#empouvoirement
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rusticpotatoes · 2 years ago
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j'ai changé ma meilleure anecdote c'était y a deux jours quand on a collé en centre ville parce qu'on a joué à cache cache avec les flics, les agents de sécu de la giga piscine/patinoire et les vigiles du marché de Noël.
si stressant mais si drôle.
Coucou ! J'aime trop ton Tumblr ! Ça fait combien de temps que tu colles ? C'est quoi ta meilleure anecdote à ce sujet ?
Han t'es adorable, j'aime beaucoup le tien aussi !
Du coup ça fait genre 3 ans (un peu plus) et j'ai plein de souvenirs, que ce soit des coups de stress ou des fous rires.
mon pref c'est quand on a joué au chat et à la souris avec les flics. on était plusieurs groupes dans plusieurs secteurs de la ville et les groupes se faisaient choper les uns après les autres. nous, irréductibles, on était dans le secteur de la rue de la soif et on se met à faire notre dernier collage ("pas une de plus"). des gros lourds viennent nous parler à base de ''pas une de plus quoi ?" "et pourquoi pas un de plus?" "et pas tous les hommes hein" bref on les balaie vite fait, on finit, on range et on se dit bon let's go on a mérité un verre. Et 15 secondes plus tard on voit les flics débouler, hop on s'est fondues dans la foule ni vu ni connu et vive les bars pour se cacher.
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nietp · 2 months ago
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dsl mais le terme empouvoirement je trouve ça vraiment trop cheum
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spooktober ’24, jour #2 : La Fille de Dracula
Après qu'il ait été tué par le professeur Van Helsing, le corps de Dracula est volé par une mystérieuse jeune femme.
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La famille Dracula s'élargit en 1936 avec la sortie de Dracula's Daughter (ou La Fille de Dracula). Du premier film revient le Dr. Van Helsing, qui tente de faire comprendre que le Comte Dracula était en fait un vampire. Sa fille, la Comtesse Zaleska, décide de venir à Londres détruire son corps, pensant qu'elle sera enfin libérée de son influence. Ainsi, le film reprend tous les topoï du Dracula, son esthétique et son ambiance, mais dévie le pouvoir du vampire vers la sphère familiale, permettant d'avoir un approfondissement de cette thématique de l'influence et des rapports de domination/prédation liées à la figure du vampire. Gloria Holden est stellaire dans son rôle, qui est son premier, et nous livre une prestation à la fois envoûtante et bouleversante du vampire.
En 1936, le code Hays est de vigueur. Ainsi, la Comtesse Zaleska et sa relation avec sa victime, Lili, est scrutée au moment du tournage et à la sortie du film. À l'époque, cette relation de domination et influence, par un monstre surnaturel, permet de servir un certain discours contre l'homosexualité. Cependant, rétrospectivement avec la critique, la manière dont la fille de Dracula cherche à soigner son état de vampire par le fait de tuer son père, ses tentatives avec lili et Janet peut être perçu comme une critique de la pression psychiatrique sur l'homosexualité et la considération de l'homosexualité comme une maladie, un mal qui doit être exorcisé. Pourtant, Gloria Holden par son jeu, sa prestance, la douleur qui transparaît dans sa voix et son visage apporte une vision plus transgressive de la vision de la lesbienne et montre plutôt son empouvoirement face à la pression sociale. Il y a quelque chose de tragique qui permet de redéfinir le personnage de la fille de Dracula et de s'éloigner de la volonté très puritaine de la représentation par le Code.
La Fille de Dracula(Dracula's Daughter) de Lambert Hyllier 1936 États-Unis
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mangoune · 2 years ago
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Five seconds is a short documentary about a roller derby club in Poitiers - the Pict’Aliens - which has chosen to play the sport in chosen mixity (without cisgender men) and self-management. Roller derby, a feminist and inclusive sport, is a pretext for tackling these issues of chosen mixity and self-management, which are often misunderstood and strongly criticised, but are sometimes essential for people from minority backgrounds.
Graduation short-film - 2022
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blanche-page · 3 years ago
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Poème pour M #589
Le diamant pur a ses facettes Parfois taillées à la machette Au cœur criblé est un jardin Les pleurs l'arrosent en cet écrin Et tu n'as vu que la surface Les ombres denses et carapace Tu crois aux formes projetées Contre les murs de mon angoisse Pourtant chaque trésor qui passe Brille de la clarté des astres Malgré la nuit qui va passer Crois-tu qu'un ange sois forgé Que de beauté ? Si je suis celle que tu touches Sur qui tu veux poser ta bouche Je suis aussi le gouffre amer Qui illumine Et que tu devrais adorer.
