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Couverture de la santé universelle : Patrick Muyaya salue la vision du Président Félix Tshisekedi qui a mis l'homme au centre de l'action à travers notamment la santé
Le Ministre de la Communication et Médias, Porte-parole du Gouvernement, Patrick MUYAYA KATEMBWE et le Ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévention, Docteur Samuel Roger KAMBA MULAMBA ont co-animé ce lundi 09 octobre 2023 un briefing presse autour de la « Mise en œuvre de la Couverture Santé Universelle par le Gouvernement » Prenant la parole, le Docteur Samuel Roger Kamba a expliqué le…
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#Couverture de la santé universelle#Docteur Samuel Roger KAMBA MULAMBA#Hygiène et Prévention#ministre de la communication et médias#Ministre de la Santé Publique#Patrick MUYAYA KATEMBWE#Patrick Muyaya salue la vision du Président Félix Tshisekedi#porte-parole du gouvernement
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Une machine théâtrale capable d’exprimer les conflits de Loire
Cette “machine théâtrale” est un jeu de rôle pensé comme un outil d’aide à la décision pour les collectivités territoriales des bords de Loire.
Elle est née du travail collectif de toute une promotion lors d’un séminaire au sein de l’Ecole de la Nature et du Paysage questionnant la place du paysagiste par rapport aux politiques publiques et leurs institutions.
Elle elle s’inscrit dans le sillage d’une fiction institutionnelle (portée par le POLAU), celle de l’existence d’un Parlement de Loire, au sein duquel le fleuve et tous les non-humains qu’elle abrite auraient la parole et pourraient se défendre juridiquement face aux agressions qu’ils subissent en silence.
Décaler le regard par le jeu, sortir des bureaux pour se mettre en présence et à l’écoute de tout un écosystème, faire l’effort de se mettre humblement dans la peau d’une autre personne voire d’une autre espèce, poser des gestes symboliques... voilà la proposition du “Parle Loire”.
#parlement de loire#jeu de rôle#politique publique#donner la parole#non-humains#aller dehors#politique les pieds dans l'eau#nouveaux rituels#se mettre à l'écoute
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"Passée inaperçue pendant la levée de boucliers anti-RN des dernières élections législatives, la contribution d’Ariane Mnouchkine mérite d’être lue. Personnalité tutélaire du théâtre subventionné, celle qui fut, pendant des lustres, de toutes les pétitions et de tous les collectifs pour les "sans-papiers" et contre le Front national, essentiellement, en raison de ses origines juives ashkénazes ("je m’appelle Mnouchkine, pas Dupont", Ras L’Front, septembre 1996) fait son mea culpa dans une tribune publiée sur le site de Libération : "Macron est bien trop petit pour porter, à lui seul, la totalité du désastre. Je nous pense, en partie, responsables, nous, gens de gauche, nous, gens de culture. On a lâché le peuple, on n’a pas voulu écouter les peurs, les angoisses. Quand les gens disaient ce qu’ils voyaient, on leur disait qu’ils se trompaient, qu’ils ne voyaient pas ce qu’ils voyaient. Ce n’était qu’un sentiment trompeur, leur disait-on. Puis, comme ils insistaient, on leur a dit qu’ils étaient des imbéciles, puis, comme ils insistaient de plus belle, on les a traités de salauds. On a insulté un gros tiers de la France par manque d’imagination. L’imagination, c’est ce qui permet de se mettre à la place de l’Autre. Sans imagination, pas de compassion. Il n'y avait autrefois aucun professeur qui votait FN. Comment se fait-il qu’il y en ait aujourd’hui ? Et tant d’autres fonctionnaires, si dévoués pourtant à la chose publique, qui votent RN, chaque fois davantage ? Aujourd’hui, je ne suis pas certaine qu’une prise de parole collective des artistes soit utile ou productive. Une partie de nos concitoyens en ont marre de nous : marre de notre impuissance, de nos peurs, de notre narcissisme, de notre sectarisme, de nos dénis.""
Faits & Documents n° 534, octobre 2024.
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Verdict scandaleux: l'écrivain américain CJ Hopkins reconnu coupable en appel…
Le fait que le tribunal de district de Tiergarten ait acquitté l'auteur CJ Hopkins en janvier n'était pas quelque chose que le parquet de Berlin était prêt à accepter : ils ont fait appel - et ont eu gain de cause.
J'ai déjà assisté à diverses audiences judiciaires, notamment pénales, mais je n'ai jamais vu de scènes comme celle qui s'est déroulée hier, le 30 septembre 2024 à 10h30, devant la cour d'appel de Berlin. Après que l'auteur et satiriste américain Christopher J. Hopkins, basé à Berlin, a été acquitté en janvier par le tribunal de district de Tiergarten de l'accusation de diffusion de symboles anticonstitutionnels, le parquet de Berlin a fait appel - et a gagné : la cour d'appel a reconnu Hopkins coupable de diffusion de matériel de propagande d'une organisation anticonstitutionnelle. L'affaire va maintenant être renvoyée au tribunal de district, qui décidera du niveau de la peine. L'audience d'appel principale d'aujourd'hui s'est déroulée dans des « conditions antiterroristes » épouvantables : tous les visiteurs ont dû remettre tous leurs effets personnels à l'entrée du tribunal - excluant toute responsabilité. Même les journalistes se sont vu refuser l'utilisation d'ordinateurs portables - la liberté de la presse a donc été définitivement restreinte ce jour-là. Le personnel du tribunal était également tendu et extrêmement irritable. Certains de ceux qui attendaient à l’extérieur de la salle d’audience ont été traités comme de petits enfants.
Un critique du gouvernement est jugé – et les plus hautes règles antiterroristes s’appliquent. La raison pour laquelle le procès d’hier a dû se dérouler avec des précautions de sécurité totalement disproportionnées a été immédiatement expliquée aux visiteurs par Lisa Jani, la porte-parole des tribunaux de Berlin, qui s’activait : cela n’avait « absolument rien à voir avec le procès » – bien sûr que non – mais avec le fait que le procès d’hier devait malheureusement se dérouler dans la seule salle d’audience pénale de la Cour d’appel. Sinon, le procès du BND (les services secrets allemands extérieurs) aurait eu lieu là-bas – il s’agirait d’espionnage russe, du FSB, etc., a chuchoté Jani aux personnes présentes d’une voix conspiratrice. Bien sûr, il fallait veiller à ce que les visiteurs du procès d’hier n’installent pas de micros ou d’appareils d’écoute similaires dans la salle d’audience. Théoriquement, le procès d’hier aurait également pu se dérouler dans l’une des salles de droit civil de la Cour d’appel – mais malheureusement, elles étaient toutes déjà occupées. Elles étaient chroniquement surchargées. Eh bien, si les tribunaux n'étaient pas encombrés par tant de procédures stupides à la Hopkins, le pouvoir judiciaire aurait probablement beaucoup plus de liberté, aurait aimé qu'on le dise à la bonne dame - mais ses nerfs étaient déjà à vif de toute façon.
J’ai déjà décrit en détail le contexte exact du procès de l’écrivain et satiriste américain CJ Hopkins en janvier. Dans ce contexte, je ne donnerai donc qu’un bref aperçu du contenu des débats : la couverture du livre à succès international « The rise of the New Normal Reich », qui traite de manière critique de la montée du totalitarisme mondial à l’ère du coronavirus, représentait un masque sur lequel brillait une croix gammée. En combinant ce symbole avec le masque, l’auteur Hopkins a voulu exprimer le fait que le masque, tout comme la croix gammée du national-socialisme, est un symbole de conformité.
Titre du livre de CJ Hopkins « The rise of the New Normal Reich ». Le livre a été retiré d'Amazon en Allemagne après que les accusations contre Hopkins ont été rendues publiques. Il est disponible aux États-Unis et au Royaume-Uni et est un best-seller.
Mais comme beaucoup de gens le comprennent mal, Hopkins n’a même pas été accusé de la couverture du livre elle-même – cette dernière est tout à fait légale. L’acte d’accusation ne concernait que deux publications, à l’époque encore des « tweets » sur la plateforme X, anciennement Twitter, dans lesquelles Hopkins avait lié des extraits d’images de la couverture de son livre à un message politique qui critiquait de manière acerbe et pointue le régime du coronavirus. Il a également souligné le fait que même Karl Lauterbach avait reconnu la nature symbolique du masque. Ci-dessous les deux publications pour lesquelles Hopkins a été traduit en justice pour la deuxième fois hier :
En conséquence de l’ordonnance du procureur, les publications de Hopkins ont été censurées par X, puis par Twitter, et son livre « The Rise of the New Normal Reich » a été retiré du marché allemand du livre. En raison de l’ordonnance de sanction, l’auteur a immédiatement subi des pertes économiques importantes avant même qu’un verdict ne soit rendu. Lors de la première audience au tribunal en janvier de cette année, dont j’ai également fait état, Hopkins a été acquitté de l’accusation de diffusion de symboles anticonstitutionnels – mais non sans que la juge qui présidait l’ait insulté et dénigré ses déclarations comme étant des « âneries idéologiques ». Elle l’a également acquitté, a-t-elle expliqué à l’époque, afin de démentir les déclarations de Hopkins selon lesquelles nous vivions dans un système totalitaire. Car il avait complètement tort. Voici l’extrait pertinent de mon reportage de l’époque – alors que j’étais encore autorisé à prendre des notes sur mon ordinateur portable dans des conditions presque luxueuses :
« L’accusé a été acquitté lors de l’audience de détermination de la peine. Dans ses motifs de verdict, la juge a déclaré que « l’acquittement contredit vos déclarations (de M. Hopkins) selon lesquelles vous vivez ici dans un État totalitaire ». Elle a senti « une certaine arrogance dans sa déclaration », dans le sens de « lui seul l’a compris, tous les autres sont des moutons stupides ». Les autres ont peut-être été convaincus par des scientifiques. Après tout, c’était une situation complètement nouvelle. Le « sentiment subjectif que vous voyez émerger la nouvelle Allemagne nazie… vous avez peut-être déjà quelque chose de totalitaire en vous ». Elle-même était la petite-fille de victimes du nazisme, il n’avait donc pas besoin de se donner des airs ici. Selon elle, les déclarations de Hopkins étaient – elle l’a dit textuellement – des « balivernes idéologiques », mais cela n’était « pas punissable par la loi ». À la fin de l’audience, la juge a quitté la salle d’audience portant un masque FFP2. »
L’atmosphère était au beau fixe avant le procès d’hier. Après le deuxième portique de sécurité, comparable à un poste de contrôle d’aéroport, une trentaine de visiteurs se sont entassés dans l’étroite entrée de la salle d’audience pénale, où se déroulent habituellement les tristement célèbres procès du BND. L’air est immédiatement devenu étouffant. Le personnel de sécurité a distribué des notes et des stylos aux visiteurs sur demande – car il est également interdit d’apporter ses propres stylos et feuilles de papier en vertu de la réglementation antiterroriste. « Veuillez baisser la voix », a réprimandé la porte-parole du tribunal Lisa Jani aux visiteurs adultes qui parlaient entre eux à un volume normal, d’une voix stridente et avec le ton autoritaire d’une institutrice de garderie. Ce n’était pas parce qu’ils étaient mécontents des conditions de vie qu’il était nécessaire de l’insulter. Lorsque j’ai objecté qu’aucun des gens présents ne l’avait insultée et qu’elle avait probablement inventé cette accusation, j’ai reçu un regard du genre « si les regards pouvaient tuer ».
