#Jeanne Daville
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aisakalegacy · 4 months ago
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[TRANSCRIPTION] Monsieur Jules LeBris, assistant de fouilles ; Monsieur Lucien LeBris, contremaĂźtre des opĂ©rations portuaires Ă  la Canadian Steamship Lines, Mademoiselle Marie LeBris, libraire, Monsieur Agathon LeBris, pianiste, Mesdemoiselles DolorĂšs et Gizelle LeBris ; Monsieur Ferdinand Bernard, instituteur Ă  l'Ă©cole de Gananoque, Madame Louise Bernard et leurs enfants, Mademoiselle Simone Bernard et Monsieur Fabien Bernard ; Madame Jeanne RumĂ©dier ; Madame Layan Bahar, cuisiniĂšre ; Les familles Simmon et RumĂ©dier ; Mademoiselle Layla Bahar, sa pupile ; Mademoiselle Clothilde Floch, sa dĂ©vouĂ©e servante ; Ont la douleur de vous faire part de la perte cruelle qu'ils viennent d'Ă©prouver en la personne de Madame LeBris nĂ©e EugĂ©nie Bernard leur Ă©pouse, mĂšre, sƓur, belle-sƓur, tante, amie, bienfaitrice, dĂ©cĂ©dĂ©e le 19 fĂ©vrier 1929 Ă  Hylewood (Ontario), dans sa 56Ăšme annĂ©e. Priez pour elle !
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selidren · 2 years ago
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Automne 1896 - Champs-les-Sims
2/6
Je dois par ailleurs annoncer Ă  ma famille canadienne mon rĂ©cent mariage avec ma chĂšre Marie. La cĂ©rĂ©monie fut trĂšs Ă©mouvante et j’eu enfin la sensation d’ĂȘtre pleinement moi-mĂȘme une fois uni Ă  elle officiellement. Plus d’Ɠillades dĂ©robĂ©es, plus de baisers volĂ©s, nous sommes maintenant libres de faire ce que nous voulons. Avec un peu de chances, je serai pĂšre d’ici quelques mois. C’est l’idĂ©e de cette responsabilitĂ© nouvelle qui m’a fait rĂ©aliser que j’étais Ă  prĂ©sent un homme.
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aisakalegacy · 6 months ago
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Printemps 1924, Hylewood, Canada (9/14)
Lulu ne voulait pas devenir ingĂ©nieur, c’est ce que j’aurais aimĂ© pour lui, mais j’aurais voulu que son pĂšre lui laisse le choix
 Il n’est pas un grand travailleur, il aime mieux profiter de la vie. EncouragĂ© par son frĂšre, il s’est mis Ă  la guitare, et il l’accompagne en chantant. Quand je les vois comme ça, j’ai l’impression que c’est tout ce qui leur faut.
La question de son avenir est de toute façon en train de se rĂ©gler doucement. Il a commencĂ© Ă  travailler, mais Jules voudra vous Ă©crire Ă  ce sujet lui-mĂȘme. Il a passĂ© son examen et a obtenu le permis nĂ©cessaire pour conduire l’automobile, qu’on a fait transporter sur la rive en bateau Ă  vapeur. Il prend la barque pour Gananoque le matin, et en trente minutes d’auto, il est Ă  Kingston. Il a dĂ©jĂ  dix-huit ans, il en aura dix-neuf cette annĂ©e, et Jules pense qu’en tant qu’hĂ©ritier de la famille, il est temps qu’il prenne le relais sur ces lettres. Vous rendez-vous compte que les familles de nos maris s’écrivent depuis plus d’un siĂšcle ?
MĂȘme si nous ne nous sommes jamais rencontrĂ©es, je vous tiens parmi mes bonnes amies. D’ailleurs je parle de vous Ă  mes amies comme l’une d’entre elles, et la distance n’est qu’un dĂ©sagrĂ©ment de circonstance. J’attends toujours vos nouvelles avec impatience, et je souhaiterais que nous continuons Ă  correspondre.
Embrassez bien tout le monde de ma part.
