mrlafont
17K posts
Don't wanna be here? Send us removal request.
Text
Le fait d’être aujourd’hui « indépendant », de n’être plus dans un cursus d’apprentissage, d’être libre, relâché, sans cadre ni institution pour me garder, me couvrir pour un moment sous son aile, voilà qui est intéressant. Plus d’obligation, plus de devoir, plus d’objectif. Moi, seulement moi. Rien n’est plus prévu pour moi. Je décide seul de ce que je fais de ma peau, de mon temps libre. Enfin, c’est le face à face avec moi-même, mon destin, mes envies et mes mensonges. La même question est revenue : que faire de ma peau ? Mais aujourd’hui il m’est devenu plus difficile de me mentir. C’est une très bonne chose. Je vais m’épurer, me rapprocher de moi-même, je vais grandir. Une nouvelle solitude a fait son apparition, une solitude qui est un silence, un vide, et qu’il me semble devoir remplacer, combler par ce quelque chose que je désire depuis trop longtemps et dont j��ignore encore le nom. Désir secret d’accomplissement total de soi, désir de sincérité, désir d’éclosion. Il doit y avoir confrontation avec le monde, confrontation de mon monde intérieur, tu depuis trop longtemps, avec le monde extérieur et les possibilités qu’il offre. Tout va venir, je crois, du fait d’assumer ce que je suis de manière totale et d’avoir confiance en ce que je suis. Car, si j’ai bien compris une chose, c’est que, contrairement à ce que j’ai toujours pensé, je n’ai pas besoin de l’approbation ni de l’amour du monde entier. Avoir confiance en soi, c’est surtout peut-être cesser d’accorder, bien trop souvent injustement, de l’importance aux autres. D’où m’est d’abord venue cette absurde vue de l’esprit, cette peur des autres mêlée à leur idéalisation, et parallèlement cette déconsidération pour moi-même ? Quoiqu’il en soit, j’en sors enfin.
6 notes
·
View notes
Text
Nécessité d’écrire, de rentrer en soi pour s’adresser peut-être à un autre fictif, d’effectuer ce jet d’encre sur le papier qui agit comme une saignée de l’âme. Je répands sur le papier, sur cet espace intermédiaire entre le réel et les choses de l’âme, le suc mystique de mon identité profonde et intime, non pour m’en débarrasser, mais pour m’actualiser, pour, pauvre Narcisse, contempler cette flamme intime que je porte en moi et dont la chaleur m’est trop souvent lointaine. Je ne me sens pleinement moi-même, pleinement ce que je dois être que dans ce repli, ce recroquevillement des sens, ce refus, cet abandon, à travers duquel seul je me sens paradoxalement capable d’embrasser la vie. Tout cela n’est que fiction, auto-légende racontée à soi-même, arrangement millimétré des sens, caduque aussitôt le rêve quitté. C’est pourtant ainsi que je reprends mon souffle, ma force de vie.
0 notes
Text
Quand les arabes et les noirs tapent sur les blancs, les droitards s’insurgent contre l’immigration, dénoncent le grand remplacement etc. Quand les blancs droitards se rebellent contre les arabes et les noirs, les gauchistes, musulmans ou non, crient au racisme, dénoncent la montée du fascisme etc. Un camp contre un autre. Aucun dialogue ne semble possible. La paix entre les deux camps ne fait pas de bruit et mène sur une ignorance partagée. On s’évite, la cohabitation n’est pas possible, car non désirée. Deux solutions : la guerre, qui, sans but élevé, est toujours une mauvaise solution, mais une réaction instinctive de survie, ou bien la paix qui n’appartient qu’aux âmes élevées. La guerre sera, anarchique, vaine, diabolique. Et pour le peuple qui ne choisira pas la guerre, la France donc, ce sera l’annihilation progressive de son peuple, de ses coutumes, sa dissolution dans le mélange de son sang. Ne pas se leurrer, le mal est fait, dans 50 ans il ne restera plus grand chose de la France qu’on prétend vouloir défendre aujourd’hui, comme il en est de même pour de nombreux pays occidentaux. Avant de mourir par le sang, la France est morte par l’esprit, et cette mort est pire que tout, surtout qu’on ne la doit qu’à notre instinct déficient, qu’à la corruption des valeurs qui faisaient de nous un peuple encore noble, sain, fort.
