#ça fait aussi un peu la vie est un long fleuve tranquille
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house being dressed all fancy and taking the patient's blood is a striking reminder of what my mum told me for my birth
#the doctor there was Also getting ready to go to a dinner party#but that time no death or anything bad. just my birth :)#ça fait aussi un peu la vie est un long fleuve tranquille#house#house md#house m.d.#house s2#house s2e17#all in#gregory house
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De Emma à Bruce
Cher Bruce,
J’espère que tu ne m’en voudras pas d’être un peu méditative aujourd’hui. Il ne reste plus personne à Blackthorn Hall à part Julian et moi, et une sorte de paisible silence règne sur la maison. Jules est à l’étage dans son studio et je suis assise sur le lit, en train d’écrire et de repenser à ces derniers mois.
Quelque chose prend fin, Bruce. Il se passe encore beaucoup de choses qui ne sont pas résolues, bien sûr : Kit qui est menacé par le Royaume des Fées, et ce qu’il peut bien se passer avec la Cohorte à Idris. Alec a établi un contact restreint avec eux, mais qui sait comment ça va évoluer. Néanmoins, au milieu de tout ça, quelque chose prend fin pour Julian et moi, et je ne sais pas ce qui va suivre.
(Ah, donc on fait dans le dramatique, Emma ? J’ai une petite idée. Lis la suite.)
Peut-être que c’est simplement parce que les entrepreneurs sont partis alors que je m’étais habituée à les entendre s’affairer toute la journée. Round Tom nous a fait un discours d’adieu lyrique qui (a) a duré cinq bonnes minutes, ce qui est tr��s long pour que quelqu’un dise au revoir, et (b) était à la fois très aimable et incluait la phrase : « La passion et l’aventure vous accompagnent toujours, et je ne suis qu’un modeste constructeur d’habitations, j’espère donc ne jamais revoir aucun d’entre vous de toute ma vie. »
Ça a contrarié Julian. Je lui ai fait remarquer que les elfes ne pouvaient pas mentir, et il m’a fait remarquer que Round Tom n’avait pas du tout besoin de mentionner ça. Très juste. Julian a ajouté que ce n’était pas comme si le travail habituel de Tom pour les membres des Cours était dénué de rebondissements. Un autre bon point pour Jules. Les elfes sont les Créatures Obscures les plus mélodramatiques. En tout cas, plus dramatiques que les vampires, et ils passent leur temps à dire « oh je suis un mort-vivant, oh je suis maudit, que je mette plus d’eyeliner ».
Enfin bref, nous ne cherchions à devenir des amis proches de Round Tom. Il a fait du bon travail, et il s’est montré poli concernant la joie qu’il avait de quitter cette maison.
Une fois que lui et ses ouvriers étaient tous partis, nous nous sommes baladés un peu dans les jardins, mais Julian avait l’impression que chaque détail de la maison et du terrain était gravé dans son cerveau. Nous avons quitté la maison un moment pour aller le long du fleuve.
Il y a un petit parc en face de Chiswick de l’autre côté de la Tamise : c’est un réservoir naturel qui s’appelle le Leg O’ Mutton Reservoir, entouré d’une jolie promenade. (D’ailleurs, n’est-ce pas le nom le plus anglais que tu aies jamais entendu ? Pourquoi y a-t-il tant de trucs aussi charmants dans Londres ?) C’est un peu pénible parce que nous devons marcher plus d’un kilomètre et demi jusqu’au Barnes Bridge juste pour aller sur l’autre rive, mais c’était une agréable chaude soirée et c’était sympa de marcher, Julian et moi nous baladant tranquillement, l’une des choses que je préfère.
Julian avait préparé des sandwiches au poulet, et nous avions aussi emmené de la limonade. (Bruce, il se peut que j’aie développé une dangereuse addiction à la limonade britannique. Je suis certaine que c’est possible d’en trouver à Los Angeles, non ? C’est possible ?!) Nous nous sommes assis sur une petite couverture à côté du réservoir et avons regardé les cormorans qui pêchaient.
J’étais sereine, paisible, alors bien évidemment c’était le moment idéal pour tout gâcher en abordant un sujet désagréable. J’étais trop détendue pour me souvenir de m’en inquiéter.
- C’est tellement beau ici, ai-je commencé. Mais…
Julian s’est tourné vers moi, pas soucieux, simplement curieux, alors j’ai continué :
- Je ne suis pas sûre de vouloir vivre à plein temps à Londres. Je sais que nous venons de passer du temps, de faire des efforts et de dépenser de l’argent pour rénover le manoir de ta famille et tout ça.
J’ai cru que Julian allait être en colère, ou triste, alors je ne m’attendais pas vraiment à sa véritable réaction, que je décrirais comme un air « dérouté ».
- Je n’ai jamais pensé que nous vivrions ici à plein temps, a-t-il admis, comme si cette idée ne lui était jamais passée par la tête. J’ai supposé que nous partagerions notre temps entre LA et ici. Mais seulement si c’était ce que tu voulais.
Je ne sais pas pourquoi il a dit cette dernière phrase, mais il voyait certainement que je n’étais plus inquiète mais plutôt sur le point de l’embrasser.
- C’est-à-dire, moitié-moitié ?
- Peu importe, ce qui nous conviendra, a-t-il répondu avec un haussement d’épaules. Los Angeles quand il fait froid et qu’il pleut ici, Londres quand le soleil est brulant là-bas.
Et je l’ai embrassé à ce moment-là, alors je vais faire une ellipse sur les cinq minutes qui ont suivi, qui ne t’intéressent sûrement pas, Bruce. Il y a eu beaucoup de baisers au gout de limonade puis Jules m’a embrassé l’oreille (ce qui crée à chaque fois un feu d’artifice le long de ma colonne vertébrale) en disant :
- Chez moi, c’est là où tu es, tu le sais, ça ?
- Bien sûr.
C’était mignon et romantique de sa part de dire ça, mais il avait l’air plus sérieux.
- Non, je veux dire… a-t-il lâché en secouant la tête. Ce n’est pas comme si nous allions partager notre temps entre ma maison ici à Londres et ta maison là-bas à Los Angeles. J’ai aussi une maison à Los Angeles. Et tu as une maison ici. Blackthorn Hall appartient à ma famille et toi, Emma, tu es ma famille. Et nous serons toujours ensemble, a-t-il ajouté avec un regard intense. Sauf si ce n’est pas ce que tu souhaites. Tu es la seule personne pour qui j’aie jamais eu des sentiments, Emma. Et je veux que ça soit vrai pour le reste de ma vie.
Je n’ai pas eu à prendre le temps de réfléchir à ce que j’allais dire.
- Moi aussi.
J’avais déjà pensé à ce que ça signifierait pour nous de nous fiancer, mais j’ai l’impression que c’est trop tôt. Ce genre d’engagements, ces promesses, me semblent justes.
Il a souri et expiré, comme s’il avait été un peu nerveux. Puis il s’est levé et m’a tendu la main pour m’aider à me relever.
- Rentrons à la maison. J’ai quelque chose à te montrer, a-t-il annoncé.
- Je n’en doute pas.
D’habitude, quand je dis quelque chose comme ça, sur ce ton-là, ça nous mène à cinq autres minutes que je ne vais pas détailler ici. Mais tu sais, c’est Julian, il était obnubilé par cette idée, et nous sommes rentrés à la maison un peu plus vite qu’à l’aller.
Une fois arrivés, il est tout de suite monté dans la salle de bal. Je savais ce qu’il tramait, bien sûr : son projet secret sur lequel il travaillait depuis que nous sommes ici. Je l’avais un peu oublié, entre le fantôme, la malédiction et tout le reste, et je ne m’étais pas rendu compte qu’il avait continué pendant tout ce temps. Certainement tôt le matin avant que quiconque (ou le soleil) ne soit levé.
Il avait accroché un grand rideau devant, le blaireau, et j’allais me moquer de lui quand il l’a décroché, et j’ai vu la fresque en entier. Ça recouvre l’intégralité du mur et c’est magnifique. Toute la famille est là, tous les Blackthorn. Chacun est…
Non, ce n’est pas exact.
Parce que je suis aussi dans la fresque. Je suis juste là avec le reste de la famille, entourée. Chacun d’entre nous est au milieu de fleurs. Des fleurs blanches pour tous ceux qui ont disparu. Même Rupert est là, et les parents de Julian, dans un cercle de pétales blancs. Et Livvy tout en haut, enveloppée dans des ailes blanches.
Et des fleurs rouges pour ceux qui sont toujours là. Helen et Aline, Mark, Ty, Dru et Tavvy…
Je me suis mise à pleurer presque instantanément, tu vois, ces pleurs de joies, d’amour et d’émerveillement quand on est submergé par l’émotion.
- Ça te plait ? a demandé Julian.
Oui, ça me plait. C’est tellement beau et parfait pour ce moment, où des choses prennent fin et de nouvelles choses vont commencer. Et ça fait de cette maison Blackthorn Hall à juste titre… la maison des Blackthorn que je connais, que j’aime, pas les gens bizarres du siècle dernier qui étaient responsables de ce qui est arrivé. Ça me donne l’impression qu’une immense roue a tourné et que nous sommes à la fois au début et à la fin de quelque chose de nouveau et d’exaltant. Pour la première fois depuis que je suis arrivée ici, je suis allée m’assoir dans la chambre pour t’écrire et je me suis dit « Je suis dans notre chambre dans notre maison » et j’en suis contente.
Bonne nuit, Bruce. Je vais te poser sur une étagère quand j’aurai fini, celle de mon côté du lit. Félicitations : maintenant tu fais aussi partie de Blackthorn Hall.
Emma.
Texte original de Cassandra Clare ©
Traduction d’Eurydice Bluenight ©
Illustration d’Audrey Estok ©
Le texte original est à lire ici : https://secretsofblackthornhall.tumblr.com/post/697740081442832384/emma-to-bruce
#secrets of blackthorn hall#cassandra clare#sobh#emma carstairs#julian blackthorn#the shadowhuter chronicles#tsc#emma and julian#the blackthorn family#blackthorn hall#bruce
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III
01:14
On est sur une place publique. Déserte. A l’heure qu’il est, c’est pas étonnant. Tout est calme. J’ai toujours été du genre à bien aimer la nuit. Plus facile pour se concentrer. Plus facile pour penser. Plus facile pour avoir la paix.
En général.
Au centre, y a une fontaine. Une statue de femme nue tient un vase duquel s’échappe un jet d’eau qui vient s’écraser en clapotis discrets sur la pierre. C’est relaxant. J’aime bien. Je crois que j’avais besoin de ça. Juste un bruit continu, pas trop chiant. C’est mieux que la tempête qui fait rage à l’intérieur de mon esprit. C’est ce qu’il me fallait. Après tout ce qui s’est passé.
Je suis assis sur un banc. Mélodie est à côté de moi. Elle dévore avec l’appétit d’un félin en pleine chasse, le kébab que je lui ai acheté avec l’argent volé à la soirée. Elle fait pas attention à moi. Elle mange sans se soucier de la sauce qui dégouline sur son menton. Elle en a rien à faire. Rien à faire de rien, à ce qu’il me semble. C’est une qualité que j’admire. Je crois que j’aimerais bien être comme ça. Vivre, c’est tout. Être.
Je l’observe, du coin de l’œil. Y a quelque chose qui m’intrigue chez elle. Dans sa façon d’être, sa façon de se comporter. Je crois que j’arrive pas à la comprendre. C’est rafraichissant. Dans un monde fait de clichés, de gens qui se comportent comme on leur a toujours dit de se comporter, ça change. Ca me rassure, dans un sens.
Elle remarque mon regard, et se tourne vers moi. La bouche encore pleine, elle me tend son sandwich à moitié entamé, interprétant mes coups d’œil comme l’hésitation affamée d’un mec un peu trop poli. Je lui réponds avec un léger dégoût.
- Non merci.
J’ai absolument pas d’appétit. Et la voir dévorer son festin de cette manière ne m’a pas donné plus envie.
Elle hausse les épaules, indifférente, avant de reprendre son repas.
- Comme tu veux.
On dirait qu’elle a pas mangé depuis des jours. C’est peut-être le cas. Je connais rien d’elle. Elle est dérangée, ça c’est sûr. La façon dont elle s’est comportée sur le pont, la nonchalance avec laquelle elle a fait face à mes envies de suicide. J’ai du mal à comprendre comment ça se passe dans sa tête. Y a quelque chose d’un peu fascinant, là-dedans.
Voyant que je continue à la dévisager, elle se tourne à nouveau vers moi.
- Quoi ?
Je tourne la tête.
- Rien.
Maintenant, c’est à son tour de m’observer. Elle doit se demander à quoi je pense. En tout cas, y a quelque chose qu’a l’air de la chiffonner.
- Je peux te poser une question ?
Je hausse les épaules. Elle s’exécute.
- Pourquoi tu lui as volé de la thune à Camille ? Ca te servait à quoi, si tu comptais te jeter d’un pont juste après ?
Elle est directe. Trop, peut-être. J’aime pas son ton. Je l’avais déjà remarqué auparavant. Le genre de ton qui donne l’impression de juger le monde autour d’elle. Comme si elle savait tout mieux que tout le monde.
- Qu’est-ce que ça peut te faire ?!
Elle se concentre à nouveau sur son kébab, indifférente.
- Rien. Je voulais savoir, c’est tout. Si tu veux pas dire, dis pas. Je m’en fous, moi.
Je scrute le vide face à moi, le silence ponctué seulement des bruits de mastications de ma voisine. Après quelques secondes, je décide de lui répondre.
- C’était là. Devant moi. Je l’ai prise parce que je pouvais. C’est tout.
Mélodie s’arrête en pleine action. Elle me fixe avec curiosité. Je capte sa surprise. Ca me met mal-à-l’aise. D’un regard, je la mets au défi de dire quelque chose. D’oser se moquer. Comme si elle valait mieux que moi. Comme si elle pouvait me faire la morale.
- Quoi ?!
Mais ma froideur n’a pas l’air de la toucher. Elle se remet à manger, désinvolte.
- Rien. Je t’accuse pas. T’as bien fait. Je serais pas en train de savourer ce kébab, sinon. J’ai jamais pu l’encadrer Camille, de toute façon. Dans le genre qui pète plus haut que son cul, elle est médaille d’or.
- Qu’est-ce que tu faisais à sa soirée si tu peux pas la supporter ?
Une nouvelle fois, elle hausse les épaules. C’est pas bien compliqué.
- Pour boire gratis. Qu’est-ce que t’y foutais, toi ?
Je lâche un soupir, fatigué. Je sais même pas comment commencer à lui expliquer.
- J’en sais rien. Y avait de la lumière. J’étais parti pour... Je voulais aller vers les quais, et...
La fin de ma phrase s’éteint en un gargouillis au fond de ma gorge. J’y avais même pas vraiment réfléchi avant. J’étais sorti de chez moi, incapable de supporter plus longuement le silence et la solitude de mon appart’. J’avais vu la porte ouverte. Des gens qui faisaient la fête. Je pensais pouvoir me perdre dans la foule. Mais avant de tomber sur eux, qu’est-ce que j’étais parti faire ? Je voulais errer. Vers les quais, vers le pont. Juste errer ? Ou... sauter dans le fleuve ? Je crois qu’au fond, ça a toujours été ça, la destination. Le but. Inconsciemment. Et pas juste ce soir. Ca fait un bail que ça me trotte dans l’esprit, sans que j’ose vraiment me l’avouer. Y a toujours quelque chose pour m’en empêcher. Un détail qui attire mon attention. Comme cette fête. Sauf ce soir. Ce soir, c’était le soir de trop. Le soir où j’ai bien failli sauter le pas. Jusqu’à ce que Mélodie arrive...
- T’as cru que c’était Dieu qui t’envoyait un signe, alors t’es rentré.
Tout en continuant de manger, Mélodie termine mon explication à ma place. Elle parle sur le ton de la conversation, comme si elle connaissait déjà la vérité. Ca m’énerve. On dirait qu’elle lit dans mes pensées. Ca a le don de m’agacer encore plus.
- Non.
Je détourne le regard, un peu honteux. J’ai pas envie de lui donner raison. Pas envie d’admettre qu’il y a un peu de vrai dans ce qu’elle dit.
- Te fatigue pas. J’ai compris.
Elle se tourne vers moi, et me sourit alors. Son visage s’illumine d’une tendre clarté.
- Mais c’était pas Dieu, elle continue avec douceur. C’était juste une coïncidence.
Encore une fois, cette arrogante certitude.
- Qu’est-ce que t’en sais ?!
- Parce qu’il existe pas, Dieu. Et que ça existe pas, les signes. Et que de toute façon, cette fête, elle était à chier. Dieu, il t’aurait jamais envoyé dans une fête à chier.
Je soupire, et décide de pas répondre. C’est pas vraiment le moment de se lancer dans un débat métaphysique. Pas que j’ai un avis particulier sur le sujet. Je suis plutôt du genre agnostique. J’aime juste pas les gens qui ont des idées arrêtées sur des questions aussi complexes. De toute façon, j’ai l’impression que cette fille sera jamais du style à mettre de l’eau dans son vin.
Elle remarque pas mon agacement, et continue sa dégustation. Elle conclut d’un ton tranquille :
- Les choses ont pas toujours besoin d’être aussi compliquées, tu sais ?
Je la regarde du coin de l’œil. J’aimerais bien lui répondre quelque chose d’un peu cinglant. Quelque chose qui la cloue sur place, sans qu’elle puisse rien y trouver à répondre pour une fois. Mais y a rien qui me vient.
Au moment où je tourne la tête, je baisse furtivement les yeux, et quelque chose attire mon regard.
Mélodie a un tatouage sur son avant-bras droit. J’arrive pas à comprendre ce que c’est. Une forme qui m’échappe. Mais y a quelque chose dans ce dessin qui éveille mes sens. Je sais pas pourquoi. Je sens comme une vague d’électricité statique remonter le long de ma nuque. Comme une intuition paranormale.
