#acuité
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hcdahlem · 3 months ago
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Les grandes patries étranges
Dans son nouveau roman Guillaume Sire raconte le destin d’un orphelin de la Grande Guerre, amoureux d’une pianiste juive. Quand elle monte à Paris pour y faire carrière, il pressent qu’un danger la guette et décide de la sauver. Une quête bouleversante.
  En deux mots Emmanuel meurt durant les combats de la Grande Guerre en 1915. Il laisse son épouse Thérèse et son fils Joseph sans ressources, mais ensemble ils vont tenter de conjurer ce sort funeste, elle en faisant des ménages, lui en utilisant son don, une acuité sensuelle hors-norme. Mais déjà une seconde Guerre se profile. Ma note ★★★★ (j’ai adoré) Ma chronique « Je te vengerai, et je…
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immunobiz · 1 year ago
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Cogniva: The Breakthrough Smart Chew
Unlock your mind with the power of nature
Cogniva : la percée intelligente
Déverrouillez votre esprit avec le pouvoir de la nature
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ernestinee · 10 days ago
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L'autre jour je parlais de D. le petit chou qui a maintenant 10 ans et demi et avec lequel je travaillais quand il avait 2,3 et 4 ans. L'émergence de son langage avait été coupée nette par le décès du grand-père avec lequel il était très fusionnel. Il avait développé un mutisme sélectif. La rééducation du langage avait super bien fonctionné, il l'a terminée en parlant normalement, il a entièrement récupéré son retard.
Aujourd'hui ses parents sont séparés, son père est avec une psy qui soutient que D est autiste. Dans son jeune âge, on n'a jamais vu de ritualisation, d'intérêts particuliers pour des petits machins que nous, simples mortels, on ne remarquerait même pas, et toutes les étapes du jeu sont apparues aux moments attendus. Le langage s'est débloqué et la courbe est montée à pic, les interactions avec ses pairs avec les adultes sont normales. Le diagnostic d'autisme n'a donc même pas effleuré mon esprit. Il a juste développé son langage avec une bonne acuité non-verbale, une observation des choses, une compréhension des choses et des personnes, un caractère plutôt introverti et il refuse de parler à sa belle-mère. Ce qui, avec son regard de psy et de belle-mère toxique est signe d'autisme 🤡
Le hic est qu'elle essaie de mettre ses copines sur le coup pour valider ce diagnostic.
Du coup maintenant son problème c'est moi.
Je vois D. tout à l'heure je suis émue d'avance.
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empiredesimparte · 3 months ago
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⚜ Le Sacre de Napoléon V | N°24 | Francesim, Paris, 1 Fructidor An 230
As Hortense prepares to leave Francesim to join her beloved in Scotland for their royal wedding, Napoleon V seizes the final moments with her, weighed down by the impending separation. The thought of parting with his twin sister, so dear to him, deeply saddens the Emperor. Ever the protector, he can't help but worry for the one he has always considered more fragile than himself. Hortense, while grateful for her brother's love, eagerly anticipates reuniting with her fiancé, Oliver. These recent months have been challenging for her, as she has keenly felt the tensions within the imperial family. Her fiancé’s recent missteps have upset the Simparte dynasty, and Hortense can't help but wonder if she is still welcomed with the same warmth as before.
Beginning ▬ Previous ▬ Next
Hortense's fiancé, Oliver, is a character from @officalroyalsofpierreland
⚜ Traduction française
Alors qu'Hortense se prépare à quitter la Francesim pour rejoindre son bien-aimé en Écosse, où un mariage royal l'attend, Napoléon V profite des derniers instants à ses côtés, le cœur lourd. La perspective de cette séparation avec sa sœur jumelle, si précieuse à ses yeux, l'attriste profondément. Toujours protecteur, l'empereur ne peut s'empêcher de s'inquiéter pour celle qu'il a toujours vue comme plus vulnérable que lui. De son côté, Hortense, bien que reconnaissante de cet amour fraternel, n'a qu'une hâte : retrouver son fiancé Oliver. Ces derniers mois ont été éprouvants pour elle, car elle ressent avec acuité les tensions au sein de la famille impériale. Les récents écarts de conduite de son fiancé ont froissé les Simparte, et Hortense ne peut s'empêcher de se demander si elle est encore accueillie avec la même chaleur qu'auparavant.
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christian-dubuis-santini · 5 months ago
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Il s’agit avant tout d’arrêter de répéter la langue de l’adversaire, cesser de reprendre les termes, les expressions, les mots du persécuteur…
L’analyse appliquée à la politique, comme celle du philologue, ne peut que rejoindre l'observation de l’évolution de la langue par Victor Klemperer (LTI, La langue du IIIe Reich) qui lui permet de détecter avec une acuité particulière ce qui distingue par exemple le Nazisme d'une tyrannie ordinaire ou d'une dicta­ture brutale. Il perçoit dans le détail la «différence totali­taire» du régime nazi lorsqu'il s'avère que celui-ci dispose de la faculté non seulement de maltraiter et d'abattre ses ennemis (réels ou imaginaires), mais aussi d'embourber la parole et la pensée de ses victimes dans la fange de son jargon et de sa propagande. Observateur tout à la fois horrifié et impitoyable, Klemperer évoque fréquemment ces Juifs traqués qui ne cessent de se cou­ler dans la langue du persécuteur, ces braves gens dont les manifestations de compassion véhiculent le venin de l'idéologie et font saigner le cœur de ceux auxquels elles s'adressent non moins que les violences et les insultes des bourreaux.
Reprendre la langue de l’adversaire, ne serait-ce que partiellement, c’est nourrir son discours de sens et lui donner continuité de subsIstance…
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swedesinstockholm · 19 days ago
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26 août
hier j'allais pas très bien. après avoir fait un tour au vide-grenier du maybachufer (mon autre routine) où j'ai fermement négocié une chemise bleue ciel à trois euros je suis allée voir l'expo beth b à wedding. on y rentrait dans le noir complet par une espèce de grand tunnel qui descendait sous terre comme dans un parking souterrain avec des aigles projetés sur les murs. c'était grand et spectaculaire donc j'aimais bien. au fond du tunnel y avait une projection d'une fille qui flottait dans l'eau sans bouger vue d'en dessous. c'était que des projections de vidéos mais je sais plus trop ce que j'ai vu, à part une femme assise nue dans la neige avec du sang entre les jambes, des visages en train d'avoir un orgasme, une femme nue qui bouge au bord de l'eau et deux salles avec trop de lumières stroboscopiques. j'ai toujours peur de découvrir que je suis épileptique donc je suis ressortie et j'ai rien vu. y avait une atmosphère morbide un peu hardcore et j'avais pas envie de m'infliger ces images qui avaient toutes quelque chose de violent, j'avais juste envie de remonter à la surface pour aller m'allonger dans l'herbe au soleil dans le jardin du musée.
avant de sortir j'ai lu les textes écrits par des visiteurs de l'expo accrochés au mur. on était invité.e.s à raconter nos expériences de la mort, notre propre mort, évidemment ça m'intéressait. j'ai lu l'histoire d'une fille qui a été poussée dans une piscine lorsqu'elle était petite alors qu'elle savait pas nager, elle a attrapé une méningite et elle a passé trois mois à l'hôpital. on savait pas si elle allait survivre ou pas mais elle a fini par guérir et puis elle est tombée dans l'addiction à la drogue et à l'alcool, et quand elle en est sortie elle a développé une maladie autoimmune. je me rappelle plus si y avait une fin. je me suis dit quelle histoire tragique. quelqu'un d'autre racontait comment elle avait survécu à trois cancers. une femme racontait son premier épisode psychotique, elle pensait qu'elle allait mourir parce qu'elle comprenait pas ce qui lui arrivait jusqu'à ce que son mari l'emmène à l'hôpital. celle-là elle m'a donné envie de pleurer. je sais pas pourquoi. si c'est le fait qu'elle comprenait pas ce qui lui arrivait ou le fait que son mari l'emmène à l'hôpital. le fait d'avoir quelqu'un pour s'occuper d'elle. la détresse probable du mari. et puis j'ai lu ça: i was nearly dying of depression, every room i was in i felt like i was the same shape as the walls. un homme me bloquait l'accès alors je lui ai tourné autour jusqu'à ce qu'il bouge et j'ai lu et relu et rerelu la phrase écrite sur un petit papier jaune, horrifiée et hypnotisée par son acuité. plus tard j'ai lu dans le programme que le musée était un ancien crématorium et tout a pris sens.
de retour à la surface j'ai assisté à une performance d'un type qui a creusé un trou dans la pelouse devant le musée pour s'allonger dedans. il était accompagné par deux musiciens guitare/sons électroniques qui accompagnaient ses mouvements. le type portait un costume et y avait un parasol rouge �� franges planté à côté. je trouve ça toujours un peu impressionnant, surtout dans le cadre de la performance, enfin pas toujours mais là ça m'a marquée, de voir ce que ça veut dire d'être artiste. ce que ça permet de faire. de porter un costume de se mettre à quatre pattes sur le pelouse et de creuser un trou dans la terre pour s'allonger dedans. je pensais à la famille et à ce qu'ils diraient. ils sont toujours là dans ma tête quand je vois des trucs comme ça, à se moquer sans vraiment chercher à comprendre.
quand il est ressorti du trou je l'ai pris comme un retour de la mort, pour rester dans le thème du crématorium. il était désespéré, il a creusé sa tombe pour s'enterrer, mais une fois mort il s'est rendu compte qu'il voulait vivre alors il est ressorti du trou et il l'a rebouché pour clore le chapitre, testé et pas approuvé. ça m'a émue. une fois le trou rebouché il s'est laissé tomber dessus et la musique qui était devenue plus intense et plus joyeuse avec le retour à la vie s'est brusquement arrêtée. les gens ont applaudi. plusieurs personnes s'étaient levées pour le prendre en photo pendant qu'il était dans le trou. en rentrant j'ai lu dans le programme qu'il s'y allongeait en position foetale et qu'il fermait les yeux, le temps de récupérer. il disait que parfois il avait des visions, des hallucinations, ou qu'il entendait des choses. quand il estime que le temps est venu, il se relève. parfois il le fait tout seul dans la forêt, sans public, sans caméras, juste pour lui. je trouvais ça rigolo tous les photographes qui lui tournaient autour pour documenter la performance, alors que ça avait l'air d'être un moment, une expérience tellement intime et personnelle justement.
je suis restée assise un moment dans l'herbe à regarder les gens autour de moi. le creuseur se faisait congratuler, il avait l'air épuisé. une femme en robe avec les cheveux gris attachés en queue de cheval lui papillonnait autour. elle est venue demander à son amie willst du introduced werden? (tu veux que je te présente?) son amie a répondu nö et la femme aux cheveux gris est repartie papillonner. dans le cercle de conversation des artistes y avait une femme accompagnée d'une jeune ado, comme à la soirée de court-métrages mercredi au kindl. l'ado du kindl devait avoir autour de treize ans, ses cheveux roux et frisés étaient retenus par deux baguettes chinoises et elle portait une combi rayée. l'adulte qui l'accompagnait la présentait aux gens assis au premier rang, les organisateurs de la soirée, la direction du musée, les artistes. elle serrait la main de tout le monde avec un grand sourire. je me demandais lequel c'était qui avait lu ma lettre de motivation et mon cv. je me demandais aussi ce que ça faisait de grandir là-dedans, entourée d'adultes au style funky qui l'emmènent à des soirées d'art qui ouvrent l'esprit et lui font rencontrer du monde. j'adore observer le style des gens plus âgés dans ce genre d'endroits. j'ai vu beaucoup de artsy fartsy début des années 2000 avec des petits détails quirky, même chez les vieux le y2k est de retour apparemment. une femme avait attaché ses cheveux blonds avec un truc en plastique vert fluo pour fermer les paquets entamés en guise de barrette. devant moi une dame âgée avec un poncho imperméable notait des trucs dans son carnet en attendant que ça commence, comme une possible version de moi dans quarante ans. moi j'enregistrais des sons avec mon téléphone.
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mmepastel · 6 months ago
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Je n’avais jamais rien de lui, mais en entendant un conseil d’un libraire à un client (je tendais l’oreille), j’ai été tentée, et ma foi, je n’ai pas regretté.
