#Livre d’or
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revuetraversees · 2 years ago
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 Gwen GARNIER-DUGUY, Livre d’or, Couverturede R. Mangú et postface, Bertrand Lacarelle. (Ed. L’Atelier du Grand Tétras 96 pp.)
Une chronique de Xavier Bordes  Gwen GARNIER-DUGUY, Livre d’or, Couverture de R. Mangú et postface, Bertrand Lacarelle. (Ed. L’Atelier du Grand Tétras 96 pp.) Si l’on s’amuse à se rappeler que la parole est d’argent et le silence, d’or, on peut considérer qu’un livre de poèmes « traduit du silence » (Joe Bousquet) est une sorte de vermeil, d’alliage solaire ! Et en effet, à travers les élans…
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aforcedelire · 8 months ago
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D’or et d’oreillers, Flore Vesco
Coup de cœur 🖤
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C’est une vérité universellement reconnue qu’un célibataire pourvu d’une belle fortune doit avoir envie de se marier… mais en ayant au préalable invité la jeune fille à passer la nuit chez lui, dans un lit recouvert d’une montagne de matelas, seule et sans chaperon s’il vous plaît ! Parce qu’ici, même si le début m’a fait penser à Orgueil et Préjugés, on est bien dans une réécriture du conte de La Princesse au petit pois. Le jeune homme qui fait passer ces tests aux prétendantes dans le but de se trouver une épouse, c’est lord Handerson, Adrian de son petit nom. Et malgré le parfum de scandale, Mrs. Watkins décide d’y envoyer ses trois filles, accompagnées de leur femme de chambre. Seule l’une d’elles retiendra l’attention de notre distingué gentleman…
J’ai adoré ce roman ! Ça a commencé comme Orgueil et Préjugés, alors forcément dès le début j’étais conquise. L’écriture est très fluide, très drôle, il y a beaucoup de jeux de mots et de références aux classiques (Narnia, Jane Austen, Dorian Gray…), ce qui m’a ravie ! C’est une réécriture très inventive du conte. D’ailleurs, ça a pris un tour totalement inattendu et super original. J’ai beaucoup aimé ! Et au-delà de ça, c’est aussi une très jolie histoire d’amour, une histoire de découverte du corps et du désir. Où on apprend ce qui se passe dans le lit d’une jeune fille, la nuit, quand personne n’écoute… c’était un régal. J’ai beaucoup aimé le personnage principal, Sadima déchire. Je recommande chaudement ! Ça m’a fait rire, ça m’a fait du bien et ça m’a transportée, c’est tout ce dont j’avais besoin en ce moment. J’ai hâte de lire le prochain roman de Flore Vesco, maintenant. (Et par ailleurs, on en parle de cette couverture à tomber ?)
13/03/2024 - 16/03/2024
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mmepastel · 1 year ago
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Je viens de finir cette merveille. Ce roman finlandais a été remarquablement chroniqué sur le site en attendant Nadeau, à qui j’emprunte mon introduction ci-dessous :
« Il ne faut pas lire Gorge d’or, premier roman d’Anni Kytömäki, pour se distraire ou passer un bon moment, mais pour éprouver physiquement la texture des pas lors de la traversée d’une tourbière, pour se réjouir du martèlement d’un pic noir sur un pin. Pour avoir les larmes aux yeux parce qu’un nom est écrit dans une botte, pour être bouleversé par une écriture à la fois simple et précise, lyrique et hypnotique, qui conduit jusqu’à une intensité incroyable les sentiments des personnages. Pour être émerveillé par la délicatesse et l’intelligence d’un art romanesque qui sait trouver dans le rapport intime à la nature la part de bonheur nécessaire pour que survive l’affection entre un père et sa fille, sur fond d’histoire troublée de la Finlande entre 1903 et 1937. Et si le grand livre de cette rentrée littéraire était un roman décrivant principalement des marches au fond des forêts finlandaises ? »
Ce livre est énorme. Plus de 600 pages, écriture serrée. Il est très contemplatif, parfois lent. Et pourtant je l’ai lu goulûment, avec avidité.
C’est tout d’abord une très belle histoire de filiation, entre un père, Erik, et sa fille, Malla ; ils nouent un lien indestructible, viscéral, en partageant leur amour et leur fascination organique pour la forêt finlandaise. J’ai été bouleversée par leurs destins complexes dans cette première moitié du XXe siècle, où la Finlande a été secouée par la première guerre mondiale, la révolution russe, l’indépendance durement acquise, la chasse aux communistes (les Rouges), la famine, la pauvreté.
Dans la première partie du livre, on suit l’évolution d’Erik, fils d’un riche propriétaire terrien qui se soucie principalement de s’enrichir, en vendant du bois, et en modernisant les accès à la forêt. Erik, lui, tient plus de sa mère, pourtant jugée dérangée, qui aime les histoires, et la nature. Elle lui en raconte de nombreuses, l’initié à la magie de la forêt, au secret des correspondances inexplicables, avant de ne plus pouvoir le faire. Sa première épreuve sera de perdre cette mère précieuse, mais beaucoup d’autres l’attendent, liées au contexte politique globalement hors champ mais dont on sent bien les répercussions. Amoureux d’une insurgée, perdu, il s’échappe vers le nord, et expérimente la solitude radicale.
