#le sexisme tue
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louce123 · 9 months ago
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"Ils disent que tu en fais trop. Ils disent que tu renforces leurs clichĂ©s genrĂ©s. Ils disent aussi que tu n’en fais pas assez. Ils disent que tu essaies mal. Ils disent que tu aurais besoin de chirurgie. Ils disent que tu mutiles ton corps. Ils parlent toujours Ă  ta place. Ils exhibent ton corps sur les rĂ©seaux. Ils n’utilisent pas ton vrai nom. Ils refusent ton humanitĂ©. C’est du sexisme : leurs injonctions contradictoires et leurs standards impossibles. C’est de la violence : on tue celles et ceux qui n’ont pas de nom. Tu es une femme comme une autre. Tu as un nom. LĂšve les yeux sur ton corps. Prends ce qui t’appartient. DĂ©robe-toi. Crie : Ă©chappe-leur ! Ces femmes refusent ton humanitĂ©, ces hommes te condamnent Ă  mourir : hurle maintenant avec nous. Ne dĂ©bats pas. Dis : je meurs de votre sociĂ©tĂ© binaire et violente. Mais je ne me contenterai pas de vous survivre. Je vivrai. Et je ferai de votre sociĂ©tĂ© nĂ©crophile un jardin pour mes adelphes."
A toi ma sƓur, mon frĂšre, mon adelphe : tribune dans LibĂ©ration par un collectif d'associations et universitaires pour les droits trans, 26 fĂ©vrier 2020
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holybridget · 10 months ago
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Difficile Ă  identifier, la violence psychologique est trop souvent tue par les victimes. (Doctissimo).
Définition de la violence psychologique · attaques verbales, · colÚres, · menaces, · insultes, · intimidation, · critique constante, dénigrement. (Echo évolution).
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yes-bernie-stuff · 11 months ago
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Guetter les affleurements de la grĂące
 Nous sommes toujours dĂ©jĂ  comme au bord de la grĂšve, et je suis de ceux-lĂ  qui tirent les filets quand passe un banc d’immortalitĂ©. - ArsĂ©ni Tarkovski Ce que l’Ɠil n’a pas vu et que l’oreille n’a pas entendu, ce que l’esprit humain n’a jamais soupçonnĂ©, mais que Dieu tient en rĂ©serve pour ceux qui l’aiment. Or, Dieu nous l’a rĂ©vĂ©lĂ© par son Esprit. - 1 Corinthiens 2:9-10 Guetter les affleurements de la grĂące - Chat qui guette
Lorsque celui dont nous allons cĂ©lĂ©brer la naissance marchait sur les routes d'IsraĂ«l en parlant du Royaume de Dieu, du Royaume des cieux ou encore du Royaume de son PĂšre, ceux qui l’écoutaient n’avaient en rĂ©alitĂ© pas la moindre idĂ©e de ce qu’il Ă©voquait par ces mots. Comme trĂšs souvent, le langage est source de malentendus, mĂȘme lorsque nous dĂ©sirons rĂ©ellement apprendre, Ă  plus forte raison si nous avons des raisons de ne pas vouloir comprendre. Lorsque les responsables religieux de l’époque lui posent la question:
– Mais oĂč se trouve donc ce fameux Royaume dont tu nous rebats les oreilles jour aprĂšs jour  ? OĂč est bĂąti le palais, oĂč est le trĂŽne ? OĂč se cachent son armĂ©e, ses ministres, ses comptables, sa banque  ? La rĂ©ponse de JĂ©sus, bien qu’apparemment trĂšs simple et prĂ©cise, n’est absolument pas comprise : – Le royaume de Dieu ne vient pas en se faisant remarquer, il n’est pas ici ou lĂ ; le royaume de Dieu est au dedans de vous.1
2000 ans et des poussiĂšres plus tard, le malentendu persiste, il s’est mĂȘme aggravĂ©... Pour quelques-uns, le Royaume de Dieu s’établira sur terre dans un des Ă©pisodes de la fin des temps, pour d’autres il est une image poĂ©tique sans rĂ©alitĂ© concrĂšte, pour d’autres encore il est reprĂ©sentĂ© par des institutions ayant pignon sur rue, Ă©glises, dĂ©nominations, lieux saints, et mĂȘme, pour certains, par des gouvernements humains dans un mariage dramatique entre religion et politique
 C’était pourtant tellement Ă©vident pour Paul – lorsqu’il Ă©crit aux disciples qui se trouvent dans la rĂ©gion de Colosse – qu’il ne l’explique mĂȘme pas, se contentant de le mentionner comme un fondement connu de tous concernant la Bonne Nouvelle: Christ, celui qui habite en vous, et qui est votre espĂ©rance
2 Nous n’avons pas Ă  chercher « à l’extĂ©rieur » celui qui vit en nous, connectĂ© et alimentĂ© par Dieu l’Esprit. Ce lieu qui abrite l’invisible Royaume, «ce lieu de Dieu en l’homme», comme le nommaient les PĂšres de l’Église byzantine. C’est Ă  cette rĂ©alitĂ© insaisissable que JĂ©sus se rĂ©fĂšre lorsqu’il explique comment prier Ă  ses disciples, il leur recommande de s’enfermer Ă  double tour dans la chambre la plus intime de leur Ăąme pour s’attendre au PĂšre qui «voit dans le secret».3  La relation que le Christ est venu initier en s’incarnant et en offrant sa vie pour reconnecter les humains avec leur crĂ©ateur trouve sa source dans cette chambre secrĂšte. Tout ce qui n’est pas le fruit des Ă©manations de l’Esprit dans ce « lieu de Dieu » n’est que religion, la manifestation de la lettre qui tue et non de l’action de la grĂące qui donne la vie. Le rĂ©cit honteux, triste des pitoyables contrefaçons du Royaume de Dieu est Ă©crit en lettres de feu et de sang dans les lignes de notre histoire : croisades, bĂ»chers, inquisition, guerres, intolĂ©rance, lĂ©galisme, abus d’autoritĂ©, racisme, sexisme, esclavage, gĂ©nocides
 Une terrifiante liste d’horreurs accomplies, justifiĂ©es, par des hommes qui brandissent des versets, des chapitres d’un livre qu’ils utilisent pour justifier leur soif de pouvoir. Nous sommes Ă  des annĂ©es-lumiĂšre, aux antipodes du message de cet enfant nĂ© dans le dĂ©nuement et la simplicitĂ©, celui qui, devenu adulte, a proclamĂ© la rĂ©alitĂ© de ce Royaume de Dieu cachĂ© au milieu de nous, au plus profond de nous. Il attend que nous arrĂȘtions de fabriquer des imitations mortes de ce Royaume. Mettons plutĂŽt notre Ă©nergie Ă  ne rien faire qui empĂȘche cette vie cachĂ©e en nous de remonter Ă  la surface. DĂ©sirons-nous une authentique cĂ©lĂ©bration de NoĂ«l  ? Il est temps de nous arrĂȘter, de faire une pause, de rentrer en nous-mĂȘmes, d’apprendre, de pratiquer la patience, d’attendre
 attendre pour entendre la voix de celui qui nous dit : je me tiens Ă  la porte de « ton lieu secret » et je frappe, si tu ouvres, j’entrerai, je partagerai un repas d’amour avec toi
4 Ayons le courage de l’inactivitĂ© apparente pour guetter les affleurements5 de la grĂące, comme une sentinelle attend le matin, comme un chat devant une taupiniĂšre, comme Anne ou SimĂ©on dans le temple, une vie d’attente pour une rencontre qui change tout. Et si NoĂ«l, cette annĂ©e, Ă©tait essentiellement constituĂ© de cette attente active afin de discerner les effluves de l’Esprit, lorsqu’ils remontent de ce Royaume cachĂ© en nous, mais destinĂ© Ă  se manifester autour de nous. Nous n’avons pas Ă  le fabriquer, nous ne sommes pas la lumiĂšre, simplement les photophores, vases fragiles et heureusement fĂȘlĂ©s, fissurĂ©s afin que cette lumiĂšre s’infiltre pour rayonner, Ă©clairer autour de nous
 Que nous puissions recevoir en prĂ©sent de NoĂ«l l’un de ces filets capables de saisir quelques prises lorsque passent les bancs d’éternité  Je nous souhaite une belle et bonne pĂȘche, ainsi qu’un cƓur vigilant pour repĂ©rer les affleurements de la grĂące.
Philip
_____________
1 Luc 17:20-21 2 Colossiens 1:27 3 Matthieu 6:6 4 Apocalypse 3:20 5 En gĂ©ologie, on parle d’affleurement lorsque les roches profondes apparaissent Ă  la surface. Par extension, ce mot parle de l’émergence de ce qui vient de l’intĂ©rieur.
© Tous droits réservés: Philip Ribe
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unlimitedvibes · 4 years ago
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danaeecantat · 4 years ago
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Ras le viol
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«Nous sommes la voix de celles qui n’en n’ont plus» ; «On ne veut plus compter nos mortes»; «Sexisme partout, justice nulle part» ; «Être femme tue» ; «Elle le quitte, il la tue». Ces messages chocs que l’on croise tous les matins sur le chemin du travail, qu’on ne veut plus lire, tant ils sont criants de vĂ©ritĂ©. Ces dĂ©nonciations publiques sont l'Ɠuvre des colleuses des associations “collage fĂ©ministe” fleurissant dans beaucoup de villes Ă  travers la France. À l’origine, le mouvement faisait le dĂ©compte sordide des fĂ©minicides : «Mariette, battue et Ă©tranglĂ©e par son mec : 60e fĂ©minicide» ou «CĂ©line, dĂ©fenestrĂ©e par son mari : 19e fĂ©minicide», comme un hommage Ă  ces femmes assassinĂ©es, une mise en lumiĂšre de leur nom, de leur histoire et de leur tragique destin. Coller leur nom sur un mur pour ne pas les oublier, pour montrer qu'elles existent, et que le dĂ©compte se fait de plus en plus rapide : en moyenne, une femme meurt toutes les 48 h sous les coups de son compagnon ou ex-compagnon. Le but de ces collages est en premier lieu d’éveiller l’opinion publique, de faire rĂ©flĂ©chir, «ça pourrait ĂȘtre toi, ta mĂšre, ta sƓur». Une colleuse explique : 
«Lire les noms et les histoires de ces femmes, ça interpelle. C'est pour ça qu'on essaye de donner un peu de détail, pour que les gens se rendent compte de la violence de ce qui s'est passé.»
Aujourd’hui, ces mots, faisant irruption dans notre quotidien, relĂšvent plus du militantisme fĂ©ministe gĂ©nĂ©ralisĂ©, dĂ©nonçant toute forme de sexisme ou d’injustice, s’appuyant sur des actualitĂ©s piquantes (Polanski aux CĂ©sars, Darmanin au gouvernement) et s’approchant plus de la pĂ©dagogie. En moins de 2 ans, elles sont passĂ©es d’une dizaine se rĂ©unissant chez l’une ou chez l’autre, Ă  une organisation de plus de 3 000 femmes, dans la capitale seule. 
Le mode d’action des colleuses est simple et efficace, des messages clairs et concis peints en noir sur fond blanc. Ces derniĂšres se regroupent de nuit, armĂ©es de brosses et de colle et viennent recouvrir les murs nus des villes. Sortir la nuit et marquer les murs de son empreinte est l’occasion pour ces femmes de se rĂ©approprier l’espace public. Il y a une prise de pouvoir forte derriĂšre cette action, aux endroits mĂȘme oĂč une femme se sent habituellement en insĂ©curitĂ©. Cette campagne de collage dĂ©range, met mal Ă  l’aise, car elle dĂ©nonce et brise l’omerta sur un vaste nombre de sujets. C’est pourquoi cette technique de communication reste Ă©phĂ©mĂšre, les messages sont souvent dĂ©chirĂ©s dĂšs le lendemain de leur pose. 
«Tant que les affiches seront arrachées, il y aura du monde pour les recoller.»
L’initiative s’exporte dĂ©sormais Ă  l’étranger, Allemagne, Italie, Pologne, voire Syrie, partout dans le monde, ces colleuses partagent la mĂȘme lutte.
