#j’veux pas te laisser partir
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Crier pis me reposer
J’ai l’envie pis le besoin de partir faire un road trip avec ma chum de fille pis de crier à s’en cracher les poumons à travers la fenêtre qui s’ouvre juste à moitié parce qu’on a yienk un vieux char pour nous amener au point b.
Par contre, ça s’speut pas, parce qu’on est déjà rendu des adultes, avec des jobs d’adultes, pis des chars d’adultes qui ont des fenêtres qui s’ouvrent au complet.
J’adore ma job, mais j’ai besoin de me sentir vivante d’une autre manière que d’angoisser pour remettre un projet qui est dû pour dans une heure. J’ai soif d’aventure, pis de bière cheap. J’ai enfin l’argent pour me payer de bonnes bouteilles, pis me voilà un vendredi soir, dans mon condo de la Rive-Sud, à craver une botte de blonde pis un char sale qui sent la clope du propriétaire précédent.
J’ai passé ma journée devant mon ordi, encore; What’s new? Mais sincèrement, c’est la seule chose qui ne me permet pas de voir le temps passer. Sinon, je ne sers à rien. Sérieusement, j’ai vraiment l’impression que je ne sers à rien.
C’est tu ça être adulte? Se dire qu’on sert à rien aussitôt qu’on n’a pu personne pour nous dire quoi faire une fois laisser à nous-mêmes?
Je pense que j’aurais aimé naître dans une époque où le monde vivait pour vrai. Vivre pour se nourrir. Vivre pour rire. Pour aimer. Pis rien d'autre; Pas de bébelles qui te font sentir mal si tu ne les as pas en ta possession, pas de cellulaire pour te dire que t'es pas adéquat.e, pas d’argent pour te dire que tu en manque tout le temps.
J’veux juste me reposer un peu, là, sur le gazon, comme dans le temps.
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Parfois on est dépassé par les évènements, on s’sent qu’il se passe beaucoup d’choses, qu’on n’est pas forcément prêt et qu’on n’a pas d’prise, aucune. C’est là qu’il faut pas partir en chasse, vaine, après des trains lancés à pleine vitesse. Tout est déjà joué ou presque sur les semaines d’avant, les longs mois qui se sont écoulés et qui ont mené à ce moment. Puis c’est pas grave, face au vide, au malaise, il suffit juste de s’écarter, de regarder passer ou de partir carrément, aller marcher, ou tout simplement dans une pièce, où la lumière est différente, l’atmosphère aussi. Si vous souffrez ou que vous vous sentez mal c’est que vous l’acceptez, il ne tient qu’à vous d’changer. C’est comme les gens jaloux, envieux ou à fleur de peau, ils ont décidé de s’énerver, de sortir de leurs gonds, de se laisser envahir par cette chose moche, hideuse, qu’ils vont jeter aux autres, violemment, alors que c’est eux qui ont accepté de la garder, de la laisser croître, alors qu’ils auraient pu être intelligent, aller la gerber ailleurs ou se purger doucement, en marchant, en méditant ou chez un psy. Y’a plein d’moyens de pas s’laisser bouffer pour pas emmerder tous ces autres, autour, qui n’y sont pour rien. Hier, j’ai lu une phrase, « il se passe ce sur quoi vous portez votre attention », et c’est vrai, putain. Il suffit d’regarder ailleurs. Mais au fond, on aime se faire mal, se jeter là où ça brule, ça pique, pour voir comment on va réagir. Un peu maso ? Bah ouais, carrément même. Puis souvent on a ce réflexe, comme de l’overthinking, ou du faux réalisme, hypocrite, de vouloir regarder la réalité en face. Mensonge, ça rime juste en fait à regarder des choses négatives, qui font peur ou qui angoissent, comme un miroir déformant d’où on ne pourrait plus retirer ses yeux une fois plongés.
Se permettre ça, une fois, puis deux, c’est ouvrir la boite de Pandore, parce qu’après l’avoir fait, on s’demandera toujours « et si c’était vrai, merde, est-ce que j’serai pas passé à côté d’tout ça d’puis autant d’temps ? » et voilà, ça y est, c’est la foire d’empoignades dans l’cerveau, tout l’monde y va d’sa théorie, le névrosé, le complotiste, le suicidaire, le destructeur. Que des mecs relou, qui servent à rien, à par te ralentir et te faire peur. Et la peur, c’est comme une drogue, de l’eau froide, un truc qui saisit, qui donne une décharge d’adrénaline, comme scotché. Et quand ça marche, bien, on peut plus bouger, pire encore, certains auront tendance à en red’mander. Comme un shoot de réalité, aller, fais moi mal, dis m’en plus, je veux savoir tous les secrets. Aller, petit cerveau, dis-moi tout, tout ce qui peut se passer, tout c’que j’veux pas voir, tout c’que j’veux savoir. J’sais pas mais vasy, balance. J’suis prêt, fini d’se cacher. Ouvre-moi les yeux putain, fais-moi mal. Voilà c’que c’est ‘devenir déviant, d’entrer dans l’enfer en soi et d’lui donner une voix.
Perso, aujourd’hui, j’ai décidé un truc : j’vais être plus tranquille et m’en battre les couilles. A chaque jour suffit sa peine, et c’est pas une blague. J’vais pas m’angoisser pour c’qui s’passe, j’vis c’que j’ai à vivre et basta. Pas de projections débiles, la peur et l’angoisse sont là, certes, merci parfois d’me rappeler quelques trucs pour me protéger, mais pas plus, restez à vos places les copines. Pour faire c’que j’veux faire faut de la force, de la vision et du positivisme. Tout ça j’lai en moi, comme le reste, mais c’est ce qui me sert, pour construire, rêver, continuer. Faire, tout simplement.
Puis au d’là d’ça, j’ai mis plein de règles et d’habitudes en place, mais c’est pas pour autant que j’dois être hautain, rigide, débile…les gens n’ont pas à payer mes choix. Non, je n’ai pas raison et eux tort. J’ai plein d’choses en tête, d���objectifs, mais ce ne sont pas des contraintes ou des obstacles. Ils font partie d’la vie, comme j’en fais partie aussi. Je peux les éviter, gentiment, avec le sourire, ou les accepter, leur faire une place, être conciliant et m’adapter pour qu’on gagne, à deux. Car oui, la vie c’est pas un grand sprint en solitaire. Bien sûr, j’ai besoin d’être seul, dans mon monde, mais c’est pas pour autant que j’dois aboyer ou m’ulcérer quand on m’ralentit. Y’a un temps pour tout, aujourd’hui il y a ces gens autour, je dois faire avec, et s’ils sont là c’est surement pour une raison. Les cons j’les ai déjà dégagés. Ceux là ils sont importants, alors détends ton string, laisse le flow couler et saisis les moments, les opportunités. Parce que quand tu t’énerves, comme ça, à jurer, rager parce que t’as jamais l’temps d’tout faire ou d’avancer, tu gâches ton énergie, et l’instant. Et le moment où tu seras seul, tu t’sentiras abimé, vidé, et tu devras aller marcher ou t’évader pour te redonner du peps. Alors voilà, sois gentil, ouvert, et accepte les choses au lieu de lutter, puis tu verras, il y a de belles surprises quand on laisse à la vie l’espace de s’passer.
C’est bien, j’ai connecté à moi, j’ai fait de ma vie et de ma réussite une priorité. J’ai plié le temps autour de ça, mes journées sont arrangées pour moi. Maintenant il faut dépasser et réajuster. Si je veux construire avec d’autres je dois leur laisser d’la place, faire en sorte qu’ils se sentent importants, parce qu’ils le sont. Pas faire juste semblant ou se laisser porter quand « on accepte de passer quelques heures avec eux ». Dans la vie c’est donnant donnant, c’est pas parce que j’fais partie de ceux qui ont décidé d’faire autrement, qui ont des rêves et des objectifs qu’ils construisent à leur manière, que j’dois penser tout l’temps pour moi. Et quand j’dis ça, j’le dis pour tout le monde, à haute voix. Car je ne suis pas un tyran, j’accorde beaucoup de temps déjà, je suis souvent d’une aide précieuse pour mes proches ou ceux qui la sollicitent. Mais quand je ferme la porte ou décide de dire non, je porte un poids irritant, comme si je trouvais ça anormal qu’on vienne me demander mon temps. Et ça faut qu’ça change, j’peux juste dire non avec douceur ou accepter. Rien ne sert de fumer, s’enflammer, comme si le monde s’était ligué pour que je n’arrive pas là où je devrais arriver. C’est des conneries tout ça, do your own shit and shut the fuck up, arrête de péter des câbles, si t’as d’l’énergie pour ça en vrai c’est qu’t’as rien compris. T’es pas à la hauteur de c’que tu racontes, t’es qu’un p’tit nazi en stress qui s’monte le bourichon pour deux ou trois sollicitations.
Bref, j’m’arrête ici, vous avez tous compris. Faut s’détendre la nouille et garder un mental d’acier. J’sais où j’vais, avec qui ou pas ça dépendra des journées, puis voilà, basta. A demain, bise.
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Knut – 6. Vendredi – L’anniversaire de Knut – 6.3 Tout raconter (3/3)
Prétendre que l’ambiance était « lourde » autour de cette table ronde était un sacré euphémisme. Personne n’avait eu le temps de courir après Knut. Le temps que les jeunes arrivent dehors il avait déjà disparu au coin d’une rue. De retour à l’intérieur, Lillemor chialait en disant qu’elle allait perdre son petit frère, qu’il allait faire une bêtise et qu’elle ne savait même pas où il était. Sabina essayait de réconforter sa meilleure amie sans y croire elle-même. Viktor, paniqué, était accroché à son téléphone, essayant coute que coute de joindre le fugitif ou n’importe qui d’autre qui aurait pu savoir où il prévoyait d’aller, pour l’arrêter avant qu’il ne commette l’irréparable. Dévasté, Hakon se tenait le visage de ses gros doigts boudinés aux ongles coupés trop courts.
Seul Justin était dans son état normal. Pas une larme, une respiration calme et maîtrisée et les idées bien en place. Suffisamment pour se lever et tranquillement attraper son sac eastpak et enfiler son blouson, devant le regard médusé de toute l’assistance.
« Putain, tu fais quoi, Justin ? », demanda Lillemor, à deux doigts de le tuer à cause de son absence totale d’empathie.
Sans le moindre stress, le jeune chaton répondit, accompagnant sa voix fluette d’un léger sourire :
« Le chercher, pourquoi ? Je sais où il est ! Il l’a dit ! Faites-moi confiance, j’vous envoie un SMS dès que je l’ai retrouvé ! Bon, bah bonne soirée tout le monde ! »
Immédiatement, Viktor l’attrapa par le bras et le bloqua dans ses mouvements. Un fugitif, c’était déjà grave, ils n’en avaient certainement pas besoin d’un deuxième, qui en plus ne parlait que trois mots de Suédois. Dont un miaulement.
« Putain, mais t’es compl��tement bourré ! C’est pas possible ! Tu restes-là et on appelle les adultes ! On n’aurait jamais dû te laisser boire ! »
Celle-là, elle était trop drôle. Justin en explosa même de rire. Son seul souhait avait été de provoquer des explications entre tous ces cons qui se faisaient du mal en refusant de se parler. Il avait plus qu’accompli son but. Il n’avait plus aucune raison de rester dans ce rôle.
« Bourré ? Sérieusement ? », lâcha-t-il d’un air moqueur et provoquant. « Au Virgin Mojito et à la Virgin Pina Colada ? J’veux bien être un chaton, mais y a des limites. J’ai fait semblant. Avant votre arrivée, j’ai demandé à la serveuse de ne pas me mettre d’alcool dans mes commandes. J’lui ai dit que je n’avais pas le droit de boire, mais que je voulais me donner un air cool devant vous. C’est fou comment les serveuses aiment aider les chatons mignons à se la jouer cool ! Même pour la table, j’lui ai demandé si je pouvais monter dessus ! Sinon, j’me serais contenté de la chaise ! C’est dingue comment vous n’avez rien capté ! Ok, j’suis doué pour faire semblant, mais quand même… »
Bouches grandes ouvertes, les quatre jeunes Suédois dévisagèrent le chaton qui, de son côté, continuait à se préparer comme si de rien n’était, pensant même à attraper au passage la parka de Knut qui traînait sur la banquette. La scène était à proprement parler surréaliste. À leurs yeux, en tout cas. Car lorsqu’Hakon se jeta de rage sur Justin avec la ferme envie de faire disparaitre son sourire narquois de son visage, avec la bénédiction des autres, l’adolescent grogna et leur renvoya avec une certaine méchanceté toute leur connerie à la gueule.
« Comme vous n’êtes pas foutus d’agir de manière responsable, j’ai juste crevé l’abcès pour le soulager. Vous étiez tous tellement pris dans vos mensonges et vos silences que vous en avez oublié de penser à ce que lui ressentait. Je suis sûr que, tous pétés de certitudes, aucun d’entre vous ne s’est vraiment demandé pourquoi il souffrait. J’ai fait ça pour qu’il trouve le courage de parler. Parce qu’il n’y avait que en le confrontant à votre connerie qu’il y arriverait. Après ce qu’avait balancé Hakon hier, la seule solution, c’était que tout le monde dise tout. Une fois la machine enclanchée, il fallait aller jusqu’au bout pour enfin passer à autre chose, ce que vous n’étiez pas capable de faire sans moi. Et maintenant, vous m’excusez, mais j’ai du boulot, j’ai un travail à terminer et un chaton à sauver. »
Sec, net, sans bavure. Personne ne trouva rien à redire. Soit Justin était fou à lier, et il n’y avait plus rien à faire pour lui si ce n’était le laisser partir. Soit il était le plus grand connard manipulateur de la terre – sous ses cheveux roses, il était brun, et il fallait bien avouer qu’en matière de foutage de gueule, il avait eu un maître pas piqué des hannetons –, et la meilleure solution restait encore de le laisser faire. Toujours est-il que personne n’essaya plus de le retenir. L’urgence, pour les membres du club, était de s’organiser pour rechercher Knut. Et tant pis pour ce jeune Français complètement cinglé. De lui, ils n’en avaient plus rien à foutre.
Seul dehors, Justin regarda le ciel. La nuit s’était installée depuis longtemps, même si l’heure restait parfaitement raisonnable. Les nuages étaient de retour. Il commençait à neiger, d’épais flocons destinés à tenir au moins jusqu’au petit matin. S’orientant sans mal, il monta dans le premier bus qui passait, direction l’île de Djurgården. Son téléphone vibra. Les autres avaient prévenu Claude Duvanel. Il ne répondit pas. Pas besoin pour le moment.
Enfin, après de longues minutes de trajet et alors qu’il s’approchait de sa destination, Justin laissa un sourire recouvrir son visage, puis pianota rapidement deux textos. Un à destination de la Suisse, pour prévenir que quelque chose allait sans doute se passer, et un autre à sa professeure, pour la rassurer :
« Je l’ai en visuel. Faites-moi confiance pour le ramener. Pas de nouvelles = bonnes nouvelles. »
Son mobile sur mode avion pour ne plus être dérangé, il descendit tranquillement du bus, puis alla s’assoir sur le banc, à côté d’un magnifique petit blondinet frigorifié qui gémissait, recroquevillé sur lui-même. Sans même qu’il ne lève la tête, Justin lui déposa son veston sur les épaules, lui passa la main autour de la taille, puis admira la majesté des immenses toboggans en ferrailles de Gröna Lund qui se dressaient dans le noir devant lui.
« Je vais là où m’attend mamie… C’est chou comme manière de donner rendez-vous à un copain chaton, je trouve ! Par contre, fais gaffe la prochaine fois ! Vu ton passif, les autres ont balisé grave ! »
Sa voix était calme et douce, comme un miaulement. Ce qui déclencha un minuscule rire gêné de la part de son pauvre camarade, qui le reconnut aussitôt.
« Justin ? »
L’adolescent acquiesça d’un léger oui, puis se serra contre son compère. La neige commençait à tomber assez fortement. Le sol était blanc. L’un et l’autre étaient condamnés à rester là un moment dans l’attente du bus qui voudrait bien les ramener à la maison. Ou du suivant. Cela dépendait de ce qu’ils avaient à se dire. Ils n’étaient pas pressés. Partager un peu de chaleur avant les mots avait déjà énormément de sens.
Enfin, Knut osa poser la question qui lui brulait les lèvres. À la différence des autres, il n’était pas du tout dupe. Lui avait goûté dans le verre de Justin. Il avait immédiatement compris.
« Pourquoi t’as fait ça, aujourd’hui ? Pourquoi t’as fait sembler de boire ? Pour les provoquer sans qu’ils comprennent ? »
Justin ne cherchait pas à nier. C’était exactement ça. Son seul but était de les faire parler et de les pousser à être honnête.
La tête posée sur les genoux du jeune Français, Knut grogna en laissant ses petits doigts se balader sur le dos frigorifié de la main droite son camarade. Tout cela n’était pas très juste.
« Tu veux que les autres soient honnêtes avec moi, mais toi, tu ne veux toujours pas l’être… Tu m’as pas répondu quand je t’ai demandé pourquoi tu portais toujours un bracelet éponge… »
Pour la première fois de cette folle soirée, Justin pleura. Une simple larme orpheline qui partit de sa paupière pour rejoindre ses lèvres, détournée sur son chemin par la fossette creusée au sein de sa joue. Il s’attendait à cette question. Il avait prévu d’y répondre, même si c’était difficile. Il lui devait bien ça.
Après quelques secondes d’hésitation, et une profonde inspiration, il attrapa sa protection du bout des doigts et la fit glisser sur sa paume jusqu’à ce qu’elle découvre complètement son poignet. Quelques gouttes tombèrent pile à l’endroit où se dessinait sa cicatrice, que Knut caressa, avec un certain effroi, du bout de ses coussinets maquillés de verni noir. Justin gémissait. Plutôt que d’improviser avec des mots qui ne venaient pas, il préféra réciter un de ses poèmes. Un des plus difficiles, mais aussi explicites. Il se nommait « Baignoire ». Il l’avait écrit en seconde, quelques jours avant de se mutiler.
En l’homme, je pense avoir perdu toute foi C’est normal que toutes ces choses me dérangent On m’a outragé, on m’a privé de ma voix Je veux crier et hurler, voilà donc pourquoi J’ai teint mes cheveux en orange
Je me sens mal, mes larmes glissent sur mes joues Et l’eau coule, je m’enfonce dans ma baignoire J’ai chaud. J’étouffe. J’ai putain de mal au cou Tout cela m’a bien réellement rendu fou Ce soir, je suis seul dans le noir
Je me savonne. Je frissonne. J’ai si froid C’est vrai, ces derniers temps, je me suis amaigri Je me recroqueville, je vis dans l’effroi Pour moi, plus de justice, pas plus que de lois La nuit, tous les chatons sont gris
Je me shampoigne, ça brule, mes iris fondent Je craque, plus jamais je ne serai heureux Comme si brisé par le souffle d’une bombe Je le trouvais immonde, ce bien triste monde Que je vois de mes yeux vert-bleu
Enfin, elle se vide, je le suis autant Cette baignoire, immobile, jamais ne bouge Je le sais, elle sera là, elle m’attend Je veux couper et y déverser tout mon sang Un beau jour, mon bain sera rouge
Les doigts caressant tendrement le poignet humide de son homologue, Knut avait bu ses paroles. Il trouvait cela beau. Il trouvait cela triste. Il ne pleurait plus pour lui-même, mais pour le garçon dont la peine s’écoulait à présent sur ses cheveux. Penché au-dessus de sa nuque, Justin lui murmura son histoire à l’oreille.
