Tumgik
lafuitederos · 3 years
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Manta, Manta, Manta
Je voudrais parler de tant de choses mais il faut savoir faire des choix, n'est ce pas ?
Commençons donc après l’épisode "Selva".
Soit aussi après quelques 6 mois d'un voyage en Amérique latine déjà condensé sur une centaine de pages qui sont rentrées et gardées plus ou moins précieusement en France.
Dîtes aussi l'Amazonie (je n'ai connu qu'une seule de ses nombreuses parties, entrées dans un univers merveilleux) et après maintes rencontres bouleversantes et tant d’apprentissage !
Manta ! J’y arrive au petit matin. Depuis l’Oriente, région portuaire de la Selva (départ la veille à 13h30 donc un voyage d’approximativement 17h ), déjà une longue histoire que je rêve de tatouer. Cet air de tous les possibles ! Par exemple, là dans la nuit brumeuse, durant l'un des stops du bus reliant deux extrémités du pays, j'ai tout d'un coup rechargé et tué mes 1$ de recharge téléphone, petite geek que je suis ! Je ne profite pas innocemment de l'opportunité d’aller dans un kiosque (où je me prends aussi des réserves sucrées), il m'y suffit de donner mon numéro de téléphone et le montant désiré pour recevoir du crédit : je veux whatsapp afin de pouvoir communiquer (et jouer, additionellement, à « un jeu de toilette » comme le présente VodK sur YouTube m’ayant convaincue à l’époque pour finalement persévèrer depuis l’autre côté de l’océan). Car ayant dans le cœur de si nombreuses rencontres, j'y entretiens l’espoir de transformer l’une d’elle (spoil : ce ne sera pas le cas. Échec) en essai gagnant; mais revenons-en à l’aube, sur la côte équatorienne, arrivée à bon port. Je retrouve cet environnement presque connu mais pour une localisation deja plus au nord, cette fois-ci ; apres découverte, une toute première fois, lors de mon arrivée, depuis le Pérou, dans ce pays aux paysages incroyables et forts d’une végétation incroyable, nottament.
Cette descente, encore endormie, me fait traîner à la gare des bus : à tenter de poser mon sac contre un rebord d’escalier ou quoique ce soit pouvant en soutenir les kilos, le temps d’une recherche de wifi libre (en vain !). J’ai l’idée, avec le soleil naissant, de m’offrir un petit-déjeuner sur la plage. Pour se faire, j'attrape un bus local : direction el centro. Jusqu'où je reste toute émerveillée, par la fenêtre, mes yeux se perdent dans ce scénario où la nouvelle aventure que je me prépare se dessine. Le portable à la main je guette tout en sachant qu'apercevoir la mer signifie plus ou moins être arrivée, je descends à l'aveugle vers l'inconnu !
La côte, sa mer et le sable m’avaient manqués et je les appelais de tous mes vœux !
Me voici débarquée sur l'asphalte de la ville, il reste le détail de la nourriture à régler. Ca grimpe et je me laisse porter par la chance pour débusquer un restaurant " encebollado ", ouvert à 7 où 8H, plutôt afin de nettoyer ses chaises, d'ailleurs, ou sortir des tables pour se préparer à la journée naissante que vraiment servir qui que ce soit ! Drôle de touriste !
Cela fera bien l'affaire (un peu chère tout de même), remercions la chance et redescendons à présent vers la plage pour se délecter du moment.
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" arrête de souffrir"
Tout en menant mon bout de chemin, avec mon sac (en plastique car l’ancien monde connaît des habitudes instinctives, un réflexe à perdre) de nourriture, je prends note des panneaux de location d’Appartamento/habitaciónes car ce voyage nomade me tord le cœur, dans le meilleur des sens certes, il n'en devient pas moins épuisant de tout ressentir si fort : j’ai besoin de repos, je voudrais une maison où rentrer et avoir quelques habitudes (même pour quelques jours, peut être une semaine). La redescente du mont dans ces rues encore en cours d’éveil donne sur une large avenue très passante, d’où, là, juste en face de l'autre côté, qui est la direction générale, seul un espace de parking semble posséder des bâtiments assez espacés entre eux pour être traversés tandis que le reste, à perte de vue, paraît comme un ensemble triste de complexes résidentiels et/ou de bureaux ( probablement fermés et sous vigilance pour en interdire tout accès). Je traverse vers mon but : arena y el mar. (D’ailleurs très concrètement c’est l’océan pacifique et non pas la mer mais le langage a ses habitudes ! Tout particulièrement quand celui-ci est en cours d’apprentissage et que tu répètes ce que tu entends)
Je m’installe, musique aidante, mi mochila comme table !
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Il y a déjà de la vie tout autours et l'environnement en sublime l'essence. J’émerge, pas à pas, vers une nouvelle réalité. Je me souviens de l’époque ( très lointaine entre Europe et Asie) lorsqu’il me fallait crier face aux éléments pour me libérer alors qu’à présent, je peux les aimer et en adorer la contemplation sans plus verser dans le romantisme littéraire ! Comme il est agréable de grandir et prendre conscience de son évolution. Mon portable joue les quelques musiques chargées via SoundCloud.
🎶
Et la plage est ce lieu de rencontre avec deux promeneuses aléatoires argentines (dont il me faudra répéter le nom maintes fois avant de le retenir). Elles s'approchent attirées par le sac-mochila nous faisant appartenir à une même communauté se reconnaissant ainsi, me demandent où j’ai dormi, serait-ce ici-même - « porque no » est ma première pensée pour la suite dans le cas où je ne débusquerais rien d’autre - d’où je viens et si je fume. "Buena onda !" Le lien est tissé. La beauté de la communauté des voyageurs : l'instinct de la liberté aventureuse nous lie et nous aimons tendrement, de façon légitime puisque nous avons tant à apprendre les uns des autres, nous choisissons une solitude peuplée ! Si le monde est notre parent, et que chaque individu mérite notre curiosité respectueuse, entre nous, les mochileros, cela relèverait de la fratrie. Elles vont à la chasse-peche-Et traditions bienheureuses ! ( ça veut dire acheter de la verdure, de quoi se rendre heureuses ! ) alors que je reste avec mes pensées jusqu’à leur retour à fêter : on fume et on discute. Il y a Moka avec ses beaux yeux, recroquevillée près de moi. Elle a gagné mon cœur ! Il m’apparaît alors très clairement ce petit miracle : le fait de réaliser des bracelets ou "pulseritas" en espagnol, pourtant si pauvrement tissés, m’octroie un droit d’entrée dans un logement à 3$ la nuit. Je les suis, ainsi de la plage et l’inconnu, vers « un techo y un cama, por favor ». Il est important de préciser ici que la priorité d'une vie comme de celles que nous menons avec fierté repose sur : un toit, un lit et de la nourriture. L'abondance est à son comble. Elles sont arrivées il y a peu, elles ont appris à se repérer à l’instinct et la logique. Je discute un peu trop avec Antonela, la plus grande des deux, des yeux clairs si vifs qu'ils en disent trop. Je pique évidemment : que penses tu de la situation de ton pays et des autres dans lesquels tu as vécu et milité ? Toi, belle âme née pour prôner le meilleur, qu’en est-il du bien ? Qu’en est-il de l’espoir ? Et l’on dépasse la rue, évidement ! Retour sur nos pas, faisant grogner la comparse puis encore un petit détour, plus rapide cette fois, et nous voici à toquer à la porte de métal d’une maison narranjilla. Mara est une gueularde, finie. C’est bien et pratique ! On nous repère à la porte et l'on vient nous ouvrir. Je dépose sur le sol de l’entrée mon sac à dos trop gros et lourd, la Señora Alexandra (qui semble diriger l'endroit) ne saurait se faire attendre. En l’occurrence, dans un premier temps, cette dernière décide de prendre à parti les filles (Antonela esquive la scène en prenant sa douche) pour une histoire de pain retrouvé dans la gamelle de sa minuscule chienne blanche dont j’oublie continuellement le nom, à l’inverse de Moka pour qui j’ai une tendresse instinctive.
Une fois les cris passés, on s’occupe de mon cas. Il n’y a plus vraiment de place ( pourtant on en fera ! La débrouille latina ) : première chambre occupée par le lit double jeté au sol d’une minuscule femme - aux tatouages quelque peu clichés, soyons honnêtes ! - venant du Chili; à côté, c’est la chambre d’un colombien très porté sur le métal avec le matelas de l'amie Antonela (je n’apprendrai que sur le tard que c’est par son intermédiaire qu’elle a réussi à dégoter cet endroit) ainsi qu'une guitare qu’ils grattent tous les deux et c’est à peu près tout car mi amiga est une marcheuse donc il faut voyager léger et une illégale, aussi, à l’esprit trop libre pour s’encombrer de quoi que ce soit sinon d'un carnet où elle a su exprimer ses convictions en poésie. La troisième et dernière pièce, très largement la plus grande aussi, quant à elle, donne sur la rue, c’est ici que se trouve l’antre de la señora avec son novio, si beau et désirable, vénézuélien de 24 ans, tatoué et percé (et je découvrirai que c’est là l’un de leurs nombreux métiers).
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lafuitederos · 3 years
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Des discussions et de l'agitation enfumée, j'entre dans l'atmosphère, je rejoins cet esprit de groupe et l'énergie du lieu.
Au grand moment de me sortir un « colchón » simple de sa chambre, je me vois proposer de la partager au lieu du salon, soulevant mon objection, déjà ça me va très bien de rester là près du chien de Mara et mon amie elle même qui en sourit, avec un matelas (grand luxe ! j'allais dormir sur la plage après avoir dormi dans le bus, rappelons le) mais surtout, surtout je ne te connais pas, petite femme piercée dont je ne connais pas le nom ! (On pourra noter que je fais preuve d’une légère réserve, ici, quand, au contraire, en compagnie des deux argentines, je pouvais les suivre n’importe où sans arrière pensée ! Ah l’instinct ! hihi la suite parlera d'elle même et me donnera raison, délicieux sentiment que l'Europe porte au coeur)
Un moment plus tard, cette même personne me convaincra, autrement, avec ses : “vamos a dar una vuelta, vamos a vender !” car, c’est, en effet, dans la rue que se trouvent les poches pleines de pièces pour ces réalisations que tous ont l’air de pratiquer pour survivre; et puis la direction du marché ne paraît-elle pas tout à fait attrayante ? J’accepterai ainsi la quête, que l’aventure débute ! Mais pour l’instant présent : je suis bien heureuse et pleine de gratitude car je peux jeter mon duvet sur le matelas; on bouge des meubles (pour rien) pour m’installer, la douche n’étant pas idyllique après discussions, cigarettes et maté, je me laisse entraîner donc par la chilena à sortir découvrir, pour moi, et à débusquer des sous, pour elle.