Chronique n°6 - Danaée Cantat
ESAAB 2021
« "Coller, c'est libĂ©rateur et fort" : le mouvement fĂ©ministe des collages de rue fĂȘte son premier anniversaire»  Rachel Saadoddine, aoĂ»t 2020
France Inter 
https://www.franceinter.fr/coller-c-est-liberateur-et-fort-le-mouvement-feministe-des-collages-de-rue-fete-son-premier-anniversaire
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feministbibliobs · 5 years ago
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termine / dates
DE deutsch / EN english / FR françaisxe
***termin-hinweise: queer*feministischer november off *** tages-agenda: https://bseite.info/ ****
di / tue / mar 12.11.19 17-21h bibliothek & briefe / library & letters / bibliothÚque & des lettres DE Die feministische Bibliothek ist offen. Komm vorbei, schreibe einen Brief an gefangene bei Tee und Keksen mit uns. EN the feminist library is open. come by, write a letter to prisoners with tea and cookies and us. FR la bibliothÚque féministe est ouverte. venez, écrivez une lettre aux gens en prison avec du thé et des biscuits et nous
do / thu / jeu 14.11.19 19h queer-feministisch-intersektionale leserunde / queer feminist intersectional reading circle / rencontre de lecture queer-fĂ©ministe-intersectionelle DE wir wĂ€hlen zusammen einen neuen text aus, den wir gemeinsam lesen werden. kommt und bringt texte mit, die euch interessieren! Voraussetzung fĂŒr die auswahl eines texts: 1. der text ist feministisch-intersektional. das heisst: alle diskriminierungs- und unterdrĂŒckungsformen (zb sexismus, rassismus und auch kapitalismus und kolonialismus) werden zusammengedacht und aus unterschiedlichen perspektiven angeschaut; 2. der text ist in mehr als einer sprache vorhanden. zur zeit sind es englisch und deutsch, aber deutsch kann ersetzt werden, da alle englisch verstehen) 3. betroffene von komplexen unterdrĂŒckungsformen sollen selber zu wort kommen. backup-text: reni eddo-lodge: the feminism question ÌŁ- um den text als pdf zu erhalten schreibt an: fem_bib(Ă€t/at/chez)immerda(punkt/dot/point)ch EN together we will choose a new text which we will read together. come and bring texts that interest you! Prerequisite for the selection of a text: 1. the text is intersectional-feminist. that means: all forms of discrimination and oppression (e.g. sexism, racism and also capitalism and colonialism) are thought together and looked at from different perspectives; 2. the text is available in more than one language. at the moment the texts are in english and german, but german could maybe be replaced, because at the moment everyone understands english) 3. people affected by complex forms of oppression should be able to speak for themselves. backup-text: reni eddo-lodge: the feminism question - to get the text as pdf please write to: fem_bib(Ă€t/at/chez)immerda(punkt/dot/point)ch FR ensemble nous choisirons un nouveau texte que nous lirons ensemble. Venez et apportez les textes qui vous intĂ©ressent ! Conditions pour la sĂ©lection d'un texte : 1. le texte est intersectionnel-fĂ©ministe, c'est-Ă -dire que toutes les formes de discrimination et d'oppression (par exemple le sexisme, le racisme, mais aussi le capitalisme et le colonialisme) sont pensĂ©es ensemble et examinĂ©es sous diffĂ©rents angles ; 2. le texte est disponible dans plusieurs langues. les textes sont actuellement en anglais et en allemand, mais l'allemand pourrait ĂȘtre remplacĂ©, car pour le moment chacunxe comprend anglais) 3. les gens subjets des formes de rĂ©pression complexes peuvent parler pour elleux-mĂȘmes. texte de sauvegarde: reni eddo-lodge: the feminism question - pour obtenir le texte au format pdf Ă©criver Ă  fem_bib(Ă€t/at/chez)immerda(punkt/dot/point)ch stp
do / thu / jeu 28.11.19 19h queer-feministisch-intersektionale leserunde / queer feminist intersectional reading circle / rencontre de lecture queer-féministe-intersectionelle
do / thu / jeu do 5.12.19 19h queer-feministisch-intersektionale leserunde / queer feminist intersectional reading circle / rencontre de lecture queer-féministe-intersectionelle 
di / tue / mar 10.12. verschoben auf den:/moved to:/déplacé vers le: do/thu/jeu 19.12.19  17-21h bibliothek & briefe / library & letters / bibliothÚque & des lettres
di / tue / mar 7.1.20 17-21h bibliothek & briefe / library & letters / bibliothÚque & des lettres Die feministische Bibliothek ist offen. Komm vorbei, schreibe einen Brief an gefangene bei Tee und Keksen mit uns. /// the feminist library is open. come by, write a letter to prisoners with tea and cookies and us. /// la bibliothÚque féministe est ouverte. venez, écrivez une lettre aux gens en prison avec du thé et des biscuits et nous
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***termin-hinweise: queer*feministischer november off *** tages-agenda: https://bseite.info/ ****
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Ort / space / espace
—- Sp!t - raum fĂŒr queer_feministische anliegen und praxen / space for queer_feminist matters and practices / espace pour des matiĂšres et pratiques queer_fĂ©ministes  —-
kontakt/contact: spits(Ă€t/at)autistici(punkt/dot)org / fem_bib(Ă€t/at)immerda(punkt/dot)ch
DE der raum ist rauchfrei und ĂŒber 4 stufen erreichbar, eingangstĂŒr: 79cm breit, genderneutrale toilette tĂŒr: 69cm breit. leider ist der raum nicht zugĂ€nglich mit rollstuhl – bitte schreibt uns, wenn wir euch helfen können, zugang zum raum zu erhalten fem_bib(Ă€t/at)immerda(punkt/dot)ch /// EN the space is smoke free and only accessible by 4 steps, entry door: 79cm wide, gender neutral toilet: door 69cm wide. we’re very sorry, the space is not wheelchair accessible ïżœïżœ please write if we can help you to access the space! fem_bib(Ă€t/at)immerda(punkt/dot)ch /// FR l’éspace est non-fumant.x.e et accessible par des 4 marches, porte d'entrĂ©e : 79 cm de large, porte de toilettes genres-neutrales : 69 cm de large. malheureusement l'espace n'est pas accessible en fauteuil roulant - veuillez nous Ă©crire si nous pouvons vous aider Ă  accĂ©der Ă  l'espace fem_bib(chez)immerda(point)ch
past/vergangen/passées:
di / tue / mar 29.10.19 17-21h bibliothek & briefe / library & letters / bibliothÚque & des lettres Die feministische Bibliothek ist offen. Komm vorbei, schreibe einen Brief an gefangene bei Tee und Keksen mit uns. /// the feminist library is open. come by, write a letter to prisoners with tea and cookies and us. /// la bibliothÚque féministe est ouverte. venez, écrivez une lettre aux gens en prison avec du thé et des biscuits et nous
do / thu / jeu 24.10.19  19h queer-feministisch-intersektionale leserunde / queer feminist intersectional reading circle / rencontre de lecture queer-féministe-intersectionelle EN text: "why i'm no longer talking to white people about race" by reni eddo-lodge. english version here: http://renieddolodge.co.uk/why-im-no-longer-talking-to-white-people-about-race/ DE die deutsche version wird als pdf vorhanden sein, um sie vorher zu erhalten, schreib an fem_bib(Àt)immerda(punkt)ch
do / thu / jeu 17.10.19  19h queer-feministisch-intersektionale leserunde / queer feminist intersectional reading circle / rencontre de lecture queer-fĂ©ministe-intersectionelle DE wir wĂ€hlen zusammen einen neuen text aus, den wir gemeinsam lesen werden. kommt und bringt texte mit, die euch interessieren! Voraussetzung fĂŒr die auswahl eines texts: 1. der text ist feministisch-intersektional. das heisst: alle diskriminierungs- und unterdrĂŒckungsformen (zb sexismus, rassismus und auch kapitalismus und kolonialismus) werden zusammengedacht und aus unterschiedlichen perspektiven angeschaut; 2. der text ist in mehr als einer sprache vorhanden. zur zeit sind es englisch und deutsch, aber deutsch kann ersetzt werden, da alle englisch verstehen) 3. betroffene von komplexen unterdrĂŒckungsformen sollen selber zu wort kommen. EN together we will choose a new text which we will read together. come and bring texts that interest you! Prerequisite for the selection of a text: 1. the text is intersectional-feminist. that means: all forms of discrimination and oppression (e.g. sexism, racism and also capitalism and colonialism) are thought together and looked at from different perspectives; 2. the text is available in more than one language. at the moment the texts are in english and german, but german could maybe be replaced, because at the moment everyone understands english) 3. people affected by complex forms of oppression should be able to speak for themselves. FR ensemble nous choisirons un nouveau texte que nous lirons ensemble. Venez et apportez les textes qui vous intĂ©ressent ! Conditions pour la sĂ©lection d'un texte : 1. le texte est intersectionnel-fĂ©ministe, c'est-Ă -dire que toutes les formes de discrimination et d'oppression (par exemple le sexisme, le racisme, mais aussi le capitalisme et le colonialisme) sont pensĂ©es ensemble et examinĂ©es sous diffĂ©rents angles ; 2. le texte est disponible dans plusieurs langues. les textes sont actuellement en anglais et en allemand, mais l'allemand pourrait ĂȘtre remplacĂ©, car pour le moment chacunxe comprend anglais) 3. les gens subjets des formes de rĂ©pression complexes peuvent parler pour elleux-mĂȘmes.
di / tue / mar 1.10.19 17-21h. bibliothek / library / bibliothÚque DE Die feministische Bibliothek ist offen. Komm vorbei, schreibe einen Brief an gefangene bei Tee und Keksen mit uns. EN the feminist library is open. come by, write a letter to prisoners with tea and cookies and us. FR la bibliothÚque féministe est ouverte. venez, écrivez une lettre aux gens en prison avec du thé et des biscuits et nous
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mirrorontheworld · 5 years ago
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Le sexisme tue, le racisme tue et le cinĂ©ma est politique. Il paraĂźt que le film de Tarantino montre la nostalgie pour une Ă©poque rĂ©volue, celles des sixties, et qu’il nous en offre sa propre vision (ces chouettes annĂ©es oĂč on pouvait encore tabasser du hippie, insulter les Italiens et oĂč les femmes se baladaient en nuisette). Quand on la voit Ă  travers les yeux des hommes, cela donne plutĂŽt envie de se rĂ©jouir que cette pĂ©riode soit derriĂšre nous. 
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alicelacalisse · 6 years ago
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Je profite qu'il soit tard pour Ă©crire ce post tranquillou. J'ai un peu l'impression d'ĂȘtre en boucle en ce moment sur le mĂȘme thĂšme mais c'est parce que je pense ĂȘtre arrivĂ©e Ă  une pĂ©riode de ma vie oĂč je suis suffisamment grande pour penser Ă  peu prĂšs par moi-mĂȘme, en tout cas avoir un minimum d'opinions personnelles, et oĂč beaucoup de choses qui sont arrivĂ©es pendant mon enfance et mon adolescence reviennent.
Je ne sais pas si vous avez vu ça, ou si vous vous en rappelez, mais il y a une semaine ou deux, une agression antisĂ©mite a Ă©tĂ© commise dans la ligne 4 du mĂ©tro. Je voudrais juste dire ça : je ne compte pas le nombre de rĂ©actions que j'ai vu disant "il n'y a pas de preuves, je n'y crois pas". Alors vous me direz, peut-ĂȘtre que les gens ne croient pas/sont sceptiques parce que 1. ces propos ont Ă©tĂ© rapportĂ©s par un journaliste, et qu'on est dans un climat de dĂ©fiance vis-Ă -vis de ces derniers (que personnellement j'ai parfois du mal Ă  comprendre), 2. selon ce mĂȘme journaliste ils seraient le fait de gilets jaunes et beaucoup de gens pensent malheureusement (mĂȘme si honnĂȘtement on a vu plus marquĂ© politiquement que 20 minutes) que les journalistes mentent et qu'ils travaillent pour le pouvoir en place (et d'ailleurs je vais le dire ici mais je ne suis pas d'accord avec le traitement rĂ©servĂ© aux mĂ©dias : on a accordĂ© une place exceptionnelle aux gilets jaune dans l'actualitĂ©, et l'accueil Ă©tait plutĂŽt bienveillant et ouvert, alors oui, dĂ©solĂ© mais ne pas parler des violences ça serait malhonnĂȘte et de plus poser des questions sur un mouvement, le remettre en cause, le critiquer quand il le faut, ça n'est pas le maltraiter mais peut-ĂȘtre que je suis une jeune rĂ©ac aprĂšs tout). Mais il y a aussi tout ces gens qui ne croient pas ce type, non pas pour des raisons de traitement mĂ©diatique (qui n'est pas irrĂ©prochable ok je n'ai pas dit ça) mais tout simplement parce qu'ils ne la croient pas en tant que juive. Et c'est bien lĂ  tout le problĂšme. Ces gens-lĂ  ne sont pas, pour la grande majoritĂ©, d'affreux fascistes, ce sont juste des gens qui ont appris, qui ont intĂ©riorisĂ©, le scepticisme vis-Ă -vis de l'antisĂ©mitisme. Et ces gens-lĂ , c'est vous et c'est moi. Ce sont Ă©galement ces gens, encore une fois vous et moi, qui ont appris Ă  ĂȘtre distant par rapport Ă  la parole des juifs, Ă  s'en mĂ©fier sans s'en rendre compte, Ă  toujours remettre les juifs Ă  leur place de juifs. Je ne compte mĂȘme pas le nombre de fois oĂč j'ai vu des gens s'en prendre Ă  des personnalitĂ©s, que ça soit BHL, Gal Gadot, RaphaĂ«l Glucksmann, Natalie Portman ou Patrick Bruel non pas pour leurs actes mais pour leur identitĂ©, leurs origines juives.
