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#le chef de cuisine il rigole pas
ma-vie-de-serveuse · 2 years
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Quand le client me dit qu’il veut son entrée et son plat dans la même assiette et que le chef me répond « il veut pas son dessert par dessus ? » et je sais pas s’il est sérieux ou pas.
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frenchdrarry · 4 years
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Drarry & la cuisine :
Depuis qu’ils vivent ensemble, c’est toujours Harry qui cuisine
Harry est un EXCELLENT cuisinier
Draco adore manger ce que prépare Harry et est toujours étonné par le fait que ce soit bon
Il ne comprend pas comment Harry peut faire d’aussi bonnes choses par lui-même
Un jour, Draco essaye de lui préparer à manger
Draco met le feu à la cuisine ce grand fou
Non vraiment, les magicopompiers arrivent et quand Harry voit Draco dans une couverture, tout refrogné, tandis que les autres éteignent le feu, il s’inquiète
Et quand Harry apprend que c’est parce que Draco a essayé de cuisiner, il part dans un énorme fou rire
Draco est encore plus vexé et boude broie du noir
Deux semaines plus tard, Harry continue de taquiner Draco et lui redemande de cuisiner mais avec son aide
C’est un énorme échec, Draco fait cramer tous les aliments et retourne la cuisine
Harry rigole
Ça frustre Draco de voir Harry cuisiner avec tant d’aisance alors que lui ne sait même pas faire frire des œufs
Ils réessayent une troisième fois, mais c’est vraiment un échec et Harry n’en peut vraiment plus de rire parce que juste Draco est adorable et complètement idiot et maladroit
Mais Draco commence à en faire une affaire personnelle et décide de prendre des cours de cuisine
Et Harry part vraiment en fou rire parce que, vraiment, Draco prendre un cours de cuisine ??? Entouré de moldus, dont un chef qui lui donnera des ordres ?
Draco s’embrouille avec tout le cours de cuisine (il pousse les autres pour prendre les ustensiles et ingrédients, se prend la tête avec le chef parce qu’il « sait ce qu’il a à faire » et finit par se faire virer au bout de la première séance)
Draco commence vraiment à le prendre mal, c’est son orgueil qui est blessé là
Harry essaye de ne pas rire devant lui et sourit juste avec des yeux verts brillants d’amusement et finit par dormir sur le canapé pendant 3j
Pour retrouver sa place dans le lit conjugal tout en continuant de se foutre de la gueule de son mari, Harry lui achète des livres de cuisine
Sauf que Draco les lit vraiment, tous les soirs
Draco pose des vacances pour se dévouer entièrement à la cuisine
Harry est à la fois extrêmement amusé par la tournure des événements et légèrement intrigué/inquiet
Pendant toutes les vacances de Draco, Harry mange des plats horribles car Draco veut entièrement cuisiner pour eux
Harry perd 3kg et décide de manger avant de rentrer chez lui
Ne rigole plus du tout
Draco dépense des gallions et des gallions dans la nourriture
Harry a envie de décéder
Draco en a rien à foutre et cuisine toute la journée
Quand il doit retravailler, il est sur les nerfs
Harry est content...jusqu’à ce qu’il apprenne que non, ce sera toujours Draco qui cuisinera
Sauf que petit à petit...les plats de Draco deviennent mangeables
C’est infect, mais Harry n’a plus envie de vomir et c’est un grand pas
Draco décide de démissionner pour cuisiner et Harry est juste déboussolé par la tournure des événements
Harry dit que ça ne le dérange pas de cuisiner et que « chacun son truc », va même jusqu’à s’excuser auprès de Draco
Mais Draco n’en a rien à foutre et continue de cuisinier
Harry doit donc manger au restaurant ou chez des amis qui ont pitié de lui (et il y en a beaucoup) avant de rentrer chez lui
Sauf qu’évidemment, à force de semaine et de semaine à cuisiner encore et encore...
Les plats de Draco deviennent pas mal
Puis bons
Puis excellents
Harry est juste choqué et Draco est ridiculement fier
Draco a même une toque de chef à présent (et menace régulièrement Harry avec une spatule en bois)
Leur bibliothèque contient beaucoup trop de livres de cuisine
Draco devient vraiment doué
Et alors que jusque-là c’était de la pure fierté...
Il aime cuisinier
Vraiment. Il prend énormément de plaisir à cuisiner, et alors qu’il voulait devenir maître des potions, il veut devenir chef cuisinier
Harry ne comprend plus rien depuis un bout de temps et se contente de hausser les épaules et se resservir (il a des kilos à reprendre et juste ce fraisier est délicieux)
Draco va à des concours de cuisine
Il s’embrouille toujours avec ses concurrents tandis que Harry l’encourage et assiste à chaque concours (et jamais Draco ne l’avouera, mais il est vraiment heureux que Harry le soutienne)
Draco se fait repérer et se fait embaucher dans un restaurant étoilé
Harry n’est même plus surpris et est juste heureux que Draco soit aussi excité
Draco devient, en quelques mois, cuisinier en chef parce qu’il est juste immensément doué
Leur cuisine est à présent remplie d’ingrédients divers et variés et Harry n’a pas mis les pieds derrière un fourneau depuis presque un an
Draco commence à se faire un nom dans le monde culinaire
Draco décide de voyager pour découvrir d’autres recettes, d’autres spécialités culinaires et de rapporter des épices + veut faire un livre et ouvrir son restaurant
Harry dit juste : « ok » parce que Draco a toujours été ambitieux et que, pourquoi pas ? Après tout, ce bœuf bourguignon est vraiment incroyable, il fond dans la bouche...
Donc Harry démissionne aussi pour voyager avec Draco
Et la machine est lancée. Draco est déterminé et Harry est juste amusé par la tournure des événements.
Cinq ans plus tard, Draco est un chef cuisinier reconnu du monde entier, son livre se vend à des millions d’exemplaire (la cuisine pour les nuls) et son restaurant est complet pour les années à venir, donc il en ouvre un autre
Harry n’a pas repris son travail, au début, il aidait Draco en cuisine, puis aidait les serveurs, puis Harry finit par offrir des spectacles de magie aux clients (il crée des illusions sans baguette impressionnantes et l’histoire est toujours différente, les clients sont donc plongés dans un périple incroyable et ont l’impression d’être ailleurs, donc ne voient pas le temps passer — et Draco, avec ses cuisiniers, préparent leurs plats)
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thekillerssluts · 5 years
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ARCADE FIRE X PAUL TOUSSAINT : HAÏTI, MON PAYS
C’est la volonté de mettre en avant la culture haïtienne qui a poussé Régine Chassagne et Win Butler à ouvrir leur restaurant haïtien, Agrikol, avec le soutien du chef Paul Toussaint en cuisine. Une mission humanitaire qui passe par la bouffe, le rhum et la musique.
Haïti, mon pays. C’est le début d’une chanson éponyme qu’on trouve sur le premier album d’Arcade Fire (Funeral, 2004). Les paroles évoquent notamment le régime de Duvalier, qui a poussé de nombreux Haïtiens à fuir le pays; c’est le cas d’une partie de la famille de Régine Chassagne, une des membres du groupe. Si elle a grandi à Saint-Lambert, Haïti, elle ne l’oublie pas. Aider le pays est même devenu une mission pour Arcade Fire: en plus de lui consacrer des chansons, le groupe montréalais verse à des associations humanitaires 1$ par billet vendu pour chacun de ses concerts.
Parmi ces associations, il y a notamment Kanpe, que Régine cofonde en 2010 avec la députée d’origine haïtienne Dominique Anglade, quelques mois après le tremblement de terre qui a secoué Port-au-Prince. Kanpe, ça veut dire «se tenir debout» en créole. Et c’est ce que veut montrer l’organisme: dans ses communications, on voit peu la misère qui étreint le pays, mais beaucoup les actions positives mises en place, la richesse et la culture du pays aussi.
Paul Toussaint, le chef du resto Agrikol, s’est joint sans hésiter à la mission de Kanpe et a pris part à plusieurs de ses événements. «Y a des fondations pour lesquelles je ne donnerais jamais mon temps. Ils utilisent la pauvreté pour faire de l’argent, et cet argent ne va même pas à la communauté, avance le chef. Leurs équipes sur place dépensent tout. Par exemple, le CEO expat’ sur place peut toucher 200 000$ par an, alors qu’il est dans un pays pauvre… Avec Kanpe, c’est autre chose.»
«Une soirée pour Haïti, ça peut pas être en cravate noire…»
Lors d’une collecte de fonds en juin dernier, Arcade Fire recevait le prix de l’Engagement social de la part d’Artists for Peace and Justice, en récompense pour son travail en Haïti et avec Kanpe notamment. Plus de 250 000$ sont récoltés pendant l’événement – dont 60 000$ offerts pour deux soupers cuisinés par Paul. La soirée est animée: Win Butler arrive en complet rose pastel et Régine en robe multicolore, puis Arcade Fire offre une performance endiablée et fait monter sur scène des musiciens haïtiens. Ça boit des ti-punchs et ça danse le kompa.
«Artists for Peace and Justice, ils sont bons pour collecter des fonds, mais leurs événements sont toujours très sérieux. On s’est dit que tant qu’à faire un événement à Montréal, il fallait qu’il y ait un DJ haïtien, de l’art de là-bas, du rhum, explique Win. Si tu veux aider et servir un pays, tu dois d’abord le comprendre, respecter et aimer sa culture. Une soirée pour Haïti, ça peut pas être en cravate noire…»
«Les associations ont souvent cette vieille habitude de mettre en avant les pauvres petits orphelins, et c’est cette image que les gens se font ensuite d’endroits comme Haïti, ajoute le musicien. Selon moi, la raison pour laquelle il faut travailler pour Haïti, c’est que le pays a beaucoup donné au reste du monde, et a reçu beaucoup de bullshit en échange. C’est plus une question de respect mutuel.»
Agrikol, resto DIY
C’est justement cette volonté de mettre en avant la culture d’Haïti qui a poussé Régine et son mari Win à ouvrir Agrikol en 2016 à Montréal, dans le quartier du Village. Régine travaille plus sur le côté esthétique de l’endroit – elle a d’ailleurs peint elle-même certaines des fresques murales qui ornent la salle et la terrasse. La porte d’à côté, c’est le Ti Agrikol, le bar où Win vient parfois faire le DJ. Il mixe la musique, mais aussi les cocktails, travaillant avec attention la carte des boissons.
«C’est la culture du DIY. J’ai attrapé ça de tous les bords en Haïti, raconte Régine. Là-bas, on est habitués de faire les choses nous-mêmes, de prendre ce qu’on a et faire avec. On ne va pas payer pour tout: si on ouvre un resto, on le fait nous-mêmes. Le côté bricoleur, c’est très haïtien…» Agrikol baigne dans la culture du pays, mais il n’a pas toujours été accepté par la communauté haïtienne de Montréal; à peu près jusqu’à ce que le chef en cuisine soit un de leurs compatriotes.
«Les Haïtiens n’aiment pas qu’on les copie. Ils voyaient Agrikol comme des étrangers qui essaient d’accaparer leur culture», explique Paul Toussaint, aux fourneaux de l’Agrikol depuis deux ans. Immigré à 18 ans au Canada, il a étudié la cuisine au Collège LaSalle (dont il finit premier de promotion en 2011), puis a travaillé notamment au Bistro L’Aromate et au Toqué!. À l’Agrikol, il a fait sienne la mission de mettre en valeur la culture haïtienne. «Y a certaines cultures où les gens sont réunis par le jeu ou autre chose; en Haïti c’est la nourriture qui les lie.»
La nourriture comme centre d’attraction
Un restaurant devenait donc le meilleur vecteur pour cette culture. «J’aurais jamais pensé avoir un resto avant. Jamais! dit en riant Régine. Mais quand j’étais petite, les moments où j’avais accès à un influx de la culture haïtienne, c’est quand on allait manger chez ma tante. La nourriture était comme le centre d’attraction pour toutes les autres choses autour, pour l’esprit communautaire et familial et tout ce qui en émane. C’est la même chose pour Agrikol: les gens viennent manger et c’est à travers la nourriture qu’ils ont l’expérience.»
L’expérience, c’est donc aussi la musique qui fait se dandiner les clients, les tableaux qui ornent les murs, les lanternes qui pendent dans la cour arrière… «Tu peux avoir tous les aspects de cette culture entre Ti Agrikol et Agrikol. C’est pas juste une question de bouffe, nuance Win. On dirait que la plupart des gens n’ont vu d’Haïti que des images de tremblement de terre et ne se rendent pas compte de tout ce que le pays peut offrir. Quand j’y suis allé, j’ai reçu tellement! Et le Québec a besoin de ce qu’Haïti a à offrir.»
Si aujourd’hui la culture caribéenne est plus mainstream, Régine assure que ça n’a pas toujours été le cas: «Quand j’étais petite, tu avais juste accès à la culture haïtienne à travers ta famille; dès que tu sortais de ce cercle, personne ne savait ce que c’était. Et tu te sentais un peu avide de la faire comprendre aux gens…» Aujourd’hui, il arrive souvent que des clients demandent à Paul où se procurer de l’art haïtien. Au chef qui ne parlait au départ qu’en termes de cuisine et de business, Win répond en parlant de vibe. «Maintenant, je comprends que c’est tout un package, souligne Paul. On ne peut pas sous-estimer la vibe dans ce resto.»
Un hommage au rhum
Depuis Agrikol, son discours d’immigré a changé. S’il expliquait toujours pourquoi ça allait mal dans son pays, il s’est rendu compte au contact de ses employeurs que ça n’est pas de ça que Haïti a besoin: «On a besoin de parler de ce qu’on a à offrir. Si tout le monde prenait la richesse culturelle d’Haïti et la vendait, nos problèmes seraient résolus tellement vite! On a une des cultures les plus influentes dans la Caraïbe, dans le monde aussi. Pourquoi on accepte qu’on parle seulement des tremblements de terre et des crises politiques? Tous les pays ont leurs problèmes. On parle de la République dominicaine comme d’un paradis à visiter, mais ceux qui vivent là-bas ont parfois plus de problèmes que nous. La Jamaïque, c’est pareil.»
Le chef cite la musique comme richesse, avec notamment le kompa et son énorme impact, l’influence des peintures haïtiennes aussi – «Malraux a quitté la France juste pour aller voir les œuvres de Saint-Soleil!» – et, bien sûr, le rhum. Agrikol a d’ailleurs été nommé en hommage à cet alcool, et il est selon Win l’endroit hors Haïti qui vend le plus de rhums haïtiens. «Même Barbancourt ne comprend pas comment on arrive à passer autant de rhum», rigole Paul, qui achète environ 30 caisses par mois pour le resto.
Si plusieurs pays des Caraïbes se disputent le titre de berceau du rhum, il ne fait pas de doute pour Win que c’est bien Haïti qui en est l’inventeur. Chaque endroit dans le pays produit son propre rhum ou clairin (un alcool moins distillé que le rhum, distribué depuis avril au Québec par la SAQ), et chaque famille a sa recette traditionnelle. «On ne voit pas ça ailleurs, assure le musicien. Pour moi, Haïti est synonyme de rhum, de la même manière que je pense à la tequila ou au mezcal quand je pense au Mexique. Mettre en doute l’origine du rhum, ça serait comme aller en Écosse et dire qu’on y boit du whisky au lieu du scotch…»
La confluence des cultures, l’âme de Montréal
Certes, gérer un resto à Montréal n’est pas chose aisée, même quand on a la popularité d’Arcade Fire. Le musicien confie d’ailleurs avoir parfois l’impression que «la ville ne veut pas qu’[on] réussisse». En tant qu’immigré, il souligne que c’est pourtant pour la nourriture, la culture ou la musique que les gens viennent à Montréal. «Quand je suis arrivé ici des États-Unis, la chose qui m’a le plus surpris c’est cette confluence de cultures, européenne, africaine, caribéenne… J’avais jamais vu ça avant. C’est un peu ça, l’âme de Montréal.»
«Le rêve ultime, c’est que cette place soit encore ouverte dans 50 ans et qu’on puisse récolter des fonds pour Haïti à travers le restaurant», avance Régine. Win aussi voit l’Agrikol comme un vecteur d’aide pour le pays: «On peut faire un million de collectes de fonds ou on peut faire quelque chose comme ici.» Le Texan vient tout juste d’avoir sa citoyenneté canadienne; mais quand il a regardé le Canada affronter Haïti au soccer, il était 100% haïtien.
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hildagirl99 · 5 years
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Chapitre 5 : À la découverte de la tribu et ses secrets (part 1)
French version
Cette nuit-là, Hilda a fait un cauchemar, elle rêvait qu'on l'arrache de son lit et de Cagney, tout le monde était autour d'elle, ils la forcent à être sur le trône et l'empêche de partir. Elle se réveille en sursaut.
“Hilda, chérie, ça va ?” Demande Cagney.
