#priant
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Je reviens à mon projet de présenter la plupart de mes 55000 photos (nouveau compte approximatif. On se rapproche du présent !).
2016. Une journée à Paris....et ici, un crochet à Saint-Denis pour visiter la Basilique, qui est aussi la nécropole royale.
- les 2 premières : priants de Louis XVI et Marie-Antoinette
- monument de cœur de François II
- gisants de Charles Martel, Clovis, Philippe IV le Bel (comme moi) et de Philippe III le Hardi (comme moi)
- gisant du connétable Louis de Sancerre
#souvenirs#paris#saint-denis#basilique de saint-denis#art gothique#médiéval#nécropole#nécropole royale#rois de france#priant#gisant#louis XVI#marie-antoinette#françois II#charles martel#clovis#philippe IV#philippe le bel#philippe III#phililppe le hardi#connétable#louis de sancerre#sancerre#connétable louis de sancerre
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#Matthieu 6:6-18#Mais quand tu pries#entre dans ta chambre#ferme ta porte#et prie ton Père qui est là dans le lieu secret; et ton Père#qui voit dans le secret#te le rendra. En priant#ne multipliez pas de vaines paroles#comme les païens#qui s'imaginent qu'à force de paroles ils seront exaucés. Ne leur ressemblez pas; car votre Père sait de quoi vous avez besoin#avant que vous le lui demandiez
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J'ai 56 ans. Bien sûr que quand j'étais ado, j'ai enregistré mes musiques préférées sur une K7. C'était le début des radios libres, il fallait rester le doigt prêt à appuyer dès le début de la chanson, en priant pour que l'animateur ne parle pas et ne coupe pas la chanson avant la fin. Et puis, quand la K7 était pleine de mes musiques préférés et que je l'écoutais en boucle, il y avait toujours ce moment ou la bande se coinçait où ne se rembobinait pas ! Et là, munit de mon stylo, je tournais minutieusement le stylo dans l'orifice à cran, en priant pour que la bande-son ne soit pas trop abîmée.
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Laissez la 3D être
Hier, j'ai lu "Le Pouvoir de la Conscience" de Neville Goddard et j'ai pris conscience de ceci :Ramana Maharshi et d'autres occultistes/sages disent exactement la même chose que Neville ! J'ai été soulagée même.Vous êtes la conscience ! Et l'imagination est l'expression de la conscience ! La conscience EST l'imagination ! Toutes choses sont le Soi (Dieu) !
Lorsque j'étais dans mon désir, les doutes ressurgissaient et je me demandais "Quand cela va-t-il arriver ?" etc. Même si je savais, je ne pouvais m'empêcher de douter de mon hypothèse. Je voyais alors la 3D comme quelque chose à combattre.
Alors je me suis posé et j'ai dit : "Biloute, pourquoi te tortures-tu l'esprit ? Sois doux avec toi-même. Ton désir est accompli et laisse la 3D tranquille. Tu sais bien qu'en bloquant le Soi avec l'ego, tu bloques le canal et donc la manifestation.
À chaque fois que le mental revenait perturber ma plénitude, je me posais cette question : "Qui doute ? Qui a peur ?" et je revenais dans le Soi avec le doute parti. C'est une méthode que j'ai trouvée pour cesser les doutes et renforcer ma foi.
Puis, j'ai pris conscience qu'en étant dans le Soi, je laissais la 3D être. Je laissais cela à Dieu car Maya s'occupait bien d'elle-même. De plus, Maître Philippe de Lyon dit en quelque sorte : "Je suis le plus petit des petits et c'est pour cela que Dieu m'exauce tout. Vous, vous êtes trop grands, c'est pour cela que vous n'avez rien."
Ce que je veux dire : ne portez pas le fardeau de la 3D ! Et ayez confiance en le Père qui est en vous ! Laissez couler "la magie" qui est en vous ! Un manque de confiance en vous sur vos désirs les bloque ! La 4D et la 3D sont la même chose ! Vous devez juste faire une chose : Rester fidèle à votre hypothèse et avoir foi en l'invisible et surtout, laisser la 3D tranquille ! Soyez indifférent aux résultats car vous savez que vous l'avez !
À chaque fois que je manifestais involontairement, j'étais indifférente aux résultats, je m'en fichais royalement ! Le lâcher-prise et la foi sont pour moi importants.
Trouvez une affirmation qui résonne en vous et utilisez-la !J'avais lu sur Reddit qu'une personne disait : "Je peux, avec l'intention, faire des voyages astraux et des rêves lucides. Alors pourquoi ne pourrais-je pas voyager avec ma conscience ?" et depuis, elle shift sur commande ! (Car elle avait un esprit très logique).
Moi, je me dis : "Tout est accompli et c'est obligatoire. Par l'intention, je manifeste ma réalité. Et le Père qui est en moi le réalise car il est plus grand que moi et que moi, je ne suis rien." ou de temps en temps : "Tout est possible au Père."
En priant, je manifestais instantanément ma demande. Alors, s'Il l'a fait, pourquoi ne pourrais-je pas shifter en priant ? Vous voyez où je veux en venir ? Vous êtes digne de shifter ! Soyez le Pharaon !
Une autre analogie qui m'a plu : les tableaux.
Vous (la conscience) êtes dans une galerie d'art. Vous savez qu'en regardant une œuvre, vous la manifestez. Cependant, vous SAVEZ que les autres sont là même si vous ne les voyez pas ! Le shift est pareil, les réalitées sont de simples tableaux. Ne donnez pas de pouvoir à la 3D car elle n'a aucune emprise.
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Anne de Bretagne priant, entourée de Sainte Anne, Sainte Marguerite et Sainte Ursule.
1508
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Vieillir, c'est chiant.
J’aurais pu dire :
vieillir, c’est désolant,
c’est insupportable,
c’est douloureux, c’est horrible,
c’est déprimant, c’est mortel.
Mais j’ai préféré « chiant » parce que c’est un adjectif vigoureux qui ne fait pas triste.
Vieillir, c’est chiant parce qu’on ne sait pas quand ça a commencé et l’on sait encore moins quand ça finira.
Non, ce n’est pas vrai qu’on vieillit dès notre naissance.
On a été longtemps si frais, si jeune, si appétissant.
On était bien dans sa peau.
On se sentait conquérant. Invulnérable.
La vie devant soi. Même à cinquante ans, c’était encore très bien. Même à soixante.
Si, si, je vous assure, j’étais encore plein de muscles, de projets, de désirs, de flamme.
Je le suis toujours, mais voilà, entre-temps –
mais quand – j’ai vu le regard des jeunes, des hommes et des femmes dans la force de l’âge qu’ils ne me considéraient plus comme un des leurs, même apparenté, même à la marge.
J’ai lu dans leurs yeux qu’ils n’auraient plus jamais d’indulgence à mon égard.
Qu’ils seraient polis, déférents, louangeurs, mais impitoyables. Sans m’en rendre compte, j’étais entré dans "l’apartheid de l’âge".
Le plus terrible est venu des dédicaces des écrivains, surtout des débutants.
« Avec respect »,
« En hommage respectueux »,
« Avec mes sentiments très respectueux ».
Les salauds ! Ils croyaient probablement me faire plaisir en décapuchonnant leur stylo plein de respect ?
Les cons !
Et du « cher Monsieur Pivot » long et solennel comme une citation à l’ordre des Arts et Lettres qui vous fiche dix ans de plus !
Un jour, dans le métro, c’était la première fois, une jeune fille s’est levée pour me donner sa place.
J’ai failli la gifler....
Puis la priant de se rassoir, je lui ai demandé si je faisais vraiment vieux, si je lui étais apparu fatigué.
« Non, non, pas du tout, a-t-elle répondu, embarrassée.
J’ai pensé que… » Moi aussitôt :
«Vous pensiez que…?
-- Je pensais, je ne sais pas, je ne sais plus, que ça vous ferait plaisir de vous assoir.
– Parce que j’ai les cheveux blancs?
– Non, c’est pas ça, je vous ai vu debout et comme vous êtes plus âgé que moi, ç’a été un réflexe, je me suis levée…-
- Je parais beaucoup beaucoup plus âgé que vous?
–Non, oui, enfin un peu, mais ce n’est pas une question d’âge… --Une question de quoi, alors?
– Je ne sais pas, une question de politesse, enfin je crois…»
J’ai arrêté de la taquiner, je l’ai remerciée de son geste généreux et l’ai accompagnée à la station où elle descendait pour lui offrir un verre.
Lutter contre le vieillissement c’est, dans la mesure du possible, Ne renoncer à rien.
Ni au travail, ni aux voyages,
Ni aux spectacles, ni aux livres,
Ni à la gourmandise, ni à l’amour, ni au rêve.
Rêver, c’est se souvenir tant qu’à faire, des heures exquises. C’est penser aux jolis rendez-vous qui nous attendent.
C’est laisser son esprit vagabonder entre le désir et l’utopie.
La musique est un puissant excitant du rêve.
La musique est une drogue douce.
J’aimerais mourir, rêveur, dans un fauteuil en écoutant
soit l’adagio du Concerto no 23 en la majeur de Mozart,
soit, du même, l’andante de son Concerto no 21 en ut majeur, musiques au bout desquelles se révèleront à mes yeux pas même étonnés les paysages sublimes de l’au-delà.
Mais Mozart et moi ne sommes pas pressés. Nous allons prendre notre temps.
Avec l’âge le temps passe, soit trop vite, soit trop lentement. Nous ignorons à combien se monte encore notre capital.
En années? En mois? En jours?
Non, il ne faut pas considérer le temps qui nous reste comme un capital.
Mais comme un usufruit dont, tant que nous en sommes capables, il faut jouir sans modération.
Après nous, le déluge? Non, Mozart.
Les mots de ma vie de Bernard Pivot.
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La fièvre de la comtesse
Alix de Tripoli était étendue sur son lit, chaque souffle lui semblant plus pénible que le précédent. Sa fièvre faisait rage, consumant son corps fragile. Dans un geste de faiblesse, elle appela ses serviteurs à son chevet. "Écrivez au roi de Jérusalem. Dites-lui que je suis malade et que j'aimerais le voir une dernière fois."
Les serviteurs s'empressèrent d'obéir à sa demande, comprenant l'urgence de la situation. Ils rédigèrent une lettre concise, expliquant la condition d'Alix et la priant de venir la voir à Acre. Un messager fut envoyé en toute hâte pour porter le précieux message.
