#trop beau avec les cheveux courts
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Some of my poems (in french and english)
Also, reblogs and any form of interactions always appreciated
Not all of my poems are there but ye
Eng: I always write free verse poems by the way. I let my pen guide me when I write.
FR: Je fait tout le temps des poĂšme en vers libres by the way. Je laisse mon stylo me guider quand j'Ă©cris.
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Court poĂšme sans nom/ short poem without a name
Prairie des montagnes, fleurs de moneuil.
Les oiseaux chantent dans un son aigu l'arrivée du printemps
Ainsi que la saison des amours.
Les petits renardeaux attendent le retour de leur mĂšre
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Les facettes
Douce expression de soi sans effroi.
Un savoir si grand et sage, malgré son jeune age
Jolie voix, Grand cĆur froid
Une surface parfaite, ce n'est qu'une facette.
Les oiseaux chanteron ils encore demain ?
Il paraĂźt heureux, mais c'est bien plus brumeux.
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fin de bataille
Rosée du matin, feuilles de Bambou. La fin de la guerre, le Samourai à terre. Les enfants ne courent plus. Il n'y a désormait que la melancholie du chant des oiseaux.
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Brises d'Hiver
Un hiver froid, les joues Rouges La neige et les arbres sans feuilles, les animaux hibernent, les bois sont calmes Le vent froid, les écharpes. L'Hiver s'annonce rude mais quelque peut réconfortant.
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Longer love poem
Ils étaient là , dans le lit. LumiÚre tamisée, ambiance romantique et Relaxée.
Une intimitée semi présente. Intimitée entre deux corps encore trop jeunes pour fusioner mais pourtant. Ils étaient là . Stressés et amoureux sous la faible lumiÚre des leds accrochées au plafond.
Le silence, le bruit de leur coeur qui battent Ă la chamade. Ces deux corps relaxĂ©s dans un baiser. Enfin, aprĂšs Ă©change de salive, Ils se dĂ©tendent dans un monde de rĂȘves anjoleurs au de lendemain.
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Ce cĆur.
Ce cĆur qui hais
Ce cĆur qui trahis
Il a pendu ses amis
ceux avec qui il a rit
Ils sont maintenant partis; tout est fini.
Ca coeur qui trahis, lui qui a tand aimé, mais il a aimé. Il deteste aimer. Il se sent blessé, car il a perdu tout ce qu'il avait de plus cher.
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Douce voix de Soprano
Cette douce voix de soprano qui transperce les cristaux de mon cĆur Cette voix Si douce, comme une rangĂ©e de Jonquilles qui se faufile dans le creux des fissures de mon Ăąme.
Cette voix de Soprano qui mue, un changement désespérant. On ne fait pas de miracles.
Il faut Chanter malgré les changements, Chanter malgré le désarroi, Chanter avec espoir
Le changement est normal, jeune Soprano. Alors continue de faire chavirer mon coeur avec ta voix et ton cĆur pur.
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Fr:PoÚme dédié à Carlo du Jeux Lies of P
Eng:poem dedicated to Carlo from lop
Des yeux marrons
des yeux marrons, un sourire malicieux un rĂȘve dangereux mais ambitieux
des yeux marrons, un sourire perdu
Si seulement il lui avait fait ne serait-ce qu'un cĂąlin
Des yeux marrons, un cĆur brisĂ©
Tout ce qu'il voulait Ă©tait sa reconnaissance mais il n'est mĂȘme pas venu pour la remise des diplĂŽmes
Des yeux marrons, un cĆur perdu
Seulement la haine pour lui reste, l'amour n'est plus.
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Poem dedicated to Roméo de Lies of P
(Celui ci n'a pas de titre, ça m'arrive souvent)
(This one doesn't have a title, I often do that)
Des cheveux blonds aussi beau que l'or des rois aussi clairs que les reflets du soleil
Un cĆur courageux coeur de poĂšte, cĆur thĂ©atrale
délicat comme de la soie, sensible comme une fleur de lys
Beau en scĂšne comme Ă la ville
Beau comme la vie, grand comme un chĂȘne.
fidĂšle comme une ombre
Une sensation de chaleur dans ces yeux bleus teintés de marron
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FR: PoÚme dédié à mon OC, Ayezl.
Eng: Poem dedicated to my OC Ayezl.
The goddess of ice and her bottled up emotions.
She gets mad at every little thing because her heart is in pain. She does ballet to help her go through strong emotions.
She dances to make the pain go away.
A dance so graceful, and yet, it aches.
She tries not to think about it too much like.
But, it always ends up like an explosion of feelings with tears burning her cheeks like acid.
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FR: PoÚme dédié à mon petit ami (enfin, l'un d'eux.. oui je suis poly tu va faire quoi?? XD)
Eng:Poem dedicated to my boyfriend (well, one of them.. yes I'm poly what you gonna do?? XD)
My sweet dove, as sweet as love
My Sunshine in the sky
a light in my heart who became a part of my mind and Soul
This scary experience named unconditional love.
Love is for us to share
No matter how strong the emotions
No matter what, our love will remain.
For as long as it can, wishing it could be forever.
This feels like a fever dream.
Is it really happening? Or is it just an addicting hallucination..?
I can only imagine the day we meet for now and dream about it.
My dearest, my tulip, my darling, my love. But your prettiest name is [his name]
FR: (Oui je ne dit pas son nom, because confidentialitĂ©e mon ami đ„ž)
Eng: (Yes I won't say his name, because confidentiality my friend đ„ž)
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le voisin d'à cÎté ll ft. jake
â jake sim - enhypen
â du doux, du moins doux, du sarcasme, de l'humour, du dĂ©ni (beaucoup de dĂ©ni), des papillons dans le ventre et de l'arrachage de cheveux de frustration, de la panique, du patpat, mention de certains membres d'enhypen (niki, sunghoon et heeseung Ă ce jour) + karina d'aespa â faites-moi signe si j'ai oubliĂ© quelque chose âĄ
â rĂ©sumĂ© : quand jake sim est un voisin un peu trop agaçant, un peu trop envahissant mais qu'il est aussi un peu trop douĂ© pour conquĂ©rir la coeur de sa voisine
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« C'est la surprise dont tu m'as parlé, Niki ? »
Je n'avais jamais songé au meurtre comme une fin en soi avant cet instant. Mais pour deux raisons trÚs précises, celle-ci était devenue trÚs alléchante.
De un, parce que choisir un dimanche pour organiser une fĂȘte et faire pĂ©ter la musique Ă fond dans tout l'Ă©tage jusqu'Ă une heure indĂ©cente n'Ă©tait pas ce que j'appelais du bon sens. Encore moins quand il y avait des gens (comme moi, pour prendre un exemple purement au hasard) qui cherchaient Ă rĂ©viser pour leurs examens.
De deux, parce que je n'apprĂ©ciais pas du tout d'ĂȘtre regardĂ©e comme une piĂšce de bĆuf sortie tout droit de l'Ă©tal du boucher.
Les yeux bruns du garçon qui me faisait face ne s'étaient pas détachés de mes jambes depuis une bonne minute, sa silhouette appuyée maladroitement dans l'encadrement de la porte. Ses pommettes étaient roses et son regard m'avait semblé vitreux avant qu'il ne reste scotché sur la partie inférieure de mon corps.
Ma robe de pyjama frĂŽlait le milieu de mes genoux et je ne pouvais mĂȘme pas dire qu'elle avait quoi que ce soit de sĂ©duisant. Mais elle avait le mĂ©rite d'ĂȘtre confortable et c'Ă©tait tout ce dont j'avais besoin pour Ă©tudier pendant des heures.
Cependant, je n'avais pas eu le loisir d'en profiter longtemps, vu qu'une certaine personne avait décidé d'ouvrir une putain de boßte de nuit éphémÚre dans mon bùtiment.
« Ma tĂȘte est plus haut. » je siffle, les mĂąchoires serrĂ©es.
« Mmh...Définitivement pas la surprise. » rétorque celui-ci avec un rictus en relevant le nez dans ma direction, glissant une main dans ses mÚches sombres pour les repousser en arriÚre.
Il aurait pu ĂȘtre beau si je n'avais pas Ă©tĂ© aussi irritĂ©e.
« De quoi tu p- Oh. » s'exclame un grand gaillard aux yeux eux aussi en amande. Ses cheveux Ă©taient rasĂ©s courts sur les cĂŽtĂ©s, la partie longue retombant dĂ©licatement devant son visage. Il me regardait avec un mĂ©lange de curiositĂ© mĂȘlĂ© Ă ce que je considĂ©rais comme de l'amusement. « Non. Du tout. Ma surprise est normalement plus grande et ne devrait pas chercher Ă t'arracher la gorge, Jaeyunie. » Je lui lance un regard noir, mes bras toujours croisĂ©s sur ma poitrine. « En tout cas, pas de la mĂȘme maniĂšre. » rajoute-t-il avec un ricanement, celui de son ami rĂ©sonnant aussitĂŽt en Ă©cho.
Super. L'un de ces abrutis Ă©tait certainement mon voisin, si ce n'Ă©tait pas les deux.
« Qu'est-ce que je peux faire pour toi, joli coeur ? » ronronne-t-il en essayant vainement de se tenir contre le chambranle de sa porte d'entrĂ©e, la musique retentissant furieusement dans son dos. Je frĂ©mis au surnom, dĂ©routĂ©e un instant par l'intonation qui s'en dĂ©gage avant de secouer la tĂȘte pour retrouver mes esprits. Je distinguais d'autres personnes au loin, derriĂšre la barriĂšre de ses larges Ă©paules et le tintement caractĂ©ristique des verres qui se rencontraient perce le rythme infernal de la chanson qui passait au mĂȘme instant. « Tu m'as l'air un peu tendue. Tu devrais dĂ©compresser un peu. Je peux t'offrir un verre ? » m'interroge-t-il, ses lĂšvres se retroussant sur des dents impeccablement blanches.
Mettre les paroles de son pote en action Ă©tait devenu rĂ©ellement tentant. Mais malheureusement illĂ©gal. Ă la place, je pouvais peut-ĂȘtre m'essayer au vaudou et le maudire sur plusieurs gĂ©nĂ©rations.
« Tu sais ce que tu pourrais faire pour moi, Jaeyunie ? » je rĂ©ponds en avant d'un pas, usant dĂ©libĂ©rĂ©ment du surnom employĂ© par le garçon Ă ses cĂŽtĂ©s. Mon vis-Ă -vis se penche lĂ©gĂšrement en avant, rĂ©duisant l'espace entre nous. Comme impatient d'entendre le secret que j'Ă©tais sur le point de lui confier. « Mmh ? » Ses iris balayaient mon visage sans s'arrĂȘter, comme s'il n'arrivait pas Ă trouver un point particulier sur lequel s'arrĂȘter. Et ça avait quelque chose de dĂ©rangeant. Dans quel sens ? Je n'arrivais pas Ă le dĂ©finir. « Ce que je voudrais, c'est que tu baisses ta musique de dĂ©gĂ©nĂ©rĂ© et que tu demandes Ă tout ton zoo de dĂ©gager de lĂ pour me laisser rĂ©viser en paix. » je cingle enfin, en incluant son acolyte ainsi que le reste de sa troupe d'un geste agacĂ© de la main.
Il hausse les deux sourcils de surprise, la bouche frémissante d'un rire à peine contenu et j'ai envie de le lui arracher avec les ongles.
« C'est qu'elle mordrait presque, Riki. » raille-t-il, en passant Ă nouveau sa main dans ses cheveux. Forçant mon regard Ă effleurer les longues mĂšches brunes qui encadraient son visage et retombaient souplement dans son nuque. « T'es vraiment sĂ»r que ce n'est pas ma surprise ? » interroge-t-il son ami, avec un petit coup de coude dans les cĂŽtes. Celui-ci hoche la tĂȘte de gauche Ă droit comme toute rĂ©ponse, ses mĂšches teintes d'un bleu sombre voltigeant devant ses yeux. Jaehyunie soupire, sa bouche plissĂ©e en une moue boudeuse. « Dommage. Je commençais Ă trouver ça intĂ©ressant. » commente-t-il en me glissant un regard amusĂ©.
Et ça ne fait qu'approfondir mon irritation.
Il ne prenait pas du tout la situation au sérieux et ça me rendait folle. Principalement du aux verres qu'il devait avoir dans le nez. Mais il ne semblait pas du genre à respecter les rÚgles dans tous les cas. Il suffisait de le regarder pour voir s'allumer « VAURIEN » en lettres capitales. Je pouvais le sentir à la lueur de malice dans ses yeux sombres ou au sourire provocant qui semblait résider perpétuellement sur ses lÚvres.
« Ăcoute, tĂȘte de nĆud. » je commence, perdant le peu de calme qu'il me restait. « Ce n'est peut-ĂȘtre pas ton cas mais moi je tiens Ă mon avenir. Alors si tu pouvais avoir au moins l'obligeance de baisser la musique pour me permettre de travailler, ça serait vraiment aimable. »Je tapote ma lĂšvre infĂ©rieure du bout de l'index, faisant mine de rĂ©flĂ©chir un instant. Avant de me figer en apercevant la direction de son regard. Un frisson serpente le long de ma colonne vertĂ©brale et je mords l'intĂ©rieur de ma joue. Je n'avais ni le temps, ni l'envie de me lancer dans des rĂ©flexions plus poussĂ©es. En plus, il Ă©tait ivre. Ăa ne voulait strictement rien dire. Surtout au vu de la surprise faite par ses amis, mĂȘme si elle semblait se faire dĂ©sirer. Alors je reprends le fil de mes pensĂ©es et je me donne une claque mentale afin de revenir Ă l'essentiel. « Je ne voudrais pas dĂ©ranger les flics pour si peu, tu comprends...» je termine, avec un air faussement concernĂ©.
Cependant, ça ne semble pas le faire flancher un seul instant. Pire, son sourire s'accentue davantage si c'est encore possible, remontant pleinement jusqu'Ă ses yeux. « Elle est impitoyable... » souffle-t-il au dĂ©nommĂ© Riki. Ou Niki. Ou que sais-je ? Est-ce que ça m'importait ? Absolument pas. « Tu es sĂ»re de ne pas vouloir entrer ? » rĂ©itĂšre-t-il avec ce mĂȘme sourire enjĂŽleur. Je pousse un soupir frustrĂ©, levant mon majeur dans sa direction tout en pivotant sur moi-mĂȘme et son rire Ă©clate aussitĂŽt dans le couloir, semblable Ă un aboiement. Je prĂ©fĂ©rais m'arrĂȘter lĂ sinon je ne rĂ©pondais plus de rien. Et un casier judiciaire ne ferait pas trĂšs bonne figure pour ma future carriĂšre d'avocate. Alors je fuis, avant de refermer mes mains autour de sa nuque pour faire disparaĂźtre ce stupide sourire suspendu Ă ses lĂšvres pleines. « Je vais voir ce que je peux faire, joli coeur ! » je l'entends s'exclamer dans mon dos. La porte de son appartement se referme sur l'Ă©cho de son rire et je me jette pratiquement dans le mien, m'adossant contre la paroi en bois brut, le cĆur battant Ă tout rompre dans ma poitrine.
Personne ne n'avait jamais autant fait sortir de mes gonds.
Je me sentais électrisée, le bout de mes doigts parcourus de crépitements désagréables. Et je prends un long moment pour me calmer, pour apaiser les palpitations qui secouaient ma poitrine. Mon regard se pose sur mes fiches éparpillées en travers de la table basse, du thé désormais glacé abandonné dans un coin, sur les livres ouverts et étalés ici et là sur mon tapis. Quand je retrouve enfin un semblant de calme, je me rends compte que la musique à cessé.
ComplĂštement.
Mon cĆur voltige Ă nouveau, mes yeux s'Ă©carquillent et je soupire d'aise devant le silence qui m'entoure. Il n'avait jamais Ă©tĂ© aussi agrĂ©able. J'aurais aimĂ© pouvoir le matĂ©rialiser et l'envelopper d'une douce Ă©treinte, le presser contre moi avec adoration.
Pendant un instant, mon opinion sur mon voisin s'émousse et je me dis qu'il n'est pas un parfait crétin.
Puis un bruit résonne sourdement, me faisant glapir comme une souris, suivi d'un flot de percussions qui menace de m'éclater les tympans. Encore plus fort qu'avant. Je finis par déverser toute ma frustration en hurlant dans le creux de mon oreiller. Puis mon bras se tend pour attraper mon téléphone, gisant dans un repli du canapé.
C'est à partir de ce moment précis que commence la guerre contre Sim Jaeyun.
Je devais avouer que le garçon était un adversaire coriace.
Et omniprésent.
J'avais l'impression de le voir partout oĂč j'allais. De sentir son regard fixĂ© sur moi lorsque l'on se trouvait dans la mĂȘme piĂšce. D'ĂȘtre perpĂ©tuellement hantĂ©e par son rictus moqueur et le pĂ©tillement incessant dans ses grands yeux bruns. Et il ne se gĂȘnait pas pour se rappeler Ă moi dĂšs qu'il en avait l'occasion.
Il n'avait sĂ»rement pas apprĂ©ciĂ© de voir les flics dĂ©barquer devant sa porte et rĂ©duire sa petite fĂȘte Ă nĂ©ant. Je l'avais prĂ©venu pourtant. Il n'y avait certainement pas cru, trop prĂ©occupĂ© Ă mater le peu de peau qu'il avait Ă disposition. Mais je mettais toujours mes menaces Ă exĂ©cution et il avait du s'en mordre les doigts. NĂ©anmoins, ça ne l'avait pas refrĂ©nĂ© pour autant et Ă dĂ©faut de rĂ©itĂ©rer ses petites sauteries, il s'Ă©tait fait le devoir d'envahir ma vie par tous les moyens possibles.
Ă mon plus grand dam, je remarquais seulement maintenant que nous frĂ©quentions la mĂȘme universitĂ©. Pas le mĂȘme bĂątiment, dieu merci. Je crois que je n'aurais pas supportĂ© de le croiser Ă toute heure de la journĂ©e. Cependant, il semblait apparaĂźtre bien trop rĂ©guliĂšrement pour ma santĂ© mentale et j'en arrivais Ă me demander si ça avait toujours Ă©tĂ© le cas.
Non. Ăa ne pouvait pas. Je l'aurais remarquĂ© si un grand gaillard avec un sourire horripilant se trouvait souvent dans mon champ de vision.
Dans tous les cas, il se faisait un malin plaisir d'empiéter sur mes plates-bandes et de m'arracher les uniques petites joies qui rythmaient mon quotidien. Comme déguster le dernier pain à la crÚme qu'il restait à la buvette avec satisfaction sous mes yeux alors que mon ventre réclamait vengeance. Me saluer gaiement de la main avant que les portes de l'ascenseur ne se referment, m'abandonnant volontairement au rez-de-chaussée alors qu'il aurait pu les garder ouvertes jusqu'à ce que j'arrive. Acheter littéralement tout les exemplaires de mon café préféré la veille d'un jour important, alors que c'était la seule unique chose qui me faisait tenir sur mes deux jambes avant un examen.
Sim Jaeyun faisait exprĂšs de me rendre chĂšvre.
Tout ça parce que j'avais interrompu sa soirée pour réviser.
« Je vais le tuer. » je soupire en laissant tomber ma tĂȘte entre mes bras, Ă moitiĂ© Ă©talĂ©e sur l'une des tables de pique-nique disposĂ©es dans le parc. Il m'Ă©puisait. Et j'Ă©tais dĂ©jĂ suffisamment fatiguĂ©e par mon programme scolaire pour m'en rajouter avec mon insupportable voisin. « DĂ©jĂ des envies de meurtre si tĂŽt dans la journĂ©e, joli cĆur ? » Une voix devenue beaucoup trop familiĂšre rĂ©sonne dans mon dos, activant un mĂ©canisme de dĂ©fense et je me redresse aussitĂŽt, les Ă©paules rigides. Les yeux de Liz et Karina s'Ă©carquillent un instant en apercevant la personne derriĂšre moi avant de me jeter des regards curieux. « Quand ça te concerne, ça survient Ă n'importe quelle heure. » je siffle entre mes dents serrĂ©es, rĂ©sistant Ă la tentation de me retourner pour lui jeter un regard noir. Son rire rĂ©sonne pour toute rĂ©ponse, si semblable Ă un aboiement et je me force Ă me tenir aussi droite que possible. Mais les lĂšvres de Liz s'entrouvrent de surprise d'un seul coup et quelque chose frĂŽle mon Ă©paule au mĂȘme instant. « Alors ça veut dire que tu penses souvent Ă moi ? » murmure Jaeyun dans le creux de mon cou, son menton en Ă©quilibre contre mon Ă©paule.
Des mĂšches de ses cheveux effleuraient ma joue et son parfum avait envahi l'espace tout autour de moi, distillant des notes d'agrumes qui chatouillaient agrĂ©ablement mes narines. Je sentais sa silhouette dans mon dos, son souffle tiĂšde qui s'Ă©chouait tranquillement contre ma peau. Je pouvais presque Ă©prouver son sourire sans mĂȘme le voir.
La seconde d'aprĂšs, je rĂ©alise oĂč se dirigent mes pensĂ©es et je lĂšve intentionnellement mon Ă©paule pour cogner son menton, le forçant Ă reculer avec un grognement. « Putain ! T'as failli me pĂ©ter les dents ! » s'exclame-t-il, horrifiĂ©. Ce qui m'arrache un soupir dĂ©pitĂ©, mes yeux roulant dans leurs orbites. « Je pense mĂȘme que ta mĂąchoire doit ĂȘtre fracturĂ©e. Tu devrais aller voir un mĂ©decin de toute urgence. » je raille, pivotant sur le banc pour finalement poser un regard sur lui.
Il Ă©tait vĂȘtu d'un Ă©pais blouson de football, l'Ă©cusson de l'universitĂ© trĂŽnant sur le revers et ses cheveux semblaient toujours aussi dĂ©sordonnĂ©s qu'auparavant. Et mĂȘme si ses doigts cachaient la partie infĂ©rieure de son visage, ses yeux brillaient de cette malice qui lui Ă©tait si propre et annonçait la prĂ©sence inĂ©vitable d'un rictus sur sa bouche si insolente. « Consulter de toute urgence signifiant que c'est le moment de dĂ©barrasser le plancher, Sim, si tu n'avais pas encore saisi. » je rajoute Ă son intention, un sourcil haussĂ©. Il jette un coup d'oeil Ă mes amies, de l'autre cĂŽtĂ© de la table de pique-nique. Avant de me pointer d'un doigt, glissant sa main devant sa bouche pour leur poser une question en toute discrĂ©tion. Enfin, c'est le genre qu'il cherchait Ă se donner alors qu'il savait pertinemment que je n'allais pas en rater une seule miette. Insupportable. « Est-ce qu'elle vous soudoie pour rester copines avec elle ? » J'Ă©carquille les yeux Ă son interrogation, serrant les poings. « Ne lui rĂ©pondez pas, pour l'amour de Dieu. » je fulmine, rĂ©sistant Ă l'envie de lui donner un coup de poing dans l'estomac. « N- Non. » balbutie Karina, ses yeux voltigeant entre lui et moi. Il fait un pas en avant, glissant un doigt en travers de ses lĂšvres. « Tu peux parler en toute confiance. Je suis liĂ© par le secret professionnel. Tout ça, tout ça. N'aies pas peur. Est-ce qu'elle vous fait du chantage ? » Je me relĂšve du banc d'un bond, plantant un doigt en travers de son torse quand il pivote pour me faire face. « Si tu n'es pas hors de mon champ de vision d'ici les trente prochaines secondes je- » « Tu quoi, joli cĆur ? » riposte-t-il aussi tĂŽt, courbant l'Ă©chine pour rapprocher son visage du mien.