6 notes
·
View notes
Text
Tout ce que je ferais si je n’étais pas moi… J’apprendrais à naviguer, je serais propriétaire d’un voilier, j’apprendrais à pêcher, à jardiner, à dessiner, peindre, chanter, cuisiner, bricoler, je lirais chaque soir, je serais discipliné, gai, drôle, charmant, riche un jour, j’aurais de belles jambes fortes, de beaux mollets, les mains calleuses, le dos bien droit, la gueule bien faite et symétrique, la barbe de trois jours ne changerait rien à ma beauté, j’irais faire du sport en plein air dès que ça me chante, je passerais du temps avec ma grand-mère, offrirait des fleurs à ma mère, j’aurais déjà taillé la pierre tombale de mon père, j’aurais déjà taillé ma maquette, je serais peut-être bientôt compagnon, je serais déjà parti des dizaines de fois seul en randonnée, je parlerais couramment l’espagnol, le bureau de mon ordinateur serait parfaitement organisé, ma chambre aussi, je n’hésiterais pas cinq minutes devant le rayon des gels douche, je serais honnête et franc envers tout le monde et avant tout envers moi-même, je ne rirais plus par gêne, j’aurais la confiance en soi d’un homme normal et équilibré, j’aurais le projet de restaurer une belle et vieille maison de campagne, j’y fonderais une famille heureuse, on ne me dirait pas que je fais plus jeune que mon âge. Mais je suis moi.
1 note
·
View note
Text
Quand on accepte une guerre, on accepte aussi la mort des siens, d’office. Il ne peut en être autrement. Ou bien on s’insurge contre toutes les morts et alors on refuse la guerre. On devient partisan de la paix. On ne devrait vouloir mourir que pour cet idéal-là : la Paix. Le reste est insensé.
0 notes
Text
“Les riches n'ont pas besoin de tuer eux-mêmes pour bouffer. Ils les font travailler les gens comme ils disent. Ils ne font pas le mal eux-mêmes, les riches. Ils paient. On fait tout pour leur plaire et tout le monde est bien content. Pendant que leurs femmes sont belles, celles des pauvres sont vilaines. C'est un résultat qui vient des siècles, toilettes mises à part. Belles mignonnes, bien nourries, bien lavées. Depuis qu'elle dure la vie n'est arrivée qu'à ça. Quant au reste, on a beau se donner du mal, on glisse, on dérape, on retombe dans l'alcool qui conserve les vivants et les morts, on n'arrive à rien. C'est bien prouvé. Et depuis tant de siècles qu'on peut regarder nos animaux naître, peiner et crever devant nous sans qu'il leur soit arrivé à eux non plus jamais rien d'extraordinaire que de reprendre sans cesse la même insipide faillite où tant d'autres animaux l'avaient laissée. Nous aurions pourtant dû comprendre ce qui se passait. Des vagues incessantes d'êtres inutiles viennent du fond des âges mourir tout le temps devant nous, et cependant on reste là, à espérer des choses… Même pas bon à penser la mort qu'on est.”
— Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit.
7 notes
·
View notes
Text
Ça y est. La France vient d’expirer pour moi. Il n’y a plus rien qui vaille la peine d’être défendu, qu’un héritage tout immatériel, passé, mort déjà. Non, la mémoire ne suffit pas à faire vivre. La mémoire n’est qu’une graine qui attend d’être semée sur un sol fertile. Or il n’y a plus aucun sol à l’horizon. Quant à moi, je me désolidarise de tout. Désormais loup solitaire, je ne sais où mes pas me mèneront. Ainsi soit-il. Le problème est toujours le même : médiocrité absolue des intérêts des français, de toutes parts, leur conformisme… À qui la faute ? Au diable probablement. Je sais qu’il y a encore de belles âmes, des cœurs nobles, hélas nous sommes relégués au rang d’antiquités. Et encore… combien sommes-nous vraiment ? Minorité parmi les minorités. La médiocrité a de toute évidence toujours été la norme. Où fuir ? Plutôt : où vivre ?
10 notes
·
View notes
Text
On change dans la mesure où nos croyances changent.
3 notes
·
View notes
Text
Je trouve que la jeunesse française, à cause des réseaux sociaux, s’est américanisée, c’est-à-dire hystérisée. Tous ont un avis, des idées, des valeurs, le doute n’est pas permis, le dialogue impossible, la violence juste derrière la porte… Tout ce qui fait la noblesse des valeurs dont ils se croient les défenseurs est galvaudé. Et pourtant ils sont les premiers à s’offusquer quand elles leur semblent bafouées.
