#Allemagne nazie
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vagabondageautourdesoi · 8 months ago
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le tableau volé - Pascal Bonitzer
Avis sur le tableau volé de Pascal Bonitzer, une comédie réussie
AndrĂ© Maison (Alex Lutz), “comme le peintre”, aime-t-il Ă  rĂ©pĂ©ter, est commissaire-priseur et accueille une nouvelle stagiaire. Un jour, un courrier l’informe qu’un tableau d’Egon Schiele a Ă©tĂ© dĂ©couvert Ă  Mulhouse, chez un jeune chimiste, travaillant de nuit. AprĂšs authentification de la toile qu’il fait avec son ex-femme Bertina (LĂ©a Drucker), AndrĂ© dĂ©cide d’en faire la vente de sa carriĂšre.

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carbone14 · 8 months ago
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Premier congrùs du parti nazi à Nuremberg – Congrùs de Nuremberg – Allemagne – 1927
©Bundesarchiv - Bild 146-1969-054-53A
DerriĂšre Hitler on distingue Heinrich Himmler, Rudolf Hess, Gregor Strasser, Franz Pfeffer von Salomon.
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francebonapartiste · 10 months ago
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Le Plan Manstein et la Blitzkrieg : une victoire allemande Ă©clair
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Le 17 fĂ©vrier 1940 marque le dĂ©but d’une manƓuvre audacieuse qui changera le cours de la Seconde Guerre mondiale : le Plan Manstein. ÉlaborĂ© par le gĂ©nĂ©ral allemand Erich von Manstein, ce plan stratĂ©gique est Ă©troitement liĂ© Ă  la Blitzkrieg, ou “guerre Ă©clair”, une doctrine militaire qui prĂŽne des attaques rapides et coordonnĂ©es pour submerger l’adversaire.
C’est ce plan que va retenir le FĂŒhrer pour son offensive du 10 mai 1940.
La Blitzkrieg, adoptĂ©e par l’Allemagne nazie dĂšs le dĂ©but de la guerre, avait pour objectif de capitaliser sur la supĂ©rioritĂ© tactique et technologique de ses forces armĂ©es, notamment en matiĂšre de chars et d’aviation. Cette stratĂ©gie visait Ă  contourner les lignes dĂ©fensives ennemies, Ă  perturber leurs communications et Ă  les encercler, crĂ©ant ainsi des poches de rĂ©sistance isolĂ©es et facilitant leur destruction.
Le Plan Manstein s’inscrit dans cette logique de la Blitzkrieg. En choisissant de traverser les Ardennes, une rĂ©gion considĂ©rĂ©e comme difficilement praticable par les forces motorisĂ©es, les Allemands ont surpris les AlliĂ©s et contournĂ© les dĂ©fenses jugĂ©es les plus solides, comme la ligne Maginot. Cette manƓuvre audacieuse a permis aux forces allemandes de percer profondĂ©ment dans le territoire ennemi, crĂ©ant une brĂšche dĂ©cisive dans les lignes françaises et britanniques.
Le succĂšs du Plan Manstein repose sur plusieurs facteurs. Tout d’abord, une planification minutieuse et une exĂ©cution rapide ont pris les dĂ©fenseurs par surprise, les laissant peu prĂ©parĂ©s pour faire face Ă  une attaque aussi soudaine et audacieuse. Ensuite, la coordination efficace entre les diffĂ©rentes branches de l’armĂ©e allemande, y compris les chars, l’infanterie et l’aviation, a permis une avancĂ©e rapide et dĂ©cisive.
Du cĂŽtĂ© des AlliĂ©s, le Plan Manstein a rĂ©vĂ©lĂ© les faiblesses de leur stratĂ©gie dĂ©fensive et leur manque de prĂ©paration face Ă  la Blitzkrieg allemande. La rapiditĂ© et l’audace des Allemands ont mis en Ă©vidence la nĂ©cessitĂ© pour les AlliĂ©s de repenser leurs propres tactiques et stratĂ©gies militaires.
En conclusion, le Plan Manstein du 17 fĂ©vrier 1940 a Ă©tĂ© un exemple frappant de l’efficacitĂ© de la Blitzkrieg allemande. En capitalisant sur la surprise, la vitesse et la coordination, les Allemands ont remportĂ© une victoire Ă©clair qui a Ă©branlĂ© les dĂ©fenses des AlliĂ©s. Cette opĂ©ration a Ă©galement servi de leçon aux AlliĂ©s, les incitant Ă  s’adapter et Ă  dĂ©velopper de nouvelles stratĂ©gies pour contrer la menace allemande dans les mois et les annĂ©es Ă  venir.
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The Manstein plan and Blitzkrieg: a lightning german victory
On February 17, 1940, marks the beginning of a bold maneuver that would change the course of World War II: the Manstein Plan. Devised by German General Erich von Manstein, this strategic plan is closely linked to Blitzkrieg, or "lightning war," a military doctrine advocating rapid and coordinated attacks to overwhelm the enemy.
Blitzkrieg, adopted by Nazi Germany early in the war, aimed to capitalize on the tactical and technological superiority of its armed forces, particularly in terms of tanks and aviation. This strategy sought to bypass enemy defensive lines, disrupt their communications, and encircle them, creating isolated pockets of resistance and facilitating their destruction.
The Manstein Plan fits within this Blitzkrieg logic. By choosing to traverse the Ardennes, a region considered difficult for motorized forces, the Germans surprised the Allies and bypassed defenses deemed strongest, such as the Maginot Line. This audacious maneuver allowed German forces to penetrate deeply into enemy territory, creating a decisive breach in French and British lines.
The success of the Manstein Plan rests on several factors. Firstly, meticulous planning and rapid execution caught defenders off guard, leaving them ill-prepared to face such a sudden and audacious attack. Furthermore, effective coordination between different branches of the German army, including tanks, infantry, and aviation, enabled swift and decisive advancement.
On the Allied side, the Manstein Plan revealed weaknesses in their defensive strategy and their lack of preparation against the German Blitzkrieg. The speed and audacity of the Germans highlighted the need for Allies to rethink their own military tactics and strategies.
In conclusion, the Manstein Plan of February 17, 1940, was a striking example of the effectiveness of German Blitzkrieg. By capitalizing on surprise, speed, and coordination, the Germans achieved a lightning victory that shook Allied defenses. This operation also served as a lesson to the Allies, prompting them to adapt and develop new strategies to counter the German threat in the months and years ahead.
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hcdahlem · 4 months ago
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Ces féroces soldats
Ils ne sont plus guÚre que quelques centaines, les survivants des Alsaciens et Mosellans enrÎlés de force dans l'armée allemande. Le pÚre de Joël Egloff, dont il nous raconte ici l'histoire, en faisait partie. Un hommage qui est aussi un plaidoyer.
  En deux mots Quand la Seconde guerre mondiale Ă©clate, toutes les rĂ©gions de France ne sont pas logĂ©es Ă  la mĂȘme enseigne. En Alsace et Moselle, nombreux sont ceux qui ont dĂ» suivre l’armĂ©e allemande. Le pĂšre de JoĂ«l Egloff faisait partie de ces “malgrĂ©-nous”. À travers son histoire, il Ă©claire cette page sombre de l’Histoire. Ma note ★★★★ (j’ai adorĂ©) Ma chronique La guerre sous l’uniforme

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agentfascinateur · 4 months ago
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Quand l'Afrique libĂ©ra la Provence 💜 đŸ‘đŸŒđŸ‘đŸŒ
“Parmi les 250 000 soldats français qui dĂ©barquent en Provence, 80 % sont d’origine africaine, d'un point de vue gĂ©ographique. Sans ces soldats africains, quel que soit leur statut ou leur origine, l'armĂ©e française n'aurait pas Ă©tĂ© en mesure de participer au dĂ©barquement de Provence”
Et ce sont les Africains aujourd'hui qui aident Ă  libĂ©rer les Palestiniens. đŸ‘đŸŒđŸ‘đŸŒ
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almanach-international · 9 months ago
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11 avril : anniversaire de la libération du camp de Buchenwald
Le 11 avril 1945, les Américains libéraient 21 000 personnes, dont 9 000 enfants de ce camp de concentration allemand établi par les nazis prÚs de Weimar. Environ 250 000 personnes de tous les pays d'Europe furent internées entre juillet 1937 et avril 1945 à Buchenwald. Au total, 34 375 décÚs sont enregistrés dans les dossiers du camp. Mais ne sont officiellement pas recensés les prisonniers de guerre soviétiques, assassinés d'une balle dans la nuque, les prisonniers de la Gestapo achevés dans le crématoire de Buchenwald (estimés à 1100), les victimes des convois d'évacuation des camps de l'Est arrivées à Buchenwald ou celles évacuées du camp dans des marches de la mort par les SS au printemps 1945. Parmi les survivants célÚbres de ce camp : Jorge Semprun, Stéphane Hessel, Elie Wiesel

Le MĂ©morial se situe dans le Land de Thuringe, oĂč, avec 23,4 % des voix aux Ă©lections lĂ©gislatives d’octobre 2019, l’extrĂȘme droite incarnĂ©e par l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) occupe la deuxiĂšme place au Parlement rĂ©gional. En 2024, la formation est crĂ©ditĂ©e de 34 % des intentions de vote. Des Ă©lections rĂ©gionales sont prĂ©vues en septembre 2024 dans cet État, ainsi que dans deux autres LĂ€nder d'ex-RDA, le Brandebourg et la Saxe. On a craint que l’AfD remporte la mairie de Nordhausen, commune oĂč se situe le camp de Buchenwalad. Si finalement, en septembre 2023, le maire sortant, sans Ă©tiquette, a Ă©tĂ© reconduit avec prĂšs de 55% des voix, son adversaire d’extrĂȘme droite a fait un trĂšs bon score.
Un article de l'Almanach international des Ă©ditions BiblioMonde, 10 avril 2024
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lecturedesam · 1 year ago
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La derniere Chasse
Auteur : Jean-Christophe GrangĂ© Titre : La derniere Chasse Date de parution : 10 avril 2019 EAN : 9782253241522 – 424 pages – version poche     4eme de couverture :  Le corps de JĂŒrgen von Geyersberg, riche hĂ©ritier de Souabe, est retrouvĂ© dĂ©capitĂ© et castrĂ©. Saisis de l’affaire, le commandant Pierre NiĂ©mans et son associĂ©e Ivana Bogdanovic, Ă©lectron libre de la PJ, sont envoyĂ©s en ForĂȘt

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lili-marlene1939-1945 · 1 year ago
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ATTENTAT DU GROUPE WAGNER : SIMILITUDES AVEC L’ATTENTAT CONTRE HITLER DU 20 JUILLET 1944 !
Le conflit Russo-Ukrainien a beaucoup de parallĂšles avec la Seconde Guerre Mondiale de 1939-1945, et nous sommes mĂȘmes Ă©tonnĂ©s parfois que les mĂ©dias ne soulĂšvent pas davantage ce fait ; nous aimons Ă  penser que l’histoire est Ă  l’humanitĂ© ce que la psychologie est Ă  l’individu, soit une analyse du passĂ© afin de mieux comprendre le prĂ©sent et mieux apprĂ©hender l’avenir.
Parmi ces parallĂšles, il y a la rĂ©volte actuelle du groupe « Wagner » contre le pouvoir de Poutine qui peut revĂȘtir certaines similitudes avec le soulĂšvement d’une clique d’officiers de l’ArmĂ©e allemande, la Wehrmacht, contre Hitler, le 20 juillet 1944.  Nous vous proposons ici d’apprĂ©cier ces mĂȘmes similitudes et probablement serez davantage en mesure d’analyser les faits actuels de l’actualitĂ© Ă  la lumiĂšre du passĂ©, et cela, sous un nouveau jour.
Tout d’abord, un petit rĂ©capitulatif des Ă©vĂ©nements ayant conduit Ă  la guerre de 39-45 , ainsi qu’un bref aperçu des premiers mois du conflit.
En septembre 1939, Hitler croyait pouvoir envahir la Pologne, sans susciter de rĂ©action de la part de la France et de l’Angleterre, comme il avait pu le faire auparavant pour la RhĂ©nanie, l’Autriche, et la TchĂ©coslovaquie entre 1936 et 1939.  Mais c’était lĂ  une erreur : Ă  ce moment prĂ©cis, les AlliĂ©s occidentaux crurent ne plus avoir le choix de rĂ©pliquer, et ils lui envoyĂšrent un ultimatum diplomatique, l’enjoignant de retirer ses troupes.  En cas de refus, la guerre serait dĂ©clarĂ©e.  Il persista dans son entĂȘtement, et les Ă©vĂ©nements suivirent le cours que l’on connait tous.  