Ses iris me sondent impitoyablement, Ă©clairĂ©s par une lueur qui fait naĂźtre un frisson Ă la base de mon dos. Il remonte le long de ma colonne vertĂ©brale et je dĂ©glutis avant de me donner une claque mentale. Je ne devais pas le laisser prendre le dessus. Je prends une courte inspiration, appuyant davantage mon doigt dans les replis de sa veste. « Tu ne veux pas savoir ce qui pourrait se produire, Sim. » je gronde, les sourcils froncĂ©s. Il ne semblait toujours pas me prendre au sĂ©rieux et ça commençait vraiment Ă m'irriter. Mais si je pensais encore avoir un peu de crĂ©dit, celui-ci est balayĂ© instantanĂ©ment quand son bras s'enroule autour de ma taille pour me plaquer contre lui, m'arrachant un glapissement de surprise. Mes mains s'arriment Ă sa veste pour me stabiliser, froissant le tissu entre mes doigts. « Au contraire... » murmure-t-il Ă nouveau contre mon oreille. « Je suis impatient de savoir ce que tu as en rĂ©serve. » Son timbre de voix est plus bas, dĂ©nuĂ© de l'engouement qui le caractĂ©rise habituellement. LĂ , elle porte de nuances plus ombrageuses et mon cĆur tressaute dans ma poitrine comme un oiseau affolĂ©.
Danger.
Une sonnette d'alarme rĂ©sonne dans le creux de ma tĂȘte et mes mains se crispent sur le coton Ă©pais. Il fallait que je sorte de lĂ . Que j'Ă©loigne. Maintenant. « LĂąche-moi, Sim. » je murmure entre mes dents. « Mmh ? » lĂąche-t-il paresseusement, toujours immobile. Sa main reposait contre ma hanche, brĂ»lante contre ma peau malgrĂ© les couches de tissu. J'avais l'impression que tout s'Ă©tait arrĂȘtĂ© autour de nous, plongeant la scĂšne dans un profond silence. Silence seulement troublĂ© par mon souffle agitĂ© et les bruyantes palpitations dans ma cage thoracique. Si bruyantes qu'elles me donnaient l'impression de pouvoir ĂȘtre audibles Ă des kilomĂštres Ă la ronde. Fuis. « LĂąche-moi. » je reprends, malgrĂ© mon intonation bien moins assurĂ©e qu'une poignĂ©e de minutes plus tĂŽt. « LĂąche-moi, Sim oĂč il n'y a pas que ton menton qui sera douloureux Ă la fin de la journĂ©e. » je finis par dĂ©clarer, en mouvant lĂ©gĂšrement ma jambe pour lui dĂ©crire exactement ce que je comptais faire s'il ne relĂąchait pas son Ă©treinte.
Ses lĂšvres s'entrouvrent un instant, s'arquant en un sourire moqueur puis sa main disparaĂźt de ma taille. J'en profite pour mettre une bonne distance entre nous, mes mollets butant contre le banc oĂč j'Ă©tais prĂ©cĂ©demment assise. Le prĂ©nom de Jaeyun est hĂ©lĂ© au loin, la voix masculine rapidement rattachĂ©e Ă une criniĂšre couleur cerise quand un autre garçon s'approche de notre table . DĂ©tournant son attention sur le cĂŽtĂ© et me laissant le loisir de respirer plus facilement. « Tu fais quoi, mec ? Tu viens ? On va ĂȘtre en retard ! » le presse-t-il en me jetant un regard curieux, mon voisin repoussant ses cheveux en arriĂšre d'un geste hĂątif avant de lui rĂ©pondre. « J'arrive, Seungie. Je vous rejoins dans une seconde. » Son regard est Ă nouveau sur moi, sa bouche Ă nouveau ornĂ©e de cette expression si agaçante. « Ce n'est que partie remise, joli cĆur. » susurre-t-il avec audace, avant de se pencher lĂ©gĂšrement de cĂŽtĂ© de mes amies pour les saluer. « Au plaisir de vous revoir, mesdemoiselles. » Il pivote, me tournant le dos et je me retiens Ă peine de lui dresser mon majeur en toute impunitĂ©. Mais son profil m'apparaĂźt et j'arrĂȘte mon mouvement en plein milieu, les joues soudainement brĂ»lantes. « Ă ce soir, voisine. » lĂąche-t-il d'un ton nonchalant, ses lĂšvres pleines Ă©tirĂ©es en travers de son visage.
Et sur cette annonce aussi inattendue que mortifiante, il quitte les lieux d'un pas léger. Agrippant son comparse par les épaules quand il arrive à sa hauteur avant de disparaßtre à l'angle du bùtiment.
« Voisine ? » s'exclame Liz, sa voix montant dangereusement dans les aigus. Les regards de mes deux amis semblent chercher à percer des trous dans mon visage et je laisse échapper un geignement de dépit en me laissant tomber pour la deuxiÚme fois sur le banc, puis la table.
Sim Jaeyun Ă©tait devenu mon enfer personnel.
« Chérie, est-ce que tu peux aller me chercher ce qu'il manque pour le repas de ce soir ? »
Mes yeux se dĂ©collent de mes fiches cartonnĂ©es pour lui lancer un regard. Ătendue mollement en travers du canapĂ©, j'avise la silhouette de ma mĂšre penchĂ©e sur le plan de travail, griffonnant sur son bloc-notes.
Et s'il y avait bien une chose qu'elle m'avait transmise, c'Ă©tait cette passion qu'elle avait pour les listes. Ă vrai dire, je la comprenais. Je trouvais ça rassurant de mettre des mots sur mes pensĂ©es, d'organiser mes rĂ©flexions et de les verbaliser sur le papier. Annoter les choses m'aidait Ă canaliser l'Ă©nergie grouillante dans mon cerveau et lui donner un sens clair. « Maintenant ? » je l'interroge, un sourcil haussĂ©. Avant de lui dĂ©signer mon occupation du bout du nez, mes lunettes glissant dangereusement sur l'arĂȘte de celui-ci.
Parce que oui, j'Ă©tais encore en train de rĂ©viser. Le barreau n'attendait pas. Et il me laissait encore moins de rĂ©pit qu'une certaine personne de ma connaissance. La seule raison de ma survie se rĂ©sumait Ă de la cafĂ©ine toutes les deux heures et le rĂ©confort de la cuisine familiale aprĂšs des semaines Ă me nourrir de maniĂšre discutable. « Oui, maintenant. Et je pense que ça ne te fera pas de mal de sortir de tes rĂ©visions pendant un moment. » Tout ça, avec un regard insistant glissĂ© dans ma direction. Je soupire, me redressant dans le canapĂ©. « TrĂšs bien, reine mĂšre. Tout de suite, reine mĂšre. Je m'exĂ©cute. » Je vois ses lĂšvres frĂ©mir depuis l'endroit oĂč je me trouve, attisant un sourire sur mon propre visage. Ce qui ne l'empĂȘche pas de pousser un soupir tout ce qu'il y a de plus dramatique. Parfois, elle devait se dire que je n'avais pas optĂ© pour la bonne vocation. Mais si je ratais mes Ă©preuves, je pouvais toujours considĂ©rer l'idĂ©e de devenir comĂ©dienne.
Je quitte enfin le moelleux des coussins, m'Ă©tirant comme un chat et rejoignant l'Ăźlot oĂč elle se trouve. La liste est habilement rĂ©cupĂ©rĂ©e et je pose mon menton sur son Ă©paule. « Si je rate l'examen, je dirais que c'est parce que ma propre mĂšre m'a empĂȘchĂ© de potasser. » je lui souffle, ses yeux s'Ă©carquillant Ă sa remarque. Elle s'offusque aussitĂŽt et je pouffe, rĂ©ussissant cependant Ă lui planter un baiser sur la joue avant de me faire chasser de la cuisine. Et elle aurait pu ĂȘtre crĂ©dible si son rire n'avait pas rĂ©sonnĂ© dans mon dos, pareil Ă un carillon.
C'est noyée dans un pull honteusement volé à mon pÚre que je rejoins la petite supérette de notre quartier, mes écouteurs vissés dans les oreilles. Les courses sont faites plus vite que prévu, empilées proprement dans mon sac en toile. Et il se pouvait que j'eusse dissimulé quelques achats supplémentaires ici et là , destinés à combler mes petits creux nocturnes entre deux séances de révisions. Ce n'était qu'une juste rétribution pour m'avoir envoyée à sa place, de mon point de vue. Du sien, j'en étais un peu moins sûre. Dans tous les cas, il était trop tard et c'est en sifflotant un air de rock que je reprends ma route dans le sens inverse, bifurquant sur ma droite pour atteindre l'entrée du parc.
Il se situait entre le quartier oĂč se trouvait la maison de mes parents et la partie plus animĂ©e de la ville, non loin du centre. Un petit coin de paradis au milieu du bĂ©ton, un poumon verdoyant dans cette jungle oĂč les arbres avaient Ă©tĂ© remplacĂ©s par de hauts immeubles. J'avais passĂ© un nombre incalculable d'heures lĂ -bas, tant Ă chasser les papillons qu'Ă lire au soleil, Ă©talĂ©e sur une couverture. C'Ă©tait le lieu de rencontre des voisins pour faire des compĂ©titions sur les balançoires ou jouer Ă cache-cache jusqu'Ă ce que la nuit tombe, essayer d'attirer les Ă©cureuils avec des morceaux de pain avant de fuir en hurlant quand ils se dĂ©cidaient enfin Ă approcher et partager des goĂ»ters aprĂšs l'Ă©cole. Il renfermait de doux souvenirs et restait immuable, inlassablement imprĂ©gnĂ© de cette aura chaleureuse et accueillante.
Je longe le petit étang en son centre, remarquant quelques secondes trop tard la forme qui fonce dans ma direction avant de se jeter littéralement contre mes jambes. La collision m'arrache un cri et je recule d'un pas en arriÚre, mon sac tombant au sol sous le coup de la surprise. Je retrouve trÚs vite mon équilibre avant de baisser les yeux, avisant le chien au pelage crÚme qui avait déjà le nez glissé à l'intérieur. Il battait joyeusement de la queue en reniflant son contenu et ça me tire un sourire, la stupeur déjà envolée. Il était adorable. Je me baisse pour enrouler mes doigts autour des anses, tirant doucement pour le faire sortir de là et je me retrouve face à face à la créature la plus mignonne qu'il soit en ce monde.
Je n'Ă©tais pas trĂšs fan des ĂȘtres humains en rĂšgle gĂ©nĂ©rale parce qu'ils ne cessaient jamais de me dĂ©cevoir mais les animaux Ă©taient mon plus grand point faible.
Avec la nourriture.
« Qu'est-ce que tu fais tout seul ici, toi ? » je l'interroge doucement, ses grands yeux bruns scintillants de joie quand je viens flatter le haut de sa tĂȘte. Sa queue continuait de battre gaiement la mesure et il se rapproche pour se frotter contre ma jambe, son museau reniflant ma cuisse. Une laisse Ă©tait reliĂ©e Ă son collier, pendant mollement le long de sa patte gauche. « Est-ce que tu as dĂ©cidĂ© de faire une petite escapade en solitaire ? » je poursuis, avec un petit rire. RĂ©ajustant mon sac sur mon Ă©paule, j'attrape la poignĂ©e de la laisse. « Ton maĂźtre ou ta maĂźtresse doit sĂ»rement s'inquiĂ©ter, Ă l'heure qu'il est. » Je n'Ă©tais pas des plus pressĂ©es et je prĂ©fĂ©rais ramener l'animal Ă son propriĂ©taire plutĂŽt que de la laisser gambader dans la nature. « Tu viens avec moi ? » je souffle, donnant un lĂ©ger Ă -coup pour l'inciter Ă me suivre.
Mais le chien n'oppose pas la moindre rĂ©sistance et je reprends mon chemin, observant les alentours. Je dĂ©cide de faire le tour complet de l'Ă©tang pour ratisser plus large, le canidĂ© gambadant Ă mes cĂŽtĂ©s. Il s'arrĂȘtait rĂ©guliĂšrement pour sentir tout ce qui se trouvait Ă portĂ©e de truffe, grattant le sol avec des petits grognements avant de reprendre sa route l'air de rien. Et je l'observais avec un amusement Ă©vident. Son pelage Ă©tait plus foncĂ© prĂšs de la tĂȘte et le long de la colonne, Ă©pais et d'une douceur Ă toute Ă©preuve. Ses yeux m'avaient tout de suite semblĂ© expressifs, presque humains dans leur maniĂšre d'observer l'environnement. On voyait tout de suite qu'il Ă©tait habituĂ© Ă l'ĂȘtre humain parce qu'il n'avait pas Ă©tĂ© farouche, se laissant approcher et caresser sans la moindre crainte.
Il devait ĂȘtre chouchoutĂ© par sa famille et ça me rassurait, dans un sens.
« Layla ? Layla ? » Quelqu'un s'époumone dans mon dos et je fronce les sourcils à l'intonation étrangement familiÚre. Le chien se met aussitÎt à tirer frénétiquement sur sa laisse et je pivote, mes lÚvres s'entrouvrant pour la seconde fois de surprise en apercevant Jake Sim foncer à toute allure dans ma direction. Je recule par instinct, soudainement prise de panique et je lùche l'emprise sur la corde, laissant le chien aller à sa rencontre.
Avant de me figer d'un seul coup Ă la vision qui s'impose devant moi.
Il venait de se laisser tomber à genoux sur les gravillons, écartant les bras pour accueillir l'animal contre lui. Celui-ci ne se fait pas prier pour se jeter contre lui, sautillant pour venir léchouiller son visage. « Ne me fais plus jamais ça, tu entends ? » laisse-t-il échapper en l'étreignant fermement, son visage fourré dans l'encolure du chien.
Il y avait quelque chose de profondément fragile dans sa maniÚre d'enlacer l'animal. Un sentiment presque désespéré. Comme s'il avait peur qu'elle disparaisse d'un seul coup, qu'elle se volatilise entre ses bras. Plus rien du voisin qui m'avait ouvert la porte avec un sourire détestable sur les lÚvres. Plus rien du garçon qui me semblait ne jamais se soucier vraiment de quoi que ce soit. Rien qu'un homme et le lien tenu qu'il entretenait avec son compagnon de vie.
Pour ĂȘtre honnĂȘte, j'aurais prĂ©fĂ©rĂ© ne jamais le voir comme ça.
Parce que c'était plus facile de croire que c'était un demeuré insensible.
Parce que ça me donnait encore une raison de le détester.
Immobile, j'observe l'Ă©change en silence. Mes doigts s'Ă©taient recroquevillĂ©s sur la anse de mon sac et je n'ose pas faire de mouvement pour Ă©viter d'attirer son attention de mon cĂŽtĂ©. Au mieux, j'aurais prĂ©fĂ©rĂ© devenir invisible et pouvoir m'esquiver en toute tranquillitĂ©. Cependant, il finit par relever le nez vers moi, ses yeux s'Ă©carquillant de surprise en prenant enfin le temps de voir la personne qui se trouvait en face de lui. L'instant d'aprĂšs, son regard dĂ©vie sur le cĂŽtĂ© et il grattouille la tĂȘte de son chien avant de se redresser sur ses jambes.
Layla, vu que ça semblait ĂȘtre son petit nom, paraissait minuscule Ă cĂŽtĂ© de lui. Pourtant, Jaeyun Sim n'Ă©tait pas non plus une Ă©chasse. Enfin, il paraissait forcĂ©ment immense Ă cĂŽtĂ© de mon mĂštre soixante ridicule mais ses amis le dĂ©passaient tous d'une tĂȘte. Mais il compensait trĂšs bien ce lĂ©ger dĂ©ficit avec de larges Ă©paules et un attitude envahissante. Et sa compagne Ă poil l'observait avec une admiration sans bornes, se laissant tomber sur son arriĂšre-train Ă ses cĂŽtĂ©s.
Nous nous observons sans un mot pendant une poignĂ©e de secondes qui me paraissent Ă©gales Ă des heures. Je ne savais pas quoi lui dire, encore chamboulĂ©e par les derniĂšres minutes. Et surtout, par cette facette de lui que je n'avais jamais imaginĂ©. De son cĂŽtĂ©, je pouvais sentir qu'il Ă©tait gĂȘnĂ© d'avoir Ă©tĂ© pris en flagrant dĂ©lit de panique alors qu'il apparaissait toujours comme quelqu'un de profondĂ©ment dĂ©sinvolte. NĂ©anmoins, ces non-dits menaçaient de me mettre profondĂ©ment mal Ă l'aise Ă mon tour et je rĂ©flĂ©chis Ă un moyen de dĂ©samorcer la situation.
« Elle est...gentille. » je finis par dĂ©clarer du bout des lĂšvres, en pointant la chienne d'un geste du menton. Il baisse les yeux sur elle, les siennes s'Ă©tirant en un sourire d'une telle douceur que j'ai l'impression de recevoir une nouvelle claque en pleine face. Ma gorge se serre et je secoue vivement la tĂȘte pour chasser cette sensation dĂ©sagrĂ©able. « Et sensĂ©e. Elle a sĂ»rement compris qu'il fallait s'Ă©loigner d'un crĂ©tin quand on croise un sur sa route. » Je ne pouvais pas m'empĂȘcher de rĂ©pondre par le sarcasme, quand il s'agissait de lui. C'Ă©tait familier. Confortable. Et ça me permettait de reprendre le contrĂŽle de moi-mĂȘme.
Son sourire s'est Ă©vaporĂ© Ă mes paroles et ses yeux sombres m'observent en silence. Je prends un court instant pour le regarder, de ses cheveux mi-longs Ă©ternellement en bataille autour de son visage Ă sa tenue dĂ©braillĂ©e. Un short de sport, pratiquement identique Ă celui dans lequel je l'avais vu se pavaner sur le palier de notre Ă©tage et un pull Ă©pais qui semblait dĂ©jĂ avoir subi de nombreux lavages. En le voyant comme ça, je culpabilisais un peu moins sur mon propre manque d'effort vestimentaire. « Tu habites dans le coin ? » m'interroge-t-il d'un seul coup, sans se formaliser de ma rĂ©flexion. Son regard continuait de me sonder sans relĂąche, comme s'il cherchait des rĂ©ponses Ă des questions qu'il n'avait mĂȘme pas formulĂ©es. « Mmh. Possible. » je murmure, les lĂšvres pincĂ©es. « Le hasard fait bien les choses. » Un frisson remonte le long de mes bras. Mes dents triturent nerveusement l'intĂ©rieur de ma joue et ma prise se resserre encore un peu plus sur mon sac. « Pourquoi ? Tu comptes me faire une visite de courtoisie ? » je rĂ©torque, un sourcil haussĂ©. Un rire s'Ă©chappe de sa gorge comme toute rĂ©ponse et Layla gigote sur place, sa truffe pressĂ©e contre les doigts de Jake. Il penche la tĂȘte sur le cĂŽtĂ©, glissant sa main libre dans la poche de son short. « Tu sais, des fois je me demande s'il existe vraiment un moment oĂč tu n'es pas sur la dĂ©fensive. » Je me raidis Ă ses paroles. Sa remarque me faisait grincer des dents mais c'Ă©tait encore plus humiliant de constater qu'il n'avait pas tort. « Seulement avec toi, Sim. Tu es un privilĂ©giĂ©. » je riposte, les joues roses.
C'Ă©tait faux. Ăa faisait longtemps que je n'avais pas rĂ©ellement ouvert mon cĆur Ă qui que ce soit. Sur tous les plans. Liz et Karina Ă©taient des exceptions parce que notre rencontre avait dĂ©jĂ plusieurs annĂ©es et qu'elles avaient toujours fait partie de ma vie. Mais j'avais appris Ă mes dĂ©pends qu'il n'Ă©tait pas toujours bon d'ĂȘtre trop entiĂšre dans ses relations avec les autres. Parfois, ce qu'on recevait en retour Ă©tait incroyablement douloureux. Alors je me protĂ©geais, pour ne plus souffrir Ă nouveau.
Mes sentiments n'Ă©taient jamais dans la demi-mesure. Avec moi, c'Ă©tait tout ou rien.
Et je prĂ©fĂ©rais ne rien offrir plutĂŽt que d'ĂȘtre rĂ©duite en piĂšces pour avoir trop donnĂ©.
Ma boutade lui tire nĂ©anmoins un nouveau sourire et mon cĆur tressaute Ă cette vision. « Merci d'avoir rĂ©cupĂ©rĂ© Layla. Elle est trĂšs importante pour moi. » souffle-t-il en passant une main dans sa nuque, dĂ©coiffant encore davantage ses mĂšches brunes. Je hausse les Ă©paules, remontant mes lunettes sur l'arĂȘte de mon nez. « De rien ? Je suppose ? Il m'arrive de sauver les animaux errants quand je ne suis pas ta voisine dĂ©sagrĂ©able. » je rĂ©ponds, lui jetant un regard en prononçant les derniers mots. Il pouffe et mes lĂšvres frĂ©missent Ă leur tour. « DĂ©sagrĂ©able n'est pas le terme que j'aurais choisi. Je dirais plutĂŽt que tu es...fascinante, joli cĆur.»
Je soupire. Encore et toujours ce surnom. Il avait au moins la décence de ne pas lùcher des « princesse » ou des « poupée » et je lui en étais presque reconnaissante.
Presque.
Il fait un pas en avant, se rapprochant davantage et je sens mon rythme cardiaque s'emballer tout Ă coup. Mon bras se lĂšve entre nous pour faire barriĂšre par rĂ©flexe et il s'arrĂȘte aussitĂŽt, fronçant les sourcils. Je louche sur le plat de ma main dressĂ© dans sa direction, les pommettes brĂ»lantes. Il devait me prendre pour une folle furieuse. Est-ce que j'Ă©tais à ça prĂšs ? Pas vraiment. J'essaye quand mĂȘme de conserver un air tout ce qu'il y a de plus respectable, histoire de ne pas mourir d'embarras devant mes propres rĂ©actions. Peut-ĂȘtre que j'Ă©tais vraiment en train de perdre la boule, tout compte fait. « Je trouve qu'on est subitement devenus trop cordiaux l'un avec l'autre, Sim. Il est temps de mettre fin Ă cette conversation. » je dĂ©clare, sur un ton des plus sĂ©rieux. Mais ça ne fait pas disparaĂźtre son rictus pour autant. Pire, il s'Ă©tire des deux cĂŽtĂ©s de son visage, faisant luire ses yeux d'un Ă©clat malicieux. « Pourquoi ? Tu as peur de finir par m'apprĂ©cier ? » Bordel. Il trouvait toujours le moyen de faire une pirouette et de retourner les choses Ă son avantage. C'Ă©tait tellement frustrant. Et il y avait cette chaleur qui ne voulait pas disparaĂźtre de mon visage. « Aucun risque. » je rĂ©torque, un sourcil haussĂ©.
Cependant, je rĂ©duis la distance avant de m'accroupir pour caresser Layla. Je grattouille le sommet de sa tĂȘte, gloussant Ă la vision de sa langue pendue sur le cĂŽtĂ© de son museau. Puis je passe derriĂšre ses oreilles avant de me pencher, l'air de vouloir lui confier un secret. « Je crois que ton propriĂ©taire prend ses dĂ©sirs pour la rĂ©alitĂ©. » je murmure, jetant un rapide coup d'oeil Ă Jake. Couinant en dĂ©couvrant qu'il s'Ă©tait inclinĂ© dans notre direction, l'oreille tendue. Son souffle s'Ă©choue contre ma joue, les notes acidulĂ©es et dĂ©sormais familiĂšres de son parfum flottant autour de moi. « Tu n'as jamais Ă©tĂ© aussi proche de la vĂ©ritĂ©, joli cĆur. » Mon cĆur rate un nouveau battement, ma gorge s'assĂšche et je recule prĂ©cipitamment, manquant de trĂ©bucher. Il rit et je marmonne des menaces entre mes dents avant d'Ă©courter la conversation, utilisant les courses gisant dans mon sac pour m'esquiver au plus vite.
En plus, le croiser ici voulait dire qu'il habitait dans le coin et que j'avais donc des chances de le croiser quand je rentrais le week-end chez mes parents. Est-ce que j'avais torturĂ© des bĂ©bĂ©s chats dans une autre vie ? Parce que ça commençait Ă faire une nette accumulation. J'avais plus de mal Ă trouver des moments oĂč il n'Ă©tait pas lĂ que l'inverse et c'Ă©tait assez ahurissant. « Ă bientĂŽt, voisine ! » me salue-t-il quand je me dĂ©tourne pour reprendre mon chemin. Avant de me crisper Ă la suite de ses paroles. « Tu sais, Layla serait ravie de faire une balade dans le quartier avec toi, un de ces jours. Je dis ça comme ça ! » Je presse le pas pour toute rĂ©ponse, son rire rĂ©sonnant encore plus fort dans mon dos.
