#l’amour plus fort que la mort
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wild-icarus · 2 months ago
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I really love that musical about Dracula....
Kim, Junsu (Dracula [Wildhorn] 2020 Korea), Wao, Yuka (Dracula [Wildhorn] 2011 Japan), Borchert, Thomas (Dracula [Wildhorn] 2007 Graz)
Hewitt, Tom (Dracula [Wildhorn] 2004? Broadway?), Murray, Chris (Dracula [Wildhorn] 2011 Pforzheim)
Lee, Hong-gi (Vampire: Ai no Nikushimi no Hate [Svoboda] 2014 Japan), Hůlka, Daniel (Dracula [Svoboda] 2015 Czech), Shin, Seong Woo (Dracula [Svoboda] 2022 Korea)
Valledor, Carlos (Vlad el Musical 2018), Thompson, Rob (Dracula: The Rock Opera [Thompson] 2012), Vogel, Gerd (Dracula [Svoboda] 2011-12 German)
Yosef, Golan (Dracula - L'amour plus fort que la mort 2011), Lee, Choong-Joo (Mama Don't Cry 2021?), Pelletier, Bruno (Dracula - Entre l'amour et la mort 2006)
Di Minno, Leonardo (Vlad Dracula 2020), Matteucci, Vittorio Chioran (Dracula Opera Rock [PFM] 2006), Juan (Dracula: A Chamber Musical 1999 Stratford)
Rodó, Juan (Drácula 2022?), Große, Ronny (Dracula - Das Grusical 2012-14 Thale), Sowinski, Scott (Dracula: A Rock Opera [Briggs & West] 2013 production)
? (Dracula [Heicks] 2004), Asaka, Manato + Mano, Sugata (Aoi Kuchizuke - Dorakyura Hakushaku no Koi- 2008), (Dracula: A Musical Nightmare 1978)
For ease, just the show names (from above) listed:
Dracula (Wildhorn): Broadway, Austrian, Various German, Japanese, Korean
Dracula/Vampire (Svodoba): Czech, Various German, Japanese (in Japan but Korean Actors and Language), Korean (performed Korea)
Dracula – Entre l'amour et la mort: Canadian
Dracula L’amour plus fort que la mort: French
Dracula (Heicks): German (could be a play, hard to tell)
Dracula: A Chamber Musical (Ouzounian & Norman): Canadian, American
Dracula: A Musical Nightmare (Johnson & Aschenbrenner): American
Dracula - Das Grusical (Martin): Various German
Dracula el Musical (Cibrian & Mahler): Argentinian
Dracula Opera Rock (PFM): Italian
Dracula: The Rock Opera (Thompson): American
Dracula: A Rock Opera (Briggs & West): American
Vlad el Musical (Domingo & Freeman): Spain
Vlad Dracula (Avecone & Pagliara): Italian
蒼いくちづけ -ドラキュラ伯爵の恋: Japanese/Takarazuka
Mama Don't Cry/마마 돈 크라이: Korean
Other Musicals (No Photos Online): "Dearest Dracula (1965)," "Dracula the Musical? (1982)" 2 clips from a 2000 production, Possessed: A Dracula Musical (1987)" has a Cast Album, "Dracula the Musical (Karrol Cobb and John Cobb)", "Dracula (Orton and Evans)" axed Westend show with a partial concept album available, "Dracula (Peter Dehler + John R. Carlson)," "Dracula! (Riccardo van Krugten + Chris Kurbjuhn)," "Vladmir: The Dracula Musical (Collister & Collins)" has a 1992 cast album
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purecommemasolitude · 7 months ago
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This entire musical is starting to feel like an excuse to have 30 people dance around in their underwear for as long as possible
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mangledpuppet · 1 year ago
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finally an easy access to dracula l’amour will be posted tn :3
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astral-intuition · 6 months ago
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The problem with being bisexual is that the only men I can feel attracted to are men with emo makeup, dramatic clothing and fat asses
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orageusealizarine · 5 months ago