Quelques jours passèrent et Alix commença à sentir une lueur d'espoir. Sa fièvre semblait diminuer, sa force revenir peu à peu. C'est alors que la porte de sa chambre s'ouvrit, laissant apparaître la silhouette familière de Baudouin.
"Tu es venu ?" murmura Alix, surprise et émue.
"Je ne pouvais pas rester loin de toi en un tel moment, mon amie", répondit Baudouin, s'approchant doucement du lit où elle reposait.
Alix sentit son cœur se remplir d'une émotion indescriptible en voyant son plus vieil ami à ses côtés. Ils se regardèrent un long moment, la complicité et l'amitié qui les liaient depuis tant d'années transparaissant dans leurs regards.
"Tu as demandé ma présence, et me voilà", ajouta Baudouin, prenant doucement la main d'Alix dans la sienne.
Ensemble, ils passèrent des heures à parler, à rire, à se souvenir des moments passés ensemble. La présence de Baudouin apporta à Alix un réconfort inestimable, renforçant sa détermination à combattre la fièvre qui persistait.
#fanfic#baldwin iv#baudouin iv#king baldwin#leper king#baldwin IV x reader#king baldwin x reader#roi Baudouin IV#baldwin of jerusalem
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Andromache and Priam Urging Hector Not to Go to War
c. 1470-90, probably produced through the Pasquier Grenier of Tournai (died 1493); made in Tournai, South Netherlands; wool warp, wool wefts, a few silk wefts; 482.6 x 264.2cm
currently in the collection of the Metropolitan Museum of Art (New York City), accession no. 39.74.
Inscription (top, French): Andromata la mort Hector doubtans qu[avoi]t sog [ie vint a] genos plourer / [lu]i puta en prans pleurs ces enfans. En lui priant e[n ce] jour non aller. / [En] bataille Hector se fist armer. Ce non ostant et acheval monta. / [Le] roy Priat le constrait retourner. Par la pitie quil print d'Adromata rough translation: Andromache, fearing Hector's death went to him with his father [Priam] and they wept tears for him, saying "think of the children," and praying that he not go to battle that day. Hector armed himself for battle. He removed himself [left] and mounted his horse. King Priam begged him to return because he took pity on Andromache.
Inscription (bottom, Latin): Andromatha de flens [e]xcidium. Hectoris qd'vidit dormiendo. / Offert prolem huic in remedium. Priamus hunc vocat retinendo. rough translation: Andromache weeps for the slaughter [of her family], which Hector saw in his dreams. He offers his son [a prayer] of assistance. Priam says this to delay him [going into battle].
#these translations are ROUGH#archaeology#art#textiles#northern renaissance#renaissance#the iliad#homer#isaac.txt#metropolitan museum of art#andromache#hector#priam#medieval
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Opera on YouTube 3
Il Barbiere di Siviglia (The Barber of Seville)
Mario Lanfrachi studio film, 1965 (Sesto Bruscantini, Valeria Mariconda, Ugo Benelli; conducted by Alberto Zedda; no subtitles)
Jean-Pierre Ponnelle studio film, 1974 (Hermann Prey, Teresa Berganza, Luigi Alva; conducted by Claudio Abbado; English subtitles)
New York City Opera, 1976 (Alan Titus, Beverly Sills, Henry Price; conducted by Sarah Caldwell; English subtitles)
Arena Sferisterio, 1980 (Leo Nucci, Marilyn Horne, Ernesto Palacio; conducted by Nicola Rescingo; no subtitles)
Teatro Real de Madrid, 2005 (Pietro Spagnoli, Maria Bayo, Juan Diego Flórez; conducted by Gianluigi Gelmetti; Arabic subtitles)
Teatro la Fenice, 2008 (Roberto Frontali, Rinat Shaham, Francesco Meli; conducted by Antonino Fogliani; Italian subtitles)
Royal Opera House, Covent Garden, 2009 (Pietro Spagnoli, Joyce DiDonato, Juan Diego Flórez; conducted by Antonio Pappano; English subtitles)
Vienna State Opera, 2019 (Rafael Fingerlos, Margarita Gritskova, Juan Diego Flórez; conducted by Evelino Pidó; English subtitles)
Arena di Verona, 2022 (Leo Nucci, Nino Machaidze, Dmitry Korchak; conducted by Daniel Oren; English subtitles)
Garsington Opera, 2023 (Johannes Kamler, Katie Bray, Andrew Stenson; conducted by Douglas Boyd; English subtitles)
Rigoletto
Wolfgang Nagel studio film, 1977 (Rolando Panerai, Franco Bonisolli, Margherita Rinaldi; conducted by Francesco Molinari-Pradelli; Japanese subtitles)
Metropolitan Opera, 1977 (Cornell MacNeil, Plácido Domingo, Ileana Cotrubas; conducted by James Levine; no subtitles)
Metropolitan Opera, 1981 (Cornell MacNeil, Luciano Pavarotti, Christiane Eda-Pierre; conducted by James Levine; no subtitles)
Jean-Pierre Ponnelle film, 1982 (Ingvar Wixell, Luciano Pavarotti, Edita Gruberova; conducted by Riccardo Chailly, English subtitles)
English National Opera, 1982 (John Rawnsley, Arthur Davies, Marie McLaughlin; conducted by Mark Elder, sung in English)
La Monnaie, Brussels, 1999 (Anthony Michaels-Moore, Marcelo Álvarez, Elizabeth Futral; conducted by Vladimir Jurowski; no subtitles)
Arena di Verona, 2001 (Leo Nucci, Aquiles Machado, Inva Mula; conducted by Marcello Viotti; Italian subtitles)
Zürich Opera house, 2006 (Leo Nucci, Piotr Beczala, Elena Mosuc; conducted by Nello Santi; no subtitles)
Paris Opera, 2016 (Quinn Kelsey, Michael Fabiano, Olga Peretyatko; conducted by Nicola Luisotti; English subtitles)
Teatro Massimo, 2018 (George Petean, Ivan Ayon Rivas, Grazia Schiavo; conducted by Stefano Ranzani; English subtitles)
Così Fan Tutte
Vaclav Kaslik studio film, 1969 (Gundula Janowitz, Christa Ludwig, Luigi Alva, Hermann Prey; conducted by Karl Böhm; English subtitles)
Jean-Pierre Ponnelle studio film, 1988 (Edita Gruberova, Delores Ziegler, Luis Lima, Ferruccio Furlanetto; conducted by Nikolaus Harnoncourt; English subtitles) – Act I, Act II
Teatro alla Scala, 1989 (Daniela Dessì, Delores Ziegler, Josef Kundlak, Alessandro Corbelli; conducted by Riccardo Muti; Italian subtitles) – Act I, Act II
Théâtre du Châtelet, 1992 (Amanda Roocroft, Rosa Mannion, Rainer Trost, Rodney Gilfry; conducted by John Eliot Gardiner; English subtitles)
Vienna State Opera, 1996 (Barbara Frittoli, Angelika Kirschlager, Michael Schade, Bo Skovhus; conducted by Riccardo Muti; English and Italian subtitles)
Teatro Comunale di Ferrara, 2000 (Melanie Diener, Anna Caterina Antonacci, Charles Workman, Nicola Ulivieri; conducted by Claudio Abbado; no subtitles)
Zürich Opera House, 2000 (Cecilia Bartoli, Liliana Nikiteanu, Roberto Saccá, Oliver Widmer; conducted by Nikolaus Harnoncourt; no subtitles) – Act I, Act II
Opera Lyon, 2007 (Maria Bengtsson, Tove Dahlberg, Daniel Behle, Vito Priante; conducted by Stefano Montanari; French subtitles)
Salzburg Festival, 2009 (Miah Persson, Isabel Leonard, Topi Lehtipuu, Florian Boesch; conducted by Adam Fischer; English subtitles)
Zürich Opera House, 2009 (Malin Hartelius, Anna Bonitatibus, Javier Camarena, Ruben Drole; conducted by Frans Welser-Möst; English subtitles)
Aïda
San Francisco Opera, 1981 (Margaret Price, Luciano Pavarotti; conducted by Luis Garcia Navarro; no subtitles)
Metropolitan Opera, 1985 (Leontyne Price, James McCracken; conducted by James Levine; English subtitles) – Act I, Act II, Act III, Act IV
Teatro alla Scala, 1986 (Maria Chiara, Luciano Pavarotti; conducted by Lorin Maazel; English subtitles)
Metropolitan Opera, 1989 (Aprile Millo, Plácido Domingo; conducted by James Levine; English subtitles)
Teatro Comunale di Busseto, 2001 (Adina Aaron, Scott Piper; conducted by Massimiliano Stefaneli; Italian subtitles)
St. Margarethen Opera Festival, 2004 (Eszter Szümegi, Konstantin Andreev; conducted by Ernst Marzendorfer; English subtitles)
Metropolitan Opera, 2012 (Liudmyla Monastyrska, Roberto Alagna; conducted by Fabio Luisi; Russian subtitles)
Tbisili State Opera, 2017 (Maqvala Aspanidze, Franco Tenelli; conducted by Marco Boemi; Russian subtitles)
Teatro Colón, 2018 (Latonia Moore, Riccardo Massi; conducted by Carlos Vieu; Spanish subtitles)
Teatro la Fenice, 2019 (Roberta Mantegna, Francesco Meli; conducted by Riccardo Frizza; French subtitles)
#opera#youtube#complete performances#il barbiere di siviglia#rigoletto#così fan tutte#aida#gioachino rossini#giuseppe verdi#wolfgang amadeus mozart
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La jambe légère et l'œil polisson
Dans l'eau de la claire fontaine Elle se baignait toute nue Une saute de vent soudaine Jeta ses habits dans les nues
En détresse, elle me fit signe Pour la vêtir, d'aller chercher Des monceaux de feuilles de vigne Fleurs de lis et fleurs d'oranger
Avec des pétales de roses Un bout de corsage lui fis La belle n'était pas bien grosse Une seule rose a suffi
Avec le pampre de la vigne Un bout de cotillon lui fis Mais la belle était si petite Qu'une seule feuille a suffi
Elle me tendit ses bras, ses lèvres Comme pour me remercier Je les pris avec tant de fièvre Qu'elle fut toute déshabillée
Le jeu dut plaire à l'ingénue Car à la fontaine, souvent Elle s'alla baigner toute nue En priant Dieu qu'il fît du vent Qu'il fît du vent
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✯✯✯ ꒰ঌ ⚔ ໒꒱ ✯✯✯ Chap 2 Chap 3
Edmond entrouvrit les mâchoires crispées de l’Abbé Faria et en retira le tissu qui avait servi à étouffer les cris de ce dernier. Puis, il y glissa dix gouttes du miraculeux liquide qui avait ravivé l’Abbé lors de sa crise précédente, il y a plusieurs années de cela.