Ses trois présentoirs en velours noirs me laissent honteuse de mon tube de carton, taché, et peu garni. Elle a un culot certain ! Elle aussi est une gueularde, avec du style et une prétention sexuelle très propice au commerce par la séduction. Je l’accompagne en discutant, non je n’ai pas pris mon propre artisanat car je connais plutôt l’habitude de les troquer pour de la nourriture et non les vendre, surtout de cette façon, quasi à la volée, en déambulant entre les êtres, à la vie desquels il nous faut se mêler pour échanger des sous contre ces produits artisanaux dont nous sommes l'artiste. Quelques gentilles péripéties, des ventes et des rencontres, nous voici arrivées au marché : c’est comme un parc d’attraction dont le thème serait la générosité ! On remplit lourdement mon sac de légumes, un ananas et de quoi nous nourrir pour les prochains jours ! Je file acheter du riz pour Antonela, des clopes et de l’eau pour moi; je dois vraiment faire bien attention à ne pas attirer celle de ma compañera sur mes sous en poches ! (Si seulement j’avais alors su ôh combien les problèmes ne viendraient bienheurement pas de ce côté là du tout !) Et, celle-ci de me prévenir que les argentinas n’ont pas de manières : elles ont volées un arepa à la señora Alexandra, ce qui déplaît fortement à mon interlocutrice car « elle a été bonne avec moi, elle m’a bien traitée » et par conséquent, il faut se méfier des deux autres et ne pas partager trop ouvertement ce que je rapporte. Je réponds mollement que je leurs dois mon hébergement actuel; je compte absolument partager avec elles mais ainsi qu’avec le reste de la maisonnée ! Enfin ! Quand la vie te sourit : « Buena onda » encore et toujours, manifestement jamais trop répétée !
Il est temps de rappeler aux pauvres que le partage et la générosité ont et auront toujours raison de leurs histoires superficielles. Comme l’argent corromp les cœurs !
Sans romantiser la dureté de cette vie qui est la leur : acheter un tampon ou une serviette hygiénique est un acte auquel réfléchir deux fois surtout si l’on peut dégotter du papier, gratuitement, à la place ! Et les hommes d’avoir cet amour vorace sans la dignité d’une maison propre où ramener sa conquête. C’est délicat et imperceptible : si l’être humain garde son fond, la forme même de ses mœurs, ses pratiques jusqu’à ses instincts et habitudes changent fondamentalement. Et je peux en témoigner de mille façons !
A la maison, le repas est prêt et servi : on a mêlé les légumes des filles et mon reste d’una libra de riz. Un peu de fromage évidemment ! De l’ail et des épices. Nous voici rassasiées ! Même la chilena pour qui il faut insister « prends ce plat, c’est pour toi », de plus je lui laisse ma portion trop généreuse pour moi seule, dans tous les cas ! N’oublions pas que j’ai pu me payer un copieux petit déjeuner : de mes aventures précédentes, j’ai appris à reconnaître la valeur de la nourriture et mon corps en régule l’apport. Quant a la générosité, elle est naturelle comme l'air que nous partageons et la galère en est l'exemple le plus probant. Antonela a décidé, apparement, de squatter mon matelas au milieu du salon pour une sieste! Mara, toute absorbée de son côté, sur mon portable, se blottit comme une enfant avec un nouveau jouet qu’elle doit user joyeusement. Il est donc temps pour moi de passer à la douche: la porte ne ferme pas, l’eau courante est inexistante. Il y a, dans la douche, une citerne noire qui m’arrive à la taille, en vieux plastique, on y pioche l’eau pour les toilettes avec les moyens du bord comme une bouteille de lessive percée ou des bassines (celles-ci servant plutôt à laisser tremper les vêtements, cependant) et c’est aussi ainsi que se passe la douche. Je me jette dessus de l’eau, je la fais couler avec parcimonie en frottant vite et bien car de la voir partir ainsi souligne tout le gâchis de cette importante et vitale necesité. Je ne m’essuie que peu, économie de serviette (et économie de lessive que je n’ai aucune envie de tenter ici) ainsi qu’économie de cheveux trop difficiles à gérer dans de telles conditions ! Il fait chaud et l’air marin souffle ses rythmes apaisants. J’étends gant et serviette, à l’extérieur, où nous avons un espace partagé par un escalier : la citerne principale, en bas, est une immense piscine comme le dirai-je quand je la verrai ouverte le lendemain pour ravitailler la réserve dont je viens de faire la découverte en faisant baiser son niveau.
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lafuitederos · 3 years
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On fume, musique entre les mains de Mara. Finalement, on remet à demain le plan de cuisiner des truffes au chocolat à vendre avant notre départ, il semblerait qu’on ait envie de voyager toutes les 3 : dire que je pleurais, l’étape précédente, en quittant ma fabuleuse rencontre du moment, un artisan à dreads avec son chien Yashan, en plein cœur de la selva ! Suffirait-Il d’avoir un désir sain pour le voir se réaliser ?
Le lendemain, au matin bien avancé, je paye deux nuits (celle de la veille ainsi que celle à venir) en sachant parfaitement qu’il ne saurait y avoir voyage avant ça. « Que buena onda » me disait-il, lui la plus belle aventure quand je me sentais victime, prisonnière et dépendante de ce que l'Europe m'avait tant répétée : pourquoi rêver quand il y a la réalité à realiser ? Et puis, t'es grosse, mauvaise élève et trop bizarre : tu n'iras jamais nul part ! Et pourtant, regarde où tu es grâce à cette magie merveilleuse qui ne cesse de s'accumuler dans cette besace qu'est le souvenir.
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Je me sens très à l’aise dans cet environnement que je remets moins en question pour la beauté de le connaître plutôt que d’en dresser un portrait hors de tout comme j’en ai l’habitude étrange et sûrement un peu effrayant pour l'autre qui voudrait se lier ! Je me sens froide, ou cette drôle de sensation qui me pousse à sortir de moi-même pour contempler la vie qui défile ... Non. J’ai un profond sentiment d’appartenance même avec un matelas jeté au sol, où j’y ai dormi comme dans le mien qu’il me semble avoir oublié ... il faut rendre hommage à Antonella et Mara, drôles, fortes, intelligentes et d’une capacité à passer de plus beaux jours que bien d’autres, les moutons de ce que l’on nomme pourtant le droit chemin. C’est ainsi que toutes tranquilles, on fume et on rit beaucoup jusqu’à ce que l’après-midi touche à sa fin et qu’il nous faille sortir pour nous ravitailler en diverses choses... Je les suis, oubliant de noter sur mon appli carte notre position GPS, je suis dépendante de mes guides, hôtes et copines de fumette, à qui j’ai d’ailleurs remboursé ce qu’elles ont acheté ce matin et que l’on a gaiement fumé et fini. C’est mon sens des valeurs : j’ai 50$ mal cachés dans mi mochila, il serait si facile de les trouver, les voler; si je mendie ma nourriture, je paye avec joie l’or vert bienheureux, ce que je me sens devoir aux autres. On l’appelait « felicidad » avec Jonathan, à qui je dois mon vocabulaire et tout le reste, d’ailleurs, quant à cette vie de simplicité. Il suffit de se laisser porter et tout vient à toi : je voulais ne plus être seule, faire attention à mes sous et fumer énormément. Me voilà servie ! Je marche aux côtés de ma belle Moka, plus d’une fois, j’aurais connue cette étrange impression que la chienne est mon duo dans cette équipe ! On passe de tables, où paissent des familles et des amoureux au restaurant, à des passants, dans la rue directement, jusqu’aux voitures stationnées avec la vitre ouverte (souvent pour commander puis attendre et déguster son repas. Ou papoter avec quiconque passerait par là) afin de présenter notre travail et surtout en appeler à leur générosité afin de nous aider à payer cette vie légère que l'on nous reprochera l'oeil torve "trouve toi un boulot, feignante !". Cela me fait un drôle d’effet : Jonathan, rêve devenu réalité, m’a appris à mendier ma nourriture en l’échangeant contre des bracelets, du moins à les utiliser au moment de la présentation « désolée pour le dérangement, je voyage ... » et parfois, se voir dire par la personne qu’elle nous offre de bon cœur ce ravitaillement sans rien vouloir en retour ! La charité véritable est un don généreux qu’il me paraissait impossible (depuis ce point de vue érigé par mes tristes expériences à grandir en France) de recevoir et connaître car personne ne voudrait jamais rien offrir sans gagner par ce biais ! Belle erreur et meilleure leçon. Et ne commencez même pas avec "oui, riche gringa qui profite des peuples pauvres" et réfléchissez à l'énergie qui vous pousse ainsi vers cette erreur discriminante que porte le jugement'
Je vais changer d'état d'esprit peu à peu car le désespoir de mes amies m'abîme. A une table, en famille, une petite fille réclame l’une de mes créations : je tremble en lui nouant mon bracelet au poignet, j’essaye de parler mais la confusion des idées me projette comme une spectatrice. Je finirais par réclamer un retour lorsque nous aurons suffisamment, jugerais-je, arpenté les rues pour y trouver doublement de quoi fumer et lorsque, finalement, nous aurons reçu notre nourriture du jour tout en croisant tant de monde : petit coup de cœur pour un vénézuélien à vélo, artisan qui utilise du fil de fer pour créer des pièges de puzzle difficiles à réussir.
J’ai appris le danger dans la scène suivante. Mara est en arrière à mendier les derniers dollars avant de se rentrer; pour une fois, je ne suis pas les pas de Moka mais d’Antonella qui a bercé la soirée en chanson à l'aide de sa guitare. Ce sont bien les vies et cette chance de se croiser en cet instant précis qui sont sources de revenus. C’est sur cet asphalte éclaté et sa plage que l’on vit, il faut gagner sa journée : produire ce qui est directement ingéré, nourriture comme herbe; Jonathan, mon meilleur et préféré compañero (dont je suis tout à fait tombée sous le charme) m’a appris l’humilité en humour, savoir dire merci, à la vie et à ce bon cœur humain qui abreuvent de bienfaits. Ainsi j’avance donc. Je déambule dans le dos de ma compañera de viaje, on en parle légèrement encore mais j’y pense comme l’un de ses petits miracles qui produisent la concrétisation de ce que l’on demande : tout en repensant la soirée car, oui, je compare et appelle très fort en mon cœur mon précédent compañero mais elles ont la fureur de qui n'a rien et voit les autres tout posséder, sans volonté aucune de partage sinon convaincus d'en faire autrement. C’est une énergie brûlante, incroyablement puissante et qui te fait baisser les yeux. Elles semblent instoppables, ni la pauvreté ni les épreuves ne les arrêtent. Mes pensées vagabondent à l’image de cette vie que je mène en bonne compagnie bien que j’en reste critique. Rien n’est parfait en ce monde si non mon amour pour toi !
D’un coup d’un seul, surgit à quelques mètres une moto. Trop rapidement pour ne pas être suspecte, sa route s’arrête face à nous tout aussi abruptement et rien que la crainte d’un danger ne se fait sentir dès lors. « Si quelque chose avait dû arriver, ce serait en cet instant ! Et qu’aurions-nous pu faire ? Je préfère le réflexe de la peur qui me protège plutôt qu’une inconscience qui pourrait me tuer. Ou bien pire ! » L’air doit porter un parfum, le temps nous murmure ses secrets mais rien n’importe plus que de s’enfuir ! L’instinct de survie sape les pensées, les réflexions et les détails, quand bien même il pourrait y avoir des kilomètres à parcourir ou un corps contre lequel se protéger, rien ne peut m’arrêter avant d’avoir sécurisé ma vie ! Ou pas forcément si loin : en réalité, Mara stupéfaite, hors de la scène car restée en arrière, nous voit juste accourir affolées du bout de la rue dont l’angle paraissait infranchissable quelques secondes plus tôt. L’adrénaline est une vertu. Je me sens stupide à présent ! Toute prête à user de ce mauvais rire. Pourtant d’avoir partagé cette terreur, Antonela devient une figure différente. Ma dernière vision, les yeux rivés sur l’être sombre avec son casque dont j’ai refusé de savoir quoi que ce soit, avec mon amie rebroussant chemin en courant la peint métaphoriquement comme une biche, dressée d’instinct à mirer fixement, intensément et avec cette discrète intelligence le danger avant de s’enfuir au plus loin d’un saut dans l’instant. Ok ! Nous avons cru, à tort, semble-t-il, éviter un massacre; le restaurant est mort de rire; Mara, quant à elle, passe vite à autre chose sans accorder d’importance à ce qu’il ne s’est pas produit. Je dois me retenir pour ne pas revenir dessus. J’ai cette scène inventée que j’aurais pu vivre et je ne sais que faire de la réalité. Le naturel, heureusement, reprend ses meilleurs droits.