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Je suis à toi, par chaque soupir de mon corps et chaque suée de mes fièvres. Comme dans ma nuit, caniculaire, où je suis nue – donc absolue – où mes mots suent, où la chaleur nous exaspère. Et je respire, quand tu espères à haute voix sentir en moi trembler les plaisirs et les rêves. Troubler ce soir où nos lèvres encore et en corps se rencontrèrent. Troubler l’esprit et la mémoire, abolis, dans le noir. Penser tout bas, tout bas, à ce qu’il y a, entre toi et moi. Et tu restes, dans mon corps, ce qui palpite le plus fort. Je suis à toi, par chaque soupir…
Tu es la chaleur qui assaille, qui ravit, l’accablement dans mon lit. Tu viens avec les brûlures du ciel, les étés, tentaculaires, tu épaissis mes mystères et tu fais la nuit plus noire où ne luisent que tes regards. Et moi je prends tes mains, je plie ton corps au mien, j’adoucis mes morsures… – car, non, je ne hurle plus, comme une louve à la lune sur mon ventre enfin descendue. Et les étoiles aussi ont jonché sur mon plancher. Et sur ta peau, luisante, adorée, sous ma langue allumée. Tu es la chaleur qui assaille…
Être nue, inconnue, dans la touffeur des soirs – être vue, visitée par tes envies avouées, tes sulfureux égards – faire l’amour noir, enténébré, jubilatoire. C’est l’heure du loup, il est trop tard, et tout est feu. Et tout est fou, oh tout est fait, je suis à bout, mais je veux tout, oui tout brûler, me consumer et t’enflammer et consommer – tous nos plaisirs, tous nos désirs, tous nos sourires… Nulle lumière et nulle horreur, plus de mort lente et plus d’attente, plus que nos incendies bruyants, plus que nos pores suants ; ô bonheur ! ô bonheur ! Être nue, inconnue…
A tâtons, reconnue. Tu fais la nuit plus noire et les rêves plus vrais. Tu fais l’amour plus chaud, plus chaud, tu fais l’amour plus beau.
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vhscorp · 10 months ago
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Je veux croire que l’amour est plus fort que la mort et qu’il est éternel, je veux aimer toujours, je veux aimer encore, sur terre comme au ciel…
V. H. SCORP
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mmepastel · 6 months ago
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Zadie Smith est presque trop brillante.
Quand la semaine dernière j’ai appris qu’elle avait sorti un roman, se déroulant à l’ère victorienne, j’ai failli m’évanouir de joie. Je me suis précipitée dessus évidemment.
J’en ressors un peu déçue, je ne sais pas trop bien pourquoi puisque je n’ai pas de reproches à lui faire.
Elle nous mène tambour battant à travers l’Angleterre du XIXe, avec de courts chapitres enlevés, à travers la conscience d’Eliza Touchet, femme ayant réellement existé, au statut bancal, pourvue d’une famille étrange et d’un esprit drôlement affuté.
Le style est lumineux mais très sec. On sent que l’autrice s’est voulue exigeante, pas de sentimentalisme, des faits, un œil acéré sur l’époque. Roman victorien, non. Pas de narration linéaire, pas d’effusion, pas de chichis.
Eliza Touchet a été mariée et a eu un fils. Les deux sont morts tôt. Désargentée, elle a rendu service en vivant avec son cousin, un écrivain populaire (lui aussi réel mais aujourd’hui oublié), étant à la fois sa relectrice, sa gouvernante, son amante, sa confidente. Ça n’a pas empêché ledit cousin de se marier deux fois, ainsi la maisonnée, souvent délocalisée suite au déclin du succès des romans de William, est devenue un genre de microcosme composite : une épouse officielle (la deuxième) issue des bas quartiers, leur jeune fille, les trois filles de William de son premier mariage (avec Frances, avec laquelle Eliza a vraiment connu l’amour), et Eliza, qui gère tout ce beau monde et essaie de comprendre sa place dans cette maison, dans ce pays, dans cette époque.