Le liquide coula le long de la gorge du mourant, secouant de violentes convulsions l’homme qui avait été le seul compagnon d’Edmond pour les douze dernières années. Une fois ces dernières passées, l’Abbé Faria s'immobilisa dans une torpeur morbide. Edmond essaya de ne pas s’en inquiéter. Comme la dernière fois, il attendit patiemment au chevet de son seul et unique ami, ailes plaquées nerveusement contre son dos, guettant chaque bruit, chaque tressaillement qui pouvait annoncer sa résurrection.
Les seuls bruits qui resonnèrent entre les murs furent les cris lointains des autres prisonniers : les porte-clés commençaient leur ronde. Edmond ne s’en soucia pas, trop occupé par l’état critique de son compagnon.
Faria avait tenté de le prévenir qu’il ne survivrait sans doute pas à cette troisième crise. Il mourrait, tout comme son père avant lui, et le liquide opaque qui était autrefois si efficace, ne pouvait maintenant plus rien y faire. Malgré tout, Edmond se refusait d’y croire. Il prit les doigts glacés de l’Abbé dans ses mains, priant à qui voulait bien l’entendre de sauver cet être si gentil, si sage, qui n’avait jamais rien fait pour mériter ce triste sort.
L’espoir était tout ce à quoi il pouvait se raccrocher désormais.
Quelques minutes passèrent.
Puis dix.
Puis vingt.
Sous la paume d’Edmond, les doigts glacés de l’Abbé restèrent immobiles.
“Revenez, mon père ! Revenez !” il murmura, désespérément penché au-dessus du corps crispé. Ses plumes, herissées par sa détresse, retombaient de par et d’autre du vieil homme tel un doux linceul blanc.
Mais le temps passa, et l’Abbé resta de marbre. La demi-heure atteinte, Edmond prit la fiole dans ses mains tremblantes. Elle était encore au tiers pleine. D’après Faria, c’était son ultime chance.
Il s'apprêtait à en verser le contenu dans la bouche encore entrouverte de son ami quand des pas retentirent au-dessus du cachot. Trois coups suivirent bientôt.
“Vivant ?”
Edmond sursauta. La fiole lui échappa des mains et se brisa à terre, déversant son précieux contenu sur le sol rugueux de la prison. Le porte-clés avait du finir son tour des cellules, et atteint les cachots. Par chance, ou par malheur, il avait commencé par l’Abbé.
Edmond n’eut pas le temps de céder au désespoir que le cliquetis de clé qu’on tourne dans la serrure résonna.
“Eh l’Abbé ! Vivant ?”
Des années de pratique guidèrent Edmond à se cacher dans les tunnels, tout comme son esprit qui tourbillonnait furieusement pour trouver une solution. L’image de la fiole brisée dansait devant ses yeux, et il semblait à Edmond que juste en tendant la main, il pourrait modifier la cruelle réalité et remonter le temps.
“L’Abbé ?” le porte-clé appela une nouvelle fois.
Edmond avait refermé le passage juste à temps, car le geôlier avait passé sa tête par l’ouverture de la cellule. N’entendant toujours pas de réponse, et ne voyant que le vieil homme allongé, immobile sur son lit, l’homme descendit dans le cachot. Edmond l’observa par une petite ouverture entre les pierres qui scellaient le tunnel. Son cœur battait à tout rompre. Le porte-clé avait-il entendu les cris étouffés de Faria durant sa crise, ou les murmures de détresse d’Edmond qui s’étaient ensuivit ?
Le porte-clé s’approcha prudemment du corps de l’Abbé, puis, voyant qu’il ne bougeait toujours pas quand il l’appelait, le secoua. Ni secousse, ni injonction n’eurent de succès pour ramener le vieil homme parmi les conscients. À la différence de celui-ci toutefois, sa réaction ne fut qu’un juron, suivit d’une courte prière dans sa barbe, et d’un grand cri destiné à ces compagnons.
“L’Abbé est mort !”
Un second geôlier descendit.
“Ah ! Le pauvre bougre. Ses histoires de trésor vont me manquer.”
On fit venir le médecin, pour qu’il confirme cette mort. Ce dernier ne trouva pas de poul. Il était alors coutume de vérifier que le prisonnier n’avait pas faussé sa mort par un coup de fer rouge. Bien que réticent à brûler le corps présumément mort d’un vieil homme qui n’avait, de toute manière, aucune intention ou capacité de s’échapper, le médecin s'exécuta.
L’odeur de brûlé monta furieusement aux narines d’Edmond. Elle resta coincée au fond de sa gorge, étouffante, écoeurante, tel un liquide mousseux qu’on aurait avalé de travers. Pendant un instant, Edmond crut qu’il allait vomir. Ses bras et ses ailes s'enroulent autour de son torse dans une vaine tentative de barrière contre le crépitement de la peau qui fond, mais le regard d’Edmond resta fixé sur la petite ouverture qui lui servait de fenêtre, comme hypnotisé par l’horreur de la scène qu’il épiait. Il frémit. Ses pensées retournaient sans cesse à la fiole brisée, à ce fol espoir qui lui avait simplement glissé des mains.
Les porte-clés descendirent un sac - “le plus beau linceul du château d’If”, dirent-il, puis, une fois l’Abbé enfilé dans son cercueil de fortune, comme c’était l’heure du déjeuner et qu’ils avaient fort faim, optèrent pour se débarrasser du corps une fois s’être remplis la panse. Une fois qu’il furent parti, Edmond s’approcha du sac de tissus rêche qui cachait son ami. C'était si facile d’imaginer l’Abbé simplement endormi sous cette paroi de coton, et non parti au point de ne même plus ressentir la douleur du fer.
Un tiraillement déchira le cœur du jeune homme. Il se souvenait avec douleur des premières années passées seul, isolé dans quelques mètres carrés avec pour unique partenaire de conversation un mur de pierre, des ras, et une porte vivante— tel qu’il surnommait son geôliers. Sans l’Abbé, Edmond serait devenu fou. Et fou il deviendrait, s’il restait ne serait-ce qu’un mois de plus emprisonné dans la plus profonde solitude, si loin des grandes étendues maritimes qu’il ne voyait plus que dans vagues songes remontant de ses souvenirs. Il eût préféré mourir que de se retrouver à nouveau dans cette glaciale pénombre. Après tout, n'avait-il pas déjà abandonné la vie, quand il entendit Faria pour la première fois ?
Comme une poussée de fièvre, la soif de liberté dévorait le jeune homme. Ses ailes, trop grandes pour la petite pièce que formait la cellule de l’Abbé, se déployèrent à moitié, comme par anticipation de sentir le vent jouer dans ses plumes. Son cœur pleurait la disparition de son ami, mais sa raison lui assurait que s’il ne tentait pas de s’échapper maintenant, tout le savoir que l’Abbé lui avait confié serait en vain. Faria n’aurait-il pas voulu qu’il fusse libre, qu’il récupère son fameux trésor? N’avait-il pas donné à Edmond des noms, des responsables aux quatorze années de souffrance passées ?
Il y avait, bien sûr, le plan alternatif de fuite que l’Abbé avait évoqué. Il était possible qu’une fois le cachot voisin vide, les geôliers y enferment un nouveau prisonnier. Mais, celui-ci serait-il vraiment aussi innocent qu’Edmond ne l’avait été ? Écouterait-il son plan pour s’enfuir, ou le vendrait-il aux porte-clés ?
Non, il était bien trop dangereux d’attendre ne serait-ce qu’une seconde de plus. Edmond devait s’enfuir tant qu’il en avait encore l’opportunité. Et puis, s’il se faisait prendre, il n’avait de tout façon pas grand chose à perdre. La mort offrait une douce délivrance à l’enfermement à perpétuité.
Edmond défit aussi vite qu’il put les nœuds du sac rêche. Si c’était là le meilleur linceul du château d’If, c’est que de linceuls, la prison n’en possédait pas. Portant avec difficulté le corps encore surprenamment chaud de son ami à travers les tunnels qui séparaient leur cellules, il compta les secondes. Il n’avait que très peu de temps avant que les gardes ne reviennent.
Plus d’une fois, les rochers acérés de l’étroit passage mordirent son plumage et lui raclèrent la peau. Edmond ne s’en soucia point. Son esprit était ailleurs, porté sur les milles façon dont sa tentative d’évasion pourrait se finir, tant en bien qu’en mal. Si les gardes l’enterrait, Edmond se laisserait couvrir de terre, ne s’enfuyant qu’une fois ces derniers partis. Si les gardes le jetaient à l’eau, Edmond utiliserait le couteau pour déchirer le sac de l’intérieur et nagerait jusqu'à la rive.
Tout à sa tâche, Edmond ne remarqua jamais comment les membres d’abord glacés de l’Abbé semblèrent se réchauffer sur le temps du trajet. Il ne remarqua pas le battement de cœur ; si faible que même le médecin n’avait pu en discerner le pouls qui pulsait pourtant sous ses doigts. Il ne remarqua pas la respiration tremblotante qui s’était emparé du corps paralysé et qui, silencieusement, discrètement, l’avait ranimé.
Simplement, il déposa l’Abbé sur son lit, déposa un doux baisé d’adieux sur les rides plissées par l'âge de son front. Une larme coula silencieusement le long de sa joue. Puis, Edmond reparti avec la vivacité de la jeunesse dans les tunnels pour se placer dans ce même sac dont il avait retiré son ami un peu plus tôt, récupérant le couteau de cartilage que l’Abbé lui avait appris à fabriquer au passage. Il recousu l’ouverture de l’intérieur de telle sorte qu’on ne distinguait pas le changement qui s’était effectué. Edmond passa l’aiguille dans le dernier trou juste quand les portes-clés, enfin repus, retournèrent au cachot.