Et d’un coup, je comprends. Ce signe sur son bras. Je l’ai déjà vu quelque part. Et y a pas si longtemps que ça, d’ailleurs. C’est le même que sur la carte de visite dans la chambre ! Exactement le même !
Sans réfléchir, d’un simple reflex, je lui attrape le bras, l’obligeant à le tourner vers moi pour mieux l’observer. La jeune femme me regarde sans comprendre.
- Qu’est-ce que tu fais ?
J’ai du mal à garder mon calme. Mes pensées se remettent à bouillonner. Ca dépasse l’entendement. J’ai besoin de réponses. Vite. Je désigne le dessin.
- C’est quoi, ça ?!
- Euh, un tatouage, elle répond d’un ton légèrement sarcastique. Ca se fait de plus en plus, tu sais ?
- Non, je veux dire, ce signe ! Ca représente quoi ?!
Mélodie me fixe quelques secondes, la bouche entrouverte. On dirait que je parle une langue étrangère.
- C’est juste des traits, elle répond calmement. Ca veut rien dire.
- Et toi, tu te fais tatouer des traits, comme ça, sans que ça veuille rien dire ?!
Je suis un peu froid. Je fais pas exprès. Faut dire que j’ai l’impression de perdre pied. Comme si la réalité perdait peu à peu de sa substance, et devenait... autre chose. Je sais plus ce qu’est dans ma tête, de ce qui l’est pas. Trouver ce signe, là, comme ça, c’es fou. Non ? Ca peut pas être un hasard. N’importe qui réagirait comme moi.
Non ?
D’un mouvement sec, Mélodie libère son bras de mon emprise, et se remet à manger tranquillement. Elle a pas l’air d’être très intéressée par le sujet.
- Les tatouages, ça veut jamais rien dire. Les gens, ils s’inventent des raisons pour se donner de l’importance. Ou pour avoir une histoire sympa à raconter aux copains à la plage. Mais la vraie raison, c’est qu’y a pas de raison. Eh ben, tu vois, moi, j’ai juste pris de l’avance sur tout le monde. Je me suis faites tatouer un truc qui veut rien dire.
J’ai du mal à la croire. Qui irait se graver dans la peau un truc aussi spécifique, sans qu’il y ait de vraies raisons valables ? Je continue de fixer le tatouage. Je suis pas sûr d’avoir bien enregistré toute la configuration du logo dans la chambre. Mais je suis quasiment certain que c’est le même que sur son bras.
Quasiment... Est-ce que j’ai surréagi ? C’est peut-être ma mémoire qui me fait défaut. Je commence à douter. Pourtant, j’ai l’impression d’avoir ressenti quelque chose de particulier en le regardant. Comme si des pensées abstraites s’étaient emboitées à l’intérieur de ma tête. Comme si ça faisait sens. Plus sens que tout le reste dans ma vie depuis bien longtemps.
Je suis juste en train de devenir fou, en fait...
- Y avait le même truc dans la chambre, j’explique d’une petite voix, les yeux plissés, autant pour elle que pour me convaincre moi-même. Sur une carte de visite.
- C’était pas le même truc.
Je relève les yeux vers elle. Elle a l’air toujours aussi indifférente. Et sûre d’elle. Ca m’énerve.
- Ca y ressemblait, pourtant !
- Tous les traits se ressemblent, mon pote. Putain, me dis pas que tu vas faire une fixette sur mon tatouage, maintenant. Faut que t’arrêtes les tentatives de suicide, ça te rend parano.
Sa remarque me fait l’effet d’une douche froide, me ramenant à la réalité. Parano ? Ouais, c’est peut-être le cas. Y a plus tout qui fonctionne bien, là-haut. Je sais pas si je peux encore vraiment me faire confiance. Faut que je me calme. Ca sert à rien de continuer sur cette voie. Ca va me faire plus de mal qu’autre chose.
Je décide de lâcher l’affaire. Je tourne mon regard vers les bâtiments à l’opposée, l’air légèrement boudeur.
- Je fais pas une fixette. Je dis juste que c’est marrant.
- Ouais, à se tordre le cul par terre. Tu veux mon kébab ? J’ai plus faim.
Elle me tend la fin du sandwich dans son emballage. Je lui réponds non d’un signe de tête. Elle fait une petite moue faussement triste.
- Même pas pour les petits enfants qui meurent de faim en Afrique ?
Je lui jette un regard noir. Ca me fait pas rire. Elle soupire.
- OK, j’ai compris. Pour l’humour, on repassera.
Elle s’essuie le menton avec sa serviette en papier, puis la froisse avec le reste de son repas, et jette le tout dans une poubelle à côté d’elle. Elle attrape ensuite son sac-à-main, qu’elle pose sur ses genoux, et se met à fouiller à l’intérieur.
Je l’observe en silence. Cette fille... A chaque fois qu’elle ouvre la bouche, elle me tape sur les nerfs. Mais y a quelque chose chez elle. Quelque chose de mystérieux, d’insaisissable. Un truc indéfinissable qui exerce une force gravitationnelle dans sa direction, sans même qu’elle ait besoin de faire grand chose. Ou est-ce que je suis juste en train de me faire des films ? A me raccrocher à n’importe quoi par peur de sombrer plus profondément dans les ténèbres de ma pysché...
Je reste peut-être perdu un peu trop longtemps dans mes pensées, à l’observer, car elle me lance un petit coup d’œil amusé, tout en continuant de fouiller son sac.
- Faut que t’arrêtes de tout le temps me regarder comme ça. Sinon, je vais finir par croire que tu veux me sauter.
Je reviens à la réalité, et tourne rapidement la tête dans l’autre direction, un peu gêné. Je lui réponds avec froideur.
- Parce que tu crois que tous les mecs qui te regardent veulent te sauter ?
- Généralement, quand ils insistent comme ça, c’est pas pour une partie de belote.
- Je veux pas te sauter.
- Pourquoi ? T’es gay ?
Toujours aussi directe. Je lâche un petit rire sans joie.
- Parce que c’est les deux seules solutions ? Soit je veux te sauter, soit je suis gay ?
- Hé, je demande, c’est tout. Y a pas de mal à être gay.
- Je suis pas gay.
- Y a pas de mal à vouloir me sauter, non plus. C’est la deuxième fois que je te sauve la vie. Tu commences à tomber amoureux de moi, je comprends. Je suis sûre qu’y doit même y avoir un nom scientifique pour ça. Tu sais, comme le truc des otages qui tombent amoureux de leurs ravisseurs.
Cette conversation me rend un peu mal-à-l’aise. J’ai pas envie de discuter de tout ça en détail avec elle. J’aime pas son ton. Trop direct. Trop... désinvolte. Comme si rien n’était vraiment sérieux.
- T’as des problèmes de narcissisme. Faut consulter.
- T’as laissé tomber ton humour sous le pont, ou quoi ? Faut te détendre un peu.
Elle trouve enfin ce qu’elle cherchait.
- Ah, voilà ! Justement, en parlant de détente, j’ai ce qu’il te faut.
Elle sort une petite boite en fer de son sac, qu’elle me présente en souriant fièrement. Je comprends pas où elle veut en venir. Elle est obligée de s’expliquer.
- Tu fumes ?
Je la fixe avec dédain.
- Quoi ? De la drogue ?
J’ai jamais compris les gens qui avaient besoin de ces merdes.
- Oui, de la drogue, elle répète, imitant mon ton d’un air moqueur.
- Non.
Elle a un petit rire. J’ai l’air sur la défensive. Ca l’amuse.
- Je vois. T’es plus du genre hardcore, toi, hein ?
Elle ouvre sa petite boite en fer, et en sort un joint déjà roulé.
- Laisse-moi deviner. Coke ? Héro ? Poppers ?
Ses yeux brillent d’une légère malice. Elle se moque de moi. Mes réactions la font marrer. Je dois avoir l’air d’un gros coincé pour elle. Je lui réponds sèchement.
- Je prends pas de drogue.
- Tout le monde prend de la drogue.
- Pas moi.
- Ah ouais ? T’aimes le sucre ? Le café ? Eh ben, je suis désolée de te l’annoncer, mais tu prends de la drogue, mon vieux. Enfin, c’est toi qui vois. Je vais pas t’obliger. Ca en fera plus pour moi.
Elle glisse son joint entre ses lèvres, et l’allume. Elle tire une longue taffe, qu’elle recrache ensuite dans un soupir satisfait. Je lui lance un regard plein de jugement, avant de me concentrer à nouveau sur les bâtiments face à nous.
On reste comme ça, sans se parler, sans même se regarder, pendant plusieurs secondes. Puis Mélodie brise le silence.
- Je connais même pas ton prénom.
- Charlie.
- Moi, c’est Mélodie.
- Je sais.
- Frimeur.
Je me tourne rapidement vers elle, irrité par sa remarque. Mais elle me lance un sourire amusé, avant de me faire un clin d’œil. Elle fait exprès de jouer avec moi. C’est son humour. Sa manière de calmer la tension.
- Enchantée, Charlie.
Elle détourne le regard, tirant à nouveau sur son joint. Le silence de la nuit n’est ponctué que du son de l’herbe qui s’embrase à chacune de ses bouffées. Je me calme un peu, et continue de la fixer, intrigué. J’arrive vraiment pas à la cerner. Un moment, elle est froide et blessante, et d’un coup, elle lance des plaisanteries pour alléger l’atmosphère. Mais y a un truc par-dessus tout que je comprends pas chez elle. J’hésite à lui demander.
- Tout à l’heure..., je commence timidement. T’aurais vraiment sauté du pont ?
- Ouaip, elle répond sur le ton de la conversation, sans même me regarder.
- Pourquoi ?
Elle se tourne vers moi.
- Pourquoi, quoi ?
- Pourquoi tu veux mourir ?
Elle fixe le vide, réfléchissant sérieusement à sa réponse. Puis elle hausse les épaules, comme si ça n’avait pas grande importance.
- Des fois, je me dis que ce serait mieux que de me réveiller le lendemain. Et toi ?
A mon tour de contempler le vide. Je plisse les yeux. J’ai pas vraiment de mots pour expliquer. Juste des impressions, des sensations, diffuses. Je cherche au fond de moi, tentant de trouver quelque chose qui se rapprocherait le plus ce que j’éprouve.
- Parce que... Parce que j’ai l’impression d’être enfermé dans une boite en verre. Et de voir ma vie défiler devant mes yeux. Sans jamais vraiment pouvoir agir. Et que choisir comment je vais mourir, c’est peut-être encore la seule chose que je peux contrôler.
- AHAHAHAHAHAH !
Je sais pas à quoi je m’étais attendu. Mais sûrement pas à ça. Mélodie éclate de rire. Je me tourne rapidement vers elle, blessé.
- Ca te fait rire ?!
Elle tente de se retenir, mais impossible de calmer son hilarité.
- Ahah ! Pardon ! Je me moque pas ! C’est juste...
Elle s’esclaffe davantage, perdant son souffle. Elle est prise de hoquets. C’est plus fort qu’elle.
- T’avais l’air tellement sérieux quand t’as dit ça ! Je te jure ! T’aurais vu ta tête, tu te serais marré, toi aussi !
Elle essaie de se reprendre. Mais elle croise mon regard confus, et son rire redouble d’intensité. J’ai envie de lui crier dessus. De lui demander ce qui va pas chez elle pour réagir comme ça, alors que je lui révèle le plus grand secret de mon existence.
Mais soudain, y a comme un déclic à l’intérieur de moi. Y a quelque chose dans son rire. Quelque chose de communicatif. Je prends du recul. Vu sous cet angle, elle a pas tout à fait tort. C’est vrai que je dois avoir l’air bien dramatique avec mes histoires de boites en verre. Cette situation, toute cette soirée, la vie entière, tout est tellement absurde quand on y pense vraiment. Je crois que j’arrive un peu mieux à comprendre ce qu’elle veut dire.
Elle aurait sauté du pont, oui. Probablement. Je commence à en être convaincu, maintenant. Parce que si tout n’est qu’une grande blague, alors pourquoi on devrait prendre la mort au sérieux ? Pourquoi on devrait faire une exception ?
C’est bête. Je peux pas m’empêcher de lâcher un petit rire à mon tour.
Mélodie arrive un peu à se calmer. Elle a les larmes aux yeux tellement elle a ri. Des yeux rougis par la drogue. Elle se tourne vers moi, et me sourit. Je crois qu’elle est contente de me voir me détendre un peu. Je lui souris en retour. Nos regards se croisent. Pendant un instant, un très court instant, mes yeux fixés sur les siens, j’ai l’impression de partager quelque chose avec elle. Quelque chose que je pourrais partager avec personne d’autre. Que personne d’autre pourrait comprendre. La grande absurdité du Cosmos.
L’instant passe, et on détourne tous les deux la tête, regardant face à nous, continuant à sourire légèrement. Le silence s’installe à nouveau. Mais c’est pas gênant. C’est même relaxant, en fait.
Mélodie continue de tirer sur son joint.
- Tu veux faire quoi ? Elle demande tranquillement, après quelques minutes.
Je hausse les épaules. Je sais plus du tout. Absolument plus.
- T’as toujours dans l’idée de sauter d’un pont ?
Je tente de réfléchir sérieusement à sa question. Mais y a plus aucune force en moi. Je sais plus quoi faire. Je me sens passif. Subissant les aléas de l’Univers autour de moi, sans trop avoir mon mot à dire. Je sais plus ce que je veux vraiment. Je suis fatigué.
Elle prend l’initiative.
- Je te propose un truc. Le soleil va pas se lever avant quatre ou cinq heures. Si à ce moment-là, t’as toujours envie de sauter, on saute tous les deux.
Je me tourne vers elle, surpris par sa proposition. Et peut-être un peu touché aussi. C’est idiot. Mais je crois que c’est la première fois que quelqu’un semble comprendre. Qu’on essaie pas de m’en dissuader en me racontant des poncifs régurgités en boucle. Elle me prend pas pour un fou, ou pour un lâche. Non, elle est même prête à sauter le pas avec moi. Elle sait ce que c’est que de vivre comme ça, avec une plaie à vif en continu.
- C’est peut-être notre dernière nuit sur Terre, Charlie, elle continue avec douceur. Combien de gens ont la chance de savoir exactement le jour où ils vont mourir ? Faut en profiter.
Je la dévisage, ne comprenant pas très bien où elle veut en venir. J’appréhende aussi. Faut dire que je ne sais jamais trop à quoi m’attendre avec cette fille. Elle me fixe droit dans les yeux, avec gravité, se penchant légèrement vers moi.
- Dis-moi un truc que t’as toujours voulu faire avant de crever.
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Injonction à la sexualité
The end of the fucking world, Saison 1, Episode 3
« Le travail le plus difficile après être vivant, c’est d’avoir des rapports sexuels. Être sexué est un dur labeur »
Andy Warhol, Ma philosophie de A à B et vice-versa
On prête toutes les vertus possibles au sexe. Il est bon pour l’organisme, pour le stress, pour resserrer les liens dans un couple, pour perdre des calories et peut même servir d’anti-âge. Pourtant les mêmes magazines, ou sites qui vendent les rapports comme un produit marchand magique, sont aussi chargés de pages “questions sexe et réponses de professionnels” où l’utopie de la théorie semble tachée par la réalité de la pratique.
Le mythe d’Aristophane raconte que les hommes étaient à l’origine des androgynes, des êtres à quatre bras, quatre jambes, quatre yeux, et que, suite à la colère divine, ils furent coupés en deux par Zeus et condamnés à chercher éternellement leur moitié. C’est pour cela que nous aimons, pour retrouver cette moitié perdue. Mais, quand bien même nous la trouvons, nous souffrons encore d’être deux corps et non un seul. Pour pallier cette frustration de la perte de l’union, le rapport sexuel est une sorte de remède éphémère, un substitut d’union qui nous permet de supporter la perte.
Si le sexe est la réponse à la frustration, est-il réellement un acte de communion avec l’autre ou une démarche de bien-être égoïste ?
Aussi consenti et sain soit le rapport, il ne reste pas moins violent, car il nous met face à cette frustration, à nos pulsions et nos désirs inavoués. Le sexe est un miroir sur nous-mêmes dans lequel on aimerait parfois ne pas se regarder.
La psychanalyse confirme l’aspect solitaire de l’acte, puisque Lacan déclare “il n’y a pas de rapport sexuel”. Le mot qu’il conteste dans cette formulation est bien plus “sexuel” que “rapport”. Il y a un rapport entre deux êtres au moment de l’acte, mais il s’agit d’un rapport de conflit, d’une peur du regard, de la sexualité de l’autre.
Etre sexué est un dur labeur.
Pourtant comme Despentes le fait remarquer au cours d’un podcast des couilles sur la table:
On est censé tous aimer, tous avoir besoin de sexe, tous s’épanouir dans le sexe Y a pas une autre discipline dans laquelle on nous demande tous de s’épanouir, absolument tous, y a des gens qu’aiment pas manger on les laisse tranquilles
Comment peut-on concilier violence et épanouissement ? Sommes-nous épanouis ?
Le sexe c’est mainstream
Le sexe est partout. Il est suggéré dans les clips, montré dans les films, il s’est trouvé une place dans les rayons « littérature érotique » des libraires. Le sexe est mainstream. Le sexe fait parler et fait vendre. Je ne compte pas verser dans le registre « we live in a society » ou simplement police des bonnes moeurs. Il est crucial que le sexe se soit dé-tabouisé, que l’éducation sexuelle existe, que les pratiques cessent d’être exclusivement heteronormatives, que faire l’amour ne soit plus considéré comme un péché. Mais peut être que de tolérance à enthousiasme on est allé trop vite et passé directement à la case injonction.
Que l’éternité de la sexualité se manifeste dans chaque époque, voilà sans doute une observation qu’il est difficile de contester. En revanche, il est une idiosyncrasie de notre époque que la sexualité y soit prêtée selon cette absolue grandeur, c’est à dire comme la chose la plus importante qui soit. Notre époque est peut être la première dans l’histoire à avoir fait de la sexualité plus qu’un phénomène quotidien. Notre époque plutôt qu’un phénomène quotidien a fait de la sexualité une obsession
(...)
