#j'en connais au moins un et peut être aussi les trois autres
Explore tagged Tumblr posts
Text
Happy new year 2023!
I don't know half of you half as well as I should like; and I like less than half of you half as well as you deserve, but I wish you all sweet wanderings and journeys as far and wide as you wish them to be!
#All about me#j'en connais au moins un et peut être aussi les trois autres#le premier c'est anatole#le second c'est croquignole#le troisième c'est barbemolle#le quatrième c'est encore anatole#Belated celebrations but still#I hope it'll be a kind year to you all
4 notes
·
View notes
Text
Ramener Votre Cœur À La Vie - TASM!Peter Parker
Marvel Masterlist
Speak Now TV Masterlist
Résumé : Ta mère et May ont arrangé un rendez-vous entre toi et Peter en pensant que vous étiez fait l'un pour l'autre, toutefois vous penser que ça ne marchera pas.
Warnings : mention de la mort de Gwen et d'Oncle Ben, mention de relation toxique (pas de détail), anxiété, un peu d'angst, fin heureuse, ditees-moi si j'en ai loupé d'autres.
Nombre de mots : 3.4k
Version anglaise
Chanson qui m'a inspiré : Electric Touch par Taylor Swift Feat. Fall Out Boys (Taylor's Version) (From The Vault)
Tes vêtements sont éparpillés de partout dans ta chambre. On dirait un véritable chantier, mais ça ne t’arrête pas pour autant. Tu continues de fouiller dans ton placard à la recherche de la tenue parfaite. Enroulée dans ta serviette de bain, le désespoir prend un peu plus possession de ton corps. Tu n’aurais jamais dû écouter ta mère. Au moins, tu ne serais pas dans cette situation. Tu pousses un grognement de frustration quand on frappe à ta porte de chambre. Tu invites la personne à entrer et ta mère apparaît.
-Tu n’es toujours pas prête ? Il va arriver dans une trentaine de minutes !
-Oui, maman, je sais ! rétorques-tu, sèchement avant de prendre une voix plus douce. Désolée. Je sais pas quoi mettre, j’en ai marre.
-Mets quelque chose dans lequel tu te sens bien.
-Plus facile à dire qu’à faire ! Je ne trouve que des défauts à tous mes vêtements. Je sais même pas pourquoi je t’ai écouté, en fait. Je le connais même pas et on a déjà un rendez-vous. Ça se trouve, ce gars est quelqu’un d’horrible, commences-tu à déblatérer en faisant les cent pas. Enfin, tu le connais pas réellement non plus. Tu sais juste ce que ta collègue, May, t’a raconté. Peut-être qu’elle a embelli la réalité !
-Je ne connais peut-être pas Peter personnellement, mais je l’ai déjà vu plusieurs fois et tu l’as aussi vu une fois, je te rappelle. Tu l’as même trouvé mignon.
-Je l’ai vu cinq minutes il y a deux ans, ça ne compte pas vraiment.
-Je suis sûre que Peter est quelqu’un de gentil, affirme ta mère en caressant ta joue pour te calmer. Pour te le prouver : quand May oublie d’amener son repas, il l'emmène toujours avec un grand sourire et un bisou sur la joue. Il l’accompagne souvent au travail quand il fait nuit. Et toutes les fois où je lui ai parlé, je l’ai trouvé très poli. Tu crois vraiment que je t’aurais arrangé un rendez-vous avec le premier venu ? J’ai de l’instinct, ma puce.
-Je ne suis toujours pas convaincue. On s’est à peine échangé trois messages et c’était juste pour s’assurer que c’était toujours bon pour aujourd’hui. Et puis, ça se trouve, je ne vais même pas lui plaire. Et même si ça fonctionne ce soir, qui dit que ça durera dans le temps ? Mes histoires se finissent toujours mal. C’est bon, je vais annuler, c’est mieux, déclares-tu en tentant de prendre ton téléphone, mais ta mère te l’enlève de tes mains.
-Tu ne vas pas annuler. Respire, détends-toi, ça va aller, dit-elle avec douceur. Écoute, je sais que ta dernière relation avec George s’est mal passée et que tu en as beaucoup souffert, mais tu ne peux pas continuer à fermer ton cœur à de nouvelles rencontres, car tu penses que tu vas retomber sur une autre version de lui. Et puis, même si le courant ne passait pas entre toi et Peter, ce dont je doute, tu aurais au moins fait un pas en avant. Tu n’as pas à avoir peur. Allez, enfile ça et tu verras, tu seras belle et à l’aise dans tes vêtements, ajoute ta mère en te donnant une robe mi-longue. Je dois aller au travail. Préviens-moi quand tu es rentrée, d’accord ? Faites attention à vous. Ça va aller, ma puce, j’en suis sûre.
Ta mère t’embrasse une dernière fois sur le front avant de quitter ta chambre. Tu pousses un long soupire puis, tu finis de te préparer. Pendant que tu fais ton maquillage, tu ne peux t’empêcher de regarder ton téléphone, attendant un potentiel message de Peter t’informant que le rendez-vous est annulé. Ta mère avait réussi à faire descendre ton anxiété, mais tes peurs ont vite repris le dessus une fois seule à nouveau. Pour toi, ce rencard peut se terminer uniquement de deux seules façons : soit ça finit mal et tu as le cœur brisé, ce qui est probable, soit il se finit bien et ton cœur peut enfin guérir, ce dont tu doutes. Tu te demandes si Peter est dans le même état que toi.
La réponse est simple : il est encore plus en panique que toi. Il a seulement accepté ce rendez-vous pour faire plaisir à Tante May. Depuis la mort de Gwen, il s’est beaucoup renfermé, mais, à présent, il veut faire des efforts. Toutefois, parmi ces efforts, il n’avait pas inclus “sortir avec d’autres personnes”, surtout si c’est pour mettre une autre personne qu’il aime en danger. Il ne veut pas reproduire ce qui s’est passé avec Gwen. Au début, il avait essayé d’y échapper, mais May a tellement insisté qu’il a fini par céder. Pour lui, ce rencard est une ultime tentative pour voir si sa vie amoureuse peut marcher tout en étant Spider-man. Il aimerait que ça fonctionne pour une fois, mais il ne peut s’en empêcher d’être pessimiste.
Sachant que votre rendez-vous est en fin de journée, Peter a décidé de faire sa patrouille quotidienne un peu plus tôt. Il n’y a pas grand-chose qui sort de l’ordinaire, par conséquent, il arrive à rentrer chez lui pile à temps pour se préparer. Au moins, même si ce rendez-vous est catastrophique, il est sûr qu’il sera à l’heure.
En entrant dans sa chambre, il enlève vite sa tenue de Spider-man et se jette sous la douche. Dans son placard, il prend d’abord la première tenue qui lui tombe sous la main puis, il commence à paniquer.
“C’est un premier rendez-vous, je peux pas mettre n’importe quoi”, se dit-il.
Il s’apprête à se changer quand il se demande pourquoi est-ce qu’il se casse tant la tête alors que ça ne va pas aboutir. Il ne va sûrement pas te plaire ou vice-versa. Alors, il renfile son tee-shirt noir et se regarde rapidement dans le miroir. Sa tenue est décontractée, peut-être un peu trop pour un premier rendez-vous. Il devrait peut-être ajouter une veste. Il ne voit pas vraiment quelle différence ça fait. Il n’arrive pas à deviner si sa tenue va. Après tout, il ne veut pas faire trop d’effort, mais d’un côté, il a envie d’en faire un peu. Tu mérites d’avoir un rencard avec un mec à peu près présentable. Il finit par troquer son tee-shirt noir pour un bleu foncé. C’est un peu moins triste, n’est-ce pas ? Quand il regarde l’heure, il voit qu’il n’a pas le temps de réfléchir plus longtemps et s’occupe de ses cheveux en faisant sa coupe habituelle. May l’interrompt rapidement pour lui signaler qu’elle part au boulot.
-T’es mignon comme ça, je suis sûre que Y/N sera de mon avis.
-J’sais pas, marmonne Peter en se tournant vers May.
-Crois-moi, c’est déjà le cas. Sa mère m’a dit que tu lui avais tapé dans l'œil, affirme-t-elle avec un grand sourire.
-Ça ne veut pas dire que ce rendez-vous sera bien. Je ne suis même pas sûre de vouloir sortir avec quelqu’un d’autre, Tante May.
-Peter, je sais que la mort de Gwen a été compliquée pour toi, mais tu ne peux pas rester enfermé dans une boucle où Gwen est encore à tes côtés, commence May en posant ses mains sur les épaules de son neveu. Tu dois avancer. Ça ne veut pas dire que tu vas l’oublier. Gwen sera toujours dans ton cœur et c’est normal, mais ça ne veut pas dire que personne d’autre ne doit rentrer. Et puis, ce rendez-vous n’est pas obligé de se finir sur une relation amoureuse. Peut-être que tu te feras une nouvelle amie et ça, ça sera déjà un grand pas. Je suis déjà fière de voir que tu t’autorises à avancer, malgré la douleur.
-Elle me manque, murmure Peter en regardant le sol.
-Je sais, mon grand.
-Tu crois que la douleur s’arrête un jour ?
-Je crois que ça devient plus facile de vivre avec, répond May délicatement. Tu sais, maintenant, j’arrive à penser à ton Oncle Ben sans avoir mon cœur qui se déchire complètement. J’arrive à penser d’abord aux bons souvenirs avant de me rappeler qu’il n’est plus là. Ça ira bien pour toi aussi, Peter. J’en suis sûre.
Peter fait un dernier sourire à sa tante alors qu’elle quitte la pièce. Quand Peter est prêt, il regarde son téléphone et voit que tu n’as pas annulé à la dernière minute, il n’a donc pas d’autre choix que de partir prendre le métro. Logiquement, il devrait arriver à sept heures pile chez toi pour que vous puissiez aller au diner à une quinzaine de minutes de ta maison.
Dans le métro, Peter commence à stresser de plus en plus en pensant à ce qu’il pourrait te dire. Après tout, il ne te connaît pas. Vos conversations seront sûrement vides et si c’est le cas, le rendez-vous va être très, très long. Alors qu’il réfléchit à une question qu’il pourrait te poser pour briser la glace, le métro s’arrête abruptement. Peter regarde par la vitre et voit qu’ils ne sont pas arrivés à une station. Soudain, une voix interrompt les interrogations de Peter et des personnes à côté de lui en informant :
“Chers voyageurs, nous vous informons que nous avons actuellement un problème technique. Nous faisons tout pour régler la situation au plus vite. Nous nous excusons pour ce désagrément.”
Peter soupire en entendant l’information. Il risque d’être en retard. Super. Il sort son téléphone pour te prévenir, mais bien évidemment, son téléphone n’a pas de réseau.
Pour lui, cette panne sonne comme un présage, il n’aurait pas dû accepter ce rencard. Même si toute cette histoire ne se termine pas comme avec Gwen, le fait est que ça ne marchera pas, c’est sûr. Il aimerait ne pas souffrir à nouveau, mais Peter a l’impression d’être allergique au bonheur.
Peter tente de calmer son anxiété en repensant aux mots de Tante May et range son téléphone avant de prendre son mal en patience jusqu’à ce que la situation soit réglée.
De ton côté, tu attends Peter, assise sur le canapé du salon. Il est bientôt sept heures, il devrait arriver d’une seconde à l’autre. Une fois de temps en temps, tu jettes un coup d'œil par la fenêtre, mais tu ne le vois pas arriver. Plus les minutes passent et moins tu arrives à tenir en place.
“Respire, détends-toi, ça va aller”, la voix de ta mère résonne dans ta tête en vain.
Tes yeux voyagent entre la fenêtre et ton téléphone, les deux ne t’apportent aucune nouvelle sur l’arrivée de Peter. Tu commences à te mordre la lèvre en t’imaginant les pires scénarios. Il t’a peut-être posé un lapin ? Non, ta mère t’a assuré qu’il était gentil donc il ne l’aurait pas fait. Tu as peut-être donné la mauvaise adresse ? Tu regardes tes messages et découvres que tu n’as pas fait d’erreur. Peut-être que tu as mal compris le jour et l’heure ? Tes messages prouvent que tu ne t’es pas trompée. Il lui est peut-être arrivé quelque chose de grave, alors ? Non, tu ne peux pas commencer à imaginer des choses horribles. Il a juste du retard, rien d'autre. N’est-ce pas ?
Tu attends encore un peu et quand la demie est passée, tu lui envoies un message pour savoir où il est. Tu n’obtiens pas de réponses. Tu commences à ronger tes ongles alors que ton cœur bat de plus en plus vite, le stress devenant trop important. Tu n’arrives pas à comprendre et tu commences à douter de tout ce rendez-vous. C’était clairement une erreur, tu n’aurais jamais dû accepter. Tu aurais aimé que ça marche pour une fois, mais tu sembles être maudite. Tu avais raison, tu vas avoir le cœur brisé et ce rencard va mal se finir - si Peter finit par arriver.
Après plus de quarante minutes bloqué dans le métro, Peter descend enfin à ta station. Il se faufile entre les gens en courant, ne voulant pas être plus en retard. Cinq minutes plus tard, il voit enfin ta maison au loin. Quand il passe devant la fenêtre de ton salon, tu le vois courir telle une furie. En regardant ton téléphone, tu vois que c’est huit heures cinq. Il a plus d’une heure de retard, à cette réalisation, tu lèves les yeux au ciel. Il a intérêt à avoir une bonne excuse. Tu as déjà donné dans les mecs qui ne sont pas ponctuels, tu n’as pas besoin d’un de plus !
Quand il est devant ta porte, il passe rapidement une main dans ses cheveux, prend une profonde inspiration avant de frapper. Il patiente un instant avant que tu ouvres la porte. En te découvrant, Peter est subjugué par ta beauté alors, il reste planté, là, à ne rien dire. Quand tu lui lances un regard, il reprend ses esprits avant de parler.
-Je suis terriblement désolé pour le retard. J’étais bloqué dans le métro et…
-Un message n’aurait pas été de trop, l’interromps-tu sèchement.
-J’avais pas de réseau. J’en ai eu quand je suis enfin arrivé à la station. En temps normal, je suis ponctuel, je te promets. Je suis désolé de t’avoir fait attendre. Tu as sûrement pensé que je t’avais posé un lapin et c’est normal, mais ce n’est pas mon genre. J’ai essayé de faire au plus vite quand le métro a redémarré, explique Peter et tu sens qu’il est sincère. Tout est ruiné, n’est-ce pas ? Ce n’était pas mon but. Je comprendrais si tu ne voulais plus qu’on sorte ce soir.
-Je veux bien qu’on sorte. Le métro est tombé en panne, ce n’est pas de ta faute, assures-tu en souriant.
En entendant ta phrase, Peter te fait un sourire. Même s’il n’avait pas forcément hâte pour ce rendez-vous, le fait est qu’il s’est engagé avec toi et il met un point d’honneur à tenir ses promesses.
Tu prends ton sac à main et fermes la porte de chez toi. Peter te laisse passer en premier et vous marchez en direction du diner. Sur le chemin, tu demandes à Peter de te donner un peu plus de détails sur la panne du métro, ignorant par quel sujet commencer la conversation.
Quand vous êtes installés à votre table, vous continuez d’échanger des banalités. Juste en vous regardant, on peut deviner que vous n’êtes pas à l’aise, vous ne savez pas comment agir avec l’autre. Aucun de vous n’ose commencer une conversation profonde, comme si vous aviez oublié comment agir lors d’un premier rencard. Tu contemples même l’idée d’inventer une excuse pour partir. La discussion reste embarrassante jusqu’à ce que vous commandiez à manger. Après avoir évoqué une énième banalité, Peter lâche un soupire avant de prendre la parole :
-Je suis sûr que cette situation est aussi gênante pour toi que pour moi. C’est ta mère et ma tante qui ont organisé tout ce rendez-vous, mais ça n’a pas à être aussi embarrassant. Je ne sais pas pour toi, mais c’est mon premier rencard depuis un moment et je suis un peu rouillé. Ma dernière relation s’est terminée… de manière tragique, disons et donc, on a pas forcément besoin de se mettre de grandes attentes pour ce soir. On devrait juste apprendre à se connaître sans s’attendre à quelque chose en particulier et juste voir où ça nous mène, si ça te convient.
-Ça me convient, acceptes-tu en poussant un soupir de soulagement. Ma dernière relation s’est mal terminée également. C’était assez toxique, et j’avoue que j’ai du mal à être à l’aise.
-Alors, allons-y doucement. Pas besoin que ça soit un grand rendez-vous romantique, apprenons simplement à être à l’aise avec une nouvelle personne. Qu’est-ce que tu en dis ?
-Je suis d’accord avec toi.
À partir de ce moment, la tension quitte votre table, vous laissant vous découvrir tranquillement. Peter te pose quelques questions sur le livre que tu as lu dernièrement et rapidement, vous parlez de vos centres intérêts, qu’ils soient communs ou non.
Finalement, vous arrivez à passer un bon moment. Tu rigoles plusieurs fois, suite à des remarques de Peter. On ne t’avait pas fait rire de cette façon depuis longtemps. Peter est tout de suite sous le charme de ton rire, adorant la manière dont ton visage s'éblouit. Peter te parle un peu plus de lui et tu dois avouer que tu apprécies de plus en plus sa personnalité. Ta mère avait raison, Peter est quelqu’un de réellement gentil. À certains moments, vous rentrez un peu plus en détails de vos anciennes relations, sans trop vous attarder, certaines blessures encore trop fraîches, mais vous comprenez que l’un comme l’autre, vous avez encore un peu de chemin à faire, mais vous n’êtes pas contre l’idée de le faire ensemble.
Après avoir mangé, vous restez encore un peu au restaurant, ne voyant pas les minutes défilées. Quand vous finissez par partir vers les vingt-deux heures passées. À peine dehors, tu as un frisson à cause de la fraîcheur de la nuit. Peter le remarque et te propose sa veste. Tu essayes d’abord de refuser, mais il insiste et tu finis par accepter. Alors qu’il te la mets sur tes épaules, sa main droite frôle ta peau et tu frissonnes à nouveau, mais pas à cause du froid, ton cœur bat également plus rapidement, mais pas à cause de l’anxiété. Son toucher était comme électrique et en relevant la tête, tu vois Peter proche de toi et tu te dis qu’il est encore plus beau à cette distance. Tu essayes de ne rien laisser paraître alors que vous commencez à marcher vers chez toi.
Sur le chemin, vous continuez à discuter et tu aimerais que ce moment n’ait jamais de fin. Tu n’aurais pas pensé que tu aurais pu te sentir autant connecté avec un autre homme aussi rapidement. Pour Peter, il n’aurait jamais cru qu’il arriverait à s’autoriser à regarder une autre femme que Gwen. Tante May avait raison, Gwen est toujours dans son coeur, mais il n’est plus aussi contre de laisser quelqu’un d’autre rentrer. Peut-être pas tout de suite, mais si tu devais le faire, il en serait content.
Quand vous êtes devant ta porte d’entrée, tu redonnes la veste à Peter et tu espères secrètement toucher sa main, mais le vêtement t’en empêche. Tu souris à Peter alors qu’il finit de parler du début de sa théorie sur le multivers.