“Heu… je… j'ai fais un mauvais rêve, ne t'inquiètes pas.” Dit-elle en s'essuyant les yeux.
“Ueq es essap li-t ?” S'écrit un garde en ouvrant leur porte.
“Hein ? Quoi ?” Demande Hilda en remontant la couverture.
“Souv zeva éirc !”
“Mais je ne comprends pas ! Que dites-vous !”
“Il demande ce que vous avez ! Vous avez crié !” Dit Oswald en passant la porte.
“Ah… rien. J'ai fais un cauchemar, mais tout va bien. S'il vous plaît, dites lui de partir.”
“Elle a tiaf nu ramehcuac ! Tuot av neib. Te… en al zellievrus sap ec rios.” Dit Oswald.
“Udnetne…” Dit le garde en baissant la tête et en lui chuchotant quelque chose, et repart de son côté. Hilda lève un sourcil.
“Pardonnez le, je lui ai donné l'ordre de veiller sur votre chambre cette nuit. Vous ne devez manquer de rien… et pardonnez moi, je ne vous ai pas dis bonjour. Bonjour Hilda.”
Elle fut surprise, mais elle ne pouvait lui en vouloir.
“Bonjour…”
“Monsieur… par pure intimité, il pourrait arrêter de squatter le devant de la chambre ?” Demande Cagney, bougon.
“C'est pour votre sécurité.” Dit Oswald en se retournant, et ajoute.
“Le petit déjeuner vous attend en bas. Vous avez une journée chargée.”
“On arrive…” dit Hilda en se levant doucement.
“Pfff… la sécurité… je suis déjà là pour toi, chérie.” Dit Cagney en s'étirant.
“C'est gentil, chéri… peut-être qu'il en fait trop.”
Ils se dépêchent de s'habiller et descendent vers la salle à manger.
“Bonjour papa, bonjour maman ! Bien dormi ?” Demande Fio avec enthousiasme.
“Bof, ça peut aller…” dit son père.
“Juste fais un cauchemar mais ça va…” répond Hilda.
“C'est le stress et le changement qui fait ça, ne vous inquiétez pas, aujourd'hui, la journée va être chargée pour nous. Je vous ai promis de vous faire visiter le village.” Dit Fio.
“Bonne idée, ça va me changer les idées.” Dit Cagney.
Après quelques minutes de préparation, ils purent enfin sortir. Hilda était stressée et excitée de découvrir pour la première fois l'endroit où elle était née.
“On va commencer par l'orphelinat, celui que j'ai fait construire pour accueillir les enfants sans pères ou mères, ou abandonnés.”
Ils longeaient les rues entre les maisons des villageois, qui eux, saluaient leur chef, Fio.
“Tu sembles très apprécié !” Commente Cagney.
“Évidemment, je suis pas un tyran, hein !” Rit Fio.
“Mais comment et pourquoi ils t'ont choisi comme chef ?” Demande Hilda.
“Ça, ça sera le sujet de discussion ce soir.” Répondit-il.
Après quelques minutes de marche, ils arrivent devant les portes de l'orphelinat.
“Orphelinat “douce famille” ! Bienvenue !” Dit Fio en ouvrant le portail.
“C'est toi qui a imaginé les détails et l'architecture ?” Demande sa mère.
“Oui, si on peut dire mais c'est les architectes qui m'ont proposés ça.”
Ils entrent dans l'orphelinat et débouche à l'accueil, une jeune femme bougeait et courait avec des feuilles qui volent.
“Bonjour mademoiselle Sky !” Dit Fio.
“Oh !!” La jeune femme sursaute.
“Pardonnez-moi, altesse, je ne vous ai pas vu arriver !” Dit-elle en ramassant ses feuilles.
“Allons, calmez-vous, et détendez vous.” Dit Fio en l'aidant à ranger son bureau.
“Je veux juste présenter l'orphelinat à nos visiteurs.”
“Oh bonjour Madame, Monsieur ! Profitez bien.” Dit-elle en souriant.
“Et bien merci !” Dit Hilda.
“Ah ! J'ai oublié, altesse ! Fluffy s'est encore échappé hier soir…”
“Oui je le sais, il mangeait sous la table de la cuisine hier soir.”
“Mais je comprends pas pourquoi il s'enfuit, pourtant je lui donne le même amour et attention que les autres enfants.”
“Ça ne fait qu'une semaine qu'il est arrivé, il faut lui laisser du temps.” Rassure Fio.
À cela, Cagney se souvient de cette petite fleur. Il est orphelin ? Tout comme lui autrefois. Après une longue visite, ils ressortent. Cagney s'assoie sur une souche d'arbre.
"Ça va ? Tu sembles bouleversé !" Dit Hilda.
"Tous ses enfants, sans famille… ça me rappelle moi…"
Elle s'approche de lui et le câline doucement.
"Oh mon chéri…"
"Si ça ne te dérange pas, j'aimerais être un petit moment seul. Continue la visite, on se retrouve au château." Dit Cagney.
"Non, ça ne me dérange pas… mais tu es sûr que ça va aller ?"
"Après tout, c'est de là d'où tu viens, mon cœur. Tu as besoin de voir le reste de la tribu. Tout va bien aller, ne t'inquiètes pas." Dit-il en lui donnant un petit baiser sur la joue.
"Très bien, on se voit tout à l'heure." Dit Hilda. Et elle reprit la visite avec Fio.
Cagney reste silencieux pendant un long moment jusqu'à ce qu'il sentit une présence à côté de lui. C'était la petite fleur d'hier soir. Assise à côté de lui, elle le regarde. Elle ne semble pas apeuré comme hier.
"Oh… salut toi, tu es bien Fluffy, c'est ça ?" Demande Cagney.
"Oui… c'est moi, mais comment tu sais mon prénom ?" Répond la fleur.
"On a pas arrêté de parler de toi dans l'orphelinat, pourquoi est-ce que tu t'enfuis tout le temps ?"
"Je n'aime pas être ici… je veux mon papa et ma maman…" dit Fluffy en baissant la tête.
Cagney ne savait pas quoi répondre, le petit n'a pas compris qu'il n'avait plus de parents ?
" La dernière fois que je les ai vu, ils m'ont dit de courir le plus loin possible et de me cacher en attendant qu'ils viennent me chercher. Puis c'est là que la directrice m'a trouvé… et puis je ne me souviens plus. Je veux les retrouver."
Cagney était gêné.
"Tu crois que tu peux m'aider à les retrouver ?" Demande Fluffy.
"Mais … tu crois que je suis en capacité de pouvoir t'aider ?"
"Mais vous êtes une fleur ! Vous savez donc où sont mes parents !" Insiste-t-il.
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"Écoute mon petit, je ne suis pas d'ici, je crains ne pas pouvoir t'aider." Dit Cagney, le cœur lourd. Il ne pouvait pas l'aider, il ne voulait pas le décevoir si il apprend que ses parents sont décédés.
"Hé !! Il est là !" Crit une voix. C'était les D-mons, ils se précipitent sur Cagney, l'air enjoué.
"Hé ! Qu'est-ce que tu fais seul ici ?"
"J'ai bien le droit d'avoir un moment seul ici, non ?" Dit Cagney, ne voulant pas être embêté.
"On va enlever ta solitude ! Viens on va jouer ensemble !" Dit Tac.
"Hors de question !"
"S'il te plaît, Monsieur fleur !" Supplie Boom avec un regard de chien battu.
"Bon… c'est parce que c'est vous…" dit Cagney en se levant. Mais Fluffy lui attrape la main et le retient.
"Non ! Reste avec moi !"
"Mais tu ne veux pas venir jouer avec eux ?"
"Non… ils ne sont pas sympas..." Chuchote Fluffy.
Mais les trois boules de poils l'entraînent derrière, ne laissant pas à Cagney le temps de répondre. Ils l'entraînent un peu plus loin dans la montagne, Cagney avait comme un mauvais pressentiment.
"Vous me faites une blague ?" Demande-t-il.
"Qu'est-ce qui te fait dire ça ? On va juste jouer à cache-cache !"
"Bah jouer près des ravins, c'est pas rassurant…"
"On a l'habitude ! On a jamais eu d'accident !" Précise Tic.
"Allez ! Tu comptes et nous on se cache ! Et pas de tricherie !" Dit Tac.
"Bon d'accord, jusqu'à trente." Dit Cagney en se retournant. Puis trente secondes plus tard, il commence à les chercher. Les seuls bruits qu'il entendait c'était le vent qui glissait contre les parois rocheuses, comme un sifflement.
"Les mioches ! Pas le droit de changer de place !"
Soudain, un bruit de pierre attire son attention.
"Ha ha ! Vous êtes pas très discret !" Dit Cagney en s'approchant de l'endroit d'où provenait le bruit. Il s'approche et se retrouve en face d'une crevasse profonde et noire.
"Heu … ? Vous êtes là ?"
En réponse, un geste brutal venant de derrière frappa son dos et il tombe la tête la première dans la crevasse.
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"Aaaaah !!" Il s'écrase plus bas, et s'est blessé au bras. Il se relève un peu étourdi et lève la tête.
"Hahaha !! Tu fais moins le malin maintenant ! Hein ?" Rigole Tic, Tac et Boom.
"Espèce de sales petits garnements ! Sortez moi de là ! J'aurai jamais dû vous faire confiance !!" Crit Cagney.
"C'était le plan de Monsieur Oswald ! Il veut te tenir loin de ta femme ! Haha!" Rajoute Tac.
Cagney était piqué au vif ! Oswald ? Ce traître qui prétend être bon veut l'éloigner de Hilda ?
"Bonne chance pour escalader ! Les parois sont mouillées !" Dit Tac avant de partir avec la bande, laissant Cagney à son sort.
Pendant ce temps, Hilda arrivait au terme de sa visite. Elle s'inquiète pour Cagney. Elle décide de rentrer au château, en espérant le voir.
"Dites moi, Oswald, vous avez vu Cagney rentrer dans le château ?"
"Non, mais il n'était pas avec vous ?"
"Si mais… il a décidé de se reposer devant l'orphelinat."
"Oui, c'est cela !" Dit la voix de lord Eustache.
"Mais je l'ai vu partir avec les D-mons!"
"Pardon ? Mais que faisait-il avec eux ?" Demande Hilda.
"Disons qu'il voulait se divertir, il se sentait seul, les D-mons ne supportent pas de voir quelqu'un triste." Dit Eustache d'un ton calme.
Dans la crevasse, Cagney essaie désespérément de s'extirper mais la parois est très glissante, il commençait à perdre espoir jusqu'à ce que…
"Monsieur ? Monsieur fleur ?"
Une voix ? Ce n'était pas celle des D-mons.
"Je suis là ! Dans la crevasse !" Cri Cagney.
C'était Fluffy !
"J'aurai dû t'écouter ! Ces mioches vont le payer !" Dit Cagney avec colère.
"Attend ! J'ai trouvé une liane ! Je vais t'aider à sortir d'ici avant que tout le monde pense que tu sois mort !" Dit Fluffy en lançant la liane. Cagney était soulagé, il monte péniblement à la liane et arrive à la surface.
"Oh ! Tu es blessé !" Dit Fluffy avec inquiétude.
"Ce n'est rien… juste une égratignure… et en faite… merci." Il était reconnaissant que cette petite fleur lui ait sauvé la vie.
"Je… je devais bien le faire, Monsieur fleur." Dit Fluffy en souriant.
"Appelle moi Cagney." Lui dit-il en lui tendant son sourire.
"Mais en attendant, j'ai deux mots à dire à ses sacripans et ce Oswald !" Dit-il en grognant et en se dirigeant vers le château, le poing serré.
Cependant, Eustache marchait auprès de Hilda, dans la salle du trône.
"Vous savez que nous organisons un bal, ce soir, en votre honneur ?" Dit Eustache.
"Ah bon ? Je… je l'ignorait." Demande-t-elle, surprise.
"Aimeriez-vous que je sois votre cavalier ?" Demande-t-il en plissant les yeux.
"Hein ?... Heu… c'est gentil, mais j'ai déjà mon mari." Dit Hilda, gênée.
"Mais n'avez-vous jamais dansé avec d'autres hommes ?"
"Non… je…"
"Vous êtes sous l'emprise de votre mari ? Il vous interdit de voir d'autres hommes ?" Demande-t-il avec insistance.
"Monsieur ! Je ne vous permet pas de parler de mon mari ainsi ! Et ce qu'il y a entre nous ne vous regarde pas !" Dit Hilda en haussant sa voix.
"Au contraire… vous devriez essayer." Dit-il d'un air sournois.
"Oh, je ne crois ! Monsieur Eustache !" Dit Cagney en déboulant dans la salle du trône, et se rapproche de Hilda.
(@yonnichan-art pour les colos)
To be continued
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santiagotrip · 6 years
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Étape 13 : Saint Loup
Préliminaire : Juste une petite rectification par rapport au billet d’hier soir : Levé à 6h, je prépare mes affaires dans la chambre le plus discrètement possible et je file dans la salle du petit déjeuner. À la fin de mon déjeuner, alors que j’avais mon sac sur le dos, je vois arriver mon « voisin de chambrée ». Il me salue, me sourit, et me demande ce que je fais ... Sympa, quoi. Bon, je lui parle de mon voyage, de Compostelle ... Il en rajoute pour me montrer qu’il connaît par cœur, en fait il connaît rien, mais je fais mine de ne pas m’en apercevoir et, hypocritement, de m’intéresser à son discours. En fait, je n’ai pas réussi à savoir qui il était réellement, mais il me faisait penser à ces éternels étudiants qui papillonnent de licence en licence sans jamais rien concrétiser, toujours pour de « bonnes raisons » et qui sont persuadés que ce parcours chaotique leur a conféré une ouverture d’esprit à nulle autre pareille. Et ils s’efforcent de l’étaler, assez maladroitement il faut dire. Ca a un côté assez triste. Pendant notre conversation, l’une des dames d’hier arrive, souriante, et se joint à la conversation (ou plutôt, à l’interrogatoire). Elle me demande d’où je viens, quand je compte arriver, quelle distance je fais par jour ... En fait, c’est juste pour m’expliquer qu’elle a un ami qui a fait la même chose, mais en mieux, en plus loin, en plus vite, en plus tout, en fait.
En creux, mon truc, c’est de la gnognote !
Mon problème à cet instant précis, c’est de savoir comment expliquer courtoisement que je ne me suis pas levé à 6 heures du mat pour que deux blaireaux étalent sa "petite science” pour l’un, sa « supériorité par procuration » pour l’autre pendant 20 minutes, alors que j’ai 20 bornes qui m’attendent.
Je salue tout le monde avec chaleur et je me casse. Ouf !
Ca, c’est la Cathédrale vue depuis la fenêtre de la salle du petit déjeuner de l’auberge de jeunesse
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On a modifié l’itinéraire avec Agnès. Initialement, je devais m’arrêter à Mignières, mais l’étape semblait courte, alors qu’il y en a une de 39 kms qui m’attend. Alors on essaie de calepiner le trajet autrement.
Je vais donc à La Bourdinière Saint Loup.
J’ai fait 19,8 kms aujourd’hui. C’est pas énorme, mais c’est la faute au « guide Lepère » qui a mesuré les distances un lendemain de fête, ou de mon GPS qui donne les distances hors taxes. J’essaierai d’en savoir plus, pour l’instant, je me base sur les indications GPS.
Autant la traversée de Dreux avait été sinistre, autant celle de Chartres est magnifique. Des aménagements partout (jeux d’enfants, parcours sportifs, passerelles ...), une architecture moderne intelligente, une ancienne bien mise en valeur, des espaces verts ... Je n’ai vu aucune zone commerciale ni industrielle ni à l’entrée, ni à la sortie.
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Quant au parcours de la ville, sans faute. Des demeures magnifiques, des maisons modestes mais accueillantes ... (quand c’est pour vous et moi, on dit « maison ». Quand il y en a pour un paquet de pognon, on dit « demeure ». Mais pour passer de « maison » à « demeure », il faut, soit avoir gagné au loto (tout seul), soit être le chef d’un cartel de la drogue, soit être entré en politique (non, je plaisante !).
Je parle à mon hôtesse d’aujourd’hui de Chartres et de l’impression que j’en ai eue, lui disant que Chartres avait l’air d’une ville très riche, elle me répond que pas spécialement, mais que le Maire « il rigole pas. ». Ca, c’est pas moi qui l’ait dit !
Bon, le voyage a été plus agréable, touristiquement parlant, que les deux jours précédents. Environnement plus varié, traversée de villages, de forêts ... Toujours un temps superbe ...
