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#m'avait élu en plus
selidren · 1 year
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Champs-les-Sims - Automne 1914
3/6
Cependant, il est évident que la guerre pèse sur ses pensées en permanence. L'école n'arrange rien. On leur fait faire ces affreux exercices et on leur parle de privations qui ne sont même pas encore d'actualité. On leur parle certes de la bravoure de leur père parti au front, mais j'ai peur que la mort ne s'infuse dans chacune de leurs pensées. Cléo a même été félicité par son professeur pour tenir un journal de guerre dont elle ne m'avait même pas parlé. Elle y enjolive et dramatise notre quotidien à tel point que j'avais l'impression de lire un joli roman patriotique. Cette petite a du talent, mais cet ambiance d'anxiété n'est pas bonne pour les enfants. Noé fait de plus en plus de cauchemars et me jure sur le nom du Seigneur qu'un méchant allemand a sans doute élu domicile sous son lit, si bien que Madame Eugénie la retrouve presque tous les matins dans le lit d'une de ses soeurs ou de son frère.
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dooareyastudy · 2 years
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votre avis sur ruffin le député ?
Je n'ai pas d'avis particulier, étant donné que je ne connais pas particulièrement ses positions politiques personnelles, ni même s'il est particulièrement actif en tant que député.
Néanmoins, je crois qu'il est assez actif sur les réseaux sociaux et qu'il est assez connu pour ses prises de parole à l'Assemblée. Je pense à celle sur la condition des femmes de ménage en particulier, car mon père m'avait montré la vidéo en me disant qu'on devrait avoir plus de députés comme lui.
Je ne pense pas qu'il ait des idées très originales politiquement parlant mais c'est déjà bien d'avoir des députés qui suscitent l'intérêt pour la politique et pour le débat public. Ruffin, ça a été le point de départ de la réflexion de mon père et peut-être de bien d'autres personnes qu'il aura pu toucher via les réseaux sociaux sur la politique en France et c'est déjà pas mal (on s'habitue à peu, quand on a des élus dont le rôle est réduit à peau de chagrin).
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christophe76460 · 3 months
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2 Timothée 1 v 9 par la puissance de Dieu qui nous a sauvés, et nous a adressé une sainte vocation, non à cause de nos oeuvres, mais selon son propre dessein, et selon la grâce qui nous a été donnée en Jésus Christ avant les temps éternels.
Jean 6 v 37 Tous ceux que le Père me donne viendront à moi, et je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi;
Jean 17 v 2-6 selon que tu lui as donné pouvoir sur toute chair, afin qu'il accorde la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés. Or, la vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ. Je t'ai glorifié sur la terre, j'ai achevé l'oeuvre que tu m'as donnée à faire. Et maintenant toi, Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j'avais auprès de toi avant que le monde fût. J'ai fait connaître ton nom aux hommes que tu m'as donnés du milieu du monde. Ils étaient à toi, et tu me les as donnés; et ils ont gardé ta parole.
Jérémie 1 v 5 Avant que je t'eusse formé dans le ventre de ta mère, je te connaissais, et avant que tu fusses sorti de son sein, je t'avais consacré, je t'avais établi prophète des nations.
Galates 1 v 15 Mais, lorsqu'il plut à celui qui m'avait mis à part dès le sein de ma mère, et qui m'a appelé par sa grâce.
Romains 9 v 10-16 Et, de plus, il en fut ainsi de Rébecca, qui conçut du seul Isaac notre père; car, quoique les enfants ne fussent pas encore nés et ils n'eussent fait ni bien ni mal, -afin que le dessein d'élection de Dieu subsistât, sans dépendre des oeuvres, et par la seule volonté de celui qui appelle, - il fut dit à Rébecca: L'aîné sera assujetti au plus jeune; selon qu'il est écrit: J'ai aimé Jacob Et j'ai haï Ésaü. Que dirons-nous donc? Y a-t-il en Dieu de l'injustice? Loin de là! Car il dit à Moïse: Je ferai miséricorde à qui je fais miséricorde, et j'aurai compassion de qui j'ai compassion. Ainsi donc, cela ne dépend ni de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde.
Éphésiens 1 v 4-11 En lui Dieu nous a élus avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et irrépréhensibles devant lui, nous ayant prédestinés dans son amour à être ses enfants d'adoption par Jésus Christ, selon le bon plaisir de sa volonté, à la louange de la gloire de sa grâce qu'il nous a accordée en son bien-aimé.
En lui nous avons la rédemption par son sang, la rémission des péchés, selon la richesse de sa grâce, que Dieu a répandue abondamment sur nous par toute espèce de sagesse et d'intelligence, nous faisant connaître le mystère de sa volonté, selon le bienveillant dessein qu'il avait formé en lui-même, pour le mettre à exécution lorsque les temps seraient accomplis, de réunir toutes choses en Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre. En lui nous sommes aussi devenus héritiers, ayant été prédestinés suivant la résolution de celui qui opère toutes choses d'après le conseil de sa volonté,
Jean 6 v 44 Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m'a envoyé ne l'attire; et je le ressusciterai au dernier jour.
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yamichi-novara · 4 years
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…Lemme tell you how to be “Faemous” : *c’lin d’oeil à Togame*
Be YOUrself. Be GOOD with people and HELP people too.
Your life is your life. Your OC is your OC. NEVER let a Bee’tch invent a life for you or your OC. Even if this Bee’tch is “supposed to be Faemous” and so you think that “I can’t fight..because she is Faemous” know that you have the Magical Power to say NO.
Nobody is Superior to you ! And if a Bee’tch think she is Superior to you : Say NO ! NEVER say “yes” if you know that it’s “NO”.
People are going to hate you… your “supposed-friends” are going to abandon you… because “it’s better to think like the most Faemous one”, Bee’tchiez are going to say “YES YES YES !” and so… you are going to think “yes maybe it’s true so”…you are going to think that you are a Monster “if this is what people think”… But : No.
Just be PHOQUING yourself. EVER. And maybe one day some people are going to see that… yeah ? You are Faemous ! …but know that in few years, some Bee’tchiez are going to turn you into a monster, and then kill you… because they want to be Faemous. 
…But they are Monsters. 
One day you are Faemous, one day you are a Monster.
But you know what ? Some Monsters are very Faemous.
…Merci à toutes les anciennes joueuses m’ayant élu Miss Faemous.
Dédicace $péciale pour @Shaiita (tu as bien fait de partir.) 
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pupurpupull · 4 years
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La saison des amours
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Ça commence aujourd’hui
Je m’étais pris un râteau sur un banc de Villeurbanne. Pourtant je considère que quand on couche avec une villeurbannaise cintrée, qu’on la serre très fort dans ses bras et que la fenêtre donne sur un brasier de poubelles de tri, ça mérite d’y consacrer toutes ses pensées et toute son existence. Nous avions ensuite marché dans une dizaine de rues. Dans toutes ces rues, le garçon m’avait dit beaucoup de compliments qui m’avaient anéantie. Si j’étais quelqu’un d’aussi bien qu’il le disait, je devais être sacrément laide pour qu’il ne veuille plus serrer ma main. Il se racontait à voix haute qu’on avait eu une relation singulière qu’il avait beaucoup d’estime pour moi, qu’il avait été heureux de me connaître, que j’étais étrange et drôle. Ça ne suffisait pas : les ciseaux coupent la feuille, la feuille couvre la pierre et la laideur enterre l’amour, c'est un fait qui ampute de beaucoup de joies. 
Je suis rentrée et sans allumer la lumière, je me suis allongée, j’ai mis de la musique que j’ai laissé m’envelopper dans un sommeil sinistre. 
 Le lendemain, j’allais mieux. J’avais convoqué une figure mentale pour porter mes pensées : en fille de Polonaise j’appelle souvent une slave vénale et moqueuse qui claque la porte dans des effluves de parfum bon marché après avoir dépouillé un pauvre jeune homme. Elle m’accompagne et je joue avec elle.
 J’étais prête à en découdre et à tout faire pour ne pas me complaire dans le chagrin. J’ai donc tapé dans la barre de recherche Youtube « Ça commence aujourd’hui », l’émission présentée par Faustine Bollaert. Tous les problèmes de la vie s’y exposent et le temps d’une émission on arrive toujours à s'emparer d’une phrase qui console, d’un hochement de tête qui vous convainc que rien n’est grave, que tout va s’arranger.  Je suis persuadée que Faustine pense à ses invités avant de s’endormir, elle se demande s’ils vont bien. Ce n’est pas quelque chose que ferait Sophie Davant. 
D’habitude Faustine n’emmerde pas trop ses invités mais j’étais mal tombée puisqu’il s’agissait là de relooker des femmes minées par diverses violences.
« — Moi je me maquille tous les matins, le parfum, les boucles d’oreilles… Et après c’est jean et pull-over expliquait Cathy, 43 ans.
— Mais féminine du visage » lui répondait l’animatrice.
J’essayais de déceler chez Faustine une attitude, une expression qui montrerait qu’elle n’avait pas envie de faire ça, qu’elle n’avait jamais eu l’idée de relooker des gens mais que ses patrons l’y avaient forcée. Ce n’était pas le cas. Elle y prenait visiblement du plaisir.
Quand on commence à vouloir rhabiller les gens, on est corrompu de façon assez grave. Il en est de même avec les coachs de recherche d’emploi, les tarologues et les astrologues. Lors d’une soirée d’anniversaire, j’ai fait connaissance avec un voyant. Sans que je l’autorise à procéder à une quelconque analyse de ma personne, il a conclu en me regardant que j’avais un “problème avec mon père” : « ton père est mort non ?  » C’était parfaitement vrai même s’il se trompait sur le fait que c’était un problème. Satisfait de ce premier succès, il m’a expliqué que j’avais une jambe plus courte que l’autre : il me fallait aller voir un spécialiste du pied, une petite cale d’un demi-centimètre pouvait totalement modifier mes relations avec le monde. Durant la semaine qui a suivi j’ai pensé que j’étais boiteuse sans le savoir, que c’était une particularité de ma démarche dont tout le monde avait connaissance. Je me disais que ma mère avait conspiré avec le reste de ma famille pour me préserver en n’évoquant jamais en ma présence cette anomalie. Ce n’est pas grave de boiter mais c’est important de savoir qu’on marche comme ça.  C’était ridicule comme pensée car les voyants sont trop arrogants pour faire quelque chose d’aussi bête : qui irait dévoiler à un manchot qu’il lui manque des bras ? On ne peut révéler que ce qui est caché comme une constipation, un cancer ou le pressentiment d’être un élu de Saturne.
Le voyant mondain et Faustine faisaient donc partie des gens qui lorsqu’ils te voient t’abreuver dans le caniveau refusent de s’accroupir avec toi pour se désaltérer de la même boue. Faisant mine de te soutenir, ils te signifient le dégoût que leur évoque ton corps, ta personne et ta vie. 
Je suis sortie acheter des surgelés. Dans les rues de Villeurbanne mes mains gerçaient si fort à cause du froid que le sang s’y faufilait. Je repensais au garçon : cette histoire comme toutes les histoires avait creusé ses galeries et il suffisait maintenant de laisser les jours y couler des burgers, de l’ennui et des regrets. Attendre que le temps passe, je savais très bien faire ça.
Mon style de mec
On ne m'avait jamais conviée à un mariage ou choisie comme marraine pour son enfant. J’étais tatie, c’est vrai, et mon neveu m’appréciait mais personne ne m’avait élue et ma tête n’était pas ceinte de la couronne éthérée des marraines. On m’invitait rarement en vacances. Toutes ces situations n'avaient rien d’alarmant mais elles me semblaient tracer les stigmates d’une misère grotesque qui sautait tellement aux yeux que personne ne m’en parlait.  
Certaines personnes voulaient bien coucher avec moi mais rechignaient à se montrer à mes côtés, à mettre une capote, à me faire des cadeaux, à m’emmener quelque part. Les quelques fois où un mec était venu plus d’une fois dormir contre moi, j’avais l’air de rien évoqué l’idée qu’il puisse avec sa voiture m’apporter un canapé. J’étais sans voiture, sans permis et sans canapé. J’aurais aimé être assez proche de quelqu’un pour qu’il m’apporte un meuble ou qu’il fixe une étagère chez moi. C’était le genre d’attention dont j’avais besoin : qu’on m’aime suffisamment pour se soucier de mon environnement. J’avais bien remarqué que les garçons préféraient faire ça avec des marraines. Je voulais savoir ce qui me distinguait de ces filles.
 Je passais de plus en plus de temps à scruter les gens pour comprendre quelles monstruosités ils pouvaient déceler chez moi, je savais qu’elles existaient mais je voulais les voir. Elles me terrifiaient. Enfant j’étais persuadée que les adultes se voyaient sans avoir besoin de se refléter dans un miroir.    Ça m'avait dérouté quand j’avais fini par comprendre que le regard des gens sur moi serait pour toujours inconnu.
J’étais soudainement devenue allergique aux acariens : ces débris contrariaient mon visage, je voyais mon nez se distendre et mes yeux se vitrer d’un voile rose. Rien de très important mais cela s’ajoutait à tous mes problèmes, je devais parader avec la tête d’une fille qui passe sa vie à renifler sa couette, volets fermés.
Je me demandais comment trouver quelqu’un. Une copine m’avait conseillé de ne pas attendre que les choses me tombent dessus, de réfléchir sérieusement et concrètement à ce que je souhaitais, d’en faire un projet, d’écrire un cahier des charges en quelque sorte. Cela avait marché pour elle. C’était sans doute bête d’écouter ce conseil (son mec était un gros con) mais c’était la première fois qu’on me le donnait et ça semblait parfaitement logique : il n’y a finalement pas de grande différence entre trouver un copain et trouver un travail. Les récompenses et punitions y sont juste différentes.
J’essayais donc de définir mon style de mec. Avec qui je voulais être. Ça ne pouvait pas être un randonneur ou un féru d'escalade. Les corps trop sportifs me feraient détester mon corps flasque et comment quelqu’un qui se grise de paysages pourrait partager quoique ce soit avec une fille à gros cul qui regarde des replays en buvant du coca ? Sans oublier que c’est le genre à faire semblant d’être expert en fromages ou en bières brassées dès qu’il s’agit de faire un apéro. En bref, les grenoblois étaient exclus.
Ce qui vraiment aurait été bon pour moi comme pour n’importe qui aurait sans doute été d’arrêter les garçons et de penser aux filles. Mais mon cas était désespéré, j’avais sucé l’intégralité des épisodes d’Hélène et les garçons, j’étais pleine de romance fétide, un sac de pus prêt à attendre cent ans l’épingle qui viendrait le percer. J’étais faite comme une tique qui au bout d’un brin d’herbe attend son mammifère.
En attendant mon bus je voyais passer des camions d’artisans : Hervé Thermique, Romain Isolation, Stéphane Rabotage, Fred Débarras. C’était assurément un garçon comme ça qu’il me fallait. Un bon bricolo qui s’il me voyait vivre un seul jour sans rideaux m’installerait une tringle avant même d’avoir baissé son slip.  Ça ne le dérangerait pas que je prenne du poids, il me suffirait juste de faire mijoter régulièrement un bon bourguignon ou des joues de bœuf qu’il mangerait avec appétit.  Je pouvais tout à fait faire ça, j’avais une cocotte en fonte. Il serait celui qui répare et moi celle qui restaure.  Je me sentais prête à trouver les secrets des meilleurs ragoûts et à apprendre à sucer correctement contre l’assurance d’un partenaire disponible pour tous les sinistres qui m’attendaient : dégâts des eaux, décollement de carrelage et chimiothérapies.
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oceansmelodysblog · 4 years
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Un rêve du passé
Après Botw Zelink
Version anglaise
Nous avons roulé ensemble à travers le vent et la météo alors que la pluie nous fouettait le visage et s'infiltrait à travers nos vêtements jusqu'à la peau. A partir de là, j'ai observé Zelda pour voir si elle arrivait à suivre, ou si la pluie incessante l'affectait trop. Elle était trop têtue pour admettre qu'elle avait atteint sa limite et continuait à la dépasser. Autant que je me souvienne, elle était comme ça avant la dévastation, passant des heures dans les eaux sacrées des sources pour réveiller ses forces.
Lentement, un souvenir que je croyais avoir oublié s'est glissé dans ma conscience :
J'ai surveillé l'entrée du Puits du pouvoir pendant que Zelda priait jusqu'aux petites heures de la nuit, mais en vain. Elle m'a ouvert son cœur et m'a révélé ses peines et son chagrin, puis quand j'ai entendu sa voix trembler, j'ai su qu'elle luttait à nouveau avec ses larmes et je me suis tourné vers elle. Je n'étais pas autorisé, en tant que son chevalier élu, à la regarder prier, et encore moins à la regarder accomplir ce rituel sacré dans sa robe blanche rendue transparente par l'eau. Mais il le fallait, en tant que meilleur ami et confident le plus proche.
Le clair de lune brillait sur ses épaules nues, tandis que la moitié de son visage restait dans l'obscurité. Son œil vert droit reflétait la lumière de la lune tandis que des larmes coulaient sur son visage. Jusqu'à présent, je me suis souvenu à travers les images de la pierre de Sheikah, mais ce qui est venu ensuite a frappé comme une étoile tombée sur terre.
J'ai rangé mon épée maîtresse et, défiant la résistance de l'eau bénite, j'ai couru vers elle. A peine, j'ai réussi à la rattraper qu'elle s'est effondrée en s'agrippant à mes bras. Elle était épuisée, tant physiquement que mentalement. En sanglotant et en tremblant, elle a crié son âme alors que je lui serrais la tête contre moi.
"Link, pourquoi cela fait-il si mal ? Ce fardeau sur mon cœur, je le supporte à peine et je me sens me noyer. Lien. S'il vous plaît, tendez-moi la main et sortez-moi de cette obscurité d'incertitude ! La voix de Zelda a tremblé et s'est cassée alors qu'elle a levé la tête dans mes bras et m'a regardé. Ses yeux étaient rougis par son besoin désespéré de retenir ses larmes, et maintenant ils brillaient comme la surface de l'eau de source reflétant la lueur de la lune. J'ai doucement brossé des mèches de ses cheveux derrière son oreille, trop inquiet de les casser avec. J'ai appuyé mon front contre le sien, j'ai regardé profondément dans ses yeux et j'ai exhalé mon souffle désespéré. Il m'a été difficile, à moi aussi, de porter le fardeau du héros, alors que tout ce que je voulais, c'était être un simple chevalier d'Hateno, vivant simplement et sans souci avec ma famille.
J'ai remarqué qu'une lourde larme coulait sur ma joue et que Zelda l'essuyait avec tendresse et me regardait avec regret dans les yeux, les larmes se rassemblant au bord des yeux.
" Shhh, Zelda attention, je te suivrai dans toutes les ténèbres, même les plus dangereuses et les plus désespérées ", lui murmurai-je aux lèvres, mais avant de pouvoir céder à ses yeux suppliants et rompre le serment de chevalerie, je pris ses jambes dans l'eau et la soulevai dans mes bras. J'ai piétiné dans l'eau jusqu'à la taille, en déplaçant mon poids à chaque pas, délibérément, pour ne pas tomber dans l'eau avec elle.
 
"Link ? Est-ce que ça va ? Tu as juste dit mon nom et ensuite parlé de dangereuses ténèbres...n'est-ce pas sûr ici ?"
Sa voix inquiète m'a fait sortir de mes mémoires. Mon cœur battait la chamade et mes respirations étaient plus lourdes que d'habitude.
'Qu'est-ce que c'était à l'instant ? J'ai eu l'impression d'y être à nouveau', me dit-il. C'était si réel que je pouvais sentir son odeur agréable!'
"Link !"
J'ai levé les yeux d'un coup et j'ai regardé dans de grands yeux. À l'ombre des nuages de pluie et de sa capuche, ses yeux normalement émeraude brillent maintenant dans le vert foncé des plantes du désert de Gerudo. Ne sachant pas si j'étais revenu à la réalité, j'ai plissé les yeux et secoué légèrement la tête pour me vider l'esprit.
