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Des soldats roumains à leur poste d'observation – Bataille du Caucase – Kouban – Union soviétique – Avril 1943
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Pas que les Roumains: «En cas de soulèvement, il y aura une armée européenne pour nous mater»: Philippot met en garde la dictature armée de l'UE
«L'UE veut une armée européenne, c’est écrit en toutes lettres, sous commandement de Bruxelles, la France sera un protectorat dans un empire euro-germano-américain.»
«Une armée qui sera évidemment un supplétif de l'OTAN», a-t-il rappelé, alertant sur la «réforme» des Traités de l'UE votée (https://www.euractiv.fr/section/institutions/news/traites-de-lue-le-parlement-europeen-adopte-ses-propositions-de-reforme-a-une-faible-majorite/) par le Parlement européen.
Si un jour on voit débarquer chez nous des soldats avec l'écusson sur fond bleu, ce qui veut dire en fait l'écusson américain ou de l'OTAN, pour nous mater parce qu'on voudra se libérer, là, ce sera plus compliqué pour nous.
Une option au cas où Macron n’arriverait plus à manipuler le résultat des élections et tenir les masses avec des médias aux ordres.
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🔽⏬ je t'avais dit que tu étais un faux dieu ... Tu n'en ai pas... cette porte noirci de derrière mon cœur... Qui préserve toutes les lueurs derrière son masque...
merde de ton Éloïm, ce texte est sacré, et j'en deviens même faux envers toi-même..
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..Je ne peux pas avancer si j'oublie le désert de ma jeunesse... Ce n'est pas que l'Afrique jungle...
J'ai l'impression de recevoir ce genre de poème touchant.. qu'a l' époque je déchirai.. et que aujourd'hui c'est moi qui écrit
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Comme si le tiroir du monde et de l'autre côté
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Merci Matoub
.
C'est à cause ou grâce une sorcière que j'ai connu ton nom... À tel point je l'ai maudit à tel point j'en reconnais ce qu'elle m'a donné... Mais je ne passe pas par son nom... Je n'ai pas envie de finir derrière une boule de cristal...
Pardon pour les Roumaines... Je ne parle pas de ces femmes-là... Qui ont eu de lire des cartes et des cartes... Mais si elle dise des cartes elle ne se rendent pas compte de ce que le monde tourne pendant ce temps-là... Elle ne se font pas prêtresse... Et mon éternel parfois les déteste...
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Le monde est tâché derrière une plaque de marbre
.
À ce point-là
.
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Ce texte explique qu'il y a une entité
Qui tend la main
.
Derrière l'horreur
.
Et un monde qui s'effondre
.
Peut-être était là l'importance
De restaurer le mot génie
Cette entité qui sort des montagnes sous apparence humaine
Et qui se réjouit
Quand je lui parle du temple des animaux
.
Est-ce que le temple des animaux n'est pas tout simplement le tabernacle
De noa'h
Son arche à travers tous les animaux qu'il a ramené
Béni soit il
.
Mais dans mes songes on parle de quelque chose qui est plongeait dans le désert
Et qui est gardé par des armées
Dans un désert qui ne se trouve pas
Même d'une vue satellite
.
Tellement cet endroit est sacré
.
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Une résistance pro-russe se développe sur les arrières des Forces Armées du régime de Kiev ?
Quand j’ai reçu ces informations je suis resté, comme on dit, « sur le cul » ! Et puis, en connaissant la provenance, je me suis remémoré certains faits : – en 2014 j’ai vu des reportages sur les TV roumaines montrant ces mères ukrainiennes d’origine roumaine se heurtant aux agents recruteurs de Kiev venus rafler leurs enfants pour les envoyer, déjà, sur le front ; – nous avons aussi tous pu…
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Chronique des voix
Je n’arrête pas d’admirer notre époque. Ainsi l’autre jour, on apprend par la presse qu’à Saint-Jean-de-Luz, un jeune homme bien sous tous rapports a planté un couteau de cuisine dans la poitrine d’une de ses éducatrices, la professeure de danse. Interrogé par les gendarmes sur la raison de ce geste pour le moins intempestif, il a fait valoir des voix qui l’y auraient incité.
Rappelons que ce n’est pas la première fois dans l’histoire que des voix conseillent ou ordonnent de manier des outils aussi dangereux pour couper dans le vif. N’avaient-elles pas déjà convaincu Abraham d’immoler son fils Isaac ? Le patriarche leur aurait certainement obéi si, au dernier moment, un ange n’avait retenu son bras armé et n’avait remplacé la victime par un bouc qui s’était pris les cornes dans un buisson. Et ces mêmes voix de ventriloque, mais qui parlaient grec cette fois , n’avaient-elles pas déjà soufflé à l’oreille du roi Agamemnon l'idée saugrenue de sacrifier sa propre fille Iphigénie, pour que la flotte achéenne puisse enfin virer de bord et mettre le cap sur la ville de Troie ? Là encore, si la victime pressentie n’avait pu s’échapper en compagnie de sa mère Clytemnestre, le roi n’aurait pas hésité à lui faire un sort. À contre-cœur certes, mais on ne résiste pas aux voix et à la parole donnée ! Ni à la plume de Racine à l’acte IV de son Iphigénie. Enfin, au Moyen Âge, la nommée Jeanne d’Arc n’avait-elle pas, elle aussi, entendu des voix (celles de l’archange Michel et des saintes Marguerite et Catherine, qui parlaient « françois » pour l'occasion) lui suggérant de prendre les armes pour libérer Orléans et « bouter les Anglais dehors » ?
Mais les acouphènes de Saint-Jean-de-Luz furent semble-t-il encore plus convaincants que les voix de l’Antiquité ou du Moyen Âge. Ils firent surtout couler le sang jusqu’à ce que mort s’ensuive. Nul ange n’est apparu au dernier moment pour arrêter la main sacrificielle du jeune homme. Encore moins a-t-on trouvé dans les parages basques un mérinos pour l’immoler à la place de l’éducatrice. C’est en lisant des nouvelles aussi avant-gardistes qu’on mesure à quel point les méthodes pédagogiques d’il y a cinquante ou cent ans étaient dépassées. Car jamais, au grand jamais, nous n’aurions à cette époque osé répondre au maître ou à la maîtresse. Encore moins lever la main sur eux, même sous prétexte d’entendre des voix de contre-alto nous susurrant de le faire. Les menacer avec une arme de poing, ç’eût été un scandale inouï, cause de renvoi immédiat avec rapport aux parents. Ceux-ci ne nous auraient d’ailleurs pas laissés partir à l’école avec un couteau de cuisine, même si on avait prétendu en avoir besoin pour tailler nos crayons. Dans l’autre sens, les remarques, reproches et mains lestes des éducateurs étaient notre pain quotidien. Ainsi, quand le gros Robert lâchait un pet sonore en pleine leçon de calcul, il recevait une claque encore plus sonore, cause peut-être d’acouphènes passagers, mais la beigne était censée correspondre à l’adage ancien : « Qui bene amat bene castigat ! Qui aime bien châtie bien ! ».
On admire si possible encore plus notre époque, quand on lit dans un hebdomadaire qu’un meurtrier roumain du nom de Mircea Pavel, qui purge une peine de vingt ans de prison, a porté plainte contre le nommé Dieu. Et pour qu’il n’y ait pas d’erreur sur l’identité de l’individu incriminé, il donne des indications utiles sur son domicile (les cieux) et ses représentants ici-bas (l’Église orthodoxe roumaine). De quoi accuse-t-il le nommé Dieu ? D’abus de confiance, d’escroquerie, de corruption et de trafic d’influence. Pas moins ! Les motifs de ces griefs sont évidents. Le plaignant reproche à l’accusé Dieu de ne pas avoir exaucé ses prières. « Lors de mon baptême, se souvient-il, j’ai bien entendu sa voix : il m’a promis de me prémunir contre toute mauvaise action. Mais il n’a pas tenu parole, car malgré toutes mes prières, les bougies brûlées et les dons faits à l’église, à la paroisse et au pope, il m’a laissé commettre un meurtre, alors qu’il devait m’en empêcher. Ce n’est donc pas moi l’assassin, c’est le nommé Dieu qui habite aux cieux et dont le pope est le remplaçant en terre roumaine. »
Comme on comprend le pauvre Mircea Pavel ! C’est à croire que les dieux ne sont plus ce qu’ils étaient. Jadis ils avaient tous les pouvoirs. Au point que, quand on risquait de mettre le doigt dans la confiture, ils envoyaient un ange gardien qui nous en dissuadait, voire nous en empêchait.
Là-dessus le parquet de Timisoara a débouté le brave Mircea au motif que l’accusé Dieu n’est pas un sujet de droit et que « les cieux » ne sont pas un domicile localisable en Roumanie.
Résumons-nous : il n’y a qu’un pas des voix de fées aux voies de fait, voire au crime. « Ah, si je m’écoutais », s’exclame l’homme de la rue. Pourtant, parmi toutes les voix à écouter, celle dont il vaut mieux se méfier, ne serait-ce pas d’abord la sienne propre ?
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Texte écrit le 25 février 2022 par le Général Lalanne-Berdouticq au lendemain de l'invasion russe de l'Ukraine :
Chers amis,
Quelques-uns parmi vous m’ont demandé de leur faire part de mes premières estimations concernant la guerre qui vient d’être déclenchée en Ukraine par l’offensive de l’armée russe le 24 février à 4 heures du matin.
Je les remercie de m’avoir conservé leur confiance car je faisais partie de ceux qui, nombreux, ne croyaient pas à une offensive massive sur l’Ukraine tant ses aléas sont grands vus sur le long terme.
Nous verrons rapidement les causes lointaines, les causes proches et ce qu’il me semble important des causes immédiates de cette offensive aux développements et aux imprévisibles conséquences.
Les causes lointaines
Nul ne peut contester que l’Ukraine et la Russie, si elles ne sont pas strictement le même pays, sont indissolublement liées par l’histoire. La Russie fut créée à Kiev au IXe siècle après les invasions mongoles et l’on parla d’abord de « Russie kiévienne », des siècles avant de parler de « Russie moscovite ». Un Ukrainien est chez lui en Russie, comme un Russe l’inverse. C’est un fait et Poutine, comme tout Russe pénétré de patriotisme en est convaincu, avec raison.
