#Le Métier de Beauté
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ekman · 3 months ago
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Delon nous a quitté dimanche dernier. Fin de bobine. 
La salle s’éclaire, les yeux piquent, les assises se rabattent sèchement sur les dossiers, les gens piétinent vers la sortie. Le bel Alain s’en est allé pour de bon, lui qui – semble-t-il – avait déjà quitté le monde sensé, laissant ses glorieux enfants se déchirer autour d’un terril d’or.
Journalistes, politiques, pipoles et piplettes : ils n’ont tous que des superlatifs à la bouche. Machin y va de son “c’était le dernier monstre sacré”, Bidule nous rappelle que “c’était un vrai prince”. La presse idiote rivalise en putasserie unière, à qui la plus belle photo, à qui le plus pathétique titre en guimauve pur sucre.
Mais moi je me souviens, bande de hyènes. J’ai rien oublié du tout. Je me rappelle bien de la ringardisation à marche forcée du ci-devant Delon Alain, coupable de choix politiques impardonnables. Fallait les voir se pincer le nez, les tenanciers de ce merdique show-biz gavé de thunes. Tu citais Delon et voilà qu’ils avaient grave la gerbe, ces gauchistes gueulards et ces soixante-huitards pédos. Beuark ! Macho réac ! Machine à cash ! Vieux beau qui s’accroche ! Tout le catalogue des amabilités en travers de sa belle gueule, le Delon. Ah ça oui, fallait les voir tortiller du cul quand on leur faisait remarquer que son fric, lui, il allait le chercher à Caracas et à Kyoto en vendant des clopes et du cognac pendant qu’eux tapinaient sous les lambris des ministères comme des putes de chantier pour se gaver d’argent public. Et pour quoi faire ? Des films de merde labellisés gauche-xanax où des couples idiots s’engueulent à la cuisine pour des histoires d’adultère foireux tristes à mourir. 
Je n’ai jamais pris Delon très au sérieux. Ça n’était pas un vrai soldat, pas complètement un tapin, plutôt un assez mauvais comédien... mais quel acteur ! Quel talent, le félin ! Au-delà de sa belle gueule, il y avait son charme infini de scorpion astralement pur : intransigeant, égocentré, jaloux, lumineux, charmeur, menteur. Elles ont été quelques-unes à y laisser des larmes. Et pas qu’un peu : par bonbonnes entières ! Mais lui s’en foutait. Il aimait, il vivait, il partait. C’est comme ça qu’il les a tous et toutes bluffé(e)s pendant plus de quatre-vingt ans. Au final, c’est la caméra qui l’a le mieux aimé. Cinégénique à en crever, le bonhomme. Pas un angle, pas une ombre pour nuire à sa beauté solaire – ce qui est le comble pour un aussi ténébreux Narcisse. 
Tous les plans qui éclairent Delon sont une ode à la masculinité. Même avec un imper trop grand et un bitos rivé sur le crâne, il est crédible. Je veux bien croire qu’il y en a quelques-uns que ça a vraiment du faire bisquer, dans le métier.
Avez-vous remarqué que “masculinité” lui va bien mieux que “virilité” ? Je dis cela parce que Delon n’inspirait pas le cul – il n’y avait rien chez lui de léger en bagatelle ou d’ostentatoire en braguette. C’était un dominateur silencieux, une emprise, un orage. Les femmes – et surtout les plus inaccessibles d’entre elles – ne s’y trompaient pas. Elles cédaient et lui, tranquillement, disposait. Avec tact et élégance sans doute, en tout cas jusqu’à son départ.
Et le voilà parti pour de bon. Un de plus, un de moins, peut-être le dernier. En tout cas, c’est bien raccord avec cette époque qu’il vomissait, à juste titre.
J.-M. M.
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justforbooks · 26 days ago
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Montolieu est l’étape idéale pour les amoureux du livre
Montolieu (Aude) constitue une agréable escapade à quelques kilomètres de Carcassonne. Ce « Village du Livre & des Arts » rassemble 17 librairies et a séduit de nombreux écrivains par son charme. L’occasion d’une belle balade littéraire dans les rues du bourg.
C'est l'un des 8 villages du livre recensés en France. On y trouve des libraires de livres anciens et d'occasion mais aussi des professionnels des arts et des métiers du livre : relieurs, doreurs, graveurs, calligraphes, enlumineurs, fabricants de papier, imprimeries artisanales, éditeurs.
Dans les 17 librairies du village, on trouve principalement des livres d'occasion, avec du vécu… une histoire. Certaines sont spécialisées en livres jeunesses ou encore en littérature anglaise : il y en a pour tous les goûts.
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Après avoir visité Carcassonne et sa fameuse Cité médiévale, une étape par Montolieu (Aude), charmante commune située à une quinzaine de kilomètres, s’impose. Il s’agit d’un « Village du Livre & des Arts », autrement dit un bourg rural où sont installés des librairies et des commerces d’artisanat autour du livre.
Riche d’une longue histoire, puisque occupé depuis la Préhistoire, Montolieu est devenu un village du livre en 1990, à l’initiative de Michel Braibant, relieur belge installé à Carcassonne, explique l’office du tourisme du Grand Carcassonne. Son rapport avec les écrivains est toutefois plus ancien encore : le village en a inspiré beaucoup, comme l’autrice Anna Gavalda, qui a vécu à Montolieu quelques années.
