#je me suis enfoncé dans la solitude
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Odilon Redon (1840-1916) - . . . Je me suis enfoncé dans la solitude, j’habitais l’arbre derrière moi (. . . I plunged into solitude, I dwelt in the tree behind me),
from 'La Tentation de Saint-Antoine' (The Temptation of Saint Anthony) (third series)
plate 9 of 24, 1896
#odilon redon#je me suis enfoncé dans la solitude#i plunged into solitude#la tentation de saint-antoine#the temptation of saint anthony#19th century#symbolism#symbolist art#esoteric art#art#drawing#illustration
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Solitude
Et puis je suis seule. Dans la glace, et le miroir qui me laisse mon reflet, personne derrière. Pas de bruit. Enfin, si. Les cigales, les oiseaux, sous la canicule, réveillés. Pas d'aube en été. On ouvre les yeux et les lumières sont déjà là. Mais pas les autres. Seules les pensées qui font le noir autour de soi. À quoi bon le soleil quand il n’y a personne à tes côtés pour le regarder se lever ? Aveuglés, les yeux clos, ils dorment encore, pauvres gens, ensommeillés dans les limbes lunaires. Et moi, me voilà. Je ne suis plus qu’un fantôme oublié qui a cessé de crier, décharné, qui a cessé de manger, mes doigts enfoncés dans le gosier, seule la peine dévorée. Des morceaux de salive qui pendent de mon nez, qui pendent de ma bouche, qui pendent, qui pendent et de tous mes orifices, oui, ceux-là même aussi, tout en bas, sales et crades, s’il suffit de devenir pourriture pour que toi là, oui, toi, tu te retournes enfin vers moi pour écouter mes il était une fois…
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Abus sexuel, Manque d'estime de soi, Solitude
Je n'ai pas été assez belle à leurs yeux
Pour eux, mes cheveux étaient bien trop volumineux
Ma couleur de peau était bien trop foncé
et mon ventre devrait être plus enfoncé
J'étais peut-être pas assez élégante
J'étais pas assez intéressante puis pas assez souriante
J'en avais peut-être besoin de plus de compliments
J'en avais peut-être besoin de plus de sentiments
J'ai grandis, ils ont abusé de mon corps
Ils m'ont ciblé , ils ont joué
jusqu'à me vider
puis ils m'ont livré à mon sort
J'ai perdu le pouvoir, le contrôle, mon corps, la liberté, je me suis perdue
J'ai perdu le sourire, la force, le désir, l'appétit, je me suis perdue
J'ai gagné la haine, la douleur, le désespoir, la torture, une sexualité brisé, j'ai gagné l'enfer
Je vie hanté, mon cerveau n'a pas compris que ça s'est terminé
j'ai l'impression de revivre le passé
Mon cœur s'est vidé
Tes mots auraient dû continuer d'exister
Car tu me faisais sentir spécial
car je pouvais tenir grâce à ton amour parental
Car sans toi, il n'y avait que leur mots
et ils me semblaient justifiés, normaux
Car sans toi, j'étais solitaire
Car sans toi, je n'étais plus prioritaire
Je crois qu'il a quelque chose qui ne va pas chez moi
J'ai l'impression d'être incapable de contrôler quoi que ce soit
Répondez moi, tout ce poids sur mes épaules est-il de ma faute ?
ou celles de ces autres ?
L'amnésie est ici
ça simplifie mais me terrifie
Je ne regarde plus derrière mais je me mantiens en arriéré
La haine est venue, elle m'a aveuglé
tous ces corps, ces désirs paraissaient mauvais
Les autres n'étaient que le miroir
de mon propre désespoir
Le problème ce n'est plus eux , ce n'est pas toi
le problème est devenue moi
Je blesse sans m'apercevoir
ce qui ne va pas dans toute cette histoire
J'ai regardé un homme nu
ça ne m'a pas plu
je n'ai peut-être pas oublié
ce que vous m'avez fait
J'ai appris à préférer les femmes
leurs corps et personnalités m'ont enflammés
J'ai tout bloqué encore une fois
de peur d'être capable de lui voler la joie
de peur de blesser qui j'aime
mon cœur ne s'est pas sorti indemne
Le passé se répète partout
me pousse à bout et mon cœur est jaloux
de ce qui m'appartient pas
de ce qui n'a pas été à moi
Je pense voir tout se répéter à travers l'étoile de ses yeux
pourtant il me traite bien, il me traite mieux
Mes yeux sont peut-être infectés
car dans ma tête son ex est remplie de saleté
Mon cerveau ne m'appartient pas
Des images involontaires qui me tirent vers le bas
ça continue, comme si c'était éternel
Je dois les voir à travers elle
Crois-moi ,tu ne sais pas ce que c'est
tu n'as pas conscience de la douleur que ça a causé
et même moi je ne sais pas comment je suis encore debout
même si j'ai l'impression d'être à bout
Je ne peux rien arrêter
Ce n'est pas moi qui contrôle mes pensées
aidez moi, supprimez moi ça
j'ai besoin d'oublier car plus rien ne va
Les images des scènes me reviennent
Les désirs me dominent et me tourmentent
Je ressens un manque
plus j'avance, plus ça augmente
Je ressens un besoin
d'attention, de soins
Je ressens un énorme vide
et c'est dans mon cœur qu'il réside
Je ne sais pas respirer pour vivre
Je ne sais que respirer pour survivre
Je lutte et pourtant je tombe à chaque fois
Si je trébuche c'est donc mon choix ?
Ma souffrance a invité ma dépendance
Je mendie mais pas de l'argent
Je mendie un peu de votre temps
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20 août
j'ai changé de rivière, aujourd'hui je suis à l'est, au bord de la dahme. hier je suis retournée à la havel dans l'ouest, j'ai pris le ferry pour traverser le wannsee, y avait que des vieux avec leurs petits-enfants ou alors des vieux juste à deux, m. m'a dit ça te prépare pour le grau d'agde. sur le ferry derrière moi y avait un enfant qui m'énervait pas, ça arrive pas souvent, sa grand-mère lui montrait les maisons sur le rivage cachées dans les arbres, à un moment elle a dit das gehört papa (celle-là appartient à papa), et puis y avait quelque chose derrière une maison blanche et l'enfant répétait hinter dem weissen haus en boucle jusqu'à ce que ça fasse une petite chanson et je me disais que les enfants étaient les meilleurs artistes. je me suis promenée dans les bois et dans une magnifique clairière où l'herbe jaune et sèche craquait au soleil avec les grillons en espérant trouver des nouvelles mélodies ou des paroles mais non, zéro inspiration. j'avais pris mon carnet dans mon sac, je l'ai avec moi là aussi, mais rien à faire je préfère le journal. je me suis installée sur une chaise blanche avec des accoudoirs à moitié enfoncée dans la végétation au bord de l'eau, on aurait dit qu'elle m'attendait. l'herbe était très verte et moelleuse et y avait une toute petite plage et un monsieur âgé lisait le journal en maillot installé sur un fauteuil en plastique blanc un peu plus loin. c'était le paradis. j'ai longé tout le rivage en prenant mille photos des petites maisonnettes de vacances en bois toutes plus mignonnes les une que les autres avec leurs jardins débordants de fleurs, y avait tellement de fleurs que j'en ai découvert des nouvelles variétés, des énormes fleurs rouge intense comme des cymbales notamment. bon un type vient de me dire que l'eau était froide et je me sens dérangée dans ma quiétude je suis vraiment la pire des misanthropes.
ah ouais non je suis pas misanthrope j'ai juste ce qu'on appelle un instinct de survie bordel le type a failli m'agresser, il s'est assis à côté de moi sur mon tronc d'arbre en me parlant et il a commencé à me toucher le dos alors j'ai dit ok ciao ciao avec un petit rire nerveux et le temps que je referme mon cahier et que je prenne mon sac il a touché ma cuisse j'espère que ça va pas me traumatiser pendant les cinq prochaines années je suis tellement facilement traumatisable. je me demande s'il a pas brièvement laissé tomber sa serviette pour me flasher mais heureusement j'ai rien vu ou alors j'ai déjà refoulé à la vitesse de l'éclair. j'étais mieux à l'ouest avec mes petits vieux hier. même si certains avaient un drapeau allemand planté dans leur petit jardin charmant et ça ça dit jamais rien de bon. je me suis installé dans un coin plus peuplé mais je l'ai vu passer et j'ai peur de le recroiser maintenant. déjà que c'est ma pire crainte de me faire violer dans les bois au luxembourg, je vais être encore plus parano maintenant. j'en veux aux hommes de me voler la nature.
je regarde un homme qui flotte dans sa bouée et qui joue avec son fils dans l'eau pendant que sa femme bronze sur leur petit bateau dans son maillot rose. elle vient de se repasser de la crème solaire, ou peut être que c'est de l'huile, elle a le corps qui luit. ça me donne une terrible envie d'être à la mer. une terrible envie de familier. dans bluettes je parle des couleurs de la vue depuis ma serviette quand je suis allongée sur la plage et je dis: tout ce qui est familier est bon à prendre. dans un des derniers livres que j'ai lus, peut être journal of a solitude de may sarton, elle dit que quand on est enfant on cherche naturellement la familiarité et que c'est normal, c'est rassurant, mais qu'en grandissant, normalement, on perd ce besoin d'aller vers ce qui est familier. au contraire, on veut s'en émanciper. mais moi j'ai l'impression de jamais avoir perdu mon besoin du familier. c'est comme si j'en avais besoin pour survivre. c'est un truc vital.
j'arrête pas de penser à adrianne lenker aussi. j'ai écouté tous les albums de big thief hier soir parce que je connais pas trop bien en fait, ils se sont formés à une époque où j'écoutais plus trop des nouveaux groupes. elle était mariée avec le guitariste, et puis ils ont divorcé et maintenant elle semble très amoureuse de sa copine qui est aussi une musicienne. dans incomprehensible elle chante let me wear mismatched socks and shoes and put stuff in my underwear et quand elle dit ça elle est sur le devant de la scène avec les jambes écartées et elle empoigne sa ceinture pour remonter son pantalon. elle m'obsède. c'est le cas classique de je veux être elle et je veux être AVEC elle. quand r. m'avait dit qu'il la trouvait trop belle dans la vidéo que je lui avais envoyée j'avais dit que c'était surtout sa voix qui me brisait le coeur moi, mais plus ça va plus c'est elle qui me brise le coeur. enfin elle me le brise pas, elle me le gonfle plutôt. je pense à elle et ça va mieux.
je viens de voir un insecte à la surface se faire engloutir par une créature sous-marine. sans doute un poisson. hier soir je poursuivais une mouche dans ma chambre alors que je venais de lire sur ig que les mouches avaient peur de la mort. et que les bourdons avaient du stress post-traumatique. je me demande si les bourdons se violent entre-eux. les lézards oui, je l'ai vu de mes propres yeux. mais est-ce que c'est pas le cas de tous les animaux? à quel point les femelles sont consentantes? on le sait ça? est-ce qu'il existe des cas où c'est la femelle qui prend l'initiative de s'accoupler et qui initie le contact avec le mâle? et est-ce que je suis l'équivalent pour les mouches de ce que sont les hommes pour les femmes? je sais que c'est mal de les harceler mais je le fais quand même?