En résumé, et je ne spoile rien puisque ce que je vais dire là est contenu dans les premières pages, un homme ordinaire a jeté un autre homme, un promoteur immobilier, à la mer et l’a laissé se noyer. Tout le reste de cet assez court roman sera son quasi monologue, face au juge, pour expliquer ce qui l’a conduit à ce geste meurtrier.
C’est un peu comme un polar à l’envers, les mobiles apparaissent après la révélation de l’identité du meurtrier. Et ces mobiles sont complexes, et variés ; ils relèvent de la moralité, mais aussi de ce sentiment d’enlisement des classes moyennes, déclassées de surcroît, dans ce coin de Bretagne dépeuplé, où les gens rêvent, comme dans la chanson de Souchon, « d’un mieux d’un rêve d’un cheval », ils essaient de sortir d’une forme de torpeur, et se laissent alors parfois embobiner par des promesses clinquantes. On perçoit aussi dans le discours du narrateur la difficulté d’un père, qui sent et sait ce qu’il montre à son fils de ses divers échecs, qui sent ce qu’il lui transmet malgré lui, cette conscience aiguë de ce message mortifère qu’il lui passe comme un poison, malgré lui donc, mais palpable tout de même et impossible à travestir (les enfants comprennent tout, surtout ce qu’il n’y a pas dans les mots).
Le climat de cette presqu’île bretonne, son paysage, semblent s’immiscer dans l’écriture de Tanguy Viel, et c’est assez éblouissant. Un rythme dans les phrases, une acuité dans le choix des mots, une profonde mélancolie un peu teintée de sarcasme. C’est sombre, mais terriblement juste, sans emphase. On est devant un tableau aux teintes grises, mais riche de nuances.
La maîtrise du style et la justesse des portraits, la logique sophistiquée mais implacable des événements font de ce roman, à mon sens, un petit bijou de polar social, quasi métaphysique.
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poesiecritique · 9 months ago
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Demain le silence, Kate Wilhem, Le passager clandestin, 2022 (1970), trad. Michèle Valencia
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Ce livre est petit, 45 pages en poche, c'est une nouvelle, éditée ici seule, pas dans un recueil, ni une anthologie, c'est une nouvelle élue pouvoir devenir livre, c'est une nouvelle qui a été publiée en 1970, sous le titre "The Chosen, l'élu, traduit par Michèle Valencia, peu d'informations sur elle, si ce n'est qu'elle a traduit, beaucoup, d'auteur.ices de langue anglaise, et plutôt de langue australienne et américaine. Kate Wilhem est américaine. Elle a vécu 89 ans, est morte en 2018. Kate Wilhem a 34 ans quand Rachel Carson publie, en 1962, le Printemps silencieux, le constat d'un anthropo-phonocène, une capacité du groupe humain d'affecter la qualité sonore du monde. Cette information est rappelée dans le petit commentaire biographique et contextualisant de l'écriture et la publication de cette nouvelle, The Chosen, Demain, le silence. Personne ne signe ce petit commentaire, fidèle au nom de la maison d'édition, le passager clandestin.
Le silence c'est le silence d'un monde découvert, dont on pense qu'il a été découvert comme un monde parallèle à l'aide d'une technologie en élastique de voyage dans le temps, ou inter-dimensionnel. C'est flou comme un rêve, nécessairement. Comme un désir. Comme ce qui doit être deux choses contradictoires en même temps : flou, brouillé, enneigé, silencieux pour que la projection de l'autre advienne sur ce que l'on ne veut pas dire, ce que Wilhem ne veut pas, dans une logique narrative, tout de suite dévoiler. Mais à vrai dire, ce n'est pas ce qui me plaît autant dans cette fiction. Ce n'est pas ce qui me déplaît le moins non plus. Ce qui me plaît le plus c'est la description d'un monde sans bruit, qui est objectivement tout à fait bruissant (le vent, la neige, les chutes d'eau, les marais, la pluie, l'orage) et tout en même temps, complètement atone subjectivement. Quels sont les bruits que nous entendons, et que nous qualifions tels ? Le bruit est-ce la parole humaine incessante que l'on entend dans un appartement aux murs trop fins, ou la parole reste-t-elle parole, audible, tangible et rassurante ? A cette question, rien ne tient comme réponse que la norme, et ce que la norme sociale imposera. Si le ressort final de Wilhem m'indiffère c'est qu'il ne va pas au bout de la description du monde sonore de l'hôpital psychiatrique qui contraint au silence ceux considérés comme les plus dangereux, en même temps qu'il permet un flot incessant de paroles pour ceux jugés doux, inoffensifs. Ce que Wilhem décrit du premier monde ne se déploie pas dans le second. Si ça reste une nouvelle, 5 pages configurent le second espace sonore, dont une demi, seulement, pour ce que y vit, une fois que le retournement a eu lieu, le protagnoniste.
Ma seconde remarque est à l'endroit du genre.
Dans l'opposition qui se joue sous nos yeux, c'est bien un homme qui, hyper-sensible, va avoir un désir de résistance, de rébellion à un ordre décrit comme oppresseur, et oppressif à son endroit. C'est une figuration classique, où la femme est associée à la pérennisation du modèle social. Nicole-Claude Mathieu analyse la possibilité de ce phénomène (assourdissant) du maintien de l'oppression comme moyen de survie par les opprimé.es dans L'anatomie politique. L'hypersensibilité (dont les représentations sociales nous conduisent à considérer comme qualité féminin mais il faut penser à tous les poètes maudits, leur sensibilité exacerbée, et parmi lesquels les femmes sont bien rares à avoir été autorisés aux mêmes perditions) de cet homme est soulignée par Wilhem qui lui donne un prénom de genre neutre en américain, Lorin. Son hypersensibilité lui fait percevoir avec acuité, chez lui, que "Des enfants jouaient dans les couloirs et hurlaient." (p.43) Une première question est à l'endroit de l'absence de prise en compte de l'hypersensibilité que peuvent avoir des femmes assignées aux tâches domestiques, à la prise en charge des nourrissons et des enfants qui leur font des trous dans les oreilles. Dans Demain, le silence le trouble de cet homme qui désire du silence apparaît, socialement et donc littérairement, plus justifié - à comprendre comme comme collant plus à une réalité sociologique (que nous sommes bien en droit de vouloir renverser).
A l'hypersensibilité s'ajoute la naturalisation de la parole des hommes, et la figuration du désir de bavardage des femmes. Ce paradoxe est rendu possible par un sexage du travail de socialisation de la parole qui revient à la femme (comme le montre, d'un point de vue féministe C. Monnet dans La répartition des tâches entre les femmes et les hommes dans le travail de la conversation (1998), et d'un point de vue masculiniste Kleist dans De l'élaboration progressive des idées par la parole). D'une certaine façon, Wilhem prend ce paradoxe en compte en prénommant la protagoniste féminine Jan qui est de genre neutre en américain - et que la traductrice s'est bien gardé de francisée en Jeanne, ou même Jane. Mais Kate Wilhem le souligne également par la description des prises sonores des hommes et des femmes de cette société : "Des femmes poussaient des cris aigus, les hommes juraient", puis une litanie de bruits urbains. Ainsi, dans la trame sociale de ce monde (qui ressemble fort au nôtre), la naturalisation de la parole des hommes induit qu'ils continuent à être dotés de la parole même dans leur forme encolérée à l'inverse des femmes, des enfants - et des objets. S'ils sont en colère, c'est grave et réflexif, pas aigüe et sans sens comme la nature des femmes. A cela, s'articule, en miroir négatif, le désir de socialisation permanente de Jan, sa femme, dans toute la première partie de ce livre - même dans le sommeil, elle souhaite dormir à proximité des autres, à l'intérieur du navire. Ce désir permanent de socialisation avec d'autres peut aussi être une forme de refus d'un isolement dans une relation exclusivement duelle. Les violences de genre, sexistes et sexuelles, sont en effet accrues par l'isolement, et peut-être moins celui physique que celui social caractéristique d'une relation d'emprise, où tous les réseaux sont abandonnés au profit d'un espace-temps dédié à cette relation devenant unique. Si Jan semble, d'un certain point de vue, répondre parfaitement à cette société, d'une certaine façon cette société la protège peut-être de ce type de relations (bien que les bruits décrits par Wilhem soient moins un tissu relationnel qu'une somme de bruits, mais encore ici, malgré tout, rendus à l'aune de la perception de Lorin).
Mais outre le désir de silence ou de parole, le genre du silence est présent par devers les genres neutres des prénoms, l'hypersensibilité de Lorin, et avec le désir de bruit qu'à Jan. Quand Lorin, sur la planète, désire plus que tout y vivre, et y emmener Jan, il le dit mais ne détaille jamais ses affects, tout au plus son plan :"Jan, essaie de me comprendre. Nous pourrions avoir la belle vie ici. Nous pourrions avoir des enfants qui auraient de l'espace pour courir, jouer dans la forêt, nager dans la rivière… (…) Tu t'habituerais au calme…" (p.18) Il essaie de convaincre Jan, ce qui le ferme à entendre les émotions de Jan, mais de plus, Lorin ne lui dit jamais sa propre nécessité qu'il a du silence : il évoque des désirs d'enfants, soit le contraire du silence. Par ailleurs, Jan réagit typiquement par un silence genré à la promenade, qui se déroule sur un temps de plus en plus long, en ne disant pas son refus. Comme dans notre monde, les femmes, dotée ou non d'un prénom neutre en terme de genre, ne semblent pas avoir reçu cet apprentissage fondamental qui est de savoir exprimer le refus, autrement que par le silence.
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de-gueules-au-lion-d-or · 1 year ago
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« Chaque jour est répété en boucle que la France doit devenir une société ouverte sur le monde et à toutes les identités, manifestement pas à l’identité française. Il ne fait décidément pas bon être français de culture française. Les Français le perçoivent avec une très grande acuité, et c’est la raison pour laquelle ils sont de plus en plus nombreux à se sentir apatrides sur la terre que leurs ancêtres ont façonnée après de longues batailles et de grandes souffrances.
En France, tout le monde a le droit d’être fier de son identité et d’en exprimer publiquement la traduction au quotidien, sauf les Français de culture française. Chaque fois qu’ils en viennent ne serait-ce qu’à exiger le respect de leur identité, ils peuvent se voir accusés de racisme, de xénophobie et à présent d’islamophobie. Pour un peuple, la négation constante de son identité est une frustration sans borne et représente une véritable humiliation. Cette humiliation se mue peu à peu en colère sourde. Comme toujours en pareille situation, il y aura un retour de balancier. »
Malika Sorel, Décomposition française.
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sauvesparlekong · 2 years ago
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*** L’éternité le bien grand mot… 🌔 Saint Augustin s’interrogeait dans ses Confessions : « Qu’est-ce que donc le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais. Si quelqu’un pose la question et que je veuille l’expliquer, je ne sais plus. […] Quant au présent, s’il restait toujours présent sans se transformer en passé, il cesserait d’être “temps” pour être “éternité”. » Absorbés dans la phrase que vous venez de lire; vous êtes pourtant bien présents devant la page, et les mots, eux, s’évaporent. Vous subsistez - de chair, de corps, d’âme, de substance, et d’étendue - quand ces segments de phrase s’évanouissent dans le blanc vortex des interlignes qui se perdront et sont déjà perdues. L’art, lui, reste. Depuis toujours, et à jamais. Souvenez-vous de St Augustin : si le présent ne se transforme pas en passé, il devient éternité. Par quel tour de force, par quelle métaphysique ondulatoire un tel miracle peut advenir? Via l’art, toujours, qui lui, subsiste, se crée et se recrée sous votre œil qui devient le pinceau. Votre œil, dans sa vertu régénère l’œuvre en présence. La vertu d’un œil, déparée de toute morale, est de « bien voir » pour les Anciens. Sa complétude réside dans son acuité. Le postulat de l’éternité devient alors moins péremptoire, elle s’avère être accessible, et pour le dire simplement : vous avez l’éternité sous les yeux car c’est le moment choisi où il ne dépend que de vous de le rendre immortel, encore et encore, malgré les soubresauts de l’hydrométrie, du cadrage ou de la luminosité. Nymphéas immortels, vue de Delft atemporelle, canaux de la Sérénissime par Canaletto éternels si tant est que votre œil les régénère. Là la clé. Figer la sensation dans la matière et la rendre accessible à tout un chacun, n’ayons point peur des mots sur le sujet qui nous concerne ici : graver une sensation, retranscrire peu ou prou une psyché pour qu’elle devienne à la fois universelle et atemporelle. L’éternité / @villepin_art https://www.villepinart.com Exhibition Opening: 22 March – 16 April, 2023 // 53-55 Hollywood Road, Central, Hong Kong 
Thursday - Saturday | 11AM to 7PM (Open to Public) (à Villepin) https://www.instagram.com/p/Cq1n_SUvzF5/?igshid=NGJjMDIxMWI=
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leblogdemarinaetjeanmarie · 2 years ago
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MERCREDI 1er MARS 2023 (Billet 2 / 3)
« THE SON » (2h 03min)
Un film de Florian Zeller, avec Hugh Jackman, Laura Dern, Zen McGrath, Vanessa Kirby, Anthony Hopkins…
Dieu qu’il est difficile de parler d’un film qui nous a à ce point émus ! Nous avons cherché dans toutes les critiques trouvées sur Internet (une bonne trentaine au moins) celle qui pourrait le plus se rapprocher de ce qu’on en a pensé, vous la trouverez ci-dessous.