Il fait incroyablement bon d’être de retour à la maison ! On s’y sent innateignable; tout est possible dehors mais ici, seul ce que j’accepte de faire compte.
Nous voici au matin du départ. Je n’y crois pas vraiment ... Je répète que j’irai au marché à 14h, la dueña ne peut s’empêcher d’y aller avant, en emmenant qui elle peut; ce comportement de faire pour montrer que l’on fait me rappelle de mauvais souvenirs d’une autre femme. Je tisse, je fume gaiement. Antonela me charge de commissions pour l’activité-cuisine, censée être le coup d’adieu à Manta, afin de créer des truffas soit des boules de chocolat à vendre à l’unité dont la rentabilité est facile et rapide.
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lafuitederos · 3 years
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Allez, en chemin ! Sans carte, ne m’orientant qu’à l’instinct et au souvenir de ces derniers jours pour retrouver le marché ! Ecuador desde Argentina, les villes s'organisent finalement assez logiquement avec des quadras, des avenues larges et droites tracent une organisation intelligente. Je ne perds presque pas mes sens orientés, la rue est devenue ma meilleure alliée et la chance m'accompagne. je demande un peu le chemin, presque pour le plaisir comme l'autre est bon ! J'arrive dans un rayon proche du marché. J’essaye d’y vendre mes docs marteens sans le moindre succès. Partie sans téléphone donc, ce dernier entre les mains de Mara qui en a tellement perdu l’habitude qu’elle me touche par sa fascination; je le lui laisse de bon cœur. Je comprends ce qu’elle ressent, j’aimerais qu’on agisse ainsi avec moi si j’étais dans sa situation. Je ne perds rien, je gagne ce sourire chez qui sait en profiter mieux. Bref. L'égoïsme de la générosité.
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De retour à la casa, j’ai l’impression d’avoir fait les courses pour rien. Heureusment Antonela est douce et apaisante en pratiquant ce qu’elle aime et semble faite pour ! Son assurance porte l’aura de la bienfaisance que je répète être ce que je cherche chez les autres. On partage des moments musicaux toutes les trois, Will et Alexandra s’en mêleraient bien, eux aussi car la joie de vivre se sait attractive !
Il y a une étincelle différente à ce qu’il me paraît dans l'énergie de la maisonnée. Tous les artesanos sortent ensemble de la maison, Alexandra nous souhaite bonne chance, depuis la fenêtre de sa chambre, saluant comme dans un film d’époque pour nous insuffler la vibration adéquate afin de bien vendre et récupérer de quoi vivre. Ici l’on dit « reciclar ». Il y a aussi son vénézuélien de petit ami, mignon et jovial qui sort sa tête et nous salue bien fortement ! Voici pourquoi les rues sont si bruyantes, on y a beaucoup à échanger !
J’ai une prétention facile d’espérer que cette buena onda que je porte fièrement et dont j’aime faire la promotion (quand bien même je parais une hippie idéaliste !) soit dans ce moment; et donnant à voir concrètement ce que je prône comme un herault : souris à la vie et la vie te sourira ! Unis tous les 5 par une bonne humeur douce et rassurante, nous vivons la même galère dans la joie. Ce groupe coloré de et par ses créations parcoure quelques quadras avant que le ton change vite à la énième provocation de la chilena, les grands chevaux, tout ca ... Elle s’enfuit. Elle me boudera jusqu’à la fin. Tant mieux !
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Les filles vendent vite et bien les chocolats. Je traîne mon sac en arrière. Je fais des discours sur l’art de pedir; une fois arrivée à la plage, je n’irai pas plus loin et je reste cachée dans un coin avec les affaires et la chienne. Je compte sur la chance, je ne la provoque pas. Je me sens mal à l’aise avec la manière de mendier des filles, j’ai besoin d’exprimer mes impressions : c’est après tout pour leur survie qu’elles marchent et abordent, quand je choisis librement cette voie. (Ou de la culpabilité de la riche gringa; découvrirai je un jour) C’est encore le meilleur chemin vers l’acceptation, n’est-il pas ? Que de dire les choses. Je comptais me rattraper de n’avoir rien fait pour vendre et faire de l’argent en achetant de la weed comme excuse de ne pas travailler ! Mara revient au poste où l’on a laissé les affaires sous notre surveillance à Moka et moi, avec la nouvelle qu’il n’y a rien à notre habituel spot, de plus tout un groupe est formé avec les allers et venues, vers la plage, des vendeurs que nous sommes.
On croise le vénézuélien artesano à vélo qui m’a dépannée la veille, provoquant une scène rapide et furtive avec Mara, dite a l'argentine "la negra", qui parle fort et comme souvent provoquant l'énervement de l'autre, parfois. Qu’est ce que j’aime ce caractère époustouflant à qui on ne l’a fait pas, d’ailleurs, l’on en aurait bien peu l’idée !
On marche.
Nous dormirons dans un coin d’une station service, encore dans la ville de Manta après une étape au port où elles ont leurs contacts pour nous fournir de quoi enfumer ces moments entre nuit et petit matin car elles y ont déjà dormis grâce à l’aide des pêcheurs, nottament la meute vénézuélienne jugée paria par l'Amérique latine. Quelle vie ! Et au matin, un vénézuélien trop maigre et jeune nous régalera de tout ce qu’il peut partager en le mendiant lui même au feu séparant un carrefour au traffic important, point stratégique de passage : eau, céréales et des sourires radieux puisque passé, lui même par l'expérience, il en connaît la valeur transformant pour le meilleur jusqu'à la pire situation possible. Qui a souffert ne peut que tendre la main pour son prochain savoir qu'il n'est pas seul. Depuis des années, le pays paradisiaque qui fut le refuge de l'Europe après ses guerres est sous l'emprise d'une dictature militaire violente et où l'injustice fait fuir, l'espoir au coeur, quiconque préfère à la peur l'inconnu chaotique. Tu dois marcher des semaines en dormant sur le bord des routes poussiéreuses d'un continent si ancien qu'il ne sait comment gérer ses jours actuels. Tu abandonnes tout pour un rien qui paraît toujours mieux que ton foyer et ce que tu as connu ton existence entière. Tu arrives par chance et rencontres par chance cette main tendue qui a le pouvoir tout changer comme je le disais.
Sans que l’on puisse le remercier correctement, nous filerons d'un coup d'un seul et de grimper dans un bus "gratuits puisque c'est un service public" clame l'une d'entre nous justifiant ainsi notre entrée sans le payer, jusqu’a arriver aux portes de la ville ou plutôt une route qui file loin d’ici !
On est parti, joues sur le bitume contre de réconfortants rêves. Je les perds sur la route : faire du stop à 3 dont un chien ou mon sac, au sortir d’une ville ne fonctionne pas.
Je mendie de l’eau « ah pas de la nourriture ? » me vois-je dire, d’instinct je me retiens et réserve cette charité pour une autre fois. J’ai soif sous ce soleil de plomb ! A attendre ma chance des heures durant.
Je coupe court au destin en finissant par prendre un bus.
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lafuitederos · 3 years
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Et la somnolence s'emparait de moi : je dépasserais Bahía où l’on se donnait, avec mes compagnes de route, un vague rendez-vous que chaque partie savait impossible à honorer ! La nuit est tombée et je me suis détournée (sottement) de la côte et sa plage. Mon visage doit être marqué par l’accumulation diverse d’aventures exténuantes; je dois paraître bien faible car le chauffeur de bus me propose de le suivre dans son hôtel « no pasa nada » exactement, connard, rien ne se passe ni ne se passera jamais ! Descente et cigarette en observant la vie alentour, si lui me fixe, mon mépris fort heureusement m’en détourne et j’observe les activités de vendeurs en tous genres, j’écoute des familles se retrouver et d’autres se séparer, des colis être chargés vers toutes directions et globalement une masse pressée de s’en rentrer chez soi.
Je dors une nuit lourde dans ma chambre en construction. Ville sale de poussière où il ne semble pas y avoir cette douceur de vie tant rencontrée précédemment : Pedernales...
Je ne le sais pas car la pauvreté m'est encore un concept en cours de développement : je ne réalise pas encore combien le luxe de la sécurité n'est pas une norme si commune.
Je pense à ces facettes du destin, Antonela les nomme « secuencias de vida » : un jour, dormir au coin d’une station service en pleine ville, tout près de cette petite chienne enfumée, trop maigre et enchaînée à son destin de pèlerin triste tandis que c’est un ado vénézuélien d’une pauvreté inscrite dans les rides de son sourire qui nous ravitaille au petit matin, pour ensuite passer le lendemain à l’abondance que représentent un toit, un lit, une douche ( j’inonde follement, en lavant mes cheveux, le sol encore poussiéreux dans ses pores des efforts humains pour bâtir l’endroit) et même de l’électricité avec internet ! Il faut se réveiller, pousser la grille gardée par un berger allemand afin de remonter l’avenue qui est tristement déjà préoccupée d'activités sûrement vitales vu l'heure, jonché de ses cabanes de bois rafistolées de tôles, nous sommes dans un décors laissant sauvagement a désirer. Je tombe sur un comedor à côté d'un regroupement réparant une moto. Une assiette simple et efficace de yuka y arroz, attablée comme une reine je decide aussi de m'offrir la touche sucrée grâce à merveilleux bulin, repéré en chemin dans l'idée qu'il m’accompagne pour reprendre la route.
Je ne m’attarde pas et quitte l’hôtel sans plus un mot en direction du terminal. Ainsi se poursuit mon périple d’ascension de la côte équatorienne vers le nord. Je caresse le siège sur lequel je trône et réalise peut être un bracelet. J’ai la ville d’Esmeraldas en tête comme destination finale pour cette perdition : le long de la côte, que l’on aperçoit à travers l’épaisse Sierra irriguée abondamment pour ses cultures de bananes et autres végétation que je ne saurais reconnaître tant aisément. Arrêt à Mompiche et partage d’un taxi avec des locaux pire que silencieux, c’est l’unique moyen d’accès au centre sinon par une route de lacets qu’encadrent les scénarios tropicaux dont l’intensité seule est éblouissante (et compense l’ambiance un peu triste et déconcertante quand on s’est habitué à la curiosité bavarde du pays !)
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Ville de sable où frôlent la mer à peine quelques rues avec peu de ciment mais du bois sur pilotis et tôle colorée, des terrains vagues où poussent bananiers aux pieds desquels s’échouent des coques de cocos brisées dans un sable plus dense et terreux, apparement.
De la beauté de la simplicité.