Puis, comme une araignée-loup qui guette sa proie, il attendit.
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Vous pouvez aussi trouver ici un prequel, avec la pousse d'ailes d'Edmond.
Et un wingfic fanart inspiré du film.
#Edmond dantes is a wolf-puppy#change my mind#je vous jure je vais en faire un fandom tag#j’espère que vous aimez son envol :3#le chap 2 est disponible sur ao3#je me suis tellement éclaté avec cette evasion de prison#tt ce whump. tt ce angst.#tcomc#the count of monte cristo#le comte de monte cristo#alexandre dumas#edmond dantes#edmond dantès#french side of tumblr#frenchblr#upthebaguette#français#french#fragments of imagination#ao3#fanfic snippet#fanfiction#fanfic#wingfic#wings#whump#angst#abbé faria
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«Les pays occidentaux se rapprochent dangereusement du point de non-retour»—Orban
«C'est ainsi que les guerres régionales deviennent des guerres mondiales», met en garde (https://tass.com/world/1800107) le Premier ministre hongrois, accusant les dirigeants occidentaux – Macron en tête – de souffler sur les braises.
Priant pour que la situation ne dégénère pas avant novembre, Orban espère une élection de Trump pour que se monte une «coalition de la Paix» pan-occidentale.
Pour l’heure, «il existe une psychose militaire en Europe, dont la conclusion logique sera l’envoi de militaires».
Menée selon lui par une infime minorité, qu’il définit dans son pays comme «des gauchistes payés par Soros, Bruxelles et Washington».
Ce qui est aussi le cas dans le reste de l’Europe et aux Etats-Unis selon l’Institute for Global Affair (https://instituteforglobalaffairs.org/wp-content/uploads/2024/06/IGA-Modeling-Democracy-2024-The-New-Atlanticism.pdf), puisque l’immense majorité des citoyens (88 % et 94 %) souhaitent que l’OTAN cherche «un règlement négocié de la guerre en Ukraine».
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Photo originale par Steph-Photo
Des priants dans une église de Dijon (21)
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Tu m'illumines de ta présence
Je brille quand je sens ta flamme
Sorcier tu luis dans mes veines
Aux contours magiques de tes lèvres je cède
Cette ride qui te fait sourire
Même dans l'horreur
Tu m'éteins tout autant
Tes yeux serpent
M'enrobent du maléfice malheureux
Qui nous lie dans la désolation
J'avale sans fin tes mots
Miel et poison
À genoux, sortillèges vides
Je te voue un culte siamois ;
J'accepte l'amour viscéral
J'accepte la rage indigeste.
Tu vis sous ma peau
Je te sens en moi palpiter de haine
Je te sens quand tu penses à moi
Je te sens quand tu hurles en priant
Je te sens quand tu pleures à l'aurore
Je te sens quand tu me parles à l'intérieur
Je te sens quand tu t'éloignes de nous
C'est parce que je t'aime que je suis partie
C'est parce que je te déteste que je suis partie
Rongée rongée rongée par l'absence
Rongée rongée rongée par la présence
Je quitte notre sanctuaire
Je quitte les draps amers
Les baisers les bougies la cire sous nos lèvres
De la flamme ne demeurent que sang et suie
J'éteins
Et je jette l'allumette dans la pénombre
Même si je ne veux pas faire l'amour
Avec un autre diable
Adieu
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" Love For You "
𝗠𝗲𝘁 𝗲𝗻 𝘀𝗰𝗲̀𝗻𝗲 : Arthur Morgan.
𝗥𝗲́𝘀𝘂𝗺𝗲́ : Depuis les événements de Blackwater, les membres du gang sont tous à fleur de peau. Ils regardent par dessus leur épaule, discutent avec attention quand ils s'agit de civils qu'ils croisent et volent, tout ça dans l'espoir de discrètement se faire de l'argent et de disparaître des radars. Arthur n'y échappe pas. Ça fait longtemps que je ne l'ai pas vu aussi méticuleux et renfermé. Il ne parle pas, apparaît quelques heures au camp pour y déposer billets dans la caisse commune, nourriture pour Pearson et des vêtements à nettoyer avant de disparaître. Sauf que cette fois.. cette fois il ne partira pas seul. Je viens avec lui. Enfin.. ça il ne le sait pas encore.
𝗔𝘃𝗲𝗿𝘁𝗶𝘀𝘀𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 : référence à la fornication.
ENG : PLEASE DO NOT STEAL MY WORKS. If you want to translate it, ask me first then we can talk about it. If you want to find me on Wattpad, my account is in my bio, this is the ONLY ONE i have. FR : MERCI DE NE PAS VOLER MES OS. Si vous avez envie de les traduire, merci de me demander la permission avant. Si vous voulez me retrouver sur Wattpad, j'ai un lien dans ma bio, c'est mon SEUL compte.
𝙽𝚘����𝚋𝚛𝚎 𝚍𝚎 𝚖𝚘𝚝𝚜 : 𝟕,𝟓𝟓𝟕.
Commentaires, likes et reblogues super appréciés. Tout type de soutien l'est, merci beaucoup !! <33
Chaque secousse enfonce ma cage thoracique un peu plus profondément dans mes poumons, toutes plus dures les unes que les autres, je perds ma respiration, couine dès que les sabots du cheval touchent la terre ferme, c'est-à-dire assez souvent. Il m'est impossible de m'agripper, j'ai les mains ligotées dans le dos et je suis allongée sur le ventre. L'animal est entre le trot et le galop, c'est compliqué de faire quoi que ce soit de ce fait. J'aimerais dire que je suis en position de force, que j'ai la situation sous le contrôle, mais j'ai bien peur que l'évident de la situation puisse difficilement être caché derrière mes belles paroles. D'ailleurs, j'ai d'autres chats à fouetter. Qui pourrais-je bien convaincre ? Nous sommes seuls dans cette forêt et j'ai déjà du mal à respirer, ce serait audacieux de croire qu'il me reste de la force pour faire autre chose que geindre. Je souffre.
Balançant mes jambes liées dans les airs, j'essaie de me libérer.
Cela me vaut une tape sur le front.
« Arrête de te débattre, ça t'aidera pas. »
Je peste dans ma barbe. Quelle enflure.
Vu son cet angle, son dos est encore plus imposant, il est immense. Sa voix ne tremble pas, j'aimerais presque qu'il se morde la langue, mais je suis mal placée pour le maudire, je ne peux que le faire dans ma tête en priant pour qu'il ne se rende compte de rien. J'ai envie d'appeler à l'aide, quémander des secours auprès du premier fermier venu dans le coin, mais je manque d'air, j'ai la tête qui tourne.
Je me suis toujours demandée pourquoi les hors la lois ne se libéraient pas une fois ligotés et mis sur le derrière de chevaux. Ça paraît si simple : on gigote, tombe à terre et se libère... Maintenant je sais; le manque d'air, la confusion liée aux secousses, c'est dépaysant. D'une violence inconcevable. Il faut être redoutable pour passer outre.
« Arthur, relâche moi ! »
Mes poignets se frottent l'un contre l'autre, désespérément, je tente de créer un petit espace qui me permettrait de tirer sur mes liens, en vain.
Il ne répond pas.
Son silence m'enrage, alors je cherche la petite bête, ne tarde pas à la trouver.
« Quand John apprendra comment tu me traites il va te mettre une raclée ! »
Il rit.
« C'est osé de ta part de penser qu'il voudrait pas te tuer. »
« Eh, c'est pas gentil. »
« Sois contente que je te ramène pas à ton frangin là tout de suite. » insiste Arthur. « Non mais qu'est-ce qui t'a pris, bon sang... »
Consciente que sa question est rhétorique, je ne peux quand même pas m'empêcher de paniquer. Il a marmonné, un bonbon mentholé dans la bouche ⸺une odeur similaire flotte dans l'air, et sa bouche est pleine, c'est ma conclusion⸺ et ralentissant le rythme, son cheval trotte désormais. Ma réponse se fait hâtive, je balbutie. L'adrénaline me monte à la tête et je dois dire qu'elle fait des ravages.
« Ça te concerne pas ! »
« Ah bon, t'es certaine de ça ? »
Il tourne la tête et croise mon regard.
« Parfaitement. Je suis une femme indépendante, j'ai tué plus d'hommes que tu ne le crois. Je paie ma part au gang, donc j'ai le droit de sortir, moi aussi. »
« Et c'est comme ça que tu la paies aujourd'hui ? En volant le cheval de Javier ? »
« Ah ! Tu dis ça mais je te signale que tu l'as effrayé et qu'il s'est enfuit. C'est certainement pas moi qui vais annoncer la nouvelle. »
« Il saura trouver son chemin.. » il murmure, incertain.
« Bien, parce que moi aussi. Détache moi ! » je m'indigne.
« Tu vas plutôt rester sagement en ma compagnie. Ça calmera peut-être tes ardeurs. »
« Mes- Excuse-moi ?! »
« Excusée. »
« Arthur ! »
J'ai le visage en feu. Si je continue de grincer des dents de cette manière, c'est plus d'une que je vais perdre, et je n'ose pas imaginer le résultat.. mais que c'est agaçant ! Je pensais être passée inaperçue. Habituellement c'est la monture de Lenny que je chaparde. Il a tendance à dormir un peu plus que les autres, il n'en a pas tant besoin, et n'a jamais vraiment su résister aux yeux doux d'une jeune femme, Hosea m'a nombre de fois mise en garde, se jouer d'un homme c'est un peu comme une bombe à retardement, mais je ne m'en suis jamais fais. Enfin, ça c'est avant qu'Arthur Morgan ne me tombe dessus. Fichue brute...
La corde autour de mes poignets commence à me tailler la chair, ça devient difficilement supportable, plus le cheval bouge et plus les secousses la font pénetrer mes plaies.
« Je voulais juste me balader... » pesté-je.
« Bien sûr. »
« Je connais ce ton, ça ne m'amuse pas, Arthur. »
« Je le suis encore moins, je te le garantis. On a une différente définition de balades, si toi tu penses que m'espionner pendant des heures c'est une partie de plaisir. »
Comme pour appuyer mes propos, je gigote. Arthur me frappe donc le front.
