#les deux zeppelins
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de-gueules-au-lion-d-or · 6 months ago
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Quand nous lisions l’histoire ancienne, l’histoire du Bas-Empire ou l’histoire du Moyen-Age, il nous semblait y trouver, presque uniquement, un amas formidable de tueries et d’attentats criminels ; la souffrance et le risque mortel, les tortures morales et physiques nous paraissaient devoir rendre « géhennique » la vie en ces atroces périodes et, si peu portés que nous puissions être d’admirer notre époque à nous, un lâche sentiment murmurait au fond de nous-mêmes :
- Tout de même l’existence est aujourd’hui plus calme et l’on ne risque pas, en tournant la page, de se barbouiller les doigts de sang chaud ! En vain le bon sens élevait-il la voix pour dire : - Pur effet de recul ! Rien de nouveau sous le soleil !…
…Et nous vivons, sans joie, car nous ne sommes pas assez assurés du salut d’une France où de grotesques parlementaires accumulent ignominies sur pantalonnades, et déshonoreraient Byzance. Mais nous vivons normalement et même, jamais on n’a tant mangé de gâteaux, les pâtissiers n’y suffisent pas, jamais on n’a tant envahi les cinémas, la vie coule.
Cependant, des millions d’hommes enterrés dans des tranchées humides passent leur temps, au milieu d’un fracas digne du Tartare, à s’envoyer la mort sous les formes les plus effroyables, chaque jour des centaines de membres sont déchiquetés, des malheureux sont enterrés vivants par des mines, des Zeppelins et des Taubes font pleuvoir la mort sur des villes endormies, les sous-marins et les mines flottantes envoient au fond des mers, les navires de commerce et leurs passagers.
Et comme si ce n’était pas assez, les pires attentats ajoutent le crime fourbe et sournois aux horreurs de la guerre mondiale. Les deux derniers valent la peine d’être notés : Yousouf Ezzedine, l’héritier du trône de Turquie, semblait peu partisan de l’alliance allemande, on le disait désireux d’une paix séparée, et voici qu’on l’a trouvé « suicidé », l’artère du bras tranchée, sur un parquet de son harem. Et puis à Ottawa, là-bas, c’est le très vaste et très beau palais du Parlement canadien qui prend soudain feu pendant une séance, cinq ou six horribles explosions retentissent, le sinistre prend instantanément un développement monstrueux. En Suisse, les usines qui s’obstinent à travailler pour les alliés, sont menacées de subir le même sort. A Bordeaux, dans la cale d’un navire chargé de blé, on a découvert une petite bombe qui, par bonheur, n’avait pas explosé en mer…
Tout cela, c’est la toute dernière petite récolte, et encore, combien qu’on ne nous dit pas. Roi Salomon, rien de nouveau sous le soleil
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xpoken · 7 months ago
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Au moment où l'un des albums les plus réussis de la carrière de Led Zeppelin sous le numéro IV est sorti en 1971, l'image des rockeurs avait considérablement changé
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Ils se sentaient comme des superstars, ont commencé à s'habiller de caftans de concert chics lorsqu'ils sont montés sur scène, ont utilisé un avion privé au lieu de fourgonnettes de tournée et se sont reposés en tournée non pas dans des chambres d'hôtel séparées, mais ont commandé une institution entière pour eux-mêmes.
 Bien sûr, les orgies et les bagarres ivres ne pouvaient pas s'en passer ... Mais en même temps, les gars écrivaient de la musique divine.  En particulier, le quatrième album se terminait par la composition Stairway to Heaven reconnue plus tard comme la "meilleure chanson de l'histoire de l'humanité".
L'opus, pour ainsi dire, se composait de deux parties - l'acoustique initiale et la seconde - explosive, fatale et affirmée.  En conséquence, les "quatre" sont devenus le disque de hard rock le plus vendu de l'histoire.
Avec la sortie de leur cinquième album en 1972, les Zeppelins ont mis fin à la pratique de numéroter chaque disque successif.  Cette œuvre a reçu le titre original Houses of the Holy.
 Il est intéressant de noter que la présence de l'opus du même nom a été assumée dans le matériel, mais il n'a pas été inclus dans la version finale, mais a miraculeusement refait surface dans le double de Physical Graffiti (que du bon à gaspiller!).
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x-or-officiel · 11 months ago
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L'album du week-end - Liam Gallagher & John Squire
Dans l'univers de la musique britannique, la collaboration entre Liam Gallagher, l'ancien chanteur d'Oasis, et John Squire, le guitariste des Stone Roses, est un événement que peu auraient pu prédire. Pourtant, leur album commun s'avère être marquant, une fusion de talents qui transcende les attentes et résonne comme le meilleur travail que chacun ait produit depuis des décennies. Tout cela tombe très bien puisque votre shérif de l'espace préféré, c'est à dire moi, a décidé d'en faire son album du week-end. Et avant de rentrer dans le vif du sujet, sachez que ce sera notre nouveau rendez-vous musical du vendredi sur le blog.
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En 2011, les Stone Roses font sensation en annonçant leur retour sur scène, promettant non seulement des concerts mais aussi la suite tant attendue de leur deuxième album. Malgré plusieurs tournées, seules deux nouvelles chansons émergent, laissant les fans sur leur faim et soulevant des questions sur la capacité du groupe à produire un nouvel album complet. John Squire lui-même exprime les difficultés rencontrées lors de ces sessions d'enregistrement, suggérant qu'un album était peut-être hors de portée pour le groupe à ce stade.
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C'est dans ce contexte que l'album collaboratif de Gallagher et Squire prend tout son sens. Il se pourrait bien que certaines des idées initialement destinées au troisième album des Stones Roses aient trouvé leur chemin dans ce projet. Gallagher, avec sa voix distinctive et tranchante, s'harmonise parfaitement avec les envolées de guitare de Squire, rappelant les meilleurs moments de Led Zeppelin et des Beatles. L'album navigue habilement entre différents styles, de la pop psychédélique à des morceaux plus rock, tout en intégrant des éléments caractéristiques des Stone Roses.
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Des titres comme "Mother Nature’s Song" nous replongent dans l'univers de ces derniers avec ses mélodies enchanteresses, tandis que "Just Another Rainbow" et "I’m Bored" exploitent l'héritage des Beatles. Mais l'album ne se contente pas de revisiter le passé, il offre également à l'ancien frontman d'Oasis l'occasion d'explorer de nouveaux territoires musicaux. Sur "I’m A Wheel", par exemple, on peut entendre une influence des Wings mélangée à du John Lennon, le tout porté par un blues énergique. Liam Gallagher s'approprie les paroles souvent mordantes de John Squire. La chimie entre les deux artistes est palpable, et le plaisir qu'ils ont à jouer ensemble transparaît dans chaque morceau.