Puis, un peu plus tard, redescendu vers le manoir familial, il devient père ; sa femme doit vite être écartée de lui aussi, je n’en dis pas plus pour ne pas gâcher votre lecture. Il semblerait que chaque être féminin qu’il aime soit condamné à un exil forcé. Il en va de même pour sa fille, Malla, qu’il a quand même la chance d’éduquer jusqu’à ses sept ans, et à qui il transmet le goût de la forêt.
On suit le destin de Malla dans la deuxième partie du roman. Elle aussi doit faire face au rejet qu’on voue à ceux qui n’étaient pas dans le bon camp lors de l’insurrection. On la force même à changer de nom. L’ombre étonnante d’un ours apparaît aussi, et la silhouette d’un vagabond (lui aussi rejeté pour son ascendance révolutionnaire) qui lui apprend à communiquer avec l’ours. Ils veulent le protéger des hommes qui ne manqueraient pas de le transformer en proie de chasse. On pourrait dire qu’à force de marcher dans la forêt par toutes saisons, à force d’en connaître chaque plante et animal, tous deux sont en osmose avec la forêt, et avec un certain esprit magique, ancestral, issu du folklore ancien de la Finlande, lorsque nature et humain ne se distinguaient pas autant, et où la forêt était souveraine.
C’est en cela que le roman a une dimension souterraine politique et écologiste très forte. La compréhension respectueuse d’Erik ou de Malla de la forêt est précieuse mais en danger par la course au profit et la modernité mal réfléchie.
Depuis mon canapé, j’ai adoré lire ce livre. C’était une expérience quasi sensorielle, physique. On entend craquer le gel sous les bottes de Malla, on sent sur sa langue les myrtilles qu’elle cueille, affamée, on sent les effluves des pins, la brume odorante qui émane de la tourbière au matin, c’est assez extraordinaire. Dans une langue simple mais sans cesse surprenante, Anni Kytömäki nous envoûte, nous promène et nous broie le cœur. Une merveille qui ressemble à un long voyage bouleversant.
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lepetitdragonvert · 1 year ago
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Prince Grenouille d’après le conte des Frères Grimm Le Roi Grenouille
Éditions Les Livres du Dragon d’Or
1991
Artist : Alix Berenzy
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eaux-fortes · 2 months ago
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C’est pourquoi les peuples lunaires décrits par Socrate dans le Phédon, ces habitants des sommets de la terre qui mènent au-dessus des nuages une vie sobre et frugale en se consacrant à l’étude de la plus secrète philosophie, ainsi qu’à la pratique de la religion, on peut dire qu’ils goûtent la félicité de Saturne, dans un bonheur et une longévité qui les font ressembler moins à des hommes mortels qu’à des démons immortels. Beaucoup les considèrent comme des héros ou des demi-dieux, d’une espèce toute d’or, qui jouirait en quelque sorte de l’âge et du règne de Saturne. Voilà peut-être, me semble-t-il, ce qu’ont voulu dire certains astrologues arabes, en affirmant qu’au-delà de la ligne d’équinoxe, vers le midi, vivent des démons très subtils qui ne semblent ni naître ni mourir ; c’est là qu’il faudrait situer le pouvoir de Saturne et la Queue du Dragon. Albumasar semble bien le confirmer lorsqu’il parle dans son Sadar de certaines régions de l’Inde qui sont soumises à Saturne, et où la longévité est telle que la plupart des habitants meurent à un âge extrêmement avancé : l’explication étant, selon lui, que Saturne porte atteinte aux étrangers et non aux gens du pays. — Marsile Ficin, Conseils aux intellectuels, Livre III, 22: Comment nous pouvons nous accorder avec les puissances célestes : les septs moyens dont nous disposons. Qui pâtit et qui profite de l'influence de Saturne ; qui en est protégé par Jupiter. Comment le ciel agit sur l'esprit, le corps et l'âme. (1489)
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crazyfeathers · 9 days ago
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Le Portrait Chinois de Cirillo
Toujours plus haut
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Nature 
S’il était une saison ? Hiver
S’il était un animal ? Un singe hurleur 
S'il était un élément ? Electricité
S'il était une pierre précieuse ? Œil de Tigre
S'il était un végétal ? Châtaignier
S'il était un paysage ? Un centre d’affaire
Sens
S'il était une couleur ? Marron
S'il était un son ? Rigoletto, Acte III : La donna è mobil 
S'il était une odeur ? Un parfum capiteux
S’il était une matière ? Le papier des billets de banque
Quotidien
S'il était un objet ? Statue de buste d’un empereur romain
S'il était une boisson ? Porto
S’il était un moment de la journée ? Onze heures du soir
S’il était un vêtement ? Une montre en or
S’il était un aliment ? Un piment
Caractère 
S'il était un défaut ? Malhonnêteté
S’il était une qualité ? Créativité
S’il était une mauvaise habitude ? La flatterie
S’il était un sentiment ? Envie
Imaginaire 
S’il était un livre ? L’art de la Guerre, Sun Tzu
S’il était un conte ? La Poule aux Œufs d’Or
S’il était une créature fantastique ? Minotaure
S’il était un personnage de Disney ? Le Roi (Cendrillon)
S’il était un film ? Le loup de Wall Street
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lepartidelamort · 9 months ago
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« Au début de l’année 1934, éclatait encore une fois un gros scandale financier de la Troisième République, l’escroquerie des Crédits municipaux, ayant, comme par hasard, pour principal auteur un Juif russe naturalisé, Stavisky. La complicité dans cette filouterie d’une justice putréfiée – ses personnages n’ont point changé – de la plupart des politiciens radicaux et maçons, n’avait jamais été plus flagrante. La presse et les organisations de droite s’en emparèrent, firent une campagne énorme. L’opinion suivit. Camille Chautemps, président du Conseil, le plus lourdement compromis parmi les protecteurs avérés du coquin juif, dut se démettre le 27 janvier. Son remplaçant, Daladier, apparut dès ses premiers actes comme le radical réputé "dur", chargé de sauver le parti et ses loges. Les manifestations de rues conduites par les troupes d’Action française se multipliaient et s’amplifiaient de jour en jour au chant du Ça ira.