C’est une longue plage abritée de côtes pointues et sauvages, la jungle tombe dans l’océan dit-on; c’est un endroit cher au cœur d’Ariel, mon compañero fugace en el oriente, aux portes péruviennes par un Rio Napo qui en à long à dire sur son traitement par l’humanité, malheureusement sans morale pour les puissants ou qui se croit l'être en se permettant de ne pas penser ni croire en ce qu'il détruit. Je m’y trouvais quand les côtés brésiliens et Boliviens de cette merveille du monde brûlait pour la cause du profit humain. Car, oui, pour l’avoir vécue et fréquentée, la forêt ne peut pas brûler seule, c’est une impossibilité évidente à qui en a connu l’humidité (excessive pour moi, il faut l’avouer, d’où les moustiques, les serpents et une flore endémique baignée tout au long de l’année des pieds à la tête !)
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lafuitederos · 3 years
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Je traîne mon sac, fraîchement débarquée dans ce nouvel endroit bien différent de ceux visités les jours précédents. C’est le long d’une première rue que je découvre l’ambiance du lieu avec sa boue rouge, provenant d’une pierre autrefois peut-être blanche, brune ou qui sait ? Montañita n’est pas loin, c’est mon meilleur point de comparaison avec son bord de mer se voulant lounge et chic avec ses hôtels au luxe relatif dont le mien tout au bout du village, construit en bambou, ouvre sa cuisine aux vents de l'océan, à quelques pas littéralement. De la plage se sent le poisson fraîchement pêché et ramené par les barques à moteur que l’on aperçoit. Du sable s’élève donc un premier bâtiment au pied duquel la cuisine partagée avec les appartements pour la gérance et un second édifice toujours en bambou : c’est chez moi, j’y suis seule, j’aperçois quelqu’un nettoyer le premier étage signe d’un départ récent. Je suis seule, au 2e étage, dans ma tour pour 8$ qui paraissent une fortune après la route dénuée de nuits sous moustiquaire ! Ou douche privée et tout le reste ! Vue imprenable. Seule dans une chambre pour 4 ou 5 personnes supplémentaires. Mes escaliers me réconfortent d’un terrain à l’autre. J’aime cette vie, vraiment, très fort ! J’ai tout et même plus encore ! « Carefull what you wish for” chante Eminem. « car tu pourrais tout aussi bien l’obtenir (ce voeux cher à ton cœur) et ne pas savoir qu’en faire ! »
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Je profite gaiement de cet endroit. Je rêvais de vivre sur la plage, j’ai un petit nid divinement cosy. Que demander de plus ? Marihuana ! J’aperçois à un détour une petite femme basanée, tatouée et percée en grand et joliment : je lui demande, à l’exemple de mes précédents compères en tous genres. Elle semblait essayer de récupérer du wifi, elle s’en va, l’air occupée et je l’attends en inspirant tranquillement ma chance. « Non, il n’y a rien par ici. Ou sinon c’est cher ! » sest-elle renseignée et l'on se salue, avec éducation et sourire, toujours. On tourne les pas, chacune un coin opposé et nous voici dans nos chez nous ! Elle me retrouvera plus tard sur la plage : puisque les pulseritas m’ont portées, je vais continuer ! Et pourquoi ne pas les agrémenter de coquillages ? Ainsi me débusquera t-elle, les mains au sol après l’avoir gratté du pied pour fumer en sa charmante compagnie de tatoueuse en compagnie d’un chat; voyageant dmen tente avec son pareja, grand blond aux yeux bleus et mains fortes, beaucoup trop sexy(s). Ils me urgent de continuer ma montée vers la Colombie, magnifique et regorgeant de ce qui, déjà, nous unit joyeusement dans ce cadre fantastique !
Me tarabuste l'idée de traverser par bateau jusque là. (sans spoil : je découvrirai d'ici quelques étapes de la réalité concrète de ce plan.)
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L’océan m’a bercée, je quitte le sable où j’ai tissé avec un écolier, partie du groupe bruyant, tous si effrontément mignons sortant de l'école et/ou s'y rendant pour m’échanger un pulserita contre une boisson de leur école : c’était bon, en plus d’être nourrissant et sain !
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lafuitederos · 3 years
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Le terminal d’Esmeraldas se situe à plusieurs kilomètres du centre, il fait beau et si j’ai une longue marche, elle se voit bénie d’un échange de weed suivie d’un don improvisé et improbable dans la rue d’un inconnu à la monnaie facilement généreuse en voyant mon sac a dos : littéralement me remboursant l'investissement précédent. ( X ) J’ai Dani au téléphone tout du long de cette aventure qu'est ce longue marche a travers une nouvelle cité équatorienne. La chicapo, meilleure amie de ce voyage est chilienne, si effrontément mignonne, ella también, et d’une douce générosité qui ne cesse de m’étonner ! Je suis attachée à elle comme une vieille âme à sa liberté. Jeune âme, toi, tu as besoin d’apprendre.
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Je raccroche, je suis arrivée dans le centre et retire des sous. Je lance ma quête d’un toit : premier hôtel qui m’envoit n’importe où ; je me perds gentiment et dans sa chaise sur rue, une mamá noire m’offre l’un de ses jeunes comme guide pour toquer à plusieurs portes; toujours sans succès, je m’en sépare et demande donc, quelques pas plus loin, à un rassemblement de deux personnes tandis que la mère, veillant accoudée à sa fenêtre, me signale que je ne suis pas en bon chemin. Je reviens sur une artère principale, je questionne un peu plus. Je téléphone même aux numéros présents sur diverses annonces aux fenêtres d’immeuble, à un certain point ! Puis de taper ou sonner pour une entrevue d’une courte ampleur. Je me trouve en plein centre, la nuit arrive. Je débusque un hôtel, on m’appelle ma reina tout en m’ouvrant une porte peu commode sur du peu glorieux. Douche ? Je préfère papoter un peu plus avec Dani; voulant sortir de nuit, il est 20 ou 21h Max, pour me poser dans un parc afin de fumer jusqu’à me porter vers la satisfaction : je me retrouve rejointe sur mon banc par un jeune noir peu aimable qui veut que je sorte mon portable (en cours d'utilisation par ailleurs). Bien sûr que non ! Connard et je m’en vais, quelques pas en avant et je le surveille ainsi que les assemblées présentes autour de moi dont celui du groupement de jeunes femmes de la rue auquel je ne peux m’empêcher de penser que j’en ai eu un, tout pareil il y a si peu : « ils s’apprêtent à voler ! » clairement oui ! « Cuídate hermana ! ». Un tour de pâté de maison pour vérifier qu’ils ne me suivent pas, et si cela devait être le cas, une rue passante est nécessaire ! Je suis justement logée sur une artère bruyante et où affluent le mouvement et ses bruits, ses âmes charitables pour ne pas laisser une demoiselle en détresse ... (ou quiconque, d’ailleurs hein ! Mais en l’occurrence...) avec mon sac vert « de ville » dans lequel valsent mes fils pour les bracelets, de l’eau ( vitale « siempre agua pura » disait Alexis, amigo peruano de Jonathan) ainsi qu’une myriade de nécessités du moment ! En bref, on a tenté de me voler, je me suis enfuie, indignée et retransmettant toute la scène à ma douce amie chilienne qui m’accompagna jusqu’à mon retour en sécurité, juste après avoir fumé, tout de même, mon joint devant la porte de l’hôtel, refusant tout contact par conséquent car trop outrée !
J'avais après tout bien dit venir prendre le pouls de l'endroit : au moins, c’est tout vu, pas d’hésitation ! « J’me barre » comme le dit si bien Keny Arkana.
Au matin, je sors très tôt pour traverser la ville, passant par le marché où j’ai la pensée qu’avec mes bracelets, je pourrais obtenir de la nourriture mais je préfère avancer et je me ferai rembarrer lors de ma tentative prochaine. Je suis vexée. Décidément, cette ville n’est pas pour moi, je n’y suis pas aussi bien accueillie et traitée comme c’était le cas lors de mes précédentes étapes. J’arrive finalement au port à quelques kilomètres, 45 minutes de marche du centre et l’on me regarde plein d’incompréhension en m’expliquant que non, je ne trouverai pas de bateau direction la Colombie, ou alors de gros cargos dont je devrais vérifier les offres d’emploi dans un journal si je souhaite embarquer sur l’un d’eux.
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Atacames, à 30 minutes, toujours sur la côte, m’avait parue si attrayante ! Petit regret en l’observant depuis le bus, la veille, de ne pas m’y arrêter, tout ça pour finir dans un bruit auquel je suis foncièrement inadaptée : je fuis gaiement par là bas ! C’est décidé ! Adieu Esmeraldas de malheur !
Dynamique en son centre et tranquille avec sa plage bordant l’océan, le retour sur mes pas alors que c’était contraire à ma philosophie du voyage jusqu’ici m’assoie la sensation d’avoir changée ! Je me cherche autant que je débusque la félicité. En passant, par la vitre, j’aperçois un hostal fleuri qui m’interpelle et descends donc du bus en prenant celui-ci comme objectif.
ici guérirais je de l'attaque
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lafuitederos · 3 years
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Les problèmes d’électricité débutent aussi ! Ils me poursuivront ( et ils me poursuivent toujours à l’heure où j’écris depuis Cali en Colombie !) un moment. La dame large et bonne, qui m’ouvre et transmet ma négociation de 3 nuits pour 8$ chacunes à la dueña, représente tout ce qu’il y a de bien, ce qui fait croire en l’être humain pour ce qu’il est capable d’être. Un portrait entre mère et amie avec qui papoter entre deux coups de balais, nous discuterons paisiblement et joyeusement tout du long de ce séjour salvateur. Elle a vécu en Allemagne où elle y a eu un fils ( d’ailleurs, il ne sera jamais question du père, je n’y penserais même pas, habituée que je suis à cette absence bien trop commune ... messieurs, avoir des couilles ne signifient pas seulement se les vider ! Et disparaître, bienheureux... mais passons comme nous sommes si doués ...) qu’elle n’a pas pu scolariser dans ce doux pays où, actuellement, l'on se trouve. Là où la buena onda rend la vie agréable, mais 7$ journalier pour l’école ne furent pas possible longtemps pour son mince budget. Elle a fui le froid et le racisme européen pour retrouver sa terre, certes pauvre, salaire de misère ne payant donc pas les études de son fils mais enchantée par le bonheur envers et contre tout ! Je mendierai ma nourriture, consécutivement, sans problème aucun aux alentours. Et j’ai le ventre plus que plein ! Je dégote un supermarché pour de l’eau, des sucreries et du yaourt ( en bouteille de quasi 1L) pour les jours à venir. Je veux me reposer. Il me reste de quoi fumer un peu, si j’en trouve avant de partir je serais même au top ! Je dépose mes vêtements à une laverie qui m’arnaque en tout bien tout honneur. Je me rends malade avec le plat local topique du "bolsón" : des trucs frits et de la viande laminée tout aussi frite (la photo TripAdvisor est très loin de la réalité que je ne savais pas orthographier à l'époque), ainsi que des foncedalle nombreuse comblées avec des gâteaux et du dulce de leche arrosé de yaourt ... toujours entourée de fleurs merveilleuses !
Je longe d’un côté et de l’autre l’avenue bruyante et poussiéreuse du passage certain qui l’anime.
