#La carrière des lumière
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Malentendu.
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"Mais faut pas oublier l’Elite ! Elle existe ! Bordel ! Elle existe ! D’où qu’elle vient celle-là ? Elle vient de son village de même. Elle arrive à se faire consacrer… Humer l’atmosphère parisienne… la sophistication des choses, l’astuce, l’entendu raffiné… l’élégance qui s’improvise pas… Comment c’est la consécration ? C’est la maîtrise de faire : peutt ! peutt !... C’est pas si simple que ça a l’air… C’est toute une carrière, des épreuves… Faut d’abord aller à l’école. Sauter dans le bachot… La navigation commence !... Passer les éliminatoires… S’y reconnaître en géographie… en algèbre… en agronomie… se faire injecter les Pandectes… La Science Politique… Apprendre au poil l’Histoire de France bien juive et maçonne et pourrie, bien faisandée, bien contrefaite… Sortir de tout ça licencié… Déjà bien vache en petites lumières, babillard du pour et du contre… Le rudiment de la muflerie… le scepticisme élémentaire… le cœur déjà pas très vaillant de race épargnante et salope, se le racornir encore un peu… se le ratatiner forme bourse qu’il tinte vraiment plus que pour les sous… grâce à l’instruction frigidante, rationnelle et papyracée… Voici l’adolescent d’élite au point pour les cent mille profits, bien défendu contre sa jeunesse, contre les emballements de son âge… ayant bien retenu la morale de papa-maman… l’horreur des spontanéités… le déshonneur du sacrifice… Voici l’adolescent d’élite à point pour les cent mille profits… petit wagon pommes première classe… villageois snob montaignisé… cent fois plus avide que son père qu’était pourtant un fameux crabe… qui laissait pas grand’chose sur l’os… Voici fiston reniflant la ville… Dents longues, ficelle, yeux faux-fuyants. Il va entrer dans les relations, il va fréquenter les salons, la Loge des "Hirsutes réunis" (affiliée Brith-Brith), deux, trois bars en vogue. C’est lancé ! Là alors c’est du vrai peutt ! peutt !"
Louis-Ferdinand Céline, Les beaux draps, 1941.
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Printemps 1924 - Champs-les-Sims
10/10
Ou alors elle se trouvera là où elle a toujours voulu être. J'admire chez elle cette certitude un peu illusoire avec laquelle elle mène sa vie. On a souvent l'impression qu'elle ne doute de rien, qu'elle sait exactement ce qu'il faut faire. Je vous ai déjà dit que c'est elle qui a encouragé ma liaison avec Jean ? Je ne crois pas. J'espère pour elle qu'elle vivra toutes ces magnifiques aventures qu'elle fantasme tant et qu'elle m'écrira les détails dans ses lettres. Je suis persuadée que de toute façon, nous ne la verrons plus beaucoup à la maison à partir de l'automne. J'espère bien revoir mon frère cependant. Il est n'est pas souvent là, et il me manque beaucoup. J'ai bien un autre petit frère, mais nous n'avons plus beaucoup de centres d'intérêt en commun depuis quelques années, et de toute façon, il va à son tour entrer au pensionnat cette année. Si j'ai un jour un fils, je ne sais pas si j'aurai envie de le laisser aller là-bas, il me manquerait encore plus qu'Antoine j'imagine.
Je sens que les changements seront plus radicaux que prévu. Petite Eugénie (qui adore écouter aux portes) dis que Papa et Maman veulent retourner en Egypte, mais ce serait pour s'y installer. Ce serait vraiment une catastrophe. Je n'ai absolument pas envie que cela arrive.
J'ai été ravie de vous écrire cher cousin.
Noé
Transcription :
Albertine « Cléo… Ma grande fille, pourquoi est-ce que cela a l’air de te bouleverser à ce point ? Et que faisais-tu à la boite aux lettres ? »
Cléopâtre « Maman, je… Comment se fait-il que je sois la seule que la passion fuit ? »
Albertine « Mais… mais de quoi parles-tu ? »
Cléopâtre « Vous et Papa, Sélène et son Berto, A… bref vous avez compris… Moi aussi je veux une histoire d’amour passionnée, des émotions qui tourbillonnent et qui vous donnent l’impression de vous noyer de bonheur… Moi, je brûle tout sur mon passage ! »
Albertine « Je ne comprends rien ma chérie… Tu y auras droit aussi un jour, j’en suis sure, qu’est-ce qui te fait croire le contraire ? »
Cléopâtre « Il y a ce garçon avec qui j’écris… Enfin, un ami d’Antoine. Il nous a mis en contact et… j’ai été très amoureuse Maman. Mais trop, beaucoup trop. »
Albertine « Oh ma chérie... »
Cléopâtre « Il m’a dit dans sa dernière lettre que j’étais trop brûlante pour lui, et qu’il ne pouvait pas me donner ce que je voulais alors… Je lui ai répondu. Je l’ai supplié… Mais je n’ai jamais eu de réponse. Alors j’attends. »
Albertine « Ma Cléo… Il y a tout à aimer en toi. Le feu qui t’animes ne brûle pas trop fort, il fait en réalité de toi quelqu’un de précieux. C’est un magnifique outil de création, et une lumière qui te fait briller. Si ce garçon ne peut pas le voir, c’est qu’il n’est pas celui qu’il te faut. Mais il n’est que le premier, il y en aura d’autres. »
Cléopâtre « Comment en être sure ? Et puis je l’aime... »
Albertine « Je sais que c’est très dur, mais il faut l’oublier. Si il ne veut pas que vous alliez plus loin, ce n’est pas la peine de persévérer. Je sais simplement que si ton père et moi avons pu nous trouver, il n’y a pas de raison que tu ne trouves pas quelqu’un un jour. Pleure autant que tu veux, cela te fera du bien. Puis, pense à la suite. Tu vas faire de brillantes études, et ta carrière littéraire sera plus brillante encore. »
Cléopâtre « Mais l’amour... »
Albertine « Cléo, tu as toujours aimé l’idée de l’amour. Mais il n’est pas tout. Si j’aime ton père, je n’ai pas que lui comme raison de vivre. Ne te définis pas comme une amoureuse avant tout. Tu le trouveras. Mais avant, pense à toi et à ce que tu accompliras. Et quoi qu’il arrive, n’oublie pas que ta Maman sera là pour t’aider ou même juste pour épancher tes larmes. »
#lebris#lebrisgens5#history challenge#legacy challenge#decades challenge#nohomechallenge#sims 3#ts3#simblr#sims stories#eugénie le bris#Arsinoé Le Bris#Lucien Le Bris#Cléopâtre Le Bris#Marc-Antoine Le Bris#Jean-François Le Bris#Eugénie Le Bris II#Constantin Le Bris#Albertine Maigret
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« Lorsque Aline a demandé à son fils quelle carrière il lui plairait d'embrasser, un mot est spontanément monté aux lèvres de Paul : celui de "marin". Sous son regard, les grandes étendues bleues des atlas frissonnent de la lumière des tropiques. Pas un instant, certainement, il ne pense au métier de marin. Pour lui, devenir marin, c'est partir; et partir, c'est revivre : s'en aller, hors du temps et de l'espace. »
Henri Perruchot - La vie de Gauguin
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Dans l’enquête qui nous concerne, cette ingénierie, cette technique, cette école, cette ascèse, c’est la religion catholique bien comprise, relue à la lumière du temps d’invasion-propagande-prédation actuel, temps de persécution. « Il y a beaucoup de maisons dans la maison de mon père. » Il y a assez de place dans l’Église pour une maison française, européenne, strictement organique (donc sans moi, qui m’arrête à son seuil mais qui l’aime et veille sur elle). Ces principes sont décrits par des auteurs comme Julien Langella, comme tous ceux qui entendent concilier foi et identité, et qui s’appuient sur l’exégèse biblique et l’apologétique, disciplines que peu de chrétiens étudient.