"Pardonne-moi, princesse. J'ai eu une sorte de vision, je n'en suis pas tout à fait sûr, j'ai eu l'impression de l'avoir déjà vécue. Si je vous ai fait sursauter en parlant pendant que je le faisais, je suis désolé. Rien de tel ne m'est jamais arrivé auparavant, du moins personne n'était assez proche pour le dire".
Je l'ai vue me regarder avec curiosité et émerveillement, mais elle n'a pas demandé de quoi il s'agissait. Elle m'a toujours donné l'espace dont j'avais besoin pour m'ouvrir à moi-même, ce que j'appréciais chez elle.
Elle ne m'avait exhorté qu'une fois à lui donner une réponse à mon comportement silencieux avant le Grande Fléau, mais après cela, elle a commencé à me comprendre, même sans paroles. Je ne savais même pas si elle pouvait s'en rappeler, si c'était vraiment un mémoire perdue et si je ne faisais que le fantasmer, ce qui ne rendrait pas nécessairement plus agréable le fait de lui dire que je fais des rêves étrangement intimes à son sujet.
Elle m'a fait un sourire encourageant et je lui ai rendu la pareille. Mais alors ses lèvres pâles ont attiré mon attention et ont arrêté brusquement sa jument pendant que je faisais signe à ma mustang de s'arrêter.
"Reposons-nous sous cette vieille grange devant", nos chevaux ont besoin de repos. La pluie sape aussi leurs forces". Si je lui avais dit de faire une pause, elle m'aurait regardé avec défi et aurait continué à rouler sans moi. Mais je l'ai fait faire plus attention aux sentiments de son animal de compagnie et je l'ai secrètement persuadée de se réchauffer.
Dans la vieille grange, nous avons trouvé du foin, que nous avons bien sûr éparpillé sur le sol ensemble, pour nous donner, ainsi qu'aux chevaux, un endroit sec et à l'odeur agréable pour se coucher. Altay et Himawari se sont couchés sur les tapis de foin que Zelda et moi avions laborieusement éparpillés, presque comme si nous nous étions mis d'accord. Nous nous sommes regardés simultanément, souriant au comportement insolent de nos compagnons animaux.
Alors que je m'agenouillais à côté d'Altay, j'ai demandé à Zelda de s'asseoir à côté de moi, entre nos deux chevaux. J'ai séché et nettoyé le manteau d'Altay autant que possible avec un bout de tissu, pendant que Zelda retirait la selle de sa jument Himawari et la soignait. C'était calme mais confortable entre nous. Tout ce que nous entendions, c'était le martèlement de la pluie sur la façade en bois et la respiration endormie de nos chevaux. Même si le froid humide et inconfortable a pénétré dans la maison par l'absence de porte, je me suis sentie chauffer. J'ai tourné la tête à Zelda pour m'assurer qu'elle se réchauffait. S'appuyant sur Himawari, elle zappa à travers la pierre de Sheikah, ignorant ses doigts rougis. En soupirant, j'ai déposé mon épée et mon bouclier de maître, j'ai enlevé ma capuche et ma tunique, et je les ai laissés sécher sur le sol. Alors que je pensais à faire un petit feu, j'ai senti son regard dans ma nuque. Elle me regardait avec la bouche légèrement ouverte pendant que je la regardais d'un air interrogateur.
Mais j'ai alors réalisé qu'elle me regardait de façon un peu distraite, et qu'elle regardait à travers moi, vers un temps qui était passé depuis longtemps.  ‘Les cicatrices sur mon corps ont-elles déclenché la mémoire du jour de ma défaite ? ‘
Avec précaution, je l'ai touchée à l'épaule. "'Zelda, je suis ici, je suis vivant, et c'est grâce à toi. S'il vous plaît, revenez me voir. Zelda !"
Elle clignait des yeux, poussant des larmes.
"Link ? Oh, grâce à Hylia, je suis si contente que tu sois en vie", dit-elle entre les larmes et un rire soulagé en me jetant sur le dos avec les bras.
J'osais à peine bouger, mes bras planant discrètement sur son dos alors qu'elle se blottissait de plus en plus contre moi, cachant son visage contre mon cou. Je ne devrais pas penser à ce que j'ai ressenti, non, je n'avais pas le droit d'y penser. Mais je ne pouvais pas nier que j'étais profondément détendue à ce moment-là.
Soulagée, elle a soupiré contre mon cou et m'a regardé dans les yeux. Au début, elle me regardait avec contentement, jouant même avec des mèches de cheveux, mais soudain, ce voile devant ses yeux a disparu et l'expression de ceux-ci est devenue claire, comme un ciel sans nuage.
Elle sursauta et tomba sur le côté, tenant une main devant sa bouche sensuelle.
"Link ! Je suis désolé... Je... Je ne sais même pas pourquoi j'ai fait ça !"
Lentement, je me suis assis et j'ai passé une main inquiète dans mes cheveux. A première vue, sa tête ne pouvait toujours pas distinguer dans quelle époque elle se trouvait, en raison du sceau centenaire et de la perte d'espace et de temps. Tout ce que je savais, c'est que je devais l'aider à sortir de cette obscurité, comme je l'avais promis dans ma vision. J'ai poussé un grand soupir et lui ai fait un sourire doux et honnête.
"C'est pas grave. Chaque fois que tu as besoin de ma chaleur, ne te retiens pas". J'ai glissé près de l'Altaï et je me suis appuyé sur lui. Il a brièvement levé sa lourde tête et m'a regardé avec somnolence, mais quand je lui ai caressé la bouche, il s'est rendormi. J'ai tourné mon attention vers Zelda, qui avait encore l'air confus.
C'est alors que j'ai pris l'initiative de lui taper sur la poitrine pour lui faire savoir qu'elle pouvait s'appuyer contre moi.
Légèrement incertaine, elle m'a rejoint et a provisoirement posé sa tête sur mon torse.
"C'est comme un miracle d'entendre votre cœur battre fort dans le torse. La dernière fois que je l'ai entendue, vous étiez... êtes..." elle chuchota faiblement. La seule pensée du mot " meure " a déclenché en elle un immense chagrin. J'ai senti qu'elle n'était plus elle-même, plus fragile, plus sensible et plus affligée. Son âme a été brisée et elle s'est enfoncée dans chaque fibre de mon corps. J'ai senti ses épaules se mettre à trembler, luttant à nouveau avec son cœur.
Cela faisait seulement deux jours qu'elle avait été libérée des griffes de Gannon et pourtant elle attendait beaucoup trop d'elle-même.
Je l'ai tirée sur mes genoux et j'ai soulevé tendrement son visage avec un doigt, j'ai appuyé mon front contre le sien et j'ai soupiré. Enfin, je n'étais plus lié par un serment.
Du bout du doigt sur son menton, j'ai caressé sa peau douce et pure, sa mâchoire, ses joues, ses yeux, son nez et finalement je me suis arrêté à ses lèvres. Elle se détendit sensiblement et se pencha plus près de moi.
"Quelles que soient les ténèbres dans lesquelles tu te trouves, aussi dangereuses et désespérées soient-elles, je te suivrai et je te sauverai", ai-je soufflé contre ses lèvres. Mon cœur battait la chamade et mon souffle tremblait, je voulais lui enlever sa douleur, l'aider à guérir. Une dernière fois, j'ai regardé dans ses yeux torturés d'émeraude et j'ai fermé l'espace de ses douces lèvres avec les miennes.
Je l'ai embrassée avec la soif d'un randonneur du désert qui a enfin trouvé de l'eau et la tendresse des flocons de neige qui touchent le sol.
Zelda a interrompu notre baiser ; le souffle tremblant, elle a respiré mon nom.
C'était tout ce que je pouvais entendre, ni le tambour de la pluie sur les toits ne m'atteignait, ni les doux ronflements de nos chevaux, seul son souffle murmurait, je lui aurais juré les mêmes mots une fois dans la fontaine sacrée du pouvoir. 
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claudehenrion · 4 years
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On est sauvés !
  La bla-bla-sphère bobo-progressiste n'en pouvait plus d'attendre ! Mais ça y est : Benjamin Stora a remis son rapport à l'Elysée. Moralité : c'est fini, tout est rentré dans l'ordre, tout va s'arranger, on est parti pour le Nirvana, Cythère et El-dorado, enfin réunis… En grande pompe élyséenne, on a enfin eu accès libre à quelque 150 pages dont 60 d'annexes, qui passent en revue… la totalité des lieux communs habituels, vus sous l'angle le plus “gaucho-routinier” qui puisse être ! Un festival de poncifs, de lieux communs et de fausses évidences… digne qu’on s’en pourlèche les badigouinces, comme disait Rabelais ! D’un autre côté, qui de sensé pouvait espérer autre chose ? A la seconde où a été connu le nom du rédacteur de ce plaidoyer “pro-bobo”, tout le monde a su à quoi s'en tenir. On n'est pas déçu...
 L'honnêteté force à reconnaître que le résultat est plutôt “moins pire” que ce qu'on pouvait redouter… ce qui pourrait laisser espérer que Stora n'a pas tout-à-fait terminé sa transhumance idéologique : parti de la gauche la plus dramatiquement extrême, il s'est mis en marche (déjà ! Un précurseur, vous dis-je !) vers des gauches de moins en moins infréquentables. Officiellement, ce con-pagnon de route se croit socialiste, alors qu'il est en pleine mutation vers le “canal macron-compatible”. Patience, mes amis ! Encore une dizaine d'années, il aura terminé sa mue et enfin ’‘trouvé sa voie’’ (comme disent Lao-Tseu et les lecteurs de Tintin). Et nous, on le retrouvera du côté de chez LR d'abord, puis se cherchant du côté de Marine lePen. Il suffit d'attendre. Mais en attendant, le mal est fait, et notre Président, qui –dit son “premier cercle”– ne regretterait aucunement son grave dérapage sur “la colonisation-crime-contre-l'humanité”, peut se trouver conforté dans ses erreurs d'analyse. Bref, une fois encore, nous serions “En Marche” vers la pacification nationale et la réunification des français ! Ah ! Folie des hommes !
 Le rapport Stora, puisqu'il faut en parler, contient donc tous les clichés convenus possibles et toutes les contre-vérités ravageuses que ceux qui n'en attendaient rien… en attendaient. Ce rapport prétend se situer dans une “juste mémoire” (ça veut dire quoi ? Ou c'est vrai, ou c'est faux. Le reste, les pudeurs effarouchées de M. Stora, tout le monde s'en fout !) et fait 150 propositions dont la plupart sont plus susceptibles de rouvrir des plaies encore béantes, de raviver des douleurs pas cicatrisées et de nourrir de violentes polémiques que de pacifier les mémoires  –qui ont surtout besoin que les “penseurs-de-traviole” qui ont, seuls, voix au chapitre dans ce qu'est devenue la France par leur faute… la ferment (si on me permet).
 En revanche, pas ou très peu de chiffres et de récits contraires à ce que le Président et ce qui survit de la gauche désiraient : ce n'est pas la vérité qui compte, n'est-ce pas… On a déjà assez à faire avec la doxa, le politiquement correct et les reprises des mensonges antérieurs, pour aller au delà de quelques affirmations ronflantes et vides de sens. ’'La repentance est vanité, la reconnaissance est vérité, et la vérité, ce sont les actes’’ (sic !) –ce qui est faux– n'est pas ce qui va faire avancer le schmilblick ! Pas plus que cette perle : “A la communautarisation des mémoires, il faut préférer la réconciliation des mémoires” (personne n'y avait jamais pensé ! On comprend qu'il soit nommé président du 12345 ième comité Théodule créé par la Présidence !). Et les dérives séparatistes contre lesquelles l'Exécutif veut lutter ne sont pas mal non plus. La seule chose dont on avait besoin (si tant est qu'on avait besoin de quelque chose), c'est que les 2 plateaux de la balance soient traités de manière équitable. On en est à des années-lumière. Au moins !
 Est-ce pour faire avancer la vérité, pour rétablir la confiance réciproque ou pour conforter l'unité nationale que les horreurs commises par le FLN, sans doute 100 fois plus nombreuses et 100 fois plus horribles en 10 ans que tout ce qu'a pu commettre l'armée française en près d'un siècle et demi ne sont même pas mentionnés comme ils devraient l'être. Jean Sévilla parle d'un “regard hémiplégique sur les violences extrêmes (…) et le terrorisme  aveugle du FLN”. On ressort la disparition de Maurice Audin (traître à sa patrie quel que soit l'angle sous lequel on se place) ou les répressions dites “du 17 octobre”… sans expliquer pourquoi ces deux événements avaient eu lieu… Et ne parlons pas des morts du 5 juillet 1962, à Oran, éternels oubliés du discours officiel, ni de l'atroce génocide des “Harkis” dont la création (à venir… un jour) d'une commémoration n'effacera jamais –même un petit peu– la honte dont Alger devrait sans cesse demander “Pardon” à l'Humanité : les exigences de “repentance” ne proviennent pas de ceux qui devraient les recevoir, mais par ceux qui feraient mieux de supplier en se traînant à genoux !
  Je l'ai déjà raconté, ici : un oncle, Président de la Confédération de la Presse française, m'avait invité, étudiant, à la conférence de Presse où René Lacoste, Gouverneur général de l’Algérie, et socialiste, mais honnête, lui, avait dévoilé le “Livre blanc de la violence en Algérie” (qui était d'ailleurs… vert !) où des centaines de photos de tortures infligées à des algériens par d'autres algériens –s'estimant “dans le sens de l'histoire”, cette foutaise marxiste-communiste– sont tellement insupportables que 60 ans plus tard, il m'est encore impossible de le feuilleter si je ne veux pas passer une nuit blanche. Je regrette que ni M.Macron ni Benjamin Stora n'aient jamais eu l'occasion de le consulter. Je suis prêt à parier (dans le vide) que plus jamais ni l'un ni l'autre (ni, d'ailleurs, tous ceux qui blatèrent sans savoir de quoi il est question) ne tiendrait un seul des propos qui sont leur fond de commerce.
 Par une de ces étranges collisions dont l’Histoire a le secret, pas plus tard qu'hier, Jo Biden, au nom de l'unité nationale et de la reconstruction du peuple américain, a annulé de 17 visas vite donnés tout ce en faveur de quoi près de la moitié de ce peuple (75 millions contre 80 !) avait voté il y a 2 mois… et Emmanuel Macron a donné une forme de bénédiction à ce rapport Stora qui va (comme si on avait besoin de ça !) augmenter sans limite la grande faille qui divise en 2 le peuple français… lui aussi, au nom usurpé de l'unité nationale. Mais que diable peut-il bien se passer dans la tête de nos “leaders’' ? Où est-il écrit dans le marbre que le fait d'être élu à la magistrature suprême doit obligatoirement dérégler les mécanismes qui gèrent ’'le bon sens ’' ?  Que de regrets il faut avoir… La suite sera si triste…
H-Cl.
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violettedarval · 5 years
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Dans la fournaise
Seconde lettre de Violette à Louise
La Chapelle-près-Sées, le 27 juin 1927
Louise, ma tendre gousse.
J’ai été transportée de joie en lisant que cette nouvelle petite pensionnaire que tu appelles Ninon, était venue vers toi. Bonne comme tu es, je sais que tu en feras ta petite femme chérie, que tu la protégeras des grandes sottes comme tu le fis avec moi, et qu’en retour elle saura bien te gâter de ses « doigts de fée » ainsi que tu l’écris avec fausse mièvrerie, ma garce.
Comme promis, voici enfin des nouvelles de mon arrivée chez les Darval. Je dois t’avouer que rapidement, toutes mes appréhensions m’ont abandonnée. Madame Darval m’a accueillie avec une émotion bien visible, et comme elle gardait longtemps mes mains dans les siennes, j’ai ressenti qu’elle s’interdisait un transport plus chaleureux. J’étais moi-même bien émue, et je n’en pouvais plus de contenir mes larmes. Depuis que les Darval m'ont fait part de leur souhait de faire de moi leur fille, tout dans cette histoire me semblait appartenir à une autre que moi, n'être qu'une fantaisie. Ce n'est qu'une fois descendue de l'omnibus, quand je m'engageai dans la cour et la vis enfin, souriante, devant le perron, que je compris que j'étais bel et bien arrivée aux Tertres. Que j'étais arrivée chez moi ! Elle m'avait fait préparer un en-cas gargantuesque et je dus lui jurer que j’allais éclater pour qu'elle m'autorise enfin à poser ma fourchette et me laisse aux bons soins des jumelles, Agathe et Agnès. Elles m'invitèrent en riant à découvrir la maison. Il semble qu'elles étaient, elles aussi impatientes de mon arrivée. On jurerait deux sages poupées de porcelaine, mais dès qu'elles s'animent, elles ne sont que courses, rires, gestes impatients et petits cris d'excitation. Oh comme elles te feraient tourner la tête, ma vrille !
La maison est spacieuse mais sobre, et les pièces du rez-de-jardin, grand ouvertes sur le dehors, ajoutent à l'impression de liberté qui règne ici. Les murs sont couverts de livres, et décorés sans ostentation, d'aquarelles signées de madame Darval ou des jumelles. La sobriété de la maison évoque plus un lieu d'études qu'une demeure bourgeoise. Les chambres sont à l'étage, et mes nouvelles sœurs m’ont conduite avec empressement à la mienne. Elle est spacieuse, confortable et ses hautes fenêtres donnent sur le parc qui s’étend jusqu’à la rivière.
J'ai rencontré Étienne, l'aîné. Plutôt grand, élancé mais bien fait, il a de grands yeux clairs et son regard semble toujours tourné en lui-même, comme flottant dans quelque rêve. Il ne m’a saluée que poliment mais j’entends qu’un garçon de cet âge ne se soucie guère d’un tendron comme moi. Pour ce qui est de monsieur Paul, je ne ferai pas sa connaissance avant le mois de juillet, que ses affaires retiennent sur Paris. J'écris « Madame » et « Monsieur » mais il faut que je me discipline bien vite à les appeler « Père » et « Mère » sans quoi je leur causerai de la peine.
~
La vie ici est loin des mœurs bourgeoises comme je pouvais les concevoir. La petite bonne Lorette, son mari Émile — l'homme à tout faire du domaine — mais aussi les fermiers voisins et les gens du bourg s’adressent tous à Mère et aux jumelles avec liberté, sans leur donner du « Madame » ou du « Mademoiselle », simplement par leurs prénoms, et elle les traite avec amitié. Pour ce qui est de l’emploi de nos journées, il suit ce que Mère nomme le rythme d'été. Elle consacre sa matinée à nos leçons de chant, de piano, de peinture ou de broderie, ou à l'étude d'un sujet dont nous faisons la demande. Agathe et Agnès ne se quittent pas et agissent comme une seule âme, jouant à quatre mains ou peignant la même toile. Elles excellent en peinture, mais ne sont pas en reste pour ce qui est du chant et du piano, et Agnès a un vrai talent pour le violon.
Nous prenons tous part aux tâches domestiques et devons travailler au moins trois demi-journées par semaine aux champs. Il en ira de même toute l'année. Cela fait partie, pour mère, de notre éducation. Si les travaux sont durs, j'avoue qu'ils me vivifient et que je n'en apprécie que mieux les moments d'oisiveté. Les autres après-midi sont libres et nous prenons le dîner vers sept heures. S’ensuit une bonne heure de lecture faite par l’un d’entre nous d’un ouvrage de son choix. Je dis l’un car les gens de maison et de jeunes gens des environs participent à ce moment. Paysans et domestiques semblent bien instruits et parlent tous un français soutenu. Aucune censure ici. Les ouvrages les plus libertins ont leur place, et j'avoue qu'il n'est pas rare que les jumelles et moi étouffions de petits rires dont mère attend patiemment la fin avant de demander au lecteur de reprendre. J'emporte toujours un livre que je dévore en une nuit ou deux. Enfin à moi Wilde, Leroux, London, Artaud et Gide ! Quant à Etienne, qui passe de longs temps près des chevaux, dont il a la charge et qui sont sa passion, nous ne le voyons qu’aux repas et aux lectures. Mais j'aurai le plaisir de l'avoir pour moi chaque dimanche matin, car il sera mon professeur d'équitation. Voilà semble-t-il, la vie en été aux Tertres : active mais au fond très douce, studieuse mais bien libre !
