Tumgik
#nouvelles du monde
buzznolimit · 8 months
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Une multitude de thématiques est abordée sur Buzz No Limit
Buzz No Limit, le site incontournable pour rester informé sur une multitude de thématiques offre à ses membres un accès illimité à des vidéos d’actualités classées sous des rubriques spécifiques. Que vous soyez passionné par les faits divers internationaux ou les derniers potins people, la plateforme a tout ce dont vous avez besoin. Avant de souscrire à un abonnement, il est conseillé de…
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mediummaitremalick · 2 years
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#OSHOLE #OWO #TODAJU
#POUDRE #DISPONIBLE AU #CABINET
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conformi · 1 year
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Jean Nouvel, Institut du Monde Arabe, Paris, France, 1981-1987 VS Lucia Eames, steel screen designed for the Peerless Electric Company, 1982
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clementine-circaetis · 2 months
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Parachuted
©Clémentine Circaetis
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fidjiefidjie · 11 months
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"Au rugby y’a 2 belles sorties : par saignement, et sur civière ! Et même sur la civière faut que tu montres que t’as envie d’y retourner !"
Bernard Laporte
🇳🇿 🏉 Bon Match !🏆🇿🇦
Que les meilleurs gagnent...
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dandanjean · 9 months
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Désapprendre
Une phrase inspirante d’Edgar Morin : Au 21e siècle, les analphabètes seront ceux qui ne seront plus capables d’apprendre, de désapprendre et de réapprendre. Ce que nous connaissons nous permet d’avancer. Mais, il faut reconnaître, à l’exemple de la préparation d’un voyage, ce que nous avons lu sur le pays, les principales adresses, les habitudes de vies, deviens dépassé lorsque nous sommes…
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n-a-colia · 2 years
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Peur de Mourir
Ce que vous vous apprêtez à lire est une nouvelle.
Chapitre I :
         J’étais dans la merde. Coincé au beau milieu d’un nid de mutés, dans une pièce sombre et dévastée… J’étais caché derrière un bureau à l’accueil de l’immeuble et je recouvrais ma bouche de ma main droite pour retenir les sons de ma respiration. Autour de moi, je les entendais bouger… Ils frottaient leurs dents entre elles tellement fort que le grincement produit était semblable à celui d’une craie sur un tableau noir.
« Bon sang ! pensai-je. Le lieu semblait désert quand je suis rentré. Pourquoi ces enfoirés sont-ils réveillés ? »
Mais je ne pouvais en vouloir qu’à moi-même.
         En cherchant de quoi manger dans ce hall, j’avais repéré un distributeur de snacks que je m’étais empressé de briser à l’aide de mon pied-de-biche… S’ensuivit un bruit sourd qui résonna dans la cage d’escalier à côté de l’engin. La suite était prévisible. J’allais mourir ici.
         Je priais tout de même pour que ces monstres se ruent vers un autre endroit mais quand les mutés entendaient un bruit, tout ce qui pouvait les dévier de leur chasse, c’était un autre bruit. Je cherchai prudemment dans mon sac à dos.
Une lampe torche ; un sachet de chips ; une bouteille d’eau… Et du matériel électronique en tout genre. Rien d’utile ! Fait chier !
Piégé, je tentai le tout pour le tout. Je me redressai légèrement pour passer ma tête au-dessus du bureau et voir mes futurs meurtriers. Des stores de papier étaient baissés devant les vitres de l’entrée de l’immeuble, ce qui ne me laissait que de fins faisceaux de lumière pour voir dans l’obscurité de cette salle blanche. Ils avaient leur corps noir et visqueux habituel, pas encore métamorphosés. C’était bon signe, car cela m’indiquait qu’ils ne m’avaient pas repéré. En même temps, si ça avait été le cas, je n’aurais déjà plus été de ce monde. J’épiai davantage :
Un devant l’entrée ; un autre à droite… Un vacillant à gauche accompagné d’un autre… Pff…
         C’est alors que celui de droite, plus proche que les autres, tourna la tête dans ma direction… Il avait le visage de ma petite sœur. Elle souriait, comme si elle était heureuse de me revoir. Seulement, son œil gauche était sur sa joue. Bien que je fusse désormais habitué à cette vision d’horreur, elle n’en restait pas moins déroutante et il me fallut un lapse de temps trop long pour réagir. La créature m’avait repéré avant que je me remette à couvert. L’adrénaline me montait à la tête et je sortis mon pistolet de son étui.
         J’étais très mauvais tireur et il ne me restait plus que deux balles. J’estimai donc mes chances de survie aux alentours de 4%. J’étais terrifié et la créature accentua mes craintes lorsqu’elle gémit d’une voix fluette :
« Pourquoi tu te caches, Mathieu ? »
C’était la voix de ma sœur qu’elle imitait ! Elle m’avait repéré et elle s’approchait lentement de ma position. Ses grincements de dents avaient cessé, elle adoptait un comportement de chasse…
« Tu te caches parce que tu veux plus me voir ? »
Elle commença à pleurer et des souvenirs épouvantables vinrent me tirailler l’estomac.
Ma sœur était morte devant moi, dévorée petit à petit par une meute de mutés… J’étais resté caché durant tout ce temps, impuissant face à leur nombre. Je n’avais pu qu’écouter ses cris et ses pleurs alors qu’elle agonisait, puis, j’étais resté seul… Durant des semaines ou des mois.
« Mathieu… J’ai peur ! Les mutés, ils sont partout ! Ne me laisse pas encore comme ça… S’il te plait… »
Sa voix était plus proche que jamais et ses gémissements m’étaient insupportables. J’empoignai mon arme avec force et je me préparai à l’action. J’allais me lever et tirer une balle dans la tête de l’enfoiré qui avait osé imiter ma sœur, puis utiliser la balle qui me restait pour m’occire. Je priai une dernière fois :
« Petite sœur, j’arrive… »
         C’est alors qu’un coup de feu retentit à l’extérieur du bâtiment. Les créatures se retournèrent d’un coup vers la porte d’entrée, puis elles foncèrent dessus, la défonçant au passage. Quand elles arrivèrent dehors, elles émirent un hurlement strident à cause de la lumière du soleil, mais elles continuèrent leur route, manquant de trébucher dans leur course effrénée.
