#bon voyant bouche à oreille
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maitre-gotta · 1 month ago
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Le plus puissant et grand maître marabout France, Suisse, Canada
Grand maître marabout voyant Gotta Le grand maître marabout voyant Gotta est un expert dans le domaine de la voyance et de la magie. Sa puissance et son savoir-faire lui permettent d’aider de nombreuses personnes à résoudre leurs problèmes et à atteindre leurs objectifs. Grâce à ses dons exceptionnels, le grand maître marabout Gotta est capable de prédire l’avenir, de communiquer avec les…
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lesvraismaraboutdubenin · 8 months ago
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Qui connait un bon voyant -Medium marabout paul ekundayo
Un marabout consultation payant  pour savoir ce qui ne va pas dans votre vie et y prendre des résolutions. Connaître son destin a toujours été la préoccupation de l’Homme depuis la nuit des temps. Aujourd’hui encore nous voulons avoir une idée de ce que la vie nous prévoit. Nous désirons tous connaître votre destinée afin de la maîtriser. Seulement, on remarque de plus en plus que les seules…
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selidren · 8 months ago
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Printemps 1918 - Champs-les-Sims
5/10
Ils ont une relation assez particulière. J'ai parfois l'impression de voir un grand frère s'adresser à sa petite soeur, alors qu'ils ont strictement le même âge. C'est assez touchant quelque part. De son côté, elle tempère le caractère parfois un peu trop sévère de son frère et lui rappelle qu'il est toujours un enfant. C'est en les voyant que je regrette de n'avoir eu ni frère ni soeur. J'y pense d'ailleurs, en avez-vous vous-même ? Votre époux s'est parfois essayé à nous décrire les méandres de votre arbre généalogique, mais je ne crois pas qu'il ait déjà abordé le sujet.
Transcription :
Arsinoé « Mais bon, ne le lui dit pas, ça ne servirai à rien. Ah ! Je crois qu’on y est presque. Tu as pensé à prendre l’écharpe et le vieux chapeau de Grand-Père ? »
Marc-Antoine « Une minute… Le chapeau de Grand-Père ? Pour faire un bonhomme de neige ? Tu es sure que ce n’est pas trop��� irrespectueux ? »
Arsinoé « J’ai demandé à Papa, et il pense que ce n’est pas grave. Il dit que de toute façon, plus personne n’oserait porter cette vieillerie. »
Marc-Antoine « Oui, mais de là à le laisser à la merci des éléments… »
Arsinoé « Bon, si ça te dérange tant que ça, je suis sure qu’on peut trouver autre chose. Oncle Adelphe est souvent d’accord pour nous prêter des choses. »
Marc-Antoine « Non ça ira, je ne vais pas jouer les rabat-joies. Mais tu ne te pose pas des questions sur notre grand-père de temps en temps ? »
Arsinoé « Non, pas tant que ça. Il faut dire que Grand-Mère ne cesse de nous rabattre les oreilles avec ses transactions, l’aménagement du jardin d’hiver, à quel point c’était un fils et un père exceptionnel… Parfois j’ai l’impression de l’avoir un peu connu. »
Marc-Antoine « Moi, pas du tout. Mais il avait l’air d’être quelqu’un d’exceptionnel. Grand-Mère dis que je devrai lui ressembler. »
Arsinoé « Mais tu lui ressembles déjà, c’est ce que dis Papa en tous cas. »
Marc-Antoine « Je ne suis pas sur que dans sa bouche, ce soit un compliment. »
Arsinoé « Ah heu… bah… on s’en fiche de son avis non ? »
Marc-Antoine « Wahou ! Arsinoé Le Bris se permet d’être irrespectueuse ? On devrait le faire dire à la gazette régionale ! »
Arsinoé « Oh arrête un peu. J’en ai peut-être marre que les seuls compliments que me font les adultes sont que je suis gentille et bien élevée ! Oh, mais ne répète pas à Maman que j’ai dit ça, je pense qu’elle ne serait vraiment pas contente. »
Marc-Antoine « Je serai muet comme une tombe. Grand-Mère dit que notre grand-père était très doué pour garder les secrets de la famille et que c’est utile. Donc je pense que je peux bien garder les secrets de mon héritière. »
Arsinoé « Ton héritière ? »
Marc-Antoine « Oui enfin, c’est une façon de parler. Mais dès que tu diras du mal des adultes, je serai là pour me taire et te couvrir. Tu peux compter sur moi ! »
Marc-Antoine « D’ailleurs, ça te dirait de faire quelque chose d’interdit ? »
Arsinoé « C’est à dire que… le soleil va bientôt se coucher. »
Marc-Antoine « Justement. Grand-Mère avait promis de m’emmener me promener et elle ne l’a toujours pas fait, alors que dirai-tu d’aller à l’étang pour patiner un peu ? Kléber m’a dit qu’il laissait toujours ses paires de patins là-bas pour éviter que sa mère ne les lui confisque. »
Arsinoé « C’est vrai que Kléber est malin, mais… tu es sur de toi ? On ne risque pas de se faire disputer vraiment très fort ? Et puis tu sais, Grand-Mère oublie pas mal de choses en ce moment, elle a peut-être juste besoin que tu lui rappelle de t’emmener en promenade. »
Marc-Antoine « Mais je n’étais pas en train de me plaindre ! Pas du tout ! Bon, après oui, on risque de récolter une volée de bois vert mais ça vaut le coup non ? »
Arsinoé « Bon allez, d’accord ! »
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sh0esuke · 1 year ago
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" Sacrifice "
𝗠𝗲𝘁 𝗲𝗻 𝘀𝗰𝗲̀𝗻𝗲 : Geto Suguru
𝗥𝗲́𝘀𝘂𝗺𝗲́  : Geto et sa petite-amie avaient rompu depuis quelques mois déjà, cependant, Gojo refusait de lâcher l'affaire : ils finiraient ensemble. Qu'ils le veuillent ou non.
𝗔𝘃𝗲𝗿𝘁𝗶𝘀𝘀𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 : angst mais happy ending.
ENG : PLEASE DO NOT STEAL MY WORKS. If you want to translate it, ask me first then we can talk about it. If you want to find me on Wattpad or AO3, my accounts are in my bio, these are the ONLY ONES i have. FR : MERCI DE NE PAS VOLER MES OS. Si vous avez envie de les traduire, merci de me demander la permission avant. Si vous voulez me retrouver sur Wattpad ou AO3, j'ai des liens dans ma bio, ce sont mes SEULS comptes.
𝙽𝚘𝚖𝚋𝚛𝚎 𝚍𝚎 𝚖𝚘𝚝𝚜 : 𝟑𝐤.
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« C'est que ça capte mal ici.. »
Geto bougeait son portable à clapet de haut en bas, de droite à gauche, il le fit en vain, aucune barre de réseau ne daignait se montrer. Sans attendre, une petite moue s'installa sur les traits de son visage.
« Qu'est-ce que je fous là, bon sang. »
La seconde suivante, il entendit quelqu'un arriver. Geto releva la tête dans sa direction.
Il faisait un peu sombre, les reflets du soleil obscurcissaient la silhouette en dehors des deux ponts routiers entre lesquels il se tenait. Geto posa son poignet contre son front, il plissa les yeux, pensant ainsi mieux y voir, mais ça ne s'arrangea pas. Il ne remarqua que deux détails : c'était une fille, et elle était étudiante. Il l'avait compris en la voyant avancer dans son joli uniforme d'écolière, accompagnée par son sac de cours de cuir très semblable aux valises avec lesquelles les professeurs avaient l'habitude de se balader. Lorsqu'elle fut arrivée sous le premier pont routier, Geto y vit plus clair, en conséquence; ses yeux s'écarquillèrent. Il l'avait immédiatement reconnue. Et il compris sans attendre la raison de sa venue ici, pourquoi il avait reçu ce message aussi étrange et pourquoi il n'avait pas hésité à faire le chemin du centre-ville jusqu'à la campagne.
« Tu étais obligée de passer par Satoru, hein ? » soupira Geto.
« Tu ne répondais pas par message. Tu m'as bloquée ? »
Il hocha la tête en rangeant son portable à clapet dans sa poche de pantalon.
« Je m'en doutais. » jura-t-elle.
L'adolescente plissa finement les yeux, elle foudroya le noiraud du regard, raffermissant au même moment la prise qu'elle exerçait sur son sac de cours, elle se mit à tapoter le sol de terre trempé à ses pieds de la pointe de sa chaussure.
« Il m'a tout expliqué. »
L'adolescent grogna, embarrassé. Il masqua brusquement une partie de son visage derrière sa main libre, la bouche écartée en une vilaine grimace.
« Qu'est-ce qu'il t'a dit ? »
La jolie demoiselle détourna le regard, elle aussi embarrassée par cette situation. Geto était drôlement imposant pour un garçon de seize ans. Il la dépassait largement et même sa carrure imposante aurait suffit à cacher son corps. Elle peinait à le regarder, elle était constamment frappée par des images du passé autant plaisantes que douloureuses, lui rappelant la sensation de ses mains sur son corps, l'onctuosité de ses lèvres, l'odeur de sa peau et l'adorable petit sourire qui prenait place sur ses lèvres à chaque fois qu'il l'avait autrefois taquinée.
« Satoru m'a dit que tu avais encore des sentiments pour moi. Il a ajouté que tu parlais beaucoup de nous, que ça le saoulait. »
Elle le remarqua immédiatement : Geto rougissait. Il se cachait derrière sa main, mais elle reconnut sans mal les quelques rougeurs éparpillées sur ses pommettes et celles remontant jusqu'à la pointe de ses oreilles. Geto se tourna de manière à être de profil devant elle. Il faisait face à un mur de béton, sur lequel les deux ponts routiers reposaient. Geto refusa de croiser son regard. Tout en songeant à quel point cela était humiliant, il ne put se retenir de maudire son meilleur ami Gojo, jurant sur le plus précieux de ses biens qu'il obtiendrait vengeance de sa trahison.
La demoiselle souffla. Elle se pencha sur sa gauche ᅳplus particulièrement le haut de son corpsᅳ de manière à mieux observer Geto.
« Il m'a dit que si je revenais vers toi, que si on arrangeait les choses, tu finirais pas arrêter de l'embêter avec nos histoires. » précisa-t-elle. « Alors me voici, sombre idiot. »
« Et tu l'as écouté ? » il gémit.
« Suguru, je suis pas abrutie, abuse pas non plus. Tu crois quoi, que j'ai avalé ton histoire ? Elle était bidon. »
Le noiraud lui jeta un coup d'œil à travers ses doigts. Elle le regardait curieusement, penchée sur sa droite et à partir de ce moment, il fut incapable de regarder ailleurs. La main de Geto lui tomba le long du corps et, toujours de profil, il l'observa.
« Tu as peur. »
La constatation de la jeune fille ne le fit point réagir.
« Je sais ce que j'ai dit à propos de l'année prochaine, et je sais que tu m'en veux. »
Elle avança gentiment sur sa gauche jusqu'à coller son dos contre le long mur de béton. Geto resta interdit. Elle lui faisait à présent face à deux mètres de là. Elle abandonna son sac à même le sol et se laissa glisser au sol, sa jupe s'en souleva légèrement et ses chaussures, elles, foncèrent la tête la première dans la terre humide. Geto soupira. L'image qu'elle lui offrait lui faisait mal au cœur, mais qu'elle pouvait être jolie.. À vous couper le souffle.
« Je continue de les voir, tu sais. Tous les jours. »
La charmante adolescente leva le dos de sa main dans sa propre direction, elle admira sa fine manucure transparente, dont les extrémités faits de blanc faisaient ressortir le côté lumineux et pétillant de son épiderme. Elle plissa finalement les yeux.
« Et je me dis, peut-être que si j'arrêtais d'être égoïste, je pourrais tout avoir. Je pourrais tout ravoir. » conta-t-elle. « Gojo, un avenir sûr, la fierté de ma famille, un haut rang dans notre société... »
Elle referma le poing, plantant soudainement son regard dans le sien.
« Et toi, Suguru. »
L'étudiant ne répondit pas.
« Mais c'est tellement bizarre. Toi et Satoru, vous avez trempé dans ça toute votre vie, Satoru est destiné à devenir l'exorciste le plus puissant. Il a déjà tout à portée de main. Et toi... Oh, Suguru. Il n'y a aucun doute sur le fait que tu deviendras quelqu'un de grand. Mais... Et moi, dans tout ça ? »
Comme pour appuyer ses propos, l'adolescente baissa le poing, tel le plus grand signe de défaite au monde : l'abandon. Elle n'avait plus la force de le conservé élevé dans les airs. Elle n'en avait plus la convictions.
« Tu te sens de trop ? » s'interrogea Geto.
« Pas spécialement. »
Sa réponse ne sembla pas lui suffire. Geto s'en contenta malgré tout, il avança dans sa direction, sans y réfléchir à deux fois, il prit place à côté d'elle. Il trempait son uniforme, tachait son derrière de boue et sans attendre, se saisit de sa main. Geto n'y eut point songé car il avait su qu'elle ne l'aurait pas repoussé et que, de plus, c'était la bonne chose à faire. Après tout, elle avait toujours aimé le toucher. Où qu'il soit, peu importe la situation, elle attrapait toujours sa main ou se collait à son dos, de même pour son flanc. Et il devait l'avouer : ça commençait à lui manquer. Geto Suguru n'était pas un garçon difficile à cerner, il était très expressif, presque incapable de mentir, il avait toujours tendance à obtenir ce qu'il désirait. Voilà pourquoi il n'avait pas résisté à la simple idée de la toucher. De plus que, à sa grande surprise, l'adolescente pensait comme lui. Tout ce qu'elle désirait lui faire, il planifiait déjà de le lui faire en retour.
Ils étaient comme une même personne, un même cerveau, un même cœur, séparé en deux et fatalement destinés à se retrouver.
« C'est effrayant. » parla l'adolescente.
« Pas les fléaux. » se reprit-elle dans l'immédiat. « C'est plutôt le fait de changer de vie. Je vais devoir tout réapprendre et ma vie va changer, je pensais qu'en ignorant mon don, j'aurais pu m'en sortir. Mais je vous ai rencontrés toi et Satoru et Choko. Et maintenant je vais devoir quitter mes amies tout en sachant que je ne les reverrais jamais. Je me demande juste... »
Elle se tourna, de manière à faire face au regard attentif de Geto. Et alors qu'elle eut à peine le temps de finir de parler, et l'assaillit en serrant fort sa main dans la sienne et parlant de nouveau.
« Est-ce que j'en suis capable ? »
Geto sourit à cela.
« Tu te penses faible ? »
« Est-ce que je peux me considérer forte ? »
Le noiraud roula des yeux au ciel, cette fois amusé, il se dépêcha, de sa main libre, d'attraper son bras; la limite entre celui-ci et son épaule. Geto plongea dans ses beaux yeux larmoyants, un regard rempli de conviction qui l'ébranla jusque dans le plus profond de son âme. Elle en frémit durement.
« Rejoins-moi. »
Geto balançait ses yeux dans les siens, de droite à gauche.
« Je vais pas accepter alors que tu m'as larguée, abruti. » répliqua-t-elle sèchement. « Je t'ai même pas encore entendu t'excuser. »
L'étudiant acquiesça.
« T'as raison, excuse moi. »
Il remonta sa main sur son épaule jusqu'à son visage. Il eut frôlé sa jolie nuque, et ses lèvres, avant de plaquer sa paume contre une grande partie de sa joue droite, ses doigts se fondirent dans sa chevelure tandis que le début de sa paume se tint sur sa mâchoire et que la plus grande partie de celle-ci se tint sur celle rebondissante de son joli petit minois. Et, sans surprise, Geto l'observa. Il se mit même à nouveau à sourire. Qu'elle était belle... Douce et aimante, tel le plus beau des anges.
