, ça a été un choc. Je ne m'en doutait absolument pas, et réciproquement. J'ai bien appris de Grand-Mère et de mes mésaventures, je cloisonne mes émotions à l'extrême. Ange, de son côté, a appris à cacher ses émotions pour des raisons évidentes. Mais tout ça, tu le sais déjà non ? Au moins, nous n'avons pas fini comme deux idiots de romans à l'eau de rose qui souffrent de s'aimer sans trouver les moyens de se l'avouer.
Transcription :
Ange « Ah… ah...ah, ah, ah ! »
Arsinoé « Quoi ? J’ai dit quelque chose de drôle ? »
Ange « Pardonne moi ma chère… C’est juste que… C’est cocasse car, ce que je voulais te dire c’est que… je suis tombé amoureux de toi, Noé. »
Arsinoé « Oh... »
Ange « Je me demande quel jugement on peut bien porter sur un homme qui tombe amoureux de son épouse. Je ne te demande rien, bien évidemment, mais je n’avais plus envie de te mentir. »
Arsinoé « Et bien, à ce propos... »
Ange « Tu as rencontré quelqu’un c’est ça ? Après toutes ces années… enfin, je comprends. »
Arsinoé « Je ne sais pas si on peut dire que je l’ai rencontré… Mais il est vrai que depuis quelques années, je commence à porter un nouveau regard sur quelqu’un. »
Ange « Oh, je… je le connais ? »
Arsinoé « Je pense. C’est un bel homme de taille moyenne, avec une prestance que l’on pourrait qualifier d’aristocratique, et qui est, selon ses filles, le meilleur papa du monde. »
Ange « Tudieu ! Je vois maintenant de qui Anna tient sa cruauté ! Tu as voulu me faire mourir de jalousie ? »
Arsinoé « Oui, un peu. Pardon... »
Ange « Ce n’est rien. »
Arsinoé « Quel couple d’idiots nous faisons. A nous tourner autour sans rien nous dire pendant si longtemps… Je ne pensais pas que tu voudrais de moi. »
Ange « Et moi de même. Et dire que je reproche à Anna de ne pas assez exprimer ses émotions... »
Arsinoé « Les adultes pensent être des modèles, mais la réalité, c’est que nous faisons simplement semblant devant les enfants. Tu en avais parlé à quelqu’un ? »
Ange « Oui, à Antoine. Il a juré de garder le secret. Et toi ? »
Arsinoé « A Lola, la sœur de Lucien. La pauvre vivait aussi un amour impossible à cette époque. »
Ange « Amour impossible… Quelle ironie pour un couple marié. »
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selidren · 14 days ago
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Printemps 1936 - Champs-les-Sims
3/3
Avec Ange, nous formons une équipe en ce qui concerne l'éducation de nos filles. Selon les mots de mon oncle, "Noé prend la place du père, et Ange, celle de la mère."
Il est vrai que quand je me rappelle mon enfance, Papa était ce patriarche effacé qui faisait figure d'autorité suprême (même si j'ai conscience qu'il s'est rarement comporté comme tel), alors que Maman était à l'écoute, attentive, et elle gérait nos petits caractères d'enfants. Dans notre famille, c'est Ange qui remplit ce rôle, il s'occupe du quotidien. Moi, je suis davantage la pourvoyeuse, et la superviseure en ce qui concerne les choix importants. Cléo est persuadée que nous avons interverti à desseins, mais pourtant, cela s'est fait naturellement sans que nous n'ayons jamais besoin d'en parler.