Nos deux compères ont tous deux évoqué la possibilité d'un deuxième album, une perspective réjouissante au vu de la qualité de leur première collaboration. Contrairement aux promesses non tenues des Stone Roses, on peut espérer que ce duo continuera à explorer ensemble le riche territoire musical qu'ils ont commencé à défricher.
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lesombresdeschoses · 2 years ago
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SEVEN SOULS
Le meurtre des sept. J'avais évité les journalistes à sensations, pendant des semaines après avoir aidé la police à l’attraper... Il ne manquerait plus que notre ville soit envahie par des zombies. Mais la responsable des ces assassinats d'enfants était une humaine, pure souche. Elle croyait que les gamins étaient possédés par des entités démoniques des temps anciens, avant la création. Certains devraient consciencieusement gober leur Rispéridone. Jeanne Santori. Elle s'est défenestrée du haut d'un building désaffecté quand je l'ai poursuivie dans tout le quartier. Mon agence trimait bien. Ren aussi avait fini par porter un gun. Avant BlackHole. La belle époque.
Aujourd'hui pourtant j'ai l'étrange sensation, de vivre un songe. Je ne compte plus le nombre de fois que je me suis collée une balle dans la tête. Et où se planque mon mari ? Ou ex-mari ? Si je l'ai trompé, c'est que j'en avait un, non ? Trop de bizarre, tue le bizarre. Tyler est bien mignon, mais poursuivre un fantôme dans un monde imaginaire. Non. Je veux sortir. Me réveiller. Bouger de ce monde de cinglés. Mac est un bon flic pourtant, pourquoi ferme-t-il les yeux sur l'évidence que quelque chose cloche intégralement ici. Invasion de zombies, dans des zeppelins ! J'attends ! Et la fin du monde va être peinte en rose et on va tous se noyer dans de la guimauve ?
Absurde.
*
L’enquêtrice médite. Elle ne peut même plus réfléchir, assise dans un fauteuil délabré, à l’étage de « la maison du diable ». Elle ferme les yeux.
Lawrina se réveille dans un lit d'hôpital. Elle fixe un moment le plafond. Elle ne rêve pas, elle vient de se réveiller. De sa main lourde et engourdie, elle se débarrasse mollement des branchements qui la maintenaient en vie pendant tout ce temps. Elle tourne la tête avec grand peine, puis découvre à son chevet, l'agenda rouge trouvé dans l’appartement de l'amie de Liam. Elle le prend dans ses mains, se redresse lourdement dans son lit, le tient un moment en le fixant. Ses yeux, son corps se figent. Elle comprend.
*
Mortensen se relève lentement, puis sort du bâtiment infernal. Son téléphone vibre soudain dans la poche de sa veste, elle décroche :
— Mac ?... Commissaire Duncan ! Que me vaut cet honneur ?… Pardon ?… D’accord… Je fais une petite course avant et je passe le voir.
En raccrochant, Law se demande si le monde ne commence pas à s’effondrer sur lui-même. Comme une étoile morte. Plusieurs collègues ont subi les menaces d'hommes de main d’un mafieux notoire et l’inspecteur en chef du district de Brixton sort tout juste de l’hôpital. Tyler McKenzie, le beau gaillard de presque deux mètres s’est fait passer à tabac par un petit groupe de jeunes, soi-disant envoyés par BlackHole. Le Commissaire Duncan a donné quelques jours de congé à son meilleur élément et tient à ce qu’il respecte son repos. L’appel ne surprend pas l’enquêtrice, mais le tueur en série change encore de mode opératoire, ce qui lui semble illogique. Inquiétant.
*
London, Kassala Road. MacKenzie's home.
Lawrina serre Mac dans ses bras, son visage contre le dos dénudé de son partenaire.
— Aïe !
— Ça passera. Tant que tu as mal, c'est que t'es en vie.
— Elle te vient d'où cette remarquable philosophie ?
— L'armée.
— J'avais oublié. Ils ne t'ont pas menacée ?
— Non. Ils n'ont pas intérêt. Tu sais très bien de quoi je suis capable.
— Nous autres sommes des flics, ne l'oublie pas, s'il te plaît.
— J’étais flic, ne l’oublie pas, s’il te plaît, ironise-t-elle : mais je ne me suis pas engagée pour faire respecter la loi, plutôt pour la justice. Un stupide rêve de gamine. BlackHole nous envoie la mafia, c’est nouveau...
— Je t'aime.
— Arrête tes conneries Mac. J'en ai toujours voulu au monde entier. Je n'aime personne, ce n'est pas contre toi.
— Je ne sais pas ce qui m'a pris, oublie ça.
— Tu es une personne sûre, loyale et mortellement sexy ! Mais...
— J'ai l'impression d'être un steak !
— Quand même pas.
— Aïe !
— Ils ne t'ont pas loupé. On va s'en sortir.
— Ils ont failli me tuer, si mon indic n'avait pas été là... il m'a sauvé la mise. Ils ont mis Ray dans une chaise roulante, menacé les familles de Dan et Felson, Reese s'est pendu. Oui on va s'en sortir.
— T'as jamais lâché. Commence pas.
— Sans toi, ce n'est plus pareil... Pas même une lettre de menace ?
— C’est plutôt de la prose sur du papier rouge.
— Arrête, je te parle des agresseurs.
— Tu fais ton parano, là. Non. Je suis allée me présenter comme il se doit.
— Simple présentation et tu deviens intouchable ?
— J'ai grandi dans un quartier de mafieux. Morgann et moi étions les filles adoptives d'Eddy Monroe. Façon de parler bien sûr, nos parents étaient en vie, enfin… papa est mort, j’avais treize ans. On prenait le thé avec un criminel à la retraire, tu imagines !
— Eddy Monroe. C'était une légende en son temps ! La police n’a jamais rien eu contre lui ! Tu as grandi avec Eddy Monroe !
— Yep Sir. L’Écosse est vraiment la maison de retraite des english. Même les mafieux s’y planquent.
Mac se retourne brusquement vers Law, la plaque contre le matelas et l'embrasse. Elle le repousse, puis le regarde, sourire aux lèvres.
— Tu es un bleu sur pattes, mais tu trouves encore la motivation pour ça ? C'est l'effet Scorsese ? Si je mets un Borsalino, tu me fais quoi ?
Mac roule sur le côté, se prend le visage dans les mains. Mortensen se redresse. Il lui passe la main sur le dos.
— Il te va bien, mon T-shirt.
