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#le sexisme tue
louce123 · 8 months
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"Ils disent que tu en fais trop. Ils disent que tu renforces leurs clichés genrés. Ils disent aussi que tu n’en fais pas assez. Ils disent que tu essaies mal. Ils disent que tu aurais besoin de chirurgie. Ils disent que tu mutiles ton corps. Ils parlent toujours à ta place. Ils exhibent ton corps sur les réseaux. Ils n’utilisent pas ton vrai nom. Ils refusent ton humanité. C’est du sexisme : leurs injonctions contradictoires et leurs standards impossibles. C’est de la violence : on tue celles et ceux qui n’ont pas de nom. Tu es une femme comme une autre. Tu as un nom. Lève les yeux sur ton corps. Prends ce qui t’appartient. Dérobe-toi. Crie : échappe-leur ! Ces femmes refusent ton humanité, ces hommes te condamnent à mourir : hurle maintenant avec nous. Ne débats pas. Dis : je meurs de votre société binaire et violente. Mais je ne me contenterai pas de vous survivre. Je vivrai. Et je ferai de votre société nécrophile un jardin pour mes adelphes."
A toi ma sœur, mon frère, mon adelphe : tribune dans Libération par un collectif d'associations et universitaires pour les droits trans, 26 février 2020
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holybridget · 8 months
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Difficile à identifier, la violence psychologique est trop souvent tue par les victimes. (Doctissimo).
Définition de la violence psychologique · attaques verbales, · colères, · menaces, · insultes, · intimidation, · critique constante, dénigrement. (Echo évolution).
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yes-bernie-stuff · 9 months
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Guetter les affleurements de la grâce… Nous sommes toujours déjà comme au bord de la grève, et je suis de ceux-là qui tirent les filets quand passe un banc d’immortalité. - Arséni Tarkovski Ce que l’œil n’a pas vu et que l’oreille n’a pas entendu, ce que l’esprit humain n’a jamais soupçonné, mais que Dieu tient en réserve pour ceux qui l’aiment. Or, Dieu nous l’a révélé par son Esprit. - 1 Corinthiens 2:9-10 Guetter les affleurements de la grâce - Chat qui guette
Lorsque celui dont nous allons célébrer la naissance marchait sur les routes d'Israël en parlant du Royaume de Dieu, du Royaume des cieux ou encore du Royaume de son Père, ceux qui l’écoutaient n’avaient en réalité pas la moindre idée de ce qu’il évoquait par ces mots. Comme très souvent, le langage est source de malentendus, même lorsque nous désirons réellement apprendre, à plus forte raison si nous avons des raisons de ne pas vouloir comprendre. Lorsque les responsables religieux de l’époque lui posent la question:
– Mais où se trouve donc ce fameux Royaume dont tu nous rebats les oreilles jour après jour  ? Où est bâti le palais, où est le trône ? Où se cachent son armée, ses ministres, ses comptables, sa banque  ? La réponse de Jésus, bien qu’apparemment très simple et précise, n’est absolument pas comprise : – Le royaume de Dieu ne vient pas en se faisant remarquer, il n’est pas ici ou là; le royaume de Dieu est au dedans de vous.1
2000 ans et des poussières plus tard, le malentendu persiste, il s’est même aggravé... Pour quelques-uns, le Royaume de Dieu s’établira sur terre dans un des épisodes de la fin des temps, pour d’autres il est une image poétique sans réalité concrète, pour d’autres encore il est représenté par des institutions ayant pignon sur rue, églises, dénominations, lieux saints, et même, pour certains, par des gouvernements humains dans un mariage dramatique entre religion et politique… C’était pourtant tellement évident pour Paul – lorsqu’il écrit aux disciples qui se trouvent dans la région de Colosse – qu’il ne l’explique même pas, se contentant de le mentionner comme un fondement connu de tous concernant la Bonne Nouvelle: Christ, celui qui habite en vous, et qui est votre espérance…2 Nous n’avons pas à chercher « à l’extérieur » celui qui vit en nous, connecté et alimenté par Dieu l’Esprit. Ce lieu qui abrite l’invisible Royaume, «ce lieu de Dieu en l’homme», comme le nommaient les Pères de l’Église byzantine. C’est à cette réalité insaisissable que Jésus se réfère lorsqu’il explique comment prier à ses disciples, il leur recommande de s’enfermer à double tour dans la chambre la plus intime de leur âme pour s’attendre au Père qui «voit dans le secret».3  La relation que le Christ est venu initier en s’incarnant et en offrant sa vie pour reconnecter les humains avec leur créateur trouve sa source dans cette chambre secrète. Tout ce qui n’est pas le fruit des émanations de l’Esprit dans ce « lieu de Dieu » n’est que religion, la manifestation de la lettre qui tue et non de l’action de la grâce qui donne la vie. Le récit honteux, triste des pitoyables contrefaçons du Royaume de Dieu est écrit en lettres de feu et de sang dans les lignes de notre histoire : croisades, bûchers, inquisition, guerres, intolérance, légalisme, abus d’autorité, racisme, sexisme, esclavage, génocides… Une terrifiante liste d’horreurs accomplies, justifiées, par des hommes qui brandissent des versets, des chapitres d’un livre qu’ils utilisent pour justifier leur soif de pouvoir. Nous sommes à des années-lumière, aux antipodes du message de cet enfant né dans le dénuement et la simplicité, celui qui, devenu adulte, a proclamé la réalité de ce Royaume de Dieu caché au milieu de nous, au plus profond de nous. Il attend que nous arrêtions de fabriquer des imitations mortes de ce Royaume. Mettons plutôt notre énergie à ne rien faire qui empêche cette vie cachée en nous de remonter à la surface. Désirons-nous une authentique célébration de Noël  ? Il est temps de nous arrêter, de faire une pause, de rentrer en nous-mêmes, d’apprendre, de pratiquer la patience, d’attendre… attendre pour entendre la voix de celui qui nous dit : je me tiens à la porte de « ton lieu secret » et je frappe, si tu ouvres, j’entrerai, je partagerai un repas d’amour avec toi…4 Ayons le courage de l’inactivité apparente pour guetter les affleurements5 de la grâce, comme une sentinelle attend le matin, comme un chat devant une taupinière, comme Anne ou Siméon dans le temple, une vie d’attente pour une rencontre qui change tout. Et si Noël, cette année, était essentiellement constitué de cette attente active afin de discerner les effluves de l’Esprit, lorsqu’ils remontent de ce Royaume caché en nous, mais destiné à se manifester autour de nous. Nous n’avons pas à le fabriquer, nous ne sommes pas la lumière, simplement les photophores, vases fragiles et heureusement fêlés, fissurés afin que cette lumière s’infiltre pour rayonner, éclairer autour de nous… Que nous puissions recevoir en présent de Noël l’un de ces filets capables de saisir quelques prises lorsque passent les bancs d’éternité… Je nous souhaite une belle et bonne pêche, ainsi qu’un cœur vigilant pour repérer les affleurements de la grâce.
Philip
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1 Luc 17:20-21 2 Colossiens 1:27 3 Matthieu 6:6 4 Apocalypse 3:20 5 En géologie, on parle d’affleurement lorsque les roches profondes apparaissent à la surface. Par extension, ce mot parle de l’émergence de ce qui vient de l’intérieur.
© Tous droits réservés: Philip Ribe
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unlimitedvibes · 4 years
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danaeecantat · 4 years
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Ras le viol
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«Nous sommes la voix de celles qui n’en n’ont plus» ; «On ne veut plus compter nos mortes»; «Sexisme partout, justice nulle part» ; «Être femme tue» ; «Elle le quitte, il la tue». Ces messages chocs que l’on croise tous les matins sur le chemin du travail, qu’on ne veut plus lire, tant ils sont criants de vérité. Ces dénonciations publiques sont l'œuvre des colleuses des associations “collage féministe” fleurissant dans beaucoup de villes à travers la France. À l’origine, le mouvement faisait le décompte sordide des féminicides : «Mariette, battue et étranglée par son mec : 60e féminicide» ou «Céline, défenestrée par son mari : 19e féminicide», comme un hommage à ces femmes assassinées, une mise en lumière de leur nom, de leur histoire et de leur tragique destin. Coller leur nom sur un mur pour ne pas les oublier, pour montrer qu'elles existent, et que le décompte se fait de plus en plus rapide : en moyenne, une femme meurt toutes les 48 h sous les coups de son compagnon ou ex-compagnon. Le but de ces collages est en premier lieu d’éveiller l’opinion publique, de faire réfléchir, «ça pourrait être toi, ta mère, ta sœur». Une colleuse explique : 
«Lire les noms et les histoires de ces femmes, ça interpelle. C'est pour ça qu'on essaye de donner un peu de détail, pour que les gens se rendent compte de la violence de ce qui s'est passé.»
Aujourd’hui, ces mots, faisant irruption dans notre quotidien, relèvent plus du militantisme féministe généralisé, dénonçant toute forme de sexisme ou d’injustice, s’appuyant sur des actualités piquantes (Polanski aux Césars, Darmanin au gouvernement) et s’approchant plus de la pédagogie. En moins de 2 ans, elles sont passées d’une dizaine se réunissant chez l’une ou chez l’autre, à une organisation de plus de 3 000 femmes, dans la capitale seule. 
Le mode d’action des colleuses est simple et efficace, des messages clairs et concis peints en noir sur fond blanc. Ces dernières se regroupent de nuit, armées de brosses et de colle et viennent recouvrir les murs nus des villes. Sortir la nuit et marquer les murs de son empreinte est l’occasion pour ces femmes de se réapproprier l’espace public. Il y a une prise de pouvoir forte derrière cette action, aux endroits même où une femme se sent habituellement en insécurité. Cette campagne de collage dérange, met mal à l’aise, car elle dénonce et brise l’omerta sur un vaste nombre de sujets. C’est pourquoi cette technique de communication reste éphémère, les messages sont souvent déchirés dès le lendemain de leur pose. 
«Tant que les affiches seront arrachées, il y aura du monde pour les recoller.»
L’initiative s’exporte désormais à l’étranger, Allemagne, Italie, Pologne, voire Syrie, partout dans le monde, ces colleuses partagent la même lutte.