Un assistant du tribunal a alors crié à tue-tête, ce qui a fait sursauter les spectateurs : « Affaire pénale CJ Hopkins » et la foule s'est précipitée dans la salle d'audience. Le procès s'est déroulé derrière une vitre, ce qui a tenu la plèbe à l'écart des sacro-saints débats. Il n'y avait ni table ni bureau - ceux qui voulaient prendre des notes devaient le faire à genoux. C'est ce que j'ai fait. Le compte rendu du procès d'aujourd'hui sera donc beaucoup plus avare que d'habitude en termes d'argumentation juridique précise, car je n'ai pas pu noter tous les détails. Je suis beaucoup plus rapide à taper qu'à prendre des notes à la main. Les conditions étaient difficiles, avec une liberté de presse limitée.
De plus, les intervenants étaient parfois très difficiles à comprendre en raison de la grande distance par rapport à leurs microphones et derrière la vitre. Je voudrais donc m'arrêter brièvement sur les arguments du président du tribunal et du procureur - qui, soit dit en passant, étaient également assez spartiates. Ils n'ont même pas fait un effort particulier. Bien que la procureure ait semblé très détendue, elle a évité de regarder trop souvent l’accusée et s’est concentrée sur des notes très importantes sur son papier. Le verdict devait être contesté car la croix gammée était un symbole interdit et aucune exception ne s’appliquait dans l’affaire Hopkins, tel était l’argument principal. Il avait rendu l’image accessible à un groupe plus large de personnes qui n’étaient pas liées par des relations personnelles, « normalisant » ainsi l’utilisation de ce symbole inconstitutionnel. De plus, l’image n’était pas couverte par la liberté d’art. Inquisition artistique ? – cette idée m’est soudain venue à l’esprit. Avons-nous à nouveau atteint le point où une autorité étatique est autorisée à décider ce qui est de l’art et ce qui n’en est pas ?
L'avocat de CJ Hopkins, Friedemann Däblitz, a ensuite longuement plaidé sa cause, en présentant son cas avec compétence et cohérence. Il a notamment fait référence à des illustrations de croix gammées récemment apparues sur les couvertures du Spiegel et du Stern, qui utilisaient le symbole d'une manière tout à fait analogue à celle de son client : le symbole avait été utilisé pour avertir du retour du fascisme. Le Spiegel mettait en garde contre l'AfD avec l'image de la croix gammée sur sa couverture, tandis que le Stern mettait en garde contre les touristes fêtards de Sylt qui criaient « les étrangers dehors ». Le fait que ce dernier slogan soit dégoûtant est incontestable - mais on peut se demander pourquoi une croix gammée a dû être utilisée pour illustrer ce fait. Néanmoins, cela était légal pour le Spiegel et le Stern pour de bonnes raisons, car ils avaient le droit d'utiliser la croix gammée pour attirer l'attention sur un retour imminent du fascisme. Bien que de nombreuses plaintes pénales aient été déposées contre les couvertures en question, elles n'ont pas été acceptées par le parquet. Ce qui vaut pour Spiegel et Stern doit également s'appliquer à son client exactement de la même manière, conformément au principe de l'égalité devant la loi. Les propos de Däblitz couvraient encore d'autres aspects, que je ne peux pas reproduire plus en détail ici en raison de mes possibilités de documentation limitées.
Après l'avocat de la défense, c'est l'accusé CJ Hopkins qui a pris la parole pour son réquisitoire, que je considère comme la véritable pièce maîtresse du procès en raison de son éclat. Avec l'aimable autorisation de Hopkins, je peux publier ci-dessous son plaidoyer dans son intégralité.
Déclaration à la Cour d'appel de Berlin, 30 septembre 2024
Mesdames et messieurs, je m’appelle CJ Hopkins. Je suis un dramaturge, un auteur et un satiriste politique primé. Mon œuvre est lue par des centaines de milliers de personnes dans le monde entier. Depuis plus de trente ans, j’écris et je m’exprime contre le fascisme, l’autoritarisme, le totalitarisme, etc. N’importe qui peut faire une recherche sur Internet, trouver mes livres, des critiques de mes pièces, mes essais et apprendre qui je suis et quelles sont mes opinions politiques en cinq minutes.
Et pourtant, les autorités allemandes m’accusent de diffuser de la propagande pro-nazie. On m’accuse de le faire parce que j’ai publié deux tweets remettant en cause le récit officiel du Covid et comparant la nouvelle forme naissante de totalitarisme qu’il a fait naître – la soi-disant « nouvelle normalité » – à l’Allemagne nazie.
Soyons clairs. C’est ce que j’ai fait. En août 2022, alors que l’Allemagne débattait de la fin de l’obligation du port du masque contre le Covid, j’ai tweeté ces deux tweets. J’ai remis en question le récit officiel du Covid. J’ai comparé la nouvelle normalité à l’Allemagne nazie. Je l’ai fait avec la couverture de l’un de mes livres. J’ai fait ce que tout le monde est autorisé à faire selon la loi allemande. J’ai fait ce que Karl Lauterbach a fait. J’ai fait ce que des célébrités allemandes comme Jessica Berlin ont fait. J’ai fait ce que les grands journaux et magazines allemands ont fait.
Il y a quelques mois, Stern et Der Spiegel ont publié des couvertures de leurs magazines avec des croix gammées. La couverture de Der Spiegel reprenait exactement le même concept artistique que la couverture de mon livre et de mes tweets. La seule différence est que la croix gammée sur la couverture de Der Spiegel se trouve derrière un drapeau allemand, tandis que la croix gammée sur la couverture de mon livre et dans mes tweets se trouve derrière un masque médical. C'est tout. C'est la seule différence.
Stern et Der Spiegel ont affiché des croix gammées sur leurs couvertures afin d’avertir le public de la montée d’une nouvelle forme de totalitarisme, et c’est exactement ce que j’ai fait. J’ai comparé la nouvelle normalité – c’est-à-dire la nouvelle forme naissante de totalitarisme qui a vu le jour en 2020 – à l’Allemagne nazie. Stern et Der Spiegel ont comparé l’AfD à l’Allemagne nazie. C’est la seule différence.
Je ne suis pas un fan de l'AfD. Je ne suis pas un fan de Stern et de Der Spiegel . Cela n'a aucune importance. Stern et Der Spiegel ont le droit de faire ce qu'ils ont fait, et moi aussi. Ce droit nous est garanti par la Constitution allemande. Nous avons tous le droit, si nous voyons une nouvelle forme de totalitarisme prendre forme, de nous y opposer et de la comparer aux formes historiques de totalitarisme, y compris l'Allemagne nazie.
Je ne suis pas de très près la politique électorale allemande, je ne sais donc pas exactement ce qu'a fait l'AfD pour inciter Stern et Der Spiegel à les comparer aux nazis. Mais je sais exactement ce qu'ont fait les autorités allemandes entre 2020 et 2023.
En 2020, les autorités allemandes ont déclaré l’état d’urgence national, sans fournir de preuves concrètes, et suspendu les droits constitutionnels. L’Allemagne nazie a fait la même chose en mars 1933. De 2020 à 2022, les autorités allemandes ont forcé les gens à porter des symboles de leur conformité à l’idéologie officielle et à effectuer des rituels humiliants de loyauté publique. Les nazis ont également fait cela. Les autorités allemandes actuelles ont interdit les manifestations contre leurs décrets arbitraires. Avec l’aide des médias, elles ont bombardé les masses allemandes de mensonges et de propagande destinés à terroriser le public et à le contraindre à une obéissance aveugle. Elles ont séparé la société en fonction de ceux qui se conformaient ou non à l’idéologie officielle. Elles ont censuré la dissidence politique. Elles ont licencié des gens parce qu’ils refusaient de se conformer à l’idéologie officielle et de suivre des ordres insensés. Les autorités allemandes ont fomenté une haine massive contre une classe de personnes « boucs émissaires ». Elles ont diabolisé et persécuté les critiques des décrets du gouvernement. Ils ont envoyé la police pour les frapper et les arrêter. Ils ont instrumentalisé la loi pour punir les dissidents politiques. L’Allemagne nazie a également fait tout cela, comme la plupart des autres systèmes totalitaires. J’ai documenté tout cela dans mon livre. Je me suis élevé contre cela. J’ai publié des essais à ce sujet. J’ai tweeté à ce sujet.
Ma punition pour cela a été… eh bien, me voici devant un tribunal pénal pour la deuxième fois. Les autorités allemandes ont fait censurer mes tweets. Elles m’ont dénoncé à l’Office fédéral de la police criminelle. Elles m’ont dénoncé à l’Office fédéral de protection de la Constitution, l’agence de renseignement intérieure allemande. Mon livre est interdit en Allemagne. Les autorités allemandes ont enquêté sur moi. Elles m’ont poursuivi en justice. Elles m’ont jugé pour avoir tweeté. Après mon acquittement, cela n’a pas suffi, alors elles m’ont de nouveau jugé. Elles m’ont diffamé. Elles ont porté atteinte à mes revenus et à ma réputation d’auteur. Elles m’ont obligé à dépenser des milliers d’euros en frais juridiques pour me défendre contre ces accusations clairement ridicules. Et aujourd’hui, moi, mon avocat et toutes les personnes présentes dans la tribune avons été soumis à cette démonstration de force officielle et traités comme des terroristes potentiels.
Pourquoi, pourraient se demander les gens rationnels, ai-je été soumis à ce traitement spécial, alors que Der Spiegel , Stern , Die Tageszeitung et bien d’autres qui ont également tweeté des croix gammées, ne l’ont pas été ?
Ce n’est pas un mystère. Tout le monde connaît la réponse à cette question.
Vous ne trompez personne. Tout le monde comprend exactement ce qu’est réellement cette accusation. Tous les journalistes qui ont couvert mon affaire, tout le monde dans cette salle d’audience, comprennent exactement ce qu’est réellement cette accusation. Il ne s’agit pas de punir les personnes qui diffusent de la propagande pro-nazie. Il s’agit de punir la dissidence politique et d’intimider les critiques pour les réduire au silence. Je ne suis pas ici parce que j’ai mis une croix gammée sur la couverture de mon livre. Je suis ici parce que je l’ai mise derrière un masque « Covid ». Je suis ici parce que j’ai osé critiquer les autorités allemandes. Je suis ici parce que j’ai refusé de me taire et de suivre les ordres.