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mollesdepa · 5 years ago
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"Elles existent hors du regard de l'homme et hors du regard de l'autre car leur solitude est peuplée d'oeuvres et d'individus, de vivants et de morts, de proches et d'inconnus dont la fréquentation-en chair et en os ou en pensée à travers des oeuvres-constitue la base de leur construction identitaire", Erika Flahault
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lecturesdefemmes · 5 years ago
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The Master’s Tools Will Never Dismantle the Master’s House, Audre Lorde
Ce sont les premiers textes que je lis d’Audre Lorde, autrice, poétesse afroféministe lesbienne américaine, qui a vécu de 1934 à 1992.
Je les ai lus en quelques heures à la terrasse d’un café, et, dans ce moment de pause de la vie quotidienne, je me suis gorgée autant de la lumière du soleil que de ses mots. Dans ces cinq essais, elle écrit sur la poésie, la sensualité, le racisme, les racines historiques et spirituelles des femmes. Vous voulez lire ces textes quand vous avez besoin d’intensité, de la poésie la plus vivante et la plus quotidienne à la fois, d’une parole politique, militante et littéraire.
Survol.
« La poésie n’est pas un luxe » (Poetry is not a luxury)
La poésie dont parle Audre Lorde n’est pas le jeu rhétorique stérile des pères blancs ; mais bien la poésie « comme révélation, ou distillation de l’expérience. »
« Pour les femmes, la poésie n’est pas un luxe. C’est une nécessité vitale de notre existence. Elle forme la qualité de lumière au sein de laquelle nous affirmons nos espoirs et rêves de survie, de changement, d’abord au travers du langage, puis de l’idée, et enfin de l’action plus tangible. La poésie est la voie qui nous aide à nommer ce qui n’a pas de nom, afin de pouvoir le penser. »
La poésie en ce sens n’est pas une fantaisie d’oisif, mais bien une « attention disciplinée au sens véritable du : « ça me semble juste ». » C’est l’entraînement au « respect de nos sentiments et à leur transposition au sein d’une langue qui soit partageable ».
« Usage de l’érotisme » (Uses of the Erotic)
L’érotisme tel que le peint Audre Lorde est une ressource des femmes, fortement « ancrée dans le pouvoir de nos émotions non-exprimées ou non-reconnues » ; qui émerge de « notre connaissance la plus profonde et non-rationnelle. » Ce pouvoir offre des forces nourrissantes. Il est très loin de la pornographie, qui met l’accent sur la sensation sans l’émotion : au contraire, l’enjeu de l’érotisme ne tient pas dans « ce qu’on fait » mais combien précisément nous ressentons les choses lorsqu’on fait. »
« Mais quand nous commençons à vivre de l’intérieur vers l’extérieur, en connexion avec le pouvoir de l’érotisme qui est en nous, et en permettant à ce pouvoir d’informer et d’éclairer nos actions sur le monde qui nous entoure, alors nous commençons à être responsables envers nous-mêmes de la manière la plus profonde qui soit. »
La fonction de l’érotisme est une ressource à plusieurs niveaux :
D’abord, elle procure la joie du partage : qu’elle soit physique, émotionnelle, psychique, intellectuelle, il s’agit de construire un pont entre deux personnes.
D’une manière encore plus générale, l’érotisme souligne notre capacité à éprouver de la joie, sans crainte. Et « avec cette connaissance profonde et irremplaçable de ma capacité de joie vient une exigence que ma vie tout entière soit vécue au sein de cette connaissance. »
La vie tout entière, c’est-à-dire la manière dont mon corps réagit aux rythmes d’une musique, c’est-à-dire la danse, mais aussi la construction d’une étagère, l’écriture d’un poème, la réflexion autour d’une idée…
Cet érotisme nous donne ainsi accès à notre « plus profonde source créative », et nous dote d’une puissance d’auto-affirmation face à une société raciste, patriarcale et anti-érotique. 
« Les outils du maître ne déconstruiront jamais la maison du maître » (The Master’s Tools Will Never Dismantle the Master’s House)
Cet essai part d’un vécu personnel sur la manière dont les études, les séminaires et la réflexion académique féministe en général se fait en l’absence des points de vue des femmes noires, pauvres, lesbiennes, sans tenir compte de leur point de vue, de leur voix ni de leur différence de vécu de femme.
Il ne s’agit pas de faire preuve de « tolérance », qui n’est que « la forme la plus grossière du réformisme », mais bien de prendre conscience de la fonction créative de nos différences dans la société.
« Les différences ne doivent pas simplement être tolérées, mais être vues comme une fondation des polarités nécessaires entre lesquelles notre créativité étincelle, comme une dialectique. »
Il s’agit donc bien de changer de paradigme, de ne pas « utiliser les outils du maître pour déconstruire la maison du maître ». Audre Lorde écrit :
« L’échec des féministes académiques à reconnaître la différence comme une force essentielle est un échec à dépasser la première leçon du patriarcat. Dans notre monde, diviser et régner doit devenir définir et empouvoirer. »
« Usages de la colère : les femmes répondent au racisme » (Uses of Anger: Women Responding to Racism)
« Ma réponse au racisme est la colère. »
La colère de l’exclusion, du privilège pris pour acquis, des distortions raciales, du silence, des stéréotypes, de la trahison, de la position défensive, de la cooptation….