« Cette marque, t’es la troisième personne à qui je la montre de mon plein gré. La première, c’était Aaron. Pendant très longtemps, il a été le seul à avoir le droit de la voir. J’suis comme toi, Kisse. Tout comme toi. Aussi fragile. Aussi morbide. J’me suis fait ça le jour où j’ai décidé de mourir. J’l’ai fait parce qu’un homme, un professeur, m’avait violé, et que je n’avais pas le courage ni la force de me battre. J’l’ai fait parce que je n’arrivais plus à vivre… »
Tellement cru. La boule au ventre, Knut refusait d’y croire. Justin ? Ce garçon si mignon, gentil et câlin ? Subir… « ça » ? Et pourtant, la voix de l’adolescent aux cheveux roses ne trompait pas. Il pensait chacun de ses mots. Chacun des détails qu’il murmura et détailla, expliquant comment cet adulte l’avait manipulé, forcé à des choses indignes, abusé, humilié et vidé. Comment son âme souillée avait voulu en finir. Comment il s’était décidé et comment il avait fait. Comment un garçon, Aaron, l’avait refusé et l’avait tiré de son bain avant qu’il ne soit trop tard, le condamnant à vivre bien malgré lui. Comment il avait accepté cette deuxième vie, comment son bourreau était tombé et comment sa chevelure était devenue la toile de ses émotions. Comment, enfin, il avait essayé de se reconstruire en allant vers les autres, en acceptant toutes les pulsions que son frêle corps pouvait connaitre et en donnant autant qu’il le pouvait, comme là il avait envie de donner.
Apaisé, Knut se redressa et posa sa tête dans le creux de l’épaule de son camarade. Il comprenait. Cette confession lui faisait du bien. Il y avait quelque chose de rassurant à apprendre qu’il n’était pas le seul chaton à souffrir. Il se sentait moins seul. Presque chanceux de son propre désespoir à côté de celui qu’avait vécu Justin. Et pourtant, sa douleur avait été si vive. Elle l’était toujours. Il avait besoin de réconfort. Il le quémanda.
« Si tu me sers fort dans tes bras, j’te raconte tout. Depuis le début. Tu sauras tout sur moi. Okay ? Ça sera notre secret à tous les deux… »
Forcément, le jeune Français ne pouvait pas refuser et l’invita à se blottir contre sa poitrine. Même si la position n’était pas la plus confortable, Knut s’y sentait bien. Il souriait, avant de très rapidement grimacer. Serré et protégé comme ça par un garçon pourtant aussi frêle que lui, il pouvait pleurer à loisir sans que rien ne l’arrête où le perturbe. Il n’avait plus qu’à se lancer dans son monologue. Enfin. Et toujours dans un français riche et exemplaire, avec toujours la même voix douce un peu roque et légèrement aiguë, bercée d’un subtil accent suédois. Il pouvait enfin dire ce qu’il était. Ou plutôt, qui il était.
« Je m’appelle Knut Eklund. On me surnomme Kisse, car je suis un chaton. J’ai seize ans aujourd’hui et j’ai essayé de me tuer il y a un mois et demi. Et depuis, même si je respire, c’est comme si mon cœur était vraiment mort. Comme si m’a vie s’était arrêtée à ce moment-là. Même si mon sang coule dans mes veines, même si mon front me brule de mon feu intérieur, si mes sourires sont toujours aussi charmeurs, je suis mort. Ou en sursit. J’ai peur… J’ai tellement peur. J’aimerais tellement mourir pour de vrai. Et en même temps, j’ai tellement besoin qu’on me sauve… Sauve-moi Justin… Sauve-moi… »
Alors que la neige tombait délicatement, sans un bruit, sur le sol, ses gémissements tonnaient comme un orage. La tempête des sentiments dura de longues minutes, avec des éclairs de peines et des giboulées de larmes qui s’échouèrent sur le pull du garçon aux cheveux roses. Enfin, calmé par les caresses dans son dos et les picorements sur ses cheveux, le chaton du froid se remit à parler. Timidement, mais surement, n’omettant aucun détail de ce qui l’avait conduit à sa propre déchéance. Sa voix était douce, lente, parfois humide et légèrement souriante.
« Ça a commencé quand j’étais petit. Je n’étais pas un enfant désiré. L’accouchement de Lilly s’était mal passé. Maman ne voulait plus repasser par là. Sauf qu’ils n’ont pas fait attention avec mon père. Quand les résultats du test sont tombés, mes parents ont hésité. Beaucoup. J’ai failli y passer. Et puis mamie s’en est mêlée. Elle était croyante. Follement croyante. Ça avait été la source de beaucoup de tensions entre elles, quand maman était adolescente et qu’elle a commencé à sortir avec des garçons, puis papa. Quand mamie a appris que maman m’attendait, elle l’a suppliée de me garder. Elle lui a dit que, si elle évitait l’avortement, alors elle serait toujours là pour moi. Qu’elle serait la meilleure grand-mère du monde. Qu’elle ne ferait plus les mêmes erreurs qu’avec maman quand elle était jeune et qu’elles se disputaient. Mais que je méritais de vivre, qu’il fallait me laisser cette chance. Et ça a convaincu maman qui s’est mise à pleurer et a accepté d’endurer la souffrance et de me laisser naître. Et ma mamie est devenue la meilleure mamie du monde. À ses yeux, j’étais presque la réincarnation de l’enfant Jésus. Son petit miracle à elle. Elle me le disait tout le temps, ça et qu’elle m’aimait… »
Knut n’avait cessé d’admirer cette femme aux cheveux grisonnants. S’il était tout pour elle, la réciproque avait été tout aussi vrai. Grace à elle, le jeune Suédois avait connu une enfance douce et heureuse. Pour mieux veiller sur le garçon et sa sœur, elle avait accueilli toute la famille dans son appartement du vieux Gamla Stan et s’occupait des enfants comme une seconde mère, leur chantant des chansons le soir, leur parlant en des termes élogieux du bon Dieu, les promenant dans Stockholm et les couvrant de cadeaux. Là où Lillemor avait grandi en se montrant aventureuse et indépendante, son petit frère, bien plus timide, chétif et fragile, avait pris l’habitude de ne jamais lâcher la chaude main qui le protégeait. Pendante toute son enfance et le début de son collège, Knut n’avait ainsi eu d’yeux que pour sa grand-mère. Quand il priait le seigneur, c’était elle qu’il adorait. Elle était son phare. Sa lumière. Sa raison d’être heureux. Knut n’avait pour ainsi dire connu que trois femmes dans sa vie : sa mère qui l’élevait et lui enseignait le français et la poésie, sa grande sœur qu’il admirait et sa grand-mère, qu’il vénérait.
« Un jour, elle est soudainement tombée malade. Gravement malade. Elle a dû quitter la maison pour rejoindre un centre spécialisé, à plus d’une heure trente de la maison. J’pouvais presque plus la voir. Lilly et moi, on s’est vachement rapprochés à cette époque. C’est là où on a commencé à s’intéresser à la mode. Enfin, c’est surtout que Lilly a tout fait pour combler le vide et s’occuper de moi, donc une passion commune, ça aidait. Elle est géniale ma sœur pour ça. C’est pour ça que je la respecte et que je lui obéis. Parce que je sais qu’elle sera toujours là pour moi… »
« Et ta grand-mère, du coup ? », osa l’interrompre Justin, toujours en lui caressant les cheveux.
Un peu bloqué dans son élan, Knut dut prendre une grande inspiration pour oser répondre. Quant à ses yeux, il ne chercha même pas à contrôler le flot qui s’écoulait de son éclat bleuté. Chaque mot était le théâtre d’un nouveau gémissement aigue et incontrôlé.
« J’ai prié pendant ma huitième année[1] tous les jours pour qu’elle s’en sorte. Et je n’étais même pas là, avec elle, quand elle est partie… Putain Juju… J’étais pas là parce que je croyais qu’elle ne mourrait jamais, que Dieu la sauverait, et que le supplier de la sauver serait suffisant… J’ai été si con… Si seulement j’étais allé la voir… Si seulement je lui avais dit aurevoir… »
C’était le 30 octobre 2015. À l’époque, Knut venait d’entrer en troisième. Cette perte l’avait dévasté. Avant, il avait tout. D’un coup, il ne lui restait presque plus rien. Ses parents travaillaient énormément. Sa mère accusait le coup. Sa sœur était au lycée et ne le couvait plus dans la cour de récréation. Tout ce qu’il avait encore, c’était la mode, la poésie et Dieu. Le déni et le refus des réalités débouchèrent rapidement sur une profonde dépression. Du fait de son air taciturne, la plupart de ses copains avaient fini par se détourner de lui. Pendant un an, plutôt que de jouer avec eux, plutôt que de grandir et plutôt que de s’intéresser aux choses de son âge et que son corps adolescent lui dictait pourtant, il avait préféré se plonger dans la lecture, son look et la piété, et surtout prier, matin, midi et soir pour que sa grand-mère obtienne le salut qu’elle méritait. Sauf que dans ses prières, à travers Dieu, c’était avant tout à elle qu’il s’adressait. En vain. Car jamais elle ne répondait, ni à ses supplications, ni à ses larmes.
Tout en parlant, Knut avait réussi à légèrement reprendre son calme. Son ton trahissait à présent une certaine colère.
« Je savais bien au fond de moi que ça ne servait à rien. Je ne suis pas stupide. Du jour où elle est morte, j’ai compris. J’ai compris que Dieu était un assassin. Le pire de tous. Coupable de tous les maux. Le criminel parfait. Ouais, le crime parfait, c’est quand la victime existe bien mais que le criminel n’est qu’un mensonge. Tu ne peux pas mettre des menottes à un mensonge. Tu ne peux pas l’emprisonner. Tu ne peux même pas lui parler. Il n’existe pas. C’est même ce qui le définit. Mais je n’étais pas capable de l’accepter. Je le refusais. Alors je priais encore plus. Parce que je n’avais plus que ça à faire. Jusqu’à ce qu’à mon entrée au lycée… »
Alors que les deux garçons se tenaient toujours sur le banc, blottis l’un contre l’autre, un bus passa et s’arrêta, puis repartit, comme il était arrivé. Même si leurs mains étaient sur le point d’exploser à cause de la rencontre entre la morsure du froid et la chaleur de leur sang qui les gorgeait, ils ne bougèrent pas. D’autres bus suivraient forcément. Ils avaient le temps.
En seconde, l’adolescent avait naturellement rejoint le club de sa sœur et de Viktor, qu’il considérait comme un grand frère. Sabina lui avait naturellement tapé dans l’œil, même s’il se refusait à toute pensée qu’il jugeait aussi impure. Quant à Hakon…
« J’ai tout de suite vu qu’il me trouvait mignon. Il me regardait tout le temps. Ça serait mentir que de prétendre que je n’avais conscience de rien et que je n’en ai pas joué. Je crois que ça me faisait simplement plaisir, en fait, qu’il s’intéresse à moi. Alors je l’ai laissé se rapprocher de moi. Je ne sais plus comment ni pourquoi, mais on a fini par parler de religion. Il était vif. Il voulait débattre. Il m’a balancé mes contradictions à la figure. Sur le fond, il avait complètement raison. Sur le timing, par contre… Une semaine avant l’anniversaire de la mort de mamie… C’était sincère, il voulait m’aider à me libérer pour que j’aille mieux. Il m’a arraché des aveux sur ce que je croyais. Il n’y est pour rien. Mais m’enlever mes mensonges, c’était exposer le seul fil qui me retenait à la vie. Derrière, il n’y avait plus qu’à le couper… »
La vie est un ciseau de merde.
Ce n’est pas son apostasie contrainte, le fait de se faire virer de chez lui le samedi et engueuler le dimanche, ni même l’anniversaire douloureux qui avaient fait craquer l’adolescent. Toutes ces choses-là n’avaient fait que le fragiliser. Tout comme sa dépression chronique, sa solitude, ses mensonges et ses désillusions. Pris indépendamment, chaque élément était supportable. Pris ensemble, ils devenaient la scène sur laquelle allait se jouer une triste pièce de théâtre.
Knut était un brasier prêt à s’enflammer, une bombe dont le compte à rebours s’approchait de zéro, une faille sismique sous tension à deux doigts de craquer. Il ne lui fallait rien pour qu’il explose. Une allumette pour mettre le feu aux poudres. Une goutte d’eau pour faire déborder le vase. Un mot de trop. Un déclic. Un tilt. Un regard perdu. Le déni s’en était allé pour laisser sa place au vide. C’était pire.
Tremblant la tête sur les genoux de Justin, le jeune Suédois craqua :
« Après l’engueulade, j’me suis enfermé dans ma chambre, celle de mamie à la base, pour pleurer. Et là, je l’ai vue. Cette grande croix fixée au mur qui me narguait. Qui me renvoyait ma débilité à la tronche. Elle se moquait de moi. De mon hypocrisie. Elle riait. Plus je pleurais, plus elle m’écrasait… Plus j’essayais de luter, plus j’avais envie de crier. Et là… là… j’ai compris. J’ai compris que mamie était morte. Ce que je niais depuis un an dans ma tête… Et que la seule façon de la revoir moi aussi, c’était de la rejoindre… Alors je suis allé dans le tiroir à pharmacie. J’ai pris tout ce qui traînait sans faire attention. J’ai tout foutu dans un verre d’eau. J’ai avalé. Je suis retourné me coucher sur mon lit. Et j’suis mort. »
Le souffle coupé, Justin avait écouté chaque mot de cette confession. Les souffrances et blessures de Knut et les siennes n’avaient pas grand-chose à voir, mais leurs motivations et sentiments étaient bien les mêmes. Le vide. Insupportable. Qu’ils avaient chacun fait le choix de ne plus avoir à supporter.
Et comme pour Justin, Knut fut privé malgré lui de la fin qu’il s’était offerte. Dans le cas du petit Suédois, le responsable se nommait Hakon. Ce Hakon fou amoureux qui, ne le voyant pas arriver alors qu’ils s’étaient donnés rendez-vous l’après-midi après le temps du shopping dans un bar pour une leçon de français – en réalité une nouvelle tentative de charme condamnée à l’infructuosité – s’était rué jusqu’à son appartement, avait défoncé la porte de sa chambre et l’avait trouvé inconscient, déjà parmi les anges. Un passage aux urgences, un lavage d’estomac et une hospitalisation plus tard, Knut se réveillait, bien malgré lui. Son corps était toujours là. Le reste était déjà un peu parti. Et là, moins de deux mois après cet accident, après toutes ces semaines passées à faire semblant, il ne lui restait plus que quelques larmes qui coulaient encore ainsi qu’une question existentielle à laquelle il n’avait jamais trouvé de réponse.
« Justin… C’est quoi le sens de la vie ? »
Cette question, le garçon aux cheveux roses se l’était posée lui aussi. Forcément. Et presque deux ans jour pour jour après son propre geste désespéré, il n’en était arrivé qu’à une seule conclusion, qu’il offrit d’un sourire tendre à l’adolescent dont il caressait la joue du dos de la main :
« Le sens de la vie ? La vie a le sens qu’on lui donne. Et c’est ça qui est merveilleux. Car rien n’est jamais écrit. Miaou ! »
Ce simple petit cri amusé fit rire Knut. Enfin. Étrangement, après toute cette démonstration de peine, il se sentait enfin bien. C’était la première fois depuis ce foutu dimanche qu’il parlait aussi librement. Non, peut-être la première fois de sa vie. Un poids venait de s’envoler.
Ne voyant plus de raisons de rester à moitié allongé, le jeune blond se redressa, secoua la tête et bailla. Combien de temps avait passé ? Un moment sans doute. Les bus s’étaient succédé sur cette route neigeuse, sans que jamais ils ne montent. Mais même le prochain, les deux garçons n’avaient pas envie de le prendre. Knut voulait encore discuter. Son sourire charmeur et taquin lui était revenu. Ses larmes s’étaient taries. Il voulait rêver un peu avant que son corps ne rentre affronter une engueulade bien méritée. Il quémanda un poème. Un de ceux que Justin cachait, car trop intimes, comme celui sur la baignoire plus tôt. Compréhensif, le chaton des Alpes sortit son carnet usé de son sac. Son texte le plus intime se nommait « Malpropre » et traitait de son viol, a posteriori. De la pure catharsis pour aller mieux un soir de déprime. Personne ne l’avait jamais lu. Lui-même n’y était jamais retourné jusqu’à cette nuit-là, de peur d’affronter ses sentiments les plus sombres. Une petite reprise d’Apollinaire, à la sauce dépressive, fit grogner Knut :
« J’attends que vienne la nuit, que sonne l’heure. Les jours s’en vont ? Je me meurs. »
Mais cela ne fut rien à côté des quelques passages explicites ou de cette simple fin, écho à la souffrance sans nom. Elle concluait et voulait tout dire.
« Bien que ne soit pas encore venu mon heure, je ressens la même peine, vis le même cérémonial. J’ai peur, j’ai la haine, je suis sale »
Mais avant même que le petit Suédois ne puisse réagir, Justin était déjà passé à autre chose. À un petit poème qu’il aimait beaucoup et qui parlait de sa propre construction sexuelle. Le viol, les filles, les garçons. La dernière strophe était un aveu assez particulier, qui fit rougir Knut jusqu’au bout des oreilles :
Je ne comprends pas la chose Symbole pour moi d’interdit Quand deux garçons, ensemble l’osent Mon cœur étrangement frémit Ah, viles hormones traitresses ! Devant ce sexe-là, je doute Lorsqu’il me couvre de tendresse Il se pourrait qu’un jour, j’y goute
« Quand-même, Juju… »
Du Knut cent pourcent craché. Même s’il ne croyait plus en rien, il n’avait pu se débarrasser de ses réflexes et de sa vision assez personnelle de la société. Il y avait des choses qu’un gentleman qui tenait à ses couilles – Justin était censé comprendre – ne pouvait pas dire devant un chaton encore vierge et innocent. À ces mots, Justin éclata de rire et se colla bien contre son camarade, de manière assez équivoque. Tout en ricanant, il lui chuchota quelques mots provocants à l’oreille.
« Tu sais que j’avais prévu deux cadeaux pour ton anniversaire, et qu’un est un poème écrit rien que pour toi ? Je l’ai appelé « chaton du froid », tu veux l’entendre ? »
Surpris, Knut se figea sur place et écarquilla les yeux. D’un côté, la surprise lui faisait incroyablement plaisir. De l’autre, l’air taquin de Justin avait de quoi l’effrayer un peu. Quand un petit félin de seize ans se comportait comme ça, c’était forcément qu’il avait une idée coquine derrière la tête. Mais le jeune Français ne fit même pas attention à l’état de son spectateur. Déjà, après avoir rangé son carnet dans son sac, il s’était lancé d’une voix douce et tendre dans la déclamation de ses vers. C’était une ballade. Il lui offrait trois strophes, et un envoi.