Et c'était lui qu'elle avait choisi d'aimer.
« Satoru t'as dit pourquoi j'ai rompu ? » la questionna-t-il.
L'adolescente secoua vigoureusement la tête, le faisant ainsi rire de bon cœur.
« Si j'ai décidé de rompre, du jour au lendemain, c'était parce que j'avais peur. » expliqua Geto, soudain sérieux. « Le métier d'exorciste n'est pas vraiment reconnu, qu'est-ce que j'aurais dit à tes parents ? Et, sachant que tu ne voulais pas étudier avec nous, je ne voulais pas risquer de te mettre en danger. »
Il poussa un profond soupir, une partie de son cœur soudain allégé. Le poids qui s'y était accumulé depuis déjà trois mois commençait à disparaître.
« Nos vies allaient devenir différentes. J'étais terrifié à l'idée de te voir perdre tes sentiments pour moi, j'avais peur que tu m'abandonnes pour quelqu'un de plus normal. J'y ai tellement réfléchi, je pensais que c'était la meilleure solution pour nous deux. La meilleure solution pour te savoir en sécurité. »
« Oh, Suguru... »
La charmante adolescente pouffa.
« Tu t'imagines vraiment que ça m'aurait suffi ? »
Elle vit avec amusement les yeux du noiraud s'ouvrir sous la surprise.
« Je veux pas vivre sans toi. Je suis même prête �� tout quitter si ça signifie vieillir à tes côtés, ou mourir au combat pour sauver ta peau. » affirma-t-elle.
À ces propos, Geto raffermit la prise de sa main sur la sienne. Son regard palpita un bref instant, si bref que l'adolescente jura que cela avait été une hallucination. Néanmoins, cela ne la retint pas de faire aussi pression sur sa main. Geto la touchait si tendrement, elle en avait oublié à quel point elle se sentait bien à ses côtés. Qu'il était grand et charmant... Elle peina à croire qu'elle avait osé le laisser partir quelques mois plus tôt. Alors qu'elle le contempla, elle jura que ça n'avait été que pure folie de sa part. Elle s'en alla jusqu'à se demander comment elle avait pu survivre sans lui jusqu'ici. Sans se noyer dans ses beaux yeux malicieux, sans fondre dans son étreinte et sans discuter à ses côtés la nuit, jusqu'à entendre les oiseaux gazouiller et sentir les premiers rayons du soleil se frayer un chemin à travers les volets.
Elle insista de nouveau : ça n'était que folie.
« Alors, j'ai décidé. »
La jeune fille plia et ramena ses jambes sur le côté droit de son corps, ainsi elle força son corps à faire face à celui du noiraud. Elle apporta sa seconde main à sa joue, où elle vint y cueillir celle de Geto. Après quelques manœuvres, elle posa leurs mains sur ses propres cuisses, leurs doigts entremêlés et impossible de s'en dégager.
« J'y ai réfléchi depuis que Satoru m'a écrit, tellement que j'en ai encore mal à la tête. » avoua-t-elle avec embarras. « Et je sais même pas ce que je veux être plus tard. J'y ai pensé, je te promets. Et... »
Geto arqua un sourcil.
« Je veux qu'une chose pour l'instant. C'est tout. Et c'est être avec toi, Suguru. Alors, je m'en fiche de ce que l'avenir nous réserve, tout ce que je sais, c'est que je resterai avec toi, peu importe les sacrifices que ça me demandera. Je t'aime. Et ça changera pas. »
Elle se pencha délicatement dans sa direction, le cœur battant à vive allure et le corps tout chaud. Geto restait stoïque. Il la regardait s'avancer, timide et presque incapable de soutenir leur contact visuel.
« Ça changera jamais. »
Il ne put se retenir plus longtemps. À ces mots, Geto se jeta sur ses lèvres; il pressa ses dix doigts contre les siens, dans ce nœud d'amour entre leur corps, et il lui vola un baiser. Un baiser rempli d'amour. Geto avait fermé les yeux, immédiatement suivi par la fille de ses rêves, et il l'avait embrassée à en devenir fou, à en sentir ses tympans palpiter et son cœur exploser tel un ballon. Le son fit écho dans ses veines. Il était assourdissant. Il tapait fort en lui, dans un rythme effréné, le forçant à s'abandonner toujours plus contre elle.
« Ça veut dire que Satoru avait raison ? » demanda l'adolescente une fois séparée de lui.
« Tu m'étonnes. » répliqua-t-il.
Geto apporta une de leur main à ses lèvres, il embrassa rapidement le dos de la sienne.
« Je promets de te protéger. Je t'aiderai à t'adapter, tu verras, ce sera génial. »
« Je vais continuer à voir ces créatures tous les jours ? »
Le noiraud colla son front au sien.
« Jusqu'à la fin de ta vie. » il avoua sans arrière pensée. « Mais je serais là pour t'aider à affronter tout ça, moi, Satoru et même Choko. »
« On va en tuer beaucoup ? »
« Des tonnes. »
« Bizarrement, ça m'enchante moins... »
Geto rit.
« Tu m'as manqué, Suguru. »
Son regard s'adoucit.
« Toi aussi tu m'as manqué. »
Ils étaient assez proches pour, front contre front, mains enlacées et doigts entremêlés. Alors en conséquence, Geto et la fille de ses rêves vinrent une seconde fois s'embrasser. Cette fois-ci, le baiser fut moins passionné. Les deux adolescents s'embrassèrent calmement, ils savourèrent cet instant, chanceux de s'être retrouvés et de s'être offert une seconde chance, malgré le futur sinistre qui, à présent, les attendait. Geto bécota les jolies lèvres de sa copine et, celle-ci, quant à elle, huma avec plaisir l'odeur de son eau de Cologne. La gorge de Geto sentait bon l'après-rasage, elle s'en délecta sans en oublier de l'embrasser en retour. Elle ne le lâcha pas. Au contraire, elle s'agrippa davantage à lui, désireuse de rester à ses côtés, de ne plus jamais le laisser s'en aller et de l'épauler même dans les moments les plus durs.
Même à bout de souffle, elle continua à l'embrasser. Son visage saisi en coupe, Geto sentit les lèvres de la jolie adolescente s'attaquer à toutes les parties de son visage. Que ce soit son front, ses tempes, ses paupières, l'arête de son nez, son menton, les lobes de ses oreilles et la commissure de ses lèvres, elle le laissa rien lui échapper.
« Je suis tellement heureuse. »
« Je t'ai manqué à ce point ? »
Geto arqua un sourcil.
« T'as pas idée. »
La charmante demoiselle se recula brusquement, elle quitta Geto pour se relever sur ses chaussures d'uniforme et tapoter son fessier. Des bribes de poussières, de cailloux et de terre humide tombèrent au sol, tachant au passage ses mains. Geto se releva à son tour. Il l'imita. Puis, la voyant se saisir de sa mallette de cour, il s'autorisa à vérifier si elle était encore sale.
« Ça partira au lavage ? » s'interrogea-t-il.
« De quoi ? Oh, mon Dieu. Suguru, me dis pas que je suis tachée derrière. »
« D'accord, je dis rien. »
Le noiraud s'avança jusqu'à la rejoindre, une fois à sa hauteur, il passa son bras autour de sa nuque et la colla contre lui.
« J'ai le cul trempé moi aussi, c'est pas grave. » il marmonna. « Au moins on est accordés. »
« Je te déteste. »
« Eh, c'était ton idée de te poser là. »
« Et il a fallu que tu me suives, hein ? »
Geto voulut lui répondre, rétorquer qu'il l'aurait suivie jusqu'au bout du monde, que ça n'aurait pas été la fin du monde. Cependant, il préféra plonger sa main libre dans la poche de son pantalon et en extirper son portable à clapet, Geto le zieuta curieusement en forçant l'adolescente à le suivre hors des deux ponts routiers sous lesquels ils s'étaient tenus. Elle le laissa faire, déjà bien occupée à apporter sa main à la sienne ᅳsur son épauleᅳ et à entremêler leurs doigts ensemble. Geto y répondit en faisant doucement pression dessus, son nez toujours vautré sur l'écran de son portable.
« J'ai pas la moindre barre. »
« T'en auras pas avant un sacré bout de temps. Pourquoi ? »
Le ton curieux dans sa voix força Geto à dévisager la jolie adolescente. D'un ton las, il lui répondit :
« Pour dire à Satoru de se préparer quand je rentrerai. Je vais lui botter le cul. »
Sa réplique suffit à la faire ricaner. La demoiselle enjamba la petite structure en briques les séparant du dessous du pont routier au terrain d'herbe qu'ils essayaient de rejoindre, tout cela, en riant joyeusement. Geto l'ignora, il pesta plus vivement en direction de son portable à clapet, y voyant du WiFi lui revenir, pour aussitôt disparaître. Finalement, il l'éteignit et le rangea à sa place.
« Tu veux rentrer ? » demanda-t-il.
« Pas maintenant. »
L'adolescente zieuta la montre à son poignet.
« Il nous reste encore un peu de temps, non ? Je viens juste de finir les cours. »
« Pareil. »
Geto serra sa main dans la sienne, il pressa leurs doigts les uns contre les autres, forçant sa peau à se mouler dans sa chair.
« Tu veux aller manger une glace ? »
« Tu m'invites ? »
Un sourire se forma sur ses lèvres.
« Toujours. »
« Alors je te suis. »
Geto expira l'inspiration qu'il avait réprimé le temps qu'elle réponde. Son cœur s'allégea. Il contempla l'espace d'un instant l'expression malicieuse de la fille de ses rêves et, la seconde suivante, la pressa contre lui. Une fois à sa portée, Geto embrassa tendrement son front. L'adolescente gloussa. Elle subit son baiser, une fois reculée, elle haussa les sourcils.
« Je savais bien que je t'avais manqué. »
Geto roula des yeux.
À l'instar de lui répondre, il préféra se focaliser sur le chemin qu'ils avaient emprunté.
« On va manger au centre-ville ? »
« Y'a pas un glacier ici ? »
« Je pense pas. » elle songea.
« C'est parti, alors. Allons-y. »
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Les photographies ⸺dont je me suis inspirée pour cet OS⸺ proviennent du compte Twitter de HakkenRyou
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justeunlama · 1 year ago
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Tu sais cette sensation où tu as beaucoup de gens autour de toi, ou tu est entouré, que c'est un bon moment a passé, que les gens te parle , mais un rien ,un bruit plus fort que l'autre, des parasites auditifs, font que la conversation de base n'a plus rien a voir et je perd très facilement le fil de la conversation.
Pb auditif, pb de concentration, un rien et distrayant, un rien me fait penser à toi, moi qui m'imagine avec toi en plus dans ce lieux, cette situation, avec ses personnes, moi qui ai envie d'être avec toi et de partager ce moment. Un moment qui doit être sympa, qui doit te changer les idées. Ça n'a pas le même goût sans toi. D'autant plus dans cette situation.
Ta situation ,une situation qui te fait couler, une situation où tu te noie et tu meurs petit a petit, une situation où tu es seule de plus en plus. Te savoir loin et dans cette situation ne rend pas les choses aussi facile.
Alors ouais je pars dans ma tête, je voyage au grès des bruits qui m'entourent. Je m'imagine qu'on passe la soirée ensemble et que ça y est on rentre ensemble après une bonne soirée. Tu sais le genre de soirée où on a bu un peu pas trop mais assez pour faire des declas jusqu'au bout de la nuit et pour la vie. Ce genre de soirée où on rentre et il fait frais, et pour ne pas rentrer directement une ballade nocturne s'improvise.
Ce genre de soirée où même si tu t'amuses, tout n'est pas pareil, eux sont là mais pas toi. Toi avec qui j'ai envie d'être de partager tout ces moments. Ce genre de soirée où malgré le temps qui passe et les gens autour on se bouffe des yeux, nos regards se croisent et on se noie dans ces regards si tumultueux, ce genre de regarde qui t'accrochent, qui te réchauffe le coeur. Ce genre de soirée où en plus de l'alcool et de tt les gens qu'il y a autour tu as chaud, chaud parceque tu es là. Que nos regards se dévorent, parceque sous la table on se fait du pied, pck quand on est à côté sous la table on se caresse le coin de la cuisse, une main dans le dos dans l'ambiance de la salle, ça passe auprès de tout le monde mais le fait d'être en contact physique avec toi ça change.
Ce genre de soirée où une fois fini tu rentres chez toi vous retrouverez cet appartement, et vous allez vous coucher, puis ça se termine en nuit chaude, un peu alcoolisé, ou ce mélange de douceur et d'une légère brutalité mais qui reste douce assez pour exciter mais sans être violent. Ces corps qui se tendent a la lueur de cette lampe a la couleur chaude. Un petite veilleuse qui permet de voir et de deviner ton corps. Ce corps que je trouve si magnifique et dont jamais je me laisserai, avec ses formes si harmonieuses que je passerai des jours a carresser ton corps. Des nuits a t'embrasser dans le cou, a te mordiller les oreilles et a entendre ton souffle se mettre à aller de plus en plus vite. Ou nos bouches s'embrassent et nos langues dansent, que nos lèvres se mordent. Que t'es seins continuent à pointer jusqu'au bout de la nuit, ces seins et ces tétons qui durcissent au fur et à mesure de ton excitation. Ton corps qui se cambre moi entre tes cuisses tes cuisses chaude tes plis de l'aine qui me semble si familier, si doux lorsque je les embrassent, si paisible lorsque j'y passe ma langue jusqu'entre tes cuisses.
Mes mains sur tes poignées d'amour ma tête entre tes cuisses, ma langue qui te fait plaisir,moi qui prends mon pied en te voyant prendre le tien. Toi qui de plus en plus chaude , ta crinière lâchée, ton déhanché qui me fait toujours ce petit effet au grès des saisons. Tes seins entre les mains, tes fesses cambrées, toi dans toutes ses positions, peut importe nos positions je te trouve tellement magnifique, d'une beauté, d'une légèreté quand je suis a tes côtés, comme une envie de mettre ce monde sur pause, que ces moments ne se finissent jamais. Que nos moments de vulnérabilité continue ou lorsque je te regarde après que t'ai jouit je peux sentir toutes ces hormones, sentir ton corps et ton âme encore plus nue qu'il ne l'ai déjà. Toi, ton vrai toi. Bien et apaisé et ça fait du bien de te voir comme ça. J'ai besoin de te voir comme ça sans soucis, ou du moins, moins de soucis. Je paierai cher pour te voir plus souvent comme ça.
Je t'aime
Il est 4h et je pense a toi. A notre futur sans savoir où ça va mener mais j'ai envie d'y croire même si c'est pas toujours constant. J'ai envie d'y croire j'ai peur mais j'ai besoin d'y croire pour toi et pour nous.
Rêver d'une vie imaginaire, une vie que probablement on aura jamais ,resté bloqué dans un monde imaginaire. Mais j'ai envie d'y croire et je veux y croire. Imagine on tente et imagine que ca marche.. la vie qu'on pourrait avoir. Je rêve et je continue ça fluctue en fonction des jours, du temps, des humeurs mais je garde espoir.
Je t'aime fort 🤟
💚💙
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christophe76460 · 4 months ago
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Shalom peuple de Dieu 💥
Les lèvres Impures .
