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Quel est le piment le plus fort du monde ?
Le Sommaire Pepper X est le piment le plus fort du monde. Pepper X est le piment le plus fort du monde en avril 2024. Le Pepper X affiche une moyenne de 2 693 000 unités Scoville. Certains rapports le situent à 3 180 000 unités Scoville, bien au-dessus du Carolina Reaper. Le score de Scoville a été calculé par l’université Winthrop en Caroline du Sud, qui a effectué des tests en utilisant les…
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saga: Soumission & Domination 375
Nouvel an 2016-2
Après un bon 1/4 d'heure à nous remettre de nos émotions, nous partons chacun de notre côté.
Je veux faire un point avant de retrouver un plan. En plus ça rechargera mes batteries. Dans l'espace gym, je m'aperçois que mes vrais gymnases sont là. Romain, aux barres parallèles monte et descend alternativement sur les bites de Bogosse (24x5.5cm), de Julien (19x6cm), de mon lad (24x7cm) et d'Aymeric. Pour ce dernier je n'ai pas encore l'info concernant son appendice, je n'ai pas encore baisé avec lui !! Mais avant la fin du WE je me le serais fait c'est une évidence.
Je passe directement dans la serre du blockhaus. Autour de la piscine, son rebord servant de support, je trouve le petit Louis de Franck se faire défoncer grave par Dorian (mon maçon) alors qu'à ses côtés, son mari Julien, défonce Kamal. Ils échangent leurs impressions respectives sur les petits culs qu'ils défoncent. Je leur roule un petit patin en passant et continue mon tour.
Je monte dans les étages. Au second, je tombe sur mon Marc en train de saillir le petit Théo des jumeaux. Son physique tranche par rapport à mon mec et surtout au niveau de leur jonction ! Son bassin étroit exagère les 22x6 qui le sodomisent. Le spectacle me captive quelques instants surtout que la sonorisation est bien excitante ! Théo hâlette sous les vas et vient de mon homme et il se cambre souvent à la recherche des lèvres de son enculeur pour quémander une pelle. Quand ils arrivent vers la fin, il ne peut retenir des petits cris à chacune des pénétrations en profondeur de sa rondelle. Marc ne se retient plus et ses coups de bassin font décoller Théo du sol. Quand il remplit sa kpote, je vois Théo fuir de la bite. Ils ont réussi à jouir quasiment en même temps ! Ça c'est vraiment bon ! Théo retombe sur ses genoux avant de s'écrouler sur le sol. Il arrive tout juste à me dire que mon mec est vraiment un bon coup. Je l'aide à se relever et l'accompagne aux douches. Quand je le quitte, il est tout beau tout propre et prêt à " resservir ".
Mes Escorts se sont naturellement répartis auprès de mes amis. Le cuisinier des 24h moto m'attrape au passage et me dit que c'est fou, il n'avait jamais pensé que ça puisse être comme ça. Je lui demande pas quoi car il est déjà parti pour trouver un nouveau plan.
Je passe par notre chambre. Un havre de paix dans cette ruche en folie ! J'en ressors et à l'étage au-dessus, je trouve mes amours aux prises avec mes Escorts lutteurs espagnols. Alors qu'ils se faisaient défoncer, j'assiste aux renversements de situations.
Mes escorts ne se font pas prier pour donner leurs rondelles encore " fraiches ". En levrette ils subissent un juste retour des choses et mes amours se déchainent. Ludovic comme PH, les mains bien accrochées aux hanches de leurs partenaires, envoient bien profond leurs glands par de puissants coups de reins. Mes lutteurs encaissent et amortissent. Côte à côte, ils se lèchent le museau jusqu'à ce qu'ils décident de se mettre en 69. Belle vue ! Et mes deux amours peuvent alors se rouler des patins tout en les enculant.
Je les laisse et pousse jusqu'à la cuisine pour grignoter et boire un verre de champagne. J'y retrouve quelques protagonistes de la soirée qui eux aussi ont besoin d'un apport d'énergie. On papote et échangeons sur nos partenaires. Du coup je me mets à la recherche de ma triplette qui, parait-il, ferait sensation sur la terrasse.
Il y a bien une 20aine de mecs autour de la sculpture. Je ne vois pas nos benjamins ! Puis j'aperçois la tête d'Enguerrand alors qu'il la relève pour respirer. En fait il est couvert et recouvert par le lad et, sa bouche se fait défoncer grave par les 30cm de Jean Black !
Il me voit, me fait un clin d'oeil et replonge sur sa gourmandise ! Ok les 30cm ne font que 5cm de diamètre mais ce n'est quand même que la seconde fois où je les vois disparaitre complètement par cette extrémité d'un mec (la première avec Jimmy bien sûr). Jean B me voit aussi et me dit qu'avec un beau-frère pareil, c'est pas la peine de chercher ailleurs son bonheur ! Il fait attention à ne pas étouffer son dispenseur de plaisir je me penche et mate les déformations de la gorge d'Enguerrand aux passages du beau gland de J-B. C'est superbe. Son larynx est repoussé à l'extérieur de son cou quand le gland s'enfonce dans son oesophage. Puis il se resserre un peu sur la hampe avant de s'extériorisé de nouveau lors du retrait.
J-B le laisse respirer un peu et recommence tellement c'est bon. De l'autre côté mon Lad me dit qu'il a le même avis. Il ajoute qu'avec de telles capacités, ce serait dommage de ne pas le laisser travailler.
Merde ! C'est mon Enguerrand !! Pas question qu'il devienne Escort. Même si chez moi, mes employés sont chouchoutés et respectés. C'est alors que ce petit con recrache le boa noir qui tentait de l'étouffer et, ayant tout entendu, m'assure qu'il est tout prêt pour satisfaire le plus exigeants d'entre eux (clients). Il avait appris auprès de Jimmy à étendre les capacités de son corps et m'assurait que c'était souvent que ses amours le prenaient en double.
Lad m'assure que c'est quand même bien serré de son côté. Là, Enguerrand serre son anneau et je vois le va et vient cesser brutalement. Ce qu'il n'avait pas prévu c'est que, poussé par l'inertie du Lad qui doit quand même faire ses 85Kg, il s'enfile sans préparation les 30cm de J-B. étranglement, retrait en urgence de J-B. Lad se retire dès qu'il peut et je récupère dans les bras mon courageux futur escort !
Il reprend son souffle et la première chose qu'il arrive à dire c'est " excusez-moi les mecs " !! Je l'engueule tout bas et lui dis qu'il n'a pas besoin de faire tout ça pour que je sache qu'il est un petit mec en or !!
Il se pend à mon cou et j'ai droit à une grosse bonne pelle. Quand il cesse, c'est pour me dire qu'il tient absolument à faire partie de mon " écurie ". Que ce ne sera qu'un maigre remerciement pour tout ce que j'ai fait pour lui. Il m'énerve avec ça !! Je lui ai pourtant bien dit qu'il ne devait que penser à lui et à ses amours. Que le reste c'était du passé, mort et enterré.
Je ne peux que répéter cela encore une fois. Il me dit alors que c'est aussi pour le fun et les tunes qu'il voudrait le faire. Ok ça je comprends mieux ! Il ne me lâche qu'avec la promesse que cette année il commencera (il vient d'avoir ses 18ans).
Je commence à avoir le cul gelé !! Je pousse vers la piscine et trouve Aymeric qui vient d'en finir avec Justin. Petit échange sur le nouveau venu (c'est sa première fois chez moi !!). Justin me vante son divin petit cul hyper serré.
J'attrape Aymeric par la taille alors qu'il rougit. C'est vrai qu'il a un bassin très étroit et la taille fine. Il doit encore pouvoir passer des Jeans en 28. Je le plaque contre moi et lui roule direct un patin.
J'aime bien. Sa langue ne se laisse pas faire et c'est une petite bataille qui se joue entre nos dents. Alors qu'il n'est surement pas loin des 3/4h du matin, son haleine est encore fraiche et j'aime ça. J'aime aussi qu'il bande comme un âne contre ma cuisse alors que ma bite teste ses abdos en s'écrasant contre eux. Il est équipé d'un engin de 18cm par environ 5 de diamètre. Bien droit non circoncis mais frein cassé et couronné d'un gland rose vif, son sexe est bien appétissant. Il doit trouver que le mien l'est aussi car il s'agenouille et engouffre ma queue. Bonne pipe dans les moyen plus (déso on se refait pas !!). Pas de gorge profonde mais une volonté de bien faire le boulot. Mon gland passe de léchages râpeux à des mordillements qui m'excitent bien. Quand je me penche, il comprend de suite et cambre ses reins pour mettre en valeur ses petites fesses rondes. Ma main suit sa colonne vertébrale. Et mes doigts plongent dans le sillon jusqu'à trouver sa rondelle. Elle s'est bien refermée depuis le passage des 23x6 de Justin et je dois appuyer pour faire entrer un seul de mes doigts. Un peu de salive, de son côté il se détend et j'arrive à lui en mettre deux qui le font se tortiller du cul. Quand je lui en mets un troisième, il s'avance de surprise et je sens mon gland pénétrer sa gorge ! Trop bon !! Serrée comme une gorge de puceau, c'est extrêmement excitant ! Il s'étouffe je recule. Le temps qu'il retrouve sa respiration, je le fait pivoter et, kpoté, cette dernière recouverte de gel, je lui fends le cul en 2 ! Petit jappement de surprise/plaisir/douleur ? Il accepte mes 20x5 sans efforts. Après tout Justin est mieux monté que moi. Bon ce qui est agréable c'est que je suis bien serré quand même et sur toute ma longueur de bite. Je le remercie pour ça. Il me souffle que ce n'est quand même pas souvent qu'il est enculé, préférant enfoncer sa propre queue dans un cul accueillant de mec ou même de meuf, quand elles le veulent bien.
Je le remercie alors de ce cadeau et continue à bien le défoncer. On change de position et je peux voir sur son visage les effets de mon pilonnage en règle. Il aime c'est indéniable. Sa queue bande bien droite. Elle n'est pas longue mais il est tellement fin de la taille que je suis sûr qu'il peut se la sucer.
Je passe d'une prise de face dos au sol à un enculage en chandelle. Doucement je fais descendre son cul par de subtils (non c'est pas vrai) coups de bassin et il s'aperçoit tout seul que son gland vient buter ses lèvres. Il ouvre la bouche et avant qu'il n'ait eu le temps de parler, je pousse encore une fois et c'est son gland qui vient toucher sa langue. Je lui intime l'ordre de se sucer. Il obéit et vu comme il se tète, il doit trouver ça bon.
De lui-même il arrondit ses reins pour en manger plus et il y arrive sur la moitié de sa queue. J'accompagne le mouvement, sa rondelle est trop bonne pour la lâcher à mi-parcours. C'est quand il recouvre sa langue de son sperme bien épais qu'il me fait jouir et que je remplis ma kpote. Je le vois faire rouler ses spermatozoïdes sur sa langue avant d'avaler. Il s'en envoi quand même 7 ou 8 giclées avant de se déployer et de laisser son gland brillant de salive mais tout propre reposer sur ses abdos.
Je suis encore avec lui, étendu sur le gazon artificiel sa tête sur mon épaule à regarder les étoiles, quand nous sommes rejoints par Ludovic.
Aymeric lui dit qu'il comprend tout à fait ce qu'il trouve en moi. Il venait de connaitre l'auto-fellation et trouvait ça grave bon. Ludovic est un peu éberlué de trouver son ami aussi chaud. Déjà qu'il avait hésité longtemps avant de l'inviter !
Je vois Aymeric se relever et enlacer mon ludo. Mais ça reste chaste, enfin pour le moment !
Je suis un peu fatigué. J'ai juste le temps de repérer où sont mes américains et dodo.
Je trouve Dane et Tyler entre les mains expertes de Sosthène et João, enfin les mains c'est pour l'expression parce qu'ils sont plutôt en train d'investir leurs arrières trains ! Quand à Duke, je le trouve avec Max au second étage en 69 alors que chacun subit les assauts d'un mâle excité. En l'occurrence Xavier arrivé sans que je m'en aperçoive (mais c'était prévu, sa femme nous l'envoi quand ils rentrent du nouvel an chez des amis) qui impose ses 26 x 6.5 à Max quand Duke se fait secouer par les 21 de Kev.
Je souhaite une bonne année à Xavier qui me remercie de ne pas l'oublier dans mes invitations à mes Fêtes/Touzes. Il me prévient qu'ils ont prévu (lui et Kev) d'échanger leurs partenaires. J'attends ça, voir Duke se prendre Xavier ça me réveille.
Petit intermède pipe, Duke voit ce qui l'attend et sans paniquer, il trouve quand même le " truc " un peu gros pour sa rondelle. Quand je lui dis que Xavier avait été un de mes premiers clients, il m'assure qu'il sera capable de le monter lui aussi. Il a sa fierté notre jeune californien !!
Je l'entends demander à Xavier s'il pouvait se mettre sur le dos, comme ça lui-même pourrait le chevaucher et gérer au mieux la pénétration.