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Au total, aujourd’hui, cette commune de 800 habitants compte 17 librairies de livres anciens, neufs ou d’occasion. « Certaines librairies ont justement des spécialités (BD, jeunesse, art, revues, journaux anciens…) », détaille l’office du tourisme. Les visiteurs peuvent aussi arpenter les 15 galeries ou ateliers d’art du village. Le bourg dispose par ailleurs d’un Musée des Arts & Métiers du Livre, où il est notamment possible de s’initier aux arts graphiques.
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Mais plus généralement, ce bourg pittoresque est l’occasion d’une agréable balade. Au détour de ses ruelles fleuries et de ses maisons anciennes, il est possible de découvrir l’église Saint-André, un édifice du XIVe siècle classé aux monuments historiques, l’ancienne manufacture royale de draps, ou encore la chapelle Saint-Roch, qui offre un magnifique panorama sur les environs.
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Situé sur les contreforts de la Montagne noire, au beau milieu des vignes, Montolieu ouvre sur de nombreux itinéraires de randonnée dans les gorges de l’Alzeau et de la Dure, avec ses ponts et ses moulins. « Oliviers, cyprès, variétés de cactus et arbustes fleuris mettent sublimement en beauté le paysage », assure l’office de tourisme.
Daily inspiration. Discover more photos at Just for Books…?
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ditesdonc · 3 months ago
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Une lune bleue habite le Pays des couleurs
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L’air de rien – et avec presque rien – Adèle Ogier crée, avec sa compagnie L’Atelier du vent, des lieux et des moments profondément contemplatifs. Qu’on découvre le « Cocon », sorte de théâtre-musée mobile, léger et novateur, assurément atypique ; l’exposition « La Ménagerie graphique » qui accueille des œuvres choisies sur la thématique animalière ; le spectacle « Anima » qui émerge, comme un rêve d’oiseau, de ce monde de présences silencieuses ; ou encore l’exposition « L’Enfance de l’art », ouverte cet été à Brangues, on peut toucher la grande justesse, l’exigence et l’humilité de cette artiste aussi inspirée qu’ingénieuse. A la croisée de l’art et de l’artisanat, son chemin mêle sans hiérarchie ni a priori les métiers de la création. Peu importe les cases préexistantes et les étiquettes: sa case à elle est pleine de fenêtres et les murs, légers, laissent venir la lumière. Le vent passe, brouillant les cartes; et voilà un petit monde de merveilles.
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Quand nous venons voir ses créations, nous arrivons de notre quotidien souvent embarrassé, pressé; elle nous offre un sas, un seuil, où le temps ralentit. Une place pour l’étonnement. Elle nous plonge alors dans un univers récréé, rêvé si fort qu’il existe et vogue comme une arche de Noé sans déluge, sur fond de musique baroque et de ciel diamanté. Dans ce voyage vers le simple fait d’être présent au présent, où s’éprouvent la vitalité animale, la densité des éléments, la plénitude du regard, le mystère des questions majeures, on est ouvert à une expérience poétique au plus près de nous, là, simplement là, comme la voûte étoilée, qui brille pour toutes et tous, dans l’évidence de sa majesté. Akissi (le nom qu’Adèle prend pour signer ses tableaux) signifie en Côte d’Ivoire « fille née un lundi », jour de la Lune. Pourtant, au gré de ses croquis, de son spectacle, de ses scénographies, ce n’est pas dans un ailleurs mélancolique et lointain qu’elle souhaite nous emmener. Au contraire, Adèle-Akissi est comme la « lune bleue », plus proche et plus rayonnante : la poésie pure qui est son langage, son bain naturel, se veut terreau d’échange et de rencontre – avec les autres, avec soi –, renouant avec ce qui fait la part si précieuse de la vie : la beauté d’être.
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Pour découvrir son travail, n’hésitez pas à aller voir l’exposition en cours, avec Mélanie Bourlon (Espace Claudel-Stendhal, à Brangues) et, bien sûr, à consulter son site, qui répertorie tous les projets et travaux de sa compagnie, l’Atelier du vent
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megaverserpg · 6 months ago
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L'humain, par sa nature, se croit unique en son monde. Cependant, que se passerait-il si votre Terre, celle que vous connaissez depuis toujours, n'était pas la seule ?
En l'an 2000, les sorciers d'Elysium ont été confrontés à cette réalité. Une catastrophe écomagique a ouvert une brèche, perturbant l'équilibre des dimensions. Cette explosion a fragilisé la barrière magique, révélant des passerelles insoupçonnées entre des univers autrefois séparés, bouleversant ainsi la perception de l'unicité et de l'existence même des sorciers.
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Sur Terre-1, les sorcier·e·s de l'île d'Elysium évoluent librement en marge des moldus, sous une barrière dissimulant soigneusement ses espaces et quartiers magiques. Ici, le monde sorcier s'est développé en harmonie avec la nature, et s'ouvre lentement au modernisme depuis vingt ans, influencée par Neferis et sa technomagie. La faune et la flore coexistent en symbiose avec la communauté, et les créatures magiques sont omniprésentes dans les rues et espaces plus sauvages, ou la nature reprend ses droits. Après l'explosion du laboratoire de Whispering Veil vingt-quatre ans plus tôt, révélant des expérimentations cruelles sur des créatures, les lois se sont durcies pour réprimer le trafic d'animaux fantastiques, avec des peines sévères jugées nécessaires. Les moldu·e·s contaminé·e·s, n'ayant pas la moindre connaissance de la magie sont bien souvent dérouté·e·s, sujets à la panique lorsque leurs premières capacités s'éveillent. C'est ainsi que le métier de traceur a vu le jour dans l'urgence, afin d'identifier, traquer, et marquer ces non-mages, et ainsi préserver le secret magique coûte que coûte, Neferis n'ayant que trop bien donné un avant-goût d'un monde où le monde moldu a connaissance du monde sorcier.
