epopoiia-leblog
Epopoïia
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Epopoïia c'est univers féministe autour de la mode inclusive et responsable, mais pas seulement. Un univers créé pour véhiculer de la joie et de l'amour, pour que l’on puisse toustes s’accepter et s’aimer tel.le.s que nous sommes, libres de jouir de tout ce que la vie a à nous offrir. Pour que l'on puisse toustes devenir l'héros.ïne de sa propre épopée...
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epopoiia-leblog · 5 days ago
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Christmas cookies
Les ondes radio résonnent, Mariah Carey s’époumone, le chocolat fond dans la casserole. Des paroles dégoulinantes d’amour arrivent jusqu’à ses lèvres, et la cuillère de crème qu’elle glisse dans sa bouche. Une fois, deux fois, elle goûte à son mélange, y ajoute du sucre, chante à tue-tête ce joyeux hit des fêtes. Le four est déjà chaud, son corps bien enflammé, elle se déhanche et danse sous l'œil de ses sablés. Bientôt dorée leur croûte et beurrée leur saveur aussi douce que cette partition sucrée qu’elle connaît par cœur. L’odeur monte à son nez, un tendre parfum cacaoté, et la note s’élève, trop haut pour ne pas chanter faux. Qu’importe dans sa cuisine, n’est-elle pas la reine ? Dans cette scène improvisée, oui, la star c’est bien elle. Maniques en mains, toque bien coiffée et tablier noué, la fumée s’échappe du fourneau, ne manque plus que les lumières, et un public pour l’acclamer. Qu’importe la cuisine dérangée, l’entassement des cocottes, bols et autres ustensiles débordant dans l’évier, les taches de gras, jets de farine de tous côtés, le goûter du Père Noël est enfin prêt. Ne reste plus qu’à lui servir son verre de lait.
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epopoiia-leblog · 10 days ago
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Un cadeau avant l'heure
“Mais ce n’est pas encore Noël !” D’un sourire, il l’invite à l’ouvrir. Ses doigts dénouent le ruban, déchirent le papier, soulèvent le couvercle. À l’intérieur, une petite boîte ronde recouverte de velours noir. Elle hésite un instant, se retourne vers lui. Son expression n’a pas bougé. Dans son regard, l’impatience et la hâte de la voir découvrir ce qu’il y a caché. Elle prend l’objet entre ses mains et l’ouvre enfin. Si fine pourtant sur son cercle d’argent, elle se laisse aussitôt éblouir par l’éclat de la pierre. Elle en reste sans voix. Délicatement, elle retire la bague à son écrin. Le diamant brille de plus belle sous les lumières du sapin. Lui, c’est la lueur dans ses yeux qu’il contemple à présent. Il tend sa main vers elle. Elle le regarde, hoche la tête. Ensemble, ils font glisser l’anneau le long de son annulaire. Le métal froid fait frissonner sa peau et ce baiser qu’il lui offre, sous la branche de gui.
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epopoiia-leblog · 13 days ago
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Tombées au sol
Tombées au sol, abandonnées et délaissées des arbres nus, elle les écrase, elle les malmène, ces feuilles mortes de l’automne, elle les traîne. Cailloux, pierres et graviers crissent sous ses semelles, et les restes de pluie viennent noyer ses pas. Elle avance trempée dans le noir de la nuit et pour seul horizon les phares des routards. Les vitrines sont éteintes, les magasins fermés, les chiens dans leur foyer, ne restent que les rats ; et quelques chats errants, en vagabonds funestes. Elle poursuit son chemin, dans l’ombre de ces rues, sous un ciel sans lune, mais partout le brouillard. Une lueur finit pourtant par éclairer sa route, l’éclat d’un réverbère ou d’une simple bougie, la flamme d’une présence qui l’invite à la suivre. Entre ses doigts gelés, le fil d’Ariane en main, elle se laisse emmener. C’est un tunnel brumeux mais au bout la lumière. Sur les rampes des escaliers, les rebords des fenêtres et celui du balcon, des guirlandes tout autour, une illumination. Des lanternes et du houx exposés sur le porche, une couronne de pin accrochée à l’entrée. La voilà sa maison et la porte est ouverte.