Le trajet jusqu'Ă chez moi se fait en mode auto-pilotage et mon cĆur bat encore follement dans ma poitrine quand je claque la porte d'entrĂ©e de la maison. Attirant inĂ©vitablement ma porte dans le couloir, ses sourcils se fronçant en m'apercevant. « Tout va bien ? Tu en as mis du temps Ă revenir... » Elle s'arrĂȘte, me jaugeant du regard avant d'approcher d'un pas vif, posant ses mains sur chacune de mes joues. « Tu es sĂ»re que ça va ? Tu es toute rouge. Tu as couru pour rentrer ? »
Impossible de lui dire que mon coup de chaud Ă©tait dĂ» Ă mon voisin de palier.
Mon cerveau déraillait complÚtement quand Jaeyun Sim était dans les parages.
LĂ oĂč mon cerveau aurait du ĂȘtre rempli de textes de loi et d'alinĂ©as juridiques, ne subsistait que des rĂ©flexions Ă propos de Jake Sim. Ă quel moment Ă©tait-il devenu attendrissant ? Est-ce qu'il avait toujours Ă©tĂ© comme ça ? Il me semblait diffĂ©rent, depuis notre rencontre au parc. Ou est-ce que c'Ă©tait moi qui l'Ă©tait ? Je ne cessais de me poser des questions Ă son sujet. Et ça me rendait folle.
Parce qu'il n'était que mon voisin. Agaçant, en plus de ça.
Mais il avait réussi à se frayer une place dans mon quotidien et le moindre changement dans l'atmosphÚre me faisait cogiter à un point inimaginable.
Je me surprenais à l'observer. à retenir des choses stupides à son propos. Comme cette manie qu'il avait de repousser constamment ses cheveux en arriÚre au lieu de les attacher ou de mettre sa main devant sa bouche quand il riait aux éclats. Ou encore de cogner ses poings entre eux lorsqu'il était mal à l'aise. Comment je le savais ? J'étais, par le plus grand des hasards, dans la cafétéria lorsqu'il avait renversé son latte sur la table en cherchant à atteindre Heeseung pour lui passer un savon. Et j'avais eu tout le loisir de le voir s'excuser en mordillant sa lÚvre inférieure, son visage adoptant une expression de petit chiot égaré pour amadouer la dame qui lui faisait face afin de s'en tirer à bon compte.
Parce que oui, j'en Ă©tais mĂȘme arrivĂ©e au point de connaĂźtre le nom de ses amis.
Niki, le grand gaillard que j'avais rencontrĂ© lors de sa fĂȘte sauvage et qui se trouvait ĂȘtre beaucoup plus jeune qu'eux en dĂ©pit sa haute taille. Heeseung, le garçon enjouĂ© aux yeux de biche et Ă la chevelure couleur cerise, qui faisait tomber les filles sur son passage d'un simple clin d'oeil. Et Sunghoon, pareil Ă un extraterrestre dans cette Ă©quipe de bras cassĂ©s. Grand, Ă©lĂ©gant, rĂ©servĂ©. Un petit air de prince des glaces qui fondait comme glace au soleil lorsqu'il se trouvait Ă proximitĂ© de ses amis, pour ne laisser qu'un franc sourire sur son visage.
Ils me lançaient toujours des regards étranges lorsque j'avais le malheur de les croiser sur le palier, comme s'ils savaient des choses que j'ignorais. Et je crois que je préférais ne rien savoir, vu leurs sourires énigmatiques.
Je remarquais des détails sur Jake que dont j'aurais préféré ne pas avoir conscience, parce que ça le rendait plus aimable. Et donc, plus difficile à mépriser.
Lui n'avait pas changé d'un pouce, à mon plus grand dam.
Il continuait de se mettre sur mon chemin de toutes les façons inimaginables. De me tenir les portes avec un sourire enjĂŽleur. De faire pĂ©ter le son Ă des heures indues alors qu'il savait trĂšs bien que j'Ă©tais de l'autre cĂŽtĂ© du mur Ă essayer de relire mes notes pour le lendemain. Ă se demander s'il ne faisait pas exprĂšs, pour le simple plaisir de me retrouver devant sa porte avec des lasers Ă la place des yeux. Parfois il poussait mĂȘme le vice plus loin, venant toquer innocemment Ă ma porte pour me « demander du sucre », vĂȘtu en tout et pour tout de son Ă©ternel short de sport.
J'ai failli faire une attaque, la premiĂšre fois. Peut-ĂȘtre la deuxiĂšme aussi, pour ĂȘtre honnĂȘte.
Pourtant, je n'avais rien de particulier à lui reprocher, en dehors de son caractÚre horripilant. Parce qu'il n'avait jamais dépassé les limites. Et c'était frustrant, dans un sens. Il se fait un malin plaisir de rester dans le cadre et je ne m'étais jamais sentie mal à l'aise en sa présence.
Oui, il était constamment dans mon champ de vision et voir mes sourcils se froncer en l'apercevant semblait illuminer sa journée pour une raison qui m'échappait encore mais je n'avais jamais ressenti une once d'inquiétude à ses cÎtés ou quoi que ce soit de négatif. à part une profonde exaspération et une envie de refermer mes mains autour de sa gorge pour faire disparaßtre son rictus amusé. Nous étions simplement deux entités contraires, à l'opposé l'une de l'autre. Cependant, j'avais le sentiment de percevoir une nuance dans son comportement, depuis un certain temps. Et je n'arrivais pas à définir ce que ça provoquait à l'intérieur de moi.
Parfois, j'étais consciente de sa présence et je sentais une sonnette d'alarme résonner, me pousser à prendre de la distance.
Parce qu'il y avait quelque chose chez lui qui attirait naturellement les gens, qui poussait Ă vouloir se rapprocher et profiter de sa bonne humeur.
Et qu'il serait si facile de s'abandonner.
Je secoue la tĂȘte pour chasser Jake Sim de mon cerveau, mes doigts se resserrant autour de l'Ă©norme carton pressĂ© contre ma poitrine. Il pesait une tonne et je sentais mon dos protester face Ă la pression que je lui imposais pour rester droite. J'arrive devant l'escalier de mon immeuble, avisant la volĂ©e de marches devant moi et je dĂ©glutis. Je n'Ă©tais pas certaine d'atteindre le quatriĂšme Ă©tage sans 1) faire tomber mon carton et potentiellement casser mon nouveau micro-ondes avant mĂȘme de l'avoir installĂ© et 2) me tuer Ă cause d'une chute causĂ©e par ledit carton.
Mais la simple idĂ©e de prendre l'ascenseur me donnait des frissons. J'avais toujours Ă©vitĂ© de me retrouver Ă l'intĂ©rieur, prĂ©fĂ©rant nettement monter les Ă©tages Ă pied. Parce que je dĂ©testais cette cabine minuscule qui montait Ă une lenteur dĂ©sespĂ©rante et le bruit des chaĂźnes qui cliquetaient sur son passage. Le bĂątiment Ă©tait vieux et l'ascenseur n'avait pas Ă©tĂ© particuliĂšrement rĂ©novĂ©, simplement entretenu pour ĂȘtre fonctionnel. On tenait Ă peine dedans et ça me donnait des bouffĂ©es de chaleur rien que d'y penser.
Je dĂ©testais me retrouver dans des espaces confinĂ©s Ă un tel point que ça pouvait devenir problĂ©matique, selon la situation. MĂȘme chez moi. Toutes les portes de mon appartement restaient constamment ouvertes et les fenĂȘtres subissaient le mĂȘme sort lorsque je passais mes journĂ©es Ă l'intĂ©rieur. L'Ă©tĂ©, je vivais pratiquement sur mon balcon. Ou je passais le plus clair de mon temps sur le toit, avec le ciel comme unique plafond.
Mais il n'y avait pas la moindre ùme charitable pour me faire cette faveur alors l'issue me semblait inévitable et j'en étais malade d'avance.
Jetant un regard mauvais Ă l'appareil, j'approche avec une lenteur dĂ©libĂ©rĂ©e. Et j'appuie sur le bouton d'un geste du coude, la gorge dĂ©jĂ nouĂ©e par l'anticipation. Louchant sur la flĂšche indiquant que la cabine redescendait vers moi, le cĆur lourd. Il battait une mesure plus rapide et je prends une courte inspiration quand un bruit indique qu'il s'est stabilisĂ© au rez-de-chaussĂ©e.
Il n'y avait donc personne pour me sauver de cet enfer ?
Un frisson remonte le long de ma colonne vertébrale et je regarde les portes s'ouvrir sur une cabine vide de tout occupant. Jetant un regard autour de moi en espérant encore croiser quelqu'un. Pourtant, personne ne vient à ma rescousse et je me résigne à entrer. Tout va bien se passer. Ce n'était pas la premiÚre fois. Je n'étais pas morte aprÚs les précédentes, aux derniÚres nouvelles. J'allais simplement fermer les yeux, penser à autre chose pour m'occuper l'esprit et prier pour ma vie.
Je me crispe en entendant les portes se refermer. Avant de sursauter, laissant échapper un cri de surprise à la main qui glisse soudainement entre les battants pour les forcer à se rouvrir. Une seconde plus tard, Jaeyun Sim investit la cabine, le souffle court. Et étrangement, je n'avais jamais été aussi heureuse de le voir qu'en cet instant.
Ses yeux s'agrandissent en m'apercevant avant de se radoucir, sa bouche ourlĂ©e d'un de ses Ă©ternels sourires. « Tiens tiens tiens...Ne serait-ce pas le destin ? » Je lĂšve les yeux au ciel, resserrant brusquement mon emprise sur mon colis quand les portes cognent l'une contre l'autre et que la maudite traction commence, nous poussant vers le haut. « Moi j'appelle ça un cauchemar, mais nous n'avons jamais la mĂȘme dĂ©finition des choses, Sim. » je souffle entre mes dents serrĂ©es.
Je haĂŻssais la sensation que le mouvement provoquait dans le creux de mon ventre.
Je remerciais le paquet de dissimuler la plus grande partie de mon visage aux yeux de Jake. Je refusais qu'il puisse lire la panique qui creusait mes traits et serpentait dans ma poitrine pour enserrer mon cĆur. « On en est oĂč, lĂ Â ? » je demande, livide. « On vient de dĂ©passer le premier Ă©tage. » me rĂ©pond-il et j'aperçois tout juste son froncement de sourcils avant qu'une secousse ne vienne Ă©branler la cabine. Mon hurlement rĂ©sonne dans l'habitacle et mon carton finit sa course sur le sol dans un bruit sourd. Mon dos rencontre l'une des parois de l'ascenseur, cherchant Ă s'y fondre et je serre les poings, la respiration chaotique. « Qu'est-ce qu'il se passe, Sim ? » je siffle, posant finalement une main contre ma poitrine. « C'Ă©tait quoi ce bruit ? On est oĂč ? Pourquoi est-ce qu'on ne monte plus ? » Les mots se succĂšdent Ă une vitesse effrayante et mes yeux ne quittent pas Jaeyun, suivant le moindre de ses mouvements. « Je crois qu'il a eu un problĂšme technique. » soupire-t-il, en repoussant ses cheveux en arriĂšre. « Avec un peu de chance on est bloquĂ©s au niveau du deuxiĂšme Ă©tage. »
J'avale difficilement ma salive. Une chaleur étouffante se répandait dans ma nuque, remontant en direction de mon visage. Et les parois de la cabine me donnaient l'impression de rétrécir centimÚtre par centimÚtre. « Comment ça 'bloqués' ? » je gémis, l'observant s'approcher du panneau de contrÎle pour appuyer sur le gros bouton rouge qui s'y trouvait. Mais je ne l'entends déjà plus.
Tout devient flou seconde aprĂšs seconde et j'ai de plus en plus chaud. Je me laisse tomber au sol, mes jambes ne supportant plus mon poids. Je replie mes jambes contre ma poitrine, mes bras entourant ceux-ci pour essayer de planquer mes tremblements.
Bloqués. Dans un ascenseur. Je crois qu'il n'y avait pas de pire enfer sur Terre.
Respirer devenait de plus en plus difficile, comme si tout l'air contenu dans mes poumons n'arrivait pas Ă passer la barriĂšre de ma gorge. Ma poitrine Ă©tait secouĂ©e de spasmes et j'enfouis ma tĂȘte entre mes genoux pour faire disparaĂźtre la vision de la cabine autour de moi. « Y/n ? » La voix de Jake rĂ©sonne, tout proche. Mais elle me paraĂźt comme Ă©touffĂ©e, lointaine. Mon ventre Ă©tait douloureusement nouĂ© et j'avais l'impression que mon cĆur battait simultanĂ©ment Ă plusieurs endroits en mĂȘme temps. Je perdais pied avec la rĂ©alitĂ©, submergĂ©e par une peur si profonde qu'elle court-circuitait mes neurones et ne laissait qu'une crĂ©ature tĂ©tanisĂ©e par une angoisse primitive.
J'Ă©tais persuadĂ©e que ma vie allait s'arrĂȘter d'un instant Ă l'autre. Si ce n'Ă©tait pas la piĂšce qui finissait par m'Ă©touffer entre ses murs, qu'est-ce qui m'assurait que les fils qui retenaient la cabine en suspension n'allaient pas finir par lĂącher ? Des scĂ©narios plus terribles les uns que les autres continuaient de se jouer devant mes paupiĂšres closes et des larmes s'en Ă©chappent, mouillant mes joues brĂ»lantes.
Des paumes calleuses se faufilent soudainement dans ma forteresse pour redresser ma tĂȘte vers le haut, me forçant Ă poser les yeux sur le visage de Jake. Ses cheveux m'avaient l'air encore plus Ă©bouriffĂ©s que d'habitude mais la chose qui attire mon attention, c'est l'expression sur son visage.
Un sérieux que je n'avais jamais vu auparavant, une gravité qui semblait tellement décalée par rapport à son attitude quotidienne.
« Regarde-moi. » Ses lÚvres bougent et je comprends à peine les mots qu'elles forment, suffoquée par la terreur. Les murs dans son dos continuaient d'avancer, pareils à des ombres menaçantes et mon regard n'arrive pas à s'en décrocher. J'étais consumée par quelque chose de beaucoup trop grand, de beaucoup trop intense et je me sentais comme emportée par cette violence, le cerveau électrocuté par le flot de sensations. « Je- Je- » je bafouille, transie de froid et pourtant sur le point d'entrer en combustion spontanée.
Les doigts de Jake se pressent davantage contre ma peau, imprimant une chaleur diffĂ©rente de celle qui ravageait l'intĂ©rieur de mon ĂȘtre. Ainsi qu'une pointe de douleur qui me fait grimacer, mais qui a le mĂ©rite de ramener mon attention sur lui. « T'occupe pas du reste, joli cĆur. Regarde-moi. Seulement moi. » Le souffle court, j'effleure les lignes de son visage. Mes bras se resserrent contre mes jambes, endiguant Ă peine les tremblements qui me parcouraient.
Au moins, je n'allais pas mourir seule.
Son pouce va et vient contre l'arĂȘte de ma mĂąchoire, crĂ©ant une friction qui endigue le torrent de rĂ©flexions et son autre main disparaĂźt de mon visage, flottant le long de mon bras avant d'attraper l'une des miennes. De toute façon, je n'Ă©tais pas en Ă©tat d'opposer la moindre rĂ©sistance. Pas alors que j'avais le sentiment d'ĂȘtre aspirĂ©e dans un trou noir, de courir dans l'obscuritĂ© la plus totale sans trouver la moindre source de lumiĂšre. Il conduit ma paume jusqu'Ă sa poitrine avant de la poser Ă plat sur son pectoral. Et quand il pose la sienne par dessus, j'Ă©prouve la pulsation de son cĆur.
Tudum. Tudum. Tudum.
« Ăcoute. » souffle-t-il contre mon oreille, m'arrachant un frisson. « Concentre-toi sur ça. Rien d'autre. » Et je me dĂ©mĂšne contre l'effroi qui cherche Ă prendre le contrĂŽle, focalisant mon attention sur le battement rĂ©gulier que je sens rĂ©sonner sous mes doigts. Les siens continuent d'imprimer un rythme sur ma peau, son souffle battant la mesure dans le creux de mon cou. Ă part de lĂ , mon univers ne se rĂ©sume plus qu'à ça. Aux sensations contraires qui se battent en duel Ă l'intĂ©rieur de moi. Au parfum d'agrumes qui flotte aux alentours et cherche Ă imprĂ©gner mon Ă©piderme, au mouvement rĂ©pĂ©titif de sa main contre mon visage, aux aspĂ©ritĂ©s de sa paume contre la mienne.
Ă son cĆur qui bat sous moi, qui donne l'impression de battre pour moi.
Sans m'en rendre compte, ma respiration s'apaise peu Ă peu. Le nĆud qui avait Ă©lu domicile dans ma gorge se desserre et le brasier s'amenuise, battant en retraite. Je ne saurais mĂȘme pas dire combien de temps s'est Ă©coulĂ©, si ce ne sont que des minutes ou bien des heures mais je reprends seulement contact avec la rĂ©alitĂ© quand un bruit mĂ©tallique tinte sur le cĂŽtĂ©, m'arrachant Ă ma transe.
Les portes s'ouvrent enfin, laissant apparaĂźtre la silhouette d'un technicien et ses yeux se posent, curieux, sur nos corps lovĂ©s l'un contre l'autre. Mon autre main avait Ă©galement trouvĂ© le chemin menant pull de Jake pour se raccrocher Ă quelque chose de tangible. Sa tempe effleurait toujours la mienne et je n'avais pas cessĂ© d'Ă©prouver les pulsations de son cĆur sous le bout de mes doigts.
« Tout va bien ? » Au son de sa voix, mon cerveau reconnecte les derniers neurones qui lui restent et je me raidis. Avant de piquer un fard monumental devant l'image que l'on devait donner Ă ce pauvre bougre venu nous porter secours. « Sors moi de lĂ , Sim. » je marmonne, en enfouissant ma tĂȘte dans son pull pour dissimuler mon visage cramoisi. Parce qu'il devait l'ĂȘtre, vu la chaleur qui crĂ©pitait sur mes pommettes et dans ma nuque. Un rire fait vibrer sa poitrine en guise de rĂ©ponse. « Les dĂ©sirs de la dame sont des ordres. » souffle-t-il dans mon oreille, son pouce glissant une derniĂšre fois contre le dos de ma main avant de disparaĂźtre. « Tu crois que tu peux te relever ? » poursuit-il et je le sens remuer lĂ©gĂšrement. « Si ce n'est pas le cas, je me ferai un plaisir de te port- » Mon corps se rĂ©veille Ă ses paroles et je prends subitement appui sur ses Ă©paules pour me redresser sur mes jambes, comme traversĂ©e par un choc Ă©lectrique.
L'instant d'aprĂšs, je suis debout mais je sens mes genoux flageoler sans tarder et je me retiens Ă la paroi de la cabine pour ne pas m'effondrer Ă nouveau. Un bras s'enroule autour de ma taille, me soutirant un couinement de souris. Et je m'apprĂȘtais Ă protester quand ses doigts pincent ma peau Ă travers le tissu de mon tee-shirt. Mon souffle s'Ă©trangle dans ma gorge et j'Ă©carquille les yeux, observant Jake avec effarement. « ArrĂȘte de rĂąler, joli cĆur. » rĂ©pond-il, les yeux roulant dans leurs orbites. Mais son sourire habituel a retrouvĂ© sa place sur son visage, me volant un battement de cĆur au passage. « Ă moins tu veuilles t'Ă©taler gracieusement sur la moquette en essayant de rejoindre ton appartement. C'est toi qui vois. » Son regard pĂ©tille de malice et mes lĂšvres frĂ©missent. Puis je secoue la tĂȘte avant de dĂ©signer la sortie d'un mouvement sec du menton. « Sors. Moi. De. L LĂ . » je siffle entre mes dents serrĂ©es. Il pouffe et son emprise se resserre autour de moi, me permettant d'avancer avec plus de stabilitĂ©.
Je m'appuie sur lui pour Ă©vacuer la cabine et je respire instantanĂ©ment mieux. Je ferme les yeux un instant, soupirant d'aise pendant qu'il demande au technicien s'il est possible d'apporter mon colis devant mon logement. « Je dĂ©teste vraiment les ascenseurs. » je finis par dĂ©crĂ©ter quand nous nous Ă©loignons. Un nouveau rire retentit sur le cĂŽtĂ© et il rĂ©sonne Ă l'endroit oĂč nos corps se touchent l'un et l'autre. « Je crois que j'ai plutĂŽt bien saisi l'ampleur de ton aversion pour cette innovation technologique. » ne peut-il s'empĂȘcher de commenter et je le foudroie du regard.
NĂ©anmoins, une nouvelle question se pose lorsque nous arrivons Ă l'angle du couloir et que je me rappelle qu'il me reste encore un Ă©tage Ă monter avant d'atteindre celui oĂč se trouvaient nos appartements. Enfin, elle ne reste pas longtemps sans rĂ©ponse. En l'espace d'une seconde, je suis soulevĂ©e du sol et je hurle de surprise, crochetant mes bras autour de la nuque de Jake. Il fait fi de mes protestations, raffermissant sa prise sous mes jambes et je suis trimballĂ©e de marche en marche comme un sac de pommes de terre.
J'en profite bien entendu pour le maudire sur cinquante gĂ©nĂ©rations. Mais au vu de son air amusĂ©, j'en venais Ă me demander s'il n'Ă©tait pas versĂ© dans le masochisme. MalgrĂ© tout, une partie de moi dĂ©borde de gratitude envers lui face Ă ce qu'il venait de se passer et je sens mes joues brĂ»ler Ă nouveau. Je saisis l'occasion pour me cacher contre son Ă©paule, fermant les yeux en essayant d'apaiser ma respiration chaotique jusqu'Ă ce qu'il me repose au sol, retrouvant la mĂȘme position pour servir de soutien tout au long du palier.
Difficile Ă dire quand il venait pratiquement de me sauver la vie et qu'il n'en avait pas une seule fois fait mention depuis que les portes s'Ă©taient ouvertes. Jaeyun avait dĂ©cidĂ© de faire comme si de rien n'Ă©tait, de poursuivre sur le mĂȘme ton qu'il arborait habituellement. Et je lui en Ă©tais profondĂ©ment reconnaissante. Je ne tenais pas Ă parler de ce qui s'Ă©tait passĂ©. Ni maintenant, ni jamais. Il avait dĂ©jĂ entrevu ma pire faiblesse et ça me coĂ»tait de le reconnaĂźtre. Mais il avait agi avec calme et il m'avait aidĂ© Ă traverser cette crise bien mieux que je ne l'avais espĂ©rĂ©. Surtout, il n'en faisait pas Ă©talage et il ne cherchait pas Ă l'utiliser comme prĂ©texte pour me chercher des poux.
Il se contentait de m'escorter jusqu'à la porte de mon appartement comme un parfait gentleman et ça provoquait des sensations que je n'étais pas certaine d'accepter pour le moment, surtout quand il était celui qui les avait provoquées.
Nous atteignons notre destination et je me bats avec les clĂ©s perdues au fond de la poche de mon jogging. Je dois essayer bien trois fois avant de rĂ©ussir Ă les rentrer dans la serrure, les doigts encore douloureux d'avoir serrĂ© si fort pendant si longtemps mais Jake ne fait pas le moindre commentaire Ă ce propos. Il attend simplement que j'ouvre la porte et il y a un moment de battement oĂč nous nous regardons sans un mot. Je le vois jeter un coup d'oeil Ă l'entrĂ©e de chez moi avant de reposer ses yeux bruns sur moi. Et j'ai l'impression qu'on m'entend dĂ©glutir Ă l'autre bout de l'Ă©tage. « Je peux ? » finit-il par demander et je hoche silencieusement la tĂȘte.
Je ne savais pas pourquoi ça me semblait aussi intimidant de le laisser rentrer chez moi, mais je sentais une boule se loger dans le creux de mon ventre en le voyant se frayer un chemin dans mon appartement. Jusqu'à présent, ça avait toujours été mon recoin secret, mon havre de paix. Il y a peu de gens qui pouvaient se vanter d'avoir été invités ici. Parce que je ne laissais pas n'importe qui pénétrer dans mon espace vital.
Pourtant, mon ennuyant voisin me conduisait lentement en direction du salon et ça crĂ©ait un dĂ©sordre monstrueux tant dans ma tĂȘte que dans ma poitrine.