Si, de prime abord, les forces hitlĂ©riennes et celles des AlliĂ©s se regardĂšrent en chien de faĂŻence de part et d’autre de la ligne Maginot, sans tirer le moindre coup de feu, depuis le 2 septembre 1939 dans le cadre de la « DrĂŽle de guerre », c’est toutefois Ă  partir du 10 mai 1940 qu’Hitler ordonna Ă  ses troupes de foncer avec pour objectif, la prise de la Belgique, du Luxembourg, des Pays-Bas, et finalement de la France, au terme de la fameuse Blitzkrieg ou « Guerre Ă©claire ».  Le continent EuropĂ©en occidental vĂźt alors Ă  l’heure allemande, mĂ» au grĂ© des bottes cloutĂ©es de l’envahisseur, qui referma alors sur lui une main de fer noire qui fit des dizaines de milliers de victimes civiles, si tant est qu’un quidam eut l’air de contester son autoritĂ© qui Ă©tait entre les mains de la terrible SS.
NĂ©anmoins, peut-ĂȘtre l’Angleterre Ă©tait-elle pas Gaulloise, mais celle-ci rĂ©sistait toujours, seule depuis 1940, galvanisĂ©e par son nouveau Premier Ministre, Winston Churchill, tandis que son opposant voguait toujours de succĂšs en succĂšs dans les mois qui suivirent : il pu rajouter les pays Baltes, Malte, et mĂȘme l’Afrique du Nord en 1942 Ă  son tableau de chasse.
Suite au bombardement de Pearl Harbor, survenu le 7 dĂ©cembre 1941, les États-Unis entrĂšrent dans le conflit.  Ils dĂ©barquĂšrent en Afrique du Nord en 1941, puis en Sicile (Italie) en 1943 afin d’y combattre les Allemands, aidĂ©s des Anglais.  
En 1942, toutefois, Hitler vit sa chance vaciller, pour tomber dĂ©finitivement au terme de la Bataille de Stalingrad de novembre 1942-fĂ©vrier 1943.  Il perdit dans l’aventure plus de 100 000 hommes qui constituaient la 6e ArmĂ©e dirigĂ©e par le GĂ©nĂ©ral Paulus.  Ils furent soit capturĂ©s ; soit tuĂ©s par l’une des ArmĂ©e Russe de Staline.  Mais ce fut le DĂ©barquement de Normandie, le 6 juin 1944, qui donna le coup final aux Allemands qui dĂšs lors, ne cessĂšrent de reculer, pour ĂȘtre reconduits dare-dare dans les limites de leurs frontiĂšres ; Ă  l’Ouest par les AlliĂ©s occidentaux ; Ă  l’Est par les Russes.
Au dĂ©but de la guerre, ce furent les gĂ©nĂ©raux professionnels qui dĂ©veloppĂšrent cette mĂ©thode de combat trĂšs efficace, la Blitzkrieg, encore utilisĂ©e dans la guerre Ukrainienne actuelle, qui coordonne les trois armes dans un « tango » rapide et efficace : tout d’abord, l’aviation qui bombarde  et mitraille pour dĂ©sorienter l’ennemi et le terroriser ; en second lieu, les chars d’assaut ou Panzer en allemand, pour foncer dans les dĂ©fenses ennemis et enfin, l’infanterie pour nettoyer les derniers nids de rĂ©sistance et occuper le territoire.  Mais plus la guerre allait, et plus Hitler se persuadait qu’il Ă©tait infaillible, grĂące, entre autres, Ă  la propagande efficace de Goebbels, son ministre, qui faisait quotidiennement de lui un surhomme, et Ă  quelques livres qu’il avait lu dans sa vie.  Ce faisant, le dictateur se croyait plus compĂ©tent que ses gĂ©nĂ©raux, et se mit Ă  renvoyer ceux-ci plus la guerre avançait, et les remplaçait par des bĂ©ni-oui-oui Ă©duquĂ©s dans le rĂ©gime Nazi et peu compĂ©tents.  Ce qui explique, en grosse partie, les dĂ©faites allemandes qui s’accumulaient.
Au dĂ©but de la guerre, les gĂ©nĂ©raux tels que Manstein, Guderian ou von Rundstedt, faisaient parti d’un groupe trĂšs sĂ©lect de militaires professionnels de la lignĂ©e Prussienne, qui Ă©taient souvent militaires de pĂšre en fils depuis plus de dix siĂšcles.  Ils Ă©taient la fine fleur de ce qui Ă©tait reconnue comme la meilleure armĂ©e en occident depuis des milliers d’annĂ©es ; la plus moderne et la mieux formĂ©e.  L’ArmĂ©e Prussienne Ă©tait considĂ©rĂ©e comme la plus moderne, la plus efficace, et elle Ă©tait Ă  l’époque ce que l’ArmĂ©e AmĂ©ricaine est de nos jours.  Seulement, suite au gĂąchis de la PremiĂšre Guerre mondiale (rappelons que les Allemands n’ont pas perdu la guerre de 14-18 de façon militaire : ils ont dĂ» abandonner parce que leur Patrie Ă©tait en train de mourir de faim), la plupart des hommes avaient dĂ» rentrer dans leurs terres et laisser leurs uniformes dans le placard de la honte, lĂ  oĂč le TraitĂ© de Versailles les avait relĂ©guĂ©s, en interdisant l’Allemagne de possĂ©der une ArmĂ©e de plus de 100 000 hommes, et mĂȘme, il lui ordonnĂšrent de dĂ©manteler ses forces aĂ©riennes et navales.  Une honte pour un pays oĂč tout homme ou femme avaient dĂ©jĂ  portĂ© l’uniforme avec fiertĂ© !  En arrivant au pouvoir, Hitler avait su convaincre les plus frustrĂ©s qu’il rĂ©tablirait le service militaire ; qu’il rebĂątirait l’ArmĂ©e de l’Air et la Marine ; qu’il redonnerait aux gĂ©nĂ©raux leurs commandements ; qu’il remettrait Ă  l’honneur les parades sur l’Unter den Linden de Berlin.  Bref, que la Prusse redeviendrait une puissance militaire fiĂšre.
Les gĂ©nĂ©raux avaient Ă©tĂ© ravis de voir que celui-ci respectait sa parole, et les effectifs des Forces ArmĂ©es s’agrandirent trĂšs rapidement.  Cependant, les plus vieux d’entre eux – dont Ă©tait entre autres von Rundstedt – regardaient Hitler avec mĂ©pris, puisque celui-ci Ă©tait Ă  leurs yeux un parvenu, et non comme eux, un fier propriĂ©taire terrien issu d’une longue lignĂ©e de Junker, ce titre mĂ©diĂ©val qui fait du seigneur du comtĂ© un chevalier combattant.  Ils l’appelaient dĂ©daigneusement le petit caporal, derriĂšre son dos, en allusion Ă  son grade de la PremiĂšre Guerre mondiale lorsqu’il avait Ă©tĂ© estafette entre le Front et l’État-Major.  Mais ceux-ci, de pĂšre en fils, avaient appris Ă  obĂ©ir.  Ils lui obĂ©irent donc, mĂȘme s’ils furent quelque peu choquĂ©s lorsqu’en 1935 Hitler remplaça le serment de fidĂ©litĂ© au drapeau – qui Ă©tait de mise pour la classe combattante depuis les tout premiers siĂšcles aprĂšs notre Ăšre – par un serment de fidĂ©litĂ© Ă  sa propre personne.  Ils le trouvĂšrent pour le moins gonflĂ©, mais acceptĂšrent nĂ©anmoins de jurer solennellement qu’ils le protĂ©geraient, lui et la patrie ; qu’ils lui obĂ©raient sur l’honneur et ne lui feraient jamais de mal, sans quoi ils accepteraient le chĂątiment ultime.  
Quand Hitler a rĂ©uni les Feld-MarĂ©chaux, en 1937, pour une rĂ©union demeurĂ©e cĂ©lĂšbre dans l’Histoire et qu’on a retenu comme Ă©tait le « Protokoll Hossbach » du nom de celui qui prit le procĂšs-verbal, pour leur dire de prĂ©parer des plans d’attaque pour la TchĂ©coslovaquie, les gĂ©nĂ©raux une fois de plus furent choquĂ©s qu’on veuille les utiliser comme arme agressive plutĂŽt que dĂ©fensive, mais ils se turent car aprĂšs tout, Hitler ne « voulait que rendre Ă  l’Allemagne sa grandeur d’antan ; sa prĂ©dominance d’avant 1918 ».  La plupart d’entre eux le suivirent sur cette voie.  Mais les autres tentĂšrent de court-circuiter ses plans, car ils ne voulaient pas d’une guerre.  Pas pour des raisons morales, mais pour des raisons purement stratĂ©giques : l’Allemagne n’était pas encore prĂȘte militairement et ne le serait qu’en 1943 ou 1945, de l’avis de certains.
Cette clique de contestataires de l’ombre finit par compter non seulement des hauts officiers, mais Ă©galement des hauts fonctionnaires; des civils et des diplomates.  Pour eux il Ă©tait incontestable qu’Adolf Hitler conduisait l’Allemagne sur la route de la destruction.  Ils tentĂšrent bien de l’assassiner une ou deux fois, mais ils Ă©chouĂšrent lamentablement.  MĂȘme leurs efforts diplomatiques de derniĂšre minute en 1938, lors des Accords de Munich, ils n’eurent pas plus de succĂšs. Lorsque la guerre dĂ©buta, ils se rĂ©unirent encore une fois ou deux, mais lorsque les choses commencĂšrent Ă  bien tourner pour l’Allemagne, entre 1939 et 1941, leurs doutes s’évanouirent au grĂ© des succĂšs des premiĂšres annĂ©es.
Ces succĂšs furent le faits des gĂ©nĂ©raux Prussiens qui connaissaient leur mĂ©tier.  Cependant, Hitler, tant pour les citoyens que pour les soldats, Ă©tait devenu l’objet d’une propagande plus grande que nature : l’image du FĂŒhrer tout puissant ; du chef parfait qui ne peut faire d’erreur.  Du politicien qui a toujours raison et qui travaille jour et nuit que pour le bien de l’Allemagne et des Allemands.  Qui sacrifie tout Ă  cette tĂąche ; mĂȘme sa vie privĂ©e (la population n’a Ă©tĂ© informĂ©e de l’existence de l’amie de cƓur de Hitler, Eva Braun, qu’aprĂšs 1945) et qui vit en total acĂšte.
Cette propagande fut si efficace, que bientĂŽt Hitler lui-mĂȘme commença Ă  intĂ©grer celle-ci comme un fait absolu.  Et pour avoir lu quelques livres sur « l’Art de la Guerre », sans faire de jeux de mots, il se croyait encore meilleur stratĂšge que n’avait pu l’ĂȘtre Ă  une Ă©poque Moltke ou Clausewitz !  Ainsi, lors des rĂ©unions militaires – qui avaient toutes lieu chez lui Ă  Berchtesgaden en BaviĂšre, et non au QG des Forces ArmĂ©es – il finit par laisser de moins en moins de libertĂ©s Ă  ses marĂ©chaux, et par imposer de plus en plus ses plans foireux.  De surcroĂźt, il Ă©tait « jusqu’au-boutiste » et refusa toujours que les Groupes d’ArmĂ©es sur le point de se faire encercler ne reculent de façon stratĂ©gique, afin de refaire ses forces vives et repenser sa tactique.  C’est ainsi que ses hommes moururent en grand nombre, surtout sur le Front Est (Russie, Ukraine) oĂč la bataille Ă©tait impitoyable.
Les conjurĂ©s croyaient que Hitler Ă©tait pour les conduire Ă  la dĂ©faite.  Ils en craignaient les consĂ©quences sur l’Allemagne, et l’idĂ©e que les Russes occupent leur Patrie leur Ă©tait tout simplement insupportable.  NĂ©anmoins, ils n’étaient qu’une petite clique de « rĂ©sistants sans le peuple » et la majoritĂ© de l’ArmĂ©e, la Wehrmacht, n’adoptait pas leurs vues.  Si la dĂ©faite de Stalingrad les poussa Ă  se rĂ©unir de nouveau, le DĂ©barquement de Normandie les conforta dans l’idĂ©e qu’il fallait agir Ă  tout prix et se dĂ©barrasser de Hitler pour Ă©viter un deuxiĂšme « Versailles ».