L’Ukraine fut indépendante au sens juridique du terme pendant très peu de temps de sa longue histoire et je me rappelle ce général ukrainien nous faisant à Kiev un exposé sur ses forces armées, alors que je participais à un voyage militaire en 1994. Il nous dit : « Depuis 1991 c’est la troisième fois que l’Ukraine est indépendante. Je ne sais combien de temps elle le restera ; nous verrons ». De fait elle le fut entre 1918 et 1921 suite à une décision de Lénine, une autre fois, nommément, dans les années 1941-43 après l’attaque allemande, et enfin depuis 1991 après la chute de l’URSS. Il se peut donc que cette troisième indépendance ait pris fin le 24 février 2022.
Toujours est-il que, vu de Moscou, Kiev n’est pas une capitale nationale mais la capitale de la première Russie et celle d’une sorte d'Etat-province intrinsèquement lié à la Russie.
Dernière des causes lointaines de cette guerre : l’effondrement de l’URSS en 1991 conséquence de la chute du Rideau de fer en novembre 1989.
1991 fut vécu par tous les patriotes soviétiques qui pour beaucoup n’étaient en fait que des patriotes russes, comme la plus grande catastrophe du siècle. La « Deuxième puissance du monde », militairement et diplomatiquement parlant, était rayée de la carte et ne comptait plus sur l’échiquier mondial. Cet immense ensemble eurasiatique (qui, ne l’oublions jamais, s’étend sur ONZE fuseaux horaires, de Kaliningrad sur la Baltique au détroit de Behring) allait s’enfoncer dans une crise dont nous n’avons pas mesuré l’insondable profondeur et la dramatique intensité pour les populations russes et associées.
L’Occident de son côté se réjouissait avec raison. En effet, comment ne pas avoir été euphorique, en voyant enfin « l’Europe respirer de ses deux poumons » (selon Jean-Paul II), libérée de l’occupation ou de la tutelle soviétique et renouer avec l’Ouest qui avait quant à lui préservé sa liberté. Polonais, Hongrois, tchèques et Slovaques, Roumains et Bulgares rejoignirent ensuite plus ou moins rapidement l’Union européenne.
Cependant les vainqueurs, tout enivrés de leur succès qui était plus dû à l’effondrement de leur adversaire qu’à leurs propres efforts, se montrèrent incapables de dominer leur sentiment de victoire et humilièrent leur ancien ennemi, Moscou.
Tragique erreur.
Les causes proches
Sans entrer dans le détail car nous manquons de temps, il convient de se souvenir des conditions de la réorganisation de la nouvelle Europe. Me trouvant à l’Ecole de guerre à cheval sur la «Chute du mur» (89) et les débuts de cette période, j’en ai un souvenir précis.
La terreur des alliés de l’OTAN vainqueur était alors le devenir des moyens de la puissance nucléaire russe déliquescente. Que deviendraient les centaines de missiles sol-sol russes stationnés au Kazakhstan et en Ukraine ? Que deviendraient les centaines de missiles mer-sol des Flottes du Nord et du Pacifique si le pouvoir moscovite s’effondrait complètement ? Il s’agissait de plus de trois mille têtes nucléaires, dont des centaines mégatonniques (puissance de la bombe d’Hiroshima : 20 000 tonnes d’équivalent TNT. Les Russes possédaient en 1991 certaines têtes d’une puissance de 20 MILLIONS de tonnes d’équivalent TNT). Or, si les missiles et leurs têtes étaient stationnés pour certains hors de la nouvelle Confédération des Etats Indépendants, le système de déclenchement et de contrôle des frappes résidait heureusement à Moscou. C’est donc bien avec Moscou qu’il fallait traiter avant que tout s’effondre (Il se révéla que jamais le contrôle des missiles n’échappa au pouvoir central et qu’aucune tête ne tomba entre des mains indésirables, par exemple des trafiquants internationaux voulant monnayer sa matière fissile. Toute mise en œuvre de ces têtes étant techniquement impossible, la matière fissile aurait pu être utilisée pour confectionner une «bombe sale» irradiant une région après dispersion de cette matière hautement radioactive).
Il fut donc convenu avec Gorbatchev, mais sans qu’un traité en bonne et due forme soit signé, que s’il acceptait de rapatrier ses têtes nucléaires et de démanteler sur place les missiles stationnés à l’extérieur, les Alliés n’étendraient pas ensuite l’OTAN jusqu’aux frontières de la Russie ou de son «Etranger proche», autrement dit de son «glacis vital» tel que conçu par Moscou. Ce glacis vital comprend: les pays baltes, la Biélorussie, l’Ukraine et la Transcaucasie dont entre autres la Géorgie. Il fut de plus convenu que les Occidentaux gratifieraient la Russie d’une sorte de Plan Marshall pour l’aider à se reconstruire.
Or, profitant de l’état de faiblesse extrême de la Russie, les Alliés ne tinrent pas parole et, non contents de leur victoire, ils allèrent jusqu’à humilier gravement leur ancien adversaire et en quelques années tous ces pays sauf l’Ukraine et la Géorgie rejoignirent l’alliance.
Gorbatchev passa la main à Boris Eltsine qui assista à la dissolution de la puissance soviétique redevenue russe. Les industries passèrent entre les mains de bandits sans scrupules, la population creva de faim, l’Armée rouge n’était plus que l’ombre d’elle-même après avoir évacué en bon ordre et sans incidents la totalité de l’Europe orientale anciennement occupée. De retour en Russie, les divisions qui avaient échappé à la dissolution campaient parfois en pleine nature, sans casernement, et devaient nourrir leurs hommes grâce aux potagers et autres culture vivrières organisées par les soldats. Les officiers, seigneurs de l’ancien régime, devaient subsister en vendant leur matériel et parfois leur équipement personnel (J’ai souvenir, lors de ce même voyage en Ukraine de 1994, des officiers et soldats de la Garde venant juste de terminer devant nous une belle démonstration d’ordre serré, puis proposant de nous vendre leurs bottes, leurs ceinturons et autres casquettes de parade. Dramatique !).
La grande Russie était à terre et les Américains ainsi que leurs alliés la frappaient du pied. Aucune aide financière ou économique ne fut organisée. L’ambassadeur américain à Moscou faisait passer des notes comminatoires au Ministère russe des Affaires étrangères plusieurs fois par semaine afin que la politique du Kremlin soit favorable aux intérêts de Washington (Témoignage d’un diplomate russe devenu ambassadeur ultérieurement).
En 2000 Vladimir Vladimirovitch Poutine, ancien officier supérieur du KGB arriva au sommet du pouvoir et succéda donc à Eltsine, après que ce dernier eut courageusement résisté à une tentative de coup de force d’une partie de la garnison de Moscou, excédée par la faiblesse de l’Etat et sa corruption.
Les anciens membres des «Organes de force» de l’ex URSS prirent donc en mains les destinées du pays. Ils étaient, c’est un fait, les seuls à posséder la discipline, la volonté et le patriotisme nécessaires pour mettre un terme à cette chute vers le néant. De plus ils étaient les seuls à connaître la vérité sur la situation de leur pays et celle de l’étranger, vérité inconnue du grand public du temps de l’URSS.
S’en suivit une remise en ordre, lente mais méthodique, menée sans pitié pour certains «oligarques» qui s’étaient trop visiblement enrichis au détriment du bien public. D’autres furent épargnés et retournés, rendus raisonnables à la vue du sort réservé à ceux qui se croyaient suffisamment puissants pour résister aux nouvelles autorités. La prison, le «camp à régime sévère» du côté d’Arkhangelsk, voire la mort «accidentelle» étaient alors le lot des récalcitrants.
Hébétée de souffrances et de privations, la population russe, consultée à plusieurs reprises lors d’élections qui n’avaient pas besoin d’être truquées pour se montrer favorables au pouvoir, se rallia dans ses grandes masses à Poutine et Medvedev, son Premier ministre.
Cependant, non contents d’avoir terrassé le géant, les Alliés mais surtout les Américains, non seulement favorisèrent l’entrée dans l’OTAN des anciens membres extérieurs du Pacte de Varsovie mais s’engagèrent dans le démantèlement de la Yougoslavie. Le pire fut commis en 1999 lors de la campagne du Kosovo sur laquelle nous reviendront car elle est la matrice de la contrattaque russe.
Mieux, les Alliés imaginèrent de changer le régime politique de certains des pays du «glacis vital» russe au nom du «devoir d’ingérence» pour étendre leur propre vision de la démocratie. C’est ainsi que furent favorisées, voire organisées, par les services spéciaux américains et britanniques, les «révolutions de couleur» qui virent arriver au pouvoir, à Kiev mais aussi ailleurs, des hommes favorables à Washington et plutôt hostiles à Moscou. Ainsi, un pouvoir très favorable à l’ouest fut-il élu à la tête de ce pays en 2013 après les «événements de la Place du Maïdan» après la «Révolution orange».
Pour Moscou, les choses ne pouvaient pas durer longtemps ainsi sans réaction.
Les causes immédiates
Il se trouve que, saisis du complexe commun aux grandes puissances s’aveuglant elles-mêmes, les Etats-Unis et leurs alliés ne tinrent pas compte de plusieurs avertissements pourtant clairs et qu’avaient bien distingués de nombreux observateurs, dont l’auteur de ces lignes.
En 2007 le président Poutine avertit le monde en disant au cours d’un discours solennel que la Russie avait terminé de reculer et qu’il faudrait de nouveau compter avec elle.
Malgré des finances encore précaires mais s’appuyant sur ses grandes ressources en gaz, pétrole (la Russie est le troisième producteur mondial depuis la destruction de l’Irak par les Américains) et métaux rares, la Russie, qui avait remis en ordre ses forces armées, commença de mettre en œuvre un ambitieux effort de réarmement. Une nouvelle classe de sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) fut, par exemple, mise en chantier. De même des avions de combat de cinquième génération furent-ils mis au point puis construits tandis que les forces terrestres recevaient des matériels de haute qualité, pour certains parfaitement innovants. C’est le cas du système de défense antiaérien S 400, actuellement sans équivalent dans le monde.
Parallèlement, et forts de leur victoire supposée, les alliés, dont la France, baissèrent la garde et désarmèrent (en application de l’irresponsable incitation de M. Fabius à «engranger maintenant les dividendes de la paix», l’armée française se trouva réduite de 350 000 hommes à moins de 120 000, c’est-à-dire la moitié des effectifs dont disposait le roi Louis XV trois siècles auparavant et alors que le pays était passé de 22 millions d’habitants à 65), tout en réduisant drastiquement les budgets consacrés à la recherche et au développement (R&D) d’armements nouveaux. Les Américains, qui avaient «besoin d’ennemis pour faire survivre l’OTAN», s’étaient lancés dans leurs «Guerres folles». Des Balkans (1995 puis 1999) à l’Afghanistan (2001) ou l’Irak (2003) et malgré les 750 milliards de dollars consacrés chaque année à leurs moyens militaires, ils s’engluèrent sur ces théâtres d’opération où aucune victoire n’était possible.