Bien Ă  vous,
Eugénie LeBris
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De : [email protected] À : [email protected] Sujet : Lettres EugĂ©nie et Albertine
Chers cousins français, J'ai cherchĂ© partout et je n'ai pas retrouvĂ© les lettres entre EugĂ©nie et Albertine postĂ©rieurs Ă  1924. Elles ont peut-ĂȘtre Ă©tĂ© jetĂ©es. Avez-vous par hasard conservĂ© les lettres d'EugĂ©nie et brouillons d'Albertine ? A bientĂŽt, D. LeBris
[Transcription] Lucien LeBris : â™Ș In olden days, a glimpse of stocking was looked on as something shocking, / But now, Lord knows
 â™Ș DolorĂšs, Agathon et Lucien LeBris : â™Ș ANYTHING GOES!! â™Ș EugĂ©nie LeBris : Vous n'ĂȘtes pas en train de chanter des cochoncetĂ©s devant votre petite sƓur, j'espĂšre ? Agathon LeBris : Absolument pas, Maman ! Lucien LeBris : Nous ? Jamais !
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aisakalegacy · 7 months ago
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Printemps 1922, Hylewood, Canada (5/7)
Je suis impressionnĂ©e par la capacitĂ© d’Adelphe Ă  tenir tĂȘte Ă  Madame EugĂ©nie concernant les dĂ©cisions qui le touchent lui et sa famille. J’aimerais avoir la mĂȘme confiance tranquille pour tenir face Ă  mon mari. Mais j’ai trop peur de ses rĂ©actions. Si je m’oppose Ă  lui, j’ai peur qu’au mieux, il m’ignore, et qu’au pire, il se mette en colĂšre et qu’il ne me le pardonne pas. Je fais un bien piĂštre modĂšle pour mes filles

[Transcription] EugĂ©nie LeBris : Oh, bon matin, Georges. Qu’est-ce qui t’amĂšne ? Georges RumĂ©dier : Euh
 Eh bien, je voulais vous demander quelque chose d’important. C’est un peu gĂȘnant
 Georges RumĂ©dier : C’est l’anniversaire de Maman bientĂŽt, et je n’ai pas la moindre idĂ©e de ce que je dois lui offrir. Comme vous ĂȘtes proche d’elle, je me disais que vous auriez peut-ĂȘtre une idĂ©e. Un bijou ? Un bouquet extravagant ? EugĂ©nie LeBris : Tu sais que ta Maman a Ă©tĂ© mariĂ©e avant ? Georges RumĂ©dier : Oui, Ă  un homme des bois ou quelqu’un de la sorte. EugĂ©nie LeBris : Ce qui l’a sĂ©duite chez lui, c’est un beau bouquet de fleurs sauvages qu’il lui a offert. Ta mĂšre aime les choses simples. Va cueillir de la bruyĂšre, des trilles, des sanguinaires et des hĂ©patiques. PrĂȘte du temps et du soin Ă  ton bouquet. Elle l’apprĂ©ciera plus que n’importe quelle bĂ©belle. Georges RumĂ©dier : C’est simple mais
 Ça lui correspond bien ! Merci. Voulez-vous que je vous associe au cadeau ? EugĂ©nie LeBris : Pantoute. Ça sera notre petit secret. Je ne demande qu’une chose en Ă©change. Georges RumĂ©dier : Vu l’épine que vous venez de me tirer du pied, demandez ce que vous voulez. EugĂ©nie LeBris : Reste diner avec nous ! Georges RumĂ©dier : Ça devrait pouvoir se faire.
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aisakalegacy · 7 months ago
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Printemps 1922, Hylewood, Canada (7/7)
Ce que vous me dites sur ArsinoĂ© me fait chaud au cƓur. Elle devient une vraie jeune femme ! Faites attention quand mĂȘme Ă  ce qu’elle soit correctement chaperonnĂ©e. Ce n’est pas elle que je mets en cause, mais vous savez comment peuvent ĂȘtre les garçons. Marie se voile derriĂšre son flegme apparent, mais mĂȘme si elle le raille en permanence, je crois bien que son ami d’enfance, le fils de mon amie Jeanne, ne la laisse pas indiffĂ©rente. Je vous tiendrai au courant de l’évolution de ce feuilleton, qui n’ira peut-ĂȘtre pas bien loin. AprĂšs tout, les jeunes, Ă  cet Ăąge

Je n’attends pas de rĂ©ponse rapide, je sais que vous aurez beaucoup Ă  faire lorsque vous serez en Egypte. Mais je vous lirai avec plaisir comme toujours.