Arrive mon dernier jour ici : je n’ai même pas été à la plage alors que je suis habillée pour ! Rencontre déterminante, dans la ruelle derrière mon chez moi momentané, avec un jeune homme remontant la piste de cailloux effriables que je descends, je l’arrête et lui demande où me procurer le précieux : de l’herbe ! Il m’emmène en bus un peu plus loin. Des cahutes surplombées de sa meilleure tôle parsèment un chemin plus large et tout aussi poussiéreux. Il y a de la nature sauvage verdoyante et un enfant poussant une machine plus haute que lui, probablement plus lourde aussi vu l’effort qu’il semble mettre dans ses bras courts pour pousser l’engin ! De mouvements de tête en indications rapides, on débusque au pied d’un lampadaire un groupe de jeunes et d’enfants, ils vendent, c’est notre chance. 2 puros et j’en réclame plus avec mes 5$ : finalement mauvaise idée, ici c’est la rue et l’on y vend pour 1 ou 2$, range ton furieux papier, enfin ! C’est fait, tout de même. J’ai deux petits pochons, mon compagnon d’infortune en a un. Retour sur l’artère principale, nous y prenons le bus de retour et comme il faut bien remercier ce personnage, nous décidons de prendre la direction de la plage pour fumer ensemble et passer un moment. Je me suis même baignée ! Rapidement car les vagues et le vent te ramènent à la place qui est tienne : sur le sable et habillée. Il me semble, aussi, m’être faite piquer sous l’eau ... Je ne réussis pas à le perdre, mais la confiance m’a gagnée, je sais qu’il ne sera pas problème. Il mange un bout sous la paillasse du restaurant de bord de route juste en face de mon hôtel, et de notre lieu de rencontre, par la même occasion. Je le laisse donc retourner à sa vie, je coulisse la lourde porte blanche de métal quadrillée de fils derrière lesquels peuvent, parfois, venir aboyer deux petits chiens de salon. Ce n’est pas le cas, ici. Je grimpe à l’étage en admirant le décors fleuri magnifique dans lequel je me trouve et en oubliant consciemment de vider mon sac pour le faire correctement. Ce jeu, un peu fatiguant, de puzzle avec comme seules et très importantes pièces les indices de la vie quotidienne, réelle et future qu’il serait nécessaire de garder a portée... pas de cheveux, non plus ! Enfin, si j'ai des cheveux hein mais je ne m'occupe que très succinctement du problème conséquent de cette sauvage et libre créature forte d'une vie propre. Je fume sur ma terrasse enchantée et je dors.
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Le lendemain : une douche, puis préparation et c’est parti ! En route ! Je m’arrête, en chemin, dans un grand et vide restaurant sur le bord de la route. Du riz et des lentilles avec un batidos (nom depuis l’Ecuador des milkshakes à base de fruits frais, parfois congelés) dont je vois l’ananas être récupéré en face, à coups de signe précis et relevant d’un savoir que je ne peux qu’observer. Et je grimpe dans un bus direction Esmelraldas aux côtés d’une lycéenne, l’idée est de quitter cette terre pour de nouvelles aventures !
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lafuitederos · 3 years
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Le prochain départ est pour Santo Domingo, dans les terres, las sierras. Comme je m’en rapproche, je pourrais écrire à Erik, colombien à Otavalo, se situant encore plus au centre du pays et quelques heures plus au nord, si j’avais été prête à me poser 1 mois pour un volontariat (dont je rêve depuis trop longtemps!); bien sûr, cette route de vie et ses possibilités ne me rencontreront jamais. Je choisis de continuer jusqu’à la ville frontière de Tulcan, avec une attente de plusieurs heures en gare. J’y arrive demain au petit matin et j’ai ainsi une nuit dans le bus, j’avais eu la naïve idée d’y dormir.
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« Si la lumière de la vie devait s’éteindre en moi, mon ombre continuera à parler »
Ecuador... Je te quitte en marchant. J’ai une pensée furtive pour Jonathan avec qui ce grand chamboulement empli de belles réalités avait débuté. La liste des compagnons de route s’allonge mais pas leur durée dans ce voyage qu’est ma vie... ce qui me laisse un goût amer, un sentiment négatif comme si, encore et toujours, je ne réussissais pas à me réaliser parfaitement; de se lier est une clef du bonheur. Il me reste donc du travail devant moi !
J’ai très froid, je suis éreintée et tous mes plans se voient contrariés : pas d’hôtel à moins de 10 ou 12$ or il ne m’en reste plus que 8 et je refuse d’aller à un distributeur plein de taxes, et pas non plus de bus qui traverserait directement la frontière, on veut me faire payer un taxi excessivement cher... je me pose sur un banc, il n’est même pas 7h du matin et je fume tout en cachant ce qu’il me reste pour passer la frontière, dans le pire des cas si je voyais qu’il y avait une douane (ce qui n’était absolument pas le cas lors de mes précédentes expériences aux frontières équatoriennes ) qui fouille et vérifie les affaires, j’aurais juste à jeter mon précieux, il ne me reste plus grand chose, de toutes manières ! J’entreprends ensuite la marche, sacs sur le dos et sur le ventre celui plus petit qui me sert pour ce dont j'ai besoin facile d'accès. Tout en profitant de mes taffes si matinales dans une ville entourée de presque hautes montagnes vertes, les rares passants sont emmitouflés dans de jolis ponchos colorés et je vois la vie locale débuter petit à petit. Je croise évidement des migrants, signe que la frontière a débuté sa journée. Me voici dans le centre, le prix du taxi a plus que grandement chuté pour à peine 1 km ou 2 ! Ça y est, je suis résolue. Je monte devant et on charge deux autres personnes à l’arrière. Comme toujours, dans tout transport, mes pensées volent, s’envolent et tourbillonnent !
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Ce poste frontière est réputé pour sa situation catastrophique au regard des vénézuéliens y ayant établis camp. Il y a des enseignes Croix-Rouge sur les bâches, on voit passer des familles avec leur brosse à dent à la bouche tandis que le sol est jonché de ce qui est utilisé pour dormir comme couvertures, cartons et autres journaux et matériaux en tout genre. C’est moins triste que ce que l’on se représente; probablement dû à l’heure matinale, je passe plus que rapidement ! Quitter l’Ecuador puis entrer en Colombie est tragiquement ironique de facilité, alors que je suis entourée de situations désespérées. Impossible de choper un bus, encore et toujours donc je marche. On pense que je suis vénézuélienne, ça aussi ce n’est pas très nouveau, je vois combien on me mire plein de jugement (quelque soit la nationalité d'ailleurs car les vénézuéliens me soupçonnent d'être des leurs) et combien il n’y a rien à faire qu’avancer. La ville d’Ipiales se trouve à quelques kilomètres en montée, personne ne me prendra en stop ainsi, aux abords de mon point d’arrivée, je repère une station service gardée par des militaires armés. Gentil rappel à l’ordre : déjà c’est la Colombie, la violence et la criminalité sont tristement célèbres, et comme souvent dans ce cas de figure, la population profondément terrorisée aime en rajouter, on s’enferme dans ce cliché « attention c’est dangereux ! » et puis ensuite, le territoire est traversé par le flux migratoire de la politique du gâchis fuyant l’horreur du Venezuela sous le coup d’une dictature militaire qui s’engraisse joyeusement des ressources nationales pour mieux laisser son peuple dans la misère, affamant ses gens. J’aurais tellement aimé voir ce pays ! Chaque personne qui en venait (à l’exception de certaines femmes mais passons) possédait une douce intelligence, une curiosité joviale et un cœur tendre à partager son histoire et la mienne, à l’opposé évidemment de l’image de pauvres être si sales et tristes comme présentés par les médias qui aiment cette sensation crée chez leurs spectateurs brainwashés... tsss ! Mais passons. Je me fais ouvrir les toilettes, j’en profite pour me passer un coup sur le visage et je reprends la route dont le trafic s’intensifie progressivement jusqu’au centre-ville où je petit-déjeune en payant non pas en pesos colombiens (que je ne possède pas encore) mais en dollars dont je souhaite finir de me débarrasser.
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J’atteins enfin le terminal de bus de cette ville frontière chaotique mais fonctionnant malgré tout de son mieux et j'y paye ici aussi en dollars pour Pasto, ville un peu plus au nord et dont j’espère que l’ambiance sera meilleure. Il doit être quasiment midi. M’attend une route pavée d’embûches mais dont la beauté est touchante entre montagnes creusées de rivières et une végétation toujours aussi dense. Peut être un peu moins certes mais toujours magnifique !
Une fois arrivée, j’appuie mon mochila contre une rembarde le temps de fumer et il n’en faut pas plus pour que l’on vienne m’apalguer : un vendeur de friandise, avec qui discuter très posément, il m’offre un bonbon à la menthe, insistant un peu : je n’en voulais pas car, premièrement, je n’ai rien à lui donner en échange (ok, c’est ce que je dis et mens puisque j’ai retiré avant de prendre le bus) c’est surtout que je n’aime pas ca ! Je grimpe dans l’un des taxis face à moi, lui aussi est tout ce qu’il y a de plus cordial et me parle, le temps du trajet, de sa ville, sa terre jusqu’à me déposer en face de la porte de l’hôtel « Lucho libre  » repéré grâce à IOverlander. On m’ouvre la porte directement alors que je suis encore en train de payer et dire au revoir à mon chauffeur, c’est un petit suisse à lunettes très enthousiaste et excité par la tournure sur le point de changer sa vie : après avoir donné son temps et beaucoup d’efforts, il ferme l’hotel dans deux jours. Je m’y serais pourtant bien installée un peu plus longtemps mais ainsi va l’aventure, n’est-ce pas !
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On discute énormément et en français ! Je suis épuisée mais il est si bon de pouvoir communiquer aisément et normalement, de la jovialité communicative comme tout ! J’apprécie très grandement tout ce confort, au delà du matériel comme la douche chaude (très propre), un grand lit confortable (mais une prise électrique un peu loin, s’il me faut porter un jugement objectif), du wifi parfaitement rapide et surtout cette cuisine immense qui me fait sentir comme à la maison ! Cette dernière est toute équipée et paraît quasi neuve dans sa propreté (Suisse ? Vive les clichés pour une fois !) donc j’en profite, de plus, il y a une tienda à quelques pas pour les légumes tandis qu’une rue plus haut se jonche un immense centre commercial avec au RDC un supermarché pour des yaourts et du sucre ainsi qu’une petite surprise fort agréable de feuilles de Nori, l’algue asiatique pour les sushis, makis et autre gimbap; bref de quoi entourer mes légumes dans une feuille salée, croquante et délicieuse ! Je m’achète aussi de petits arepas (les crêpes vénézuéliennes que j’ai découvert depuis l’Ecuador, nottament à Quito où elles étaient faites maison par la dueña de l’hôtel ou à Manta par la colombienne Alexandra) très épais et à base de crème et fromage! Le paquet de 20 me fera quelques jours à peine, à raison de 4 pour un repas. Je fume sur la terrasse. Aurais-je oublié de mentionner le café à volonté ? On me dit qu’il provient d’une culture appartenant à une conaissance et qu’il se trouve quelque peu brûlé lors de la torréfaction, je n’y vois que du feu et m’en abreuve abondamment ! Je me repose, vraiment beaucoup et ne fais quasiment rien d’autre jusqu’à ce qu’il soit le moment du départ, je suis la dernière et la porte se ferme, probablement à jamais ou du moins pour cette séquence de vie. Un câlin quand même et une photo; puis me voici à la rue dont, au coin, il y a la station service que j’ai repéré et d’où je prévois de tenter du stop (bien qu’en ville, ce soit toujours très chiant ! Pourquoi l’homme devient si insupportable lorsqu’il se trouve dans un environnement de béton, tout pensé pour son confort ?) sans succès, j’essaye au feu rouge ensuite, on préfère me donner des sous, ok. On me regarde vraiment très mal et mon humeur en prend un sacré coup !