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🚨je n aurais jamais pu faire cela..sans dire un mot 😔🚨
Où trouverais-je l amour ??🤔🤔. D après moi 🤔⬇️..
On aura beau faire des sessions , des ateliers , prendre tous les meilleurs conseils du monde pour se faire aimer et même risquer d embarquer dans des religions ou des sectes ou des mouvements quelconques
... Mais il n y a RIEN, ni personne qui pourra arriver à la cheville de mon Jésus !
Qui peut ou veut faire pour moi ce qu' il a fait ?
Et même si vous seriez prêts à mourir pour moi , vous sauveriez ma peau , mais pas mon âme !🤷
Le seul que Dieu a envoyé et sacrifié sur la croix pour nous fut son propre Fils , son Fils unique ! Lui qui n avait commis aucun péché mais qui par Amour pour toi et moi s'est donné gratuitement ...
Il a subit ..😪...pour nous ...
l humiliation ,
le rejet ,
la honte,
la solitude ,
les moqueries,
La trahison ,
les faux jugements
* Mis une couronne d épines sur sa tête et on lui a enfoncé dans le crâne ! 😪 ..(as-tu déjà toucher a une de ces épines ..😪, moi oui et c est long et pointu comme un peu plus gros qu' une aiguille et quand j ai juste essayé de me l'a rentrer un peu dans mon doigt, la douleur était insoutenable ...j imagine une couronne d épines sur laquelle on pèse..ouf! )
* Il a porté une croix si pesante ( malgré son dos en compote , la peau déchirée devait collé à ses vêtements ..imaginez toute cette souffrance pour toi et moi ...)
* Il a eu soif ...tsé quand
t as chaud et qu' un bon verre d eau rafraîchit 🤷
Il avait perdu bcp de sang ,il a sûrement crier lorsqu on l a fouetté et sa gorge devait être desséchée ...il était assoiffé mais c est du vinaigre qu' on Lui a donné..😔
* Qu' on lui a craché au visage..(lequel d entre nous serait resté calme et n aurait pas eu d la colère ou aurait essayé de répliquer..)
Ce n était pas assez !!
On lui a mis les mains en croix et on l a cloué sur le bois ..( imagine de longs clous transpercés ses mains et ses pieds...quelle douleur insupportable et ..) Il n avait rien fait pour mériter tout ceci ..rien ! 🤷
Mais Il a voulu payer ce prix de notre pardon de sa vie.. pour toi et moi !! ✝️♥️😭
Il a même demander à Dieu, lorsqu il a vu tout cela qui allait arriver..
-"Père s il est possible , que cette couple s éloigne de moi MAIS que Ta volonté soit faite 🤷😔!
Il savait qu' Il allait prendre toutes ces choses sur Lui
( Nos péchés , l esprit de suicide , de division ,de querelles , nos maladies , notre insecurité l esprit de religiosité , notre rejet , notre insomnie , nos addictions à la boisson, à la drogue , à la porno , notre manque d amour etc)
Tout cela pour nous rendre libre ...free !! Complètement libre !!!
Et c est pourquoi je l aime tant ..
Parcequ un jour j ai vraiment réalisé TOUT cd qu' il a dû endurer pour ma liberté du péché et par sa résurrection ,cela a fait de Lui ..le Sauveur du monde nous procurant la vie éternelle !
Gloire à l Éternel mon Dieu !!
Je ne suis plus capable de lire tout ce qu' Il a subit pour moi sans le réaliser vraiment et verser des larmes de reconnaissance !
Sois béni et réalise today, et reçois ce sacrifice qui t a été donné et qui est gratuit !
Donne-Lui ton ♥️!
Sa main est tendue vers toi ! 🙏
Marie-Claude ✝️♥️🙏😘
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J’ai rêvé de toi cette nuit. Enfin j’ai cauchemardé. Il faut croire qu’au moins tu n’as plus de place dans ma vie. Ou un peu seulement dans mes moments de solitude les plus profonds ou seul mon inconscient parle. Mais je me demande si mon inconscient parle de toi n’es tu pas finalement partout ?
Je te pensais oublier. Enterrer. Classer dans le dossier ⚠️ Très mauvais souvenirs ⚠️ mais non tu es là. Tu étais là comme si c’était hier. Avec ta fausse bienveillance, ton sourire inventé. Tu étais aussi là avec ta colère, tes coups et tes mots si blessants. Te reconnaître dans mon intimité là plus profond ma glace le sang. Je ne veux pas de toi dans ma tête. Je ne veux pas rêver de toi en même temps que l’homme que j’aime. Je ne veux pas avoir peur de lui à cause de toi.
Mais là mon cœur bats si fort. Et s’il était comme toi ? Un manipulateur de haut niveau ? Et s’il se révélait être comme toi. L’origine de ma destruction. Ou du moins un très très bon clou enfoncé dans ma chair. Ce rêve explique il ma peur dans mon histoire d’aujourd’hui ? Est-ce mon inconscient qui me prévient ?
Je me sens soudainement si seule dans la nuit. J’ai envie des bras de ma mère. J’ai envie de la vie réconfortante du jour. Et ce chien dans mon rêve pourquoi m’as t’il mordu. Pourquoi avais-je honte ? Et la police à ma recherche dans la nuit. Comme une prostituée bas de gamme de mon pays.
Pourquoi la honte ? La solitude ? L’incapacité à me défendre à bouger ? J’ai tellement peur que mon inconscient soit entrain de me parler. Ou peut être cela explique pourquoi j’ai si peur dans cette histoire. Pourquoi je suis malheureuse malgré tout.
Je ne sais plus. J’ai besoin de temps. J’ai besoin d’espace. J’ai besoin de réfléchir. Et surtout dégage de chez moi tu n’es plus le bienvenu.
Je te hais. Tu me fais de la peine dans ta tristesse absolue. Tu me fais pitié d’être malade et de ne pas le savoir. Je suis triste pour ceux/ celle autour de toi. Je te vomis et te remets à ta place. Celle des oubliés. Des erreurs de parcours. Des monstres de ma vie.
Je te pardonne. Mais jamais je ne te pardonnerai
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. . . I Plunged into Solitude. I Dwelt in the Tree behind Me (. . . Je me suis enfoncé dans la solitude. J'habitais l'arbre derrière moi) (plate VIII) from La Tentation de Saint-Antoine, Odilon Redon, 1896, published 1938, MoMA: Drawings and Prints
The Louis E. Stern Collection Size: composition: 11 5/8 × 8 3/4" (29.5 × 22.2 cm); page: 17 1/8 × 12 15/16" (43.5 × 32.8 cm) Medium: Lithograph from an illustrated book with 22 lithographs on chine appliqué and 21 wood engravings (including wrapper and table of plates)
http://www.moma.org/collection/works/30104
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XVIII . La Lune, puissance réceptive
Mots-clés Nuit - Intuition - Féminin - Rêve - Réceptivité - Refléter - Mystère - Imagination - Gestation - Folie - Incertitude - Phases...
Et si la Lune parlait...
« Vous me demandez de m’expliquer, mais je suis si loin des mots, de la logique, de la pensée discursive, de l’intellect… Je suis un état secret et indicible, je suis le mystère où commence toute connaissance profonde, lorsque vous vous immergez dans mes eaux silencieuses sans rien demander, sans tenter de définir quoi que ce soit, hors de toute lumière. Plus vous entrez en moi et plus je vous attire. Il n’y a rien de clair en moi. Je suis sans fond, toute en nuances, je m’étends dans le royaume de l’ombre. Je suis un marécage à la richesse incommensurable, je contiens tous les totems, les dieux préhistoriques, les trésors des temps passés et à venir. Je suis la matrice. Au-delà de l’inconscient, je suis la création même. Je me dérobe à toute définition. »
« Je sais que l’on m’a adorée. Depuis que les êtres humains ont développé une étincelle de conscience, ils m’ont identifiée avec elle. Comme un cœur d’argent parfait, je brillais dans la nuit enténébrée. J’étais la lumière dont ils soupçonnaient nébuleusement qu’elle régnait dans les tréfonds de leurs âmes aveugles. Je m’étais enfoncée dans toutes les obscurités de l’univers. Là, où les entités avides guettent la moindre étincelle de conscience, dimensions de folie, de solitude absolue, de délire glacé, de ce silence douloureux que l’on appelle « poésie », j’ai reconnu que pour être il me fallait aller là où je n’étais pas. »
« Je suis tombée en moi-même, chaque fois plus profondément. Je me perdais tout en descendant vers nulle part, jusqu’à ce qu’à la fin, « moi », l’obscure, je ne sois plus. Mieux encore : j’étais une concavité infinie, une bouche ouverte contenant toute la soif du monde. Un vagin sans limite, devenu aspiration totale. Alors, dans cette vacuité, dans cette absence de contours, j’ai pu enfin réfléchir la totalité de la lumière. Une lumière ardente que je transformais en son reflet froid, non pas la lumière qui engendre mais celle qui éclaire. »
« Je n’insémine pas, je ne fais qu’indiquer. Qui reçoit ma lumière connaît ce qui est, rien de plus. C’est déjà bien assez. Pour me convertir en réception totale j’ai dû refuser de donner. Dans la nuit, toute forme rigide est anéantie par ma lumière, à commencer par la raison. Sous ma clarté, l’ange est ange, la fauve est fauve, le fou est fou, le saint est saint. Je suis le miroir universel, chacun peut se voir en moi. »
(texte issu de La Voie du Tarot, de Jodorowsky illustration issue du deck The Modern Witch Tarot, par Lisa Sterle)
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Littérature mon amour
“La neige et la nuit. La neige et la nuit. Aurélien, le col de son pardessus relevé, la réflexion le courbant un peu, les mains enfoncées dans les poches, remonte tout naturellement la rue Pigalle, à grands pas lents, comme s’il aimait à voir ses vernis noirs s’enfoncer dans la blancheur. La rue est vide et sombre. Elle ne prend vie que plus haut, où les enseignes lumineuses blessent l’ombre. Pour rien au monde il ne serait rentré se coucher. Il a tourné le dos à l’île Saint-Louis, il s’est dirigé vers ses habitudes d’hier, vers ces dernières braises de la ville, où il réchauffera son secret comme autrefois sa solitude. Il n’imagine rien de l’avenir. Sinon son rendez-vous à cinq heures, rue César-Franck. Cette soirée efface d’un coup tout le passé. Qu’a-t-elle mis à sa place ? Rien encore, et c’est déjà beaucoup qu’elle ait été. Ceux qui jamais ne furent saisis par un amour ne comprendront pas Aurélien. Ce recommencement d’Aurélien. Il n’y a peut-être pas au monde de sentiment plus vif, comme le vent au visage, que celui de ce renouveau, qui vient d’avoir dit à une femme : Je vous aime. En même temps, Aurélien retrouve l’estime de lui-même. Il vient de légitimer, mieux que d’excuser, sa vie. Cette flâne, cette irrésolution s’expliquent. Il attendait cette minute. Il lui fallait sa raison d’être. Il avait dû profondément savoir qu’un jour Bérénice viendrait... et elle est venue. Il ne pouvait jusque-là orienter cette existence sans risque : il l’eût engagée en dehors de Bérénice. Au fond, le siècle d’Aurélien s’écrit en deux mots : il y avait eu la guerre, et il y avait Bérénice. Qu’importaient ces trois années de transition ! Maintenant il était un homme, il avait un but, et à voix haute, sonne étrangement sur la neige : l’amour... Par une singularité du sort, la même journée avait formulé devant Aurélien l’accusation, qui lui apportait la victorieuse défense. Il pouvait maintenant répondre à ses propres scrupules, à ses doutes, et à l’expression de hasard que leur prêtaient ou Riquet ou Armandine. L’amour ! Est-ce qu’il est donné à chaque homme ? La plupart des gens ne sont-ils pas tels qu’était Aurélien jusqu’à ce soir ? Celui à qui vient l’amour, le grand, l’amour qui possède et ravage, se doit de faire place nette à tout ce qui n’est pas ce cyclone, cette tyrannie. Je me suis confusément gardé pour elle. Aurélien, cette nuit, s’approuve. Tout lui devient logique, signe de son amour. Jusqu’à cette neige qui s’accroche à ses cils.”