Bien Ă  vous,
Eugénie LeBris
[Transcription] Marie LeBris : Tu te souviens quand on lançait des pĂ©tards sur Maria ? Tu Ă©tais plus rapide que moi, et c’est moi qui me faisais disputer. Qu’est-ce qu’on riait. Georges RumĂ©dier : On la rendait folle, la pauvre. J’espĂšre qu’elle ne nous en veut pas trop. Marie LeBris : C’est ça que j’aime bien avec toi. En fait, on se connait depuis tellement longtemps, j’aurais du mal Ă  te voir comme autre chose qu’un frĂšre. Georges RumĂ©dier : Un frĂšre ? Et cette considĂ©ration est dĂ©finitive ? Il n’y a rien que je puisse faire pour la changer ? Marie LeBris : Pourquoi, tu as quelque chose en tĂȘte ? Georges RumĂ©dier : Oui, quelque chose comme
 ça. Georges RumĂ©dier : Alors, « ma sƓur » ? Je te laisse donc complĂštement indiffĂ©rente ? Marie LeBris : petit rire ArrĂȘte, j’ai l’impression que tu t’adresses Ă  moi comme Ă  une nonne.
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aisakalegacy · 10 months ago
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Hiver 1919, Hylewood, Canada (11/21)
Layan, c’est son nom, a dĂ©jĂ  tout perdu. Sa faute a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© payĂ©e. Dieu a brisĂ© JĂ©sus Christ pour sauver de misĂ©rables pĂ©cheurs, et c’est son modĂšle que je veux suivre. Cette femme n’est pas Ă©duquĂ©e, tout comme je ne l’étais pas moi-mĂȘme quand je me suis mariĂ©e, tout comme ma bonne amie Jeanne RumĂ©dier ne l’était pas elle-mĂȘme avant d’épouser feu Monsieur Le Bris. Nous avons toutes trois Ă©tĂ© victimes de notre manque d’éducation, avant d’ĂȘtre les victimes d’homme mauvais et mal intentionnĂ©s Ă  notre Ă©gard. J’ai une grande sympathie pour les femmes de la sorte, et je ne les juge nullement, car je me reconnais en elle. Mon mari a pĂ©chĂ©, mais il Ă©tait de mon devoir chrĂ©tien d’offrir Ă  cette pauvre femme le gĂźte et le couvert, et de ne pas la laisser pĂ©rir de la misĂšre oĂč la faute de mon mari la condamnait.
[Transcription] EugĂ©nie Le Bris : Madame Bahar
 Layan Bahar : Il faut m’appeler Layan, Madame. Bahar Ă©tait mon mari, mais il m’a chassĂ©e. EugĂ©nie Le Bris : Layan
 Qu’allez-vous faire tantĂŽt ? Layan Bahar : Je ne comprends pas
 EugĂ©nie Le Bris : Vous ĂȘtes venue de loin
 Je suppose que vous allez rester au Canada. Layan Bahar : Jules ne peut pas prendre une deuxiĂšme Ă©pouse ici
 EugĂ©nie Le Bris : Non, il ne peut pas
 Ici, les lois sont diffĂ©rentes de l’Egypte. Layan Bahar : Je pense que je vais partir avec la petite et trouver du travail
 Je ne peux pas rentrer chez moi, mon mari me tuerais. EugĂ©nie Le Bris : Layan, votre cuisine est dĂ©licieuse. Est-ce que vous accepteriez de travailler ici, comme cuisiniĂšre ? Layla pourrait rester Ă  la nurserie avec Lola, ma derniĂšre. Elles sont sƓurs, nous pourrions les Ă©lever ensemble. Layan Bahar : Alhamdulillah (LouĂ© soit Dieu), merci Madame. Tu es bonne. Pardon, je ne voulais pas prendre ton mari. EugĂ©nie Le Bris : Je sais. Vous avez ben payĂ© votre faute et vous la regrettez amĂšrement. Je pense qu’aux yeux de Dieu, vous ĂȘtes acquittĂ©e. Jules, lui, savait ce qu’il faisait.