Je suis curieuse de voir le genre de père que tu vas devenir, même si je sais que tu t'en sortiras bien. Toi, le "vieux garçon" tel que tu aimes t'appeler, jouira d'un peu plus de maturité que moi face à ses petites têtes blondes (ce n'est pas une prédiction difficile, j'ai vu la photographie). Je n'avais que vingt ans, et toi, tu en as dix de plus à la naissance de ton premier enfant. C'est attendrissant de voir ainsi tous mes proches trouver l'amour et le bonheur. Jean-François fréquente sa Catherine de façon officieuse à présent, et il est si amoureux qu'il ne cesse de repousser son premier voyage en Egypte malgré les pressions de Papa (Catherine est l'institutrice du village, elle ne peut pas tout laisser tomber pour l'accompagner). Eugénie épouse son Eugène cet été, en tous cas si l'imprimeur ne perd pas encore une fois les invitations (je dirais que ce pauvre garçon a reçu une terrible malédiction car il collectionne ce genre d'histoires presque quotidiennement). Quant à Cléo, elle est presque aussi évasive que toi il y a quelques temps (oui, je sais, étonnant quand on la connait), mais elle m'évoque de plus en plus un certain George, le fils d'un administrateur colonial au Sénégal qu'elle a rencontré lors d'une soirée parisienne bien arrosée. Heureusement pour elle que Grand-Mère n'est plus de ce monde, un tel mariage aurait déclenché une guerre...
J'ai hâte d'avoir la nouvelle de la naissance de ton enfant.
Je t'embrasse affectueusement, et te donne encore une fois mes félicitations à double titre.
Noé
P.S. Je me rends compte que je n'évoque pas une fois Antoine. Il est très préoccupé en ce moment. Il a développé une grande ferveur dans son métier et se heurte de plus en plus à un des rivaux du conseil municipal, Daniel Jacqmarcq, qui se revendique comme fasciste. Ce qui m'apparaissait comme un "jeu politique" devient vraiment sérieux selon Antoine. Le patriarche du village est le père de Daniel, et du haut de ses quatre-vingt-quatorze ans, il a publiquement renié son fils, imité par tous ses autres descendants. Il faut dire qu'il avait déjà plus de soixante-dix ans quand ce dernier fils est venu au monde, donc ils ne se sont jamais entendus. Bon, je te passe les détails généalogiques de cette affaire, mais comme toutes les familles d'ici sont apparentées d'une manière ou d'une autre, chaque nouvel acteur du conflit à l'air d'en faire une affaire personnelle. Ce qui était une petite querelle de famille est en train de se muer en une affaire qui concerne presque tous les habitants du village.
Transcription :
Ange « Comment ça ? Avec qui tu t’amuses pendant la récréation à l’école ? »
Anna « Avec Lili. Si elle ne joue pas au cerceau ou à la marelle avec Elise. »
Ange « Et sinon ? »
Anna « Je joue pas. Je reste avec Mademoiselle Yvain et je discute avec elle. Elle me dit d’aller jouer avec les autres, mais j’ai pas envie. Avoir des amis, c’est pas très intéressant. Je veux que Lili. »
Ange « Anna… Tu ne peux pas rester accrochée à ce point à ta sœur. »
Anna « Papa… les autres ne sont pas intéressants. Et si jamais je me fais des amis, Lili pensera que je l’aime moins. Je pensais… je pensais que si je lui disais quelque chose d’un peu dur, elle comprendrais que j’ai besoin d’elle. »
Ange « C’est l’inverse qui est train de se passer Anna ! Tu ne peux pas continuer à éprouver la fidélité de ta sœur avec ces petits jeux cruels. »
Anna « Mais j’ai pas envie d’être toute seule moi ! »
Ange « Et si tu continues à faire du mal à ta sœur, c’est bien ce qui va se passer ! »
Anna « Papa... »
Ange « Anna, moi aussi je vais devoir être dur pour que tu comprennes. Anna est une petite fille, ta sœur jumelle, pas un petit chien dont tu attends qu’il t’obéisse et te suive partout, et qui aurait bien mérité une punition si il désobéit. Je sais que tu ne la vois pas ainsi, mais c’est comme cela que tu la traites. »
Anna « Mais... »
Ange « Laisse moi finir ! A partir de maintenant, plutôt que de piéger ta sœur pour lui faire dire ce que tu veux entendre, tu lui parleras franchement, sans entourloupes. Et tu vas me faire le plaisir d’arrêter de bouder dans ton coin quand elle joue avec quelqu’un d’autre que toi ! Demain, j’irai voir ton institutrice pour lui demander de te placer loin de ta sœur dans la classe, et toi tu iras jouer avec d’autres enfants. Il y en aura au moins un qui trouveras grâce à tes yeux. Bien entendu, tu iras présenter tes excuses, et si Elisabeth m’apprend que tu as recommencé, je sévirais. Est-ce bien clair, jeune fille ? »
Anna « Oui Papa. »
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selidren · 16 days ago
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Printemps 1936 - Champs-les-Sims
1/3
Cher Lucien,
Je n'ai pas vraiment envie de te faire savoir que je t'avais prévenu, même si j'ai bien tenté de le faire. Je suis quand même touchée de ta sollicitude, ayant reçu à la place d'une photographie de poisson mort une lettre de ta soeur. Et je te jure ��galement que j'aurai été prête à enfiler le smoking de garçon d'honneur si jamais tu l'avais voulu. J'ai été flattée par ton attention et je te connais assez pour ne rien y voir d'étrange.