-C’était vraiment bien ce soir. Je ne pensais pas passer un aussi bon moment, sourit-il.
-Moi non plus. J’avais beaucoup d’appréhension.
-Je te comprends.
-Tu sais, je ne serais pas contre l’idée de refaire quelque chose dans le genre, commences-tu en évitant son regard. Je serais contente de voir où ça nous mène, même si on prend notre temps.
-J’en serais content aussi. Est-ce que tu crois que ça serait trop rapide si je te disais que tu es très belle ? J’y ai pensé toute la soirée et je me suis dit que je devais te le dire avant de partir et de regretter d’avoir rien dit.
À son compliment, tes joues se mettent à chauffer alors qu’un sourire prend place sur ton visage que Peter trouve plus que mignon. Savoir qu’il t’a fait sourire réchauffe son coeur.
-Ce n’est pas trop rapide, j’apprécie le compliment. Tu es mignon également. Et tu crois que ça serait trop rapide si je t’embrassais la joue ? demandes-tu et Peter se fige. Tout de suite, tu regrettes ta question et tu ne sais plus où te mettre. Désolée, je suis allée trop loin, je n'aurais pas dû le dire.
-Je m’y attendais pas, c’est tout, mais ça me dérangerait pas.
Légèrement embarrassée, tu te rapproches de Peter et poses ta main sur sa joue avant d’embrasser sa joue droite. En sentant ce contact sur sa peau, Peter ne respire plus pendant une seconde. Il ne pensait pas que ton toucher serait aussi éléctrique contre sa peau. Le baiser était court, mais il l’a en mémoire. Il sait qu’il va y repenser chaque seconde de la journée. Quand tu t’éloignes, tu souhaites une bonne nuit à Peter avant de rentrer chez toi. Peter reste planté jusqu’à ce que ta porte soit totalement fermée puis, il quitte ton porche, un grand sourire aux lèvres.
Tous les deux, vous repensez à cette soirée avec tendresse. Vous savez que ce n’est que le tout début, mais vous savez déjà que l’un comme l’autre saura ramener votre cœur à la vie. Vous avez déjà envie de vous revoir et peut-être que ça vous prendra un peu de temps avant de vous autoriser à tomber amoureux à nouveau, mais ce n’est pas grave. Pour une fois, vous savez que ça va bien se passer.
Marvel Masterlist
Speak Now TV Masterlist
#marie swriting in french#tumblr français#marvel#marvel fic#marvel fanfiction#peter parker imagine#peter parker x reader#tasm peter parker#peter parker#peter parker one shot#peter parker oneshot#tasm!peter parker imagine#tasm andrew garfield#tasm spiderman#tasm peter parker x reader#tasm!spiderman x reader#tasm!peter x reader#tasm!peter x you#the amazing spiderman#peter parker x you#peter parker x y/n#spiderman x y/n#spiderman x reader#spiderman imagine#spiderman#marie swriting with music#marie swriting with taylor swift#marie swriting with speak now tv#Spotify
12 notes
·
View notes
Text
Artfol seems quite promising as an app dedicated to art, so naturally I made an account!
You can still find me here, as well as on Twitter and Instagram @ radiolaires
#j'en connais au moins un et peut être aussi les trois autres#le premier c'est anatole#Le deuxième c'est croquignole#le troisième c'est barbemolle#le quatrième c'est encore anatole#Social media#I really hope this will take off as IG and Twitter have become unusable for artists#The compression and cropping are so dirty#Blegh#This is quite nice so far#A bit slow and the tagging system is minimalistic but it works well as a gallery and comment platform#Exciting
3 notes
·
View notes
Text
Les Chroniques de Livaï #513 ~ TREPAS, ME VOICI (juin 846) Gunther Schültz
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. Le personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a traversées, ainsi que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint, détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous. Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes.
Nadja n'a pas bougé depuis qu'on l'a allongée sur le lit. Ses yeux ne cillent quasiment pas, ou seulement quand je ne regarde pas, et cela lui donne un air absolument sinistre, comme si elle s'était changée en pierre...
Tout s'est passé très vite, dans un brouillard de sons et de sensations, et j'ai du mal à raccorder tous les bouts... Quand j'ai quitté Nadja pour aller chercher des lames, ça n'a pas traîné avant qu'un titan me repère et me prenne en chasse. Je ne pouvais rien faire à part esquiver, mais mes réserves de gaz baissaient aussi rapidement, et je me voyais déjà mal finir... J'ai regretté de ne pas avoir pris celles que Nadja m'avait proposées... Ca a duré quelques minutes qui m'ont semblé une heure, puis finalement, une aide inespérée a fondu des arbres et Erd a réussi à se débarrasser seul du titan qui me menaçait. J'étais si heureux de le voir ! Il était même pas blessé et m'a annoncé qu'il avait réglé le compte de plusieurs géants plus loin et avait permis la fuite d'un chariot de réappro avec quelques civils dedans.
J'ai pas perdu de temps à le féliciter car il fallait rejoindre nos camarades ; Claus manquait à l'appel, et Nadja devait traîner dans le coin, alors nous sommes revenus sur nos pas pour les chercher. C'est là que nous avons repéré notre amie ; pas tout de suite, au début, j'ai pensé que c'était un autre cadavre, mais en nous approchant, j'ai bien vite vu que c'était elle. Allongée sur le sol, elle n'avait aucune blessure visible et fixait ses yeux ouverts sur les frondaisons au-dessus de nous. Je l'ai appelée, engueulée, secouée, mais elle ne bougeait pas. Erd et moi ne savions pas quoi faire, et en plus un titan de grande taille se tenait pas loin de nous ; nous ne devions pas rester là. On a attrapé Nadja, et ses membres n'étaient pas tout à fait inertes. Ils opposaient une petite résistance à nos gestes, ce qui signifiait qu'elle n'était pas tout à fait inconsciente.
Quand nous avons réussi à quitter la clairière après l'avoir mise sur un cheval, nous avons vu le titan dégringoler sur lui-même, et le caporal-chef surgissait d'entre les branches, le corps de Claus sous le bras. On a pas réalisé tout de suite que... Tout ce qui comptait c'est que nous étions réunis tous les cinq et prêts à évacuer. Le caporal a mis Claus en travers de sa selle, et je crois que c'est à ce moment que j'ai vu que quelque chose clochait dans son anatomie... Mais j'ai pas voulu me focaliser là-dessus, j'étais sans doute dans le déni...
Je peux plus nier les faits maintenant. Claus a perdu sa jambe droite ; il ne lui reste plus que le haut de la cuisse... J'ignore exactement comment ça a pu arriver, le caporal ne nous a encore rien raconté. Mais une partie de moi se demande si l'état de Nadja n'est pas lié à ce qui est arrivé à Claus. C'est stupide, ou peut-être pas... Je baisse les yeux sur le moignon de chair qui dépasse du pantalon déchiré et je sens un frisson de dégoût m'envahir. Si cela m'arrivait, je... Raah, je me déteste de penser ça ! C'est vraiment égoïste ! C'est lui qui compte, pas moi ! Quand il se réveillera - s'il se réveille -, je ne sais pas quelle sera sa réaction... Il faudra que nous... soyons tous là, avec lui, pour le soutenir...
Un infirmier - le seul survivant - fait une piqûre dans la cuisse de Claus, et c'est étrange comme ce geste si simple me donne subitement l'impression que tout est sous contrôle, que tout va s'arranger. J'en suis à me dire ça, au milieu de ce qui reste des explorateurs, réduits à un petit groupe que je n'ai pas encore eu le courage de dénombrer, et de ces civils terrorisés, qui doivent se demander s'ils vont revoir le Mur Rose...
Erd, s'il te plaît, va nous chercher des rations, et de l'eau propre à boire... Je reste avec eux, je les quitte pas des yeux. Il s'éloigne à pas lents, et je me rends compte alors que je ne sais pas comment il se sent. On a à peine parlé... Toute notre attention était focalisée sur Claus et Nadja...
J'approche de Claus et me penche sur son visage, tendant l'oreille. Je crois bien l'avoir entendu gémir quelque chose... Un nom, que je connais bien. Je prends sa main dans la mienne et attrape aussi celle de Nadja, puis les joins ensemble dans l'espoir que ça leur apporte du réconfort. Vous êtes encore avec nous, ne nous quittez pas, hein ? Je perçois, très subtilement, les doigts de Nadja se resserrer sur ceux de Claus, et je me tourne vers elle pour l'observer. Rien sur son visage ne laisse penser qu'elle ressent quelque chose, mais je sais qu'une partie d'elle est restée parmi nous, qu'elle nous écoute... Nadja, tu m'entends ? Qu'est-ce que tu as ? Dis-moi...
Erd revient avec de quoi boire et manger. Je ne sais pas si j'ai faim, après tout... mais reprendre des forces est nécessaire, nous ne sommes pas encore sortis des ennuis. Alors je me force à mordre dans cette barre levurée qui n'a jamais eu aussi mauvais goût, et Erd fait de même. Puis, j'ai une idée. Je saisis la gourde d'eau, et soulève la tête de Nadja. Je place le goulot entre ses lèves et verse un peu de liquide. Sa gorge tressaute imperceptiblement, mais il est évidente qu'elle a avalé. Je soupire de soulagement. Elle est à moitié consciente, mais je ne peux pas évaluer à quel degré. En tout cas, elle semble capable de se nourrir.
Le caporal-chef nous trouve tous les deux penchés sur notre amie et nous demande alors si nous comptons l'étouffer en la faisant boire. Caporal, s'il vous plaît, ce n'est pas très drôle, vraiment ! Mais vous savez, elle a déglutit. Je pense qu'elle n'est pas tout à fait... partie ? Il s'accroupit près d'elle et observe ses yeux fixes. Je le soupçonne de cacher délibérément ses émotions, afin de ne pas nous inquiéter. Je le connais depuis un moment maintenant et j'ai appris à repérer ces subtiles variations sur son visage... Il conclut qu'il ne sait pas de quoi elle souffre, qu'il n'a jamais vu ça auparavant. Des spécialistes pourront nous en dire plus, j'imagine. Ou bien elle va se réveiller tout à l'heure, elle a peut-être juste eu un choc à la tête, je sais pas... Le caporal examine le cuir chevelu de Nadja et annonce qu'aucune bosse ou contusion n'est visible. Je vois... C'est... vraiment mystérieux... Mais Nadja n'est pas du genre à se laisser abattre, elle va pas rester dans cet état, je la connais !
Erd demande à notre supérieur quand est prévu le départ. D'ici trois quarts d'heure, nous devons être prêts à dégager. Il n'y a pas trop de titans dans le coin, je suppose ; et le soir va tomber, ils seront moins virulents. Ca veut dire que Claus et Nadja voyageront dans un chariot ? Le caporal-chef acquiesce. Ok, on va s'assurer qu'ils soient bien en sécurité au centre de la formation. Vous avez décidé avec le major de comment nous allons procéder ? Il annonce que ça consistera surtout à se faire tous petits en essayant de pas marcher sur des titans endormis. Comme à l'aller, donc.
Sauf qu'il y a vingt-quatre heures, nous étions plus de deux cents cinquante mille. Je ne saurais dire combien nous sommes à présent, mais ça ne doit pas dépasser les deux cents personnes... Cette constatation me retourne l'estomac.
Que va devenir le bataillon d'exploration après ce fiasco ? Que va-t-il se passer lorsque nous passerons l'arche de Rose ? J'ai peur de tout ça...
#lc513#levi chronicles#les chroniques de livaï#fanfiction#fallenraziel#aot#snk#attack on titan#shingeki no kyojin#gunther schultz
15 notes
·
View notes
Note
Bonsoir! Je t'ai posée une question lundi dernier et je n'ai pas eu le temps de te remercier de ta réponse- merci beaucoup! J'ai pas eu l'occasion de revenir sur le sujet parce que c'est une classe que je n'enseigne pas encore mais j'ai beaucoup apprécié ta réponse. Je voulais te demander (et ça paraîtra sûrement débile comme question): est-ce que tu aimes être prof en secondaire? Beaucoup de mes collègues semblent en avoir marre, être prêts à démissionner d'ici deux à cinq ans (ils débutent) /1
Ou alors ils enseignent à mi-temps. Ils sont complètement débordés par la charge de travail et se sentent dépassés parce qu'on attend d'eux un travail surhumain. Enseigner une classe de 30, avec 5-6 très bons élèves qui finissent tout bien à l'avance et pour qui il faut prévoir des trucs en plus, des élèves "normaux" et puis des élèves qui ont un niveau de lecture CP en 6e, dans la même classe, en même temps. Pour avoir passé 6+ heures à planifier un cours de 6e, les mêmes activités à trois /2
niveaux différents, je comprends qu'ils en aient ras le bol. Comment rester motivée? Et tout ça pour se retrouver face aux médias, selon qui on fout rien de nos journées. Bref. Un autre sujet- je n'ai jusque là enseigné que des adultes et j'ai du mal à m'adapter au changement, notamment aux questions sur la date, la couleur du stylo, etc. et aussi à la gestion du comportement. Je comprends maintenant le fameux "je suis pas flic, je veux faire cours"-- comment gérer? Je suis dans une école de /3
garçons et je fais jeune (je le suis) donc ça aide pas. J'ai pas envie de passer mon cours à demander le silence, à pas avancer et j'en ai marre (déjà!) de sortir de cours en ayant l'impression qu'ils n'ont rien appris pendant le cours. Bref. J'espère que c'est pas déplacé de te raconter tout ça. Peut-être que je suis juste nulle comme prof, c'est très possible! /4
Bonjour !
Ne t’excuse pas de ne pas répondre ^^ Je me doutais que tu avais bien lu. Ca ne me dérange pas de parler de ce sujet. J’ai utilisé tumblr pour vider mon sac à plusieurs reprises quand j’étais stagiaire.
Si tu as un sentiment de ras le bol général en ce moment, crois moi, c’est tout à fait normal. C’est un classique des mois de novembre et décembre. Les élèves nous testent davantage, nous sommes plus fatigués et on doit préparer les premiers conseils de classe (même si on n’est pas forcément bien préparé).
Il faut ajouter à cela que tu es sans expérience, jeune, que tu ne te sens probablement pas légitime et que tu dois te faire une réputation dans ton collège (les élèves vont te mettre à l’épreuve), ce qui rend le tout très difficile lorsqu’on ne débute pas dans un bahut paisible.
Il faut aussi s’habituer à l’idée que les élèves ne sont pas autonomes. Je ne cadrais pas non plus mes classes la première année et il me fallait une demi-journée pour préparer un cours. J’étais certainement une professeur déplorable. J’ai failli être virée par l’ESPE d’ailleurs, si ça peut t’aider à relativiser. Je pourrais te raconter des anecdotes invraisemblables et surnaturelles sur la manière dont j’ai été traitée par mes formateurs en ce temps là. J’ai pris des anti-dépresseurs pour la première fois de ma vie à cette occasion. Rétrospectivement, je comprends mes erreurs, mais aussi les situations absurdes dans lesquelles je me suis mise parce que je ne me sentais pas légitime (merci les formateurs pour la confiance en soi…) et à quel point on m’a écrasé plutôt que de me conseiller. Pour l’avoir vécu il y a peu de temps, je peux te dire que cette première année n’est pas représentative de ce que sera ta carrière de professeur. Ce sera la pire, mais le fait est que ça ne cessera de s’améliorer.
Tu es légitime. Tu as passé un concours pour cela. Tu es légitime pour faire cours, pour punir tes élèves ou appeler leurs parents quand ils font des bêtises ou qu’ils ne se comportent pas correctement. Ne les laisse jamais dire le contraire. Ensuite, tu trouveras des moyens de gérer certaines situations, de présenter tes cours de manière plus ludique, de leur donner des indications précises et de varier le niveau de difficulté des activités pour qu’ils correspondent à tous tes élèves… Tout ça ce n’est que de l’expérience. C’est pour cela que la première année est très démoralisante.
Précision importante : n’écoute pas les formateurs lorsqu’ils te demande de tout préparer toi-même. Tu vas te tuer à la tâche. J’ai des collègues excellents qui piochent leurs exercices de conjugaison dans des activités de primaire. Mieux vaut réfléchir à la manière de présenter le cours pour le rendre accessible qu’aux activités elles-mêmes.
Après ma formidable dépression-ESPE, j’ai mis environs un an à m’en remettre. Mon objectif était de ne jamais rentrer en conflit avec une classe comme j’avais pu le faire l’année passée. J’ai redoublé d’effort pour y arriver alors que j’avais des cinquième particulièrement compliqués. J’ai fait beaucoup d’heures sup non rémunérées pour m’assurer que ça ne tourne pas au vinaigre : coller les élèves avec moi pour leur expliquer pourquoi ils avaient été punis, beaucoup de dialogue, d’échange avec les collègues, leur montrer que je me souciais de leur réussite… les élèves fonctionnent à l’affect. C’est désolant, mais il faut en tirer parti. Si on établi une relation de confiance avec la classe, l’essentiel est là. Ensuite, on peu lever le pieds et se permettre d’être très strict si besoin, de rire avec eux à l’occasion. Depuis, j’ai beaucoup moins de problèmes. J’ai même laissé un souvenir impérissable à certaines classes qui demandent encore de mes nouvelles à mes anciens collègues et m’ont envoyé des lettres dithyrambiques quand je suis partie (ils voulaient tous contacter le rectorat pour que je reste) quand la première classe de ma carrière redoublait d’effort pour me faire renvoyer. Je n’aurais jamais cru que les choses puisse évoluer si vite en trois ans.
Donc, ne t’inquiète pas si cette année ne se passe pas aussi bien que tu l’espères. C’est un classique, et ça arrive même aux enseignants confirmés et très talentueux, de tomber sur un cru d’élèves absolument infect. Ca ne fait pas de toi un mauvais enseignant.
Enfin, pour ce qui est de rester motivé, il ne faut pas que notre vie tourne autour de notre travail. Il faut décrocher. Plus facile à dire qu’à faire : les deux premières années sont terribles. On est débordé. C’est tout juste si on profite encore d’une vie sociale et si on s’accorde des instants de détente ou de loisir. On est à cran tout le temps et ça se sent. Arrivée vers la fin de ma première année à temps plein, j’ai décidé de m’installer plus durablement : j’ai adopté deux chats, j’ai déménagé dans un nouvel appartement, j’ai repris l’écriture, l’apprentissage du japonais, un peu de jeu de rôle… Quand un cours se passait mal, j’étais plus sereine, je réagissais mieux parce que je ne me faisais plus autant de souci. J’ai aussi commencé à travailler presque exclusivement dans mon établissement et à ne plus ramener de copies chez moi.
Je m’arrange personnellement pour ne pas me laisser déborder par le travail et je te conseille d’en faire autant les premières années. Un poste de professeur principal est disponible ? Non merci (surtout si tu ne connais pas la direction ! Ca peut être la triple peine si tu as une classe difficile et qu’ils sont incompétents) Les programmes extra-scolaires ? Seulement si je suis vraiment intéressée (énorme investissement avec des enjeux à la clé. Si tu ne te sens pas bien installée dans ton collège, que tu ne connais pas tes classes, tu peux très vite le regretter.) Je m’investi dans les club, je fais mes propres projets, seule ou avec certains collègues, et c’est déjà bien. On ne peut pas tout faire quand on est jeune professeur et TZR.
