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stephanedugast · 1 year ago
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📌[ÉCHO] Envolez-vous ! ✈️ La compagnie Air France vient de célébrer son 90ème anniversaire d’existence. Une épopée très française 🇫🇷 mise à l'honneur et racontée dans le numéro 10 du journal📰 Embarquements.
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Photographies 📸 Agence Zeppelin
Récit 🖋️ Stéphane Dugast
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L'HISTOIRE 👁️‍🗨️ Le 7 octobre, la compagnie aérienne a fêté ses 90 ans d’existence : près d’un siècle d’innovations technologiques et d’élégance, dans le ciel comme au sol. Depuis ses origines, Air France a toujours vanté l’art de vivre à la française et cultivé d’étroites relations avec le monde des arts, dans une histoire émaillée de rebondissements, d’envols et de turbulences.
Voici les coulisses de cette étonnante saga. Immersion des entrailles de la cité du personnel navigant (PN) au toit des Galeries Lafayette via le tarmac de Paris Aéroport - Charles de Gaulle.
💫 Un reportage à découvrir en une et dans le numéro 10 du journal Embarquements. Pour s'abonner 👉 www.embarquements.com
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fashionbooksmilano · 10 months ago
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Espagne
Marc Bernard, Bernard Rouget
Ed.Claire Fontaine, Lausanne 1958, 96 pages, 51 b/n photos, 22x28cm
euro 40,00
La recueil de photographies de Bernard Rouget nous offre des aspects extremements divers de l'Espagne, et ses images ne sont entachées d'aucune litérature; celui qui les a prises ne c'est pas soucié de retrouver les impresions des écrivains qui ont publié des récits de voyage sur ce pays; la patine littéraire, dont certains ont recouvert la réalité espagnole, n'est jamais interposée entre lui et ce qu'il regardait.
Et l'Espagne de Bernard Rouget a une autre qualité : elle n'est pas pittoresque, ou plutot ce qui dans cet album est d'irréduciblement pittoresque vient aux traits profonds du pays.
25/02/24
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transparentgentlemenmarker · 9 months ago
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Christopher McCandless's remains were discovered on September 6, 1992, by moose hunters near the northern end of Denali National Park in Alaska. He had passed away inside an abandoned bus that served as his shelter for the preceding 110 days, providing respite from the unforgiving Alaskan wilderness. Found alongside his scant provisions were a .22-caliber rifle, a collection of aged books, a camera containing five exposed film rolls, and a diary documenting edible plants in the book's margins. The cause of his demise was determined to be a combination of starvation and poisoning, likely resulting from misidentifying and consuming toxic plants. For a comprehensive insight into Chris's life, Jon Krakauer's book 'Into the Wild' offers an engrossing, highly recommended narrative. Additionally, a film adaptation of the same name, 'Into the Wild,' faithfully captures the essence of the story and is equally worthy of exploration.
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Les restes de Christopher McCandless ont été découverts le 6 septembre 1992 par des chasseurs d'orignaux près de l'extrémité nord du parc national Denali en Alaska. Il était décédé dans un bus abandonné qui lui avait servi d'abri pendant les 110 jours précédents, lui offrant un répit dans la nature impitoyable de l'Alaska. À côté de ses maigres provisions se trouvaient un fusil de calibre .22, une collection de livres anciens, un appareil photo contenant cinq rouleaux de film exposés et un journal documentant les plantes comestibles dans les marges du livre. Il a été déterminé que la cause de son décès était une combinaison de famine et d'empoisonnement, probablement résultant d'une mauvaise identification et de la consommation de plantes toxiques. Pour un aperçu complet de la vie de Chris, le livre de Jon Krakauer « Into the Wild » propose un récit captivant et hautement recommandé. De plus, une adaptation cinématographique du même nom, « Into the Wild », capture fidèlement l’essence de l’histoire et mérite également d’être explorée.
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petit-atelier-de-poesie · 1 year ago
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NOTE DE LECTURE : Triste tigre. Neige Sinno. 2023
Partant d'emblée du postulat que la littérature ne l'a pas sauvée, Neige Sinno s'engage pourtant avec beaucoup d'empathie dans l'écriture de ce texte simplement fort pour explorer toutes les possibilités de donner à lire et à comprendre l'impensable.
Cela fait de ce témoignage un récit extrêmement authentique, sensible et intelligent, où les éléments de réel : photos, plaintes, etc. et les références bibliographiques ou autres, loin d'alourdir le sujet, ouvrent la pensée par les mots cherchés et choisis, dans un léger décalage toujours au plus près de la vérité indicible, du visible et de l'invisible.
C'est à la fois une biographie, une analyse et un essai, sur son vécu de la violence et de l'écriture, toute une galerie de PORTRAITS des protagonistes de cette histoire sordide, et puis un tour de force de changer plusieurs fois de point de vue, celui de l'enfant et celui de l'adulte, de la fille et de la mère, de l'autrice et de la lectrice, de la victime et du bourreau. Et puis il y a aussi les FANTOMES, ceux du traumatisme, du silence, de la honte, de la culpabilité, de la résilience, de la conscience et du libre arbitre.
Triste tigre, elle et lui, semblables par le mal intérieur et le besoin d'amour et de pouvoir, à la différence que l'usage du langage l'empêche elle de passer à l'acte dans la violence.
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mmepastel · 2 months ago
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Alors cette fois, j’ai vraiment beaucoup, beaucoup aimé ce livre d’Hélène Gaudy, et je ne suis pas la seule puisqu’il est dans la dernière liste du Goncourt.
Je ne la connaissais pas du tout. Elle a pourtant écrit plusieurs romans déjà, remarqués souvent.
Une des pensées que j’ai eue en refermant le livre a été un peu bête : j’espère qu’elle fera (ou a fait, après tout je n’ai pas lu ses précédents) un livre aussi beau sur/pour sa mère…
Oui, même si ce n’était pas le projet de départ, à l’arrivée, c’est bel et bien un livre sur son père, Jean-Charles Gaudy, poète, artiste engagé. Elle essaie de saisir l’insaisissable… car son père a une façon bien à lui d’être modeste, présent mais discret, voire en retrait, construisant sans fracas une œuvre singulière, dans son atelier, où il entrepose des objets trouvés, et des textes… il fait des tas, glane, amasse, et prétend ne pas avoir de souvenirs d’enfance. Comme s’il avait préféré se faire le gardien de bouts de vie d’ailleurs et d’autrui plutôt que d’être bruyamment lui-même, plein et égocentré.
La narratrice-fille-autrice, avec pudeur mais ténacité, entreprend de récolter à son tour des traces de son père, en furetant dans ledit atelier, mais aussi en s’attachant aux lieux (ce qui a l’air de souvent constituer un point de départ pour ses écrits), surtout ceux du passé, en passant par de la documentation, de la lecture des écrits anciens de son père… on pourrait croire que cette quête ne présente aucun intérêt pour une tierce personne. C’est faux. La démarche, la personnalité du père, de la mère, et aussi des grands-parents paternels nous sont vite familiers, le voyage spatio-temporel s’avère passionnant et bouleversant. Surtout grâce à son écriture, il faut bien l’avouer. Elle a le don d’évoquer le très singulier avec un regard intelligent et poétique, qui donne lieu à des fulgurances qui m’ont laissée bouche bée. On voyage d’une île de Louisiane à Oran, en passant par le Liban, Paris, et des petites villes provinciales de la Beauce. Une cartographie intime se dessine, entre jours heureux et jours solitaires, entre passé et présent. Un dialogue se met en place dans le livre entre les écrits du père, des bouts de poèmes, et le récit de la fille.