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Je continue à un autre feu, j’alpague chaque voiture l'une apres l'autre mais rien n’y fait. J’avance encore un peu sur ce grand boulevard direction le nord. Une nouvelle station service me voit échouer tout autant jusqu’à ce que je me résolve à prendre un taxi : 12 000 pesos, soit 4€ jusqu’au péage d’où j’espère mieux m’en sortir.
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lafuitederos · 3 years
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Le prochain départ est pour Santo Domingo, dans les terres, las sierras. Comme je m’en rapproche, je pourrais écrire à Erik, colombien à Otavalo, se situant encore plus au centre du pays et quelques heures plus au nord, si j’avais été prête à me poser 1 mois pour un volontariat (dont je rêve depuis trop longtemps!); bien sûr, cette route de vie et ses possibilités ne me rencontreront jamais. Je choisis de continuer jusqu’à la ville frontière de Tulcan, avec une attente de plusieurs heures en gare. J’y arrive demain au petit matin et j’ai ainsi une nuit dans le bus, j’avais eu la naïve idée d’y dormir.
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« Si la lumière de la vie devait s’éteindre en moi, mon ombre continuera à parler »
Ecuador... Je te quitte en marchant. J’ai une pensée furtive pour Jonathan avec qui ce grand chamboulement empli de belles réalités avait débuté. La liste des compagnons de route s’allonge mais pas leur durée dans ce voyage qu’est ma vie... ce qui me laisse un goût amer, un sentiment négatif comme si, encore et toujours, je ne réussissais pas à me réaliser parfaitement; de se lier est une clef du bonheur. Il me reste donc du travail devant moi !
J’ai très froid, je suis éreintée et tous mes plans se voient contrariés : pas d’hôtel à moins de 10 ou 12$ or il ne m’en reste plus que 8 et je refuse d’aller à un distributeur plein de taxes, et pas non plus de bus qui traverserait directement la frontière, on veut me faire payer un taxi excessivement cher... je me pose sur un banc, il n’est même pas 7h du matin et je fume tout en cachant ce qu’il me reste pour passer la frontière, dans le pire des cas si je voyais qu’il y avait une douane (ce qui n’était absolument pas le cas lors de mes précédentes expériences aux frontières équatoriennes ) qui fouille et vérifie les affaires, j’aurais juste à jeter mon précieux, il ne me reste plus grand chose, de toutes manières ! J’entreprends ensuite la marche, sacs sur le dos et sur le ventre celui plus petit qui me sert pour ce dont j'ai besoin facile d'accès. Tout en profitant de mes taffes si matinales dans une ville entourée de presque hautes montagnes vertes, les rares passants sont emmitouflés dans de jolis ponchos colorés et je vois la vie locale débuter petit à petit. Je croise évidement des migrants, signe que la frontière a débuté sa journée. Me voici dans le centre, le prix du taxi a plus que grandement chuté pour à peine 1 km ou 2 ! Ça y est, je suis résolue. Je monte devant et on charge deux autres personnes à l’arrière. Comme toujours, dans tout transport, mes pensées volent, s’envolent et tourbillonnent !
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Ce poste frontière est réputé pour sa situation catastrophique au regard des vénézuéliens y ayant établis camp. Il y a des enseignes Croix-Rouge sur les bâches, on voit passer des familles avec leur brosse à dent à la bouche tandis que le sol est jonché de ce qui est utilisé pour dormir comme couvertures, cartons et autres journaux et matériaux en tout genre. C’est moins triste que ce que l’on se représente; probablement dû à l’heure matinale, je passe plus que rapidement ! Quitter l’Ecuador puis entrer en Colombie est tragiquement ironique de facilité, alors que je suis entourée de situations désespérées. Impossible de choper un bus, encore et toujours donc je marche. On pense que je suis vénézuélienne, ça aussi ce n’est pas très nouveau, je vois combien on me mire plein de jugement (quelque soit la nationalité d'ailleurs car les vénézuéliens me soupçonnent d'être des leurs) et combien il n’y a rien à faire qu’avancer. La ville d’Ipiales se trouve à quelques kilomètres en montée, personne ne me prendra en stop ainsi, aux abords de mon point d’arrivée, je repère une station service gardée par des militaires armés. Gentil rappel à l’ordre : déjà c’est la Colombie, la violence et la criminalité sont tristement célèbres, et comme souvent dans ce cas de figure, la population profondément terrorisée aime en rajouter, on s’enferme dans ce cliché « attention c’est dangereux ! » et puis ensuite, le territoire est traversé par le flux migratoire de la politique du gâchis fuyant l’horreur du Venezuela sous le coup d’une dictature militaire qui s’engraisse joyeusement des ressources nationales pour mieux laisser son peuple dans la misère, affamant ses gens. J’aurais tellement aimé voir ce pays ! Chaque personne qui en venait (à l’exception de certaines femmes mais passons) possédait une douce intelligence, une curiosité joviale et un cœur tendre à partager son histoire et la mienne, à l’opposé évidemment de l’image de pauvres être si sales et tristes comme présentés par les médias qui aiment cette sensation crée chez leurs spectateurs brainwashés... tsss ! Mais passons. Je me fais ouvrir les toilettes, j’en profite pour me passer un coup sur le visage et je reprends la route dont le trafic s’intensifie progressivement jusqu’au centre-ville où je petit-déjeune en payant non pas en pesos colombiens (que je ne possède pas encore) mais en dollars dont je souhaite finir de me débarrasser.
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J’atteins enfin le terminal de bus de cette ville frontière chaotique mais fonctionnant malgré tout de son mieux et j'y paye ici aussi en dollars pour Pasto, ville un peu plus au nord et dont j’espère que l’ambiance sera meilleure. Il doit être quasiment midi. M’attend une route pavée d’embûches mais dont la beauté est touchante entre montagnes creusées de rivières et une végétation toujours aussi dense. Peut être un peu moins certes mais toujours magnifique !
Une fois arrivée, j’appuie mon mochila contre une rembarde le temps de fumer et il n’en faut pas plus pour que l’on vienne m’apalguer : un vendeur de friandise, avec qui discuter très posément, il m’offre un bonbon à la menthe, insistant un peu : je n’en voulais pas car, premièrement, je n’ai rien à lui donner en échange (ok, c’est ce que je dis et mens puisque j’ai retiré avant de prendre le bus) c’est surtout que je n’aime pas ca ! Je grimpe dans l’un des taxis face à moi, lui aussi est tout ce qu’il y a de plus cordial et me parle, le temps du trajet, de sa ville, sa terre jusqu’à me déposer en face de la porte de l’hôtel « Lucho libre  » repéré grâce à IOverlander. On m’ouvre la porte directement alors que je suis encore en train de payer et dire au revoir à mon chauffeur, c’est un petit suisse à lunettes très enthousiaste et excité par la tournure sur le point de changer sa vie : après avoir donné son temps et beaucoup d’efforts, il ferme l’hotel dans deux jours. Je m’y serais pourtant bien installée un peu plus longtemps mais ainsi va l’aventure, n’est-ce pas !
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On discute énormément et en français ! Je suis épuisée mais il est si bon de pouvoir communiquer aisément et normalement, de la jovialité communicative comme tout ! J’apprécie très grandement tout ce confort, au delà du matériel comme la douche chaude (très propre), un grand lit confortable (mais une prise électrique un peu loin, s’il me faut porter un jugement objectif), du wifi parfaitement rapide et surtout cette cuisine immense qui me fait sentir comme à la maison ! Cette dernière est toute équipée et paraît quasi neuve dans sa propreté (Suisse ? Vive les clichés pour une fois !) donc j’en profite, de plus, il y a une tienda à quelques pas pour les légumes tandis qu’une rue plus haut se jonche un immense centre commercial avec au RDC un supermarché pour des yaourts et du sucre ainsi qu’une petite surprise fort agréable de feuilles de Nori, l’algue asiatique pour les sushis, makis et autre gimbap; bref de quoi entourer mes légumes dans une feuille salée, croquante et délicieuse ! Je m’achète aussi de petits arepas (les crêpes vénézuéliennes que j’ai découvert depuis l’Ecuador, nottament à Quito où elles étaient faites maison par la dueña de l’hôtel ou à Manta par la colombienne Alexandra) très épais et à base de crème et fromage! Le paquet de 20 me fera quelques jours à peine, à raison de 4 pour un repas. Je fume sur la terrasse. Aurais-je oublié de mentionner le café à volonté ? On me dit qu’il provient d’une culture appartenant à une conaissance et qu’il se trouve quelque peu brûlé lors de la torréfaction, je n’y vois que du feu et m’en abreuve abondamment ! Je me repose, vraiment beaucoup et ne fais quasiment rien d’autre jusqu’à ce qu’il soit le moment du départ, je suis la dernière et la porte se ferme, probablement à jamais ou du moins pour cette séquence de vie. Un câlin quand même et une photo; puis me voici à la rue dont, au coin, il y a la station service que j’ai repéré et d’où je prévois de tenter du stop (bien qu’en ville, ce soit toujours très chiant ! Pourquoi l’homme devient si insupportable lorsqu’il se trouve dans un environnement de béton, tout pensé pour son confort ?) sans succès, j’essaye au feu rouge ensuite, on préfère me donner des sous, ok. On me regarde vraiment très mal et mon humeur en prend un sacré coup !
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Je continue à un autre feu, j’alpague chaque voiture l'une apres l'autre mais rien n’y fait. J’avance encore un peu sur ce grand boulevard direction le nord. Une nouvelle station service me voit échouer tout autant jusqu’à ce que je me résolve à prendre un taxi : 12 000 pesos, soit 4€ jusqu’au péage d’où j’espère mieux m’en sortir.
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lafuitederos · 3 years
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Je dévore, une fois arrivée, mon déjeuner à base de salade, olives et concombres. D’un coup d’un seul, on s’arrête enfin pour moi, c’est un camion lent et qui ne va pas loin mais au moins j’avance, enfin ! Il était temps, bordel ! L'engin ancien est lent, et chaotique son ascension de la route montagneuse; il me laisse au centre d’une petite ville traversée par une artère très empruntée, je fume, assise sur l’une des chaises devant une tienda. Les gens passent et m’observent et je me retrouve même avec, pour voisins, un petit couple adolescent. Mochila sur le dos, je finis par me laisser tenter par un comedor, sur la route tout en expliquant que je suis végétarienne et ne veux donc rien qui fut un jour vivant. La panse pleine, les aventures peuvent reprendre : je m’installe au soleil jusqu’à ce qu’un bus passe et c’est ainsi que je débarque dans la ville de Popayán mais assez tard, c’est à dire exactement ce que l’on déconseille formellement dans tous les guides, forums et autres propagandes pour touristes. Oublierais-je combien je ne suis plus dans cette catégorie et ôh combien je vis par et pour la route ? Je prends un taxi, surveillant méticuleusement le chemin, jusqu’à un hôtel censé être peu cher, pour les étudiants. C’est grillagé et triste, on m’ouvre et on me dirige dans une pièce impersonnelle avec un lit coincé dans un coin avec son matelas en mousse (déjà rencontré dans la selva, ce n’est pas ce qui se fait de mieux mais ça joue son rôle) et une tv, au moins j’ai ma propre SDB... avec de l’eau beaucoup trop froide ! Je sors fumer très rapidement et me réfugie encore plus rapidement en apercevant une moto qui surgit, d’un coup, d'un seul au bout de la rue pour remonter, à contre sens, sur le trottoir droit dans ma direction. J’ai appris mes leçons, j’ai appris la peur, la méfiance et la protection.