Dans ce pays de neige et bruine J’ai rencontré un petit roi Son rire et sa joie me fascinent Tout comme son joli minois Ses beaux cheveux blonds me foudroient Mignon aux airs de jouvencelle Tu fais bruler mon étincelle Toi, mon petit chaton du froid
« Mjauuu »
Une fois encore, Knut n’avait pu retenir un de ces cris automatique qu’il lâchait dès qu’il était attendri. Plus ils étaient aigus, plus il était content. Celui-là était tellement haut qu’il était à peine perceptible. À part ce « Jouvencelle » un peu exagéré, tout était adorable. La façon dont en plus Justin se collait à lui et utilisait ses petits coussinets pour lui caresser les cuisses… Grrrr, cette douceur était à grogner de plaisir.
Ton cœur est ainsi champ de ruine Tous les jours, tu portes ta croix T’abandonnant à ta doctrine Elle te manque, je le vois Ta grand-mère veille sur toi Toujours ce son de violoncelle Vibre, et tes larmes en ruissellent Toi, mon petit chaton du froid
La main de Justin s’était déplacée vers le cou et la joue du jeune Suédois, pour mieux récupérer du bout des doigts cette dernière petite larme qui avait oublié de couler plus tôt et qui s’échappait à peine de sa prison. Knut s’en mordilla la lèvre. Son doux camarade avait visé particulièrement juste dans ses rimes et ses vers. Sûr de lui, et le souffle de plus en plus proche de visage du jeune Suédois, Justin continua :
Comme moi, brule ta poitrine Ta peur te rend maladroit Je ne veux que ta joie décline Embrasse-moi, tu as ce choix Je sais ce que tu vis, crois-moi L’envie de partir, je décèle Non, pas question que tu chancelles Toi, mon petit chaton du froid
Avalant d’un coup sa salive, Knut se sentit paniquer. Il tremblait de toutes parts, tel un agneau sur le point de se faire bouffer. Le garçon au cheveux roses lui tenait doucement les poignets d’une main. Il n’y mettait aucune force, mais le geste était assez assuré pour que son compère se laisse faire, tout comme il n’eut aucune réaction de rejet lorsque l’autre paume s’approcha pour lui caresser la joue. Il était fait. Il n’avait pas la force, et encore moins le désir de résister. Tournant légèrement le regard, entrouvrant la bouche, il se laissa faire. L’invitation était trop forte. L’envie aussi. Justin embrassait bien. Avec douceur, sans violence, sans vulgarité et sans égoïsme. C’était la première fois que Knut se laissait bouffer les lèvres. L’échange n’était censé durer que quelque seconde, pour ne pas couper le poème avant sa fin. Il se prolongea bien au-delà de la minute, tant l’adolescent sentait son âme à nouveau prisonnière de son corps, un corps dont le cœur battait à tout rompre, dont le sang s’écoulant à grand flot réchauffait chaque parcelle de son corps, de ses entrailles au bout de ses doigts en passant par son innocence qu’il ne contrôlait plus, et dont les larmes, pourtant censées être taries, continuaient de s’écouler en suivant le rythme de ses tremblements et les saccades violentes de sa respiration.
D’après Justin, de ce qu’on lui avait enseigné, c’était de cette manière qu’on soignait le cœur des chatons. Toujours calme et souriant, il se recula légèrement et plongea son regard vert bleu dans les iris océan du héros du jour. Enfin, l’envoi :
Knut, adorable p’tit Suédois Aux yeux si bleus qui m’ensorcèlent Veux-tu que je te dépucelle ? Toi, mon petit chaton du froid
Complètement rigide, comme bloqué entre le réel et un ailleurs, Knut encaissait à peine le baiser et le texte. Ce poème qui lui avait été composé et offert, rien qu’à lui, rien que pour lui. Ces mots qui le définissaient si bien, dans toute sa fragilité. En une semaine à peine, Justin l’avait compris mieux que quiconque. Ce petit Français que Knut n’avait pas voulu voir débarquer dans sa vie l’avait emporté de force par sa fougue, son rire, son naturel et son intelligence, si mature et profonde coincée dans un physique si innocent.
En réponse à ce cadeau, il ne miaula pas mais se blottit juste profondément contre la poitrine de son camarade, en attendant le prochain bus pour enfin rentrer à la maison. Il ne répondit quasiment rien, se contentant de lâcher un simple tout petit son. Trois petites lettres à peine murmurées et audibles, mais porteuses d’un sens infini. La neige s’était enfin arrêtée de tomber. C’était une évidence.
« Oui… »
[1] Equivalent de la quatrième
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Vendredi 28 octobre 2018, 02h08
Tu me manques. La personne que t’étais il y a encore quelques mois me manque. Ta douceur me fait défaut et ta violence me fascine. Je sais pas comment j’ai pu en arriver là, tu sais devenir ce pathétique cliché. J’étais si prête à te dédier ma vie entière, à ne vivre que par toi, pour toi. À n’espérer que ton approbation, à quémander ton attention comme un putain de golden-retriever. J’étais sûre que c’était mon souhait le plus profond, te regarder des heures entières, rire à tes blagues même quand elles sont pas drôles, te contempler discrètement quand t’es concentré. T’es si beau, je te promets t’es si beau dans mes yeux, j’aime tout de toi, la moindre partie de ton corps. Tu me fascine tellement, t’es si complexe et intéressant, tellement torturé mais pourtant si bon et rassurant; tu vois je pourrais en parler des heures entières, trouver des tonnes d’adjectifs pour tenter de te décrire. T’es sûrement la personne la plus intelligente que je connaisse et à tellement d’égards tu m’as rendu meilleure.
Mais cette autre personne que tu es aussi, me fou la gerbe tout doucement. Chaque jour qui passe, chaque appel, chaque fois que je te regarde évoluer dans ton monde, je te trouve si différent. J’aime pas cette personne, j’aime pas cet aspect que tu montres, tout ces rôles que t’essaie de jouer. Ta vie est une grande comédie et je fait partie de cette mascarade. Je joue mon rôle gentiment depuis plus de deux ans. Je souris comme une conne, je me fait belle pour toi, j’attends sagement. J’attends un signe, un message, quelque chose tu vois ? Je suis là et j’attends que tu aies enfin le temps ou l’envie de supporter ma présence. Je déteste cette partie de moi, celle qui a tant besoin de se sentir en sécurité, de se sentir protéger du monde extérieur quitte à m’isoler. Je te hais pour m’avoir laissé tomber pathétiquement amoureuse de toi, pour m’avoir laissé imaginé ne serait-ce qu’un instant que t’étais mon destin.
Je t’en parle jamais, je parle jamais de rien toute façon. Qu’est ce que tu sais de moi ? Absolument rien. Tu connais que la façade et ça fait deux ans que tu grattes. T’as jamais rien vu de moi, tu m’as jamais vu vomir à force de pleurer, tu m’as jamais vu dans une colère noire, tu m’as jamais vu en pleine crise d’hystérie ou quand j’angoisse la nuit. T’as jamais vu le mauvais en moi. J’ai tellement voulu que tu m’aimes que j’ai jamais osé te montré à quel point j’avais mal, à quel point j’avais besoin que tu m’écoutes même quand j’veux pas parler, à quel point j’avais besoin que tu restes quand j’te dit de partir. Il faut que tu restes, il faut que tu sois près de moi parce que tout va mieux quand t’es là.
Je sais même pas si t’es heureux, je sais même si tu m’aime encore, si on s’est déjà aimé ? Je sais pas si tu couches pas avec ces filles parce que t’as pas envie ou juste parce que t’as peur de ce que ça pourrait engendrer. Je sais pas si tu restes avec moi parce que t’as peur de pas trouver mieux, ou du moins pas facilement. T’aimes tellement ça la facilité. Et je t’en veux de me laisser avec ces doutes. Je sais pas si je te suffit, je m’en sens vraiment pas capable alors tu sais je t’en voudrais pas. Je serais presque soulagée tu sais, tu vas me prendre pour une folle mais si tu m’avouais que tu me trompes je serais ravie d’avoir enfin une bonne raison de te quitter. Et pas une qui découle de mon manque d’attention, de ma peur de l’abandon ou de ma paranoïa. Non, tu vois ça serait une raison claire et limpide, on se laisserait au moins en sachant pourquoi. Parce que cette nuit, il m’est impossible de te laisser, il m’est impossible d’envisager souffrir à ce point. Je suis pas prête à ça et je me demande si je le serais un jour. J’espère simplement que t’es heureux. Ton sourire me rends tellement contente, tu souris vraiment comme un enfant j’te promet. J’espère que je suis la seule qui doute dans mon petit coin, j’espère que t’écris pas quelque part à quel point tu m’supportes plus. J’espère être plus forte que toute cette merde, plus forte que tes obessessions, plus fortes que toutes mes angoisses. J’espère écrire encore dans quelque mois à quel point c’est dur mais à quel point je t’aime quand même. Quelles pathétiques ambitions.
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youtube
Qu’est-ce qu’elle attend la p’tite lady gare Saint Lazare
Qu’est-ce qu’elle me veut la miss avec ses yeux d’renard
Derrière la voilette du chapeau avec une plume d’autruche
Pour faire plus beau
Hey gratte-moi la puce que j’ai dans l’dos
Mais qu’est-ce que j’vois, qu’est-ce que j’peux faire qu’est-ce qu’elle est belle,
La p’tite lady déguisée comme un arc-en-ciel
Avec ses bottes en peau d’serpent, ses collants rose fluorescents
Sa mini-jupe en skaï et comme ça swingue sous son chandail
J’vais m’dévisser à force de la r’garder
Il faut qu’j’lui dise que j’veux faire des bêtises
J’peux pas rester minable plus longtemps sans la brancher
Car elle a comme un p’tit chat sauvage dans les yeux
Qui ressemble à un tatouage que j’ai dans l’cœur
Y a pas d’erreur
Qu’est-ce que c’est fou, qu’est-ce que c’est chaud c’que tu dégages
Si j’te l’dis pas tout de suite j’aurais pas tes images
Mais j’vais pas laisser passer l’train
Pour ce genre de voyage j’ai peur de rien
Hé Hé Hé qu’est-ce que tu bouges bien.
On dirait qu’le monde est à toi quand tu t’promènes
Sur ce quai d’gare, Cendrillon, tu marches comme une reine
Dans les yeux ces types qui trainent avec leurs blouses de fin d’semaine,
Et comme j’t’imagine aussi givrée qu’une mandarine.
J’vais pas t’laisser partir avec un légionnaire en perm
J’vais pas t’laisser séduire par le premier marin qui traîne
J’vais pas t’laisser dormir tout seule si t’est libre ce week-end
Car tu as comme un p’tit chat sauvage dans les yeux
Qui ressemble au tatouage
J’vais pas t’laisser partir avec un légionnaire en perm
J’vais pas t’laisser séduire par le premier marin qui traîne
J’vais pas t’laisser dormir toute seule si t’es libre ce week-end
Car tu as comme un p’tit chat sauvage
J’vais pas t’laisser partir avec un légionnaire en perm
J’vais pas t’laisser séduire par le premier marin qui traîne
J’vais pas t’laisser dormir toute seule si t’es libre ce week-end
Car tu as comme un p’tit chat sauvage dans les yeux
Qui ressemble au tatouage que j’ai dans l’cœur
Y a pas d’erreur
#music#songs of everythings#music video#lyrics#musique#vivien savage#la p'tite lady#french songs#french music#french
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Storytelling
Pour commencer, je me permets de te faire découvrir un court extrait du début de l’autobiographie que j’avais commencé à écrire début d’année 2021.
Tout a commencé en 2017
Une année si critiquable. Si critiquable puisque innocente. L’année où je commençais à me dire qu’il serait intéressant de se comprendre soi. Je ne savais pas vraiment quoi chercher, ni où. Je n’avais quasi aucune responsabilité, hormis d’aller en cours ou au travail. Je n’avais aucune réelle contrainte ni raison quelconque de m’inquiéter le soir avant d’aller me coucher. Je ne pensais pas vraiment. Je vivais lentement, mais sûrement. J’avançais tête baissée.
Demain, peu importe ce que je ferai, personne n’aurait vraiment besoin de moi. On ne m’appelait pas pour urgence, j’étais un être remplaçable. Une âme errante.
Même si la société dans laquelle j’étais en alternance me plaisait, je n’y voyais pas forcément de passion. Je ne voyais pas en quoi j’étais utile, en quoi je pouvais aider à contribuer à mon épanouissement personnel ou au monde. Ce n’était même pas une question de temps, d’âge. Je n’arrivais pas à visualiser un avenir, à l’heure où je contemplais ceux qui, à mon âge, développait de grands projets entrepreneuriaux.
En dehors de ça, j’avais encore mes rêves de bâtisseurs d’empire capitalistes. Je me voyais m’associer à des personnes pour fonder de grandes sociétés. Je me voyais toucher du bout des doigts, les formes matérialistes de mes rêves les plus profonds. Conduire ces derniers bolides, offrir à mes parents les choses qu’ils idolâtrent depuis trop longtemps, qu’ils sont passées de rêves à légendes. Ces choses qui étaient rêves à 20 ans, des légendes à 60. L’envie de pouvoir aider les gens à la hauteur de ce que je voudrais, et non pourrais. Pouvoir rendre heureux le plus de gens qui m’entourent, pouvoir être utile, avoir pu laisser une trace fluorescente de bonheur dans ce bas monde.
Ses rêves, entassées par mes peurs d’échecs et celles de mes parents, étaient menacés de s’éteindre à jamais. Le temps passait et je me devais d’arrêter de croire que j’avais encore une chance en école de commerce, moi qui m'étais vu refuser l’entrée. Le temps passait et je devais avancer. Finir ce BTS, avoir ce diplôme, chercher du travail et gagner ma vie, et vite. Le temps passait et je me voyais vieillir salarié. Mais je le devais, puisque c’était la seule échappatoire pour avoir la chance d’un jour être patron. Ce n’était pas dans mes plans idéaux, mais je devais faire face à cette réalité qui m’attendait.
Je t’épargne donc la lecture d’une quarantaine de page. Et voici désormais un condensé du parcours.
Fin 2017
J’ai une chaine YouTube avec une communauté de 3500 abonnés, ma dernière vidéo a fait 100.000 vues, mais j’ai envie de tout arrêter. Et j’ai tout arrêté. Étant maintenant en alternance dans un service juridique, j’ai préféré tout arrêter et commencer à me professionnaliser. Je me voyais plus rentrer chez moi tard le soir, et faire des vidéos claquées au sol, alors que j’ai passé toute la journée à dire bonjour à des juristes et des grands patrons. C’est beaucoup trop humoristique, ça ne me ressemble plus, je veux du sérieux.
Je vous épargne aussi mon boulot d’intérimaire chez Weldom. Où je vendais des écrous, des chiottes, des gouttières, des lavabos... alors que je n’arrivais moi-même pas, chez moi, à bricoler.
Je vous épargne aussi mes 6 mois de fac de droit. Arrêté parce que j’ai loupé un partiel.
Je vous épargne aussi mes soirées jusqu’à 6h du matin, à jouer à Counter Strike.
Début 2018
Alternant en BTS AM, ça me plaît pas du tout. La vidéo me manque mais plus particulièrement le montage. Je ne savais pas comment en faire, à qui proposer ça, de quelle manière, à quel prix, et surtout quel type de vidéo wtf?
Janvier
Inscription 5euros.com, je propose mon service. Je trouve 2-3 clients, il m’arrive de passer un dimanche entier à bosser pour une vidéo à 5 balles, mais j’suis content.
Février
Maurad me demande des vidéos de bricolage, une fois, deux fois, trois fois (…) et on restera en contact comme ça jusqu’en… Retenez bien son prénom.
Mars
Alors que j’allais baisser les bras (parce que bon, entre toi et moi, c’est ridicule de bosser énormément pour gagner 30€/mois, alors qu’avec l’alternance je gagne assez bien (et qu’en plus, ça me rapporte un diplôme))… un mec prénommé Pierre Evrard, me contacte et me propose 3 montages vidéo par semaine à 15 balles chacune. Je calcule, j’accepte.
C’était des vidéos pour des clients comme Amacker, Enzo Honoré… le business en ligne. J’me rends compte alors avec le temps, qu’ils aiment mon style de montage puis, qu’ils ont besoin de vidéo pour vendre.
Ils ont de l’argent, et pas le temps. Poua, parfait.
Je cherche alors sur YouTube : business en ligne, entrepreneuriat.. et je me mets à contacter tous ceux qui ont des montages « claqué au sol » pour leur proposer mes services. Bingo, un mord à l’hameçon.
Avril 2018, je commence à toucher environ 300€/mois avec la vidéo.
Mai
Cet entrepreneur m’a présenté Cédric Beau, pour qui j’ai négocié bordel de merde 28€/vidéo, et ce, une vidéo par jour. J’ai l’impression d’avoir trouvé du pétrole.
Je monte progressivement aux 700€/mois.
Juin
Vous vous rappelez de Maurad le bricoleur? Je lui écris « mec… je dois faire un stage en France, pour un mois.. tu connais quelqu’un qui peut me prendre ?
oui… mon frère ».
Et là… première fois que je vais faire mon premier « voyage d’affaires ». Vous vous doutez bien que le stage n’était pas vraiment un stage. J’suis venu pour faire des vidéos avec lui.
Hop, juillet arrive, je rencontre Maurad à Montpellier, super mec, super famille. On discute, il se rend compte que j’aime pas du tout mon école et arrive à me convaincre de réfléchir, penser à mon avenir et suivre mon instinct.
Au même moment… j’ai besoin d’un ordi plus puissant, j’ai besoin de cash RIGHT NOW, je ne sais pas comment faire. J’appelle Cédric beau (mon client à 28€/vidéo) et lui propose un package de 50 vidéos à 1000 balles. Hop accepted, je reçois la thune et je file me payer mon macbook pro.
Je fête mon premiers 1000€/mois grâce à Internet WADAFUC.
Aout
Retour à la réunion (chez moi, chez mes parents), suite à ce stage en France. J’explique à mon père que j’veux plaquer mes études pour entrer dans une école de digital parce que bon, BTS AM le diplôme j’m’en fous, et là j’vais enfin rejoindre quelque chose qui me correspond.
Il m’dit « non, sinon tu dégages de la maison ». J’ai réfléchi une heure et je lui ai confirmé ma position. Bref, engueulade...
...j’ai jusqu’au 30 septembre pour faire mes affaires et dégager.
Bordel.. j’texte plein de potes pour demander à être hébergé… les jours passent… ok j’ai trouvé et là… lumière du seigneur j’en sais trop rien, mon ex petite amie m’dit « ma mère a un appartement vide à Saint-Denis (de la réunion) ». Bordel de ***.
Sauvé, improbable. À quel moment… bref.
Octobre
J’emménage, j’claque toute ma thune de côté en meuble, bureau (bon ok, ps4 et télé aussi), et c’est parti. Merci Yassin pour la putain de précieuse aide pour meubler mon appartement.
Je n’ai toujours pas de nouvelles de mon père.
Novembre
J’fais de la vidéo. Lui des sites web, lui du dropshipping et lui du trading. Venez on s’associe (lol), première grosse expérience, première boite. Un mois après ma rentrée des classes ça commence à parler business.
De novembre 2018 à mai 2019 je prends mes marques, je continue à bosser… je touche le plafond des 2000-3000€/mois je pense, ou un peu moins, ça rentre dans la société (…) l’argent est censé être investi en drop (oulala…)
Je dois faire un stage avec l’école donc je suis pris chez iFocus de par ma petite expérience dans le domaine des vidéos du business en ligne. Je fais quasiment 2h de route par jour pour m’y rendre. Et là, j’ai the fucking declic.