Nous lui donnons tous les deux ❤️❤️❤️❤️ sur 5.
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Après avoir brillamment adapté sa pièce de théâtre « Le Père », Florian Zeller adapte désormais « Le Fils ». Mais il n’y a aucun rapport entre les deux si ce n’est les thèmes de la famille, des liens familiaux chahutés et de la maladie psychique comme matières premières. Dans « The Son », deux parents séparés doivent affronter la sévère dépression de leur fils qui n’a de cesse de s’enfoncer dans ses tourments.
Deux heures pour le voir, deux jours pour s’en remettre ! C’est comme cela que l’on pourrait résumer (de manière expéditive) l’expérience qu’est la découverte de ce second long-métrage de Florian Zeller. Le néo-cinéaste souffle littéralement sur place un spectateur dévasté par un récit poignant au possible. Un gamin, jadis lumineux, et qui désormais ne parvient plus à supporter la vie, littéralement dévoré de l’intérieur par une insondable tristesse qu’il ne parvient même pas à expliquer. Une mère, rongée de douleur face au désespoir de la chair de sa chair, ne sachant pas comment l’aider, et le voyant fuir loin d’elle. Un père, désespéré malgré sa bonne volonté, incapable de trouver la solution, incapable de comprendre le problème, terrifié à l’idée de sombrer dans le modèle paternel qu’il a eu et qu’il s’était juré de ne pas reproduire.
Certains s’offusqueront peut-être devant l’instrumentalisation du drame. Oui, Florian Zeller a une approche très mélodramatique… dans sa réalisation, la composition de ses scènes, l’écriture de ses dialogues, son appel à une musique très enveloppante et présente, l’incorporation de flashbacks émouvants toujours à point nommé pour qu’ils soient efficaces. Mais ça marche. Et au fond, c’est un peu le but. On demande à un film d’horreur de faire peur, à une comédie de faire rire, à une romance d’émouvoir. Logiquement, on attend d’un drame, qu’il bouleverse. Mais ce que l’on retiendra surtout de cette éprouvante descente aux enfers familiale, au-delà de ses quelques excès, c’est la justesse de ses scènes les plus intimes, les plus dures, les plus cruelles. Une justesse que ceux qui ont pu être confrontés à pareilles situations sauront pleinement juger.
Florian Zeller signe un film sublime qui saura parler à tous (ou presque). Sa direction d’acteurs est exceptionnelle. Hugh Jackman, extraordinaire en père déboussolé, Laura Dern, déchirante en mère rongée en passant par la révélation Zen McGrath, en ado tourmenté et trop conscient de son enfer. Sans parler de Vanessa Kirby, formidable en « dommage collatéral secondaire » ou d’un Anthony Hopkins qui n’a qu’une scène, et quelle scène !
Très vite, on réalise que « The Son » ne sera pas une « partie de plaisir ». Très vite, on regrettera d’avoir oublié ses mouchoirs à la maison. Mais très vite, on saura aussi se laisser emporter par des moments de cinéma absolument magistraux. Des instants qui prendront à la gorge et aux tripes (la scène à l’hôpital) ou qui enivreront (la scène de danse dans le selon). « The Son » est un ascenseur émotionnel permanent, cernant avec acuité le drame de la dépression. Avec comme idée que la plus grande tragédie dans l’histoire est finalement de se dire que, parfois, il n’y a pas de réponse au problème. Et quand il n’y a pas de réponse, la solution est encore plus difficile à trouver.
(Source : « mondocine.net »)
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forblogmostly · 3 days ago
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SpiceJet Resolves $16 Million Dispute with Genesis, Marks Key Step Toward Financial Stability
SpiceJet Limited, one of India's leading airlines, has reached a significant settlement with Genesis, resolving an ongoing dispute valued at over $16 million. Announced on December 19, 2024, this settlement marks a crucial milestone in the airline’s ongoing efforts to restore its financial stability and streamline operations.
As part of the agreement, SpiceJet has committed to paying Genesis $6 million in cash. In addition, Genesis will acquire a $4 million equity stake in SpiceJet, purchasing shares at INR 100 per share. This move not only resolves the financial disagreement but also allows Genesis to become a shareholder in the airline, further strengthening its position in the aviation sector.
For SpiceJet, this settlement offers a significant financial relief, particularly as the airline continues to navigate the complexities of post-pandemic recovery and long-term growth. The airline’s management views this agreement as a strategic decision that will reduce legal liabilities and boost its operational resilience.
Ajay Singh, the Chairman and Managing Director of SpiceJet, expressed his satisfaction with the resolution, noting, “This settlement marks another crucial step in our journey towards financial stability. We are pleased to have resolved this matter amicably with Genesis through constructive negotiations. This agreement, which includes Genesis acquiring an equity stake in SpiceJet, will significantly reduce our financial liabilities and further strengthen our balance sheet.”
The settlement with Genesis follows a series of similar successful negotiations with other lessors, including major industry players such as Horizon Aviation, Engine Lease Finance Corporation, Aircastle, Wilmington Trust SP, Shannon Engine Support Limited, and Export Development Canada. These agreements have played a vital role in SpiceJet’s recovery and financial rejuvenation.
One of the key developments in SpiceJet’s recent financial trajectory came in September 2024, when Carlyle Aviation agreed to convert $30 million of lease arrears into SpiceJet equity at INR 100 per share. This move indicated growing confidence from stakeholders in the airline’s ability to overcome its challenges and achieve a full recovery.
SpiceJet’s recovery has not gone unnoticed. Acuité Ratings & Research Limited, a prominent credit rating agency, recently upgraded the airline's credit rating by four notches, reflecting the company’s progress and increasing financial stability. This upgrade is a strong signal that the airline is on the right path to ensuring its long-term viability and growth.
SpiceJet’s journey to financial and operational recovery has been marked by these important steps in resolving disputes, securing new investments, and improving its financial position. As part of its ongoing efforts, the airline continues to focus on improving its fleet, expanding services, and increasing its market share, particularly in the regional connectivity space under the UDAN scheme.
The airline, which operates a fleet of Boeing 737s and Q-400s, has become a key player in India's aviation industry, known for making air travel affordable for millions of Indians. SpiceJet’s majority fleet also offers SpiceMax, one of the most spacious economy-class seating options available in the country.
As SpiceJet looks ahead, the airline remains focused on leveraging these settlements and strategic partnerships to build a stronger foundation for the future. The company’s ability to resolve disputes amicably while securing new investments is a testament to its commitment to financial stability and sustainable growth.
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thierrylidolff · 7 days ago
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LA PROPORTIONNELLE NE SUFFIRAIT PAS À ENDIGUER LA FAILLITE DÉMOCRATIQUE
1. ARTICLE – La proportionnelle, solution à la crise politique ? Publié: 5 décembre 2024, Pierre Bréchon, Auteurs historiques The Conversation France Après la censure et la chute du gouvernement Barnier, alors que la présence de trois grands blocs politiques rend difficile l’obtention d’une majorité, la question d’une réforme du système électoral se pose avec acuité. L’adoption d’un scrutin…
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christian-dubuis-santini · 1 year ago
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«Dans les époques exigeant la tromperie et favorisant l'erreur, le penseur s'efforce de rectifier ce qu'il lit et entend. Il répète dou­cement ce qu'il entend et lit, pour rectifier au fur et à mesure. Phrase après phrase, Il substitue la vérité à la contre-vérité [...]. Le penseur avance de phrase en phrase, de façon à corriger lentement, mais complète­ment ce qu'il a lu et entendu, en suivant l'enchaînement. Ainsi, il n'oublie rien.» (Bertolt Brecht, Sur le rétablissement de la vérité – in Écrits sur la politique et la société, L'Arche, 1970)
Il s’agit avant tout d’arrêter de répéter la langue de l’adversaire, cesser de reprendre les termes, les expressions, les mots du persécuteur…
L’analyse appliquée à la politique, comme celle du philologue, ne peut que rejoindre l'observation de l’évolution de la langue par Victor Klemperer (LTI, La langue du IIIe Reich) qui lui permet de détecter avec une acuité particulière ce qui distingue par exemple le Nazisme d'une tyrannie ordinaire ou d'une dicta­ture brutale. Il perçoit dans le détail la «différence totali­taire» du régime nazi lorsqu'il s'avère que celui-ci dispose de la faculté non seulement de maltraiter et d'abattre ses ennemis (réels ou imaginaires), mais aussi d'embourber la parole et la pensée de ses victimes dans la fange de son jargon et de sa propagande. Observateur tout à la fois horrifié et impitoyable, Klemperer évoque fréquemment ces Juifs traqués qui ne cessent de se cou­ler dans la langue du persécuteur, ces braves gens dont les manifestations de compassion véhiculent le venin de l'idéologie et font saigner le cœur de ceux auxquels elles s'adressent non moins que les violences et les insultes des bourreaux.
Reprendre la langue de l’adversaire, ne serait-ce que partiellement, c’est nourrir son discours de sens et lui donner continuité de subsIstance…
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daisydesetoiles · 8 days ago
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Flufftober 2024 : Patte
20 octobre
Patte (Paw)
Pelage de Lion & Œil de Geai (La Guerre des Clans)
Le toucher était extrêmement important pour Œil de Geai. Comme il ne pouvait pas voir, du moins quand il n'était pas endormi, il se servait de ses pattes comme une approche immédiate, une façon de ressentir le mieux possible ce monde qui l'entourait. C'était pour ça qu'il avait des coussinets plus sensibles que les autres… tout comme l'étaient son ouïe et son odorat. Ils avaient été entraînés au-delà de leur utilité véritable et son cerveau s'était servi de ces mécaniques inutilisées, celles de la vue, pour leur donner une acuité encore plus grande.
Œil de Geai était un individu naturellement fier; il l'était encore plus de ses sens développés qui le rendaient parfois plus performant que ses camarades et compensaient le fait qu'il ne pourrait jamais se battre ou chasser pour préserver le Clan. Il évitait, par contre, de faire mention de ses pattes particulièrement sensibles, qui passaient plutôt pour une faiblesse qu'il refusait de reconnaître. Pelage de Lion passait son temps à soupirer quand il se brûlait les coussinets à marcher longtemps sur des plaques de glace et refusait de le dire.
« Ta logique m'échappe souvent, Œil de Geai, et c'est normal quand on pense que nous avons embrassé des vocations très différentes, déclara le matou au pelage doré en arpentant la tanière du guérisseur. Mais pour ça, être ton frère a finalement pour résultat de me désarçonner encore plus.
-Viens-en au fait, grogna Œil de Geai depuis sa litière. Non, à bien réfléchir, abstiens-toi ! J'entends tes pensées d'ici. Le cataplasme est au fond de la cavité. Tes épaules passent à peine mais tu devrais réussir à l'attraper.
-Tu as de la chance… que j'aie des longues pattes ! À qui est-ce que tu aurais demandé, sinon ? »
Œil de Geai se cantonna à un silence boudeur. Il entendit son frère frotter ses muscles puissants contre les parois de la petite grotte et ahaner, mais il recula brusquement en tenant un paquet d'herbes médicinales entre ses pattes. Il le rapprocha du guérisseur et ouvrit les feuilles pour en sortir l'onguent épais qu'il étala doucement sur les coussinets gelés de son frère.
« Tu as les pattes sensibles et pourtant, tu refuses de les préserver, continua Pelage de Lion. J'aimerais seulement comprendre.
