#tour penchée
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#tourisme#travel#travels#voyage#Italia#Italie#Toscane#chianti#Pise#Pienza#Sienne#sienna#vins#Volterra#tour penchée#Carrare#Lucca#San Gimignano#cyprès#Montalcino#Pitigliano#Montepulciano#val d'orcia#Terrapille
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Literal French expressions
À deux - at two
À la + n. - in the style of
À la carte - at the menu
À la mode - in fashion
Amateur - lover
Après-ski - after skying
À propos - about
Armoire - wardrobe
Art nouveau - new art
Au naturel - plain
Au pair - at the peer
Auteur - author
Avant-garde - before guard
Bête noire - black beast
Blasé - jaded
Bon appétit - good appetite
Bon voyage - good journey
Boutique - shop
Buffet - credenza
Bureau - office
Canapé - couch
Carte blanche - white card
C'est la vie - that's life
Chauffeur - warmer (n.)
Chef - leader
Cliché - picture
Clique - gang
Connaisseur - "knower"
Coup d'état - blow of state
Coup de grâce - blow of mercy
Coup de foudre - blow of lightning
Couture - sewing (n.)
Cul-de-sac - ass of the bag
Début - beginning
Débutante - beginner
Déjà-vu - already seen
Dénouement - untying
Dossier - file
Double entendre - double hear
... du jour - of the day
Eau de toilette - washing water
Eau de vie - life water
Encore - again
Ennui - boredom
En route - in road
Ensemble - together
Entourage - people surrounding you
Entrepreneur - starter (n.)
Essai - attempt
Esprit de l'escalier - spirit of the stairs
Étiquette - label
Exposé - exposed
Façade - frontage
Faux pas - fake step
Femme fatale - deadly woman
Film noir - black movie
Fin de siècle - end of century
Flâneur - "stroller"
Femme - woman
Folie à deux - madness at two
Foyer - fireplace, home
Gamine - female kid (casual)
Gauche - left
Gendarme - person of weapons
Je ne sais quoi - I don't know what
Laissez-faire - let (someone) do (imperative)
Laissez-passer - let (someone) pass
L'appel du vide - the call of the void
Lingerie - underwear
Maître d' - master o'
Mardi gras - fat Tuesday
Matinée - morning
Ménage à trois - household at three
Mon/ma chéri-e - my cherished
Montage - mounting
Motif - pattern
Mural - on the wall (adj.)
Né-e - born
Négligé - neglected
Nom de plume - feather name
Parole - word
Petite - small (adj.)
Pied-à-terre - foot on land
Poilu - hairy
Pot pourri - rotten pot
Pourboire - for drink
Première - first
Prêt-à-manger - ready to eat
Protégé - protected
Renaissance - rebirth
Rendez-vous - appointment
Répertoire - directory
Résumé - summary
Risqué - risked
Robe - dress
Rouge - red
RSVP - answer please
Sans-culottes - without pantaloons
Savant - "knower" (n.)
Savoir-faire - know how to do (v.)
Savoir-vivre - know how to live
Séance - session
Soirée - evening
Souvenir - memory
Suite - sequel, development
Surveillance - careful watching
Tête-à-tête - head to head
Touché - touched
Tour - circuit
Trompe-l'oeil - cheats the eye
Venue - came
Vignette - sticker, label
Vis-à-vis - face to face
Voyeur - "seer"
Ballet vocabulary:
Allongé - laid down
Balancé - swinged
Balançoire - swing (n.)
Battu - battered
Brisé - broken
Chassé - chased
Chaînés - chained
Ciseaux - scissors
Coupé - cut
Dégagé - cleared
Développé - developed
Échappé - escaped
En cloche - in bell
En croix - in cross
Entrechat - between braid
En pointe - in tip
Failli - almost did
Fouetté - whipped
Glissade - sliding
Plié - bent
Jeté - thrown
Manège - carousel
Pas de bourrée - drunk step
Pas de chat - cat step
Pas de cheval - horse step
Pas de deux - step of two
Pas de valse - waltz step
Penché - leaned
Piqué - pricked
Port de bras - carry of arms
Relevé - lifted back up
Renversé - titled, bent backwards
Retiré - removed
Rond de jambe - leg circle
Temps de flèche - arrow time Tendu - stretched
Temps lié - linked time
Tombé - fallen
Tour en l'air - turn in the air
Kitchen vocabulary:
Amuse-bouche - mouth entertainer
Bain-Marie - Mary bath
Café au lait - milky coffee
Casserole - pot
Cordon bleu - blue ribbon
Crème brûlée - burnt cream
Crème de la crème - cream of the cream
Crème fraîche - fresh cream
Croissant - crescent
Éclair - lightning
Entrée - entrance
Filet mignon - cute net
Flambé - blazed
Foie gras - fat liver
Fondant - melting
Fondue - melted
Gourmet - foodie
Hors d'oeuvre - out of the work
Légume - vegetable
Liqueur - liquid
Mille-feuille - thousand leaf
Mousse - foam
Pâté - pasted
Roux - redhead(ed)
Sauté - jumped
Sautoir - "jumper"
Soufflé - blown
Velouté - velvety
Fanmail - masterlist (2016-) - archives - hire me - reviews (2020-) - Drive
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✯✯✯ ꒰ঌ ⚔ ໒꒱ ✯✯✯ Chap 2 Chap 3
Edmond entrouvrit les mâchoires crispées de l’Abbé Faria et en retira le tissu qui avait servi à étouffer les cris de ce dernier. Puis, il y glissa dix gouttes du miraculeux liquide qui avait ravivé l’Abbé lors de sa crise précédente, il y a plusieurs années de cela.
Le liquide coula le long de la gorge du mourant, secouant de violentes convulsions l’homme qui avait été le seul compagnon d’Edmond pour les douze dernières années. Une fois ces dernières passées, l’Abbé Faria s'immobilisa dans une torpeur morbide. Edmond essaya de ne pas s’en inquiéter. Comme la dernière fois, il attendit patiemment au chevet de son seul et unique ami, ailes plaquées nerveusement contre son dos, guettant chaque bruit, chaque tressaillement qui pouvait annoncer sa résurrection.
Les seuls bruits qui resonnèrent entre les murs furent les cris lointains des autres prisonniers : les porte-clés commençaient leur ronde. Edmond ne s’en soucia pas, trop occupé par l’état critique de son compagnon.
Faria avait tenté de le prévenir qu’il ne survivrait sans doute pas à cette troisième crise. Il mourrait, tout comme son père avant lui, et le liquide opaque qui était autrefois si efficace, ne pouvait maintenant plus rien y faire. Malgré tout, Edmond se refusait d’y croire. Il prit les doigts glacés de l’Abbé dans ses mains, priant à qui voulait bien l’entendre de sauver cet être si gentil, si sage, qui n’avait jamais rien fait pour mériter ce triste sort.
L’espoir était tout ce à quoi il pouvait se raccrocher désormais.
Quelques minutes passèrent.
Puis dix.
Puis vingt.
Sous la paume d’Edmond, les doigts glacés de l’Abbé restèrent immobiles.
“Revenez, mon père ! Revenez !” il murmura, désespérément penché au-dessus du corps crispé. Ses plumes, herissées par sa détresse, retombaient de par et d’autre du vieil homme tel un doux linceul blanc.
Mais le temps passa, et l’Abbé resta de marbre. La demi-heure atteinte, Edmond prit la fiole dans ses mains tremblantes. Elle était encore au tiers pleine. D’après Faria, c’était son ultime chance.
Il s'apprêtait à en verser le contenu dans la bouche encore entrouverte de son ami quand des pas retentirent au-dessus du cachot. Trois coups suivirent bientôt.
“Vivant ?”
Edmond sursauta. La fiole lui échappa des mains et se brisa à terre, déversant son précieux contenu sur le sol rugueux de la prison. Le porte-clés avait du finir son tour des cellules, et atteint les cachots. Par chance, ou par malheur, il avait commencé par l’Abbé.
Edmond n’eut pas le temps de céder au désespoir que le cliquetis de clé qu’on tourne dans la serrure résonna.
“Eh l’Abbé ! Vivant ?”
Des années de pratique guidèrent Edmond à se cacher dans les tunnels, tout comme son esprit qui tourbillonnait furieusement pour trouver une solution. L’image de la fiole brisée dansait devant ses yeux, et il semblait à Edmond que juste en tendant la main, il pourrait modifier la cruelle réalité et remonter le temps.
“L’Abbé ?” le porte-clé appela une nouvelle fois.
Edmond avait refermé le passage juste à temps, car le geôlier avait passé sa tête par l’ouverture de la cellule. N’entendant toujours pas de réponse, et ne voyant que le vieil homme allongé, immobile sur son lit, l’homme descendit dans le cachot. Edmond l’observa par une petite ouverture entre les pierres qui scellaient le tunnel. Son cœur battait à tout rompre. Le porte-clé avait-il entendu les cris étouffés de Faria durant sa crise, ou les murmures de détresse d’Edmond qui s’étaient ensuivit ?
Le porte-clé s’approcha prudemment du corps de l’Abbé, puis, voyant qu’il ne bougeait toujours pas quand il l’appelait, le secoua. Ni secousse, ni injonction n’eurent de succès pour ramener le vieil homme parmi les conscients. À la différence de celui-ci toutefois, sa réaction ne fut qu’un juron, suivit d’une courte prière dans sa barbe, et d’un grand cri destiné à ces compagnons.
“L’Abbé est mort !”
Un second geôlier descendit.
“Ah ! Le pauvre bougre. Ses histoires de trésor vont me manquer.”
On fit venir le médecin, pour qu’il confirme cette mort. Ce dernier ne trouva pas de poul. Il était alors coutume de vérifier que le prisonnier n’avait pas faussé sa mort par un coup de fer rouge. Bien que réticent à brûler le corps présumément mort d’un vieil homme qui n’avait, de toute manière, aucune intention ou capacité de s’échapper, le médecin s'exécuta.