(...)
Nouveaux pèlerins, vous cherchez vraiment la vie chrétienne ? Vous ne pouvez plus vous habiller comme des primitifs, vous ne pouvez plus parler comme des primitifs, vous ne pouvez pas descendre vers des primitifs même temporairement par confort, pas d’un seul millimètre, sans quoi c’est la descente entièrement au primitif ontologique pour n’en plus jamais remonter. En temps d’effondrement vous ne pouvez pas « faire la fête ». On ne fait pas la fête quand on est assiégé. Vous ne pouvez pas paraître ivres en public comme les Hilotes devant les Spartiates, ni consommer du loisir, prendre du poids, descendre le courant avec les branches mortes. Les époques de vaches maigres sont des temps virils de réforme, de débarras, de concentration. Après le Carême viennent les délices du banquet de Pâques ; encore faut-il les mériter par les purgations du jeûne sans quoi on ne fait plus que bouffer pour se récompenser d’avoir bouffé, toute l’année, toute la vie. Le salaire des gaudrioles, c’est la honte, le déclassement, la mort, l’oubli.
Le suicide des adolescents harcelés à l’école, la persécution à travers le pays des jeunes Blancs sur les terrains de football urbain qui a fini par décourager tant de carrières prometteuses et défigurer l’équipe de « France » (le contre-exemple Griezmann formé en Espagne dit tout par ricochet), tant d’autres déshonneurs ordinaires, sont des plaies qui cicatrisent très vite à condition d’une hausse drastique des standards culturels.
(...)
Vive le prolétariat chrétien
Quand le gras domine sur le muscle, quand l’efféminé domine sur le bonhomme, alors c’est la dictature des bourgeois-bordel sur une Église-armée-mexicaine. C’est le modèle exactement contraire qui est chrétien, et qui commence au prolétariat choyé, révéré, spécifiquement favorisé. Ouvriers, techniciens, artisans, un prolétariat français chrétien qui maîtrise les métiers indépendants productifs, formé sur le modèle de l’école de la Martinerie : non-mixité, sobriété, technique.
Le prolétaire, étymologiquement, c’est l’homme dont la seule richesse sont ses enfants. Qu’est-ce qui a perdu le Liban ? La Syrie chrétienne ? C’est la vie bourgeoise, le mesquin principe du « pas trop d’enfants », la radinerie du « pas de premier enfant avant 30 ans ». En pleine Syrie 2013, en plein merdier, une petite effrontée de l’ultra minoritaire communauté chrétienne restante, propriétaire d’un restaurant payé par sa famille articulait ceci à un camarade. « Quoi ? Tu n’as pas cinq cent mille euros sur ton compte en banque ? Tu ne te marieras jamais », authentique. Le principe de toutes les libanisations par guerre des berceaux tient peut-être en cette phrase. Stérilité par calcul bourgeois. Tous les parents de familles françaises nombreuses se sont mariés jeunes et pauvres, ont commencé par souffrir et non par jouir, pour ensuite s’enrichir. Leurs maisons sont rangées, vivantes, ils prient, ils travaillent, ils chantent, ils lisent, ils s’entraînent, ils s’entraident. Tout le contraire des couples catastrophes qui eux commencent par le plus agréable : la baise, le restaurant, le voyage ; en un an ils ont déjà tout ratissé et aux premiers nuages qui s’amoncellent ils ouvrent chacun un parapluie différent au lieu d’en prendre un pour deux et de se serrer dessous ensemble.
#E&R#Chartres#Paris#France#Tradition#Religion#Catholique#Pèlerinage#Julien Langella#Academia Christiana#La Martinerie#FSSPX#ICRSP#FSSP
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Flufftober 2024 : Jour de marché
4 octobre
Jour de marché (Market day)
Napoléon Solo & Illya Kuryakin (Des agents très spéciaux)
Ni Napoléon, ni Illya ne savaient cuisiner.
On le voyait bien à leurs notes de frais: il s'y enchaînait un nombre infini de dîners dans de grands restaurants, de déjeuners dans les aéroports dans l'attente d'un transfert, de goûters pris avec la jeune femme qui les avait aidés. Et puis, quand ils n'étaient pas en mission, il y avait encore l'excellente cafétéria de l'U.N.C.L.E. Lorsqu'il était en vacances, Napoléon continuait de manger presque systématiquement au restaurant. Souventes fois, à l'occasion des visites qu'il lui faisait, Illya l'avait vu déguster des huîtres alors que c'était un jour tout à fait ordinaire – il les avait évidemment fait apporter.
Le jeune Russe, pour sa part, savait mettre le contenu d'une boîte de conserve dans une casserole ou étaler du beurre sur un sandwich. Il ne fallait pas lui en demander davantage. Cependant, l'affaire de l'omelette de la Cité du Silence semblait lui avoir donné des idées. Peut-être qu'il avait fini par réaliser que sa gourmandise serait beaucoup mieux servie s'il se cuisinait lui-même de bons petits plats, au lieu de manger toujours la même nourriture tiédasse, mal assaisonnée, répétitive, lorsqu'il ne travaillait pas.
Illya avait commencé sa carrière à l'U.N.C.L.E comme un agent distant, professionnel, inexpressif et mystérieux, dont on était bien en peine d'imaginer les activités quand il rentrait chez lui le soir. Au fil du temps, son amitié sincère avec Napoléon lui avait fait révéler un caractère plus doux, plus facétieux, et il traînait maintenant son partenaire avec lui dans une petite sélection de ses activités.
« Pourquoi devons-nous nous trouver dehors à une heure aussi indécente, se plaignit la voix de Solo dans l'air matinal, alors que nous sommes en repos et que c'est dimanche !
-Parce que le dimanche est le jour du marché, Napoléon, rétorqua tranquillement Kuryakin en prenant un poivron rouge dans sa main. Si je dois attendre que tu te réveilles, l'événement sera presque fini et tous les meilleurs produits seront partis depuis longtemps.
-Tu m'avais dit qu'il y aurait des filles pour me tenir compagnie pendant que tu discutes avec tous ces campagnards.
-Il y en a. Des campagnardes. Elles n'ont peut-être pas l'âge des femmes que tu invites au restaurant d'habitude, mais je te connais bien. Tu as toujours eu un faible pour les dames mûres. »
Illya s'éloigna vers des bacs remplis de pommes de terre et fut surpris d'entendre des pas traînants le suivre. Napoléon, ses lunettes de soleil bien en place devant la lumière de ce matin pur et bleu – accalmie bienvenue avant les saucées prévues dans l'après-midi –, qui se déversait à flot sur la place, levait le nez en respirant les odeurs du marché. Son pantalon coûteux et son caraco de laine jaune à boutons tranchaient terriblement avec son environnement, les vantaux maintes fois reprisés des étals et les feuilles de laitue abîmées sur le sol, mais il semblait commencer à apprécier la balade. Il se colla aux pas de Kuryakin et l'observa tandis qu'il discutait de la provenance d'une grosse truite avec le poissonnier, étudiait les feuilles sur les bottes de poireaux et humait le parfum des pommes.
Quand ils repartirent du marché vers neuf heures, l'agent américain avait à la main un sachet plein d'olives aux épices que son ami lui avait achetées pour l'occuper. Kuryakin sourit en voyant la scène; on aurait dit un enfant qu'il avait contraint à l'accompagner dans une longue, pénible et ennuyeuse affaire d'adulte.
« J'espère que je vais avoir l'occasion d'assister à la sublimation de tout ce que tu as acheté, exigea Napoléon tandis qu'ils remontaient la rue.
-Pourquoi ? Tu as contribué à l'achat ? le titilla Illya avec un sourire de pur contentement.
-Oh, Illya! Ne sois pas si pingre, allez ! Je te promets de passer un coup de nettoyage dans ton appartement, où tu voudras ! »
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Je n'arrive pas à croire le niveau d'auto-censure que je m'applique concernant l'actualité (meme ici).