1 Pierre 3: 10-12 “Si quelqu'un, en effet, veut aimer la vie et voir des jours heureux, qu’il préserve sa langue du mal et ses lèvres des paroles trompeuses, qu’il s’éloigne du mal et fasse le bien, qu’il recherche la paix et la poursuive; car les yeux du Seigneur sont sur les justes et ses oreilles sont attentives à leur prière, mais la face du Seigneur est contre ceux qui font le mal. ”
Si vous voulez aimer la vie, si vous voulez voir de bons jours, alors retenez votre langue du mal et vos lèvres de la tromperie.
La Bible est très claire le mal qui vient de notre bouche.
Quand Ésaïe a vu la majesté transcendante de Dieu, il s'est vu dans un contraste frappant et a prononcé un oracle de malheur sur lui-même
“Malheur à moi! je suis perdu, car je suis un homme dont les lèvres sont impures, j’habite au milieu d’un peuple dont les lèvres sont impures, et mes yeux ont vu le Roi, l’Eternel des armées.”
Ésaïe 6.5.
Le premier sentiment de culpabilité d'Esaïe, voyant la sainteté de Dieu, concernait ce qui sortait de sa bouche, et il reconnut qu'il n'était pas le seul a avoir la bouche corruptrice de la tromperie.
La nation était un peuple aux lèvres impures.
Avec nos lèvres, nous sommes appelés à témoigner de la vérité de Dieu et à lui adresser louange, honneur et gloire.
Au lieu de cela, la calomnies et blasphémes
Avec la bouche mettant. le poignard dans le dos .
Jacques consacre beaucoup de lignes dans son épître à ce petit membre, disant: “Voyez, comme un petit feu peut embraser une grande forêt!
Jacques 3.5.
Soyez benis votre sœur et servante de Dieu peggy 🕊
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clairvoyanceetheree · 7 months ago
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orus123 · 3 years ago
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maitre-gotta · 2 months ago
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agonglo · 3 years ago
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kaantt · 3 years ago
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55 avec les chevaliers de la table + Blaise et les enchanteurs c'est possible ? Parce que ce serait hilarant 😭
Le seigneur Perceval s'approcha timidement du roi de Bretagne. Celui-ci était assis sur un rocher, il jouait machinalement avec Excalibur en se mordant la lèvre. Les autres chevaliers défaisaient leurs paquetages et prenaient leurs aises dans la clairière qu'ils avaient choisie pour passer la nuit. Perceval s'approcha un peu plus de son roi et murmura :
« Sire... »
Arthur ne répondit pas, il ne regardait même pas le chevalier du Pays de Galles. Ses yeux étaient trop occupés à scruter les mouvements de ses autres chevaliers qui tentaient d'allumer un feu pour se réchauffer et faire cuire les morceaux de viandes qu'ils avaient apportés pour leur dîner.
« Sire ? Insista le chevalier du Pays de Galles.
-Quoi ?!
-Désolé de vous déranger mais est-ce que vous pouvez nous rappeler pourquoi on dort ici ? Je suis pas certain d'avoir tout compris.
-C'est pas possible ! » Le roi prit une profonde inspiration, essayant de ne pas s'emporter. « On est là parce que vous et l'autre débile avez oublié de prendre le matériel pour les tentes !
-Ah oui c'est vrai.
-D'ailleurs, désolé pour ça sire ! » S'écria le seigneur Karadoc en rejoignant son camarade aux cheveux blancs.
Ses deux chevaliers le regardaient avec des yeux larmoyants, ils semblaient sincèrement embêtés par leur oubli. Arthur était fâché mais il ne souhaitait pas non plus se brouiller avec ses chevaliers, du moins pas ce soir. Le roi de Bretagne leur fit un petit signe, leur demandant de dégager. Les deux hommes s’exécutèrent, ils se précipitèrent pour rejoindre leurs compagnons et les aider à s'installer. Après quelques instants de calme, la voix de Karadoc, outrée, s'éleva une nouvelle fois :
« Sire !
-Quoi ?! Qu'est-ce qui se passe cette fois ?! Rouspéta le roi de Bretagne.
-Merlin refuse de partager son repas !
-Et alors ? Excusez-moi mais qu'est-ce que ça peut bien vous foutre ?
-C'est pas très chouette quoi ! »
L'enchanteur de Bretagne était assis sur une pierre, un morceau de pain couvert de fromage dans ses mains. Il poussa un soupir exaspéré avant de crier au le chevalier du Pays de Vannes :
« Je m'en fous ! Moi j'ai pris mon casse-dalle. Si vous ne l'avez pas pris c'est la faute à votre gueule !
-Allez quoi ! Dit Perceval.
-Passez-nous un petit bout... Supplia le seigneur Karadoc.
-Non je vous ai dit ! Laissez-moi tranquille !
-C'est quand même- Renchérit le chevalier du Pays de Galles.
-Oh ! »
Elias apparut subitement aux côtés du druide. Ses yeux bleus glacèrent le sang des deux chevaliers. Ils reculèrent instinctivement en voyant le regard furieux du grand enchanteur du Nord. Celui-ci vint se placer devant Merlin, comme pour le protéger, et déclara :
« Il vous a dit de lui foutre la paix. Et vous l'avez pas fait. C'était clair pourtant.
-Bah euh... Murmurèrent les deux comparses.
-Maintenant vous la fermez et vous le laissez bouffer en paix. »
Perceval et Karadoc tremblèrent en entendant la voix du grand enchanteur du Nord. Les deux hommes s'empressèrent de quitter son regard et allèrent demander à leurs autres camarades un bout de leur pitance. Elias s'installe aux côtés de Merlin sur le rocher, le druide lui adressa un sourire et dit :
« Merci Elias.
-Vous, fermez-là aussi. Ne me remerciez pas. C'est pas pour vous que j'ai fait ça, c'est pour mes oreilles que je l'ai fait. »
Merlin se tut mais un sourire ravi était plaqué sur ses lèvres. Enchanté de voir qu'Elias se souciait suffisamment de lui pour prendre sa défense. En voyant la mine ravie du druide, l'enchanteur cracha :
« Et arrêtez de sourire comme un débile. »
Merlin n'obéit pas, son sourire restait plaqué sur ses lèvres.
Le roi Arthur avait rejoint les quelques chevaliers qui s'étaient installés auprès du feu qu'ils avaient réussi à allumer. Ils grignotaient leur viande en silence jusqu'à ce que la voix du roi de Carmélide vienne briser cette harmonie :
« C'est quand même pas croyable. »
Arthur releva son regard vers celui du roi de Carmélide. Léodagan le dévisageait en secouant sa tête de droite à gauche.
« Je ne comprends pas pourquoi vous vous obstinez à les garder dans votre équipe ces deux-là. Cracha le seigneur Léodagan.
-Non mais de quoi j'me mêle ? Si je veux garder Perceval et Karadoc dans mon équipe je suis encore assez grand pour faire ce que je veux !
-Non mais sire le prenez pas comme ça... Intervint le roi de Calédonie.
-Le seigneur Léodagan n'a pas complètement tord. Renchérit Lancelot.
-Ah ! S'écria Léodagan en montrant le chevalier blanc de la main.
-Écoutez, vous êtes bien gentils, tous, mais vous allez vite me lâcher les basques sinon ça va vraiment pas le faire. »
Tous les chevaliers se turent, sauf le duc d'Orcanie qui entrouvrit sa bouche pour parler. Mais Arthur ne lui en laissa pas le temps :
« Quoi ? Vous aussi vous voulez donner votre avis ? Ça nous changerait ceci-dit, pour une fois que vous ouvrez votre gueule.
-Non sire. C'est juste que vous vous êtes assis sur ma cape. »
Le roi rougit d'embarras, il se leva et laissa le chevalier replacer correctement son vêtement. Le père Blaise s'approcha du petit groupe, se pencha à l'oreille du roi et murmura :
« Sire ?
-Quoi ?
-Il serait pas temps d'arrêter un peu le papotage et de dormir ? Je vous rappelle que nous avons encore une longue route à faire demain. On ne sera jamais en état de la faire si-
-Oui, oui c'est bon. »
Le père Blaise lui lança un regard agacé avant d'abandonner les chevaliers pour aller se coucher sur l'herbe humide de la prairie. Il remonta sa cape sur ses épaules et ferma les yeux, se laissant emporter par le sommeil. Arthur fit un signe à son bras droit.
« Seigneur Lancelot. Appela le roi.
-Oui sire ?
-Dîtes à tout le monde d'aller se coucher et organisez les tours de garde. Moi je vais dormir.
-Très bien sire. Je prendrai le premier tour de garde.
-Ouais ouais c'est ça. Allez bonne nuit. »
Il quitta les côtés du chevalier blanc pour rejoindre le père Blaise et s'installer du mieux qu'il pouvait entre la boue et les rochers. Il voulut trouver le sommeil mais la voix douce du prince de Gaunes vint troubler sa quiétude :
« Sire...
-Quoi encore ? Grogna le roi de Logres.
-Nous... Nous n'allons tout de même pas dormir en pleine forêt...
-Si.
-Mais...
-Ne protestez pas Bohort. J'ai vraiment autre chose à penser. »
Le prince de Gaunes s'éloigna du roi avec une moue mécontente alors que celui-ci se réinstallait et fermait de nouveau les yeux pour dormir. Peu de temps après tous les compagnons dormaient. Tous sauf un. Le seigneur Perceval regardait les étoiles, il se tourna vers son voisin pour lui poser une question.
« Seigneur Galessin ? »
Le chevalier ne lui répondit pas. Perceval s'approcha de lui et l'appela de nouveau :
« Seigneur Galessin ?! »
Il tapota légèrement l'épaule du duc d'Orcanie. Celui-ci ne réagit toujours pas. Le chevalier du Pays de Galles se risqua à demander :
« Vous dormez ?
-Oui. Grogna le seigneur Galessin.
-Ah ! Pardon. Excusez-moi. »
Il s'éloigna de nouveau du duc d'Orcanie pour se tourner vers le seigneur Karadoc et papoter avec lui. Leurs éclats de rire eurent rapidement raison du sommeil du roi de Bretagne. Il se redressa dans sa couche improvisée et s'écria :
« Mais fermez-là bon dieu ! Vous allez tous être crevés demain si vous ne dormez pas.
-Mes excuses sire. Répondit le seigneur Lancelot qui montait toujours la garde.
-Lèche-pompes. »
La voix moqueuse du seigneur Galessin s'éleva dans la nuit, piquant au vif le chevalier blanc. Perceval se tourna vers Galessin et lui demanda :
« Bah vous dormez pas vous ?
-Si.
-Ah, pardon. »
Un long moment de silence suivit la dernière intervention du chevalier du Pays de Galles. Moment de silence qui fut brisé par un cri.
« C'était quoi ça ? Hurla le prince de Gaunes.
-Quoi ça ? Demanda Lancelot.
-Ça ça ! » Reprit Bohort.
Tous les chevaliers se redressèrent dans leur couchage de fortune et dirigèrent leurs regards vers la couche du chevalier de Gaunes. Léodagan se leva, agacé.
« Mais quoi ça ! Grogna le roi de Carmélide.
-L'énorme bruit là !
-Mais quel bruit ? »
Le prince de Gaunes tremblait sous sa cape, il se recroquevillait sur lui-même. Arthur poussa un énième soupir et déclara :
« Mais c'est rien ça Bohort. C'est les bruits de la forêt...
-Allez dormir. Je vais monter la garde, vous ne risquez rien. » Proposa le seigneur Léodagan.
Le roi de Carmélide s'installa aux côtés de son camarade, son épée à la main. Rassuré, le prince de Gaunes pouvait se rendormir.
Le reste de la nuit se passa sans le moindre incident et quand le roi de Logres s'éveilla, tout était parfaitement à sa place, ses hommes dormaient. Sauf un qui montait la garde et qui le salua de sa voix traînante.
« Bonjour sire.
-Seigneur Galessin ? Demanda Arthur en se redressant.
-Vous êtes le premier réveillé.
-Il est quelle heure ?
-Le soleil commence à se lever sire. »
Le roi quitta son lit de fortune pour rejoindre le duc d'Orcanie. Il s'étira, observant l'horizon sous le regard calculateur de son chevalier.
« Vous voulez que je réveille les autres ? Demanda ce dernier.
-S'il-vous-plaît. »
Le duc d'Orcanie quitta son poste pour effectuer l’ordre royal. Une heure après tous les hommes étaient prêts, ainsi que leurs bagages. Ils pouvaient repartir.
« Allez les artistes. On est reparti ! » Déclara Elias.
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alexar60 · 5 years ago
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Tous coupables
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Maxime avait choisi cet appartement pour la tranquillité régnante dans le quartier. De plus, il était bien situé entre son lieu de travail et de nombreux lieux culturels. Ainsi il pouvait sortir juste à pied sans se soucier de trop boire pour rentrer. C’était vraiment intéressant. Alors, il profita d’un prix avantageux pour acheter un appartement au second étage d’un vieil immeuble rénové. C’était un petit trois-pièces, propre aux plafonds hauts. Il put aménager une mezzanine et faire une chambre d’amis. Il se plut dès le début, se sentant pour la première fois chez lui.
Les voisins se présentèrent les uns après les autres, saluant le nouveau avec quelques cadeaux de bienvenue. Une gentille petite vieille du rez-de-chaussée apporta une boite de chocolat, les résidents du troisième vinrent accompagnés d’une bonne bouteille de vin. Ainsi que ceux d’en face. Seule, les personnes du premier ne se présentèrent pas. Il y avait vraiment une ambiance bonne enfant. Tout le monde se connaissait et déjà Maxime avait son surnom : le petit dernier. Comme s’il était le dernier de la famille. Par la suite, il découvrit une atmosphère d’entraide entre celle qui va faire les courses pour la vieille dame mais aussi, celle qui garde les enfants. Justement, son niveau d’études intéressa les parents en quête de soutien scolaire pour leurs petits. Alors, le samedi après-midi, ils étaient trois à venir chez Maxime afin de perfectionner leur français et leur math. Par contre, il n’était pas question d’argent entre eux, mais de bons petits plats mijotés et cuisinés avec bonheur. Grace à cela, il n’avait pas besoin de se préoccuper  de cuisine tout en embaumant son appartement de senteurs appétissantes. De temps en temps, on lui proposait une lessive gratuite en échange d’une leçon. Et quand il se reposait, le jeune homme ouvrait la fenêtre ou la porte afin d’écouter le garçon du quatrième qui jouait du piano.
C’est au bout de six mois qu’il fut réveillé par des sons étranges. Peut-être étaient-ils déjà présents et Maxime n’y faisait pas attention ? Cela le réveilla en pleine nuit. Au début, il crut à un fêtard dans la rue. Il ouvrit la fenêtre, constatant qu’elle était totalement déserte hormis un chat curieux en train de fouiller dans une poubelle. En refermant le volet, il réalisa que le bruit venait bien de l’intérieur. C’était une sorte de chuchotement, comme une plainte, quelqu’un qui pleurait ou gémissait. Cependant, impossible de trouver l’origine de ces cris. Il se rendormit, et rêva d’une femme se promenant dans la chambre en larmes avec la bouche bâillonnée. Le lendemain, il posa la question à un voisin rencontré dans les escaliers. Ce dernier fronça les sourcils et ne sut pas la provenance de ces bruits. Il partit de son côté tandis que Maxime se dirigea vers son lieu de travail. Toutefois, il eut l’impression que l’homme l’observait, alors, il tourna la tête et vit son voisin reprendre sa route avec un air gêné.