« Je te suivais pas ! »
Il me semble avoir oublié de le mentionner; le soleil se couche. Ses reflets enflammés dorent le ciel et obscurcissent notre la route. Nous sommes partis tous les deux ce matin, mais nous sommes encore loin d'être rentrés au camp, je ne connais pas bien ces bois. Je me doute que nous allons devoir dormir dehors. Ou alors Arthur va nous faire faire le trajet même de nuit ? Ça ne me surprendrait pas sachant qu'il aime vivre dangereusement, mais je n'espère pas. Je suis terrifiée à l'idée de croiser des bandits.
Ce monde n'est plus aussi sûr qu'avant.
« Arthur, on va continuer jusqu'à quand ? » j'halète.
« Tu fatigues déjà ? »
« Ça fait des heures que je suis attachée, j'en peux plus ! »
« Parce que si je te détache tu vas rester tranquille ? »
Il ricane; mon silence en dit long.
« C'est pour ton bien, et le mien. » avoue-t-il. « Je te courrai pas après une seconde fois, tu peux rêver. »
« C'était rien... » je marmonne.
« Qu'est-ce que t'as dit ? »
« Rien ! »
Le derrière de son cheval est rigide, des mouches volent tout autour de moi.
Je contemple le paysage qui nous entoure et en viens à me demander comment j'ai pu tenir tout ce temps ici, geindre et lui taper sur les nerfs a dû me faire gagner quelques heures, mais c'est plus pour mon corps que je m'inquiète. Aurais-je perdu la faculté de marcher ? C'est fort possible. Abigail m'a parlé d'une femme qui, alitée, n'aurait pas pu marcher pendant plusieurs jours, et résultat un médecin l'a amputée. Combien d'heures me restent-ils ? Combien de maladies ai-je attrapée, si proche de l'anus de cette fichue monture ? Je n'en peux plus. Ces mouches bourdonnent et les sentir m'effleurer la peau me rend folle. Au possible, je suis irritée, et je m'en fiche de l'avoir cherché, je ne pensais pas Arthur si cruel avec les femmes. Jamais il n'aurait traité Mary-Beth de cette manière ! Suis-je donc de la même espèce de Karen à ses yeux ? Je n'y crois pas un seul instant.
Lorsque Arthur s'arrête, le ciel est noir. Où que je tourne la tête, il est parsemé de pierres précieuses comme l'on en voit dans les journaux, j'aurais pu être émerveillée, si seulement le sang ne me montait pas à la tête.
« Tiens bon, on fais une pause. »
Il descend de son cheval, m'attrape par le derrière et j'en profite pour le mordre tandis qu'il me pose au sol.
« Aïe ! Arrête de te débattre, bon sang. »
La lame qui se glisse entre mes mains et qui me libère de ma prison m'arrache un frisson de par sa froideur. Je sursaute et manque de me couper, mais Arthur la manipule avec aise. Elle ne fait que me toucher. Elle me frôle, me caresse presque. Arthur s'abaisse, il me fait signe de lever le bas de ma robe et tranche les liens autour de mes chevilles. Je suis enfin libre, mais à quel prix... J'ai mal partout !
« Tu vas t'enfuir maintenant ? »
« Peuh. À une heure pareille ? C'est bien la dernière chose qu'on apprend à une femme. » je m'esclaffe.
Arthur arque un sourcil.
Il se redresse, me questionne.
« Et la première ? »
« Toujours se trouver un homme fort et bon pour se protéger. »
Je réponds avec une pointe de malice, confortée dans l'idée qu'il sera embarrassé et que j'aurais ma revanche ⸺Arthur n'a jamais été doué quand il s'agit d'amour⸺ mais la manière dont il se contente de ricaner me contrarie. Il range sa lame et sort ses affaires, non sans continuer de se moquer.
« Quoi ? » je demande finalement, une fois la tente levée, agacée par ses gloussements.
Arthur, faussement apeuré, lève les mains en l'air. Il s'accroupit.
« Je voulais pas te contrarier. »
« Pourquoi ça te fait rire, hein ? Tu sais pourtant pas que c'est pas comme ça qu'on traite une dame ? »
« Toi, une dame ? Me fais pas rire, t'égorge un homme comme dans du beurre. T'es loin d'avoir besoin de protection. »
Jetant une bûche dans le feu, il détourne le regard.
« Surtout celle d'un homme dans mon genre. »
« On fait la paire je trouve. »
« Non. »
« Oh, Arthur ! »
Son cheval est attaché près de moi, il broute comme un simple animal sauvage, ignorant nos chamailleries. Ses oreilles ne tressaillent même pas, je le zieute avec rancœur avant d'avancer. M'éloignant de l'obscurité qui a avalé le reste de la forêt, je rejoins Arthur auprès du feu de camp, cette source de chaleur est la bienvenue, je mets mes mains devant et m'asseois sur la peau d'animal qu'il a dépliée pour moi. La terre est sèche, elle s'effrite comme du sable sous mes souliers. Arthur est assis sans rien en dessous, il ne me regarde toujours pas, plutôt; il trifouille la bûche qu'il vient de jeter comme si sa position améliorerait notre condition. J'ai envie de lui demander pour l'embêter, mais l'expression pensive sur son visage suffit amplement à me dissuader.
Ses traits tombent, son visage est couvert d'une fiche couche de sueur luisante et le reflet brillant dans ses yeux, révélé par les flammes, s'éteint sous la fatigue. Arthur passe sa main sur son visage. Il soupire.
« Tu veux manger ? »
« Je t'ai contrarié ? »
Nous avons parlé en même temps.
« Quoi ? » dit-il.
« J'ai rien dit.. toi d'abord. »
« J'ai demandé si tu veux manger. »
Arthur sort de la viande de sa sacoche, la faisant cuire minutieusement pendant quelques secondes sur le pic de sa lame, il me le tend ensuite.
« Je suppose. »
Ma main englobe son poignet, j'attire la chair à mes lèvres avant de croquer un bout. C'est bon. Épicé à souhait ⸺l'odeur d'herbes mélangé à la viande me fait saliver, suffisamment cuit pour ne pas coller entre les dents et fond dans la bouche. J'ai rarement connu mieux. Qu'est-ce que je dis, je connais rarement mieux. Arthur est attentif, il me laisse manger sans me salir et sans commenter, j'apprécie le geste. Au final, ça n'est pas si mal de camper ici, surtout si je peux éviter la cuisine de Pearson, pas qu'il soit un pitoyable cuisiner, mais il pourrait apprendre une ou deux choses sur l'assaisonnement. Et je suis certaine que le reste du camp est d'accord avec moi. Je termine le morceau de viande sans savoir si Arthur en aura assez pour lui, lorsque j'ai le ventre rempli je le relâche et m'essuie les lèvres. Arthur ne detourne pas le regard.
Le feu crépitant fait du bruit, il claque, brûle le bois avec ardeur; ses flammes dansent sur le côté de son visage, il rend en quelque sorte la forêt encore plus sombre qu'elle ne l'est déjà, dû au contraste entre pénombre et lumière. Ça m'effraie, pourtant je suis tout autant rassurée. Sa présence est un oxymore. Elle me procure un sentiment de sécurité parce que je ne suis plus dans le noir; mais en même temps n'illumine pas tout, alors ce qui nous entoure reste un mystère.
Des animaux passent en coup de vent, je les entends parcourir les arbres, déranger les buissons, faire frétiller l'herbe en parcourant la forêt. Je me demande combien sont attirés par l'odeur de nourriture. Bien sûr, ils n'osent pas s'approcher.
« T'en as assez ? »
Arthur a sorti un autre morceau qu'il dore auprès du feu. J'acquiesce.
« Te plains pas après si t'as faim. » il réplique.
« J'ai déjà fait ça ? » m'offusqué-je.
« Non, je te préviens. Tu m'as l'air d'humeur à te plaindre aujourd'hui, alors j'anticipe. »
« Ça te fait rire de me chercher, Morgan ? »
Fronçant les sourcils, je le pointe du doigt.
« Dors avec un œil fermé ce soir, on va rire. »
« C'est une menace ? » il ricane. « Attention, je pourrais te prendre au sérieux. »
« Pff. »
Je croise mes bras contre ma poitrine. Qu'est-ce qu'il peut m'énerver... L'indifférence d'Arthur est redoutable, surtout quand il s'agit de discuter avec lui, peu importe ce que je lui dis : il se moque. Même des larmes de crocodile ne sauraient le peiner. Je le contemple donc manger en silence, il se rempli la panse avec trois épais morceaux de viande précédemment enroulés dans des bouts de tissus. Le tout est encore accompagné d'herbes. J'en viens à me demander si sa sacoche a un fond, comment fait-il pour y ranger autant d'objets ? Arthur me remarque le fixer et me questionne du regard.
Je colle mes paumes et enfonce mes mains entre mes jambes, gênée d'avoir été prise sur le fait. Je faire bouger mes pieds devant le feu, espérant me changer les idées.
« Tu vas me ramener au camp, demain ? » je l'interroge.
« Mhh. »
« Est-ce que... Hum. Est-ce que tu vas dire à John ce que je faisais ? »
« Qu'est-ce que ça change ? » il s'étonne.
« Tu sais comment il est, Arthur. Si il apprend que je me suis partie pour te suivre il va me tuer. J'ai franchement pas envie qu'il me gronde devant tout le monde. »
« C'est la conséquence de tes actions, je vais pas lui mentir quand même. »
« Arthur ! »
« Bon d'accord. » il soupire. « Mais tu veux que je lui dise quoi ? Que je t'ai mise en danger pour rapporter de l'argent ? Là c'est moi qu'il va tuer. » rit-il.
« Je sais pas... »
Mes pieds jouent avec la terre. C'est difficile de garder un contact visuel avec lui, il me rend nerveuse, donc j'ai tourné la tête et je parle d'une petite voix. J'ai peur que si je m'exprime trop, il va finir par comprendre mon petit jeu, et loin de moi l'envie d'être à nouveau la cible de ses moqueries.. Arthur peut être cruel.
« Je vous comprends pas, vous, les femmes. »
Il sort une cigarette, l'allume, tirant une taffe, il lève la tête en direction du ciel. Je fais pareil. Il est joli.