         Je mis un certain temps à réaliser que je venais d’échapper à la mort… Mais le silence en était témoin. Je me relevai doucement, arme à la main, et je me dirigeai vers l’entrée. Je regardai dans toutes les directions pour être certain de ne pas en louper un qui se serait planqué, mais il n’y avait que moi dans cet immeuble. Je laissai s’échapper un souffle de soulagement et je marchai en direction de l’extérieur, quand je vis une silhouette dans la lumière du jour.
         Devant moi, une femme brune à la chevelure longue et détachée se tenait avec fierté. Elle me souriait mais ne semblait pas être un muté. Son visage était bien symétrique et son sourire était sincère. De plus, je n’avais jamais vu cette personne auparavant alors les mutés ne l’auraient pas reproduite en face de moi. Elle était belle, mais j’avais l’intuition qu’elle allait être une source d’ennuis.
« Salut ! s’exclama-t-elle en sautillant.
— Heu… Salut. T’es qui ? »
Elle croisa les bras et débuta une marche en balançant ses pieds dans ma direction.
« C’est tout ? Pas même un petit merci ?
— Le coup de feu, c’était toi ? »
Elle rit d’un air conquérant et dégaina un fusil accroché à son dos qu’elle brandit vers moi. Je levai les mains en l’air, craignant qu’elle ne soit en réalité qu’une pillarde de plus, mais elle éclata de rire avant de le ranger.
« Haha ! T’inquiète ! Je t’ais pas sauvé la vie pour te fusiller ensuite. Ouais, c’était moi. J’ai entendu des pleurs venir de ce bâtiment. Le truc, c’est que j’avais déjà repéré un nid à l’intérieur, alors j’en ai conclu que c’étaient des mutés en chasse. Voilà ! »
Un silence envahit la pièce après ce long discours. Je ne savais pas vraiment quoi dire et elle semblait attendre beaucoup de moi. Son attitude trop amicale et ses gestes trop nombreux m’indiquaient qu’elle était seule depuis longtemps. Je pris enfin la parole en la dépassant pour sortir du bâtiment.
« Merci. À plus !
— Attends ! »
J’arrivai dehors.
         Le ciel était toujours nuageux et teinté d’un rouge volcanique. Il brûlait, comme d’habitude. La végétation s’était emparée de la ville et elle grimpait aux bâtiments. Celui dont je sortais fut une espèce de monument bizarre par le passé : Une sorte d’immeuble de verre tordu, comme si on l’avait pressé. C’était une forme d’art immonde et je me dis qu’il allait être bien plus beau une fois recouvert de verdure.
         Je continuai mon chemin sur la route de goudron au milieu de cette ville morte tandis que la fille me suivait. Elle restait silencieuse, à deux ou trois mètres de moi. C’était comme si nous étions compagnons de voyage depuis longtemps mais je ne voulais pas d’elle à mes côtés. Rester seul dans ce monde avait tendance à faire sombrer les esprits les plus combatifs dans la folie et ses cheveux détachés m’indiquaient qu’elle favorisait son apparence plutôt que l’aspect pratique. J’estimai qu’en restant avec elle mes chances de survie chutaient de 10% à 15%, ce qui les faisaient baisser de 85% en moyenne à 75% ; 70%. Bien-sûr, elle avait une arme à feu puissante, mais elle était également une bouche supplémentaire à nourrir. Une bouche qui, de surcroit, s’ouvrait beaucoup trop pour le peu qu’il y avait à dire.
« Pourquoi me suis-tu ? »
Elle était plus petite que moi et elle devait presque courir pour tenir la cadence de ma marche rapide. Elle ahana :
« Eh bien… Je me disais que… que vue que je t’ai sauvé la vie, on pourrait… on pourrait faire équipe !
— Non. »
Elle continuait de suivre la cadence. Après un court silence, elle reprit d’une voix joueuse :
« T’es pas très bavard ! C’est drôle… On dirait que le destin… que le destin nous a mis sur la même route. Toi qui restes muet… et moi qui évite les silences insupportables ! On fera une fine… équipe ! »
Je m’arrêtai et me retournai vers elle. Elle s’immobilisa en levant légèrement le menton, comme pour me défier. Je m’agaçai et m’avançai face à elle.
« Je crois que tu ne comprends pas comment fonctionne ce monde, alors je vais t’expliquer : Les gens avec qui tu “ fais équipe ” comme tu dis, sont des personnes que les mutés utiliseront pour te piéger. »
Elle fronça les sourcils, la bouche tombante. Ses yeux tristes, azurs comme le ciel que nous avions perdus, pénétraient mon âme. J’avais l’impression d’être un monstre en la rejetant ainsi mais je savais que j’avais raison…
« Alors, si tu veux survivre, comme c’est mon cas, marche seule. Bonne route. »
Je tournai les talons et partis en accélérant le pas. Mais j’entendis un son de métal derrière moi…
« Peut-être, mais c’est moi qui tiens le fusil. »
Je m’arrêtai brusquement, de nouveau. Elle me pointait du bout de son canon, le doigt sur la détente.
« Arrête, dis-je, on sait tous les deux que tu n’es pas une meurtrière…
— Tu serais prêt à miser ta vie là-dessus ? »
         L’atmosphère devint plus lourde. Nous étions au beau milieu de la route, entourés de voitures abandonnées et cramoisies, tandis que le ciel s’assombrissait peu à peu. Le rouge sang des nuages se nuançait pour tirer vers un marron sale et cela m’indiquait qu’il me restait moins de 2 heures pour trouver une planque pour la nuit. De plus, je ne percevais aucun signe de bluff sur le visage de cette femme qui faisait drastiquement chuter mes chances de survie. Je devais prendre la bonne décision. Elle continua :
« Je sais ! Voilà ce que je te propose : On passe la nuit et la journée de demain ensemble. Si demain, au coucher du soleil, tu n’es pas encore convaincu du fait que je sois un atout majeur pour ta survie, je partirai sans faire de scènes. »
Elle baissa son canon vers le sol, comme si j’avais déjà accepté son offre.
