#sautille
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zeldabecameaqueen · 11 months ago
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the mooshroom boi 🍄
↓ close-ups ↓
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this one ↑ was inspired by this scene ↓ on Bad's stream (i don't remember the date) when richas was radioactive
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just a hopping firefly 🏮
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shakeskp · 5 months ago
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Podfiiic ! @annabelle-myrtille / @annapods a enregistré une autre podfic, Une fleur qui en ce monde n'existe pas !
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visenyaism · 2 years ago
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j'adore le franglish content le code switching c'est tellement fun je sautille from a language to another like a gazelle et toi aussi tant que tu voudras :)
OUAIS baby we are so fucking back. franglais est parfait parce que americans get mad AND it sends evil psychic vibes à l’académie française. The phrase “qu’est-ce qu’y’all doing aujourd’hui” came out of my mouth this evening and i think that might be the pinnacle of human language. i love being annoying
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dannika-jeon · 1 year ago
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Oh toi alors! Je savais bien que tu te moquerais de moi! Méfie-toi que ce ne soit pas ton épaule que je touche la prochaine fois. Tu deviendras ma prochaine "idylle" en un clic!
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Oops?
Il semblerait que je l'ai encore fait... J'ai osé toucher l'épaule de mon garde du corps et maintenant la toile s'est enflammée. Pitié dîtes-moi que ça va s'essoufler plus vite cette fois-!
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camisoledadparis · 6 days ago
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saga: Soumission & Domination 380
Dernier trimestre à Berkeley -Marines/1
Quand Robert (un pote d'art martial) m'a dit que Donovan son Navy-Seal de frère souhaitait me revoir une dernière fois avant mon départ, j'ai bien évidemment accepté l'invitation !
Quand j'arrive avec Robert à la propriété de leurs parents, je suis surpris de voir que Don n'est pas seul. Une masse de même nature est à ses côtés. À peine descendu de voiture, il me serre dans ses bras à m'écraser avant de me présenter son pote.
J'avais bien deviné c'est un de ses collègues, de ceux que mes deux " espions " avaient côtoyé.
Robert me laisse avec eux, ayant un plan avec ses potes.
Désolé on ne se saute pas dessus direct !!
Je fais connaissance avec l'autre invité du WE. Chad sait déjà que je suis l'employeur officiel des deux petits Français qu'ils avaient eu en formation l'an passé et juste que je sais me battre intelligemment d'après Don.
On papote situation internationale, il me demande ce que deviennent ses deux connaissances. Sans dévoiler les détails que je n'ai d'ailleurs pas, je lui explique l'exfiltration qu'ils venaient d'opérer sur le terrain Syrien. Quand il apprend le sacrifice qu'ils avaient dû accepter (viols, lavage de cerveau...), il me dit que c'était évidemment pour cet aspect-là que leurs supérieurs les avaient choisis. Ils étaient sûrs que mes deux escorts avaient la solidité psychologique pour passer ces épreuves. Il ajoute que c'est avec ce genre de capacité qu'ils leur étaient supérieurs à eux simples brutes super entrainées.
La conversation dérive sur le fait que je sache me battre et plus que bien selon Don. J'explique comment j'en étais venu à me former aux différents sports de combat et comment j'avais, sous la houlette de Jona, essayé d'intégrer les différents avantages de différentes disciplines. J'explique qu'aux dernières vacances, Jona nous avait appris de nouvelles attaques bien vicieuses en provenance du moyen orient. Là j'intéresse vraiment Chad et Don. On se retrouve rapidement en boxer dans le garage transformé en salle de sport. Echauffements, petits passages à soulever les barres et bien chauds on se confronte. Quelques passes et clés, Chad estime mon niveau. Il est impressionné, enfin pour un simple civil ! Comme Don il me domine de la taille et de son poids. Mais j'arrive à placer une des nouvelles attaques qui le met au tapis sans qu'il n'ait vu le coup venir. Je sautille autour de lui narquois. Ça me vaut de me retrouver à ses côtés, mis à terre par un simple fauchage de jambes.
Je n'ai pas le temps de me relever qu'il se couche sur moi. Je me cambre, essaye de le faire glisser de côté mais c'est peine perdue. Bras et jambes écartés, il résiste à mes tentatives de retournement.
Ok, je cède et cesse de résister, espérant ainsi qu'il se relâche et que j'arrive enfin à me dégager. Mais il n'est pas né de la dernière pluie et reste vigilent.
Comme sa tête est juste au-dessus de la mienne, j'essaye de le déstabiliser autrement. Je tente une pelle. Évidemment elle est acceptée mais toujours sans me relâcher. J'ai juste le plaisir de sentir contre moi grossir, grossir et grossir encore sa bite. La mienne durcit à son contact mais je sens bien que, là aussi, je ne joue pas dans la même cour. Don ajoute son poids en couvrant on collègue. Je dois bien avoir 200Kg qui m'écrasent. Ça ne dure pas car Don attrape Chad par les épaules et roule sur le côté pour me dégager. Je m'accroche à Chad et me retrouve en position dominante de l'empilement de corps. Ma main glisse vérifier l'état de Don. Il est comme nous raide comme une barre d'acier.
Comme il retient toujours Chad, je glisse en arrière pour vérifier avec mes yeux ce que mes abdos avaient subodoré. Son boxer blanc réglementaire est distendu par une bite dans les 23x7 au moins. Le gland est moulé mais la salive que j'ajoute en le prenant en bouche, colle encore mieux le tissu. Un beau gros gland rond avec une collerette intéressante !
Chad se laisse mettre nu sans résistance. Le boxer cachait un service trois pièces de toute beauté. Pubis blond tondu aussi court que ses cheveux, surplombant un sexe droit, bien gonflé de sang légèrement plus large aux deux tiers à partir de son gland qui comme je l'avais deviné au travers du boxer présente une forme bien ronde avec une couronne marquée. Les couilles sont rasées de frais. Bien qu'imberbe de torse, les aisselles du monsieur sont rasées elles aussi mais pas ses jambes sur lesquelles poussent quelques poils blonds aussi.
Je n'attends pas, j'enfourne la beauté qui n'attend que ça. Une déglutition et il passe ma glotte jusqu'à ce que ses poils pubien me fassent une moustache. Il ne peut retenir un rugissement de plaisir. Je l'entends dire à Don qu'il sait maintenant d'où venait le professionnalisme des deux petits français (allusion à mes deux escorts).
De mon côté la présence étouffante de son gros gland me fait bander à mort (le cas si je ne recrache pas ça !!). Sous lui, Don se tortille et dégage lui aussi sa bite qu'il pousse entre les cuisses de Chad. Pour le remercier d'avoir invité Chad, j'alterne ma pipe, suçant avec gourmandise les deux glands. Ma salive coule le long de la hampe de Chad, sur les couilles et entre ses fesses.
Pour savoir à qui j'ai affaire, quand je le suce, je pousse la bite de Don entre ses fesses. Don ne se retient pas et joue du bassin pour lustrer son gland entre les fesses de son pote. Pas de mauvaises réactions, j'en conclu avoir affaire à un des Navy-Seal homo de la troupe qui avait entrainé mes recrues.
Pas de pénétration, nous sommes " nus ". Chad se redresse le temps de m'attraper et de me soulever comme une plume avant de me poser en 69 au-dessus de lui.  Il suce aussi bien que moi et mes 20cm plongent entiers dans sa bouche. Sa bite, dans ce sens, me pénètre plus facilement et je vois que Don continu à s'astiquer contre la rondelle de son pote.
Bien excités et les sexes luisants de salive, nous passons à une pipe circulaire. Je pompe Chad qui pompe Don qui me pompe. Rapidement la langue de Don trouve ma rondelle et s'ingénie à la recouvrir de lubrifiant naturel au dehors comme au-dedans.
Quelques minutes plus tard il me pénètre sans que ma bouche n'ait lâché son " os ". Je ne peux m'empêcher de lâcher un gémissement de plaisir vite coupé par le gland de Chad. Je me laisse limer quelques instants avant de me dégager et de me retourner. Chad se couvre vite et gentiment me laisse faire le travail. Don assiste en spectateur intéressé par mon approche.
Je recule et stoppe dès que je sens le gros gland de Chad sur ma rondelle. Je me sature les narines de poppers et d'un petit recul bref, fait pénétrer les premiers cm de Chad dans mon cul. Waouuuu putain d'effet. Ma rondelle se referme juste derrière la couronne emprisonnant la belle boule que forme son gland. Chad attend patiemment que je me rapproche de lui. Nouveau dosage au poppers et je recule encore. Je prends mon temps. Mon anneau m'envoie des ondes de plaisir au fur et à mesure que ses 23cm avance en moi. Je suis presque étonné quand mes fesses buttent sur son bassin. À partir de là ce n'est plus moi qui ai maîtrisé la chose.
Ses grosses mains sont venues me prendre par la taille et je suis devenu un jouet entre elles. Quel pied !!! Ballotté dans toutes les positions possibles, mais reste toujours plein de sa queue vibrante, je ne suis plus que jouissance pendant la demi-heure qui suit. Je passe par quelques " embrochements " de mes deux extrémités pour le plus grand plaisir de Don.
Chad me fait jouir et je jute alors que dos contre son torse, mes jambes enroulées avec les siennes et mes bras en arrière accrochés à son cou, alors qu'il est debout, il arrive à me soulever et me laisser retomber sur sa bite de malade. J'en mets partout n'ayant aucun moyen de maitriser mes éjaculations. Quand il me pose au sol, je n'ai même plus la force de me redresser et reste à plat ventre. Je reçois alors sur le dos le jus brulant de Don puis celui encore plus chaud et abondant de Chad.
Il nous faut à tous les trois une petite demi-heure pour s'en remettre et aller aux douches. J'ai encore les jambes en flanelle et ils me soutiennent sous les jets d'eau. Don nous passe des jock-strap propres alors que nous finissons de nous sécher. Ses parents étant absents, nous pouvons nous balade comme ça dans toute la maison. Petite collation roborative et nous reprenons le chemin de sa salle de sport. Nous passons les deux heures qui suivent à, pour moi, expliquer les attaques et parades apprise au retour de Jona et en apprendre encore plus sur les techniques américaines. On discute aussi, Chad est amusé de savoir que tout mon petit groupe d'escort possède quasiment mon niveau. Il nous dit qu'il ne doit pas falloir nous faire chier quand on se balade.
Je lui explique notre altercation aux 24h moto. Il connait le coup que j'ai utilisé. Quand le mec est tête nue, c'est le moyen le plus rapide pour le mettre hors d'état de nuire. J'ajoute que ça calme aussi les potes du mec. Rires de mes deux Navy-Seal.
Robert passe. Il nous dit s'être levé une minette et qu'il repart conclure dès ce soir. En riant, il nous dit que de toutes les façons, il n'allait surement pas nous manquer.
Réponse du grand frère : " à moins que tu n'ais envie de nous donner ton petit cul, ce sera le cas ".
Rires de nous quatre.
Au diner nous parlons taf. Ils sont curieux de savoir comment j'en suis arrivé à diriger une boite d'escort mâles. Je les amuse plusieurs fois avec des anecdotes sur mes premières prestations personnelles. Ils hallucinent quand ils apprennent que je vis réellement avec 4 mecs à la fois. Et Don s'amuse à ce que j'ai un petit côté Bi.
Chad, lui, l'est plus par le recrutement de Jona et François par mon client DGSE. Il sait, de source sûre, que leurs propres services de renseignements ont aussi ce type de recrues. Mais n'avaient pas encore eu vent qu'ils aient pût aller aussi loin sur les théâtres d'interventions. Ils servent plus pour mener des chantages sur les hommes visés par leur direction du renseignement. Je me récrie que Jona et François sont des hommes d'action qui sont homo et non l'inverse, ce qui explique cela. Il en convient.
Sans dévoiler de secrets, ils me racontent certaines de leurs sorties, principalement en Amérique centrale et en Colombie dans le cadre de la lutte contre les trafiquants de drogue. Malgré leur entrainement, il leur est arrivé de se faire quelques frayeurs sur le terrain. Et comme ils me disent, eux n'étaient pas en immersion !   
Petite période de digestion, on mate les infos à la TV tout en commentant l'actualité. Les primaires ont commencées et les remarques des deux militaires ne sont élogieux pour aucun des deux camps.
Chad me dit qu'il est temps de faire nos étirements et de se préparer pour la nuit. Je m'interroge sur ce qu'il entend par là. Don, lui, le sait. Sur les tatamis de sa salle de sport, nous passons une bonne demi-heure à allonger nos muscles maltraités dans l'après-midi. Pour certains, nous nous entraidons afin de forcer plus. Alors que je pense que c'est bon, ils passent au massage. J'y ai droit en premier et tous les deux s'occupent de moi. Je me laisse faire. Ils terminent ce que les étirements avaient commencé. Leurs mains couvertes d'huiles parcourent mon corps de la tête aux pieds. Même avec João et Clem je n'avais atteint ce stade de décontraction. Je suis décontracté sauf de la queue. On ne se refait pas. Le massage évolue vers une dimension sexuelle. Ma bite luisante glisse dans leurs mains et ma rondelle s'ouvre sous leurs doigts. Je suis trop bien. Mon excitation monte encore et j'en veux plus.
Je pousse Chad sur le dos, l'enjambe et Don a juste le temps de recouvrir sa bite d'une kpote que je me l'enfonce directe au fond de moi. Un gros soupir de contentement m'échappe. Je le monte façon course à Vincennes. Mes cuisses bossent et me brulent à faire pistonner mon cul sur sa grosse bite.
Mais j'en veux encore plus. Ils m'ont super bien préparés. Je demande à Don de venir rejoindre son pote. Il comprend de suite et aussitôt recouvert d'une kpote, il me plante son gland dans le cul. Malgré toute mon excitation, je la sens bien passer cette deuxième bite. Don s'en aperçoit et va pour ressortir. J'ai juste le temps de passer mes bras derrière moi et de lui attraper les fesses pour le retenir. Je me fais défoncer grave mais c'est trop bon. Chad m'attrape la tête et me roule des patins pour ralentir ma monté en jouissance. Enfin c'est ce qu'il croit et ça marcherait s'il était tout seul à me limer la rondelle. Malgré son baillonnage par ses lèvres et sa langue qui m'envahi la bouche, j'arrive à gémir encore sous le limage de Don. Il s'aperçoit aussi que ça ne sert à rien vu que sa queue se fait frotter par celle de Don sans arrêt. Il laisse aller et 15mn plus tard c'est une triple jouissance simultanée. Mes deux GI remplissent leurs kpotes alors que je recouvre les abdos et les pecs de Chad de ma production.
Je sens leurs retraits autant que leurs pénétrations. Don est impressionné par le volume de sperme contenu dans sa propre kpote. Il nous dit n'avoir jamais juté autant depuis sa première branlette d'ado. Chad est mort de rire à la sortie son pote.
Je me couche sur lui et tant pis pour mon sperme qui nous colle. Il passe son gros bras droit dans mon dos et me serre avant de me glisser assez bas pour que Don n'entende pas (il s'est levé pour aller se doucher) " good fuck little frenchie, you're a real bitch " en américain dans le texte !
Nouvelle douche, prise entre ces deux montagnes (1m95 chacun). Je me laisse me faire sécher et porter jusqu'à la chambre de Don que nous partageons pour la nuit.
Le sommeil nous attrape vite, ce qui n'empêche pas Chad de profiter de moi en pleine nuit. Je me réveille, il fait noir et ma rondelle est déjà envahie par sa grosse bite. Il s'y est pris en douceur et je n'ai repris conscience qu'une fois son gland bien au fond de moi. En cuillère, sans grands mouvement il me pilonne. C'est totalement différent de l'assaut en règle de la soirée, il y a limite une certaine tendresse. Je tends la tête en arrière et sa langue vient au contact de la mienne. Grosse pelle sans que son bassin ne cesse ses mouvements. Don dors toujours. Je suis maintenant bien réveillé et il me faut du plus viril ! Je me dégage et on part s'enfermer dans la salle de bain. La porte tout juste refermée, il me pousse en avant. Pour éviter la chute je m'appui à la baignoire. Penché en avant je me reprends ses 23x7 dans le cul. Confiants dans l'insonorisation de la porte, on ne se retient pas plus que ça et ses coups de reins me font monter le son. Il sort, me retourne et m'attrape par les fesses pour me soulever et me planter de face. Instinctivement mes jambes entourent sa taille et mes bras s'accrochent à son cou de taureau. Il se charge de la montée, la pesanteur du retour à la position de départ et son bassin de l'arrêt brusque de ma chute. 23cm de chute sans retenue d'une masse de 85Kg ça induit une belle inertie. C'est ma rondelle qui encaisse ! Ma prostate se fait aussi bien défoncer et chaque passage de son gros gland est comptabilisé ! J'arrive à lui dire que son copain doit être ravi d'avoir un insatiable comme lui.
Pour reprendre un simili de contrôle, je serre ma rondelle une fois en position basse. Quand il me soulève il est surpris d'être bloqué. Je recommence mais quand je n'ai plus que son gland dans mon cul. Il aime l'effet que ça lui fait. De mon côté non plus ce n'est pas désagréable !
Les pieds bien écartés, il pose mon dos contre le carrelage du mur et me pilonne sèchement pour se finir. Il m'achève aussi et nous avons le plaisir de juter au même moment.
Nous sommes sous la douche quand Don nous rejoint. Il est un peu déçu de voir que nous avons fini. Je lui fais une petite pipe pour qu'il ne parte pas se rendormir sur la béquille.
Jardinier
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cheminer-poesie-cressant · 10 months ago
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source : @cheminer-poesie-cressant
les bourgeons sautillent le long des branches parmi les moineaux ; l'ensemble génère toujours plus de désirs turbulents qui ne savent pas se restreindre ; la prise du printemps tient dans cet enfantillage faussement naïf qui possèdent de profondes racines
© Pierre Cressant
(vendredi 5 avril 2024)
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transparentgentlemenmarker · 4 months ago
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Qu'est ce que c'est ces sautillements pour la rétrospective des jeux olympiques
Donc on apprend que la cérémonie d’ouverture des JO a coûté au contribuable 122 millions d’euros pour insulter 2,5 milliards de Chrétiens ? 23 octobre 2024
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epopoiia-leblog · 6 months ago
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Une terrasse ensoleillée
Il était une fois une terrasse ensoleillée. Lunettes et chapeau sur la tête, foulard autour du cou, elle le guette. Journal devant les yeux, café posé sous son nez, attitude parfaite, ni vu ni connu, elle l’observe. Jean délavé, chemise repassée, barbe de trois jours, cheveux gominés mais surtout, montre à la main, oui, c’est bien lui le candidat parfait. Celui sur qui elle a choisi de jeter son dévolu. Elle a trouvé sa cible. Il ne lui reste plus qu’à passer à l’action. Le journal se baisse, le liquide noir glisse le long de son gosier, doucement, elle l’avale, repose sa tasse et puis ces deux mots, excusez-moi, et puis cette phrase, cette question, cette interpellation, quelle heure est-il s’il vous plaît ? Il la regarde, pas elle, sa montre, il lui répond, dix heures et quart, droit dans les yeux, cette fois. Aucun sourire, aucune hostilité, ennuyeux de neutralité, dix heures et quart tout simplement. Elle le remercie, se lève, quelques pièces sur la table et s’en va. À l’ombre de la rue où se trouve le café, loin du dix et du quinze de la montre et de son ennuyeux propriétaire, elle sautille, oui elle sautille et elle danse, danse de la joie. Elle a réussi, elle est fière, elle est heureuse. Mission accomplie pour la timide, l’introvertie, l’hypersensible et tourmentée de la vie. Elle a osé demander l’heure à quelqu’un, elle a osé adresser la parole à un inconnu. La peur, elle l’a déjouée. L’angoisse, elle l’a défiée. La honte elle l’a mise de côté. La victoire elle l’a gagnée. Heureuse, si heureuse de s'être prouvée que courageuse, oui, elle l’est. Plus forte aussi, plus forte la joie ressentie après l’épreuve et la satisfaction éprouvée. Il était temps d’oser.
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imagesdepensee · 18 days ago
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Tant qu’il y aura des trains # « Un beau jour, Ninetto le distrait, Ninetto le petit jeune homme, est saisi d’une envie de sautiller qui le fait imiter les moineaux. Frère Marcello n’en revient pas. Voilà ! Les moineaux gazouillent et sautillent! Mais oui! Leurs petits sauts sont bien réguliers tic tic tic. Il faut étudier leurs rythmes ( une espèce d’alphabet morse , note de l’éditeur ). Quelques semaines suffisent à frère Marcello pour comprendre le langage rythmique des oiseaux. »
PP Pasolini, Dialogues en public, éditions Corti, 2023.
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mrsines · 2 months ago
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Always And Forever
Chapitre 3 -> Bébé surprise
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Un doux après-midi d'automne baignait la petite maison d'un soleil doré. Les feuilles rouges et orange tapissaient le sol, et la cheminée crépitait doucement, diffusant une chaleur réconfortante. Agatha, mère aimante et débordante d'énergie, jouait par terre avec son fils de cinq ans, Nicki.
Rosalia, la belle-mère de Nicki et femme d'Agatha, était assise non loin, à la table du salon. Elle feuilletait un livre en souriant, observant discrètement la scène, prête à intervenir si le chaos devenait incontrôlable.
Nicki s'appliquait à empiler des blocs de bois pour construire une tour. 
« Maman, regarde ! Ma tour est presque aussi grande que toi ! » cria-t-il avec enthousiasme.
Agatha plissa les yeux, feignant une évaluation sérieuse. « Hmm... pas mal, mais je pense qu'il manque un petit quelque chose. Peut-être une pancarte qui dit : 'Tour de Nicki, champion du monde !' »
Nicki éclata de rire. « Oui ! Et toi, Rosalia, tu sais construire des tours aussi ? »
Rosalia, surprise d'être soudain au centre de l'attention, posa son livre avec un sourire. « Moi ? Évidemment. Je construisais des tours bien avant ta naissance, jeune homme. »
Nicki leva un sourcil, sceptique. « Prouve-le ! Viens jouer avec nous ! »
Agatha croisa les bras, malicieuse. « Alors, Rosalia ? Prête à relever le défi d'un garçon de cinq ans ? »
Rosalia, un sourire en coin, se leva et s'installa sur le tapis. « Très bien, préparez-vous à perdre. »
La compétition fut lancée, et bientôt les trois s'affairaient à construire la plus grande et la plus solide des tours.
« Oh non ! » s'écria Nicki en voyant sa construction vaciller. D'un geste rapide, Rosalia tendit la main pour la stabiliser, ce qui lui valut un regard impressionné de Nicki.
« T'es forte, Rosalia ! » admit-il en riant.
« Et oui, j'ai mes secrets », répondit-elle avec un clin d'œil.
Mais Agatha, amusée par tant de complicité, fit mine d'être outrée. « Nicki, tu trahis déjà ton équipe ? »
Nicki se redressa avec un grand sourire. « Non, jamais ! Mais je vais quand même lui voler son idée. »
Il éclata de rire en lançant un coussin sur Rosalia, ce qui déclencha une bataille générale où les rires résonnèrent dans toute la maison.