On est tous concernés par cette danse étrange entre le familier, le connu de nos proches, et leur part mystérieuse, leur noyau insondable. On a tous l’envie de connaître l’autre totalement, tout en sachant que c’est impossible, et on ressent à la lecture d’Hélène Gaudy, la fébrilité de l’entreprise, d’autant que le père est vieillissant, on a peur qu’il s’évapore et reste énigmatique, on sent la fragilité de la présence de ceux que l’on aime. Thématique à laquelle j’ai été particulièrement sensible…
A l’arrivée, apaisée, l’autrice met l’accent sur ce qui a été transmis de manière inconsciente mais que son écriture et son attention ont révélé, et s’interroge à son tour sur ce qu’elle transmettra à son enfant, jeune garçon.
Un livre qu’il faut lire, sensible et beau, impossible à résumer, qui touche les zones vives comme celles endormies de nos plis intérieurs…
(1ere photo : l’atelier du père)
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francebonapartiste · 11 months ago
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Bienvenue sur le compte Tumblr de France Bonapartiste
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Notre histoire nationale est depuis de trop longues années déjà mise à l’écart au profit de la connaissance européenne et mondiale. Nous ne pouvons pourtant bâtir les fondations de l’avenir sur des bases instables, en méconnaissance de notre passé. Souvent il a été glorieux, parfois il a été sombre. Les personnages historiques qui ont façonné notre pays doivent être sorti de l’ombre et leurs actions doivent être pleinement étudiées, sans raccourcis qui pourraient nous perdre dans de funestes horizons.
Par ce cercle de réflexion historique, nous souhaitons ainsi embrasser notre récit national pour comprendre quels ont été les chemins glorieux et les sentiers escarpés.
Nous souhaitons partager avec vous ces heures éblouissantes qui ont fait la France ; la Révolution française et le souffle nouveau qu’a apporté notre Nation à l’Europe voire même au monde entier, dans ses heures éclatantes mais aussi et parfois dans ses moments les plus sombres ; la naissance et l’œuvre phénoménale de l’homme providentiel en la personne de Napoléon Bonaparte qu’elle soit militaire, architecturale, diplomatique comme politique et qui a mené par son génie la France sur le toit du monde ; la vision et le profond attachement de Louis-Napoléon Bonaparte avec les Français qui l’élisent premier président de la République française en 1848 et qui deviendra l’Empereur Napoléon III aux réalisations sociales ayant données le « la » à nos droits sociaux actuels ; les deux guerres mondiales ayant apporté la terreur mais qui a vu également émerger des figures héroïques telles De Gaulle, Jean Moulin, Simone Veil, Joséphine Baker et tant d’autres, qui représentent par-delà leur personne, la France.
Il n’est point question d’effacer des pans entiers de notre histoire nationale, mais au contraire de la mettre en lumière et d’en étudier toutes les facettes pour comprendre comment notre Nation s’est aujourd’hui constituée !
Ce compte tumblr se veut être le pendant de notre site internet, afin que nous puissions partager sur ce réseau social de différents articles, photos, analyses et découvrir des comptes fascinants.
N'hésitez pas à nous suivre !
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post-scriptum · 7 months ago
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Lecture : La mémoire délavée, Nathacha Appanah
 « Quand soudain, d’un arbre sur le quai, [les étourneaux] surgissent et ce surgissement ressemble à une déflagration silencieuse, on pourrait croire que le feuillage a explosé. A quoi ressemble le destin de ceux qui migrent, est-ce que ça explose bruyamment ou ça implose intimement ? »
Un récit familial poétique et émouvant, servi par une prose soignée. Nathacha Appanah peint le portrait de ses ancêtres, et surtout celui de ses grands-parents et leur vie passée sur l’île Maurice. Descendants d’engagés indiens qui venaient remplacer les esclaves noirs dans les champs de canne, ils sont le cœur des plus belles pages du livre. Cependant, la réflexion de l’autrice va plus loin, et le livre se veut aussi un témoignage de la difficulté à concilier ce que l’on peut apprendre dans les livres avec son histoire familiale. Il montre l’envers du décor, les recherches titubantes, les moments que la poésie vole au réel, au passé que l’on n’a pas connu.
Une jolie lecture donc, accompagnée de photos d’archives et rythmée par le vol des étourneaux que Nathacha Appanah a choisi comme point de départ.
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swedesinstockholm · 1 year ago
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8 juillet
je me demande, en pourcentage, combien de mes pensées ont un rapport avec le monde virtuel par rapport au monde monde. j'espère que c'est pas plus.
bonne grosse soirée de merde à regarder schitt’s creek affalée sur le canapé au lieu d’aller rejoindre shariel au karaoké comme on avait décidé hier soir, mais 1. pour me faire sortir de la maison après dix heures il faut un cas de force majeure et 2. j’avais peur. hier soir je fanfaronnais mais j’avais oublié que malgré mes récents progrès, j’étais toujours moi. et pourtant, sortir au bar à karaoké aurait été la meilleure chose à faire pour noyer mon chagrin revenu me heurter de plein fouet cet après-midi, assaillie par la maudite icône bleue électrique avec les petits trucs qui ressemblent à des churros au milieu de r. sur instagram. elle me hante. je vais écrire un poème sur les photos de profil d’instagram, c’est un gros sujet. dès que je vois un truc vaguement bleu électrique dans mon champ de vision mon cerveau crie R.! j'ai l'impression de devenir folle.
à défaut du karaoké avec shariel j’ai regardé une discussion de laura vazquez avec un artiste qui s’appelle françois durif qui lui raconte sa rencontre avec gaëlle obiégly dans un café parisien, avant qu'il parte en résidence à la villa médicis. il parle de sa façon d’être attentive, de son phrasé, de sa voix, il dit que quand tu lui parles, ou même quand tu la lis, elle te réanime quelque chose, qu’elle a une telle vivacité d’esprit, qu’elle accorde une telle attention aux êtres animés et inanimés que tout fait signe, que tout fait récit. (je cite) il dit que quand il l’a quittée, il était heureux heureux heureux. il l’a dit trois fois. elle lui a dit que son existence était une source de joie. je me suis demandé si quelqu’un avait déjà pensé ça à mon sujet, après m’avoir rencontrée. quand il a eu fini les beaux arts, il a travaillé pour un service de pompes funèbres parce que son bilan de compétences lui avait indiqué que c'était la voie à suivre et parce qu'il voulait pas être tributaire de son travail d’artiste pour gagner sa vie. il disait que pour la première fois de sa vie, il s’était senti à sa place, que ça l’avait redressé et que ça lui avait donné goût à la vie. est-ce que je devrais faire un bilan de compétences? est-ce que c'est ça la clé pour trouver ma place dans le monde?
9 juillet
j'ai recommencé à penser à cette phrase que j’avais lue sur la page wikipedia de sophie calle un jour qui disait: elle est partie à new york pour sublimer sa douleur et je me dis que j’ai loupé une occasion de faire un truc plus radical pour échapper à la douleur de mon coeur brisé. rester enfermée à la maison à scroller ig n’est sans doute pas la stratégie la plus efficace. vendredi soir à la kulturfabrik j’étais absolument pas intéressée par les filles de nouveau, mon homosexualité est cassée, zéro trace de sentiment d’appartenance à la communauté queer. bon, quand shariel a commencé à discuter avec le seul couple hétéro de la soirée qui était également le plus horripilant, je me suis quand même dit putain comment je fais pour toujours me retrouver avec les gens les moins queer du monde? j’étais littéralement à une soirée de la pride. je l’avais invitée à venir avec moi voir la perf de r22. même si j’apprécie leur engagement politique, sur un plan artistique on a toutes les deux trouvé ça cringe et pas drôle et on a décidé qu’on pouvait faire mieux. même si on arrivera jamais à travailler ensemble parce qu’on est toutes les deux obsédées par nous-mêmes, persuadées d’être des stars au potentiel inexploité, ce qui nous mènera probablement nulle part. quand je parle de mes ambitions de performeuse à des gens comme shariel, débordants de charisme et d’exubérance, des soleils qui attirent la lumière et charment tout le monde avec leur énergie chaude, j’ai toujours peur de paraître complètement incongrue, avec ma personnalité de timide, de réservée, d’effacée. ma personnalité de trou. comment un trou peut attraper la lumière? je suis un trou, elle est un soleil, et pourtant on veut la même chose. mais au moins j’arrive à le dire maintenant. même si je me sens incongrue quand je le dis. tant pis. j’en ai marre de ce stupide concept de timidité, ça vient d’où cette ineptie? j'ai envie de bannir ce mot de mon vocabulaire, il m’encombre et ne sert à rien. je suis pas timide, je suis juste moi.