Chronique n°6 - Danaée Cantat
ESAAB 2021
« "Coller, c'est libérateur et fort" : le mouvement féministe des collages de rue fête son premier anniversaire»  Rachel Saadoddine, août 2020
France Inter 
https://www.franceinter.fr/coller-c-est-liberateur-et-fort-le-mouvement-feministe-des-collages-de-rue-fete-son-premier-anniversaire
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feministbibliobs · 5 years
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termine / dates
DE deutsch / EN english / FR françaisxe
***termin-hinweise: queer*feministischer november off *** tages-agenda: https://bseite.info/ ****
di / tue / mar 12.11.19 17-21h bibliothek & briefe / library & letters / bibliothèque & des lettres DE Die feministische Bibliothek ist offen. Komm vorbei, schreibe einen Brief an gefangene bei Tee und Keksen mit uns. EN the feminist library is open. come by, write a letter to prisoners with tea and cookies and us. FR la bibliothèque féministe est ouverte. venez, écrivez une lettre aux gens en prison avec du thé et des biscuits et nous
do / thu / jeu 14.11.19 19h queer-feministisch-intersektionale leserunde / queer feminist intersectional reading circle / rencontre de lecture queer-féministe-intersectionelle DE wir wählen zusammen einen neuen text aus, den wir gemeinsam lesen werden. kommt und bringt texte mit, die euch interessieren! Voraussetzung für die auswahl eines texts: 1. der text ist feministisch-intersektional. das heisst: alle diskriminierungs- und unterdrückungsformen (zb sexismus, rassismus und auch kapitalismus und kolonialismus) werden zusammengedacht und aus unterschiedlichen perspektiven angeschaut; 2. der text ist in mehr als einer sprache vorhanden. zur zeit sind es englisch und deutsch, aber deutsch kann ersetzt werden, da alle englisch verstehen) 3. betroffene von komplexen unterdrückungsformen sollen selber zu wort kommen. backup-text: reni eddo-lodge: the feminism question ̣- um den text als pdf zu erhalten schreibt an: fem_bib(ät/at/chez)immerda(punkt/dot/point)ch EN together we will choose a new text which we will read together. come and bring texts that interest you! Prerequisite for the selection of a text: 1. the text is intersectional-feminist. that means: all forms of discrimination and oppression (e.g. sexism, racism and also capitalism and colonialism) are thought together and looked at from different perspectives; 2. the text is available in more than one language. at the moment the texts are in english and german, but german could maybe be replaced, because at the moment everyone understands english) 3. people affected by complex forms of oppression should be able to speak for themselves. backup-text: reni eddo-lodge: the feminism question - to get the text as pdf please write to: fem_bib(ät/at/chez)immerda(punkt/dot/point)ch FR ensemble nous choisirons un nouveau texte que nous lirons ensemble. Venez et apportez les textes qui vous intéressent ! Conditions pour la sélection d'un texte : 1. le texte est intersectionnel-féministe, c'est-à-dire que toutes les formes de discrimination et d'oppression (par exemple le sexisme, le racisme, mais aussi le capitalisme et le colonialisme) sont pensées ensemble et examinées sous différents angles ; 2. le texte est disponible dans plusieurs langues. les textes sont actuellement en anglais et en allemand, mais l'allemand pourrait être remplacé, car pour le moment chacunxe comprend anglais) 3. les gens subjets des formes de répression complexes peuvent parler pour elleux-mêmes. texte de sauvegarde: reni eddo-lodge: the feminism question - pour obtenir le texte au format pdf écriver à fem_bib(ät/at/chez)immerda(punkt/dot/point)ch stp
do / thu / jeu 28.11.19 19h queer-feministisch-intersektionale leserunde / queer feminist intersectional reading circle / rencontre de lecture queer-féministe-intersectionelle
do / thu / jeu do 5.12.19 19h queer-feministisch-intersektionale leserunde / queer feminist intersectional reading circle / rencontre de lecture queer-féministe-intersectionelle 
di / tue / mar 10.12. verschoben auf den:/moved to:/déplacé vers le: do/thu/jeu 19.12.19  17-21h bibliothek & briefe / library & letters / bibliothèque & des lettres
di / tue / mar 7.1.20 17-21h bibliothek & briefe / library & letters / bibliothèque & des lettres Die feministische Bibliothek ist offen. Komm vorbei, schreibe einen Brief an gefangene bei Tee und Keksen mit uns. /// the feminist library is open. come by, write a letter to prisoners with tea and cookies and us. /// la bibliothèque féministe est ouverte. venez, écrivez une lettre aux gens en prison avec du thé et des biscuits et nous
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***termin-hinweise: queer*feministischer november off *** tages-agenda: https://bseite.info/ ****
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Ort / space / espace
—- Sp!t - raum für queer_feministische anliegen und praxen / space for queer_feminist matters and practices / espace pour des matières et pratiques queer_féministes  —-
kontakt/contact: spits(ät/at)autistici(punkt/dot)org / fem_bib(ät/at)immerda(punkt/dot)ch
DE der raum ist rauchfrei und über 4 stufen erreichbar, eingangstür: 79cm breit, genderneutrale toilette tür: 69cm breit. leider ist der raum nicht zugänglich mit rollstuhl – bitte schreibt uns, wenn wir euch helfen können, zugang zum raum zu erhalten fem_bib(ät/at)immerda(punkt/dot)ch /// EN the space is smoke free and only accessible by 4 steps, entry door: 79cm wide, gender neutral toilet: door 69cm wide. we’re very sorry, the space is not wheelchair accessible – please write if we can help you to access the space! fem_bib(ät/at)immerda(punkt/dot)ch /// FR l’éspace est non-fumant.x.e et accessible par des 4 marches, porte d'entrée : 79 cm de large, porte de toilettes genres-neutrales : 69 cm de large. malheureusement l'espace n'est pas accessible en fauteuil roulant - veuillez nous écrire si nous pouvons vous aider à accéder à l'espace fem_bib(chez)immerda(point)ch
past/vergangen/passées:
di / tue / mar 29.10.19 17-21h bibliothek & briefe / library & letters / bibliothèque & des lettres Die feministische Bibliothek ist offen. Komm vorbei, schreibe einen Brief an gefangene bei Tee und Keksen mit uns. /// the feminist library is open. come by, write a letter to prisoners with tea and cookies and us. /// la bibliothèque féministe est ouverte. venez, écrivez une lettre aux gens en prison avec du thé et des biscuits et nous
do / thu / jeu 24.10.19  19h queer-feministisch-intersektionale leserunde / queer feminist intersectional reading circle / rencontre de lecture queer-féministe-intersectionelle EN text: "why i'm no longer talking to white people about race" by reni eddo-lodge. english version here: http://renieddolodge.co.uk/why-im-no-longer-talking-to-white-people-about-race/ DE die deutsche version wird als pdf vorhanden sein, um sie vorher zu erhalten, schreib an fem_bib(ät)immerda(punkt)ch
do / thu / jeu 17.10.19  19h queer-feministisch-intersektionale leserunde / queer feminist intersectional reading circle / rencontre de lecture queer-féministe-intersectionelle DE wir wählen zusammen einen neuen text aus, den wir gemeinsam lesen werden. kommt und bringt texte mit, die euch interessieren! Voraussetzung für die auswahl eines texts: 1. der text ist feministisch-intersektional. das heisst: alle diskriminierungs- und unterdrückungsformen (zb sexismus, rassismus und auch kapitalismus und kolonialismus) werden zusammengedacht und aus unterschiedlichen perspektiven angeschaut; 2. der text ist in mehr als einer sprache vorhanden. zur zeit sind es englisch und deutsch, aber deutsch kann ersetzt werden, da alle englisch verstehen) 3. betroffene von komplexen unterdrückungsformen sollen selber zu wort kommen. EN together we will choose a new text which we will read together. come and bring texts that interest you! Prerequisite for the selection of a text: 1. the text is intersectional-feminist. that means: all forms of discrimination and oppression (e.g. sexism, racism and also capitalism and colonialism) are thought together and looked at from different perspectives; 2. the text is available in more than one language. at the moment the texts are in english and german, but german could maybe be replaced, because at the moment everyone understands english) 3. people affected by complex forms of oppression should be able to speak for themselves. FR ensemble nous choisirons un nouveau texte que nous lirons ensemble. Venez et apportez les textes qui vous intéressent ! Conditions pour la sélection d'un texte : 1. le texte est intersectionnel-féministe, c'est-à-dire que toutes les formes de discrimination et d'oppression (par exemple le sexisme, le racisme, mais aussi le capitalisme et le colonialisme) sont pensées ensemble et examinées sous différents angles ; 2. le texte est disponible dans plusieurs langues. les textes sont actuellement en anglais et en allemand, mais l'allemand pourrait être remplacé, car pour le moment chacunxe comprend anglais) 3. les gens subjets des formes de répression complexes peuvent parler pour elleux-mêmes.
di / tue / mar 1.10.19 17-21h. bibliothek / library / bibliothèque DE Die feministische Bibliothek ist offen. Komm vorbei, schreibe einen Brief an gefangene bei Tee und Keksen mit uns. EN the feminist library is open. come by, write a letter to prisoners with tea and cookies and us. FR la bibliothèque féministe est ouverte. venez, écrivez une lettre aux gens en prison avec du thé et des biscuits et nous
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mirrorontheworld · 5 years
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Le sexisme tue, le racisme tue et le cinéma est politique. Il paraît que le film de Tarantino montre la nostalgie pour une époque révolue, celles des sixties, et qu’il nous en offre sa propre vision (ces chouettes années où on pouvait encore tabasser du hippie, insulter les Italiens et où les femmes se baladaient en nuisette). Quand on la voit à travers les yeux des hommes, cela donne plutôt envie de se réjouir que cette période soit derrière nous. 
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alicelacalisse · 6 years
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Je profite qu'il soit tard pour écrire ce post tranquillou. J'ai un peu l'impression d'être en boucle en ce moment sur le même thème mais c'est parce que je pense être arrivée à une période de ma vie où je suis suffisamment grande pour penser à peu près par moi-même, en tout cas avoir un minimum d'opinions personnelles, et où beaucoup de choses qui sont arrivées pendant mon enfance et mon adolescence reviennent.
Je ne sais pas si vous avez vu ça, ou si vous vous en rappelez, mais il y a une semaine ou deux, une agression antisémite a été commise dans la ligne 4 du métro. Je voudrais juste dire ça : je ne compte pas le nombre de réactions que j'ai vu disant "il n'y a pas de preuves, je n'y crois pas". Alors vous me direz, peut-être que les gens ne croient pas/sont sceptiques parce que 1. ces propos ont été rapportés par un journaliste, et qu'on est dans un climat de défiance vis-à-vis de ces derniers (que personnellement j'ai parfois du mal à comprendre), 2. selon ce même journaliste ils seraient le fait de gilets jaunes et beaucoup de gens pensent malheureusement (même si honnêtement on a vu plus marqué politiquement que 20 minutes) que les journalistes mentent et qu'ils travaillent pour le pouvoir en place (et d'ailleurs je vais le dire ici mais je ne suis pas d'accord avec le traitement réservé aux médias : on a accordé une place exceptionnelle aux gilets jaune dans l'actualité, et l'accueil était plutôt bienveillant et ouvert, alors oui, désolé mais ne pas parler des violences ça serait malhonnête et de plus poser des questions sur un mouvement, le remettre en cause, le critiquer quand il le faut, ça n'est pas le maltraiter mais peut-être que je suis une jeune réac après tout). Mais il y a aussi tout ces gens qui ne croient pas ce type, non pas pour des raisons de traitement médiatique (qui n'est pas irréprochable ok je n'ai pas dit ça) mais tout simplement parce qu'ils ne la croient pas en tant que juive. Et c'est bien là tout le problème. Ces gens-là ne sont pas, pour la grande majorité, d'affreux fascistes, ce sont juste des gens qui ont appris, qui ont intériorisé, le scepticisme vis-à-vis de l'antisémitisme. Et ces gens-là, c'est vous et c'est moi. Ce sont également ces gens, encore une fois vous et moi, qui ont appris à être distant par rapport à la parole des juifs, à s'en méfier sans s'en rendre compte, à toujours remettre les juifs à leur place de juifs. Je ne compte même pas le nombre de fois où j'ai vu des gens s'en prendre à des personnalités, que ça soit BHL, Gal Gadot, Raphaël Glucksmann, Natalie Portman ou Patrick Bruel non pas pour leurs actes mais pour leur identité, leurs origines juives.