-Ce n'est pas parce que je sens les odeurs plus subtilement que chacun d'entre vous que je me tiens à l'écart de tout ce qui pourrait empester, soupira son frère. C'est comme pour ma cécité. Si je me plie totalement à elle, elle m'empêchera de vivre. C'est pareil qu'avec les odeurs trop fortes, ou les sons trop aigus, ou les terrains trop accidentés.
-Je maintiens que cette déambulation sur les cours d'eau gelés, pour voir s'il restait des racines utiles prises dans la glace, n'était pas du tout nécessaire. Tu aurais pu me demander d'aller voir avec Nuage de Colombe. Ou encore avec cette piste que tu as suivie dans une lande pleine de chardons. Ou encore…
-Ça va durer encore longtemps ? Ce cataplasme est aussi désagréable que tout ce que tu es en train d'énumérer !
-Ça va, je fais ce que je peux. Je ne suis pas guérisseur ! »
Le guerrier termina de répartir le remède avec sa truffe sur les pattes d'Œil de Geai qui frémissaient d'inconfort. Après quoi, il se frotta le nez dans la mousse près de lui pour ôter la mixture désagréable et se coucha à côté de son frère. Il posa sa tête sur son épaule et glissa ses pattes, étendues sur le sol de fougère, contre son flanc afin qu'elles se réchauffent plus vite. Il sentit pendant une seconde qu'Œil de Geai se retenait pour ne pas se mettre à ronronner. Aussi chatouilleux que ses coussinets !
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stephaneparede · 9 days ago
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L’alliance entre bolchévisme et nationalismes opprimés n’a pas été sans heurts, sans contradictions. Témoin cette lettre, datée du 8 septembre 1924 et adressée à la Commission centrale de contrôle du Parti communiste russe, du militant tatar bolchevik Mirsaid Sultan Galiev (1892-1940). Sultan-Galiev avait été arrêté en 1923, a priori sur ordre de Staline, puis exclu du Parti. Sa réintégration ne lui sera jamais accordée. Condamné à mort fin 1939, il est fusillé fin janvier 1940.
Source : Mirsaid Sultan Galiev, « Zajavlenie v Central’nuju kontrol’nuju komissiju RKP (b) s pros’boj o vosstanovlenii v partii. 8 sentjabrja 1924 g.» (« Demande de réintégration au Parti adressée à la Commission centrale de contrôle. 8 septembre 1924 ») in Izbrannyje troudy. Kazan, Gasyr, 1998, pp. 516-522.
Lettre adressée à la Commission centrale de contrôle du Parti, 1924
Mirsaid Sultan-Galiev
Par la décision des organes centraux du Parti l’année dernière, j’ai été exclu des rangs du Parti Communiste Russe (bolchevik) pour avoir tenté d’établir des liens avec l’un des dirigeants du mouvement des Basmatchis 1, Zeki Validov 2, sans en avoir averti le Comité Central du Parti. Même si cette décision a été très difficile à accepter, je l’ai approuvé comme étant un acte juste de châtiment de la part du Parti, car j’avais déjà reconnu à cette époque que mon acte relevait non seulement de l’erreur, mais aussi du crime et qu’ils méritait punition. Pendant ces durs mois d’exclusion, ma seule consolation a été l’espoir que le Parti, au bout d’un certain temps, me pardonnerait mon acte et me réintégrerait.
Je l’espérais pour les raisons suivantes :
Premièrement, il me semblait que la décision de m’exclure prise par le Parti, bien que juste et nécessaire, avait cependant été un peu hâtive et avait été provoquée par l’extrême exacerbation à la même période de la question nationale, plus précisément des tensions entre les « nationaux » et les « centristes ». Je pensais donc qu’avec le temps la situation allait se calmer, perdre de son acuité, ce qui créerait un terrain favorable pour aborder mon cas de manière plus apaisé et avec plus de sang-froid.
Deuxièmement, mon acte a été commis avant le 12ème Congrès du Parti, c’est-à-dire avant que le Parti ne note l’essor et le renforcement de ce qu’on appelle « désir de grande-puissance » (« velikoderjavničestvo ») et « chauvinisme grand-russe », et ne décide de les combattre de manière résolue comme des facteurs négatifs extrêmement dangereux à cette étape de la révolution. Je pensais donc que tout cela devait, jusqu’à un certain point, contribuer à la réduction de ma peine, car tout mon crime était une réaction, peut-être maladive, au développement et au renforcement d’un tel « chauvinisme de grande-puissance ».
Troisièmement, je pensais également que l’ensemble de mon comportement après mon exclusion du Parti me donnait le droit d’espérer être réintégré. Comme on le sait, j’ai obéi inconditionnellement à la décision des organes centraux à mon sujet. En outre, trois mois après mon exclusion du Parti et à la veille des événements allemands qui devaient avoir lieu, je suis venu à la rencontre du Secrétaire général, le camarade Staline, pour lui dire que j’étais prêt à jouer un rôle actif dans la défense de la révolution, si cela était nécessaire. Je l’ai fait librement et de mon propre gré, en désirant sincèrement prouver à qui de droit que mon exclusion du Parti ne m’avait pas rendu étranger à la révolution et à l’esprit révolutionnaire, et que si un conflit armé opposait la révolution à la réaction mondiale, je me rangerais du côté de la première.
Si j’avais été hostile au Parti, j’aurais fait comme Myasnikov, Levi, Frassar, Trammel et Heglund : j’aurais fait de la propagande contre le Parti Communiste Russe (bolchevik) et le Komintern en me liant pour ce faire avec l’étranger et les pays orientaux. Je ne l’ai pas fait, bien que par leurs constantes attaques, leur harcèlement permanent et leurs persécutions, certains camarades agissaient comme s’ils voulaient consciemment et intentionnellement m’y pousser (si cela intéresse la Commission centrale de contrôle, je peux fournir des renseignements plus que détaillés à ce sujet). Je ne l’ai pas fait, non pas parce que je ne le pouvais pas, mais parce que je ne le voulais pas.
Je ne le voulais pas pour les raisons suivantes :
a/ J’ai remarqué que la ligne tactique et pratique adoptée au sein du Parti dans la formulation de la question nationale-coloniale avait finalement été bien définie, qu’elle s’était consolidée et avait pris une forme plus précise qu’auparavant. Après avoir suivi méthodiquement le développement de la pensée du Parti (de ses dirigeants) à ce propos, ainsi que son travail pratique dans cette direction (la Chine, la question du Turkestan, etc.), j’ai acquis la ferme conviction que le Parti avait en fin de compte pris la bonne décision en considérant la question coloniale comme un élément constitutif, parmi les plus importants, de la révolution sociale, dû à la nécessité de liquider le système d’organisation économique de l’Europe occidentale, et en affirmant que les partis de l’Internationale communiste devaient, à l’égard de cette question, passer de l’état de spectateurs compatissants à celui d’initiateurs et de dirigeants du mouvement de libération nationale dans les colonies (exposé du camarade Manoulski au 5ème Congrès du Komintern). Des progrès ont selon moi été réalisés dans le sens de l’éclaircissement de certains aspects relatifs à la question de savoir si la révolution coloniale, c’est-à-dire la libération révolutionnaire des colonies du joug des métropoles, doit précéder la révolution sociale dans les pays européens ou si, inversement, comme le soutenaient les camarades de l’ultra-gauche, elle doit avoir lieu – non sous la forme d’une révolution mais sous celle d’une vague « autodétermination nationale » – seulement après la triomphe de la révolution de classe en Europe. Je ne pouvais ignorer en ce sens la pensée des dirigeants du Parti, exprimée par la bouche du camarade Trostky, membre du Comité Central du Bureau politique (son exposé à l’Université communiste des travailleurs de l’Orient lors de la conférence anglo-soviétique) qui a soulevé la question suivante : est-il absolument nécessaire pour la révolution sociale qu’elle soit l’œuvre des prolétaires des pays capitalistes d’Occident, à haut développement technique, ou bien l’initiative de la direction de la révolution sociale mondiale peut-elle, sous certaines conditions, passer dans les mains des travailleurs et communistes de l’Orient, c’est-à-dire des pays coloniaux et semi-coloniaux ? Dans cette formulation de la question nationale-coloniale, j’ai perçu le reflet des pensées et perspectives qui ont guidé mon travail lors de révolution.
b/ À partir d’une analyse approfondie des fondements sociaux du système actuel de l’économie capitaliste, du système économique colonial et des potentielles mutations révolutionnaires à l’échelle internationale qui sont susceptibles de se produire très prochainement sur ces bases, j’en suis arrivé à la conclusion évidente que la question de la révolution de classe, ayant pour but final l’instauration du régime communiste sur toute la surface de la terre, gardera inévitablement son entière acuité même après les révolutions coloniales, lesquelles ont pour premier objectif l’émancipation économique et politique des colonies et semi-colonies. Même si les révolutions coloniales parviennent à poser les fondements d’une organisation rationnelle de l’économie mondiale (les moyens de production seront alors rapprochés des ressources naturelles ainsi que des centaines de millions de bras des travailleurs indigènes des colonies) comme conséquence de la libération des forces productives des colonies et semi-colonies de l’influence de l’impérialisme des métropoles qui freine leur développement, même dans ce cas, la question de la révolution communiste – comme ordre supérieur, comme réelle nécessité vitale de l’humanité et comme nécessité juridique actuelle de la collectivisation du travail et des moyens de production – restera présente et exigera une réponse. Autrement dit, j’ai fait ce qu’on appelle une « réévaluation des valeurs » à la lumière des intérêts des travailleurs des colonies et semi-colonies tels que je me les représentais. Je me suis aperçu que le communisme, dans sa forme la plus aboutie, le léninisme, n’était pas seulement une science révolutionnaire née des besoins et pour les besoins des masses laborieuses des métropoles, mais était en train de se transformer, historiquement, en une école radicale-révolutionnaire, en un idéal révolutionnaire ultime, en un outil révolutionnaire primordial et en un levier révolutionnaire de libération sociale des centaines de millions d’esclaves coloniaux, hommes et femmes. Dans cette perspective, le communisme et le léninisme se présentent à mes yeux comme historiquement inéluctables et comme appelés à sauver de l’arbitraire de l’anarchie capitaliste et de l’oligarchie impérialiste non seulement les travailleurs d’Europe qui sont pris dans leur étau, mais aussi tout le reste du monde exploité.
Pour ces raisons, lors de ma visite au Secrétaire général du Parti, le camarade Staline, il y a déjà un an, je lui ai demandé quelles étaient mes chances de pouvoir réintégrer le Parti. Le camarade Staline m’a alors répondu que cette question pourrait être débattue, mais seulement un an plus tard.
Un an est passé et je me suis donc adressé pour la deuxième fois au camarade Staline, non seulement parce qu’il est le Secrétaire du Comité Central, mais aussi parce que, parmi les principaux travailleurs, il est l’un de ceux qui me connaissent le mieux. Il m’a alors proposé de m’adresser à la Comission de contrôle du Parti.
Par la présente, je demande à la Commission de contrôle de bien vouloir réétudier la décision de mon exclusion, en considérant les facteurs suivants :
1/ J’aimerais être entièrement réintégré dans le Parti, c’est-à-dire que soit pris en compte mon ancienneté au sein du Parti et que me soit octroyé le droit de solliciter plus tard la Commission afin qu’elle considère mon expérience révolutionnaire depuis 1913, comme étant celle de l’un des rares socialistes tatars qui ont osé, dès cet époque, mener un travail souterrain contre le tsarisme malgré notre isolement par rapport au reste du monde révolutionnaire. En ce qui concerne mon expérience à partir de 1917, je prie la Commission de ne pas refuser de reconnaître celle-ci, car j’ai sincèrement donné à cette période de la révolution, de 1917 à 1923, les meilleures années de ma vie, lesquelles n’ont pas été inutiles.