Le soir, n’y pensant plus, Maxime reçut sa visite ainsi que sa femme et deux autres voisins pour un apéro. Ils entrèrent, une bouteille de vin et quelques amuse-gueules en main. Ils discutèrent de banalités sans grand intérêt. Soirée sympathique, surtout que sa voisine décida de revenir avec un gigot permettant au groupe de continuer de s’incruster dans son appartement. Ils restèrent longtemps, Maxime constata qu’il était minuit passé lorsqu’ils rentrèrent chez eux. Toutefois, leur comportement fut intrigant. Par moments, ils se concentraient comme pour écouter un écho lointain. Max fit mine de ne pas s’y intéresser jusqu’à ce que l’un d’eux interrompit une discussion. Tout le monde resta figé, écoutant le silence. Puis, il dit « Ah non !» reprenant le fil du dialogue comme si de rien était. Une fois dans le couloir, le jeune homme put les entendre parler rassurés par on ne sait pas quoi. Il remarqua que l’un d’eux descendit d‘un étage puis remonta quelques secondes plus tard pour rentrer chez lui. Cette nuit, il fut de nouveau réveillé par ces gémissement d’outre-tombe. Il chercha l’origine vainement avant de dormir.
Petit-à-petit, les voisins se montrèrent distants. Ils évitaient de rencontrer Maxime et surtout de répondre à ses questions sur les bruits de la nuit. On était loin de cette bonne humeur amusante et chaleureuse du début. Ses petits élèves vinrent de moins en moins passer leur après-midi. Il reçut même quelques réflexions désagréables sur la boue déposé par ses chaussures dans les escaliers ou le bruit trop fort de sa télévision. Il y avait dans leur comportement une expression de plus en plus malsaine. Par la suite, dès qu’il rentrait ou sortait, il espérait ne pas les croiser ; quand c’était le cas, il osait à peine dire bonjour. Bref, Maxime commençait à mal vivre cette période absurde et la nuit, il cherchait l’origine de ces cris car les plaintes continuaient. Il eut enfin sa réponse pendant un retour de soirée.
Il était deux heures du matin lorsqu’il grimpa les marches pour rejoindre son appartement. Il essaya de faire le moins de bruit possible afin de ne pas prendre de réflexion sur un retour brutal qui pourrait réveiller la vieille dame devenue maintenant acariâtre. Devant la porte de l’appartement inoccupé du premier, il entendit un bruit sourd. Il s’arrêta puis posa son oreille contre la porte. Il fut stupéfait d’entendre les mêmes pleurs qui le réveillent constamment. Il y avait quelqu’un dans cet appartement abandonné ! Dès lors, il frappa demandant à haute voix si tout allait bien. Les pleurs continuèrent sans se soucier de lui. Maxime actionna la poignée, la porte ne s’ouvrit pas. Il monta ensuite l’escalier  à grandes enjambés, faisant un bruit phénoménal pour récupérer chez lui un objet et défoncer cette porte. Il pénétra son appartement à toute vitesse laissant l’entrée ouverte. Il fouilla quelques tiroirs, trouva un tournevis et redescendit. Devant la porte, il entendait toujours les mugissements étranges. Il coinça le tournevis entre la gâche et le chambranle puis força d’un coup sec, ouvrant la porte en grand. La salle était noire. Il put entrevoir une ombre, une forme lorsque soudain, quelque-chose cogna l’arrière de sa tête. Il s’effondra inconscient entouré d’un voile noir sur le tapis poussiéreux et recouvert par les quelques copeaux de bois tombé lors de l’infraction.
A son réveil, Maxime était assis, les mains et les pieds attachés à une chaise, un chiffon enserrait la bouche. Avec l’obscurité, il ne vit pas grand-chose clairement, constatant juste quelques faisceaux de lumière au travers des lattes d’un volet. Il savait qu’il n’était pas chez lui. Il regarda, prenant l’habitude des ténèbres environnant lorsqu’il aperçut une forme étrange à sa gauche. Pendant ce temps, il ne réagit pas au bruit derrière la porte entrouverte. Il regarda la forme en essayant de prononcer quelques mots, seulement le chiffon empêchait la mâchoire de remuer. La forme ressemblait à une personne, la tête baissée, elle était assise, les mains attachées. Il tourna la tête en direction de la porte, cherchant à appeler de l’aide. Mais Maxime fut vite pris d’angoisse en découvrant un voisin en train de remplacer la porte par un mur. Le gars ne souriait pas. A l’aide d’une truelle, il étalait une épaisse couche de mortier qu’il recouvrit avec une brique. Il reconnut un autre voisin derrière lui, dès lors, il devina que les deux autres personnes au loin étaient aussi des voisins. Le maçon improvisé continua de poser du mortier qu’il lissait avec sa truelle, puis il posa une seconde brique. Déjà le petit  mur arrivait à son menton. Maxime essaya de hurler, grognant maladroitement. Il gesticula, seulement ses poignets étaient attachés avec des menottes en plastique jetable. Il n’arriva à rien en cherchant à se libérer ; au contraire, le plastique cisaillait sa chair plutôt qu’autre chose. Les autres parlèrent entre eux, souhaitant refermer le passage au plus vite.
Épouvanté, la poitrine oppressé par l’idée de finir emmuré vivant, Maxime chercha à déchirer à coup de dents, le tissu dans sa bouche sans résultat. Dès lors, il essaya de réveiller son acolyte d’infortune qui ne bougea pas un cil durant toute la scène. Il chercha à remuer ses pieds attachés, quand, il réalisa en voyant le visage blême de la forme qu’elle ne se réveillera jamais. C’était une femme aux longs cheveux noirs, la tête baissée, la peau grise presque momifiée, son cadavre était ici depuis plus d’un an. Il sembla voir un mouvement chez elle, une mèche de ses cheveux venait de bouger. Pendant ce temps, le voisin grimpa sur un escabeau afin de poser les dernières briques. Maxime se calma, persuadé être en pleine hallucination. Il rêvait, c’était certain ! Il rêvait et il allait se réveiller. A ce moment, il souffla un grand coup par les narines tout en fermant les yeux, puis il ouvrit les paupières, et regretta voir la main de son voisin installer l’avant dernière brique. Le jeune homme se mit à pleurer, priant que son absence ne passera pas inaperçu. Il espéra ne pas vivre la même chose que cette pauvre femme. Mais qu’avait-elle fait pour mériter ça ? De son côté, le voisin jeta un dernier œil sur cette pauvre victime qui se posait des questions. Lui, savait pourquoi comme tous les autres de l’immeuble car ils étaient tous coupables.
Alex@r60 – avril 2020
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desmachins · 3 years ago
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L’alchimiste
Je t’ai vu passer. T’étais en t-shirt. J’ai trouvé ça audacieux, un 17 décembre. Le choc a été d’autant plus fort que moi, j’ai rien trouvé de mieux que de m’emmitoufler sous une superposition de couches, débardeur, chemise, pull, veste, écharpe excessivement épaisse, tout ça rapport à la maladie que je me paye depuis quelques jours, sale gastro couplée à des maux de têtes façon clocher de campagne, courbatures à chacune de mes articulations, la maladie comme impératrice de mon corps. C’est drôle, je voulais écrire empereur, mais un fond féministe m’a guidé vers ce changement de dernière minute. Maintenant, j’ai l’impression que ma maladie est une grande courtisane, puissante, goulue. Si j’avais gardé la forme masculine du mot, l’image mentale aurait été toute autre. Un genre de noblesse, une condescendance du bien-né face à mon petit corps de prolétaire faiblarde même pas capable d’affronter ses attaques. 
Bref, Mère Gastro et moi, de sortie dans la ville. J’avoue, ça faisait un bail. Je sais plus trop les arpenter, ces rues, depuis notre dernier échange. L’inquiétude monte avant même qu’un seul de mes orteils ne se pose sur le trottoir, au pas de ma porte. L’angoisse se répand, qui depuis quelques années semble avoir trouvé un refuge solide au creux de mon ventre. Depuis un mois et demi, je l’écoute et tais mes envies. Je sors plus dans les endroits où l’on pourrait se croiser. Fini le centre-ville. Terminé tous les bars où on laissait nos carcasses profiter des rayons gras d’un soleil toujours chaud, même l’hiver, une bière sur la table, ton paquet de clope à disposition de nous deux, partage équitable des addictions “quitte à s’abandonner aux petites dépravations, autant le faire à deux, hein, ma chérie?”. Je bois un peu plus que toi, mais j’atteins pas ton endurance côté cigarettes. C’est le bel équilibre malheureux qu’on a su trouver, sourire aux lèvres, sur dents de moins en moins blanches, mais vraiment pas encore dégueu, ça, je pouvais le constater à chaque fois que tu prenais le temps de sourire à nous. Et c’était vraiment pas rare. On s’en sortait pas mal, hein? 
Un mois et demie que je t’ai pas vu.
Le premier mois, ça m’allait bien. J’étais comme en overdose de toute la violence sourde de notre histoire. Tout ce que j’avais pas su dire pendant des mois et que je laissais remuer en moi, autant de vers solitaires, esseulés, qui, à défaut de se nourrir d’une terre neuve, fraîche, lourde de vie, devaient se contenter d’un corps meurtri, de plus en plus blessé. A force, ils ont commencé à se gaver de leurs propres déchets, urées et autres excréments. Bref, au bord de la septicémie, j’étais. Instinct de survie, appel du ciel, ou juste, bordel de merde, juste comme ça, j’ai tout vomi. Là, d’un coup, quand tu t’y attendais le moins, mais quand c’était plus possible pour moi de garder tout ça, de ronger mon frein, tout est sorti.
Je t’ai trompé. Je t’ai quitté. Je ne t’ai plus donné de nouvelles. 
Un mois et demie que je t’ai pas vu. C’est y a quinze jours que ça s’est remis à piquer pour de bon. Les émotions sont remontées, en flashs imprévisibles qui prenaient la forme de souvenirs bordéliques, très vivants. La journée où tu m’as envoyé des “je t’aime” toutes les heures, en image, comme si le temps avait calé son rythme sur celui de l’expression de tes  sentiments. Un gong régulier qui frappait à ma porte, enfin, au creux de ma poche, surtout, puisqu’un océan nous séparait encore. Si ça se trouve, huit mille kilomètres de distance, c’est le lubrifiant parfait pour pimper une relation amoureuse. Ça, et le premier réveil chez toi, y a maintenant quatre ans. Je suis sur le côté droit du lit. Je me réveille, je vois ton profil. Je me dis t’es beau. Puis je pense je suis bien. Faut que je sorte du lit mais j’ai pas envie. Alors je glisse le plus discrètement possible jusqu’à toi, embrasse ton cou, ta joue, ton oreille. Tu grognes, souris. Tu gardes les yeux fermés quand tu me parles, on dirait qu’il y a baston entre ton besoin de sommeil et ton désir d’être là, avec moi. Le désir gagne. C’est beau, la force du mental. Et la visite au musée, et le thé après ça, tous les rendez-vous ratés, le dessin animé sous ta couette, en un instant, l’hiver devient ma saison préférée, juste pour ce moment où rien n’existe que nos mains emmitouflées sous l’énorme édredon, ton odeur qui flotte partout autour de moi, merci aux vêtements super conforts que tu m’as prêtés et là, je le sens, merde, si je suis aussi émue pour ces presque riens, c’est que ce mec me fait me sentir à la maison. 
Voilà. Deux semaines que je pense à nous, au meilleur de nous. Aux moments cristal et lumière. Ceux qui ont tellement donné envie d’en vivre plus, d’en voir plus, de tout tenter, plus.
Deux semaines que j’oublie tout ce qui nous a fait souffrir. Affreusement souffrir, salement souffrir. Et voilà que rien d’autre ne se fige sous ma rétine que les bons souvenirs. Oubliés, les abandons. Mises au ban, les tensions profondes. Niées, les trahisons. Faut que je vérifie la marque des lunettes que je porte, à croire qu’elles viennent avec un supplément “paillettes”. Tout est beaucoup plus brillant, ces jours derniers, quel que soit l’endroit où se pose mon regard. Je nous fige dans un éternité romantique, le seul endroit où j’ai encore une espèce de pouvoir. Je me dis, on a été beaux façon image d’Epinal à un moment, c’est déjà ça. 
Puis, aujourd’hui, je te croise. Parce que bon, faut bien que la vie continue, à ce qu’ils disent, alors me voilà à nouveau dehors. J’ai pensé, éloigne-toi de tes propres microbes, tu dépéris, l’air frais, c’est encore la meilleure solution face à celui, vicié, de ton lit. Aère, ta maison, ton esprit, dégourdis les jambes. Mon cerveau, bien sûr, a entendu le warning qui criait “il se peut que tu tombes sur lui!” mais la raison a pris le dessus, en compagnie de ses amis du jour, la bien nommée "nécessité physique” et l'ambitieux "dépassement de soi”. Je sors, marche à la vitesse d’un escargot un jour où il n’a pas plu, mon sac sur le dos, je veux en profiter pour travailler pour la classe, je veux le faire dans le petit café cosy, là, dans la rue perpendiculaire à la tienne, je pense je parle trop souvent de la notion de liberté pour m’interdire un endroit dans la ville, sous quelque circonstance que ce soit, je me répète j’ai le droit, je me le dois à moi-même, faut que j’y aille.. Là, à dix mètres de l’arrivée, en train de me persuader que j’étais tout à fait prête à t’affronter -parce que ça aurait clairement été un combat entre moi et moi en te voyant- mais en réalité tellement soulagée qu’on ne se soit pas croisés, là, en expirant un peu plus fort l’air contenu trop longtemps dans mes poumons, je t’ai vu. 
Enfin, je crois que je t’ai vu. J’ai surtout observé une silhouette de loin. J’ai cru te reconnaître à cause des cheveux, et aussi cette façon que t’as de balancer tes bras, on dirait que ce sont eux qui mettent en branle tout le mouvement de marche, les jambes vaguement arquées, j’imagine tes pieds dans les baskets, les orteils qui se posent l’un après l’autre, comme quand tu marches en tongs, l’été, tranquille, sûr d’eux. A chaque fois, ça m’irrite en même temps que ça me plait ce geste qui se décompose, chaque orteil indépendant l’un de l’autre. Aujourd’hui, presque, ça me manque. Puis la tenue, aussi, m’a faite tiquer: t-shirt noir et jean brut. Un peu ta tenue de prédilection, le “sans débordement”, le “discret”. 
Si je t’ai vu, si c’était toi, ça a duré moins de trois secondes.
Je t’ai croisé peut-être, et mon cerveau, roue libre, n’a plus rien su faire d’autre que m’envoyer des images de nous, sublimes et datées.
Je t’ai trompé. Avec une femme. Ça a au moins le mérite d’être exotique. Puis je t’ai quitté. Parce que je respirais plus. Parce que je savais plus nous regarder, nous voir, nous aimer, croire en l’avenir de nous. Je t’ai quitté parce que je ne t’aimais plus absolument. T’as valeur d’unique. Avant toi, je m’autorisais même pas à imaginer que ça pouvait exister, cette arrogance d’amour. Retourner auprès de toi, c’était me rappeler à quel point je ne savais plus, je ne pouvais plus, je n’étais plus capable d’aimer absolu, d’aimer tout, d’aimer toujours. Retourner auprès de toi c’était comme aller chaque jour à l’enterrement d’un sentiment que j’avais vu mourir sous mes yeux, impuissante, inutile, fragile, neuf mois plus tôt. Je t’ai aimé comme je n’ai aimé personne d’autre. Je t’ai aimé comme je n’aimerai personne d’autre. Mais je n’aime plus comme ça. Maintenant je le sais et je le pleure encore un peu.