Je suis d'accord avec lui, et pour l'aider un peu, j'attrape un flacon de poppers et lui propose de lui doser les narines au bon moment. Il accepte car les mains en appuis sur les cuisses de Xavier, il n'aurait pu le faire lui-même.
Positions prises, Duke enjambe Xavier et plie les genoux jusqu'à poser sa rondelle lubrifié sur son gland déjà bien imposant. Je débouche le flacon et lui fait sniffer par chaque narine. Montée de chaleur visible sur le visage du petit mec et affaissement jusqu'à poser ses fesses directement sur les cuisses axe de plaisir.
Je suis surpris car prendre en une seule fois les 26x6,5 de Xavier, même après un rodage par la queue de Kev, c'était osé ! Duke s'en rend compte car après avoir soufflé tout l'air de ses poumons, il reste sagement assis le temps de s'habituer au diamètre. Je le redose en poppers et ça le fait partir. Penché en avant au-dessus de Xavier, il le chevauche façon grand galop dans les prairies du Wyoming.
Xavier apprécie l'ardeur toute juvénile de Duke et sa chevauchée infernale. Il y met quand même fin en le bloquant, position " défonce totale " avant de se relever et de l'enculer debout. J'admire les muscles qui gonflent sous l'effort. Je vois que lui non plus ne s'est pas laissé aller côté sport. Les 80Kg de Duke montent et descendent plantés sur l'axe que Xavier possède en haut des cuisses. Superbe moment de baise ! Duke prend son pied et on entend des " fuck, fuck me more " qui nous le prouvent. Ils finissent Duke dos sur un banc de muscu, les jambes coincées sous la barre des développés couchés la rondelle défoncée par Xavier que plus rien ne retient.
Explosion de sperme, Duke s'en couvre le visage. Il est anéanti par la jouissance qu'il vient de prendre. Xavier recule et je vois sa kpote pleine. Il s'assoit à mes coté et me remercie d'avoir ramené de mon voyage un indigène aussi bon du cul !
Duke nous rejoint quelques minutes plus tard et je les accompagne à la douche. L'eau chaude retire les preuves de nos turpitudes. Duke se sauve en courant à la recherche de la triplette pour leur raconter ce qu'il vient de subir !
Moi je suis mort et j'arrive tout juste à monter l'étage qui m'amène à notre chambre.
Vide, je m'endors.
Jardinier
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Désir....
Ce que je vous propose de vivre auprès de moi est autre chose. Vous devez tout d'abord faire le vide, oublier un instant, vous débarrasser de vos sensations, de vos jouissances passées, et venir à moi neuf, nu de ces plaisirs que vous avez ressentis avec une autre.
Je veux faire appel à votre esprit, votre réflexion, et votre imagination.
Je veux avoir la jouissance et vous l'offrir, mais, comme je la veux sans trouble, je veux la posséder et être possédée.
Je veux que nous profitions de la vie et de tous ses biens comme un bon repas, en y prenant plaisir, mais prêts aussi à en sortir sans trop de regrets.
Je ne pense ni au passé ni à l'avenir, je ne songe qu'au présent. Je veux que nous soyons maîtres de nos plaisirs, nous pourrons à volonté ou le poursuivre jusqu'au bout ou le refuser pour un meilleur.
C'est cela que je veux vivre avec vous.
Vous en sentez-vous près ?
Je vous en prie, élevez-vous et mettez de coté ces désirs vus, connus, expérimentés...
Imaginez une autre femme...
Non pas un autre corps, car celui-là, il existe, et il ne se change pas. Mais une autre substance, d'autres mouvements, voluptés, d'autres envies, fantasmes, d'autres folies, extravagances...
tout cela dans une même enveloppe...
Je ne vous transporte pas vers un leurre, une autre. Non, je veux vous emmener visiter une Inconnue, un double, même bouche, mais des mots différents, même yeux, mais un regard différent, même corps, mais une sensualité différente, même esprit, mais réflexions différentes....
Ne vous transposez pas dans le vécu, mais dans le nouveau, l'imaginaire, d'autres sphères, d'autres limbes...
Voulez-vous venir à moi ?
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Edmond se tournait et se retournait sur la pauvre paille qui lui servait de lit depuis les longues années qu’il habitait le cachot. Il avait perdu le compte des jours quelques temps après sa captivité, mais cela devait faire plusieurs années, n’est-ce-pas ?
Une nouvelle crampe lui crispa le dos, et il changea encore de position dans le vain espoir de dénouer le nœud qui s’y était formé. La douleur ne partait pas, et le sommeil ne vint pas, alors, abandonnant l’idée de dormir, Edmond se leva et se mit à marcher en cercle.
Depuis quelques jours, une sensation de brûlure pulsait entre ses omoplates. Au départ, le dérangement n’était que très faible, la sensation à peine plus perturbante qu’une piqûre de moustique. Mais la situation avait petit à petit empiré, et désormais sa peau le démangeait terriblement. Edmond se serait bien gratté d'avantage, mais il en avait déjà irrité la zone douloureuse jusqu’au sang, et la moindre touche aggravait le sentiment de brûlure qui grouillait sous sa peau.
Il se résolut d’en parler au porte clé qui venait lui apporter sa soupe.
Ce dernier, mis au courant de l’étrange maladie qui frappait le prisonnier et soucieux de ne pas voir sa mort prélevée à sa paye, s'empressa de signaler à Edmond de se déshabiller.
“Je ne vois rien,” dit le geôlier une fois qu’Edmond eut enlevé sa chemise pour révéler son dos nu.
“Regardez encore !” demanda Edmond, désespéré de trouver la source du mal qui le tourmentait tant.
Le geôlier se pencha, lorgnant le dos du prisonnier. Les repas frugales de la prison d’If avaient rendu le prisonnier maigre, les os saillants, mais l’on pouvait encore apercevoir la silhouette des solides muscles qu’on les marins.
“Non, vraiment. Je ne vois rien.”
“Merci.” soupira le prisonnier en s’écartant tristement.
Le geôlier n’avait aucune raison de se moquer de lui. Après tout, les portes-clés n’avaient que peu d’intérêt à le voir mort, emprisonné comme il était. C’était donc que l’homme disait la vérité, et que le mal qui déchirait le dos d’Edmond demeurait invisible.
Une fois son geôlier parti, promettant qu’il appellerait le docteur si les choses s’aggravaient, Edmond écarta sa soupe. Il n’avait pas faim. La douleur qui vrillait juste sous ses omoplates s'étendait maintenant sur toute la longueur de son torse, comme pour se moquer de sa faiblesse. Pis encore, une nausée montante rendait ses mains tremblantes et sa vue trouble. Même si son estomac avait été d’humeur, Edmond doutait qu’il eut pu porter la nourriture à sa bouche.
Le reste de la journée s'échappa dans un flou nauséeux. Edmond était trop fatigué pour bouger, mais trop agité pour rester allongé. Il alternait donc entre les deux, plongé dans une vague brume cauchemardesque. Son cœur battait la chamade et son corps était secoué de frisson, sans que cela n’empêche la brûlure annexant son échine de le tourmenter. La fraîcheur de la nuit, loin de le soulager, empira encore son malheur.
Des vagues de crampes successives mettaient son dos à l'agonie, le laissant pantelant sur le sol froid et humide. Le moindre frottement était décuplé. Bientôt, Edmond ne supporta plus le tissu rêche de ses haillons, et avec un de ces regains d’énergies que la fièvre donne parfois, il s’empressa de les jeter au sol.
Edmond ne savais combien de temps il passa dans cet état intemporel que donne la maladie. Quelque chose de froid et gluant s’était mis à lui couler sur le dos, mais il n’avait plus la force de vérifier si ce n’était que de la sueur, ou bien du sang. Une sensation de douleur bien plus pénétrante que les autres le traversa, et Edmond ne put réprimer un hurlement.
Puis un second.
Puis un troisième.
C’était comme si une valve fermée s’était soudainement ouverte, libérant l'expression de toute la souffrance qui le secouait et lui coupait le souffle. Edmond se recroquevilla sur le sol, front a terre, tirant désespérément sur ses cheveux pour échapper à la torture qui le dechirait de l’intérieur. Des pas accoururent, mais perdu dans la fièvre et la douleur, Edmond ne les entendit pas.
“Mais bon sang, que se passe t-il ?!”
On le secoua, sans pouvoir provoquer plus que des gémissements. Puis, les doigts charnus qui l'avaient malmené le quittèrent. Il y eut une pause, puis d’autres cris; qui cette fois ne venaient pas de lui; puis une main contre son épaule alors qu’il tentait de se retourner pour frotter la zone brûlante au sol délicieusement froid.
“Ne bougez pas.”
Edmond s’accorda très bien de cet ordre. Maintenant que la personne le disait, se retourner semblait en effet une bien mauvaise idée. Et puis, le sol était trop froid. Il préférait bien plus la main chaude qui était restée posée près de son cou. Une seconde vint se poser sur son front. Elle s’en éloigna presque aussitôt, et Edmond regretta la fraîcheur qui l’avait brièvement envahi à son contact.
“Mais c’est qu’il a de la fièvre, ce pauvre garçon.” Le geôlier leva la voix. “Appelez un médecin !”
Le cri, trop fort pour les sens surmené d’Edmond, lui fit l’impression d’un ballon qui éclatait dans son crâne. Ses gémissements reprirent de plus belle.
“Que se passe-t-il?” Une nouvelle voix lui transperça les tympans.
“Le prisonnier est souffrant.”
“Ça, je l’entend bien qu’il est souffrant. Cela fait une demi-heure qu’il nous casse les oreilles. Mais avez-vous une idée du mal?”
“Non. Ce matin, il parlait encore.”
Le flot de parole fut bientôt enseveli sous la vague de fièvre qui l'envahit comme un nouvel accès de crampe, tel une cruelle lance brûlante qui le perça de toute part. Sa gorge était rauque à force de crier, et le son ne sortait que par accoups étranglés.
“Allons, allons.”
Les porte-clés, bien embêtés, tentèrent tant bien que mal d’aider lorsque ce dernier se releva sur ses coudes pour tousser. Ils ne réussissent qu'à le perturber davantage.
Edmond voulait fuir toutes ces mains inconnues, bien trop moites, bien trop épaisses pour être celles qu’il cherchait. Il se languissait de la douceur du toucher de Mercedes contre sa peau. De lointains souvenirs remontaient le long de ses pensées confuses, prenant le pas sur les voix bien réelles qui l'entouraient.’
“C’est le milieu de la nuit. Ne peut-il pas tenir jusqu’au matin ?” l’une d’entre elle grommela. “C’est la prison, ici, pas l’hôpital.”
Une douleur, au moins dix fois plus terrible que toutes les autres, foudroya Edmond. Un cri final s’échappa de sa gorge desséchée. Il lui sembla, l’espace d’un instant, que sa peau se déchirait, mettant à nu la structure osseuse de ses omoplates et de sa colonne vertébrale. Que tout le sang de son corps se déversait le long de cette plaie sanglante, le laissant vide, sans vie.
Aussi vite qu’elle était apparue, la tortueuse agonie s’en alla, ne laissant derrière elle que les traces lancinantes d’un écho. Edmond était trop faible pour remarquer le silence qui pesa soudain entre les deux geôliers.
Le premier se tourna vers le second.
“Dites au médecin que c’est pour un ange. Il viendra.”
Le monde semblait bien lourd à présent, sans l’aiguille de la misère pour le garder éveillé. Les paupières d'Edmond se fermèrent au rythme des pas qui s’éloignent. Exténué, à bout de souffle, il ne réfléchit pas deux fois au répit qui s’offrait à lui et se laissa tomber dans le clément oubli de l’inconscience.
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Il y a quelque temps, j'ai vu un post de @talon-dragonbeast en espagnol, parlant d'alterhumanité dans sa langue maternelle. Ça m'a donné envie de faire pareil :)
Je suis un dragon mordoré à crinière. C'est le nom que je donne à mon espèce, comme je ne connais personne d'autre de la même espèce que moi. Quatre pattes, deux ailes, une crinière et une queue bifide. Mes écailles sont brunes à reflets dorés, et l'intérieur de mes ailes est bleu foncé.
J'ai récemment déterminé que la couleur la plus proche de l'intérieur de mes ailes est le pantone 2955 C (ou hexa 003865, ou RVB (0, 56, 101)). Ce genre de bleu un peu gris. Yup, c'est ça, c'est mes ailes.
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Comme c'est étrange de parler d'alterhumanité en français, c'est si.. nouveau. J'aime bien :)
Je sais que je suis un dragon depuis mes 5 ans environ, et en grandissant j'ai eu l'habitude de me présenter en tant que dragon aux gens. Alors maintenant, chaque personne qui me connaît un peu sait que je suis un dragon. J'ignore à quel point les gens comprennent que c'est une partie fondamentale de mon identité, mais ça a peu d'importance finalement. Je suis un dragon et je vis en tant que dragon, et peu importe si les gens pensent que je blague ^^
Ça n'a surpris personne dans mon entourage quand j'ai commencé à porter des cornes. Et aux inconnu.e.s qui demandent, je réponds que ce sont des cornes de dragon. En fait, les gens sont plus intéressæs par comment ça tient sur ma tête plutôt que pourquoi je les porte.