Et ça, c’est pour ceux qui diraient que je rédige mes billets devant une petite bière, depuis un bistrot du Crotoy :
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Pour les amateurs de sports de l’extrême ou de films d’action, un moment fort :
Dans un village, consultant mon GPS, je fais un faux pas et je m’étale de tout mon long sur la route ! Angoisse de m’être cassé quelque chose. Et alors pour me relever avec 15 kgs sur le dos, bonjour. Une jeune fille en voiture s’arrête, m’aide à dégager la route. Je bouge les jambes, les bras ... Tout fonctionne. J’ai juste une douleur dans le poignet gauche, mais ça ne devrait pas durer.
Je me réarnache, je remercie la jeune fille, et c’est reparti.
Je commence à progresser. À 13h, sans me presser, j’avais fait les 20 kms. Et je suis arrivé prêt à en faire encore. Je me dis qu’il n’y a pas d’’urgence, et que rien ne sert de tirer sur la bête. 
Curieusement, je n’ai aucune envie de visiter. Parfois, le chemin me fait faire un détour pour voir un truc, ça ne me branche pas du tout. J’ai l’impression de ne pas être là pour faire du tourisme. Quand c’est sur le chemin, je regarde avec intérêt, quitte à m’attarder un peu, mais sinon, j’ai l’impression de perdre mon temps. Même, quand je déambule l’après-midi après la marche, c’est plus pour me dégourdir les jambes que pour visiter.
Mon obsession, à mon corps défendant, est de tracer.
Alors je trace.
Là, je suis chez Marguerite et Marcel. Ils ont un grand corps de ferme et en ont aménagé une partie en chambres d’hôtes. Ce son deux personnes âgées (plus de 80 ans) Marcel est lourdement handicapé, et Marguerite s’occupe de tout. Les chambres sont louées (pas cher) à un monsieur Marocain qui démonte des bagnoles en France et emmène les pièces au Maroc, un monsieur de Bordeaux qui travaille dans le coin 4 jours par semaine et un malgache (je ne sais plus ce qu’il fait, sauf qu’il rentre tard, fait de la cuisine qui pue et parle fort au téléphone). La cuisine est commune.
C’est bien. Même très bien. Je n’avais plus de sous en liquide, Marguerite m’a emmené à la banque à Thivars. On a causé un peu dans la voiture.
Bon, un aparté : j’avais ajouté environ 50 lignes et quatre photos, au moment de sauvegarder, bug et l’appareil a tout mangé ! Heureusement que je sauvegarde de temps en temps ...
Bon, je recommence : Dans la voiture, je constate qu’elle a pas fait l’ENA, Marguerite, elle a un accent paysan à couper au couteau, mais elle a vraiment oublié d’être idiote. On a parlé agriculture, désertification des campagnes, je sais maintenant que dans leur région, pour dégager un SMIC, il faut au moins 150ha !
Puis, elle me propose de dîner avec eux ce soir. Je suis flatté, parce que je pense que tout le monde n’a pas ce privilège.
19h15 tapantes donc, Marguerite vient me chercher et je fais la connaissance de Marcel. Lourdement handicapé (il a quand même fait un an et demi d’hôpital, mais je n’en sais pas plus), il n’est pas du tout handicapé du cerveau. On a parlé de pas mal de choses, mais surtout d ‘un sujet qui les préoccupe fort, c’est la désaffection des jeunes gens, et en particulier des jeunes filles, pour les choses de la campagne. Ils sentent leur métier mourir et ça les affecte beaucoup.
Il ont une chienne, qui a sa chaise et son assiette à table, et qui consent parfois à laisser un bout de son fauteuil à Marcel. Elle a absolument tous les droits. Ils sont conscients du ridicule de la chose mais ils s’en foutent. Et je trouve qu’ils ont bien raison.
On mange une soupe, une omelette et un yaourt, on a passé une bonne soirée.
Demain, changement d’heure. Debout à 6h15, 5h15 ancienne heure. C’est pas humain. En même temps, je verrai le jour se lever et ça peut être sympa.
Nota : Je n’ai pas trouvé de panneau « Chartres » et je ne me voyais pas faire 5 bornes de détour juste pour l’esthétique du blog. Mais ça ne se reproduira plus, c’est promis.
Demain, Marboué. C’est loin.
Alors bonne nuit à tous
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lounesdarbois · 5 years
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Youssef aux scouts
 On les connaît tous, ces gamins qui se battent, fument des pétards, et qui après arrivent à table en demandant si le poulet est halal !
Driss Rennane, aumônier scout musulman
  Mes parents voulaient être fiers de leur communauté, ils voulaient que je devienne actif et surtout autonome. Ils m'ont bassiné avec ce mot-là, Monsieur Jacques, vous ne pouvez pas savoir... "Tu dois être au-to-nome Youssef, pas chômeur, pas salarié, pas fonctionnaire... Tu dois savoir bricoler, calculer, tout faire toi-même". Dans l'école où ma mère travaillait elle avait sympathisé avec une professeur, une créole je m'en souviens très bien, une petite dame dans les tons bruns toujours sur des talons de vingt centimètres tirée à quatre épingles, mariée à un ingénieur de chez Giatt Industries. Ses enfants étaient chez les scouts. Apparemment ils apprennaient la débrouille, ils respiraient le bon air... Et ça avait tout de suite intéressé ma mère. Donc j'ai intégré les scouts de France d'Orsay, vers 1990, j'avais 8 ans.  Le plus grand souvenir c'est qu'on faisait tout nous-mêmes, qu'on se battait, qu'on fabriquait nous-mêmes notre mobilier, qu'on chantait...
- Vous vous battiez?
-Ah ça, tout le temps... Dès que les chefs de meute ne sont pas là, la vie des gamins tourne au rapport de force pour savoir qui va poser son duvet là plutôt qu'ici, qui a piétiné le sac d'un autre, qui va être assigné à quelle corvée etc...
On avait fait un camp je crois quelque part près d'Orléans. C'était dans un sous-bois, qui formait le début d'une forêt. On avait une partie d'un pré pour planter les tentes, qu'un paysan nous avait prêté, et tout le reste c'était des champs et des routes de campagne. On a chanté beaucoup Les Cosaques cet été-là. Je me souviens qu'on est arrivé là bas en train puis en minibus, on a marché avec les sacs et les tentes dans le pré pour commencer le montage, et quelqu'un a entamé "Nous aimons vivre au...", et là on s'est tous mis à beugler ensemble comme soixante légionnaires:
Nous aimons vivre au fond des bois Aller coucher sur la dure. La forêt nous dit de ses mille voix  Lance-toi dans la grande aventure.
On s'installait, on plantait les tentes, on partait à 20 ou 30 en forêt avec les haches et les scies couper du bois et avec on fabriquait une table de repas, un vaisselier pour laver les couverts, un mât de drapeau, un chiotte, une zone défrichée pour le feu de veillée. Les trois premiers jours de camp c'était toujours affreux, il y en a qui pleuraient qu'ils voulaient rentrer chez eux, moi je ne pleurais pas mais je ne faisais pas le malin j'avoue, et on crevait de faim. La bouffe était pas mangeable, on avait des boîtes de conserve, je n'ai jamais vu ça : des boîtes d'un mètre de haut de ravioli. On les déchargeait du fourgon à 4 ou 5, il y avait juste à verser dans la marmite et à mettre au feu. Ça brûlait à chaque fois, le fond devenait tout noir, on mettait à tremper 3 jours. J'en bouffais aussi. A cette époque on s'en foutait du hallal, c'était encore avant le FIS.
Beaucoup plus que l'habitat pavillonnaire, ce qui a fait dévier ma vie c'est d'avoir été chez les scouts. Je ne sais pas comment dire... La vie changeait de vitesse. Elle ralentissait, c'était à nous de la pousser. Si tu ne fais pas le repas, tu ne manges pas. Si tu ne ramasses pas du bois, tu as froid. Ca rend humble, mais pas humble comme idée, humble réellement. On n'est rien du tout en face de la Création. Ajoutez à ça, Monsieur Jacques, qu'il y a ce qu'ils appellent là bas l'esprit de camaraderie. On dépend les uns des autres. Il faut que l'un aille ramasser le bois pendant que l'autre prépare l'activité du lendemain, que l'autre désinfecte les feuillées au pétrole, que l'autre nettoie la tente etc... Chacun est utile.
Y a qu'une chose qui clochait c'était leurs chansons et leur bénédicité pour leur Jésus-Christ. Moi je me sentais pas à ma place. Et en 1994 ma mère m'a mis aux scouts musulmans qui venaient de se créer, avec l'aide des scouts de France. Elle croyait que ce serait tout pareil, et avec le Dine en plus. Mais c'était le foutoir. Les popotes sales, les vaisseliers distendus, les problèmes d'approvisionnement, de logistique, d'intendance, de discipline, de savoir-faire...  On manquait de bénévole. Bon d'accord on débutait. Faudrait voir aujourd'hui où ils en sont. J'y suis resté un an.
Quand ma mère m'a transféré au FC Scouts Musulmans tavu (clin d'oeil) je pensais que j'aurais le beurre et l'argent du beurre vous voyez? Que ce serait tout le même kiff mais avec ma religion. Bah en fait il y avait bien ma religion, ça oui, mais par contre c'était trop n'importe quoi, et puis comme souvent dans les trucs associatifs il s'est passé des trucs en louzdé, des histoires de thune pas reversées... Bref sans trop s'étendre là-dessus, sachez juste que je suis resté là qu'un an, après ma mère m'a retiré de là. Et je suis plus jamais retourné chez aucun scout, à 13 ans j'avais déjà dépassé l'âge. J'aurais pu aller aux pionniers et tout, mais je ne sais pas... Je crois qu'un truc se durcissait dans la société. Et puis je voulais fréquenter d'autres ambiances. Vers 1997 il y a eu le rap.
Imaginez le changement Monsieur Jacques... Jusqu'ici je ne connaissais que Résonne le cor, Vent frais vent du matin, La cavalcade, Apprenez-nous à être généreux, Sonne sonne éclaireur.... Je ne savais pas rouler un joint mais construire une table de cuisine en rondins, une tente défendue de rigoles d'écoulement des pluies, ou un mât pour dresser les couleurs le matin. J'avais appris toutes sortes de nœuds (le matelotage), à faire un brelage pour maintenir deux morceaux de bois ensemble, à fixer un tenon et une mortaise. Ça change de «Call Of Duty» et de «GTA 5», qu'ils ont tous ces gamins de merde aujourd'hui, pardon de parler comme ça Monsieur Jacques...
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bluejevergade · 6 years
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Jour 6 : Viking
Même s'il avait déménagé en ville, Hiccup adorait la campagne. Ou plus exactement, son patelin natal.
Berk était composé d'un archipel d'îles, plus ou moins grande, plus ou moins peuplée. Des ponts en acier reliaient les îles entre elles et sur l’île principale, se tenait majestueusement la mairie, que tout le monde appelait la grande salle, vestige d'un temps ancien, au milieu de dizaines d'enclos de moutons, de poulets et de yacks, de docks remplis de bateaux pour la pêche. La population s'élevait à deux ou trois centaines de personnes, et son père, Stoïk, dit la Brute, le maire du village, connaissait le nom de chacun d'entre eux.
Hiccup avait une admiration sans limite son père, qui s'était dévoué corps et âme pour son village. Ce n'était qu'un petit village sans conséquence sur l'économie du pays, inconnu de presque tout le reste du monde. Mais ça n'empêchait pas Stoïk de s'y être investi complètement. Et d'après ses plus vieux amis, il s'y était attelé d'autant plus après le décès de sa femme, survenue quand leur fils n'avait qu'un an. Les gens lui avaient même donné le surnom de ''chef''. D'abord pour rigoler, puis très sérieusement.
''Le village, fils, fait partie de nous. Mon père l'a dirigé, son père avant lui. Aujourd'hui, c'est moi, et un jour ça te reviendra. Nous devons protéger les nôtres et les traiter avec respect. C'est le devoir d'un chef. C'est ici qu'on est né, et c'est ici qu'on mourra.''
Le nombre de fois où il avait pu lui sortir cette phrase… Hiccup savait depuis longtemps que tôt ou tard, il prendrait sa suite. Et ça n'avait pas été simple de convaincre son petit ami de venir habiter là.
-À quoi tu penses ? Demanda Jack, blotti contre lui, alors qu'ils étaient installés sur le canapé, devant la cheminée d'où un feu réconfortant brûlait doucement.
Hiccup lui sourit et lui caressa sa tignasse décolorée.
-Je pense que je ne sais pas comment je vais faire pour avoir des enfants.
Jack s'écarta de lui, fronçant les sourcils, d'abord un peu vexé, puis il se réinstalla contre lui.
-Tu repenses à ce que t'as dit ton père ?
-Oui. Il a toujours voulu me transmettre le contrôle du village. Et quand ça sera mon tour, je ne sais pas à qui je pourrais le confier.
-Tu voudrais des enfants ?
-J'en sais rien… Sûrement un jour… Un ou deux… Et toi ?
-Tu veux rire ? J'adore les enfants. Sinon je ne serais pas responsable de maternelle…
Hiccup sourit et regarda le feu, se perdant dans les flammes qui dansaient. Même si son avenir lui faisait un peu peur, à cet instant, devant la cheminée, aux côtés de l'homme qu'il aimait, il avait l'impression qu'il pourrait tout faire, tout accomplir.
De son côté, Stoïk, dans la cuisine, regardait son fils et son futur gendre, assis dans le canapé, un sourire aux lèvres. Il regarda son épouse et murmura :
-Notre fils a grandi, Valka. Je sais qu'il fera un excellent chef.
Valka lui posa tendrement la main sur son énorme bras.
-Tu l'as bien élevé. Maintenant, tu as droit au repos.
Il sourit tendrement en voyant son fils serrer amoureusement son petit ami, l'air visiblement plus heureux que depuis plusieurs semaines -depuis son enterrement. Il sourit une dernière fois et suivit sa femme dans la lumière.
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aurianneor · 6 years
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La solitude en clé de sol
Seul Seule La clé Le sol Et moi Tout seul Une seule clé
Les autres Les familles Les amis Les clubs
Rien à faire Allez, je fais ce qu’il y a à faire Sans le cœur Les courses Seul au milieu des autres La cuisine A quoi bon si c’est que pour moi Le ménage Ça, ça rend terriblement seul Pas de bazar J’ai déjà rangé quinze fois Plus de télé Je connais tous les programmes Lire C’est dur de se concentrer Et personne à qui raconter ce qui m’a plu Et les musées, quand on n’a rien à dire Le silence C’est lassant Je survis
Je prépare tout Pour quand il y aura des gens Mon appartement ultra rangé me déprime Je ne peux blâmer personne Je suis seul C’est moi qui l’ai rendu nickel C’est moi qui contrôle tout La clé de sol est bien là, mais il n’y a rien sur la portée.
Sur le sol Roule mon xylophone Je joue seul Des airs de fêtes Et une fois par semaine Je vois mon prof Il me propose de participer à un petit orchestre Deux heures par semaine Je ne suis plus seul Mais j’ai quand même la tête dans le guidon Je les écoute d’une oreille distraite Et me fais reprendre par le chef d’orchestre
Le soir, il y a bien des activités Club échec, théâtre ou bistrot Mais pas le resto, tout seul, c’est blême Par contre, en journée, il n’y a personne Et pas d’activités Rien à faire Que des choses Seul Si je restais sous la couette Au moins, j’aurai un contact physique Qui m’enveloppe
Heureusement que j’ai Sol Mon petit chien que je promène Ça me réjouis de le voir si vivant Profitant de chaque instant Vivant à fond Il rencontre d’autres chiens Et moi d’autres maîtres On s’échange quelques banalités
Mais pourquoi suis-je seul ? Parce qu’Hollywood et la télé Nous vendent des relations amoureuses A consommer puis à jeter ? Parce que j’ai trop peur de m’engager ? Parce que je cherche une relation trop parfaite ? Parce que j’accepte des relations trop mauvaises ? Parce que je suis malade et que personne ne veut d’un malade ? Je n’ai personne à qui en parler Je suis seul Toutes ces questions tourbillonnent dans ma tête Des monologues de dialogues Tournent comme des chevaux sur un manège Ensembles et seuls en même temps Identiques mais avec des différences
En tous cas, la solitude C’est bon pour la consommation Un logement par personne Un tire-bouchon Un casse-noix Une passoire Un lit Une voiture Un buffet par personne Un objet par personne Même le cœur devient une chose : Une simple pierre
Pourquoi je les ai quittés ? Pourquoi je les ai laissés partir ? Certains sont plus heureux seuls Mais moi, ça me rend triste Est-ce que quelqu’un sera capable de m’aimer ? Est-ce que je pourrai laisser quelqu’un entrer Ne serait-ce qu’un peu ? Est-ce que je saurai le garder ? Des fois, je n’ose pas dire ce que je pense à mes amis J’arbore un sourire lumineux Et j’adopte leurs idées pour être sûr De les revoir Une heure par-ci Une demi-heure par-là
Dans une famille on partage La solidarité
Je veux partager Ces biens à consommer et à jeter Mais je ne veux pas Faire ça avec ceux que j’aime. Je veux une famille Même si elle ne correspond pas aux clichés Amis, colocataires, relations libres, mariages arrangés, intérêts partagés Qu’importe !