Je suis en colère, contre qui je crois que tu as été, contre qui je crois que tu ne seras jamais, avec moi. Je suis en colère contre mes espoirs stupides et mes désirs insatiables. Je hais l’impuissance de mes mots, qui ne racontent jamais assez les beautés, les peines, les douleurs, les sublimes de nous. Je hais que tu sois autre, que tu restes autre à jamais, que j’ai pu t’aimer si intime, si loin, si fort, me sentir si près de toi et toi pareil, et que ça n’ait pas suffi. Je suis en colère d’avoir été touchée, embrassée, contenue par un amour si intense pour finalement le perdre, comme tout peut se perdre, au point de devoir en faire rien qu’une histoire d’amour comme les autres. Si je l’avais laissée sublime, immense, inaltérable, notre histoire, alors j’aurais dû en mourir. L’instinct de survie a joué sa partie. J’ai appris à repenser le monde joyeusement sans toi. Je suis en colère parce qu’il m’a fallu renoncer au merveilleux de nous pour accepter notre fin. Je t’en veux de n’être qu’un homme, faillible et imparfait. Et je déteste t’avoir renvoyé la même chose chez moi.
Bon, mais voilà. Hier j’ai mangé un poulet au curry, chez les meufs, au quai d’Alger.  Y avait de la cardamome, dans le plat. Deux graines, dans mon assiette. J’ai pensé à toi, quand tu en croques une, quand ça se répand dans ta bouche, ce goût puissant qui s’étale partout, langue, palais, dents. J’ai pensé au plaisir que tu décris à chaque fois: la surprise, la puissance, l’intensité. Je les ai mises de côté pendant que je finissais mon assiette. Je voulais les garder parce que d’abord j’aime pas trop leur goût, moi, une fois éclatées, puis de toute façon je voulais pas me séparer du souvenir qu’elles m’offraient, une surprise d’une autre forme. J’ai souri. 
Alors voilà. Je t’ai trompé, oui. Je t’ai quitté. Je ne t’ai plus jamais donné de nouvelles. Je vois pas comment je ferais sans nous blesser encore plus fort, et, faut le reconnaitre, chacun de nous a reçu une belle dose de douleur, déjà. 
Pourtant t’existes. Et même quand t’es pas dans ma vie, t’es sublime, t’es vivant, t’es drôle. Et la vie, c’est mieux avec l’idée de toi en train de te recoiffer à la vitre d’une voiture, la vague de ta chevelure comme la plus parfaite imperfection. Ne me reste donc qu’à faire la paix avec les beaux souvenirs de nous. Trouver ça encore un peu dingue, et le sublime, et le dramatique de tout ça. Laisser venir à moi le beau, le sensible, abandonner la culpabilité de l’échec, j’ai fait de mon mieux, je crois, vraiment. Toi pareil. Et ça n’a pas été assez. Ou c’était trop. Pas facile de savoir. 
Peut-être, un jour, on sera suffisamment forts, sages, inconscients ou extraordinaires pour se regarder en tendresse et se saisir et se porter et s’aimer à nouveau, quelle que soit la forme.
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joaniepencil · 3 years ago
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L’île de l’amour
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Chapitre 6
Résumé : Les vieux démons de Marshall refont surface.
Avertissement : 18 ans et plus. Smut, mention de maladie et de mort. Tristesse. Heureusement plein de fluff aussi! Comme toujours les photos ne m'appartiennent pas, Google est mon ami!
Durant les semaines qui suivirent, Rosie n’eut pas une seconde à elle. Les visites touristiques s’enchainaient les unes après les autres et dès qu’elle avait une minute à elle, elle en profitait pour donner un coup de main à Sarah au pub. Elle avait perdue une serveuse en pleine saison touristique. Rosie lui avait offert de la remplacer, voyant une façon de faire de l’argent de plus. Sarah à court de ressource avait accepter tièdement au départ mais Rosie avait accumulé tellement de dette qu’elle avait su la convaincre.
Elle se sentait souvent submergée et déboussolée, elle regrettait parfois de ne pas avoir prit le job à Londres le soir en fermant la porte de son studio complètement claquée.
Elle avait jeté sa carrière aux ordures pour quoi aux finales? L’image de Marshall souriant lui vint en tête. Pour une relation compliquée? Des gens qui ne l’appréciait que très moyennement et une vie de misère?
Son père était tellement fier et content que son avenir soit assuré dans une banque.
Une après-midi de pluie tandis qu’elle passait la serpillère au Shack en réfléchissant à tous les changements dans sa vie depuis 6 mois l’abattement et la déprime prirent le dessus sur son courage.
Le menton appuyé sur le manche de sa serpillière, elle regarda durant un instant la pluie tombée. La petite cloche de la porte sonna.
-On est fermé, désolée, dit-elle, les yeux dans le vague.
-Rosie? Qu’est ce que tu fais là? Lui dit Marshall. Sarah est là?
Marshall tenait dans ses mains un cageot de pomme de terre qui devait bien pesé 50 kilos dégoulinant d’eau. Rosie lui ouvrit la porte de la cuisine.
-Le plus jeune de Sarah avait mal au ventre, elle est rentrée. Elle va revenir plus tard ne t’inquiète pas. Elle ne me laisse pas toute seule ici.
Marshall entra un second cageot.
-Tu travaille ici maintenant? Tu n’es plus guide touristique?
-Je travaille ici aussi quand je n’ai pas de visite. Alors tu as de bonne récolte à se qu’on dit?
Il prit nonchalamment une tasse et se versa un café que Rosie venait d’infusé.
-Oui je n’ai pas à me plaindre. On a un bel été. Tu travaille beaucoup? Il s’appuya sur le comptoir du bar.
-Oui, je n’arrête pas beaucoup.
Elle recommença à passer la serpillère.
-C’est pour ça que tu ne me rappelle pas ?
Rosie s’arrêta de bouger. Il l’avait contacté à plusieurs reprises mais elle ne lui avait pas donné de signe de vie.
-Entre autres. Je m’excuse de ne pas t’avoir rappelé. Elle reprit le mouvement de sa serpillière. Ces temps-ci, je n’ai pas trop envie de voir des gens en dehors du boulot. Ne le prends pas personnel. Je suis simplement trop épuisée quand je rentre chez moi. Il s’approcha lentement entre les tables.
-Pourquoi tu ne prends pas une journée de congé ou deux? Ça te ferait du bien. Tu as l’air claquée, lui dit-il avec sollicitude. Rosie rit tristement.
-Je ne peux pas me permettre de prendre des journées de congés. L’argent ne pousse pas dans les arbres malheureusement. Elle continua de laver le sol. Je dois en profiter pendant que les touriste sont sur l’île.
Marshall s’approcha encore.
-Pourquoi tu as besoin de deux jobs?
-J’ai besoin d’argent c’est tout.
Marshall croisa les bras et se posta devant elle.
-Pourquoi tu as tant besoin d’argent? Ton loyer ne te coute pourtant pas une fortune…
-Qu’est ce que tu en sais? Dit-elle frustrée de cette interruption dans sa vie privé.
-L’immeuble où tu vis m’appartient. Pourquoi tu as besoin d’autant d’argent? Je peux t’aider si tu veux?
Rosie haussa un sourcil.
-Est-ce qu’il y a quelque chose qui n’appartient pas aux Syverson dans ce village?
Rosie retourna au bar en soupirant. Marshall n’avait vraiment pas l’air pressé. Il s’assit au bar devant elle pendant qu’elle lavait les verres sales. Elle grogna légèrement.
-Tu n’as pas du travail à faire toi aussi? Il haussa les épaules et prit une gorgée de son café.
-J’ai des employés. Pour une fois on peut discuter sans que tu puisse te sauver. Qu’est ce qui se passe, tu as tellement changé depuis notre rencontre. Tu as besoin d’aide?
Rosie soupira, les mains dans l’eau brûlante et savonneuse elle se mit à parler, le barrage de ses émotions refoulés céda, elle lui raconta tout.
-En octobre dernier, j’ai rencontré un homme merveilleux avec qui je me sentait tellement bien et que j’aimais à la folie… puis je me suis laisser embrumer la tête par la peur et la jalousie. J’ai fais l’erreur de le quitter… J’ai perdu mon père, j’ai perdu mon travail, j’ai refusé stupidement de retourner à Londres alors qu’on me proposait un poste parce que je croyais que ça serait facile de me trouver un travail ici mais finalement je me suis retrouvé sans emploi pendant 2 mois et demi, alors je me suis endetté, j’ai déménagé dans un minuscule studio et maintenant ma voiture est encore brisée…. Depuis novembre ma vie est une vraie piscine de merde dans laquelle j’essaie de ne pas me noyer. Et je ne parle même pas des habitants qui me déteste parce que j’ai brisé le cœur de l’homme le plus aimé du village…. Tous ce qu’il me reste c’est ma fierté alors merci mais je vais m’en sortir.
Pendant qu’elle parlait, Marshall avait fait le tour du comptoir et était venu la trouver. Il entourait doucement ses épaules et sa taille de ses grands bras. Elle le laissa faire. Cette tendresse lui faisait tellement de bien. Elle ferma les yeux et appuya sa tête sur sa poitrine. Il lui donna un baiser sur le dessus de la tête.
-Petite femme tu n’es pas seule. Lui murmura t-il en français.
Sa barbe douce effleurait sa tempe, Marshall sentait terriblement bon comme toujours. Il la tint dans ses bras pendant plusieurs minutes sans dire un mot de plus. Elle finit par se sentir moins désespérée et moins triste.
-Merci, je me sens mieux maintenant.
Il relâcha son étreinte avec un soupir et entreprit d’essuyer les verres qu’elle venait de laver.
-Je comprends que tu ne veux pas de mon aide financière mais je suis là si tu as besoin de discuter ou juste de câlins…
Rosie comprit où il voulait en venir.
-Marshall, à propos de nous deux… Ces temps-ci c’est compliqué… Tu sais comment ça c’est fini…
-Relax Rosie, je comprends. Je ne veux pas être une source de stress pour toi… On peut prendre tout notre temps. Je veux être ton compagnon. Amoureux ou non. Ça ne me dérange pas.
Rosie le regarda incrédule essayant de sonder son regard pour voir s’il se foutait d’elle juste pour l’avoir dans son lit. Bouche bée elle ne dit rien.
-Qu’est ce que tu veux de moi Rosie? Si tu veux encore de moi…
Le doute s’installa dans ses yeux.
-Bien sûr que oui! Je suis chanceuse que tu veuille encore de moi après ce que je t’ai fais. Je veux te garder dans ma vie Marshall. Je t’aime comme j’ai jamais aimé avant mais présentement … J’essaie de remettre ma vie en ordre. Je ne veux pas compliquer les choses avec ma jalousie maladive en plus… Toi, qu’est ce que tu veux? Dit-elle en le regardant dans les yeux. Son cœur battant tellement fort dans sa poitrine qu’elle crut qu’il allait l’entendre. Il lui vola un petit baiser.
-Je te veux toi, Rosie Gagné, je te l’ai déjà dis je suis dingue de toi. Je prendrais ce que tu peux me donner mais à une condition. Rosie l’écouta attentivement. Je veux que tu me fasse confiance. Je suis tout à toi, Rosie. Jamais je ne te tromperais mais en échange je veux que tu sois aussi à moi. Je sais que tu vois souvent d’autres gars… Sa mâchoire se resserra. Je déteste ça.
Rosie toucha doucement sa main sur le comptoir.
-Monogamie c’est facile mais la confiance c’est plus dure…Marshall inclina la tête en levant les sourcil. Je vais travailler la dessus. Je sais que je n’ai pas à avoir peur mais c’est les autres filles qui m’inquiète.
Le jeune homme prit ses deux mains dans les siennes.
-Quand tu te sentira trop jalouse ou que la panique t’envahira, parle moi. Peut importe l’heure qu’il est. Parle moi, appelle moi ou viens me voir. Je n’ai aucune envie que tu pète encore un plomb et que tu me quitte encore. Ça serait trop dure, Rose… J’ai cru que j’aillais devenir complètement fou. Il appuya le front sur le sien. Parle moi, crie moi dessus mais ne me quitte plus pour ça.
-D’accord… Je t’aime Marshall.
Un surplus d’émotion déborda des yeux de la jeune femme. Marshall les essuya de ses pouces et lui donna un doux baiser.
-Je t’aime aussi ma Rosie.
Il la serra très fort dans ses bras et soupira de contentement.
-Marshall Syverson! Qu’est ce que tu fais derrière mon bar?
Sarah venait d’entrer par la porte de service. Rosie se dégagea rapidement le rouge aux joues. Marshall souriant d’une oreille à l’autre en repassa de l’autre côté du bar en rajustant sa casquette.
-Tu dérange mon employée et toi Rosie ne laisse jamais cet homme rentrer dans la cuisine, il est capable de mettre le feu.
Marshall se mit à rire.
-C’est seulement arrivé une fois! Tu exagère!
-À peine! Tu m’as apporté mes pommes de terres? Dit la mère de famille les mains sur les hanches.
-Oui m’dam, elles sont dans la cuisine. Rosie donne moi tes clés.
Elle les repêcha sous le comptoir.
-Pourquoi?
Il lui tendit la main au dessus du bar.
-Je vais y jeter un œil si tu veux bien.
Elle lui donna la clé de sa mini Cooper.
-Tu es mécanicien maintenant?
Il lui fit un clin d’œil.
-Je suis fermier ma jolie, je peux tout réparer, au revoir mesdames. Je vous aimes, dit -il en sortant le sourire au lèvres.
Rosie finit de sécher les verres en souriant. Un immense poids venait de se retirer de sa poitrine. Marshall lui avait manquer terriblement.
Sarah s’appuya le dos au bar les bras croisés.
-Alors? Vous êtes de nouveau ensemble?
Rosie lui jeta un regard la brune n’avait pas l’air d’accord.
-Je crois que oui. Ça te dérange?
-Ne fais plus mal à mon frère. Il a assez souffert comme ça.
Sarah la fixa très sérieusement. Tellement que Rosie fini par se sentir mal à l’aise.
-Je vais faire de mon mieux…
Sarah fini par sourire.
-Bien. Je suis contente que tu sois de nouveau avec lui. Tu le rends heureux, il est bien avec toi ça se voit.
Rosie sourit de nouveau de toute ses dents le rose aux joues.
******************************************
Dans les semaines qui suivirent, les deux amoureux essayèrent de se voir autant que possible malgré leurs horaires chargées. Marshall essayait de lui laisser de l’espace même s’il avait très envie de la voir tous les jours. Rosie quant-à-elle essayait de lui faire plus confiance et de faire taire le monstre vert qui hurlait dans ses oreilles. Elle lui parlait beaucoup plus. Madeline essayait toujours de se mettre entre eux mais Marshall la repoussait encore et toujours.
Une nuit après une longue journée, Rosie retrouva Marshall endormit sur son canapé. Une pizza végétarienne attendait sagement son retour sur le four. Il devait l’attendre depuis un bon moment. Elle était affamée et comblée de joie.
Elle mit la pizza au four et s’approcha de son homme. Son petit canapé deux place était beaucoup trop petit pour lui. Son minuscule appartement dans les combes était surchauffé et ridiculement petit pour un homme aussi grand et large que lui. Il se cognait constamment la tête sur les poutres. Il aurait pu simplement lui dire de passer chez lui dans sa grande maison mais il lui avait fait une surprise. Sur la table reposait un joli bouquet de fleurs des champs. C’était presque trop beau pour être vrai.
Rosie se pencha sur lui et caressa sa joue. Sa barbe était plus courte que d’habitude et un peu rugueuse. Elle lui donna un baiser sur la joue. Il se réveilla.
-Tu es là, dit-il tout endormi en souriant. Il s’étira de tout son long. Il s’assit. Ton canapé est vraiment merdique tu sais.
Rosie passa à la salle de bain.