Ces «guerres folles» leur coûtèrent 6000 milliards de dollars sans parler des pertes humaines chez eux et surtout chez leurs adversaires, chez lesquels ils semèrent une haine inextinguible. Dans le même temps toujours, ils abandonnèrent de facto l’Europe, n’y laissant que 30 000 hommes sur les 220 000 qu’ils y maintenaient en 1991. Leur souci les portait vers l’océan Pacifique et les ambitions chinoises.
La «jurisprudence Kosovo» (d’après le titre d’un article signé par l’auteur de ces lignes)
C’est là qu’il faut revenir sur l’affaire du Kosovo. Je me rappellerai jusqu’à la fin de mes jours cet entretien avec un colonel serbe de Bosnie en avril 1999, tandis que les avions de la coalition otanienne bombardaient la Serbie et le Kosovo, sans mandat de l’ONU, sans que la Serbie ait attaqué l’un des membres de l’alliance et au motif fallacieux d’un génocide inexistant (pendant 78 jours, avec parfois 800 sorties quotidiennes, avant une invasion terrestre forte de 46 000 hommes. Le dirigeant serbe Milosevic fut ensuite arrêté puis traduit devant une cour de justice internationale qui le condamna à la prison à vie. Il mourut en prison).
J’assumais alors des responsabilités importantes en Bosnie. Ulcéré par ce qui se passait dans son propre pays cet officier avec lequel j’entretenais des relations courtoises malgré nos positions respectives, me dit d’un air où pointait la commisération: «Vous n’avez aucune idée, j’insiste, aucune idée de la manière dont nous, les orthodoxes, allons vous faire payer cette guerre du Kosovo ! Un jour vous allez la payer au centuple».
Démontrons combien il avait raison.
En août 2008, s’appuyant sur le fait qu’en Géorgie les Ossètes du sud et les Abkhazes, majoritairement russophones, demandaient leur rattachement à la Russie, l’armée de Poutine prit en mains ces deux provinces, déclarées indépendantes et qui demandaient le secours de la Russie. Sans l’intervention du président Sarkozy, certainement décisive, les chars russes auraient pris Tbilissi.
L’OTAN ni aucune autre nation ne réagit militairement à ce coup de force qui s’appuyait sur les mêmes principes que ceux excipés à propos du Kosovo. Ils protestèrent alors violemment au nom des principes qu’ils avaient eux-mêmes violés neuf ans auparavant, mais évidemment sans succès.
En 2014 les Russes récupérèrent la Crimée, dont le port de Sébastopol, siège de leur Flotte de la Mer Noire, leur était vital. Cette province n’avait été cédée par Khrouchtchev à l’Ukraine qu’en 1955 dans le cadre d’une URSS triomphante et sure d’elle-même. La Crimée n’avait jamais été ukrainienne puisqu’avant d’être devenue russe par la conquête de Catherine II, elle était ottomane depuis des siècles. Un referendum organisé par Moscou obtint une majorité écrasante pour son rattachement à la Russie, 85% de la population y étant russophone. La consultation avait été contrôlée sur place par des observateurs étrangers.. Jurisprudence Kosovo toujours mais sans effusion de sang cette fois.
Simultanément des partisans séparatistes des deux provinces du Donbass en Ukraine déclenchaient une insurrection dans cette partie du pays très majoritairement peuplée de russophones. Moscou leur apporta un soutien direct, au nom des principes du Kosovo et envoyèrent même des «volontaires civils» appuyer les insurgés.
Les réactions de la «Communauté internationale» ne furent une nouvelle fois que de principe, occupée qu’elle était par des débats internes sybaritiques, et elle se cantonna aux grands principes de droit tel qu’elle le concevait pour les autres.
Des accords de cessez-le-feu furent signés à Minsk en 2014 puis 2020 qui disposaient que les deux soi-disant républiques du Donbass disposeraient d’une autonomie importante par rapport à Kiev, qui y autoriserait entre autres le russe comme langue officielle. Kiev refusa de ratifier ces accords mort-nés et le front se gela autour d’accrochages sporadiques et de tirs d’artillerie de harcèlement qui occasionnèrent des centaines, peut-être des milliers de tués (On parle de 14000 morts, chiffre absolument invérifiable, comme ceux de nombreux autres conflits).
Devant l’impuissance de la «Communauté internationale» à employer la force quand elle l’aurait dû selon ses propres critères, devant le «deux poids deux mesures» des jugements moraux portés sur l’action de la Russie restaurée dans sa puissance, Poutine comprit qu’il avait le champ libre et qu’au demeurant l’OTAN ne ferait pas tuer un soldat pour entraver son action dans son «étranger proche».
Le 29 septembre 2015 le monde fut stupéfait des événements de Syrie. La Russie y frappa brusquement certaines positions islamistes de toute la puissance de ses missiles (y compris tirés de submersibles à la mer) et de ses avions d’arme. En quelques jours cette action renversa la situation qui prévalait à Damas dont le régime, à bout de souffle, fut sauvé. Non seulement Assad, épuisé, fut conforté, mais l’espoir changea de camp et aussi bien DAECH que les islamistes de toute sorte, y compris les soi-disant «modérés» se trouvèrent rapidement en infériorité, voire écrasés. En quelques semaines l’armée et la détermination russes avaient changé le cours de l’histoire. Avec de petits moyens (4000 hommes et moins de 50 avions), les Russes donnaient une leçon de stratégie appliquée aux Américains et à leurs alliés qui étaient engagés sur ce théâtre depuis quatre ans sans résultat décisif. Par ailleurs la marine russe revenait en Méditerranée de manière significative.
Militairement et donc diplomatiquement, la Russie était victorieusement de retour et démontrait de nouveau sa puissance et son intelligence de situation.
Enfin, la déconfiture absolue de l’évacuation de Kaboul par les Américains le 15 août 2021, avec l’abandon en rase campagne de l’armée afghane, d’un matériel énorme, de son gouvernement «démocratiquement élu» et de ses alliés otaniens ou non, finirent de convaincre Poutine que la puissance américaine n’était plus qu’une apparence et que leurs dirigeants étaient dénués du nerf de toute action: le courage, la détermination dans la vision de long terme et l’absence de crainte des pertes humaines.
La guerre en Ukraine
Au petit matin du 24 février 2022, le président russe passa outre les avertissements et les menaces de sanctions. Il savait qu’aucun soldat occidental ne viendrait verser son sang pour défendre Marioupol ou même Kiev et ne s’était pas laissé impressionner par les légitimes tentatives d’apaisement prodiguées par le président Macron qu’il humilia au travers d’un protocole digne de la Chine impériale du XVIIe siècle.
Après un discours d’une rare clarté il engagea ses forces sur trois directions stratégiques et avec trois buts concomitants, le centre de gravité du conflit se trouvant à Kiev.
Ses objectifs semblent les suivants :
-Détruire l’appareil militaire ukrainien en vue de «finlandiser» ultérieurement ce pays puisque l’OTAN et les Chancelleries occidentales refusent depuis des années de s’engager à ce que l’Ukraine ne rejoigne pas l’alliance.
-Soutenir les républiques séparatistes du Donbass, dont il a reconnu l’indépendance et qui l’ont «appelé à l’aide», légitimant ainsi en droit international cette intervention, selon une conception cette fois plus solide que la «jurisprudence Kosovo» appliquée jusqu’alors dans le Caucase et en Crimée.
-Enfin et surtout, défaire le pouvoir politique de M. Zelenski, dont il considère qu’il est issu des suites du «coup de force de Maïdan» de 2013, plus ou moins organisé par les services occidentaux.
Il promet également une «dénazification» de l’appareil politique ukrainien, s’appuyant sur le fait que certains des partisans de M. Zelenski appartiendraient à des groupes se réclamant de «l’extrême droite à sympathies nazies» (il y a là une contradiction quand on sait que M. Zelenski est lui-même juif). Ce dernier but sous-entendrait le projet d’une longue occupation du pays et d’une épuration de ses élites.
L’avenir ?
Comme le disait un auteur non dénué d’humour, «il est difficile de prévoir l’avenir, surtout quand il s’agit du futur». Néanmoins on peut s’y risquer.
Nul doute que l’armée russe vaincra la résistance des forces militaires ukrainiennes car le déséquilibre est trop grand entre elles.
Il est encore trop tôt pour être certain que les buts politiques de Poutine seront atteints et qu’il réussira à installer un pouvoir à sa main en Ukraine, dont les sentiments antirusses ont explosé dans toute la partie du pays située à l’ouest du Dniepr.
Enfin il est probable que les «républiques populaires du Donbass» seront durablement détachées de l’Ukraine ne serait-ce que par le poids des Russophones en leur sein.
Quant à savoir si Poutine, qui pourrait bien avoir été saisi de paranoïa suite à ses succès et à la restauration de la puissance russe en vingt ans, n’a pas commis une erreur terrible et mal calculé les conséquences à long terme de cet énorme coup de force en plein continent européen, c’est une autre histoire.
Je pensais quant à moi qu’une invasion violant si outrageusement le droit international et les principes westphaliens et issus des traités post 1945 (que l’affaire du Kosovo violait tous également !) n’aurait pas lieu et qu’il se contenterait d’un appui militaire officiel aux provinces du Donbass en application du «droit des peuples à disposer d’eux-mêmes». Le coup de semonce me semblait suffisant pour réveiller nos chancelleries qui avaient oublié le tragique de l’histoire et la vertu de la force.
Ce n’est pas le cas et l’on est passé de la semonce au tir direct.
Poutine, homme d’Etat sans équivalent sur le continent depuis De Gaulle ou Thatcher, sera-t-il un nouveau tyran qu’il faudra un jour abattre au prix d’immenses souffrances, tel un Hitler, ou bien reprendra-t-il ses esprits ?
Ou bien encore, ayant gagné sur tous les plans, la sagesse le saisira-t-elle et se contentera-t-il d’assister aux renoncements d’une Europe désarmée, repentante, envahie de peuples allogènes qui la haïssent, qui se meurt de dénatalité et de consumérisme sans espoir ?
L’avenir le dira. Il a rarement été aussi incertain et peut se révéler très dangereux, voire mortel, si quelque affreux dérapage comme l’histoire en a connus se terminait en échange nucléaire.