2/ Je voudrais également attirer l’attention de la Commission sur une circonstance très importante, parmi d’autres, à savoir la nature particulière des conditions du développement de la révolution dans les régions économiquement et politiquement arriérées de population turco-tatare. De mon expérience personnelle de travail pendant la révolution parmi les nationalités arriérées, j’ai conclu que le développement de la révolution sur nos marges orientales aura certainement lieu de manière non linéaire, non pas selon un « projet préétabli » mais par soubresauts ; pas même suivant des lignes courbes, mais suivant des lignes brisées. Ceci s’explique par le fait que ces régions ont vécu sous le joug écrasant du tsarisme. L’importance et l’ampleur des atrocités commises dans ces régions par les tsars russes et leurs satrapes n’apparaissent au grand jour, dans tout leur relief et leur « magnificence », qu’aujourd’hui, après la révolution d’Octobre, qui a rendu posssible une analyse réellement objective de l’histoire des Turco-Tatars et des autres nationalités autrefois opprimées. On apprend que les historiens russes ont scrupuleusement caché, à qui il fallait, le caractère inhumain, et sans précédent dans l’histoire, des actes de cruauté infligés par les gouverneurs russes à ces peuples. L’étude objective du Khanat de Kazan et, plus généralement, de l’histoire de la colonisation des marges orientales par les grands propriétaires nobles et la bourgeoisie russe, ainsi que de l’histoire des mouvements révolutionnaires des peuples de la Volga et de l’Oural, démontre que toute cette histoire de conquête, d’oppression et de colonisation des peuples turco-tatars et des autres peuples orientaux de Russie, n’a été rien d’autre que l’histoire « du fer et du sang ». Pour avancer en Orient, vers des ressources naturelles et des débouchés commerciaux à bon marché, la bourgeoisie féodale et commerciale devait anéantir des villes et bourgades florissantes, et exterminer des centaines de milliers, des millions même, de paysans, ouvriers et membres de l’intelligentsia indigènes. De grandes régions toutes entières, des dizaines de districts ruraux ont été rasées et des centaines de milliers de personnes éliminées. Ces actes de cruauté ont provoqué soulèvement après soulèvement (soulèvements armés des Tchouvaches, Maris, Votiaks et Tatars durant les quinze-vingt années qui ont suivi la conquête du Khanat de Kazan ; participation des Bachkirs et Tatars au mouvement de Pougatchev 3 ; soulèvements en Bachkirie, au Turkestan, en Crimée et dans le Caucase), lesquels, à leur tour, ont fauché des dizaines et centaines de milliers de vies d’adultes indigènes en bonne santé et capables, ce qui a eu des effets délétères sur le développement ultérieur de ces régions. Les conséquences de cette politique « du fer et du sang », conduite durant des centaines d’années, ont été très néfastes pour ces peuples. On peut affirmer que vers le début du XXe siècle ces peuples n’existaient plus en tant que nations. C’était littéralement des esclaves et des parias. L’année 1905 les a légèrement réveillés, mais seulement légèrement. L’émergence d’une force politique indigène, représentée par la bourgeoisie commerciale et par une fine couche de l’intelligentsia indigène petite-bourgeoise, ayant lancé le slogan de la « renaissance nationale », a constitué l’un des résultats positifs de 1905 pour les peuples turco-tatars de Russie. Il n’y avait pas de prolétariat, au sens ouest-européen du terme, c’est-à-dire comme force ouvrière qualifiée, organisée en tant que force politique de classe à l’échelle nationale. Les nombreux ouvriers tatars employés dans les mines et les carrières, dans les chemins de fer et, en petit nombre, dans les fabriques et usines, constituaient une force ouvrière non-qualifiée ; en outre, ils étaient partout minoritaires et étaient incorporés au prolétariat russe.
Tout cela, par la force des choses, devait se répercuter et s’est répercuté sur le développement du mouvement communiste et révolutionnaire parmi les Turco-Tatars. Si la partie russe du Parti communiste s’est formée au sein des fabriques et des usines, dans les dures conditions d’une existence souterraine, les communistes turco-tatars quant à eux ne se sont réveillés qu’au cours de la révolution. Dans leur majorité, ils étaient, de manière fortuite, issus de la petite intelligentsia ouvrière qui a suivi le Parti communiste non pas tant pour ses slogans sur la lutte des classes et la révolution que pour ceux relatifs à l’autodétermination nationale. Bien que, parmi ces communistes, il y en ait eu qui ont rejoint le Parti pour mener la lutte des classes, ils étaient tellement minoritaires qu’ils ne pouvaient en aucune façon être représentatifs des véritables rapports de force au sein de l’organisation des communistes indigènes. Ajoutons également que le carriérisme et l’esprit mercantile étaient plus développés parmi les communistes turco-tatars que parmi les camarades russes.
Un exemple caractéristique, tiré de l’histoire de l’organisation des communistes tatars de Kazan, démontre je crois à quel point étaient difficiles et tragiques les conditions dans lesquelles ont évolué les quelques communistes tatars qui ont dû, pendant et après la révolution d’Octobre, prendre l’initiative et avoir le courage de s’opposer aux passions du nationalisme exalté et du chauvinisme indigène armé. Au printemps 1918, peu de temps après le désarmement de la « Zabulačnaja respublika » 4 et à la requête du camarade Cheinkman, aujourd’hui défunt, une contribution financière de la part de la bourgeoisie tatare a été collectée. La question soulevée par la frange la plus dynamique des communistes tatars fut celle du partage de 50 000 roubles en or, en prévision des « mauvais jours ». Cette sation a donné lieu à un grave conflit, d’une part, entre une partie des camarades tatars et russes et, d’autre part, entre les communistes tatars eux-mêmes. Quand je suis rentré à Kazan en 1918 après ma mission à Moscou (tout ceci a eu lieu en mon absence), j’ai trouvé un parti local en plein délabrement. Je suis profondément convaincu que le soulèvement de la garnison au mois de juin à Kazan s’est produit, sinon entièrement du moins en grande partie, à cause de la démoralisation de l’organisation locale du Parti.
On peut prendre l’exemple du cas, début 1919, de deux travailleurs d’Oufa : membres du Comité révolutionnaire de la province et membres du Présidium du bureau provincial des communistes tataro-bachkirs, ces deux camarades étaient littéralement des pillards. Ils extorquaient de l’argent à la population de manière systématique et organisée en la menaçant de solliciter les organes de la lutte contre la contre-révolution ; tout ceci avait lieu alors qu’à quelque 20-30 verstes de Oufa, les troupes de Koltchak stationnaient (le camarade Pavlounovski, qui travaillait à ce moment là pour le service spécial de la 5ème armée et qui travaille aujourd’hui pour la République d’Extrême-Orient, peut présenter des documents détaillés à ce sujet) et que mettre la population indigène locale au service de la révolution demandait des efforts héroïques.
Il n’est pas sans intérêt de noter qu’aujourd’hui le groupe dirigeant des communistes tatars est composé à 70-80% de fils de commerçants et de mollahs dont certains, dans les années précédant la révolution et à la veille de celle-ci, jouaient dans la vie des Tatars le rôle le plus réactionnaire.
Je pense qu’il n’est pas nécessaire d’expliquer quelle était alors la situation des communistes tatars auxquels l’histoire a imposé la tâche fondamentale et extrêmement difficile à cette période d’attirer les travailleurs des nationalités orientales dans l’orbite de la révolution sociale et d’en faire une force active.
Cette situation a été aggravée par le fait que nous, communistes appartenant aux nationalités turco-tatares, n’avions non seulement pas l’expérience requise de lutte révolutionnaire souterraine, mais pas même l’éducation et la formation élémentaires. Enfants, nous avons été mutilés par les « sagesses » arabes moyen-âgeuses, pour ensuite voir nos esprits exposés aux « sagesses » des missionnaires russes, comme tous ces Ilminsky, Pobiedonostsev, etc. De plus, nous n’avons pas eu d’école de développement révolutionnaire. Les écoles révolutionnaires du prolétariat russe, c’est-à-dire à nos yeux celles des sociaux-démocrates (bolcheviks) et, pour une part, des anarchistes et des socialistes révolutionnaires, ne nous étaient pas accessibles en raison du secret dont elles s’entouraient. Nous n’avons pu juger de leur travail qu’à travers les rares brochures qui parvenaient jusqu’à nous, les discours accidentels des orateurs de la Douma et quelques autres proclamations. Leurs journaux n’arrivaient pas jusqu’à chez nous en province, et d’autant moins dans les villages, car le pouvoir tsariste les confisquait invariablement. D’un point de vue personnel, je n’ai pas réussi à entrer en contact avec les sociaux-démocrates (bolcheviks), même à Bakou où j’ai travaillé environ 6 mois en tant qu’adjoint d’un employé de leur imprimerie. Pour autant, le parti social-démocrate (bolchevik) a toujours été à nos yeux le plus révolutionnaire. Nous avons toujours été à ses côtés dans nos meilleurs sentiments et aspirations. Bref, nous constituions une énergie révolutionnaire brut et élémentaire qui, sous réserve d’un traitement attentif et d’une formation révolutionnaire adéquate, pouvait former un bon noyau révolutionnaire et être le ferment du développement de la révolution en Orient. Mais qui pouvait s’en occuper convenablement, alors que nous n’avions même pas le temps de réfléchir à cela et que chacun de nous devait agir à ses risques et périls ?
C’est mon premier point.
Deuxièmement, le travail que j’ai dû accomplir pendant la révolution, à savoir l’enrôlement massif des Turco-Tatars et des petites nationalités dans la révolution nationale à l’aide du slogan de la détermination nationale, a été extrêmement dur et protéiforme, et m’a demandé énormément d’efforts et d’énergie. Tout cela était évidemment naturel et il ne pouvait en aller autrement. De toutes les révolutions qu’a connues l’humanité, la révolution d’Octobre en Russie a été la première à avoir à s’occuper, outre du problème de la réorganisation de la société, de la résolution de la question nationale dans les conditions de la dictature du prolétariat. Il faut souligner que la partie la plus difficile de ce travail, la moins noble, a reposé sur les épaules des communistes indigènes de nos périphéries. Il ne serait pas raisonnable d’exiger que ce travail se fasse sans accroc, sans lutte interne, sans bévue et sans erreur. Nous n’exigeons même pas ces choses là de la partie principale de la révolution, alors qu’il y avait là l’expérience et une littérature suffisamment riche au sujet de la révolution sociale, ainsi qu’un travail de préparation de la classe ouvrière. Aucune de ces conditions n’était réunie pour la question nationale. D’un point de vue théorique, la question nationale n’avait pas suffisamment été travaillée. On a été obligé de la résoudre sur le tas, tout particulièrement pendant les premières années de la révolution. Le fait que, pendant la révolution, le Parti ait dû soulever cette question à trois reprises lors de ses Congrès, et par deux fois lors des Congrès du Komintern, en témoigne explicitement. La majorité des travailleurs du Parti n’avait par conséquent pas d’idée claire des méthodes de travail dans le domaine de la politique nationale. De nombreux camarades ne comprenaient pas du tout l’importance de la question nationale ; ils la considéraient négativement, ou de manière légère et avec ironie, en contaminant de leur nihilisme non seulement les communistes russes, mais aussi les indigènes eux-mêmes.
De ce point de vue, toute l’histoire de la formation des républiques et régions (oblasti) autonomes a été, à de rares exceptions près, l’histoire de la lutte entre, d’un côté, un petit groupe de travailleurs indigènes du Parti qui s’appuyaient sur les masses laborieuses indigènes et sur l’autorité des figures centrales du Parti (les camarades Lénine et Staline, qui étaient favorables à la mise en œuvre inconditionnelle des slogans de la politique nationale des travailleurs indigènes) et, de l’autre, des camarades russes locaux auxquels se joignaient des indigènes à l’esprit nihiliste, et qui niaient la question nationale en la considérant davantage comme une question de contre-révolution que de révolution. Je pense que les archives du Comité Central du Parti contiennent suffisamment de documents retraçant certains des épisodes de l’histoire de la formation et de l’existence des entités nationales, pour démontrer que non seulement la formation, mais l’existence même des unités nationales autonomes provoquaient la résistance acharnée de ces groupes de camarades russes et, en partie, indigènes.
J’enjoins encore une fois la Commission du Parti à ne pas omettre ces circonstances car celles-ci ont généré une atmosphère dans laquelle il était extrêmement difficile de mener un travail normal et sans erreur.
Pour résumer ma demande à la Commission :
1) Je considère mon exclusion du Parti comme un acte juste de châtiment de la part du Parti suite à ma faute.
2) Néanmoins, je n’ai pas perdu et ai encore l’espoir d’être réintégré en qualité de membre du Parti. Je continue de croire qu’étant donné toutes ces circonstances objectives et subjectives, lesquelles ne peuvent pas ne pas être prises en compte dans l’étude de mon cas, le Parti peut me pardonner cette erreur.