J'ai l'impression de n'avoir jamais été aussi consciente que la France avait un problème d'antisémitisme que ces derniers temps. Je ne me souviens pas de l'affaire Ilan Halimi, mais Mohamed Merah a été tué la veille de mes 11 ans. Je ne sais pas si vous comprenez ce que ça m'a fait ? J'avais peur qu'il entre dans ma salle de classe pour me tuer, moi. Je comprends que pour ceux qui sont musulmans c'est difficile de grandir quand on tue au nom de votre religion. Mais imaginez aussi comment c'est quand des gens meurent parce qu'ils sont comme vous. Et là c'est l'antisémitisme le plus violent, et bien heureusement le plus rare. Mais je me rappelle en 4e, un cours de sport dans lequel les garçons parlaient du "coup du juif", un coup au coude, par derrière, assez douloureux. Un coup de traître quoi. Et en 3e peut-être, avoir dû lire une nouvelle en cours de français et d'entendre derrière moi "ils sont juifs quoi" (et les personnages l'étaient), me retourner, lui demander pourquoi il disait ça et lui qui me répond "bah ils sont riches quoi". Bien sûr qu'il y a des juifs riches. Mais les pauvres juifs d'Europe de l'Est qui ont fui en masse les pogroms, ils crevaient la dalle eux et considérer que tous les juifs sont des Rothschild, c'est antisémite. On vit dans un pays où Dieudonné fait salle comble et où des gilets jaunes entament "la quenelle", où des employés d'un grand restaurant parisien posent en faisant le signe de la quenelle tout sourire sans voir le problème manifestement, où les juifs subissent un tiers des actes haineux alors qu'ils représentent environ 1% de la population, où des gens vous disent qu'il y a trop de juifs dans les médias, où une femme qui refuse de reconnaître la responsabilité de l'État français dans la déportation des juifs français et qui est issue d'un parti dont le fondateur considère les chambres à gaz comme un détail de l'histoire arrivé au second tour de la présidentielle sans que ça choque grand monde, où on vous fait des blagues nazies, sur la Shoah, sur des clichés antisémites "pour rigoler". Moi ça ne me fait pas rire mais je suis peut-être parano. Et des fois j'ai l'impression que l'antisémitisme n'est pas pris au sérieux, en tout cas qu'il ne bénéficie pas de la considération dont bénéficient le sexisme, le racisme et l'homophobie, parce qu'on considère que c'est du passé, qu'après la Shoah, plus rien ne peut arriver. Interrogeons-nous un peu sur notre antisémitisme au quotidien. (Je pense que ce post ne va nulle part et qu'il ne veut rien dire mais j'ai besoin d'écrire à quel point ça peut être anxiogène pour moi de voir que l'antisémitisme remonte dans mon pays)
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gaelic · 6 years
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Le machisme tue (Machismo kills) 2018-11-24 Paris #NousToutes #metoo #nousaussi #rasleviol Lutte contre les violences sexistes et sexuelles #noisno #jemarchele24 #feminisme #sexisme #machisme #womenrights #report #gaelic69 @gaelic69 http://bit.ly/2H89t6m
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gauchedecombat · 6 years
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Après avoir fait l’éloge officiel de la lutte contre l’antisémitisme, ce dont je ne peux que me réjouir, et si l’on enchaînait maintenant par une petite révolte bien française contre l’islamophobie, histoire de démontrer à quel point notre société est cohérente ? Désolé pour cette fausse joie, aujourd’hui, ce sera plutôt #Oupas…
je ne voulais pas commenter cette énième polémique  à propos d’ un sujet sur lequel je me suis déjà exprimé, qui provient en droite ligne d’une fachosphère hystérisée  par toujours la même chose, pour qui un morceau de tissu fait davantage scandale que les méfaits d’un sexisme qui tue tous les jours.
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Mais peut-être que cette scène de plus en plus tristement répétitive nous en dit après tout bien plus long que de beaux discours sur une société française tellement malade du racisme et des discriminations qu’on la dirait exposée à dessein à une mise sous tension de plus en plus visible et médiatisée de tous contre tous, et d’une trop puissante minorité raciste, sexiste et homophobe (ça va souvent bien ensemble)  contre toujours les mêmes… Cette histoire de hijab de sport que Décathlon voulait commercialiser, et dont on nous dit qu’ils ont du y renoncer sous la pression des infidèles… 😉 a été l’occasion d’un beau déluge de merde raciste…
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J’ignore quelles étaient les intentions de Décathlon, dont je doute fortement des réelles motivations, en lançant ce produit.  Volonté de bad buzz ? Tentative de récupération commerciale  détournée ? Besoin de se démarquer de la concurrence ? … je ne sais. Mais ce qui est sûr, c’est que cela a engendré la survenue d’un monstre bien répugnant, dont on aurait apprécié qu’il nous épargne sa sale gueule tout comme son haleine pestilentielle. C’est pourtant le cas à chaque polémique de ce genre, toujours et encore avec la même bande d’acteurs grotesques et si pathétiquement prévisibles, mes ennemis en politique : l’extrême droite et les républicanistes, dont le Printemps républicain, ces réacs toujours dans le sillage des chemtrails  des fachos.
Les médias devraient pourtant avoir une certaine habitude de ce genre de phénomènes, ce qui leur permettrait idéalement d’ améliorer leurs capacités d’anticipation tout en leur permettant de changer leurs pratiques de manière plus déontologique. Et le tout avec d’avantage de recul et de discernement que nécessite la recherche de la vérité. Mais que nenni. En réalité, on assiste encore et toujours à l’épandage de lisier habituel, avec encore et toujours la même industrie de la haine à l’œuvre, et la mise en tête de gondole de tous ces inusables petits boutiquiers de la haine tristement habituels…  Des produits sûrs pour stimuler les émotions négatives plutôt que la si nécessaire et salutaire réflexion collective  (spoiler : elle ne fait pas vendre…) :
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Pourtant, précédent Décathlon, Nike l’avait déjà vendu avant, sans que cela ne déclenche la même crise d’indignation totalement irrationnelle…
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  Et puis, rappelons judicieusement à l’intention des bas du front qui n’aiment rien tant que tout mélanger que le hijab n’est pas une burqa, qui elle couvre tout le visage, ce qui est interdit en France ” pour des raisons de sécurité”. Il est autorisé y compris dans les établissements publics, alors à fortiori sur des espaces privés… De plus, personne ne force les athées dont je suis ou les croyants d’une autre religion à en acheter… Mais il est certains masculinistes même pas honteux, sûrs de leur fait, qui savent très bien comment montrer leur féminisme habituel, aperçu en de maintes occasions  : en montrant publiquement comment ils entendent disposer du corps des femmes à leur guise, et sans entraves… Ainsi, cet incertain journaliste qui dès qu’il sort de son champ d’incompétence habituelle, volontiers économique à la sauce libérale orthodoxe excluante ¹, qui a son idée sûre et incontournable sur la question :
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Qu’une femme souhaite se soustraire volontairement au regard et aux désirs des hommes (comme je comprends que cela puisse peser un peu trop lourdement, parfois..), comme les religieuses catholiques également, pour seul autre exemple qui lui le chagrinera visiblement beaucoup moins (les racines chrétiennes de la fRance, toussa), et voilà que le pauvre petit macho blanc si propre sur lui se sent exclu, comme si sa propre sexualité était tragiquement en berne, le pauvre… Comme je ne suis pas triste de voir sa masculinité si terriblement archaïque exposée en place publique, et l’objet de tant de railleries des principales concernées.   Si cela pouvait l’aider un peu à se reconstruire plus intelligemment sur le sujet… que visiblement il ne maitrise absolument pas. Faut réfléchir, avant de parler en public, Jean… Car à présent, tout le monde sait combien tu pues, idéologiquement parlant.
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¹ … excluant toute hérésie en la matière, véritable taliban des puissances dominantes en place à Bruxelles, qu’il défend bec et ongles contre vents et marées. Bref, une marionnette des marchés, comme Macron, probablement l’une de ses idoles…
    Et les mêmes détournements parodiques railleurs…
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Une fois de plus, ce pays fait le ridicule à ‘létranger
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le #hijab sportif de #Decathlon réveille des monstres bien répugnants… #sexisme #islamophobie Après avoir fait l'éloge officiel de la lutte contre l'antisémitisme, ce dont je ne peux que me réjouir, et si l'on enchaînait maintenant par une petite révolte bien française contre…
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dordanae · 6 years
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intime et politique
Admettons. Un point d'ancrage. Et le paysage.
Aujourd'hui. Une plainte. Une femme. Contre un homme. Harcèlement moral. Violences (psychologiques).
Qui peut se représenter ce que signifie poser un tel acte : le dépôt de plainte ? Ce que ça fait traverser au corps comme émotions, comme contradictions, ce geste qui devient le sceau personnel d'un passage, cette parole déposée qui marque le temps de l'avant et le temps de l'après, comme un pont construit de doutes, courage et détermination ?
Alors, aujourd'hui j'aimerais simplement partir de ce postulat : ce qui se joue à cet endroit d'énonciation de la parole et de reconnaissance de la réalité vécue, pour soi et aux yeux de la loi, NE PEUT être "saisi" par autrui. "Saisir", comme s'approprier quelque chose, s'en emparer. Ainsi, qui aurait l'audace de s'auto-conférer une autorité qui lui fasse porter un avis sur l'essence même de la plainte ? de s'immiscer dans, d'intimider cette zone vulnérable du bien fondé des accusations, en émettant un accord ou un DESACCORD sur la LEGITIMITE de l'acte posé ? Qui aurait l'audace obscène, l'impudence de s'ériger en dépréciateur lorsque l'on sait à quel point l'auto-persuasion de sa propre responsabilité dans une histoire de violence(s) subie(s) est fatale et n'amène que trop rarement à dénoncer ce qui est réellement vécu ? Et si l'on imagine que ce qui vient d'être décrit se passait réellement ? 
En admettant que ce soit une femme même qui donne son opinion tranchante, dans un discours tellement brutal qu'il en vient à anéantir absolument le lieu même de la parole que la plaignante a pris soin de construire. Alors, je crois que, finalement, surgit dans un feu d'artifice la question de la relation inéluctable et si complexe entre l'intime et le politique ; ce fil tendu qui, d'un coup, un jour, de façon inattendue, se voit coupé en deux par cette audace pré-citée, scindant de fait l'homogénéité des discours exhibés, ceux-là même qui habillent des engagements féministes (politiques, artistiques, militants) à la vue de tous mais qui, une fois propulsés dans l'arène de l'in-visible, dans ce dispositif de l'intime hors du spectacle, donc hors de la représentation, se voient pris au piège et réduits à ce qu'ils sont réellement, un décorum, une posture, lorsqu'il ne reste pour unique spectatrice que la déléguée de la cohérence.
Des extraits d’un texte d'Elsa Dorlin : 
" L’expérience de cette violence, larvée ou crasse, se double d’une autre violence, (...) celle qui est tapie dans ces paroles qui mettent en doute, qui minimisent, qui nient ou tout simplement qui culpabilisent (...)" "’au fond une situation de domination se mesure à l’aune de l’ignorance dans laquelle se complaisent les vies épargnées. Comme si tout cela était normal, ne comptait pas, ne signifiait pas grand-chose, n’était pas grave..." "Et n’entendons-nous pas que finalement tout cela c’est très exagéré, c’est victimaire, c’est du puritanisme à l’américaine, ce sont des mensonges, de la délation, de l’instrumentalisation, des formes de castration, de la vengeance, du ressentiment, en un mot : ça n’existe pas. Ou, du moins, ça n’existe pas comme un phénomène qui concerne tout le monde"
ELSA DORLIN : 
“Texte publié dans Le #2 du Nouveau Magazine Littéraire et mis en ligne aujourd'hui ... les titres ont été choisis par la rédaction ... Sur l'expérience vécue de la violence, le réel, les résistances des vies minorisées et l'indifférence des vies épargnées ... #autodefensefeminsite
MANIFESTE D'AUTODÉFENSE FÉMININE : IL EST TEMPS ! Combien de femmes ont été suivies, insultées, harcelées, agressées, frappées ? Le moment de l’inversion des rapports de force est venu. Le Nouveau Magazine Littéraire #2 février 2018
Elsa Dorlin
Mise en ligne le 21/02/2018 Professeur de philosophie à Paris-VIII, Elsa Dorlin a publié en 2017 « Se défendre. Une philosophie de la violence » (La Découverte).