Alexandre Lalanne-Berdouticq
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Jours 97 et 98
Réveil tranquille en famille dans notre belle maison de Szekszard, dans les vignobles hongrois. Nous prenons la route pour rejoindre la jolie ville de Pecs, toujours sous le soleil ☀️. Nous y découvrons synagogues, mosquées et églises et nous faisons le tour de la ville fortifiée en passant par sa barbacane ouest. Nous nous posons pour déjeuner sur la place principale Szechenyi des bureks et bretzels locaux. Nous terminons le repas en mangeant des "ronds" aux goûts cacao, chocolat et noix préparés par une roumaine avec qui la communication n'a pas été facile. Nous visitons ensuite la ville de Villany au coeur des vignes. En deuxième partie d'après midi, nous nous rendons à Mohacs au bord du Danube célèbre pour la défaite des hongrois face aux armées turques de Soliman le magnifique. Soirée tranquille à la maison pour terminer la journée
Le jour 98, nous allons le matin au marché de Szekszard et finissons la matinée au bar à vins de la ville. Déjeuner à la maison puis nous attaquons une randonnée sur les hauteurs de la ville. Nous arrivons en haut d'une tour qui domine tous les alentours, c'est magnifique sous ce soleil bas ; séance photos. Nous redescendons à la maison pour une pause et repartons dans notre petit bar, 9,5 euros l'addition pour 6 verres, notre pouvoir d'achat est très élevé. Dernière soirée tous ensemble à la maison.
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Makhnovtchina (brasserie Joli Rouge - Tarn et Garonne - France), Imperial Ukrenian Stout - Armagnac Oak Barrel Edition -
“La Makhnovtchina de la brasserie Joli Rouge est une imperial stout au café de Bali et à la vanille de la Réunion. C’est une bière noire puissante, toute en rondeur avec des notes de café très marquées. Elle est ici présentée dans sa version mûrie en fût d’Armagnac. Historiquement, les imperial russian stout étaient des bières anglaises brassées pour la cour du Tsar de Russie. A la même époque, la brasserie Joli Rouge aurait plutôt destiné ce type de bière à l’Ukraine pour soutenir l’armée noire de Nestor Makhno, la Maknovtchina qui, entre 1918 et 1921, a combattu à la fois l’armée blanche du Tsar et l’armée rouge Bolchévik.”
“L’armée révolutionnaire insurrectionnelle ukrainienne, aussi appelée Makhnovtchina (Махновщина), est une armée insurrectionnelle d’inspiration anarchiste qui combattit de 1918 à 1921 durant la guerre civile russe. Elle doit son surnom à l'anarchiste ukrainien Nestor Makhno qui la leva, en 1918, à la suite de la signature du traité de Brest-Litovsk (cession par Lénine de l’Ukraine aux Allemands). La Makhnovtchina combat avec succès les forces de la république populaire ukrainienne de Petlioura ainsi que les armées blanches de Dénikine et Wrangel. Après la victoire contre les Blancs, l'Armée rouge, qui a passé des alliances tactiques temporaires avec Makhno, ayant désormais les mains libres, trahit et se retourne contre la Makhnovchtchina. Makhno est mis hors la loi. En août 1921, après plusieurs mois de combats acharnés contre les bolchéviques, les derniers partisans de Makhno quittent l'Ukraine et franchissent la frontière roumaine. Pour les anarchistes, la Makhnovtchina est un symbole du combat pour un communisme non autoritaire. Sa défaite face à l’Armée rouge annonce les dérives à venir du régime soviétique, du léninisme et du stalinisme. Elle fait partie du mouvement de soulèvement des paysans contre l'autoritarisme rouge et blanc, les armées vertes.” (source Wikipedia)
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ACCENT… OH, TU VEUX DIRE DIALECTE ?
Tout le monde a des origines, et certaines sont plus exotiques que d’autres. Je fais plutôt partie de cette seconde catégorie, les origines dont il n’y a pas de raisons d’en avoir honte, mais qui n’appellent pas autant au grand public que d’être américain, d’origine espagnole, ou avoir de la famille qui vient de la Côte d’Azur : moi, je suis née dans le Centre de la France, au milieu de « rien », et mes origines génétiques sont étalées tout le long de la Côte d’Opale… 25% bretonne, 25% normande, et 50% « du Nord ».
Et le plus souvent, quand on dit à une personne qu’on « vient du Nord », ou que ladite personne pense à l’ancienne région du Nord-Pas-de-Calais, un des commentaires qui revient le plus souvent doit être :
« Ah mais ils ont un accent bizarre là-bas, non ? »
Et cette phrase c’est tout le problème que l’on a avec le mot « accent ». On parle de l’accent du Nord, de l’accent alsacien, de l’accent marseillais, toulousain, parisien… les oppositions les plus connues sont celles entre « l’accent parisien » et « l’accent marseillais » pour rester sur le territoire métropolitain, ou entre « l’accent parisien » et « l’accent québécois » à l’internationale. Et à chaque fois les mêmes postulats sont faits :
1) Je n’ai pas d’accent. 2) Si quelqu’un parle d’une manière trop différente de moi, alors cette personne « a un accent ».
Or le problème c’est que, linguistiquement, un accent c’est une toute autre chose. Cela peut même renvoyer à plusieurs concepts : cela peut être une variation de la hauteur d’un son dans un mot (on parle alors d’accent phonétique), de l’intensité de la prononciation d’une syllabe (ou accent tonique, et qui est le phénomène qui distingue par exemple les mots anglais record (avec accent sur la seconde syllabe) signifiant « enregistrer » et record (avec accent sur la première syllabe) signifiant « disque », qui sont sinon identiques à l’écrit), une variation graphique pour différencier deux sens d’un mot (comme l’accent circonflexe qui a tant fait parler de lui il y a quelques années lors des débats sur la réforme de l’orthographe, permettant de faire la différence à l’écrit entre jeune et jeûne qui sinon se prononcent à l’identique)…
En somme, ce sont tous ces sens du mot « accent » et toutes les actions qu’il représente qui amènent au sens qu’on lui confère le plus souvent : à force de petites différences régionales sur l’accentuation, l’intonation, le rythme des mots, la hauteur, la durée, l’intensité des sons, les « variétés régionales » de la langue sont assez différentes les unes des autres pour que la transmission d’informations ne soit pas parfaite, mais pour que la compréhension soit toujours possible. Et c’est cela que l’on appelle en linguistique un dialecte.
Enfin, peu ou prou : la définition de ce qu’est précisément un dialecte, et la différence fondamentale entre une langue et un dialecte peuvent être assez floues. On retient cependant le plus souvent la définition par « intelligibilité mutuelle » : si deux personnes conversent dans leur langue maternelle et ne peuvent pas se comprendre, alors elles parlent deux langues différentes ; si au contraire il y a une intelligibilité partielle, elles parlent deux dialectes de la même langue.
Contrairement au mot « accent », « dialecte » ne possède pas cette multitude de sens et est dépourvu de la connotation péjorative des mots « accent » et « patois » de parler un « mauvais » français, ou un français « avec des fautes ». Ce serait comme dire que les américains, les australiens ou les irlandais parlent un « mauvais » anglais, parce qu’ils ne parlent pas comme les britanniques, ou que la manière américaine d’écrire color est « fausse » parce que les anglais l’écrivent colour avec un « u ». Ainsi comme il existe une langue anglaise avec plusieurs dialectes, dont les dialectes britanniques, irlandais, écossais, américains, canadien, australien… il existe également une langue française avec plusieurs dialectes, dont les dialectes parisien, orléanais, picard, québécois, acadien…
De même, à l’époque où le bas-latin a commencé à dériver vers ce qui allait donner les langues romanes (français, occitan, espagnol, catalan, portugais, italien, roumain pour ne citer qu’elles), la plupart de ces protolangues étaient inter-compréhensibles, et étaient donc toutes des dialectes du latin. L’éloignement géographique et les générations ont contribué à accentuer les divergences et diminuer l’intelligibilité mutuelle, et aujourd’hui ce sont bien des langues à part entière.
La liste et l’histoire des dialectes du français est cependant longue, et je préfère garder cette idée en réserve pour un prochain article. À noter cependant que, dans l’histoire de France, l’instauration du français standard et la disparition des dialectes ont été voulues par le gouvernement, notamment à l’époque de la Révolution Française, où les langues régionales étaient considérées comment contre-révolutionnaires. Pendant le XIXe siècle leur usage a été interdit, les associant à des classes populaires et parfois même à une intelligence limitée, image que l’on a malheureusement conservée aujourd’hui à travers le mot « accent ».
Cependant, comme je l’ai dit précédemment la différence entre un dialecte et une langue est assez difficile à définir précisément. Certains associent alors une notion politique à la différence entre la langue et le dialecte��: pour unifier un peuple, il est plus simple de déjà les unifier sous la bannière d’une seule langue, alors qu’au contraire pour justifier un besoin d’indépendance on peut mettre en avant le fait de parler deux langues différentes ; on peut citer le cas du tchèque et du slovaque qui sont considérés comme deux langues différentes, bien qu’en partie mutuellement intelligibles, alors qu’au cours du XXe siècle on a plus parlé d’une seule et unique langue, le tchécoslovaque.
De même, le suédois, le norvégien et le danois partagent un certain degré d’intelligibilité, et sont considérés comme trois langues à part entière, alors que de l’autre côté du globe on parle souvent de dialectes de la « langue chinoise », là où la compréhension mutuelle est oralement presque impossible. Max Weinreich, linguiste yiddish, nota cette différence arbitraire entre ces deux notions par la phrase suivante :
אַ שפּראַך איז אַ דיאַלעקט מיט אַן אַרמיי און פֿלאָט A shprakh iz a dialekt mit an armey un flot « Une langue est un dialecte avec une armée et une marine »
Pourtant, comme on l’a vu, le terme « dialecte » peut être employé de manière utile dans certains contextes, et également dans les concepts d’aire dialectale ou de continuum dialectal, sur lesquelles je reviendrai dans un futur article. Il n’aura jamais vraiment de définition précise, mais cela ne l’empêche pas d’être une meilleure alternative au mot « accent », et j’espère que cette version plus objective d’analyser les manières de parler des gens entrera dans votre vocabulaire.
On se retrouve la semaine prochaine pour continuer à parler de linguistique !