Avoir peur de cette colère ne nous apprend rien. La culpabilité et la défensive ne sont d’aucun usage pour construire l’avenir.
Audre Lorde énumère de nombreuses situations dans lesquelles la colère des femmes victimes de racisme n’a pas droit de cité. Typiquement, le message transmis est : « dis moi ce que tu ressens mais adoucis le ton, sinon je ne peux pas t’entendre. »
Or la colère est pleine d’informations, d’énergie et de potentialités. « Si on la concentre avec précision, elle peut devenir une puissante source d’énergie au service du progrès et du changement. » Quand elle se traduit en actions qui servent notre vision et notre futur, elle est libératrice et clarifiante.
Si une soeur nous manifeste avec colère qu’on participe à son oppression, lui répondre avec notre propre colère ne sert à rien et gaspille de l’énergie. Et « oui, il est très difficile de se tenir tranquille et d’écouter la voix d’une autre femme décrire un tourment que je ne partage pas, ou auquel j’ai moi-même contribué. »
Pourtant, nous n’avons pas d’autre choix que de nous atteler à cette tache difficile de « creuser pour mettre à jour l’honnêteté. »
« Pour les femmes noires et les femmes blanches, faire face à leur colère respective sans déni ni immobilisme, ni silence, ni culpabilité, est en soi une idée hérétique et créatrice. »
Pourquoi sans culpabilité ? Parce que « la culpabilité n’est pas une réponse à la colère ; elle est une réponse à notre propre action ou manque d’action. » Qui plus est, la culpabilité est « une autre forme d’objectification ». De manière implicite ou explicite, la culpabilité exige que les opprimé.e.s créent le pont, qu’iels comblent eux-mêmes le fossé entre l’aveuglement et l’humanité.
Par ailleurs, il faut aussi distinguer entre la colère et la haine. « Si je t’ai parlé avec colère, au moins t’ai-je parlé. Je ne t’ai pas mis un pistolet sur la tempe et tué dans la rue. » Or, en tant que femme, nous avons pu être élevées dans la peur de la colère : « au sein de la construction masculine de la force brute, nous avons appris que nos vies dépendaient de la bonne volonté du pouvoir patriarcal. Il nous fallait éviter la colère des autres à tout prix, parce qu’aucun apprentissage ne pouvait en être tiré autre que la souffrance (…) ». Or, conclut Audre Lorde en une énumération glaçante,
« Ce n’est pas ma colère qui lance des missiles, dépense plus de soixante mille dollars par seconde en missiles et autres instruments de guerre et de mort, massacre les enfants dans les villes, fait provision d’agent innervant et de bombes chimiques, sodomise nos filles et notre terre. Ce n’est pas la colère des femmes noires qui corrompt en pouvoir aveugle et déshumanisant (…) »
G.C.
The Master’s Tools Will Never Dismanthle the Master’s House, Audre Lorde. Penguin Modern, 2017.
Audre Geraldine Lorde (Harlem, 18 février 1934 - Sainte-Croix dans les Îles Vierges, 17 novembre 1992) est une femme de lettres et poétesse américaine noire, militante féministe, lesbienne, engagée contre le racisme. En tant que poétesse, elle est connue pour sa maîtrise technique et son expression émotionnelle, ainsi que pour ses poèmes exprimant la colère et l'outrage envers les injustices civiles et sociales qu'elle observe tout au long de sa vie. Ses poèmes et sa prose sont centrés sur les questions des droits civiques, le féminisme et l'exploration de l'identité féminine noire. (Source: Wikipedia)
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wearewitchiz · 3 years ago
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Il est d’ailleurs grand temps de laisser ton intuition te guider vers lui 🙏🏽🧿
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sekhmetpoetry · 4 years ago
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Plus personne cette nuit
Ne m’atteindra
Tapie au creux du bruit
De la pluie
Sur le toit et les fenêtres
Qui m’enrobe
De la robe que je préfère
.
Plus personne cette nuit
Ne sera autorisé
Sauf toi si tu venais
Parce que tu les connais
Les nuages
Y compris ceux
Qui m’habillent
.
Seulement toi pourrais
Entrer cette nuit
Parce que nous sommes venus
Pour guérir
Nous nous sommes reconnus
N’est-ce pas ?
Différemment semblables
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nael-opale · 3 years ago
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I'm amazed that French doesn't have a word for yearning! I feel like France has a very yearning culture. Anyway, your thoughts on yearning are very good
I know right ?! At least I did not find a word that really came close to "yearning"...
I also saw it translated as "une aspiration", "se languir", "convoiter", but I feel like they don't make it justice... I'm not a linguist so don't take my word for it, but they don't feel right.