Maintenant, permet moi de t'adresser mes félicitations. Je suis sincèrement heureuse pour toi et Irène et j'espère que ta prochaine lettre m'apprendra que tu es père. Ange t'adresse également ses amitiés et te fait savoir qu'il n'attend qu'un jour où il pourra partager avec toi les affres de la vie de père.
Tout ce que tu dis sur Irène est vraiment beau. J'ai été très touchée en te lisant. Tes mots disent tout l'amour que tu éprouves pour elle, et j'ai été jalouse en réalisant que j'aurai aimé vivre ça. Contrairement à la mienne, c'est une histoire qui se termine de la meilleur des façons. Plutôt que de se terminer, je pourrai plutôt corriger en écrivant qu'elle se poursuit de la plus belle des manières.
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selidren · 3 months ago
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Automne 1929 - Champs-les-Sims
7/7
En tous cas, cette cérémonie supplémentaire nous a tous fait un bien fou. Papa et Maman sont repartis en Egypte, Cléo est retournée à ses "errances mondaines et parisiennes" et Sélène va prendre un peu de repos dans la famille de son fiancé (c'est très récent). Quand à Ange et moi, dès qu'il sera revenu de Paris, nous serons enfin prêts à nous lancer dans des travaux d'envergure. Nous allons commencer modestement avec la réfection du salon, puis nous nous attaquerons au gros oeuvre.
Je sais aussi que tu es friand des nouvelles informations sur la cour que se livrent mon frère et Mademoiselle Laroche. Et bien sache que ça avance, petit à petit en tous cas. Je les surprend de plus en plus seuls tous les deux. Ils assurent que c'est en tout bien tout honneur, mais je pense que tu sais ce que ça signifie. Je ne pense pas me montrer si je t'affirme que ma prochaine lettre t'apprendra leurs fiançailles.
J'espère que cette fin d'année nous apportera, à toi et moi, de meilleures nouvelles et d'heureux événements.
Noé
*En québécois, cette expression peut signifier "c'est pénible/fâcheux".