Au bout de quelques minutes, les trois s'écroulèrent sur le tapis, épuisés mais heureux. Rosalia, légèrement décoiffée, regarda Agatha avec un sourire complice. 
« Il est encore plus têtu que toi, tu le sais ? »
Agatha haussa les épaules, taquine. « Forcément, il tient ça de moi. »
Nicki, blotti entre elles deux, leva les yeux avec un sourire innocent. « Vous êtes les meilleures ! »
Agatha passa un bras autour de son fils et l'autre autour de Rosalia. Ce moment de complicité improvisé leur rappelait que, malgré les différences et les liens complexes, ils formaient une famille unie.
Alors qu'ils reprenaient leur souffle après la bataille de coussins, Nicki tourna un regard malicieux vers Rosalia.
« Rosalia, fais de la magie ! » demanda-t-il avec excitation, ses yeux pétillant d'admiration.
Rosalia leva un sourcil, feignant l'indifférence. « De la magie ? Mais pourquoi je ferais ça ? »
« S'il te plaaîîît ! » insista Nicki, joignant ses mains dans une supplication exagérée.
Agatha, amusée, intervint. « Oh, allez, Rosalia. Donne-lui un petit spectacle, il adore ça. Et moi aussi, d'ailleurs. »
Rosalia soupira, mais un sourire en coin trahissait son plaisir. « Très bien. Mais attention, je ne fais ça qu'une seule fois ! »
Elle se redressa et tendit les mains devant elle. En quelques secondes, l'air autour d'elle sembla se charger d'humidité, et une sphère d'eau limpide se forma entre ses doigts. Nicki poussa un petit cri d'émerveillement, sautillant sur place.
Rosalia fit ensuite tourner la sphère doucement, lui donnant la forme d'un poisson qui nageait dans l'air. Puis le poisson se transforma en une étoile scintillante, et enfin en une petite vague qui sembla danser devant eux.
Nicki était captivé. « C'est trop beau ! Fais encore un poisson ! »
Rosalia sourit et forma un nouveau poisson, mais cette fois, elle le fit sauter comme s'il plongeait dans une rivière invisible. Agatha, fascinée elle aussi, applaudit doucement.
« Je dois avouer que tu es vraiment douée, Rosalia. C'est magnifique », dit-elle, un grand sourire aux lèvres.
Mais Rosalia, toujours espiègle, fit soudain disparaître le poisson et lança un regard malicieux à Agatha. « Magnifique, hein ? Alors tu ne m'en voudras pas si j'ajoute une petite touche... rafraîchissante. »
Avant qu'Agatha n'ait le temps de répondre, Rosalia fit jaillir un petit jet d'eau directement sur elle.
« Rosalia ! » s'écria Agatha, éclatant de rire en essayant de se protéger.
Nicki se roula par terre de rire. « Maman, t'es toute mouillée ! »
Agatha, les cheveux légèrement trempés, pointa un doigt accusateur vers Rosalia. « Très bien, tu l'as cherché. Attends un peu que je t'attrape ! »
Elle se leva d'un bond et tenta de rattraper Rosalia, qui s'éloigna en riant, une nouvelle boule d'eau prête à l'emploi.
Le salon se transforma rapidement en une joyeuse pagaille, les éclats de rire résonnant dans la maison. Nicki, ravi, les regardait jouer, des étoiles dans les yeux.
« Vous êtes les meilleures ! » déclara-t-il, tout sourire, en sautant dans les bras d'Agatha.
Rosalia, un peu essoufflée, posa une main sur l'épaule d'Agatha, le visage encore illuminé d'un sourire. « Je crois qu'on a fait la journée de ce petit. »
Agatha, regardant son fils rayonnant de bonheur, hocha la tête. « Et la mienne aussi. »
Agatha s'essuya le visage encore légèrement mouillé, une expression mi-agacée, mi-amusée sur les lèvres. Rosalia s'approcha doucement, un éclat taquin dans les yeux.
« Allez, Agatha, avoue que tu t'es bien amusée, même si tu es trempée », dit-elle en souriant.
Agatha haussa les épaules, feignant l'indifférence. « Peut-être. Mais tu vas le payer. »
Rosalia éclata de rire et, avant qu'Agatha ne réplique, elle se pencha et déposa un baiser rapide sur sa joue.
Nicki, qui observait la scène avec attention, éclata de rire en sautillant sur place. « Beurk, un bisou ! » s'écria-t-il, les joues rouges de malice.
Agatha écarquilla les yeux, surprise par le geste. Puis, elle se mit à rire en secouant la tête. « Oh, vraiment, Rosalia ? C'est comme ça que tu comptes m'amadouer ? »
Rosalia haussa les épaules avec un sourire innocent. « Et ça a marché, non ? »
Nicki continua de rire, les mains sur son ventre. « Maman, tu rougis ! Rosalia t'a eu ! »
Agatha, faussement outrée, se tourna vers son fils. « Moi, rougir ? Jamais ! Tu racontes n'importe quoi, petit monstre. »
Mais Nicki, toujours hilare, s'éloigna en courant pour éviter les chatouilles qu'il voyait venir.
Rosalia observa la scène, les bras croisés, son sourire toujours présent. « Vous êtes vraiment adorables, tous les deux », dit-elle doucement.
Agatha la regarda, ses traits s'adoucissant. « Merci, Rosalia. Pour être là. Pour Nicki. Pour moi. »
Rosalia lui fit un clin d'œil. « Toujours. On est une famille, non ? »
Nicki, entendant cela, revint vers elles en courant et se jeta dans leurs bras. « Une famille trop cool ! »
Les trois restèrent là un moment, blottis les uns contre les autres, un mélange de rires et de chaleur dans cette maison où l'amour, malgré ses nuances, trouvait toujours sa place.
Agatha ouvrit les yeux brusquement, le cœur battant encore d'une chaleur familière. Elle mit quelques secondes à reprendre ses esprits, son regard se posant sur le plafond sombre de sa chambre. L'écho des rires de Nicki et Rosalia résonnait encore dans son esprit, vibrant d'une tendresse presque palpable.
Elle tendit instinctivement la main à côté d'elle, mais ne trouva que le vide froid des draps. Le silence de la pièce lui rappela cruellement qu'elle était seule. Elle se redressa lentement, prenant une grande inspiration pour apaiser le poids qui s'était soudain posé sur sa poitrine.
« Encore ce rêve... » murmura-t-elle, sa voix brisée par une émotion qu'elle avait essayé d'enterrer depuis si longtemps.
Elle se passa une main dans les cheveux, les souvenirs encore si vivants qu'ils en étaient presque douloureux. Elle revoyait Nicki, si petit, riant aux éclats. Elle revoyait Rosalia, toujours taquine, mais si protectrice. Et elle se revoyait, plus jeune, plus insouciante, entourée de ceux qu'elle aimait.
Agatha posa les pieds au sol et s'assit au bord du lit. Elle passa une main sur son visage, essuyant une larme qui avait roulé sans qu'elle s'en rende compte.
Son regard se posa sur une photo posée sur sa table de chevet. Elle la prit doucement entre ses mains : une vieille image un peu fanée où elle tenait Nicki dans ses bras, avec Rosalia à leurs côtés, un sourire éclatant sur les lèvres.
« Vous me manquez tellement... » souffla-t-elle, sa voix presque un murmure.
Mais elle savait qu'elle ne pouvait pas s'abandonner à la nostalgie. Le passé était une douceur amère, un rappel de ce qu'elle avait perdu, mais aussi de ce qu'elle devait chérir. Elle se leva, serrant la photo contre elle une dernière fois avant de la reposer.
« Un jour à la fois », se dit-elle, les yeux fermés, tentant de retrouver une certaine paix.
Elle s'approcha de la fenêtre et regarda dehors, le ciel encore teinté de l'aube naissante. La vie continuait, et, quelque part, elle savait qu'elle devait continuer aussi, pour eux, et pour elle-même.
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Wanda se réveilla brusquement, le cœur battant, comme si quelque chose n'allait pas. Elle ouvrit les yeux, et le silence dans la chambre la frappa instantanément. Les draps étaient éparpillés autour d'elle, et une légère lumière filtrant à travers les rideaux donnait à la pièce une atmosphère douce, presque irréelle.
Elle se leva lentement, sentant un malaise étrange se répandre dans son corps. Alors qu'elle se rendait dans la salle de bain, elle jeta un coup d'œil à son reflet dans le miroir. Et là, quelque chose la frappa immédiatement.
Son ventre.
Elle n'était pas juste fatiguée ou malade, elle était... enceinte.
Elle posa une main tremblante sur son ventre, se demandant si ses yeux lui jouaient des tours. Le miroir, comme le reste de la pièce, semblait flou, comme si elle sortait d'un rêve, ou d'un cauchemar. Mais l'évidence était là : elle portait une vie en elle. Une vie qu'elle n'avait jamais attendue, qui semblait avoir surgi sans qu'elle puisse l'expliquer.
Un bruit derrière elle attira son attention, et elle se tourna rapidement. Vision, son mari, entra dans la pièce, l'air un peu perdu, comme s'il se demandait pourquoi elle semblait si perturbée.
« Wanda, tu vas bien ? » demanda-t-il, son regard inquiet parcourant le visage de sa femme. Mais avant qu'elle ne puisse répondre, il remarqua aussi son ventre. Il s'arrêta net, l'expression figée. « Wanda... »
Elle posa les mains sur son ventre, mais aucune explication ne semblait à la portée de ses lèvres. Comment cela pouvait-il être possible ? Elle n'avait aucune mémoire d'une grossesse, aucune idée de comment cela avait pu se produire.
« Ce n'est... pas possible, » murmura Vision, les yeux écarquillés. « Tu... tu es enceinte ? Mais... Comment ? »
Wanda ferma les yeux un instant, ressentant la magie qui flottait autour d'elle, la même magie qui l'avait toujours accompagnée, qu'elle avait contrôlée et utilisée de bien des façons. Mais cette fois-ci, quelque chose était différent. Il n'y avait pas de manipulation consciente de sa part, pas de souhait formulé. C'était... comme si la magie elle-même avait pris le contrôle, agissant sans qu'elle l'ait décidé.
Un frisson la parcourut. Elle tourna ses yeux vers Vision, qui semblait toujours aussi déconcerté.
« C'est de la magie, Vision, » dit-elle d'une voix tremblante, mais pleine de certitude. « Je ne sais pas comment, mais je sais que c'est à cause de ma magie. »
Vision semblait déconcerté. « Ta magie... mais comment... ? » Il s'approcha doucement d'elle, comme s'il cherchait des réponses dans ses yeux. « Est-ce que tu... l'as fait exprès ? »
Wanda secoua lentement la tête. « Non, je n'ai rien fait, rien demandé. Je pense que c'est... le chaos de ma magie, quelque chose que j'ai perdu le contrôle de. » Elle baissa les yeux vers son ventre, comme si elle espérait y trouver une réponse. « Ça ne peut pas être réel, mais je sens cette vie, je sens que c'est réel. »
Vision s'approcha, ses mains tendues, comme pour toucher doucement son ventre. Il semblait tout aussi perdu qu'elle, mais il se rendait bien compte que ce n'était pas quelque chose qu'ils pouvaient ignorer. 
« Alors, c'est de la magie... mais pourquoi maintenant ? Pourquoi pas avant ? »
Wanda ferma les yeux un instant, ressentant une vague de confusion et de peur. Elle ne comprenait pas, mais la magie, bien qu'invisible, était là, dans chaque fibre de son être. Peut-être que la réponse résidait dans la magie elle-même, un mystère qu'ils devraient résoudre ensemble.
Elle se tourna vers Vision, son regard rempli d'incertitude. « Je ne sais pas, Vision. Mais... je vais tout faire pour comprendre. Et pour protéger cette vie. »
Tandis que Wanda se retrouvait à naviguer entre la surprise et la confusion, un sentiment étrange de protection et de tendresse grandissait en elle. Son ventre, toujours plus visible, la rappelait constamment à cette réalité étrange et incompréhensible : elle était enceinte, et cette vie grandissait en elle, sans qu'elle n'en ait pris conscience.
Un matin, alors que Vision se penchait sur une pile de livres, de traités sur la maternité et la parentalité, Wanda se leva tôt. Elle regarda son reflet dans le miroir et se surprit à sourire légèrement, malgré l'incompréhension qui flottait autour d'elle. Elle passa une main sur son ventre, murmurant doucement, comme pour se rassurer elle-même.
« Tu grandis, petit être, et je vais tout faire pour que tu sois en sécurité. »
Wanda se dirigea vers la pièce libre de la maison, un espace qu'ils n'avaient pas encore utilisé. Elle y avait commencé à préparer une chambre, une chambre qui, à son grand étonnement, semblait se remplir d'elle-même d'une manière presque magique. Des couleurs douces se répandaient sur les murs, des meubles apparaissaient comme par enchantement, parfaitement adaptés à un futur bébé, même si Wanda n'avait jamais fait le choix de chaque détail.
La magie était là, encore une fois, tissant des fils invisibles autour d'elle, comme si tout ce processus était guidé par une force plus grande qu'elle-même. Elle s'assit doucement au centre de la pièce, les mains sur son ventre, une bouffée d'émotion l'envahissant.
Vision entra quelques minutes plus tard, les lunettes sur le nez, une pile de livres de maternité dans les bras. Il s'arrêta sur le seuil, observant la chambre en train de se créer sous les mains de Wanda, une lueur de compréhension dans ses yeux.
« Tu as commencé à préparer la chambre ? » demanda-t-il, sa voix douce mais pleine d'étonnement.
Wanda hocha la tête, un sourire triste aux lèvres. « Je crois que c'est comme si... tout cela devait arriver. Comme si la magie savait déjà. » Elle se leva et s'approcha de lui. « Mais je me sens perdue, Vision. Est-ce que c'est vraiment ce que nous devons faire ? Est-ce que nous sommes prêts à accueillir cette vie, surtout de cette façon ? »
Vision posa les livres sur une table et la regarda profondément. « Nous n'avons pas beaucoup de réponses, Wanda. Mais nous avons l'un l'autre. Et nous ferons tout ce qu'il faut pour que cet enfant grandisse dans un environnement où il se sentira aimé et protégé. » Il prit doucement ses mains. « Nous serons là pour lui, ou elle. Et nous serons là l'un pour l'autre, peu importe ce que cela signifie. »
Wanda se laissa aller dans ses bras, cherchant un peu de réconfort dans ses bras solides. « J'ai peur, Vision. Je ne sais pas si je peux contrôler ça. Je ne sais même pas si cette vie est réelle. »
Vision la serra un peu plus fort. « Peu importe comment il ou elle est arrivé(e) ici, Wanda. Ce qui compte maintenant, c'est ce que nous ferons pour cette vie. » Il baissa les yeux vers le ventre de Wanda. « Il ou elle est là. Et cela doit signifier quelque chose de profond. »
Wanda sourit légèrement, ses yeux brillants de larmes. « Je suppose que tu as raison. » 
Elle se redressa et regarda autour d'elle. La chambre, même si elle était encore inachevée, avait une chaleur étrange, comme si elle appartenait déjà à leur futur enfant. Elle savait que la magie ne ferait pas tout, mais elle comprenait que cette petite créature avait un rôle à jouer, même dans un monde aussi complexe que le leur.
Vision prit sa main et la guida vers la fenêtre. « Nous ferons tout ce qu'il faut. Pour cet enfant. »
Les deux restèrent là un moment, regardant le paysage, plongés dans leurs pensées, mais aussi dans une détermination nouvelle. Peu importe d'où venait la magie, peu importe la façon dont cette grossesse était arrivée, ils étaient prêts à tout pour cet enfant. Parce qu'en fin de compte, l'amour et la protection étaient bien réels.
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Ce matin-là, le soleil brillait doucement à travers les fenêtres de la maison d'Agnès, les rayons réchauffant la pièce d'une lumière douce et agréable. Il était près de 10 heures, et Agnès s'était installée dans son jardin, une tasse de thé à la main, profitant de la tranquillité de la matinée. Le parfum des fleurs s'épanouissant autour d'elle remplissait l'air, créant une atmosphère sereine.
Alors qu'elle savourait sa tasse, un bruit soudain attira son attention. Elle tourna la tête juste à temps pour voir un chien noir et blanc se faufiler sous la clôture, se dirigeant vers elle avec enthousiasme. Max, le chien de Rosalia, courait vers elle à toute vitesse, la langue pendante et la queue battant joyeusement l'air.
Agnès éclata de rire, déposant sa tasse sur la petite table de jardin. "Max ! Qu'est-ce que tu fais ici, toi ?" s'exclama-t-elle, s'abaissant pour accueillir le chien avec de grandes caresses.
Max, heureux de la voir, sauta autour d'elle, reniflant et léchant ses mains avec enthousiasme. Il semblait aussi surpris qu'elle de se retrouver dans son jardin, mais totalement content d'être ici.
"Eh bien, tu es un petit aventurier, toi !" dit Agnès, en écoutant le bruit des pattes du chien tapant sur le sol en terre battue. "Rosalia va être furieuse, tu sais !"
À cet instant, Rosalia arriva en courant, les cheveux en bataille et l'air légèrement paniqué. "Max ! Où es-tu passé, espèce de petit fugueur ?!" s'écria-t-elle, essoufflée en voyant le chien chez Agnès.
Max, tout joyeux, aboya en réponse et se jeta sur Rosalia, comme s'il ne comprenait pas bien ce qui venait de se passer, tout en courant autour d'elle.
Agnès sourit en la voyant arriver. "Il a trouvé un trou sous la clôture, je suppose. Il est ici, tout content." Elle regarda Rosalia en riant. "Il est plutôt rapide, je dois l'admettre."
Rosalia posa une main sur son front, exaspérée, mais amusée à la fois. "Je vais devoir réparer ça encore une fois..." dit-elle, avant de s'approcher de Max pour le saisir par le collier et l'attirer doucement vers elle. 
"Désolée, Agnès. Il a un vrai don pour l'évasion."
Agnès rit de bon cœur. "Ne t'inquiète pas, Rosalia. C'est plus drôle qu'autre chose. Mais bon, si tu veux, viens prendre un café pour te remettre de ta course-poursuite."
Rosalia, soulagée, sourit. "Un café, ça m'irait très bien. Merci, Agnès."
Les deux femmes se dirigèrent ensemble vers la porte de la maison, Max trottinant derrière elles, comme si sa petite aventure de la matinée avait été la meilleure chose qui lui soit arrivée. La matinée, bien que débutant sur un imprévu, apporta une légèreté et une complicité nouvelles entre elles, le tout sous le regard d'un Max satisfait, installé confortablement dans le salon.
Agnès et Rosalia s'installèrent autour de la table de la cuisine, un silence apaisant régnant dans la pièce, à l'exception du doux bruit du café qui coulait. Agnès, le sourire aux lèvres, déposa une tasse devant Rosalia. Les deux femmes s'étaient habituées à ces moments de calme, appréciant la simplicité d'un café partagé.
"Alors, comment va ton travail ? Toujours aussi intense ?" demanda Agnès en souriant, prenant une gorgée de son café. Elle savait que Rosalia avait une vie bien remplie, mais elle aimait prendre des nouvelles de ses projets.
Rosalia soupira, une lueur de fatigue dans les yeux. "Oui, c'est un peu épuisant en ce moment. Entre le travail et tout le reste, je ne sais plus où donner de la tête. Et toi, Agnès, comment ça va avec tout ce que tu gères chez toi ?" Elle croisa les bras, l'air à la fois amusé et admiratif. "J'ai l'impression que tu arrives toujours à tout organiser à la perfection."
Agnès sourit, un peu gênée. "Oh, tu sais, il y a des jours où ça va et des jours où ça va moins bien. Mais je trouve toujours du temps pour m'occuper de mes petites plantes et prendre un peu de temps pour moi. C'est important de s'évader un peu." Elle posa la tasse sur la table et se leva pour aller chercher un plateau de biscuits. "C'est un peu comme une petite pause dans la journée, tu vois ?"
Rosalia la suivit des yeux, hochant la tête en signe de compréhension. "Oui, je comprends. Parfois, il suffit de prendre un moment, même court, pour se ressourcer. Sinon, on finit par se perdre dans la course du quotidien." Elle se pencha en arrière, les yeux un peu lointains, avant de revenir au présent. "Je pense que je vais essayer de ralentir un peu. Peut-être que ça m'aidera."
Agnès lui apporta quelques biscuits et se rassit. "C'est parfois plus facile à dire qu'à faire, mais tu sais, prendre du recul, même un tout petit peu, peut faire une grande différence. Parfois, il suffit juste d'écouter ce dont on a vraiment besoin, sans se laisser envahir."
Les deux femmes se plongèrent dans un silence paisible, appréciant simplement la compagnie de l'autre. Il n'y avait pas besoin de mots superflus pour comprendre ce que chacune ressentait. Le café, les biscuits et la chaleur de la conversation suffisaient amplement.
"Tu veux que je t'aide avec quelque chose ? Si tu veux te détendre un peu, je peux te donner un coup de main pour tes projets," proposa Agnès après un moment, bien que l'idée de Rosalia de ralentir semblait être une bonne direction à prendre.
Rosalia secoua la tête, souriant doucement. "Non, je crois que pour l'instant, j'ai juste besoin de me poser un moment. Mais merci, Agnès. Vraiment." Elle la regarda dans les yeux, reconnaissante. "Ça fait du bien de pouvoir parler, sans pression."
"Tu as toujours une place ici pour ça," répondit Agnès avec un sourire chaleureux. "Pas de pression, juste du temps pour nous."
Les deux femmes se laissèrent aller à la douceur du moment, savourant la compagnie de l'autre dans une atmosphère tranquille, loin des préoccupations du monde extérieur. Le temps semblait suspendu, et c'était tout ce dont elles avaient besoin à cet instant.
Rosalia jeta un coup d'œil à sa montre, les sourcils froncés. "Oh, je suis désolée, il est déjà tard," dit-elle en se levant précipitamment. "Je dois vraiment filer chez Wanda. Elle m'a appelée juste avant que je parte, et je crois qu'il y a quelque chose qu'elle veut me montrer."
Agnès la regarda, un petit sourire en coin. "C'est drôle, tu sais, tu sembles toujours rappliquer chez Wanda dès qu'elle t'appelle. C'est comme si elle avait un pouvoir particulier sur toi," dit-elle en plaisantant, mais avec une pointe de curiosité dans la voix.
Rosalia s'arrêta un instant, un peu gênée par la remarque. Elle prit une grande inspiration avant de répondre, comme si elle réfléchissait à la manière d'expliquer sans trop en dire. "Eh bien, Wanda... elle a parfois besoin de moi. C'est une amie. Elle a traversé beaucoup de choses ces derniers temps, et je suis toujours là pour elle quand elle en a besoin."
Agnès la regarda attentivement, un air pensif sur le visage. Elle n'avait pas l'habitude de voir Rosalia aussi réservée, et cela éveillait en elle une certaine curiosité. "Hmm... je vois. Mais tu sais, ça m'a toujours un peu intriguée. Pourquoi, à chaque fois qu'elle t'appelle, tu sembles courir à son secours ? Je me demandais s'il n'y avait pas quelque chose de plus entre vous deux."