L’odeur de brûlé monta furieusement aux narines d’Edmond. Elle resta coincée au fond de sa gorge, étouffante, écoeurante, tel un liquide mousseux qu’on aurait avalé de travers. Pendant un instant, Edmond crut qu’il allait vomir. Ses bras et ses ailes s'enroulent autour de son torse dans une vaine tentative de barrière contre le crépitement de la peau qui fond, mais le regard d’Edmond resta fixé sur la petite ouverture qui lui servait de fenêtre, comme hypnotisé par l’horreur de la scène qu’il épiait. Il frémit. Ses pensées retournaient sans cesse à la fiole brisée, à ce fol espoir qui lui avait simplement glissé des mains.
Les porte-clés descendirent un sac - “le plus beau linceul du château d’If”, dirent-il, puis, une fois l’Abbé enfilé dans son cercueil de fortune, comme c’était l’heure du déjeuner et qu’ils avaient fort faim, optèrent pour se débarrasser du corps une fois s’être remplis la panse. Une fois qu’il furent parti, Edmond s’approcha du sac de tissus rêche qui cachait son ami. C'était si facile d’imaginer l’Abbé simplement endormi sous cette paroi de coton, et non parti au point de ne même plus ressentir la douleur du fer.
Un tiraillement déchira le cœur du jeune homme. Il se souvenait avec douleur des premières années passées seul, isolé dans quelques mètres carrés avec pour unique partenaire de conversation un mur de pierre, des ras, et une porte vivante— tel qu’il surnommait son geôliers. Sans l’Abbé, Edmond serait devenu fou. Et fou il deviendrait, s’il restait ne serait-ce qu’un mois de plus emprisonné dans la plus profonde solitude, si loin des grandes étendues maritimes qu’il ne voyait plus que dans vagues songes remontant de ses souvenirs. Il eût préféré mourir que de se retrouver à nouveau dans cette glaciale pénombre. Après tout, n'avait-il pas déjà abandonné la vie, quand il entendit Faria pour la première fois ?
Comme une poussée de fièvre, la soif de liberté dévorait le jeune homme. Ses ailes, trop grandes pour la petite pièce que formait la cellule de l’Abbé, se déployèrent à moitié, comme par anticipation de sentir le vent jouer dans ses plumes. Son cœur pleurait la disparition de son ami, mais sa raison lui assurait que s’il ne tentait pas de s’échapper maintenant, tout le savoir que l’Abbé lui avait confié serait en vain. Faria n’aurait-il pas voulu qu’il fusse libre, qu’il récupère son fameux trésor? N’avait-il pas donné à Edmond des noms, des responsables aux quatorze années de souffrance passées ?
Il y avait, bien sûr, le plan alternatif de fuite que l’Abbé avait évoqué. Il était possible qu’une fois le cachot voisin vide, les geôliers y enferment un nouveau prisonnier. Mais, celui-ci serait-il vraiment aussi innocent qu’Edmond ne l’avait été ? Écouterait-il son plan pour s’enfuir, ou le vendrait-il aux porte-clés ?
Non, il était bien trop dangereux d’attendre ne serait-ce qu’une seconde de plus. Edmond devait s’enfuir tant qu’il en avait encore l’opportunité. Et puis, s’il se faisait prendre, il n’avait de tout façon pas grand chose à perdre. La mort offrait une douce délivrance à l’enfermement à perpétuité.
Edmond défit aussi vite qu’il put les nœuds du sac rêche. Si c’était là le meilleur linceul du château d’If, c’est que de linceuls, la prison n’en possédait pas. Portant avec difficulté le corps encore surprenamment chaud de son ami à travers les tunnels qui séparaient leur cellules, il compta les secondes. Il n’avait que très peu de temps avant que les gardes ne reviennent.
Plus d’une fois, les rochers acérés de l’étroit passage mordirent son plumage et lui raclèrent la peau. Edmond ne s’en soucia point. Son esprit était ailleurs, porté sur les milles façon dont sa tentative d’évasion pourrait se finir, tant en bien qu’en mal. Si les gardes l’enterrait, Edmond se laisserait couvrir de terre, ne s’enfuyant qu’une fois ces derniers partis. Si les gardes le jetaient à l’eau, Edmond utiliserait le couteau pour déchirer le sac de l’intérieur et nagerait jusqu'à la rive.
Tout à sa tâche, Edmond ne remarqua jamais comment les membres d’abord glacés de l’Abbé semblèrent se réchauffer sur le temps du trajet. Il ne remarqua pas le battement de cœur ; si faible que même le médecin n’avait pu en discerner le pouls qui pulsait pourtant sous ses doigts. Il ne remarqua pas la respiration tremblotante qui s’était emparé du corps paralysé et qui, silencieusement, discrètement, l’avait ranimé.
Simplement, il déposa l’Abbé sur son lit, déposa un doux baisé d’adieux sur les rides plissées par l'âge de son front. Une larme coula silencieusement le long de sa joue. Puis, Edmond reparti avec la vivacité de la jeunesse dans les tunnels pour se placer dans ce même sac dont il avait retiré son ami un peu plus tôt, récupérant le couteau de cartilage que l’Abbé lui avait appris à fabriquer au passage. Il recousu l’ouverture de l’intérieur de telle sorte qu’on ne distinguait pas le changement qui s’était effectué. Edmond passa l’aiguille dans le dernier trou juste quand les portes-clés, enfin repus, retournèrent au cachot.
Puis, comme une araignée-loup qui guette sa proie, il attendit.
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Vous pouvez aussi trouver ici un prequel, avec la pousse d'ailes d'Edmond.
Et un wingfic fanart inspiré du film.
#Edmond dantes is a wolf-puppy#change my mind#je vous jure je vais en faire un fandom tag#j’espère que vous aimez son envol :3#le chap 2 est disponible sur ao3#je me suis tellement éclaté avec cette evasion de prison#tt ce whump. tt ce angst.#tcomc#the count of monte cristo#le comte de monte cristo#alexandre dumas#edmond dantes#edmond dantès#french side of tumblr#frenchblr#upthebaguette#français#french#fragments of imagination#ao3#fanfic snippet#fanfiction#fanfic#wingfic#wings#whump#angst#abbé faria
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Quelle merveille ! (Au sens médiéval aussi !)
J’ai adoré ce roman de Lucie Baratte, qui ressemble fort à un conte fantastique moyenâgeux. On nous conte l’histoire de Ronce et d’Epine, sœurs jumelles, élevée par leur nourrice dévouée, et leur mère diaphane et mélancolique, épuisée par de nombreux accouchements qui se sont mal terminés… le père n’est pas très intéressant et vite absent du récit, occuper à chasser ou à guerroyer.
Les deux sœurs ont un destin lié, et elles sont opposées : l’une est brune, l’autre blonde, l’une ne rêve que de partir en forêt, l’autre veut rester à l’intérieur du château et broder sans fin.
La forêt est un personnage à part entière, assez vite inquiétante. Il s’y passe d’étranges choses ; on peut s’y perdre et s’y trouver plus enfermé que dans une salle verrouillée à double tour. Des esprits se promènent, des voix susurrent, les eaux dormantes se révèlent infectées… cela n’empêche pas Ronce, la plus casanière, de se voir elle aussi vite mise en danger par un mal bien mystérieux. Est-elle possédée la nuit et part-elle, inconsciente, visiter la forêt et ses pièges ? La nature est-elle régénérante ou source de souffrances ?
Au fond, on ne sait pas très bien ; à un moment, on se trouve vraiment emmêlé dans la narration, empêtré comme Épine dans la végétation complexe de la forêt, comme pris dans les multiples fils des broderies de Ronce. Grâce à un tour de magie et au style tout autant précieux que cru de l’autrice, on ressent l’étouffement et la peur. Laquelle des deux sœurs est-elle le plus en danger ? Celle qui s’étiole dans sa chambre, penchée sur ses travaux d’aiguilles ou celle dont le ciel au-dessus des arbres s’obscurcit comme si elle se trouvait dans une broderie de sa sœur ? Et surtout, peuvent-elles se sauver mutuellement ?
Certaines pages sont vraiment superbes, notamment dans ces moments de tension et de confusion. Les descriptions de la forêt sont extraordinaires, jamais gratuites, toujours pleines de sens et d’une grande beauté. Le végétal emplit la page, domine les corps, ou l’inverse, le végétal déborde, comme dans une enluminure surchargée. Les corps souffrent, endurent. Il y a des passages difficiles à lire qui mêlent beauté des mots et visions profondément dérangeantes.
Tout du long j’ai été envoûtée, heureuse de lire un conte de cette qualité, de cette complexité, de retrouver des clins d’œil à des histoires célèbres (Tristan et Yseult), à des vers fameux (Verlaine, Ronsard), dans une prose qui emprunte autant à l’oralité des contes anciens qu’aux plus raffinés des poètes.
Une superbe réussite, un univers cohérent et original, qui fait vibrer les sens.
#littérature#livres#litterature#roman#livre#conte#Lucie Baratte#Roman de ronce et d’épine#éditions du typhon#moyen âge#merveilleux
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A la nuit
Nuits où meurent l'azur, les bruits et les contours, Où les vives clartés s'éteignent une à une, Ô nuit, urne profonde où les cendres du jour Descendent mollement et dansent à la lune,
Jardin d'épais ombrage, abri des corps déments, Grand coeur en qui tout rêve et tout désir pénètre Pour le repos charnel ou l'assouvissement, Nuit pleine des sommeils et des fautes de l'être,
Nuit propice aux plaisirs, à l'oubli, tour à tour, Où dans le calme obscur l'âme s'ouvre et tressaille Comme une fleur à qui le vent porte l'amour, Ou bien s'abat ainsi qu'un chevreau dans la paille,
Nuit penchée au-dessus des villes et des eaux, Toi qui regardes l'homme avec tes yeux d'étoiles, Vois mon coeur bondissant, ivre comme un bateau, Dont le vent rompt le mât et fait claquer la toile !
Regarde, nuit dont l'oeil argente les cailloux, Ce coeur phosphorescent dont la vive brûlure Éclairerait, ainsi que les yeux des hiboux, L'heure sans clair de lune où l'ombre n'est pas sûre.
Vois mon coeur plus rompu, plus lourd et plus amer Que le rude filet que les pêcheurs nocturnes Lèvent, plein de poissons, d'algues et d'eau de mer Dans la brume mouillée, agile et taciturne.
