Tumgik
#et là ? là il attend bien qu’ils soient seuls
jules-and-company · 1 year
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pierre bourdeau local therapist
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claudehenrion · 2 years
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La magie de Noël – ( II ) : Retour sur images...
  Deux phrases situent tout ce qui sépare ce qu'était ''la joie de Noël'' des ripailles saturnales actuelles, qui ne peuvent être dites ''magiques'' que par anti-phrase : ''Rien à Paris ne donne l'idée de ce qu’est Noël. Vous n'avez même pas la messe de minuit'' (E. de Guérin - Journal, 1834, p.29). Et : ''Quelle douceur, le soir, que la ribambelle de petites bottines, rangées pour Noël dans la cheminée et attendant saint Nicolas'' (Goncourt - Journal, 1863). Une ''Fête'', c'était avant tout une émotion profonde. C'était à leur horrible ''faire la féte'' ce que leur ''vivre ensemble'' est à notre ''amour du prochain'': même pas une caricature ! Il faut, de temps en temps, retourner aux fondamentaux et se demander ce que veut dire la ''Magie de Noël''.
Il ne faut jamais perdre de vue que, jusqu’à l’apparition du Christ dans l'Histoire, la notion de dieu était omni-présente, mais était une référence locale et tribale, fermée sur elle-même, et les religions monothéistes antérieures n’avaient pas dérogé à ce critère : Adonaï, le Dieu d’Abraham et de Moïse est “le Dieu d’Israël”, sans ambiguïté (ex. : “Seigneur, sauve Israël, ton peuple” - Ps 28-9. Ou bien : “Le Seigneur dit : je suis un père pour Israël ’’ - Jr 31, 7-9), tout comme Amon-Rè ou Aton étaient à l'Egypte, Ahura Mazda aux aryens, Tangata Manu rien qu’aux pascuans (ce qui limitait sa ’'toute puissance” aux 160 km² de Rapa-Nui !) ou Yo aux phéniciens… Zeus, sur son Olympe, était aux grecs, Jupiter au monde romain, Manitou aux seuls algonquins (et non à tous les “peaux-rouges”, comme on le croit souvent), Quetzalcóatl aux aztèques ou Mango-Capàc aux incas –et cetera…
NDLR : Exception amusante, Rome avait empilé dans son Panthéon la totalité des dieux adorés par les peuples conquis et intégrés à l’Imperium romanum… et ce, jusqu'à l'absurde : vers la fin du temps où l’Urbs et l’Orbis ne faisaient qu'un, on “adorait” à Rome 30 000 ‘’dieux’’ de toute sorte, de toute forme et de toute origine. (NDLR - Certains ont d’ailleurs vu dans cette “foultitude” l'origine de la célèbre apostrophe d'Obélix : “Ils sont fous, ces romains !“). On peut se demander quel rôle a joué cette dilution extrême de l'identité romaine dans l'effondrement d’un Empire géant et surpuissant, qui s'est trouvé désarmé devant la simple apparition d'une majuscule à “Dieu”. Cette voie, que je sache, n'a jamais été étudiée sérieusement.
Tout à coup éclate à la face de l’Humanité cette grande nouvelle : Dieu est un, et Il est universel ! C'est le sens de ''la Nuit de Noël'' : Dieu n’appartient plus à un seul peuple, pas même à ses seuls adorateurs, mais Il est là pour le monde. Et comme il est dit qu’Il “s’est fait Homme”, Il devient l’un des nôtres. Dieu oui, sans doute, mais à jamais solidaire de l’humanité, de toute l’Humanité passée, présente et à venir, quels que soient ses religions, ses croyances, ses choix philosophiques : un homme-Dieu et un Dieu-homme, tout en un… et en trois personnes, en plus ! Deux mille ans plus tard, l’humanité ne s’est pas complètement remise du choc d’une révélation qui dit : ”Il n'y a plus ni juif ni grec, il n'y a plus ni esclave ni homme libre, il n'y a plus ni homme ni femme,“ (Gal 3-28), malgré tant de tentatives bien ratées, en ”–isme’’, pour s'approprier cette idée “géniale” !
Parmi tant d'autres apports méconnus, ignorés ou mal identifiés du message christique, cette première “mondialisation” qu'a été l'idée d'un Dieu unique pour la terre tout entière a certainement été la plus bouleversante dans ses conséquences, et jusqu'à ce jour, c'est la seule “mondialisation” positive réussie ! Cette idée a été reprise ensuite, sous des formes variées… dont l'Islam est à la fois un bel exemple et un superbe contre-exemple : Allah, Dieu unique s'il en est, exige la conversion des hommes, et il est donc à la fois universel et spécifique, appelé, disent-ils, à régner sur toute la Terre... si elle se donne à Lui..  D'autres copies de très mauvaise qualité ont pris des formes plus avariées que variées, comme le communisme et les socialismes, spéculations à prétentions internationalistes qui prétendaient représenter une “vérité” qui n'était que leur mensonge… et qui ont très vite trouvé et prouvé les limites catastrophiques de leur projet sans issue possible.
Quoi qu'il en soit, voilà soudain le monde pourvu d'un Dieu unique, universel, indépendant de l'identité de ses adorateurs, le même pour tous… et qui va proclamer l'égalité “devant sa face” de tous les hommes, femmes, “juifs ou gentils”, pécheurs ou saints… qu'il va aimer aussi fort qu'il aurait voulu qu'ils s'aiment les uns les autres ! Une séparation du type “je t'aime… moi non plus” entre ceux qui croient et ceux qui refusent de croire va se trouver là un sujet de querelle à vocation d'éternité. Après la réhabilitation en cours des contenus si vilipendés de la Bible par la science, la suite de l'histoire de la longue aventure de l'Homme sur la Terre va se retrouver marquée à jamais par la révélation christique.(NDLR : ne devrait-il pas y avoir un peu tout ça... dans leur ‘’magie de Noël’’ ?).
Je suis toujours rempli d’admiration devant les récits bibliques, si proches de ce que nos découvertes scientifiques nous proposent de plus nouveau, tellement à l’opposé des théories empiriques et “orientées” (qui étaient baptisées “la Science” il y a un demi-siècle à peine), si poétiques aussi mais si limpides dans leur vérité assez proche de ce que les hommes voyaient ou sentaient intuitivement... mais ont mis tant de temps à (re) trouver, à comprendre et à démontrer (parfois dans la douleur) : tout était disponible depuis les premiers âges de notre conscience en tant qu’humanité structurée en société... Quant à savoir comment un petit peuple pauvre, sans ressources, qui errait sur des terres arides il y a 5 mille ans, a pu entrevoir autant de réponses à des questions qui ne se posaient pas encore… c'est une autre histoire, dont nous parlerons peut-être, une autre fois.
Mais les actuels soubresauts du monde et les hoquets de l'Histoire devraient nous encourager à remettre sur ''le métier'' une des questions ''interdites'' : est-ce qu'une des clés du futur ne se trouverait pas dans une convergence  et dans une harmonie retrouvées, entre les sciences et le judéo-christianisme, ces deux façons jusque là présentées comme antagonistes de regarder l’humanité ? Cette hypothèse, comme tout ce qui est nouveau, est séduisante et inquiétante… mais la situation actuelle de notre planète est trop éloignée du succès pour qu'il ne soit pas recommandé d'explorer des avenues qui ont été jusque là négligées… Je voudrais tant espérer que les “billets” de ces derniers jours aient, même un tout petit peu, fait “bouger les lignes” chez quelques lecteurs. Ce serait un beau cadeau de Noël !
Devant le paradoxal '’échec du succès’’ de notre civilisation, on ne peut plus continuer à regarder le monde avec un seul œil : comme l’a dit le philosophe des sciences et épistémologiste Paul Feyerabend (cf. * infra), le risque est grand que ‘’la science telle que nous la connaissons aujourd'hui engendre un monstre, à l'avenir’’… A la question suivante : “où sont les Plans ''B’’, vous connaissez la réponse, comme moi : il n'y en a pas. C'est un drame, au moment où les progrès de la science nous ont entr'ouvert une porte de sortie, via l'éternité de l'ADN : la vie a désormais une autre ’'fin’’ que le tombeau, et nous un autre destin que celui de la fourmi écrasée. Un petit pas pour l'homme, un grand pas pour l'Humanité.
Alors ? Dieu : avec nous, ou contre nous, à Noël ? La magie, c'est... ''tous ensemble'' ou ''les uns contre les autres'' ? Si les nombreuses usines à gaz qu'a tire-bouchonnées l'humanité depuis 3 siècles avaient offert la moindre alternative ou le plus petit intérêt, cela se serait su et propagé, et cette question serait inutile. D'autant qu’on sait, maintenant, que “Dieu n’est plus seulement la conséquence d’une foi héritée de nos ancêtres crédules, mais la conclusion de références enrichies par les progrès les plus récents des sciences” (Harari, Homo Deus).
La rigidité des ultimes adorateurs, complètement démodés, de théories qui, datant de 1775, sont plus démodées encore, a fait perdre tout sens à Noël… remplacé par un RIEN majuscule, sans aucun profit pour personne. Devant les dangers qui nous menacent de toute part, ayons le courage de tourner le dos aux mensonges démontrés de la ''doxa''.  De tout cœur, je vous souhaite d'avoir la chance de retrouver la véritable Magie de Noël : ''il le vaut bien” !
H-Cl.
( * ). Paul Feyerabend, que j'ai découvert pendant mes études sur l'épistémologie, en Sorbonne, mérite mieux que l'injuste anonymat où la cuistrerie ambiante –et ses propositions incompatibles avec le soi-disant ''macronisme'' (qui n'est rien, et donc n’existe pas) l'ont confiné. Il fut sans doute le premier des ''complotistes'' ! Nous lui consacrerons très bientôt un ''billet'' qu'il mérite. C'est lui qui s'insurgeait contre la tentation de faire de la science un prescripteur d'ordre social, ce qui n'a aucun rapport avec elle. Et c'est à lui que je pense quand j'entends nos nuls-au-pouvoir prouver leur inculture en se retranchant (du covid à la réintégration des soignants non-vaccinés)  derrière une pseudo- ''autorité scientifique'' dont ce n'est ni le boulot ni l'objet, pour des décisions-horreur-erreur hors de toute approche scientifique.