Elle ne me laissait pas vraiment le choix, mais après tout, que risquais-je à passer une journée avec elle ? Il fallait simplement ne jamais nous séparer ni nous perdre de vue pour que tout se passe bien.
         Je partis sans rien dire et elle me suivit de nouveau, heureuse d’avoir un nouvel ami. Elle me tira la manche du manteau pour me faire signe d’aller moins vite et je décélérai mon rythme de marche. Nous devions trouver un abri avant la nuit et mes réserves de nourritures étaient limitées. Quand elle commença à fredonner gaiement en sautillant pour avancer à côté de moi, j’estimai ses chances de survie dans ce monde à moins de 40%. Était-elle folle ? Je l’ignorais… Mais quelque chose me disait que j’allais bientôt le découvrir.
Chapitre II :
         Nous marchions gaiement sur les routes désertes de la ville. Le beau brun ténébreux que j’avais rencontré n’était pas très bavard. On aurait dit qu’il poussait la caricature de l’homme mystérieux et tourmenté… De quoi alimenter mille fantasmes, mais s’il croyait pouvoir m’impressionner ainsi, il rêvait ! Il allait devoir redoubler d’efforts dans ce jeu de séduction que nous menions au milieu du chaos.
« Ah ! m’écriai-je.
— Quoi ?! »
Il s’était retourné d’un coup par crainte d’un danger.
« On ne s’est même pas présentés ! »
L’air dépité, il retourna à sa marche insensée. Cette nonchalance avait son charme, mais elle commençait à me faire penser qu’il était plus rabat-joie que séducteur. Je me mis à sa hauteur et pénétrai son regard mais il n’y fit pas attention.
« Moi, c’est Lucie !
— Enchanté, Lucie. Mathieu.
— En tant qu’équipe, je pense qu’on devrait être plus avenant l’un envers l’autre.
— Ah oui, tu penses ? » souffla-t-il.
Je restai à le regarder dans le silence. Il épiait chaque recoin de la ville et parfois, le ciel. Il reprit d’une voix amère :
« Lucie, la nuit va bientôt tomber et on n’a pas de planque… Tu crois vraiment qu’on doit se soucier des rapports que l’on a ? Nos chances de survie sont tombées en dessous de la barre des 60% !
— Une planque ? Ah ! C’est donc ça que tu cherches… Il fallait le dire, j’en ai trois ou quatre dans le coin ! »
Il s’immobilisa au milieu de la route pour se tourner vers moi. Ses yeux noirs ratissèrent chaque partie de mon visage alors que sa bouche s’entrouvrait doucement. Il était décidément un charmeur né… Puis, il déplaça son regard sur les quelques voitures vides autour de nous. Il laissa ses bras se balancer tandis qu’il faisait des pas aléatoires, comme s’il était exténué. Une fois séparé de ma position par quelques mètres, il arrêta ses pas et frotta sa barbe mal rasée de sa main gauche. Puis… Il éclata :
« Bon sang Lucie ! Ça va faire une heure qu’on cherche ! T’aurais pas pu me le dire plus tôt ?! On en aurait profité pour chercher à manger ou à boire !
— Mais…
— Bon ! Vas-y, je te suis. »
Cet accès de colère me perturba quelque peu… J’avais pensé que, comme moi, il voulut simplement passer un peu de temps sur la route pour estimer la compatibilité que l’on avait en tant que coéquipiers. Je restai planté devant lui, sourire gêné aux lèvres, ne sachant ce qu’il attendait de moi. Il tendit son bras pour me faire signe de mener la marche. Super !
         Je sautai sur sa main tendue pour l’attraper et je la tirai pour que l’on avance. Main dans la main, nous étions inarrêtables ! Il ne pouvait pas se plaindre, c’était lui qui m’avait avertie qu’il ne fallait jamais se perdre de vue. Je ne faisais que suivre ses ordres en les agrémentant de ma touche personnelle. Je balançai nos bras au rythme de la marche.
« Alors, qu’est-ce que tu préfères ? J’ai : un bureau sordide ; un toit d’immeuble avec vue sur les rues ; et un restaurant barricadé !
— Mmm… Va pour le bureau.
— Non ! Je sais ! On va aller sur le toit. C’est assez joli, tu verras. Pour un premier rendez-vous, j’ai pas mieux ! »
Dans un mouvement de tête, il souffla avec dédain comme il savait si bien le faire.
         Je le conduisis à mon repère secret, enthousiaste à l’idée que nous allions peut-être coucher ensemble ce soir. Cela faisait tellement longtemps que je n’avais pas vu d’hommes… Et beau, en plus ! J’en salivais d’avance. Dans ce monde tordu qui m’avait laissée seule, j’avais commencé à penser que j’étais probablement la dernière survivante et, bien que je le cachasse, quand je vis Mathieu, je fus le temps d’un instant, la plus heureuse des femmes sur terre.
         Après avoir gravi le grand escalier de l’immeuble, nous arrivâmes à son toit : Ma meilleure planque secrète ! Ce toit avait la particularité de n’être relié à aucun autre car l’immeuble était séparé du reste des habitations, ce qui permettait d’éviter de se soucier de l’arrivée de mutés. Il était spacieux et j’avais installé au sol une tente et un réchaud à gaz ainsi que quelques boites de conserves. J’avais également une récolte de pluie faite d’une petite bâche posée en entonnoir sur un seau. La pluie qui tombait depuis le cataclysme était bien plus acide que lorsque le monde tournait normalement, mais il suffisait de la faire bouillir pour la rendre potable.
         Je tirai Mathieu par la main pour l’entrainer vers le bord du toit. Une bordure de béton de la taille d’une marche faisait office de rempart aux contours de l’endroit. Comme si cela allait empêcher quiconque de tomber ! Au moins, cela nous permettait d’apprécier la vue. Mathieu se dégagea de mon emprise et je lui fis signe de s’approcher, alors que j’étais penchée vers le vide à l’extrémité du toit. Il me rejoignit prudemment… Il avait le vertige, c’était trop mignon !
         Malgré le fait que la nuit allait tomber rapidement, le ciel marron éclairait encore les rues. De notre perchoir qui n’était pas si haut, nous voyions les boutiques aux vitrines brisées qui jonchaient les trottoirs d’une grande rue. Un magasin de vélo ; un autre de chaussures ; et encore un qui vendait autrefois des choses en tout genre, dont le gaz en bouteille qui me servait pour le réchaud.