Transcription :
Marc-Antoine « Enchanté, Madame Rumédier. Vous pouvez m’appeler Antoine, je ne suis pas du genre à faire des simagrées. »
Lucrèce « Appelez moi Ada… »
Marc-Antoine « On dirait que je vous fait une sacré impression. Vous venez de voir un fantôme ? »
Lucrèce « Pas du tout ! Vous me rappelez juste quelqu’un que j’ai connu autrefois. »
Arsinoé « Grand-Mère disait qu’Antoine ressemble énormément à notre grand-mère, Maximilien, même si il a les yeux de Maman. »
Marc-Antoine « J’en aurais aussi la carrure, le cheveux et le charisme. Mais j’imagine que c’est surtout ce qu’elle voulait voir. »
Arsinoé « En tous cas, si tu lui ressembles tant, ce ne peut pas être une mauvaise chose. Si mon père ne me parlais jamais vraiment du sien, Grand-Mère s’en est beaucoup chargée, Ada. Elle passait son temps à nous dire à quel point c’était un bon garçon, un homme formidable. »
Marc-Antoine « Et à quel point je lui ressemble ! »
Lucrèce « C’est de valeur*… »
Arsinoé « Ah, si vous aussi vous vous y mettez ! Parle t-on de mon grand-père au Canada ? »
Lucrèce « Pas vraiment. C’est que ça commence à remonter... »
Marc-Antoine « Allons, arrête d’embêter notre cousine avec tout ça Noé. Vous restez avec nous pour le repas j’espère. Aurore… enfin, je veux dire Mademoiselle Laroche, a préparé tout spécialement des pancakes pour le dessert. »
Lucrèce « Proposé de cette façon... »
Marc-Antoine « J’avoue que je me suis assez peu intéressé à la politique canadienne ces derniers mois. A Paris, on ne parle que des Etats-Unis ou de l’Italie, quand ce ne sont pas ces saletés de fascistes qui sont sur toutes les langues… Que pensez-vous de l’antimilitarisme Ada ? »
Lucrèce « Et bien… Personne n’aime la guerre Antoine. »
Marc-Antoine « Et pourtant, vous seriez surprise. Nous avons été si prompts à voter les crédits en 1914. »
Arsinoé « Oh bon sang, Antoine ! Nous n’avions que huit ans à cette époque ! Tu peux laisser tout ça derrière toi ? »
Lucrèce « Je devrais vous laisser... »
Arsinoé « Ah non ! Antoine, ferme donc un peu ton bec et vas chercher quelque chose à boire à notre invitée. Quelque chose de particulier vous ferait-il plaisir ? Je crois que ma tante Rose a laissé un peu de brandy. »
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selidren · 30 days ago
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Eté 1934 - Champs-les-Sims
2/5
!! Ces dialogues ont été écrits pour essayer de retranscrire le niveau de langage d'un enfant de trois ans. Navrée si il n'est pas très clair. Une version plus lisible est dispo en bas. !!
Tu as sans doute déjà remarqué que j'ai également répondu à ta petite soeur. C'est une jeune femme adorable qui a simplement besoin de s'épancher un peu, et je suis contente de voir que cela lui fait plaisir. Je sais que c'est parfois difficile de le faire avec ses proches. Ma propre mère m'a parfois reproché de ne pas assez me confier à elle. Je pense qu'elle aurait aimé davantage de proximité. Il faut dire qu'en face, elle avait Oncle Adelphe, qui avait autrefois une relation presque fusionnelle avec ses enfants, surtout avec Alexandre, ce qui est difficile à imaginer aujourd'hui.
D'ailleurs, il semble qu'Antoine et Ange se soient lancées dans une espèce de compétition de meilleur père en imitant Adelphe. Cela reste amical heureusement. Je n'ai jamais vu des hommes aussi investis dans la vie de leur progéniture. Quand il rentre le soir, Antoine demande à Louise de lui raconter sa journée en détail, et il fait preuve d'une infinie patience pendant que la petite bégaye, bute sur les consonnes ou cherches ses mots pendant de longues secondes. Même Ange n'a jamais eu une telle patience.
En réponse, mon mari s'est lancé à corps perdu dans les études de nos filles et a fait des mathématiques son nouveau cheval de bataille. Cela a valu aux filles les félicitations de Mademoiselle Yvain.
Antoine a surenchérit en faisant apprendre à sa fille des mots comme "prolétariat", "capital" ou encore "Lénine". Louise a encore du mal à prononcer les sons en "l", alors ça a été assez laborieux. C'est une plaisanterie plus ou moins amicale entre Antoine et Ange, le premier reprochant au second son manque de conscience politique. Aurore y a mis fin quand la petite s'est mise à bégayer "Vive le camarade Staline." Ma belle-soeur n'aime pas qu'on répète des choses qu'on ne comprend pas, exactement ce qu'était en train de faire Antoine avec leur fille.