Lors de mon premier procès, j’ai demandé à la juge d’arrêter ce jeu et de suivre la loi. Elle l’a fait. Elle aurait dû m’insulter publiquement, puis porter un masque « Covid » pour afficher son allégeance à la « nouvelle normalité », mais elle m’a acquitté. Elle a suivi la loi. Et je l’ai remerciée. Mais je ne ferai pas appel devant cette Cour. J’en ai assez de ce jeu. Si cette Cour voulait suivre la loi, je ne serais pas ici aujourd’hui. La Cour aurait rejeté les arguments ridicules de l’Accusation dans sa requête en annulation du verdict. Vous ne l’avez pas fait. Je ne vais donc pas faire appel devant cette Cour pour obtenir justice. Ou m’attendre à ce que justice soit rendue.
Vas-y. Fais tout ce que tu sens devoir me faire. Mets-moi à l'amende. Envoie-moi en prison. Mets-moi en faillite. Peu importe. Je ne prétendrai pas être coupable de quoi que ce soit pour que ta punition cesse. Je ne mentirai pas pour toi. Je ne t'obéirai pas parce que tu me menaces, parce que tu as le pouvoir de me faire du mal.
Vous avez ce pouvoir. Je le comprends. Tout le monde le comprend. Les autorités allemandes ont le pouvoir de punir ceux qui les critiquent, qui dénoncent leur hypocrisie, leurs mensonges. Nous avons tous compris le message. Mais ce n’est pas ainsi que les choses fonctionnent dans les sociétés démocratiques. C’est ainsi que les choses fonctionnent dans les systèmes totalitaires.
Je ne coopérerai pas avec ça. Je refuse de vivre de cette façon.
Tant que les autorités allemandes continueront de prétendre que l’Allemagne est un pays démocratique, qui respecte l’État de droit et les principes démocratiques, je continuerai à me comporter comme tel. Je ne me laisserai pas intimider. J’insisterai sur mes droits constitutionnels. Je continuerai à respecter les principes démocratiques et à lutter pour les préserver. Les autorités allemandes peuvent se moquer de ces droits, de l’État de droit et des principes démocratiques si elles le souhaitent. Je ne le ferai pas. Ni pour le procureur de Berlin, ni pour cette Cour, ni pour les autorités allemandes, ni pour personne.
Le totalitarisme, l’autoritarisme et la tyrannie ne sont jamais vainqueurs. Pas à long terme. L’histoire nous l’enseigne. Et c’est l’histoire qui nous jugera tous à la fin.
— CJ Hopkins
Après le plaidoyer de Hopkins, certains membres du public ont applaudi, bien que l'expression d'opinions de la part du public ne soit évidemment pas autorisée dans une salle d'audience. La juge qui présidait l'audience a immédiatement reconnu cela en criant avec colère « Silence ! » et a ajouté que ce n'était vraiment pas le bon endroit pour cela. Elle a fait suspendre la séance des visiteurs : les juges allaient maintenant se retirer. Le verdict a été annoncé vers 12h15.
Puis, après la pause, le verdict. Il était extrêmement détaillé, mais ne répondait ni aux arguments bien pensés de l'avocat de la défense ni à la plaidoirie de l'accusé - comme si ces déclarations n'avaient jamais eu lieu. Comme si elles avaient été récitées devant un mur. Le verdict semblait préfabriqué et complètement détaché de la discussion de fond du procès ; il a été lu avec indifférence et d'une voix monotone. L'image d'une partie de la couverture du livre dans les deux messages en question sur la plateforme X n'était pas couverte par la liberté d'art ou la liberté d'expression. De plus, Hopkins avait banalisé cette dernière en comparant le régime corona au national-socialisme. CJ Hopkins n'avait critiqué que les mesures contre le coronavirus - pas le national-socialisme en tant que tel. Un rejet explicite du national-socialisme n'était pas clairement ressorti de son message, il n'y avait donc pas d'"utilisation négative". Le législateur voulait empêcher que l'utilisation du symbole ne soit "naturalisée", ce qui encouragerait également les défenseurs du symbole à l'utiliser à nouveau sans danger. Ses publications n'étaient pas accompagnées de reportages sur des événements réels ou historiques. Ses publications donnaient l'impression que l'utilisation du symbole était à nouveau tolérée en Allemagne. Pas un mot n'était dit sur Spiegel et Stern.
Conclusion édifiante du procès d'hier
Si l'affaire Hopkins nous montre quelque chose comme un verre qui brûle, c'est bien ceci : l'égalité devant la loi n'existe plus en Allemagne. L'État de droit s'est déjà dégradé de manière si irréversible qu'il serait erroné de le qualifier sans restriction. Ce que Spiegel, Stern ou Jan Böhmermann ont le droit de faire, les critiques du gouvernement ne le peuvent plus depuis longtemps. Ils sont déclarés criminels pour avoir critiqué la politique du gouvernement allemand. Ils se trouvent d'emblée dans une bataille inégale, qu'il leur est presque impossible de gagner : alors que les ressources des particuliers sont limitées, l'État dispose de ressources presque infinies. Chaque acquittement peut ensuite être contesté par le ministère public en trois lignes ; l'argent n'a aucune importance, il est pratiquement infini. C'est notre argent, celui des contribuables.
Outre les aspects financiers, l’usure des personnes concernées est également prévue et prise en compte dans le prix : on s’attend à ce que les accusés ne soient plus capables à un moment donné de supporter la pression psychologique d’un procès qui peut durer plusieurs années et qu’ils capitulent devant leur propre condamnation. L’État peut faire appel aussi longtemps et aussi souvent qu’il le souhaite jusqu’à ce qu’il obtienne le verdict qu’il recherchait depuis le début. Comme les procureurs sont politiquement liés par des instructions, il est prévisible qu’ils ne citeront jamais devant les tribunaux que des critiques du gouvernement – mais pas Jan Böhmermann ou d’autres médias soutenant l’État comme Spiegel ou Stern, sur lesquels ils peuvent désormais compter pleinement.
L’ironie amère de l’histoire : la juge qui présidait le premier procès en janvier, qui avait acquitté Hopkins à contrecœur, avait justifié son acquittement à l’époque en déclarant qu’elle voulait réfuter les « divagations idéologiques » de Hopkins. Contrairement à ce qu’il prétendait, nous ne vivons pas dans un « système totalitaire ». Si l'on prend au mot le juge de l'époque, cela signifie, à l'inverse, que le verdict du procès d'hier donne raison à la thèse de Hopkins - et que nous sommes bel et bien dans un système totalitaire. Hopkins avait raison hier - non pas malgré sa condamnation, mais grâce à elle.
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Liste des condamnés et mises en examen dans la macronie:
Laetitia Avia - ex députée et porte parole LREM condamnée à six mois de prison avec sursis et deux ans d’inéligibilité pour harcèlement moral.
Anne-Christine Lang - ex députée condamnée à 3 ans d’inéligibilité et 60 000€ d’amende pour détournement de fonds publics.
François Pupponi - condamné à 5000 euros d’amende et 29 000 euros de dommages et intérêts, en janvier 2022, pour abus de biens sociaux et faux et usage de faux.
Alain Griset - ex ministre délégué condamné à six mois de prison avec sursis et trois ans d’inéligibilité avec sursis pour déclaration incomplète de son patrimoine
Sira Sylla - ex députée LREM condamnée pour harcèlement moral, non-paiement d’heures supplémentaires et de journées de repos.
Jacques Krabal - ex député LREM condamné pour travail dissimulé et harcèlement moral de son ancien directeur de cabinet.
Pierre Cabaré - ex député LREM condamné pour licenciement sans cause réelle et sérieuse d’un collaborateur. Egalement poursuivi pour harcèlement sexuel et moral et agression sexuel par sa suppléante et assistante parlementaire.
Sandrine Josso - condamnée à un an d’inéligibilité pour n’avoir pas présenté ses comptes de campagne de l’élection municipale dans les temps. Également poursuivi pour abus de confiance pour avoir demandé à son assistante de lui prêter 10 000 euros en contractant un crédit à la consommation qu’elle ne veut pas rembourser.
Benoit Simian - condamné à huit mois de prison avec sursis pour harcèlement moral sur son ex conjointe. Également poursuivi pour harcèlement à l’encontre d’une collaboratrice.
Jean-Paul Delevoye - condamné à 4 mois de prison avec sursis et 15.000 euros d’amende pour ne pas avoir déclaré plusieurs mandats à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique.
Stéphanie Kerbarh - condamnée pour un licenciement sans cause réelle et sérieuse de son assistant.
Alexandre Benalla - condamné à 3 ans de prison, dont 1 an ferme pour violences volontaires, immixtion dans l’exercice d’une fonction publique, port public et sans droit d’insignes réglementés, recel de détournement d’images issues d’un système de vidéo-protection et recel de violation du secret professionnel.
Vincent Crase - gendarme réserviste salarié du parti LREM, condamné à 2 ans d’emprisonnement avec sursis, 500 euros d’amende, interdiction de port d’arme de 10 ans et confiscation de celles qui détient pour « violence en réunion », « port d’arme prohibé » et « suppression de données » dans l’affaire des violences du 1er mai 2018 à Paris.
Jérôme Peyrat - condamné pour violences envers son ex-compagne à 3000 euros d’amende avec sursis.
Stéphane Trompille - conseiller de Macron condamné pour « harcèlement sexuel » envers une ex-collaboratrice.
Mustapha Laabid - député LREM condamné à six mois de prison avec sursis, trois ans d’inéligibilité et 10.000 euros d’amende pour abus de confiance.
Claire O’Petit - députée LREM condamnée pour des fautes de gestion.
François Bayrou et Sylvie Goulard - poursuivis pour abus de confiance, recel d’abus de confiance et escroqueries concernant des soupçons d’emplois fictifs d’assistants au Parlement européen.
Alexis Kohler - mis en examen pour prise illégale d’interêts.
Thierry Solère - mis en examen pour « détournement de fonds publics », « trafic d’influence passif » dans le but de faire « obtenir des marchés » à des sociétés immobilières et à une société de conseil, et pour manquements aux obligations déclaratives à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. »
Éric Dupond-Moretti - mis en examen pour « prise illégale d’intérêts »
Alexandre Nardella - mis en examen pour « complicité de détournement de fonds publics » et « recel de détournement de fonds publics ».
Michel Mercier, ancien ministre de la Justice et trésorier du Modem, mis en examen pour « complicité de détournement de fonds publics ».
Richard Ferrand - mis en examen pour prise illégale d’intérêts.
(Liste partielle .....)
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"Vers un bouleversement, mais à petits pas. L’Arcom, l’autorité de régulation de l’audiovisuel, a rendu publique le 18 juillet sa délibération concernant le respect du « pluralisme des courants de pensée et d’opinion ». Désormais, au lieu de contrôler seulement le temps de parole des responsables politiques à la radio et à la télé, afin de s’assurer que les divers courants politiques y ont droit à la parole de manière équitable, le gendarme de l’audiovisuel prendra en compte l’ensemble des participant·es aux programmes.