Vous êtes charmante mademoiselle, vous êtes mariée ? Vous êtes célibataire ? T’es bonne, t’es belle... tu suces ? Jolies jambes, jolie robe, joli sourire, beau cul, sale gueule, salope, sale thon, sale gouine, sale pute, grosse vache, vieille peau... Tu sais où sont mes chaussettes ? T’es comme ta mère, t’es chiante, t’as tes règles, t’es frigide, tu te laisses aller, tu me fais honte, t’es vieille... Mais putain, occupe-toi des gosses ! Les Africaines, elles sont nulles pour le ménage mais avec les gosses elles savent faire, les Arabes elles sont plus dures, mais les Philippines, de vraies fées du logis, et discrètes avec ça... Avec qui t’étais ? Va te changer on dirait une pute, enlève ce voile on dirait une terroriste, tu ne vois pas que tu fais de la peine à ta mère ? Mais enlève-moi ça, le rose c’est pas pour les garçons... On vous a changé de poste, on vous a changé de bureau. On pourrait prendre un verre ? Je ne suis plus amoureux de ma femme, avec vous c’est différent. Oh ça va, on peut rigoler, putain elle est susceptible celle-là ! Ça va, pète un coup, détends-toi... Vous êtes la secrétaire ? C’est ma nouvelle assistante, elle est bonne hein ? Je peux parler au patron ? Vous n’oublierez pas mon café, mes chemises... Déshabillez-vous, allongez-vous, écartez les jambes, vous prenez la pilule ? Vous fumez ? C’est encore la chambre 4 qui appelle, j’en peux plus de celle de la chambre 4, elle n’arrête pas de geindre... Parce que vous le valez bien ! Une crème antirides qui arrête le temps (prouvé scientifiquement). Toi aussi tu peux être une vraie princesse... Un poupon avec de vraies larmes et qui dit maman, ton karaoké pour devenir la nouvelle star... Appelle le 3600 et parle avec des beurettes en chaleur, cougar prise par tous les trous. Tu veux un bonbon ? Tu ne veux pas m’aider à retrouver mon chien ? Tu sais, tu peux me faire beaucoup de bien si tu veux et je te ferai un beau cadeau mais c’est un secret entre nous, il ne faut pas le dire à ta maman... Bouge pas. Tu cries, je te tue. Je vais te baiser, je vais te fracasser la gueule contre un mur, je vais te tuer... T’aimes ça hein, t’en veux encore ? Je vais te faire crier moi tu vas voir... Il vous a fait quoi après ? Vous étiez habillée comment ? Vous portiez un string ? Vous avez déjà eu des rapports avec plusieurs garçons avant ? Est-ce que vous avez clairement dit non, vous êtes-vous débattue ? Vous êtes victimes de violence ? Brisez le silence, parlez ! Appelez le 39 19 avant qu’il ne soit trop tard.
Domination sociale Vous êtes choqué·e·s ? Pendant le temps écoulé à lire cet article, une femme subira un viol – ici, en France. Aujourd’hui, combien de femmes auront été suivies, interpellées verbalement, insultées, malmenées, touchées de façon intrusive, agressées, frappées... Combien autour de vous, combien dans votre famille, parmi vos amies, vos connaissances ? Si aucune de ces paroles ne vous sont familières, alors vous ignorez ce que cela fait d’être une femme.
Non pas qu’il s’agisse d’une essence, d’une nature, d’une identité – on ne parle même pas de biologie ici – mais bien d’un type d’interpellations sociales, multiples, variées, infiniment répétitives et chaque fois aiguisées comme des lames qui transforment des individus en sujets violentables. L’expérience de cette violence, larvée ou crasse, se double d’une autre violence, celle qui s’exerce de plein fouet dans la déréalisation systématique de ces mondes sociaux vécus – celle qui est tapie dans ces paroles qui mettent en doute, qui minimisent, qui nient ou tout simplement qui culpabilisent (Mais enfin fallait lui mettre une baffe à ton patron quand il t’a coincée dans l’ascenseur !). Et si ce sont des femmes médiatiques, ventriloques, qui le disent, c’est encore plus efficace : quoi de mieux pour déréaliser le sexisme comme rapport de pouvoir qu’une femme qui dit à une autre : « Fais pas ta victime pleurnicharde ! »
Alors, comment se fait-il qu’il n’y ait pas plus de cafés brûlants balancés au visage, de claques retournées, de tables renversées, d’orteils écrasés, de coups de parapluie dans les parties, de genoux cassés, d’insultes, de crachats, de dénonciations publiques, de cris, de plaintes, d’appels à l’aide, de solidarité, de révoltes, de grèves pures et simples, d’occupations, de dégradations de locaux, d’habitations sur les murs desquelles seraient tagués les mots suivants : « Ici réside un gros porc ». C’est violent ? Certes, c’est violent ; mais comment dire ? Ce qui travaille au fond de nous, ce n’est pas tant la peur et la honte qu’une rage emmurée dont témoignent tous ces fantasmes auxquels nous nous laissons aller après coup lorsque l’on imagine ce que l’on aurait pu ou dû faire quand c’est arrivé. Et la frustration de ne pas l’avoir fait ne peut être apaisée que si l’on a bien conscience que ces expériences du sexisme, cette hydre aux mille têtes, n’est que l’autre nom d’une société traversée par des inégalités sociales qui précarisent nos résistances, nos puissances d’agir, nos solidarités. Se défendre a un coût – on perd souvent son travail, on perd de l’argent, on perd parfois sa maison, ses enfants, on perd toujours des amis, de l’amour et des promesses de bonheur...
En alerte permanente Alors, pour la plupart, nous nous en tenons au quivive, nous sommes en éveil, en alerte : faire attention à comment s’habiller, comment parler, comment répondre, comment sourire, comment marcher, quel chemin prendre, quelle attitude adopter, quel ton, quel geste, quel message renvoyer... Accélérer le pas, ne pas regarder dans les yeux, faire semblant de parler au téléphone, ne pas rester seule, s’enfermer chez soi, s’enfermer dans la salle de bains, appeler à l’aide, ne pas faire de bruit pour ne pas réveiller les enfants, crier, ne pas crier... Qui peut raisonnablement vivre une vie qui peut basculer à tout moment et être rendue invivable au détour d’une rue, d’une rame de métro, d’une réunion de travail, d’une course, d’un rendez-vous chez le médecin, d’un concert, d’un dîner, d’un dimanche en famille ou d’une soirée en amoureux ? Qui ? À bien y réfléchir, personne. Et pourtant, c’est le lot commun de nombre de femmes, mais plus largement, c’est le lot commun de toutes les vies minorisées de s’épuiser dans cette forme d’autodéfense où il s’agit de prendre sur soi : une dépense d’énergie indéfinie, une résistance endurante, une force imperceptible distillée en continu au prix d’un oubli de soi. Une technique martiale pour laquelle il n’y a ni ceinture, ni médaille, ni trophée.
C’est précisément cela qui fait que la vie continue comme si de rien n’était, parce qu’au fond une situation de domination se mesure à l’aune de l’ignorance dans laquelle se complaisent les vies épargnées. Comme si tout cela était normal, ne comptait pas, ne signifiait pas grand-chose, n’était pas grave... et d’ailleurs ne parle-t-on pas de compliments, de drague, de séduction, de donjuanisme, de blagues grivoises, de dérapages, de crise de la masculinité, d’hommes déboussolés, de surmenage, de gestion du personnel, de management agressif, de coup de sang, de querelle d’amoureux, de drame familial, de crise de folie... Et n’entendons-nous pas que finalement tout cela c’est très exagéré, c’est victimaire, c’est du puritanisme à l’américaine, ce sont des mensonges, de la délation, de l’instrumentalisation, des formes de castration, de la vengeance, du ressentiment, en un mot : ça n’existe pas. Ou, du moins, ça n’existe pas comme un phénomène qui concerne tout le monde, mais ça ne concerne que la catégorie « victimes de violence » – une catégorie à la fois honteuse, détestable, qui marque la personne du sceau de la mésestime de soi et de l’impuissance, et en même temps un club très fermé ; car, pour être reconnue comme « victime », il faut passer une série de mises à l’épreuve, d’examens, de jugements qui au final font des victimes des élues héroïques triées sur le volet.
Refaire corps avec soi Entre la rage, la résistance endurante et le chemin de croix de la judiciarisation, n’y a-t-il pas matière à ouvrir une autre voie pour renverser cette violence, pour convertir la violence que cela suscite en nous en un souci de soi ? D’aucuns considèrent qu’il faut prendre des cours de boxe ou de krav maga ; mais l’enjeu n’est pas d’apprendre des techniques de combat qui, malgré leur réputation d’efficacité, demeurent des techniques sportives, enseignées par des expert·e·s. Il n’est pas question d’alimenter un marché juteux de l’autodéfense féminine : quoi de plus « réel » que le quotidien vécu ? Ne sommes-nous pas déjà expert·e·s en violence pour avoir traversé tant bien que mal tant de situations ? Les femmes n’ont pas à apprendre à se battre, mais à désapprendre à ne pas se battre. Cela renvoie à une éthique de l’autodéfense, à un féminisme rivé au corps – à des corps qui savent exactement ce que prendre un coup signifie. Alors, peut-être est-il temps d’habiter autrement ses muscles, de se rappeler à soi-même, de refaire corps avec soi. Cette conscience corporelle à laquelle, au quotidien, il est possible de travailler en attendant le grand soir est une forme de souci de soi, d’éthique féministe où la confiance restaurée dans ses ressentis, ses émotions, permet de sauver sa peau, où la conscience que le coup qui me permettra de me protéger ne demande pas plus de force que l’énergie dépensée à supporter la peur de le donner. C’est encore une forme d’exercice corporel de soi qui peut moduler la voix, changer l’intonation d’un « non », modifier une expression du visage, changer un regard, ou encore enraciner une démarche... Plutôt que de s’enferrer dans une double conscience éreintante : « Ai-je bien compris, ai-je bien interprété, ai-je raison, ai-je le droit, est-ce que j’en suis capable, est-ce possible, permis, légitime ? » Refaire corps avec soi est un féminisme au jour le jour où je travaille à l’échelle de ma chair cette rage qui me défend. Restaurer la violence du sexisme dans toute sa crudité est la condition pour transformer la rage en politique, mais puisque le personnel est politique, seule la rage devenue éthique de soi, conscience musculaire, sera en mesure de me libérer d’une vie sur la défensive.”
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navisseli · 6 years
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Les Plus qu’humains
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Pardon pour la qualité. Je sais que ça devient une habitude, mais il est assez difficile de trouver des images en bonne qualité pour les vieilles éditions de livres en français... #Naviss
Auteurice : Theodore Sturgeon
Maison d’édition : J’ai Lu
Date de publication : 1953 (US), 1956 (FR), 1976 (présente édition)
Nombre de pages : 307
Genre : Fantastique, Science-Fiction, Anticipation
Ce que Naviss en pense : 
Bonjour tout le monde ! Je vous écris aujourd’hui avec enthousiasme : je viens de terminer le dernier des quatre livres de science-fiction que l’on m’avait prêté, et j’ai gardé le meilleur pour la fin puisque Les Plus qu’humains est mon préféré.