A ce coeur si rompu, si amer et si lourd, Accorde le dormir sans songes et sans peines, Sauve-le du regret, de l'orgueil, de l'amour, Ô pitoyable nuit, mort brève, nuit humaine !...
Anna de Noailles
[Delphin Enjolras - Le murmure de la mer]
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Le transport par navire émettant autant de gaz à effet de serre que celui par avions, les bateaux entament à leur tour leur transition énergétique. Le secteur vise la neutralité carbone en 2050, avec l’électricité en ligne de mire. S’il est expérimenté, le plaisancier repère immédiatement que ce bateau n’est pas comme les autres. Tout est dans la forme du moteur, à la poupe : plus fin, et manifestement plus léger. Le signe particulier des embarcations 100 % électriques que l’on commence à apercevoir le long des côtes. C’est à la fin de l’année 2020, durant la pandémie de Covid-19, que deux entrepreneurs de Barcelone se sont jetés à l’eau, François Jozic, cofondateur de Brunch Elektro, et Mathieu Quintart, fondateur de la plate-forme d’immobilier touristique Cocoon Holidays. Se sont penchés sur la problématique de pollution
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EUROPEENNES 2024 À CHABEUIL : LOURDE CHUTE DU MACRONISME DANS UNE VILLE CENTRISTE, BRASSE COULÉE LR DANS LA VILLE D'ALBAN PANO, DES ÉCOLOS EN CHUTE LIBRE, ET ENVOL DES DROITES DE DROITE (DE DROITE) DANS UNE VILLE MODÉRÉE...Avec la traditionnelle lecture bureau par bureau.
Bonne participation à Chabeuil (58,18%), légèrement supérieure à la participation drômoise (57,08 %), elle même supérieure à la participation nationale (52,8%). Comme partout dans le pays, la participation aux européennes est supérieure à celle de 2019 (près de 5 points de progression à Chabeuil).
3458 votants (98 bulletins blancs et nuls), qui se répartissent comme suit, tout au long des trente huit listes répertoriées. Bien lire : 38. Classement suivant les scores enregistrés :
Bardella : 1012 voix, soit 30,1 %. Rappel 2019 : 615 voix (21,6%) soit un gain de près de 400 voix. Si l'on ajoute à ce fort résultat les voix de Marion Maréchal (186 voix, soit 5,5 %, équivalent à son score national. Recul tout de même par rapport à la liste Zemmour à la présidentielle de 2022 à Chabeuil : vote utile Bardella) et celle de Florian Philippot (35 voix, 1,0%), on arrive à un score droitiste de près de 1250 voix. Et encore, sans charger la mule démocratique du côté d'Asselineau, ni de Lasalle.
Le score de Bardella à Chabeuil est inférieur à celui de la Drôme, de près de trois points (30,1 % contre 33%), ce qui constitue un léger bémol chabeuillois. En tête tout de même, le RN, dans une ville modérée, une ville d'alternance, oecuménique, libérale en tout, et plutôt plan-plan. qui avait jusque-là tenu le lepénisme à distance : présidentielles de 2017 et 2022, score du FN-RN au premier tour : à peu près 22,4%.
On signale pour faire bon poids le carton du RN dans les grandes villes de la vallée du Rhône, dans le Tricastin (41,3%) ou à Montélimar. Où tous les grrrrands élus LR se font taper sur le museau, Valence, Romans (30,31%), Portes-lès-Valence (38%), Bourg-lès-Valence, ils y passent tous, à la broyeuse des extrêmes...
Bardella sort en tête dans quasi tous les bureaux de votes chabeuillois. Et largement devant à Parlanges (203 voix), hameau de la plaine de Valence qui confirme son traditionnel penchant aux extrêmes dans les scrutins nationaux. Les parlangeois rentrant prudemment à la maison aux municipales, votant toujours pour le maire en place, même quand il est de gauche (Pertusa). A Parlanges, près de 1000 inscrits tout de même, LFI fait son meilleur score (49 voix, pour un total à Chabeuil de 208 voix (6,2%), soit une légère progression par rapport à 2019. RN et LFI...pour les commentaires parlangeois, les amateurs de populisme et d''arc républicain' dégaineront les premiers...
Glucksmann : Bardella n'est battu qu'au bureau 1, celui du centre ville. Battu par Raphael Glucksmann (Place Publique-PS), qui signe là son meilleur score à Chabeuil, dans un bureau qui a toujours penché au centre gauche, berceau historique du pertusisme actif, du temps de sa gloire (PS) récente. Pas une véritable surprise donc, au regard de l'histoire électorale de Chabeuil. Mais tout de même, on rappelle le score très...résiduel du PS, dans ce même bureau : une claque à seulement 40 voix en 2019. Score qu'Anne Hidalgo réussissait malgré tout à diviser par deux en 2022 (présidentielle) : 23 petites voix dans ce même bureau. Et donc un beau rétablissement de Glucksmann au centre ville de Chabeuil. Qui va être sans doute très commenté quand les états majors de gauche vont discuter des prochaines municipales. Nota LFI bureau 1 : 23 voix, soit moins que Marion Maréchal dans un bureau qui penche à gauche, pas de quoi s'asseoir sereinement à la table des négociations...
Deuxième à Chabeuil, donc, Raphael Glucksmann, 537 voix, soit 16 % tout rond. Un net bonus par rapport à son score drômois de 13,5 %, qui le met en deuxième place départementale tout de même. On rappelle les 74 voix de la liste Hamon à Chabeuil aux européennes de 2019 et les 73 voix d'Anne Higalgo, au même étiage, à la présidentielle de 2022. Progression très significative, donc, du vote d'ambiance socialiste à Chabeuil. Et ce dans l'ensemble des bureaux de centre ville, les bureaux 1, 2 et 6, qui lui fournissent de bons scores. Sans que les bureaux 3 et 4, traditionnellement plus droitistes (lotissements anciens, etc...), ne l'affaiblissent trop.
Hayer/Renaissance. Dévissage sévère à Chabeuil de la liste du parti au pouvoir. Pourtant très rare que Chabeuil se mette à l'écart de l'exécutif national et de l'Assemblée. Par rapport aux européennes de 2019 (689 voix,soit 23,7%, un bon résultat à l'époque dans la Drôme) la chute est rude, de 200 voix. Résultat à Chabeuil, en effet : Valérie Hayer, 489 voix, soit 14,6%, soit un peu plus tout de même que le score drômois des mêmes macronistes : Chabeuil amortit légèrement le choc au centre. Dans la Drôme le parti présidentiel perd 11 000 voix, une paille. Sans commentaire, pas grand chose de local sans doute, un rejet de la personne et de la politique du président de la République, qu'accentue l'absence d'élu ou de représentant macronsite, en ville ou sur le canton. Les électeurs-trices de Célia De Lavergne qui avaient largement soutenu le macronisme au 2e tour des législatives de 2022 (près de 57 % à Chabeuil)(Marie Pochon, EELV, finalement élue dans la 3e circonscription de la Drôme) ont donc disparu. A la lumière du bon score de Glucksmann au 1er bureau, on peut avancer l'hypothèse que c'est le PS qui a siphoné Renaissance à Chabeuil : Hayer ne passe ainsi devant Glucksmann nulle part, sauf très légèrement dans le bureau de Parlanges.
Bellamy quatrième avec 295 voix, soit 8,78 % à Chabeuil. Dimanche soir, au moment d'afficher les résultats du bureau 1 qu'il présidait, Alban Pano montrait à la fois une pointe d'humour, et un peu d'amertume : '...non, je ne peux pas afficher ça...Bellamy à 9 %...' Soit quelques poignées de voix tout au plus dans chaque bureau, jamais plus de 58 (bureau 1) qui mettent Bellamy dans le groupe des petits candidats à Chabeuil, dans la même catégorie que Marie Toussaint (voir ci-dessous). Mais LR, dans la ville d'Alban Pano, non moins LR, se gauffre moins lourdement à Chabeuil que dans le département : dans la Drôme Les Républicains ne sont en effet qu'à la sixième place, avec 6,6 %. De même Chabeuil maintient Bellamy dans son score des européennes de 2019 : 9,05 %. On peut comparer avec Nicolas Daragon, chez lui à Valence, qui se fait planter partout dans sa ville pour finir à un petit 8,38 %. Pire encore à Romans, où les LR de Marie-Hélène Thoraval font un petit 5,9 %, soit à peine devant Marion Maréchal, et à des kilomètres derrière Bardella. Dans le coin, dans l'agglo, dans la vallée du Rhône, la droite municipale n'a visiblement plus la solution...Pour finir, on signale qu'à Parlanges, bureau 5, Bellamy finit même derrière Manon Aubry (LFI) : 45 voix contre 49.
Toussaint. Autre gamelle retentissante, celle des écolos chabeuillois, qui avaient pourtant réussi un très joli score en 2019 : 17,2 % pour Yannick Jadot, soit près de deux points au-dessus de leur résultat drômois, lui-même supérieur à leur score national. Résultat 2024 pour Marie Toussaint : une pauvre cinquième place à Chabeuil (7,1 %), dans l'épure de son score drômois (6,63 %, qui la met également au 5e rang dans le département, où elle perd 15 200 voix. Le Dauphiné Libéré parle du 'score le plus bas depuis la création d'EELV'). Au total à Chabeuil un recul sensible de plus de 260 voix ; un score divisé de moitié, ou plus. En 2019, Jadot faisait pourtant jeu égal avec les gros.ses candidat.es, Bardella et Loiseau, par exemple au bureau 6 du centre ville. Pareil au fameux bureau 1, où Jadot finissait deuxième avec 110 voix. Mais au contraire, en 2024, Les Écologistes ne parviennent à grappiller les voix que par poignées de 50, grand max., dans un ennui étal dans tous les bureaux chabeuillois. Apparemment, la course à l'échalotte de ce parti vers l'extrême gauche activiste l'empêche de concrétiser, dans la 'raisonnable' Chabeuil en tout cas, les avancées politiques du passé. Sans compter les flingages entre amis et/ou chef.fe, cruelle spécialité des écolos, y compris chabeuillois.