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aisakalegacy · 9 months ago
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Hiver 1919, Hylewood, Canada (16/21)
J’aime mes enfants, leur Ă©ducation et l’entretien de ma maison prend presque tout mon temps car Maria ne pouvait pas tout faire toute seule. Le temps libre que j’avais, je le passais en pique-nique ou en visite chez mon amie Jeanne, chez qui j’amĂšne souvent mes enfants car son fils est pile entre Marie et Agathon en terme d’ñge, et qui s’entend bien avec les deux. Je faisais cela car cette grande maison peut ĂȘtre pesante toute seule, malgrĂ© mon jardin dans lequel j’aime me promener et que j’aime entretenir pour pour tromper l’ennui et briser la solitude en l’absence de Jules.
[Transcription] EugĂ©nie Le Bris : J’ai quelque chose pour vous. Layan Bahar : Oui ? EugĂ©nie Le Bris : Ce n’est pas grand chose, des vĂȘtements de travail plus chauds, un tablier, des souliers, des bas. EugĂ©nie Le Bris : Je ne connais pas les coutumes Ă©gyptiennes d’aujourd’hui, Jules n’en parlait pas
 Mais
 Ce foulard que vous avez, il est important pour vous, non ? Layan Bahar : Oui, Madame. C’est quelque chose que les femmes de ma religion portent. TrĂšs important. EugĂ©nie Le Bris : C’est ce que je pensais, donc je vous ai achetĂ© un voile en dentelles, pour aller avec votre tenue. J’espĂšre que cela ira
 J’en ai pris un deuxiĂšme plus sobre et noir, si le premier ne convient pas. Layan Bahar : Je vais mettre tout de suite. Merci ! Layan Bahar : Oh, c’est trĂšs joli. TrĂšs diffĂ©rent de ce qu’on porte. Mais ça ira trĂšs bien.
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aisakalegacy · 10 months ago
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Hiver 1919, Hylewood, Canada (14/21)
Elle-mĂȘme et sa fille semblent avoir pris leurs repĂšres. Je crois qu’elles se plaisent bien ici, et moi, leur prĂ©sence me plait aussi. Quand je me suis mariĂ©e, Jules Ă©tait absent et ma bonne amie Jeanne Ă©tait ma seule compagnie. J’ai de bons souvenirs de cette Ă©poque. Nous Ă©tions trois femmes : moi, Jeanne, la bonne qui travaillait pour nous Ă  l’époque et qui s’appelait Tuala, dont j’ai toujours des nouvelles de temps en temps. Le vieux Monsieur Le Bris nous laissaient tranquilles et passait ses journĂ©es Ă  lire dans sa chambre. Nous passions des heures Ă  discuter en cousant toutes ensembles dans le salon, en regardant Louise grandir. Puis Tuala et Jeanne sont parties pour se marier, et je suis restĂ©e seule. La prĂ©sence joyeuse de Layla et Layan me fait du bien, avec les babillages de l’une et les chansons de l’autre qui remplissent la maison.
[Transcription] Layan Bahar : Khali balak, law itas'abet, ha'oullak 'ala Um Ghulah! (Attention, si tu te comportes mal, je vais appeler la MĂšre Ghoule !) Layan Bahar : Ala el-ragam enni mesh motakkeda enha hatela'ek fe balad behik bard
 (Ceci dit, je ne suis pas sĂ»re qu’elle te trouverait dans un pays si froid
)
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aisakalegacy · 1 year ago
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Automne 1913, Hylewood, Canada (2/2)
Avec ce rĂšglement indigne, on nous rĂ©clame une rĂ©forme orthographique pour harmoniser l’orthographe de nos prĂ©noms aux noms anglophones. Lucien Ă©tait scolarisĂ© depuis un an Ă  l’école bilingue de Gan, mais nous l’envoyons maintenant Ă  l’Albert College, un pensionnat Ă©piscopalien qui se trouve Ă  Belleville et auquel on peut se rendre en quelques heures en automobile, mon frĂšre m’a emmenĂ© pour en acheter une pour l’occasion, mais je ne peux pas la conduire et lui non plus, alors M. RumĂ©dier le mari de mon amie Jeanne, a la gentillesse de nous prĂȘter son chauffeur quand nous voulons aller voir notre Lulu Ă  Belleville. Je me perds dans ce que je voulais vous dire et je ne veux pas que vous vous impatientiez, aussi j’y viens. Il a bien fallu que je m’occupe de son inscription, et on a refusĂ© de me le prendre sous son nom de « Le Bris », il a fallu que j’y colle les deux pour qu’on daigne me le prendre. On nous prend jusqu’à nos noms, et on voudrait que je m’appelle LeBris, avec les deux parties toutes-collĂ©es. J’en ai Ă©crit Ă  mon mari pour savoir comment qu’il voulait que je nous nomme maintenant, mais il n’a pas encore rĂ©pondu.