après on a vu un show de drag queens un peu moyen et une fille a fait une danse sexy triste avec un coeur en laine rouge qui se détricote pour parler de son coeur brisé et j’ai shazamé la chanson parce qu’elle était triste et la femme à côté de moi a pris une photo de mon shazam parce qu’elle était sûrement triste, elle aussi. ça m’a rappelé r. qui shazamait toutes les chansons à la soirée où on est allés et quand il les shazamait pas il me demandait et c’était moi son shazam et j’espérais secrètement qu’il soit impressionné par ma culture musicale encyclopédique. y compris mourir demain de natasha st. pier et pascal obispo qu’on a chanté ensemble en se regardant dans les yeux comme si on devait vraiment mourir demain.
11 juillet
r. m’a raconté qu’il avait fait une performance avec gaëlle obiégly et un autre écrivain y a quelques années, avec son groupe de l’époque, et j’arrive pas à y croire. je l’ai raconté à n. et elle a dit wow the universe is a bitch. je lui ai demandé s’il avait discuté avec elle et il a dit que non parce qu’elle était timide, mais il disait qu'il l'avait trouvée très drôle, et je me suis demandé s’il avait fait une corrélation avec moi. je me suis demandé si moi aussi je le rendais heureux heureux heureux mais de manière platonique, comme gaëlle obiégly rend françois durif heureux heureux heureux, de manière platonique.
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desviesennoiretblanc · 1 year ago
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llzrabin · 1 year ago
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The Kills, jeu dévoué
La série de photographies intitulée Dogs Chasing My Car in the Desert, réalisée entre 1996 et 1998 par l'artiste américain John Divola, capture l'instant pendant lequel des chiens poursuivent sa voiture lancée à pleine vitesse sur une route désertique de la Californie du Sud. Toute la puissance existentielle de cette série tient précisément dans la fugacité du moment saisi, celui où le chien atteint la fenêtre du conducteur pour capter son regard, dans l'espoir vain de rattraper la voiture. À propos de ces photographies, John Divola déclare : « Contempler un chien poursuivant une voiture invite à de nombreuses métaphores et juxtapositions : la culture et la nature, le domestique et le sauvage, l'amour et la haine, la joie et la peur, l'héroïsme et l'idiotie. Ici, nous avons deux vecteurs et deux vitesses, celle d'un chien et celle d'une voiture et, étant donné qu'un appareil photo ne capturera jamais la réalité et qu'un chien n'attrapera jamais une voiture, c'est la preuve d'une dévotion à une entreprise sans espoir. »
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John Divola, D05F23 de la série Dogs Chasing My Car in the Desert, 1996-1998.
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John Divola, D10F15 de la série Dogs Chasing My Car in the Desert, 1996-1998.
The Kills ont toujours fonctionné en double et en antagonisme. Alison Mosshart et Jamie Hince sont les deux faces d'une même pièce. C'est la tension entre l'isolement et le désir qui est leur moteur de création. La juxtaposition des opposés – domestique et sauvage, héroïsme et idiotie, joie et peur – est manifeste jusque sur la pochette de God Games, où matador et taureau s'affrontent.
À l'écoute de ce disque, le temps passe à une vitesse folle. C'est le temps d'un regard à 130 km/h derrière soi pour y apercevoir un animal à bout de souffle. Non pas parce que ses chansons sont courtes, mais parce qu'il n'y a rien d'aussi immédiatement obsédant que dans Keep On Your Mean Side, No Wow, Midnight Boom, ou même Blood Pressures et Ash & Ice (qui s'essoufflait déjà parfois). Bien sûr, les premiers morceaux des Kills visaient plus juste par leur proximité avec l'ethos DIY, un beat rustique sur une boîte à rythmes bâtarde, un riff à la manière d'un bluesman aveugle, des paroles crachées avec droiture et l'urgence punk dans la voix. Écouter Keep On Your Mean Side, c'est comme lire un fanzine trouvé à prix libre dans une cave où joue un concert de garage rock en 1997 : Xerox ou 4-pistes, même combat.
L'album God Games, lui, fait plutôt l'effet de séquences de films contemplatifs, se voulant artistiques et en marge des tendances, mais avec un très bon budget alloué au montage. Ce qu'il y gagne en production, il le perd en expressivité personnelle et en saleté sincère. Dans un paradoxe un peu fâcheux, les premiers singles révélés cet été, New York, LA Hex et 103, distillaient jusqu'au gimmick toute la substance de leur univers garage et indie rock, sans produire cet effet accrocheur des anciens tubes. Il y a ici de bonnes idées et quelques fulgurances mais, à rebours du récit promotionnel vendu par le label et le groupe lui-même dans les nombreuses interviews récemment données à la presse, qui promet un changement de son, une liberté absolue et une approche expérimentale de la composition, il est intéressant de constater que les meilleurs morceaux de l'album – j'entends par là, les plus réussis soniquement, ceux dans lesquels on entend l'aisance technique, la facilité de l'habitude – sont ceux qui sonnent comme leurs précédents morceaux.
En cela, la deuxième partie de l'album, de Wasterpiece à Better Days, se réécoute avec plaisir, rappelant les beaux jours de Ash & Ice. Et les chœurs gospel de LA Hex sont une réminiscence des chœurs de Satellite. Mais les synthés, les orgues et le mellotron, ce clavier polyphonique vintage, étaient aussi déjà en usage dans Blood Pressures. Quant aux paroles d'amour-haine, poèmes haletants où tendresse et violence se confondent, histoires d'amours et d'errances qui puent l'essence, elles ont toujours été la pulsation de leur son. Difficile de comprendre en toute bonne foi où se situe le potentiel infini de possibilités musicales dans le processus d'écriture de ce nouvel album, dont le duo parlent pourtant régulièrement. Et la ligne entre référence et paresse de se troubler progressivement. L'adage des Kills, incandescents, qui est de ne jamais regarder en arrière, sonne faux.
Il est des groupes qui mettent des années à trouver leur son, ou bien des artistes dont la signature est justement l'identité caméléon, toujours en mouvement. The Kills, quant à eux, ont trouvé leur signature sonore dès leur rencontre en 2001, scellée par le pacte de ne plus jamais se quitter et de se consumer ensemble par la musique.
Je n'ose pas parler de confort, pourtant il y a toujours eu un peu de cela dans leur musique. C'est d'ailleurs bien ce qui a contribué à créer la formule magique du duo : le confort musical de ce « vieux couple marié » (ce sont les mots de Jamie Hince), c'est la complicité évidente, totale et fusionnelle dès les débuts, alors qu'Alison et Jamie se connaissaient à peine.
Alors, maintenant, quoi ?
Dans la langue anglaise, le proverbe 'to be like a dog that caught the car' désigne quelqu'un ayant atteint son but et ne sachant pas quoi faire de cette victoire. C'est une course vide de sens : le chien n'est pas censé rattraper la voiture. Cette « dévotion à une entreprise sans espoir » dont parle John Divola, c'est peut-être ce qui constitue le moteur créatif des musicien.ne.s, ce point de fuite imaginaire destiné à aider un groupe à construire son œuvre en perspective. Pour mieux s'en affranchir ensuite.