Toutefois, ici, il ne faut pas faire l’erreur de « revisiter » l’Histoire comme on est en train de le faire en Allemagne et dans les diffĂ©rents films faits sur le sujet (ne pensons ici qu’au film avec Tom Cruise dans le rĂŽle-titre) : les gĂ©nĂ©raux complotistes ne voulaient pas du tout tuer Hitler pour stopper les combats de la DeuxiĂšme Guerre mondiale, libĂ©rer les camps d’extermination, et refaire une sociĂ©tĂ© dĂ©mocratique et Ă©galitaire de l’Allemagne, tout en rendant les territoires et pays annexĂ©s entre 1935 et 1943 Ă  leurs propriĂ©taires d’origine. Il n’était pas question de cela.  Bien au contraire, le but Ă©tait plutĂŽt de mettre quelqu’un Ă  la place de Hitler qui serait vraiment un professionnel de la guerre, et qui ne commettrait pas toutes les erreurs qu’a faite ce dernier.  Car il fallait bien le dire, celui qui a vĂ©ritablement fait perdre la guerre Ă  Hitler est nul autre que Hitler lui-mĂȘme !  D’ailleurs, c’est pour cette raison que Churchill dĂ©cida Ă  la derniĂšre minute de ne pas donner son aval au tueur Ă  gages qu’il avait choisi pour liquider le dictateur en 1942.  Il savait bien que quelqu’un de plus compĂ©tent Ă  Berlin pourrait signifier la victoire allemande finale.  Notons au passage que le seul groupe de rĂ©sistance qui fut formĂ© en Allemagne et qui avait de vĂ©ritables objectifs de dĂ©mocratie et de pacifisme, Ă©tait la « Weiss Rose » ou « Rose Blanche », fondĂ© en 1942.  Mais ses membres furent emprisonnĂ©s dans des camps de concentration par la SS et la majoritĂ© ont Ă©tĂ© tuĂ©s avant la fin de la guerre.
DĂ©jĂ , en 1938, suite Ă  la ConfĂ©rence Hossbach, quelques gĂ©nĂ©raux avaient tentĂ© d’alerter les autoritĂ©s diplomatiques Britanniques, suppliant Londres de demeurer ferme face au dictateur, et de menacer Hitler de dures reprĂ©sailles s’il ne renonçait pas Ă  attaquer les SudĂštes (partie germanophone de la TchĂ©coslovaquie).  Mais Londres et Paris offrirent Ă  Hitler les SudĂštes sur un plateau d’argent suite aux Accords de Munich.  Puis la guerre Ă©clata, en 1939, et Hitler vogua de succĂšs en succĂšs.  La rĂ©sistance se fit donc moins rĂ©solue.  Mais Ă  partir de 1942, la chance tourna pour les Allemands.
Donc, suite au dĂ©barquement alliĂ© en Normandie le 6 juin 1944, (par lequel les AlliĂ©s occidentaux – Britannique, Canadiens, AmĂ©ricains – dĂ©barquĂšrent sur la cĂŽte de la Normandie dans le but de dĂ©loger les Allemands de la France, puis de les pourchasser jusqu’à Berlin oĂč, rejoints par les Russes qui eux devaient les dĂ©loger des pays de l’Est, ils devaient couper la tĂȘte de l’État Nazi et libĂ©rer tous les peuples asservis en Europe) la clique des gĂ©nĂ©raux, menĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Tresckow qui Ă©tait le chef de l’ArmĂ©e Centre, se rĂ©unit dans le QG de ce dernier.  Se joignirent donc Ă  eux les tout premiers conspirateurs de 1938 qui avaient tentĂ© d’attirer l’attention de Londres sur les plans belliqueux du petit dictateur moustachu, soit l’ex-chef d’État-Major Beck ; Hans Oster, chef du Bureau Central des services de renseignements de l’Abwehr Ă  l’étranger ; Friedrich Olbricht, Chef du Bureau gĂ©nĂ©ral de l’ArmĂ©e de terre Ă  Berlin et adjoint du gĂ©nĂ©ral Fromm Ă  la tĂȘte de l’ArmĂ©e de l’IntĂ©rieur ; le gĂ©nĂ©ral von der Gersdorff, officier de liaison entre le Haut Commandement allemand (Hitler) et les plus basses instances de l’ArmĂ©e, qui avait tentĂ© de persuader la garde rapprochĂ©e du FĂŒrher (von Leeb, von Rundstedt, et Bock) de refuser les ordres criminelles de ce dernier.  Mais plus encore que des explosifs, les officiers avaient besoin d’un plan, car ce n’était pas qui voulait pouvait approcher d’Adolf Hitler : il Ă©tait gardĂ© depuis 1934 par des soldats d’élite, la division Leibstandarte de la terrible SS ; il refusait les nouveaux Ă©lĂ©ments dans son entourage immĂ©diat, et surtout, il ne respectait jamais les horaires annoncĂ©s Ă  la population lors de manifestations publiques.  C’est ainsi qu’une tentative contre sa vie Ă©choua en 1939 lorsqu’il quitta plus tĂŽt qu’il ne le devait une exposition oĂč avait Ă©tĂ© placĂ©e une bombe.  Il fallait donc un bon plan en 1944.  C’est ainsi que les conjurĂ©s remirent l’OpĂ©ration « Valkyrie » au goĂ»t du jour.
En 1938, Hitler avait ordonnĂ© que des plans soient faits au cas oĂč il aurait Ă©tĂ© en guerre avec d’autres nations, et que les troupes parties Ă  l’étranger, une rĂ©volte importante Ă©clate dans le pays.  Une ArmĂ©e de l’IntĂ©rieur ou « de rĂ©serve » a donc Ă©tĂ© mise sur pied, sous le commandement de Fromm, dont le QG Ă©tait sur la Bendlerstrasse Ă  Berlin, et un plan avait alors Ă©tĂ© bĂąti, sous le nom de « Valkyrie », qui donnait Ă  quelques gĂ©nĂ©raux le moyen de reprendre la capitale des mains de potentiels rĂ©volutionnaires.  Les gĂ©nĂ©raux renĂ©gats dĂ©cidĂšrent donc que ce plan, que Hitler avait signĂ© pour « sauver l’Allemagne », serait donc celui qui au contraire, permettrait aux conjurĂ©s d’îter le pays des mains des Nazis (fonctionnaires, police, ministres, militaires, etc) une fois Hitler mort, afin de leur donner le pouvoir, qu’ils remettraient ensuite aux civils, quand les proches de Hitler seraient eux, emprisonnĂ©s.  Valkyrie serait donc dĂ©tournĂ©, et servirait aux gĂ©nĂ©raux Ă  pouvoir s’approcher de Hitler, avec l’excuse de lui faire signer ce « nouveau plan » (bien sĂ»r, les gĂ©nĂ©raux ne pouvaient lui montrer cette nouvelle mouture, mais le prĂ©tendre Ă©tait une excuse pour s’approcher de lui et poser la bombe sans attirer l’attention).  Fromm, gĂ©nĂ©ral suprĂȘme de l’ArmĂ©e de l’IntĂ©rieur, fit donc une requĂȘte afin que son second, le gĂ©nĂ©ral Stauffenberg, puisse aller « exposer ce nouveau plan » au Grand Quartier-gĂ©nĂ©ral, situĂ© en Prusse-Orientale (Rastenberg.  Aujourd’hui territoire Polonais) devant l’État Major SurprĂȘme afin que Hitler et le chef des ArmĂ©es du Reich, Jodl, le signent.
Ainsi, Stauffenberg reçut-il l’autorisation de se joindre Ă  la clique habituelle lors de la rĂ©union quotidienne au GQG, le 20 juillet 1944, vers midi.
Lorsque Stauffenberg arriva il demanda immĂ©diatement Ă  se rendre Ă  la salle de bain avant le dĂ©but de la rĂ©union, afin d’introduire le dĂ©tonateur dans les 2 explosifs qui n’étaient pas plus gros que la serviette dans laquelle ils Ă©taient.  Toutefois, Hitler Ă©tait pressĂ© d’en finir, puisqu’il recevait Mussolini quelques heures plus tard, et on pressa Stauffenberg de venir dans la salle.  Il n’eut le temps d’armer qu’un seul paquet d’explosifs et dĂ» se dĂ©pĂȘcher.  Puis il salua Hitler, assis vers le milieu de la table de chĂȘne, et dĂ©posa sa serviette Ă  cĂŽtĂ© du dictateur, sous la table.  Un aide-de-camp la poussa toutefois vers l’un des piliers de ciment, ce qui limita la portĂ©e de l’explosion.  AprĂšs avoir dĂ©posĂ© la serviette, le chef de communication du complexe de Rastenburg, le gĂ©nĂ©ral Fellgiebel – qui Ă©tait dans le coup – tĂ©lĂ©phona dans la salle pour demander Stauffenberg qu’il devait « voir de toute urgence ».  Ce dernier sortit en consultant sa montre : il restait environ 4 minutes avant la dĂ©tonation.  Il rejoignit Fellgiebel, et les 2 hommes montĂšrent en voiture, puis passĂ©rent les 4 contrĂŽles afin de sortir de l’enceinte trĂšs bien gardĂ©e.  Au loin, alors qu’ils gagnĂšrent le terrain d’aviation afin d’embarquer dans le Fieseler qui les conduirait ensuite Ă  Berlin, de lĂ  oĂč il se rendraient ensuite sur la Bendlerstrasse afin d’aider le reste du groupe Ă  prendre la capitale, ils entendirent l’explosion, et dĂšs lors, considĂ©rĂšrent que Hitler Ă©tait mort.
À tort.
Le dictateur avait survĂ©cu, et mĂȘme, n’avait eu que les cheveux un peu brĂ»lĂ©s, une Ă©paule dĂ©mise vite soignĂ©e, les tympans dĂ©foncĂ©s, et son pantalon dĂ©chirĂ©.  Dans la piĂšce il y eut 4 morts et plus de 20 blessĂ©s de lĂ©gers Ă  grave.  À Berlin, les conjurĂ©s Ă©taient convaincus que Hitler Ă©tait mort et qu’ils pouvaient commencer Ă  mettre leur plan en marche.  Jusqu’à ce que Göebbels ne les appelle afin de leur dire qu’il venait de parler avec Hitler, et qu’il ne les fasse arrĂȘter.  L’ArmĂ©e de l’intĂ©rieur fut confinĂ©e, et les conjurĂ©s exĂ©cutĂ©s au terme d’un procĂšs vite expĂ©diĂ©.  Le complot du 20 juillet 1944 avait Ă©chouĂ©, et la journĂ©e s’acheva sur une diffusion Ă  la Radio nationale Allemande sur un discours de Hitler qui promettait vengeance.
Dans les mois qui suivirent, plus de 200 personnes furent exĂ©cutĂ©es par la SS sur ordre de Hitler, pour avoir de prĂšs ou de trĂšs loin, trempĂ© dans le complot, ou mĂȘme, juste pour avoir cĂŽtoyĂ© de supposĂ©s complotistes.  MĂȘme le gĂ©nĂ©ral Rommel – qui avait remportĂ© toutes les batailles entre 1940 et 1942 dans le dĂ©sert de l’Afrique du Nord contre les Anglais et les AmĂ©ricains ; qui avait Ă©tĂ© le premier Ă  vaincre les dĂ©fenses Françaises au printemps de 1940 et Ă  avoir livrĂ© un combat trĂšs enviable contre les AlliĂ©s en Normandie le 6 juin prĂ©cĂ©dent – a Ă©tĂ© exĂ©cutĂ© sur ordre de Hitler sur la route de Berlin par 2 hommes de la Gestapo venu le chercher chez lui.  Et pourtant, il Ă©tait le gĂ©nĂ©ral vedette du rĂ©gime Nazi.  Hitler lui offrit mĂȘme des funĂ©railles d’État, histoire que nul ne se doute de son rĂŽle dans le complot.  Le gĂ©nĂ©ral StĂŒpnagel subit le mĂȘme sort, alors que von Rundstedt prĂ©fĂ©ra se suicider, sachant qu’il Ă©tait recherchĂ© par la Gestapo (services secrets de la SS).