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Des artilleurs allemands au canon antichar PaK 40 de 75 mm – Front roumain – Front de l'Est – Frontière soviéto-roumaine – Printemps 1944
Photographe : Heuberger
©Bundesarchiv - Bild 101I-024-3543-09
#WWII#front de l'est#eastern front#front roumain#romanian front#armée allemande#wehrmacht#heer#canon antichar#anti-tank gun#Pak 40#roumanie#romania#union soviétique#soviet union#1944
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https://www.google.be/amp/s/tempspresents.com/2009/11/24/nicolas-lebourg-quest-ce-que-le-fascisme/amp/ Fragments sur les Temps Présents Qu’est ce que le fascisme ? Comment comprendre le fascisme ? C’est un objet souple, fluide. Sans texte fondateur ni dogme, il a pu, selon les nécessités de l’instant, prôner en matière économique et sociale aussi le bien la non-intervention de l’Etat que le dirigisme. Le définir a donc toujours été un défi. Le fascisme se veut hors de définition, il refuse d’être un « isme » comme les autres : Mussolini invente le terme mais quand on lui demande ce qu’il recouvre il répond que la doctrine du fascisme c’est le fait, son programme de gouverner l’Italie. Or, définir un sujet, c’est poser une problématique, décider de limites, affirmer un point de vue. Selon la définition que l’on choisit se transforment l’objet historique, son analyse, la réalité même qu’on lui prête. Ainsi, le terme « fascisme » ne se limite pas à l’Italie du Duce. Pour les historiens, il est souvent question des fascismes : le cas transalpin, le nazisme, des mouvements et partis français, roumain, croate, etc., certes constitués par imitation globalement, mais en intégrant des traditions propres. Un florilège d’interprétations et de représentations a donc existé quant à ce phénomène, plus ou moins scientifiques et rationnelles. Les suivre et les décortiquer est à la fois une manière de comprendre le fascisme et d’interroger ces représentations pour comprendre ce qu’elles signifient par-delà leur objet. Le fascisme sur l’échiquier politique Le positionnement du fascisme sur l’axe droite-gauche sert à un nombre conséquent de polémiques. L’ambiguïté a à voir avec la naissance du phénomène. Le mot fascisme est dérivé de la fondation du premier faisceau par Mussolini à Milan le 21 mars 1919. S’y trouvent des nationalistes d’extrême droite, des syndicalistes révolutionnaires, des rescapés de l’interventionnisme de gauche qui voyaient dans l’entrée en guerre de l’Italie la première phase nécessaire de la révolution, des futuristes (artistes avant-gardistes ne jurant que par le culte de la modernité technique, de l’élan vital, de l’activisme irrationnel et du nationalisme agressif, et de la guerre comme mode indispensable d’expression de tout cela). Dès le départ il s’agit d’un mouvement d’extrême droite certes mais d’une extrême droite atypique. Son nom correspond à cette ambiguïté. Le faisceau était chez les étrusques un symbole punitif, il devient un symbole d’autorité à Rome, puis d’unité. Il est repris par la Révolution Française pour laquelle il symbolise ce rapport de l’autorité et de l’unité des masses. C’est donc à gauche que cette image revient en Italie durant le XIXè siècle, les syndicalistes-révolutionnaires y créant des fasci entre les années 1829 et 1895 essentiellement. Mais ils ne sont pas les seuls. Les industriels du nord de l’Italie poussent à une guerre douanière avec la France qui lamine les paysans du Sud italien. Sous l’effet de l’exaspération les ouvriers agricoles de la région de Palerme s’organisent en 1893 en « faisceaux » qui provoquent des manifestations violentes, incendient des bâtiments publics. Ces faisceaux viennent ainsi compléter le phénomène violent qui frappe la Sicile depuis le début du XIXè : les squadre, des bandes armées, composées de paysans et artisans, qui, sous l’égide d’un chef, se louent à des notables siciliens (et sont, pour partie, à l’origine de la Mafia). A partir de 1915, dans la perspective de l’union du pays en guerre, le mot commence à être utilisé par des nationalistes italiens d’extrême gauche (Mussolini). Mais en France dès la fin du XIXè,le mot avait été récupéré par l’extrême droite, et dans l’Italie du début du siècle il commence aussi à être utilisé par la droite nationaliste. En somme, en partant ici de l’histoire du mot, on arrive très naturellement à cette alchimie politique très particulière qui veut dépasser le nationalisme et le socialisme classiques en usant pour premier moyen de la violence et de la glorification de l’italianité, d’un sentiment ethnique. Sa première expression violente essentielle dans la marche vers le pouvoir, c’est le squadrisme, terme qui renvoie à la pratique des équipes fascistes (squadre, le terme est repris) qui font régner la violence. Le squadrisme est une action-directe antisocialiste. Il s’agit donc d’allier une revendication populaire et révolutionnaire à une action contre-révolutionnaire et une pensée d’extrême droite. C’est un contre-coup direct de la Révolution d’octobre et un effet de miroir. C’est en conséquence de 1917 que l’extrême droite européenne passe d’un discours prônant le rétablissement d’un ordre conservateur ancien à un discours qui se dit « révolutionnaire » et prône la création d’un « homme nouveau ». Le fascisme comme césarisme ultra Au départ Mussolini n’est qu’un membre du Comité Central des faisceaux de combat, ce n’est en rien l’homme du slogan « le Duce a toujours raison ». De même, l’obéissance n’est pas au départ entendu comme un aveuglement. Le programme de 1919 réclame le droit de vote et l’éligibilité des femmes. Cela reste une revendication des femmes fascistes jusqu’à ce que Mussolini supprime le parlementarisme en 1926 (le droit ne sera reconnu en Italie qu’en 1946). C’est justement ce point du culte du chef qui a le plus souvent permis d’user du mot « fascisme » de manière passe-partout et péjorative. Ainsi, en France, les affiches gaullistes et communistes se renvoyaient l’épithète de fasciste (en particulier en l’attaquant sur la thématique du culte du chef militaire ; L’Encyclopédie soviétique définissait ainsi de Gaulle comme « général fasciste »). Cette vision des masses et de leur rapport au Chef a pu même produire des problèmes historiographiques. Ainsi l’historien italien Renzo de Felice a-t-il fait scandale en Italie en publiant une biographie de Mussolini en deux tomes en 1974 et 1975. Jusque là le consensus historique italien affirmait que le fascisme avait été une dictature imposée par un groupe d’aventuriers : les Italiens étaient censés n’avoir aucunement adhérés au régime et à son idéologie. Le poids des idées marxistes faisaient qu’il était inacceptable de considérer que les prolétaires aient pu adhérer au fascisme : seul était en cause le Grand capital. Or Renzo de Felice a montré l’adhésion des masses au fascisme, le fait qu’elles crurent très longtemps en son idéologie et la portèrent. Il a été accusé d’être lui même un fasciste, de chercher à le réhabiliter. Si les réactions furent si violentes c’est aussi qu’il soulevait, sans l’avoir voulu, un problème : si les masses avaient adhéré au fascisme elles pouvaient adhérer au néo-fascisme, or l’extrême droite néo-fasciste avait alors connue une montée électorale. On considéra donc que les ouvrages de De Felice signifiait aussi la possibilité d’un retour du fascisme et « malheur au porteur de la mauvaise nouvelle » accusé de chercher à la provoquer en légitimant la propagande néo-fasciste. En France, au début des années 1970, les étudiants maoïstes, perturbaient les cours du « fasciste » Marc Ferro : parler du fascisme autrement qu’en jugement moral était se disqualifier. Aujourd’hui encore il est possible d’être soupçonné quand on s’intéresse aux fascismes, quant on travaille sur l’adhésion à ceux-ci. Ne pas travailler sur telle ou telle victime en lieu et place serait le signe d’une fascination. Par-delà les polémiques, De Felice a imposé une grille analytique aux historiens : la distinction entre fascisme-mouvement, au discours révolutionnaire et recrutant dans les classes moyennes, et fascisme-régimes, jouant le jeu des forces conservatrices et des élites traditionnelles. Ce distinguo est fondamental pour comprendre le fascisme et ses contradictions externes. Il amène aussi à comprendre un autre point que soulève De Felice : le fascisme n’est en rien, même dans son fonctionnement d’Etat, monolithique. Il y a de nombreux fascismes, de nombreux fascistes, et bien moins que d’être un César-Dieu le Duce est celui qui ordonne et équilibre la dialectique entre ces forces en étant leur élément commun et leur arbitre reconnu. Le fascisme comme idéal-type La méthode de l’idéal-type fut mise au point par Max Weber. Il s’agit d’une construction intellectuelle obtenue en accentuant des éléments de la réalité historique de façon à obtenir un tableau idéal qui ne correspond à aucune réalité empirique. Sont ensuite comparés l’objet produit et le sujet historique étudié, ce qui permet de saisir les spécificités de ce dernier. Pour le cas du fascisme, l’historien suisse Philippe Burrin a ainsi dressé un idéal-type basé sur son expérience historique en Italie. Il définit donc comme suit l’idéal-type fasciste : irrationalisme ; nationalisme ethnique ; impérialisme ; rassemblement national ; unification et mobilisation de la population sur des valeurs de foi, de force et de combat ; communauté inégalitaire ; militarisation de la société afin d’assurer le projet impérialiste. Cette vision provient de la société de la Grande Guerre, et il s’agit bien de parvenir, avec le fascisme, à ce que la communauté nationale soit soudée en temps de paix comme elle l’est en temps de guerre. La seule allégeance socialement admise est celle au Chef qui personnifie et le Peuple et la Nation. La ferveur et l’enthousiasme dans la soumission à ce Chef sont obligatoires. L’enthousiasme est préservé et amplifié par une théâtralisation de la politique. Celle-ci exalte les valeurs irrationalistes : héroïsme de la jeunesse, instinct guerrier, etc. Ces valeurs dotent le fascisme d’une impulsion anti-bourgeoise mais le bourgeois n’est pas, comme chez les marxistes, le propriétaire des moyens de production, mais l’incarnation d’un mode vie sédentaire, hédoniste, égoïste. L’usage de cet idéal-type permet de discriminer les idées, régimes et mouvements, et d’ainsi mettre au clair ce qui est souvent flou pour nombre de citoyens : les limites du fascisme. On voit de la sorte immédiatement que Vichy n’est pas fasciste puisque le régime est dénué de tout impérialisme, alors qu’Hitler correspond à une vision extrême de ce schéma, ne fixant aucune limite à son impérialisme en déclarant « tout être tend vers l’expansion et tout peuple vers la domination mondiale ». Par ailleurs, ce choix de méthode permet de récuser l’analyse du politologue israélien Zeev Sternhell qui considère que le fascisme naît au XIXè dans la société