///LFI progresse à Chabeuil: 208 voix (contre 138 en 2019), soit 6,1 %. Relatif bon score dans les bureau 3 et 6 : à vue de nez ceux, vieillissants, des 'retraités installés'. Siphonne, à son échelle, les voix écolos...///Gobernatori (Écologie au centre, 73 voix) et Wehrling (Écologie...d'un peu partout : 10 voix) éparpillant un peu plus les voix écolos///Lasalle et les chasseurs : 86 voix à Chabeuil///Animalistes : 60 voix///PCF : 54 voix, soit 1,61 %, ne varietur///Dans les listes qui n'avaient pas envoyé de bulletin, qu'il fallait donc imprimer à la maison, les électeurs de Pierre Larrouturou (Nouvelle Donne) se sont montré les plus agiles : 6 voix, dont une considérable proportion bureau 2, où ils ont sans doute de la famille...///Florian Philippot : 35 voix, faiblard comme partout en France, mais qui ne va pas calmer les agités locaux qui servent de militants aux Patriotes///
Voilà, voilà...en somme des européennes 2024 qui troublent passablement l'assise politique de Chabeuil. Soit une ville centro-centriste qui perd sa boussolle.
Et, au lendemain de la dissolution de l'Assemblée Nationale par le président de la République, on a affaire à des résultats qui ne permettent guère de prospective, en tous cas localement. Par exemple, que vont faire Les Républicains dans la troisième circonscription, dont Alban Pano est délégué LR ? Ré-avancer un Paul Bérard, qui n'était déjà pas au deuxième tour des législatives de 2022 ? Et que va faire le parti de Bardella : shooter LR ou laisser filer, en dépit de très bons résultats de la droite de droite ? Et les malheureux macronistes, ils vont avancer qui, et pour quoi faire, à Chabeuil où ils pourraient conserver des billes ? Moins de questions à gauche où Marie Pochon (Les Écologistes) a déjà démarré, très vite, au nom d'un tout nouveau 'Front populaire' ; elle est sortante, bien élue, et surtout forte de très bons résultats dans le Diois et dans le sud de la circonscription.
Quant aux municipales de 2026 à Chabeuil, c'est encore une autre paire de manches...
claude meunier
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Je suis dans ce train qui me ramène à moi-même, et en soi, à toi.
Te rejoindre un soir comme celui-ci c'est comme se retrouver dans un souvenir.
Nous sommes début novembre dernier, je viens d'arriver dans l'entreprise.
Je te vois passer la tête dans ce bureau plus grand que mon studio pour me demander si je voulais prendre un café avec toi.
Je ne voulais pas, puis, tu vois, j'ai accepté. Je me souviens être rentré et avoir dit à ma meilleure amie, j'ai pris un café avec un collègue, ça m'a soûlé car je n'ai pas pu finir mon travail à temps, moi qui voulais partir tôt.
"Ah qui ça ? Le mec dont rien ne va dans la vie ?"
Comme elle avait superbement résumé sa situation, c'était impressionnant.
Mais, pour moi, ça avait commencé, d'entrevoir chez lui un début d'histoire sans fin, alors que jamais je ne me serais retourné sur lui dans d'autres circonstances.
J'avais juste faim, faim de mains, faim de souffle, faim d'étreintes.
Je me souviens quand nous nous sommes rejoints un week-end à Trocadero. Il me fallait des huîtres, du champagne, et des frites, mon combo ultime. Ca t'a fait rire, puis tu as adoré me voir déguster tout ça, ensemble.
Ce soir là, nous sommes rentrés chacun de notre côté.
Et la nuit durant, nous avons échangé ces messages qui ont fait que, quelque part, nous avions consommé l'adultère.
Et c'est là, ce lundi où nous nous sommes installés dans ce café.
La Perle Noire.
Ce soir là, où tu t'es installé à côté de moi, tu as passé ton bras derrière mon dos, puis tu t'es penché sur moi.
Je vivais l'instant à l'extérieur de mon corps tout en y étant.
Comment pouvait-il me transporter si simplement ?
Une étreinte, un baiser, un sourire.
"Il y a de la cocaïne sur tes lèvres, non?"
Tu m'as fait rire : "jolie disquette!".
Si j'avais su la tourmente dans laquelle tu allais te plonger par la suite...
J'avais dit que c'était mal ce qu'on faisait, tout en t'embrassant à mon tour.
Tes lèvres douces, tes dents qui me sourient, tes yeux qui me regardent.
Nous étions un petit couple en devenir, un début d'histoire, entre un mec paumé et un mec parano.
Ca ne pouvait pas fonctionner.
Alors, que vais-je faire ce soir ?
Est-ce que je vais enfin mettre un terme à tout ça ?
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NSBC • Chapitre 9
« Ma puce, je ne sais pas ce que tu en penses, mais je trouve que Gabriel grandit très vite… il faudrait peut-être penser à agrandir la maison… non ?
— J’y ai pensé aussi… Ou alors on peut peut-être déménager ?
— Comme tu veux, c’est ta maison, à la base.
— Je vais réfléchir. »
Eh oui, les bébés, ça grandit extrêmement vite ! Donc pour l’instant, il peut être dans notre chambre, mais bientôt il faudra penser à lui en donner une à lui…
Bon, les mois qui ont suivi la naissance de Gabriel nous ont appris qu’il n’était pas si silencieux que ça, mais j’imagine qu’on ne pouvait pas y couper. Nous sommes devenus des pros en changement de couches au milieu de la nuit, même si on ne s’habitue jamais à l’odeur.
De notre côté, nous nous en sortons bien.
Personnellement, tout baigne entre nous, et professionnellement, j’ai été de nouveau promue, et le boulot d’Edward lui plaît tellement qu’il se croit dans un bar même à la maison. Je ne vais pas m’en plaindre, ça donne des visions assez plaisantes, parfois…
Victoria est venue plusieurs fois depuis la naissance de Gabriel, mais je dois avouer que je ne sais pas vraiment si elle est heureuse de cette naissance ou pas…
Ah, au fait, je vous ai parlé de ma dernière invention ? Je l’ai appelée : « pistolet à éléctroparticules » ! Ça claque, non ? Je peux faire faire ce que je veux aux gens ! Et c’est souvent sur Nina Caliente que ça tombe, j’admets…
Je peux les glacer aussi, mais j’ai pas testé, pour l’instant, ça le fait pas trop de geler les collègues… Victoria serait bien capable de me tomber dessus, belle-sœur ou pas belle-sœur…
Entre deux blagues à Nina, j’ai bossé un peu sur la fusée du site, et même si la fuséologie c’est pas trop trop mon truc, ça a un côté passionnant… on se rapproche des extra-terrestres, c’est moi qui vous le dit !
•
Et finalement, comme la vie avance à toute allure, le premier anniversaire de Gabriel est là. Pour l’occasion, nous avons bien sûr convié sa tante. Edward a l’air ravi de voir sa sœur, ça me fait plaisir.
Sans plus tarder, nous avons assisté à une poussée de croissance extraordinairement rapide, Gabriel se retrouvant soudainement avec des cheveux aussi roux que ceux de son papa. Ce n’est pas moi qui m’en plaindrais !
« Et voilà mon bonhomme ! Hop ! »
Après un rapide petit tour à la salle de bain, Gabriel était tout propre et tout beau. Debout sur ses deux jambes, il s’est avancé vers Victoria qui avait vite fuit vers le salon, mais elle ne semblait pas réellement apprécier cette initiative…
Mais Gabriel ne s’est pas laissé démonter par son air peu avenant naturel, et il a réclamé un câlin. Quel amour…
« ‘atie ! »
Victoria a eu l’air un peu prise au dépourvue, mais sous notre regard à la fois surpris et comblé, elle s’est penchée pour enlacer le petit bout.
Je le savais. Elle l’aime, son neveu.
Au même moment, j’ai aperçu une lumière étrange dans la rue. Intriguée, je suis sortie, et…
« Qu’est-ce que… ! »
J’ai senti mes pieds se détacher du sol. C’est quoi ce bazar ?! J’ai levé les yeux au ciel et là j’ai compris. Quand je vous disais qu’on se rapprochait d’eux… c’était pas une blague, mais un vrai calcul de scientifique !
•
Ça me fait plaisir de voir Victoria aussi proche (physiquement, j’entends) d’un autre être humain, même si c’est un enfant. J’ai bien compris que l’affection physique d’un adulte ne l’intéressait pas, et ne l’intéresserait probablement jamais, mais l’affection filiale est quelque chose d’extraordinaire, et je suis content qu’elle puisse l’expérimenter d’une certaine façon.
Elle est ensuite venue s’asseoir sur le fauteuil, et je l’ai rejointe, mon plat à la main. J’étais allé me chercher un petit truc, n’ayant rien avalé de la journée, et j’ai également donné une assiette à Gabriel, parce que le pauvre devait aussi avoir faim.
« Tu te rends compte que ton fils est ton portrait craché ou pas ? »
« Ah bon ? »
Elle lève les yeux au ciel. Oui, bon, c’est pas si facile que ça à voir, hein ! Si… ? Tiens, d’ailleurs, où est Solange ?
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Je commence maintenant à lire le chapitre 59.
Mais non : la main de l’Éternel n’est pas trop courte pour sauver, et son oreille n’est pas sourde au point de ne plus vous entendre ! Ce sont vos fautes qui vous séparent de votre Dieu. C’est à cause de vos péchés qu’il s’est détourné loin de vous pour ne plus vous entendre (Esaïe 50:1; 64:6) (Esaïe 59:1-2).