Aragon, Aurélien, 1966, chap. XXVI.
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090220
"Convention et invention, c'est le délicat équilibre qui donne sens à ce que nous disons."
Daniel Tammet + La fatigue est plus belle d'une âme plus forte. + "Même à un mur je ne dirais pas que je t'aime", en quelle autre langue que le portugais peut-on chanter cela... + Je sens mon âme et mon esprit se nourrir et durcir à la lenteur du temps. + Pour y mettre des graines, j'ai lavé, rincé, séché un petit pot. Puis, je l'ai montré au soleil pour le soumettre à son approbation. + Il me manque une poésie assez ancienne et qui serait emplie d'adresses amoureuses à l'homme. Je voudrais puiser dans plus vieux que Verlaine la matière première de mes déclarations d'amours et de désirs. Je voudrais pouvoir dire que je viens de si loin dans mon histoire écrite, que la source est si vive et profonde des sentiments que je sais exprimer qu'il n'existe aucun moyen d'arrêter ni de calmer mon cœur bouillonnant et dire à mon amant qu'alors il faut s'aimer maintenant dans une passion toute fraîche et qui date de toujours. (Petit carnet Moleskine, 27/11/2016)
120220 Aujourd'hui je peux choisir d'écouter les unes à la suite des autres, en boucle si je le veux, des choses qui me font pleurer. + Comme cela pourrait m'agacer qu'on ouvre constamment la porte du tramway en face de laquelle je me suis installé et lis à présent, à l'intérieur de la machine qui ne partira que dans 3 minutes, mais non. + Je ris de plus en plus en réaction à mes pensées et à mes souvenirs, par exemple à Jonathan Coen qui imite Johnny Hallyday éternuant et à ce que je sais qu'Artëm pense de moi.
140220 "Ta fei - pi pi - go go?", je me disais que ma mère parlait chinois ; "Elle a un marivolage", je lui prêtais la connaissance de concepts obscures. + Une bd sur les apprenants d'une langue étrangère, duh! + Une concordance des temps : oui, nous comprendrons ce que nous étions. + Elle demandait si on avait rien besoin. Attendait eviternam. Et mon prénom ne se prononce vraiment qu'avec sa voix. 150220 Marisa En complément du rouge à lèvres
Un sourire aux coins des yeux
Qui tirent à eux les commissures
Signe extérieur
That woman was exactly that kind of wannabe + Écrire des chansons : ça marche mal quand il n'y a pas d'objet. C'est à dire que ça ne se force pas, ce n'est pas le bon effort à faire. + Et soudainement la presse ne parle plus du tout du virus, silence radio du mal, angoisse qui tourne à la folle frayeur, les esprits sont dans leur propre ombre, ayant perdu l'habitude d'allumer leur propre lumière.
160220 J'ai donné des ailes aux murs pour qu'ils puissent s'envoler à désir mais ils restent, me gardent au chaud ou me rafraîchissent, me montrent le ciel, des reflets et des ombres, les lumières et les couleurs de la rue. Voir le ciel à l'air libre, c'est la vie, c'est fort ; le voir à travers les fenêtres, c'est érotique. Au rayon "érotisme de maison" : fenêtres et velux, rideaux et stores, marteaux et spatules désisolantes. + En 4 jours de patience un bouton disparaît. + Crépir ou recouvrir de peinture un mur de briques, c'est déjà perdre un peu de réalité, de force : le mur au naturel est tellement plus présent à la vue! + J'aime que le mot "bana" soit si fréquent dans l'usage de la langue turque !
170220 J'ai trois tatouages : deux à la main droite et un sur dos du pied gauche. Ils résultent des fois où je me suis par mégarde enfoncé dans la peau la pointe d'une plume encrée ou d'un crayon gris bien taillé.
190220 Le silence calculé des musiques d'ambiance. +
Un pli à prendre : être sûr de voir un visage ami en début et en fin de semaine, et réserver les jours de l'entretemps à la solitude avec soi-même.
210220 Like the english language says, at the end of the day everything is even.
220220 À Ponteau, m'enfoncer dans la forêt dès notre arrivée après le petit-déjeuner pour aller faire mes besoins accroupi contre un tronc à terre, ébloui par les rayons rouges du soleil levant, chatouillé par les fourmis, rassuré par les bruits de travail derrière moi, émerveillé jusqu'aux tripes de ma situation. * He sent me a video of him wandering, thinking he was somewhere else, and I replied "Hahaaa! ️️️️<3 <3 <3 you don't know it but you're actually walking in the mountains of my heart, I can feeling the echoing vibrations of your love declarations and my heartbeats are discretly adapting its pace to your footsteps..." I sent him a drawing of me waiting for him, contempling the space he used to occupy on the bed, and he recognized home, he said "that's my space! In your bosom." "Yes, empty space outside because you're filling my heart with your presence while you're away..." And he promised me a biggg space in his heart, my love, and I know this promise will be hold, it is all already out there, i can see the path starting behind my window. + Les amoureux sont posés l'un à côté de l'autre dans les mots d'amour dits en français.
240220 Je ne le dirai pas plus clairement, par ombre de pudeur, mais j'aime sentir mon intimité.
250220 Les rôles sont bien répartis : la famille cherche sur le plan du métro et la jeune fille garde la face.
260220 Et j'aime aussi les hommes à tête de singe. Et ceux à tête d'oiseaux. Là, c'est moins sexuel que poétique. Fabien, c'était la souris, Florian l'aigle. + Il y a quelques jours, vive émotion au magasin tout à pas cher: de la colle à paillettes grise en tube mou. M'en reparler. Cordons à scoubidou et fils chenille. Et la poupée croulante faite de pelotes! Tant à raconter...
270220 C'est aujourd'hui l'anniversaire de la mort de Stéphane Hessel. Pleurer en voyant une photo de lui est une forme de bonheur. + Une question pour tenter de désactiver les idées de cause et de conséquence : est-ce que nous possédons des auriculaires pour pouvoir nous curer les oreilles sans aller trop loin dans le conduit auditif ? Nous possédons un conduit auditif, il y a du cérumen dedans, et nous possédons des petits doigts qui sont bien pratiques pour nous curer les oreilles sans aller trop loin dans le conduit auditif. Je ne vois rien de plus certain, de plus proche de la vérité que la juxtaposition de faits. La recherche est-elle pour autant inutile ? Non, je ne crois pas, mais elle peut être un jeu, un sport cérébral comme un autre. + Pour une chanson: finales
Année
En ai
Ainé
e nez
On est
Inné
Une é
In né
Un é
Rimes spectrales
280220 Je ne me suis jusqu'à présent jamais bien lavé le visage, par peur d'ingérer du savon, je crois. + Tant de passé à me rappeler! + Une possible donnée que la science n'a pas : les animaux prennent, comme j'essaie de le faire, le froid pour une beauté, une clarté, une sensation grisante. + Faux, pour les hommes oiseaux : il y avait là un type à tête de faucon, et l'attirance était primairement sexuelle ! + Pour une chanson :
Aronyx sambolié
Ourotila boumam
Parlouney polundeyey
Salundé pyroman
Touché fouya
Toumalay +
Chez l'orthopédiste, sous les sièges de la salle d'attente, tous les pieds en semi-lévitation :-P
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Je n ai jamais écrit sur l amour. L amour je ne connaissait pas. Ma vie n était traversée que par la solitude, de la souffrance, des cicatrices, du sang. Ces choses là. La haine. Mais pas l amour.
Je ne sais même pas si je sais aimer. Aimer vraiment je veux dire. Aimer l autre, c est quoi?
Maintenant je suis mère. Ma fille est belle. Si vous pouviez la voir. Mais je l ai pas aimer des le début. Je ne pouvais pas m arrêter de la regarder mais je n éprouvais rien. J étais vide. Elle ne me remplissait pas. Elle n était pas là pour ça d ailleurs. Alors depuis 3 mois qu elle est là, je la regarde tous les jours, et la tendresse et l amour (sûrement) m envahissent peu à peu, petit à petit. J apprends à être avec elle. A exister pour elle, avec elle, par elle.
Exister. Oui. Être enfin. Je renaît avec elle. Je grandi avec elle. J apprends avec elle
Devenir mère m a fait renaître. J étais dans un amas d enfance d adolescence de femme. Tout melangeé. Maintenant je suis là. Encrée
Les mots se mélangent dans ma tête. Ça fait tellement longtemps que je n ai pas écrit. J ai lâché mes carnets. Ils sont toujours là, avec moi, mais je ne les rempli plus. Je n avait plus besoin de mots pour décrire mes blessures, mes divagations, mes vague a l âme. Mes maux.