Très honnêtement, j’ai encore des ras-le-bol réguliers. Surtout parce que c’est un travail étouffant. La question qu’il faut se poser à ce stade, c’est : Est-ce que tu aimes enseigner ? Est-ce que tu aimes le contact avec tes élèves quand ça se passe bien ? Si c’est le cas, je penses que tu t’épanouiras un jour dans ton travail, même si ça demandera du temps.
Quant à savoir si je serai prof toute ma vie… je pense que j’en aurai effectivement marre un jour. En attendant, ça me convient. Je verrai pour ma réorientation le moment venu.
Sinon, je préfère le collège au lycée ou au primaire, parce que j’aime le programme et que j’ai toujours apprécié les adolescents, même s’ils peuvent être terriblement horripilants.
N’hésite pas à me contacter si tu as besoin de soutien ou de conseils (pour préparer un cours par exemple.) Ca ne me dérange pas. Souviens-toi que l’année de stage n’est pas représentative des années à venir et si ta tutrice est quelqu’un de bien, n’hésite pas à lui parler de tes doutes et de tes craintes. Tu peux aussi discuter avec tes collègues. Il ne faut jamais se sentir seul. Prend le temps de faire autre chose, surtout. Ne fais pas les mêmes erreurs que moi !
P.S. : Pour ce qui est d’avoir l’air jeune, l’année dernière, les nouveaux AED me confondaient encore avec une élève de collège lorsqu’ils me croisaient dans les couloirs. Crois, moi je te comprends ! J’en joue avec les élèves (”Quand vous seriez aussi vieille que moi…”, “Quand j’étais jeune, Louis XIV…”) Ça les fait sourire et j’accroche plus facilement leur attention.
1 note
·
View note
Link
Secrets
Jo était très occupée dans le grenier, car les jours d'octobre commençaient à se faire frisquets, et les après-midi étaient courts. Deux ou trois heures durant, le soleil réchauffait la fenêtre haute, éclairant Jo en train d'écrire, assise sur le vieux sofa, ses feuillets épars sur un coffre devant elle, tandis que Scrabble, le rat familier, se promenait sur les poutres au dessus d'elle, accompagné par son fils aîné, un raton évidemment très fier de ses moustaches. Très absorbée par son travail, Jo griffonna jusqu'à avoir rempli la dernière page, où elle signa de son nom avec un paraphe, et jeta sa plume en s'exclamant,
« Voilà, j'ai fait ce que j'ai pu ! Si ça ne convient pas je devrais attendre jusqu'à ce que je sois capable de faire mieux. »
Étendue sur le sofa, elle relit soigneusement le manuscrit, plaçant des tirets ça et là, et de nombreux points d'exclamation qui ressemblaient à de petits ballons ; puis elle le noua d'un joli ruban rouge, et resta assise une minute à le contempler avec une expression grave et songeuse, qui montrait clairement à quel point son travail lui tenait à cœur. Le bureau de Jo dans cette pièce était un vieux four à réflecteur en métal, pendu au mur. Elle y conservait ses papiers ainsi que quelques livres, à l'abri de Scrabble, qui partageait ses goûts littéraires et aimait bien se constituer une bibliothèque des livres laissés à sa portée, en en grignotant les pages. Du coffre de métal, Jo tira un autre manuscrit, et, après les avoir glissés tous les deux dans sa poche, elle descendit discrètement, laissant ses amis libres de mâchonner ses plumes et goûter à son encre.
Elle enfila sa veste et mit son chapeau aussi silencieusement que possible, et, par la fenêtre de derrière, elle passa sur le toit d'un porche bas, se laissa tomber dans la pelouse, et prit un chemin détourné jusqu'à la route. Une fois là elle prit un moment pour se calmer, puis elle héla un omnibus de passage et s'en fut en ville, l'air très gaie et mystérieuse.
Quiconque l'aurait observée à cet instant, aurait trouvé son attitude pour le moins singulière, car, en descendant, elle se mit à marcher à vive allure jusqu'à avoir atteint un certain numéro dans une certaine rue très animée. Ayant trouvé l'endroit, avec quelque difficulté, elle s'avança vers la porte, leva les yeux sur les marches crasseuses, et, après être restée totalement immobile durant une minute, repartit soudain dans la rue, aussi rapidement qu'elle était arrivée. Elle répéta cette manœuvre à plusieurs reprises, au grand amusement d'un jeune gentleman aux yeux noirs penché à la fenêtre d'un immeuble de l'autre côté de la rue. En revenant pour la troisième fois, Jo se secoua mentalement, rabattit son chapeau sur ses yeux, et monta l'escalier, avec l'air de quelqu'un qui allait se faire retirer toutes ses dents.
Il y avait l'enseigne d'un dentiste, parmi d'autres, au dessus de l'entrée, et après avoir fixé un moment la mâchoire artificielle qui s'ouvrait et se refermait lentement pour attirer l'attention sur des rangées de belles dents, le jeune homme enfila sa veste, prit son chapeau, et vint se poster dans l'entrée opposée, en se disant, avec un sourire et un frisson,
« C'est bien d'elle de venir toute seule, mais si elle passe un mauvais moment, elle aura besoin de quelqu'un pour l'aider à rentrer à la maison. »
Dix minutes plus tard Jo émergea en courant dans les escaliers, le visage très rouge, et l'air de quelqu'un qui venait de traverser une terrible épreuve de quelque sorte. Quand elle vit le jeune gentleman, elle n'eut pas l'air ravie le moins du monde, et elle passa devant lui avec un signe de tête ; mais il la suivit, et demanda avec un air compatissant,
« As-tu passé un mauvais moment ?
— Pas trop.
— C'est allé très vite.
— Oui, Dieu merci !
— Pourquoi y es-tu allée seule ?
— Je voulais que personne ne sache.
— Tu es le type le plus étrange que j'ai jamais vu. Combien t'en a-t-on enlevé ? »
Jo regarda son ami comme si elle ne le comprenait pas ; puis se mit à rire, comme profondément amusée.
« J'aurais voulu qu'on m'en prenne deux, mais je dois attendre une semaine.
— Pourquoi ris-tu ? Tu prépares quelque sottise, Jo, dit Laurie, perplexe.
— Tout comme toi. Que faisiez-vous, sir, dans ce salon de billard ?
— Je vous demande pardon, m'dame, ce n'était pas un salon de billard, mais un gymnase, et je prenais une leçon d'escrime.
— J'en suis heureuse !
— Pourquoi ?
— Tu pourras m'apprendre, et quand nous jouerons Hamlet , tu pourras être Laërte, et nous ferons des merveilles dans la scène du duel. »
Laurie éclata d'un rire jovial, qui fit sourire plusieurs passants malgré eux.
« Je t'apprendrai, que nous jouions Hamlet ou non ; c'est très amusant, et ça te redressera de manière épatante. Mais je ne crois pas que ce soit la seule raison pour laquelle tu as dit "J'en suis heureuse" de manière si décidée, n'est-ce pas ?
— Non, j'étais heureuse que tu ne sois pas dans ce salon, parce que j'espère que tu ne te rends jamais dans de tels endroits. Y vas-tu ?
— Pas souvent.
— J'aimerais que tu n'y ailles pas du tout.
— Il n'y a pas de mal, Jo, j'ai des billards à la maison, mais ce n'est pas drôle à moins d'avoir de bons joueurs. Alors, comme j'aime bien ce jeu, je viens parfois faire une partie avec Ned Moffat ou d'autre camarades.
— Oh Seigneur, j'en suis navrée, tu vas y prendre goût de plus en plus, et perdre temps et argent, et devenir comme ces horribles garçons. J'espérais pourtant que tu resterais respectable, et ferais la satisfaction de tes amis, dit Jo en secouant la tête.
— Est-ce qu'on ne peut pas s'amuser de temps en temps, sans perdre sa respectabilité ? demanda Laurie, l'air agacé.
— Cela dépend de la manière et de l'endroit. Je n'aime pas Ned et sa bande, et j'aimerais que tu restes à l'écart d'eux. Mère ne veut pas le laisser venir chez nous, bien qu'il le souhaiterait, et si tu deviens comme lui elle nous voudra plus que nous nous amusions ensemble comme nous le faisons maintenant.
— Vraiment ? demanda Laurie avec anxiété.
— Non, elle ne peut pas supporter les jeunes dandies, et elle nous enfermerait dans des cartons à chapeau plutôt que de nous laisser les fréquenter.
— Eh bien, elle n'a pas encore besoin de sortir ses cartons, je ne suis pas smart, et je n'entends pas l'être ; mais j'aime avoir quelque innocent amusement de temps à autre, pas toi ?
— Oui, personne ne t'en voudra, alors amuse-toi, mais ne fais pas de folies, d'accord ? ou ce sera la fin de notre bon temps.
— Je serai un vrai saint.
— Je ne supporte pas les saints, sois simplement un garçon honnête et respectable, et nous ne te tournerons jamais le dos. Je ne sais pas ce que je ferais si tu agissais comme le fils de Mr. King ; il avait des tonnes d'argent, mais ne savait comment le dépenser, et il s'est enivré, et a joué, et s'est enfui, et a falsifié la signature de son père, je crois, et a été tout bonnement horrible.
— Tu penses que je serais du genre à faire la même chose ? Merci bien.
— Non je ne - oh, Seigneur, non ! - mais j'entends parler de l'argent comme d'une telle tentation, et parfois je souhaiterais que tu fusses pauvre, je n'aurais pas à m'inquiéter alors.
— Tu t'inquiètes pour moi, Jo ?
— Un peu, quand tu as l'air sombre ou mécontent, comme il t'arrive parfois, car tu as une telle volonté qu'une fois engagé dans la mauvaise voie, j'ai peur qu'il ne soit difficile de t'arrêter. »
Laurie marcha en silence pendant quelques minutes, tandis que Jo l'observait, en souhaitant avoir tenu sa langue, car ses yeux étaient pleins de colère, même si ses lèvres continuaient de sourire comme pour moquer ses avertissements.
« Vas-tu me faire la leçon sur tout le chemin ? demanda-t-il soudain.
— Bien sûr que non, pourquoi ?
— Parce que si oui, je prendrais l'omnibus, mais si non, j'aimerais marcher avec toi, et te dire quelque chose de très intéressant.
— Je ne te sermonnerai plus, et j'ai grande envie d'entendre la nouvelle.
— Très bien, alors ; allons-y. C'est un secret, et si je te le dis, tu dois me dire le tien.
— Je n'en ai pas, » commença Jo, avant de s'interrompre brusquement, se rappelant qu'elle en avait un.
« Tu sais que si, tu ne peux rien cacher, alors dépêche-toi et avoue, ou je ne dirai rien, s'exclama Laurie.
— Est-ce que ton secret en vaut la peine ?
— Oh que oui ! Ça concerne des personnes que tu connais, et c'est si amusant ! Il faut que tu l'entendes, et il y a longtemps que je meurs d'envie de le dire. Allez ! Tu commences.
— Tu ne diras rien de tout ça à la maison, n'est-ce pas ?
— Pas un mot.
— Et tu ne me taquineras pas en privé ?
— Je ne taquine jamais.
— Oh que si ; et tu obtiens toujours ce que tu veux. Je ne sais pas comment tu fais ça, mais tu es un enjôleur né.
— Merci, allez, à toi͏͏͏ !
— Eh bien, j'ai laissé deux histoires à quelqu'un d'un journal, et il doit me donner sa réponse la semaine prochaine, dit Jo à l'oreille de son confident.
— Hourra pour Miss March, la célèbre autrice américaine ! » s'écria Laurie en jetant son chapeau en l'air et en le rattrapant, au grand bonheur de deux canards, quatre chats, cinq poules et une demi-douzaine de petits Irlandais ; car ils étaient maintenant hors de la ville.
« Chut ! Je suis presque sûre que ça ne donnera rien, mais je ne pouvais pas trouver le repos avant d'avoir essayé, et je n'en ai rien dit, parce que je ne voulais pas que quelqu'un d'autre que moi soit déçu.
— Tu ne seras pas déçue ! Enfin, Jo, tes histoires sont dignes de Shakespeare comparées à la moitié des sottises qu'on publie tous les jours. Est-ce que ça ne sera pas drôle de les voir imprimées, et ne devrions nous pas être fiers de notre autrice ? »
Les yeux de Jo étincelaient, car il est toujours plaisant de savoir que l'on croit en vous, et le compliment d'un ami est toujours plus agréable que toutes les louanges des journaux.
« Quel est ton secret ? Ne me dis pas de sottises, Teddy, ou je ne te croirai plus jamais, » dit-elle en essayant d'étouffer les espoirs embrasés par ses encouragements.
« Il est possible que je m'attire des ennuis en le disant, mais je n'ai pas promis de le taire, aussi je vais te le dire, car je ne me sens jamais à l'aise tant que je ne t'ai pas raconté toutes les meilleures nouvelles que j'apprends. Je sais où se trouve le gant de Meg.
— C'est tout ? » dit Jo, désappointée, tandis que Laurie hochait de la tête, rayonnant, avec l'air de celui qui connaît quelque mystérieuse information.
« C'est bien assez pour l'instant, comme tu en conviendras quand je t'aurai dit où il est.
— Eh bien, dis-le. »
Laurie se pencha et murmura quelques mots à l'oreille de Jo, qui produisirent un changement des plus comiques. Elle resta figée à le dévisager pendant une bonne minute, l'air à la fois surprise et contrariée, puis reprit sa route en disant vivement, « Comment le sais-tu ?
— Je l'ai vu.
— Où ?
— Dans sa poche.
— Tout ce temps ?
— Oui. N'est-ce pas romantique ?
— Non, c'est horrible.
— Cela ne te plaît pas ?
— Bien sûr que non, c'est ridicule, ça ne se fait pas. Seigneur ! Que dirait Meg ?
— Attention, tu ne dois le dire à personne.
— Je n'ai rien promis.
— C'était implicite, et je t'ai fait confiance.
— Eh bien, je ne dirai rien pour le moment, de toute façon ; mais je suis révulsée, et j'aimerais que tu ne m'aies rien dit.
— Je pensais que tu serais contente.
— À l'idée qu'on vienne nous prendre Meg ? Non, merci.
— Cela ne te paraîtra pas aussi désagréable quand quelqu'un viendra pour toi.
— J'aimerais bien voir ça ! s'exclama férocement Jo.
— Moi aussi ! » et Laurie gloussa à cette idée.
« Je pense que les secrets ne me réussissent pas ; je me sens toute retournée depuis que tu me l'as dit, dit Jo, avec une certaine ingratitude.
— Courons jusqu'en bas de la colline, et tu te sentiras mieux, » suggéra Laurie.
Il n'y avait personne en vue. La route s'inclinait devant elle d'une manière attrayante, et, ne pouvant résister à la tentation, Jo se lança en avant, laissant bientôt chapeau et peigne derrière elle, et éparpillant des épingles à cheveux dans sa course. Laurie atteint le but le premier, et se trouva plutôt satisfait du succès de son traitement ; car son Atalante arriva, le souffle court, les cheveux au vent, les yeux étincelants et les joues rouges, sans trace de mécontentement sur le visage.
« J'aimerais être un cheval, alors je pourrais courir sur des kilomètres dans ce bon air, et ne pas perdre mon souffle. C'était épatant ; mais vois un peu dans quel état je suis. Va me chercher mes affaires, comme l'ange que tu es, » dit Jo en se laissant tomber sous érable, qui recouvrait le bord de la rivière de feuilles écarlates.
Laurie partit d'un pas tranquille récupérer les objets perdus, et Jo refit ses tresses, espérant que personne ne passerait avant qu'elle ne se soit rajustée. Mais quelqu'un vint à passer, et qui d'autre que Meg, l'air particulièrement apprêtée dans son costume des grands jours, car elle venait de faire des visites.
« Qu'est-ce que tu peux bien faire ici ? » demanda-t-elle, en regardant sa sœur échevelée avec une surprise polie.
« Je cherche des feuilles, » répondit simplement Jo, en triant la poignée colorée qu'elle venait juste de ramasser.
« Et des épingles à cheveux, ajouta Laurie en en jetant une demi-douzaine sur les genoux de Jo. Elles poussent sur cette route, Meg. Tout comme les peignes et les chapeaux de paille brune.
— Tu as couru, Jo ; comment as-tu pu ? Quand cesseras-tu de fôlatrer ainsi ? » dit Meg avec réprobation, tout en ajustant ses manchettes et en lissant ses cheveux, avec lesquels le vent avait pris quelques libertés.
« Jamais, tant que je ne suis pas vieille et raide et que je ne dois pas me servir d'une béquille. N'essaie pas de me faire grandir avant l'heure, Meg ; c'est bien assez difficile de te voir changer tout à coup ; laisse-moi être une petite fille tant que je le peux. »
Tout en parlant, Jo baissait la tête vers les feuilles pour dissimuler le tremblement de ses lèvres ; car dernièrement elle avait eu l'impression que Margaret devenait rapidement une femme, et le secret de Laurie lui faisait redouter la séparation qui viendrait sûrement, et lui semblait bien proche à présent. Il vit son trouble et attira l'attention de Meg en demandant vivement, « À qui as-tu rendu visite, si élégante ?
— Aux Gardiner, et Sallie m'a tout raconté du mariage de Belle Moffat. C'était absolument splendide, et ils sont partis passer l'hiver à Paris. Comme cela doit être délicieux !
— L'envies-tu, Meg ? demanda Laurie.
— J'en ai bien peur.
— J'en suis bien contente ! » marmonna Jo, en nouant brusquement le ruban de son chapeau.
« Pourquoi , demanda Meg, surprise.
— Parce que, si tu te soucies tant de la richesse, tu n'iras jamais épouser un homme pauvre, » dit Jo, en fronçant les sourcils en direction de Laurie, qui tentait de la prévenir par signes de faire attention à ce qu'elle disait.
« Peut-être que je "n'irai" jamais épouser personne, » fit remarquer Meg, qui reprit son chemin avec grande dignité, tandis que les autres la suivaient en riant, chuchotant et faisant des ricochets sur la rivière voisine, et en « se comportant comme des enfants », se dit Meg en elle-même, quoiqu'elle aurait pu être tentée de se joindre à eux si elle n'avait pas porté sa meilleure robe.
Pendant une semaine ou deux Jo se comporta de manière si étrange que ses sœurs en restèrent perplexes. Elle se précipitait à la porte quand le facteur sonnait ; se montrait désagréable avec Mr. Brooke quand elle le croisait ; restait souvent assise à regarder Meg avec une expression tourmentée, se levant parfois d'un bond pour venir la secouer, puis l'embrasser, de manière très mystérieuse. Laurie et elle n'arrêtaient pas de se faire des signes et de parler de « Grands Aigles », si bien que les filles finirent par décréter qu'ils avaient tous les deux perdu l'esprit. Le second samedi suivant l'escapade de Jo, Meg, assise pour coudre à la fenêtre, fut scandalisée en voyant Laurie donner la chasse à Jo dans tout le jardin, pour finalement l'attraper dans la charmille d'Amy. Ce qui se passa là, Meg ne put le voir, mais elle entendit des éclats de rire, suivis de murmures, et de bruissements de feuilles de journaux.