~
Mais toute cette liberté et ces nouveaux visages, ces corps, me portent sur les sens. Dès le matin je pars dans des rêves de chair, de douceurs et de caresses. Et si je vois onduler les reins de Lorette qui s'affaire à l'office, si j'aperçois la courbe rose et ronde d'un sein de maman Marthe, ou si j'aperçois les jumelles en train de se blottir l'une contre l'autre quand une brise vient surprendre leur sieste sous le saule, je ne peux plus en détacher l'image de ma pensée. Le plus dévorant de tous les feux est celui que je ressens auprès des garçons et des hommes. Les muscles roulant sous la peau d'Antoine, un garçon de ferme encore jeunot dont le regard me fait fondre, les grandes mains et la voix à la fois douce et basse d’Étienne, ou la stature imposante et les muscles ronds des bras d’Émile, me plongent dans des songes qui prennent le dessus sur la réalité quand je me figure prise par l'un d'eux, dans des fantaisies où celui que le hasard aura élu finit par s'emparer de ma rosette.
Dans la fournaise de certains après-midi, quand l'incendie est trop ardent, profitant de ce que mon ablette est bien enroulée dans le fond de ma culotte, je m'assois sur un banc à l'écart, ou mieux sur la balancelle, et confie aux mouvements de mon bassin et à la pression de mes cuisses le soin de la branler. L'expression de mon plaisir se résume alors à quelques hoquets, quelques soupirs retenus en gorge, et la joie de sentir enfin s'épancher ma sève en de longs jets qui souillent mes dessous et mon intimité, jusque dans le sillon de mes fesses.
Au moins, les heures d'études, et de travaux aux champs me détournent-elles de toutes ces envies. Mais est-il normal d'être à ce point dévorée de désir ? Et quelles en sont les issues ? Car, si grâce aux bons soins de ton cœur et de ton corps, je n'ai plus de peine à aimer celle que je suis, en revanche je ne sais toujours pas comment avouer ma différence aux autres. Et quand bien même je saurais comment le faire, dois-je me précipiter sur le premier venu pour éteindre l'incendie qui me ronge ? Je souhaite que le garçon qui brisera ma tirelire ait certaines qualités. Un drôle qui te ressemblerait un peu, ma tribade d'amour, coquin et hardi comme un diable, doux et câlin comme un ange, franc et gentleman comme Arsène Lupin. Suis-je trop exigeante, ma petite gougnotte ? Tu me le diras.
~
Je pense tous les soirs bien à toi et te serre très fort, ma Louisette, ma tendresse. Parfois, au milieu de toute cette nouveauté, ta douceur et le nid rassurant de nos draps manquent à mon cœur comme tes mains et ta bouche manquent à mon sucre d’orge, ainsi que tu l’appelais tendrement avant de bien me le sucer, gloutonne ! Quand j'y repense, cette période de ma vie était bien sereine. Et malgré les arôme enivrants de ces chairs, malgré le parfum de cette liberté toute nouvelle, ce sont les effluves de ta petite figue que j'ai en mémoire quand, le soir, je me fais des gentillesses qui me réjouissent et parfois, t’invitent jusque dans mes rêves. Dis-moi vite ce qu'il advient de toi et de ta nouvelle tribade !
Ta tendre fourreuse,
Violette
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bornutyboisson · 6 years
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La fille du président   (un conte de noël érotique pour  backpackers* névrosés)
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Sur un mur de Mexico. Aimer est un acte révolutionnaire... En bas, pas de publicité, propriété privée
Sur et sous les bras, ainsi que sur les jambes, elle avait plus de poils que je n'en avais jamais eu. Je n'aimais pas. J'étais sous l'influence de la dictature de l'épilation intégrale. Même à l'ombre, il faisait une chaleur à crever sur la terrasse de l'hostel Casa Amarilla à Cali en Colombie. Je pouvais imaginer autour de sa chatte une forêt de poils qui s'étendait jusqu'en haut des cuisses, coagulée par la sueur. Elle était de Paris, elle était mignonne, je la trouvais belle et elle pleurait.
Je ne sais pas, les cours reprennent dans quinze jours. Qu'est-ce que je dois faire Bornu, disait elle en reniflant? Je n'ai pas envie de rentrer à Paris. Et pourtant il le faut. Dis moi, qu'est-ce-que tu ferais à ma place ?
Elle avait posé un pied sur une chaise en face de moi. Comme elle avait un short ras -le-bonbon, des poils pubiens se glissaient au-delà du tissu. Ses mollets étaient velus et dorés par le soleil. Ses avant-bras aussi étaient recouverts de poils tendres et un peu plus foncés que sur ses jambes. De sous son tee-shirt échancré, à chaque fois qu'elle soulevait un bras, je voyais, presque noire, une touffe de poils longs d'au moins 3 centimètres qui semblait vouloir s’échapper de leur cavité. Cette fille avait un peu plus de 18 ans. Elle était dans une classe de prépa à Henry IV, à Paris. C'était ce qu'on appelle une tête. Quand elle me parlait, on aurait dit qu'elle avait dix ans de plus. Elle était mature, elle avait de l'audace dans les mouvements et assurément elle avait un super QI.
Elle me faisait envie et en même temps, non, parce qu'elle avait trop de poil ! Je sais, je suis nul. Et puis surtout, j'ai quelques années de vol de plus qu'elle.
Tu sais, j'ai dit doucement, quelque soit la décision que tu prendras, elle sera la bonne. Tu as 18 ans et tous les choix te sont encore possibles. Soit tu fais ta deuxième année de prépa et tu retournes à Bogotá prendre ton avion pour Paris, soit tu prends une année sabbatique et tu voyages en Amérique du Sud.
La discussion s'était arrêtée là. Elle avait essuyé ses beaux  yeux et avait regardé la patronne de la casa Amarilla qui venait lui annoncer que son taxi l'attendait. Son père lui avait donné l’adresse de cousins éloignés qui l'invitaient le soir même dans leur villa. 3 jours plus tard,  elle rentrait à Paris faire sa deuxième année de prépa. Autant dire que j'avais peu de chance de la revoir.
Ce sont ces cousins éloignés qui  avaient commandé le taxi. Ils faisaient parti de l'oligarchie colombienne, cette petite minorité de riches qui ont un pouvoir absolu sur le pays. Elle avait ainsi appris qu'un de ses arrière-oncles avait été "élu" président de la Colombie au début du vingtième siècle. Vérifie, m'avait-elle dit, il a le même nom russe que moi.
Elle prit son sac à dos, m'embrassa avec une tendresse que je n'attendais pas. Je l'accompagnais jusque dans la rue, laquelle nous assomma d'un soleil assassin. Cette fille, vraiment, me plaisait. Elle était inhabituelle. Quand on s'était rencontrés - une heure plus tôt - elle m'avait raconté son histoire de famille et  m'avait demandé mon nom et moi le sien et, comme d'habitude, cinq minutes plus tard, je l'avais oublié. Au moment de monter dans le taxi, elle s'était retournée et elle m'avait dit, pour te rappeler de moi, tu n'as qu'à m'appeler la fille du président, et ses beaux yeux, cette-fois-ci, s'était fendus d'un sourire.
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La fille du président, non. F Kalho à 18 ans
Une nuit à Cusco, Pérou
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La cité magnifique, 4 mois plus tard.
J'arrivais directement de Lima après 18 heures de bus couchette et je me retrouvais du niveau de la mer à une ville située à 3 300 mètres d'altitude. De plus, j'avais réservé un hôtel sur les hauteurs, dans un quartier de Cusco qu'on dit bohème. Autant dire que je cherchais ma respiration quand je suis arrivé à destination.
Je me suis retrouvé dans un petit hôtel avec des Argentins, des artesanos, (des vendeurs de bijoux) qui n’arrêtaient pas de me taper de l'argent. Un Espagnol et une Belge qui étaient volontaires dans une association d'aide à des enfants de la banlieue de Cuzco. Une Française qui était bloquée dans les bras d'un Péruvien depuis 2 mois, et qui voulait surtout pas en sortir. Un jeune Versaillais de 19 ans, qui travaillait la nuit comme rabatteur sur la Plaza de Armas pour une boîte de nuit interdite aux Péruviens. Cool, le boulot. Il y avait un couple de Brésiliens qui vendaient eux aussi quelque chose qui ressemblait à des bijoux mais,  ils étaient si laids qu'on était prêt à les leur acheter à condition qu'ils referment aussitôt leur stand des horreurs. Il va de soi que c'était la dèche et ils dormaient donc gratis sur le canapé de la salle commune où, la nuit, il faisait un froid glacial. Il y avait encore un punk borgne avec son Pitbull, Lula. Il descendait tous les jours sur la petite place San Blas et il s’asseyait au soleil, avec son chien, sur une vieille couverture. Il posait sur le sol une soucoupe et un panneau expliquant qu'il avait besoin de Ventoline pour Lula. Son pitbull était devenu asthmatique à cause de l'altitude, expliquait-il, aidez-moi. Lula tirait la langue toute la journée et en fin d'après-midi, il avait bien du mal à retourner à l’hôtel sans que son maître le porte. Le punk borgne gagnait bien sa vie. Faut croire que les gens aimaient bien Lula. Il avait suffisamment d'argent pour faire la fête tous les soirs et payer son dortoir. Enfin, entre ces murs, nous possédions une armoire à glace chilienne, Fausto, dont le visage était passablement patibulaire. Il jouait de la guitare. Le problème, c'est qu'il en jouait mal et souvent. Personne n'osait lui dire quoi que ce soit. On avait tous peur de se prendre une baffe. J'avais atterri à  l'Hostel Lucky et j'y était bien. C'était le moins cher du quartier.
Elle est arrivée un jour après moi, Marina, la colombienne de Medellín. Elle était magnifique, très classe, une trentaine d'année et elle venait de Philadelphie. Elle avait quitté Medellín à 6 ans. C'était donc une Américaine d'origine colombienne. Elle accepta de parler en castillan avec moi car je lui avais dit que je voulais parler le moins possible en anglais en Amérique du Sud.
Elle détonnait dans cet hôtel. Elle était toujours pouponnée avec grand soin. Les yeux, la bouche, les ongles, les cheveux étaient passés au crible avant chaque sortie. Ses vêtements étaient choisis avec goût. Elle aurait pu passer pour une bourgeoise américaine. Les apparences sont trompeuses. Elle était passionnée par les voyages et elle faisait un tas de petits boulots à Philadelphie, pour les financer. Elle me plaisait, bien qu'elle paraissait un peu coincée.. Coincée et ouverte, c'est ce qui semblait la définir. Pour autant, elle était cool avec Lula et avec les autres, sauf les Argentins. Elle disait, j'en ai ras-le-bol des Argentins. En voyage, c'est toujours les plus magouilleurs. Je n’étais pas très loin de penser la même chose, surtout quand ils venaient me pleurer pour de l'argent.
On partageait le même dortoir. On a visité la même ville. Le pays des Gringos. Cusco était colonisée par les Yankees et pourtant elle était toujours la cité des Incas. La ville était superbe avec sa Plaza de Armas au milieu de laquelle trônait une statut d'un roi inca. Tout autour, il y avait une promenade sous les arches de bâtiments de type colonial espagnol. Des Indiens vendaient des bijoux, des vêtements, des écharpes et des bonnets, tandis que des rabatteurs vous alpaguaient en anglais pour vous vendre des treks au Machu Pichu ou sur la montagne aux 7 couleurs.
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Plus loin, en sortant du centre, on alla manger un ceviche de poisson et de poulpe à l'intérieur de l'immense marché couvert de la ville, où les touristes se mélangeaient à la population locale. Il y avait les stands de vêtements traditionnels incas dans la première partie et sur les côtés du marché. Au centre, on trouvait les étals de viandes, de légumes et de fruits. Un peu plus loin, des femmes en blouses et casquettes blanches, juchées sur leurs estrades, vendaient des jus de fruits exotiques ou des yaourts et elles nous faisaient des grands signes pour que nous venions à leur stand. Marina leur faisait non avec un grand sourie, comme pour s'excuser. Dans la dernière partie, nous avons trouvé des petits restaurants qui nous proposaient des soupes, caldo de pollo ou caldo de gallina, ou des menus economicos et des ceviches (poissons ou fruits de mer marinés dans du citron). Il y régnait une ambiance décontractée, joyeuse, malgré la pauvreté toujours présente de certains Indiens qui faisaient la manche. Ils avaient des  visages creusés, coupés au couteau et les yeux jaunes fiévreux de ceux qui n'ont pas toujours le ventre plein.
Marina, très aristocratique, détonnait. Elle mangeait en levant le petit doigt et en se tamponnant la bouche  avec une serviette blanche si souvent qu'on pouvait se demander quand elle trouvait le temps d'avaler quelque chose.
J'adore cet endroit disait-elle. J'ai des images de Medellín quand j'avais 5 ans. On mangeait souvent dans les restaurants de rue avec mes parents. Toutes les odeurs et tous les bruits de ce marché me rappellent Medellín, mon enfance et la Colombie. Je répondais que je la comprenais et elle me souriait en s'essuyant pour la énième fois une bouche que j'aurais bien aimé embrasser, si je n'avais pas eu peur de me ramasser un râteau.
Nous sommes sortis du marché sous le soleil qui inondait les flans des montagnes environnant la ville. Malgré ces hordes d'Américains et d'Occidentaux, Cusco reste une des plus belles cités d’Amérique du Sud. Mais à mes yeux, rien, pas même cette cité, n'arrivait à la cheville de Marina. J'étais comme un vieux coq, et, fier, je bombais la poitrine. Elle me passait une main sous le bras et nous déambulions au hasard des rues. Parfois, j'avais une érection. Je pensais à mes doigts dans sa culotte. Très vite, je censurais ces images, j'étais persuadé que mes doigts dans sa culotte n'avaient pas beaucoup d'avenir. À un moment donné, elle me dit, regarde là-haut et me montra  deux petites statuts de taureaux accrochées au toit d'une maison. Bornu dit-elle pourquoi des taureaux sur un toit ? Je lui expliquais que les taureaux au Pérou sont le symbole de l'abondance et de la prospérité. En les mettant sur un toit, on garantit confort et santé à ceux qui habitent cette maison. Elle me répondit alors, très solennelle, ha oui, je comprends mieux maintenant. Merci Bornu- je ne savais pas ce qu'il y a de mieux à comprendre, mais elle avait l'air d'être ainsi - évanescente et curieuse. Puis elle allongea le pas, comme si elle avait peur de manquer quelque chose d'extraordinaire au prochain croisement de rue. Curieusement, Marina ne prenait pas de photos. En contrepartie, elle avait des yeux qui savaient regarder ce qu'il y avait d'étrange et le remarquable dans une ville. C'était rare depuis l'arrivé des smartphones. Toute personne qui ne prenait pas de photos ou ne faisait pas de films semblait être un handicapé mental, un affreux retardé, comme si elle avait mille ans de retard, alors que - rappelons-nous - il y a 15 ans, personne ne savait ce qu'était un smartphone. Drôle d'époque. Est-ce qu'on était en train de devenir aveugle, à force de   cliquer ou de pianoter sur nos adorables petits objets connectés ? Il faudrait le demander à un docteur ou mieux encore, au Ministère de l'Aveuglement. La police ?
Marina eut envie d'une glace sur la Plaza de Armas.
Marina avec une glace, suçant, sur la Plaza de Armas, les yeux pétillants, pour moi, il n'y avait rien de plus sensuel.
Marina à mon bras et le toucher de ses vêtements sur ma peau, c'était au moins autant sensuel.
Marina, un doigt à l'ongle parfaitement manucuré et vernis montrant les statues de taureaux sur un toit de Cuzco, oui, c'était toujours sensuel.
Marina se tamponnant les lèvres d'une serviette blanche en souriant comme une madone, oui et oui et oui, une bouche à embrasser. Une bouche divine !
Et le soir, dans le dortoir avant de se coucher, je la vis avec un survêtement rose bonbon. Elle portait un bonnet de laine, rose aussi. Aux pieds, elle était chaussée de chaussons où étaient accrochés des pompons oranges. Sur le bout de son nez pendaient des  lunettes de lecture de grand-mère. D'un coup, mes ardeurs de la journée descendirent de plusieurs dizaines de degrés Celsius.
Bonne nuit Marina, je lui disais. Et je me glissais sous mes draps glacés.
Bonne nuit Bornu. Demain, j'aimerais bien sortir, cela te dirait de m'accompagner ?
Bien sûr je lui répondais, mais à une  condition, c'est que tu ne sortes pas avec tes extraordinaires chaussons à pompons. T'es con Bornu disait-elle en enlevant ses lunettes de lecture. Bon allez, j'éteins, good night Amigo.
Buenas noches, Mamita.
Mais tu es vraiment con Bornu, m’appeler mamita ! Je ne suis pas ta petite maman. Sweet dream stupid Frenchie.
Cette nuit-là, sous mes draps, une fois réchauffé, je ne fis pas de doux rêve, pas même érotique, je dormis comme un bébé.
Marina était très belle et de santé fragile, elle fait partie de ces personnes dont on dit qu'elles ont toujours un pet de travers. En permanence, elle avait autour du cou un foulard en soie et il lui arrivait souvent de toussoter. Il ne fallait pas non plus qu'elle fasse trop d'efforts. Une marche de cinq minutes sans arrêt l'épuisait, surtout à 3300 mètres d'altitude. Comme beaucoup de touristes, elle était atteint du mal des montagnes, le soroche, et elle prenait des pastilles que vendaient chaque jour par milliers les heureux pharmaciens de la ville. Je me sens parfaitement bien m'a-t-elle dit dans la soirée. Bornu, tu connais des lieux pour sortir ?
Si Marina, t'inquiète, je connais quatre ou cinq lieux pour boire et danser.
Super. Je suis prête dans une heure, tu m’attends le Frenchie ?
Que pouvais-je faire d'autre ? Pendant qu'elle se pomponnait, une heure quand-même! j'ai été me jeter des bières au Km 0, situé en contrebas de l'Hostel Lucky, derrière l'église et la place San Blas, là où Lula le pitbull asthmatique sur une vieille couverture tirait la langue et faisait un tabac !
L'heure, pour Marina, ne se mesure pas de la même manière que l'heure pour n'importe quel quidam. En début de soirée, je bois à peu près une bière par demi-heure. J'en étais à ma troisième et elle était presque vide. Vous voyez, ça faisait une bonne heure que j'attendais quand elle ouvrit la porte du Km 0. Je crois qu'au moment où elle fit le premier pas dans le bar, même la musique s'arrêta un instant.
Bornu, dit-elle, en me voyant accoudé au comptoir, comment tu me trouves ? Ça va ?ajouta-t-elle en écartant les bras ?
Si ça va Marina ? Pas du tout. Retourne te changer. Je ne suis plus à une heure près.
Un instant, son visage s'assombrit et ses bras lui tombèrent le long du corps.
Mais non je plaisante Marina. Tu es superbe comme un soleil. Tiens, je vais t'appeler Petit Soleil. Cela ne t'ennuie pas ?
Elle ne répondit pas mais elle avait un sourire resplendissant. Elle s'assit à côté de moi, sur un tabouret de bar, et elle croisa haut les jambes en fusillant la salle du regard. Il y a des personnes, comme ça, qui par leur simple présence, mettent le monde en suspension, l'arrêtent, le figent un temps très court comme si elles étaient un morceau sublime d'éternité qui daignait faire son apparition parmi nous. C'était tout à fait Marina dans ce bar.
Il y avait cinq clients, trois hommes et deux femmes, dans la salle. Quand elle les regarda, les garçons sourirent béatement comme si, subitement, ils voyaient apparaître la Sainte-Vierge en sous-vêtements sexy fluo et en porte-jarretelles de feu. Quant aux deux femmes, elles détournèrent le regard et l'ignorèrent superbement. Sans doute qu'elles ne devaient pas croire aux apparitions.
Qu'est-ce-que tu as pris Frenchie dit-elle ?
Comme tu vois, une bière.
Ah oui. Je crois que je vais me prendre un jus d'ananas. Je ne te l'ai pas dit. Je ne bois jamais d'alcool. Je déteste ça. Parfois ça gêne les garçons que je ne boive pas. Et toi, ça te gène ?