— C'est le look boy friend. On a vraiment un métier de merde ! Passer sa vie la gueule dans le sang, ce n'est pas humain !
— Je sais. Raconte-moi. Eddy Monroe. Que s'est il passé avec Mongann ? Si tu ne veux pas…
— Non, ça va. On était adolescentes. Elle avait dix ans, moi quinze. On traînait souvent chez Eddy après l'école, il nous racontait sa vie. On a fait sa connaissance, je devais avoir huit ans... Il est devenu notre papa bis. C'était les contes du Parrain. Il aurait pu écrire un livre, il y avait de la matière. Il avait largement de quoi en faire une série télé, même. Mais un jour ça a mal tourné, Morgann s'est faite enlever par son rival. Francis Jones Jr.
— Tu donnes des noms. Tu n'as pas peur ?
— Non, j'ai changé d'identité. Je m'appelle Alice, enchantée.
Mortensen se tourne vers lui, en lui tendant la main. Mac la dévisage intriguée. Elle éclate de rire :
— Tu ne marches pas, tu cours, toi !
— Saleté ! J'y croyais en plus !
— Je ne peux plus te montrer ma carte de police, j’ai démissionné pour monter une boite de strip-tease !
— Fous-toi de ma gueule. C'est difficile d'imaginer qu'un flic a grandi dans la pègre.
— Détrompe-toi. Pas mal de tes collègues sont issus de quartiers pourris ! Mon père était un fils de gangster, il s'est battu pour sortir de là. C'est pour ça qu'il a intégré la Royale Navy, puis il a rencontré ma mère. La famille l'a laissé tranquille, c'est prestigieux la marine, ça fait classe sur le Blason. De Belsfast aux quartiers pourris d'Edimbourg, en passant par les faubourgs de Glasgow… les Mortensen ont une vie pimentée. Jones Jr a enlevé Morgann. Eddy a organisé l'échange le jour même. Ma sœur contre Eddy. Jones voulait le pouvoir. Quoi de mieux que de soumettre un grand nom international...
*
Connor enlace sa partenaire.
— Ma nana a été « l’homme de main » d’une grosse pointure de la pègre et élevée par Eddy Monroe. On le surnommait « le roi d'Edimbourg » quand même. Eddy Monroe et Francis Jones Jr ! Suis soufflé ! J’ai chaud !
Morgann lui glisse la main dans le boxer.
— Je sais. Ça t’excite, mon cochon, Connor rougit. Mais c'était un type normal, reprend-elle en s’installant sur son homme, continuant de lui masser l’entre-jambe : dans ce milieu il ne faut pas avoir de cœur. On a fait l'échange sur un parking désert. J’étais arrivée à trois mètres de la voiture et là, Eddy se fait tirer dessus, je me suis jetée dans la caisse, Law a démarré en trombe, on a récupéré Monroe, au passage. La voiture était une vrai passoire. Je ne sais pas comment on a pu se sortir de là, je ne me souviens pas, j'ai l'impression d'avoir rêvé ces événements. On s'est planqué pendant trois jours dans un squatte, le temps de soigner Eddy. Il n'avait pas grand chose heureusement. Bien sûr les gros bras de Jones ont menacé la daronne. Eddy s'est sacrifié. Il est parti se rendre. On ne l'a plus revu. Depuis cette histoire, Lawrina et moi ne nous sommes plus parlées. Je me suis éloignée d’elle. J’ai commencé à bosser pour Jones Jr. Quand ma sœur a appris ça, elle est partie à l'armée, a fait une école de police, puis est devenue flic.
— Mais t’es entrée dans la police aussi. Comment t’as fait ?
— J’ai fait ça uniquement pour te passer les menottes. Espèce de sale petit dealer pour fils à papa. J’aime les vilains garçons.
Morgann embrasse son amant avec passion. Connor n’arrive plus à se contenir, la retourne et se colle à elle en cuillère.
— Arrête de me chauffer, ma belle. Ou je vais t’infiltrer en profondeur, vilaine fille !
La jeune femme sourit. Il l’enlace tendrement, puis plonge son visage dans ses cheveux auburn.
— J’ai bossé pour Jones Jr uniquement parce que je voulais savoir ce qu’il avait fait de Monroe. Je l’aimais beaucoup. Après la mort de papa, ma mère me gonflait. Eddy me remontait le moral. J’ai commencé à consommer. Bosser pour cet enfoiré n’était pas une sinécure. Progressivement je me suis sortie de ce merdier. Seule. Je n'avais pas de casier, c'était plus facile. Première année dans la police, j’infiltre un gang. Logique.
Le jeune homme l’observe, fasciné par son récit.
— Oui, infiltre-moi, mon chou. Je n’arrive plus à tenir. Tu m’énerves avec ton regard de braise.
Connor passe sa langue sur la nuque de Morgann. La jeune femme frissonne.
— Je t’aime, mon espionne des bas-fonds. Faudrait que tu penses à changer de métier. J’ai pas envie de te perdre.
— Il y a des choses immuables, dans l’univers.
*
Parfois je me demande si ma sœur n’a pas bossé pour Jones, uniquement pour avoir sa peau.
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beatlesonline-blog · 2 years ago
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celinemaltere · 6 years ago
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3e aventure de Fernando : "L'été".
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jacquesdor-poesie · 3 years ago
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(La guerre en Ukraine m'a fait repenser avec force à ce grand-père qui avait survécu à Verdun... Enterré vivant 3 fois dans les charniers du front et qui, par trois fois remonta d'entre les morts. Le temps passe, les leçons de l'histoire n'existent pas, la preuve, les guerres toujours refont surface. Un texte en pensant à cet homme qui ne réclama jamais rien, pas même ... une pension de guerre). À Félix G....