L’extrême-gauche communiste amorçait une campagne parallèle. Le limogeage du préfet de police Chiappe, d’un arbitraire grossier, acheva de mettre le feu aux poudres. Le 6 février au soir, le rassemblement de plusieurs centaines de milliers de Parisiens, sur la place de la Concorde, prit rapidement l’aspect d’une insurrection populaire, ayant pour but immédiat l’Assemblée du Palais Bourbon. La police, fidèle en majorité au préfet éconduit réagissait mollement. La garde mobile créée par un ministère de droite contre les "rouges", défendait le pont. Le premier barrage fut forcé. La garde tira. Le premier mort tomba vers sept heures et demie. La manifestation, plus ou moins disloquée, devenue sporadique et qui, jusque-là, avait compris de nombreux curieux, se regroupa beaucoup plus serrée, et redoubla de violence à partir de dix heures. Les assauts des Parisiens, les fusillades de la garde se prolongèrent jusqu’à plus de minuit. La journée s’acheva avec le dernier métro…
La vieille République maçonnique demeurait maîtresse du terrain. Daladier, pourtant, était démissionnaire quelques heures plus tard. Paris vécut la journée du 7 pratiquement sans État, sous le contrôle des pelotons de la garde, dont on ne savait plus à qui ils obéissaient. Le soir, enfin, on apprenait l’arrivée au pouvoir d’un "conciliateur", Doumergue, dit par Léon Daudet "Gastounet le Brandadair". La démocratie était définitivement sauvée. Les vingt patriotes militants tombés dans la nuit du Six Février – exceptions les quelques curieux tués en dehors de la bagarre – ont leurs noms inscrits en tête du livre d’or de notre Révolution. (…)
Rien ne fut plus abject que la contre-offensive des Juifs, des Maçons, de la Ligue des Droits de l’Homme, des démocrates-chrétiens, de tous les humanitaires professionnels, tombant en transes pour l’exécution de quelque terroriste chinois, pour une touffe de cheveux arrachée dans le ghetto, et n’ayant que sarcasmes et rictus joviaux devant les morts français, les morts naïfs et purs de la Concorde. Jamais le bourreau ne fut plus cyniquement érigé en victime, et martyr désarmé mué en égorgeur. (…)
Nous avons longtemps traité avec beaucoup trop de pudeur et de réserve l’un des aspects pourtant essentiels de 1934. Nous avons porté rituellement de pieuses gerbes sur les tombes de nos camarades morts. Nous avons qualifié comme il convenait – nul ne l’a fait avec plus de puissance qu’Henri Béraud – les infectes et stupides canailles parlementaires qui les firent massacrer. Nous n’avons pas assez dit que nos morts furent aussi les victimes de leurs chefs. (…)
Le Six Février 1934, les chefs nationaux n’étaient pas sur la Concorde. J’y étais, aux minutes les plus meurtrières. Je ne les y ai pas vus, personne ne les y a vus. Ils étaient donc dans leurs postes de commandement. Ce pouvait être leur place. Je les y ai vus aussi, entre deux fusillades. Ils s’y tournaient les pouces, il s’y faisaient des mots d’esprit, ils se refusaient à croire qu’il y eût tant de morts que ça ! Ils n’avaient pas une consigne à distribuer, pas une idée en tête, pas un but devant eux. Les uns et les autres étaient moralement les obligés de la démocratie. Hors d’elle, ils n’avaient aucune raison d’exister. Sur ses tréteaux, ils assumaient le rôle obligatoire de l’opposant. Sautant sur une occasion assez considérable en effet, mécontents aussi du limogeage d’un policier indulgent à leurs frasques, ils venaient de se livrer au jeu classique de l’émeute, en forme de menace tartarinesque : "Retenez-moi ou je vais faire un malheur."
Mais pour ce petit jeu-là, ils avaient mobilisé des dizaines de milliers de jeunes hommes, de croyants ingénus, d’anciens soldats. Ils les avaient excités, fanatisés, chauffés à blanc. Au moment de l’action, la foule réapprit les gestes du combat et de la barricade, avec des morceaux de plâtre, des poignées de gravier et quelques lames Gillette fichées au bout d’un bâton. Les chefs, qui les avaient jetés poings nus contre les armes automatiques, s’étaient volatilisés, les uns sans doute par calcul (je pense à l’abject La Rocque), les autres saisis peut-être de vagues et tardifs remords, n’ayant plus guère qu’un souci : nier la gravité de l’événement qu’ils avaient criminellement engendré. Cette nuit-là, j’entendis Maurras dans son auto, parmi les rues désertes, déclarer avec une expression de soulagement : "En somme, Paris est très calme !" Oui, mais c’était le calme d’une chambre mortuaire.