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lafuitederos · 3 years
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Au matin, je sais que je partirai; mais d'abord petit déjeuner ! Il s'avère que la commande est compliquée : l’espagnol d’ici sent le manque d’éducation or j’ai grand besoin d’intelligence face à moi pour être comprise et pour comprendre moi même ce qui m’est dit ... une fois l’anecdote passée, il est temps de faire mon sac, je fume un peu et je change d’endroit car je suis curieuse de découvrir cette ville et d’y rester par conséquent suffisamment longtemps pour cela. A quelques quadras, j’ai repéré sur mon app un endroit où loger, à aller voir et j’ai toute la journée pour trouver mon bonheur après tout ! C’est bel et bien un petit bonheur qui s’offre à moi !
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« Si tous le pensent mais personne ne le fait, toi, agis ! »
Voici une auberge digne de ce nom ! C’est couvert de graffitis, je sonne et attends devant une porte de métal dont j’apprendrai littéralement par cœur le mouvement et le son. C’est un beau, assez grand jeune homme à la peau mâte et aux cheveux frisés de ce que j’aperçois sur le haut de sa crête. Il semble couvert de tatouages aussi. J’ai le cœur qui bat, j’aime déjà le foutoir de l’endroit ! On me fait grimper jusqu’à une chambre où le maître des lieux réside, il n’est pas sûr d’avoir encore de la place et gueule depuis le haut des escaliers à quelqu’un en bas s’ils (le pluriel est important ici) comptent rester une nuit de plus ou non, et, se voir répondre depuis une autre pièce (je ne vois pas qui) « je ne sais pas, ça dépend de mon ami ... pourquoi ? » - "pour moi..." je me permets d'intervenir, ça m’intéresserait d’avoir un lit ! Le gérant, très tatoué et qui renifle beaucoup, me dit posément qu’on va me faire de la place, pas de soucis ! Je décharge mon sac dans la pièce à côté de la principale qu'il referme avec lui dedans. Il y a déjà deux lits et un chat dormant dans le bordel des affaires en vrac. Je me plais déjà beaucoup par ici ! Je vais fumer sur la terrasse à quelques pas, la marihuana est autorisée voire même encouragée. Je suis l’être le plus comblé de l’univers ! Seulement il ne me reste pas grand chose, j’entre donc en phase d’économie. Je lance mon plus beau sourire à cet homme appétissant comme tout ! Je réclame de quoi fumer au tenant des lieux qui me sourit et me montre sa propre réserve à sec mais, ce soir, ce devrait être possible de se recharger, m'assure t-il. Je tisse des bracelets en discutant superficiellement et rapidement avec les autres membres de cette maisonnée étrange : mais où dorment-ils tous ? Il n’y a que 2 matelas dans ma chambre en plus du mien ... je découvrirai qu’ils sont partagés par deux couples... Le lendemain, c’est bien le besoin de racheter de quoi fumer qui me force à sortir de cette antre parfaite pour moi, pour autant, rien ne m’empêcherait de me balader, me dis-je. Quand la naïveté et la conscience légère sont tes meilleures armes.
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Je mendie ma nourriture dans un restaurant à l’opposé du centre-ville; c’est une femme noire très occupée à téléphoner qui me sert un verre empli de ceviche : riz, sauce, patates j’espère et non de la chaire animale (peut être que si...). En rentrant, je m’offre du sucre, beaucoup. Et j’oublie mes lunettes et mon portable ! Je reviens sur mes pas, priant dans ma sueur que la félicité ne s’arrête pas ici ! Je me fustige : tous les autres ont souffert de vols, pour moi pour qui tout se passe merveilleusement bien, je m’inflige cela ... Cette aventure m’apprend à tuer les clichés.
La gentille dame des glaces avait gardé mes affaires et en me voyant débouler, elle les sort de sous son comptoir. J’en pleurerai : merci Colombia !!! Infiniment !!! (Oui, bien sûr que d’aucun penserait qu’elle se les était gardées pour les ramener chez elle. Si je n’étais pas venue... autre hypothèse dans le cas où elle aurait préféré me voler réellement, elle aurait pu mentir, etc; sur le coup, le bonheur juste tout simplement d’avoir ainsi retrouvées toutes ces possessions miennes, ces luxes coûteux d’Europe ... bref !
J'ai déjà parlé de la chance ? Je t'entends cynisme et ton "bienheureux les simples d'esprit, soyons honnêtes !"
j'ai dit bref !
Que l'allégresse reprenne !
Mon optimisme sous le bras, je me lance dans une perdition de fin d’après-midi pour atteindre mon objectif. Ça demandera d’arrêter, dans la rue, au hasard, des passants, de jeunes hommes fringuants (puisque ça a marché jusqu’ici !...) qui m’indiquent (mal) une vague direction quasi à la sortie de Popayán. A force de me perdre, j’arrive dans les barrios « qui craignent/où il n’y a rien » sinon de la terre sableuse pleine de cailloux (parfaits pour se défendre, au cas où) et des bicoques dont les gens vivent devant, dehors et m’observent un peu mais rien de bien terrifiant. Colombie, tu n’es pas si terrible, me paraît-il alors ! De cette perdition, je finirais (enfin !) par tomber nez à nez avec un groupe de trois adolescents tatoués et piercés, habillés comme de beaux princes latinos et d’une jovialité qui m’assure que les aborder et les suivre est la bonne voie. Ils sont étonnés que je me sois perdue si loin, ils sont curieux de là d’où je viens : une île dans les Caraïbes où l’on parle français (je mens, évidement, mais à moitié pour garder cohérence et facilité en mêlant mon passé à cette vie plus présentable. En effet, si j’ai grandie en banlieue parisienne je suis forcément bien plus riche et éduquée qu’eux, rien que l'idée de prendre un avion grâce a un passeport est une relative provocation, alors que j’ai besoin de me fondre dans ce décors de planches mal accrochées pour s’abriter des pluies, où l’électricité est un luxe et l’eau s’utilise directement dans la rivière la plus proche et y lessiver ses affaires, se doucher soi-même, sa famille, et n’entamons pas une description de la pollution qui ferait entrer en rage quoique ce soit de conscient ...) et je ferais sensation aussi en leur révélant le prix de la cocaïne, ici à 1,50€ le gramme, dans mon pays oscillant entre du 60 et 100€ le gramme... ça coûte cher de traverser l’océan ! ( je vous l'avez bien dit !)
Après que l’on ait partagé l’un des 3 puros que j’ai acheté, je m’en retourne simplement et naturellement « que te vaya bien ! » et c’est avec une chance bienheureuse que je découvre, parfaite surprise, que je suis juste tout en haut de ma rue;
ainsi n’ai-je donc qu’à la redescendre jusqu’au centre pour tomber sur l’auberge fantastique où je m’affale, défoncée, évidemment. Je souris à la vie. Et elle me sourit en retour. Je suis dans les nuages, sur mon lit, j’entends un appel qui pourrait être mon prénom, le temps (long) de me relever, la tête puis l’agréable corps de mon voisin de chambre (et tenant des lieux) apparaît à la porte, l’air interrogateur, la main levée pour me présenter un pochon rempli de bonheur « tu veux ? », je souris à travers le voile de mon esprit ailleurs et je le prends dans mes bras. J’attrape mes sous, je fais 3 pas dans la direction de sa chambre et empoche le gros lot ! Je l’entends rire de ma réaction mais, dans ma culture, on remercie chaleureusement qui nous permet si facilement d’obtenir ce que l’on désire ! Je roule, je me poste sur la terrasse et je ris avec mes compagnons de maisonnée, artisans, tatoueurs et musiciens en tous genres jusqu'à tard.
On ne voit pas le temps passer, qu'ils disent, lorsqu'on s'amuse, n'est-ce-pas ?
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lafuitederos · 3 years
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Je me réveille dans la nuit, si tout est silencieux autour de moi, et c’est suffisamment rare pour le noter, il y a tempête ! Ses éclairs comme des géants qui font trembler la maison, qui font trembler aussi mes genoux, ça je dois l’avouer, toujours comme une petite enfant j’ai un petit peu peur de l'orage. Sortant du lit pour rejoindre à quelques pas un banc sur la terrasse, et fumer un peu plus, en mirant la scène spectaculaire. Bien à l’abris. Au matin, quand il n’y a plus personne dans la chambre, je me réveille tout en douceur la tête encore embrumée de la veille. Je dis au revoir et rencontre tout en même temps ma voisine de lit : elle est anglaise et elle aussi est arrivée il y a si longtemps et, en même temps, il y a si peu. C’est dans ses beaux yeux bleus que je peux voir cette même joie, le même contentement lorsque se produit ce petit miracle anodin de discuter avec quelqu’un qui comprend ta langue, qui connaît (comme une voisine et non comme une spectatrice endormie devant une télé mensongère) ta culture et qui partage tes références. Le voyage c’est beau, le voyage c’est bien, il est vrai. C'est là ma religion, mon amour passionné et toute ma vie car partir (loin ou non) permet de s’ouvrir à l’inconnu tout en ressentant profondément et intensément l’âme même, la fondation de sa propre personnalité mais il n’en reste pas moins réconfortant aussi de retrouver ce que l’on a toujours connu ou ce qui nous paraît nous être propre et cher, par conséquent.
La rencontre lors du voyage semble être rehaussée du charme délicat de l'honnêteté et offre la gratitude de celle que l'on remercie, ce miraculeux hasard de se retrouver ici, ouvert et prêt à se découvrir. On rit ensemble de ce sentiment d’être perdue et, pourtant tout en même temps, de se trouver toute entière plus forte, plus aguerrie, bref libre. Ce qui nous manque apparemment à toutes les deux serait de pouvoir faire des blagues, ainsi pouvoir montrer au monde que nous ne sommes pas seulement une énième européenne, paumée à l’autre bout du monde et qui essaye d’apprendre (quand bien même c’est ce que l’on est, nous sommes aussi tellement plus !). L’idée serait non pas d’entrer dans un moule différent (au contraire, il faudrait les briser un à un pour offrir à chaque individu l’opportunité de créer ses propres règles au jeu qu’est la vie) mais de pénétrer le cœur des gens rencontrés (peu importe d’où ils viennent ni où ils souhaitent aller) par notre innocente volonté d’en voir les normes, pour les repousser par l'exemple probant que nous sommes. Mon jeu préféré !
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Cette jolie fille, qui débute le tatouage a la main, est amoureuse d’un colombien, séduisant et grand, il possède une peau colorée agrémentée de tatouages et il parle avec cet enthousiasme jovial dont moi aussi je suis très amoureuse, les palpitations de mon cœur et mon sentiment d’appartenance en étant la preuve, depuis que je suis arrivée dans ce beau monde loin du cliché bâti par un Occident frileux à la différence et qui a trop longtemps survécu dans son bain nocif de prétentions datées et passées.