Il est attendu de cette sexualité une jouissance, et que cette jouissance permette l’accès a une vie plus intense
Contre l’érotisme, Laurent de Sutter
Je suis née en 2000, en pleine effervescence. J’ai grandi devant les clips et le déhanché de Shakira, je me suis endormie en écoutant Cauet sur NRJ, ce qui a constitué une éducation sexuelle très douteuse, soit dit en passant, appris tout le champ lexical sexuel en arrivant au collège, accédé au porno avec du wifi haut-débit et bu, au hasard, pour pas paraitre ridicule pendant les “je n’ai jamais/j’ai déjà” tournant inlassablement autour des prouesses sexuelles, en soirée.
J’ai grandi avec cette idée en tête : qu’il s’agissait de quelque chose d’exceptionnel et de crucial. Que c’est le ciment d’un couple, le piment d’une vie, la possibilité de l’émancipation et de l’amour-propre, la clé pour briller en société avec une anecdote.
J’ai déchanté quand j’ai eu ma première expérience d’agression sexuelle, liée à la culture du viol. On avait tous les deux grandi avec la même idée sur le sexe: je lui devais bien ça puisque j’étais sa copine. Depuis que j’ai réalisé, j’aime plus trop le sexe.
Du tabou à l’injonction
“Faites l’amour pas la guerre”, Mai 68, Révolution sexuelle.
On lui doit l’émancipation de la chape moraliste qui pesait sur les rapports sexuels. Et c’est une très bonne chose, il y a eu l’accès à l’éducation, la dissociation entre sexualité et procréation. Comme Philippe Brénot le dit, psychiatre, anthropologue et sexologue, "c’est une révolution sexuelle pour les femmes et les homosexuels.” Mais “pour les hommes, rien n’a changé”.
Mais est-ce que Mai 68, et les années qui ont suivi n’ont été qu’un long fleuve de relations tranquilles?
Malka Marcovich, historienne, auteure de L’autre héritage, la face cachée de 68, parle d’une “espèce d'injonction à la sexualité, sinon on était considéré comme une réactionnaire archaïque et coincée”. Elle ne sombre pas dans une vision puritaine de cette époque mais ne fait en réalité que rappeler que “cette révolution n’a fait que reproduire une vision archaïque des rapports entre les hommes et les femmes, et engendré un tourbillon d’abus.”
Des films à l’affiche qui mettent en scène l’esclavage sexuel, romantise le viol, les soixante-neuf signatures de membres de l’intelligentsia parisienne pour défendre trois hommes ayant réalisé un film pédopornographique, je cite, au hasard, Sartre, Beauvoir, Barthes, Ponge. En bref, la révolution n’a pas fait que libérer, elle a aussi soumis.
Se révolter, c'est courir à sa perte, car la révolte, si elle se réalise en groupe, retrouve aussitôt une échelle hiérarchique de soumission à l'intérieur du groupe, et la révolte, seule, aboutit rapidement à la soumission du révolté.
Henri Laborit, Éloge de la fuite
Peut-être que je vais un peu vite en besogne si je considère que sous-couvert de révolte, mai 68 n’a été qu’un point de renforcement dans la situation des violences sexuelles, avec, un aspect encore plus pervers, qui a été de rendre la sexualité attrayante. Mais en tout cas, comme Maïa Mazaurette l’écrit dans un article pour Le monde :
Nous sommes encore en rémission, ne l’oublions pas. Nous guérissons, péniblement, de la grande cuite sexo-négative, des abus, des punitions, du jugement, de la culpabilité.
Beaucoup de poids et deux mesures
L’injonction sociale et aussi hygiénique actuelle n’est pas sans conséquences.
D’une part, il y a la pression du rapport qui pèse sur les adolescents. Il faut perdre sa virginité dans les temps, trop vieux c’est la honte, mais les choses hâtives ne sont généralement pas les plus saines. Il faut être sexué, j’ai cru longtemps que ne pas vouloir faire l’amour ne me rendrait pas aimable.
D’autre part, il y a l’injonction à la performance. Il y a le porno, il y a les statistiques largement diffusées sur les performances d’inconnus (qui apparement mentiraient souvent par peur de ne pas rentrer non plus dans la moyenne), l’hypersexualisation des couples lesbiens, les bavardages permanents des gens qui gonflent leurs histoires et leur ego, l’envie de se comparer à des modèles factices est inévitable. Et la comparaison entraîne souvent vers la dévalorisation de soi. On ne fait pas que s’épanouir dans le sexe, on y détruit son estime de soi aussi parfois.
Enfin, si depuis le début, les propos restent aussi dépolitisés et inconnus aux concepts sociologiques que Fanny Ardent à la cérémonie des Césars, la sexualité reste un champ de pratiques sociales traversé par des rapports de pouvoir et de domination.
Et comme dans toutes pratiques sociales avec des rapports de domination il y a toujours des perdants.
Il y a les plus jeunes qui sont perdants, car ils n’ont pas le recul pour savoir ce qui est une injonction et ce qui est un désir. Mais il y a aussi des groupes sociaux entiers qui se retrouvent malmenés.
Le racisme existe même dans le domaine sexuel, il y a l’hypersexualisation de la femme noire, le mot “beurette” qui est le quatrième le plus recherché sur Pornhub en 2018 ou encore la fétichisation des asiatiques.
N’étant pas touchée par ces discriminations, je préfère m’en tenir à ce que je peux connaître directement, c’est à dire le poids que représente l’injonction sexuelle sur les femmes, de façon générale.
Si les hommes peuvent connaitre une injonction de performance qui mène à une certaine souffrance, Michel Bozon et Nathalie Bajos remarque dans leur enquête sur la sexualité en France : "la place et le sens attribués à la sexualité continuent à se conjuguer de manière très différente au féminin et au masculin". Les femmes connaissent au sein de cette injonction, d’autres injonctions diverses, douloureuses et contradictoires. La femme ne vit pas sa sexualité, cela serait vulgaire, elle doit la subir pour être socialement respectée. Comme dans la société où elle doit toujours exceller, car elle est en permanence répréhensible (cf. King Kong Théorie, Despentes), sans pour autant marcher sur les bottes des hommes, la femme doit être, dans sa sexualité, prude mais salope. Pas étonnant que les pornos et les fantasmes se construisent autour de l’image de la femme soumise.
https://twitter.com/euphori87876389/status/1243579345253392385?s=20
Euphoria, Episode 1 Saison 1
C’est une réalité pour les femmes que d’avoir à composer sans cesse avec le sexe forcé au cours d’une vie normale. Le sexe imposé, habituellement le coït, est un enjeu central dans la vie de chaque femme. Elle doit s’y plaire ou le contrôler ou le manipuler ou y résister ou l’éviter ; elle doit développer une relation au sexe imposé, à l’insistance masculine sur le coït. Les femmes vivent dans un contexte de sexe forcé. C’est la réalité, par-delà toute interprétation subjective.
Andrea Dworkin
La sexualité de la femme n’est toujours pas libérée. Si la ménagère veut prendre du plaisir personnel, elle lit 50 nuances de Grey, où l’héroïne est soumise sexuellement dans des relations violentes. Qu’on ne leur apprenne pas qu’elles pourraient échapper à la domination sociale constante transposée dans l’acte. La liberté sexuelle de la femme semble ��tre encore une illusion. De liberté, il n’existe qu’un petit carré de manoeuvre, dans lequel elle doit rester sagement docile, et l’émancipation se fait au risque du slut-shaming, du harcèlement, du rejet. Oui, une femme peut être exclue des ses fonctions politiques pour avoir eu une vie sexuelle.
Chaque femme doit développer une relation au sexe imposé (Dworkin). Cette relation c’est se sentir obligée de préciser à un garçon avant de l’inviter qu’on ne veut pas coucher avec lui, par peur de le décevoir. C’est devoir réfléchir à tout ses mots, ses gestes, de peur d’avoir promis, par mégarde, un rapport. C’est coucher pour le garder, pour être à la hauteur de ses autres aventures qui devaient sûrement adorer ça, elles.
Cette relation au sexe imposé, c’est mon copain à 16 ans qui ne comprend pas pourquoi je refuse qu’il me touche, c’est moi qui, quand il me quitte, pense que je suis responsable, car je ne me suis pas déshabillée la veille comme il me l’a demandé. C’est mes recherches sur internet pour m’auto diagnostiquer asexuelle, parce qu’en tant que femme je devrais accepter le rapport non ? C’est les six mois qu’il m’a fallu pour réaliser l’anormalité de la situation. C’est ma surprise quand un garçon me dit “tu n’a pas envie? Tant pis.” et qu’il me laisse dormir. Etre une femme c’est se demander en permanence si tu en as vraiment envie ou si quelque chose t’oblige, au delà même de ton partenaire.
La libération sexuelle des femmes n’est pas terminée et ne le sera pas tant que les hommes dicteront nos désirs.
Sortez couverts, les injonctions tachent
Que l’on soit clairs, je ne condamne pas la libération des moeurs, je ne clame pas que le sexe est un danger à éviter à tout prix ou que toute relation se fera au prix de souffrance.
Je crois en l’épanouissement et aux rapports sains et bons pour la santé physique et mentale. Mais je condamne ces articles, ces bavardages, ces hymnes à un sexe tout puissant et libéré car ils ne sont qu’hypocrisie voire danger.
Faire l’amour peut très vite devenir faire la guerre, ne prenons pas cet acte à la légère pour l’imposer lourdement.
Allez à votre rythme, essayez d’éviter tout au plus toutes les injonctions camouflées derrière la vitrine rutilante de la vie sexuelle. Parlez à votre partenaire, définissez votre propre conception du rapport car calquer la norme c’est risquer de se retrouver dans quelque chose qui ne nous correspond pas et s’en rendre compte quand la souffrance devient trop forte.
Continuons l’éducation sexuelle car rien n’est terminé pour le moment.
Bibliographie/ Sitographie:
https://leseumcollectif.wordpress.com/2017/04/18/sexnegative/
https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2016/03/20/le-sexe-sous-developpement-personnel_4886521_4500055.html
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Les Chroniques de Livaï #456 ~ L'EAU QUI MENE A LA MER (février 846) Hanji Zoe
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. Le personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a traversées, ainsi que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint, détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous. Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes.
La nuit va bientôt tomber. On y voit plus qu'à quelques mètres. Mais j'ai fait beaucoup d'observations et je suis en mesure de poser une conclusion.
Ooh, je suis si déçue de devoir quitter mes chers titans ! J'aurai voulu en capturer un et le ramener... Mais ça aurait été difficile avec mes captureuses actuelles. Maintenant que je les ai vues à l'oeuvre, je crois savoir ce qu'il faudrait modifier afin qu'elles puissent... Enfin, je verrai ça plus tard !
Nous sifflons nos chevaux et remontons en selle. Je surveille le chargement des captureuses dans les chariots et note alors que mes hommes sont épuisés. Je ne les ai pas ménagés, il faut dire... J'ai toujours l'impression d'avoir plus d'énergie que les autres et plus de mal à la dépenser. Erwin descend gracieusement le long de la paroi de la tour vers sa monture et lève le pouce vers moi. Il a l'air satisfait ! Nous n'avons eu que trois blessés légers, c'est une réussite !
Je me laisse balloter par le rythme de la course et me remémore les évènements de la journée. Les petits titans ont en majorité peur de l'eau trop profonde ; ils doivent avoir un sens qui leur indique ce type de détail. Soit ils nous ignoraient totalement, soit il essayaient de nous atteindre en tendant les bras, mais à part le tout premier, aucun ne s'est risqué dans le fleuve. Les grands par contre... c'est moins évident. J'ai décelé cette peur de l'eau chez quelques grands spécimens qui avaient pied... C'est étrange. Mais de manière générale, ils n'ont pas trop hésité à nous attaquer. Leur difficulté à avancer dans l'eau est un atout indéniable. Erwin avait vu juste, cela pourrait être une bonne voie de sortie pour nous...
Aaah, si on pouvait sortir en ferry, j'aurais tout le temps d'observer les titans pendant le voyage ! Ce serait plus pratique qu'à cheval. Cela augmenterait le taux de survie aussi, c'est indéniable. Il faudrait juste construire une embarcation idéale pour nous permettre de voler et ce serait parfait. Quoique je doute que l'Etat accepterait de financer ça... Mais avec Erwin, on peut espérer.
Le terrain est presque désert. L'escouade de Livaï a anéanti tous les titans sur une vaste zone. Nous avançons au petit galop, tranquilles, sans que rien ne vienne nous arrêter. C'est étrange de se dire que cette ville autrefois si familière et grouillante de vie est abandonnée. L'humanité est si peu de choses... Elle est déjà réduite à vivre derrière des murs, mais même cette prison s'est encore rétrécie...
Je tourne la tête vers la droite et contemple le fleuve, dont le cours se perd dans les lointains, par-delà le Mur Maria. Evidemment, c'est une chose à laquelle tout le monde a déjà dû penser sans oser le dire à haute voix. Nous savons que les petits cours d'eau se jettent dans les plus grands, que leur cours est toujours dirigé vers une masse d'eau plus importante. Alors que penser de ce fleuve ? Vers quoi se dirige-t-il ? La mer, l'océan, tous ces trucs qu'on lit dans les bouquins interdits, ils sont vraiment à l'autre bout ? Erwin a l'air de le croire en tout cas. Je me dis bien qu'en empruntant la voie des eaux, il espère faire carton plein...
Je quitte mon escouade et me dirige vers Livaï qui chevauche non loin d'Erwin avec ses hommes. Je ne peux pas m'empêcher de lui faire un grand sourire. Tu vois, tout s'est bien passé ! J'avais le contrôle ! Même si tu as malencontreusement laissé passer un titan qui a failli nous bouffer, y a pas eu de gros bobo ! Dommage que tu n'aies pas pu voir, tu étais trop loin. Il me regarde en coin et pousse un soupir que je devine profond. Erwin, dis-lui que j'ai géré ! J'ai un carnet de notes rempli de trucs intéressants ! On verra ça une fois rentrés, hein ? Vous allez pas vous coucher tout de suite de toute façon, les deux insomniaques ?
Je n'en suis pas sûre mais je crois que j'entends Erwin pouffer de rire. C'est pas le genre de chose qu'il s'autorise devant les soldats mais là, y a peu de chance que qui que ce soit - à part Livaï et moi - l'ait vu ou entendu. Il a sa manière à lui de se marrer sans en avoir l'air... Il devrait l'apprendre au nain grincheux.
Nous arrivons à Rose. Je lève les yeux et remarque alors, cinquante mètres plus haut, des rangées de silhouettes qui nous observent depuis le chemin de ronde. Ils ont perdu leur journée à nous mater ?
Elle est bien bonne celle-là ! Et après c'est à nous qu'on reproche de gagner notre salaire à ne rien faire ?!
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Vivre dans l'angoisse perpétuelle de la rupture ne consolide pas le relation amoureuse, bien au contraire. La peur de l'abandon parasite et surtout paralyse le couple, dont l'histoire n'avance plus. Entre peur de la solitude, du rejet ou l'incapacité de certains et certaines à croire au bonheur, cette peur est souvent le déclencheurs de disputes ou de jalousie, parfois maladive.
Des femmes, concernées par ce malêtre constant, ont accepté de raconter leur histoire.
Trop beau pour être vrai
C'est par exemple le cas d'Anna, 34 ans, pour qui l'amour n'a jamais été un long fleuve tranquille. "J’ai longtemps ramé avec les hommes, confie-t-elle pour commencer. Chacune de mes histoires apportait son dénouement sordide et déprimant. Et moi je m’empêtrais à essayer de comprendre – parce qu’évidemment, si ça ne marchait pas c’était de ma faute… "
Mais tout a changé quand elle a rencontré Christophe. "Je l’ai vu débarquer sur son cheval blanc mais, même si la magie a tout de suite opéré, j’ai décidé de brandir mon bouclier pour guetter l’arnaque qui allait forcément arriver", continue-t-elle. Après deux ans de vie commune, la trentenaire continue de la guetter. Même après tout ce temps, elle n'arrive pas à prendre confiance. "Je m’attends toujours à recevoir un coup de couteau dans le dos. Comme si j’allais me réveiller et réaliser que cette histoire n’était qu’un rêve, parce que cette perle dans ma vie, c’est trop beau pour être vrai", craint-elle.
Je pense aussi que je suis terrifiée par la sensation de devenir dépendante. Au fond, par-delà la mauvaise estime de soi, il se joue aussi quelque chose de l’ordre du rapport de force
Pire que tout, elle a peur aussi que Christophe finisse par réaliser qu'il est trop bien pour elle. "Il a beau essayer de me rassurer, j’ai encore cet amer sentiment d’illégitimité. J’essaie de ne pas trop lui montrer combien je suis jalouse et secrètement persuadée qu’il va, un jour ou l’autre, me quitter pour une fille plus belle, plus intelligente…"
Ce manque de confiance en soi a démarré dès la première année de leur histoire : Anna a rivalisé d'imagination pour paraître telle une femme parfaite. "Je me relevais la nuit pour me maquiller en douce et paraître belle au réveil. Je m’inventais des amis et m’éloignais d'autres personnes, pour lui. J’ai fini par craquer et demander de l’aide à un psy", confie-t-elle, aux bords des larmes.
Si le fait d'abord ses complexes était douloureux pour la jeune femme, il était urgent pour elle de comprendre d'où venait cette peur. "Aujourd’hui, malgré mes doutes qui sont toujours là, j’arrive à formuler mes envies, mes goûts, même s’ils sont parfois aux antipodes de ceux de Christophe. Me révéler m’aide à prendre confiance et à réaliser qu’il m’aime peut-être pour ce que je suis", conclut-elle, en partie apaisée.