Rosalia baissa les yeux un instant, comme cherchant ses mots. Elle avait l'air de vouloir répondre, mais hésitait. Après une pause, elle releva la tête et croisa le regard d'Agnès. "Il n'y a rien de plus, Agnès. On est juste amies. Vraiment." Elle insista, avec un sourire un peu timide. "Je sais que ça peut paraître étrange parfois, mais je tiens à elle. Elle est passée par des choses difficiles, et je suis là pour elle, comme n'importe quelle amie le serait."
Agnès la regarda attentivement, voyant la sincérité dans ses yeux. Elle hocha la tête doucement, se détendant. "D'accord, je comprends mieux maintenant. C'est juste que tu sembles si attentive à elle, parfois je me demande si c'est plus que de l'amitié. Mais je vois que tu tiens vraiment à elle, et je respecte ça." Elle lui sourit, levant la main pour poser une main sur son bras. "Ne t'inquiète pas, Rosalia. Je sais que tu as un grand cœur. Je ne voulais pas te mettre mal à l'aise."
Rosalia sourit, reconnaissante pour la compréhension d'Agnès. "Merci, Agnès. Tu sais, c'est juste que... parfois, quand quelqu'un passe par des moments difficiles, tu veux être là, tout simplement. Et Wanda, c'est comme une sœur pour moi."
Agnès acquiesça. "Je comprends parfaitement. Il n'y a rien de plus beau que d'avoir des amis sur qui compter, surtout dans les moments durs." Elle se leva alors pour accompagner Rosalia jusqu'à la porte. "Tu sais où me trouver si tu as besoin de parler."
Rosalia lui sourit, un peu plus apaisée, et lui fit un clin d'œil. "Merci, Agnès. Je vais filer, mais je te promets que la prochaine fois, je prendrai plus de temps pour papoter avec toi. À bientôt !"
"À bientôt, Rosalia," répondit Agnès en la regardant partir, une pensée inquiète mais tendre pour son amie. 
Elle savait que Wanda avait besoin de beaucoup de 
soutien, mais elle espérait que Rosalia ne se perdait pas dans cette relation d'amitié, qu'elle pouvait parfois être plus compliquée qu'elle ne le semblait.
Rosalia quitta la maison, laissant Agnès avec ses réflexions sur les liens invisibles qui tissaient les relations entre les gens, parfois plus forts que tout le reste.
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Wanda se tenait devant le miroir, fixant son reflet avec une étrange expression. Cela faisait quelques jours qu'elle avait commencé à sentir des changements physiques, mais ce matin-là, l'évolution était plus évidente que jamais. Elle observait son ventre, qui semblait avoir doublé de taille en une nuit. À peine la veille, elle avait eu une silhouette normale, mais aujourd'hui, elle portait déjà un ventre de six mois. Elle posa sa main dessus, un frisson la parcourant.
"Qu'est-ce qui se passe ?" murmura-t-elle pour elle-même, incrédule. Elle savait que la magie pouvait influer sur son corps de façons surprenantes, mais cette rapidité d'évolution la laissait déstabilisée.
En même temps, un léger mouvement, comme une pression à l'intérieur de son ventre, attira son attention. C'était presque imperceptible, un petit coup, mais il se répéta rapidement. Wanda posa ses deux mains sur son ventre, ressentant les coups du bébé, un frisson parcourant sa peau.
Elle sourit doucement, mais une inquiétude sous-jacente s'installa rapidement. Les coups du bébé étaient une sensation merveilleuse, mais quelque chose clochait. Ses pouvoirs commençaient à s'agiter à l'intérieur d'elle. Comme si l'émergence de cette nouvelle vie était liée à une perturbation de son contrôle magique.
Elle ferma les yeux un instant, essayant de se concentrer pour apaiser cette énergie qui bouillonnait en elle. Mais plus elle tentait de maîtriser ses pouvoirs, plus ils semblaient s'échapper de ses mains. Des petites distorsions de réalité apparurent autour d'elle — des objets qui flottaient brièvement dans les airs, la lumière qui vacillait. Son regard se porta sur un vase posé sur une étagère, et avant qu'elle ne puisse réagir, il se mit à léviter légèrement.
Wanda paniqua un instant, tendant la main pour tenter de contrôler l'objet, mais au lieu de cela, des éclats de lumière rouge éclatèrent autour d'elle. Elle ferma les yeux, concentrant son esprit, et réussit finalement à faire redescendre le vase. Mais l'angoisse demeurait. Qu'est-ce que cela signifie ? pensa-t-elle.
Les premiers coups du bébé étaient toujours là, plus prononcés, et chaque mouvement semblait s'accompagner d'une poussée de magie incontrôlable. La grossesse, qui était censée être un moment de bonheur et d'émerveillement, devenait une source de confusion et de peur. Wanda savait que ses pouvoirs avaient toujours été instables, mais jamais à ce point.
Elle se dirigea vers la fenêtre, observant le monde extérieur, essayant de se calmer. Elle ne pouvait plus ignorer cette connexion grandissante entre son état physique et ses capacités magiques. Est-ce que mon pouvoir grandit avec cette grossesse ? se demanda-t-elle. Elle serra les poings, essayant de concentrer sa magie pour apaiser les vagues d'énergie qui traversaient son corps. Mais au lieu de la calmer, elle sentit les choses s'intensifier, comme si un lien invisible entre le bébé et elle-même rendait sa magie encore plus volatile.
Il lui fallait absolument en parler à quelqu'un, et rapidement. Mais à qui ? Vision ? Il ne comprendrait peut-être pas. Et Rosalia... elle avait un sentiment confus à propos de ses pouvoirs et de ce qui se passait en elle. Elle devait être prudente, mais Wanda savait qu'elle ne pouvait plus ignorer ce phénomène.
Les coups du bébé se firent à nouveau sentir, plus forts, comme pour lui rappeler que tout ceci, cette grossesse, ce pouvoir, était désormais un chemin qu'elle ne pouvait plus éviter.
Wanda se tenait toujours près de la fenêtre, les yeux fermés, essayant de reprendre le contrôle de ses pouvoirs. Chaque fois qu'elle se concentrait sur sa magie pour apaiser les tremblements qui parcouraient son corps, quelque chose en elle se rebellait, comme un flux incontrôlable d'énergie. Le bébé bougeait à l'intérieur d'elle, et chaque coup semblait amplifier cette vague de magie qui la traversait.
Elle se mordillait la lèvre, fermant les poings dans une tentative de maîtriser la situation. Mais la pression augmentait. Le vase qui avait failli tomber plus tôt se leva de nouveau dans les airs, flottant lentement devant elle, luisant d'une lumière rouge brillante. Wanda frissonna et, cette fois, elle ne tenta même pas de le redescendre.
"Non..." murmura-t-elle, la voix tremblante, alors que les objets autour d'elle commençaient à se déplacer, comme pris dans un tourbillon magique invisible.
À cet instant, la porte d'entrée s'ouvrit doucement, et Rosalia entra sans frapper, comme elle avait l'habitude de faire lorsqu'elle venait rendre visite à Wanda. Mais en la voyant, une tension palpable dans l'air, Rosalia s'arrêta brusquement. Son regard se posa immédiatement sur le flot d'énergie rouge qui remplissait la pièce. Elle plissa les yeux et fit quelques pas en avant, ses yeux passant d'un objet flottant à l'autre.
"Wanda... qu'est-ce qui se passe ?" demanda-t-elle, la voix étonnée, presque inquiète. "C'est... c'est toi qui fais ça ?"
Wanda tourna lentement la tête, ses yeux brillants d'une lueur rouge intense. Elle savait qu'elle ne pouvait pas cacher plus longtemps ce qu'elle était. Elle avait toujours évité de montrer l'étendue de ses pouvoirs à Rosalia, ne voulant pas la perturber ou l'effrayer. Mais aujourd'hui, l'énergie qui la traversait était trop forte, trop incontrôlable.
"Je... je ne sais pas," répondit Wanda d'une voix faible, presque perdue. "Je... je crois que mes pouvoirs se sont amplifiés avec cette grossesse. Mais je n'arrive pas à les contrôler..."
Rosalia observa la scène, son regard passant des objets qui flottaient autour de Wanda à la silhouette de son amie. Un frisson parcourut son échine en réalisant que Wanda ne contrôlait pas seulement des objets — il y avait quelque chose de beaucoup plus profond et puissant derrière tout ça.
"Tu es une sorcière..." dit Rosalia, les mots sortant lentement, comme si elle venait de faire une découverte importante. Elle s'avança vers Wanda, ses yeux remplis de compréhension, mais aussi de surprise. "Je savais que tu avais des pouvoirs... mais pas à ce point."
Wanda baissa les yeux, gênée, puis souffla doucement. "Je n'ai jamais voulu te le dire, Rosalia. J'ai... j'ai essayé de garder cela caché. J'ai eu peur que si tu le savais, tu me verrais différemment. Mais... je suppose que je n'ai plus de choix, n'est-ce pas ?"
Rosalia s'approcha lentement, ses yeux emplis de curiosité et de préoccupation. "Tu n'as pas à avoir peur de me le dire, Wanda. Je ne te jugerai pas." Elle s'arrêta à quelques pas d'elle, ses yeux fixés sur la lumière rouge qui entourait Wanda. "Mais tu es sûre que tu peux gérer tout ça ? Ce pouvoir... ça a l'air d'être plus que ce que tu avais avant."
Wanda hocha la tête, le regard un peu perdu. "Je pensais que je pouvais tout contrôler, mais avec la grossesse, tout semble déborder... chaque coup du bébé semble amplifier ma magie, et je n'arrive plus à la maîtriser." Elle baissa les yeux, visiblement accablée. "C'est trop pour moi, Rosalia. Je ne sais même pas ce qui se passe..."
Rosalia s'assit près d'elle, posant une main sur son épaule. "Écoute, je ne suis pas une experte en magie, mais je crois que tout ça peut se régler. Peut-être que ce n'est pas une question de contrôle, mais de comprendre ce qui se passe réellement en toi. Cette grossesse, ton pouvoir... c'est un mélange de deux forces énormes."
Wanda la regarda, une lueur d'espoir dans ses yeux. "Tu penses que... je peux retrouver le contrôle ?"
Rosalia sourit doucement. "On va trouver une solution, ensemble. Je sais que tu n'es pas seule, Wanda. Et peut-être que ton pouvoir n'est pas là pour te détruire, mais pour grandir avec toi, pour que tu l'utilises d'une manière différente."
Un silence s'installa entre elles, mais c'était un silence apaisant. Rosalia, en ayant découvert la véritable nature de Wanda, n'était plus dans l'inquiétude pure, mais dans une profonde compréhension. Elle savait que les choses allaient être difficiles, mais elle était prête à aider son amie, peu importe la situation.
Les coups du bébé, plus forts à chaque instant, résonnaient comme un rappel que ce pouvoir, aussi incontrôlable soit-il, faisait partie d'un tout. Une nouvelle vie se préparait à naître, et avec elle, un changement peut-être plus grand que tout ce qu'elles avaient imaginé.
Wanda ferma les yeux un instant, prenant une profonde inspiration pour tenter de maîtriser la tempête intérieure qui la secouait. Elle sentit son énergie, un flot incessant de magie, tourbillonner dans chaque cellule de son corps. Elle avait toujours eu cette connexion particulière avec ses pouvoirs, mais cette fois, l'intensité était décuplée par la grossesse et les mouvements du bébé à l'intérieur d'elle.
Rosalia, silencieuse, attendait en observant Wanda avec bienveillance. Elle savait que l'instant était crucial pour son amie, et que la calmer, la recentrer, était ce dont elle avait besoin. "Respire, Wanda. Respire profondément," dit-elle doucement, sa voix remplie de calme et de douceur.
Wanda hocha la tête lentement, reconnaissant dans la voix de Rosalia une ancre dans cette mer déchaînée de magie. Elle inspira profondément, puis expira lentement, essayant de se concentrer sur sa respiration, de sentir son ventre se soulever et se reposer au rythme de l'air qu'elle absorbait.
À chaque inspiration, l'énergie magique qui tourbillonnait en elle semblait perdre un peu de sa force. Petit à petit, les objets qui flottaient dans la pièce redescendaient lentement, jusqu'à ce que tout se stabilise autour d'elle. La lumière rouge qui baignait la pièce se calma également, s'éteignant presque complètement, comme si Wanda retrouvait son équilibre intérieur.
Le ventre de Wanda se contracta doucement à nouveau alors qu'elle ressentait un autre coup du bébé, plus doux cette fois, comme un rappel de la vie en elle. Mais cette fois-ci, au lieu de paniquer, elle sourit faiblement. "Je... je crois que ça va. C'est juste... difficile à gérer," dit-elle, sa voix encore tremblante mais apaisée.
Rosalia s'assit à côté d'elle, son regard posé sur elle avec une profonde tendresse. "Tu as fait du bon travail, Wanda. Tu as su reprendre le contrôle. C'est normal que ça soit un peu effrayant, surtout avec tout ce qui se passe à l'intérieur de toi. Mais tu es forte, plus forte que tu ne le penses."
Wanda regarda son amie avec reconnaissance, un sourire timide sur les lèvres. "Je ne sais pas ce que je ferais sans toi, Rosalia. J'avais tellement peur de tout ça. Je pensais que je ne pouvais plus contrôler quoi que ce soit, surtout avec ce bébé. Mais... je crois que, d'une manière ou d'une autre, je dois accepter ce qui se passe, et apprendre à vivre avec."
Rosalia lui sourit, posant une main réconfortante sur son bras. "Tu n'as pas à tout contrôler, Wanda. Parfois, la magie et la vie suivent leur propre chemin. Ce n'est pas une faiblesse de ne pas avoir tout sous contrôle. C'est humain."
Wanda ferma les yeux un instant, se laissant envahir par la chaleur des paroles de Rosalia. Elle avait passé tellement de temps à chercher à maîtriser tout ce qui l'entourait, à éviter de perdre son pouvoir, mais à cet instant précis, elle comprenait que la véritable force résidait peut-être dans l'acceptation de ses vulnérabilités. Elle ne pouvait pas tout maîtriser. Et peut-être que ce n'était pas une mauvaise chose.
"Je pense que tu as raison. Peut-être que je dois juste... laisser aller certaines choses," murmura Wanda. "Je dois accepter que ma magie fasse partie de moi, et que ce bébé aussi fait partie de tout ça." Elle posa une main sur son ventre, sentant à nouveau un léger mouvement. "Ce bébé... il va grandir avec mes pouvoirs. Et peut-être que, comme toi, il m'apprendra à trouver un équilibre."
Rosalia lui sourit, émue par la douceur de ses paroles. "Exactement. Vous apprendrez à grandir ensemble, tous les deux. Et je serai là, toujours, pour vous aider à chaque étape."
Les deux femmes restèrent silencieuses pendant un moment, chacune perdue dans ses pensées. Les tensions magiques dans la pièce s'étaient dissipées, et le calme semblait s'être installé. Wanda, apaisée, savait que le chemin qui s'ouvrait devant elle serait difficile, mais elle ne serait pas seule. Avec Rosalia à ses côtés, elle pourrait affronter ce qui viendrait, en apprenant à vivre avec ses pouvoirs et à embrasser la magie de la maternité.
Agnès arriva chez Wanda, surprise de recevoir un appel de sa part à cette heure-là. En entrant dans la maison, elle s'attendait à une conversation sérieuse, mais ce qu'elle trouva à l'intérieur la fit sourire.
Wanda, avec un air espiègle, se tourna vers Agnès, ses yeux pétillants de malice. "Eh bien, eh bien, eh bien," commença-t-elle avec une voix taquine, "si ce n'est pas la personne la plus méprisable de toute cette terre..."
Agnès arqua un sourcil et s'approcha d'un pas tranquille. "Ah, je vois. C'est ainsi que tu accueilles tes invités, Wanda ? Je pensais que tu étais contente de me voir." Son ton était également joueur, comme un défi silencieux.
Wanda la fixa un moment avant de sourire davantage. "Chérie, je sais que je suis ta préférée. Pas besoin de faire semblant," poursuivis Agnes en rigolant, s'inclinant légèrement pour appuyer ses mots.
Rosalia, qui était près de Wanda, observa la scène avec un sourire amusé. Elle savait que ces deux-là avaient une façon bien à elles de se taquiner. Mais alors, comme si l'ambiance était trop légère, Wanda, sans quitter son sourire malicieux, se tourna sérieusement vers Agnès. Wanda, toujours avec son sourire espiègle, passa lentement sa main sur la hanche de Rosalia, un geste tendre et protecteur. Ses yeux se tournèrent ensuite vers Agnès, qui les observait en silence. La pièce, jusque-là pleine de taquineries et de rires, sembla soudainement se charger d'une tension subtile. Wanda, les yeux brillants de malice, brisa le silence avec des mots simples, mais pleins de signification.
"Non, ma personne préférée, c'est Rosalia," dit-elle calmement, mais d'une manière qui semblait marquer un tournant dans la conversation.
Agnès resta figée un instant, son regard se fixant sur la main de Wanda sur la hanche de Rosalia. Une vague de jalousie, qu'elle n'avait pas anticipée, la submergea. Son sourire se fit plus discret, et une froideur imperceptible s'installa dans ses yeux. Elle ne dit rien, mais son silence en disait long. Le léger mouvement de ses lèvres laissait entendre qu'elle cherchait ses mots.
Agnès, sentant que la tension avait pris une tournure qu'elle n'avait pas anticipée, décida de changer de sujet. Elle se força à sourire, faisant mine de ne rien avoir remarqué. "Bon, assez de taquineries pour aujourd'hui," dit-elle d'un ton léger, en jetant un dernier coup d'œil à Rosalia, qui était toujours inconsciente de l'effet qu'elle avait provoqué. "Dis-moi, Wanda, pourquoi m'as-tu appelée ?"
Wanda, comme si elle avait attendu cette question, se redressa un peu, son sourire s'adoucissant. Elle laissa passer un instant de silence avant de se tourner complètement vers Agnès. Elle posa doucement sa main sur son ventre arrondi, son regard s'éclairant d'une lueur d'émotion.
"Regarde," dit-elle, sa voix empreinte de tendresse et de complicité. Elle écarta légèrement son t-shirt pour dévoiler son ventre bien arrondi, qui trahissait sans ambiguïté sa grossesse.
Agnès resta figée un instant, ses yeux se posant sur le ventre de Wanda. Un mélange de surprise et de douceur traversa son regard. Elle n'avait pas vu ça venir. Elle s'était attendue à une révélation importante, mais pas celle-ci. Le ventre de Wanda était bien plus gros qu'elle ne l'avait imaginé, et cela semblait souligner toute la profondeur du changement qui s'opérait en elle.
"Tu... tu es enceinte ?" murmura Agnès, une touche de surprise dans sa voix, mais aussi un brin de tendresse cachée. "Depuis combien de temps ?"
Wanda hocha la tête, son sourire devenant plus large. "Quelques mois maintenant. J'ai commencé à sentir les premiers coups du bébé. Et... je pensais qu'il était temps de te le dire."
Rosalia, qui jusque-là était restée en retrait, se tourna également vers Wanda, les yeux pleins de curiosité et d'admiration. "C'est incroyable," dit-elle doucement, un sourire sincère sur les lèvres. "Tu vas être une super maman, Wanda."
Agnès regarda Wanda, puis son regard se perdit un instant sur le ventre arrondi. Elle était bouleversée par cette nouvelle, mais aussi touchée. Wanda n'avait jamais cherché à cacher quoi que ce soit, et pourtant, là, elle comprenait qu'elle avait été en quelque sorte exclue de cette partie de sa vie. Agnès ne la blâmait pas, mais il y avait un petit pincement dans son cœur, un mélange d'émotion et de regrets.
"Je suis... je suis vraiment contente pour toi, Wanda," finit-elle par dire, son sourire devenant plus doux. "Je suis sûre que tu seras une mère incroyable."
Wanda hocha la tête, son regard se remplissant d'une chaleur douce. "Merci, Agnès. Je l'espère. Mais j'aurai besoin de toi, de toutes les personnes qui me sont chères pour m'aider à traverser tout ça."
Le moment était sincère et rempli d'émotion, et Agnès se sentit touchée par la vulnérabilité de Wanda, même si la jalousie était encore là, cachée derrière son sourire. Elle savait que, malgré tout, elle serait présente pour elle, même si les choses semblaient changer autour d'elles.
Agnès, après un silence pensif, se tourna vers Rosalia, un sourire sincère se dessinant sur ses lèvres. "Tu sais," dit-elle d'un ton plus léger, "Je pense qu'on pourrait aller chercher quelques vêtements pour bébé pour Wanda. Il faut bien commencer à préparer tout ça, non ?"
Rosalia, qui observait Wanda avec un regard rempli de bienveillance, tourna son attention vers Agnès et hocha la tête avec enthousiasme. "C'est une excellente idée ! Wanda mérite d'avoir tout ce qu'il faut pour ce bébé. Et je suis sûre qu'elle adorerait avoir des petites choses choisies avec soin."
Wanda, qui avait écouté la conversation, sourit doucement, touchée par l'intention. "Vraiment, vous n'avez pas à faire ça pour moi, c'est déjà assez merveilleux que vous soyez là. Mais je ne dirais pas non à quelques jolies petites tenues pour le bébé," répondit-elle, sa voix douce et pleine de gratitude.
Agnès lui lança un regard taquin. "Oh, on sait toutes les deux que ce n'est pas seulement pour le bébé. C'est aussi pour toi, Wanda. Après tout, tu mérites de te sentir bien dans cette nouvelle aventure." Elle se tourna ensuite vers Rosalia. "Alors, tu es partante ?"
Rosalia sourit largement. "Bien sûr ! Je suis impatiente de choisir de petites choses mignonnes. Et peut-être qu'on trouvera même quelques surprises pour Wanda."
Agnès rit doucement, avant de se tourner vers Wanda pour un dernier regard. "Ne t'inquiète pas, nous serons prudentes. Et je suis sûre qu'on trouvera des vêtements qui te plairont." Elle se leva et se dirigea vers la porte avec Rosalia à ses côtés.
Wanda les regarda partir, le cœur un peu plus léger, touchée par la générosité de ses amies. "Merci, vraiment. Vous êtes incroyables," murmura-t-elle avant qu'elles ne franchissent la porte.
Alors que Rosalia et Agnès sortaient ensemble, une certaine complicité s'était installée entre elles, et bien qu'Agnès fût encore légèrement émue par tout ce qui venait de se passer, elle savait que ce geste – cet acte de soutien – allait renforcer leur lien, celui de la famille qu'elles formaient à leur manière.
༺♡༻
Agnès et Rosalia se retrouvèrent dans une boutique de vêtements pour bébé, les rayons regorgeant de petites tenues colorées et mignonnes. Agnès, le sourire malicieux aux lèvres, en profita pour rendre l'atmosphère plus légère et... un peu plus électrique.
En parcourant les étagères, Agnès lança un regard complice à Rosalia, qui feuilletait les vêtements avec attention. "Tu sais," dit-elle, d'un ton taquin, "je n'avais pas remarqué à quel point tu avais du goût. Je suppose que tu t'y connais en mode bébé, mais... je me demande si tu choisis des vêtements avec autant de soin pour tes autres amies."