J'ai l'impression de n'avoir jamais Ă©tĂ© aussi consciente que la France avait un problĂšme d'antisĂ©mitisme que ces derniers temps. Je ne me souviens pas de l'affaire Ilan Halimi, mais Mohamed Merah a Ă©tĂ© tuĂ© la veille de mes 11 ans. Je ne sais pas si vous comprenez ce que ça m'a fait ? J'avais peur qu'il entre dans ma salle de classe pour me tuer, moi. Je comprends que pour ceux qui sont musulmans c'est difficile de grandir quand on tue au nom de votre religion. Mais imaginez aussi comment c'est quand des gens meurent parce qu'ils sont comme vous. Et lĂ  c'est l'antisĂ©mitisme le plus violent, et bien heureusement le plus rare. Mais je me rappelle en 4e, un cours de sport dans lequel les garçons parlaient du "coup du juif", un coup au coude, par derriĂšre, assez douloureux. Un coup de traĂźtre quoi. Et en 3e peut-ĂȘtre, avoir dĂ» lire une nouvelle en cours de français et d'entendre derriĂšre moi "ils sont juifs quoi" (et les personnages l'Ă©taient), me retourner, lui demander pourquoi il disait ça et lui qui me rĂ©pond "bah ils sont riches quoi". Bien sĂ»r qu'il y a des juifs riches. Mais les pauvres juifs d'Europe de l'Est qui ont fui en masse les pogroms, ils crevaient la dalle eux et considĂ©rer que tous les juifs sont des Rothschild, c'est antisĂ©mite. On vit dans un pays oĂč DieudonnĂ© fait salle comble et oĂč des gilets jaunes entament "la quenelle", oĂč des employĂ©s d'un grand restaurant parisien posent en faisant le signe de la quenelle tout sourire sans voir le problĂšme manifestement, oĂč les juifs subissent un tiers des actes haineux alors qu'ils reprĂ©sentent environ 1% de la population, oĂč des gens vous disent qu'il y a trop de juifs dans les mĂ©dias, oĂč une femme qui refuse de reconnaĂźtre la responsabilitĂ© de l'État français dans la dĂ©portation des juifs français et qui est issue d'un parti dont le fondateur considĂšre les chambres Ă  gaz comme un dĂ©tail de l'histoire arrivĂ© au second tour de la prĂ©sidentielle sans que ça choque grand monde, oĂč on vous fait des blagues nazies, sur la Shoah, sur des clichĂ©s antisĂ©mites "pour rigoler". Moi ça ne me fait pas rire mais je suis peut-ĂȘtre parano. Et des fois j'ai l'impression que l'antisĂ©mitisme n'est pas pris au sĂ©rieux, en tout cas qu'il ne bĂ©nĂ©ficie pas de la considĂ©ration dont bĂ©nĂ©ficient le sexisme, le racisme et l'homophobie, parce qu'on considĂšre que c'est du passĂ©, qu'aprĂšs la Shoah, plus rien ne peut arriver. Interrogeons-nous un peu sur notre antisĂ©mitisme au quotidien. (Je pense que ce post ne va nulle part et qu'il ne veut rien dire mais j'ai besoin d'Ă©crire Ă  quel point ça peut ĂȘtre anxiogĂšne pour moi de voir que l'antisĂ©mitisme remonte dans mon pays)
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gaelic · 6 years ago
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Le machisme tue (Machismo kills) 2018-11-24 Paris #NousToutes #metoo #nousaussi #rasleviol Lutte contre les violences sexistes et sexuelles #noisno #jemarchele24 #feminisme #sexisme #machisme #womenrights #report #gaelic69 @gaelic69 http://bit.ly/2H89t6m
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gauchedecombat · 6 years ago
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AprĂšs avoir fait l’éloge officiel de la lutte contre l’antisĂ©mitisme, ce dont je ne peux que me rĂ©jouir, et si l’on enchaĂźnait maintenant par une petite rĂ©volte bien française contre l’islamophobie, histoire de dĂ©montrer Ă  quel point notre sociĂ©tĂ© est cohĂ©rente ? DĂ©solĂ© pour cette fausse joie, aujourd’hui, ce sera plutĂŽt #Oupas

je ne voulais pas commenter cette Ă©niĂšme polĂ©mique  Ă  propos d’ un sujet sur lequel je me suis dĂ©jĂ  exprimĂ©, qui provient en droite ligne d’une fachosphĂšre hystĂ©risĂ©e  par toujours la mĂȘme chose, pour qui un morceau de tissu fait davantage scandale que les mĂ©faits d’un sexisme qui tue tous les jours.
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Mais peut-ĂȘtre que cette scĂšne de plus en plus tristement rĂ©pĂ©titive nous en dit aprĂšs tout bien plus long que de beaux discours sur une sociĂ©tĂ© française tellement malade du racisme et des discriminations qu’on la dirait exposĂ©e Ă  dessein Ă  une mise sous tension de plus en plus visible et mĂ©diatisĂ©e de tous contre tous, et d’une trop puissante minoritĂ© raciste, sexiste et homophobe (ça va souvent bien ensemble)  contre toujours les mĂȘmes
 Cette histoire de hijab de sport que DĂ©cathlon voulait commercialiser, et dont on nous dit qu’ils ont du y renoncer sous la pression des infidĂšles
 😉 a Ă©tĂ© l’occasion d’un beau dĂ©luge de merde raciste

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J’ignore quelles Ă©taient les intentions de DĂ©cathlon, dont je doute fortement des rĂ©elles motivations, en lançant ce produit.  VolontĂ© de bad buzz ? Tentative de rĂ©cupĂ©ration commerciale  dĂ©tournĂ©e ? Besoin de se dĂ©marquer de la concurrence ? 
 je ne sais. Mais ce qui est sĂ»r, c’est que cela a engendrĂ© la survenue d’un monstre bien rĂ©pugnant, dont on aurait apprĂ©ciĂ© qu’il nous Ă©pargne sa sale gueule tout comme son haleine pestilentielle. C’est pourtant le cas Ă  chaque polĂ©mique de ce genre, toujours et encore avec la mĂȘme bande d’acteurs grotesques et si pathĂ©tiquement prĂ©visibles, mes ennemis en politique : l’extrĂȘme droite et les rĂ©publicanistes, dont le Printemps rĂ©publicain, ces rĂ©acs toujours dans le sillage des chemtrails  des fachos.
Les mĂ©dias devraient pourtant avoir une certaine habitude de ce genre de phĂ©nomĂšnes, ce qui leur permettrait idĂ©alement d’ amĂ©liorer leurs capacitĂ©s d’anticipation tout en leur permettant de changer leurs pratiques de maniĂšre plus dĂ©ontologique. Et le tout avec d’avantage de recul et de discernement que nĂ©cessite la recherche de la vĂ©ritĂ©. Mais que nenni. En rĂ©alitĂ©, on assiste encore et toujours Ă  l’épandage de lisier habituel, avec encore et toujours la mĂȘme industrie de la haine Ă  l’Ɠuvre, et la mise en tĂȘte de gondole de tous ces inusables petits boutiquiers de la haine tristement habituels
  Des produits sĂ»rs pour stimuler les Ă©motions nĂ©gatives plutĂŽt que la si nĂ©cessaire et salutaire rĂ©flexion collective  (spoiler : elle ne fait pas vendre
) :
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Pourtant, prĂ©cĂ©dent DĂ©cathlon, Nike l’avait dĂ©jĂ  vendu avant, sans que cela ne dĂ©clenche la mĂȘme crise d’indignation totalement irrationnelle

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  Et puis, rappelons judicieusement Ă  l’intention des bas du front qui n’aiment rien tant que tout mĂ©langer que le hijab n’est pas une burqa, qui elle couvre tout le visage, ce qui est interdit en France ” pour des raisons de sĂ©curitĂ©â€. Il est autorisĂ© y compris dans les Ă©tablissements publics, alors Ă  fortiori sur des espaces privĂ©s
 De plus, personne ne force les athĂ©es dont je suis ou les croyants d’une autre religion Ă  en acheter
 Mais il est certains masculinistes mĂȘme pas honteux, sĂ»rs de leur fait, qui savent trĂšs bien comment montrer leur fĂ©minisme habituel, aperçu en de maintes occasions  : en montrant publiquement comment ils entendent disposer du corps des femmes Ă  leur guise, et sans entraves
 Ainsi, cet incertain journaliste qui dĂšs qu’il sort de son champ d’incompĂ©tence habituelle, volontiers Ă©conomique Ă  la sauce libĂ©rale orthodoxe excluante Âč, qui a son idĂ©e sĂ»re et incontournable sur la question :
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Qu’une femme souhaite se soustraire volontairement au regard et aux dĂ©sirs des hommes (comme je comprends que cela puisse peser un peu trop lourdement, parfois..), comme les religieuses catholiques Ă©galement, pour seul autre exemple qui lui le chagrinera visiblement beaucoup moins (les racines chrĂ©tiennes de la fRance, toussa), et voilĂ  que le pauvre petit macho blanc si propre sur lui se sent exclu, comme si sa propre sexualitĂ© Ă©tait tragiquement en berne, le pauvre
 Comme je ne suis pas triste de voir sa masculinitĂ© si terriblement archaĂŻque exposĂ©e en place publique, et l’objet de tant de railleries des principales concernĂ©es.   Si cela pouvait l’aider un peu Ă  se reconstruire plus intelligemment sur le sujet
 que visiblement il ne maitrise absolument pas. Faut rĂ©flĂ©chir, avant de parler en public, Jean
 Car Ă  prĂ©sent, tout le monde sait combien tu pues, idĂ©ologiquement parlant.
.
Âč 
 excluant toute hĂ©rĂ©sie en la matiĂšre, vĂ©ritable taliban des puissances dominantes en place Ă  Bruxelles, qu’il dĂ©fend bec et ongles contre vents et marĂ©es. Bref, une marionnette des marchĂ©s, comme Macron, probablement l’une de ses idoles

    Et les mĂȘmes dĂ©tournements parodiques railleurs

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Une fois de plus, ce pays fait le ridicule Ă  ‘lĂ©tranger
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le #hijab sportif de #Decathlon rĂ©veille des monstres bien rĂ©pugnants
 #sexisme #islamophobie AprĂšs avoir fait l'Ă©loge officiel de la lutte contre l'antisĂ©mitisme, ce dont je ne peux que me rĂ©jouir, et si l'on enchaĂźnait maintenant par une petite rĂ©volte bien française contre

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dordanae · 6 years ago
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intime et politique
Admettons. Un point d'ancrage. Et le paysage.
Aujourd'hui. Une plainte. Une femme. Contre un homme. HarcĂšlement moral. Violences (psychologiques).
Qui peut se représenter ce que signifie poser un tel acte : le dépÎt de plainte ? Ce que ça fait traverser au corps comme émotions, comme contradictions, ce geste qui devient le sceau personnel d'un passage, cette parole déposée qui marque le temps de l'avant et le temps de l'aprÚs, comme un pont construit de doutes, courage et détermination ?
Alors, aujourd'hui j'aimerais simplement partir de ce postulat : ce qui se joue Ă  cet endroit d'Ă©nonciation de la parole et de reconnaissance de la rĂ©alitĂ© vĂ©cue, pour soi et aux yeux de la loi, NE PEUT ĂȘtre "saisi" par autrui. "Saisir", comme s'approprier quelque chose, s'en emparer. Ainsi, qui aurait l'audace de s'auto-confĂ©rer une autoritĂ© qui lui fasse porter un avis sur l'essence mĂȘme de la plainte ? de s'immiscer dans, d'intimider cette zone vulnĂ©rable du bien fondĂ© des accusations, en Ă©mettant un accord ou un DESACCORD sur la LEGITIMITE de l'acte posĂ© ? Qui aurait l'audace obscĂšne, l'impudence de s'Ă©riger en dĂ©prĂ©ciateur lorsque l'on sait Ă  quel point l'auto-persuasion de sa propre responsabilitĂ© dans une histoire de violence(s) subie(s) est fatale et n'amĂšne que trop rarement Ă  dĂ©noncer ce qui est rĂ©ellement vĂ©cu ? Et si l'on imagine que ce qui vient d'ĂȘtre dĂ©crit se passait rĂ©ellement ? 
En admettant que ce soit une femme mĂȘme qui donne son opinion tranchante, dans un discours tellement brutal qu'il en vient Ă  anĂ©antir absolument le lieu mĂȘme de la parole que la plaignante a pris soin de construire. Alors, je crois que, finalement, surgit dans un feu d'artifice la question de la relation inĂ©luctable et si complexe entre l'intime et le politique ; ce fil tendu qui, d'un coup, un jour, de façon inattendue, se voit coupĂ© en deux par cette audace prĂ©-citĂ©e, scindant de fait l'homogĂ©nĂ©itĂ© des discours exhibĂ©s, ceux-lĂ  mĂȘme qui habillent des engagements fĂ©ministes (politiques, artistiques, militants) Ă  la vue de tous mais qui, une fois propulsĂ©s dans l'arĂšne de l'in-visible, dans ce dispositif de l'intime hors du spectacle, donc hors de la reprĂ©sentation, se voient pris au piĂšge et rĂ©duits Ă  ce qu'ils sont rĂ©ellement, un dĂ©corum, une posture, lorsqu'il ne reste pour unique spectatrice que la dĂ©lĂ©guĂ©e de la cohĂ©rence.
Des extraits d’un texte d'Elsa Dorlin : 
" L’expĂ©rience de cette violence, larvĂ©e ou crasse, se double d’une autre violence, (...) celle qui est tapie dans ces paroles qui mettent en doute, qui minimisent, qui nient ou tout simplement qui culpabilisent (...)" "’au fond une situation de domination se mesure Ă  l’aune de l’ignorance dans laquelle se complaisent les vies Ă©pargnĂ©es. Comme si tout cela Ă©tait normal, ne comptait pas, ne signifiait pas grand-chose, n’était pas grave..." "Et n’entendons-nous pas que finalement tout cela c’est trĂšs exagĂ©rĂ©, c’est victimaire, c’est du puritanisme Ă  l’amĂ©ricaine, ce sont des mensonges, de la dĂ©lation, de l’instrumentalisation, des formes de castration, de la vengeance, du ressentiment, en un mot : ça n’existe pas. Ou, du moins, ça n’existe pas comme un phĂ©nomĂšne qui concerne tout le monde"
ELSA DORLIN : 
“Texte publiĂ© dans Le #2 du Nouveau Magazine LittĂ©raire et mis en ligne aujourd'hui ... les titres ont Ă©tĂ© choisis par la rĂ©daction ... Sur l'expĂ©rience vĂ©cue de la violence, le rĂ©el, les rĂ©sistances des vies minorisĂ©es et l'indiffĂ©rence des vies Ă©pargnĂ©es ... #autodefensefeminsite
MANIFESTE D'AUTODÉFENSE FÉMININE : IL EST TEMPS ! Combien de femmes ont été suivies, insultées, harcelées, agressées, frappées ? Le moment de l’inversion des rapports de force est venu. Le Nouveau Magazine LittĂ©raire #2 fĂ©vrier 2018
Elsa Dorlin
Mise en ligne le 21/02/2018 Professeur de philosophie à Paris-VIII, Elsa Dorlin a publié en 2017 « Se défendre. Une philosophie de la violence » (La Découverte).