« Tu sais que c'est dangereux de sortir alors qu'on est recherchés, tu t'attendais à quoi en me suivant ? »
« Rien.. »
« Je te savais rebelle, mais pas à ce point. T'es déjà une hors la lois, pousse pas ta chance. »
« C'est osé de ta part de me sermonner, je te signale que j'ai été utile au gang plus d'une fois. »
« Oh, mais je remets pas en cause tes talents. » dit-il, amusé. « T'aurais juste pu choisir un moment où on est pas recherchés par les Pinkertons pour le faire. »
« On est recherchés par tout le monde. » je peste. « Avec vous y'a jamais de bon moment... »
« De bon moment ? Pour voler ? Me fait pas croire que tu connais pas Dutch depuis le temps. »
« Tu te moques de moi ? Il nous a élevés tous les trois ensemble, bien sûr que je le connais. Ça justifie pas que je sois traitée différemment. »
« Si. »
« Tu rigoles ? »
Arthur secoue la tête. Il écrase sa cigarette auprès des cendres du feu, penché, elle se tord, se plie, avant de céder et de s'embraser soudainement. Arthur se redresse ensuite et il attrape sa tasse de café. Il agit quelques instants sans parler, profitant du silence qui nous entoure.
« C'est parce que je suis une femme ? » je demande finalement, rongée par cette pensée.
« Tu sais bien que non. » il réplique, agacé. « Dutch fait des exceptions quand il s'agit de toi. C'est juste que t'es... toi. »
« Moi ? »
Arthur retient un rire.
« Une tête de mule. T'écoute rien. »
« Je te demande pardon ? »
« Te vexe pas, ça fait partie de ton charme. Tout le monde le sait. » il se rattrape.
« Je suis pas une tête de mule, déjà. Et ça justifie pas que j'aie pas le droit moi aussi de travailler, pendant que Micah croupie à Valentine, moi, je remplie la caisse commune, d'accord ? »
« Oh, mais j'en doute pas. »
« Mhh.. »
Arthur pose sa tasse, il fait une pause, hésitant, comme si il choisissait ses prochaines paroles avec attention. J'essaie de garder mon calme mais je n'apprécie pas vraiment la tournure de cette discussion, j'avoue être vexée. Je savais que l'on me pensait sang chaud, mais pas à ce point. Il y a pire entre nous, du style Bill ou Micah lui-même !
« Y'aura toujours mieux que ce gros empoté, mais va dire ça à John. C'est lui qui insiste pour que tu restes tranquille. »
« Si il savait ! »
« Il sait justement. »
« Quoi ? »
« Il te connaît, il sait avec qui tu batifoles, les conneries que tu fais en ville. Les gens parlent, tu passes pas inaperçue. »
« Moi, batifoler ? La belle blague. »
« Les jumeaux à Blackwater c'était du vent, alors ? »
Immédiatement, mes joues s'embrasent.
J'aimerais croire que c'est dû au feu qui nous réchauffe, mais les souvenirs de cette nuit ardente qui me reviennent en mémoire en sont la seule raison. Je ne peux pas y échapper. Arthur rigole. C'est doux, il se moque sans arrière pensée.
« C'était... C'est pas ses affaires ! »
« Ça l'est quand ça attire l'attention sur nous. » réplique-t-il cette fois-ci avec sérieux. « Il m'a dit de pas t'en parler, mais il est allé leur péter la poire pour qu'ils la ferment. »
« Pourquoi ? »
« Pourquoi il les a tabassé ? »
« Non, » je secoue la tête. « pourquoi il ne m'a rien dit ? »
Le soupire qui s'échappe de ses lèvres me pèse sur le cœur. Arthur persiste à éviter mon regard en contant son histoire.
« Il sait comment tu es. T'engueuler ça fera que t'énerver, il a abandonné ce combat y'a longtemps. Tu comprends pas pourquoi Abigail et Grimshaw insistent autant pour que tu les aides au camp ? »
« C'est John ? » m'écrié-je.
Arthur acquiesce.
« En partie. »
« Oh mon Dieu. »
Plaquant mes mains sur mes joues, je sens mon être tout entier fondre d'embarras. Qu'Arthur sache à propos de mes aventures charnelles ça n'est rien à côté de John forcé de nettoyer derrière moi. Comment j'ai pu ne rien voir ? Les rumeurs se répandent vite et j'étais souvent à Blackwater pour des vols de bas étage... J'aurais été à ce point aveugle ?
« J'espère au moins que tu t'es bien amusée. » il me taquine, ce qui m'arrache un rictus.
« Tais toi. »
« Ça a pas plu à John. » poursuit-il. « T'aurait dû voir sa tête quand il les a entendu, c'est une image que je suis pas près d'oublier. »
« C'est de sa faute alors. J'y crois pas ! Il pensait vraiment que me forcer à rester au camp marcherait ? »
« Il a fait ce qu'il a pu. »
« Mais il dira rien si il sait que je suis avec toi, Arthur. Il a confiance. » j'affirme.
« J'ai pas dit le contraire. C'est parce que tu recommences à sortir en douce qu'il va paniquer, si tu fais parler de nous là Dutch va pas juste nous remonter les bretelles. Pas en ce moment. »
« J'y avais pas pensé... »
« On s'en doute. »
« Alors ne dis rien. »
« Mmh ? »
Je pose mes mains par terre et avance jusqu'à lui, Arthur sursaute.
« Tu me couvres ? »
« On verra. »
J'attrape son menton entre mes doigts. Nos visages se rapprochent, je force jusqu'à frôler son nez du mien.
« Arthur. »
« Quoi ? » il grogne. « Tu penses que ça m'arrange moi aussi que tu foutes le bordel partout où on passe ? »
Il se saisit de mon poignet mais je ne bouge pas.
« Je suis pas une femme de ménage, d'accord ? Tu me verras pas laver vos caleçons sales ou nettoyer le camp. J'y resterai pas. »
« Pour que tu retournes te faire un nom dans toutes les villes où on passe ? C'est nous tirer une balle dans le pied. »
« Tu dis ça comme si t'étais tout blanc. »
« Non, mais moi j'agis quand c'est nécessaire. Pas quand mon entrejambe en a envie. »
« C'était une fois ! Enfin deux, si on compte le frangin. »
« Tu vois ? T'es intenable. »
« C'est pas me laisser au camp qui va arranger les choses. Et puis.. je voulais juste être avec toi aujourd'hui. »
Je m'asseois par terre, sans couverture pour sauver ma robe, cette fois-ci. Arthur est de profil mais me regarde dans les yeux. Son regard est perçant; deux perles à l'allure océanique me sondent de l'extérieur à l'intérieur, ça a beau être perturbant, je tiens bon, je ne m'effondre pas.
Ma main continue de toucher son visage, pareille sur la sienne sur mon poignet qui ne bouge pas. J'oserais presque croire qu'elle m'empêche de partir. Je suis en position de force comme ça, j'en suis persuadée, je sais donc que si je le lâche c'est lui qui prendra ma place. Ça fait longtemps que je n'ai pas été aussi proche de lui. Nous le sommes tellement que je sens de là son haleine, elle est lourde, parfumée au café et à la nicotine. Toute trace de menthe a disparu. Chez n'importe quel autre homme ça me dégoûterait, mais alors qu'elle s'infiltre dans mes narines cette odeur m'arrache un frisson, je ne peux pas m'empêcher de zieuter ses lèvres et de me mordre l'intérieur des joues. Ma poitrine palpite. Je sens la prise de mon pouce et index sur son menton s'affaiblir.
Arthur ne dit rien.
Est-ce qu'il se rend compte de ce qui se passe entre nous ? Est-ce qu'il comprend enfin pourquoi je l'ai suivi ? Ça ne remonte pas à hier.
« Je voulais- »
Il me coupe, raffermissant sa prise sur mon poignet au point de me couper la circulation. Arthur paraît contrarié. J'ignore la douleur que ça me provoque. Entre mes plaies et sa force brute, je suis servie.
« Tais toi. »
« Quoi ? »
De ma main libre, je place une mèche de mes cheveux derrière mon oreille. Je bats des cils. Est-ce qu'il comprend..?
« Je vais te ramener à John et tu vas te tenir tranquille, fin de l'histoire. »
Il me lâche et se lève. Je suis prise de court. Ce qu'il fait reste un mystère pour moi, avant de le voir prendre une bûche et la jeter au feu, il s'en va ensuite retrouver sa monture. Il m'évite.
« Arthur... »
« Tu vas dormir là-dedans, moi je vais monter la garde. Demain à l'aube on repart. »
« Arthur ? »
Il monte la tente avec une expertise déconcertante, sans me regarder une seule fois. J'essaie de l'appeler, d'attirer son attention, mais il parvient à faire comme si je n'étais pas là tout le long. C'est humiliant. Il a saisi et il me repousse, bien joué, maintenant j'ai ruiné toute chance de me rapprocher de lui.. Mon comportement est si détestable ?
J'essaie de remettre de l'ordre sur mon visage, je réarrange ma chevelure, passe ma langue sur mes dents et lui vole une gorgée d'eau dans sa sacoche qu'il a laissé. Je réajuste même mon corset et les manches de ma tenue, j'ai besoin de me rassurer; il n'y a qu'en touchant à mon apparence que j'y parviens. Je ne suis pas à son goût ? Non, c'est impossible. Ou alors peut-être qu'il ne m'apprécie juste pas, il ne me voit pas comme une vraie femme. Nous avons grandit ensemble dans la violence et la mort, c'est vrai que j'ai du mal à imaginer qu'il puisse avoir des sentiments pour moi dans ces circonstances. Mais moi.. moi j'en ai. Alors qu'est-ce qu'on fait ?
Moi, je l'aime.
« Va te coucher. »
Arthur garde ouverte une partie de la tente avec sa main, m'invitant ainsi à m'y installer. Elle est luxueuse, le tissu est robuste et même ce qui se trouve à l'intérieur me laisse penser qu'Arthur a dû redoubler d'effort pour se le procurer. Je me demande comment il y est parvenu dans de tels temps.. Nous sommes tous recherchés, encore plus lui, et la plupart des métiers paient mal. Sur le moment j'y pense mais, effrayée par la réponse, je choisis d'oublier.
« Je.. Arthur, je- »
Je n'ai pas envie de l'écouter. Il faut que je sache.
« Tu.. tu sais ce que je pense ? »
Pas de réponse.
« Tu sais pourquoi je te suis ? Pourquoi je veux à tout prix être avec toi ? Tu le sais, hein. C'est évident. »
« Je t'ai dit de te taire. »
« Mais pourquoi ? » je m'impatiente. « Ça fait depuis qu'on est gamins que j'ai des sentiments pour toi, j'ai pas le droit de tenter ma chance ? Foutaises. »
Je me lève.