Rosalia tourna brièvement la tête vers Agnès, un léger sourire aux lèvres. "Oh, tu sais, je pense que je suis une experte en vêtements mignons. Mais je ne choisis jamais rien sans m'assurer que ça ira parfaitement, même pour un petit bébé." Elle continua de parcourir les étagères, mais elle sentit l'air entre elles se charger d'une nouvelle énergie.
Agnès s'approcha un peu plus près, effleurant doucement le bras de Rosalia en prenant un petit ensemble de body. "Oh, vraiment ? Alors je suppose que tu pourrais aussi bien choisir des vêtements pour des adultes. Je suis sûre que tu saurais parfaitement comment me faire fondre," dit-elle, un sourire en coin, laissant son geste traîner un instant sur le bras de Rosalia avant de retirer sa main.
Rosalia, un peu surprise par l'audace de son geste, se redressa légèrement, un éclat dans les yeux. Elle feignit une innocence exagérée. "Vraiment, Agnès ? Et moi qui pensais que tu préférais garder tes distances," répondit-elle, son ton légèrement moqueur mais amusé.
Agnès haussait les sourcils, le regard plus pétillant. "Ah, tu sais, je suis pleine de surprises. Peut-être que je devrais te montrer d'autres facettes de ma personnalité," dit-elle en se penchant légèrement en avant, comme pour murmurer un secret. Elle laissa sa main effleurer à nouveau l'épaule de Rosalia, cette fois plus assurée, son sourire s'élargissant.
Rosalia tourna lentement la tête vers Agnès, un sourire en coin se formant sur ses lèvres. "Tu es incorrigible, Agnès. Mais je suppose que c'est ce qui te rend si... intéressante," répondit-elle, son ton doux mais chargé d'un sous-entendu léger.
Agnès s'éloigna alors d'un pas, choisissant un petit chapeau pour bébé avec un sourire satisfait. "Si tu veux vraiment me connaître, Rosalia, il faudra bien plus qu'une simple boutade pour me faire fondre," lança-t-elle, son regard taquin se posant sur son amie.
Rosalia secoua la tête en souriant, mais un petit éclat d'amusement brillait dans ses yeux. "Je ne doute pas de cela," répondit-elle. "Mais soyons claires, Agnès. Tu es la plus rusée des deux. Tu es prête à faire fondre n'importe qui."
Les deux femmes continuèrent de parcourir la boutique, mais l'atmosphère entre elles était désormais chargée de flirt subtil et de taquineries à peine voilées. Agnès, bien qu'elle s'amusât de l'effet qu'elle avait sur Rosalia, savait aussi que cette complicité, cette tension amicale, ajoutait un peu plus de piquant à leur relation. Et elle adorait ça. Après avoir choisi quelques tenues pour bébé, Agnès et Rosalia décidèrent de s'arrêter dans un café du coin pour boire un verre. La journée avait été animée, mais une tension agréable flottait toujours entre elles, comme si le flirt et les taquineries continuaient d'habiter l'air autour d'elles.
Elles s'assirent à une table près de la fenêtre, la lumière douce de l'après-midi caressant leurs visages. Agnès, visiblement de bonne humeur, lança un sourire charmeur à Rosalia avant de prendre une gorgée de son verre. "Tu sais," dit-elle lentement, sa voix teintée de malice, "c'est agréable de passer du temps avec toi. J'avais presque oublié à quel point tu pouvais être... captivante."
Rosalia, assise en face d'elle, la regarda par-dessus son verre, son regard déjà chargé d'un sous-entendu. Elle répondit, d'une voix douce mais pleine de défi : "Oh, Agnès, tu es pleine de compliments aujourd'hui. Mais je me demande... est-ce que c'est vraiment moi qui suis captivante, ou est-ce toi qui sais comment rendre chaque moment intéressant ?"
Les yeux d'Agnès s'étrécirent légèrement, un éclat de plaisir dans le regard. Elle s'approcha un peu de la table, ses lèvres esquissant un sourire subtil. "Eh bien, c'est difficile de résister à un tel charme," dit-elle, un léger rire dans la voix. Puis, ses yeux descendirent légèrement sur le corps de Rosalia, observant la façon dont sa chemise tombait juste parfaitement, ses formes qu'elle trouvait incroyablement séduisantes. 
"Tu sais, j'adore la façon dont tu te tiens, Rosalia. Il y a quelque chose d'imparable chez toi."
Rosalia soutint son regard, un sourire en coin naissant sur ses lèvres. Elle n'hésita pas à répondre par un jeu tout aussi provocateur, tout en mordillant doucement sa lèvre inférieure. "Vraiment ? Parce que toi aussi, tu sais parfaitement comment attirer l'attention. Mais je dois avouer que j'aime bien la façon dont tu me regardes," dit-elle, sa voix plus basse, mais sensuelle.
Le jeu de regards s'intensifia, les yeux d'Agnès ne quittant pas Rosalia, et une tension palpable se créa autour d'elles, comme un fil invisible les reliant. Rosalia la fixa, un regard audacieux mais amusé, sentant la chaleur de cette connexion entre elles.
"Et toi, Rosalia," dit Agnès d'un ton plus intime, sa voix presque un murmure, "tu n'arrêtes jamais d'être aussi... séduisante." Elle laissa ses yeux s'attarder sur ses lèvres, avant de les relever lentement vers ses yeux. "Tu es la tentation incarnée."
Rosalia, amusée par la tournure des choses, n'hésita pas à jouer à son tour. Elle se pencha légèrement en avant, son regard se faisant plus intense, sa voix douce mais pleine de sous-entendus. 
"Et toi, Agnès, tu es l'une des plus grandes tentatrices que j'ai jamais rencontrées," répondit-elle, ses yeux balayant lentement le corps d'Agnès de haut en bas, avant de revenir à ses yeux. "C'est dangereux de me regarder comme ça, tu sais."
Agnès sentit son cœur s'accélérer légèrement sous ce regard, mais elle ne cilla pas, un sourire provocateur sur les lèvres. "Je suis une grande fille, Rosalia," répondit-elle avec assurance. "Je sais ce que je fais."
Leurs yeux se verrouillèrent à nouveau, le silence autour d'elles devenant presque lourd. Rosalia mordilla encore une fois sa lèvre inférieure, ce petit geste ayant un effet indescriptible sur Agnès. "Tu crois vraiment que tu peux gérer ça ?" murmura Rosalia, une lueur de défi dans le regard.
"Je n'ai jamais eu peur d'un défi," répondit Agnès, son regard brillant d'une étincelle de jeu et de désir.
Les deux femmes étaient maintenant pleinement conscientes de l'alchimie qui se trouvait entre elles. Chaque geste, chaque mot, chaque regard semblait alimenter un feu de plus en plus difficile à ignorer. Et bien que rien de concret n'ait été dit, il était clair que l'attraction entre elles était devenue indéniable.
Leurs regards restèrent un instant suspendus, chacun mesurant l'autre dans un silence chargé d'intensité. Agnès, toujours aussi audacieuse, se pencha légèrement en avant, son sourire s'approfondissant. Elle caressa doucement le bord de son verre, ses doigts effleurant les gouttes d'eau qui s'y étaient formées à cause de la condensation. Chaque mouvement semblait calculé, comme si elle jouait un jeu silencieux avec Rosalia.
Rosalia, pour sa part, ne se laissa pas démonter. Elle répondit à ce défi silencieux par un petit sourire en coin, l'ombre d'un amusement dans les yeux. Elle se laissa un instant aller à l'intensité du moment, avant de briser le silence, sa voix plus basse, plus intime.
 "Tu sais, Agnès," commença-t-elle, les yeux toujours ancrés dans les siens, "je suis bien plus difficile à séduire que tu ne sembles le penser."
Agnès éclata d'un petit rire, sa voix légèrement moqueuse. "Oh, je n'ai aucun doute là-dessus. Mais je me demande, Rosalia," dit-elle, se redressant un peu, "Est-ce que tu pourrais résister à une petite dose de ce que je sais offrir ?" 
Elle marqua une pause, les mots porteurs de sous-entendus, avant de laisser ses yeux se promener lentement sur le corps de Rosalia, cette fois de manière plus appuyée, détaillant ses gestes avec une attention presque palpable.
Rosalia sentit la tension monter en elle, mais elle répondit d'un ton défiant, le regard brillant. "Et toi, Agnès ? Tu crois vraiment pouvoir jouer à ce jeu sans risquer d'y perdre ?" Elle attrapa son verre et prit une gorgée, ses lèvres effleurant le bord du verre d'une manière sensuellement délibérée. Elle savait très bien que chaque geste avait son impact sur Agnès.
Le petit sourire d'Agnès se fit plus profond alors qu'elle observait chaque mouvement, chaque expression de Rosalia. "Tu sais," dit-elle en murmurant, "je n'ai jamais été une grande perdante." Elle se pencha alors davantage en avant, presque imperceptiblement, son regard se faisant plus intense, capturant celui de Rosalia. "Mais toi, tu es tellement... captivante, Rosalia. J'ai l'impression que je pourrais perdre le contrôle à tout instant, et ça m'excite."
Rosalia sentit son souffle se bloquer un instant sous l'effet de la proximité d'Agnès, sa peau frémissant presque sous la chaleur de son regard. Elle mordilla de nouveau sa lèvre, cette fois avec plus d'intensité. "Je dois dire... que ce n'est pas si facile de me déstabiliser," répondit-elle, sa voix sensuellement rauque. "Mais si tu veux vraiment me tester, je suis prête à voir si tu tiens jusqu'à la fin."
Les regards de l'une et de l'autre se croisèrent à nouveau, un échange silencieux mais plein de promesses. La tension entre elles ne cessait d'augmenter, alimentée par ces gestes, ces sourires et ces mots chargés de sous-entendus.
Agnès, fascinée, se sentit un peu prise dans le jeu qu'elle avait initié. Elle savait que Rosalia n'était pas du genre à se laisser séduire facilement, et cela la rendait encore plus excitée par la situation. Elle se leva lentement, son mouvement fluide et assuré, avant de faire un pas vers Rosalia.
"Je pense que je vais devoir trouver un autre moyen de te faire céder," murmura Agnès, sa voix pleine de défi et de désir. Elle s'arrêta juste à côté de Rosalia, leur proximité se faisant presque électrique, avant d'ajouter, un sourire taquin aux lèvres : "Mais je me demande... est-ce que tu me laisses seulement une chance ?"
Rosalia, toujours aussi sûre d'elle, leva un peu le menton, son regard ne quittant pas celui d'Agnès. "Tu devrais vraiment tout donner si tu veux que je m'abandonne à toi." Elle se redressa légèrement dans son fauteuil, se rapprochant presque imperceptiblement, comme si elle la défiait de faire le premier pas.
Leurs corps étaient maintenant si proches que la moindre brise aurait suffi à faire trembler la tension qui pesait dans l'air. Mais aucune d'elles ne faisait le moindre mouvement décisif, se laissant toutes deux emporter par le jeu, jouant avec cette fine ligne entre désir et contrôle.
Le jeu de regards continua, sans qu'aucune ne cède complètement, mais chacune savait que l'une ou l'autre finirait par se perdre dans cette attirance irrésistible.
༺♡༻
Les agents du SHIELD, postés à la frontière de Westview, observaient attentivement la ville étrange et mystérieuse qui semblait être complètement coupée du reste du monde. Une brume d'incertitude planait autour de l'événement qui s'y était produit : Wanda Maximoff, ou plus précisément, l'entité qu'elle était devenue, avait créé cette ville de toute pièce.
Les rapports étaient clairs, bien que fragmentés : les habitants de Westview semblaient être prisonniers de cette réalité alternative, avec aucune mémoire claire des événements avant d'y être coincés. Des signaux ont été interceptés, et après plusieurs mois d'investigation discrète, les agents du SHIELD avaient découvert que Wanda Maximoff était probablement la source de cette anomalie.
Réunis dans une salle de conférence secrète, à l'intérieur d'un bunker bien protégé, les agents du SHIELD se préparaient à une réunion de stratégie. Ils s'assirent autour d'une grande table, les visages tendus, prêts à discuter des prochaines étapes.
Le directeur du SHIELD, un homme calme et implacable, prit la parole en premier, ses yeux rivés sur les documents étalés devant lui. "Nous avons des preuves claires que Wanda Maximoff est responsable de la création de Westview. Ses pouvoirs, bien qu'extraordinaires, semblent avoir échappé à tout contrôle."
Un agent, un expert en analyses psychologiques, leva la main avant de prendre la parole. "Ce n'est pas seulement un simple acte de pouvoir, c'est une tentative manifeste de manipulation. Wanda a créé une réalité parallèle où elle peut contrôler le temps, les gens, tout. C'est une forme de réalité tissée autour de ses désirs et de ses pertes."
Un autre agent, plus militaire, donna son avis. "Nous avons observé que toute tentative d'entrer dans la ville a échoué. Les forces sont beaucoup plus puissantes qu'on l'avait imaginé. Mais si Wanda a le contrôle de cette ville, cela signifie qu'elle doit aussi être le point de faiblesse. Si nous pouvons l'atteindre, peut-être pouvons-nous résoudre cette situation."
Le directeur hoche la tête en signe d'accord. "Oui, nous avons encore beaucoup à apprendre sur la nature de ses pouvoirs et la structure de cette réalité. Ce n'est pas juste une manipulation psychologique ; elle manipule la réalité elle-même. Les conséquences de ce qu'elle fait ne sont pas juste locales, elles pourraient se répercuter bien au-delà de Westview si elle perd le contrôle."
"Et les habitants ?" demanda un agent, qui avait l'air préoccupé. "Sont-ils conscients de ce qui se passe ?"
"Certains ont repris conscience, mais c'est partiel," répondit l'analyste. "Nous avons eu des témoignages. Certains habitants ont commencé à se rendre compte qu'ils sont coincés dans cette illusion. Mais l'emprise de Wanda est trop forte pour eux. C'est comme une prison mentale."
Un agent plus jeune, un spécialiste des opérations spéciales, fit une suggestion. "Peut-être que l'approche la plus directe serait de chercher un moyen d'intercepter Wanda, de la confronter directement et de comprendre ce qu'elle veut vraiment. Si on la frappe sur ses motivations, peut-être qu'on pourra briser ce cercle."
"Nous devons agir avec prudence," intervint le directeur, "Parce que Wanda n'est pas seulement une menace. Elle a aussi une capacité émotionnelle... Elle manipule non seulement la réalité mais les émotions des gens, les personnes qui l'entourent. C'est ce qui la rend d'autant plus dangereuse. Nous devons être stratégiques. Une confrontation frontale pourrait être suicidaire."
Un silence s'installa dans la salle alors que tout le monde réfléchissait aux risques. Finalement, le directeur reprit la parole : "Notre priorité doit être de comprendre l'origine et la portée de ses pouvoirs. Nous devons aussi nous assurer que nous avons une équipe prête à intervenir si les choses dégénèrent. Nous devons être prêts à tout. La situation à Westview pourrait avoir des conséquences bien plus graves si elle s'étend au-delà des murs de cette ville."
"Quel est notre plan d'action ?" demanda l'un des agents.
"Nous allons établir des lignes de communication secrètes pour observer les événements à Westview. Nous devons recueillir plus d'informations sur la façon dont Wanda interagit avec les habitants. En parallèle, je veux que des équipes d'élite se préparent à pénétrer la ville, mais seulement si nous avons suffisamment d'informations pour garantir leur sécurité. Nous devons apprendre à comprendre cette réalité qu'elle a créée, et pourquoi elle agit de cette manière."
La réunion se poursuivit avec des discussions plus détaillées sur les actions à entreprendre, mais une chose était claire : les agents du SHIELD avaient une mission urgente. Wanda Maximoff n'était plus simplement la super-héroïne qu'ils connaissaient, elle était devenue une force imprévisible, une entité capable de remodeler le monde selon ses désirs. Et le SHIELD allait devoir comprendre comment l'arrêter avant que cela n'échappe complètement à tout contrôle.
~~<><><><>~~ FIN~~<><><><>~~
4 notes · View notes
superiorkenshi · 11 months ago
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C'est ce que j'appelle une demande en marriage dans mon language bien sûr que j'ai dis OUI à @@kaantt sachez que je trépigne d'impatience! (Littéralement j'ai sautiller en voyant son message)
8 notes · View notes
sh0esuke · 2 years ago
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" Just The Two Of Us "
𝗠𝗲𝘁 𝗲𝗻 𝘀𝗰𝗲̀𝗻𝗲 : Hobie Brown
𝗥𝗲́𝘀𝘂𝗺𝗲́ : Cela faisait bien des années que Hobie Brown était tombé amoureux. Réfléchie, timide et silencieuse, sa petite amie n'était pas le type de personne à le surprendre au quotidien, celui-ci étant plutôt pitoyable qu'autre chose. Cependant, Hobie voyait quelque chose en elle. Quelque chose d'inexistant pour autrui mais qui, à ses yeux, faisait d'elle la fille la plus extraordinaire au monde. La fille de ses rêves.
𝗔𝘃𝗲𝗿𝘁𝗶𝘀𝘀𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 : fluff
ENG : PLEASE DO NOT STEAL MY WORKS. If you want to translate it, ask me first then we can talk about it. If you want to find me on Wattpad or AO3, my accounts are in my bio, these are the ONLY ONES i have. FR : MERCI DE NE PAS VOLER MES OS. Si vous avez envie de les traduire, merci de me demander la permission avant. Si vous voulez me retrouver sur Wattpad ou AO3, j'ai des liens dans ma bio, ce sont mes SEULS comptes.
𝙽𝚘𝚖𝚋𝚛𝚎 𝚍𝚎 𝚖𝚘𝚝𝚜 : 𝟏𝟑,𝟐𝟑𝟒.
Commentaires, likes et reblogues super appréciés. Tout type de soutien l'est, merci beaucoup !! <33
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« Je te préviens, t'as pas intérêt à claquer cette putain deᅳ »
Je claquai la porte derrière moi.
Elle se refermait dans un bruit sourd tandis que je m'étais déjà jetée sur le verrou afin de la bloquer. Mon père essayait d'ouvrir la porte, il tambourinait dessus, me menaçait, m'insultait, c'était pourtant peine perdue, il aurait dû le savoir depuis longtemps. Je voyais ma poignée sautiller dans tous les sens. Il la pressait et donnait des coups d'épaule, sans s'arrêter de hurler. Sa voix me faisait peur, j'en étais terrifiée, mais mon esprit de contradiction et ma haine pour lui me forçaient tous les deux à le pousser à bout. Et puis, ça n'était pas comme si je désirais m'éterniser ici.
Rapidement, j'allai m'armer de mon casque, mettre un peu de musique, du Metro Boomin plus précisément, et me dépêcher de saisir mon sac caché sous mon bureau. Il était assez lourd, déjà prêt, en cas d'urgence. J'en vérifiai le contenu : brosse à dents, pyjama, déodorant, sous-vêtements, mouchoirs, chargeur de secours, chaussettes et trousse à maquillage. Tout était dedans.
Je me redressai, déposant une lanière sur mon épaule, je soupirai profondément, je pris le temps de remplir intégralement mes poumons avant de les vider. Ça me faisait du bien.
C'était calme. Outre la musique qui me défonçait les oreilles. Je sentais des vibrations faire tressaillir mes orteils, quelques unes de mes peluches sur mon lit tombèrent au sol et des objets sur mon bureau sursautèrent.
À travers le grand miroir posé à côté de mon lit, je vérifiai ma tenue : des sandales à plateforme, une longue jupe foncée à fleurs me tombant au dessus des pieds, un petit débardeur vert kaki, un vieux gilet tricoté et un serre-tête à tissu plaqué sur mes cheveux.
Avec embarras, je fis bouger ma jupe. Je me regardai avec attention, soucieuse du moindre détail. Mon sac en toile de jute retombait joliment sur mon côté gauche, il se mariait avec les couleurs naturelles de ma tenue. Je clignai des yeux, Too Many Nights passant dans mes oreilles, pendant que je tournai aussitôt la tête en direction de ma fenêtre.
Habiter en appartement me donnait un avantage : les escaliers de secours à l'extérieur. Par je ne savais quelle chance, j'avais eu la pièce donnant accès à ceux-ci, ils se trouvaient juste à côté de moi, face à la porte de ma chambre, à trois mètres de là. La fenêtre était entrouverte.
La liberté m'appelait.
Tout en avançant, je décalai l'une des coques de mon casque derrière mon oreille, par pure curiosité. Je jetai un coup d'œil en arrière, ce ne fut qu'en cet instant que je remarquai que les vibrations avaient cessé. Même mon père lui, avait arrêté de hurler. Cela n'en retirait rien à la violence de ses propos.
« ᅳégoïste ! Ta mère avait raison, on aurait dû te foutre en internat dès qu'on en avait l'occasion ! »
Ils m'en brisèrent le cœur.
« Qu'est-ce que tu fais ? Hein !? » il s'emporta. « Me dis pas que tu vas encore fuguer, je te préviens ! Si jamais tu pars rejoindre ce taré tu seras privée de sortie pendant trois mois, il est hors de question que tu le fréquentes ! »
J'en eus assez entendu.
Je replaçais le coussin de mon casque sur l'entièreté de mon oreille, désormais face à ma petite fenêtre. Elle était assez étroite, abîmée aussi, mais suffisamment ouverte pour que je puisse l'emprunter comme porte de sortie. J'y glissai une jambe, l'autre, puis tout mon corps. Je passai au travers et, par précaution, refermai la vitre derrière moi. Toute trace de ma présence avait disparu.
L'escalier de secours était aussi vieux que le bâtiment, il grinçait et était recouvert de moisissures, de quelques gouttes d'eau ᅳil avait plu en début d'après-midiᅳ et empestait. Il descendait et montait jusqu'au toit sur le côté droit de mon immeuble ce qui, en conséquence, avait donné vie à une lugubre ruelle juste en bas. Je m'y dirigeai en dévalant les marches.
À chaque fois que je descendais d'un étage, je voyais une fenêtre donnant sur l'appartement d'un voisin. Je ne l'entendais pas, mais je sentais la lourdeur de mes pas, je marchais vite, je tapais presque des pieds. Toute la structure tremblait, mais, elle aurait même pu grincer, que je n'y aurai pas fait attention. Certaines fenêtres étaient fermées, d'autres entrouvertes.
Descendue de la structure, je ne perdis pas de temps. En vue de la fraîche température, j'avais commencé à presser le pas, tout en prenant bien soin d'éviter les grosses flaques d'eau dans l'allée. Une fois sortie, j'avais attrapé mon portable à clapet et m'étais mise à taper dessus d'une main, l'autre trop occupée à tenir mon MP3.
Moi à Hobie &lt;3 Je crache chez toi, ce soir. J'apporte du Fanta.
La réponse fut immédiate.
Hobie &lt;3 à Moi Cool babe Je serai là vers 33h 23h*
Moi à Hobie &lt;3 'Kay Bye Jtm
Hobie &lt;3 à Moi Moi aussi
Je refermai mon portable l'instant suivant, déjà occupée à le glisser dans mon sac. Il retomba contre quelques chose de doux, je ne l'avais pas entendu chuter.