La suite de l’histoire ne fut pas moins déshonorante. Les "chefs" de la droite firent un concert de clameurs. Certes, les "fusilleurs" étaient ignobles. Mais que leur reprochaient les "chefs" des ligues ? Ils leur reprochaient d’avoir triché en faisant tirer. Admirable politique de ces vieillards ! Incomparable symbole de cette bourgeoisie dégénérée, qui, pour n’avoir jamais eu la virilité de prendre les armes librement, de mettre sur sa conscience quelques cadavres nécessaires, aura été le complice de ses hallucinantes et imbéciles hécatombes, après desquelles le Six Février n’est même plus un fait divers en deux lignes ! Il eût fallu, en somme, que la République laissât aimablement bafouer et reconduire à coups de canne ses gendarmes, déculotter ses députés, envahir, saccager et brûler son Parlement, le tout représentant du reste, en l’occurrence, le chef d’œuvre de l’acte gratuit. Les ministres du Six Février, inutile de le cacher, avaient le droit de tirer. C’était même un devoir. (…)
Les chefs communistes, autres tireurs de ficelles, mais ceux-là, fort avisés, avaient lancé leurs fidèles sur le pavé pour profiter à toutes fins utiles du hourvari. Mais la majorité de ses fidèles ne s’en doutait pas. Pour la première fois depuis fort longtemps, les étudiants de Paris et les prolétaires rouges, armée traditionnelle de nos révolutions, manifestaient côte à côte contre la même corruption, avec la même sincérité, au même cri : "À bas les voleurs !" Les chefs de droite n’y comprirent rien, ils n’avaient rien prévu, ils ne savaient rien voir. (…)
Le Six Février (...) engendra certainement le Front populaire, favorisa en tout cas singulièrement sa naissance, en faisant figure d’une provocation énorme, passant de loin l’idéal de ce que l’adversaire le plus machiavélique pouvait rêver dans le genre. (…) Le Six Février démontra que l’armée d’une révolution nationaliste existait en France, mais que son erreur principale avait été de ne point faire d’abord sa révolution contre de pseudo-chefs.
Cette armée n’a pas pu s’anéantir en deux lustres. Éparse, elle existe toujours. Mais le "fascisme" français à la mode de 1934 n’était pas viable parce qu’il conservait trop d’attaches avec la vieille bourgeoisie de droite. Cette bourgeoisie accumula, dans ces heures fiévreuses de la dernière insurrection du type romantique, c’est-à-dire anachronique, les preuves définitives de sa caducité, de son aboulie, de son incapacité politique, de sa désunion, de sa légèreté cocardière. »
Lucien Rebatet, Les crimes du 6 février 1934, Je suis partout, 4 février 1944
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abridurif · 3 months ago
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Il faut qu’à tout prix, je revienne à moi, me confie d’une façon plus directe. Ce livre, j’ai voulu le faire des éléments transposés, sublimés, de ma vie de condamné, je crains qu’il ne dise rien de mes hantises. Encore que je m’efforce à un style décharné, montrant l’os, je voudrais vous adresser, du fond de ma prison, un livre chargé de fleurs, de jupons neigeux, de rubans bleus. Aucun autre passe-temps n’est meilleur. Le monde des vivants n’est jamais trop loin de moi. Je l’éloigne le plus que je peux par tous les moyens dont je dispose. Le monde recule jusqu’à n’être qu’un point d’or dans un ciel si ténébreux que l’abîme entre notre notre monde et l’autre est tel qu’il ne reste plus, de réel, que notre tombe. Alors, j’y commence une existence de vrai mort. De plus en plus, je coupe, j’élague cette existence de tous les faits, surtout les plus minimes, ceux qui pourraient le plus rapidement me rappeler que le vrai monde est étalé à vingt mètres d’ici, tout aux pieds des murailles. Jean Genet, Notre-Dame-des-Fleurs, Éditions Gallimard, 1951, p. 114
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sunandra2 · 10 days ago
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Paul Emile Bécat
Nació el 2 de febrero 1885 en París. fallecio en 1960 Pintor y grabador y el mejor y más conocido de todos los ilustradores de libros eróticos, obtuvo el Grand Prix de Roma en 1920.Tuvo como maestros a Gabriel Ferrier et François Flameng y participó en el Salón de Artistas Franceses en 1913. Su fama le llegó con retratos para importantes escritores, y además de sus ilustraciones eróticas, por los dibujos que realizó a su vuelta de un viaje al Congo, Gabón y y Sudán, hechos con la técnica de punta seca. Realizó así mismo las famosas barajas de naipes «Le Florentin», que fue editada por «Les Jarres d’Or» de Paris.
Son recurrentes y escandalizantes las escenas lésbicas de religiosas entregadas al placer erótico, como así también las escenas de amor de alcoba, castigos religiosos en conventos, triángulos amorosos y voyeurismo con personas que fisgonean a otros
Posiblemente sea el ilustrador más prolífico de literatura erótica , expuso por primera vez en el Salón de París en 1913. Pintor consumado, expuso regularmente, especializándose en retratos y desnudos. Como miembro activo de la Société Coloniale des Artistes Français (Sociedad Colonial de Artistas Franceses), realizó varios viajes a África durante los años 1920 y 1930, y ganó dos premios importantes relacionados con África: el de África Occidental Francesa y el de África Ecuatorial Francesa. Este interés por África continuó durante toda su vida, y en 1947 ilustró la primera novela africana que ganó el prestigioso Premio Goncourt, la semiautobiográfica Batouala del poeta y novelista francoguyanés René Maran. Se casó con Marie Monnier, una consumada artista y bordadora que, cuando se conocieron, era la amante del poeta y autor Léon-Paul Fargue. Marie era hermana de Adrienne Monnier, la primera mujer de París que abrió su propia librería en La Maison des Amis des Livres, y que, junto con su amante estadounidense Sylvia Beach, dirigía la famosa librería parisina de libros en inglés Shakespeare and Company, que todavía existe en la actualidad. Estas conexiones literarias y editoriales mantuvieron a los Bécat en el centro de la escena artística francesa.