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La plaie loquace du poème. La terre plaie ouverte de l'histoire. Mirador du couchant, une flopée d'alouettes cherchait la nuit comme pour en guérir la mémoire. Dans les champs, pas loin, un jour, il y eut des tranchées. Certains, un tout petit nombre, se souviennent encore de ces galeries à ciel ouvert et des hommes enguenillés d'uniformes sales qui les hantaient ; soldats comme enterrés, ventre vide grouillant de peur, pieds gelées dans la boue partagée avec les rats. Peur de tout, tout le temps. Peur des obus et leurs soudain fracas giclés de nulle part, de l'obscurité même ; lettres gribouillées en dessous à la faveur de cet éclairage effrayant, quelques mots pour la fiancée qu'ils n'ont, pour la plus part, jamais revue : une Louise, une Ginette, une Madeleine. Des prénoms si doux quand ils les prononçaient à mi-voix au milieu de cet enfer. Prières de soie maternelle aux seins rêvés, au ventre fantasmé, nid irréel et doux, prénom d'une absolue consolation au milieu des nuits d'horreur. Depuis, les goulots, les boyaux, les excavations, les plaies, se sont refermés, la terre de la guerre est redevenue champs, la terre a repris le dessus. Des années et des années sont passées. À cette heure, des vaches silencieuses comme de patients Zeppelin, les pis gorgés de lait emplissent le paysage. L'herbe y est grasse et sucrée, la pluie fine et transversale est comme le voile de la mariée quand elle sourit en dessous. Parfois, à la tombée de la nuit, on croirait entendre des voix au-dessus de la brume : celles qui relisent sans fin, en les murmurant, les amoureuses lettres. Du fond d'un cratère invisible, le cadavre d'un cheval de glaise aux deux ailes blanches s'envole enfin ... Si longtemps après, en plein oubli. Il faut dire que beaucoup, ce jour-là, aux alentours, crurent à la fumée d'un tas de mauvaises herbes consumées en plein champ. D'hier déjà tout à disparu, mais sous les pas, pourtant, tout est si proche. Les nouveaux venus s'occupent du présent, le présent qui prend toute la place ; dans l'esprit des hommes de passage, l'histoire paraît toujours trop ancienne pour avoir encore voix au chapitre. Dans une brocante, un après-midi, il y a peu, prodigieux hasard, j'avais trouvé une vieille carte postale qui disait : " Chère Eugénie, je pense bien à toi, les fêtes de Noël arrivent à grand pas, ce serait tellement merveilleux de les passer avec toi. Hier j'ai perdu Lucien et Maurice tombés sous les balles des boches, mes deux plus fidèles amis. On pourra peut-être récupérer leurs corps un peu plus tard, je l'espère pour leur famille. Je tiens le coup de mon mieux en pensant à toi, pas un jour, pas un instant où je ne pense à toi. Je t'embrasse mon aimée, de tout mon cœur, de toute mon affection, de tout mon amour. À bientôt, ton Joseph qui t’aime ".
jacques dor
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alexar60 · 3 years ago
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Transylvanie express (19)
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Lien pour celles et ceux qui souhaitent lire les précédents épisodes
C’était un bourdonnement incessant !
Au début, je n’y faisais pas attention. Je restais assoupi, le livre de Ludmilla sur le ventre. J’avais essayé de traduire quelques passages pendant qu’elle se promenait dans le train, afin d’oublier cette longue attente avant d’arriver à Bucarest. Je commençai à fermer les yeux, plongé par les roulements du train. Puis, un nouveau son apparut lentement jusqu’à m’intriguer.
Je crus d’abord à un zeppelin. Seulement, il n’y avait rien dehors, à part ce fichu et ténébreux brouillard intense. Toutefois, j’observai par le carreau ce qui pouvait être visible. C’est-à-dire, quelques ombres, hypothétiques bâtisses lointaines, forêts perdues dans un paysage désolé. Puis, je constatai que le vacarme venait de l’intérieur du train.
Dès lors, j’ouvris la porte, écoutant la sirène continuer de siffler sans arrêt. Cela ressemblait parfois à un moteur et, tellement puissant qu’il cachait le bruit du train. Je sortis de ma cabine et me dirigeai d’un pas lent vers ce bruit, dont l’origine resta inconnu. De plus, le couloir devint rapidement vide. Personne ne semblai être inquiet par cet horrible bourdonnement. Je marchai comme attiré par le son. Je pouvais voir les silhouettes défiler dans la brume, signe que le train avançait toujours. Le bourdonnement continua. De toute façon, même s’il s’arrêtait brusquement, j’aurais gardé le bruit dans la tête.
Le couloir parut terriblement froid malgré ses couleurs flamboyantes. Me dirigeant vers le fond du wagon, je dépassai la porte de nos voisins, puis celle de leurs voisins, et ainsi de suite. Et toujours personne ne sortit. Pendant ce temps, le bruit devint de plus en plus fort. Si fort que je sentis mes tympans se percer. Presque hypnotisé, je continuai de marcher dans le couloir et arrivai devant la porte de la dernière cabine ; là où le bruit sortait !
J’appuyai la poignée et réussis sans mal à pousser la porte. La cabine ressemblait à la mienne. Par contre, elle n’était pas occupée. La sirène sembla provenir de la salle de bain. J’entrai, et m’arrêtai soudain en entendant une voix… une voix féminine et inconnue :
-          Un, deux, trois…un deux trois…un, deux, trois.
Elle chuchotait sans arrêt ces nombres 
-          Un deux trois…un, deux trois…Un, deux, trois
Après avoir inspiré un grand coup, je fis un pas en avant. La voix sembla venir du plafond. Le temps de lever la tête, elle chuchotait derrière moi. Je me retournai subitement, elle se situait de l’autre côté du mur, sur le palier dans le couloir. Une sensation éprouvante commença à envahir mon esprit. Cependant, je voulus trouver l’origine du bourdonnement de plus en plus strident. Alors, doucement, je poussai la porte de la salle d’eau. Tout à coup, le bruit s’arrêta, contrairement à la voix.
-          Un, deux, trois…un, deux, trois…un deux, trois…
J’observai, dans le plus étonnant des silences, l’évier qui gouttelait. Je le serrai, bien que je devinasse qu’il n’était pour rien dans ce vacarme. Puis, je quittai la pièce, retournant dans le couloir. Mais au moment de fermer la porte, le bruit revint. Cette fois, il venait de l’autre côté du wagon. Je traversai de nouveau le couloir dans un terrible assourdissement. Mes oreilles saignèrent, une perle rouge glissa de mon nez et s’engagea sur mes lèvres serrées, parfumant ma bouche d’une forte odeur de fer.
A mi-parcours, je réalisai que le bruit provenait de ma cabine. Je continuai de marcher au rythme de la voix et de ses nombres.
-          Un, deux, trois…un, deux, trois…un, deux, trois…
Un toussotement surgit de la chambre des italiens. La porte s’ouvrit lentement à mon approche, m’invitant à entrer. Cependant, je restai sur le palier, observant la pièce assombrie par le rideau fermé. Par contre, je distinguais deux formes : l’une fine, l’autre robuste. Elles étaient assises sous la fenêtre, le dos collé au mur. Très vite, je réalisai qu’il s’agissait de poupées. D’ailleurs, je reconnus celle qui ressemblait à Catalina. Une sensation de peur me submergea. J’hésitai à retourner dans ma cabine. Tout à coup, la sirène crissa si fort que je tombai presque à la renverse. Mon nez continuait de saigner.