3) Avec cet espoir, je m’adresse à la Commission pour demander que soit réexaminée la question de ma réintégration, que soit pris en compte mon ancienneté au sein du Parti, à partir de 1917, et que me soit octroyé le droit de solliciter la Commission pour qu’elle considère mon expérience révolutionnaire depuis 1913.
4) Après ma réintégration au sein du Parti, je promets d’être un membre discipliné et de me rendre là où le Parti me l’ordonnera.
Moscou, le 8 septembre 1924.
M. Sultan-Galiev
Notes
1 Le mouvement des Basmatchis, né au lendemain de la révolution d’Octobre, était un mouvement nationaliste, dont l’idéologie était fondée sur le panturquisme et le panislamisme, composé de rebelles musulmans d’Asie Centrale en lutte contre le pouvoir soviétique et se donnant pour objectif l’expulsion des bolcheviks de ces territoires. Le mouvement entre dans une phase de déclin à partir de la fin des années 1920.
2 Ahmed Zeki Validov 1890-1967) était un des principaux dirigeants du mouvement nationaliste bachkir. Arrêté par les forces soviétiques en février 1918, il s’allie un an plus tard aux Bolcheviks en échange de la promesse de l’autonomie de la république bachkire. Profondément déçu par cette collaboration, il rejoint en juin 1920 le mouvement des Basmatchis et s’attache alors à inscrire le nationalisme bachkir dans un mouvement de plus large ampleur pour l’indépendance turque à l’égard de la domination coloniale russe. Il quitte le Turkestan en 1923 et poursuit une carrière universitaire qui le conduit de la Turquie à l’Autriche et l’Allemagne. Il retourne en Turquie en 1939 pour enseigner à l’Université d’Istanbul.
3 Emelian Pougatchev (1742-1775), Cosaque du Don, se faisant passer pour le tsar Pierre III (assassiné en 1762), il a dirigé des soulèvements cosaques auxquels se sont joints des Tatars, Bachkirs, Tchouvaches, Kalmouks et Kazakhs. Ces soulèvements, réunis sous le nom de « révolte de Pougatchev », se sont déroulés entre 1773 et 1775 sur de larges territoires autour de la Volga et de l’Oural et dans une partie de la Sibérie occidentale.
4 « Zabulačnaja respublika », dénomination péjorative utilisée par les bolcheviks pour désigner l’État d’Idel-Ural, dont l’indépendance fut d’abord proclamée par les Tatars, Bachkirs et Tchouvaches au lendemain de la révolution d’Octobre. Après l’arrestation par les bolcheviks de plusieurs des participants au IIe Conseil militaire musulman (Kharbi Churo) de février 1918, ce Conseil décide de poursuivre ses réunions dans la partie tatare de Kazan, de l’autre côté du fleuve Boulak et réaffirme la fondation de l’État d’Idel-Ural, sous la forme à présent d’une république autonome au sein de la Russie soviétique. Dans l’historiographie soviétique, cet « État » a été péjorativement qualifié de « zabulachij », qui signifie littéralement « derrière le fleuve Boulak ».
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29 Ocak 2023
Müslüman Milli Komünizm Fikri: Mirsaid Sultan Galiyev Üzerine
Giriş: Marksizm ve Milliyetçilik
1961 tarihli Yeryüzünün Lanetlileri kitabında Frantz Fanon, “Marksist analizin kapsamı, sömürge sorunuyla yüzleşmek zorunda kaldığımız her durumda, az da olsa genişletilmek zorundadır” diyordu.[1]
Fanon’un dile getirdiği bu görüş, Dipeş Çakrabarti’nin Avrupa’nın “taşralaştırılması” dediği, sömürgecilik sonrası döneme ait sorunsala dair yeni bir inceleme için bize mükemmel bir çıkış noktası sunuyor.
Madunluk, sömürgecilik sonrası dönem ve sömürgelikten kurtulma meselelerini ele alan çalışmalarda karşımıza, çapraşık niteliği sebebiyle anlam belirsizliklerine sebep olan bu Avrupa’nın taşralaştırılması ile ilgili iki bir birbirine benzemez ve rakip anlayış çıkıyor.
Bu çalışmalarda, bir yanda bu taşralaştırma meselesini tikelleştirme ile aynı anlamda kullanan, dolayısıyla aslında genelde “Avrupamerkezci Avrupa düşüncesi”nin, özelde ise Marksist düşüncenin görecelikçi bir düşünce haline getirilmesinden bahseden anlayış, diğer yanda ise hakiki evrenselleşme imkânı için gerekli koşul olarak, teorinin sınırlarını Avrupa’nın ötesine taşımanın şart olduğundan dem vuran ve taşralaşmayı kapsamı genişletmek olarak anlayan anlayış duruyor.
Postkolonyal eleştirinin muarrızları, bugüne dek iki biçime sahip olan taşralaştırma işleminin görecelikleştirmeyle ilgili biçimine karşı çıktılar ve bu biçimi, sömürgecilik karşıtı düşünceden ve özgürlük mücadelelerinden kopulduğuna dair bir emare olarak gördüler. Ama öte yandan söz konusu isimler, kapsamın genişletilmesi veya sınırların Avrupa’nın ötesine çekilmesi meselesine pek eğilmediler. Oysa bu biçim de genelde sömürgecilik karşıtı düşüncede, özelde sömürgecilik karşıtı Marksizmde derin köklere sahip bir fikri esas almaktaydı.
Sömürgecilik karşıtlığından postkolonyal eleştiriye yönelik tarihsel-epistemolojik geçişe ve aradaki ayrıma temel teşkil eden süreklilikleri ve kopuşları izah ederken bu soykütüğü, geriye doğru farklı şekillerde takip edilebilir. Ben, burada Marksizmin millileşmesi sorunu ele alacağım.
Bu mesele, genelde Marksizmi belirli özel koşullara uyarlama meselesi olarak ele alınıyor. Ama bu yaklaşım, Gramsci ve C. L. R. James’in ortaya koyduğu biçimiyle, bu türden bir millileştirme girişiminin teorik ve pratik çeviri süreci ile ilişkili olduğu yolun o karmaşıklığını açıklamıyor. Bu konuda verilebilecek en ünlü örnek, hâlen daha Mao Zedong’un Marksizmi “Çinlileştirmesi”dir. Bu konuda Arif Dirlik’in şu tespiti, postkolonyal çalışmalara yöneltilmiş en sert eleştiridir:
“Bir lider olarak Mao’nun en güçlü yanlarından biri, onun Marksist kavramları Çinceye tercüme edebilme becerisidir. Başka bir ifadeyle, Mao, ‘Marksizmi halkın diline tercüme etmiştir’.”[2]
Burada bahsi edilen, Marksizmin millileşmesi sürecinin, Stalin’in “biçimde milli, içerikte sosyalist” formülüne indirgenemeyeceğini söylemek gerekmektedir.[3]
Ben, burada önce Sovyet Rusya’da, sonra SSCB’de 1917’de başlayıp yirmili yılların sonunda sona eren dönemde gelişen, pek fazla bilinmeyen “Müslüman milli komünizm” tecrübesiyle ilgileniyorum. Bu tecrübeye ışık tutmak, üç sebepten ötürü önem arz ediyor:
1. İsimden de anlaşılacağı üzere, “Müslüman komünizmi”nin, Sovyet örneğinde karşımıza çıkan “beyaz Avrupai kökler”e sahip özgürlükçü hareketlerle bu fikri kendi politik iddialarıyla farklı şekilde ilişkilendiren gruplar ve İslam arasındaki ilişkiler meselesini gündeme getiriyor oluşu.
2. Rus imparatorluğunun merkezinde gelişen devrimci süreçle uyumlu ilerleyen antiemperyalist ve özgürlükçü hareketle tanışma imkânı sunması. Bu, herkesin bildiği, bir başka örneğini on sekizinci ve on dokuzuncu yüzyılda yaşanan geçiş süreci dâhilinde Fransa ve Haiti’deki devrimler arasında varolan bağda gördüğümüz önemli bir tarihsel durum aslında.
3. “Metropol”ün, büyük emperyalist ülkelerin çektiği sınırlar dâhilinde gelişen “sömürge devrimi” meselesini ele alması. Burada bir istisnai olma meselesi değil, bir sınır meselesi söz konusu. Öyle ki küresel emperyalizm bağlamında Avrupa dışı milliyetçilik, hiçbir zaman imparatorluğa “dışsal” bir şey değil, bilâkis bu milliyetçilik, imparatorluğun çektiği kalıcı sınıra tabi.
Dolayısıyla, Avrupa’nın taşralaştırılması, merkezden çıkartılması meselesini, genelde Marksizmin özelde Bolşevizmin millileştirilmesi olarak düşündüğümüzde, Marksizm-Leninizmin karşısında hayal âleminde onu değiştirmesi veya göreceli kılması mümkün olmayan bir radikal ötekiyi çıkartmış olmuyoruz. Bu tür bir düşüncede mesele, Bolşevizmin teorik ve pratik alanda yüzleştiği sınırları idrak edip, onun Marksizmin Rusya’ya tercüme edilmesiyle ilgili pratiğin, başka bir ifadeyle, Marksizmin kapsama alanının genişletilmesi çabasının bir ürünü olduğunu görmek. Bu genişletme çabası, doğalında Bolşevizmin imparatorluğun sınırlarından başlayarak yeniden düşünüldüğü açıklama tarzlarını şart koşuyor.
Burada Müslüman milli komünizmi bütünüyle değerlendirmeye tabi tuttuğum iddiasında değilim. Bu çalışmada ben, daha çok önemli bir sima olarak, Tatar Bolşevik, aydın ve militan Mirsaid Sultangaliyev’le ilgileniyorum. O, ilk tutuklandığında Trotskiy’nin 1923’te “Sultangaliyev’in tutuklanışını hatırlıyor musun? […] O, partinin Stalin’in girişimiyle tutuklanan ilk önde gelen üyesiydi. […] İşte Stalin’in dişine kan o an değdi”[4] dediği, Kamenev’in bize aktardığı sözde ismi belirli bir vurguyla anılan kişi.
Burada her şeyi ta başından aktarmak gerekiyor.[5]
Sultangaliyev ve Müslüman Milli Komünizmin Gelişimi
Sultangaliyev, 1892’de Başkurdistan’da yoksul bir ailenin içine doğdu. 1907’de milliyetçi ve devrimci fikirlerin buluşma noktası olan Kazan öğretmen okuluna girdi. Sonraki yıllarda gazetecilik faaliyetlerinde bulunan Galiyev, Müslüman milliyetçi harekete katıldı. Şubat Devrimi’nden birkaç ay sonra Moskova’da düzenlenen Tüm Müslümanlar Konferansına katıldı ve Tüm Rusya Müslümanları Şurası Sekreteri seçildi. Haziran 1917’de Bolşevik Parti’ye girdi. Ekim ayı içerisinde Kazan askeri devrim komitesine giren Galiyev, başka sorumluluklar üstlenmenin yanında, Müslüman Askeri Koleji’nin başına getirildi. Ardından, Halkın Milliyetler Komiserliği içerisinde bir süre Stalin’le birlikte çalıştı. Bu yıllarda Galiyev’in çalışmalarında üç ana stratejik yönelim veya eğilim ortaya çıktı:
1. Müslüman Kızıl Ordusu’nun, kendi ifadesiyle, “Doğulu Proleterlerin Kızıl Ordusu”nun kurulması.[6] Bennigsen ve Quelquejay’nin de ifade ettiği biçimiyle, Sultangaliyev, Mao’dan yıllar önce bu türden bir ordunun itici devrimci güç, proletaryanın bulunmadığı yerlerde onun yerini alacak, gerçek manada örgütlü, hiyerarşik ve alabildiğine politize olmuş bir ‘toplumsal sınıf’ olarak tahayyül etmişti.”[7]
2. Rus şovenizminin o köklü geçmişi dikkate alındığında, Müslüman devrimci hareketin Rusların öncülük ettikleri örgütlere katılması durumunda riske girecek olan, bu harekete ait özerkliği koruyabilecek bir Müslüman Komünist Partisi’nin kurulup geliştirilmesi.
3. Sovyet Rusya sınırları içerisinde büyük bir Tatar-Başkurt Cumhuriyeti kurulmasına yönelik olarak ortaya konulan, geçmişi Sovyet Devrimi’nden çok daha önceye dayanan çabalar.