It would not be the first time English has words I can find no proper equivalent to in my own language...
One of my favorites is "empowerment", I also like "spoilers". The fun thing is that after discovering your word, we made up our french version of it ! I sometimes see people use "empouvoirement" and "divulgâcher" !
Language is alive and its evolution is fascinating ✨
I'm so grateful I started learning English young enough, I feel like it really gave me tools to express complex thoughts...I could rant for a while about what it brought me in terms of feminist and queer concepts, because the French language has quite a sexist history, but this answer is already long enough...
Thanks for listening to me and sharing your appreciation, it means a lot ! 💖
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a-room-of-my-own · 3 years ago
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On en parle de la traduction horrible du mot "empower" ? Empouvoirer...
On a émancipation sous la main pourtant !
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frenchwitchdiary · 4 years ago
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Le magazine NEW WITCH #1 ; { review }
🌛 Présentation 🌜
New Witch est un magazine trimestriel d’une petite centaine de pages, tout nouveau dans les kiosques, avec une équipe entièrement féminine à sa réalisation ! 💪
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Ceci est ma review du numéro 1 ; gardez à l’esprit qu’il ne s’agit que de mon humble avis, que vous avez le droit de ne pas le partager ou ne pas vous y fier (car oui évidemment je ne parlerais pas de tout, c’est pourquoi vous pouvez totalement l’acheter pour 6,45€ pour vous faire votre propre avis, découvrir les autres articles dont je n’ai pas parlé, ou soutenir financièrement le magazine s’il vous intéresse ^^ ✌️).
L’édito annonce d’entrée de jeu la couleur : ce sera un magazine pour les femmes (alors même qu’on peut ne pas en être une et quand même être sorcière 🤷🏻), mais attention : les femmes libres, fortes, assumées (oserait-on sous-entendre “féministes” ?) et qui se sentent connectées à leur spiritualité.
🌛 Esthétiquement 🌜
L’aspect visuel général m’a fait pensé à toute cette flopée de magazines féminins autour du bien-être qui ont vu le jour ces derniers années (styles les magazines « flow », « respire » et autres dans la même gamme de prix, magazines que j’aime bien soit dit en passant). Ici, la couverture a l’air un brin plus « new age » dans son esthétique, ce qui ne m’a pas spécialement mis en confiance haha, même si je sais que ça plait à certain.e.s. Néanmoins, je dois reconnaître que l’intérieur du magazine était très agréable à l’œil, ça se feuillette sans aucun soucis et c’est joliment amené, avec de belles illustrations.
Le titre « New Witch » m’intrigue : est-ce qu’il s’agit de s’adresser à toutes les personnes sorcières mais qui le sont dans une esthétique 2.0, qui recherchent une spiritualité modernisée, ou bien plutôt aux personnes qui sont nouvelles et débarquent complètement dans le domaine ésotérique ? (les baby witches, cœur sur vous 🤍) Quoique les deux peuvent se rejoindre : faire office d’introduction à la magie pour ceux qui débutent complètement tout comme offrir un espace pour repenser la spiritualité sous un angle plus moderne. Après lecture complète, je pense que c’est cette ambivalence qui a été souhaitée pour ce nouveau projet.
🌛 Ce que j’ai apprécié 🌜
Les petites pages de sélection de produits en début de magazine, code typique des magazines dits “féminins”, mais ici revisité sous une trinité plutôt intéressante : “mon style” : double-page de produits divers mode, accessoires mais aussi déco / “mon esprit” : double-page de produits tels que des pierres, tarots, musique, diffuseur d’huiles essentielles... / “mon corps” : double-page sur des soins corporels, de l’alimentaire (tisanes, sablés artisanaux aux plantes, boissons fermentées). Ce qui est appréciable, c’est que tous les produits présentés suivent une direction “feel good” et éco-responsable, ce qui n’est pas toujours le cas. Un bon point du coup (même si ça reste cher de ouf de mon point de vue de prolo haha, mais il suffit de penser en terme d’investissement pour tout ce qui est produits éthiques et ça va mieux 👌).