-          Un, deux, trois…un, deux, trois…
Le son devint si violent, que je pris la fuite. Je courus pour sortir du wagon. Je m’éloignai et m’engageai dans un second wagon. Continuant à me diriger vers la queue du train. Je ne remarquai pas les couloirs se ressemblants tous. Enfin, sans m’en rendre compte, j’arrivai dans le secteur des voyageurs quotidiens.
-          Un, deux, trois…un, deux trois… un, deux, trois… reviens à moi !
Je marchai au milieu des deux colonnes de sièges en bois et en cuir. Personne ne montra d’inquiétude envers le ronronnement inhabituel qui couvrait toujours le roulement du train. Personne ne me regarda, ni ne s’inquiéta de voir passer un homme saignant de plus en plus des orifices. Puis, je pris de nouveau peur en les observant de plus près.
-          Un, deux, trois…un, deux trois… un, deux, trois… reviens à moi !
Leur peau était de couleur marron ou peinte d’une substance rose. Leurs bouches n’existaient pas, leurs bras s’enchevêtraient de fils attachés à leurs mains. Certains avaient des bouts de laine pour cheveux, tandis que d’autres se contentaient de peinture noire. Seuls leurs yeux remuaient, me dévisageant parfois lorsqu’ils arrêtaient de tourner. Je marchai aussi vite que je pus, sans courir pour ne pas effrayer un monstre éventuel…et je ne me voyais pas être pourchassé par une horde de marionnettes.
-          Un, deux, trois…un, deux trois… un, deux, trois… Je t’en prie, reviens à moi !
L’écho tambourinait dans ma tête. Je marchai toujours à l’arrière du train. La brume rendait les carreaux des fenêtres opaques. Je ne distinguai même plus les silhouettes des bâtiments. J’ouvris la porte du wagon afin d’accéder au prochain. J’étais encore au milieu de poupées déguisées en ouvriers, paysans ou bourgeois. Ils roulaient les yeux avant de les fixer sur moi. Le gout du sang pénétra ma gorge. Je remarquai une tache rouge et encore fraiche sur l’épaule de ma chemise blanche.
-          Un, deux, trois…un, deux trois… un, deux, trois… reviens à moi !
Lorsque j’arrivai à la dernière porte. Stupeur, le train s’arrêta ! Je distinguai les rails malgré le brouillard et il y avait elle ! Sur le coup, je ne la reconnus pas. Elle portait une longue robe noire, ses cheveux longs cachaient ses épaules. Elle attendait au milieu de la voie ferrée. Dès lors, je descendis du train, et marchai dans sa direction. Le bruit du moteur était encore présent et m’empêcha d’entendre le train repartir.
-          Un, deux, trois…un, deux trois… un, deux, trois… reviens à moi !
J’avançai vers la fille du train. Elle avait le teint blanc contrastant avec ses cheveux noirs. Elle me regarda de ses yeux marron, peut-être noir. J’approchai lentement. J’humectai mes lèvres pour nettoyer le sang. Elle ne dit aucun mot, attendant sagement. Puis, elle tendit les mains pour inviter les miennes à les saisir. Dans son regard, je retrouvai un peu de Ludmilla. Mais, il y avait une énorme différence quant à la forme du nez et du visage.
-          Un, deux, trois…un, deux trois… un, deux, trois… reviens à moi ! chuchota-t-elle tout en gardant la bouche fermée.
Je pris ses mains. Elles étaient gelées. Le brouillard nous absorba. Le bruit du moteur se tu. Elle approcha la tête tout en continuant de marmonner les chiffres. Soudain, elle ouvrit la bouche, dévoilant des dents aiguisées et pointues. Je n’eus pas le temps d’esquiver, sa morsure s’enfonça brutalement dans mon cou. Je demeurai inerte, la laissant s’abreuver du sang qui me restait. Dès lors, je fermai les paupières. Je sentis mon âme s’envoler.
-          Un, deux, trois…un, deux trois… un, deux, trois… reviens à moi !
La voix de Ludmilla me fit sursauter. J’étais dans ma cabine, allongé sur la couchette. Un sourire irradia brusquement son visage. Elle souffla et me prit dans ses bras, oubliant le livre sur mon ventre dont elle froissa quelques pages
-          Tu m’as fait peur, dit-elle. J’ai pensé que tu ne te réveillerais pas.
Un nuage de fumée sortit de sous la porte. Mes bras enlacèrent mon amie. J’avais toujours le goût du sang dans la bouche.
-          Je rêvais profondément, assurai-je.
Toutefois, je regardai toujours la porte, me demandant si c’était réellement un rêve.
Alex@r60 – mars 2022
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focusmonumentum · 3 years ago
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Le Ministère de la Guerre
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L'îlot urbain Saint-Germain, sis entre l'Assemblée nationale et la rue de Solférino, abrite le siège de l'ancien ministère de la guerre, tour à tour nommé (puis renommé) ministère de la défense et des armées.
D'abord installés dans l'ancien couvent des Filles de Saint-Joseph (fondé en 1640 et "confisqué" à la Révolution), les services du ministère s'agrandissent, avec ce bâtiment édifié à son emplacement entre 1867 et 1877, longeant le nouvellement percé boulevard Saint-Germain, dans le cadre des travaux du baron Haussmann. Formant un angle obtu entre le boulevard et la rue de Solférino, surplombant la bouche de métro éponyme de la ligne 12 ainsi que la place Jacques Bainville, une tour-horloge monumentale est édifiée aux cadrans, chiffres et aiguilles dorées, donnant de deux côtés, fixant "l'heure militaire", réglant depuis lors l'heure officielle des décisions parlementaires de l'assemblée toute proche. 
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C'est en ces bâtiments qu'est appelé le capitaine Alfred Dreyfus, en janvier 1893, en tant que stagiaire, d'où débutera toute "l'Affaire"...
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Dans la nuit du 11 au 12 mars 1918, l'un des nombreux bombardements allemands de la capitale, opérés depuis des Zeppelins, frappe le ministère de la guerre, dont des traces sont toujours visibles sur la façade donnant sur le boulevard Saint-Germain, auxquelles s'ajouteront les stigmates des combats de la Libération de Paris, les 24 & 25 août 1944.
Depuis 2015 et l'inauguration de l'Hexagone Balard, au sud-ouest de Paris, réunissant les différents services des ministères des armées, l'îlot Saint-Germain est quasiment délaissé, dans l'attente de travaux transformant les locaux en logements sociaux. Y demeurent malgré tout les effectifs de l'Opération Sentinelle, renforcés depuis les attentats de Paris en 2015, hébergés dans de meilleures conditions qu'auparavant. En attendant leur déplacement ou éventuelle démobilisation...