Il m’a été recommandé par mon ami L., qui me l’a prêté alors que nous discutions d’A comme association de Bottero et L’Homme suite à la critique de Séli. La conversation a embrayé sur ce qui a inspiré ce livre, et L. m’a alors fait découvrir Theodore Sturgeon et ses Plus qu’humains dont je n’avais jamais entendu parler. N’ayant moi-même pas lu A comme association, je ne peux pas dire si en effet ces deux univers se ressemblent, mais par contre ça m’a beaucoup fait penser à Miss Pérégrine et les enfants particuliers !
Les Plus qu’humains est un recueil de trois nouvelles écrites respectivement en 1953, 1952 et 1953, suivant chronologiquement les stades décisifs de la vie de jeunes gens ayant en commun le fait d’être des Homo Gestalt, des Plus qu’humains. Ce groupe est composé de six membres :
Tousseul peut transmettre et recevoir des émotions, des sentiments et des pensées par le toucher ;
Janie fait de la télékinésie ;
Beannie et Bonnie sont télépathes et sont également capables d’apparaître et disparaître à volonté ;
Bébé Jack est une calculatrice vivante, c’est un bébé super mature et super en avance intellectuellement tant qu’on lui explique les concepts qu’il ne connait pas, c’est aussi le plus sage du groupe. Il a la particularité d’avoir sa croissance figée à 2-3 mois, et est condamné à rester un nourrisson toute sa vie ;
Hip n’a pas vraiment de pouvoir, mais il a des facultés intellectuelles prodigieuses.
Gerry a un pouvoir assez indéfini qui concerne son regard : il peut persuader les gens de faire ce qu’il veut en les regardant, mais il peut également modifier leur corps de manière leur faire pousser de l’acné rosacée ou bien les tuer.
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Il a les yeux révolver, il a le regard qui tue... littéralement.
Ce recueil est composé de trois nouvelles. La première, “L’idiot de la fable”, raconte la rencontre du groupe-noyau (Tousseul, Janie, Bonnie, Beannie et Bébé Jack) et les histoires individuelles de chaque membre. La seconde, “Bébé a trois ans”, est une rétrospective de Gerry sur le passé du groupe. La dernière nouvelle se déroule alors que les membres du groupe sont adultes. En termes de repères chronologique, si aucune date n’est mentionnée, on sait que le père de Janie meurt fusillé par les Allemands donc on peut en déduire que le groupe se forme pendant la Seconde Guerre mondiale, donc entre 1941 et 1945, ce qui correspond à la participation des Etats-Unis à cette guerre. A la fin du livre, on est entre 1958 et 1962.
Je tiens tout de suite à soulever un point qui m’a un peu agacé : la chronologie du récit est chaotique, et ce dernier est bourré de petites incohérences (pas très importantes, mais agaçantes quand on les remarque).
Celles qui sont les plus fréquentes concernent les âges des personnages. Gerry et Janie ont tantôt le même âge, tantôt un an de différence ; l’âge des jumelles et de Bébé Jack semble un peu aléatoire également selon les nouvelles. “Oui, mais ils vieillissent”, allez-vous me dire. Nous sommes bien d’accord, mais ils changent tous d’âge, donc si une année les jumelles ont six ans et Janie en a huit, on peut s’attendre à ce que deux ans plus tard, elles en aient huit et dix, pas huit et douze...
Il y a d’autres petites erreurs, comme Mr. Prodd dont l'initiale du prénom est tantôt E. et tantôt A., ainsi que d’autres plus lourdes et dérangeantes comme le manque de continuité du background d’Alice Kew entre les nouvelles - à tel point que j’ai eu l’impression que Sturgeon confondait Alice et sa soeur Evelyn.
Mais cela s’explique : “Bébé a trois ans” a été écrit en premier. Quand Sturgeon l’a écrite, il ne savait pas forcément déjà qu’il allait écrire un préquel développant l’histoire de chaque personnage, et je suppose qu’en commençant à écrire L’idiot de la fable, il n’avait pas forcément sa nouvelle précédente dans les détails, d’où ces incohérences.
Moi je les remarque parce que je suis psychorigide et j’aime bien tenir un tableau, quand je lis une fiction, de l’âge des personnages selon les marqueurs chronologiques donnés dans le récit (je vous vois en train de vous moquer de moi, mais sachez que ça me permet de mieux me représenter les personnages, de savoir en permanence quel âge ils ont). Mais en vrai, ce n’est pas si important que ça ; pour peu qu’on ait une mauvaise mémoire on ne les voit même pas, ou au pire on fronce un peu les sourcils et on continue à lire.
J’ai beaucoup aimé les deux premières nouvelles, que j’ai trouvé passionnantes et très modernes (et en plus, j’appréciais beaucoup les chapitres sur Janie). On se sent presque membre de cette petite famille fermée et protectrice, à l’ambiance si particulière. J’ai eu plus de mal avec la dernière, et je trouvais qu’elle détonait vraiment des autres. Avant de la lire, je ne comprenais pas pourquoi ce livre était considéré comme de la science-fiction, et sa lecture a répondu à mes interrogations. Et ça ne m’a pas spécialement emballé. J’avais du mal à m’intéresser aux enjeux et je ne me suis pas attaché à Hip. La narration et la temporalité sont décousues, c’est fait exprès, mais le rendu final ne m’a pas vraiment séduit.
Enfin, concernant le style général de l’oeuvre, il est très sobre mais assez prenant et se lit facilement.
J’ai écrit que les deux premières nouvelles étaient très modernes, et je souhaite développer ce point car c’est ce qui m’a le plus plu dans cette oeuvre. Ce livre est paru en 1953 et il a une meilleure représentation que la plupart des livres aujourd’hui. Parmi les personnages principaux (Bébé Jack, Beannie, Bonnie, Janie, Gerry, Hip, Evelyn, Alice et Tousseul), plus de la moitié sont des filles (5/9), un tiers sont racisées (3/9) et un peu moins d’un quart ont un handicap (2/9).
Sur le plan du féminisme, ce bouquin est plutôt chouette. Déjà, il passe largement le test de Bechdel, mais en plus il dénonce les hommes qui font porter la responsabilité de leurs émois sur les femmes (et notamment sur les très jeunes femmes) ! Tous les chapitres de la première nouvelle sur les soeurs Kew, Alice et Evelyn, sont une ode à la liberté et montrent une jeune fille qui se libère du joug paternel et des aberrations sexistes qu’il lui impose tandis qu’elle prend conscience de son corps et de sa sexualité, qui lui ont été présentés toute sa vie comme dégrandant.es et sales. Ces chapitres montrent également la manière effective dont fonctionne le sexisme internalisé, avec la figure d’Alice. Alice est victime de son père au même titre que sa soeur, et pourtant elle se rallie à son bourreau contre Evelyne. Mais la narration ne juge pas Alice : ce qu’elle fait n’est pas approuvé, mais présenté comme un instinct de survie. Elle baigne dans un environnement qui la déprécie en permanence et contre lequel elle n’a aucune possibilité d’action, donc elle en vient à croire que cette dépréciation est légitime, qu’elle concerne elle-même (en acceptant et rationalisant les violences que son père lui fait subir) ou bien sa soeur (en approuvant la tentative de “crime d’honneur” sur elle par son père et en souhaitant même l’aider).
Bref, je ne m’attendais vraiment pas à trouver une dénonciation des violences envers les femmes et des féminicides dans un livre écrit en 1952-1953 par un homme blanc, alors que la société dans laquelle il vit n’est même pas encore imprégnée par le féminisme de première vague !
Autre surprise : l’antiracisme embryonnaire présent dans ce livre, qui se manifeste à plusieurs reprises dans les deux premières nouvelles. Sturgeon dénonce la ségragation et le rejet des personnes noires, notamment par les blancs riches ou de classes supérieures qui sont pourtant bien contents qu’il y ait des noir.es pour leur servir de bonne ou de concierge. Le traitement des jumelles Bonnie et Beannie, ou plutôt de la perception et de la non-perception de la couleur de peau des jumelles par les autres personnages, est très intéressant. On rencontre Bonnie et Beannie dans un chapitre de Janie. Janie, 5 ans, vit dans un appartement et regarde les jumelles, dont le père est le concierge de l’immeuble et qui ne sont encore que des bambines, jouer dans la cour. A ce stade du livre, la couleur de peau des jumelles n’est pas mentionné. Janie les invite à venir jouer chez elles et les trois filles deviennent camarades de jeu, et sont montré uniquement comme des petites filles qui jouent ensemble, indépendamment des questions de race et de classe, avec certes une ascendance de Janie, mais qui est lié au fait qu’elle soit “la grande” du haut de ses cinq ans, alors que les jumelles n’ont que trois ans et qu’elles sont encore un peu des bébés.
{SPOILER} C’est l’intrusion de Vima, la mère de Janie, femme blanche de classe moyenne supérieure, qui vient rompre cette harmonie en s’insurgeant que sa fille ait “rempli sa maison de négresses”. L’arrivée de Vima vient rappeler la réalité du système dans lequel vivent Bonnie et Beannie, aussi jeunes soient-elles, auxquelles on retire leur enfance. C’est la réaction violence de Vima qui précipite la fuite de Beannie, Bonnie et Janie. {/SPOILER}
J’ai beaucoup apprécié les chapitres qui les suivent, où l’on voit évoluer ce petit groupe de filles espiègles, vives et intelligentes qui vivent de farces et de rapines. Les jumelles grandissent, développent leurs pouvoirs, et l’ascendance de Janie sur elles s’estompent car elles ne sont plus des bébés et leur relation va dans les deux sens, elles apprennent des choses à Janie et vice-versa.
Sur le rapport à la couleur de peau, on peut ajouter que la famille bigarrée que forment Bébé Jack, les jumelles, Janie et Tousseul se moque éperdument de la couleur de peau des jumelles et que ça n’est jamais évoqué quand on est de leur point de vue ; les descriptions vont s’attarder sur leurs expressions faciales, leurs vêtements, leur personnalité qui transparait dans leur dynamisme. Le sujet vient toujours d’un membre de l’extérieur, comme Gerry quand il rejoint le groupe ou Alice Kew quand elle les voit pour la première fois. Je trouve ça intéressant de voir ce microcosme oppressé (à cause des pouvoirs des membres qui le composent, de leur race, de leur genre, de leurs handicaps), qui vit terré, caché du monde, pour lequel le concept race n’a pas plus d’importance que la couleur des yeux ou des cheveux - comme ça devrait dans la meilleure des sociétés, mais qui se retrouve confronté au concept de race uniquement quand quelqu’un de l’extérieur, qui vit dans le système, le plaque sur lui. 
J’ai apprécié que l’auteur aille jusqu’au bout dans sa lutte contre la ségrégation, et qu’il n’hésite pas à sacrifier le confort des enfants blancs voir mettre en danger leur sécurité, si ce confort et cette sécurité signifient sacrifier la dignité des enfants racisés.