Il m'accompagne jusqu'au canapĂ© et m'aidant Ă m'asseoir avant de se redresser. Observant la dĂ©coration sans la moindre pudeur. L'Ă©talage de livres sur le tapis ainsi que la bibliothĂšque remplie Ă craquer, les plantes qui reposaient en Ă©quilibre prĂ©caire sur des Ă©tagĂšres, le tableau peint par ma grand-mĂšre qui reprĂ©sentait Venise et ses canaux. Le petit univers que j'avais construit mois aprĂšs mois, pour me sentir en sĂ©curitĂ©. Et je n'arrive pas Ă dĂ©tacher mes yeux de son visage pendant qu'il inspecte ce qui se trouve autour de lui, les poings serrĂ©s sur mes cuisses. Il semble se rappeler d'oĂč il est, passant une main sur sa nuque.
Un nouveau moment de silence oĂč ni l'un ni l'autre ne sait quoi dire ou quoi faire. Il me donne l'impression de vouloir dire quelque chose avant de se raviser et je suis suspendue Ă ses lĂšvres. Bordel. J'allais m'interroger un certain moment sur ces mots qui n'avaient pas passĂ© la barriĂšre de sa bouche pour une obscure raison. Ă la place, il fait quelques pas sur le cĂŽtĂ© pour atteindre le bord du sofa. « Je suis de l'autre cĂŽtĂ©. Si jamais tu as besoin. » dĂ©clare-t-il, en pointant la paroi qui nous sĂ©parait d'un geste du pouce. Mon cĆur tressaute Ă ses paroles. « Tu n'as qu'Ă cogner contre le mur. » Je lĂšve les yeux vers lui, une boule dans la gorge. Mais les mots restent bloquĂ©s lĂ , Ă quelques centimĂštres. Et il ne cherche pas Ă me les soutirer. Il contourne le canapĂ©, quittant mon champ de vision et je sens mon corps s'enfoncer mollement entre les coussins. Pourtant, il n'a pas encore quittĂ© la piĂšce et je sens l'urgence m'oppresser la cage thoracique.
« Merci. »
Merci d'avoir Ă©tĂ© lĂ pour moi alors que nous n'Ă©tions que deux Ă©trangers. Merci d'avoir gardĂ© la tĂȘte froide quand j'Ă©tais en train de perdre la mienne. Merci d'avoir subi ma terreur sans broncher. Merci d'avoir Ă©tĂ© un roc immuable auquel me raccrocher pour ne pas perdre entiĂšrement pied. Merci d'avoir respectĂ© le peu d'amour-propre qu'il me restait et de ne pas poser de question.
Au fond, il y avait tellement de choses pour lesquelles je voulais le remercier.
Mais j'Ă©tais incapable de les verbaliser.
Alors elles tiennent en seul mot. J'espérais simplement qu'il saurait entrevoir toutes les choses qu'il pouvait contenir l'intérieur.
« De rien. Je ne résiste jamais à la tentation de sauver les demoiselles en détresse. »
Le silence suit cette remarque puis la porte claque dans mon dos, une poignée de secondes plus tard. Suivi par un rire. Le mien. Franc et libérateur, parsemé de restes de peur et d'une affection palpable.
Inconnue et terrifiante. Et pourtant si douce.
Jake. Jake. Jake.
Son prĂ©nom persistait dans le creux de ma tĂȘte et ça menaçait de me rendre folle. Mais si ça s'Ă©tait limitĂ© à ça, ça aurait presque pu ĂȘtre supportable. Mais j'Ă©prouvais encore la sensation de son cĆur pulsant sous mes doigts et le mouvement de son pouce contre l'arĂȘte de ma mĂąchoire, allant et venant inlassablement contre ma peau.
Regarde-moi. Seulement moi.
L'intensitĂ© de ses yeux plongĂ©s dans les miens. La fermetĂ© de sa voix, de ses mains autour de moi. Pareil Ă un roc immuable au beau milieu de la tempĂȘte, seul Ă©lĂ©ment auquel me raccrocher pour ne pas sombrer dans le nĂ©ant le plus total.
Je suis de l'autre cÎté. Si jamais tu as besoin.
Je m'Ă©tais confrontĂ©e Ă une nouvelle facette de sa personnalitĂ© et je savais que je ne pourrais jamais revenir en arriĂšre. Ă chaque fois que je me trouvais dans mon salon, je ne pouvais pas empĂȘcher mes yeux de regarder la cloison qui sĂ©parait nos appartements respectifs. DĂšs que j'apercevais les portes de l'ascenseur, je visualisais Ă nouveau la scĂšne.
Et tout recommençait, encore et encore.
Mon air absent n'était pas passé inaperçu auprÚs de mes amies. J'avais fini par leur confier ce qui me tracassait aprÚs un harcÚlement en bonne et due forme de leur part. Sans trop rentrer dans les détails, mais ça avait été suffisant pour voir leurs yeux s'écarquiller.
« Qu'est-ce que tu ressens pour lui ? » m'avait demandĂ© Karina, les lĂšvres plissĂ©es. Et je n'avais pas pu m'empĂȘcher de rougir, mordillant l'intĂ©rieur de ma joue. « Je ne sais pas. » Parce que c'Ă©tait le cas. Je n'en savais foutrement rien. Il faisait naĂźtre une multitudes d'Ă©motions Ă l'intĂ©rieur de moi, dont je ne comprenais pas la moitiĂ© et j'Ă©tais complĂštement paumĂ©e. Un jour il Ă©tait l'ĂȘtre le plus agaçant sur cette planĂšte, l'autre il me semblait un humain plus que dĂ©cent.
Pire mĂȘme, il lui suffisait d'un geste ou d'une parole pour me faire basculer de l'autre cĂŽtĂ©.
Quand il se délestait de son air suffisant, il en devenait dangereusement attachant.
J'avais commencĂ© Ă sentir mon cĆur tressaillir en apercevant de petites attentions de sa part, aussi anodines soient-elles. Me tenir la porte d'entrĂ©e de l'immeuble lorsque l'on se croisait dans le hall. Accrocher un sachet du traiteur chinois du coin de la rue sur la poignĂ©e de ma porte, parce qu'il avait sĂ»rement remarquĂ© que j'oubliais pratiquement de me nourrir quand j'Ă©tais plongĂ©e dans mes rĂ©visions. Il avait mĂȘme un putain d'Ă©lastique autour du poignet, qu'il m'avait dĂ©jĂ prĂȘtĂ© en voyant mes cheveux retomber devant mon visage Ă cause du vent. Tout un tas de choses qui pouvaient passer inaperçues et qui n'auraient pas du avoir autant d'impact sur moi.Pourtant elles en avaient et c'Ă©tait bien ça le fond du problĂšme. Parce qu'il avait rĂ©ussi Ă s'immiscer dans ma vie en quelques tours de main et que je savais qu'elle ne serait plus la mĂȘme s'il venait Ă s'en aller un jour.
Et je ne voulais pas qu'il puisse avoir autant d'emprise sur moi, alors qu'il n'avait pas fait grand chose pour ça. Jaeyun Sim n'était pas quelqu'un avec de mauvaises intentions.
Un emmerdeur, oui. Pas un manipulateur. Ou alors j'Ă©tais simplement trop naĂŻve.
Mais je n'arrivais pas Ă le concevoir.
« Tu crois qu'il ressent quelque chose pour toi ? » La question de Liz avait bloquĂ© l'air dans mon poumons et j'avais senti mon cĆur rater un battement. Jake, pour moi ? Impossible. En tout, cas, c'Ă©tait ce que je prĂ©fĂ©rais croire. Je n'avais, de toute façon, rien fait pour ça.
AprÚs tout, je n'étais que sa voisine insupportable et rigide avec un supplément crise d'angoisse. Rien de bien charmant. Tout au plus, j'étais une distraction. « Je ne pense pas, Liz. » j'avais soufflé, en haussant les épaules. Néanmoins, j'avais aperçu le regard de Karina et le léger pli à la commissure de ses lÚvres. Celui qui me faisait penser qu'elle en savait plus qu'elle ne le disait. Mais elle n'avait pas cherché à alimenter la discussion, restant volontairement silencieuse. Je l'avais observée pendant un court moment avant de changer de sujet pour ne pas ressasser les choses plus longtemps mais j'avais senti ses yeux se poser à intervalles réguliers sur mon profil, comme pour chercher des réponses à ses propres questions.
MĂȘme mes textes de loi n'avaient pas suffi Ă me changer les idĂ©es et j'avais repoussĂ© mes cahiers au bout de la table basse dans un soupir exaspĂ©rĂ©. Il fallait que je prenne l'air. Alors je m'Ă©tais redressĂ©e, enfilant des baskets avant de sortir de mon appartement. Et j'avais gravi les escaliers un Ă un en direction du toit de l'immeuble.
Il était accessible aux locataires et avait été aménagé joliment, pareil à un jardin suspendu au-dessus du vide. Les jardiniers les plus aguerris du bùtiment s'étaient attelé à construire un potager dans des bacs en bois et une pergola trÎnait en son centre, envahie par des plantes grimpantes aux fleurs d'un jaune vibrant. Des canapés en vieilles palettes, recouvertes de matelas moelleux et de coussins colorés avaient été disposés sur le cÎté, avec une vue imprenable sur le quartier. Il y faisait bon venir et j'y avais élu domicile à de nombreuses reprises lorsque j'avais besoin de respirer. Pour lire, recroquevillée sur l'un des siÚges en regardant le soleil se coucher ou m'allonger pour observer les étoiles.
Je m'y sentais bien. En paix. Un peu coupée du monde et de son agitation permanente.
Lorsque j'ouvre la porte menant au toit, mes paupiĂšres se plissent Ă cause de la lumiĂšre du soleil. La main en visiĂšre sur mon front, je jette un coup dâĆil aux alentours pour voir s'il y avait la moindre Ăąme qui vive mais l'endroit semblait dĂ©sert. Alors j'avance tranquillement, m'arrĂȘtant pour humer le parfum du chĂšvrefeuille sur le chemin. Et lorsque je me rapproche de mon canapĂ© prĂ©fĂ©rĂ©, j'aperçois une silhouette Ă©tendue en travers de celui-ci.
TrĂšs vite, je me fige en reconnaissant Jake. AllongĂ© de tout son long sur le matelas, il avait passĂ© un bras en travers de son visage pour se protĂ©ger du soleil. Il portait son Ă©ternel short de sport en coton gris et un tee-shirt qui avait connu une autre vie, dĂ©lavĂ© avec le temps. Ses cheveux bruns s'Ă©talaient en corolle autour de sa tĂȘte et sa poitrine se soulevait doucement, signe qu'il Ă©tait profondĂ©ment endormi.
Mon corps tout entier me criait de faire marche arriĂšre. Mais je me retrouve Ă contourner le divan d'extĂ©rieur pour me retrouver de l'autre cĂŽtĂ©, tout proche de lui. Mes yeux l'effleurent des pieds Ă la tĂȘte et je me surprends Ă regarder son torse s'Ă©lever puis s'abaisser au rythme de sa respiration.
Il me semblait si calme. Apaisé. Terriblement inoffensif, ainsi exposé.
Jake fronce les sourcils un instant, marmonnant quelque chose dans son sommeil avant de gigoter pour se caler plus confortablement sur le flanc, des mĂšches de cheveux retombant souplement sur son visage. Et je suis fascinĂ©e par les lignes de son visage, dĂ©nuĂ© de son expression habituelle. L'arĂȘte parfaitement droite de son nez, l'arc de ses sourcils, les courbes pleines de ses lĂšvres. Cette bouche insolente, capable du meilleur comme du pire. Parfois retroussĂ©e en une moue boudeuse, ou pleinement Ă©tirĂ©e pour laisser entrevoir son large sourire.
Cette mĂȘme bouche qui me susurrait des encouragements au beau milieu du chaos, pareils Ă un fil d'Ariane pour trouver la sortie du labyrinthe.
Mes doigts s'arrĂȘtent Ă quelques millimĂštres Ă peine de son visage, mon cĆur s'emballant dans ma poitrine en comprenant ce que je m'apprĂȘtais Ă faire. Et je retire mon bras avant de faire une bĂȘtise mais des doigts s'agrippent au bas de mon tee-shirt, tirant assez fort pour me faire basculer en avant. Il m'entraĂźne avec lui, terminant sur le dos et je m'Ă©crase de tout mon long sur son torse avec un glapissement de surprise. Avant de me raidir d'un seul coup, tĂ©tanisĂ©e par la situation. Je n'osais pas faire le moindre mouvement. Pas mĂȘme Ă©mettre un son. Je ne savais pas si c'Ă©tait volontaire de sa part ou s'il l'avait fait inconsciemment et j'attendais une rĂ©action pour agir Ă mon tour.
Mais il ne bronche pas, pliant un bras sous sa tĂȘte avant de se renfoncer dans le canapĂ©. Ce qui ne m'aidait pas le moins du monde. J'essaye de me redresser pour me sortir de lĂ mais c'est Ă ce moment-lĂ que je prends conscience du bras passĂ© dans mon dos, me gardant prisonniĂšre de son Ă©treinte. Et celle-ci se resserre quand je tente de m'en Ă©chapper, me pressant davantage contre lui.
Est-ce qu'il était aussi tactile quand il dormait ?
Je soupire avant de laisser retomber ma tĂȘte contre mon torse. Les pulsations de son cĆur battaient la mesure contre la paume de ma main et le chaleur du soleil rĂ©chauffait doucement ma peau. Ăa, combinĂ© au souffle rĂ©gulier de Jake et au silence qui nous entourait, me pousse Ă ne pas me battre davantage et je me dĂ©tends entre ses bras. De toute maniĂšre, ce n'Ă©tait pas comme si je pouvais faire autre chose. Je n'avais pas vraiment envie de le rĂ©veiller. Pas quand il semblait si serein.
« Parfait. » Un mot, exhalĂ© de maniĂšre presque inaudible. Je doute de l'avoir entendu, croyant avoir rĂȘvĂ©. Mais quand je lĂšve la tĂȘte pour observer Jake, ses lĂšvres arboraient un sourire tout ce qu'il y a de plus satisfait. MĂȘme s'il gardait les yeux obstinĂ©ment fermĂ©s, sa frĂ©quence cardiaque avait pris un autre rythme, m'indiquant qu'il Ă©tait bel et bien rĂ©veillĂ©. Et ça fait naĂźtre un sourire sur mon visage, malgrĂ© moi. « Tu t'amuses bien ? » je demande, les sourcils froncĂ©s. « Comme un petit fou. » me rĂ©pond-il d'une voix rendue rĂąpeuse par sa sieste. Il n'avait toujours pas ouvert les paupiĂšres mais ses doigts pianotaient contre ma hanche, jouant un air connu de lui seul. « J'imagine que tu es rĂ©veillĂ© depuis le dĂ©but. » Un petit rire Ă©touffĂ©. « Depuis suffisamment longtemps pour savoir que tu as cherchĂ© Ă me molester. » J'Ă©carquille les yeux, piquant un fard devant son insinuation. Il avait vu mon geste. Merde. Je dĂ©tourne la tĂȘte, prĂ©fĂ©rant cacher ma gĂȘne contre son tee-shirt. « Je n'ai pas cherchĂ© Ă te molester. Ne te donne pas autant d'importance. » je grommelle contre son torse, les pommettes cuisantes. « Non mais je te comprends. Je sais que je suis sĂ©duisant mĂȘme dans mon sommeil. Tu n'y peux rien, c'est une rĂ©action tout Ă fait normale. » rĂ©torque-t-il avec insolence et je donne une tape agacĂ©e contre son torse. Son hoquet se transforme en Ă©clat de rire, me faisant relever la tĂȘte. Et son visage retrouve cette douceur inhabituelle, me laissant saisie par la teinte dorĂ©e de sa peau et l'Ă©clat brillant dans ses yeux. Je me gorge de cette vision jusqu'Ă ce qu'il baisse les yeux sur moi, nos regards se croisant et je me fige.
D'un seul coup, je suis consciente de tout ce qui se trouve autour de moi.
De son souffle qui Ă©choue contre ma joue, de son cĆur battant sous ma main. Des paillettes dans ses iris et de l'intensitĂ© qu'ils dĂ©gagent, ainsi posĂ©s sur moi. De son bras chaud dans mon dos, du mouvement circulaire que son pouce avait entrepris contre ma hanche. De cette langueur qui m'avait envahie, lovĂ©e contre lui sous le soleil.
« Est-ce que je peux t'embrasser ? »
Mon cĆur fait un looping dans ma poitrine et mon cerveau cesse de fonctionner pendant un moment. « Qu-Quoi ? » je bĂ©gaie, dans un Ă©tat second. Je n'Ă©tais pas certaine d'avoir bien compris. Et j'avais l'impression d'avoir totalement perdu la maĂźtrise de mon propre corps. J'Ă©tais incapable de faire autre chose que le fixer, hĂ©bĂ©tĂ©e et il glousse avant de se redresser lĂ©gĂšrement sur l'accoudoir du canapĂ©. « Est-ce que je peux t'embrasser ? Genre...LĂ maintenant tout de suite ? » souffle-t-il et je suis le mouvement de ses lĂšvres pleines Ă mesure des mots qui s'en Ă©chappent. « S'il te plaĂźt. »
Et en cet instant, il n'y a rien d'autre que lui dans ma tĂȘte. Jake. Jake. Jake. Comme si tout avait Ă©tĂ© balayĂ© par sa simple prĂ©sence, par la tendresse et le besoin Ă peine rĂ©primĂ©s dans sa voix. Je me sens hocher la tĂȘte de maniĂšre infime, sans mĂȘme rĂ©flĂ©chir. L'instant d'aprĂšs sa main libre est calleuse, brĂ»lante contre ma joue. Et ses lĂšvres, pressĂ©es contre les miennes. Une pression infime, dĂ©licate. HĂ©sitante. Retenue. Presque trop lointaine. Alors je prends appui contre son torse pour gagner les centimĂštres manquants, appuyant plus fermement ma bouche contre la sienne.
C'est le signal qu'il attendait parce qu'il approfondit le baiser, effleurant plus fermement mes lĂšvres. Ses doigts s'arriment Ă ma nuque, me faisant pencher la tĂȘte pour lui donner plus d'accĂšs et je laisse Ă©chapper un soupir, cramponnĂ©e Ă son tee-shirt. J'Ă©tais court-circuitĂ©e, traversĂ© une vague dĂ©chaĂźnĂ©e, mise sens-dessus-dessous par la texture de sa bouche et son parfum flottant tout autour de moi.
Et cette chaleur. Presque insoutenable.
Je frissonne, laissant Ă©chapper une plainte qu'il Ă©touffe d'un nouveau baiser, des mĂšches de cheveux effleurant mes pommettes au moindre mouvement. Ses doigts s'Ă©taient glissĂ©s sous la lisiĂšre de mon haut, Ă mĂȘme ma peau et la sensation de sa paume rĂȘche dans le creux de mon dos rĂ©pandait un brasier dans mon corps tout entier. Elle Ă©tait lĂ , parfaitement immobile mais la simple pensĂ©e qu'elle se balade ailleurs envoyait des dĂ©charges Ă©lectriques le long de la colonne vertĂ©brale.
Subitement, l'air vient Ă manquer. Il dĂ©laisse ma bouche, le souffle court avant de sourire, Ă©merveillĂ©. Moi, j'essayais de retrouver pied avec la rĂ©alitĂ©. Mais il ne m'en laisse pas la possibilitĂ©, enfouissant sa tĂȘte dans mon cou. Ses lĂšvres dĂ©posent une myriade de baisers contre la peau sensible, m'arrachant de nouveaux soupirs. Mes mains remontent pour se crocheter Ă sa nuque, enroulant mes doigts dans ses cheveux Ă©pais. Une canine Ă©rafle ma jugulaire et je me mords la langue pour ne laisser Ă©chapper un gĂ©missement.
Cependant la douleur reconnecte le peu de neurones qui n'avaient pas été désintégrés et tout me revient d'un seul coup.
OĂč je me trouve. Avec qui. Et surtout Ă faire quoi.
Je me fige net, mes mains retrouvent leur appui contre son torse pour le repousser en arriĂšre. J'aperçois l'air interdit sur son visage mais ça n'avait pas d'importance, Ă ce moment prĂ©cis. La seule chose Ă laquelle je pensais, c'Ă©tait de repousser cette attraction dĂ©mentielle que je ressentais pour lui en cet instant. Cette douce folie qui anĂ©antissait toute forme de rationalitĂ©. Une poignĂ©e de secondes plus tard, j'ai glissĂ© hors de son Ă©treinte, me jetant pratiquement hors du canapĂ©. Un regard confus Ă son attention et je fais demi-tour, galopant vers la porte de sortie du toit. « Y/n ! » Mon prĂ©nom rĂ©sonne dans mon dos et je n'ai jamais entendu Jake parler avec autant de dĂ©tresse dans la voix. Mon cĆur battait un rythme infernal dans ma poitrine et un nĆud s'Ă©tait logĂ© dans mes entrailles. Un picotement rĂ©sidait au bout de mes doigts et je repousse l'envie de secouer mes mains pour m'en dĂ©barrasser, filant Ă toute vitesse vers la cage d'escaliers. Je l'entends m'appeler Ă nouveau mais je rĂ©siste Ă la tentation de me retourner pour le regarder.
Parce que je savais que j'Ă©tais complĂštement fichue, si je le faisais.
Alors je refoule tout ce qui tempĂȘte Ă l'intĂ©rieur de moi. Cette impression de prendre la mauvaise direction. D'avoir fait une erreur monumentale. De partir Ă l'opposĂ© du lieu oĂč j'aurais toujours du me trouver. Parce que j'Ă©tais terrifiĂ©e de perdre le contrĂŽle, de laisser quelqu'un d'autre avoir autant d'emprise sur moi.
Je ne voulais pas que Jake Sim puisse me briser le cĆur d'un simple claquement de doigts alors je fuis. Je fuis aussi loin possible de lui. Et je me bouche les oreilles pour ne pas entendre le cri d'agonie de mon cĆur face Ă cette dĂ©cision.
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Chaque Ă©tĂ© depuis une trentaine d'annĂ©es la descente graduelle de la Civilisation direction Afrique suit son cours. C'est comme le long dĂ©boutonnage d'un homme qui se rend compte peu Ă peu ĂȘtre un singe et n'y voit aucun problĂšme, et au point oĂč il se trouve cet Ă©tĂ©, un bouton de plus ou de moins, se dit-il, quelle diffĂ©rence ?
Ainsi nous aurons droit comme chaque annĂ©e: - aux clandos psychiatriques dĂ©ambulant cul nu en hurlant sur le bitume fondu, ne s'arrĂȘtant que pour chier accroupis sur les poubelles publiques (toujours en hurlant). - à  la stupĂ©faction des pachas de l'Ă©poque ottomane Ă©crasĂ©s de chaleur dans leurs chaises de plage sur les seuils, ne parvenant Ă manier leur Ă©ventail qu'Ă deux mains - aux filles de gauche voix enrouĂ©e dans la file d'attente des Ă©piceries de nuit: "mais meuf what deux fuck?" pour faire amĂ©ricaine- canaille toujours trop bronzĂ©es, pieds sales, irrĂ©cupĂ©rables. - aux bandes de cailleras Ă la recherche de "chose-kek Ă gratter", blĂ©dards Ă teinture vendeurs de clopes, bonobos vomissant leurs lĂšvres marchant bras dĂ©pliĂ©s et mains sous le genou - aux lapeuses de glace au sucre de 40 berges cheveux courts, surpoids, cette fois tout Ă fait rĂ©pugnantes, qui ont dĂ©jĂ renoncĂ© Ă l'effort parce qu'elles ont leur gosse Ă la maison, leur chose entiĂšrement en leur pouvoir qu'elles vont malaxer tout leur soĂ»l toute leur vie restante pour se venger de la vie - les bourges-"bohĂšmes" de plus en plus effeminĂ©s chaque annĂ©e, de plus en.plus ambigus, toujours plus cocufiĂ©s, cambriolĂ©s, mais c'est justice. - aux transports en commun transformĂ©s en zoos roulants, bouillants, puants. - aux "Ă©vĂ©nementiels", aux "fĂȘtes", toujours les mĂȘmes : un Ă©tal navrant d'objets Ă vendre sous une tente en toile cirĂ©e, une estrade vide avec des haut-parleurs crachant "du son", des brochures sur une table entourĂ©e de panneaux, c'est tout.