Hitler avait conscience d’avoir Ă©tĂ© affaibli par cette tentative davantage que par celle de la Brasserie de MĂŒnich, survenu en 1939.  Car si cette premiĂšre tentative avait Ă©tĂ© le faite alors que Hitler Ă©tait au sommet de sa grandeur, le dictateur savait qu’en 1944, la situation n’était plus la mĂȘme.  D’une part, les succĂšs militaires Ă©taient chose du passĂ©, ce qui pouvait porter l’ArmĂ©e Ă  vouloir effectivement le tasser, d’autant plus que Hitler ne rĂ©alisait pas que le dĂ©sastre militaire Ă©tait bel et bien le sien.  Pour lui, ce sont les gĂ©nĂ©raux qui Ă©taient les vĂ©ritables responsables car ils ne l’écoutaient pas.  Ils « dĂ©sobĂ©issaient » Ă  ses ordres (alors que c’était loin d’ĂȘtre le cas, car leur serment de fidĂ©litĂ© de 1935 tenait encore leurs esprits, leurs corps et leurs efforts).  Mais les problĂšmes sur le front et Ă  l’arriĂšre Ă©taient trĂšs importants : les usines oĂč Ă©taient fabriquĂ©s le matĂ©riel militaire Ă©taient sans cesse bombardĂ©es par les AmĂ©ricains Ă  partir de 1942-1943 (alors que les Britannique, eux, bombardaient les villes allemandes) ; Il y avait pĂ©nurie de main d’Ɠuvre ; les voies ferrĂ©es Ă©taient bombardĂ©es elles aussi, et donc, la matiĂšre premiĂšre pour la fabrication des avions, des chars, des munitions de tout calibre, les technologie marine et aĂ©riennes de repĂ©rage et de radars prenait des semaines Ă  parvenir dans les usines – et d’ailleurs, elle venait Ă  manquer au fur et Ă  mesure que les AlliĂ©s reprenaient les territoires occupĂ©s par les Allemands.  Et surtout, l’essence commençait Ă  manquer dans la seconde moitiĂ© de l’annĂ©e 1944.  L’offensive des Ardennes de dĂ©cembre 1944 contre les AmĂ©ricains fut la derniĂšre que Hitler pu tenter, et pour ce faire, il dut faire ramasser la moindre goutte d’essence sur tous les fronts Ouest et Est oĂč ses troupes se battaient.  Vers la fin de 44, beaucoup de chars neufs ne purent quitter leurs usines, faute d’essence.  D’autres durent ĂȘtre abandonnĂ©s sur le champ de bataille, de mĂȘme que des voitures, des semi-chenillĂ©s et autres types de vĂ©hicules.  Pourtant, les usines tournaient Ă  plein rĂ©gime, sous les ordres d’Albert Speer ami personnel du FĂŒhrer et architecte du TroisiĂšme Reich, et ministre de l’Armement depuis fĂ©vrier 1942.  Mais les bris Ă©taient nombreux, et les armes avaient beaucoup de mal Ă  ĂȘtre fabriquĂ©s et acheminĂ©s aux troupes.  Hitler recevait souvent les dolĂ©ances des responsables de ministĂšres et de gĂ©nĂ©raux, mais il ne s’en mĂȘlait jamais.  Il prĂ©fĂ©rait donner un ordre et laisser ses subalternes se charger de son exĂ©cution Ă  leur maniĂšre, et souvent aux dĂ©pends les uns des autres.  Ainsi, une compĂ©tition malsaine s’ensuivait, et souvent, finissait par nuire aux progrĂšs de l’ArmĂ©e allemande sur le Front.
Dans une sociĂ©tĂ© sans libertĂ©, oĂč la propagande est reine et oĂč les uns et les autres craignent sans cesse pour leur vie, aucune initiative n’est prise.  Les problĂšmes ne trouvent pas de solutions originales, ce qui finit par constituer un grain de sable dans l’engrenage qui grippe la machine complĂštement, et du coup, il n’y a plus aucune efficacitĂ©.  En temps de paix, la diffĂ©rence n’est pas trop visible, et Ă  la rigueur, l’organisation quotidienne peut s’en passer.  Mais en temps de guerre, la situation est toute autre, car l’efficacitĂ© gĂ©nĂ©rale de la sociĂ©tĂ© est la condition sine qua non pour que le front fonctionne de façon effective, afin que les combats puissent se dĂ©rouler sans heurts.  De tous les temps au cours de l’histoire ce fait fut Ă  la base de la chute des sociĂ©tĂ©s totalitaires, qui portent en elles l’essence mĂȘme de leur propre destruction, que l’on pense aux grands Empires Romains, Grecs, ou Barbares, le phĂ©nomĂšne a toujours Ă©tĂ© le mĂȘme.  MĂȘme l’Empire Russe et ensuite le rĂ©gime SoviĂ©tique se sont Ă©croulĂ©s.  Les Nazis ont appris ce fait Ă  la dure, et Speer en a mĂȘme fait l’analyse dans son livre « Au cƓur du TroisiĂšme Reich ».  Et lorsque ces sociĂ©tĂ©s commencent Ă  se dĂ©sagrĂ©ger, en pleine guerre, c’est Ă  ce moment que les gĂ©nĂ©raux, d’abord, commencent Ă  se rendre compte qu’il y a un problĂšme systĂ©mique, et bien souvent, ils l’attribuent au dictateur, peu importe sa nature.  Et dans la majoritĂ© des cas, ils ont une trĂšs bonne lecture de la situation.  Ainsi, Ă  leurs yeux, le chef qui Ă©tait auparavant leur idole, commence Ă  y laisser des plumes, et son image de « perfection » et « d’intouchable » ; de celui qui a toujours raison et est infaillible, fini par tomber de son pied d’estalle, et devient alors, pour eux, celui dont il faut se dĂ©barrasser.
C’est arrivĂ© aux Nazis, et cela est en train d’arriver aussi Ă  Poutine.  Ses militaires, qui vont de dĂ©faite en dĂ©faite depuis quelques mois, commencent Ă  faire l’expĂ©rience de certaines problĂ©matiques stratĂ©giques et logistique.  Ils ont le sentiment que leur leader laisse tomber et qu’il n’est plus Ă  la hauteur de la situation.  Il y a un manque d’organisation et les diffĂ©rents problĂšmes sur le front ne cessent de s’accumuler.  Tous ont peur de prendre des initiatives, tant dans la sociĂ©tĂ© civile, qui normalement doit appuyer la chose militaire de son effort dans la fabrication de ce dont ils ont besoin pour combattre, mais les problĂšmes tardent Ă  ĂȘtre rĂ©glĂ©s.  On a peur, de part et d’autre, du dictateur et de ses sbires policiers prĂȘts Ă  tuer pour lui et Ă  Ă©liminer quiconque marche hors des clous.  Ainsi, les problĂšmes ne se rĂšglent plus, et le front stagne.  La sociĂ©tĂ© totalitaire qu’est dĂ©sormais la Russie, tout comme son ancien ennemi Nazi, porte en elle la graine de sa propre destruction, qui finira par venir.  Et en gĂ©nĂ©ral, cette destruction vient toujours de l’intĂ©rieur.  
On peut dire que le groupe Wagner, tout comme les gĂ©nĂ©raux conspirateurs Allemands il y a presque 80 ans, a Ă©tĂ© le premier Ă  donner un coup de bĂ©lier dans l’État totalitaire qu’a construit Poutine.  Ce n’est pas de savoir « si », mais plutĂŽt « quand » d’autres encore le feront.  Car Poutine est probablement plus lucide que Hitler ne l’avait Ă©tĂ© avant lui.  Il sait pertinemment que son pouvoir est sĂ©rieusement entamĂ©, et tout comme Hitler, il fera le mĂ©nage de tous ceux qui ont mĂȘme eu le malheur de prononcer le mot « complot » avec son nom dans la mĂȘme phrase, peu importe qu’ils l’aient effectivement fait ou non.  NĂ©anmoins, il sait parfaitement que son temps est comptĂ©.  Et son rĂ©gime aussi.
Et ce constat est plutĂŽt rĂ©confortant quand on pense que les rĂ©gimes totalitaires ne durent qu’un temps et que les piliers mĂȘme sur lesquels ils sont bĂątis, sont dans leur essence destructeurs envers eux-mĂȘmes.  Le jour oĂč les hommes comprendront vĂ©ritablement cela, alors la planĂšte pourra enfin vivre dans des dĂ©mocraties, libres et libĂ©rales puisqu’elles, par essence, elles sont constructives et sont les seules Ă  pouvoir amener l’Homme Ă  faire des innovations et Ă  pousser sa civilisation toujours plus loin.
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N.B : Ceux qui me lisent rĂ©guliĂšrement en ont l’habitude : je ne laisse rien au hasard concernant la mĂ©thodologie historiographique, ayant Ă©tĂ© formĂ©e historienne Ă  l’UQAM.  Cependant, j’ai changĂ© un peu ma façon de faire afin d’allĂ©ger la lecture.  Effectivement, j’ai jugĂ© bon ne pas inclure les rĂ©fĂ©rences dans le texte lui-mĂȘme Ă  l’aide de rĂ©fĂ©rences Ă  chaque phrase qui renvoi au titre, au nom de l’auteur et Ă  la page spĂ©cifique, et cela afin d’allĂ©ger la lecture pour notre lecteur.  Il est Ă  noter Ă©galement que jamais je ne me rĂ©fĂšre Ă  « WikipĂ©dia » ou toute autre rĂ©fĂ©rence sur le web, Ă©tant donnĂ© que de grossiĂšres erreurs s’y trouvent souvent et sont prises pour des faits alors qu’il n’en est rien.  Je me colle toujours Ă  une bibliographie universitaire et / ou soumise Ă  la critique des pairs tel que le stipule une mĂ©thodologie rigoureuse.
BIBLIOGRAPHIE :
1)  KERSHAW, Ian, Nemesis, Hitler 1889-1936 (vol I) ; Hubris, Hitler 1936-1945 (vol II), pp. 292, 293, 294 ; pp. 943, 944, 945, 946, 947, 953, 957.
2)  KERSHAW, Ian, Le mythe Hitler, pp. 187-245
3)  SPEER, Albert., Au CƓur du Troisiùme Reich, p. 346 ; 354, 504-531
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jpbjazz · 2 months ago
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LÉGENDES DU JAZZ
JOE ZAWINUL, DE WEATHER REPORT AUX MUSIQUES DU MONDE
“My dad raised the bar in the music world as a true artist to his profession. As a bandleader, he was able to pull out performances from his bandmates and take them to heights they never knew existed. He never compromised his art. You either liked it or you didn’t. One thing is for sure, though, you always knew it was Joe Zawinul.”
- Anthony Zawinul
NĂ© le 7 juillet 1932 Ă  Vienne, en Autriche, Josef Erich Zawinul était d’origine gitane (par sa grand-mĂšre d’origine hongroise) et avait grandi dans une famille musicale. Son pĂšre, qui travaillait comme commis pour une compagnie de gas, jouait de l’harmonica pendant ses temps libres. Sa mĂšre Ă©tait chanteuse. Zawinul avait un frĂšre jumeau, Erich, qui Ă©tait mort de pneumonie Ă  l’ñge de quatre ans.
Zawinul avait d’abord appris Ă  jouer de l’accordĂ©on Ă  l’ñge de six ans, un instrument qu’il avait continuĂ© d’apprĂ©cier durant toute sa vie. La famille Zawinul Ă©tant trop pauvre pour avoir son propre piano, les talents de Josef Ă©taient si remarquables que ses parents lui avaient payĂ© des leçons de piano classique. Le Conservatoire de Vienne (Konservatorium Wien) avait Ă©tĂ© tellement impressionnĂ© par les talents de Zawinul qu’il avait acceptĂ© de lui donner des cours gratuits de piano, de clarinette, de violon et de composition. Parmi les camarades de classe de Zawinul, on remarquait le pianiste classique Friedrich Gilda. Zawinul avait Ă©galement formĂ© un duo avec le futur prĂ©sident autrichien Thomas Lentil.
 Une des grandes dĂ©couvertes de Zawinul durant sa jeunesse Ă©tait  le jazz amĂ©ricain, qui avait Ă©tĂ© interdit par les Nazis durant la Seconde Guerre mondiale. À la fin de la guerre, Vienne ayant Ă©tĂ© victime de nombreux bombardement alliĂ©s, Zawinul et ses vingt-huit camarades de classe avaient Ă©tĂ© Ă©vacuĂ©s en TchĂ©coslovaquie, oĂč ils avaient poursuivi leurs Ă©tudes musicales tout en Ă©tant soumis Ă  un entraĂźnement militaire plutĂŽt strict sous la direction d’officiers SS blessĂ©s. C’est Ă  cette Ă©poque que Zawinul avait entendu du jazz pour la premiĂšre fois lorsqu’un de ses camarades de classe avait interprĂ©tĂ© une version improvisĂ©e du standard “Honeysuckle Rose” au piano. Parmi les premiĂšres influences de Zawinul, on remarquait les pianistes Erroll Garner et George Shearing.