Quitter avant d'être quittée
Mathilde, 38 ans, vit également dans la peur d'être quittée. C'est d'ailleurs pour celui que depuis son adolescence, elle a toujours fait en sorte de rompre la première. "Enfant du divorce, j’ai beaucoup souffert de voir ma mère idéaliser celui qui l’avait plaquée pour une femme qui ne lui arrivait pas à la cheville. Et je me suis fabriquée en femme volage, refusant la prison du couple et les grandes déclarations bidons. Je m’interdisais l’amour", raconte-t-elle. Jusqu’au jour où Cupidon lui a présenté Marc, face à qui et pour la première fois, elle se retrouvait sans défense.
Très vite, elle est devenue accro à cet homme, bien qu'elle était toujours terrorisée à l'idée de se laisser aller. "Cela fait plus d’un an que j’aime Marc avec passion. Et que, malgré ses paroles rassurantes, je vis dans la hantise qu’il ne mette fin à notre histoire. Qu’il ne se lasse", confie-t-elle. Alors elle vit aux aguets, à la recherche du moindre signe de lassitude. Face à toutes ses angoisses, Marc semble désarmé.
Face à la douleur qu'elle éprouve, Mathilde en vient une nouvelle fois à anticiper la rupture. De plus en plus, lors de disputes, elle lâche des "on arrête, on n’y arrive pas", qui brisent le coeur de son compagnon. "Il y a quelques semaines, pour la première fois, il m’a répondu que j’avais raison", confie-t-elle en un sanglot.
Ce jour là, Marc est parti après la dispute. Lorsque la porte s’est refermée, Mathilde a senti mon cœur s’arrêter. Ce qu'elle redoutais le plus était en train de se produire. Après plus de mille messages envoyés et deux jours de silence, les deux amants ont fini par se retrouver en se promettant de ne plus jamais se faire du mal. "Depuis, je vis avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Je sais que je dois apprendre à ne plus le contaminer par mes doutes. Ce n’est pas à lui de payer mes blessures d'enfant, ni à notre couple", conclut Mathilde encore inquiète.
De l'amour ou des preuves d'amour
Même cas de figure pour Nathalie, 44 ans, qui ne sait pas profiter du moment présent quand elle est en couple. Une intonation de voix différente, un texto qui ne répond pas à ce qu'elle attendait, une phrase pas lue de la bonne manière... Et c'est comme si l'autre était déjà parti. Cette vie de terreur empêche Nathalie d'aimer.
"J’ai pu le vérifier il y a quelques années : une histoire d’amour, arrivée un peu comme un cadeau. Je n'avais jamais fait entièrement confiance à cet homme, et cette fois-ic n'a pas dérogé à la règle. J’ai passé mon temps à interpréter le moindre signe, à tester son amour, à chercher des preuves d’amour, à demander la lune et… je l’ai perdu", raconte-t-elle.
On ne peut jamais être sûr(e) de l’amour de l’autre. Anticiper la rupture revient à préférer la certitude qu’on va dans le mur à l’inconnu de ce qui nous attend
Nathalie ne sait pas d'où sort cette peur viscérale de perdre l’autre. ans doute de très loin dans son inconscient. D'autant qu'elle n'est même pas liée à la personne qu’on a en face de soi, c’est comme un tic nerveux. Un truc qui vire à l’obsession et ne laisse pas de place à l’autre.
C’est tout le contraire de l’abandon, de l’écoute, de l’attention à l’autre, de la réception. Le contraire de l’amour. "Je pense aussi que je suis terrifiée par la sensation de devenir dépendante. Au fond, par-delà la mauvaise estime de soi, il se joue aussi quelque chose de l’ordre du rapport de force. On refuse le risque de perdre, et cette quête de réassurance permanente est une façon de vouloir domine l’autre", ajoute la quadragénaire.
Heureusement, avec les années, et beaucoup de réflexion, elle a découvert peu à peu le bonheur de lâcher prise, d’accepter que l’autre puisse juste passer et repartir. D'ailleurs depuis quelques mois, elle vit une jolie histoire et pour le moment, elle reste calme.
Peur de la rupture : la demande a remplacé le désir
Marie Claire : La peur est-elle forcément liée au sentiment amoureux ?
Sophie Cadalen* : La peur traverse toujours l’amour. Par définition, s’attacher c’est risquer de perdre. On peut craindre l’abandon, la trahison, la mort. On peut aussi avoir peur de ne pas être à la hauteur et que l’autre cesse de nous aimer. Comme on peut avoir peur de ne plus aimer…
Marie Claire : L’amour est-il possible sans la confiance ?
Sophie Cadalen : Ces femmes qui doutent tant ne sont plus dans le désir mais dans la demande. Il s’agit d’une position de repli sur soi : " Donne-moi des preuves, et après je me risquerai peut-être à t’aimer". Or il est impossible de répondre à cette demande. On ne peut jamais être sûr(e) de l’amour de l’autre. Anticiper la rupture revient à préférer la certitude qu’on va dans le mur à l’inconnu de ce qui nous attend.
Marie Claire : Certaines sont-elles prédisposées à ces doutes ?
Sophie Cadalen : Oui, celles qui s’accrochent à une idée trop précise qu’elles ont d’elles-mêmes : mal aimées, toujours quittées ou en quête d’un amour idéalisé après avoir été adorées dans l’enfance… Elles redoutent de perdre leur schéma. Or l’amour est une remise en cause de l’image que l’on a de soi. C’est une surprise, du dérangement. L’attente obsessionnelle de preuves est une façon de contrôler. A la question : « Est-ce le bon ? », ces femmes préfèrent : « Suis-je la bonne ? » Elles sont dans une position passive. Elles oublient de s’écouter.
Marie Claire : Comment sortir du doute systématique ?
Sophie Cadalen : Il faut distinguer les histoires où le doute n’est pas infondé (l’amour de l’autre n’est pas satisfaisant) et celles où on est dans le schéma récurrent du « je ne suis pas aimable ». Dans ce cas, il faut faire un retour sur soi. Quitter la position de passivité. Et se confronter à une question essentielle : « Ai-je envie d’y être, moi, dans cette histoire ? » Se risquer à aimer c’est risquer de perdre l’autre. Il faut arriver à se réconcilier avec cette vérité et renoncer au fantasme de l’amour, cet idéal d’un lien qui comblerait tout. Et d’un autre capable de nous sauver.
La peur de l'abandon entraîne des relations amoureuses tumultueuses. Si une personne accède au libertinage avec sa ou son partenaire amoureux , pour éviter d'être quitté-e-, sa sexualité et son couple risquent d’être en souffrance.
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À toi la fille éteinte, il est temps de briller.
Je sais que depuis quelque temps, tu te sens éteinte.
Comme si toute lumière dans ta vie avait disparu.
Comme si tu t’étais consumé après avoir brillé de mille feux.
Je sais que la vie peut te sembler découleurée.
Mais n’oublie jamais que…
Tu es la couleur dans ta vie.
Tu es ce qui doit illuminer ton existence.
Tu es ton propre phare.
Tu es la lumière qui doit éclairer ton chemin.
Car personne d’autre ne devrait l’être.
Car remettre son bonheur entre les mains de quelqu’un d’autre que soi, c’est s’exposer à la déception.
Car ce n’est pas tout le monde qui va t’aimer comme tu les aimeras.
Car ce n’est pas tout le monde qui va se soucier de toi comme toi tu te soucies d’eux.
Tu dois revenir à ce moment…
Avant lui.
Avant les cœurs brisés, les larmes, et la peine.
Avant, tous ces échecs.
Tu dois remonter le cours du temps.
Pour revenir à ce moment ou ton bonheur ne dépendait que de toi, pour te souvenir comment, mais aussi pour savoir que c’est encore possible.
Souviens-toi de toutes ces réussites, de toutes tes petites et plus grandes victoires.
Souviens-toi de tous ces risques que tu as pris et qui ont payé.
Souviens-toi de la joie, du bonheur, de tes rires, de tes sourires.
Souviens-toi que tout ça existe encore.
Mais souviens-toi surtout que tu en es la seule responsable, la seule capable.
Car avant d’être heureux avec quelqu’un il faut être heureux seul.
Car avant de s’investir avec une autre personne, il faut s’être investie au complet, totalement en soi-même.
On a tous un rôle à jouer dans sa vie, et dans la vie des autres.
Mais n’oublie jamais que le premier rôle dans la tienne te revient.
Alors je sais que depuis quelque temps tu te sens éteinte, mais il est temps de briller.
Il est temps de te réveiller.
De reprendre le contrôle de ta vie.
D’y remettre de l’ordre, un peu.
Saisis la chance que la vie n’offre pas à tous.
Celle de choisir son bonheur.
Celle de choisir de t’aimer, de t’apprécier, de briller.
Tu te dois de relever la tête.
Tu te dois de cesser de te faire du souci pour des gens qui se foutent carrément de toi.
Pour des personnes qui ne traverseraient même pas une flaque d’eau pour toi, alors que toi tu serais prête à traverser l’océan à la nage pour eux.
Tu te dois de redevenir cette personne complète, unique.
Tu te dois d’être tout ce que tu peux être et veux être.
Car la seule limite, dans ta vie, c’est toi, et ton imagination.
Tu te dois de briller, car tu sais ce que ça fait d’être éteinte.
Tu te dois de briller, pour toutes ces fois où ta lumière intérieure a faibli.
Tu te dois de briller, pour toi.
Car souviens-toi que tu ne dois rien à personne.
Car même si la vie n’est pas un long fleuve tranquille pour toi.
Car même si tu passes de relation en relation, de cœur brisé, à cœur brisé, sache que la vie ne peut pas toujours te décevoir.
Qu’au moment où tu t’y attendras le moins, tu vivras la plus belle histoire de ta vie.
Car cette douleur t’enseigne quelque chose
Car cette peine, t’aides à te construire et te renforcir.
Car cette souffrance ne durera pas toujours.
Et car cet échec, te guide sur le bon chemin.
Brille, pour être un repère dans ta vie.
Brille, pour être ta propre étoile.
Et finalement, brille, car la peur, car le chagrin, car tout ce qui est et a été contre-toi à échouer.
Car aujourd’hui, maintenant, tu te tiens encore debout.
Car en ce moment tu es une survivante de l’amour, la championne des drames de ta vie.
Brille, car tu t’en es sortie.
— Maxime Marquette - Partage - © MadMax
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Un atterrissage en douceur.
31 octobre – 14 novembre
Me voilà partie de métropole (et non pas de France attention !!) pour la Guyane. Un poste de 6 mois dans la maternité de Saint Laurent du Maroni m’attend ! C’est le CHOG (centre hospitalier de l’Ouest Guyanais). Seule pour le moment, c’est une expérience inédite pour moi (je suis l’exemple de ma sœur !!!). Heureusement j’ai été bien équipé par Constant (ordi, enceinte, casque) et bien aiguillé avant mon arrivée. Ce qui m’a permis de trouver une coloc depuis la métropole et d’être donc attendue et accueillie à Saint Laurent. Dans la coloc nous sommes 7 dont 2 couples. Je suis arrivée le 31 octobre en fin d’aprem à l’aéroport de Cayenne où un taxi m’attendait. Dans le mini bus, ma voisine arrivait pour un poste d’infirmière au CHOG! Elle a reçu son billet d’avion la veille ; comme quoi je n’avais pas à me plaindre d’avoir reçu le mien 1 semaine avant le départ ! Très sympa, nous roulons 3 heures jusqu’à St Laurent. Le chauffeur va très vite, je me dis qu’il doit être au dessus de la vitesse réglementaire sur une départementale : en effet 130km/h. Au moins c’est plus rapide.
La coloc
Les styles et les métiers sont variés à la coloc : électricien, infirmière, instit, assistante sociale, interne et sage-femme (moi-même). Ils sont là depuis 2, 6, 12 mois, ici les métropolitains arrivent pour une certaine durée puis prolongent d’autant. Pour ma part ça ne se prolongera pas même d’un jour, la Roberto dictature me l’interdit. Notre coloc se trouve à côté du quartier haïtien sur la route principale qui vient de Cayenne ; on prend une piste pour quitter la grande route et le long de cette piste se trouvent plusieurs maisons alignées. La notre est accolée à une autre coloc de 6 métro et ensuite une maison avec pleins d’enfants. Juste en face des maisons se trouve la forêt, c’est agréable ! Le soir de mon arrivée les coloc m’expliquent qu’il faut faire attention et bien fermer la maison la nuit et quand on est pas là, d’autant plus en ce moment car ce sont les vacances et du coup y a plus de vol. « Les mecs viennent de la forêt et rodent, quand le chien aboie c’est que y a quelqu’un qu’il ne connait pas qui rode. L’autre jour il aboyait, David est allé voir chez les voisins qui étaient absent, il a délogé un mec qui rodait avec sa machette » okayyyy bienvenu !! Tout ça après une arrivée de nuit et une chambre petite et vide, j’étais pas rassurée ! Mais une fois le jour se levé, tout m’a paru moins hostile !!
Ce qui me réjouit dans cette coloc et dans cette ville : on ne pourra plus me dire que je n’ai jamais été en coloc, mes colocs cuisinent super bien, on joue au combo/ dutsh, il y a une piscine pour se rafraichir quand on est en sueur parcequ’on a lavé un verre, il n’y a pas d’araignée que des cafards parfois, je peux acheter des yagourts, tout est accessible en vélo, les enfants qui viennent souvent nous voir, les soirées jeux et les discussions écologie/ nature et excursions en Guyane (autant dire qu’entre les uns qui sont végétariens, les autres qui font leur propre lessive et liquide vaisselle … je ne semble pas à la page !!), il fait moins chaud qu’aux Philippines la nuit et j’ai un ventilateur pour moi toute seule, une coloc a rapporté son vidéo projecteur et son appareil à raclette de métropole, aller nager dans le Maroni, avoir réservé un vol en ULM pour le 15 décembre pour 20euros … partir le week-end en carbet !
Les activités
De nombreuses choses à faire à St Laurent et en Guyane (mais ça sera pour plus tard!)
Saint Laurent borde le Maroni, de nombreuses criques/ plages permettent de s’y baigner ! Ne nous emballons pas, quand je dis criques et plages on parle d’eau marron et de sol vaseux mais d’une eau douce à 27 degrés je pense ! Bérénice (une coloc) fait du kayak sur le fleuve et en connait donc les courants. Elle va y nager parfois, samedi dernier je lui ai demandé de m’y emmener. Nous sommes parties avec sa voiture se garer à côté de la base de kayak et de la Goelette (bateau de pêche en bois échoué, dont un gars a décidé d’en faire un restaurant) et hope dans l’eau ! Pas beaucoup de fond et beaucoup de vase puis du fond et du courant, heureusement Béré connaît très bien les courants, je n’ai qu’à suivre. Nous remontons le rivage à contre-courant (un peu lent du coup), je peux admirer ce qui nous entoure : les hauts arbres dans le ciel bleu mais surtout les racines géantes sur lesquelles les arbres semblent marcher. Ca ressemble à la mangrove pour ceux qui connaissent. Je n’ose imaginer toutes les bêtes qui m’entourent, Bérénice m’a dit que je n’avais rien à craindre, ne réfléchissons pas trop ! Au bout de 30-45min (qui passent beaucoup plus vite que les AR dans la piscine de Levallois) nous arrivons au terrain de polo de kayak, à marée basse un étang se forme dans la végétation et 2 paniers sont suspendus pour le jeu. Bérénice m’explique la différence entre les punks à chien et les skined, elle m’explique qu’elle ne supporte pas quand dans la rue les gens la traite de rasta à cause de ses dread. Elle n’est pas rasta pour un sou me dit-elle, elle aime juste coiffer ses cheveux ainsi. Nous reprenons notre nage, direction l’île au Lépreux avec quelques consignes avant :
« on va devoir viser beaucoup plus haut que l’ile parce que juste la y a une marmite, si tu es prise par son courant et qu’il t’amène en son centre, tu ne peux plus rien faire, ça sert à rien de se débattre de toute façon tu ne sauras pas où est le haut et où est le bas, tu te laisses couler et quand tu touches le fond tu te dégages sur le côté »
« … okayyyyy man je te suis … »
La traversée était rapide mais j’ai eu temps de flipper avec le courant qui tirait bien fort dans un sens puis dans l’autre, Bérénice paraissait bien détendue, je suivais. Comme vous l’aurez compris il s’agit d’une île dans laquelle on parquait les lépreux et cette île est voisine de l’île de la quarantaine ! L’île aux lépreux est petite, on y trouve des cabanes (4 poteaux et un toit) où vivaient les lépreux, aujourd’hui on peut venir y dormir avec son hamac mais ça n’est pas très conseillé. Les gens viennent plutôt y faire un tour en canoë. Bref, une très belle excursion ! Nous rentrons après 2h de balade/nage à la Goélette.
Lundi, le gars qui m’a refilé sa chambre dans la coloc m’a proposé de m’emmener en voiture acheter un ventilo et voir pour un vélo …trop sympa !! Il m’a expliqué les différentes ethnies de la Guyane mais ça sera pour une prochaine lettre! Puis nous sommes repassés à la coloc récupérer Camille et 2 enfants pour se baigner à la crique de Terre Rouge. C’était au coucher du soleil, marée basse, les arbres penchés au dessus de l’eau, magnifique !! (photos ci-dessous). Le ciel flamboyant, la forêt Amazonienne (pas la primaire bien sur) et le calme, un délice. Maxime va souvent à cette crique, tous les jours ou tous les 2 jours « quand t’as envie d’y aller tu m’appelle et je viens te chercher ! ». Yes cimer !! Lundi aprem avec les coloc on a tenté une autre crique « la crique Tatoue » qui n’a vraiment rien d’une crique pour le coup ! 15 min de caisse puis 15km de piste, Mahé (une voisine) s’est éclatée au volant elle se croyait au Paris/ Dakar. La crique se trouvait au milieu de la forêt : de la terre rouge, de l’eau douce qui s’écoule de bassin en bassin, on a fait trempette puis des jeux de cartes, tranquille quoi !!