⦁ Si Dieu n’intervient pas, ce n’est pas parce qu’il n’entend pas les prières qui lui sont adressées ; ce n’est pas parce qu’il est dur d’oreille, car il entend tout et il sait tout ; ce n’est pas non plus par manque de puissance, car il peut tout, mais c’est à cause des péchés de son peuple. Quand Dieu reste silencieux, le problème ce n’est pas lui, c’est nous et nos fautes (comparez Romains 3:23). Concernant ce passage d’Ésaïe, un commentateur a écrit :
Ce n’est pas parce que Dieu est grand et que je suis petit, ce n’est pas parce qu’il vit éternellement et que ma vie est un souffle qui disparaît, ce n’est pas à cause de la différence de connaissance entre son omniscience et mon ignorance, sa force et ma faiblesse, que je suis séparé de lui : ‘Ce sont nos fautes qui nous séparent de votre Dieu’. Et aucun homme, aussi haute que soit sa tour de Babel, ne peut l’atteindre. Il n’existe qu’un moyen de rétablir le contact et grâce auquel tous les obstacles quels qu’ils soient, à cette union, sont balayés. Le Christ est venu et en lui les cieux se sont penchés pour toucher et en touchant pour bénir cette basse terre, et l’homme et Dieu sont à nouveau face à face.
⦁ < > (Fin de citation)
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Ne reprenez, Dames, si j’ay aymé : Si j’ay senti mile torches ardentes, Mile travaus, mile douleurs mordentes : Si en pleurant, j’ay mon tems consumé,
Las que mon nom n’en soit par vous blamé. Si j’ay failli, les peines sont presentes, N’aigrissez point leurs pointes violentes : Mais estimez qu’Amour, ê point nommé,
Sans votre ardeur d’un Vulcan excuser, Sans la beauté d’Adonis acuser, Pourra, s’il veut, plus vous rendre amoureuses :
En ayant moins que moy d’occasion, Et plus d’estrange et forte passion. Et gardez vous d’estre plus malheureuses.
Ne reprenez, Dames, si j’ai aimé, Si j’ai senti mille torches ardentes, Mille travaux, mille douleurs mordantes. Si, en pleurant, j’ai mon temps consumé,
Las ! que mon nom n’en soit par vous blamé. Si j’ai failli, les peines sont présentes, N’aigrissez point leurs pointes violentes : Mais estimez qu’Amour, à point nommé,
Sans votre ardeur d’un Vulcain excuser, Sans la beauté d’Adonis accuser, Pourra, s’il veut, plus vous rendre amoureuses,
En ayant moins que moi d’occasion, Et plus d’étrange et forte passion. Et gardez-vous d’être plus malheureuses!
Quelle, et si fine, et si mortelle, Que soit ta pointe, blonde abeille, Je n’ai, sur ma tendre corbeille, Jeté qu’un songe de dentelle.
Pique du sein la gourde belle Sur qui l’Amour meurt ou sommeille, Qu’un peu de moi même vermeille Vienne à la chair ronde et rebelle !
J’ai grand besoin d’un prompt tourment : Un mal vif et bien terminé Vaut mieux qu’un supplice dormant !
Soit donc mon sens illuminé Par cette infime alerte d’or Sans qui l’Amour meurt ou s’endort !
La rue assourdissante autour de moi hurlait. Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse, Une femme passa, d’une main fastueuse Soulevant, balançant le feston et l’ourlet;
Agile et noble, avec sa jambe de statue. Moi, je buvais, crispé comme un extravagant, Dans son oeil, ciel livide où germe l’ouragan, La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.
Un éclair… puis la nuit! — Fugitive beauté Dont le regard m’a fait soudainement renaître, Ne te verrai-je plus que dans l’éternité?
Ailleurs, bien loin d’ici! trop tard! jamais peut-être! Car j’ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais, Ô toi que j’eusse aimée, ô toi qui le savais! priv8
Accablé de paresse et de mélancolie, Je resve dans un lict où je suis fagoté, Comme un lièvre sans os qui dort dans un pasté, Ou comme un Dom Quichot en sa morne folie.
Là, sans me soucier des guerres d’Italie, Du comte Palatin, ny de sa royauté, Je consacre un bel hymne à cette oisiveté Où mon ame en langueur est comme ensevelie.
Je trouve ce plaisir si doux et si charmant, Que je croy que les biens me viendront en dormant, Puisque je voy des-jà s’en enfler ma bedaine,
Et hay tant le travail, que, les yeux entr’ouverts, Une main hors des draps, cher Baudoin, à peine Ay-je pu me résoudre à t’escrire ces vers.
Quand au mouton bêlant la sombre boucherie Ouvre ses cavernes de mort, Pâtres, chiens et moutons, toute la bergerie Ne s’informe plus de son sort. Les enfants qui suivaient ses ébats dans la plaine, Les vierges aux belles couleurs Qui le baisaient en foule, et sur sa blanche laine Entrelaçaient rubans et fleurs, Sans plus penser à lui, le mangent s’il est tendre. Dans cet abîme enseveli J’ai le même destin. Je m’y devais attendre. Accoutumons-nous à l’oubli. Oubliés comme moi dans cet affreux repaire, Mille autres moutons, comme moi, Pendus aux crocs sanglants du charnier populaire,
Seront servis au peuple-roi. Que pouvaient mes amis? Oui, de leur main chérie Un mot à travers ces barreaux Eût versé quelque baume en mon âme flétrie; De l’or peut-être à mes bourreaux… Mais tout est précipice. Ils ont eu droit de vivre. Vivez, amis; vivez contents. En dépit de Bavus soyez lents à me suivre. Peut-être en de plus heureux temps J’ai moi-même, à l’aspect des pleurs de l’infortune, Détourné mes regards distraits; A mon tour, aujourd’hui; mon malheur importune: Vivez, amis, vivez en paix.
PENCHÉ contre un grand fleuve, infiniment mes rames M’arrachent à regret aux riants environs ; Âme aux pesantes mains, pleines des avirons, Il faut que le ciel cède au glas des lentes lames.
Le cœur dur, l’œil distrait des beautés que je bats, Laissant autour de moi mûrir des cercles d’onde, Je veux à larges coups rompre l’illustre monde De feuilles et de feu que je chante tout bas.
Arbres sur qui je passe, ample et naïve moire, Eau de ramages peinte, et paix de l’accompli, Déchire-les, ma barque, impose-leur un pli
À André Lebey.
Arbres sur qui je passe, ample et naïve moire, Eau de ramages peinte, et paix de l’accompli, Déchire-les, ma barque, impose-leur un pli Qui coure du grand calme abolir la mémoire.
Jamais, charmes du jour, jamais vos grâces n’ont Tant souffert d’un rebelle essayant sa défense : Mais, comme les soleils m’ont tiré de l’enfance, Je remonte à la source où cesse même un nom.
En vain, toute la nymphe énorme et continue Empêche de bras purs mes membres harassés ; Je romprai lentement mille liens glacés Et les barbes d’argent de sa puissance nue.
Ce bruit secret des eaux, ce fleuve étrangement Place mes jours dorés sous un bandeau de soie ; Rien plus aveuglément n’use l’antique joie Qu’un bruit de fuite égale et de nul changement.
Sous les ponts annelés, l’eau profonde me porte, Voûtes pleines de vent, de murmure et de nuit, Ils courent sur un front qu’ils écrasent d’ennui, Mais dont l’os orgueilleux est plus dur que leur porte.
Leur nuit passe longtemps. L’âme baisse sous eux Ses sensibles soleils et ses promptes paupières, Quand, par le mouvement qui me revêt de pierres, Je m’enfonce au mépris de tant d’azur oiseux.
En languissant et en grefve tristesse Vit las mon cueur, jadis plein de liesse, Puis que l’on m’a donné mary vieillard. Hélas, pourquoy ? Rien ne sçait du vieil art Qu’apprend Vénus, l’amoureuse deesse.
Par un désir de monstrer ma prouesse Souvent l’assaulx : mais il demande : ” où est-ce ? “, ou dort peult estre, et mon cueur veille à part En languissant.
Puis quand je veux lui jouer de finesse, Honte me dict : ” Cesse, ma fille, cesse, Garde-t’en bien, à honneur prens esgard. “ Lors je réponds : ” Honte, allez à l’escart : Je ne veulx pas perdre ainsi ma jeunesse En languissant.
Quand l’oeil aux champs est d’esclairs esblouy, Luy semble nuict quelque part qu’il regarde: Puis peu à peu de clarté resjouy, Des soubdains feuz du Ciel se contregarde. Mais moy conduit dessoubs la sauvegarde De ceste tienne, et unique lumière, Qui m’offusca ma lyesse premiere Par tes doulx rayz aiguement suyviz, Ne me pers plus en veue coustumiere. Car seulement pour t’adorer je vis.
Le Chêne un jour dit au Roseau : “Vous avez bien sujet d’accuser la Nature ; Un Roitelet pour vous est un pesant fardeau. [poetry-adblock]Le moindre vent, qui d’aventure Fait rider la face de l’eau, Vous oblige à baisser la tête : Cependant que mon front, au Caucase pareil, Non content d’arrêter les rayons du soleil, Brave l’effort de la tempête. Tout vous est Aquilon, tout me semble Zéphyr. Encor si vous naissiez à l’abri du feuillage Dont je couvre le voisinage, Vous n’auriez pas tant à souffrir : Je vous défendrais de l’orage ; Mais vous naissez le plus souvent Sur les humides bords des Royaumes du vent. La nature envers vous me semble bien injuste.
– Votre compassion, lui répondit l’Arbuste, Part d’un bon naturel ; mais quittez ce souci. Les vents me sont moins qu’à vous redoutables. Je plie, et ne romps pas. Vous avez jusqu’ici Contre leurs coups épouvantables Résisté sans courber le dos ; Mais attendons la fin. “Comme il disait ces mots, Du bout de l’horizon accourt avec furie Le plus terrible des enfants Que le Nord eût portés jusque-là dans ses flancs. L’Arbre tient bon ; le Roseau plie. Le vent redouble ses efforts, Et fait si bien qu’il déracine Celui de qui la tête au Ciel était voisine Et dont les pieds touchaient à l’Empire des Morts.
Le temps a laissé son manteau. De vent, de froidure et de pluie, Et s’est vêtu de broderie, De soleil luisant, clair et beau.
Il n’y a bête, ni oiseau Qu’en son jargon ne chante ou crie : Le temps a laissé son manteau.
Rivière, fontaine et ruisseau Portent en livrée jolie, Gouttes d’argent d’orfèvrerie, Chacun s’habille de nouveau : Le temps a laissé son manteau.