Je veux une vraie famille C’est-à-dire des gens à qui m’accrocher Et que je peux épauler Et surtout Être ensemble Rigoler Se disputer Chercher des solutions Débattre Crier Râler Se réconcilier Se cajoler Se faire plaisir Et surtout jamais se séparer
En suis-je capable ? Est-ce que je vais encore devoir essayer Et me planter comme les autres fois… La survie, ce n’est pas pour moi.
Peut-être que c’est comme la musique Pour qu’elle soit belle, Il faut s’appliquer La laisser vivre Faire corps avec l’instrument Faire plaisir Exprimer ses émotions Et les rendre, toutes belles, Même les plus sombres La répétition est formatrice Les conseils doivent être ressentis Puis il faut faire à sa sauce S’émanciper de soi-même Prendre une autre forme Pour mieux s’ouvrir aux autres Jouer mal au début Casser les oreilles des quatre murs Puis à force de s’entraîner Ça devient bon.
Je veux pouvoir partager cette joie que je n’ai pas encore Et ne plus pouvoir me passer de ceux que je n’ai pas encore trouvés. Je veux vivre. Je ne laisserai pas tomber Je trouverai mon conte de fée Je serai débutant Toujours débutant
Aurianne Or
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‪Thunderstruck for Percussion Ensemble Alumnado PercuFest 2014 dirigido por Rafa Navarro: https://youtu.be/SYSxOj6W7IQ 
Vivre ce n’est pas sérieux: https://aurianneor.tumblr.com/post/174025366955/vivre-ce-nest-pas-sérieux-ce-nest-pas-grave
J’ai dix ans et je sais que je suis différent: https://aurianneor.tumblr.com/post/159005802757/jai-dix-ans-et-je-sais-que-je-suis-différent
J’ai trouvé ma place: https://aurianneor.tumblr.com/post/172236407055/jai-trouvé-ma-place
Gris: https://aurianneor.tumblr.com/post/181456424070/gris-education-à-ce-quest-la-dépression-pour-une
Tu peux ouvrir les yeux maintenant: https://aurianneor.tumblr.com/post/158351101260/tu-peux-ouvrir-les-yeux-maintenant-ce?is_related_post=1
Sapolsky on depression - Stanford university: https://aurianneor.tumblr.com/post/174143784840/stanfords-sapolsky-on-depression-in-us-full
Change the words “HIV” and “AIDS” by “Mental illness” and see how you feel about it: https://aurianneor.tumblr.com/post/171419628695/change-the-words-hiv-and-aids-by-mental?is_related_post=1
Do help Mrs Dalloway: https://aurianneor.tumblr.com/post/169114695450/do-help-mrs-dalloway-mrs-dalloway-virginia?is_related_post=1
Scared: https://aurianneor.tumblr.com/post/158921847771/scared
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pauline-lewis · 6 years
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“Your memory is a monster; you forget—it doesn’t. It simply files things away.”
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Brecht Evens, Les Rigoles (Actes Sud BD)
J’ai aimé Brecht Evens dès le moment où j’ai posé les yeux sur Les Noceurs, chez Philippe le Libraire à Paris. Son usage des couleurs, son univers fantasmagorique et sa virtuosité m’ont tout de suite accroché la rétine. Normal, donc, que je retourne dans cette même boutique pour me procurer Les Rigoles, qui m’a fait dans le même mouvement un trou dans le cœur et dans le porte-monnaie.
Les Rigoles, dans la tradition d’Evens, suit la déambulation de plusieurs personnages dans une ville la nuit. Chacun balade ses problèmes et sa solitude et se retrouve dans des situations proches de la rêverie où, d’un coup, le temps est suspendu. Bien sûr ce que j’adore chez lui c’est avant tout ses couleurs, qui ont le don de m’envelopper, de me faire partir dans une autre dimension. Dans cette BD il y a de nouveaux personnages très beaux : une femme aux cheveux parsemés de perles, une mystérieuse amazone rouge au masque vert, un homme violent caché derrière des lunettes multicolores... Il y a aussi un bateau majestueux, un hommage au célèbre tableau de Caspar David Friedrich, où la mer folle est remplacée par les lumières de la nuit, une mystérieuse amulette en forme de squelette... Les héros de Brecht Evens parlent beaucoup, mais ce qu’ils disent n’a pas beaucoup d’importance. Il faut plutôt scruter leurs visages expressionnistes, leurs attitudes. C’est cette histoire, purement visuelle, qui me touche chez Evens.
Par moment, Les Rigoles font penser au Philémon de Fred, dans le sens où chaque page peut se dérober sous les pieds du lecteur, on ne sait jamais jusqu’où il va nous amener. D’un bar à l’autre, les portes des mondes parallèles s’ouvrent, et tout n’est qu’inattendu. Je me souvenais en tournant les pages du livre de l’émerveillement que je pouvais avoir, étant enfant, devant l’œuvre de Fred (dont je ne comprenais pas grand chose). 
Je pourrais aussi dire qu’Evens fait le constat d’un monde moderne qui n’a pas de sens (parce qu’il traite aussi des névroses contemporaines, et très bien), mais je trouve que son œuvre est bien plus élusive que cela. J’ai envie de dire : lisez-le, et retenez-en ce que vous voulez. Satire contemporaine, délire visuel, livre d’art. Whatever floats your boat.
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Jeffrey Eugenides au Festival America
Vendredi dernier, je suis allée à Vincennes pour le Festival America. En y allant, je me disais que je quitterai Paris le jour où j’aurai vu toutes mes idoles (et bon, il reste Tom Waits donc je ne suis pas encore partie). J’allais donc voir Jeffrey Eugenides, qui s’est hissé dans mon cœur comme l’un de mes auteurs vivants préférés, après avoir lu les sublimes The Marriage Plot et Middlesex. 
La rencontre se déroulait autour de la projection de Virgin Suicides, adapté de son premier roman et réalisé en 1999 (ça ne nous rajeunit pas) par Sofia Coppola (à l’époque où elle faisait de superbes films qui me remuaient le cœur).
J’ai vu Virgin Suicides plusieurs fois. J’émergeais alors difficilement de mon adolescence pour rentrer dans ce monde dont les fondations étaient les livres, la musique, le cinéma et les carnets noircis par mon indécrottable mélancolie. À cette époque, Playground Love tournait en repeat. Je n’avais donc pas revu le film de Sofia Coppola (et pas écouté Air) depuis plusieurs années et je ne sais pas si c’est la pluie, les craquements de la pellicule 35mm, le petit coup de vieux qu’avait pris le film, le petit coup de vieux que j’avais moi-même pris, mais je me suis mangé tout ça comme un tsunami d’émotions. Plus le temps passe, plus je trouve que l’art n’est vraiment là que pour attraper la patine du temps. Rien de plus beau pour moi que de passer ma main sur la surface d’un film, d’en enlever la poussière, et de voir que tous ces sentiments intenses sont restés là, vierges comme les héroïnes d’Eugenides. Le film m’a paru sublime comme au premier jour, et j’y ai ajouté une compréhension nouvelle de ce qu’il disait sur le déclin de la ville et sur le regard légèrement toxique de la bande de garçon sur les sœurs Lisbon. Le film réussissait, comme au premier jour, à capturer ce sentiment de l’adolescence que je n’arrivais jamais à exprimer dans mes carnets.
Après le film, Jeffrey Eugenides nous a expliqué son rapport au film, qu’il adore, et sa joie de voir qu’il avait été adapté par une femme. Un passage du “male gaze” au “female gaze” en quelques sortes. Il a parlé des moments où il écrivait ce roman, les soirs et les week-ends. “The movie is like a dream the book had” nous a-t-il dit.  Ensuite il a conversé sur ses idées autour de la fluidité du genre, sur l’idée d’hériter d’une certaine mélancolie de sa grand-mère triste... Je ne sais pas s’il y a grand chose que je préfère que d’écouter des auteurs et autrices discuter. (Et ça tombe bien, vu que c’est un peu mon métier)
J’ai versé une larme :
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Rapido :
- C’est le retour des gâteaux d’automne alors si, comme moi, vous ne pensez qu’à manger, faites un banana bread !
- Je conseille fortement ce premier épisode du podcast Miroir, Miroir, dont l’invitée est Gabrielle Deydier. 
- Je me suis abonnée à la newsletter La vie matérielle qui promet “des faits insolites si possible sur le confort, l'UX design, le travail, l'habitat, la nourriture, et plus encore”. Concise, joliment écrite et remplie de chouettes liens.
- Du coup, j’ai lu cet article sur la vie de Phil Elverum après la mort de sa femme Geneviève Castrée et mon cœur s’est brisé en mille morceaux, voire plus.
- Super intéressante interview (qui ne date pas d’hier) du chef Tony Lu, qui parle notamment des simili-carnés et de la cuisine vegan.
- Le Christine 21 organise une rétrospective de comédies musicales ! Yay !
- J’ai coché “la dune du Pilat” de ma bucket list. C’était beau.
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* Citation tirée de A Prayer for Owen Meany de John Irving
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CYCLO LES 100 ANS DE LA VACHE QUI RIT !
A Lons-le-Saunier, les 25 et 26 septembre 2021
   En cette année 2021, la célèbre Vache qui Rit est centenaire et pour ce Bel anniversaire pas mal de festivités étaient programmées dont la création d’une nouvelle cyclosportive au départ de Lons-le-Saunier qui est le berceau de la célèbre portion de fromage. Le samedi est consacré à une épreuve gravel alors que le dimanche verra la cyclosportive avec 3 parcours route proposés ; 73km et 1013m D+, 108km 1572m D+ et 163km avec 2332m D+. L’organisation est assez remarquable pour une première (ils ont mis les moyens comme on dit) et plus de 2000 cyclistes sont engagés. Il faut toutefois noter un petit couac pour le grand parcours qui a été modifié sans que ce soit très clairement annoncé ni sur le site internet de l’épreuve ni même sur place par le speaker ; un gros bémol puisque on passe de 163km à tout juste 150km et une belle difficulté de moins avec la suppression du passage à Beaume-les-Messieurs dont le sommet de la côte assez difficile se trouvait à une dizaine de kilomètres de l’arrivée. Perso, j’avais trouvé l’info sur le fil d’une discussion Facebook où il était expliqué la présence de travaux du côté de Château-Chalon et Voiteur ainsi que la présence d’un important rassemblement de motards à Beaume-les-Messieurs ; l’organisation n’a pu faire autrement pour assurer un maximum de sécurité (il faut aussi savoir que la date initiale était plus tôt dans la saison mais qu’elle fut repoussée à cause des contraintes liées au Covid).
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       Présent sur place dès le samedi, je profite de cette journée quasi estivale pour récupérer le dossard et jeter un œil au village exposant assez bien fournit. Après cela direction le centre-ville pour une petite visite et quelques achats. Malheureusement la météo ne s’annonce pas belle pour le lendemain ou pluie et orages doivent arrivés la nuit et se poursuivre le lendemain matin. Et sans surprise lorsque le réveil sonne à 6h, il pleut mais par miracle la pluie cesse au moment d’enfourcher le vélo pour faire les 3 kms me menant au départ. Les routes vont être détrempées et bien sales et glissantes par endroit mais il n’y aura finalement pas de pluie ! Près de 500 coureurs sont annoncés sur le grand parcours où je connais David De Vecchi, Roland Chavent, Geoffrey Lucat ou Damien Tarantola. A priori pas mal de coureurs locaux et FFC aussi ce qui pourrait annoncer une course nerveuse et il le faudra car vu la très faible difficulté du parcours en termes de cols et D+ j’ai très peur que ce soit un groupe conséquent qui arrive au sprint pour la victoire !
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      A 8h le départ est donné, de façon neutralisée jusqu’à la maison de la Vache qui Rit pour un arrêt photo : l’allure extrêmement réduite est fort désagréable et il faut être très vigilent bien que je sois dans les premières positions ; voilà une chose à améliorer pour la prochaine fois ! On repart vite toujours derrière l’auto pour finir de traverser Lons-le-Saunier et le départ réel est enfin donné avec presque tout de suite une difficulté qui est la côte de St-Maur (8km @ 4%, plus pentu dans sa 2eme partie). Un ou 2 gars tentent d’anticiper puis 3-4 prennent quelques longueurs ce qui m’incite à faire l’effort : 8’ pour les 3 derniers kms à bloc et voilà une grosse sélection qui s’est faite ! Malheureusement après le sommet nous partons pour 35kms sans grande difficulté et les écarts pas très importants font qu’on assite à un regroupement et pendant plusieurs kms quelques coureurs ne font que revenir ; je ne participe alors plus trop aux relais à l’approche d’Orgelet où nous descendons sur le pont de la Pyle en ayant le temps d’admirer une partie de l’immense lac de Vouglans.
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      Une petite remontée étire alors le peloton et je me replace aux avants postes au cas où ; après un bon petit tempo on traverse Meussia où je me retrouve avec un gars légèrement devant le paquet : gros virage à gauche et sur un coup de tête je place une violente accélération à 110km de l’arrivée ! Personne ne suit et me voilà seul avec vite 10/15’’ d’avance. Je décide de continuer sur un terrain pourtant pas favorable avec des lignes droites et mon avance va osciller entre 30 et 45’’ alors qu’on roule entre 40-50 km/h ! Je sais que je n’irai pas au bout tout seul si loin de l’arrivée sur un tel parcours, mais n’ayant pas grand-chose à perdre je me fixe pour objectif d’atteindre le col de la Joux avec de l’avance au cas où la bataille s’y déclencherait.
Après 12-13kms solitaires le col de la Joux débute enfin : 10,5 km @ 4,5%, c’est LA difficulté de la journée. Je me cale sur un gros tempo dès les 1eres rampes et très vite je vois un coureur qui est sorti en contre ; c’est Damien que j’avais rencontré à Megève il y a quinze jours. Il revient comme une balle et après avoir soufflé 2’ dans ma roue il relaie… très fort. Je ne rigole pas et hausse le rythme d’un cran ; on revient sur un groupe du moyen parcours (parti plus tard et ayant fait plus court pour venir ici) que l’on fait exploser au passage où seul 2-3 parviendrons à suivre un moment avant de lâcher prise ; je parviens à relayer un peu mais donne tout dans la 2eme partie pour ne pas décrocher ; au sommet on viens de signer les 2 meilleurs temps tout parcours confondus et fonçons dans la courte descente où nous apercevons un petit groupe de 4-5 qui sont en tête du moyens parcours. En bas on fait la jonction et se trouvant de nouveau sur un terrain dépourvu de difficulté on ne peut se départager et roulons donc ensemble ; on va alors faire une vingtaine de bornes comme ça passant la courte bosse de la Chaux du Dombief avant de plonger sur Ilay où 2 gars se détachent dans une partie sinueuse très humide en descente. Avec Damien on continu de rouler fort car les autres entre course d’équipe et pas l’envie d’assurer la poursuite, ne roulent plus. On arrive ainsi jusqu’à la bifurcation où on se retrouve de nouveau seul tous les 2 pour aborder les 50 derniers kms.
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      Peu après alors que nous passons au bord du lac de Chalain, le motard nous donne un écart de 3’ d’avance sur un groupe d’une douzaine d’hommes ; à plus de 40km de l’arrivée ce n’est pas gagné mais c’est intéressant. Nous avons alors 7-8kms un peu vallonnés avec une montée très roulante par paliers jusqu’à Mont-sur-Monnet ; je parviens toujours à relayer mon partenaire mais je vois bien que mes relais sont moins efficaces (j’ai même parfois du mal à passer !). Après une partie descendante jusqu’au Pont du Navoy on enchaine sur la dernière difficulté du parcours avec la côte de Crotenay : 3km à 5%. Je n’ai d’autre choix que de laisser faire Damien ; parfois à ses côtés, souvent dans sa roue je donne tout dans le dernier km pour atteindre le sommet où les 400 derniers mètres sont interminables. Cela dit sans le savoir, on creuse l’écart avec des stats très solides sur cette bosse, malheureusement pas de vraie descente en haut, juste un faux plat où il faut pédaler fort. Je parviens à prendre un relais mais Damien est vraiment impressionnant et ce qui devait arriver arriva ; virage pas très bien négocié, je relance mais manque de jambes ; sans le voir mon camarade viens de me sortir de sa roue et lorsqu’il s’en aperçoit il ne m’attend pas : à moins de 30km de l’arrivée il a bien vu que je n’allais plus trop l’aider !