« Qu'allons nous faire de cette fille ? Elle ne se conduira jamais comme une lady, » soupira Meg, en les regardant se courser avec un air désapprobateur.
« Je l'espère bien, elle est si drôle et adorable telle qu'elle est, » dit Beth, qui n'avait laissé voir à personne qu'elle était un peu blessée de ce que Jo partage des secrets avec quelqu'un d'autre qu'elle.
« C'est très difficile à endurer, mais nous ne pourrons jamais la rendre comme la fo * , » ajouta Amy, qui était en train de se coudre de nouvelles fanfreluches, ses boucles relevées de manière très seyante - deux choses agréables qui la faisait se sentir exceptionnellement élégante et féminine.
Quelques minutes plus tard Jo bondit dans la pièce, s'étendit sur le sofa, et feignit de lire.
« Y a-t-il quelque chose d'intéressant là-dedans ? demanda Meg avec condescendance.
— Rien d'autre qu'une histoire, ce qui n'est pas grand chose, je suppose, répondit Jo en prenant soin de dissimuler le nom du journal.
— Tu ferais bien de la lire à voix haute, cela nous distraira, et nous empêchera de faire des sottises, dit Amy sur son ton le plus adulte.
— Quel est le titre ? demanda Beth, qui se demandait pourquoi Jo cachait son visage derrière les feuillets.
— Les Peintres Rivaux.
— Cela sonne bien ; lis-la, » dit Meg.
Après un « Hem ! » sonore et une longue inspiration, Jo commença à lire très vite. Les filles écoutèrent avec intérêt, car l'histoire était romantique et plutôt triste, car la plupart des personnages mouraient à la fin.
« J'aime la partie sur le beau tableau, » fut la remarque approbatrice d'Amy, quand Jo s'interrompit.
« Je préfère l'histoire d'amour. Viola et Angelo sont deux de nos prénoms favoris, n'est-ce pas étrange ? » dit Meg en s'essuyant les yeux, car la romance était tragique.
« Qui est l'auteur ? » demanda Beth, qui avait aperçu la figure de Jo.
La lectrice se redressa d'un bond, rejeta le journal, révélant un visage rouge, et, dans un drôle de mélange de solennité et d'excitation, répondit d'une voix forte, « Votre sœur !
— Toi ? s'écria Meg en abandonnant son ouvrage.
— C'est très bon, dit Amy d'un ton critique.
— Je le savais ! Je le savais ! Oh, ma Jo, je suis tellement fière ! » et Beth courut pour prendre sa sœur dans ses bras et se réjouir de ce splendide succès.
Et vraiment, comme elles étaient toutes ravies ! Meg ne voulut pas le croire avant d'avoir vu les mots « Miss Joséphine March » imprimés dans le journal. Amy offrit gracieusement sa critique de la partie artistique de l'histoire, ainsi que des pistes pour une suite, qui ne pourrait malheureusement pas être écrite, étant donné que le héros et l'héroïne étaient morts. Dans son excitation, Beth sauta de joie et chanta. Hannah elle-même vint s'exclamer « Bonté gracieuse, ça alors ! » toute étonnée de ce que Jo avait fait. Mrs. March fut très fière en apprenant la nouvelle. Jo, les larmes aux yeux, rit en disant qu'elle ferait tout aussi bien de se transformer en paon. Et le « Grand Aigle » étendit ses ailes triomphalement au dessus de la maison des March, comme le journal passait de main en main.
« Raconte-nous tout.
— Quand le journal est-il arrivé ?
— Combien as tu été payée ?
— Qu'est-ce que Père va dire ?
— Laurie ne va pas rire ? » s'écria toute la famille en même temps, toute rassemblée autour de Jo ; car ces personnes ridiculement affectueuses faisait une célébration de la moindre petite joie de la maisonnée.
« Cessez de jacasser, les filles, et je vous dirai tout, » dit Jo, se demandant si Miss Burney s'était sentie plus fière de son Evelina qu'elle ne l'était de ses Peintres Rivaux. Après avoir raconté comment elle avait proposé ses histoires au journal, Jo ajouta, « Et quand je suis venue pour avoir une réponse l'homme a dit qu'il aimait les deux, mais qu'il ne paye pas les débutants, il les publie seulement pour les aider à se faire remarquer. C'est un bon entraînement, a-t-il dit, et quand les débutants se sont améliorés, n'importe qui paiera. Alors je lui ai laissé les deux histoires, et aujourd'hui on m'a envoyé ceci, et Laurie m'a surprise avec et a insisté pour le lire, alors je l'ai laissé faire ; et il a dit que c'était bon, et que je devrais continuer d'écrire, et il va faire en sorte qu'on me paye la prochaine fois, et oh - je suis si heureuse, car en temps voulu je pourrai gagner ma vie et aider mes sœurs. »
Jo finit sa phrase à bout de souffle ; et, enveloppant sa tête dans le journal, elle humecta sa petite histoire de quelques larmes bien naturelles ; car être indépendante et mériter les éloges de ceux qu'elle aimait étaient les deux souhaits les plus chers à son cœur, et ceci semblait bien être le premier pas en direction de ce but heureux.
* En français dans le texte. Plus ou moins ^^
1 note
·
View note
Text
Ce post va probablement être vraiment très long parce que c'est quelque chose qui est présent dans ma vie depuis de très nombreuses années, mais je n'arrive pas à en parler donc je le fais maintenant, ici.
Je ne sais pas comment dire ça mais mon frère a une maladie mentale, je ne sais pas si ça se dit, si c'est correct de dire de quelqu'un qu'il est un malade mental mais mon frère a très clairement un problème même s'il n'a jamais été diagnostiqué. Probablement une dépression qui dure depuis des années ou autre chose qu'on confond avec une dépression. Je n'en ai jamais, ou très peu parlé ici, principalement parce que j'en ai honte et aussi parce que les mots ne suffisent pas à expliquer cette situation.
Il a fait un bac S, un peu sous la pression de mes parents, puis il a enchaîné sur un BTS de commerce international (dans le lycée dans lequel je suis allée quelques années plus tard d'ailleurs) parce qu'il voulait faire de l'anglais mais il a arrêté parce que de toute façon il n'y arrivait pas, parce que ça ne l'intéressait pas, et parce que de toute façon, c'est quelqu'un de très introverti donc qu'est-ce qu'il irait faire dans des études de commerce international, je vous le demande. De toute façon, il ne faisait que sécher. L'année d'après, il a commencé une licence d'histoire, probablement pour faire comme notre mère. Il a également fini par arrêter. L'année d'après, il n'a rien fait, à part des petits stages dans une association qui l'aidait pour son orientation, il a gardé le fils du cousin de mon père, et il jouait dans la compagnie de notre cousin dans un petit théâtre souvent plusieurs fois par jour, ce qui faisait qu'il pouvait disparaître des fois pendant 2-3 semaines. Il a fini par s'inscrire en fac de lettres, dans une licence de lettres classiques ou modernes, je ne sais plus, dans laquelle il faisait du théâtre en conservatoire. Il a réussi à valider ses 3 années, avoir sa licence. L'an dernier, il a dit à nos parents qu'il n'était pas sûr de vouloir faire du théâtre et qu'il voulait essayer d'être bibliothécaire, ou professeur des écoles. Il n'a pas réussi à rentrer en licence pro pour préparer le concours de bibliothécaire, alors cette année il est en M1 de sciences de l'éducation. Sauf qu'il a dit à mes parents en cours d'année qu'il ne se sentait pas de devenir enseignant au final. De toute façon, il leur a dit hier qu'il n'avait pas réussi le concours. Donc : il ne sait pas ce qu'il va faire l'an prochain. Il aura 25 ans le 31 mai et je ne sais pas comment parler de ça mais c'est comme si mes parents étaient arrivés à un moment où ils étaient à cours de solutions. Je crois qu'ils sont très angoissés et tristes pour lui.
Honnêtement je ne sais même pas comment décrire avec des mots propres sa personnalité. Il a toujours été une personne très calme et introverti, et je pense que ça a contribué au fait qu'on n'a pas su voir le moment où il a commencé à mal aller pour de vrai. Peut-être qu'il a été écrasé par les personnalités de Gaspard et la mienne, parce que tous les deux nous sommes plus bruyants, plus agités, et Gaspard est réellement l'opposé de Léo. Je ne connais personne qui a autant d'amis que Gaspard alors que Léo, c'est plutôt le grand mystère, et c'est même plutôt inquiétant. Je ne connais pas ses amis, je ne sais pas s'il en a et de toute façon il ne sort jamais. En fait, le contacter est de toute manière extrêmement difficile parce qu'il ne répond ni à son téléphone (quand il ne l'a pas perdu/cassé) ni à ses SMS. C'est quelqu'un qui ne parle pas, et quand je dis ça : il passe des repas, des journées entières à ne rien dire, à parler très doucement, par monosyllabes, ce qui, dans ma famille où on parle trop fort et trop globalement, paraît un peu étrange. Il paraît totalement éteint, dort beaucoup, écoute énormément de musique (peut-être la seule passion qu'il a ? Je ne sais pas). Et en même temps, il a parfois des périodes, plutôt rares honnêtement, où il est drôle, tout va bien.
Ce matin, j'étais dans la voiture avec ma mère et je lui ai dit que je pensais que Léo était dépressif. Je ne lui avait jamais dit auparavant, même si ça fait deux ou trois ans que j'y pense parce que quelque part, je n'avais pas envie qu'elle admette que son fils puisse être malade. Honnêtement j'ai honte de le dire mais je pense que j'aime moins mon frère. Même s'il n'avait pas été malade, lui et moi on est trop différents. On a presque 7 ans d'écart et j'ai parfois l'impression qu'on n'appartient pas à la même génération. On a juste jamais été proches et il y a quelques années, l'idée des frères et sœurs qui ne se parlent peu/jamais me paraissait impossible, mais en fait c'est probablement ce qui m'attend et le pire c'est que soit ça me laisse indifférente, soit je suis soulagée de ne plus avoir à le supporter. Honnêtement des fois j'ai envie de lui demander pourquoi est-ce qu'il ne peut pas être normal. C'est extérieur à sa maladie je pense mais c'est la seule personne au monde qui critique et remet en cause l'utilité des messages de vaccins à la radio ou du nutri-score. C'est méchant de dire ça mais c'est la vérité : je l'aime moins et c'est probablement parce qu'on est trop différents lui et moi, mais aussi parce qu'il ne se fait pas soigner et je ne sais même pas comment expliquer à quel point une personne qui souffre d'un problème mental est épuisante (faites-vous soigner ou suivre, vraiment). Je me sens hyper coupable de parler de tout ça d'un seul coup, mais c'est ce qui se passe dans ma vie depuis des années, c'est ma vie quotidienne. Il y a énormément d'autres choses que j'aimerais écrire mais... voilà, c'est mon frère, il est plus ou moins dans une petite impasse dans sa vie en ce moment, et j'ai de plus en plus de mal à l'aimer. J'aurais aimé décrire tout ça beaucoup mieux.
17 notes
·
View notes
Text
Une nature morte/vivante
morte/
Je me suis posé sur l'océan et la vague m'a porté sur cette plage. Il y a combien de temps ? Je ne saurai le dire . Le temps n'a plus d'importance pour moi. Ce temps est révolu, je le sais. Je l'ai toujours su que cela serait ainsi.
Je surveille les deux chiens. Ils sont à coté de leur maîtres. Deux pêcheurs de Mancora, je les connais bien, maîtres et chiens. Eux les maîtres ne me reconnaissent pas. Les chiens se sont approchés et ils m'ont flairé. J'ai perçu du respect chez eux, du respect et de la crainte. Ce sont deux jeunes chiens. Le temps n'a pas encore d'emprise sur eux. Ils ne m'ont pas flairé longtemps et sont repartis auprès de leur maître. Ceux-ci sont en train de remailler leurs filets. J'en connais des centaines de filets. Pour chacun d'eux, je pourrais dire à quel bâteau ils appartiennent.
Je frissonne. Une vague vient de me lécher et, en glissant sous moi, me pousse et me tourne de telle façon qu je vois la mer, la plage et la dune à la fois. Plus loin au bout de cette plage il y a ma famille, mes amis. Tous mes amis. Nous vivons sur la lagune en compagnie des flamands roses, des frégates et des cormorans. C'est une réserve et le plus bel endroit du monde. Je ne le reverrais plus.
Je tente encore de me soulever. Mais non, impossible. Mes pattes ne me portent pas. Je tente alors de prendre appui sur une aile et elle s'affaisse aussitôt. J'ai gâché mes dernières force. J'ai vraiment peur. Ce n'est pas facile de partir. J'ai une pensée incongrue. Je vois des milliers de poissons autour de moi. Ils ont des têtes terrifiantes et quand ils ouvrent leurs mâchoires, ce ne sont pas des dents mais des dizaines de couteaux qui brillent dont les lames sont les écailles d'argent de tous les poissons que j'ai mangé depuis que le monde est monde et je voudrais hurler car ils comptent un, deux, trois et en même temps me tombent dessus leur gueule grande ouverte et mon dieu je frissonne encore un peu plus.
A' la prochaine marée je ne serais plus là. Le soleil , le vent, les vagues et surtout le vol au dessus du Pacifique, en escadrille, je ne le referai pas.
Qu'est ce que j'ai pu aimé notre stratégie ! Tout jeune, nous apprenions comment faire. Nous volions en rase-motte au-dessus de la vague. On repérait un banc puis on volait un peu plus haut, dans le sens opposé du banc. Ensuite, alors qu'ils ne s'y attendaient plus, croyant qu'on ne les voyait pas, on faisait une demi voltige arrière puis on descendait en piqué sur notre cible. Bingo. Ca marchait quasiment à tout les coups. Je ne sais pas si la nature est bien faite mais si je me fais dévorer par un banc de poissons, ce ne saurait être que le juste retour de la pièce. Le monde me manque déjà.
Un enfant vient vers moi. C'est un enfant de touriste. Il est très blanc de peau et il a des cheveux de la couleur que la lune a parfois.
Ne touche pas à la bête elle pourrait te faire du mal.
Je ne comprends pas ce que disent les humains.J'imagine qu'avec ma sale gueule et ce long bec, c'est ce que doit dire cette maman à sa progéniture. L'enfant me regarde et tend un doigt.
C'est quoi ça maman ?
Et sa maman doit répondre quelque chose comme, c'est une pauvre bête qui va mourir. Laisse la donc tranquille.
Je vais bientôt partir et voir cet enfant aux cheveux couleur de lune, m’émerveille. Il y a tant d'énergie, tant d'avenir chez ce petit humain, tant de joie. Je me rappellerai toujours mon premier vol au dessus des vagues. Le vent caressant, les embruns salés, le regard affûté. Je regarde cet enfant, et du fond de mes entrailles, je trésaille de tristesse. De douleur. Je ne peux l'imaginer. Ne plus jamais voler tandis que ce petit humain s'en va en courant derrière un crabe, m'oubliant déjà . Il a tant de chose à découvrir. Bon vent mon petit.
Cette plage est notre cimetière. Lors de mon dernier vol, j'ai compté trois loups marins , cinq tortues, et un dauphin. A part deux vieilles tortues qui, à bout de force, ont choisi de venir mourir, là où pendant des années elles avaient pondus leurs milliers d’œufs, tous les autres sont morts à cause des hommes. Le dauphin et les trois autres tortues se sont noyés, accrochés aux mailles des filets. Quant aux magnifiques nageurs que sont les loup marin, hélas, les pêcheurs ne les aiment pas. Ils font fuir les poissons. Si vous regardez ces loups sur la plage vous y verrez des trous laissés par les balles .
Que va devenir la terre de ce pays, la mer de ce pays, ma famille, mes enfants ?Quel sera notre avenir ? Est-ce que vraiment El Niño va détruire tout cela ? Je pars, je le sens et j'ai peur. Une vague me secoue et me bascule du coté de l'océan. Je ne vois plus la plage, je ne vois plus la dune, je ne sais plus où est la lagune. Le Pacifique est immense, le soleil vomit des feux, les vagues m'attendent. Elles sont hautes, de plus en plus hautes. Je rentre ma tête dans mon cou et dans un dernier effort je replie mes ailes au-dessus de ma tête. Leurs dents sont des couteaux aux écailles d'argent, mondieu, mondieu, pas les poissons.
/vivante
Aujourd’hui je voulais tenter le coup sur cette plage de Mancora, dans le nord du Pérou. Courir. Mais au bout d'un moment, la douleur m'a cisaillé le bas du dos et donc, je rentre à l'hôtel en boitant.
Peut-être que je ne pourrais plus jamais courir ?Je sais, je n'ai plus vingt ans et il faut donc ménager la vieille machine, ne pas forcer la nature.
Je m'arrête, m'allonge sur la plage et fais quelques exercices d'assouplissement sous le regard que j'imagine amusé des sombres nettoyeurs qui surveillent cette plage depuis le haut des dunes. Ces bêtes sont patientes. Elles me regardent et semblent dire, fais donc tous les exercices que tu veux, on a notre temps. Tu finiras bien par te lasser. Tout à une fin, et nous, nous finirons le boulot. Prends ton temps, nous, on est pas pressé, amigo.
Comment voulez vous aimer les vautours ? La façon dont ils vous regardent, c'est comme si vous étiez déjà un gigot dans leurs assiettes.
Ca va mieux, malgré une certaine gène, je remarche presque normalement. Je suis tenté de faire un doigt d'honneur à ces funestes oiseaux. Ils doivent y être habitués, alors magistral, je préfère les ignorer.
Ce lieu se prête à merveille à l'introspection, au questionnement. Il y a cette immense plage, l'infini de la mer et juchés ça et là mortes, des tas de bêtes, tortures, loups marins, poissons multiples. Enfin, ce vieux pélicans que la mer vient d'échouer à mes pieds, tandis que , des dizaines de vautours sombres et lugubres à souhait, sont perchés sur les hauteurs des dunes. Dans le ciel le vol des frégates des cormorans et des pélicans est incessant.
C'est à ce moment que d'un coup, je perçois que j'ai vieilli. Je peux même m'imaginer être à la place de ce vieux pélican. Je suis suffisamment proche de lui en âge pour partager ses derniers instants sur cette terre. Et témoigner.
La douleur est toujours là. Les chiens de l'enfer qui m'ont mordu le bas du dos entraînant grimaces et boitements m'incitent à penser à ma mort , à tenter de l'affronter ce que, je l'avoue, d'habitude je ne fais pas. Je sais que je vais mourir comme ces loups marins, ces tortues, ce jeune dauphin et ce vieux pélican. Le temps continue son travail de démolition. Je me rends compte qu'il me faut plusieurs jours pour récupérer après quelques excès de boisson nocturne avec des copains. J’entends de moins en moins bien, et, moi qui est toujours eu une excellente vue, je porte mes lunettes de plus en plus souvent. Tous mes amis ont connu la même expérience. Maintenant ce sont mes muscles et mes os qui se lamentent dans les douleurs de la marche. Oui je vais de toute certitude mourir, et sur cette plage, je le dis à haute voix pour être certain que je ne rêve pas.