Il me semble que la musique des Kills en 2003 contenait infiniment plus de matière expérimentale et de liberté de création que celle de 2023 engluée dans sa narration de fausse naïveté magique. Comme s'il n'y avait plus rien à raconter au monde. Que faire quand on a déjà atteint la voiture vingt ans plus tôt ? Admettre de ne pas avoir su se renouveler n'est pas gage d'agonie, ce n'est même pas une faute. The Kills peuvent bien poursuivre leurs aventures de rock crade-classe, d'élégance musclée et arty bien à eux (d'aucuns parlent de posture, je ne suis pas de ceux-là, je crois leurs origines punk sincères), leur avenir y est faste. Il n'est pas besoin de maquiller ses intentions, ses faiblesses ou sa constance derrière une légende marketée quand la musique leur colle autant à l'âme.
Originally written for Dans Ta Face B, November 2023.
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carretera-de-mis-suenos · 1 year ago
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Todo empieza con un sueño
Depuis toute petite je rêve de partir en Amérique Latine.
Du haut de mes 12 ans, j’écoutais avec des étoiles plein les yeux les récits de voyage de mon père dans les contrées chiliennes et argentines. Je me suis fait une promesse à ce moment : « Un jour, moi aussi j’irai là-bas ».
Au départ, j’avais décidé de partir après mon BAC. Je ne voulais pas attendre pour découvrir ce continent qui avait bercé mes pensées d’enfant.
Evidemment, mes parents ne l’entendaient pas de cette oreille. Ils voulaient que je fasse des études, de peur que je décroche complètement du scolaire et n’arrive pas à m’y reconnecter après. Ils avaient raison. Je suis donc partie en Belgique pour étudier dans une école de communication et journalisme. Après ma licence, j’ai décidé qu’il était enfin temps de partir. Mais… Non. Il fallait que je fasse un master pour que ma licence ait une réelle valeur. J’ai donc continué le chemin des études jusqu’à mon diplôme.
« Cette fois c’est la bonne, je pars ! » me suis-je alors dit. Mais c’était sans compter sur le crédit étudiant que j’avais contracté pour aider mes parents à payer mes études. Partir avec un crédit sur le dos et sans le sous n’était pas envisageable.
J’ai donc commencé à travailler. Un an, deux ans, trois ans… J’ai tout de même pu faire une pause de trois mois, le temps d’un voyage au Portugal, pour découvrir si la vie bohème en camion me plaisait. Sans surprise, c’était fait pour moi.
De retour du Portugal je me suis donc décidée à partir pour de bon accomplir mon rêve. J’ai pris cette décision début 2022.
Après 2 ans à économiser en mettant le plus d’argent de côté possible grâce à un retour chez mes parents, j’étais enfin prête à partir.
Sur ce chemin acharné d’économe, j’ai également eu la chance de rencontrer Charles, un tendre amoureux passionné de montagne qui a sauté les yeux fermés dans ce rêve avec moi.
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Et aujourd’hui nous y sommes !
Nous avons atterris le 11 janvier 2024 à Santiago et le rêve peut donc enfin commencer.
Ce blog fera donc office d’un carnet de voyage, celui dans lequel je confinerai mes pensées, mes photos, mes joies, voire même mes déceptions.
J’espère que vous prendrez autant de plaisir à le lire que je prendrais de plaisir à l’écrire.
Besitos a todos,
Luna.
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lesgenouxdanslegif · 11 months ago
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TU SAIS QUE TU AS TROUVE L`AMOUR DE TA VIE QUAND TA MOITIE PEUT SUPPORTER CES 10 POINTS :
• 1. Tu as le droit à des assistances 5 étoiles à 4h du matin et après 3h de route de montagne, tout ça pour te voir 2 minutes et entendre des jurons sortir de ton bec. • 2. Tu gardes toutes tes anciennes paires de chaussures car « on ne sait jamais ». Spoiler : ça ne sert jamais. • 3. Tu as donc 643890503 paires qui traînent dans des placards. C’est beaucoup, mais ça sera pire dans 5 ans. • 4. Tu embrasses ta moitié après avoir ingurgité puis régurgité un gel porc / chou-fleur / cacao. Si l’amour rend aveugle, sache qu’il ne fait pas perdre le goût.  • 5. Tu écris beaucoup. Non pas des poèmes d’amour ou des lettres enflammées mais le récit du trail du pivert. Moins glamour. • 6. Tu monopolises les placards avec tes poudres de perlimpinpin et tes barres qui font mal au bide. Au moins, il y a de quoi survivre 10 ans.  • 7. Tu as des ongles noirs, des ongles en moins et des marques abominables de bronzage en été. À la base ce sport devait te rendre sexy. • 8. T’es désagréable quand t’as un bobo, quand t’as raté une séance ou quand t’as oublié de remettre la montre en route après une pause. En clair, t’es souvent désagréable. • 9. Tu peux rester dans le silence toute une soirée parce qu’une pourriture t’as volé le record de la montée de la chouette enragée pour une seconde. • 10. Tu fais dodo à 21h15 le samedi parce que le lendemain il y a le trail des castors.
Joyeuse Saint-Valentin à tous les amoureux.
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Photo Alexis Berg
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bonheurportatif · 2 years ago
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En juin, j’ai séché
1er juin (Je me suis réveillé une heure trop tôt, et rendormi trop peu longtemps.) (Je n'ai pas maigri.) J'ai bouclé une année d'ateliers devant une classe de collégiens modérément motivés. Ma chérie m'a acheté deux croissants. (J'ai eu le souffle court tout l'après-midi à cause des allergies.) Cadette a été acceptée dans tous ses vœux d'orientation. Ma chérie m'a fait remarquer que j'avais encore interverti Cadette et Benjamine dans les notes du mois précédent. J'ai à nouveau tout corrigé. J'ai lu Dimensions variables, de Pierre Escot et Hubert Renard.