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swedesinstockholm · 2 years
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journal de let’s move pt.3
24.01
j’étais chez édith ce soir pour répéter avec le groupe, j’aime pas édith, elle a décrété que c’était moi qui allait me charger d’acheter un cadeau à cybille, sans vraiment me laisser le choix de refuser sinon je passais pour une feignasse ingrate. elle a écrit un texte un peu neuneu en plus qui commence pour si belle cybille et je sais pas pourquoi ça m’énerve autant, je veux la garder pour moi toute seule, c’est pas une tasse et des chocolats que je veux lui offrir, c’est moi toute entière, et en guise de carte, je veux lui écrire un roman. je pensais à mon poème de lundi dernier qui s’appelle ce que la sibylle m’a dit, et à toute mon histoire avec la figure de la sibylle de cumes, et puis cybille la danseuse qui apparait dans ma vie au même moment où je fais mes débuts sur la scène littéraire belge avec la sibylle et qui a réussi l’exploit de me faire danser en public et d’aimer ça ET qui m’a offert l’opportunité de chanter seule sur la scène du grand théâtre. je sais pas, qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire? 
elle dit pestacle au lieu de spectacle. je suis sûre qu’à dix ans je serais déjà tombée amoureuse d’elle. ou elle m’aurait fascinée en tout cas. elle a ce truc de jolie fille à l’aise qui a de la répartie qui m’a toujours fascinée, qui saute sur les gens avec son petit corps de danseuse et qui charme tout le monde avec ses longs longs cheveux bruns lisses et sa peau un peu matte de fille du sud, sa baby face et sa douceur d’ange. à un moment je la regardais monter les marches avec un panier à linge sous le bras, dans sa veste à capuche bariolée et ses deux tresses de boxeuse, et je me l’imaginais chez elle en train de faire une machine, dans sa vie de tous les jours, avec ses enfants.
26.01
je viens de me passer de l’huile d’arnica sur les cuisses avant d’aller au lit, j’adore les périodes où je dois me passer de l’arnica sur les cuisses, ça veut dire qu’il se passe des choses. ce soir pendant la générale on a enfin vu la partie techno post mary poppins qui m’angoissait parce qu’y a pas de choré, y faut juste se lâcher, et c’était la meilleure partie de tout le spectacle. zéro trace du trauma, je l’ai jeté à la poubelle, par dessus l’épaule comme dans la choré d’america, celle qui fait je mange, je réfléchis, poche billets billets je jette tout je vomis vomis on m’attrape on m’attrape on m’étrangle je tombe par terre. j’avais pas envie que ça s’arrête, j’avais envie que tous les projecteurs soient braqués sur moi en train de m’agiter dans tous les sens au milieu de la salle. c’était inédit. j’ai écrit à m. que j’étais guérie. j’ai l’impression que tout un nouveau monde s’ouvre à moi. je veux plus rien faire d’autre que d’être sur scène de chanter et de danser. toute autre occupation est nulle. sauf écrire.
pendant que j’attendais le tram pour rentrer je regardais éléonore qui discutait avec les musiciens sur le quai d’en face, ils le prenaient en sens inverse pour rentrer à l’hôtel et je les enviais avec chaque fibre de mon corps, je les enviais tellement que ça me faisait mal. éléonore est ma nouvelle louisa. nos regards arrêtent pas de se croiser depuis le weekend dernier et il m’en faut pas plus. j’ai vu sur fb qu’elle était mariée à une femme et maintenant je l’aime encore mille fois plus qu’avant. après avoir chanté je me suis assise à côté d’elle sur une caisse et elle m’a dit que j’avais très bien chanté mais je crois que ça faisait partie de la scène et puis à la fin de la choré d’all that jazz cybille s’est relevée avec son cul contre le mien et je veux pas retourner à ma vie de non scène. en attendant le tram une femme m’a dit c’est vous qui chantiez sur scène au début? on aurait dit une pro!  UNE PRO. pour la générale j’avais peur que le stress me fasse un trou noir ou que ça m’étrangle la voix mais non ma voix était bien là et moi aussi, je me sentais comme à la maison, dans mon élément, j’arrive toujours pas à croire que ce soit tombé sur moi. si ç’avait été quelqu’un d’autre à ma place j’aurais pas survécu à ma jalousie.
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christophe76460 · 7 months
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07-222 Une trousse d’écolier et une lettre…
L'adresse est : https://soundcloud.com/jlgaillard/une-trousse-decolier-et-une-lettre
Cette histoire nous vient d'un chrétien très engagé auprès des enfants et capable de bien conseiller parents et enfants. Il raconte :
Je préparais un exposé que je devais donner ce soir-là dans un collège de l'autre côté de la ville, quand le téléphone sonna.
Une femme qui m’était alors inconnue me dit qu'elle était mourante, et qu'elle laissait derrière elle sept enfants. Sa psychologue lui avait conseillé de ne rien dire à son fils de sa mort prochaine, pensant qu'il ne supporterait pas le choc. Cette femme n'était pas en paix avec ce conseil.
J'étais alors connu pour mon expérience auprès des enfants qui venaient de perdre un parent, et elle voulait savoir ce que j'en pensais.
Bien sûr il est difficile d'être trop « carré » en répondant à de telles questions et je lui répondis que c'était elle seule qui pouvait prendre une décision, selon ce que lui disait son cœur. J'en profitai pour l'inviter à la conférence ce soir-là puisque j'allais justement parler de ce sujet.
Le soir, je la reconnus tout de suite en voyant arriver dans la salle une femme très fragile, soutenue par deux personnes.
Dans mon prêche, j’exposai que les enfants discernent et ressentent eux-mêmes la vérité, sans qu'on ait besoin de la leur dire. Toutefois, les enfants sont également sensibles et ils attendent souvent des adultes qu’ils parlent les premiers de leurs soucis et leurs craintes.
J'ajoutai que les enfants savent gérer la vérité beaucoup mieux que ne le pensent les adultes, et que les choses cachées, qu'ils ressentent de toute façon, leur sont plus difficiles à accepter. Respecter les enfants implique aussi qu'ils soient partie prenante de la tristesse familiale et qu'ils n'en soient point exclus.
Cette femme avait donc entendu tout ce qui lui était nécessaire pour prendre sa décision. Elle vint ensuite me voir pour me remercier, les yeux remplis de larmes : « j'ai compris, me dit-elle, et je ferai cela dès ce soir. »
Le lendemain matin, elle me rappela. Elle m’expliqua en sanglotant qu’en rentrant de la réunion, elle avait réveillé son fils et avait commencé à lui dire doucement : « J'ai quelque chose à te dire. »
Immédiatement son fils l'avait arrêtée: « Oh, maman, c'est maintenant que tu m'annonces que tu es mourante». Ils pleuraient tous les deux. Son fils sortit ensuite de son lit en disant : « J'ai préparé quelque chose pour toi » Il alla vers un tiroir d'où il sortit un plumier sale, caché dans une boîte au fond de laquelle il y avait une lettre. Il y avait déjà griffonné ces mots si simples : « Au revoir Maman, je t'aimerai toujours. »
Et le conseiller termine son histoire en disant :
« L'avait-il écrite depuis longtemps cette lettre ? Je ne le sais pas. Mais deux jours plus tard, la maman mourut. Dans son cercueil, on plaça un plumier sale et une lettre. »
#lettre #conseiller #savoir #mourir #cercueil #plumier #fils #reveiller #aimer #griffonner #boite #plumier #mots #histoire #maman #chretien #engage #enfant #enfants #exposé #conseils #paix #coeur #conférence #sensible #difficile #accepter #vérité
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franckdoutrery · 9 months
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L’homme de la Saint-Sylvestre
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Au jour de l’An, les habitants de la Nouvelle Zélande ont le privilège (dont ils jouissent d’ailleurs tous les autres jours) de voir le soleil se lever bien avant nous. L’astre surgit à l’est et inonde la mer d’une « aurore aux doigts rosés », selon l’expression du vieil Homère. Aussi sont-ils les premiers à entrer dans le Nouvel An, sans avoir jamais fait quoi que ce soit pour mériter cette faveur. C’est l’heure à laquelle ils sortent dans les rues pour faire un charivari avec tous les ustensiles de cuisine qui leur tombent sous la main : casseroles, bassines, marmites, qu’ils cognent comme des grosses caisses de fanfares, afin de chasser les mauvais esprits. Ceux-ci s’enfuient la queue entre les jambes (des queues et des jambes d’esprits, j’entends) et sans demander leur reste. 
Pendant ce temps, la Terre continue de tourner autour de son axe incliné, permettant aux océans et continents d’accéder au Nouvel An au gré des longitudes. Les derniers à tourner la page du 31 décembre sont les habitants de l’archipel d’Hawaï, perdu depuis toujours dans l’Océan Pacifique. Or le monde étant rond comme une pastèque, il eût suffi que le méridien de Greenwich se déplaçât de quelques degrés vers l’est – disons d’une tranche verticale du fruit –, pour que les Hawaïens soient les premiers à amorcer le Nouvel An. Mais comme l’évangile leur fut jadis prêché par le Père Damien à Molokai, ils se consolent à l’idée que « les derniers seront les premiers ». 
Entre ces deux extrémités du globe et les décalages horaires qui s’ensuivent, l’homme réveillonne de la façon la plus diverse. Les anciens Aztèques (du moins ceux de Jacques Soustelle) croyaient que le Soleil, qu’ils appelaient Quetzalcóatl, menaçait de disparaître tous les quatre ans à minuit, si on ne lui sacrifiait quelques milliers d’hommes. Ce qui ne se fait plus. Du moins pas au Nouvel An. Désormais l’homme boit du champagne et embrasse ses semblables sous le gui. Parfois il met le masque de Fernandel ou de Poutine, sort cotillons et serpentins et danse une folle farandole. D’autres fois, pour une raison connue du seul Danois, il se déchausse, monte sur une chaise et attend le douzième coup de minuit pour en descendre. (Où l’on voit qu’au Danemark, l’homme ne monte jamais sur une chaise sans ôter ses souliers ; suivons cet exemple édifiant !) Ailleurs encore, comme en Russie, il ouvre portes et fenêtres pour laisser entrer le Nouvel An. Si le premier passant franchit le seuil en avançant le pied droit, l’année sera faste. Sinon, gare au mauvais sort ! 
Et que l’homme ne mange-t-il pas à la Saint-Sylvestre ! Une cuillerée de lentilles au Portugal, une carpe farcie dont il garde les écailles porte-bonheur en Pologne, un raisin sec à chaque coup de minuit en Espagne, un gâteau de riz au lait truffé d’une amande en Norvège, des fruits ronds qui favorisent la prospérité en Italie, des lamelles de thon blanc à Hawaï. Et que ne boit-il pas ! Outre du Roederer ou du Veuve Clicquot, il sort de derrière les fagots des Pétrus millésimés, des Châteaux Margaux, voire des alcools forts, des eaux-de-vie titrant 60%, des chartreuses, des fines ... 