La véhémence, la haine aveugle, l’intolérance me semble bien du côté de ce qui pensent les combattre le plus.
J’en reviens toujours à la même conclusion : il suffit d’observer les centres d’intérêts de tous ces gens, de gauche comme de droite, pour comprendre qu’ils sont bel et bien à la pointe de la décadence humaine, civilisationnelle, intellectuelle et spirituelle, comparé à ce à quoi l’espèce humaine a pu aspirer auparavant.
Tout ce cirque politique ne fait que brasser du vent et ne changera rien à rien. Il n’y aura ni fascisme ni rien, et la société du spectacle (de consommation) va se poursuivre encore un peu plus et continuera gentiment à tout faire dégénérer.
Qu’on puisse trouver les enjeux politiques, sociaux et économiques actuels intéressants m’est incompréhensible. Le problème est idéologique. Quel est l’idéal qu’on propose ? Il n’y a qu’une question et c’est celle-ci. Le reste, les moyens, tout cela n’est qu’accessoire et ne devrait même pas faire débat. On oublie pourquoi on se confronte politiquement, pourquoi nos avis divergent, on oublie réellement pourquoi. Un « avenir meilleur » ? Une « terre respirable » ? Vraiment ? Redéfinissons radicalement nos idéaux avant de nous battre pour savoir qui va continuer à scier la branche sur lequel notre pays est assis.
Vous tous qui, aujourd’hui, de gauche comme de droite, prenez position pour tel ou tel parti. je vous le dis, vous n’avez rien compris. Vous jouez à un jeu dont vous ignorez les règles. Mais le mal est plus grand encore : c’est l’humain, en définitif, qui s’est rendu trop con, à l’heure où il croit être plus intelligent et évolué que jamais. Au fond de mon cœur je n’ai aucune haine contre tous ces idiots et les pardonne d’office. Seulement, un immense désarroi, un immense abattement que les choses soient ainsi. J’ai, bien évidement, un réflexe d’agacement, de haine, face à la connerie absolument omniprésente. C’est humain paraît-il. Et je ne suis pas bouddha, du moins pas encore.
Je ne connais qu’un homme qui a exprimé ce que j’ai tenté d’exprimer ici (et bien mieux que moi) : Théodore Kaczynski. Du moins c’est celui qui m’a semblé le plus clair et direct sur la question.
6 notes
·
View notes
Text
youtube
A marche lente, me voici revenu de la nuit... Il y avait un décor de carrefour Et rien que la lune par là-dessus. Me voici revenu de la lumière des fantômes Me voici, tout humide Je sors des brouillards clairs de la nuit des temps Et mon visage n'est-il pas blanchi De cette chaux bleutée Que partout versait la lune ? Moi, quand je n'ai rien à dire, je me tais. Je ne fais pas de phrases, pour en faire... Mais c'est si rare De voir une vraie belle chose Qui fait du bien au cœur Et donne envie de pleurer Qu'il faut absolument le dire aux autres ! Et je dis : il y a de bien belles nuits ! Et rien de plus Parce que c'est difficile A dire en vers Avec des rimes... Il y a de bien belles nuits ! Je me suis étendue sur la terre J'ai embrassé du regard Le plus possible de ce vaste ciel bleu profond Avec l’espoir Qu'il y aurait pour moi Un miracle... Que la loi de la pesanteur Perdrait en ma faveur Un peu de sa rigidité Que je pourrais voler... A condition d'être discret. Mais je n'ai pas assez purifié mon âme Elle est encore trop matérielle. Je suis encore trop heureux De tenir ferme au sol. Mais un jour Malgré le bois Malgré la pierre Il y aura bien, de moi, Un reste de poussière Ne serait-ce qu'un petit grain Que le vent prendra dans sa ronde Et je ferai le tour du monde Je volerai dans les rayons de lune Et cela ne finira jamais Parce qu'un seul grain de poussière C'est indivisible Immortel ! Et vous, mon Dieu, si m'entendez Faites, je vous en supplie Que ce petit reste de moi Ce rien de poussière perdue Puisse se souvenir du garçon que je fus ! Ce garçon un peu fou Qui venait dire simplement En joyeuse confidence : Il y a de bien belles nuits !