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2 juin (J'ai passé une nuit étouffante.) Ma chérie a obtenu l'affectation qu'elle souhaitait. Je suis arrivé à mon rendez-vous à l'heure, à la minute près (mais essoufflé). Sous l'insistance du pharmacien, j'ai inhalé ma première dose de poudre directement dans l'officine. J'ai reçu Dissonances dans la boîte aux lettres. J'ai rattrapé une petite heure de sommeil. (J'ai été ensuqué tout l'après-midi.) J'ai somnolé une petite heure de plus. J'ai lu ce mot, "habitudinaire", dans Les Perfections. (J'ai eu la goutte au nez et le goût du sang dans la bouche, à trop éternuer.) (Ça s'est engueulé dans la rue, pour des histoires de bagnoles touchées.) J'ai cuisiné des petits pois à la sauce tomate et aux épices, avec des lardons de tofu fumé et des patates sautées. J'ai fini Les Perfections, de Vicenzo Latronico. 3 juin J'ai enfin passé une nuit complète. J'ai accompagné Benjamine et Cadette à la marche des fiertés. Je suis tombé sur un vieux copain parti vivre à Tahiti. Avec ma marinière, mes lunettes et mon bob, des jeunes manifestants ont été tout contents d'avoir trouvé Charlie. Junior nous a rejoint pour un bout de marche. Malgré la crème solaire, j'ai eu le cou chaud en fin de soirée. On a pris un verre en famille dans notre ancien quartier. (J'ai reçu les photos pour finir la mise en page d'un journal de classe. Reflets, cadrages, lumières... la photographe ne s'est pas foulée.) Nous avons ri au souvenir des passages des enfants aux urgences. (L'odeur de clope des voisins s'est insinuée jusque dans le salon.) 4 juin Je me suis décidé à me mettre en short. (La caisse rapide a bugué et il a fallu scanner à nouveau tous mes achats après les gens que je pensais doubler.) (Pour leur fête, j'ai écouté en stéréo ma mère et ma belle-mère ressasser les lieux communs habituels.) J'ai écouté monter l'orage. (J'ai cassé un verre.) (J'ai chassé les moustiques à coup de revue.) 5 juin (Je me suis réveillé en pleine nuit avec la gorge en feu.) Ma chérie a acheté des rouleaux de printemps végétariens. Junior a validé son année universitaire. Je suis tombé sur un vieil enregistrement des filles chantant et s'accompagnant au ukulélé. Emmanuel a confirmé sa venue pour le festival de cinéma à la fin du mois. On a élaboré des mini-plans pour assurer sa présence éditoriale sur le site. (Je me suis mouché toute la journée.) (J'ai eu la tête dans le coton toute la journée.) Je me suis ajouté un sirop pour compléter ma collection de médicaments du soir. J'ai éclaté quelques moustiques sur la tête d'Yves Bonnefoy en couverture du Matricule. 6 juin J'ai presque bien dormi. Mes deux narines sont redevenues conjointement fonctionnelles. (J'ai coupé devant une cycliste que je n'avais pas vue au stop.) J'ai fini un premier état de mon récit de séminaire. La chaleur et l'absence du moindre souffle d'air m'ont mis à la peine. J'ai retrouvé toute prête ma préparation pour l'atelier du soir. (J'ai renseigné une touriste égarée et quelques instants plus tard, j'ai réalisé que je lui avais donné de mauvaises indications.) L'atelier a été paisible. (Tous les symptômes de ces derniers jours me sont retombés dessus sur la route du retour.) 7 juin J'ai passé une très bonne nuit, et me suis réveillé avec un nez et une gorge presque en état de fonctionnement. J'ai accompagné Benjamine à vélo. J'ai vite trouvé une bonne âme avec qui discuter pour ne pas me sentir seul en attendant la réunion. J'ai salué Catherine, Charlotte, Carole, Renaud, Céline. (Mon ventre s'est mis à gargouiller.) J'ai papoté avec Céline et nous avons été les derniers à sortir. Tandis que nous discutions, on voyait des nuées de pollen passer devant les fenêtres. J'ai salué Martine et j'ai salué Édouard. Je n'ai pas travaillé l'après-midi. J'ai essayé de déboucher ma tuyauterie nasale en suçant des petits bonbons à l'eucalyptus. J'ai reçu un appel de ma mère pour me dire qu'elle avait fait une sérieuse réaction allergique au pollen.
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8 juin J'ai mis du temps avant de me mettre au travail. J'ai attendu la pluie. (Un de mes commanditaires m'a informé de sa volonté de réduire son volume de "wording".) J'ai relu, repris et terminé la mise en page de mon récit. J'ai senti, enfin, l'odeur de la pluie sur le sol chaud, et des effluves de chèvrefeuille. 9 juin L'orage a rafraîchi l'air. J'ai retrouvé Raoul et Viki. Nous avons réfléchi à de futurs projets éditoriaux pour la rentrée prochaine. Je suis tombé de fatigue à la sieste. Cadette a décroché l'appartement qu'elle convoitait. 10 juin Un son lointain de trompette, depuis l'école de musique, s'est fait entendre toute la matinée. Les locataires allemands ont quitté la maison d'en face. (J'ai été indécis tout le matin, ne sachant pas si j'avais envie d'écrire, de lire, ou de m'atteler à d'inévitables tâches domestiques.) J'ai tenté de compléter un dossier en ligne. J'ai enfin réussi à associer l'imprimante à mon ordi. J'ai consacré du temps à redonner une nouvelle forme à la "liste de mes travaux passés". (J'ai lâché l'affaire au "catalogue des actions proposées".) Ma chérie a apporté un légume de l'espace. J'ai lu Faits, lecture courante à l'usage des grands débutants, de Marcel Cohen. 11 juin J'ai nettoyé mon dossier "téléchargements". J'ai imprimé une nouvelle série de cartes postales. (J'ai mis trop d'ail dans l'houmous, mais ma chérie m'a dit que non, au contraire.) J'ai lu La voix sombre, de Ryoko Sekiguchi. J'ai lu le nouveau volume des Cahiers d'Esther, de Riad Sattouf. 12 juin J'ai fait des vocalises dans la voiture pour clarifier ma voix éraillée. J'ai signalé l'erreur de cotation d'un bouquin de la bibliothèque universitaire. J'ai signé pour deux mois d'exposition et une journée d'études à l'automne prochain. J'ai mangé un flan de légumes tout seul au resto. J'ai trouvé une carte Pokemon très rare sur le quai de la gare. J'ai avancé d'une case plusieurs tâches distinctes : un peu de boulot, un peu de santé, un peu d'école. J'ai appris le nom de la maladie des couilles pas descendues. Junior a changé de dizaine. J'ai éclaté un moustique sur la tête de Maurice Pons. 13 juin J’ai été pris dans un embouteillage. J'ai dû appeler à six reprises pour prévenir de mon retard. La musique d'attente du cabinet médical était digne d'une cérémonie d'obsèques. Je suis passé immédiatement, malgré mes vingt minutes de retard. J'ai encore avancé d'une case sur pleins de petites merdasses. Benjamine a eu une révélation tardive. Je me suis aspergé de vinaigrette. J'ai vu les tâches disparaître sous l'effet de la terre de Sommières. (J'ai oublié de prendre mon antihistaminique.)
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14 juin J'ai dormi comme un loir, je me suis réveillé sans réveil (avec le souffle voilé). J'ai plié la couleur, étendu le blanc. J'ai envoyé un premier travail, un second. Une amie a proposé de venir nous visiter (avec sa mère !) J'ai créé la liste des centaines de secrets recueillis ces deux années et j'ai entrepris de les classer par grandes familles : amour, sexe, famille, santé, affirmation de soi, dépréciation, envie d'en finir, confessions tardives, messages à faire passer. J'ai complètement oublié le rendez-vous d'orthodontie de Benjamine, jusqu'à ce que l'alarme me le rappelle (Benjamine avait oublié elle aussi.) Nous sommes arrivés pile à l'heure. (J'ai oublié le dossier de prise en charge.) (Nous sommes restés 5mn.) Cadette et ma chérie ont décidé de rester une soirée de plus sur l'île. J'ai croisé la voisine et sa fille et on ne s'est pas forcé à parler. (Je me suis lancé dans une recette plus longue que nos appétits.) (J'ai pris la mauvaise poêle et mes patates ont collé dans le fond.) Je me suis souvenu de la formule du périmètre du cercle.