Justement, le pays se passionne pour un procès célèbre. L’histoire d’un imposteur qui voudrait bien croquer une part des restes de l’argent généré par l’esclavage en Jamaïque, à peine aboli. Cette idée est très forte dans le livre et elle en est le cœur. A travers ce personnage et son domestique Bogle, un noir remarquablement stoïque, le pays se déchire. Eliza se passionne pour Bogle et sa conscience catholique abolitionniste s’en trouve renforcée.
Mais c’est là que cela s’est corsé pour moi : je n’avais pas les connaissances suffisantes pour comprendre toutes les subtilités économiques et politiques que soulevaient ce procès. La mort d’une époque, la fin de certains privilèges, je ne les ai compris que péniblement car Zadie Smith est plus ironique que pédagogue (et elle a raison !) ; n’empêche que c’est dur de suivre. Avec les sauts dans le temps aussi. La navigation d’une époque à une autre. Je n’aurais pas craché sur un poil plus d’explications contextuelles.
La meilleure idée du livre selon moi, celle que j’ai pleinement comprise et aimée, en riant souvent, c’est de placer au cœur de cette société patriarcale et raciste une femme intelligente et sarcastique, qui observe tout et a pris l’habitude de tout cacher pour sa sécurité et sa tranquillité. Eliza voit tout, observe tout, juge tout et tous, même Dickens en personne (et il n’est pas épargné par sa sagacité). Elle comprime ses pensées car une femme n’est pas censée penser ni parler politique. Elle supporte en serrant les dents les discussions des littéraires plus ou moins avisés ou alcoolisés, essaie de naviguer dans le petit sillon qui est le sien, se faire sa propre conscience, et agir selon ses convictions. Elle n’a pas beaucoup de marge de manœuvre, mais elle s’y tient. Cette droiture va de pair avec une immense solitude. Solitude que j’ai pleinement ressentie quand elle pose des questions existentielles en son for intérieur, questions qui comptent, cruciales, qu’elle ne peut poser à personne et qui résonnent dans le livre comme autant de coups contre une boîte dans laquelle les femmes et les noirs étaient enfermés en ces temps qu’on voudrait résolument révolus…
Peut-être faudrait-il que je relise ce livre, un jour, en ayant pris les informations nécessaires, en ayant bossé en quelque sorte ! Je crains d’être passé un peu à côté du bijou que ce doit être. Je vous dit, Zadie Smith est plus intelligente que nous. Enfin moi. Mais bon, franchement, elle est au-dessus du lot, largement.
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dre-amin-g · 6 months ago
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Guy de Maupassant : Le baiser. Texte publié dans Gil Blas du 14 novembre 1882, sous la signature de Maufrigneuse. Il a également été repris dans La Vie populaire du 10 avril 1884.
Mis en ligne le 5 novembre 1998.
Dialogues initiés par : tiret - guillemet
LE BAISER
Ma chère mignonne,
Donc, tu pleures du matin au soir et du soir au matin, parce que ton mari t’abandonne ; tu ne sais que faire, et tu implores un conseil de ta vieille tante que tu supposes apparemment bien experte. Je n’en sais pas si long que tu crois, et cependant je ne suis point sans doute tout à fait ignorante dans cet art d’aimer ou plutôt de se faire aimer, qui te manque un peu. Je puis bien, à mon âge, avouer cela.
Tu n’as pour lui, me dis-tu, que des attentions, que des douceurs, que des caresses, que des baisers. Le mal vient peut-être de là ; je crois que tu l’embrasses trop.
Ma chérie, nous avons aux mains le plus terrible pouvoir qui soit : l’amour. L’homme, doué de la force physique, l’exerce par la violence. La femme, douée du charme, domine par la caresse. C’est notre arme, arme redoutable, invincible, mais qu’il faut savoir manier.