À part cette dame dans la rue qui m'appelait bête du diable mais finalement elle n'avait pas tord, dans sa religion je suis effectivement une bête du diable. Merci du coup ?
Quand j'étais enfant et que j'imaginais mon corps de dragon, j'avais des écailles blanches. C'est que les dragonneaux de mon espèce naissent avec des écailles blanches qui prennent leur couleur brune avec l'âge. Je ne sais pas si je crache quelque chose, mais si je crache quelque chose, ça serait du feu je pense. C'est ce qui me paraît le plus naturel. Cracher autre chose me paraît... étranger.
Je fais parfois des séances de méditation guidée avec des amis dragons, et par deux fois j'ai vu mon corps de dragon avec six pattes au lieu de quatre. Est-ce que je gagne des pattes avec l'âge ? C'est encore un mystère.
Je suis un dragon des montagnes, j'ai la taille d'un élan au garrot à peu près, mais plus gros, plus trapu. Mon habitat préféré est une forêt clairsemée, comme une boulaie, telle qu'on peut en trouver dans le massif des Ardennes. Je chasse cerfs, chevreuils et sangliers, et je pêche du poisson également.
Parfois je sens mes ailes dans mon dos, ou mes crocs dans ma bouche, plus longs que mes dents humaines. Mais ce qui est le plus fréquent pour moi est de sentir le volume général de mon corps. C'est une impression que mon corps s'arrête plus loin que mon corps humain. Que mon corps est beaucoup plus massif et puissant. C'est une sensation très agréable et réconfortante. Même si je ne le vois pas, mon corps véritable est là.
En plus de mes cornes, j'ai comme projet d'acheter un masque de dragon. Plus précisément un masque brodé de la marque Phantomasy. Il ressemblera à ça :
Et dans un futur plus lointain, je pense me faire tatouer des écailles, mais c'est un projet encore à l'état de brouillon. Petit à petit je dragonise mon corps humain :)
J'aime être un dragon plus que tout au monde, c'est la plus grande joie de mon existence. Parfois cela m'attriste profondément, car je ne pourrai jamais avoir un corps s'approchant de mon corps de dragon. Mais ça m'attriste justement parce que j'aime autant mon espèce. Alors en attendant, je profite de mon univers alternatif en tant qu'ètre humain, je mange du chocolat, je regarde Docteur Who et peut-être aurais-je une nouvelle chance s'il y a une vie après celle-ci ✨️
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Draco Malfoy avait toujours eu ce qu’il voulait et il en avait conscience. Il était privilégié par sa position d’héritier, de fils unique, d’enfant voulu et chéri par ses parents. Privilégié par la nature même, par sa beauté, par son intelligence. Il savait qu’il faisait énormément d’envieux. Qu’y pouvait-il ? Il était né comme ça. Une cuillère d’argent dans la bouche. Littéralement, qui plus est, car il ne se souvenait pas d’un repas familial sans que l’argenterie ne soit sortie.
Que penserait Harry de l’argenterie ? Draco n’était pas aveugle, loin de là. Il avait remarqué les tenues usées du fleuriste. Sa maigreur qui peinait à être corrigée. Son âge. Draco avait demandé à Luna Lovegood depuis combien de temps Harry travaillait pour sa mère, atterré d’avoir tant de fois manqué le bel homme durant ses achats express. Mais fort heureusement, cela ne faisait que quelques mois lorsqu’il s’est rendu compte de sa présence. Cela faisait donc trois ans, à présent. Et s’il avait été embauché à 22 ans, il n’avait sûrement pas fait d’études. Son travail n’était définitivement pas un temps partiel et lorsque Draco parlait de ses examens, Harry ne renchérissait jamais sur les siens. Tous ces éléments ne menaient qu’à une seule conclusion : il était pauvre. Draco irait jusqu’à dire qu’il était plus pauvre que la moyenne, même si ça ne changeait rien à ses yeux.
Il y avait longuement pensé. Très longuement.
Mais presque trois ans plus tard, le fait demeurait : il était diablement attiré par Harry Potter. Tout lui plaisait. De sa beauté sauvage à sa folle impertinence, de son habilité à son talent de composition. Draco en voulait plus. Qui sait, peut-être qu’une fois en rendez-vous, il découvrirait des aspects de Harry qu’il n’aimait pas et il cesserait d’être obsédé par le fleuriste. La sensation de sa peau rugueuse lui revint en mémoire malgré les mois qui le séparaient du 31 juillet. C’était la première fois qu’il avait baisé une main aussi sèche. Rude.
—Tu es bien pensif, nota sa mère.
Elle se déplaça gracieusement à ses côtés, admirant à son tour le sublime jardin à la française à travers les baies vitrées. Il hésitait à lui en parler. Elle n’avait pas été désappointé en apprenant qu’elle n’aurait jamais de belle-fille et son père s’en était également vite accommodé. En revanche, ils s’attendaient clairement à un riche parti. Un Blaise Zabini, un Théodore Nott. À la limite, un Neville Longbottom. Ce serait un déplaisir, mais cela resterait un parti convenable pour un Malfoy.
Un Harry Potter, fleuriste, sans le sou ? L’affaire s’annonçait mal. Ce n’était pas pour rien que Draco, sûr de lui et tellement habitué à obtenir ce qu’il voulait qu’il n’avait guère de patience, avait pourtant patienté plus de deux ans dans l’espoir que son attirance se fane d’elle-même. Mais il devait se rendre à l’évidence : loin de s’étioler, il devenait de plus en plus attiré Harry. Ce n’était plus seulement pour ses yeux d’un vert presque surnaturel, pour son sourire tordu ou pour sa silhouette qui ne demandait qu’à être découverte. Plus encore, c’était pour sa facilité à le faire rire, à le surprendre, à renchérir intelligemment à chacune de ses boutades que Draco était irrémédiablement sous le charme.
C’était décidé, il inviterait Harry Potter à un rendez-vous. Avec un peu de chance, il serait déçu, son attirance s’effondrerait d’elle-même et il trouverait un bel homme riche que ses parents approuveraient.
Il le fallait.
—Sûrement. Mais l’objet de mon trouble n’est pas digne de votre intérêt, mère. Il n’y a guère d’inquiétude à avoir.
Narcissa Malfoy lui jeta un regard acéré. Un regard tellement Black que Draco se sentit immédiatement recomposer son masque d’aristocrate.
—Pourtant, je ne me sens pas sereine. Peut-être voudrais-tu me confier l’objet de tes pensées, afin d’apaiser la mère inquiète que je suis ?
—Je vous assure, tout va bien. Je ne désire guère m’appesantir sur le sujet. Toutefois, soyez certaine que je viendrais à vous si le problème persiste.
Elle le détailla longuement avant de reporter son regard sur le jardin.
—Fais attention à toi, Draco. Nous serons toujours là pour toi.
J’ai comme l’impression que je vais vite tester cette assertion.
—Je sais. Je vous aime.
—Nous aussi, Draco. Nous aussi.
Et elle sourit, de ce sourire tendre et maternel qu’il était le seul à connaître.
Faites que Harry Potter soit décevant, par pitié.
*
Il n’était pas décevant, il était désespérant.
Frustrant, irritant, irrémédiablement chiant et incroyablement attachant. Merde.
Premier signe que cela s’était mal annoncé pour Draco Malfoy : avant d’entrer dans la boutique, il avait été légèrement angoissé. S’il fallait être parfaitement honnête avec soi-même, Draco avait été à deux doigts de faire demi-tour tant il avait eu peur, mais il était hors de question de se l’avouer, même à soi-même. Il était donc entré, les mains légèrement moites et le cœur battant la chamade.
Les autres signes s’étaient succédés : Harry avait été accaparé par un client, c’était madame Lovegood qui était venu le voir. Il avait dû refuser son aide, gêné, car il voulait parler à Harry. Le sourire moqueur sur le visage de cette femme était quelque chose qu’il voulait oublier de façon définitive. Il ne l’inviterait définitivement pas à leur mariage.
Wait, what ?
Concentre-toi !
Harry enfin devant lui, le cerveau de Draco s’était mis sur pause. Il avait été extrêmement tenté de faire mine de rien et d’acheter un quelconque bouquet avant de prendre les jambes à son cou. Finalement, il avait enfin eu le courage de se jeter à l’eau et demander un rendez-vous à Harry — sans bégayer, s’il vous plaît — quand Harry avait eu l’audace de refuser.
Oh, le pauvre bougre. Draco avait oublié un léger détail : Harry était incapable d’accepter quoi que ce soit. Foutu connard. Draco s’était tardivement rappelé la peine qu’il avait eu à acheter un bouquet à Harry pour son anniversaire.
Alors maintenant, entre une allée de tulipes et une autre de bégonias, il avait en face de lui un fleuriste rougissant plus têtu qu’une mule.
—Tu mens, déclara posément Draco.
Il était intérieurement très loin d’être aussi calme qui le prétendait.
—Non, répondit brièvement Harry entre ses dents en détournant le regard.
C’était le plus mauvais menteur de la planète. Même un enfant de trois ans mentait mieux que ça.
—Si. Je sais que tu es attiré par moi, tout comme je le suis par toi. Et tu es officiellement bisexuel, donc je te le redemande : pourquoi refuses-tu mon rendez-vous ?
Draco commençait à avoir une petite idée du problème.
—Je n’ai pas de temps à te consacrer.
—Trouves-en.
Effaré par ce culot, Harry lui jeta un regard noir qui était immédiatement démenti par ses prunelles brillantes d’amusement et son petit sourire.
—Tu es l’audace incarné, Malfoy. Pourquoi voudrais-je faire cet effort ? Tu ne m’intéresses pas. Accepte mon refus et va voir ailleurs si j’y suis.
—C’est un compliment que l’on me fait souvent. Qu’as-tu à faire de plus important que passer du temps avec moi ? se moqua-t-il en retour.
—Une sieste. La vaisselle. Une lessive.
—Faisons cela ensemble, alors.
Interloqué, Harry resta un moment sans voix avant de rire, légèrement hystérique.
—Alors toi…Non, certainement pas. Je n’en reviens pas. Qu’est-ce qui t’intéresses donc tant chez moi ?
Tout, bordel.
—Tes vêtements propres, apparemment.
Harry roula des yeux.
—Dit-il en allant probablement au pressing toutes les semaines…
—Mieux, j’ai un employé. J’aimerais que tu le prennes en stage. Tu aurais sûrement beaucoup à lui apprendre.
—Oh, c’est donc un rendez-vous professionnel que tu me proposes ?
Les yeux verts brillaient de malice. Il rayonnait d’humour et de tendresse. Draco ne s’en lasserait jamais.
—Oui. Tu dois bien connaître tes futurs employés, quand nous vivrons ensemble dans une immense maison de compagne avec trois chiens, deux chevaux et six chats.
Harry entrouvrit les lèvres avant de les refermer, les joues à nouveau rouges. Niveau carnation, Draco espérait s’en sortir mieux.
—Woah. Je te savais ambitieux, mais je te découvre visionnaire.
—Je suis un homme aux multiples talents. D’ailleurs, j’ai une autre vision : toi, acceptant ma demande de rendez-vous.
—J’ai toujours détesté les voyants. Je vais donc refuser.
—S’il te plaît…?
C’est la technique qui avait le mieux fonctionné le 31 juillet. Comme s’il avait conscience de sa faiblesse, Harry le fusilla du regard mais peinait à réitérer son refus. Draco sentait que ses réserves n’avaient rien à voir avec lui et tout à voir avec l’aspect monétaire, donc il poursuivit. Ça faisait plus de deux ans qu’ils se tournaient autour, après tout. Il n’allait pas abandonner maintenant.
—Un simple dîner. Je paye, je n’attends rien de toi, d’aucune façon.
—Je sais, mais non.
—Un café, alors ? Le Serdaigle. C’est un café-librairie très sympa.
—Non !
Devant le froncement de sourcils de Draco, Harry poursuivit :
—C’est celui de Cho. Mon ex. On est en bons termes mais je ne veux pas du tout avoir un rendez-vous galant là-bas, ce serait vraiment gênant.
Note à moi-même : ne plus jamais foutre les pieds au Serdaigle.
Deuxième note : demandez des informations à Chang.
—Un autre café ?
Harry baissa les yeux sur ses mains et passa un ongle sous un autre pour enlever un peu de terre. Ses mains étaient à des milliers de kilomètres des mains d’un Zabini ou d’un Nott. Pas soignées, griffées, tachées, abîmées, tannées par le soleil. À l’opposé des mains délicates de Draco. Il avait une folle envie de lier ses mains aux siennes.
—Et pourquoi pas une promenade ? Jusqu’à la colline d’Helga. Le coucher de soleil est magnifique là-bas.
Il a proposé quelque chose !!! OUI OUI OUI
—Marché conclu. Où se rejoint-on ?
