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mrlafont · 5 days ago
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À LA LUNE. (1819.)
Ô gracieuse lune, je me souviens qu’il y a un an je venais sur cette colline te regarder, plein d’angoisse : et tu te suspendais alors, comme tu fais maintenant, sur cette colline que tu éclaires tout entière. Mais, nuageux et tremblant des larmes qui baignaient mes cils, apparaissait ton visage à mes yeux : car douloureuse était ma vie, et elle l’est encore et n’a pas changé, ô ma lune chérie. Et cependant j’aime à me souvenir et à calculer l’âge de ma douleur. Oh ! comme il est doux, au temps de la jeunesse, quand la carrière de l’espérance est encore longue et celle de la mémoire encore courte, de se rappeler les choses passées, même tristes, et même si le chagrin dure encore !
�� Giacomo Leopardi
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mrlafont · 5 days ago
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“Pichet de vin posé parmi les fleurs. Boire tout seul privé de compagnon. Levant ma coupe je salue la lune Nous sommes trois : elle mon ombre et moi. La lune cependant ne sait pas boire L'ombre non plus qui m'a toujours suivi. Mais buvons à mon ombre et à la lune C'est l'éphémère joie de ce printemps. J'entonne un chant — la lune suit mon rythme Je danse l'ombre danse au même pas. L'éveil et la joie pure d'être ensemble. L'ivresse dissipée chacun se quitte. Errants à tout jamais liés et seuls Les retrouvailles dans la Voie lactée.”
— Li Po (701 – 763), « Buvant seul sous la lune » (poème traduit et publié par André Markowicz dans Ombres de Chine).
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mrlafont · 5 days ago
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“Il est nécessaire de s'abandonner et d'avoir confiance dans les actions naturelles, manuelles, en somme matérielles, et plus généralement dans toutes les choses humaines. À l'inverse, la méfiance ou l'excès de désir, la hâte, l'attention et l'acharnement à vouloir réussir conduisent à l'échec. Si vous n'avez rien à perdre, vous n'hésiterez pas à vous jeter franchement dans le monde. Vous serez facilement bien traité et estimé, quand vous ne rechercherez plus l'estime, ou proportionnellement à votre indifférence à la rechercher. Et inversement. Si vous vous trouvez en un lieu, une situation, etc., où vous avez hâte de faire bonne impression, il est probable que vous perdrez la face. Et si vous gagnez l'estime de quelqu'un à qui vous parlez, il vous importera beaucoup de ne pas la perdre quand vous vous serez rendu compte que vous l'avez obtenue, et il vous importera de la conserver. Chose qui arrive surtout en amour, ou en matière de galanterie : en cherchant à conserver l'estime et l'amour d'une personne que l'on a obtenus sans les chercher, on les perd. Et il en va ainsi pour mille autres choses. En somme, la nature est la seule chose qui ait du pouvoir ; non seulement l'art ne l'aide pas mais il l'entrave ; en laissant faire les choses, on obtient ce que l'on ne peut obtenir en les voulant. Ne pas se soucier de l'issue et être certain de réussir est le plus sûr moyen d'y arriver ; l'excès d'attention et la crainte excessive de ne pas réussir engendrent le contraire de ces que l'on souhaitait. Dans les affaires humaines, il n'est pas facile d'acquérir cette certitude et d'éviter cette peur sans une certaine nonchalance, ou sans être préparé in alterutram partem [à l'un ou l'autre cas]. Par conséquent, les désespérés, ou ceux qui ont tout perdu et qui n'ont rien à perdre ni à protéger, réussissent dans la vie mieux que les autres. Et il n'est pas de désespéré si pauvre et impuissant qui ne soit bon à quelque chose en ce monde, précisément parce qu'il est désespéré. C'est la raison pour laquelle, et ce n'est pas un hasard, audaces fortuna iuvat [la fortune sourit aux audacieux]. (28 décembre 1820)”
— Giacomo Leopardi, Zibaldone.