Nous sommes, sache-le bien, les maîtresses de la terre. Raconter l’histoire de l’Amour depuis les origines du monde, ce serait raconter l’homme lui-même. Tout vient de là, les arts, les grands événements, les mœurs, les coutumes, les guerres, les bouleversements d’empires.
Dans la Bible, tu trouves Dalila, Judith ; dans la Fable, Omphale, Hélène ; dans l’Histoire, les Sabines, Cléopâtre et bien d’autres.
Donc, nous régnons, souveraines toutes-puissantes. Mais il nous faut, comme les rois, user d’une diplomatie délicate.
L’Amour, ma chère petite, est fait de finesses, d’imperceptibles sensations. Nous savons qu’il est fort comme la mort ; mais il est aussi fragile que le verre. Le moindre choc le brise et notre domination s’écroule alors, sans que nous puissions la réédifier.
Nous avons la faculté de nous faire adorer, mais il nous manque une toute petite chose, le discernement des nuances dans la caresse, le flair subtil du TROP dans la manifestation de notre tendresse. Aux heures d’étreintes, nous perdons le sentiment des finesses, tandis que l’homme que nous dominons reste maître de lui, demeure capable de juger le ridicule de certains mots, le manque de justesse de certains gestes. Prends bien garde à cela, ma mignonne : c’est le défaut de notre cuirasse, c’est notre talon d’Achille.
Sais-tu d’où vient notre vraie puissance ? Du baiser, du seul baiser ! Quand nous savons tendre et abandonner nos lèvres, nous pouvons devenir des reines.
Le baiser n’est qu’une préface, pourtant. Mais une préface charmante, plus délicieuse que l’œuvre elle-même ; une préface qu’on relit sans cesse, tandis qu’on ne peut pas toujours... relire le livre. Oui, la rencontre des bouches est la plus parfaite, la plus divine sensation qui soit donnée aux humains, la dernière, la suprême limite du bonheur. C’est dans le baiser, dans le seul baiser qu’on croit parfois sentir cette impossible union des âmes que nous poursuivons, cette confusion des cœurs défaillants.
Te rappelles-tu les vers de Sully Prudhomme :
Les caresses ne sont que d’inquiets transports,
Infructueux essais du pauvre amour qui tente
L’impossible union des âmes par le corps.
Une seule caresse donne cette sensation profonde, immatérielle des deux êtres ne faisant plus qu’un, c’est le baiser. Tout le délire violent de la complète possession ne vaut cette frémissante approche des bouches, ce premier contact humide et frais, puis cette attache immobile, éperdue et longue, si longue ! de l’une à l’autre.
Donc, ma belle, le baiser est notre arme la plus forte, mais il faut craindre de l’émousser. Sa valeur, ne l’oublie pas, est relative, purement conventionnelle. Elle change sans cesse suivant les circonstances, les dispositions du moment, l’état d’attente et d’extase de l’esprit.
Je vais m’appuyer sur un exemple.
Un autre poète, François Coppée, a fait un vers que nous avons toutes dans la mémoire, un vers que nous trouvons adorable, qui nous fait tressaillir jusqu’au cœur.
Après avoir décrit l’attente de l’amoureux dans une chambre fermée, par un soir d’hiver, ses inquiétudes, ses impatiences nerveuses, sa crainte horrible de ne pas LA voir venir, il raconte l’arrivée de la femme aimée qui entre enfin, toute pressée, essoufflée, apportant du froid dans ses jupes, et il s’écrie :
Oh ! les premiers baisers à travers la voilette !
N’est-ce point là un vers d’un sentiment exquis, d’une observation délicate et charmante, d’une parfaite vérité ? Toutes celles qui ont couru au rendez-vous clandestin, que la passion a jetées dans les bras d’un homme, les connaissent bien ces délicieux premiers baisers à travers la voilette, et frémissent encore à leur souvenir. Et pourtant ils ne tirent leur charme que des circonstances, du retard, de l’attente anxieuse ; mais, en vérité, au point de vue purement, ou, si tu préfères, impurement sensuel, ils sont détestables.