« Alors… C’est ici que tu vis ?
— Oh non… J’ai plein d’autres planques ! Tu verras. »
Il se retourna et partit vers la tente. Il l’examina un moment, puis dit :
« Ah… Bon. Eh bien, je te laisserai la tente. Le sol ne semble pas si inconfortable que ça.
— Pourquoi ? »
Je me relevai et m’approchai de lui. La lumière environnante baissait à vue d’œil et je n’apercevais presque plus les traits de son visage.
« On peut juste se serrer un peu. Un matelas une place, c’est beaucoup trop grand pour moi ! »
Il resta bouche ouverte, surpris par ma proposition, mais avant qu’il eût le temps de répondre, le ciel s’assombrit davantage, jusqu’à nous plonger dans l’obscurité… Un cri perçant, strident et menaçant, retentit dans toute la ville. Il fut suivi d’un autre venant d’ailleurs, puis d’un autre, et ainsi de suite… La nuit était tombée.
Je m’emparai de la lanterne que je gardai au pied de la tente et je l’allumai. En la rapprochant de mon visage, presque collé au sien, je m’écriai :
« Bou ! »
Mais Mathieu n’eut aucune réaction.
Je ris à ma blague absurde et retournai me positionner contre la bordure du toit sur laquelle je déposai ma lanterne. Je m’allongeai sur le côté gauche de ma hanche et posai mes bras sur le bord de béton, puis je plaçai ma joue dessus pour admirer le peu de choses que l’on pouvait voir dans les rues.
         Les mutés étaient désormais de sortie et nous pouvions en discerner certains dans l’obscurité lorsqu’ils passaient devant des brasiers que j’avais allumé pour l’occasion. Mathieu était mon invité de luxe après tout ! En s’asseyant à mes côtés, il me dit de sa voix suave :
« Ça fait longtemps que tu vis ici ?
— Mmm… Oui. Plutôt. En fait, j’ai toujours vécu ici. »
Je tournai mon regard vers le sien et lui souris. Il avait une attitude plus ouverte, presque gentille. Il prit appui de son bras droit sur la bordure, tourné vers moi, comme pour que j’en dise plus.
« Quand tout a commencé, j’étais à une soirée étudiante. On fêtait la fin de notre troisième année de fac. C’était amusant… Mon copain m’avait demandée de rentrer plus tôt que prévu. Un vrai jaloux celui-là ! Heureusement pour moi, j’étais bornée et susceptible à cette époque.
— Wow ! Rien à voir avec la Lucie d’aujourd’hui ! » se moqua-t-il.
Je lui tapai le bras en riant.
« M’enfin ! Ce ne sont pas des manières de s’adresser à une demoiselle !
— Toutes mes excuses princesse.
— J’aime mieux ça ! »
Peu à peu, mon sourire disparut alors que je replongeai dans mon passé, les yeux rivés sur les rues noires.
« Enfin bref… J’avais décidé de rester le plus longtemps possible ce soir-là… Juste pour lui montrer que j’étais loyale et qu’il n’avait pas de raisons de s’inquiéter. Au cours de la soirée, l’alcool me monta à la tête et mes anciens amis avaient augmenté le son de la musique à fond dans l’appartement. C’est alors que je reçus un appel de mon grand frère… »
Une émotion dérangeante vint s’emparer de mon cœur. Ma vision se troubla lorsque je ressassai ce souvenir. Ma gorge se noua et Mathieu posa sa main sur mon épaule.
« Lucie, arrêtons-nous là.
— Quand mon frère m’appela, je partis dans les toilettes pour pouvoir l’entendre… »
Malgré moi, des larmes me montèrent aux yeux.
« J’ai décroché le téléphone, puis… Il me demanda de le rejoindre dans un parc où on allait avec nos parents lorsqu’on était enfants… Il me suppliait… Il me disait que c’était urgent, que sa vie en dépendait ! … Le problème, c’était que mon frère était à des centaines de kilomètres de moi, dans un autre pays… »
J’essuyai mes larmes et soufflai pour évacuer la pression que ce souvenir me mettait sur le cœur. Je tournai mon visage vers Mathieu, lui souris, et repris :
« Alors que j’essayai de résonner mon frère, encore inconsciente de ce qu’il se tramait dans le monde, la police sonna à la porte de l’appartement. “ Tapage nocturne ” prétendaient-ils. La musique se coupa brusquement, puis, quelqu’un leur ouvrit la porte… S’ensuivit le plus gros bain de sang que je n’avais jamais vu… Les hurlements incessants, les bruits de chair que l’on arrache… Mes amis qui tapaient à la porte des toilettes, implorant ma pitié pour que je leur ouvre… »
Il passa sa main sur ma joue, le regard compatissant.
« On doit tous faire face à nos propres démons, Lucie…
— Haha ! Oui… Et j’ai payé cette cachette au prix fort. Après cette soirée, je n’ai plus aperçu âme qui vive… Tout le monde dans la ville mourut petit à petit avant que je puisse les rencontrer.
— Tu es restée seule… Durant tout ce temps ? »
Je lui fis un “ oui ” de la tête avant que le silence ne s’empare de notre lieu de vie. J’avais cassé l’ambiance et je cherchai un moyen de retrouver cet échange amical que nous avions avant mon histoire. Je me raclai la gorge, puis dis :
« Et toi ? Tu vis quelque part ? »
Il sortit une carte du pays de son sac à dos et il la posa entre nous.
« J’ai beaucoup voyagé. D’après mon expérience, nos chances de survie baissent avec le temps lorsque l’on reste à un même endroit. Bien-sûr, toi, tu t’es bien débrouillée.
— Haha ! Enfin un compliment qui sort de ta bouche. »
Il grogna en souriant, puis passa son doigt sur la carte pour me montrer son chemin.