Objectif : lutter contre l’installation sur les antennes d’un déséquilibre « manifeste et durable » dérogeant aux principes du pluralisme politique, au sens large. Mais sans renouveler fondamentalement la manière dont l’Arcom opère. [...]
« Une évolution importante », qui était attendue depuis le 13 février dernier, date à laquelle le Conseil d’État, plus haute juridiction administrative, a demandé à l’Arcom de mieux veiller au respect du pluralisme par les médias qu’il contrôle en général, et par CNews en particulier.
Saisi par Reporters sans frontières (RSF) en 2021, qui lui demandait de mettre en demeure la chaîne d’information de Vincent Bolloré pour manquement à ses obligations relatives à l’honnêteté, à l’indépendance et au pluralisme de l’information, le gendarme de l’audiovisuel avait refusé. Début 2023, Roch-Olivier Maistre [président de l'ARCOM] avait même assuré que « CNews respecte strictement le pluralisme politique ».
Le Conseil d’État, pas franchement du même avis, avait donné raison sur presque toute la ligne à RSF, estimant pour la première fois que le respect du pluralisme devait tenir compte de « l’ensemble des participants aux programmes diffusés, y compris les chroniqueurs, animateurs et invités ». À charge pour l’Arcom de trouver, dans les six mois suivant la décision, le moyen de s’assurer du contrôle de cette obligation renforcée. [...]
Roch-Olivier Maistre et ses troupes traqueront désormais, a-t-il indiqué, le « déséquilibre évident ou, pour employer une expression à la mode, systémique, structurel, qui saute aux yeux ». Pour retenir leur attention, il faudra que ce déséquilibre soit aussi durable : il sera scruté sur une durée de trois mois pour les chaînes et radios classiques, et sur un mois pour les chaînes d’info en continu.
Pour se faire son avis, le régulateur s’appuiera sur « un faisceau d’indices » : la diversité des intervenant·es sur les plateaux, la diversité des thématiques faisant l’objet d’émissions, et la pluralité des points de vue exprimés sur chaque thème. « Est-ce qu’on est monocolore, monothématique, mono-intervenant ? », a traduit Roch-Olivier Maistre. [...]
Comme aujourd’hui, le gendarme de l’audiovisuel attendra la plupart du temps d’être saisi par des signalements pour se pencher sur un cas. Son attention se portera principalement sur les émissions d’information et « sur les programmes qui concourent à l’information », comme les débats et autres tablées d’éditorialistes, mais aussi les émissions d’infotainment.
Pas de grande surprise
[...] À vrai dire, on ne voit que les médias de Bolloré pour être gênés par les changements annoncés. Le recours de 2021 de RSF s’appuyait en particulier sur une étude de François Jost, sémiologue et professeur émérite à l’université Sorbonne-Nouvelle, qui avait démontré qu’en une semaine sur CNews, « les invités de droite et d’extrême droite [représentaient] plus des trois quarts des présences en plateau (78 %) ».
Précisément, sur le papier, la chaîne ne franchissait pas la ligne parce que, parmi les fers de lance de l’ultraconservatisme qu’elle promouvait, les journalistes étaient plus nombreux que les représentant·es de parti, et échappaient donc aux décomptes. L’Arcom va bientôt répondre une seconde fois à RSF, sur la base du nouveau cadre qu’elle vient de fixer.
La chaîne d’info a donc du souci à se faire. Tout comme sa petite sœur C8, théâtre des outrances de Cyril Hanouna, de plus en plus droitières au fil des mois, et Europe 1, la radio absorbée en 2020 par Vincent Bolloré, et qui n’a désormais plus rien à envier aux autres médias du groupe en termes de tonalité.
Rappelons que dès l’annonce de la dissolution par Emmanuel Macron, Sophie Davant a été éjectée d’Europe 1 pour faire de la place à Cyril Hanouna, qui a, trois semaines durant dans sa quotidienne d’une heure trente, fustigé l’alliance des partis de gauche et déroulé le tapis rouge aux candidat·es d’extrême droite.
[...]
À elles deux, C8 et CNews ont essuyé depuis 2012 plus de 45 sanctions de l’Arcom et de son ancêtre le CSA, pour un total de 7,5 millions d’euros d’amende (dont plus de 7 millions pour C8). Sans effet aucun sur leur manière de traiter l’actualité et de favoriser les thèmes et les prises de position chères à l’extrême droite.
Et jamais l’Arcom n’est allée jusqu’à prononcer les sanctions les plus sévères que lui autorise la loi, comme la suspension d’une émission ou, en dernier recours, le retrait de l’autorisation d’émettre à la chaîne dans son ensemble.
Avant la fin juillet, l’Arcom devra néanmoins faire un choix décisif, en réattribuant ou non à Bolloré les fréquences des ses deux chaînes controversées. L’autorité doit en effet trancher sur le renouvellement de l’attribution des fréquences des quinze chaînes de la TNT. Les auditions dans ce cadre, qui se sont achevées le 17 juillet, n’ont pas montré que les lieutenants de Bolloré avaient l’intention de changer quoi que ce soit à leurs méthodes.
Quelle que soit sa décision, l’Arcom a d’ores et déjà du pain sur la planche pour appliquer les nouvelles règles, car elles s’appliquent rétroactivement à compter du 13 février dernier, date à laquelle le Conseil d’État a rendu sa décision. Nul doute que l’autorité de régulation aura matière à se pencher de nouveau régulièrement sur les outrances des médias Bolloré.
Roch-Olivier Maistre a indiqué avoir déjà été saisi de plusieurs signalements sur le respect du pluralisme des opinions. « Le régulateur sera très attentif sur ce sujet, qui est central pour notre vitalité démocratique », a-t-il promis."
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Un jour il est parti déclarer son amour à Poutine. Un reniement ? À quoi jouait-il ? Etait-ce une façon d'éprouver jusqu'à la rupture, l'outrance, notre capacité à le suivre encore, là aussi ? On les imagine bien, lui et son horrible pote russe, déchirés à la Vodka, torse nu par moins 15, en train de chasser l'ours du Kamtchatka à mains nues. La France manquerait-elle à ce point d'ours et de dictateurs décomplexés ?... Comme si Depardieu se cherchait, peu importe leur pedigree, des camarades de jeux, des affreux à sa démesure. Des camarades et la richesse d'une autre culture peuplée d'écrivains qui resteront éternellement des volcans : les Dostoïevski, Gogol, Pouchkine... En somme un autre pays qui lui ressemble, l'âme slave en bonus pour tout théâtraliser, tout rendre incontrôlable...
Aujourd'hui ou demain la France achèvera de le haïr son Depardieu. La France est devenue ce pays où l'on aime, avant tout, détester. Ce Depardieu, il a été pourtant celui de Bertrand Blier, de Pialat, de Truffaut, de Duras, de Barbara... Le Depardieu de "Valley of love"... Jamais un acteur n'avait été aussi grand, aussi humblement humain que le Depardieu de ce film-là (je l'affirme en toute subjectivité) ; la dernière scène du film, quand il revient sur le chemin poussiéreux vers Isabelle Huppert, est une scène qui vous dévastera et qui restera gravée en vous pour le restant de vos jours. Comme s'il n'était plus question de cinéma mais de la vie pour de vrai, faite cinéma. Jamais aucun acteur n'était arrivé à ça, plus jamais peut-être aucun acteur n'arrivera à ça. Lui, il s'en fout, comme s'il méprisait son propre talent, il dit : "acteur ce n'est rien, c'est faire la pute", il ne le pense sûrement pas à ce point mais il le dit. Par opposition il s'entoure, admire et défend le travail d'artistes qu'il estime être, eux, de vrais artistes : peintres, plasticiens...
Depardieu le russe est pourtant français jusqu'à la caricature : grande gueule, vigneron et pochetron, esthète et vulgaire, paillard et subtil, rablaisien, pétomane et amateur d'art, de provocations, de beaux textes, de désobéissances : homme hors norme, hors cadre, hors limite, hors identité, hors tout ...
Il a été adulé tant sa nature et son talent étaient grands et nous l'avons aimé, moi en tout cas, pour cette nature, pour ce talent ... Aimé, soutenu, encouragé à distance à être ce qu'il était, ce qu'il est ! Oui, c'est une certitude, nous avons nourri le monstre. S'il est coupable de quelque chose alors nous sommes un paquet de coupables-complices à l'avoir encouragé depuis nos fauteuils de salles obscures, film après film. Nous avons donc notre part, car si le public est une part de la magie, au final, le public est aussi une part du monstre.
Beau il le fut, insolent, imprévisible, inclassable ; oui monstrueux, il le reste... Monstrueux bouffeur de vie, d'espace et d'émotions : de dérapages calamiteux aussi.
Et bien sûr que la parole des femmes est importante, et bien sûr que notre compassion doit aller en tout premier lieu aux victimes. Et bien sûr que nous nous réjouissons que les temps changent, que toutes formes de violences, de harcèlements puissent être combattus...
Ce qui interroge, c'est pourquoi Fourniret ou Lelandais auraient-ils droit à un avocat, à un, plusieurs procès, et pas Depardieu ? Concernant Depardieu, c'est déjà réglé...
Il va devenir, il est devenu en quelques heures, le pire, le gros dégueulasse, le prédateur, l'ignoble porc Depardieu... Il n'aura plus rien de bien, plus rien d'humain. Plus droits de citer, de tourner, ses films déjà sont retirés des catalogues des chaines publiques en France, en Suisse...Plus rien, il ne va plus rien rester ? Mais alors pourquoi, ô public versatile, l'avoir idolâtré, si aujourd’hui, vous, les mêmes, sans sommation et avant tous jugements, vous le jetez aux chiens ? Lui, finalement, il n'a pas changé...
Je ne me sens pas le cœur de l'excuser ni celui de l'enfoncer ou de le détester... Pour la détestation de soi il a sûrement beaucoup trop d'avance sur ses pires ennemis. Un jour, je l'entendais dire dans un reportage à un journaliste : "vous croyez vraiment que ça m'amuse d'être devenu cette grosse baleine ?". Pas si indifférent que ça, finalement, à ses propres souffrances. Dans une scène du film Mammuth, il est au bord d'un plan d'eau, torse nu, énorme, et il coiffe avec une délicatesse infiniment féminine ses longs cheveux de naïade obèse. C'est un très beau plan, un tableau à la fois classique et dérangeant, une image très humaine et très assumée aussi. Courageux le Depardieu ; là ou d'autres acteurs se cachent en permanence, Depardieu se balade depuis toujours tripes à l'air, écorché vif, sans masque et sans fausse pudeur : souvent à la limite et malheureusement, parfois, au-delà de la limite. Ce goût dangereux et prononcé, cette volonté de jouer avec les limites. Je n'ai pas à prendre sa défense, je ne l'excuse de rien par avance mais comment s'autoriser à le juger ou à le condamner ? (bien avant les juges qui eux sont faits pour ça).