Transcription :
Louise « Puis on a lu l‘histoire et Maman a dit d’aller jouer avec Elisabeth. »
Marc-Antoine « Et bien dis moi, ça en fait une journée bien remplie. Et ça t’as plu ma grande ? »
Louise « Oui. Et Papa y fait quoi au travail ? »
Marc-Antoine « Moi ? Oh, tu sais ce n’est pas très intéressant. »
Louise « Pourquoi tu vas au travail alors ? Maman dit que c’est important ton travail. »
Marc-Antoine « Bon alors si Maman le dit… Et bien, Papa aide les gens. Enfin, il essaie. Mon travail, c’est d’essayer de régler les problèmes au village. »
Louise « Pourquoi ? »
Marc-Antoine « Il faut bien que quelqu’un le fasse non ? Je pense que je suis assez utile. Et puis, Papa veut que tous les gens aillent bien. »
Louise « Tu fais comment ? »
Marc-Antoine « Il faut que personne ne sois dans le besoin. Et dans l’idéal, il faudrait que chacun ait droit à la même chose. Tu sais, comme quand tu prend le goûter avec tes cousines, vous avez droit à la même chose. »
Louise « C’est pas vrai ! Pourquoi moi je peux pas avoir la fourchette ? »
Marc-Antoine « Tu es encore trop petite mais… oh ce n’est pas un bon exemple… Tu es peut-être encore un peu petite pour comprendre. Mais dis toi simplement que Papa veut que tous les gens puissent être égaux et qu’il n’y ait plus ni riches ni pauvres. »
Louise « Et c’est bien ça ? »
Marc-Antoine « Oui, c’est bien. Demande à Maman si tu veux. »
Louise « Maman elle pense ça aussi ? »
Marc-Antoine « Oui. Maman et Papa sont mariés parce qu’ils s’aiment mais aussi parce qu’ils pensent la même chose. »
Louise « … »
Marc-Antoine « Louise ? »
Louise « Maman elle pense que je peux avoir une fourchette aussi pour manger. Alors, tu es d’accord ? »
Marc-Antoine « Petite futée… C’est bien la fille de son père celle-là... »
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selidren · 4 months ago
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Automne 1926 - Champs-les-Sims
3/3
J'espère pouvoir t'annoncer une bonne nouvelle sous peu, et qui sais, peut-être que cela te fera plaisir car tu ne pense pas (comme Antoine), que j'ai en quelques sortes gâché ma vie. J'ai été surprise, car de tous mes proches, c'est sans doute lui qui l'a pris le plus mal. Papa a estimé que j'étais un peu jeune pour déjà me marier, mais il n'a pas insisté quand je lui ai dit que c'était mon souhait.
J'ai heureusement pu rencontrer mes petites soeurs ! Elles sont adorables, surtout Julienne, et elles se ressemblent autant que Cléo et moi. C'est vraiment étrange de les voir et de constater que mes propres enfants auront sensiblement le même âge.
Je voulais conclure en revenant sur ce que tu mentionnais à propos de vos problèmes financiers. Par expérience, je sais que ce n'est pas facile à admettre comme genre de problème. Je suis flattée que tu te confies à moi et je veux que tu saches qu'en cas de besoin, je peux y pourvoir. Je ne pense pas me vanter ou être impudente en affirmant que les affaires familiales vont assez bien pour entretenir le nouveau foyer de mes parents à Alexandrie, les chambres d'Antoine et Cléo à Paris, le pensionnat de Jean-François ou encore les besoins de Sélène (en tous cas jusqu'à son mariage). Sache que tu n'as qu'à demander.
Je te souhaites le meilleur,
Ta cousine, la nouvellement nommée Arsinoé Le Bris de Chastel
P.S. Vois-tu, je porte une particule désormais ! Je pense que si notre ancêtre commun en était témoin, il ne le croirait pas.