Vous ĂȘtes charmante mademoiselle, vous ĂȘtes mariĂ©e ? Vous ĂȘtes cĂ©libataire ? T’es bonne, t’es belle... tu suces ? Jolies jambes, jolie robe, joli sourire, beau cul, sale gueule, salope, sale thon, sale gouine, sale pute, grosse vache, vieille peau... Tu sais oĂč sont mes chaussettes ? T’es comme ta mĂšre, t’es chiante, t’as tes rĂšgles, t’es frigide, tu te laisses aller, tu me fais honte, t’es vieille... Mais putain, occupe-toi des gosses ! Les Africaines, elles sont nulles pour le mĂ©nage mais avec les gosses elles savent faire, les Arabes elles sont plus dures, mais les Philippines, de vraies fĂ©es du logis, et discrĂštes avec ça... Avec qui t’étais ? Va te changer on dirait une pute, enlĂšve ce voile on dirait une terroriste, tu ne vois pas que tu fais de la peine Ă  ta mĂšre ? Mais enlĂšve-moi ça, le rose c’est pas pour les garçons... On vous a changĂ© de poste, on vous a changĂ© de bureau. On pourrait prendre un verre ? Je ne suis plus amoureux de ma femme, avec vous c’est diffĂ©rent. Oh ça va, on peut rigoler, putain elle est susceptible celle-lĂ  ! Ça va, pĂšte un coup, dĂ©tends-toi... Vous ĂȘtes la secrĂ©taire ? C’est ma nouvelle assistante, elle est bonne hein ? Je peux parler au patron ? Vous n’oublierez pas mon cafĂ©, mes chemises... DĂ©shabillez-vous, allongez-vous, Ă©cartez les jambes, vous prenez la pilule ? Vous fumez ? C’est encore la chambre 4 qui appelle, j’en peux plus de celle de la chambre 4, elle n’arrĂȘte pas de geindre... Parce que vous le valez bien ! Une crĂšme antirides qui arrĂȘte le temps (prouvĂ© scientifiquement). Toi aussi tu peux ĂȘtre une vraie princesse... Un poupon avec de vraies larmes et qui dit maman, ton karaokĂ© pour devenir la nouvelle star... Appelle le 3600 et parle avec des beurettes en chaleur, cougar prise par tous les trous. Tu veux un bonbon ? Tu ne veux pas m’aider Ă  retrouver mon chien ? Tu sais, tu peux me faire beaucoup de bien si tu veux et je te ferai un beau cadeau mais c’est un secret entre nous, il ne faut pas le dire Ă  ta maman... Bouge pas. Tu cries, je te tue. Je vais te baiser, je vais te fracasser la gueule contre un mur, je vais te tuer... T’aimes ça hein, t’en veux encore ? Je vais te faire crier moi tu vas voir... Il vous a fait quoi aprĂšs ? Vous Ă©tiez habillĂ©e comment ? Vous portiez un string ? Vous avez dĂ©jĂ  eu des rapports avec plusieurs garçons avant ? Est-ce que vous avez clairement dit non, vous ĂȘtes-vous dĂ©battue ? Vous ĂȘtes victimes de violence ? Brisez le silence, parlez ! Appelez le 39 19 avant qu’il ne soit trop tard.
Domination sociale Vous ĂȘtes choqué·e·s ? Pendant le temps Ă©coulĂ© Ă  lire cet article, une femme subira un viol – ici, en France. Aujourd’hui, combien de femmes auront Ă©tĂ© suivies, interpellĂ©es verbalement, insultĂ©es, malmenĂ©es, touchĂ©es de façon intrusive, agressĂ©es, frappĂ©es... Combien autour de vous, combien dans votre famille, parmi vos amies, vos connaissances ? Si aucune de ces paroles ne vous sont familiĂšres, alors vous ignorez ce que cela fait d’ĂȘtre une femme.
Non pas qu’il s’agisse d’une essence, d’une nature, d’une identitĂ© – on ne parle mĂȘme pas de biologie ici – mais bien d’un type d’interpellations sociales, multiples, variĂ©es, infiniment rĂ©pĂ©titives et chaque fois aiguisĂ©es comme des lames qui transforment des individus en sujets violentables. L’expĂ©rience de cette violence, larvĂ©e ou crasse, se double d’une autre violence, celle qui s’exerce de plein fouet dans la dĂ©rĂ©alisation systĂ©matique de ces mondes sociaux vĂ©cus – celle qui est tapie dans ces paroles qui mettent en doute, qui minimisent, qui nient ou tout simplement qui culpabilisent (Mais enfin fallait lui mettre une baffe Ă  ton patron quand il t’a coincĂ©e dans l’ascenseur !). Et si ce sont des femmes mĂ©diatiques, ventriloques, qui le disent, c’est encore plus efficace : quoi de mieux pour dĂ©rĂ©aliser le sexisme comme rapport de pouvoir qu’une femme qui dit Ă  une autre : « Fais pas ta victime pleurnicharde ! »
Alors, comment se fait-il qu’il n’y ait pas plus de cafĂ©s brĂ»lants balancĂ©s au visage, de claques retournĂ©es, de tables renversĂ©es, d’orteils Ă©crasĂ©s, de coups de parapluie dans les parties, de genoux cassĂ©s, d’insultes, de crachats, de dĂ©nonciations publiques, de cris, de plaintes, d’appels Ă  l’aide, de solidaritĂ©, de rĂ©voltes, de grĂšves pures et simples, d’occupations, de dĂ©gradations de locaux, d’habitations sur les murs desquelles seraient taguĂ©s les mots suivants : « Ici rĂ©side un gros porc ». C’est violent ? Certes, c’est violent ; mais comment dire ? Ce qui travaille au fond de nous, ce n’est pas tant la peur et la honte qu’une rage emmurĂ©e dont tĂ©moignent tous ces fantasmes auxquels nous nous laissons aller aprĂšs coup lorsque l’on imagine ce que l’on aurait pu ou dĂ» faire quand c’est arrivĂ©. Et la frustration de ne pas l’avoir fait ne peut ĂȘtre apaisĂ©e que si l’on a bien conscience que ces expĂ©riences du sexisme, cette hydre aux mille tĂȘtes, n’est que l’autre nom d’une sociĂ©tĂ© traversĂ©e par des inĂ©galitĂ©s sociales qui prĂ©carisent nos rĂ©sistances, nos puissances d’agir, nos solidaritĂ©s. Se dĂ©fendre a un coĂ»t – on perd souvent son travail, on perd de l’argent, on perd parfois sa maison, ses enfants, on perd toujours des amis, de l’amour et des promesses de bonheur...
En alerte permanente Alors, pour la plupart, nous nous en tenons au quivive, nous sommes en Ă©veil, en alerte : faire attention Ă  comment s’habiller, comment parler, comment rĂ©pondre, comment sourire, comment marcher, quel chemin prendre, quelle attitude adopter, quel ton, quel geste, quel message renvoyer... AccĂ©lĂ©rer le pas, ne pas regarder dans les yeux, faire semblant de parler au tĂ©lĂ©phone, ne pas rester seule, s’enfermer chez soi, s’enfermer dans la salle de bains, appeler Ă  l’aide, ne pas faire de bruit pour ne pas rĂ©veiller les enfants, crier, ne pas crier... Qui peut raisonnablement vivre une vie qui peut basculer Ă  tout moment et ĂȘtre rendue invivable au dĂ©tour d’une rue, d’une rame de mĂ©tro, d’une rĂ©union de travail, d’une course, d’un rendez-vous chez le mĂ©decin, d’un concert, d’un dĂźner, d’un dimanche en famille ou d’une soirĂ©e en amoureux ? Qui ? À bien y rĂ©flĂ©chir, personne. Et pourtant, c’est le lot commun de nombre de femmes, mais plus largement, c’est le lot commun de toutes les vies minorisĂ©es de s’épuiser dans cette forme d’autodĂ©fense oĂč il s’agit de prendre sur soi : une dĂ©pense d’énergie indĂ©finie, une rĂ©sistance endurante, une force imperceptible distillĂ©e en continu au prix d’un oubli de soi. Une technique martiale pour laquelle il n’y a ni ceinture, ni mĂ©daille, ni trophĂ©e.
C’est prĂ©cisĂ©ment cela qui fait que la vie continue comme si de rien n’était, parce qu’au fond une situation de domination se mesure Ă  l’aune de l’ignorance dans laquelle se complaisent les vies Ă©pargnĂ©es. Comme si tout cela Ă©tait normal, ne comptait pas, ne signifiait pas grand-chose, n’était pas grave... et d’ailleurs ne parle-t-on pas de compliments, de drague, de sĂ©duction, de donjuanisme, de blagues grivoises, de dĂ©rapages, de crise de la masculinitĂ©, d’hommes dĂ©boussolĂ©s, de surmenage, de gestion du personnel, de management agressif, de coup de sang, de querelle d’amoureux, de drame familial, de crise de folie... Et n’entendons-nous pas que finalement tout cela c’est trĂšs exagĂ©rĂ©, c’est victimaire, c’est du puritanisme Ă  l’amĂ©ricaine, ce sont des mensonges, de la dĂ©lation, de l’instrumentalisation, des formes de castration, de la vengeance, du ressentiment, en un mot : ça n’existe pas. Ou, du moins, ça n’existe pas comme un phĂ©nomĂšne qui concerne tout le monde, mais ça ne concerne que la catĂ©gorie « victimes de violence » – une catĂ©gorie Ă  la fois honteuse, dĂ©testable, qui marque la personne du sceau de la mĂ©sestime de soi et de l’impuissance, et en mĂȘme temps un club trĂšs fermĂ© ; car, pour ĂȘtre reconnue comme « victime », il faut passer une sĂ©rie de mises Ă  l’épreuve, d’examens, de jugements qui au final font des victimes des Ă©lues hĂ©roĂŻques triĂ©es sur le volet.
Refaire corps avec soi Entre la rage, la rĂ©sistance endurante et le chemin de croix de la judiciarisation, n’y a-t-il pas matiĂšre Ă  ouvrir une autre voie pour renverser cette violence, pour convertir la violence que cela suscite en nous en un souci de soi ? D’aucuns considĂšrent qu’il faut prendre des cours de boxe ou de krav maga ; mais l’enjeu n’est pas d’apprendre des techniques de combat qui, malgrĂ© leur rĂ©putation d’efficacitĂ©, demeurent des techniques sportives, enseignĂ©es par des expert·e·s. Il n’est pas question d’alimenter un marchĂ© juteux de l’autodĂ©fense fĂ©minine : quoi de plus « rĂ©el » que le quotidien vĂ©cu ? Ne sommes-nous pas dĂ©jĂ  expert·e·s en violence pour avoir traversĂ© tant bien que mal tant de situations ? Les femmes n’ont pas Ă  apprendre Ă  se battre, mais Ă  dĂ©sapprendre Ă  ne pas se battre. Cela renvoie Ă  une Ă©thique de l’autodĂ©fense, Ă  un fĂ©minisme rivĂ© au corps – Ă  des corps qui savent exactement ce que prendre un coup signifie. Alors, peut-ĂȘtre est-il temps d’habiter autrement ses muscles, de se rappeler Ă  soi-mĂȘme, de refaire corps avec soi. Cette conscience corporelle Ă  laquelle, au quotidien, il est possible de travailler en attendant le grand soir est une forme de souci de soi, d’éthique fĂ©ministe oĂč la confiance restaurĂ©e dans ses ressentis, ses Ă©motions, permet de sauver sa peau, oĂč la conscience que le coup qui me permettra de me protĂ©ger ne demande pas plus de force que l’énergie dĂ©pensĂ©e Ă  supporter la peur de le donner. C’est encore une forme d’exercice corporel de soi qui peut moduler la voix, changer l’intonation d’un « non », modifier une expression du visage, changer un regard, ou encore enraciner une dĂ©marche... PlutĂŽt que de s’enferrer dans une double conscience Ă©reintante : « Ai-je bien compris, ai-je bien interprĂ©tĂ©, ai-je raison, ai-je le droit, est-ce que j’en suis capable, est-ce possible, permis, lĂ©gitime ? » Refaire corps avec soi est un fĂ©minisme au jour le jour oĂč je travaille Ă  l’échelle de ma chair cette rage qui me dĂ©fend. Restaurer la violence du sexisme dans toute sa cruditĂ© est la condition pour transformer la rage en politique, mais puisque le personnel est politique, seule la rage devenue Ă©thique de soi, conscience musculaire, sera en mesure de me libĂ©rer d’une vie sur la dĂ©fensive.”
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navisseli · 6 years ago
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Les Plus qu’humains
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Pardon pour la qualité. Je sais que ça devient une habitude, mais il est assez difficile de trouver des images en bonne qualité pour les vieilles éditions de livres en français... #Naviss
Auteurice : Theodore Sturgeon
Maison d’édition : J’ai Lu
Date de publication : 1953 (US), 1956 (FR), 1976 (présente édition)
Nombre de pages : 307
Genre : Fantastique, Science-Fiction, Anticipation
Ce que Naviss en pense : 
Bonjour tout le monde ! Je vous Ă©cris aujourd’hui avec enthousiasme : je viens de terminer le dernier des quatre livres de science-fiction que l’on m’avait prĂȘtĂ©, et j’ai gardĂ© le meilleur pour la fin puisque Les Plus qu’humains est mon prĂ©fĂ©rĂ©.