Alors pourquoi reprendre le stylo aujourd’hui? Pourquoi à nouveau cette envie d écrire m envahi. Mon corps a besoin de s écrire.
Coucher mes mots, écrire, d’écrire, me purger, déverser à nouveau. Mais plus vomir ma haine. Plutôt embrasser la vie. Embrasser ma fille.
Mais tout cela n est pas totalement vrai. Ma fille m’a f ait renaître. Mais Sylvain m a fait naître. Il m à révélé à moi même. J ai pu expérimenté être une femme. Être une femme aimée. Et plus malmenée, violentee, violee. Mal aimée auparavant, aimée ensuite. La vie s est ouverte devant moi. Une place pour aimer ma fille s est ouverte avant même sa naissance. Une place pour une autre vie. Une place pour donner la vie.
Avant j attendais la mort je la narguais. Je me defoncais, je me tuais à petit feu, j avais hâte. J aopelais, je criais, je hurlais a la mort. Je me remplissais de fumée toxique, de coc, de crack. Je me perdais. Je tombais. Il n y avait pas de fond où se reposer, ou s arrêter, d écraser. Je tombais sans cesse. Encore et encore.
Alors après tout cela, comment donner la vie? Comment vivre avec un petit être en soi? Comment ne pas flipper. Comment affronter?
Je l ai voulu. Ça sur. Mais le passé laisse des traces. Les angoisses n abandonnent pas le navire comme ça.
Mais oui, j ai eu du mal à sentir que la vie se développer en moi. Du mal à réaliser. À verbaliser. A imaginer. A fantasmer.
J étais enceinte. Point barre. Pas de à quoi va t elle ressembler? Pas de est ce qu elle sera en bonne santé? Pas d enfant fantasme. Juste un état de fait. Un état du corps. J étais enceinte.
J étais enceinte. Je l ai découvert en faisant un test de grossesse des 6h du mat. Faut dire que je le voulais ce petit être. Je l attendais. Et je b ai pas pu me retenir de l annoncer aussitôt à Sylvain.
Et puis tout le monde m a dit d attendre, de ne pas trop m enflammer, que la dernière fois ça avait échoué et que je m étais littéralement écroulée. Enfoncée dans la coc. Alors je ne me suis pas enflammée. J ai écouté. Et ensuite, rien n est venu. Aucune flamme. Plus aucune.
J étais enceinte. Mon corps attendait un enfant. Mais pas ma tête. Pas mon esprit. Tout était refoulé au fond de moi. Tapis dans mon être. Endormi. La mais si loin. Comme inaccessible. J étais épanoui, les hormones jouaient leur rôle, j étais heureuse mais je ne réalisait pas. Mon ventre s arrondissait, la petite graine grandissait, mais la flamme restait tapie.
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tu voulais une histoire épisodes 1 à 11
1.
Je marche le long de la Loire, ses méandres et ses parfums je les connais. Sa robe aux reflets glauques garde une partie de ma vie, c'est le creuset où je suis née. Au pied d'une vieille ville enclose de murailles cylindriques elle glisse bête fluide tapie épaisse sous le vieux Pont-neuf. Je marche le long de l'eau qu'on appelle la levée. Elle avance doucement un tourbillon après l'autre l'animale en apnée ondulante. Sa peau celluliteuse est très sournoise. Elle s'approche murmure elle respire elle charme et j'avance parce que je veux saisir même si saisir est impossible. J'avance encore, je quitte la levée de bitume, passe le muret de tuffeau et descends sur la cale. Je quitte mes chaussures parmi les pavés arrondis du temps où un peu de vase s'est déposée et hume son parfum de feuilles mortes en lente décomposition tandis que l'obscurité rampe.
2.
Mon pied glisse dans la vase sous l'eau qui appelle. Est-elle encore tiède cette eau de vie ? Je décèle sous la surface les brillances d'une ville morte comme au fond d'un lac engloutie. La rivière se déploie, élargit là son bassin au gré du déluge de l'automne où se pose une île. Une île de silence. C'est là que me revient le souvenir d'un soir où en bagnole nous avions filé la piste cahotant jusqu'au bout pour n'être que tous les deux, au fond de la brousse de la Loire petite savane. C'était l'été et au moment de s'embrasser la nuée de moustiques venue des marais nous assaillit. Mais à présent j'ai très envie de passer le bras du fleuve. Il y a peu de courant et je suis bonne nageuse. L'eau est sournoise mais je nage vite, le courant n'a pas le temps de me dépaler. Aux abords de la berge je sens sous l'eau de longs doigts me frôler. Je ne pas crie pas. Je prends pied sur la berge dans la vase je m'enfonce. Douce viscosité, épaisse bouillasse mêlée de feuilles et de sable. Les petits crabes de mangrove s'affolent. Je grimpe vite, ce sont des algues. Je suis sur l'île. Une île pour moi seule. Il y fait chaud tropical. Le long des berges grouillent mes hôtes, rats, crapauds, grenouilles, alligators et chauve-souris brunes et duveteuses.
3.
sur l'île de la Loire tu sais ce que j'ai vu l'automne est bien venue à présent et les premiers frimas les brumes à la surface nébuleuse de la rivière et la poudre de givre sur les feuilles mortes au bord de l'eau qui croustillent sous le pied je me suis enfoncée sur cette île amas de terre accident vestige de sables mouvants enracinés et j'ai un peu exploré ses bois jusqu'à son cœur où j'ai trouvé une idéale dépression une douce combe elle a le ventre creux mon île sur le fleuve c'est là que j'installe mon feu le vent me passera au-dessus et si je veux du mouvement je vais sur la berge regarder courir les corps morts des branchages le bois flotté les troncs foudroyés et des fois j'en récupère un que je mets à sécher pour l'hiver que je passerai là c'est décidé je la crois déserte cette île je la croyais déserte je construis une cabane à l'abri d'un vieux chêne ses frondaisons basses me font des bras un ciel de lit que j'ai épaissi de joncs je ne veux pas de pluie sur mon feu ni sur ma couche je robinsonne tu vois mais il faut encore que je chasse un ours j'ai besoin d'une peau épaisse et forte je monte des cloisons en treillis de joncs fourrés de la boue du rivage elle sent fort je la prends dans mes mains la malaxe forme des boules et même lorsqu'un petit crabe s'en extrait se carapate au secours de mon argile je l’attrape et hop le happe carapace croque sous la dent goût salé mayonnaise gélatine j'ai besoin de protéines la température tombe bas la nuit le pire est le petit matin tu sais juste quand le soleil se pointe on dirait qu'il aspire toute la chaleur toute l'haleine tiède de la nuit le réveil est brutal vivement que j'aie ma peau d'ours /idiote tu sais que sur la Loire ne poussent pas les ours/ mais par contre tu sais j'ai vu ce matin en me réveillant deux yeux fentes jaunes perçant l'obscurité la brume un museau humait l'air et même je crois que j'ai ouï une babine se retrousser pas peur bizarrement j'ai remis une bûche sur mon sacré feu entre mes murs je n'ai pas encore de porte le ventre me brûlait j'avais une faim terrible
4.
j'ai refermé les yeux somnolence pendant que le feu reprend de sa vigueur crépite craquètement de gueule petit petit dans le bleu nuit la chaleur gagne affamée le jour se lève j'ose ouvrir les yeux les deux fentes jaunes s'en sont allées je sais que je ne suis pas seule sur cette île je me lève peau de bête automne malade j'examine les empreintes fraîches suis la piste terre meuble hume l'air suis-je sous le vent l'air est immobile les oiseaux muets alerte suspension mon oreille soupçonne le farfouillement dans les feuilles j'avance à pas de fouine glisse sur glaise du bord de l'eau le brochet baille la corneille coasse le crapaud jaillit gouttes froides ça fouille dans le fourré tanière les deux yeux jaunes m'attendent paupières mi-closes
5.
l'air de l'automne est vraiment très doux sirupeux souffle flaccide sous les frênes pieds dans l'eau montante sourde hume le creux d'une flaque incise glisse enfonce coule liquide chaud boue tiédasse enveloppe feuilles corrompues empreintes de ceux qui se sont désaltérés là nuit passée la bauge l'isola ferme les yeux ferme la bouche tais-toi recueille-toi le ciel bas tapis te couvre que les feuilles t'ensevelissent piaulements lointains quand le soleil descend les pieds paniques foulent la terre l'angoisse de la solitude au moment du coucher un peu de camphre vertu et danger analgésique laisse-toi aller marte zibeline antispasmodique liqueur blanche semi-transparente tiens-les éloignés les petits vers de fin de race glisse dans l'anesthésie couleuvre sauvagine lovée tacite
6.
ce soir il fait trop froid le soleil se couche à peine et déjà mes os se glacent la Loire lourde impassible reptile ondule sous les nappes de brumes et l'île veut se figer frimas toutes les feuilles sont tombées mortes tapis épais mes pieds s'enfoncent bruissent tant pis dans sa tanière elle sait que je parage son flair me découpe dans l'air mon nez picote doigts gourds la peau ne suffit pas pieds douloureux je m'éloigne cabane m'avance territoire de l'autre pas lents entêtés faire allégeance je sais que tu ne dors pas je sais que tu m'attends tu ne peux pas me mordre la trêve commence maintenant quand je n'en peux plus je sais que tu n'es pas sortie aujourd'hui soleil impécunieux ton pelage noir bouffant tu as commencé de jeûner accumulés devant l'antre des tas de feuilles édredon fourrés j'aperçois les deux fentes tes yeux me silhouettent sur le fond bleu nuit étirement ellipses jaunes et je peux entrer à quatre pattes passage étroit dedans chaleur sensible je rampe grognement large corps fourrure ventre chaud où glissement je me coule mes pieds des heures à se réchauffer ventre creux je ne passerai pas l'hiver sans manger la lune est pleine sur mes paupières le sommeil met un temps infini verse sucre dans le sang qui s'engourdit et je règle les battements de mon cœur sur ta respiration profonde
7.
les eaux elles-mêmes entrent en dormance se figent autour de l'île lames de glace l'enchâssant joyau de silence les arbres lèvent leurs squelettes grelots dans le vent sève patiente ralentis ralentis les battements de ton cœur imperceptible flux dans les veines glissons profond la terre chaloupe me tourne à peine évanouie enfoncement de nuit au creux de la roche tanière nos haleines retombent gouttelettes sur pelage la chaleur du ventre brûlante une fièvre me prend une fièvre m'enlève transe des songes peuplés de l'hiver rigoureux le feu ardent au creux les pattes sursautent par saccades rêve de course poursuite arrête de bouger tu me réveilles j'étais très haut très haut sur un tapis volant pure laine épaisse qui sent le mouton d'Azkanahasie septentrionale de tous petits moutons noirs qu'il faut absolument tondre au printemps le poids de la laine les cloue au sol ils se traînent s'enfoncent dans les prairies humides boules de laine ils suent cette odeur sur mon tapis âcre salée enivrante et je contemple le découpage des champs et des forêts des bocages et des lacs luisants miroirs d'argent
8.