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    C’est donc un long CLM qui se présente : sans être défaillant je maintiens quand même un gros rythme gardant Damien à 10’’ pendant un moment puis 20’’. Les lignes droites font que je l’ai toujours en point de mire. Après 10km dans cette situation et avoir passé le cirque du Ladoye, je me pointe à une quarantaine de secondes ; 40’’ perdues en 10km, ce n’est pas si mal même si je ne sais pas ce qui se passe derrière moi. Une très longue ligne droite en toboggans peu avant Crancot me permet de voir une dernière fois Damien ; à présent c’est une grosse minute de retard et quand je me retourne je ne vois personne ; plus qu’une grosse dizaine de km et je commence à y croire d’autant qu’on rejoint des participants des autres parcours ; je donne tout dans les derniers talus pour atteindre la descente finale, un dernier coup d’œil derrière pour se rassurer, même si avec les autres concurrents je ne suis sûr de rien et c’est parti pour 6km où je peux enfin récupérer un peu. Pas mal de circulation ici mais heureusement la moto devant moi me facilite le passage pour l’entrée de ville ; après 2km de zone industrielle avec quelques virages voilà enfin l’arche ; 2eme scratch et 1er de caté, 2’15 derrière Damien et avec finalement 6’ d’avance sur un groupe de 13 hommes qui se disputera la 3eme place au sprint enlevé par Laurent Tachot.
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                        Classements
https://cyclosportive-100anslavachequirit.fr/resultats/
Liens du grand parcours -ici-
  Si le parcours était peu intéressant en termes de difficulté, il nous a tout de même fait visiter quelques sites incontournables du Jura et j’y ai pris grand plaisir avec la tournure (très) heureuse des évènements ! Un coup de poker improbable et je prends cette 2eme place presque comme une victoire n’ayant absolument aucun regret face à un Damien Tarantola de gala ! L’organisation de l’épreuve était vraiment top pour une première ; le village exposants, le retrait des dossards et le repas élaboré par le Chef Romuald Fassenet (meilleur ouvrier de France) et préparé par le Chef Didier Thevenet (Cuisine Municipale Ville de Lons le Saunier) était plus qu’excellent ! Cette épreuve faisait aussi partie du challenge Cyclo Tour Rotor et avec cette 2eme place j’assure de façon définitive ma première place au général ; je porterai et garderai donc le maillot de leader sur la dernière manche du côté de St Remy de Provence le 10 octobre pour cloturer cette belle saison.
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lafuitederos · 3 years
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Étant déjà bien en retard, je ne reste pas trop longtemps là où manifestement elle n’est pas : est-elle partie vexée ? Je traverse un couloir de palissade pour atteindre la plage à quelques mètres où j’ai dormi. J’observe les gens et y aperçois une chevelure qui pourrait être la sienne, l’approchant, je la découvre en compagnie d’un bel artisan à dreads : « dis, tu saurais dire en espagnol cette phrase de Nietzsche : « deviens qui tu es » ? ». Ah cette belle vie ! Il essaye de me vendre un petit quelque chose, je rigole et lui montre mon propre ouvrage accroché à mon sac, il soupire, vaincu, et la discussion est charmante comme le lieu où nous nous trouvons. La faim nous fait lever du sable et on le suit dans un restaurant où il a déjà ses habitudes apparement. Discussions autour d’un bon ceviche (vegetariano para mi, por favor !) et notre équipée ne se sépare qu’après un bon moment de partage jusque dans la rue, d’ailleurs, le compagnon artisan, brésilien, m’envoie à un vendeur ambulant de glace pour lui proposer qu’il m’en offre en échange d’un bracelet, ça ne marche pas et par-dessus le marché, il m’appelle « madre »... je pourrais être ta sœur, certainement pas ta mère, enfin ! Ok on se reproduit dés un jeune âge sur ce continent mais tout de même !
L’épisode se finit dans la joie et la bonne humeur. Il est temps pour moi d’aller travailler, afin de mériter mon logement, je reste suffisamment française pour être stressée par la chose : il me faut être à l’heure ! Déjà que je suis partie quand le dueño me réclamait de passer le filtre dans la piscine et sortir tout le sable !... Tâches que j’accomplis, un peu rapidement et il me reste quelques heures officiellement encore à travailler... ce sera ainsi le lendemain aussi, assise sur la chaise sur laquelle j'ai rencontré mon chef, el dueño del hospedaje.
Je fume là, belle fenêtre sur le théâtre de la vie où passent les taxis et les mouvements de tout un chacun, tout tranquillement. Je rencontre un grand et bel argentin vivant lui aussi au camping de l’hôtel, lui aussi artisan ! Décidément que de rencontres qui me donnent des envies passionnées !
Des nouvelles du compañero à chien : j’étais censée le rejoindre à Lima ... mais il est à la traîne et m’invite à rester où je suis pour profiter un peu plus de ce bon temps que je passe. Cela se pourrait tout à fait, après tout, n’ai-je pas absolument tout le nécessaire : (presque) un toit, une cuisine (d’ailleurs le volontariat préfère me payer 2 soles que de me laisser petit-déjeuner à leurs frais) avec des lapins, des chats et des chiens, des collègues, des amis et des personnes pour qui ressentir de l’attirance. Et je n’ai plus d’argent ! Ce que j’avais retiré en Ecuador m’a été volé... en bref, il serait tentant de rester à poste avec la mer à deux pas. Le cœur d’une personne amoureuse bat trop fort et couvre le moindre écho de raison, déjà que je ne l’écoute que peu habituellement ... lui parler, lui conter comment en trois jours, j’ai traversé trois pays ... envoyer des photos, toute excitée par chaque pas me rapprochant de mon compagnon d’antan, la route m'attire et discuter de la route avec les Chances, ces tisseuses d'opportunité : pour sortir j’ai le choix entre Chili ou Bolivie, les deux étant sous le coup de mouvements compliqués à cause de situations politiques dévoilant toute la dictature des chefs d’états, prêts à tout (c’est à dire envoyer ses forces armées, coucou la France et son histoire de « bavure » policière au 20H télévisé qui n’empêche personne de continuer à s’imaginer vivre libre dans une société « démocratique » par opposition au reste du monde paraissant si dangereux...) pour se confiner dans le pouvoir luxueux, bien loin de la moindre préoccupation pour la base pourtant de la société et ses mêmes membres du plus au moins populaire, pour ceux et celles qui vivent la réalité. Et nous sommes nombreux. Et si je ne suis pas une citoyenne de ces états, y vivant tout autant que n’importe qui, mon esprit est préoccupé de ces questions fondamentales. Les joies de la démocratie, 2000 ans plus tard, qui montrent toute sa limite ? Peu importe où je me trouve, la compassion est humanité.
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Mancora, un matin tardif après une douche qui me fait oublier des affaires et d’un camion, après peu d’attente, la route s’offre. Je mène bien ma vie heureuse, la chance m’avance loin. Jusqu’à Lima !
J’ai même le droit au lever de soleil, en arrivant, depuis ces côtes escarpées entre océan et dunes rocailleuses laminées par la mer mais donnant vite à voir des montagnes au loin.
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La madeleine en argile est terminée mais elle doit encore sécher.
Ca fait deux semaine que je suis confinée dans un appartement parisien avec terrasse. Pour remédier à l’ennui j’ai décidé de jouer avec de l’argile et chaque fois que j’avais une boule humide dans les mains, je n’ai pas pas pu m’empêcher d’en faire une madeleine. Jusqu’à maintenant toutes les madeleines étaient aussi réussies les unes que les autres mais la dernière est vraiment la plus belle madeleine de toutes. Les madeleines ont envahi la terrasse puis l’appartement. Elles recouvrent chaque centimètre carré de chaque surface plane: Les étagères, la table basse, la table haute… Il y a des madeleines du sol au plafond. Alors je marche sur des oeufs avec la plus jolie des madeleines entre mes paumes pour ne pas risquer d’abimer les autres. Je lui cherche un endroit ou elle pourra sécher tranquillement. A l’abris, pour que l’argile ne craque pas sous les coups du soleil. Mes passages incessants ont creusé des rigoles dans le parquet de l’appartement. Le long des bords, des rangées de madeleines sont alignées comme des sardines. Un simple éternuement pourrait provoquer un éboulement. Je me déplace lentement en cherchant des yeux un endroit où poser ma madeleine humide. Une amie de Marseille m’a dit lorsque l’on s’est appelée que l’argile devait sécher pendant précisément 25 heures. D’ailleurs, quelle heure est-il? Je lève la tête en direction de l’horloge mais les aiguilles affichent la même heure que la dernière fois que je l’ai regardée.
Pendant la première semaine de confinement, j’avais constamment les yeux rivés sur le cadran au mur. Je crois que l’horloge en était flattée. De toute les heures, je n’aurais pas pu en choisir une qui eût été mieux indiquée qu’une autre. Les choses ont changé lorsque, fatiguée de regarder les heures tourner, je suis sortie sur la terrasse pour m’essayer à la sculpture d’argile. Les aiguilles pointaient  alors 13 heures. Le soleil dans les yeux et les mains dans l’argile mouillé, J’ai formé une boule de la taille d’une prune. Je l’ai enveloppée de mes paumes a qui je faisais réaliser des cercles actionnées par mes avants bras comme des pistons fixés aux roues d’une locomotive. J’ai fais rouler la boule de plus en plus vite pour que l’eau s’en échappe grâce à la force centrifuge. Lorsque j’ai ouvert les mains, la boule d’argile était devenue une parfaite réplique de madeleine. J’était très émue. Les contours gourmands, la bosse au sommet et les rainures précises et délicates provoquaient dans mon cerveau une émoi moelleux qui s’est traduit en une sensation de pétillement intracrânien. Je n’avais pas remarqué que les ombres avaient chassé le soleil de la terrasse, alors j’ai laissée la madeleine à sécher sur une feuille de laurier rose comme du PQ posée sur un pavé de la terrasse et à la tombée de la nuit, je suis rentrée. Je suis restée longuement dans la cuisine pour préparer un tiramisu aux champignons recouvert de mascarpone au persil. J’ai amené le plat avec moi sur le canapé et j’ai saisi mon téléphone pour mettre une chanson de punk-rock italien en boucle, le temps de manger. En petit sur l’écran était écrit 00:00. Étonnée de la vitesse à laquelle le temps semblait être passé, j’ai vérifié sur l’horloge. Elle indiquait nonchalamment midi. J’ai d’abord cru que l’erreur venait de moi. Le lendemain, j’ai passé la matinée dans le salon et l’horloge était accordée avec le téléphone. je suis retournée sur la terrasse à 14 heures, impatiente de tenir la madeleine seiche dans ma main. Elle s’est logée dans le creux de ma paume et j’ai fait glisser mon pouce le long de ses rainures, surprise de ressentir tant d’affection pour cette madeleine blanche-cassée. Je l’ai reposée délicatement et ai plongé mes mains dans l’argile pour en créer une deuxième. Même s’il me semblait impossible qu’elle soit mieux que la première, j’étais curieuse. J’invoquais encore les lois de la physique entre mes paumes resserrées. Cette deuxième madeleine, si elle n’était pas plus réussie, ne l’était pas moins. Différente, unique, je l’aimais tout autant. Je l’ai installée sur une autre feuille rose de laurier pour qu’elle sèche elle aussi. Je suis retournée dans le salon pour commencer le décompte des heures avant que je puisse la serrer dans mes doigts. L’horloge indiquait cyniquement 9 heures 30. J’ai compris qu’elle était jalouse de l’attention que je portais aux madeleines plutôt qu’à elle.
Avec la dernière née des madeleines dans les mains, j’entreprends alors de rebrousser chemin à reculons le long du canal en parquet pour rejoindre la terrasse, là où je pense avoir laissé mon téléphone. Encore fallait-il le retrouver au milieu de cette foule immobile de madeleines de toutes les formes et de toutes les tailles. Sur la pointe des pieds je demande pardon à chacune d’entre-elles de bien vouloir me laisser passer lorsque ma poche se met à tinter. Mon téléphone était près de moi depuis le début et moi je lui faisait défaut en ne remarquant même pas la douce chaleur qu’il émet contre ma peau. Je fais tenir la madeleine dans une de mes mains et libère la seconde pour la plonger dans ma poche et en sortir le téléphone. Pas rancunier, le messager me notifie d’un SMS. A la lecture du nom de cette fille de qui j’ai oublié le visage, son rire résonne dans mes oreilles. Il est vite transformé par ma cochlée en un doux pétillement intracrânien. Elle me demande si tout va bien, alors je l’informe de mon embarras:
-Je ne trouve pas d’endroit pour faire sécher la plus jolie des madeleines.
Elle me répond qu’elle aime beaucoup les madeleines et que si les temps étaient plus favorables, elle aurait bien volontiers accepté de la garder sur son bureau, au moins le temps qu’elle sèche. A cause de la grande maladie mondiale, les chefs du Pays nous ont ordonné de rester chez nous sauf en cas d’extrême urgence ou pour aller pointer. Elle avait raison, les temps n’étaient pas favorables, mais la plus jolie des madeleines méritait bien que je prenne un risque.
Je lui écris :
-La madeleine et moi on va venir vers chez toi, tiens toi prête.
-D’accord.
Pour avoir le droit de sortir,  il faut que l’on jure sur notre honneur que les motifs de nos sorties se cantonnent à l’une des 5 catégories pré-écrites, mais aucune ne correspond à mon cas. De toutes manières je n’ai pas de papier assez grand pour écrire tout les mots qui doivent apparaitre sur l’attestation.
A petit pas, je rejoins la rigole dans le parquet et pars à la recherche de la porte d’entrée avec la petite madeleine dans mes mains. Ca fait si longtemps que je ne suis pas sortie que je ne sais même plus où elle ! La canal me guide jusque dans la cuisine. Je scrute les murs de la pièces mais je ne vois pas la porte d’entrée. J’emprunte une bifurcations dans le parquet qui me fait traverser le salon en bais jusque dans la salle de bain. Toujours pas de porte d’entrée. Je m’assoie sur les toilettes pour me concentrer, puis je lève les yeux vers le miroir pour voir de quoi j’ai l’air quand je me concentre. C’est là, dans le le reflet du miroir, que je la reconnait. Alors je me lève doucement pour ne pas brusquer la petite madeleine et sors sur la palier. J’enfile mes chaussures, et descends les huit étages en colimaçon jusqu’au dehors.
Dans la rue, tout parait semblable à avant, seulement il faut beau, il y a moins de gens et moins de bruit. Si l’ambiance nationale n’était pas si grave, ce serait quasi l’idéal.
Je prends la direction des futurs appartement de ma madeleine en faisait attention à jeter loin mon regard devant moi pour anticiper les policiers et avoir le temps de tenir un discours crédible et aimable au cas-où. Rien à l’horizon que des pigeons et quelques coureurs masqués. Il n’y a pas de voitures et je peux traverser sans regarder et en dehors des clous. Je marche le long du boulevard Voltaire. Les oiseaux gazouillent plutôt que de s’égosiller pour s’entendre par dessus le brouhaha habituel. Sur le trottoir d’en face et en sens inverse, un braque hongrois sort son humain. Il tire tellement que je peux l’entendre suffoquer. Sans doute qu’il n’est pas sorti depuis longtemps. Tout en marchant, je les suis du regard alors qu’ils s’éloignent et je percute un duo chien-policier.
- Halte Voyou ! Tu m’as cogné le genoux et tout ça pour aller où ?
Le policier avait le menton et les épaules carrées comme un compteur éléctrique. Ses sourcils froncés dessinaient le V de NRV.
-Nul part, enfin pas longtemps, mon général, ai-je répondu, désorientée.
-Je m’en fous! Ton attestation elle est où?
Prise de court, j’ai répondu:
-En fait, je crois que c’est votre chien qui l’a mangée.
Le chien, bâtard plus basset-hound que malinois, est assis fièrement, bien que court sur pattes, au pied du policier.
-Filou ? Il ne mange que du cabecou ! Allez-vous comprendre un jour qu’il faut rester chez vous !
-Mais mon général, c’est un affaire urgente ! Je dois absolument porter cette madeleine dans ses nouveaux quartiers pour qu’elle sèche.
-Est-ce que j’ai l’air fou ? Dit le policier visiblement exaspéré en faisant tourner son doigt sur l’axe de sa tempe.
-Allez, zou ! D’un geste simultané, il frappe sa botte au sol et pointe de son doigt ganté dans direction de laquelle j’étais arrivée.
Un homme témoin de la scène alors qu’il passait l’aspirateur sur les plantes de son balcon semble s’adresser à nous, mais le bruit de l’engin ne me permet pas d’entendre ce qu’il dit.
Le policier se tourne vers lui : « A-qui parlez-vous? »
L’homme se répète, vindicatif, mais sans éteindre l’aspirateur.