L’article concernant les deux sabbats de l’été, Litha et Lammas, qu’est-ce qu’ils symbolisent, quelles sont leurs origines, comment les fêter. Très concis, clair et utile 👌 (Surtout si vous êtes un.e “baby witch”, ce genre d’articles est une bonne base pour s’approprier la roue de l’année si c’est ce que vous souhaitez dans votre pratique, mais que vous vous sentez perdu.e sur quoi mettre en place à ces occasions. Ya même un ptit tableau des correspondances dans la marge)
L’article sur l’alimentation ayurvédique, issue de la médecine traditionnelle indienne. Je fais partie des gens qui pensent que l’alimentation joue un grand rôle dans l’équilibre mental et spirituel d’une personne, qu’on est ou devient - en quelque sorte - ce que l’on choisit de manger. Ici, on présente les règles de bases (toutes simples) de la cuisine en ayurveda, et vous parle de trois « types » de constitutions auxquels la cuisine va s’adapter. Le magazine vous invite à chercher par vous même sur le site Ayurveda-france.org pour faire le test et connaître votre type, et vous donne ensuite quelques directives et aliments à privilégier en fonction. Personnellement j’utilise déjà un système avec trois principes qui vient de l’alimentation yogi, et qui me convient mieux, mais j’ai pris le temps de faire le test par curiosité (et parce que j’ai pas mal de temps libre aussi). Cet article était intéressant même s’il manquait de précision à mon goût : souvent les conseils d’aliments selon les 3 types se recoupaient entre eux, ce qui fait se questionner sur l’utilité de ces catégories. Peut-être juste une petite confusion au moment de l’écriture 🤫
Une introduction un peu simple sur le chamanisme (ou plutôt néochamanisme), mais : avec des petits exercices pratiques à la fin pour développer ses aptitudes, ainsi qu’une interview très intéressante de Marine Grasseli Meier, autrice* (le magazine préfère « auteure », on n’est pas dans le même camp féministe à ce niveau haha 😁) du livre « Devenir chaman, même pas peur ! ». Petit bémol cependant sur ce long dossier de plusieurs pages : on parle à un moment de fabriquer son propre « smudge stick », or il s’agit là d’une « appellation contrôlée » si on peut ainsi dire, car appartenant à la culture amérindienne, une culture fermée ayant beaucoup souffert de l’appropriation culturelle rappelons-le. Bon, en soit, la recette qu’elles donnent plus bas n’a rien à voir avec le traditionnel smudge stick, c’est donc juste une petite erreur d’appellation. ✌️
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Des présentations d’artistes trop cool, notamment le collectif artistique et féministe Gang of Witches ! Que j’adore et dont je vous avais déjà parlé ici pour leur merveilleux podcast. Mais aussi une artiste multi-casquettes dont j’ignorais tout jusqu’à présent : Adèle Jacques, qui se qualifie de « mermologiste », un joli néologisme pour parler de sa revendication de la figure de la sirène comme icône écoféministe en lien avec l’élément Eau - et par extension la cause de la préservation des océans, et utilisant sa voix et son art pour se faire l’écho de la nature brimée 🧜‍♀️🐚 j’ai adoré son concept ; à suivre !
Un article sur Brocéliande, racontant les légendes et traditions druidiques qui sont associées à chaque lieu emblématique. Étant à moitié d’origine bretonne j’ai évidemment apprécié dans toute ma non-objectivité 🥰
Dernier très bon point : des petits rappels des lunaisons importantes à venir dans les prochains mois, avec des paragraphes explicatifs et conseils pour tirer au mieux profit de l’énergie de ces lunaisons, + des très belles pages illustrées, présentant deux pierres et quatre plantes ! Je suppose que ce sera le cas à chaque numéro, et je trouve ça très sympa, en plus d’être beau et utile.
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🌛 Ce que je n’ai pas aimé et pourquoi 🌜
Il y a un article en particulier qui m’a dérangé, celui intitulé « La femme, cette super-héroïne qui s’ignore ! », qui s’annonçait comme un manifeste féministe empouvoirant, mais dont l’essentialisme et les informations erronées m’ont profondément dérangé lors de la lecture. D’après cet article : les femmes sont douces et les hommes combattifs par nature (haaa les hormones) ; les femmes ont des compétences innées pour prendre soin des autres, planifier des tâches (on la sent la charge mentale des femmes à tout gérer ? Et si on disait que c’était naturel en fait lol) ; la phrase « Menteuses, nous ? Non. Juste plus subtiles ! » qui m’a fait levé les yeux au ciel si fort 🙄 ; l’intuition présentée comme le fameux « sixième sens féminin » ; la maternité offrant aux femmes des superpouvoirs grâce à l’ocytocine ; le clitoris, la vulve et les cycles menstruels sont présentés comme des « apanages de la femme », ce qui exclue et nie totalement la réalité des personnes transgenres, binaires comme non-binaires... Bref, beaucoup trop de « détails » accumulés qui n’ont pas pu m’empêcher de cringe un max à la lecture de cet article précis, qui se voulait pourtant féministe je pense à la base. 🤔 Ce qui me dérange, c’est que l’article ne nie pas que certains de ces traits sont liés à notre conditionnement socio-culturel, mais malheureusement tous les traits présentés comme liés aux hormones, au fonctionnement du cerveau ET au conditionnement social ne sont en général QUE des traits influencés par les stéréotypes et rôles genrés de notre société. Si ce sujet vous intéresse, je vous recommande le livre Cerveau Bleu, Cerveau Rose de la neuroscientifique Liz Eliot. J’ai plus confiance en elle et son livre de 400 pages que dans le psychiatre homme cité dans l’article, qui dit juste que « hommes et femmes ont des logiciels différents », et qu’il s’agit juste d’une « affaire de software ». (Bientôt on va citer le torchon « les femmes viennent de Vénus, les hommes viennent de Mars » ou quoi 😬)
Un autre point qui m’a gêné : le manque de représentation et d’inclusivité dans le choix des photos présentées tout au long du magazine. Une trentaine de photos où figurent des personnes blanches, contre 3 photos avec des personnes noires (dont 2 de ces photos sont des toutes petites vignettes dans le cadre de l’article sur Gang of Witches). Aussi, une seule personne plus-sized en pleine page (et une autre parmi les petites vignettes citées plus haut) contre toutes les autres photos présentant des corps minces, blancs. Je note aussi la photo en pleine page pour l’interview de Marianne Grasselli Meier, dans la catégorie « corps ni gros ni mince ». Ça reste quand même bien peu de représentation. 😥 Je sais qu’on est dans un magazine féminin donc la diversité n’est pas forcément le but recherché (même si wtf, ça pourrait quand même 🤔 et ça devrait 😢 par exemple le magazine féminin Paulette fait bien mieux pour ça en comparaison !)