Bien Ă  vous,
Eugénie
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aisakalegacy · 1 year ago
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ÉtĂ© 1910, Hylewood, Canada (2/3)
De notre cĂŽtĂ©, je n’ai pas grand chose Ă  vous dire
 Il se passe si peu de choses Ă  Hylewood. EugĂ©nie passe tout son temps avec Jeanne RumĂ©dier, l’ancienne compagne de mon frĂšre, qui a un fils de l’ñge de Marie. Elles se promĂšnent, s’invitent Ă  prendre le thĂ© ou Ă  faire des pique-niques sur la plage, elles passent tant de temps ensemble qu’EugĂ©nie a accouchĂ© chez elle, et que j’ai Ă©tĂ© envoyĂ© chercher chez mes voisins, tandis que ma femme mettait au monde notre quatriĂšme enfant - vous voyez bien que nous vous rattrapons !

[Transcription] Jeanne RumĂ©dier : Nous venons de finir d’amĂ©nager cette chambre d’enfant
 Georges est encore trop petit pour l’occuper. Installez-vous lĂ , je vais vous chercher une tisane. EugĂ©nie Le Bris : Merci
 EugĂ©nie Le Bris : Tabarnak, je perds les eaux !! Jeanne RumĂ©dier : Vite, installez-vous. Je vais envoyer ma bonne aller chercher votre mari.
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aisakalegacy · 2 years ago
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Printemps 1908, Hylewood, Canada (5/6)
Je me sens distant d’EugĂ©nie. Nous allons souvent marcher dans le bois, jusqu’à la plage ; nous continuons jusqu’à ce que les rochers nous bloquent, puis nous faisons demi-tour, gĂ©nĂ©ralement dans le plus grand silence. Nous n’avons pas grand chose Ă  nous dire. Parfois, je m’apprĂȘte Ă  lui partager une anecdote, un souvenir - je me retiens aussitĂŽt, car je connais l’expression fuyante qu’elle prend lorsque je mentionne mes voyages. Les mentionner, Ă  ses yeux, c’est dĂ©jĂ  repartir. Nous Ă©changeons bien quelques banalitĂ©s de temps Ă  autres - elle m’entretient d’un mariage, d’une naissance, d’une rumeur dont lui a fait part une voisine, d’un exploit rĂ©cent de Lucien, et j’acquiesce docilement, content de ne pas avoir Ă  faire la conversation, jusqu’à ce que le silence retombe et que nous poursuivions notre marche, soulagĂ©s de l’obligation de nous parler. Nos discussions sont essentiellement utilitaires : engageons un jardinier pour tailler les haies, faisons un devis pour rĂ©amĂ©nager notre cage d’escalier, meublons la chambre vide du deuxiĂšme Ă©tage, Ă©mettons un chĂšque pour la pension de Louise
 C’est par ces banalitĂ©s que nous maintenons notre lien.