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mrlafont · 5 days ago
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“Aimez-moi et écrivez-moi, et surtout soyez plus gai, car je ne saurais donner un conseil plus utile, raisonnable et adéquat à quelqu'un qui a l'expérience de la vie, comme vous l'avez vous-même. L'indifférence et la gaîté sont les seuls passions propres, non seulement aux sages, mais à tous ceux qui ont la pratique des affaires humaines, et assez de talent pour profiter de leur expérience.”
— Giacomo Leopardi, Correspondance générale.
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mrlafont · 5 days ago
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“Le désespoir est beaucoup plus agréable que l'ennui. La nature y a pourvu, elle a donné un remède à tous nos maux possibles, même aux plus cruels et aux plus durs, même à la mort, elle a mêlé à tous les maux un peu de bien, et a même fait en sorte que le bien puisse résulter des maux, elle l'a uni à leur essence ; à tous les maux, sauf à l'ennui. Car c'est la passion la plus contraire à la nature, celle qui en est la plus éloignée, celle à laquelle non seulement elle n'avait pas destiné l'homme, mais qu'elle n'avait pas imaginée et dont elle n'avait pas prévu que celui-ci serait victime ; et elle l'avait destiné et conduit directement à tout autre chose que cette passion.”
— Giacomo Leopardi, Zibaldone.
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mrlafont · 28 days ago
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Apprendre et accepter être pluriel. Faire les choses et non pas les ruminer. Qu’il y a un temps pour tout (chaque chose en son temps). Ne pas être au four et au moulin. Un de mes défauts. Res non verba encore une fois.
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mrlafont · 29 days ago
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Que chaque instant te soit délicieux car tu l’auras exigé,
Que la solitude et la souffrance ne puissent plus rien contre toi car ta sérénité sera une île que toi seul connais,
Que tu vives chacun de tes instants avec la sensation d’être libéré car tu auras compris que tu es sacré,
Que tu reconnaisses que chaque instant est un miracle incompréhensible auquel tu dois tout,
Que tu ne sois dupe de rien et t’amuses des choses car la joie est le seul bien en ce monde.
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mrlafont · 1 month ago
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Tristesse
J’ai perdu ma force et ma vie,
Et mes amis et ma gaieté;
J’ai perdu jusqu’à la fierté
Qui faisait croire à mon génie.
Quand j’ai connu la Vérité,
J’ai cru que c’était une amie ;
Quand je l’ai comprise et sentie,
J’en étais déjà dégoûté.
Et pourtant elle est éternelle,
Et ceux qui se sont passés d’elle
Ici-bas ont tout ignoré.
Dieu parle, il faut qu’on lui réponde.
Le seul bien qui me reste au monde
Est d’avoir quelquefois pleuré.
Alfred de Musset
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mrlafont · 3 months ago
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Sentiment exaltée de la vie, comme avec l’alcool, mais sobre. Humeur positive, je ressens tous les possibles que recèle la vie. Un sentiment, qui est comme l’épuisement d’un désespoir, face à l’apparition du soleil de la vie, dans toute sa simplicité, toute sa gratuité : oui, la vie est là, belle. Il y a de la joie, du rire, de l’excellence, de la grandeur, en un mot de la beauté. Il y en a toujours, car cela est la vie et que la vie est éternelle. Il faut voir le verre à moitié plein, dit-on, et c’est la peut-être terriblement et simplement ce qu’il faut faire en effet. Se concentrer sur le « positif », voir les choses du bon côté. Ces paroles qui semblent absolument naïves sont peut-être en réalité les plus profondes. Battons-nous pour la vie, toute la vie. Reconnaissons-en la simple nature : une négativité et une positivité, qui s’opposent, s’attirent, pour créer la vie toujours au-dessus de la mort. S’il y a bien un devoir, pour l’être humain, c’est peut-être de s’efforcer le plus possible de ne pas perdre de vue cette vérité. Faire le choix de la vie, et aimer par-dessus tout la beauté, qui n’est en réalité que sa manifestation.