française contestant le système républicain, mais elle permet en revanche d’user du terme de fascisme pour des phénomènes politiques postérieurs à 1945 (ce que récusent vertement nombre d’historiens allemands, par exemple Ernst Nolte). Sont ainsi brisées les illusions chronologiques. Le fascisme éternel Umberto Eco, entre autres, a poussé le raisonnement jusqu’à son maximum : il existerait un fascisme dans l’Eternité, l’Ur-fascisme, une puissance de combat contre la liberté et le progrès, qui traversait toute l’histoire sous différents noms mais qui serait toujours le fascisme. Le philosophe Karl Popper a lui ramené l’histoire de l’humanité au combat entre deux modèles sociaux qui seraient toujours présents et dont le combat serait le moteur de l’histoire. Ici l’histoire commence au Vèsiècle avant notre ère en Grèce. Jusque là les hommes s’organisent en société tribales, unifiées en leur sein jusqu’à l’uniformité de ses membres soumis à leur chef. Mais à cette date provint le siècle de Périclés, Athènes et toute la révolution qu’elle représente. L’histoire se déroule alors : contre Athènes, Sparte, contre la République, le fascisme. A chaque fois, aurait lieu le combat entre la « société ouverte », prête aux libertés, aux débats contradictoires, au cosmopolitisme sous toutes ses formes (intellectuelles, culturelles, relationnelles), et la « société fermée » d’autre part. Le danger de l’usage social de cette modélisation peut alors être celui d’un usage politique manichéen ; ainsi dans notre temps on aurait la « société ouverte », la démocratie de marché mondialisé, et la « société fermée », l’islamisme – que l’on pourrait donc assimiler sans ambages au nazisme, autre « société fermée », et on revient à la fermeture de toute perspective analytique. Si on sort de cette perspective de philosophie appliquée au passé pour en faire le moule du présent, cette modélisation peut devenir un formidable instrument de manipulation de la complexité des phénomènes sur le thème de l’affrontement de l’axe du Bien et de l’axe du Mal. Ainsi en France la reconversion de l’étudiant en géographie Alexandre del Valle de la mouvance völkisch au néo-conservatisme s’est-elle basée sur une assimilation grossière du stalinisme, du nazisme et de l’islamisme. L’indigence intellectuelle et l’inculture historique de ces conceptions sont accablantes, mais le créneau lui a ouvert nombre de colonnes (LeFigaro, Outre-terre, Israël Magazine, etc.). Dans un discours faussement universitaire, toutes les fautes méthodologiques sont permises. L’assimilation (alors qu’en histoire il est question de comparaison) permet d’ergoter sur un fumeux « troisième totalitarisme » (l’auteur omettant le fascisme italien dans son aventure éristique). Puisque les éléments n’ont aucun point commun entre eux, les adeptes de cette théorie en sont réduits à réviser le nazisme en le ramenant à l’antisémitisme, l’islamisme à l’antijudaïsme, et à tracer un signe d’égalité entre ces deux vides. Cela arme idéologiquement de très nombreux sites internet, mais dans une faculté d’histoire ne mérite pas mieux qu’un zéro pointé. Le fascisme et les racismes Le fascisme est il un antisémitisme traduit en doctrine politique comme on le laisse parfois entendre aujourd’hui ? Non. Si l’antisémitisme est au cœur même du projet et de la doctrine nazis, Mussolini n’est au départ pas plus antisémite que philosémite, il n’a tout simplement que peu à faire d’une telle question. Par rapport à la question du sionisme, son attitude n’a rien d’idéologique mais est purement pragmatique : entre 1926 et 1932 il ne cesse de soutenir vigoureusement la cause sioniste (pour déstabiliser la Grande Bretagne) mais en 1937 il se découvre proche de l’Islam et antisioniste, voulant se rapprocher du monde arabe dans sa perspective de voir l’Italie redevenir la grande puissance méditerranéenne. Au début des années 1930, la proportion d’Italiens juifs membres du Parti National Fasciste est supérieur à cette même proportion dans la totalité de la population italienne. On peut alors être juif et fasciste, fasciste et philosémite, etc. La situation change ensuite totalement. L’évolution est due aux élites du fascisme qui admirent le nazisme et tendent à récupérer son antisémitisme fanatique. L’antisémitisme s’intègre à partir de là dans le cadre raciste du fascisme qui a toujours considéré que l’homme blanc jouit d’une suprématie naturelle sur les autres races. La législation antisémite en Italie (1938) est d’ailleurs consécutive de l’adoption de mesures racistes à l’encontre des Noirs (1936) dans l’Ethiopie conquise : c’est dans ce contexte général de ce qu’on nomme « l’hygiène de la race » qu’elle s’inscrit, elle n’est pas l’axe idéologique comme dans le nazisme. Malgré l’adoption d’une législation antisémite, malgré une propagande antisémite qui va devenir de plus en plus féroce avec la guerre, malgré la participation de l’Etat italien à l’organisation de l’extermination de masse, le mouvement fasciste peine à se convertir à l’antisémitisme et à sa mue exterminatrice. Bon nombre de dirigeants fascistes sont outrés des mesures antisémites et estiment qu’elles les déshonorent. Pourtant tous les mouvements fascistes européens ont été antisémites (dont l’italien donc). Cela s’intègre à une hyper-valorisation de la communauté basée sur des critères juridiques et/ou ethniques qui réclame de définir qui en est exclu. Maurice Bardèche, l’inventeur du négationnisme, se définissait comme fasciste mais quand il écrivait des livres doctrinaires il ne reprenait pas ses fadaises négationnistes. A propos du judéocide, il écrivait ainsi qu’il fallait en tirer la leçon historique : « il peut exister des fascismes modérés », antisémites, avec une politique antisémite, mais non exterminatrice. La focalisation sur la question de l’antisémitisme est due à notre représentation d’aujourd’hui, découlant de l’effroi face à Auschwitz. Elle introduit une confusion entre le nazisme comme « fascisme radical », pour reprendre une formule de Philippe Burrin, et le fascisme lui-même. La politique antisémite devient le seul critère historique retenu, ce qui rend incompréhensibles fascisme et nazisme, ne devenant qu’une explosion de haine homicide barbare. Le fascisme comme culture Pourtant, cette pensée d’un « fascisme éternel » s’est nourrie des (excellentes) analyses historiques sur le fascisme comme culture et non comme simple lieu politique. L’Américain George Mosse a ainsi travaillé à la question du fascisme comme religion civile, l’Anglais Roger Griffin a un fascisme comme mobilisation palingénésique, le Français Pascal Ory a un fascisme comme naturisme radical. La perspective d’un « fascisme générique », identifié en tant que vision du monde a permis d’affiner considérablement notre compréhension du phénomène. Cependant, il est certain que le tout culturel peut nous amener à surestimer des éléments. Qu’est ce qui fait le nazisme, ce qu’il emprunte au romantisme allemand du XIXè ou sa capacité à assassiner des millions d’individus ? Ce qui fait la particularité historique des fascismes-régimes c’est d’avoir donner à une idéologie sectaire destinée initialement à une marge fanatique les moyens de l’Etat, telle qu’a su le montrer le Français Louis Dupeux. Ce qui fait le fascisme c’est cette concordance entre l’idéologie irrationnelle de la force et les moyens de l’Etat de la déployer. La spécificité historique réelle des fascismes amène en ce cadre à les considérer comme on ne considère nul autre événement historique. Comme le fait remarquer l’Italien Gentile, personne n’a jamais cherché un « bolchevisme générique » ou un « jacobinisme générique ». C’est ce qui a poussé l’historien américain Robert Paxton a privilégier « le fascisme en actions », une analyse empirique. Le fascisme et le capital Cette quête de permanence culturelle historique d’un phénomène pourtant si aisément daté, surgit surtout dans les années 1970, quand le logiciel marxiste s’effondre. Le « tout culturel » vient ainsi prendre la place du « tout est politique » tout en conservant le schéma d’un grand dessein historique à l’œuvre. Il était devenu patent que l’analyse marxiste du fascisme avait échoué. Marx et Engels écrivent comme première phrase du Manifeste du parti communiste (1847) que « L’Histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire des luttes de classes ». Les marxistes ont donc tenté d’interpréter le fascisme selon ce dogme premier. Le fascisme ne serait qu’une réaction du Capital, une dictature ouverte et non « douce » comme celle des démocraties bourgeoises. Le Grand capital utiliserait le fascisme afin de pouvoir écraser le mouvement révolutionnaire prolétarien. La naissance de la conscience révolutionnaire du prolétariat ne rendrait plus possible la dictature douce, celle des démocraties reconnaissant des libertés formelles pour asservir la classe ouvrière. Avec le fascisme, le Grand capital s’appuierait sur les classes moyennes, la petite bourgeoisie, paniquées par la crise du capitalisme. Abattre le fascisme ce serait donc abattre le Capital, et, durant un temps, s’allier à des socialistes ce serait donc s’allier aux fascistes. La montée apparente des forces contre-révolutionnaires ne serait que l’ultime soubresaut du capitalisme et donc le signe de l’avènement très proche du communisme. C’est cette définition du phénomène historique qui explique pourquoi les communistes ont refusé la jonction anti-fasciste avec les socialistes. C’est-à-dire que la réflexion sur la définition historique a abouti à un événement historique majeur : l’absence d’une opposition unifiée aux forces fascistes. Certains communistes ont même considéré que le fascisme était positif en tant qu’il représentait le stade final de la dictature capitaliste, et qu’il accélérait, de par sa répression anti-communiste, la prise de conscience du prolétariat. De manière dialectique le fascisme ouvrirait donc la voie à la dictature du prolétariat (telle est la position de la Pravda en 1933). Ceci va de pair avec l’affirmation de la fonction messianique anti-fasciste du prolétariat qui amène à un véritable aveuglement face au phénomène. En particulier, les marxistes se refusent à comprendre comment le discours socialisant des fascismes et la rhétorique antisémite peuvent séduire dans les masses ouvrières. Le point de vue des marxistes c’est ne considérer que les fascismes-régimes, refuser de voir les fascismes-mouvements et ne pas voir le fascisme comme la dialectique qu’il est mais tel un bloc monolithique. Rappelons qu’au congrès de Vérone, qui se tient à la mi-novembre 1943 et où se décide l’orientation du régime, Mussolini note que « Les tendances les plus étranges s’y sont manifestées, dont certaines à la limite du communisme. Quelqu’un a demandé l’abolition, pure et simple, du droit de propriété ! Nous pourrions nous demander, en voyant cela, pourquoi nous avons lutté pendant vingt-cinq ans contre les