Quelques petits bémols ici et là, rien de bien méchant. L’article sur la nudité j’étais hypé car je réfléchissais à un article sur le skyclad (nudité dans la pratique magique) donc j’avais hâte d’en lire plus, et bon petite déception parce que ça n’allait pas vraiment en profondeur sur le sujet. J’ai plus appris en une page sur le sujet en fin de magasine avec la rubrique “l’humeur witchy de Judith” qu’avec le dossier de 5 pages en début de mag. 🤷🏻Autre petit bémol pas bien méchant : des citations sur les femmes sensées être inspirantes et empouvoirantes mais écrites par des hommes cis. (J’attendais d’un magazine qui se veut féministe de sortir du “male gaze”, et pour le moment ce petit détail traduit que c’est pas encore ça. Mais je ne m’avance pas, peut-être que le prochain numéro me surprendra à ce niveau ! ^^)
Ce numéro 1 se termine sur un petit tuto fabrication d’attrape-rêves, inspiré des Néréides avec des coquillages rentrant dans sa réalisation. Le hic, c’est qu’encore une fois le terme “attrape-rêves” renvoie à un élément spécifique de la culture amérindienne, et qu’encore une fois on utilise juste le mauvais terme pour désigner autre chose (peut-être parce que c’est plus vendeur ? Toujours est-il que ce n’est pas un attrape-rêves mais une jolie suspension murale qu’on nous propose de faire. On m’a offert un attrape-rêves qui venait d’une réserve amérindienne du Canada, et c’est très loin d’être la même chose - en terme de visuel mais aussi d’impact spirituel derrière. C’était donc un tuto mignon, mais comme pour le smudge stick plus tôt on vient donner un terme culturel fort et précis pour le sortir de son contexte originel, et si ça ne suffit pas pour être de l’appropriation culturelle pour certains, ça reste un manque de respect je trouve pour la culture d’origine en l’invisibilisant.
🌛 Conclusion 🌜
En somme, le bilan me laisse un goût un peu doux-amer malgré l’étendue des rubriques que j’ai vivement apprécié. Je pense que ce magazine a du potentiel, et certes ses forces mais aussi des faiblesses. Gardons en tête que ce n’est que le premier numéro, les erreurs sont permises, encore heureux haha 😉
C’est pour cette raison que je pense quand même lire le numéro 2 quand il sortira, pour voir ce que l’équipe de rédaction a à nous proposer et si les petites erreurs du premier volume vont être corrigées. ^^
L’image de la sorcière moderne fait vendre (on se rappelle le tollé de Sephora qui s’était essayé à l’esthétique #witchy pour faire sa com 😂), c’est pourquoi j’ai eu peut-être une certaine méfiance au premier abord, je ne savais pas forcément à quoi m’attendre. Après lecture complète, je pense qu’il y a matière à un réel engouement et une démocratisation autour de cette figure de la sorcière moderne. Ce sujet passionne de plus en plus, et s’élargit à des horizons de plus en plus variés. Le magazine Paulette dont j’ai parlé plus haut avait même sorti un numéro intitulé “Spirituel”, dans cette même vibe. Va-t-on bientôt voir fleurir des tas de bébés magazines pour bébés sorcières ? J’avoue qu’en lisant celui-ci, j’ai pensé à créer un fanzine (Ouais pas un magazine mega pro non plus hahaha, j’ai pas les moyens pour des projets de cette envergure) qui pallierait à tous les petits détails qui m’ont gêné à sa lecture. Un fanzine principalement queer, féministe et inclusif autour de la sorcellerie. (Idée lancée comme ça à l’Univers haha. On dit bien que quand on est pas content du système, il faut créer le sien dans son coin 🤗)
J’attends tout de même de voir comment New Witch va évoluer. 🙂 Et vous, l’avez-vous lu ? Si oui qu’en avez-vous pensé ? Si non, pensez-vous vous laisser tenter par ce nouveau magazine (ou un de ce genre, abordant les thèmes de la spiritualité et de la sorcellerie) ? ✨🧙‍♀️
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theoppositeofadults · 6 years ago
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“empouvoire”
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blanche-page · 3 years ago
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Poème pour M #592