Transcription :
Arsinoé « Antoine. Je comprends tes inquiétudes. Mais tu n’étais pas là. Il fallait que je réagisse rapidement. »
Marc-Antoine « Pourquoi tu ne m’a pas appelé ? Nous aurions trouvé une solution tous les deux… Tu sais que je suis là, que tu peux me demander ce que tu veux et que j’aurais fait n’importe quoi... »
Arsinoé « Tu n’aurais rien pu faire. Il faut que tu acceptes que cette fois-ci, tu ne pouvais rien pour moi. Tu ne m’as ni trahie, ni laissée tomber. Sans compter que la situation aurais pu être pire. Cette solution est idéale, même si elle ne te convient pas. »
Marc-Antoine « C’est juste que voir Grand-Mère jubiler à ce point, ça m’a mis tellement en colère. »
Arsinoé « Mais pourquoi ? »
Marc-Antoine « Je… ça ne semblait pas bien. C’est ta vie, pas la sienne. »
Arsinoé « Antoine… Accepte qu’il n’y avait pas d’autre solution. Tu sais, nous avons discuté avec Ange. Longuement. De toute ce qui allait se passer, de ce que nous voulions tous les deux. Nous sommes satisfaits. »
Marc-Antoine « Alors… C’est vraiment ce que tu veux ? »
Arsinoé « Oui, vraiment. Mais de toute façon, ce serait un peu tard pour renoncer. J’aurais pu te le dire si tu m’avais parlé avant plutôt que de bouder comme un enfant jusqu’à la cérémonie. »
Marc-Antoine « Pardon... »
Marc-Antoine « Et maintenant ? »
Arsinoé « Maintenant ? Je vais retourner à mon travail jusqu’à ce que je sois trop fatiguée, puis je prendrai de longues semaines de repos dans le jardin d’hiver jusqu’à la naissance. Et après, je commencerai ma vie de mère. Et toi alors ? »
Marc-Antoine « Et bien… Je vais retourner à Paris terminer l’école. Puis je reviendrai ici le plus tôt possible. Pour Aurore bien sur, mais aussi parce que Kleber et Raoul veulent créer une liste communiste pour la mairie et que je pense saisir ma chance. Avec mes connaissances à Paris, je vais gagner une vraie légitimité. »
Arsinoé « Avec un tel programme, tu seras député avant trente ans. »
Marc-Antoine « N’exagère rien ! Mais je pense qu’il faut faire une différence, se battre pour ses convictions. Et t’épauler bien sur. Il ne sera jamais dit que je laisse tomber ma grand-sœur, jamais ! C’est ce que Grand-Père Maximilien a toujours fait, veiller sur sa famille, et je vais prendre le relai. »
Arsinoé « Alors c’est formidable ! Tous les enfants Le Bris vont suivre leur rêve. Oh, ne me regardes pas comme ça, je m’incluais dans le lot ! »
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selidren · 1 month ago
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Automne 1933 - Champs-les-Sims
4/4
Chère Dolorès,
J'ai été très émue en lisant ta lettre. Ce que tu as fait était incroyablement généreux et courageux. Je ne sais pas si j'en aurais été capable moi-même, après tout, je suis tombée tête la première dans les pièges de l'amour.
Je comprends que tu n'ai pas osé à parler à Lucien, ou à qui que ce soit dans ta famille d'ailleurs, c'était une situation très délicate. Il ne faut pas avoir honte de ses sentiments, c'est quelque chose de tout à fait naturel, mais il faut également faire appel à sa raison. Je sais que c'est bien plus compliqué à appliquer qu'à penser. Je le sais par expérience, l'amour confère un sentiment de toute puissance qui donne parfois une foi aveugle en son propre discernement. J'ai aimé un garçon il y a quelques années, et malgré les avertissements de Lucien, d'Antoine et d'Ange, je n'ai pas pu anticiper qu'il me brisé le coeur en préférant épouser une autre fille. Tu fais preuve d'un bon discernement, c'est bien.