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epopoiia-leblog · 19 days ago
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Deux tasses de chocolat chaud
Il était une fois deux tasses de chocolat chaud, double couche de crème chantilly et vermicelles arc-en-ciel, l’une en forme de bonhomme de neige, l’autre de Père Noël, elles sont rondes, volumineuses, elles tiennent entre deux mains. Une assiette de sablés, des sapins, des étoiles et autres rennes à croquer, est posée juste à côté. Une couverture écossaise recouvre leurs pieds. Toutes les bougies sont allumées, circule dans la pièce un doux parfum boisé. L’un contre l’autre appuyés, elle, la tête sur son épaule, lui, la main dans ses cheveux, ils le contemplent et l’admirent, sa hauteur, ses lumières, ses couleurs, leur tout premier sapin. Dans leur petit appartement, il prend beaucoup de place, encombre le passage, s’impose en majesté. Le générique démarre, grésille l’écran noir. Il se blottit contre elle, elle se serre contre lui. Mr Scrooge se réveille et ses fantômes de la nuit. Derrière la fenêtre, - serait-ce un ange peut-être ? - quelques flocons de neige et le son des grelots ; loin des champs, loin des bergers et des moutons, mais pour ce tout premier Noël, il reste la magie.
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epopoiia-leblog · 23 days ago
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Le réveil d'une paupière
Il était une fois le réveil d’une paupière. Un rayon passe entre les cils, aveugle sa pupille, elle se tourne de l’autre côté. La tête enfouie sous l’oreiller, la couverture remontée, dans ses draps froissés, elle se prélasse. Elle tend le bras ; et puis, encore un peu plus loin ; elle ne sent rien. Personne. Elle se redresse. Au sol, fait valser les coussins. Ses yeux grands ouverts vont et viennent, refont le tour des murs. Son tableau “Home is where love is” la lorgne avec insistance. Péniblement, elle repousse la couette. La fenêtre est entrouverte, des restes de buées se lisent sur la vitre et les poils de ses bras se soulèvent sous la brise. Moteurs, klaxons et pigeons s’invitent dans la chambre. Elle attrape son peignoir, le noue d’un coup de bras et puis s’avance dans le couloir. Arrivée au séjour, elle ne le trouve toujours pas. Pas de mot, aucun texto. Sur le canapé, elle se laisse tomber, s’enfonce dans le tas de coussins, se prend la tête entre les mains. Le passage d’un nuage, ou deux peut-être, orchestre l’ombre et la lumière dans la pièce. Et puis la porte s’ouvre. Des croissants chauds dans les bras, des joues rougies de froid, un sourire écarlate. Elle se lève et se jette à son cou. Il lui rend son baiser et, entre deux tours de langues, lui demande : “Tu me montres comment fonctionne la machine à café ?”
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epopoiia-leblog · 28 days ago
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Une observation
Il était une fois une observation. Sur le rebord de la fenêtre, des vases en argiles peints, pastels multicolores, succulentes retombantes et des rideaux à pois voilent les derniers rayons de la journée. Un canapé en velours, une ribambelle de coussins et une courtepointe fleurie, froissée et encore chaude se délestent de leurs caresses. Un grand tapis berbère, des poufs tout autour, bleu, jaune et lilas, une table ronde en bois rappellent de bons plateaux repas. Des bougies parfumées, quelques notes sucrées, vanillées, remontent jusqu’à son nez ; celle d’un gâteau au yaourt, doré au four, attend d’être partagé. Un carton entre ses bras, ses VHS, ses vieux vinyles, l’attendent encore en bas sa collection de comics et figurines. Où va-t-il bien pouvoir placer Captain America et Spider-Man au milieu de toutes ses fleurs et ces murs roses ? La porte s’ouvre, elle est là. Chargée elle aussi, elle pose ce qui l’encombre sur le comptoir, se retourne vers lui. Elle prend sa main, lui sourit. “Viens. On rangera tout ça plus tard.” Dans la chambre, il la suit.
Sa tête sur l’oreiller, la sienne contre sa poitrine, il caresse ses cheveux. Sur le mur, face à eux, un tableau : “Home is where love is”. Chez soi, lui s’y sent déjà.