15 juin J'ai poursuivi mes diverses tâches à petits pas. J'ai pris mes premières marques pour les deux expos de la rentrée. J'ai suivi de loin la sortie d'appartement de Cadette. J'ai résilié les contrats. J'ai tenté d'intercéder auprès d'un prof pour Benjamine. (J'ai servi trop de chili.) Emmanuel m'a appelé en m'intimant de ne surtout pas poser de question et de lui rappeler sur-le-champ le prénom de Benjamine. Puis il a raccroché. 16 juin En moins d'une heure, j'ai successivement eu en tête la Symphonie n°3 de Brahms, Dancing Queen de ABBA, la vieille pub pour Skip "il a la formule" et Otto Box de Dominique A. J'ai joué au détective privé pour trouver l'identité d'un journaliste local. J'ai profité d'une opportunité pour reprendre contact avec une ancienne connaissance islandaise. Anne-James Chaton a mis en ligne deux nouveaux titres. (J'ai fait trois fois le tour du parking sans savoir si je devais en sortir.) J'ai trouvé une place dans une petite rue. (Dans le hall d'accueil, j'ai vu une femme emmerder un tout petit môme super sage et qui ne demandait rien, et lui reprocher ensuite d'être un pleurnichard.) (Le bureau de mon rendez-vous sentait fort le tabac froid.) J'ai saisi la perche que m'a tendue la connaissance islandaise pour un futur échange de maison. J'ai reçu confirmation de la résiliation de la box de Cadette, c'est la première fois que ça se passe aussi simplement. J'ai senti la terre trembler. (J'ai passé la soirée happé par des vidéos à la con.) 17 juin J'ai été réveillé à deux reprises, une première fois par le cacardement des voisines en goguette, une deuxième fois par la réplique du séisme. Je me suis levé avec Baby alone on Babylone, de Serge Gainsbourg en tête (la 3eme Symphonie de Brahms, mais avec des paroles). J'ai signalé un problème de lisibilité sur la newsletter de l'INA. J'ai fermé la baie vitrée au réveil des voisines. Au loin, j'ai entendu La Vie en rose joué par un duo de trompettes dissonantes. (Ça a été le va-et-vient des estivants locataires toute la journée.) J'ai lu L'amant, de Marguerite Duras, que je n'avais jamais lu. (À deux rues d'ici, un groupe amateur a joué Knocking on heaven's door.) J'ai regardé mon seul match de rugby de l'année. 18 juin (Le percolateur n'a pas percolé.) (J’ai projeté du café sur mon tee-shirt en soufflant dans la buse.) (Une tornade ménagère est passée.) J'ai lu Une trop bruyante solitude, de Bohumil Hrabal. Pour la troisième fois cette année, j'ai bu de l'alcool. 19 juin J'ai lu ce mot, "ébrieux", dans Mémoire de fille, d'Annie Ernaux, que j'ai fini au matin. J'ai eu une réponse de l'INA, qui va corriger son problème de lisibilité. Une matinée de lectures inspirantes, au gré du web. J'ai travaillé mollement, me contentant d'envoyer quelques mails. J'ai remonté la rue avec Benjamine en marchant au pas. J'ai fait quatre passages à la supérette. J'ai remonté la plage avec Benjamine en marchant au pas. Les filles ont fait des ricochets avec des méduses. (Nous avons passé la soirée à éclater des moustiques.)
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20 juin J'ai proposé d'organiser différemment les ateliers de l'an prochain au collège. J'ai récupéré Benjamine sous une pluie battante. Les orages nous sont passés dessus. J'ai travaillé (très laborieusement) assis sur une balle gonflable. (Le peu de réactivité de mes correspondants finit par me mettre lentement sous pression.) Je suis tombé à deux reprises, et dans deux textes distincts, sur ce mot, "corydrane", que je n'avais jamais lu auparavant. Je suis allé marcher sur la plage jusqu'au port. J'ai méticuleusement marché sur les coquillages pour les entendre craquer. J'ai mordu dans mon premier abricot de l'année, (encore trop acide). 21 juin (On m'a appelé pour m'engueuler sur le choix d'un sujet d'article. J'ai dû expliquer que ce n'était pas mon choix.) Je me suis endormi au soleil avant le déjeuner et ce n'était pas délibéré. En pensant ne survoler que les premières pages, j'ai lu d'une traite La Place, d'Annie Ernaux. J'ai (peut-être) levé un lièvre. J'ai rejoint les filles sur la plage. Je me suis endormi avant le dîner et ce n'était pas délibéré. Je me suis couché avec La Grenade, de Clara Luciani, dans la tête. J'ai sauté mon tour d'antihistaminique. J'ai été fatigué toute la journée. 22 juin J'ai voulu acheter Libé en kiosque -- pour la première fois depuis longtemps -- mais j'ai appris que le marchand n'en recevait même plus. Je me suis prêté à ce petit jeu, qui m'est toujours déplaisant, de l'interview face caméra. J'ai salué Raoul au loin qui prenait un café. J'ai emprunté un vélo dont les vitesses n'arrêtaient pas de sauter. J'ai aperçu André marcher avec une béquille. J'ai salué Isabelle depuis mon vélo. J'ai feuilleté, chez le libraire, deux livres repérés en ligne, mais ils m'ont finalement parus bien trop érudits pour que je les achète. J'ai arrangé le coup pour le dépôt de bouquins d'Emmanuel. J'ai salué Sandrine et Pascale depuis mon vélo. J'ai vu un peu trop tard, en m'engageant dans le rond-point, que le feu venait de passer au rouge. (Je suis passé au rouge.) J'ai vu un vieux monsieur en très chic pyjama de soie traverser la route à petits pas avec une bouteille de Coca dans les bras. Je suis tombé sur ce mot, "appondre", dans Finsternis. En lisant Finsternis, j'ai pensé que c'était un bouquin pour Oscar. (Les gars du chantier d'à côté ont poncé tout l'après-midi.) J'ai lu ce mot, "satiation", dans Finsternis et j'ai fini Finsternis, de Louis Loup Collet. Les contacts pour mes articles ne se sont manifestés qu'aujourd'hui. 23 juin (J'ai reçu un appel important pile au moment où je devais partir.) (Il y avait quelqu'un devant le QR code pour valider mon titre de transport sur le quai de la gare.) (Il a fallu que je m'y reprenne à plusieurs reprises pour obtenir un scan net.) J'ai salué Anne qui ouvrait la librairie. J'ai déposé le bouquin d'Emmanuel chez l'autre libraire. J'ai salué Doria et Géraldine. J'ai interviewé une élue qui n'avait -- littéralement -- plus de voix. Anne m'a offert un bouquin. J'ai salué François à sa terrasse habituelle. J'ai foutu le bordel dans les marinières pour trouver ma taille. J'ai immédiatement changé de banc quand j'ai vu les pigeons au-dessus de celui sur lequel je venais de m'asseoir. J'ai bouquiné à l'ombre des grands pins. J'ai vu un homme imiter Kevin Costner imitant les bisons dans Danse avec les loups ("tatanka !"). Un homme remonter très lentement le mail sur une trottinette à bout de souffle. Nous avons pique-niqué dans le parc et c'était sympathique. J'ai accompagné Benjamine à une fête de village. Nous sommes rentrés à vélo, soleil couchant, marée haute. Toutes dynamos hurlantes. J'ai supprimé les réveils programmés du temps scolaire. 24 juin J'ai lu Les émigrés du fleuve Amour, de Patricia Chichmanova. J'ai remis un semblant d'ordre dans mes documents et dossiers. J'ai entendu la fanfare au loin. (Je me suis trouvé face à une longue série de sens interdits disposés temporairement pour l'animation du week-end.) (Je les ai tous pris.) On a fait entrer en une fois tous les meubles à déménager dans la voiture. Notre voisine est venue nous porter des herbes aromatiques exotiques. J'ai senti la petite feuille de basilic viet me piquer la langue. J'ai préparé une nouvelle salade avec des patates et des cœurs d'artichaut. (J'ai entendu la fanfare au loin jouer exactement le même répertoire que ce matin.) Je n'ai pas réussi à résoudre le problème de mise à jour du smartphone de Cadette. (Le smartphone n'a pas voulu s'éteindre.) 25 juin (Le problème du smartphone ne s'est pas résolu par magie dans la nuit.) J'ai pris mon premier bain de mer (tardif) de l'année. J'ai cuisiné le basilic viet dans une nouvelle salade. On a joué au Pendu en fin de repas. Je me suis installé dans le patio pour profiter du courant d'air. J'ai continué à mettre de l'ordre dans mes dossiers. J'ai essayé une nouvelle salade avec du tofu au citron confit et gingembre. (J'ai cassé coup sur coup un petit ramequin d'inspiration asiatique que nous possédions depuis des années et, presque aussitôt après, une petite soucoupe assortie.) (Je ne l'ai pas dit et j'ai repris ma vaisselle.) J'ai rigolé avec les enfants sur un jeu vidéo projeté sur le mur.