Harry mâchouilla l’intérieur de sa joue.
—Ici, à 19h30. Ça te va ?
—Honnêtement, Potter. J’aurais accepté même si tu m’avais dis 2h du matin à la gare.
Le sourire de Harry transperça son visage.
–Mince, c’est ça que j’aurais dû faire. Je suis sûr que ce joli visage se vendrait très cher sur le marché noir.
Niveau carnation, Draco ne répondait plus de rien. Ses joues étaient probablement plus rouges qu’aucune des fleurs de la boutique.
*
Quand Draco avait aperçu Harry au loin, il avait immédiatement été intrigué. Il avait un sac à dos qui avait l’air bien chargé et des baguettes de pain sous le bras. Mais surtout, il faisait du skateboard. Harry lui avait souri timidement avant de sauter de sa planche et, d’un fort appui sur une extrémité, elle avait atterri dans sa main avec une aisance pratiquée.
—Salut.
—Salut.
Harry, comme à son habitude, comprit immédiatement la tonne de questions qu’avait Draco et en réponse, un sourire narquois chassa son air auparavant timide. Draco avait toujours été fasciné par la facilité avec laquelle Harry le comprenait.
—J’ai apporté le pique-nique. Pas grand-chose, mais…Je me suis dis que ça pouvait être chouette.
Oh, le fourbe. Il refusait les cadeaux de Draco mais lui offrait un pique-nique. Draco sourit malgré lui. Il se vengerait.
—C’est une excellente idée.
Ils se mettaient en route quand Draco ajouta d’un ton moqueur :
—Pour quelqu’un qui n’était pas intéressé, tu es très investi.
—Il faut soigner sa clientèle.
—T’es payé en heures supplémentaires pour pique-niquer avec moi ?
—Oui. Merci d’arrondir mes fins de mois.
Draco abandonna cette joute verbale pour détailler Harry et celui-ci, captant son regard, se laissa faire avec des yeux brûlants. Comme s’il se préparait au rejet et qu’il le défiait de le faire.
Mais il n’y avait aucun monde où Draco Malfoy rejetterait Harry Potter.
—Nous formons une drôle de paire, toi et moi, lâcha finalement Harry.
Draco essaya de se figurer à quoi ils ressemblaient, de loin. Un homme aux cheveux d’ébènes emmêlés, aux lunettes légèrement de travers, chemise trop large sur un vieux t-shirt à l’effigie d’un groupe de rock, sac à dos usé sur le dos, skateboard sous le bras et un pantalon de cargo taché de peinture. À ses côtés, un homme grand aux traits fins, vêtu d’un costard bleu foncé qui soulignait sa taille élégante et son teint clair.
—Tu n’as pas l’habitude d’attirer les regards ? taquina Draco en retour.
—Pas vraiment, non. J’ai plutôt tendance à les éviter.
Encore ce sourire tordu que Draco aimait tant. Mais la lueur des émeraudes indiquait une confidence. Il en prit note.
*
Bon, Draco était foutu. Il en avait pris conscience au moment même où le coucher de soleil avait fait rougeoyer les cheveux de jais de Harry et que celui-ci s’était tourné vers lui, la peau revêtu d’or solaire, pour lui adresser le plus heureux des sourires.
À présent, Draco réfléchissait à une autre façon d’inviter Harry à sortir. Comme un idiot, il n’avait pas pensé à prendre son numéro et il ne l’avait pas trouvé sur les réseaux sociaux. Néanmoins, avant de se quitter, Harry l’avait remercié pour cette soirée. C’était bon signe, n’est-ce pas ? Draco ne voulait pas se précipiter, mais chaque seconde passée auprès de Harry était incroyable. Il ne devait pas faire n’importe quoi.
Quel était le temps adéquat pour proposer un nouveau rendez-vous ? Devait-il penser à une activité gratuite, comme ce qu’avait proposé Harry ? Comment faire pour que Harry se fiche de l’argent de Draco ? S’ils étaient amenés à vivre ensemble, Draco se fichait pas mal de tout payer. Il était ridiculement riche, ce n’était pas du tout un problème.
Il se retourna et enfuit la tête dans son oreiller. Jamais, au grand jamais, il s’était autant pris la tête pour des amourettes. Au fond de lui, il savait que c’était différent. Tout, chez Harry, était différent.
Mais surtout, Harry Potter était un défi à part entière. Et Draco Malfoy adorait les défis. Il voulait résoudre le casse-tête qu’était Harry Potter pour le restant de ses jours.
Il était vraiment foutu.
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Bill Gates lance le lait aux asticots pour sauver le monde le « EntoMilk » est décrit comme une alternative au lait à base de larves de mouches soldats noires ou d’asticots. Les asticots sont mélangés dans un liquide riche et crémeux qui ressemble et agit exactement comme des produits laitiers selon les créateurs. Il a une sensation en bouche très crémeuse
Gates et ses alliés de la classe dirigeante soutiennent qu’EntoMilk qui devrait remplacer le lait de vache traditionnel parce que l’agriculture est censée détruire la planète
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Café
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Voilà plusieurs semaines que je la vois.
Elle vient tous les jours à la même heure, après le déjeuner. Elle s’assoit à la même table près de la fenêtre. Chaque fois, elle commande un café allongé. Elle remercie gentiment, par un sourire, le serveur. Puis, tranquillement, elle boit doucement, à petites gorgées le contenu de la tasse. De temps en temps, elle observe la rue, regardant les gens qui passent. Mais jamais, elle ne sort de téléphone ni ne lit un livre.
Je reste au comptoir à boire mon café avec les collègues. J’aime bien la regarder. Elle n’est pas exceptionnellement belle, Cependant, elle dégage quelque-chose de remarquable. C’est à la fois du charme, de la tendresse, énormément de bonté. En fait, je la trouve magnifique malgré ses défauts, et elle porte de nombreux défauts.
Je n’ai jamais osé lui adresser la parole. Parce que je n’ai pas envie de le faire. Je l’observe, je l’admire en train de boire son café. Elle n’a jamais de regard dans ma direction, se contentant de profiter de la rue quelque-soit le temps. En hiver, elle tient sa tasse entre ses mains pour profiter de la porcelaine chaude. En été, elle croise les mains ou elle frotte ses bras nus.
C’est une étrange sensation que d’apprécier autant quelqu’un, sans chercher à la connaitre réellement. Peut-être est-elle folle ou stupide ? Elle zozote ou s’exprime avec une voix criarde ? Je ne sais pas. Je sais juste qu’elle a un beau regard, que sa bouche porte très bien le rouge à lèvre, que sa coiffure est toujours impeccable, et qu’elle adore venir boire un café après l’heure du repas.
Au début, j’avais essayé de voir par où elle arrivait. J’ai essayé de regarder vers quel endroit, elle repartait. J’ai imaginé sa vie. J’ai inventé son mari, ses enfants. J’ai cherché à deviner son métier. Seulement, je veux lui laisser ses secrets. Alors, je reste à la regarder tout en écoutant les collègues. Je les écoute sans prêter attention à leurs paroles car mon intérêt va automatiquement vers cette femme.
Puis, elle se lève, se dirige vers le bar et paye son café. C’est à ce moment que nos yeux se rencontrent. Elle me sourit, je rougis et détourne la tête. En même temps, elle s’adresse au cafetier : « Au revoir, bonne journée et à demain ». Chaque fois, j’ai l’impression que sa phrase est pour moi. Alors, je regarde son dos pendant qu’elle s’éloigne.
Lorsqu’elle sort du bistrot, elle s’arrête d’abord devant le trottoir. Elle regarde à gauche puis à droite et s’en va disparaissant de ma vue pour le reste de la journée, jusqu’au lendemain.
Et j’ai toujours hâte d’être au lendemain.
Alex@r60 – août 2023
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the twilight zone ll jooseok
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pairing - vampire!jiseok x loup-garou!jooyeon
tw - surnaturel, sarcasme, traitement de plaie par balle à la bonne franquette, mention de morsure, légèrement suggestif
Un abri.
La forêt s’était mise à danser autour de Jiseok, les arbres poursuivant leur farandole infernale.
Les branches craquaient sous ses pas précipités et il étouffe un grognement quand son épaule cogne le tronc d’un arbre, comme si celui-ci s’était volontairement placé sur son chemin pour l’empêcher d’aller plus loin.
Un abri.
C’était l’unique pensée qui l’animait. Il fallait qu’il trouve un endroit où se cacher, où se faire oublier le temps que son corps traite la blessure qui pulsait douloureusement dans son flanc droit.
Il avait été négligeant. Il s’était cru suffisamment fort pour se mesurer à des adversaires en surnombre et il en payait le prix. S’il s’était nourri un peu plus tôt, il aurait certainement pu les vaincre, mais ils l’avaient pris au dépourvu avant qu’il puisse se sustenter et une seconde d’inattention leur avait permis de l’atteindre.
La brûlure était insoutenable et même s’il n’en était pas à son premier coup d’essai, elle lui faisait mal à crever. Jiseok sentait l’argent qui recouvrait la balle, toujours logée dans sa chair, se répandre un peu plus loin dans son organisme.
Chaque pas était une souffrance et il sentait une langueur prendre petit à petit possession de ses membres, le sang dans ses veines parcouru par un froid glacial.
Il détestait les blessures à l’argent. Elles étaient lentes et elles lui donnaient le sentiment de mourir à nouveau, mais la douleur était interminable et ses effets le rendaient pathétique. L’eau bénite avait l’avantage d’être rapide et efficace, comme une brûlure à vif dont la sensation s’atténuait avec l’expérience. Même si elle laissait des traces, qui elles ne disparaissaient pas avec le temps.
Un abri.
Il cligne des yeux pour tenter de chasser le voile qui s’était posé devant eux. Ses sens étaient affaiblis par le poison qui continuait de progresser à l’intérieur de lui et ses gestes lui semblaient lents, maladroits. Sa peau frémit au passage d’un courant d’air. Il se sentait tour à tour glacé jusqu’à l’os ou en proie à un incendie dévastateur. Ou peut-être les deux en même temps. Il n’arrivait plus à faire la différence. Il grogne à nouveau devant son état pitoyable avant de trébucher contre une racine, chutant au sol avec un gémissement. Mais un aboiement résonne au loin et le pousse à se relever. Ses mâchoires se contractent et il titube quand un vertige le saisit, prenant appui contre un arbre pour se stabiliser.
Les chasseurs se trouvaient à quelques centaines de mètres derrière lui et ils n’avaient pas l’air de vouloir lui lâcher les basques.
Il fallait vraiment qu’il trouve un endroit où se planquer. Ils allaient finir par le rattraper et ils n’auraient plus qu’à venir joyeusement le cueillir sans la moindre résistance de sa part, vu la faiblesse qui le gagnait un peu plus à chaque seconde.
Il plisse les paupières, sa vision nocturne effleurant des contours étranges au loin. Un bâtiment se dressait à l’horizon, insolite au milieu de cette forêt dense et à la réputation sinistre. Néanmoins, il pivote et ses pas se dirigent dans sa direction.
Il espérait simplement qu’il soit abandonné, qu’il puisse y souffrir en toute tranquillité.
Il entend la déflagration d’un tir résonner dans son dos et le projectile se contente de raser son épaule grâce au peu de réflexes qu’il lui restait avant d’aller s’écraser dans le tronc d’un arbre devant lui. La sensation de l’argent glissant contre sa peau, même l’espace d’une seconde, lui tire un sifflement de douleur. Des frissons courent le long de ses bras avant de se propager au reste de son corps et il déglutit. Il ne lui restait que quelques mètres à parcourir avant d’arriver à destination. Il était capable d’y arriver.
Il avait survécu à pire, après tout.
Il se traîne tant bien que mal jusqu’à la bâtisse et sa bouche frémit en apercevant la croix sculptée à même la pierre au-dessus de l’entrée. Une chapelle. S’il en avait eu la force, il aurait peut-être ri. Mais il essayait de ne pas s’évanouir et ça lui demandait déjà un effort considérable.
En tout cas, c’était l’endroit certainement le plus sûr pour lui et c’était peut-être le plus risible dans toute cette situation. Ils n’allaient jamais penser à le chercher dans un endroit saint, parce que ces foutus chasseurs étaient persuadés que les vampires n’étaient pas capables d’y entrer. Ce qui était le cas, habituellement. Lorsqu’ils étaient habités et régulièrement consacrés, impossible d’y mettre un pied. Mais dans le cas d’un bâtiment abandonné, la barrière de protection n’agissait plus. Ou pratiquement pas. Et il allait très vite le découvrir.
La chapelle semblait avoir été posée là, au milieu de rien. Ses pierres d’un gris terne étaient recouvertes de mousse par endroits et du lierre s’était frayé un chemin jusqu’à la tour centrale. Une grimace traverse son visage en apercevant les espaces vides où auraient dû se trouver des vitraux, laissant passer les faibles rayons de la lune. Il n’avait plus qu’à espérer guérir avant le début du jour, sinon ce n’était pas la brûlure de l’argent qui allait avoir raison de lui, mais celle du soleil lorsqu’il allait s’élever dans le ciel.