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epopoiia-leblog · 1 month ago
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un regard sur une pièce
Il était une fois un regard sur une pièce. Des cartons, une valise et du vide ; des murs blancs, peinture fraîche, un écho. Le plafond monte haut, une ampoule grésille, il n’y pas d’abat-jour. Une ouverture, un brin d’air et quelques bruits de rue pour combler le silence. Elle pose son sac par terre, faute de chaise, le manteau par-dessus ; lève ses gants et son chapeau, déroule l’écharpe de son cou. Elle se dirige vers la fenêtre, l’ouvre en grand et se penche en avant, reçoit le froid glacial sur son visage, son nez et ses joues qui rougissent. Ses yeux observent la fumée du camion qui disparaît au loin et puis reviennent à l’intérieur de la maison. Elle fait trois pas jusqu’au premier carton, prend une paire de ciseau, tombe à genoux. Le scotch se déchire en deux dans un bruit grinçant et aigu. Elle arrache le dernier bout et le jette au sol, là où il n’y a pas encore de poubelle. C’est un tissu qu’elle découvre, une couverture aux carrés bleus et roses, des marguerites sur d’autres, brodées par les doigts de sa grand-mère. Sa main caresse les fils jaunes, lisse les verts, palpe la bourre de la matière. Autour de ses épaules, elle la déploie sur elle. Elle ouvre le clapet de son téléphone, tape sur le clavier ces mots qu’ils attendaient. “Bien arrivée. Tout va bien. Bisous à tous les deux.” Elle ferme les yeux, sa tête enfouie dans ce mélange de coton et de laine, les odeurs du passé remontent jusqu’à son nez. Elle n’est plus seule désormais.
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epopoiia-leblog · 1 month ago
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Une ascension
Il était une fois une ascension. Son nom est annoncé, éclate dans le micro et les enceintes qui le font résonner. Dressée sur ses talons, coiffée de son chapeau, elle garde la tête haute, les joues rougies par les acclamations. Éclairée par les lumières de la scène, encouragée par les sourires de ses camarades, ceux de ses professeurs et ceux de ses parents, elle s’avance sur les marches dignement. La foule est grande, c’est son regard qui la porte jusqu’aux félicitations du directeur qui lui remet son diplôme. Quand elle salue son public, il l’applaudit encore plus fort. Des pieds tapent le sol, des voix usent de leurs cordes jusqu’à s’en épuiser. Elle sourit à son tour, à son père et sa mère surtout. De là où elle se trouve, elle peut déjà les voir, ces nouvelles rides qui se creusent juste aux coins de leurs yeux. Elle lance sa toque en l’air, la voilà qui s’envole vers de nouveaux horizons.
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epopoiia-leblog · 1 month ago
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Un couloir encombré
Il était une fois un couloir encombré. Ses livres tenus aux bras collés contre son cœur, son sac en bandoulière pendu à son épaule, et son écharpe de laine enroulée à son cou, le regard baissé, elle marche lentement au milieu des autres étudiants. Ils s’agitent autour d’elle, bruyants, nerveux, déchaînés ; elle se recroqueville et se fait oublier. Dans cet incessant chaos et les murs qu’il habite, pour rejoindre sa classe, elle n’a pas d'autre choix que se frotter au monde. Ignorée, bousculée, personne ne semble la voir, ni même la sentir, son ombre qui se faufile et se fond dans la masse. La tête toujours baissée, elle continue d’avancer quand, tout à coup, quelque chose la percute, ses livres lui tombent des bras et elle s’écroule avec eux dans un incroyable fracas. Tout le monde s’arrête. Plus personne ne bouge. Le silence prend place dans le couloir. C'est un arrêt sur image que sa chute leur impose. Lorsqu’elle relève enfin la tête, c’est seulement là, à cet instant, qu’elle le voit. Face à elle, accroupi, immobile, indécis, ses grands yeux hébétés qui la regardent aussi. Et c’est lui, en premier, qui, finalement, ose tendre sa main vers elle et l’invite, à son tour, à avancer la sienne. Seul, entre eux, un manuel. Ainsi commence l’histoire de ces deux inconnus. Une jeune fille et un garçon, égarés dans la foule, des visages qui se troublent et des doigts qui se frôlent, au détour d’un couloir, et au désir du hasard.
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epopoiia-leblog · 1 month ago
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Un recommencement
Il était une fois un recommencement. Des lèvres roses, un col blanc, une robe bleue qui descend jusqu’aux genoux, des jambes fines portées par une paire de talons, une silhouette qui garde les souvenirs de toutes ses années de cheerleading, et son sourire aussi. Mais dans sa gorge, la boule se resserre. Ici, devant ce grand portail, et la foule d'élèves qui attend son ouverture, elle n’est qu’une inconnue. Ses amis répartis aux quatre coins du pays l’ont sûrement déjà tous oubliée. Les levées de bras dans les gradins, les cris de joie des joueurs, l’hymne national au rythme de la fanfare et cette énergie folle qui les habitaient tous, elle au sommet, tout en haut de la pyramide, tous ces beaux jours sont bien loin d’elle, aujourd’hui. Désormais, elle est seule avec ses écouteurs, Van Halen dans les oreilles, une cigarette en bouche et ses pieds sur le sol. Mais voilà que les portes s’ouvrent et que la foule, cet amas d’une jeunesse excitée par tous les mystères de ce grand bâtiment, s’y avance. Le mégot écrasé sous son talon, elle recrache la fumée du tabac et la laisse s’envoler avec ses derniers regrets du lycée. Du haut de ses dix-huit ans, la tête relevée et le front dégagé, elle franchit à son tour le portail et pénètre dans ce nouvel horizon.