Bornu tu vas mourir.
La phrase est simple et nette. Sans aucune précision de dates, elle est aussi tranchante qu'une faux.
Je répète, Bornu tu vas mourir et j'admire le vol des pélicans aux ras des vagues. J'entends la chanson du ressac qui s'épuise sur le sable. Un enfant aux cheveux roux apparaît. Il court après des crabes en riant d'une voix claire et chantante sous le regard sans doute de sa maman, qui amusée, sourit.
Je me sens bien, malgré ce dos. Vivant. J'ai encore une historiette à écrire, il me faut du temps et y penser, alors ce n'est pas la peine de faire trop d'introspection au sujet de la mort. J'admire le magnifique paysage qui s'offre à moi et d'un revers de main, je la congédie cette mort. Qu'elle vienne converser avec moi, un autre jour, d'autant plus qu'arrivé à la porte de ma chambre d'hôtel, mon téléphone sonne.
Je me précipite à l'intérieur, le prend et sort sur la terrasse face à la mer car c'est le seul endroit où l'application Messenger fonctionne correctement, et je décroche.
C'est Louann mon fils. Allô p'pa comment vas-tu ?
Plutôt bien Lou. Bien oui bien. Et toi ?
J'ai trouvé du travail dans un théâtre à la Bonne Graine. Tu vois où c'est?
Oui oui je vois .Ta maman y a jouer plusieurs de ces spectacles. Quand tu étais petit je t'y est emmené plusieurs fois .
Oui c'est ça, dans le 11ème arrondissement.
Je suppose que tu es content ?
Tu sais c'est un service civique. Je gagne même pas la moitié du salaire minimum? Je fais le son et les lumières. Je jardine aussi. Ca je déteste.
Tu jardines je demande?
Oui devant le théâtre . Tu te rappelles, il y a un parterre avec des plantes.C'est moi qui m'en occupe. Sinon c'est sympa. Dis donc p'pa, on m’a dit que tu avais eu des problèmes au Mexique avec des narcos?
Oh tu sais ce n'est qu'une histoire. Elle s'appelle "Courir". Tu ne l'as pas lu, elle est sur mon blog ?
Non P'pa. Tu sais bien , je n'aime pas lire.
C'est vrai. Bon voila j'ai écrit une petite histoire où avec un copain, Miguel,on se prend un coup de poing dans un bar par des narcotrafiquants . C'était une erreur de leur part. Ils se sont excusés et ils nous ont même payé à boire. Ce n'était absolument pas grave. Ne t'inquiète pas.
N'empêche, je suis content que tu ne sois plus dans ce pays. Ca craint trop.
Mais non je réponds. Si tu fais attention ça va. Et puis le Mexique est un pays magnifique, c'est le pays de mon cœur. Je m'y sens bien. J'y retournerais . Par contre en France, ça m'a l'air dur. Dis-moi, ça se passe comment ?
Je suis sûr que tu ne dois rien comprendre à la situation. Tu es parti depuis trop longtemps. Ce président est horrible. C'est la marionnette des banques. Il a passé des lois contre les retraités, les allocations logement on baissé. il y a des flics partout, ils répriment les free party comme jamais. C'est le pire. Pire que le petit gros d'avant.
C'est quand même le petit gros d'avant comme tu l'appelles qui l'a sorti de sa manche.Un socialiste. Il a été élu pour lutter contre le pouvoir affolant des banquiers et qu'à-t-il fait? Il a donné les clés du pouvoir à un banquier. Quel salaud.
Oui Pp'a , ne t'énerve pas. Tu as raison. Mais celui-là c'est vraiment le pire du pire. D'ailleurs samedi ils y une manif contre la vie chère. Ca va être le bordel. tout le monde en a ras le bol. Il faut le vider ce banquier.
Je suis surpris d'entendre mon fils parler politique. Petit je l'emmenais à toutes les manifs. Il aimait bien. Surtout la musique. Il adorait Antisocial de Trust les Clash et Manu Tchao.
En grandissant il n'a plus jamais voulu revenir avec moi. Il s'ennuyait disait-il. La politique ne l'intéressait pas du tout. D'ailleurs à part ses jeux vidéos, j'étais bien incapable de savoir ce que mon fils aimait à 14 ans? Il a maintenant 18 ans et il a évolué. Lou et toute la jeunesse sont les premiers touchés par toutes les mesures antisociales appliquées par les différents gouvernements.
Je suis surpris et heureux de la tournure de cette conversation. Si Louann et cette jeunesse veulent se construire un avenir, il va de soi que ce ne seront pas les politiciens qui lèveront le moindre petit doigt pour les aider .Ils devront construire cet avenir eux-même, comme cela a toujours été le cas.
Je me mets à sourire mais je pense à tout autre chose qu'à la politique en écoutant mon fils . Nous avons tous père ou mère, une tendance inconsciente ou consciente à vouloir que notre enfant réalise les rêves que nous n'avons pas réaliser. Pour ma part, je voyais mon fils joueur de football professionnel. Si je regrette une chose dans ma vie. C'est bien celle-ci, ne pas être devenu un pro, jouer à Barcelone ou à Madrid, gagner une coupe du monde, et être ballon d'or du meilleur joueur de l'année plusieurs fois dans ma carrière, comme Messi, comme Ronaldo. C'est ce rêve gigantesque partagé par des millions de gosses qui me hante encore. Je crois que ce type de rêve reste intacte au fond de nous toute une vie durant. J'ai beau dire je ne regrette rien, au moindre ballon qui passe à côté de moi, je me redresse, mon souffle revient, mon pied se tend et tout mon corps réclame de jouer, comme au temps béni de mes 14 ans et de mes rêves de champion. Le dernier jour de ma vie, je penserai encore au football.
Quand Louann avait aux alentours de cinq ans, nous sommes allé sur une plage en Bretagne. On avait posé nos serviettes sur le sable et j'avais amené un ballon. Je voulais commencer à lui montrer quelques dribbles, comment jongler et, expliquer les différentes manières de tirer dans la balle. Je me souviens d'une belle journée sur cette plage de Penthièvre. Au loin, on devinait la ville de Lanester et de Lorient, l'île de Croix semblait à portée de main. La mer était d'huile et j'ai commencé à jongler.
Tu viens jouer avec moi Louann, j'ai demandé ?
Debout, sur sa serviette de bain, je voyais son petit ventre rebondi qui débordait de son maillot de bain trop haut monté. Alors que je m'attendais à ce qu'il me rejoigne, il s'est allongé sur un coude, sa tête posée dans sa main et au milieu de son visage joufflu, ces yeux pétillaient de malice.
Papa a-t-il dit, tu ne peux pas savoir comme c'est ridicule tous ces enfants qui courent après un ballon. Moi ça ne m'intéresse pas du tout. Et il s'était mis à rigoler. Le football c'est nul, je déteste ça.
Ensuite il s'était redressé et avait fouillé dans le sac de plage pour récupérer une sucette. Il s'était assis en tailleur et il avait commencé à la sucer. Un moment il l'a sortie de sa bouche et la pointa vers mon pied et le ballon.
Papa tu peux continuer à jongler autant que tu veux. Ca ne me gène absolument pas.
Surpris j'avais seulement dit merci Louann.
Puis me rendant compte de mon ridicule avec ce ballon au pied alors que mon fils suçait une sucette dans une indifférence absolue au football, moi aussi, je m'étais mis à rire.
Depuis ce jour j'ai su que mon fils, après moi, ne serait pas le meilleur joueur de football du monde, ni tout simplement un joueur de foot !
Ainsi le dernier jour je penserai au football. J'entendrai aussi une petite voix disant que le foot c'est nul. Et il ne fait aucun doute que j'emporterai avant tout avec moi, le sourire malicieux de mon fils allongé sur cette plage de Bretagne.
Allô P'pa tu m'entends. Ca passe bien avec Messenger ?
Oui oui Lou pas de problème. Dis moi tu vas aller à la manif ce samedi ?.
Non je peux pas. C 'est l'heure où je travaille au Théâtre de la Bonne Graine et puis après il y a le festival. Ca fait des mois qu'on le prépare avec les copains! De quoi tu parles Louann ? De quel festival ?
Comme d'hab, Une free party p'pa. 5O kilo de son. Tu te rends compte le mur de son que ça va être, 50 kilo c'est énorme.
Il m'avait expliqué plusieurs fois ce que c'était qu'un kilo de son. Mais ça ne rentrait pas. Je ne comprenais toujours pas .
Oui oui j'ai dit parce que je ne voulais pas qu'il m'explique une énième fois. On est 8 sound système. Nous, on passe à partir de 3 heures du mat. On va jouer devant des centaines et des centaines de teufeurs p'pa. Il n'est pas question que je loupe ça.
Génial j'ai répondu, je suis heureux pour toi. Mais dis-moi, tu n'as pas trop le trac de faire le D'J devant des centaines de personnes?
Tu rigoles. J'y pense tous les jours.J'attends samedi prochain avec impatience .50 kilo de son. Le mur que ça va être ! Je vais tout donner et j'espère qu'on va pas se faire repérer trop vite par les flics. Tu sais p'pa, les flics de Macron ont piqué le matos des teufeurs dans le centre de la France la semaine dernière. Il y en avait pour plusieurs milliers d'euros. C'est dégueulasse. Tu sais on ne fait rien de mal, on repère les lieux à l'avance. On oriente les murs d' enceintes dans le sens contraire des habitations. On nettoie tout le matin, il reste rien. Après la teuf, c'est comme si on était jamais venu.Nous les teufeurs des free party on est responsable. On a pas envie de tout dégueulasser et d'emmerder le voisinage. Ce sont les journaux,la télé qui disent ça. Mais c'est pas vrai. Bien sûr il y a toujours un con ou deux et des types qu'ont pris trop de dope, trop de merde. Mais dans l'ensemble ça se passe bien.
Et toi Lou tu fais attention j'espère.
Bien sur p'pa, je ne prends rien. Moi je m’éclate avec ma musique. Mais les pouvoirs nous aiment pas nous les jeunes et les moins jeunes aussi. Tu sais que dans nos teufs il y a parfois des vieux comme toi.
Ah ouais je fais. Et avec eux il y a pas de problèmes ?
Non, bien sûr. Ils sont là pour s'éclater comme nous. Pas de problèmes .
Donc je pourrais venir à une de tes teufs Lou ?
Faut pas exagérer . Mon père dans la même teuf que moi. La tête que je ferais. Vous voyez ce vieux avec sa boucle d’oreille en argent .Et bien les copains c'est mon père. Trop la honte p'pa.
Oui bien sûr. Pourtant, j''aimerai bien te voir jouer.
Oui moi aussi j'aimerai que tu me vois au moins une fois. On en reparlera quand tu sera rentré, d'accord. P'pa faut que je te laisse. Ma copine vient d'arriver.
D'accord chéri. Comment s'appelle t-elle déjà ton amoureuse ?
Marie p'pa
Ah oui c'est vrai. Tu lui feras un bisou de ma part.
D'accord. Attend !C'est vraiment n'importe quoi de ma part . Je ne t'ai même pas demandé ou tu es ?
Je suis au Pérou fiston, dans une des seules stations balnéaires du pays , dans le nord, pas très loin de l’Équateur. Depuis plusieurs mois, j'étais dans des grandes villes de la cordillères des Andes. J'avais besoin de voir un peu la mer. Je pars pour la capital Lima dans quelques jours. Je t’appellerai de là-bas Lou. Oui dit-il appelle moi de Lima.
Puis après un bref silence il ajouta, fait bien attention à toi. Je t'embrasse papa.
Moi aussi chéri. Dans 8 jours je t'appelle, mon grand. Bisou.
Bisou.
J'ai mis mon téléphone dans ma poche et me suis accoudé à la rambarde de la terrasse de mon petit l’hôtel. Le ciel du Nord du Pérou est en permanence d'un bleu sans nuage et à l'horizon se dissout dans la mer.
Je suis heureux de l'appel de Lou. Ce voyage commence à se faire long. Les amis et ma famille ont tendance à s'évanouir, à ne plus être des images intérieures. Il m'arrive d' oublier des visages et des perceptions disparaissent. Par exemple, celle du goût du vin ne me manque plus du tout, comme celles des fromages. Comme si je n'avais jamais bu de vin ni mangé de fromage de ma vie. Paris et la Bretagne aussi -là où j'ai vécu et où je vis encore- se dissolvent dans un passé qui me semble loin et qui m'appartient de moins en moins.
Heureusement, il y a Lou, mon fils et ce lien téléphonique. Ils contribuent à accrochée cette vie de voyage à cette vie la-bas.
Parfois je me demande si cette cette vie en Europe est réellement la mienne. Cela ne fait que dix mois que je suis parti. Je ne peux pas être détaché de toutes ces année d'existence en moins d'un an. Cela me semble invraisemblable et pourtant, après ce coup de téléphone, l'arrachement à mon existence passé est un fait bien réel.
Je voyage pour quelle raison si je réfléchis bien ? Pour connaître des peuples ? D'autres géographies ? Pour comprendre les évolutions modernes de ce monde ? Sans doute oui. Mais j'ai vraiment vieilli aujourd'hui , sur cette plage du Nord du Pérou. Je ne peux pas congédier la mort, d'un revers de la main, plutôt littéraire. Trop facile. Pour quelle raison je voyage vraiment ? Pour conserver ou rendre plus fort mon lien avec mon fils. Oui. Cela est une raison légitime et profonde. Pour écrire un petit livre ? Cela en est une autre. Est-ce suffisant ? Je sais que mes textes témoignent essentiellement pour tous ces hommes et ces femmes blessés, bafoués, violés, disparus et même morts sans laisser de trace. Ce continent est plein de cimetières , de cris, de douleurs des fantômes de ce monde qu'on entend pas. Je voyage parmi tous ces fantômes et parfois ils me rattrapent et c'est trop puissant pour moi tous ces morts, toutes ces douleurs. Je dois fuir, courir à en perdre haleine. Je dois continuer ce voyage car si je m'arrête j'ai peur de tomber. Et pourtant il faudra bien un jour ou l'autre s'arrêter.
Je voyage autant que possible, pour un jour poser sereinement mon sac à dos et retrouver Lou, ma famille,mes amis, Paris, la Bretagne.
Les vautours je les vois d’où je suis. lls sautillent sur la plage en direction du pélican qui a ses ailes déployées autour de sa tête et est couché sur le côté. Il doit être mort. La mer l'a rejeté sur la plage. Je festin va pouvoir commencer.
Pérou
Mancora,Trujillo, Lima, Cuzco, novembre2018
Changeons de registre.
Quand j’ai quitté Mancora pour rejoindre Trujillo, je suis tombé sur cette affiche placardée sur la porte des toilettes de mon bus. “Toilettes chimiques. Seulement urinoir. Interdiction de déféquer. Nous sommes en train de vous filmer. L’ENTREPRISE”.
Hélas ce n’est pas une plaisanterie.
Ca ne surprenait pas les 2 touristes à qui j’ai montré l’affiche. Quant aux péruviens.... Je ne crois pas que l’esprit de révolte soit l’un de leurs premiers traits de caractère.
Si un jour, vous allez dans un bus au Pérou. N’oubliez pas. Serrez les fesses et souriez. Vous êtes filmés !
Bonne lecture, j’espère. Et prenez soin de vous.
3 notes
·
View notes
Text
Une crise vraiment plus grave que les autres..
. De nombreux lecteurs s'étonnent de mon silence devant la crise de moralité qui frappe certains prêtres et quelques Prélats. Après trois''billets'' sur Vatican II, et pour ne pas lasser les lecteurs, je pensais ne plus parler de l'Eglise pendant un certain temps (en réalité, je n'en parle pas tant que ça, si l'on tient compte que je vois dans le christianisme la dernière chance de sauver notre civilisation, qui est condamnée sans appel en cas d'échec de cette ''médication'' de la dernière chance). Hélas, ''L'homme propose et Dieu dispose''. Alors... Va pour un ''Billet'' de plus sur les crises de l'Eglise ! Mais cette crise-là, ''c'est du lourd'', si on me permet !
La raison de mon silence est multiple et tient tout d'abord à ce qu'il ne m'est pas agréable du tout de parler des choses choquantes, anormales, qui me blessent (comme tout le monde) et sont difficiles à évoquer pour le catholique ''croyant-pratiquant'' que je suis. Mais bon ! Rédiger un blog, je l'ai dit souvent, oblige à une honnêteté intellectuelle de tous les instants : il faut savoir s'effacer devant les faits, les chiffres et les réalités, et garder ses opinions personnelles, moins objectives et plus discutables, pour d'autres gens, d’autres cercles ou d'autres circonstances.
Pour aujourd'hui, l'entrée en matière paraît simple : l'Eglise catholique est en train de vivre une de pires crises de sa longue histoire, ce que Mgr Gänswein, Secrétaire particulier du Pape Benoït XVI, a décrit comme ''un 11 septembre de l'Eglise''. Cette institution réputée vénérable est rongée par un cancer qui la détruisait dans l'ombre depuis des décennies et a eu le temps de multiplier les métastases. Car il y a, dans tous les cas auxquels nous pensons, double faute : abuser d'enfants, ce qui est monstrueux, et le faire en tant que prêtre ou Prélat... ce qui l’est tout autant
C'est de SS Benoît XVI qu'est venue la première analyse pertinente, lorsqu'il avait déclaré à des journalistes, le 11 avril 2010, à Fatima : ''Aujourd’hui, nous voyons de façon réellement terrifiante que la plus grande persécution de l’Église ne vient pas de ses ennemis extérieurs, mais de son péché à elle. Aujourd'hui, l’Église a un besoin profond de réapprendre la pénitence, d’accepter la purification, et d’apprendre la nécessité de la justice : le pardon ne remplace pas la justice''. Quelques semaines avant cela, le 19 mars 2010, dans sa lettre aux catholiques d’Irlande, il avait écrit que les scandales de la pédophilie dans le clergé ''ont obscurci la lumière de l’Évangile à un degré qui n’avait jamais été atteint''. Son analyse était claire : l’Eglise devait se purifier, faire pénitence, rendre justice aux victimes et se guérir de ce mal énorme. L'immensité du problème, qui va jusqu'au suicide d'un prêtre dans son église (pour un chrétien -et un prêtre-, c'est le crime absolu pour ne pas faire face à un crime épouvantable ! Pauvre homme, malgré tout !) est-elle une des raisons de sa démission si soudaine, si regrettable ?
Huit ans plus tard, où en est-on ? L’Eglise est ''sonnée'', comme KO debout, en état de choc. Son manque de réactions proportionnées à l'ampleur du drame fait que le monde entier est maintenant au courant et que se multiplient des prises de positions pas toujours raisonnables, même si leur violence se comprend. Des brebis galeuses ont pollué, dénaturé le message divin, jeté l'Evangile aux orties et entraîné cette institution bimillénaire dans un enfer médiatique... Récapitulons : 300 prêtres ici, 1670 là, 80 ailleurs, et 107 encore, et 51 là-bas... Il faut fournir une raison, une explication, faute de quoi aucune condamnation (même si elle est bienvenue, pour les victimes) ne pourra assurer que le ver a été extirpé du fruit... et que cessera ce ''scandale des abus sexuels commis par des membres du clergé'' qu’évoquait SS Benoît XVI dans sa première dénonciation publique.