La década de 1930 fue una época de auge para los editores franceses de libros ilustrados, y las características del trabajo de punta seca de Paul-Émile eran exactamente lo que querían sus clientes; a diferencia de algunos ilustradores, Bécat también podía trabajar con rapidez y fiabilidad. A finales de la década de 1950 había ilustrado más de noventa libros, incluidos todos los títulos eróticos y ligeramente eróticos habituales. Aunque la mayoría de sus ilustraciones siguen un estilo y una temática similares, estaba abierto a tratamientos diferentes, tanto como los antes citados diseños de naipes para Le Florentin como para las Mémoires de Casanova; también le gustaba claramente el sexo, como atestiguan sus propias imágenes
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tche-rien · 1 month ago
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Tiens, revenons un instant au LIVRE ÉCOLE qui est devenu industrie pour inventer la chaine. « Dessine-moi un mouton » disait Saint-Exupéry. Dessine-moi un mouton qui fabrique la machine à dessiner des moutons ! Mission accomplie. Le mouton remplit le monde de moutons. Va falloir quand même faire pousser de la laine de synthèse pour satisfaire ceux qui profitent des actionnaires de propriétaires d’éleveurs de moutons. Voilà c’est fait.Faudrait inventer maintenant une machine à raser les moutons.Les goinfres de laine tondirent tant et tant que les moutons devinrent tous érythémateux. Excellent, car il se trouve que quelques temps auparavant, un laboratoire avait déjà mis au point une formule chimique pour faire la crème qui apaiserait, au cas où, la peau rougie des moutons blancs.
Moi, je peux faire pousser la laine dix fois plus vite !
Vrai ? !!!$$$$$$
Le laboratoire à faire pousser la laine plus vite fut immédiatement créé. Génial, car de ce génie il fut décidé de créer l’école de génies. Les moutons, eux, toujours aussi dociles, avait sacrément besoin de la crème. Et bing ! On augmenta le prix de la crème de 6,66% pour satisfaire les actionnaires.
Branle-bas de couilles ou de bijoux de famille… Le mouton, lui, était si soulagé d’avoir la peau pas totalement apaisée mais moins en feu. Puis vint ce fameux jour où, catastrophe, apparut un mouton mal luné, mais en revanche très très bien ensoleillé, donc Noir. Les actionnaires des actionnaires des actionnaires de propriétaires d’éleveurs de moutons le classèrent comme « outsider », sans oublier de le regarder avec dédain et envie de dégueuler. Le Noir bêla, dans un parler incompréhensible :
Un mouton n’a le droit de regarder un autre mouton d’en haut seulement pour l’aider à se mettre debout.
Va te faire te faire voir chez les hommes ! Lui fut-il répondu en choeur. Panique, mais bing. On pond l’étude à 666.666 $/€/¥ prouvant qu’il existe une solution aux éventuels moutons noirs qui déclencheraient malencontreusement une série de moutons noirs. On créa un laboratoire qui s’empressa d’envoyer des spécialistes en Afrique pour étudier ces africains albinos. ON mandata une firme qui acheta des cordons ombilicaux d’Albinos qui n’étaient pas d’Albions, au prix d’or faramineux de 0,66$.
On créa vite un autre laboratoire pour tenter d’implanter des cellules souches chez les moutons blancs… avant qu’ils ne se transforment en moutons Noirs. C’est ainsi que le vaccin MIMA vit le jour. ON s’efforça d’expliquer qu’il ne fallait surtout pas y entendre une quelconque connotation ou référence au mime acteur qui joue des rôles muets, sans masque, dont l’expression est l'attitude, la mimique, le geste. C’est vrai que ce qui Mène à l’Idiotie Mène à l’Autre ! A chacun sa vertu… En attendant il fallait revigorer l’économie et bing, accident du hasard, les moutons tombèrent malades. Soudain leur laine poussait deux fois moins vite ! Ça ne faisait uniquement plus que cinq fois plus vite qu’au tout début. Tu n’avais qu’à Suivre et compter, Mouton ! Ouf ! Un rapport de 666 pages arriva à la conclusion que dans la fameuse crème qui permet la pousse rapide de laine et sa tonte à outrance, un composant s’infiltrait dans la peau et finissait par créer une résistance.
On créa un laboratoire, et les moutons furent soulagés. Soupir. Il fallait maintenant relever les taxes sur le fourrage du mouton. C’est que ça en bouffe du fourrage le mouton ! ON s’efforça d’expliquer au mouton, preuves à l’appui, que le loup, en vérité, avait bouffé Grand-Mère, parce que Petit-Chaperon-Rouge était un agent de la CIA à capuche, empressé d’empocher l’héritage de la vieille. Entendons- nous bien, mouton. Rien de crapuleux à éliminer des dépenses ! Finalement, pour comprendre Petit Prince et son « Dessine-moi un mouton » fallait juste d’abord avoir compris que Ptite POCHE- ARN Rouge à capuche pour ne pas reconnaître le loup diversifie ses investissements.