{SPOILER} Quand les enfants s’installent chez Alice Kew, ils sont perturbés par la manière dont elle les sépare : les filles et les garçons ne peuvent plus dormir ensemble ni avoir de contact physique, et les jumelles sont mises à l’écart, notamment lors des repas, où elles mangent dans la cuisine avec Miriam, la bonne noire, tandis que les autres enfants prennent leur repas avec Alice dans la salle à manger. Cela n’a aucun sens pour les enfants, qui s’insurgent de cette injustice, essayent de la pousser à expliquer les raisons de cette séparation absurde - et l’auteur se régale à faire qu’Alice s’embourbe dans ses explications vaseuses pour terminer finalement par un “euh ben euh c’est comme ça”. Elle persiste à vouloir les séparer ? Tant pis, les enfants décident de s’en aller tous ensemble, même si ça signifie vivre dehors et avoir des repas irréguliers. Parce que les enfants luttent, Alice Kew acceptent qu’ils prennent leurs repas ensemble mais dans la véranda, tandis qu’elle-même reste seule dans la salle à manger. {/SPOILER}
Si je devais quand même faire un reproche, c’est sur le fait qu’au final, on se centre quand même davantage sur les personnages blancs, notamment Tousseul, Hip, Gerry et Janie (et un peu Alice mais elle ne fait pas partie du groupe). Les jumelles sont une entité indivisible et on ne pénètre jamais vraiment leur psychologie, or j’aurais aimé les voir davantage !
Enfin, ce livre tente maladroitement de lutter contre le validisme et la psychophobie. Je n’ai trouvé aucune information quant à l’histoire de ces luttes, mais je les suppose assez récentes car internet est une ressource qui permet même à celleux dont le handicap, la maladie, la neuroatypie empêcherait de se déplacer ou freinerait les contacts sociaux de se retrouver, de réfléchir, de s’organiser et de lutter. Je ne suis pas convaincu que Sturgeon ait conscience des aspects militants de son oeuvre, mais je pense que sans forcément tout intellectualiser à l’extrême, il a conscience d’une chose, c’est que le rejet, l’oppression et le contrôle d’un groupe de personnes à cause de quelque chose pour lequel elles n’y peuvent rien est sont des écueils, et cette thématique est présente dans les trois nouvelles.
Dans Les Plus qu’humains, deux personnages ont des handicaps mentaux : Tousseul et Jack.
J’ai écrit que Jack est un personnage racisé : en fait, à plusieurs reprises, il est décrit comme mongoloïde. Après réflexion, je pense que c’est une erreur de traduction. En anglais, mongoloid désigne les personnes asiatiques du sud et de l’est, c’est une dénomination ethnique. Mongoloïde n’est pas l’équivalent d’“asiatique” : asiatique, c’est un gros groupe dans lequel sont aussi comprises les personnes indo-aryennes. L’on désignait à l’origine les personnes trisomiques 21 comme mongoloids car les gens trouvaient une ressemblance entre ces personnes et les asiatiques du sud et de l’est et c’est resté dans le langage médical... Cette appellation validiste et raciste était la seule qui existait à l’époque où l’auteur écrit, car le mot trisomique n’apparait qu’à la fin de la décennie. En français, l’équivalent de mongoloid dans ce contexte n’est pas mongoloïde, mais mongolien.  Les termes mongoloid et mongolien sont utilisés jusqu’en 1959, où l’on découvre l’origine chromosomique de la trisomie 21, et sont encore employés aujourd’hui comme des insultes.
Le truc, c’est qu’en lisant la première nouvelle, je n’ai pas tout de suite compris que Jack est trisomique 21. Jack est le fils de Mr et Mrs Prodd, et du coup je pensais bêtement que soient Mr et Mrs étaient sud-est-asiatiques, soit que Mr Prodd n’était en fait pas le vrai père de Jack. C’est à la deuxième occurrence que j’ai tilté : Jack n’est pas asiatique, mais trisomique 21. Mais j’aime bien l’imaginer comme étant trisomique 21 et asiatique...
Puisqu’on parle de terminologie, je voudrais également évoquer la manière dont est désigné Tousseul. Pendant les trente premières pages, il n’est appelé que par “l’Idiot”. Je me suis intéressé de la même manière à l’histoire de terminologie concernant les maladies et handicaps mentalaux, et j’ai appris que “idiot” est une véritable terminologie médicale qui disparait au milieu du XXe siècle, pour être remplacée par “retardé mental”. Ces deux termes sont aujourd’hui considérés comme archaïques et oppressifs ; on parle désormais de personnes en situation de handicap mental, ou de handicap mental. J’ignore comme les personnes ayant ces handicaps et atypies (car il s’agit d’un mot-valise regroupant de nombreuses pathologies et situations différentes) parlent d’elles-mêmes. Je ne trouve sur internet que des blogs et articles de gens qui parlent à leur place (parents d’enfants notamment), jamais d’espace où iels ont elle-même la parole…
L’auteur utilise sûrement encore « idiot » lui-même au moment où il écrit. Mais je pense qu’on peut trouver une justification à cet appellation interne au récit. Dans les trente premières pages du récit, Tousseul n’a pas de nom, il est L’Idiot. S’il est nommé ainsi, c’est parce qu’il est exclu de toutes les relations sociales par tous les autres, il est chassé, battu, moqué, et la société valide lui prend jusqu’à son nom - si on lui en a jamais donné.
{SPOILER} Quand Mr et Mrs Prodd le recueillent, c’est la première fois qu’il vit en société et la première fois qu’on lui demande son nom. Il se nomme alors lui-même, et devient Tousseul. {/SPOILER} 
Le handicap de Tousseul n’est pas strictement défini, parce que idiotie, ça regroupe tous les handicaps mentaux... Mais nous avons quand même des indices qui laissent à penser que Tousseul est autiste car il y aurait eu des mentions d’un physique atypique si c’était un autre handicap (polyhandicapé, trisomique 21, X fragile, Syndrome de Prader-Willi ou de Smith-Magenis…). 
Du coup ce n’est pas tellement la terminologie de ce livre qui est problématique pour moi. Elle l’est, bien sûr, mais elle est aussi contextuelle. Non, ce qui me pose vraiment problème, c’est la déshumanisation et l’infantilisation du handicap mental.
« L’Idiot était un animal, purement et simplement. Parmi les hommes, il est dégradant de figurer au rang des bêtes. Mais l’Idiot vivait rarement parmi les hommes. Et, dans les forêts, son état d’animal lui donnait de la grandeur. Il tuait comme une bête, sans joie ni haine. Comme une bête, encore, il mangeait ; ce qu’il pouvait ; ce qu’il lui fallait ; jamais davantage. Il dormait d’un sommeil léger, mais de tout son corps. Il avait atteint une maturité animale. »
Là, pour le coup, ça me dérange vraiment. Son état animal n’est pas juste mis en avant parce qu’il vit en ermite dans la forêt, mais aussi pour son état intellectuel : c’est une sorte d’exotisation du handicap que je trouve dérangeante.
De plus, à plusieurs reprises, Tousseul est comparé à un enfant de 2 ans et traité comme tel… Mais d’un autre côté, et si c’était ce dont il avait besoin ? Je ne suis jamais en contact avec des personnes ayant un handicap mental lourd. Je ne sais pas quels sont leurs besoins sociaux, peut-être que je râle sans savoir. Mais a priori, être infantilisé.e, ça me semble pas être quelque chose que qui que ce soit désire...
Heureusement, ces éléments ne sont pas présents dans tout le livre mais seulement avant que Tousseul développe ses compétences sociales, et c’est pour ça que je parlais de lutte maladroite contre la psychophobie et le validisme. Parce que le message, c’est quand même la dénonciation de l’isolement et du rejet des personnes neuroatypiques, isolement forcé qui nuit à leur développement. 
{SPOILER} C’est à force de fréquenter Mr et Mrs Prodd que les facultés intellectuelles, sociales et du langage de Tousseul augmentent. Quand il est “gentiment” rejeté par elleux quand Mrs Prodd tombe enceinte de Jack, ce rejet est montré comme une trahison, mais Tousseul ne perd pas ses acquis : au contraire, maintenant, il a le terreau pour les développer lui-même. {/SPOILER}
Tousseul n’est plus jamais comparé à un animal à partir du moment où ses facultés sociales se développent et qu’il n’est plus isolé.
Par ailleurs, l’esprit de révolte quand les enfants constatent la ségrégation raciale est aussi présent lorsqu’ils observent l’isolation forcée des membres neuroatypiques/non valides de leur groupe. 
{SPOILER} 
Quand Alice Kew essaye de placer Bébé Jack dans un asile pour enfants trisomiques (fin années 40-début années 50, c’est pas la joie), les enfants entrent dans une colère noire et la menacent : c’est leur révolte qui permet de faire revenir immédiatement Jack parmi eux. 
Dernier petit coup de coeur personnel, mais que j’aurais aimé voir davantage développé : l’embryon de romance entre Evelyn et Tousseul, qui paraissait bien plus intéressant que la romance entre Hip et Janie. Je n’ai jamais vu dans un livre de littérature de l’imaginaire une histoire d’amour impliquant un personnage neuroatypique, atteint d’une neuroatypie “dégradante” (handicap mental) et pas magnifiée... Certes, c’est une neuroatypie qui n’influe pas sur le physique pour rester glamour aux yeux de nous-autres valides, mais quand même, en 1953 ! C’est possiblement un des seuls exemples de romances impliquant une personne neuroatypique à cette époque, et j’étais un peu frustré du fait qu’on ne revienne pas du tout dessus et qu’on la laisse à l’état embryonnaire !
{/SPOILER}
En bref, je recommande ce recueil de nouvelles et j’adorerais le voir adapter en série. On s’attache à chacun des membres de ce groupe, et j’ai regretté de les quitter en tournant la dernière page.
Ma note : 15/20.
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capjuby · 6 years
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Chers mecs cis hétéro : nous ne viendrons plus
Publié par Rebellyon le 25 mai 2018 | Mise à jour le 27 mai - 35502 visites - 1 complément
A la suite de l’agression d’une copine le dimanche 13 mai, quelques mots pour redire que les luttes féministes ne sont plus une option. Dernière sommation pour être prises au sérieux.
Nous ne viendrons plus à vos soirées, à vos manifs, à vos fêtes, à vos spectacles, à vos réunions, à vos assemblées générales, à vos boulots, à vos lectures, à vos dîners. Si on revient, on sera armées, les dents serrées et les poings sortis. On ne fera pas ça de gaîté de cœur : vous nous forcez la main. On a compris maintenant que tendre l’autre joue ne nous menait nulle part, nous ne faisons que prendre la mesure de la situation. Et la situation est la suivante : nous sommes les vaincues. Nous ne sommes pas fortes mais dos au mur. Nous n’avons plus d’autre choix que de mordre. La situation est simple : vous êtes pour l’instant les vainqueurs de la guerre en cours, la guerre du genre. Le sexisme et la misogynie ne sont pas des mots que nous jetons en l’air pour vous faire peur ou pour vous pomper l’air en fin de journée après quelques verres. Le sexisme et la misogynie, c’est ce qui nous mutile, c’est ce qui nous tue, c’est ce qui nous viole. C’est une guerre qui se fait avec des armes bien plus meurtrières que des bombes parce qu’elle commence dans nos propres corps que nous sommes les premières à apprendre à haïr. Parce que nous sommes les premières à nous excuser, à baisser la tête et à consoler ceux qui nous frappent. On nous a appris à demander pardon d’être des vaincues.
Ce dimanche on apprend qu’une copine a été victime de viol lors d’une fête. L’épouvantable, c’est la banalité de cet événement. Statistiquement, si ce n’était pas notre copine ce soir-là, cela aurait été le sort d’une autre personne. Statistiquement, lorsque ces mots sont en train d’être écrits, il y a une victime de plus à déplorer, à ajouter à la liste des autres de cette journée. Les corps brisés s’entassent dans le silence. Solennellement, nous accumulons une haine qui ne s’évapore même plus lorsque nos corps brûlent dans la danse et les cris. Nous avons été patientes : on attend depuis des siècles la gueule couverte de bleus. Alors, un crachat à vos faces quand vous dites que nous sommes belles. Car en réalité nous sommes laides ! Laides des coups, nous avons toutes le nez en morceaux, la mâchoire pétée et des coquards en guise de regard. Toutes, nous sommes amochées et aucun compliment sur notre maquillage ou les courbes de notre cul n’y changera rien. Un corps de vaincue, ce n’est pas beau à voir.