Mais que seraient les réseaux sociaux sans cet appétit morbide pour le lynchage en bande organisée ?... Bien souvent, les réseaux ne servent qu'à ça.
Si Depardieu est jugé détestable, je déteste au moins autant tous ces professionnels de la détestation.
À eux seuls, ils sont un autre visage de la guerre...
jacques dor
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Évangile de Jésus-Christ selon Saint Luc 1,39-45
39 « En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée.
40 Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth.
41 Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint,
42 et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni.
43 D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?
44 Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi.
45 Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »
Texte biblique tiré de « La Bible — traduction officielle liturgique — AELF »)
(Illustration du site Apprenez-nous à prier)
Commentaire Lc 1,42
« Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. » (Lc 1,42) Nous sommes encore au tout début de l’évangile de Luc ; il y a eu, d’abord, les deux récits d’Annonciation : à Zacharie pour la naissance de Jean-Baptiste, puis à Marie pour la naissance de Jésus ; et voici ce récit que nous appelons couramment la « Visitation ». Luc écrit une œuvre éminemment théologique ; il faut certainement donner tout son poids à la phrase centrale de ce texte : « Élisabeth fut remplie de l’Esprit Saint, et s’écria d’une voix forte » ; cela veut dire que c’est l’Esprit Saint en personne qui parle pour annoncer dès le début de l’Évangile ce qui sera la grande nouvelle de l’évangile de Luc tout entier : celui qui vient d’être conçu est le « Seigneur ». Et quelles sont ces paroles que l’Esprit inspire à Élisabeth ? « Tu es bénie »… « le fruit de tes entrailles est béni » : ce qui veut dire Dieu agit en toi et par toi et Dieu agit en ton fils et par ton fils. Comme toujours, l’Esprit Saint est celui qui nous permet de découvrir dans nos vies et celle des autres, tous les autres, la trace de l’œuvre de Dieu. Luc n’ignore certainement pas non plus que la phrase d’Élisabeth reprend au moins partiellement une phrase de l’Ancien Testament. C’est dans le livre de Judith (Jdt 13,18-19) : quand Judith revient de l’expédition dans le camp ennemi, où elle a décapité le général Holopherne, elle est accueillie dans son camp par Ozias qui lui dit : « Bénie sois-tu, ma fille, par le Dieu Très-Haut, plus que toutes les femmes de la terre ; et béni soit le Seigneur Dieu » Marie est donc comparée à Judith : et le rapprochement entre ces deux phrases laisse entendre que Marie est la femme victorieuse qui assure à l’humanité la victoire définitive sur le mal. Et Élisabeth, parce qu’elle est elle aussi remplie de l’Esprit Saint, a la force de parler. Quant au futur Jean-Baptiste, lui aussi, il manifeste sa joie : Élisabeth nous dit qu’il « tressaille d’allégresse » dans le sein de sa mère dès qu’il entend la voix de Marie. Je reviens aux paroles d’Élisabeth : « D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » Elle aussi nous renvoie à un épisode de l’Ancien Testament : l’arrivée de l’arche d’Alliance à Jérusalem (2 S 6,1-16) ; lorsque David se fut installé comme roi à Jérusalem, il envisagea de faire monter l’Arche d’Alliance dans cette nouvelle capitale. « On chargea l’arche de Dieu sur un chariot neuf… David et toute la maison d’Israël dansaient devant le SEIGNEUR. » Mais un homme qui avait mis la main sur l’arche sans y être habilité mourut aussitôt. Alors, David crut plus prudent de renoncer à son projet et remisa l’Arche dans la maison d’un certain Oved-Edom où elle resta trois mois. Et là, il se produisit du nouveau : la rumeur publique disait que la présence de l’arche apportait le bonheur à cette maison. Voilà David rassuré. Du coup, il se décida à faire venir l’arche à Jérusalem. La Bible raconte : « David et tout le peuple d’Israël firent monter l’arche du SEIGNEUR parmi les ovations, au son du cor. » David dansait devant l’arche. Les deux voyages, celui de l’Arche, celui de Marie se déroulent dans la même région, les collines de Judée ; l’Arche entre dans la maison d’Oved-Edom et elle y apporte le bonheur (2S 6,12), Marie entre dans la maison de Zacharie et Élisabeth et y apporte le bonheur ; l’Arche reste trois mois dans cette maison d’Oved-Edom, Marie restera trois mois chez Élisabeth ; enfin David dansait devant l’Arche (le texte nous dit qu’il « sautait et tournoyait ») (2S 6,16), et Luc note que Jean-Baptiste « bondit de joie » devant Marie qui porte l’enfant. Luc nous donne de contempler en Marie la nouvelle Arche d’Alliance. Or l’Arche d’Alliance était le lieu de la Présence de Dieu. Marie porte donc en elle mystérieusement, cette Présence de Dieu ; désormais Dieu habite notre humanité : « Le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous. » (Note du P. Mario Doyle, C.Ss.R. : Ce commentaire reproduit largement celui d’une bibliste bien connue des catholiques de France : Marie Noëlle Thabut)
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Le Messie Récalcitrant – Lachez Prise sur le Monde
Résumé de l'oeuvre " Le Messie Récalcitrant " de Richard Bach.
Vous êtes libre et ce monde n'est qu'une illusion
1. Il y eut un Maître venu sur la Terre, né dans lepays sacré d’Indiana, élevé dans les montagnesmystiques, à l’est de Fort Wayne.
2. Le Maître apprit de ce monde dans les écoles publiques d’Indiana puis, lorsqu’il grandit,dans son métier de mécanicien automobile.
3. Mais le Maître avait aussi reçu des enseignementsvenant d’autres pays et d’autres écoles,venant d’autres vies qu’il avait vécues. Il se lesrappelait ; et, se rappelant, il devint sage etfort, si bien que d’autres virent sa force et vinrentà lui pour des conseils.
4. Le Maître crut qu’il avait le pouvoir de s’aider lui-même et d’aider toute l’humanité ; et commeil avait foi en cela, pour lui il en fut ainsi, sibien que d’autres virent sa force et vinrent à lui pour être guéris de leurs soucis et de leursnombreuses maladies.
5. Le Maître crut qu’il était bon pour tout hommede se penser soi-même fils de Dieu, et comme ilavait foi en cela, il en fut ainsi ; et les magasinset les garages où il travaillait se remplirent etfurent envahis par ceux qui recherchaient son enseignement et son contact ; et les rues à l’entour débordèrent de tous ceux qui désiraientseulement que son ombre en passant puissetomber sur eux et changer leurs vies.
6. Et il advint, en raison des foules, que plusieurs contremaîtres et directeurs invitèrent le Maître àlaisser ses outils et à passer son chemin, car ilétait serré de si près que ni lui ni aucun autremécanicien n’avait de place pour travailler surles automobiles.
7. C’est ainsi qu’il s’en fut dans la campagne, etles gens le suivirent, commençant à l’appelerMessie et faiseur de miracles ; et, comme ilsavaient foi en lui, il en fut ainsi.
8. Si un orage survenait tandis qu’il parlait, pas uneseule goutte d’eau ne tombait sur la tête de l’assistance; le dernier dans la foule entendait ses parolesaussi clairement que le premier, quels que fussent l’éclair et le tonnerre à l’entour dans le ciel. Et toujoursil s’adressait à eux en paraboles.
9. Et il leur dit : « Au sein de chacun de nous setrouve le pouvoir de consentir à la santé et à lamaladie, à la richesse et à la pauvreté, à laliberté et à l’esclavage. C’est nous qui maîtrisonscela et nul autre.»
10. Un ouvrier prit la parole et dit : « Facile à direpour toi, Maître, car tu es guidé et nous ne lesommes point et tu n’as pas besoin de faire effortcomme nous faisons effort. Un homme doit travaillerpour vivre dans ce monde-ci.»11. Le Maître répondit : « Il y avait jadis, dansun village au fond d’un grand fleuve de cristal,des créatures.
12. « Le courant de ce fleuve glissait au-dessus detous — jeunes et vieux, riches et pauvres, bons etméchants, et le courant allait son propre chemin,ne connaissant que sa propre nature de cristal.
13. « Chaque créature à sa manière s’accrochaitétroitement aux branches et aux rochers du fonddu fleuve, car s’accrocher était leur mode de vie,et résister au courant tout ce que chacun d’euxavait appris depuis sa naissance.
14. « Mais une créature dit à la fin : “Je suis lasde m’accrocher. Bien que je ne puisse pas le voirde mes yeux, je crois que le courant sait où ilva. Je lâcherai et me laisserai entraîner où ilveut. À rester accroché, je mourrai d’ennui.”
15. « Les autres créatures éclatèrent de rire etdirent : “Idiot ! Lâche donc et ce courant que tuvénères te jettera, ballotté et meurtri, contre lesrochers, tu en mourras, et plus vite que d’ennui.”
16. « Mais l’autre ne tint pas compte de ces quolibets,et retenant son souffle il lâcha et fut aussitôtballotté et meurtri par le courant contre lesrochers.
17. « Or bientôt, comme il refusait de s’accrocher denouveau, le courant le souleva et le libéra dufond, et il ne fut plus bousculé ni blessé.
18. « Et les créatures vivant en aval, pour lesquellesil était un étranger, se mirent à crier :“Voici un miracle ! Une créature comme nousmêmes,et pourtant elle vole ! Voici le Messievenu pour nous sauver tous !”
19. « Et celui que le courant portait dit : “Je ne suispas plus messie que vous. Le fleuve se plaît ànous soulever et à nous libérer, si seulement nous osons lâcher. Notre véritable tâche c’est cevoyage, cette aventure.”
20. « Mais les autres criaient de plus belle : “Sauveur! Sauveur !” tout en s’accrochant auxrochers, et lorsqu’ils levèrent la tête unedeuxième fois, celui que le courant portait s’enétait allé ; alors ; restés seuls, ils fabriquèrentdes légendes à propos d’un Sauveur.»
21. Or il advint ceci. Il vit que la multitude s’amassaitautour de lui chaque jour davantage, plusserrée, plus proche et plus féroce que jamais ; ilvit qu’ils le pressaient sans relâche de les guérir,et de les nourrir sans cesse par des miracles,d’apprendre à leur place et de vivre leurs vies,alors il partit seul ce jour-là sur le sommetd’une montagne isolée ; et là il se mit à prier.
22. Et il dit en son cœur : « Être Radieux Infini, sitelle est Ta volonté, éloigne de moi cette coupe,tiens-moi à l’écart de cette tâche impossible. Jene peux pas vivre la vie d’une seule autre âme,et voici que dix mille implorent de moi la vie.Je regrette d’avoir permis à tout cela d’advenir.Si telle est Ta volonté, laisse-moi retourner àmes moteurs et à mes outils, et permets-moi devivre comme les autres hommes.»
23. Et une voix lui parla sur le sommet de la montagne,une voix ni mâle ni femelle, ni forte nifaible, une voix infiniment douce. Cette voix luidit : « Ta volonté soit faite, non la mienne. Carce qui est ta volonté, est Ma volonté pour toi.Va ton chemin comme les autres hommes, et soisheureux sur la Terre.»