[Transcription] EugĂ©nie Le Bris : Je ne vous ai jamais assez remerciĂ©e de votre prĂ©sence. Quand Jules Ă©tait en Egypte, sans vous, avec Louise Ă  m’occuper, j’aurais Ă©tĂ© ben seule. Vous avez Ă©tĂ© pour moi une sƓur. Merci. Jeanne RumĂ©dier : Je repense souvent Ă  cette pĂ©riode avec nostalgie. Nous Ă©tions deux Ă©trangĂšres dans cette grande maison sans hommes. Les journĂ©es Ă©taient douces, sans tumulte. EugĂ©nie Le Bris : Êtes-vous heureuse ? Jeanne RumĂ©dier : Je le suis. Emile est plus doux que l’était Virgile, plus tranquille aussi. Jeanne RumĂ©dier : Il est veuf comme moi, aussi ne s’attend-il pas Ă  une Ă©pouse naĂŻve et mallĂ©able, qui n’a jamais vĂ©cu. Comme moi, il a dĂ» se battre pour ĂȘtre respectĂ© sur cette Ăźle. Nous avons beaucoup en commun, et nous nous entendons. Et vous ? EugĂ©nie Le Bris : Je ne sais pas. Jules est rentrĂ© il y a deux ans, et pourtant, je vis dans la peur constante qu’il parte, comme ça, d’un coup, comme il l’a fait de si nombreuses fois. EugĂ©nie Le Bris : J’ai tardĂ© Ă  lui annoncer ma grossesse, car Ă  chaque fois, c’est quand je suis enceinte qu’y lui pousse des envies soudaines de partir en Egypte ou au PĂŽle Nord. J’ai toujours peur de le faire fuir malgrĂ© moi, alors je ne dis rien, je suis comme paralysĂ©e, pis je sens qu’il m’échappe.
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aisakalegacy · 2 years ago
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Printemps 1908, Hylewood, Canada (4/6)
Je dois admettre que je ne suis pas tout Ă  fait dans mon Ă©tat normal ces derniers temps. Une loi est rĂ©cemment passĂ©e, l’Opium Act, qui rĂ©glemente l’usage d’un certain nombre de drogues au Canada, dont le cannabis, dont je consomme la rĂ©sine pour apaiser mes Ă©tats-limites. Le problĂšme, c’est qu’avec cette loi, il est devenu bien plus difficile de se procurer du haschich, et tout ce Ă  quoi je puis prĂ©tendre doit m’ĂȘtre prescrit. Tout ce que j’ai rĂ©ussi Ă  obtenir du mĂ©decin, c’est une malheureuse boĂźte de bonbons au sucre d’érable et Ă  la rĂ©sine de cannabis, les mĂȘmes que l’on me donnait lorsque j’étais enfant pour me garder calme - vous pensez donc bien qu’à bientĂŽt trente-cinq ans, ils ne me font plus aucun effet
 Je suis donc particuliĂšrement irritable ces derniers temps, et malheureusement, mon entourage en fait les frais. Je songe Ă  faire un nouveau sĂ©jour en Egypte afin de m’en faire des rĂ©serves, car, bien que sa consommation y soit illĂ©gale aussi, on y trouve facilement et Ă  bas coĂ»t du haschich en provenance de Turquie et du Maroc.
[Transcription] EugĂ©nie Le Bris : Bonjour, Jeanne, on m’a fait dire de vous rejoindre ? Jeanne RumĂ©dier : Comme je suis contente de vous voir ! J’ai une grande nouvelle, et vous ĂȘtes la premiĂšre personne Ă  laquelle je souhaitais l’annoncer. EugĂ©nie Le Bris : Vous n’avez pas besoin de faire autant de cachettes, dites-moi donc ! Jeanne RumĂ©dier : Vous ne le devinez pas ? EugĂ©nie Le Bris : Non ?
 Jeanne RumĂ©dier : Si ! Je suis enceinte ! EugĂ©nie Le Bris : Enceinte ?? Mais
 Je croyais
 Jeanne RumĂ©dier : Je croyais aussi ! Virgile Ă©tait si déçu que nous n’ayons jamais eu d’enfants, je pensais que le problĂšme venait de moi. Et pourtant
 Je le suis ! EugĂ©nie Le Bris : Je suis ben contente pour vous ! Et pis vu que nous en sommes en train de tout s’dire
 Moi aussi ! Jeanne RumĂ©dier : Vous aussi ?
 Oh ! Bien sĂ»r, comment ai-je pu ne pas le remarquer ? Jeanne RumĂ©dier : Alors cela va mieux avec Jules ? EugĂ©nie Le Bris : C’est plus compliquĂ© que cela
 Jeanne RumĂ©dier : Asseyons-nous. Vous allez me raconter.