Et puis il y a les étrennes ! Depuis au moins quinze jours, l’homme se soucie de son prochain. A preuve, il s’interroge sur le cadeau à offrir à son grand-père, qui n’en a plus pour longtemps et dont il espère hériter la montre à gousset et la veste en velours côtelé. L’ancêtre pourrait recevoir une cravate italienne en soie, mais c’était déjà la surprise de l’année dernière et il s’en est servi comme ceinture de pyjama. Un passe-montagne, voilà ce qu’il lui faut, vu le peu de cheveux qui lui reste ! Un bonnet crocheté avec toutes les couleurs de l’arc en ciel. Mais chut, c’est un secret ! Et que recevront les enfants ? Un bilboquet par ci, un cheval bascule par-là. Un meccano peut-être, ou un Nain jaune ? Car l’homme se souvient du sage soufi disant : « Ce que tu donnes est à toi pour toujours, ce que tu gardes est perdu à jamais ».
Sitôt les cadeaux déballés, on passe aux résolutions. Car il en faut à chaque réveillon. Dans une nuit où les spiritueux déteignent volontiers sur le spirituel, l’homme en formule qui ressemblent tantôt à des vœux de confessionnal, tantôt à des serments d’ivrogne. Pour perdre du poids, il promet de faire du sport. C’est ainsi que dès demain, installé confortablement dans son canapé en cuir caramel, il regardera la finale de rugby à la télévision. Et pour pouvoir serrer sa ceinture d’un cran, il ne touchera plus aux friandises. Ni aux mignardises. Il se couchera sans dessert mais avec une pastille contre les reflux gastriques ou une tisane d’une haute valeur dormitive. Et dans son rêve, il entrera dans l’année nouvelle par une porte dérobée, qu’il franchira du pied droit. 
Et c’est ainsi qu’Allah est grand.
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problematicseries · 9 months
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NEW FANFIC SERIE - PROBLEMATIC SEASON 3
18+ content, minors dni
/!\ MAJOR SMUT, +18 CONTENT /!\
NOTE : this is all for fun, please keep in mind that no hate is sent to any of the people mentioned, THIS IS A FANFIC FOR FUN 🩷
All of the people mentioned in the fanfic are adults
FR FANFIC
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EPISODE 5 PARTIE 2 : BLOOD BATH
“Bonsoir” il te répond.
Tu baisses les yeux, à hauteur de sa région pelvienne et lui dit “attends…. tu bandes là ?”
Il se retourne et rit.
Tu lèves les yeux au ciel et te redresse en restant assise par terre avant de lui répondre “Qu’est ce que tu fais là ? Tu m’a fait super peur espèce d’abruti”. en fronçant les sourcils.
“Oui désolé, c’était jouissif de te voir avoir aussi peur, tu l’as bien mérité” dit-il en se retournant vers toi.
Vous vous regardez plusieurs minutes, tu te demandes ce qu’il fait là.
Il se baisse afin de ramasser son masque et l’attache sur la ceinture de son pantalon.
“Tu comptes rester assise dans le noir ?” te dit Intak en te regardant ne pas bouger.
“Je me suis fait super mal au genou Intak” tu lui répond en regardant ta petite égratignure.
Intak soupire et s’approche de toi avant de te porter dans ses bras.
Vous vous dirigez vers Nymphéa avec tes indications.
Portée par Intak, tu ressens la chaleur de ses bras musclés autour de toi, la fermeté de ses pectoraux, sa force masculine te donnant une sensation de sécurité. Son regard, empreint de confiance, croise le tien alors qu'il te conduit en direction de Nymphéa.
“On est arrivé à ton château princesse ?” dit-il en arrivant devant la résidence.
“Oui” tu lui réponds en descendant de ses bras.
“Ah bah tu pouvais marcher” dit-il, regardant avec insistance tes jambes mises en avant dans ton costume.
Tu ricanes en ouvrant la porte de la résidence. Tu fais entrer Intak et lui indique de t’attendre quelques secondes le temps que tu ailles chercher ta batterie et ton câble dans ta chambre.
Tu rentres dans ta chambre et vois par la baie vitrée qu’il n’y a vraiment personne dans le campus, tous les étudiants sont bien à la résidence ShinSoo.
Tu t’approches de ton dressing et commences à fouiller dans tes sacs à main.
Alors que tu cherches ta batterie dans tes sacs à main, ne te souvenant plus dans quel sac tu l’a laissé, tu entends “Tu te rends compte que tu as laissé rentrer un inconnu avec toi dans la résidence, et que tu es seule ?”.
Tu te retournes et vois Intak en caleçon, son corps sculpté dans la pierre, de ses abdominaux saillant à ses pectoraux imposants; emplis de sang.
Tu jettes un coup d’œil à sa main droite, qui tient un couteau de votre cuisine.
“Qu’est ce qu- Tu vas bien Intak ?” tu lui demandes, il a vraiment poussé Halloween au maximum cette année.
“Je ne pourrais pas aller mieux” dit-il en s’approchant, fermant la porte derrière lui.
Son regard t’effraie, les sourcils froncés, ses yeux sont empli de désir mais il y a une autre lueur que tu n’arrives pas à décrire, cette lueur est assez intense pour te donner des frissons dans toute ta colonne vertébrale.
“Intak arrête, tu me fais peur” tu lui dis dis en t’adossant, assise contre le mur.
Malgré ton annonce, Intak continue de se rapprocher, son corps plein de sang, de sa gorge jusqu’à ses pieds.
Il s’arrête devant toi et se baisse pour que ses yeux soient à ta hauteur avant qu’il en réponde “Je sais, et ça m’excite”.
La lame de son couteau se rapproche dangereusement de ta gorge alors qu’il trace les contours de ta mâchoire avec la pointe du couteau.
Ton menton en l’air, tu n’oses pas bouger, il regarde la lame suivre le contour de ta mâchoire avec un sourire en coin qui ne te rassure absolument pas.
“Tu es si belle quand tu gardes la bouche fermée, au moins tu ne blesses personne” continue t’il, en faisant glisser le dos de la lame sur ta joue.
La peur se mélange à l’excitation, tu ne peux décrire la sensation que tu ressens actuellement, tes sens sont en ébullition.
Du parfum d’Intak, a la froideur de la lame sur ta joue, de la vue sur ses abdominaux pleins de sang à son souffle contre ton cou… tu essaies de garder ton calme mais tu sens que ton corps t’envoie des signes t’indiquant que tu aime beaucoup trop la situation.
Intak s’approche de ton cou, la lame toujours sur ton autre joue.
Il prend une grande inspiration en sentant ton parfum avant de grogner et lécher ton cou.
Tu laisses échapper un léger gémissement, tentant bien tant que mal de ne faire aucun bruit.
Intak se place le regard face au tiens avec un sourire en coin, les yeux parlant à sa place.
Il regarde autour de lui avant de te dire “Bouge pas” d’un ton autoritaire.
Ne sachant pas à quelle facette d’Intak tu as affaire ce soir, tu décides de l’écouter.
Il attrape une ceinture dans ton dressing, il se rapproche de toi, mets le couteau horizontalement entre ses dents pour qu’il puisse utiliser ses deux mains et t’attaches les mains dans le dos.
Inquiète (mais excitée), tu lui demandes sur un ton tremblant “Ne me fais pas de mal s’il te plaît Intak”.
Il se retourne vers toi, les sourcils froncés, il mets la lame du couteau sous ta gorge avant de répondre “Je t’ai dis de te taire”.
Tu ravales la salive.
Intak souris, il fais glisser la lame du couteau doucement, allant de ta gorge à tes clavicules, descendant jusqu’à ta poitrine.
Il attrape le body recouvrant ta poitrine avant de prendre un long élan avec le bras afin de t’envoyer un coup de couteau.
Sous la pression, tu fermes les yeux, te préparant au coup de couteau.
———POV IROHA———
*1h20 plus tôt*
“VA T’AMUSER MA BELLEEEE” crie iroha dans ta direction, te voyant fuir avec Junghwan dans ce qui semble être un placard à balais.
Iroha reste assise sur les escaliers et soupire, se retrouvant seule.
“Fais chier” dit-elle.
Un homme grand et brun, probablement déguisé en vampire du peu qu’elle voit, s’approche d’elle.
“Oh Iroha, tu vas bien ?” demande Jake
“Bonsoir Jake, ça va” répond Iroha, essayant d’aligner les mots correctement afin de ne pas paraître saoule, souriant à Jake; sa rose à la main.
“Cool, bonne soirée” dit-il en lui faisant signe, s’apprêtant à reprendre les escaliers.
“NON ATTENDS” crie Iroha, essayant de se relever difficilement en s’appuyant à la rambarde.
“T’es sûre que ça va ?” répond Jake, regardant Iroha avec un sourcil levé.
“J’ai bu que 2 verres promis” dit-elle en montrant (encore) 3 doigts.
Jake secoue la tête et se rapproche d’elle, se plaçant à côté d’elle, sa main sur sa taille. Iroha pose son bras gauche sur les larges épaules de Jake alors qu’il l’aide à monter les escaliers.
Une fois arrivés à l’étage, Iroha ricanne “Wow quelle force” d’un ton aguicheur.
Jake la regarde de haut en bas avant de répondre “Vu tes chaussures je comprends que t’arrives pas à monter les marches avec ça” avant de continuer “Mais t’as pas d’amies toi ?”
Iroha le regarde, mettant quelques secondes à répondre, caressant sa rose sur sa poitrine avant de lui dire “Si, j’ai des amies” en lui faisant un clin d’œil.
Jake lève les yeux au ciel avant de répondre “Bah elles sont où tes amies alors ?”
“Elles BAISENT, elles ont de la chance elles.” répond Iroha en faisant la moue.
“Mais elle est complètement fêlée cette meuf” marmonne Jake.
Iroha se rapproche de Jake, caresse son torse avec sa rose en répondant “Tu veux pas me baiser ?” en faisant des yeux de biche. L’alcool ayant prit totale possession de son corps.
“Non” répond Jake froidement en la regardant dans les yeux.
“Tu préfères baiser ton pote Jay ? J’en étais sûr que tu préférais les mecs” répond Iroha en croisant les bras.
Jake soupire, mettant sa main sur son front.
“Va prendre de l’eau au bar j’arrive” lui répond Jake avant de continuer “Tu vois le bar là bas ? Va la bas, je vais te chercher des dolipranes pour t’éviter une gueule de bois monumentale demain, j’en ai pour 5 minutes, commande de l’EAU. D’accord ? de l’EAU DU ROBINET” lui dit-il en articulant bien.
“D’accord Jakyyy” répond Iroha en se mordant les lèvres.
Jake passe sa main derrière la nuque d’Iroha afin que son regard soit plongé dans le sien avant de répondre “Ne m’appelle pas Jaky, c’est clair ?”.
“Ok Jake” réponds Iroha, s’approchant du visage de Jake.
Jake relâche sa nuque afin de prendre de la distance avec Iroha, elle perd l’équilibre.
Alors qu’elle s’appuie contre le mur pour s’assoir par terre, Jake s’agenouille et lui retire ses chaussures à talons.
