#alors avant de mettre au feu
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Un cadre supérieur, marié à une jolie blonde depuis 20 ans, rentre du travail et demande à sa femme : - Bonsoir chérie. Comment as-tu passé ta journée ? Tu ne t'es pas ennuyée, j'espère ? - Oh non. J'ai classé tout le courrier de ces trois derniers mois. A propos, il faudrait songer à acheter une armoire plus grande, car avec les factures, les quittances, tes fiches de paie, les relevés de banque et les impôts cumulés depuis 20 ans, je ne peux plus rien mettre dans celle-ci! - Ma chérie, avant de parler de changer d'armoire, il vaudrait mieux faire un tri sévère dans celle-ci. Demain, je pars pour trois jours avec mon patron. Tu devrais en profiter pour retirer tout ce qui a plus de dix ans et le brûler dans la cheminée. Normalement, tu devrais gagner 50 % de place ! Trois jours plus tard, le gars rentre à la maison et demande à son épouse : - Alors chérie, tu as fait le tri des papiers dans ton armoire ? - Oui mon amour, j'ai fait tout comme tu m'as dit. Mais je n'ai toujours pas plus de place dans l'armoire ! - Comment ça, tu n'as pas plus de place ? Il ouvre l'armoire et, effectivement, elle est toujours aussi pleine. - Mais tu n'as rien brûlé du tout ? - Mais si. J'ai brûlé tout ce qui avait plus de dix ans. Mais tu connais ma prudence légendaire, alors avant de mettre au feu, par précaution, j'ai tout photocopié !
#Un cadre supérieur#marié à une jolie blonde depuis 20 ans#rentre du travail et demande à sa femme :#j'espère ?#il faudrait songer à acheter une armoire plus grande#car avec les factures#les quittances#tes fiches de paie#les relevés de banque et les impôts cumulés depuis 20 ans#je ne peux plus rien mettre dans celle-ci!#- Ma chérie#avant de parler de changer d'armoire#il vaudrait mieux faire un tri sévère dans celle-ci. Demain#tu devrais gagner 50 % de place !#Trois jours plus tard#le gars rentre à la maison et demande à son épouse :#- Alors chérie#tu as fait le tri des papiers dans ton armoire ?#- Oui mon amour#- Comment ça#tu n'as pas plus de place ?#Il ouvre l'armoire et#effectivement#elle est toujours aussi pleine.#- Mais tu n'as rien brûlé du tout ?#alors avant de mettre au feu#par précaution#j'ai tout photocopié !
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" Nothing On Me "
𝗠𝗲𝘁 𝗲𝗻 𝘀𝗰𝗲̀𝗻𝗲 : Jason Todd / Arkham Knight
𝗥𝗲́𝘀𝘂𝗺𝗲́ : Une vie passée cachée de tous n'en était pas vraiment une. Plus que consciente, elle acceptait ce train de vie sans même un regard en direction de son existence passée. Tant qu'il était là, elle pouvait bien tout mettre en l'air, peu lui importait. Car après tout, sa vie c'était lui. Qu'elle s'en aille loin de tous, qu'elle abandonne ses études, qu'elle fuie sa famille, tout ça n'eut aucun impact sur elle, pas même alors qu'il lui était revenu d'entre les morts. De nouveau, sa vie ne tournait plus que autour de son existence même, son premier et dernier amour. C'était ainsi le destin qu'elle avait choisi.
𝗔𝘃𝗲𝗿𝘁𝗶𝘀𝘀𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 : aucun.
ENG : PLEASE DO NOT STEAL MY WORKS. If you want to translate it, ask me first then we can talk about it. If you want to find me on Wattpad, my account is in my bio, this is the ONLY ONE i have. FR : MERCI DE NE PAS VOLER MES OS. Si vous avez envie de les traduire, merci de me demander la permission avant. Si vous voulez me retrouver sur Wattpad, j'ai un lien dans ma bio, c'est mon SEUL compte.
𝙽𝚘𝚖𝚋𝚛𝚎 𝚍𝚎 𝚖𝚘𝚝𝚜 : 𝟑,𝟖𝟐𝟏.
Song : Nothing On Me - Kai
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Passant ma main sous le pommeau de douche, je frissonnai. L'eau était glacée.
La salle de bain était répugnante, du sol au plafond. Une odeur d'humidité flottait dans l'air, mélangée à celle d'herbes trempées, c'était pourquoi j'insistais toujours pour laisser la petite fenêtre entre la douche et le lavabo ouverte. Elle permettait d'aérer, elle apportait une certaine pointe de fraîcheur à la pièce. Elle n'effaçait pas les traces de crasse au sol, ni ne faisait disparaître les champignons qui avaient commencé à pousser sous l'évier, tout était dans le même état, rien n'avait bougé depuis ce matin. L'odeur était d'ailleurs toujours présente. Parfois je me demandais pourquoi je laissais cette fichue fenêtre ouverte ⸺celle-ci pourtant à côté d'une gare agitée. Cependant, lorsque j'oubliais de le faire et que je devais faire face à une odeur de renfermée chaude et intoxicante, je savais me montrer reconnaissante. Depuis le temps, j'avais retenu la leçon.
Malgré la condition sanitaire de la pièce, je laissais choir mes vêtements à même le sol. Ma brassière, mon boxeur et une vielle paire de socquettes blanches qui étaient à présent plus noires qu'autre chose. Tout traînait près du panier à linge qui débordait de vêtements malodorants.
Pendant que l'eau de la douche se réchauffait ⸺ce qui durait depuis déjà plus de cinq minutes⸺ je me lavais le visage. Je terminai de malaxer ma peau, évitant de faire tomber ma brosse à dents qui reposait sur le rebord du lavabo. Je venais à peine de me finir de me nettoyer la bouche, je n'avais pas pensé à la ranger immédiatement. Je n'avais aucune idée de quelle heure il était, je savais juste que nous étions bien loin de minuit, et que j'aurais dû être couchée depuis longtemps. Alors que je m'observai dans la glace brisée face à moi, cela m'importa peu.
J'essuyai mon visage d'une serviette à peu près propre et descendis jusqu'à ma nuque. Je tapotai la surface. Mes gestes furent très délicats.
Nue dans ma minuscule salle de bain, je chouchoutai mes traits autant que je le pouvais, de mes produits restants et avec les minutes de plus que j'avais à cause de la condition de ma douche.
Même après tous ces mois écoulés, je ne m'étais toujours pas faite à cette vie. Cet appartement miteux ne me revenait pas, ni le quartier violent dans lequel j'habitais. J'étais chanceuse lorsque le bruit des trains passants près de mon immeuble me réveillaient, parfois c'étaient des hurlements, le pleur de femmes battues, ou même des coups de feu.
Mais j'étais heureuse.
J'étais épanouie autant que je pouvais l'être dans une telle situation. C'était déjà ça, à mes yeux. C'était un sacrifice, il coûtait cher, mais je ne regrettais absolument rien.
Reposant ma serviette sur le petit crochet fixé au mur, j'ignorais la manière dont celui-ci se lit à trembloter pour faire volte-face. Je me chargeai rapidement de ma chevelure, parce que j'étais bien trop fatiguée pour les nettoyer ce soir, puis j'entrai dans la douche. J'aurais bien voulu refermer la porte coulissante derrière moi, cependant la porte en question était portée disparue. De l'eau éclaboussait le carrelage; c'était le cadet de mes soucis. J'étais bien trop occupée à passer mes doigts sur mon corps, partant de mes clavicules jusqu'à mes coudes. J'étais désormais trempée. De la tête aux pieds, des gouttes d'eau roulaient le long de mon épiderme, chaudes et empestant la rouille. Autrefois, j'aurais questionné la qualité de l'eau, je serais sortie en vitesse de là, sanglotant et beuglant à l'assassin, néanmoins, ça n'était pas le cas. La moi actuelle s'en fichait éperdument.
J'étais heureuse d'être là.
Mes mains glissaient jusqu'à entrer en contact avec mes hanches, elles tombaient dans le bas de mon dos jusqu'à effleurer mon derrière. Je tâtai de ma chair, la tête renversée en arrière, le regard rivé sur le plafond doré de moisissures. Je n'étais même pas sûre de cligner des yeux. C'était délicieux. Cette chaleur s'emparant de moi, cette fumée brûlante qui envahissait la pièce et ce silence. J'en oubliai tout. Je me souvins de tout.
Mes pensées se bousculèrent, mon cœur s'emballa.
Et tandis que je remontai mes mains en direction de ma gorge, mes paupières se fermèrent. Je précipitai mes doigts entre les racines de mes cheveux, trempant mes poils et tâtant de la chaleur de mon cuir chevelu. Le flot d'eau provenant du pommeau de douche continuait à me tremper, telle une cascade, j'étais son socle, de l'eau me coulait entre les jambes, sur la pointe de mes seins, jusqu'à mes coudes, mes chevilles et orteils. Même mon dos ne put y échapper. De la tête au pied, j'étais noyée, enfouie sous ce tsunami de chaleur, il m'en brûlait la peau, il me marquait au fer rouge.
Ce ne fut que quelques minutes plus tard que je me décidais à bouger, le temps de reprendre possession de mon corps. Je me saisis d'un gel douche à la senteur fruitée, et fis usage de mes ongles et paumes afin de récurer ma chair jusqu'au sang.
Je snobai les picotements qui survinrent un peu partout sur mon corps, me mettant en garde.
J'ignorai le creux dans mon estomac me prévenant que je me situais sur une pente dangereuse.
À nouveau, j'oubliais tout.
À nouveau, je me souvenais de tout.
C'était une addition divisé, un oxymore qui me brûlait les neurones, un feu glacé qui me rendait malade. J'en avais les larmes aux yeux. Et je frottais. Mais je frottais. Je me nettoyais jusqu'à ne sentir que mes mains me toucher, j'ignorais le souvenir de ces mains violentes entre mes jambes, j'ignorais cette sensation d'être pincée et explorée un peu partout. J'ignorais ce sentiment d'humiliation, cette impression d'être réduite à l'état de proie.
Une simple brebis face au Prédateur.
Ce ne fut qu'étant pleinement satisfaite que j'acceptais de descendre en direction de mon ventre. Jugeant mes bras suffisamment purifiés, je les abandonnais à leur triste sort.
Frôlant la surface de mon nombril du bout de mes doigts, je sursautai. Une étrange réaction survint. Je levai le menton vers le pommeau et, les sourcils froncés, me mordis la lèvre inférieure. Je laissai mes bras retomber le long de mon corps. Un soupir fébrile s'échappa d'entre mes lèvres pendant que mon cœur s'emballait. Ses battements se firent plus désordonnés.
Et alors que je tentai de retrouver mon calme, une énorme secousse suivit d'un bruit assourdissant me prirent par surprise.
Je tournai la tête et vis une silhouette se dessiner devant l'entrée de la douche, quelque peu assombrie par l'absence de lumière ⸺il n'y avait qu'une vieille lampe torche sur l'évier pour faire le travail. Celle du plafond avait rendu l'âme deux mois plus tôt. Il avait laissé la porte grande ouverte, donnant sur le salon d'une obscurité angoissante, presque surnaturelle.
Une de ses mains se fraya un chemin sur la vitre de la cabine, il s'y tint.
« Je t'ai cherchée partout. »
Un sourire se dessina sur mes lèvres.
« Je suis là. »
Je me reculai de la source d'eau, ouvris mes bras et le laissai s'approcher. Jason passa ses bras autour de ma taille. Sans attendre, il me pressa contre lui, enfonçant son visage dans le creux de ma nuque.
« Il est quelle heure ? » demandai-je.
« Deux heure. »
« Mhh, tu rentres tard, ce soir. Qu'est-ce que tu faisais ? »
Il ne répondit pas.
« Jason ? »
« On s'en fiche, je suis rentré c'est le principal. »
Sa manière d'éviter ma question me contraria légèrement. J'aurais voulu en savoir plus, j'aurais voulu l'épauler, malheureusement, je n'étais plus l'oreille contre laquelle il pouvait se confier. Depuis qu'il était revenu d'entre les morts ⸺quelques mois auparavant, il était devenu méconnaissable. Jason me cachait tant de choses, j'étais d'ailleurs l'une d'entre-elles. Enfermée à double tours dans ce vieil appartement miteux, je n'étais pas mieux que le reste de ses secrets.
« Mhh, tu as raison. Bon retour à la maison, mon amour. »
Mes bras étaient passés autour de sa nuque, je les dépliai avec pour objectif de caresser ses joues. Tout en pressant la pulpe de mon pouce contre sa cicatrice, je plongeai mon regard dans le sien. Jason sursauta au contact. Il ne me repoussa cependant pas. Il conservait ses bras autour de ma taille trempée, lui toujours habillé.
Sa peau était chaude, de lui émanait une odeur métallique. Il n'était vêtu que d'un simple t-shirt vert foncé et d'un pantalon noir suivit de chaussettes. Rien ne me parut suspicieux et j'étais si comblée à l'idée de le retrouver que rien d'autre n'attira mon attention. Jason me serra contre lui. Il plaqua mes seins nus à son torse, mon bassin contre le sien et fit se toucher nos fronts. Je glissai mes doigts dans sa chevelure, soupirant un peu. Puis, je murmurai gentiment :
« Tu veux te doucher avec moi ? »
Jason hocha la tête.
Je reculai donc à l'intérieur de la douche et l'emportai avec moi. Immédiatement, nos lèvres se rencontrèrent. La cascade d'eau retomba du sommet de ma tête jusqu'à mes pieds pendant que je m'accrochais à lui si désespérément que j'en avais fermé mes paupières. Jason avait fait de même. Je le sentis se débarrasser de ses vêtements en même temps, il avait commencé par en bas, déposant de léger baisers sur mes lèvres lorsque ses mouvements nous forçâmes à nous séparer. Puis il s'était dépêché de faire pareil avec son t-shirt pour venir se presser entièrement contre ma silhouette.
Jason m'enferma dans une étreinte ardente, si chaude que la température brûlante de l'eau qui nous tombait dessus en aurait presque eu honte. La sensation de ses bras autour de moi, de nos torses se frottant l'un contre l'autre, nos lèvres se rencontrant sans une once de répit... C'était divin. À l'instar d'un festin royal dont les saveurs faisaient exploser mon cœur dans une symphonie de pulsations.
Je le sentais partout autour de moi.
Jason et moi ne faisions qu'un, nous étions à présent le socle de cette cascade humide, rongés par cette même eau, bougeant au même rythme et notre épiderme fusionnant de part cette chaleur qui nous faisait petit à petit fondre. J'en avais des vertiges. Mes poumons se fidèrent de dioxygène à la vitesse de l'éclair, je m'accrochais à lui, me cramponnais à sa chair et goûtais ses lèvres humides. Jason répondait à ma vivacité avec passion, il s'agrippait à la chair de mes hanches, frottait son corps nu au mien dans des mouvements erratiques. Ça n'avait rien de pressé ni de sexuel, c'était sensuel et séducteur. L'effort que nous faisions à nous embrasser ne signifiait pas notre empressement quant à ne faire qu'un, c'était plutôt sous l'emprise d'un fort sentiment de soulagement que nous agissions. J'étais heureuse de le retrouver, c'était de même pour lui.
Jason remonta une main en direction de ma nuque, il s'en saisit et rapprocha nos visages. Il contrôlait le tempo et l'intensité de notre baiser.
Ses lèvres se moulaient parfaitement à la forme des miennes, notre salive ne faisait qu'un, gênée à répétition par l'averse qui nous tombait dessus. Le goût métallisé provenant du pommeau de douche me fit grimacer, cependant les caresser qu'exerçait Jason sur ma nuque suffirent à me distraire. J'en venais à gémir contre lui.
Je poussais une petite plainte dans sa bouche, il répondit dans un grognement grave.
C'en était presque animal, primitif, la manière avec laquelle j'étais pressée contre lui, comme si sans lui je risquais de manquer d'air. C'était bien plus que ça en soi. Son étreinte était bien plus que deux simples mains qui me pressaient contre lui, c'était notre fusion; corps et âme, c'était une connexion qui allait au delà des mots, qui transcendait toutes les réflexions que j'avais pu avoir jusqu'à présent.
J'aurais pu mourir ainsi, les poumons écrasés par ma cage thoracique, la respiration saccadée et la gorge ravagée par des brûlures enflammées. Tout ça pour rester auprès de lui. Pour toujours et à jamais.
Toutefois, il fallut que Jason se recule.
Ses paumes de mains se posèrent sur mes épaules, il embrassa doucement mon front, puis l'arête de mon nez, et imposa quelques centimètres entre nous afin que nos regards puissent se croiser. Je papillonnai des yeux. Il nous fit sortir du dessous du pommeau, en direction de la sortie de la douche et arrangea ma chevelure avec une minutie attendrissante. Elle me fit fondre sur place, les pupilles pétillantes et le bas ventre en compote.
« Tu es encore plus belle que dans mes souvenirs. » il murmura.
« Jason... »
J'avais l'impression que mon cœur allait exploser.
« Merci d'être venue avec moi, merci de m'avoir suivi jusqu'ici. »
Jason embrassa le coin de ma bouche, puis ma mâchoire, puis ma tempe et il finit avec le milieu de mes sourcils. Il me dora de baisers, la prise de ses mains sur mon visage plus ferme que jamais.
« Je t'ai promis mondes et merveilles et j'y arriverai. » insista-t-il. « Tu mérites pas moins que ça, mon cœur. »
« Tant que tu me reviens. »
Je le pris par surprise en interceptant ses lèvres, je l'embrassai à mon tour.
« C'est tout ce que je veux. Toi. Toi et juste toi. Seulement toi. »
« Je t'aime. »
Une armée de papillons s'en allèrent chatouiller mon bas ventre. Je frémissai contre lui, incapable de réprimer le rictus qui prenait place sur mes lèvres.
« Moi aussi. »
Je l'embrassai.
« Je t'aime. Je t'aime. »
Tout était inhabituel depuis qu'il m'était revenu. J'avais appris son décès et m'étais immédiatement enfermée dans une dépression qui me fit frôler la mort du bout des doigts plus de fois que j'aurais aimé l'admettre. Malgré l'aide de ses frères, et de ses amis, il m'avait été impossible de tourner la page. Passer à autre chose après avoir aimé Jason Todd n'était pas une mince affaire. J'avais refusé tout type d'aide. Je m'étais enfermée dans ma chambre pendant des semaines entières et j'avais vécu avec pour simple compagnie le souvenir de son sourire et son odeur corporelle enduite sur ses vêtements. Lorsqu'il m'était revenu, j'avais cru devenir folle. Il était resté flou, je ne connaissais que les grandes lignes, la seule dont je me souvenais était sa proposition. Tout quitter le temps que les choses s'arrangent ou le quitter et définitivement tourner la page.
Alors oui, tout était inhabituel. De ce vieil appartement qu'il avait trouvé dans un des quartiers les plus miteux de Gotham, jusqu'à notre routine. Jason disparaissait presque tous les jours à faire je ne savais quoi. Parfois, il ramenait des tonnes de liasses d'argent qu'il cachait dans l'un des murs de notre cuisine, d'autre, il me revenait tout égratigné et m'empêchait de le questionner. Ce Jason était différent de celui que j'avais autrefois connu.
Celui que j'avais face à moi était plus sérieux, il avait perdu son éclat d'antan. Lorsque nous nous retrouvions, dans ces moments là, cette différence me dépaysait.
Cependant, une chose me restait familière : l'amour que je lui portais.
Lorsqu'il me caressait, m'embrassait, lorsqu'il me susurrait des mots doux au creux de l'oreille ou même lorsque nous ne faisions qu'un, il réveillait cette flamme de passion au sein de mon cœur, cette même flamme qui s'était embrasée la première fois que nos regards s'étaient croisés. Elle n'avait jamais disparu. Malgré tout Jason ne cessait de la raviver. À chaque toucher, parole, coup d'œil, il me faisait davantage l'aimer.
Je m'en fichais de ce qu'il me cachait.
Je me fichais de la provenance de tout cet argent.
Je me fichais de sa rancœur à l'égard de son père.
Je me fichais de tout tant qu'il me revenait vivant. Ma plus grande peur était de le perdre à nouveau, alors je refusais de le faire fuir avec toutes mes questions. J'avais juste besoin de savoir qu'il m'aimait et que jamais il ne me quitterait. Pour l'instant, Jason s'en sortait à merveille. Malgré le côté redondant de mon quotidien et mes conditions de vie inquiétantes, la pensée que je n'avais besoin que de lui pour être heureuse s'était rapidement certifiée.
Le sol à mes pieds aurait bien pu s'écrouler, il me suffisait d'entendre le son de sa voix et de sentir sa peau sur la mienne pour savoir que tout irait bien. Car tant qu'il était là, j'étais saine. J'étais complète. J'étais comblée.
Ma bouche trouva la cicatrice sur sa joue. Jason tourna la tête sur le côté, alors je le chassai et déposai un baiser sur sa mâchoire. Nous ne tardâmes pas à nous laver, l'eau de la douche ayant suffisamment coulé comme ça. Nous sortîmes de la salle de bain une dizaine de minutes plus tard. Vêtue d'un bas de jogging à lui et d'un simple soutien-gorge, je le suivis, main dans la main, jusqu'à notre lit ⸺un simple clic-clac dans le salon. Jason s'assit dessus et me guida sur ses cuisses, je pris place sans mal, ma poitrine collée à ses clavicules et mes bras passés autour de ses épaules.