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L'Hôtel de Brienne, construit par l'architecte François Debias-Aubry en 1726, abrite toujours les bureaux de l'actuelle ministre des armées, Florence Parly. Elle occupe le siège de nombreux ministres de renom (des armées, de la guerre ou de la défense) l'y ayant précédé depuis 1817, comme Georges Clémenceau, y organisant les opérations ayant mené à la victoire française de la Grande Guerre, ou le général de Gaulle, secrétaire d'État à la guerre en juin 1940, retrouvant le même bureau en août 1944, en tant que chef du gouvernement provisoire, jusqu'en janvier 1946 et son changement de fonction. Son bureau est resté dans le même état depuis son départ, comme une "period-room", figée dans le temps, d'un temps ou le terme de "ministère de la guerre" prenait tout son sens... 
Crédits: ALM’s
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aramielles · 3 years ago
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5, 16 et 27
5:A song that needs to be played LOUD
AND THEY STARTED TO SING BYE BYE MISS AMERICAN PIE
(American pie de don mclean, j’aime TELLEMENT cette chanson)
ou alors say you love me de fleetwood mac
16:One of your favorite classical songs
CE mouvement de la symphonie du nouveau monde ou alors Le grand pas de deux de l’acte ii de giselle. Mamma it’s chef’s kiss
27:A song that breaks your heart
Il y en a tellement ?? À part Diamonds and Rust, c’est peut-être If you could read my mind de Gordon Lightfoot (oui, remarquons que j’adore la folk) ou dans un autre registre, All my love de led zeppelin parce que… le contexte. Robert Plant l’a écrite en hommage à son fils Karac, mort à 5 ans et putain it slaps.
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vidrockmusic · 4 years ago
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Je suis de la génération qui a écouté et aimé Freddie Mercury, David Bowie ,Elton John, Georges Michael et Lou Reed et ne s'est jamais posé le problème de savoir quelles étaient leurs préférences sexuelles,
On s'en fichait , en fait on était heureux et ils étaient heureux.
Nous sommes aussi la génération qui a aimé Led Zeppelin ou Deep Purple ou Neil Young ou les Eagles, sans se soucier des paroles qui seraient aujourd'hui considérées comme sexistes.
Lorsque Boy George est arrivé, nous ne nous sommes pas demandé s'il aimait les hommes, les femmes ou les deux, nous avons simplement apprécié sa musique et lorsque Jimmy Somerville nous a raconté son histoire de petit garçon d'une petite ville, nous avons été émus et avons chanté avec lui.
Et il n'y avait pas de lois nous obligeant à être solidaires ou au moins impliqués.
Il n'y avait pas de comités menaçants ou de gardiens prudents pour nous censurer si nous faisions une blague.
Il y avait Alyson Moyet, à l'époque résolument hors normes, mais belle et très talentueuse, et personne ne pensait qu'elle valait moins que Claudia Schiffer. Au contraire.
J'aimerais comprendre ce qui s'est passé entre-temps, car à mon avis, toutes ces censures ont pour seul effet de créer ce qu'elles censurent, de le générer par réaction.
À mon avis, nous étions beaucoup plus avancés sans les impositions, car les impositions, comme nous le savons, génèrent souvent l'effet inverse.
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xpoken · 1 year ago
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Au moment où l'un des albums les plus réussis de la carrière de Led Zeppelin sous le numéro IV est sorti en 1971, l'image des rockeurs avait considérablement changé
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Ils se sentaient comme des superstars, ont commencé à s'habiller de caftans de concert chics lorsqu'ils sont montés sur scène, ont utilisé un avion privé au lieu de fourgonnettes de tournée et se sont reposés en tournée non pas dans des chambres d'hôtel séparées, mais ont commandé une institution entière pour eux-mêmes.
 Bien sûr, les orgies et les bagarres ivres ne pouvaient pas s'en passer ... Mais en même temps, les gars écrivaient de la musique divine.  En particulier, le quatrième album se terminait par la composition Stairway to Heaven reconnue plus tard comme la "meilleure chanson de l'histoire de l'humanité".
L'opus, pour ainsi dire, se composait de deux parties - l'acoustique initiale et la seconde - explosive, fatale et affirmée.  En conséquence, les "quatre" sont devenus le disque de hard rock le plus vendu de l'histoire.
Avec la sortie de leur cinquième album en 1972, les Zeppelins ont mis fin à la pratique de numéroter chaque disque successif.  Cette œuvre a reçu le titre original Houses of the Holy.
 Il est intéressant de noter que la présence de l'opus du même nom a été assumée dans le matériel, mais il n'a pas été inclus dans la version finale, mais a miraculeusement refait surface dans le double de Physical Graffiti (que du bon à gaspiller !).
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anyahopes · 4 years ago
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They saved the rock music and more : The Battle At Gardens Gate Review [French]
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[Sorry for English people but my skills are awful and it was more easy for me to write this review in French. ]
Peut-on savoir qu'un groupe va écrire l'histoire du rock ? Probablement que non. Encore moins en 2021 où 70 ans d'histoires, de chansons et de mélodies semblent avoir déjà tout dit. Beaucoup d'artistes tentent, à leur manière, de se détacher du passé quitte à sombrer dans une relative insipidité de création. D'autres au contraire puisent leur inspiration dans ce qu'ont construit leurs aînés pour offrir au monde une autre destinée au rock : celle de son retour fracassant.
L'avantage d'avoir grandit avec les légendes du rock c'est que j'ai à mes côtés l'individu le plus à même de me raconter la glorieuse épopée de The Beatles, de à quel point des groupes comme Pink Floyd et Led Zeppelin ont crée un boulevard pour ceux qui allaient suivre et que jamais une génération comme la sienne connaîtra ce qu'il a vécu : l'avènement du rock et du hard rock et d'une époque où la musique a écrite ses plus belles heures.
Evidemment il est de cette génération qui juge sévèrement le rock d'aujourd'hui, qui peste devant ces nouveaux artistes tous plus insupportables les uns que les autres et que "décidément ça vaut pas un bon [insérer nom random d'album culte de groupe tout aussi culte]. Etant née dans les années 1990 j'ai connu à l'adolescence le punk rock de Green Day, le neo-metal de Linkin Park et l'avènement du rock mainstream à deux balles où il suffit qu'un mec sait un peu près bien jouer de la guitare pour faire crier les groupies ; option belle gueule en passant. Il est certain que pour mon papa, malgré une relative satisfaction de voir que je choisissais la musique rock, il était nettement plus préoccupé par la qualité médiocre de l'industrie.