La cigale ayant chanté Tout l’été, Se trouva fort dépourvue Quand la bise fut venue : Pas un seul petit morceau De mouche ou de vermisseau. Elle alla crier famine Chez la fourmi sa voisine, La priant de lui prêter Quelque grain pour subsister Jusqu’à la saison nouvelle. « Je vous paierai, lui dit-elle, Avant l’août, foi d’animal, Intérêt et principal. » La fourmi n’est pas prêteuse : C’est là son moindre défaut. « Que faisiez-vous au temps chaud ? Dit-elle à cette emprunteuse. — Nuit et jour à tout venant Je chantais, ne vous déplaise. — Vous chantiez ? J’en suis fort aise : Eh bien ! Dansez maintenant. »
Perrette sur sa tête ayant un Pot au lait Bien posé sur un coussinet, Prétendait arriver sans encombre à la ville. Légère et court vêtue elle allait à grands pas ; Ayant mis ce jour-là, pour être plus agile, Cotillon simple, et souliers plats. Notre laitière ainsi troussée Comptait déjà dans sa pensée Tout le prix de son lait, en employait l’argent, Achetait un cent d’oeufs, faisait triple couvée ; La chose allait à bien par son soin diligent. « Il m’est, disait-elle, facile, D’élever des poulets autour de ma maison : Le Renard sera bien habile, S’il ne m’en laisse assez pour avoir un cochon. Le porc à s’engraisser coûtera peu de son ; Il était quand je l’eus de grosseur raisonnable : J’aurai le revendant de l’argent bel et bon. Et qui m’empêchera de mettre en notre étable, Vu le prix dont il est, une vache et son veau, Que je verrai sauter au milieu du troupeau ? »
Perrette là-dessus saute aussi, transportée. Le lait tombe ; adieu veau, vache, cochon, couvée ; La dame de ces biens, quittant d’un oeil marri Sa fortune ainsi répandue, Va s’excuser à son mari En grand danger d’être battue.
Le récit en farce en fut fait ; On l’appela le Pot au lait.
Derrière moi la plaine, comme jadis en Chine quand je montais l’été vers Kouliang. Le pays aplati par la distance et cette carte où l’on ne voit rien tant que l’on marche dedans, Le chemin qu’il a fallu faire avec tant de peine et de sueur de ce point jusqu’à un autre point, Tant de kilomètres et d’années que l’on couvrirait maintenant avec la main ! Le soleil d’un brusque rayon çà et là fait revivre et luire Un fleuve dont on ne sait plus le nom, telle ville comme une vieille blessure qui fait encore souffrir ! Là-bas la fumée d’un paquebot qui part et la clarté spéciale que fait la mer, – L’exile à plein coeur accepté dont nous ne sortirons qu’en avant et non pas en arrière ! Le soir tombe, considère ce site nouveau, explorateur! Ce silence à d’autres étonnant, qu’il est familier à ton coeur ! Les montagnes l’une sur l’autre se dressent dans une atten- tion immense. Il faut beaucoup d’espace pour que la vie commence, Pour que le souffle du large soit arrêté et que les eaux en ce cirque déchiré soient recueillies ! J’écoute le bruit qu’elles font et le soupir de tous ces villages sous moi dans le sucre et dans le riz. Ma maison que j’ai abandonnée pour toujours, je n’ai qu’à me retourner pour savoir qu’elle est là-bas. (J’entends le vent, pendant que je lis les Psaumes, qui fait remuer les stores de la vérandah.) Je sais que tout est fini derrière moi et que le retour est exclu. Donne avec un profond tressaillement, mon âme, dans ce pays complètement inconnu ! Pourquoi tarder plus longtemps sur ce seuil préparateur ? Viens, si le nom d’un Père a pour toi quelque douceur
Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d’automne, Je respire l’odeur de ton sein chaleureux, Je vois se dérouler des rivages heureux Qu’éblouissent les feux d’un soleil monotone ;
Une île paresseuse où la nature donne Des arbres singuliers et des fruits savoureux ; Des hommes dont le corps est mince et vigoureux, Et des femmes dont l’œil par sa franchise étonne.
Guidé par ton odeur vers de charmants climats, Je vois un port rempli de voiles et de mâts Encor tout fatigués par la vague marine,
Pendant que le parfum des verts tamariniers, Qui circule dans l’air et m’enfle la narine, Se mêle dans mon âme au chant des mariniers.
Ô toison, moutonnant jusque sur l’encolure! Ô boucles! Ô parfum chargé de nonchaloir! Extase! Pour peupler ce soir l’alcôve obscure Des souvenirs dormant dans cette chevelure, Je la veux agiter dans l’air comme un mouchoir!
La langoureuse Asie et la brûlante Afrique, Tout un monde lointain, absent, presque défunt, Vit dans tes profondeurs, forêt aromatique! Comme d’autres esprits voguent sur la musique, Le mien, ô mon amour! nage sur ton parfum.
J’irai là-bas où l’arbre et l’homme, pleins de sève, Se pâment longuement sous l’ardeur des climats; Fortes tresses, soyez la houle qui m’enlève! Tu contiens, mer d’ébène, un éblouissant rêve De voiles, de rameurs, de flammes et de mâts:
Un port retentissant où mon âme peut boire À grands flots le parfum, le son et la couleur Où les vaisseaux, glissant dans l’or et dans la moire Ouvrent leurs vastes bras pour embrasser la gloire D’un ciel pur où frémit l’éternelle chaleur.
Je plongerai ma tête amoureuse d’ivresse Dans ce noir océan où l’autre est enfermé; Et mon esprit subtil que le roulis caresse Saura vous retrouver, ô féconde paresse, Infinis bercements du loisir embaumé!
Cheveux bleus, pavillon de ténèbres tendues Vous me rendez l’azur du ciel immense et rond; Sur les bords duvetés de vos mèches tordues Je m’enivre ardemment des senteurs confondues De l’huile de coco, du musc et du goudron.
Longtemps! toujours! ma main dans ta crinière lourde Sèmera le rubis, la perle et le saphir, Afin qu’à mon désir tu ne sois jamais sourde! N’es-tu pas l’oasis où je rêve, et la gourde Où je hume à longs traits le vin du souvenir?
L’ONDE majestueuse avec lenteur s’écoule ; Puis, sortant tout à coup de ce calme trompeur, Furieux, et frappant les échos de stupeur, Dans l’abîme sans fond le fleuve immense croule.
C’est la chute ! son bruit de tonnerre fait peur Même aux oiseaux errants, qui s’éloignent en foule Du gouffre formidable où l’arc-en-ciel déroule Son écharpe de feu sur un lit de vapeur.
Tout tremble ; en un instant cette énorme avalanche D’eau verte se transforme en monts d’écume blanche, Farouches, éperdus, bondissant, mugissant…
Et pourtant, ô mon Dieu, ce flot que tu déchaînes, Qui brise les rochers, pulvérise les chênes, Respecte le fétu qu’il emporte en passant !
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"La tour penchée de Hackney" était le nom affectueux donné à cette tour résistante de l'est de Londres. Le projet de démolition du bâtiment de 21 étages, appelé Northaird Point, a été déjoué lorsque le bâtiment s'est révélé trop tenace pour l'équipe de démolition. Le Conseil de Hackney souhaitait réaménager le site de Trowbridge Estate, affirmant à l'époque que "les gens détestent vivre dans des immeubles de grande hauteur". L'honneur d'appuyer sur le bouton de la démolition a été donné à ses locataires mécontents. Mais personne n’aurait pu s’attendre à ce que la structure se révèle aussi résistante. Le site de forage d'Eruption pour le test de transmission le 17 février 1993 était le domaine Trowbridge à Homerton. Ce domaine a gagné en notoriété lorsque Northaird Point a gagné le surnom de « la tour penchée de Hackney » après une démolition ratée en 1985 Cette société est chargée de démolir un immeuble de 21 étages. Le bâtiment, Northaird Point, n’a que 20 ans, mais depuis le début, il est affligé d’un défaut de construction. Le problème principal est que les plaques de béton qui forment les murs extérieurs ne sont pas assez résistantes. Ce n’est pas une évidence : tout ce qui est construit en hauteur ne doit pas forcément s’écrouler. C’est du moins ce qu’a découvert une entreprise de démolition à Hackney (Londres). Elles laissent passer le vent et la pluie, ce qui rend les appartements froids et humides. La réparation étant trop chère, l’immeuble doit être détruit. Le coût de la démolition est consternant : 391 000 livres sterling (plus de 4 millions de francs) et les préparatifs très compliqués. Des ordinateurs sont utilisés pour placer des charges explosives dans les huit premiers étages. En explosant, elles doivent faire s’écrouler l’immeuble sous son propre poids. Avant le jour de la démolition, une opération de sécurité phénoménale est mise en oeuvre. Les rues sont fermées à la circulation et les habitants évacués. Quand le grand jour arrive, le 3 novembre 1985, des centaines de personnes s’agglutinent pour voir le spectacle. À midi, la charge explose dans une grosse détonation. Au milieu des applaudissements, l’immeuble s’abat dans un nuage de poussière. Mais quand celui-ci se dissipe, Northaird Point est toujours debout, tout au moins en partie. Les douze étages du haut, intacts, reposent sur les décombres des neuf premiers étages. Quelques beaux esprits baptisent l’édifice la » tour infernale «. L’étude révèle que l’immeuble se maintient debout grâce aux plaques des murs extérieurs, sources des problèmes de départ. Comme ils ne peuvent rien faire de plus, les entrepreneurs font appel à une boule de démolition, afin d’achever la destruction bout par bout. Mais l’affaire n’est pas encore finie. Afin de pouvoir approcher suffisamment près l’engin qui commencera le travail, les ouvriers doivent faire tomber un mur immense, qui était, quant à lui, tout à fait utile. Source: Faits étranges et récits extraordinaires aux Éditions: Sélection du Reader’s Digest, 1989.