Je peux également tenter de relativiser ta situation, ce qui peut paraître un peu cruel de ma part c'est vrai, mais on comprend en vieillissant. Je sais qu'Hylewood a un marché matrimonial, disons, limité. On n'y croise ni l'homme de sa vie ni un bon parti tous les jours. Ce Fabien m'a l'air d'être un homme très bien, mais rien ne dit que vos deux caractères se seraient accordés sur le long terme. L'amour est doué pour nous faire flamboyer de mille feux, il brille si fort que parfois il nous aveugle quand aux défauts ou mauvaises habitudes que l'on perçoit chez l'autre.
De même, tu es encore jeune, et des garçons, tu vas encore en voir passer encore quelques uns. Des garçons que tu pourras apprendre à connaître avant de trouver chaussure à ton pied. J'ai l'impression de parler comme une ancêtre en te disant ceci, mais je pense qu'on ne peut pas rêver d'un meilleur mari que celui avec lequel tu établit une profonde relation de confiance avant un amour fort. Et rien ne dit que l'amour ne peut pas venir ensuite. Ne le dis pas à Lucien, car il a déjà ironisé sur le sujet, mais avec les années, je pense que je suis en train de tomber amoureuse d'Ange. C'est terrible, car je sais qu'il ne s'intéresse que peu aux femmes, et qu'il connait à Paris des personnes au caractère bien plus intéressant et flamboyant que le mien. Je te comprends mieux que tu ne crois, même si nos situations ne font que vaguement se ressembler.
Tu n'en parle pas vraiment, mais j'espère que cela ne t'affecte pas gravement. Je me doute que cela n'a pas du être facile, et que quand tu es seule avec tes pensées, cela doit être amer. Sache en tous cas que, de l'autre côté de l'Atlantique, tu as une lointaine cousine qui te comprends et te soutiens. Elle lira également tes lettres avec plaisir si tu ressens le besoin d'en écrire une autre.
Bien à toi et avec tout mon soutient,
Arsinoé
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selidren · 1 month ago
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Automne 1933 - Champs-les-Sims
3/4
Je n'ai jamais eu moi-même de réels amis d'école, ni même de rivaux. Je suis surtout restée avec mes soeurs et mon frère. Alors j'avoue avoir été totalement désarmée en entendant de la bouche d'Antoine qu'Anna avait des problèmes avec ses camarades de classe, et plus précisément avec sa cousine Elise de Chastel (par le frère d'Ange, Emilien). Anna est une petite fille fière, et il a fallut que sa soeur moucharde pour que j'en entende parler. Et impossible de vraiment savoir les raisons de cette brouille, cela aurait été trop facile !
Quand Ange est allé en parler à son frère, j'avoue que j'avais quelques craintes. Il faut dire qu'ils sont en froid depuis des années, et s'en gardent aux carte de vœux pour les fêtes et les anniversaires. J'avais bien raison, car Ange est revenu rouge de colère en me disant que le ton était monté très rapidement, en même temps que les vieilles rancoeurs, et qu'Emilien a simplement accusé Ange d'essayer de l'atteindre en utilisant sa fille. J'ai été parler à l'institutrice, une jeune femme venue d'Alsace (avec un accent à couper au couteau !) appelée Mademoiselle Yvain, qui m'a assuré qu'elle tiendrai la petite Elise à l'oeil. Nous avons également décidé que quelqu'un irait chercher Anna et Elisabeth à la sortie de l'école tous les soirs, afin d'éviter que la situation ne s'aggrave loin du regard des adultes. Ange et moi-même nous relayons, avec parfois Oncle Adelphe, Aurore, ou même Jean-François quand il est à la maison (inutile de préciser que cela ne l'enchante pas particulièrement).