Certes, la proportion de prêtres incriminés dans le monde serait inférieure à 2 % selon le Vatican (mais 4 % aux Etats-Unis selon une étude du John Jay College of Criminal Justice de New York, et bien davantage en Allemagne, dit-on)... Mais quels que soient les pourcentages, s’agissant de crimes sur des enfants, un seul, c’est déjà trop : propagée par les révélations des media et des réseaux sociaux, la défiance s’est donc installée. Ce ne sont plus des repentances seulement, mais des mesures concrètes de justice des hommes, de réparation et de prévention qu’attendent l’opinion publique, les fidèles catholiques et d’abord les autres prêtres, victimes d’une suspicion généralisée. Et pour tout rendre encore plus opaque, des personnes qui haïssent par système tout ce qui touche au catholicisme se sont emparées de ce dossier, pour l’instruire à charge, seulement, ce qui n'arrange rien. Jean-Pierre Denis, directeur de la rédaction à ''La Vie (ex-catholique mais qui, signe des temps, a amputé son identité !)'' disait récemment que ''une bonne partie de l’épiscopat français a compris, mais sans comprendre'', et il semblerait bien que la hiérarchie de l'Eglise a pris des mesures mais pas la mesure du problème, ce qui, à défaut d'excuse, pourrait fournir un début d'explication. J'en vois une autre, qui est liée à la ''crise des vocations'', qu'il ne sert à rien de nier : devant le vide persistant qui frappe les séminaires, le niveau de recrutement a baissé, nettement. Et là où un choix pouvait être exercé, on prend maintenant ''ce qui se présente'', sans plus trop vérifier les motivations, les qualités intrinsèques, la réputation ou la solidité morale des candidats. Car il serait faux de prétendre qu'il n’y a pas, dans le clergé actuel, des hommes de grande qualité : j'en connais, et vous aussi...
Et enfin, il existe tout de même un problème de véracité et de présentation par les médias, tous anti-catholiques par système : devant les excès commis par certains accusateurs, on peut contester les méthodes et la déontologie de ces justiciers autoproclamés, ou regretter, comme le président de la conférence épiscopale (le 27 mars dernier, à Lourdes), que leur tribunal, auto-proclamé aussi, n’instruise qu’à charge et jette l’opprobre sur tous en généralisant la faute de quelques-uns. Encore faut-il ne pas se tromper dans la hiérarchie de nos indignations : c’est vrai, que la haine du christianisme se dissimule parfois bien mal derrière caméras cachées et titres racoleurs... C’est vrai, que les abus commis par des prêtres sont beaucoup moins nombreux que les abus intrafamiliaux ou, sans doute, que ceux commis dans d'autres cénacles où se côtoient enfants et adultes (on se souvient du livre infâme de Daniel Kohn-Bendit, "Le Grand Bazar" (1975 - Ed Belfond), où il racontait complaisamment ses performances sexuelles sur et avec de jeunes enfants confiés à sa garde !)... Et c’est vrai, aussi, que des sites et des textes pornographiques et pédopornographiques se multiplient et font que le mot ''enfance'' n'a plus tout-à-fait le même sens que pour les générations plus âgées... Bien sûr, que tout cela est vrai... mais cela n'enlève rien à l'horreur du mot ''abus sexuel sur mineurs''.
Pour des raisons d’âge, de santé ou (évidemment) de toutes ces ''affaires'', le sommet de la hiérarchie de l'Eglise se retrouve fragilisé au moment où elle doit impérativement se ''sortir d'elle-même''. Et pourtant, il ne faudra pas avoir peur : la vieille culture pyramidale descendante et encore très marquée par le huis-clos clérical et l’entre-soi masculin, qui doit évoluer, en sera bousculée, et en ressortira profondément transformée. Mais il faudra, cette fois, de ne pas se tromper !
En ce qui me concerne et à titre purement personnel (qui suis-je, pour aller au-delà ?), je veille à maintenir soigneusement la barrière --qui existe-- entre la Foi, le message christique, la religion catholique et le clergé à tous les étages... et la faute, impardonnable en ce monde (car quant à Dieu... il sait ce qu'il a à faire !), de quelques fruits pourris qui faillirent, jusqu'à récemment, contaminer toute la récolte. Mais au moment où la forme la plus excessive de l'islam frappe si violemment à notre porte, il est vital de ne pas risquer de se tromper d'ennemi. Sévères, oui. Justes, oui. Impitoyables, sans doute. Mais suicidaires... attention, danger !
H-Cl.
1 note
·
View note
Text
Le monstre du placard
C'est une nuit noire. Une nuit noire, en effet. Une nuit noire peuplée de pages blanches, d'un bureau qui se lamente, d'un crayon mal taillé et d'un ordinateur dépressif. Une nuit blanche noire. Je ne sais plus, est-ce la nuit qui commence ou est-ce le jour qui finit ? Je ne sais plus s'il est trop tard ou trop tôt. Je ne sais plus quelles idées sont les miennes. Par la fenêtre, un fragment de lune me regarde, il me juge. Il me fait remarquer que j'ai des cernes, que je porte le même peignoir depuis deux semaines et que ma barbe est négligée. Je me regarde dans le miroir. Ce corps allongé, chétif au visage creusé. Je referme le peignoir.
Plus tôt dans la journée, je suis sorti pour aller chercher mon courrier comme ça : en peignoir, les cheveux en bataille et mes chaussettes rayées aux pieds. J'ai croisé Mme Kléber traînant son clébard au bout de sa laisse, elle le sort comme tous les soirs. Celle-ci m'a jeté un regard méprisant par-dessus son épaule, puis n'a pas même retenu la porte du hall derrière elle. Serai-je un fantôme ? Dans la boîte aux lettres, des publicités : une carte de restaurant de sushi, un flyer d'agence immobilière qui est à ma disposition si je veux vendre mon bien et un catalogue pour un magasin d'ameublement et d'électroménager. A chaque fois que je reçois ce genre de pubs, je me dis qu'un jour, je mettrai une étiquette sur ma boîte : « Bonjour, je suis végétarien, locataire et pauvre, merci. » Sur le chemin du retour de ma ballade appartement-boîte-aux-lettres quotidienne, je croise la concierge de l'immeuble dont je ne connais pas le nom d'ailleurs. Elle me scrute, me lance un regard désapprobateur puis referme la porte de son appartement. J'arrive à l'ascenseur qui se referme juste sous mon nez, j'ai juste le temps d'entrapercevoir M. Fulte qui détourne un regard coupable lorsqu'il me voit. Je dois vraiment être un fantôme. Tant pis, je prends les escaliers.
Une fois revenu dans le silence de mon appartement, je ne sais plus quoi faire de moi-même à nouveau. Je tourne en rond. Je m'assois devant l'ordinateur. Toujours rien. L'inspiration m'a quitté. Je peux sortir, prendre l'air me débloquerait peut-être. Je me lève, marche jusqu'à la porte d'entrée. Je fais demi-tour, m'habille, mets mes chaussures et retourne devant la porte d'entrée. Je pose la main sur la poignée de porte mais une force m'empêche de la baisser. Mes jambes ne me répondent plus, mon cœur bat à toute allure. J'enlève la main. La remet. Non. Je ne peux affronter le monde extérieur aujourd'hui.
Je vais jusqu'à la cuisine qui est immaculée. Je l'ai lavée de fond en comble la nuit précédente. Et celle d'avant aussi. Mon appartement impeccable est le résultat de toutes ces nuits d'insomnie où regarder le plafond ne me suffisait plus. Au début, j'ai pensé qu'il ne s'agissait que d'une nuit, une au passage passant dans ma vie et partant aussi vite qu'elle était arrivée. Au bout d'une semaine, je me suis dit qu'il ne s'agissait que d'un stress passager, promeneur errant dans ma vie mais qu'il repartirait bien vite. Au bout de deux semaines, je commençais la méditation guidée et mettait des gouttes d'huiles essentielles sur mes poignets. Ça fait maintenant deux mois que ces nuits blanches noircissent mes jours. Je n'écris plus. L'inspiration m'a quitté sans crier gare. Elle a laissé derrière elle des montres de placard avides de mes souffrances. Ils se délectent de mes tourments d'écrivain. Si Baudelaire était maudit, je dois être béni. Pourtant, je ne le vois pas ainsi.
La lumière commence alors à vaciller dans la pièce. Elle part et revient dans un mouvement mystérieux. Toute la pièce tremble, un bruit sourd résonne. J'en cherche l'origine. Le bruit se fait plus intense à mesure que je m'enfonce dans la pièce jusqu'au placard. La porte du placard crie dans tout l'appartement, comme si quelque chose essaie d'en sortir. Cette chose cogne encore et encore. Elle m'appelle, elle veut que j'ouvre la porte. Une ombre dépasse de la fente sous la porte. Une ombre de main. Elle tâtonne sur le plancher, s'étire et se matérialise soudain en une main à la peau sombre et abîmée. Ses ongles s'abattent sur le plancher et le griffent laissant derrière eux une violente trace. Un grognement se fait entendre, un râle rauque dont je discerne la profondeur et le ton grave retentit. J'ouvre la porte du placard malgré les avertissements de ma petite voix intérieure. Le monstre est libre de sortir, de se montrer. Pourtant, il reste enfermé, blotti dans un coin. Je me tiens en retrait, observant les contours de la silhouette sans pouvoir vraiment distinguer les traits du monstre. Il continue de grogner, comme un animal sauvage apeuré qui signale qu'il serait dangereux de s'approcher davantage. La lumière vacille toujours. Elle n'a pas cessé, refusant ainsi à mes yeux de s'habituer à l'obscurité. Puis dans un dernier souffle, elle vacille une ultime fois et s'éteint. Face à la noirceur, le monstre bouge. Il se déplie et sort du coin dans lequel il s'était tapi. Il s'enfuit vers l'ordinateur en un mouvement fluide et rapide mais une fois en face de la lueur de l'écran, il prend peur et se recroqueville. Je le distingue un peu plus clairement. Il est grand. Maigre. Ces épaules osseuses rentrées. Les genoux pliés comme si un danger pouvait lui tomber dessus à tout moment.
Ma rencontre avec lui me laisse perplexe. Que vient-il faire ici ? Que cherche-t-il ? Je lève les yeux sur lui à nouveau : il a disparu. Je le cherche du regard dans toute la pièce. Rien. Aucun signe de lui. La lumière revient, elle me brûle la rétine. Aurais-je rêvé ? Me serais-je endormi sans m'en apercevoir ? Comme une micro sieste debout que le corps s'inflige afin de récupérer un tant soit peu d'énergie. Mais la porte du placard est ouverte, la marque de griffure est toujours là sur le parquet.
Je sens comme une présence, un regard posé sur moi. Je me retourne, un enfant se tient là, la tête baissée. Il avance vers moi, se traîne. Je recule lentement. Il chantonne un air qui m'est familier. Je cours jusque dans la salle de bain, referme la porte derrière moi et m'assois sur le rebord de la baignoire. Je me couvre les oreilles de mes mains, je ne veux plus entendre son chant. Je perçois son ombre qui entre dans la salle de bain par la fente en-dessous de la porte. Il toque trois fois. La lumière vacille à nouveau. Son ombre revient et repart, encore et encore au rythme du tremblotement de la lumière. Puis, le noir complet. Un grand coup. Et plus rien. La lumière revient.
Je sors de la salle de bain en tremblant, mes jambes me portent à peine. La porte du placard est fermée, les griffures ne sont plus là. D'une pulsion foudroyante, je traverse la pièce et ouvre la porte du placard. Le monstre en sort dans un bond furieux et plonge sur moi. Je tombe en arrière et fracasse mon corps sur le plancher. Celui-ci craque sous mon poids, se fend. Je le traverse. Je tombe dans une nuit noire sans fin. Je tombe toujours plus dans une lente agonie dont j'attends simplement l'impact, la fin. Mais l’impact ne vient pas. La fin se fait attendre. A la place, j'atterris sur une pelouse de jardin dans une lumière presque aveuglante. Une lumière blanche douce et apaisante. D'elle sort un chant mélodieux qui m'attire. C'est alors que me vient une révélation : et si j'étais mort ? La lumière signifierait la fin. La fin de tout, ou du moins la fin de moi. Je n'attends pas cette fin-là, je ne veux pas de cette fin. Je me relève d'un seul mouvement et franchit la porte du cabanon situé dans le jardin. Je la referme dans un claquement et tente de reprendre mon souffle. Je ne veux pas que ce soit la fin. S'il y a bien une chose qui m'effraie plus que la page blanche, c'est la mort et ses mystères. Mes yeux s'habituent peu à peu à la pénombre. Là où il devrait y avoir des outils, une tondeuse et des affaires de jardin, se tient le bureau de mon éditeur.
- Un carton !
- Un carton ? Demandé-je, en cherchant des yeux une boîte, un paquet ou tout autre objet dont il pourrait être en train de me parler.
- Oui, un carton ! Votre livre est numéro un des ventes cette semaine, tout le monde en parle ! FranceInter m'a contacté, ils veulent fixer une interview la semaine prochaine avec vous.
Je reconnais enfin où je suis, dans le bureau de mon éditeur, trois semaines après la publication de mon premier roman. Il était aux anges face au succès de mon œuvre, un roman écrit par un inconnu sorti de nulle part. Un souvenir. C'est un souvenir. Un des plus heureux de ma vie, en fait. Mon éditeur continue de parler, il me lit des critiques parues dans le journal, s'extasie devant ce succès imprévu et m'explique qu'il va me payer une avance sur mon prochain roman. A ce moment-là, la première fois que je l'ai vécu, je n'avais pas réalisé les implications de cette demande : payer pour quelque chose qui n'existait pas, payer de l'air en fait et me demander de le transformer en un second succès. Moi, je n'avais eu qu'une idée, un roman et il était là posé sur le bureau. On allait me payer pour avoir une autre idée et il fallait qu'elle soit bonne. Le stress m'envahit à nouveau, la panique même. Je remue sur la chaise sur laquelle je suis assis, tiens, je ne me souviens pas de mettre assis en fait, un verre d'eau, c'est ça il me faut un verre, l'éditeur, lui, me noie de ses paroles, je suffoque, mes mains sont moites, mes vêtements sont trop serrés, la chaleur envahit tout mon corps, il doit le voir que je suis pas bien, mais non il continue de m'innonder de son flot incessant pendant que je bous dans ma sueur, la gorge sèche, je ne peux plus rester en place. Je me lève et saute sur la porte du bureau.
Je l'ouvre et la referme. Mais je ne suis pas dans le couloir du troisième étage de la maison d'édition. Je suis au coin lecture de l'école primaire, là et au moment où je l'ai rencontrée, elle. Ce jour-là, je l'avais remarqué assise sur la banquette, en train de lire mon livre préféré d'Elmer. Elle avait relevé la tête avec un grand sourire :
- J'aimerai bien voir des éléphants à carreaux dans la vraie vie ! Elle avait relevé la tête vers moi et devant mon air ahuri, elle m'avait demandé : Quoi qu'est-ce qu'il y a ?
Elle a un regard interrogateur devant l'expression bête avec lequel je la regarde. Elle est là, enfin devant moi et je peux à nouveau la contempler, boire ses paroles et me noyer dans ses yeux. Je sais que c'est un cliché mais quand on aime, on s'en fout des clichés, on s'en fout d'avoir l'air bête. Nous nous dirigeons alors vers la cour de récré à l'extérieur. Ce jour-là, elle est devenue ma copine. Mais quand je passe la porte, au lieu de la suivre, je me retrouve dans le couloir de la maison dans laquelle j'ai grandi. Et l'enfant que j'ai fui tout à l'heure est là, il me regarde, il s'approche. J'ouvre une des portes de la maison et trébuche sur un carton. Je relève la tête, mon premier appartement avec elle.
- Non, je suis désolée mais moi, je préfère les Amazing Spiderman à la trilogie de Sam Remi, Andrew Garfield à la vie à la mort. Tobey Macguire a l'air d'un chiot abandonné que tu as envie d'emmitoufler dans une couverture et de lui dire que tout ira bien. C'est pas un bon Spiderman ! Et même, Emma Stone ! Emma Stone ! Elle est excellente !
On avait des joutes verbales assez souvent. Jamais méchantes, bien sûr, mais Ella était une jeune femme passionnée qui avait un avis sur tout et aimait l'argumenter. J'adorais nos débats. Elle avait une répartie à toute épreuve et m'a cloué le bec bien plus de fois que ma fierté me permet de l'admettre. Mais j'adorais ça !
- Ella, tu ne peux pas choisir ces films commerciaux face à la superbe trilogie de Sam Remi, je suis désolé je ne peux pas te laisser faire ! James Franco, Kristen Dunst, Tobey Macguire, Willem Dafoe. L'évolution des personnages, le triangle amoureux, les dilemmes et les souffrances de Spiderman. Andrew Garfield, il est trop « cool » pour jouer Peter Parker, on y croit pas du tout que ce gars-là souffre dans sa vie avant de devenir Spiderman !
- Tu rigoles là ! Comment il pleurt la perte de son oncle, comment il est martyrisé à l'école.
- Tu plaisantes ! Il n'est pas martyrisé, c'est déjà un héros qui défend les plus faibles.
- Qui a vu son appareil photo être réduit en pièce ! Et de toute façon, tu n'as pas vu le deuxième, tu ne peux pas argumenter sur une saga si tu n'en as vu qu'un, c'est tout, tes arguments n'ont aucun poids parce que tu parles dans le vide.
Ella avait le don de me faire rire. Sa maladie avait le don de me faire pleurer. Et ce jour-là, alors que nous nous installions dans notre premier appartement ensemble, j'avais pleuré. Elle me l’avait dit quand nous étions enfants. Mucoviscidose. Rien ç faire. J'avais grandi avec elle, en contact direct avec sa maladie. J'ai vu les bons jours et les mauvais. Je portais sa bouteille d'oxygène quand nous sortions nous balader. J'étais à ses côtés pour les visites médicales. Je me montrais fort les jours où elle déprimait. Mais, ce jour-là, en la voyant défaire les cartons, j'avais cette brève image de l'appartement une fois qu'elle ne serait plus là. Et j'avais craqué. Quelques mois plus tard, elle était partie à jamais. Et j'ai alors connu le sentiment d'abandon. Je sens les larmes monter en moi mais qu'importe, je l'ai retrouvée et s'il faut que je demeure dans ce souvenir à jamais pour être avec elle, alors je ne franchirai plus aucune porte.