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La dimension Fae, Altea, a toujours été intrinsèquement liée à Terre-1. Monde de merveilles naturelles et de magie pure, où rivières étincelantes et forêts luxuriantes coexistent en harmonie, les Faes, avec leurs attributs animaux, évoluent dans un décor aussi enchanteur que dangereux, des hauteurs éthérées d'Utopia jusqu'aux profondeurs énigmatiques et dangereuses de Pandemonium. Lieu de mystère et de beauté, Altea a toujours représenté aux yeux des humain·e·s un monde de risque, où les promeneur·euse·s manquant d'attention ou trop audacieux·ses peuvent facilement s'égarer... Ou devenir les jouets d'un·e fae un peu trop espiègle.
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En parallèle, Terre-2 abrite l'île jumelle d'Elysium, Neferis. Ce monde sombre et dangereux est marqué par la répression magique, où les sorcier·e·s doivent vivre sous le joug des non-mages, luttant quotidiennement pour la liberté et la justice. Les détecteurs de magie parcourent les rues, en quête de la moindre utilisation de sorts non autorisés, chaque sorcier.e n'ayant le droit d'employer sa magie que lorsque cela est nécessaire pour l'ensemble de l'île (et bénéfique aux moldu.e.s, en somme). Les points de rencontre illégaux se multiplient à l'abri des regards, et pour beaucoup, les portails vers Elysium sont devenus une réelle échappatoire au quotidien, provoquant parfois la jalousie, incarnant bien souvent un rêve, un idéal, un espoir de renverser un jour la donne sur leur île.
Jusqu'en 2000, Terre-1 était uniquement liée à Altea. Aujourd'hui, grâce aux stations de cheminette, les trois dimensions sont inter-accessibles, permettant des voyages et des interactions entre Elysium, Neferis, et Altea.
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aurevoirmonty · 7 months ago
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« L’homme qui, au nom d’un idéal moral, s’efforce constamment de vivre en beauté et qui considère la mort comme le critère ultime de cette beauté, vivra jour après jour dans une tension continuelle. Jôchô, aux yeux de qui la paresse est le vice suprême, a découvert un mode de vie quotidienne dans lequel la tension n’offre jamais la moindre rémission ; c’est la lutte au sein même de la banalité de tous les jours. Voilà le métier du samouraï. »
Yukio Mishima, Le Japon moderne et l’éthique samouraï (1967)
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girafeduvexin · 2 years ago
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déso jpp des posts en mode "les gens comprennent enfin que Barbie est une icône féministe !!! On l'a injustement critiquée parce qu'elle était 'belle' mais elle est plus que ça !! Les gens qui détestent les Barbies sont misogynes !!!!!" ce n'est pas une vraie personne, c'est un jouet et oui, elle incarne l'indépendance féminine, elle a mille métiers, elle sait ce qu'elle veut etc mais elle se conforme aussi aux canons de beauté, toujours maquillée, bien coiffée, pas de poils, toujours ultra féminine, la Barbie type est une blonde blanche cishet ultra américaine, est-ce que c'est vraiment difficile à comprendre que pour beaucoup d'enfants, ça a été un modèle impossible à atteindre, qui leur a fait croire qu'il n'y avait qu'une seule façon d'être une vraie femme, mais que ça a aussi été une source d'inspiration, un jouet fondateur qui a peut-être effectivement donné envie à des filles d'être ce qu'elles voulaient, est-ce que l'art de la nuance existe.
Et je sais que j'ai fait un meme Barbie hier soir mais est-ce qu'on peut juste kiffer le film et apprécier une nouvelle version de Barbie sans réinventer l'histoire et ignorer l'impact positif comme négatif qu'elle a eu.