On ne le répétera jamais assez. Le processus d'extermination des Blancs est une guerre qui oppose non pas 2 fronts mais 3.
1/Le front des "vrais" avec les fas, les tras, "les petites gens les braves gens", les Gilets Jaunes, certains droitards, certains bourgeois, certains non-Blancs amis, nous, moi. 2/ le front des clandos, des envahisseurs, des colonisateurs, des métisseurs, des racailles, des profiteurs bien visibles, bien abrutis, identifiables, irréfutables. 3/ le front le plus méchant et le moins visible: bourges-bohÚmes, planqués, banques, médias, synas, loges, Pà B, boumeurs, antifas, élus, fonctionnaires, agents de l'étranger, bref toute la racaille du haut et de l'intérieur.
Il n'y a rien de pire que le front numĂ©ro 3, pas mĂȘme la racaille mĂȘme si elle Ă©tait multipliĂ©e par clandestins au carrĂ© le tout au maximum de leur crasse en fermentation sous cagnard dans maillot de foot synthĂ©tique. Le grand espoir de ces Ă©meutes de sauvage c'est que ces primitifs une fois rassasiĂ©s de leurs bĂątonnets de surimi au Capri-Sun chourrĂ©s dans les Lidl forcĂ©s Ă la Porsche-bĂ©lier s'en aillent demander un supplĂ©ment d'argent de poche aux bourges-bohĂšmes du front numĂ©ro 2.
Par pitiĂ© les fas ne sortez pas du bois alors que la fĂȘte bat son plein! Nul ne doit risquer une minute de GAV pour un immeuble de bureau cramĂ©. Je suis sorti du bois en novembre 2005, GAV pour extinction de feux de voiture Ă Echirolles. La belle affaire... c'est fini ce temps-lĂ . Intervenir signifierait une interruption catastrophique de l'affrontement entre le front numĂ©ro 2 et le front numĂ©ro 3.
Une idiote m'a dit que de toute façon tout le monde est bobo. Je lui ai dis non pas, pas les fachos. Et quand les bourges-bohĂšmes auront Ă©tĂ© bien dĂ©troussĂ©s, bien rossĂ©s, bien fessĂ©s, bien outragĂ©s par la racaille peut-ĂȘtre alors voudront-ils devenir des hommes c'est Ă dire, hĂ©las pour eux, des fachos. "Mais nous on nique les fachos"... Teu teu teu petites putes, tout beau, tout beau. L'arrĂȘt des hostilitĂ©s rĂ©veille une insolence refoulĂ©e ? Qui va niquer qui? Toujours des promesses. On vous renvoie trois mille autres cailleras sur la gueule ou vous avez suffisamment de quoi faire avec les dĂ©gĂąts des dix mille de la semaine derniĂšre ?
Certains ont discernĂ© quelle fabuleuse aubaine offrait le dĂ©chaĂźnement de tous ces primitifs: - tout d'abord ces rats se sont donnĂ©s Ă voir au monde tels qu'ils sont vraiment et non tels que le monde voudrait qu'ils fussent. - ils ont cassĂ© les barreaux de la prison des Blancs, ils ont saccagĂ©, ridiculisĂ©, piĂ©tinĂ© presque chaque mirador du camp de concentration oĂč nous Ă jetĂ© le front numĂ©ro 3: magasins de vĂȘtements franchisĂ©s, panneaux publicitaires, restaurants industriels, Ă©coles publiques, mediathĂšques de gauchistes, etc. - ils ont menacĂ© physiquement les insolents collabos ordinaires du front numĂ©ro 3: boumeurs, gauchistes, "activistes", hurleuses en surpoids, salopards anti-Blanc, insolentes, bouches inutiles de toutes sortes.
Toutefois que ces singes avachis dans leur hamac de sieste perpetuelle ne s'imaginent pas avoir accompli un quelconque travail lucratif. Ces quadrupÚdes branlomanes sous shit ont encore beaucoup, beaucoup, beaucoup d'argent à se faire s'ils veulent bien mettre momentanément en sourdine leur lùcheté de pillards opportunistes de caravanes et tourner leurs groins renifleurs vers les opportunités fabuleuses des segments de marché encore intacts de la société de consommation. "La maniÚre dont tu comptes en dit long sur ce que tu as brassé, la maniÚre dont tu pompes en dit long sur ce que tu as sucé".
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Automne 1917, Hylewood, Canada (8/9)
Depuis le début de la guerre, la scÚne politique en Ontario est profondément influencée par les orangistes, qui sont fidÚles à la monarchie et à l'Empire britannique. Les grands journaux de Toronto critiquent les Canadiens français pour ne pas contribuer à l'effort de guerre, et on nous impose depuis juillet le service militaire obligatoire⊠Quand on voit les efforts déployés par le R22eR, je trouve cela honteux.
A cause de sa politique francophobe, Ontario est la risĂ©e du QuĂ©bec. Ils nous appellent « nos Boches Ă nous » et nous surnomment "Huntario", en rĂ©fĂ©rence aux invasions de peuples nomades au Moyen Ăge⊠Quand on voit comment les Anglophones nous traitent, on comprend que nous soyons presque unanimement opposĂ©s Ă ce service et qu'il existe un si faible sentiment de loyautĂ© des francophones pour le Canada.
Sur lâĂźle, si on enlĂšve ceux qui sont dĂ©jĂ en service, cette loi concernerait cinq hommes : mon beau-frĂšre (alors quâil a trois enfants, pensez-vous !), le mari de ma niĂšce Winie, le frĂšre du jeune ZĂ©phir (dont les malheureux parents font toujours le deuil), le RĂ©vĂ©rend de lâĂźle (un homme dâĂ©glise !), et un neveu de mon beau-frĂšre. Cette loi nâest pas encore appliquĂ©e. Des Ă©lections fĂ©dĂ©rales vont avoir lieu en dĂ©cembre, et nous en sauront davantage aprĂšs cela.
[Transcription] Marie Le Bris : SincĂšrement, Agathon, es-tu obligĂ© de te montrer ainsi en spectacle ? On dirait que tu tâes coiffĂ© avec un balais brosse. Si jâavais des cheveux comme les tiens, jâaurais au moins la dĂ©cence de mettre une casquette. Winifred Bernard : IrĂšne, chĂ©rie, ne court pas trop loin ! Jules Le Bris : Tout va bien, ma niĂšce ? Winifred Bernard : Bonsoir, mon oncle. Jâaimerais profiter de ma soirĂ©e, mais mon aĂźnĂ©e mâĂ©chappe comme une anguille. EugĂ©nie Le Bris : Ah, les enfants, Ă cet Ăąge lĂ . Winifred Bernard : A qui le dites-vous ! Elle court partout, et je nâai pas une minute de rĂ©pit. Mais je ne peux pas la laisser sans surveillance. Jules Le Bris : Marie, toi qui te plaignais de tâennuyer, ne veux-tu pas aller jouer avec ta cousine ? Marie Le Bris : Câest que je commence Ă mâhabituer Ă lâennui, et je tombe de sommeil, regardez comme mes yeux sont lourds. Non, je suis mieux ici. EugĂ©nie Le Bris : Agathon, va jouer avec IrĂšne. Vous avez pratiquement le mĂȘme Ăąge. Winifred Bernard : Laissez, EugĂ©nie, Marie a raison, il se fait tard et la petite est fatiguĂ©e. Câest probablement pour cela quâelle est si excitĂ©e. Je devrais rentrer la coucher. Quel dommage, je mâamusais beaucoupâŠ
#ts3#simblr#legacy challenge#history challenge#decades challenge#lebris#lebrisgen3ter#Jules Le Bris#Eugénie Bernard#Marie Le Bris III#Agathon Le Bris#Winifred Simmon#IrÚne Bernard#Ferdinand Bernard#Earnest Simmon#Lucien Bernard#Napoléon Bernard#Louis Rumédier#Zéphir Rumédier#EugÚne Rumédier#Marie Rumédier
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Histoire Courte Bonus Hamefura LN9 (point de vue de la fille d'un commerçant durant la période de Ocean Harbor)
Bonjour tout le monde, je ne m'attendais pas à 50% partout dans le sondage ^^; Donc j'ai décidé d'en poster uniquement trois. Je suis vraiment désolée pour ceux qui en voulait plus... Celle là était vraiment une de mes préférée.
Je suis née et j'ai grandi à Ocean Harbor. Mon pÚre est propriétaire d'un magasin de fruits qui fonctionne depuis quatre générations. Nous vendons principalement des fruits aux restaurants à proximité, mais il y en a suffisamment pour que notre entreprise marche relativement bien. En ce moment Je suis une étudiante trÚs occupée. Un jour, je veux agrandir notre magasin de fruits.
Au fait, j'adore les sucreries. Mon pĂšre Ă©tant propriĂ©taire d'un magasin de fruits, nous avons toujours eu des fruits en dessert. Je n'ai jamais mangĂ© de sucreries quand j'Ă©tais petite. Je me souviens de la premiĂšre fois que j'en ai mangĂ© un. C'Ă©tait tellement dĂ©licieux⊠Je suis tombĂ©e amoureuse de ce goĂ»t. Certaines personnes peuvent les faire cuire eux-mĂȘmes, mais je suis trop maladroite pour cela. J'attends juste mon allocation pour les acheter. Parcourir les magasins en mangeant toutes sortes de dĂ©lices sucrĂ©s est un peu mon passe-temps.
Récemment, j'ai trouvé un endroit qui propose des desserts des plus délicieux : le Harbour Restaurant. C'est trÚs proche de chez moi, mais je n'y suis jamais allée auparavant car il était connu pour ne servir que des repas préparés par d'autres magasins. Cependant, il y a quelques jours, ils ont embauché un nouveau cuisinier et la nourriture qu'ils ont commencé à servir est incroyable. AprÚs en avoir entendu parler, j'ai immédiatement essayé d'y aller, mais il était trop tard pour les desserts. Papa en a ramené à la maison, et ce fut le début de tout.
C'était tellement bon que j'ai commencé à y aller dÚs que j'en ai l'occasion. Je ne peux pas y aller tous les jours, car je n'en ai pas les moyens, mais j'y vais dÚs que j'ai mon allocation.
La serveuse, une fille nommĂ©e Catarina, est trĂšs belle et gentille. Elle me laisse mĂȘme essayer des desserts qu'ils ne vendent pas encore. Tous ceux qui vont au restaurant Harbour pour le dĂ©jeuner l'adorent, mais papa m'a dit qu'elle est encore plus populaire Ă l'heure du dĂźner. Il a mĂȘme dit que certaines personnes y vont juste pour la rencontrer, dont le fils du marchand de lĂ©gumes devant chez nous, qui est tellement amoureux qu'il y va tous les jours.
Mais une fille aussi jolie et gentille ne peut pas ĂȘtre cĂ©libataire, n'est-ce pas ? Un jour, en revenant de l'Ă©cole, je suis tombĂ©e sur Katarina. Elle marchait avec un beau jeune homme aux cheveux bleus. Elle souriait et il la regardait avec tant d'amour dans les yeux. J'Ă©tais Ă peu prĂšs sĂ»re qu'ils sortaient ensemble. Dommage pour le fils du marchand de lĂ©gumes. Ils avaient l'air si bien ensemble aussi. Ces deux belles personnes pourraient ĂȘtre dans une illustration d'un roman d'amour. J'ai dĂ©cidĂ© de lui en parler la prochaine fois que j'irais au restaurant.
Mais ensuite, quand je lui ai posĂ© la question⊠sa rĂ©ponse m'a vraiment surprise. J'ai rĂ©alisĂ© qu'elle Ă©tait complĂštement dense quand il s'agissait de romance et, ce qui est pire, elle n'avait mĂȘme pas rĂ©alisĂ© que l'homme aux cheveux bleus l'aimait. Pauvre homme.
#hamefura#my next life as a villainess#otome game no hametsu flag shika nai akuyaku reijou ni tensei shiteshimatta#hamefura light novel#light novel#bonus story#translation#katarina claes#sora smith#bakarina
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Shin Tsukinami
Nom: Tsukinami.
Prénom: Shin.
Parents: Giesbach et Krone.
Ăge: 17 ans (physiquement)
Race: Premier Sang.
Taille: 1m75
Date de naissance: 27 avril.
Signe astrologique: Taureau.
Nourriture favorite: Toutes sortes de noix.
Hobbies(s): La violence et prendre des longs bains.
Physique: Shin a de courts cheveux de la couleur saumon. Ses yeux sont dorĂ©s comme ceux de son frĂšre. Shin porte des lunettes Ă monture bleue et son Ćil gauche est recouvert d'un cache-Ćil noir. Il porte aussi un collier en or avec une gemme rouge en forme de cercueil ainsi qu'une queue de loup.
CaractĂšre: Parce qu'il possĂšde une grande fiertĂ© en tant que Fondateur, Shin mĂ©prise les autres lignĂ©es. Il dĂ©teste toute race qui est sous la lignĂ©e des AncĂȘtres, mais dĂ©teste les vampires et Vibora encore plus. Le "beau sang" est sa prĂ©fĂ©rence et Ă©met souvent des remarques narcissiques. Normalement, son discours et poli, mais quand il perd son sang-froid, ses paroles deviennent violentes et contiennent souvent des remarques blessantes ou insensibles. Shin est un personnage trĂšs sadique, il prend plaisir dans la misĂšre et la souffrance d'autrui. Il suit habituellement les ordres de son frĂšre aĂźnĂ©, Carla, qu'il craint et respecte. Mais il est souvent trop fougueux et se prĂ©cipite dans l'action alors que Carla prĂ©fĂšre penser avant d'agir. Shin sous-estime souvent ses adversaires, les prenant de haut, ce qui lui cause parfois de sĂ©rieux problĂšmes. Il respecte son frĂšre aĂźnĂ© en tant que roi actuel, mais ne prĂ©voit pas toujours vivre dans son ombre et attend le moment pour devenir l'alpha Ă la place. Celui-ci admire Carla mais il en garde aussi une profonde rancune qu'il cache jusqu'au tout dernier moment jusqu'Ă ce qu'il soit plus confiant qu'il a une chance de gagner.
Histoire: Avec son frĂšre aĂźnĂ©, Carla, Shin est l'un des deux derniers membres de la lignĂ©e des Fondateurs. Shin grandit plus au moins dans l'ombre de son grand frĂšre qu'il craint et admire aussi comme une personne toujours la premiĂšre en tout: plus forte, plus rapide, plus intelligente, aimĂ©e et admirĂ©e par son peuple. Cependant, Shin, qui est le favori de leur pĂšre, se sent parfois dĂ©solĂ© pour son frĂšre quand il le voit se faire maltraiter par leur pĂšre. Il est facilement fĂ©licitĂ© par son pĂšre mais il cherche la reconnaissance de son frĂšre. Carla, perdu dans ses propres pensĂ©es et soucis, essayant d'Ă©quilibrer le royaume et empĂȘchant leur pĂšre de faire plus de mal Ă leur race que de bien, ne prĂȘte pas assez d'attention Ă son frĂšre, ce qui fait penser Ă Shin qu'il n'est pas assez digne pour la reconnaissance de ce dernier. Il s'entraĂźne imprudemment et se bat en duel avec les gardes. Mais un jour, il dĂ©cide d'aller se battre pour de vrai et va attaquer la lignĂ©e des Vibora. Cela ne reste pas impuni. Le roi Vibora cherche audience auprĂšs de Giesbach, mais Carla s'y rend dans l'espoir d'Ă©viter une crise diplomatique et incline la tĂȘte, marchant sur sa grande fiertĂ© de Premier Sang et s'inclinant devant une sous-race comme le roi Vibora, et le supplie de pardonner Ă la place de son frĂšre. Shin voyant ça, prĂ©fĂšre mourir plutĂŽt que de supporter cette humiliation et de voir son idole s'incliner comme ça. Cependant, le roi Vibora n'est toujours pas heureux et exige un sacrifice. Carla, pour sauver son Shin, force ce dernier Ă s'agenouiller et lui arrache l'Ćil gauche avec son Ă©pĂ©e. Shin est incapable de rester sain d'esprit aprĂšs cette humiliation et ne pardonne jamais Ă son frĂšre pour cela, prĂ©fĂ©rant avoir Ă©tĂ© tuĂ© au lieu de s'incliner et de se sacrifier pour une race infĂ©rieure. La seconde chose dont il ne pardonne pas Ă son frĂšre est d'avoir utilisĂ© un truc sale pour tuer leur pĂšre: un couteau contaminĂ© par l'Endzeit.
Bonus:
Il aime les longs bains aprĂšs avoir couru sous sa forme de loup.
Il utilise Yui comme un casse-noisette, brisant les coquilles des noix avec ses dents, mais se moque alors d'elle et dit qu'il ne mangerait rien de ce qui a été dans sa bouche.
Il aime humilier Yui en lui faisant lécher ses bottes.
Comme mentionné ci-dessus, il est tué par Kanato dans la route Dark Fate de Kanato pour avoir baissé sa garde et croire en ses larmes.
Dans la fin Brute de Ruki dans Dark Fate, Shin et Yui ont possiblement eu un fils, appelé Adam, parce qu'Adam est un Premier Sang.
Chanson thĂšme: đ”
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J'ai envie de toi.
Envie de ton corps,de le voir mĂȘme si tu le dĂ©teste, t'es magnifique,mais nue ... tu es d'une beautĂ© sans nom . J'ai envie de ton corps, de retrouver la puretĂ© de tes formes, des courbes de tes fesses, du creux de tes reins, et de tes seins vallonnĂ©s, de tes cheveux Ă©bouriffĂ©s, de ton corps qui transpire, sentir et entendre ton souffle qui devient alors une mĂ©lodie et qui berce nos moments les plus intimes.
J'ai envie de te sentir toi et la chaleur de ton corps, et sentir celui ci se tordre.
J'ai envie de t'embrasser comme jamais je n'ai embrassé, de t'embrasser et te mordre les lobes d'oreilles jusqu'à te donner la chaire de poule, de t'embrasser le cou tout en laissant les doigts vagabonder dans tes cheveux.
J'ai envie de sentir ta poitrine dans mes mains, voir ton corps se cambrer. M'installer entre tes cuisses humides et continuer a faire voyager mes mains et doigts le long de ton corps. Que tu continues a avoir le souffle court, coupé, et te voir avoir une respiration saccadé.
J'ai envie de manger ton corps, j'ai envie de glisser le long de tes cuisses en passant par ton pubis sentir ton corps devenir de plus en plus chaud, passer mes doigts dans ton entre jambe. LĂ©cher l'intĂ©rieur de tes cuisses, te voir commencĂ© Ă te toucher. C'est d'un sexy mais t'as mĂȘme pas idĂ©e, te voir te toucher, te voir te donner du plaisir, c'est l'une des plus belle chose que j'ai jamais vu.
Puis une chose que j'adore c'est te lécher, sentir ton entre jambe mouillé, passer ma langue le long de tes lÚvres, monter jusqu'à ton clitoris, te voir prendre ton pied au fur et à mesure des coups de langue, de la vitesse, de tes envies. On peut passer d'un simple cuni puis je commence a te pénétrer, doucement, puis tu me demande d'ajouter des doigts, te voir en redemander, prendre ton pied, te voir excité comme ça c'est un des plus beau spectacle que j'ai jamais vu.
J'adore te voir en redemander, j'aime quand tu dis ce dont tu as envie. J'aime te voir prendre du plaisir, j'aime te voir commencer Ă monter de plus en plus j'aime sentir ton clitoris se gorger de sang et devenir dure, et j'aime sentir cette explosion en toi lorsque tu jouis.
Tu es tellement magnifique, plus de barriÚre ou de retenue, du moins, moins. Juste toi, t'es envies, ton moment, un lùché prise que j'ai pu observer au fil des mois et qui sans te mentir est d'une pureté, d'une simplicité, et d'une légÚreté qui rendrait jaloux n'importe qui.
Je t'aime avant, pendant et aprÚs que tu es pris ton pied, te sentir apaisé, vidé, et tellement fragile et vulnérable a la fois, un spectacle que pour rien au monde je ne voudrais louper encore.
Je t'aime et tu as ce pouvoir d'ĂȘtre sexy, charmante,aguichante, attirante, sĂ©duisante, tu m'inspire le dĂ©sir et la lĂ©gĂšretĂ© de nuits blanches. Tu es une muse et tu donnerais mĂȘme des leçons a Aphrodite.
Avec toi je suis dans le péché, le péché de chaire mais pour rien au monde je ne changerai ma place je suis beaucoup trop bien entre tes cuisses les mains sur tes seins.
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Aujourdâhui, je vais plutĂŽt bien, mĂȘme bien tout court. Jâai commencĂ© ma journĂ©e avec une douche, me laver les cheveux. Avoir fait un mĂ©nage oĂč vaiselle et papiers ont Ă©tĂ© fait. Jâai mĂȘme fait une petite pile de livres quâil faut que je lisse en premier, vu que je souhaite recommencer la lecture. Je me suis sentie de bonne humeur, pas une seule pensĂ©es nĂ©gatives, ou alors elles sont arrivĂ©es et jâai vite rĂ©ussi Ă les virer en positives. Câest rare ces journĂ©es, et sans mentir, elles me font du bien.Â
Câest dans ces jours-ci que je souhaite vraiment mâen sortir, que tout nâest pas perdu, quâil y a encore de la lumiĂšre.Â
Pourtant, lĂ rentrĂ©e du travail, je suis seule devant cet ordinateur Ă Ă©crire, pendant que lâeau des pĂątes chauffe. Je me sens un peu vide, surtout de faim. Jâai vraiment faim, mais je nâai plus rien. Et je nâose pas ouvrir mon compte en banque, parce que je sais quâil nâest pas trĂšs beau. Alors autant le regarder un matin et non un soir avant de dormir. Jâai de la soupe qui mâaccompagnait pendant plusieurs jours, voir mĂȘme jusquâĂ la fin du mois. Et des pĂątes aussi.Â
Vraiment pourquoi lâargent ? Sans ça, on est rien.Â
Ce week-end, je vais quand mĂȘme chez Nicolas. Je passerais le samedi chez lui, dans son lit comme dâhabitude Ă regarder ma sĂ©rie, pendant quâil est Ă la pĂ©tanque. Et dimanche je lâaccompagnerais au site pour le spectacle oĂč il aide. Jâai regardĂ© la mĂ©teo il ne fait pas trop moche, ça sera la bonne occasion de lire tranquillement.Â
Pendant quelques secondes au travail, jâai pensĂ© Ă tout dire Ă Nicolas. Depuis le dĂ©but tout ce qui ne va pas. Mais la problĂšme câest que ça remonte et moi-mĂȘme jâai perdu le fil. Je sais que je ne vais pas bien, que toutes mes idĂ©es sont Ă©parpillĂ©s partout, que je suis incapable de dire quoi que ce soit sur ce que je ressens. Que je me sens perdue dans ma propre vie, que je nâarrive pas Ă gerer mon argent. Que je veux abandonner au moindre obstacle. Que je suis Ă bout. Que jâai peur de la vie. Parce que je me sens nulle.Â
Jâai besoin de changer toute cette routine. Mais il ne faut pas avoir peur. Sâil seulement jâavais mon permis, tout ça serait plus facile. Sauf que je viens seulement de faire mon inscription. Il faut attendre. Vraiment, je veux mon permis, et partir dâici, comme commencer une nouvelle vie. Loin des problĂšmes que jâai crĂ©Ă©e ici. Tous mes soucis de santĂ© mentale, mes relations avec certaines personnes de ma famille. Le stress que jâai pu me faire au travail. Recommencer un nouveau moi. Câest bĂȘte de dire ça, parce que je sais que ça ne part pas comme ça en claquant des doigts. Mais faut y vouloir pour lâavoir.Â
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Histoire de la race
La race est originaire d'Angleterre, au 19 e siĂšcle, lorsque des tisserands Ă©cossais ont dĂ©mĂ©nagĂ© en Angleterre en raison d'une crise Ă©conomique et ont amenĂ© leurs terriers Ă York, Leeds et Manchester. Ils ont Ă©tĂ© croisĂ©s avec des chiens locaux et une nouvelle race adorable a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©e. Les Yorkshire Terriers sont devenus cĂ©lĂšbres en raison de leur habiletĂ© Ă attraper des rats dans les filatures de laine. Peu Ă peu, ils ont commencĂ© Ă ĂȘtre utilisĂ©s comme chiens de compagnie et les plus petites variantes semblaient ĂȘtre prĂ©fĂ©rĂ©es. La race a reçu son nom actuel en 1870, car elle a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e pour la premiĂšre fois dans le Yorkshire. Petit Ă petit, les reprĂ©sentants de la race sont devenus les favoris de nombreuses femmes et ont participĂ© Ă des expositions canines.