L'appartement était minuscule, il n'y avait que deux pièces, un salon ⸺plus un petite cuisine, et une salle de bain. Dans un des murs était incrustée une armoire dans laquelle le peu de vêtements que nous avions étaient rangés. La qualité de l'endroit laissait à désirer, les murs, le sol et le plafonds manquaient d'isolation, les secousses provenant de la gare à côté handicapaient notre quotidien malgré les mois que nous avions déjà passé ici, nous n'avions jamais pu nous y habituer. Le frigo contenait mal nos restes de nourriture, il n'y avait pas de four et le micro-onde m'avait lâché la semaine dernière lorsque j'avais cherché à réchauffer mon bol de soupe. Sans parler du bazar qui traînait un peu partout dont nous étions responsables; entre bouts journaux, miettes de gâteaux, vêtements et sous-vêtements, objets parfois indescriptibles, CDs, cassettes, fils d'électroniques.
Nous vivions dans un chaos pur, avec au centre, juste lui et moi. Nous deux.
Je le sentais, toujours aussi proche de moi. Je le regardais dans le blanc des yeux, le corps chaud et un stupide sourire dessiné sur mes lèvres. Jason avait abandonné ses mains sur mes hanches, il jouait du bout de ses doigts avec l'élastique de mon ⸺son⸺ jogging. De cette manière, je me sentais invincible. Pas dans le sens où je me sentais forte, capable de tout surmonter, non. Je n'avais pas l'étoffe d'une héroïne. Malgré tout, je me sentais bel et bien invincible, je le devais à Jason. À ses côtés j'avais l'impression de ne rien risquer. J'étais certaine qu'il resterait à mes côtés, qu'il me protégerait : d'autrui, de mes souvenirs et traumatismes, de n'importe quoi. Tout ce qui aurait pu me blesser d'une quelconque manière.
J'aurais tout donné pour rester ainsi.
« T'as mangé ? » il me demanda.
« J'avais pas faim. »
Jason releva un sourcil.
« Tu m'as attendu, c'est ça ? Je t'ai déjà dit de pas le faire. » pesta-t-il dans un soupir. « Je t'avais laissé un peu d'argent sur le comptoir, t'y as même pas touché. »
« Je sais.. Mais m'en veux pas, j'étais persuadée que tu rentrerais tôt. »
« Je t'ai manqué ? »
« Quelle question... »
Il me pinça les hanches.
« Réponds, je sais que c'est vrai. »
« Eh ! »
Je plissai les yeux à la vue de son rictus taquin.
« Bien sûr que tu m'as manqué. Je t'ai attendu du matin jusqu'au soir. » marmonnai-je en roulant des yeux. « Tu mérites même pas que je te réponde. »
« Tu m'as manqué aussi, mon cœur. »
Je gloussai et me rapprochai de lui. Jason en profita pour lâcher mes hanches et plutôt les entourer de ses bras. Il me pressa contre lui, de nos bassins jusqu'à nos ventres et ma poitrine contre son torse. L'étreinte fut splendide, si romantique et passionnée. J'en eu des frissons. Le bout de nos nez se frôlèrent, finalement, nos fronts entrèrent en contact. Doucement, je vis ses yeux se fermer. Jason expira ensuite un doux soupir.
« Tu vas dormir ? » je l'interrogeai et passai mes doigts dans sa chevelure.
« Ouais, je suis crevé. » il répondit.
Son emprise sur mon corps me forçait à le suivre lorsqu'il me fit pivoter sur le côté et entrer en contact avec le matelas du clic-clac. Jason nous fit juste après reculer. Nous arrivâmes au niveau de nos oreillers respectifs, et il s'allongea sur moi, sans jamais lâcher mon estomac. De sa bouche, s'échappait un soupir d'aise. Sa tête se frotta à ma poitrine, il y trouva grand réconfort, sans ouvrir les yeux ne serait-ce qu'une fois. Je l'accueillais à bras ouverts. La vue de son expression détendue me sut suffisante. Ses traits étaient relâchés et les rayons lunaires provenant de la fenêtre juste à côté l'éclairait si joliment. J'en avais des papillons dans le ventre, le cœur qui pétillait. Il était magnifique, il m'était impossible de me lasser dès que mes yeux se posaient sur lui. J'étais irrésistiblement attirée par lui, charmée, envoûtée. Il m'était impossible de détourner le regard.
Jason déposa de doux baisers sur mon décolleté, il embrassa ma peau, me pressa contre lui. La manière dont il s'accrochait à moi était autant désespérée que passionnée. Je faisais de même en retour. Mes doigts se noyèrent dans sa chevelure corbeau, je l'agrippai et abaissai ma tête de manière à coller ma joue au sommet de son crâne.
C'était d'une perfection inconcevable.
Plus rien ne vint polluer mon esprit, je ne me souvenais plus de rien, n'omettais plus rien en retour. Tout ce qui comptait en cet instant se trouvait en mon sein, au creux de mon cœur. C'était lui, Jason Todd. Rien d'autre.
Je le vis s'assoupir, l'eus accompagné à l'aide de tendres caresses. Sa respiration s'était calmée, la force avec laquelle il m'eut précédemment maintenue en place disparue simultanément. Une demie heure s'écoula. Ne trouvant toujours pas le sommeil, j'étais malgré tout restée là, à ses côtés, attendrie par l'expression adorable sur son visage et tout autant intriguée par la cicatrice en forme de J incrustée dans sa joue. Je l'avais frôlé de mon pouce, j'avais ensuite embrassé sa tempe.
J'avais pris soin de lui aussi longtemps que possible. Morphée ne tarda pas à me voler, lorsque ma garde s'était baissée et que la fatigue avait commencé à me cueillir. Il m'accueillit à son tour et m'emporta dans le même monde de douceur dans lequel Jason avait déjà trouvé réconfort. Je l'y rejoignis avec hâte.
#jason todd x y/n#jason todd x you#jason todd#jason todd x reader#batman arkham knight#arkham knight#arkham knight x you#arkham knight x reader
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Aubenas, Ardèche, 2033 une histoire parmi tant d'autres
- Veuillez couper le moteur, monsieur, et mettre les mains sur le volant.
- Ok, j’ai rien à me reprocher, monsieur l’agent.
- Votre feu de stop arrière gauche ne fonctionne pas, et vos pneus semblent non conformes aux normes européennes.
- Pour le feu, j’allais le faire réparer cette semaine. J’ai pas eu le temps, trop de boulot en ce moment. Et les pneus, je savais pas, je les ai achetés chez Feu Vert pourtant.
- Bon... permis, assurance et certificat génétique républicain, s’il vous plaît.
- Alors, tenez... mon permis et mon assurance. J’ai pas mon CGR sur moi, je l’ai oublié à la maison. Mais je suis en catégorie C, j’ai un arrière-grand-père qui était à moitié sénégalais.
- Monsieur, vous vous doutez bien que je ne peux pas vous croire sur parole. Je vais devoir vous faire un test.
- Un test génétique ? Là, maintenant ?
- Je dois vous informer que si vous refusez de vous soumettre à ce test, je devrai vous placer en garde à vue.
- Ah, bah ok. Mais je me suis lavé les dents avant de partir, ça risque de donner de faux résultats, non ?
- Pas d’inquiétude, monsieur. Le test est rapide et très fiable.
- ...d’accord.
- Ouvrez la bouche, monsieur. Je racle juste votre joue... et voilà. Je place ce coton-tige dans la machine et nous aurons le résultat dans quelques secondes.
- Vous savez, monsieur l’agent... vous ne voulez pas que je paie juste mon amende et que...
- Voilà ! Alors... ouh là... monsieur, je crois que vous m’avez menti. Ce test dit que vous n’avez aucun ancêtre non blanc. Vous savez que votre amende sera majorée de 500 % conformément à l’article 25 alinéa 2 de la loi Diallo.
- Mais non! Il doit y avoir une erreur. J’ai forcément un ancêtre espagnol ou arabe, ou je sais pas quoi. Vous êtes sûr du résultat ?
- Conformément à la loi, seuls comptent les ancêtres nés entre 1789 et aujourd’hui.
- S’il vous plaît, monsieur l’agent. Soyez sympa. Quand j’étais jeune, j’ai eu une copine mexicaine, ça compte pas, ça ?
- Non, monsieur. De plus, je vous rappelle que les origines hispaniques ne font pas partie des origines ayant reçu un agrément de la part du comité de lutte contre le racisme.
- Ah ! Mais j’adore le Mafé ! C’est bien, ça ? Et j’aime bien Stevie Wonder !
- Pas la peine de discuter, monsieur. Vous allez devoir payer ou venir au poste avec moi.
- ...combien ?
- 5000 euros et un stage de repentance républicaine de deux semaines.
- Quoi ??? Mais c'est énorme ! J’ai jamais perdu un point de permis, casier vierge, je paye mes impôts. Puis merde, j’ai pas commis un crime non plus.
- Vous avez commis le pire des crimes, monsieur. Vous êtes blanc.
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Un roi et un serviteur
Ezran traverse un moment compliqué en saison 6. Pendant la réunion concernant la perle, il sait que la menace est dangereuse en amenant la perle. Opeli a suggéré de prévenir les autres seigneurs de la Pentarchie et mettre la meilleure sécurité pour la perle. Callum propose de la détruire mais n'a pas de solution concrète. Ezran finit par se dire qu'il vaut la garder à Katolis. Ce qui reste un choix dangereux vu qu'Aaravos a pu le manipuler pour le pousser à se rendre à la tour céleste. Ce qui laisse Ezran tout seule à Katolis et ça fait depuis la saison 3 qu'il n'a été seule. La scène où justement il revoit Viren et lui dit qu'il mérite pas son pardon est assez dur. Mais de l'autre je peux comprendre pourquoi il a agit ainsi. Viren est le roi précédent et Ezran est celui qui le succède. Viren a voulu que l'humanité prospère mais ses actions ont eu de graves conséquences comme par exemple la chute de Lux Aurea ou bien l'attaque de la flèche de tempête. Pour au final révéler qu'il voulait avant tout le pouvoir. Ezran est connu pour son pacifisme et la saison 6 avait teasé que ses principes seraient défiés.
Mais je trouve que les deux précédentes saisons montrait que son pacifisme pouvait le rendre aveugle sur certains points. Dans la saison 4, il a essayé d'unir les dragons et son peuple ensemble dans l'endroit où les morts sont enterrés. Certains le verraient comme une insulte, vu comment Tempête a tué Sarai, leur défunte reine. Et quand le tableau est saboté. Ça a failli dégénérer jusqu'à ce qu'Ezran parle de son deuil de ses parents, permettant à son peuple de faire leur deuil et garder l'amour dans leurs coeurs.
Un enfant roi
Dans l'acte 1, il essaie de se faire entendre en tant que roi. En parlant de ses idées mais Kasef ne le voit pas comme un roi. Et c'est quelque chose qui revient assez souvent. Comme avec Finnegrin quand il a essayé de lui parler. Mais que Finnegrin ne voit pas la valeur de sa couronne. Et que quand il apprend qu'il va utiliser les bébé crapauds pour ses plans. Ezran décide de les lui voler causant indirectement la torture de Callum, le sang gelé de Rayla. Et Soren qui se fait aussi passer à tabac. En saison 6, Ezran voyant que le mariage va se changer en champ de bataille. Il propose d'être leur émissaire pour résoudre le conflit. Et encore une fois, Karim ne le voit pas comme un roi. Se montrant arrogant ordonnant aux humains de partir et qu'ils devraient retourner d'où ils viennent. Toutefois il réussit à atteindre Karim en parlant de sa soeur, montrant que oui, il l'aime toujours. Mais il croit fermement qu'elle va dans la mauvaise direction. Certains se demandent sûrement pourquoi Ezran continue de vouloir parler avec l'ennemi sachant que ça marchera pas ? Pour la même raison que son grand frère continue de vouloir arrêter Aaravos. Ils veulent faire ce qui est juste bien que leurs méthodes sont différentes.
Katolis brûle
La scène où Sol Regem brûle Katolis fait parallèle à la scène où il brûle Elarion. Mais Elarion, tu voyais le massacre de loin dans Katolis, tu le vois de plus près. La scène est horrible à regarder, voir les gens s'enfuir alors que les flammes continuent de se propager. Soren vient voir son père et lui demande d'utiliser la magie pour sauver le peuple. Mais il peut pas faire la magie primale sans pierre primale. Il parle alors du sort pour les immuniser contre le feu mais pour ce faire, il a besoin d'un coeur humain. Et c'est là que je trouve l'acte de Viren impactant, c'est qu'hormis la mise en scène, qui nous fait croire que Soren est mort alors qu'en fait c'est le coeur de Viren. Bien que je me demande comment il a réussi à tenir le coup et ainsi ex��cuter le sort. Viren donne son coeur à Katolis, se rappelant pourquoi il fait ça, par amour envers sa famille. Et que le sort qui avait servi à assiéger le mont tempête est un sort qui a permit de protéger le peuple de Katolis montrant qu'il est le serviteur de ce royaume. Quand à Ezran, le fait qu'il n'a pas été là va le faire culpabiliser. Il a crû que la menace a été évité pour Janai et Amaya jusqu'à apprendre la terrible nouvelle. Comment on peut être un roi si au final on est pas capable de veiller sur son peuple ? Car certes bien que le pire a été évité pour Janai et son peuple, Ezran va devoir s'occuper de ce qui reste de Katolis, sa maison n'est plus. Mais les survivants de son peuple sont encore là.
A king and a servent
Ezran is going through a complicated time in season 6. During the meeting about the pearl, he knows that bringing the pearl is a dangerous threat. Opeli suggests warning the other lords of the Pentarchy and setting the best security for the pearl. Callum suggests destroying it, but has no concrete solution. Ezran finally decides to keep it in Katolis. Which remains a dangerous choice, given that Aaravos may have manipulated him into going to the celestial tower. This leaves Ezran all alone in Katolis, and he hasn't been alone since season 3. The scene where he sees Viren again and tells him he doesn't deserve his forgiveness is pretty harsh. But on the other hand, I can understand why he did it. Viren is the previous king and Ezran is his successor. Viren wanted humanity to prosper, but his actions had serious consequences, such as the fall of Lux Aurea and the Storm Spire attack. In the end, he revealed that he wanted power above all else. Ezran is known for his pacifism, and season 6 teased that his principles would be challenged.
But I felt that the previous two seasons showed that his pacifism could blind him to certain issues. In season 4, he tried to unite the dragons and his people together in the place where the dead are buried. Some would see this as an insult, given how Avizandum killed Sarai, their late queen. And when the painting is sabotaged. It almost got out of hand until Ezran spoke of his grief for his parents, allowing his people to mourn and keep the love in their hearts.
A child king
In Act 1, he tries to make himself heard as a king. Talking about his ideas, but Kasef doesn't see him as a king. And this is something that comes up quite often. Like with Finnegrin when he tried to talk to him. But that Finnegrin doesn't see the value of his crown. And when he learns that he's going to use the baby toads for his plans. Ezran decides to steal them, indirectly causing Callum's torture and Rayla's frozen blood. And Soren, who also takes a beating. In season 6, Ezran sees that the wedding is about to turn into a battlefield. He offers to be their emissary to resolve the conflict. And once again, Karim doesn't see him as a king. Arrogantly ordering the humans to leave and that they should go back to where they came from. However, he manages to get through to Karim by talking about his sister, showing that yes, he still loves her. But he firmly believes she's going in the wrong direction. Some may wonder why Ezran keeps trying to talk to the enemy, knowing it won't work? For the same reason his older brother keeps trying to stop Aaravos. They want to do the right thing, even though their methods are different.
Katolis burn
The scene where Sol Regem burns Katolis parallels the scene where he burns Elarion. But Elarion, you saw the massacre from afar in Katolis, now you see it up close. The scene is horrifying to watch, people fleeing as the flames continue to spread. Soren comes to his father and asks him to use magic to save the people. But he can't do primal magic without primal stone. So he talks about the spell to make them immune to fire, but to do that, he needs a human heart. And that's where I find Viren's act impactful, is that apart from the staging, which makes us believe Soren is dead when in fact it's Viren's heart. Although I wonder how he managed to hold it together and execute the spell. Viren gives his heart to Katolis, remembering why he's doing this, out of love for his family. And that the spell used to lay siege to Mount Storm was a spell to protect the people of Katolis, showing that he is a servant of the kingdom. As for Ezran, the fact that he wasn't there will make him feel guilty. He thought the threat had been averted for Janai and Amaya until he heard the terrible news. How can you be a king if you can't look after your own people? While the worst may have been avoided for Janai and his people, Ezran will have to deal with what's left of Katolis, his home no more. But the survivors of his people are still there.
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♥ LE DÉSIR DE L'ÉROS OBSERVÉ
" Guetter les moindres signes et signaux, même les plus infinitésimaux, visuels et sensoriels, qui attestent d'un désir mais que l'on tâche de contrôler, de ne pas montrer ou de museler... "
... Elle, elle affûtait mes sens pire qu'un couteau à la pointe toujours effilée. Elle me phagocytait et pour n'enfiler que des métaphores, elle me filait la trique, la gaule et tout ce que vous voudrez comme nulle autre avant elle et plus qu'aucune autre après elle...
... J'avais toujours le dard en feu, j'en aurai presque explosé : rien qu'à la regarder
.
Ce jour là, alors même que je l'observais sans la lâcher des yeux, et qu'elle posait délica-te-ment la veste que je venais de lui donner, je venais juste d'arriver, j'ai soudain vu la pointe de son sein gauche soudain s'ériger et mettre sous tension le caraco qu'elle portait à même sa peau, voluptueuse et nue...
.
Ce qui a motivé, dîtes-vous, cette réaction-réflexe animale et biologique et cet afflux sanguin dans cette partie de son corps ?
- Ô, elle n'a eu, et presque au ralenti, je m'en souviens, elle en a même soupiré, elle n'a eu qu'à simplement lisser de la paume de sa main, le col de ma veste en lin, en la posant sur le bel à-côté de cuir ce si beau canapé...
.
Toucher de main, veste de lin, téton...
Moi, je n'y étais pour rien...
Mais l'image, la représentation qu'elle ne manqua pas d'avoir, de ce qui allait s'ensuivre et qui allait droit à son corps et s'y communiquait, cette seule image qui n'appartenait qu'à sa chimie, qu'à sa magie, avait suffi à l'enflammer....
Elle était vibratoire. Vibratoire et sans cuirasse... Tout s'engouffrait, se faufilait en elle...
Un rien ou une chose, un regard dérobé, une main qui se pose, un soupir, un sourire à peine esquissé et elle pulsait.
I
nsurpassable en la matière, son corps, jusque dans les fibres les plus absconses de son âme, pulsait l'amour et irradiait, irradiait le Désir....
------- . -------
@ DB / Divya Bis ©
* Éveilleuse de Sensorialité
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J'ai juste besoin de lui ; rien ne sait compter plus que lui. J'ai besoin de le voir sur la table, à se faire comprendre pour avoir des croquettes ; et puis miauler, parce qu'il sait bien faire maintenant, et miauler parce que ça va pas assez vite ! Je veux le retrouver tout mouillé et que monsieur attend qu'on l'essuie parce que quand même, il va pas se sécher tout seul ! Je veux le sentir frétiller sous la serviette et ronronner même un peu ; et puis le voir descendre de la table, avec sa démarche de danseuse et réclamer à sortir encore, alors qu'il pleut et que je viens de l'essuyer ; de quoi je me plains, c'est un honneur de recommencer ça toutes les dix minutes !
J'ai besoin de le prendre dans mes bras, de l'embrasser partout sur la tête et le sentir serein, bien posé, sentir son tout petit poids relâché, là, dans le creux de mes bras. Même qu'on ronronne un peu mais pas tant, mais je sais que chez lui c'est énorme, qu'il a appris y'a même pas si longtemps ! Parce qu'il s'arrête jamais d'apprendre à être heureux, de comment c'est d'être un petit chat ; un jour, il ira vraiment pour préférer un carton à n'importe quoi d'autre dans une pièce... En attendant il est décidé qu'il dormirait à tel endroit et puis c'est tout ! J'aurais beau le ramener dans le lit, non non, il part directement pour se mettre dans le coin le plus inconfortable de la baraque ! Vraiment sa spécialité ça, alors qu'il a cent autres endroits où se mettre, tous mille fois plus confortables que ça !
Ouais, il a encore beaucoup à apprendre ; il m'impressionne toujours autant, parce que maintenant il fait des progrès de géant ! Alors qu'il est effrayé par les gens, il parvient à leur donner sa confiance maintenant, parce qu'il me croit, parce qu'il me voit aimer et que si j'aime la personne, il peut y aller aussi ! Il a ce grand coeur qui demande que ça dans le fond, comme avec Osiris ; le supporté pas au début et finalement c'est devenu son meilleur pote, à miauler derrière lui pour être sûr qu'il rentre quand on vient ouvrir la porte, qu'on y voit que du feu à se dire que c'était Marvel et en fait non !
Je veux qu'il revienne me faire râler ; en montant sur mes épaules ou sur mes cuisses quand je suis sur le pc ; à dormir sur mes côtes la nuit, à m'obliger de me réveiller un peu pour bouger sans l'écraser ; à le tenir d'une main tout en me tournant, en râlant dans mon sommeil avant de me rendormir, tandis qu'il se réinstalle en s'en fichant bien que je râle !
J'ai oublié ce que c'est, de vivre sans lui.
Parce qu'il m'a fait vivre pour lui.
Parce qu'il a vécu pour moi.
J'ai peur que cette journée se termine. J'ai peur de me réveiller demain. J'ai peur de me dire que ça fera déjà une journée sans lui. J'ai peur. J'en veux pas, de tout ça.
Je voudrais juste retrouver sa chaleur tout contre moi.
Comment on se remet de la perte de son ange gardien ?
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Le musicien fantôme
L’averse me réveilla subitement. Karen ne semblait pas dormir non plus. Ses yeux mi-clos laissèrent plutôt à penser qu’elle somnolait. Soudain, je réalisai une chose importante. Elle leva la tête en même temps que moi.