C'est parce que je sais à quel point les gens sont devenus enragés et incapables de concevoir les multiples couches de complexité qui enrobent ces situations. Les gens font tout pour ne pas voir ces mains abjectes qui restent dans l'ombre, et ils les ignorent tout bonnement lorsque la lumière est faite sur leurs sordides desseins.
Trop de gens sont entrés dans un moule idéologique, dogmatique. Lorsque l'on se glisse dans ce mode de pensée, nous devenons incapables de penser autrement.
On entre dans une secte créée autour des opinions que l'on épouse pour entrer dans un groupe dans lequel on se sent vivre. Ces opinions que l'on a en commun deviennent sacrées. On a un langage, un vocabulaire propre qui devient une chape sur l'esprit. La "décolonisation" et la "résistance" par exemple. Que ces termes ont bon dos dans certains milieux pour justifier l'injustifiable.
C'est quelque chose que j'ai toujours fui, les groupes et leur pensée qui invariablement déforme tout. La pensée solitaire (ponctuée d'apports extérieurs pour amener de l'eau à son moulin, pour éviter la stagnation) leur est en tout point supérieure. On peut échanger et cogiter en groupe, mais décanter, intégrer, éprouver, c'est une affaire à mener en hermite.
Dans mon boulot je suis entouré par quelques personnes avec qui il est impossible de discuter de faits sans que les émotions et les anecdotes ne viennent polluer la vision juste et claire. Donc je me tais et c'est de toute façon l'attitude professionnelle à avoir.
Que je hais les gens. Si aveugles. Incapables de concevoir que des choses qui s'opposent ou semblent s'opposer peuvent toutes etre vraies. Pensée manicchéenne tout de blanc et tout de noir. Pas de teintes de gris, encore moins de couleur.
Je me sens tout seul mais je sais en vrai que je ne le suis pas vraiment. Il y en a d'autres qui se taisent. Il y en a d'autres qui ont peur pour leur carrière, leur réputation, qui n'ont pas envie de devoir se facher avec leurs collègues, leurs amis, leurs proches. Je fais pareil. Parfois je préfère ne pas savoir ce que pensent les gens.
Je suis fatigué, je n'en peux plus. Un an de silence. Meme dans mon dernier bouquin photo familial (privé) qui retrace les années écoulées et dans lequel je m'épanche habituellement en l'agrémentant de quelques textes, je n'ai pas pu en parler alors que ça me bouffe de l'intérieur en permanence.
Meme ici, dans cet espace, je n'ai pas la force de —ou je n'ose pas— m'aventurer plus loin. Quand l'intelligence, l'analyse lucide et la mesure des choses se retranche autant, on sait que l'heure est grave.
#check your biases#quand je vois des collègues éducateurs aux médias regurgiter de la propagande frèriste j'ai envie de me petit-suissider
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Le gouffre (histoire réécrite)
(J'ai supprimé la précédente histoire parce qu'elle ne me plaisait pas)
Pendant les vacances, je suivais constamment mes potes. On faisait des tours de vélos dans le village ainsi que dans la campagne ou dans les bois. On allait loin, à dix kilomètres de chez mes parents. J’avais dix ans et personne ne s’en souciait. Certainement parce que dans les années quatre-vingt, l’insécurité n’avait pas la même définition. Surtout pour un groupe de garçons.
Ce jour-là, nous suivîmes Christophe dans la forêt. Il avait écouté sa grand-mère parler d’un lieu maudit mais oublié. Il s’agissait d’une grotte au cœur de la forêt, inaccessible par les chemins actuels. Et d’après elle, cet endroit serait maudit. Durant son enfance, il y vivait un ermite qu’on suspectait être un mangeur d’enfants. Alors, il voulait savoir si cette caverne existait réellement.
Nous passâmes une bonne demi-journée à chercher le lieu perdu. On privilégiait les anciennes carrières. Il y en avait quatre, sans trouver d’entrée pouvant correspondre. Je n’avais jamais autant fait de vélo de ma jeune vie, avant cette recherche. Malgré la fatigue, nous continuâmes jusqu’à un lieu appelé le chantoir.
L’endroit n’avait rien d’incommodant. Il n’existait aucune route pour y accéder, pas même de sentier officiel. C’était juste un creux entouré d’arbres. Cependant, une partie était composée de roches formant une sorte de falaise. Nous longeâmes les parois jusqu’à découvrir une faille caché par quelques plantes grimpantes.
C’est là ? demanda Mehdi.
Personne ne répondit. Christophe s’amusait à débarrasser le lierre pendant qu’Arnaud partit pisser contre un arbre. De mon côté, je restais assis sur mon vélo à attendre ce qu’on devait faire. Je regardais la brèche s’agrandir lentement après le nettoyage de mon copain. Il était évident qu’un adulte de taille moyenne pouvait entrer par cet endroit.
Les yeux de Christophe pétillaient devant l’entrée de ce qui ressemblait à une grotte. Nous restâmes derrière lui à attendre la suite. Il surprit le groupe en sortant de son sac à dos une lampe torche. Certain qu’on trouverait le site, il avait tout prévu. Il commença par allumer la lampe, la dirigeant vers la faille afin de voir au plus loin.
Et si l’ermite arrive ? intervint Mehdi.
Il doit être mort, répondit Christophe. Ma grand-mère m’a dit qu’il habitait ici quand elle avait notre âge.
Mais tu es certain que c’est ici ? rétorqua Arnaud.
On a trouvé une grotte, non ?
Puis, il avança. Il toucha du bout des doigts les parois avant de se retourner dans notre direction et d’ajouter :
Alors, vous venez ?
Je descendis de ma bicyclette. Par contre, Arnaud et Mehdi restèrent assis. Ils n’étaient pas convaincus par l’aventure qui s’offrait à nous. Dès lors, Arnaud expliqua qu’il commençait à se faire tard, préférant repartir et éventuellement revenir le lendemain. Je restais donc avec Christophe qui, trouva les mots pour me convaincre :
On entre cinq minutes, puis on revient demain avec les copains.
Ainsi nous pénétrâmes l’entrée de cette grotte inconnue. Nous étions comme Tom Sawyer et Huckleberry Finn à la recherche du trésor des pirates. L’idée de la présence de Joe l’indien titilla mon esprit, avant de disparaitre comme elle était venue. Ce n’était qu’un dessin animé inspiré d’un livre, après tout.
Nous quittâmes le jour pour entrer dans la nuit. Seule la lampe torche permettait d’avoir un peu de lumière. Elle éclairait faiblement mais suffisamment pour entrevoir une distance de quelques pas. Nous marchâmes lentement dans un court passage aux parois rugueuses. Je sentais les bords coupants de la roche presser contre mes vêtements. Enfin, nous arrivâmes dans ce qui parut être une salle.
C’est ici ! On a trouvé la grotte ! Cria de joie mon ami.
Je riais, heureux de notre découverte pendant qu’il sautait dans tous les sens. Nos clameurs résonnaient laissant croire que nous étions une centaine de personnes. Je proposais ensuite de rentrer. Soudain, mon pote découvrit un nouveau passage. Dès lors, il m’invita à le suivre.
Juste pour voir et après, promis, on fera demi-tour.
Résigné, je le suivis en pénétrant dans un petit couloir. Je devais légèrement m’accroupir pour éviter au plafond d’essuyer une couche moite sur mes cheveux. Nous marchions dans le noir complet, éclairé uniquement par un faisceau de lumière, lorsque je sentis le sol s’effondrer brutalement.
La chute fut, à la fois, rapide et longue. Nous n’avions pas eu le temps de hurler. Je me retrouvais étendu sur le dos au bord d’un précipice, une jambe pendant dans le vide. J’étais coincé sans savoir à quelle hauteur je me trouvais. Ma hanche ainsi que mon épaule droite faisaient horriblement mal. Chaque mouvement était insupportable.