Il m’a Ă©tĂ© recommandĂ© par mon ami L., qui me l’a prĂȘtĂ© alors que nous discutions d’A comme association de Bottero et L’Homme suite Ă  la critique de SĂ©li. La conversation a embrayĂ© sur ce qui a inspirĂ© ce livre, et L. m’a alors fait dĂ©couvrir Theodore Sturgeon et ses Plus qu’humains dont je n’avais jamais entendu parler. N’ayant moi-mĂȘme pas lu A comme association, je ne peux pas dire si en effet ces deux univers se ressemblent, mais par contre ça m’a beaucoup fait penser Ă  Miss PĂ©rĂ©grine et les enfants particuliers !
Les Plus qu’humains est un recueil de trois nouvelles Ă©crites respectivement en 1953, 1952 et 1953, suivant chronologiquement les stades dĂ©cisifs de la vie de jeunes gens ayant en commun le fait d’ĂȘtre des Homo Gestalt, des Plus qu’humains. Ce groupe est composĂ© de six membres :
Tousseul peut transmettre et recevoir des émotions, des sentiments et des pensées par le toucher ;
Janie fait de la télékinésie ;
Beannie et Bonnie sont tĂ©lĂ©pathes et sont Ă©galement capables d’apparaĂźtre et disparaĂźtre Ă  volontĂ© ;
BĂ©bĂ© Jack est une calculatrice vivante, c’est un bĂ©bĂ© super mature et super en avance intellectuellement tant qu’on lui explique les concepts qu’il ne connait pas, c’est aussi le plus sage du groupe. Il a la particularitĂ© d’avoir sa croissance figĂ©e Ă  2-3 mois, et est condamnĂ© Ă  rester un nourrisson toute sa vie ;
Hip n’a pas vraiment de pouvoir, mais il a des facultĂ©s intellectuelles prodigieuses.
Gerry a un pouvoir assez indĂ©fini qui concerne son regard : il peut persuader les gens de faire ce qu’il veut en les regardant, mais il peut Ă©galement modifier leur corps de maniĂšre leur faire pousser de l’acnĂ© rosacĂ©e ou bien les tuer.
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Il a les yeux révolver, il a le regard qui tue... littéralement.
Ce recueil est composĂ© de trois nouvelles. La premiĂšre, “L’idiot de la fable”, raconte la rencontre du groupe-noyau (Tousseul, Janie, Bonnie, Beannie et BĂ©bĂ© Jack) et les histoires individuelles de chaque membre. La seconde, “BĂ©bĂ© a trois ans”, est une rĂ©trospective de Gerry sur le passĂ© du groupe. La derniĂšre nouvelle se dĂ©roule alors que les membres du groupe sont adultes. En termes de repĂšres chronologique, si aucune date n’est mentionnĂ©e, on sait que le pĂšre de Janie meurt fusillĂ© par les Allemands donc on peut en dĂ©duire que le groupe se forme pendant la Seconde Guerre mondiale, donc entre 1941 et 1945, ce qui correspond Ă  la participation des Etats-Unis Ă  cette guerre. A la fin du livre, on est entre 1958 et 1962.
Je tiens tout de suite Ă  soulever un point qui m’a un peu agacĂ© : la chronologie du rĂ©cit est chaotique, et ce dernier est bourrĂ© de petites incohĂ©rences (pas trĂšs importantes, mais agaçantes quand on les remarque).
Celles qui sont les plus frĂ©quentes concernent les Ăąges des personnages. Gerry et Janie ont tantĂŽt le mĂȘme Ăąge, tantĂŽt un an de diffĂ©rence ; l’ñge des jumelles et de BĂ©bĂ© Jack semble un peu alĂ©atoire Ă©galement selon les nouvelles. “Oui, mais ils vieillissent”, allez-vous me dire. Nous sommes bien d’accord, mais ils changent tous d’ñge, donc si une annĂ©e les jumelles ont six ans et Janie en a huit, on peut s’attendre Ă  ce que deux ans plus tard, elles en aient huit et dix, pas huit et douze...
Il y a d’autres petites erreurs, comme Mr. Prodd dont l'initiale du prĂ©nom est tantĂŽt E. et tantĂŽt A., ainsi que d’autres plus lourdes et dĂ©rangeantes comme le manque de continuitĂ© du background d’Alice Kew entre les nouvelles - Ă  tel point que j’ai eu l’impression que Sturgeon confondait Alice et sa soeur Evelyn.
Mais cela s’explique : “BĂ©bĂ© a trois ans” a Ă©tĂ© Ă©crit en premier. Quand Sturgeon l’a Ă©crite, il ne savait pas forcĂ©ment dĂ©jĂ  qu’il allait Ă©crire un prĂ©quel dĂ©veloppant l’histoire de chaque personnage, et je suppose qu’en commençant Ă  Ă©crire L’idiot de la fable, il n’avait pas forcĂ©ment sa nouvelle prĂ©cĂ©dente dans les dĂ©tails, d’oĂč ces incohĂ©rences.
Moi je les remarque parce que je suis psychorigide et j’aime bien tenir un tableau, quand je lis une fiction, de l’ñge des personnages selon les marqueurs chronologiques donnĂ©s dans le rĂ©cit (je vous vois en train de vous moquer de moi, mais sachez que ça me permet de mieux me reprĂ©senter les personnages, de savoir en permanence quel Ăąge ils ont). Mais en vrai, ce n’est pas si important que ça ; pour peu qu’on ait une mauvaise mĂ©moire on ne les voit mĂȘme pas, ou au pire on fronce un peu les sourcils et on continue Ă  lire.
J’ai beaucoup aimĂ© les deux premiĂšres nouvelles, que j’ai trouvĂ© passionnantes et trĂšs modernes (et en plus, j’apprĂ©ciais beaucoup les chapitres sur Janie). On se sent presque membre de cette petite famille fermĂ©e et protectrice, Ă  l’ambiance si particuliĂšre. J’ai eu plus de mal avec la derniĂšre, et je trouvais qu’elle dĂ©tonait vraiment des autres. Avant de la lire, je ne comprenais pas pourquoi ce livre Ă©tait considĂ©rĂ© comme de la science-fiction, et sa lecture a rĂ©pondu Ă  mes interrogations. Et ça ne m’a pas spĂ©cialement emballĂ©. J’avais du mal Ă  m’intĂ©resser aux enjeux et je ne me suis pas attachĂ© Ă  Hip. La narration et la temporalitĂ© sont dĂ©cousues, c’est fait exprĂšs, mais le rendu final ne m’a pas vraiment sĂ©duit.
Enfin, concernant le style gĂ©nĂ©ral de l’oeuvre, il est trĂšs sobre mais assez prenant et se lit facilement.
J’ai Ă©crit que les deux premiĂšres nouvelles Ă©taient trĂšs modernes, et je souhaite dĂ©velopper ce point car c’est ce qui m’a le plus plu dans cette oeuvre. Ce livre est paru en 1953 et il a une meilleure reprĂ©sentation que la plupart des livres aujourd’hui. Parmi les personnages principaux (BĂ©bĂ© Jack, Beannie, Bonnie, Janie, Gerry, Hip, Evelyn, Alice et Tousseul), plus de la moitiĂ© sont des filles (5/9), un tiers sont racisĂ©es (3/9) et un peu moins d’un quart ont un handicap (2/9).
Sur le plan du fĂ©minisme, ce bouquin est plutĂŽt chouette. DĂ©jĂ , il passe largement le test de Bechdel, mais en plus il dĂ©nonce les hommes qui font porter la responsabilitĂ© de leurs Ă©mois sur les femmes (et notamment sur les trĂšs jeunes femmes) ! Tous les chapitres de la premiĂšre nouvelle sur les soeurs Kew, Alice et Evelyn, sont une ode Ă  la libertĂ© et montrent une jeune fille qui se libĂšre du joug paternel et des aberrations sexistes qu’il lui impose tandis qu’elle prend conscience de son corps et de sa sexualitĂ©, qui lui ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©s toute sa vie comme dĂ©grandant.es et sales. Ces chapitres montrent Ă©galement la maniĂšre effective dont fonctionne le sexisme internalisĂ©, avec la figure d’Alice. Alice est victime de son pĂšre au mĂȘme titre que sa soeur, et pourtant elle se rallie Ă  son bourreau contre Evelyne. Mais la narration ne juge pas Alice : ce qu’elle fait n’est pas approuvĂ©, mais prĂ©sentĂ© comme un instinct de survie. Elle baigne dans un environnement qui la dĂ©prĂ©cie en permanence et contre lequel elle n’a aucune possibilitĂ© d’action, donc elle en vient Ă  croire que cette dĂ©prĂ©ciation est lĂ©gitime, qu’elle concerne elle-mĂȘme (en acceptant et rationalisant les violences que son pĂšre lui fait subir) ou bien sa soeur (en approuvant la tentative de “crime d’honneur” sur elle par son pĂšre et en souhaitant mĂȘme l’aider).
Bref, je ne m’attendais vraiment pas Ă  trouver une dĂ©nonciation des violences envers les femmes et des fĂ©minicides dans un livre Ă©crit en 1952-1953 par un homme blanc, alors que la sociĂ©tĂ© dans laquelle il vit n’est mĂȘme pas encore imprĂ©gnĂ©e par le fĂ©minisme de premiĂšre vague !
Autre surprise : l’antiracisme embryonnaire prĂ©sent dans ce livre, qui se manifeste Ă  plusieurs reprises dans les deux premiĂšres nouvelles. Sturgeon dĂ©nonce la sĂ©gragation et le rejet des personnes noires, notamment par les blancs riches ou de classes supĂ©rieures qui sont pourtant bien contents qu’il y ait des noir.es pour leur servir de bonne ou de concierge. Le traitement des jumelles Bonnie et Beannie, ou plutĂŽt de la perception et de la non-perception de la couleur de peau des jumelles par les autres personnages, est trĂšs intĂ©ressant. On rencontre Bonnie et Beannie dans un chapitre de Janie. Janie, 5 ans, vit dans un appartement et regarde les jumelles, dont le pĂšre est le concierge de l’immeuble et qui ne sont encore que des bambines, jouer dans la cour. A ce stade du livre, la couleur de peau des jumelles n’est pas mentionnĂ©. Janie les invite Ă  venir jouer chez elles et les trois filles deviennent camarades de jeu, et sont montrĂ© uniquement comme des petites filles qui jouent ensemble, indĂ©pendamment des questions de race et de classe, avec certes une ascendance de Janie, mais qui est liĂ© au fait qu’elle soit “la grande” du haut de ses cinq ans, alors que les jumelles n’ont que trois ans et qu’elles sont encore un peu des bĂ©bĂ©s.
{SPOILER} C’est l’intrusion de Vima, la mĂšre de Janie, femme blanche de classe moyenne supĂ©rieure, qui vient rompre cette harmonie en s’insurgeant que sa fille ait “rempli sa maison de nĂ©gresses”. L’arrivĂ©e de Vima vient rappeler la rĂ©alitĂ© du systĂšme dans lequel vivent Bonnie et Beannie, aussi jeunes soient-elles, auxquelles on retire leur enfance. C’est la rĂ©action violence de Vima qui prĂ©cipite la fuite de Beannie, Bonnie et Janie. {/SPOILER}
J’ai beaucoup apprĂ©ciĂ© les chapitres qui les suivent, oĂč l’on voit Ă©voluer ce petit groupe de filles espiĂšgles, vives et intelligentes qui vivent de farces et de rapines. Les jumelles grandissent, dĂ©veloppent leurs pouvoirs, et l’ascendance de Janie sur elles s’estompent car elles ne sont plus des bĂ©bĂ©s et leur relation va dans les deux sens, elles apprennent des choses Ă  Janie et vice-versa.
Sur le rapport Ă  la couleur de peau, on peut ajouter que la famille bigarrĂ©e que forment BĂ©bĂ© Jack, les jumelles, Janie et Tousseul se moque Ă©perdument de la couleur de peau des jumelles et que ça n’est jamais Ă©voquĂ© quand on est de leur point de vue ; les descriptions vont s’attarder sur leurs expressions faciales, leurs vĂȘtements, leur personnalitĂ© qui transparait dans leur dynamisme. Le sujet vient toujours d’un membre de l’extĂ©rieur, comme Gerry quand il rejoint le groupe ou Alice Kew quand elle les voit pour la premiĂšre fois. Je trouve ça intĂ©ressant de voir ce microcosme oppressĂ© (Ă  cause des pouvoirs des membres qui le composent, de leur race, de leur genre, de leurs handicaps), qui vit terrĂ©, cachĂ© du monde, pour lequel le concept race n’a pas plus d’importance que la couleur des yeux ou des cheveux - comme ça devrait dans la meilleure des sociĂ©tĂ©s, mais qui se retrouve confrontĂ© au concept de race uniquement quand quelqu’un de l’extĂ©rieur, qui vit dans le systĂšme, le plaque sur lui. 
J’ai apprĂ©ciĂ© que l’auteur aille jusqu’au bout dans sa lutte contre la sĂ©grĂ©gation, et qu’il n’hĂ©site pas Ă  sacrifier le confort des enfants blancs voir mettre en danger leur sĂ©curitĂ©, si ce confort et cette sĂ©curitĂ© signifient sacrifier la dignitĂ© des enfants racisĂ©s.