Aynı dönemde Galiyev, ayrıca Müslüman komünizminin teorik ve ideolojik temellerini şu üç başlık üzerinden dile getiriyordu:
1. Toplumsal sınıflar arasındaki ilişkiler, bu ilişkilere bağlı olarak, toplumsal devrimle milli devrim arasındaki ilişkiler. Galiyev, Tatar proletaryasının bulunmadığı koşullarda Müslümanların toplumsal yapısının homojen olduğunu ısrarla dile getiriyordu. Ona göre, devrimin ilk aşamalarında hareketin liderleri, küçük burjuva geçmişe sahip devrimciler arasından seçilmeliydi. Lenin’in ezen milletler-ezilen milletler ayrımını anımsatan Galiyev, “ezilenlerin ezenlerden intikam alması çağrısı”nda bulunuyor, “tüm sömürgeleştirilmiş Müslüman halkların proleter halklar olduklarını” söylüyordu.[8]
2. Sosyalist devrimle İslam arasındaki ilişkiler. Galiyev’e göre, “dünyadaki diğer tüm dinler gibi İslam da yok olmaya mahkûmdu.”[9] Ama aynı zamanda o, dünyadaki büyük dinler içerisinde en genci olması sebebiyle, İslam’ın sahip olduğu nüfuz bakımından en dayanıklı ve en güçlü din olduğunu söylüyordu. Galiyev, ayrıca İslam şeriatının çalışma ve ticaret konusunda eğitimi zorunlu kılmak, toprak, orman ve su üzerinde özel mülkiyet haklarını redde tabi tutmak gibi kimi olumlu yönleri barındırdığı iddiasındaydı. Buna ek olarak, İslam’ın özgün ve ayrıksı olmasını son yüzyıl içerisinde tüm Müslüman dünyasının Batı Avrupa emperyalizmi eliyle sömürülmüş olmasına bağlıyordu. Dolayısıyla İslam, “hâlen daha savunulması gereken bir ezilen dindi.”[10] Süreklilik arz eden bu türden bir zulüm, Müslümanlar arasında köklü dayanışma duygularına ayrıca güçlü bir özgürleşme arzusuna yol açmaktaydı. Galiyev’e göre, komünistler, “İslam’ı ortadan kaldırma gayreti içerisinde olmamalı, bunun yerine, bu dinin manevi boyutundan kurtulup Marksistleşmesi için çalışmalıydı.”
3. Bolşevik Devrim’in ihraç edilmesi ya da Galiyev’in ifadesiyle, “devrimci enerjinin Rusya sınırlarının ötesine aktarılması.” Galiyev’e göre, devrimin kapsama alanı genişletilmeli, hem içteki muhtevası hem de dıştaki tezahürleri derinleştirilmeli.”[11]
Bu noktada genişlemenin yönü meselesi gündeme geliyor. Hindistanlı M. N. Roy gibi diğer Avrupalı olmayan Marksistler gibi Galiyev de devrimin öncelikleri sıralamasının terse çevrilmesini ve önceliğin Doğu’da gerçekleştirilecek devrime verilmesini öneriyor. Bu fikri dillendirenler, Batı’da devrimin başarısının, Doğu’da yaşanacak devrime bağlı olduğu görüşünde değiller, Doğu’daki devrimin Batı Avrupa’da devrimci enerjinin azaldığı koşulları aşabileceği üzerinde duruyorlar.
Galiyev’e göre, Doğu’da gerçekleştirilecek bir sömürgecilik karşıtı devrim, Avrupa devrimi ve dünya devrimi için önkoşul olarak görülmeli, dolayısıyla, “Doğu’nun devrimi için önce bu iki devrim gerçekleşmeli” koşulu öne sürülmemeli.
“Doğu’dan mahrum kalıp Hindistan’ı, Afganistan’ı, İran’ı, Asya ve Afrika’daki diğer sömürgeleri yitirince Batı emperyalizmi silinip gidecek, doğal ölümüyle yüzleşecek.”[12]
Galiyev, Rusya’daki Müslüman komünistlerin Doğu’da Sovyet devriminin propagandasını en iyi şekilde yapacak vasıflara sahip oldukları düşüncesinde. Bu düzlemde Galiyev, devrimci faaliyetlerin merkezsiz kılınmasını istiyor, Bolşevik liderlerden Rusya’nın sınır boylarında yer alan topraklarda yaşayan halkları Doğu’da gerçekleşecek devrimin asli kaynağı olarak belirlemelerini talep ediyor. Başka bir ifadeyle, Galiyev, imparatorluğun periferisinde gelişen milliyetçiliğin, enternasyonalizmin küresel ölçekte ihtiyaç duyduğu yenilenme sürecinin önemli bir koşulu olduğunu söylüyor.
Fakat Müslüman komünistlerle Sovyet liderleri arasında, iç savaşın dayattığı taleplerle yakından bağlantılı bir gelişme olarak kurulan ittifak, hızla bozuluyor. 1918 sonrası Müslüman Komünist Partisi, Bolşevik Partisi’ne bağlı Müslüman seksiyonu hâline getiriliyor. Tatar-Başkurt cumhuriyetini kurma vaadi, zamanla unutuluyor. Galiyev, istenmeyen adam hâline geliyor. 1920’de Bakû’de düzenlenen, kendisinin örgütlenme sürecine bizzat katkıda bulunduğu Doğu Halkları Kurultayı’na katılmıyor. Genelde ifade edildiği biçimiyle, bu kurultay, Sovyet iktidarı ile Doğu’da özgürlük için mücadele eden antiemperyalist hareketler arasında kısa süreliğine açığa çıkan yakınlığın tezahürü. Ama Zinovyev’in “İngiliz ve Fransız kapitalistlerine karşı yaptığı cihad çağrısı”nda simgeleşen bu umut kapısı, uzun süre açık kalamıyor.[13]
Umudunu devrimin Doğu’da yayılmasına bağlamış olan Müslüman komünistler, toplumsal devrimin milli devrimle eşzamanlı olarak gerçekleşmesi, hareketin liderlerinin radikal burjuvazi yerine yoksul köylülük içerisinden seçilmesi, ayrıca Batı’da gerçekleşecek proleter devrimin sömürge devrimi karşısında mutlak öncelikli kabul edilmesi gerektiğini söyleyenlerce kenara itildiler.[14]
Galiyev’e göre, bu itirazlar, dünya devrimi anlayışının zaferine giden yolu göstermek şöyle dursun, esasında o, her zaman güvensizlikle ve korkuyla yaklaştığı, zihniyetini ve uygulamalarını Çarlık imparatorluğundan miras almış olan Rus komünistleri içerisinde su başlarını tutmak için mücadele eden Büyük Rus şovenizminin zafere ulaştığının deliliydi. Bu Çarlık döneminden miras kalmış olan zihniyeti ve uygulamaları, 1921 tarihli Sömürge Devrimi isimli kitabında Giorgi Safarov da eleştirmekteydi.[15]
Komplolar ve Yeniden Dillendirilen Düşünceler
Galiyev’in itibarsızlaştırılması süreci 1923’te başladı. Partinin 25 Nisan 1923’te düzenlediği 12. kongresini takip eden birkaç hafta içerisinde (4 Mayıs’ta) Galiyev, Moskova’da tutuklandı ve partiden atıldı. Rusya içinde ve dışında komünistlerle ve komünist olmayan çevrelerle yürüttüğü yeraltı faaliyeti üzerinden Doğu’da devrim sürecini örgütleme çabası içerisinde olduğu için “komplo kurmak”la suçlanıyordu. Bu dönemde Galiyev, Ahmed Zeki Velidov’la, Orta Asya’da ise Basmacı hareketiyle çalışma yürütmüştü.[16] Bu suçlama ile birlikte “Sultan Galiyevcilik”le bağlantılı olan herkesin baskılarla yüzleştiği kapsamlı bir harekât başlatıldı.
Mayıs 1923’ten başlayıp 1924 yılının sonuna dek devam eden süreçte partiye bağladığı umudun suya düştüğünü gören Galiyev, marjinalleştirildi. Ama hâlen daha Sovyetler içindeki devrimci faaliyetler dâhilinde önemli görülen bir isimdi. Bu dönemde birkaç ay kaldığı hapishanede kendi hayat hikâyesini içeren bir mektup yazıp bunu Stalin ve Trotskiy’e gönderdi. Mektup, Galiyev’in dünya devrimiyle ilgili tezlerini içeriyordu:
“Düşünceme göre, sömürgelerde ve yarı-sömürgelerde kurtuluş hareketi ile emperyalist merkezlerdeki devrimci işçi hareketi arasında kopartılması mümkün olmayan, güçlü bağlar mevcut, dolayısıyla, beynelmilel bir sosyalist devrimin elde edeceği gerçek başarının teminatının, bu ikisi arasındaki uyumu esas alan bileşim olduğuna inanıyorum.”[17]
Galiyev’e göre, dünya devriminin gerçekleşebilmesinin yegâne koşulu, Doğu’daki sömürge karşıtı devrimlerle Avrupa’daki toplumsal devrimlerin birleşmesi, kaynaşması, dolaşıma girmesi, birbirlerini karşılıklı olarak yoğunlaştırması, ama buna karşın, her iki tarafın özerkliğini bir biçimde korumasıydı. Ona göre, böylesi bir durum, Rusya sınırları içerisinde oluşmuştu:
“Rus Devrimi’nin başarısı, haklı olarak, bir yandan Rus proletaryasının çıkarları ile diğer yandan sınır boylarındaki sömürge halkların milli ve sınıfsal kurtuluş hareketleri arasında tesis edilecek, uyumu esas alan ittifak üzerinden izah ediliyor. Bu anlamda, Rusya, dünya devriminin deneyimleneceği o büyük sahanın sahip olduğu tüm vasıfları bağrında taşıyor.”[18]
Bu, oldukça çarpıcı ve özgün bir tez. Bu tezi, Edward Said’in alıntıladığı, Fransa ve Haiti’de cereyan olayları birlikte ele alan Siyahi Jakobenler kitabında C. L. R. James de dillendiriyor.[19]
8 Eylül 1924’te partinin Merkezi Komisyon’una gönderdiği mektupta Galiyev, partiye yeniden alınmasına ilişkin isteğini aktardı. “Suç”unu itiraf eden Galiyev, kendisinin aslında Büyük Rus şovenizmi denilen olguya karşı tepkisini dile getirdiğini söyledi. Devamında Galiyev, devrimden önce komünist fikirlerin hiç bilinmediği bölgelerde bulunan “geri kalmış milliyetler” arasında yürütülecek devrimci çalışmanın yüzleştiği engeller üzerinde durdu. Mektubun sonunda ise Galiyev, Doğu’da gerçekleştirilecek devrimle ilgili tarihselci anlayışları karşıya atan özgün yaklaşımını aktarıyordu:
“Devrim süresince geri kalmış milliyetler arasında şahsen yürüttüğüm çalışmalardan edindiğim tecrübe ışığında ulaştığım sonuç şudur: ülkenin Doğu sınırları boyunca uzanan topraklarda devrim, düz bir çizgiyi takip ederek gelişmeyecek, hatta zigzaglar dahi çizerek ilerlemeyecek, bu devrim, kopuk kopuk ilerleme kaydedecektir.”[20]
İmparatorluğun bu sınır boylarında devrim, zamansal boyutta ancak kopuk kopuk ilerleyebilir. Bu devrim, sıçramalarla ve kopuşlarla maluldür. Bazen toprağın altında sessizce ilerler ve aniden ortaya çıkar. Bu devrim anlayışı, akla C. L. R. James’in Antiller’deki tarihsel sürece ilişkin tarifini getiriyor. James bu süreci, atılımların, yükselişlerin ve felâketlerin damgasını vurduğu, koordinatlarının belirlenmesinin güç olduğu bir dizi akıntıya tanık olunan bir süreç” olarak tarif etmektedir.[21]
Galiyev’in Ölümü ve Sömürgecilik Sonrası Döneme Bıraktığı Miras
Galiyev’in ricasına olumsuz cevap verildi. Partiye bir daha alınmadı. Sonrasında tümüyle yeni bir strateji benimseyerek Sovyet iktidarından koptu. Bu anlamda, belirli bir açıdan bakıldığında, o, “karşı-devrimci bir strateji” benimsemişti. Artık düşman, sadece emperyalist ülkelerdeki burjuvalar değil, bir bütün olarak “sanayi toplumu”ydu ve Sovyetler Birliği de bu toplumun parçasıydı.