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epopoiia-leblog · 2 months ago
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Une traîne étincelante
Il était une fois une longue traîne étincelante. Un satin bleu argenté et ses perles irisées glisse sur les marches du grand escalier, s’étend de tout son poids sur la montée de l’imposant bâtiment. Les portes sont ouvertes, invitent à y pénétrer. La lumière du dedans fait place sous les étoiles. Dans l’entrée du corridor, scintille un plafond d’or. Des astres et des comètes en feuilles métallisées et des nuages de coton suspendus à un ciel de velours s’entourent de lanternes, éclairent le parquet et ce rassemblement de corps adolescents. Princes et princesses d’une nuit, éperdus dans la danse. Ils brillent une dernière fois sous cette atmosphère céleste, pour leur dernière soirée dans l’antre du lycée.
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epopoiia-leblog · 2 months ago
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Des pyjamas à l'abandon
Il était une fois des pyjamas à l’abandon. Sur les ressorts du matelas, les pieds bondissent. Ils s’élancent dans les airs au rythme de la musique et des pulsations de leur cœur. Leurs voix s'époumonent, une brosse à cheveux dans les mains, elles font vibrer les murs de la chambre et celle des voisins. La cassette n’en finit pas de tourner et les bracelets d’amitié de rebondir sur les poignets. Face au poster de Madonna, elles prennent place sur le tapis et se déchaînent sous la cadence de la batterie. Maintenant, elles dansent. Il n’y a plus de début ni de fin, c’est comme un rêve, un éternel refrain. La fête ne fait que commencer, il reste du pop-corn, des bonbons multicolores et toute la nuit pour veiller. Ce soir, minuit s’habille de promesses. L’amitié éternelle, des mystères à percer et des rêves à trouver. Des perles d’innocence qui s’accumulent sur leurs bras et sonnent comme une prière.
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epopoiia-leblog · 2 months ago
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La montée d'une colline
Il était une fois la montée d’une colline. Deux petites filles rentrent à leur maison, elles se tiennent par la main. C’est la nuit, elles n’y voient rien. Dans le noir, elles entendent le crapaud qui coasse dans son étang, la branche qui se courbe sous le vent, son souffle qui se perd entre les pierres, leurs pas qui s’enfoncent dans la terre. Il a plu la veille et elles ont froid. Leur cou est enfoui dans leurs écharpes qui couvrent tout leur visage, le nez emmitouflé, rouge malgré tout, laisse une goutte couler. Des yeux humides tentent de percevoir ce qui se cache dans le noir. L’une croit aux sorcières, aux vampires et aux démons. Les monstres de toutes ces histoires racontées dans les livres, elle les entend, les pressent au milieu des ombres. L’autre lui dit que tout ça ne vient que de son imagination. Tout ce qu’elle entend ce n’est que le vent, des bêtes aussi peut-être, rien de méchant. Un sanglier ou un coyote, qui sait ? Ça ne l’étonnerait pas d’en croiser. Un sanglier ?! Sa sœur a peur, ce n’est pas drôle, elle n’a pas envie de plaisanter. L’autre sourit, resserre son bras autour du sien, tente de la rassurer. Ne t’en fais pas, on est bientôt arrivées. Allez dépêchons-nous, maman nous attend. Tout là-haut surgit un coup de tonnerre. Elles pressent le pas, elles accélèrent. Mais les deux petites filles n’arriveront jamais à leur maison.
Il était une fois la montée d’une colline. Deux petites filles avancent main dans la main. C'est la nuit, elles n’y voient rien. Dans le noir, quelqu’un les guette. Pas de sorcière, pas de vampire, pas de démon sur leur chemin, ce monstre là est bien humain.
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epopoiia-leblog · 2 months ago
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Une invitation
Il était une fois une invitation.
— Viens on meurt ? 
— Non chérie, pas aujourd’hui. Demain si tu veux.
— Demain, ce sera trop tard. C’est quoi le problème ?
— Tu sais bien, les enfants. Tu te souviens que c’est demain qu’ils reviennent à la maison. On peut pas faire ça dans leur dos.
— C’est vrai, tu as raison. Ils pourraient nous en vouloir. Pourquoi ne pas leur proposer de mourir avec nous, alors ?