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mrlafont · 3 months ago
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Malgré le problème que représente mon existence, et malgré le fait que j'aurais peut-être préféré n'avoir jamais eu à les écrire, je suis fier de toutes ces pensées écrites. Je les parcours, un sentiment chaud, doux et familier me parcourt, me monte à l'âme, et au fond de cette solitude, comme une île perdue dans un univers inconnu, je sens que je me réconcilie, si non avec le monde, du moins avec moi-même, et le monde que mon existence elle-même représente. Ce sentiment poétique, qui hante tous les mélancoliques de la terre, est à la fois notre malédiction et notre salut. Ce que je retiens de toutes ces années d'introspection, de lutte contre et pour la vie, souvent en vain, c'est que le souvenir de soi constitue une étrange et intarissable joie. Dans le tumulte que représente la vie présente, quotidienne, horriblement ennuyeuse, la mémoire dans ce ciel noir agit comme un phare dans lequel il est toujours possible de se réfugier et se retrouver soi, intact, pur, beau. Et ce regard jeté sur tout ce qu'on a été cultive en nous un sentiment agréable du moi. Autour du feu intime, on se réchauffe, on se contemple, et la poésie est en marche. Tout, dans cette contemplation, est sublimé. L'alcool a ce terrible avantage de faire de cette communion intime avec un monde poétique un état partagé. Une solitude à deux. Il est ainsi possible de délirer à deux, d'être ensemble au-delà de la vie. Chose qui est généralement impossible sobre. Émotion, c'est cela qu'il faut chérir. Poésie, musique, art, mémoire et ses souvenirs, émotion en somme.
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mrlafont · 3 months ago
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Je me perds, j’oublie de vivre, je me tiens à l’écart, parce que je n’ai jamais appris à faire, à être différemment. Parfois il me semble me réveiller et me demander pourquoi je ne commence pas à vivre, à penser à moi, aller au devant de mes désirs, de mes envies. Par hasard j’ouvre un livre et m’étonne de ne pas y consacrer davantage de temps, là où j’en perds dans des choses futiles qui au fond ne m’intéressent pas. Malheureusement j’ai pris l’habitude de me laisser vivre. Routine, avec en arrière-plan, l’espoir de plus en plus faible d’accéder prochainement à une vie meilleure. J’oublie trop souvent que c’est maintenant la vie. Quand on est encore dans les études, on se dit qu’une fois les études achevées, nous pourrons commencer à vivre. Quand on est dans le monde du travail on se rend compte que finalement cela change peu de choses. Je parle pour moi. Car au final une seule chose compte : notre ethos, ce qu’on porte en soi, ce qu’on est. Ce qu’on fait n’importe que secondement. Mon dieu, qu’il est ennuyant de vivre sans rêves, sagement plat, dans l’attente terne d’un miracle. Et malgré tout cela, malgré l’ennui, la platitude de ma vie, il me semble pourtant être sur la bonne voie. Quelque chose est en gestation, encore, toujours. Dois-je me contenter d’attendre ou m’imposer une discipline, tenter sur certains points de me « réveiller » et prendre les rennes ? Comment change-t-on, quand bien même on change vraiment ?
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mrlafont · 4 months ago
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Didactique du tailleur de pierre.
En recherchant à faire un bon et beau travail — qu'est-ce qu'un bon et beau travail ? Solidité, durabilité, stabilité —— et cela mis en œuvre avec efficacité, sans gestes superflus et avec précision donc, des gestes, des mouvements les plus resserrés possibles, cela résultant d'un équilibre, d'un dosage entre le relâchement, l'économie d'un geste (principe du non-agir) et son contraire actif : la visée, l'attention. Cet équilibre entre ces deux principes opposés consiste en une épuration qu'on ne peut que qualifier de belle.