« Je viens de l’Ouest. Grâce à cette carte, j’ai pu déterminer un chemin pour rejoindre le port de la côte Sud-Est. J’allais là-bas quand j’étais petit. D’après mes souvenirs, l’endroit est reclus et protégé par la montagne. J’espère pouvoir y former un camp sécurisé où je pourrai cultiver ma propre nourriture et pêcher le poisson… Cela augmenterait drastiquement mes chances de survie. Je passerais d’une moyenne de 80%, à 95% voir plus…
— Ah ! Trop cool !
— Oui, cool… Le problème, c’est qu’une longue route de campagne m’attend après cette ville et qu’il me faudra de nombreuses provisions avant de partir. Et puis, des munitions d’arme à feu pour éliminer les quelques mutés qui pourraient se trouver au port. »
Il avait le regard brillant devant le feu de ma lanterne. Parti dans ses rêves, il était plus beau que jamais. J’enveloppai sa main de la mienne.
« Et… Tu ne risques pas de devenir fou, tout seul là-bas ? Je pense que m’emmener augmenterait tes chances de survie d’au moins 10% ou 20% !
— Comment j’augmente mes chances de survie de 10%, si je suis déjà à 95% ? rit-il.
— Eh bien… Les pourcentages supplémentaires représentent les chances de donner vie à quelqu’un d’autre… »
Il sembla perdu. Des sons sortirent de sa bouche mais ils n’avaient aucun sens. À sa réaction, je pouvais comprendre que cette perspective ne lui avait même pas traversé l’esprit. Il calculait certainement les chances de survie d’un enfant dans ce monde et je décidai de le couper dans ses pensées :
« Tout se passera bien, Mathieu… »
Il cessa de réfléchir, puis, en regardant le bas de la rue, il me dit d’une voix plus calme que d’habitude :
« Peut-être, oui… »
Cette annonce me réjouit au plus haut point. J’étais prise d’un enthousiasme immense à l’idée que notre équipe mène cette grande aventure !
         Je me relevai d’un bond émettant un cri aigu de joie que j’étouffai pour ne pas alerter les mutés. Mais, dans mon élan, je donnai un coup de pied à ma lanterne qui chuta du toit. Je réalisai mon erreur quand elle s’écrasa sur le sol de la rue dans un fracas assourdissant… Nous fûmes en proie à la terreur quand, plongés dans le noir total, nous entendîmes un hurlement strident et proche de notre position, pourfendre les cieux de la ville…
Chapitre III :
         La peur est naturelle. Elle nous sert à nous sortir de situations de mort imminente. Dans le monde d’avant, cette peur rongeait la vie des Hommes. Le stress qu’elle procurait se déclenchait souvent sans raison, pour nous indiquer que nous percevions quelque chose comme synonyme de mort alors qu’il n’en était rien… La peur du rejet ; la peur de l’échec ; la peur de l’oublie… Toutes ces peurs… Alors que nous avions toujours une seconde chance. Mais depuis le cataclysme, les survivants avaient pris le temps de retourner à la racine des choses. Lorsque nous avions peur, c’était toujours pour une bonne raison. Notre nature n’était plus contre nous, mais avec nous. Cependant, il est aisé de passer d’une émotion de peur à une attitude de panique. Une attitude de panique, qui représente, dans 100% des cas, la mort.
         Je saisis Lucie par les épaules pour qu’elle ne bouge pas. Il fallait à tout prix qu’elle réfléchisse avant d’agir. Nous étions dans le noir total et je ne voyais plus son visage, mais j’entendais sa respiration lourde qui s’accélérai progressivement. Je lui chuchotai :
« Lucie, as-tu d’autres sources de lumière ?
— Heu… »
Elle était perdue tandis que nous entendions un muté arriver à l’emplacement où la lanterne s’était brisée. Je la secouai un coup et elle réussit à se ressaisir.
« Heu… Oui ! »
Elle fonça sur sa tente et s’effondra dessus à cause de sa course dans le noir.
Bon sang ! Fait chier !
         Je sortis mon pistolet. Il ne me restait toujours que deux balles et j’entendais la créature grincer des dents… Cela signifiait qu’elle se rapprochai de nous. Je me penchai au-dessus du rebord du toit et ne vis rien. Mais le son dérangeant se rapprochait. Le muté était en train d’escalader le bâtiment par ses balcons !
« Lucie ! Dépêche-toi !
— J’essaie ! » répondit-elle en se débattant avec sa tente.
Je me reculai du bord de quelques mètres pour garder un angle de tir dans le noir.
« Arrête ! » m’écriai-je.
Lucie s’immobilisa et les bruits de sa tente qui se pliait sur elle-même cessèrent…
         C’est alors que la créature arriva au sommet du toit. Nous ne la voyions pas, mais nous entendions ses dents se frotter entre elles. Dans l’obscurité, le muté ne nous voyait pas non plus. Ils avaient un très mauvais odorat et une moins bonne vue que les humains, mais une ouïe extraordinaire… Le fait que ses dents grinçaient nous indiquait cependant qu’il ne nous avait pas encore repérés.
         Je retins ma respiration et Lucie fit de même. Nous aurions été dans le silence total si le muté ne produisait pas ce crissement infernal. Je priai pour qu’il s’en aille, mais je savais qu’il n’en ferait rien…
         Soudain, la terreur s’empara de moi. J’entendais les grincements du muté s’approcher de la tente… Lucie le remarqua également et elle laissa s’échapper un souffle du nez paniqué. À ce moment, un silence de mort retentit comme le son du glas et je compris que le muté était passé à l’étape de la chasse.
         J’étais perdu. Complètement désemparé. Que fallait-il faire ? Devais-je l’attirer vers moi ? Devais-je lui bondir dessus ? À deux, peut-être que nous avions une chance de gagner ? Mais dans les ténèbres, tout mouvement était incertain. Je brandis mon pistolet devant moi…
« Lucie, pourquoi ne m’as-tu pas rejoint dans ce parc ? »
Cette voix masculine m’indiquait peu à peu sa position mais je n’étais sûr de rien… Il continuait de bouger.
« On aurait survécu ensemble, Lucie… Sans toi, j’ai dû me laisser mourir. J’ai cru que ces salopards t’avaient eu…
— Non… » pleura Lucie.