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aisakalegacy · 2 years ago
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Automne 1905, Glacier de Fharhond, Canada (5/8)
AprĂšs un mois Ă  geler sous mon uniforme, mes vĂȘtements habituels ne me protĂ©geant pas suffisamment du froid malgrĂ© la parka doublĂ©e de fourrure Ă©paisse, j’ai finalement achetĂ© des vĂȘtements Ă  des locaux, en les Ă©changeant contre de la vodka. Bottes, pantalon, gants et par-dessus en peau de phoque et de caribou permettent de retenir la chaleur corporelle, tout en Ă©tant lĂ©gĂšres et souples. La densitĂ© de la fourrure assure une isolation thermique optimale, et je garde ma tĂȘte au chaud avec un bonnet en fourrure de putois. Les Inuits ont l’ingĂ©niositĂ© de superposer les couches afin d’offrir une isolation supplĂ©mentaire : sous l’uniforme, la parka en phoque. De toute Ă©vidence, des millĂ©naires passĂ©s dans ces conditions extrĂȘmes ont conduit les Inuits Ă  s’adapter, et leurs vĂȘtements traditionnels sont spĂ©cialement conçus pour faire face aux conditions extrĂȘmes de l'environnement arctique. Chaque aspect de leur conception est pensĂ© pour offrir une protection maximale contre le froid intense, les vents glacĂ©s et les variations climatiques.
[Transcription] Tagak Angottitauruq : On ne reçoit pas le mĂȘme journal d’habitude. Jules Le Bris : C’est normal, il s’agit d’un journal local, The Gananoque Reporter. Ma femme m’écrit de consulter la page des annonces. Voyons voir
 « Monsieur Emile RumĂ©dier a l’honneur de vous faire part de son mariage avec Madame Jeanne Le Bris ». Jules Le Bris : Oh ! Voyez-vous cela ! Jules Le Bris : « Madame Jules LeBris, nĂ©e Bernard, a mis au monde un fils, Lucien ». C’est ma femme ! Cela date du mois de septembre ! Je l’ai laissĂ©e enceinte en partant. Tagak Angottitauruq : Tu as plusieurs fils ? Jules Le Bris : Non, j’ai une fille aĂźnĂ©e de douze ans. Tagak Angottitauruq : Moi aussi, j’avais une fille. Jules Le Bris : Oh ! OĂč vit-elle ? Est-elle avec sa mĂšre ? Tagak Angottitauruq : 
 Je ne veux plus en parler. Jules Le Bris : J’entends, mais c’est toi qui
 Tagak Angottitauruq : Je ne veux plus en parler.
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aisakalegacy · 2 years ago
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Printemps 1905, Hylewood, Canada (2/5)
Je vous Ă©cris aujourd’hui avec une grande tristesse dans le cƓur et une forte volontĂ© d'agir. Avant de vous expliquer ce qui me tourmente, il faut que je vous fasse part des Ă©vĂšnements rĂ©cents.
Depuis plusieurs années, ma femme et moi avons traversé des moments difficiles dans notre relation, notamment en ce qui concerne notre intimité. J'ai passé de longues périodes à l'étranger sans jamais vraiment consulter Eugénie, ce qui a créé une distance entre nous. Bien que nous ayons récemment réussi à faire la paix, notre vie de couple reste fragile.
C'est donc avec une grande surprise et une grande joie que j'ai appris  cet hiver que ma femme se trouve à nouveau enceinte.
Si vous insistez toujours pour avoir des nouvelles, sachez que l’ancienne compagne de mon frĂšre s’appelle maintenant Madame RumĂ©dier : elle s’est mariĂ©e cette annĂ©e et elle ne vit plus avec nous. J’avais fini par m’habituer Ă  sa prĂ©sence, malgrĂ© son incongruitĂ©, et je ne m’attendais pas Ă  ce qu’une femme de son Ăąge se remariĂąt un jour. Je voyais bien que ma prĂ©sence Ă  la maison l’inconfortait, et je crois que c’est ce qui l’a poussĂ©e Ă  se marier. Ma femme la voit souvent, car elles vont rĂ©guliĂšrement prendre le thĂ© ensemble ou bien se promener. Je vous jure qu’EugĂ©nie est plus unie Ă  cette femme qu’à moi.