1923-1928 arası dönemde yaşadıkları ve yaptıkları konusunda çok az bilgiye sahibiz. Bu döneme ilişkin olarak sadece Türk Halkının Gelişiminin Sosyolojik, Politik, Ekonomik ve Kültürel Temellerine Dair Düşünceler başlıklı, Tatar dilinde kaleme alınmış bir program yazdığını biliyoruz.[22] Program kayıp, ama bazı Sovyet çalışmalarında ondan yapılan alıntılara rastlanıyor.
Galiyev’in Sovyet iktidarından ve Bolşevizmden kopuşu, diyalektik materyalizmi Avrupalı köklerinden kopartma girişiminde karşılık buldu. Doğulu köklerden, bilhassa Moğollardan beslenen bu yeni geliştirdiği anlayışı “enerjik materyalizm” olarak adlandırdı. Bilgi ve teori düzleminde Avrupa’yı merkezden çıkartma girişimi, daha genel bir ideolojik ve stratejik kopuşun parçası olabildiği ölçüde anlamlı hâle gelebiliyordu.
Galiyev, “ezilenlerin müşterek cephesi” anlayışını geliştirdi. Bu anlayış, esasen “Müslüman toplumundaki tüm sınıfları bir araya getiriyor, büyük burjuvaziyi ve feodal toprak ağalarını dışlıyor, ayrıca söz konusu cephenin “geleneksel ümmet fikri”yle birleşmesini öngörüyordu.[23]
Nispeten daha radikal bir tarz dâhilinde Galiyev, “sömürülen kapitalist” anlayışı yerine “azgelişmiş sanayi” üzerinde duruyor, düşmanın sadece emperyalist ülkelerdeki burjuvaziden ibaret olmadığını, Sovyetler Birliği dâhil tüm sanayileşmiş toplumu içerdiğini söylüyordu.[24]
“Rusya’da sosyalist devrimin tasfiye olacağı sürecin devasının bulunmadığını” düşünen Galiyev, bu tasfiye sürecine Büyük Rus şovenizminin yoğunlaştığı, genelde Müslüman halklara Batı’nın zulmettiği sürecin eşlik edeceğini söylüyordu. Bu durumdan kaçınmanın tek bir yolu vardı, o da Avrupalı güçler üzerinde azgelişmiş sömürgeler dünyasının hegemonyasını tesis etmek[25], onun ifadesiyle, “sanayileşmiş metropoller karşısında yarı sömürge ve sömürge ülkelerin diktatörlüğünü kurmak”tı.[26] Sömürgeler Enternasyonali, tam da bu sebeple kurulmalıydı. Ona göre bu enternasyonal, “komünist olacak, ama Üçüncü Enternasyonal’den bağımsız hareket edecek, hatta ona karşı çıkacak”tı. Bu enternasyonalin merkezinde ise Doğu Sosyalist Partisi’nin öncülük ettiği, Rusya toprakları üzerinde kurulacak, Turan Cumhuriyeti adını alacak olan o büyük Türk devleti duracaktı.[27]
Galiyev, bu belirlediği görevler doğrultusunda gizli yürüttüğü çalışmalara 1928’de ikinci kez tutuklanana dek devam etti. 28 Temmuz 1930 günü idam cezasına çarptırıldı, fakat 1931 yılının başlarında bu ceza on yıl sürecek sürgün cezası olarak hafifletildi. 1934’te serbest kalan Galiyev, 1937’de yeniden tutuklandı, 1939’da tekrar idam cezasına çarptırıldı. En nihayetinde, 28 Ocak 1940 günü kurşuna dizildi.[28] Böylelikle emperyalist merkezlerde sosyalist devrimin, imparatorluğun sınır boylarında sömürgecilik karşıtı devrimin aynı süreç dâhilinde gerçekleşeceğini söyleyen görüşün ortaya koyduğu o muazzam deneyim son buldu. Fakat Sultangaliyev geride, izleri genelde Müslüman âleminde özelde Cezayir’de sömürgelikten kurtuluş süreci ile sosyalizm arasında bağ kurmaya çalışan bir dizi devrimci üzerinden takip edilebilecek önemli bir miras bıraktı. Bu miras, bugün sadece sömürgelerde ve eski sömürgelerde değil, ayrıca sömürgecilik sonrası dönemde eskinin emperyalist merkezlerinde de dikkatle incelenmeyi ve yeniden yapılandırılmayı bekliyor.[29]
Matthieu Renault
23 Mart 2015
Kaynak
Dipnotlar:
[1] Frantz Fanon, The Wretched of the Earth, Çev. Constance Farrington (New York: Grove Press, 1968), s. 40, çeviri değiştirildi.
[2] Arif Dirlik, “Mao Zedong and ‘Chinese Marxism,’” Marxism Beyond Marxism, Yayına Hz.: Saree Makdisi, Cesare Cesarino ve Rebecca E. Karl (New York: Routledge, 1996), 144.
[3] “Proletarya diktatörlüğünün tek bir ülkede kurulduğu koşullarda kültürler biçimde milli ve içerikte sosyalist yapılar olarak öne çıkacak, bu sebeple, proletaryanın tüm dünyada zafer kazandığı, sosyalizmin sıradan hayatın parçası hâline geldiği koşullarda bu kültürler ortak bir dille birlikte hem içerikte hem de biçimde sosyalist olan tek bir kültür içerisinde kaynaşacaklar.” J.V. Stalin, Marksizm i natsional’no-kolonial’nyi vopros, (Moskova, 1934), s. 195. Aktaran: Marina Frolova-Walker, “‘National in Form, Socialist in Content’: Musical Nation-Building in the Soviet Republics” Journal of the American Musicological Society 51.2 (1998), s. 334.
[4] Leon Trotsky, Stalin: An Appraisal of the Man and His Influence (New York: Harper and Brothers Publishers, 1946), s. 417.
[5] Burada ben, esas olarak Fransızcaya şu çalışmada tercüme edilmiş olan, Galiyev’e ait makalelerden istifade ediyorum: Alexandre Bennigsen ve Chantal Quelquejay, Les mouvements nationaux chez les musulmans de Russie: Le « sultangaliévisme » au Tatarstan. (Paris ve Lahey, Mouton & Co, 1960). Ayrıca başka çalışmalardan da yararlanıyorum. Bennigsen ve Quelquejay’nin yukarıda bahsini ettiğim kitabına ek olarak bir şu çalışmaları var: Sultan Galiev, le père de la révolution tiers-mondiste: « Les inconnus de l’histoire » (Paris: Fayard, 1986); Bennigsen ayrıca Galiyev’in eserleri içerisinde yer alan üç çalışmanın çevirisini içeren İngilizce yayımlanmış kitabın yazarlarından birisi: Alexandre Bennigsen ve S. Enders Wimbush, Muslim National Communism in the Soviet Union (Şikago: University of Chicago Press, 1979); ayrıca bkz.: Maxime Rodinson, “Sultan-Galiev: A Forgotten Precursor,” Marxism and the Muslim World içinde, çev. Jean Matthews (Londra: Zed Press, 1979). Son olarak, bir de benim nadiren atıfta bulunduğum, Rusça, belli ölçüde Tatarca yayımlanmış yazılarından olan çalışma var. 1989 tarihli bu kitap dikkatli bir yorumlama ve inceleme çabasını talep ediyor: Mirsaid Sultan-Galiev, Izbrannyje troudy (Kazan: Gasyr, 1998).
[6] “Deuxième Congrès des Organisations Communiste des Peuples d’Orient : Résolution sur la Question d’Orient,” Mirsaid Sultan Galiyev’in sunumu, Žizn’ nacional’nostej (“Milliyetlerin Hayatı”) Sayı 46 (54), 7 (20) Aralık 1919, Sayı 47 (55), 14 (27) Aralık 1919, şu çalışmada yeniden paylaşıldı: Alexandre Bennigsen ve Chantal Quelquejay, Le « sultangaliévisme » au Tatarstan, a.g.e., s. 214.
[7] Alexandre Bennigsen ve Chantal Lemercier-Quelquejay, Sultan Galiev, le père de la révolution tiers-mondiste, a.g.e., s. 123. Ayrıca bkz.: Mir
SULTAN GALIEV
Sultan Galiev est le père de la révolution tiers-mondiste et il a joué un rôle clé dans l’émergence des idées révolutionnaires chez les musulmans d’Union soviétique. De cet homme qui, depuis plus de soixante ans, est dénoncé par les dirigeants soviétiques comme un « Trotsky musulman », nous ne savons que bien peu de choses, suffisamment cependant pour comprendre les motivations à la base du combat qu’il a mené contre toutes les oppressions. Quand il naît vers 1880 dans un petit village des contreforts de l’Oural dans l’actuelle république autonome de Bachkirie, les indigènes musulmans ne sont déjà plus qu’une minorité, la colonisation russe étant passée par là. Ils ne représentent plus en 1990 que 24 % des 4 millions d’habitants qui peuplent ses 143 000 kilomètres carrés. Plus importante peut-être encore que l’accès de la Russie à la Baltique sous Pierre le Grand, fut la prise de Kazan (1552) sous Ivan le Terrible qui marquait le début de sa formidable expansion à l’Est et au Sud-Est, c’est-à-dire en Sibérie jusqu’au Pacifique et vers l’Asie centrale (Kazakhstan, etc.).
En partie exterminés, expulsés de leurs terres ou spoliés de leurs biens, les Tatares de Bachkirie étaient, lorsqu’éclate la révolution de 1917, « un peuple oublié ». La dernière fois qu’ils avaient fait parler d’eux, c’était sous Catherine vers 1774 en prenant une part active à la révolte de Pougatchev. C’est au moment de la révolution de 1905 que naît le premier parti socialiste musulman, qui représente dans l’histoire du mouvement socialiste de Russie une exception et un paradoxe, car en autorisant sa création les Bolcheviks (auxquels il s’était rattaché) acceptaient pour la première et dernière fois une organisation marxiste à base nationale et même confessionnelle. Dès cette époque, on assista à Bakou au dilemme jamais résolu, qui depuis 60 ans continue à déchirer le mouvement communiste international quand le marxisme et le nationalisme coopèrent : « Qui noyaute qui ? ».
Sous couleur de s’en prendre au « nationalisme démocratique bourgeois qui, en Orient, prend parfois la forme du panislamisme et du panturquisme, le Xe Congrès du Parti communiste de l’Union soviétique (PCUS, mars 1921) ouvrait la voie au monolithisme du Parti et lançait ses premières attaques contre les « déviations nationalistes ». Dès lors, Sultan Galiev, qui a élaboré la doctrine du « socialisme national musulman », un socialisme réalisé par les travailleurs musulmans et non imposé par le prolétariat russe, se retrouve en désaccord avec la politique des nationalités de Staline et n’a plus pour seul recours que l’action clandestine. Mais c’est en avril 1923, au XIIe Congrès du PCUS, qu’éclata au grand jour le premier conflit sérieux entre Staline et les communistes nationaux. Quelques jours plus tard, Galiev fut arrêté par le GPU [NDLR 2020 : ou Guépéou, « Direction politique d’État »]. Chassé du Parti, il fut rendu à la liberté puis à nouveau arrêté en novembre 1928 et déporté aux Solovkis pour dix ans, ces îles de la mer Blanche où fut en 1923 établi le 1er camp, et dont Marina Goldovskaya a tiré un film qui nous a été présenté sur la 3e chaîne de télévision le 3 janvier 1990, dans la série « Océaniques », sous le titre : La naissance du goulag ». De là, on perd sa trace. Avait-il fini par comprendre qu’en devenant russe le communisme était déjà celui d’une grande puissance impérialiste chargée de plusieurs siècles de traditions antimusulmanes, et que les années d’internationalisme prolétarien du début ne pouvaient oblitérer un passé multiséculaire de haines raciales et religieuses ?
En 1926, au nombre de 17 millions, les musulmans d’URSS représentaient 11,5 % de la population totale. Avec 50 millions d’âmes, ils en représentent aujourd’hui de 17 à 20 %. L’explosion démographique de leurs populations, écrit Alexandre Bennigsen, permet aux élites musulmanes d’espérer se libérer un jour du contrôle russe par le simple poids de leur nombre, sans avoir besoin de l’apport numérique des musulmans étrangers. ♦
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