Réfléchis. Il fait froid dehors. La jeune femme a marché vite ; la voilette est toute mouillée par son souffle refroidi. Des gouttelettes d’eau brillent dans les mailles de la dentelle noire. L’amant se précipite et colle ses lèvres ardentes à cette vapeur de poumons liquéfiée.
Le voile humide, qui déteint et porte la saveur ignoble des colorations chimiques, pénètre dans la bouche du jeune homme, mouille sa moustache. Il ne goûte nullement aux lèvres de la bien-aimée, il ne goûte qu’à la teinture de cette dentelle trempée d’haleine froide.
Et pourtant, nous nous écrions toutes, comme le poète :
Oh ! les premiers baisers à travers la voilette !
Donc la valeur de cette caresse étant toute conventionnelle, il faut craindre de la déprécier.
Eh bien, ma chérie, je t’ai vue en plusieurs occasions très maladroite. Tu n’es pas la seule, d’ailleurs ; la plupart des femmes perdent leur autorité par l’abus seul des baisers, des baisers intempestifs. Quand elles sentent leur mari ou leur amant un peu las, à ces heures d’affaissement où le cœur a besoin de repos comme le corps ; au lieu de comprendre ce qui se passe en lui, elles s’acharnent en des caresses inopportunes, le lassent par l’obstination des lèvres tendues, le fatiguent en l’étreignant sans rime ni raison.
Crois-en mon expérience. D’abord, n’embrasse jamais ton mari en public, en wagon, au restaurant. C’est du plus mauvais goût ; refoule ton envie. Il se sentirait ridicule et t’en voudrait toujours.
Méfie-toi surtout des baisers inutiles prodigués dans l’intimité. Tu en fais, j’en suis certaine, une effroyable consommation.
Ainsi je t’ai vue un jour tout à fait choquante. Tu ne te le rappelles pas sans doute.
Nous étions tous trois dans ton petit salon, et, comme vous ne vous gêniez guère devant moi, ton mari te tenait sur ses genoux et t’embrassait longuement la nuque, la bouche perdue dans les cheveux frisés du cou.
Soudain tu as crié :
— Ah le feu...
Vous n’y songiez guère ; il s’éteignait. Quelques tisons assombris expirants rougissaient à peine le foyer.
Alors il s’est levé, s’élançant vers le coffre à bois où il saisit deux bûches énormes qu’il rapportait à grand’peine, quand tu es venue vers lui les lèvres mendiantes, murmurant :
— Embrasse-moi.
Il tourna la tête avec effort en soutenant péniblement les souches. Alors tu posas doucement, lentement, ta bouche sur celle du malheureux qui demeura le col de travers, les reins tordus, les bras rompus, tremblant de fatigue et d’effort désespéré. Et tu éternisas ce baiser de supplice sans voir et sans comprendre.
Puis, quand tu le laissas libre, tu te mis à murmurer d’un air fâché :
— Comme tu m’embrasses mal.
Parbleu, ma chérie !
Oh ! prends garde à cela. Nous avons toutes cette sotte manie, ce besoin inconscient et bête de nous précipiter aux moments les plus mal choisis : quand il porte un verre plein d’eau, quand il remet ses bottes, quand il renoue sa cravate, quand il se trouve enfin dans quelque posture pénible, et de l’immobiliser par une gênante caresse qui le fait rester une minute avec un geste commencé et le seul désir d’être débarrassé de nous.
Surtout ne juge pas insignifiante et mesquine cette critique. L’amour est délicat, ma petite : un rien le froisse ; tout dépend, sache-le, du tact de nos câlineries. Un baiser maladroit peut faire bien du mal.
Expérimente mes conseils.
Ta vieille tante,
Colette.