Iroha regarde avec envie les mains de Jake.
Jake lui retire délicatement ses chaussures à talons avant de les prendre avec lui “Je te les rendrais quand t’aura bu de l’eau, aller debout princesse” dit-il en l’aidant à se relever.
“Je suis là dans 5/10 minutes, bouge pas du bar s’il te plaît” lui dit Jake avant de prendre les escaliers dans le sens inverse.
Iroha regarde Jake partir, son côté attentionné touche beaucoup Iroha.
“Il est trop sexy” dit-elle en titubant vers le bar.
Après une ascension plus que compliquée, Iroha s’approche du bar et demande “Un verre d’eau du ROBINET stp”.
Le barmaid répond “On a pas de robinet mais on a de l’eau plate en bouteille, ça vous va ?”
“NON IL ME FAUT DE L’EAU DU ROBINET SINON JAKE ME BAISERA PAS ET IL ME RENDRA PAS MES CHAUSSURES” répond Iroha en s’énervant.
Le barmaid juge Iroha du regard, avant de mettre de l’eau en bouteille dans un verre et lui répondre “Et voilà un verre d’eau du robinet pour la princesse bourrax”.
“Mercii” dit-elle avant d’engloutir les 30cl d’eau en une fraction de seconde.
Ning s’approche d’Iroha.
“Mais, t’as perdu tes chaussures ?” demande Ning à Iroha, regardant ses pieds.
“Non c’est Jake qui les a prises” répond Iroha en boudant.
“Jake ? mais … bon c’est pas grave, je vais dire que je comprends tout” répond Ning en ricanant.
“Il a dit que si je buvais de l’eau il me baiserait” répond Iroha, les bras croisés.
“QUOI” répond Ning avant de réaliser et continue “Mais t’es déchirée Iroha ?”
“Non…. ou alors un petit peu” dit-elle en faisant un petit écart avec son pouce et son index.
Ning ricanne alors qu’Hunter s’approche d’elle.
“EN VOILÀ UN LAPIN SEXY” s’exclame Iroha en riant.
“On peut aller discuter dehors stp ?” dit Hunter à Ning, visiblement préoccupé.
Ning fait signe à Iroha avant de lui dire “Fais attention à toi, on se revoit plus tard !” en lui faisant un bisous sur la joue.
Iroha reste assise plusieurs minutes au bar.
“J’ai trop envie de pisser, il fout quoi Jake” dit-elle en regardant autour d’elle.
Iroha se lève et cherche les toilettes.
Elle titube dans les couloirs en s’appuyant difficilement contre les murs.
Iroha trouve les toilettes et va se soulager.
Elle ressort des toilettes et essaie de se rendre à nouveau dans la salle où Jake a dit qu’il la retrouverait.
Iroha tient sa tête, elle a soudainement super mal au crâne.
“FAIS CHIER BORDEL” crie t’elle.
“Tout va bien princesse ?” lui dit Taesan, posant sa main contre le mur, lui bloquant la route.
“Oh Taeson..j’ai super mal au crâne” répond Iroha, son mal de crâne s’intensifiant.
“Je tombe à pic alors” dit-il en l’aidant à marcher.
Alors qu’il va dans une direction, Iroha lui dit “Attends je devais rejoindre la salle là bas”
Il répond “J’ai une meilleure idée, tu veux que je te soulage ton mal de crâne ?”
“Hmoui” répond Iroha en se tenant le crâne.
Taesan et Iroha traversent la résidence avant d’arriver dans la cuisine de la résidence ShinSoo.
Taesan jette un coup d’œil, voyant la pièce vide, il rentre avec Iroha et l’assoie sur la plan de travail.
“C’est froid” dit Iroha, les fesses sur le plan de travail en métal.
Taesan pose ses mains sur sa taille avant de tirer Iroha contre lui.
Taesan bouge les cheveux d’Iroha sur le côté alors qu’il commence à lui embrasser la nuque.
“Arrête Taesan qu’est ce que tu fais” dit Iroha en le repoussant.
“Détends toi princesse, je vais te soulager ton mal de crâne” répond t’il entre quelques baisers.
Taesan arrache l’un de ses lacets de sa botte avant d’attacher les mains d’Iroha.
Il la couche sur le plan de travail avant de se mettre au dessus d’elle.
“LÂCHE MOI TAESAN” crie Iroha dans la cuisine.
“Laisse toi faire bordel” répond Taesan en l’étranglant.
Iroha se met à pleurer alors que Taesan est en train d’embrasser sa poitrine.
“A L’AIDE” crie Iroha avant de se faire gifler violemment par Taesan avant qu’il ne lui réponde en fronçant les sourcils et murmurant “Ferme la”.
Iroha continue de pleurer alors que les baisers de Taesan descendent sur le ventre d’Iroha.
Iroha semble submergée par un sentiment de désespoir. Son regard trahit une lueur de découragement, laissant transparaître une vulnérabilité momentanée face à Taesan, ayant largement le dessus sur elle.
“Iroha ? T’es là ?”
Iroha reconnaît la voix de Jake, étant dans les parages, probablement en train de la chercher.
“JAKE JE SUIS DANS LA CUI-“ hurle Iroha en pleurant avant de se prendre une nouvelle gifle de Taesan avant qu’il ne pose ses deux mains sur la gorge d’Iroha, l’étranglant.
Iroha ressent une terreur envahissante alors que la pression de l'étranglement se fait sentir sur son cou. Chaque instant semble durer une éternité, et la panique s'installe profondément. La vulnérabilité et la lutte contre l'oppression créent une tension palpable, faisant naître une angoisse intense et un sentiment d'impuissance.
Iroha se débat mais Taesan ne semble pas ressentir les coups, elle lui griffe le visage avec ses ongles mais il ne bouge pas d’un poil. La colère et la fureur peuvent se lire dans le regard de Taesan.
Alors qu’Iroha commence à perdre connaissance, Jake ouvre la porte de la cuisine et aperçoit Taesan sur Iroha.
“LÂCHE LA” hurle Jake alors qu’il attrape le Taesan par le dos avant de l’envoyer par terre.
“Ça va ? Iroha réponds moi, IROHA” crie Jake en prenant le pouls d’Iroha, en train de reprendre connaissance sur le plan de travail.
Taesan se relève, regarde Jake et lui dit en riant “Elle est délicieuse” avant de se lécher les lèvres.
Jake remarque que les mains d’Iroha sont attachées dans son dos.
“ESPECE DE PORC” dit Jake, serrant la mâchoire, se rapprochant de Taesan d’un pas déterminé avant de lui envoyer un énorme coup de poing dans la mâchoire.
Taesan se retrouve au sol mais continue de rire.
Iroha reprend connaissance et dit “Jake ?”.
Jake s’approche d’Iroha et lui détache les mains en coupant le lacet avec un couteau de cuisine.
“ATTENTION JAKE” crie Iroha alors que Taesan revient à la charge et plaque Jake contre le sol, lui envoyant plusieurs coups de poings à la figure.
Iroha saute sur le dos de Taesan en lui donnant des coups avec la paume de ses mains.
Taesan se retourne et envoie Iroha a l’autre bout de la cuisine.
Iroha se tape le derrière de la tête contre le rebord d’un meuble dans sa chute.
Le temps semble s’être figé.
Jake et Taesan se sont arrêtés de se battre en ayant entendu la tête d’Iroha heurter brutalement l’un des plan de travail.
Jake, voyant le corps d’Iroha immobile sur le sol, devient fou de rage.
“IROHA” hurle Jake, son cri déchirant ses cordes vocales.
“Au moins elle est silencieuse maintenant” répond Taesan.
Jake, prit d’une force surhumaine, pousse Taesan qui se retrouve sur le dos avant de se placer sur lui.
Jake roue Taesan de coups au visage, voyant le corps d’Iroha encore sur le carrelage de la cuisine, toujours immobile.
Ses yeux s’emplissent de larmes alors qu’il martèle le visage de Taesan de coups de poings.
Alors que Taesan ne bouge plus, Jake s’arrête quelques instants et s’assoie à côté du corps de Taesan en essayant de reprendre son souffle.
Il se relève et cours vers le corps d’Iroha.
Son pouls est régulier, elle a juste perdu connaissance.
Jake prend Iroha dans ses bras et quitte la cuisine.
Il traverse la résidence, son arcade sourcilière et sa pommette en sang passent inaperçue dans la soirée d’Halloween.
Il voit Kazuha, Julie et Natty au bar et se rapproche d’elles en courant, Iroha toujours inconsciente dans ses bras.
Kazuha, surprise lui demande “Mais qu’est ce qu’il s’est passé ?”
“Elle a perdu connaissance, elle est tombée mais son pouls est régulier, aidez moi” répond Jake, en panique alors qu’il pousse les verres et dépose Iroha sur la table.
Natty le pousse en répondant “TU L’AS DROGUÉE ?”
“Non, c’est Taesan, je sais pas ce qu’il s’est passé mais je suis arrivé pour l’aider et-“ continue Jake avant de se faire interrompe par Natty qui continue de l’embrouiller “Avoue que t’as voulu te la faire et elle voulait pas alors tu l’as drogué et maintenant tu te pisses dessus parce qu’elle est inconsciente”.
“ARRÊTEZ VOUS DEUX ET VENEZ M’AIDER” crie Kazuha en mettant de l’eau sur le visage d’Iroha et lui faisant du bouche à bouche.
“Laisse moi faire” dit Julie en prenant le relais.
Iroha reprend connaissance alors que ses paupières s’ouvrent.
“IROHA” s’exclame Jake avant de s’approcher d’elle.
“Bon tu va nous expliquer ce qu’il s’est passé maintenant ?” reprend Natty, les bras croisés, sourcils froncés en regardant Jake.
“Je cherchais Iroha parce que je devais lui ramener des dolipranes vu qu’elle avait bu mais elle était introuvable et je l’ai retrouvé dans la cuisine alors que Taesan-“ dit Jake avant de se faire interrompe par Julie qui le pousse en disant “ATTENTION”
Taesan arrivait en courant, le visage en sang, le nez cassé, un couteau à la main, qu’il a probablement pris dans la cuisine.
Julie et Jake se retrouvent au sol, échappant de peu a l’attaque de Taesan.
Hors de danger, Julie voit la scène se passer sous ses yeux et hurle en pleurant “KAZUHA”
Kazuha qui elle, était restée debout derrière eux, vient de se prendre le coup de couteau destiné à Jake.
———- FIN DE LA POV D’IROHA———
- Résidence Nymphéa 22:30 -
Le coup de couteau d’Intak coupe ton body, laissant ta poitrine ressortir du body avec la fine lingerie que tu portais en dessous.
“Ils m’ont manqué ceux là” dit Intak avant de lâcher le couteau et d’empoigner tes seins avant de mettre son visage dedans et dès les embrasser.