La rue n'était étrangement pas si bondée que ça, j'avais relevé mes yeux dans sa direction, prête à percuter un passant, mais, à la place, je vis juste quelqu'un avancer devant moi, un quarantenaire. C'était sûrement à cause de la pluie, elle avait fait fuir la moitié de la population, les voitures, quant à elles, étaient toujours là. Elle roulaient sur ma droite. Je traçai finalement mon chemin, la tête baissée et ma main raffermissant de temps à autre sa prise sur mon MP3, lorsque la musique se faisait trop bonne, que j'avais besoin de m'agripper à quelque chose pour éviter d'exprimer mon sentiment d'extase au monde.
En une petite heure, j'étais passée à l'épicerie, avais traversé une bonne partie de la ville et faisais finalement face à mon terminus.
C'était une partie maltraitée de la ville, un endroit où les gens avaient pour habitude de détourner le regard, ou de fermer les yeux lorsqu'elle se montrait trop bruyante. Les immeubles tombaient en ruine, lorsque la pluie arrivait, contrairement aux autres bâtiments, eux en finissaient trempés, gorgés d'eau telle une vieille éponge laissée sur le coin de l'évier. L'immeuble qui me faisait face ne faisait pas exception, juste sous mes pieds, se trouvait une grosse flaque d'eau et j'entendais des gouttes tomber, il y en avait dans tous les coins.
Des animaux abandonnés traînaient dans les ruelles, des enfants mal nourris jouaient au foot au bout de l'allée et quelques couples s'engueulaient sur le bord de la fenêtre.
Je ne m'étais jamais sentie très à l'aise ici. Je me sentais privilégiée, vivant personnellement dans un trop joli appartement avec tout acquis sans trop gros problème. J'avais toujours ce sentiment de culpabilité qui m'attaquait lorsque je posais le pied ici.
J'avais beau ne pas être riche, vivre au jour le jour, je ne pouvais pas m'en empêcher.
Ce fut sur ces poignantes pensées que je fis mon entrée dans l'immeuble. Accompagnée par ma bouteille sucrée, je grimpai la montagne de marches qui se présentait devant moi, je montai une dizaine d'étages sans ne plus trop y songer. MODUS de Joji me tenait compagnie, sur le beat de la musique, j'avançais. Lorsque finalement j'arrivai devant la porte d'entrée de Hobie, je fouillai la poche de mon gilet. J'en extirpai un trousseau de clés et fis mon entrée dans l'appartement.
J'en pouffai.
La salle à manger/cuisine/salon était sans dessus dessous, la porte des toilettes était grande ouverte et ça empestait la cigarette trempée jusqu'au petit balcon qui était grand ouvert.
Refermant la porte derrière moi, je me débarrassai de mon sac et de mes chaussures.
« Quel bordel... C'est pas possible. »
Je comprenais que Hobie avait des obligations, après tout, être Spider-Punk n'était pas de tout repos. Il vivait deux vies en même temps. Il n'empêche, ça ne cessait jamais de me surprendre de voir l'état dans lequel il laissait ses affaires. Il y avait des t-shirts et des pantalons, bracelets et colliers dans tous les sens, sur le canapé, la table basse, dans la minuscule cuisine et même au sol. La seconde paire de bottes de Hobie ᅳcelle que je lui avais acheté en friperie quelques mois plus tôtᅳ était juste à côté de mes sandales à plateforme. Les bottes retombaient sur les côtés, couvertes de boue et de rayures, signe qu'il les avait usées et ré-usées. Quelques unes de ses vestes traînaient aussi.
Ça n'en finissait plus. Mais une chose me plaisait ici.
Son odeur.
L'odeur de Hobie était encrée dans les quatre coins de son petit appartement, peu importait à quel point il était désorganisé, ça n'avait jamais senti le pourris ou la crasse, juste lui, lui et seulement lui.
Tout en avançant dans la pièce, je déposai mon sac contre l'accoudoir du canapé et m'approchai de la cuisine pour ranger la bouteille de Fanta dans son frigo.
Je faisais comme chez moi, habituée à retrouver son appartement vide et ayant grandement besoin d'être rangé. Je ne me séparai ni de mon casque, ni de mon gilet, simplement de la bouteille sucrée pour laquelle je créai suffisamment d'espace pour l'allonger sur un des étages du frigo. Hobie n'était pas un très grand mangeur, ça se remarquait à cause de ses joues creusées et de son fin corps, mais il avait toujours cette habitude de remplir son frigo de choses étranges. Pain, part de pizza, bracelet et tranche de fromage.
Le tableau qui me faisait face était alarmant, mais je préférai rouler des yeux et refermer la porte. Sa cuisine n'était qu'un problème parmi tant d'autre et puis, ça n'était pas comme si j'avais l'argent ou l'énergie pour y changer quelque chose.
À l'instar de m'attarder ici, je me dépêchai de récupérer mon sac et de rejoindre sa chambre à coucher. Elle se trouvait devant le canapé, sur la droite. Cette constatation me fit remarquer que, face au canapé, ne se trouvait qu'un mur. Hobie n'avait pas de télé, d'aussi loin que je me souvenais, il n'en avait jamais eu, il affirmait détester les médias et la propagande des capitalistes visant à faire toujours plus acheter tandis que le monde courait à sa perte.
Hobie n'avait qu'un lecteur à vinyl, des vinyls cachés dans une petite commode et une bibliothèque remplie de vieux livres abîmés. Le reste n'était que des babioles offertes par des fans ou des choses qu'il avait récupéré au fil du temps. Et puis, il y avait aussi mes affaires..
Pénétrant dans sa chambre, j'abandonnai mon sac sur le bord du lit et commençai déjà à me déshabiller. Les draps étaient défaits, des affaires à lui traînaient encore un peu partout, dont des chaussettes et pulls. Sans trop y penser, je lui volai un débardeur. Hobie n'était pas plus gros que moi, mais il était suffisamment grand pour que j'en vienne à flotter dans ses vêtements.
Je finissais en débardeur et boxer.
Et puis, sans trop penser à quoi que ce soit d'autre, je m'étais débarrassée de ma musique, stoppant brusquement Dissolve de Joji, j'avais jeté mon casque dans mon sac et avais laissé tombé celui-ci à côté de la table de nuit en terrible état. Je ne consacrai mon temps et énergie à rien d'autre qu'à mon sommeil. Je me glissai dans les draps de Hobie, donnai des coups de pieds à ses bijoux qui me piquèrent les mollets et les fichus pantalons qu'il avait laissé traîner dedans. Puis, sans surprise, je me saisis de son oreiller.
Lorsqu'il ne se trouvait pas à mes côtés, j'aimais trouver réconfort dans son odeur, ne pouvant avoir accès à sa peau, ni sa chaleur.
Et ça me suffisait, je m'endormis.
Quelques heures plus tard, je fus réveillée par des bruits de pas et des exclamations, j'entendis la porte se refermer, des choses tomber au sol et deux voix parler.
« ᅳavais une copine. »
« Elle est cool. »
Je me redressai.
« Elle a ramené de quoi boire, sers-toi. »
« Merci Hobie. »
« Juste, fais pas de bruit, c'est tout. »
Mes yeux me grattant, je m'en allai les frotter. Le débardeur que je portais avait bougé dans tous les sens, choquée de voir un de mes seins de sortie, je grinçai des dents et me dépêchais de tout remettre en place. Ce fut de même pour ma chevelure.
J'eus à peine le temps de me "refaire une beauté" que j'entendis la porte de la chambre grincer.
« Yo. »
Hobie entra.
« Je t'ai appelé, tu répondais pas. » me confia-t-il en jouant avec son portable à clapet d'une main.
Je le vis prendre place sur le lit, juste à côté de moi. Par habitude, sa main trouva sa place sur la mienne, et ses doigts vinrent s'emmêler aux miens. Hobie me détailla. Il observa avec attention mon expression tandis que, de mon côté, j'eus le plaisir de compter ses piercings et de contempler les traits charmant de son visage.
Lorsque je sentis sa prise se raffermir, Hobie me força à le regarder de nouveau dans les yeux.
« Ça roule ? »
J'acquiesçai doucement.
« Je suis un peu fatiguée. »
« Tu veux de la pizza ? »
« Si c'est la part qui pourrie dans ton frigo depuis la dernière fois, non merci. »
« Pas celle-là. »
Comme si sa réponse en fut le déclencheur, je sentis une délicieuse odeur provenir du salon, une odeur de pizza. Cependant, aussi délicieuse pouvait-elle être, je n'avais pas spécialement faim, je venais juste de me réveiller, la seule chose à laquelle je pensais, c'était de retourner dormir. Je forçai un sourire dans sa direction. Hobie n'avait pas bougé. Sa guitare dépassait par dessus son épaule et tous ces accessoires qu'il portait lui servirent de distraction.
« Aye, tu me reçois ? »
Hobie avait secoué ma main.
« Désolée, tu disais ? »
« Pizza. »
Sa réplique me fit sourire.
« Tu m'en gardes une part ? Je veux dormir encore un peu. »
Il resta muet l'espace de quelques petites secondes, le temps de bien me regarder. Puis, il hocha la tête et s'approcha de moi afin d'embrasser ma joue. J'en frémis. Son piercing à la lèvre inférieure était glacé. Hobie lâcha ma main dans le but de se lever. Il me manquait déjà.
« Repose toi bien, okay ? »
« Mhh, merci. »
Lorsque, vert les vingt-trois heure, j'eus enfin décidé de sortir de ma cachette et de rejoindre Hobie dans le salon, j'avais fait attention à ne pas faire de bruit. J'avais entre-temps enfilé un de ses longs short, histoire de ne pas me balader en petite culotte, il m'arrivait au dessus des genoux, un peu trop grand, ce qui me donnait l'impression de flotter dedans, tout comme son débardeur.
Je rentrai dans le salon, ébouriffai ma chevelure grossièrement en me grattant le dessous du sein, peau à peau.
« Enfin réveillée ? »
De ma vision périphérique, je voyais Hobie assis sur le canapé.
Il avait les jambes écartées, le bras étendu sur le dossier et son téléphone dans son autre main. Je le gratifiai d'un simple geste de la main, déjà précipitée en direction de la cuisine. Au moment où il m'avait parlée, j'avais aperçu la boîte de pizza sur l'îlot, elle n'attendait que moi, alors je m'étais avancée et empressée d'en saisir une part.
Hobie n'ayant pas de micro-onde, je me contentai de la manger froide. Le fromage froid et compact me répugna un peu, mais le festival de saveur qui explosa dans ma bouche sut rapidement me distraire. Je croquai deux fois dans mon dîner avant de jeter un coup d'œil curieux en direction de mon copain.
« Tu viens pas te coucher ? »
Hobie tourna la tête.
« J'attends que la petite s'endorme. »
Mes sourcils se froncèrent.
« La petite ? »
Il fut signe en direction du côté droit du canapé, ce qui me rendit extrêmement confuse sachant que je ne me souvenais pas y avoir vu quoi que ce soit. Alors je m'approchai. Je pliai ma pizza, en croquai un morceau et dévisageai la présence sur l'accoudoir. Une fille dormait dessus. Une blonde recroquevillée sur elle-même, blottie dans un vieux plaid puant appartenant à Hobie.
« C'est qui celle-là ? »
« Une collègue. »
Hobie tapotait sur son portable avec un air désintéressé drôlement suspicieux.
« Hobie. »
« Ouais ? »
« T'as ramené une nana chez toi ? »
Il me jeta un coup d'œil.
« Ouais. »
« D'accord. »
Je m'accroupis devant elle une fois face à son visage, suçotant mon pouce, celui-ci taché par une flaque de sauce tomate, tandis que je m'en allai la détailler avec une certaine confusion. Elle m'avait l'air jeune, beaucoup plus jeune que lui et moi. J'allai supposer qu'elle avait quelque chose à voit avec sa vie de SpiderMan, j'avais du mal à imaginer Hobie ramenant une groupie à son appartement.
Ça n'était pas lui.
« Elle est jolie. »
Hobie ne répondit pas.
Parfait.
« Elle a quel âge ? »
« J'en sais rien. Quinze ? »
« Quinze ans ? » m'étonnai-je. « Mais qu'est-ce qu'elle fout ici ? »
« Babe, si je te le disais, tu me croirais pas. »
Un sourire prit place sur mes lèvres.
« Tu me connais si bien. »
Je me redressai.
« Tu viens dormir, maintenant ? »
Hobie secoua la tête.
« Je suis pas fatigué. »
Immédiatement, je fis la moue.
« Alors quoi, tu vas rester ici ? »
Il se leva du canapé, rangea son portable dans la poche de sa veste et renifla.
« Nan. Je te rejoins. »
« Cool. »
Hobie attrapa la main que je lui avais tendue. Il enjamba les affaires de la blonde à même le sol et me suivit tandis que je nous guidai jusqu'à sa chambre à coucher. Il laissa les lumières du salon allumées, celles-ci étant rechargeables à l'énergie solaire, elles finiraient aussi par s'éteindre toutes seules. Hobie et moi avançâmes tranquillement.
Nos mains ne se touchaient pas, juste nos auriculaires. Hobie n'était pas fan du concept de se tenir la main, il n'était pas très démonstratif en publique, seulement, il aimait toujours me faire sentir qu'il était là. Un jour, il avait entremêlé son auriculaire au mien, et il n'avait pas arrêté depuis.
Hobie referma la porte de sa chambre derrière lui, de mon côté, je m'approchai de mon sac. Je m'accroupis face à celui-ci, commençant immédiatement à le fouiller.
« Tu restes longtemps ? »
« Je sais pas. »
Je m'assis à même le sol.
« J'ai cour demain. Il va falloir que je repasse chez moi. »
Je l'entendis s'asseoir sur le bord du lit.
« T'as qu'à sécher. » supposa-t-il comme si c'était la chose la plus évidente au monde.
« J'ai trop d'absences, Hobie. »
« Et alors ? »
« Et alors quoi ? Tu veux que je me fasse renvoyer ? » m'étonnai-je.
« J'en sais rien. »
Me tournant dans sa direction, je le vis s'allonger sur le lit, son visage tourné vers le plafond et une de ses jambes croisée sur l'autre. Il reposait sa tête sur ses mains, l'air soudain pensif, comme si mes résultats scolaire et mon avenir avaient un quelconque rapport avec lui. J'en souris. Qu'est-ce qu'il pouvait être adorable... Je n'avais qu'une envie : attraper son visage en coupe et l'embrasser.
Cependant, je me retins. À la place, j'extirpai ma brosse à dents et dentifrice de mon sac.
« C'est ton père encore ? »
Je me figeai.
Ma bouche se fit soudain pâteuse, mon esprit, lui, lourd, comme si une enclume venait de me tomber dessus.
Je me redressai, évitant de croiser son regard malgré que je fus convaincue que Hobie avait son regard rivé sur moi.
« Ouais. »
Il ne rajouta rien.
« C'estᅳ C'est rien. »
Je me décidai à le toiser.
« C'est pas si grave. »
« Vous vous êtes engueulés à cause de moi ? »
Sa question me prit par surprise.
« Quoi ? »
Je déplaçai mon dentifrice dans ma main tenant ma brosse à dents, ressentant le soudain désir de toucher ma hanche.
« Dis pas de bêtises. »
« T'as jamais su mentir, amour. »
« Tais toi. »
Hobie se redressa contre la tête du lit lorsque je fus assise à ses côtés, il arqua un sourcil.
« T'es complexé ? C'est nouveau ça. »
J'étais honnêtement surprise.
« Conneries. » claqua Hobie. « Les complexes c'est une invention du capitalisme pour faire davantage consommer. J'ai l'air complexé ? Absolument pas. »
Un petit rire me quitta.
« Autant pour moi. »
Me levant du lit, je me dirigeai vers sa porte.
« T'es quelqu'un de bien. » murmurai-je. « Mon père le sait, même si... Même si tu lui fais un peu peur. »
Hobie se mit à rire. Je refermai la porte sur mes pas, déjà précipitée en direction de sa salle de bain afin de me rafraîchir.
Dormir avec Hobie signifiait bien plus que s'enlacer et s'évader dans les bras de Morphée, j'avais donc toujours pris l'habitude de me laver les dents avant de grimper dans son lit, avec lui dedans. Hobie s'en fichait de mes tracas. C'était un punk un vrai, qu'est-ce que l'idée de ressembler à une poupée avant de dormir pouvait lui faire ? Cependant, moi je ne pouvais pas m'en empêcher. Il m'aurait aimée même laide, j'en étais consciente, mais c'était plus fort que moi.
Alors je partis me brosser les dents, me coiffer ᅳavec sa brosse, bien sûrᅳ et me nettoyer le visage. Cela ne dura qu'une poignée de minutes.
Lorsque je posai de nouveau le pied dans le salon, je fus accueillie par l'image d'une adolescente dans la cuisine. La demoiselle fit volte-face, violemment apeurée.
Une pizza dans la main, du fromage dans la bouche, elle me toisa avec deux gros yeux écarquillés.
« Tu dois être la collègue de Hobie. »
Ayant laissé mes affaires dans la salle de bain, je fourrai mes deux mains dans les poches de mon bas. La blonde face à moi finit sa bouchée et déglutit, comme si je venais de la surprendre en train de voler un gros précieux diamant ou de tuer quelqu'un.
« Jeᅳ Euhm, je suis Gwen ? »
« Cool. »
Lui murmurant mon prénom en retour, je n'oubliai pas d'omettre mon prestigieux titre : copine de Hobie Brown. À ces mots, le visage de l'adolescente fut soudainement illuminé.
« Oui ! Hobie m'avait dit que tu dormais juste à côté. Désolée, j'espère qu'on ne t'a pas dérangée. »
« Nan, ça va. »
M'approchant d'elle, je volai la dernière part de pizza. Sous son regard suspicieux, j'engouffrai une partie dans ma bouche, je la mâchouillai, les yeux plissés, confuse par son comportement pour le moins étrange.
Je n'aurais su mettre le doigt dessus. Cette Gwen me semblait cependant douteuse.
« Je savais pas qu'il avait une copine. »
« Mhh ? »
« Hobie, je veux dire. » insista la blonde. « J'ai eu du mal à y croire quand il me l'a dit en entrant. »
« Pourquoi ? Parce que c'est un électron libre ? »
La gamine hocha la tête.
« Il aime pas la consistance, c'est vrai. Et puis il aime pas les titres, je sais pas pourquoi, ça le rend nerveux. » je concédai. « Mais tu es bien son amie, non ? »
Je m'essuyai la bouche avec un torchon.
« Alors pourquoi il aurait pas une copine ? »
« Je vois. »
« Et toi ? »
Prise en pleine dégustation de sa pizza, Gwen me zieuta.
Je pris place contre le plan de travail de la cuisine et la détaillai avec une certaine attention. Peu importait à quel point je la dévisageais, je n'arrivais pas à savoir d'où Hobie pouvait la connaître. Je fréquentais Hobie depuis l'enfance, nous nous connaissions sur le bout des doigts, je n'arrivais pas à comprendre pourquoi elle ne m'était pas familière. Même son prénom. Ça ne faisait pas sens. Gwen pouvait être une victime, Hobie l'avait peut-être sauvée d'un incendie et accueillie ici le temps que les choses se tassent. Mais... Spider-Punk, révéler son identité à une citoyenne ? Non. Il était beaucoup plus malin que ça.
« Mᅳ Moi ? »
Je me pinçai les lèvres.
« D'où est-ce que tu connais Hobie ? Tu sais pour son... Son truc ? »
« Le fait qu'il soit SpiderMan ? Oui, bien sûr ! Toi... Toi aussi, j'espère ? »
Je ris face à son air paniqué.
« Pareil. Alors tu bosses avec lui, un truc du genre ? » supposai-je. « Il m'a dit que vous étiez collègues. »
Elle hocha vigoureusement la tête.
« Ça fait quelques semaines. »
« Cool. »
Je me décollai du plan de travail.
« Je suis crevée, je vais me pieuter. »
Gwen se décala.
« Bonne nuit. »
Elle me sourit gentiment.
« Bonne nuit ! »
Je roulai des yeux et suivis mes pieds qui me guidèrent jusqu'à la chambre de Hobie.
Cette fille n'était pas spécialement ennuyante, mais je n'avais pas non plus envie de m'éterniser ici à discuter avec elle. J'avais enfin l'opportunité de retrouver mon copain, je n'allais pas échanger ça contre une simple discussion autour d'une part de pizza. Mon cœur s'emballa à cette simple pensée. J'avais hâte de retrouver Hobie. Depuis hier, j'avais eu à peine le temps de discuter avec lui ou de le sentir contre moi.
Il me manquait terriblement. Son sourire, son regard, ses mains, ses pensées, j'avais besoin de le retrouver. Ça m'était vital.
J'entrai alors dans sa chambre et fermai soigneusement porte sur mes pas. Je remarquai que les volets avaient été ouverts, la lampe à lave sur la table de nuit était toujours allumée. Hobie n'était plus sur le lit. Il était... Il était en train de s'échapper par la fenêtre ?
« Hobie, qu'est-ce que tu fais ? »
« Hein ? Oh, salut amour. »
Hobie se pencha sur le rebord, il passa sa tête masquée à travers la fenêtre et, tandis que je me rapprochai de lui, il s'exclama d'une voix enthousiaste.
« Je vais faire un tour en ville. »
Il m'avait dit ça de manière si nonchalante, fièrement habillé de son costume de Spider-Punk, comme si il était sept heure du matin et qu'il s'apprêtait à aller acheter du pain au coin de la rue. Mes sourcils se froncèrent. Une fois suffisamment proche de lui, je me baissai afin d'arriver à sa hauteur et de poser mon index sur un des piques sur son costume. J'en hoquetai. C'était sacrément pointu, tout de même...
« Tu vas combattre des vilains ? »
« Tu veux venir ? »
J'en eus des papillons dans l'estomac.
« Je peux ? »
Hobie se contenta d'hocher la tête. En réponse, je me redressai et me dépêchai de sortir des vêtements de mon sac pour m'habiller. Aucunement embarrassée par sa présence, je retirais son débardeur et short, terminant nue à l'exception de ma culotte. Hobie avait fait plus que me voir sans habits dans le passé, ça n'était pas des tétons ou un ventre qui allait me rendre toute nerveuse ᅳc'était fauxᅳ.
Je courus un peu partout dans la pièce. J'étais toute enthousiaste. Hobie me laissait rarement l'accompagner le soir, il avait toujours peur qu'il m'arrive quelque chose ou qu'on nous reconnaisse. Les quelques fois où il m'avait emmenée avec lui, j'avais compris pourquoi il faisait ça. Cette sensation de voler, d'être libre et de se tenir au sommet du monde... Ça n'avait pas de prix. Alors évidement que je courus dans tous les sens et que je m'activai à m'habiller et me refaire une beauté.
« Tu peux aller chercher mes chaussures à l'entrée ? Tu seras un amour. »
Hobie me gratifia de deux doigts contre sa tempe qu'il fit bouger.