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aisakalegacy · 1 year ago
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Automne 1914, Saint-Jean-sur-Richelieu, Canada (10/22)
Je dois admettre que j’ai un attachement particulier au jeune Zéphir. Il est, je pense, celui d’entre nous dont la présence est la moins mue par des convictions personnelles, puisque sa présence au camp découle de sa fidélité envers son oncle. Zéphir, malgré sa jovialité et son humour qui nous font sourire, peine à s'acclimater à l'austérité des entraînements, et il est celui qui traverse nos entraînements avec le plus de difficultés, mais aussi, peut-être, le plus d’endurance.
J'ai remarqué que de petits objets qui disparaissent ici et là. C'est Zéphir qui les glisse subrepticement dans ses poches, sans malveillance, juste par habitude. Il ne peut s'empêcher de collectionner les petits souvenirs qui croisent son chemin, et on finit par les retrouver au bout de quelques jours, au dernier endroit où on les avait vus. Ses larcins modestes se limitent à des objets sans importance : un peigne, un rasoir, un tire-bouchon ; mais je crains que cette mauvaise habitude finisse par lui porter préjudice.
[Transcription] Jules LeBris : … Et là, l'ourse surgit devant moi ! Avec la neige qui tombait, je ne l’avais pas vue avant. Je commence à courir - elle est plus rapide que moi. Elle me course - je trébuche ! Elle me rattrape. Ca y est, je me dis, je suis mort, mais si je dois affronter la mort, je veux la voir arriver en face. Je me retourne - l’ourse est sur moi. Jules LeBris : Ses griffes et ses dents lacèrent mes chairs. J’en porte encore les cicatrices. Ceux qui ont vu mon dos peuvent en attester. Bert Simmon : Il dit vrai, je l’ai vu comme au jour de sa naissance, et il n’est pas joli ! Odin Delacroix : Pour l’amour du ciel, Simmon, je vais vous mettre aux fers si vous n’allez pas vous laver immédiatement ! Bert Simmon : C’est bon, je m’en vais ! Zéphir Rumédier : Et ensuite, Le Bris ?? Jules Le Bris : La douleur est trop forte. Je m’évanouis. A mon réveil, je suis recousu de partout, l’ourse est morte. J’ai été sauvé par mon guide, deux fois : quand il a tué l’ourse, et quand il m’a soigné. Zéphir Rumédier : Elle est nulle, ton histoire !! Je pensais que tu t’étais battu toi-même contre l’ourse, alors qu’en fait, tu as été tiré de là par un Inuit. Jules Le Bris : Si tu avais été à ma place, l’ourse n’aurait fait qu’une bouchée de toi ! Arthur Rumédier : Risquer sa vie pour sauver quelqu’un…
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jules-and-company · 11 months ago
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bon les gars. l'autre jour j'ai vu Phèdre de Racine, mise en scène Patrice Chéreau, et je suis IN LOVE pour plein de raisons. tout de suite un liveblog (je sais que ça vous avait manqué)
j’aime bien les costumes, certains très ouverts (comme celui d’Hippolyte) pour laisser voir l’acteur respirer, ou juste mettre les corps en valeur
dominique blanc est MAGNIFIQUE
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d’habitude je suis pas fan du jeu d’éric ruf, il continue à avoir des intonations que je trouve pas naturelles, mais y’a des moments de grâce
la toute jeune marina hands (récemment nommée sociétaire à l’heure où j’écris, encore bravo à elle) est juste incroyable en aricie
premier contact avec michel duchaussoy en théramène, bonne surprise honestly
oenone aussi est très très bien campée par christiane cohendy
on m’avait dit (@aramielles) que patrice chéreau était un génie, je suis d’accord, parce que l’entrée du palais grec est magique, les jeux de lumière pour signifier les changements de scène c’est tellement bien pensé