Ça te fait mal de l’avouer mais les chauds baisers d’Intak t’ont manqué, les frissons de terreur sont remplacés par des frissons de plaisir.
Il attrape à nouveau son couteau et le fais glisser entre tes seins, sur ton ventre, avant d’arriver au niveau de ton entrejambe.
Il fait glisser la lame sur ton entrejambe, encore couverte du body.
“Tu veux que je te libère de ce body bien trop serré non ?” dit-il en te regardant dans les yeux.
Tu n’as pas oublié qu’il ne faut pas que tu parles, tu acquiesces d’un signe de la tête.
Il sourit en coin avant de tirer sur le tissus et le couper d’un coup de couteau, révélant ta lingerie fine rouge.
Alors qu’il retire ton body maintenant en lambeaux, il remarque une petite chose qu’il te signale tout de suite “T’es toute mouillée”.
Il baisse ton string.
Il sourit avant de faire glisser le dos de la lame sur ta fente humide. Tu frisonnes ressentant le froid de la lame sur ta fente.
Alors que la lame du couteau est pleine de ta mouille, Intak l’approche de sa bouche et lèche la lame jusqu’à la dernière goutte.
Tu te retiens de gémir en voyant la scène sous tes yeux.
Il t’attrape, te mets sur son épaule (la zone de ton ventre est sur son épaule) et se dirige dans le salon.
Il te dépose couchée sur l’îlot central de la cuisine puis s’éloigne vers ses affaires qu’il a laissé sur le canapé.
Tu le suis du regard et le vois arriver avec une bouteille à la main gauche et son couteau dans la main droite.
Il monte sur l’îlot de cuisine, se tient debout au dessus de toi et verse l’intégralité de la bouteille de faux sang comestible autour de toi, sur l’îlot de cuisine.
Tu le regardes faire et ne dis rien.
Il s’agenouille au dessus de toi, mets ses mains dans le sang avant de les poses sur tes seins.
“Ça, c’est à moi” dit-il.
Il remets ses mains dans le faux sang, et caresse ton visage en disant “Ça aussi”.
Il te retourne, mets ses mains à nouveau dans le faux sang et t’inflige une énorme fessée qui résonne dans toute la résidence avant de continuer “Ça aussi c’est à moi”.
Il te remets sur le dos, se lèche les doigts, retirant tout le faux sang avant de mettre ses doigts dans ta fente humide et terminer “Mais ça, ça c’est rien qu’à moi”.
“Intak..” tu lui dis en gémissant.
Intak te fais glisser légèrement, de façon à ce que ta tête soit dans le vide.
Tu entends le métal du couteau mais ne voit rien.
Il revient à ta hauteur en plaçant le couteau sous ta gorge.
“J’ai l’autorisation de te baiser ?” te demande t’il, la voix grave, le regard noir.
Tu hésites.
Ne sachant toujours pas si tu hallucines ou si tu le reverras après cette soirée, tu acceptes en faisant un signe de la tête.
“Parfait” dit-il, glissant son index et son majeur dans le faux sang et les approchant de ta bouche.
Tu suces ses doigts alors qu’il grogne et que tu sens sa queue durcir sur ton ventre.
Il te fait glisser de manière à ce que tu sois au centre de l’îlot central.
Intak descend de l’îlot de cuisine, éteins les lumières et n’allume que la lumière tamisée surplombant l’îlot de cuisine.
L’îlot de cuisine étant devenu un bain de sang, ton corps au centre mit en valeur avec la lumière… On pourrait croire à une mise en scène théâtrale d’un meurtre.
Intak remonte sur l’îlot de cuisine, se place entre tes jambes et commence à lécher ton clitoris alors qu’il met également deux de ses doigts dans ta fente humide, ce qui favorise la friction.
Tu essaie d’étouffer tes gémissements, ce qui est bien trop dur avec Intak; alors qu’il grogne en pénétrant ta fente avec sa langue.
Tes mains et tes pieds se crispent à cause du plaisir, tu sens déjà l’orgasme arriver.
Intak relève les yeux alors qu’il te lèche la chatte et remarque également ton orgasme arriver.
Il s’arrête.
“Tu crois quand même pas que j’allais te laisser jouir si vite ?” dit-il en souriant en coin.
Ses abdos luisants sous la lumière à cause du faux sang.
Il attrape son couteau, frotte sa queue à travers son caleçon contre ta chatte alors qu’il revient à ta hauteur en plaçant le couteau sous ta gorge.
“Supplie moi de te baiser” dit-il.
Tu ne sais pas s’il faut que tu désobéisse à sa première règle de ne pas parler ou s’il faut que tu supplies …
Tu fais signe “non” de la tête.
Il appuie la lame contre ta gorge en disant “Une petite entaille ici te ferait un si beau collier” en te regardant dans les yeux.
Il reprend “Je me répète une dernière fois, supplie moi de te baiser”
Alors que la pression de la lame contre ta gorge s’intensifie, tu lui réponds “Baise moi Intak, s’il te plaît”.
Il sourit en coin, baisse son caleçon avec sa main gauche tout en maintenant le couteau contre ta gorge, avant de guider sa queue dans ta fente et l’enfoncer d’un coup sec en gardant le contact visuel avec toi.
“Si tu jouis avant moi je te tranche la gorge” dit-il en souriant, son visage plein de sang.
Alors que ses coups de reins sont réguliers, tu sens qu’il n’est pas très confortable dans cette position.
Tu as vu juste parce qu’il se retire, te retourne sur le ventre avant de te mettre à genoux.
Intak se met alors à te baiser en levrette en prenant tes mains attachées comme levier.
Le sang gicle partout sous les coups de reins brutal d’Intqk.
“T’as l’autorisation de gémir salope” dit-il alors que sa respiration s’accélère.
Tu gémis enfin sous les coups de reins d’Intak, tu ne sais pas ce qu’il s’est passé mais quelque chose chez lui est différent.
Il attrape tes cheveux te fais cambrer sur lui de manière à ce qu’il puisse te baiser tout en te léchant le cou.
“T’aimes ça ?” dit-il le souffle court, ses coups de reins toujours plus forts.
Les claquements de son bassin contre des fesses résonnent dans toute la résidence.
“Oui” tu réponds difficilement entre deux gémissements.
“Je vais bientôt éjaculer” dit-il alors qu’il te mord le trapèze.
Il te pousse sur le ventre sur l’îlot avant de te retourner.
Il mets tes jambes sur ses épaules alors
qu’il commence à te baiser en missionnaire, appuyant la main sur le bas de ton ventre, sentant sa queue épaisse se frayer son chemin en toi, tu ressens également plus de sensations avec son action.
“T’aimes me sentir en toi ?” dit-il la mâchoire serrée.
Tu gémis. Tu ne peux même plus répondre tellement la queue d’Intak est bonne.
Il place sa deuxième main sur ta gorge, serrant les deux côtés de ta gorge afin de te faire manquer d’oxygène, étant conscient de l’état dans lequel il te rend.
Il se retire, et te redresse.
Il s’assoie sur l’îlot avant de te mettre assise sur lui.
Tu es assise sur Intak, assis lui aussi, sa queue dans ta fente il te baise en te faisant bouger de haut en bas.
Il attrape son couteau, te coupe ton soutien gorge et détache tes mains.
Tu places tes bras sur ses épaules alors qu’il a le visage face à tes seins.
Il se met à sucer tes tétons pendant que tu sens sa queue être de plus en plus profonde en toi.
Il relève les yeux, te voyant prendre énormément de plaisir, il te dit “T’es tellement belle quand je te fais
mienne”.
Il continue de te marteler de coup de reins.
“Mhhhh-Ahhhh” gémis Intak, éjaculant sous peu.
Tu sens la queue d’Intak durcir à son maximum alors que ton orgasme se déclenche en même temps.
Intak sent sa queue être plus serrée en toi pendant qu’il éjacule, lui indiquant que vous avez eu vos orgasmes en même temps.
La vue depuis l’extérieur, par la baie vitrée, laisse penser à un tableau sanglant, Intak étant en toi, te tenant contre lui alors qu’il éjacule en toi.
Il t’embrasse et te lâche, tu te couches sur l’îlot de cuisine, dans le sang, reprenant ton souffle.
Il se couche à côté de toi, reprenant son souffle également.
La cuisine est digne d’une scène de crime, vos deux corps nus, baignant dans le sang.
Les meubles et sièges de la cuisine sont également tachés de sang.
Tu reprends doucement tes esprits alors qu’Intak descend de l’îlot.
“Je vais me doucher” dit-il en s’éloignant.
Tu as des flashbacks de Paradise, et même si Intak t’avait manqué, tu ne veux absolument pas ça à nouveau.
Tu te lèves et aperçoit l’état de la cuisine avant de dire “Oh bordel”.
Tu va te doucher également, laissant tout le faux sang s’écouler dans les canalisation.
Tu ressors de la salle de bain, les idées un peu plus claires.
Intak a remit son costume de Diable rouge et te dit “On y retourne ?”
“Comment ça ‘on’ ?” tu lui demandes.
“Bah, toi et moi ?” il te répond un peu dans l’incompréhension.
Tu prends une inspiration avant de répondre “Y’a pas de toi et moi Intak”.
Il te regarde quelques instant, il ne répond pas.
Il se lève du canapé et marche dans ta direction.
Tu ne bouges pas, ton cœur bat très fort.
“Comment ça ?” dit-il, levant un sourcil.
Tu prends ton courage à deux mains et lui réponds “On est plus ensemble Intak, depuis la fin de l’été, je croyais que j’allais plus jamais te revoir, tu m’as abandonnée dans une chambre d’hôtel et t’es parti… j’ai plus jamais eu de tes nouvelles. Je veux plus ressentir ça à nouveau”.
Il se recule légèrement et rit.
“Qu’est ce qu’il y a de drôle Intak ?” tu lui demandes, vexée qu’il rit de la situation.
Il termine de rire avant de te répondre “Tu va devoir t’y faire, je me suis inscrit à cette université hier”.