Elle n'est pas qu'ombrage Cette femme courage Dont les plaies te font peur Mon cœur Au travers de ses failles Le jour a sa demeure Une clarté habite La beauté qui te pique De sa tendre chaleur... Ne te perds pas dans l'ombre Si blanche est la colombe C'est qu'elle tend ses ailes Sur les horreurs du monde Pas de clarté sans ombre Pas de beauté sans tombe Et si un jour tu tombes Amoureux Aime-la toute entière Il n'est pas de prière Il n'est pas de louange Qu'on dit aux moitiés d'anges
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mollesdepa · 5 years ago
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Nom: Kalanchoe delagoensis Synonyme(s): Bryophyllum delagoense; Bryophyllum tubiflorum; Kalanchoe tubiflora; Kalanchoe verticillata: Bryophyllum verticillatum; Geaya purpurea; "Kalanchoe tubiflora" = nom invalide Origine: Madagascar Famille: Crassulaceae
Description: Kalanchoe delagoensis est une plante grasse rustique aux feuilles cylindrique pouvant atteindre un mètre de hauteur. Elle a la particularité de se "re-semer" toute seule. Kalanchoe delagoensis peut etre utilisée en rocaille ou en appartement.
Feuille: marron, verte avec des points noirs, cylindrique (3mm epaisseur), la feuille porte de nombreuses plantules (bourgeons epiphylles) qui se detachent facilement et permettent à la plante d'assurer sa perenité.
Tige: droite, érigée, parfois ramifiée, rigide (3 cm de diamètre), pouvant atteindre 1 mètre de hauteur (hampe comprise). La tige cherche le soleil et foit etre maintenue droite. Si elle est à l'horizontale (pot couché par le vent), elle poussera definitivement tordue au bout de 2 heures. Elle peut atteindre 2 mètres de hauteur.
Fleur / hampe: rose et orange, en clochette sur une tige florale de 30 cm.
Croissance: rapide au printemps, été, automne
Racines: fines et moyennes, cette plante peut etre cultivée en appartement ou en pot assez profond.
Exposition: plein soleil, pleine lumiere
Résistance au froid: -2°C sans protection (plus bas pour les plantules), -7°C avec un voile
Résistance à la chaleur: Excellente
Résistance au confinement à longue durée : inconnue
Arrosage: modéré en pot (1 x 10 jours en été), inutile en pleine terre.
Méthode de reproduction: bouturage de bourgeon
Parasite(s) possible(s): non observé
Substrat: 3/4 terreau + 1/4 terre végétale + engrais organique au rempotage
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lecturesdefemmes · 6 years ago
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Les Femmes et le pouvoir - Manifeste, Mary Beard
Un essai incisif sur la place de la parole des femmes dans l’espace publique et le rapport entre femmes et pouvoir. Cet essai est adapté de conférences que l’autrice, spécialiste de littérature antique, a prononcées en 2014 et 2017. Il m’a fallu deux lectures de ce texte pour rentrer dedans. Le statut de conférence adaptée pour l’écrit m’avait laissée sur ma faim, espérant des développements plus longs. Mais à m’y pencher de plus près j’ai trouvé une réflexion stimulante, faite d’anecdotes tirées de l’Antiquité, de vécu personnel de trolls sur Twitter et de pistes théoriques sur la notion même de pouvoir.
La parole publique des femmes
La première partie se penche sur la parole publique des femmes, de l’Antiquité à nos jours. L’autrice s’appuie sur un épisode révélateur de L’Odyssée témoignant de l’ancienneté de la volonté de réduire les femmes au silence dans l’espace public. Dans cet épisode, un Télémaque adolescent ordonne à sa mère, la vénérable Pénélope, rien moins que de se taire et de monter dans sa chambre… Alors que son père Ulysse n’est toujours pas rentré, il est, dit-il le chef de la maisonnée. Et, comme le souligne Mary Beard, la construction de la masculinité se fait non seulement par la maîtrise de la parole publique, mais aussi par le contrôle sur celle des femmes.
Les chroniqueurs antiques n’assurent pas une légende dorée aux quelques femmes qui s’aventurent à prendre la parole sur la place publique. Dépeinte comme des « non-femmes », ils écrivent à leur sujet qu’il vaut mieux retenir leur date de mort que celle de leur naissance… Ambiance.