— Oui, c’est une bonne idée, pourquoi pas ? Au fait, tu sais s’il y a assez de sel dans la soupe ?
Elle prend la louche, la plonge dans la casserole, grimace.
— Ça va pour le sel mais rajoute un peu de poils de chat.
— Celui qui est mort hier ?
— Non, celui qui est encore vivant.
Il ouvre le placard, sort le chat, prend un couteau dans le tiroir. Ses gestes sont mécaniques, la recette traditionnelle et le chat endormi. Derrière la fenêtre, ce sont les feuilles d'automne qu’il observe tomber. Sa femme le rejoint, il repose le couteau.
— C’est beau quand même.
— Magnifique.
— Ça va me manquer quand on sera partis.
— À moi aussi.
Elle se tourne vers lui.
— On peut toujours reporter ?
— À quand ? L’année prochaine ?
— Ou encore dans quelques années, quand tu seras tout vieux et rabougri.
— Et que tu n’auras plus envie de moi ?
— Tu sais bien que ce n’est pas pour ça que je t’aurai quitté mais parce que tu n’auras plus d’argent.
Il réfléchit. Pas longtemps.
— Bon allez c’est décidé, on verra cette histoire plus tard ! Maintenant passons à table ou on va encore manger froid !
— C’est vrai que c'est toujours meilleur quand c’est chaud.
— Comme toi, chérie ! Bon appétit, mon amour !
Leurs verres trinquent, eux se régalent et la nuit tombe.
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epopoiia-leblog · 2 months ago
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Un prélassement inopiné
Il était une fois un prélassement inopiné. Les pieds sont encore nus et la peau détendue, les pores ouverts à l’eau chaude et au savon vanillé. Affalée sur le matelas, son corps se laisse prendre et plisser sur les draps. La tête encore brumeuse du mousseux de la douche, sa vapeur ensorcelante et son parfum enivrant. Elle a les cheveux mouillés et la peau juste à peine essorée, lasse pourtant de se lever pour éponger ses rêves et les dernières gouttes de ce réveil langoureux. Au sol, sa serviette y est restée, abandonnée à sa paresse et ses désirs de tendresse. Il y a encore beaucoup  trop de douceurs dans son esprit adolescent pour laisser tomber la nuit, ce paysage évanescent. Une jambe pin-up, tête en arrière, deux lèvres posées sur les siennes, dans un plan américain, sur un fond en noir et blanc, la caméra tourne et la scène recommence. Sa mère tape à la porte mais tant pis pour le bus et la course sur la route, son arrivée pressée et ses leçons oubliées. Les lettres et les calculs attendront. Elle reste à ses baisers ensommeillés et à ses songes énamourés.
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epopoiia-leblog · 2 months ago
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Dandelion 🌼
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Merci encore à @artbydoncorgi pour ce nouveau challenge ! ☺️
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epopoiia-leblog · 2 months ago
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Une promesse à écrire
Il était une fois une promesse à écrire. Pour toi qui me l’as demandé, devant moi, un papier, de l’encre et une plume, je signe et m’y engage. Décrire la couleur de tes yeux, tel est le défi que tu me donnes, audacieux que tu es. Je le relève pourtant, et devant toi m’incline. Mais laisse-moi seulement puiser un peu d’eau salée dans la mer, juste assez pour trouver toutes les nuances à créer. J’aurai bien besoin de ce liquide bleuté pour colorer mon fond, et puis, en dégradé, des vagues qui éclaboussent et l’écume qui mousse, pour imiter cet éclat qui n’existe que chez toi. Cette goutte de cil qui n’est jamais bien loin, toi qui as l’âme émotive, de joie et de tracas. Il me faudrait aussi - me le permettras-tu ? - quelque peu de ce sable, celui où les algues, le corail et les coquillages forment leur propre paysage et chatouillent les pieds des amoureux des mers. Il me les faudra bien - le comprends-tu seulement ? - pour nourrir ton portrait de tous tes grains de beauté. Je n’en mettrai de trop, au risque d'enchanter d'autres garçons que moi qui oseraient poser à leur tour leurs propres yeux sur toi. Possessif et jaloux, crois-moi je le regrette, mais le contour de ton iris, ce sont avec mes doigts que je veux le tracer, et pour que ton innocence reste nuages d’enfance, je le refermerai avec un nœud de cerf-volant. Ainsi volera-t-il, et tous tes rêves avec lui, pour s'évader dans le ciel, là où j’emprunterai aussi quelques nuances de bleu, reposerai ma plume et l’encre de ce récit.
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