A ce moment, je regrettais d’avoir suivi Christophe. Perdu dans le noir, je pensais à mes parents, à ma sœur. Je hurlais appelant à l’aide. Mais seul l’écho répondait. Tout à coup, une voix vint à mon oreille.
Ne panique pas, dit calmement Christophe.
Où es-tu ?
En dessous de toi.
Effectivement, sa main toucha mon bras gauche jusqu’à agripper mes doigts pour les serrer. Ce geste rassura mon esprit. Nous parlâmes de mes blessures et de leurs douleurs. Il me dit qu’il ne pensait n’avoir rien de cassé, quelques contusions. Mais il avait perdu la lampe et il ne pouvait nous éclairer. Puis il s’excusa de m’avoir emmené dans ce gouffre. De temps en temps, sa main serrait la mienne dans un geste fraternel.
Pendant des heures, nous restâmes à attendre, sans rien voir de ce qui nous entourait. Parfois, je m’endormais. Seulement au moindre mouvement, l’atroce douleur me réveillait. Christophe ne parlait jamais à moins de répondre à mes appels. Il attendait sagement, persuadé qu’une expédition viendrait pour nous secourir. C’était évident, on allait venir.
Quelle heure est-il ? questionnais-je.
Je ne sais pas… Deux heures, trois heures…
Il fait nuit ?
Oui.
J’ai peur, dis-je.
Il ne répondit qu’en serrant ma main encore une fois. Je ne savais pas où il trouvait cette force à croire en l’espoir. Il était toujours le premier à faire les conneries, on le suivait. Et finalement, on s’en sortait toujours. Il me rassura une dernière fois. Puis je m’endormis en l’entendant dire :
J’aimerais revoir ma mère.
Des murmures nous réveillèrent. Des échos perdus dans la cavité se rapprochaient de nous. Mon pote serra ma main lorsqu’une lumière éclaira mon visage. J’aperçus au loin, à une dizaine de mètres au-dessus de moi, des têtes casquées. Ils crièrent. Deux hommes descendirent en rappel pour me secourir. Je pus souffler. Aussi je fus surpris d’entendre une troisième personne demander si j’étais seul.
C’est trop profond pour continuer de descendre, annonça en criant un des sauveteurs. Il y a au moins cents mètres.
Mais Christ est juste là.
Désolé mais il n’y a que du vide. Tu as eu énormément de chance de tomber sur ce bord.
Comprenant son erreur, il ajouta : T’en fais pas, on va retrouver ton copain.
Il avait raison. Le corps de Christophe était bien plus bas.
J’ai mis plus d’un an à me remettre de mes blessures et dix ans à retrouver le moral sans penser à mon ami. J’ai gardé contact avec Mehdi et Arnaud pendant longtemps. Après cette tragédie, nous avions arrêté nos conneries. Cependant, Je ne les ai jamais remerciés d’avoir donné notre position. Sans eux, je serai aussi mort. De même, je n’ai jamais parlé de nos discussions dans le gouffre avec Christophe. Parce qu’elles n’étaient pas possibles d’après les secours. Le précipice était trop lisse pour qu’il puisse se tenir. Mais il était avec moi pendant tout ce temps, à attendre qu’on vienne me sauver.
Alex@r60 – novembre 2023
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"According to Plotinus, ecstasy is the culmination of human possibility. He contrasted emanation (πρόοδος, prohodos) from the One—on the one hand—with ecstasy or reversion (ἐπιστροφή, epistrophe) back to the One—on the other. This is a form of ecstasy described as the vision of, or union with, some otherworldly entity—a form of ecstasy that pertains to an individual trancelike experience of the sacred or of God."
tw : rituels, meurtre, gore, langage psychophobe
Lové dans les plis de la vallée comme dans les bras d'un amant, les Green Mountains du Vermont veillent sur Falmouth comme on garderait un secret. Le campus tient toutes les promesses conjecturée par la brochure : il émerge des verdures luxuriantes tel un oasis anglican, gothique et sévère, la pierre et le lierre, la brise aromatisée au parfum des vergers ; une toile en devenir qui n'attend plus que l'automne de Nouvelle-Angleterre pour y déverser son brasier. Eux à son image et elle à la leur, les étudiants de l'université incarnent le mieux son esprit : bâtis pour l'érudition et tout particulièrement disposés à s'éventrer pour un goût d’Éternel. Ils parlent, parlent, parlent― et ils ne parlent que de ce ça. Dans les couloirs, les échos se chevauchent ; mythe et vérité fusionnent.
En exclusivité : le compte-rendu de notre rencontre avec Bill Carpenter, frère de Sam Carpenter, dont le corps sans vie a été retrouvé aux abords de sa ferme au nord de la petite ville de Falmouth, Vermont. "Une boucherie", raconte-t-il. En effet, Sam Carpenter est décédé dans des circonstances pour le moins troublantes : le médecin légiste avait à l'époque déclaré n'a avoir "jamais vu ça de [ma] carrière― un catalogue de traumatismes et de contusions, deux membres arrachés. Il est irreconnaissable." Tandis que le bureau du shérif accuse le coup, une attaque d'animal, Bill Carpenter est persuadé que les circonstances qui entourent le décès sont encore plus sinistres. "Aucun animal n'est capable d'une telle cruauté", nous dit-il. "Aucun, sauf un." Selon lui, c'est entre les murs de Falmouth College, l'université voisine à la ville, que se cache la clé du mystère ; il semblerait que Carpenter ait lui-même aperçu des "lunatiques en toges" parcourir les bois autour de sa ferme peu de temps avant le jour fatidique. Faute de preuves, et malgré l'opposition de la famille Carpenter, le bureau du shérif a classé l'affaire en juin dernier après deux ans d'enquête.
Ils parlent de transcendance. Parlent d'Absolu. D'une expérience si Sublime qu'elle aurait altéré la constitution de leurs atomes. Certains auraient été si transformés qu'il leur aurait fallu des jours entiers pour réapprendre le langage des hommes, crude et rugueux dans leurs gorges. Ils parlent d'apothéose. De festin à la table des dieux ; l'air lui-même se serait fait ambroisie. Ils en auraient été si pleins, les poumons enflés à la divinité ambrée, qu'ils auraient regardé le ciel fondre entre les doigts pour les laisser s'abreuver de la lumière des étoiles. Ils parlent d'extase. D'une euphorie comme aucune autre, si métaphysique que le temps en aurait perdu son emprise ; des saisons entières se seraient écoulées entre un clin d’œil et le suivant. Ils parlent d'existence en dehors de soi-même : ce serait comme renaître avec les yeux grands ouverts sur le monde, ne faire plus qu'un avec la fibre de sa Matière ; ce serait sentir son cœur battre sous ses pieds, primal et frénétique sous la croûte terrestre. L'entendre dans l'écorce des arbres et à travers les mouvements du ruisseau, entre les nuages comme les plus majestueux des coups de tonnerre. Ce serait comme regarder Dieu droit dans les yeux.
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MODIGLIANI - Amedeo Modigliani (1884-1920) était un artiste italien qui a laissé une marque indélébile dans le monde de l'art du 20e siècle grâce à un travail très particulier caractérisé par des portraits élégants et allongés, une sensualité unique, et une grande simplicité. Sa carrière artistique relativement courte a été marquée par des luttes personnelles, mais son influence dans le monde de l'art moderne est indéniable.
Modigliani est né à Livourne, en Italie, dans une famille juive sépharade. Il a étudié l'art à l'Académie des Beaux-Arts de Florence, mais il a rapidement déménagé à Paris en 1906 pour poursuivre sa carrière artistique. La Ville Lumière était le centre de l'effervescence artistique de l'époque, et Modigliani est rapidement devenu un membre de l'avant-garde artistique. Il a été influencé par des artistes tels que Henri Toulouse-Lautrec et Paul Cézanne, mais il a rapidement trouvé sa propre identité picturale.