         Ce gémissement de Lucie signait son arrêt de mort dans la seconde si je ne faisais rien. Sans plus attendre, je tirai à l’endroit où je pensais le trouver. Un flash lumineux sortant de mon arme m’éblouit lors du tir mais le son était étouffé par le silencieux que j’y avais ajouté. Durant une fraction de seconde, nous pouvions voir ce qu’il se passait sur le toit. Le muté avait prit l’apparence d’un homme assez grand qui avait la trentaine tandis que Lucie était allongée sur sa tente, en pleurs. Mon tir lui toucha l’épaule et il poussa un cri inhumain en se tournant dans ma direction. L’obscurité revint s’emparer du toit mais le muté m’avait vu…
         J’estimai mes chances de survie à 30%. Si je ratais ce tir, j’étais perdu. Je levai mon arme pour pointer l’endroit où j’espérai toucher sa tête, puis, Lucie alluma une lampe à rayons ultraviolet et elle la brandit à bout de bras vers la créature qui commença à se tortiller en hurlant de douleur.
         Il fallait réagir rapidement. Les mutés détestaient la lumière du soleil, mais elle ne les empêchait pas d’agir. Elle ne faisait que les affaiblir et les étourdir un bref instant. Cependant, le muté bougeait dans tous les sens et lui tirer dans la tête était une option à oublier avec un taux de réussite que j’estimai en-dessous de 15%.
Je pris mon courage à deux mains et je fonçai alors, tête baissée, sur la créature. Je poussai un cri qui avait l’allure d’un dernier souffle. J’avais toute la haine du monde alimentée par la peur de mourir. Dans ma course, je pensai à ma petite sœur. J’eus l’image de l’œil tombant sur le visage imité du muté rencontré plus tôt et ma rage monta en flèche. Au contact de la créature, elle se redressa pour me faire face mais il était trop tard. Je la poussai de toutes mes forces et m’effondrai sur le toit. J’avais réussi à déséquilibrer le muté suffisamment pour qu’il recule de deux pas. Seulement, le deuxième cogna contre la bordure du toit et le monstre bascula en arrière, chutant dans un cri immonde avant de s’effondrer sur le trottoir… Puis, plus rien. Le silence après le chaos.
Je me penchai au-dessus du vide mais je n’y vis que les abysses de la nuit. Je me retournai alors vers Lucie qui était pétrifiée de peur et en larmes. Aucun cri ne résonna dans la ville et je compris que nous venions d’échapper au pire. Par chance, celui-ci faisait bande à part.
Je m’effondrai sur le sol, assis contre la bordure, le regard vers cette femme qui avait failli nous faire tuer. Elle posa sa lampe pour se recroqueviller derrière ses jambes en se balançant sur elle-même.
« Je suis désolée… » sanglota-t-elle.
Épuisé, je m’allongeai contre la bordure.
« N’y pensons plus. Demain, sera une longue journée… »
Je réussis finalement à m’endormir après de longues minutes, malgré les gémissements de Lucie.
         Le lendemain, Lucie resta muette une bonne partie de la matinée et moi aussi. Les rues de la ville étaient désertes et déjà pillées, alors elle m’avait emmené vers les extrémités. Les bâtiments perdaient en hauteur à mesure que nous avancions mais j’avais toujours ce sentiment d’oppression que j’éprouvais dans chacune des villes que je traversais.
         En ville, les nids de mutés étaient répartis à des endroits aléatoires dans les bâtiments. Qu’ils semblassent vides ou non, chaque immeuble était un potentiel danger et prendre le mauvais tournant dans une rue pouvait parfois mener à des impasses, ce qui rendait difficile la fuite.
« Tu… comptes partir aujourd’hui ? me demanda-t-elle, inquiète.
— Dans l’idéal, oui. »
Elle garda sa tête baissée en direction de ses pieds. Elle craignait que je parte sans elle… Et elle avait raison.
         Malgré le réconfort qu’elle m’apportait par sa présence chaleureuse, elle était trop instable. La solitude l’avait déjà rongée et son attitude infantile finirait forcément par la trahir… Le voyage en campagne nécessitait d’utiliser chaque seconde pour survivre et Lucie en perdait trop souvent, pour rien. L’emmener avec moi diminuait nos chances de survie à tous les deux.
         Lors de notre marche dans les abords de la ville, je regardai le ciel. Toujours brûlé… À la position du feu dans les nuages blancs et noirs, j’estimai qu’il allait bientôt être midi. L’air était lourd et une odeur de pourriture vint inonder nos narines.
         Lucie et moi avions déjà fouillé quelques magasins avant d’arriver ici. Nous y avions trouvé quelques boites de conserves fermées et d’autres percées, de l’eau en bouteille également, mais aucune munitions… Elles se faisaient rares par les temps qui couraient.
         Nous arrivâmes à une place entourée d’échoppes aux vitres brisées. Un carrefour faisait le tour de l’endroit et des voitures recouvertes de végétation parsemaient la route. Elles avaient créé un bouchon dans la circulation lorsque le cataclysme eut lieu et elles n’avaient pas bougé depuis… Au centre de la place se trouvait un petit parc de verdure dont les herbes avaient poussé à hauteur de genou. Les bancs qui servaient autrefois aux amoureux pour se reposer étaient complètement recouverts de mousse. Pour une raison que j’ignorai, Lucie marchait en direction de l’entrée de ce parc…
         C’est alors qu’une pensée vint me tirailler l’estomac… Avec Lucie, nous avions convenus de passer la nuit et la journée ensemble… Mais qu’adviendrait-il si je refusais de poursuivre ma route avec elle ? Elle était instable et elle avait toujours ce fusil accroché dans le dos. De plus, quand elle m’avait braqué avec son arme la veille, je n’avais vu aucun signe de bluff. Serait-elle prête à me tirer dessus ? Je ne sus estimer les chances qu’elle en soit capable, mais je commençai à avoir peur…
         Lucie me sourit, tandis que nous approchions du centre du parc. Elle était belle et heureuse. Telle une enfant, elle avait complètement passé l’éponge sur ce qu’il s’était produit cette nuit. L’insouciance dans ses yeux bleus, elle courut alors en s’écriant :
« Oh ! Viens voir ça ! »
Elle s’empressa de rejoindre le centre du parc, au milieu de la verdure. Tandis que je marchais pour la rejoindre, ma vision se troubla et ma tête résonna sous la pression d’une décision importante.