c'est le froid qui m'a réveillée la bête à côté de moi avait disparu emportant sa chaude fourrure et le rythme soporifique de son cœur la tanière grelottait un jour sale tentait de s'emparer de mon île mais les brumes de l'eau faisaient bonne garde et mon ventre gargouilla je ne suis pas une ourse je sais qu'en Sibérie des humains hivernent jeûnent et dorment vie au ralenti recroquevillée confinée mais moi j'ai faim et je ne peux pas perdre dix kilos masse graisseuse j'aurais dû prévoir la soif me brûle la gorge je me lève m'étire la terre tourne vite ce matin je respire longue goulée d'air froid ivresse mes pieds croustillent les feuilles gelées approche du rivage l'eau m'attendait à quatre pattes pour boire la surface lisse reflet des branches maigres doigts boulus arbres figés dans l'attente mais juste là un poisson d'un éclair me frappe et je vois une bête étrange à la peau pâle je m'approche et la renifle elle s'approche et me renifle regards étonnés nos nez nos bouches l'une contre l'autre son souffle tiède elle vit sous l'eau je m'élance plonge traverse le miroir le froid me saisit je dois nager grande brasse vers le fond vivement la bête a disparu j'allonge mes bras mes doigts se lient mes pieds se palment et l'effort devient léger tandis que je glisse parmi les laminaires
9.
En sortant de l'eau peau brûlante coupante du froid et visqueuse le fleuve son épais limon brun la fonte des neiges a commencé cataractes torrents remuement des fonds de cale quitter le bain torve de fadeur avant l'engourdissement hémiplégie de sirène reprendre pied dans la vase à croupetons pas glisser pas tomber crisper les doigts de pied la vase remonte bourrelets gras succion la vase m'aime et saisir des racines à pleines mains remplir les ongles réservés de crasse à ronger gagner la terre ferme l'île éphémère je retourne à ma cabane en glanant des branchages et allume le feu et frissonne et bois brûlant et ajoute une goutte de rhum et une goutte de rhum et une goutte de rhum et puis encore une il y a toujours une bouteille dans un recoin de ma cabane chauffe-gorge chauffe-ventre j'aime bien quand la tête me tourne comme le soleil je suis solidaire du mouvement lapant l'ivresse mes idées s'alignent le soleil d'ailleurs s'est défait des brumes le bleu éclate et brutalement la température monte dans les arbres c'est la bamboche du matin tous les oiseaux s'affolent urgence de la lumière siffler piailler roucouler le grand jeu de s'accoupler la course et la vie haute je me demande ce que je vais faire il m'arrive de penser parfois j'essaie mon ombre se projette bien elle je la regarde toute allongée oh là là l'avenir turbule je dois me tenir prête tiens je vais m'habiller
10.
Ça fait longtemps Loire que je t'ai laissée mais je ne t'oublie pas tu continues tu coules tu brasses je sais qu'en ce moment tes eaux sont froides boueuses et généreuses des fontes des neiges des crues des pluies tu avales les îles tu passes et dévastes mais mon île ma langue chaque soir la restitue chaque soir sous mes paupières elle flotte et se pelote chaud au creux de mon ventre avec tous ses habitants qui vont bientôt sortir de léthargie ils ne sont pas aussi pressés que moi le soleil m'aspire je vais m'évaporer mais je dis bien à la tortue de se terrer et à l'ours de ronfler encore un peu je leur ritournelle à l'oreille mezzo voce un chant ça se loge juste dans les interstices exactement là. Je veux vivre dans tes interstices. Sous la peau aux plis à la commissure entre le rêve et l'éveil un peu de léthé avant la bacchanale la reverdie le retour la boucle et ça repartira
peut-être
le moment est à l'attente le décompte l'eau monte
à la bouche
je me demande s'il y a une ourse sur mon île et je vais faire le tour pas à pas découvrir où se cache ma barque.
11.
En cherchant ma barque, à l'endroit où je pensais l'avoir amarrée sous le saule pleureur se tient un étrange animal. Les pieds dans l'eau, il s'asperge, se frictionne et pousse de petits cris sans crainte de ce qui l'entoure. Tout occupé de lui-même, c'est un humain. Un matelas et un sac sont posés un peu plus loin. Il a dû passer la nuit sur mon île. Ses mains sont blanches et lisses et longues autant que son corps. Aucune aspérité, comme si sa peau tendre et laiteuse n'avait jamais vu le soleil ni connu le froid ni le vent. Je regarde mes pieds, mes mains aux ongles cernés de vase. Je sens mon odeur. Légèrement écœurante. C'est bien. Ça repousse les esprits malins. Chaque territoire a son odeur. Lui se frotte la peau avec une énergie si furieuse qu'on dirait qu'il veut s'en débarrasser. Ses muscles sont dissimulés. Comment a-t-il traversé, peut-il nager ? Il sort de l'eau et sur sa peau humide accumule les couches de tissu. Il n'a pas l'idée de se chauffer au soleil. Il charge un gros sac et se met en marche. Je le suis à distance comme une ombre de buisson en buisson. Ses pas sont lourds et si craquants qu'il n'y a aucun risque qu'il m'entende et comme je reste sous le vent, il ne peut me sentir. Il dérange les branches des arbres et sans souci des bourgeons remue tout sur son passage, piétine les germes, les dards des plantes à naître. Le printemps ne se voit pas encore à la surface mais il travaille la terre. Je le sens sous mes pieds nus. Les lombrics creusent leurs galeries. Les rampants remuent. Ma tortue est sortie elle avait trop faim et puis comme les nuits sont glaciales elle s'est enfouie à nouveau dans l'humus qui fermente. Mon long bipède avance le nez en l'air, il cherche les oiseaux. Il fait le tour de l'île, à la pointe s'assoit, sort un carnet et se met à crayonner. Je monte dans un arbre pour le regarder tracer ses traits.
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Cape Wrath Trail (3) : le terrain
Alors, ça donne quoi de marcher dans les Highlands ?
Ça donne un mot anglais que je ne connaissais pas, mais que j’ai appris à utiliser à toutes les sauces pendant mon périple : boggy
Boggy, ça signifie marécageux, boueux. Le terrain peut donc être un peu, beaucoup, vraiment très, affreusement : boggy.
Je m’attendais évidemment à rencontrer de l’humidité en Écosse, mais je n’avais pas du tout imaginé que ce serait à ce point.
Dès mon premier jour de marche, je me suis rendu compte que ça n’était pas le relief qui serait dur, ni la longueur. Non, la raison pour laquelle le Cape Wrath Trail est considéré comme le trail le plus dur de Grande-Bretagne, c’est le terrain.
Premier jour, donc. Je grimpe mon premier col, vue splendide sur une vallée ouverte, je n’ai qu’à descendre le long du torrent. Mon cœur exulte devant tant de beauté, de solitude (la photo ci-dessus est prise à cet endroit). Et je commence la descente. Et mes pieds s’enfoncent. Et les grenouilles sautent dans les herbes hautes comme ailleurs des sauterelles sauteraient devant mes pas. Je mets trois heures à descendre ce que je pensais avaler en une heure, en tombant deux fois. Une troisième fois mon pied s’enfonce dans une flaque de boue qui semblait presque solide, mais qui était en fait une tourbière. Jusqu’au genou. Mon bâton s’est enfoncé aussi, en le ressortant je vois qu’il s’est clairement plié, le métal n’a pas résisté à la pression de la boue. Ok, j’ai compris.
Une fois en bas de la vallée, je marche encore pendant presque une heure dans des marécages pleins d’eau, trempée jusqu’aux genoux. J’apprends, très vite, à marcher sur les mottes. Tous les jours jusqu’à la fin du trail, ce sera la même chose : poser ses pieds avec précaution sur le sol détrempé, parfois marcher dans les eaux ruisselantes plus que dans la boue qui glisse. Sur la photo ci-dessous, c’est un petit bois qui est au milieu d’un marécage. On peut essayer ce qu’on veut, on finit avec de l’eau aux genoux !
Il est illusoire de vouloir garder ses pieds secs. Inévitablement, une fois au moins dans la journée, je finis avec les pieds enfoncés au moins jusqu’aux chevilles. Même en haut des montagnes, le sol est spongieux. La beauté du paysage permet de supporter ce terrain abominable, qui explique l’absence totale de culture et le peu de troupeaux. La solitude et la nature sauvage en échange de l’humidité, c’est un peu le deal.
Heureusement, dès qu’il ne pleut pas (trop) pendant 24h, le sol sèche assez vite. Et puis au fur et à mesure de la route, les standards de confort baissent. J’apprends à faire sécher mes chaussures avant tout autre chose le soir, en enlevant les semelles intérieures. Idem pour les chaussettes. Et si je n’ai pas réussi tous les matins à enfiler des chaussettes et chaussures sèches, cela a quand même réduit le risque d’ampoules (une seule en 3 semaines !).
Autre difficulté du terrain : les rivières. Le Cape Wrath Trail traçant au milieu des Highlands dans les endroits les plus isolés, il n’y a que rarement des ponts pour traverser les rivières. Certaines sont larges, avec un courant important, et une profondeur qui dépend de la quantité de précipitation des heures précédentes. Parfois passer de rocher en rocher ne suffit pas, il faut déchausser, remonter le pantalon au genou, voire l'enlever (ça m'est arrivé en plein mois d'août!), rechausser de l'autre côté etc. Les traverser en faisant attention au courant (ne pas faire de grands pas, garder les pieds au ras du sol), ne pas hésiter à remonter ou descendre un peu la rivière pour trouver le bon endroit pour passer.
D'autres rivières (ou torrents) ne sont pas indiquées sur les cartes, pour la simple raison qu'elles ne sont pas pérennes : elles se forment ou grossissent au gré des précipitations, mais peuvent constituer quand même des barrières importantes à la marche. Tel petit torrent de montagne anodin peut se transformer, après une nuit de pluie intense, en un gros torrent qui va être compliqué à passer. Au-delà de cela, le chemin est parsemé de cours d'eau d'importances très variables qu'il va falloir franchir tout au long de la marche. Une journée normale, c'est par exemple une vingtaine de petits cours d'eau temporaires à passer facilement, trois torrents qui nécessitent de réfléchir où on met les pieds, et une à deux rivières où il faut déchausser.