non vraiment dominique blanc quel TALENT bon dieu
ptn la tension pendant l’aveu de l’amour de phèdre à hippolyte. le fait d’avoir ramené le gamin de phèdre pour donner une présence pure et innocente qui est témoin des affres de douleur de sa mère. le jeu de dominique blanc. elle qui découvre littéralement son sein quand elle lui demande de la tuer et qu’il appuie son épée contre sa peau. god DAMN
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(et là je prie bien fort que tumblr ne me ban pas)
STOOOOP LE CÂLIN ENTRE THÉSÉE ET HIPPOLYTE QUAND ILS SE RETROUVENT ET PLUS JAMAIS ÇA N'ARRIVERA
OUGH la violence de thésée envers hippolyte 
une fois de plus le talent de dominique blanc bordel de merde
wow ok foutre le corps sanglant d’hippolyte sur scène, ok
j’aime pas le jeu de pascal greggory
LES MAINS SANGLANTES D’ARICIE OKAY JESUS CHRIST 
putain mais même la musique est on point
NOOON THÉSÉE QUI SE COUVRE DU SANG D’HIPPOLYTE STOOOP
et la petite image de chéreau qui regarde ses acteurs saluer avec un grand sourire fier et attendri sur le visage ils veulent donc ma mort
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Tant de belles choses de Françoise Hardy
Même s’il me faut lâcher ta main. Sans pouvoir te dire « à demain » rien ne défera jamais nos liens. Même s’il me faut aller plus loin. Couper les ponts, changer de train. L’amour est plus fort que le chagrin. L’amour qui fait battre nos cœurs va sublimer cette douleur, transformer le plomb en or ! Tu as tant de belles choses à vivre encore. Tu verras au bout du tunnel se dessiner un arc-en-ciel, et refleurir les lilas. Tu as tant de belles choses devant toi. Même si je veille d’une autre rive, quoi que tu fasses, quoi qu’il t’arrive, je serai avec toi comme autrefois. Même si tu pars à la dérive, l’état de grâce, les forces vives reviendront plus vite que tu ne crois. Dans l’espace qui lie le ciel et la terre se cache le plus grand des mystères comme la brume voilant l’aurore. Il y a tant de belles choses que tu ignores : La foi qui abat les montagnes, la source blanche dans ton âme, penses-y quand tu t’endors : L’amour est plus fort que la mort. Dans le temps qui lie ciel et terre se cache le plus beau des mystères. Penses-y quand tu t’endors : L’amour est plus fort que la mort
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purecommemasolitude · 7 months ago
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Is it really a French musical if there’s no number with every dancer in underwear
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mangledpuppet · 1 year ago
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same picture?
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satinea · 2 years ago
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S’il est vrai que les seuls paradis sont ceux qu’on a perdus, je sais comment nommer ce quelque chose de tendre et d’inhumain qui m’habite aujourd’hui. Un émigrant revient dans sa patrie. Et moi, je me souviens. Ironie, raidissement tout se tait et me voici rapatrié. Je ne veux pas remâcher du bonheur. C’est bien plus simple et c’est bien plus facile. Car des heures, que du fond de l’oublie, je ramène vers moi, s’est conservé surtout le souvenir intact d’un pure émotion, d’un instant suspendu dans l’éternité. Cela seul est vrai en moi et je le sais toujours trop tard. Nous aimons le fléchissement d’un geste, l’opportunité d’un arbre dans le paysage. Et pour recréer tout cet amour, nous n’avons qu’un détail mais qui suffit : une odeur de chambre trop longtemps fermée, le son singulier d’un pas sur la route. Ainsi de moi. Et si j’aimais alors en me donnant, j’étais moi-même puisqu’il n’y a que l’amour qui nous rende à nous-même.