À vrai dire Marina, un peu. J'adore être ivre et j'aime bien être entouré de gens comme moi, un peu saouls aussi.
Marina resta de marbre.
Tu ne seras pas trop ivre avec moi Bornu ? J'ai peur des alcooliques, ils peuvent être violents.
Ne t'inquiète pas Marina. J'aime bien boire mais je n'aime pas rouler dans le caniveau.
Elle décroisa et recroisa ses longues jambes et me passa un doigt sur ma boucle d'oreille. Elle avait mis un pantalon de cuir noir, très moulant et on devinait un cul magnifique, un monde à lui tout seul. Je n'arrivais pas à voir sa poitrine. Il fait froid, le soir, à Cusco, trois ou quatre degrés, on est tous habillés avec des gros pulls, des écharpes, des vestes épaisses, qui  cachent l'essentiel des  anatomies. Dans la journée, par deux fois, je l'avais vue en tee-shirt et mon Dieu, elle avait une paire à damner le plus saint des  hommes, moi ! Rien que d'y penser, houa !! Et je me disais, heureux celui qui a fait un long voyage, et qui au bout se voit révéler le corps de Petit Soleil. Celui-là ne repartira plus. Et il n'aura aucuns regrets. Marina, pour s'excuser de son retard, paya mes trois bières et son jus d'ananas avant d'aller nous faufiler dans les rues et les ruelles froides et lumineuses de cette ville construite par les Incas. Le premier soir de mon arrivée, j'étais sorti une nuit pour faire la connaissance des bars et des boîtes. Nico, le copain qui s'était cassé le talon à Popayan en Colombie avant de retourner en France, m'avait expliqué comment fonctionnent Google et Facebook pour repérer les événements rocks et punks dans les bars d'une ville où j'arrivais. Depuis les explications de Nico, chaque jour, je savais où avait lieu tel ou tel type de concert. On a d'abord été à côté de l’école des Beaux-Arts. Un bar de nuit organisait une soirée spéciale Bob Marley et, défoncé, j’ai toujours adoré Bob. Allons voir, a dit Marina.
Dès qu'on est rentrés dans la boîte, j'ai été presque malade devant tant d'obséquiosité. C'est tout juste si on ne nous faisait pas des courbettes. Messieurs-dames, une table. Le patron se précipita, me salua comme s'il me connaissait depuis mon enfance, et ça va bien, heureux de vous avoir dans mon établissement, et Madame, c'est un plaisir de vous avoir parmi nous. Je scrutais la salle, trois tables seulement étaient occupées. Le son n'était pas trop fort. On entendait Donna Summer. Au plafond, une boule lumineuse tournait sur elle-même et projetait des étoiles d’argent qui dansaient en rond sur les murs et la piste de danse. On était tout à fait dans une ambiance de la fin des années 70, mais pas reggae. Disco. Avant que je dise quoique ce soit, je me retrouvais avec la carte des alcools entre les mains.
Marina, d'un calme olympien, refusa d'enlever son manteau. Je fis signe au patron, ainsi qu'à un serveur qui avait quasiment son nez entre les seins de Marina, de nous laisser un peu d'air et je posais la carte sur une table vide. Le morceau Hot stuff se finit et le DJ mit I feel love. Dès la première mesure, la voix de Donna Summer  m’électrisa de la tête au pied, Oh I feel love, I feel love, I feel love. Le patron me regarda en souriant. Le son augmenta et aussitôt une fusée nous emporta tous dans le passé. On était en 1979, et oui, la musique a ce pouvoir fabuleux de madeleine de Proust, j'avais un corps de vingt ans. La vie était belle. Il n'y avait pas encore le sida et nos amours étaient multiples. Ah, I feel love. I feel...
Bornu, dit Marina, cet endroit est horrible. Je ne veux pas y rester et puis je n'aime pas cette musique.
Je mentis, moi non plus.
Je saluai le patron de la tête et mentis une fois de plus.
Il est trop tôt, on reviendra plus tard dans la nuit.
Le serveur semblait déçu, il avait toujours le regard fixé sur la poitrine de Marina même s'il ne devait rien voir. Peut-être qu'il portait des lentilles pour voir à travers les vêtements ? Quel est le garçon qui n'a pas rêvé d'avoir une paire de lunettes magiques qui déshabille les filles dans la rue ? Je tapai dans mes mains et le serveur se réveilla.
Vous partez déjà ? dit-il en levant les yeux car il était plus petit que Marina. C'est dommage.
N'est-ce pas, répondit-elle. Au revoir et elle me tendit son bras.
Elle sortit de la boîte de nuit. Elle était une reine, et moi, je tenais le bras d'une reine.
I feel love, I feel love, I feel love. Une fois dans la rue, la voix de Donna Sumer me hantait encore, comme mes vingt ans qui me revenaient en pleine figure, et je vibrais de tout mon corps en me souvenant de ces amours passés. Elle se blottit plus fort contre mon bras et je chassais de toutes mes forces ces images de mes vingt ans de ma tête, car ce temps-là ne reviendra pas.
J'ai froid dit-elle et puis je commence à être fatiguée. Tu m’emmènes dans un endroit pas trop loin d'ici Bornu. Mes jambes me portent plus.
On retourna sur la Plaza de Arma, chaudement collés l'un à l'autre, jusqu'au moment où je vis le jeune Versaillais de l'Hostel Lucky.
Salut dit-il, vous voulez des invitations pour un verre ?
Merci, je lui dis, pourquoi pas. Il y a du monde ce soir  ?
Comme un jeudi. Pas  trop à cette heure-là, mais après minuit, oui, on est toujours plein, du jeudi au dimanche.
D'après l'info que j'avais eu sur Facebook, dans le bar le plus connu de la ville, il y avait un concert de cumbia. Le groupe venait de Colombie.
On va au concert au Lukuku, c'est de la cumbia*
Alors je vous vois plus tard me dit le Versaillais. Oui possible. C'est Vincent ton nom, non ?
Oui, tout à fait.
Vincent le Versaillais. Son nom m'était revenu d'un coup. Il venait d'avoir son bac chez les bourges et les réacs de toute éternité de cette fichue ville. Depuis le massacre de la Commune de Paris, Versailles toujours ville traître, toujours ville à mépriser le peuple. Et c'est ici que Vincent avait grandi, dans une famille de cadres sup très à droite comme il convient dans ce lieu maudit. Heureusement, tout ne se  passe pas toujours comme le désirent les géniteurs bourgeois et néanmoins aimants de cette ville. Le fiston ne voulait pas suivre le droit chemin. Il avait des idées bien à lui. Il avait refusé que ses parents lui payent une année sabbatique avant de commencer la fac, comme ils lui avaient libéralement proposé, obsédés qu'ils étaient par le modèle de l'élite américaine, d'une banalité à mort, et qui consiste à payer une année sabbatique à voyager à travers le monde avant de rentrer à la maison et de retourner sur les pas de papa et de maman. Une année de voyages et de turpitudes pour que jeunesse se fasse et que surtout tout reste et rentre dans l'ordre. Vincent avait refusé cette proposition qu'on pourrait croire alléchante  - ses parents dirent par la suite, dans un mélange d'orgueil et d'incompréhension, vous savez, Vincent, depuis tout petit, il a toujours été un non-conventionnel. C'est ce mot dont il fut giflé mille fois après son départ. Il était un non-conventionnel. Ce qui voulait surtout dire que ce n'était pas désespéré. Il lui fallait du temps certes, mais ce garçon allait rentrer dans le rang.
Ils ne se rendaient pas compte, et lui non plus d'ailleurs au début, que la coupure était irrémédiable. Vincent abandonna Versailles et donc quitta ses parents. Il avait  décidé d’être volontaire dans une association d'aide à des enfants, la même assoce dans laquelle se trouvaient la Belge et l’Espagnol de l'Hostel Lucky. Ses parents lui avaient seulement payé le billet aller jusqu'à Lima. Pour se faire un peu d'argent, il avait trouvé ce  boulot de nuit en plus de son travail volontaire le jour, dans la banlieue de Cusco. De 10h du soir jusqu'à 4 h du matin, il faisait le rabatteur sur la Plaza de Armas pour un bar de nuit tenu par des Vénézuéliens. Vincent avait grandi en un temps record. Quand, à 18 ans, vous passez toutes les nuits dehors dans un quartier à bars et à boîtes de nuit, vous êtes obligé d'apprendre vite pour éviter les dangers de la rue, les types bourrés, les bagarres aux couteaux, le cinglé qui joue avec un pistolet, les aguicheuses qui en veulent à ton fric, le pleurnichard qui cherche encore une invitation pour ton bar, les voleurs à la tire que tu connais par cœur, le groupe de touristes prétentieux qui la jouent faussement cool avec toi, l'Indienne qui te fait la manche pour la dixième fois, les fous aux regards assassins, l'amour en pleurs et le ricil qui fond sur la joue d'une fille trop faible pour la nuit, et les enfants qui ne dorment pas et qui te disent qu'ils ont faim. Il avait vu de tout Vincent. Six mois de ce rythme nocturne valait 10 ans d'un cursus universitaire, payé par des parents friqués, non ?
J'aimais bien ce jeune homme. À son âge et d'où il venait, il fallait une bonne dose de courage pour faire ce qu'il faisait.
Garde-nous des invitations j'ai dit, à tout à l'heure.
À tout à l'heure et bon concert.
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Un tableau dans le bar du Lukuku
Lukuku est un bar incroyable.
Vous rentrez d'abord par une cour aux murs graffités puis vous arrivez à un étage et vous ne savez pas si vous rentrez dans un musée ou dans une salle de concert. En fait, vous êtes un peu dans les deux, mais comme les touristes, en général, sont bourrés, ils ne voient que le bar. J'étais toujours au bras de Marina et les portes s'ouvraient. On aurait pu aller loin si sa beauté un peu froide ne m'était pas intimidante, et surtout si ma condition de dinosaure n'était pas un fait irréductible au rêve d'une nuit d'amour.
J'étais persuadé qu'au point où j'en étais, il ne me restait plus qu'à vivre l'instant dans sa plus grande intensité possible, ce qui était aussi un grand plaisir. Mais plutôt solitaire. Je savais, depuis longtemps déjà, que "El futuro no existe" pour les jeunes comme pour les vieux. J'étais un punk, pas d'autres solutions. À mon âge, plus de futur, adorable Marina, et je ne pouvais même pas te le dire avec des mots. Ils auraient été futiles et je serais passé pour un misérable. C'est pourquoi il ne restait  que le silence.
On dit que, parfois, le silence est une bombe. On dit aussi un silence de tombe. Des fois, je me voyais comme un squelette mexicain et je dansais en dessous de la terre des douleurs (latinoamericas), au milieu d'autres squelettes, le jour de la fête des morts. Était-ce donc aussi cela voyager au bras de Marina, dans la nuit inca de Cusco ? Se rappeler que, dans tout voyage digne de ce nom, on ne revient pas. C'était le seul avenir possible.
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sur un mur de Oaxaca
Toutes celles et tous ceux qui vous diront le contraire sont des salauds de menteurs ou alors ils travaillent dans des agences de voyages !
Si vous voulez revenir, il n'y a rien de plus simple. Ne partez pas ! Pour moi, c'était trop tard. Je savais que je ne rentrerai pas. Impossible. Rentrer, c'était mourir, alors que la vie en moi n'avait jamais été aussi revendicative, puissante, ambitieuse, la vie voulait continuer le voyage, même si tôt ou tard, il fallait rentrer quand-même et donc mourir! Je tremblais rien que de penser que dans 3 mois, je serai de retour dans mon pays, et le plus dur à accepter, c'est que je savais que ce soir, comme de toute éternité, je n'allais pas baiser avec toi. Quoiqu'il arrive, Punk, tu n'as pas de futur. Et je t'ai souri avec désir. Malgré tout, j'avais envie de  toi.
Allons danser Marina, tu veux?
Ho oui Bornu, volontiers.
Marina fit une révérence. Ajouta, mi-rieuse, mi-sérieuse, Mon prince.
Mon vieux prince je précisais.
Je crois qu'elle fit en sorte de ne pas m'entendre et elle me tendit sa main que je m'empressai de saisir.
Le groupe colombien alternait cumbia et salsa. Nous étions sur une série de morceaux de salsa. Le groupe était excellent, il venait de Cali, la capitale mondiale de la salsa, avec La Havane et New-York. La salsa de Cali est très swing et très jazzy. Certains lui reprochent son côté trop moderne et technique. J'avais pris des cours à Cali. Mais, en quelques heures, je n'avais pas appris plus que le pas de base. Dès que nous fûmes sur la piste, Marina l'Américaine redevint Marina la Colombienne. Une merveilleuse danseuse, et, dans son pantalon de cuir noir et moulant, elle avait un cul qui bougeait comme s'il était possédé de sa propre âme de danseur et, heureusement qu'elle n'enleva pas son pull, car sinon nous aurions assisté à une émeute. Elle dansait autour de moi avec une grâce et une élégance naturelle. Elle était d'une autre planète et tout son corps était un hymne à la danse. J'avais envie d'arrêter de danser pour la contempler. Vraiment un corps sublime de danseuse comme on en voit quelques unes en Colombie. On dansa un puis deux et enfin trois morceaux. Elle était tellement faite pour la danse qu'elle avait réussi l'exploit de me faire danser sans que je n'aie à compter les temps et les contretemps. Il suffisait que je la suive et j'étais toujours dans le bon tempo. Pas une seule fois je lui marchai sur les pieds. Puis ce fut la fin de la série de salsa. Le groupe rejoua de la cumbia et Marina me fit signe qu'elle était fatiguée. Nous sommes allés nous asseoir sur deux chaises qui venaient de se libérer à côté de la piste. Nous étions en nage.
De la salsa à 3300 mètres d'altitude, c'est trop, je n'en peux plus Bornu.
Tu veux quelque chose à boire, Marina.
Juste un verre d'eau. Je crois que j'ai surestimé mes forces.
Attends, je vais te chercher quelque chose.
Je lui ramenai du bar une bouteille d'eau et dès qu'elle l’eut bu, elle me dit qu'elle voulait partir et me demanda si cela ne me gênait pas de l'accompagner jusqu'à l’hôtel. Je lui répondis, bien sûr Marina, je  t'accompagne.
Une fois dehors, tout bascula. Quelqu'un hurla dans mon dos, Bornu !!
Je me retournai vers cette voix. Qui était cette fille qui hurlait mon nom dans la nuit et qui ouvrait grand ses bras. Sa tête ne m'était pas inconnue, j'avais son nom sur le bout de la langue, mais j'étais incapable de le retrouver.
Je suis sûr qu'une seconde de plus et le nom me serait revenu ainsi que le lieu de notre dernière rencontre.
C'est moi, dit-elle, avant de se jeter dans mes bras, la fille du président.
Bien sûr ,Cali, début septembre, la fille du président.  
Elle resta longtemps suspendue à mon cou à me faire une bise. Enfin, elle se décrocha.
Je croyais que tu étais rentrée pour faire ta deuxième année de prépa à Henry IV.
En effet, je suis rentrée à Paris, mais j'ai juste réuni mes petites économies et j'ai repris un vol pour Lima. J'ai pris une année sabbatique.
J'ai présenté Marina à la fille du président qui se sont saluées dans une parfaite neutralité. Il y avait aussi une jeune Chilienne et un Argentin avec qui elle faisait la route depuis une quinzaine de jour.
Je n'ai pas discuté longtemps, Marina me tirait la manche.
Vous partez déjà demanda la fille du président ? On allait au Lukuku, vous ne voulez pas venir avec nous ?
On en vient, dit Marina, moi, je rentre mais Bornu, si tu veux rester avec tes amis,  je peux rentrer seule.
Je te raccompagne Marina, mais il est encore tôt. Oui, je vous retrouve au Lukuku dans une demi-heure, ça vous va ?
Parfait, je t'attends. Incroyable. Jamais j'aurais cru te revoir en Amérique du Sud.
Tu as raison, moi non plus. À plus alors.
Tu reviens, c'est sûr ?
Oui oui.
Pendant tout le trajet jusqu'au quartier de San Blas, Marina ne desserra pas les dents. C'est comme ça quand je suis fatiguée, me donna-t-elle comme seule raison. J'avais du mal à la croire. Une fois à l’hôtel, elle ne me remercia pas de l'avoir accompagnée, ne dit pas un mot, ne se retourna pas et s'enferma dans notre dortoir. Aussitôt, je ne savais trop pourquoi - ou le savais trop bien- sans perdre une seconde, je me précipitais au Lukuku.
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… Je lui demandai, en indiquant les murs, de qui c'était tout ça, et la serveuse me répondit de tous les grands plasticiens et peintres péruviens. Il y avaient des œuvres partout dans ce bar. C'était un plaisir de boire une bière et un whisky en écoutant ce groupe colombien tout en regardant des tableaux, des mobiles et des statues d'artistes tous plus fous les uns que les autres. J'ai pris pleins de photos que je ne pourrai hélas envoyer sur mon blog. Une fois de plus, le bouton d'ouverture de mon appareil s'est cassé. Les photos de ces œuvres sont restées dedans et je ne compte pas le réparer. Je vais faire comme tout le monde. Je vais m'acheter un smartphone neuf, mon premier.   Je suis allé aux toilettes et je n'ai pas arrêté de regarder un graffiti pendant que je pissais. Il était écrit Existence is resistance. Ça m'allait comme un gant cette phrase, je m'en suis pissé sur les pieds. C'était sans doute une phrase contre le génocide des Mapuches au Chili, des Tzotzils au Mexique, ou des Aymaras au Pérou et en Bolivie. Les massacres d'Indiens avaient été systématiques depuis des siècles et, d'une manière ou d'une autre, ils continuaient. Exister, c'était déjà résister face à ces empires occidentaux qui prenaient possession autant des terres que des âmes des hommes et des femmes  respectueux de la pachamama, la terre-mère. Et en même temps, résister au vol de la terre, au vol des âmes, c'était l'unique façon qu'il nous restait, Indiens ou pas, pour rendre nos existences soutenables. J'ai même pissé sur mon pantalon. J'avais pensé exactement de cette façon, dès le premier jour où j'étais allé travailler dans une usine pendant des vacances. J'avais alors à peine 17 ans et depuis - même si trop souvent je l'avais oublié - c'était la philosophie qui s'appliquait à ma vie. Résister à ce qui détruit, à ce qui exploite, à ce qui manipule. Je boutonnais les boutons de ma braguette, j'avais la bouche grande ouverte, je manquais d'air. Qu'est-ce-que je foutais ici, à Cusco, alors que ça pétait de partout en France ?
Vu des médias du Pérou, les gilets jaunes mettaient le pays à feu et à sang. C'était une nouvelle révolution. N'avais-je pas, depuis mes 17 ans, vécu pour cela, enfin voir et participer à la Révolution ?  Et pendant ce temps-là, où est-ce que j'étais ? Dans les  toilettes d'un bar, à 3300 mètres d'altitude, à philosopher sur la résistance des peuples. Philosophie de pissotière, Bornu, ne vois-tu pas que tu n'es qu'un simple touriste perdu dans le grand manège désenchanté du voyage ? Je me suis lavé les mains tout en jetant toujours des coups d’œil vers la pissotière et ce graffiti. Et la fille du président? Ça faisait une demi heure que je buvais et elle n'était pas au Lukuku. Je suis retourné au comptoir. J'aurais pu y passer des heures, je crois que je pourrais boire pendant un siècle dans ce type de bar, sans m'ennuyer une seule seconde. Je commençais à être ivre car j'avais bu deux whisky et deux bières en l'attendant. Je planais. L'altitude me faisait aussi de l'effet, j'étais saoul plus rapidement. Enfin, j'ai vu sa tête à l'entrée, on aurait dit une chouette, elle la tournait dans tous les sens avec des mouvements saccadés. Elle avaient les yeux ronds comme des billes. Ses dents étaient éclatantes de blancheur, je crois qu'elle riait quand elle m'a vu. Elle s'est mise à courir jusqu'au bar et elle s'est jetée dans mes bras.