AprĂšs la guerre, Zawinul Ă©tait retournĂ© Ă  Vienne oĂč il avait poursuivi ses Ă©tudes de piano classique tout en gagnant un peu d’argent en jouant de l’accordĂ©on avec de petits groupes de danse. AprĂšs la fin des hostilitĂ©s, lors de l’occupation de Vienne par les AlliĂ©s, Zawinul avait commencĂ© Ă  jouer sur des bases militaires amĂ©ricaines, ce qui lui avait permis d’avoir accĂšs Ă  un orgue Hammond, un instrument qui l’avait toujours fascinĂ©.
DÉBUTS DE CARRIÈRE
Il n’avait pas fallu longtemps Ă  Zawinul pour lancer sa carriĂšre musicale. Il expliquait: “I saw what I wanted to do with my life, and that was to play with black musicians.” AprĂšs avoir travaillĂ© comme pianiste de studio pour les disques Polydor, Zawinul avait accompagnĂ© en 1952 le saxophoniste autrichien Hans Keller. Il avait aussi jouĂ© avec les Austrian All Stars, le pianiste classique Friedrich Gulda (avec qui il avait fait ses dĂ©buts sur disque en 1953), Karl Drewo et Fatty George. Il avait Ă©galement fait une tournĂ©e en Allemagne et en France avec son propre trio. Convaincu que sa carriĂšre ne pourrait se dĂ©velopper davantage en Autriche, Zawinul Ă©tait tellement obsĂ©dĂ© par l’idĂ©e d’aller jouer aux États-Unis que certains de ses amis musiciens avaient arrangĂ© un faux appel tĂ©lĂ©phonique l’invitant Ă  se joindre au groupe d’Ella Fitzgerald en tournĂ©e ! AprĂšs avoir dĂ©couvert la vĂ©ritĂ©, Zawinul avait par la suite ratĂ© une occasion en or en ignorant un autre appel (mai bien rĂ©el celui-lĂ ) du trompettiste Clark Terry.
Zawinul avait finalement obtenu sa chance aprĂšs avoir vu une publicitĂ© de la Berklee School of Music dans un des rares exemplaires du magazine Down Beat Ă  avoir rĂ©ussi Ă  se rendre jusqu’à Vienne. AprĂšs avoir remportĂ© une bourse pour aller Ă©tudier durant un semestre Ă  Berklee, Zawinul s’était embarquĂ© sur un navire le 2 janvier 1959 et avait entrepris la traversĂ©e de cinq jours jusqu’aux États-Unis. Avec seulement 800$ en poche, Zawinul savait que sa tĂąche ne serait pas facile. Comme il l’avait prĂ©cisĂ© plus tard, “I knew that it wouldn’t be easy, because I had no relatives, didn’t know a single person in America. But when I came over on the boat, I did it with the purpose to kick asses.”
À son arrivĂ©e Ă  New York, Zawinul avait fait un de ses premiers arrĂȘts au cĂ©lĂšbre club Birdland, oĂč il Ă©tait entrĂ© en contact avec la scĂšne du jazz pour la premiĂšre fois. C’est d’ailleurs au Birdland que Zawinul avait rencontrĂ© sa future Ă©pouse Maxine.
Mais les Ă©vĂ©nements n’avaient pas tardĂ© Ă  se bousculer. Quelques semaines aprĂšs avoir commencĂ© Ă  Ă©tudier Ă  Berklee, un des professeurs de Zawinul lui avait proposĂ© d’agir de remplacer un pianiste dans le cadre d’une performance avec le bassiste Gene Cherico et le batteur Jake Hanna. ImpressionnĂ© par le talent de Zawinul, Hanna l’avait recommandĂ© au trompettiste canadien Maynard Ferguson qui l’avait embauchĂ© peu aprĂšs lui avoir fait passer une brĂšve audition. Ferguson avait aussi auditionnĂ© quelques saxophonistes, car son saxophoniste rĂ©gulier venait de quitter le groupe. Parmi les candidats, on remarquait un jeune saxophoniste appelĂ© Wayne Shorter. C’est ainsi que la longue et fructueuse collaboration de Zawinul et Shorter avait dĂ©butĂ©.
Ne pouvant laisser passer cette occasion en or, Zawinul avait fait ses adieux Ă  Berkley et avait jouĂ© en tournĂ©e durant huit mois avec Ferguson, participant notamment Ă  l’enregistrement de l’album live A Night at Birdland. AprĂšs avoir jouĂ© briĂšvement avec le tromboniste Slide Hampton, Zawinul avait accompagnĂ© la chanteuse Dinah Washington durant trois ans (1959 Ă  1961), ce qui lui avait permis de se familiariser avec le blues et de collaborer Ă  l’enregistrement de l’album Ă  succĂšs “What A Diff’rence a Day Makes!” Washington voyageant souvent en tournĂ©e avec Ray Charles, Zawinul utilisait souvent le piano Ă©lectrique Wurlitzer de ce dernier lorsque le piano acoustique des salles dans lesquels il Ă©tait appelĂ© Ă  jouer n’était pas en parfait Ă©tat. C’était la premiĂšre fois de sa carriĂšre que Zawinul se servait d’un piano Ă©lectrique, mais ce ne serait sĂ»rement pas la derniĂšre. Mais mĂȘme s’il avait apprĂ©ciĂ© de jouer avec Washington, accompagner une chanteuse n’était pas vraiment l’objectif de Zawinul dans la vie. Le rĂȘve de Zawinul Ă©tait de devenir un musicien de jazz Ă  part entiĂšre, et il savait que pour rĂ©aliser son ambition, il devait passer Ă  autre chose. AprĂšs avoir quittĂ© Washington, Zawinul Ă©tait parti briĂšvement en tournĂ©e avec Harry ‘’Sweets’’ Edison et Joe Williams.
À l’automne 1961, Zawinul avait finalement Ă©tĂ© invitĂ© Ă  se joindre au quintet de Cannonball Adderley, qui Ă©tait alors un des groupes les plus renommĂ©s du jazz. En 1961, Zawinul avait inaugurĂ© une collaboration de neuf ans avec Adderley, dont le style de jeu Ă©tait trĂšs influencĂ© par le soul et d’autres formes de musique afro-amĂ©ricaine. Adderley, aprĂšs avoir remarquĂ© la facilitĂ© avec laquelle Zawinul Ă©tait capable d’absorber ces styles de musique, l’avait encouragĂ© Ă  composer. Devenu progressivement le principal compositeur du groupe, Zawinul, qui avait Ă©crit le grand succĂšs de 1966 “Mercy, Mercy, Mercy” ainsi que d’autres piĂšces Ă  succĂšs du saxophoniste comme ‘’Walk Tall" et "Country Preacher". C’est Ă  la mĂȘme Ă©poque que Zawinul s’était liĂ© d’amitiĂ© avec le pianiste Herbie Hancock. Saluant la remarquable habiletĂ© de Zawinul Ă  saisir l’esprit du peuple afro-amĂ©ricain, Hancock avait dĂ©clarĂ© plus tard au sujet de Zawinul: "For a white Viennese boy to write a tune that's that black is pretty remarkable. He just captured the essence of the African-American heritage, just the statement of melody and feeling of that song. Clearly, in some past life, Joe must've been black."
Zawinul avait Ă©galement composĂ© pour Adderley des piĂšces plutĂŽt innovatrices comme “74 Miles Away” et “Rumpelstiltskin”. En tout et pour tout tout, Adderley avait enregistrĂ© une cinquantaine de compositions de Zawinul.
Durant cette pĂ©riode, Zawinul avait Ă©galement trouvĂ© le temps d’enregistrer deux albums comme leader, Money In the Pocket (1966) et The Rise and Fall Of The Third Stream (1967).
Le solo de Zawinul sur “Mercy, Mercy, Mercy” reprĂ©sentait une des premiĂšres utilisations du piano Ă©lectrique dans un enregistrement de jazz. Zawinul avait Ă©crit la piĂšce lors de sa collaboration avec la chanteuse de gospel Esther Marrow. Peu avant la session d’enregistrement, Zawinul avait repĂ©rĂ© un piano Ă©lectrique Wurlitzer dans le studio et avait demandĂ© Ă  Adderley s’il pourrait l’utiliser de prĂ©fĂ©rence Ă  un piano acoustique, car il Ă©tait convaincu que ce changement permettrait de connaĂźtre un grand succĂšs. Le flair de Zawinul avait portĂ© fruit, et la piĂšce s’était hissĂ©e Ă  la onziĂšme position du palmarĂšs Billboard. ParallĂšlement Ă  son sĂ©jour avec le groupe d’Adderley, Zawinul avait Ă©galement accompagnĂ© d’autres grands noms du jazz comme le saxophoniste Ben Webster.
Les groupes multi-raciaux n’étant pas encore trĂšs nombreux dans le jazz Ă  l’époque, Zawinul devait souvent s’allonger sur le plancher de l’autobus lorsqu’il voyageait en tournĂ©e avec le groupe d’Adderley dans les États du Sud. Comme Zawinul l’avait expliquĂ© au cours d’une entrevue qu’il avait accordĂ©e en 1997, ‘'I often had to sit in the bottom of the car when we drove through certain parts of the South.’’ Mais, malgrĂ© tous ces obtacles, Zawinul avait refusĂ© de se laisser intimider et n’avait jamais abandonnĂ© son rĂȘve de devenir un musicien de jazz respectĂ©. Il avait ajoutĂ©: ‘’Those kinds of things never fazed me; I wanted to play music with the best, and I could play on that level with the best.''
La collaboration de Zawinul avec Adderley avait Ă©tĂ© significative tant sur le plan musical que personnel. Les membres du groupe d’Adderley passaient Ă©normĂ©ment de temps ensemble lors des tournĂ©es, ce qui leur avait permis de dĂ©velopper de solides amitiĂ©s. Comme Zawinul l’avait racontĂ© plus tard, “He was family. He was my best man, my witness, when I got married. He bought bicycles for my kids. He was a great friend. He was like a brother to me.” Des annĂ©es aprĂšs la mort d’Adderley en 1975, il Ă©tait toujours trĂšs prĂ©sent dans la vie de Zaminul. Comme Zawinul l’avait prĂ©cisĂ© en 2004: “I miss him every day. My wife and I, we talk about him somehow every day.”
MĂȘme s’il avait remportĂ© Ă©normĂ©ment de succĂšs comme musicien, Zawinul craignait d’ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un simple imitateur du style des autres plutĂŽt qu’un vĂ©ritable crĂ©ateur. Les choses avaient atteint un point de rupture lorsque le pianiste Barry Harris lui avait fait remarquer que le son style de jeu ressemblait Ă  s’y mĂ©prendre au sien. FlattĂ© au dĂ©but, Zawinul avait finalement dĂ©cidĂ© de ranger sa collection de disques de jazz dans une boĂźte afin de pouvoir prendre une nouvelle direction. En 1966, Zawinul avait pris de nouveaux cours de piano classique avec Raymond Leventhal. AprĂšs sept mois de cours, Leventhal avait dĂ©clarĂ© qu’il n’avait plus rien Ă  apprendre Ă  Zawinul et lui avait offert un clavier de pratique en cadeau.
À la fin des annĂ©es 1960, aprĂšs s’ĂȘtre mariĂ© Ă  Maxine, le premier mannequin afro-amĂ©ricain de l’histoire du magazine Playboy, avec qui il avait eu trois enfants, Zawinul avait reçu une offre tentante du producteur Norman Granz, qui lui aurait permis de rĂ©aliser son vieux rĂȘve de jouer avec Ella Fitzgerald. Granz avait proposĂ© Ă  Zawinul un salaire de 1400$ par semaine, ce qui reprĂ©sentait une augmentation de 300$ comparativement Ă  ce qu’il gagnait avec Adderley. Mais Ă  l’époque, Zawinul avait dĂ©jĂ  commencĂ© Ă  suivre les traces de Miles Davis et tentait de rĂ©aliser une sorte de fusion du rock et du jazz, ce qui lui avait enfin permis de trouver son propre son. AprĂšs avoir demandĂ© cinq minutes Ă  Granz pour rĂ©flĂ©chir, Zawinul Ă©tait allĂ© consulter son Ă©pouse Maxine qui avait rĂ©pondu: “No. You do what you have to do. I can make do with $300 and I have time to wait until you have your thing.” Zawinul, qui adorait sa femme, lui avait un jour fait le plus beau compliment qu’un homme pouvait faire Ă  son Ă©pouse en dĂ©clarant : "I have a great wife. And I believe it takes a great wife to become a great man."