24. Et le Maître entendit cela et s’en réjouit ; il renditgrâces, puis redescendit du sommet de la montagneen fredonnant une petite chanson de mécanicien. Etlorsque la foule le pressa de ses doléances, l’implorantde guérir, d’apprendre à sa place, de la nourrirsans cesse de son savoir et de la distraire avecses merveilles, il sourit à la multitude et il leur ditplaisamment : « J’abandonne.»
25. Pendant un instant la multitude demeura sansvoix, frappée de stupeur.
26. Et il leur dit : « Si un homme disait à Dieuqu’il désire plus que tout aider le monde souffrant,quel qu’en soit le prix pour lui-même, etsi Dieu répondait et lui disait ce qu’il doit faire,cet homme devrait-il faire ce qui lui a été dit ?»
27. « Bien sûr Maître ! cria la foule. Ce devrait êtreun plaisir pour lui de souffrir toutes les torturesde l’enfer, Dieu l’ayant demandé.»
28. « Quelles que soient ces tortures ? Quelle quesoit la difficulté de la tâche ? »
29. « Quel honneur d’être pendu ! Quelle gloired’être cloué à un arbre et brûlé si c’est là ce queDieu a demandé», dirent-ils.
30. « Et que feriez-vous, dit le Maître à la multitude,si Dieu vous parlait droit dans les yeuxet disait : “Je vous commande d’être heureuxdans le monde aussi longtemps que vous vivrez”,que feriez-vous dans ce cas ? »
31. Et la multitude demeura silencieuse ; pas unevoix, pas un son ne s’éleva des pentes des collines,par-dessus les vallées où ils se tenaient.
32. Et le Maître dit au silence : « C’est en suivantle chemin de notre bonheur que nous trouveronsl’enseignement pour lequel nous avons choisicette vie. Voilà ce que j’ai appris en ce jour, etj’ai choisi de vous laisser maintenant, pour quevous cheminiez sur votre propre voie, comme ilvous plaira.»
33. Et il alla son chemin à travers les foules et lesquitta, puis il retourna au monde quotidien deshommes et des machines.
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Quel dommage que je n’aie pas à faire l’éloge de l’instruction ! Tous les lieux communs seraient à mon commandement, je n’aurais qu’à lever le doigt pour entendre aussitôt leur musique et le retentissement de leurs gros trombones. Mais c’est précisément cette facilité qui me met en garde. Quand un développement se déroule de soi-même, cela veut dire que nous parlons en l’air.
Celui dont les paroles ne sont pas vaines rencontre un obstacle : cette résistance le stimule, elle l’avertit qu’il touche au réel. Saisissons donc notre objet. Retenons ce mot d’instruction, qu’on oppose à celui d’ignorance. Demandons-lui ce qu’il veut dire. Sa fortune est assez récente. Jadis, quand on s’inquiétait de l’instruction de la jeunesse, il s’agissait autant de discipline que d’enseignement. Pour les hommes faits, on parlait de leurs connaissances. S’ils s’étaient formés surtout dans la pratique, on les disait experts, ou habiles. S’ils s’étaient instruits dans les livres, on les disait doctes. Quand enfin un homme se distinguait par la profondeur et l’étendue de ses connaissances, on l’appelait savant. Mais on ne prodiguait pas ce mot, car il était admis que pour faire un savant, il fallait une nature, une vocation, une vie spéciales. Encore ce nom n’était-il appliqué que du dehors à ceux qui le méritaient, et ç’aurait été s’en montrer indigne que de se le décerner à soi-même.
L’ironie de Socrate, les railleries de tous les Sages voltigeaient, comme autant d’abeilles, autour de ceux qui étudiaient, pour les empêcher de se croire savants. Enfin le personnage le plus constamment moqué du théâtre, celui dont les premiers mots suffisaient à déchaîner une tempête de rires, c’était le pédant. Or le pédant est proprement l’ignorant paré de science, l’homme qui porte toute sa science sur lui, parce qu’il ne la pas en lui-même. La comédie le représentait comme un véritable ilote du savoir, aussi inférieur aux ignorants dont il n’avait plus le bon sens, qu’aux savants dont il n’avait pas les lumières, Je doute qu’aujourd’hui le public sache se défendre aussi bien contre les charlatans de la parole.
Un autre trait distingue ce qu’on appelait autrefois la science de ce qu’on appelle aujourd’hui l’instruction. La science s’obtenait, l’instruction se reçoit : la différence est capitale. Seuls arrivaient à savoir ceux qui ajoutaient aux aptitudes que la nature leur avait données l’effort de toute leur vie. Mais l’idée latente de nos contemporains étant qu’il y a des fontaines publiques d’instruction, où l’on apporte les esprits comme des bouteilles, quelle bouteille ne voudrait pas être emplie ? On reconnaît ici, à leur mollesse et à leur facilité ordinaires, les conceptions de l’homme moderne. Mais, dira-t-on, il est une certaine instruction élémentaire qui est, en effet, bonne pour tous les esprits. Cela se peut. Encore faut-il prendre garde et bien préciser dans quelles conditions elle sera donnée. On devrait traiter avec d’autant plus de scrupules et de respect ceux qui la reçoivent, qu’en raison de la vie qu’ils vont mener et des occupations auxquelles ils sont destinés, ils n’auront pas le moyen de contrôler ce qu’on leur aura appris. Au moment même où l’on se flatte de leur ouvrir des perspectives nouvelles, il faut avoir le courage de considérer qu’on va leur bâtir, sinon un cachot, du moins une chambre d’où ils ne sortiront guère. Dans les sciences, par exemple, il est très difficile de donner à des élèves des notions sommaires, sans faire les choses plus simples et plus épaisses qu’elles ne sont, et sans abuser en quelque sorte ceux qu’on prétend instruire. Mais il est des connaissances où ces difficultés sont plus délicates encore.
Tout ce qui touche à la philosophie de l’histoire, au développement général de l’humanité, n’est pas susceptible d’être réduit à un enseignement élémentaire. On ne peut arriver à ces grandes vues qu’en s’étant rendu maître de toutes les connaissances qui y amènent. Traiter ces sujets devant des gens sans culture, c’est abuser de leur ignorance pour leur imposer des idées qu’ils transformeront en croyances, dans l’incapacité où ils sont de les critiquer et de les vérifier. Est-ce cela qu’on appelle émanciper les esprits ? Ce serait plutôt les asservir.
Ceux qui, autrefois, enseignaient la jeunesse, n’étaient pas tous de profonds docteurs. Mais, ayant plus ou moins pénétré dans les sciences, ils en communiquaient, sans arrière-pensée, les premiers principes. Il n’y avait pas alors cette milice de maîtres que la multitude des écoles a rendus nécessaires et dont l’instruction est comme interrompue et arrêtée net. N’étant pas assez versé dans les sciences pour disposer librement des notions qu’il enseigne, c’est par le caractère absolu des vérités qu’il édicte que plus d’un d’entre eux essaye de reprendre de l’autorité, et l’on voit apparaître le pontife orgueilleux d’une religion bâtarde, là où l’on attendait seulement le modeste propagateur d’une science élémentaire. Ainsi se constitue une véritable barbarie du savoir. On voudrait que ces maîtres fussent eux-mêmes instruits davantage : cela les tempérerait, les rendrait plus libres. Une instruction élémentaire n’est vraiment honnête que si l’on rappelle sans cesse à ceux qu’on en gratifie le caractère à la fois précieux et modique du don qu’ils reçoivent. Mais le moyen de faire un pareil rappel, qui offenserait à la fois l’orgueil du maître et celui de l’élève ? On ne peut rien entendre au monde où nous sommes, si l’on oublie qu’il s’explique avant tout par l’excitation et l’irritation des amours-propres : c’est le monde de la vanité.
Il s’agit de prouver aux inférieurs que l’infériorité n’existe pas, qu’il n’y a de différence entre les hommes que selon les circonstances où ils ont été placés, et que leurs aptitudes sont égales. On ouvrira donc à tous les palais de la connaissance, non point que ceux qu’on y pousse aient grande envie d’y entrer, mais parce qu’il ne faut pas qu’il soit dit qu’il y a quelque part des fêtes réservées. De là ce mélange de synthèse et de rudiment, de b-a ba et de dernier mot, qui donne un caractère de parodie si burlesque à l’enseignement d’aujourd’hui.
On insuffle la philosophie de l’histoire à des marmots qui ne savent pas la suite des rois de France. On fait à des ouvriers ou à des paysans une conférence sinon approfondie, du moins détaillée, sur une question de lettres, de philosophie ou de science, qu’ils ne sont nullement préparés à aborder, et qu’entoure pour eux une nuit profonde. En user ainsi, c’est peut-être flatter leur vanité ; en vérité, c’est leur manquer de respect de la façon la plus grave, puisqu’on parait croire qu’il n’est possible de leur faire valoir quelque chose qu’en les arrachant d’abord à tout ce qu’ils sont. On nomme progrès cet arrachement, et on secoue en l’air la pauvre plante qui, si on l’avait laissée dans sa terre, allait peut-être fleurir.
Le pis est que ce désordre encyclopédique se fait au nom de la Science. Non pas que l’esprit scientifique soit véritablement en honneur : il ne permettrait pas de pareilles plaisanteries. Mais le mot de Science est une des idoles du temps. Ce mot reste dans la tête de ceux à qui l’on n’a précisément rien appris. Il faut distinguer, dans un enseignement, entre les notions mêmes qu’on y donne et l’esprit qui les pénètre. Ces notions, ceux qu’on a instruits aujourd’hui ont d’autant moins de peine à les oublier qu’on les leur a plus confusément présentées. Mais ils retiennent quelque chose de la piètre philosophie qui les imprégnait. Ils croient à la Science, sans rien savoir. C’est-à-dire qu’ils sont portés à penser que le jeu des forces les plus grossières suffit à expliquer toutes choses, et qu’il n’y a rien, en somme, de si plat que cet Univers qui les éblouit en vain, chaque soir, de ses myriades d’étoiles. Voilà le bienfait de l’instruction.
L’idée qui préside à ces tentatives, c’est que l’ignorance est un état inavouable et honteux, et qu’il faut tout faire pour en perdre au moins l’apparence. Rien n’est moins juste que cette idée-là. Nous en avons tous connu, de ces ignorants qu’on veut nous forcer à mépriser, hommes attachés à une terre ou à un outil, vieilles femmes consacrées aux soins du foyer, comme des prêtresses obscures. Souvent ils ne savaient ni lire ni écrire. Étaient-ils pour cela hésitants, perdus dans le vaste monde ? Au contraire, fermement établis à leur place, patriarches et magistrats dans leur famille, maîtres dans leur art, ils nous apparaissent parmi les personnages les plus imposants que nous ayons rencontrés. C’est qu’en vérité il est plus d’une manière de se rattacher à l’âme universelle. Ces ignorants de la science étaient des savants de la vie. Entre toutes les choses qui forment et qui enseignent l’ignorant, il faut compter d’abord la pratique d’un métier. Rien ne vaut davantage, pour l’accomplissement d’un homme.