Mort-alité ? Ne jamais mélanger deux contes au risque d’avoir trop de comptes. Et c’est génial toutes ces petites filles, ces petits garçons qui dessinent du mouton, qui lisent des contes et qui vont à l’école pour apprendre comment fabriquer des laboratoires ! Mais quel beau fessier prometteur ! Oups ! Ma manie de tout inverser, je voulais dire quel beau métier professeur !Céti pas génial de créer sa petite ONG pour s’acharner à sauver du mouton aidé par l’expert en misère à se nourrir, le seul, l’unique, l’immuable, le Santon-MO. Tu veux faire de ton gosse, quelqu’un de Bien ? Au lit et raconte-lui l’histoire du Petit Prince. Oui ! Tous les soirs…« Dessine-moi un mouton »
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ftf-rpg · 1 year ago
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✨ HOT FAE SUMMER HAS OFFICIALLY STARTED! ✨
— forum city low fantasy, 1 rp par mois, challenges d'écriture et paillettes rpgiques.
✨ ftf, en bref - ouvert depuis le 5 mars 2022. qu’il vente, qu’il pleuve, qu’il neige - on est là. on a eu des périodes fastes, des creux énormes, et on continue de mener la barque quoi qu’il arrive, que notre qeel affiche complet ou pas. - no discord(e) (lol) (vive l’humour) (bref) - forum city low fantasy, avec ce qu’il faut de touche fantastique pour pimenter le rp, résolument tourné vers le slice of life, enrichi et sublimé par l’imagination et la créativité de nos membres. don’t let the sparkles fool you!  - un rythme tranquille, activité surtout en fin de semaine - au début, ça peut paraître déroutant mais juré, on s’y fait et c’est hyper reposant. 🫶 - 1 rp par mois, des joueur.eu.ses matures et bienveillant.e.s, ambiance chill et conviviale. viens parler jeux vidéo, livres ou séries entre deux rps! 
✨ tu peux m’expliquer un peu les fées ?  - sur ftf, tu peux incarner une fée (utilisé au féminin indépendamment du genre du perso, mais tu peux aussi utiliser fae), un.e bright (la progéniture d’une fée et d’un.e humain.e) ou un.e humain.e - les fées sont divisées en quatre maisons : l’Aurore (pouvoirs élémentaires, en rapport avec la nature, méfiantes envers les humains), le Crépuscule (pouvoirs psychiques, redoutées par leurs congénères fées, soi-disant victimes de malédictions en tous genres), la Comète (pouvoirs en rapport avec le temps et l’espace, à la réputation sulfureuse) et enfin, la Lune (pouvoirs liés au corps, épris.e.s de liberté). - chaque Maison possède ses us et coutumes, son tatouage féerique, sa pierre et son astre protecteur.  les fées doivent aussi vivre près d’une source magique pour conserver leurs pouvoirs : à Dupree, il s’agit de Cabeswater, la rivière surplombée d’un chêne blanc dissimulé au creux de la forêt de Sherdale.  - au creux de chaque source est dissimulé un Trésor, sur lequel les fées locales sont sensées veiller. à Dupree, pas de chance, ce Trésor a été découvert par des humains curieux et la ville est désormais prise d’assaut par tout un tas de chercheurs d’or et autres chasseurs de surnaturel...
✨ ça m’intéresse... mais je ne sais pas trop quoi jouer. des idées ?  - une fée de la Lune virtuellement immortelle grâce à son pouvoir - un.e humain.e qui a tout plaqué pour enquêter sur Dupree et ses mystères, au grand dam de sa famille/ses amis/son love interest - un.e Bright qui découvre tout juste ses pouvoirs et aurait bien besoin d’un.e mentor fae - une fée de la Comète en cavale - un.e humain.e qui habite à Dupree depuis toujours et est au courant de l’existence des fées pour de mystérieuses (et sombres ?) raisons - VILLAINS CROOKS THIEVES AND BASTARDS (we need more faes using their powers for evil and looking hot doing it!!!!) - on a aussi des pré-liens et une zone d’aide à la création ! - wanted: personnages de tous genres, orientations, origines, etc <3 venez seul.e en groupe, ressuscitez ce perso qui vous manque à la sauce féerique, bref, venez comme vous êtesTM
✨ et cette version 7 alors ? au programme : nos célébrissimes events, des prompts d’écriture, un rythme de croisière tranquillou pour l’été, des NOUVEAUX BADGES et puis juste du love quoi <3 ah oui et si vous venez et que vous avez un otp/ship/etc etc, je fais des crackships aux kilomètres (ftf members only sorry not sorry c’est le jeu ma pauv’ lucette) http://follow-the-fairies.forumactif.com http://follow-the-fairies.forumactif.com http://follow-the-fairies.forumactif.com much love, cabeswater
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seontaee · 3 months ago
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L’amour avec un grand A
Si peu de lettre pour un mot qui me blesse.
Les mêmes lettres que j’ai écrites pour des âmes solitaires.
Pour moi l’amour s’écrit avec son cœur,
Attendant qu’on fasse respirer le moins pour la première fois rien q’une heure.
Pouvoir me venter d’être allée au paradis seulement en l’embrassant,
Être couverte de bisous magiques qui soigneraient mes plaies les plus profondes.
Qu’on me réinvente l’amour dans mon esprit, sans qu’il n’y ait cette fois-ci de fin à ce livre.
Un chapitre ou mon cœur doucement amers sois devenu un bouquet fleuri de pétales d’or et d’épines en sucre.