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Défis, choix et conséquences (2)
Lundi 15 juillet 2024 Défis, choix et conséquences (2)
“quiconque entend de Moi ces paroles et les met en pratique sera comme un homme avisé qui a construit sa maison sur le roc…” Mt 7. 24
Un jour Jésus raconta cette parabole : “quiconque entend de Moi ces paroles et les met en pratique sera comme un homme avisé qui a construit sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont précipités sur cette maison : elle n’est pas tombée, car elle était fondée sur le roc. Mais quiconque entend de Moi ces paroles et ne les met pas en pratique sera comme un fou qui a construit sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont abattus sur cette maison : elle est tombée, et sa chute a été grande” (Mt 7. 24-27). Jésus souhaitait nous dire : “Choisissez bien le terrain sur lequel vous établirez la fondation de votre vie”. La fondation d’une maison n’est pas la partie la plus excitante de la bâtisse. Quand les murs émergent, que les fenêtres apparaissent, la maison prend forme, mais sans une fondation solide, tout peut arriver en cas de tempêtes. Celles-ci peuvent prendre la forme de vagues de tentations qui risquent de vous submerger, ou d’attaques plus insidieuses, comme une tragédie qui entre dans votre vie et mettra votre foi à l’épreuve. La seule fondation alors valable, le seul roc est Jésus-Christ. Ni votre église, ni votre famille ne pourront Le remplacer. En Lui seul vous pourrez vous appuyer pour essuyer la tempête et survivre. Vous connaissez l’histoire de la tour penchée de Pise. En 1173 un architecte du nom de Pisano entreprit sa construction, sans vérifier la solidité du terrain et calculer si celui-ci pourrait soutenir le poids d’une telle construction, d’où son inclinaison. Une autre tour moins connue, le campanile de la place St Marc à Venise, fut lui aussi érigé comme le reste de la ville sur des pieux empilés dans la vase de la lagune. Là encore l’architecte ne prit pas en compte le poids de l’édifice haut de près de 100 mètres sur des fondations loin d’être solides. Résultat : le campanile s’effondra le 14 juillet 1902, ne laissant qu’un tas de décombres. Il fut reconstruit plus tard, mais la valeur d’une fondation sur le roc n’est plus à démontrer !
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Si j'étais français et que je devais voter...
Comme beaucoup de monde en Suisse Romande, je suis de près la politique française. Mais je ne suis pas français. Je suis binational espagnol et suisse.
Mais si je devais voter à ces législatives ?
Et surtout, si je devais choisir entre LFI et le RN, que ferais-je ?
Bon, ben je voterais LFI.
Pas dans la joie et la bonne humeur, hein.
Mais je voterais LFI.
Vous êtes étonnés ? Si vous me suivez sur les RS, vous savez que je n'ai VRAIMENT PAS une grande estime pour cet espèce de gourou démagogue qu'est Jean-Luc Mélenchon, ni pour ses troupes.
Mais il y a une échelle de gravité.
Et le Front National, rebaptisé "Rassemblement National", c'est pas juste un parti vaguement réac et vaguement populiste.
Marine Le Pen a mené une stratégie visant à faire oublier les origines de son mouvement et lui donner une apparence de respectabilité. Et Jordan Bardella, avec son allure de jeune cadre dynamique contribue à cette stratégie.
Mais derrière ?
On a beaucoup parlé des origines de ce parti : des anciens vichystes, des anciens collabos et des partisans de l'OAS. Ça peut paraître de l'histoire ancienne, mais ça ne l'est pas.
Déjà, celles et ceux qui se sont penchés sur le CV des candidats RN aux législatives ont découvert de sacrés numéros : des complotistes purs et durs, des fans de Vladimir Poutine, des soutiens affichés du GUD, etc. etc.
(Si vous êtes sur Twitter, jetez donc un œil à ce compte.)
Et surtout, on sait que tant Marine Le Pen que Jordan Bardella on réécrit leur propre histoire et que, derrière leurs beaux sourires, ils sont tous deux très proches de l'extrême-droite la plus nauséabonde. Pas mal de gens ont creusé le sujet et il y a de quoi avoir peur.
Et il y a à Moscou un autocrate nommé Vladimir Poutine qui est porteur d'une idéologie impérialiste et totalitaire et qui a noué des liens très étroits avec pas mal de partis d'extrême-droite. Dont le Rassemblement National. Et là, il y a danger aussi énorme que concret.
Et puis, concrètement, placer l'extrême-droite au pouvoir est plus facile que de l'en faire dégager. Vous vous souvenez de ce qu'il s'est passé lorsque Donald Trump a perdu l'élection présidentielle ? Et vous vous rappelez qu'il y a eu un truc du même genre au Brésil lorsque Bolsonaro a perdu ?
Il y a une échelle de gravité.
Je ne suis pas adepte de la politique du pire. Alors si j'étais dans la peau d'un citoyen français amené à choisir entre LFI et le RN, je glisserais un bulletin LFI dans l'urne.
Mais, ça, c'est si j'avais à choisir entre ces 2 maux.
Donc, si je me retrouvais au 2ème tour, dans une circonscription où s'affronteraient 1 candidature du Rassemblement National et 1 candidature de La France Insoumise.
Et je remarque que beaucoup des débats sur les réseaux sociaux se déroulent comme si c'était déjà le seul et unique choix de ces élections. On a ainsi déformé les propos de passablement de personnalités qui se sont exprimées en public, comme si le fait de ne pas vouloir voter pour une candidature LFI revenait forcément à voter pour le RN.
Ce n'est pas le cas, du moins pas au 1er tour. Et pour beaucoup de Français, ça ne sera pas non plus le cas au 2ème tour.
Je reste surtout déçu et en colère à la vue de ce spectacle. Il y a des problèmes qui sont connus et nommés depuis des années au sein d'une partie de la gauche française. Et depuis des années, les seules réponses que reçoivent celles et ceux qui soulèvent ces problèmes sont de ce genre :
"Mélenchon-bashing"
"Propagande des grands médias tenus par des milliardaires !"
"Macronard !!!"
"Tu veux l'extrême-droite au pouvoir ?
Etc, etc, etc.
Alors oui, on va me dire que LFI se présente au sein d'une coalition de gauche baptisée "NFP", le Nouveau Front Populaire. Mais c'est une coalition où LFI a obtenu une place prépondérante (non seulement par le nombre de circonscriptions attribuées, mais surtout par le nombre de circonscriptions jugées gagnables). Et entre les promesses à la "demain on rase gratis" et les flous savamment entretenus, je crois qu'il n'y a pas beaucoup d'illusions à se faire.
Je suis pessimiste.
Ce qu'il va se passer en France aura des retombées sur tout le continent européen. Et ça risque de faire du dégât.
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Le numéro 13 de Revue nuire arrive au sommaire
Francesca Caruana 5-7
Rémy Penard 8-9
Dimosthénis Agrafiótis 10-12
Giovanni Fontana 13-15
Claudio Mangifesta 16-19
Jürgen O. Olbrich 20-22
Joël Frémiot 23-33
Jürgen O. Olbrich 22-23
André Robèr 34-35
József Bíró 36-37
Cinzia Farina 38-39
Charles Pennequin 40-41
Charles Pennequin/ Camille Escudero 42-43
Camille Escudero 44
Adriana Gheorghe 45
Francesca Caruana 46-49
André Robèr 50-51
Didier Manyach / José Galdo 52-55
Daphné Bitchatch 56
Gilles Olry 57-59
Julien Blaine 60- 61
Serse Luigetti 62-63
Christine Dècle 64-70
Formes et redondances
Le son jusqu’à sa forme
Ne croyant pas si bien dire, il est des fois où le son est si fort qu’il s’imprime sur la page. Dans ce numéro il s’incarne autant sous des formes langagières, graphiques, politiques quand elles sont si affirmées qu’elles en deviennent sonores. La poésie visuelle prend alors l’habit de révolte, du cri sourd des messages enfouis. La dimension poétique les unit dans une présence singulière pour chacun des auteurs.
Une lettre a une forme. La forme illustre un son. La forme prend des libertés et demeure pourtant présente. Commence ainsi notre jeu de marelle annoncé par les danses graphiques de Rémy Pénard, en donnant le ton avec ses stink bug qui viennent nous rappeler vraisemblablement les odeurs peu amènes des milieux convenus, littéraires ou pas, enfin les punaises de cour ! L’entrée en matière est réjouissante pour travailler le corps de la lettre. Déstructurée, complétée, rapetissée, étirée, les lettres sans mot dansent dans la page et deviennent formes comme chez Biro, Farina, ou parfois dans les œuvres de Pennequin quand il interroge la « graphie parlée », dessinée, la graphie muette qui voudrait dire et finit par s’implanter dans le blanc du papier. À la différence des œuvres réalisées à quatre mains avec Escudero, les mots abondent en continu et font une trame de fond-bruit de fond pour quelques infiltrations manuelles.
Se pose alors une question du texte présent non pas pour signifier mais pour représenter un objet (une trame par ex.) et le cas des manières d’écritures qui représentent elles les formes diacritiques de la lettre. Le A manuscrit de « A-insi », majuscule, minuscule, penché, script…. Le sommet du A peut tout supporter, être arrondi, pointu, écrasé, la lettre peut être bouclée, la barre oblique, ajustée aux bords triangulaires ou la dépassant largement, ou unilatéralement ; en minuscule, elle se confond parfois avec un e, parfois avec une autre…jusqu’à se prendre…… pour elle-même ! Cela ne changera rien au déchiffrement, car la particularité de l’écriture manuscrite montre que le voisinage des autres lettres complémente le A, et lui donne son sens. Sorte d’implicite du savoir visuel. Ainsi la lettre combinée à ses voisines fait un mot et se prend pour ce qu’elle est.
La reconnaissance visuelle des types graphiques conduit à défricher les implicites contenus aussi dans l’image. La soupe sonore produite par l’homonymie des O, eau, oh, etc, a son équivalent iconique dans la relation écriture et image.
Lorsque Dimosthénis Agrafiotis mêle la matière et l’image, le sens et la forme de ses « Poème liquide », le mot liquide tracé dans un rappel iconique de l’écoulement, de son mouvement et de la couleur de l’eau produit un effet de redondance. Le mot lui-même s’écoule avec l’idée qu’on s’en fait. L’idée visuelle contient ce doublage de sens et d’image mais n’est ni une tautologie ni un pléonasme. La spécificité de cet ensemble relève d’une fonction performative, comme il serait écrit le mot eau qui désigne de l’eau par le fait même de l’écriture. Le son n’est pas né, la forme fait semblant.… La naissance du son commencerait-elle avec sa forme ?