{SPOILER} Quand les enfants s’installent chez Alice Kew, ils sont perturbĂ©s par la maniĂšre dont elle les sĂ©pare : les filles et les garçons ne peuvent plus dormir ensemble ni avoir de contact physique, et les jumelles sont mises Ă  l’écart, notamment lors des repas, oĂč elles mangent dans la cuisine avec Miriam, la bonne noire, tandis que les autres enfants prennent leur repas avec Alice dans la salle Ă  manger. Cela n’a aucun sens pour les enfants, qui s’insurgent de cette injustice, essayent de la pousser Ă  expliquer les raisons de cette sĂ©paration absurde - et l’auteur se rĂ©gale Ă  faire qu’Alice s’embourbe dans ses explications vaseuses pour terminer finalement par un “euh ben euh c’est comme ça”. Elle persiste Ă  vouloir les sĂ©parer ? Tant pis, les enfants dĂ©cident de s’en aller tous ensemble, mĂȘme si ça signifie vivre dehors et avoir des repas irrĂ©guliers. Parce que les enfants luttent, Alice Kew acceptent qu’ils prennent leurs repas ensemble mais dans la vĂ©randa, tandis qu’elle-mĂȘme reste seule dans la salle Ă  manger. {/SPOILER}
Si je devais quand mĂȘme faire un reproche, c’est sur le fait qu’au final, on se centre quand mĂȘme davantage sur les personnages blancs, notamment Tousseul, Hip, Gerry et Janie (et un peu Alice mais elle ne fait pas partie du groupe). Les jumelles sont une entitĂ© indivisible et on ne pĂ©nĂštre jamais vraiment leur psychologie, or j’aurais aimĂ© les voir davantage !
Enfin, ce livre tente maladroitement de lutter contre le validisme et la psychophobie. Je n’ai trouvĂ© aucune information quant Ă  l’histoire de ces luttes, mais je les suppose assez rĂ©centes car internet est une ressource qui permet mĂȘme Ă  celleux dont le handicap, la maladie, la neuroatypie empĂȘcherait de se dĂ©placer ou freinerait les contacts sociaux de se retrouver, de rĂ©flĂ©chir, de s’organiser et de lutter. Je ne suis pas convaincu que Sturgeon ait conscience des aspects militants de son oeuvre, mais je pense que sans forcĂ©ment tout intellectualiser Ă  l’extrĂȘme, il a conscience d’une chose, c’est que le rejet, l’oppression et le contrĂŽle d’un groupe de personnes Ă  cause de quelque chose pour lequel elles n’y peuvent rien est sont des Ă©cueils, et cette thĂ©matique est prĂ©sente dans les trois nouvelles.
Dans Les Plus qu’humains, deux personnages ont des handicaps mentaux : Tousseul et Jack.
J’ai Ă©crit que Jack est un personnage racisĂ© : en fait, Ă  plusieurs reprises, il est dĂ©crit comme mongoloĂŻde. AprĂšs rĂ©flexion, je pense que c’est une erreur de traduction. En anglais, mongoloid dĂ©signe les personnes asiatiques du sud et de l’est, c’est une dĂ©nomination ethnique. MongoloĂŻde n’est pas l’équivalent d’“asiatique” : asiatique, c’est un gros groupe dans lequel sont aussi comprises les personnes indo-aryennes. L’on dĂ©signait Ă  l’origine les personnes trisomiques 21 comme mongoloids car les gens trouvaient une ressemblance entre ces personnes et les asiatiques du sud et de l’est et c’est restĂ© dans le langage mĂ©dical... Cette appellation validiste et raciste Ă©tait la seule qui existait Ă  l’époque oĂč l’auteur Ă©crit, car le mot trisomique n’apparait qu’à la fin de la dĂ©cennie. En français, l’équivalent de mongoloid dans ce contexte n’est pas mongoloĂŻde, mais mongolien.  Les termes mongoloid et mongolien sont utilisĂ©s jusqu’en 1959, oĂč l’on dĂ©couvre l’origine chromosomique de la trisomie 21, et sont encore employĂ©s aujourd’hui comme des insultes.
Le truc, c’est qu’en lisant la premiĂšre nouvelle, je n’ai pas tout de suite compris que Jack est trisomique 21. Jack est le fils de Mr et Mrs Prodd, et du coup je pensais bĂȘtement que soient Mr et Mrs Ă©taient sud-est-asiatiques, soit que Mr Prodd n’était en fait pas le vrai pĂšre de Jack. C’est Ă  la deuxiĂšme occurrence que j’ai tiltĂ© : Jack n’est pas asiatique, mais trisomique 21. Mais j’aime bien l’imaginer comme Ă©tant trisomique 21 et asiatique...
Puisqu’on parle de terminologie, je voudrais Ă©galement Ă©voquer la maniĂšre dont est dĂ©signĂ© Tousseul. Pendant les trente premiĂšres pages, il n’est appelĂ© que par “l’Idiot”. Je me suis intĂ©ressĂ© de la mĂȘme maniĂšre Ă  l’histoire de terminologie concernant les maladies et handicaps mentalaux, et j’ai appris que “idiot” est une vĂ©ritable terminologie mĂ©dicale qui disparait au milieu du XXe siĂšcle, pour ĂȘtre remplacĂ©e par “retardĂ© mental”. Ces deux termes sont aujourd’hui considĂ©rĂ©s comme archaĂŻques et oppressifs ; on parle dĂ©sormais de personnes en situation de handicap mental, ou de handicap mental. J’ignore comme les personnes ayant ces handicaps et atypies (car il s’agit d’un mot-valise regroupant de nombreuses pathologies et situations diffĂ©rentes) parlent d’elles-mĂȘmes. Je ne trouve sur internet que des blogs et articles de gens qui parlent Ă  leur place (parents d’enfants notamment), jamais d’espace oĂč iels ont elle-mĂȘme la parole

L’auteur utilise sĂ»rement encore « idiot » lui-mĂȘme au moment oĂč il Ă©crit. Mais je pense qu’on peut trouver une justification Ă  cet appellation interne au rĂ©cit. Dans les trente premiĂšres pages du rĂ©cit, Tousseul n’a pas de nom, il est L’Idiot. S’il est nommĂ© ainsi, c’est parce qu’il est exclu de toutes les relations sociales par tous les autres, il est chassĂ©, battu, moquĂ©, et la sociĂ©tĂ© valide lui prend jusqu’à son nom - si on lui en a jamais donnĂ©.
{SPOILER} Quand Mr et Mrs Prodd le recueillent, c’est la premiĂšre fois qu’il vit en sociĂ©tĂ© et la premiĂšre fois qu’on lui demande son nom. Il se nomme alors lui-mĂȘme, et devient Tousseul. {/SPOILER} 
Le handicap de Tousseul n’est pas strictement dĂ©fini, parce que idiotie, ça regroupe tous les handicaps mentaux... Mais nous avons quand mĂȘme des indices qui laissent Ă  penser que Tousseul est autiste car il y aurait eu des mentions d’un physique atypique si c’était un autre handicap (polyhandicapĂ©, trisomique 21, X fragile, Syndrome de Prader-Willi ou de Smith-Magenis
). 
Du coup ce n’est pas tellement la terminologie de ce livre qui est problĂ©matique pour moi. Elle l’est, bien sĂ»r, mais elle est aussi contextuelle. Non, ce qui me pose vraiment problĂšme, c’est la dĂ©shumanisation et l’infantilisation du handicap mental.
« L’Idiot Ă©tait un animal, purement et simplement. Parmi les hommes, il est dĂ©gradant de figurer au rang des bĂȘtes. Mais l’Idiot vivait rarement parmi les hommes. Et, dans les forĂȘts, son Ă©tat d’animal lui donnait de la grandeur. Il tuait comme une bĂȘte, sans joie ni haine. Comme une bĂȘte, encore, il mangeait ; ce qu’il pouvait ; ce qu’il lui fallait ; jamais davantage. Il dormait d’un sommeil lĂ©ger, mais de tout son corps. Il avait atteint une maturitĂ© animale. »
LĂ , pour le coup, ça me dĂ©range vraiment. Son Ă©tat animal n’est pas juste mis en avant parce qu’il vit en ermite dans la forĂȘt, mais aussi pour son Ă©tat intellectuel : c’est une sorte d’exotisation du handicap que je trouve dĂ©rangeante.
De plus, à plusieurs reprises, Tousseul est comparĂ© Ă  un enfant de 2 ans et traitĂ© comme tel
 Mais d’un autre cĂŽtĂ©, et si c’était ce dont il avait besoin ? Je ne suis jamais en contact avec des personnes ayant un handicap mental lourd. Je ne sais pas quels sont leurs besoins sociaux, peut-ĂȘtre que je rĂąle sans savoir. Mais a priori, ĂȘtre infantilisĂ©.e, ça me semble pas ĂȘtre quelque chose que qui que ce soit dĂ©sire...
Heureusement, ces Ă©lĂ©ments ne sont pas prĂ©sents dans tout le livre mais seulement avant que Tousseul dĂ©veloppe ses compĂ©tences sociales, et c’est pour ça que je parlais de lutte maladroite contre la psychophobie et le validisme. Parce que le message, c’est quand mĂȘme la dĂ©nonciation de l’isolement et du rejet des personnes neuroatypiques, isolement forcĂ© qui nuit Ă  leur dĂ©veloppement. 
{SPOILER} C’est Ă  force de frĂ©quenter Mr et Mrs Prodd que les facultĂ©s intellectuelles, sociales et du langage de Tousseul augmentent. Quand il est “gentiment” rejetĂ© par elleux quand Mrs Prodd tombe enceinte de Jack, ce rejet est montrĂ© comme une trahison, mais Tousseul ne perd pas ses acquis : au contraire, maintenant, il a le terreau pour les dĂ©velopper lui-mĂȘme. {/SPOILER}
Tousseul n’est plus jamais comparĂ© Ă  un animal Ă  partir du moment oĂč ses facultĂ©s sociales se dĂ©veloppent et qu’il n’est plus isolĂ©.
Par ailleurs, l’esprit de rĂ©volte quand les enfants constatent la sĂ©grĂ©gation raciale est aussi prĂ©sent lorsqu’ils observent l’isolation forcĂ©e des membres neuroatypiques/non valides de leur groupe. 
{SPOILER} 
Quand Alice Kew essaye de placer BĂ©bĂ© Jack dans un asile pour enfants trisomiques (fin annĂ©es 40-dĂ©but annĂ©es 50, c’est pas la joie), les enfants entrent dans une colĂšre noire et la menacent : c’est leur rĂ©volte qui permet de faire revenir immĂ©diatement Jack parmi eux. 
Dernier petit coup de coeur personnel, mais que j’aurais aimĂ© voir davantage dĂ©veloppĂ© : l’embryon de romance entre Evelyn et Tousseul, qui paraissait bien plus intĂ©ressant que la romance entre Hip et Janie. Je n’ai jamais vu dans un livre de littĂ©rature de l’imaginaire une histoire d’amour impliquant un personnage neuroatypique, atteint d’une neuroatypie “dĂ©gradante” (handicap mental) et pas magnifiĂ©e... Certes, c’est une neuroatypie qui n’influe pas sur le physique pour rester glamour aux yeux de nous-autres valides, mais quand mĂȘme, en 1953 ! C’est possiblement un des seuls exemples de romances impliquant une personne neuroatypique Ă  cette Ă©poque, et j’étais un peu frustrĂ© du fait qu’on ne revienne pas du tout dessus et qu’on la laisse Ă  l’état embryonnaire !
{/SPOILER}
En bref, je recommande ce recueil de nouvelles et j’adorerais le voir adapter en sĂ©rie. On s’attache Ă  chacun des membres de ce groupe, et j’ai regrettĂ© de les quitter en tournant la derniĂšre page.
Ma note : 15/20.
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capjuby · 6 years ago
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Chers mecs cis hétéro : nous ne viendrons plus
Publié par Rebellyon le 25 mai 2018 | Mise à jour le 27 mai - 35502 visites - 1 complément
A la suite de l’agression d’une copine le dimanche 13 mai, quelques mots pour redire que les luttes fĂ©ministes ne sont plus une option. DerniĂšre sommation pour ĂȘtre prises au sĂ©rieux.
Nous ne viendrons plus Ă  vos soirĂ©es, Ă  vos manifs, Ă  vos fĂȘtes, Ă  vos spectacles, Ă  vos rĂ©unions, Ă  vos assemblĂ©es gĂ©nĂ©rales, Ă  vos boulots, Ă  vos lectures, Ă  vos dĂźners. Si on revient, on sera armĂ©es, les dents serrĂ©es et les poings sortis. On ne fera pas ça de gaĂźtĂ© de cƓur : vous nous forcez la main. On a compris maintenant que tendre l’autre joue ne nous menait nulle part, nous ne faisons que prendre la mesure de la situation. Et la situation est la suivante : nous sommes les vaincues. Nous ne sommes pas fortes mais dos au mur. Nous n’avons plus d’autre choix que de mordre. La situation est simple : vous ĂȘtes pour l’instant les vainqueurs de la guerre en cours, la guerre du genre. Le sexisme et la misogynie ne sont pas des mots que nous jetons en l’air pour vous faire peur ou pour vous pomper l’air en fin de journĂ©e aprĂšs quelques verres. Le sexisme et la misogynie, c’est ce qui nous mutile, c’est ce qui nous tue, c’est ce qui nous viole. C’est une guerre qui se fait avec des armes bien plus meurtriĂšres que des bombes parce qu’elle commence dans nos propres corps que nous sommes les premiĂšres Ă  apprendre Ă  haĂŻr. Parce que nous sommes les premiĂšres Ă  nous excuser, Ă  baisser la tĂȘte et Ă  consoler ceux qui nous frappent. On nous a appris Ă  demander pardon d’ĂȘtre des vaincues.
Ce dimanche on apprend qu’une copine a Ă©tĂ© victime de viol lors d’une fĂȘte. L’épouvantable, c’est la banalitĂ© de cet Ă©vĂ©nement. Statistiquement, si ce n’était pas notre copine ce soir-lĂ , cela aurait Ă©tĂ© le sort d’une autre personne. Statistiquement, lorsque ces mots sont en train d’ĂȘtre Ă©crits, il y a une victime de plus Ă  dĂ©plorer, Ă  ajouter Ă  la liste des autres de cette journĂ©e. Les corps brisĂ©s s’entassent dans le silence. Solennellement, nous accumulons une haine qui ne s’évapore mĂȘme plus lorsque nos corps brĂ»lent dans la danse et les cris. Nous avons Ă©tĂ© patientes : on attend depuis des siĂšcles la gueule couverte de bleus. Alors, un crachat Ă  vos faces quand vous dites que nous sommes belles. Car en rĂ©alitĂ© nous sommes laides ! Laides des coups, nous avons toutes le nez en morceaux, la mĂąchoire pĂ©tĂ©e et des coquards en guise de regard. Toutes, nous sommes amochĂ©es et aucun compliment sur notre maquillage ou les courbes de notre cul n’y changera rien. Un corps de vaincue, ce n’est pas beau Ă  voir.