« T’as vu ça ?! Elle est magnifique ! Je croyais ne plus jamais en revoir… »
Elle se penchait au-dessus des herbes hautes et j’aperçus ce qui l’émerveillait :
         C’était une simple Tulipe. Une fleur que l’on trouvait par centaines dans les campagnes environnantes… Une fleur rouge, de la couleur du sang, belle et insouciante, qui vacille au gré du vent. Cette fleur semblait happer toute son attention.
« Tu crois que je devrais la mettre en pot ? »
         La candeur dans sa voix me déstabilisa. Elle se tenait debout, les mains sur les genoux et le visage tourné vers la fleur de ses songes. Ses yeux brillaient et sa bouche restait ouverte, son âme rajeunissait à mesure que son cœur s’embrasait.
         Bientôt, je ne pus plus avancer. Je restai figé à quelques mètres d’elle, dans le silence. Ma tête tournait beaucoup trop pour que je fasse le moindre pas de plus. J’imaginai une vie au port à ses côtés. Pêcher avec elle, danser et rire à ses côtés, faire l’amour… J’imaginai ses joies dans un monde détruit. Ses insouciances au coucher du soleil, et ses gentillesses à l’aube. Mais ceci n’était qu’un rêve. Je savais au fond de moi que c’était impossible. Était-ce une fleur que je lui faisais ? Mon cœur s’emballait davantage. Après tout, était-ce une vie que d’errer seule dans cette ville ? Mon souffle devint saccadé et incontrôlable.
« Mathieu, tu saurais l’emporter ? Je ne suis pas… »
         Quand elle tourna son visage vers moi, son sourire se déchira immédiatement. Ce ne fut pas de la peur qui le remplaça, mais de la tristesse. Ses yeux s’humidifièrent, puis, pistolet à bout de bras, je lui tirai une balle dans le coeur. Elle s’écroula au sol, écrasant la Tulipe qu’elle admirait.
Je…
Le silence. Et quoi ? Plus rien.
         Figé, le bras toujours tendu, je lâchai mon arme sur le chemin de pavés qui m’avait mené jusqu’ici. Le poids sur mes épaules devint insoutenable tandis que je retrouvai un silence qui m’était familier. Je m’effondrai sur mes genoux. Au moment où ils cognèrent le sol, je réalisai ce que je venais de faire. Le plus grand regret qu’il était possible d’éprouver me noua la gorge jusqu’à l’étouffement.
Non…
         Le regard perdu sur le corps inerte de Lucie, je sentis une larme acide couler sur ma joue. Bientôt, ma vue fut tellement floue que je n’arrivais plus à la voir, alors, je rampai sur le sol pour la rejoindre. Je sanglotais tandis que des souvenirs qui n’existeront jamais découpaient mon esprit. Une fois à sa hauteur, je ne sus que faire.
« Lucie je… je suis désolé… »
Je posai ma main sur son épaule, comme si elle était encore vivante, face contre terre.
« Lucie… c’est que tu avais le fusil… j’ai pris la bonne décision… Lucie, je t’en prie… »
J’attendais une réponse de sa part mais elle ne répondit pas. Je retirai son fusil de son étui dans son dos.
« Ton putain de fusil ! Lucie… Pourquoi ? »
Au toucher froid du métal de son arme, je commençai à pleurer abondamment. Je ne pouvais me résoudre à avoir fait une chose pareille. J’essayai de me consoler en me persuadant qu’elle était un danger à éliminer, mais je n’y croyais presque plus…
Quand j’ouvris le canon de son arme, ce fut le coup de grâce. Il n’y avait aucune cartouche. L’arme était vide. Lucie avait utilisé sa dernière munition pour me sauver la vie…
Je laissai tomber le fusil et pris ma tête dans mes mains puis j’arrachai mes cheveux. Je ne voulais plus vivre. J’étais devenu un monstre. Mes estimations n’avaient plus de sens, plus rien n’avait de sens… Je n’avais même plus le courage de lui adresser la parole. Je hurlai de toutes mes forces pour déverser mon désespoir infini dans les rues de cette ville maudite. J’hurlai de nouveau. Et encore, et encore… Jusqu’à me déchirer la voix.
Mes complaintes furent entendues, et soudain, après un énième hurlement, un cri strident me répondit. J’appelai encore et un autre se fit entendre. J’ameutais les nids pour en finir une bonne fois pour toutes avec cette vie absurde dont je ne voulais plus.
Quelques secondes plus tard, des mutés me rejoignirent. Ils étaient bien plus nombreux que ce que j’avais pu voir jusqu’ici. J’avais alerté au moins trois nids et ils vinrent se placer en cercle autour de moi, regardants le cadavre de l’ange qui m’accompagnait. Mais contre toute attente, ils ne me dévorèrent pas immédiatement. Ils restaient simplement plantés là, le regard perdu.
Puis, l’un d’eux prit l’apparence de Lucie. Un autre le suivit, et un autre, jusqu’à ce que tous soient déguisés en elle. Certains avaient la bouche tordue, d’autres avaient un nez ou un œil mal placé, mais ils avaient tous emprunté son apparence. À l’unisson, ils me dire d’une voix qui me planta la poitrine :
« Pourquoi m’as-tu tuée Mathieu ? Je pensais que nous formions une équipe…
— Butez-moi ! Allez-y ! Finissons-en !
— J’aurais tellement aimé emmener cette Tulipe au port… »
Dans un ultime hurlement, j’attrapai mon arme à feu et j’appuyai sur la clé de détente, l’arme pointée sous mon menton… Mais je n’avais plus de balles.
« Mais la Tulipe est morte maintenant. Nous étions si bien ensemble… Tu me manques déjà… »
         Je me relevai d’un coup et fonçais vers l’un des mutés que je poussai violement, mais il n’eut aucune réaction. Des traits de tristesse se dessinèrent sur les visages copiés de Lucie et ils commencèrent à se disperser lentement…
« Revenez ! Tuez-moi ! Tuez-moi, je vous en prie… »
Je m’effondrai de nouveau.