La lettre a ses formes physiques, cercle musculaire de la bouche pour le son O, l’ouverture relâchée du son A, les excès d’un rire qui propulse le i, les étirements suspects d’un U et les contorsions du E qui supporte tour à tout la béance, l’occlusion, la nonchalance. La gymnastique de la bouche dessine-t-elle la forme écrite ? Le son s’en tient-il à des suites d’onomatopées ?
Pas vraiment, il se fait forme, bruyant, parfois même en uniforme pour finir en formes répétées. C’est ce qu’incarne un travail singulier réalisé par Christine Dècle à partir de munitions fraîches comme des pruneaux, qui relatent la manifestation de Sainte-Soline. 5015 bombes lacrymogènes ont muté sur le papier, symboles déchirés des chairs abîmées, déclinés avec autant de régularité que les tirs. La cadence du dessin rappelle celui des soupes Campbell de Warhol, censées nourrir esthétiquement les gourmands de l’art, mais ici la cadence est celle de la répétition de la bombe, signifiée par des signes iconiques en noir et blanc comme des timbres violents de la répression. À perte de feuilles. 5015 sérigraphies jusqu’à extinction de combats. Comme si cela ne suffisait pas, et que la couleur se mêlait aux flaques de sang, les 89 grenades colorent d’autres pages, fantômes de jour au rappel des dégâts corporels. Sainte-Soline déjà martyre n’en demandait pas tant. Célébrée au-delà de toute désespérance, les bombes en pleine transmutation ont atterri en pays d’art, poèmes graphiques venus sur la page pour en finir avec le son.
Le poète rend compte de la déchirure, de l’ambiguïté, opte pour la graphie, aggrave la confusion, insiste sur le corps du texte. Écrire en fer forgé le mot chapeau ne suffit pas à en faire un, ce n’est pas un substantif que l’on pose sur sa tête (quoique cela puisse l’être !), une redite formelle face au signifiant, or le signifiant a pris corps. Le corps, sa physique, sa matérialité fonde tous les chocs. La vérité de la vie malade évoquée avec profondeur par Didier Manyach
Dans la forme tautologique, l’enjeu consiste en un jeu, ce « jeu » parfois devenu « je », que Saussure appelait la relation arbitraire entre signifiant et signifié. Le chapeau de l’enseigne se dit, se lit, se vérifie, pourtant il y a une certaine poésie à comprendre ce que l’on a déjà compris car le sens est en trop. La redondance est de mise. Mais le délice de cette presque répétition décroche notre sourire. On a pu le constater dans un des intitulés de l’artiste Orlan en 1977 avec son « Baiser de l’artiste » distribué tautologiquement pour 5 francs au cours de sa performance au Grand Palais. Si l’effort du plasticien dans ce cas, réside dans le fait de réduire au maximum l’écart avec le signifié, le jeu est infini et le signifié, là où il prend forme, affiche autant de variables que d’auteurs.
En matière de poésie visuelle, lorsque celle-ci maintient une certaine orthodoxie du genre, soit une mise en place de lettres plus ou moins ordonnées, assorties ou pas de dessin, bien que l’écart puisse être immense entre l’image et le texte, le spectateur peut s’en tenir à la proposition extrêmement réduite que l’artiste a établie. L’ensemble contraint d’une certaine manière les extrapolations éventuelles. Le rapport texte/image énonce une intention de l’auteur, celle d’un voulu politique, esthétique, social, psychologique… A l’instar des actions multiples de Julien Blaine dont les phrases s’épinglent haut et fort en porte-voix, quand elles sont si discrètes dans leur page à moins que « l’aphrasie » qu’il invente ne revoie qu’au jeu éternel entre son, écriture et image : son « mot du ventre ». En 68, es extensions de sens à visée extralinguistique renvoyaient poétiquement à des univers insoupçonnés : « sous les pavés la plage », « la lutte continue » seraient d’ordinaires slogans s’ils n’avaient été écrits pour l’un, n’importe où ailleurs que sur des pavés, pour l’autre, signifié par le bras de la lutte représenté en cheminée d’usine. Les dimensions à créer en poésie visuelle appartiennent au réel relayé par l’imaginaire collectif et l’imagination individuelle. Les pistes sont constellation.
Ce numéro de Nuire tente d’en décliner quelques-unes et d’observer ce que la poésie fait à la forme, ce que le son fait à l’image. Mais parfois la lettre sert de loup à l’auteur.
La lettre comme masque
La relation établie entre un dessin et une lettre représente une possibilité infinie de combinatoires dont ne se privent pas les artistes. Au-delà de ce banal constat, on observe qu’ils font aussi usage de la lettre comme masque. C’est le cas des travaux de Gheorghe, de Luigetti, Au sens littéral. Elle cache des parties du dessin, en obstrue une autre, en tolère d’autres. Les lettres se transforment alors en plans et produisent les mêmes effets qu’une découpe dans le plan. Les plans tiennent lieu alors d’une perspective fictive, d’une dictée dans l’espace, sans majuscule ni point, sorte de syntagme flottant à la surface de la page où peut se déployer notre imaginaire. Les plans cachent le sens, la lettre fait surface et occulte un champ dont nul ne devinera jamais ce qu’il cache.
Ce feuilletage est propre à la poésie visuelle qui, volontairement chaotique dans la disposition physique et plastique accorde toutes ses chances à des rapprochements improbables. Ce que réalise Gilles Olry avec ses collages Cinoche qui utilisent l’image à la place du mot. Dire se découpe, se tranche. Au-delà du mot, l’assemblage, l’épaisseur, la finesse, la graphie des lettres ou des découpes sont à elles seules éloquentes et contribuent à masquer l’axe dominant qu’impose la communication. Si la poésie visuelle avance masquée c’est que le témoin a tout à gagner, en significations, en appropriations, en conversions, en expressions. En témoignent les propositions de Galdo, Bitchatch. En cela une rhétorique peu orthodoxe qui concerne autant la plasticité que l’écrit, y participe activement, la réitération, l’allitération, la compression, la coulure, l’exagération, l’agrandissement, la contradiction, etc…
L’humus a préparé le parallèle de ces questions d’ordre plastique, et théorique du point de vue du sens. Il s’avère donc que le jeu de cache-cache entre texte et image, entre lettre et peinture est exploré maintenant par les nouvelles technologies. La production d’images par computer créé un univers souvent fragmenté, le récit plastique s’en trouve stroboscopé et participe d’une instabilité de l’image qui échappe à la logique attendue. À cela s’ajoutent des confrontations impossibles, selon lesquelles les échelles sont bouleversées, les contextes opposés se rejoignent, des personnages émergent directement de la lettre, à l’affût du mot ad hoc ou de l’idée perdue. C’est le cas des « éclats » proposés par ce « meneur de revue » qu’est André Rober, sans nuire aux nombreux plans techniques de gris, et des pixels, il tisse à l’envi les grilles d’objets à conquérir : un sexe de femme, un chapeau, un slogan, le corps et l’esprit ne font qu’un dans la modestie de l’image synthétique restant en attente de sublimation. Tout comme Joël Frémiot qui détissent les fils d’un loup en attente d’être vu. Cette sublimation pourrait-elle venir d’une mise en page, ou d’une saturation, d’un minimalisme ou d’un abus de baroque ? En réalité, l’esprit du témoin entre dans les univers connexes de l’image, la frustration, la révolte, l’esprit militant, de conquête ou de renoncement, le désir, l’effacement, la perte et l’ambition, la tentation, la mort volante. Combat non violent, où s’arrachent les traits sur rings.
La poésie visuelle digère les rapports hostiles entre texte et image, en consommant avec outrages la logique en boîte, elle a le pouvoir de fabrique, celui d’un ombilic nécessaire au rêve, offert sur un plateau, lui-même plancher réel du cri pour le performeur ou bien plateau d’une âme à même de faire briller de merveilleuses morts.
Alors pour la route entre la page et la bouche, le plateau veut bien changer de place.
f. caruana
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Hier après midi nous recevions un futur client.
Mon boss m’avait demandé d’être présente lors du Rdv afin de prendre des notes en vue du futur contrat.
Pendant tout le Rdv je voyais que mon boss jetait régulièrement des regards dans mon décolleté.
Il faut avouer que j’avais un chemiser léger bien ouvert et j’avais « oublié » de mettre un soutient gorge.
Dès la fin du Rdv, le client est sorti du bureau et je l’ai accompagné jusqu’à l’ascenseur.
Je suis retourné dans le bureau du boss pour discuter du Rdv.
A peine entrée dans le bureau j’ai pu voir que mon boss était assis sur le bord de son bureau, avait sorti sa queue qui était toute raide et avait commencé à se branler.
Je me suis approchée. Je me suis mis à genoux devant lui.
Il m’a dit qu’il avait envie de me démonter depuis le début du Rdv et qu’il avait besoin de se sentir en moi.
J’étais ravie d’entendre cela et l’ai pris dans ma bouche tout en le regardant et en déboutant mon chemisier.
Après quelques minutes, il me releva et m’allongea sur son bureau, écarta mes jambes après avoir remonté ma jupe et il s’est introduit en moi.
Il s’est penché sur moi pour pouvoir sucer et lécher me seins tout en faisant des vas et viens.
Sa queue était énorme et toute raide.
J’ai senti qu’il allait gicler rapidement. Je lui ai demandé si il était d’accord pour décharger dans ma bouche.
Sans me répondre, il se retira, fi le tour du bureau et alla s’assoir sur son fauteuil.
Je l’ai suivi et me suis mise entre ses jambes et ai recommencé à le sucer.
Rapidement, il a pris ma tête entre ses mains pour me faire comprendre qu’il allait jouir.
J’ai reçu tout son jus en plusieurs saccades. J’adore recevoir ainsi le jus de mes amants.
Je me suis relevée, rhabillée et repartie à mon poste. Je pense que je vais refaire régulièrement le coup du chemiser entrouvert
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