Nous ne viendrons plus parce que nous avons compris que nous sommes vos ennemies. Nous vous traiterons donc comme tel. On rendra tous les coups, on ne laissera parler personne avant nous, on hurlera plus fort, on sera injustes, on sera aveugles, on fera peur. Pas par gaîté de cœur : simplement pour survivre. Si nous venons, si nous dialoguons, ce ne sera qu’après la preuve nette et indubitable de votre traîtrise auprès des vôtres. Si vous apprenez à vous taire, peut-être qu’on vous écoutera. Si vous vous organisez pour nous accompagner sur nos fronts, peut-être que nous vous dirons quoi faire. Si vous écrivez des poésies qui ne nous insultent pas, peut-être que nous les lirons. Si vous faites des chansons qui célèbrent nos victoires, peut-être qu’on les écoutera. Si vous vous acharnez à mettre en place des lieux et des fêtes qui nous accueillent, peut-être qu’on viendra. Même après tout cela, nous resterons méfiantes car ce sont nos vies et nos corps que nous mettons en jeu.
Entendez ceci comme un avertissement proféré d’une voix grave et tremblante de colère. Entendez ceci Vous n’aurez pas la paix.
Nous ne réclamons rien. Nous n’attendons rien. Même brisées et épuisées, nous continuerons à nous battre, avec un sourire en coin. Nous sourions parce que nous savons que, malgré les apparences, vous êtes fragiles. Sinon vous ne feriez pas preuve d’un tel acharnement à mater nos corps. Et nous serons belles le jour où le dernier complice des patriarcats sera pendu avec les tripes du dernier flic.
Chers hommes cis et hétéros Les amochées vous saluent
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wickedwormwood · 6 years
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Essai : l’anti-spécisme
@bicibaldskunk @annademrose-art @carcharodonvincentus @kjal @stealthmanatee @t-caramel @panda-roux-indigo @corinnelaurent @snow-haired-witch @thecuriouscreepyfriendlywitch je vous tag pour avoir des retours, des critiques constructives et savoir si il y aurait moyen de constituer un groupe de travail sur le sujet. Faites tourner aux intéressæs. Y’a des liens partout, faites-vous plaisir.
Après moult conciliabules avec moi, je, moi-même, et l’internet, nous avons décrété que le véganisme était à l’anti-spécisme ce que le parti socialiste est à la gauche anti-fasciste, ce que le développement durable est à la décroissance, ce que la gay pride est au mouvement queer, ce que le féminisme est à l’intersectionnalité : une nuisance grand public, déconnectée de la convergence des luttes.
Je m’en vais donc développer ce sujet.
I - Introduction : la convergence des luttes II - Véganisme et Anti-spécisme : définitions III - Le respect de toute forme de vie IV - Le respect du fonctionnement des écosystèmes V - Le choix du boycott VI - Sortir du “ghetto végan” VII - Ouverture : le problème du lait, ou quelles limites s’imposer ?
I - Introduction : la convergence des luttes
L’anti-spécisme, à l’instar de nombre de mouvements très-de-gauche et plutôt-mal-vus, se place en opposition à la norme (comme l’AN-archisme, l’ANTI-fascisme, la DE-croissance, etc). Ces mouvements sont reliés entre eux par une volonté de lutter activement contre l’ordre établi par le grand capital, l’impérialisme, le sexisme, le racisme... Bref, tout un tas de jolis petits concepts qui affirment : “toi, tu n’es pas moi, et moi qui ai certains pouvoirs, je décrète que toi, qui n’es pas comme moi, tu ne dois pas y avoir accès sous peine de renverser la domination que j’exerce sur toi”. Tout un système d’oppression basé sur la peur et le refus de la différence, celle-ci pouvant s’incarner dans l’âge, le sexe, la classe sociale, l’origine ethnique...
Pourquoi, dans ce cas, l’anti-spécisme serait-il plus à sa place parmi ces autres mouvements de lutte que le véganisme ?
II - véganisme et anti-spécisme : définitions
Le véganisme est un mouvement basé sur “la non-utilisation de produits d’origine animale”. Ce qui n’empêche absolument pas, par exemple, d’aller acheter le tristement celèbre “steak de soja dans son double emballage plastique” de chez Bjorg, des Oreos (Mondelez), des chips ou que sais-je encore, et oblige les végans à nourrir les lobbys pour se complémenter en vitamine B12  (lobby pharmaceutique avec les compléments, ou lobbies capitalistes / agro-alimentaires avec les laits de soja additionnés de B12, ou la Marmite de chez Unilever par exemple).
L’anti-spécisme est un mouvement qui se base sur le respect des formes de vie. C’est à dire : 1) on n’exploite pas (on rejoint ici l’anti-capitalisme, toutes les grandes fortunes étant des produits directs de l’exploitation, lisez Kropotkine). C’est à dire que si on veut utiliser une forme de vie d’une manière ou d’une autre, on essaie de lui donner des conditions de vie décentes. Et : 2) on ne tue pas si on peut l’éviter. Question de respect. Si on sait qu’on ne pourra pas tirer le maximum possible d'une mort, on évite ; si une forme de vie est un peu dangereuse pour nous mais ne met pas en danger le fonctionnement l’écosystème, on évite aussi. On annihile pas le loup sous prétexte qu’il bouffe des moutons et un gosse de temps en temps. Oui, je parle ici de mort, je sais que ça peut choquer, mais on ne se nourrit presque que de ça, de choses mortes. Qu’on a tué exprès. Va bien falloir que nos petits esprits sensibles se le mettent en tête un jour ou l’autre.
III - le respect de toute forme de vie
Ici, en tant que biologiste, je m’en dois spécifier que le vivant ne se réduit pas à l’animal, encore moins aux mammifères, et comprend des organismes aussi divers que le blé, le lapin, le champignon de Paris, la bactérie, le chanvre, l’algue, la méduse, le houblon, le criquet, le coton, la tomate, la poule, le ver à soie, l’humain... Je vous laisse les liens pour voir un “arbre du vivant” classique, et ici un “réseau du vivant” simplifié mais qui prend en compte le fait que les espèces n’évoluent pas seules, et qu'elles sont souvent le résultats de la symbiose de nombreuses espèces (si on enlève toutes ses bactéries à un humain, il crève. Sans oublier que la mitochondrie, organite indispensable à tout pluricellulaire, est également produit d’une symbiose. Bref)
Or, le lobby agro-industriel, ces formes de vies là, il les exploite toutes. Il les considère comme des machines à produire (bon, peut-être pas les méduses - mais si ça vous intéresse, regardez-donc le film allemand “notre pain quotidien”). Pour prendre un exemple concret, la vache : on a des “vaches à lait”, des “vaches à cuir”, et “vaches à viandes”, qui seront sacrifiées juste pour ça et ne serviront à rien d’autre. Des machines. L’anti-spécisme se doit donc de refuser au maximum des aliments et produits de première main s’ils sont le résultat de cette exploitation généralisée.
L’anti-spécisme n’exclut pas l’humain de ses préoccupations. L’anti-spécisme n’exclut pas le végétal de ses préoccupations. L’anti-spécisme ne se laissera pas berner par un anthropocentrisme mal placé qui nous ferait dire “ah, ce lapin me ressemble, il a un système nerveux, des grands yeux inquiets, il mérite ma compassion plus qu’une carotte qui ne me ressemble pas et dont je ne sais presque rien, et plus qu’un travailleur immigré qu’on exploite à 2€ de l’heure dans des conditions atroces”, ce même anthropocentrisme mal placé qui nous pousse à accepter l’exploitation de certaines formes de vie considérées comme inférieures (parce-que différentes de nous) ou non-concernées (parce-qu’humaines et donc “coupables” au même titre que nous), à accepter de consommer les produits de cette exploitation (le bon pain blanc de chez Harry’s... Et les millions d’hectares de blé cultivés de manière intensive et nuisible ; les bonnes tomates bien rouges et rondes cultivées sous serres par des humains pauvres n’ayant pas d’autre choix pour survivre que de se livrer à l’exploitation et aux intoxications par les pesticides).
IV - le respect du fonctionnement des écosystèmes
Il est possible, et même probable au vu des sociétés dégénérées dans lesquelles nous vivons, que nous nous trouvions parfois devant des choix plus ou moins difficiles. Un steak de soja ou des oeufs du grand-père ? Un paquet de chips ou 100g de pain bio ? Du sirop d’agave d’Amérique du Sud ou du miel local d’un petit producteur ? L’anti-spéciste n’hésitera pas longtemps, au vu de l’impact qu’auront ces différents choix sur l’écosystème, et donc sur l’ensemble des formes vivantes, et donc sur... l’humain. Ici, le steak de soja, le paquet de chips et le sirop d’agave sont directement issus 1) de l’exploitation de formes de vies, 2) d’un capitalisme envahissant et 3) nuisent à l’écosystème dans son ensemble (de part le transport des aliments, de par l’utilisation de méthodes productivistes de culture intensive). Ils sont pourtant végans.
Deux de ces choix ne sont pas végans. Ils utilisent l’animal sans l’exploiter. Ils utilisent l’humain sans l’exploiter. Ils utilisent les plantes sans les exploiter (si le grand-père ne donne pas du maïs Monsanto à ses poules). Ils permettront également à l’anti-spéciste qui les fera de se passer des compléments de vitamine B12 nourrissant les lobbys, lobbys qui eux-même participent à l’exploitation généralisée des humains, animaux, plantes et autres formes de vie (les vitamines sont souvent produites à l’aide de bactéries génétiquement modifiées, ce qu’on fait depuis tellement longtemps qu’on n’appelle même plus ça des OGM).
V - Le choix du boycott
Le véganisme boycotte l’utilisation de produits animaux, car “on ne peut pas leur demander leur avis”. L’antispécisme boycotte l’utilisation des produits issus de l’exploitation, car même n’ayant, on le sait bien, pas de système nerveux, un plant de blé poussant dans un champ de l’agriculture productiviste aura des conditions de vie bien moindre qu’une poule pondeuse au fond du jardin ; et un humain exploité par le grand capital pour construire des sacs en faux cuir (humain se trouvant souvent être une personne de couleur) aura la plupart du temps également des conditions de vie inférieures à celles de ladite poule.
On résout du même coup pas mal de problèmes liés au “gachis” : en tant que végan, ça me fait mal au coeur de voir mes potes qui ne finissent pas leur assiette au resto U. Du coup, en général, je la leur finis. Le problème c’est que quand c’est de la viande / un truc avec du lait ou des oeufs, bah j’peux pas.