Arthur pense sûrement que j'abandonne lorsque je m'approche de lui, il doit se dire que je vais sagement rentrer dans sa tente et ne plus jamais parler de cet incident. Nous avons tout les deux mérités du repos. Non... Non, il sait que je ne vais pas en rester là. C'est comme il l'a dit. Je suis incontrôlable, imprévisible, et m'empêcher de faire ce que je veux est à l'instar d'une bombe à retardement. C'est mon moment, j'explose.
Il baisse la tête.
« Regarde moi. »
Je pose mon index sous son chapeau et le soulève. Nos regards se rencontrent.
« Je t'aime, Arthur. »
« Tu sais pas ce que tu dis.. »
« Aux dernières nouvelles, si. J'ai des sentiments pour toi, et je veux plus me cacher. » confessé-je. « J'en ai marre de faire comme si je ne suis pas jalouse à chaque fois que tu parles à une autre femme, je veux plus aller voir ailleurs en espérant qu'un jour tu prennes leur place. »
Son chapeau tient en place un peu plus haut, alors je passe ma main sur le côté de sa joue, et je la caresse. J'ai envie de le toucher. Il est figé alors j'en profite, je savoure ce contact, j'apporte ma seconde main à son visage et je me mets sur la pointe des pieds, tout le long, je prie pour qu'il ne me repousse pas. Je prie pour qu'il ne me dise pas non, les espoirs de la moi de dix-sept ans reposent sur mes épaules, je ne veux pas la décevoir parce que j'ai agi comme une abrutie depuis que je le connais. Je reste une femme, non ? Les hommes n'ont jamais pu nous résister, et, aussi fou Arthur est-il, il en reste un. Je veux qu'il me dise qu'il m'aime. Qu'il me caresse en retour. J'en ai besoin. Je le touche, je sens son odeur, sa chaleur, et mon cœur tombe un peu plus pour lui à chaque seconde qui passe. Même de près il reste beau. J'en ai des papillons dans le ventre.
Il grogne, l'expression tiraillée.
« T'es complètement folle. »
« Ah, bah merci. »
« Un type comme moi ? » il insiste en saisissant mes poignets. « Tu sais pas ce que tu fais, tu mérites mieux qu'un hors la lois. »
Je ris.
« Ça, c'est à moi de décider. »
« Depuis quand est-ce que.. »
« Mhh ? Depuis quand est-ce que j'ai des sentiments pour toi ? »
Il acquiesce. Je souris.
« Tu te souviens quand Dutch nous a demandé de voler le couple de vieux et que tu as attrapé ma main ? »
« Là ? » s'étonne-t-il, bouche bée.
« J'ai jamais voulu te lâcher après. »
« Putain, ça fait un long moment. Merde. »
On était tout petits, ça marchait bien à l'époque; les gens ont le cœur fragile quand il s'agit d'enfants dans le besoin. Arthur et moi on jouait ce rôle à merveille, Dutch aimait pas violenter les personnes âgées et c'était drôle de faire ce genre de mascarades, on s'amusait bien. Il y avait moins de violence de ce temps-là. Même John rigolait. Avec une telle ambiance, ça a été facile de tomber amoureuse, surtout de lui, au départ ces sentiments étaient petits, puis ils ont grandi, et je les ai cachés. J'ai vécu avec. Ils font autant partie de moi que tout le reste. Aujourd'hui.. aujourd'hui ils explosent. Ça fait plusieurs mois que je ne me cache plus, je le suis, je fais des allusions, beaucoup ont compris, notamment Hosea, c'était qu'une question de temps avant que Arthur lui-même ne percute. Maintenant... Bien, maintenant j'espère juste ne pas tout avoir ruiné. C'est le plus probable, mais si il y a une fine chance qu'il m'aime en retour alors je veux la saisir.
Il secoue la tête.
Arthur tire sur mes poignets, me forçant à le lâcher.
« C'est pas une bonne idée. Je peux pas, désolée. »
Oh.
« Tu- »
Oh.
« Tu as quelqu'un d'autre ? »
Il se fige.
« C'est cette fille, n'est-ce pas ? »
« Quoi ? Non. »
Je l'ai contrarié.
« Ça fait longtemps que j'ai tourné la page, je ressens plus rien pour elle. »
« Alors quoi ? »
« Quoi ? »
« Arthur, ne joue pas l'ignorant. »
J'essaie de m'approcher mais il m'évite.
« Pourquoi est-ce que tu ne veux pas de moi ? Tu m'aimes pas, pourquoi tu le dis pas ? Tu te rends pas compte à quel point c'est dur à avouer.. »
« Fais moi confiance, je sais. »
« Mais.. je... »
Il pose sa main sur le côté de mon épaule. Il me fait face, et mon être tout entier s'effondre. Il me déteste à ce point..?
« Et tu dois aussi me faire confiance quand je te dis que je suis pas le bon pour toi. Qu'importe ce qu'on- ce que tu ressens. Je suis pas un homme bien. »
« Parce que ça m'a arrêtée avant ? » je ris amèrement.
« Non. » il concède. « Mais je sais que tu cherches quelque chose de sérieux cette fois, et cette vie je peux pas te l'offrir. »
« Mais je m'en fiche ! Je te veux juste toi. »
J'agrippe son col et le secoue. C'est enrageant de discuter avec lui, comment est-ce qu'il ose parler de raison et de bien alors qu'il tue et vole des gens pour vivre ? Comment il ose me briser le cœur alors qu'il n'a même pas le crant de me dire non ? Tout ce que j'entends ce sont des excuses. Arthur essaie de me calmer en attrapant mes deux épaules, mais j'ai mal. J'ai les larmes aux yeux et je suis épuisée. Toute la journée à cheval, le ventre creux et ainsi mise à nue devant le garçon que j'aime depuis toujours, la dernière chose dont j'ai envie c'est que des préjugés ou son opinion viennent dicter ce à quoi j'ai droit.
Arthur n'est personne pour me dire quoi faire. Je refuse. Pas avec la vie qu'on mène. Il n'est pas bon ? Tant mieux.
Moi non plus.
« T'es un idiot fini, Morgan. » je crache. « Aie au moins le courage de dire ce que tu ressens. »
« Tu le sais déjà. »
« Dis-le moi. »
Il secoue la tête.
« Je serais toujours là, si je partageais pas tes sentiments ? Ça fait longtemps que je t'aurais flanqué un coup au cul, et que tu serais allée dormir. »
Il déglutit. Arthur ferme les yeux.
« C'est pas que je veux pas. »
Ma prise se referme. Je suis à deux doigts de déchirer sa chemise.
« Je m'en voudrais toute ma vie, si j'accepte, c'est tout. Tu peux encore trouver quelqu'un d'autre, si le gang se sépare, tu seras en sécurité. Trouve toi un homme meilleur. »
« Mais t'es pas mon père, merde. »
Je rapproche nos visages jusqu'à toucher ses lèvres. C'est assez charmant de voir ses pupilles se dilater et de sentir ses mains m'empoigner, je l'ai rarement vu aussi déstabilisé. Arthur est habituellement inébranlable.
« Qui t'a permis de choisir à ma place ? »
« Je suppose que t'as raison... mais un vieux type vilain comme moi ? Tu pourrais faire mieux. »
« Je suis parfaitement satisfaite de ce que j'ai en face de moi, je te ferais dire. » je réplique.
Déposant un baiser sur sa joue, il n'a pas le temps de me repousser que je m'empare amoureusement de ses lèvres.
Je l'embrasse avec toute la conviction de la moi d'il y a seize ans, et lorsqu'il empoigne ma taille, je retrouve le Arthur du même âge, fougueux, moqueur et séducteur. C'est exactement l'image que j'avais de lui à l'époque. J'ai tant envie de croire que c'est r��el. Il ne me trimballe plus comme une vulgaire bonne à rien, il me touche comme une femme, répond à mes caresses comme une amante, me traite comme j'ai toujours rêvé de l'être. Je goûte à ses lèvres sans jamais vouloir m'en séparer, de son haleine à sa salive, j'accepte son être tout entier. La façon dont il attrape le derrière de ma tête, me rapprochant ainsi davantage de lui jusqu'à ce que nos dents s'entrechoquent, et passe son bras autour de ma taille, celle dont ma poitrine déborde contre torse et celle dont ma jambe se plie contre son flanc droit, tout ça me chamboule. C'est exactement ce que je voulais. Je ne peux pas penser à quelque chose qui ne me rappelle pas Arthur, de mon cœur à mon cerveau, tout n'est plus que lui.
Ses lèvres sont exactement comme je les avais imaginées; gercées, rugueuses, et déterminées alors qu'elles rencontrent les miennes. Je ne compte plus les soirées que j'ai passé à les observer, me demandant quel goût elles ont, ou quelle serait la réaction d'Arthur si je me jetais sur lui, là en pleine conversation. Des bruits humides s'échappent de notre échange, je l'embrasse à en perde la raison. Il est dans le même état, si je le voulais, je ne pourrais pas me séparer de lui, pas avec la manière dont il m'emprisonne dans son étreinte.
Je défais mes mains de son visage pour passer mes bras autour de sa nuque, ainsi, nous sommes collés l'un contre l'autre, que dis-je, nous fusionnons. Son corps robuste me maintient en place, j'halète contre lui. Mes doigts se perdent dans sa chevelure, son chapeau manque de se renverser.
Ma respiration saccadée l'est encore plus lorsque nous nous séparons. J'en ai mal aux poumons. Ils brûlent.
Arthur me regarde déjà. Ses yeux me sondent avec attention, et, pour la première fois depuis longtemps, je n'ai aucune idée de ce qu'il pense, je sais encore moins ce qu'il s'apprête à dire. Arthur replace une mèche de mes cheveux derrière mon oreille, il le fait avec attention, sans un mot, puis il caresse ma pommette du dos de ses doigts.
Il me frôle comme si j'étais fragile, un objet coûteux facilement cassé sans manipulation soignée. Et je dois dire que ça fait son effet. J'aime la manière dont il me regarde. Je ne vois qu'adoration et désire.
« C'est ça que t'espérais en me suivant ? » il halète.
Entre deux respirations je glousse.