-Tu aurais pu simplement me demander d’aller chez toi.
Elle ressortit de la salle de bain vêtue uniquement d’un t-shirt gris et usé qu’il avait oublié là. Elle avait l’air minuscule dedans, il lui arrêtait aux cuisses.
-C’est ici que je l’ai laissé… dit-il en la prenant dans ses bras.
-Il est à moi maintenant, dit elle en se mordant la lèvre, elle passa les doigts sous son t-shirt. Elle lui retira son t-shirt marine et le regarda avec adoration et désir.
-Je ne me lasserais jamais de te regarder mon amour. Dit-elle en passant les mains sur son torse musclé et poilu. Il se pencha et l’embrassa à pleine bouche en caressant ses courbes douces. Il prit ses fesses à pleine mains et constata sa nudité.
-La pizza. Elle se tortilla loin de lui et sortit la pizza du four. En se relevant, elle sentit ses doigts qui parcouraient les plis de sa féminité.
-Marshall! Tu vas me brûler! Les pantalons du jeune homme étaient déjà tombé au sol. Il la prit par les hanches et la poussa loin de la surface chaude. Les doigts de Marshall firent place à son énorme engin.
-Haaa…. Enfin…. Soupira-t-elle de bonheur.
-Bon dieu chérie tu es toujours aussi trempée.
Il lui assena de grand coup de reins profond.
-C’est ta faute… Je suis folle de toi…
Quelques caresses plus tard, Marshall se vida dans les profondeurs de sa chattes chaudes et trempée.
-Depuis quand tu viens dans ma chatte? Tu n’as même pas mis de capote! Dit-elle en sentant le sperme couler le long de ses cuisses. Marshall haussa les épaules.
-J’aime te remplir et savoir que tu es pleine de moi encore un moment. De toute façon, tu prends la pilule non ?
Elle lui répondit de la salle de bain.
-Oui mais quand même. Tu devrais mettre des condoms. Ça serait plus sécuritaire et puis c’est dégueu le sperme qui coule!
-On est supposé voir personne d’autre non? Il prit deux verres et versa de la bière dedans.
- Je ne parle pas de maladie. Bien sur que je ne vois personne d’autre, je t’aime espèce de con! Elle posa deux parts de pizza dans les assiettes. Je parle de bébé. La pilule n’est pas fiable a 100%
Marshall prit une gorgée de bière.
-Ça serait si horrible si tu tombait enceinte?
Rosie faillit s’étouffé avec sa bouchée.
-Quoi?!
Marshall fit la grimace et avala un brocoli. Il joua un instant avec un bout de fromage.
-Je veux vraiment des enfants. C’est un de mes buts dans la vie, avoir une famille bien à moi. Il marque une longue pause, il prit sa main et lui dit les yeux dans les siens.
-Je … voudrais qu’on aille des enfants ensemble.
Rosie leva leur main et frotta sa joue sur le dos de sa main.
-Je vais faire tout ce que je peux pour te donner plein de bébés mon amour mais ce n’est pas garantie. On a essayer longtemps avec mon ex et ça n’a pas marché. Peut-être que je ne peux pas en avoir.
Marshall serra très fort sa main.
-Raison de plus pour les arrêter tout de suite!
Il prit une gorgé de bière.
-J’aimerais mieux qu’on attendent encore un peu. Nous ne sommes même pas officiellement ensemble … Je ..
Marshall soupira en chipotant avec sa pizza.
-Nous sommes monogame et nous nous aimons. Désolé mais je te considère comme ma copine et tu es ma propriété.
-Ta propriété? Je suis quoi? Ta jument? Marshall rit et repoussa leur assiette.
-Oui ma belle pouliche. Veux-tu monter ton étalon? Il la prit sur ses genoux. Elle mit les mains derrière sa nuque et frotta son entrejambe sur la sienne en l’embrassant.
-Tu es ma propriété Marshall Syverson autant que je suis la tienne.
La pizza fut mangée complètement froide.
Quelques jours plus tard, avait lieu le diner mensuel des Syverson qui cette fois-ci avait lieu chez Marshall. En pleine récolte, les frères Syverson donnaient un coup de main à Marshall. Les femmes préparaient le repas pendant que les hommes étaient aux champs.
Sur l’heure du repas, plus d’un remarquèrent le bonheur et l’amour évident du jeune couple.
Marshall regardait sa compagne avec adoration.
Jack, le père de Marshall dit à son fils :
-Mon garçon on dirait bien que tu as retrouvé le bonheur avec cette jeune femme. Rosie rougit en faisant la vaisselle le sourire aux lèvres.
-Oui, je crois bien que oui. J’adore cette petite femme.
Ericka, la fille de James, demanda alors à son oncle.
-Est-ce que vous allez avoir un autre bébé? Comme Louise?
En un instant l’ambiance dans la cuisine passa du tout au tout. Marshall se raidit à côté de Rosie et perdit une bonne partie de ses couleurs. La jeune femme n’y comprenait rien. Elle se pencha sur l’enfant de 6 ans et lui demanda.
-Qui est Louise, ma belle Ericka?
La petite brune haussa les épaules.
-Ma cousine Louise. Le bébé de mon oncle Marshall et tante Molly…
Marshall déglutit péniblement et continua de ranger la cuisine. Rosie le regarda les yeux ronds.
-Tu as un enfant? Marshall ne dit rien et évita son regard.
Sarah lui demanda.
-Tu ne lui a pas dit?
-Je ne peux pas, j’ai essayé mais je ne peux pas…
Rosie était complètement perdue, elle regardait Sarah, Jack et Marshall tour à tour, les autres membres de la famille semblaient s’être trouvés d’autres occupations.
-Si tu veux faire ta vie avec cette jeune femme tu dois lui dire fils.
-J’en suis tout simplement incapable. Vous le savez…
Il commençait à hausser le ton.
-Tu le dois mon garçon.
Marshall se fâcha et partie vers sa chambre, il revint un instant plus tard avec un album photo qu’il lança sur la table de la cuisine.
-Dites-lui!
Rosie savait que c’était grave, Marshall était complètement bouleversé, il mit son blouson et sortit en claquant la porte.
« Ben voyons calvaire. » En moins de 10 minutes, l’ambiance joyeuse s’était transformé en mélodrame.
-Bon sang où est Louise?
Sarah avait les yeux dans l’eau tous le monde était bouleversé. Personne ne lui répondit. Elle prit l’album photo.
Jack et Sarah se regardèrent.
-Quelqu’un doit lui dire.
Rosie ouvrit l’album et la parcourut lentement.
La première était une des photos qui avait été prise au mariage de Marshall et Molly, souriant et amoureux, ils s’étaient mis du gâteaux partout dans le visage.
La suivant Marshall tenait un test de grossesse avec un air totalement surpris. Probablement que Molly avait pris la photo à l’instant même au elle lui avait annoncé la nouvelle.
La suivante montrait Molly avec un petit ventre bombé, en sous-vêtements dans la salle de bain. Elle était très mince et plutôt pâle.
Autour de Rosie la famille Syverson discutait à voix basse. Tranquillement, elle commençait à comprendre.
La photo suivante, le jeune couple avait été pris par un professionnelle probablement pour marqué sur pellicule la grossesse de Molly. Elle portait une magnifique robe rose poudre qui moulait son petit ventre rond. Marshall vêtue d’une chemise blanche était à genou devant elle et donnait un baiser à son ventre les yeux fermés. La photo était magnifique.
La suivante avait été prise dans un lit d’hôpital en égo portrait par Marshall. Molly et lui était couché tous les deux dans le lit, Molly dormait le nez dans son cou. Marshall regardait la caméra un petit sourire triste aux lèvres, ses yeux bleus étaient rouge vif et gonflés. Molly était visiblement malade, son teint était gris, son visage était beaucoup trop maigre pour une femme enceinte. Rosie réalisa soudain qu’elle regardait les derniers moment de Molly.
L’avant dernière photo montrait Marshall tenant dans ses bras un tout petit bébé emmitouflé dans une couverture rose. Il lui donnait un baiser sur sa toute petite tête de boucle blonde.
La page suivante n’était pas un photo mais un avis de décès. La petite Louise Syverson avait vécut à peine un mois.
Rosie lâcha l’album photo qui tomba sur la table et mis ses deux mains sur sa bouche. Des frissons parcoururent tout son corps. Les larmes se mirent à couler sur ses joues.
-Qu’est ce qui s’est passé? Pourquoi Marshall n’a plus sa fille ?
Sarah lui donna un verre d’eau et l’invita à s’asseoir. Jack se mit à parler doucement.
-Durant la grossesse de Molly, son médecin à découvert un tumeur sur son sein droit. Elle avait un forme agressive de cancer… Si elle avait avortée, elle aurait peut-être pu s’en sortir mais elle ne voulait pas. Malgré les supplications de Marshall, elle a continuée sa grossesse le plus longtemps qu’elle a pu. Les médecins lui ont donné plein de médicaments pour que le bébé grossisse plus vite. Elle a accouché à 26 semaines. Son cœur a lâché. Elle n’a pas pu voir son bébé.
Jack prit une profonde inspiration.
-Qu’est ce qui est arrivé à Louise? Demanda Rosie en essuyant ses yeux. Sarah lui répondit pendant que Jack essayait subtilement ses yeux.
-Elle était trop petite, son petit cœur travaillait trop fort, ses organes ont lâchés.
Rosie digéra toute cette horrible histoire. Son cœur se serrait pour l’homme qu’elle aimait.
-Comment ce fait-il que Marshall ne soit pas devenu fou? Demanda-t-elle la tête dans les mains.
-Des heures de thérapie, des heures passés à la salle de sport, de bons antidépresseurs et sa famille autour de lui même quand il ne le voulait pas, lui dit Sarah.
-Maintenant je suis supposé faire quoi? Je ne peux pas faire comme si de rien était! Il faut que je le vois. Elle sortit comme une tempête de la cuisine et chercha Marshall. Elle le retrouva dans le garage, seul, pencher au dessus du moteur de sa petite voiture.
-Mon amour… Il se releva mais ne se retourna pas.
-S’il te plaît ne dit rien. Je ne veux pas de ta pitié.
Rosie ne dit rien mais s’approcha et le serra dans ses bras. Il éclata en sanglots silencieux. Il ne faisait aucun bruit mais Rosie sentait tout son corps secouer de tremblements et de chagrin. Elle le serra encore plus et mit une main sur son cœur. Il mit les mains sur les siennes et les serra à lui faire exploser les os. Elle le serra contre elle longtemps jusqu’à ce que la tempête se calme. Il prit sa main et lui donna un baiser dans le creux de sa paume.
-Laisse moi travailler maintenant ma chérie.
Elle lui donna un baiser sur la nuque.
-Je t’aime Marshall Syverson, je comprends que tu ne veuilles pas en parler. Je respecte ton silence, je t’aime, je vais faire tout ce que je peux pour te donner la famille que tu mérite mon amour.
Il lui donna un autre baiser sur la main, sa voix encore plus grave lui répondit.
-Merci ma chérie.
Ce soir là, Marshall rentra très tard de son garage. Il prit sa douche et se glissa dans le lit auprès de Rosie qui dormait. Il se lova dans son dos. Elle était nue et sentait bon. Elle se réveilla quand elle sentit son érection glisser sur l’entrée de sa fente humide.
-Mon amour…
-Je t’aime Rosie, laisse moi te faire l’amour.
Lentement et tendrement, il lui fit l’amour en cuillère en la serrant dans ses bras.
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ithinkimblue · 4 years ago
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i LOVE YOU THE MOST (fanfiction)
Cette fanfic à totalement été écrite en juin, entre 1 et 4 h du matin (alors que j’étais censé pour un dossier super important...)
J’ai mis 6 mois avant de la relire et je dois dire que même 6 mois après, j’en suis plutôt fière.
J’espère qu’elle vous plaira.
~o~
« La vie, c’est des étapes... La plus douce, c’est l’amour... La plus dure, c’est la séparation... La plus pénible, c’est les adieux... La plus belle, c’est les retrouvailles. »
Tooru en avait fait des conneries dans sa vie. Mais de toute, celle-là était la plus grosse, la seule qu’il regrettait vraiment.
Il avait choisi de faire sa vie avec la mauvaise personne.
Dès la fin de ses années lycée, son chemin était tout tracé, il deviendrait un joueur de volley professionnel, dans l’équipe japonaise. C’était son rêve et ce rêve devenait réalité.
Mais pour y accéder, il avait dû faire des sacrifices. Beaucoup trop de sacrifices. La plupart valaient le coup. C’était pour le volley, pour son rêve après tout.
Il avait tout d’abord drastiquement réduit sa vie sociale, pour se consacrer exclusivement à son métier, à ses entraînements. Et cela en valait la peine. Il était devenu bon, meilleur que jamais. Il avait atteint son plus haut niveau, le niveau international, et avait mené son équipe à de nombreuses victoires grâce à ses passes réglées comme du papier à musique et ses services de la mort.
Il avait aussi dû quitter la maison de ses parents pour ne les voir que beaucoup plus rarement. En tant que « fils à maman », sa relation avec sa mère en avait pris un coup, mais ils restaient ses parents et avaient accepté la situation, pour le bonheur et l’épanouissement de leur fils.
Il avait également dû apprendre à cuisiner, et ça ce n’était pas une mince affaire. Les premiers mois, il s’était exclusivement nourri de pâtes trop cuites au fromage ou de nouilles instantanés, incapable de faire autre chose. Il fallait dire que rentrer, épuisé, des entraînements à des heures impossibles l’empêchait de conserver un rythme de vie et un régime sains.
Mais la pire des choses avait été son meilleur ami. Iwa-chan était parti. Il était allé faire ses études loin de Tokyo, loin de lui. Ils ne se voyaient presque jamais bien qu’ils gardaient contact par message, ou par appel lorsqu’Oikawa se retrouvait fatigué d’écrire et avait juste envie d’entendre son meilleur ami vivre, respirer près de son oreille, comme au bon vieux temps. Mais à chaque fois, tous les jours, toutes les minutes si on lui demandait, Tooru sentait comme un vide, un creux dans le cœur laissé par son meilleur ami. Non, plus que son meilleur ami, son âme sœur. Cela faisait longtemps qu’Oikawa avait réalisé son amour pour son Iwa-chan, mais il n’avait jamais osé lui avouer, de peur de recevoir un refus, de voir son ami le quitter, partir au loin. Mais maintenant, c’était chose faite, et Oikawa n’y était pour rien. Il n’avait rien dit, rien fait, et Hajime l’avait quitté. Enfin, Tooru l’avait ressenti comme ça, comme un rejet. Sa raison lui disait que son meilleur ami était juste parti faire ses études dans une autre région japonaise, mais son cœur lui criait qu’il l’avait abandonné.
Alors il avait tenté de tourner la page, du mieux qu’il pouvait. Il avait commencé à sortir avec des filles à gauche à droite, espérant oublier cet immense vide laissé par son meilleur ami. Il les avait collectionnés, les filles, passant pour un coureur de jupons auprès de ses coéquipiers.
Et puis il l’avait rencontré. C’était un samedi soir comme les autres, il s’était, encore une fois, retrouvé seul au comptoir d’un bar lambda à boire quelque verre pour tenter de noyer sa solitude quand elle l’avait abordé. Elle était brune, comme Iwa-chan pensa Tooru en la voyant la première fois. Galant, il lui avait offert un verre qu’elle avait accepté aussitôt. Il avait donc continué à boire en sa compagnie, enchaînant les verres sans s’en rendre compte, parlant de tout et de rien. Le bar avait fermé et il avait proposé de la raccompagner. Elle avait accepté. Arrivée devant son immeuble, elle lui avait proposé de monter. Il avait accepté.