Sinon niveau activité y a aussi un club de voile qui propose des cours de planche/dériveur/multi activités sur le Maroni mais vu le prix je vais peut-être plus m’inscrire au cours de salsa batchata ou de cirque !
Boire un jus de fruit frais. Au marché (2 fois/ semaine) on peut s’installer à une petite table entre le boucher et le resto de pho, et autres délice d’Asie, pour déguster un délicieux jus de fruit frais (pastèque, gingembre-citron, maracuya, banane …) et laisser son esprit flâner ! Camille (une coloc) m’y a emmenée le lendemain de mon arrivée, un délice. Un délice une fois les courses de fruits et légumes terminées au marché. On peut aussi y déjeuner : nems, rouleaux de printemps and co. Dimanche soir, nous sommes allés boire un jus de fruit à « Point couleur », une buvette sur une pelouse le long du Maroni. La buvette se trouve à côté de la piscine qui a fermé lundi pour 5 mois...dommage ! En sirotant son jus et en grignotant de cochoneries frites du Brésil on peut voir une petite île recouverte d’arbres qui est en fait un bateau échoué lors de la 2nd guerre mondiale et sur lequel la végétation s’est installée… Pas de déchetterie à St Laurent du coup les épaves de bateaux ou les carcasses de voitures sont laissées sur le lieu du naufrage/accident.. Je reviendrais à cette buvette car ils y vendent des churros !!!!! Je suis venue en moto avec le voisin et pour le retour nous sommes passé par « Paddock », le village amériendien. C’était génial, ça me rappellait les Philippines quand on louait des motos. Il faisait nuit, les habitations étaient éclairées, les gens nous regardaient passer.
Hier, comme je travaillais la nuit, et que c’était jour de marché je voulais aller y déjeuner … mais tous mes colocs travaillaient. Alors que je me baignais en musique sur l’Aziza, Max et Max les anciens colocs sont arrivés pour récupérer leurs affaires, je leur ai proposé un dej sur le marché (ne pas perdre son but de vue bien sur !!). Max et sa sœur circacienne (qui fait du cirque, de la roue de cyr plus précisément) sont venus me chercher à l’heure du dej. Un pho et un rouleau de printemps puis nous sommes allés déguster ça sur le bord du Maroni avec un jus frai pastèque citron ! Comme beaucoup de gens ici j’ai l’impression, ils ont des vies un peu décousues/ difficiles psychologiquement. J’écoute, je pose des questions. Dépression, hospitalisation, crise de panique, père bipolaire, frère dépressif … je vous fais un condensé la mais heureusement ça n’est pas la majorité des gens non plus ! Des niveaux de vie différents de ceux qui nous entoure en région parisienne.
Les nuits en carbet.
C’est mon deuxième week-end en Guyane et me voilà déjà partie en carbet ! Merci à Adèle, une sage-femme de Louis Mourier venue en Guyane également et à Camille ma coloc. Un carbet c’est une cabane dans la forêt, souvent sur le bord d’une rivière, constitué de 4 poteaux et un toit en tôle où tu poses ton hamac pour dormir. Il y a une table et un coin feu pour le barbeuc également. Parfois des toilettes dans la nature parfois, parfois non. C’est roots. J’ai débuté par le fameux carbet de Mr Li. Samedi soir j’étais prévu avec Adèle et ses amis (des infirmiers du Chog) et dimanche avec Camille et ses collègues (des instit de 35-40 ans). Je pensais qu’il fallait marcher en forêt pour y accéder mais en fait pas du tout ! Les instit avaient prévus le matos du coup ! Les glacières étaient pleines (bières, gâteaux apéros, viandes, conserves en tout genre, brioches, céréales, nutos …de quoi nourrir un régiment). On a beaucoup trop mangé ! Le fils de Mr Li nous a emmené en pirogue à moteur jusqu’aux carbets. 20 minutes de pirogue sur la Mana (le fleuve), au milieu de la forêt si verte et si dense. J’étais déjà surexcitée. Les carbets étaient au nombre de 3 + celui des proprios. Nous sommes partis à 14h, une balade guidée dans la forêt était organisée le dimanche matin…tout ceci pour la modique somme de 35 euros (pirogue + carbet + balade), ils se font pas chier les chinois !! Quoiqu’il en soit c’était top !
Ce qui était ouf c’est surtout qu’il y avait un ponton de bric et de broc avec une tyrolienne (qui avançait très mal) … de quoi passer des après-midi à faire des saltos et autres conneries ! Deux des collègues de Camille étaient complètement tarés, c’était génial ! Surtout un, il doit peser plus de 100kg mais alors rien de l’arrête ! Je ne calculerai pas le nombre de plat qu’il a fait depuis la tyrolienne ou en tentant des figures mais le mec n’a peur de rien ! J’admire ! Il a tenté en 2 seconde son 1er salto arrière, du haut du ponton de 3 mètres je pense et il a réussit. Quand il a voulu tenter le double salto avant en partant en courant …ça a finit en ¾ de salto avec un plat final sur le dos, le fou rire qu’on a eu, magique. Nous avons tenté des prouesse avec Camille sur la tyrolienne à 2, plus ou moins concluantes mais très drôles. J’ai réussi mon 1er salto arrière demi vrille (trop saucéeeee) et avec un des mecs on a tenté le salto avant suivi d’un plongeon …un plat chacun, la tête ou les cuisses au choix ! Martin j’ai fait ça pour toi !!! Tu m’aurais dit « mais vas y t’es nulle faut essayer ;) J’ai beau être plus jeune, ils sont beaucoup plus tête brûlée que moi ! C’était vraiment ouf, on s’est trop marré ! Objectif avec le collègue : réussir cette figure avant de rentrer en métropole ! Je vous mets des vidéos plus loin !
Samedi soir j’étais donc avec Adèle et ses potes, très sympa, puis ils m’ont un peu perdu quand ils étaient tous défoncés le soir (ça fume beaucoup la bas), du coup j’étais pas mécontente de passer la 2ème soirée avec les instits qui sont plus branchés bières ! Dimanche matin, le fils de Mr Li nous a emmené faire la balade en forêt. On y a vu un serpent chasseur, il n’est pas venimeux, se déplace à 45km/h sur 10sec puis s’arrête, si vous en voyez un il faut courir vite et ne pas de retourner ! Quelques singes sont passés haut dans les arbres mais on a surtout senti la démarcation de leur territoire, waouh on ne peut pas la louper. Nous avons vu le terrier d’une mygale squelette mais le monstre s’était caché ! Ma 1ère araignée fut pour mardi 12 novembre à la mater : une mygale bien poilue dans le poste de soin ! L’autre sage-femme et moi avons juste crié (d’une utilité incontestable) et les aides soignantes habituées sans doute l’ont mise dans une pelle à l’aide d’un balais puis dans un sac poubelle car il ne faut pas l’écraser sinon elle pond ses œufs ! Elles t’chipaient c’était énorme ! Revenons à Mr Li qui après nous avoir montré un caméléon (non je ne l’ai pas vu changer de couleur) nous a fait une démonstration de tous les pièges qu’utilisaient ses ancêtres (les Mongues) pour la chasse. Juste avec du bois, des encoches et de la ficelle. On y attrape des rongeurs comme des félins ... comme des hommes (le genou flingué ou mort tout simplement), attention aux fils tendus dans la forêt quoi !!
Le CHOG
C’est une autre paire de manche ! RDV le vendredi, lendemain de mon arrivée pour rencontrer les cadres. Dans le taxi ma voisine me dit que son RDV est annulé puisque c’est férié…ah ok merci de prévenir. Lundi j’ai rdv pour la journée de formation, pas d’heure, pas de lieu de rdv et quand je trouve la cadre dans les couloirs « en fait Maud on va faire la journée demain car aujourd’hui vous êtes toute seule mais attendez moi ici et on se voit après le staff ». Okay merci, je suis à votre entière disponibilité bien sur, demain était un jour off mais pas de souciiiis. Bref mardi journée de formation, j’ai fini en PLS quand j’ai vu toutes les taches que les sages-femmes ont à accomplir et la tête des dossiers (mazette le bordel). La formation était intéressante, présentation de la Guyane, ses populations, ses spécificités, les pathologies de grossesse, visites des services et pause déj au resto. En sortant de cette journée je n’arrivais plus à réfléchir.
A partir d’ici, les novices en obstétrique pourront avoir une petite idée de l’activité d’une maternité et les plus confirmés pourront se marrer un peu. Constant je ne parlerai pas de GHR mais t’inquiète y aura des mots techniques à réutiliser. Du coup le service de salle de naissance est constitué de 6 salles de naissances et 4 salles de prétravail toutes nouvellement équipées (l’hôpital a été construit il y a 1 an), 2 salles de réa bébé (1 avec 3 tables et une autre pour les césariennes avec 2 tables). 3 sages femmes en salle le jour et 2 la nuit (avec une sage-femme tournante sur tous les services la nuit pour aider en cas de rush car y a de l’activité en ce moment.). Pas d’infirmière, seulement des aides-soignantes … sur qui ont peu plus ou moins compter car ici on ne se presse paaaaas. L’urgence ? C’est quoi ? Toutes les sages femmes viennent de métropole (pas d’école de sage-femme ici ni de fac de médecine …pas le niveau ?), la plus part ont peu d’année de diplôme donc c’est cool on est entre potes en fait ! Toutes les aides soignantes sont de Guyane. En gros l’hôpital tourne avec des métro pour les sages-femmes et les internes, un peu pour les médecins (les autres viennent d’Afrique et n’ont pas un très bon niveau, c’est pas évident) et les infirmiers aussi. Les locaux c’est plus les AS et la sécu.
Pour les urgences, 2 sages-femmes sont affectées jour comme nuit. L’activité est très intense le jour, beaucoup moins la nuit !! Les jours de marché y a moins de monde (forcément Madame) et dans l’ancien hôpital comme il était à côté du centre ville, quand on laissait les dames aller marcher 1h, elles revenaient 4h après les bras chargés de bouffes : « Madame tu es allé au marché ? », elles baissent les yeux comme un enfant pris la main dans le sac « non », « si Madame, me mens pas tu es allée au marché », tranquille la nana avec sa perf sur la main (pas avec le pied et la poche hein) qui va faire ses courses. J’adore.
On tourne en 12h30 ( 6h40-19h10, ce qui permet d’avoir une vraie soirée après la garde c’est cool !)
Petite particularité ici : la trappe a bébé. Habituellement lors d’une césarienne, la sage-femme s’habille en habits de bloc et va récupérer le bébé auprès du médecin dès que le ventre est incisé (on l’a fendu dit on dans notre jargon). Ici, pas besoin d’aller au bloc, on attend dans la salle de réa bébé que l’infirmière du bloc nous amène le bébé à bout de bras. La trappe donne direct dans la salle opératoire. Autant dire qu’au niveau de la relation maman bébé à la naissance…. . Habituellement si le bébé va bien on le montre à sa maman, on le met sur son ventre au chaud quelques minutes le temps de le voir et de lui faire des bisous. Là, pas de câlin, pas de bisous, juste les mains de la sage-femme puis la table d’examen avec la rampe chauffante au dessus de sa tête …. Bienvenu !!! La relation avec le nouveau-né n’est pas la même qu’en métropole, sans faire de généralité, les mamans ne sont pas autant dans le lien avec le bébé, bref ça n’a pas l’air de choquer les mamans, pour les bébés reste à voir … !
Les femmes parlent peu français ou parfois quelques mots, il faut apprendre des mots en taki-taki ou srananga (un créole) pour pouvoir poser les questions de base. C’est trop drôle comme langue, un mix de français, anglais et espagnol :
- You fili pain ? Tu as mal ?
- You lashi watraa ? bloudou ? Tu as perdu de l’eau ? du sang ?
- You fili pikin seke bon ? Tu sens bien ton bébé bouger ?
- You fili crampou ? Tu sens de contractions ?
- You pishi bon ? Tu fais bien pipi ?
Et puis un mot omniprésent : tchiper !
Attention avec les patientes, y en a pas mal qui comprennent plus ou moins le français mais qui te disent que non elles ne comprennent pas ... pck elles ont pas envie de faire l’effort. Au début je ne le savais pas, du coup parfois je me retrouvais avec des dames qui arrivaient aux urgences : Tu comprends le français ? Elle te tchipe en disant non, j’essaie le taki avec mon anti sèche et la elle se marre en mode « pff je comprend rien », j’essaie de mimer et elle me regarde même pas. Okay meuf on va pas s’en sortir là, si tu fais aucun effort je risque pas de pouvoir t’aider. J’étais un peu désorientée du coup. Puis les sages-femmes m’ont dit : ah mais tkt elles comprennent très bien, si elles veulent pas faire d’effort tant pis pour elles. Bon du coup les interrogatoires sont assez succin ! Crampou ? oui/non, bloudou ? oui/non, watra ? oui/non. Les pathologies sont plus cognées qu’en métropole. Il n’est pas rare qu’une femme éclampse en salle ou en suite de couche. L’éclamspie c’est une aggravation d’une pathologie de grossesse liée à de l’hypertension et à une fatigue au niveau du rein. Quand une patiente éclampse elle convulse. Du coup y a un peu partout le matos pour la prendre en charge et on a tous une note plastifiée avec les médicaments à lui administrer et les dosages. Du coup si ça arrive, il faut vite lui mettre une canule dans la bouche avant que sa machoire ne se crispe. Je n’en ai pas vu encore mais on m’en a raconté pas mal. Il ne faut pas pas compter sur les médecins mais plutôt sur ses collègues sages-femmes. En effet, la dernière fois, le médecin est arrivé et est resté tétanisé devant la patiente qui convulsait ainsi que l’anesth…allô allô c’est le moment d’agir la ! On verra comment je réagis quand ca sera pour moi ahah. Pas mal d’hémorragies de la délivrance (c’est quand une patiente saigne après son accouchement, normalement on perd entre 50 et 200 cc, quand on dépasse 500cc on parle d’hémorragie). Les hémorragies arrivent le plus souvent quand la patiente a déjà accouché pas mal de fois. Comme ici il n’est pas rare que ça soit le 7ème ou le 13ème bébé…bah forcément elles saignent plus qu’en métropole ! Hier soir j’ai reccupéré une dame qui avait accouché le matin et saigné plus d’1L, on a dû lui transfuser un 2ème culot de sang…ma 1ère transfusion !!
Parfois le service est calme mais très souvent ça peut péter d’un coup ! Mardi la journée a commencé calmement puis c’est parti en live. Un dame qui saigne, ma collègue qui demande une safe-femme en renfort, je viens l’aider, puis je ressors je retourne à mes dossiers et la mon autre collègue qui appelle de l’aide pour s’occuper du bébé qui vient de naitre et qui a du mal à atterrir et elle ne peut pas s’en occuper car sa patiente saigne un peu « coucou bébé t’es qui ? et bien on va t’aider un peu ». Et quelques minutes plus tard « une 6ème pare à 9cm qui accouche on vous la passe !!! », la dame arrive sur sa chaise, on l’allonge, ma collègue la perfuse pendant ce temps la poche des eaux se rompt et la tête arrive, j’ai juste le temps de mettre mes gants. Mes chères amies sage femmes (#safepoufsbranleuses) me liront en se disant « oui bah nous aussi on a ça parfois », sauf que là c’est pas parfois c’est tout le temps ! ;) Mais du coup j’apprend beaucoup de choses ! J’ai surtout appris à ne pas vouloir faire comme en métropole, à accepter de ne pas être aussi rigoureuse, heureusement que je l’ai vite compris sinon je me serais arrachée les cheveux et j’aurais été frustrée !
Ici les femmes accouchent sans péridurale, soit elles en ont peur soit c’est culturel. Du coup c’est bien plus rapide qu’en métropole. Parfois elles les pondent. Mais ça donne parfois lieu à des scènes absurdes. Une dame qui contracte douloureusement depuis 2 jours mais son col ne bouge pas. Elle a mal, elle hurle, de toute la journée son col n’a pas bougé (court, 1 doigt), je lui propose la douche, le ballon, le gaz (nubain impossible car rythme micro oscillant), rien n’y fait. La péri ? « non ma mère ne veut pas » « c’est-à-dire … ? elle a des contractions elle aussi ? ». Je ne veux pas juger mais c’est vrai que se retrouver devant une dame en pleure toute la journée qui se tort dans tous les sens et qu’on ne peut pas soulager parceque sa mère ne veut pas qu’elle mette de péri…c’est … inattendu. Mais bon parfois c’est la dame elle-même qui ne veut pas car elle en a peur ou "qu‘il ne faut pas ». Cette nuit je me suis occupée d’une dame toute la nuit qui ne voulait pas de péri, qui en chiait depuis plusieurs jours avec un col qui ne bougeait pas (3cm depuis 3 jours). Pareil elle ne voulait pas de péri, elle se tordait de douleur, elle était à poil dans sa chambre, elle faisait pipi dans un bassin par terre, le liquide amniotique coulait partout et elle marchait dedans…mais à ce stade de douleur on s’en fou un peu de tout ça nan ? Compliqué de la calmer quand on ne parle pas la même langue… .
A côté de ça y a aussi la patiente qui accouche sans un bruit ... ça me fascine ! Trop bien tous ces accouchements en tout cas !
Voilà voilà j’ai surement oublié pleins de choses mais c’est déjà un bon aperçu !
Ps : heureusement que je me suis coupée les cheveux avec cette chaleur !! Pas de clim dans la maison, c’est hard pour dormir la journée après mes gardes !