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aisakalegacy · 2 years ago
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Printemps 1903, Hylewood, Canada (1/3)
Cher cousin Adelphe,
Deux ans dĂ©jĂ  depuis ma derniĂšre lettre. Votre fils ou votre fille doit ĂȘtre dĂ©jĂ  nĂ©, aussi je vous adresse, en retard, toutes mes fĂ©licitations. Le temps passe
 Je suis rentrĂ© au Canada depuis deux ans, et jusqu’à il y a quelques mois seulement, ma femme se montrait glaciale. EugĂ©nie a eu beaucoup de mal Ă  me pardonner d’avoir prolongĂ© mon sĂ©jour Ă©gyptien, et elle me l’a bien fait sentir. Nous n’en avons pas parlĂ© : EugĂ©nie est gentille, elle n’a jamais un mot plus haut que l’autre, et elle n’est jamais franche dans ses sentiments ; je l’ai donc dĂ©duit moi-mĂȘme.
Louise est au pensionnat depuis trois ans, et Jeanne s’absente toute la journĂ©e pour ses promenades Ă  cheval. Nous sommes donc seuls la plupart du temps, et vous pouvez imaginer comme il peut ĂȘtre pesant d’ĂȘtre avec une compagne qui ne vous adresse pas la parole Pour me faire pardonner, je lui montre que je suis prĂ©sent : elle affectionne particuliĂšrement le salon, la piĂšce la plus chaude de notre maison, oĂč elle passe ses aprĂšs-midi Ă  lire. Je passe donc la plupart de mes aprĂšs-midi au salon, Ă  lire le journal, Ă  rĂȘver ou Ă  fumer la pipe, afin de lui prouver que je suis prĂ©sent et prĂȘt Ă  lui accorder de l’attention si elle en demande. Je fais preuve de patience et je n’exige rien, mais ce n’est pas demain que j’aurai un cadet, si vous voyez ce que je veux dire.
AprĂšs l’euphorie de mes annĂ©es Ă©gyptiennes, tout semble plus lent ici. La neige a cet effet qu’elle semble figer le temps. Vos ouĂŻ-dires Ă©taient corrects : le Saint-Laurent gĂšle tous les ans de janvier Ă  mars, sur une portion qui va de Kingston Ă  MontrĂ©al. Il y a eu une exception il y a cinquante-deux ans, dont j’ai entendu parler par les anecdotes que racontait mon pĂšre. Des bateaux se retrouvent rĂ©guliĂšrement coincĂ©s dans la glace et l’hiver, on peut aller Ă  Gananoque Ă  pied. Je dois avouer que ce phĂ©nomĂšne est idĂ©al pour le patinage ou le hockey.
[Transcription] Jules Le Bris : 
 Jules Le Bris : 
 EugĂ©nie Le Bris : 
 Il parait qu’au QuĂ©bec, ils ont Ă©levĂ© l’ñge pour pouvoir travailler dans une usine de douze Ă  treize ans tantĂŽt. Jules Le Bris : Vraiment ?
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aisakalegacy · 1 year ago
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ÉtĂ© 1910, Hylewood, Canada (1/3)
Chers cousins,
Pardonnez le dĂ©lais depuis ma derniĂšre lettre, je prends enfin le temps de vous rĂ©pondre, et je n’ai d’autres excuses que ma propre nĂ©gligence. Lorsque j’ai reçu l’annonce concernant la naissance des quadruplĂ©s, j’ai cru Ă  une plaisanterie. Quatre enfants, d’un coup !
 Je n’ai jamais entendu parler d’une telle chose. Les petits doivent avoir aujourd’hui quatre ans. Quand je vois le mal qu’ont ma femme et notre bonne avec trois jeunes enfants, je n’ose imaginer l’état d’épuisement dans lequel doit ĂȘtre Albertine. Transmettez mes fĂ©licitations Ă  vos deux sƓurs pour leurs noces. Je suis Ă©tonnĂ© de lire que Rose poursuit ses Ă©tudes ; compte-t-elle continuer Ă  travailler, maintenant qu’elle est mariĂ©e ? Vu sa situation, elle n’en a clairement pas besoin.
[Transcription] Jeanne Rumédier : Nous avons de la chance de vivre sur une si belle ßle, mais quel dommage que les touristes y amÚnent leurs automobiles
 Eugénie Le Bris : Je ne me sens pas trÚs ben, mes ciboires de contractions me font souffrir en maudit
 Jeanne Rumédier : Voulez-vous rentrer ? Nous pourrons revenir une prochaine fois. Nous pique-niquerons à la maison, et je vous ferai une tisane.
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