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de-gueules-au-lion-d-or · 8 months ago
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Quand on a connu tout et le contraire de tout, quand on a beaucoup vécu et quand on est au soir de sa vie, on est tenté de ne rien lui dire, sachant qu'à chaque génération suffit sa peine, sachant aussi que la recherche, le doute, les remises en cause font partie de la noblesse de l'existence. Pourtant, je ne peux me dérober et à ce jeune interlocuteur, je répondrai ceci, en me souvenant de ce qu'écrivait un auteur contemporain : "Il ne faut pas s'installer dans sa vérité et vouloir l'asséner comme une certitude mais savoir l'offrir en tremblant comme un mystère". A mon jeune interlocuteur, je dirai que nous vivons une période difficile, où les bases de ce que l'on appelait la morale et qu'on appelle aujourd'hui l'éthique sont remise constamment en cause en particulier dans les domaines du don de la vie, de la manipulation de la vie et de l’interruption de la vie. Dans ces domaines de terribles questions nous attendent dans les décennies à venir. Oui, nous vivons une période difficile où l'individualisme systématique; le profit à n'importe quel prix, le matérialisme l'emportent sur les forces de l'esprit. Oui, nous vivons une période difficile où il est toujours question de droit et jamais de devoir et où la responsabilité qui est l’once de tout destin, tend à être occultée. Mais je dirai à mon jeune interlocuteur que malgré tout cela, il faut croire à la grandeur de l’aventure humaine. Il faut savoir, jusqu’au dernier jour, jusqu’à la dernière heure, rouler son propre rocher. La vie est un combat le métier d’homme est un rude métier. Ceux qui vivent sont ceux qui se battent. Il faut savoir que rien n’est sûr, que rien n’est facile, que rien n’est donné, que rien n’est gratuit. Tout se conquiert, tout se mérite. Si rien n’est sacrifié, rien n’est obtenu. Je dirai à mon jeune interlocuteur que pour ma très modeste part, je crois que la vie est un don de Dieu et qu’il faut savoir découvrir au-delà de ce qui apparaît comme l’absurdité du monde, une signification à notre existence. Je lui dirai qu’il faut savoir trouver à travers les difficultés et les épreuves, cette générosité, cette noblesse, cette miraculeuse et mystérieuse beauté éparse à travers le monde, qu’il faut savoir découvrir ces étoiles, qui nous guident où nous sommes plongés au plus profond de la nuit et le tremblement sacré des choses invisibles. Je lui dirai que tout homme est une exception, qu’il a sa propre dignité et qu’il faut savoir respecter cette dignité. Je lui dirai qu’envers et contre tous il faut croire à son pays et en son avenir. Enfin, je lui dirai que de toutes les vertus, la plus importante, parce qu’elle est la motrice de toutes les autres et qu’elle est nécessaire à l’exercice des autres, de toutes les vertus, la plus importante me paraît être le courage, les courages, et surtout celui dont on ne parle pas et qui consiste à être fidèle à ses rêves de jeunesse. Et pratiquer ce courage, ces courages, c’est peut-être cela «L’Honneur de Vivre».
Hélie de Saint Marc (1922-2013)
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mrlafont · 25 days ago
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Didactique du tailleur de pierre.
En recherchant à faire un bon et beau travail — qu'est-ce qu'un bon et beau travail ? Solidité, durabilité, stabilité —— et cela mis en œuvre avec efficacité, sans gestes superflus et avec précision donc, des gestes, des mouvements les plus resserrés possibles, cela résultant d'un équilibre, d'un dosage entre le relâchement, l'économie d'un geste (principe du non-agir) et son contraire actif : la visée, l'attention. Cet équilibre entre ces deux principes opposés consiste en une épuration qu'on ne peut que qualifier de belle.
Pour arriver à cela, il faut apprendre à comprendre la matière, la pierre. On apprend à connaître la pierre avant tout par un médiateur. Ce médiateur est l'outil. Et vice-versa, car il faut aussi apprendre à connaître l'outil, et on apprend à le connaître par la pierre. C'est la pierre, témoin final, qui nous indique si oui ou non l'outil remplit sa fonction et si oui ou non nous en avons une bonne maîtrise. Il découle de cette observation, de cette nécessaire reconnaissance, un travail d'ajustement de l'outil, qui passe par l'ajustement de notre corps, par nos mouvements et/ou notre intention. En tout, l’œuvre se façonne par la participation de quatre entités : l'esprit, le corps, l'outil, la matière. L'esprit tient naturellement une place particulière dans l’œuvre. Il est le chef d'orchestre, le garant, le guide, le responsable du bon ou mauvais déroulement de l’œuvre en création. C'est lui qui écoute, contrôle, ajuste, mène, décide. Nous nous faisons donc nous-mêmes médiateur entre l'outil et la pierre pour qu'ensemble nous participions à une réalisation qui nous est à la fois commune et personnelle. La pierre est arrachée de son lit pour être confiée aux mains et à l'esprit de l'homme. L'homme lui attribue une fonction nouvelle, en quelque sorte il lui offre une seconde naissance : elle devient ce qu'elle a toujours semblé vouloir devenir. Par notre volonté de faire de cette masse informe une forme finie, nous servons donc la pierre. Nous servons également l'outil en lui donnant sa raison d'être par le mouvement de notre main, de même que l'outil sert la pierre en la façonnant et nous sert nous-mêmes comme participant nécessaire à notre ouvrage. La pierre quant à elle sert l'outil en lui donnant sa raison d'être et nous sert nous-mêmes également comme participant nécessaire à notre ouvrage. Chacun sert à chacun et semble trouver sa raison d'être dans ce don de soi. Au début de l'apprentissage du métier, et pareillement dans la vie en général, surtout à l'adolescence, on croit que l'intention seule suffit. On ignore l'importance des médiateurs. Notre volonté incontrôlée, aveugle aux différents signes émis par les médiateurs, nous mène bien vite à l'échec. Il n'y aura pas d'amélioration tant qu'on n'aura pas effectué ce nécessaire pas de côté, ce recul qui met tout en perspective, grâce auquel tout se dévoile. Cette faculté de remise en question est essentielle à toute progression — elle est intimement liée à la vertu de la Prudence. À partir de là seulement commence tout travail intérieur. Pour conclure sur cette réflexion, je dirais qu'il me semble que l'essence du mystère de l'équerre et du compas se trouve là, dans cet équilibre, cette épuration, finalement, de l'être, de soi, de ses actions, de ses gestes. C'est, atteindre une forme d'excellence sans orgueil car provenant avant tout de l'amour du beau. L'excellence vient ainsi comme par inadvertance. On devient bon pour avoir voulu rencontrer, avant toute chose, la beauté.
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eiffel21 · 1 year ago
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Ce que cache un masque
Il avait longtemps erré, d’une région à une autre, d’un métier à un autre, ne sachant que faire de l’enveloppe corporelle dont il avait été doté 32 ans auparavant.