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Désillusion (2)
1h du matin, alors que Nell passe la nuit avec Vagabond
Nyls écrit « Finalement, je suis toujours en ville, ton RDV a donné suite ou puis-je te passer le bonsoir ? »
« MDR ! le mec trop en chien qui croit que je suis à sa disposition XD je ne lui réponds pas ça va lui faire les pieds »
13h
Nyls écrit « Alors ce rencard ? »
Nell écrit « Salut, pas trop mal ! Et toi tu as fait quoi pour rester aussi tard en centre-ville ? »
Nyls écrit « Pas trop mal ça veut dire que ça vaut ma présence ou pas ? »
Nell écrit « C’est différent »
Nyls écrit « je me doute ! J’étais avec un pote. Quand est-ce que l’on se voit ? »
Nell écrit « La semaine prochaine »
Nyls écrit « Ça marche à la semaine pro »
Deux jours après
Nyls écrit « Ça te dis que je vienne te rendre visite dans ton bled ? »
Nell écrit « Mdr et tu logeras où ? »
Nyls écrit « Je ne sais pas, tu as une idée ? »
Nell écrit « Pas la moindre XD »
« Il veut rencontrer mes parents maintenant ? XD »
Nyls écrit « Tu es parti déjà ? »
Nell écrit « Je suis à la gare »
Nyls écrit « Hmmm… sinon je peux aussi venir passer la journée avec toi, je ferai l’aller-retour, c’est juste : as-tu une idée de ce que l’on peut faire ? »
Nell écrit « Je vais en boite ce soir et je serai couchée vers 5h… si tu viens, tu verras un zombie »
Nyls écrit « Ça t’empêcherai de me faire l’amour ? »
Nell écrit « Je pense que le plaisir ne sera pas le même »
Nyls écrit « Moi je dis il faut essayer »
Nell écrit « Mais arrête de forcer comme ça… c’est quoi le problème ? XD »
Nyls écrit « Oula j’arrête de te taquiner… et on passera une journée ensemble plus tard »
Nell écrit « C’est la frustration qui te fait devenir comme ça ? »
Nyls écrit « Non »
Nell écrit « Je trouve que tu as changé depuis quelques jours »
Nyls écrit « La vie n’est pas un long fleuve tranquille ! »
Nell écrit « Tu as des soucis ? »
Nyls écrit « Non je suis juste fatigué »
Nell écrit « Je ne suis pas étonnée vu le peu de temps que tu prends pour te reposer »
Nyls écrit « D’où mon envie de te voir »
Nell écrit « Je suis un bon moyen de te reposer ou de te fatiguer encore plus 😉 »
Nyls écrit « Les deux mais c’est une bonne fatigue 😊 »
Nell écrit « Une fatigue reposante… c’est nouveau ? »
Nyls écrit « Je préfère être fatigué et dormir avec toi que mon état de fatigue actuel »
Nell écrit « A ce point-là ? et qu’est-ce qui peut te fatiguer autant ??? »
Nyls écrit « Tu feras la psy quand tu auras ta Licence 😉 »
Nell écrit « Tu crois que j’essaye de t’analyser ? Si c’est le cas c’est que tu as un trouble mental 😉 »
Nyls écrit « Vu mon rythme de vie je suis surpris de mon absence de trouble «
Nell écrit « Peut être que tu en as juste pas conscience »
Nyls écrit « Et c’est toi qui vas me permettre de le découvrir ? XD »
Nell écrit « Ahaha non je ne m’attaquerai pas à ce genre de spécimen ! »
Nyls écrit « Mon spécimen semble t’intéresser à bien d’autres égards 😉vivement la semaine prochaine »
Nell écrit « On dirai un enfant impatient d’ouvrir un cadeau XD »
Nyls écrit « C’est un peu ça »
Lundi
Nell écrit « Ce soir je suis libre à partir de 20h »
Nyls écrit « Je fini mon verre et j’arrive »
Nell écrit « Tu es dans quel bar ? »
Nyls écrit « Saint Nicolas »
Nell écrit « Je ne connais pas »
Nyls écrit « Faut sortir »
Nell écrit « MDR ! Tkt je sors assez pour le moment 😉 »
Nyls écrit « Je suis devant chez toi »
Nell écrit « Oki ! … j’hésite à t’ouvrir »
Nyls écrit « Tant pis je peux repartir ! »
Nell écrit « Bof… comme tu as fait la route autant en profiter pour monter 😉 »
Nyls écrit « Tu serais d’accord que je reste dormir avec toi ? »
« Sérieux ? lui qui d’habitude fait son affaire et se barre… en plus il est hyper douillet alors dormir dans mon petit lit une place XD. OMG je suis morte de rire rien que d’imaginer ! »
Le lendemain
Nyls écrit « Merci de m’avoir invité, c’était cool »
Nell écrit « De rien avec plaisir, tu n’as pas trop le dos en miette ? »
Nyls écrit « Pas trop, mais je ne ferai pas deux nuits d’affilés dans ce lit XD »
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Mrs Bojangles
« Je te jure d'aimer toutes les femmes que tu seras. Absolument toutes. Je jure de te suivre partout. Absolument partout. »
Je suis plusieurs. Tout le monde est plusieurs - mais certains plus que d'autres, ou de manière plus voyante, et changent de peau en un clin d'oeil. « Madame-qui-rit-qui-pleure », me disait-on quand j’étais petite, avec mon amie. On était deux à être comme ça. Et elle n'est pas passée par la case HP. Elle vit intensément, peut être exubérante, entamer un pas de danse en attendant à la caisse, mais reste dans la limite des terres connues, de ce qui est, à peu près, convenable.
C'est un couple de fantaisies, d’étincelles, celui de George et Camille, dite aussi Antoinette, ou Olga. Vivre comme un rêve, ou plutôt, comme une fête. Court-circuiter le quotidien. Pirater l'avion de la routine, en faisant des escales au gré du vent. « Le quotidien me tue, dit l’héroïne. »
C'est pourtant le premier conseil, la première sentence, assénée par les médecins, trônant derrière leur bureau, à une bonne distance de sécurité. Une petite vie bien rangée, un mari-des enfants-un chien-un CDI et ça ira déjà beaucoup mieux ma p'tite dame. Et la nausée qui monte en moi, en nous, car je ne suis pas la seule à la ressentir, est étiquetée comme pathologique. Si les cases n'étaient pas aussi étroites, est-ce que celles et ceux qui ne rentrent pas dans le cadre vivraient mieux le fait d'être hors-champ ? Plus le monde semble précaire, plus ses carcans se rigidifient, et en même temps, un contre-courant grossit, fait de tous ces petits ruisseaux qui, par un chemin ou un autre, n'ont pas envie de se laisser glisser dans un long fleuve tranquille. Quel douceur de se réchauffer avec tous ces autres, de s'accepter dans nos méandres facétieux.
Ce qui finit par arriver à Mrs Bojangles est moins gai. Ce qui peut finir par arriver quand on est depuis longtemps sur le fil, et qu'on perd l’équilibre. « On protège la couverture d'un livre d'école, pas une personne ». Pourtant, on essaie. Et c'est parfois violent, parce que ce que la société nous propose pour nous protéger l'est. Parce qu'enfermer soi-même la personne qu'on aime est terrible, et nous détruit aussi.
Mais l'enfermement par des professionnels est aussi terrible et destructeur. Des porcelaines sont jetées au milieu d'un troupeau d'éléphants. Dans des couloirs aveuglants et secs. Dans des chambres qui donneraient à n'importe qui l'envie de se pendre s'il devait y passer une seule nuit. Dans ces lieux sans lumière, sans air, sans âme, même une plante verte n'y survivrait pas. Un monde fait de procédures, de repas en plastique, de télé pour les mouches, avec sa télécommande, objet de toutes les convoitises, car le programme regardé est la seule chose qui différencie aujourd'hui de toutes les autres journées. Pour 20 personnes, un seul téléphone de parloir, l'intimité en moins. Des pauses cigarettes, sept, avec la régularité d'une messe, pour couper les journées qui s'étirent. La file d'attente devant le bureau des infirmiers qui distribuent les clopes comme une bénédiction, sauf que certains sont plus vernis que d'autres. Mais les rations sont souvent partagées, "à titre de revanche" car les clopes, on n’a que ça, et évidemment, on ne peut pas sortir pour les acheter nous-mêmes, ni retirer de l'argent pour le confier à la personne chanceuse qui a de la visite et le droit de se balader en-dehors des murs.
Le choc des pathologies est aussi violent. Des gens tous mélangés, des bombes à retardement, avec parfois le détonateur assis juste en face. Un homme sans âge, après un AVC, qui bave, une caricature de l'hôpital psychiatrique. Il ne connait pas sa force non plus. Il m'attrape brutalement le téléphone des mains, j'ai peur qu'il me frappe, l'infirmière me dit que pour l'instant il n'est rien arrivé de grave. La misère de la psychiatrie se lit aussi sur les visages des soignants et des soignantes, la fatigue de faire avec des bouts de ficelles, de répondre à la détresse, parfois agressive, des patients. L'impuissance quand cette détresse explose les bornes fixées par l'institution, à laquelle on répond avec des procédures moyenâgeuses, la contention, l'isolement, auxquelles s'est heureusement ajoutée la piqûre pour faire passer la pilule des deux premières.
Et pourtant, ça peut sauver une vie. Parce que parfois, il n'y a pas d'autres choix. Parce qu'on ne peut pas, on ne veut pas, enfermer dans son donjon toutes les Camille du monde.
« She lived in her liquor, died with a flicker, I'll always remember the flame » - « Elle vivait dans l'alcool, elle est morte dans une lueur, je me souviendrai toujours de cette flamme ». (Here's to the fools who dream).
Après avoir écrit ces lignes, je me suis réveillée subitement au milieu de la nuit, cherchant désespérément de l’oxygène. Je me suis peut-être sentie me noyer, à la suite de Camille, d'Ophelia puis de Virginia. Ou étouffée, par ma phobie alimentaire. Ou étranglée, dans un souvenir.
Camille et George, après avoir déménagé dans un château en Espagne, « car on ne s'empêche pas de vivre à cause d'un proverbe », donnent une de ces fêtes grandioses dont ils se nourrissent. Camille embrasse son fils endormi dans son costume de flamenco, et lui souhaite bonne nuit pour la dernière fois. Un critique a écrit qu'on voyait cette fin venir dès les premières minutes. Pas moi. Je me suis laissée entraîner dans cette histoire et j'y ai cru, à ce dénouement heureux. Que Camille et sa petite armée viendraient à bout de ces monstres. Et, plus fort encore, qu'ils seraient vaincus par la paix qu'elle leur offrait.
Mais la réalité est ici différente, et m'a ramenée à ce diagnostic cruel : la flamme peut s'éteindre sur un coup de vent, sur un coup de tête.
Depuis presque deux ans, je me balade sur cette ligne de crête. Je parviens en général à lever la tête et à apprécier le paysage, mais parfois je me sens submergée par la brume et avançant contre le vent. Et alors que je ne vois plus devant moi, j'aperçois avec effroi le précipice qui est juste là, qui s'ouvre à un pied de moi. Il me rit au nez et se venge de mon oubli. Il me rappelle la fragilité du monde, l'équilibre précaire de mon esprit, la volatilité de ma vie. La peur de basculer vers la folie, sombre ou aveuglante, attend juste que je baisse la garde pour s'imposer à moi. Me questionne dans tous mes choix, surtout ceux en dehors des clous. Me fait miroiter qu'un changement de vie soignerait mon âme en peine. Cette peur sera toujours là, en moi. Mais lui donner les rênes de ma vie serait la plus grande des folies.
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A la queue, leu, leu…
Hier, je vous ai promis un “billet” plus léger, et j'espère que celui-ci fera l'affaire. De manière inexplicable, plusieurs idées se heurtent parfois dans nos pensées, nous entraînant bien loin de notre sujet initial. Ainsi, récemment, je pensais à des amis qui se plaignent –avec juste raison, car je crois que c'est fort désagréable– de faire des chutes, ou de redouter d'en faire (le mot consacré est : “la trouille de se casser la gueule”). Allez savoir pourquoi, mon cerveau a dérivé de là vers les cabrioles étonnantes dont me gratifient “mes” jolis écureuils du Midi, dont les performances semblent improbables à qui n'appartient pas à la gent sciuridée. Et ensuite, de là...
Eh ! bien, de là –vous allez me prendre encore plus pour un dingue (et vous aurez amplement raison !)– la “folle du logis” m'a entraîné sur une question qu'il ne faut pas poser lorsqu'on se croit “bien élevé” : “Pourquoi la race humaine n'a-t-elle pas de queue” ? En effet, c'est la seule présence de cet organe qui n'en est pas un qui permet à tous les délicieux écureuils roux ou noirs qui me font visite et rendent ma propriété tellement plus jolie, plus vivante et plus gaie, de réaliser ces pirouettes qui me rendent envieux, à défaut d'être jaloux (comment pourrait-on être jaloux de la beauté intrinsèque ?). Et il y a plus, leur nom lui-même confirme cette impression : le terme écureuil vient du latin scūriolus, lui-même emprunté au grec σκίουρος, fait deσκῐᾱ́ (skiā́ = l'ombre), et d’οὐρά, (oura = la queue)… car une queue, entre autres talents, empêche effectivement de tomber mais elle peut aussi faire de l'ombre !
Très peu d'espèces animales sont dépourvues de cet appendice si utile pour garder son équilibre (on les dit “anoures” : un “a” privatif et le “oura” croisé ci-dessus) : mis à part les grenouilles et les crapauds, il y a quelques grands singes… et nous ! La question que je me suis posée est évidemment : “Quand, comment et pourquoi les humanoïdes ont-ils perdu leur queue ?”. Car, en plus, je confirme ce dont vous vous doutiez : non seulement nos très (mais alors… vraiment “très” !) lointains ancêtres avaient une queue, mais leurs compagnes en avaient une, également… ce qui va rendre encore plus folles --mais ''de bonheur''-- les féministes “canal pathologique” qui sont prêtes à tout pour démontrer l'inutilité ontologique du genre “masculin”.
La sécession daterait de quelque 25 millions d'années, c'est-à-dire bien longtemps avant le premier australopithèque, et avant notre cousin dit “l'homme de Toumaï” qui n'est vieux que de 7 petits millions d'années (“un perdreau du printemps”, disent certains !). Il se raconte dans les milieux ‘’généralement bien informés’’ que le vrai responsable de cette atteinte à notre ancienne intégrité physique perdue n'a rien à voir avec quelque rabbin distrait, mais serait plutôt à rechercher du côté d'une évolution génétique (un peu comme tous ces “variants” qui nous empoisonnent la vie depuis 20 mois). Plus concrètement, la très sérieuse revue “Science” nous explique que la culpabilité serait à imputer à d'anciens virus qui auraient infecté nos arrière-arrière-etc aïeux² (et leurs arrière-trains), perturbant ainsi le long fleuve tranquille de leur évolution (comme quoi, dès qu'on fouille, on se mord la queue !).
Le corps humain, précise inutilement Science (mais un article doit avoir un certain volume pour être crédible !) contient dans les 34 000 milliards de bactéries –c'est un certain Théo Drieu qui les aurait comptées (j'espère qu'il a utilisé la méthode dite “du double comptage”, car sinon, c'est moyennement crédible !), c'est-à-dire bien davantage que le nombre total de cellules qui composent notre corps (en somme, c'est un peu comme Paris avant le covid ou Cannes en été : il y a beaucoup plus de touristes que d'habitants permanents ! On sait gérer ça !). D'ailleurs, quelqu’un –je ne me souviens plus qui, mais c'était “quelqu'un”– a pu dire que “ce ne sont pas les bactéries qui habitent en nous, mais c’est nous qui sommes bâtis autour d'elles”, ce qui est une remarque pleine de bon sens paysan, qui ouvre la porte à des tas de conséquences pratiques, concrètes et fort utiles, dans notre vie de tous les jours.
Dans cette longue errance faite d'allers et de retours entre nous-mêmes et vice versa, l'animal (sans doute pas franchement beau et pas très ‘’propre sur lui’’) qui allait devenir un être humain, et même parfois un homo- (dont quelques très rares descendants se prétendront “sapiens”, ce qui sera pour le moins un abus de biens sociaux)… a égaré sa queue. Enfin… presque, car il en a archivé un trognon de moignon, une sorte d'amas pointu de petits bouts d'os, comme une petite poignée (enfin… Pas vraiment une poignée. Plutôt un croupion-porte-fesses) de vertèbres blanches à un endroit (notre envers) qui nous fait rougir, et qui a trouvé son nom --’’rectum’’-- en recto sur notre verso (A ne pas confondre avec le célèbre ‘’verso-litaire’’, qui n’est en rien un remake de notre queue perdue !). Pour nous empêcher à jamais d'avoir envie de l'exhiber, situé là où il est, on lui a donné un nom ridicule, le “coccyx”, dont il a beaucoup souffert, car ses copains se foutaient de sa gueule : “avec un blaze comme ça, t'as l'air cul”, lui disaient-ils à la récré ! Mais au lieu de s’asseoir dessus (?), il a obtenu qu'on l'anoblisse en le sacralisant : il est sacrum !
Le gag est que, alors que l'humanité a vécu tout de même assez longtemps en sa compagnie, aucun médecin, même ceux qui font la queue (sic !) pour pontifier à chaque ‘’JT’’, pas plus Delfraissy que Salomon, Mégarbane ou Martin Bl-à-chier, n'arrivent à faire croire qu'ils savent quelque chose à son sujet, même eux, les champions de la jonglerie verbeuse, de l'affirmation sans preuves et du parler pour ne rien dire, c'est tout… ne pas dire ! A quoi ce résidu soudé et atrophié peut-il bien servir ? Pourquoi n'a-t-il pas complètement disparu ? A-t-il quelque utilité toujours ignorée de notre médecine encore tellement balbutiante sur tout ce qui est vraiment important (mais pas sur les vagues “vagues”, dont une nouvelle arrive, la 5 ème, malgré la double-triple-bientôt-quadruple vaccination qui dépasse les “x ou y pour cent, sans sens” ? II n'empêche : c’est en modifiant génétiquement des souris, que des chercheurs ont découvert que celles qui étaient nées sans queue avaient de nombreux problèmes dans le développement de leur moelle épinière. Le ‘’mal de dos’’, parfois dit “le mal du siècle” serait-il un mal méga-millénaire, de même que “en avoir plein le dos”, ‘’avoir le dos tourné’’ ou encore ‘’n'avoir ni queue ni tête’’ ?