Modigliani est surtout connu pour ses portraits de figures allongées, aux visages élégants et stylisés. Ses modèles, souvent des amis, des amantes ou des connaissances du quartier de Montparnasse à Paris, étaient représentés de manière sensuelle et presque idéalisée. Son utilisation de lignes pures et une palette douce a créé des œuvres d'art d'une grande élégance et d'une grande beauté. Parmi ses modèles les plus célèbres, on trouve Jeanne Hébuterne, qui a été sa compagne pendant de nombreuses années.
L'un des aspects les plus marquants de la carrière de Modigliani est son talent pour la sculpture, en plus de la peinture. Il a créé un certain nombre de sculptures en pierre calcaire qui partagent la même esthétique élégante et allongée.
Paul Guillaume était un marchand d'art parisien influent qui a joué un rôle crucial dans la carrière de l'artiste et son succès. Guillaume était connu pour découvrir et promouvoir de nouveaux talents artistiques, et il a rapidement reconnu le potentiel de Modigliani. Il a acheté des œuvres de l'artiste, organisé des expositions et l'a aidé à se faire connaître dans le cercle artistique parisien.
L'association avec Guillaume a ouvert des portes à Modigliani, lui permettant d'exposer ses œuvres dans des galeries prestigieuses de Paris, notamment la Galerie Berthe Weill. Ces expositions ont attiré l'attention des collectionneurs et des amateurs d'art, contribuant à la renommée croissante de Modigliani.
Cependant, la carrière de Modigliani a été marquée par des difficultés personnelles, notamment des probl��mes de santé liés à l'alcool et à la drogue. Il est décédé tragiquement en 1920 à l'âge de 35 ans, laissant derrière lui un héritage artistique qui a continué à s'épanouir après sa mort.
Après le décès de l'artiste, Paul Guillaume a continué à promouvoir son œuvre, consolidant ainsi sa place dans l'histoire de l'art.
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L'apport des nouvelles technologies dans le domaine culturel
Depuis quelques années, les technologies se sont rapidement invitées dans le milieu culturel permettant ainsi de rendre les institutions culturelles plus attractives et plus accessibles au public. Les « nouvelles technologies » désignent des domaines très évolutifs et des techniques diverses, pouvant rendre plus accessibles les rapports entre les humains et les machines. Dans le domaine de la culture, elles sont utilisées le plus fréquemment dans la conservation des œuvres d’art. L’intelligence artificielle et d’autres outils technologiques sont utilisés pour mener à bien ce projet de modernisation du domaine culturel. Ainsi, quel est l’impact de l’essor des nouvelles technologies dans le domaine culturel ? Cette modernisation est-elle bénéfique pour le secteur culturel ?
Les bienfaits des nouvelles technologies dans le secteurs culturels
Dans le domaine de l’art, les possibilités des nouvelles technologies semblent infinies : création, restauration, conception d’expositions, découvertes archéologiques, authentification…Les artistes s’en servent pour moderniser leurs œuvres ainsi que les espaces d’exposition. Par exemples, l’Atelier des lumières (Paris) et les Carrières de lumières (Les Baux-De-Provence) connaissent une renommée toujours plus grande. Ces espaces permettent d’être en immersion totale avec les œuvres d’art, d’interagir avec certaines d’entre elles.
le numérique trouve peu à peu sa place au sein des institutions culturelles : audioguides améliorés, mapping, podcasts, réalité augmentée et, en hausse depuis le début de la pandémie : les visites virtuelles. C’est le cas des « Micro-Folies » qui est un concept à l’initiative de Didier Fusillier, directeur de La Villette. Le principe est de créer des musées numériques dont le contenu est alimenté par 12 institutions culturelles nationales (Le Centre Pompidou, L’Opéra National de Paris, Le Louvre et la Philharmonie entre autres). Ce dispositif culturel vise à démocratiser la culture en s’installant en priorité dans les zones les plus défavorisées et reculées pour rendre les institutions culturelles plus accessibles à tous. Dans ces lieux vous pourrez être immergé au cœur d’une multitude de tableaux pour mieux comprendre leurs histoire à l’aide de casque à réalité virtuelle , faire des visites d’institutions culturelles ….
youtube
L’Art à la maison
Bien que tout à fait gratuits et donc peu lucratifs pour les institutions, la crise sanitaire a permis de généraliser les visites virtuelles sous la pression des réseaux sociaux et des technologies désormais disponibles sur les smartphones. Le succès unanime du fameux Getty Challenge lancé par le musée Getty et invitant les internautes à reproduire des œuvres d’art à la maison, reste une des victoires inattendues sur la morosité du confinement
Les internautes ont relevé le Getty Museum Challenge ©Instagram/bryanbeasleyphoto d'après Portrait de Jeune Femme par Nicolas Pickenoy, 1632, Getty Museum
Aussi, Les lieux culturels, encore portes closes pendant le confinement , ont proposé une alternative bienvenue pour profiter de leurs trésors et collections : les visites virtuelles. Le Met , le Château de Versailles ou encore le Louvre ont ouvert leurs galeries le temps d'une balade interactive hors du temps. Vous pourrez opter pour la découverte virtuelle de la quasi-totalité des espaces du musée sur smartphone, ordinateur ou grâce à un casque VR, explorer l'espace en 3D avec un réalisme impressionnant avec la possibilité de zoomer sur les œuvres pour les voir plus en détail.
Mais , cette modernisation est-elle accessible par tous ? qu’en est-il du plaisir de voir les œuvres en vrai ?
La question des seniors
Les nouvelles technologies permettent aux seniors d'accéder plus facilement à une vaste quantité d'informations culturelles. Internet, les applications mobiles et les plateformes de streaming offrent un accès rapide à des contenus tels que des livres, des films, de la musique, des expositions virtuelles, et bien plus encore. Les médias sociaux et les plateformes en ligne permettent aux seniors de rester connectés avec leurs amis, leur famille et d'autres personnes partageant les mêmes intérêts culturels. Cela contribue à lutter contre l'isolement social en offrant des opportunités de communication et d'échange. Les événements culturels en ligne, tels que des concerts virtuels, des expositions en ligne, des visites virtuelles de musées, élargissent les opportunités pour les seniors de participer à des activités culturelles sans avoir à se déplacer physiquement.
Cependant, il est important de noter que tous les seniors ne sont pas familiers ou à l'aise avec les nouvelles technologies. Pour maximiser l'impact positif, il est crucial de mettre en œuvre des initiatives visant à accroître la littératie numérique parmi les personnes âgées et à garantir que les technologies sont conçues de manière inclusive pour répondre aux besoins de tous les utilisateurs.
Les nouvelles technologies ont apporté de nombreux avantages dans le domaine culturel, mais comme toute innovation, elles présentent également certains inconvénients. Avec la montée des plateformes numériques, il est devenu plus facile de consommer de la culture sans quitter son domicile. Cela peut entraîner une diminution de l'expérience physique, et sensorielle des œuvres culturelles, que ce soit en visitant des musées, en assistant à des concerts ou en fréquentant des librairies. Par exemple, regarder une œuvre d'art en ligne ne peut pas reproduire pleinement l'expérience de la voir en personne dans un musée. La consommation excessive de contenu numérique peut contribuer à la dépendance aux écrans, ce qui peut avoir des implications sur la santé mentale, la qualité du sommeil et les interactions sociales.
Il est important de noter que ces désavantages ne sont pas universels et peuvent varier en fonction du contexte spécifique de chaque institution culturelle et de la manière dont elles intègrent et gèrent les nouvelles technologies. Une approche équilibrée et réfléchie est essentielle pour maximiser les avantages tout en atténuant les inconvénients potentiels.