Pour arriver à cela, il faut apprendre à comprendre la matière, la pierre. On apprend à connaître la pierre avant tout par un médiateur. Ce médiateur est l'outil. Et vice-versa, car il faut aussi apprendre à connaître l'outil, et on apprend à le connaître par la pierre. C'est la pierre, témoin final, qui nous indique si oui ou non l'outil remplit sa fonction et si oui ou non nous en avons une bonne maîtrise. Il découle de cette observation, de cette nécessaire reconnaissance, un travail d'ajustement de l'outil, qui passe par l'ajustement de notre corps, par nos mouvements et/ou notre intention. En tout, l’œuvre se façonne par la participation de quatre entités : l'esprit, le corps, l'outil, la matière. L'esprit tient naturellement une place particulière dans l’œuvre. Il est le chef d'orchestre, le garant, le guide, le responsable du bon ou mauvais déroulement de l’œuvre en création. C'est lui qui écoute, contrôle, ajuste, mène, décide. Nous nous faisons donc nous-mêmes médiateur entre l'outil et la pierre pour qu'ensemble nous participions à une réalisation qui nous est à la fois commune et personnelle. La pierre est arrachée de son lit pour être confiée aux mains et à l'esprit de l'homme. L'homme lui attribue une fonction nouvelle, en quelque sorte il lui offre une seconde naissance : elle devient ce qu'elle a toujours semblé vouloir devenir. Par notre volonté de faire de cette masse informe une forme finie, nous servons donc la pierre. Nous servons également l'outil en lui donnant sa raison d'être par le mouvement de notre main, de même que l'outil sert la pierre en la façonnant et nous sert nous-mêmes comme participant nécessaire à notre ouvrage. La pierre quant à elle sert l'outil en lui donnant sa raison d'être et nous sert nous-mêmes également comme participant nécessaire à notre ouvrage. Chacun sert à chacun et semble trouver sa raison d'être dans ce don de soi. Au début de l'apprentissage du métier, et pareillement dans la vie en général, surtout à l'adolescence, on croit que l'intention seule suffit. On ignore l'importance des médiateurs. Notre volonté incontrôlée, aveugle aux différents signes émis par les médiateurs, nous mène bien vite à l'échec. Il n'y aura pas d'amélioration tant qu'on n'aura pas effectué ce nécessaire pas de côté, ce recul qui met tout en perspective, grâce auquel tout se dévoile. Cette faculté de remise en question est essentielle à toute progression — elle est intimement liée à la vertu de la Prudence. À partir de là seulement commence tout travail intérieur. Pour conclure sur cette réflexion, je dirais qu'il me semble que l'essence du mystère de l'équerre et du compas se trouve là, dans cet équilibre, cette épuration, finalement, de l'être, de soi, de ses actions, de ses gestes. C'est, atteindre une forme d'excellence sans orgueil car provenant avant tout de l'amour du beau. L'excellence vient ainsi comme par inadvertance. On devient bon pour avoir voulu rencontrer, avant toute chose, la beauté.
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mrlafont · 5 months ago
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Le fait d’être aujourd’hui « indépendant », de n’être plus dans un cursus d’apprentissage, d’être libre, relâché, sans cadre ni institution pour me garder, me couvrir pour un moment sous son aile, voilà qui est intéressant. Plus d’obligation, plus de devoir, plus d’objectif. Moi, seulement moi. Rien n’est plus prévu pour moi. Je décide seul de ce que je fais de ma peau, de mon temps libre. Enfin, c’est le face à face avec moi-même, mon destin, mes envies et mes mensonges. La même question est revenue : que faire de ma peau ? Mais aujourd’hui il m’est devenu plus difficile de me mentir. C’est une très bonne chose. Je vais m’épurer, me rapprocher de moi-même, je vais grandir. Une nouvelle solitude a fait son apparition, une solitude qui est un silence, un vide, et qu’il me semble devoir remplacer, combler par ce quelque chose que je désire depuis trop longtemps et dont j’ignore encore le nom. Désir secret d’accomplissement total de soi, désir de sincérité, désir d’éclosion. Il doit y avoir confrontation avec le monde, confrontation de mon monde intérieur, tu depuis trop longtemps, avec le monde extérieur et les possibilités qu’il offre. Tout va venir, je crois, du fait d’assumer ce que je suis de manière totale et d’avoir confiance en ce que je suis. Car, si j’ai bien compris une chose, c’est que, contrairement à ce que j’ai toujours pensé, je n’ai pas besoin de l’approbation ni de l’amour du monde entier. Avoir confiance en soi, c’est surtout peut-être cesser d’accorder, bien trop souvent injustement, de l’importance aux autres. D’où m’est d’abord venue cette absurde vue de l’esprit, cette peur des autres mêlée à leur idéalisation, et parallèlement cette déconsidération pour moi-même ? Quoiqu’il en soit, j’en sors enfin.