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26 juin J'ai mangé un croissant. J'ai remis tous mes articles à l'heure, in extremis. J'ai dû somnoler un peu en écoutant le podcast de Dominique A. J'ai accompagné Cadette de réparateur en réparateur pour son smartphone, en perdant en standing à chaque étape mais en gagnant incontestablement en compétences. J'ai visité le chantier voisin. (J'ai reçu entre-temps de nouvelles commandes.) (Pas le temps de souffler.) J'ai découpé des petits ronds dans la pâte à l'emporte-pièce. J'ai réussi de très bons chaussons ricotta-feta-menthe. J'ai fini le pot de ricotta. Le bruit des vagues de la marée montante a bercé ma chérie. J'ai lu Mon corps de ferme, d'Aurélie Olivier. J'ai éclaté l'abdomen d'une moustique femelle avec Pourquoi les filles ont mal au ventre, de Lucille de Pesloüan, le premier livre qui m'est tombé sous la main. 27 juin J'ai lu ce mot, "éristique", dans un article de Slate. J'ai rédigé la newsletter du festival et elle a été validée presque aussitôt. J'ai reçu les journaux réalisés par les collégiens pendant nos ateliers. Les gars du chantier d'à côté ont travaillé sur la façade et ils étaient bruyants. J'ai rédigé un article sur le car du futur, qui sillonnera bientôt la pampa locale sans chauffeur. J'ai accompagné Cadette chez le dépanneur pour récupérer son smartphone débloqué. On s'est serré à quatre dont deux compte-double dans la minuscule boutique. Le magicien nous a demandé 20 balles. (Il a oublié de nous rendre la carte SIM.) J'ai accompagné Cadette chez le dépanneur pour récupérer sa carte SIM. J'ai reçu des nouvelles du paiement de mes ateliers : il va bien, il est sur la route. J'ai joué de la mandoline à mon chou. On a mis une petite claque aux myrtilles. J'ai écouté ma musique au casque à fond dans le noir en éditant quelques nouvelles cartes. 28 juin Voiture ? Train ? Vélo ? Vélo. (J'ai fait demi-tour après deux minutes parce que j'avais oublié mon portefeuille.) Et demi-tour aussitôt après, me souvenant l'avoir mis au fond de mon sac. J'ai pédalé ardemment pendant 40 mn et suis arrivé avant le dernier coup de 11h. J'ai poireauté 10 mn en terrasse avant de découvrir que Charlotte m'attendait à l'intérieur du bar. J'ai reconnu Camille, très lointaine connaissance, qui m'a reconnu en retour. Je suis passé récupérer le livre d'Emmanuel à la librairie mais il n'avait pas encore été entré dans le système informatique. J'ai croisé Christine. Je suis passé chercher une salade mais il n'y avait plus de salade. J'ai demandé ce qu'il y avait comme wrap mais il n'y avait plus de wrap. J'ai cherché un îlot de fraîcheur pour manger ma tourte aux épinards mais je n'en ai pas trouvé. J'ai mangé dans le parc. J'en étais à lire, paisiblement, l'Éloge des vertus minuscules, dans un transat ombragé du parc, en attendant l'heure de mon rendez-vous, quand j'ai vu passer la silhouette ténébreuse d'un pilote de monoroue, harnaché de cuir, intégralement casqué. J'ai récupéré deux BD d'une autrice que je vais interviewer. Je suis reparti pour 40 mn de vélo sous le soleil. 29 juin J'ai vu une jeune danseuse faire des pointes en baskets à l'arrêt de bus. J'ai mangé mes croissants face aux tours du Vieux-port. J'ai consolé Benjamine dans le couloir de l'orthodontiste. J'ai tenté de m'isoler des bruits de chantier des gars d'à côté. Je n'ai pas vraiment lu, pas vraiment travaillé. Je me suis baladé virtuellement à Plymouth et j'ai retrouvé le pub près duquel un copain s'était fait chier dessus durant notre séjour linguistique. Je me suis baladé virtuellement à Paignton mais je n'ai pas retrouvé le salon de thé-cafétéria d'où notre petite bande d'ados français bruyants s'était fait virer. J'ai rédigé un article unique. J'ai chargé la voiture pour l'emménagement de Cadette demain. 30 juin (Il y avait un truc pas bon dans mon muesli.) (Je l'ai mangé quand même.) Je n’ai rien fait de la matinée, à part une lessive de draps. Ma demande pour proposer des ateliers a été acceptée. J’ai dérouillé freins et vitesses du vélo de Junior et regonflé ses pneus. L’odeur de la pluie sur le sol chaud m’a saisi en sortant de la supérette. Le train d’Emmanuel est parti avec 50mn de retard. (La malédiction du “Vendredi soir 17h” a encore frappé : j’ai reçu la matière brute de mon pensum délibératif mensuel alors que je me pensais en week-end.) J’ai retrouvé Emmanuel sur le parvis de la gare. Il est tombé une minuscule pluie fine. Je n’ai pas vu Mariane, Eric et Antoine, qui m’ont arrêté dans ma marche. Emmanuel nous a couverts de livres. J’ai dit que je serai présent à la copinade annuelle de ma chérie et je me suis coupé toute possibilité de retraite. (Je n’ai pas trouvé de photos pour la publication mensuelle de mon journal.) (Ni de titre.)
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ensaamainternational · 11 months ago
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Trophée des Ambassadeurs d’Ile-de-France
Aristide Renault et Mélina Benhamou, étudiants de DSAA graphisme-transmédia, décrochent une médaille d’or du Trophée des ambassadeurs d'Île-de-France pour “Insula Gallia”, projet mené lors de leur semestre d’échange en Ecosse.
"Insula Gallia" se présente comme une édition dont l'objet est de faire découvrir l'Île-de-France à l'international, au travers d'une interprétation artistique.
Illustrations, photos, récits, etc, cet ouvrage recueille une diversité de travaux, anciens ou inédits, qui racontent la région d'un point de vue sensible.
Destiné aux étudiants partis en mobilité, le concours Trophée des Ambassadeurs vise à récompenser les étudiants qui participent au rayonnement international de la Région Île-de-France et de l’écosystème d’enseignement supérieur.
Crédits :
_Mélina Benhamou (photos et double-page "recette")
_Aristide Renault (bande-dessinée et illustration de la Forêt de Fontainebleau)
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pauline-lewis · 1 year ago
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Don't bullshit a bullshiter
Dans All That Jazz, Bob Fosse fait dire à son alter-ego Joe Gideon (joué par Roy Scheider) Don't bullshit a bullshitter. Cette phrase m'a beaucoup marquée quand j'ai vu le film il y a quelques années, tant elle semblait définir les contours de ce que j'aimais dans la fiction. Car oui, une partie de moi a toujours aimé être menée en bateau par les bullshitters, les illusionnistes, ceux qui font de la fiction en emboîtant des matriochkas. D'où — j'imagine — mon amour pour la comédie musicale, pour Bob Fosse, ou pour Fellini.
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La semaine dernière j'ai lu Monica de Daniel Clowes et vu Asteroid City de Wes Anderson. Dans les deux œuvres il est question (de près ou de loin) de la peur de l'apocalypse, d'un deuil si douloureux qu'il tord la vision de la réalité (jusqu'à s'inventer un monde de fiction ?), de croyance(s), de cette vie qu'il faut traverser en évitant les cratères et de parents tellement débordés par les événements qu'ils abandonnent leurs enfants ou songent à les abandonner. Les deux œuvres enchaînent aussi des œuvres dans les œuvres, nous forcent à ouvrir sans cesse boîte après boîte après boîte.