Les seules prises de parole publiques tolérées sont celles à connotation « communautaire » : les femmes peuvent, exceptionnellement, s’avancer pour défendre leurs intérêts individuels ou en tant que femmes. Quant à parler au nom de la totalité de la communauté, c’est une autre histoire.
L’Antiquité ne nous est bien sûr pas parvenu d’un bloc ; pour autant, elle a fourni nombre de matrices culturelles et politiques qui influent toujours nos manières de faire dans de nombreux domaines - nos institutions politiques, notre conception du droit, de la rhétorique…
Les femmes et le pouvoir
Depuis quelques décennies, le nombre de femmes à des postes qu’on dirait de pouvoir a augmenté - ce qui mérite d’être souligné ! Elles représentaient ainsi 4% du parlement britannique dans les années 1970, et 30% aujourd’hui.
Pourtant, écrit Mary Beard, notre matrice culturelle pour nous représenter le pouvoir reste masculine. Si je me représente la fonction « présidence de la république », je vois d’abord un homme (que je sois un homme ou une femme).
Les métaphores même que l’on emploie pour parler des femmes qui accèdent au pouvoir, comme « briser le plafond de verre », sont significatives. Elles soulignent l’extériorité des femmes par rapport au pouvoir. Les femmes sont ainsi perçues comme faisant tomber des barrières ou s’emparant de quelque chose qui ne leur appartenait pas.
Si l’on retourne aux mythes antiques, on peut certes trouver des figures de femmes au pouvoir : Médée, Clytemnestre, Antigone… Mais elles sont loin d’être des modèles. Au contraire, elles sont dépeintes comme abusant, plutôt qu’usant, du pouvoir. La logique sous-jacente de leurs mythes est que seule leur destitution du pouvoir permet de restaurer l’ordre - patriarcal, évidemment. Et les Amazones alors ? Pour le dire brutalement, du point de vue des Grecs, la seule Amazone qui vaille est une Amazone morte. Ou dominée dans la chambre à coucher…
Quant à Athéna, certes, elle est présentée du côté des dieux féminins ; mais elle relève plutôt de l’hybride. Elle se bat et est vêtue d’une armure, apanage des hommes. Elle-même vierge, elle n’est même pas née d’une mère, mais directement de la tête de Zeus. En un sens, elle représente un monde dans lequel on pourrait se passer entièrement des femmes.
Un des thèmes antiques le plus éclairant sur la continuité de notre vision des femmes au pouvoir de l’Antique à nos jours est celui de Méduse. Cette figure mythologique est une femme aux cheveux de serpent qui change en pierre quiconque regarde son visage ; et qui sera décapitée par le héros Persée. (Nota : c’était au départ une femme normale, qui est transformée en monstre par Athéna en guise punition… pour avoir été violée par Poséidon dans un temple de la déesse, no comment). Ce mythe, qui pose la réaffirmation de la domination masculine sur le pouvoir illégitime des femmes, a connu un réemploi significatif dans le champs de la caricature politique en assimilant les femmes politiques puissantes - d’Angela Merkel à Hillary Clinton - à la figure de Méduse.
Plus généralement, quand on pense aux femmes et au pouvoir, il y a deux niveaux d’analyse : le niveau individuel et collectif.
Au niveau individuel, on observe que les femmes qui accèdent, ou cherchent à accéder au pouvoir, doivent adopter des stratégies qui consistent à faire des compromis avec le statu quo. Ces stratégies consistent, par exemple, à s’androgyniser. Coupe de cheveux courte, costume-pantalon, ou encore gestion de la voix. Elle a un paragraphe très intéressant sur les adjectifs qu’on emploie pour qualifier les voix des femmes, qui les ramènent au domaine de l’émotion et du privé. Depuis l’Antiquité, la voix qui fait autorité, la voix du discours publique, est censée être la voix grave. Margaret Thatcher aurait ainsi embauché des coaches pour l’aider à abaisser le ton de la sienne.
Si ces stratégies marchent pour certaines, tant mieux. Mais le problème est que d’une part, le changement n’est que très graduel, et que d’autre part ces tactiques ne changent pas la définition même du pouvoir, qui est encodée dans une perspective une vision masculine.
Aussi pour Mary Beard, si notre définition du pouvoir exclut les femmes, c’est certainement le pouvoir qu’il faut redéfinir… et non les femmes. Pour que les femmes en tant que genre - et non en tant qu’individus - aient accès au pouvoir, il faut donc changer la structure même de la notion du pouvoir. Le fait que les femmes sont, en tant que groupe, exclues de la définition du pouvoir indique ainsi un territoire à penser.
Women & Power, a Manifesto, Mary Beard. Profile Book, 2017.
Mary Beard, née en 1955, est une universitaire britannique. Elle est professeure de Littérature ancienne à Newham College. Elle est chargée de l'édition des classiques du supplément Littéraire du Times, et elle écrit régulièrement un blog pour ce journal, Don's Life.
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