Zawinul avait donc dĂ©clinĂ© l’offre de Granz et avait commencĂ© Ă  travailler sur une nouvelle sĂ©rie de compositions qui tĂ©moignaient de son intĂ©rĂȘt pour le jazz-fusion. Quant Ă  Davis, il avait Ă©tĂ© tellement impressionnĂ© par le solo de Zawinul sur la piĂšce  “Mercy, Mercy, Mercy” qu’il allait souvent le voir jouer avec le groupe d’Adderley. Il lui avait mĂȘme proposĂ© de se joindre Ă  son propre groupe. Lorsque Zawinul avait refusĂ©, Davis avait demandĂ© Ă  son pianiste Herbie Hancock de laisser tomber le piano acoustique en faveur du piano Ă©lectrique. FascinĂ© par les compositions de Zawinul, Davis avait Ă©galement invitĂ© ce dernier Ă  participer aux sessions qui allaient donner naissance Ă  l’album In A Silent Way (1960), d’aprĂšs le titre de la composition du mĂȘme nom de Zawinul. Au cours de l’annĂ©e suivante, Zawinul avait continuĂ© d’enregistrer avec Davis Ă  de nombreuses reprises. D’autres compositions de Zawinul, dont ‘’Pharaoh's Dance” et “Double Image”, avaient aussi Ă©tĂ© incluses sur des albums de Davis comme Bitches Brew (1970), Live–Evil (1971) et Big Fun (1974).
Zawinul avait d’ailleurs lui-mĂȘme fait des apparitions sur ces trois albums mĂȘme s’il ne s’était jamais joint officiellement au groupe de Davis. Lorsque Zawinul avait publiĂ© son premier album solo simplement intitulĂ© ‘’Zawinul’’ en 1970, il avait dĂ©clinĂ© la proposition de Davis de participer Ă  l’enregistrement sous prĂ©texte que la prĂ©sence du trompettiste ne pouvait que lui faire de l’ombre. Zawinul avait rĂ©pondu Ă  Davis: "If you're on the record, your presence will be so powerful I cannot find out what I am worth."
Finalement, Davis avait rĂ©digĂ© les notes de pochette de l’album qui avait Ă©tĂ© dĂ©crit par un critique du magazine Down Beat comme ‘’the work of a complete musician who has transcended categories and is certain to have a profound influence on the direction music will take in the ‘70s.” Zawinul avait jouĂ© en public avec Davis seulement une fois, peu avant la mort du trompettiste. Le concert avait eu lieu Ă  Paris le 10 juillet 1991. Wayne Shorter participait Ă©galement au concert.
WEATHER REPORT
À l’époque de sa collaboration avec Miles Davis, le principal saxophoniste du groupe Ă©tait Wayne Shorter, que Zawinul connaissait depuis sa collaboration avec le trompettiste Maynard Ferguson en 1959. C’est Ă  cette Ă©poque que Zawinul et Shorter avaient commencĂ© Ă  parler de la fondation d’un Ă©ventuel groupe. Le contrebassiste d’origine tchĂšque Miroslav Vitous était Ă©galement impliquĂ© dans le projet. Zawinul avait expliquĂ© plus tard qu’il envisageait de former un groupe aver Shorter depuis qu’il l’avait entendu jouer sur l’album Nefertiti de Miles Davis en 1968.
Connu sous le nom de Weather Report, le groupe avait Ă©tĂ© officiellement fondĂ© en dĂ©cembre 1970 et avait enregistrĂ© son premier album Ă©ponyme l’annĂ©e suivante. TrĂšs influencĂ©e par l’Afrique, l’AmĂ©rique latine et le Moyen-Orient, la musique du groupe avait Ă©tĂ© dĂ©crite par Jonathan Herrera du magazine Bass Player comme "a free jazz experiment, a world music pioneer, a jazz-pop blockbuster, and a seriously grooving funk band." Sous contrat avec les disques Columbia, le groupe avait remportĂ© un grand succĂšs dĂšs le dĂ©part tant auprĂšs des amateurs de jazz que de la critique, mĂȘme si l’importance accordĂ©e aux instruments Ă©lectroniques avait irritĂ© certain puristes. DĂ©crivant le premier album du groupe, le critique Dan Morgenstern écrivait dans le magazine Down Beat: ‘’The music of Weather Report is beyond category
 music unlike any other I’ve heard, music that is very contemporary but also very warm, very human, and very beautiful
 The forecast, if there is justice, must be clear skies and sunny days for these four creative men and their associates.” Rapidement devenu le plus populaire groupe de jazz de son Ă©poque, Weather Report avait remportĂ© tous les sondages des lecteurs du magazine Down Beat comme meilleur groupe de jazz durant chacune de ses annĂ©es d’existence (1970 Ă  1985).
Il faut dire que le groupe Ă©tait arrivĂ© au bon moment. À l’époque, les progrĂšs technologiques de l’époque avaient grandement favorisĂ© le dĂ©veloppement du groupe, notamment en rĂ©duisant la taille de synthĂ©tiseurs qui Ă©taient devenus plus faciles Ă  transporter, ce qui les avaient rendus accessibles au plus grand nombre, permettant ainsi de les utiliser dans les sessions d’enregistrement et les performances sur scĂšne.
Zawinul avait acquis son premier synthĂ©tiseur en 1971, un Arp 2600 qui lui avait Ă©tĂ© offert par le fabricant de synthĂ©tiseurs Arp afin d’augmenter la crĂ©dibilitĂ© de la compagnie  face Ă  la compĂ©tition de son puissant compĂ©titeur Moog Music. Zawinul avait utilisĂ© le Arp 2600 pour la premiĂšre fois sur le second album du groupe intitulĂ© I Sing the Body Electric, un enregistrement d’un concert au Japon en 1972. Une des piĂšces de l’album Ă©tait une composition ambitieuse de Zawinul appelĂ©e “Unknown Soldier’’, qui relatait sa jeunesse en Autriche durant la Seconde Guerre mondiale. À l’époque, le rĂŽle du synthĂ©tiseur Arp Ă©tait encore trĂšs rĂ©duit , et se limitait Ă  produire certains effets sonores. FascinĂ© par la nouvelle technologie, Zawinul avait commencĂ© Ă  enregistrer ses improvisations sur cassette (et plus tard sur MIDI dans son propre studio maison que son Ă©pouse avait surnommĂ© “the Music Room”), qu’il utilisait par la suite comme base de ses compositions (comme sur les piĂšces “Nubian Sundance” et “Jungle Book” tirĂ©es de l’album Mysterious Traveler) ou transcrivait note par note afin que le groupe puisse les exĂ©cuter de la façon dont il les avait Ă©crites Ă  l’origine. Zawinul avait utilisĂ© cette mĂ©thode tout au long de sa carriĂšre. DĂ©crivant son style de composition, Zawinul avait expliquĂ©: “It is all improvisation. All my tunes are improvisations. I’m a formal improviser. Even my symphony I improvised.”
Au cours de ses deux premiĂšres annĂ©es d’existence, le groupe s’était surtout fait connaĂźtre par la qualitĂ© de ses improvisations. MĂȘme si au dĂ©but le groupe jouait une musique trĂšs apparentĂ©e Ă  celle de Miles Davis (mais avec  une sonoritĂ© un peu plus rock), il avait rapidement commencĂ© Ă  bĂątir son propre son.
À partir de la publication de l’album Sweetnighter en 1973, le rĂŽle de Zawinul avec le groupe Ă©tait devenu de plus en plus important. AprĂšs ĂȘtre passĂ© progressivement du piano Ă©lectrique au synthĂ©tiseur, Zawinul avait commencĂ© Ă  exploiter pleinement le potentiel d’un instrument qui avait Ă©tĂ© jusque-lĂ  la chasse-gardĂ©e de la musique pop. Il avait aussi ajoutĂ© des Ă©lĂ©ments funk en ajoutant des instruments comme la basse Ă©lectrique et la pĂ©dale wah-wah, ce qui avait permis d’introduire de nouvelles couleurs dans le son du groupe. L’ajout d’un bassiste et d’un batteur spĂ©cialisĂ©s dans le funk avaient Ă©galement contribuĂ© Ă  atteindre cet objectif.
À la suite de la parution du quatriĂšme album du groupe, Mysterious Traveller, en 1974, le virage du groupe vers une sonoritĂ© plus funk s’était encore accentuĂ©. L’ajout d’élĂ©ments inspirĂ©s par la musique classique avait Ă©galement ajoutĂ© de nouvelles couleurs sonores. L’addition du bassiste Alphonso Johnson avait aussi favorisĂ© la transition du groupe vers un son qui intĂ©grait des Ă©lĂ©ments de jazz et de rock de façon trĂšs originale. La combinaison des harmonies du jazz et des Ă©lĂ©ments funk des annĂ©es 1970 avait Ă©galement aidĂ© le groupe Ă  connaĂźtre sa pĂ©riode la plus lucrative sur le plan commercial. Pour l’album Black Market en 1976, Zawinul avait recrutĂ© le phĂ©nomĂšne de la basse Ă©lectrique Jaco Pastorius. TrĂšs sĂ»r de ses moyens, Pastorius s’était prĂ©sentĂ© lui-mĂȘme Ă  Zawinul comme “the world’s greatest bass player.” MĂȘme s’il est toujours considĂ©rĂ© de nos jour comme le plus grand innovateur de l’histoire de la basse Ă©lectrique, Pastorius avait de nombreux problĂšmes personnels qui l’avaient Ă©ventuellement conduit Ă  sa perte.
Avec Pastorius dans l’alignement, Weather Report avait connu le plus grand succĂšs de sa carriĂšre avec l’album Heavy Weather (1977), qui comprenait la plus cĂ©lĂšbre composition de Zawinul, ‘’Birdland’’, Ă©crite en hommage au club du mĂȘme nom sur la 52e rue de New York. La piĂšce avait remportĂ© un si grand succĂšs qu’elle s’était hissĂ©e jusqu’à la 30e position du palmarĂšs Billboard. Le groupe vocal Manhattan Transfer avait par la suite ajoutĂ© des paroles sur la piĂšce, ce qui avait encore accru sa popularitĂ©. Zawinul a d’ailleurs ouvert son propre club Birdland dans sa ville natale de Vienne en Autriche en 2004.
Devenue une des compositions de jazz les plus connues des annĂ©es 1970, la piĂšce avait permis Ă  Zawinul de remporter trois prix Grammy et avait Ă©tĂ© reprise par la suite par de nombreux artistes dont Quincy Jones, Maynard Ferguson, le big band de Buddy Rich et mĂȘme le groupe rock Jefferson Starship. DĂ©crivant l’album Heavy Weather en 2001 dans le cadre de sa rĂ©trospective de l’histoire du groupe, le critique Jossef Woodard Ă©crivait dans le magazine Down Beat: “In 2000, Heavy Weather still sounds like a milestone in the cultural unconscious of jazz history. By some accounts, the album is the crowning achievement of the band’s recorded output, and therefore, by extension, a towering landmark of fusion.”
L’alignement du groupe ayant souvent fluctuĂ© avec les annĂ©es, Zawinul et Shorter Ă©taient progressivement devenus les deux principaux piliers de la formation. ConsidĂ©rĂ©s comme de vĂ©ritables happenings, les concerts du groupe, tels qu’on peut le constater sur l’album live 8:30 (1979), Ă©taient souvent imprĂ©visibles. Les albums I Sing the Body Electric (1971), Mysterious Traveller (1974) et Night Passage (1980) avaient aussi Ă©tĂ© trĂšs populaires sur la radio FM et auprĂšs des amateurs de jazz, de rhythm & blues et de musique pop.
DERNIÈRES ANNÉES
MĂȘme si Weather Report avait continuĂ© de publier rĂ©guliĂšrement des albums au milieu des annĂ©es 1980, Zawinul et Shorter avaient commencĂ© Ă  s’orienter vers de nouvelles directions musicales aprĂšs la publication de l’album Sportin' Life en 1984. Zawinul et Shorter se prĂ©paraient Ă  mettre fin aux activitĂ©s du groupe lorsqu’ils s’étaient aperçus qu’il leur restait encore un album Ă  livrer sur leur contrat avec CBS. Le groupe avait finalement Ă©tĂ© dĂ©mantelĂ© en 1985 aprĂšs la publication de l’album This Is This! Le groupe avait publiĂ© quinze albums au cours de son histoire, dont le double album live 8:30 qui avait remportĂ© un prix Grammy en 1979.