Je m'amuse à rendre un peu coquin la description. Je l'avoue. Il n'y eut, en réalité, pas trace de la moindre, pas la plus minuscule ni subtile ambiguïté ni sentiment sexualisé. déso
du platonicisme comme on les aime. bien commun.
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lafuitederos · 3 years
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Dans le voyage ce qui compte ce n’est pas la destination mais bien la route. J’ai été bien bête de croire que je pourrais ainsi atteindre depuis un point A le point B. Premièrement, le bus recommandé sur Internet ne passera jamais et lorsque je questionnerais les autres, les passants, les locaux, les taxis et les chauffeurs d'autres bus : chacun m’indiquera une direction différente. Avec mon gros sac à dos posé sur le trottoir, je fais preuve de patience et finalement j’aperçois une pancarte sur l'un des bus qui arrive et me semble être plus ou moins correspondant avec mon itinéraire et je me lance. Je m’installe, on paye à la fin. D’ailleurs il m’arnaquera en refusant de me rendre ma monnaie ! Chose habituelle pour la coutume locale, je soupire, le maudis et descends.
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Au moins, je retrouve ma route chérie ! J'ai adoré Popayán, je suis ressourcée de vie urbaine, avec lit et nourriture ! Que les dés me lancent vers autre chose ! Je n’ai qu’une très vague idée de là où je vais et je lève le pouce prête à accepter d’aller jusqu’où cet éventuel conducteur bien généreux peut me porter ! Je fais une pause et je fume, c’est alors que j’aperçois une compagne dans ses pensées qui gravit la route de l’autre côté, en sens inverse, s’en allant vers Popayán ! Je lui fais signe : une argentine ? Et là, un échange des deux côtés de la route nous apprend que l’on se connaît presque déjà. C’est la française à qui j’avais écrit sur Facebook ! Une dernière voiture et camion passent, elle traverse, je pexclame son nom et nous partageons un de ces moments littéralement incroyables : quelles sont les chances pour tomber ainsi l’une sur l’autre ? Deux françaises ? Deux mentalités proches qui s’apportent soutient et juste de sa propre douceur de vivre.
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Comme si cette rencontre avait été attendue par la chance, un ananas et du sourire partagés, je m’envole très rapidement juste après cet épisode ! Une voiture s’arrête, en direction de Silvia, son conducteur travaille dans le tourisme et il semble ravie de ma venue. Il m’offre de quoi fumer, je pouffe presque un peu gênée par cette abondance ! La route est magnifique. Un peu trop entreprenant dans sa volonté de me faire vivre une expérience extraordinaire (on a dit des aventures platoniques !...), il me propose de s’arrêter sur le chemin chez des amis à lui et il me promet un endroit grandiose dont je ne saurais, selon lui, repartir : il stoppe la voiture, dans une terre ocre, devant un haut grillage protégeant une propriété gigantesque, effectivement très impressionnante mais sans aucun doute, très loin des prix que je me permets. Je serre la main à son ami qui vient nous ouvrir en nous demandant de respecter le sommeil de sa femme en parlant doucement. (C’est une nécessité de préciser cela aux colombiens qui ont la voix forte et l’enthousiasme facile, je suis aussi connue pour beugler et parler trop fort, parfois notamment lorsque stimulée par l'entourage ) je m’éclipse pour aller aux toilettes et ainsi admirer les lieux. C'en serait 0resque trop ! Une herbe grasse et verte à perte de vue avec des bosquets entretenus méticuleusement et avec amour, j'entends des chevaux et hume des haras derrière une clairière. Du gravier m'annonce de retour avec l'équipe, mon conducteur me laisse tranquillement discuter, en français, avec l’hôte de cette propriété incroyable, magnifique. Il me raconte un petit peu sa vie, j’en apprends plus sur cette résidence touristique dont effectivement les prix sont fabuleusement très peu pour moi. Nous reprenons, après cette pause, la route, il ne reste plus beaucoup de temps à mon ami qui a un rdv avec un local mais lui tient très à cœur mon bien-être : il me dépose exactement à l’entrée du camping que j’avais repéré sur la carte au coeur du doux village de Silva, paisible et enchanté d'une nature prospère.
Je descends et salue chaleureusement. Je sais que l'on ne se reverra jamais et j'aime cette histoire finie.
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lafuitederos · 3 years
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C’est un petit bout de paradis très fleuri où je suis accueillie par une femme de ménage, qui m’installe mais ne me fait pas payer, je devrais pour cela attendre le retour des propriétaires.
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Nouvelle expérience : là, dans le jardin d'une belle demeure, près d'un ruisseau se trouve toute une myriade de tentes déjà toute montées avec un matelas confortable dans des draps propres et une serviette de bain ! Je n'en reviens pas de ce monde divin dans lequel j’atterris par surprise ! Du jardin alentours, je me vois entourée d'une riche végétation particulièrement soignée (par la main de l’homme), je promène mes idées et mes rêves dans ce petit coin de paradis où il y a même un cours d’eau, attention aux moustiques ! Je profite de ce luxe reposant, apaisant : je vis ma solitude peuplée de merveilles.
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lafuitederos · 3 years
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Je dors lourdement.
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Je ne ferais pas grand-chose durant ce séjour sinon profiter intensément de la beauté du lieu et l'existence paisible qui s'y écoule.
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Je retournerais inlassablement dans le même restaurant, on y mange beaucoup, très bien et pour pas si cher ainsi je m’accorde ce luxueux privilège. Le lendemain de mon arrivée : temps de négociation; certes ardues, dans un premier temps, pour le prix d’une tente, certes équipée (très bien même ! Un matelas, une lampe dans un bambou et même serviette et petit savon pour être toute propre !), mais qui reste une tente ! La douche est froide au mieux tiède, l’eau peut s’avérer marron… Mais peu importe, il y a pire, bien pire et je suis heureuse, c’est tout ce qui compte non ?
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De plus, mon offre est acceptée, je reste 3 nuits (soit deux restantes) et s’il le souhaite, le père de famille tout à fait charmant qui gère cette maison peut faire appel à mes services pour l’aider à entretenir/construire/travailler l’endroit.
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J’en profite pour écrire, un peu et fumer vraiment beaucoup.
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J’avais donc réussi à négocier mes nuits en échange, on me proposait de participer à un travail de rénovation/peinture mais, sans plus en entendre parler les jours suivants, quand vient celui de mon départ, toutes mes affaires prêtes, exceptée celles pour une douche rapide (l’eau froide ne me motivant généralement pas du tout) et que j’oublierais finalement, par conséquent; je questionne mais ce n’est plus l’homme de maison à qui j’ai à faire mais son épouse, plus froide et cruelle : elle me fait payer la lessive que j’avais donné le lendemain de mon arrivée, sans pour autant me rendre le produit d’entretient que j’avais choisi de partager, ce n’est pas bien grave surtout que c’était lourd pour une utilisation spartiate et rare, lorsqu'on y réfléchit bien, sans oublier surtout que je l’avais trouvé dans un bus, sous le fauteuil d’une voisine de voyage qui avait oublié un sac entier de courses. Tout comme j’avais ramassé au sol des billets, magiquement envolés de la poche d’une passante juste sous mes yeux, pile au moment où je grimpais dans un (autre) bus.
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Je jure solennellement que tout ceci n’est que vérité pure et dure comme la simplicité de la bonne fortune. Cette dernière accompagne d’ailleurs ma marche hors de Silvia, après un bon déjeuner dans mon repaire évidement, mochila posée en dehors du passage pour ne pas gêner à défaut d’être discrète.
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lafuitederos · 3 years
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Les abords de Cali me rappellent Mendoza, Argentine que j'aime de tout mon coeur, de ces grandes villes dont l’activité s’intensifie un peu plus à chaque pas- ou kilomètres en bus, dans ce cas précis.
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" le peuple, non, ne se rend pas, connard-carajo "
Ceci me fait questionner ce qui m’attend, ici-même, de façon un peu moins confiante que pour les étapes précédentes : si certaines me semblaient, bien au contraire, toutes faites pour moi bien naturellement, la folie des grandeurs n'est pas tant pour moi. Je descends du bus avant le terminal pour ne pas me retrouver à l’autre bout de la ville ! J’ai repéré une auberge au prix décent, il faut juste traverser d’est en ouest les grandes artères qui forment un dédale bruyant dans ce nouveau lieu. Et pauvrement peuplé : la misère sale et désespérée est à chaque coin, vagabondant ou au sol, fantômes terribles témoignant du pire. J’ai du mal à trouver l’accès à la rue de l’auberge à cause du barrage routier aussi grand que fou flux de passage routier bruyant, pressé qui m’en sépare. Finalement je le traverse et débusque une porte vídeo-surveillée avec un petit panneau : c’est ici ! On m’invite à entrer et déposer mon sac, je paye ma première nuit et l’on m’offre une visite avant de m’installer : c’est grand et une véritable galerie ouverte à l’appréciation. Je me sens bénie dans ce cadre délicatement intense : riche et simple comme j'aime.
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Nouvelle ambiance
Il y a tant d’œuvres que je ne saurais où poser le regard ! Il y a, comme souvent dans l'architecture, un patio extérieur pour fumer. Je m’y précipite bien évidemment. (officiellement la consommation de stupéfiants y est interdite mais c'est la Colombie où l'on se vante de fumer encore plus qu'en Jamaïque et où il semble d'une simplicité crasse, et bon marché, de trouver de quoi diluer la réalité)
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Le lendemain, jour de balade au hasard ! Je fume dans un parc juste en haut de ma rue, j’observe la vie alentours des calenos, je me laisse porter jusqu’à des quartiers impressionnants de tours d’affaires, des boutiques chics et des restaurants en tous genres y compris végétariens !
Le street art, très présent, comme le veut la coutume colombienne, me ravit !
Journée plus tranquille le lendemain, je rencontre un peu les gens de l’auberge alors qu’il y a une forte pluie qui s’abat sur la ville, ça rafraîchit l’air mais, heureusement, le soleil s’en revient vite. Des l'après-midi, me semble-t-il. Il y a un uruguayen aussi moche que désagréable et je le soupçonne d’être amoureux de sa boss, belle argentine, fan de salsa qui gère les lieux.
Il y a dans ma chambre une colombienne qui ne quitte plus Cali, sa passion pour la salsa l’y attachant depuis plusieurs semaines, déjà ! Je la soupçonne d'avoir, elle aussi, des vues sur quelqu'un ! (ah décidément ! Ce vieux pervers de péruvien avait bien raison de venir pénétrer la vie des hôtels pour en observer les parades amoureuse ... pour les écrire. Disait-il; mais bref autre temps, autre épisode dans un pays précédemment traversé et vécu ! )
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" force et amour "
Il y a des français à ce que j’entends... je copinerais vaguement avec un lillois !
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Je sors le soir pour me sustenter, et après hésitations, je me paye un restau, vide, mais très beau ! Et je me prends, aussi, au moment de partir, à emporter, de quoi grignoter !
Quiproquo, lorsque je me réveille et découvre que c’est mon jour de départ ! Aurais-je trop fumer ? Je compte et recompte pour vérifier que l’uruguayen ne me la fait pas à l’envers vu qu’on s’est pris la tête mais j’en passerai, ici, les détails.
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