C’était l’hiver et une petite annonce l’avait attiré dans le Nord. Un avis de « Recherche homme ou femme à tout refaire » l’avait intrigué et convaincu de tenter sa chance au pays des bourrasques et des froides averses. L’employeur, l’Institut vital, en la personne de Monsieur G, s’était montré très intéressé par son profil dès les premières minutes d’entretien. Au bout d’un quart d’heure, à sa grande surprise, l’affaire était conclue et un CDD signé.
Dans le feu de l’action, il avait omis de demander quelles tâches il aurait à accomplir, quel rôle il jouerait pour cet étrange institut. Mais pouvoir poser ses valises quelques temps le soulageait grandement.
Il était fatigué de courir d’un job à un autre ; las de se plier aux desiderata de patrons dont les seules ambitions étaient d’accélérer la production pour plus de bénéfices. Le rôle de l’employé soumis, il le connaissait par cœur, jusqu’à la nausée. Faire semblant pour être toléré dans une équipe, taire sa colère face aux injustices, aux insultes dont lui ou d’autres étaient victimes, arborer un sourire forcé face aux clients qu’il roulait dans la farine, il en avait soupé.
De façon subtile, dans cette ville grise bordée par la Manche, une petite voix intérieure s’était manifestée et avait murmuré : « écoute moi, ce job est différent, alors fonce ». Et bizarrement, il s’était senti en accord avec elle.
Ce qu’il appris dès le premier jour à l’institut Vital fut une révélation. Ici, il n’avait rien à faire, il avait à être. C’était la seule et la meilleure façon de remplir sa mission : apporter du bonheur aux autres. Il comprit rapidement que le masque qu’il avait porté toute sa vie, devenu inutile, devait être déposé pour de bon. Et comme une évidence, il vit la beauté que cachait ce masque, un trésor enfin révélé.
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laradiodusiecle · 1 year ago
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onironef 2
Le jour alors ? le jour est fait de mensonges et de costumes très pratiques de soldat de serveur d’avocat de conducteur les métiers sont des gouffres des amnésies volontaires on s’éloigne avec le plaisir de gagner sa croûte tout est dit, sa croûte je m’y suis perdu, pour ainsi dire rendu après ma course après ma plaie et la balle qui est restée logée avec le couvert et les bougies se rendre c’est recommencer à vivre mais à demi avec des bagages pleins à craquer planqués sous les planchers au grenier à la cave dans des murs creux et des crânes pleins cachant des faces humaines se rendre c’était ce qui m’est arrivé de mieux pour arrêter de courir oublier le cinéma et les vaisseaux de feu avec quelquefois un réveil en sueur les bombes n’oublient jamais un visage je me suis rendu et j’ai arrêté de traverser les mers et les pays il a fallu des papiers connus par toutes les administrations toutes les polices et les marchés noirs un vrai nom et une figure d’inchangé une famille de faussaire des enfants innocents c’est là que mon corps a perdu son premier grain de beauté ravagée c’était comme jouer à la roulette avec le diable qui sait où se trouve la balle à chaque fois
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MARDI 3 OCTOBRE 2023 (Billet 4/4)
Amateurs de couscous (surtout JM), c’est sur le Site « Paris Secret » que nous avions repéré cette adresse dans le Marais.
Après avoir réservé (impératif vu la petitesse de la salle), nous y sommes allés dimanche soir et y avons passé un très bon moment culinaire.
Par contre, si vous cherchez une petite table au calme, c’est surtout pas ce lieu qu’il faut choisir. Premièrement, c’est toujours archi-plein, moyenne d’âge 30 ans, clientèle cosmopolite et très « bohème-chic » (quartier oblige…), et deuxièmement, si la salle a énormément de charme, elle est toute petite et les tables sont collées les unes aux autres. Donc, le niveau sonore est assez élevé, ce qui ne semble déranger personne. 40 ans en arrière, nous devions être comme eux !
Ci-dessous :
l’article du Site qui a excité notre curiosité,
les coordonnées du restaurant,
son site Internet avec la possibilité de découvrir leur Carte
et l’avis du Guide Gault&Millau.
Pour conclure, quelques photos. Elles vont vous paraître peut-être un peu sombres mais les petites lampes sur chaque table éclairent très bien ce qu’on mange.
Le « 404 » (c’est le nom du restaurant) occupe une partie de l’aile gauche du « Petit Hôtel d’Estrées » qui date de la première moitié du XVIIIe siècle.
Ce que nous avons préféré : les brochettes de gigot d’agneau, marinées et cuites au feu de bois… une tuerie ! Et le Rouge de Guérrouane (« Les Trois Domaines ») qui a très bien accompagné notre couscous. Les « Cornes de gazelle », un peu revisitées, sont dignes de la Pâtisserie des Princes de Marrakech.
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Restaurant Marocain : où manger les meilleurs couscous et tajines de Paris ?
Vous êtes en quête des meilleures adresses où manger un couscous ou un tajine parfumé « bon comme là-bas » sans quitter Paris ? Ne cherchez plus ! Chez « Paris Secret », nous vous partageons aujourd’hui nos restaurants Marocains coup de coeur ! Vous les sentez les effluves d’épices, de fleur d’oranger et de thé à la menthe des terres d’Orient ? Suivez-nous…
Notre coup de coeur : le restaurant « 404 » à Paris et son couscous de folie !