SOURCES: Wikipedia, la villette.com, Connaissance des arts.com
Par Zohore Dodo
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Portrait robot du bourgeois, par Régine Pernoud (première partie)
Le texte qui suit est un extrait du livre de l'historienne et Archiviste Régine Pernoud La bourgeoisie, PUF, col. Que sais-je ?, Paris, 1985, p. 7-21.
Un prototype du bourgeois français : le bourgeois parisien sous la Monarchie de Juillet
C’est à Paris qu’il faut situer, aux alentours de 1840, le « bourgeois français ». Il a certes son homologue dans toutes les villes de province, mais il n’est pas un bourgeois de province qui, pour une raison ou une autre, n’ait affaire à Paris, ne regarde vers Paris, n’en attende les nouvelles et n’en copie les manières. Rien de plus naturel d’ailleurs, puisque Paris concentre alors la puissance économique ou, pour mieux dire, la puissance financière en toute activité économique ; sa prépondérance, son rôle de capitale remontent haut dans le temps et de plus, à dater de la Révolution française, c’est-à-dire un demi-siècle plus tôt, le pouvoir politique s’y est installé en même temps que le pouvoir administratif.
Et ne négligeons pas la vie artistique et littéraire avec les salons, les théâtres, les concerts où se rencontre la bonne société, sans parler des musées, des bibliothèques et aussi de l’université qui constitue, pour les professeurs les plus éminents, la consécration de leur carrière.
Nous compterons de préférence notre bourgeois parmi ceux qui se font bâtir à Paris ces « belles maisons à concierges » dont parle Balzac. Car on bâtit beaucoup dans le Paris de Louis-Philippe ; et le préfet Rambuteau, s’il n’a pas l’envergure de son successeur Haussmann, démolit et rebâtit toute une partie de la ville — ce Paris qui bientôt dépassera un million d’habitants. S’il n’habite lui-même dans les quartiers neufs, ceux de la plaine Monceau, de l’Europe, de la place Saint-Georges, notre bourgeois y sera en tout cas propriétaire d’un immeuble de rapport ; et il y applaudira, comme tous ses contemporains, les embellissements de la ville, l’achèvement de l’église de la Madeleine, l’érection de l’Obélisque sur la place de la Concorde, les nouveaux ponts jetés sur la Seine et aussi les « embarcadères » que l’on entreprend pour le futur chemin de fer. Et Paris devient la « Ville Lumière » grâce à son éclairage au gaz.
Une ambition sociale favorisée par le régime
Notre bourgeois occupe dans la société une situation proportionnée à l’importance de ses affaires : affaires de grand négoce ou de grande industrie, à moins que — et c’est d’ailleurs le sommet de la réussite — il ne soit banquier. Aussitôt après la Révolution de 1830 qui l’a installé sur le trône, Louis– Philippe a fait choix comme Premier Ministre d’un banquier, Jacques Laffitte ; et c’est un autre banquier, Casimir Périer, qui lui a succédé. Lorsque son contemporain, Adolphe Thiers, lui-même un bourgeois type, veut définir l’ascension type du bourgeois, il énonce :
Le père était paysan, ouvrier dans une manufacture, matelot dans un navire. Le fils si le père a été laborieux et économe, fermier, manufacturier, capitaine de navire. Le petit-fils sera banquier...Les générations s'élèvent ainsi les unes au dessus des autres.
Même s’il n’appartient pas nommément à la haute banque, alors tout entière juive ou protestante, même s’il ne fait pas partie de ces dynasties de Brumairiens qui, une quarantaine d’années auparavant, ont installé Napoléon, lequel en retour a aussitôt installé la Banque de France, la fortune de notre bourgeois repose avant tout sur son activité financière : il peut être simple rentier (depuis le Directoire — 1797 — la rente d’État est exemptée d’impôt ; elle a été bientôt après déclarée insaisissable) ou encore spéculer sur actions et obligations en un temps où la Bourse installée depuis 1826 dans le Palais de la rue Vivienne, aligne deux cent soixante valeurs cotées — contre sept au début du siècle.
Et s’il est une réforme qui lui paraît indispensable et à la réalisation de laquelle il s’emploie, c’est de pouvoir bénéficier, pour cette activité financière, de l’anonymat qui lui garantira la sécurité. La société anonyme dont on parle de plus en plus, sans qu’elle soit encore expressément permise, représentera le fruit d’un effort tenace, celui de la bourgeoisie tout entière dont elle comblera les vœux.
La bourgeoisie des industriels
Industriel, notre bourgeois ne l’est encore qu’avec une certaine timidité. Saint-Simon, lorsqu’il est mort en 1825, était à peu près inconnu et ce n’est que plus tard que se répandront ses doctrines sous l’influence desquelles on pourra vraiment parler en France de révolution industrielle. On voit certes des progrès impressionnants se manifester dans l’industrie, presque tous inspirés du modèle anglais : machines à vapeur, emploi du coke dans les fonderies à la place du charbon de bois, apparition des chemins de fer (la première disposition législative qui les concerne ne sera prise qu’en 1842).
Mais s’il n’appartient à quelque grande famille, comme les Wendel pour la sidérurgie, les Kœchlin ou Dollfuss pour les filatures de coton, les Schneider ou les Say et leurs émules, s’il n’est sucrier comme Delessert ou drapier comme Cunin-Gridaine, notre bourgeois se contentera d’avoir des intérêts à la Compagnie d’Anzin ou, un peu peu plus tard, à la Compagnie du Nord. Dans l’ensemble, il se fera remarquer plutôt par sa prudence que par son audace.
Il se trouvera plus avisé en consacrant le maximum de ses affaires au négoce. Selon son estimation, la réussite du siècle est celle des bonnetiers de Troyes qui font fabriquer à domicile dans les campagnes ou les petites villes les produits dont ils ont fourni la matière première et qu’ils vendent ensuite une fois manufacturés. Ils évitent ainsi les risques de la grande industrie et, les fabricants à domicile étant leurs salariés, ils perçoivent à la revente d’appréciables bénéfices.
Une seule loi « naturelle » : la loi de l’offre et de la demande
Là est la source de cet enrichissement qui fait la prospérité de la classe bourgeoise : "J'ai vendu un million de sarraus avec un franc de bénéfice : voilà comment je suis devenu millionnaire."
Cette constatation, émanant d’un bourgeois du temps (Colombier– Batteur), résume toute une philosophie. Le bourgeois, celui sur qui repose l’activité économique de la nation, sait qu’il n’y a pas d’enrichissement sans bénéfice, pas de bénéfice sans commerce, pas de commerce en dehors de la loi de l’offre et de la demande.
S’il est pour lui une vérité claire, fondamentale, intangible, c’est celle-là ; en dehors de la loi de l’offre et de la demande, aucun commerce ne peut subsister, toute la vie économique est compromise. Ne fait-elle pas partie d’ailleurs de ces « lois naturelles » qui déterminent toute existence ? C’est dire que, s’il est un point de doctrine sur lequel chacun doive être d’accord et qu’on doive considérer comme inviolable et sacré, c’est bien ce qui touche à la liberté du commerçant. Lors des « funestes ordonnances » de juillet 1830, cette liberté était mise en péril.
Les ordonnances limitantes de Charles X
La troisième ordonnance limite le pouvoir politique de la bourgeoisie
Les commerçants se sentaient visés par la troisième de ces ordonnances qui rayait la patente des impôts comptant pour le cens, donc pour le droit de vote. Notre bourgeois qui aurait été exclu du nombre des électeurs, donc des éligibles, si cette ordonnance avait été maintenue, a pris une part active à ces journées de juillet à côté des polytechniciens et autres gens de sa classe, justement indignés de pareilles atteintes à sa liberté.