Tout métier procure à celui qui l’exerce, pourvu qu’il s’y donne sans réserve, une prise très forte sur le réel. On ne peut cultiver la terre sans acquérir de la sagesse. Ce n’est qu’apparemment que les marins sont rudes ; occupés à guetter les moindres signes de la mer, cette observation aiguise sans cesse leur attention, et ils deviennent aussi subtils que les courtisans qui apprennent à deviner dans les yeux de leur reine ses plus secrets sentiments. On approche davantage du centre commun des choses en en connaissant à fond une seule qu’en les effleurant toutes. Un fermier qui élève des bêtes, un vigneron instruit des secrets du vin sont, à leur insu, de vrais philosophes. L’artiste est exposé à déraisonner plus que l’artisan, justement parce qu’il est plus détaché de sa matière, plus sujet au pouvoir des mots. Mais comment délirerait-il, celui dont les mains instruisent la tête, depuis le menuisier qui sait la nature des différents bois, jusqu’au potier presque sorcier qui lutte de ruses avec le feu, et qui force les folles flammes à mûrir exactement ses vases ? Ce qui rend si précieuse l’instruction qu’on retire de ces travaux, c’est précisément qu’elle est acquise dans des conditions qui excluent presque l’erreur, ou du moins l’extravagance. Tout homme qui pratique un métier combat avec la vie elle-même. Comme Jacob luttant avec l’ange, il étreint un merveilleux adversaire, et alors même qu’il l’a lâché, il serre encore dans sa rude main une plume couleur d’arc-en-ciel ; cette plume irisée de mille nuances, c’est l’enseignement général qu’on garde d’une besogne particulière.
Les ignorants, bien loin d’être sans idées, recueillent un immense héritage, et il y a de tout dans ce trésor disparate. D’abord, sans qu’ils l’aient cherché, il leur arrive quelque chose de ce qu’ont amassé des savants lointains, et ils sont comme ces peuples des contes qui, vivant au fond de la mer, voient parfois une coupe ou un plat d’or descendre jusqu’à eux, d’un monde inconnu. Il arrive que la fable se mêle à ces connaissances.
Je me rappelle un vieux paysan, espion admirable des animaux, et qui ne s’intéressait pas moins à ceux qui peuplent les pays étrangers qu’à ceux à la vie desquels il avait, pour ainsi dire, collé sa vie. Il croyait encore de l’éléphant ce qu’Aristote en raconte, que cette bête n’a pas de genoux, et s’appuie à un arbre pour dormir, de sorte que les chasseurs, lorsqu’ils ont reconnu l’arbre choisi, le scient d’avance afin que sa chute entraîne celle du colosse. Si les jeunes gens du village avaient entendu cela, quelle occasion pour eux de se gausser du vieillard ! Mais qui, en somme, se faisait du monde une idée plus riche, plus digne de lui, ce vieux chasseur qui supposait partout des merveilles, ou ces hommes du temps nouveau, pour qui tout est médiocre dans l’Univers ?
Après avoir traversé en auto le désert de Syrie, comme nous approchions de l’Euphrate, je voulus tirer quelque chose du chauffeur qui nous conduisait. C’était un garçon débraillé, mou et cynique, né dans un faubourg de Paris, et le produit achevé de l’éducation urbaine. Je lui parlai de ce fleuve que j’allais voir et que lui-même avait déjà passé plusieurs fois : « Peuh! me dit-il, l’Euphrate, c’est la Seine avec des palmiers ! » Rien ne pouvait plus l’étonner, et, quoi qu’on lui montrât, il prêterait désormais au monde sa propre pauvreté. L’ignorance, au contraire, fait de grands rêves ; elle croit à la variété des êtres et à la richesse des choses. Les erreurs mêmes qui se glissent dans ses connaissances hétéroclites gardent quelque chose d’enchanté. La chose admirable est que le merveilleux n’y gâte jamais le pratique. Le charme des contes populaires vient précisément de là. Leur fantaisie débridée soulage les âmes. Mais, si haut qu’ils montent dans l’impossible, ils retombent toujours dans le vrai, et quand nous ressortons de ces histoires où les bêtes parlent, où des géants enjambent tout un pays en deux pas, où les trésors coulent comme des ruisseaux, bien loin de tâtonner et de rester ivres, il se trouve que ces féeries nous laissent mieux préparés à la vie de tous les jours, dont elles nous avaient d’abord délivrés.
Le Bon Sens et l’Imagination, voilà le couple qui règne sur l’âme populaire, et tandis qu’ils traversent leur peuple en liesse, elle, la Reine aux bijoux étranges, fait jeter à poignées des pièces d’or, qui ne seront peut-être demain que des feuilles sèches ; mais lui, le Roi solide sur ses jambes courtes, il distribue à ses sujets les loyaux écus d’argent des proverbes.
L’exercice d’un métier, les leçons des grand-mères, les secrets du coin du feu, tout contribue à faire de l’ignorant une sorte d’initié obscur. L’ignorance des vieilles femmes est si profonde qu’elle touche aux secrets de la vie ; celle des bergers est si haute qu’elle a la tête dans les étoiles.
Il est remarquable qu’en un temps où l’on parle de science du matin au soir, on ne parle jamais de sagesse. Science et Sagesse, c’était cependant, autrefois, comme la double face de la même étoffe. Nos pères en jugeaient ainsi, et toute l’Asie pensait de même, avant que nous eussions commencé de la gâter. C’est encore l’opinion des ignorants. Leur curiosité est vive, quoiqu’elle attende plus qu’elle ne cherche. Ils amassent les renseignements les plus disparates, mais la Sagesse administre tous ces matériaux, et tandis qu’elle tient le rôle de l’architecte, qu’elle règle la portée des voûtes et permet l’élan des flèches, la Religion, la Tradition, l’Expérience, la Féerie et la Science elle-même fondent, bâtissent, fortifient, ornent, illuminent, fleurissent, parfument la sainte cathédrale de l’ignorance.
Qu’il approche maintenant, qu’on le voie de près, l’homme nouveau qui est l’antagoniste de celui-là. D’abord, il ne sait plus vivre. C’est l’ignorant qui a des manières, des mœurs et des rites. Pour lui, incapable de régler la moindre cérémonie, d’organiser aucune rencontre un peu noble avec ses pareils, il ne sait même plus entrer sans y faire tache dans les fêtes de l’Univers. Par les dimanches de mai, quand les hordes urbaines se répandent dans la campagne, il est affreux de voir comme elles y saccagent le printemps. Les paysans, dans leur dialecte, avaient pour la moindre plante un nom qui la distinguait, qui la remerciait de fleurir autrement que les autres. L’homme moderne ne voit plus tout cela qu’en gros, de haut et de loin, et l’ineffable parure des champs, ce ne sont plus pour lui que de mauvaises herbes. Il est laid, dans le sens où Ia laideur est le signe d’une exclusion. C’est l’ignorant qui était beau, avec les costumes graves et superbes qui, en même temps qu’ils désignaient en lui le fils et l’héritier d’une race, l’associaient à la fête universelle, au plumage des oiseaux, à la féerie des prairies en fleurs.
L’homme d’aujourd’hui n’a plus, pour se distinguer, que les ressources d’une coquetterie particulière, d’autant plus intempestive que, presque toujours, ce qui le pousse, c’est moins le goût franc et ingénu d’une couleur vive, que l’incurable inquiétude de sa vanité, qui fait qu’il veut se donner les airs de ce qu’il n’est pas. Ainsi indiscret, inquiet, séparé de tout, que fait-il ? Il parle, non plus ce magnifique langage des métiers, si juste et si coloré que les grands poètes en enviaient les trouvailles, non plus un patois si intime avec les choses qu’il avait un nom pour rejoindre la plus chétive des plantes ou le plus menu des oiseaux. Il parle l’argot qui est la langue ignoble de l’irrespect ; il y mêle des mots savants qu’il est d’autant plus flatté d’employer qu’il en connaît moins le sens ; il parle de tout, sans avoir vraiment d’intérêt pour rien ; il crie et n’a rien à dire.
Des connaissances précises compensent-elles en quelque chose les traditions qu’il a perdues ? Nullement. On a interrogé les élèves qui sortent du collège, les soldats qui arrivent au régiment. Leurs réponses sont extravagantes. « Eh bien, dira-t-on, de quoi vous plaignez-vous ? Ce sont des ignorants. » Assurément, mais de la mauvaise manière. Car il est une ignorance saine et il en est une autre malsaine. L’ancienne mirait en elle l’univers, la nouvelle est trouble et ne reflète plus rien. L’ancienne avait des silences pleins, la nouvelle n’a que des paroles vaines. L’ancienne était tutélaire, elle arrêtait les hommes au bord de ce qu’ils savaient. La nouvelle est toute mêlée à ce qu’ils croient savoir. L’ancienne protégeait les gens, la nouvelle les livre.
Si l’on veut juger de la différence, qu’on se souvienne de la façon dont les paysans, dans une foire, se défendaient d’un charlatan. Il avait beau arriver dans un carrosse surdoré, comme une espèce de prince équivoque, il avait beau multiplier les prestiges, son auditoire rustique lui opposait une défiance sans fissure, jusqu’à le laisser dépité et exténué, entre ses lanternes. Qu’on regarde maintenant des électeurs écoutant un candidat qui brigue leurs voix. Il leur parle d’histoire, de philosophie, d’économie politique. Il faut qu’ils prêtent l’oreille à ces phrases, puisqu’il est entendu qu’ils ne sont plus des ignares. Ils ne pourraient se préserver des pièges qu’on leur tend qu’en avouant qu’ils n’entendent rien à tout cela. C’est trop demander à leur amour-propre. Tout les force à se laisser dindonner. Ce qu’ils prennent pour leur instruction n’est que le point faible de leur ignorance. C’est la brèche ouverte dans le rempart qui les abritait, c’est l’anse par où un charlatan les soulève. On les a retirés aux choses pour les livrer aux mots, et selon que la nature les a faits effrontés ou timides, on les a rendus capables de tout dire ou de tout croire.
Voilà où nous venons aboutir : l’instruction, avec ce que cette parole comporte à la fois de vague et d’emphatique, c’est d’oser parler de tout. Le monde moderne est celui des mots, et pour se faire une idée de ce verbiage effréné, il suffit d’écouter des conversations qui touchent en même temps à tous les sujets, sans qu’on entende jamais personne se récuser, avouer une ignorance. Mais si l’on n’a pas formé la raison de ces bavards, on a tué en eux les facultés délicates de l’imagination et du rêve. Alors même qu’ils veulent se délasser, ils n’ont pour récréation que les mornes carnages des crimes, l’horreur terne des assassinats. C’est l’ignorant qui, en laissant sa charrue ou son outil, entrait d’un seul pas dans les mondes enchantés ; c’est lui qui vivait avec Charlemagne et les douze Pairs, qui frayait avec Viviane, avec Mélusine. Quelle pauvreté, quelle tristesse, quelle déchéance, d’avoir cessé d’être le filleul des fées pour devenir la dupe du journal !