VI - Sortir du “ghetto végan”
L’antispécisme permet une ouverture que le “vrai végan”, le radical, aura souvent du mal à garder. Là où le vrai végan vérifie les composition infinitésimales des produits qu’il achète pour savoir s’ils sont 100% végans, l’anti-spéciste n’achète pas en supermarché à des grands noms du capitalisme et n’aura donc pas besoin de vérifier la composition de ce qu’il consomme. Là où le végan achètera neuves des chaussures de “faux cuir” sous prétexte d’épargner les animaux, l’antispéciste pourra récupérer de vieilles Doc Marteens à 3 balles sur une brocante sans état de conscience, enrayant par cet acte la production, le flot du capital ainsi l’exploitation des habitants des pays pauvres par les usines des grandes marques. Là où le végan peut se laisser aller à mépriser ceux n’ayant pas la force ou l’envie de faire partie des “vrais”, des “bons”, des “radicaux”, et finira par s’enfermer avec ses amis dans un “ghetto végan” excluant les autres partisans de l’anti-capitaliste, l’antispéciste sait que la lutte peut prendre de nombreux visages, et essaiera de donner des pistes à ses amis en lutte pour orienter leur manière d’acquérir leur subsistance de façon moins problématique.
VII - ouverture : le problème du lait
J’en ai fini pour mon argumentaire, et je vous laisse sur une question qui me laisse penseur : le problème du lait.
Certains animaux se nourrissent occasionnellement d’oeufs ou de miel. Aucun animal ne se nourrit du lait d’autres espèces. Nous avons (en tant qu’espèce humaine) développé une certaine tolérance génétique à la consommation de lait. Cependant, consommer le lait d’un animal nécessite une mise-bas dudit animal : que faire du petit ? On le mange ? On l’offre à quelqu’un ? On le relâche ? Tout ceci me semble assez problématique. Il est possible que dans les semaines à venir, j’aille me procurer un chevreau chez mes voisins fromagers, que je l’abatte, que je mange ses muscles, son cerveau et ses abats, que je fasse des outils, talismans et aiguilles avec ses os, des fils avec ses tendons, une veste avec sa peau. Pour voir. Ça sera toujours mieux que de manger les produits de l’invisible industrie du meurtre, et cette bestiole partira chez le boucher si personne ne se propose de l’acquérir. La question est ici : où met-on les limites ? Sont-elles à définir par chacun ? À débattre.
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13 octobre. Campagne seine-et-marnaise.
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We’ll see what you do when you’re next on the line.
Le film : Une cinquantaine d'individus se trouvent prisonniers d'un cercle ; toutes les deux minutes un individu est tué au hasard. Le groupe a la possibilité de désigner la prochaine victime au moyen d'un système de vote. S'ils refusent tout d'abord de se livrer à ce jeu macabre, ils vont vite choisir de s'y atteler avec chacun pour objectif d'être le dernier survivant.
Différentes questions se posent alors : qui doit mourir ? Qui mérite de vivre ?
Différentes logiques s'affrontent tout d'abord on propose de tuer les plus âgés, ensuite on tue les personnes révélant leurs travers, révélant leurs défauts (homophobie, sexisme, racisme), certaines personnes choisissent héroïquement de se sacrifier, puis enfin un individu affirme que les deux personnes devant survivre sont la femme enceinte et la petite fille ; qu'il faut donc tous s’entre-tuer et protéger ces deux personnages. Certains refusent de prendre son parti et forment une contre alliance. Deux clans s'affrontent alors ; ceux qui veulent protéger la petite fille et la femme enceinte et ceux qui au contraire veulent les tuer pour avoir une chance de survivre. Peu à peu au grès des changements d'alliance, changements de stratégie, il ne reste plus que l'instigateur de l'alliance pour sauver la petite fille et la femme enceinte et ces deux dernières. L'homme affirme qu'il va se sacrifier mais qu'un des deux personnages doit également se sacrifier. La petite fille décide de se sacrifier avec lui pour laisser en vie la femme enceinte. Alors qu'ils allaient se sacrifier ensemble l'homme vote au dernier moment contre la femme enceinte. La petite fille et la femme enceinte meurent et il est le dernier survivant. On découvre alors que cette expérience a été menée par des vaisseaux aliens et qu'il ne reste plus qu'une poignée d'individus sur terre.
Mon avis : J'ai trouvé le film très intéressant et passionnant malgré le format en huis clos qui pouvait de prime abord laisser à penser que le film tournerait en rond et serait ennuyeux. Tout un tas de questions philosophiques se posent derrière les différents choix que prennent les individus ; qui suis-je pour décider qui mérite de vivre et de mourir ? Comment mesurer la valeur d'un individu ? Quel est le sens et la valeur d'un sacrifice ? Existe-il encore des valeurs et une morale quand plus rien n'a de sens ? Par instinct de survive dois-je perdre mon humanité ?
Mais également des questions sociétales ; on voit que les minorités sont supprimées en premier, des propos homophobes et sexistes sont tenus par des personnages qui représentent des branches de la société, la question de l'existence de Dieu est également évoquée.
Ce que j'ai bien aimé est que le film nous laisse assez libre d'interprétation ; il n'y a pas de réel parti pris (même s'il est impossible d'être totalement neutre et que le film a bien sur sa part de parti pris). Il nous fait nous poser des questions sans réellement y répondre. Cependant la fin est bâclée. Même si la montée en intensité est très orchestrée et que le dénouement m'a secoué j'aurai aimé avoir des pistes de réponses aux questions posées tout au long du film. C'est à dire que pendant tout le film tout un tas de questions se soulèvent (pourquoi cette expérience ? Quel but ? Comment et pourquoi le jeune homme s'en est sorti?) et qu'on espère à la fin avoir au moins une piste de réflexion pour continuer à réfléchir on nous balance un espèce de vaisseau alien pour répondre à nos questions. De plus je pense qu'il aurait peut-être été judicieux d'avoir un point de vue interne du personnage survivant ; pourquoi a-t-il décidé d'agir ainsi ? Quelle a été sa stratégie depuis le début ? Le personnage est dans l'ombre depuis le début et ne révèle sa vraie nature qu'à la fin on aurait peut-être aimé en savoir plus sur lui, sur comment cette stratégie lui est venue en tête, s'il éprouve des remords etc. Mais surtout sur pourquoi cette expérience a été menée et sur ce qu'elle révèle sur chacun d'entre nous. J'aurai aimé avoir au minima des pistes d'interprétation pour continuer ma réflexion.
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Pourquoi le fait que les animaux se mangent entre eux n’est pas une excuse pour faire pareil
Vous connaissez Charal, non ? On a pas fini de vous faire aimer la viande tout ça tout ça... Ben si, en ce qui me concerne vous avez définitivement fini. Par contre, je vais revenir sur une de vos pubs parce que je la trouve particulièrement révélatrice.
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Ce qui est paradoxal, c'est que t'as l'impression que même Charal se fout de la gueule de ses clients..
Le carnivore humain, après avoir victorieusement triomphé des embûches du rayon frais va explorer de nouveaux terrains hostiles et dangereux au rayon surgelés avec pour seules armes une carte bleue et un caddie, motivé par un besoin pressant de nourriture (ça fait deux heures qu'il n'a pas mangé faut le comprendre) et/ou (surtout) de plaisir gustatif égoïste. Le carnivore humain aura eu chaud dans sa chasse : il a failli glisser sur le carrelage mouillé de Picard mais ouf, plus de peur que de mal finalement le carnivore humain ramène le produit de sa chasse en voiture dans sa Peugeot 208 flambant neuve et le cuisine (ou plutôt demande à sa femme de la cuisiner, le carnivore humain étant aussi caractérisé par un sexisme conséquent) pour que ses canines de carnivore humain qui sont ultra puissantes mais décidément pas tant que ça, parviennent à réussir de mastiquer le butin de chasse si durement acquis.
Bon d'accord, trêve de moqueries. On va parler plus sérieusement. Je trouve que cette pub est une excellente occasion de répondre à un des arguments anti-vegan que j'entends le plus souvent et qui d'ailleurs a été celui auquel je me suis raccrochée le plus longtemps moi-même pour continuer à bouffer de la viande alors que dans le même temps je regardais des vidéos véganes sur youtube. #mécanismededéfense
Les animaux se mangent entre eux donc on a le droit de faire pareil.
Ben non. Voici les quelques  différences évidentes sans l'être qui nous séparent d'un prédateur.
1) Tout d'abord une précision. Vous n'êtes pas carnivore. Un chat est carnivore. Un lion est carnivore. Un loup est carnivore. Ce sont des animaux qui se nourrissent exclusivement de viande. Vous, si vous essayez de faire pareil vous retrouverez plus carencés que n'importe quel végane. Sauf qu'un omnivore lorsque son frigo est rempli de knackis et de rillettes avec un pauvre légume qui moisit au fond, personne ne se demande s'il se supplémente en vitamine C ou pas.
2)Un animal est dans une situation de survie. Il est en recherche de nourriture constante et a besoin de bouffer ce qui lui passe sous la griffe sinon il meurt. Pour les carnivores il a besoin de bouffer de la viande sinon il meurt. Vous en revanche, vivez dans un milieu urbanisé avec dans votre entourage dix supermarchés où l'offre végane explose, trois magasins bio, une connexion internet vous permettant de vous faire livrer tout les produits qui viendraient encore à vous manquer et tout les produits végétaux possibles et inimaginables disponibles, des carottes aux graines de chia en passant par le pois chiche et le tofu fumé (d'ailleurs à ceux qui critiquent le goût du tofu, vous êtes sympathiques mais allez goûter du tofu fumé et on reparle). Toutes les études scientifiques indépendantes non-sponsorisées par l'industrie agro-alimentaire et paraissant dans des revues avec un impact factor à deux chiffres affirment qu'à condition de se supplémenter en B12 (et on va revenir sur la supplémentation en B12, parce que je sais chers amis omnivores à quel point vous aimez vous servir de cette pas si bonne excuse), une alimentation végétalienne répond aux besoins de l'être humain.
3)Un animal agit par instinct. Nous avons la possibilité de faire un choix moral. Nous avons la possibilité de faire la réflexion suivante : « J'ai vu les dernières images L214. Elles sont atroces. Je ne peux pas cautionner ça. Il est immoral de tuer sans nécessité. Je repose mon steak. » Un animal ne l'a pas.
4)Un animal tue lui même sa proie avec ses propres dents et ses propres griffes sans ressentir de malaise. Alors que la plupart des gens sont dévastés à l'idée de tuer un animal eux-mêmes. On a tous et toutes eu des vocations et des rêves de gosses. Est-ce que quelqu'un parmi vous a déjà rêvé de massacrer des cochons dans un abattoir pour un salaire de misère ? Est ce que quelqu'un parmi vous s'est déjà dit : Mon kiff dans la life ça serait de trier les poussins femelles qu'on entasserait dans des cages pour qu'elles passent leur vie à pondre des œufs dans des conditions de merde et les poussins mâles qu'on broierait vivants car inutiles ? Bah il y a des gens dont c'est le job. Et c'est grâce à ça que vous dinez tout les soirs la conscience tranquille.
Alors il serait peut-être temps d'arrêter d'imposer cela d’une part aux employés d'abattoir, qui à force de se blinder pour faire ça deviennent souvent complètement dépressifs et d’autre part bien évidemment et surtout aux animaix.
Voici une petite vidéo en anglais ou des amateurs de poulet vont devoir tuer eux-mêmes leur animal. Vous allez les voir passer par toutes les stratégies de défense  pour s'auto-convaincre que ce qu'ils font c'est ok, malgré leur détresse psychologique évidente. Alors que moi perso, quand je décapite une aubergine, ben ça va, je me sens plutôt bien.
 Vous avez une empathie qu'un tigre n'a pas, du moins pas pour une proie. Les industriels le savent et font en sorte que vous ne sachiez rien de la façon dont la viande a atterri dans votre assiette, pour que le lien entre l'animal vivant et le plat que vous dégustez la conscience tranquille en terrasse vous ne le fassiez jamais. Dommage pour eux, nous on va faire en sorte que vous le fassiez.
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