Nous ne viendrons plus parce que nous avons compris que nous sommes vos ennemies. Nous vous traiterons donc comme tel. On rendra tous les coups, on ne laissera parler personne avant nous, on hurlera plus fort, on sera injustes, on sera aveugles, on fera peur. Pas par gaĂźtĂ© de cƓur : simplement pour survivre. Si nous venons, si nous dialoguons, ce ne sera qu’aprĂšs la preuve nette et indubitable de votre traĂźtrise auprĂšs des vĂŽtres. Si vous apprenez Ă  vous taire, peut-ĂȘtre qu’on vous Ă©coutera. Si vous vous organisez pour nous accompagner sur nos fronts, peut-ĂȘtre que nous vous dirons quoi faire. Si vous Ă©crivez des poĂ©sies qui ne nous insultent pas, peut-ĂȘtre que nous les lirons. Si vous faites des chansons qui cĂ©lĂšbrent nos victoires, peut-ĂȘtre qu’on les Ă©coutera. Si vous vous acharnez Ă  mettre en place des lieux et des fĂȘtes qui nous accueillent, peut-ĂȘtre qu’on viendra. MĂȘme aprĂšs tout cela, nous resterons mĂ©fiantes car ce sont nos vies et nos corps que nous mettons en jeu.
Entendez ceci comme un avertissement profĂ©rĂ© d’une voix grave et tremblante de colĂšre. Entendez ceci Vous n’aurez pas la paix.
Nous ne rĂ©clamons rien. Nous n’attendons rien. MĂȘme brisĂ©es et Ă©puisĂ©es, nous continuerons Ă  nous battre, avec un sourire en coin. Nous sourions parce que nous savons que, malgrĂ© les apparences, vous ĂȘtes fragiles. Sinon vous ne feriez pas preuve d’un tel acharnement Ă  mater nos corps. Et nous serons belles le jour oĂč le dernier complice des patriarcats sera pendu avec les tripes du dernier flic.
Chers hommes cis et hétéros Les amochées vous saluent
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wickedwormwood · 7 years ago
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Essai : l’anti-spĂ©cisme
@bicibaldskunk @annademrose-art @carcharodonvincentus @kjal @stealthmanatee @t-caramel @panda-roux-indigo @corinnelaurent @snow-haired-witch @thecuriouscreepyfriendlywitch je vous tag pour avoir des retours, des critiques constructives et savoir si il y aurait moyen de constituer un groupe de travail sur le sujet. Faites tourner aux intĂ©ressĂŠs. Y’a des liens partout, faites-vous plaisir.
AprĂšs moult conciliabules avec moi, je, moi-mĂȘme, et l’internet, nous avons dĂ©crĂ©tĂ© que le vĂ©ganisme Ă©tait Ă  l’anti-spĂ©cisme ce que le parti socialiste est Ă  la gauche anti-fasciste, ce que le dĂ©veloppement durable est Ă  la dĂ©croissance, ce que la gay pride est au mouvement queer, ce que le fĂ©minisme est Ă  l’intersectionnalitĂ© : une nuisance grand public, dĂ©connectĂ©e de la convergence des luttes.
Je m’en vais donc dĂ©velopper ce sujet.
I - Introduction : la convergence des luttes II - VĂ©ganisme et Anti-spĂ©cisme : dĂ©finitions III - Le respect de toute forme de vie IV - Le respect du fonctionnement des Ă©cosystĂšmes V - Le choix du boycott VI - Sortir du “ghetto vĂ©gan” VII - Ouverture : le problĂšme du lait, ou quelles limites s’imposer ?
I - Introduction : la convergence des luttes
L’anti-spĂ©cisme, Ă  l’instar de nombre de mouvements trĂšs-de-gauche et plutĂŽt-mal-vus, se place en opposition Ă  la norme (comme l’AN-archisme, l’ANTI-fascisme, la DE-croissance, etc). Ces mouvements sont reliĂ©s entre eux par une volontĂ© de lutter activement contre l’ordre Ă©tabli par le grand capital, l’impĂ©rialisme, le sexisme, le racisme... Bref, tout un tas de jolis petits concepts qui affirment : “toi, tu n’es pas moi, et moi qui ai certains pouvoirs, je dĂ©crĂšte que toi, qui n’es pas comme moi, tu ne dois pas y avoir accĂšs sous peine de renverser la domination que j’exerce sur toi”. Tout un systĂšme d’oppression basĂ© sur la peur et le refus de la diffĂ©rence, celle-ci pouvant s’incarner dans l’ñge, le sexe, la classe sociale, l’origine ethnique...
Pourquoi, dans ce cas, l’anti-spĂ©cisme serait-il plus Ă  sa place parmi ces autres mouvements de lutte que le vĂ©ganisme ?
II - véganisme et anti-spécisme : définitions
Le vĂ©ganisme est un mouvement basĂ© sur “la non-utilisation de produits d’origine animale”. Ce qui n’empĂȘche absolument pas, par exemple, d’aller acheter le tristement celĂšbre “steak de soja dans son double emballage plastique” de chez Bjorg, des Oreos (Mondelez), des chips ou que sais-je encore, et oblige les vĂ©gans Ă  nourrir les lobbys pour se complĂ©menter en vitamine B12  (lobby pharmaceutique avec les complĂ©ments, ou lobbies capitalistes / agro-alimentaires avec les laits de soja additionnĂ©s de B12, ou la Marmite de chez Unilever par exemple).
L’anti-spĂ©cisme est un mouvement qui se base sur le respect des formes de vie. C’est Ă  dire : 1) on n’exploite pas (on rejoint ici l’anti-capitalisme, toutes les grandes fortunes Ă©tant des produits directs de l’exploitation, lisez Kropotkine). C’est Ă  dire que si on veut utiliser une forme de vie d’une maniĂšre ou d’une autre, on essaie de lui donner des conditions de vie dĂ©centes. Et : 2) on ne tue pas si on peut l’éviter. Question de respect. Si on sait qu’on ne pourra pas tirer le maximum possible d'une mort, on Ă©vite ; si une forme de vie est un peu dangereuse pour nous mais ne met pas en danger le fonctionnement l’écosystĂšme, on Ă©vite aussi. On annihile pas le loup sous prĂ©texte qu’il bouffe des moutons et un gosse de temps en temps. Oui, je parle ici de mort, je sais que ça peut choquer, mais on ne se nourrit presque que de ça, de choses mortes. Qu’on a tuĂ© exprĂšs. Va bien falloir que nos petits esprits sensibles se le mettent en tĂȘte un jour ou l’autre.
III - le respect de toute forme de vie
Ici, en tant que biologiste, je m’en dois spĂ©cifier que le vivant ne se rĂ©duit pas Ă  l’animal, encore moins aux mammifĂšres, et comprend des organismes aussi divers que le blĂ©, le lapin, le champignon de Paris, la bactĂ©rie, le chanvre, l’algue, la mĂ©duse, le houblon, le criquet, le coton, la tomate, la poule, le ver Ă  soie, l’humain... Je vous laisse les liens pour voir un “arbre du vivant” classique, et ici un “rĂ©seau du vivant” simplifiĂ© mais qui prend en compte le fait que les espĂšces n’évoluent pas seules, et qu'elles sont souvent le rĂ©sultats de la symbiose de nombreuses espĂšces (si on enlĂšve toutes ses bactĂ©ries Ă  un humain, il crĂšve. Sans oublier que la mitochondrie, organite indispensable Ă  tout pluricellulaire, est Ă©galement produit d’une symbiose. Bref)
Or, le lobby agro-industriel, ces formes de vies lĂ , il les exploite toutes. Il les considĂšre comme des machines Ă  produire (bon, peut-ĂȘtre pas les mĂ©duses - mais si ça vous intĂ©resse, regardez-donc le film allemand “notre pain quotidien”). Pour prendre un exemple concret, la vache : on a des “vaches Ă  lait”, des “vaches Ă  cuir”, et “vaches Ă  viandes”, qui seront sacrifiĂ©es juste pour ça et ne serviront Ă  rien d’autre. Des machines. L’anti-spĂ©cisme se doit donc de refuser au maximum des aliments et produits de premiĂšre main s’ils sont le rĂ©sultat de cette exploitation gĂ©nĂ©ralisĂ©e.
L’anti-spĂ©cisme n’exclut pas l’humain de ses prĂ©occupations. L’anti-spĂ©cisme n’exclut pas le vĂ©gĂ©tal de ses prĂ©occupations. L’anti-spĂ©cisme ne se laissera pas berner par un anthropocentrisme mal placĂ© qui nous ferait dire “ah, ce lapin me ressemble, il a un systĂšme nerveux, des grands yeux inquiets, il mĂ©rite ma compassion plus qu’une carotte qui ne me ressemble pas et dont je ne sais presque rien, et plus qu’un travailleur immigrĂ© qu’on exploite Ă  2€ de l’heure dans des conditions atroces”, ce mĂȘme anthropocentrisme mal placĂ© qui nous pousse Ă  accepter l’exploitation de certaines formes de vie considĂ©rĂ©es comme infĂ©rieures (parce-que diffĂ©rentes de nous) ou non-concernĂ©es (parce-qu’humaines et donc “coupables” au mĂȘme titre que nous), Ă  accepter de consommer les produits de cette exploitation (le bon pain blanc de chez Harry’s... Et les millions d’hectares de blĂ© cultivĂ©s de maniĂšre intensive et nuisible ; les bonnes tomates bien rouges et rondes cultivĂ©es sous serres par des humains pauvres n’ayant pas d’autre choix pour survivre que de se livrer Ă  l’exploitation et aux intoxications par les pesticides).
IV - le respect du fonctionnement des Ă©cosystĂšmes
Il est possible, et mĂȘme probable au vu des sociĂ©tĂ©s dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©es dans lesquelles nous vivons, que nous nous trouvions parfois devant des choix plus ou moins difficiles. Un steak de soja ou des oeufs du grand-pĂšre ? Un paquet de chips ou 100g de pain bio ? Du sirop d’agave d’AmĂ©rique du Sud ou du miel local d’un petit producteur ? L’anti-spĂ©ciste n’hĂ©sitera pas longtemps, au vu de l’impact qu’auront ces diffĂ©rents choix sur l’écosystĂšme, et donc sur l’ensemble des formes vivantes, et donc sur... l’humain. Ici, le steak de soja, le paquet de chips et le sirop d’agave sont directement issus 1) de l’exploitation de formes de vies, 2) d’un capitalisme envahissant et 3) nuisent Ă  l’écosystĂšme dans son ensemble (de part le transport des aliments, de par l’utilisation de mĂ©thodes productivistes de culture intensive). Ils sont pourtant vĂ©gans.
Deux de ces choix ne sont pas vĂ©gans. Ils utilisent l’animal sans l’exploiter. Ils utilisent l’humain sans l’exploiter. Ils utilisent les plantes sans les exploiter (si le grand-pĂšre ne donne pas du maĂŻs Monsanto Ă  ses poules). Ils permettront Ă©galement Ă  l’anti-spĂ©ciste qui les fera de se passer des complĂ©ments de vitamine B12 nourrissant les lobbys, lobbys qui eux-mĂȘme participent Ă  l’exploitation gĂ©nĂ©ralisĂ©e des humains, animaux, plantes et autres formes de vie (les vitamines sont souvent produites Ă  l’aide de bactĂ©ries gĂ©nĂ©tiquement modifiĂ©es, ce qu’on fait depuis tellement longtemps qu’on n’appelle mĂȘme plus ça des OGM).
V - Le choix du boycott
Le vĂ©ganisme boycotte l’utilisation de produits animaux, car “on ne peut pas leur demander leur avis”. L’antispĂ©cisme boycotte l’utilisation des produits issus de l’exploitation, car mĂȘme n’ayant, on le sait bien, pas de systĂšme nerveux, un plant de blĂ© poussant dans un champ de l’agriculture productiviste aura des conditions de vie bien moindre qu’une poule pondeuse au fond du jardin ; et un humain exploitĂ© par le grand capital pour construire des sacs en faux cuir (humain se trouvant souvent ĂȘtre une personne de couleur) aura la plupart du temps Ă©galement des conditions de vie infĂ©rieures Ă  celles de ladite poule.
On rĂ©sout du mĂȘme coup pas mal de problĂšmes liĂ©s au “gachis” : en tant que vĂ©gan, ça me fait mal au coeur de voir mes potes qui ne finissent pas leur assiette au resto U. Du coup, en gĂ©nĂ©ral, je la leur finis. Le problĂšme c’est que quand c’est de la viande / un truc avec du lait ou des oeufs, bah j’peux pas.