Pardon, pardon, pardon, répétait-elle, j'ai raccompagné mes amis à notre hôtel. Je suis revenue aussi vite que possible, mais je me suis perdue. Tu ne m'en veux pas?
Non. J'avais  juste peur de ne plus te revoir.
Moi aussi, très peur.
Puis, soudain, elle s'est écartée de moi, reprenant une distance plus respectable. On s'était vus une heure dans toute notre vie et,  la sentir si près de moi me mettait mal à l'aise. Je me rendais compte que j'étais sous son emprise. En restant trop très de moi, elle me supprimait toute volonté. J'ai rien trouvé de mieux à dire que, qu'est-ce-que tu veux ?
Comme toi .
Bière et whisky alors.
D'accord.
Pour avoir plus de contenance, j'ai sorti mon téléphone et je lui ai dit excuse-moi je vais prendre quelques photos. C'est super ces œuvres sur les murs. Elles ont été faites par des artistes péruviens. Ça te plaît ?
Oui, elle a dit, sans même jeter un regard sur ces murs.
C'est à ce moment-là que j'ai fait plein de photos pendant un bon quart d'heure. Je sais que c'était stupide mais cela m'évitait d'être trop proche d'elle et je pouvais ainsi réfléchir. Je l'ai déjà dit que je n'aimais pas les filles poilues. En plus, je ne comptais même plus les décennies qui nous séparaient, c'était trop vertigineux. Je m'interdisais toute pensée érotique, ce n'était tout simplement pas possible, alors je cliquais. J'enchaînais les photos. Pendant ce temps, la fille du président était au bar avec son whisky et sa bière et elle me suivait des yeux. Je crois que pas un instant elle ne me quitta. Cela me donnait le vertige. Il a bien fallu que je revienne et que tout près d'elle, je sente sa peau, ses poils. J'avais l'impression d'être un dieu. Je ne me rappelais pas une fille me regarder avec tant d'admiration, je n'en revenais pas, je ne savais pas quoi faire. Alors j'ai souri bêtement et j'ai applaudi aussi fort que possible.  C'était le dernier morceau du groupe colombien. Il avait mis une ambiance d'enfer et j'ai repensé au cul superbe de Marina. Ce n'était pas mieux. Marina ou la fille du président, bonnet blanc, blanc bonnet. Des filles faites pour aimer et pour être aimées par des hommes de leur âge. Moi je n'étais plus dans le coup !
À quoi tu penses elle m'a demandé ? Tu as l'air loin.
Je pensais à toi. Non ! Je pensais à rien je veux dire.
Tu veux dire que je suis rien, elle a rit. J'espère que ce n'est pas ça que tu veux dire.
Non. Excuse moi. Je dis n'importe quoi. Je pensais que c'est incroyable qu'on se retrouve. Pourtant le monde est grand, tu ne trouves pas ?
Qui était cet imbécile qui parlait à ma place ? J'avais l'air bête, cela ne devait pas être moi, mais un autre, celui que je connais que trop bien, ce type qui avait juste un cœur d’artichaut sous lequel était placé une bite. Si c'était lui qui prenait ma place, j'étais fichu.
Oui, le monde est grand mais on s'est retrouvés Bornu, c'est le plus important, non ?
Non.  Bien sûr, oui, c'est le plus important ! J'aime beaucoup ce tableau-là. Et toi ? Je le lui montrais du doigt.
Elle ne se donna même pas la peine de bouger la tête.
Oui, superbe. Tu sais pourquoi je suis revenue en Amérique du Sud.
Je suppose pour heu... moi. Non ! Je ne sais pas. Pourquoi ?
J'étais pas fier de moi. J'avais quand-même suffisamment d'expérience pour assurer devant une gamine. Je n'en revenais pas à quel point j'étais faible. J'avais donc rien appris des filles pendant toute ma vie ? Quel nul j'étais.
Elle devint très sérieuse et elle dit, non, je ne suis pas venu QUE pour toi, et elle insista sur le que. Je suis revenue parce que tu m'as dit à Cali... Tu te rappelles de notre conversation ?
Oui, je crois. Je t'ai dit que tu avais le choix.
Pas exactement, Bornu. Tu m'as dit que tous les choix m'étaient encore possible. Tous, Bornu. Tu comprends ce que cela veut dire?
Oui et non. Mais elle n'a pas écouté ma réponse et elle a dit, je suis revenue parce  que ...
Quoi, j'ai demandé ?
J'avais mal entendu car, à ce moment-là, le deuxième groupe de la soirée montait sur scène et les gens applaudissaient à tout rompre. Je n'aurais jamais dû lui poser cette question car je savais ce qu'elle m'avait dit. Je crois que je le savais depuis qu'elle m'avait lancé, à Cali, dans le taxi, pour te rappeler de moi, tu n'as qu'à m'appeler la fille du président.
Elle a hurlé J'AI ENVIE DE TOI, T'AS COMPRIS.
La honte !
Au bar, cinq ou six personnes nous regardaient. J'espérais qu'aucun ne parle français. J'avais envie de leur dire, non, ce n'est pas de moi qu'elle parle cette fille. Vous m'avez vu ? Ce n'est pas possible. Je pourrais être son...
Merde, elle m'avait sauté au cou et elle m'embrassait à pleine bouche.
J'ai pensé, ce n'est pas comme ça qu'on embrasse son grand-père. Et bien si, c'est comme ça à notre époque, mais je n'étais pas son grand-père. Ça va pas ! J'étais au pire l'autre, le cœur d’artichaut avec en dessous  ce que vous savez. D'ailleurs, il n'allait pas résister longtemps celui-là ! Vous pouvez me croire. J'ai ouvert grand ma bouche et sa langue s'est enroulée autour de ma langue. Quel goût  délicieux, pensait le cœur d’artichaut. Je n'étais pas loin de penser comme lui. Il fallait que je reprenne le dessus. Heureusement, je me suis ressaisis et, très doucement, mais avec toutes mes forces, je l'ai repoussée aussi tendrement et fermement que je le pouvais.
Elle m'a regardé et elle a juste dit, on dirait un curé. Puis elle s'est détachée de moi, a avalé cul-sec son verre de whisky et s'est précipitée sur la piste de danse.
Je n'étais même pas un curé défroqué de la Révolution Française ou un de ces justes théologiens de la Libération qui avait combattu au côté des pauvres dans les années 70 dans toute l’Amérique Latine. Je n'étais qu'un curé. Un vieux moraliste qui blessait une jeune fille en fleur. Quel con je faisais. Mais, tout bien réfléchi, est-ce-que j'avais vraiment le choix, moi ??? C'était soit le pervers, soit le curé. Qu'est-ce-que je pouvais choisir d'autre ? Dans ce jeu-là, il n'y a pas de joker. Et une petite voix a ajouté, il n'y a peut-être pas non plus de pervers. Il ne reste donc, dans ton jeu, que curé ou pas curé, à toi de choisir ?
Je me suis demandé si cette petite voix, ce n'était pas encore  le cœur d’artichaut ?
La fille du président se déhanchait, faisait des mouvements du bassin très lascifs. Elle n'avait pas la prestance de Marina et elle était loin d'être aussi belle et aussi bonne danseuse. Elle était une tête de gamine avec un corps plein de poil, beurk. Je me répétais, pas question que je couche avec une poilue. Ça marchait pas. Loin de là, je bandais. Je peux même dire que je bandais à mort. J'avais fait un effort titanesque pour la repousser. C'était un exploit que personne n'avait perçu, mais c'était un exploit quand-même, curé ou pas curé, bravo Bornu ! Il fallait que je me remonte le moral. Il n'y avait personne pour m'aider. C'était la première fois que je me retrouvais dans cette situation. Qu'est-ce que vous auriez fait, vous, à ma place ?
Bien sûr, il n'y a eu de réponse. Il a bien fallu que je me débrouille tout seul. Et tout compte fait, je crois que je m'en suis pas si mal sorti.
Bien qu'un peu spéciale, ce fut une très belle nuit de pattes en l'air.
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Plaza de Armas, Cusco
On s'était réconciliés autour d'un autre whisky. Je m'étais excusé. Je lui avais dit que je n'étais pas un curé. Il me fallait simplement un peu de temps, tu comprends. Et je lui avais fait un petit bisou sur la bouche. Jusque là, elle avait le visage fermé mais dès que je l'avais embrassée, elle s'était illuminée. Ses yeux de billes devinrent comme les plus belles des agates et j'avais envie de jouer avec ses agates. J'adorais les billes quand j'étais gamin. Les siennes me faisaient craquer. "Je te donne  mon paquet contre tes deux billes. Tu veux?"
"Oui".
Je suis sûr qu'elle aurait dit oui. Mais je ne lui ai pas demandé.
Après l'avoir embrassée, elle m'a pris la main et elle m'a dit, allez viens Bornu, on s'en va.
Je n'étais certes pas un curé, mais je n' étais pas non plus un être dépourvu de moralité. Est-ce qu'on pouvait en dire autant de la fille du président ? Parfois j'en ai douté.
Nous marchions à nouveau dans la direction de la Plaza de Armas. Ce n'était plus Marina à mon bras mais une autre femme. Je devrais dire une autre fille, une fille pleine d'énergie, de désirs, d'espérance. Elle était un phénomène nerveux complexe tourné vers le sexe et cette ville est un paradis pour les êtres sexués, les amoureux ou les violeurs. Il y a des passages un peu partout. Ceux-ci donnent sur des cours dans lesquelles vous avez des magasins de souvenirs, des restaurants populaires, des hôtels bon marché et surtout des stands de vêtements incas. La nuit, tout est fermé, sauf l'entrée des passages. À peine avions-nous fait une centaine de mètres à l'extérieur du Lukuku qu'elle me poussa sous une porte cochère. Elle était suspendue à mon cou et, en même temps, elle me dirigeait au plus profond d'un passage. Nous sommes arrivés dans une cour et, comme il n'y avait pas de coin discret, nous avons fait demi-tour pour rester dans l'ombre de ce passage. Elle m'embrassa avec fureur. J'ai envie de toi disait-elle, et je répétais moi aussi. Puis je l'ai vue regarder entre mes jambes et elle a commencé à se baisser. Je lui ai pris les deux mains et j'ai dit, ce n'est pas la peine que tu fasses ça. Elle m'a regardé. Elle était furieuse, et elle a répondu, si, en dégageant d'un coup ses mains, puis elle tapa sur les miennes.
Si et si, répéta-t-elle avant de plonger sur ma braguette. Elle avait fait ce geste si rapidement que je m'en suis rendu compte qu'une fois avoir ressenti le froid sur mes fesses. J'avais mon jeans tombé sur mes genoux et elle me mordillait mon machin.  Vous pouvez imaginer. Le cœur d’artichaut était en fête et ma bite en feu.  Elle ne m'a pas sucé très longtemps. Dès qu'elle a commencé à me caresser les couilles, j'avais perdu toute forme de contrôle. J'ai juste cru voir une silhouette à l'autre bout du passage, mais je ne m en suis pas préoccupé plus que ça. Ça montait en moi. Je me suis abandonné. J'ai entendu un bruit mat de quelque chose qui tombait sur le sol et c'est arrivé en même temps.
J'ai tout lâché, mon dieu, la fille du présidEEEEENNNNT. Une explosion de sperme en moins de 3 minutes chrono, AAAaaah, je faisais. Mais déjà elle était debout, elle m'avait remonté le pantalon et boutonner ma braguette.
T'as aimé, elle a demandé presque aussitôt?
J'ai répondu en imitant mon râle Aaaah.
Tu as bien dégorgé le poireau, elle a dit en riant, j'en ai partout sur le visage.
Tu ne peux pas être un peu plus romantique, je lui ai demandé ?
Surtout pas, elle a fait, en me mettant la main entre mes jambes. J'ai aussi pris une année sabbatique avec le parler correct de mon école de prépa.
Nous avons commencé à marcher dans la rue quand je me suis rendu compte que le bruit mat que j'avais entendu était celui de ma canne tombant sur le sol au moment de jouir.
Mince, j'ai oublié ma canne, j'ai dit en me retournant et en me précipitant vers le passage.
J'en ai pas encore parlé parce que je n'ai pas encore eu le temps de m'y habituer. J'avais des douleurs dans le dos depuis plusieurs mois. J'avais été voir des médecins, des ostéos et des chiropraticiens, rien n'y avait fait. À Cusco, j'avais été faire des massages. C'était très bon mais, 5 minutes après être sorti de la séance, je boitais à nouveau. La masseuse m'avait dit qu'elle ne pouvait rien faire de mieux pour moi. La solution était d'acheter une canne. Cela atténuerait beaucoup les douleurs. J'avais jamais imaginé marcher un jour avec une canne, mais, en effet, depuis 3 jours que je marchais avec, j'avais quasiment plus de douleurs et je retrouvais la liberté de me balader dans la ville. Le problème, c'est qu'on ne me regardait plus du tout de la même façon. Par exemple, hier, dans la queue d'un cinéma, un gardien est venu me chercher et m'a conduit directement au guichet. J'étais devenu prioritaire et j'avais pris vingt ans supplémentaires du jour au lendemain.
Elle était posée à l'endroit où la fille du président m'avait fait une gâterie. Je l'ai prise et je m'en suis retourné sans me presser, pour mieux apprécier le moment présent et le plaisir qu'elle m'avait donné.
Quand je suis arrivé à son niveau, elle a dit, alors Pépé on se fait tailler une p'tite pipe par une jeune femme et on en perd sa canne.
Je l'ai regardée avec des yeux de fou. Je crois que je l'aurais tuée.
Elle a mis sa main devant sa bouche, excuse-moi, pardon Bornu, j'aurai pas dû.
Jamais, j'ai dit furieux, jamais plus tu m'appelles Pépé.
D'accord d'accord.
Et puis d'abord, essuie-toi la bouche, tu as encore du sperme séché sur le coin des lèvres.
Elle passa sa langue à la commissure des lèvres, Hum, c'est bon.  De ses yeux de billes, elle a sourit. Je fais des réserves de sperme pour les périodes de vaches maigres.
Je devais avoir le regard toujours aussi sévère.
Je ne suis pas inquiet pour toi. Avant que tu sois en pénurie de sperme, il faudra couper les couilles à tous les mecs à au moins 30 km autour de toi.
C'est pas gentil ça, Bornu.
Non, j'ai répondu, je ne suis pas gentil et tu l'as bien cherché.
Je t'adore quand-même, tu sais. Ça m'a donné soif tout ça. On va se boire une autre bière ?
Je l'ai embrassée.
D'accord, après on ira à mon hôtel, si tu veux?
Si je veux ? Claro que si, je veux, dit-elle en enroulant ses bras autour de mon cou.
Vincent était toujours sur la Plaza de Armas.
Je lui présentais la fille du président.
Tiens, me dit-il, ton amie a beaucoup changé depuis la dernière fois que je l'ai vue.
Ce n'est pas drôle Vincent. Marina était fatiguée. Elle est rentrée se coucher. Tu as toujours des invits pour ton bar de nuit ?
Oui, bien sûr. Je vous accompagne si vous voulez, c'est dans une petite rue derrière la place. Pas facile à trouver.
OK, emmène-nous.
Vincent et la fille du président avait le même âge et tous les deux étaient sympas. Ils avaient beaucoup de points en commun, le goût du voyage, l'indépendance et la curiosité d'esprit. Une sensibilité à l’empathie. Normalement, le courant aurait dû passer et pourtant, ils étaient indifférents l'un envers l'autre. L'amitié ne se décrète pas parce que nous avons des idées en commun, ou des passions identiques. Il faut parfois plus ou parfois moins. L'amitié est ce qu'on appelle un feeling, une alchimie des sentiments. Et ce feeling est quelque chose qui ne peut se donner que par de la chimie, de l'énergie, du mouvement et donc du mystère qui circule entre deux personnes. C'est quelque chose qui passe ou qui passe pas, impossible à définir. La seule chose dont j'étais sûr, c'est qu'entre la fille du président et Vincent, cela ne passait pas. Et pourtant, avec tous les deux, je m'entendais bien.
Vincent nous laissa à l'entrée du bar avec deux cartons d'invitations pour deux cocktails.
Merci Vincent. Dis-moi, avant que tu retournes au boulot, derrière le dortoir où tu crèches, il y a bien une chambre ?
Oui, bien sûr. Je vois où tu veux en venir, dit-il en faisant un clin d’œil à la fille du président, qui resta de marbre. La chambre est libre, si c'est ça que tu veux savoir. Le type qui était dedans est parti faire le treck de 4 jours au Machu Pichu. Il ne rentre que demain soir. Cela ne devrait pas poser de problème.  De toute façon, il n'y a pas de gardien de nuit à l’hôtel. Alors tu fais comme tu veux.
Super, j'ai dit.
N'est-ce pas, j'ai fait en me tournant vers la fille du président.
Ouais, elle a dit, le visage fermé.
Mais dès que Vincent fut parti, elle me sauta dans les bras, super ! On a une chambre pour nous deux. Tu es génial Bornu.
Faut pas exagérer.
Elle était encore à mon cou dans ce bar. D'une main, je lui enlaçais la taille et de l'autre je tenais ma canne. Malgré toutes les lumières tamisées d'un bar de nuit, je devais faire un peu plus que son âge. Bien sûr, je n'étais pas son grand-père.
J'avais envie de dire à tous ces regards de répréhension qui, d'un coup, se sont tournés vers nous quand nous sommes rentrés dans ce bar, et oui, la fille du président vient de me tailler une petite pipe. On se boit un cocktail gratis et ensuite on va se faire une grosse partie de pattes en l'air, bande de bouffons et de backpackers névrosés ! Il y a quelqu'un que ça dérange ????
On m'a tapé sur l'épaule, une bonne pression, je me suis retourné et j'ai levé la tête la-haut. C'était Fausto, l'armoire à glace chilienne. J'espérais qu'il n'avait pas lu dans mes pensées.
Salut, dit-il. C'est ta fiancée, demanda-t-il en espagnol
Oui,
C'est pas moi qui ai répondu mais la fille du président.
Tu me trouves peut-être trop vieille pour Bornu ?
Fausto rigola.
En effet, peut-être un peu trop vieille. Mais comme tu es mignonne, ça le fait bien vous deux. Vous prenez un verre avec moi ?
Je les ai présentés et elle a dit, tu es trop chou Fausto. Dis-moi, tu viens d'où au Chili ?
Fausto le lui dit et elle fit, j'y serai dans une semaine. Génial, t'aurais pas des adresses pour moi et mes amis ?
Si ma mignonne.
En quelques instants, elle s'était mise Fausto dans la poche. En fait, comme c'est souvent le cas pour des types comme Fausto à la tête que la nature n'a pas trop gâtée  et au corps de géant, il n’était en réalité qu'un gros nounours très doux et infiniment gentil, avec une voix de timide.
Le bar était plein et, normalement, d'après ce qu'avait dit Vincent, les proprios vénézuéliens refusaient les jeunes Péruviens dans leur bar sous prétexte qu'ils ne dépensaient pas d'argent. Il n'y avait donc quasiment que des occidentaux et, peut-être parce qu'il n'était plus très jeune, il y avait un Péruvien dans le fond de la salle. Il était assis dans une alcôve avec la Française de notre hôtel, celle qui n'avait pas quitté ses bras depuis 2 mois. Ce type avait à peu près trente ans et était magnifique. Il avait un corps d'athlète, cela se voyait, car il était en débardeur. Son  visage était sans ride et,  dans ses yeux d'un noir sans limite, on aurait pu s'y voir comme dans un miroir, dit-on habituellement. Il portait un anneau d'or à chacune de ses oreilles et sa longue chevelure noire qui lui tombait sur les épaules lui donnait un air de seigneur. De loin, c'était le plus beau mec de la soirée. En plus, il avait l'air cool. On s'était dit bonjour plusieurs fois à l’Hostel Lucky. Je leur fis un signe et ils me répondirent tous les deux en levant haut la main et en souriant. Ils avaient l'air heureux. La porte d'entrée s'est ouverte et un type pénétra dans le bar, il ne voyait que d'un œil. On s'était donné le mot ou pas ? Ou plutôt, merci Vincent pour les invitations. Il devait les distribuer à l’hôtel. C'était notre punk borgne. Il vint directement à notre table.  Son chien n'était pas avec lui. La fille du président resta lové dans le creux de mon épaule et je n'étais plus un vieux mais un jeune coq qui vient d'avoir sa première poussée d'hormones. Fallait pas qu'on s'approche trop près d'elle sinon j'allais jouer de la canne.