Manteau
Selon le standard de la race, le pelage des Yorkshire Terriers doit avoir une texture fine et brillante et ĂȘtre droit et relativement long sur le corps. Il peut ĂȘtre coupĂ© court sur les oreilles, pour Ă©viter l'irritation des yeux, et sur les pattes pour une apparence agrĂ©able et propre. Ces chiens sont connus pour ĂȘtre hypoallergĂ©niques car leur beau pelage soyeux ne perd pas de poils⊠ou du moins, il ne perd pas plus que les cheveux d'un humain. Vous devriez prendre soin du pelage de votre chien et l'emmener chez un toiletteur au moins une fois tous les deux mois pour une coupe. En raison de leur texture de poils, vous devez les brosser avant le bain et Ă©viter de les brosser lorsqu'ils sont mouillĂ©s.
Couleurs
Les Yorkies naissent avec un pelage coloré en noir et feu et sont susceptibles d'avoir un pelage plus foncé sur leur corps, y compris des poils noirs, qui changent lorsqu'ils atteignent la maturité. Quatre variations de couleur répondent au standard de la race et sont donc officiellement reconnues :
Noir et feu, bleu et feu, bleu et or et noir et or.
La couleur des poils sur la tĂȘte doit ĂȘtre dorĂ©e et la couleur peut ĂȘtre plus profonde dans certaines zones comme le museau, les oreilles et les cĂŽtĂ©s de la tĂȘte. Selon le standard de la race, la couleur bronzĂ©e ne doit pas atteindre la nuque. La couleur des poils sur les pattes et la poitrine doit ĂȘtre bronzĂ©e.
Durée de vie
La durĂ©e de vie moyenne des reprĂ©sentants de la race est de 13 Ă 16 ans. Cependant, les Yorkshires de plus petite taille (moins de 1,4 kg) sont susceptibles de vivre moins longtemps, car ils sont sujets Ă certains problĂšmes de santĂ© et peuvent se blesser plus facilement. De plus, les reprĂ©sentants des races plus petites sont susceptibles d'ĂȘtre plus sensibles aux mĂ©dicaments utilisĂ©s en anesthĂ©sie.Â
Tempérament
Ces chiens sont affectueux envers leur propriĂ©taire et les autres membres de la famille. Ils peuvent s'entendre aussi bien avec les adultes qu'avec les enfants. Cependant, ils sont rĂ©putĂ©s pour ĂȘtre de "gros chiens dans de petits corps" et n'ont pas peur de montrer un fort caractĂšre, surtout s'ils deviennent jaloux envers leur propriĂ©taire. Ils ne sont pas connus comme des chiens agressifs, mais il conviendra les surveiller lorsqu'ils sont Ă l'extĂ©rieur avec d'autres chiens, car ils ont tendance Ă protĂ©ger leurs propriĂ©taires.
Ils aiment recevoir de l'attention et n'apprĂ©cieront probablement pas d'ĂȘtre laissĂ©s seuls Ă la maison trop longtemps. S'ils ne sont pas correctement formĂ©s, ils peuvent dĂ©velopper une anxiĂ©tĂ© de sĂ©paration et devenir perturbateurs ou dĂ©primĂ©s. Le refus de manger ou de manger son propre caca sont d'autres signes d'anxiĂ©tĂ© de sĂ©paration.
Les Yorkshire sont gĂ©nĂ©ralement amicaux envers les nouvelles personnes. Cependant, ils peuvent parfois ĂȘtre pointilleux en ce qui concerne les gens et manifesteront probablement un comportement territorial. Certains York ont conservĂ© la nature mĂ©fiante et rĂ©servĂ©e de leurs ancĂȘtres terriers, devenus cĂ©lĂšbres grĂące Ă leurs grandes capacitĂ©s de capture de rats. Vous devez ĂȘtre prĂȘt lorsque de nouvelles personnes viennent visiter votre maison.
Les Yorkshire terriers sont des chiens Ă©nergiques et enjouĂ©s et adorent participer Ă diffĂ©rents types de jeux avec leur humain bien-aimĂ©. Ils peuvent ĂȘtre hyperactifs, surtout lorsqu'ils sont encore en phase de chiot et vous devrez faire de l'exercice et les entraĂźner pour Ă©viter des problĂšmes de comportement Ă l'avenir.
Ces toutous sont trÚs adaptatifs et adaptés à la vie en appartement et à presque tous les types de logement. De plus, leur petite taille permet à leurs maßtres de les transporter facilement.
En ce qui concerne leurs niveaux d'aptitude Ă l'entraĂźnement, on peut dire qu'ils sont intelligents, attachĂ©s Ă leurs propriĂ©taires et donc entraĂźnables. Cependant, vous pouvez rencontrer des difficultĂ©s pendant le processus de formation, car ces adorables toutous peuvent parfois ĂȘtre trĂšs tĂȘtus.
Vous vous demandez peut-ĂȘtre Ă quel point ces adorables chiens peuvent ĂȘtre bruyants. Ils sont susceptibles d'aboyer chaque fois qu'ils entendent quelqu'un sonner Ă la porte, frapper Ă votre porte ou vous appeler. Vous pouvez ĂȘtre sĂ»r que vous serez averti chaque fois que quelqu'un essaiera d'Ă©tablir un contact avec vous. Cette particularitĂ© de leur caractĂšre en fait d'excellents chiens de garde, malgrĂ© leur petite taille.
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La fille de Bruce Wayne 3
Durant notre premiÚre journée, j'emmÚne Chlo dans mes endroits favoris et notamment dans la boutique de tissus pour que je crée nos habits pour le gala qui aura lieu en fin de semaine. Je dessine quelques croquis pour nos robes ainsi que des costumes cravates pour ma famille.
Bon point pour nous, aucune altercations avec les vilains de Gotham, mais avant de rentrer dans l'hĂŽtel, nous avons quand mĂȘme rencontrĂ© la batfamily entiĂšre Ă l'exception d'Oracle qui elle est dans la Batcave pour gĂ©rer tout ce beau petit monde.
Bonsoir, mesdemoiselles, que faites-vous si tard dans les ruesâ?
Nous retournons dans notre hĂŽtel qui se trouve derriĂšre nousâ! Nous n'avons pas vu l'heureâ! Et je connais suffisamment la ville pour Ă©viter les endroits les plus dangereux, donc ne vous inquiĂ©tez pas pour nous. Chlo je te prĂ©sente Batman, Nightwing, Red Hood, Red Robin et Robin les justiciers de Gotham, la batfamily voici Chlo ma sĆur de cĆur. Moi je suis Mary, si cela ne vous dĂ©range pas nous nous allons vous laisser, car nous avons eu une longue journĂ©e qui nous attend et vous vous devez rependre vos fonctionsâ!
J'entraĂźne Chlo de force Ă l'hĂŽtel. Avant de rentrer dans ce dernier, je jette un petit coup d'Ćil Ă ma famille. Elle se regarde confuse de ce qu'il vient de se passer. Je pense aussi qu'ils n'ont pas l'habitude d'avoir autant d'indiffĂ©rence provenant de touristes.
Une fois dans la chambre je dépose tous mes tissus et vais sur mon balcon pour continuer à prendre l'air et admirer la vue. Le charme de Gotham m'avait manqué. D'accord, elle n'est pas aussi lumineuse et vivante que Paris, mais son cÎté sombre m'a toujours attiré et je pensais qu'en quittant Gotham pour Paris cette obsession aller céder, mais j'ai eu tord. Perdu dans mes souvenirs, je ne le remarque pas l'autre présence à mes cÎtés.
Bonsoir Mary, je me retourne pour me retrouver face Ă Robin alias Damian. "Bonsoir Robin, comment puis-je vous aider, d'un coup j'ai chaud et je ne sais mĂȘme pas pourquoi, il ne peut pas savoir." N'est-ce pasâ? Pas aprĂšs cinq minutes de conversation, il n'a pas pu deviner.
Ne joue pas avec moi Mary. Il insiste sur le "y".
Je ne vois pas de quoi vous parler Robinâ? je lui rĂ©ponds d'une voix tremblante.
Ne me ment pas Nettie, je sais que c'est toiâ! Pas d'inquiĂ©tude, les communications sont coupĂ©es pour ĂȘtre sĂ»r que personne n'espionne notre conversation !
Tu as gagnĂ© Robin c'est moiâ! Comment l'as-tu devinĂ© ?
En rĂ©alitĂ©, j'ai surpris une discussion tĂ©lĂ©phonique d'Alfred ce matin et quand Jason est revenu et a dit que tu ressemblais Ă notre sĆur, j'ai su que c'Ă©tait toiâ! Mais ce qui m'Ă©chappe, c'est pourquoi tu n'as rien dit ?
Comme je l'ai dit Ă Alfred, je voulais vous surprendreâ!
Tu sais que la famille ne va pas te lĂącherâ! Et pourquoi tu passes par Bourgeois aux derniĂšres nouvelles tu rĂ©sides chez les Dupain-Chengâ?
TrĂšs longue histoire, mais pour faire court, je m'entendais bien avec tout le monde jusqu'Ă l'arrivĂ©e de cette peste de Lie-laâŠ
Celle aux cheveux saucisseâ?
Oui, mais pourquoi tu l'appelles comme çaâ? En faite pourquoi tout le monde l'appelle comme ça ?
C'est Hood qui s'est rĂ©fĂ©rencĂ© Ă elle comme ceci est son nouveau surnomâ!
Bref, Lie-la ment aussi bien qu'elle respire, elle Ă©tait partie et suite a son dĂ©part tout Ă©tait redevenu Ă la normale depuis son retour, elle a retournĂ© toute la classe contre moiâ! Elle a volĂ© la seule amie de ChloĂ© pour tout ce qui Ă©tait projet de groupe ChloĂ© et moi nous nous sommes mis ensemble et de fil en aiguille nous sommes devenues des fĂ©ales. Et elle a mĂȘme retournĂ© les amis de papa contre moi â! Pour Ă©viter de m'Ă©nerver, j'ai prĂ©fĂ©rĂ© vivre chez Chlo et j'ai demandĂ© Ă son pĂšre si je pouvais emprunter son nom pour vous faire une surprise. Son meilleur mensonge jusqu'Ă aujourd'hui tu es son petit ami. Tu lui as demandĂ© sa main, mais qu'elle a refusĂ© vu que vous Ă©tiez trop jeune et avant que je n'oublie vous vous connaissez depuis l'enfanceâ! Et bien sĂ»r mes camarades la croient et personne ne vĂ©rifie sur internet ces direâ! Et c'est bien connu que tu as connu Bruce quand tu avais environ dix ansâ!
Cette fille, il dit avec une grimace, n'est mĂȘme pas mon typeâ! Si je la vois, je la tue.
Dami, tu ne peux pas la tuer, mĂȘme si elle est insupportable et manipule tout le monde.
MaisâŠ
Non Dami, je vais juste me venger, mais je pari que c'est une mĂ©taâ!
Pourquoi tu supposes çaâ?
Une raison toute bĂȘte, elle m'a menacĂ© et je te rappelle que je suis immunisĂ©e contre les mĂ©tasâ? Et depuis son arrivĂ©e. Je suis constamment fatiguĂ©â!
Si tu arrives Ă te procurer son ADN, je regarderai si elle est bel et bien une mĂ©taâ!
Merci Dami tu es le meilleurâ! Bonne nuit Damiâ!
Bonne nuit Nettieâ! Je reviendrai demain te voir ça te vaâ?
Oui, tu sais que tu m'as manquĂ©â?
Toi aussiâ! Nous faisons un cĂąlin rapide mĂȘme si ce n'est pas dans les habitudes de Dami. Je l'embrasse sur la joue et retourne dans mon lit et finis par m'endormir, heureuse d'avoir pu parler Ă quelqu'un de ma famille malgrĂ© qu'elle soit sous le masque.
Le lendemain matin, quand nous commençons à nous préparer, Chlo m'interroge.
"De quoi as-tu discutĂ© avec Robin ?" "De rien du tout, il m'a simplement averti de ne pas trop errer dans les rues Ă la tombĂ©e de la nuit!" PrĂ©parons-nous pour aller manger sinon ils vont partir sans nousâ! "Tu as raison, mais je sais que tu me caches quelque chose Ă propos de Robin !"
Pense ce que tu veux, mais je peux t'assurer qu'entre Robin et moi il n'y a rienâ!
C'est ce que tu dis, mais je n'y crois pas tropâ!
Allez-on descend, je lÚve les yeux au ciel. Je prends mon pass et sors de la chambre. Le temps que l'ascenseur arrive, Chlo est à mes cÎtés.
Tu aurais pu m'attendre Mariâ! Boude mon amie blonde.
DĂ©solĂ© Chlo, mais j'avais faimâ! je lui lance mon regard de chien battu,
Bien, tu es pardonnĂ©e, mais arrĂȘte cette tĂȘte tu es ridicule totalement ridiculeâ!
Merci Chloâ! Je la serre dans mes bras.
Nous montons dans l'ascenseur, il nous faut quelques secondes pour arriver au rez-de-chaussée et rejoindre la classe pour déjeuner. A la fin du repas, je monte chercher mon sac en prenant les escaliers pour économiser du temps. Une fois redescendu, je vois Lie-la grimper en derniÚre dans le bus et me sourire et les portes se referment sur elle et il part.
J'envoie un message Ă Dami
De : Mari Ă : Dami
Salut, Dami, je me suis ravisé, si tu veux la tuer, tu peux !
Quelques secondes plus tard, mon téléphone vibre. Je le déverrouille et je lis sa réponse.
De : Dami Ă : Mari
Bonjour Ă toi aussiâ Nettie ! Pourquoi ce changement soudain â?
De : Mari Ă : Dami
J'étais remontée chercher mon sac qui contient mes affaires de rechange ainsi que celle de Chlo pour le jardin botanique et le temps que j'aille les récupérer, ils sont partis à Wayne Industry
De : Dami A : Mari
Je te l'ai dit qu'il fallait se dĂ©barrasser d'elle. Bouge pas je viens te chercherâ!
De : Mari Ă : Dami
Dans tous les cas, tu veux que j'aille oĂčâ?
De : Dami A : Mari
Nulle part sans moiâ!
Cinq minutes plus tard, Dami arrive sur sa moto. Il descend de cette derniĂšre.
Bienvenue officiellement Ă la maison Nettie
Merci, Dami, il me tend son casque. Tiens, je le prends.
Nous enfournons sur son vĂ©hicule en direction de Wayne Industry. Notre proximitĂ© m'avais manquĂ© ses derniĂšres annĂ©es. Nous atteignons l'entreprise au mĂȘme moment que le bus. Il n'a pas respectĂ© les limites de vitesse et nous pris quelques raccourcis.
Je te laisse lĂ Nettieâ! Peut-ĂȘtre Ă plus tardâ!
Merci Dami pour le voyage ! Nous nous voyons plus tard ?
Si tu veux ! Appelle si besoin !
Je n'hésiterai pas à le faire !
Je lui redonne son casque et il part avec un dernier adieu.
Bonus 1
Pourquoi avoir coupĂ© ton communicateur Robinâ?
Pour parler Ă la Françaises qui ressemble Ă Nettieâ!
Etâ?
Elle ne l'est pas. Cette Mary n'est pas aussi maladroite et tĂȘte en l'air que la notre. Et s'il n'y a que ça, je vais dans ma chambre. Sans attendre de rĂ©ponse, Damian retourne dans sa chambre et marmonne. Nettie tu me revaudras ça un jour, je te le garantis !
Bonus 2
@C.Ambroisi
Je crois avoir vu la nouvelle Wayne @E.Black. Elle Ă©tait accompagnĂ© du Roi des Glaces. Il l'a dĂ©posĂ© en moto devant Wayne Industry. Il est reparti en souriant EN SOURIANT, dĂ» jamais vu venant de lui. @E.Black elle doit ĂȘtre notre Sunshine
Sunshine #NewWayne
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Le livre III, mon prĂ©fĂ©rĂ© niveau look dâArthur đ
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Top 5 des rĂŽle de LA
oh putain oh putain bouge pas ok donc câest une liste non exhaustive et câest pas en mode 1 = mon pref, câest que la liste Ă mes rĂŽles pref de lui tt court.
ok.
1) jean marie olmeta (on omettra le prĂ©nom pas dingue) dans la loi selon bartoli parce que littĂ©ralement câest une puce. en gros câest un policier Ă la retraite que bartoli vient chercher pour lâaider Ă rĂ©soudre une enquĂȘte, câest vraiment juste un loser bien habillĂ©. et pour tout tâavouer, son amitiĂ© avec bartoli est tellement chelou, le mec (olmeta) le mate (je te jure y a pas dâautres façons dâappeler ça) de façon Ă©hontĂ©e constamment ??? je comprends rien Ă cet homme il est pas mariĂ©, on parle pas dâune supposĂ©e femme, il a un mur avec que des photos de bartoli pck il veut ABSOLUMENT le sauver dâun stalker, fin il pue lâhomosexuel câest fabuleux. il est fabuleux.
voici une photo pour mieux illustrer mes propos. un amour vraiment 12/10.
2) simon keller, dans meurtres Ă toulouse. picture this. un homme. dont la femme est morte. il est persuadĂ© que câest de sa faute Ă lui. il est policier. il voit sa collĂšgue mais a un blocage Ă©motionnel et elle est la personne la plus comprĂ©hensive Ă ce sujet. la nouvelle recrue est une jeune fille bourrĂ©e dâĂ©nergie et de joie de vivre DU NOM DE SA FEMME DĂCĂDĂE. il a un problĂšme au cĆur et va en mourir sâil ne se mĂ©nage pas. il fait exprĂšs de ne pas se mĂ©nager parce quâil veut crever. câest exact, lâhomme est suicidaire. et il sâappelle simon. littĂ©ralement je demande rien de plus. et pourtant jâai plus. et oui, il chante. il fait un demi-malaise dramatique. il est une father figure Ă la recrue. ma vie pour lui. je lâai reconnu Ă sa main Ă la 0.02s du tĂ©lĂ©film.
3) yvon dans un village presque parfait. ?????son rĂŽle ????son meilleur rĂŽle. yvon je tâexplique câest la dĂ©finition de takes no shit, gives no fucks and cares so, so much. lui et son pote (didier bourdon) cuddle dans le lit Ă cĂŽtĂ© dâsa femme parce quâil est comme ça yvon, parce quâil a pas de masculinitĂ© toxique. il va aider ce mĂȘme pote en allant faire de la plongĂ©e pour mettre un poisson au bout dâla cane Ă pĂȘche de laurent deutsch. il joue au cricket avec podalydĂšs et il le prend dans ses bras de joie on a lâimpression que denis pĂšse 0.4g. il est gentil. il fait passer son village et ses amis avant tout. il porte des tee-shirts johnny halliday immondes. le chasseur de mon cĆur. je tuerai pour lui. ma professeure dâitalien pense que lui et moi avons le mĂȘme prĂ©nom. mon loulou. envie de lui faire un bisou sur les cheveux. d'ĂȘtre une enveloppe rouge.
4) jean-hughes de wan dans le vagabon de la baie de somme. tu prends tout ce que jâai dit sur yvon et tu lâinverses. de wan câest quâun con, mais putain de merde quâil est beau. y a une policiĂšre son rĂŽle câest littĂ©ralement de faire des love eyes vers lui et je comprends tout Ă fait. un de ses premiers rĂŽles que jâai vu de lui oĂč il joue un antagoniste brutal et violent et pas juste pathĂ©tique. Ă un moment il est passĂ© de doucereux et charmant Ă hurler de rage et jâai jamais pu rĂ©cupĂ©rer. en plus jâai aimĂ© le film. enfin non jâai aimĂ© le voir Ă lâĂ©cran. et sa storyline. rien suivi du reste. il est cocky, il pense ĂȘtre mieux que tout le monde (il lâest) et jâai des sentiments amoureux pour lui.
5) françois dans le muguet de noĂ«l aka la seule piĂšce que jâai vu avec lui et qui mâa effectivement convaincu que le voir sur les planches me rappelle Ă quel point il est TALENTUEUX et ça me rend dingue. il est fleuriste. ma puce. le pauvre chaton il est tout le temps à ça de pleurer parce quâil est sĂ»r et certain que sa fille se tape son patron (son patron Ă lui.) je cite une de ses rĂ©pliques les plus DRĂLES : ânon mais comprenez, y a une diffĂ©rence deâŠâ âstatutâ âouiânon, non bah non, toujours pas.â il me fait trop rire. il a tellement haussĂ© le ton je me suis demandĂ© combien de strepsil il allait devoir consommer aprĂšs sa reprĂ©sentation. il a fait des verrines de choucroute froide parce quâil a âpaniquĂ©.â son meilleur ami dort chez lui et câest le mec de scĂšne de mĂ©nage et il est trop drĂŽle. il joue trop bien les darons. LA je veux dire. Ă un moment il est comparĂ© Ă un lion. un jour on donnera Ă cet homme un rĂŽle oĂč sa situation maritale est stable. (casper does that) françois il a passĂ© lâentiĂšretĂ© de la piĂšce en pls.
je me permets juste deâŠoui attâŠ
6) leodagan de carmelide dans kaamelott, aka littĂ©ralement lâhomme de ma vie, le blueprint de ce que jâentends quand je dis âmon type de mec,â je pense que jâai mĂȘme pas BESOIN de spĂ©cifier Ă quel point jâsuis head over heels pour cet homme. jâai 494 posts taguĂ©s leodagan et câest sans compter les 273 fankaam oĂč il est pas taguĂ©. câest mĂȘme pas mon blorbo câest plus, ce mec est pas bien dans sa tĂȘte y a rien qui va chez lui mais je le laisserais sĂ»rement mâenclumer la tĂȘte dans un mur porteur. jâpeux tâĂ©crire une dissert sur lui mais quiconque me suit sait sĂ»rement ce que je pense de ce personnage. littĂ©ralement dingue de lui. jâai trop de photos de sa bouille mais jâai choisi elle parce quâil est trop mignon. Ă©pouse-moi
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La marque rouge
Une histoire Ă©crite dâune traite, juste pour lâĂ©carter de mon cerveau et me remettre Ă quelque chose de plus lĂ©ger, Ă©crite en pensant Ă une strophe dâun poĂšme Aragon que jâaime beaucoup:Â
L'homme crie oĂč son fer le ronge Et sa plaie engendre un soleil Plus beau que les anciens mensonges
 (Les PoÚtes)
Il nâavait rien vu. Les autres non plus, mĂȘme ceux qui partageaient leur quotidien. Elle-mĂȘme ne sâĂ©tait rendu compte de rien jusquâĂ ce quâil soit trop tard.
Les jours et les semaines avaient passĂ© Ă un rythme effrĂ©nĂ©, chacun apportant son lot de problĂšmes : dans un premier temps il y avait eu ces tĂąches paraissant insurmontables comme de devoir reconstruire un royaume, rebĂątir un chĂąteau ou retrouver un ennemi, puis les petits soucis du quotidien sây Ă©taient ajoutĂ©s, ne laissant pas une seconde pour rĂ©flĂ©chir.
Lorsque parfois il la regardait manger, rire, ou tout simplement vivre, il sâĂ©merveillait quâavoir Ă©tĂ© enfermĂ©e pendant des annĂ©es nâait pas eu plus dâeffet que cela. Il lâavait mis sur le compte de son innocence : lâoptimisme enfantin qui la caractĂ©risait lâavait sans doute protĂ©gĂ©e de la noirceur de lâennemi, dâimaginer ce qui aurait pu ĂȘtre.
Elle avait mĂȘme pu lui parler de cette pĂ©riode sans paraĂźtre autrement marquĂ©e : lâennui, la perte de la notion du temps jusquâau jour oĂč elle avait enfin eu lâidĂ©e de graver une trace chaque jour dans la pierre, lâattente du jour oĂč elle pourrait Ă nouveau entendre de la musique ou ĂȘtre perdue dans la foule, la peur des formes Ă©tranges qui entouraient les ruines le soir venu. Ses rĂ©cits Ă©taient factuels, prĂ©cis ; jamais sa voix ne tremblait lorsquâelle en parlait, pas une larme ne fut versĂ©e.