Le policier, visiblement prêt à en découdre traverse la rue avec son chien pour se rapprocher du balcon ? « Que dites-vous nom de diou! »
Le voisin, visiblement irrité, n’éteint toujours pas son aspirateur et moi je profite de cette diversion pour fuir à travers une ruelle perpendiculaire. Les bras en avant en faisant attention à amortir les chocs pour ma petite madeleine, je cours sans m’arrêter, je traverse les rues et je sautent les trottoirs. Plus la distance que je parcourrais grandissait et plus j’avais peur des conséquences de mon délit de fuite. Bien vite, la crainte ne suffit plus, mon souffle se fait de plus court et mon coeur bat dans mes tempes. Mais bras me font mal, comme si la madeleine en pesait mille. En plus, un point de côté me force à stopper ma course au niveau du square Maurice Gardette. Je n’ai pas eu le temps de m’adosser à la barrière que face à moi je vois le chien policier, la truffe et les oreilles trainant sur le sol. Il avait suivit l’odeur de ma peur et remonté la rue en zigzaguant. Arrivé à mes pieds, Filou s’assoit fièrement et me regarde d’un air arrogant, surement pour l’avoir accusé tout à l’heure. Il s’éclaircit la voix pour donner l’alerte à son maître. Avant qu’un son puisse sortir de sa gueule, un long cri strident s’élève au dessus des buissons du square. Filou se dresse à l’arrêt quelques secondes, la patte avant droite relevée et la queue parfaitement à l’horizontale. Au deuxième cris, il se précipite vers l’entrée du parc. Curieuse, je le suis doucement. Dans l’herbe, une nuée de lapins sautent dans tous les sens, affolés. Sur la statue au milieu du square, un lapin cris en pointant ses oreilles en direction d’un renard. Il averti la colonie pour qu’elle se réfugie au plus vite. Ils avaient bien dit à la radio que les animaux réapparaissaient dans la ville à mesure que les humains la désertait. Dans le haut-gazon, Filou ne sait plus où donne de la tête. Son amour de la chasse avait pris le dessus sur ses responsabilités professionnelles et je profite de cette nouvelle diversion pour continuer ma route au pas de course. Cette fois c’est l’euphorie qui cadence mes foulées et m’aide à soutenir le poids de la petite madeleine. Le vent sèche les gouttes de transpiration sur mon front à mesure qu’elles apparaissent alors que je croise des joggers en nage. Lorsque je déboule sur carrefour de Parmentier, je sais qu’il ne me reste plus qu’à continuer tout droit sur l’avenue éponyme. A leur fenêtre, je vois des femmes et des hommes visiblement agités faire de grands signes sans que je comprenne pourquoi. Derrière moi, j’entends un bourdonnement comment un immense essaim d’abeilles qui se rapproche. Le retour des butineuses était un constat qui aurait pu me réjouir, mais le bourdonnement s’amplifie avec des airs de vrombissement métallique. Soudain, un drône survole ma tête et fait volt-face pour se tenir en lévitation à hauteur de mon visage.
-« Rentrez chez vous !» dit une voix robotisée.
-Mais je dois porter cette madel… Un mince jet glacé et brûlant à la fois percute mes yeux. Les larmes coulent instantanément, tandis qu’une intense douleur envahit toute ma tête et me coupe les jambes.
-Rentrez chez vous ! Rentrez chez vous ! Rentrez chez vous ! Répète laconiquement la voix du drône.
Je suis accroupie par terre, les paumes appuyées sur mes yeux comme pour étouffer la douleur. Je vois rouge. Un aplat de rouge. Je tente d’ouvrir les yeux mais je ne voyais toujours rien qu’un mur rouge. La terreur m’envahi par ce que je réalise qu’en portant mes mains à mon visage, j’ai lâché la madeleine. Je fais des grands cercles avec les mains sur le sol pour tenter de la retrouver. Et si elle avait roulé le long de l’avenue de la République ? Je ne pourrais jamais la retrouver. Les larmes d’effroi se mélangent aux larmes de douleurs tandis que je ne sais plus distinguer si j’avais les paupières ouvertes ou fermées. Je dois toucher mes globes oculaires du bout des doigts pour savoir si mes paupières sont bien relevées. J’appelle à l’aide les gens que j’avais vu à leurs fenêtres. La voix du drone, avec un volume bien plus élevé cette fois, siffle à la manière d’une sirène d’alerte à la population « Restez chez vous ! Restez chez vous ! Restez chez vous ! ». Sans plus aucun repères que la sensation des aspérités du goudron, je continue de ratisser le sol frénétiquement en combattant la pensée d’avoir perdue ma madeleine à tout jamais. Dans le vacarme des vrombissement et des ordres hauts-parlés du drone, je sens par à-coups, des vibrations sur le sol. D’abord presque imperceptibles, elles s’intensifient à mesure que leur rythme se fait plus rapide. Quelque chose semble s’approcher. Est-ce que la milice arrive pour moi ? Et si leur bottes écrasait ma madeleine ? Paniquée je me jette au sol lorsqu’une main se pose sur mon dos et qu’une autre prends mon poignet pour me relever.
Une voix familière me dit à l’oreille:
-Je suis venue dès que j’ai entendu l’alerte du drone. Viens avec moi, j’ai la madeleine ne t’en fais pas!
Je n’ai pas le temps d’être soulagée qu’il me faut courir dans un brouillard rouge opaque en ne me fiant qu’à cette force qui me tire en avant. Je manque de tomber à plusieurs reprises mais la voix familière me crie que nous somme bientôt arrivées. C’est lorsque je l’ai percutée que j’ai compris qu’elle s’était arrêtée et que nous étions devant sa porte.
-Je suis désolée, excuse moi, je ne t’ai pas vue.
-Viens, rentre, c’est pas là.
Dans les escaliers, elle enserre le dessus de ma main dans la sienne pour me permettre de suivre la rembarde.
«Ne t’en fais pas, la madeleine est intacte. »
Mes yeux ne distinguent toujours rien et c’est comme s’ils étaient maintenant orientés vers l’intérieur de mon crâne. J’entends une porte s’ouvrir et se refermer en un claquement sourd comme se referment les portes d’entrée. Elle me conduit jusqu’à ce qui m’a tout l’air d’un canapé.
-Voilà, assied toi là, sur le lit. On va arranger ça, je vais chercher du sérum. J’ai posé la madeleine sur mon bureau, à l’abris.
-Je ne sais pas combien de temps il faut encore qu’elle sèche, mais d’ici demain à la même heure, je pourrai t’en débarrasser.
-Elle ne m’embarrasse pas, tu penses, si ça ne dure qu’une journée.
Assise sur le lit, je contemple le rouge. Au loin, on entendait encore la voix du drône nous ordonnant de rester chez nous. Mais cette fois j’étais d’accord. Je ne voulais pas ressortir. J’étais bien ici, avec cette voix familière.
-Tiens, penche ta tête et ouvre les yeux.
-Là, ils sont ouverts ?
-Non.
-Et là ?
-Oui. Dit-elle, amusé.
Le sourire dans sa voix panse ma douleur au moins autant que le collyre qu’elle faisait goutter dans mes yeux boursouflés.
Elle passe un gant tiède sur mon visage en massant délicatement mes paupières. Je suis prise d’une intense envie de dormir et mon ventre se met à gargouiller. Je me rend compte à quelle point je suis devenue dépendance de son aide. Je ne pourrai plus rester seule. Comment pourrais-je me nourrir si je ne peux pas distinguer une cuillère d’un couteau sans me couper pour savoir lequel tranche ? Comment même rentrer jusqu’à chez moi ? Je me sentais diminuée et pourtant aussi encombrante qu’une brouette remplie de sable mouillé dans un couloir étroit.
-Je t’ai apportée une pomme, tends la main. Tes yeux, ça va ?
-Oui. Enfin, je ne vois rien.
- Tu vas rester dormir ici.
-Mais je ne veux pas m’imposer.
- Tu ne t’impose pas, c’es moi qui te propose. Et puis ça n’engage à rien. Dit-elle en s ‘éloignant dans l’appartement.
Je croque dans la pomme et me force à manger le trognon puisque j’étais incapable de trouver un endroit où le déposer. Puis, je me glisse dans les draps en espérant ne pas m’être installée de son côté du lit. Je voulais plonger dans le sommeil le plus rapidement possible.
-Tu comptes regarder le plafond comme ça longtemps ? Dit-elle, taquine.
- Non, je croyais que je fermais les yeux!
- Maintenant ils le sont ! Dit-elle en riant.
Les vibrations de son rire ont fait vibrer mon tympan et ont été changé par ma cochlée en un pétillement intracrânien que j’ai pu voir de mes yeux. A travers le rouge intense, des subtils éclats électriques multicolores scintillaient comme un feu d’artifice silencieux.
-Les temps n’étaient vraiment pas favorables, mais je suis contente que tu sois venue. Enfin je suis surtout contente parce que je sais que tout va s’arranger. Tu sais, tu as de beaux yeux même lorsqu’ils sont fermés.
Je me suis laissée couler dans un sommeil rouge-joue.
Le lendemain matin au réveil,  j’entends un ronronnement de cafetière et puis le parquet grincer jusqu’à moi.
-Tu veux du café ?
-Oui, merci ! Dis-je en me redressant.
-Tu as essayé d’ouvrir les yeux ?
-Non, pourquoi faire ? Je suis bien là, avec toi. Il est excellemment bon ce café !
-Tu n’as pas des choses à faire ?
-Non, je ne pense pas, et puis d’abord, je ne vois rien.
Elle s’éloigne puis reviens.
-tiens ouvre la main.
L’objet se blotti dans le creux de ma main et se glisse sous me doigts pour que je sente ses rainures.
-La madeleine ! Dis-je en ouvrant les yeux instantanément ! Elle est si belle, tu as vu ?
-Oui, et toi aussi, tu vois.
Je caresse la madeleine sèche et la fait tourner doucement devant mes yeux. Elle m’en aura fait voir de toutes les couleurs. Elle est unique, comme toutes les autres. Je pose la madeleine et la tasse de café à peine entamée sur la table de chevet et saute dans mes chaussures.
-Ou vas-tu ?
-Faire des madeleine bien sûr !
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hollyfoodboulevard · 7 years
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ENFIN, TOUTE LA VÉRITÉ, RIEN QUE LA VÉRITÉ, SUR LES PÂTES À LA CARBONARA! LES SECRETS DE LA RECETTE PARFAITE.
Les spaghettis carbonara… Tout simplement, un emblème de la cuisine italienne. Un plat qui en résume toute la philosophie : peu d’ingrédients, simplicité et résultat splendide. La carbonara, bien préparée, est une véritable oeuvre d’art. C’est un plat facile à faire, mais difficile à bien faire, comme disent les italiens! À tel point, que la guerre fait rage, entre napolitains et romains, pour s’approprier ce trésor culinaire! Tout aussi important que le Colisée lui-même, il représente une part du patrimoine de la Cuisine Italienne… Vous ne me croyez pas? Alors que pensez-vous des 150 000 pages web qui en parlent? Alors ça ne vous suffit pas? Allez, je vous donne un dernier argument!!! Que signifie le 17 janvier pour vous? Ah ok la sainte Roseline… Et bien, sachez que pour un véritable chef italien, c’est l’un des jours les plus importants de l’année : La Carbonara day!!! Tous les restaurants italiens du monde entier, doivent servir les spaghettis à la carbo, comme symbole du made in Italy. Vous avez marqué ça dans votre agenda? Allez on avance...
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FEUX SUR LA VRAIE ORIGINE!
Sur le podium, 3 candidats de taille s’alignent pour la revendication de ce saint graal.
CANDIDAT N°1 - NAPLES
La guerre fratricide entre Naples et Rome pour la carbonara, semble ne jamais s’être arrêtée… Nous avons pourtant une preuve de taille pour discréditer la lueur d’espoir napolitaine. Il s’agit du grand Ippolito CAVALCANTI, noble napolitain, qui en 1837, publia son livre, ou plutôt sa bible: « La cucina teorico pratica ». Dans son oeuvre, sont décrites les recettes incontournables de la cuisine napolitaine. Mais malheureusement, aucune recette ne s’approche de la véritable Carbonara. Même si en regardant de plus près, nous trouvons la Pasta Cace 'e ova (pâtes, fromage de brebis et oeufs), une version sans la moindre trace de guanciale ni de pancetta. De plus, les oeufs seraient trop cuits pour correspondre à la typique carbonara crémeuse. 
Naples - Failed. 
CANDIDAT N°2 - ROME 
On continue avec un concurrent féroce : l’empire romain! Il passe à l’offensive en affirmant que la carbo fait partie des recettes incontournables de la cité éternelle. Ils en revendiquent, de façon assez virulente, la paternité lors de débats plus sérieux que sur la politique! Je la rejoins dans un sens, car pour avoir eu la chance de vivre dans cette ville, je peux vous dire qu’une trattoria romana ne peut pas se vanter de ce nom, sans proposer à ses clients, ce pilier culinaire, au même titre qu’une pasta all’amatriciana ou une cacio e pepe. Ici encore, tout comme Naples, Rome se voit discréditée à cause des écrits. On parle ici da la grande gastronome, Ada BONI, qui en 1929, écrit «  Il Talismano della felicità », fameux livre de recettes. Oeuvre qui fut complétée par son livre de cuisine, «  La Cucina Romana » , une de ses réalisations les plus connues, créée, selon elle, pour sauver les secrets de la cuisine romaine qui se perdait… Et devinez quoi? Aucune trace de Carbonara, bizarre pour un pilier de la cuisine romaine antique n’est-ce pas? 
Rome - Failed.
CANDIDAT N°3 - LES CARBONARI
 Autrement dit, les charbonniers des Apennins, qui travaillant la plupart de leur temps dans les forêts et les montagnes, pour fabriquer le charbon de bois, auraient inventé une recette simple à effectuer avec les ingrédients disponibles sur place: oeufs, lard et fromage. On pourrait même imaginer que, cette façon de saupoudrer le plat par du poivre noir fraichement moulu, pourrait faire penser à du charbon! Cette possibilité semble plausible, mais encore une fois c’est un failed par manque de preuve écrite, dans les livres de recettes.
LA VÉRITÉ? LA CARBO EST ITALO-AMÉRICAINE     
1942, l’armée US emmène avec elle les « Razione K », nourriture donnée aux militaires, composées essentiellement d’oeufs en poudre et bacon. Le triste théâtre de guerre de cette époque, provoque sans le savoir, le croisement de ces ingrédients “pauvres”, et des chefs italiens, toujours à la recherche de trésors culinaires. Ces derniers y ajouteront les immanquables pâtes et remplaceront les oeufs en poudre par des oeufs frais, et le bacon par le guanciale. Cette fois-ci, la théorie est appuyée par l’historien spécialisé sur le monde la Cuisine, Emilio Dente Ferracci. Il prouve que les pâtes carbo n’apparaissent dans aucun livre de recettes, avant les années 40.
OK, MAINTENANT ON SAIT D’OÙ VIENT LA CARBONARA... DÉBUT D’UNE AUTRE PROBLÉMATIQUE: QUELS SONT LES BONS INGRÉDIENTS?
TU SORS!  
Oh oui, toi qui oseras insérer tout et n’importe quoi dans cette recette sacrée. En Italie, on ne rigole pas avec la carbo, c’est compris? Alors oui tu sors, toi qui rajouteras des oignons avec le guanciale. Toi qui remplacera ce dernier par de la pancetta ou encore pire… des lardons! Mais, le pêché qui fera qu’un Italien vous tournera le dos jusqu’à la mort (!) serait de commettre l’erreur irréparable: ajouter de la crème!
Petite a parte: Si vous utilisez de la crème dans cette recette, le Team Hollyfood Boulevard ne pourra plus rien faire pour vous… vous serez alors mis à l’écart, marginalisé, vous deviendrez l’ennemi public numéro 1, l’homme à abattre, le dangereux sociopathe du coin… nous nous déchargeons de toute responsabilité, d’ailleurs on ne vous connait même plus… vous êtes qui?
QUELLES PÄTES CHOISIR?  
La règle numéro un à respecter : pour faire la carbonara, il faut des pâtes longues et fines! Vous me ferez donc le plaisir de détruire ces livres de recettes qui proposent les rigatonis à la carbonara, car voila là, une abomination. On en arrive donc à un problème de taille: spaghettis ou bucatinis? La réponse est simple. Les Romains, qui revendiquent le plat, veulent à tout prix y placer leurs aimés bucatinis. Nous verrons dans un prochain Case study, que les bucatinis sont réservés à l’amatriciana. Les grands gagnants sont donc les spaghettis!
GUANCIALE, PANCETTA, JAMBON, LARD OU LARDON?  