Le cliché aurait voulu que, bourrés comme ils étaient, ils couchent ensemble, mais rien de tel ne s’était produit. Ils s’étaient installés sur son canapé, comme de vieux amis, et avaient continuer à discuter, encore et encore, jusqu’à s’endormir au milieu d’une conversation.
Le lendemain matin avait été rude vu la gueule de bois qu’ils tenaient tous les deux. Ils s’étaient rapidement retrouvés attablés dans la cuisine autour de deux verres d’eau et deux aspirines, pas de quoi rendre ce lendemain magique.
Et pourtant, devant ce verre d’eau, Tooru se rendit compte d’une chose, il n’avait pas parlé d’Iwa-chan. De toute la soirée passée en compagnie de la demoiselle, il n’avait pas une seule fois prononcé son nom. Il tournait enfin la page. Devant cette constatation, il sourit. Naomi le regarda et sourit aussi.
La gueule de bois un peu passé, il lui avait donné son numéro et ils avaient mangé un petit quelque chose avant qu’Oikawa ne rentre chez lui.
Sur le pas de la porte, l’impensable c’était produit. Le cerveau d’Oikawa s’était mis en pose et alors qu’il s’apprêtait à franchir la porte, il se pencha en avant et déposa un bécot sur la bouche de Naomi avant de faire demi-tour et de descendre les escaliers.
Ce n’est qu’en bas de l’immeuble qu’il se rendit compte de son erreur et rougit subitement, mort de honte. Mais malgré ce début chaotique, elle l’avait rappelé. Ils s’étaient revus, régulièrement. Puis ils étaient sortis ensemble, pendant six mois, puis un an, puis deux, puis trois. Et le temps était passé sans vraiment qu’Oikawa s’en rendent compte.
Il était aujourd’hui à l’aube de ses 25 ans, enfin fiancé à sa petite-amie, au top de sa forme et au sommet de son volley-ball. Capitaine de son équipe, il la menait d’un bras de fer et cette année, le trophée international leur tendait les bras.
C’est dans cette atmosphère de bonheur et de réussite qu’un beau jour, après un entraînement particulièrement harassant, il laissa ses coéquipiers partir en avance, se chargeant de fermer leur gymnase. Sortant de la salle de sport, un ballon sous le bras, perdu dans ses pensées, il ne s’aperçut pas tout de suite de la présence d’une autre âme humaine en face de lui. Se sentant finalement fixé, il revint sur Terre, remonta les lunettes qu’il portait à présent en dehors du terrain et fit la mise au point sur la silhouette en face de lui.
Et il en lâcha son ballon qui partit rouler doucement vers le gymnase sans qu’il n’en ait grand-chose à faire.
En face de lui, se tenait nul autre qu’Hajime, dans la splendeur de ses 25 ans. Il n’avait pas changé d’un poil si ce n’était ses traits qui étaient devenus plus adultes, ses cheveux bruns étaient toujours aussi peu coiffés et son visage aussi renfrogné. Mais Oikawa adorait ce visage, cet air un peu grognon qui donnait l’impression qu’Iwa-chan était toujours en colère, malgré ses yeux reflétant toujours une touche d’affection quand il se posait sur Tooru.
Ne sachant pas vraiment quoi faire de plus, il sourit à pleine dent à son meilleur ami. Ce dernier, prenant cette démonstration de joie pour une acceptation de sa présence non prévue, s’avança d’un pas énergique pour se poster juste devant son ami d’enfance, a à peine quelques centimètres de lui. Le passeur aurait pu se sentir agressé dans son espace vital, mais les choses étaient différentes avec Hajime. Tout était différent avec Hajime. Il ne comptait plus le nombre de fois où il avait brisé l’espace vital de son meilleur ami au lycée, juste pour le plaisir de voir ses sourcils se froncer encore plus et observer son visage de plus près.
Mais là, la situation était différente. Cinq ans étaient passés depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus. Oikawa avait l’impression qu’une éternité s’était déroulée. Et voir son meilleur ami après tout ce temps lui fit se rendre compte à quel point il lui avait manqué. Sans pouvoir s’en empêcher, ses bras enlacèrent son vis-à-vis et il se retrouva à étreindre Hajime comme si c’était la dernière fois qu’il le voyait. Il enfouit son visage dans le cou du brun, respirant à grande goulée son parfum musqué. Iwaizumi n’étaient pas en reste puisqu’il suivit Oikawa dans son initiative et ils se retrouvaient là, au milieu d’un trottoir, à s’enlacer comme si leurs vies en dépendaient.
Et là, dans les bras de la personne la plus importante à ses yeux, Oikawa se rendit compte qu’il n’avait jamais tourné la page, qu’il n’avait jamais cessé d’aimer son imbécile de meilleur ami, qu’il l’aimait toujours à s’en faire saigner le cœur, que l’amour qu’il avait pour lui allait bien au-delà de celui qu’il portait pour sa fiancée, qu’il n’aimerait jamais personne comme il aimait Hajime.
Et là, dans les bras de la personne la plus importante à ses yeux, Oikawa éclata en sanglots, pour toutes les fois où il aurait dû pleurer, pour toutes les fois où il avait voulu son Iwa-chan à ses côtés, pour toutes les fois où il avait rêvé de ce moment.
Et là, comme dans un rêve, une utopie, Iwaizumi s’écarta quelque peu de l’étreinte pour prendre en coupe le visage d’Oikawa, entre ses deux mains fermes et épaisses. Leurs regards se croisèrent et sans que Tooru est le temps d’ajouter un mot, Iwa-chan souffla doucement et ferma les yeux avant de les rouvrir, une étincelle de défi au fond des yeux. Il fixa son meilleur ami droit dans les yeux et déclara trois simples petits mots, trois petits mots qu’Oikawa aurait rêvé d’entendre il y a des années, trois petits mots qui allait tout changer. Le passeur n’ajouta rien si ce n’était que des larmes perlèrent à ses yeux, des larmes de bonheur, de joie pure. Et quand le brun se pencha en avant, le volleyeur le laissa faire et ferma même les yeux.
Oikawa aurait pu croire aux papillons dans l’estomac, au cœur qui accélère quand la personne qu’on aime nous embrasse. Mais rien de tel ne se produisit. À la place, une joie immense l’envahit quand les lèvres d’Hajime entrèrent en contact avec les siennes. Les larmes dans ses yeux débordèrent et ses mains s’accrochèrent au polo de son vis-à-vis comme si sa vie en dépendait. Oikawa n’aurait jamais cru qu’atteindre le nirvana était aussi simple.
Mais comme toute joie ne vient pas sans problème, alors qu’Iwa-chan mettait fin au baiser, Tooru se rendit compte d’une horrible réalité. Il était fiancé. Et la personne à qui il avait passé la bague au doigt était loin d’être Hajime. Il se figea.
Iwaizumi s’en rendit compte puisqu’il s’écarta d’un pas, attrapant au passage un de ses mains dans la sienne, pour ne plus jamais le voir partir, le questionnant du regard.
Et Oikawa bloqua, il était au pied du mur. Il aimait Hajime à s’en crever le cœur, mais était fiancé à une femme. Il paniqua. Ses yeux se remplirent de larmes et, se dégageant de la main du brun, il lâcha un simple « Je suis fiancé. Je ne peux pas. Pardon. » avant de partir en courant dans la direction opposée, laissant un Hajime figé sur place.
Le châtain déboula chez lui décoiffer par sa course, en larmes, le cœur au bord des lèvres, pour trouver leur appartement vide. Il avait totalement oublié que Naomi sortait avec des amies ce soir, mais la situation l’arrangeait, il n’avait aucune envie de lui expliquer la raison de sa soudaine panique.
Fonçant vers son lit, il se coucha sans même prendre le temps de se déshabiller, fixant le plafond sans vraiment le voir. Son esprit marchait à toute allure. Que faire ? Qui choisir ? Les pensées l’envahissaient et il se retrouvait incapable de réfléchir à une solution logique.
N’en pouvant plus, il se releva, se déshabilla en vitesse éclair et fonça sous la douche. Le jet d’eau fut tourné au plus froid et dirigé directement sur son visage pendant plusieurs minutes avant qu’il ne se mette à frissonner et ne se décide à déclencher l’eau chaude. Les pensées enfin plus claires, il se mit à réfléchir aux pours et aux contres. Il lui fallait absolument faire un choix avant de les perdre tous les deux.
Il passa ainsi une longue demi-heure sous le jeu d’eau, ses pensées glissant dans son esprit comme les gouttes ruisselant sur le carrelage de la paroi de la douche. Sa main glissa sur le mur carrelé et ses yeux suivirent consciencieusement la goutte retraçant sa cuisse, son mollet, puis son pied avant d’échouer dans la bonde.
Enfin apaisé, il enfila un boxer avant d’aller avec bonheur retrouver son lit pour s’y endormir comme une souche.
Il fut réveillé au petit matin par un rêve particulièrement perturbant. Il y vivait une vie tout à fait normale, à peu près équivalente à celle qui rythmait ses journées. Mais lorsqu’il essayait de voir le visage de sa bien-aimée, la seule personne qu’il arrivait à percevoir était Hajime, le plus souvent pas beaucoup habillé. C’est sur un baiser de son « fiancé » que ses yeux s’ouvrirent ce matin et Oikawa se rendit alors compte quelle était la plus grosse erreur de sa courte vie d’adulte.
Il se tourna doucement vers la droite et aperçut, perdu au mieux des draps, les formes féminines de sa fiancée dormant paisiblement à ses côtés. Mais pour la première fois depuis le début de sa relation, cette vision lui donna l’impression d’une fausse note, il manquait quelque chose et Oikawa savait exactement quoi. Il se leva le plus silencieusement possible pour rejoindre la cuisine.
Et c’est penché sur son café du matin qu’Oikawa prit la décision de sa vie. D’un pas décidé, il se dirigea vers l’entrée pour y dénicher son portable, perdu au fond de sa poche de veste. Retournant à la cuisine, il le déverrouilla pour tomber sur un message de l’objet de ses pensées.
« Oikawa, je suis désolé pour hier soir. J’ai fait une connerie et je m’excuse si elle t’a porté un quelconque préjudice. Mais tu restes mon meilleur ami et je détesterais couper tout contact avec toi, sauf si tu le souhaites. On est resté séparé suffisamment longtemps, je pense. Bref, je voudrais qu’on reste ami et qu’on oublie cet incident si tu veux bien. S’il te plaît, ne m’en veux pas. »
Comment pouvait-il lui en vouloir après un tel message. Il reconnaissait bien Iwa-chan derrière toutes ces formules de politesse. Il voyait bien qu’il s’en voulait vraiment. Sûr de lui, Oikawa lui répondit directement, sans prendre le temps de réfléchir plus que ça, son cerveau avait déjà surchauffé hier, réfléchir était vraiment le domaine d’Hajime.
« Iwa-chan. Je ne t’en veux pas le moins du monde et je ne veux pas non plus te perdre après tout ce temps. Si tu veux bien attendre un peu, je te donnerai la réponse à toutes les questions que tu te poses bientôt. Je te demande juste de venir me voir au match de finale (celui dans 1 semaine. La finale). J’ai des billets gratuits. Je t’en donnerais un »
Et voilà une bonne chose de faite, même si le plus dur restait à venir.
Une heure après son réveil, Naomi le rejoignit dans sa dégustation quotidienne de café. Attendant qu’elle soit un peu plus réveillée, Oikawa se décida à passer au sujet de conversation qui fâchait. Se raclant la gorge, il attira l’attention de sa fiancée.
Oikawa n’avait jamais réussi à être subtil et c’est pour ça que la première phrase complète qu’il prononça ce matin-là fut : « Naomi, je ne veux plus t’épouser. »
Sa future ex-fiancée se figea telle une statue de pierre, les yeux écarquillés.
« Pa-Pardon ?!
- Tu m’as très bien entendu, je ne veux plus t’épouser.
- Mais... Mais pourquoi ?
- Je me suis rendu compte que je faisais une erreur. Pas que je ne t’ai pas aimé, loin de là, mais je me suis rendu compte que mon cœur appartient déjà à quelqu’un d’autre. -devant le visage décomposé de la brune, il s’empressa d’ajouter - Je ne t’ai jamais trompé ! Je n’ai jamais couché avec quelqu’un d’autre, je te le promets. J’ai du respect pour toi et je refuse de te faire subir cet affront. Mais c’est aussi mon respect pour toi qui m’oblige à briser ses fiançailles. Je sais que je ne te rendrais jamais heureuse comme tu le mérites si j’aime quelqu’un d’autre, mais que je reste avec toi. -Seul un silence lui répondit- Tu peux me frapper si tu veux, me détester, mais je resterais sur mes positions. Voilà. Je sais que c’est soudain, mais cette vérité m’est apparu tout aussi soudainement et je ne peux pas attendre. Je ne veux pas attendre. Je ne veux pas te faire souffrir plus que tu ne souffriras maintenant. Alors je vais partir, je vais faire mon sac et partir dans un hôtel ou je ne sais quoi pour te laisser le temps que tu désires. Je passerais juste à un moment donné pour récupérer toutes mes affaires. Mais tu peux garder l’appartement. »
C’est sur cette tirade qu’il se tut, attendant une réaction de la part de son ex-fiancée. Et la réaction ne fut pas douce. Elle éclata en sanglots en lui hurlant de débarrasser le plancher et en lui jetant sa bague de fiançailles au visage.
Oikawa fonça donc dans la chambre, attrapant au passage un sac de voyage, pour le remplir du plus d’affaire possible, avant de quitter l’appartement, laissant une femme en pleurs sur le plancher de la cuisine.
Arrivé dans la rue, il prit le temps de respirer avant de se pencher vers son problème de logement. Il pourrait squatter chez un de ses coéquipiers, mais ils poseraient des questions auxquelles il n’était pas prêt à répondre et il ne voulait pas non plus les déranger. Et puis, son salaire de volleyeur de l’équipe national lui permettait totalement de se payer quelques semaines dans un hôtel aux prix raisonnables. Il se dirigea donc vers l’hôtel le plus proche dans lequel des membres de sa famille avaient plusieurs fois séjourné lors de leurs visites à Tokyo.
Une fois installé, il se changea et se dirigea comme si de rien n’était vers le gymnase de son équipe pour leur journée d’entraînement. La finale du mondial approchait à grand pas et il ne pouvait se permettre d’être déconcentré d’une manière ou d’une autre.
Sur le chemin, il reçut une réponse d’Hajime.
« D’accord. Et merci pour le billet du coup. »
Clair, précis, sans chichi, du Iwa-chan tout craché. Et malgré toutes les merdes qui venaient de lui arriver, Oikawa se permis de sourire niaisement à son téléphone, il venait enfin de retrouver son meilleur ami, après cinq ans d’absence.
Et, bien sûr, entrer dans un gymnase plein de volleyeurs ayant deux neurones actifs en dehors du terrain, un sourire aux lèvres et le regard fixé sur son téléphone entraînait ce que ça devait entraîner, c’est-à-dire, des sourires grivois et des remarques/hypothèses quant à l’origine de cet air niais.
Et bien sûr, le capitaine sut immédiatement mettre en place ce masque qu’il avait tant porté aux cours de ses années lycées pour charmer ses groupies ce qui fit taire ses coéquipiers qui repartirent joyeusement à l’entraînement.
Entraînement qui lui prit d’ailleurs toute sa concentration, à sa plus grande joie, il n’avait pas envie de réfléchir. Le soir, il rentra à son hôtel lessivé et ne prit même pas le temps de se faire à manger avant de foncer vers son lit.