Extrait de Abel Bonnard, Éloge de l’ignorance, 1926
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Robert Doisneau - Amour et barbelés (1944)
Ne vous laissez pas tromper par de vaines paroles. Plusieurs chercheront à vous persuader que vous êtes vraiment libres, parce qu’ils auront écrit sur une feuille de papier le mot de liberté, et l’auront affiché à tous les carrefours. La liberté n’est pas un placard qu’on lit au coin de la rue. Elle est une puissance vivante qu’on sent en soi, et autour de soi ; le génie protecteur du foyer domestique, la garantie des droits sociaux, et le premier de ces droits. L’oppresseur qui se couvre de son nom est le pire des oppresseurs. Il joint le mensonge à la tyrannie, et à l’injustice la profanation ; car le nom de la Liberté est saint. Gardez-vous donc de ceux qui disent : Liberté, Liberté ! et qui la détruisent par leurs œuvres. Est-ce vous qui choisissez ceux qui vous gouvernent, qui vous commandent de faire ceci et de ne pas faire cela, qui imposent vos biens, votre industrie, votre travail ? Et si ce n’est pas vous, comment êtes-vous libres ? Pouvez-vous exercer votre culte sans gène, adorer Dieu et le servir publiquement selon votre conscience ? Et si vous ne le pouvez pas, comment êtes-vous libres ? Pouvez-vous disposer de vos enfants comme vous l’entendez, confier à qui vous plait le soin de les instruire et de former leurs mœurs ? Et si vous ne le pouvez pas, comment êtes-vous libres ? Les oiseaux du ciel et les insectes même s’assemblent pour faire en commun ce qu’aucun d’eux ne pourrait faire seul. Pouvez-vous vous assembler pour traiter ensemble de vos intérêts, pour défendre vos droits, pour obtenir quelque soulagement à vos maux ? Et si vous ne le pouvez pas, comment êtes-vous libres ? Pouvez-vous aller d’un lieu à un autre si on ne vous le permet, user des fruits de la terre et des productions de votre travail, tremper votre doigt dans l’eau de mer et en laisser tomber une goutte dans le pauvre vase de terre où cuisent vos aliments, sans vous exposer à payer l’amende et à être traînés en prison ? Et si vous ne le pouvez pas, comment êtes-vous libres ? Pouvez-vous, en vous couchant le soir, vous répondre qu’on ne viendra point, durant votre sommeil, fouiller les lieux les plus secrets de votre maison, vous arracher du sein de votre famille et vous jeter au fond d’un cachot, parce que le pouvoir, dans sa peur, se sera défié de vous ? Et si vous ne le pouvez pas, comment êtes-vous libres ? La liberté luira sur vous, quand, à force de courage et de persévérance, vous vous serez affranchis de toutes ces servitudes. La liberté luira sur vous, quand vous aurez dit au fond de votre âme : Nous voulons être libres ; quand, pour le devenir, vous serez prêts à sacrifier tout, et à tout souffrir.
Lamennais. Paroles d'un croyant, chapitre XX
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Couverture de la santé universelle : Patrick Muyaya salue la vision du Président Félix Tshisekedi qui a mis l'homme au centre de l'action à travers notamment la santé
Le Ministre de la Communication et Médias, Porte-parole du Gouvernement, Patrick MUYAYA KATEMBWE et le Ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévention, Docteur Samuel Roger KAMBA MULAMBA ont co-animé ce lundi 09 octobre 2023 un briefing presse autour de la « Mise en œuvre de la Couverture Santé Universelle par le Gouvernement » Prenant la parole, le Docteur Samuel Roger Kamba a expliqué le…
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Ça me fatigue qu'on doit toujours faire un disclaimer pour expliquer qu'on essaie pas de slutshame les allosexuels a chaque fois qu'on est inconfortable devant des expériences sexuel et romantique, pire on vas nous sortir qu'on fait ça aux autres personne queer alors qu'on est conscient de ce qu'il vive. Et nous alors, j'ai envie de dire?
Tu te dis qu'au moins sur internet on te comprendra mais on débat sur la validité de tes expériences, on la voit comme étant une tentative d'être spécial ou juste que c'est pas important... Cq sonne pas envie d'en parler publiquement. Courage a toi pour le faire
C'est clair --" Et en même temps, cela dit, c'est quand même bien mieux qu'avant, d'une part (pour tout dire en commençant à faire des comics à ce sujet je m'attendais à une vague de dévalorisation ou d'être ignorée complètement, pas du tout aux retours généralement positifs que je reçois, donc c'est très cool), et d'autre part, je me dis que si on part dans le pointage de doigt dans l'autre sens, ça donne pas forcément envie aux gens de ne pas nous pointer du doigt en retour, et il leur en faut déjà pas beaucoup, alors... Je suis d'accord qu'on ne devrait pas s'auto-censurer en retour non plus, et qu'à trop s'accommoder à la société on risque de s'effacer comme on l'a toujours été depuis le début, mais je pense qu'il y a des moyens de parler de tout ça en incluant un max de monde – et si je n'ai pas encore trouvé la bonne manière de le faire je continuerai à chercher, même si ça me prend toute ma vie je pense TwT
...Puis bon, ma principale inquiétude dans le lot c'est surtout les personnes asexuelles qui n'ont pas eu le choix de rester vierges ou non, parce qu'on sait quand même qu'il y en a et c'est tragique, et dans cette optique-là je me considère clairement comme faisant partie des chanceux.
Merci beaucoup pour les gentilles paroles en tout cas <3 On va y arriver, on peut, c'est lent à progresser mais ça progresse quand même plus que ce que j'aurais imaginé au départ, c'est déjà pas mal !
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"Vous n'allez pas demander quand même à Messieurs Bedain, Suez-Weygand, Lebrun, Daladier, Cachin, et tous autres, de se mettre un beau jour, d'un coup, à penser très différemment de l'Intelligence Service ? Pourquoi pas la Lune ? Ou la fermeture des Loges ? Ils ne peuvent être que d'accord sur tous les problèmes essentiels ! Ils pensent comme l'Opinion Publique, ces redondants, longèvitants Messieurs, comme la Conscience universelle, exactement comme Paris-Soir, l'Humanité, le Figaro, Regards, Candide, Marie-Claire, la Croix, l'Officiel. Ils pensent tout à fait de même sur toutes les questions primordiales, comme tous les gens bien de France, comme Messieurs La Rocque, Wendel, Marin, Rothschild, Mendel, Doriot, Mauriac, Lebrun, Thorez, comme Messieurs Lazare, Verdier, Jouhaux, Stern, Bader, Dimitrof… En somme comme le Pape. C'est un chœur ! c'est un ensemble ! Tous conformes très exactement dans la juste note, admirables conformistes, avec des petites variantes bénignes. Ils parlent de tout, ces éminents, sauf des choses qui nous intéressent Et avec quelle éloquence pertineuse ils causent de rien ! Ils restent conformes au silence, à la grande directive youpine, à l'Intelligence Service, c'est leur business le silence. Ils parlent que pour ne rien dire. Ils sont payés, ils sont gâtés, ils sont gavés pour ne rien dire. C'est que du silence leurs paroles. Ils ont tous le même téléphone, et puis au fond, le même programme."
Louis-Ferdinand Céline, L’école des cadavres, 1938.
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formation de prise de parole en publique donnée par une auto-entepreneuse starteupeuse féministe making me feel like crying and out of my body for the entire day
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Logique du complotisme, compotisme de logique
Il y a encore des journalistes assez illettrés (attention: pléonasme inside) pour oser ânonner les mots "complotisme", "complotiste"...
Rappel : "complotiste" est un terme péjoratif employé par des sujets pour qui la difficulté de réfléchir a été évitée avec succès, c’est ainsi que l’accusation de "complotisme" (cf. "adepte de la théorie du complot") est censée frapper d’infamie, de discrédit et d’opprobre publique celui à qui elle s’adresse (tandis que celui qui la profère cherche tacitement l’assentiment des "gens de bien" qui se font fort de ramener toute pensée critique au rang d’une croyance aux martiens et à la platitude de la Terre). Comme disait Paul Valéry: «Qui ne peut attaquer le raisonnement attaque le raisonneur.»
En disant: «c’est celui qui dit qui l’est», la sagacité verbale des enfants rejoint la vérité en tant que contingente de la psychanalyse, la contingence, c’est que lorsque tu parles de quelqu’un d’autre, tu parles de toi parlant de quelqu’un d’autre, et tu en dis toujours plus sur toi que sur ce dont tu parles, ce que tu dis c’est toi, non seulement c’est toi qui le dis, mais c’est toi qui es parlé par ce que tu dis, car en vérité c’est de toi que tu parles, et tu ne le sais pas (en l’occurrence c’est toi qui y crois dans cette fumeuse et doublement mal nommée "théorie du complot"...)
La croyance est toujours croyance dans la croyance de l’Autre, personne ne peut croire "directement" quelque chose, croire présuppose toujours la croyance en quelqu’un d’autre qui y croit.
Cela tient d’une part à la structure du langage, la nécessité de la présence d’un Autre (qui garantit le sens de la parole), et d’autre part au noyau sémantique même du verbe croire, sa consistance logique que nous devons obligatoirement supposer: je ne peux pas croire si je ne peux pas croire d’abord que je crois croire, pouvoir croire (à quelque chose ou quelqu’un) présuppose nécessairement que je crois que je crois, cela s’appelle la réflexivité.
Le phénomène de la rumeur permet d’illustrer que la croyance est toujours croyance dans la croyance de l'Autre...
Une rumeur court par exemple qu'il va y avoir une pénurie de papier-toilette...
Je sais bien que c’est une rumeur, et donc que c’est probablement faux, mais comme il y a des gens qui y pensent, je me dis qu'il vaut mieux quand même que j'aille acheter du papier-toilette, parce que s'il y en a d'autres assez stupides pour y croire vraiment, à cette ridicule histoire de pénurie de papier-toilette, il n'y aura plus de papier-cul en magasin pour moi quand j’en aurai vraiment besoin !
Ce faisant, j'aurai contribué à rendre vraie la rumeur de la pénurie tout en prétendant ne pas y croire.
Voilà pourquoi la croyance — et c'est encore plus vrai lorsqu'elle se manifeste dans sa détermination oppositionnelle : l'incroyance — opère toujours par procuration, c’est toujours d’abord croire qu'il y a quelqu'un d'autre qui y croit... à ma place! Quelqu’un qui en soupçonne un autre de croire fanatiquement en son Dieu est donc nécessairement un croyant qui s’ignore, puisqu’il croit (et donc ne sait pas) que quelqu’un croit à sa place.
Le langage, avant de signifier quelque chose, signifie toujours d’abord pour quelqu’un.
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