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aforcedelire · 1 year ago
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Les Aiguilles d’or, Michael McDowell
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Entre opulence et misère, à New York, l’an de grâce 1881 laisse place à 1882, année de tous les projets. Et le juge Stallworth est bien décidé à mener le sien à bien : il veut éradiquer le mal et le vice du Triangle Noir, quartier mal famé où l’opium, la corruption et la violence font loi. Pour cela, il s’attaque à une famille redoutable (et matriarcale) qui y règne en maîtres : les Shanks.
Après le succès et mon coup de cœur pour la saga Blackwater, j’attendais ce nouveau roman de Michael McDowell avec hâte et crainte. Eh bah j’ai vraiment passé un bon moment ! C’est très différent (forcément) de Blackwater, mais j’ai retrouvé des thèmes similaires : pour ne citer qu’eux, la matriarche qui dirige sa famille d’une main de fer, la guerre ouverte entre deux familles, ou encore le côté sombre de l’humain. J’ai eu un gros coup de cœur pour la famille Shanks et pour Helen Stallworth.
L’ambiance se met en place progressivement, et le tout m’a vraiment fait penser à la série Peaky Blinders ! On est du côté des « méchants », des criminels, des voleurs, de la corruption, et c’était une lecture intense ! La violence monte peu à peu, jusqu’à l’impitoyable réponse de Lena Shanks… Je n’ai pas autant aimé que Blackwater, mais ça se joue au coude à coude, et c’était vraiment bien. J’attends le reste des romans de McDowell avec impatience ! Encore un travail ultra qualitatif de la part des éditions Monsieur Toussaint Louverture !
14/11/2023 - 22/11/2023
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mmepastel · 2 months ago
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« Grâce » au covid, j’ai eu le temps de dévorer goulûment ce copieux roman. A cause du covid, en partie, je me sens un peu défaillante pour écrire une chronique à la hauteur. Car c’est un livre incroyable selon moi, un livre que je ne suis pas près d’oublier.
Dès le début j’ai été frappée par une foule de similitudes entre le destin des deux protagonistes et le mien. Je suppose que c’est parce que j’ai bientôt 50 ans, et que leur histoire, vu de loin est banale, ordinaire, comme la mienne. C’est un peu une auscultation du couple. Alors, à quelques années près, ils sont plus jeunes que moi/nous mais le roman s’arrête en 2014, et leur histoire démarre en 1992 ; grosso modo, on est raccord.
Même si c’est à Chicago.
Mais le livre ne parle pas que des mutations du couple, de l’érosion des sentiments, des mythologies qui sous-tendent les amours, loin de là. Même si c’est le point de départ et le point d’arrivée. La construction du roman d’ailleurs est assez incroyable, totalement maîtrisée, complexe mais fluide, astucieuse (elle donne envie de tourner les pages car un suspense psychologique s’installe). Le romancier a expliqué qu’ayant vécu jeune à Chicago puis y étant revenu plus tard, il avait constaté une gentrification de la ville, notamment des quartiers si excitants, bohèmes et anticonformistes, ceux où nos deux héros, Jack et Elizabeth, vont se rencontrer et s’aimer, jeunes, naïfs et pleins d’espoirs. L’auteur raconte que ce qui arrive à ces grosses villes arrive parfois aussi aux gens. Parce qu’on change. Obligatoirement. Le temps passe. L’amour mute ou s’émousse, c’est bien la question, en tous cas une des questions posées par la vie et ce récit. En plus, ils font un enfant, petit être complexe et pas facile, et se mettent à vivre en banlieue… ils deviennent ce qu’ils ont moqué en leur âge d’or. Leur/Notre temps en plus leur/nous a lancé dans les jambes internet et ses vertiges. Le monde a changé, ses habitants occidentaux aussi.
Il mêle alors à l’observation psychologique très très fine de ses personnages, l’observation des autres changements : le rapport à l’art, peinture et photographie, le rapport au roman comparé aux liens hypertextes offerts par internet, la théorie puissante de l’effet placebo qui fonctionne au point d’interroger l’importance de la croyance, l’avènement de Facebook, son fonctionnement par algorithmes qui transforme les liens sociaux (surtout pour les gens seuls), l’accès à l’information et à la désinformation et peut aussi donc mener aux théories du complot, au désir de trouver des voies autres pour tenir debout (médecine parallèle, croyances, ésotérisme flou), l’éducation, nourrie de préceptes aussi précis qu’angoissants. Il est autant romancier qu’ethnologue, sociologue, psychologue, vulgarisateur numérique. Son livre est volontiers historique et extrêmement documenté (dans le chapitre « Craquage », les références ostensibles ont un effet comique imparable). A cela, il ajoute le désir humain d’accéder au bien-être qui parait si proche dans nos sociétés occidentales pourvu qu’on ne soit pas dans la misère (Jack et Elizabeth se débrouillent correctement sur le plan financier), et qui pourtant semble inaccessible (elle fait le constat de n’être jamais détendue, libre, confiante), ce qui s’explique par des problèmes non résolus venant de son enfance tout autant que par le bombardement d’informations stressantes que nous apporte la technologie, ainsi que les contraintes modernes.
J’ai appris énormément de choses sur tous les domaines cités ci-dessus et j’ai été éblouie par l’intelligence qui les analysait, les liait, les confrontait, avec humour et parfois cruauté. Je me suis retrouvée un nombre incalculable de fois dans toutes ces problématiques, jusqu’à des détails troublants, bref.