communistes ! ».Le fait de refuser de voir la différence entre fascismes-régimes et fascismes-mouvements sert à éviter de mettre en cause la théorie au détriment de la compréhension du phénomène. Le fascisme comme totalitarisme Le terme « totalitaire » fut d’abord utilisé par les ennemis de Mussolini entre 1923 et 1925, avant que ce dernier n’instaura sa dictature, puis revendiqué par lui quand il déclare que « pour le fascisme, l’Etat est l’absolu devant lequel les individus et les groupes ne sont que le relatif. Individus et groupes ne sont concevables que dans l’Etat ». L’Etat fasciste italien est ainsi le seul à avoir revendiquer cette appellation de « totalitaire ». Etat omniprésent, parti unique, culte du chef, massacres de masse : ce sont là des points communs entre fascisme italien, national-socialisme et stalinisme. Aussi un débat est-il né très tôt quant à leur éventuelle même nature, débat relancé il y a dix ans par Le Livre noir du communisme. L’un des premiers a avoir fait ce parallèle est un philosophe allemand d’extrême droite Moeller van Den Bruck. Il écrivit dans les années 1920 que chaque nation aurait son « socialisme national », pour les Russes le bolchevisme, pour les Italiens le fascisme. C’était là un jugement laudatif. Dans les années 1930, ce sont partout en Europe les membres de la droite modérée qui estiment que URSS et TroisièmeReich ne sont que les deux faces d’une même pièce. La signature du pacte germano-soviétique leur paraît confirmer cette hypothèse. Ce sera aussi un des grands thèmes de propagande anti-communiste de la guerre froide, tandis que la théorisation du phénomène totalitaire, englobant nazisme et stalinisme, est le fait d’Hannah Arendt, dans Les Origines du totalitarisme (1951). Pour elle le totalitarisme correspond au IIIeReich et à l’URSS à la fin des années trente – elle exclue donc le fascisme italien, elle le considère comme une dictature ordinaire simplement car elle ne le connaît guère. A côté d’éléments historiquement très critiquables, Arendt procède à une déconstruction de quelques représentations, soulignant comment l’Etat totalitaire n’est pas une pyramide avec son chef à son sommet, n’est pas le monolithisme, mais la profusion de structures rivales (Etat / Parti ; milice / police ; etc.) qui empêchent l’existence d’un véritable Etat stable, et permet au totalitarisme d’entamer une course de transformations, une dynamique, afin de faire toujours plus correspondre le réel à ses intentions, à son idéologie. Ces dernières années, l’attention des observateurs paraît s’être déplacée de l’observation du Chef à celle des victimes. Or, il s’avère justement que ces dernières soulignent les grandes différences entre les régimes. Le nazisme élimine les êtres qu’il trouve indésirables dans son ordre nouveau (juifs, tziganes, homosexuels, slaves, etc.) mais il ne traque pas ceux qu’il estime aptes par nature à appartenir à ce nouveau monde. Le stalinisme consiste essentiellement à éliminer tout ceux qui, certes de manière infinitésimale, contestent ou pourraient très éventuellement gêner l’ordre établi. Par exemple, avant le début de la guerre 435 000 civils d’origine polonaise sont déportés ou internés ainsi que 1 200 000 soviétiques d’origine allemande, 200 000 de ses derniers meurent durant le trajet vers la Sibérie, etc. Il n’y a là aucun projet idéologique raciste : c’est l’élimination de citoyens qui pourraient gêner l’Etat en ayant des sympathies pro-allemandes. L’Etat se simplifie la tâche en éliminant et déportant en masse de manière utilitariste. En ce qui concerne les camps de travail le taux de mortalité moyen durant cette période y est de 10% pour l’URSS contre entre 60 et 100% pour les nazis. La brutalité stalinienne se fait d’abord à l’encontre de la société soviétique : il s’agit d’éliminer tout ce qui pourrait très éventuellement nuire à la stabilité du pouvoir étatique. La violence nazie, elle, n’est que peu une violence terroriste contre la société allemande : elle n’est pas une répression préventive de sa population mais une volonté d’extermination des groupes humains jugés indignes de vivre dans l’ordre nouveau planétaire. Le concept flou de totalitarisme tend ainsi à transformer la complexité des faits historiques en supercherie de l’arithmétique. S’il existe bien des parentés entre les régimes soviétiques et nazis (monopole d’une idéologie d’Etat, embrigadement de la population, violence de masse, mythe du chef, etc.) leur assimilation au nom de la mathématique homicide, comme cela est souvent fait depuis quelques années, est un non-sens historique. Cette assimilation peut se faire dans un cadre moral, philosophique, mais non historique Ou du moins : le concept de totalitarisme doit, comme tout concept en histoire, s’utiliser en tant que moyen parmi d’autres. Les rapprochements entre le fascisme italien, le nazisme, le stalinisme, nous parlent d’un moment de l’Europe et d’un moment de l’Etat et de son usage de la technologie. Leurs concordances nous parlent d’un moment de l’histoire de la modernité. Qu’est ce que le totalitarisme sinon la volonté que l’Etat représente le peuple tout entier, radicalisant ainsi les principes de représentativité de la société par l’Etat ? C’est l’histoire contemporaine elle-même qui est ici mise en question. C’est aussi notre histoire à venir qui peut se dessiner quant à ces principes : savoir représenter une société sans s’adonner aux crimes contre l’humanité. Là où l’usage vulgaire du mot « totalitarisme » est fait pour nous rassurer sur la mort de la bête immonde, l’idée qu’il s’agisse d’un « système » montre la complexité du fonctionnement et son potentiel devenir. En ce qui concerne le fascisme on peut certes s’approcher d’une définition, mais le mieux peut aussi être de suivre Emilio Gentile quand il déclare s’en tenir à cette formule d’un intellectuel italien écrivant en 1938 « définir le fascisme c’est avant tout en écrire l’histoire. » Catégories : Bilan et perspectives, Camps, Europe, Extrême droite, Extrême droite radicale, Histoire Étiquettes : Antisémitisme, Guerre, Mémoire, Vichy, Violence Fragments sur les Temps Présents
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BRESIL - Rio de Janeiro - Corcovado et Christ Rédempteur
Un flot de touristes arrivent de tous les côtés par les rails, la route ou à pied à travers la forêt de Tijuca pour voir de plus près la statue mondialement connue et symbole de Rio : le Christ debout les bras en croix regardant la ville apportant son salut, un message d'une portée universelle. Retour sur l'édification de la statue catholique devenue un enjeu économique majeur avec 10 000 visiteurs par jour.
En 1922, le Brésil commémore le centenaire de l'Indépendance. Il est fréquent alors d'édifier des monuments et statues pour marquer le pan de l'Histoire à l'instar de la statue de la Liberté à New-York. De confession majoritairement catholique, le Brésil autorise l'Eglise a ériger une statue sur le plus haut sommet le Corcovado (710m) dit « le bossu ».Dans les années 1880, un chemin de fer est construit pour grimper au sommet en lacets en une vingtaine de minutes. Alors que le Brésil tire son économie de l'agriculture et de l'industrie, le défi technique de construire des rails s'accompagne de l'idée novatrice de développer le tourisme sur la colline entourée d'une forêt tropicale.
Cette année 1922, Heitor Da Salvi Costa mène les opérations et la première pierre est posée. Cependant des financements trop longs à arriver et une réalisation trop complexe retardent les travaux. Initialement tenant une croix et un globe céleste, la construction de la statue change en cours de route. Le béton armé, nouveau matériau demande à Costa d'approfondir ses connaissances et de se rendre en Europe pour rencontrer ses homologues. Il s'entoure du dessinateur Brésilien Carlos Oswald, du sculpteur français Paul Landowski aidé pour la réalisation du visage et des mains par le sculpteur roumain Gheorge Leonida. Albert Caquot, ingénieur français s’occupe de l'architecture interne. Ils choisissent des lignes épurées et graphiques, un revêtement en steatite, une pierre peu soumise aux variations de températures. La carrière de pierre près de la ville d'Ouro Preto dans l'arrière pays de Rio étant épuisée, il a fallu au cours des rénovations trouver de nouveaux gisements. Cela explique, les différentes variations de couleur de la statue.
L'inauguration de 1931 est l’occasion de faire l'éloge de l'Eglise, du progrès et de la science mis en œuvre par le pays. Au fur et à mesure des années, les controverses protestantes et laïques disparaissent face à la popularité de l’icône de la ville de Rio au même titre que la plage de Copacabana, le pain de Sucre ou l'escalier Selaron.
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On vit dans une énorme maison avec pleeein de bâtiments. Le gros du travail sera de reconstruire une partie du toit mais pour le moment on rénove une pièce.
Cristian est charpentier traditionnel et caléchier (restauration de calèches), il fait partie de la grande communauté des Saxons Roumains. Avant il y avait plein de gens qui parlaient allemand en transylvanie, la r��gion où on est, puis une partie a dû, de gré ou de force, venir combattre avec la wehrmacht, armée nazie contre les soviétiques. Vu que les soviétiques gagnent la Roumanie, après, plein de Saxons sont déportés dans les camps de travail en Siberie pour collaboration.
Le dictateur de Roumanie impose la sédentarisation aux tziganes et les installe dans les maisons des saxons partis. Parfois ça marche parfois non. Habitués à vivre dehors mais aussi pour refuser l'assimilation, on nous raconte qu'ils ont pété les fenêtre ou fait des feux dans les halls d'immeuble.
Pendant le régime communiste, des saxons de transylvanie repartent en Allemagne où ils ont un statut spécial. L'État allemand devait payer une compensation à la Roumanie, par tête, pcq les saxons avaient fait leurs études en Transylvanie. Aujourd'hui certains reviennent, rénovent des maisons, montent des restos, des guest houses.
Dans notre village, à Richis, tout le monde parle plein de langues c'est rigolo. Les petites filles de 6ans qu'on a rencontrées, habituées à vivre en communauté parlent Roumain, Allemamd et Anglais, et switchent intuitivement d'une langue à l'autre selon leurs interlocuteurs. Une petite a même fait la traduction à une autre pour moi.
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Une veille AK47 roumaine entre les mains
Académie de formation des YPG pour les volontaires étrangers, canton de Cizîrê, le 28 avril 2017
Après les menaces de bombardement turc de ces derniers jours, la vie à l’académie essaie de reprendre son cours normal... Ça reste difficile quand on sait qu'à quelques dizaines de kilomètres de notre position, du côté de Tal-Abyad et de Dérik, nos camarades font face à la 8e armée du monde pour tenter de garder ce petit bout de terre libre.