Jiseok pose sa main sur la façade pour en tester la résonance. Immobile sur le parvis de l’entrée principale, il attend une réponse. Aucune vibration ne vient cependant chatouiller la paume de sa main et s’il respirait encore, il aurait exhalé un soupir. Alors il s’engouffre à l’intérieur sans perdre une seconde, le bruit de ses poursuivants étouffé par les murs épais de l’édifice.
À l’intérieur, ne subsistait qu’une poignée de bancs rongés par les mites, certains renversés sur le sol. Des débris de verre jonchaient la nef centrale, l’autel avait été réduit en miettes et le tabernacle semblait être le seul élément à avoir été épargné par le passage du temps et des visiteurs intempestifs. La végétation s’était engouffrée à l’intérieur, gagnant du terrain et il régnait une atmosphère étrange.
Lugubre, mais étonnement paisible.
Il se fige néanmoins, les doigts crispés sur sa blessure. Un parfum flottait dans l’air et il renifle, cherchant à déterminer son origine.
Quelque chose le percute sur le côté au même moment, l’arrachant à son observation silencieuse et il s’écrase violemment sur le sol. Des bris de verre coloré s’enfoncent dans son dos et lui arrachent un geignement de douleur. Le monde autour de lui se remet à tourner et la pulsation dans son flanc gauche, à redoubler de vitesse. Un vertige le saisit et il ferme les yeux pendant une seconde. Lorsqu’il ouvre les paupières, il faut quelques instants à Jiseok pour réussir à ajuster sa vision, la morsure glaciale du poison continuant son chemin dans son organisme. Il était épinglé au sol par un loup-garou. Loup-garou qui le surplombait, les doigts fermement enroulés autour de ses poignets et les lèvres retroussées sur ses crocs. Ses cheveux formaient une corolle autour de son visage taillé à la serpe, scintillant comme des fils d’or à la lueur de la lune. Ses yeux menaçants étaient teintés d’une nuance similaire, pareils à deux lacs couleur whisky.
Mais ce qui l’avait trahi avant toute autre chose, c’était son odeur.
— Je me disais bien que ça sentait le chien mouillé, laisse-t-il échapper d’une voix rauque.
Un grognement lui répond et la pression sur ses poignets se raffermit davantage.
— Je ne sens pas le chien mouillé, lui répond son interlocuteur, irrité.
Pour être honnête, ce n’était pas le cas. Enfin, pas vraiment. Il y avait bien une note animale dans le parfum qu’il exhalait, mais elle était faible comparé à celles du feu de bois et de l’humus.
Toutefois, Jiseok n’allait pas lui faire ce plaisir.
Serrant les mâchoires, il fait fi de l’incendie qui se propageait à tout son être pour replier une jambe, son genou s’enfonçant dans l’estomac de son vis-à-vis. À ce geste, la douleur ravage son torse et le sang bat si fort dans ses temps que son cerveau lui donne l’impression de pouvoir exploser à n’importe quel instant. Mais le loup-garou relâche son emprise par réflexe, lui permettant de le repousser en arrière d’un coup de pied porté en plein centre de sa poitrine.
Il se redresse légèrement, reculant sur le sol à l’aide de ses bras pour mettre de la distance entre eux avant de s’effondrer contre le mur, un gargouillis s’échappant de la d’entre ses lèvres.
Il avait si froid. Le brasier qui le consumait plus tôt s’était transformé, laissant place à une coulée de givre dans le creux de ses veines. Des souvenirs de sa vie d’humain lui parvenaient par flashs, lui rappelant qu’il avait éprouvé le froid et l’humidité, qu’il avait senti l’hiver mordre sa peau et se faire une place dans sa cage thoracique, l’empêchant d’inspirer à pleins poumons.
Cela faisait longtemps qu’il ne ressentait plus, que son corps avait cessé de discerner le picotement d’une flamme sur le bout de ses doigts. Après tout, il n’était qu’un corps qui avait cessé de vivre depuis un certain temps. Il n’était animé que par la magie et le sang, si on y réfléchissait bien. Il ne vieillissait pas, ne respirait plus et ses sensations se limitaient à très peu de choses. Le plaisir et la douleur, deux entités à l’opposé l’une de l’autre. Il n’y avait que dans ces instants précis qu’il sentait sa carcasse se remplir d’émotions qu’il croyait oubliées, qu’il voyait s’effacer toujours un peu plus avec les années.
— Tu es blessé.
Jiseok lève les yeux en direction du loup-garou. Ses contours étaient flous, mais ses iris mordorés l’observaient sans relâche. Ils luisaient comme deux phares au beau milieu de la nuit. Le rire de Jiseok, à peine expiré, se mue aussitôt en toussotement puis en gémissement à cause de la pression exercée sur sa blessure.
— Moi ? Nan. Je fais juste semblant d’avoir l’air au seuil de la mort, répond-il faiblement, malgré tout le sarcasme qui suintait de ses paroles.
Il n’obtient qu’un soupir exaspéré pour toute réponse et le blond passe une main dans ses cheveux pour les repousser en arrière.
— Tu es bien arrogant pour quelqu’un qui se trouve au seuil de la mort, marmonne-t-il dans sa barbe, avant de relever subitement la tête dans sa direction. Attends un peu…T’es un vampire ! Ce qui veut dire que tu es déjà mort !
— Tu devrais le hurler encore plus fort, je suis sûr que les chasseurs qui veulent ta peau autant que la mienne n’ont pas bien entendu, siffle Jiseok avant de soulever le bord de son pull pour dévoiler sa blessure. Je suis peut-être mort, mais pas invincible à mon plus grand regret. Comme tu peux le constater, je ne suis pas en état de continuer à gambader joyeusement dans les bois alors je vais rester ici jusqu’à ce qu’ils débarrassent le plancher.
Chaque parole était une torture. Sa bouche lui semblait pâteuse et il déglutit. Il sentait son corps s’engourdir un peu plus plus à chaque seconde.
— Toi, tu fais ce que tu veux. Ça m’est égal.
Il pouvait rester, partir, faire de la méditation, ça ne le concernait pas. De son côté, Jiseok n’avait qu’un seul objectif : se dépêcher d’enlever cette fichue balle de son abdomen s’il voulait guérir au plus vite et quitter les lieux. Même si la chapelle avait accepté sa présence, elle lui rappelait qu’il avait été transformé en être de la nuit, que son âme avait été souillée contre son gré et qu’il n’était plus le bienvenu en ces lieux. Il sentait une pression poindre à l’arrière de son crâne, là où la souffrance n’avait pas encore élu domicile. Comme une présence qui le poussait à évacuer les lieux dès que possible, à ne pas abuser de son hospitalité.
Les aboiements reprennent à cet instant, plus proches et Jiseok se fige, l’oreille tendue. Il était incapable d’estimer à quelle distance ils se trouvaient de la chapelle, néanmoins ils semblaient se diriger dans leur direction. Il fait signe au lycanthrope de se taire d’un geste de la main. Celui-ci lui adresse un regard menaçant avant de se laisser tomber au sol à quelques mètres de lui, adossé au mur et les bras croisés dans son giron. Le vampire attend, aussi immobile que la pierre qui les entoure. Si son cœur avait continué de battre, il aurait sûrement cherché à se frayer un chemin hors de sa poitrine.
Faites qu’ils ne rentrent pas ici. Faites qu’ils ne rentrent pas ici.
Ses lèvres s’entrouvrent de surprise lorsque les bruits de cavalcade s’arrêtent à quelques mètres, non loin de l’entrée de la bâtisse. Puis ils s’éloignent, peu à peu étouffés. Il jette par réflexe un coup d'œil au loup-garou, captant le sourire suffisant qui étirait sa bouche en forme de cœur.
Et il comprend.
— Frimeur, lâche-t-il entre ses dents avant de se pencher pour écarter les bords de sa plaie de ses doigts tremblants.
Quitte à sentir un peu le chien mouillé, autant qu’il se rende utile.
— Jooyeon.
Le tissu coincé entre ses lèvres, il relève aussitôt les yeux pour le regarder à nouveau.
— Mmh ? l’interroge Jiseok, un sourcil arqué.
— Je m’appelle Jooyeon. Pas Frimeur.
Jiseok ne peut s’empêcher de ricaner devant l’expression sur le visage du lycanthrope et ce, malgré la douleur que ce geste lui inflige.
— Très bien, Jooyeon. Tu m’excuseras, mais il faut vraiment que je m’occupe de ce problème au plus vite. Histoire de ne pas décéder une seconde fois dans d’atroces souffrances.
Il baisse la tête, son attention dirigée à nouveau sur sa blessure. Puis il prend une inspiration, agissant d’un seul coup avant d’avoir le temps de réfléchir.
Il plonge ses doigts dans la chair à vif et ses crocs entaillent sa lèvre inférieure quand il serre les mâchoires, retenant à peine le hurlement qui remonte dans sa poitrine. Un feu d’artifice explose devant ses yeux, des points noirs troublant sa vision et un goût métallique envahit l’intérieur de sa bouche. Les contours de la balle effleurent la pulpe de son index et il grogne en enfonçant davantage celui-ci pour l’attraper, un bruit de succion accompagnant l’extraction du projectile hors de son corps.
Sa poitrine se soulève, secouée par un spasme et il lui faut un effort considérable pour soulever son bras, la balle retombant avec un tintement sur la pierre. Le bout de ses doigts était calciné par le contact avec l’argent et il n’osait même pas regarder l’état de sa plaie.
Il se sentait si faible. Il ne demandait rien d’autre qu’à se laisser emporter par la léthargie, qu’à sombrer dans l’inconscience.
— Hey, hey, reste avec moi.
Une paume tapote sa joue, lui faisant rouvrir les yeux qu’il n’avait pas conscience d’avoir commencé à fermer. La voix du loup-garou est toute proche, accompagnée du parfum de forêt qui lui était propre.
— Qu’est-ce que je peux faire ?
— Quoi ? croasse Jiseok, l’information se frayant difficilement un chemin jusqu’au centre de son crâne.
— Qu’est-ce que je peux faire pour t’aider ?
Il lève les yeux vers Jooyeon et il sent ses entrailles se nouer davantage en apercevant l’expression qui s’étendait sur son visage.
— Est-ce que…tu t’inquiètes pour moi ? murmure-t-il, perplexe.
Le regard mordoré posé sur lui semblait agité et les lèvres pleines, plissées en une moue concernée.
— Pourquoi ? l’interroge-t-il en le fixant avec intensité, surpris par sa propre curiosité.
Jiseok ne comprenait pas.
Pourquoi est-ce qu’il se donnait la peine de lui venir au secours ? Pourquoi est-ce que le regard du lycanthrope luisait d’un tourment qu’il n’aurait pas dû éprouver pour quelqu’un qu’il venait à peine de rencontrer ? Qui plus est, un vampire.
Cette attention provoquait des sensations étranges dans son corps déjà malmené par ses blessures et il étend ses jambes devant lui, détournant les yeux.
— Est-ce que j’ai vraiment besoin d’une raison ? lui répond Jooyeon, les sourcils froncés.
Jiseok soupire face à cette réponse, sa langue claquant contre son palais.
— Je ne sais pas si tu es inconscient ou juste stupide, mais tu ne vas pas faire de vieux os si tu viens en aide à toutes les créatures blessées qui croisent ton chemin, laisse-t-il échapper, railleur.
Le loup-garou se redresse avec un soupir agacé, son regard noir dardé sur lui.
— Tu as raison. Je dois sûrement être stupide pour croire que tout le monde mérite d’être sauvé.
Ses paroles atteignent Jiseok plus qu’il ne l’aurait voulu et il sent ses mâchoires se serrer. Plus que ça, c’était l’abattement qui suintait de ces mots, l’espoir qui donnait l’impression de s’être éteint comme la flamme d’une bougie au gré du vent qui le laissait avec un goût amer dans la bouche.
Jooyeon s’éloigne et la fragrance sauvage qui l’entoure s’efface peu à peu, laissant le vampire frissonnant contre le mur, les bras autour de la taille.
— Du sang, finit-il par confesser après quelques secondes.
La tête du loup-garou pivote instantanément vers lui à ses paroles.
— Quoi ?
— J’ai besoin de sang, explique-t-il, le visage crispé par le picotement douloureux qui parcourait son corps tout entier. Pour m’aider à me régénérer plus vite.
Sans ça, la plaie allait mettre des heures à se refermer et le poison à évacuer son organisme. Les molécules d’argent qui se baladaient librement dans son corps entravaient le processus de cicatrisation et le jour serait levé avant qu’il ne soit complètement rétabli.
Jooyeon l’observe, circonspect et Jiseok le voit s’avancer dans sa direction avant de s’arrêter, puis faire un pas en arrière avant de revenir dans sa direction. Puis il s’immobilise à nouveau et lorsque le vampire arrive à focaliser son regard sur lui, il le voit mordiller nerveusement sa lèvre inférieure.