FIN DE L’ÉPISODE 5 PARTIE 2
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lememegeste · 1 year
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parties communes
dans l’avancée du jour qui s’incline et va se rendre     je tape contre un mur porteur     il n’y a personne derrière     c’est comme ça que j’habite     dans le sec ordinaire     bordé de mur à mur de voisins indistincts     lardés dans les étages    dont je ne sais pas grand-chose      si ce n’est le nom     ils en ont un j’en ai un     l’âge     ils en ont un j’en ai un     l’adresse     ils en ont une c’est la mienne     je ne reconnais plus mon nom parmi les autres sur les boîtes aux lettres     je ne reconnais plus le visage des formes     encore moins celui des gens enchevêtrés dans l’escalier     c’est trop étroit pour passer      on reste là à se mettre en paquets      emmêlés dans les autres     il y en a un      encore un autre      qui ne va pas très bien et qui gueule la nuit et me ressemble aussi     à ce qu’on m’a dit en tout cas     sauf que je ne gueule pas     mais c’est la même chose un visage ou l’autre     à peu de choses près     on se ressemble comme le pareil au même puisqu’on est là chacun    comme vous et moi     exactement décrits par les déclarations d’état civil      qui nous strient nous raturent dans le déjà existé     c’est avec  ça sujets très émoussés      qu’il nous faut aller tailler dans le monde     les uns sur les autres au-dessus en dessous les uns des autres     à peine débarqués qu’à force amoindris de tous bords      à se frotter au même et au pareil    que toutes mesures soient prises pour les dimensions exactes à nous attribuées     et il faut bien dire qu’il n’y a jamais la place qu’il faudrait pour le reste     ci-relevant d’autrui en conséquence de père et pour raison de mère     ceci valant dernier rappel       vu pour validation sous livret de famille      fiche de paye       feuille de soins      je trie le courrier au passage       on pourra si on veut au bout de ce compte-là se qualifier autrement      une fois les cases remplies en majuscules sans ratures     après les zones de turbulence et les remises au pas      c’est là que peut commencer l’aventure si tout s’est bien passé     si on a filé droit      mais dans ces termes toujours et selon les paramètres indiqués et ci-dessus précédemment nombrés      
on pourra si on veut si tout s’est bien passé si on a filé droit     s’ajouter des diplômes et apprendre d’autres langues       changer de nom afin d’allonger encore la liste interchangeable des noms     noms d’artistes noms de guerre       on pourra dire et faire et être et raconter ce qu’on veut     se dilater dans les largeurs de l’être       partir en voyage et revenir avec des souvenirs en plus collés à la rétine     inventer s’inventer raconter son histoire      fabriquer quelqu’un d’autre pour se tenir compagnie      s’enfoncer l’être dans quelqu’un d’autre dont il pourra être question     qui se sera nommé afin qu’on puisse en dire et que sache chacun dans quel sac le trouver      ensaché dans le sachant       dans le sachant être su      dans le su se sachant      et tout ceci unique comme il se doit et comme les constitutions en ont statué dans le marbre     un homme une voix      un sujet su       un nom dit se sachant et il ne s’agit que de dire son nom     rien d’autre à déclarer une fois le nom dit      pas d’autres formalités      tout ce qui se nomme est bon pour le service      mais le nom tu      le nom qui s’oublie et se dissout sous le monde     se défait dans la solitude       innommable et aveugle dans la nuit qui précède les états civils      celui-là qui nocturnement résiste      saignant pleurant et gémissant sous la torture d’être et refuse d’être su      résiste à toute description        lourdement se tait afin de ne rien donner au dire        de se garder soi seul à soi-même pour rien       dedans cela qui nous persiste       appelle au plus bas     nous retient au ventre en-dessous d’exister
en attendant j’habite    je prends lieu   je suis ainsi que toi voisin dessous cet ordinaire     ce refus balbutié     ce graffiti dans les chiottes d’un bar       qui ne signifie rien d’autre que le plaisir de racler d’une clé dans l’épaisseur du plâtre qui s’effrite et de faire tomber ce qui de toute façon accroche mal la surface     ce salpêtre de cave cette écume minérale sur les murs ça nous ressemble bien     voisin     et ces dessins de bites et de chattes sur les murs       ces imprécations pour rien     cette syntaxe souffrante      la colère l’ennui la transgression     l’exhibitionnisme planqué     la solitude arrachée au bruit     derrière la porte refermée     
la poésie commence là où elle finit     là où on fait ses besoins     parfois     comme ça arrive    dans les parties communes
c’est par la porte fermée la bouche les yeux     qu’on essaie de commencer     entamer la saisie     d’abord la ligature      se garrotter bien sec pour que quelque chose soit dit      avant que d’autres langues viennent nous mentir en bouche      toutes là à attendre     premières venues       il y a des salles communes aussi pour les paroles communes        en transit elles attendent     leur numéro d’appel en main      la police n’est pas loin     il va falloir tricher
de là    reprendre la saisie      se ressaisir     se reprendre       si jamais on s’était mis déjà la main dessus      perdu dans les vapeurs     toujours trop à faire par ailleurs      segmenté      étranger     d’ailleurs depuis l’ailleurs jusqu’à l’ici        pas là peut-être      devenu étranger pour le soi se sachant       pour le sachet de soi     le sac où on s’est mis     il faudrait saccager ce sachet       se désensacher       le déchirer      disperser les contenus      afin de se ressaisir         ici placé de plus bas planté     sans excroissances secondaires       réduit sec au noyau        s’assurer du silence     indistinct     organique
mais même en plein silence ça marmonne ça siffle     pression sanguine dans les oreilles     battement du moi qui pompe sa vie    s’alimente      s’enfonce de l’air dans les conduits      poursuit son monologue de fatigue       de faim de sommeil d’acide lactique      on a beau tirer à soi ses orteils    toucher ses genoux de son front      se tordre s’essorer serpillère chiffon    ça ne fait jamais rien taire     juste exister plus encore et soulever plus de voix      c’est une chorale de douleurs de désirs de sollicitations     et au milieu de tout ça cette glande qui gonfle       radiée de nerfs      et répand ses poisons       d’où venue pour quoi faire       c’est un organe étranger hérité d’autres ancêtres      l’angoisse continue aussi présente que l’air et la lumière       et sans plus d’origine discernable         sans qu’on sache non plus de quelle matière il pourrait bien s’agir          c’est un gaz qui étouffe       une chanson qui obsède     une forme sans contours     impossible à fixer     c’est une gelée épaisse       une bouillie où surnagent des grumeaux       la texture changeante vient laquer les surfaces      les prive de tout caractère abrasif      noie les discontinuités     couvre les aspérités     tout se joint sous la même matière mouvante qui ne semble que vouloir recouvrir et s’étendre       s’étendre et recouvrir          jusqu’à s’identifier à son support et le faire disparaître sous soi
respirer là-dedans ça ne ressemble à rien      les vagues recouvrent tout      elles raclent l’intérieur de la peau      on ne sait plus si c’est écume ou sang qui reste à leur retrait      ça s’évacue par les pores des yeux      on manque d’orifices pour faire circuler     du dedans au dedans
quelque chose existe sûrement de manière plus nette et plus déterminée       je me dis et je tape sur le mur      pour reprendre contact       il n’y a personne derrière      ça ne dérange personne      le voisin qui me ressemble se remet à gueuler        un autre gueule en retour     il faut passer le balai dans les parties communes     ce qui reste vu d’ici apparaît comme le résidu d’un résidu       rassemblé dans un coin     cette poussière qui envahit tout     dont on ne sait pas le nom ni la composition exacte    débris d’écailles    peaux mortes     usure des dents     calcaire et sable      frottement des paupières      rognures d’ongles     segments de cils      croûtes et squames     plâtre et sel      poussière de nous et du monde en rencontre dans un angle de mur qui s’effrite et ne contiendra rien      n’empêchera pas le premier courant d’air de venir de nouveau tout disperser      tout rassembler dans les angles      afin que la rencontre de nouveau s’effectue entre résidus indistincts ne venant s’assembler sous aucun terme plus précis que celui de poussière
[21/09/2023]
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Quand t’as douze ans, les journées c’est long, et l’année, une éternité. Tu dois calculer combien y t’reste de cours avant les vacances, puis une fois les cours finis, t’es chez toi, seul, et tu t’ennuies. Tu peux faire du tennis, partir en colo ou voir des copains, mais c’est vite barbant tout ça. Heureusement, il y avait la lecture et les jeux vidéo, mais en vrai ça suffisait pas. J’me couchais tard pour m’lever tard, ainsi les journées était moins longues. Technique de dépressif, comme ma grand-mère qui vit seule et ne sort plus d’chez elle, au lit à 2h, levée à 11 ou midi, comme ça la journée glisse, tranquille, sans pression, comme une après-midi à l’ombre jusqu’au soleil couchant. Sauf que moi j’avais douze, treize, quatorze ans…et qu’j’étais un adolescent. J’savais pas qui j’étais, j’savais pas c’que j’voulais, j’étais là, plus ou moins seul, à ne rien faire, ou rien de très important, face à l’ennui. A attendre que les jours passent et à prier pour que les nuits ne soient pas trop difficiles…car oui, allez vous endormir quand vous êtes dans cet état-là.
Quasi impossible, pourquoi aller rêver dans l’oreiller alors qu’la vie c’est ça. Au bout d’30 minutes à regarder les minutes défilées c’est l’angoisse qui monte, on sent l’train filer, j’vais jamais y arriver putain. Puis bon, j’veux pas dormir moi, j’ai pas envie d’être demain, que ça fasse pareil et qu’ça recommence. Promis, j’suis pas pressé. J’me sens seul, tout est trop long. J’suis pas sûr d’avoir de vrais amis à l’école, et d’ailleurs la vie, là-bas, assis derrière un bureau ou dans la cours, c’est vraiment pas ça. J’suis pas à ma place, j’suis dans un endroit où j’ai rien pour moi, on attend juste que j’sois là, que j’ai de bonnes notes, et que j’parle pas trop. C’est ça la vie ? Vraiment ? J’ai joué l’jeu parce que j’étais pas assez rebelle ni imaginatif pour faire mieux. Du coup j’ai été bon élève, pas excellent, mais pas mauvais. Puis j’me sentais tellement seul que j’voulais au moins faire plaisir à mes parents, pour qu’ils m’aiment fort, que je ne sois pas non plus trop seul. Sans eux, l’école, et tout l’reste, bah c’est l’vide. Mais c’est pas pour autant qu’c’était bien et que j’me sentais rempli, à l’abri. Tout l’contraire même.