Merde, le coffre !
Aussitôt, je me levai et sortis de la tente suivi par ma compagne. Effectivement, j’avais oublié la bâche de la petite carriole attachée à mon vélo. Elle servait pour mettre nos affaires pendant notre voyage. C’était l’idée de Karen que de faire un road-trip entre Prague et Paris…à bicyclette. C’était aussi son idée du camping sauvage. Surtout que nous étions perdus en pleine campagne autrichienne.
Bien qu’elle fut déjà rempli et nos affaires trempées, je m’acharnai à recouvrir la carriole. Karen récupéra son sac fourre-tout pour en sortir une lampe qui m’aida à y voir mieux. Tout-à-coup un éclair illumina le ciel. Je vis la foudre tomber sur un arbre qui prit feu instantanément. En dessous, notre tente n’échappa à l’incendie, s’enflammant aussi rapidement que l’éclair suivant, qui était déjà à plusieurs kilomètres.
Pétrifiés par cet accident naturel, trempés, fatigués, nous restâmes à regarder la tente se réduire en cendre. Cependant, la pluie continuait de tomber. Ma copine regarda son téléphone, il n’y avait pas de réseau. Le mien était resté à côté de mon sac de couchage…dans la tente, avec mes papiers, mon portefeuille… Bref, je me retrouvai perdu dans un pays étranger sans papier.
Il y avait un mur ! Je me souviens qu’il y avait un mur plus loin quand nous sommes arrivés, dit Karen.
Hé ?
Qui dit mur, dit maison. Ajouta-t-elle en haussant les épaules. C’est évident !
Nous partîmes éclairés par les lampes de nos vélos. La charrette que je tirai parut lourde à cause de l’eau. Aussi, je me retrouvai à aller moins vite que mon amie. Après quelques kilomètres, nous aperçûmes le fameux mur. Il nous a suffi de le longer pour trouver son entrée. La chance fut de notre côté car la grille n’était pas fermée.
Dès lors, nous pénétrâmes dans l’enceinte. Curieusement, des lampadaires éclairaient la route amenant à un grand manoir. Avec ses tours sur le côté, il aurait eu sa place parmi les châteaux de la Loire. Nous descendîmes et posâmes nos vélos contre un muret, avant de grimper un escalier. La porte principale était grande ouverte. Le hall éclairé par un lustre semblait vide si ce n’est cet étrange personnage habillé d’un costume de domestique. Il restait debout, les jambes raides, le dos droit tel un mannequin de devanture.
Karen expliqua nos déboires dans un allemand imparfait. Mais, l’homme sourit et répondit en français. Je trouvais que sa barbiche n’allait pas avec sa tenue de maitre d’hôtel.
Soyez les bienvenus, le concert va bientôt commencer.
Il nous pria de le suivre. Aussitôt nous entrâmes dans une grande salle aux plafonds profonds. Une vingtaine de personnes attendaient silencieusement, assis sur des chaises aux pieds de fer. Nous étions en plein contraste avec eux. Nous étions trempés, les cheveux dégoulinant d’eau. Je portais un bermuda et un sweet-shirt à capuche, Karen était habillée d’un short et d’un pull marin. Tandis que les vêtements des spectateurs semblaient sortir des plus grands magasins de vêtements de luxe de Paris ou de Vienne.
Je me retournai pour demander une serviette, mais notre hôte était déjà parti. Alors, nous avançâmes sous les regards curieux. Ils semblaient blafards, le teint d’une pâleur extrême. Tout leur corps parut voilé. De même, un léger bourdonnement agaça mon esprit. Nous marchâmes dans un silence glacial. Hélas, les deux seules places disponibles étaient devant. Elles n’attendaient que nous.
A ton avis, c’est quel genre de spectacle, murmura ma chérie.
Le bal des vampires, répondis-je.
Elle pouffa de rire, mais fut réprimandée par un « chut » qui imposa de nouveau le silence. C’est à ce moment qu’une porte, au fond de la salle, s’ouvrit. Un homme de taille moyenne, le visage jeune, les cheveux bruns coiffés en arrière, le regard d’un bleu profond, entra. Il avait aussi le visage blanc, et une sorte de voile se déplaça en même temps que lui. Je remarquai la présence d’un piano.
Cependant, le musicien tenait un violon. Il posa son instrument sur son épaule, et à l’aide son archet, il commença à jouer. Dès les premières notes, je fus subjugué par la musique. Elle m’envahissait, me prenait les tripes. Il jouait merveilleusement bien. Il impressionnait si bien que je ne pus retenir une larme, je sentis un frisson parcourir les poils de mes bras. J’écoutais dieu qui jouait du violon.
Il joua de tout, Chopin, Haendel, Brahms, Vivaldi, Tchaïkovski…Chaque mouvement était juste et touchait le cœur. Chaque note reflétait sur le mur, se transformait en personnage et dansait au rythme de la musique. Elle racontait une histoire. Mon amie posa sa tête sur mon épaule tout en serrant mon bras. Elle était fascinée par cette harmonie. Jamais nous n’aurions pensé écouter pareil concerto et jamais, nous n’aurions pensé ressentir autant d’émotion en écoutant un artiste jouer. Etonnamment, peut-être par respect, personne n’applaudissait entre les morceaux.
Je ne peux dire combien de temps cela dura exactement. Il finit son concert par le canon de Pachelbel. Encore une fois, sa musique toucha les âmes. Il glissait avec son archet sur les cordes de son violon. Je ne réalisai pas que personne ne jouait au piano. Il était seul et pourtant, j’entendais aussi le piano jouer.
Puis, il s’arrêta subitement. Il écarta les bras en croix avant de baisser la tête en signe de remerciement et de salut. Je me mis à applaudir, accompagné par Karen. Surpris de ne pas entendre les autres, faire de même, je tournai la tête et fus stupéfait de ne voir personne. Il ne restait que des chaises vides.
Où sont-ils passés ? demanda ma compagne.
Et lui ? demandai-je aussi en pointant le doigt vers la petite estrade.
Le violoniste avait aussi disparu. Je ne m’étais pas non plus rendu compte que les bourdonnements venaient de cesser. Nous restâmes abasourdis et seuls dans la salle qui devint tout-à-coup immense.
Soudain, trois gros coups résonnèrent, puis un rire…un rire glacial…un rire qu’on n’oublie pas. Karen se colla à moi. Nous regardâmes les portes mais personne n’entra. Nous restâmes un long moment dans le silence à attendre sans savoir quoi faire. Nous entendîmes un oiseau piailler. Dès lors, nous comprîmes que le jour se levait. Nous profitâmes de cet instant pour quitter la salle. Mon amie constata les énormes toiles d’araignées un peu partout dans la salle et le hall. Je découvris la porte à moitié abimée, Nous quittâmes le lieu qui paraissait abandonnée. D’ailleurs la majeure partie des fenêtres n’avait plus de carreau intact. Cependant, j’aperçus un rideau s’écarter mais aucune silhouette visible.
La pluie ayant cessé, nous pûmes regagner un village proche. On nous dirigea vers un poste de police, car j’avais besoin de déclarer la perte de mes papiers suite à l’incendie de la tente. Je racontai en anglais notre nuit. Le policier demanda à mon amie, ensuite à un traducteur leur version. Il semblait horriblement embêté. Il se leva discuta avec un collègue, prit ma déposition, au moins pour l’assurance, et nous conseilla un bon hôtel restaurant.
Après une douche, un peu de repos, nous descendîmes nous restaurer. La patronne, qui parlait français, nous interpela tout en nous installant à une table.
Donc, vous avez passé la nuit au Rotes Herrenhaus? Tout le monde a peur d’aller là-bas. Il parait qu’il est hanté.
Mais, il est bien habité ? Questionna mon amie.
Ah non ! Plus depuis au moins la guerre.
Nous restâmes muets tout en la dévisageant. Nous ne savions pas si elle se moquait de nous, si elle avait discuté avec les policiers, les seuls qui étaient au courant de notre nuit. Mais elle interrompit notre silence :
Il parait que le dernier propriétaire était si bon musicien qu’un jour, le diable serait venu lui proposer un défi musical. S’il gagnait, il obtiendrait ce qu’il voudrait. Mais s’il perdait, son âme et son don appartiendrait au diable. Il aurait gagné, mais le diable, mauvais perdant, lui vola tout, le poussant au suicide. Ce qui l’envoya en enfer. Le diable, se sentant coupable d’avoir obtenu une âme aussi facilement, accepta qu’il revienne dans son château chaque nuit d’orage pour jouer.
Et il y a eu un orage cette nuit. Ajouta-t-elle avec un petit sourire.
Je remerciais la dame pour ses explications, ajoutant que c’était une belle histoire. Je préférais laisser cette histoire aux légendes du coin. D’ailleurs, Karen était d’accord : Confirmer une histoire de fantôme pouvait nous être nuisible ainsi qu’au fantôme. Dès lors, je pris le menu et commandai une escalope viennoise. Elle était succulente.
Alex@r60 – août 2023
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Fils du Feu 09 ~ Flamme retrouvée
- "Apporte ceux-ci à l'Emissaire, Jote. Je les ai spécialement triés selon les thèmes qu'il préfère !"
La petite fille attrapa la pile de livres que lui tendait l'archiviste et fit en sorte de mettre un pied devant l'autre sans tomber. Heureusement, elle connaissait par coeur le chemin jusqu'aux nouveaux quartiers que Joshua s'était choisis. Se glissant entre les Immortels qui circulaient dans les couloirs, elle parvint enfin à la grande porte autrefois scellée, et qui, grâce au pouvoir de l'Emissaire de Phénix, demeurait toujours ouverte dorénavant.
Elle entendait la voix du jeune homme qui indiquait aux acolytes où poser ses nouveaux meubles. Jote ralentit le pas afin de ne pas gêner les aller et venues. Elle jeta un oeil dans l'alcôve élue par Joshua ; elle se situait un peu plus profondément dans le bâtiment céleste que le reste des pièces de vie, le garçon l'avait repérée durant son périple avec Adalia. Elle était assez spacieuse pour recevoir un grand lit, une table, trois chaises ainsi que le fameux fauteuil en velours rouge - que Joshua semblait tant aimer - et des étagères de livres en nombre. Cette pièce disposait également d'une vasque encastrée, presque semblable à celle du Nid. On était en train d'installer une armoire pour lui permettre de ranger ses vêtements.
La petite fille, essoufflée, posa les volumes sur le sol et s'accorda un moment de répit. Depuis que l'Emissaire avait "éveillé" la cathédrale, les torches n'étaient plus nécessaires. Une lueur bleue suintait de tous les pans de roche grise. Elle ne nécessitait aucune variation car, que ce soit pour la veille ou le repos, elle demeurait d'une intensité parfaite. Les Immortels avaient donc remisé les torches ou les cristaux lumineux, préférant cet éclairage optimal pour toutes les taches de leur quotidien.
Quand Adalia lui avait raconté dans le détail leur voyage souterrain, Jote s'effraya beaucoup ; puis elle regretta de ne pas les avoir accompagnés. Les lieux semblaient receler quelques dangers pour l'heure encore endormis, mais cela avait été rapporté à Cyril, qui avait défendu à quiconque de pénétrer plus avant dans la cathédrale. Joshua aurait aimé explorer les profondeurs encore davantage, mais son humeur était si changeante que ses projets étaient constamment modifiés.
Il avait pris part à la vie du refuge, et déambulait parmi les adeptes avec une certaine aisance, essayant de se rendre utile. Cela rendait les Immortels nerveux ; leur dieu n'était pas censé les aider, même si sa seule présence parmi eux les mettait ordinairement en joie. Joshua était le premier à se précipiter dès que quelqu'un faisait tomber quelque chose, ou se blessait. Il semblait ne plus se souvenir comment guérir les blessures, et il restait alors, interdit et comme muet, tenant la main du fidèle blessé au bord de la syncope, qui n'en revenait pas que le Phénix lui-même lui fasse la grâce d'un simple contact physique.
Jote ne doutait pas qu'il retrouverait cette faculté mais il s'agissait avant tout de canaliser son énergie. Joshua pouvait se montrer d'une folle témérité, puis l'instant d'après se plonger dans un livre et dans le silence pendant des heures. Il prenait des décisions audacieuses par lui-même pour certaines choses, mais se comportait comme un petit enfant timide pour d'autres, quémandant la permission de faire ceci ou d'aller là à chaque Immortel qu'il croisait. Il courait parfois dans les corridors avec une idée fixe en tête, puis s'arrêtait en pleine course, songeur, s'appuyant contre le mur pour réfléchir et faire demi-tour. Ses cinq années de sommeil semblaient avoir quelque peu affecté sa capacité à prioriser les choses et à prévoir les dangers.
Il aimait par-dessus tout revêtir la bure grise des Immortels - il avait réussi à s'en procurer une - et se glisser parmi ses fidèles incognito. Jote l'avait déjà vu faire. Un jour, il s'était assis avec les adeptes durant une de leurs séances de prières, et s'était assoupi, comme mis en transe par les paroles douces et monocordes de Maître Cyril. Mais quand il se déplaçait dans les couloirs, les fidèles finissaient par le reconnaître car il avait une façon bien à lui de marcher, du genre de celle qu'on apprend dans les châteaux. Jote s'en amusait souvent, quand il se faisait démasquer et que l'Immortel qui le houspillait une minute plus tôt comme un vulgaire apprenti se confondait en excuses en s'aplatissant presque par terre.
- "Vous devriez traiter tous vos semblables de la même manière que vous me traitez", expliquait alors Joshua avec patience. "Ou alors traitez-moi comme un des vôtres, cela m'est égal."
Cyril savait tout ceci mais il avait décidé de laisser l'Emissaire agir à sa guise.
Une semaine passa ainsi depuis que Joshua s'était installé dans son nouveau décor. La petite fille prévoyait qu'il aurait de nouveau la bougeotte d'ici peu. Elle le vit soupirer, les yeux levés, quand elle lui amena les cristaux pour son bain. Elle les posa sur la table et demanda la permission de s'assoir.
- "Jote, est-ce que vous croyez que je pourrais sortir ?"
L'Immortelle prit quelques secondes avant de comprendre ce que le mot "sortir" signifiait vraiment ici.
- "Vous voulez dire... dehors ?"
- "Oui, hors du refuge."
Elle saisit alors tous les sens que cette question pouvait revêtir. Il était bien évident que Maître Cyril n'empêcherait pas l'Emissaire d'aller où il voulait ; mais quant à savoir si Joshua était "capable" de sortir à l'extérieur, au soleil, sous le ciel, de retrouver ses semblables, des individus qui ne seraient pas des Immortels dévoués, c'était une autre histoire. Il semblait se porter relativement bien sur le plan physique, même s'il manquait encore d'exercice pour retrouver une pleine forme. Ses pouvoirs d'Emissaire semblaient revenus mais il était difficile de juger de leur puissance et de l'aide qu'ils pouvaient lui apporter en cas de besoin. L'usage de la magie était de toute façon très contre-indiquée dans et en dehors du refuge ; cela attirait beaucoup trop l'attention.
Jote avait entrepris de suivre des cours d'escrime avec leur maître d'arme mais elle n'en était encore qu'au commencement. Elle ne serait d'aucune aide pour le jeune garçon s'il était en danger. Pour l'instant... Jote se gifla mentalement ; Joshua exprimait le souhait de retrouver la vie et elle imaginait déjà le pire !
- "Vous devriez en parler avec le Maître", se contenta-t-elle de dire.
- "Bonne idée. J'aimerais voir Dame Adalia, elle me dira si je vais assez bien pour me risquer dehors..."
De nouveau, il avait adopté son attitude de petit garçon indécis, peu sûr de lui, alors que la veille il avait encore évoqué son idée de redescendre explorer les ruines célestes. Pour l'heure, il se dirigeait vers les quartiers du Maître d'une démarche pas aussi assurée qu'il l'aurait voulu.
Jote, de son côté, courut chercher la soigneuse. Elle ne gravitait plus autant autour de l'Emissaire mais se montrait toujours disponible dès qu'il avait besoin d'elle. Adalia se trouvait dans l'infirmerie et rangeait des flacons quand la petite fille vint presque se pendre à sa robe.
- "Ma Dame, Jo... l'Emissaire ! Il veut vous voir ! Il est avec Maître Cyril !"
- "Que se passe-t-il ?"
Jote pensa la rassurer en l'informant que le garçon désirait seulement quitter le refuge mais cela ne fonctionna qu'à moitié... Les deux Immortelles se hâtèrent dans le couloir, éveillant de nouveau l'inquiétude des acolytes qui les regardaient passer. Qu'avaient-elles encore en tête pour mettre le refuge sans dessus dessous ?
Joshua était sagement assis dans la chambre de Cyril et le Maître se tenait à ses côtés, l'air soucieux. Quand le jeune homme vit Adalia, ses traits se radoucirent et il lui sourit.
- "J'espère que vous êtes remise de notre petite aventure..."
Il s'était rendu compte par la suite du danger qu'il avait fait courir à la soigneuse en la laissant venir avec lui mais l'Immortelle ne lui en avait jamais tenu rigueur, même si elle avait eu grand peur.
- "Vous souhaitez sortir, Votre Grâce ?" demanda-t-elle en croisant les mains.
- "Effectivement, le Phénix trouve peut-être cet endroit trop... étroit pour sa grandeur", prononça Cyril sans aucun sous-entendu. "Je suis particulièrement heureux par la perspective de le voir régner de nouveau sur Rosalia, mais c'est encore un peu..."
- "Oh ! je ne compte pas me rendre en ville !" s'empressa de rectifier Joshua. "Juste... marcher sous le soleil, sentir le vent, écouter les sons de la nature... Je crois que tout cela me manque."
- "Si vous ne comptez pas vous éloigner des marais, cela ne devrait pas être trop dangereux. Je peux vous adjoindre une escorte," décida Cyril. "Je vais quérir de ce pas celui qu'il vous faut. En attendant, examinez Sa Grâce afin de vous assurer qu'il est... apte à cette excursion."
Le Maître s'éclipsa, laissant le trio dans son bureau. Adalia se pencha sur Joshua et commença un examen sommaire. Elle lui demanda comment il se sentait, s'il avait du mal à dormir, s'il avait bien mangé ses carottes, ce qui fit sourire de nouveau le jeune homme.
- "Jote m'en a fait manger. Je n'aime toujours pas ça mais j'ai voulu lui faire plaisir..."
- "J'aurais préféré que vous ne me disiez pas la vérité...", se renfrogna la petite fille.
Adalia regarda leur échange avec tendresse puis prononça son diagnostic.
- "Vous avez surtout besoin de vous dépenser. Vous êtes si jeune ! Vous ne pouvez pas rester ici tout le reste de votre vie. Cependant, ne vous épuisez pas trop. Vous êtes encore fragile, même si vous n'en avez pas l'impression... Dans votre état, tout est une question de dosage ; vous devez apprendre où sont vos limites. Vous l'auriez appris naturellement si vous n'étiez pas tombé dans le coma durant la phase la plus importante de votre développement de futur adulte..." Adalia soupira. "Vous allez devoir faire avec et rattraper ce temps perdu, mais à votre rythme. Inutile d'aller trop vite ou de chercher les ennuis. Vous me promettez d'être prudent ?"
Joshua hocha la tête.
- "Je vous donne mon autorisation alors, en tant que médecin. Je me demande qui va vous accompagner..."
Elle n'eut pas longtemps à attendre. Le Maître revint accompagné d'un Immortel d'âge moyen, à la courte barbe brune grisonnante. L'homme portait une petite épée dans les mains, et une autre était ceinte à sa taille.
- "Votre Grâce, voici votre escorte. Cet homme sera votre fidèle serviteur tant que vous vous déplacerez en dehors de ces murs. Et même davantage si vous le souhaitez."
Joshua jaugea l'homme d'un coup d'oeil, lui sourit et lui demanda :
- "Comment vous appelez-vous ?"
Les quatre Immortels échangèrent un regard un peu gêné, ne parvenant pas à s'habituer aux manières si désinvoltes de l'Emissaire qui brisait toutes leurs règles.
- "Votre Grâce...", commença l'homme, décidé à obéir. "Vous pouvez m'appeler comme vous le désirez..."
- "Donnez-moi un nom, n'importe lequel ! Ce sera plus facile pour moi d'être en votre compagnie si je peux vous appeler par votre nom."
L'homme sembla réfléchir mais Cyril prit les devants.
- "Nommez-le Baden, Votre Grâce."
- "Baden", répéta le jeune garçon en scrutant l'homme silencieux. Celui-ci hocha la tête. "Bien, Sire Baden. Menez-moi donc à l'extérieur par des chemins sûrs."
- "Avant que vous ne partiez, précisa Cyril, veuillez prendre ceci." Il lui remit dans les mains la courte épée que tenait Baden. "Vous n'avez pas de formation particulière même si on vous a enseigné les rudiments des passes d'armes dans votre jeunesse. Mais je me sentirais plus rassuré si vous portiez une arme."
- "Y a-t-il quelques dangers ?" demanda Joshua en passant la ceinture autour de sa taille.
- "Des bandits peuvent rôder dans les marais. Nous avons du nous débarrasser de quelques-uns trop curieux déjà..."
Il se rapprocha du garçon, peut-être un peu trop même pour son rang.
- "Je tiens à ce que personne ne vous voit pour l'instant. Restez à l'écart des foules", murmura Cyril. "N'utilisez pas la magie. Personne ne doit savoir que vous êtes vivant."
- "Comme je vous l'ai dit, je ne tiens pas à me rendre en ville", répondit Joshua en reculant, presque effrayé.
- "Que le Fondateur vous protège."