Envie d’un aller simple pour Marrakech ? Direction la rue des Gravilliers, dans le 3ème arrondissement de Paris. En plein coeur du Marais, on s’immisce dans un hôtel particulier (le « Petit Hôtel d’Estrées ») aux allures de casbah. Dans un décor tout droit sorti des mille et une nuits, l’immersion est totale. Une ambiance tamisée, des tapis d’Orient, de belles lanternes Marocaines en fer forgé, des couleurs chaudes… L’ambiance nous transporte ailleurs. Ici, on goûte à la cuisine traditionnelle Marocaine. À la carte ? Des salades ensoleillées, des pastillas, des brochettes Kefta ou un Méchoui Maison aux herbes.
Le « 404 » offre aussi une belle palette de tajines et couscous. Tajine de poulet aux poires, tajine souris d’agneau/abricot, tajine d’agneau berbère, couscous berbère, aux 7 légumes, merguez, méchoui… Le choix est cornélien. Et les saveurs sont bel et bien là dans l’assiette. Pour finir en beauté notre voyage oriental, on déguste une salade d’oranges à la cannelle et fleur d’oranger, une crêpe Berbère au miel, une pastilla aux Dattes ou des cornes de Gazelle… le tout arrosé d’un thé à la menthe parfumé. Coup de coeur !
(Source : « Paris Secret »)
CONTACT
Restaurant « 404 »
69, rue des Gravilliers 75003 Paris
Téléphone : 01 42 74 57 81
Métro : Arts et Métiers
Site web (passez la souris sur la ligne et cliquez) :
Carte du restaurant - Restaurant 404 à Paris (404-resto.com)
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L'AVIS DE GAULT&MILLAU
Derrière la devanture anonyme, une des vedettes de l'arrondissement, où les habitués se rendent rituellement, et parfois de très loin dans Paris, pour la pastilla traditionnelle, la brochette de kefta, le tajine de poulet fermier aux poires ou le fameux « couscous 404 » brochette de volaille, agneau et merguez. La qualité est bien régulière, l'ambiance excellente, on boit du Guerrouane en rouge ou en gris.
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plaidetchocolatchaud · 2 years ago
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Je crois que j'ai trouvé une merveilleuse technique pour répondre aux questions et réflexions gênantes pendant les repas sur ma situation "amoureuse" (dont je me contrefous) : je l'ai appelé la technique du/de la ✨ partenaire imaginaire ✨
Alors, quand on vous parle du fait que vous n'avez pas ramené quelqu'un, ou qu'on vous sort un "toi ton futur copain il va..." Répondez "Ah, je ne vous l'ai pas dit, mais j'ai un copain/une copine"
Ensuite, inventez lui un prénom et un nom ringard mais réaliste, un métier à la con, un passe temps favori, et "votre histoire". Le plus important : pour vous foutre de la gueule de votre auditoire dites des trucs farfelus mais réaliste et surtout quelques détails gênants.
" Mon petit ami s'appelle Hubert Bøl. Il est responsable marketing à la COGIP. Il aime les échecs, le jeu de société et les échecs en général. C'est pour ça qu'il a craqué pour moi. Son vêtement préféré est la chemisette à manches courtes je lui en ai offert une à Noël. Nous nous sommes rencontrés il y a deux semaines. Ce qui m'a fait craquer chez lui tout de suite quand je l'ai vu ? Son grain de beauté à la fesse gauche"
Drôle à faire (inventer des conneries en direct avec un air sérieux procure une bonne montée d'adrénaline) + pas trop agressif quand même + on devrait vous foutre la paix
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mmepastel · 2 years ago
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Quel livre étrange !
Je ne connaissais pas du tout cette autrice américaine, accessoirement nonne zen (!), mais j’ai été attirée par cette sublime couverture (oui, c’est futile, mais ça joue), la mention du prix prestigieux obtenu et une critique élogieuse dans Télérama.
Me voilà donc partie pour presque 900 pages folles. Je ne regrette pas le voyage.
A travers les deux personnages principaux, Benny adolescent dévasté par la mort brutale de son père, et Annabelle, sa mère, devenue veuve et triste et seule, le roman aborde plein de thèmes importants avec énormément de romanesque et de liberté pour mener une narration à plusieurs voix, dont celle d’un livre, celui qui parle de et à Benny.
Ce roman interroge notre rapport au réel, et à ses représentants les plus prosaïques : les objets. Car Annabelle, dont le métier ne l’aide pas à lutter contre sa tendance, est une acheteuse compulsive, et une accumulatrice. Chez elle, elle se noie dans les objets, la paperasse, objets qui sont souvenirs, réconforts, mais aussi envahissants. Quant à Benny, il entend des voix venant des objets. Il en souffre énormément et commence à avoir des comportements qui l’envoient à l’hôpital, service psychiatrie pour enfants (au début du roman il a douze ans). Vous voyez, quelque chose se dessine… notre lien aux objets, notre équilibre mental, précaire. Benny fait des rencontres à l’hôpital et à la bibliothèque municipale, des rencontres cruciales qui vont l’aider à s’accepter, puisqu’un SDF va lui expliquer qu’entendre des voix peut-être l’apanage d’un poète. Une jeune fille perturbée va aussi lui prouver qu’il est intéressant, et lui assurer que ce n’est pas lui qui est fou mais le reste du monde, capitaliste, qui rejette ce qui est différent (on est à l’époque de l’élection de Trump). Annabelle reste longtemps seule à se débattre dans ses tracas domestiques, seulement accompagnée d’un petit livre écrit par une nonne zen (tiens, tiens) qui a écrit un best seller : La magie du rangement (j’ai pensé à Marie Kondo, je ne sais pas ce qu’en pense l’autrice, mais c’est impossible de ne pas faire le rapprochement). Enfin, heureusement, d’autres viendront l’aider.