Ok, maintenant j’gagne assez de fric pour habiter n’importe où dans le monde et bosser depuis mon PC. Mais, si j’suis bon aussi en tournage… peut-être que des mecs pourraient me payer pour voyager avec eux…? Et en + ils paieront ma bouffe et tout GAD DAMN OKKKKK.
Et c’est là que j’me suis rendu compte qu’en fait oui, je pouvais vivre de ma passion. Et écoutez-bien, tout va s’enchaîner.
Juin 2019
Cédric Beau fait une story de recherche de stagiaire à Bangkok. Je lui écris direct « mec.. on bosse déjà ensemble, paie moi le billet + l’hébergement + 2-3 sous pour manger et je viens ». Et devinez quoi? Validé.
Juste avant le voyage. Un entrepreneur réunionnais me convie à son congrès, je m’occupe d’une vidéo importante. David Laroche, Alec Henry et Alexandre Roth sont présents. La belle brochette. J’ai intérêt à ne pas foirer du tout.
Ok, la vidéo que j’ai pondu en live en fin de séminaire était plutôt cool, je shoot tout le monde, Alec me félicite (…)
Le lendemain j’porte mes couilles et j’vais le voir à table « mec, je veux bosser pour toi, emmène-moi partout ». Il sourit. J’l’ai pas lâché d’une semelle. Il ne vient pas à la Réunion tous les 6 du mois.
Ok. Juillet Aout, parti pour deux mois de Stage en Thailande pour Cédric Beau. Excellent. 80 vidéo/vlog de monté. Damn.
Je pars aussi à Bali et en Malaisie aussi avec un autre client, très très bon dans son domaine. J’ai réussi à négocier ça de manière très subtil. On ne peut pas rester en Thailande avec un simple visa touriste pendant 31 jours, et je m’y rendais pour 2 mois. On m’a fait chier à l’aéroport pour que je quitte la Thaïlande au bout d’un mois, j’ai donc pris dans l’urgence un billet pour Kuala Lumpur. J’ai appelé donc ce fameux client, en lui annonçant que :
“Écoute, je dois partir à KL, j’ai pas envie de dépenser d’argent. Si tu me paies l’hôtel et la bouffe, je m’occupe de tes vidéos”. Et c’est comme ça que j’ai vraiment commencé à voyager.
Je n’ai toujours pas de nouvelles de mon père.
Aout
(Pendant mon séjour), Alec m’appelle et me demande si je suis disponible pour venir avec lui à Londres, Marrakech, Dubai, Paris, Monaco (…) pendant deux semaines en octobre. « Bah, ouai mec, qui va dire non? ».
Et là BOOM MFFFF.
J’enchaine les vidéos, je rencontre du monde. Putain la prouesse. J’ai pas dormi une nuit en deux semaines. J’enchaînais les tournages la journée et le soir montage. Il a eu tous ses vlogs de montés, et publiés sur YouTube, pendant le séjour. Je suis rentré chez moi, j’avais déjà TOUT FINI.
Bref… j’enchaîne depuis ce mois d’Octobre 2019, plusieurs aller-retour entre la Réunion et l’hexagone. Quasiment tous les 2-3 mois.
Et mon niveau sur YouTube s’est encore + amélioré quand j’ai commencé à bosser avec Yomi. Il connaissait les codes de YouTube. Quand cut, quoi ajouter, quel effet (…) et j’ai ajouté ma pâte par-dessus. Et depuis début 2020 d’ailleurs, on bosse toujours ensemble.
Mars 2020, je fais le tour de France jusqu’à Marbella avec Lucas Bivert, putain d’expérience aussi.
Au même moment, je discute avec mon ex petite amie, qu’il serait peut-être temps que j’aille revoir mon père. Je met mon égo de côté, et je l’appelle. Et nous avons compris tous les deux, que ça faisait un moment qu’on avait envie de re-prendre des nouvelles. C’était assez bref.
Papa... Je peux passer à la maison...?
Mais oui fils, tu sais que c’est toujours ouvert... Mardi...?
Ce jour là, je suis arrivé chez lui (mon ancien chez moi), il m’attendait de l’autre côté du portail, debout, avec son short militaire, torse nu (comme d’habitude), et une larme à l’oeil. On avait tous les deux la gorge noué. On ne s’est pas embrassé, à cause du COVID, mais on est rentré ensemble à la maison. Sur la table à manger, étaient assis ma belle-mère, mes frères et ma soeur, sourire aux lèvres.
Je leur ai montré mes photos de voyage à Dubai, en Malaisie, à Marrakech, à Bali, à Londres... et je leur ai fais comprendre qu’ils n’avaient plus besoin de s’inquiéter désormais.
Lui qui ne croyait pas en moi, qui pensait que j’allais tout foirer, que je n’allais pas réussir à me débrouiller seul. Vivre seul, manger seul, faire des démarches administratives seul, réparer des fuites d’eau seul, emmener la voiture au garage seul... je voyais enfin dans son regard, un élan de fierté.
Et depuis ce jour-là, on se donne des nouvelles chaque semaine.
Le confinement arrive. Le burn out arrive. Je bosse beaucoup trop, pour si peu… ma boîte, on est 4 dedans. L’argent rentre dedans, et ressort en salaire. Je bosse comme un chien, je trouve les clients, je voyage, je négocie les prix, je gère les problèmes… et en contre-partie, rien. L’argent est divisé en plusieurs salaires pour tout le monde, je suis le seul à faire de la vidéo.
Mais j’y crois encore, donc en juillet je prends la décision de prendre des bureaux sur Saint-Paul en pensant que ça allait croître notre productivité. Donc on dépense 400€/mois dans ses bureaux, ça nous troue le cul, sérieusement.
J’embauche pour la première fois deux personnes pour m’aider dans le montage, en stage. Mais, ça se passe mal, très mal, je n’arrive pas du tout à gérer cette première expérience. Donc on remercie la première recrue au bout de 4 mois, et le second, a tenté de nous suivre jusqu’en décembre.
Résultat, je chute une fois. Et je re-chute une seconde fois en été 2020. Quand on a des associés toxiques, on n’ose pas s’en séparer. Alors malgré tout, malgré tout ce travail, je prends la décision de partir malgré tous les problèmes qui allaient me tomber dessus. Alors j’ai pris.
Octobre 2020, je rencontre pour la première fois à Dubai Raphael Gnn et je lui fais une f*cking vidéo.
2021 arrive en trombe
Décembre 2020, janvier 2021, je vends mes parts et m’associe avec Cédric. Ce mec avec qui je bossais depuis le début de 5euros.com. On avait des clients en commun, une vision commune, une faim énorme. On se comprenait. On a créé notre société à Londres le 12 février 2021.
Et depuis ce jour-là, j’ai tout quitté. J’ai vendu ma voiture, rendu mon appart, dit au revoir à mes amis à La Réunion. Cette belle île, ses soirées, son climat, et surtout putain ses nanas. M’enfin, ce n’est pas le plus important. Faut penser à l’avenir. Depuis ce 12 février, j’ai décidé d’habiter où je voulais. Je glisse mon doigt, oh, la Grèce, ok. Espagne, Hollande, Uk, Grèce, France, Émirats (…). J’ai bougé d’hôtel en hôtel pendant plus de 6 mois. Je mange à ma faim, je ne stresse plus.
Et là, j’ai enfin le plaisir après tout ça, de rechercher un appartement à Dubai. On a une quinzaine de collaborateurs et une trentaine de clients.
Ne baisse pas les bras. Si tu veux quelque chose, tu l’auras. Tu l’auras si tu y crois, si tu mets en place chaque action qui pourrait te permettre d’atteindre ton objectif. C’est par toutes ces actions que vont se créer des opportunités. Et à partir de là, saisis-les et mange-les, tendrement, et n’oublie pas ta serviette.
Mon histoire ne s’écrit qu’à peine. Je suis TRÈS loin encore de mes objectifs, mais à l’heure où j’écris ces lignes, je peux oui, te dire que j’ai atteint des Check Point.
Et si tes parents ne croient pas en toi. Fais-le et montre leur.
Mais j’espère que ce parcours déjà, aura pu inspirer certains.
Alexandre M.
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Pas un soir tu n’as ouvert les yeux en pensant à moi. Pas une nuit tu as songé à me retrouver. Faut croire que t’as voulu partir pour de bon , prendre le large , oublier ce qu’on avait pu être. J’espère qu’en partant tu ne t’es pas perdu. Que t’as trouvé ton chemin , la route que t’as toujours voulu emprunter. Même si maintenant tu marches seul , j’veille toujours sur toi, parce que j’veux juste que t’ailles bien. J’veux juste que tu t’aimes toi. Que t’aimes tout le monde même si ce n’est pas moi. Je veux te laisser partir loin , j’veux enterré nos mensonges et nos vérités. Je veux balancer nos cries et nos baisers. Alors tu sais , toi , la personne qu’a fait valser mon cœur , je te souhaite d’oublier mon nom. Je te souhaite de m’oublier , de tout effacer. Je souhaite que ta vie brille aussi fortement que la mienne , quand t’étais encore là, quand tu me tenais encore la main , ce soir d’été qui a tout changé.
@textamour
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Moi : N,
J’voulais te dire que je t’aime. Je t’aime comme une folle. Et tu le sais. Hier je t’avoue j’essayais juste de gagner du temps parce que j’voulais réfléchir. Réfléchir sur si ça valait la peine de continuer cette histoire d’amour avec toi. Cette histoire d’amour qui m’a autant rendue heureuse que détruite. Parce que oui ça m’a détruit. Particulièrement ce qui s’est passé ces derniers jours. Honnêtement j’sais pas c’est quoi le plus blessant entre le fait que tu me quittes pour une raison qui est invalide tu m’excuseras mais on quitte pas quelqu’un parce qu’il doute de ton amour. T’es censé lui prouver, pas dégager la personne en question comme si elle avait jamais compter pour toi. Tu m’as laisser partir comme si ça te faisait rien que je parte. Et ça ça m’a briser le coeur une première fois. Tu es revenu, on a parler, on s’est re-disputer à ce sujet, j’sais pas tu t’attendais à quoi ce jour là, mais bref tu m’as relaisser partir, sans même chercher à me retenir. Tu me retiens jamais de toute façon. Comme si t’en avais rien à faire. Ça, ça m’a briser le cœur une deuxième fois. Ensuite, j’ai réussi à me remettre en question, je voulais m’excuser puis m’expliquer avec toi, tu as préféré rester avec ta console qu’avec moi, or tu savais que j’avais des choses importantes à te dire. Bref, viens pas rejeter la faute sur moi comme quoi je t’oublie en 6 jours, j’tai absolument pas oublier et ça n’arrivera pas crois moi. J’ai juste voulu passer à autre chose, tourner la page avec cette histoire. Cette histoire dans laquelle tu te souciais si peu de moi, oui parce que jeudi soir j’ai pleurer pendant notre appel, tu le savais, je savais que tu le savais, parce que de toute façon tu le sais toujours. Et tu as fais comme si tu savais pas, tu as ignoré; mes larmes sont-elles si insignifiantes pour toi ? Larmes dont tu es la cause en plus. Ça aussi ça m’a briser le coeur. Toute ces fois où tu as voulu m’aider à aller mieux, j’ignore pourquoi tu les a faites mais si c’était pour te donner bonne conscience tu n’aurais pas du, parce que à cause de ça j’ai cru qu’enfin quelqu’un se souciait de moi, mais l’épisode de jeudi en démontre le contraire. Aussi je suis déçue que tu n’ai même pas demander après mon cadeau, tu te rappelles le bracelet et la lettre ? J’ai fais semblant d’oublier pour voir si tu les voulais vraiment et si tu les réclamerais, tu n’as rien réclamé. Ça t’arrangeai bien que j’ai oublié j’pense ou t’avais peut-être toi même oublié. Bref dans tout les cas tu n’accordes pas trop d’importance aux cadeaux que j’te fais. J’tai jamais demander de me rendre heureuse. Juste d’être honnête. Tu peux pas savoir à quel point ça blesse d’apprendre qu’une personne vous mens juste pour ne pas vous blesser. Blesse moi, mais sois honnête putin.
J’pense pas être une fille pour toi, ni une fille pour laquelle tu peux tout faire. Enfin bref c’est tout j’espère avoir été claire. Mais j’veux pas cracher sur notre relation comme si elle avait été un fléau, parce que notre relation elle était belle quand même, peut-être un peu trop destructrice, je l’ignore. Il y a des sourires que tu es le seul à pouvoir me donner, des frissons aussi. Au fond il y a peut-être un trop grand décalage. Enfin bref j’me perds. J’espère pour toi que trouveras une femme qui saura te rendre heureux. Une femme que tu aimeras beaucoup, à la folie passionnément. Une femme qui saura te comprendre. Une femme qui te conviendra. Une femme que ta mère te dira de garder.
Lui : Ok
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Eldarya épisode 16
Originellement publié ici le 28 août 2017.
Bien le bonjour, population eldaryenne ! C’est aujourd’hui l’heure de mon traditionnel avis à moi aussi ! :D Il va probablement trancher avec la majorité des commentaires écrits jusqu’ici, mais hey, je suis prête à assumer :’) Cette fois-ci, je ne ressens pas le besoin de faire une mise en contexte très développée, je dirai juste que j’ai dépensé un petit peu moins de 3000 maanas pour terminer l’épisode, ceci en comptant l’achat des éléments alchimiques. Allons-y, Alonzo !
Alors que je viens à peine de cliquer sur « Lancer l’épisode, » je remarque un très bon point : on nous propose un résumé des épisodes précédents !! Que nous dit-il… Une mission qui paraissait si simple… S’est finalement révélée être plus compliquée que prévu. Louce, une Balenviennoise, est morte. Les myconides ont décidé de sceller leur grotte… Depuis, aucune nouvelle.
Je viens de vivre un ascenseur émotionnel, là.
Nan là honnêtement, y’aurait pas eu de résumé, je crois que ça serait revenu plus ou moins au même. L’épisode 12 est sorti fin octobre 2016, c’était y’a 10 mois, presque un an ! Quelle mission ? C’est quoi une balenviennoise ? Pourquoi Louce est morte ? Pourquoi les myconides ont scellé leur grotte ? Pour les personnes qui n’ont pas revu l’épisode depuis, ce résumé était aussi utile que les trois quarts des interventions de Chrome. Quitte à en faire un, faites-en un vrai, la prochaine fois… Nous revenons sur la scène de fin de l’épisode 15. Miiko continue de se faire sermonner, et au cours du dialogue, Erika qualifie ainsi Huang Hua en pensée : « ma fenghuang adorée. » Cette réplique résume parfaitement l’un des gros points noirs de cet épisode : le forcing. Moi j’ai pas demandé à adorer Hua, je devrais avoir le choix de me dire que non, j’ai pas envie d’en faire ma meilleure amie ! On se croirait sur Amour Sucré avec l’autre débile de Rosalya qui me sort personnellement par les trous de nez. Alors de base j’aime bien Hua, hein, mais en vrai, qu’on me force à l’adorer comme ça, ça me donne juste envie de la détester. On apprend ensuite qu’Eweleïn est en bonne voie pour devenir membre de la Garde Etincelante. Voilà qui relèverait un peu le niveau, y’en a bien besoin. Puis, alors que Miiko demande si quelqu’un a quelque chose à ajouter, Erika répond par l’affirmative… Elle a des trucs à régler, et ces trucs, c’est l’affaire Balenvia. Alors pour rappel, l’affaire Balenvia telle que je m’en souviens, c’est qu’il y a les habitant-e-s du village de Balenvia d’un côté et les myconides (un peuple champignon qui vit dans une grotte) de l’autre. Les myconides ont des spores qu’ils utilisent pour effacer les souvenirs des gens, ce dont ils se servent pour garder leur existence cachée des balenviennois-e-s. Sauf qu’à cause d’un mal inconnu (spoiler : du cristal, trop dur à deviner), ils ont perdu le contrôle de leurs spores qui sont devenues empoisonnées, et ça a tué Louce, une villageoise, qui s’était aventurée trop près de la grotte. Du coup, les balenviennois-e-s sont pas content-e-s et veulent tuer les myconides, qui eux ont préféré s’enfermer dans leur grotte pour limiter les dégâts (boom résumé de toute l’intrigue en 7 lignes sur Word allez question suivante). Sauf que les règles sont là, la Garde d’Eel ne peut apparemment pas intervenir tant que l’une des deux parties ne demande pas de l’aide. Alors au cas où ce soit pas clair, les balenviennois-e-s veulent EXTERMINER les myconides, là. On parle d’un GENOCIDE. La Garde d’Eel, elle est là en tant que médiateur et poste de défense, et elle compte fermer les yeux sur un GENOCIDE parce que « ui mais ils ont pas demandé notre aideuh » Imaginez y’a deux peuples en guerre, y’en a un qui est clairement en position de force, pendant que l’autre ne peut rien faire à part attendre de se faire dégommer parce qu’il a aucun moyen de se défendre, et l’ONU ou j’sais pas quoi qui serait là « ui mais ils ont pas demandé notre aide alors qu’ils se débrouillent lol » (EDIT : Bon l'ONU était peut-être pas l'exemple du siècle mais voilà c'est débile comme excuse puisqu'ils interviennent quand même, le truc qui les stoppait c'était le poison. Et le conflit, bon.) Du coup Erika insiste, parce que quand même, c’est moralement très moyen de laisser des gens commettre un GENOCIDE sans rien faire alors qu’on le peut. Miiko dit que non, les ordres sont là, mais comme Erika possède un inénarrable talent de persuasion (« alleeeeeez stp !!! »), Miiko cède. L’autorité, illustration. Je choisis de discuter avec Kero pendant que les autres gus élaborent une stratégie pour accéder à notre requête (apparemment quand on discute avec Ykhar, elle essaie de nous faire avoir pitié de Miiko parce que oh là là ça a dû être si dur pour elle qu’on lui dise qu’elle est pas fichue de faire son taf correctement rt si c trist). Kero est toujours en colère après la Garde étincelante, et il nous dit à demi-mots qu’il envisage de la quitter… Miiko revient vers nous en nous disant qu’ils peuvent pas accepter, mais comme ils s’en battent les steaks de la cohérence envers leur propre règlement, ils proposent à Erika de les convaincre et de trouver elle-même un plan pour régler le conflit. Ykhar explique qu’elle et Kero ont réfléchi à beaucoup de scénarios (j’ai ri) mais aucun ne semble satisfaisant car ça mènerait inévitablement à un conflit. Et on veut pas de conflit, à Eel (n’est-ce pas…), il pourrait y avoir des blessé-e-s, et tout, ce serait pas cool :( DOIS-JE TE RAPPELER QUE SI ON FAIT RIEN IL VA Y AVOIR UN GENOCIDE ??? Là tu vas les avoir, tes blessé-e-s, banane. Miiko nous laisse 72h pour trouver une solution, pas une de plus. Elle nous dit qu’on peut prendre tous les renseignements qu’on veut et qu’on peut voir ça comme un challenge. Est-ce qu’il faut que j’écrive le mot GENOCIDE encore une centaine de fois pour qu’on pige qu’on est pas en train de jouer aux cartes, ou bien ? Quand on lui dit que c’est pas un jeu, elle nous dit que ça n’est pas de son ressort et que « des responsabilités dues à [son] poste [la] forcent à ne rien faire » MAIS MÊME QUAND TU PEUX FAIRE QUELQUE CHOSE TU LE FAIS PAS Je déteste Miiko.