Allongé sur le dos, je patientai… Longtemps. Mais la mort ne vint pas me prendre. Finalement, en pensant à elle, je m’endormis, puis, je fis un long rêve, incarnant un monstre immonde dans un monde apocalyptique, duquel je ne me réveillasse jamais…
N. A. Colia
Nouvelle du : 15-16-17/10/22
Défi : Ecrire une nouvelle à partir d'une image.
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2t2r · 6 years
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La colline au nom le plus long du monde
Nouvel article publié sur https://www.2tout2rien.fr/la-colline-au-nom-le-plus-long-du-monde/
La colline au nom le plus long du monde
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ecologieeteconomie · 1 year
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France, Nouvelle-Zélande, une ouverture en fanfare
Une première mi-temps compliquée
22 plaquages manqués, un essai encaissé, une entame catastrophique. Oui, oui, je parle bien de la première mi-temps de la France contre la Nouvelle-Zélande. On avait de quoi être inquiet.
Et pourtant, la France vire en tête 9-8 à la mi-temps. D’où vient ce miracle, direz-vous ? De la conquête et de l’abnégation de toute une équipe. Les Français ont été bousculés, mais ils ont su résister. Un plaqueur se troue, un partenaire se propose. Il y a toujours quelqu’un pour suppléer au cas où.
La mêlée a été impériale. Les Français avaient besoin d’un secteur pourvoyeur de munitions dans ce premier acte, ils ont pu compter sur le pack. Ils ont ainsi pu obtenir des pénalités et laisser Ramos faire parler la poudre. Ce dernier a été aussi précis au pied que dominateur sur les ballons hauts. La discipline a été au rendez-vous avec seulement 3 fautes.
Une deuxième mi-temps de folie
La physionomie de la deuxième mi-temps est totalement différente. Avec une nette domination des Bleus. Deux essais extraordinaires signés Penaud (son 30ème sous le maillot bleu, excusez du peu) et Jaminet et deux pénalités leur permettent de l’emporter 27-13.
Ce succès a été assuré malgré un essai litigieux accordé aux All Blacks. Les Français ont dominé de la tête et des épaules ce second acte. La pression a mis du temps à baisser mais, tout vient à point à qui sait attendre. Faire le dos rond et être d’une précision et d’un réalisme chirurgical, sont l’une des forces du XV du Coq.
Les Français ont ensuite offert un très beau spectacle à leurs fans en tribunes et aux 15,4 M de téléspectateurs qui ont accepté de regarder TF1 pour regarder leurs joueurs préférés.
Le score final de 27-13 est le fruit du travail d’une équipe de France, staff et joueurs qui fonctionne comme un groupe homogène en route pour la victoire.
En tout cas, c’est une belle entrée en matière. Battre les All Blacks, c’est toujours un évènement, le faire en Coupe du Monde est une consécration. Il y a de sacrés ajustements à faire mais, c'est un bon début.
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avidex · 1 year
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Nouvelle-Calédonie, 2015
Dernier post pour Kanaky, avec un mélange des genres :
En haut, une reproduction d'Escargots. L'histoire des escargots sur l'île vaut son détour... A Lifou des escargots endémiques voient leur territoire s’amoindrir à cause de la présence d'un autre escargot invasif et vorace. En demandant aux locaux comment différencier les deux espèces, nous avons obtenu une technique infaillible : marcher dessus... si il casse c'était l'escargot invasif.... Bon on n'a jamais tenté de vérifier la théorie sur le terrain.
En bas deux individus de Rainette verte et dorée, cette grenouille particulièrement vorace vient d'Australie et sa présence n'est pas particulièrement bien vue des scientifiques de Nouvelle-Calédonie où elle se porte très bien. Contrairement à son pays d'origine où ses effectifs ne cessent de chuter... Comme quoi.
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asfsdfs antoine qui dit à donatien qu'il a que 1200 dollars sur lui alors qu'il en a 69000
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buzznolimit · 1 year
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La cuisine du monde accessible en vidéos sur Buzz No Limit
Buzz No Limit est le paradis culinaire pour les amateurs de cuisine du monde entier. La plateforme propose une collection variée de vidéos de recettes à télécharger, permettant aux utilisateurs de voyager à travers les saveurs et les cultures. Des mets exotiques aux plats traditionnels revisités, chaque vidéo offre des instructions détaillées et faciles à suivre pour vous aider en cuisine. Que…
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magaratimes · 2 years
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#REUTERS. | L'application de messagerie WhatsApp subit des perturbations dans certains pays
#REUTERS. | L’application de messagerie WhatsApp subit des perturbations dans certains pays
L’application de messagerie populaire WhatsApp a cessé de fonctionner pour de nombreux utilisateurs à travers le monde, notamment en Afrique du Sud, en Inde, au Royaume-Uni et en Asie. De nombreux usagers disent rencontrer des problèmes lorsqu’ils tentent d’envoyer ou de recevoir des textes et des vidéos. “Nous sommes conscients que certaines personnes ont actuellement des difficultés à envoyer…
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obsessedbyneon · 8 months
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Jean Nouvel + Architecture Studio, interior of the Institute du Monde Arabe in Paris, France, 1984 - 1987.
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girafeduvexin · 1 month
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En clair, faut vraiment se battre contre cette idée que la littérature est intrinsèquement élitiste alors que s'il y a un art dans lequel on peut se plonger sans dépenser un euro, s'il y a bien un art qui propose du contenu pour tous les âges et pour tous les goûts, s'il y a bien un art auquel tu peux accéder à ton rythme, entre gros pavés et nouvelles, s'il y a bien un art si étendu et diversifié que deux lettrés peuvent être très cultivés sans avoir lu les mêmes livres, s'il y a bien un art fait pour tout le monde, c'est la littérature.
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dandanjean · 8 months
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Des rêves, des signes
Lorsque nous vivons des périodes d’incertitudes, nous avons le réflexe de regarder autour de nous, de tenter de trouver des signes qui serait là sur notre route pour nous guider sur la voie à prendre. Dans les faits, la plupart du temps, les signes étaient là bien avant notre passage et le demeureront encore longtemps. Ce qui fait la différence, c’est que nous sommes prêts à voir un sens pour…
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