La première ordonnance limite la liberté de la presse
Si la troisième ordonnance attaquait la dignité du commerçant, la première suspendait la liberté de la presse. Or, cette presse a pris entre-temps un prodigieux essor. Aussi bien, à travers les diverses affaires qu’il traite, pour son négoce, pour gérer sa fortune et celle que lui a rapportée la dot de sa femme, pour percevoir les fermages de ses propriétés, les loyers de ses immeubles, les bénéfices de diverses sociétés auxquelles il participe et le rapport de ses rentes et actions, notre bourgeois tient-il à son siège au conseil d’administration du journal dont il est l’un des actionnaires considère comme essentiel cet instrument d’avenir qu’est la presse.
La presse comme instrument d’enrichissement et de pouvoir
Quatre ans plus tôt, en 1836, à Paris, à quelques jours d’intervalle, ont paru successivement deux journaux : Le Siècle, puis La Presse, qui inaugurent une ère nouvelle dans ce domaine ; par une manœuvre hardie, Émile de Girardin, qui ne percevait pas un centime lors du lancement de l’opération, a su monter son affaire et promouvoir une presse de type entièrement nouveau à très bon marché (l’abonnement coûte quarante francs alors que celui du Journal des Débats est de quatre-vingts francs par an) ; il capte le lecteur par ses feuilletons quotidiens et surtout en ouvrant ses colonnes aux annonces commerciales.
Une ère nouvelle s’annonce grâce à cette presse largement répandue, par laquelle l’opinion peut être habilement dirigée et qui secondera la diffusion des produits commerciaux.
La presse, notre bourgeois le discerne clairement, va être l’agent le plus efficace de la vie économique étant donné son pouvoir sur l’opinion ; il ne doute pas qu’elle tienne en respect, s’il le faut, la puissance politique adverse ; trente mille abonnés, trois cent mille lecteurs informés chaque matin : un négociant habile sachant utiliser ce canal pour faire vendre ses produits ne saurait négliger pareil moyen ; peu importe au demeurant l’option politique du jour : M. de Girardin a dû s’orienter vers les conservateurs, son prédécesseur, M. Dutacq, qui avant lui a fondé Le Siècle, ayant capté les élus de gauche. Mais notre bourgeois sait d’expérience que La Presse n’hésitera jamais à opter pour la liberté.
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Ma carrière artistique est un travail en cours, et j'aurais aimé tout maîtriser à la perfection pour éviter de me sentir ridicule devant mon équipe. J'ai su depuis l'âge de 12 ans que ma passion résidait dans l'art et l'écriture, mais ce n'est qu'à 24 ans que j'ai officiellement commencé à chanter devant un micro. À 29 ans, je réalise que tout ne se passe pas comme prévu. La qualité artistique que je vise pour ma vie est celle de l'excellence, ce qui implique également des coûts considérables. Entre mes petits boulots, que je considère comme différents rôles dans cette vie pour réaliser mes rêves et répandre de la gratitude, je suis fatigué de naviguer dans des eaux troubles et incertaines!
L'art exige désormais ma totale sincérité. Parfois, l'assertivité n'est pas bien comprise, et quand on la force, elle ne transmet pas toujours au mieux le message que l'on souhaite faire passer. Je ressens encore une grande retenue dans ma voix, probablement en raison de nombreux échecs passés et des obstacles que j'ai dû surmonter avec peine. J'ai réussi à me relever, mais toutes les blessures ne sont pas encore cicatrisées, et je n'ai plus envie de jouer un rôle. Mon cœur est rempli de joie, mais il ressent le besoin de partager son histoire. Il aspire à être lu et entendu par d'autres que moi-même. Contrairement à beaucoup, j'ai besoin de critiques constructives pour progresser!
Plutôt que de penser à tous ceux que j'ai blessés, j'aurais dû commencer par me demander pourquoi j'ai ressenti le besoin de faire du mal pour me sentir bien. J'aurais dû me pardonner à moi-même pour toutes les fois où j'ai refusé la lumière au profit de l'obscurité. Je ne peux pas attribuer mon existence à des excuses pour les différentes raisons de mes échecs, car en réalité, ce sont mes choix multiples qui m'ont conduit jusqu'à aujourd'hui.
J'aurais très bien pu devenir cette avocate que ma mère espérait que je sois, étant donné ma facilité à argumenter et à défendre les autres plus que moi-même. Cependant, j'ai choisi de rêver sur les bancs de l'école, avec les titres de chansons dans ma tête, en me disant qu'un jour, je vivrais de mon art. Vivre de mon art est mon objectif ultime.
JE ME PARDONNE
d'avoir tant douté de mes capacités et d'avoir placé les sentiments des autres avant les miens. Cela m'a simplement conduit à projeter une image de moi qui n'était pas authentique. La principale raison pour laquelle nous attendons souvent tout des autres, c'est parce que nous nous refusons à nous-mêmes. Il est temps que je commence à me donner la même attention et le même soutien que je donne aux autres!
#new artist#artists on tumblr#youtube#musique#amour#ecriture#mode#univers#spiritual development#self development#love song#pardonner#acceptation#partage#vivre#art de vivre#vivre sa vie#joie de vivre#tolérance
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C'est l'été à Charlette-Plage et il s'y passe plein de choses !
Nouveaux mariages : Sonia et Joachim (un copain de lycée retrouvé à la fac, quelques années plus tard). Marylène et Victorien, son petit ami de longue date.
Cassandra, elle, n'a pas envie de se marier avec le beau Julien dont elle est pourtant folle amoureuse. Ils vont vivre sans bague au doigt, le bébé portera leurs deux noms.
C'est aussi la saison des anniversaires, les grands-parents vont peu à peu souffler les bougies et prendre (ou pas) leur retraite.
Quant à Johnny, il nage dans le bonheur. Il a réalisé son DLT (top de carrière sportive) et il est gaga de sa petite Flanie.
Et la plante-vache dans tout ça ? Récompense professionnelle de David (le mari d'ingrid) ? Elle attend son premier festin... Bien clôturée pour plus de sécurité. Une lumière dans la nuit, avec sa petite bougie allumée...
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De l'océan à la source
De la montagne à la plaine
Court le fantôme de la vie
L'ombre sordide de la mort
Mais entre nous
Une aube naît de chair ardente
Et bien précise
Qui remet la terre en état
Nous avançons d'un pas tranquille
Et la nature nous salue
Le jour incarne nos couleurs
Le feu nos yeux et la mer notre union
Et tous les vivants nous ressemblent
Tous les vivants que nous aimons
Les autres sont imaginaires
Faux et cernés de leur néant
Mais il nous faut lutter contre eux
Ils vivent à coups de poignard
Ils parlent comme un meuble craque
Leurs lèvres tremblent de plaisir
A l'écho de cloches de plomb
A la mutité d'un or noir
Un seul coeur pas de coeur
Un seul coeur tous les coeurs
Et les corps chaque étoile
Dans un ciel plein d'étoiles
Dans la carrière en mouvement
De la lumière et des regards
Notre poids brillant sur terre
Patine de la volupté
A chanter des plages humaines
Pour toi la vivante que j'aime
Et pour tous ceux que nous aimons
Qui n'ont envie que de s'aimer
Je finirai bien par barrer la route
Au flot des rêves imposés
Je finirai bien par me retrouver
Nous prendrons possession du monde
Paul Eluard — Poésie Ininterrompue (1946)
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Marceline Desbordes-Valmore, Les Pleurs, "Révélation", 1833
Vois-tu, d’un cœur de femme il faut avoir pitié ; Quelque chose d’enfant s’y mêle à tous les âges ; Quand elles diraient non, je dis oui. Les plus sages Ne peuvent sans transport se prendre d’amitié : Juge d’amour ! Ce mot nous rappelle nos mères ; Le berceau balancé dans leurs douces prières ; L’ange gardien qui veille et plane autour de nous, Qu’une petite fille écoute à deux genoux ;
Dieu qui parle et se plaît dans une ame ingénue, Que l’on a vu passer avec l’errante nue, Dont on buvait l’haleine au fond des jeunes fleurs, Qu’on regardait dans l’ombre et qui séchait nos pleurs ; Et le pardon qui vint un jour de pénitence, Dans un baiser furtif redorer l’existence ! Ce suave lointain reparaît dans l’amour ; Il redonne à nos yeux l’étonnement du jour ; Sous ses deux ailes d’or qu’il abat sur notre âme, Des prismes mal éteints il rallume la flamme ; Tout s’illumine encor de lumière et d’encens ; Et le rire d’alors roule avec nos accens ! Des pompes de Noël la native harmonie Verse encor sur l’hiver sa grâce indéfinie ; La cloche bondissante avec sa grande voix, Bouge l’air en vibrant : Noël ! comme autrefois ; Et ce ciel qui s’emplit d’accords et de louanges, C’est le Salutaris et le souffle des anges ! Et puis, comme une lampe aux rayons blancs et doux, La lune, d’un feu pur inondant sa carrière, Semble ouvrir sur le monde une immense paupière, Pour chercher son Dieu jeune, égaré parmi nous.