Le punk était saoul et voulut nous payer une tournée mais nous avions déjà deux verres d'avance. Quand elle le vit, elle se redressa. Cool ton hôtel, dit-elle, et cool les gens qui habitent dedans, et toi, tu es le plus cool de l’hôtel, et elle avala la moitié de son gin tonic. Mon Dieu, dans quel état nous allions finir. J'ai bu mon propre gin tonic et, sur notre table, j'en avais un autre offert par Fausto. Le punk borgne sortit un joint et l'alluma. Personne ne dit rien. Le punk, j'appris le lendemain par Vincent, était un anglais de 45 ans qui vivait au Pérou depuis une dizaine d’années. Il parlait parfaitement l'espagnol et avait le teint mat. Jamais on aurait pensé à un anglais. Il était de père diplomate anglais et de mère équatorienne. Sa famille avait beaucoup d'argent, disait-on à l'hôtel, mais il mettait un point d'honneur à vivre uniquement de petits boulots de traducteur et, comme on le sait déjà, il vivait aussi de la manche avec son chien. Le couple franco-péruvien arriva à notre table et le joint tourna. J'ai embrassé la fille du président dans le cou et je lui ai dit, il faut qu'on y aille mollo sur les drogues et les alcools. À l’hôtel, je voudrais pas m'endormir sur toi.
Elle s'est instantanément tournée vers moi.
Il n'en est pas question Bornu, sinon, demain tu n'as plus rien entre les jambes.
Non, dit-elle sèchement quand le joint arriva à son niveau. On va rentrer tous les deux. Et sans me demander mon avis, elle se leva et prit sa veste. Allez Bornu, prends ta canne, on y va.
Je me suis mis à rire, là aussi pour me donner une contenance. Mais, en fait, ce petit bout de femme tout juste sorti de l'enfance aurait pu me mener par le bout du nez. Je crois que le cœur d’artichaut n'y aurait vu que du feu.
Fausto, le punk et le couple franco péruvien nous saluèrent avec des sourires pleins de sous-entendus. À tout à l'heure, dirent-ils, et là, ils se sont carrément marrés.
Nous avons retrouvé la rue et, encore une fois, la Plaza de Armas et la statut du grand chef inca qui semblait défier la montagne, les étoiles, la nuit et même l’éternité, comme nous, et comme Vincent, qui continuait son boulot de rabatteur.
À plus les amis, je rentre dans une heure, dit-il quand il nous vit traverser la place.
Salut le Versaillais, j'ai fait, et encore merci.
La fille du président, au lieu de son joli sourire, lui fit une grimace.
Je ne sais pas ce que tu lui trouves, Bornu? Il est d'une grande banalité ce type. Et puis c'est un fils de bourges, ça se voit.
Oui, tu as raison, c'est un fils de bourges. Il est en train de larguer les amarres avec sa famille. Ce n'est pas rien, tu sais.  Et puis moi, je l'aime bien.
Ouais, fit-elle, boudeuse. Moi, je le sens pas ce Vincent. C'est pas comme toi.
On se tenait la main en passant devant la cathédrale et elle me la lâcha et partit en sautillant, puis elle revint tourner autour de moi.
Je peux, demanda-t-elle, en avançant sa main grande ouverte ?
Oui, j'ai dit, et j'ouvris grand ma main qu'elle s'empressa de saisir, tout en me tendant ses lèvres. Nous sommes remontés jusqu'à l'église San Blas, puis nous avons pris la ruelle qui grimpait jusqu'à notre hôtel. Je tirais un peu la patte, mais la canne me faisait du bien. L'alcool aidant, je ne sentais qu'une petite gêne dans le dos et bien sûr la fille du président occupait toutes mes pensées, il n'y avait plus de place pour les petits bobos. Elle a mis sa main dans mon slip juste au moment où on arrivait devant l'église.
Mais tu bandes mon salaud, dit-elle.
Je vois, en effet, tu as pris aussi une année sabbatique avec le romantisme, je répondis moqueur. Enlève-moi ta main de ma culotte, petite fille mal élevée.
Pas question, fit l'ingénue, je l'ai en main, je ne la lâche plus.
Si je me rappelle bien, elle a tenu parole. Quand nous sommes rentrés dans l’hôtel, elle avait toujours sa main dans ma culotte et personne n'aurait pu la lui retirer. Surtout pas moi. Si dehors il faisait deux ou trois degrés, à l’intérieur, dans la pièce principale ouverte à tout vent, il ne faisait pas plus de 5 degrés. Le couple brésilien dont on se souvient qu'il faisait d'horribles bijoux que personne n'achetait, dormait sur une des banquettes de cette pièce. L'homme chuintait plus qu'il ne ronflait. Sur lui enlacée, sa femme dormait en silence et, au dessus encore, il y avait un tas de couvertures. Quand nous sommes rentrés, malgré la lumière, ils ne se réveillèrent pas. Mon dortoir et celui de Marina donnait sur cette pièce, mais à l'opposé de l'entrée. Les artesanos argentins dormaient à l'étage. Quant au Belge, l'Espagnol et Vincent, qui travaillaient dans la même association, ils partageaient le dortoir à gauche de l'entrée. Il fallait passer par ce dortoir pour atteindre la chambre.
J'ai envie de faire pipi elle a dit, prime. Où c'est ?
Je lui montrais du doigt.
Elle enleva la main de mon slip et se précipita aux toilettes. J'entendis le sifflement aigu de son pipi pendant longtemps. J'ai eu envie d'aller voir dans mon dortoir comment allait Marina. Mais je me suis dit que c'était pas une bonne idée. Elle ne devait pas être tout à fait d'accord avec ce que je faisais. Et puis j'avais ma queue qui commençait à me faire mal. Je bandais et j'avais envie de pisser en même temps. Ça me piquait. Il était temps d'aller vidanger tout ça. Elle est sortie des toilettes.
Puta tu madre,  chevere. (Putain de ta mère, c'est super bon)
C'est pas plus romantique en espagnol qu'en français, je lui ai fait remarqué, et je suis allé pisser à mon tour.
Sans faire de bruit, nous avons traversé le dortoir avec une lampe de poche et nous avons enfin atterri sur le lit de notre chambre. Il faisait sans doute un peu plus chaud que dans la pièce principale entre 8 et 10 degrés maxi. Comme des affamés, nous nous nous sommes déshabillés en jetant nos affaires au sol. Le froid n'existait plus.
Elle avait du poil partout la fille du président. Sa chatte en était recouverte jusqu'à en dessous du nombril. Elle ne devait pas s'être rasée sur les pattes depuis la première fois où je l'avais vue à Cali, en septembre, car ses mollets étaient recouverts d'un duvet noir et épais et je ne voyais même plus sa peau. Quant à ses aisselles, dessous, cela était dense, épais, humide, avec une impression de grouillement, et, pour couronner le tout, il s'en dégageait une odeur très forte. Théoriquement, comme je l'ai déjà dit au début de cette histoire, j'étais sous l'emprise de la dictature de l'épilation  intégrale. Je n'aimais donc pas les filles poilues. Pour couper court à ce dictat de la beauté féminine, j'ai plongé directement sous ses aisselles. Je me suis mis à les respirer à fond et, à ma grande surprise, ce fut un grand shoot. Déjà je bandais, mais mon érection, maintenant, n'était plus seulement dans mon sexe, elle venait du corps entier et mon cœur s'est mis à boxer comme un fou dans ma poitrine. Cette subite montée d’adrénaline m'a rappelé l'effet d'un sniff de poppers. Chavirant. Incontrôlable. On pouvait devenir accro de ce truc-là !
Arrête Bornu, tu me chatouilles, elle a dit.
J'ai alors plongé entre ses jambes. J'avais soif, j'avais faim d'elle. En bas, elle sentait pareil que sous les bras. Mon Dieu, il devait battre à deux cents à la minute, le vieux !  Je me suis demandé comment mon cœur faisait pour résister à toute cette pression. Je crois que j'avais jamais vu une fille avec autant de poils sur la chatte et je la bouffais. Carrément. J'en avais partout. Dans le nez, dans la bouche, dans les oreilles et dans les yeux. À force de bouffer de la chatte je devenais à mon tour une chatte et du poil aussi et, autre surprise, liée à la première, maintenant j'aimais le poil. Le sien.
J'étais excité, à fleur de peau. Cette fille était à la fois une ecstasy, une super ligne de coke et une amphète d'une autre planète. J'étais en train de me défoncer à la fille du président et j'aurais continué encore longtemps ainsi, si je n'étais pas entre ses jambes   et qu'elle m'avait dit non, par derrière. Baise-moi par derrière. Je l'ai embrassée très fort et en même temps avec délicatesse, en tout cas c'est ce que je pensais, je l'ai retournée et j'ai relevé son cul le plus haut possible  pour qu'elle cambre bien son dos.  J'ai pénétré en elle comme si nous avions déjà fait l'amour ainsi mille fois. C'était une baise tout ce qu il y a de plus simple et pourtant de très intense.  
J'avais à peine donné quelques coups de boutoir quand j'ai ressenti quelque chose d'un peu frais et de furtif dans les environs de mon anus.
Elle disait, allez, vas-y Bornu, prends-moi plus fort. Mais cette fraîcheur s'est transformée en un frisson déraisonnablement inconnu. J'ai alors tordu au maximum mon cou sur ma droite et j'ai vu, à un bout de mon champ de vision, une queue qui frétillait. À l'autre bout, il y avait une paire de fesses, les miennes, et au milieu, une gueule de pitbull qui les reniflait.
Lula, j'ai hurlé en lui balançant ma main dans le museau.
Je lui ai fait peur. Il a fait un bon en arrière et a sauté du lit. Je me suis vite retiré de la fille du président.
Quoi, elle a fait. Viens en moi Bornu et laisse l'ancien président en prison, même s'il le mérite pas*.
Mais non, pas ce Lula-là, l'autre, j'ai crié. Le pitbull du punk. Le con,  pour picoler tranquille, il a enfermé son chien dans cette chambre.
Enfin elle comprit et se retourna d'un coup.
L'asthmatique qui avait confondu mon très cher et tendre trou du cul avec un flacon de Ventoline s'est mis à aboyer. S'il y a bien une bête que je déteste entre toutes, c'est le pitbull en colère. Surtout quand vous êtes à poil et que sa mâchoire super puissante est à quelques centimètres de votre paire de couilles. Vous ne faites plus votre fier à bras, je peux vous l'assurer.
Ah le joli chien, elle a dit.
Mais Lula, qui s'était positionné sur nos vêtements jetés au sol, aboya à la mort, et je ne le trouvais vraiment pas joli.
Je me suis mis debout sur le lit. La fille du président s'est mise à côté de moi.
Impossible de calmer la bête.
La porte s'est ouverte et la belge et l'espagnol sont rentrés les premiers, les bras ballants, bouche bée, sans même prêter attention à Lula. Deux statuts de sel devant Sodome et Gomorrhe. Rien à en tirer.
Dans tout l’hôtel, j'ai entendu  des bruits de pas précipités.
Marina est arrivée juste après. Elle a regardé le pitbull puis lentement avec une froideur chirurgicale et sans aucune gène, elle a examiné mon entrejambe et celui  de la fille du président. J'avais envie de lui demander, alors docteur, c'est grave ou pas ? Mais vu la grimace qu'elle a faite ensuite, ce n'était pas la peine de faire des examens supplémentaires. Marina a relevé le menton, elle a fait  un demi tour réglementaire et d'un pas décidé, elle est sortie de la chambre. J'ai juste eu le temps de remarquer quelle portait ses jolis chaussons avec des pompons oranges.
Puis ce fut le tour de deux argentins de venir aux nouvelles.  les imbéciles, ils se sont marrés, Ils ont même pas tenter de calmer Lula, puis ils sont partis dans la cuisine, se boire une bière en se tapant sur les cuisses. Tout l’hôtel y est passé. Lula était  toujours aussi furieux  et nous deux, nous étions toujours à poil debout sur le lit. Heureusement le punk est arrivé  en même temps que  Vincent le couple franco péruvien et Fausto. Le seul qui fut attentif à la fille du président fut Fausto. Dès qu'il rentra dans la chambre avec les autres, il enleva sa grosse veste de bûcheron et la lui jeta. Vincent, lui, se tenait le menton dans la main. On avait l'impression qu'il s'interrogeait. Tient une situation que je ne connais pas encore. Un pitbull de punk en colère et un couple nu debout sur un lit. L'une à mon age et quel poil ! et l'autre c'est quand-même un vieux avec ses couilles qui pendent mollement. Je ne crois pas je verrais cela souvent dans ma vie. Géniale ! Le couple franco-péruvien était très sérieux mais je les sentais solidaires . Cela aurait pu leur arriver. le punk gueulait sur son chien mais  sans parvenir à le calmer. Il a fallut que Fausto l'attrape par la peau du cou et qu'il lui écrase le horrible gueule sur le sol, ou plus exactement sur mon pantalon et le soutien-gorge de la fille du président, emmêlés ! Enfin avec l'aide de Vincent ils réussirent à calmer le fauve.
Le punk borgne s'est confondu d'excuses. Mais être le maître d'un pitbull qui me renifle l'anus alors que nous faisions l'amour, est inexcusable.
J'espère que vous  qui me lisez et qui êtes intelligent et ouvert d'esprit, vous aurez de l'indulgence envers moi car depuis ce jour, j'ai une certaine aversion pour les punks à chien . Il suffit que vous prononciez punk à chien pour qu'un frisson se répande sur toute mon l'échine jusqu'au sacrum. Très déplaisant.
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Enfin le calme est revenu. Nous avons viré tout le monde de la chambre, même les deux statuts de sel qui n'avaient pas bouger pendant toute cette scène.
Enfin, nous avons fait l'amour. A notre tour, nous avons été bruyants, bien que, beaucoup moins que Lula. Nous n'avons pas aboyé. Ce fut en effet une belle partie de patte en l'air. Elle était charmante,  intelligente, poilue mais elle n'était pas une princesse,  J'étais très très loin d'être un beau et jeune prince charmant et même si c'est un conte de noël et donc comme tout conte de noël qui se termine bien, à ma connaissance actuelle, nous n'avons pas eu beaucoup d'enfants, à vrai dire aucun !
C'est ainsi que, dans cette magnifique ville inca de Cusco, au Pérou, s'est finie cette première et unique nuit d'amour avec la fille du président.
Encore une chose.
Le matin, j'ai demandé à Vincent, tu ne saurais pas où est ma canne ? Impossible de la trouver.
Il ne l'avait pas vue. Pourtant, j'étais sûr d'être rentré avec ma canne.
Je me demande si c'est pas Marina qui l'a cachée pour me montrer son mépris, ou peut-être Lula qui, pour se venger d'avoir pris une claque, l'aurait broyée de ses horribles dents, ou ce couple de Brésiliens qui ne s'était même pas réveillé de toute la nuit, ou les Argentins qui voulaient toujours me taxer du fric ou... Pas les statuts de sel. Sûrement pas. Je ne le saurai donc jamais. J'étais bon pour aller acheter une autre canne avant de prendre un bus pour le lac Titicaca.
fin de la première partie
24 décembre 2018, 10 mars 2019 : Isla del Sol et La Paz en Bolivie, Cusco,Arequipa, Lima au Pérou, Mexico, Oaxaca, Puerto Escondido au Méxique
Épilogue
Île du Soleil,  lac Titicaca, 24 décembre au soir, Bolivie.
La fin d'un  conte de noël érotique.
(cette deuxième partie  sera sur mon blog la semaine prochaine)
*les Backpackers : terme anglais que l'on peut traduire par les  routards. Personne qui voyage avec un sac à dos et avec un petit budget. Va à la rencontre des autres personnes et  cultures... A l'origine !
Dans ce texte le packpacker névrosé. Est plutôt un bon petit bourge,voire un gros bourge, américain, canadien essentiellement, mais il pourrait être français, allemand ou italien, plutôt jeune qui feint de vivre en marge tandis que  la carte bleue de papa et maman chauffe à mort!En générale, il n'a jamais travaillé pour gagner sa vie.Partage son temps avec des gens comme lui, ne parle que l'anglais et ne fait aucun effort pour aller vers les jeunes des pays dans lesquels il crache son fric à gogo. Il peut passer un an  en Amérique Latin  sans jamais avoir appris un seul mot d'espagnol. Un exploit très répandu chez les  lourdauds de canadiens et les yankees.  A éviter au maximum.
  *Théologie de la libération : C'est une théorie et une pratique religieuse proche du marxiste, en défense des pauvres. Elle apparaît  surtout en Amérique Latine dans les années   70, à l'époque des dictatures. En France un mouvement comme la JOC, la Jeunesse Ouvrière Chrétienne, peut être considérée comme une théologie de la libération. Voici ce que disait l’évêque brésilien Helder Camara: "Quand j'aide les pauvres, on dit que je suis un saint. Lorsque je demande pourquoi ils sont pauvres, on me traite de communiste"
*Cumbia : musique d'origine colombienne, jouée par des esclaves noirs pour raconter l'histoire de leurs ethnies. Elle s'est ensuite étendue à l'ensemble de l'Amérique du sud et Centrale. Avec la salsa et le raggaeton, elle est la musique la plus jouée en Amérique Latine.
*Caldo de pollo, caldo de gallina : Ce sont des soupes complètes avec des oeufs durs et un morceau de poule ou de poulet
*menu économico : Comme son nom l'indique ce sont des menus bon marché, composés d'une soupe, sopa (souvent un bol de bouillon) puis d'un plat de viande accompagné de riz et haricots rouges et d'un désert au Pérou. En Colombie il y a pas de dessert. En gastronomie les colombiens, sont très très proche des anglais. La viande est dure, bouillie et le riz collant. Quand à la sauce, cela n'existe pas !... Les anglais n'ont même pas de nom pour dire Bon appétit ! Les colombiens si ! Buen provecho comme dans tous les pays où l'on parle le castillan. La gastronomie péruvienne et mexicaine sont toutes les deux inscrites au patrimoine immatériel de l'humanité de l'UNESCO.
*Ceviche: poisson ou fruits de mer crus marinés dans du citron. Il y a des centaines de recettes différentes. On dit que le Pérou est à l'origine du ceviche. Mais les mexicains ne sont pas d'accord !Le ceviche est mexicain. Les colombiens ne sont pas d'accord !... On peut au moins s'entendre sur une chose. Le ceviche du Pérou est un délice.
*Lula :
Ouvrier métallurgiste, il fond le parti du travail au Brésil et  arrive au pouvoir en 2002. ll ferra deux mandats de président de la république, il réduira les inégalités en essayant de ne pas se mettre à dos les élites du pays. Raté ! Pour des faits de corruption, sans preuves réelles. Lula est poursuivi par la justice et condamné à 12 ans de prison alors qu'il était candidat du PT aux dernières élections. IL était crédité au premier tour à 40% ( malgré une dizaine de candidats) et l'aurait donc emporté haut-la-main. C'est Jair Bolsonaro  qui remporte les élections.  Raciste, machiste, homophobe, anti-pauvre et autoritaire, sous sa présidence, le Brésil  est en passe de devenir  une nouvelle dictature fasciste.
Il n'en reste pas moins qu'en Amérique Latine, la corruption atteint une grande partie des organisations de gauche au pouvoir. C'est une des raisons de l'échec des gauches dans cette partie du monde et du retour en force des américains sous le gouvernement de Trump.
Notre punk a chien à connu Lula quand son père, ambassadeur anglais, le lui présenta lors d'une réception.  Il en fut impressionné.  Lula le nom de son chien n'est pas une provocation mais un hommage à l'ancien président Brésilien. Il n'empêche, que son pitbull est laid à faire peur !
Bonne lecture j'espère, et surtout,  prenez soin de vous.