Voici là un autre dilemme, on en entend de toutes les couleurs, et on ne sait pas si c’est du lard ou du cochon! (comment? c’est moi qui sors?). Pour le jambon et les lardons, vous pouvez rejoindre les sociopathes (ou sociopâtes) qui utilisent de la crème. La véritable préparation s’effectue uniquement avec du guanciale! Il représente un morceau de viande comportant du gras de qualité supérieure, qui se différencie du lard (gras du dos), et de la pancetta (gras du ventre). La consistance est plus dure mais toutefois plus délicate que celle de la pancetta et le goût est plus fort et plus caractéristique. Le guanciale est issu des joues ou des bajoues du cochon. Il ne doit pas être fumé. Le plus réputé est le guanciale de Norcia. C’est un morceau exceptionnel, préparé en frottant la joue du cochon sur du sel, du sucre et des épices: poivre noir et rouge, thym, ail et fenouil, avant d’être séché pendant 3 mois. Rien à voir donc avec la pancetta, qui se positionne en produit de substitution, si le guanciale vient à manquer.
AUTRES INGRÉDIENTS   
Du sel, du poivre noir fraichement moulu, des oeufs, et du pecorino romano (Le psarmesan n’est pas invité).
Pour 4 personnes:
400g de spaghettis  
5 oeufs au total:                                           
1 oeuf entier (saladier)                    
4 jaunes d’oeufs (1 par personne) 
4 blancs d’oeufs à (presque) monter en neige                
100g de pecorino romano râpé                                        
200g de guanciale (50g par personne)                                      
poivre noir franchement moulu                                                                
sel
A bannir:                                                                                                    
crème                                                                                                          
huile d’olive ou beurre                                                                           
jambon ou lardons
C’EST PARTI POUR LA PRÉPARATION
Pendant que votre eau bouille:
1- LE GUANCIALE                                                                             
Dans un poêle, mettre le guanciale en lamelles (et non pas en dés!). Cela permet d’obtenir des morceaux plus croquants. Attention, je ne veux voir aucun ajout de matière grasse (huile ou beurre), le guanciale est assez gras pour se retrouver seul et arriver à dorer. Vous pouvez, à cette étape, saupoudrer légèrement de poivre noir fraichement moulu, pour qu’il se torréfie un peu. Une petite précision: il ne faut pas retirer le gras du guanciale! Sans le gras, la carbonara n’aurait pas le relief qu’elle mérite. Vous êtes au régime? Ne faites pas de carbonara! Comme on dit dans les cuisines italiennes, le guanciale est le roi de la carbo, ce bijoux de l’arte norcina (art de Nocia) apporte le goût, le gras et le jus!
2- LES SPAGHETTIS SE JETENT À L’EAU                                                 
On sale l’eau une fois qu’elle bouille, et on y ajoute 100g de spaghettis par personne.
3- LES OEUFS                                                                                            
Votre eau bouille et votre guanciale dore tout doucement. Vous allez vous attaquer à un élément essentiel: les oeufs. Nous allons choisir stratégiquement d’effectuer cette préparation dans un grand saladier, qui accueillera vos spaghettis une fois cuits. Attention aux quantités! Il nous faut 1 oeuf entier « pour le saladier » comme on dit, auquel on ajoutera 1 jaune d’oeuf par personne. Ajoutez du poivre noir et les 3/4 du pecorino romano. Mélangez énergiquement avec une fourchette. 
Astuce Hollyfood Boulevard: Récupérez les blancs d’oeufs et commencez à les monter en neige au fouet électrique. N’allez pas au bout du procédé, mais une fois bien mousseux, réservez.
4- LES PÄTES SONT PRËTES, ON PROCÈDE AU MARIAGE DES INGRÉDIENTS                                                                                            
Sachez que si les Italiens ont l’habitude de sortir des pâtes al dente de l’eau, pour la carbo, il faut anticiper de 1 ou 2 minutes. En effet, la cuisson se finira dans la poêle avec le guanciale. Vous l’avez compris, égouttez les spaghettis et faites leur faire un tour rapide avec le guanciale qui a bien doré et est devenu croquant à souhait. Cette fois ci, on mélange le tout dans le saladier où les oeufs attendent impatiemment.
C’est là que votre carbo devient un plat de compet’ ou une assiette de pâtes médiocre. On reprend l’astuce de tout à l’heure avec nos blancs d’oeufs mousseux que l’on va incorporer délicatement au reste. Allez tout doucement jusqu’à obtenir une consistance ni trop sèche ni trop crémeuse, mais un juste milieu.
5- LE MOMENT CRITIQUE                                                                                   
Là, je vous laisse jongler entre ajout d’eau de cuisson, s’il faut rendre le plat un peu plus liquide, ajout de blancs d’oeufs, pour lui donner une texture légèrement plus crémeuse, ou encore un peu de pecorino pour redonner de la consistance. On est ok. On peut passer au service en le finalisant par une touche de poivre noir et de pecorino.
QUEL VIN POUR UN MARIAGE HEUREUX?
Ce plat est très difficile à marier: beaucoup d’ingrédients au goût important! Un vrai casse-tête, à faire s’arracher les cheveux au meilleur sommelier!À ce propos, c’est notre Wine Advisor, Simone SARACINO, qui nous conseille un vin de qualité;
« Dans ce plat, nous avons un bon assaisonnement, assez relevé même, par le poivre noir. De plus, c’est une préparation riche en gras. Le vin que l’on mariera doit avoir une touche florale et avoir une basse acidité. Je conseille fortement un vin à base de Chardonnay qui atténuera l’assaisonnement et le côté croquant du guanciale, tout en gardant la note de douceur de l’oeuf. Je recommande le blanc Vento, de chez TEANUM (San Severo - Italie) à l’arôme de fleurs blanches. 60% falanghina et 40% Chardonnay, le dosage parfait pour un blanc d’exception. »
“ Un autre vin d’exception, qui se marie divinement bien avec la carbonara, est le rouge Gran Tiati, du même producteur. Un savant mélange de Montepulciano et Syrah, au tanin peu agressif. Attention production limitée pour un vin qui frôle l’oeuvre d’art ”.
Références de lecture                                                                                     
« La cucina teorico pratica » di Ippolito CAVALCANTI                                  
«  Il talismano della felicità » di Ada BONI                                                     
« La cucina romana » di Ada BONI
Photographies
Niccolò BALDINI, Food reporter
Conseils en vin
Simone SARACINO, Wine advisor
                                                                                                                       Un article de Fabrice PERNA                                                      
HOLLYFOOD BOULEVARD
www.hollyfood-boulevard.fr
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pingou7 · 7 years
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Séli ou comment on ne renie jamais vraiment ses origines
Dame Séli n'a pas l'intention de l'avouer à qui que ce soit — il ferait beau voir, tiens ! — mais quand ce lourdaud de Prince de Carmélide l'a enlevé à sa tribu picte, elle ne s'est pas vraiment plainte.
De toute façon, le mariage, elle fallait bien qu'elle y passe un jour, alors autant que ce soit avec un type plutôt réglo qu'elle n'a pas trop de mal à gérer en coulisses. Et puis si on oublie son caractère et son obsession pour la guerre et les exécutions de pécores, c'était plutôt un bon parti le Léodagan: Fils de Goustan Le Cruel, intransigeant, plutôt doué pour s'en mettre plein les fouilles, avec du répondant et à la fin de la journée, assez de jugeote pour la traiter en partenaire plus qu'en potiche uniquement bonne à pondre sa marmaille.
Il faut avouer qu'après vingt ou trente ans de mariage à se coltiner la gestion de la Carmélide, la bande de boulets qui leur sert de famille, même l'intendance de Kaamelott (et c'est pas une balade bucolique!) Dame Séli a fait ses preuves. Le moindre gugusse qui en doute se prendrait une binette dans la cuisine en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire!
Mais c'est comme pour tout, il y'a des exceptions : après s'être bagarrée avec Arthur, Léodagan et même cette petite nature de Bohort pour l'organisation de la réunion des chefs de clans, Séli, en tant que représentante d'une tribu picte,a bien le droit de se lâcher un peu. Quitte à oublier son statut social pour aller retrouver ses racines entre les cruches à bière et les outres de vin !
Léodagan a déclaré forfait après que le quatrième peigne-cul d'irlandais ait roulé sous la table sous les huées des tarés Burgondes, Orcaniens et Calédoniens — on pourrait pas le penser en observant Calogrenant, mais c'est des joyeux drilles ses calédoniens, même si le whisky cogne un peu fort.
En tout cas, son lâcheur de mari a choisi de lever le pied après ça (réunion de la table ronde à la première heure qu'il a dit, comme s'il en avait quelque chose à faire en temps normal…). Si vous voulez son avis, il ne veut pas reconnaître qu'elle tient mieux l'alcool que lui et que lui ça lui scie les nerfs de voir ça devant la moitié du monde connu. Du coup il se la joue sérieux pour pas perdre la face, sans compter que Goustan (pourquoi il est là le beau-père déjà?) se fout de sa poire, pour changer:
"Rah mais pas du tout père, faut arrêter ! Et puis c'est pas une gonzesse, celle-là, c'est un chef de clan picte. Vous êtes bien placé pour le savoir, non? C'est pas du sang qui coule dans ses veines, c'est du rouquin, qu'est-ce que j'y peux?"
"Mais ça ne vous dérange pas trop que votre femme soit debout sur un tonneau à mener la danse?"
"C'est traditionnel les chansons à boire, et puis cet abruti de Burgonde est tellement content à chanter à propos de ses oiseaux petits, qu'il m'a déjà payé l'équivalent quatre catapultes!"
"Mais les Burgondes, c'est pas un peuple à cheval? Que-ce qu'ils vont faire avec une catapulte ces cons-là?"
"Qu'est-ce que j'en sais moi ! Du moment que le pèze rentre dans les caisses je suis pas trop regardant!"
À partir de là, Séli a perdu le fil de la conversation, un connard de viking a balancé sa machette contre le tonneau sur lequel elle était montée, coupant nette sa ritournelle au mois de mai (ceux qui sont nés au mois de mai, debout, debout, debout. Prenez votre verre à la main, et buvez-le jusqu'à la fin…) et tous les natifs de juin et des autres mois de l'année ce sont mis à gueuler en même temps et à vouloir refaire le portrait à ce chef viking.
Ça a un peu dégénéré mais on lui a trouvé un autre tonneau pendant que le viking était à quatre pattes en train de chercher ses dents. À ce moment-là, ils ont aperçu Yvain qui chouinait dans le fond parce que les disputes d'ivrognes, il est trop saoulé, gavage quoi… c'est le réveil au milieu de ses 12 heures de sommeil. Faut dire, pour le coup il a peut-être pas tort le gamin, sa chambre est juste au-dessus !
"Arrêtez un peu de nous péter les noix et allez squatter le plumard de Gauvain!"
"Pardon?! Vous voulez dire que mon héritier donne dans le mignonnet d'Orcanie?!"
"Mais non, il a douze ans d'âge mental, et l'autre traine savates n'est pas bien mieux. Il va débarquer dans sa chambre et au mieux ils vont se tresser les cheveux en rigolant comme des fillettes…"
"Faudrait quand même penser à le marier celui-là."
"La dernière fois que vous m'avez dit un truc comme ça, je nous ai ramené une picte et trente ans et deux chiards plus tard, vous ralez de la voir prendre les choses en main. Croyez-moi on a bien le temps de s'encombrer d'une gonzesse supplémentaire. Déjà avec mon gendre c'est compliqué, je vais pas me rajouter une pièce rapportée dont personne ne veut!"
"Faudrait déjà s'assurer qu'elle ait une bonne descente !"
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santiagotrip · 6 years
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Étape 15 : Saint Jean de Froidmentel
J’ai donc repris la route vers 7h45 à Marboué pour une étape de 29,7 kms (ça, je ne le sais qu’après, grâce à mon outil magique !).j’ai en effet un sens de l’orientation qui frôle le néant absolu. Si je vais faire pipi la nuit, je me perds en retournant dans ma chambre (ou presque !) Ce voyage serait donc impossible sans le secours de l’électronique, sauf à envisager le tour de la terre. J’ai donc une application, sur mon téléphone, où sont stockées les cartes, depuis la carte de l’Europe jusqu’aux cartes IGN ultra-précises. Et sur ces cartes, est indiquée par un petit point bleu ma position exacte. Quand j’avance, le petit point bleu bouge, je sais donc exactement à quel endroit je me trouve et dans quelle direction de me dirige. En plus, l’appareil enregistre mon parcours exact, ainsi que diverses informations. Pour une buse comme moi, (en terme d’orientation, s’entend !) c’est une accessoire idéal.Et malgré ça, j’arrive encore à me tromper ! Donc régulièrement, je fais un ou deux kilomètres en trop à rattraper mes étourderies. Mais bon, sans l’appli, ce serait dix ou vingt kms à rattraper chaque jour ! Et je serai à Compostelle en Juin 2025 !!!Le chemin s’est déroulé sans problèmes. Simplement, ne sachant pas où j’allais dormir, j’étais un peu stressé, m’attendant à dérouler la tente dans le bois de Saint Claude, ce qui, en définitive, n’eût pas été dramatique, mais maintenant que je suis habitué au luxe ...Ca s’est arrangé, j’y viendrai.
Sur le chemin, un truc qui vous fera peut-être sourire :
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Je sais pas vous, mais moi, j’imagine le riverain qui sort, la bave aux lèvres, les yeux injectés de sang, avec un bâton à la main et qui vous tape sur la tête jusqu’à ce que vous partiez en courant.
Sinon, j’ai traversé Chateaudun, très jolie ville, avec aussi un caractère médiéval.
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A Chateaudun, miracle ; Agnès m’appelle, elle a trouvé un hébergement à Saint-Jean-Froidmentel. Exactement l’endroit où je voulais arriver. Elle a appelé partout, et en désespoir de cause, elle a appelé la Mairie. La secrétaire de Mairie, charmante au demeurant, lui dit qu’elle n’a rien à me proposer, mais qu’elle a peut-être une idée, elle rappelle. Une secrétaire de Mairie qui vous dit qu’elle rappelle, on n’y croit pas une seconde. Hé ben voilà ! La seule secrétaire de Mairie française qui rappelle quand elle dit qu’elle rappelle, elle se trouve à Saint-Jean-Froidmentel. Et avec une solution, en plus !!!
Agnès appelle au numéro qu’elle lui indique, et miracle, une dame lui répond qu’il n’y a aucun problème, et qu’elle m’hébergera cette nuit. Ouf ! On n’en menait quand même pas large.
J’ai traversé Cloyes sur le Loir, pareil, très jolie petite ville ... 
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Un joli truc croisé sur le chemin ...
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Un monsieur en vélo m’apostrophe. Il a fait le chemin, lui aussi. On a devisé un bon moment, je me rends compte qu’il repartirait volontiers.
Il me demande si j’ai fait tamponner mon Credential, et que si je veux, je l’attends tranquillement et il fait un aller et retour à l’église pour voir si quelqu’un peut le faire. Là, une remarque : Vous faites 2000 kms. C’est énorme. Et pourtant, vous n’imaginez pas à quel point 50 m gagnés - ou perdus - sont importants. Il n’y a qu’un pélerin qui puisse savoir cela !
Il revient, c’est bon. Je fais donc un détour par l’église, je sonne au presbytère, une dame m’accueille, tout sourire : “ Vous dormez chez moi ce soir !” Je suis un peu interloqué, jusqu’à réaliser que cette dame est l’hôtesse que j’ai eue au téléphone et qui a accepté de me loger.  Il est petit, le monde, en fait !
Elle m’indique le chemin, encore 7 ou 8 kms à faire jusqu’à Saint-Jean-Froidmentel. C’est toujours ça de gagné, demain l’étape est très longue.
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Mes hôtes n’arrivant que vers 18h, je suis a la maison (ou dans le jardin, plutôt !) une heure avant eux.
La maison, pour le coup, est une vraie “demeure”. Le jardin, ou plutôt “le parc” est de toute beauté, très bien entretenu ... j’ai hâte de saluer mes hôtes, et de voir à quoi ils ressemblent, même si j’ai croisé la dame sur le pas de la porte du presbytère ...
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Je m’installe sur un banc devant la maison et je repose mes pieds en attendant qu’ils arrivent.
Une voiture arrive et entre dans le parc. Vous aussi, vous vous attendez à une grosse BMW rutilante avec des sièges en cuir et des roues à rayons ... Ben non, c’est une petite voiture, du genre C3 ou similaire ... ça me rassure, ça, c’est mon monde ! Un jeune homme sort de la voiture, la démarche pas assurée et se dirige vers moi. Je me rends compte qu’il n’est pas dans les « standards ». Je pense à un trisomique ou quelque chose comme ça. Il me tend la main avec un sourire épanoui et me souhaite la bienvenue. Je m’incline, lui serre la main et le remercie. Il s’appelle Louis. Puis la dame que j’avais rencontrée au presbytère et son mari s’approchent de moi. Ils ont, je dirais, dans les 70 ans. Elle est très élégante, très distinguée et très souriante. Son mari a un regard bienveillant, un sourire franc, il porte un costume gris, simple et discret, juste comme il faut. Il parle doucement. J’apprendrai plus tard qu’il a subi un AVC, qui n’a altéré aucune des ses capacités physiques ni cognitives (ça, j’ai pu le constater !) à l’exception d’un affaiblissement de ses cordes vocales. Exactement comme s’il avait crié trop fort au match de la veille (c’est lui qui se décrit ainsi).