Ce que j’ai retenu du message du livre (car je pense que malgré sa fantaisie, il est assez sérieux quant au fond du propos) c’est la beauté de l’amour qui unit un fils et sa mère (malgré les turbulences et l’incompréhension), l’enseignement zen qui transparaît dans le petit livre (nettoyer et soigner ses possessions chères plutôt que de les accumuler est un amour noble et bienfaisant ; le destin d’une tasse est d’être cassé, alors autant se réjouir tant qu’elle ne l’est pas, et si elle se casse, on peut aussi la réparer en la recollant en insérant de l’or qui soulignera les éclats plutôt que de les gommer ; les choses sont bonnes quand on comprend qu’elles sont de passage, comme nous, et quand elles sont utiles), la solidarité entre les humains permet d’accomplir beaucoup et aide à se sentir part du monde, du cosmos. Que les fous ne sont pas toujours ceux que l’on croit, que leurs voix comptent. Que les livres sont des objets à part, presque autonomes, mais qu’ils souffrent s’ils sont désertés, et restent impuissants face à la tournure des histoires qu’ils racontent.
C’est donc un livre né d’une riche imagination, qui traite de questions existentielles par le biais de détours romanesques et d’inventions poétiques, et d’une philosophie en filigrane très subtile et intéressante. Le zen a beaucoup à nous apprendre je pense, enfin, personnellement, je me suis sentie concernée.
Le récit désarçonne plus d’une fois, manque de nous perdre, mais nous rattrape par la manche, d’un coup, avec une idée jolie, et une galerie de personnages attachants plutôt bien campés. (Annabelle m’a beaucoup touchée.)
(Est-ce un hasard si j’ai passé ma semaine de vacances à ranger et trier ma maison et à nettoyer des coins oubliés depuis des mois et que ça m’a fait beaucoup de bien ?)
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jules-and-company · 2 years ago
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bon eh bah comme je suis pas quelqu’un de très original et que bon je commence à penser que voir ma psy une fois par mois ce n’est peut-être pas assez, je choure le concept à sloubs et le rarou pour les ✨2022 achievements✨ :
- j’ai perdu et trouvé des gens, à chaque fois pour le mieux. j’ai perdu des gens, soit parce qu’ils ont eu la malchance de me connaître à une époque de ma vie où je savais vraiment pas où j’en étais, soit j’ai réalisé qu’une personne était purement en train de me bouffer et avait pas l’intention de me recracher. Dans le premier cas, j’ai retrouvé des gens, et j’en suis tellement reconnaissant, parce qu’ils ne méritaient pas de connaître l’ancienne version de moi, perdu et brisé par une vie que je ne sentais pas être la mienne, et aujourd’hui j’ai la chance de les connaître un peu mieux et de les voir accomplir leurs rêves dans la vie, et ça, sincèrement, ça me met de la joie dans le coeur. Dans le second cas, j’ai ouvert les yeux sur un comportement qu’étais juste pas acceptable de la part de quelqu’un qui se prétendait mon amie mais qui me traitait plutôt comme un chien galeux ; l’année dernière j’ai définitivement coupé le cordon avec elle et cette année je suis très fier de dire que j’en ai plus rien à foutre d’elle, que je suis enfin passé à autre chose. j’ai aussi trouvé mes vrais amis, notamment une, que je pense garder pendant longtemps encore, qui sont là pour moi, juste pour moi. j’ai trouvé une super psy, qui m’écoute, me comprend (et qui rit à mes vannes, ❤️ sur elle) et qui a pu enfin poser le mot sur ma condition, qui me tourmentait depuis des années, justement parce que je ne savais pas ce que j’avais, ce qui me rendait différent. en 2022, j’ai appris que j’étais hpi, ce qui a expliqué 97% de mon expérience de vie, aujourd’hui je suis sur le chemin de l’unmasking, c’est pas toujours drôle, mais au moins c’est en route, et c’est ça qui compte.
- j’ai fait mon coming out trans à ma mère, qui a eu la réaction qu’il fallait, de la compréhension et de l’écoute de bout en bout, et rien que pour ça, cette année valait le coup d’être vécue.
- j’ai enfin fait la paix avec mon corps. je m’appelle jules, j’aime qu’on utilise « il » et « mec » pour parler de moi, mais je grimace intérieurement de moins en moins quand mes proches, mes profs, des inconnus me mégenrent et m’appellent par mon deadname, parce que j’arrive à faire la paix avec moi-même. j’ai appris à aimer mon deadname, à connaître la racine ancrée dans les deux côtés de ma famille de chacun de mes prénoms sur mon acte de naissance, j’en arrive même à être fier de porter les noms de ces femmes que je n’ai pas connues mais qui font partie de moi. j’ai arrêté de rejeter entièrement ma féminité, j’ai appris à aimer mon corps, ses attributs, sa beauté. même maquillé et en jupe, je suis toujours jules, et du moment que moi je le sais, le reste n’est pas important.