Du coup on va dans notre chambre pour prendre des notes dans notre magnifique carnet (promis cette fois j’l’ai vu mdr). D’ailleurs j’aime bien qu’on puisse voir les notes prises au fur et à mesure, ça fait plus vivant. Une fois les différentes pistes de réflexion couchées sur le papier, Erika est convoquée par Purral, parce que de base, avant de croiser Cif, elle était en mission pour lui ! Et Purral est pas content qu’on lui ait posé un Pimpel (hey hey, moi aussi je m’adapte aux expressions d’Eldarya lol)… Il nous menace, mais perso j’m’en fous, j’ai enfin eu le Draflayel, il ne peut plus m’atteindre, rep a sa, Purral. En revoyant sa « tonne de notes » qui tient sur une page, Erika se rend à l’évidence : elle a besoin d’aide. On nous envoie donc gambader joyeusement dans le QG à la recherche de Hua. Encore une fois, où sont passés les « objectifs secondaires » mis en place à l’épisode 13 nous indiquant quels persos intermédiaires chercher ? C’était une bonne idée alors vous vous êtes dit qu’il fallait la gâcher sinon c’est pas une vraie bonne idée à la Eldarya ? Nous croisons Kero et Ykhar en train de se disputer. Kero veut effectivement partir, car il ne cautionne aucunement les agissements de la Garde. La lapine argumente en disant que Kero ne peut pas retourner chez les siens, qui ont été méchants avec lui, alors que la Garde, elle, elle a été gentille, au moins ! J’veux pas balancer, mais rapport à ce que j’ai pu dire sur la Garde dans >mon avis sur l’épisode 14<, c’est un raisonnement qu’on retrouve dans les relations abusives, une fois de plus : « les autres te veulent du mal, moi je ne te veux que du bien, peu importe ce que j’ai pu faire, c’est avec moi que tu dois rester. » Et quand on la recroise plus tard et que l’on discute de cette dispute, elle s’insurge : quand on n’aime pas un système, on le change de l’intérieur au lieu de le quitter comme un lâche !
Les gens qui fuient leur pays en dictature approuvent ton conseil, Ykhar.
C’est mignon ces gens qui pensent candidement qu’on peut sans problème renverser un système de l’intérieur. Perso je suis plus d’avis de tout cramer au lance-flamme, chacun-e ses méthodes. On se croirait un peu chez les bisounours, mais des bisounours à œillères (« un génocide ? Oh non on ne peut pas intervenir par la force, il pourrait y avoir des blessé-e-s ! ») Bref, Erika se dit qu’elle essayera de parler à Kero. Elle l’envie, parce qu’il peut partir, lui. Beh écoute, j’ai envie de te dire : va-t-en avec lui !! Allez trouver des allié-e-s dans des contrées voisines, j’sais pas, aucun-e de vous deux ne se sent à sa place dans cette garde manipulatrice et stupide, vous y gagneriez à partir ensemble !! Nous trouvons enfin Hua, à qui nous nous confions sur notre tâche en cours. Elle nous propose d’en parler autour d’un repas. A la cantine, Karuto fait toujours du boudin, rien de nouveau sous le soleil. D’ailleurs, quand Erika explique à Hua que c’est à cause de la mission Coraya, Erika s’étonne d’être ensuite sermonnée par Hua… Bah oui cocotte, ta « fenghuang adorée » c’est pas seulement ta meilleure pote en scénarium, concrètement c’est aussi ta supérieure (et de toute façon, un-e vrai-e meilleur-e ami-e te sermonnera aussi si tu fais du caca). Hua propose ensuite de parler à Karuto, car elle ne veut pas « que les sentiments négatifs et particulièrement les ressentiments régissent cette institution. » Ben tiens… Pour résumer la discussion, l’infiltration chez les myconides est une bonne idée, mais il reste le problème du poison. Sur ce, Erika s’en va dormir, et le lendemain matin, je me suis trouvée bien bête, parce que je me suis dit que si je cliquais sur « Attendre un peu, » j’allais arriver en retard à l’infirmerie, alors j’ai fait « Aller manger » avant de me souvenir qu’il fallait y aller à jeun… Oups :’) Bon ça va, elle m’en a pas tenu rigueur, elle a même fait la prise de sang quand même… C’est pas comme si normalement on ne fait pas la prise de sang si on est pas à jeun parce que si on nous demande d’être à jeun c’est pas pour rien mais bon, si je commence à questionner toutes les décisions un peu curieuses… Comme le fait que ça amuse Eweleïn de faire peur à ses patient-e-s, notamment… D’ailleurs elle leur fait peur avec une vieille pince de chirurgie apparemment rapportée de la Terre par ses ancêtres et qualifiée d’artéfact… Alors loin de moi l’idée de douter de la gestion des priorités sur les objets rapportés de la Terre (mais un peu beaucoup quand même), mais j’espère que ça veut pas dire qu’à l’époque ils ont juste considéré ça comme un bel objet d’art à disposer dans un musée et qu’ils s’en sont servi un minimum jusqu’à ce qu’ils aient des outils plus perfectionnés… Nan parce que les souvenirs c’est mignon mais vu la difficulté à ouvrir les portails je pense pas que ce soit utile. Ewe nous dit que les résultats seront prêts rapidement, et le seul objectif que j’ai, c’est « Repasse plus tard ! » Merci mais je fais quoi en attendant, au juste ? Il a fallu que je gambade un peu et que je retourne à l’infirmerie, bon ok ._. Erika a une simple anémie, Ewe demandera à Karuto de nous donner des repas un peu plus riches en fer… Ouais bon, ma confiance en lui est toute relative étant donné le traitement qu’il nous réserve depuis qu’on l’a endormi lol. De retour une nouvelle fois dans ses quartiers, Erika reprend ses réflexions pour le « défi » (erk) de Miiko. Il lui faudrait la cartographie de Balenvia, mais surtout, un moyen de contrer le poison. C’est alors qu’elle repense à Mamie Paulette et Papi Lucien (et ces souvenirs familiaux sont touchants et apportent un plus) lorsqu’ils ont désamianté leur maison, et elle comprend : un masque à gaz, la voilà, la solution ! Elle part en discuter avec Ewe, puis avec Hua, et la suite se met en marche : comprendre la géopolitique de Balenvia, et aller voir les chefs de garde pour savoir combien de personnes ils peuvent réunir pour la mission. Ladite géopolitique nous est résumée par Kero dans un encart qui se mouille pas trop, mais qui donne surtout l’impression qu’on parle d’un état complet et non d’un simple village… Après quoi, nous parlons de son départ. Je n’ai pas tenté de le convaincre de rester, pour la bonne raison qu’il fait bien ce qu’il veut, que c’est logique qu’il veuille se barrer de cet enfer, et que je souhaite qu’une chose c’est que mon perso parte avec lui (à nous deux on peut peut-être trouver des gens prêts à aider les myconides lol). Alors après on m’a dit que j’avais deux heures à tuer, mais j’avais pas encore parlé aux chefs donc j’avais encore du taf du coup j’ai pas compris. Whatever, j’ai fait un petit entraînement avec Caméria, ma foi pourquoi pas. Après j’apprends que les trois baltringues qui servent de chefs vont venir avec nous à la mission, ce qui m’enchante fabuleusement, vous vous en doutez (et re un laïus sur le fait qu’il est important de garder ses ressentiments pour soi). Puis en rentrant dans la chambre, on trouve des trucs sur l’histoire de Balenvia et un petit mot de Karuto transmis par « la fouine qui [nous] sert de copine. » Alors c’est super sauf que Karenn c’est pas ma copine, merci bien.
Oui alors bon le Jugement Dernier ça parle de la destruction de la Terre et de Dieu qui te juge, un peu, donc bon c’est pas non plus la peine d’exagérer à ce point comme avec le « Expie ta faute » du 14 mdr (surtout qu’on n’avait aucune faute à expier mébon). Du coup on va exposer notre plan à Miiko, et histoire qu’on ait une bonne vue d’ensemble de la situation, je tiens quand même à rappeler qu’on fait tout ça juste pour aller voir les myconides, pour leur dire de demander de l’aide, pour qu’on puisse intervenir et les aider. Soyons clair-e-s. Donc on déballe notre truc, et on nous dit bien gentiment « nan mais on avait déjà élaboré ce plan mais on l’a pas mis en place parce que empoisonnement. »
Attends, quoi ?
MAIS on a apporté l’élément du masque à gaz, ce qui change la donne, on fait des plans pour le fabriquer, on règle les derniers détails, on informe tout le monde, et en route mauvaise troupe. Tout ça pour ça ? On s’est cassé les fesses à courir partout dans le vent pour ça ? Revenons à la toute première scène de l’épisode, à la réplique d’Ykhar parlant de contacter les myconides, et imaginons une variante (respect de la caractérisation des personnages non garanti)… Ykhar : Nous avons également envisagé de contacter les myconides pour qu'eux réclament notre aide… Malheureusement, l'empoisonnement est un risque trop important. Erika : Diantre, quel malheur ! Qu’allons-nous donc bien pouvoir faire ? Miiko : Si seulement nous avions un moyen de nous protéger de ce poison volatile ! Hua : Erika ! Toi qui es Terrienne, n’y a-t-il pas quelque technologie avancée de chez toi capable de contrer un tel danger ? Erika : Et bien, je… (Soudain, je repensai à la fois où Mamie Paulette et Papi Lucien avaient dû désamianter leur maison [insérer ici le souvenir d’Erika]) Ezarel : Erika, ce n’est point le moment de rêvasser ! Reviens parmi nous ! Erika : Bon sang, mais c’est bien sûr ! J’ai une potentielle solution ! [Insérer ici le blabla sur le masque, faire venir Eweleïn pour parler des billes d’oxygène, lien avec la scène actuelle.] Bim on s’épargne une demi-heure d’errance au moins, plusieurs centaines de maanas, et en plus on échappe au côté « hihi prends ça comme un défi lol » Les deux seules choses importantes que je retiens de toute la partie que j’ai coupée, c’est Kero qui veut partir (c’est facilement casable genre juste après en quittant la salle par exemple), et le fait qu’Erika a été capable en quelques heures seulement d’élaborer le même plan que la Garde Étincelante, en rajoutant des trucs. On parle d’Erika, je vous laisse deviner le niveau. Les parties sur Balenvia et sa politique, facilement casable durant le voyage, une ou deux infos à chaque changement de décor, boum, en plus ça l’anime, on fait pas juste défiler les paysages. Bref, y’avait largement moyen de s’épargner une bonne partie de ce début d’épisode. Certes, ça fait beaucoup de dialogues d’un coup. Il doit bien y avoir moyen de couper à un moment, genre les détails plus techniques sur un deuxième jour, et m’est avis que c’est pas à la gardienne de s’en occuper. Elle peut faire des trucs en attendant, genre parler à Kero ou s’entraîner avec Caméria. Mais bon sang c’est toujours mieux que de prendre ça pour un stupide défi et de courir partout faire le taf de la Garde Étincelante. « Sors d’ici ! » Finit par nous dire l’objectif. Ok, ok, c’est bon, parle-moi mieux, là ! On nous dit ensuite qu’on va pouvoir profiter du temps libre qu’on a… « Pour une fois ! » Please. Puis trois jours passent, durant lesquels nous assistons notamment au départ de Kero (je m’imaginais à ce moment-là de l’épisode qu’on le reverrait à l’épisode 40 avec la barbe jusqu’aux genoux en train de manger des baies dans sa grotte d’ermite, ça me faisait rire), sous les regards « interrogateurifs » des gens. Accélérons un peu : on fabrique les masques, Purriry rajoute des oreilles parce qu’apparemment « on peut être discrète et coquette à la fois hihi » merci Cristina mais on se passera de tes conseils pourris, Alajéa nous présente officiellement sa petite sœur Coraya (oui je sais c’est Colaïa mais ça me fait rire laissez-moi), qui est d’ailleurs toute choupi et j’aime bien son design. On va faire notre sac de voyage et je note vite fait l’énumération des affaires qu’Erika cite dans sa checklist : « Carnet, vêtements, sous-vêtements, pyjama, trousse de toilette. » Tout à fait entre nous, si j’admets qu’on sous-estime la nécessité d’avoir des sous-vêtements de rechange et un pyjama dans une mission diplomatique pouvant potentiellement tourner au conflit, cette énumération laisse plus l’impression qu’Erika se rend à une pyjama-party… Trêve de bavardages inutiles, c’est enfin l’heure du départ !
Bim dès le départ j’apprends qu’on va devoir se coltiner Karenn et Chrome.
« J’vais m’trimballer ces boulets ? »
Ensuite, on me propose de faire le voyage avec l’un des trois chefs de garde, ou bien Huang Hua. Déjà, merci de ne pas nous avoir imposé un voyage avec l’un des chefs, ça aurait franchement été naze. Du coup bien sûr j’ai choisi Hua. J’avais peur d’une entourloupe en mode « ui mais je suis la peut-être-future-phénix on m’a attribué mon propre moyen de transport » ou je ne sais quoi, mais en fait non, du coup c’est cool. Par contre c’était dommage qu’on doive se perdre en forêt, c’est pas logique puisque c’était pas nous qui conduisions. Parlons-en, de la monture… Le Shau’kobow. Nan. Juste… Nan. Le Chocobo ça existe déjà, et c’est une créature de Final Fantasy, point barre, changer l’orthographe ça sert à rien, ça en fait pas magiquement une nouvelle créature à caser dans votre monde. De plus, ça n’est pas logique avec l’univers, ou alors comme par hasard les zoologistes eldaryens ont appelé un familier exactement comme une créature de jeux vidéo avec pour seule différence l’orthographe. Non. Si vous vouliez aaaaaaaaaaaaabsolument caser une référence à FF, je sais pas, Erika pouvait dire « Oh, on dirait un Chocobo comme dans Final Fantasy ! » ou alors « Oh, dommage que ce soit pas un Chocobo comme dans Final Fantasy » ça sort de nulle part mais au moins c’est moins rentre-dedans, et c’est cohérent avec le personnage et sa propension à sortir des références de son monde dès qu’elle le peut. Vous voulez créer un monde à vous ? Piquez pas les noms des autres. Le voyage se fait, on passe même dans la « plaine de la vacuité » et je me retiendrai de faire des blagues qui pourraient être méchantes (car c’est pas gentil d’être méchant). Par contre, ça serait bien qu’on sache placer Balenvia sur une carte, nan parce que là, à part le fait qu’on traverse la forêt où j’envoie mon familier en explo, je vois pas vraiment où on est. Sûrement à l’ouest de la carte d’Eel, mais où exactement… Pourtant, c’est déjà la deuxième fois qu’on y va… On pourrait au pire voir ça dans une bibliothèque, j’dis ça, j’dis rien (: Une fois au campement (et si, les lits de camp ça peut être très confortable), nous surprenons une conversation entre Eweleïn et Ezarel. Apparemment, la première est en train de rompre avec le deuxième. Au cours de la discussion qui suit, Ewe nous apprend qu’en fait de base Eza c’est son plan fesses (disons les choses telles qu’elles sont), sauf qu’elle est un peu tombée amoureuse, et vu l’implication du gars dans l’affaire potion, elle refuse de continuer leur relation. J’en profite juste pour rebondir sur le fait qu’Eza n’aime pas être touché… Ça ne veut pas dire non plus qu’il est asexuel ;) Ce genre de choses c’est pas obligé que ce soit uniquement tendre et câlin, si vous voyez ce que je veux dire. Nous rentrons finalement dans les grottes, en compagnie des trois chefs de garde, parce que c’est une excellente idée de faire rentrer trois personnes très importantes de la Garde sans être parfaitement sûr-e du plan. On aurait dû prendre Miiko et Hua avec nous en plus, au cas où. Et puis Leiftan, aussi. Erika a quand même peur qu’ils soient tous contaminés… Que se passerait-il alors ? Bah au pire vous mourez et l���histoire s’arrête, et du coup on incarne Ashkore et on le voit détruire la Garde d’Eel petit à petit puis devenir le maître d’Eldarya mouhahahaha, perso ça me va. Puis au pire, c’est comme dans les sorties scolaires : on a droit à 10% de perte. Mais non, les masques fonctionnent et nous avançons. Nous avons ensuite l’excellente idée de nous séparer en deux groupes, décidément, on les enchaîne ! Sans que je comprenne pourquoi, je me retrouve avec Nevra, mon L’o’M avec lui est pourtant au fond du trou. Peut-être qu’on tombe automatiquement avec lui ? Déjà rien qu’à ce niveau de l’exploration, ça aurait été bien qu’on sache par quel chemin on est venu-e quand on arrive sur un nouveau décor, nan parce que même là j’ai perdu des maanas dans le vent parce que je suis retournée en arrière sans le savoir, pas mal de décors sont similaires, et rien n’indique par quel chemin on vient, si au moins on avait des numéros pour se repérer ça aurait été sympa :/ Nous trouvons les myconides dans un sale état, car ils s’empoisonnent eux-mêmes, et leurs réserves sont au plus bas (moi je croyais qu’ils quittaient jamais leur grotte, de base, du coup je vous avoue que je ne comprends pas). On leur file des trucs, et moi je remarque quelque chose qui m’a perturbée pour tout le reste de l’épisode. Où est passé Maskimilien ?! :( Vous savez, ce sympathique bonhomme qui parlait une espèce de créole français, on a même sa fiche dans la bibliothèque (comme quoi ! :p) ! Alors revoir Léodille et le petit Milo et même se les coltiner à la Garde c’est sympa, mais moi j’aimerais bien savoir ce qu’il est devenu, Maskimilien (je parie qu’en fait il a été totalement oublié par le scénario…) Erika signale à Léodille qu’elle était venue les voir « il y a quelques mois, » et je suis de nouveau perdue dans la chronologie… Il y a eu quelques mois entre le 12 et le 16 ? Nan parce que je me suis pas trop amusée à tenir le compte des différentes ellipses, du coup j’ai pas le calendrier sous le nez. Il est grand temps d’avoir une sorte de journal de bord d’Erika avec une chronologie précise, genre « semaine XX, Yvoni, mois XX, première mission à Balenvia » etc, qui serait consultable à la
BIBLIOTHÈQUE.
Ceci est un appel à l’aide désespéré. Et voyant.
J’ai bien aimé le passage où Erika se confie sur ses véritables motifs derrière cette mission de sauvetage. Ça la rend plus humaine et elle y gagne en profondeur. Même si c'est amené bizarrement.
Du coup on a le traité et on s’en va, on peut enfin intervenir. Nevra envoie son familier donner le traité à Hua, et on nous parle de Shaïtan comme si on l’avait forcément vue, sauf que moi j’ai pas passé le test de la garde de l’Ombre à l’épisode 14, du coup je suis pas censée savoir ce que c’est, Shaïtan ._.