Le Maître les précéda dans le couloir vers la sortie. Jote et Adalia les suivirent un moment mais furent sommées de retourner à leurs occupations. Face à la porte circulaire qui le séparait encore du véritable monde des vivants, Joshua prit une grande respiration. Il connaissait cette émotion ; il avait eu la même quand son père l'avait officiellement présenté au peuple rassemblé comme l'Emissaire de Phénix. Son coeur avait alors tambouriné dans sa poitrine avec la même force qu'à présent.
Il n'avait pas besoin de clef pour actionner les battants. Plaçant sa main au centre du motif gravé, il attendit que le verrou céleste se débloque sous l'action de sa magie. Un souffle d'air frais faillit le renverser en arrière, tandis qu'il se protégeait les yeux des rayons du soleil, qui lui semblèrent alors d'une violence inouïe. Il plissa les paupières, mais il ne put empêcher ses larmes de couler devant l'assaut de la lumière. En même temps, il sentit une énergie naturelle envahir ses membres à mesure que l'astre du jour le touchait. Il avança en dehors du refuge, les mains toujours tendues devant lui, ne sachant trop où il allait. Il savait juste qu'il sortait pour aller quelque part.
La main de Baden saisit la sienne pour le guider et petit à petit, sa vue s'accommoda. Le soleil ne brillait pas autant qu'il le pensait ; des nuages gris couraient dans le ciel et le disque lumineux ne faisait que quelques apparitions. Il se souvient confusément d'un chiot dont la fourrure avait la même couleur... Ses oreilles furent assaillies par un son qu'il reconnut comme étant un coassement de grenouilles. Il regarda où il mettait les pieds et vit des herbes hautes ainsi que des joncs se balançant tranquillement au vent. Un grand échassier s'envola en les repérant et le bruit de ses ailes parut extrêmement fort aux sens de Joshua.
Il avait l'impression de renaître réellement au monde, après une longue absence.
Baden lui laissa le temps de vaguer parmi les roseaux à la recherche de grenouilles dissimulées. Joshua remarqua alors que le refuge se trouvait sur une petite falaise au flanc d'une chaîne de montagnes basses. Vues de l'extérieur, les ruines ressemblaient aux pétales écartés d'une rose tranchante. Une petite forme blanche voleta jusqu'à la structure et se posa quelque part hors de vue.
- "Un stolas", annonça Baden. "Pour Maître Cyril, je suppose."
En contrebas, Joshua vit la zone des marais rosaliens, qui se situaient au nord du pays. Ses notions de géographies étant rafraîchies par ses lectures, il savait qu'ils se trouvaient éloignés du village de Lestange ainsi que de Fort Phénix de seulement quelques kilomètres. De là où il était, il apercevait l'auberge du croisement, situé sur une éminence rocheuse, bien pratique pour prévenir les attaques.
Mais aucune position stratégique ne pouvait résister à l'armée impériale. Que restait-il de ce charmant petit bourg, dont il se souvenait à peine pour ne l'avoir traversé qu'une seule fois, pressé par le danger ?
Il se déplaça un peu plus en avant et la tour en ruines qui lui cachait la vue lui offrit un paysage plus dégagé. Il porta la main à sa poitrine de stupeur. Ce qui aurait du être un des projets les plus novateurs de son père exposait ses entrailles aux oiseaux et aux intempéries, comme un monstre abattu qu'on aurait dépecé. Le gigantesque aqueduc qui aurait du traverser le pays de part en part avait été abandonné. S'il avait été achevé, il aurait permit à nombre de Rosaliens de se passer des cristaux et des Pourvoyeurs pour leur approvisionnement en eau. Le coeur de Joshua se serra ; son père était mort avant de concrétiser ce rêve...
- "Tout va bien, Votre Grâce ?" Joshua hocha la tête, comme absent. "Rosalia est toujours vivante malgré tout. Le souvenir des Rosfield ne s'effacera jamais. Les Sanbréquois ont bien tenté de le démonter, mais... ses pierres sont bien trop puissantes pour eux."
Il marcha en direction du rebord du plateau.
- "Voulez-vous descendre ? Faites attention, les marches sont traitres."
L'Immortel disparu alors de sa vue et le garçon se précipita en avant. Il vit Baden suspendu à la muraille, les mains accrochées à des entailles profondes creusées dans la roche le long de la paroi. Prenant son courage à deux mains, Joshua suivit son exemple et du beaucoup se concentrer pour coordonner ses mouvements. Arrivé en bas de la descente, il rata une marche et l'acolyte le rattrapa de justesse avant qu'il n'aille s'étaler piteusement dans une mare stagnante.
Il ne se formalisa pas de si peu, déjà accaparé par tout ce qui l'entourait. Il aspira une longue goulée d'air et expira lentement, ravi par les odeurs et les sons. Enfin, de vieilles sensations lui revinrent. La pleine conscience de la vie qui fourmillait tout autour de lui, même la plus infime, la plus invisible, celle qu'il avait toujours été le seul à percevoir, le renversa presque en arrière. Il tourna sur lui-même, laissant ses bottes neuves s'enfoncer dans le sol mou, comme saoulé par ce trop-plein d'émotions.
Il plongea ses mains dans une mare d'eau croupie avant que Baden ait pu l'en empêcher et regarda les lentilles d'eau se coller à ses doigts. Un crapaud sauta près de lui et Joshua se mit à rire en passant sa main mouillée dans ses cheveux blonds.
- "Attention, les crabes de vase sont particulièrement agressifs... et venimeux", s'inquiéta l'Immortel.
Mais Joshua s'en moquait pour l'heure. Il écarquillait des yeux émerveillés sur chaque brins d'herbes, chaque petite créature, et écoutait attentivement tous les bruits de la vie sauvage comme si c'était la première fois. Comme repu, il indiqua du doigt l'aqueduc inachevé.
- "Je voudrais m'approcher des fondations. Est-ce possible ?"
- "Nous devons traverser la route et atteindre l'autre côté des Jonchères. Ce n'est peut-être pas très prudent..."
- "Nous ferons attention alors."
Laissant l'homme le guider parmi les mares, Joshua ne put s'empêcher de traîner en route, demandant le nom des oiseaux qui s'envolaient à leur passage. Baden lui répondait de son mieux avec une infinie patience, puis ils finirent par atteindre la route. Celle-ci montait jusqu'à l'auberge du croisement mais les deux explorateurs ne se rendaient pas là-bas. Ils se cachèrent dans des buissons afin de guetter une opportunité de traverser sans être vus.
Joshua vit passer des hommes, des femmes et des enfants, à pied ou à dos de chocobo ; des soldats aussi, à la livrée étrangère. Probablement des Sanbréquois. Ils n'hésitaient pas à rudoyer les voyageurs ; un Pourvoyeur isolé s'attira même leurs foudres en ne répondant pas assez vite à leurs questions. Le garçon serra les poings. La colère ne lui était pas familière mais une émotion nouvelle se fit jour en lui.
Ces gens étaient des Rosaliens, ses semblables, son peuple. Cette évidence lui fit perdre ses moyens. Pourquoi se sentait-il soudainement si lié à eux ? La vision de ces êtres simples, essayant de vivre leur vie quotidienne sous le joug d'un envahisseur qui ne faisait rien pour améliorer leur existence, le mit hors de lui. Mais il se contint en sentant la main de Baden étreindre son épaule.
- "Gardez votre calme, Votre Grâce. Un jour, nous leur ferons payer..."
Ils laissèrent passer la dernière cohorte et attendit qu'elle soit assez éloignée pour tenter la traversée. Les assises de l'aqueduc se rapprochaient et ils purent davantage apprécier l'audace de l'ouvrage.
De retour dans le marais, Joshua escalada de petits monticules immergés afin de toucher les vieilles pierres glorieuses. Son père lui avait si souvent parlé de cet édifice, mais il n'avait jamais eu l'occasion de le voir de près. Il lui disait toujours que ce serait sous son règne, à lui, que ce formidable outil serait achevé. Elwin Rosfield était un visionnaire, comme tous ceux de sa lignée ; peu lui importait de voir par lui-même les résultats de ses réformes ou de ses travaux monumentaux, tant que ses fils seraient là pour perpétuer ses idéaux.
Un monument destiné à relier tout le monde... Oui, c'était tout à fait Elwin. Son père était un homme bon, épris de justice, et sa mort ignominieuse continuait de hanter Joshua. Cette image le poursuivrait jusqu'à sa propre fin.
Le garçon continua de marcher le long des arcades gigantesques, insoucieux de l'état de ses bottes. Un troupeau d'antilopes rayées se dispersa à son approche, s'égayant dans les hautes herbes et les mares. L'une d'entre elles, cependant, ne sembla pas pressée de s'enfuir. Elle se dirigea péniblement vers les deux hommes - car elle boitait - et s'immobilisa à un mètre de distance, la tête basse.
Joshua sentit comme un puissant appel. Se déplaçant vers l'animal, il perçut immédiatement sa souffrance. Sa source n'était pas difficile à deviner, car son sabot arrière refusait de se poser dans l'eau croupie et restait en l'air, forçant l'animal à rétablir son équilibre précaire à chaque instant.
- "Votre Grâce, cette bête est peut-être dangereuse. Quand ils sont blessés, ils peuvent..."
- "Non, elle veut de l'aide..."
Il tendit la main vers l'antilope et la laisser flairer ses doigts. Ses grands yeux noirs et doux, ourlés de longs cils, exprimaient une sensation que Joshua comprit parfaitement. Elle était épuisée et ne tarderait pas à se coucher pour mourir. La main de l'Emissaire glissa le long de son flanc, puis sur sa cuisse, enfin il se pencha pour examiner la blessure. Là, juste au-dessus du paturon, une plaie ouverte suintante répandant une mauvaise odeur. Pas bon signe... La chair avait commencé à se nécroser, l'infection était en marche. Si la blessure avait été causée plus haut sur le corps, la bête aurait pu s'en sortir, mais l'habitude des antilopes de marcher dans l'eau des marais ne lui en laissait aucune chance.
Il remonta sur le flanc et sentit la fièvre qui le faisait trembler. Il savait ce qu'il devait faire mais n'était pas certain d'y arriver... Il devait d'abord débarrasser la plaie des saletés qui s'y étaient accumulées afin de sauver les tissus. Il guida la petite femelle antilope vers un endroit sec - elle se laissa faire - puis commença à se concentrer. Il ferma les yeux et tenta de visualiser toutes les impuretés qui s'étaient insinuées dans la plaie. Cela lui demanda de faire appel au pouvoir du Phénix ; lui seul pouvait lui permettre de déceler ce qui était invisible à l'oeil nu. Laissant l'oeil du Primordial le guider, le feu guérisseur se mit alors au travail.
Baden n'osait pas prononcer un seul mot, captivé par le processus. Il se mit même à genoux et commença à psalmodier des prières au Phénix, comme pour aider Joshua. Celui-ci n'entendait rien d'autre que le bouillonnement du sang, les battements de coeur entêtés de la bête. Quand il rouvrit les yeux, la plaie saignait de nouveau ; mais le sang était clair et sain, il avait vaincu l'infection.
Il devait maintenant reconstituer les tissus détruits. C'était le plus délicat. Il devait entrer lui-même dans l'organisme malade pour "copier" en quelque sorte le membre sain. Il s'assit par terre et se colla tout contre le flanc chaud de l'antilope. Celle-ci, en retour, s'appuya contre lui, comprenant parfaitement ce qu'il tentait de faire. De ses longs doigts fins, il caressa la jambe blessée de haut en bas, comme pour en modeler une nouvelle, et il sentit que cela revenait. Cette sensation familière de restauration, de reconstruction de ce qui avait été défait, démonté... Il en soupira de satisfaction. Il avait retrouvé la voie de la guérison, il se souvenait comment faire. Cela lui était si facile, jadis... Il passait alors par toutes ses étapes sans y penser, en quelques secondes...
Il ne fit qu'un avec la douleur de la bête en lui murmurant des "ccchhh" lents et doux. La blessure se refermait et les chairs se reconstituaient sous ses doigts habiles. Tous les gestes les plus infimes lui revinrent en un instant et il en aurait pleuré de joie. Il ne supportait pas la souffrance de l'innocent.
Perdu dans sa transe, il serait bien resté ainsi pendant encore un bon moment, la joue pressée contre le ventre de la bête. Celle-ci, reconnaissante, lui fourragea gentiment les cheveux de ses lèvres mobiles, le ramenant au temps présent. Il se leva et plongea dans le regard noir et velouté de l'antilope. "Merci", crut-il entendre. Elle ne lui avait pas parlé bien sûr, mais il comprit que c'était son sentiment.
- "Merci à toi...", lui répondit-il, les yeux dans le vague.
L'animal s'éloigna alors en sautillant vers son troupeau qui attendait à quelques mètres. Elle ne boitait plus du tout. Joshua leva les yeux vers l'aqueduc inachevé et soupira :
- "On peut toujours reconstruire les choses tant qu'il reste quelqu'un pour y croire, n'est-ce pas ?"
Baden avait fini sa prière et se relevait avec lenteur.
- "A vos côtés, je pense que rien n'est impossible, Votre Grâce."
L'Emissaire de Phénix se pencha en avant et toussa fortement. Un froid mordant le saisit alors ; une partie de sa force vitale l'avait quitté pour passer dans un autre être, et jamais plus ne lui reviendrait.
Mais il savait que cela était juste. Il était le Phénix, il ferait ce qu'il devait faire.
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L'histoire de se petit dessin. (Eustass kidd x Reader)
Dessinateur : Onalia
L'équipage amarré sur une île réputé pour toute ces visites vacancière.
Les filles parte au bain public mais ne reviennent pas a l'heure prévue au navire.
Les hommes soupçonnes et partage pour certains des inquiétudes.
Kidd mécontent mais aussi inquiet pour les membre féminin de son équipage part pour les bain avec ces trois principaux compagnon. Killer, Heat, Wire.
Arrivé au bain personne n'est au guichet et le silence devient roi. Immédiatement sur leur garde et avec hésitation ils entre dans les cabine des femme.
Avant d'ouvrir la porte coulissante des bains relié aux cabines il entende des murmures d'homme de l'autre côté, le sang boue et la colère est maîtrisé d'une mains ferme de Killer sur sont épaule.
Les quatre compagnon tende l'oreille est essais de comprendre la situation, ne voulant pas mettre leur nakamas en danger.
Du côté des filles elles était toute les une contre les autres dans l'eau chaude au milieu du bain, entouré d'homme armé de sabre, d'épée et d'arme à feu.
Certain des homme présent entrant dans l'eau et tirant sur les bras de certaines nakamas y compris celle de Reader(TP).
Poussant un cris de surprise et de douleur au poignée sonnèrent comme un sifflé de départ pour les supérieurs du navire pour intervenir.
Cassants la porte d'un coup de poing mécanique et d'une rapidité de la part de ces compagnons il brisèrent des jambes, des bras, tranchant la gorge de ceux qui avait osé touché aux femmes du Victoria Punk.
Une fois terminé Reader(TP) se précipite dans les bras de son capitaine tremblante encore de la surprise de cette invasions.
Retirant sont manteau et la couvrant avec elle y trouve alors du réconfort et de la sécurité blottie contre lui.
Depuis se jour les femme du Victoria était toujours accompagné de quatre homme pour surveiller les entré des bain quand il s'agissait du jour de repos de ces dames.
#one piece#eustass kid#eustasscaptainkid#eustass kidd#eustass x reader#fanfic#massacre soldier killer
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L'antidote partie 2
Mulder ne perdit pas une minute. Son cœur battait la chamade tandis qu’il se rendait au domicile de Parker, à la recherche de ce précieux remède. Arrivé sur les lieux, il s’exécuta avec précaution, guettant chaque recoin, chaque pièce. Rien ne devait lui échapper, car ce qu’il cherchait semblait être le seul moyen pour la sauver. Les ombres dansaient sur les murs, et chaque bruit était amplifié dans le silence oppressant de la maison à présente vide. Mulder savait que le temps était compté, que chaque seconde comptait. Il fouilla les tiroirs, inspecta les étagères, les placards, sous le lit, derrière les tableaux… Rien. Pas la moindre trace de l’antidote. Mulder sentait la panique monter en lui. Où pouvait-il bien être caché ? C’est alors qu’il aperçut un petit coffret métallique sur l’étagère. Il le saisit et l’ouvrit fébrilement. À l’intérieur, un flacon en verre, étiqueté sobrement “Sérum X-23”. Mulder le contempla un instant, se demandant comment Parker avait pu mettre la main dessus et surtout pourquoi ? Mais peu importait, l’essentiel était qu’il l’avait trouvé. Ce fut presque trop facile. Pourvu que ça marche, se disait-il dans sa tête. Un espoir semblait renaître, mais il savait que le plus difficile à faire était de le lui administrer. Aussi, son optimisme fut de courte durée, car au même instant, des bruits de pas retentirent. Mulder sortit son arme de service par réflexe. Il le brandit devant lui tandis qu'il inspecta prudemment les alentours. Au bout de quelques minutes, les bruits s'arrêtèrent soudainement. Il sentit son pou s'accélérer brutalement, envahis par l'appréhension et la peur. Il tenta d'allumer les lumières pour y voir plus clair, mais le courant semblait s'être coupé. Mulder, entendu le bruit sec métallique d'une arme à feu tout près de son oreille gauche. L'obscurité qui y régnait ne fit qu’accroître l'angoisse du jeune homme. Il ravala avec difficulté sa salive avant de répliquer d'une voix mal assuré :
Qui est là ? Je suis un agent fédéral. Identifier vous !
Je sais parfaitement qui vous êtes agent Mulder. Navré, mais je ne peux pas vous laisser faire ça. Dit son assaillant.
Mulder osa se retourner pour lui faire face. Il vit avec horreur qu'il s'agissait de Raines. L’homme était plus sinistre que dans ses souvenirs, son visage émacié et ses yeux froids comme la glace lui procura des haut-le-cœur. Il reprit en le défiant d'un regard empli de haine :
Baissez votre arme où je vous loge une balle dans la tête. Menaça-t-il.
Le docteur Raines sourit, révélant des dents jaunies, il reprit :
Vous ne me faites pas peur agent Mulder. Cette affaire ne vous regarde pas ! Parker a toujours fait partie du Centre et elle le restera. Maintenant, donnez-moi l'antidote !
Je ne vous laisserez jamais plus lui faire du mal sale ordure ! Comment avez, vous fait pour vous échapper de cet institut hautement sécurisé hein ? Laissez-moi deviner. Vous avez marchandé avec ce fumeur, n'est ce pas ? Gronda-t-il, son poing se serrant involontairement.
Raines eut un rictus mauvais, il reprit :
Mêlez-vous de ce qui vous regarde petit insolant ! Je vous le demande une dernière fois. Donnez-moi ce flacon ! Exécution ! S'écria-t-il d'une rage folle.
Mulder sentit une colère incontrôlable monter en lui. Sans réfléchir, il se jeta sur l’homme, le plaquant contre le mur derrière lui. Le docteur Raines tenta de se débattre, mais Mulder était déterminé à lui faire payer son erreur. Il finit par atteindre sa gorge qu'il serra fermement entre ses mains. Mulder n'avait pas réalisé que son arme était tombée sur le sol durant leur altercation. Le jeune homme était à présent résolu à le tuer de ses propres mains. Le visage de Raines vira au rouge tandis qu'il étouffait sous la pression qu'il exerçait sur lui. Mulder afficha un air satisfait du fait d'avoir le dessus sur son ennemie aussi facilement. Il déclara, le regard fou :
Où sont donc passées vos capacités hors du commun ? Vous n'êtes plus qu'un vulgaire être vivant pitoyable et faible !
Mulder le tenait toujours aussi fermement pendant que Raines luttait comme il pouvait. Au bout de quelques secondes à peine, Mulder sentit son assaillant s'effondrer sous ses yeux, le regard vide. Pris de panique, le jeune homme recula de quelques pas avant de trébucher maladroitement contre un objet qui était tombé à terre pendant la bagarre entre les deux hommes. Il resta un petit moment à fixer le corps sans vie de Raines. Mulder ne parvenait plus à réfléchir de manière réfléchie. Après avoir vérifié que le flacon était toujours dans sa poche, Mulder regarda sa montre puis traîna le cadavre de Raines jusqu'à sa voiture en prenant soin de se faire discret. Il l'enferma dans le coffre avant de prendre la route vers un endroit plus sûr. Il s'arrêta près d'une rivière pour y jeter le corps. Mulder regagna sa voiture puis marqua une courte pause. Il tenta de reprendre ses esprits, le cœur battant à tout rompre, les mains tremblantes et en sueurs. Il contacta sans plus attendre le docteur Frost pour lui annoncer la nouvelle. Aussi, avant de reprendre la route vers l’hôpital, Mulder reçut un appel de l'agent Scully. Il décrocha en s'efforçant de garder un air posé :
Oui, qu'il y a-t-il Scully ?
Mulder ou est tu ? J'ai essayé de te joindre, mais sans succès. Je suis inquiète. Dit moi ce qu'il se passe ? Dit-elle d'une voix contrariée.
Mulder lui raconta toute l'histoire depuis sa venue dans cet hôpital à Georgetown, en prenant garde de ne pas mentionner sa brutale altercation avec Raines. Scully marqua une pause avant de répondre avec raison :
Je n'aime pas ça du tout Mulder. Tu sais tout comme moi qu'on ne peut pas se fier à cet homme. Réfléchie bien avant de faire quoi que ce soit. Mulder, il en est de la survie de notre amie.
Je suis parfaitement conscient des risques Scully ! Qu'est-ce que tu veux que je fasse d'autres ? C'est le seul moyen. Il nous faut agir et vite ! Chaque minute compte, nous n'avons plus le temps, je suis désolé. Il raccrocha après coup puis reprit la route.