— Il n’y a pas…Il n’y a pas d’autre solution ? lui demande-t-il, et Jiseok secoue la tête.
— Non. Soit je prends mon mal en patience, en espérant être guéri avant que le soleil ne se lève, soit j’arrive à me nourrir et ça prendra deux fois moins de temps.
Un silence s’étire entre eux et Jiseok voit le lycanthrope réfléchir, entre deux battements de paupières. Il pouvait presque visualiser les rouages dans un coin de son crâne, face aux questions qui devaient se bousculer dans sa tête.
— Tu n’es pas obligé, murmure Jiseok en reprenant la parole. Tu ne me dois rien.
Le geste n’avait rien d’anodin alors il pouvait comprendre le doute qui l’assaillait quant à l’idée de se faire mordre par un vampire. S’il acceptait, c’était une faveur qu’il lui faisait plus que toute autre chose et Jiseok savait que ce n’était pas à la portée de tout le monde d’accepter un tel sacrifice.
— Je veux t’aider, affirme néanmoins l’autre garçon, les sourcils froncés.
Il s’approche, le visage transformé par une farouche détermination avant de s’agenouiller à ses côtés, la tête penchée sur le côté. Puis il tend son bras vers Jiseok, plissant les lèvres. Celui-ci attrape son poignet, les membres engourdis et son pouce effleure maladroitement. Il ferme les yeux une seconde à la sensation du pouls de Jooyeon battant la mesure sous son doigt, avant de le repousser poliment pour pointer son cou d’un geste du menton.
— Ça…Ça ne suffira pas, explique-t-il, soudainement gêné par la situation. Il faut que…Il faut que je morde à la jugulaire. Pour que ça soit plus…efficace.
Le lycanthrope lui jette un regard méfiant et Jiseok observe sa pomme d’Adam rouler quand il déglutit, attirant son regard sur la ligne de sa gorge. Ses yeux s’attardent plus qu’il ne faut sur la peau légèrement bronzée. Mais surtout sur le renflement de la veine qui palpitait au-dessous, alléchante. Et il s’arrache difficilement à sa contemplation.
— Tu peux encore refuser.
Peu importe la faim qui asséchait la sienne et rendait tout ça plus pénible, peu importe le creux béant dans ses entrailles et le besoin.
— Non.
Il passe une nouvelle fois la main dans ses cheveux, repoussant des mèches dorées derrière son oreille d’un geste vif.
�� C’est juste que…souffle-t-il, ses doigts échouant à la lisière de son tee-shirt. Est-ce que ça fait mal ?
La question fait résonner des émotions contradictoires à l’intérieur de Jiseok. Incrédulité. Amusement. Doute. Il avait l’air d’un enfant avant un passage chez le médecin. De toutes les craintes possibles, il s’était arrêté sur celle-là. Il était définitivement inconscient.
Jiseok déglutit, passant sa langue sur ses lèvres sèches pour les hydrater. Les yeux de Jooyeon suivent le mouvement avec attention et leurs regards se croisent une seconde avant que le loup-garou ne détourne le sien sur le côté.
— Je ne sais pas, confie le vampire. Personne ne s’est vraiment plaint jusqu’à maintenant. Malheureusement je n’ai jamais mordu autre chose que des humains, alors je ne peux pas t’affirmer que ça sera la même chose pour un lycanthrope.
En théorie, ça ne devrait pas changer quoi que ce soit. Néanmoins il n’avait rien pour le prouver.
— Dans le pire des cas, reprend-il avec une légère grimace, tu as la force nécessaire pour me repousser.
Jooyeon hausse les épaules, inclinant la tête pour acquiescer avant de mordiller à nouveau sa lèvre inférieure. Son air un peu perdu indique à Jiseok qu’il n’a pas la moindre idée de la manière dont il fallait procéder et le vampire tapote le sol à ses côtés d’un geste fébrile.
— Installe-toi là, déclare-t-il. Tu seras plus à l’aise.
Le loup-garou s’exécute, s’adossant au mur à sa gauche et il étend ses longues jambes devant lui, les mains dans son giron. D’une main, Jiseok pivote sur le côté, un grondement s’échappant de la barrière des lèvres quand le mouvement appuie sur sa blessure encore fraîche. Mais il arrive tant bien que mal à se hisser sur les cuisses de Jooyeon, celui-ci si figeant aussitôt.
— Qu’est-ce que…?
— Question d’angle. Tu es plus grand que moi et j’aimerais éviter de te dévisser la nuque, répond Jiseok faiblement, avec une pointe de moquerie.
Son vis-à-vis lui lance un regard indéchiffrable, la bouche plissée et les pommettes recouvertes d’une infime teinte rosée. Jiseok aurait peut-être pris le temps de reconsidérer leur position s’il n’avait pas été submergé par la faim. Celle-ci tambourinait aussi fort que la douleur dans le creux de son être et son monde s’était réduit au pouls qui battait la mesure sous la chair dorée du loup-garou.
— Je…Je vais essayer d’être le plus doux possible, murmure Jiseok, se voulant rassurant malgré le désespoir qui l’accablait.
Les poings de Jooyeon se referment et il tourne la tête sur le côté, exposant la chair tant convoitée au regard affamé du vampire.
Jiseok se penche, une main posée sur son épaule pour se maintenir. L’autre écarte délicatement les cheveux qui subsistent pour dégager sa jugulaire et son nez effleure la peau de son cou, chatouillé par un mélange d’humus, de feu de bois et d’autre chose, d’une fragrance qu’il était incapable de définir. Sa bouche flotte contre sa peau, ses crocs tendus le faisant souffrir le martyr.
— Si ça ne va pas, repousse-moi immédiatement, susurre Jiseok à l’intention du loup-garou.
Il savait qu’il ne serait pas capable de le faire de lui-même. En temps normal, il arrivait à se maîtriser. Là, il était blessé et il mourrait de faim. Il n’allait pas s’arrêter avant d’avoir bu suffisamment.
Jooyeon lui répond d’un léger bruit de gorge qui vibre contre ses lèvres et Jiseok ne perd pas une seconde. Il darde sa langue pour la laisser traîner contre l’épiderme brûlant, usant de la propriété anesthésiante de sa salive. Puis il penche sa tête sur le côté, cherchant le bon angle avant de planter ses crocs dans son cou.
L’univers tout entier explose autour de lui à la première gorgée.
Sa vision se pare de blanc, son corps tendu comme un arc et un flot de miel envahit sa gorge.
Sa main s’agrippe à la nuque du lycanthrope, ses doigts enfouis dans les cheveux dorés et il laisse échapper un gémissement de plaisir. Il n’avait jamais goûté quelque chose de pareil. Le sang qui remplissait sa bouche était chaud et doux, comme s’il avait la chance de pouvoir s’abreuver du soleil lui-même. Chaque gorgée faisait crépiter des feux d’artifice dans le creux de sa tête et ses yeux se révulsent, son corps débordé par l’afflux de sensations qui se bousculaient à l’intérieur de lui.
Deux mains attrapent brusquement sa taille et il se retrouve pressé de tout son long contre le corps de Jooyeon, un frisson remontant sa colonne vertébrale au grondement qui résonne dans la poitrine de celui-ci. Sans trop savoir comment, il arrive à se détacher de son cou pour le regarder et ses lèvres s’entrouvrent en apercevant son visage.
Ses yeux.
Ses pupilles s'étaient fendues et leur couleur mordorée était devenue aveuglante. Ses mâchoires étaient serrées, accentuant la ligne franche de son visage et de petits crocs dépassaient de ses lèvres entrouvertes. L’animal avait pris le pas sur l’homme et Jiseok aurait presque regretté l’absence des battements de son cœur face à l’aura sauvage et puissante qu’il dégageait en cet instant, loin du garçon balbutiant qu’il avait été quelques minutes plus tôt.
L’odeur de son sang appelle à nouveau Jiseok et il penche la tête, glissant ses crocs dans les trous déjà formés et arrachant cette fois un gémissement au loup-garou.
La prise contre sa taille se raffermit, les mains brûlantes glissant sous la barrière de son pull pour se poser à même sa peau. Comme si ses doigts cherchaient à imprimer leur chaleur en lui, à se raccrocher à quelque chose pour ne pas sombrer. Et un hoquet remonte dans la gorge de Jiseok en prenant conscience de ressentir leur présence.
Il éprouvait tout. La pression presque douloureuse des doigts de Jooyeon contre lui, le frottement languide de son corps contre le sien, son souffle saccadé et le feu que ses doigts répandaient contre son épiderme.
Comme s’il était redevenu humain, l’espace d’un court moment.
Cette simple pensée l’étourdit et il se love davantage contre le loup-garou, enivré par la saveur de son sang, par les émotions brutes qu’il faisait éclater au creux de son être, par cette lave brûlante qui ravageait ses veines, dévastant tout sur leur passage. Ses joues s’humidifient d’un seul coup, des larmes traçant un chemin silencieux jusqu’à son menton.
Il savait au plus profond de son être qu’il n’allait jamais en être rassasié. Pire encore, qu’il n’allait jamais retrouver quelque chose à la hauteur du nectar qui glissait sur sa langue.
La saveur était indescriptible. Comme si elle avait été faite pour lui.
Est-ce que c’était parce qu’il était un loup-garou ? Jiseok n’en savait rien. Ce dont il était parfaitement sûr, en revanche, c’était que son existence allait devenir une torture à partir de cet instant. Il le savait, comme une évidence ancrée profondément en lui, comme une réalité qui venait le claquer en plein visage.
Rien ne lui avait jamais autant donné l’impression d’être vivant.
Il s’arrache difficilement à la nuque dorée de Jooyeon après ce qui lui semble des heures et l’espace d’une seconde, la sensation fantôme de son cœur qui bat lui parvient, troublante. Il avait l’impression d’être à l’étroit dans son propre corps. De ne pas pouvoir retenir le flot démentiel qui se mouvait en lui, qui enflait encore et encore, sans s’arrêter.
Le monde autour de lui était trouble, ses contours à peine définis et il sent un nouveau vertige le traverser. Secouant légèrement la tête, il donne un coup de langue paresseux sur les marques laissées par ses crocs, laissant le soin à sa salive de refermer les trous avant de reculer, la peau vibrante d’une énergie qu’il peinait à maîtriser.
Il aperçoit le regard doré de Jooyeon, embrumé et son souffle saccadé échoue sur son visage. Sa tête était affaissée contre le mur, son visage recouvert d’une fine pellicule de sueur. Ses mains, elles, étaient mollement posées sur la taille de Jiseok et celui-ci frissonne à la sensation de son pouce effleurant distraitement sa peau.
L’instant d’après, il sent l’inconscience le frapper d’un coup net, comme un souffle remontant de ses entrailles pour l’emporter tout entier.
Le jour n’était pas tout à fait levé lorsqu’il ouvre les yeux, plissant les paupières face à la lumière qui inondait la chapelle à travers les vitres brisées. La première chose qui l’interpelle en s’éveillant est la sensation de chaleur logée dans son flanc gauche. Il baisse la tête en déterminer l’origine avant de s’immobiliser aussitôt en apercevant le loup allongé à ses côtés sur le sol, le museau posé sur sa cuisse. Son pelage épais reflétait les faibles lueurs du soleil, tout en nuances d’or et de cuivre. Ses paupières s’ouvrent sur deux prunelles couleur whisky, qui l’observent avec curiosité et Jiseok se perd dans la contemplation de ces iris à l’allure bien trop humaine.
— Jooyeon ? murmure-t-il à voix basse.
Il n’aurait même pas eu besoin de demander, son être tout entier lui criant confirmation, mais il avait besoin de le verbaliser pour se donner l’impression d’être toujours le même. Alors qu’il percevait très bien le changement qui s’était opéré en lui dès son réveil, l’onde qui le parcourait et courait comme un fil invisible jusqu’au garçon lové contre lui.
Le loup hoche la tête et les épaules du vampire s’affaissent. En humant l’air, rien d’autre ne lui parvient que le parfum de d‘humus émanant de son compagnon. Et lorsqu’il tend l’oreille pour analyser les environs, il n’entend que la mélodie de la forêt qui poursuit son cours de l’autre côté des murs de la chapelle.
— Tu m’as déplacé de l’autre côté ? poursuit-il, sa voix encore pâteuse.
Jooyeon acquiesce d’un nouveau mouvement de museau avant de pointer celui-ci en direction des fenêtres.
Soleil.
Le mot lui était parvenu comme une image vive en regardant le loup-garou, comme un flash apparaissant devant ses yeux sans prévenir. Il n’aurait pas pu l’expliquer, mais c’était comme s’il l’avait compris sans un mot. Et une chaleur supplémentaire envahit sa poitrine devant sa considération, son corps frémissant d’une vie qui n’était pas la sienne.
— Merci.
Il aurait pu passer son chemin au moment où il avait posé les yeux sur lui, le tailler en pièces ou l’abandonner à sa souffrance, mais il avait décidé de lui offrir son sang pour lui venir en aide. Sans rien demander en retour. Plus que ça, il était resté. Il se tenait à ses côtés et lui avait évité la morsure foudroyante de l’astre solaire au petit matin.