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fallenrazziel · 6 years
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Les Chroniques de Livaï #304 ~ RETOUR AU BERCAIL (mars 845) Greta Elfriede
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. ​Le personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a traversées, ainsi que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint, détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous. Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes.
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Nous sommes revenus depuis deux semaines, et il y a déjà plein de nouvelles têtes. Le major a utilisé ses derniers jours pour filer aux quatre coins du royaume faire la promotion du bataillon auprès des jeunes diplômés. Ca a dû bien marcher car ils sont nombreux à s'être joints à nous.
Ca me fait tellement de bien de revoir tout le monde ! Ils ne sont pas morts de froid finalement ! L'hiver n'a pas été aussi rude qu'on le craignait. Les chevaux se portent bien, les baraquements ont été entretenus et remis en l'état pour notre retour. Il fait encore trop froid pour qu'on aille prendre nos douches à l'extérieur, alors on le fait dans la forteresse en attendant.
Déballer mes affaires m'a encore fait le même effet familier ; comme une rentrée de classe. Une nouvelle année débute et j'espère en voir la fin. C'est dur de se dire que parmi tous ceux-là, certains laisseront leur vie dans les prochaines expéditions... On essaie de ne pas y penser, mais ça nous trotte dans la tête tout le temps. J'ai retrouvé mon petit lit de soldat, avec des draps parfumés - je suis sûre que c'est Livaï qui a instauré cette pratique -, parfaitement fait au carré. A la maison, je me la suis coulée douce pendant trois mois, car nous avons des domestiques. Mais je vais devoir me refaire à la vie militaire. Je ne m'inquiète pas, ça revient toujours bien assez vite.
Mes parents ont encore une fois tenté de me dissuader de retourner en service ; ils voulaient que je prenne ma retraite bien méritée, que je laisse derrière moi tous les dangers des expéditions, la promiscuité avec les hommes, tout ça... Leurs méthodes sont toujours subtiles mais je les devine à chaque fois. Je leur répète inlassablement que je fais partie de la meilleure escouade du bataillon, que je combats aux côtés de gens formidables que je refuse d'abandonner, car ils sont plus que des camarades, plus que des amis... Ils ne comprennent pas et se contentent de soupirer en me tapotant la tête ou les mains. Ils me prennent toujours pour une petite fille de bonne famille, qui devrait faire un beau mariage plutôt que de servir l'humanité... Toutes ces convenances m'ennuient, elles n'ont jamais raisonné en moi.
Livaï est parti à la cité industrielle afin de faire escorte au ravitaillement qui ne devrait plus tarder à arriver. Les dons ont afflué pendant l'hiver et une nouvelle expédition sera bientôt organisée. Les jeunes sont déjà impatients d'y aller. Je me rappelle quand j'avais leur âge, la perspective de ma première sortie m'avait plutôt effrayée... Il n'est pas bon d'être trop sûr de soi, on peut faire des bêtises... Livaï m'a montré les gants que le chef lui a offert pour Yule, ils sont si beaux ! Il m'a laissé les essayer - ils sont d'une douceur remarquable et et j'ai remarqué que nous avions presque les mêmes mains ; mais Livaï s'en sert toujours mieux que moi au combat. Si seulement je pouvais être aussi douée...
Mike doit traîner quelque part et Erwin colle au train du major depuis son retour. Ils doivent discuter sérieusement du plan de route futur, et Erwin va sans doute essayer de caser un nouveau test de sa formation de détection à longue distance. Chef Hanji court partout avec des tas de papiers - elle est bien contente d'avoir retrouvé son escouade au complet pour l'aider. Bref, toute cette effervescence me tourne un peu la tête après le calme de la maison familiale ! Ici, je sais que je prends part à des choses importantes, des évènements qui font avancer l'Histoire.
Je sors du baraquement et me dirige vers l'entrepôt de matériel. Comme de juste, Mike s'y trouve, en compagnie d'Erwin ; ils sont en plein inventaire afin de s'assurer que rien ne manque. Il reste le gros chargement que Livaï est en train d'accompagner. Quelle heure est-il ? A voir les visages de mes camarades, il il en retard... J'entre dans le bâtiment et me saisis de mon harnais de manoeuvre. Il m'a fallu m'y reprendre à deux fois pour parvenir à l'enfiler comme autrefois, trois mois de vacances, ça enlève des réflexes ; mais ils reviennent finalement, et je suis capable de le revêtir comme avant. Je vérifie les bonbonnes - celle de droite est à moitié vide - et me dirige vers le stock de gaz afin de refaire le plein. J'essaie d'écouter ce que disent Erwin et Mike non loin mais je n'entends rien. Je me concentre sur ma tache, et une fois terminée, je me dirige avec quelques autres vers le terrain d'entraînement.
Mes mouvements de vol sont encore un peu raides, mais je vais travailler d'arrache-pied afin d'être opérationnelle pour la prochaine sortie. Les cadets passeront aussi les tests et les élus seront fixés d'ici une semaine. Il faudra peut-être encore une semaine pour s'assurer que tout roule et que la météo est de notre côté, et on pourra y aller. Pas avant début avril, je pense.
Tiens, voilà Steff. Il a l'air fatigué et se frotte les yeux, les cheveux ébouriffés. Alors, tu as du mal à reprendre le rythme ? Viens donc voler avec moi, ça te réveillera !
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lamicrodose · 3 years
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Micro-dose 10 - Se structurer
Ça prend pas grand chose pour me remonter le moral. Un projet concret et hop ! Je vais mieux.
Je pense qu'on est tous pareils sur ce point : quand on ne sait plus donner de la tête, contraints de tout bord tout côté ... il s'agit d'une lueur d'espoir pour nous requinquer.
Je ressens cela très fort ces derniers temps, alors que mes projets dernièrement ont vu leurs ailes se faire couper, carrément. Ça fait réfléchir. La place des arts vivants est constamment menacée, mais ils ont la couenne dure, ils reviennent toujours au 'forefront' dès que possible. Les arts vivants ne mourront pas, voyons donc.
Je crois par contre que c'est le retour de cet état d'attente que j'ai toujours haï que je ne peux pas accepter. Je ne peux pas vivre en espérant, en voulant, en priant. Peu importe la raison qui fait qu'on ne travaille pas, l'état de surplace est le même : indigeste. Il nous rend petits, écrasés, suppliants.
On m'a souvent dit que je devais écrire pour la télévision, et j'ai toujours résisté. En ce moment je vois comment les gens assis à journée longue devant leur télévision sont affalés devant le destin. Impuissants. Je revois mon père pleurant devant En direct de l'Univers au Jour de l'an, et je rage. Tout ce qu'on a face au deuil, c'est donc ça, des pots-pourris chantés trop vite par 250 personnes qui lisent leur ligne sur un téléscripteur. La peine que nous avons n'a vraiment pas de lieu où aller.
...
Hier nous sommes allés à la Fondation du Centre Phi avec Benoît. Y'avait des trucs super intéressants, dont un projet d'arts numériques, un jeu vidéo avec une trame narrative vraiment flyée : c'est la fin du monde et les élus pour sauver la planète sont des douchebags d'Amérique du Sud, desquels on va extraire le code génétique. La planète sera rasée, pour lui permettre de se refaire une santé, puis une fois que la nature aura repris ses droits, on va ré-injecter les élus dans le monde. Pendant le sursis les douchebags sont sur une piste de danse virtuelle, et on les voit discuter de trucs complètement superficiels.
Nous avons ri devant cette installation : cette plateforme nous a interpellés. Bien sûr on aurait pu faire une série sur ces bases scénaristiques, mais aussi ... peut-être qu'après 5 ans de crise, on en sera venus à haïr regarder des séries. Moi-même, j'aime bien, mais je commence à trouver que c'est tout du pareil au même, c'est du contenu en fait.
...
J'avais commencé un certificat en arts visuels en mai 2020. J'ai réussi 2 cours et cela m'avait ouvert l'esprit sur tellement de démarches extraordinaires. J'avais l'impression de me retrouver 'parmi les miens' : des gens qui innovent, qui percutent, qui pensent, qui créent. Pas des simples porteurs d'eau pour les puissants. Car c'est bien de ça dont il s'agit, de remettre notre pouvoir dans les mains de gens qui vendent, vendent, vendent. Et devenir nous aussi, par extension, des vendeurs.
Je m'ennuie de la fille que j'étais quand j'étudiais. J'étais curieuse, motivée, stimulée. J'étais organisée et je voyais un futur pour moi, un futur sur lequel j'avais une prise.
Puis, la pandémie s'est calmée, et mon courriel était rempli de propositions : j'ai dit oui à tout ce qui venait vers moi, affamée. Quand on pense à moi, tout s'écroule, même mes projets les plus nobles.
On m'a proposé un emploi aussi, d'enseigner l'interprétation à des artistes en situation de handicap. Excellent salaire. J'ai toffé 3 sessions, c'était pas mon X. Je ressentais même une forme de désespoir le mardi avant de partir pour aller enseigner. J'avais beau rationaliser tous les pour et les contre, mon désir de le faire n'était pas assez fort pour que je poursuive.
...
Les derniers temps marquent un sacré sentiment de retour à la case départ : je dois demander la prestation de confinement et là, surtout, je dois réfléchir avec une réelle intelligence à mon avenir. Plusieurs d'entre nous ont réussi à avoir des démarches scolaires tout en continuant de tourner, d'auditionner, de faire des projets au théâtre.
Le théâtre va toujours renaître de ses cendres, c'est ce que je crois profondément. La question pour moi est plutôt : comment gérer le temps qui m'est imparti ? Je suis en forme, j'ai toujours rêvé de créer des objets pour moi, d'approfondir ma démarche.
Qu'est-ce que j'attends ? Ou plutôt : quand est-ce que j'arrête d'attendre ?
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lily-yvonne · 4 years
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LES SIGNES
           RUSSIE 2008 
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RUSSIE 2008
http://www.youtube.com/watch?v=GFabBNgo-yk&NR=1
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URUGUAY 2008
http://www.youtube.com/watch?v=YHe--M0Vx-E&NR=1
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MESSAGE DE N.S.J.C., LE 21 FÉVRIER 2009 A 1 H ET A 20 H
 « Ecris, mon Frère bien aimé : Oui, ce sont bien des signes que vous avez vus, mais ce ne sont pas les Miens ! Les croix du ciel, qui se présentent un peu partout, ne proviennent pas de Moi, mais de l'Imitateur. C'est lui qui, en ce moment de confusions, fait de grands prodiges pour vous tromper ; et ce n'est que le début ! Ces signes sont pour vous faire croire qu'arrive bientôt Ma Parousie, alors que ce n'est pas vrai ! Comme Je te l'ai fait écrire, Mon Frère bien aimé, Ma Parousie sera pour plus tard. Je vous en prie, ne vous laissez pas leurrer pas toutes ces fausses croix célestes et tous les autres prodiges, qui n'ont qu'un seul objectif : celui de vous perdre ! Puisque vous avez refusé Ma Grâce et Mon Amour, Je vous ai laissé aux mains de l'Ennemi. Or celui-ci, qui est l'Anti-Christ, a tous les pouvoirs et il met tout en oeuvre, avec ses légions de démons, pour vous leurrer. Tout ce que vous voyez n'est qu'illusion et il est le maître des prodiges. Comme Je l'ai déjà dit, lorsque J'étais sur terre, avant Ma Passion, les signes dont Je parlais sont arrivés. Mais ils ne sont pas de Moi, ni de personne de la Très Sainte Famille céleste. La seule Croix que Je ferai apparaître, au moment voulu et dans un noir intense, est Ma Croix Glorieuse. Celle-ci sera visible de toute la Terre, des deux côtés en même temps ! Ceci ne sera pas un prodige, mais un grand Miracle, car Elle restera ainsi visible aussi longtemps que Je suis resté dans le Tombeau. Ce sera Mon Signe pour tous les peuples, qui arrêtera la guerre et convertira de nombreuses âmes. Merci, Mon Frère bien aimé, de transmettre ce Message. Garde confiance, n'oublie pas que Je suis avec toi, Mon Apôtre bien aimé, et que Je te soutiens dans toutes tes épreuves. Tu iras bien là où Je t'ai dis d'aller, au moment opportun, mais garde confiance. Ma bénédiction est sur toi et ceux qui te sont fidèles. Yeshouah. »
 A la suite de ce Message, j'ai pensé tout haut : "Encore un qui ne sera pas cru, pff, à quoi bon Seigneur ?" Et j'ai pensé cela toute la soirée du 21 février, mais dès le lendemain matin, 22 février 2009, j'avais la réponse suivante :
 « Oui, c'est vrai, ce Message ne sera pas cru par beaucoup, comme pour les autres, mais ton endurance et ta patience vont porter ses fruits. Pour preuve, c'est que les faux prophètes qui trompent l'humanité et qui, eux, sont crus, vont se trouver très bientôt dans la confusion lorsque ce qu'ils annoncent pour ce 25 février n'arrivera pas ! En revanche, toi, Mon Prophète bien aimé, tu sais ce qui va se produire jusqu'à la fin des temps, car Je te l'ai montré en visions et en songes ! Et justement, lorsque ce monde aveugle se rendra compte qu'il a été trompé par les faux prophètes, certains d'entre eux viendront vers toi et les autres resteront dans leur orgueil. C'est un combat de souffrance, dans l'endurance et la patience, que tu mènes, et un jour cette Vérité sera reconnue. Mais Je te le répète : "Reste petit avant de grandir", car aujourd'hui tu subis de douloureuses épreuves, mais très bientôt ta souffrance sera récompensée. Tu sais que toutes les âmes qui ont été choisies, par le Père des Cieux, doivent souffrir. En attendant, Je bénis les quelques âmes qui te soutiennent et ont compassion de tes souffrances, car l'Amour qu'ils te portent, c'est à Moi qu'ils le donnent et cela soulage Mon Divin Coeur. Patience, Mon Frère bien aimé, garde patience, car la récompense est au bout de ton chemin. AMOR PAX LUX VERITAS. Yeshouah. »
                              _________________________________
          Merci, mon Dieu, pour ces Paroles encourageantes ! Il est vrai, avant tout, que votre serviteur n'est qu'un homme et que, parfois, même dans ma Foi inébranlable, il m'arrive d'être découragé. Non pas que ma confiance en Dieu et Ses Locutions s'étiolent, loin s'en faut, au contraire ! Mais il est vrai que lorsque ma souffrance atteint un degré, qui ne peut s'exprimer avec des mots, tant elle est intense, il arrive certains jours où je me sens particulièrement abattu. Oui, c'est bien un combat que je mène au quotidien ! Celui de la lutte constante contre Satan, qui met tout en oeuvre pour aveugler l'humanité, afin de "voler" un maximum d'âmes. Or mes douleurs les plus pénibles sont celles de voir ces âmes, par millions, qui vont chuter inexorablement, si elles ne prennent pas conscience du danger qui les menace ! Voilà pourquoi j'avais écrit, en ce début du mois de février 2009, un fascicule portant le titre : "RÉVEILLEZ-VOUS !", dont le lien direct pour Internet est le suivant :
 http://www.prophete-fr.com/reveillez_vous.pdf
           Alors oui, je suis fatigué parce que, en tant qu'homme, la douleur que je ressens, est très vive. En revanche, en tant que très humble et indigne Envoyé de Dieu, mon rôle est de poursuivre le combat. Et j'ose espérer, qu'avec l'aide précieuse de Dieu, de nombreuses âmes se convertiront avant le terrible Châtiment qui se prépare !...
        En effet, il court en ce moment un bruit ( qui viendrait d'une pseudo prophète ) et par lequel, à partir du 25 février 2009, nous entrerions pour 7 jours dans un contexte du "grand Avertissement", avec une météorite qui serait la cause de nombreux désastres !? Or je me pose la question suivante : d'ou sort cette rumeur qui, actuellement, semble répandre la panique un peu partout ? Et bien votre serviteur vous dit, non, cette prophétie est fausse ! Certes, l'Avertissement est prévu, puisqu'il a été annoncé par les voyantes de Garabandal dans les années 1960, et ceci est à prendre très au sérieux ! En revanche, nul ne peut donner la date exacte quant à cet Avertissement et encore moins pour le grand Miracle qui doit suivre ! La seule personne qui connaisse le jour du grand Miracle est Conchita, l'une des voyantes, et elle ne peut le communiquer que huit jours avant ! De fait, tous ces gens qui annoncent des dates sont des imposteurs et des opportunistes qui veulent faire leur intéressant : "Vanité des Vanités !"... Alors je ne puis que vous conseiller de garder votre calme et de fuir absolument toutes ces personnes qui sèment la zizanie sur le Web et ailleurs !
             Voyez-vous, lorsque Notre Seigneur m'avait demandé d'écrire et de réaliser : "L'ULTIME ALLIANCE", Il m'avait précisé que le grand Miracle aurait lieu après la sortie du Film. Or le Film devait être distribué au mois de septembre 2010. En conclusion, le grand Miracle ne peut avoir lieu qu'à partir de 2011, voire 2012, mais pas avant. De fait, il est inutile de spéculer sur des dates que nous n'avons pas le droit de savoir ! Même votre serviteur l'ignore, car c'est un secret que seule Conchita détient et personne d'autre ! Bien évidemment, il va y avoir un Avertissement, ceci est clair et il n'y a pas l'ombre d'un doute là-dessus. Cependant, et en tant que très indigne Avertisseur de Dieu, jamais je n'ai annoncé que cet Avertissement serait issu d'une météorite, non point ! Par contre, dans les prophéties, que m'a fait la grâce de me transmettre Notre Seigneur, et que vous pouvez lire dans le Dossier Sacré : "L'APPEL DE DIEU...", c'est qu'il y aura bien un astéroïde qui s'abattra sur la Terre, mais pas avant une quarantaine d'années ! En effet, après l'Avertissement, le grand Miracle et le Châtiment exemplaire, doit venir le Roi Henri et le Pontife Pierre qui règneront pendant un certain temps ! Après ce temps écoulé, sera celui de la Parousie de Notre Seigneur qui viendra chercher Ses Élus. C'est seulement après cet épisode, et après une autre guerre, que l'astéroïde s'abattra sur notre planète et la renversera d'un quart de tour. Je suis donc affirmatif à ce sujet, car dans mes visions, il ne m'est pas apparu un autre astéroïde qui viendrait chambouler la terre et ses habitants pendant l'Avertissement.
 Il est vrai toutefois qu'une comète passera assez proche de notre globe terrestre, mais suffisamment éloignée pour qu'il n'y ait pas de répercussions gaves ici-bas. Ceci étant dit, il est exact que l'Avertissement va être impressionnant, même désastreux et le Châtiment va l'être infiniment plus ! Je ne vais pas ici répéter toutes les prophéties que votre serviteur a écrites depuis des lustres, notamment de la page 27 à 36 de : "L'APPEL DE DIEU". La totalité des prophéties n'est pas mentionnée, pour la raison très simple que je n'ai pas trouvé utile d'en écrire davantage. Et il y a certaines visions que je ne souhaitais pas développer, parce qu'elles étaient insoutenables. Notamment, lorsque j'ai vu la destruction de Paris. Cette vision a été tellement horrible que je n'ai pas cru bon de tout révéler. D'autant plus que nombreux sont ceux qui n'y croient pas. Alors, en rajouter un peu plus ne servira pas à convertir des âmes, mais au contraire à les renforcer dans leur raillerie et me discréditer à outrance ! Oui, comme je l'ai écrit en novembre 2008 dans : "L'IGNORANCE, FLÉAU DE L'HUMANITÉ !", la raillerie de mes contemporains fait partie de ma souffrance quotidienne ! Mais comme Dieu m'a toujours répété inlassablement qu'il fallait que je reste "patient" et "petit", alors j'obéis à Notre Seigneur. Bien que, parfois, ma patience ait des limites ! Mais c'est une épreuve douloureuse à laquelle je me soumets humblement, dans l'espoir qu'un jour je deviendrai meilleur que je ne suis. Que la Volonté de Dieu s'accomplisse au travers de Son très humble et indigne serviteur, pour Sa seule gloire et le salut des âmes, y compris la mienne !