Daniel Clowes joue avec les formes et les temporalités du récit, qui s'imbriquent de manière complexe et ne font parfois sens qu'une dizaine de pages plus tard. Monica est découpé en neuf histoires qui racontent une conversation entre deux jeunes hommes pendant la guerre du Vietnam, la vie de Penny dans les années 60 puis de sa fille Monica. Il entrecoupe tout cela d'un conte gothique plus qu'étrange (qui revient me hanter), d'une histoire de détective — autant de fictions qui se font étrangement écho, qui semblent raconter les variations complètement déformées d'une même histoire. Wes Anderson imbrique, lui, une pièce de théâtre et ses coulisses, incluant les névroses de l'auteur et des acteurices.
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Les deux œuvres sont sans cesse conscientes de leur fabrication et d'être, en quelque sorte, en train de nous bullshitter. Elles savent qu'elles sont des fictions, qu'elles jouent avec nous, qu'elles nous perdent pour mieux nous rattraper. Elles sont fabriquées à l'extrême. La photographie d'Asteroid City retranscrit à l'image cette sensation désagréable que l'on a quand on regarde le soleil en face trop longtemps et que toute la réalité s'en trouve comme bizarrement affadie. L'auteur de la pièce note que "la lumière du soleil dans le désert n'est ni chaude ni froide, mais toujours propre". Anderson pousse l'esthétisation de son cinéma à outrance, tellement exagérée qu'elle en devient volontairement terne (et "propre" ne peut d'ailleurs qu'être qu'un commentaire méta sur la direction qu'a pris son cinéma). Chez Clowes, les couleurs sont plus vives que jamais, les visages précis, l'auteur a longuement parlé en interview de sa tendance à retravailler chaque page encore, et encore, et encore. Il est capable, en une case, d'invoquer un imaginaire tout entier, de créer un monde, de s'auto-référencer. Dans Asteroid City, le personnage de Jason Schwartzman répète plusieurs fois que ses photos rendent "toujours bien". Il ne s'en réjouit pas mais le dit d'un ton neutre, presque agacé.
Tout est tellement parfait qu'on les voit désormais fabriquer de la fiction. Mais ce que j'ai aimé dans Asteroid City, comme dans Monica, c'est tous ces endroits où la fiction craque. Chez Anderson, quand le personnage de Scarlett Johansson mime un suicide dans une baignoire, entourée de médicaments colorés qui ressemblent à des bonbons et qu'il y a dans toute la fausseté du moment une émotion qui déborde. C'est la mort qu'elle s'imagine pour elle-même, une mort tragique, elle qui est, sans que personne ne le sache, si douée pour la comédie. Ou quand le personnage à qui l'on demande pourquoi il veut toujours qu'on le défie répond "Maybe it's because I'm afraid otherwise, nobody will notice my existence in the universe". Et on a cette impression dans Asteroid City que l'artiste se parle à lui-même. Chez Clowes il y a cette séquence, sans nulle doute la plus belle de la bande dessinée, où Monica trouve une fréquence de radio qui lui permet de parler avec son grand-père disparu. Clowes la dessine, avec ses cheveux verts vifs et sa chemise jaune, le visage tordu par l'angoisse et la tristesse. Derrière ces couleurs qui entament la rétine, la peur du chaos transperce la page. C'est un instant où la réalité n'a aucune importance, où on ne s'intéresse plus à tâtonner pour trouver les limites de la fiction — puisque l'émotion a tout fissuré.
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Quelque chose se brise dans les deux œuvres, quelque chose qui est venu parler aux peurs profondes qui m'agitent ces temps-ci. J'ai été émue par la manière dont Asteroid City raconte, en creux, l'impossibilité des personnages de raconter vraiment ce que nous ressentons. Comme si le monde de fiction était un peu mort, lui aussi. Que la transmission était brouillée. Il y a Johansson, qui se dessine un coquard pour essayer de comprendre la violence humaine et de la jouer avec justesse. Ces personnages se regardent créer ce monde de fiction parfait, sans plus savoir l'habiter. Ils en ont ras le bol de devoir dire pour nous. L'actrice, jouée par Scarlett Johansson, admet elle-même que sa connexion avec Augie (Schwartzman) vient du fait qu'il sont deux personnes brisées qui n'arrivent pas à exprimer la profondeur de leur douleur, parce qu'ils ne le veulent tout simplement pas. Dans cet aveu d'échec, il me semble qu'Anderson ne baisse pas les bras mais qu'il baisse un peu les armes.
Le chaos finit par gagner pleinement Monica, il éclate dans une dernière partie qui ne se cache plus derrière tel ou tel genre, derrière le pastiche ou la référence. Monica déterre la radio — la fiction qu'elle a essayé d'oublier — et elle la mène jusqu'à son terme. Elle-même écrit ses propres histoires, et les fait lire dans le dernier chapitre à un personnage qui ressemble étrangement à Clowes lui-même. Et après avoir fait de la fiction dans la fiction, la voilà qui brise quelque chose au sol, comme les parois de sa réalité, and all hell breaks lose.
Fini de bullshiter, donc ?
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mmepastel · 6 months ago
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Grand grand plaisir de lecture.
Je n’avais pas envie de les quitter, ni Natàlia, ni Silvia, ni Marius, ni Joan, ni Encarda, bref, toute cette famille espagnole compliquée qui vivait sans le savoir les dernières heures du franquisme.
Roman catalan débordant de vie. Galerie de personnages plus vrais que vrais, avec des scènes incroyables (la séance Tupperware des femmes au foyer qui dégénère), drôles ou émouvantes.
Natàlia est partie de Barcelone en 1962, très jeune. On comprend que c’est en raison d’un conflit avec son père (happé par le dogme puritain de l’époque qui condamne tout dérapage), et d’un grand désir de liberté. Elle a vécu à Paris, puis Londres, s’est forgé son lot d’expériences, sa façon de se construire une féminité bien à elle, qui l’empêchera d’être corsetée comme la femme de son frère Lluis par exemple, malade de frustration. Elle revient douze ans plus tard, en 1974, et constate que ses proches ont changé, par exemple, sa tante, qui a perdu son mari s’en trouve étonnamment apaisée, libérée, que la bonne de la famille, assez âgée, a décidé de se marier… un vent de liberté se lève, imperceptiblement.
Ce qui est génial dans ce livre, c’est l’énergie qui circule, la vie même. Les dialogues, piquants, sont insérés dans la narration, englobés, et ça rend le récit plus vif, enlevé, rythmé de paroles qui sonnent justes.
On découvre des pans des histoires de plusieurs personnages, dont celle du père de Natàlia, et de son mariage d’amour avec l’étonnante Judit. Rien n’est lisse, simple, ni caricatural, tout est mouvement, paradoxe, surprise. Voilà sans doute pourquoi on s’attache vite et fort aux personnages.
Natàlia n’écrase personne avec des idées arrêtées sur l’existence, elle écoute, simplement, observe. D’ailleurs elle est photographe. Elle est finalement le personnage révélateur, comme un bain d’étape dans le développement d’une photo, des personnalités autour d’elle. Son exil a contrarié ou a été condamné, ou jalousé. Mais son retour, sans changer radicalement la donne, aide à des ajustements, des épiphanies. Et le secret qu’on voulait lui cacher, une fois révélé, donne lieu à un bel épilogue, qui célèbre l’amour et le pardon.
Superbe livre, qui a été traduit très récemment en français pour la première fois par les éditions La Croisée, qui décidément, ont le chic pour dénicher des voix fortes dans la littérature de partout.
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