Hua arrive au village avec ses grands sabots, et dès qu’elle se présente, les gardes la laissent passer. Aussi je me demande bien pourquoi on a pas fait ça dès le début, au lieu de vouloir absolument l’accord des myconides avant. Pendant que ça discute, faut qu’on nous force à parler à l’un des chefs de garde, du coup entre la peste, le choléra et une gastro un premier jour de règles, on choisit le moindre des maux, j’ai donc choisi la gastro (mon dieu mais qu’est-ce que je viens d’écrire ??), aka Ezarel. On croise ensuite Chrome qui nous saoule avec des questions de géol, et surtout, je comprends pas pourquoi il nous demande à quoi ressemblent les grottes, puisqu’il est déjà rentré dedans à l’épisode 12, quand il a désobéi aux ordres d’Ezarel (pour moi)… Et quand je lui dis d’arrêter ses âneries parce que c’est sérieux, les myconides sont mourants, lui et Karenn découvrent complètement la situation… Genre. On nous dit que Hua n’avait soi-disant pas encore eu le temps d’en parler à tout le monde, mais bon dieu ils étaient avec nous quand on est sortis de la grotte, Karenn a même pas fouiné ou entendu la moindre bribe de conversation ?! Je n’y crois pas une seconde. Ce dialogue était très mal amené, il tente d’apporter du drame mais honnêtement, ça n’a aucun effet.
Et là, on arrive à la scène la plus pénible de tout l’épisode.
On retourne au campement, et les grands chefs se réunissent pour parler de la suite de l’affaire. Erika aurait bien aimé être un peu plus impliquée, mais elle a déjà assez fait, elle retourne dans sa tente. On a alors le choix d’aller espionner, ou bien de rester raisonnable. Très bien. J’ai choisi d’être raisonnable, si on doit nous dire des trucs, on nous les dira. Et PILE quand je clique, Mademoiselle Fouinasse pop comme par magie dans la tente pour me dire « haaaaan j’veux trop savoir ce qu’ils diiiiiiiiiisent viens on va espionner !!! » Un peu refroidie par cette apparition en scénarium, je vois qu’on me propose tout de même de suivre Karenn ou de rester sur sa décision et refuser. Ouf ! Je refuse donc.
« Alleeeeeeeeeez j’veux trop savoiiiiiiiiiir-euuuuuuuuuuuuh !!! »
« Bon ok, je te suis, flemme de me battre, let’s go. »
…
Ça me met tellement en colère !!!
Nom de dieu mais j’ai dit deux fois que je voulais pas, me forcez pas à y aller !!! Encore si directement on avait décidé d’aller écouter la conversation, sans choix, ça m’aurait saoulée mais je serais (plus ou moins) passée outre, mais là, on me propose deux fois de ne pas y aller, et peu importe ce que je dis, je suis forcée d’y aller quand même !!! C’est aussi cruel que de donner un bonbon à un enfant pour lui arracher des mains deux secondes plus tard et le manger sous sons nez, sérieux… Vous voulez pas qu’on ait le choix, ne nous le donnez pas, c’est quand même pas compliqué à comprendre comme concept, si ?! D:< La vache c’est dingue ce que vous êtes lourd-e-s avec vos faux choix, là, c’est insupportable, sérieux… Et après, tout le monde se retrouve à écouter et on trouve ça « adorable… » Adorable j’t’en ficherais, moi, du adorable. Oui je rage kestuvafèr ?
Oui j’ai essayé de faire un jeu de mots, je sais que c’est pas aussi bon que Jeanne l’Arcadienne mais hey, je fais ce que je peux. Durant la nuit, Erika voit le patriarche Ethel en rêve, et surtout une grande revenante… L’Oracle !! Il nous faut retourner à la grotte pendant que nos soldats contiennent la rébellion balenviennoise qui commence à se créer… Hua nous explique en chemin que Miiko lui a signalé une perturbation du Cristal durant la nuit. Alors j’veux bien, mais comment elles ont communiqué, au juste ? Il y a eu quelques jours de voyage pour arriver à Balenvia, c’était écrit dans l’ellipse, du coup quoi, c’était télépathique ? Par téléportation ? Un familier qui voyage hyper vite ? Un TGCM sauvage ? D’ailleurs, on nous donne la réponse d’une question en suspens : Erika ne peut pas être une descendante de l’Oracle, puisque c’est un être immatériel, un amalgame des âmes qui se sont sacrifiées pour la création d’Eldarya. Il y a une faute, il faut dire « des âmes qui se sont sacrifiées et qu’on a sacrifiées. » Décidément, les génocides ça chamboule pas grand monde, ici. Je retourne dans la grotte avec Hua et, pour moi, Leiftan (j’imagine que c’est parce que j’ai un CDC pour « quelqu’un. » Je me demande ce qui se passe si on n’a aucun CDC ?). L’Oracle nous apparaît et nous indique la voie à suivre. C’est là que j’ai commencé à me perdre comme une grosse crotte dans ces maudites grottes. Je n’y ai trouvé aucune logique, ça me menait n’importe où, y’avait pas de chemin prédéfini, c’était injouable, je n’ai pris aucun plaisir à faire cette partie. Il aurait fallu qu’au moins on nous indique quel chemin l’Oracle pointait, genre au lieu d’un énième « Grotte » un « Chemin indiqué par l’Oracle » ou j’sais pas, mais là sérieux j’en pouvais plus, c’est pas amusant de se paumer dans les grottes… En plus, après cette première apparition, je vois mes deux compères, et on me propose deux choix : me précipiter dans « ses » bras, ou me rapprocher de Hua. J’ai choisi les bras parce qu’en fait je croyais qu’on me parlait des bras de l’Oracle, y’a absolument rien qui m’indiquait que c’était Leiftan… Du coup c’était pas trop ce que je voulais. Heureusement on croise Ashouminet qui me remet un peu de baume au cœur. Il décide même de ne pas s’attaquer à Hua en voyant qu’Erika s’interpose. Puis il s’en va avec on sait pas quoi mais encore un truc qu’il a volé. D’ailleurs en parlant d’Ash, j’ai bugué vu que j’ai fait cette partie avec Leiftan, du coup il a disparu (bon débarras lol) le temps de l’apparition d’Ash, j’ai cru que c’était un truc pour nous faire douter de son identité et tout, j’espère sincèrement qu’Ashkore n’est pas Leiftan, parce qu’honnêtement ce serait tellement attendu que ce serait pas drôle et franchement dommage. J’espère que c’est un personnage complètement différent, ce serait plus intéressant. Puis on tombe, notre masque se fissure, et l’homme qui nous accompagne nous passe le sien. Hua le sort donc de la grotte à l’aide de ses petits bras rachitiques pendant que nous continuons seules. Nous arrivons au Cristal corrompu. J’aime bien cette scène parce qu’on peut voir la ténacité d’Erika et sa volonté, puis ça fait du bien de faire un truc réellement héroïque, pour une fois. J’ai beaucoup aimé l’illustration, même si j’avoue que quelque chose me gêne sur le visage de l’Oracle. On sort Ethel de la grotte et on explique à tout le monde ce qui s’est passé. En arrivant au village, les habitant-e-s sont prêt-e-s à tout casser, et Hua les regarde avec un grand sourire (mauvaise utilisation des expressions). On explique tout, et on a une jolie scène avec Gostien, le mari de Louce, qui pleure la mort de sa femme dans les bras d’Ethel. Oh, regardez, lui aussi il met ses ressentiments de côté (: Une fois de plus, cette scène ne m’émeut qu’à moitié, parce que j’en avais rien eu à faire de la mort de Louce, et ça ne va pas commencer avec cet épisode, puisqu’on ne la connaissait pas, et Gostien n’est qu’une ombre lui aussi. Du coup bon j’étais là, « ouais c’est triste, bon c’est trop calme, j’aime pas trop beaucoup ça, qu’est-ce qui va nous tomber dessus ? » Et bien Jamy, c’est une excellente question (oups, moi aussi j’abuse des références), car nous entendons des cris, et comprenons vite qu’un habitant a tenté de tuer Ethel, mais Haglaé, notre gentille amie gnome, s’est interposée, et a pris le coup à sa place !
Je ressens enfin de l’émotion D’:
Je suis vraiment triste parce que j’aimais bien Haglaé :( Déjà qu’il y a pas mal de persos que je supporte pas, si en plus on bute ceux que j’aime bien :( Hua nous dit que c’est trop tard pour appeler Ewe, mais vu la longueur de la scène d’après je suis pas convaincue. Surtout que la nouvelle avait eu le temps de se répandre dans le campement alors qu’on était pas encore revenu-e-s, donc je reste persuadée qu’on l’a juste laissée mourir, en vrai ._. On apprend qu’Haglaé n’était pas sensible aux spores de par sa race, Ethel et elle se reconnaissent et se disent adieu, c’est très touchant. Erika se plaint qu’il y a toujours des morts, bah oui cocotte c’est pas le Pays de Candy, ici. Elle culpabilise mais on sait pas pourquoi, sans doute parce que c’est devenu une routine. Hua somme tout le monde d’arrêter de se battre, histoire de caser une nouvelle référence au pardon que c’est cro bien, du coup tout le monde est convaincu et pose ses armes. Après j’ai bien aimé le fait qu’on ne soit pas obligé-e d’aller voir le gars à l’infirmerie. Ça c’était cool. Encore qu’apparemment, c’est pas très utile d’aller le voir puisqu’il est plongé dans le coma mdr. Nous assistons quelques jours après à la cérémonie funéraire d’Haglaé, mais j’ai pas compris quand Hua nous a dit que l’âme d’Haglaé allait « retourner au Maana, » ça veut dire que le Maana c’est un peu l’âme des mort-e-s ? Oo’ Genre « ah tiens aujourd’hui au marché j’ai acheté une pépite d’or et un pantalon patchwork avec l’âme de ta grand-mère ! » XD
Lors du départ, nous voyons Milo, et Hua nous gratifie d’un « Tu sais y faire avec les enfants ! » Hinhin t’as vu en plus je sais faire la cuisine et le ménage c’est le combo gagnant. Bref, on rentre chez nous, enfin à Eel. Hua insiste pour qu’on la suive voir Miiko. Sérieux meuf si tu veux quelqu’un qui te suive partout adopte un chien, j’sais pas, j’ai pas forcément envie de marcher dans le moindre de tes pas, lâche-moi la grappe, un peu. On montre les morceaux de cristal à Miiko, qui doit les remettre elle-même en place, c’est son travail. Au moins un truc dans son taf qu’elle risque pas trop de faire foirer :’) (Je suis très vilaine oui je sais j’assume). Après un cours sur le Grand Cristal, on demande si on pourrait pas être une descendante des dragons, comme le veut l’une des théories qui courent. Miiko répond que le Cristal n’est pas un être de chair, elle n’a pas de descendance formelle.
Elle dit qu’elle voit pas trop le rapport.
Bref, moi je reste de la team Ashkore = dragon et Erika = daemon, on verra bien x) Miiko se rend enfin compte qu’on est un peu spéciale, il serait temps, la première fois que l’Oracle s’est approchée de nous ça commence à remonter, les gars. Puis on nous demande pour la sixième et dernière fois de l’épisode (oui j’ai compté) de retourner dans notre chambre. Deux jours plus tard, Ykhar nous saute dessus pour nous prévenir d’une réunion, et c’est là que nous voyons… Kero. Malgré sa rancœur et le fait qu’il ne retournera pas à l’Etincelante, il a ses ami-e-s, son travail et ses passions à Eel, il a nulle part où aller, et puis c’est aussi pour nous qu’il reste. Mais porte tes gonaaaades un peu, on décarre ensemble quand tu veux frère lààà !!! On a donc la réunion, où on nous annonce deux trucs « que j’ignorais moi-même » dixit Erika (en même temps cette fois on nous a pas forcé-e à espionner :’D), la première étant l’intégration de Léodille et de Milo dans la garde d’Eel (mais en quoi un bébé champignon va être utile à la garde d’Eel ??). Toujours aucune trace de Maskimilien :( La deuxième nouvelle, c’est la promotion d’Eweleïn, qui fait maintenant partie de l’Etincelante. En espérant qu’elle apporte du changement. Et soudain, Miiko qui commence à faire notre éloge, à dire qu’on est sous la protection d’Eel et que quiconque nous voudra du mal aura affaire à la Garde. C’est que ça me rassure pas spécialement, vous savez. Et là d’un coup, c’est magique, tout le monde nous trouve cool, tout le monde nous aime, tout le monde veut nous protéger. Miiko nous dit même que si elle ne peut pas nous rendre ce qu’elle nous a pris pour l’instant, elle veut qu’on sache qu’elle et la garde seront là pour nous. Et pour la première fois, on se sent acceptée telle que l’on est. Fin. Comme ça, pouf. Comme attendu, après l’épisode 14, ça tombe comme un cheveu sur la soupe. Pour moi c’est juste pas crédible.
Quelques erreurs d’orthographe et de grammaire, mais beaucoup moins que dans le 15. Un peu la flemme de détailler, pour une fois, mais y’a pas eu non plus d’erreurs affreuses, c’était principalement des fautes d’accord (qui auraient tout de même pu disparaître après relecture). Je suis navrée mais le « interrogateurifs » m’a fait mourir de rire :’) Des problèmes de virgules mal ou pas placées. Et heureusement, pas de pluie de guillemets. Ils n’ont été utilisés qu’une fois. Dommage, c’était mal utilisé :’) « Nous devons maintenant décider « qui » doit venir » Non non y’a pas besoin de guillemets ici x) Il y avait pas mal de bonnes choses dans cet épisode. Notamment le fait qu’on est globalement pas obligé-e d’interagir avec les chefs de garde. Malheureusement, a contrario, on est forcé-e d’être meilleures copines avec Hua, Alajéa et Karenn, qu’on le veuille ou non. Et nom de dieu, ces faux choix… C’est une vraie plaie pour l’expérience de jeu, sérieux, arrêtez ça. De même pour les labyrinthes, vraiment la grotte c’était incroyablement pénible à jouer. On essaie de nous faire passer tout un panel d’émotions, mais honnêtement, j’ai trouvé l’épisode si long à jouer que la seule fois où j’ai vraiment ressenti quelque chose, c’est à la mort d’Haglaé. Et encore, j’ai plus ressenti ça comme une déception de plus, on m’enlève un personnage que j’aime bien. C’est un truc que j’ai remarqué depuis quelques temps, pour moi on alterne entre épisode globalement satisfaisant (les impairs, bon sauf le 13) et épisode plutôt raté (les pairs). Cet épisode avait de quoi être bon, y’avait plusieurs bonnes scènes et le choix de ne pas interagir avec les chefs, mais on nous bassine avec le fait que « c pa bien den vouloir o gens, » on nous force à faire amie-amie avec les autres persos, le déroulement est lent, le drama n’est pas bien amené (et souffre à nouveau d’être la suite du 14, non je n’en démordrai pas avec ça), le scénario est aussi paumé que moi dans les grottes de Balenvia, les dialogues sont lourds ; genre le coup de Chrome avec sa géologie là, ça sort de nulle part, ça donne le sentiment qu’il a été mis là juste pour faire une espèce de contraste entre le « comique » des répliques de Chrome et le drame qu’il s’apprête à découvrir. Bref, pour conclure, cet épisode ne m’a pas du tout convaincue. On se retrouve à l’épisode 17, a priori ça devrait mieux se passer x)
Bye bye !
#mes avis#Hua c'est vraiment la Rosalya d'Eldarya#la meilleure amie que t'as pas choisie#Eldarya l'amitié c'est magique#un jour personne te connaît et le lendemain tout le monde t'adore#eldarya épisode 16#eldarya#eldarya the origins
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CHAPITRE 1 – Les pieds dans le vide, la tête bien faite.
Eddie Vedder - Long Nights [HD] - “ écoutez moi !”
Ça a commencé le 21 novembre. Je suis sortie de mon premier partiel de première année de Psycho, un partiel de Développement et Analyses des Phénomènes Sociaux. Je crois que ça a été radical, ça n’était pas fait pour moi. La semaine suivante, je déposais une lettre de démission pour être rayée des listes de la promotion, et je quittais ma colocation pour retourner chez mes parents.
Je venais de faire un grand pas.
* J’ai 18 ans, j’ai mon bac, j’ai mon permis, et j’aime la vie *
Je n’ai pas arrêté la fac car je n’aimais pas la psycho, j’ai quitté la psycho car il me manquait une dimension. J’aurais pu continuer, terminer ma licence, passer des concours, avoir un master de fou dans la recherche et les neurosciences, ou bien devenir Profiler, ou psy militaire. Mais non ! J’ai besoin de “faire”, de concret, j’ai besoin de jouir de ce que je fais chaque instant, je veux être utile, voir le résultat de mon travail autour de moi, en direct, j’ai besoin de parler, de rencontrer chaque instant, de chanter, de partager, de courir, de dire ce que je pense haut et fort, de crier, de vivre, de respirer !
Ça a été comme un souffle, un soulagement. On m’a souvent demandé si je me sentais perdue quand j’ai pris cette décision. Et bien non, je me suis retrouvée, j’ai compris réellement à quoi je voulais servir sur notre planète, et comment je pouvais le faire en étant le plus proche de ce que j’étais, moi, Romane. J’aimerais être la personne qui fait sourire, qui peut changer les choses à sa hauteur, avec sa force et ses idées. Je ne connais pas grand-chose à la vie, alors je la laisse me guider, tant qu’elle me laisse mon mot à dire.
J’ai cherché une formation qui aurait pu me convenir, j’ai recommencé mon orientation à zéro. J’ai listé de façon idiote tous mes centres d’intérêt, ce que j’aimais dans la vie, blablabla. J’ai faits ce que tout lycéens a dû faire. Et c’est long. Et ça n’est pas intéressant. J’ai obéi à la conseillère d’orientation, et puis je me suis retrouvée nez à nez avec une pile de classeurs débordant de prospectus et d’adresses… « Trouve ton métier, je reviens dans 5 min ! ». J’étais paumée… à la dérive. J’en étais rendue à fouiller dans des vieux bouquins poussiéreux un métier… Mon métier ? Pour vous dire, je ne savais plus trop si je cherchais un diplôme, un travail, des études, ou bien ce « quelque chose » dans lequel « on me voit bien ».
J’ai mis tout ça dans un sac, j’ai laissé ouvert, j’ai regardé de loin, j’ai repris tous mes essentiels de vie, tout ce dont j’étais sûre d’avoir besoin et puis j’ai trouvé. Dit comme ça, cela paraît un peu rebelle, mais je crois que je n’ai pas envie de rentrer dans les cases. C’était plutôt simple, je n’avais pas envie de trouver un métier. J’avais juste envie de faire ce que j’aimais. Pas quelque chose qu’on aime à sa saveur, au bruit qu’il fait ou juste parce que c’est beau. La chose qu’on aime avec ses tripes celle qui te fait pleurer, celle qui te fait rire, qui te fait trembler de bonheur.
Il s’est avéré qu’il y avait des métiers dans ce que j’aimais faire. Comédien, acteur, scénographe, metteurs en scène. J’ai eu la chance de découvrir qu’est-ce qu’était ce petit quelque chose au fond de moi, alors je veux le cultiver et le faire fructifier.
* Voilà, j’ai 18 ans, j’ai mon bac, mon permis, j’aime la vie et je veux être comédienne. *
Mes parents savent que je vibre à l’idée de faire du théâtre ma vie. Ils acceptent. Je vais à Paris, je vais à Nantes, je découvre les écoles, je rencontre les élèves, les professeurs. J’étais comme redevenue gamine devant le plus beau jouet du magasin : « C’est ça que j’veux ! ». On est en décembre, l’année scolaire est loin d’être terminée et je ne peux pas rester sans rien faire en attendant les premières dates des auditions. Il faut que je donne un sens aux quelques mois qu’il reste avant la fin de l’année.