Dans un monde où rien ne venait sans contrepartie, Jiseok débordait d’une gratitude qui lui était difficile à exprimer.
Son corps se meut de lui-même et il se rend compte de son geste au dernier moment, sa main se figeant à quelques centimètres de la fourrure dorée de Joyeon. Incertain, il cherche une confirmation muette dans les yeux du loup.
Une réponse à toutes les questions qui se pressaient dans un coin de sa tête, aux problèmes qu’il sentait poindre à toute vitesse et auxquels il n’avait pas trouvé de solution.
Il n’arrivait pas à s’expliquer la sérénité qui l’avait envahi depuis qu’il avait ouvert les yeux. Ce sentiment de bien-être, de légèreté qui l’enveloppait tout entier. Comme s’il était enroulé dans une épaisse couverture, assis devant un feu de cheminée. Cette simplicité déconcertante entre Jooyeon et lui, comme s’ils s’étaient connus toute leur vie, comme si bien des années s’étaient écoulées depuis leur rencontre. Où ils n’avaient pas besoin de mots pour se comprendre, où le danger et la méfiance n’avaient jamais eu leur place.
À aucun moment il n’avait ressenti d’hostilité de la part du lycanthrope et il ne se souvenait pas en avoir éprouvé à son égard. Même blessé et désarmé, il avait accueilli sa présence comme si elle était tout à fait normale. Peut-être parce que Jooyeon ne l’avait pas regardé comme une créature sans défense. Ni comme un vampire, un ennemi naturel dont on avait du lui dire de se tenir le plus éloigné possible. De lui, il n’avait flairé que de la curiosité, ainsi qu’une honnête envie de lui porter secours. Rien d’autre. Et c’était ce qui le perturbait le plus, en fin de compte. Parce qu’il n’avait pas l’habitude d’une telle sollicitude et qu’elle lui semblait en parfait décalage avec toute cette situation. Néanmoins, une partie de lui était reconnaissante de son aide. Sans lui, il n’aurait probablement pas survécu à cette nuit.
Pourtant, il n’arrivait pas à saisir ce qu’il faisait encore là. Il devait avoir senti que Jiseok était rétabli. Mais il n’avait pas bougé, immobile contre lui. Comme s’il attendait quelque chose.
Sa main s’aventure finalement dans la fourrure du loup-garou et il est surpris par leur texture soyeuse. Un frisson remonte le long de sa colonne vertébrale et il laisse ses doigts parcourir les poils épais, suivant un chemin jusqu’à son encolure. Jiseok se fige quand ils rencontrent une aspérité sur leur passage, suivie d’une seconde quelques centimètres plus loin.
— Elle te fait mal ? demande-t-il à Jooyeon, la gorge nouée. La morsure ?
Une inquiétude étrange le saisit à l’idée qu’elle puisse être réellement douloureuse et il recule sa main, comme brûlé. Mais le museau du loup frôle aussitôt ses doigts avant d’appuyer contre sa paume.
Non.
Encore cette voix, indéniablement sienne, qui résonnait dans le creux de sa tête. Jiseok ne savait pas si Jooyeon avait conscience d’être compris, s’il ressentait lui aussi le lien nébuleux qui les reliait l’un à l’autre. Est-ce que c’était une conséquence de leur nature surnaturelle à tous les deux ? Il n’en savait rien. Il n’était plus sûr de quoi que ce soit, en cet instant. Son univers s’était troublé en l’espace de quelques heures et son instinct lui criait qu’il n’était plus le même. Qu’il devait s’éloigner de Jooyeon et retourner à son existence, laisser les souvenirs de cette nuit derrière lui. Mais le simple fait de l’imaginer lui inspirait une douleur aussi vive que celle de l’argent.
Et c’était ça, le plus terrifiant.
Il n’avait pas envie de partir. Il ne s’était jamais aussi senti à sa place que dans cette chapelle en ruine, assis à côté d’un loup-garou.
Il était apaisé. Toutes les ombres qui l’accompagnaient depuis qu’il était devenu un vampire étaient écrasées par une plénitude qu’il n’avait jamais éprouvée auparavant.
— Tu ne vas pas reprendre forme humaine ? demande finalement Jiseok, dans un filet de voix.
Il voulait retrouver son visage aux contours anguleux, le léger froncement de son nez qu’il avait aperçu la veille pendant leur conversation. Maintenant qu’il était rétabli, que sa vision avait retrouvé toute sa netteté, il n’avait qu’une envie : s’attarder sur ses traits et les mémoriser un par un. Pour ne pas l’oublier. Pour ne pas le sentir s’estomper avec le temps, comme tous les autres.
Non.
La réponse de Jooyeon remplit sa bouche d’un goût amer, semblable à celui du sang vicié. Les lèvres du vampire se plissent et sa main se crispe dans le pelage du loup.
— Pourquoi ?
Pas envie.
Un rictus étire la bouche de Jiseok à cet argument. Il avait senti une onde de bougonnerie tapisser son esprit au même moment et elle ne pouvait provenir que de son compagnon lupin. Mêlée à quelque chose d’autre, qu’il n’arrivait pas à définir, mais sur lequel il avait curieusement envie de poser des mots.
— Tu fais ton timide ? renchérit-il, amusé.
Jooyeon tourne la tête de l’autre côté avec un léger grondement. Cependant, des flashs apparaissent devant la rétine de Jiseok, comme des séquences d’un film projetées les unes après les autres. Un film qui n’était pas le sien, dont il était le seul et unique spectateur. Il savait que ces images ne lui appartenaient pas parce qu’il se voyait. Pendant un court instant, il a l’impression d’être le lycanthrope, de voir à travers ses yeux et de ressentir ses émotions.
La sensation d’un être fragile et tremblant entre ses mains, qu’il serait capable de briser en deux s’il en avait eu la moindre envie. L’écho des déglutitions régulières, si proche, affolant ses sens. La caresse de ses cheveux contre son cou. L’éclat rougeoyant dans ses yeux quand Jiseok avait relevé les yeux pour l’observer. La chaleur, dévastatrice. Le bien-être. La douceur de sa peau sous les doigts de Jooyeon. L’envie primitive. Le mouvement de leurs corps l’un contre l’autre, qui menaçait de le rendre fou. Qui n’était jamais suffisant pour le rassasier. Le frisson divin qui l’avait parcouru à chaque gorgée, à chaque pression de lèvres contre son cou devenu hypersensible. Cette langueur dans laquelle il avait envie de se plonger, quitte à laisser Jiseok le drainer de son sang jusqu’à la dernière goutte.
Comme si plus rien d’autre n’avait d’importance, hormis cette symbiose qui s’était établie entre eux.
Ces images se succédaient et Jiseok n’arrivait pas à lutter contre les émotions qui n’étaient pas les siennes mais continuaient de se déverser en lui. Pire même, il les accueillait et s’en nourrissait comme s’il s’était agi d’une gorgée d’hémoglobine. Elles vibraient d’une puissance, d’une intensité qui le dépassait complètement, mais elles agissaient comme un souffle tiède, rassurant.
Puis tout s’arrête d’un seul coup, comme si Jooyeon avait pris conscience de la porte qu’il avait laissée entrouverte.
Un mur est érigé entre eux en un instant et Jiseok se sent comme aspiré hors de la vision. Lorsqu’il revient à lui, hébété, le loup-garou regardait toujours de l’autre côté. Pourtant les battements de son cœur s'étaient accélérés, lui faisant penser à un oiseau affolé et le sien aurait certainement suivi le même rythme, dans d’autres circonstances.
Il se sent rougir face à la tension flottant dans l’air entre Jooyeon et lui. Posant le plat de sa main sur sa joue, il constate la chaleur à la surface de celle-ci, possible grâce à la présence du sang neuf présent dans son organisme. Et il ne peut pas s’empêcher de ressentir une satisfaction presque enfantine face à cette réaction tout ce qu’il y avait de plus humaine.
Un rire lui échappe et il passe sa main libre dans ses cheveux, les repoussant en arrière.
— C’est une réaction normale, tu sais, explique-t-il en tapotant la fourrure de Jooyeon. Tu n’as pas à avoir honte. Les choses peuvent vite devenir…intenses.
Une grimace déforme son visage à ces paroles et un nouveau grognement lui parvient de la poitrine du lycanthrope.
À vrai dire, ce n’était pas totalement la vérité. Oui, la morsure provoquait ces effets dans la majorité des cas. En plus d’être anesthésiante, la salive de vampire avait des propriétés aphrodisiaques et Jiseok s’était toujours dit que c’était une contrepartie pour atténuer la douleur causée par l’acte en lui-même, un moyen de rendre ça plus supportable pour la victime, qu’elle soit consentante ou non.
Il ne s’en était jamais formalisé plus que ça. Se nourrir était un besoin vital pour lui, un moyen de survie. Mais ce qui s’était produit avec Jooyeon n’avait rien à voir.
C’était tellement plus que ça. Une vague monstrueuse qui avait déferlé sur lui et s’était infiltrée sous sa peau, au plus profond de son âme. Comme si tous les événements qui s’étaient produits jusqu’à présent l’avaient mené à le rencontrer. Comme si son existence toute entière avait tourné au ralenti jusqu’à ce que sa route ne croise celle du loup-garou. Et l’immensité de la chose le terrifiait, parce qu’il sentait qu’il n’y avait pas de retour en arrière.
Il y avait eu une vie sans lui. Et il y aurait désormais une vie où une partie de lui serait à jamais avec Jooyeon, où qu’il aille.
C’était un fait. Une réalité si vive, si palpable qu’elle en était presque douloureuse. Permanente.
Il fallait qu’il lui dise.
Les mots se pressent derrière la barrière de ses lèvres, mais aucun n’en sort. Immobile, il cherche le meilleur moyen de lui expliquer le tourment qui l’habitait sans l’effrayer. Alors qu’il n’allait pas pouvoir en être autrement, il en était certain. Et Jiseok sentait déjà le désespoir s’inviter dans ma poitrine, frémir sous sa peau comme une chape glacée.
— Jooyeon.
L’attention du loup-garou se porte à nouveau de son côté et il penche la tête, ses iris couleur whisky posés sur lui.
Problème ?
Un rictus étire les lèvres de Jiseok devant la clairvoyance de son compagnon, somme toute naturelle compte tenu de la situation. Avant de s’affaisser face à l’abattement considérable qui ployait sur ses épaules. Chaque idée qui lui traversait l’esprit était aussitôt balayée par le doute et il soupire, frustré.
Jooyeon presse une nouvelle fois son museau contre sa main, l’invitant à poursuivre et Jiseok hydrate sa bouche d’un coup de langue.
— Je…Il faut que je te dise quelque chose. Hier-
Un hurlement lointain brise son sursaut de courage et il se fige, les sens en alerte.
Le loup-garou s’était redressé en position assise, les oreilles dressées et ses yeux luisent un instant avant de retrouver leur couleur d’origine. Levant la tête vers le plafond de la chapelle, il laisse échapper un cri similaire qui résonne entre les murs de pierre, l’onde faisant trembler la poitrine de Jiseok sur son passage.
Partir.
Ce mot s’imprime en lui comme une lame chauffée à blanc et il sent l’angoisse remplir ses entrailles, ses doigts parcourus de picotements.
— Maintenant ? Tu ne peux pas rester un peu plus longtemps ? l’interroge fébrilement Jiseok.
Non.
Le lycanthrope secoue la tête, pliant les pattes arrière pour se remettre debout et il hume l’air autour de lui. Le vampire se relève à son tour, la bouche pâteuse et le torse comprimé par une sensation désagréable.
Partir. Vite.
— Est-ce que…est-ce je vais te revoir ?
Les mots étaient sortis tout seuls, poussés par la peur.
Parce que Jiseok était effrayé. Consumé par la crainte que ce soit la dernière fois.
Sais pas.
Une coulée de givre se déverse en lui et un gémissement de dépit remonte dans sa gorge. Le loup-garou se rapproche de lui pour donner un coup de langue sur le dos de sa main et Jiseok sent poindre des larmes qu’il n’était même pas en mesure d’expliquer avec des mots, déchiré par la réalité qui le claquait en plein visage.
L’instant d’après, Jooyeon pivote sur lui-même pour quitter les lieux, sa silhouette duveteuse disparaissant à l’extérieur. Et Jiseok se laisse choir au sol, une main sur le torse. Là où son cœur gisait, inerte. Pourtant, il avait l’impression d’avoir mal à cet endroit. Mal à en crever. Chaque mètre parcouru par le loup était un supplice. Une peine qui se propageait dans ses os, dans les abysses de son âme. Une douleur innommable qui le faisait se recroqueviller sur lui-même avec un geignement de souffrance. Toutes les fibres de son être lui hurlaient de partir à sa poursuite pour réduire la distance et il avait l’impression d’être coupé en deux.