VI - Sortir du “ghetto vĂ©gan”
L’antispĂ©cisme permet une ouverture que le “vrai vĂ©gan”, le radical, aura souvent du mal Ă  garder. LĂ  oĂč le vrai vĂ©gan vĂ©rifie les composition infinitĂ©simales des produits qu’il achĂšte pour savoir s’ils sont 100% vĂ©gans, l’anti-spĂ©ciste n’achĂšte pas en supermarchĂ© Ă  des grands noms du capitalisme et n’aura donc pas besoin de vĂ©rifier la composition de ce qu’il consomme. LĂ  oĂč le vĂ©gan achĂštera neuves des chaussures de “faux cuir” sous prĂ©texte d’épargner les animaux, l’antispĂ©ciste pourra rĂ©cupĂ©rer de vieilles Doc Marteens Ă  3 balles sur une brocante sans Ă©tat de conscience, enrayant par cet acte la production, le flot du capital ainsi l’exploitation des habitants des pays pauvres par les usines des grandes marques. LĂ  oĂč le vĂ©gan peut se laisser aller Ă  mĂ©priser ceux n’ayant pas la force ou l’envie de faire partie des “vrais”, des “bons”, des “radicaux”, et finira par s’enfermer avec ses amis dans un “ghetto vĂ©gan” excluant les autres partisans de l’anti-capitaliste, l’antispĂ©ciste sait que la lutte peut prendre de nombreux visages, et essaiera de donner des pistes Ă  ses amis en lutte pour orienter leur maniĂšre d’acquĂ©rir leur subsistance de façon moins problĂ©matique.
VII - ouverture : le problĂšme du lait
J’en ai fini pour mon argumentaire, et je vous laisse sur une question qui me laisse penseur : le problùme du lait.
Certains animaux se nourrissent occasionnellement d’oeufs ou de miel. Aucun animal ne se nourrit du lait d’autres espĂšces. Nous avons (en tant qu’espĂšce humaine) dĂ©veloppĂ© une certaine tolĂ©rance gĂ©nĂ©tique Ă  la consommation de lait. Cependant, consommer le lait d’un animal nĂ©cessite une mise-bas dudit animal : que faire du petit ? On le mange ? On l’offre Ă  quelqu’un ? On le relĂąche ? Tout ceci me semble assez problĂ©matique. Il est possible que dans les semaines Ă  venir, j’aille me procurer un chevreau chez mes voisins fromagers, que je l’abatte, que je mange ses muscles, son cerveau et ses abats, que je fasse des outils, talismans et aiguilles avec ses os, des fils avec ses tendons, une veste avec sa peau. Pour voir. Ça sera toujours mieux que de manger les produits de l’invisible industrie du meurtre, et cette bestiole partira chez le boucher si personne ne se propose de l’acquĂ©rir. La question est ici : oĂč met-on les limites ? Sont-elles Ă  dĂ©finir par chacun ? À dĂ©battre.
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yourespinninroundinmyhead · 4 years ago
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13 octobre. Campagne seine-et-marnaise.
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We’ll see what you do when you’re next on the line.
Le film : Une cinquantaine d'individus se trouvent prisonniers d'un cercle ; toutes les deux minutes un individu est tuĂ© au hasard. Le groupe a la possibilitĂ© de dĂ©signer la prochaine victime au moyen d'un systĂšme de vote. S'ils refusent tout d'abord de se livrer Ă  ce jeu macabre, ils vont vite choisir de s'y atteler avec chacun pour objectif d'ĂȘtre le dernier survivant.
Différentes questions se posent alors : qui doit mourir ? Qui mérite de vivre ?
DiffĂ©rentes logiques s'affrontent tout d'abord on propose de tuer les plus ĂągĂ©s, ensuite on tue les personnes rĂ©vĂ©lant leurs travers, rĂ©vĂ©lant leurs dĂ©fauts (homophobie, sexisme, racisme), certaines personnes choisissent hĂ©roĂŻquement de se sacrifier, puis enfin un individu affirme que les deux personnes devant survivre sont la femme enceinte et la petite fille ; qu'il faut donc tous s’entre-tuer et protĂ©ger ces deux personnages. Certains refusent de prendre son parti et forment une contre alliance. Deux clans s'affrontent alors ; ceux qui veulent protĂ©ger la petite fille et la femme enceinte et ceux qui au contraire veulent les tuer pour avoir une chance de survivre. Peu Ă  peu au grĂšs des changements d'alliance, changements de stratĂ©gie, il ne reste plus que l'instigateur de l'alliance pour sauver la petite fille et la femme enceinte et ces deux derniĂšres. L'homme affirme qu'il va se sacrifier mais qu'un des deux personnages doit Ă©galement se sacrifier. La petite fille dĂ©cide de se sacrifier avec lui pour laisser en vie la femme enceinte. Alors qu'ils allaient se sacrifier ensemble l'homme vote au dernier moment contre la femme enceinte. La petite fille et la femme enceinte meurent et il est le dernier survivant. On dĂ©couvre alors que cette expĂ©rience a Ă©tĂ© menĂ©e par des vaisseaux aliens et qu'il ne reste plus qu'une poignĂ©e d'individus sur terre.
Mon avis : J'ai trouvé le film trÚs intéressant et passionnant malgré le format en huis clos qui pouvait de prime abord laisser à penser que le film tournerait en rond et serait ennuyeux. Tout un tas de questions philosophiques se posent derriÚre les différents choix que prennent les individus ; qui suis-je pour décider qui mérite de vivre et de mourir ? Comment mesurer la valeur d'un individu ? Quel est le sens et la valeur d'un sacrifice ? Existe-il encore des valeurs et une morale quand plus rien n'a de sens ? Par instinct de survive dois-je perdre mon humanité ?
Mais également des questions sociétales ; on voit que les minorités sont supprimées en premier, des propos homophobes et sexistes sont tenus par des personnages qui représentent des branches de la société, la question de l'existence de Dieu est également évoquée.
Ce que j'ai bien aimĂ© est que le film nous laisse assez libre d'interprĂ©tation ; il n'y a pas de rĂ©el parti pris (mĂȘme s'il est impossible d'ĂȘtre totalement neutre et que le film a bien sur sa part de parti pris). Il nous fait nous poser des questions sans rĂ©ellement y rĂ©pondre. Cependant la fin est bĂąclĂ©e. MĂȘme si la montĂ©e en intensitĂ© est trĂšs orchestrĂ©e et que le dĂ©nouement m'a secouĂ© j'aurai aimĂ© avoir des pistes de rĂ©ponses aux questions posĂ©es tout au long du film. C'est Ă  dire que pendant tout le film tout un tas de questions se soulĂšvent (pourquoi cette expĂ©rience ? Quel but ? Comment et pourquoi le jeune homme s'en est sorti?) et qu'on espĂšre Ă  la fin avoir au moins une piste de rĂ©flexion pour continuer Ă  rĂ©flĂ©chir on nous balance un espĂšce de vaisseau alien pour rĂ©pondre Ă  nos questions. De plus je pense qu'il aurait peut-ĂȘtre Ă©tĂ© judicieux d'avoir un point de vue interne du personnage survivant ; pourquoi a-t-il dĂ©cidĂ© d'agir ainsi ? Quelle a Ă©tĂ© sa stratĂ©gie depuis le dĂ©but ? Le personnage est dans l'ombre depuis le dĂ©but et ne rĂ©vĂšle sa vraie nature qu'Ă  la fin on aurait peut-ĂȘtre aimĂ© en savoir plus sur lui, sur comment cette stratĂ©gie lui est venue en tĂȘte, s'il Ă©prouve des remords etc. Mais surtout sur pourquoi cette expĂ©rience a Ă©tĂ© menĂ©e et sur ce qu'elle rĂ©vĂšle sur chacun d'entre nous. J'aurai aimĂ© avoir au minima des pistes d'interprĂ©tation pour continuer ma rĂ©flexion.
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Pourquoi le fait que les animaux se mangent entre eux n’est pas une excuse pour faire pareil
Vous connaissez Charal, non ? On a pas fini de vous faire aimer la viande tout ça tout ça... Ben si, en ce qui me concerne vous avez définitivement fini. Par contre, je vais revenir sur une de vos pubs parce que je la trouve particuliÚrement révélatrice.
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Ce qui est paradoxal, c'est que t'as l'impression que mĂȘme Charal se fout de la gueule de ses clients..
Le carnivore humain, aprÚs avoir victorieusement triomphé des embûches du rayon frais va explorer de nouveaux terrains hostiles et dangereux au rayon surgelés avec pour seules armes une carte bleue et un caddie, motivé par un besoin pressant de nourriture (ça fait deux heures qu'il n'a pas mangé faut le comprendre) et/ou (surtout) de plaisir gustatif égoïste. Le carnivore humain aura eu chaud dans sa chasse : il a failli glisser sur le carrelage mouillé de Picard mais ouf, plus de peur que de mal finalement le carnivore humain ramÚne le produit de sa chasse en voiture dans sa Peugeot 208 flambant neuve et le cuisine (ou plutÎt demande à sa femme de la cuisiner, le carnivore humain étant aussi caractérisé par un sexisme conséquent) pour que ses canines de carnivore humain qui sont ultra puissantes mais décidément pas tant que ça, parviennent à réussir de mastiquer le butin de chasse si durement acquis.
Bon d'accord, trĂȘve de moqueries. On va parler plus sĂ©rieusement. Je trouve que cette pub est une excellente occasion de rĂ©pondre Ă  un des arguments anti-vegan que j'entends le plus souvent et qui d'ailleurs a Ă©tĂ© celui auquel je me suis raccrochĂ©e le plus longtemps moi-mĂȘme pour continuer Ă  bouffer de la viande alors que dans le mĂȘme temps je regardais des vidĂ©os vĂ©ganes sur youtube. #mĂ©canismededĂ©fense
Les animaux se mangent entre eux donc on a le droit de faire pareil.
Ben non. Voici les quelques  diffĂ©rences Ă©videntes sans l'ĂȘtre qui nous sĂ©parent d'un prĂ©dateur.
1) Tout d'abord une prĂ©cision. Vous n'ĂȘtes pas carnivore. Un chat est carnivore. Un lion est carnivore. Un loup est carnivore. Ce sont des animaux qui se nourrissent exclusivement de viande. Vous, si vous essayez de faire pareil vous retrouverez plus carencĂ©s que n'importe quel vĂ©gane. Sauf qu'un omnivore lorsque son frigo est rempli de knackis et de rillettes avec un pauvre lĂ©gume qui moisit au fond, personne ne se demande s'il se supplĂ©mente en vitamine C ou pas.
2)Un animal est dans une situation de survie. Il est en recherche de nourriture constante et a besoin de bouffer ce qui lui passe sous la griffe sinon il meurt. Pour les carnivores il a besoin de bouffer de la viande sinon il meurt. Vous en revanche, vivez dans un milieu urbanisĂ© avec dans votre entourage dix supermarchĂ©s oĂč l'offre vĂ©gane explose, trois magasins bio, une connexion internet vous permettant de vous faire livrer tout les produits qui viendraient encore Ă  vous manquer et tout les produits vĂ©gĂ©taux possibles et inimaginables disponibles, des carottes aux graines de chia en passant par le pois chiche et le tofu fumĂ© (d'ailleurs Ă  ceux qui critiquent le goĂ»t du tofu, vous ĂȘtes sympathiques mais allez goĂ»ter du tofu fumĂ© et on reparle). Toutes les Ă©tudes scientifiques indĂ©pendantes non-sponsorisĂ©es par l'industrie agro-alimentaire et paraissant dans des revues avec un impact factor Ă  deux chiffres affirment qu'Ă  condition de se supplĂ©menter en B12 (et on va revenir sur la supplĂ©mentation en B12, parce que je sais chers amis omnivores Ă  quel point vous aimez vous servir de cette pas si bonne excuse), une alimentation vĂ©gĂ©talienne rĂ©pond aux besoins de l'ĂȘtre humain.
3)Un animal agit par instinct. Nous avons la possibilité de faire un choix moral. Nous avons la possibilité de faire la réflexion suivante : « J'ai vu les derniÚres images L214. Elles sont atroces. Je ne peux pas cautionner ça. Il est immoral de tuer sans nécessité. Je repose mon steak. » Un animal ne l'a pas.
4)Un animal tue lui mĂȘme sa proie avec ses propres dents et ses propres griffes sans ressentir de malaise. Alors que la plupart des gens sont dĂ©vastĂ©s Ă  l'idĂ©e de tuer un animal eux-mĂȘmes. On a tous et toutes eu des vocations et des rĂȘves de gosses. Est-ce que quelqu'un parmi vous a dĂ©jĂ  rĂȘvĂ© de massacrer des cochons dans un abattoir pour un salaire de misĂšre ? Est ce que quelqu'un parmi vous s'est dĂ©jĂ  dit : Mon kiff dans la life ça serait de trier les poussins femelles qu'on entasserait dans des cages pour qu'elles passent leur vie Ă  pondre des Ɠufs dans des conditions de merde et les poussins mĂąles qu'on broierait vivants car inutiles ? Bah il y a des gens dont c'est le job. Et c'est grĂące Ă  ça que vous dinez tout les soirs la conscience tranquille.
Alors il serait peut-ĂȘtre temps d'arrĂȘter d'imposer cela d’une part aux employĂ©s d'abattoir, qui Ă  force de se blinder pour faire ça deviennent souvent complĂštement dĂ©pressifs et d’autre part bien Ă©videmment et surtout aux animaix.
Voici une petite vidĂ©o en anglais ou des amateurs de poulet vont devoir tuer eux-mĂȘmes leur animal. Vous allez les voir passer par toutes les stratĂ©gies de dĂ©fense  pour s'auto-convaincre que ce qu'ils font c'est ok, malgrĂ© leur dĂ©tresse psychologique Ă©vidente. Alors que moi perso, quand je dĂ©capite une aubergine, ben ça va, je me sens plutĂŽt bien.
 Vous avez une empathie qu'un tigre n'a pas, du moins pas pour une proie. Les industriels le savent et font en sorte que vous ne sachiez rien de la façon dont la viande a atterri dans votre assiette, pour que le lien entre l'animal vivant et le plat que vous dégustez la conscience tranquille en terrasse vous ne le fassiez jamais. Dommage pour eux, nous on va faire en sorte que vous le fassiez.
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