Il se hâta de retourner à l’hôpital, le flacon toujours précieusement rangé dans sa poche. Le docteur Frost l’attendait, l’air grave. Mulder lui tendit le sérum, expliquant brièvement sa provenance. Le médecin hocha la tête, reconnaissant.
Nous devons agir vite, dit-il. Les effets du traitement s'amenuisent. Elle fait une importante rechute. Le système nerveux d’Andréa est déjà fortement atteint. Cette toxine a fini par prendre le dessus. Si ce sérum fonctionne, elle a une chance de s’en sortir. J'ai foi en vous Mulder.
Ils se rendirent dans la chambre de Parker. Elle était pâle, inconsciente, mais son souffle était encore régulier. Le docteur Frost prépara une seringue, aspirant le liquide du flacon. Mulder observait, le cœur serré. C’était leur dernier espoir.
Prêt ? Demanda le docteur avant de faire ce qu'il avait à faire.
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" Love Spell "
𝗠𝗲𝘁 𝗲𝗻 𝘀𝗰𝗲̀𝗻𝗲 : Astarion
𝗥𝗲́𝘀𝘂𝗺𝗲́ : Tav et ses compagnons se retrouvent autour d'un feu de camp, histoire de discuter, malheureusement pour l'héroïne, elle ne tarde pas à devenir le centre d'intérêt de tous, avec comme sujet principal : son affection pour l'elfe vampirique Astarion.
𝗔𝘃𝗲𝗿𝘁𝗶𝘀𝘀𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 : morsure, description de sang, référence à la fornication
ENG : PLEASE DO NOT STEAL MY WORKS. If you want to translate it, ask me first then we can talk about it. If you want to find me on Wattpad or AO3, my accounts are in my bio, these are the ONLY ONES i have. FR : MERCI DE NE PAS VOLER MES OS. Si vous avez envie de les traduire, merci de me demander la permission avant. Si vous voulez me retrouver sur Wattpad ou AO3, j'ai des liens dans ma bio, ce sont mes SEULS comptes.
𝙽𝚘𝚖𝚋𝚛𝚎 𝚍𝚎 𝚖𝚘𝚝𝚜 : 𝟕,𝟔𝟑𝟕.
Commentaires, likes et reblogues super appréciés. Tout type de soutien l'est, merci beaucoup !! <33
« Qu'il est bon d'enfin se poser. » s'extasia Gayle. « J'ai bien cru que cette journée ne se finirait jamais ! »
Regroupés autour du feu de camp, Gayle nous avait rejoint. Il prit place entre moi et Ombrecœur, accompagné d'un profond soupir d'aise ainsi que d'un bol de soupe fumant, comme nous tous. Quelques-uns de nos compagnons manquaient à l'appel, Karlach, Wyll et Astarion. Le reste était présent. Cela faisait un assez bien grand groupe autour d'un si petit feu, surtout avec Halsin qui faisait la taille de deux hommes. Collés les uns contre les autres, cela fonctionna cependant. Gayle nous souhaita un bon appétit, je l'en remerciai et nous commençâmes notre dîner.
« Alors Tav, ta journée s'est bien déroulée ? »
La bouche pleine et les yeux ronds, je relevai doucement les yeux en direction de mon interlocuteur. La soupe était délicieuse, je m'en voulais de devoir m'arrêter, sans parler du fait que j'étais affamée.
« Excellente, Halsin, merci de demander. »
M'essuyant le coin de mes lèvres de mon pouce, je poursuivis :
« Et vous, au camp, tout va bien ? Vous ne vous ennuyez pas trop ? »
« Si seulement le mot ennui pouvait égaler ce que je ressens. » pesta soudain Lae'zel, nous coupant la parole. « L'idée de me laisser ici est totalement ridicule, je mérite d'être au front, pas enfermée en ce lieu empestant la peur. »
« Désolée Lae'zel. »
« Ne vous excusez donc pas, tâchez de faire mieux à l'avenir. »
Un petit sourire se fraya un chemin sur mes lèvres.
« C'est promis. » affirmai-je.
Gayle termina sa bouchée, il toucha mon coude du sien, attirant mon attention, et se mit à parler :
« De notre côté tout va bien. » dit-il. « Quelque peu ennuyant, en effet, mais un peu de repos ne fait jamais trop de mal. »
« Entrer en territoire ennemi va changer la donne, je crois. Je l'espère. »
« Le territoire des ombres est un endroit dangereux, » acquiesça Halsin. « nous aurons besoin des plus courageux pour pouvoir nous en sortir et ne pas succomber à la malédiction. »
« Il est évident que je serais de la partie. Monstres et fantômes se plieront à ma volonté inébranlable. »
Les propos de Lae'zel nous firent tous un peu sourire ⸺outre Ombrecœur. Il était vrai que parfois sa vantardise pouvait nous mettre dans l'embarras, Lae'zel et ses stéréotypes, la fierté de ses racines.. Elle ne cessait de nous conter l'histoire de sa race et leur féroce volonté de nous réduire en esclavage. Absolument charmant. En cet instant, néanmoins, ses dires furent les bienvenus, du moins à mon avis. C'était réconfortant en un sens. Si même elle n'avait pas peur de ce qui nous attendait en ces terres maudites, alors peut-être qu'en effet nous parviendrions à nous en sortir vivant. J'essayai de m'en convaincre.
Lae'zel nous regarda tour à tour de ses petits yeux rageurs. Elle nous défia méchamment, prête à sauter sur celui ou celle qui répondrait à sa provocation. Malheureusement, personne ne fit le premier pas. Elle retourna donc à son dîner.
« Il est possible de prendre quelques jours pour nous reposer, ça ne serait pas de refus. » songea Ombrecœur. « Ou envoyer d'autres personne à notre place. »
« Je dois avouer que notre amie n'a pas tort. Ça fera d'une pierre deux coups. » déclara Gayle.
Déposant ma cuillère dans mon bol de bois, je dévisageai Ombrecœur. L'expression confuse, je restai dubitative.
« L'underdark n'était pas si terrible que ça ? »
« Ce n'est pas ce que je dis, croyez-moi. » insista la concernée. « Ce voyage m'a beaucoup permis d'apprendre et de me dépasser, je ne vous en serai jamais assez reconnaissante. »
« Vous y avez découvert une immense forge, je me trompe ? » nous questionna Halsin.
« Mhh. C'est de là que Ombrecœur tient son bouclier et son armure. »
La concernée bomba le torse.
« Les armures des enfants de lady Shar sont extrêmement résistantes, mais je dois avouer que celle-ci est fantastique. Il me tarde de l'utiliser davantage sur le champ de bataille. »
« Je n'en doute pas. » sourit Halsin.
« Il n'empêche, avant de la revêtir de nouveau, j'aimerais me reposer. Ces derniers jours m'ont semblé interminables.. »
« Vous avez bien travaillé. » nous complimenta Gayle. « Grâce à vous, nous pouvons enfin avancer, alors en effet, vous méritez du repos. »
En réponse, Lae'zel claqua de la langue, s'attirant notre attention à tous.
« Un problème ? » demanda Ombrecœur.
Notre amie guerrière nous foudroya de nouveau du regard, cette fois-ci, un peu plus en colère. Nous la regardions finir son bol d'une traite et ensuite se lever. Elle le fit d'une manière étrangement élégante. Fièrement, Lae'zel se tint face à nous. Elle nous toisa, plissa les yeux, et déclara ces quelques mots avant de s'en aller jusqu'à sa tente :
« Le repos est un luxe auquel nous n'aurons pas accès avant d'être guéri. Attendez donc, mais ne feignez pas la surprise lorsque l'ennemi en profitera pour s'emparer de votre esprit et faire de vous son esclave. Quant à moi, je me battrai jusqu'au bout. »
« Cela me tue de l'admettre, mais Lae'zel n'a pas tort. »
J'hochai la tête, jetant un coup d'œil à Halsin. Ombrecœur poussa un long soupir.
« Il serait quand même judicieux que certains d'entre nous se reposent. » dit celle-ci.
« Chaque chose en son temps. » parla Halsin d'un ton calme, presque paternel. « Nous pourrons parler des choses qui fâchent demain, pour l'instant, profitons de cette belle soirée. Fêtons notre survie. »
Mes mains déposèrent mon bol près du feu. Les flammes s'en allèrent caresser gentiment ma peau, la colorant d'un doux mélange de orange et jaune. Il faisait toujours frais le soir, surtout dans cette contrée, mais un feu de camp suffisait amplement. Non seulement il nous éclairait, mais aussi il nous réchauffait. J'aimais me tenir auprès de celui-ci, il m'apportait un grand réconfort. Les minutes suivantes s'écoulèrent dans un silence de plomb. Outre le crépitement des flammes, les bruits de Gayle et Halsin mangeant tel les hommes maladroits qu'ils étaient, de Lae'zel et Wyll prenant place à nos côtés, pas grands mots furent échangés.
De mon côté, j'en avais profité pour admirer le ciel. Il était magnifique, d'une splendeur inégalable.
Malgré la température qui baissait, je ne fus point dissuadée de m'en aller. Ça n'était pas seulement à cause de la présence de mes compagnons ⸺elle me rassurait grandement lorsque je venais à douter ou à prendre peur⸺ mais plutôt du spectacle étoilé qui se déroulait sous mon regard. Il était d'une banalité pitoyable, mais d'un majestueux accablant. Le ciel était noir, quelque peu bleu marine, ici et là, et quelques courants d'étoiles le parsemaient. Il était effectivement banal. Deux couleurs et quelques points de lumières..
Ce tableau s'accapara pourtant mon entière attention.
« Ça n'était pas un repas cinq étoiles, mais je me sens soudain revigoré. »
Gayle fit sourire deux de nos compagnons.
« On fait avec ce qu'on peut. » parla Wyll. « Essayez donc de faire un dîner pour huit personnes avec des restes. »
« Je vous tire mon chapeau. » plaisanta le magicien. « Mais sans prétention, j'affirme pouvoir faire mieux. »
« Voyez-vous ça... »
« N'y a-t-il donc aucune trace d'humilité en vous, Gayle ? » demanda Ombrecœur.
« Pas de ce que je me souvienne, non. »
Leurs rires firent échos dans mes oreilles. J'avais fermé mes yeux depuis peu, mes mains posées en arrière à même le sol et la tête renversée en arrière. Ma chevelure tombait dans mon dos. La fatigue s'en prenait à moi, je n'étais pas très sûre de pouvoir tenir encore longtemps, j'avais même du mal à croire que Ombrecœur puisse elle-même continuer à tenir. Elle ne semblait pas le moins du monde épuisée. C'était impressionnant.
Lorsque mes yeux se rouvrirent, ils tombèrent sur la tente d'Astarion.
« Être magicien a ses avantages; je cuisine les repas les plus succulents. Elminster le sait mieux que quiconque. »
« Votre ami mage ? » s'étonna Wyll.
« Dommage qu'il ait été trop occupé à s'empiffrer de nos réserves... »
« C'est un sacré personnage. » rit Halsin.
« Ça je ne vous le fait pas dire. » le suivit Gayle.
La tente était refermée, malgré les éclats de lumière passant à travers le tissu, je ne voyais pas grand chose. Mes yeux se plissèrent. J'observai son grand miroir doré élevé sur une table aux côtés arrondis, les coussins parsemant le devant de sa 'demeure' ainsi que le tapis présent sur l'entrée. Le tout était contradictoire. J'esquissai un fin rictus à cette pensée, redressant ma tête et la tournant sur le côté ⸺pour mieux observer ce que j'avais sous les yeux⸺, songeant que, malgré son désir d'avoir une tente présentable, Astarion était resté maladroit.
Quelques instants plus tard, à l'entente d'éclats de vaisselle, j'avais entendu Halsin et Gayle converser.
« Très impressionnant. » parla Halsin.
« N'est-ce pas ? »
Au dessus de nos têtes, bols, cuillères et verres tourbillonnaient dans les airs. Du bout de ses doigts, Gayle les fit s'empiler. Le tout retomba joliment au sol. Cette fois, tout était rangé, présenté merveilleusement au centimètre près sous nos yeux émerveillés. Ma bouche s'entrouvrit à cela.
« C'est Elminster m'a appris ce tour, d'ailleurs. »
« Il vous trouvait désordonné, j'imagine ? » songea Wyll.
« Comment avez-vous deviné ? » s'étonna le magicien.
Je pouffai gentiment, accompagnée par Halsin et Ombrecœur. Wyll et moi échangeâmes ensuite un regard complice.
« Un intuition. » murmura ce dernier.
« Quoi qu'il en soit, le travail est fait. »
Gayle se vanta avec fierté. Il présenta son œuvre d'art d'un geste de la main très théâtral avant d'hocher la tête, visiblement satisfait avec lui-même.
« La magie n'est pas qu'utile sur le champ de bataille, voyez-vous, même au quotidien, elle peut se révéler adéquate. »
« Vous nous en cachez d'autre, des sorts aussi ridicules ? »
Malgré le ton tranchant et les propos violents de Lae'zel, Gayle étudia sérieusement la question. Son menton posé sur son poing, il songea.
« Pas que je sache, non. »
« Vous en apprenez d'autres alors ? » demandai-je.
« Toujours ! » me répondit-il avec vigueur. « Un magicien doit constamment élargir son champ de possibilité, soin, malice, combat, rien ne doit lui échapper pour mener à bien sa quête. Mais rien de ce que vous ne savez déjà, mes chers amis. »
« Fascinant. » le félicita Wyll.
Tout doucement, j'avais commencé à triturer mes doigts. Ma respiration se faisait lourde.
« Oh, peut-être... »
La plupart d'entre nous ⸺tous, pour ainsi dire⸺ dévisagèrent Gayle.
« Oui ? » s'intéressa Ombrecœur.
« Eh bien, il y a en effet un sort dont je ne vous ai encore jamais parlé. Il ne m'a pas été utile depuis que nous nous sommes rencontrés, principalement parce qu'il aurait été inutile face aux gobelins. »
Soudain, Wyll rit. Il s'essuya le dessous de l'œil en prenant la parole.
« Un sort de puanteur ? »
Halsin et Gayle le suivirent. Quant à moi et Ombrecœur, nous nous contentâmes de sourire, contrairement à Lae'zel qui, elle, était restée de marbre.
« C'est un sort assez différent. » parla le magicien, quelques temps après s'être repris.
Beaucoup d'entre nous arquèrent un sourcil. À cela, Gayle releva sa main et, soudain, une traînée rose brillante la suivit. Elle flotta dans l'air sur ses pas, nous éblouissant. Mon cœur battit un peu plus vite. La lumière du feu de camp faisait s'éblouir ce que nous avions sous les yeux, que c'était joli... Gayle inspira ensuite profondément et releva la tête dans notre direction.
« Un sortilège d'amour. »
Nous retînmes notre souffle. Ce fut unanime, immédiat.
À peine ces quatre mots prononcés, Gayle s'était accaparé notre attention entière.
« Manipuler l'ennemi par les sentiments est une tactique pitoyable. » pesta Lae'zel d'un ton frôlant l'outrance. « La fierté d'un soldat se trouve dans la force de ses membres. »
« Nos avis divergent sur ce point, j'en ai bien peur, mon amie. » annonça Gayle.
« Je ne suis pas votre amie. »
« Oui, oui. » il sourit. « Autant pour moi. »
« Un sortilège d'amour..? » murmura Ombrecœur. « Je pensais pourtant qu'ils étaient dangereux ? »
« Ils le sont, ils l'ont toujours été. »
Gayle baissa la main, emportant avec lui sa poudre rosée. Dans l'air, une légère odeur florale s'était levée, elle me titilla les narines.
« Mystra me l'a appris. Je ne l'ai jamais vraiment cru sur ça, mais elle avait tendance à dire que l'amour était l'une des plus grandes armes contre un adversaire. La possibilité de troubler l'ennemi, de réduire à néant ses espoirs et de lui arracher toute source de réconfort. »
Gayle ouvra la paume de sa main. Une source de lumière y scintillait. Il la referma aussitôt.
« Je n'aime pas l'utiliser. »
« Il est à ce point dangereux ? » le questionna Halsin.
« Je ne dirais pas dangereux. »
Gayle déglutit.
« Disons plutôt que ce sort a ses contre-bas. L'utiliser a un prix. » conta-t-il. « Il exige de faire face à des conséquences. Je peux vous le montrer, si vous le désirez. »
Wyll et Halsin hochèrent la tête.
« Tant qu'aucun d'entre-nous ne meurt à la fin de votre petit tour ça me va. » affirma l'épéiste.
« Je partage l'avis de notre ami. »
« Je suis d'accord. » murmurai-je.
« Très bien, alors. »
Gayle se tourna vers Ombrecœur, celle-ci assise à sa gauche. Gentiment, il lui tendit sa main.
« M-Moi ? » paniqua la noiraude. « Vous êtes certain ? Je ne pense pas que ça soit une- »
« Ne vous en faites pas, je ne vous ferais rien de mal. »
Gayle affirma ceci en emprisonnant sa main tremblante dans les siennes. Il les pressa ensemble, un peu comme un sandwich, et poussa un faible soupir. Ombrecœur fronça les sourcils. L'expression angoissée sur les traits élégants de son visage ne trompait personne. Je m'attendais à tout. La matérialisation de son amour, une explosion, un double, des paroles. Les secondes suivantes s'écoulèrent dans le silence. Nous attendîmes.
Finalement, une lumière survint. Puis, une flèche.
De la poitrine d'Ombrecœur, une flèche rose était apparue. Elle brillait immensément, m'éblouissant au passage. Je déposai ma main sur mon front afin de me protéger de ses rayons et l'observer curieusement pointer en direction du ciel. Elle était de taille normale, d'une banalité accablante, sachant les choses effroyables que Gayle avait dit à propos de ce sortilège, cela me laissa perplexe.
« Je n'irais pas jusqu'au bout, n'aie crainte. »
En abaissant la tête, j'aperçus les yeux d'Ombrecœur. À présent, son visage n'était plus tiraillé par de la peur. Ombrecœur avait l'air impassible, comme vidée de toute énergie, de tout sentiment, les traits de son visage détendus au possible, ses pupilles inexpressives, son cœur vide, cela me fit froid dans le dos. C'était comme si, en l'espace d'un seul instant, Gayle avait aspiré son âme. Elle n'était plus qu'une coquille vide.
« Pouvez-vous me dire ce que cette flèche indique ? » la questionna notre ami magicien.
Ombrecœur zieuta la dite flèche. Elle se racla la gorge, eu brièvement l'air confuse, puis prit la parole.
« Lady Shar. »
« Et, dites-moi, est-ce que vous aimez cette Lady Shar ? Est-ce que vous la vénérez ? »
« Je.. Je ne sais pas ? Je ne pense pas. »
Elle posa sa main sur sa poitrine, l'endroit même où la flèche s'était extirpée. Sa voix était tout aussi étrange que ses propos, Ombrecœur était à bout de souffle, chaque parole était un effort, une torture. Plus que confuse, elle était perdue.
« Je ne ressens plus rien. C-Comment est-ce possible ? Je suis pourtant née pour servir lady Shar, je suis supposée l'aimer et la servir. »
De quelques gestes de ses doigts, de manière tout à fait habile, Gayle fit pivoter la flèche ⸺au lieu de pointer haut vers le ciel, elle pointa en bas, en direction de la poitrine de Ombrecœur⸺, elle tourna sur elle-même, et il la fit la transpercer aussitôt. Ombrecœur hoqueta. Ses yeux s'ouvrirent en grand et elle serra sa poitrine dans le creux de sa main, inspirant d'un grand coup, à l'instar d'avoir été frappée en plein poumons. Elle questionna du regard Gayle. Ce dernier se contenta de déposer une main chaleureuse sur son épaule et de l'aider à se remettre de tout ce qui venait de se dérouler.
Gayle nous regarda juste après.
« Vous comprenez, maintenant ? »
« Qu'est-ce que vous lui avez fait, exactement ? » s'empressa de lui demander Wyll.
Gayle toisa l'épéiste. Il me jeta un coup d'œil.
« Je lui ai volé son amour le plus cher. »
Mon cœur se serra dans ma poitrine. J'en eus le souffle coupé.
« Volé ? » s'inquiéta Halsin. « Est-ce possible ? »
« L'amour est une chose complexe, instable. Mais Mystra elle-même me l'a autrefois dit, et je vous le répète : l'amour est une arme, tant qu'on sait s'en servir, rien n'est impossible. »
Gayle continuait de caresser le dos de Ombrecœur tout en parlant. Gentiment, il lui demanda si elle se sentait bien et elle répondit fébrilement, d'un simple hochement de tête.
« Est-ce qu'il y a des conditions à remplir pour faire ce sort ? » m'interrogeai-je.
« Vous êtes à ce point curieux ? »
La plupart d'entre-nous hochâmes la tête. Notre magicien en sourit.
« Eh bien, ça me demande beaucoup d'énergie. » confessa-t-il. « L'amour est une chose puissante, il est difficile de le manipuler ou de le supprimer. Ici je n'ai fait que l'emprisonner sous une autre forme et en montrer la source, mais je ne pense pas qu'un sort le supprimant puisse exister en ce monde. »
« Ce sortilège touche tous types d'amour ? » renchérit Wyll.
« Le plus intense. » acquiesça Gayle.
Il lâchait Ombrecœur et rapportait ses mains à ses jambes. Je le zieutai nerveusement.
« L'amour peut prendre différente forme, on peut aimer une mère, mais l'amour maternel aussi peut différer d'un amour romantique. Ce sortilège se focalise sur celui-ci. Il concentre l'amour d'une créature dans une flèche, » expliqua-t-il en démontrant le tout de ses doigts, il les fit former une boule invisible et instable. « et, généralement, sans amour, la chose perd l'envie de se battre, ou alors, si j'estime que cela ne suffira pas, soit je la brise, soit je la transperce avec. Je fais mine de lui rendre son amour, mais j'accélère la vitesse et son amour fini par la consumer. »
« Briser la flèche ? » répéta Halsin. « Cela ne reviendrait-il pas à briser son amour ? »
« En un sens. » le brun concéda. « Mais l'amour est perdu, pas supprimé. »
« Ça doit demander beaucoup de contrôle sur soi, de préparer un tel sort. » songea Ombrecœur.