* J’ai 18 ans, j’ai mon bac, mon permis, j’aime la vie, je veux être comédienne et je pars aux Philippines, à Cebu pour 3 mois. *
J’ai la trouille, je ne réalise pas, j’ai décidé de partir tellement rapidement. C’est génial de pas trop réfléchir et d’y aller. Je ne pars pas pour fuir quoi que ce soit, je pars pour soutenir, aider, me retrouver dans un environnement plus simple, avec mon sac à dos et ma paire de tongs. Je vais à Cebu, on m’attend et je vais aider avec toute ma force là où il y a besoin.
Mes parents m’ont beaucoup accompagné dans mes choix, et cette année, je ne les remercierai jamais assez pour le cadeau qu’ils me font de me laisser courir, telle que je suis, vers cette vie magnifique. Ce sont eux qui m’ont parlé des Philippines, là où mon frangin était déjà parti quelque temps s’occuper des populations défavorisées. Ceux sont eux qui m’ont poussée à me renseigner, à parler avec ceux qui avaient vécu des expériences similaires. Ils sont allés à une conférence, une fille d’amis a témoigné, ils m’ont donné son numéro, on a pris un thé, j’ai été conquise. Elle a été accueillie dans une communauté de religieuses, elle a répondu positivement à quelques missions, elle a été auprès d’enfants, dans des quartiers défavorisés, elle a visité des hôpitaux d’enfants, elle s’est occupée de personnes âgées. On a discuté 1h et j’ai tout de suite su que j’allais foncer. Je suis rentrée enchantée de ce moment partagé. Il a suffi que de quelques mails pour que la communauté réponde à ma demande. J’ai appris plus tard que la responsable venait de parler de son désir d’accueillir une volontaire après Noël. Elle a reçu mon mail dans la soirée. J’y vois un joli signe.
* Alors voilà, j’ai 18 ans, j’ai mon bac, mon permis, j’aime la vie, je veux être comédienne, et je vais à l’inconnu. *
On est le 4 janvier, il est 21h, je suis blottie sous mon plaid, je réalise enfin. Je réalise que je quitte mon petit confort. Je réalise que je fais un truc de dingue. J’ai peur. Mais c’est une peur qui ne m’envahit pas négativement, elle ne me paralyse pas, elle me fait vibrer, j’ai hâte, j’ai envie de sauter, d’y aller vite, de découvrir ce qui m’attend. Je ne sais pas ce que je vais trouver là-bas, je sais qu’on m’attend, mais qu’est-ce que je vais ressentir, qui je vais rencontrer, qu’est-ce que les gens vont me dire, qu’est-ce que je vais pouvoir faire pour les aider. Tout est encore flou.
J’aimerais vous emporter tous dans un petit coin de ma poche, vous faire découvrir ce que je vais vivre alors je vais écrire le plus souvent possible pour vous partager ces 3 petits mois de ma vie. Histoire de vous avoir au plus près de moi.
Je vous emporte tous, chacun, dans mon cœur et dans ma tête. Et puis je vous dis Merci. Parce que si vous lisez ces lignes, c’est que vous êtes passé dans ma vie et que vous y avez forcément déposé quelque chose que je garderai toujours. Alors cette aventure, vous y êtes un peu pour quelque chose.
Je prends mon sac à dos, mon passeport. Et hop !
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Il faut que je me calme, genre vraiment là Tout est entrain de partir en vrille depuis quelques jours et j’arrive plus à gérer Il faut que je me calme Je suis dans un tel état de stresse et de panique que j’interprète vraiment tout n’importe comment Ca me fait paniquer encore plus J’en suis limite au point où je vais interpréter un “bonjour” de la mauvaise manière Je comprends pas, et je comprends pas non plus pourquoi les gens font ça Parfois je me dis que j’aurais pas dû revenir Je suis entrain de paniquer pour absolument tout Je veux juste passer mon temps à m’excuser Je sais même plus comment ça a commencé Ce que je sais c’est que je viens de passer quasi un Week-end entier à pleurer dans mon lit Les autres jours j’ai essayé de m’occuper comme je pouvais, mais là c’était juste pas possible J’essaye de rentrer dans KH, j’essaye d’en profiter, mais j’ai tellement de mal que j’ai l’impression que je me gâche tout le jeu J’ai juste un sursaut de “KYAH” quand je revois certains de mes persos préférés J’voulais pas le commencer, pas comme ca Mais encore une fois j’me suis sentie obligée Quand tu reçois 30 messages en mode “tu joues pas ????” comme si c’était inadmissible Tu te dis juste que tu vas limiter les dégats Sauf ce Week-end, non connasse, j’ai pas joué, j’ai pas réussi Et c’est comme ca Personnellement je trouve ca triste de s’imposer ca, s’obliger à jouer tout le temps, chaque jours à la sortie d’un truc Tu peux être excité et impatient sans pour autant t’obliger à y jouer tous les jours Enfin bref Je crois que mon niveau d’anxiété est à son maximum là C’est rare que ca atteigne ce pic là quand-même, mais je crois que je suis en plein dedans Je sais qu’on a tous un niveau personnel, et que certains doivent être dans une situation pire que moi avec un level encore plus élevé, mais le mien est déjà pas mal Je me souviens quand on était à Lille avec l’amie de ma mère, on est allée au Starbucks et elle a commencé à me dire à quel point le lieu était beau et bien agencé et c’est comme ca qu’elle a commencé à parler du fait qu’elle souffrait aussi d’anxiété et de stresse et que dès qu’elle entre dans un endroit plus étroit ou un endroit où il y a pas mal de monde, déjà elle commence à avoir super chaud, les cheveux qui deviennent humide (humhum) et que les premiers trucs qu’elle regarde c’est où elle va passer quand elle devra sortir ou comment faire pour ne pas gêner les gens Et j’ai pas pu m’empêcher de répondre “same”, parce que c’est exactement tout ce que je fais, et je fais même pire encore Et je sais que certains trucs se voient direct sur mon visage quand je commence à stresser, y’en a d’autres qui sont beaucoup plus cachés Je pense que si les gens ne souffrent pas eux même d’anxiété ou s’ils l’ont pas expérimenté de près, ils comprennent pas, et j’peux pas vraiment leur en vouloir, après tout je galère quand même pour pas mal de choses qui sont sensées être des choses banales du quotidien Y’a tant de choses qui sont pas logiques, mais après tout il est bien là le problème On a beau savoir que c’est pas logique, pas vrai, pas comme ca, notre cerveau il veut rien entendre J’arrive encore à m’angoisser pour des choses que j’ai déjà faites et réussies plusieurs fois Et quand je dois me rendre à un endroit, si j’y suis déjà allée, je vais quand même stresser et si c’est inconnu j’vais aller chercher 10 000 photos sur le net pour voir et essayer de... je sais même pas Tout ca parce qu’il faut qu’il y ait un genre de schéma qui se fasse dans ma tête, genre je vais aller là, je vais passer par là, c’est dur... Faut que j’apprenne à “laisser” ... Faut que j’apprenne à e dire que ca sera comme ca et c’est tout et que ca sert à rien de passer des semaines à angoisser dessus Je sais qu’il y a des choses et des sujets pour lesquels j’y arriverai jamais, mais pour le reste faut que j’apprenne à laisser les choses se passer J’en peux tellement plus Je dors peu et je dors mal J’ai l’impression que mon coeur se brise un peu plus jour après jour Et je crois que la douleur m’aide pas du tout et joue un rôle dans tout ca aussi J’ai mal à cette putain de dent, jour et nuit, mais j’ai pas le choix que d’attendre mon rdv chez le dentiste, en attendant il m’a dit quoi prendre pour calmer la douleur, sauf que ca marche pas du tout, genre rien, à côté de ca je peux plus prendre mes autres médicaments pour mes maux de têtes parce que ca contient un truc mauvais pour la dent Résultat, j’ai mal à la dent, à la tête, à la joue et à la gorge parce que ca s’étend Par moment j’me réveille la nuit en tremblant tellement j’ai mal Je fais des cauchemars où ils ont tous disparu Je fais des cauchemars où je le revois plus jamais Je me sens comme Roxas, entrain de disparaitre lentement Et je me sens comme Axel, entrain de perdre tout ce qui m’est cher J’ai rarement été aussi fatiguée mentalement Ici la situation reste la même, lourde Pour le reste c’est l’incompréhension J’essaye de pas y penser, de faire des choses, ca marche bof J’me sens coupable pour tout J’envie les gens qui vivent sans se soucier de rien J’suis fatiguée Et j’ai pas non plus envie de ce rôle de marraine qui va bientot arriver Forcément tu peux pas refuser, et aussi quand ils m’ont dit “on a jamais eu aucune hésitation, même bien avant qu’on parle d’avoir un enfant, ca a toujours été une évidence que ce serait toi, pour nous deux” Oui c’est touchant, merci Sauf qu’il m’a déjà envoyé pleins de trucs sur le rôle d’une marraine, le fait d’etre là souvent pour tous les évènements important de sa vie, veiller sur le gosse, l’accompagner J’veux pas, j’ai pas envie de cette vie J’arrive déjà pas à m’occuper de moi et à m’accrocher J’veux pas m’occuper d’un enfant, et faire semblant que “awwwww il est trop choupidou” J’ai pas envie de me taper tous les membres de cette famille à la con pour les evenements comme le bapteme, les anniversaires, etc Je sais que c’est trop tard et que j’ai jamais vraiment eu le choix depuis le début, mais j’suis pas faite pour ca Le seul truc qui me tourne dans la tête pour “fin mars, début avril” c’est Mikaru Et encore...
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Ceux que j’ai perdus
À deux doigts d’pleurer
Mais qu’est ce que j’ai gagné
À nous avoir séparés
En étant récupéré
Par ceux qui m’ont laissé
Les mêmes qui m’ont abandonné
Mais qu’est ce que j’ai gagné
À me laisser mal menée
Mes amis sont loin
D’être des vaut rien
Je n’ai plus vu un chien
Depuis que j’ai quitté l’terrain
J’me suis pas dit qu’jetais rien
Jusqu’à c’qu’ils m’trainent en laisse
Jusqu’à m’faire piquer par le vaccin
Contre les impolitesses
J’ai changé d’monde change d’vie
C’est vrai qu’jsuis plus polie
Pourtant avec les vrais amis
C’est mon passé qui ressurgit
Putain mais va niquer ta mère
Quand j’trouve pas mes affaires
Je viens de la c’est vrai
J’viens du monde des insultés
Refrain
À deux doigts d’pleurer
Mais qu’est ce que j’ai gagné
À nous avoir séparés
En étant récupéré
Par ceux qui m’ont laissé
Les mêmes qui m’ont abandonné
Mais qu’est ce que j’ai gagné
À me laisser mal menée
M’entends tu quand je te dis
Que dans la vie tout est permis
S’faire tej de ton taxi
Quand t’as pas ta carte de crédit
Ma mère m’disait sale conne
Quand est ce que t’iras a l’école
Mon père m’disait ma fille
Je ne suis plus qu’un fossile
Entre poésie bourgeoisie hiérarchie
J’ai tout compris
D’ce que j’ai conquis
Jusqu’aux esprits
À qui parler
De c’que j’ai découvert
J’veux juste délirer
Comme on l’faisait hier
Refrain
À deux doigts d’pleurer
Mais qu’est ce que j’ai gagné
À nous avoir séparés
En étant récupéré
Par ceux qui m’ont laissé
Les mêmes qui m’ont abandonné
Mais qu’est ce que j’ai gagné
À me laisser mal menée
J’ai changé d’monde changé d’vie
J’ai laissé derrière des amis
Que je recontacte aujourd’hui
Ceux là même qui m’disais comme elle on t’a pas fini
C’est vrai qu’suis toujours en travaux
À me poser des questions
Fera t’il laid fera t’il beau
Sous mon chapeau marron
À s’demander si j’suis pure
À m’demander si je suis vrai
À s’demander si j’assure
À tous les rappeler
À t on le droit le droit de revenir
Les amitiés sont elles sincères
Après s’être décidé à partir
Peut on faire marche arrière ?
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CdV5 – 4. À l’assaut (foireux) de Muan, lune de Yum
Règle numéro quatre de l’Aar’on modèle : L’Aar’on se doit d’être toujours capable de prendre des décisions. C’est à lui qu’incombe la direction de Vojolakta et le maintien de l’ordre dans sa couche. Tous les faits importants doivent ainsi être validés par sa brune personne.
Dans le cadre de l’amour absolu qu’il porte à son Aar’on, les seules libertés décisionnelles accordées au Kili’an sont celles de le gâter, de le masser, de lui faire des bisous et de bouder (reconnu comme un droit incompressible du Kili’an par la convention collective qui le lie à son Aar’on), même si l’Aar’on a le droit de se venger avec une fessée.
Règle numéro quatre bis de l’Aar’on modèle : NON, ce n’est pas au Kili’an de décider ce qu’on regarde le soir à la télé ! À la limite, on peut chercher un consensus histoire de ne pas le frustrer, mais lui céder à chaque fois est un signe de mauvaise éducation. Et non, ce n’est pas lui non plus qui choisit la composition du menu du diner ! Ou alors, c’est lui qui fait à bouffer, mais sinon, il se tait et il mange.
Extrait tiré du guide de bon comportement à l’usage des Aar’ons en devenir du précepteur Mathuz
*****
De loin, Muan ressemblait à un paradis. Ciel toujours bleu parcouru ici et là par quelques nuages volatiles, climat doux et agréable, lagons cristallins, plages de sable multicolore et nombreuses steppes recouvertes d’herbe hautes jaunes, vertes et orangées, cette petite lune orbitant autour de Yum était tout simplement magnifique. Pourtant, malgré toutes ses qualités et une flore diversifiée, sa faune était plutôt basique et se composait de deux types d’animaux : d’un côté les légers qui se laissaient porter dans les airs au grès des bourrasques tel l’adorable Muanolatouche, petit rongeur volant trop mignon ; de l’autre, les lourds, solidement ancrés dans le sol et résistant aux pires des tempêtes, comme le fameux Loxodontamuan. Ne pouvant se déplacer librement, cette bestiole de plus de vingt tonnes se nourrissait principalement de ce qui passait à portée de sa trompe, notamment les pauvres Muanolatouches ainsi que les petits blonds. Petite particularité culinaire des Loxodontamuans : ils préféraient toujours commencer leur repas par les entrailles de leurs victimes sans attaquer la chair externe. Ce prodige était rendu possible par l’intrusion de leurs appendices naseaux – pourvus d’une langue et de dents – par les voix naturelles de leur casse-croute. Si, lorsqu’ils s’en prenaient aux Muanolatouches, c’était assez sale, cela produisait au contraire des sons rigolos lorsque c’étaient au tour des blonds de se faire déguster de l’intérieur.
– Aaaaaaaaaah, putaiiiiiiiiin, ça chatouiiiiille ! Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah
– Prends des notes, Aar’on… – intima Éduan. C’est exactement comme cela qu’il faut faire pour satisfaire un Kili’an ! Reproduis la même chose avec tes propres attributs et, crois-moi, tu connaîtras la plus belle des Résonnances.
– Aaaaaaaaaaah – fit le blond.
– Ah oui, je vois… – acquiesça le brun, fasciné. Mais il va y avoir un problème, non ?
– Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah – continua le blond.
– Lequel ? – demanda le Galos, inquiet.
– Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah – poursuivit le blond.
– Baaaaaaah, mon nez est quand-même vachement plus petit et rond que celui de cette bestiole, non ? – expliqua l’Aar’on. Du coup, je ne suis pas sûr que ça fasse le même effet. Enfin, j’veux bien essayer, hein, mais faudra pas râler si après, il est déçu et il boude…
– AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH – hurla le blond.
– Bon, Kili’an, arrête ! – ordonna son maître. J’ai bien compris que Monsieur le Loxodontamuan était un meilleur partenaire que moi, mais là, à t’égosiller comme ça, tu nous fais honte. Regarde, le pauvre Éduan ! Il est en train de chialer le bec dans ses pattes !
– Aaaaaaah – chuchota le blond, obéissant.
– JE NE CHIALLE PAS À CAUSE DE ÇA ! – nia la fière monture. Je chiale parce que tu es l’Aar’on le plus con et pathétique de la création ! Même si je te faisais un dessin, tu ne serais pas foutu de comprendre ! Quand je pense que j’ai fait exprès de pousser ton Kili’an en direction de ce Loxodontamuan dès que je l’ai vu en me disant que cela te ferait un parfait exemple…
– AAAAAAAAAAAAH – reprit le blond, après un nouvel assaut aussi profond qu’inattendu. Enfoiré ! Tu m’as sacrif… Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaah
Honteux, l’adolescent aux cheveux noirs s’excusa en baissant la tête et en tapotant le bout de ses deux index l’un contre l’autre.
– Ah… Bah oui, mais c’est pas facile pour moi non plus, hein… J’aimerais bien combler mon Kili’an aussi, j’te jure… Moi, si on m’explique pas tout, j’peux pas savoir… Bon, après, euh, soyons positifs. Ce petit intermède aura permis à mon bichon de s’amuser un peu, et c’est le plus important ! Surtout avec la quête qui nous attend, ça ne peut que lui faire du bien !
– AAAAAAAAAAAAAH – contesta le blond. Je m’amuse pas, connard, j’me fais bouffer ! Aaah ! Mais venez m’aider, putain, il attaque l’estomac, là !
Vu comme ça, la main délicatement posée sur le menton, le jeune brun dut bien se rendre à l’évidence : son amoureux affichait une légère et imperceptible crispation sur le visage, trahissant peut-être une légère douleur intestinale. Mais cela restait encore à démontrer. Enfin, ils n’avaient pas non plus toute la vie devant eux. Solphéra devait être libéré avant minuit, il en allait de la survie de Vojolakta. L’affirmation, presque mystique, provoqua l’étonnement d’Éduan.
– Pourquoi minuit ?
– Bah, parce qu’après, mon bichon, s’il n’a pas ses huit heures de sommeil quotidien, il est désagréable toute la journée suivante, et après, c’est en tapant sur mes fesses qu’il se venge, et pour un Aar’on, ça le fait trop pas. Du coup, j’aimerais bien qu’il se couche tôt et donc qu’en en finisse rapidement. J’pense que c’est légitime !
– Aaaah – grogna et pleurnicha le blond, à bout de force. J’veux pas mouriiiir en brochette !
Ainsi était Muan, un paradis vu de loin, mais un véritable enfer pour les adolescents un peu trop appétissants. Surtout, ses vents ultra-violents de plusieurs centaines de kilomètres heure rendaient la vie désagréable aux organismes peu adaptés. Certes, les organismes volants pouvaient se servir des nombreux courants pour se déplacer à toutes vitesses sans efforts, mais pour les autres, l’énergie à déployer pour rester sur place était considérable. Et on ne parlait même pas du budget gel dans les cheveux, seule arme permettant de ne pas finir avec un air complètement stupide.