Imaginons ce que seraient l'espèce humaine, les chaises et les fauteuils, les sales d’attente, la coupe des jeans, la mode féminine, les strings, les beaux canons des beautés-canon, les vénus stéatopyges, nos rapports avec les arbres, les échelles et les rouleaux de PQ (J'vous dis pas la crise, en Mars et en Octobre derniers !)… si nous n'avions pas laissé tomber cet ornement ! Au fond, était-elle tachetée ? touffue ? plissée ? ondoyante ? à plumes ou “à poil” ? en piano (à queue, bien sûr) ? Ou se rapprochait-elle d'une queue de cheval, de pie, de renard, de marsupilami, voire d'une rascasse (puisque l'ancêtre de notre ancêtre d'ancêtre urodèle était… un cœlacanthe) ou, pour ne pas terminer en queue de poisson, d'un écureuil roux ? Il n'empêche : qu'est-ce qu'elle aurait été utile à l'humanité, l'âge venant ! Si j'osais, je dirais que cette queue que nous avons perdue mériterait bien un… obit ! RIP !
H-Cl.
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Un peu de contexte : mon désir d'enfant(s)
J'ai toujours voulu avoir des enfants. Cela dit, même si le désir a toujours été présent, ça n'a pas été un long fleuve tranquille... De la même manière que j'ai grandi et évolué, cette volonté a connue quelques modifications avec le temps.
Quand j'étais enfant, j'affirmais à qui voulait l'entendre que j'aurais 10 enfants : 5 que j'aurais fait et 5 que j'aurais adopté ! C'était comme ça. Je ne sais pas d'où ça sortait. Je ne viens pas d'une famille nombreuse. Je ne connaissais personne qui ait été adopté ou qui souhaitait adopter dans mon entourage proche. Quoiqu'il en soit, j'en étais persuadée ! A cette époque, les adultes autour de moi se contentaient de me répondre avec un sourire amusé...
A l'adolescence, quand on sait comment on fait les bébés (à peu près) et qu'on a compris par où ils sortent (...), j'ai revu mes ambitions à la baisse... De plus, j'avais "expérimenté" ce que c'était qu'un bébé et un enfant grâce à ma sœur, de 7 ans ma cadette et ce que ça pouvait engendrer de perturbations dans mon quotidien. Bref, à cette époque là, je me disais que deux ou trois enfants, c'était bien. Je n'excluais pas l'adoption. Mais je l'envisageais toujours comme un "à côté". J'aurais des enfants "naturellement" et si j'en voulais plus, il était possible d'adopter...Je crois que je n'envisageais même pas le fait d'être en incapacité de concevoir.
A 23 ou 24 ans, il y a eu un tournant pour moi. Je sais que ce n'est pas le cas pour toutes et que ce n'est pas vraiment documenté scientifiquement, le fait est que j'ai vraiment eu à cet âge là une espèce de "déclic". Je voulais faire un enfant. J'en avais "besoin". Je ne saurais pas comment décrire ce ressenti, mais c'était physique, impérieux. Le "projet bébé" ne s'est pas lancé à ce moment là, principalement parce que mon homme, lui, ne voulait pas (je reviendrais plus tard sur cet épisode). Evidemment, des tensions sont apparues. J'ai été triste, en colère, résignée. Nous avons beaucoup discuté et fini par trouver un compromis. Et j'ai attendu.
Aujourd'hui, j'ai 30 ans. Et comme vous avez pu le lire dans le premier billet, nous commençons tout juste à nous y mettre. Et finalement, c'est entre mes 24 et 30 ans que ce désir d'enfant a le plus évolué. Pourquoi ? Parce que je me suis posée des questions : pourquoi est-ce que je veux des enfants ? Est ce que j'en veux parce que la société veut que j'en ai ou est-ce un désir intrinsèque ? Quelles sont les raisons qui me poussent à avoir des enfants ? Y-a-t-il de bonnes raisons ? Est-ce raisonnable de faire un enfant, vis à vis de l'état de la planète ? Est-ce que je serais capable de m'en occuper ? De toute façon, je suis peut-être stérile ? et encore tellement d'autres questions ! Alors j'ai fait de l'introspection, je me suis documentée et j'ai fini par trouver quelques réponses (que j'évoquerais certainement plus tard, car ce billet commence à être vraiment très long...).
Tout ça pour ça, pourrait on dire ! Après tout, il ressort de cette chronologie que j'ai toujours voulu des enfants. Qu'il n'y a que le nombre qui change... Mais en fait, énormément de choses ont changé. J'ai grandi. Je me suis éveillée au féminisme et à l'écologie. J'ai eu des expériences positives et négatives, dans ma vie personnelle et professionnelle. Et tout ça a fait évoluer la manière dont je percevais les enfants et les raisons pour lesquelles je souhaite en avoir. Personnellement, je suis finalement très heureuse qu'il y ait eu un délai entre mon "déclic" et le début concret du projet parce que je me sens désormais plus "armée" et aussi prête qu'on peut l'être pour accueillir un nouvel être humain parmi nous.
Et vous ? Vous voulez des enfants ? que la réponse soit oui ou non, est ce que ça a toujours été clair pour vous ou est ce le fruit d'un cheminement ?
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II
00:18
- Putain, j’y crois pas ! Je suis même plus bourrée !
Elle lâche ça d’une longue complainte agacée, comme si le monde entier avait pour obligation d’entendre le moindre recoin de son esprit. Je suis pas arrivé à m’en débarrasser. Je comprends même pas pourquoi elle me suit.
Je remonte les quais de la ville qui longent le fleuve. Tout est calme et silencieux. Les gens sont chez eux, à dormir, faire la fête, ou confortablement installés dans leur canapé, à regarder une émission de merde en se rêvant vivre la vie idéale. J’ai rien à dire. Je pensais que si je restais sans parler, elle allait se lasser. Mais elle continue de m’emboiter le pas.
Je marche d’un pas rapide. Je sais pas trop où je vais. Loin d’ici. Loin des gens. Loin d’elle. Autour de moi, les dalles sur le sol et la végétation sont éclairés par des lampadaires aux lueurs colorées. On se croirait dans le rêve psychédélique d’un toxico. Et toujours Mélodie derrière moi.
Elle fume sa clope, le claquement de ses talons résonnant dans les alentours. Elle marche vite, probablement pour pas perdre mon rythme. Elle comprend pas le message.
- On est samedi soir, bordel ! Elle continue, agrémentant le monde de ses humeurs. C’est pas un temps à être sobre !
Je réagis pas, comme si j’effectuais une incantation destinée à la faire disparaitre. Pas besoin de me retourner pour savoir que ça doit la faire chier d’être ignorée. C’est ce genre de fille. Je l’ai capté aussitôt.
- Hé, Machin ! Elle m’appelle. Tu veux pas me payer un verre ?
Je continue d’avancer, faisant comme si je l’entendais pas.
- Je t’ai sauvé la vie, elle insiste. La moindre des choses que tu peux faire, c’est de me payer à boire.
C’en est trop pour moi. Je m’arrête d’un coup, sans réfléchir. Elle manque de me rentrer dedans. Je me retourne vers elle, agacé.
- Tu m’as pas sauvé la vie !
- OK, elle répond calmement, comme si c’était de l’ordre du détail. Mais dans tous les cas, je peux pas retourner à la soirée. Et tout ça, c’est ta faute. Si t’étais un vrai gentleman, tu me payerais une bouteille.
- T’as pas eu besoin de moi pour te faire virer de la soirée ! Tu t’es très bien débrouillée toute seule !
- J’ai une idée. Et si on débattait de tout ça autour d’un verre ?
Elle me fixe droit dans les yeux, souriant d’un air malicieux. Ca la fait marrer. On dirait que plus j’ai l’air agacé par son comportement, et plus elle s’en amuse. C’est comme ça qu’elle prend son pied ? Je comprends pas ce qu’elle cherche.
Je la regarde de haut en bas, d’un air méprisant. J’ai même pas envie de comprendre. J’ai même pas envie de m’énerver. Elle en vaut pas la peine. Je lâche un petit rire moqueur, et je reprends la marche. Je crois pas que ça lui ait trop plu. Je l’entends me suivre.
- C’est quoi ton nom ? Elle demande froidement, dans mon dos.
Je m’arrête à nouveau, me tournant vers elle. Une nouvelle fois, elle ne s’y attend pas, et manque de me rentrer dedans. J’ai pas le temps de m’en soucier.
- T’as pas un chez toi où aller ?!
- Si, elle répond rapidement. Tu me raccompagnes ?
- Non !
Qu’est-ce qu’elle comprend pas celle-là ?! Je veux juste être tranquille ! C’est pas compliqué, si ?! Je me détourne, et accélère le pas. Cette fois, j’entends pas le son de ses talons sur les dalles. Elle reste immobile. Tant mieux.
- OK, comme tu veux ! Elle me crie, haussant la voix pour se faire entendre malgré la distance que je mets avec elle. Mais il fait nuit, et j’habite super loin ! Je vais très probablement me faire violer en route !
Je l’ignore, continuant mon chemin. J’ai pas envie de rentrer dans son jeu. Pas envie de continuer à parler. Pas envie de compagnie. Je sens les vertiges me reprendre. La sensation de vide. Dans ma tête, tout se met à tourner. Mes pensées rentrent en collision, créant un feu d’artifices cérébral. Je veux être ailleurs. Je sais pas trop où.
Je veux être ailleurs... que dans ma tête.
***
Je continue à longer les quais pendant plusieurs minutes, sans jamais croiser personne. Je sais pas où je vais. C’est comme si mes jambes portaient mon corps sans que je leur ai rien demandé. Heureusement. Parce que j’ai plus la force de rien.
J’arrive à l’entrée d’un pont en pierre qui traverse le fleuve. Je m’arrête. Y a quelque chose qui m’y attire. Comme une force que je peux pas contrôler. Le vide. La chute. Je sais plus si c’est dans ma tête, ou dans la réalité. Je sais plus si y a vraiment une différence.
Je me sens faible. Je me sens pathétique. J’ai l’impression de même plus vraiment être un humain. De juste faire semblant. Une coquille vide qui répèterait des phrases comme un perroquet pour donner le change. J’ai mal. Putain, j’ai mal. Pourquoi vivre ça demande de souffrir toujours plus chaque jour ? Tu te réveilles le matin, et la première chose que t’as envie de faire, c’est de te rendormir. Rien que pour te lever, t’es obligé de te raconter des histoires. J’en ai marre de mentir. A moi-même. Au monde. Je suis fatigué. Et y a le vide, et la chute. Toujours là, en dessous de moi.
Je regarde par-dessus mon épaule, vérifiant que personne ne soit posté dans les alentours. Je suis bel et bien seul. Quelle ironie, hein ? Mais c’est mieux comme ça. Y a un côté poétique. Je crois. Je sais plus très bien. Y a des fois, j’ai du mal à savoir ce qui est vrai, de ce qui l’est pas.
Je longe lentement le muret qui sépare le pont et le fleuve, m’appuyant dessus. Puis à un moment, je m’arrête, et je me tourne. Je me penche lentement.
De l’autre côté du muret, y a de l’air. Et au-delà de cet air, une dizaine de mètres en dessous, y a le fleuve. Son courant est rapide, emportant des bouts de bois qui, dans la nuit, ressemblent plus à des cadavres se débattant dans l’eau.
C’est là que je veux être. Je le sais maintenant. Pas ici, dans le monde réel. Pas dans ma tête, où tout est confus. Là, tout en bas, dans l’eau. Je veux être un bout de bois. Je veux être un cadavre.
Ca m’apparait comme une révélation. Mais étrangement, ça me fait pas éprouver d’émotions particulières. C’est juste comme ça. C’est juste la vérité. C’est peut-être pas plus mal de se l’avouer. C’est peut-être pas plus mal de dire les choses pour une fois, au lieu de passer par des chemins sinueux sans intérêts. Je voudrais être mort.
Voilà.
C’est tout.
Je me retourne, vérifiant à nouveau être seul. J’ai presque peur que quelqu’un soit capable d’entendre mes pensées. Des pensées interdites, que la société nous a appris à réprimer depuis notre plus jeune âge.
J’emmerde la société.
Dans un geste prudent, calculé, je me mets à enjamber le muret. Lentement. J’arrive de l’autre côté, trouvant position sur une mince bordure de pierre qui me sépare du vide. Le vide. Il avait été métaphorique pendant si longtemps, et le voilà maintenant physique en dessous de moi. A quelques centimètres de mes pieds. Je fixe le fleuve, m’accrochant au pont de toutes mes forces.
Je tremble. J’ai peur. Oui, j’ai peur. Je l’avoue. C’est juste une réaction chimique. Mon corps qui s’accroche encore à la vie parce qu’il a pas compris, ce con. Il a pas compris que c’était fini. C’est plus supportable. J’empoigne le muret à m’en faire mal aux jointures. Je relève la tête, et je ferme les yeux. C’est le moment d’être courageux. C’est pas le moment d’hésiter, de douter. C’est terminé, tout ça. Maintenant, il faut agir. Je sais pourquoi je suis venu jusqu’ici. Je sais où mes pas m’ont mené. Je connais la destination de ma chute. Dans l’eau, tout en bas. Et au-delà. Si y a un au-delà...
J’inspire un grand bol d’air. L’émotion m’envahit. Putain, c’est pas facile. Même ça, ça fait mal. Mais ça va pas durer longtemps. J’essaie de m’en convaincre. J’ai plus qu’un simple geste à faire. Et tout sera réglé. Bye bye la douleur incessante. Les doutes, et la souffrance. Sayonara à la grande excuse de merde qui m’a servi de vie. C’est pas plus mal. Je manquerai à personne. Personne me manquera. Oh, peut-être qu’au début, ils pleureront un peu. Ma famille. Mais ils s’y habitueront. Le temps guérit tout, comme on dit. La vie suit son cour, ou je sais pas quelle autre connerie. C’est la solution. La vraie solution. La seule solution.
Lentement, je lève un pied au-dessus du vide. C’est le moment. Je vais le faire. J’ai pris ma décision. Plus qu’un tout petit geste, et...
- Tu fais quoi ?
Je sursaute, manquant de tomber. Je resserre ma prise au muret, et repose mon pied à terre. Je me retourne rapidement. J’ai jamais été aussi surpris de ma vie.
De l’autre côté du muret, sur le pont, y a cette fille qui m’observe, à quelques mètres de moi. Mélodie. Elle est calme, fumant sa clope, me regardant avec tranquillité comme si elle venait seulement de me découvrir en train de jouer à un jeu dont elle aurait jamais entendu parler. Je peux vraiment pas me débarrasser d’elle.
Je sens une vague de honte me submerger. La honte d’être pris sur le fait. Je saurais même pas expliquer pourquoi.
- Approche pas, ou je saute !
Je crie dans sa direction, l’air menaçant. Ca a pas l’air de lui faire grand chose. Elle me quitte pas des yeux, continuant d’inspirer ses bouffées de tabac. Puis elle répond d’une voix calme, pas du tout inquiète :
- Vas-y, saute.
Ca me surprend. Je sais plus trop comment réagir.
- Je plaisante pas !
- Qu’est-ce que j’en ai à foutre ? Je te connais pas. Tu vas pas me manquer.
Je suis décontenancé, embarrassé. Comme quand vous aviez fait une bêtise étant enfant, et que vos parents osaient même pas hausser la voix. Vous saviez que c’était pire que tout. Pire que s’ils vous engueulaient vraiment.
- Ouais, je vais sauter, je reprends plus calmement. Alors, laisse-moi tranquille, maintenant.
- Non, je veux voir. J’ai jamais vu personne mourir. Je veux pas rater ça.
Je la dévisage quelques secondes, pas sûr de comprendre si elle le pense vraiment, ou si elle a seulement l’humour le plus dérangé de toute l’histoire de la Création. Mais elle me rend mon regard, toute aussi sérieuse.
- Non ! Je m’exclame, ne sachant plus très bien quoi dire. Je... Je peux pas sauter si quelqu’un me regarde ! Ca me déconcentre !
Elle lève les yeux au ciel, d’un air agacé. Déçu, presque.
- Olala ! L’excuse !
Elle jette son mégot de clope en direction du fleuve, puis longe le muret, remontant le pont. Je la regarde faire, appréhendant en silence, ne comprenant pas très bien ce qui se passe. Elle se met alors à son tour à enjamber la petite protection de pierre, à quelques mètres de moi. Je comprends de moins en moins.
- Qu’est-ce que tu fais ?!
- J’ai la flemme de rentrer chez moi, elle répond sur le ton de la conversation, s’installant sur la mince bordure qui la sépare du vide. C’est trop loin. Moi aussi, je vais sauter.
- Tu crois que c’est un jeu ?!
- C’est quoi tes raisons, toi, pour sauter ? Elles sont tellement meilleures que les miennes ?
- Ca te regarde pas !
- C’est bien ce que je pensais. T’es juste une chochotte.
- Quoi ?!
- T’es juste une chochotte. T’as pas de vraies raisons. Tu fais juste ça pour attirer l’attention.
Je bégaye. Les mots s’entravent dans ma gorge. Je sais plus quoi dire. Cette fille... elle me déstabilise. Elle a des réactions tellement inattendues. Je sais plus si je dois la prendre au sérieux ou pas. Je cherche à lui répondre quelque chose, mais rien ne vient. Ca redouble mon énervement.
- Tu sais quoi ?! Va te faire foutre ! Je vais sauter, et tu t’en voudras toute ta vie, connasse !
- Ouais, mais ma vie, elle durera pas longtemps. Parce que je saute juste après toi.
- Tu sauteras jamais ! Tu fais juste ça pour me faire changer d’avis !
Pour une fois, elle perd un peu son calme, me fixant avec agacement. Et aussi un peu de dédain.
- Alors, là ! J’en ai rien à foutre de te faire changer d’avis !
- Tu sauteras jamais !