Lentes, pénibles et graves, ces heures reviennent, aussi fortes, aussi émouvantes – parce que c’est le soir, que l’heure est triste et qu’il y a une sorte de désir vague dans le ciel sans lumières. Chaque geste retrouvé me révèle à moi-même. On m’a dit un jour : « C’est si difficile de vivre. » Et je me souviens du ton. Une autre fois, quelqu’un a murmuré : » La pire erreur, c’est encore de faire souffrir. » Quand tout est fini, la soif de vie est éteinte. Est-ce là ce qu’on appelle le bonheur ? En longeant ces souvenirs, nous revêtons tout du même vêtement discret et la mort nous apparait comme une toile de fond aux tons vieillis. Nous revenons sur nous-mêmes. Nous sentons notre détresse et nous en aimons mieux. Oui, c’est peut-être ça le bonheur, le sentiment apitoyé de notre malheur.
Albert Camus - L’envers et l’endroit , 1937
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annlocarles · 2 years ago
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S’il est vrai que les seuls paradis sont ceux qu’on a perdus, je sais comment nommer ce quelque chose de tendre et d’inhumain qui m’habite aujourd’hui. Un émigrant revient dans sa patrie. Et moi, je me souviens. Ironie, raidissement tout se tait et me voici rapatrié. Je ne veux pas remâcher du bonheur. C’est bien plus simple et c’est bien plus facile. Car des heures, que du fond de l’oubli, je ramène vers moi, s’est conservé surtout le souvenir intact d’une pure émotion, d’un instant suspendu dans l’éternité. Cela seul est vrai en moi et je le sais toujours trop tard. Nous aimons le fléchissement d’un geste, l’opportunité d’un arbre dans le paysage. Et pour recréer tout cet amour, nous n’avons qu’un détail mais qui suffit : une odeur de chambre trop longtemps fermée, le son singulier d’un pas sur la route. Ainsi de moi. Et si j’aimais alors en me donnant, j’étais moi-même puisqu’il n’y a que l’amour qui nous rende à nous-même.
Lentes, pénibles et graves, ces heures reviennent, aussi fortes, aussi émouvantes – parce que c’est le soir, que l’heure est triste et qu’il y a une sorte de désir vague dans le ciel sans lumières. Chaque geste retrouvé me révèle à moi-même. On m’a dit un jour : « C’est si difficile de vivre. » Et je me souviens du ton. Une autre fois, quelqu’un a murmuré : » La pire erreur, c’est encore de faire souffrir. » Quand tout est fini, la soif de vie est éteinte. Est-ce là ce qu’on appelle le bonheur ? En longeant ces souvenirs, nous revêtons tout du même vêtement discret et la mort nous apparait comme une toile de fond aux tons vieillis. Nous revenons sur nous-mêmes. Nous sentons notre détresse et nous en aimons mieux. Oui, c’est peut-être ça le bonheur, le sentiment apitoyé de notre malheur.
Albert Camus - L’envers et l’endroit , 1937
Via darkpandore - via satinea
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vhscorp · 2 years ago
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MA RICHESSE…
Je ne sais pas s’il est un bonheur plus intense que d’être, par un cœur, aimé et désiré, de savoir qu’où l’on soit, une âme aimante pense à nous à chaque instant, sans jamais se lasser.
Beaucoup croient qu’en ce monde, il n’est que posséder qui puisse leur offrir joies, sens et plénitudes, et sans cesse ils s’efforcent, toujours plus, d’amasser, jusqu’à n’en plus pouvoir, presque par habitude.
Car enfin, la fortune est un bien éphémère, qui ne pourra jamais, nos âmes, contenter, tant nous rêvons d’amour passionné et sincère qu’aucune possession ne saurait remplacer.
À chaque heure du jour, on nous vend le mensonge qu’il est bien mieux d’avoir plutôt que d’être aimé, le message est si fort que, peu à peu, il ronge les grands sentiments qui font notre humanité.
Mais au soir de nos vies, qu’allons-nous emporter, sur le chemin qui mène à l’ultime demeure, que faire de ce luxe inutile et glacé alors que seul l’amour peut apaiser nos cœurs?
C’est pourquoi, moi je vis en quête de tendresse, et quand viendra la mort, je pourrais affronter la peur de trépasser grâce à cette richesse que sera tout l’amour que j’aurais partagé…
V. H. SCORP
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