« En effet. »
Gayle esquissa un rictus nerveux. Se grattant la nuque, il ferma ses yeux.
« Comme je vous l'ai expliqué, si je ne vous l'ai pas montré jusqu'à présent, c'est qu'il y a une raison. Je n'aime vraiment pas l'utiliser, et, face à des gobelins sans cœur, ça ne nous aurait pas permis de gagner pour autant. »
« C'était très impressionnant. » insista-t-elle.
Sous nos yeux émerveillés, Gayle rit.
« Vous voulez une seconde démonstration ? »
Nous hochâmes tous vigoureusement la tête. Il avait captivité notre attention, à présent, nous étions incapables de passer à autre chose.
Gayle me prit cependant de court lorsqu'il se tourna afin de me faire face. Persuadée qu'il allait choisir Lae'zel ou Halsin, je ne m'étais pas attendue à ce qu'il me sourit avec ses si jolis yeux scintillants et qu'il me tende sa main. Hésitante, je le toisai.
« Moi..? »
« Oui, vous. »
Gayle glissa sa main chaude dans la mienne.
« Tav, ma bonne amie, je me suis toujours demandé quel pouvait être la chose qui vous poussait à aller de l'avant sans une once de doute. »
« Oh- C'est rien. Je- Je peux vous l'assurer. »
Je tentai de retirer ma main de son emprise.
« Essayez donc avec Wyll, il doit en mourir d'envie. »
Ma tentative de distraction tomba à l'eau lorsque Wyll répondit que la décision de Gayle lui suffisait amplement. Apparemment, lui aussi avait l'envie d'avoir le fin mot de cette histoire, son sourire complice ne trompa personne. J'en eus un peu mal au cœur, légèrement angoissée. Gayle raffermit sa prise sur ma main, il me tira un peu en avant. Ses yeux se perdirent dans les miens.
« Ça sera rapide, promis. »
« Je ne suis pas sûre que ça soit une bonne idée. Gayle, je- »
Immédiatement, quelque chose me transperça la poitrine.
La présence de ce corps étranger écrasa mes poumons contre les côtes de ma cage thoracique. J'haletai. M'agrippant aux mains de Gayle sur la mienne, j'ouvris grand les yeux et, à bout de souffle, le contemplai. Quelque chose me quittait. Douloureusement, je sentais quelque chose m'abandonner, s'extirper de moi, à l'instar d'un vieux pansement oublié, gluant à l'épiderme. Cela fut d'une violence inimaginable, néanmoins sans un bruit. Privée d'air, j'étais incapable d'exprimer ma douleur. Et plus cette chose me quittait, moins j'avais mal, car, peu à peu, j'oubliai ce qui m'abandonnait. Lorsque je rouvris mes yeux, je me sentis vidée. Aspirée de l'intérieur. J'étais...
J'étais bouche bée.
« Curieux, cette flèche ne pointe pas au même endroit. » observa Wyll.
« La mienne pointait en direction de lady Shar. » expliqua Ombrecœur en montrant le ciel. « Elle qui vieille sur moi et me guide. »
« Mais celle de Tav- »
Wyll fronça les sourcils.
Tous dévisagèrent la flèche extirpée de ma poitrine. Tout comme celle de Ombrecœur, elle se tenait au dessus du feu de camp. À bien la regarder, en effet, je m'aperçus qu'elle ne se tenait pas face au ciel, plutôt, à la hauteur de notre camp. Un peu vaseuse, je mis un certain temps à en comprendre la raison.
« Oh. »
« Eh bien, ça alors... » murmura Ombrecœur.
Lae'zel marmonna quelque chose dans les lignes de "stupide", "indigne" tandis que Gayle et Wyll échangèrent un coup d'œil pour le moins embarrassé. Je ne leur prêtais plus attention. Il me manquait une chose, là, dans ma poitrine. Un grand vide me consumait. J'y apportai ma main libre.
« Je ne m'y attendais pas, pour être honnête. » avoua l'épéiste.
« Oh, vraiment ? » s'étonna Ombrecœur. « Après tout ce temps ? Je pensais que c'était évident. »
Hein ?
« Astarion ? Compréhensible. » déclara Lae'zel en reniflant. « C'est un vampire, une créature de séduction, il n'est pas étonnant que l'un d'entre nous ait succombé à ses charmes. »
« Il faut dire que les deux se tournent aussi autour depuis le début. »
« Tout à fait. »
Ombrecœur et Lae'zel hochèrent mutuellement la tête.
« N'oublions pas aussi que Tav ne l'a jamais laissé de côté, il a participé aux moindres sorties de groupe. Pas besoin de se demander pourquoi. »
« Sans oublier la réunion festive que nous avons eu avec les Tieffelins. » compléta Lae'zel. « Les deux se sont éclipsés toutes la soirées et ont batifolé jusqu'au petit matin. »
Brusquement, Gayle s'exclama.
« D'accord ! D'accord, d'accord ! »
Il leva ses deux mains dans les airs, suppliant les deux femmes de la bande de se taire, ce qu'elles firent, bizarrement, sans attendre.
« N'allons pas jusqu'à exposer les secrets de nos amis, cette affaire ne nous regarde pas. » souffla-t-il.
« On ne fait que dire la stricte vérité. »
« J'avais moi-même remarqué une certaine affinité entre Astarion et Tav. » songea Halsin. « Mais je ne m'étais pas douté une seule seconde qu'il y avait quelque chose entre eux deux. »
« J'étais persuadé que ça n'était qu'une tactique d'Astarion pour boire son sang. » confessa Wyll.
« Manipuler et séduire ? Cela ressemble bien à ceux de son espèce.. » affirma Lae'zel. « C'est un véritable vampire, une bête assoiffée de sang, prête à tout pour festoyer. C'est remarquable, admirable. »
« Admirable ? » s'indigna Ombrecœur. « Dites plutôt répugnant ! Comment ose-t-il tromper notre amie pour sa propre survie ? »
« Les vampires n'ont jamais été des créatures de confiance. » reprit Wyll. « J'ai dû mal à croire que Tav ait pu tomber amoureuse de lui. »
« Allons, allons. »
Mes paupières se rouvrirent. J'entendis Gayle de nouveau essayer de calmer les spéculations de nos compagnons.
Les battements de mon cœur commencèrent à se calmer. Mes veines, quant à elles, persistaient à palpiter contre moi, elles me gênaient au niveau de mes poignets et de ma jugulaire, je sentais ma peau bouger d'elle-même et ma gorge se nouer. Toutes ces messes basses, ces affirmations et observations de la part de mes compagnons me mirent dans une position délicate. Je n'osais plus les regarder dans les yeux. Alors, comme ça, ma relation avec Astarion n'était pas passée inaperçue ? Je m'étais pourtant convaincue que, avec notre situation actuelle, nos amis n'en auraient que faire. Nous avions tous nos priorités...
Mais non, visiblement, ils avaient eu tout le loisir de nous observer et de se renseigner sur mes allers-retours auprès de Astation. Humiliant était un mot faible pour qualifier ce que je ressentais.
Avaient-ils aussi remarqué les traces de morsures parsemant ma gorge ? M'avaient-ils entendue me lever tard le soir, dans le but de rejoindre sa tente ? J'avais passée tant de nuits dans ses bras... Je ne comptais plus les fois où je m'étais perdue dans son étreinte, avec idiotie et amour. Peut-être étaient-ils au courant depuis le début, cela devait être synonyme de routine à leurs yeux.
« Je ne... Hum. Je ne suis pas amoureuse. »
Rouvrant les yeux, je constatai que la flèche avait disparu.
« Vraiment ? » s'indigna faussement Wyll.
« Nous ne sommes qu'amis. » insistai-je. « Astarion est juste quelqu'un dont j'apprécie la compagnie, c'est quelqu'un de profond. Et— »
Lae'zel m'interrompit.
« Dites plutôt que vous avez succombé à ses charmes, il est évident que vous ne trompez personne. »
« C'est faux ! »
Apportant mes mains à ma poitrine soudain chaude, je fronçai les sourcils. Que c'était horrifiant d'avoir à me justifier..
« La flèche n'a pas pointé sa tente, ça n'est qu'une direction ! Ma famille pourrait s'y trouver, ou alors un vieil ami, je n'en sais rien. »
Face au manque de réaction de mes compagnons, je soupirai. Leur attention entière était mienne, ils me regardaient tous avec de gros yeux accusateurs. J'en étais consciente : peu importait mes justifications, ils n'en seraient pas satisfaits.
« Vous aviez raison, Gayle. Le prix à payer est trop haut pour un tel sort. »
Mon ami magicien hocha la tête.
« De plus, rien ne dit qu'Astarion est dans sa tente, il pourrait très bien être parti chasser. Tout cela n'est que spéculation. »
« Il n'empêche, » ajouta Ombrecœur sur un ton observateur. « vous êtes drôlement sur la défensive, pour quelqu'un qui n'a rien à cacher. »
Je forçai un sourire.
« Vous trouvez ? »
« Tout à fait. »
Elle se rassis confortablement auprès du feu et y apporta ses mains afin de les réchauffer. Son visage de profil était élégant. Une lueur orangée brillait sur sa joue et faisait scintiller sa pupille, elle luisait aussi sur ses lèvres. Ombrecœur ne quitta point son expression sévère.
« Enfin, vous êtes maîtresse de vos décisions, je crains que nous n'ayons pas notre mot à dire dans cette histoire. »
« Évidement... Même si ça ne signifie pas que je suis amoureuse de lui. »
« Bien évidemment. » acquiesça Wyll.
« Absolument. » renchérit Halsin.
« Indubitablement. » conclut Gayle.
Lae'zel roula des yeux au ciel.
« Quelle discussion pitoyable, d'un ennui mortel. »
Elle se leva.
« Où allez-vous, ma chère ? Déjà prête à nous abandonner ? »
Lae'zel foudroya du regard le magicien. Elle eût vivement tourné la tête, faisant virevolter sa chevelure au passage et nous forcer à nous figer sur place de part son expression rageuse.
« Je n'ai que faire de vos discussions sentimentales. » aboya-t-elle. « Tout ce qui m'importe est de servir ma reine en me débarrassant du parasite corrompant mon esprit. Venez donc me chercher lorsque que vous aurez trouvé une solution à ce problème. »
Sur ce, la guerrière s'en alla. Elle retourna immédiatement à sa tente et s'y recueillit dans le but de prier, je la vis faire d'un œil curieux. Puis, au moment où Gayle parla, il détourna mon attention d'elle.
« Quelle rabat-joie.. »
« Pas étonnant. » répondit Wyll. « Ceux de son espèce ne sont satisfaits qu'au cœur de guerres et bains de sang. Lae'zel ne comprend certainement rien à l'amour. Dommage pour elle. »
Un bref silence s'installa ensuite.
Le tour de Gayle finit, Lae'zel partie, il ne restait que lui, Halsin, moi-même, Ombrecœur et Wyll auprès du feu. Accompagnés de quelques verres à moitié vides, nous les finîmes en un rien de temps tout en profitant de cet instant de repos amplement mérité. Ombrecœur était quelque peu recroquevillée sur elle-même, elle triturait son gobelet en argent sans un mot. Halsin et Wyll faisaient de même tandis que Gayle, lui, ne cessait de me jeter des coups d'œil. Malgré le fait que je ne levais pas la tête afin de m'en assurer, je la sentais, la lourdeur de son regard sur moi, cette curiosité qui le démangeait, et le sentiment d'inconfort qu'il faisait s'installer en moi. Je fis mine de l'ignorer, peu enclin à remettre le sujet de mon affection pour Astarion sur la table.
Mon verre de vin attira mon attention entière.
Lui aussi à moitié vide, son rebord était tâché par les marques de mes lèvres trempées, il reposait autour de mes doigts, majestueux, de grande valeur et fier. Le métal était dur. Au creux de ma paume, il me réchauffait l'épiderme. Je passai mon pouce sur les quelques motifs en relief et humai silencieusement. Le temps de l'observer, je me perdis dans mes pensées.
Je n'avais plus aucune notion d'espace ou de temps. Mais les rayons de notre chère amie la lune me certifiaient que mes compagnons et moi-même avions encore un peu de temps avant que le soleil ne se lève. Les paroles de Ombrecœur me revinrent à l'esprit, plus précisément, sa proposition de prendre quelques jours de repos avant de reprendre notre route. Ou alors de tout simplement laisser nos autres compagnons prendre la relève. Cette idée me charma.
Cependant, cette idée ne me plut pas autant que je l'eus cru. Du moins, pas à mon égard.
Ombrecœur pouvait bien rester au camp si elle le désirait, de même pour Lae'zel, Karlach ou Astarion. Ils le méritaient bien. Il était vrai que parfois je leur en demandais un peu trop. Quant à moi, j'étais dans l'incapacité de les imiter, je le sentais, je le savais. J'en étais parfaitement consciente. Faire une pause, dans des temps pareils ? M'autoriser un quelconque repos tandis que je risquais de succomber à mon parasite à n'importe quel moment ? À mes yeux, ça n'était que pure folie. Je le savais, en effet : je ne pourrais jamais trouver le repos dans de telles conditions.
Sentant Gayle se rapprocher de moi, je tendis soudain l'oreille. Tournant ma tête, nos regards se rencontrèrent.
« Quelque chose vous tracasse ? »
Je contestai gentiment.
« Non, je suis juste un peu fatiguée. »
« J'espère que ça n'est pas à cause de mon sortilège de tout à l'heure, je vous assure, je ne pensais pas que ça se conclurait ainsi. » se justifia-t-il.
Furieusement embarrassée, je me pinçai les lèvres. Et voilà que ça recommençait...
« Non, non, Gayle, je viens de vous le dire, je suis juste fatiguée. La journée a été dure. »
Ma tête était à présent remplie d'images d'Astarion. J'en avais le cœur gros et des papillons à l'estomac.
« Épuisée, même... » murmurai-je dans un souffle.
Ses beaux yeux couleur rubis qui tant de fois me laissaient sans voix, sa chevelure couleur neige emmêlée à la texture et splendeur divine, son sourire cynique charmeur. Tout me revint à l'esprit. J'en eus le souffle court. Je me demandais bien ce qu'il pouvait faire, voilà quelques heures qu'il s'était enfermé dans sa tente et n'en était pas sorti. Des heures que je n'avais pas entendu sa voix, effleuré la pulpe de ses mains de mes doigts...
« Tav ? »
Gayle passa vigoureusement sa main devant mon visage.
« Tav, vous êtes avec nous ? Vous me me recevez ? »
« Mhh ? »
Mes yeux clignèrent à répétition. Je n'avais pas entendu un mot de ce qu'il m'avait dit.
« Vous ne m'écoutez pas..? »
La moue renfrognée de Gayle était ridicule. Embarrassante au possible. Un grand gaillard de son âge... Son expression capricieuse me fit esquisser un sourire.
« Excusez-moi, j'étais perdue dans mes pensées. »
« Je vois ça... Vous n'avez pas écouté un mot de ce que j'ai dit. » conclut-il faussement contrarié. « Il serait judicieux que vous alliez vous coucher, vous m'avez l'air d'en avoir grand besoin. »
« Vous trouvez ? »
« Cela va sans dire. » affirma-t-il. « Loin de moi l'idée de critiquer, mais vous avez un teint affreux. »
Gentiment, je me mis à rire. Cachant mon sourire derrière la paume de ma main, j'hochai la tête.
« Message reçu, je vais me coucher. »
« Je pense faire de même. » acquiesça Ombrecœur, sortant soudainement du silence, son regard précédemment perdu dans les flammes du feu de camp.
« Il se fait effectivement tard, laissez moi suivre vos pas. » déclara Wyll.
Quelqu'un manquait à l'appel, cela titilla ma curiosité.
« Halsin est parti ? »
« Il s'est éclipsé il y a peu. » me répondit l'épéiste.
« Vous allez dormir, vous aussi, Gayle ? » demandai-je.
Mon ami hocha la tête dans un petit sourire. Il suivit Wyll et Ombrecœur en se levant, sur son passage, tous les trois laissèrent leur vaisselle ⸺celle-ci sera faite au petit matin, comme d'habitude, malgré les dangers que cela pouvait représenter. Il me salua ensuite.
« Je le crains. Si personne ne se porte volontaire pour me tenir compagnie, j'ai bien peur que ma soirée ne se conclue sur une note amer. Autant y mettre un terme à vos côtés, mes chers amis. »
« Très bien alors. Bonne nuit à vous. »
« Bonne nuit. » me salua Ombrecœur.
Wyll la suivit presque immédiatement, juste après m'avoir saluée de la main.
« Bonne nuit, Tav. »
« Faites de beaux rêves mon amie. » conclut ensuite Gayle.
« À vous aussi. » souris-je.
Cela n'était pas étonnant pour mes compagnons, le fait que je reste auprès du feu du camp, choisissant de ne pas les imiter. Ils me laissèrent tous auprès de celui-ci, sans me poser de questions, sans me regarder curieusement. J'avais ma propre tente, en effet, elle m'attendait un peu plus loin, m'y rendre aurait été un jeu d'enfant. Cependant, je choisis la chaleur et beauté des flammes présentées sous moi au froid et l'isolement que représentaient mes quartiers.
Je vis mes amis s'en aller tour à tour, refermant leur tente sur leurs pas. Puis, petit à petit, mes yeux se fermèrent et je m'allongeais au sol. Mes paupières s'étaient faites extrêmement lourdes. Un silence de plomb dominait les lieux. Hormis moi, le camp était à présent vide, de peu plongé dans l'obscurité, rendu à l'état sauvage. Mes bras se croisaient, j'y posais ma tête. Mon corps fut parcouru d'un léger frisson. Je levai une de mes jambes, ramenant mon genou auprès de mes côtés, allongée sur le ventre. Je faisais face aux flammes, et, même si j'avais les yeux fermés, je pouvais les sentir me dorer le visage et danser sur mes paupières. Je les sentais presque bouger sur moi, vivre, étouffer, se mouver avec joie et ardeur, telle une douce berceuse m'accompagnant dans les bras de Morphée.
Je n'entendis que le feu crépiter, les feuilles des arbres bouger sous les mouvements du vent, et des animaux rôder aux alentours.
La nature m'entourait de sa tenue d'Ève.
Présentée à moi dans sa verdure naturelle, ses animaux fiers et admirables, aucunement tachée par les artifices de la vie urbaine. Je m'autorisais à me présenter face à elle de la même manière : sans arme, mes yeux fermés et ma garde baissée, et alors, des minutes s'écoulèrent. Mère Nature me berça en son sein, elle me protégea.
Cependant, Morphée manqua à l'appel.
Mes doigts se mirent à tapoter les bords poilus de mon sac de couchage, dans ma tête, j'avais commencé à compter un regroupement de lapins sautillant. Je les comptais, pensant que cela m'aiderait à m'endormir. Mes doigts s'enroulèrent autour de ma couchette, j'entortillai mon index auprès d'une mèche de poil et la frottai de mon pouce. Cependant, rien n'y faisait : je n'arrivais pas à m'endormir.
Il me sembla qu'une heure s'était écoulée lorsque je rouvris les yeux. Mes paupières papillonnèrent gracieusement, constatant que le feu de camp n'allait pas tarder à s'éteindre. Me redressant sur mon coude, je m'assis, me frottai les yeux et poussai un faible bâillement. Malgré mon épuisement, je n'arriverai pas à m'endormir, c'était certain.
Après un instant, j'entendis quelqu'un arriver. Un murmur se glissa au creux de mon oreille.
« Mais qui voilà... »
Astarion s'accroupit à côté de moi. D'un geste habile, il jeta deux bûches dans le feu, le ranimant aussitôt, et prit place à côté de moi. Mes sourcils se froncèrent.
« Qu'est-ce qui t'amène ici ? » m'interrogeai-je, intriguée.
Astarion me zieuta calmement.
« Quoi, je n'ai pas le droit de profiter d'un peu de chaleur ? Pauvre moi... »
« Ce n'est pas ce que je— »
« Je sais, mon cœur, ça n'est pas ce que tu voulais dire. Ça te tuerait de me briser le cœur, mhh ? »
Sa taquinerie me força à détourner le regard.
« J'avais un petit creux, mais à cette heure-ci les animaux dorment et je n'avais pas envie de m'éloigner du campement. » il m'expliqua. « Alors je me suis dis; pourquoi pas me nourrir de notre très chère et douce Tav ? »
Surprise, je le dévisageai. Astarion ne me regardait pas, il contemplait le feu devant nous, son regard ensanglanté illuminé par la couleur orangée des flammes. Ses yeux brillaient immensément, il était à bout de souffle.
« C'est là que je t'ai trouvée endormie. » ajouta-t-il.
Il se tourna et passa son regard sur mes clavicule et mon décolleté nus.
« Frigorifiée. »
Mes mains s'agrippèrent au tissu de mon pantalon, inconsciemment, je me mordis l'intérieur de la joue. Le ton de sa voix n'était pas inhabituel, Astarion avait toujours été quelqu'un de charmeur et sensuel. Chaque mot qu'il me susurrait était fait pour me charmer, me cueillir au creux de sa paume de main. Mais pouvais-je nier le fait que cela fonctionnait ? Non. J'en étais tout bonnement incapable. Rien que soutenir notre contact visuel était difficile pour moi.