Pour les Kekchis, Muan n’était que l’une de deux lunes de leur planète Yum et, de loin, ils préféraient sa voisine Yaxche, royaume des arbres gigantesques et des hôtels de luxe, pour passer leurs vacances. En temps de paix, en tout cas. Car depuis que les Ashtars dominaient leur système, Muan était devenu le siège du gouvernement local en exil. Les sbires du Bottel’ron, peu à l’aise dans un environnement trop venté qui desséchait leur peau, avaient bien du mal à y écraser toutes formes de rébellion. Pour le jeune Aar’on, la libération de Solphéra devait partir de ce magnifique petit caillou multicolore. C’était la raison pour laquelle, accompagné de son Kili’an bien aimé et du fidèle Éduan, il s’y était posé en priorité. Il fallait commencer par fédérer les résistants avant de laisser son armée se taper le reste du travail. D’ailleurs, il en était persuadé, cette bataille de Muan serait l’évènement le plus important de son règne. Là, à dos de Galos et avec un blond boudeur collé à ses omoplates, il écrirait sa légende, celle du plus merveilleux de tous les Aar’ons depuis le septième. Rien que d’y penser, il affichait un air particulièrement niais et débile.
– Bon, il nous faut rejoindre le champ de bataille au plus vite ! – rappela Éduan. On a perdu beaucoup de temps avec cette histoire de Loxodontamuan. D’ailleurs, je n’imaginai pas qu’il serait si long de recoudre le blond ! Enfin, les Kekchis attendent notre aide au plus vite. Heureusement qu'on leur a déjà envoyé notre armée. Nos hommes doivent déjà être sur place. Je suis sûr que, dès qu’ils verront apparaître l’Aar’on et son Kili’an, les soldats seront galvanisés et la victoire sera nôtre.
Si le brun était tout à fait d’accord avec cette analyse, ce n’était pas forcément le cas de son bien-aimé. Lui, la guerre, il en avait déjà marre. Là, il n’avait qu’une seule envie : retourner sur Thot se pieuter devant un bon dessin animé. Avec la petite mésaventure qui venait de lui arriver, forcément, il n’avait plus trop le goût de l’aventure. Pour le coup, à l’instant même où le Loxodontamuan, repu, l’avait relâché, il s’était jeté sur son Aa’on pour l’engueuler tout en essayant de retenir de la paume ce qui lui restait d’entrailles. Et que lui avait fait cet idiot de treizième pour s’excuser de l’avoir laissé souffrir aussi injustement ? Un bisou sur le bout du nez ! Un simple et ridicule bisou sur le bout du nez, en affichant un sourire complètement stupide et ravi ! Là, Kili’an avait retenu ses larmes et sa main droite, qui n’était pas passée loin de s’écraser sur la joue de son stupide amant. Avant de l’enlever de son entre jambe, il préférait quand même attendre qu’on le recouse un peu. Problème : après avoir été soigné, il avait simplement oublié pourquoi il était fâché. Enfin, ce n’était pas non plus comme si son cerveau pouvait stocker trop d’informations en même temps, et là, on venait de le gaver de détails inutiles à propos du plan d’attaque dont il n’avait strictement rien à faire. Ce ne fut donc que sur le dos d’Éduan, les bras accrochés au ventre de son brun, qu’il se rappela pourquoi il était censé faire la tête. Son Aar’on était complétement pourri. Et il n’existait même pas de service après ventre pour le changer !
– Un bisou ! Un simple bisou ! J’ai failli y passer, j’étais à deux doigts de crever, et l’autre, il me fait un bisou ! Ah, elle est bien gouvernée la Fédération ! J’te jure, j’pense sérieusement à retourner me faire congeler dans l’attente du prochain, parce que toi, c’est vraiment pas possible !
Un peu vexé, le treizième grommela. De une, il était faux de dire que son Kili’an était passé à deux doigts de mourir. À son avis, un seul doigt de Loxodontamuan aurait largement suffit. De deux, il faisait de son mieux, vraiment, mais il ne se sentait pas vraiment aidé. Rien que là, alors qu’ils volaient sur le dos d’Éduan à deux kilomètres d’altitude et subissaient des vents ultra violents, une troupe d’Ashtars ailés les avaient pris en chasse. Il avait besoin de se concentrer et de réfléchir, et certainement pas que son blond lui pique une crise. Ça allait, à la fin ! C’était quand même lui, l’Aar’on ! Il méritait un peu de respect ! Et il s’était laissé marcher sur les pieds trop longtemps. Son Kili’an allait voir ce qu’il allait voir.
– EH ! C’est moi le chef, ok mon bichon ? Alors maintenant, arrête de râler, où je ne te masserai pas les pieds ce soir ! C’est clair ?
Là, le brun était fier de lui. Pour la première fois en deux ans, il arrivait à faire preuve d’autorité ! Il avait la classe. Ça lui plaisait même pas mal, en fait. Il sentait son sang bouillir, comme si toute sa ligné l’encourageait. Ah ça, le Kili’an la ramenait moins, d’un seul coup ! Il ne l’entendait plus braire ! En réalité, il ne le sentait même plus contre ses hanches. C’était comme s’il avait complètement disparu. Pris d’un ignoble doute et d’une crainte monstre, le treizième tourna sa tête vers l’arrière. Ce qu’il vit lui glaça le sang. À la place de Kili’an… rien ! Son amant s’était réellement volatilisé.
– Mais… MON BLOND PUTAIN ? Éduan, t’aurais pas vu mon blond ? Me dit pas que les Ashtars l’ont touché quand même !
– Non, non ! – énonça calmement le Galos. Il a juste sauté par lui-même, au moment où tu parlais de ne pas caresser ses petits petons. Je crois qu’il l’a mal pris… Caractériel, hein ? Là, il doit être en train de bouder deux milles mètres plus bas, dans l’océan, s’il est toujours en vie. Bon, on fait quoi ? J’veux bien faire un détour pour aller le repêcher, mais on risque d’arriver en retard à la bataille. À toi de voir…
– ON VA CHERCHER MON BICHON ! JE VEUX MON BICHON !
– Rha… – rouspéta la monture. D’accord, d’accord, mais par pitié, arrête de faire ton Kili’an ! Un, c’est déjà insupportable, alors deux, j’vais pas tenir…
Changeant de cap, le fier Galos plongea vers la mer telle une fusée, histoire de semer ses poursuivants. Effleurant les eaux, lui et son passager se mirent à la recherche de quelques bulles d’air, trahissant sans doute la présence d’un blondinet frustré juste en dessous. Après plusieurs minutes particulièrement tendues, ils finirent par en retrouver la trace, sur un ilot voisin. Complètement détrempé, Kili’an s’était tiré hors des flots et marchait d’un pas décidé sur la plage en serrant les poignets menton levé. Toisant avec dédain le Krab qui l’habitait – les Krabs étaient une gigantesque espèce locale à carapace et à grosses pinces qui leur servaient à se fixer dans le sol et à maintenir leurs partenaires sexuels pendant l’accouplement –, il poursuivit sa route. En plus, pieds nus, il se déchirait la voute plantaire sur le sable brulant. Tout ça à cause de ce stupide Aar’on qui ne voulait pas les lui embrasser ! Il y avait de quoi être réellement et sincèrement furieux. Lui, en tout cas, ne faisait pas semblant ! Même les supplications du brun qui, à genoux, s’était jeté à ses mollets pour s’excuser ne suffirent pas à le calmer et à la détourner de sa route. Ce ne fut qu’au bout d’une dizaine de tours – l’île ne faisait qu’une petite centaine de mètres de circonférence – à repasser devant le brun et le Galos qu’il accepta le principe d’un protocole de paix et de sortie de bouderie. En échange de sa promesse d’arrêter de faire la tronche et de retourner au combat, il exigeait un massage quotidien de ses doigts de pieds, le droit d’aller faire pipi quand il en avait envie, un supplément de sauce à Nutella pour accompagner ses frittes ainsi que la pleine propriété de la télécommande pour choisir quoi regarder à la télé. Sur ce point, l’Aar’on se montra hésitant. Mathuz lui avait quand même souvent répété de ne jamais céder devant ce type de caprices, sans quoi toute sa légitimité serait anéantie. À la place, il proposa un principe de gâterie réciproque, que le jeune blond balaya du plat de la main : il prendrait la télécommande et la gâterie non-réciproque, et c’était son dernier mot. Satisfait de l’avancée des débats, le brun accepta de signer le traité en l’état, sans bien comprendre pourquoi Éduan se tapait fortement le crâne de désespoir sur le seul arbre du minuscule îlot.
– Tu vois mon bichon, c’est le problème avec les gens trop sérieux, ils voient toujours le négatif et ne regardent jamais plus loin que le bout de leur museau. Certes, j’ai consenti de lourds sacrifices, mais j’ai récupéré ton amour, et ça, pour le bien de Vojolakta, c’est le plus important et… Tu m’écoutes ? Non, sérieux, t’es obligé de copuler avec le seul Krab du coin pendant que je parle ? C’est blessant à la longue.
– Mais… c’est pas ma faute, ses pinces m’excitent ! Elles sont toutes douces ! Oh oui, t’es un gentil Krab, toi, hein ? Tu aimes quand je te lèche la pince, hein ? AIIIIE ! Aar’on ! Il… il.. il m’a pincé ! J’ai bobo !
Un sauvetage de petit blond au visage grimaçant recouvert de larmes plus tard, les trois compagnons reprirent la route. Ils avaient certes emmagasiné un sacré retard sur leur emploi du temps, mais tout n’était pas perdu. En se bougeant un peu, ils pouvaient arriver avant la fin des hostilités et éviter l’hécatombe injuste de centaines de pauvres Kekchis innocents sacrifiés sur l’autel de la haine, comme de simples Vashs masculines émasculées. Après plusieurs heures de vol, ils se posèrent non loin du principal champ de bataille de Muan, là où les rebelles avaient concentré toutes leurs forces pour venir au bout de la menace Ashtar. De l’avis du Bottel’ron, commandant en chef des forces Soljaminiène, c’était plutôt commode : cela permettait à ses soldats de massacrer dans le tas sans trop faire attention au pourquoi du comment. La tâche de diriger son armée n’avait étrangement pas été confié à un membre de son espèce, mais à un Avs, traître à sa cause et à son peuple, un certain Jar’no.
Toujours vêtu de rouge, l’Âminêtre, avait pacifiquement combattu le douzième sur le terrain politique pendant des années avant de se rendre compte que ses semblables, soumis à la force brune sans même le réaliser, ne le suivraient jamais de leur plein gré. À ses yeux, la guerre contre les Ashtars était une stupidité bien trop destructrice, et les siens avaient tout intérêt à signer la paix, fusse-t-elle séparée de l’Humanité. Les jeux politiques au sein de la Fédération avait rendu ce projet impossible. Véritable esthète et doté d’une grande culture et sagesse, Jar’no avait alors décidé de ressusciter l’anti-humanité, un groupuscule officiellement disparu sous le dixième Aar’on. À la tête de l’organisation, il avait fédéré à ses côtés tous ceux qui souhaitaient la chute de la lignée brune, pour qu’enfin une alternative moins meurtrière puisse être envisagée. Autant le dire directement, il n’était pas du tout le bienvenu aux partouzes diplomatiques, mais vraiment pas du tout. Par contre, le Bottel’ron avait rapidement compris qu’il avait tout intérêt à s’en faire un allié ! Un Av luttant contre la Fédération, c’était une excellente idée pour semer la zizanie dans les rangs de ses adversaires, avant de s’en doute s’en débarrasser d’une manière ou d’une autre. Pas dupe, Jar’no avait accepté de se rapprocher de ces monstres en espérant pouvoir, un jour, profiter de sa position particulière pour négocier la paix pour les siens tout en sauvant sa peau. Il n’y avait pas à dire, il était plutôt malin. En attendant, il massacrait du Kekchi et du soldat Humain, et il s’y prenait plutôt bien.
Dès qu’il le vit sur le champ de bataille, l’Aar’on grinça les dents. Encore un nouvel ennemi ! Comme s’il n’avait pas déjà assez de problème à l’intérieur avec son bien aimé aux cheveux dorés pour gérer ceux qui contestait son pouvoir et sa grandeur de l’extérieur. Avec une certaine arrogance, il laissa exploser son Vortication et somma l’Av de se rendre :
– Abandonne, Jar’no, tu n’as aucune chance. Tu ne peux pas lutter contre l’alliance du blond et du brun.
Un peu étonné, l’antihumain s’arrêta de bouger quelques instants. Même s’il ne se prenait pas pour le dieu des mathématiques, il savait normalement compter. Un brun, ça s’était bon, il l’avait juste devant lui. Par contre, le blond, il avait du mal à le voir.
– Heu, il est où, ton Kili’an ?
Un peu gêné, l’Aar’on se gratta l’arrière du crâne. Même si ce n’était pas très glorieux, il avait une très bonne explication à cette anomalie quantique. Voyant que son adversaire s’impatientait, il la bégaya :
– Bah, en fait, il avait envie de faire pipi… Donc on l’a laissé un peu à l’écart pour qu’il se soulage. Mais promis, il va arriver, hein ! Et ensuite, on va t’exploser la tronche, ça c’est sûr ! Mais voilà, quoi… J’voulais pas le frustrer, après, quand il a la vessie pleine, il est de mauvaise humeur…
Effaré, Jar’no plongea ses yeux dans une de ses nombreuses paumes et ordonna à son armée d’attaquer les maigres troupes venues en renfort des Kekchis. Très rapidement, l’Aar’on se retrouva submergé et s’effondra, blessé de toutes parts, aux pieds de l’antihumain. La voix grinçante, il lui attrapa la jambe et le fusilla des yeux.
– Mon… Mon Kili’an me vengera…
– Rho, ça va… – souffla Jar’no. T’es pas encore mort, hein ! Tu penses bien qu’entre te tuer à la guerre comme une larve ou t’exécuter avec les froufrous, l’orchestre et toutes les mondanités lors d’une cérémonie retransmise en directe partout dans l’univers, on va plutôt choisir la seconde. Donc rassure-toi, je ne vais pas te tuer tout de suite.
– Ouais ! – confirma d’un air particulièrement sarcastique le blond, de retour de sa petite commission, C’est aussi ce que m’a dit Éduan. D’après lui, le Bottel’ron te veut vivant, histoire de marquer les esprits et tout ça ! Du coup, tu crois que si je m’y prends assez vite pour réserver, j’pourrais avoir une bonne place ? Non parce que bon, la dernière fois qu’un Aar’on s’est fait exécuter publiquement, c’était sous le sixième ! C’est un truc encore plus rare que mes orgasmes ! Ah, d’ailleurs, à ce sujet, toujours d’après Éduan, si une fois dans ta vie, tu m’en donnais un, là, on pourrait p’têt avoir une Résonnance, et du coup te libérer. J’dis ça, j’dis rien, hein… Mais bon, si monsieur l’antihumain était d’accord, on pourrait p’têt essayer… Enfin, j’m’en fous, moi, hein… c’est pour toi et Vojolakta que j’dis ça… Moi, après, j’me suis fait un très bon pote Krab qui m’a laissé ses coordonnés tout à l’heure. Même s’il est un peu violent, il a une de ces pinces…
Particulièrement intrigué, Jar’no dévisagea cet étrange adolescent. S’il avait déjà entendu parler de ce duo où la logique semblait inversée et où le Kili’an était particulièrement insolent et n’en faisait qu’à sa tête, il ne s’imaginait pas que c’était à ce point-là. Piqué par la curiosité, il détacha l’Aar’on. Il avait une folle envie de voir ce que l’union de ces deux-là pouvait bien donner, et tant pis si cela lui causait des problèmes ou pire, sa défaite. Son esprit scientifique le poussait à autoriser l’expérience.
Conscient que l’avenir de Vojolakta se jouait à cet instant précis, l’Aar’on prit sa plus grande inspiration et se lança à l’assaut de son plus grand défi : faire jouir le garçon qu’il aimait.
Bon, ce fut un échec particulièrement cuisant. Après avoir dû s’y reprendre à six reprises pour trouver son chemin, il avait subi une malencontreuse panne érectile. Certes, c’était des choses qui pouvaient arriver à tout le monde, mais là, cela avait causé l’énervement de son Kili’an qui tapotait nerveusement du doigt sur le sol en soutenant sa tête de son autre main. Après quelques essais supplémentaires, le brun arriva enfin à trouver son rythme. Au seuil de la Résonnance, l’émotion qui avait parcouru son corps avait été tellement intense qu’il ne mit que cinq secondes à conclure, ce qui lui avait valu les foudres de son partenaire :
– PUTAIN ! MAIS C’EST PAS POSSIBLE ! IL VEUT ME FAIRE CHIALLER, CE CON ! J’AI JAMAIS VU ÇA ! EN DOUZE RÉINCARNATION, APRES AVOIR COUCHÉ AVEC LA MOITIÉ DE CE QUE VOJOLAKTA AVAIT DE MEMBRÉ, C’EST LA PREMIERE FOIS QU’ON ME FAIT UN COUP AUSSI FOIREUX !
Ah ça, l’adolescent avait beau ne pas avoir de grands souvenirs de ses vies passées, s’il y avait une chose dont il était sûr et certains, c’est qu’il venait de décrocher le gros lot. La déception était à son comble. Piteux, l’Aar’on s’était reculé et s’était mis à bouder dans un coin. Lui, il avait aimé ça. Même s’il avait été un peu long au démarrage et si la fin avait été un peu précipitée, il avait kiffé. Il ne comprenait pas du tout pourquoi son bichon se mettait en colère comme ça, ni même pourquoi Jar’no se roulait par terre en riant à gorge déployée et en tapant de ses multiples poings sur le sol. Franchement, il ne trouvait pas ça drôle du tout. C’était ses problèmes de couples, à la base, c’était privé et c’était mesquin de s’en moquer, même s’ils impactaient le devenir de toute la galaxie. Là, d’ailleurs, puisque c’était le sujet, la Fédération semblait assez mal barrée. À peine son étreinte avait-elle connue sa pitoyable conclusion que les Ashtars avaient repris leur entreprise de massacre. Sur le champ de bataille, il ne restait presque plus aucun Kekchi ni Humain debout. Il fallait fuir, au plus vite. Heureusement, pour cela, l’Aar’on et son Kili’an purent compter sur Éduan. Resté en arrière-plan pendant toute la bataille, le fier Galos avait profité d’un moment d’hilarité et de distraction de la part de Jar’no pour se jeter sur ses deux compagnons d’aventures et les balancer sur son dos en les attrapant par le bec.
– Partons. Notre assaut est un échec cuisant, il faut se replier au plus vite. Un petit vaisseau de commerce nous attend plus loin. Il ne nous permettra certainement pas de rentrer sur Thot, mais au moins, on devrait trouver une lune ou planète où se planquer en attendant des renforts !
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I’m gonna drop my single ‘I Don’t Wanna Let You Go’ on January 11, 2024! Pre-Order will start 12/11/2023.
This is the song that I sing in English, French, Spanish and Japanese🎤
Mi cancion “No Quiero Dejarte” va a estrenar el 11 de enero. Es la cancion que yo canto en espanol, ingles, frances y japones. 🎤
Je vais publier mon single « J’veux Pas Te Laisser Partir » le 11 janvier 2024 ! La précommande débutera le 11 décembre 2023. C'est la chanson que je chante en anglais, français, espagnol et japonais ! 🎤
最新シングル「I Don’t Wanna Let You Go」が2024年1月11日に発売します。予約開始が2023年12月11日から始まります。この曲は英語、フランス語、スペイン語そして日本語で歌っています🎤
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