J’ai appris à dominer ma peur des rochers glissants, à estimer où traverser, à me lancer quel que soit le temps, le courant, ma peur (merci à P., avec qui j’ai marché trois jours, qui a eu la patience et la gentillesse de m’apprendre à dominer ma peur de perdre l’équilibre !). J’avais eu la bonne idée d’acheter une paire de sandales de randonnée en synthétique, qui ont été parfaites pour traverser les rivières profondes sans craindre, en plus du courant, de me faire mal aux pieds. Je conseille vraiment de faire de même. En plus (attention, point mode) c’est parfait à porter le soir avec une bonne paire de chaussettes sèches pendant que les chaussures de randonnée sèchent !
Le terrain marécageux et les rivières à traverser sont deux des facteurs de ralentissement de la marche. Le relief en est un autre, mais moins important : les montagnes des Highlands ne sont pas très hautes, et le trail monte rarement au dessus de 800m d’altitude. Mais on démarre très souvent du niveau de la mer, et les côtes sont raides. Il n’est donc pas à négliger, surtout combiné au sol spongieux et aux rivières, permanentes ou temporaires : grimper 500m de dénivelé dans les Highlands, c’est comme en monter 700 ou 800 ailleurs. Surtout s’il pleut et qu’il y a du vent, et pas de chemin tracé.
Si vous voulez vous lancer dans le Cape Wrath Trail, le terrain est donc une donnée à ne pas négliger. C’est le côté sauvage de l’itinéraire qui entraîne cette difficulté : puisque la moitié (au moins) se fait sur des minuscules sentiers ou en dehors de tout chemin, il faut faire avec la nature dans son ensemble, avec les conséquences de la météo. Je l’avais sous-estimé, mais finalement une fois que je l’ai accepté j’ai adapté mes étapes, ralenti le rythme, assumé ma lenteur (environ 15-20km par jour au lieu de 30 en général) et profité de la solitude, du paysage, des panoramas d’une splendeur que je n’avais que rarement vu ailleurs, de la beauté de l’effort.
C’est dur, mais ça vaut le coup.
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- J'ai rêvé de toi ! Et tu m'appelles dans la nuit.
- Et je m'en vais pour la Venise Que faisions-nous dans ton rêve ? Si tu étais avec moi.
- Aujourd'hui ? C'est vrai ?
- Oui Je vais à la gare.
- Je t'attendais à la sortie de mon école, puis je te voyais de loin et je te perdais de vue, et je te cherchais aux alentours Je me rappelle tes cheveux très fort Cette ville m'émeut toujours. Tu y es déjà allé ? Tu y passes du temps ?
- Ton rêve me parle et dernière phrase Je n'ai pas encore de retours Au pluriel Oui mais il y a longtemps J'y rejoins la sœur je suis j'avais besoin de voir ce qu’elle me fait
- J'espère que tu te retourneras quand même. Je ne veux pas te perdre de vue ailleurs que dans les champs de rêves Tu fais du bien. J'ai très hâte que tu me parles. C'est drôle pour moi elle est un peu la contre-Berlin du retour
- Je tiens à toi pour me laisser faire C'est vrai
- Je tiens très fort à toi je le savais mais mon rêve me l'a redit Je me rappelle aussi que ton nom était écrit sur le mur Les lettres étaient mélangées mais elles ne l'étaient pas je les croyais mélangées et en regardant un peu mieux je les voyais toutes là et toutes en ordre
- Le mot ghetto provient de Venise, les juifs habitaient dans un quartier proche des forges "Getto" en italien, devenu le ghetto Forger un mot Mais en même temps elle me semble plus proche de Berlin-Paris parce- qu'elles évoquent la solitude je trouve Paris ne l'évoque pas Je me demande comment tu dors Pour quelqu'un qui s'appelle plus Sonaj c'est bien trouvé J'aimerais peut-être t'écrire une carte si tu peux donner l’adresse
- Forger un mot beaucoup ! Venise est aussi solitude mais plus à ma mesure, à l’échelle
- Et tu vas bien ? As-tu des trêves ?
- https://en.m.wiktionary.org/wiki/soñái https://en.m.wiktionary.org/wiki/soñar#Asturian Et tu me parles de comment je dors
- Et je te parle de comment tu dors
- Je suis en train d'oseille entre quelques angoisses que je sais d'anciennes habitudes et de grands moments de bonheur et c'est étrange Je crois que c'est parce-que je commence à les quitter complètement et je leur dis à dieu ces angoisses sont des derniers kissing goodbye Je suis heureuse que tu ailles Venise Puisque tu me parles de comment je dors, j'ai très envie de te répondre que j'ai des rêves, et que c'est le signe pour moi que j'y suis disposée, et donc le signe d'une trêve
- J'ai créé un ancien nouveau blog pour publier mes anciens textes d'avant mon premier blog, je l'ai appelé Stavroz Isrëal et non l’halte-blanche Stavroz te parlera peut-être Stavroz n'est pas une trêve mais Venise est sur l'eau Parfois c'est pas facile de dire au revoir à nos angoisses parce-que finalement on y tiendrait presque, comme un clown intérieur Mais ça m'apaise que tu m'aies écris ce matin encore un heureux Mais à chaque fois que je t'écris, que nous sommes en contact j'ai l'impression que c'est kissing goodbye performé Si tu avais envie de lire un poème aujourd'hui tu peux lire Art poétique de Desnos. À bientôt
- J'ai envie de t'écrire j'ai envie de t'écrire pleins de choses, des choses pleines, mais je ne le fais pas parce-que tu ne dois pas savoir, et puis je ne sais pas si c'est mieux que tu ne saches pas, que je taise, car pourquoi te dirais-je, à toi, ce que je dois dire, et pourquoi te changerais-je, et pourquoi saurais-tu, et que ferais-tu si tu savais, ou si tu ne savais pas, hier soir j'ai fais un geste. Le seul
- Es-tu arrivé ? Écris-moi Jonas, je crois que j'en ai besoin autant que toi Je crois aussi que j'ai besoin de t'écrire Cela m'a apaisée aussi cette nuit de te voir, de voir ton nom Et de t'écrire Je crois que je me suis très fort attachée à toi, liée Dès le début il y a des années, et que je ne m'en suis rendue compte qu'en te retrouvant il y a quelques semaines
-"C'est cette confiance, cette affirmation, ce soutien perpétuel qui peut transfigurer les "affreux visages" et les rendre superbes. " Fin d'un magnifique message que tu m'as écris le 12 Juillet 2015. Ces derniers temps, je me maquille fort, je deviens insoutenable au regard, le visage barré d'épais morceaux noirs, je ne suis même pas monstrueux, je suis une peau masquée qui arrête net tout mon corps qu'elle masse dans l'immobile, je ne comprends pas aussi loin que j'en aie l'air, je suis beaucoup plus loin et c'est d'ailleurs pour ça qu'ils ne peuvent plus me regarder, je les ferais partir de mon visage et de leurs yeux qui ne voient que l'efface de leurs propres Je suis dans le train de Turin à Venise je n'arrive pas encore Écris-moi, vraiment Quand je te lis je ne sais pas quelle voix tu as, mais en même temps j'ai cette affirmation de familiarité, affirmation sans force que je sais te lire. Je t'écrirais plus. Je t'avais écris par mail que "j'aimerais que notre rencontre en devienne une", moi aussi, longtemps il m'a fallut pour le comprendre
-Je n'ose pas le dire mais je porte un masque, et je n'ose pas le dire parce que ça paraît futile, cliché, faussement tragique, ça paraît joué.. Alors je ne le dis pas mais j'en porte un, en collier, un petit masque comme les beaux masques de Venise. Je ne le dis pas mais je le fais: je porte le masque que je porte au visage, je porte mon visage comme un masque, et c'est difficile, au tous-les-jours, de soutenir le regard de mon masque, de soutenir le regard sur mon masque, comme une épaisseur de peau entre moi et le monde Et j'ai l'impression que ce n'est pas moi ce masque de peau, et pourtant chaque regard sur lui m'est terriblement douloureux et difficile, comme si c'était ma peau qui était douloureuse et difficile, à chaque fois que mon masque croise le regard de quelqu'un Je crois que tu connais cela aussi Mais je crois que nous ne connaissions pas cela quand nous nous sommes connus Ou peut être que ni l'un ni l'autre ne le savions réellement. Mais à cette époque mon maquillage était beaucoup plus lourd, et noir, comme pour barrer le regard, comme pour masquer le masque, et je crois que le premier souvenir que j'ai de toi, dans les couloir du lycée, toi un an au dessous, c'était cela: avant même de te connaître, je ne voyais que tes yeux, le bonnet enfoncé jusqu'aux sourcils, l'écharpe jusqu'au bas des cils.. Le regard noir entre les deux, dans la fête, et je n'avais jamais vu ton visage. Et pourtant je t'ai toujours reconnu, puisque je savais que tu étais toujours le même visage dont je ne voyais jamais que les yeux
-Si je devais porter le masque que je porte au visage, je devrais porter autour du cou un petit bout de peau nu comme un fil électrique. Mais je ne suis pas toujours masqué, habillé, "prêt", je m'habite différemment selon les jours et ma volonté. Ma peau est tellement faible qu'elle est profonde en vous tous avant que je n'ai vu les aiguilles flanquées en vos chevilles. Je ne soutiens pas tous les jours mon regard sur mon masque, je n'en peux parfois plus, et alors je ne fais pas semblant de ne pas me connaître, je fuis, au lieu de désagréger mon visage seulement parce-que les trous de mes yeux se portent haut là où ils se portent, s'ils étaient sur mon crâne, je ne pourrais pas non plus me voir, mais je ne serais pas aveugle au visage quand on me regarde. Je ne sais même pas qui je suis quand je sors comme ça, la seule chose qui est dite c'est plus la nuit s'enfonce dans l'opération et plus je change, je monte sur le cours du temps et cela seul peut-être vu, je me transforme au cours de la soirée, jusqu'à plus possible sans renverser les vélos solitaires, arracher les feuilles affiches et en boule les mastiquer dans ma bouche, jouer avec le vent qui hurle à finir sur un dormeur, sentir que j'erre jusqu'à ma destination, c'est une errance-vers. Et pourtant, mon passage ralentit l'aveugle impression que je crée autour de moi sur ce qui me croise, comme dans l'errance Du maquillage pour masquer ton masque... pour tromper sur ton masque. J'ai porté des vêtements de ma mère hier soir dans la rue. J'étais toujours ce même visage qui ne supportait de montrer sa peau tous les jours devant