« Il.. Il fait un peu froid, c'est vrai. »
Astarion guida sa main sur ma cuisse, il entremêla ses doigts aux miens et, l'espace d'un instant, je crus apercevoir dans son regard des mouvements, un peu comme un symbole d'hypnose.
« Je connais un moyen efficace de remédier à ce problème, je peux t'aider, si tu le désires. »
L'entendait-il, mon cœur ? Il tambourinait contre ma poitrine. Déglutissant, je priai les Dieux pour qu'ils m'offrent un instant de répit. À chaque mot chuchoté, Astarion frappait l'air hors de mes poumons, j'en avais la bouche pâteuse et les yeux humides.
« Je pensais que tu avais faim ? » le questionnai-je en guise de distraction.
Astarion esquissa un rictus.
« Je peux faire les deux à la fois, mais tu le sais déjà ça, n'est-ce pas, mon amour ? »
« Je— »
La peau de sa main était froide, son toucher était étrange ⸺du moins familier, à cause du nombre de fois où nous avions finis l'un contre l'autre⸺ mais la rugosité de son épiderme, la largeur sa main et fermeté de sa poigne me faisaient fondre sur place. La pointe de ses oreilles était finement rouge, sûrement à cause du feu, de même pour ses pupilles. À s'y méprendre, on aurait pu croire qu'il était troublé.
« Je pourrais commencer là. »
Sa main se détacha de la mienne pour toucher ma hanche. Astarion força un sourire satisfait en m'entendant retenir mon souffle, surtout lorsqu'il remonta ses doigts agiles sur mon nombril, puis en dessous de mon sein, là où mon cœur embrasé reposait.
« Remonter ici, et... m'attarder sur cette zone. » ajouta-t-il en frottant mon sein de son pouce.
Son regard s'était brièvement détourné du mien le temps de faire les yeux doux à ma poitrine. Astarion la fixa de manière avide. Ses lèvres se séparèrent et ses yeux s'ouvrirent en grand, il me sembla hors d'atteinte, comme dans un autre monde. Astarion s'arrêta peu après et força un énième sourire.
« Ça fera d'une pierre deux coups, je prends mon pied et tu t'endors. »
Secouant la tête, je me saisis de sa main.
« Et si je n'en avais pas envie ? »
Il m'accueillit par une expression confuse.
« J'ai envie d'autre chose, si ça ne te dérange pas. »
« Oh, tu veux faire tout le travail ? » sembla-t-il comprendre. « Ça me va, mais dépêche toi, je n'ai pas tout mon temps. »
Je secouai vivement la tête. Apportant sa main entre mes seins, je la serrai fort contre moi, rassurée par ce doux contact physique entre nos corps, Astarion me parut davantage perplexe. Je savais mes prochaines paroles osées, néanmoins, toujours sous l'emprise de la fatigue, l'idée de partager nos chairs à un autre niveau me séduit beaucoup plus que celle de fondre sur son sexe et de le laisser me guider jusqu'au septième ciel. Je ne me sentais plus trop moi-même. Mes paupières se faisaient si lourdes...
« J'aimerais... J'aimerais te prendre dans mes bras. »
Surprise fut un mot faible pour décrire l'expression qui s'installa sur son visage. Astarion me dévisagea. Outré, il ouvrit la bouche et grimaça.
« M'enlacer ? Tu veux m'enlacer ? »
À l'instar d'avoir été insulté sur trois génération, Astarion récupéra sa main.
« Tu te fiches de moi ? » s'exclama-t-il. « Je te propose mondes et merveilles et toi tout ce que tu me réclames c'est un câlin ? »
J'acquiesçai vivement, charmée par la simple pensée de pouvoir me fondre dans son étreinte. M'approchant de lui, je déglutis. Astarion ne reculait pas. Horrifié, il me laissa m'allonger contre son torse, le forcer à se reposer à même le sol. Mes jambes se mêlaient aux siennes, j'humai son odeur, l'inspirai à plein poumons et, gentiment, frottai ma tête contre son pectoral. Toujours rien de son côté, Astarion ne réagissait plus.
« C'est agréable. » murmurai-je.
J'étais du côté du feu, mon dos lui faisait face tandis que mon visage, lui, était noyé dans l'obscurité. Mon compagnon, lui, hormis son visage, était fondu dans le noir. Son corps ne recevait pas une once de lumière.
« C'est surtout stupide. »
Tout doucement, sa main se fraya un chemin autour de mes hanches, de son bras, Astarion me plaqua contre lui.
« Mais j'imagine que ça pourrait être pire.. »
Un sourire fleurit sur mes lèvres.
« Merci. »
« Mhh. N'en profite pas trop pour passer ta main dans mon pantalon, je t'ai à l'œil. » il ajouta.
Sa menace me fit pouffer.
« Bien évidemment, je n'aurais jamais osé. »
Je remontai ma tête et déposai un baiser sur sa mâchoire, mes lèvres s'y attardèrent un petit moment, chérissant la douceur de sa chair. Je fermai mes yeux en l'embrassant, même lorsque Astarion tourna la tête afin de m'embrasser en retour; je ne les avais pas ouvert. Notre échange dura un instant à l'allure éternelle. Astarion me serra contre lui, pressant sa bouche contre la mienne et remontant sa main au niveau de mon crâne pour que, lorsque je cherche à me reculer à la recherche d'une quelconque source d'air, il me jette dans les portes du paradis et me renvois à la recherche de ses baisers avides d'amour. J'y plongeai joyeusement. Je ne regardais pas en arrière, je me perdais dans l'intensité de son affection, dans le rythme fou imposé par sa bouche, dans l'étreinte de ses bras fermés. Je ne lui refusai rien.
Pas même lorsqu'il chercha à me mordre.
Docilement, je lui offris ma nuque et le laissai planter ses canines dans ma chair. Ma jugulaire fut poignardée. Une douleur vive s'empara de moi mais, accompagnée par les caresses de sa main, je ne le repoussai pas, Astarion se nourrit donc de moi. Il pressa ses lèvres sur ma peau déjà bien martyrisée et suçota le liquide s'en échappant. Son corps gagna en chaleur. Le mien devint froid et faible. La perte de sang mélangé à la fatigue me rendit extrêmement faible, cela m'en donna des fourmis dans les doigts. Rouvrir les yeux me semblait de plus en plus difficile.
« Bonne nuit, mon amour. »
« Non, je ne suis pas prête à dormir. » contestai-je faiblement.
Perdre cet instant pour le tromper dans les bras d'un autre m'était inconcevable. Morphée pouvait bien attendre. Qu'il attende une éternité entière si il le fallait, je n'aurais quitté l'étreinte de Astation pour rien au monde. J'y aurais péri, si tel avait été son désir.
« Je peux rester réveillée encore un peu, ça ira. »
Je ne m'étais pas sentie partir.
Mes paroles n'avaient été que murmurs dès l'instant où j'avais certifié à Astarion que je n'étais pas prête de m'en aller. Être blottie dans ses bras m'eût forcée à m'endormir plus vite que je ne l'eus cru. Je m'étais assoupie l'instant suivant, car, lorsque je me réveillai, je ne me souvins pas du reste. Seulement de la sensation de son corps contre le mien, et de la vitesse avec laquelle mon cœur s'était mis à battre.
Puis, comme les autres matins précédents, j'étais entrée dans la tente de Ombrecœur et, avec le sentiment d'embarras le plus infâme jamais ressenti auparavant, lui avais demandé de s'occuper des traces de morsures au creux de ma nuque.
#astarion#astarion x tav#astarion x reader#astarion x you#astarion x mc#baldur's gate 3#baldurs gate astarion#baldurs gate tav#baldur's gate iii#bg3 astarion#astarion and tav#astarion ancunin#astarion fic
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c'est quand même un peu facile de tout mettre sur le dos de la méthode. dans le privé, déjà il y a des profs qui ont envie d'être là (pas de parachutage à l'autre bout de la france) (et à mon avis, ça joue sur leur implication!), des elèves en général plus suivis par les parents et moins d'élèves qui viennent de milieu défavorisés (moins de différence de niveau entre élèves)et les elèves à problèmes ou qui sont simplement moins bons qui se font virer vers le public.
quand tu as des élèves qui foutent le feu aux poubelles ou balancent des chaises à travers la classe, même si tu as une bonne méthode d'enseignement, ça va quand même être compliqué.
Les méthodes d’enseignement et de gestion de classe + autorité, discipline, respect des règlements. Si des élèves arrivent au collège en pensant que c’est possible de balancer des chaises c’est que ça a foiré bien avant. Typiquement jusque dans les années 70-80 le privé c’était quelques établissements d’excellence et beaucoup de confessionnel + les cours qui repêchaient ceux qui se faisaient virer du public.
L’inconvénient c’est que maintenant, comme virer les gens c’est vilain, on a inversé la logique de sélection : le privé choisit et le public garde tout le monde. Ce n’était pas comme ça avant le collège unique. Et quand l’école française était l’une des meilleures du monde, les profs étaient tout aussi parachutés, comme tous les fonctionnaires puisque la décentralisation date aussi des années 80. Ça n’a jamais empêché personne de bien faire son travail.
Quand au suivi par les parents, pareil. A une époque où les familles étaient beaucoup plus nombreuses, ça allait aussi, sans pour autant que les parents aient la possibilité ou le temps de suivre quoique ce soit. Dans la famille de ma mère ils vivaient à 5 dans un petit 3 pièces dans une petite cité, avec les 4 gamins dans la même chambre. Mon grand père était ouvrier, ma grand-mère couturière et les 4 sont allés à l’université avec exactement z��ro aide parentale. Ma mère dit souvent qu’elle serait née 30 ans plus tard elle n’aurait certainement pas eu les mêmes chances.
Alors oui ça demande de remonter 40 ans en arrière mais l’école d’avant avait moins de moyens, des enseignants moins diplômés et plus jeunes, tout aussi parachutés, des classes souvent très chargées, des élèves de toutes origines sociales, et ça marchait 🥹
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7/10
Je crois que la dernière fois que je vous ai parlé de mon fils Alexandre, il était encore à un âge où je lui faisais réciter ses tables de multiplications. Il a aujourd'hui dix-huit ans, c'est presque un homme fait, mais avec l'état d'esprit qui va à la jeunesse de notre temps, fougueuse et avide de reconnaissance. Si vous le croisez un jour, il se peut que vous le reconnaissiez immédiatement tant il me ressemble trait pour trait, si ce n'est la flamboyante chevelure des Le Bris.
Dans tous les cas, je ne sais quelle folie a traversé son cerveau quand il est allé au bureau de recrutement de Seraincourt, quelques mois après mon départ et sans l'aval de sa mère, pour s'engager avant même d'en avoir l'âge. Je ne m'explique pas qu'une telle chose soit possible, car il a encore une figure d'adolescent qui aurai demandé que l'on vérifie son identité avant de l'incorporer. En tous cas, le voici au front, loin de moi et de sa famille, sur les champs de bataille de l'Artois où l'artillerie fait tomber un enfer de bombes et de flammes. J'en suis réduit à une si folle angoisse que je ne sais si j'ai hâte de le revoir ou non. Car si j'évalue les transformations de mon propre caractère alors que je me suis assez peu battu, j'ose à même imaginer ce qu'un feu nourri va infliger à un garçon à peine sorti de l'enfance et pousser par des ambitions de grandeur naïves.
Pire que cela, je vois en cauchemar (dans ces fameux cauchemars que j'imputais, dans mon déni, au décès de mes cousins) sa mort prochaine et imminente. Quand vous entendrez siffler les bombes à votre arrivée, figurez vous que chaque hurlement strident me fait imaginer le pire. Je sens alors mon coeur s'emballer et mes oreilles bourdonner d'une sourde appréhension qui me coupe presque les jambes. Car, durant un bref et fatal instant, j'ai la sensation que cette peur est une réalité. Je me permet alors de rectifier que les cauchemars ne me tourmentent pas que la nuit, mais que je les vit comme une sorte de réalité tangible même quand je suis éveillé. Voilà où m'on conduites les angoisses sournoises qui me traversent depuis la naissance de mon fils.
Transcription :
Adelphe : Je... j'ai des pensées noires ces derniers temps. C'est pire depuis que nous avons appris pour Constant.
Constantin : Des pensées noires ? Qu'est-ce que ça veut dire ?
Adelphe : De mauvaises pensées, des pensées tristes. J'ai beau te dire de ne pas penser au passé, je n'arrive pas à m'en empêcher moi-même. Je songe à ma mère assez souvent, mais aussi à tes parents, à Tante Daphné. Enfin bref, à ceux qui ne sont plus là. Leurs images tournent dans ma tête jusqu'à l'obsession.
Adelphe : Et voici que mon fils s'engage dans la guerre... Le pauvre idiot... J'ai fait tout ce que je pouvais pour le tenir loin de tout ce qui pouvait lui faire du mal et lui il...
Constantin : Adelphe...
Adelphe : Je ne peux rien faire, rien du tout. Quand j'arrive à trouver le sommeil, je me retrouve le plus souvent dans le no man's land, au milieu de la pluie de feu. Alexandre est devant moi, il mène l'assaut comme une espèce d'officier. Je l'appelle, je lui dit d'aller se mettre à l'abri, mais il ne m'entend pas. Et finalement il... on lui tire dessus et... Seigneur... Je vois mon fils mourir en rêve presque toutes les nuits...
#lebris#lebrisgens4#history challenge#legacy challenge#decades challenge#nohomechallenge#sims 3#ts3#simblr#sims stories#Adelphe Barbois#Jules Le Bris#Alexandre Barbois#Constant de Chastel#Zéphir de Chastel
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Mercredi 20/09 - Préparations
Fit a des problèmes de sommeil en plus de problèmes de mémoire. Il a crée une chambre secrète dans l'ascenseur de Ramon car il craint que la fédération fasse des choses pendant son sommeil. Il a construit un mur pour faire travailler sa mémoire, et a accroché une photo de Walter Bob car la personne qui l'a embauché lui ressemble beaucoup. Il souhaite trouver d'autres photos pour l'aider avec ses souvenirs.
Aypierre a à nouveau dit faire des rêves brouillons à propos d'une table d'opération et de chirurgiens. Il souhaite créer une machine qui permet d'imprimer les rêves, et a besoin du docteur Antoine pour rentrer dans une méditation parfaite. Il a crée un ordinateur relié à un hamac et un appareil photo, et attend qu'Antoine soit disponible pour l'aider.
BadBoy s'est connecté devant le lit de son fils, toujours plus bleu que la veille. Il a regardé les photos de ses enfants, et a dit qu'il sait qu'ils ne seraient pas très fier, mais qu'il doit le faire pour pouvoir les faire revenir, d'une manière ou d'une autre. Il est allé voir le travailleur de la fédération enfermé derrière une porte secrète. Il lui a dit qu'il espérait avoir des réponses aujourd'hui. Après l'avoir menacé plusieurs fois, le travailleur a avoué avoir entendu des rumeurs de quelque chose de maléfique sur l'île. Il l'a supplié de ne plus le torturer, qu'il n'avait que cette information.
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https://clips.twitch.tv/HardAnnoyingHyenaBibleThump-1Mf158AXaLdm0nx0
Cucurucho a rencontré Etoiles et lui a donné une mission : aller dans un donjon pour récupérer un livre. Le donjon est accessible via une sharestone nommé "ENTITI ACTIVITY". Etoiles a accepté, mais lui a demandé un petit temps de préparation avant d'y aller.
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https://www.twitch.tv/etoiles/clip/WrongWiseCiderCurseLit-qi7Z1CrRXFYOHpA1
Etoiles a ensuite rencontré BadBoy et lui a dit qu'il le trouvait un peu suspect en ce moment. BadBoy lui a avoué que c'était bien lui qui avait posé les magma cubes partout sur l'île. BadBoy a ensuite parlé à Etoiles de la soirée d'arrivée de Bagi, et a expliqué sa théorie selon laquelle les chiffres correspondent à d'autres personnes a sauver. Il lui a aussi dit qu'il s'était fait emprisonner la veille, et lui a avoué qu'il était de moins en moins stable psychologiquement. Etoiles a essayé de le raisonner, en vain. Etoiles lui a demandé pourquoi il devenait bleu, mais BadBoy ne savait pas de quoi il parlait, et a mis ça sur le dos d'une allergie. Bad en réponse lui a demandé pourquoi il avait l'air d'être corrompu par le code, mais Etoiles a dit que ce n'était pas le cas, que le code était le seul qui le comprenait, et qu'il devait protéger les habitants de l'île. Selon Etoiles, il est désormais aussi fort que la fédération. Il lui a montré l'épée du Code complète, et lui a fait promettre de ne rien dire. BadBoy a avoué à Etoiles qu'il avait un "ami" à la fédération qui lui avait partagé une information. Etoiles a alors pensé que Bad était un double agent lié à la fédération.
twitch_clip
https://clips.twitch.tv/WiseStrangeIguanaPeanutButterJellyTime-yX3af_f68iMxsNDq
Bagi et Bad sont retournés dans le labyrinthe, et Bagi a remarqué qu'une des salles pourrait représenter un canard à un oeil. Bagi a ensuite réalisé qu'elle possédait l'identifiant et le mot de passe pour accéder au "main channel". Après avoir appris qu'elle possédait le ticket numéroté #0001, et s'être réveillé dans une salle congelée, BadBoy pense qu'elle fait parti des premiers habitants de l'île. Ils ont cherché dans les bureaux de la fédération un endroit pour pouvoir rentrer ce code d'accès, mais en vain. Bagi a néanmoins pu faire la connaissance de feu Sofia. Après cette aventure, Bagi est retournée construire un aquarium et souhaite faire une arche de Noé pour mettre plein d'animaux dedans.
@hibagiENG
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https://clips.twitch.tv/RichAffluentAntDerp-s7N8VHWgu7C7_bnw
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31 août
je suis tellement habituée à écrire à r. le soir au lit que ça me fait bizarre quand je me couche sans mon téléphone. ça fait une semaine que je dois répondre à n. pour notre éventuelle coloc à berlin, une semaine que j'ai une amie à BERLIN qui attend que je lui réponde pour qu'on se mette à chercher un appart ensemble et je lui ai toujours pas répondu. je sais pas si c'est parce que je suis terrifiée par l'aspect concret de la chose ou si c'est parce qu'au fond je préfèrerais aller vivre à bruxelles. j'ai rejoint un groupe fb de locations et de colocs et c'est l'enfer mais c'est là que mon coeur m'appelle. et c'est pas à cause de r. mais il me donne envie de me réveiller pouvoir être sur un pied d'égalité avec lui. même si lui non plus n'a pas de job alimentaire, mais au moins il vit pas chez sa mère. oh ça rime. j'ai envie de lui raconter toute ma vie, enfin La Situation et tout ça, parce que hier quand je lui ai dit que j'étais cassée parce que j'arrivais plus à écrire il m'a hurlé une version hystérique de cassé de nolwenn leroy qui m'a fait mourir de rire et puis il m'a rassurée il m'a donné des conseils et il m'a demandé à quel point j'étais angoissée etc et QUI dans ma vie prend soin de moi comme ça?
hier je discutais avec ru. et je lui ai raconté mes projets avec r. et elle disait que j'avais toutes mes chances de faire évoluer la situation avec tout le temps qu'on allait passer ensemble à travailler, so many chances! j'avais l'impression qu'elle jouait le rôle de mon enabler alors que j'essaie de me sortir de mon addiction. non ru.! non! j'ai du contrôler très fort mes illusions lundi soir aussi quand c. t. la dramaturge m'a écrit pour me demander ce que je faisais en ce moment et si j'avais un full time job, sans préciser pourquoi elle me demandait ça. pourquoi tout le monde a décidé de me mettre à l'épreuve comme ça? comment je suis sensée ne pas m'imaginer qu'elle veut travailler avec moi? elle m'a toujours pas répondu et le suspense me tue. mais peut être qu'elle me répondra jamais et qu'elle cherchait juste des témoignages de loseuses de la vie qui travaillent pas pour une pièce de théâtre documentaire ou je sais pas quoi, comment savoir?
2 septembre
j'ai envoyé mon poème à la revue affixe ce soir à minuit 24 heures avant la deadline, même s'il est pas publié c'est pas très grave parce que ça m'a fait du bien de me remettre sérieusement à la poésie, ça change de mes jérémiades du journal, même si j'y raconte à peu près la même chose. il s'appelle marrons glacés et c'est archi cryptique mais tout ce que j'y dis c'est que je fais rien de ma vie je veux pas travailler je suis coincée je suis bisexuelle je suis amoureuse je suis en feu je me masturbe. y a pas vraiment de fin. en écrivant "trois perles ambrées me coulent entre les cuisses" ça m'a excitée et je me suis masturbée sur mon lit avec mon poème à côté de moi. voilà à quoi me sert la poésie. ma nouvelle façon préférée de dire que je suis bi: délicat délicate - les deux me vont. ma nouvelle façon préférée de dire que je veux qu'on me fasse l'amour: déglacez-moi comme un marron.