AprĂšs la dissolution du groupe, Zawinul, qui avait commencĂ© Ă  s’intĂ©resser de plus en plus aux musiques du monde, s’était consacrĂ© Ă  certains projets personnels qu’il avait longtemps dĂ» remettre Ă  plus tard en raison de son emploi du temps plutĂŽt chargĂ© avec Weather Report. En 1986, Zawinul avait publiĂ© son premier album comme leader en quinze ans, Dialects, qu’il avait enregistrĂ© pratiquement seul dans son studio-maison de Pasadena, en Californie. Le chanteur virtuose Bobby McFerrin avait Ă©galement participĂ© Ă  l’album. Dans le cadre de ses albums solo, Zawinul avait continuĂ© d’explorer les Ă©normes possibilitĂ©s des synthĂ©tiseurs. Zawinul avait Ă©galement fait Ă©quipe avec son vieil ami, le grand pianiste classisque Friedrich Gulda dans le cadre d’une sĂ©rie de performances en duo. Il avait aussi fait une tournĂ©e avec le percussionniste indien Trilok Gurtu.
En 1988, Zawinul avait fondĂ© un nouveau groupe, le Zawinul Syndicate, une formation qui Ă©tait trĂšs influencĂ©e par les musiques du monde, et plus particuliĂšrement par la musique autochtone, africaine, asiatique et latino-amĂ©ricaine. Le groupe avait Ă©galement fait de nombreuses tournĂ©es. C’était une pĂ©riode difficile pour le jazz, qui Ă©tait en train de se redĂ©finir. Comme l’écrivait le critique John L. Walters, "jazz was about to enter an acoustic neo-classical phase that has dominated the genre for nearly two decades {
} a whole turbulent era seemed to be shutting down."
Un peu comme avec Weather Group, l’alignement du nouveau groupe de Zawinul avait connu de nombreux changements de personnel.  Zawinul avait expliquĂ© plus tard qu’il avait appelĂ© le groupe ‘’syndicate’’ parce qu’il ressemblait davantage Ă  une vĂ©ritable famille qu’à un simple groupe. Zawinul avait dĂ©clarĂ©: “When you are in the Syndicate, you are not just in a band, you are in a family.” La premiĂšre Ă©dition du groupe, qui comprenait Gerald Veasley à la basse et Scott Henderson Ă  la guitare, avait enregistrĂ© trois albums: The Immigrants (1988), Black Water (1989) et Lost Tribes (1992).
Les membres du groupe provenaient souvent de pays non occidentaux, ce qui rĂ©flĂ©tait l’intĂ©rĂȘt croissant de Zawinul pour la musique d’autres continents. L’influence s’était d’ailleurs faite dans les deux sens. Un jour, Zawinul avait dĂ©couvert que le piĂšce “Black Market” de Weather Report avait Ă©tĂ© utilisĂ©e comme musique-thĂšme par Radio Dakar au SĂ©nĂ©gal durant vingt ans. Il expliquait: “‘Black Market’ was for 20 years the theme song of the Radio Dakaur jazz hour. They grew up with ‘Black Market,’ ‘Nubian Sundance’ from Mysterious Traveller, all the Weather Report songs.”
Les Ă©vĂ©nements n’avaient pas tardĂ© Ă  se prĂ©cipiter. En 1991, Zawinul avait produit l’album Amen du cĂ©lĂšbre chanteur malien Salif Keita, connu sous le nom de ‘’the Golden Voice of Africa.’’ Wayne Shorter et Carlos Santana participaient Ă©galement Ă  l’enregistrement. L’album, qui Ă©tait devenu l’album de world music le plus vendu en 1991, avait Ă©ventuellement obtenu une nomination au gala des prix Grammy. Excellent rĂ©sumĂ© de la carriĂšre de Zawinul, l’album avait Ă©tĂ© dĂ©crit ainsi par le principal intĂ©ressĂ©: “I improvised the arrangements from the lead tracks that Salif sent, and then I went to Paris to rehearse it with the band. They loved the music immediately. We had so much fun. That was, for me, the most personal and nicest experience of all the records I’ve made. They were the kindest, the most open people. And I was struck by how well they played the rhythms, because I put my own things in there.’’ Keita avait Ă©ventuellement retournĂ© la politesse Ă  Zawinul en participant en 1996 Ă  l’enregistrement de l’album My People, qui comprenait comme musiciens invitĂ©s le percusionniste armĂ©nien Arto Tuncboyaciyan, le Turc Burhan Ocal, le Camerounais Richard Bona et des choristes originaires du PĂ©rou, de la GuinĂ©e et de la CĂŽte d’Ivoire.
Par la suite, Zawinul avait recrutĂ© des musiciens aux origines aussi diversifiĂ©es que les percussionnistes Manolo Badrena et Bobby Thomas Jr., les guitaristes Amit Chatterjee,  Gary Poulson et Scott Henderson, les bassistes Linley Marthe, Victor Bailey et Richard Bona, les batteurs Paco Sery et Nathaniel Townsley, et les vocalistes Thania Sanchez et Sabine Kabongo. L’univers de la World Music, qui mettait en vedette diffĂ©rents styles de musique ethnique combinĂ©s avec des textures Ă©lectroniques plutĂŽt complexes, en Ă©tait alors Ă  ses dĂ©buts et Zawinul Ă©tait Ă  l’avant-garde de ce mouvement, car il avait continuĂ© d’expĂ©rimenter en tentant de fusionner la musique de diffĂ©rentes cultures.
ParallĂšlement Ă  son travail avec le groupe, Zawinul avait continuĂ© d’ĂȘtre actif dans diffĂ©rents contextes musicaux. À la fin des annĂ©es 1980 et au dĂ©but des annĂ©es 1990, Zawinul s’était produit avec son vieil ami le pianiste classique Friedrich Gulda. Il Ă©tait aussi retournĂ© vers la musique classique sur une vaste Ă©chelle avec la composition symphonique Stories of the Danube en 1993. L’oeuvre Ă©tait une commande du festival de Brucknerhaus, de Linz, en Autriche. La composition avait Ă©tĂ© d’abord prĂ©sentĂ©e lors du spectacle d’ouverture du festival en 1993. Oeuvre en six mouvements, la symphonie d’une durĂ©e de 63 minutes Ă©voquait le parcours du Danube Ă  travers diffĂ©rents pays et diffĂ©rentes pĂ©riodes historiques. EnregistrĂ©e en 1995 par le Czech State Philharmonic Orchestra de Brno sous la direction de Caspar Richter, la piĂšce avait Ă©tĂ© publiĂ©e sous forme de CD l’annĂ©e suivante. L’oeuvre comprenait Ă©galement une version de la piĂšce "Unknown Soldier" tirĂ©e de l’album I Sing the Body Electric (1972).
En 1994, Zawinul s’était installĂ© Ă  New York, ce qui l’avait contraint Ă  faire de nombreux voyages-Ă©clair en Europe, oĂč il avait conservĂ© de prĂ©cieux contacts musicaux durant toute sa carriĂšre aux États-Unis. En 1996, Zawinul et son groupe avaient enregistrĂ© My People, un album qui avait nĂ©cessitĂ© plusieurs annĂ©es de travail et dans lequel Zawinul avait continuĂ© de dĂ©montrer une remarquable capacitĂ© Ă  fusionner ses propres sensibilitĂ©s musicales avec celles d’autres cultures. ConssidĂ©rĂ© comme un des points culminants de la carriĂšre de Zawinul, l’album avait marquĂ© le dĂ©but sur disque de la nouvelle Ă©dition du groupe. Lorsque Richard Bona Ă©tait devenu le bassiste du groupe en 1997, l’intensitĂ© de la formation avait atteint un autre niveau, ce qui avait donnĂ© lieu Ă  la publication du double album live World Tour, qui avait Ă©galement obtenu une nomination au gala des prix Grammy.
ParallĂšlement Ă  sa collaboration avec le groupe, Zawinul avait continuĂ© de travailler sur plussieurs de ses projets personnels. En 1998, il avait notamment Ă©tĂ© chargĂ© de composer un mĂ©morial musical en hommage aux victimes de la Shoah. Zawinul avait mĂȘme interprĂ©tĂ© l’oeuvre lui-mĂȘme sur la site de l’ancien camp de concentration de Mauthausen dans le cadre du 60e anniversaire de sa construction prĂšs de Linz, en Autriche.
Au dĂ©but des annĂ©es 2000, Zawinul avait publiĂ© d’autres albums solo comme Faces & Places (2002), Midnight Jam (2005) et Brown Street (2007). En 2006, Zawinul avait collaborĂ© avec Vince Mendoza et le WDR Big Band dans le cadre d’une sĂ©rie de performances dans lesquelles il avait revisitĂ© les grands classiques du rĂ©pertoire de Weather Report. La tournĂ©e avait Ă©ventuellement donnĂ© lieu Ă  la publication d’un CD double intitulĂ© Brown Street. L’album avait Ă©tĂ© enregistrĂ© au club Birdland de Vienne.
Le dernier album de Zawinul, 75, avait Ă©tĂ© enregistrĂ© en concert en juillet 2007 Ă  Luzano, en Suisse, Ă  l’occasion de son 75e anniversaire de naissance.
Zawinul complĂ©tait une tournĂ©e de cinq semaines avec son groupe en 2007 dans le cadre du 20e anniversaire de la formation lorsqu’il avait dĂ» ĂȘtre hospitalisĂ© le 7 aoĂ»t au Wilhelmina Hospital de Vienne. Atteint du carcinome Merkel, une forme plutĂŽt rare du cancer de la peau, Zawinul est dĂ©cĂ©dĂ© dans ce mĂȘme hĂŽpital le 11 septembre. Il Ă©tait ĂągĂ© de soixante-quinze ans. Les cendres de Zawinul ont Ă©tĂ© enterrĂ©es au Vienna Central Cemetery. L’épouse de Zawinul, Maxine, Ă©tant dĂ©cĂ©dĂ©e un peu plus tĂŽt la mĂȘme annĂ©e, ils laissaient comme seuls descendants leurs fils Erich, Ivan et Anthony.
Le Zawinul Syndicate avait prĂ©sentĂ© son dernier concert Ă  GĂŒssing, en Autriche, le 3 aoĂ»t, six semaines avant la mort de Zawinul.
ConsidĂ©rĂ© comme un des rares prophĂštes musicaux du 20e siĂšcle, Zawinul avait jouĂ© un grand rĂŽle dans la naissance et le dĂ©veloppement du jazz-fusion au dĂ©but des annĂ©es 1970. Il avait Ă©galement contribuĂ© Ă  faire connaĂźtre le jazz auprĂšs d’un nouveau public traditionnellement peu friand de ce genre musical. Pionnier de l’utilisation des instruments Ă©lectroniques, Zawinul avait Ă©tĂ© un des musiciens et compositeurs de jazz les plus influents du 20e siĂšcle. Saluant les talents d’innovateur de Zawinul, le critique John L. Walters Ă©crivait: “Many current forms of music, and the myriad sounds, samples and beats that inform them, were influenced or predicted by Zawinul, the grand old man of electronic world jazz fusion.”
Zawinul, qui avait toujours eu un style trĂšs personnel, avait inspirĂ© le commentaire suivant Ă  son fils Anthony aprĂšs sa mort: “My dad raised the bar in the music world as a true artist to his profession. As a bandleader, he was able to pull out performances from his bandmates and take them to heights they never knew existed. He never compromised his art. You either liked it or you didn’t. One thing is for sure, though, you always knew it was Joe Zawinul.” En 2013, Anthony a fondĂ© la Zawinul Foundation for Achievementïżœïżœafin d’honorer la mĂ©moire de son pĂšre et d’encourager la carriĂšre de jeunes musiciens prometteurs.
MĂȘme s’il n’avait jamais terminĂ© ses Ă©tudes au Berklee College of Music, l’institution lui avait dĂ©cernĂ© un doctorat honorifique en musique en 1991. Dans le cadre de la cĂ©rĂ©monie, Zawinul s’était produit sur scĂšne aux cĂŽtĂ©s de Matthew Garrison, Torsten de Winkel, Abe Laboriel Jr. et Melvin Butler. Zawinul avait remportĂ© de nombreux autres prix au cours de sa carriĂšre, dont le Hans Koller Austrian State Prize (2000), le Ring of Honor (accordĂ© par la Ville de Vienne en 2002), le premier  International Jazz Award (dĂ©cernĂ© conjointement par la Jazz Festival Organization et la  International Association of Jazz Educators en 2002), le North Sea Jazz Festival Bird Award (2002), le Montreal Jazz Festival Miles Davis Award (2003) et la Silver Medal for Meritorious Service to the Republic of Austria (2003). Zawinul a aussi remportĂ© le Amadeus Austrian Music Award à deux reprises.