« Si je dis oui, qu'est-ce que tu vas penser ? »
« Que, décidément, je comprends rien aux femmes. » rit-il en réponse.
« À vrai dire.. j'espérais rien. » je confesse.
« Tiens donc ? »
« Promis. »
Il hausse un sourcil.
« Juré. » j'insiste. « Tu passes peu de temps au camp depuis Blackwater, et Dutch n'aide pas avec ses crises. Je voulais.. je voulais juste être avec toi. »
« Dutch t'embête ? »
« C'est rien. Ils me tapent tous sur les nerfs. »
« Même John ? »
« Oh, me lance pas sur le sujet. Abigail me demande de faire de lui un homme, qu'il s'occupe du petit, mais je crois que c'est une cause perdue. »
« Ça m'étonne pas. Quel bon à rien.. même pas fichu d'être un bon père. »
Je souris.
« Tu vois.. je savais que tu me comprendrais. »
« Même si tu m'as fait passer toute l'après-midi sur le derrière de ton cheval. » reprends-je. « Je suis heureuse d'être là. »
« Moi aussi. » il murmure. « Je suis content que tu sois là. »
Nous échangeons un baiser.
Arthur dépose son pouce sur ma joue et se recule. Il me touche un peu partout une dernière fois, sur mon visage, mes cheveux, mes épaules, et je savoure chacun d'entre eux, je le touche en retour, notamment sur son torse et ses avant-bras. Nous nous sourions. C'est timide, sachant que c'est bien la première fois que nous nous voyons sous cet angle. J'ai l'impression d'avoir sauté au dessus d'un ravin, mon bas ventre est retourné, sans parler de mon cœur qui tambourine violemment dans ma poitrine. À chaque palpitation je souffre.
C'est bien aussi la première fois que je ressens ça en embrassant quelqu'un...
« Tu passeras plus souvent au camp, alors ? »
Arthur acquiesce.
« Si ça t'empêche de refaire des conneries, bien sûr. Tu vas tenir en place, hein ? »
« Je peux encore rien t'assurer... »
« T'es intenable.. »
J'attrape sa main, en caresse le dos de mon pouce. Arthur me questionne du regard.
« Qui sait.. je suis ouverte à une petite leçon. » je sous-entend avec un clin d'œil.
« Qu'est-ce que tu.. »
« Tu veux me remonter les bretelles dans la tente ? »
Je parle tout en m'approchant de lui, bombant le torse et battant vigoureusement des cils. C'est impossible qu'il ne morde pas à l'hameçon. Soyons fous.. Je veux lui appartenir dès ce soir. Je veux qu'il m'embrasse, encore et encore.
« Écoute.. non pas que la proposition me plaise pas, mais on est recherchés. On peux pas se permettre de faire ça, surtout ici. »
Ma mine s'effondre.
Quoi ?
« Arthur, y'a personne dans ces bois ! Tu veux vraiment passer à côté de ça pour monter la garde ? » je m'écrie avec stupéfaction.
« Ouais. Et toi tu vas en profiter pour dormir. »
Il tire sur la main et me pousse dans la tente. J'essaie de lui résister mais la prise que j'ai sur sa main se retourne contre moi, Arthur l'utilise et lorsque je suis piégée il bloque la sortie avec son corps. Il a les épaules larges, le corps grand, c'est à peine si je vois de feu de camp derrière lui. Il pose ses mains sur ses hanches et me fait signe de me poser sur la couche ce que, bien évidement, je ne fais pas. À la place, je tape du pied et pousse ma lèvre inférieure en avant.
« Arthur ! »
« Tu me feras pas changer d'avis. » il affirme.
C'est peine perdue..
« Mhh. Tu sais pas ce que tu rates.. » je geins.
Je n'ai pas de quoi me changer alors je suppose que je vais dormir comme ça. J'ai envie de protester encore, mais l'expression d'Arthur me certifie que ça ne servirait à rien, j'ai assez profité de sa gentillesse comme ça. La seule chose qu'il me reste à faire c'est le dévisager et attendre qu'il s'en aille, je ne serais certainement pas la première à détourner le regard, à vrai dire, je pourrais rester là toute la nuit. Je crois qu'il le sait parce qu'il ne tarde pas à souffler et commencer à fermer le devant de la tente. Mes bras se croisent, je l'observe faire avec une pointe d'amertume dans le regard, sachant que c'est bien la première fois qu'un homme repousse mes avances... Je sais pas comment il fait, peut-être qu'il voit clair dans mon jeu puisqu'on se connaît depuis gamins, mais il n'empêche, ça me frustre. Ça me frustre parce que maintenant je le désire encore plus.
Arthur tient les deux bouts de tissu de la tente, en guise de dernier au revoir, il parle :
« Bonne nuit. À demain. Et sors pas de là sinon je vais me fâcher. »
« Mais- »
« Bonne. Nuit. »
« C'est pas très gentil... »
Puis il s'en va. Il me laisse.
Je touche ma nuque bouillante du bout de mes doigts, m'assois sur la couche et contemple les reflets orangés du feu qui traversent la tente, j'y aperçois la silhouette d'Arthur. Il fait bon ici avec son odeur qui infiltre mes poumons et l'air frais qui me refroidit, même le tissu de la couche est agréable. Je le trifouille de mes ongles. Arthur retire son chapeau, il revient s'installer auprès du brasier et s'allonge à côté. Je me demande bien quels dangers rôdent pour qu'il soit aussi vigilant.. Malgré moi, je l'observe. Mes yeux sont scotchés sur lui, je me mets à genoux et rampe jusqu'à ouvrir la tente pour le regarder au travers de la fente.
Il lâche un long soupir.
Sa main libre est posée sur son revolver tandis que l'autre se charge d'apporter son couvre chef sur ses yeux. Il ne risque pas de dormir beaucoup dans une telle position.. ça doit être inconfortable pour lui. Il ne me voit pas. J'espère qu'il ne m'entend pas. La sacoche qu'il a laissé lui sert d'oreiller, sa tête repose dessus.
Je peine à croire qu'après tout ce qu'il s'est passé entre nous, il agisse comme si de rien n'était. Est-ce qu'il est aussi indifférent qu'il le laisse paraître ? Non.. pas avec la manière dont il m'a embrassée. Oh... Cette pensée éveille quelque chose en moi. Je ne peux pas m'empêcher de glousser. Je me souviens encore de comment ses doigts ont parcouru mon visage, ou la rugosité de ses lèvres sur les miennes, le goût de chacun de ses baisers, je me souviens de tout si vivement, comme si il ne m'avait jamais lâchée. Il est loin d'être indifférent mais je suppose que nous sommes deux personnes opposées quand il s'agit de dévoiler nos sentiments. Je n'ai aucun problème à m'exprimer, mais lui.. c'est un homme. Un homme ne pleure pas, il ne faiblit pas, Arthur se dit qu'il doit se montrer fort et me protéger. J'ai beau aimer ce côté chez lui, je regrette ne pas l'avoir forcé à me suivre ici. Il me manque.
Mes doigts s'agrippent au tissu.
Puis une poignée de minutes passent.
Le feu crépite, il s'essouffle, bientôt il n'aura plus rien à brûler. J'admire les flammes d'un œil attentif, elles dansent, s'élèvent dans les airs puis redescendent dans un rythme hypnotiseur. Leur reflet s'étend jusqu'au visage d'Arthur. Son visage se colore. Il est magnifique.
Est-ce qu'il dort ?
Je n'arrive pas à croire que nous passons la nuit ensemble, enfin.. en quelque sorte.
Si j'avais su que le pourchasser suffirait je l'aurais fait depuis Blackwater, c'est peu croyable. J'espère au moins que mon escapade ne créera pas de conflits une fois de retour au camp, notamment avec Dutch et Javier, sachant que j'ai volé une monture ⸺que Arthur l'a potentiellement perdue⸺ sans contribuer en plus à la cagnotte d'une quelconque manière. Quoique, maintenant que j'ai Arthur dans la poche je doute que les autres ouvrent leur bouche, surtout Grimshall. Tant mieux pour moi ! Je ne mérite pas d'être traitée comme une simple femme de ménage, je suis bien plus que ce rôle qu'on essaie de m'attribuer, moi aussi je suis une hors la loi. Je prie pour qu'ils passent tous bientôt à autre chose.
Lorsque je m'échappe de la tente, j'ai consciente de mon immaturité. Mes pieds se fondent parmi les brindilles d'herbe, ma robe me glisse le long de mes chevilles. Je suis paniquée, mais j'ose.
Arthur ne se doute de rien.
Je m'agenouille auprès de lui et pose ma tête sur son torse. Le toucher me redonne vie. Dans mon esprit, suffisamment de temps s'est écoulé pour qu'il ne remarque pas ma présence, sa fatigue est un plus pour moi lorsque je pose mes mains sur son corps et que j'enfonce mon nez entre ses pectoraux, il ne me sermonne pas, ne me repousse pas. Inspirant son odeur, je sens une flopée de papillons bondir dans mon estomac et, d'instinct, je noue mes jambes aux siennes, remontant ainsi les bords de ma robe jusqu'à mes chevilles et me frottant contre son jean délavé, abîmé par le temps. Je jette un coup d'œil à son visage, apercevant les poils de sa barbe et la démarcation de sa mâchoire finement taillée, j'entends sa respiration calme passer au travers du couvre-chef. Elle m'apaise.
Je pourrais dormir au chaud, au calme, ainsi j'éviterais les insectes ou même le risque d'être découverte, c'est vrai que le confort de sa tente est charmant, mais je préfère largement dormir ici. Je m'en voudrais à jamais si je venais à résister à la tentation.
Mes paupières se ferment. Les battements de son cœur me bercent.
« Tu dors, n'est-ce pas ? » parlé-je d'une voix douce.
J'attends une réponse. Rien.
Quelque chose se pose sur ma tête, je fronce les sourcils, confuse. Je ne peux pas me lever, quand j'essaie, je suis retenue par cette force familière, même lorsqu'elle se retire je sens encore la présence de cet objet sur ma tête.
Le chapeau d'Arthur.
« Tu dors pas, mhh.. »
« Tais toi. »
La dernière chose dont je me souviens avant de sombrer dans un profond sommeil, n'est pas seulement sa présence qui m'intoxique, passionnée, mais aussi le sourire qui fend mes lèvres.
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