C'est alors que le sol se dérobe soudain sous mes pieds et que malgré moi, je quitte la pièce et tombe sur la pelouse du cimetière où elle est enterrée. C'est une belle journée ensoleillée, l'herbe est tendre et les rayons de lumière se reflètent sur la nacre des lettres de sa pierre tombale. Je viens tout juste de publier mon roman et j'ai besoin de me recueillir loin des tumultes du succès. Mais, surtout, j'ai besoin de lui demander pardon. Ce premier roman, c'est elle. Sa maladie, sa lutte incessante, sa souffrance et son agonie. C'est ma vie avec elle. Mes luttes, mes souffrances, mes interrogations et mon déclin. C'est notre fatalité. Pour faire le deuil, j'ai tout écrit, quasiment d'une traite, et dans un élan que je ne saurais moi-même comprendre et expliquer, je l'avais envoyé à une maison d'édition. Et ainsi, notre histoire ne m'appartenait plus. Et ainsi, la page était tournée. Et je veux lui demander pardon d'avoir utilisé son histoire, notre histoire. Pardon d'en profiter aujourd'hui. Pardon, tes souffrances m'ont apporté reconnaissance et fortune. Pardon d'avoir trahi cette intimité. Ella est ma muse et je l'ai découvert une fois qu'elle n'était plus là. Je me lève et retourne vers ma voiture. J'ouvre la portière, entre et referme la porte.
- Un, deux, trois, nous irons aux bois. Quatre, cinq, six, cueillir... suis-je en train de chanter.
- Landre, il faut que je te dise un truc.
- Quoi, Ella ?
- Ben en fait, je suis malade. Je suis malade depuis que je suis tout bébé.
- C'est grave ?
- Oui.
Nous sommes assis sur les balançoires de mon jardin. Un samedi. La première fois qu'Ella est venue à la maison. Nous avons sept ans.
- Tu vas mourir ?
- Oui. Mais pas tout de suite, rassure-toi. Je sais pas quand en fait. Mais c'est pour ça que je peux pas faire de sport à l'école et qu'il faut que je fasse attention. C'est ma maman qui me dit ça mais, moi, je sais pas à quoi je dois faire attention.
- J'ai jamais rencontré quelqu'un qui va mourir avant.
- Les enfants, le goûter !
- On arrive !
Nous crions ce « on arrive» ensemble, tout avait été dit. Soudain, la lumière aveuglante revient sur moi. Je me cache les yeux de mes mains et fuis. J'ouvre la porte du garage.
Nous sortons du cinéma, l'ambiance est pesante. Dans la salle, j'ai tenté d'attraper sa main. Elle a rejeté mon geste et s'est enfuie. Je la rattrape enfin. Je ne sais quoi dire. Ella ne dit rien non plus. Nous nous connaissons depuis tant d'années maintenant, presque onze ans et pourtant, j'ai encore des choses à lui dire.
- Landre... Je suis désolée.
- C'est rien. On passe tellement de temps ensemble depuis qu'on est enfants, je pensais que tu ressentais la même chose. Je sais qu'on est amis depuis trop longtemps...
- C'est pas ça !
- C'est quoi alors ?
Le vent souffle dans ses cheveux, l'air s'est refroidi brusquement, comme pour illustrer le froid glacial qu'elle a lancé sur mes avances. Elle tourne les yeux vers moi. Elle est au bord des larmes.
- Landre... s'il te plaît. Ne me demande pas.
- J'ai le droit de savoir, merde ! A la fête du nouvel an, tu m'embrasses. Je me dis « OK, on est sur la même longueur d'onde », je t'invite au ciné deux semaines après, tu dis « oui », OK, toujours sur la même longueur d'onde, je te prends la main pendant le film et...
- Je vais mourir, Landre ! Tu comprends ça ?! Je ne peux pas te faire vivre ça ! Je ne peux pas m'investir dans une relation avec toi sachant que tôt ou tard, je te quitterai. Tôt plutôt que tard, d'ailleurs !
- Ella, c'est déjà quelque chose que je vis. Enfin, tu es déjà dans ma vie ! Tu es dans ma vie depuis la primaire. Tu ne me fais rien vivre du tout, justement tous ces moments, les bons comme les mauvais, je veux les vivre avec toi ! Repousse-moi si tu ne ressens rien pour moi ! Mais si tu ressens quelque chose toi aussi, ne me repousse pas parce qu'un jour je risque de te perdre.
-Ce n'est pas un risque ! Mets-toi ça dans le crâne que tu me perdras ! C'est inéluctable ! Je n'arrive pas à construire ma vie, je ne sais pas où aller à l'université, ni quoi faire de moi-même, je ne vois pas ce que je gagnerai à essayer de me former pour un métier, à essayer de construire une vie puisqu'elle sera écourtée ! Qu'elle peut être écourtée à tout instant ! Comment ajouter une personne à l'équation ! Comment avoir un être aimé dans une vie où lui avancera et moi pas ! T'as la solution, toi ? Dis-moi ce que je dois faire ?
- Ne pleure pas, Ella. Evidemment, je ne sais pas répondre à ces questions. Je crois simplement qu'il faut que tu fasses ce qu'il te plaît sans contrainte, sans remise en question et avec un peu de folie. Mais je ne peux pas renoncer à toi et à ce que nous pourrions vivre ensemble sous prétexte qu'un jour tu ne seras plus là et que ça fera moins mal de ne rien vivre que de te perdre.
Là est ma vérité. J'ai écrit le roman d'Ella pour moi, pour ma guérison mais je voulais aussi que le monde la rencontre car, pour moi, elle était la plus belle des personnes.
Elle marche alors vers moi et m'embrasse. Quand je rouvre les yeux, le monstre est là comme s'il m'attend. Je regarde Ella une dernière fois et me dirige vers lui. Plus je m'approche et plus ses formes s'éclaircissent pour enfin se révéler. Ce monstre, c'est moi. Je regarde mon être, mon double rachitique et renfermé sur lui-même. Il n'est ni effrayant, ni monstrueux, c'est simplement une créature qui souffre. Il souffre du mal-être de mes regrets, du poids de ma culpabilité et du fléau de ma tristesse. Je le prends alors dans mes bras.
- Tu as fait ce que tu croyais bon pour toi. Ce roman t'a aidé à faire ton deuil. C'est normal que les gens l’aient aimé puisqu'il est gorgé de la beauté d'Ella et de l'amour que tu avais pour elle. Pardonne-toi.
J'entends un murmure tout près de mon oreille. Une force lumineuse est apparue à côté de moi. Serait-ce la fameuse lumière au bout du tunnel ? Non. Cette lumière bienveillante, c'est autre chose. Elle m'aveugle à nouveau. Je ferme les yeux instinctivement afin de me protéger de sa clarté. Quand je les ouvre à nouveau, je tombe dans le vide et me retrouve sur une place pavée, sphérique. La lumière est celle d'un premier dimanche de printemps, vers midi, quand il recommence à faire beau et que l'air doux de la saison des naissances souffle une brise légère sur la peau fatiguée après un hiver qui n'en finissait plus. Tout autour de la place, des terrasses de café brillent de la lumière qui se reflète dans les gouttes d'eau dispersée çà et là. Au centre, une statue de bronze, ce métal brun sombre, majestueux et apaisant. Je n'ai jamais vu cette place, il ne s'agit pas d'un de mes souvenirs. Je m'approche de la statue, l'observe, l'étudie. Il s'agit d'une statue d'Ella, posée sur une stèle, élevée en position du lotus, les yeux fermés. Sa beauté est égale à celle que j'ai connue, en revanche, son état paisible et tranquille est nouveau. Ella n'a jamais été comme ça. Elle était une flamme vivante et brûlante d'impatience, de passion et d'impulsions. Je suis désolée d'avoir utilisé notre histoire, ton histoire et qu'elle ait été la source de mon succès, pensé-je.
Une voix s'élève alors, comme prenant source à l'intérieur, en ce que j'ai de plus profond et d'inconscient. Ce n'est pas la voix d'Ella, c'est une de mes voix intimes. Elle s'élève des profondeurs comme une vérité trop longtemps ignorée. Elle me dit que ce n'est rien. Qu'est-ce que je peux faire pour que tu ailles bien alors ? Lui demandé-je. Je n'ai besoin de rien, Landre. Tout ce dont j'ai besoin est déjà en toi. Tout est là. Accepte ce qui est arrivé. Accepte que malgré tout, tu as en toi ce qui suffit pour continuer. Accepte de vivre avec une part d'ombre et une, de lumière.
La statue ouvre les yeux, se lève. Elle me regarde, sourit et part. Je prends alors sa place en position de lotus sur la stèle. Un enfant s'approche alors de moi. Il se plante dans le sol debout, devant moi et m'observe. Cette petite fripouille à la frimousse angélique, je la connais. C'est moi à sept ans, le jour où j'ai palpé l'existence de la mort. Tu étais plein de vie et de rêves, que t'est-il arrivé ? Pensé-je.
- Tu m'as perdu dans ta souffrance, me répond-il comme s'il avait entendu mes pensées. Tu crois que tu te résumes à cette vie avec la maladie. Mais tu existais avant Ella, avant que la maladie et la mort entrent dans ta vie. J'existais encore avec Ella, avec la maladie et la mort. Quand la mort a frappé, tu m'as enseveli, croyant que l'heure n'était plus aux gamineries mais tu te trompes. Je ne suis pas l'immaturité, je ne suis pas la naïveté du monde. Je suis la lueur de l'imaginaire, cette lumière blanche et chaleureuse. Cette lumière que tu as essayé de fuir toute la nuit n'est pas incompatible avec la mort. La mort n'est pas que noirceur, froideur et inéluctabilité. La mort est un passage et une partie de la vie. Tout simplement.
Je regarde l'enfant. Celui-ci me tend la main. Je la lui sers. Il sourit. Il se jette alors dans mes bras et je respire enfin. Comme soulagé, comme défait d'un poids. Je serre l'enfant si fort que celui-ci pénètre dans mon plexus, réintégré. Il a retrouvé sa place, sa place véritable comme un morceau de mon être qui me complète.
Je rouvre les yeux après cette forme d'hypnose. Je suis allongé sur le plancher de mon appartement. Je me sens comme dépourvu d'un poids que je portais depuis trop longtemps. Je me relève, m'assois derrière le bureau, pose mes doigts sur le clavier et tape. Un titre apparaît : Le monstre du placard. Puis quelques mots, puis cent. Mes doigts filent sur les touches. Ils ont une vie propre désormais. Une indépendance. Une volonté. Ils écoutent ce que me dicte la petite voix, ce qui apparaît au fur et à mesure sur la page. Elle n'est plus blanche. Elle se remplit, se noircit. Les premières pages sont en place. Elles m'ont donné chaud. J'enlève mon peignoir, allume l'imprimante et sort ce premier jet pour la relecture.
Le soleil se lève. Un nouveau jour blanc commence.
0 notes
Text
Thinking again about how the gender essentialism in WoT is aggravating not because there is gender essentialism in magic because that's the entire premise of the books but because RJ set to explore that particular premise without fully understanding how gender essentialism and patriarchy affects women differently that it does men. That's how you get Berelain's writing, the internal monologues of Nynaeve in tel'aran'rhiod, groups of women in power often written as petty squabbling fools, practically all the powerful female leaders at the start of the series will be depowered and humiliated by the end, the Aiel warriors being women presented as something foreign...
In RJ world, men are naturally stronger than women in the OP: this rule isn't subverted and permeates every aspect of his worldbuilding. There's a reason only the boys are ta'veren, that Mat ends up taking control of the armies over Elayne, that Perrin is naturally better at tel'aran'rhiod than Egwene, that Nynaeve the strongest channeler we've seen in a thousand years becomes a glorified battery for Rand in the end.
In a way, it's a fascinating psychological phenomenon that the entire premise of his fictional world is based on gender essentialism yet he doubled down on several core elements of gender essentialism instead of subverting them.
When I discuss gender essentialism in his work I do it so because he made it "gender essentialism: the fantasy edition", so while his women challenge gender essentialism in some ways, it's entirely legitimate to question why he didn't expand the subversion in other aspects of his world.
#J'en connais au moins un et peut-être aussi les trois autres#Le premier c'est Anatole#Le second c'est Croquignole#Le troisième c'est Barbemolle#Le quatrième c'est encore Anatole#wot book spoilers#A Memory of light#I saw a post about this that I cannot find again that got me thinking about this again#How it's a great example of worldbuilding being coloured/poisoned in a way by real world bias#Since it's not even a case of elements having unfortunate consequences in the fictional world because of real life implications#It's straight up a case of some elements not making sense in the the fictional world because they are direct injections from real life#It's a really bizarre yet interesting phenomenon#Late night#Remblai#Yes I cannot sleep#Yes I should sleep
111 notes
·
View notes
Text
Dublin en un week-end
Bonjour à tous! J'espère que vous allez bien? Cette semaine je viens vous parler de mon weekend à Dublin il y a une dizaine de jours. Vous avez déjà certainement vu la vidéo mais bien sûr elle n'a pas toutes les références. C'était la quatrième fois que je me rendais dans la capitale irlandaise, et j'ai pu y faire à nouveau des choses assez sympa que je n'avais jamais faites avant, mais surtout profiter, me détendre, et non pas courir de musée en expo comme je peux le faire d'habitude dans une ville que je ne connais pas du tout.
J'ai passé la matinée là bas, à prendre l'air, me balader et juste me détendre, respirer. Et puis j'ai ouvert le navigateur de mon téléphone pour regarder les tarifs restant pour la Guiness Storehouse Experience (lien direct). Tout le monde en parlait, je la vois énormément sur les pages irlandaises que je suis sur Facebook. Vous pouvez acheter les tiquets sur place, mais ils sont moins cher en ligne, 17,5€ contre 22€ sur place. On choisit une heure, achète les billets, reçoit un numéro de confirmation par mail et hop, on se rend à la Storehouse. Elle est à une vingtaine de minutes à pied du parc, rien d'insurmontable. Petit fun fact: je n'aime pas la bière, genre aucune, ni blonde, ni brune ni quoi que ce soit d'autre. Je bois du cidre, du vin à la place quand on sort avec des amis. Alors la Storehourse ne m'avait jamais vraiment attirée jusque là. Et puis à force je me suis dis que c'était quand même bête de ne pas y aller. Eh bien je ne regrette pas. J'y ai passé 3h. Non seulement l'intérieur est très esthétique, mais aussi très interactif. Je vous renvoie à la vidéo pour les images et au site de Guiness pour les jolies photos qui rendent presque justice à ce qu'on voit en vrai. On nous explique l'histoire de la brasserie en elle-même, le fait qu'Arthur Guiness, le fondateur, était un révolutionnaire de pensé qui a fait énormément pour le quartier dans lequel l'usine était implantée et pour ses employés. Le site est d'ailleurs loué pour 9000 ans, rien que ça! En plus d'expliquer la brasserie, de montrer les petits goodies vintages, on nous apprend les différents arômes de Guiness, comment la boire correctement - oui, oui. Il y a aussi un café et 3 restaurants dans le musée (qui sont vraiment bon) et au tout dernier étage, une vue à 360° sur Dublin où l'on peut déguster notre verre de Guiness venant avec notre ticket - ou de jus de fruit si on n'aime pas ça/ne bois pas d'alcool - avec une vue imprenable sur la ville.
Le lendemain a été moments tranquilles avec une amie vivant à Dublin, brunch (dont je vais vous donner l'adresse en dessous) et shopping. Je voulais juste un weekend relax sans être à Cork, changer d'air sans me prendre la tête. Les adresses: Je reste une hyper fan du Tea Room du Phoenix Park, à côté du zoo. Nourriture locale, bio, on peut y trouver son bonheur qu'on soit vegan, végétarien, sans gluten... Le cadre dans cette petite maisonnette ronde est adorable. Les restaurants de la Guiness Experience mais il faut avoir prit son ticket pour y entrer. Dans le centre, à côté du Dublin Castle, l'amie que je retrouvais m'a fait découvrir le restaurant français Chez Max, un plateau de fromage et charcuterie avec un verre de vin, il n'en faut pas plus pour rendre une expat heureuse! Vous le trouverez 1 Palace Street. Enfin, nous avons brunché dans son quartier, dans le sud de Dublin, où je n'avais jamais mis les pieds, dans un restaurant aux airs de café de campagne, le style que j'adore, appelé Cinammon, 83-87 Main Street Ranelagh. Je vous le conseille vraimentê, même si vous êtes plus dans le centre, un petit trajet en tram et vous vous y retrouvez.
J'espère que cet article vous a plus! Pour plus de Dublin, retrouvez tous mes articles, photos et vidéos sur la ville par ici. N'hésitez pas à rejoindre la page facebook du blog pour ne manquer aucun article, à me suivre sur twitter pour mes punchlines à mourir de rire d’après ceux qui me suivent déjà, mais surtout, surtout, sur instagram où je suis de loin la plus active et avoir des petites idées de ce que je vais vous présenter ensuite. Et moi, je vous dis à la semaine prochaine, bonne semaine à vous tous!
#Blog#travel#travelling#dublin#irlande#ireland#french blog#french#french community#french side of tumblr#the french side of tumblr#expat#expatlife#expatriée
1 note
·
View note
Photo
hands.png
#j'en connais au moins un et peut-être aussi les trois autres#le premier c'est Anatole#le second c'est Croquignole#le troisième c'est Barbemolle#le quatrième c'est encore Anatole#WIP#dis Flo quand est-ce que tu comptes finir un dessin?#question à un million#here's the thing I'm trying to actually paint with Krita and it's still complicated#the paint brushes are either quite liquid or dry#so I'm tricking the stroke into looking wetter than it is#with a marker brush#incredible#next episode somewhen somehow#peut-être pour les ides de Mars?#peut-être pour les calendes grecques#it'll end up on AO3 anyway because there's too much skin for tumblr
26 notes
·
View notes
Text
Les Chroniques de Livaï #489 ~ MONDE, JE TE FAIS MES ADIEUX (mai 846) Erwin Smith
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. Le personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a traversées, ainsi que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint, détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous. Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes.
J'attrape ma ration sans goût et la cale entre mes dents le temps de lire la liste de fournitures à ma disposition. Berner me regarde avec des yeux ronds sans oser dire quoi que ce soit, et je réalise juste à cet instant l'image que je dois donner. Il m'arrive si souvent d'oublier que je suis entouré d'autres gens... Je lui donne la liste et lui demande de m'en faire la lecture pendant que je me restaure. J'ai été obligé de sauter le repas de midi car j'ignore à quelle heure le convoi de ravitaillement doit arriver, et je veux absolument être là pour le réceptionner.
Je mets ma main en visière, mâchonnant discrètement, et distingue un attroupement inhabituel devant la cour. Berner cesse d'énumérer pour se tourner lui aussi vers la source du remue-ménage et je devine que le convoi s'achemine vers nous. Il doit être très imposant, c'est pour ça que la foule s'agite. Les autres militaires aussi. Ils voient d'un mauvais oeil la cour du QGR se remplir de chariots pleins à ras-bord. Je dois aller régler ça
Je signe quelques documents que Berner doit remettre à Hanji, puis le quitte pour faire en sorte de diriger les chariots vers un coin qui ne gênera personne. J'ai conscience que ce n'est pas à moi de faire ça, mais mon devoir consiste malgré tout à m'assurer que tout est bien arrivé. La vie de ses soldats est entre mes mains et je veux qu'ils soient équipés au mieux. Nifa ! Guide ceux-là par ici ! Ils ne doivent pas gêner le passage. La jeune fille claque des bottes et fait de grands gestes afin d'amener les chariots avec elle. Plus le temps passe, plus il y en a. C'est sans doute la plus grosse commande que le bataillon ait jamais passée. Et ce n'est pas encore fini.