tous et je subissais le début de ma peau, c'était mon deuxième âge, un deuxième âge qu'on ne peut même pas ni défendre ni attaquer, un visage qui unissait l'ensemble et vous violait de violence alors même que vous ne vouliez que traverser une cour. J'entendais les pas et les bruits, je me réfugiais au toilette, enfermé, j'attendais la fin de la récréation pour ressortir. Hier soir, j'ai présenté fièrement ma carte d'identité à Omar, vieux bar man algérien d'un bar éponyme, pour lui montrer que j'étais marocain, alors que polonais, puis j'ai quitté l'ami d'un ami, Charles, mon seul ami garçon, et que je sais aimer, et son ami qui me dérange un peu car il ne peut m'atteindre, je ne peux l'atteindre, il serait prêt à m'accueillir le jour où j'aurais renoncé à vouloir l'être, devoir l'être, un jour sans violence, un jour creusé dans la révélation des masques de nos masques et des peaux de nos peaux, l'un à l'autre, pour en finir avec la et le Je lui ai souhaité bonne chance avec la fille qu'il désire, Marie, je hais apposer des prénoms quand j'écris, aucun prénom ou presque sur mes textes, jamais, connus ou inconnus, et là ça ne me dérange pas, je ne me demande plus si j'écris sur une situation particulière, et soudain sans raison, je lève un bras et fais quelque chose, un signe, qui est venu d'ailleurs, et je pars. Un plus jamais, un ça vaut la peine de vous détruire, un Je m'entends encore dire essayer de dire "viens-je de faire ce signe ?" avant de quitter Je ne comprends pas pourquoi, comment j'en suis arrivé là, de même que certains symboles, le fait de les tracer est un geste-en-conscience, d'ores et déjà un ralliement, un acte-à-valeurs, certains gestes provoquent jusqu'à notre corps qui se plie à notre volonté éprouvée en un duel où les couteaux ne coupent pas, leurs bouts sont ronds, leurs bouts s'arrachent comme des pétales, leurs bouts regorgent de trachées, ils possèdent l'odeur de vos antres, et cette odeur, malheureusement, vous la reconnaissez. Et le pire c'est qu'il se dira "pourquoi moi" sans savoir que c'est exactement la question que je me pose Et c'est pourquoi écrire à quelqu'un est difficile, je finis toujours par m'emparer de moi Et en général, et ils ont bien raison parfois, ils retiennent qu'ils étaient le lieu de l'empare, l'amphore avec mes mains plaquées dessus, et qui la porte ?, c'est moi, puisque je ne peux soulever mon corps, mais ils oublient que si je m'empare, c'est que je me donne, et un amour pourrait sourdre et filtrer "Viens, viens, plus près, regarde la blancheur, l'espace confus, tire, viens ici vers toi-même, je te donnes à toi". Excuse-moi d'avoir autant écrit et je l'espère, pas trop librement, mais ça m'a fait plaisir de t'écrire. Si ton nom sonne comme "Oser" c'est bien pour une rose En maintenant ses trêves Elle rêve Qu'elle hésite à lire Et J'hésite à écrire
-Je cherche le pronom de mon nom, le miroir de mon nom, mon nom, il n’y a pas de miroir pour mon nom, il n’y a que ce personnel, contemporain, dans le miroir, reflet mon personnel, mon personnel contemporain.
Où est la somme qui habite mon
Le pronom de mon nom
La somme qui habite les lettres de mon nom
Une anthologie impossible
C’est ahurissant
Mon impersonnel mon nom mon pronom
Précision
Reflet d’une somme de lettres
Qui habite l’anthologie, une somme impossible
Dont je soustrais mon
mon interrogation
où est mon pronom ? le pronom de mon nom
que je cherche à cueillir
accueillir à bras ouvert
le pronom recueilli
le pronom de mon nom
-De toi ?
-Oui.. Ton poème qui vient clore tes messages m'a beaucoup, beaucoup émue
-C’est vrai, j'hésite terriblement à lire
-Merci, encore une fois c'est beau impressionnant Je le sauvegarde et prendrais plus de temps C'est un poème qui clôt mes messages et tu l'as bien vu. Je pense que ça me dépasse ce que j'ai écris mais justement tu dois le savoir pour être émue Pourquoi tu hésites à lire Tu écris des poèmes tellement différente de moi je n'ai jamais une chose à dire, et toi tu dis ce que tu as à dire, tu as une voix qui trouve ce qu'elle veut dire alors que moi ma voix ne sait pas écrire et donc elle ne le trouve pas Enfin j'ai l'impression Mais comme celui des veines nouées une par une et du temps d’il y a longtemps celui-ci a la même forme Je t'ai envoyé un vieux poème d'il y a deux ans mais auquel je tiens car à l'époque j'enregistrais mes poèmes et je l'ai beaucoup écouté. Ça vient d'un rêve que j'avais fais. Je trouvais que ça illustrait bien mon propos, nos différences. C'est un poème de début d'écriture je ne l'ai pas encore retravaillé, parachevé plutôt. Baisers Peut-être parce-que je me moque bien plus des mots que toi, sans ma main, j'ai des mots de doigts, je ne veux aucune réalité, baisers.
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Le chat et la souris
anotherfrankiewarrior c’est pour toi (et pour ceux que ça intéresse). J’espère que ça te plaira. J’ai été un peu trop dans l’introspection à mon goût et j’ai peur d’avoir laissé échapper des fautes… J’essaierai de me rattraper au prochain chapitre.
Pour l’apparence de Clark Kent, je me suis inspirée de la version All-Star Superman qui justifie la double identité de Superman/Clark Kent en lui donnant l’air différent lorsqu’il est en civil ou en superhéros.
Prompt de base : tout le monde aime le super-héros, sauf le super vilain. Le super-héros a un crush sur le super vilain et tente tout ce qu’il peut pour lui être agréable… mais le super vilain lui a un crush sur l’identité secrète du super héro.
Synopsis : Clark Kent rencontre Lex Luthor plusieurs mois après sa venue à Metropolis. Devant donner une interview pour le daily planet, il craint que son ancien ami ne reconnaisse sa double identité. Lex, lui, perçoit la situation d’une toute autre façon.
Chapitre 1 : Interview
« Monsieur Luthor ? »
Monsieur Luthor… Était-ce ainsi que Clark Kent saluait ses amis d’enfance ?
Il avait changé. Large d’épaule, trapu, les cheveux tirés à quatre épingles, la tête enfoncée dans ses épaules et le regard fuyant derrière ses lunettes, Lex s’étonnait de le trouver si inquiet, réservé, presque timide devant lui. Clark avait toujours été un beau garçon, confiant mais jamais arrogant. Il dégageait une simplicité franche et une honnêteté naturelle. Il n’avait pas de raison d’avoir honte de lui-même.
Au temps où il vivait à Smallville, ses cheveux étaient sauvages. Ses yeux, vifs, observaient avec curiosité et ne jugeaient personne. Il avait aimé Lex car il avait perçu du bon en lui et avait ignoré le reste. Ce n’était pas de la naïveté : il connaissait son ami. Il préférait simplement ne rien voir lorsque celui-ci aurait pu le décevoir. C’était un ami véritable.
Les sentiments de Lex, eux, étaient motivés. Jamais il n’avait rencontré d’agriculteurs jusqu’alors. La ferme des Kent et la vie de cette petite famille avait quelque chose d’exotique pour lui. C’est par curiosité qu’il s’était rapproché de Clark, mais il n’y avait que Clark pour le traiter en égal, alors il l’avait gardé à ses côtés pour tromper sa solitude. Avant de s’en rendre compte, il ne pouvait plus s’en séparer et s’était trouvé comme piégé par sa propre toile.
Son amitié pour Clark était devenue un béguin.
Rien qui mérite d’être appelé une peine de cœur. Il avait quitté Smallville avec une petite douleur dans la poitrine : l’impression d’avoir jeté un bon livre avant d’en avoir lu la fin, mais il n’aurait jamais entamé une relation avec Clark, même si la proposition était venue de ce dernier. Ce n’était que du bon sens. Ce fils de paysan, terrestre, solaire… que serait-il devenu dans le grand bain de Métropolis, au milieu de ses requins ? Clark ignorant les codes des gens d’importances ; Clark vulnérable devant la pègre, les envieux, les ennemis de Lex ; Clark calomnié, son nom en gros caractères au dessus d’un sous-titre du daily planet : « le gigolo qui a réussi à séduire un jeune milliardaire »… Non. Lex n’aimait pas assez Clark pour le supplier de le suivre et l’estimait trop pour le condamner à cette vie. Ainsi il tira de cette petite peine une certaine satisfaction. Au moins son ami resterait-il intact, préservé comme au jour de leur première rencontre. Clark ne méritait pas tous les malheurs que Lex pouvait lui promettre. C’était quelqu’un de bien ; meilleur que Lex.
Et meilleur que ce Superman que tout le monde adorait.
Pourquoi cet extraterrestre levait-il fièrement la tête et bombait le torse alors que Clark s’écrasait sur lui-même ? Ses doigts lâchant le stylo qu’il tenait dans ses mains, il s’empressa de le ramasser en bredouillant des excuses. Il était maladroit. Il était nerveux. Il jouait son rôle de journaliste, péniblement, à contre-cœur espérait Lex. Les conventions, les règles de bienséances ne pouvaient pas avoir évincé si aisément des années de complicité. Et s’il n’avait pas été milliardaire ? Et si Clark n’était pas là pour une interview ? Aurait-il agi autrement ?
Non. Clark avait changé. Metropolis l’avait changé, comme Superman avait changé Lex.
« Cette ville est pire que Gotham : tout ce qu’elle touche de bien est souillé. »
Clark n’avait pas encore posé de questions. Il parut surpris, ne s’attendant pas à un ton aussi mélancolique. Lex regrettait déjà de s’être laissé aller. L’enregistreur tournait dans le coin du bureau, mais Clark ne pouvait pas avoir changé au point de publier un torchon à son sujet. Il garderait pour lui cet instant de faiblesse. Lex en était persuadé.
« Alors, monsieur Kent, cette interview ? »
Lex avait insisté sur son nom, un peu par moquerie et un peu par vengeance. Clark ne parut pas le remarquer. Au contraire, il se redressa légèrement, osa lever les yeux sur son ancien camarade et reprit d’une voix légèrement plus forte.
« Le daily planet vous remercie du temps que vous lui accordez. Je m’efforcerai de ne pas vous déranger trop longtemps. »
Cette fois, ce fut Lex qui se sentit perdre de son aplomb. Clark ne se comportait ni comme un ami de longue date, ni comme s’ils étaient des connaissances en froid.
Clark avait craint que Lex le reconnaisse.