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mrlafont · 5 months ago
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Nécessité d’écrire, de rentrer en soi pour s’adresser peut-être à un autre fictif, d’effectuer ce jet d’encre sur le papier qui agit comme une saignée de l’âme. Je répands sur le papier, sur cet espace intermédiaire entre le réel et les choses de l’âme, le suc mystique de mon identité profonde et intime, non pour m’en débarrasser, mais pour m’actualiser, pour, pauvre Narcisse, contempler cette flamme intime que je porte en moi et dont la chaleur m’est trop souvent lointaine. Je ne me sens pleinement moi-même, pleinement ce que je dois être que dans ce repli, ce recroquevillement des sens, ce refus, cet abandon, à travers duquel seul je me sens paradoxalement capable d’embrasser la vie. Tout cela n’est que fiction, auto-légende racontée à soi-même, arrangement millimétré des sens, caduque aussitôt le rêve quitté. C’est pourtant ainsi que je reprends mon souffle, ma force de vie.
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mrlafont · 5 months ago
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Désenchanté, le mot qui me décrit le mieux.
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mrlafont · 7 months ago
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Quand les arabes et les noirs tapent sur les blancs, les droitards s’insurgent contre l’immigration, dénoncent le grand remplacement etc. Quand les blancs droitards se rebellent contre les arabes et les noirs, les gauchistes, musulmans ou non, crient au racisme, dénoncent la montée du fascisme etc. Un camp contre un autre. Aucun dialogue ne semble possible. La paix entre les deux camps ne fait pas de bruit et mène sur une ignorance partagée. On s’évite, la cohabitation n’est pas possible, car non désirée. Deux solutions : la guerre, qui, sans but élevé, est toujours une mauvaise solution, mais une réaction instinctive de survie, ou bien la paix qui n’appartient qu’aux âmes élevées. La guerre sera, anarchique, vaine, diabolique. Et pour le peuple qui ne choisira pas la guerre, la France donc, ce sera l’annihilation progressive de son peuple, de ses coutumes, sa dissolution dans le mélange de son sang. Ne pas se leurrer, le mal est fait, dans 50 ans il ne restera plus grand chose de la France qu’on prétend vouloir défendre aujourd’hui, comme il en est de même pour de nombreux pays occidentaux. Avant de mourir par le sang, la France est morte par l’esprit, et cette mort est pire que tout, surtout qu’on ne la doit qu’à notre instinct déficient, qu’à la corruption des valeurs qui faisaient de nous un peuple encore noble, sain, fort.
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mrlafont · 7 months ago
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Tout ce que je ferais si je n’étais pas moi… J’apprendrais à naviguer, je serais propriétaire d’un voilier, j’apprendrais à pêcher, à jardiner, à dessiner, peindre, chanter, cuisiner, bricoler, je lirais chaque soir, je serais discipliné, gai, drôle, charmant, riche un jour, j’aurais de belles jambes fortes, de beaux mollets, les mains calleuses, le dos bien droit, la gueule bien faite et symétrique, la barbe de trois jours ne changerait rien à ma beauté, j’irais faire du sport en plein air dès que ça me chante, je passerais du temps avec ma grand-mère, offrirait des fleurs à ma mère, j’aurais déjà taillé la pierre tombale de mon père, j’aurais déjà taillé ma maquette, je serais peut-être bientôt compagnon, je serais déjà parti des dizaines de fois seul en randonnée, je parlerais couramment l’espagnol, le bureau de mon ordinateur serait parfaitement organisé, ma chambre aussi, je n’hésiterais pas cinq minutes devant le rayon des gels douche, je serais honnête et franc envers tout le monde et avant tout envers moi-même, je ne rirais plus par gêne, j’aurais la confiance en soi d’un homme normal et équilibré, j’aurais le projet de restaurer une belle et vieille maison de campagne, j’y fonderais une famille heureuse, on ne me dirait pas que je fais plus jeune que mon âge. Mais je suis moi.
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