4 septembre
premier jour de mer je me suis réveillée avec mon oeil plus gonflé que jamais après une nuit de bave et de larmes et de sinus qui pousse, je me suis levée et j'ai mis un sweat noir par dessus ma chemise de nuit ancestrale en coton épais, relevé mes cheveux en chignon avec une pince et mis mes lunettes de soleil pour aller déjeuner chez c. et quand je suis arrivée sur la terrasse elles ont dit quelle élégance! on dirait audrey hepburn! et c'était pas vrai mais j'étais contente de mon exploit d'être passée de monstrueuse à audrey hepburn.
je reste éloignée d'internet et de mon téléphone sauf pour écrire à r., cet après-midi j'ai écrit plein de petits poèmes avec tous les mots que j'ai notés dans mon carnet en écoutant france inter dans la voiture hier (pas de temps morts dans les transports) et après deux heures et demi d'écriture je suis partie à la plage me baigner dans les vagues, ce que je peux pas faire à la maison. j'ai marché pendant un moment avec l'eau à mi-cuisses pour drainer ma cellulite comme si je venais de lire un article de elle qui me dit comment optimiser mes vacances à la plage pour avoir un hot bod. j'en peux plus de mes grosses cuisses boursouflées et de ma petite taille qui contraste avec mes hanches larges et de mes seins qui pendent et qui menacent à chaque instant de s'échapper de mon maillot. tellement plus que ce matin à la caisse de hyper u quand j'ai voulu rejoindre maman dans la file et qu'un chariot me bloquait le passage et qu'un vieux m'a dit vous êtes mince mais là vous ne passerez pas! j'étais contente parce qu'il a jugé que j'étais mince. voilà.
en sortant de l'eau j'ai lu le livre de léa rivière qui parlait de la rivière justement, comment elle devenait la rivière quand elle était dedans, qu'elle apprenait de la rivière en lui faisant confiance, en immergeant son corps, en étant-avec elle (donna h.), en écoutant comme elle, dans son vacarme, c'était la lecture parfaite de post baignade dans la mer. elle dit plein de choses que je dis dans mon scénario. j'ai fait une pause dans ma lecture pour y réfléchir. est-ce qu'on dit les mêmes choses parce qu'on a lu les mêmes livres ou parce qu'on ressent vraiment les mêmes choses quand on est dans l'eau/dans la nature en général? j'ai lu jusqu'à sept heures et je suis rentrée je me suis douchée et j'ai mangé du pain avec du fromage toute seule avec un soupir de satisfaction.
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Je Ne Peux Pas Me Permettre De Te Perdre - Bucky Barnes
Marvel Masterlist
Résumé : Tu te fais tirer dessus pendant une mission, ce qui fait que tu meurs presque dans les bras de Bucky.
Warnings : coup de feu, blessure par balle, reader qui est presque morte, un peu d'angst, John Walker, Bucky est protecteur, dites-moi si j'en ai loupés d'autres.
Nombre de mots : 3.2k
Version anglaise
NdA : Ce one shot est basé sur cette request faite par @tieddown-withbattleshipchains , en espérant que ça te plaira ! Personnellement, j'ai adoré l'écrire, ton idée était très inspirante.
Tu entres doucement dans une pièce sombre, tes sens en alerte, à l'affût d’une potentielle menace avec tes matraques en mains. Tu regardes de tous les côtés quand tu vois une ombre venir vers toi. Juste à temps, tu arrives à bloquer le coup d’une Flag Smasher avec ton arme. S’ensuit alors un combat enchainé entre toi et la femme masquée. Malgré le sérum de Supersoldat coulant dans ses veines, tu arrives à t’en sortir plutôt bien. Grâce à tes entraînements avec Bucky, tu arrives à t’adapter facilement à un combat avec une personne ayant une force décuplée. Tu arrives à donner plusieurs coups, mais pas assez pour la mettre K.O. Tu as juste réussi à lui faire perdre son masque, découvrant que ton adversaire est une femme d’environ une vingtaine d’année. Vous continuez à vous battre quand un coup de feu retentit. Les yeux grands ouverts, vous arrêtez de vous battre. En baissant les yeux sur ton ventre, tu vois du sang. La Flag Smasher te pousse avant de fuir pendant que tu tombes au sol. Tu portes ta main sur ta blessure et essayes d’y mettre de la pression, malgré la douleur.
-Y/N ? C’était quoi ça ? Tu vas bien ? demande la voix inquiète de Bucky dans ton oreillette. Y/N ! s’écrie-t-il en ne t’entendant pas répondre.
-J’ai perdu la cible, arrives-tu à articuler après quelques secondes.
-Je vais m’en occuper, informe Sam. Tout va bien de ton côté ?
Tu n’as pas la force de lui répondre, trop concentrée à ne pas te vider de ton sang. Tu balayes la pièce de tes yeux, espérant trouver le tireur, mais ne vois personne. Tu continues à regarder aux alentours à la recherche de quelque chose pour t’aider, en vain. Ta respiration se fait de plus en plus saccadée quand Bucky apparaît. Une expression inquiète prend place sur son visage alors qu’il accourt vers toi. Avant de t’atteindre, tu l’entends ordonner à Sam d’appeler les secours. Bucky s’agenouille à tes côtés, enlève tes mains et fait pression sur ta blessure. Doucement, tes paupières se font de plus en plus lourdes, mais Bucky te secoue d’une main pour te garder éveiller.
-Je t’interdis de t’endormir, tu m’entends ? Reste concentrée, Sam a appelé de l’aide, ils vont bientôt arriver.
-J’ai sommeil, balbuties-tu en le regardant avec difficulté.
-Je sais, mais tu ne peux pas fermer les yeux, d’accord ? Tu vas t’en sortir alors reste éveillée.
-Bucky, je…, commences-tu en posant ta main sur les siennes.
-Non, chut, t’interrompt Bucky avec douceur. Concentre-toi pour ne pas fermer les yeux. Tu me diras ce que t’as à me dire plus tard. Tiens bon, Y/N, tu vas t’en sortir, répète-t-il alors que ses mains se tachent un peu plus de ton sang.
Tu essayes d’écouter Bucky et fais tout pour ne pas sombrer dans le sommeil, mais plus le temps passe et plus c’est compliqué. Tu commences doucement à abandonner quand les secours arrivent vers vous. Au loin, tu entends juste Bucky hurler ton prénom pendant que tu sombres.
Quand tu ouvres les yeux, tu te sens attaquée par la lumière du lieu. Tu les refermes pendant une seconde avant de les rouvrir plus lentement. Quand tu t’habitues enfin à la luminosité, tu analyses ton environnement et réalises que tu es dans une chambre d’hôpital. Tes yeux se posent sur Bucky qui est assis à tes côtés, ses mains tenant ta main droite alors qu’il est perdu dans tes pensées. Tu bouges légèrement tes doigts pour attirer son attention. En sentant le mouvement, la tête de Bucky tourne instantanément sur sa gauche. Quand il te voit éveillée, il soupire de soulagement avant de se rapprocher de toi. De sa main gauche, il caresse doucement ta joue.
-Hey, comment tu te sens ? chuchote-t-il.
-Comme si je venais de me faire tirer dessus, dis-tu en essayant de sourire.
-Au moins, on est sûrs de pas l’avoir perdue, intervient Sam, faisant rouler des yeux Bucky.
-Tu as mal quelque part ? Tu veux que j’appelle une infirmière ? Je devrais appeler une infirmière pour la prévenir que t’es réveillée.
-Pas besoin. La perfusion fait encore effet.
-Ça serait plus sûr et peut-être qu’elles ont besoin de vérifier certaines choses comme tu es réveillée, insiste ton petit ami en appuyant sur le bouton pour appeler une infirmière.
-Pire qu’une mère poule.
-La ferme, Sam.
-Me faites pas rire, ordonnes-tu en sentant une douleur dans ton ventre alors que tu as à peine rigolé à cause de leur chamaillerie.
-Désolé, s’excuse Sam.
Bucky continue de te regarder comme s’il avait peur qu’en détachant ses yeux de ton visage, tu disparaisses. Tu le regardes avec tendresse, espérant le rassurer en lui confirmant qu’il ne t’a pas perdu. Pendant ce temps, Sam se sent un peu laissé de côté, mais il ne peut s’empêcher de regarder la scène affectueusement, sachant très bien tout ce que tu représentes pour Bucky.
En effet, depuis ta rencontre avec l’ancien Soldat de L’hiver, tu as toujours fait attention à ce qu’il ne manque de rien. Tu l’as aidé, et l’aides encore parfois, à s’adapter au monde actuel et tu es une des rares épaules sur laquelle il arrive à pleurer, sans honte. Vos sentiments l’un pour l’autre se sont développés doucement et votre relation a changé au même rythme. Votre lien est fort et indescriptible. Tout ce que vous savez c’est que vous ne pouvez pas vivre sans l’autre. Bucky ne peut surtout pas te perdre, pas seulement parce qu’il t’aime, mais aussi car tu es l’une des rares constantes de sa vie depuis qu’il a retrouvé la mémoire.
Quelqu’un frappant à la porte de ta chambre vous sort de votre bulle. Tu t’apprêtes à saluer une infirmière quand tu découvres John Walker, dans sa tenue de Captain America avec son casque en main. Tu fronces les sourcils, ne t’attendant pas à le voir.
-John, quel plaisir ! commence Bucky sarcastiquement. Tu es là pour rendre le Bouclier ?
-Buck ! le réprimandes-tu et il te fait un faux air innocent.
-Je voulais savoir comment vous alliez, Y/N, te demande John en évitant ton regard pendant une seconde.
-Ça peut aller, considérant que j’ai failli mourir.
-A propos de ça, je voulais m’excuser.
-De quoi vous parlez ? questionnes-tu, les sourcils froncés.
Même si tu n’as pas vu qui t’a tiré dessus, tu supposes que c’était un Flag Smasher, car ta blessure a permis à ton ennemi de s’échapper, enfin jusqu’à ce que Sam la rattrape, alors tu ne comprends pas les excuses de John.
-Je… J’essayais de viser la Flag Smasher, explique John en jouant avec son casque, mais quand vous étiez en train de vous battre, vous avez changé de place et je vous ai tiré dessus sans faire exprès.
En entendant la fin de la phrase John, Bucky voit rouge et lâche ta main avant d’essayer de se jeter sur John. Sam le retient de justesse, empêchant Bucky de briser la règle numéro deux de sa thérapeute. John recule jusqu’à la porte au cas où Sam n’arriverait plus à retenir Bucky. Ton petit ami se force à ne pas utiliser toute sa force contre Sam, il sait qu’il pourrait se défaire de son emprise facilement, mais il sait que ce n’est pas la chose à faire. Bucky a réussi à obtenir son pardon, il ne peut pas tout ruiner maintenant. Cependant, ça n’empêche pas que John a failli ruiner la relation la plus chère à ses yeux. Déjà que Bucky n’arrivait pas apprécier le nouveau Captain America, maintenant, il n’a qu’une envie : le défigurer ou retourner dans le passé et forcer Sam à garder ce maudit Bouclier ainsi, tu ne serais pas dans ce lit d’hôpital.
-C’était un accident, je le promets, assure John. Je suis vraiment désolé.
-Ils apprennent plus à viser à l’armée ou comment ça se passe ? crache Bucky alors que Sam resserre un peu plus son emprise. Enfin, si tu n’as pas le champ libre, tu tires pas, c’est de la logique ! A cause de toi, Y/N a failli y passer et on a presque pas arrêté la Flag Smasher. C’est pas possible d’avoir aussi peu de réflexion !
-Bucky, il a pas fait exprès, interviens-tu, espérant détendre l’atmosphère.
Même si tu détestes John autant que Bucky, tu ne veux pas que ton petit ami lui refasse le portrait. Tu ne peux pas avoir Bucky comme ennemi numéro un du gouvernement américain à nouveau.
-Je m’en fiche de ça, te rétorque Bucky. T’as failli mourir dans mes bras à cause de son incompétence, continue-t-il en pointant John du menton. Tu parles d’un Captain America ! Rien que pour ça, tu devrais rendre le Bouclier.
-C’était une erreur. Et puis, je viens tout juste d’être Captain America, j’ai encore beaucoup à apprendre, tente de se défendre John, énervant un peu plus Bucky.
-Ne pas tirer sur les innocents ne devrait pas en faire partie ! Ça, t’es censé l’avoir appris au début de ton entraînement à l’armée. C’était bien plus qu’une erreur. T’as intérêt à partir maintenant avant que je fasse de toi un résident permanent dans cet hôpital.
-Vous devriez partir, John, confirmes-tu, sachant très bien que la colère de Bucky ne va pas redescendre tout de suite. Merci de m’avoir dit la vérité.
-C’était le moins que je puisse faire. Encore désolé, Y/N.
Quand John quitte enfin la pièce, Sam relâche doucement Bucky, mais reste prêt à tenir de nouveau Bucky au cas où. Ton petit ami prend une profonde inspiration avant de poser son attention sur toi à nouveau. Même s’il a l’air plus calme, tu vois à ses yeux que la colère est toujours présente. Il se rassoit à tes côtés alors que Sam s’installe au bord de ton lit.
-Tout ça aurait pu être évité si tu n’avais pas donné le Bouclier, s’exclame Bucky, faisant rouler tes yeux et ceux de Sam.
-Encore avec ça.
-Comment tu peux ne pas être énervée contre lui alors qu’il t’a presque tué ? te questionne-t-il, perdu.
-Ecoute, tu sais très bien ce que je pense de lui comme Captain America et aujourd’hui nous prouve un peu plus que ça ne devrait pas être lui, mais le fait est qu’il ne m’a pas blessé intentionnellement.
-Intentionnellement ou pas, j’aurais pu te perdre.
-Et ce n’est pas le cas. Je suis toujours là, lui assures-tu en caressant sa joue.
Bucky est sur le point d’ajouter quelque chose quand l’infirmière qu’il a appelée entre dans ta chambre. Elle vérifie tes constantes, te pose quelques questions et t’informe que ton médecin passera plus tard avant de te laisser te reposer. Grâce à son intervention, Bucky laisse enfin le sujet “John” de côté, même s’il fulmine encore. Pour détendre l’atmosphère, Sam change de sujet en évoquant sa maison en Louisiane. Il parle des températures, de son bateau familial et des différentes activités que sa ville natale a à offrir jusqu’à ce que ton médecin l’interrompe. Elle t’explique qu’ils ont réussi à te sauver pile à temps et que tu auras une cicatrice sur ton ventre. Enfin, elle t’informe que tu vas devoir te ménager pendant un moment, t’interdisant formellement de retourner sur le terrain jusqu’à nouvel ordre. Tu ne peux t’empêcher de pousser un soupir de frustration à sa dernière information. La dernière chose dont tu avais besoin c’était de rester clouée au lit. Quand elle quitte ta chambre, Bucky essaye de te faire voir le bon côté des choses, sachant très bien que tu es agacée par ta situation actuelle. Cependant, peu importe ce qu’il dit, ça ne semble pas être suffisant pour faire disparaître la moue sur ton visage. Sam te propose alors de venir faire ta convalescence chez lui en Louisiane, loin de la ville. Tu pèses le pour et le contre avant d’accepter, non sans faire lever les yeux de Bucky au ciel.
Quand tu es enfin autorisée à partir de l’hôpital, tu découvres l'État où vit Sam. Ce dernier vous a laissé, à toi et Bucky, la chambre d’amis. Tu l’as remercié un nombre incalculable de fois pour sa gentillesse alors que Bucky lui a seulement lâché un petit sourire pour montrer sa gratitude.
Pendant ta convalescence, les deux hommes sont aux petits soins pour toi. Sam te fait découvrir les plats typiques de la région ou encore ses recettes de famille. Tu dois avouer que Sam est doué en cuisine, ce que tu n’aurais pas cru au premier abord. Sam t’apporte également des choses à faire pour t’occuper depuis le lit, comme des jeux de société ou des activités manuelles. Tu te considères maintenant pro dans la création de bracelets avec des perles en plastique. Tu en as fait pour Sam, sa sœur Sarah et ses fils AJ et Cass, mais également pour Bucky. À part AJ et Cass, Bucky est celui qui en a le plus avec des mots mignons ou ridicules allant de “mon amour” à “grincheux”. Certains de tes bracelets sont en parfait contraste avec son bras en Vibranium.
Bucky, quant à lui, est toujours à tes côtés et s’inquiète même quand tu affirmes que tu n’as pas de douleur. Il t’aide à nettoyer ta blessure, changer ton pansement et s’assure que tu es toujours dans une bonne position pour dormir. Enfin, le soir quand tu es dans les bras de Morphée, Bucky te colle - tout en faisant attention à ta blessure - en posant délicatement sa tête sur ta poitrine pour écouter les battements réguliers de ton cœur. En les entendant, Bucky arrive à respirer et à s’endormir paisiblement tout en se répétant que tu es encore en vie, tu es encore à ses côtés, il ne t’a pas perdu.
Après plusieurs semaines allongée, tu peux marcher une plus longue distance que celle de ta chambre à la salle de bain. Assise sur le lit, tu enfiles tes chaussures quand un Bucky avec des yeux grands ouverts vient vers toi.
-Je peux savoir ce que tu fais ? Tu dois te reposer, te rappelle-t-il, t’empêchant de finir de lacer ta chaussure gauche.
-Le docteur m’a dit que je devais marcher pour aider la guérison, expliques-tu en jouant avec les perles de son bracelet formant le mot “vieillard”.
-C’est quel genre de conseil idiot, ça ? Tu dois rester au lit.
-Bucky, si je reste une seconde de plus sur ce maudit lit, je vais le cramer, informes-tu avec un air sérieux. Et puis, je ne vais pas courir un marathon, je vais juste marcher très lentement aux alentours de la maison. Viens avec moi, si ça peut te rassurer.
-Et si tu te faisais mal en marchant ? s’enquiert-il et tu te retiens de lever les yeux au ciel.
-Alors heureusement que mon merveilleux et fort petit ami sera à mes côtés pour m’aider. Bucky, je vais bien, assures-tu en le regardant dans les yeux. Je n’ai pas mal et j’ai besoin de bouger. Je n’en peux plus de faire la plante verte dans cette maison. Je connais tous les recoins de cette chambre, j’ai besoin de sortir.
Bucky semble considérer la situation, pesant mentalement le pour et le contre avant de soupirer et de hocher la tête.
-Bon, d’accord, mais si tu ressens ne serait-ce qu’une petite douleur, tu as intérêt à me le dire et on rentre, ordonne-t-il en défaisant ton lacet gauche pour le refaire, et on ne marche pas plus de cinq minutes, finit-il.
-Quinze, négocies-tu.
-Dix.
-Vendu, acceptes-tu avec un regard enfantin.
Bucky termine de lacer ta basket droite avant de te donner sa main pour t’aider à te lever tout en examinant ton visage pour le moindre signe de douleur. Pour lui prouver que tout va bien, tu lui souris avant d’embrasser ses lèvres chastement. Il prend ton bras droit et le place sur le sien pour te soutenir alors que vous quittez doucement votre chambre provisoire. En sortant - enfin - de la maison, tu prends le temps d’apprécier la chaleur du soleil sur ton visage. Vous marchez alors que tu partages à Bucky toutes tes observations sur le paysage s’offrant à vous. Depuis ton arrivée, tu n’as pas eu le temps d’admirer la beauté extérieur de la maison de Sam donc, tu regardes chaque arbre, fleur et vague, profitant de la nature que tu n’as pas à Brooklyn.
Après quelques minutes de marche, tu demandes à Bucky de vous arrêter. Tout de suite, il te questionne, inquiet que tu risques de tomber dans les pommes à n’importe quel moment.
-Je vais bien, le rassures-tu, mais son expression inquiète ne quitte pas son visage.
-Désolé d’être autant sur ton dos, mais je veux juste m’assurer que tu ailles bien.
-Je sais.
-Tu penses que je suis lourd ? questionne-t-il en touchant le bracelet avec l’inscription “mon ange”.
-Non, je trouve ça mignon la façon dont tu t'inquiètes, dis-tu en relevant son visage de ta main. Tu es une vraie mère poule et j’adore ça, ajoutes-tu, le faisant légèrement rire.
-Est-ce qu’on peut réellement m’en vouloir, j’ai bien cru que j’allais te perdre, dit-il en se remémorant le moment où il t’a rejoint pendant que tu te vidais de ton sang. Quand tu as commencé à fermer les yeux, j’étais persuadé que c’était fini. Et je ne peux pas te perdre, affirme Bucky d’une voix tremblante. Je sais que je ne te le dis pas souvent, mais ma thérapeute me dit que je dois apprendre à mieux communiquer ce que je ressens alors, je te le dis : Tu es importante pour moi, j’ai besoin de toi pour continuer à avancer. Ça peut paraître égoïste, mais je ne peux pas me permettre de te perdre et si ça devait arriver… je ne sais pas ce que je deviendrais, continue-t-il avec les larmes aux yeux. J’ai besoin de toi auprès de moi. Je t’aime tellement.
En voyant une larme couler sur sa joue, tu le prends dans tes bras et caresses son dos. Il cache son visage dans le creux de ta nuque et inspire ton odeur. Une partie de Bucky se sent mal d’être celui qui reçoit le réconfort alors que tu es celle qui a été blessée, mais il en a besoin. Te perdre est sa plus grande peur et depuis que John t’a tiré dessus, il a pris conscience que se peur pouvait se réaliser en une seconde. Tu continues à le serrer contre toi, lui prouvant que ça ne te dérange pas de le réconforter, car tu le comprends.
-Je t’aime aussi, Bucky, murmures-tu dans son oreille. Tellement.
Vous restez enlacés pendant quelques minutes jusqu’à ce que votre anxiété s’évanouisse. Quand vous vous séparez, une de tes mains se pose sur la joue de Bucky alors que la deuxième caresse le bracelet avec les perles “pour toujours” avant de prendre sa main gauche.
-Je ne peux pas te promettre que je serai toujours en sécurité à cause de notre métier, mais je peux te promettre une chose : je ferai toujours tout ce que je peux pour rester à tes côtés et je veux que tu me promettes la même chose car j’ai besoin de toi autant que tu as besoin de moi.
-Promis.
Comme pour sceller votre promesse, vous vous embrassez délicatement avec le soleil se couchant comme témoin. Bucky ne pose pas ses mains sur tes hanches, craignant de te faire mal involontairement donc ses mains trouvent leur chemin sur tes joues alors que les tiennent se perdent dans ses cheveux.
Marvel Mastelist
{Ceci est mon blog secondaire donc je répondrai aux commentaires sous le pseudo @marie-sworld}
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