- j’apprends à m’aimer, à mieux me connaître. je commence à savoir qui je suis, ce que je veux vraiment. je fais des plans pour quand je volerais de mes propres ailes. je sais ce que je veux changer dans mon apparence, ce que sont mes vrais vocations, une idée de métier se profile même à l’horizon. j’apprends à laisser venir la vie à moi plutôt que de lui courir après, et je relâche un peu de pression. bien sûr, je continue à vouloir tout apprendre en même temps, et des fois c’est vraiment pas ce qu’il me faut, à travailler 24h/24, mais j’ai toujours mes proches pour me sortir la tête de l’eau, alors tout n’est pas si mal.
- en 2022, j’ai commencé à devenir moi. et ça, c’est pas rien, tout de même…
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aurevoirmonty · 3 months ago
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Delon nous a quitté dimanche dernier. Fin de bobine. 
La salle s’éclaire, les yeux piquent, les assises se rabattent sèchement sur les dossiers, les gens piétinent vers la sortie. Le bel Alain s’en est allé pour de bon, lui qui – semble-t-il – avait déjà quitté le monde sensé, laissant ses glorieux enfants se déchirer autour d’un terril d’or.
Journalistes, politiques, pipoles et piplettes : ils n’ont tous que des superlatifs à la bouche. Machin y va de son “c’était le dernier monstre sacré”, Bidule nous rappelle que “c’était un vrai prince”. La presse idiote rivalise en putasserie unière, à qui la plus belle photo, à qui le plus pathétique titre en guimauve pur sucre.
Mais moi je me souviens, bande de hyènes. J’ai rien oublié du tout. Je me rappelle bien de la ringardisation à marche forcée du ci-devant Delon Alain, coupable de choix politiques impardonnables. Fallait les voir se pincer le nez, les tenanciers de ce merdique show-biz gavé de thunes. Tu citais Delon et voilà qu’ils avaient grave la gerbe, ces gauchistes gueulards et ces soixante-huitards pédos. Beuark ! Macho réac ! Machine à cash ! Vieux beau qui s’accroche ! Tout le catalogue des amabilités en travers de sa belle gueule, le Delon. Ah ça oui, fallait les voir tortiller du cul quand on leur faisait remarquer que son fric, lui, il allait le chercher à Caracas et à Kyoto en vendant des clopes et du cognac pendant qu’eux tapinaient sous les lambris des ministères comme des putes de chantier pour se gaver d’argent public. Et pour quoi faire ? Des films de merde labellisés gauche-xanax où des couples idiots s’engueulent à la cuisine pour des histoires d’adultère foireux tristes à mourir. 
Je n’ai jamais pris Delon très au sérieux. Ça n’était pas un vrai soldat, pas complètement un tapin, plutôt un assez mauvais comédien… mais quel acteur ! Quel talent, le félin ! Au-delà de sa belle gueule, il y avait son charme infini de scorpion astralement pur : intransigeant, égocentré, jaloux, lumineux, charmeur, menteur. Elles ont été quelques-unes à y laisser des larmes. Et pas qu’un peu : par bonbonnes entières ! Mais lui s’en foutait. Il aimait, il vivait, il partait. C’est comme ça qu’il les a tous et toutes bluffé(e)s pendant plus de quatre-vingt ans. Au final, c’est la caméra qui l’a le mieux aimé. Cinégénique à en crever, le bonhomme. Pas un angle, pas une ombre pour nuire à sa beauté solaire – ce qui est le comble pour un aussi ténébreux Narcisse. 
Tous les plans qui éclairent Delon sont une ode à la masculinité. Même avec un imper trop grand et un bitos rivé sur le crâne, il est crédible. Je veux bien croire qu’il y en a quelques-uns que ça a vraiment du faire bisquer, dans le métier.
Avez-vous remarqué que “masculinité” lui va bien mieux que “virilité” ? Je dis cela parce que Delon n’inspirait pas le cul – il n’y avait rien chez lui de léger en bagatelle ou d’ostentatoire en braguette. C’était un dominateur silencieux, une emprise, un orage. Les femmes – et surtout les plus inaccessibles d’entre elles – ne s’y trompaient pas. Elles cédaient et lui, tranquillement, disposait. Avec tact et élégance sans doute, en tout cas jusqu’à son départ.
Et le voilà parti pour de bon. Un de plus, un de moins, peut-être le dernier. En tout cas, c’est bien raccord avec cette époque qu’il vomissait, à juste titre.
J.-M. M.
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jennaball · 10 days ago
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La vie de peintre Claude Monet
Cette année est presque terminée. Les feuilles ont enfin changé de couleur et commencent à tomber, et il fait frais. Cela me rappelle les peintures toujours changeantes de Claude Monet, un impressionniste qui cherchait à capturer le monde autour de lui tel qu’il était : toujours en mouvement.
Monet est né en 1840 et a grandi en Normandie, une région connue pour sa beauté naturelle. C’est là qu’il a commencé son amour de la nature et du dessin. À l’âge de 19 ans, il se rend à Paris, perfectionne son métier, mais préfère toujours peindre en plein air plutôt qu’en atelier.
Dans les années 1880, Monet, bien que talentueux, avait du mal à gagner sa vie et celle de sa grande famille. Ses deux fils (qui perdirent leur mère en 1879), sa seconde épouse Alice Hoschedé, et ses six enfants! Heureusement, il a acquis une notoriété dans les années 1890 pour avoir contribué au lancement du mouvement impressionniste (un mouvement artistique qui vise à peindre des paysages tels qu’ils sont, et non à les styliser). Il décède en 1926.
Mon tableau préféré de Monet est Les Nymphéas: reflets verts (1918). L'eau est magique à regarder. C'est trop beau!
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