0 notes
Text
J'ai envie de fumer : c'est que je suis heureux. J'entends le petit train de ma poésie redémarrer, virevolter dans les brumes, foncer dans tous les paysages de mon esprit... La chose est encore bien timide et précautionneuse, et la convalescence encore d'actualité. Tout de même, le sphinx daigne renaître de ses cendres encore une fois, me semble-t-il. Ha ! Respirais-je encore le bon air de ce monde, si toujours il en est encore. Mon dieu que c'est con ! Ce que j'ai traversé, traverse. Quelle bizarrerie que ma vie. Quel destin bizarre m'a-t-on assigné. Qu'il est difficile de vivre sans alcool, sans chimères, sans espoirs. Ayant perdu tout cela je sens pourtant que tout reste à faire, que tout est encore possible, n'a jamais été aussi possible peut-être. Il est possible que je sois devenu fou. Mais je suis heureux de le dire : j'ai envie de vivre, j'ai envie que mes mains touchent les choses et s'en imprègnent. Et, je dois le dire, ce qui me reste aujourd'hui, intacte je crois, quel miracle quand j'y pense... la poésie, la littérature, tout ce qu'on appelle art et qui est l'expression de l'âme humaine, de ses inquiétudes, de ses espoirs et de ses joies. Rêver... ne rien espérer mais rêver... Penser autrement la vie, penser, avec de plaisantes images, nos idées les plus chers...
3 notes
·
View notes
Text
Je me sens parfaitement étranger aux préoccupations du monde actuel, à ses croyances, ses espoirs, ses joies. J'attends, muet, au pied de la grande roue nommée "société", en regardant au loin un paysage aux parfums plus enivrants, un univers oublié où semble palpiter la vraie vie. Mais je suis là, j'essaye de faire de cet espace où je suis retenu quelque chose qui m'apporte un vrai bonheur. C'est bien difficile. J'ai été enfant quand il était encore permis de rêver et espérer un futur joyeux, quand le "trop tard" n'avait pas fini d'être prononcé, quand la poésie était encore univers conciliable avec le monde. Où allons-nous ? Où ce monde va-t-il ? C'est une question que j'aimerais poser à ceux qui font grand cas de cette question. Les enjeux actuels me semblent si pauvres, si inintéressants, si désespérants. L'ennui que me procure ce monde est terrifiant. Il me faut chaque jour devenir héros de moi-même pour trouver la force et le goût d'y croire encore. Ni famille ni amis ni amours ne me suffisent, il me faut trouver un sens plus élevé, absolu, personnel, privé, intime, une raison qui concerne le sens intime que j'ai de ma vie, de mon rapport à Dieu. Je n'ai qu'une idée en tête : me réconcilier avec la vie. Je donnerais tout pour retrouver la spontanéité de mon enfance, la foi que j'avais en la vie. Je prie pour qu'un soleil nouveau se lève sur le ciel de ma vie. J'ai tant besoin qu'on m'illumine.
5 notes
·
View notes
Text
« Les Français d’aujourd’hui se souviennent des bombardements atomiques sur le Japon en août 1945, mais ignorent que les bombardements anglo-américains dans leur propre pays ont fait presque autant de victimes (70 000) que la bombe atomique de Hiroshima (75 000) et beaucoup plus que celle de Nagasaki (40 000). Amnésiques de leur propre histoire, nos compatriotes ont tous appris que Coventry, bombardée par la Luftwaffe dans la nuit du 14 au 15 novembre 1940, est une ville martyre, mais ne savent pas que le nombre de morts qui a résulté de ce raid aérien (380) est presque de cinq fois inférieur à celui des victimes françaises du bombardement américain de Marseille (1 752 morts), le 27 mai 1944. Or, la cité phocéenne n’a jamais été qualifiée de ville martyre, pas plus que les autres agglomérations françaises écrasées sous les bombes américaines, que ce soit Saint-Étienne (1 084 morts), Nantes (1 500 morts), Lyon (717 morts), Avignon (525 morts), Le Portel (500 morts), Rennes (500 morts), Toulon (450 morts) ou Nice (384 morts), pour ne pas citer Rouen dont les 200 morts des bombardements américains du 30 mai au 4 juin 1944 sont venus s’ajouter aux 900 victimes du bombardement anglais de la nuit du 18 avril 1944. »
Jean-Claude Valla
23 notes
·
View notes
Text
“L’âge de la culture générale nous a malheureusement privés d’une réserve considérable d’analphabètes - de même qu’aujourd’hui on peut facilement entendre mille personnes astucieuses raisonner sur l’Église, tandis qu’on cherche en vain les vieux saints retirés dans la solitude de leur rochers et de leurs forêts”
Ernst Jünger
29 notes
·
View notes