Les mâchoires serrées, il entoure ses jambes de ses bras, les ongles plantés dans les paumes de ses mains et l’environnement devient flou à partir d’un certain moment. Il ne pouvait pas partir tant que la nuit ne serait pas tombée, prisonnier de ces parois recouvertes de mousse. Il ne savait même pas s’il en avait même envie. Le parfum de Jooyeon imprégnait encore les lieux et s’il se forçait un peu, il pouvait presque ressentir sa présence, comme un spectre aux lignes vagues, un ersatz de chaleur rampant sur sa peau frémissante.
Son cerveau se déconnecte de la réalité à un certain moment, son regard fixé dans les aspérités du mur en face de lui.
Et au beau milieu de la vie qui continuait paisiblement son cours de l’autre côté, un seul mot résonnait encore et encore dans son esprit. Comme le martèlement d’un tambour, prenant un peu plus d’ampleur à chaque seconde écoulée. Calice.
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Il y avait quelque chose de si dérisoire dans les mouvements qu'elle faisait pour retrousser ses cils au noir, alors que ses yeux en avaient vraiment beaucoup trop vu, pour raviver le dessin de sa bouche, alors que sa bouche avait beaucoup trop connu d'autres bouches, quelque chose de si extravagant à peigner, à coiffer des cheveux dont le seul destin avait été, jusque-là, d'être défaits par des mains impatientes, viriles, différentes, et qui en aucun cas n'étaient allées plus loin ou plus exactement plus haut, jusqu'à ce bulbe rachidien enfoui sous la nuque et dont on vous dit qu'il est le centre, le grand raisonneur, le grand PDG de toutes les sensations.
- Françoise Sagan, Des bleus à l’âme
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Réflexions en badant
Je suis un peu porté sur mon sexe. On sait. Sujet d'études perso, c'est un mystère animé... mystère, oui: Vas-y, bande, sur commande, et tu verras que c'est un mystère!
En fait c'est comme une bête.
Qui cherche une tanière et attend la moiteur d'une fêlé au se pose sur moi
Un ventre sur mon ventre, une bouche a pénétrer, d'un baiser électrique
Pénétrante attente qui le dresse quand je l'écris et le fait vibrer
La peau qui était détendue est là maintenant pleine d'un organe prêt a jouir. En tant qu'observateur, je le sens gonflé de sa présence. Il l'ignore mais il dit "je suis la! Aaaaa"
...
C'est s'habiller, avec cette sensation, ensuite. Une bête frustrée et un peu en colère comme un félin dans une cage, qui tourne. Qui ne se dresse pas mais pourrait, et voudrait inconsciemment sentir qu'il ouvre la serrure dont il est une clé.
La serrure a une attente, elle aussi, d'une clé bien huilée. En forme de phallus. Pas trop gros mais un peu.
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PLAISIR DE LECTURE
--- TEXTE EROTIQUE de LOUISE DUMONT
Tu es étendu sur le lit, tout nu, la lumière tamisée, tu te crois seul, mais je vient de rentrer. Je t’entends bouger doucement, je t’observe, je vois tes mains qui caressent doucement ton torse, qui glissent sur tes hanches, sur ton sexe qui palpite à ton toucher. Tu joues avec les poiles qui l’entoure, une de tes mains va plus loin vers tes couilles. Ta main droite glisse tout autour de ton gland et le serre lentement, je vois une goute de sperme qui brille, j’entends un petit gémissement, je crois que tu t’imagines des choses érotiques, ton sexe gonfle, s’érige, tu le serres plus fort, un vas-et-viens, j’ai des frissons d’un coup, j’ai envie de poser ma bouche, de te prendre entre mes lèvres et continuer mais je reste te regarder. Tes gémissements se font plus fortes, ta main caresse, masse, joue avec le bout de ton gland, jusqu’à ses racines, tes autres doigts prends tes boules, les serrent pour plus de plaisir. Un cri étouffé, tes hanches qui ondulent, se soulèvent, tu écartes tes jambes plus fort, tu t’abandonnes à des milliers des sensations solitaires, je m’enivre, je mouille, alors, je descends ma main et je me touche, mon clitoris qui réagit violement, je me mords les lèvres pour ne pas gémir et t’effrayer.
Je sens les coups de tes reins dans mon ventre en feu, je sens mes doigts qui glissent, qui te remplacent, je m’imagine ton sexe dur qui m’enfonce, je te regarde toujours, tes mouvements de plus en plus rapides, j’ondule, je me frotte contre le mur, ma tête en arrière, je te regarde, encore et encore, plaisir exquise de voleuse de sensations, tu t’attrapes avec les deux mains, tu serres fort, tu cris presque, ton sexe érigé et gonflé à l’extrême, un jet de sperme qui jailli d’un coup de râle animal que je ressens au plus profond de moi-même. Tu te relâches doucement, je reprends mon souffle, je glisse au long du mur et je ferme les yeux dans une chaleur béate…
P: Louise Dumont
ART Stephane CZYBA
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Entre tes doigts...
Entre tes doigts Ma bouche Entre tes dents Mes yeux Dans mon ventre Ton rythme féroce Me pèle le corps De sensations crues Que mes seins te provoquent Je veux ta rage. Je veux voir tes yeux s’épaissir Tes joues blanchir en se creusant. Je veux tes frissons. Que tu éclates entre mes cuisses Que mes désirs soient exaucés sur le sol fertile De ton corps sans pudeur. Je veux me montrer nue à tes yeux chantants. Je veux que tu me voies criant de plaisir. Que mes membres pliés sous un poids trop lourd Te poussent à des actes impies. Que les cheveux lisses de ma tête offerte S’accrochent à tes ongles courbés de fureur. Que tu te tiennes debout aveugle et croyant Regardant de haut mon corps déplumé Joyce Mansour
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14 décembre/dernière partie: Une fois chez moi je ne me sentais pas pas bien du tout.. J'ai commencée à avoir mal au ventre et prise d'une énorme fatigue.. j’ai donc fais une sieste d'un peu plus d'une heure et à mon réveil mon chat était en train de dormir pile là où j'avais mal (décidément il sent vraiment la douleur car ce n’est pas la première fois que ce genre de situation ce produit!). Ça allait ensuite un peu mieux mais je me sentais toujours bizarre, avec une sensation lorsque la digestion prend absolument toute ton énergie. J’avais comme des fourmillements dans tout le corps et des acouphènes, l'estomac qui tire, la nausée.. j'ai aussi mangée un peu par la bouche pour compenser et peut-être que cela faisait trop pour l'estomac d'être autant sollicité.. j'en ai marre, je veux juste m'alimenter sans souffrir..
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Je me sens tellement fatiguée en ce moment alors que je ne fais pas grand chose. J'ai des trous de mémoire qui me préoccupent, du mal à me souvenir des choses et surtout à les replacer dans la bonne temporalité mais aussi des oublis improbables. Avant hier, je me suis lavée deux fois en 3h parce que j'avais zappé que je l'avais fait. Je m'en suis rendue compte parce que la serviette était trempée. Des fois j'oublie de mettre des chaussettes. Des fois j'oublie de fermer ma porte. Des fois j'oublie mon code de carte. J'oublie mes affaires partout. J'oublie des rendez vous, des dates, des trucs importants. Des fois j'oublie comment on dit un mot tout bête alors je le décris. Je me répète souvent à l'oral même si j'ai dit quelque chose ya 1h. J'oublie ce que les gens me disent. J'oublie comment bien conjuguer ou écrire des mots alors que je le sais pourtant. Je m'emmêle dans le nom des matières, des gens, le contenu des mails, des souvenirs. J'ai l'impression que je n'ai pas du tout la main sur ce qui sort de ma bouche. Je ne sais pas si c'est l'angoisse qui me fait ça ou s'il y a un problème. Ça me fait peur cette perte de contrôle, j'ai la sensation de régresser et je me dis que c'est peut-être juste la dépression ou oui, le stress, enfin des choses banales qui me perturbent. Je me sens super seule. J'ai juste envie de me mettre dans mon lit et de ne pas affronter les choses même si elles vont finir par passer. J'ai une sorte de froid intérieur qui me glace les os, qui me comprime la peau. Je me sens coupable pour tout, de fumer, si je mange quelque chose de gras, si je réponds pas à une sollicitation, si je révise pas, si je n'entreprends pas des choses, si je suis sur mon téléphone, si je ne vois pas mes parents... Tout a un goût de contraintes amères. C'est peut-être ça d'être perdue, sûrement même, faire les choses sans but, sans comprendre, c'est le meilleur moyen de ne rien apprendre, rien retenir, rien pouvoir restituer. Je me demande souvent ce qui pourrait venir colmater ce chagrin immense causé par toute cette frustration, cette absurdité, cette énergie gaspillée et je ne sais pas. Je ne crois pas que je serais plus heureuse autrement même si je m'amusais à changer toutes les conditions, infimes soient-elles de mon existence. Dans d'autres études, en étant avec quelqu'un d'autre ou seule, avec un autre entourage, un rapport sain au chose, à l'autre bout du monde, rien ne changerait parce que ça ne ferait toujours aucun échos en moi. Comme si je me regardais dans le miroir et qu'il n'y avait pas de reflet. Tout me pousse à intégrer que j'existe et pourtant je passe mon temps à douter d'avoir un jour vécu. Il arrive que je me sente très coupable car j'ai l'impression d'avoir volé la vie de quelqu'un et de ne pas en profiter. Je ne sais pas pourquoi je suis tellement nihiliste et pessimiste. Pourquoi, pour me rassurer, il faut que je me convaincs que rien ne sert à rien alors que c'est précisément cette pensée qui me nécrose. Je suis un peu plus transparente chaque jour. Je vais finir par m'évaporer dans l'air.
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27.11.2024
Ça fait deux ans.
Deux ans d’absence.
Deux ans sans ce besoin viscéral de revenir à l’écriture, sans ce besoin de vider mes tripes sur une page. Car c’est comme ça que je fonctionne depuis toujours. J’écris pour me vider. J’écris pour me raconter, m’expliquer, me découvrir mais avant tout pour me décharger de tout ce que je n’arrive pas à exprimer. De tout ce qui reste bloqué en moi et que je n’arrive pas à expliquer. Ou alors avec la sensation que même si je parle les mots qui sortiront de ma bouche ne parviendront pas à décrire pleinement et exactement les maux qui résonnent en moi.
Aujourd’hui j’écris car je suis surchargée. Je déborde. Je déborde et personne ne comprend pourquoi je déborde. Cela fait 3 jours que je n’arrête pas de pleurer. Et quand je pleure ce ne sont pas des larmichettes, ce ne sont pas des petites perles d’eau qui coulent sur mes joues. Mais bien des torrents et des cascades qui s’écoulent, et qui coulent, coulent, coulent sans pouvoir s’arrêter. Une piscine à débordement. Ma piscine à débordement.
Cela fait plusieurs moi que ça menace de déborder mais jusqu’alors j’ai toujours réussi à tout contenir, à faire en sorte que la piscine fonctionnement correctement. Quelque fois des remous, quelque fois des vagues qui viennent perler à la surface. Mais globalement la piscine était calme, la surface restait lisse. Rien à signaler à l’horizon. Et puis depuis 3-4 jours il y a tout qui déborde. Et ça ne s’arrête plus, je ne contrôle plus rien. La piscine est inondée. Drôle de pléonasme n’est-ce pas ?
J’aimerai vous expliquer pourquoi ça déborde et ça coule et ça coule et ça coule et ça coule depuis des jours. Mais par où commencer ? Est-ce que je sais moi-même ce qui a pété en moi ? Quelle fissure a fait éclater cette putain de piscine ? Alors qu’il y a une semaine encore elle était toute calme et douce. Pourquoi est-elle devenue glaciale ?
Un garçon. Une histoire. Un amour. Un amour fou, terrible, entier, passionné. Si passionné que j’en ai perdu les mots. Si intense que je n’ai même pas pu le décrire par l’écriture. Je l’ai rencontré il y a bientôt deux ans justement. Nous nous sommes aimés dès le premier regard, dès la première soirée. Mais dès le début ça a été compliqué : fuis-moi, je te suis, pars et je reviens. Mais notre amour nous ne pouvions le contrôler.
Tout est parti de là. Les montagnes russes, l’intensité. Comme à mon habitude, ma façon d’aimer c’est m’oublier complètement pour donner toute mon âme à l’être aimé. Donner, donner, donner c’est ma façon d’aimer quitte à parfois être essoufflé. Je ne dis pas qu’il ne m’a rien donné en échange au contraire. Mais je pense que là le problème vient de moi. Ne poser aucune limite, aucune barrière. Me donner complètement et entièrement à l’autre, corps, âme et esprit.
Et finir par en être débordé, et finir par craquer.
J’ai le ventre noué, à l’idée d’avoir trop donner pour en final ne pas en recevoir assez. J’ai au fond du ventre cette boule qui me dit il ne sera pas à la hauteur de tout l’amour que tu lui as apporté. C’est prétentieux de ma part ? Je ne sais pas. Depuis le début j’ai toujours donné sans compter et sans attendre quoi que ce soit en retour.
Mais aujourd’hui le vase a débordé. Et je n’ai senti personne à mes côtés.
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