La naissance de l'enfant de Sélène et Gilberto est imminente, et je pense qu'il sera né avant même ta réponse. Sélène s'est d'ailleurs plutôt bien classé au Grand Chelem cet été, et ce malgré sa grossesse. Le nouveau roman de Cléo sera publié d'ici quelques mois et elle te fait dire que tu en recevras un exemplaire dédicacé.
Je suis très contente d'apprendre que c'est au tour d'Agathon de trouver le bonheur, mais comme tu le soulignes, il est sans doute plus prudent de garder les encouragements et les félicitations pour les noces.
Avec toute mon affection,
Noé
Transcription :
Marc-Antoine « Bonjour mesdemoiselles. Vous avez bien dormi ? Oh, tu n’as pas l’air bien Anna. »
Anna « En fait... »
Elisabeth « Anna veut faire semblant d’être malade pour pas aller à l’école, car elle en a assez qu’Elise l’embête, mais elle n’a pas envie de vous en parler. »
Anna « Elisabeth ! »
Marc-Antoine « On t’embête à l’école ? »
Elisabeth « Oui, Elise se moque d’elle tout le temps. Elle lui dit qu’elle est bête à manger du foin, qu’elle est laide, et elle essaie de lui faire des crocs en jambe dans la cour de récréation quand Mademoiselle Yvain ne regarde pas. Et quand on rentre de l’école à pied, Elise la suit pour l’insulter.»
Marc-Antoine « C’est vrai tout ça Anna ? »
Anna « Heu… oui. »
Marc-Antoine « Et tu n’as rien fait pour susciter un tel comportement ? »
Anna « Mais non ! »
Marc-Antoine « Ce n’est pas normal. Je dois en parler à ta Maman et ton Papa, tu comprends ? »
Anna « Non, je n’ai pas envie. »
Elisabeth « Anna, arrête ! Et si elle te frappe ? »
Marc-Antoine « Elise est votre cousine. Je suis sure que votre Papa peut aller parler au sien, histoire de comprendre ce qu’il se passe. En attendant, je vais m’arranger pour qu’on vienne vous chercher tous les soirs à l’école. »
Anna « Non Oncle Antoine, pas ça ! Elle va me traiter de bébé ! »
Marc-Antoine « Pas après que son père l’ai grondée, crois moi ! Allez, à l’école maintenant ! »
Anna « Traîtresse... »
Elisabeth « J’allais quand même pas la laisser faire ! »
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selidren · 1 month ago
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Automne 1933 - Champs-les-Sims
1/4
Cher Lucien,
J'ai joins à cette lettre un autre courrier à destination de ta soeur. Je suis flattée qu'elle m'ait choisie pour se confier, et au vu de ce qu'elle m'a écrit, je comprends qu'elle ait eu besoin de livrer ce qu'elle a sur le coeur.
Chez nous aussi, la vie suis son cours. Les filles continuent de grandir (aussi bien les miennes que celle d'Antoine). Je t'ai envoyée une photographie prise cette été devant la nouvelle aile. C'est la préférée de la collection d'Ange : il en a une dans sa chambre, une autre dans son bureau et la dernière dans son portefeuille. Il n'hésite jamais à la brandir avec orgueil dès qu'il le peut afin de faire admirer nos filles à autant de monde que possible. J'admet beaucoup aimer la composition, aussi l'ai-je également fait afficher dans le salon. Antoine m'a fait remarquer que quand Louise serait plus grande, il lui semble important qu'il y ait autant de photographies d'elles que de ses cousines.
Petite Eugénie s'est de plus en plus entichée de son Eugène. J'ai eu l'occasion de discuter avec lui, et il a l'air extrêmement conscient des problèmes de ma soeur, tout en m'assurant qu'il saurait faire au mieux. Il m'a juré qu'il serait le meilleur de maris. Je crois, qu'implicitement, il me demandait ma bénédiction. Je la lui ait donc implicitement donnée. Je pense que nous pouvons nous attendre à une demande dans les mois à venir.
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