« À vos ordres, milady. »
Hobie rentra à l'intérieur de la chambre. Il retira son masque, faisant ainsi bondir sa splendide chevelure dans tous les sens, il me le confia et s'engouffra dans le salon. Sa nonchalance me fit sourire. J'étais presque prête, il ne me manquait que mon gilet crocheté à enfiler. J'aurais pu aller chercher mes sandales toute seule, Hobie le savait aussi bien que moi. Et pourtant, pourtant il y était allé. Cette constatation me fit pousser un couinement aiguë.
Il était tellementᅳ Ugh !
Indescriptible.
J'en avais le cœur qui pétillait.
Hobie me rendait dingue.
Ma respiration s'était accélérée, et je sentais même mes mains légèrement trembler. Sa simple image dans mon esprit me rendait aussi pitoyable qu'une adolescente de film Disney.
J'avais envie de tout faire, à l'attendre dans sa lugubre chambre : crier, glousser, sauter, tout renverser et pleurer.
« Qu'est-ce qui t'arrive ? »
Me retournant dans sa direction, je mordis ma lèvre inférieure.
« Hey. »
Hobie me sourit.
« Hey. »
Je me rapprochai de lui, mes sandales à plateforme reposaient sur les paumes de ses mains ce qui, inévitablement, me fit sourire. Je les attrapai et les enfilai, le temps de zieuter Hobie, je l'avais déjà ramené à moi. Je l'avais saisi par sa veste, évitant de toucher à sa guitare, et Hobie s'était laissé faire. Accompagné d'un rictus sur ses jolies lèvres pulpeuses, il m'avait admirée avant de me laisser l'embrasser.
« Je veux même pas savoir pourquoi. » il murmura contre ma bouche.
Ses mains trouvèrent leur place sur le bas de mon dos, il ignora royalement mon gilet pour s'en aller toucher ma peau, ses doigts frôlant mon popotin. Son corps se plaqua contre le mien et nos yeux se fermèrent, je ne voulais pas que ça soit un simple baiser, j'avais besoin de plus, comme par pure magie, il semblait l'avoir compris. Hobie aspira tout l'air dans mes poumons. Il était chaud. Je m'accrochai à lui. Je m'accrochai désespérément à ses bras, déglutissant à répétition et poussant des gémissements durant notre échange. Son corps brûlait contre le mien, il me faisait suer.
J'haletais aussi malgré moi. Nos lèvres se mouvaient les unes contre les autres, il m'embrassait goulument, Hobie faisait se mélanger nos salives et nos langues se toucher. Lorsque je sentis ses mains remonter sur mes côtes jusqu'à ma poitrine, j'en couinai.
Il dériva ensuite ses baisers jusqu'à ma mâchoire.
« T'es fichtrement sensible ce soir, amour. »
« Mmhᅳ Hobie... »
Il soufflait un rire moqueur. Je frissonnais tout du long de l'échine. Hobie se saisit ensuite de mon menton entre ses doigts, il me regarda avec curiosité comme si c'était un mystère qu'il puisse me faire un tel effet. Et, finalement, il apporta son pouce à ma lèvre inférieure. Ce geste suffit à faire trembler mes jambes.
C'était la manière avec laquelle il me regardait, celle avec laquelle il souriait et me touchait. Hobie rendait tout charmant. Il était si séduisant et attirant, il ne lui suffisait que de regarder dans ma direction pour me savoir à sa merci. Ses piercings, sa voix, ses mains... J'y étais accro.
Je le sentis gentiment me tirer en avant, il nous fit approcher la fenêtre, nos auriculaires enlacés et m'aida calmement à atterrir sur son propre escalier en extérieur. Il me suivit ensuite et me fit signe de lui rendre son masque, ce que je fis avec joie. Je le regardai l'enfiler, devenant ainsi "méconnaissable", sa chevelure disparu, tout comme ses divins piercings et les traits creusés de son visage. Quelque part, malgré le sentiment d'excitation qui se propageait en moi, je ne pouvais pas m'empêcher de regretter. J'aurais voulu le regarder un peu plus longtemps. Son visage me manquait déjà.
« Allons-y. »
Hobie passa son bras autour de moi, il tira une toile de son poignet sur je ne savais quoi, son brusque mouvement me força à m'accrocher à son torse et à ouvrir grand les yeux. Hobie avait une force immense ᅳdû à sa mutationᅳ mais je ne pouvais pas faire autrement que voir à quel point nous étions haut. Toute cette adrénaline qui courait dans mes veines... Je ne savais plus quoi en faire.
« Aᅳ Attends. »
« Tu vas tenir le coup ? »
Je collais ma joue à son torse.
« Mhh, mhh. »
« Génial. »
Au moment où Hobie nous fit tomber dans le vide, je n'avais pas pu me retenir de grogner. C'était exactement comme faire un grand huit, peu importait la douceur avec laquelle nous bougions. J'avais le pressentiment que nous étions toujours trop proches du sol ou des bâtiments, j'alarmais sans cesse Hobie, horrifiée par la peur de mourir, et il en riait gaiement. Ma panique le faisait comme décompresser. Il nous faisait balancer en avant, sur les côtés, de haut en bas, je regardais avec des yeux finement ouverts le spectacle absolument indescriptible qui se jouait devant nous.
Tous ces passants absolument minuscules qui gigotaient dans tous les sens, insignifiants, le centre-ville illuminé de mille feux et le trafic agité, c'était une toute autre expérience.
« Alors, amour, ça va ? »
Je relevai ma tête.
« Je crois que je m'y ferai jamais... »
Spider-Punk sourit à travers son masque.
« Tant mieux. » répondit-il. « Ça serait le comble autrement. »
Ma longue jupe était en constant mouvement, embêtée par le vent. La rapidité avec laquelle Hobie avançait n'aidait pas aussi. Il faisait très frais, si bien que même l'étreinte de Spider-Punk ne suffit point à me réchauffer. Je pressai mes bras autour de sa taille, incapable de détourner mon regard du sol, tout était si petit, je n'arrivais pas à m'y faire. J'étais complètement émerveillée, en plus d'avoir l'impression que mon cœur allait exploser.
J'avais du mal à comprendre comment ses pouvoirs fonctionnaient, son agilité, sa force surhumaine, sa facilité à grimper et sauter dans tous les sens, c'était horrifiant pour moi. À chaque fois qu'il abandonnait sa toile pour en attraper une autre, je me sentais mourir, un peu comme lorsque je ratais une marche d'escalier. Je m'accrochais à son torse, prête à chuter dans le vide et à accueillir la Mort à bras ouverts. Toutefois, par pur instinct ou par habitude, Hobie parvenait à se rattraper. Il attrapait la toile qu'il avait tiré et nous faisait avancer encore plus loin. C'était comme si il ne s'était pas senti mourir, comme si ça n'était qu'une promenade de santé pour lui. Ça ne le rendait que plus phénoménal à mes yeux. Un peu effrayant ᅳde par son insoucianceᅳ, mais surtout phénoménal.
« Tien, attends moi ici. »
Hobie nous fit descendre sur le toit d'un immeuble, il retira son bras de ma hanche pour se tenir à un pied du vide. Je cherchai à m'approcher de lui, surprise.
« Qu'est-ce que tu fais ? »
Hobie pointa son pouce par dessus son épaule.
« Y'a des mecs suspects en bas. »
Mes sourcils se froncèrent.
« Tu y vas ? »
« C'est une question ? »
J'en ris.
« Tu bouges pas, 'kay ? Ça me prendra deux secondes. »
M'approchant du bord du toit, je fis mine de le chasser, Hobie me taquina en retour avant de tirer une toile contre le bâtiment et de descendre sur le trottoir. À quelques mètres de là, j'aperçus trois hommes curieusement habillés : ils n'étaient vêtus que de noir, le visage masqué par leur capuche et des écharpes. Sur leur épaule, se trouvaient des sacs. Hobie avait raison, ils avaient l'air drôlement suspects, à les voir ainsi, on jurerait qu'ils étaient sur un mauvais coup.
Spider-Punk ne tardait pas à apparaître sur le toit d'une voiture, juste à côté deux. Je les vis interagir tous les quatre ensemble avant que, soudainement, un des hommes ne sorte quelque chose de sa poche : un couteau.
Spider-Punk recula d'un pas. Les trois hommes commencèrent à s'agiter. Croisant mes bras sous ma poitrine, l'expression froncée, je fus témoin de la défaite colossale des hors la loi.
Spider-Punk s'y était donné à cœur joie.
Il avait tourbillonné dans les airs, ri, tapoté des épaules avant de disparaître pour revenir en face des bandits et avait fini par, sans surprise, les emprisonner dans sa toile. Il s'amusa à les enfermer dans une boule, puis posa son pied dessus, la calant contre un des bâtiments derrière eux. Ce fut sur cette conclusion que je sortis mon téléphone et pris la décision d'appeler la police. Je ne pus m'empêcher de sourire. D'où j'étais, je voyais Spider-Punk s'amuser, il bougeait, s'amusait avec sa guitare, faisait de grands gestes avec ses mains et allait même jusqu'à tirer une toile pour tenir dessus, juste en face des bandits, de manière à leur tenir compagnie.
« Oui, allô, bonsoir ? »
Je me reculai. La police venait de me répondre, ce qui me permis de leur donner ma localisation et la raison de mon appel. Juste après, ils raccrochaient, m'ayant certifié qu'ils étaient en route, que je devais rester en sécurité.
« T'aurais dû me voir, babe. Tu m'as vu, hein ? C'étaitᅳ Aye ! »
Mon portable disparut soudainement.
« Hobie ! »
Spider-Punk se contenta de ranger mon téléphone dans sa poche, sans même avoir le respect d'y retirer sa toile, et de m'attirer à lui. Il avait tiré une seconde toile sur mon poignet, m'avait jetée dans ses bras. Il ne me laissait pas le temps de répliquer. Mon oxygène fut comme brusquement éjecté hors de mes poumons. Et, même si ce fut à peine audible, je l'avais entendu rire.
« J'appelais la police. »
« Tu m'as vu leur botter le popotin, au moins ? »
Je déposai mes mains sur son visage.
« Oui, Hobie. Je t'ai vu. »
Étrangement, je ne le sentis pas à bout de souffle. Spider-Punk se portait comme un charme, peut-être même un peu plus surexcité que prévu, ses mains palpant et caressant plusieurs partie de mon corps, les yeux sur son masque changeant aussi de formes à répétition. J'en souris.
Avec ses un mètre quatre vingt-dix, notre différence de taille était tout sauf utile. Hobie me dépassait de quelques têtes, il lui fallait toujours se pencher pour m'atteindre. Et alors que je l'admirais, je ne pouvais pas m'empêcher de désirer croiser son regard.
Je n'avais qu'une envie : retrouver mon Hobie. Du bout de mes doigts, je caressai son masque, couvert de peinture, empestant l'alcool et la cigarette, il me forçait à froncer le nez. Puis, mes auriculaires se mirent à titiller la bordure de son masque. Son épiderme n'était qu'à quelques centimètres. Sa véritable identité était là, prête à être révélée. Mon Hobie Brown, mon Hobart. Mon Spider-Punk.
« J'ai envie de t'embrasser. »
Hobie me tapota l'épaule.
Puis, il me pointa sa joue. Je roulai des yeux.
« Sérieux ? »
« Pourquoi pas ? »
Ses bras s'enroulèrent autour de mes hanches, Hobie pressa ses paumes contre moi et il me força sans attendre à m'approcher de lui. Malgré ma réticence, je ne pus le lui refuser. Sa bouche était un luxe, pour l'instant, il avait raison, il fallait que je me contente de sa joue. Ainsi, tandis que je me mis sur la pointe des pieds, je maintins son visage en place et déposai un délicat baiser sur la surface de son visage. Un bon gros baiser plein d'amour. J'entendis la respiration de Hobie trembler et ses mains s'agripper à moi.
Lorsque je me reculai et déposai mes talons au sol, un rire taquin me quitta, son masque trahissait sa surprise. Notamment ses énormes yeux blancs. Ils étaient ronds comme des billes, complètement élargis.
Mon rire se calma peu après.
Toute gênée, je me pinçai les lèvres et trottinai jusqu'à lui. Je jouai avec mes sandales à plateforme. La manière avec laquelle il me regardait, et son stoïcisme me rendait toute embarrassée.
Je ne me lassai pas de voir l'effet que j'avais sur lui.
« Aye, amour. Tu vas me faire avoir une crise cardiaque si tu continues. »
Spider-Punk plaqua la paume de sa main sur son torse avant de me tourner autour. Il attrapa ensuite ma main, me fit tournoyer sur place avant de gentiment me faire retomber dans son étreinte. J'en avais ri.
« Autant pour moi. » plaisantai-je. « Je ferai plus attention la prochaine fois, ça serait si dommage que le grand et indomptable Spider-Punk ne nous quitte. »
Hobie me taquina la côte.
« Ahᅳ Non ! Hobᅳ »
De son bras, il me poussa dans ses bras et me plaqua contre son torse sans même sa fichu expression malicieuse ᅳelle empestait à travers son masqueᅳ. J'étais à présent complètement collée contre lui. Mes mains avaient trouvé leur place sur son torse mes pieds se trouvaient entre les siens et même nos estomacs et poitrines se faisaient face. Spider-Punk ne me quittait pas du regard, il tenait fermement mes hanches entre ses grandes paumes de main.
« Tu veux me tuer, amour ? »
Sa voix n'était qu'un murmur.
« Jeᅳ »
J'avais des papillons dans le ventre.
« Hobie... »
« Quoi ? Déjà embarrassée ? »
Roulant des yeux, je cachai mon visage en collant mon front contre son torse. Je raffermis la prise de mes ongles sur ses pectoraux, la bouche finement pâteuse et le cerveau circuitant. Sa voix était grave, rauque lorsqu'il s'y mettait bien, et elle me faisait un effet fou. Ça n'était pas une surprise.
« T'es qu'un abruti... »
Un profond rire le quitta. Puis brusquement, il se détacha de moi pour saisir ma main.
« Aller, viens. »
Je le laissai nous faire monter sur le bord du toit, automatiquement, il se rapprocha de moi.
« On va où ? »
Spider-Punk me jeta un coup d'œil.
« Boire un coup ? »
Il rit de nouveau à la vue de mon expression ravie.
« Je t'invite. »
Sur ces paroles, Spider-Punk nous fit de nouveau tomber dans le vide. Ce fut avec son enthousiasme habituel qu'il nous fit parcourir la ville en un temps record, nous visitâmes quelques pubs en coup de vent, des stands ouverts dans les coins de rue. Hobie fut accueilli partout en héros. Certains l'accueillirent aussi en ami. Partout où il posa le pied, Hobie changea l'atmosphère, il éblouit la soirée de tous, et nous mis à tout du baume au cœur. À répétition, Hobie m'avait conseillé de me cacher. Dès notre premier pub, il avait "emprunté" une écharpe et avait enroulé le bas de mon visage avec.
Dès que nous en étions sortis, il s'était fait un plaisir de me déballer et de profondément m'embrasser à travers son masque. Que cela ait été volontaire ou pas, j'en avais ri jusqu'aux larmes.
Et puis, Spider-Punk m'avait emportée loin de là.
Il m'avait fait voler dans les quatre coins de la ville, j'avais bu, j'avais rencontré de nouvelles têtes et surtout, j'étais restée à ses côtés, à l'admirer. Qu'il danse sur des tables accompagné par sa guitare, qu'il boive ou se batte, j'étais restée là à garder un œil sur lui. Il n'avait pas quitté mon regard ne serait-ce qu'un seul instant. Totalement émerveillée par sa personne, rien d'autre n'avait su captiver mon attention.
Le dernier pub que nous visitâmes fermait ses portes à cinq heure du matin, Spider-Punk et moi l'avions quitté à trois. Lui, marchait convenablement, sûrement dû à son ADN génétiquement modifié, quant à moi, c'était une autre histoire..
« Oh, Spider-Punk ! »
Tombant volontairement dans ses bras, je m'accrochai à sa nuque et plantai mon regard dans le sien. Ses bras autour de ma taille, son expression surprise à travers son masque et la dureté de son corps, tout chez lui me firent glousser telle une adolescente en pleine crise. Hobie raffermit sa prise sur moi, de peur que je ne chute.
« Tu m'as l'air bien pompette, amour. »
« Non, juste assez. »
Un de ses gros yeux se plissa.
« Assez ? » répéta-t-il. « Assez pour quoi ? »
Je gloussai contre lui.
Spider-Punk et moi nous tenions devant le pub que nous venions de quitter. Depuis l'extérieur, j'entendis les gens s'amuser, les tables voler, la musique faire trembler les murs et l'odeur de l'alcool me titiller les narines. Heureusement pour nous, personne ne sortit. Il n'y avait que Spider-Punk et moi, éclairés par la lumière chaude d'un lampadaire. Lui et son odeur. Lui et ses mains sur mon corps. Lui et seulement lui. Mon Hobie.
Je ne savais pas ce qui me prenait.
À bien le regarder, je me sentais en extase. Comblée d'être sa copine, et folle de joie de pouvoir partager chaque secondes de mon existence avec lui. Car il était constamment avec moi. Que ce soit physiquement ou dans mon esprit. Depuis le jour où il était rentré dans ma vie, il n'avait cessé de me hanter. Je ne pouvais que me sentir heureuse.
Hobie me pinça la joue.
« Aye, t'es toujours avec moi ? »
« Mhh, pardon ? »
Je l'entendis sourire.
« Tu m'as l'air d'avoir assez bu. Tu veux rentrer ? »
Sa question me fit immédiatement grimacer. Non. Tout sauf ça.
« On peut pas faire autre chose ? »
« Tu veux continuer à boire ? » me proposa-t-il. « Ça me dérange pas. »
Papillonnant exagérément des cils, je secouai la tête. Hobie pencha la tête sur le côté.
« Et si on allait manger ? J'ai envie d'une crêpe. »
« Une crêpe ? D'accord. »
Ses mains me tenaient par les épaules.
« Tu veux aller où ? »
« Aucune idée. »
Mon visage s'écrasa contre son torse.
« Emmène moi loin de tout. »
Humer son odeur jusqu'à m'en donner mal au crâne me faisait bêtement sourire. Hobie sentait tellement bon. Je n'en avais jamais assez.
« Prends moi avec toi. »
« À vos ordres, milady. »
Éprise dans son étreinte, j'avais rapidement perdu la notion du temps. La seule chose dont je me souvins fut de m'être si fort accrochée à lui que Hobie avait commencé à me caresser le bas du dos tandis qu'il nous avait fait voler entre plusieurs bâtiments. Être ivre et voyager par Spider-Punk Express n'était pas la meilleure idée au monde. J'en avais eu la nausée. Cependant, le simple fait d'avoir eu accès à lui, yeux clos ou non, terrifiée jusqu'à l'os ou bouillante d'amour, eh bien cela avait suffi à me rassurer.
Je l'avais laissé prendre soin de moi. Je l'avais laissé nous guider à un endroit merveilleux, comme il savait si bien le faire.
Lorsque j'eus ouvert les yeux, la première chose que je vis fut la mer.
Une mer noire, pailletée par un océan d'étoiles provenant du ciel et se mouvant à travers de splendides vagues empestant le salé. Elle était si obscure qu'elle se fondait avec le ciel, dans mon état, il était impossible de déterminer où se trouvait la limite.
Puis, je remarquai que nous étions en hauteur, et qu'une armée d'immeubles et habitations nous entouraient. Le bâtiment sur lequel nous nous trouvions était le plus grand, il surplombait le reste ce qui nous offrait une vue astronomique sur notre si paisible ville. Il faisait d'ailleurs très frisquet. Hobie n'étant pas en position de me réchauffer avec ses vêtements, il s'était collé à moi et m'avait assise sur ses genoux. Malgré la splendeur de notre position, je ne pus m'empêcher de grimacer à la vue de notre emplacement.
Sans surprise, nous étions sur le toit, mais plutôt sur le bord de celui-ci. Et alors qu'il avait les jambes qui perdaient dans le vide, moi, j'étais au bord du précipice, sans rien pour m'accrocher. Ma seule ceinture de sécurité se trouvait être la main de Hobie glissée sous mon débardeur.
Un hurlement me quitta.
« Seigneur ! »
Je m'accrochai à la nuque de Spider-Punk.
« Hobie, me fais pas tomber ! Je t'en supplie ! »
Ses beaux yeux noirs tombèrent dans les miens. Je m'arrêtai.
« Tu asᅳ Tu as retiré ton masque ? »
Hobie écarta la part de crêpe de sa bouche pour me dévisager bien curieusement.
« Je peux le remettre ? »
« Non ! »
Il faisait soudain chaud.
« Nonᅳ Je veux direᅳ Tu es bien sans. »
Un fin sourire se dessina sur ses lèvres.
« Ah ouais ? »
Je le foudroyai du regard.
« Où est ma crêpe à moi ? »
« Je te l'ai gardée au chaud mais j'ai fini par avoir un petit creux. »
Tout en m'expliquant son ignoble acte, il apporta "sa" crêpe à sa bouche.
« Hobie. » le prévins-je. « Hobie, rends-moi ma crêpe. »
« Tu veux venir la chercher ? »
« Ew. »
Quoique...
« Oui. »
À bien regarder ses lèvres, je ne vis pas où était le problème. Sauf que, brusquement, Hobie fit apparaître une crêpe fumante sous mon nez, la sienne étant coincée entre ses dents.
« Je rigolais, tarée. »
Je roulai des yeux.
« Merci. »
J'attrapai la part en décrochant une de mes mains qui était autour de sa nuque, je gardai l'autre à sa place, de peur de tomber. Hobie plaça son visage dans le creux de ma nuque, il soupira lourdement, je sentis sa prise sur mon ventre se faire plus ferme alors que son autre main s'en alla saisir sa crêpe et la retirer de sa bouche. Son regard avait dérivé. À présent, il ne me regardait plus, Hobie perdit son attention sur la vue que nous avions d'ici.
Je le comprenais.
C'était une chose de se balader d'immeuble en immeuble, mais c'en était une autre de se tenir sur le plus haut bâtiment de la ville.
J'avais cette impression d'être déconnectée du monde réel. Les gens d'en bas ne pouvaient pas comprendre, Hobie et moi étions si différents d'eux, pas par nos connaissances, nous étions bien trop jeunes et immatures pour ça. C'était plus profond. C'était quelque chose de plus profond. En cet instant, bien trop hébétée et encore un peu ivre pour correctement y songer, je préférai fermer mes yeux et me laisser aller contre lui. Hobie m'accueillit à bras ouverts.
Je mangeai ma crêpe sans avoir besoin de regarder quoi que ce soit. Au fond, oui, c'était vrai, je n'avais besoin de sentir que cette douce brise et mon corps pressé contre celui de Hobie. Je n'avais besoin de rien d'autre. Cette crêpe était synonyme de réconfort. J'avais même l'impression qu'elle m'aidait à désoûler.
J'étais en extase.
Coupée de l'univers.
« Ça va aller pour ton pops ? »
Sa question me prit de court.
« Je l'avais oublié. » j'avouai dans un faible murmur.
« Je m'en doute. »
Hobie finit son repas et renifla grossièrement.
« Il s'inquiète, tu devrais lui envoyer un message. »
« Il m'énerve. »
« Je sais. »
Hobie soupira et passa sa seconde main autour de moi, il pressa le gras de mon ventre contre ses paumes. Ainsi, nous fusionnâmes.