Pour rien au monde j’recommencerai, enfant… dans la vie d’un couple qui bat d’l’aile, des parents qui s’aiment pas et qui s’entendent mal, c’est vraiment pas inspirant. La douceur, l’amour, la chaleur et les couleurs qu’offrent la sérénité d’un foyer équilibré c’est important, crucial pour un enfant, sensible, qui traverse une période des plus difficiles, faire ses premiers pas dans le monde, se frotter aux autres, essayer de se positionner pour se trouver, aller quelque part. Et au milieu de gens malheureux, qui vous aiment quand même et qui font comme ils peuvent, certes, bah c’est pas génial. J’vous cache pas qu’à des moments, quand j’pensais à ma vie, le matin fatigué par ces nuits blanches d’insomnie, eh bah j’aurais bien laissé mon tour à quelqu’un d’autre. Pourquoi vivre si c’est comme ça ? Rien ne m’excite, rien n’me stimule, si ce n’est quelques distractions qui me maintiennent dans un état d’occupation, des bulles qui me servent de cocon, là où je peux m’épanouir le temps d’un instant, en attendant qu’ailleurs, dans la « vraie vie », les choses me soient plus favorables, que je trouve un terrain où j’peux enfin faire mes armes. Ca a duré longtemps cette période, d’emprisonnement dans l’vide, de dépression bleue, grise, douce et mélancolique. J’ai eu froid au cœur des années, à n’en pas pouvoir dormir seul, obligé d’venir me coucher comme un chien, dans la pièce qui servait d’dressing à côté d’la chambre de mes parents. C’était ma chambre cet endroit, mais depuis qu’j’ai 14 ans on m’a envoyé là-haut, tout seul, où il fait froid. C’est un beau cadeau, j’ai un espace rien qu’à nous pour mon frère et moi, mais je suis triste, je ne demande qu’à partir, à grandir, et dans le même temps, je m’accroche à ce qui ne m’a jamais rendu vraiment heureux, à ce qui m’a rassuré qu’à moitié, mes parents, mon père, ma mère, comme un chien fugueur qui pleure pour voir ses maitres avant d’partir. Libre.
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D’ailleurs, dès mes 19 ans j’me suis cassé en Belgique. Faire science po…quelle idée. C’est comme aller aux pays bas pour bronzer, c’est un peu con. Mais j’avais des copains là-haut et sur l’papier ça s’annonçait pas beaucoup pire qu’en France. Et c’était à plus d’1000 kilomètres, donc assez loin de toutes ces années que je vous ai décrites plus haut. Ma migration au plat pays s’est faite au dernier moment, donc difficile de trouver un logement en ville… ainsi j’ai atterri dans un p’tit village bien pourri, Ceroux Mousty, le genre de trou paumé qui sert même pas d’étape village quand tu randonnes ou fais du camping-car. En vrai ça allait, il faisait froid, les élèves étaient médiocres, mais j’avais la fleur au fusil. Une certaine fraicheur mélangée à un peu d’charisme, puis j’étais beau gosse quand même, j’ai une troche sympa, ce qui a fait que j’ai rencontré rapidement du monde. J’ai tout de suite participé aux soirées, le weekend j’étais invité dans des familles belges, bref, l’enfant perdu, fugueur, loin d’sa famille, vient tester gentiment celles des autres. On y mange bien, un peu gras (balec j’aime ça), mais on est bien reçu. On joue à la play, on s’bourre la gueule, vie d’étudiant quoi.
Les études c’est pas l’top mais au moins on est libres, en relatives autonomie. J’fais mes courses, j’gère mon budget, j’ai mon appart’, j’vis solo et puis voilà. Niveau note, niveau d’merde donc j’suis bien classé (en plus j’ai fait une prépa en France avant d’venir), mais surtout, on sort souvent et on s’démonte la gueule, au bédo et à l’alcool. On remplissait nos heures comme ça, on s’retrouvait pour ça : boire et fumer. Puis on sortait, remuer nos carcasses de grands adolescents, dans l’vide, pour essayer d’trouver l’amour, voler un baiser, mais ça s’finissait souvent seul, en train d’vomir la tête dans les chiottes ou d’vant l’écran à jouer à FIFA. Des heures gâchées, des heures perdues. Des milliers d’heures comme ça, à remuer l’vide dans un microcosme qu’avec des gens comme ça. Pas encore adultes, plus trop de enfants, mais pas vraiment intéressants, qui sont là pour faire les cons, s’amuser, boire et baiser.
Au bout d’deux ans j’en ai eu marre, au bout d’trois j’me suis barré. Licence en poche, un papier tellement inutile qu’il te resterait au fond du cul si tu t’essuyais avec. Bref, balec, j’ai rencontré des gens, appris des choses, et surtout compris que j’ne voulais pas faire partie de ce monde médiocre, d’universitaires en sciences molles, sociales, qui s’lèchent le cul alors qu’ils font rien d’intéressant, à part être lus par leur confrère ou donner des cours à des teenagers débiles qui sont là y savent même pas pourquoi. Non merci, très peu pour moi. Entre temps j’ai rencontré un mec, Yanis, il est brillant, il a plein d’projets. De films, d’écritures, de média en ligne. Je deviens important dans son écosystème, enfin je fais quelque chose d’intéressant, de spécial, c’est le début de l’aventure.
Entre temps je perds mon père, et j’claque tout l’héritage dans cette aventure, pour un autre, en croyant qu’on pouvait réussir à ma place. Quand j’comprends qu’ça n’ira nulle part j’lui annonce, enfin à ce qu’il en reste, que j’me casse. 24 ans, toujours seul, j’sais pas c’que j’veux faire mais j’ai fait du chemin, et j’sais c’que j’veux pas faire. Au travers des années, des expériences, j’ai compris qu’la vie ça pouvait être plein d’chose, que c’était pas forcément pourri, à s’forcer, s’soumettre, pour faire comme les autres ou comme il faut. Du coup, endetté jusqu’au coup, sans travail ni formation valable, j’suis parti faire c’que j’savais faire de mieux, aller en soirée, et j’ai mangé un cachet. Puis voilà…début d’une autre histoire, que j’vous raconterai plus tard.
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Aujourd’hui j’ai 29 ans, j’écris, j’ai quasiment remboursé tous mes prêts. Je fais du sport, je lis beaucoup, je m’instruits, j’adore le tennis, les paris et les cryptomonnaies. Tous les jours j’essaie de me développer, devenir une version de moi-même qui m’emmènera là ou je dois aller. Je sais toujours pas où, exactement, mais je sais qu’j’y vais. Et j’ai plus peur, j’me sens moins seul. D’ailleurs, j’ai recrée une sorte de concon familial, j'aide quotidiennement mes deux grands-parents maternels, et on s’entend très bien, je les accompagne tranquillement, pour leur fin de vie. Tout l’monde est très content de cette association, c’est beau, c’est pratique et ça arrange tout le monde, au niveau du cœur comme du porte-monnaie. Si toutes les choses pouvaient se passer aussi bien je signerai de suite. En parlant du cœur, j’ai une copine aussi. Ca fait des années que j’arrête de chasser l’amour dans l’vide comme un clochard. En quelques années j’suis devenu une personne aimable, avec de la contenance et des choses à proposer. J’y travaille encore, pas d’repos, la vie c’est mon projet. J’écrirai sans cesse, pour prouver qu’tout ça, malgré les pertes, le noir et les défaites, bah ça peut être beau. Suffit d’le vouloir, d’être courageux et d’se mettre en chemin, puis d’jamais arrêter, ou pas trop longtemps, parce que même si on tombe, si on se relève de nouveau, bah tout est encore possible. Et c’est difficile, ça demande beaucoup d’chose, un cerveau, de la discipline, des sacrifices, mais de tout ça, le cœur, le corps et l’âme en ressortent gagnants, remplis et prêts à travailler, livrer de quoi est faite la vie, la magie d’un destin qui s’accomplit.
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Cette nuit, nous savons que nous serons seuls. Chacun a choisi le lieu de sa retraite et de sa méditation. Moi, je pars sur une île. Je vais voir sombrer dans une mer sans couleur le dernier soleil de l’année.
Quand le bateau repart pour le continent, nous restons quelques-uns à nous attarder sur la cale. Très vite, le bruit du moteur est rongé par la brume. Des oiseaux crient, invisibles. Dans mon île, il n’y a pas d’hivernants. Les touristes ne rôdent pas dans l’Ouest à la mauvaise saison. Les chemins sont déserts sous les arbres dépouillés.
Nous restons entre nous, entre gens simples. Il y a les gardiens du phare, la patronne de l’hôtel qui se plaint toujours de ses mauvaises jambes et de la morte saison, les pêcheurs aux tignasses emmêlées, le fermier au péril de la mer, le curé avec sa grande barbe grise et ses pantalons rapiécés de matelot. Nous sommes au bout du monde. Les enfants imaginent les villes illuminées, là-bas, à plus d’une heure de bateau. Les vieux s’attardent dans le jour qui fuit. Pour eux, le prochain voyage vers la grande terre se fera les yeux fermés dans le roulis éternel.
La fin de l’année, c’est encore l’automne, l’arrière-saison. Il ne fait pas froid. Une pluie fine grignote les battements d’une cloche. Ce soir, le vent est tombé et les fumées montent toutes droites au-dessus des maisons écrasées par le ciel gris, immense, presque noir maintenant.
L’île que je voyais encore tout à l’heure du haut du fort avec ses plages désertes où pourrissent les bateaux, avec ses marécages et ses landes, l’île s’est endormie dans l’odeur du varech humide, du lait frais et de l’ajonc brûlé.
Les gens d’ici maintenant doivent dormir sous les gros édredons de satin rouge. Les meubles craquent dans la nuit comme les membrures d’un navire. Immobile, une goélette poursuit son voyage dans une bouteille, en plein cœur de l’église.
Le bruit de la mer est comme une respiration régulière.
Qui suis-je en train de tromper ? Ces gens simples qui ne font pas de « politique » – on a déjà bien assez de mal pour gagner sa vie. Ces amis ardents qui veulent bâtir un royaume ? Ceux qui attendent sur le bord du chemin ? Ceux qui travaillent en silence ? Ceux qui sont comme du pain très blanc et très fin sous l’écorce crevassée telle une paume de paysan ? Me voici étranger et désarmé. Comment dire aux gens intelligents que nous nous battons pour des choses simples ? Comment dire aux gens simples que nous nous battons pour des choses intelligentes ? Il faudrait si souvent se taire. Laisser les horloges moudre les heures, retrouver tout doucement cette union sans phrase avec un peuple sans détour.
Mon île est au bout du monde. Elle est si basse sur la mer, il y a tant de brume certains jours d’hiver que le continent ne voit plus ces rochers qui viennent respirer à la surface de l’eau. On croit parfois qu’ils vont plonger, disparaître. Mais mon île est un monde bien réel avec sa longue centaine d’hommes, de femmes, d’enfants.
Les gens de mon île savent que l’eau est glacée au petit matin, que le poisson se vend mal sur la côte voisine, que ceux qui ont péri en mer n’auront jamais une place au cimetière. Ils savent qu’on ne ruse pas avec le vent, que le courant fait la loi et que la marée mesure le temps.
L’herbe gorgée d’eau salée est douce sous le pied, mais les épines et les ronces déchirent les mains. Un fagot de bois arrache une vieille épaule. Le granit pèse aussi lourd que le monde.