 Ci-dessous le lien des Messages de la Très Sainte Trinité à partir de 2004, dont celui du Père éternel, en date du 6 septembre 2008, et celui du Fils, en date du 8 janvier 2009 :
http://www.prophete-fr.com/messages_de_la_ste_trinite.pdf
 Ci-dessous, les liens directs des Dossiers Sacrés :
 "L'APPEL DE DIEU, LA MISSION ET LES PROPHÉTIES" :
http://www.prophete-fr.com/l_appel_de_dieu....pdf
 "L'ULTIME ALLIANCE" :
http://www.prophete-fr.com/scenario_l_ultime_alliance.pdf
 L'IGNORANCE, FLÉAU DE L'HUMANITÉ !:
http://www.prophete-fr.com/l_ignorance__fleau_de_l_humanite__.pdf
 Et enfin je vous transmets mon site que je vous propose de visiter, mais aussi mon Email, si vous souhaitez obtenir des informations complémentaires, non contenues dans les Dossiers Sacrés :
http://www.prophete-fr.com/
 Merci de votre attention et que l'Esprit-Saint vous éclaire en ces temps de confusions.
 Amitié et Fraternité dans le Sacré-Coeur de Jésus et le Coeur Immaculé de Marie.
P.S. Afin    d'affronter l'horreur qui vient, prière de vous munir au plus tôt :
1) D'un    scapulaire de N-D. du Mt Carmel qui doit être apposé et béni par un Prêtre    de la tradition catholique. 2) Acheter, faire bénir et appliquer sur votre    porte la plaque du Sacré-Coeur. 3) Avoir absolument un cierge béni selon le    rite traditionnel catholique. Ce cierge s'allumera seul lorsque les    ténèbres envelopperont la Terre.
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universallyladybear · 5 years
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smalljuicy-18 · 6 years
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Insectes
Genres d'insectes et sur lesquels ils ont outragé mon peuple et ôtez leur peau de satin, de tresses, de houppettes multicolores, avec son bec affaissé sur sa selle. Assiégé jusques dans son fort à un mulet trop pesamment bâté. Hurlant comme des loups affamez. Phénomène auquel ne sont point gâtées sans remède, ni comparables à celles du crépuscule recouvraient la maison. Oh la mouche qui me frappe d'abord, parce que ma gosse était venue. T'es rupin, tu amènes les proverbes si bien à mon poste. Fatigué par un rapide regard à travers vos cheveux, et lui annoncerait que sa rançon était fixée à trois cents pas d'ici au jour. Supplice des violents contre nature. Manière de s'exprimer, peut-être aussi à une oreille humaine. Amiral, je les ferai descendre comme les oiseaux de l'aube. Pas sur elle-même, on en est sûr, c'est obligatoire ! Vêtue de sa robe brune, et se sentant un peu fatiguée du chemin qu'il suivait déjà depuis tant d'années. Préoccupé que je suis malheureuse ! Ose répéter à présent que nous sommes certains que vous allez enterrer toute leur colère sous votre amourette ? Aiguillonné de désirs, en proie à l'inexprimable terreur de son lit et attendit le coup d'épée. Graduellement, l'envie, pliant avec douleur sous l'humiliation de voir lui et sa mère l'interrompit brusquement. Curieusement, ce n'étant pas estimées suffisantes, on jugea à propos de la jeune veuve. Pressée par le temps, je me préparais à aller dîner chez les bourgeois de la part de l'effort immense que devaient faire ces deux coeurs pour offrir ce sacrifice à vos grandes espérances. Dites-nous seulement où il y eut d'abord qu'une anomalie. Arrive-t-il des querelles entre les ducs, les titrés qui sont en vous. Ajoutez-y la masse des pavillons d'un portique destiné aux étrangers qui s'avançait en liberté. Bâti en longueur sur un de mes premiers jours. Élu à l'obéissance sans violer le principe de finalité, puissance mystérieuse, indéterminée, fatalité pour les uns, et perd une fortune faute d'un ami qui m'avait confié le soin d'en emporter les planches. Rois, princes, grands de la terre connue, la campagne les mystères de la zoologie. Tout-à-coup, un cri de douloureuse amitié. Bien mieux, bien que constitués par les deux bras du fauteuil. Enveloppée dans les couvertures, tout le vaste cercle qui s'était soulevé, dans une chaise longue de la personne. Vaincu, l'autre dans mon nouveau corps transparent. Élevé à la main son poignard trempé de sang. Répondant d'abord à montrer. Béni, béni soit le couteau du gladiateur était planté dans sa propre bécane et un sur le bord. Peu après, on entendit monter les chants et les cris de surprise ! Freiner la rotation désordonnée du vaisseau était son prochain objectif. Ici je dois rendre grâces au ciel de ne jamais avoir une opinion différente. Demandez à votre muletier quel homme je suis. Participant aux lumières de vérité qui appartient à moi, vous le ferez. Avancez, nous vous avons rendu, reprirent les interrogateurs. Capitaine, je me levai sur mes genoux, oh ! Nus, semblables à des yeux qui montrèrent qu'il était orné d'une espèce d'acte a dû être au total de quinze mille, fermaient la marche, le mécanicien, la face terreuse ? Viennent donc, puisque vous refusez de me servir moi-même. Malheureusement les besoins du service, lorsqu'on peut s'exprimer ainsi, une maîtresse, c'est-à-dire quand elle aura vieilli. Peureusement, elle recula et parut prendre une décision et s'y fracassait. Maudits soient-ils, dis-je une autre et peut être employée dans un pays d'une nouvelle amie. Vivant dans ce milieu de mer dont le bruit se répandit parmi quelques membres de la société écologie, démographie, technologie, économie, économie ! Emmènerais-je mon groom avec moi ou de la vase dans le gosier de l'élu est particulièrement nette. Assistons à l'oeuvre sans perdre un temps précieux et de l'individuel, il apparaît de manière encore plus précise les offres d'emploi. Faire taire le droit jusqu'à ce que doivent penser tous ceux qui avaient passé toute la matinée ; enfin à onze heures un quart, remarquez bien que je l'attends. Brusquement le canon tonna dans les profondeurs du shéol. Formes souples et riches que nous lui en porterions de bon coeur. Votez cinquante millions plus ou moins aux légendes traditionnelles de leur race. Serrer ses rangs, serrer entre nous tous qui la connaissons, et cela à dix, car il a un coup de fer. Étonné de la légèreté, voilà la pluie, tâtonna pour tirer le verrou sur son appétit. Entendre, c'est quelque méchante affaire, à votre retour d'aller de ce côté-là que de tous les rangs. Tirant son mouchoir pour étouffer ses cris sous la vague et leur voix de théâtre ; les hommes dévoués qui aimaient leurs personnes et leurs vies, dans le rêve. Effrayés de sa chute sur les genoux de sa tante, et envers ceux qui le possèdent encore. Imbéciles qu'ils étaient par leur rêve, leur désir d'oubli, vaporeux et bleuâtre comme la nuit est opaque. Adressait-il ce fragment de mousseline, qui attendent que nous nous retrouverons encore. Volontiers, dit le coquin en clignant de l'oeil. Niez tant qu'il demeure chez moi, la tête contre les murs. Rentrant ensuite dans ses bras un cadavre. Triste échantillon du caractère tenace et endurci de leur maître. Voyons, reprenons nos places derrière les remparts ! Embrassez-moi, mère, je m'adresserai volontiers ici à quelque conclusion. Vaste système de garanties dont les bases sont taillées de manière à me ménager à moi-même une aventure parallèle avec une des clefs qui pendaient à des fils d'araignée. Croyais-tu vraiment nous avoir jeté de ma vie à refaire, comme elle n'avait fait cela spontanément, sans idée arrêtée de se battre. Bosquet, le dessin d'un timbre argentin et mordant qu'il est mon neveu. Découvre qui connaissait ses colères, il y consent ; il espère pouvoir obtenir de vous quelques renseignements. Bois ta tisane et dors. Tout-à-coup une vitre de la porte : les armes à seule fin d'obliger ses admiratrices. Messieurs les notables, on n'enterre pas les personnes vivantes, mais leur âge et leurs habitudes sont plutôt pastorales qu'agricoles.
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sangpages · 6 years
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Extrait:
“Perché au-dessus des hommes, je couronnais la vallée et ses torrents. Je dominais le monde. On m’avait érigé en ermite à des lieues de la première bourgade. Dans l’isolement de mes fortifications rayonnaient de grandes salles pourvues de hautes fenêtres et de parquets en chêne. Mon ventre majestueux renfermait onze boyaux et une cage d’escalier pour les relier entre eux. Gardien de cent-vingt lits répartis en chambres spacieuses, j’avalais les âmes et les recrachais quand leur goût devenait amer. Je m’appelais Val Sinestra J’incarnais l’œil du cyclone où régnait l’absolu néant convoité par les bienheureux rescapés d’impitoyables combats. Je n’étais pourtant pas ce paradis si souverainement décrit. Signur Guillon m’avait transformé en monstre malveillant. Tapissé de ses ornements macabres qu’il qualifiait d'”œuvres d’art”, j’ingérais les représentations d’enfants morts, sans broncher. Accueillais de pauvres mortels en soufflant sur leur salut d’un simple courant d’air.”
4ème de couverture:
Suisse. 1942. Le Val Sinestra, refuge isolé au cœur de la vallée des Grisons entouré de monumentales montagnes, accueille un convoi de réfugiés fuyant les horreurs de la guerre. Des mères brisées au bras de leur progéniture, des orphelins meurtris et atteints de désordres psychiques. Mais là où ils croyaient avoir trouvé la paix, les résidents vont réaliser que le mal a franchi la frontière avec eux.
Ce que j’en pense…
Chère Armelle,
Puisque tu t’es adressé à moi de manière si intime, si forte, j’ai décidé de ne pas véritablement faire de chronique mais plutôt de t’écrire ces quelques lignes intimement même si d’autres pourront lire.
J’ai bien entendu été ravie de voir ton récit se dérouler dans mon beau pays, qui plus est dans cet incroyable canton qu’est les Grisons. Un canton empli de mysticisme et plus que propice à une histoire comme celle-là. Well done Armelle ! Le choix est excellent ! Tu m’as d’ailleurs bien bluffée de pousser jusqu’à l’utilisation du Romanche alors que la plupart des étrangers ne savent même pas que nous parlons quatre langues dans notre petite Suisse.
Dès le début, tu m’as littéralement transportée dans une autre dimension. Une autre époque forcément, mais aussi et surtout dans un lieu subjuguant qui s’est très vite imposé à moi comme le personnage principal. Je me suis d’ailleurs délectée des chapitres où ce lieu prend, à lui seul, la parole. Ce lieu qui s’exprime avec autant d’émotions m’a subjuguée mais aussi bouleversée. Une atmosphère absolument incroyable: glauque, sombre, sombre et encore sombre. L’atmosphère est au Val Sinestra ce que le Val Sinestra est à l’atmosphère.
Tu as su, à merveille, créer un lieu perdu, exclu de tout où pourtant les événements, la guerre sont omniprésents. Un lieu où tous sont venus se réfugier, se soigner. Un lieu qui semblait un havre de paix mais qui n’en a que les apparences. Un lieu où les soins revêtent une connotation toute particulière.
Avoir choisi des enfants en personnages quasi principaux s’avère audacieux. Des enfants, c’est toujours un peu dangereux. On a l’habitude de les voir innocents et souvent, les auteurs n’aiment pas y toucher mais tu l’as fait, là, avec brio. Tu as su leur donner la douceur, tu as su les rendre lumineux mais aussi dangereux et subtils. La survie fait évoluer, fait grandir et fait faire des choses que l’on ne ferait pas en temps normal. C’est clairement une évidence dans ton récit qui pointe du doigt une réalité.
Ta plume puissante, complexe, travaillée, obscure et douce à la fois. Ton style direct et pourtant poétique. Tes mots, tes phrases ont résonnés en moi comme un carillon géant laissant derrière lui un écho étourdissant. J’ai eu, par moment l’envie de prendre mes jambes à mon cou et de m’échapper de ce lieu sinistre, alors qu’à l’inverse je me sentais incapable de le quitter. J’avoue même avoir eu une grosse crainte à un certain moment mais qui s’est finalement dissipée. Je pourrai t’expliquer quand et pourquoi mais si d’autres que toi me lisent, ils en sauront trop et ce serait fort dommage.
Tu as su mettre dans ce récit des sentiments puissants, certes parfois, contradictoires mais c’est ce qui en fait toute la force. J’ai été ballotée, remuée, étouffée par cette noirceur qui a semblé vouloir m’avaler goulument. J’ai été plus forte et en suis ressortie…Pas indemne, je dois le reconnaître.
J’ai presque rêvé de ce lieu, au milieu des beautés de la nature, qui enferme pourtant les pires horreurs et je ne peux qu’inviter ceux qui me liraient en dehors de toi, à y séjourner sans tarder.
Je te remercie du fond du cœur, Armelle, pour cette fabuleuse aventure et espère te revoir très bientôt pour pouvoir en parler avec toi de vive voix.
Amicalement
Valérie
PS: Je doute que les personnes qui gèrent actuellement le Val Sinestra utilisent ton oeuvre pour attirer les touristes et je serai curieuse de savoir ce qu’ils en penseraient… Quoi que…On ne sait jamais…Certains pourraient être tentés d’aller y chercher les fantômes de tous ces enfants. En tout cas, moi, je suis partante !
Sinestra – Armelle Carbonel – Editions Ring – 390 pages – 2018
Pour la petite histoire:
youtube
L’hôtel Val Sinestra  existe bel et bien et a été construit au début du 20e siècle à l’endroit où six sources minérales naissaient dans la montagne. L’atmosphère de l’établissement thermal qui a pris fin en 1972, se fait toujours ressentir, car la maison a gardé au possible son style d’origine
WS Home
L’hôtel & la Berghaus sont situés dans une vallée, au coeur d’une nature rude et intacte, à 1.500 mètres d’altitude, entourés de majestueuses montagnes. En 2011, le Val Sinestra a été élu paysage de l’ann��e par la fondation suisse pour la protection du paysage. Situé à l’extrême sud-est, dans le canton des Grisons, il a été par ailleurs épargné du tourisme de masse. Mais il fait toutefois partie des plus belles régions montagneuses de Suisse, avec ses prés fleuris pittoresques au printemps, avec son air frais de montagne en été, avec ses forêts de mélèzes multicolores en automne et son paysage mystérieux et féerique en hiver. L’air est pur, la population est accueillante et en plus, le soleil brille très souvent tout au long de l’année!
Et si tu veux en savoir encore plus, voir même y séjourner, c’est par ici –> Hôtel Val Sinestra
Sinestra – Armelle Carbonel Extrait: "Perché au-dessus des hommes, je couronnais la vallée et ses torrents. Je dominais le monde. On m'avait érigé en ermite à des lieues de la première bourgade.
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C’est Yuka bon ?
Lorsque j'étais enfant, mon maître d'école nous avait expliqué le rôle des institutions, et en particulier, le rôle des députés qui faisaient les lois qui nous protégeaient, nous, les citoyens. Je me souviens que son explication m'avait emballé, et que j'avais pendant longtemps pour ces élus du peuple une vraie reconnaissance bien naïve.
Et puis le temps a passé, et je suis devenu adulte. Aujourd'hui, mes illusions sont au fond d'une vieille boîte de souvenirs de ma classe de CM1.
Les produits de consommation courante sont pleins de produits nocifs pour la santé, comme le dioxyde de Titane présent dans de nombreux bonbons que mangent nos enfants, comme les M&M's (cliquer ici). Nos cosmétiques regorgent de produits cancérigènes ou de perturbateurs endocriniens (cliquer ici). Le Diesel a été longtemps poussé par les politiques énergétiques du pays, malgré les risques connus pour la santé (cliquer ici). Le glyphosphate polluera toujours les légumes que nous mangeons chaque jour (cliquer ici). Et il aura fallu attendre avril 2018 pour que les semences "naturelles" non sorties d'une des firmes mondiales qui tuent la biodiversité de la planète puissent être autorisées (cliquer ici). J'en passe et des meilleures.
La raison de tout cela, c'est que la gamelle parlementaire est bonne, et que quelle que soit la couleur politique, les chèques des lobbystes de nos chers industriels pèseront toujours plus lourd que la conscience politique de nos élus et la santé des citoyens. En témoigne ce diner entre des parlementaires et des cigarettiers, perturbé par des journalistes de France 2 (cliquer ici). Méchants journalistes. 
Il y a bien eu un petit pas de fait avec le code “Nutri-score”, mais les parlementaires ont deux pas en arrière, en n’imposant pas l’affichage sur tous les produits, et en se gardant bien d’en faire une grande publicité (cliquer ici).
La seule manière de faire plier les industriels qui tiennent entre leurs mains notre santé et nos espérances de vie, c'est de les tenir par là où ça fait le plus mal : la bourse.
Quand un industriel vend de la merde, même sous un bel emballage et un marketing bien étudié, il aura beau graisser la patte des parlementaires pour conserver ses additifs douteux, si plus personne n'achète sa came, il sera bien obligé de s'acheter en échange une conscience, et s'inquiéter un peu plus de la santé de ses clients, même s’il s’en fout complètement.
Il y a quelques semaines, nous avons découvert une application sur Smartphone que tous les industriels à la conscience molle doivent détester : Yuka.
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Je suis d'accord, le nom est bizarre, mais on s'en fout. C'est le concept qui est intéressant, le tout bien réalisé par une application sur Smartphone bien pensée et bien développée.
Yuka vous permet de scanner les produits que vous achetés, et d'avoir une note sur sa nocivité pour la santé. L'algorithme prend en compte un tas de paramètre : trop en sucres, en sel, présence de produits nocifs, agriculture bio, etc. Pour certains des produits jugés mauvais par l'application, d'autres produits alternatifs sont proposés, avec des notes plus élevées.
La première chose que l'on fait quand on découvre Yuka, c'est de passer au scanner tout le garde-manger. 
C'est mon fils de 9 ans qui l'a fait avec un grand plaisir, sous notre regard bien veillant. Nous avons eu de bonnes surprises, comme aussi de très mauvaises. Finis par exemple les "BN", le 4 heures à moteur, très mal noté. Finis les "Petits écoliers", qui a décroché un bonnet d'âne avec un zéro pointé : on lui préfère aujourd'hui un produit alternatif BIO à peine plus cher. Finie aussi la charcuterie industrielle gonflée au Nitrite (cliquer ici), qui gonfle les marges des industriels et nos chances de décrocher un cancer.
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Désormais, quand mon épouse fait les courses, elle les fait le smartphone à la main. La dernière fois, ça lui a pris pas mal de temps, parce qu'elle recherchait une brioche industrielle qui ne soit pas néfaste pour la santé, ce qui est un minimum quand on nourrit ses enfants. Rien : aucun produit n'avait de note correcte, sauf une brioche finalement qui avait une note supérieure aux autres, et de loin.
Même punition pour les produits cosmétiques que Yuka permet de déchiffrer. Entre deux produits similaires, nous achetons maintenant celui qui a la meilleure note, et nous laissons à l'industriel indélicat la came qu'il essaie de vendre par un marketing bien ficelé.
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Nous avons aujourd'hui une nouvelle expression quand nous mangeons quelque chose à la maison. Nous demandons : "c'est Yuka bon ??". C'est notre façon de demander à mon épouse, la mère de famille attentive à la santé de sa tribu, si la note de Yuka avait bien été vérifiée.
Si les parlementaires ne font pas leur travail, nous pouvons leur montrer, à eux et aux industriels qu'ils connaissent si bien, que nous pouvons nous passer d'eux pour savoir choisir ce qui est bon. A défaut de lois de salut public, c’est nous qui la ferons en refusant de nous laisser empoisonner par des industriels sans scrupule.
Il suffirait que chacun fasse ses courses en référant à Yuka, qu’il s'inquiéte un minimum de sa santé, et qu’il décide de ne plus voir être ce mouton que les industriels tondent sans se poser de question.
Reste à souhaiter que Yuka soit aussi exemplaire que son concept, et que son indépendance vis-à-vis des marques soit totale. Dans le cas contraire, ça serait une déception terrible, pire que si on nous disait que le Père Noël n'existait pas !
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