« Et je t'aurais sûrement dit de l'envoyer se faire mettre, si il était pas aussi attaché à toi. » songea-t-il. « Qui sait, il a sûrement déjà appelé les flics et ils te cherchent. »
« Sois pas idiot. »
« Aye, je rigole pas. » il pouffa contre moi.
« Mais... Tu crois vraiment que je devrais lui écrire ? »
Hobie extirpa mon portable de sa veste.
« Pourquoi pas ? »
Je suçotai le bout de mes doigts badigeonnés de sucre et d'huile, mes yeux rivés dans les siens, quelque peu dubitative, je déglutis. Hobie m'avait l'air plus que sérieux. L'intensité de son regard me força à saisir mon téléphone et à détourner le visage.
« Qu'est-ce que tu me fais faire, sérieux... »
Hobie ne parla pas après ça, il me laissa en paix ouvrir mon téléphone à clapet et trouver le contact de mon père.
Je préférai ne pas m'attarder sur ma montagne de notifications.
Moi à Papa Bonne nuit
Sans surprise, il ne répondit pas. Cela m'incita à vérifier l'heure et, en voyant le trois se métamorphoser en quatre, je ne pus m'empêcher de grimacer. L'espace d'une seconde, je pris conscience de mes actes.
Ça me frappait en pleine figure : ma fugue, mon comportement, mon inaccessibilité... Ce noyau de rage enfoui en moi.
Et puis, à la sensation des doigts de Hobie sur mon corps, aux côtés de cette divine brise glaciale et de cette vue indescriptible sous mon nez, l'instant se fana. Ma fugue fit de nouveau sens, mon comportement se retrouva justifié, de même pour mon inaccessibilité. Et ce noyau de colère se révéla sous sa véritable forme : l'amour. Je n'étais pas en colère ᅳdu moins pas globalementᅳ j'étais juste passionnée. Ma passion était interprétée par de la haine et du manque de respect.
Au fond, je n'étais que désespérée.
Esclave de mes sentiments.
De l'amour que je portais à mon meilleur ami.
« Il fait froid. »
Hobie embrassa ma joue. Je sursautai en sentant à quel point son piercing était glacé.
« Tu veux rentrer ? »
J'aurais aimé dire que cette température était insupportable, mais ça aurait été mentir. Oui, j'avais la chair de poule, mais le torse de Hobie pressé contre mon dos et ses bras autour de ma taille suffisaient amplement à me réchauffer. Pour tout dire, je me sentais bien. Détendue, même.
« Non. » murmurai-je.
Je me rassis confortablement contre lui. Je blottis ma tête dans le creux de sa nuque et pris une petite inspiration, je me sentais vachement à l'aise comme ça. Malgré notre emplacement sur le sommet du bâtiment, je commençai à balancer mes pieds dans le vide. Hobie me tenait, et j'avais assez confiance en lui pour savoir qu'au premier problème il me sauverait la peau. Alors je profitais.
« Je suis bien là. » avouai-je. « J'ai pas envie de bouger. Et toi ? »
« Pareil. »
Hobie embrassa mon épaule.
« J'ai pas trop envie de rentrer. »
Mon fin gilet tombait le long de mes bras, et puisque mon débardeur ne me recouvrait pas entièrement, lorsque Hobie embrassa mon épaule, sa bouche trouva ma peau. Il la baisa gentiment tandis qu'un sourire s'était plaqué sur mes lèvres. Je fermai les yeux.
« C'était cool. »
« De ? »
Je descendis mes mains sur les siennes.
« De sortir un peu. » expliquai-je. « Tous ces pubs, tous ces gens. C'était sympa. Je me suis bien amusée. »
« Et encore. T'as rien vu, amour. »
Un frémissement me parcouru l'échine. Sa voix se trouvait juste au creux de mon oreille, elle me titillait délicieusement.
J'étais toute embarrassée.
Je me rendis soudain compte de notre proximité et sentis mon corps s'embraser. Mes mains sur les siennes devinrent moites et mon cœur explosa en plusieurs morceaux, ceux-ci s'échouèrent dans mon bas-ventre et vinrent éclore sous la forme de papillons. Je ne me sentais pas particulièrement mal à l'aise. C'était juste... Hobie rendait tout simple et agréable. Il me traitait de manière tout à fait normale, comme si je n'étais pas folle amoureuse de lui. Alors, moi-même j'avais tendance à l'oublier, cependant, lorsque ça me revenait, j'en devenais rapidement toute gênée, et je prenais conscience que je faisais face au garçon de mes rêves, qu'à ses yeux : j'étais aussi la fille de ses rêves.
J'en gloussai.
« Qu'est-ce qui t'arrive ? »
Hobie se redressa contre moi. Sa réaction me força à me figer, je ne bougeai plus un seul muscle.
« Rien. »
« Rien, hein ? »
Il rapprocha son visage du mien.
« T'es sûre ? »
Gesticulant contre lui, je grimaçai. Son souffle me taquinait, sans parler de notre fichue proximité. J'en avais la boule au ventre.
C'était indescriptible.
C'était l'amour.
C'était ce feu en moi, ce brasier, cette envie de me jeter sur lui et de l'embrasser ou lui de faire l'amour jusqu'à la fin des temps. Hobie me rendait si heureuse. J'aurais voulu le crier au monde : je l'aimais. Et alors que je le sentais contre moi, j'avais l'impression de ne pas assez l'aimer, de ne pas assez en profiter. C'était tellement parfait, j'avais peur de me voir un jour perdre ce que nous avions. J'en aurai perdu la raison.
« T'es toute chaude. » constata Hobie.
Une de ses mains remonta sur ma joue. Je penchai mon visage dans sa direction, charmée par le contact de sa peau habillée mais chaude, contre moi. Le gant de son costume n'était sûrement pas très propre, il sentait un peu l'alcool d'ailleurs, mais ça ne m'importait pas, pas lorsque j'avais l'opportunité de sentir Hobie me toucher.
« C'est moi qui te fais ça ? »
« À ton avis ? »
« On sait jamais. » il sourit.
« Tu sens bon... »
Sa main sur ma joue, je m'empressai de la recouvrir de la mienne. J'entremêlai nos doigts ensemble.
« Je t'aime, Hobie. Je t'aime. »
Je ne pris pas son silence pour une insulte. J'étais juste... Émotionnelle ? Ça avait dû le prendre par surprise. Toutefois, alors que je m'étais attendue à ce que nous restions silencieux un instant, Hobie attira mon attention en murmurant mon prénom et en me forçant à faire pivoter ma tête dans sa direction. Son regard tomba dans mes yeux.
« Je t'aime aussi, tu sais. »
Puis mon regard dériva sur ses lèvres. Pulpeuses à souhait, percées, elles n'attendait que moi. Elles n'attendaient que ça, que je les embrasse, c'était évident.
« Aye. »
Sa main posée sur ma joue avait saisi mon menton, Hobie me força à le regarder.
« Mes yeux sont plus haut, amour. »
Je poussai une plainte.
« Mais tes lèvres sont en bas. »
Un rictus les étira.
C'était tellement tentant, je devais me mordre la lèvre inférieure pour me retenir de me jeter sur lui. Ses yeux aussi me donnaient envie. Hobie avait toujours eu cet éclat charmeur dans les pupilles, depuis que je le connaissais, et ça ne l'en rendait que plus irrésistible. Il était un véritable électron libre, insaisissable.
« Je peux t'embrasser ? »
« C'est une question ? »
Je ne le regardais même plus dans les yeux, j'étais complètement émerveillée par sa bouche.
Je me décidai à me tourner dans sa direction quelques secondes plus tard à l'aide de mes mains sur ses épaules, je me rassis non pas dos à lui, mais ma poitrine contre son torse et mes jambes enroulées autour de sa taille. Mes mains se posèrent sur ses joues. Hobie me dévisageait avec attention. Ses mains elles aussi se posèrent sur mon corps. Et, finalement, nos lèvres se rencontrèrent.
Hobie étant plus grand que moi, le fait que je sois assise sur ses cuisses nous mettait sur un pied d'égalité. J'inclinai la tête sur le côté, approfondissant notre baiser.
Sa salive, sa chaleur, son corps, tout entre nous se rencontrait. Ça n'était pas que nos lèvres. J'étais entièrement plaquée contre lui à l'embrasser, caressant ses joues creusées de mes pouces, et mouvant ma bouche sur la sienne. De doux bruits humides nous accompagnaient. Je ne voulais pas m'arrêter. Je ne pus m'y résoudre. Sentir ses paumes presser la chair de mes hanches, mon bassin onduler contre le sien, ma poitrine déborder sur son torse et le vêtement de ma jupe flotter dans le vent, c'était perfection.
Je frissonnai sous lui. Je murmurai quelques plaintes contre sa bouche, gémis, et fronçai mes sourcils, submergée par une vague de battements affolés de mon cœur. Je ne m'en sortis pas indemne. Hobie avala le tout. Il titilla ma langue de la sienne.
C'était magique.
La science n'aurait pas pu expliquer ce que je ressentais, ce que je vivais en cet instant, ça ne pouvait être que magique. Une science inconnue, inexplicable. Assise sur les cuisses de mon petit copain, à des milliards de mètres du sol, perchée dans le vide, définir ceci par "incroyable" n'aurait été qu'une insulte.
Ce que je vivais n'était pas incroyable, c'était sensationnel. C'était juste divin.
Et je n'aurai jamais voulu que ça s'arrête.
Cependant, je fus bel et bien contraire de me séparer de lui à un certain point. Hobie avait de l'endurance, mais moi j'étais rapidement tombée à court d'oxygène, j'avais été forcée de dévier la trajectoire de mon visage dans le creux de sa nuque. J'étais torturée. Mes poumons me brûlaient. Quelques miaulements infernal me quittèrent, les yeux plissés, je m'agrippais fermement aux épaules de Hobie. Lorsque je relevai la tête, je croisai son regard.
Il souriait.
« Quoi ? »
Hobie me caressa la joue.
« T'es jolie. »
Il murmura ces quelques mots avec beaucoup de douceur. J'en souris.
« Toi aussi. »
Hobie m'embrassa, il claqua un doux baiser sur mes lèvres puis se recula et continua de me caresser.
Hobie me touchait avec, pas de la précaution, non, plutôt une certaine délicatesse. Et beaucoup d'amour aussi. Un peu comme si il avait peur que je me brise, ou ne disparaisse. Il me regardait les yeux dans les yeux. Il n'ajouta rien. Et cela dura... Cela dura une éternité. Je ne su précisément combien de minutes furent écoulées lorsqu'il se décida à de nouveau m'embrasser, car j'avais été trop occupée à me noyer dans l'intensité de son regard.
« Je me demandais, cette Gwen... »
Il m'incita à poursuivre en hochant la tête.
« Qu'est-ce qu'elle est ? »
« Une pote, une collègue. Je te l'ai déjà dit. »
Hobie ne semblait pas intéressé par ma question. Il me fixait, oui, ses yeux étaient plongés dans les miens, mais c'était comme si il voyait plus que moi. Je n'avais même plus l'impression de lui faire face.
« Non. Pas ça. »
Il me questionna du regard.
« C'est... Une espèce de héros masqué, elle aussi ? »
« Un truc du genre. Elle fait partie de mon groupe aussi, je t'en avais parlé. »
« C'était elle ta nouvelle batteuse ? »
« Ouais. »
« Tu comptes pas te montrer plus clair ? »
« Tu veux vraiment savoir ? »
« Pas vraiment non. »
Hobie arqua un sourcil.
« Je veux dire, oui, ça m'intéresse. Mais te savoir Spider-Punk ça me suffit déjà, je te fais confiance, ma place n'est pas dans votre monde. »
Il acquiesça.
« J'étais juste un peu curieuse. »
« Je sais, amour. »
Sa bouche trouva la mienne.
« Je t'en parlerai dès que tu voudras. » me répondit-il. « Tout ce que t'as à faire c'est demander. »
Un sourire prit place sur mes lèvres. Il déposa un autre baiser sur la commissure de mes lèvres, puis ma joue et finalement ma mâchoire. Je gesticulai contre lui.
« Tant que tu me reviens, je m'en fiche. »
« Vraiment ? »
Je fermai mes yeux. La douceur de ses baisers m'envoya au septième ciel.
« Mhh. »
J'entendis Hobie murmurer quelque chose, cependant, je ne sus le déchiffrer. À la place, je savourai la sensation de ses lèvres sur ma peau, de même pour ses mains sur mon corps. À force de rester assise sur ses cuisses, j'avais des fourmis dans les jambes, je les raffermis contre lui et poussai une faible plainte. Mes mains s'accrochaient à ses bras. J'inclinai la tête sur le côté, Hobie en profita pour laisser une traînée de baisers le long de ma nuque jusqu'à mon épaule nue.
« Hobie... »
Je fondais sur place.
Je soupirai en le sentant se reculer. Il tapota ma joue avec deux de ses doigts.
« Belle petite chose que t'es, hein. »
Ses pupilles parcouraient mon visage.
« Putain d'jolie. »
Je détournai le regard.
« Ça va, ça va. On a compris. »
Hobie rit gaiement.
« Sois pas embarrassée, amour. »
« Bien sûr que je le suis, écoute-toi un peu. »
« Quoi, tu te penses pas jolie ? Foutaises. »
« Absolument pas. » répliquai-je vivement. « C'est juste la façon avec laquelle tu le dis. »
C'était fichtrement séduisant.
« Ça te plaît pas ? »
Hobie caressa ma joue de la paume de sa main, je me pressai contre elle. En vue de son sourire, il connaissait déjà la réponse.
« Bien sûr que si. Tu le sais. »
« Ouais. »
Hobie attrapa ma main libre et apporta mes doigts à ses lèvres. Il les embrassa. Ainsi, il fut mon seul rempart. Sans lui, je basculerais certainement dans le vide. Je n'avais pas l'occasion d'être terrifiée, ses yeux étaient si hypnotisant.. Je ne faisais que les regarder, comme si mon cerveau avait rendu l'âme. J'avais sûrement de la fumée qui s'échappait de mes oreilles.
« Bien sûr que je le sais, ma belle. »
Son surnom forçait mon dos à se raidir. J'en avais mal au cœur.
« Ça t'amuse ? »
« Et si je te dis oui ? »
Je roulai des yeux, Hobie reposa ma main entre nos deux corps pendant que je détournai le regard et posai ma tête sur son épaule. Ma respiration se calma. Hobie avait passé son bras autour de ma taille. Il me gardait près de lui, au même moment, une petite brise se levait.
« Tu fais rien demain ? »
« J'ai une répète avec le groupe. Tu veux venir ? »
Je secouai la tête.
« Tu viens me chercher après les cours ? »
« Ouais. »
« Je finis à dix-sept heure, mais je vais pense sécher mon cour magistral. »
Hobie embrassa ma tempe. Il commençait à caresser mon dos avec la paume de sa main. C'était bon. J'aimais ça.
« C'est un cour de quoi ? »
« Histoire. Je crois..? »
« L'histoire c'est cool. »
« Si t'aime tu peux venir avec moi, ils te vireront pas. »
« Non, c'est bon. » sifflait Hobie. « Je vais m'en passer. »
« Il faut que j'y aille... »
Je le sentais me questionner du regard.
« Mais j'ai envie de rester avec toi. »
Je déglutis, ma main s'accrocha à sa veste. Du bout de mes doigts, je frôlai ses pins. Hobie, lui, commença à me caresser le bras.
« Tu sais ce que j'aimerais ? »
« Non, amour. Dis moi tout. »
« Je voudrais rester avec toi. »
« On peutᅳ »
« Pour toujours. »
Je me redressai.
« J'ai pas envie de partir demain matin, tout ça parce que mon père va piquer une colère. Et j'ai encore moins envie de passer la journée sans être à tes côtés. »
Mes deux mains s'accrochèrent à sa veste, je prenais appui dessus avec force. Hobie me regardait avec grande attention pendant que je déblatérais, il ne détournait pas un seul instant le regard. Il m'écoutait.
« Je veux pas. »
Hobie sourit.
« Moi aussi je t'aime. »
Je roulai des yeux, un fin sourire sur mes lèvres.
« Sois sérieux, un peu. »
« Je le suis. » il rit. « Je t'aime aussi, je te dis, moi aussi j'aimerais rester avec toi. »
Hobie pressa ses mains sur mes hanches.
« Tu sais ce que j'aime encore plus ? »
Je secouai la tête.
« Te retrouver. »
L'expression sur son visage était bouleversante. Je le regardais avec embarras, choquée par l'intensité dans ses yeux et tout cet amour débordant qui en coulait. Hobie me sourit.
« Te voir couchée dans ma chambre et te sentir contre moi en me réveillant. C'est comme un high-five à mon moi gamin. »
Je collai mon front au sien.
« J'irai parler à ton père, si il le faut. »
Un rire m'échappait, je fermai les yeux.
« Pour lui dire quoi ? »
« J'en sais rien. » pouffa-t-il. « Que je t'aime ? Que je suis pas le meilleur des types, que je suis égoïste et que j'aimerais t'offrir le monde. Que je te garderai en sécurité pour toujours ? Tout ce qu'il voudra entendre. »
« Tout ? »
« Tout. »
Je gloussai.
« Tu perds la tête, Hobie. »
« Sûrement. »
Je me reculai et rouvris les yeux.
« J'arrive pas à croire qu'il puisse pas t'apprécier. T'es fantastique. »
« Ouais, on me le dit souvent. »
J'embrassai sa joue.
« Tu veux bien qu'on se lève ? J'ai mal aux jambes. »
Hobie hocha immédiatement la tête, il m'aida à me lever en me tenant la main et, une fois sur mes sandales à talons, il me fit reculer loin du bord. Je remis en place ma longue fine jupe et remontai mon gilet sur mes épaules, ma tenue était sans dessus dessous, je m'occupai d'y remettre de l'ordre pendant que Hobie se chargea d'extirper son masque de sa poche et de l'enfiler.
« Je te raccompagne. »
Je souris en le voyant me tendre sa main.
« Avec plaisir, monsieur Spider-Punk. » répondis-je, très amusée, en posant ma main sur la sienne.
« Mon plaisir. »
Sa correction me fit grimacer.
« Juste.. Fais moi descendre de ce fichu immeuble. »
Une fois collée à lui, je frappai gentiment son torse. J'avais plutôt plaqué la paume de ma main libre dessus, mais lui et moi comptions ça comme une petite tape. Hobie abandonna ma main pour passer son bras autour de ma taille, il nous fit approcher du vide et posa son menton sur le sommet de mon crâne, heurtant au passage mon serre-tête. Je pouffai.
Je ne m'étais jamais sentie aussi heureuse.
« Attention à la chute. Accroche toi, babe. »
J'obéis.
Lorsque Spider-Punk nous fit tomber dans le vide, je lâchai un cri. Nos corps tombèrent d'une telle vitesse, pris dans une bourrasque de vent, je sentis mon ventre se nouer. J'en avais fermé les yeux. Hobie me serra un peu plus fort dans ses bras. La seconde suivante, je nous sentis tirés en avant. Le temps de rouvrir les yeux, nous étions déjà sur le chemin du retour.
Encore une fois, le spectacle était magnifique. Entre les obstacles que Hobie évita, les voitures qui nous klaxonnèrent, les virages qu'il nous força à prendre d'une rapidité et violence inouïe... Bien sûr que Hobie s'en vantait. Il voulait m'impressionner ᅳet ça avait marchéᅳ mais ça restait fantastique.
C'était évident, la raison pour laquelle il continuait à être Spider-Punk, il suffisait de le vivre pour le comprendre. Certes, le danger existait, Hobie avait déjà beaucoup perdu et il perdrait aussi à l'avenir, c'était certain, mais la vie était ainsi faite. Lui et moi étions d'accord là dessus. Et puis, sans lui, la situation se serait sûrement empirée. Je l'admirais. Il avait la force d'encore prendre du plaisir à tout ça, pas seulement après tout ce temps, mais surtout après tout ce qu'il avait vu. Je n'en l'aimais que davantage. Être Spider-Punk était un sacrifice. Je l'avais bien compris les fois où Hobie était entré par effraction chez moi, ensanglanté, ou, lorsque je lui avais rendu visite et que je l'avais retrouvé inconscient juste devant la fenêtre de son balcon.
Néanmoins, dans ces moments là, lorsqu'il me faisait découvrir notre ville sous un tout nouvel angle, je ne pouvais m'empêcher de le remercier de ne pas avoir abandonné.
Finalement, après un instant qui m'avait semblé interminable, je reconnus finalement le quartier.
Les rues peu sûres, les bâtiments qui tombaient en ruine, l'eau mal évacuée qui stagnait sur les toits, la rue, et les silhouettes camouflées dans l'ombre. Hobie passa devant tout cela avec indifférence. Il nous fit pénétrer dans la ruelle donnant accès à la fenêtre de sa chambre et se colla contre le mur du bâtiment d'en face. Son dos était collé contre celui-ci, une main levée en l'air, car c'était sa toile qui nous empêchait de tomber.
Je relevai ma tete.
« Merci pour la balade. »
Spider-Punk raffermit sa prise sur mon corps.
« Sans problème. »
« La gamine a le sommeil lourd ? »
« Aucune idée. Fais attention, on sait jamais. »
Je me dépêchai de presser un baiser sur sa joue masquée. Je ne pouvais pas m'en empêcher. Je sentais la confusion de Spider-Punk d'ici.
« C'était pour quoi, ça, amour ? »
Je gloussai.
« Tu en veux un autre ? »
Il tira gentiment sur sa toile de manière à me pointer du doigt son autre joue. C'était tout. Pas un mot de plus. Ce fut alors avec joie que je l'embrassai. Je pressai mes lèvres dessus, mes mains blotties contre son torse et le cœur qui pétillait d'amour.
« Rentrons, Hobie. » murmurai-je. « J'ai envie de te revoir. »
En un coup de vent, Spider-Punk m'écouta et nous posa sur l'escalier de secours contre son bâtiment. Il vérifia brièvement les alentours avant de me signaler de rentrer dans sa chambre, ce que je fis avec aise, rapidement suivie par lui-même.
L'atmosphère s'était calmée. C'était un choc, entre son quartier et le centre-ville, il n'y avait pas photo. Ici, tout était moins animé, c'était comme si les gens avaient peur de se montrer, conscients des dangers présents alors que, en ville, les gens sortaient. Ils vivaient et le criaient sur tous les toits. Même l'atmosphère dans sa chambre, elle dégageait la même chose. Lugubre et dérangée, je ne pus m'empêcher de la comparer au quartier où il vivait.
Pendant que Spider-Punk se débarrassa de son masque, moi je m'en allai allumer la lampe à lave posée sur la table de chevet, cela me permit d'observer un peu mieux le lieu, ainsi que de repérer mon sac, contrairement aux rayons lunaires qui, depuis quelques minutes ne s'étaient pas montrés très utiles. J'entendis Hobie farfouiller dans son coin.
« Je vais me doucher. »
Lui jetant un coup d'œil, je le voyais s'approcher de moi. Il me sourit et, gentiment, attrapa mon visage avec sa main libre. Il déposa ensuite un baiser sur mon front. Je fermai les yeux.