C’est ainsi que les deux semaines avant la finale passèrent, avec des journées se ressemblant toutes, sauf peut-être celle où il était allé rejoindre Hajime dans un café pour boire un verre et lui donner le billet qu’il lui avait promis ou celle où il était parti acheter une surprise pour le brun. Mais à part ça, les jours passèrent aussi vite que les grains de sable dans un sablier et le jour de la finale se présenta avant qu’Oikawa ait le temps de dire « ouf ».
Le grand jour.
Cette année, la finale se jouait au Japon, pour le plus grand plaisir de Tooru qui n’appréciait pas particulièrement prendre l’avion pendant des heures.
La finale serait retransmise partout dans le monde et il était sûr que ces parents étaient à ce monde même collés à leur télé pour espérer le voir gagner. Et il comptait bien les rendre fier. Et rendre aussi fier Iwa-chan. Il comptait lui faire voir la plus belle finale possible. Il n’allait pas regretter d’être venu !
Ainsi, le match contre la France commença. Entre les services, les passes et les blocages, les points marqués s’enchaînèrent à une vitesse folle aux yeux d’Oikawa.
Le quatrième set était proche de la fin et l’équipe du Japon menait 2 sets à 1, la victoire était proche. Ne perdant pas sa concentration, le capitaine s’empara du ballon pour aller servir. Plus qu’un point et il gagnait cette finale. Et ce point, ce serait lui qui le marquerait avec son service.
Ce service, tous ses adversaires le craignait et il en était fier, il avait passé des années à l’améliorer pour l’amener à un tel niveau.
Prenant une grande inspiration pour se concentrer, il figea ses yeux vers ses adversaires, le regard vif et sûr de lui, avant de se reculer de quelques pas pour prendre de l’élan. Il s’élança.
À ses yeux, l’action se passa comme au ralenti. Il vit le ballon qu’il venait de tirer, partir à toute vitesse vers le camp adverse, pile à l’endroit visé, l’angle mort de l’équipe qu’il avait remarqué en début de match. Comme possédant une magie empêchant les Français de le toucher, le ballon fonça, toujours plus vite avant de s’écraser au sol dans un bruit de plastique et d’ensuite rebondir de plus en plus mollement vers l’extérieur du terrain.
Un silence retomba dans le gymnase avant que les Japonais, autant les supporters de l’équipe, n’explosent de joie. Les joueurs se jettent dans les bras des uns et des autres avant de venir faire un énorme câlin collectif à leur capitaine, tout en pleurant de joie.
Les larmes coulaient à flots et étaient aussi brillantes que les sourires. L’équipe s’aligna ensuite devant les Français avant de se courber, les remerciant pour ce magnifique match.
Relavant les yeux, sans vraiment le faire exprès, Oikawa balaya la foule du regard avant de le voir. Il était vraiment venu. Il était là. Un sourire encore plus immense, si c’était seulement humainement possible, pris place sur le visage du capitaine vainqueur.
Une fois les larmes essuyées et les esprits calmés et la coupe grande et brillante récupérée, arriva le moment presse. Les différents médias rêvaient d’interviewer les grands gagnants et principalement le capitaine. Et Oikawa adorait ça. Il avait toujours adoré être au centre de l’attention et ce genre de situation ne le mettait jamais mal à l’aise, contrairement à beaucoup de ses coéquipiers.
C’est donc joyeusement qu’il s’empara du micro tendu et accepta de répondre aux questions qui allaient lui être posés.
« Bonjour à vous -commença une journaliste-. Alors tout d’abord bravo. Quel magnifique match. On a encore tous des frissons.
- Merci -répondit Oikawa avec un sourire charmeur qui eut l’air de plaire à son interlocutrice-.
- Qu’est-ce que cela ça fait d’être champion du monde dites-moi.
- C’est... grisant. On en rêve tous. J’en profite d’ailleurs pour remercier toutes les personnes qui nous ont soutenus : Coach, nos fans, tous les Japonais, et toutes les personnes spéciales à nos yeux.
- Personnes spéciales ? Vous avez quelqu’un de particulier en tête ?
- Oui.
- Que de mystère. Pourrait-on savoir de quoi il s’agit ou alors vous souhaiter garder cela priver.
- Eh bien... je comptais lui parler en privé, mais je suppose que le dire à la télé rend les choses plus officielles donc allons-y. Vous permettez ? -demanda-t-il en tendant la main pour se saisir du micro de la jeune femme qui le lui passa sans poser plus que questions- Alors voilà, je comptais te dire tout ça ce soir autour d’un dîner romantique et cliché à souhait, mais je pense que ce genre d’ambiance nous convient mieux à tous les deux. Il existe une personne dans ma vie qui malgré tous mes défauts, mon caractère spécial, a toujours été là pour moi, m’a toujours soutenu dans mes décisions, m’a toujours suivi. Cette personne, j’en ai été séparé pendant bien trop longtemps, mais cette absence m’a permis de me rendre compte à quel point je tenais à elle, à quel point elle était importante à mes yeux. Durant son absence, j’ai cru que j’étais tombé amoureux et j’étais prêt à me marier, mais je me suis rendu compte de mon erreur. Tu me connais depuis ma plus tendre enfance et j’espère de tout mon cœur que tu me connaîtras jusqu’à ma mort, que tu resteras avec moi aussi longtemps que possible. -s’éloignant des journalistes le micro à la main, il se plaça devant les gradins où se trouvait son meilleur ami et le fixa droit dans les yeux- Cela fait bien longtemps que tu détiens mon cœur et je compte bien te le laisser. Je sais que c’est un peu soudain, mais ton retour dans ma vie m’a fait prendre conscience de beaucoup de choses. Iwaizumi Hajime, Iwa-chan. -il saisit une boîte dans sa poche, tout en posant un genou au sol- Veux-tu m’épouser ? »
Le souffle du public se coupa, de même que celui des journalistes. Au même moment, celui d’Hajime s’accéléra brutalement et sans pouvoir s’en empêcher, il se leva et se mit à courir. Il fallait absolument qu’il retrouve Tooru.
Lorsqu’il arriva face à son abruti, ce dernier avait toujours un genou au sol et une bague tendue. Son sourire s’agrandit lorsqu’il le vit revenir vers lui. Hajime se planta devant lui, les sourcils froncés au possible avant de le saisir violemment par le col pour le faire se relever.
Le public retint son souffle une fois de plus face à cette démonstration de violence.
« Shittikawa !! » fut le seul mot qu’Iwaizumi arriva à prononcer avant d’attirer Oikawa à lui pour l’embrasser. Le baiser fut court, mais intense. Lorsqu’il se détacha, il fut à nouveau capable de prononcer des phrases complètes. « Bien sûr que je veux t’épouser imbécile ! ».
Heureux comme jamais, Tooru enlaça son tout nouveau fiancé pour venir de nouveau l’embrasser, encore et encore.
Ils avaient la vie devant eux et ils comptaient bien en profiter.
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lesnouvellesdetom · 4 years ago
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Les Oreillers N’Ont Pas De Système Respiratoire
Histoire courte exposant les problèmes relationnels atypiques d’un homme incapable de s’endormir sans serrer un oreiller contre lui.
La nouvelle est disponible en PDF, avec une mise en page plus agréable, en cliquant ici. N’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez si vous prenez le temps de la lire, j’espère qu’elle vous plaira !
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LES OREILLERS N’ONT PAS DE SYSTÈME RESPIRATOIRE
Il était une fois un homme dont le problème était le suivant : tous les soirs, il s’endormait en serrant un oreiller contre lui. Il était même incapable de s’endormir autrement lorsqu’il était seul, c’est-à-dire la plupart du temps. Quand il se consacrait à l’introspection, il ne faisait que se demander pourquoi toutes les femmes qu’il fréquentait finissaient par le quitter au bout de quelques semaines tout au plus, et il ne pensait donc jamais à son habitude pourtant quotidienne de s’endormir contre un oreiller, habitude qui quittait complètement son esprit une fois le matin venu.
Ainsi, lorsque l’homme et la femme se rencontrèrent sur une application de rencontres, échangèrent quelques messages pendant quelques semaines, décidèrent de se voir le temps d’une soirée ensemble, ne se déplurent pas au premier regard, se découvrirent des affinités et finirent par réellement se plaire, puis lorsque l’homme proposa à la femme de passer chez lui prendre un dernier verre, que la femme accepta, que ce dernier verre se révéla être un moment merveilleux, et enfin lorsqu’ils s’allongèrent sur le confortable lit de la chambre de l’homme, prêts à s’endormir l’un contre l’autre pour la première fois, ni l’homme ni la femme ne se doutaient que leur histoire était condamnée d’avance.
Les oreillers sont des objets inanimés. La première nuit fut plutôt agitée.
La femme sentit l’homme s’endormir le premier. Il la serrait fort contre lui et s’appuya bientôt sur elle de tout son poids. Complètement écrasée, la femme se persuada, à grand renfort d’abnégation, que cette position n’était pas si désagréable. Elle s’endormit finalement à son tour, mais se réveilla en sursaut au milieu de la nuit, après que son corps eût heurté le sol. En se relevant, elle vit l’homme (toujours endormi), à quelques centimètres à peine du bord du lit, et elle comprit qu’elle avait inconsciemment cherché à fuir son étreinte étouffante, que lui (toujours endormi) s’était rapproché d’elle, qu’elle s’était de nouveau éloignée, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’elle s’écrase sur le plancher dans un fracas apparemment trop peu sonore pour réveiller l’homme. La femme fit le tour du lit pour se recoucher, mais impossible de se retrouver le sommeil : ils étaient maintenant dos à dos, et l’homme, manifestement victime d’un sommeil particulièrement agité, ne cessait de gesticuler et de gémir. Il ne redevint paisible qu’une fois qu’il se fût retourné vers la femme et qu’il l’eût une nouvelle fois entourée d’un bras robuste (toujours endormi). À nouveau prisonnière, mais craignant de jeter un froid trop tôt dans une relation très prometteuse, elle ne le réveilla pas.
Le lendemain matin, l’homme demanda à la femme si elle avait bien dormi. Il parut surpris de l’entendre répondre par la négative, car lui-même avait vraiment bien dormi.
Les oreillers n’ont pas le sommeil léger. La deuxième nuit n’apporta que déception et ressentiment.
En prétextant qu’elle avait trop chaud, la femme obtint de l’homme qu’ils se couchent sans se serrer l’un contre l’autre. Cette fois, elle s’endormit la première, mais se réveilla moins d’une heure plus tard, déçue, en entendant le plancher grincer sous les pas de l’homme. Voyant qu’il l’avait réveillée, il s’excusa aussitôt, gêné, expliquant qu’il ne faisait ordinairement jamais d’insomnie, et il se recoucha de son côté. Il se mit alors, cherchant la position parfaite pour s’endormir, à exécuter de vastes mouvements dont l’amplitude dérangeait beaucoup la femme, qui se résigna finalement à venir se blottir contre lui. Il s’endormit alors en quelques minutes, la serrant toujours aussi fort et la laissant seule avec son ressentiment.
Après ces deux nuits, ils ne se virent pas pendant plusieurs semaines. L’homme s’en voulut beaucoup, car il pensait que son insomnie inattendue - et à ses yeux inexplicable - avait jeté un froid trop tôt dans une relation très prometteuse, et qu’elle était la raison pour laquelle la femme avait décliné trois fois d’affilée ses invitations à se voir.
À mesure quel les jours passaient, la femme se remémorait les nombreux bons moments qu’ils avaient déjà passés ensemble et finit par se dire, finalement, que ces nuits agitées n’étaient pas si terribles. Elle lui proposa donc de se revoir.
Les oreillers n’ont pas de système respiratoire. La troisième nuit qu’ils passèrent ensemble fut la dernière.
Serrée dans les bras de l’homme, son dos pressé contre son torse, la femme demeura encore une fois longtemps éveillée. Quand elle s’endormit enfin, elle fit un rêve vif dans lequel, portant une combinaison de plongée et une bouteille d’oxygène, elle explorait des fonds marins bleus et paisibles, jusqu’à ce qu’elle réalise qu’elle n’avait plus d’air et qu’elle était en train de couler à une vitesse alarmante à cause de sa combinaison bien trop lourde, alors elle appela à l’aide mais personne ne pouvait l’entendre, et l’océan qui lui avait semblé si tranquille était désormais un gouffre infini, dans lequel elle était condamnée à sombrer à cause de son écrasante combinaison qui pesait de tout son poids sur elle, et quand elle voulut s’en débarrasser, elle réalisa qu’elle était si dense qu’elle l’empêchait de bouger et la panique la gagna d’un coup, si bien que le peu d’air que contenaient encore ses poumons s’échappa en formant devant elle des bulles légères qu’elle regarda filer vers la surface aussi vite qu’elle-même s’en éloignait, coulant vers des abysses toujours plus noires, prisonnière d’une force qui l’étreignait douloureusement, incapable de réagir alors qu’elle suffoquait, qu’elle convulsait, que le manque d’air rongeait ses organes de l’intérieur et la rendait consciente de chaque cellule de son corps qui était aussi brûlant que l’eau était glacée, et enfin elle se réveilla, couverte de sueur, frappée d’effroi en réalisant que, même dans la réalité du lit, elle continuait à suffoquer et à convulser : la grande main gauche de l’homme, fermement posée en travers de son visage, obstruait son nez et sa bouche, et elle brûla ses dernières forces pour se débattre farouchement. Enfin libérée, elle respira à grandes bouffées. L’air entrait dans ses poumons pour la première fois depuis de longues minutes. Tout son corps était douloureux. Son sang la faisait atrocement souffrir rien qu’en circulant dans ses veines. Elle se leva pour se diriger vers la salle de bain, où elle s’aspergea le visage, puis le corps entier, d’une quantité océanique d’eau froide, devant un miroir qui lui renvoyait l’image d’une femme au visage pourpre et enflé. Elle décida de rassembler ses affaires et de quitter l’appartement de l’homme (toujours endormi).
C’est ainsi qu’au bout de quelques semaines tout au plus, leur relation s’arrêta. Incapable d’avouer à l’homme que ses qualités étaient totalement éclipsées par un défaut aussi invivable qu’absurde, la femme décida finalement, après plusieurs journées de tourmente, de lui envoyer un long message dissertant sur le fait que leur relation était allé trop vite, qu’elle ne cherchait rien de sérieux pour le moment, et qu’il valait mieux tout arrêter avant que l’un ne s’attache trop à l’autre.
L’homme l’était déjà, attaché, et s’il parvint à le cacher à la femme, cet énième message de rupture était celui de trop. Il se décida à prendre rendez-vous avec un psychologue, espérant enfin découvrir, partie immergée comprise, quel pouvait bien être l’iceberg qui faisait chavirer chacune de ses histoires amoureuses. Au terme d’une thérapie aussi longue qu’infructueuse, au cours de laquelle l’homme ne pensa pas une seule fois à parler de son oreiller, le médecin dut conclure que son patient était en parfaite santé mentale. Désespéré d’avoir payé aussi cher pour s’entendre dire qu’il allait bien, l’homme ne tira de ces consultations que quelques mondanités décourageantes (« ne pas s’attacher trop vite » et « ne pas tout attendre d’une relation pour trouver le bonheur », par exemple).
Évidemment, ces maigres conseils ne l’aidèrent pas le moins du monde, et les relations qui suivirent furent aussi brèves que les précédentes. En effet, le problème de l’homme était toujours le suivant : tous les soirs, il s’endormait en serrant un oreiller contre lui. Il était même incapable de s’endormir autrement lorsqu’il était seul, c’est-à dire la plupart du temps.
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