- T’es prêt à parier combien ? Parce que, crois-moi, je vais sauter.
Je la fixe droit dans les yeux. Elle me rend mon regard sans ciller. Elle a l’air décidée. Je commence doucement à la croire.
- Non, tu peux pas sauter !
- Tu vas me donner des ordres, maintenant ?!
- Si on saute tous les deux, les gens vont croire qu’on s’est suicidés ensemble !
- Et alors ? Qu’est-ce que tu t’en fous de ce qu’ils croient, les gens ? Tu seras plus là.
- J’ai pas envie qu’on interprète les choses comme ça !
- OK, ben, tu sauteras un autre jour. Moi, je saute ce soir.
- Non ! J’étais là avant !
- Ben ouais, mais fallait sortir tes couilles, et sauter direct. Maintenant, c’est trop tard.
Voilà que je me fais insulter, maintenant ? C’est la goutte de trop. Je lève les yeux au ciel. J’en peux plus. Je sens la rage monter. Je hurle.
- AAAAAAAAAAAAAH !
Je me tourne vers Mélodie.
- Qu’est-ce que tu fous à me suivre ?! Hein ?! Pourquoi tu cherches la bagarre avec des mecs qui font deux fois ta taille ?! T’es compl��tement ivre ! C’est quoi ton problème ?!
Contre toute attente, elle me répond d’un ton tranquille, sans hausser la voix.
- Tu voles de la thune, et après tu veux sauter d’un pont. Et c’est moi qu’ai des problèmes ?
Ca me calme direct.
- Qui t’a dit que j’avais volé de la thune ?
- Arrête. Tu crois que je t’ai pas vu dans la chambre ?
- Je croyais que tu dormais.
- Non. Je réfléchissais à un truc. Je te l’ai dit.
Elle marque un point. Je sais plus du tout quoi lui répondre. Je suis perdu. Cette conversation n’a ni queue ni tête. La situation est devenue tellement absurde, nous deux se disputant au-dessus du vide, chacun accoudé au muret. Dans d’autres circonstances, j’aurais peut-être pu me rouler par terre de rire.
Je soupire, me forçant à rester calme.
- OK. Dis-moi ce que tu veux. Une bonne fois pour toute. Et après, tu me laisses tranquille.
- Je veux sauter. Comme toi. Je pensais que tu comprendrais.
Je la regarde attentivement, scrutant la moindre de ses réactions. Elle soutient mon regard avec gravité. Elle a l’air sincère. Je sais pas ce que ça veut dire. C’est n’importe quoi. Mais elle a l’air sincère. Elle croit au moins en ce qu’elle raconte. C’est déjà ça.
Je détourne la tête, soupirant à nouveau. J’ai aucune idée de comment enchainer après ça. Mais j’ai pas besoin, parce que Mélodie est la première à briser le silence.
- Il est quelle heure ?
J’ose même pas me tourner vers elle, répondant d’un ton froid.
- J’en sais rien.
- Les kébabs, c’est encore ouvert, tu crois ?
Je la regarde, surpris par sa question. Je vois absolument pas où elle veut en venir. Mais elle a l’air d’avoir une idée derrière la tête.
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Dire “merci”, est-ce si compliqué ?
Coup de gueule
Sans doute qu’un tumblr “graphique” n’est pas fait pour ça, sûrement même. Mais voilà, depuis quelques mois maintenant, je constate des choses, je vois des choses, j’entends des choses et je vis des choses qui me pèsent sur le cœur, et m’a presque amené à être définitivement dégoûtée du rpg.
Pour une fois, j’ai envie d’être un peu “égoïste”, de ne pas me terrer dans le silence de peur de froisser des égos. Pour une fois, j’ai envie de m’exprimer moi-aussi. Tant pis si on crie à la victimisation, tant pis si je me prends une vague de haine. Tant pis si on me dit "Mais tu sais, la vie de tous les jours c'est ça.". Sans doute, mais désolée, ce n'est pas parce que dans la vie irl ce phénomène existe, qu'on doit faire en sorte de le retranscrire dans le rpg.
Je sais qu’il y a des sujets tellement plus importants. Néanmoins, il y a un point qui m’affecte particulièrement, et encore plus depuis que j’ai décidé de sortir de l’ombre pour oser créer et partager, que je me suis mise à échanger/côtoyer des graphistes/codeur·euse·s, et que j’ai créé mon propre projet de forum.
Ce point concerne l’ingratitude dont peuvent faire preuve certain·e·s joueur·euse·s.
Le rpg est censé être un endroit où l’imagination et la créativité nous amènent à vivre de folles histoires, à vivre de chouettes expériences. Pas à nous rabaisser, pas à profiter des autres. Quand je vois que des créateur·rice·s arrivent à se sentir comme “une simple machine de production” car beaucoup de personnes viennent passer commande mais qu’une bonne partie ne prend pas la peine de leur faire un petit retour, c’est qu’il y a un gros problème. Quand je repense à cette personne à qui j’ai tout simplement voulu remercier pour les créations qu’elle avait faites pour son plaisir et qui les avait partagé, et qu’elle fut étonnée de voir que je n’attendais rien en retour à travers mon “merci”, je suis restée sur le cul. Quand je repense à ces créateur·rice·s qui s’étonnent de voir qu’il y a des gens qui prennent le temps de les remercier, alors que c’est censé être normal... (???)
Quand je vois toutes ces choses, compilées à mon expérience personnelle, je suis arrivée à un stade où je suis vraiment peinée et à la fois en colère.
Est-ce si compliqué de dire "merci" ?
Un “merci” n’a jamais tué une personne derrière son écran, bien au contraire. Ce mot peut faire plus de bien qu’on peut ne le penser, et a plus de valeurs qu’un “♥” ou un “Anh tu es trop adorable/choupi·e/mignon·ne” en guise de réponse. Spoiler alerte, selon le contexte, ça donne vraiment l’impression que l’on se moque de nous, et ça peut être blessant.
> Dire “merci” à un·e créateur·rice qui répond à une commande, c’est la base.
> Dire “merci” à une personne qui accepte de nous aider, c’est la base.
> Dire “merci” à toutes les personnes qui ont contribué à la création d’un projet/forum, c’est la base.
> Lorsqu’on reprend le flambeau d’un forum, dire “merci” à tous les anciens membres du staff, ne pas les invisibiliser et ne pas s’attribuer les mérites d’un travail qui n’est pas le nôtre, c’est la base. Et par la même occasion, leur permettre de revenir sur le forum en tant que simple joueur·euse sans les refouler ouvertement, ou leur faire comprendre subtilement qu'iels sont un élément dérangeant, ça serait encore mieux. Franchement, passer du temps à construire un lieu qui est censé être notre foyer, notre envie de jeu, sur lequel on a passé énormément de temps et où on a donné énormément d'énergie (voire on a donné de notre personne car certain·e·s le savent, construire un forum n'est pas toujours un long fleuve tranquille), et voir que finalement on vous rejette parce que je cite “On ne voit pas l’intérêt d’intervenir, de toute façon on ne peut pas s’entendre avec tout le monde”, alors que ça se prône empathique, ouvert d’esprit, safe, accueillant et intégrant (lol)… Franchement, ça fait mal. Beaucoup de mal. Vraiment. Et je pourrais en dire des choses, je n’ai jamais vu autant d’hypocrisie, d’ingratitude et de comportements anxiogènes en 7 ans de rpg... Plus jamais je ne céderai naïvement tout mon travail.
Soyons plus reconnaissant·e·s envers les personnes qui acceptent de nous partager leurs créations bénévolement. Je ne parlerais pas au nom de tout le monde, mais je pense que je peux dire que, même si dans la majorité nous faisons toutes ces choses par passion avant tout, on apprécie beaucoup quand des personnes prennent le temps de nous laisser un message.
Je me suis prise une sacrée claque dans la gueule ces derniers mois. Je me suis rendue compte que je ne m’étais pas préparée à être confrontée à ce genre de comportement qui, sur le long terme, use et peut amener à bouffer le moral. Mais maintenant je sais à quoi m'attendre...
Pour finir, je profite de ce post pour remercier de nombreuses personnes.
Merci à vous, tou·te·s les créateurs et créatrices (aussi bien graphistes que codeur·euse·s) qui prennent de leur temps et nous donnent de leur passion pour créer des avatars, des headers, des gifs, des codes en tout genre pour offrir une expérience de jeu toujours plus cool (et qui nous mettent des paillettes dans les yeux).
Merci aux personnes qui prennent le temps de remercier et de reconnaître le travail des créateur.rice.s et des rédacteurs.rice.s. Il y en a, iels existent et aujourd'hui je préfère me concentrer sur ces personnes.
(Remerciements plus personnels) Merci à ces joueuses qui ont été d’une bienveillance et d’une gentillesse dont je n’oublierais pas et qui, sans doute n’ont-elles pas conscience, m’ont aidé à retrouver confiance en moi, en mes écrits et en mes autres créations.
Puis, merci à mon amie qui a accepté de relire ce message avant sa publication. Mettre des mots sur ce qu'on ressent n'est vraiment pas facile, surtout quand on veut éviter de se laisser emporter par les émotions (en trembler quand on écrit, ça en dit long).
#cdg#stop l’ingratitude#plus tu penses aux autres plus tu te fais bouffer#non je ne quitterai pas le rpg#et oui je penserai à moi avant de penser aux autres maintenant
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Les Chroniques de Livaï #336 ~ A TOUT DONNER, ON S'ABANDONNE (juin 845) Hanji Zoe
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. Le personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a traversées, ainsi que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint, détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous. Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes.
Oh lala, ce qu'on s'ennuie ! Et si on allait chatouiller ceux-là un peu ? Moblit, tu me suis ? Mais non, je déconne, je vais pas déranger notre expédition si tranquille.
C'est quand même bizarre qu'il n'y ait pas plus de titans que ça. J'aimerai bien les observer de plus près, même si d'ici je les vois déjà bien. Ils semblent ne pas faire attention à nous, pourtant on est pas si loin. A croire qu'on les intéresse pas... A cette distance, on aurait déjà dû en attirer quelques-uns.
Je sortirais bien ma longue-vue mais avec les mouvements de mon cheval, je risque surtout de péter mes lunettes... J'aurai l'air fine ! Ooh allez, je m'approche juste un peu !... Moblit, le dis pas au major. Je promets de pas en faire trop. C'est juste que... leur comportement à l'air bizarre, tu ne trouves pas ?
J'avance de quelques foulées vers l'est et fixe les plus proches avec curiosité. Y a un truc qui cloche. En fait, ils ne marchent pas, ils courent ; vers quoi ? On dirait qu'ils sont aux trousses d'une proie particulièrement savoureuse... Mais je ne distingue rien... Ou alors... ils fuient quelque chose ?
Tout cela m'a l'air vraiment mystérieux ! Enfin quelque chose qui sort de l'ordinaire ! Les titans peuvent avoir des réactions de panique, mais ici c'est général, on dirait bien ! Oui, c'est bien ça ! Ils se carapatent ! Moblit, regarde ça ! Aucun de ces gros bébés ne nous voit, ils ont tous la trouille ! Mais... si quelque chose pouvait réellement les effrayer, ce serait une arme redoutable contre eux ! Je dois en informer Shadis. Il faut nous déporter juste un peu par là-bas, et avec de la chance on tombera sur ce qui les terrorise.
Je remonte la file au grand galop afin de trouver le major. L'escouade d'Erwin avance sagement, en rangs ordonnés, autour du chariot de réappro. Livaï semble soudain se réveiller et me lance d'un ton méprisant que j'ai pas le droit de quitter mon poste. Ok, je sais, mais c'est important ! De toute façon, les titans semblent avoir autre chose à faire que nous courser. Retourne donc roupiller, toi !
Le voilà, juste devant Erwin. Je me place à ses côtés, assez près pour qu'il m'entende. Je l'informe de mon intuition mais il me répond qu'il a pas l'intention d'aller emmerder les titans ; la mission aujourd'hui, c'est de trouver du minerai. Je sais bien, mais ils ne sont pas comme d'habitude, ça cache quelque chose ! Envoyez-moi avec une autre escouade en reconnaissance, juste voir de quoi il retourne ! S'il n'y a rien, je reviens illico !
Au moment où il s'apprête à me rabrouer, un son aigu, monocorde, semblable au crissement d'une scie sur du métal, nous fait tous vaciller. Il retentit sur la plaine autour de nous et ride même l'eau du fleuve sur notre gauche. Instinctivement, je saisis mes lames en tremblant. Qu'est-ce que c'était que ça ? Aucun animal ne produit des sons pareils ! Cela semblait venir de très loin devant nous...
Mais qu'est-ce qui se passe ? Major, il faut aller voir, on a plus le choix ! Lui aussi il est secoué. Je vois même les gouttes de sueur perler à son front et imbiber le col de sa chemise. Ce n'est pas que le soleil... Lui aussi se rend compte qu'un truc cloche. Je me retourne et regarde Erwin qui hoche la tête à mon attention. Il serait prêt à me suivre... mais Shadis reste muet ! Livaï, ouvre ta bouche intelligemment pour changer, dis-lui qu'il faut modifier le cap ! Car quelle que soit l'origine de ce son tout à fait anormal, elle se trouve quelque part devant nous.
Je ralentis pour galoper à côté d'Erwin quand tout à coup le sol tremble. De plus en plus fort avec les secondes qui passent. Ca, je sais ce que c'est ; le signe qu'on va pas tarder à valser par ici ! L'escouade des jeunes remonte la file, le chariot vide au milieu. Le chef indique l'horizon du doigt. C'est bien ça !
Les gars, les titans se dirigent droit sur nous ! Ils courent comme des dératés, comme s'ils prenaient leurs jambes à leur cou ! Je préconise qu'on fasse pareil ! Moblit, dis à tout le monde de préparer les projectiles soporifiques, on va en avoir besoin ! Enfin, le major ordonne le galop de phase trois. Nous devons prendre la fuite d'une manière ou d'une autre car coincés comme nous le sommes entre eux et le fleuve, on risque de pas faire long feu !...
#lc336#hange zoe#levi chronicles#les chroniques de livaï#fanfiction#fallenRaziel#snk#attack on titan#shingeki no kyojin
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EXTRAIT DE Méditation de la Maison de la Bible
«Que voulez-vous me donner pour que je vous livre Jésus?» Ils lui payèrent 30 pièces d’argent. Matthieu 26.15
Il s’éloigna une deuxième fois et fit cette prière: «Mon Père, s’il n’est pas possible que cette coupe s’éloigne de moi sans que je la boive, que ta volonté soit faite!» Matthieu 26.42
Cinq mots essentiels
Aimez-vous tout bien programmer? Planifier est une bonne chose, sauf quand rien ne se passe comme prévu. Car pour ma part, dans ces cas-là, je me focalise sur le fait que mes projets sont tombés à l’eau, au lieu de comprendre que, si Dieu permet des imprévus, c’est qu’il a d’autres plans pour ces minutes ou ces heures qui sont à ma disposition.
La dernière fois que cela m’est arrivé, je n’ai pas bien réagi. Je ne vais pas me voiler la face: je me suis comportée comme un enfant qui n’aurait pas fait sa sieste ou à qui on aurait confisqué son iPad. Ce n’était pas beau à voir, et c’est peu dire. Je m’étais levée avec un bon café, j’avais mis par écrit ce que je comptais faire durant la journée, j’avais pris le temps de lire ma Bible, et je me préparais à passer un moment dans la prière. C’est alors que Dieu a réduit à néant mes projets...
En fait, je pensais que, si je prenais bien le temps de lire sa Parole et de lui remettre ma journée, il ferait en sorte que tout se passe bien. Car c’était pour lui que je faisais tout cela.
Avais-je raison? Non!
La phrase: «Si je fais ci, tu me donneras ça» est un mensonge qui ne date pas d’aujourd’hui. Bien des personnages de l’Ancien Testament y ont cru aussi. Dans le Nouveau Testament, en revanche, Judas est le seul à avoir trahi Jésus en marchandant.
Revenons au contexte de sa trahison. En Mathieu 26.14-16, nous lisons: «Alors l’un des douze, appelé Judas l’Iscariot, alla vers les chefs des prêtres et dit: ‘Que voulez-vous me donner pour que je vous livre Jésus?’ Ils lui payèrent 30 pièces d’argent. Dès ce moment, il se mit à chercher une occasion favorable pour trahir Jésus.»
Nous prononçons aussi de ce genre de paroles, même sans nous en rendre compte. Chaque fois que nous voulons absolument que nos projets se réalisent au lieu de nous soumettre au plan de Dieu, nous sommes promptes à dire: «Si je fais ci, tu me donneras ça.» Mais il est un moyen de remporter la victoire sur cette manière erronée de voir les choses; faisons nôtres ces cinq mots de Jésus: «Que ta volonté soit faite!» (Mathieu 26.42).
Dieu peut changer nos plans de toutes les manières possibles: par un bébé qui se réveille particulièrement tôt, par un mari qui a besoin d’un coup de main, par une collègue qui cherche une oreille à qui se confier, par des voisins qui veulent savoir si nous ne pourrions pas leur donner deux œufs pour les dépanner… Et de notre côté, nous pensons que le Seigneur n’est pas censé permettre ce genre d’imprévus, puisque nous avons «fait notre part». Pourtant, dire: «Si je fais ci, tu me donneras ça», c’est vouloir contrôler les choses. En revanche, dire: «Que ta volonté soit faite!», c’est faire preuve d’un abandon véritable au Seigneur.
Chère amie, notre vie de mamans ressemble à un bateau ballotté par les flots agités, et non à un long fleuve tranquille. Alors, mieux vaut nous soumettre au plan de Dieu et le laisser accomplir sa volonté que de lutter contre le vent et les vagues à chaque instant.
PRIÈRE
Père céleste, je ne dis qu’une chose aujourd’hui: Que ta volonté soit faite. Au nom de Jésus, amen.
Karen Ehman & Ruth Schwenk
Extrait du livre de méditations Juste une pause maman !
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