« Fais vite. »
« Ouais. Je te le promets. »
Hobie disparut la seconde suivante, il s'en était allé, me laissant le temps de me changer et de ranger mes affaires. Je bougeai avec difficulté, mon corps était épuisé. Le lit de Hobie me faisait terriblement envie, je ne désirais qu'une chose : oublier mon bazars et fondre dedans, cependant, je me sentais trop mal de ne pas plier ma jupe, débardeur et gilet. J'étais même allée jusqu'à sortir de sa chambre pour aller ranger mes sandales à plateforme devant l'entrée, ignorant la forme endormie sur son canapé.
Ce ne fut qu'une fois tout cela fait que je m'autorisai à prendre place sur son lit.
Je m'assis en tailleurs sur son matelas, ignorant sa couverture qui bavait sur le bord et les nouveaux vêtements qui avaient fait leur apparition. Je m'étais armée de mon portable à clapet, bercée par le silence nocturne et les doux rayons de sa lampe juste à ma droite. Hobie me manquait déjà. Au même moment, mes yeux se dirigèrent sur une icône me signalant que j'avais reçu une notification.
Un message.
Papa à Moi Bonne nuit, ma fille.
Le message ne datait que de quelques minutes, cela me rendit très confuse. Il devait bien être six heures du matin, comment pouvait-il encore être debout ? J'ignorais la possibilité qu'il ait attendu mon message, je n'en savais rien, peut-être que la notification de mon text l'avait réveillé ? C'était l'explication la plus plausible. Ce fut sur ces pensées que je refermai mon portable. Je l'abandonnai sur la table de chevet. Je glissai ma main près de mon oreille.
Avant d'être confuse par sa réponse, j'étais surtout toute embarrassée. Hobie avait raison, mon père ne me haïssait pas, il s'était inquiété pour moi, dans le cas contraire, il m'aurait ignorée. Et cette simple pensée suffit à bêtement me faire sourire. J'en avais chaud. Mon cœur s'emballa et je me sentis comme flottant sur un nuage.
Descendant mes mains sur mes genoux, je fis parcourir mon regard sur la pièce. La seconde suivante, je remarquai la guitare de Hobie. Il l'avait abandonnée sur le bord de son lit, juste au dessus du tas de couverture, elle reposait là, comme punie.
Je souris en rampant jusqu'à elle.
Hobie adorait sa guitare.
À vrai dire, je ne l'avais jamais vu sans.
À présent allongée sur mon ventre, je levais mes jambes dans les airs et me mis à la titiller. Du bout de mon ongle, je la frôlai. Mon vernis noir se fondait contre les nombreux stickers, je tapotais mon doigt sur la surface de bois, touchant quelques rayures, recollant certains autocollants qui avaient commencé à baver et observant ses cordes assez abîmées.
Contrairement aux croyances populaires ᅳmon pèreᅳ, Hobie ne volait pas. Il était plus du genre à éviter les grands commerces et à aider les petits, tout ce qu'il achetait provenait du coin de la rue, de petits business tenu par des familles ou des vieux.
Je l'avais vu piquer des pommes en passant devant des petites épiceries, emprunter mes fruits préférés pour me faire sourire, mais toujours en laissant de l'argent dans les boîtes ou directement aux mains des commerçants qui étaient posés devant la porte de leur établissement. Il ne cessait de me surprendre par sa bonté. Je n'en étais pas étonnée, juste choquée de voir à quel point il était bon, dans tous les aspects de la vie. Je ne pouvais qu'envier son bon cœur et l'admirer.
Hobie avait un commerce préféré lorsqu'il s'agissait de sa guitare. C'était une vieille dame asiatique, elle vivait au dessus de sa boutique et était dans l'industrie depuis une cinquantaine d'années, qu'elle disait. Il adorait aller là-bas pour y aller changer ses cordes. Une fois, il m'y avait emmenée. J'avais beaucoup aimé, malgré ma confusion.
Sa guitare était très jolie, je l'avais toujours pensé.
Certes, elle était usée, très abîmée, mais c'était son histoire qui comptait à mes yeux, ses fans qui lui avaient offert des stickers, les marques présentes à cause des monstres qu'il avait combattu, des vies qu'il avait sauvé. Je me revoyais, quelques heures plus tôt, perchée au dessus d'un toit, à le regarder s'amuser face à cette ridicule bande de criminels tout en jouant de sa guitare. Inconsciemment, j'en souris.
« Aye, amour. »
La voix de Hobie me ramena à la réalité.
Sentant le lit s'affaisser, je me tournai vers la silhouette qui avait fait éruption dans la pièce. Mon copain me sourit, uniquement venu d'un boxer, une paire de chaussettes blanches et d'une chaîne autour de sa nuque. Il avait retiré ses piercings.
Ça me faisait un peu bizarre.
« Ma guitare te fait envie ? »
Je me redressai, Hobie attrapa son instrument et s'approcha de moi. Mon cœur pétilla vivement à sa vue. Il était tout simplement merveilleux. J'étais bouche bée par la splendeur de son corps. Au naturel, finement éclairé, il ne m'avait jamais semblé aussi splendide.
« Je te joue un truc ? »
Vivement, j'hochai la tête. Il en sourit.
« Tu n'es pas trop fatigué ? » demandai-je.
« Ce serait plutôt à moi de te demander ça, babe. T'as cours demain. »
Je m'empressai de secouer la tête.
« Non, s'il te plaît. »
Hobie leva les mains en l'air et haussa les épaules. Il apporta ensuite ses doigts aux cordes de sa guitare. Il m'offrit un petit coup d'œil.
Lui était assis en tailleur, moi, j'avais rapproché mes genoux contre ma poitrine, et je les emprisonnais de mes bras. J'étais collée contre la tête de son lit ᅳqui n'était qu'un mur, puisque Hobie n'avait pas de tête de litᅳ et lui était assis devant moi, légèrement sur ma gauche.
« Dissolve. »
Ma réponse lui fit arquer un sourcil.
« Tu peux jouer Dissolve, de Joji, s'il te plaît ? »
« Bien sûr, amour. » répliqua-t-il d'un hochement de tête.
À chaque fois que Hobie me proposait de jouer un morceau, je réclamais celui-là. C'était, de loin, ma chanson préférée. Elle me faisait ressentir tant de choses à la fois, de par la voix de l'artiste, mais aussi par l'instrument qui l'accompagnait. Le fait que Hobie, ma personne préférée parmi le monde entier, me la joue, me faisait beaucoup d'effet. C'était mes deux choses favorites, la musique et mon petit ami.
Hobie commença à gratter les cordes.
Une mélodie ne tardait pas à en sortir, me faisant soudainement frissonner. Un frémissement parcouru mon échine, de même pour mes cuisses et mes bras.
Que c'était joli...
« Tu joues bien. »
Hobie me gratifia d'un sourire.
Parfois, je me demandais si ça ne l'ennuyait pas. Si je ne l'ennuyais pas.
À voir le fin sourire dessiné sur ses lèvres nues, et son expression concentrée, ces pensées se volatilisèrent. Hobie n'était pas le type de personne �� faire quelque chose contre son gré, il était très honnête. J'aimais croire que ça lui faisait plaisir de jouer pour moi, même si c'était la même musique, encore et encore, pour la soixantième fois ᅳou la centièmeᅳ. Il jouait si joliment de son instrument, je me sentais privilégiée. Je ne pouvais pas m'arrêter de l'admirer, j'en avais des papillons dans le ventre et les larmes aux yeux. J'étais... J'étais si heureuse. J'étais comblée de bonheur. Je me sentais si chanceuse de me tenir à ses côtés, pas parce qu'il était fantastique, non, plutôt parce que j'étais heureuse de savoir qu'il m'aimait en retour.
Ça faisait de moi la fille la plus spéciale de cet univers.
La copine de Hobie Brown.
Je déposai mon menton sur mes genoux, grâce à mes yeux clos, je fus plus à même de l'écouter. J'entendis ses doigts gratter ses cordes, le bois de sa guitare grincer et l'acoustique résonner dans mes tympans. C'était bien différent d'écouter de la musique à travers un casque, ou par tout autre appareil électronique.
Hobie me permettait de ressentir plus intensément mon morceau favoris, il le réinventait à chaque fois, le rendant toujours plus spécial que les fois précédentes. J'en eus le cœur qui s'emballait. Il battit un peu plus vite, tambourinant contre ma poitrine.
J'avais du mal à totalement le voir, la pièce étant plongée dans l'obscurité, mais la lampe à lave me suffisait. J'apercevais le mouvement de son bras et de ses doigts sur le tronc de l'instrument, ses sourcils qui se fronçaient parce qu'il était très concentré dans sa tâche et sa posture amusante. Hobie avait toujours eu le dos courbé à cause de sa taille. À le regarder, j'en oubliai qu'il jouait de sa guitare. Je papillonnai des yeux. J'étais émerveillée.
Éblouie par sa splendeur.
Puis, finalement, après trois petites minutes, j'osai m'approcher de lui. Je me tins sur mes poings et avançais, Hobie ne me remarquait pas. Il était comme immergé dans sa tâche. Il ne tressaillait même pas. Je voyais ses doigts fièrement titiller les cordes et ses lèvres trembler.
Ses jolies lèvres.
« Hobie..? »
Il ne s'arrêta pas.
« Mhh ? »
Je me redressai sur mes genoux, de manière à lui faire face. Je déposai mes mains sur ses épaules ce qui le fit soudain ouvrir les paupières. Les yeux de Hobie s'écarquillèrent. Il arrêta enfin de jouer.
« Hey. » murmurai-je.
Puis il continua, et esquissa un rictus.
« Hey. »
Il recommençait à jouer de sa guitare, il reprenait là où il avait arrêté sans pourtant me quitter du regard. Je me mordis la lèvre inférieure. Mes doigts sur ses épaules nues, c'était une sensation divine. Il avait toujours eu la peau douce. Elle était chaude aussi. Ses épaules étaient fermes, suffisamment musclées pour que je le sente, mais pas assez pour que je les voies.
Gentiment, je me penchai sur lui.
Et, tandis que la mélodie de Dissolve continua de passer dans mes oreilles, que les yeux de Hobie se fermèrent, je déposai un doux baiser sur ses lèvres. Ignorant l'état lugubre de sa chambre, notre position inconfortable et notre instabilité... J'embrassai Hobie Brown.
J'embrassai le garçon de mes rêves.
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les-portes-du-sud · 1 year ago
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Corbeaux 25.08.2023
5 heures du matin.
Les premiers rayons chauds du soleil sont déjà aveuglants dans les yeux, se reflétant sur la surface lisse de la glaçure blanche comme neige, qui était encore hier un chemin de pierre menant à un labyrinthe de dalles de granit, saupoudrées de neige et clôturées par des clôtures de tiges de fer noir. Le ciel azur au-dessus de nous étendait affablement ses cirrus, qui ressemblaient davantage à un éventail de plumes d'Archimède. Des paires d’arbres dénudés particulièrement hauts se balançaient et grattaient parfois ces nuages avec leurs doigts longs, fins et osseux. Et tout autour - le silence, le silence profond..... Des corbeaux et des aigles royaux étaient assis sur les fils électriques, ils avaient les ailes coupées, quelque part un hibou ou un grand-duc criait d'une voix rauque. Ces corbeaux et aigles royaux tombaient des fils, le courant circulait et crépitait. Un des oiseaux est tombé et a commencé à sautiller le long d'une route,....Mais ici, il est soudainement interrompu par le bruit sourd des chaussures des hommes et le grincement d'un vieux portail. Un visiteur inattendu, à une heure si matinale, était accueilli par le rire d'un autre corbeau qui descendait de quelque part au-dessus et se perchait maladroitement au bord d'un promontoire fait de pierre blanche. L'homme inspira profondément et regarda autour de lui. Il se dirigea vers les profondeurs de ce labyrinthe endormi. En chemin, il scrutait les faces des pierres tombales, et à chaque pas son cœur battait plus vite et plus anxieusement, sa respiration s'accélérait, de la vapeur froide soufflait de sa bouche entrouverte. L'inconnu marchait lentement, craignant de glisser, et gardait les mains dans les poches de son manteau. Un petit frisson lui parcourut le dos alors qu'il atteignait enfin sa destination, une petite et modeste pierre tombale recouverte de neige avec un bord gauche cassé. Les vandales ont fait de leur mieux... L'homme s'est approché de la pierre et, ôtant son gant de cuir noir, a délicatement brossé la neige. On pouvait maintenant voir que cette pierre tombale était faite de marbre gris foncé avec des grilles de veines blanches à certains endroits. L'homme s'est accroupi et a pelleté la neige à la base de la pierre de marbre. Là se trouvait une petite plaque de métal avec une photographie usée cachée là. Le visiteur s'arrêta un instant, Lisa ..."
Il ôta son masque rouge-bleu, se pencha et pressa doucement ses lèvres sur la photographie froide de la jeune fille blonde, après quoi il commença à parler de manière incertaine et calme avec sa défunte amante. Il venait vers elle tous les dimanches matin, même les affaires urgentes ne le faisaient pas retader et à chaque fois il enlevait son masque devant elle, regrettant mille fois de ne pas l'avoir fait alors qu'elle était encore en vie.
Les-portes-du-sud
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nvminnd · 1 year ago
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Les chevaliers de Kaamelott au parc d'attraction
Arthur : À la grande surprise de tout le monde, il sait TOUT du parc. Il connaît avec précision toutes les figures de tous les coasters, il peut te dire exactement quelle musique est jouée à quel endroit, et il s'ennerve contre les gens qui prononcent mal le nom des attraction.
Perceval : Il est hyper impressionné par les connaissances d'Arthur et il lui pose des tonnes de questions sur le fonctionnement de chaque attraction. Il essaie aussi de developper avec Karadoc des techniques imperméables (imparables) pour pas faire la queue. Il se perdera dans le parc au moins 12 fois.
Karadoc : Lui il en a un peu rien à carer des attractions, mais il veut goûter à tous les snacks de tous les restaurants. On ne le verra jamais sans un machin sucré ou gras dans la main. Il ragera fortement sur la qualité médiocre de la bouffe dans les parcs.
Bohort : Il a très peur de monter dans les manèges à sensation, mais Léodagan le poussera à en tester au moins un. Il aura la peur de sa vie et passera le reste de la journée à se promener dans les decors interactifs du parc, parce que même sur les attractions type monorail ou promenade en bateau, on sait pas ce qui peut se passer. Il a l'historique de tous les accidents survenus sur le parc, au cas où. C'est aussi lui qui bombarde tout le monde de photos et qui achète le plus de souvenirs et de cadeaux.
Léodagan : De base il trouvait l'idée d'aller dans un parc vraiment merdique, mais le fait de voir Bohort sur un coaster l'a fait changer d'avis. Il est très attentif à la mécanique des manèges, et se demande s'il ne pourrait pas s'en inspirer pour une machine de guerre. Il trouve les coasters en bois particulièrement esthétiques. Il finira probablement par provoquer un incendie quelconque "par accident", histoire de tester leur système de sécurité.
Yvain : Il est carrement content d'être là, mais il le cache bien. Il se plaindra de la chaleur, du froid, de la pluie, de la marche, du monde, et des guêpes qui veulent lui piquer sa glace. Le pire moment sera cependant quand il faudra partir.
Gauvain : Lui il est content d'être là et il le montre. Il s'extasie sur chaque parcelle du décor et sautille d'attractions en attractions. Il sera le seul à prendre des photos avec les mascottes du parc. Il mettra toute la journée avant de trouver le courage necessaire pour dompter LE gros coaster qui lui fait de l'oeil depuis 3 semaines, mais il finira par y arriver.
Galessin : Il passera sa journée dans les plus gros manèges à sensations fortes, et il fera flipper tout le monde avec sa poker face à toute épreuve. Il ne criera pas, ne "whoou-ra" pas, ne sourira pas, mais à l'intérieur, il adorera la montée d'adrénaline, et le fait de pouvoir oublier ses problèmes le temps du tour. Aucune bouclette n'aura souffert de cette journée.
Calogrenant : C'est lui qui a tout organisé, et d'ailleurs, il est aussi celui qui gère le plan du parc, l'appli, les temps d'attente, l'heure de repas, les photos et les potentiels conflits quand tout le monde n'arrive pas à se mettre d'accord sur la prochaine attraction. Il est celui qui se devoue pour monter seul quand les places dans les wagons sont par paires.
Lancelot : N'est pas venu. Il ne voit pas l'interet de passer sa journée là dedans avec les même abrutis qu'il voit tous les jours. Et puis lui il aime les espaces naturels, pas les gros parcs polluants. Il sera quand même vexé si personne ne lui ramène un souvenir (Bohort lui en ramènera un)
Hervé : Lui il réalisera qu'il y avait une sortie parc d'attraction 4 jours plus tard, et seulement quand il verra qu'il n'est pas sur les photos.
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t-marveland · 8 months ago
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𝐗-𝐌𝐞𝐧 | wade wilson
Wade Wilson x Reader
Warning : aucun
Mots : 70
Masterlist
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Tu avais accepté de rejoindre Wade à un bar du coin pour boire un verre avec lui. Il ne restait que quelques heures avant le rendez-vous et Wade devait se dépêcher de finir son massacre pour pouvoir être à l'heure. Une fois tout terminé, il se dirigea en sautillant vers une voiture qui traînait par là pour pouvoir rentrer chez lui et se préparer.
❝━ J'arrive (T/P)~❞
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jules-and-company · 1 year ago
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bon. alors. j’ai donc vu ce spectacle en vrai. ci-dessous les notes prises en live qui n’auront sûrement aucun sens pour vous mais nique sa mère comme on dit
- quel homme ! 🙌🏻☝️👆🏻
- alceste est moins gueulard mais plus fragile et violent dans ses éclats
- philinte est plus triste et prompt à la colère mais plus doux
- philinte s’est vraiment retenu de le gifler là
- « et que cette maladie !…. » la pause était, je sais pas trop comment dire, plus naturelle, plus réelle que l’autre version
- le petit geste pour poser sa main sur sa jambe était aussi plus court mais plus naturel
- ils sont beaucoup plus tactiles
- ils sont très très proches l’un de l’autre
- le doucement alceste calme toi de philinte lors du « monsieur ! l’amitié demande un peu plus de mystère »
- « nous verrons bien ! » et la petite mimique signée corbery
- l’eye contact avec serge bagdassarian. juste au moment où « on espère ! alors qu’on désespère ! » et au désespère il regarde directement dans mon âme, pile au moment où je me moque gentiment de ce moment comique. envie de m’enfoncer dans un trou
- leurs petits commentaires lors de la lecture. définitivement potes core
- « je ne dis pas cela » progressively more annoyed
- le petit « 3, 4 ! » donné par un claquement de doigts en rythme lors de la chanson. peak comedy
- « VOILÀ CE QUE PEUT DIRE UN COEUR VRAIMENT ÉPRIS » oh my god j’ai vraiment entendu ça en live
- les petits « non mais ne l’écoutez pas » ou « alors moi je ne connais que très peu ce mec » j’en sais rien je sais pas lire sur les lèvres, quand oronte se retourne vers philinte genre « is he for real ? »
- « il est bon à mettre au cabinet » et philinte qui sautille sur place en se facepalmant fort tellement il doit se retenir de gifler son pote dans l’instant
- le fou rire de génovèse. my mental illness has been cured
- d’ailleurs le capital comique de serge bagdassarian tout au long de la pièce
- c’est alain langlet qui joue le majordome
- alceste qui tente d’être romantique avec célimène (la choper par la taille et lui embrasser le cou) mais elle se dérobe mais LUI il a voulu la rattraper trop vite trop fort et il s’est à moitié pété la gueule contre une chaise et a fait tomber un petit fauteuil
- seigneur dieu quel boule (génovèse)
- seigneur dieu quelle femme (adeline d’hermy)
- quand ils se précipitent sur eux, philinte garde alceste dans un coin les mains levées et quand hervieu-léger revient, petit mouvement de tête sur le côté de philinte souriant genre « vas-y viens et je te démonte la colonne vertébrale façon lego »
- hervieu-léger pétasse queen qui se tient bien
- ils jouent aux petits chevaux
- ils sont tous beau
- les MAINS de tous ces gens
- ptn le piano c’est beau
- globalement cet homme, son rire et son sourire (génovèse)
- l’amour de philinte encore et toujours
- le baiser entre eux était looong
- j’ai cru qu’ils allaient se taper over éliante
- la violence vraiment relevée d’alceste
- wow ok donc il a vraiment l’air hyper perdu après avoir agressé célimène. mais pas comme la dernière fois. là il a pleinement réalisé ce qu’il venait de faire et il se DÉTESTE
- ptn il est vraiment chat mouillé core hein
- alors. voir corbery tomber à genoux devant des femmes quand c’est filmé c’est bien. voir corbery tomber à genoux devant adeline d’hermy en live c’est MIEUX
- ARGHRGRHGR il la fait tournoyer je veux être ELLE BORDEL
- le cri de on sait pas s’il chiale ou s’il rit en live c’est tellement plus drôle
- c’est christian gonon qui joue dubois
- le beef de dubois avec le grouillot
- je pensais pas pouvoir dire ça un jour. mais j’ai entendu loïc corbery gémir dans un baiser comme une salope devant les 900 personnes de la salle richelieu
- j’attendais le moment du câlin. je n’ai pas été déçue mais en plus j’ai envie de me défenestrer. pourquoi ? parce que bon déjà la sincérité, la force avec laquelle ils s’agrippent, la douceur venue d’une réelle inquiétude pour alceste mal cachée quand il le relève. mais surtout. alceste qui marmonne un truc. et ce truc. c’est quand philinte commence à remonter les escaliers, un premier « adieu. ». et quand il tombe, vraiment moins fainting que l’autre fois, là c’était vraiment un manque de force total, et que philinte se dépêche de redescendre, pendant les secondes où il le rejoint, « philinte ». quand il l’atteint, « adieu ». on a donc un « adieu. philinte, adieu » dit d’une voix qui évoque le suicide et moi aussi j’ai envie là alceste. CORBERY WHY
- monsieur génovèse je sais que vous pouvez chialer sur commande. mais je pensais pas être capable de voir les yeux brillants de larmes depuis mon petit strapontin. et la voix en vibrato constant et véritablement au bord des larmes. la douceur du tout petit moment où ils se rapprochent l’un de l’autre, philinte est vraiment à deux centimètres de poser sa tête sur l’épaule d’alceste. damn. un énorme talent et un joli petit cul.
- définitivement hervieu-léger la plus pétasse to have ever pétassed
- birane ba vous ne giflez pas adeline d’hermy svp
- j’ai pu voir presque au premier plan les mains tremblantes et le visage dévasté d’alceste quand célimène refuse de le suivre
- philinte qui a l’air beaucoup plus inquiet pour son pote (à raison) que l’autre fois
- NAAAAANN LE CHOIX ENTRE ALCESTE ET ÉLIANTE QUI EST MILLE FOIS PLUS VISIBLE STOOOP CLÉMENT HERVIEU-LÉGER ✊✊✊
- LA BEAUTÉ DE CET HOMME (génovèse)
- lui et serge bagdassarian qui se bousculent comme des gosses à l’une des sorties
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