On m'a enfin donné une arme pour me défendre, une veille AK47 roumaine qui doit être à peu près deux fois plus veille que moi. Contre les hélicoptères ou les avions, je crois que ça m'est tout aussi utile qu'un programme de Macron...
Je comprend aussi très bien que les camarades kurdes mettent un point d’honneur à faire passer la question idéologique avant la maîtrise des armes. Car, comme ils disent, confier une arme de guerre à un homme ou à une femme sans formation, c'est en faire un bandit (et pas du type Robin des bois) en puissance...
La nuit dernière, nous avons de nouveau été survolés par un hélicoptère. Du beau matériel américain, sauf que cette fois, c'était un pilote turc... Heureusement, entre nous et son canon de 30 mm (et ses optiques thermales permettant de détecter les sources de chaleur), il avait une belle et épaisse colline.
Ça me rappelle un autre élément de nos cours : la puissance de l’État-nation se fonde en grande partie sur sa capacité aérienne. C'est une réflexion que je ne m’étais jamais faite. Bien sûr, militairement, j'en avais conscience, mais je n’avais jamais lié ça à la question politique. C’est un problème que nous arriverons un jour à résoudre j'espère, sinon je pense que toute révolution est compromise pour longtemps, et quand je dis compromise, je veux dire enterrée sous un tapis de bombes assorti de deux trois missiles de haute précision…
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2095 - L’armement américain a la cote auprès des forces armées roumaines
2095 – L’armement américain a la cote auprès des forces armées roumaines
Posté dans Europe, Industrie par Laurent Lagneau Le 19-08-2017
Profitant d’une bonne santé économique (après des années de vaches maigres), la Roumanie fait désormais figure de bon élève de l’Otan en matière de dépenses militaires. Son budget de la défense devrait en effet atteindre les 2% de son PIB dès cette année et son gouvernement a récemment validé un plan d’investissement de 11,5…
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Port Arthur, PREUVE du présumé penchant japonais pour les attaques surprises
Fre News 24h Port Arthur, PREUVE du présumé penchant japonais pour les attaques surprises
Le 9 février 1904, la flotte japonaise attaque de façon inattendue la forteresse russe Port-Arthur. La guerre russo-japonaise commence.
La guerre russo-japonaise, qui a duré jusqu’en 1905, était un conflit généré par les ambitions impérialistes de l’Empire russe et de l’Empire japonais sur la Mandchourie et la Corée.
Les principaux théâtres de guerre étaient Port Arthur et la péninsule de Liaodong, ainsi que le chemin de fer reliant Port Arthur à Harbin. Les Russes recherchent depuis longtemps un port dont les eaux ne gèlent pas en hiver. Les Japonais sont entrés en guerre en raison de la nécessité stratégique de freiner l’expansion russe en Corée.
À la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, plusieurs pays occidentaux s’étaient disputés l’influence, le commerce ou l’occupation de territoires en Asie de l’Est, tandis que le Japon peinait à devenir une superpuissance. Le statut de haute puissance à cette époque dépendait en partie de l’accès aux colonies, qui fournissaient les matières premières et les marchés. Le contrôle des colonies dépendait à son tour de la puissance des flottes militaires et commerciales, avec des ports en eau profonde et plus de postes d’amarrage, qui hébergeraient des cuirassés de plus en plus grands et assureraient l’approvisionnement par une chaîne de gisements de charbon, le carburant nécessaire. les navires de guerre à vapeur.
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Pendant les négociations avant le déclenchement de la guerre, les Russes ont continué à tirer, refusant de prendre les Japonais au sérieux. Enfin, les Japonais ont décidé de franchir le pas décisif. Dans la nuit du 8 au 9 février 1904, les Japonais lancent une attaque simultanée contre la flotte russe à Port Arthur et Chemulpo.
Après l’échec des négociations avec la Russie, le Japon lança un ultimatum le 31 décembre 1903 et rompit les relations diplomatiques le 6 février 1904. Trois heures avant que le gouvernement russe ne reçoive l’ultimatum, la marine japonaise attaqua les navires de guerre russes ancrés à Port Arthur. Les deux parties ont publié des déclarations de guerre le 10 février. Du point de vue du droit international, l’attaque japonaise n’a pas été considérée comme une attaque surprise en raison de la présence de l’ultimatum. Cependant, après l’attaque japonaise sur la flotte américaine à Pearl Harbor, l’attaque de Port Arthur a souvent été rappelée comme une preuve de la prédilection présumée du Japon pour des attaques surprises.
Bien que l’Empire russe ait toujours une armée plus importante que les Japonais, les défaites successives ébranlent leur confiance en leurs propres forces. De plus, en 1905, un mouvement révolutionnaire a éclaté qui a secoué l’empire tout au long de l’année et menacé la stabilité du pays. La Russie a choisi l’option des négociations de paix, afin de se concentrer sur les questions de politique intérieure.
La Russie perdrait toutes les batailles directes. Finalement, Theodore Roosevelt, le président américain, est intervenu en tant que négociateur de paix et a accueilli la conférence de paix à Portsmouth, New Hampshire en août-septembre 1905. Dès janvier 1905, Roosevelt écrivait que si le Japon “tentait de gagner de sa victoire dans la guerre russo-japonaise plus qu’il ne le méritait, il attirerait contre lui tous ses grands pouvoirs, et quelle que soit sa détermination, il ne serait pas en mesure de le faire. devant un monde allié. “
Le conflit s’est terminé par la victoire incontestable du Japon, qui a remporté la plupart des batailles et conduit à la destruction totale de la marine russe et de plusieurs armées d’infanterie. Cependant, les sentiments triomphalistes du Japon se sont rapidement transformés en insatisfaction amère et en soulèvements populaires lorsque les conditions de paix ont été portées à la connaissance du public. À la fin de la guerre, les deux belligérants ont été anéantis militairement et économiquement, et les grandes puissances européennes ont observé avec une grande insatisfaction l’apparition sur la scène politique d’un plus concurrentiel.
Le tsar a refusé de payer les indemnités de guerre du Japon et le gouvernement de Tokyo, ayant des problèmes avec les intérêts de prêt de guerre, a été contraint de renoncer à cet égard. Ainsi, bien que le Japon ait gagné la guerre, il a dû se contenter de la concession de la péninsule du Liaodong et de la moitié de l’île de Sakhaline. En outre, la Russie a reconnu la Corée comme faisant partie de la sphère d’influence du Japon et a accepté d’évacuer la Mandchourie.
Le mécontentement populaire en Russie a conduit au déclenchement de la révolution russe de 1905, un événement que le tsar Nicolas II avait espéré éviter en prenant des positions intransigeantes avant le début des négociations de paix. La position russe est devenue encore plus sévère après le début des négociations pour le traité de paix.
Le traité de Portsmouth, négocié par le président américain Theodore Roosevelt, a officiellement mis fin à la guerre. L’absence de gains territoriaux importants et de réparations de guerre a provoqué des émeutes dans tout le Japon. Le traité de paix a accentué le manque de confiance des Japonais dans tous les pays d’Europe occidentale.
La défaite de la Russie a été vue avec étonnement par les puissances européennes, mais aussi par les nations asiatiques. Le fait qu’une nation non européenne ait réussi à vaincre une superpuissance dans un conflit militaire majeur a inspiré la confiance dans les nombreux mouvements anticoloniaux qui devaient émerger dans le monde. Les grandes puissances européennes, qui avaient des préjugés racistes ou nationalistes, n’ont rien appris de la défaite de la Russie, causée principalement par la supériorité technologique et tactique des Japonais dans le domaine de la guerre terrestre. Au lieu de cela, les puissances européennes moderniseraient leurs flottes.
Pendant la guerre, l’armée japonaise a bien traité les civils et les prisonniers de guerre russes, sans les brutalités et les atrocités de la Seconde Guerre mondiale. Les prisonniers coréens et chinois ne bénéficiaient pas du même traitement humain.
Les historiens japonais pensent que cette guerre est un tournant pour le Japon et le principal moyen de comprendre l’échec politico-militaire du pays plus tard. Le mécontentement des conditions de paix, jugées plus appropriées pour une nation vaincue et non victorieuse, était répandu parmi les représentants de toutes les classes sociales, avec un consensus à cet égard dans la société japonaise. L’attitude anti-européenne s’est développée de plus en plus au cours des décennies suivantes, chaque acte diplomatique des grandes puissances, considéré ou ignoré, ou à juste titre moqué par les Japonais.
Découvrez vous présente les principales significations historiques de la journée du 9 février:
1773 – Né William Henry Harrison, président des États-Unis (décédé le 4 avril 1841).
1874 – L’historien français Jules Michelet (“Histoire de France”, “Histoire de la Révolution française”) (né le 21 août 1798) a cessé sa vie.
1904 – La flotte japonaise attaque de façon inattendue la forteresse russe Port-Arthur. Début de la guerre russo-japonaise (-1905).
1934 – L’accord balkanique a été établi, une alliance comprenant la Roumanie, la Yougoslavie, la Grèce et la Turquie. Selon le pacte conclu à Athènes, les États signataires se sont mutuellement garantis la sécurité des frontières des Balkans.
1969 – Le premier vol d’essai d’un Boeing 747.
1990 – La sonde Galileo survole la planète Vénus.
1991 – Le poète roumain Florin Mugur a mis fin à ses jours: “Croquis sur le bonheur”, “Pourparlers avec Marin Preda”, “Ages of reason”, “Dancing with the book” (n. 7 février 1934).
1998 – Le président géorgien Eduard Shevardnadze a survécu à l’attaque contre lui
2002 – La princesse Margareta, sœur de la reine Elizabeth II du Royaume-Uni du Royaume-Uni (née en 1930), est décédée
2008 – Mădălina Sava, journaliste radio, productrice d’émissions radio sur Radio Romania Actualités, Antena Bucureștilor et Radio România Tineret (née le 4 juillet 1967) a cessé sa vie.
2009 – Le bassiste Orlando “Cachaito” Lopez, membre du célèbre Buena Vista Social Club (né en 1933), est décédé.
Fre News 24h Port Arthur, PREUVE du présumé penchant japonais pour les attaques surprises
http://frenews24h.com/port-arthur-preuve-du-presume-penchant-japonais-pour-les-attaques-surprises/ Source: http://frenews24h.com/
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