Zawinul est Ă©galement rĂ©cipiendaire de doctorats honorifiques du Three Town College de New York et de l’Academy of Music de Graz, en Autriche. Le Service autrichien des Postes a aussi Ă©mis un timbre spĂ©cial en l’honneur de Zawinul en 2004.
En 2006, les disques Sony ont publiĂ© un coffret de trois CD intitulĂ© Weather Report—Forecast: Tomorrow, une compilation qui retrace la carriĂšre du groupe de 1971 Ă  1985. Le coffret comprend Ă©galement du matĂ©riel inĂ©dit ainsi qu’un DVD documentant un concert du groupe en 1978.
Le percussionniste Alex Acuna, qui avait fait partie du groupe Weather Report lors de ses premiĂšres annĂ©es d’existence, avait dĂ©clarĂ© que Zawinul et Shorter avaient une vision trĂšs prĂ©cise de la direction qu’ils dĂ©siraient donner Ă  leur musique. Acuna avait prĂ©cisĂ©: "The vision was to make a band that makes music with all the sounds that the world generates.’’ MĂȘme s’il avait quittĂ© le groupe, Acuna Ă©tait toujours restĂ© proche de Zawinul. Il avait mĂȘme Ă©tĂ© membre de son dernier groupe, le Joe Zawinul Syndicate. Acuna avait ajoutĂ© que Zawinul Ă©tait un grand amateur de sports, et plus particuliĂšrement de boxe. MĂȘme si Zawinul avait la rĂ©putation d’avoir un caractĂšre un peu tranchant, il Ă©tait toujours honnĂȘte, sincĂšre et trĂšs intĂšgre.
Sur le plan musical, Zawinul dĂ©testait se rĂ©pĂ©ter et cherchait continuellement Ă  innover. Zawinul avait Ă©galement Ă©tĂ© un des premiers pianistes de jazz avec Chick Corea et Herbie Hancock à utiliser le piano Ă©lectrique et les premiers synthĂ©tiseurs (sur l’album Sweetnighter en 1973). AprĂšs avoir jouĂ© du piano Ă©lectrique Wurlitzer, Zawinul Ă©tait passĂ© au clavier Fender-Rhodes, Ă  qui il avait ajoutĂ© une pĂ©dale wah-wah puis un effet Mutron avec d’obtenir une sonoritĂ© plus complexe. La crĂ©ativitĂ© et le souci du dĂ©tail de Zawinul avait permis de concevoir un son plus contemporain et plus moderne. Zawinul avait aussi jouĂ© du kalimba sur les albums de Weather Report, Mysterious Traveller et Mr. Gone.
Plusieurs artistes ont rendu hommage Ă  Zawinul aprĂšs sa mort, dont Brian Eno (sur la piĂšce “Zawinul/Lava”), John McLaughlin (“Jozy”), Warren Cuccurullo (“Hey Zawinul”), Bob Baldwin (“Joe Zawinul”), Chucho Valdes (‘’Zawinul’s Mambo’’) et BirĂ©li LagrĂšne (“Josef”).
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SOURCES:
‘’Joe Zawinul.’’ All About Jazz, 2023.
‘’Joe Zawinul.’’ Wikipedia, 2023.
WALTERS, John L. ‘’Obituary: Joe Zawinul.’’ The Guardian, 13 septembre 2007.
WAS, David. ‘’A Look at the Life and Work of Joe Zawinul.’’ NPR, 12 septembre 2007.
‘’Zawinul, Joe.’’ Encyclopedia.com, 2023.
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NOTE DE LECTURE : Charlotte. David Foenkinos. 2014
VoilĂ  un livre que je voulais lire depuis si longtemps et je rĂ©alise qu'il s'est dĂ©jĂ  passĂ© 10 ans depuis sa sortie !  David Foenkinos est un auteur que j'ai peu lu, Ă©tant parfois déçue... mais pour ce bouquin le sujet m'attirait : une biographie d'une artiste peintre, et je savais le succĂšs qu'avait eu cet ouvrage.  Bref je l'ai littĂ©ralement dĂ©vorĂ©, Ă  bout de souffle, comme l'Ă©criture incite Ă  le faire, avec le retour Ă  la ligne Ă  chaque phrase. Ce n'est pas un effet de style poĂ©tique comme je le pensais tout d'abord, mais une Ă©criture brĂšve, incisive, lapidaire pour inscrire le passĂ© et l'absence dans la marge blanche Ă  droite de chaque page.  Et puis l'auteur Ă©voque son obsession pour Charlotte Salomon, sans trouver d'explication si ce n'est l'authenticitĂ© de sa personnalitĂ©, forte et fragile. C'est donc un roman extrĂȘmement touchant de Charlotte, cette jeune femme qui a rĂ©ussi Ă  survivre jusqu'Ă  nous grĂące Ă  sa peinture, grĂące Ă  son oeuvre autobiographique malgrĂ© son destin fatal, celui de son histoire familiale avec tous ces suicides Ă  rĂ©pĂ©tition, et celui de la grande Histoire avec l'extermination de son sang juif. Oeuvre prolifique et colorĂ©e rĂ©alisĂ©e entre 1940 et 1942, en zone libre dans le sud de la France, Ă  Villefranche-sur-mer et St jean-Cap-Ferrat (prĂšs de chez moi) pendant son exil de l''Allemagne nazie.  La raison de la vie et de la mort n'a parfois aucun sens, c'est ce que j'ai ressenti en lisant cette fiction tirĂ©e de faits rĂ©els. L'art, du roman ou de la peinture, permet pourtant de lui en donner un. Merci alors aux artistes.
Ici un tableau de Charlotte Salomon illustrant cette note.
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lepartidelamort · 8 months ago
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Allemagne : un leader patriote condamné pour « nazisme » aprÚs avoir dit vouloir le meilleur pour son pays
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Björn Höcke
Björn Höcke n’avait qu’à dire « Tout pour la Turquie ! », comme tout le monde.
DW :
Un tribunal rĂ©gional de la ville de Halle, dans l’est de l’Allemagne, a ordonnĂ© mardi Ă  l’homme politique d’extrĂȘme droite Björn Höcke de payer 100 jours-amende d’un montant journalier de 130 euros chacune pour avoir utilisé un slogan nazi interdit. M. Höcke, chef du parti Alternative pour l’Allemagne (AfD) dans l’État de Thuringe, dans l’est du pays, a Ă©tĂ© accusĂ© d’avoir sciemment utilisĂ© le slogan de la Sturmabteilung (SA), ou troupes d’assaut. La SA Ă©tait un groupe paramilitaire nazi communĂ©ment appelĂ© « Chemises brunes ». M. Höcke, ĂągĂ© de 52 ans, est le principal candidat de l’AfD de Thuringe pour les Ă©lections rĂ©gionales de dĂ©but septembre. Les agences de protection constitutionnelle l’ont dĂ©crit comme un extrĂ©miste de droite. Le ministĂšre public avait accusĂ© Björn Höcke d’utiliser des symboles d’organisations anticonstitutionnelles et terroristes.
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En 2021, M. Höcke aurait dĂ©clarĂ© lors d’un rassemblement de l’AfD dans l’État de Saxe-Anhalt, dans l’est de l’Allemagne : « Tout pour notre patrie, tout pour la Saxe-Anhalt, tout pour l’Allemagne ». Les procureurs affirment que M. Höcke, ancien professeur d’histoire, savait que « Tout pour l’Allemagne » était un slogan interdit des SA. Il l’a niĂ© au cours du procĂšs, dĂ©crivant la phrase comme un « dicton de tous les jours ». Le procureur Benedikt Bernzen a fait valoir dans son rĂ©quisitoire que Höcke avait utilisé le vocabulaire nazi « de maniĂšre stratĂ©gique et systĂ©matique » dans le passĂ©. Lundi, un tribunal rĂ©gional a confirmĂ©, dans une affaire distincte, la dĂ©signation de l’AfD comme organisation extrĂ©miste « prĂ©sumĂ©e ».
C’est rassurant de voir les autoritĂ©s rĂ©agir fermement contre les Allemands.
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À ce stade, la « justice » dans les Ă©tats occidentaux n’est plus qu’une machine destinĂ©e Ă  terroriser les Blancs, rien de plus.
Qui peut croire que la justice d’états rĂ©putĂ©s « tyranniques » comme la Russie ou la Chine persĂ©cuterait ses propres habitants pour avoir dit « Tout pour la Russie ! » ou « Tout pour la Chine ! ».
Les dĂ©mocraties reposent exclusivement sur la haine de l’homme blanc et seulement ça.
Pourquoi tolérer un systÚme qui veut nous détruire ?
DĂ©mocratie Participative
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vagabondageautourdesoi · 1 year ago
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Guy Boley - A ma sƓur et unique
RENTREE LITTERAIRE 2023 Guy Boley, en associant Elisabeth Ă  la biographie de son frĂšre, Fredrich Nietzche, dresse dans A ma sƓur et unique un portrait de femme terriblement dĂ©moniaque. Elisabeth est une femme vĂ©nale, mĂ©chante, menteuse, bigote et raciste, incapable de tendresse, ni mĂȘme d’une simple humanitĂ©. Son seul but semble de tenir sa place dans la “bonne sociĂ©tĂ©â€, s’enrichir pour mieux en

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carbone14 · 2 years ago
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Congrùs de Nuremberg – 1938 ?
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whencyclopedfr · 2 months ago
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Anschluss
L'Anschluss ("rattachement") du 12 mars 1938 est l'annexion et l'union formelle de l'Autriche avec l'Allemagne. Adolf Hitler (1889-1945), le dirigeant nazi de l'Allemagne, rĂȘvait d'un empire qui engloberait tous les germanophones, sa "Grande Allemagne". L'invasion militaire d'Hitler ne rencontra aucune rĂ©sistance ou rĂ©ponse significative de la part des puissances Ă©trangĂšres, et l'Autriche fut donc absorbĂ©e par le TroisiĂšme Reich.
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hcdahlem · 1 year ago
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Post FrontiĂšre
Anne, Inge et Patricia ont toutes Ă©tĂ© victimes des soubresauts de l’histoire, des frontiĂšres qui bougent. En nous racontant leurs histoires Maxime Gillio rĂ©ussit un formidable roman historique, qui met aussi en perspective l’actualitĂ© la plus brĂ»lante.
  En deux mots Anna, une sudĂšte, est forcĂ©e Ă  fuir lorsque la BohĂȘme retrouve sa libertĂ©. Sa fille Inge sera victime de la partition de l’Allemagne, parvenant Ă  l’ouest avant de s’installer dans l’ex-RDA. C’est son histoire que Patricia, journaliste, a envie d’approfondir, car sa propre histoire n’est pas Ă©trangĂšre Ă  celle de son interlocutrice. Ma note ★★★★ (j’ai adorĂ©) Ma chronique Trois femmes

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nando161mando · 7 months ago
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▶ NAZIS RAUS đŸ“ș
đŸ‡šđŸ‡” Depuis 5 semaines, une trend se developpe dans la jeunesse de droite en Allemagne : chanter des slogans racistes sur le morceau "l'amour toujours" de Gigi d'Agostino. Mais de Berlin nous vient enfin un remix plaisant : NAZIS DEHORS, NAZIS DEHORS, L'ALLEMAGNE EST MULTI, TOUS LES NAZIS OUT !!
🇬🇧 For several weeks, a trend has been developing among right-wing youth in Germany: singing racist slogans to the song "L'amour toujours" by Gigi d'Agostino. But from Berlin finally comes a pleasant remix: NAZIS OUT, NAZIS OUT, GERMANY IS MULTI, ALL NAZIS OUT!!
🇼đŸ‡č Da diverse settimane tra i giovani di destra tedeschi si sta sviluppando la tendenza: cantare slogan razzisti sulla canzone "L'amour toujours". Ma da Berlino arriva finalmente un piacevole remix : NAZIS VIA, NAZIS VIA, GERMANY IS MULTI, ALL NAZIS OUT!!
đŸ‡©đŸ‡Ș NAZIS RAUS, NAZIS RAUS, DEUTSCHLAND IST MULTI, ALLE NAZIS RAUS !!
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