Pensait-il vraiment avoir si peu compté dans la vie de son camarade pour que celui-ci l’oublie si aisément ? Beaucoup jugeaient Lex trop arrogant pour accorder la moindre importance à l’amitié, mais Clark n’était pas n’importe qui. Lui plus qu’un autre aurait du savoir…
C’était cruel, et Clark, comme toujours, ne s’en rendait pas compte.
« Vous avez pris la parole pour dénoncer la menace que représente Superman. Pourriez-vous expliquer aux lecteurs du daily planet ce qui vous a motivé à vous exprimer sur ce sujet ? »
La mention de Superman réussi à distraire Lex et à lui faire oublier sa pointe de rancœur. Il répondit, aussi stoïquement que possible, que Superman était un alien qui se donnait le droit de juger et d’agir au nom de l’humanité et dont les pouvoirs destructeurs pouvaient être utilisé aussi bien contre les ennemis de la terre que ses habitants.
« Il n’est pas terrien. Qui sait ce dont il serait capable s’il décidait de défendre les intérêt d’une autre planète ?
— Vous craignez une invasion ?
— Je ne croyais pas aux petits hommes verts jusqu’à ce qu’on apprenne son existence. À présent, je suis prêt à croire à tout.
— Il semble plutôt pacifiste. Il aide la police, les pompiers et tous ceux qui croisent sa route. Outre ses origines, qu’est-ce qui éveille une telle méfiance en vous ?
— Sa nature de surhomme m’inquiète, certes, mais je pense qu’en dépit de ses pouvoirs, il reste fondamentalement humain. Il est donc vulnérable à la peur, à l’envie et la colère. Je n’ai pas une bonne opinion de l’humanité, même si j’admets que certains de ses représentants sont tout à fait respectables. Il faudrait cependant avoir une chance terrible pour que le seul kryptonien ayant atterri sur notre planète soit le bon samaritain qu’il prétend être. »
Clark hocha la tête et Lex répondit aux autres questions en se demandant ce que Clark pensait de cette histoire, s’il l’approuvait, s’ils pourraient un jour parler de Superman comme de leur ennemi commun. Les deux hommes n’étaient pas souvent d’accord, même dans leur jeunesse. Leurs discordances tintaient leur relation de prudence et de respect, car tous en pensant leurs mots ils parvenaient à se comprendre. Tandis que l’interview continuait, Lex songeait qu’il n’était pas certain d’avoir autant de patience concernant Superman.
« Pour ce qui est d’aider la police et les pompiers… eh bien, sauver un chat dans les arbres est à la portée de tout le monde.
— Les lectrices du daily planet prétendent avoir plus confiance en Superman qu’en toutes les forces militaires et policières de la ville.
— Un beau minois attire toujours la sympathie, mais l’habit de fait pas le moine. Elles prendraient moins de risque en vous faisant confiance. Qui plus est vous n’êtes pas vilain : ça ne gâche rien. »
Les mots étaient sortis d’eux-mêmes : un petite pique d’humour, rien de plus, mais Clark avait profondément rougi et il avait pincé ses lèvres. Lex sourit. Ce pauvre Clark n’entendaient pas de tels compliments tous les jours. La plupart des femmes trouvaient sans doute trop pataud, trop quelconque pour s’y intéresser. Lex ne leur en voulait pas : s’il n’avait pas rencontré Clark lorsqu’il était à Smallville, il n’aurait éprouvé que de l’indifférence pour ce journaliste empoté qui lui faisait face. Du mépris, en dernier recours.
Mais ce journaliste était Clark Kent : son Clark Kent. Cela changeait tout.
Les sentiments que Lex avait pu éprouver auparavant n’entraient plus en ligne de compte. De l’eau avait coulé sous les ponts depuis leur dernière rencontre. Cependant, il ne pouvait s’empêcher d’éprouver une certaine tendresse à l’égard de Clark, ne serait-ce que parce qu’il lui rappelait leur jeunesse, quand ils étaient tous deux différents. Avant que Métropolis ne les change.
Maintenant, Lex doutait des bénéfices tirés de sa seule décision parfaitement altruiste. À quoi bon avoir renoncer à Clark s’il était devenu, malgré tout, cet homme effacé qui se tenait devant lui ?
Clark se levait à présent. Le journaliste le regardait à peine mais le salua avec une grande politesse. Lex le guida jusqu’à la porte, une main dans le dos, un geste instinctif. Pourtant, avant de refermer la porte derrière lui, il lança :
« Prendrais-tu un verre avec moi Clark ? En souvenir du bon vieux temps… »
Peut-être pâlit-il, mais ça ne dura qu’un instant et soudain, le journaliste timoré laissa place à son ami d’enfance.
Clark n’avait jamais songé que Lex l’ait oublié : il avait simplement honte à l’idée qu’il le reconnaisse.
Avant que son cœur n’ait bondi dans sa poitrine, Lex sut qu’une fois de plus, il s’était laissé prendre à son propre piège.
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JUSTE UNE QUESTION D’OPTIMISME ?
Depuis le plus jeune âge, je suis pessimiste.
L’angoisse du futur, la terreur face à l’erreur et la paralysie scrutant l’imperfection.
L’incapacité de savourer les choses, toujours avec une peur inexpliquée et permanente. Des griffes invisibles me transpercent la chair, jusqu’à sentir mon petit cœur se rétrécir discrètement.
Puis cette angoisse est devenue si envahissante qu’elle a poussé les portes d’une dépression très pesante. A bout de souffle, dans un essai constant de me raccrocher à ce qui pouvait me faire tenir. Quand il m’a semblé ne voir plus que du flou, après maintes années, j’ai trouvé le piège ultime : les TCA. Ce piège m’a enfoncée mais ce piège m’a aussi sauvée.
Je m’explique. Bien sûr, il ne s’agit pas là d’une solution. Je ne souhaite à personne de choisir ce parcours. Un terrain ardu, vaseux, brumeux. Froid. Désert humain. Solitude.
Et pourtant, c’était mon seul moyen de survie dans un monde qui n’était pas le mien, où ma place ne semblait pas exister. J’ai pu me créer un propre monde, forger mon propre royaume. Un endroit où je ne pouvais me déplacer qu’avec des œillères, où le sommeil était redouté mais le lit le seul endroit de réconfort occasionnel. Où dans mes yeux ne régnait que désert quand mon corps n’était que pluie orageuse. Où je rêvais tellement de rentrer chez moi puis je me rendais compte que j’étais déjà dans ma chambre, mais tout semblait si étranger et impersonnel. Un endroit plein de règles, dictées par mon plus grand tyran, mon mental. Où rien ne devait être laissé au hasard. Contrôle, contrôle, contrôle. Où vivre était impensable car survivre était à l’ordre du jour.
Un voyage à en perdre haleine et pas que pour moi. Mon entourage a tant de fois essayé de redresser ma barque. Mais la tempête était telle qu’aucune force ne pouvait empêcher mon bateau de chavirer.
Ne sachant pas nager, j’ai cédé à la fatigue et me suis noyée. C’est à ce moment que je me suis transformée en hippocampe. Je me suis adaptée à mon environnement avec le temps, mes besoins se sont transformés. J’ai ainsi pu me refaire une nouvelle vie, d’une manière improvisée et totalement nouvelle. Malheureusement, je me suis rendu compte que l’océan était bien vaste pour un petit être comme moi. En regardant vers le ciel, à travers l’eau, je continuais à apercevoir le monde des mortels où se trouvaient mes êtres chers. Mais ce mur flou nous séparant rendait communication et donc compréhension très compliquée.
La méditation est alors apparue petit à petit dans ma vie. Dans la pleine conscience au quotidien sans le savoir, la méditation est devenue un rituel quotidien. Un rituel qui ne rime plus avec torture conditionnée par la punition. Un rituel qui est plutôt comme un chocolat chaud après une longue balade hivernale.
J’ai compris que si je voulais prendre soin des autres, je devais prendre soin de moi. Que l’auto-compassion n’était pas signe d’égoisme mais de respect. Plus je pratique, plus je me sens grandir, changer en matière de réflexion. J’apprends à me voir comme une amie. Bien sûr, je suis encore agressive envers moi-même et c’est humain. Mais l’intensité n’est plus la même. Je n’ai plus une haine permanente envers moi-même.
Je remarque mes fautes, essaye de prendre du recul le plus vite possible. Pour répondre et ne pas réagir. J’apprends des choses que j’arrive à appliquer comme si je n’avais jamais fait autrement. Puis d’autres choses me résonnent dans la tête, je dois les réécouter en permanence car mon intuition les juge justes mais mon mental fait encore barrière.
Je sais qu’avec persévérance et patience, je m’améliorerai. Du mieux que je peux, avant de trouver la faute chez les autres, j’essaye de comprendre ce qui me dérange moi. Pourquoi je me sens concernée. Pourquoi je suis émue. Pourquoi moi.
Tout en sachant que ce que font les autres leur appartient. Tout le monde a ses blessures, à des degrés d’intensité différents. Mais chacune de ces blessures doit être respectée à juste titre. Seul celui qui dépasse la peur de soi-même et ose fouiller en soi pour comprendre son propre fonctionnement peut changer ce qui le dérange autour de soi. Il ne s’agit pas d’attendre que les autres autour de soi changent. Chacun a ses propres responsabilités. La bonne nouvelle, c’est que chacun a ses propres moyens d’évoluer. Nul ne peut jeter la faute sur quelqu’un d’autre pour justifier son propre comportement.
Aujourd’hui, je suis devenu optimiste sans m’en rendre compte.
Ca ne veut pas dire que je suis toujours de bonne humeur et que je vis dans un monde de bisounours. Je me sens beaucoup plus concernée par les choses qui m’entourent : les problèmes, qu’ils soient d’ordre politiques, éthiques, relationnels, professionnels. Mais je me sens aussi plus concernée par la beauté de la vie, car je prends conscience que ma vie à autant de valeur que celle de n’importe qui, qu’importe qui je suis (ce qui n’est pas si important au final d’ailleurs !). Car la beauté ne peut appartenir à personne, on peut juste la recevoir de manière inconditionnelle. La bienveillance et la compassion aident à apprécier ce cadeau si précieux et nul ne sert de se flageller si on réagit de manière inappropriée de temps à autre. Personne n’est parfait !
Seul l’instant est parfait. Tout est à sa place. Même les plus grandes injustices nous permettent de réaliser à quel point la justice est primordiale.
Aujourd’hui, je contemplerai la fleur sans jamais la cueillir. Je n’ai pas besoin de la posséder.
Pour cette nouvelle année, je vous souhaite une seule chose : GRANDIR. Chacun à son rythme.
-M.
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