Nous entrons. L’intérieur est très chaleureux. Un peu bordélique, juste comme j’aime. Des livres partout, des bibelots sur tous les meubles ... on s’y sent bien. On monte dans ma chambre par un escalier au tapis un peu défraîchi, mais ma chambre est impeccable. Ils ont mis un point d’honneur à ce qu’elle soit accueillante et que les sanitaires soient au top.
J’imagine la quantité de travail nécessaire pour l’entretien d’une telle maison et le budget que nécessiterait sa « remise aux normes » actuelles. Moi je la préfère ainsi. Je ne voudrais pas risquer de perdre ce qui fait le charme particulier de cette maison.
Elle était infirmière, lui Saint Cyrien, général à la retraite. Ils ont en même temps l’élégance un peu désuète des grandes familles du siècle dernier et une ouverture au monde d’aujourd’hui, une tolérance tout à fait impressionnantes. Martine est très investie dans la paroisse, dans la commune ... Comme je marchais pour rejoindre l’étape suivante, elle m’a doublé en voiture. Elle allait collecter des lots pour un loto. Rien à voir avec Madame la Comtesse qui reçoit ses amies pour le thé en regrettant le temps passé où - au moins - on respectait ses aînés, alors qu’aujourd’hui, tout se perd !
Quant à Jean-François, le général, il est plein force tranquille. Peut-être sa voix faible et son élocution posée participent-ils de cette impression ...
Il n’a rien de l’attitude péremptoire, dominatrice et sans affect du chef militaire qu’on imagine. Je ne sais pas comment il était à 40 ans ... mais aujourd’hui, je trouve que ses petits enfants devraient l’appeler « Bon Papa ». Ça lui irait drôlement bien.
Et puis Louis. Il a eu une grosse saloperie de maladie à la naissance. Il a aujourd’hui 40 ans. Il travaille dans un centre pour adultes handicapés où il se sent bien. Il revient un week-end sur deux, ses parents l’entourent d’une affection inouïe et se décarcassent pour qu’il ait la vie la plus normale possible. Et c’est pas simple.
On dîne à la cuisine (Bon, dans une cuisine comme ça, à Paris, on fait un F3 !). Le repas est agréable, l’ambiance enjouée. On rigole beaucoup, on se raconte ... Louis m’offre de « son » Montbazillac, il n’aime que ce vin-là. Je suis flatté ! Je me promets de faire mon possible pour revenir un de ces jours, en apporter une bonne bouteille et trinquer avec lui.
On boit le café au salon, Louis parle de son chat, Jean-François parle de Louis, Martine des pèlerins (celui qui dort avec son chien, ceux qui oublient de se laver, ceux qui se font passer pour des pèlerins et ne le sont pas plus que moi couturière), et on se marre. On va se coucher.
Le lendemain matin, 7h, Martine est en bas, elle a tout préparé. On s’installe à table et on parle de trucs plus sensibles. Elle parle de Louis, je lui raconte Gabriel, elle parle de ses autres enfants, celui qui est militaire, en opération extérieure au Mali et de son épouse. Eux aussi ont un enfant « différent », comme elle dit. Elle parle d’autres trucs que je garde pour moi, tout cela avec une infinie pudeur.
Elle me dit «  Bon, j’ai de la chance, j’ai la foi ». Et je trouve ça beau.
Quand on se quitte, achevant une conversation, je lui fais part de mon aversion pour les hommes qui se barrent du foyer en laissant leur femme seule avec un gosse malade. Elle me répond « Il ne faut pas juger. Beaucoup d’hommes ne sont pas armés pour supporter des situations aussi difficiles. Ils font de qu’ils peuvent avec ce qu’ils sont. Pour les femmes, c’est différent. Elles l’ont porté ... »
Je sais pas si elle a raison, mais je sais qu’au niveau « bonté forme supérieure de l’intelligence », elle me met dix longueurs dans la vue !!!
Madame, mon Général, si vous le permettez, je vous fais une place dans mon sac à dos et je vous emmène à Santiago. Et on assied Louis sur le sac, ça le fera marrer !
Allez, encore un cadeau, une jolie photo de moi :
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etquandgronde-blog · 7 years
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2. C'est Théo qui m'a réveillée. J'aurais pas voulu dormir, parce que je savais que j'allais mal le faire. N'empêche que j'ai dormi quand même. Et Théo hurlait dans le salon. Je me suis levée et je lui ai dis de fermer sa gueule. Il m'a répliqué que j'avais dit un gros mot, et qu'il le dira à papa. On s'est regardé ensuite, sans rien ajouter. On lisait dans les yeux l'un de l'autre. Souvent, je ne voyais rien dans ses yeux, mais là, je voyais une putain de détresse. Mon portable a sonné, je ne voulais pas répondre parce que je ne connaissais pas le numéro. Au bout du fil : - Madame Combesse ? - Combes, c-o-m-b-e-s, y'a un S mais il se prononce pas, que je lui répond. - Ha, excusez-moi. Dans ma tête, je chantonne légèrement pour que mon esprit ne s'égare pas et reste fixé sur la voix à l'autre bout de la ligne. - J'appelle au sujet des derniers papiers pour - Oui, quoi ? - Auriez-vous un proche qui pourrait vous accompagner jusqu'à nos locaux ? - Non. - Ha. Peut-on se fixer rendez-vous, chez vous ou bien
- Non. Un petit silence gêné passe et ça me fait un peu rire à l’intérieur. - Mais c'est qu'il nous faut la signature pour la crémation, et - Ouais, ouais, je sais. A quelle heure je peux venir ? - J'ai un créneau à 16h. - 17h. - 16h30. - Ok. Et je raccroche. Elle me tapait sur le système. Théo me regardait toujours. J'aurais bien voulu lui expliquer, qu'il me dise quoi faire. Mais un petit garçon de 7 ans, ça connaît pas ces choses là, alors j'ai ébouriffé ses cheveux en souriant de mon mieux.
Quand Eli s'est levé, on regardait des dessins animés débiles sur la télé, en mangeant son beurre de cacahuète à la cuillère. Théo se marrait et ça, c'était important. Eli s'est moqué de moi quand il a vu ce que l'on regardait, et puis il m'a embrassé sur la joue. Je lui en veux pas, j'ai même souris un peu aussi. Il est allé se faire un café et je l'ai suivi dans la cuisine. Je lui ai demandé pour la morgue, il a dit « ok » et je l'ai respiré dans le cou. Il sent bon. Et je retourne me lover contre mon petit frère. - T'as pas cours, aujourd'hui, Bichon ? - Nan, on est Dimanche, hein. Et m'appelle pas Bichon, j'suis pas un bichon. C'était con, ce dessin animé. J'ai éteins la télé. Théo l'a rallumée, tant pis. Je savais qu'il allait falloir que je l'occupe toute la matinée et un peu de répis ne me ferais pas de mal. - On bouge quelque part ? Lance Eli de la cuisine. Je répond pas, parce que j'ai envie de rien faire. Une bande d'extra-terrestre est en train de débarqué sur New-York, et une gamine doit retrouver sa machine à voyager dans le temps pour sauver le monde, mais c'est son chien qui l'a. Il fait pas vraiment bon de se balader dans New-York par les temps qui courent. - Je vous emmène sur les bords de la Seine, ok ? Le chef des aliens est super con mais super méchant. J'ai pas vraiment envie de sortir, parce qu'on ne sait jamais si on ne va pas tomber sur un méchant de ce genre là. - Si tu veux, que je lui répond finalement. Théo, tu es d'accord ? - La Seine avec les poissons ? - Oui, s'amuse Eli en lui ébouriffant, à son tour, les cheveux.
Ouais ! Lança Théo en levant les bras au ciel et en courant dans sa chambre. J'éteins la télé et Théo est déjà prêt, ses bottes enfilées par dessus son pyjama, son manteau d'hiver sous le bras et son super héro destructeur à la main. Le temps de nous habillés et on pars. Eli nous dit de l'attendre à la voiture, et je lui dis qu'on pourrait tomber sur un méchant stupide mais méchant. Théo brandit son jouet. - DESTRUCTOR EN ACTIOOOOON Je souris, je suis rassurée, alors on va l'attendre en bas. Théo regarde les nuages derrières et moi je regarde les gens. Ils ont l'air triste, les gens. Triste ou con, j'hésite. Je regarde par la fenêtre et je me met à pleurer, mais ça, c'est hors de question parce que Théo pourrait m'entendre, alors j'allume la radio et puis c'est un vieux morceaux de Nina Simone alors ça me fait du bien. Eli ne dit rien, il laisse mon frère compter les nuages et il me laisse pleurer. On avait tout les deux mis nos ceintures avant qu'il ne démarre, cette fois. Il l'a remarqué parce qu'en rentrant dans la voiture, il a sourit. Il nous laisse penser. J'aime bien quand il laisse ce silence-là, ce silence qui structure une pensée, qui aide à voir plus clair. C'est un silence vital que s'il se brise, la réalité n'en est que plus floue. On roule sous le soleil matinal de Paris. Les gens ont toujours l'air con. Ou triste, j'hésite encore. Ils sont comme moi, en fait. Les gens et moi, tous, on est tous pareil. Je le dit à Eli.
- Nan, c'est faux, qu'il me dit. Je sais qu'il s'apprête à sortir une théorie, et que pour finir j'aurais tort et là j'ai vraiment pas envie d'avoir tort, je veux avoir raison, avec raison d'avoir tort, je veux ne pas me tromper sur rien. - … Et la vie c'est un vrai cadeau, Alice, c'est quelque chose qui nous pousse à... Bla bla bla bla, je l'aime, Eli, mais je n'aime pas ses théories. - Ok, ok, d'accord, que je dis pour le faire taire et parce que je ne veux pas argumenter sur la vacuité et la fatalité mortifère de la vie. Il rigole alors, selon lui ce n'est pas une question de volonté, c'est comme ça et puis c'est tout. Je suis vexée, je monte le son de la radio. Ça emmerde Eli qui le baisse. Je le remonte. Il baisse le son à nouveau. Il éteint l'auto-radio avant que mes doigts n'aient réussis à atteindre le bouton de volume.
Maintenant, on entend Théo qui compte les nuages. Je regarde dehors, je suis remplie de colère contre eux deux, contre ces gens qui ont l'air aussi cons que tristes ou aussi tristes que cons, contre moi, contre la voiture. Je repense à mon père et je me demande ce qui arriverait si on coupait l'un des tuyaux auxquels il est branché. Je remarque une pub pour un film, l'affiche est belle mais j'ai pas eut le temps de voir le titre. - J'ai pas eu le temps de voir le titre, que je dis. Eli répond qu'il ne comprend pas. On se gare et Théo se met à courir sur les quais. Je lui dis de faire attention, avec son pyjama qui traîne, mais il ne m'écoute pas et se bat déjà contre des ennemis qui m'ont l'air bien méchants mais quand même plus bêtes que méchants. Mon frère se bat toujours pour la bonne cause, mais là je ne sais pas pour quoi il se bat. Il s'amuse, et c'est important. Je demande à Eli si c'est lui, mon Superman. Il rigole un peu. Ça me fait rire.
On se regarde et on rit tout les deux. On marche un moment, on dit rien, on se tient la main. Je me demande à quoi il pense. Je n'ose pas poser la question. Il veut savoir si je souhaite qu'il m'accompagne cet après-midi. J'explique que j'ai pas envie d'y aller à cause de l'autre chouette du téléphone, et que je sais que s'il vient, ça sera bien, ça se passera bien. Je cueille une fleur sur le bas côté, Théo joue encore un peu plus devant nous, je regarde Eli qui me sourit, je regarde ma fleur et je souris. Elle est belle, ma fleur. C'est une pâquerette. - Une marguerite, corrige Eli.
Je sis fatiguée et j'aimerais m’asseoir mais je n'ose pas lui dire car je ne voudrais pas passer pour une casse-pied.
Je regarde les gens sur le bord de l'eau, ils ont l'air moins tristes et moins cons. Il y en a qui rient un peu fort pour que tout le monde le sache. Soudain je me sens mal à l'aise, ma tête tourne et je n'entend plus rien. Je crois que la terre s'écroule sous mes pieds alors je m'écroule avec elle. Je me fais mal, c'est comme si la douleur se trouvait à côté et non sur moi. J'entends Eli qui me demande si ça va, je répond oui, mais je ne suis pas bien sûre de moi. Il me soulève et me porte comme une princesse avant de m'étendre sur le gazon, en criant à Théo de nous rejoindre et qu'on faisait une pause ici. Je crois que je lui ai fait peur. Théo n'a rien vu, il se rapproche, il s'assoit et s’attelle à l'importante tâche de trouver un trèfle à quatre feuilles.
Je voudrais dire à cet homme qui me regarde d'un œil inquiet que je suis désolée de lui avoir fait peur, et puis rien ne sort. Il me demande si ça va mieux, je répond oui parce que de toute façon, je n'ai jamais su dire non à cette question et puis je change de sujet en demandant à mon frère s'il voulait une glace. - Il est midi, on va manger quelque chose de plus consistant, je lui offrirais une glace plus tard.
Théo est content, c'est important, et retourne se battre contre de nouveaux ennemis en attendant. - Je vais chercher à manger. Un sandwich au jambon pour toi, et une part de quiche pour le petit, ça ira ?
Je n'ai pas la force de lui expliquer que je n'aime pas qu'il prenne des décisions pour moi avant de me demander mon avis alors je hoche la tête en disant que ça sera parfait. Et puis en vrai, j'aurais choisi un sandwich au jambon, alors je relativise. - N'oublie pas de prendre un truc pour toi aussi. Il rigole et puis il me dit d'attendre là et de faire attention. Il pense que je vais faire quoi, partir ? J'ai envie de pleurer. Théo ne me regarde pas, alors je pleure en regardant les petites vagues provoquée par un bateau. J'entends le piaillement des gens autours de moi, j'écoute les bruits de leurs sourires, de leurs caresses faussement maladroites, de leurs rires qui éclatent, qui se réverbèrent, le bruit de leurs pas, de leurs sacs, des fermetures éclairs et je les détestes. Je ressens tout le mal que j'ai sous la peau, je repense à ma mère, à mon père, je suffoque à l'idée même de l'avenir et je hais tous ces gens. Une dame s'approche de moi et me demande si ça va. Je devais avoir les yeux rouges et gonflés, ou alors j'ai reniflé trop fort. Je dis oui en hochant légèrement la tête. Je ne sais pas si elle m'a entendue, mais elle me sourit d'un air désolé et elle s'en va. Oh, elle me manque déjà. J'ai envie de la rattraper mais elle est déjà loin et j'ai déjà oublié à quoi elle ressemble.
Eli revient avec la nourriture et me lance un joyeux sourire pendant que j'appelle mon frère pour manger. On étale tout sur une écharpe pour ne pas salir le repas, et je raconte que quand j'étais petite, petite comme Théo ou plus encore, je croyais qu'on faisait ça pour ne pas salir l'herbe. Tout le monde rigole, et je rajoute que quand même, je trouve ma version plus poétique que la leur. Théo prend sa pizza et pars la manger avec sa princesse alien imaginaire qu'il a sauvé tout à l'heure. Ils ont l'air d'avoir beaucoup de chose à dire. Nous on mange en silence, alors que j'aurais pleins de chose à lui dire, si je le pouvais. Je regarde mon sandwich, il y a des œufs dedans. Je demande à Eli si ce sont des œufs de poules, et ça le fait rire. J'aime son rire, il me fait des vibrations dans le cœur. - Ça pourrait très bien être des œufs d'autruche. Ou de pingouin. - Ça ne se mange pas, ça, Alice. - Si si, ça se mange. Bon, je ne sais pas pour les pingouins, mais les autruches, hé, ça se mange bien même. J'ai lu ça dans un bouquin. J't'assure. - Ouais, mais y'a pas d'autruche, là ! - Bah ça pourrait. - Pas ici. Alors il se tait, et moi aussi. Il m’énerve avec son air de je sais tout. Je le lui dit. - Tu es méchante. Je lui demande pardon. Il dit d'accord et il se met à regarder l'eau. - Tu ne manges pas ? Je secoue la tête. J'ai mal au ventre, mal aux tripes, mal au crâne, mal aux ongles et aux talons. J'ai envie de pleurer mais non. Il met sa main sur ma nuque. Je sais qu'il voudrait que je lui parle de ce qu'il se passe dans ma tête, il pense que c'est nécessaire de parler, que ça fait cicatriser. Encore une théorie.
- Veux-tu que l'on rentre ? - Non. Je regarde ce que fait Théo. Il s'était assis sur une souche, les pieds ballottant dans le vide, à regarder l'eau d'un air un peu vague.
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