Il croyait rĂ©ellement quâelle avait rĂ©ussi Ă tourner la page sans colĂšre ni rancĆur, avec une facilitĂ© quâil lui enviait.
Ce nâest quâaprĂšs que des bribes de souvenirs lui revinrent en mĂ©moire. Un sursaut en entendant la voix de Nessa, puis quelques jours plus tard une proposition de prendre le petit-dĂ©jeuner Ă table plutĂŽt quâau lit. Une demande aux cuisines de servir des fruits plutĂŽt que des gĂąteaux les jours de fĂȘte. Un coupe-papier sur la table de nuit pour ouvrir des lettres quâelle ne recevait jamais. Des cheveux coupĂ©s un peu plus court quâavant et attachĂ©s dâun simple lien pour suivre une nouvelle mode dont il nâavait jamais entendu parler. Cette façon de se retourner lorsquâune porte sâouvrait trop brusquement ou que quelquâun faisait tinter un trousseau de clĂ©s. Sa main sur son poignet, une nuit, dans un geste quâil avait cru ĂȘtre de la pitiĂ©. Une question quâil nâavait pas comprise : « Est-ce quâelle vous fait du bien ? »
Et puis ses silences, les jours suivants. Ces si nombreux silences quâelle brisait dâun sourire lorsquâelle sentait un regard sur elle.
Il avait acquiescĂ© lorsquâelle avait proposĂ© que Nessa prenne quelques jours de congĂ©. Il lui avait fait servir du lait chaud avec du miel lorsquâelle lui avait dit avoir trop mal Ă la gorge pour parler. Il nâavait pas rĂ©agi lorsquâelle lui avait tendu un papier oĂč il Ă©tait Ă©crit que Merlin lui conseillait de garder le silence pendant plusieurs jours pour mieux se soigner : il sâĂ©tait contentĂ© de penser que cela lui ferait des vacances. Il sâĂ©tait habituĂ© Ă cacher ses poignets sous les couvertures lorsque, dans un demi-sommeil, il sentait ses doigts frĂŽler ses cicatrices.
Il nâavait aucune raison de faire un lien entre ces Ă©vĂšnements qui sâĂ©taient espacĂ©s dans le temps. Et puis un matin, en la voyant pousser sa nourriture avec la pointe de son couteau, les piĂšces du puzzle qui Ă©taient jusque-lĂ Ă©parpillĂ©es dans sa cervelle sâĂ©taient rapprochĂ©es dâelles-mĂȘmes, comme aimantĂ©es, et lâimage quâelles avaient formĂ©e lâavait terrifiĂ©.
Il Ă©tait sorti de table, filant tout droit voir Merlin qui lui avait jurĂ© ne pas avoir vu la Reine depuis des mois ; puis avait appris auprĂšs des servantes que Nessa Ă©tait ravie de la place que la Reine lui avait trouvĂ© dans un chĂąteau en CalĂ©donie. Furieux autant quâinquiet il lâavait cherchĂ©e partout, ne songeant Ă leur chambre que tardivement. La prĂ©sence du garde quâil lui avait attribuĂ© devant la porte lâavait rassurĂ©, mais alors quâil sâapprĂȘtait Ă entrer il avait entendu des hurlements Ă©touffĂ©s. Interdit, il Ă©tait restĂ© lĂ , la main sur la poignĂ©e, sans oser faire un geste. Du coin de lâĆil il avait vu le garde se mordre la lĂšvre et baisser la tĂȘte.
- Depuis combien de temps ?
Il ne parvint pas à préciser sa question. Heureusement le garde avait manifestement envie de se débarrasser de son secret.
- Depuis deux heures, depuis dix-huit jours. Elle sâenferme et hurle dans les oreillers jusquâĂ ce que sa voix se casse. Elle mâa fait promettre, mais tant pis. Vous allez me renvoyer, ou me faire pendre ? Je prĂ©fĂšrerais la premiĂšre solution, notez bien.
- Ni lâun ni lâautre. Ne lui dites pas que jâĂ©tais lĂ . Et ne la laissez pas seule.
 Le soir en se couchant il avait jetĂ© un coup dâĆil sur la table de nuit oĂč le coupe-papier trĂŽnait toujours, si loin de toute missive. Puis il avait laissĂ© son poignet au-dessus des draps et avait attendu, feignant le sommeil et remerciant la peur qui serrait ses entrailles de le tenir Ă©veillĂ©.
Il Ă©couta sa respiration trop rapide et y dĂ©tecta les cauchemars. Il sentit les draps tressaillir lorsquâelle se rĂ©veilla en sursaut. Il perçut le gĂ©missement Ă©touffĂ© et attendit encore jusquâĂ ce quâil la sente sâapprocher. Puis Il la laissa toucher la petite partie de la cicatrice quâelle pouvait atteindre, ouvrit les yeux et lu dans son regard non pas la pitiĂ© mais une fascination pour cette marque indĂ©lĂ©bile.
Lorsquâil attrapa sa main dâun geste vif il Ă©tait trop tard pour quâelle puisse cacher ses larmes.
- Je nâai pas pu transmettre mon sang alors je lâai fait couler. Je ne supportais plus de penser alors jâai voulu que mon cĆur sâarrĂȘte. Je nâavais plus assez de force pour hurler ou pleurer, juste assez pour me trancher les veines. Cette empreinte dans ma peau ne me fait pas de bien, au contraire : Ă chaque fois que je la vois je me souviens de la douleur, celle qui Ă©tait Ă lâintĂ©rieur et que personne ne pouvait voir. Celle que jâaurais voulu que les autres regardent et que pourtant je cachais. En voyant mon sang vous avez entendu mon cri.
Elle ouvrit la bouche pour rĂ©pondre mais aucun son nâen sortit. Elle avala sa salive et essaya encore mais sa gorge refusait de fonctionner. Elle commença Ă paniquer et se redressa sur un coude, les ongles griffant son cou.
- On se calme, chhhhhut. Faites juste oui ou non, ça me suffira.
Elle confirma ses soupçons : oui, dix-huit jours auparavant elle sâĂ©tait rĂ©veillĂ©e au « bonjour » de Nessa et Ă©tait retournĂ©e lĂ -bas en un instant. Oui, depuis elle avait lâimpression que son Ăąme Ă©tait Ă la Tour de Ban tandis que son corps Ă©tait Ă Kaamelott. Oui, câĂ©tait comme si ses cauchemars Ă©taient la rĂ©alitĂ© et la rĂ©alitĂ© nâĂ©tait quâun rĂȘve. Oui, elle avait en permanence envie de hurler de peur et de colĂšre.
- Ăcoutez-moi bien. Je vous ai sortie de cette foutue prison. DĂšs demain jâirai la faire dĂ©truire, pierre Ă pierre, et on ira ensemble la regarder tomber. Je vous offrirai un trousseau de toutes les clĂ©s de ce chĂąteau pour que vous vous sentiez libre. Si vous voulez parler je serai lĂ pour vous Ă©couter. Si vous voulez hurler on ira ensemble au milieu de la forĂȘt et vous pourrez le faire jusquâĂ ce que je sois sourd, vous pourrez mĂȘme crier les pires insultes que vous connaissez et si vous en manquez je vous en apprendrai de nouvelles. En Ă©change promettez-moi juste une chose : promettez-moi que je ne verrai jamais cette marque sur votre peau. Je nâai pas besoin de votre sang pour vous entendre.
GueniĂšvre le regarda comme si elle le voyait pour la premiĂšre fois, cherchant quelque chose sans quâil sache exactement quoi, puis se tourna pour attraper le coupe-papier. Elle en caressa la lame, doucement, puis le lui tendit. Au moment oĂč lâobjet quitta ses doigts elle se recoucha puis se recroquevilla.
Arthur posa lâobjet sur sa propre table de nuit, surpris quâelle ait cĂ©dĂ© si facilement. Lorsquâil se recoucha Ă son tour il la vit tendre une main timide quâil attrapa aussitĂŽt.
- Ne me lĂąchez pas. Plus jamais de sang versĂ©, ni le mien ni le vĂŽtre. Prononça-t-elle dâune voix Ă©raillĂ©e.
- Plus jamais. Plus jamais, je vous le promets.
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Une fois de trop (1/2)
Ao3
BĂ©ta:Â @saecookieâ, @smhalltheurlsaretakenâ
â Quand je pense quâils Ă©taient quâĂ cinq mĂštres de moi.
LĂ©odagan Ă©tait assis sur une souche, les yeux fixĂ©s sur les flammes dansantes qui jetaient des reflets roux dans ses cheveux gris. Arthur lui jeta un coup dâoeil au-dessus du feu de camp. Autour dâeux, les soldats sâaffairaient Ă prĂ©parer leur dĂ©part, les uns rassemblant leurs armes, les autres rĂ©pĂ©tant le plan dâattaque. Il resserra sa cape noire autour de ses Ă©paules. Le vent Ă©tait froid dans la nuit dĂ©jĂ bien avancĂ©e.
â Ă quinze contre un, vous auriez pas pu faire grand-chose, dit-il. Et puis, vous Ă©tiez allĂ©s ramasser des fraises avec votre fille, vous auriez pas pu vous douter de ce qui se passerait. De toute façon, dĂšs que les Ă©claireurs sont revenus, on part la chercher. Dans quelques heures, elle sera avec nous.
Ce fut au tour de LĂ©odagan de lui jeter un regard peu convaincu.
â Vous dites ça pour vous rassurer vous, ou pour me rassurer moi ?
Arthur haussa les Ă©paules. Il repoussa une longue mĂšche noire, tombĂ©e devant ses yeux, derriĂšre son oreille. Il nâavait pu se rĂ©soudre Ă les couper, bien quâil ne soit guĂšre Ă©vident dâavoir les cheveux long pour un chef de guerre. Pas encore.
â De toutes façons, si on la ramĂšne pas, câest votre femme qui ira la chercher elle-mĂȘme. DĂ©jĂ quâil a fallu faire tout un cirque pour pas quâelle nous suive.
LĂ©odagan hocha la tĂȘte.
â D'ailleurs, je sais pas ce que vous avez prĂ©vu de faire de lâautre, dit-il Ă voix basse, le regard fixĂ© sur les braises rougeoyantes, mais si vous le tuez pas, câest moi qui mâen occupe. Remarquez, si on le ramĂšne vivant au chĂąteau, il va pas le rester trĂšs longtemps. Vous aurez beau mettre autant de gardes que vous voudrez, ça arrĂȘtera pas ma femme. Et vous savez comme moi que, si on le laisse partir, il recommencera.
Arthur resta silencieux, et LĂ©odagan nâinsista pas. Ils se tinrent compagnie en silence sous les Ă©toiles, entourĂ©s par le bruissement des feuilles, les cris des bĂȘtes sauvages, et la mĂ©lodie dâune armĂ©e qui se prĂ©pare.
â De toutes façons, dĂšs quâon rentre, je lui colle un garde du corps aux miches, non nĂ©gociable, finit par dire LĂ©odagan.
â Câest pas moi qui vais vous arrĂȘter, acquiesça Arthur. On peut mĂȘme lui en coller deux, si ça vous fait plaisir.
Au sein dâune petite clairiĂšre perdue dans la forĂȘt, non loin des ruines de ce qui fut, par le passĂ©, Kaamelott, avait Ă©tĂ© Ă©rigĂ© un camp de fortune. Il abritait les traditionnels traĂźtres, renĂ©gats, lĂąches et autres synonymes qui, non contents dâĂȘtre toujours en vie, cherchaient un moyen de reprendre le pouvoir afin dâassouvir leur soif dâambition pour les uns, et de continuer les vieilles habitudes pour les autres.
â Non mais, sĂ©rieusement, vous la capturez, moi, Ă la limite, je veux bien, dit Loth avec un grand geste du bras en direction de GueniĂšvre pour appuyer ses propos. Vous voulez pas la ligoter, je peux comprendre. Mais la laissez libre avec simplement les poignets pris dans une petite ficelle, vous mâexcuserez, je trouve que ça fait un peu lĂ©ger. DĂ©jĂ quâil a fallu quâelle sâĂ©chappe et quâon lui court aprĂšs pour que vous acceptiez quâon lui attache les chevilles !
Ă quelques mĂštres de lui, assise en tailleur au pied dâun hĂȘtre, sa robe blanche tachĂ©e par la boue et dĂ©chirĂ©e par les branchages, GueniĂšvre le regardait dâun air furieux. Une Ă©paisse corde enserrait ses poignets posĂ©s sur ses genoux. Autour dâelle, les quelques gardes blancs restĂ©s fidĂšles Ă Lancelot, et les soldats du royaume dâOrcanie finissaient de ranger le campement, alors que les premiers rayons du soleil perçaient dĂ©jĂ les nuages Ă lâEst.
â D'autant que, de mĂ©moire, câest pas des poignets ligotĂ©s qui lâont empĂȘchĂ© de disparaĂźtre la premiĂšre fois, ajouta Galessin.
â Non.
La voix de Lancelot était ferme, et sans appel. Sa main se posa sur le pommeau de son épée, en clair avertissement de ne pas insister. Et pourtant, depuis que GueniÚvre avait été ramenée au camp, il ne lui avait adressé ni un mot, ni un regard.
â Ce que lâon peut faire, dit Mevanwi, les yeux posĂ©s sur son ancienne rivale qui soutint son regard sans vaciller, câest lâenfermer dans une jolie petite cage. Elle ne sera pas ligotĂ©e, ce sera dâautant plus dur pour Arthur et les autres de lâen sortir, et ça vous laisse le temps de dĂ©cider quoi faire dâelle en attendant.
â Quelle bonne idĂ©e ! sâexclama GueniĂšvre en levant les yeux au ciel. Dâautant que jâai lâhabitude maintenant, aprĂšs avoir passĂ© dix ans enfermĂ©e dans une tour.
Lancelot fronça les sourcils.
â Quoi faire dâelle? Que voulez-vous dire?
Mevanwi le regarda dâun air surpris.
â Elle vous a quittĂ© deux fois dĂ©jĂ , dit-elle. Si vous voulez laisser passer un affront pareil, libre Ă vous, mais que penseront vos hommes ? Dâautant que, si vous reprenez le trĂŽne, il sâagira de faire un hĂ©ritier cette fois.
Elle se mit sur la pointe des pieds, prenant appui sur les Ă©paules de Lancelot dans une moquerie dâembrassade.
â Ou tenez-vous vraiment Ă ce que le peuple vous voit comme un souverain plus incapable encore que le prĂ©cĂ©dant ? souffla-t-elle dans son oreille avant que Lancelot ne la repousse avec un air empli dâun dĂ©goĂ»t et dâun mĂ©pris rarement vu sur son visage.
â Ah ! dit Loth en faisant un pas en arriĂšre, les mains levĂ©es en signe dâinnocence. LĂ , mes amis, nous atteignons, une fois nâest pas coutume, une de mes rares limites. Capturer la reine, je veux bien, câest un coup de bĂątard, donc on reste dans nos petites habitudes, si on veut. Mais si on commence Ă parler torture et autres joyeusetĂ©s, je vais devoir vous quitter. Non parce que, câest pas que ça me gĂȘne, hein. Boyaux, viscĂšres, bĂ»chers, soyons honnĂȘtes, câest la routine. Mais, dans lâhypothĂšse dâun Ă©chec, parce que, restons lucide, tout est possible. Dans lâhypothĂšse dâun Ă©chec, donc, je prĂ©fĂšre ĂȘtre jugĂ© pour avoir capturĂ© la reine uniquement. Je doute fortement que la punition soit la mĂȘme si le fils Pendragon la rĂ©cupĂšre, comment dire, 'abĂźmĂ©e', si vous voyez ce que je veux dire.
â Surtout, faites comme si jâĂ©tait pas lĂ , hein, dit GueniĂšvre dâune voix si plate quâon aurait pu douter que la discussion la concernait. Jâai lâhabitude, aprĂšs tout.
â On pourrait aussi envisager de la bĂąillonner, ajouta Mevanwi.
â Arthur ne la rĂ©cupĂ©rera pas, dĂ©clama Lancelot, faisant mine de ne pas les avoir entendu. Et un noble chevalier ne met pas son aimĂ©e en cage comme un vulgaire animal.
â Oui, enfin, pour la cage, vous lâavez quand mĂȘme enfermĂ© dans une tour pendant plusieurs annĂ©es, remarqua Galessin.
â Dans une tour, oui, rĂ©pĂ©ta Lancelot. Pas dans une cage.
â Dans une tour, câest beaucoup dire, remarqua GueniĂšvre dans le vide. On parle dâune piĂšce dâune dizaine de mĂštres carrĂ© avec une pauvre petite fenĂȘtre sur lâextĂ©rieur.
Loth fit une moue incertaine.
â Une tour, une cage, dit-il. Lâon est en droit de se demander sâil y a vraiment une diffĂ©rence.
â Et puis, on est tous d'accord pour dire que lâobjectif, câest que Arthur vienne essayer de la sauver, non ? dit Galessin.
â Ah mais non, seigneur Galessin, mon brave, interrompit GueniĂšvre sur un ton joyeusement ironique, en fixant Lancelot qui persistait Ă lui tourner le dos. Ce que le seigneur Lancelot veut dire par âArthur ne la rĂ©cupĂ©rera pas', voyez-vous, câest que, quitte Ă me perdre, comment aviez-vous dit dĂ©jĂ ? Ah oui ! Il prĂ©fĂšre me tuer de ses propres mains.
Galessin et Loth se tournĂšrent vers Lancelot dâun mĂȘme mouvement.
â Ah oui, dit Loth, hochant la tĂȘte. On a donc atteint des sommets que je pensais jusque-lĂ hors de vue. Non mais, vous savez quoi, je vous laisse faire vos petites bricoles, hein, vous dĂ©cidez quoi faire, et puis quand vous aurez repris vos esprits, vous me faites signe ? Non parce que, au bout dâun moment, il faut savoir rester sĂ©rieux. Si vous partez dans des divagations folles, faut le dire, et puis nous, on retourne Ă nos magouilles habituelles. Donc, Ă©coutez, moi, je mâen vais, et puis on se revoit quand la raison vous retrouve ?
Mevanwi détourna les yeux de GueniÚvre pour se tourner vers les autres conspirateurs, faisant virevolter sa lourde robe.
â Suffit ! dit-elle sĂšchement. Personne ne va tuer GueniĂšvre. Pour lâinstant, du moins. Seigneur Galessin, vous nous trouvez une cage solide oĂč lâenfermer, et nous partons. Je nâai pas besoin de vous rappeler que, plus nous restons ici, plus le risque que les soldats de Kaamelott nous retrouvent avant que nous soyons prĂȘts augmente.
â Alors, oui, mais je tiens tout de mĂȘme Ă rappeler que, parmi les connards ici prĂ©sents, je suis tout de mĂȘme le seul Ă ĂȘtre roi, dit Loth. Je pense que ça mĂ©rite tout de mĂȘme un minimum de respect, surtout quand il sâagit de donner des ordres Ă mes hommes.
â Dâautant que je suis chevalier, pas serviteur, ajouta Galessin, et quâaux derniĂšres nouvelles, je prends pas mes ordres de la maĂźtresse du rĂ©gent.
Mevanwi arqua un fin sourcil.
â Si vous avez une meilleure idĂ©e, nâhĂ©sitez surtout pas Ă la partager, dit-elle calmement.
Loth et Galessin Ă©changĂšrent un regard.
âNon mais, câest le principe, expliqua Loth. Sur le fond, ma foi, on a rien Ă redire. Quoad Primum, aprĂšs tout. Le respect dâabord. MĂȘme si, bon, au vu de cette bande dâabrutis et de traĂźtres, je suis pas sĂ»r que le respect vole bien haut par ici.
Arthur et LĂ©odagan, allongĂ©s dans lâherbe en haut dâune colline qui donnait sur la clairiĂšre, regardĂšrent Galessin sâĂ©loigner, suivi de Loth. LĂ©odagan Ă©tait silencieux, ce qui Ă©tait loin de rassurer Arthur. Non pas quâil prĂ©fĂ©rerait entendre son beau-pĂšre bougonner et se plaindre comme Ă son habitude, mais un LĂ©odagan silencieux Ă©tait, de façon gĂ©nĂ©ral, bien plus imprĂ©visible quâun LĂ©odagan bougonnant.
Les autres chevaliers et soldats sâĂ©taient dĂ©ployĂ©s dans la forĂȘt alentour, de sorte Ă former un cercle infranchissable autour du camp. Un ordre du roi, et ce cercle se resserrerait jusquâĂ Ă©touffer tout ce qui se trouvait en son sein.
â Vous ĂȘtes toujours au clair sur le plan ? demanda Arthur, Ă moitiĂ© pour sâassurer quâil nây aurait pas dâaccrocs, et Ă moitiĂ© parce que le silence lui devenait pesant.
LĂ©odagan hocha la tĂȘte. Son regard passa de sa fille, abandonnĂ©e au pied de lâarbre, Ă Lancelot qui, sans jamais la regarder ni lui parler, vaquait Ă diverses occupations, probablement de futiles prĂ©textes pour rester auprĂšs de GueniĂšvre. La plupart des soldats avait maintenant quittĂ© la clairiĂšre et sâĂ©tait mis en route avec les tentes, les armes et les provisions vers leur prochain site de campement. Les quelques gardes toujours prĂ©sents sur le camp patrouillaient autour de la derniĂšre tente de commandement.
â Bon, alors on y va, dit Arthur.
Ils se redressĂšrent en prenant soin de rester cachĂ©s derriĂšre les arbres et les hautes herbes. La pente Ă©tait douce et la vĂ©gĂ©tation fournie, ce qui facilita leur trajet. Un unique garde se trouvait sur leur chemin, et fut rendu inconscient avant dâavoir put alerter quiconque. Arthur et LĂ©odagan poursuivirent leur route jusquâĂ la lisiĂšre de la clairiĂšre. Ils restĂšrent suffisamment en retrait pour ne pas ĂȘtre repĂ©rĂ©s, mais prirent soin de garder une vue dĂ©gagĂ©e sur GueniĂšvre. Ils nâavaient perdu de vue le camp que quelques minutes, mais des minutes bien trop longues au goĂ»t dâArthur.
Elle nâĂ©tait plus quâĂ quelques mĂštres dâeux, toujours assise entre la racines dâun chĂȘne, adossĂ©e contre son tronc, le regard perdu dans de lointains souvenirs. Arthur nâosait attirer son attention, au risque dâalerter les soldats. Lancelot leur Ă©tait dissimulĂ© par la tente, mais il devinait son emplacement par les coups dâoeil rapides que lui jetait GueniĂšvre par moments, avec une expression qu'Arthur, malgrĂ© ses dix annĂ©es dâabsence, reconnaissait comme le chagrin du souvenir dâune relation dans laquelle tant dâespoirs avait Ă©tĂ© mis rĂ©duite en cendres. La peur quâil voyait se mĂȘler au chagrin dans les yeux de GueniĂšvre le traversa de part en part Ă la façon dâune flĂšche ennemie. Dix annĂ©es passĂ©es en tant quâesclave libre de son cĂŽtĂ©, alors quâelle Ă©tait libre mais enfermĂ©e du sien. Combien de temps encore aurait-elle passĂ© dans cette chambre, si les circonstances ne lâavait pas ramenĂ© au Royaume de Logres ? Plus que quelques minutes encore Ă attendre, et il pourrait la libĂ©rer de ses liens plus rapidement quâil ne lâavait libĂ©rĂ© de la Tour de Ban, et passer le reste de sa vie Ă sâexcuser de ne pas ĂȘtre revenu assez vite, si elle acceptait de rester Ă ses cĂŽtĂ©s. De ne pas ĂȘtre revenu tout court. De ne pas lâavoir apprĂ©ciĂ©e, avant. De ne pas lâavoir Ă©coutĂ©e. De ne pas lui avoir laissĂ© la moindre chance. Il avait trop souvent oubliĂ© que, dans leur mariage arrangĂ©, elle non plus nâavait guĂšre eu le choix. Probablement encore moins que lui, connaissant LĂ©odagan et Dame SĂ©li.