En queue arrivent les montures que les civils sachant chevaucher utiliseront durant l'expédition. Il y'en a un grand nombre, et toutes ne pourront pas être logées à l'intérieur ; les casernes environnantes seront réquisitionnées et changées en écuries durant les quelques jours qui nous séparent de la sortie. Dita Ness se jette presque sur les premiers chevaux afin de les examiner, et je vois à sa mine déconfite qu'ils ne sont pas de première jeunesse. Il fallait s'y attendre... Ils ont été achetés une bouchée de pain par l'Etat pour le compte du bataillon, aux quatre coins du Royaume, et ils semblent déjà épuisés... Je ne devais pas m'attendre à du premier choix. Et j'ignore comment ils se comporteront face aux titans. Mais l'essentiel est que la majorité de ces gens ait une monture ; tous ne le pourront pas, rassembler autant de chevaux en si peu de temps aurait été impossible. En comptant les chariots dans lesquels nous placerons les civils les plus faibles, les ferries... J'espère que cela ira...
Je me dirige vers la charrette de tête, garée à quelques mètres de moi. Il me semble reconnaître celui qui la conduit et qui me salue de la tête. Je crois l'avoir déjà vu à la cité industrielle, dans un atelier de la guilde. Il ne descend pas de son véhicule et me tend un parchemin roulé. Ce n'est pas la liste de retour de la guilde, mais une missive écrite de la main de Rein. Il m'envoie souvent ce genre de petit mot avec les livraisons. Cette fois, je doute qu'il soit aussi enjoué que d'habitude... Je déroule le parchemin et me mets à lire l'écriture un peu brute et arrondie de Rein, que je connais bien maintenant.
"Mon cher ami, J'espère que ce convoi, exceptionnel par sa taille, vous est parvenu sans encombre. Il est sans doute le plus chargé de ma carrière, et peut-être aussi le plus important, quand je sais ce que vous vous apprêtez à faire. Je n'ai pas de conseil à vous donner, vous connaissez votre boulot, et comme d'habitude, j'espère vous aider à le faire. Mais il est nécessaire que vous connaissiez certains détails que je me sentirais coupable de vous cacher - même si je pense bien que vous vous en rendrez compte assez tôt. Je vous recommande vivement de faire disparaître le présent document quand vous l'aurez lu. Je l'ai confié à un gars de confiance pour vous le remettre en main propre. Mais il contient des informations que j'aimerais garder pour vos seuls yeux. Je ne sais pas si cela vous étonnera, mais j'ai reçu des menaces de certaines personnes haut placées. Je n'ai pas de noms à vous fournir, mais il m'a été très explicitement indiqué que si je ne vous fournissais pas le matériel en temps voulu, j'aurais de gros problèmes avec mes riches clients, que je risquais de perdre des contrats. Je comptais sur le fait que vous réussiriez à obtenir au moins un mois de plus, mais j'ai appris la nouvelle de cet échec. Je crois que ni vous ni moi ne sommes appréciés en haut lieu. Je ne vais pas tourner autour du pot plus longtemps. Le matériel que je vous envoie est loin de la qualité que je vous fournis d'habitude. J'y ai été obligé afin de tenir les délais. Il était impossible de fournir autant de bons dispositifs à trois cents soldats en si peu de temps, avec le matériel et les pièces de rechange qui vont avec. Pourtant mes gars y ont travaillé jour et nuit, croyez-le. J'ai du faire au mieux avec ce que j'avais, sans compter que mes fournisseurs habituels en matière première ont aussi eu des problèmes... Ils ne sont pas bons pour le rebus pour autant, mais si vous voulez garder vos meilleurs éléments en vie, cela m'attriste de devoir vous l'avouer, ne leur donnez pas ce matériel ; qu'ils gardent plutôt leurs anciens dispositifs, quitte à les réparer, ils seront mieux servis. Vous n'imaginez pas à quel point il m'en coûte de vous livrer de telles pièces. Mais comprenez moi bien : je dois aussi penser à mon commerce, à l'avenir de ma guilde. Croyez bien que mes voeux de succès vous accompagnent. J'ignore comment vous vous sentez, si vous êtes confiant, si vous pensez réellement pouvoir y arriver. Si c'est possible, alors vous êtes l'homme de la situation. J'espère plus que tout vous revoir en vie et vous accueillir de nouveau dans mon modeste logis. Votre ami, Rein"
Je plie la missive, avec l'intention de la détruire plus tard. Je la place bien soigneusement dans la poche intérieure de ma veste, et regarde en silence les ouvriers de Maja décharger les caisses. Elles sont portées dans l'entrepôt réservé au bataillon - il sera à peine assez grand, car déjà encombré de tout le ravitaillement de bouche nécessaire à la traversée - et je me penche sur la première. Je m'empare d'un pied de biche et fais sauter le couvercle. A l'intérieur, reposant au milieu d'un rembourrage de paille, les dispositifs de manoeuvre flambants neufs rutilent sous la lueur des torches.
Un oeil non initié n'y verrait aucun défaut, aucun vice. Mais le mien ne s'y trompe pas. Rein avait raison. Je saisis un dispositif et constate assez vite que la bobine est assez instable. J'attrape une gâchette et actionne le mécanisme ; il est anormalement souple sous le doigt, alors qu'en temps normal, le matériel de qualité oppose toujours une petite résistance avant d'être rôdé. Je devine avec désespoir que tous les autres doivent être du même genre... J'observe une lame et constate également que le fil est loin d'être aussi acéré que d'ordinaire.
J'enfonce mes ongles dans ma paume, et la douleur qui en résulte me permet de garder mon calme. Je ne peux en vouloir à Rein. Il a risqué sa tête sur ce coup. Il a fait de son mieux. Il était vain d'imaginer qu'il puisse tenir à la fois les délais et son niveau d'exigence. Même si j'ai passé commande le jour même de l'annonce royale, cela était trop court... Je m'en veux tellement de ne pas avoir réussi à plaider ma cause à Mitras... J'en prends la responsabilité...
Je repose le tout dans la caisse et ordonne à des explorateurs de se charger de la livraison. Je jetterai un oeil sur la liste plus tard. Rein n'a jamais omis une seule pièce dans ses livraisons, mais la situation est si exceptionnelle et critique que je ferai des vérifications plusieurs fois. Je retourne son conseil dans ma tête... Dois-je donner ce matériel à mes hommes ou aux explorateurs civils ?
Les vétérans seront en première ligne, ce sont eux qui devront se battre en priorité, pas les civils en uniformes. Si la formation tient le coup, ils ne sont pas censés tirer l'épée. Il va de soi que les vétérans doivent disposer des meilleurs dispositifs, je ne peux pas lutter contre cette évidence. Ils doivent avoir le meilleur équipement... Rein, tu as raison. Je donnerais ce matériel en priorité aux explorateurs de surplus. Les vétérans devront faire vérifier et réparer leur matériel actuel. Ils se poseront des questions, ils se demanderont pourquoi je ne leur fournis pas du neuf, mais je trouverais bien un prétexte sans être obligé de tout leur dire.
Je monte jusqu'à mes quartiers à pas discrets, comme si j'essayais de ne pas être vu. Aucun de mes subordonnés n'est dans les parages, je leur ai donné tant de travail... Une fois dans la pièce, je tourne la clef à double tour, puis me dirige vers mon bureau. J'attrape un bougeoir où reste un vestige de chandelle et l'allume avec précipitation. Puis je sors le parchemin de Rein de ma poche et le présente devant la flamme. Le papier délicat ne tarde pas à noircir, puis à se racornir de plus en plus. Lorsque mes doigts ne peuvent plus le tenir, je laisse tomber le petit bout qui reste et il disparaît dans une petite étincelle finale.
Je me demande alors si cette lettre sera bien la dernière que je lirais de lui...
12 notes
·
View notes
Text
Ma laideur et moi
Je n'ai pas toujours été laid. A vrai dire, j'étais un joli bébé et un petit garçon assez mignon, avec mes longues boucles de cheveux quasi blondes qui enchantaient ma mère, si bien qu'elle m'en coupa une mèche pour la conserver dans une enveloppe qu'elle garde encore quelque part près d'elle.
Et puis, très vite, j'ai beaucoup grandi, ainsi, arrivé à l'école primaire je dépassais les autres mômes de la classe d'une bonne tête et demi. Pas encore trop mal foutu, la tête en question.
C'est au collège que c'est parti en couilles, la faute à la puberté, sans vouloir balancer : mon visage s'est allongé de façon quasi anormale et là, les gens de mon âge ont commencés à remarquer que quelque chose clochait dans l'agencement des traits de mon visage. Naturellement, je ne m'en étais jamais rendu compte, me regardant tous les jours dans le miroir de la salle de bain, j'étais habitué, et donc à mes yeux j'étais un garçons on ne peut plus banal, de visage (de corps, c'était une autre histoire, puisque je ne cessais de grandir sans prendre du poids jusqu'à ressembler à une grande perche anorexique culminant à plus d'un mètre quatre-vingt dix pour même pas soixante foutus kilos).
Et donc, régulièrement, j'essuyais des remarques plus ou moins humiliantes concernant ma tronche qui, apparemment, n'était pas banal, c'est le moins qu'on puisse dire. Je me souviens par exemple de cette brute au collège (un gars que j'avais surnommé ,dans ma tête, bien entendu, « l'abruti » tant tout son être respirait la bêtise crasse) qui m'avait demandé pourquoi j'avais une tête « de dessin animé ». Je me rappelle aussi de cette fois où pour vaincre la solitude je traînais sur un genre de tchat sur internet sur lequel chacun des internautes affichait sa webcam, et donc là, deux jeunes mecs se sont mis à se foutre littéralement de ma gueule en me comparant à un frère Bogdanov (lequel des deux, je ne le saurais jamais, j'espère que c'est celui qui a épousé une jolie jeune femme). Et puis, toujours sur internet, toujours dans ma solitude, je fréquentais aussi régulièrement un tchat sur lequel j'avais affiché ma photo sur mon profil, estimant que de cette façon, si une fille acceptait de me parler, au moins elle avait vu ma tronche et elle saurait à quoi s'attendre. Eh bien figurez-vous que plus d'une fois, on m'a envoyé des messages privés juste pour m'informer que j'étais moche (au cas ou je n'étais pas encore au courant). Je la jouais cool et répondais par quelques répliques bien sentie, cependant, chacun de ces messages était un coup de poignard en plein cœur.
Ca ne s'arrêtait pas là, il m'est arrivé par la suite de me faire accoster dans la rue par des types qui se sentaient légitimes pour m'apostropher et se foutre de ma gueule et me montrer littéralement du doigt (je ne compte même plus combien de fois c'est arrivé, dernièrement, c'est deux ados hilares qui me dévisageaient sans avoir la moindre crainte que je puisse leur faire du mal, moi et ma grande carcasse, c'est dire si j'inspire l'insolence et aucune crainte). Et puis il y a eu cette fois où, marchant dans la rue en route pour mon bus, je remarquais ces deux fillettes (une douzaine d'années je dirais, je ne suis plus trop sur, je n'y connais pas grand chose en fillettes, elles m'intéressent seulement passé la quinzaine) qui me reluquaient avec insistance, si bien que lorsque je les ai dépassé, j'ai tendu l'oreille et j'ai entendu l'une d'elle dire à l'autre « t'as vu comme il est moche ? ». Bam, encore un coup de poignard, on a beau être habitué, ça reste douloureux et 15 ans après j'y pense encore parfois.
Ce que je raconte n'est pas très drôle mais tout est authentique et je jure n'avoir rien exagéré : mes proches cependant refusent de me croire. Ma mère me répète que je suis tout à faire normal et beau garçon (mais la mère de Franck Ribéry doit probablement être elle aussi persuadée que son infâme footeux quasimodesque de fils est le plus beau des garçons, elles sont comme ça les mamans !), mon frère lui me sert le même discours, selon lui je suis tout à fait normal et ça arrive à tout le monde de se faire apostropher dans la rue, la preuve, lui même l'a vécu deux ou trois fois, mais non, je doute fort qu'on l'ai montré du doigt juste parce qu'il aurait les traits mal définis. Lui à cette chance d'être banal, je rêve de l'être autant que lui...
Alors bon, ayant vécu tout ça, en grandissant, forcément, j'ai fini par me demander quel était le putain de problème avec ma gueule. En m'observant dans la glace, j'ai du mal à distinguer ce qui fait ma différence mais c'est plus évident sur les photos ou j'apparais souvent hideux. Je crois que c'est du à la forme de mon visage qui est bien trop ovale, tirant mes traits vers le bas. Ma mâchoire est inexistante, mon menton assez long (on m'a comparé une fois à un des frères, encore des frères tiens, Dalton dans Lucky Luke) mon nez, de plus est long et plutôt de travers.
Cela fait-il de moi un freak ? J'ai fini par le croire et pour en avoir le cœur net j'ai plusieurs fois posté ma gueule sur internet et de parfaits étrangers m'ont attribués des notes. A ma grande surprise, on m'a attribué des 5/10, les plus généreux poussant même jusqu'à 6 : c'est fou, parce que pour moi ; objectivement, je suis un 3 !
Mais le plus important, après tout, c'est : qu'en pensent les filles ? En me basant sur les sites et applis de rencontres que je fréquente avec frénésie depuis des années, j'ai compris que d'entrée, pour 90% des filles j'étais de base imbaisable. Alors ça, peut sembler terrible, mais quand on regarde le verre à moitié plein on se dit que 10% des filles, dans le monde, ça fait pas mal de monde, au final !
Aussi fou que ça puisse paraître j'ai rencontré au fil du temps plusieurs filles qui me trouvaient parfaitement à leur goût, j'en suis le premier surpris. Si vous pouviez voir à quoi ressemblait ma premier vraie copine, vous n'en croiriez pas vos yeux, les rares fois où nous sortions ensemble en ville nous essuyions des regards qui ne trompent pas venant des mecs qui devaient se demander par quelle sorcellerie un type comme moi a bien pu se dégotter une telle beauté en guise de petite amie. Et les autres qui ont suivies étaient loin d'être moches, à vrai dire : je l'ai toujours dit, je ne serais pas capable de sortir avec une fille aussi moche que moi et je ne sors qu'avec des filles jolies.
Alors voilà, je fais ma vie avec cette gueule là, elle me ferme beaucoup de portes, mais je pense toujours aux 10% restantes, elles m'attendent quelque part et c'est mon plaisir de les chercher. Chaque seconde passée avec une jolie fille dans les bras ça compense 10000 fois toutes les remarques que mon visage ingrat a bien pu se farcir !
0 notes
Link
https://ift.tt/2RK83ml
Il y a quelques années de cela, le hasard a voulu qu’à quelques mois de distance, deux blogs différents me parlent d’un ouvrage de Gilles Thomas. Non, pas l’auteur de SF, pseudonyme de Julia Verlanger (qui était le pseudonyme d'Eliane Taïeb), mais le spécialiste des catacombes. L’un de ces deux ouvrages est Les catacombes, Histoire du Paris souterrain, chroniqué par Cosmo Ørbüs.
Tout le monde a déjà entendu parler des catacombes. C’est un élément de Paris qui est à peu près aussi emblématique que la Tour Eiffel, l’Arc de Triomphe et les garçons de café qui tirent la gueule. Et, comme ces deux autres éléments, c’est un sujet qui colporte beaucoup de légendes et d’idées reçues.
Les catacombes est un petit ouvrage, format livre de poche, mais avec une couverture rigide et un cache-poussière, qui est sobrement illustré par quelques gravures du XIXe siècle. Il faut quand même ses trois cents pages.
Gilles Thomas a choisi d’y raconter – comme son titre l’indique – l’histoire des catacombes, mais sous un angle inhabituel. Ou, à tout le moins, un éclairage inhabituel: celui de la littérature – y compris la bande dessinée – du cinéma et de la télévision.
Ainsi, en même temps que l’auteur nous raconte cette histoire, il nous raconte également comme les catacombes ont été perçues dans les arts populaires. En quelque sorte, il démontre la réalité en se servant de la fiction – qui n’est d’ailleurs pas toujours inexacte.
Il faut en effet savoir que ce que l’on appelle « catacombes » n’est pas un réseau unique de galerie, mais un enchevêtrement de plusieurs réseaux souterrains: carrières devenues ossuaires, égouts, caves, rivières souterraines, gaines techniques, sans oublier le métro et ses galeries de service.
Beaucoup de ces lieux « naturels », comme les carrières, étaient autrefois en-dehors de la ville, mais ont fini par être rattrapés par l’urbanisation galopante. Elles y ont d’ailleurs contribué en fournissant les pierres de construction dont Paris avait besoin.
L’ouvrage retrace les différents usages, s’attardant beaucoup sur des détails très techniques (comme les techniques d’extraction de pierre). Il retrace aussi le destin de plusieurs personnages qui ont cartographié les sous-sols de Paris et qui ont peut-être sauvé la ville d’effondrements catastrophiques. On a même le droit à une visite commentée de l'espace ouvert aux visiteurs.
Je suis un peu partagé à la lecture de ce livre. D’un côté, Les catacombes est un ouvrage qui parle d’un sujet riche et passionnant, qui plus est sous un angle qui permet de mettre cette richesse sous une lumière particulière. De l’autre, je trouve qu’il sombre facilement dans le verbeux, avec des digressions pas toujours bienvenues et des références parfois obscures (du genre tapuscrit jamais publié).
Mais le positif est tout de même largement plus fort que le négatif et j'ai beaucoup apprécié cette lecture. Au passage, j'en ai un deuxième exemplaire, encore sous emballage; je l'envoie volontiers à la personne qui m'en fait la demande dans les commentaires. Tel que je vous connais, ça ne devrait pas trop tarder.
Abris souterrains de Paris, de Gilles Thomas et Diane Dufrasy-Couraud
Je vais aussi parler rapidement du deuxième ouvrage signé par cet auteur, Abris souterrains de Paris, de Gilles Thomas et Diane Dufrasy-Couraud, découvert par un article de Tristan Lhomme chez Hugin et Munin. C’est aussi un ouvrage petit format, mais avec une riche iconographie, qui présente les abris de la Défense passive, qui ont fleuri dans les années 1930 et – un peu – au-delà.
Très riche, avec photos et plans d’époque, je dirais que son principal défaut réside dans son format, qui ne met pas vraiment en valeur les illustrations. C’est un peu dommage, mais ça reste un complément de qualité au précédent.
Ces deux titres forment une mine – que dis-je, une carrière! – d’idées et d’inspirations et je vous les recommande si vous vous intéressez à Paris et à son côté obscur.
Littéralement. Ou littérairement, c'est selon.
L’article <span class='p-name'>« Les catacombes, Histoire du Paris souterrain », de Gilles Thomas</span> est apparu en premier sur Blog à part.
Pour soutenir Blog à part / Erdorin:
Blog à part est un blog sans publicité. Son contenu est distribué sous licence Creative Commons (CC-BY).
Si vous souhaitez me soutenir, vous pouvez me faire des micro-dons sur Flattr, sur Liberapay, sur MyTip ou sur uTip (si vous n'avez pas de sous, uTip propose également de visionner des pubs). Je suis également présent sur Tipeee pour des soutiens sur la longue durée.
0 notes