« Oh ! qu’elle soit heureuse entre toutes les femmes ! » Dit une femme heureuse et choisie à son tour ; « Oh ! qu’elle règne aux cieux ; j’ai mon ciel, j’ai l’amour ! Par lui, l’éternité sauve toutes nos ames ! » La pitié fend la nue, et fait pleuvoir ses dons Sur l’indigent qui court vers le divin baptême. Regarde ! son flambeau repousse l’anathême ; Et son manteau qui s’ouvre est chargé de pardons : Noël ! Noël ! l’enfant lève sa tête blonde, Car il sait qu’à minuit les anges font la ronde ! Quel bonheur de t’attendre à travers ce bonheur, Dis ! d’attirer ta vie à mon foyer rêveur ! Répands-y de tes yeux la lumière chérie ; Viens ! J’ai besoin d’entendre et de baiser ta voix. C’est avec ta voix que je prie, C’est avec tes yeux que je vois ! Quand l’orgue exhale aux cieux les soupirs de l’église, Ce qui se passe en moi, viens ! que je te le dise ; Viens ! Et salut à toi, culte enfant, pur trésor ! Par toi, la neige brûle et la nuit étincelle ; Par toi, la vie est riche ; elle a chaud sous ton aile ; Le reste est pour le pauvre ; et ce n’est qu’un peu d’or ! Mon Dieu ! qu’il est facile et doux d’être prodigue, Quand on vit d’avenir, de prière, d’espoir ;
Quand le monde fait peur ; quand la foule fatigue ; Quand le cœur n’a qu’un cri : — Te voir, te voir, te voir ! Et quand le silence Adore à son tour, La foi qui s’élance, Aux cieux se balance Et pleure d’amour ! Vivre ! toujours vivre, D’un feu sans remords ! Nous sauver et suivre Un Dieu qui se livre, Pour tuer la mort ! Aimer ce que j’aime, Une éternité, Et dans ton baptême, M’abreuver moi-même D’immortalité ; Quelle immense voie ! Que d’ans, que de jours ! Viens, que je te voie ! Je tremble de joie ; Tu vivras toujours !
L’été, le monde ému frémit comme une fête ; La terre en fleurs palpite et parfume sa tête ; Les cailloux plus clémens, loin d’offenser nos pas, Nous font un doux chemin : on vole, on dit tout bas : « Voyez ! tout m’obéit, tout m’appartient, tout m’aime ! » Que j’ai bien fait de naître ! et Dieu, car c’est Dieu même » Est-il assez clément de protéger nos jours, » Sous une image ardente à me suivre toujours ! » Que de portraits de toi j’ai vu dans les nuages ! Que j’ai dans tes bouquets respiré de présages ! Que de fois j’ai senti par un nœud doux et fort, Ton ame s’enlacer à l’entour de mon sort ! Quand tu me couronnais d’une seconde vie, Que de fois sur ton sein je m’en allais ravie, Et reportée aux champs que mon père habitait, Quand j’étais blonde et frêle, et que l’on me portait ! Que de fois dans tes yeux j’ai reconnu ma mère ! Oui ! toute femme aimée a sa jeune chimère, Sois en sûr ; elle prie, elle chante : et c’est toi Qui gardais ces tableaux long-temps voilés pour moi. Oui ! si quelque musique en mon ame cachée, Frappe sur mon sommeil et m’inspire d’amour, C’est pour ta douce image à ma vie attachée, Caressante chaleur sur mon sort épanchée, Comme sur un mur sombre un sourire du jour !
Mais par un mot changé troubles-tu ma tendresse, Oh ! de quel paradis tu fais tomber mon cœur ! D’une larme versée au fond de mon ivresse, Si tu savais le poids, ému de ta rigueur, Penché sur mon regard qui tremble et qui t’adore, Comme on baise les pleurs dont l’enfant nous implore, À ton plus faible enfant, tu viendrais, et tout bas : « J’ai voulu t’éprouver, grâce ! ne pleure pas ! » Parle-moi doucement ! sans voix, parle à mon âme ; Le souffle appelle un souffle, et la flamme une flamme. Entre deux cœurs charmés il faut peu de discours, Comme à deux filets d’eau peu de bruit dans leur cours. Ils vont ! aux vents d’été parfument leur voyage : Altérés l’un de l’autre et contens de frémir, Ce n’est que de bonheur qu’on les entend gémir. Quand l’hiver les cimente et fixe leur image, Ils dorment suspendus sous le même pouvoir, Et si bien emmêlés qu’ils ne font qu’un miroir. On a si peu de temps à s’aimer sur la terre ! Oh ! qu’il faut se hâter de dépenser son cœur ! Grondé par le remords, prends garde ! il est grondeur, L’un des deux, mon amour, pleurera solitaire. Parle-moi doucement ! afin que dans la mort Tu scelles nos adieux d’un baiser sans remord,
Et qu’en entrant aux cieux, toi calme, moi légère, Nous soyons reconnus pour amans de la terre. Que si l’ombre d’un mot t’accusait devant moi, À Dieu, sans le tromper, je réponde pour toi : « Il m’a beaucoup aimée ! il a bu de mes larmes ; » Son ame a regardé dans toutes mes douleurs ; » Il a dit qu’avec moi l’exil aurait des charmes, » La prison du soleil, la vieillesse des fleurs ! » Et Dieu nous unira d’éternité ; prends garde ! Fais-moi belle de joie ! et quand je te regarde, Regarde-moi ; jamais ne rencontre ma main, Sans la presser : cruel ! on peut mourir demain, Songe donc ! Crains surtout qu’en moi-même enfermée, Ne me souvenant plus que je fus trop aimée, Je ne dise, pauvre ame, oublieuse des cieux, Pleurant sous mes deux mains et me cachant les yeux : « Dans tous mes souvenirs je sens couler mes larmes ; Tout ce qui fit ma joie enfermait mes douleurs : Mes jeunes amitiés sont empreintes des charmes Et des parfums mourans qui survivent aux fleurs. » Je dis cela, jalouse ; et je sens ma pensée Sortir en cris plaintifs de mon ame oppressée. Quand tu ne réponds pas, j’ai honte à tant d’amour, Je gronde mes sanglots, je m’évite à mon tour,
Je m’en retourne à Dieu, je lui demande un père, Je lui montre mon cœur gonflé de ta colère, Je lui dis, ce qu’il sait, que je suis son enfant, Que je veux espérer et qu’on me le défend ! Ne me le défends plus ! laisse brûler ma vie. Si tu sais le doux mal où je suis asservie, Oh ! ne me dis jamais qu’il faudra se guérir ; Car, tu me vois dans l’ame : approche, tu peux lire ; Voilà notre secret : est-ce mal de le dire ? Non ! rien ne meurt. Pieux d’amour ou d’amitié, Vois-tu, d’un cœur de femme il faut avoir pitié !
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