Je lui en ai fait écouter des groupes, des musiciens, des chanteurs et chanteuses. AUCUN n'a réussi à approcher, même un peu son univers. Bien sûr, il va aimer des chansons récentes (dernièrement Glasgow du groupe anglais The Snuts) et jeter des coups d'oeil curieux à l'actualité musicale. Reste une constante : dans ses moments cools à la maison, c'est toujours un disque de The Who, Pink Floyd ou Led Zeppelin qui tourne sur la chaîne Hi-Fi.
Et puis il y a eu Greta Van Fleet.
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La rencontre était à double-tranchant : soit il allait adhérer ou au contraire rejeter en bloc l'idée même qu'un groupe puisse toucher à sa jeunesse. Je m'attendais qu'il me rende les disques au bout d'une seule écoute, comme il le fait habituellement.
Des semaines plus tard, les disques ont fini par trouver leur place auprès de ses légendes. Ce moment dingue où je suis rentrée du boulot et que Safari Song résonnait à fond sur la chaîne Hi-Fi. Ce moment où il m'a demandé s'il pouvait garder les disques un peu plus longtemps. Ce moment où j'ai réalisé que Greta Van Fleet n'était pas un simple groupe de rock : ils avaient gagné le droit d'entrée dans l'univers musical de mon père.
The Battle At Garden's Gate est sorti aujourd'hui, en ce vendredi 16 avril 2021. Dire que j'attendais (je rectifie : on attendait) cet album est un euphémisme. J'avais été bouleversé par Heat Above (spoiler : je suis toujours) comme rarement une chanson avait pu le faire. Comment dire que je n'étais absolument pas prête pour les deux ballades de l'album Tears Of Rain et Light My Love. Qu'en réalité, je n'étais pas prête tout court pour cet album.
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La première écoute est, selon les spécialistes la plus parlante. Les suivantes ne font que confirmer, nous permettent de décortiquer et comprendre chaque mécanique qui nous ont fait aimer une chanson. Pour autant, l'appréciation est une histoire d'émotion, de timing et d'histoire musicale. C'est probablement pour cela que j'ai autant de mal à mettre des mots sur l'émotion qui m'a galvanisé (et continue toujours) durant l'écoute de The Battle At Gardens Gate : comme si l'album n'était plus seulement leur histoire mais celle de milliers d'autres, dont la mienne.
Plus grandiose encore, c'est de mettre bout à bout From The Fires, Anthem Of The Peaceful Army and The Battle At Gardens Gate pour saisir la richesse, l'émotion, la force incroyable et surtout l'authenticité derrière chaque titre. Oui, on peut trouver Greta Van Fleet pompeux, exubérant, agaçant. Oui, on peut même être jaloux face à une telle maîtrise musicale atteinte seulement au second album (From The Fires est un EP), de leur capacité à réunir jeunes et anciens autour d'eux et tout simplement de brillamment à créer un univers bien à eux.
Alors parlons de The Battle At Gardens Gate.
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Tout d'abord il est intéressant de voir le contexte de sortie de l'album : From The Fires, leur premier EP avait fait un boucan remarquable et pas vraiment anticipé par le groupe qui s'est retrouvé nominé aux Grammy Awards 2018 (oui quand même) avant de repartir avec la récompense du meilleur album rock. On parle bien du premier EP d'un groupe de rock. C'est lunaire, ça ne veut rien dire mais la hype autour de Greta Van Fleet a pris des proportions hallucinantes et il a fallu que Joe Satriani et Slash disent aux journalistes de laisser le groupe tranquille en voyant l'énorme bordel provoqué par juste quatre gars qui n'avaient rien demandé.
Un an après sortait Anthem Of the Peaceful Army et cette fois-ci l'accueil fut nettement plus tiède de la part des journalistes. Dans la lignée direct de l'EP, il est clair que l'album ne prenait aucun risque et c'est finalement sur scène que Greta Van Fleet a fini par conquérir le public. 2 ans et demi plus tard, l'album est pourtant de qualité avec des chansons qui mettent littéralement une tannée (Brave New World, You're The One, Mountain Of The Sun). La douche froide des critiques n'est pourtant pas étonnante : à nouveau, les médias s'étaient pris de folie face aux [attentions propos merdiques en approche] nouveaux Led Zeppelin et attendait que Greta Van Fleet soit exactement ça.
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J'ai déjà expliqué plusieurs fois à quel point il était navrant de voir que chaque nouveau phénomène musical soit comparé à des légendes du rock puisque cela ne fait que générer plus d'espoirs qui forcément ont des risques assez grands de ne pas être atteints. Cela arrive bien trop souvent pour n'être qu'un hasard.
Greta Van Fleet aurait pu prendre la tangente en s'extirpant de cette pression écrasante. Même pas. The Battle At Gardens Gate est à l'image du groupe et bien plus encore : Entre anthems fédérateurs (Build By Nations, Stardust Chords, The Barbarians), ballades rock (Light My Love, Tears Of Rain) et expérimentations (Age Of Machine, The Weight Of Dreams), la solidité de l'album est incroyablement scandaleuse. Chaque écoute prend encore plus aux tripes et la maîtrise vocale de Josh impressionne par sa justesse autant au niveau de la performance que de l'émotion.
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Loin de correspondre aux standards du rock mainstream, loin de correspondre à l'industrie musicale tout court, Greta Van Fleet trace sa propre route musicale sans regarder derrière lui. The Battle At Gardens Gate est plus cinématique, plus magistral, plus impressionnant. Surtout l'album reste authentique, magistralement orchestré par des choix d'enregistrements exceptionnels (à l'ancienne soit le groupe entier jouant les morceaux) sans effets supplémentaires. Greta Van Fleet livre un album sans filtre à une époque où les artistes ne cessent d'abuser des effets sur leurs compositions au risque de perdre en spontanéité. Ce choix de production, audacieux et que certains qualifieront d'austère est pourtant la marque de fabrique du groupe depuis From The Fires.
Greta Van Fleet a toujours été un groupe taillé pour la scène et qui s'est construit par l'expérience scénique, conduisant à des élans d'improvisation hallucinants loin des codes d'aujourd'hui où chaque chanson est millimétrée pour rentrer dans un cadre. Sur scène, en studio, Greta Van Fleet ne triche jamais.
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On voit pourtant venir les critiques (celle du magazine Pop Matters est honteuse) arguant le manque criant d'originalité. Ces mêmes critiques qui, quatre années auparavant, encensait Greta Van Fleet. Comme si From The Fires avait été écrit juste pour le buzz. Absolument pas : ces 8 titres présentaient déjà ce qu'était le groupe. Simplement galvanisé par ces "enfants de Led Zeppelin", on oubliait un peu vite que Greta Van Fleet avait déjà sa propre identité, loin de tomber dans les travers de la Vague Revival 70.