Arthur sâapprĂȘtait Ă faire signe Ă son beau-pĂšre dâaller se placer de lâautre cĂŽtĂ© du camp, de sorte quâau moins lâun dâeux ait une vue sur Lancelot, quand Mevanwi sortit de la tente, suivi dâun soldat de lâarmĂ©e blanche. GueniĂšvre se redressa en la voyant approcher. Mevanwi sâagenouilla auprĂšs dâelle, sa coiffure soignĂ©e et sa robe vert sombre en exact opposĂ© des cheveux en bataille et de la robe souillĂ©e de GueniĂšvre.
â Cela devrait nous Ă©vitez dâavoir Ă vous Ă©couter dĂ©blatĂ©rer des inepties Ă longueur de temps, dit Mevanwi de sa voix mielleuse en montrant la bande de tissu blanc quâelle tenait entre ses mains.
GueniĂšvre jeta un Ćil au tissu sans en avoir lâair bien impressionnĂ©e, et ne daigna pas rĂ©pondre. Elle regarda simplement Mevanwi dâun air dĂ©sintĂ©ressĂ©.
â Mais avant, continua Mevanwi aprĂšs un temps de silence la tĂȘte, passant le tissu au soldat postĂ© derriĂšre elle, jâai une question Ă vous poser.
Elle se tenait droite, la tĂȘte levĂ©e de sorte Ă pouvoir regarder GueniĂšvre de haut. Son visage, autrefois doux et Ă©motif, semblait figĂ© dans un masque de marbre blanc. MĂȘme ses lĂšvres, autrefois charnues et invitantes, Ă©tait dĂ©sormais dâun rouge plus sombre quâil nâĂ©tait coutume, plus fines et sĂšches que dans les souvenirs dâArthur.
â Parce que vous pensez sĂ©rieusement que je vais vous rĂ©pondre ?
LĂ©odagan ne put retenir un petit rire en entendant la rĂ©ponse de sa fille, et Arthur lui-mĂȘme ne put sâempĂȘcher de sourire.
â Je me suis toujours demandĂ©, reprit Mevanwi dâune voix Ă©trangement douce, ce que Lancelot et Arthur peuvent bien vous trouver.
GueniĂšvre fronça les sourcils en signe dâincomprĂ©hension.
â Quâest-ce que vous bavardez encore ?
â Et bien, soyons honnĂȘtes, vous nâĂȘtes pas particuliĂšrement jolie, tout du moins, pas au goĂ»t du roi, dit Mevanwi, en comptant ses arguments sur les doigts de ses mains. Vous nâĂȘtes pas spĂ©cialement intelligente non plus, pas attirĂ©e par le trĂŽne, pas intĂ©ressĂ©e par les affaires dâĂ©tat⊠Pourquoi vous ?
â Vous savez les choisir vous, dites, chuchota LĂ©odagan.
Arthur prĂ©fĂ©ra ne pas rĂ©pondre. Â
â Ah, sâexclama GueniĂšvre avec un petit rire sans joie. Parce que vous pensez quâils mâont choisie ? Ben tiens ! Ou que je voulais devenir reine, câest ça ? Ă votre avis, câest pour quelle raison que jâai fichĂ© le camp dans les bois ? Enfin, vu oĂč ça mâa menĂ©âŠ
â Vous Ă©tiez reine, dit Mevanwi sĂšchement. Beaucoup Ă votre place n'auraient pas passĂ© leurs journĂ©es Ă sâoccuper de dĂ©corations, de broderies, et des maĂźtresses du roi.
â Parce que vous pensez que câest quoi le devoir dâune reine, vous ? demanda GueniĂšvre. Vous savez, jâai jamais voulu ĂȘtre reine, moi. Tout ce que je voulais, câĂ©taitâŠ
Elle haussa les Ă©paules et le fantĂŽme dâun sourire se dessina sur son visage.
â Je sais pas vraiment, reprit-elle. Une histoire dâamour. Mais câĂ©tait pas ça, donc jâai essayĂ© de faire avec. Un mariage, câest un partenariat, pour le meilleur ou pour le pire, non ? Vous devez le savoir, avec le seigneur Karadoc. Vous vous souvenez le lui, ou est-ce que vous avez vrillĂ© au point de tout oublier ? MĂȘme si je connaissais pas Arthur, et ben, on sâest mariĂ©. Donc jâai essayĂ©. Jâai essayĂ© dâapprendre Ă le connaĂźtre, Ă le soutenir, Ă encaisser les sautes dâhumeur, les reproches, et autres. Jâai mĂȘme essayĂ© de mâintĂ©resser Ă tout ça au dĂ©but, vous savez. Ă la table ronde, aux dolĂ©ances, et autres. Mais bon, aprĂšs une cinquantaine de fois Ă se faire rembarrer, on finit par se lasser. Et puis, dĂ©jĂ quâil a pas le fort pour dĂ©lĂ©guer Ă ses chevaliers, alors Ă sa femme !
Mevanwi secoua la tĂȘte.
â Au moins, votre disparition ne sera pas une grande perte.
â Surtout que vous pourrez me remplacer, câest ça ? dit GueniĂšvre. Et ben, je vous souhaite bien du courage.
Mevanwi se redressa, forçant GueniÚvre à lever les yeux pour continuer à la regarder.
â Vous remplacer ? rĂ©pĂ©ta-t-elle en secouant la tĂȘte. Non. Le royaume de Logres est incapable de trouver un roi efficace, tout comme ses habitants sont incapable de comprendre ce quâest la dignitĂ©, et le respect. Non. Le royaume de Logres nâaura bientĂŽt plus besoin dâune reine, car il nây aura bientĂŽt plus de royaume.
Avant que GueniĂšvre ne puisse rĂ©pondre, Mevanwi fit un geste au garde, qui glissa le bĂąillon entre les lĂšvres de la reine et le noua derriĂšre sa nuque. Une dague apparut dans la main de Mevanwi. La lame, dâun noir plus profond que la nuit, vint caresser la gorge de la reine. Arthur dut poser une main sur le bras de LĂ©odagan pour lâempĂȘcher de se ruer vers sa fille, bien que lâeffort quâil faisait lui-mĂȘme pour ne pas se prĂ©cipiter vers les deux femmes Ă©tait considĂ©rable.
â Vous mâavez empĂȘchĂ©e dâavoir le trĂŽne, une premiĂšre fois avec Arthur, et une deuxiĂšme fois avec Lancelot, murmura Mevanwi, tenant le menton de GueniĂšvre de sa main libre pour la forcer Ă tendre le cou et Ă la regarder, caressant de son pouce les lĂšvres de la reine. Mais tout cela prendra bientĂŽt fin.
Elle pressa lĂ©gĂšrement la lame, et une goutte de sang perla sur la peau blanche de GueniĂšvre, dont le visage resta impassible devant la folie de son ancienne amie. Mevanwi resta comme cela quelques secondes de plus puis, satisfaite, se leva, dissimula son arme entre les plis de sa robe. Sans un autre mot, elle fit demi-tour pour retourner Ă la tente, son garde sâinclinant devant elle avant de retourner patrouiller autour du camp.
â Je vous prĂ©viens, dit LĂ©odagan dâune voix plus grave que dâordinaire, les yeux fixĂ©s sur sa fille. Signal ou pas, jâattendrais pas cinq minutes de plus, et jâaimerais bien vous voir essayer de mâen empĂȘcher.
Sa main était serrée sur le pommeau de son épée dégainée.
Arthur hocha la tĂȘte. Il regardait GueniĂšvre, et le filet Ă©carlate qui ruisselait le long de son cou. Sa respiration, dâabord saccadĂ©e, se calma et il la vit prendre de longues et lentes inspirations, les yeux fermĂ©s comme si elle sâimaginait ĂȘtre autre part, loin. Arthur ne put sâempĂȘcher de se demander oĂč. En CarmĂ©lide, peut-ĂȘtre. Ou Ă Rome, en train de dĂ©guster de la pĂąte dâamande. Peut-ĂȘtre mĂȘme Ă Kaamelott, mĂȘme sâil en doutait.
Mevanwi allait disparaĂźtre dans la tente quand le son de sabots sâarrachant Ă la boue, et de roues chargĂ©es dâun lourd fardeau se firent entendre. Galessin et Lancelot apparurent, suivis dâune charrette Ă lâarriĂšre de laquelle trĂŽnait une grande cage aux barreaux de fer.
â Moi vivant, dit LĂ©odagan, se dĂ©gageant de la prise quâArthur avait sur son Ă©paule, ils la mettront pas lĂ -dedans.
Il fit un pas vers le camp mais Arthur se plaça devant lui, une main sur son torse pour le forcer Ă sâarrĂȘter.
âDĂ©gager de mon chemin, ou je mâoccupe de votre cas avant dâaller en finir avec les traĂźtres et les traines-patins que vous avez laissĂ© vivre.
Arthur mit une main sur la lame de lâĂ©pĂ©e de son beau-pĂšre, et lâĂ©carta avec douceur de son visage. Il avait lui aussi dĂ©gainer, et le poids dâExcalibur dans sa main, habituellement source dâinquiĂ©tudes et de responsabilitĂ©s, lui Ă©tait Ă©tonnement rassurant.
â Si on y va maintenant, dit-il en prenant soin de rester cachĂ© par les arbres et de maintenir sa voix basse, ils auront le temps de la tuer avant quâon ait pu faire trois pas.
â Vous prĂ©fĂ©rez les laisser faire peut-ĂȘtre ? Dix ans quâelle aâ
â Non, lâinterrompit Arthur. Mais on va pas non plus se jeter dans le tas comme des abrutis.
Il jeta un Ćil en direction du camp pour sâassurer que nul ne les avait repĂ©rĂ©.
â Suivez-moi.
#kaamelott#post-kv1#kv1 spoilers#la suite arrivera dans les prochains jours#kaamelott fanfic#une fois de trop
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Pretty Woman
Trop de difficultĂ© Ă Ă©crire depuis un moment, jâessaye de mây remettre mais le faire en anglais rend la tache plus compliquĂ©. Alors je lâai Ă©crite en français.
Pour ceux qui seront le lire: Bonne lecture !
****
William sort de chez lui en quĂȘte de plaisir nocturne et tombe sur Peter, prostituĂ© dans les Narrows. Ou Roy et Jason joue un jeu pour l'anniversaire de Jason
***
William roulait au beau milieu de la nuit dans les rues de Gotham.
Il Ă©tait sortie de son duplex dans Monolith Square. Il essayait de se convaincre quâil comptait juste faire un tour de voiture pour sâaider Ă dormir. Rien de plus.
Mais il descendait vers Narrows et plus il voyait les prostituĂ©s plus il savait quâil nâallait pas finir seul ce soir.
Il se mit Ă rouler doucement au pas, regardant toutes les travailleuses et tous les travailleurs de la nuit qui lui prĂȘtaient plus dâattention.
Il fini par remarquer un prostitué dans un angle.
CâĂ©tait un beau et un grand jeune homme. Il avait des cheveux brun bouclĂ©s plus long sur le dessus et rasĂ© de prĂšs sur le cĂŽtĂ©. Il portait un short en jean trĂšs court avec un crop top rouge et une veste en cuir.
Putain, il avait besoin dâavoir cet homme pour lui.
Quand il sâarrĂȘta, une femme sâapprocha de sa fenĂȘtre passager alors quâil lâouvrait.
« Salut trésor. Besoin de compagnie ?
-Je dirais pas non, mais je pensais plutĂŽt au gars derriĂšre toi.
-Tant pis pour toi mon cĆur. »
Au dĂ©but le prostituĂ© ne semblait pas sâintĂ©resser Ă William, il dĂ» klaxonner aprĂšs avoir fait plusieurs signes de main.
« Je peux tâaider ? Lâhomme demanda en sâappuyant sur la fenĂȘtre
-JâespĂšre bien. Je peux tâemmener quelque part ? »
Lâhomme regarda William de haut en bas puis regarda la voiture.
« Tâes flic ?
-Non.
-Tâes obligĂ© de me le dire si tu lâes, mĂȘme si tâes pas en service.
-Promis je ne suis pas flic. »
Lâhomme haussa les Ă©paules avant de monter.
« William. Il se présenta
-Peter. »
William se mit Ă rouler doucement un peu au hasard alors quâun silence gĂȘnĂ© commençait Ă Ă©merger.
« Alors ⊠comment est-ce que âŠÂ ? »
William se racla la gorge.
« 50 pour une fellation, 100 pour rapport anal dans la voiture. Je me permet de prendre des frais supplémentaires suivant tes demandes.
-Et si je te ramÚne chez moi ?
-200 minimum.
-Ăa marche. »
Peter monta en voiture avec nonchalance. Il mit sa ceinture sans plus regarder William.
William quant à lui ne pouvait détourner le regard. Avec la lumiÚre intérieur de la voiture, il remarqua enfin que Peter était maquillé.
Il avait mis du mascara et de lâeyeliner qui faisait ressortir le vert de ses yeux. Il avait Ă©galement mis du fard Ă paupiĂšre pailletĂ©.
Mais ce qui accrochait le plus le regard de William fut le gloss rouge sur les lÚvres déjà pulpeuse de Peter. Bien malgré lui, il imagina toutes les choses indécentes que ces lÚvres allaient faire.
Est-ce quâil va arriver Ă tenir jusquâĂ la maison alors quâil veut prendre Peter lĂ maintenant.
« Tu prĂ©fĂšres faire ça dans la voiture finalement ? » Peter demanda dâun air coquin en sâapercevant de lâeffet quâil lui faisait
William sursauta et rougit, il assura que non en bredouillant et en redémarrant tant bien que mal la voiture.
Et ce foutu Peter qui cachait trĂšs mal son rire derriĂšre sa main. Il nâavait quâune seule envie.
Lâembrasser comme un fou.
Depuis le moment oĂč ils sâĂ©taient retrouvĂ© quâĂ quelques centimĂštres lâun de lâautre, Roy sentit un courant Ă©lectrique envahir tout son corps, hĂ©rissait les poils derriĂšre sa nuque.
Ils nâarriveraient jamais assez vite chez lui.
***
AprĂšs une rencontre gĂȘnant avec sa voisine du troisiĂšme dans lâascenseur qui leur souhaita une bonne journĂ©e, ils arrivĂšrent chez William.
Ă peine la porte refermĂ©e, William plaqua Peter contre le mur et voulu lâembrasser. Peter le stoppa, posant ses doigts sur ses lĂšvres.
« Doucement Cassanova. Tu es sûr que tu peux me payer ? »
Sans un mot de plus, William sourit en sâapprochant de la table dans son salon. Il sortit une grosse, vraiment trĂšs grosse liasse de billet de sa veste.
Peter écarquilla les yeux avant de les battre frénétiquement.
« Ce sont des faux ?
-Nope.
-Tu avais autant dâargent sur toi en te rendant dans un endroit surnommĂ© Crime Alley ?
-Alors ça fera assez ?
-CâĂ©tait extrĂȘmement dangereux.
-Tu tâinquiĂštes pour moi ? Câest chou.
-Tâes quâun abrutit. »
Sans perdre de son aplomb, William plaqua Peter contre la table, passant une de ses jambes entre les siennes. Ses lĂšvres frĂŽlĂšrent celle de Peter.
Ils Ă©taient tellement prĂšs lâun de lâautre que William pouvait sentir la respiration de Peter sâarrĂȘtait brusquement avant quâil nâessaye de la contrĂŽler Ă nouveau.
« Alors on sâarrĂȘte lĂ Â ? »
Peter sâhumecta les lĂšvres en Ă©vitant son regard.
Il se retourna légÚrement pour faire mine de compter les billets. William chercha à connaßtre les pensées de Peter.
Est-ce quâil avait tout ratĂ©Â ? Est-ce quâil lâavait fait trop peur Ă Peter ?
Peter posa sa main sur la clavicule de William en se retournant, le coupant la respiration.
Quand ils sâembrassĂšrent, William ne put sâempĂȘcher de gĂ©mir de soulagement.
« Tant quâĂ ĂȘtre lĂ , je ne vais pas partir les mains vides. Peter susurra
-Putain, merci. »
William attrapa les hanches de Peter pour le retourner. Il mordit son cou tout en ouvrant le short de Peter.
« Quelquâun est impatient.
-Tu nâas aucune idĂ©e Ă quel point. »
Leur rapport fut intense et rapide. La table avait tellement raclée le sol que William était persuadé que son voisin de dessous allait se plaindre le lendemain.
Et tous ses voisins allaient avoir de quoi se plaindre, car la nuit ne faisait que commencer.
William était attaché au montant du lit, Peter, qui ne portait plus que sa veste en cuir, le chevauchait lentement alors que les rayons du soleil commençaient à dessiner leur corps quand ils eurent un autre des nombreux orgasmes de la nuit.
Finalement fatiguĂ©s, Peter sâĂ©croula sur William.
« Putain ⊠CâĂ©tait une nuit mĂ©morable. William sâexclama tandis que Peter souriait. Et maintenant ?
-Maintenant ? »
Peter lâembrassa langoureusement avant de lui rĂ©pondre.
« Maintenant, je vais te laisser attachĂ© pendant que je regarde si tâas dâautres liasses de billets qui traĂźnent ou des objets que je pourrais revendre.
-Quoi ? »
Peter souri malicieusement en se redressant et quitta la chambre.
William perdit son sourire et tira sur les menottes.
« Peter. Peter ! Jason, je te jure que si tu fais quoi que ce soit à mes Roybot ! »
Jason revint sâappuyant sur la rambarde de la porte. Il Ă©tait complĂštement nu maintenant et Ă©tait en train de se dĂ©maquiller.
« SĂ©rieusement Roytoy ? Câest ce quâil te faut pour dire nos mots de sĂ©curitĂ©. Rigola-t-il en sâavançant vers leur lit. Et je croyais que le garçon dont sâĂ©tait lâanniversaire avait le droit de faire ce quâil veut. »
Ils continuÚrent à se chamailler pendant que Jason détachait Roy. Ils finirent par bailler entre chaque mot et décidÚrent de reprendre aprÚs une bonne douche et une bonne sieste.
Une fois installĂ© dans un lit avec des draps propres, enlacĂ©s dans les bras lâun de lâautre Roy dit :
« Bon anniversaire Jaybird. CâĂ©tait un bon anniversaire ?
-Le meilleur.
-Parfait. »
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Des idées de coupes courtes pour cheveux fins
#hairstyles Câest le printemps, les femmes ont envie de renouveau ! Si vous avez les cheveux fins, câest le moment dâadopter une coupe de cheveux courte. En effet, avoir trop de longueur offre une vision un peu effilĂ©e de votre chevelure alors que vous recherchez un effet volume ! A bannir absolument : la coupe effilĂ©e justement ou le dĂ©gradĂ©. Ne cherchez pas plus loin : l'influenceuse Noholita, lâactrice Marion Cotillard ou la chanteuse Katy Perry⊠toutes ces femmes qui sont autant de modĂšle Ă suivre sont toutes passĂ©es Ă la coupe courte pour donner du volume et du style Ă leurs cheveux fins. Et cĂŽtĂ© coiffure, elles sont bien renseignĂ©es ! Jetez un oeil Ă leurs photos sur Pinterest. Voici quelques conseils du coiffeur et ambassadeur Schwarzkopf Professionnel pour rester au plus prĂšs des tendances. Câest quoi les cheveux fins ?MĂȘme si en gĂ©nĂ©ral une femme le sait bien, les cheveux sont fins lorsquâils manquent de volume, que la chevelure paraĂźt plate, peu fournie. Bien souvent les cheveux fins deviennent facilement Ă©lectriques mĂȘme au simple passage de la brosse Ă cheveux, dâoĂč lâimportance de bien choisir celle-ci. Les cheveux fins sont aussi mous, fragiles et s'emmĂȘlent tout le temps. Mais les cheveux fins nâont pas que des dĂ©fauts ! Contrairement aux cheveux Ă©pais, ils sont faciles Ă coiffer et Ă repositionner et on passe moins de temps Ă les entretenir ; ils sĂšchent super vite, ondulent facilement, bref on peut aussi compter sur eux pour une coiffure stylĂ©e. Quelles coupes courtes pour les cheveux fins des femmes ?Pour Cyril Bazin, coiffeur et ambassadeur Schwarzkopf professional, âpour une femme, les deux ennemis de ses cheveux fins sont trop de longueur et le dĂ©gradĂ©, sinon on peut se permettre tous types de coupes et oser une transformation qui s'avĂ©rera encore plus spectaculaire que sur des cheveux Ă©paisâ. Voici ses conseils en matiĂšre de coupe prĂ©cisĂ©ment :la coupe droite appelĂ©e aussi blund cut dans sa version plutĂŽt courte pour les cheveux fins, la bund cut bob : cette coupe de cheveux est particuliĂšrement Ă©galisĂ©e. Câest la signature capillaire dâAnna Wintour, câest dire Ă quel point cette coupe de cheveux fait partie des tendances. Cette coupe hyper structurĂ©e - et pourquoi pas un peu de plongeant - apporte un effet volume immĂ©diat. la coupe pixie de Kristen Stewart, de Sharon Stone ou de Michelle Williams pĂ©riode Dawson : cette coupe garçonne avec un peu plus de longueur sur le dessus de la tĂȘte et la nuque dĂ©gagĂ©e apporte du flou et beaucoup de mouvement pour un effet matiĂšre instantanĂ©. Elle met particuliĂšrement en valeur le visage aussi.une mĂšche : âouiâ nous confirme le coiffeur Cyril Bazin car âen couvrant le front on apporte de la matiĂšre tout en souplesseâ. la frange : Cyril Bazin recommande âune vraie frange massive sur le haut du visage, pas dĂ©gradĂ©e ni effilĂ©eâ. Ăvidemment on Ă©vite la frange si votre visage est rond ou si vous avez le front Ă©troit mĂȘme si on a les cheveux fins. Alors sĂ©duite? quelle coupe courte allez vous adopter pour vos cheveux fins? la garçonne style pixie ? le carrĂ© un peu plongeant? une frange ou une mĂšche pour apporter du peps Ă votre visage?AprĂšs la coupe, couleur ou pas couleur ?On joue la coloration Ă fond ! En effet, les produits de coloration ont tendance Ă gainer la chevelure ce qui est particuliĂšrement apprĂ©ciable sur les cheveux fins des femmes. Le coiffeur Cyril Bazin recommande particuliĂšrement les duos de coloration (balayage, ombrĂ©, quelques mĂšches dâun beau blond, etcâŠ) car les racines foncĂ©es sur longueurs claires vont apporter de la profondeur et un effet masse visuellement. En revanche, il dĂ©conseille les patines effet polaire qui accentuent le cĂŽtĂ© fin. Amusez-vous ! adoptez des nuances froides ou des tons cuivrĂ©s en automne et en hiver et passez au blond au printemps et en Ă©tĂ© !Coiffures et mise en beautĂ©Quelques conseils et astuces coiffures pour amplifier encore le volume des cheveux fins Ă la maison. Mise en beautĂ© assurĂ©e :adopter une coiffure tendance : rĂ©aliser quelques boucles pour un effet wavy trĂšs stylĂ© qui apporte encore de la densitĂ© ; lâĂ©tĂ©, effet retour de plage garanti avec du blond ça et lĂ .adopter des produits de styling ciblĂ©s : de nombreuses rĂ©fĂ©rences existent sur le marchĂ© et le coiffeur Cyril Bazin recommande les poudres texturisantes sĂšches : ces must have du moment sont idĂ©ales car lĂ©gĂšres et permettent de gainer avec un effet naturel, sans coller. Ces rĂ©fĂ©rences permettent une mise en forme lĂ©gĂšre et recoiffable comme par exemple la nouveautĂ© de Schwarzkopf, Osis+ Soft Dust.investir dans une bonne brosse Ă cheveux : les cheveux fins ont tendance Ă s'emmĂȘler et on est donc sans arrĂȘt en train de les coiffer. Il faut absolument adopter un modĂšle aux poils souples type soie, sanglier... Ces poils naturels vont littĂ©ralement neutraliser lâĂ©lectricitĂ© statique sans casser les cheveux fins et fragiles. Vous pouvez jeter votre brosse aux picots rigides qui sont impĂ©rativement Ă proscrire. La bonne idĂ©e Ă partager !A lire aussi sur aufeminin : Coupe pixie : une coupe courte qui va Ă toutesComment donner du style aux cheveux finsDĂ©couvrez toutes les tendances coiffure de 2020
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