C’est impossible de résumer l’intrigue, les enjeux. Il faut lire ce livre, faire l’expérience de la lecture de ce livre. C’est un vrai voyage intime, stimulant et drôle, bouleversant par moments, qui en plus permet de mieux comprendre le monde dans lequel on vit. Je suis époustouflée par le talent de ce gars. (Je n’avais pas lu son premier roman apparemment très remarqué pourtant.)
A mes yeux c’est un grand livre, qui va compter. En tous cas, pour moi, c’est un choc.
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francepittoresque · 1 year ago
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5 décembre 1360 : création du « franc à cheval » ou « franc d’or » ➽ http://bit.ly/Creation-Franc Premier franc de l’histoire monétaire française, le « franc à cheval » est créé. Cette pièce d’or valant une livre tournois est frappée pendant la guerre de Cent Ans, au moment de la libération du roi Jean le Bon, qui avait été capturé par les Anglais en 1356 à la bataille de Poitiers
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ditesdonc · 7 months ago
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La Lionne
Texte de Pauline Laroche-Vachaud
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« La Lionne », à Trept, c’est un nom qui sonne comme une véritable institution, un haut lieu, un cœur encore vivant, au fond, même si ce qu’avaient été ses murs accueille désormais bien d’autres gestes et des mondes tout autres... Entre « La Lionne » où, souvent, 10 heures par jour et 6 jours par semaine quelques 80 ouvrières pouvaient suer à produire 1500 voire 2000 chemises quotidiennes et, désormais, « la Salle des Roches », ouverte aux divers loisirs que nous avons le temps de nous offrir aujourd’hui, rien à faire, la parenté est difficile à trouver. L’usine n’est plus ; elle a fermé à la fin des années 80, après un demi-siècle d’évolution, de modernisation, d’extension et d’honnête pain lourdement gagné.
On aimerait qu’existe un livre qui fasse revivre la vie de ces murs quand tant de femmes s’échinaient aux poignets, aux cols, aux manches, aux boutonnières et aux ourlets, assembler, rabattre, fermer, monter, pointer, finir, plier… On voudrait entendre des anecdotes, rendre un peu de voix, de chair…
On pense pour commencer aux guimpières car, avant l’ouverture de « La Lionne » elle-même, c’étaient elles les tenantes du lieu, elles dont les tâches visaient à enrouler, en bobines éblouissantes, la magie et la splendeur de la tréfilerie, ces fameux fils de faux-or lamés, à un fil de coton ou de soie.
Dans quel but? pour que dans d’autres ateliers, par d’autres ouvrières - une étape, puis une autre -, finissent par s’enluminer les costumes d’apparat, les beaux vêtements de mode, les habits des grands jours. Et que ça brille ! On voudrait aussi, évidemment, entendre ces fameuses chemisières qui, plus discrètes que les tailleurs, moins immédiatement symboles de la vie du village, de son essor, de son savoir-faire, n’ont pourtant rien à envier aux fiers et nombreux carriers. Les chemises conçues par ces femmes étaient bien vendues, pour certaines, à Pierre Cardin, Paco Rabanne, Charles Jourdan… Le prestige est-il moins grand que celui des pierres treptoises composant le Pont Alexandre III, à Paris, ou les piliers d’entrée du Parc de la tête d’or ? Autres usages, autres gloires, mais une excellence qui circule, et loin. Ce n’est pas rien.
On voudrait écouter leurs histoires, les relayer. Tant de petites mains talentueuses, sans tambours ni trompettes, scrupuleuses, précises, tenues à des réalisations impeccables - parfaitement symétriques ou rien, parfaitement régulières ou rien, parfaitement fidèles au modèle ou rien ! La moindre erreur, aussi infime fût-elle, et il n’y avait plus qu’à reprendre l’ouvrage. On voudrait entendre les rires, les blagues, les soupirs, les ragots les espoirs, les lassitudes, les fatigues immenses, les fiertés et les douleurs…
« La Lionne », rien que ce nom, comme trempé d’or et d’acier, semble le signe d’une élégance intraitable…. Le travail, lui, était-il féroce, vorace ? Les jeunes femmes ne faisaient-elle que passer, le temps de trouver un mari et de voler vers d’autres horizons ? Souvent, semble-t-il, mais pas toujours. Certaines dames s’y engagèrent à vie… Quels bruits, associés à quels gestes, quelles machines habitaient ce lieu comme un orchestre perpétuel, horloge suisse aux rendez-vous inébranlables : 7h30-12h/12h45-16h15. (Horaires extensibles à volonté, bien sûr, puisque le paiement à la pièce poussait à rester.) Un jour de neige, une employée, venant de Passins à vélo, eut 15 minutes de retard. Vertement tancée. La production n’attend pas, ne pardonne pas. « Exemple réussi de complète décentralisation », trouve-t-on dans la presse des années 60. Il semble que les ouvriers du textile lyonnais étaient trop chers, trop réactifs sans doute aussi. Alors l’idée de la campagne avait gagné. Hommes et femmes portant différemment la colère et la pénibilité du travail, peut-être, ouvriers et ouvrières moins chers payés, mais pas moins doués. Les archives de l’usine ont toutes disparu à la mort des époux Besse, qui menèrent le lieu comme leur deuxième maison, durant presque 30 ans. Les photos qui restaient ont pris l’eau dans une cave. Il ne reste plus d’écrits, plus d’images, ou très peu. Il vit cependant, encore, quelques souvenirs. Et ils mériteraient bien un livre.
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