Ou peut-être bien que les gens sont effrayés par ce talent indécent, cette facilité pour le groupe d'être aussi sincère dans leur démarche artistique, de ne pas avoir besoin de tricher, de gommer leurs imperfections. Dans une industrie musicale où les artistes doivent absolument être "parfaits" et ne rien laisser au hasard, il est certain que la direction prise par Greta Van Fleet effraie. Si à la vingtaine ces gars-là sont capables d'une telle maîtrise musicale, qu'en sera-t-il dans dix ans, vingt ans ?
En attendant profitons de ce que Greta Van Fleet nous offre. Un album incroyable, rempli d'émotions et d'espoirs mais également authentique et inspirant.
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blood-salt-rust · 4 years ago
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Pourquoi parler cartographie en premier avant même d'effleurer ce qu'est un Grisha ou d'en dire plus sur le contexte politique ?
Parce que l'univers de Sea of Bones c'est avant tout un plateau de jeu complet à la disposition de vos aventures. Avant de parler personnages, intrigues, catégories de population et guildes il est important de comprendre dans quel monde physique tout ceci va s'inscrire. Sans pour autant aller dans la présentation complète de sa géopolitique (pour l'instant), on jugeait intéressant de vous faire un petit préambule rapide sur l'histoire ancienne de l'Empire des îles.
Tout d'abord il est important de comprendre qu'historiquement, l'archipel actuel constituait un seul continent peuplé par une toute autre population. Cependant la société qui occupe ce continent devenu archipel est quant à elle originaire d'un autre super-continent (à présent disparu), c'est-à-dire que chaque être humain présent sur les îles est un descendant d'un exode massif qui a mené à la colonisation de ces terres. Les natifs devenus peu nombreux suite à une catastrophe mondiale pré-datant cet exode, se sont mêlés avec ces nouvelles populations à leur arrivée (non sans quelques frictions) jusqu'à donner l'humanité actuelle peuplant l'empire des îles.
TYVIA
C'est l'île la plus au nord de l'archipel. Son climat particulièrement rude n'en fait pas la destination parfaite de carte postale et son activité volcanique au nord de Balenbaatar ne suffit pas à réchauffer le reste de ses terres. Île la moins développée technologiquement, on s'y déplace encore à cheval "l'été" et à bord de traîneaux l'hiver. C'est aussi l'île la moins peuplée et la plus divisée politiquement, depuis toujours empreinte de féodalité. La moitié de sa population est nomade et bouge au fil des saisons au cœur de la toundra, tandis que dans les villes on vit sédentaire et un peu plus tourné vers le reste du monde.
De règle générale Tyvia s'entend peu avec le reste du monde, en particulier Gristol car l'île du Nord rejette toute forme de "magie".
Inspirations principales: Mongolie, Islande, Groenland, Finlande.
MORLEY
C'est l'île au Nord Est de l'archipel, la plus proche géographiquement de Tyvia. Son climat particulièrement humide la couvre de nombreux marécages et d'un brouillard souvent persistant aux inter-saisons. Sa capitale Ketterdam est un joyaux d'ingéniosité et de modernisme, bien que les canaux qui la traversent refoulent souvent les vapeurs de l'industrie. Île la plus avancée scientifiquement, c'est toute la population Morlésienne qui tourne ses efforts vers les sciences et les arts. Île opportuniste, Morley émerveille l'empire avec ses trouvailles mécaniques, ses zeppelins et ses soldats horloge. Troisième île la plus peuplée, elle a vu sa population baisser drastiquement suite à un grave incident qui lui a valu la surveillance constante de la part des autres îles. On trouve très peu de "magie" à Morley, les rares détenteurs préférant ne pas s'y risquer.
De règle générale Morley s'entend bien avec le reste de l'empire, en particulier Serkonos grâce à des accords marchands privilégiés.
Inspirations principales: Pays-Bas, Écosse.
GRISTOL
Centrale à l'empire, l'île est la plus peuplée et vaste de celui-ci. Possédant presque son propre micro-climat, les paysages sont les plus dramatiquement variés de tout l'archipel. Des montages aux sommets constamment enneigés au nord de l'île, en passant par les vastes plaines verdoyantes jusqu'aux falaises imposantes du sud, Gristol s'impose de par sa taille. Mais aussi de par sa puissance, seule île à disposer de deux armées et possédant la majorité des utilisateurs de "magie" de l'empire. En pleine révolution industrielle, c'est une île de fer et de charbon où se côtoient briques et pierres très ancienne. Dunwall, sa capitale, est également celle de l'empire et fondée sur les vestiges d'une ancienne civilisation. C'est à Gristol que l'on trouve le système de transport le plus développé après Morley, en particulier le chemin de fer.
Le pouvoir de Gristol est indéniable auprès des autres îles, bien qu'elle ait souvent du mal à le faire respecter. Principalement tournée vers le sud et la richesse provenant de Serkonos, l'île garde toutefois des accords diplomatiques avec Morley, les relations avec Tyvia étant complexes depuis des siècles.
Inspirations principales: Russie, France, Chine
SERKONOS
C'est l'île la plus au sud de l'archipel. Elle dispose d'un climat qui oscille entre tropical et désertique, balayant parfois ses côtes et son désert de tempêtes. Première île colonisée lors du grand exode, la cité état de Karnaca est la plus vieille colonie humaine et la deuxième île la plus peuplées. Cité historique et marchande, il n'est rien qui ne sache trouver son prix en ces rues. Gouvernée par la guilde des banques, la ville se balance entre modernité et vieilles traditions, étant toutefois souvent synonyme d'un nouveau départ pour beaucoup de personnes. Première force maritime mondiale loin devant Gristol et Morley malgré ses navires mois performants, Serkonos vit constamment au son de la houle et à l'odeur des marées.
Disposant de la plupart des richesses de l'archipel et surtout des banques, Serkonos est une force presque tranquille uniquement intéressée par la prospérité financière.
Inspirations principales: Portugal, Caraïbes, Méditerranée.
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beatlesonline-blog · 2 years ago
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celinemaltere · 7 years ago
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Serial theorems
Illustrations de Jean-Paul Verstraeten.
https://www.facebook.com/les2zeppelins/?hc_ref=ARRju99ECUUDahVoWVyQVOekLiLe7FjiuNoNmkNPZgVv-NRGvcY0rwfyDgQSILDl46Y&fref=nf
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