Dans mon île, je n’ai pas appris de grandes choses ; je n’ai pas découvert les lois qu’il faut donner à l’État, ni comment faire pour que les impôts soient utiles et les armées efficaces. Mon île, qui n’est même pas une commune, ignore l’expansion économique et le fédéralisme politique. Ici, les gens se soucient peu de la Normandie, de la France et de l’Europe. Ils trouvent seulement que les touristes allemands ressemblent aux plaisanciers britanniques et qu’on ferait mieux de s’entendre une bonne fois plutôt que de mobiliser les inscrits maritimes pour les faire tuer aux Dardanelles, à Dunkerque, à Dakar, à Haiphong ou à Nemours.
Ce n’est pas dans mon île, minuscule royaume de sables, de dunes et de galets, que j’ai appris les lois de la bataille politique où nous nous sommes lancés pour prendre à bras-le-corps tout un continent. Mais c’est pourtant là-bas que je m’en vais quand je veux retrouver le sens profond de toutes choses en ce monde. Pourquoi tant de misères acceptées et tant de joies inattendues ? Pourquoi ces jeunes marins qui ne reviendront plus et ces vieillards qui n’arrivent pas à mourir ? Pourquoi des actes absurdes, pourquoi des amis inoubliables, pourquoi des fleurs fanées ?
Dans mon île, j’ai appris ce qui était autrefois et ce qui demeure aujourd’hui le plus nécessaire : ne pas craindre, ne pas subir, ne pas abandonner.
Notre action est exactement semblable à celle du pêcheur qui repart en mer après une tempête, les filets déchirés, le matériel perdu, le porte-monnaie vide. L’océan attend le labour de son bateau comme l’Europe attend le labour de notre charrue. Le mauvais temps ne nous rend pas amers, ni tristes. Nous sommes juste un peu fatigués. Les yeux se ferment certaines heures à la barre. On imagine le soleil, une plage, la joie…
Dans mon île, on ne se pose pas de questions. On trouve d’instinct ce qui est nécessaire et ce qui est inutile. On ne lit guère le journal, mais on consulte souvent le baromètre. On croit plus volontiers ce que votre père vous a appris que ce qu’on entend à la radio. On aime mieux ceux qui sont proches que ceux qui sont étrangers. On ne cherche pas tellement à comprendre pourquoi il faut travailler, mais comment.
Ce qui compte, ce sont des choses réelles, solides sous la main. Un casier à réparer, un étal à remplir, une vie à sauver.
Je ne pense pas que je puisse apprendre quelque chose aux gens de mon île. Mais ce matin, quand le soleil de l’an nouveau se lève, je sais qu’il va éclairer, avant mon île, tout un continent, là-bas vers l’est, qui émerge du sommeil et de la si longue nuit.
Immense et rouge, le soleil illumine une année nouvelle. Les rochers sont comme des aiguilles sombres. Des paillettes jaune pâle scintillent sur la mer. Mon île, mon pays, mon peuple, mes amis saluent le soleil.
Et lentement, tu surgis du sommeil. J’ai veillé sur toi pendant toute cette nuit, ô mon Europe aux longs cheveux d’or dénoués sur mon épaule. Ouvre les yeux, vois, nous allons partir ensemble, pour une Île immense, hérissée de menhirs, de cathédrales et de stades. Nous naviguerons du cap Nord au détroit de Gibraltar, de la mer d’Irlande au golfe de Corinthe. Nous découvrirons les Shetlands et les Cyclades, les Baléares et les Lofoten, îles innombrables de ta couronne, merveilleux royaume de ta beauté et de ta puissance, sous le grand tournant du soleil.
Viens, c’est une année nouvelle.
Jean Mabire
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trekkedin · 3 years
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Fuites (1/3)
Ao3 
Ce fut sur la route du retour en Carmélide que Guenièvre apprit la folie de Lancelot. Elle n’avait quitté Tintagel que depuis quelques jours, et s’était arrêtée dans une auberge réputée pour y passer la nuit. La nouvelle circulait de table en table. Le roi était mort après l’avoir nommé régent disaient certains, tandis que d’autres parlaient de coup d’état et de trahison. Des édits auraient été publiés le lendemain de la passe de pouvoir, interdisant les réunions de chevaliers et les voyages nocturnes, rationnant la nourriture, limitant le nombre de kilomètres que chacun était autorisé à parcourir autour de chez soi.
Elle n’y croyait qu’à moitié. Que Arthur soit mort, que Lancelot soit devenu un tyran, que les chevaliers qu’elle avait côtoyé pendant si longtemps soient pourchassés comme de vulgaires criminels. Elle n’y croyait qu’à moitié, et ce ne fut qu’à son arrivée en Carmélide que la réalité la rattrapa.
Au moins, Arthur n’était pas mort. Il était recherché par toute l’armée, certes. Une prime avait été mise sur sa tête, il est vrai. Mais tant qu’on offrait de l’argent en échange d’informations sur l’emplacement d’Arthur Pendragon, et qu’on menaçait de mettre à mort quiconque était découvert en train de l’aider, cela voulait dire qu’il était en vie. Et cela suffisait à Guenièvre.
La vie à Kaamelott lui manquait. Après avoir résidé tant d’années là-bas, la famille royale de Carmélide se trouvait déstabilisée. Il manquait quelqu’un à table lors des repas. Les commentaires désagréables ne l’étaient qu’à moitié, comme si ne pouvoir s’attaquer qu’à deux de leur trois cibles habituelles avait enlevé à Léodagan et Dame Séli l’énergie requise pour fustiger leurs enfants.
Léodagan avait pris l’habitude de regarder les feuilles d’automne virevolter dans le vent avant de toucher terre lorsqu’il passait devant une fenêtre, et on l’entendit deux ou trois fois mentionner le souvenir des fêtes du printemps que le seigneur Bohort avait pour habitude d’organiser. Dame Séli passait la majeure partie de son temps aux cuisines, quand elle n’était pas aux côtés de son mari lors de réunions politiques. Elle faisait des tartes et des confitures. Tout les fruits y passaient, les fraises, les cerises, les abricots, les pommes, les poires, et d’autres encore. Yvain n’était jamais vu hors de sa chambre avant le milieu d’après-midi, et la morosité qui émanait de lui depuis qu’il avait été séparé de Gauvain infectait tout ceux qui le côtoyaient.
Des murmures de Résistance courraient à travers le pays. On racontait que les seigneurs Perceval et Karadoc s’était cachés et que, à l’étonnant de tous, l’armée ne leur avait pas encore mis la main dessus. Le seigneur Bohort aurait fuit à Gaunes, sur le continent. Calogrenant était rentré au Nord, et les autres se seraient organisés en petit groupes dispersés à travers l’ile. Mais les nombreuses lois passées par le nouveau gouvernement, et le nombre impressionnant de soldats déployés afin de les faire respectées rendait toute tentative d’organisation plus complexe que prévue, et les quelques messagers envoyés de Carmélide pour tenter de réunir des forces autour de Léodagan ne revenaient jamais.
Guenièvre ne prêtait qu’une attention distraite à tout cela. Elle ne portait qu’une attention distraite à tout ce qui l’entourait. Les lettres de Lancelot lui glaçait le sang, bien qu’elle ai prit la décision de réduire chacune d’entre elle en cendre dès qu’elles arrivaient, sans même les ouvrir. Aux cauchemars qu’elle avait depuis la tentative de suicide d’Arthur s’ajoutaient maintenant ceux où Lancelot la retenait captive, parfois en forêt dans son ancien camps fortifié, parfois dans un Kaamelott dénué de vie. Elle ne pouvait plus dormir seule, et rejoignait chaque nuit le lit de ses parents où son père, malgré ses ronchonnements, lui cédait sa place et s’en allait dormir dans une chambre pour visiteurs.
Elle ne répondit jamais, donc il vint la chercher en Carmélide. Il prétexta une visite officielle, ne prévenant que la veille de son arrivée, de sorte que Guenièvre ne l’apprit que le jour même. Elle aurait pu s’en aller. Regretta de ne pas l’avoir fait. La temps qui lui été alloué pour préparer sa fuite n’aurait pas suffit, de toute façon. D’autant que les multiples restrictions sur les trajets, et les nombreux postes de contrôles que Lancelot avait fait érigé sur les routes de Bretagne aurait rendu toute tentative futile. Mais elle aurait put essayer.
Il arriva solennellement, ce qui fut plus dur à supporter pour Léodagan et Dame Séli que s’il était arrivé en grandes pompes. On aurait pu croire à un chef de guerre arrivant en terre conquise. Il se montra charmant, comme à son habitude, parlant uniquement de négociations militaires, de nouveaux traités de commerces, et de nouvelles frontières. Guenièvre, qui avait prétexté des maux de tête, ne les rejoignit que pour le diner, forcée hors de sa chambre par Dame Séli. À chaque fois qu’il prononçait un mot, elle revivait son dernier jour en forêt, lorsqu’il lui avait assuré l’attacher pour son bien. À chaque fois que ses yeux tombaient sur lui, elle se remémorait son air déterminé et hors d’atteinte lorsqu’il était venu tuer Arthur. Ses cheveux avaient poussés depuis, et il avait reprit du muscle. Il aurait été facile de croire que devant elle se tenait l’ancien Lancelot, second du roi, confident de la reine. Si ces parents remarquèrent son malaise, ils n’en dirent rien. Guenièvre s’éclipsa rapidement, sans avoir échangé un mot avec le nouveau souverain.  
Il resta une semaine. Une semaine bien longue pour Guenièvre, mais aussi pour le roi et la reine de Carmélide qui supportaient mal cette invasion de leur territoire. Le message était clair. Soit la Carmélide se soumettait à la nouvelle autorité de Kaamelott, soit Kaamelott s’assurerai que la Carmélide se tienne à sa place. Seul Yvain continuait de vivre comme si de rien était, posant de ci de là des questions auxquelles personne n’avait la patience ni le courage de répondre.
C’est avec soulagement que Guenièvre se leva le dernier jour. Un soulagement qui s’envola sitôt qu’elle ouvrit la porte de ses appartements pour tomber sur Lancelot lui-même. Il se tenait droit dans ses habits de voyage, un bouquet de fleurs fraiches dans ses mains. Guenièvre fit un pas en arrière de surprise, manquant de rentrer dans sa suivante qui s’écarta de justesse.
— Seigneur Lancelot, dit-elle en faisant mine de lisser sa robe pour se donner contenance. Puis-je faire quelque chose pour vous ?
Un sourire s’était dessiné sur son visage à la vue de Guenièvre, et il fit un pas vers elle, lui tendant le bouquet.
— Rien, si ce n’est accepter de rentrer à Kaamelott. Vos appartements ont été refaits entièrement, et vous attendent.
— C’est … C’est bien aimable à vous, seigneur Lancelot, dit-elle en acceptant le bouquet et en s’inclinant. Mais je —
Il posa une main sur son épaule, la stoppant net dans ses explications. Toutes ces pensées se focalisèrent sur ce contact, sur cette main chaude contre sa peau nue. Un frisson la parcourut, et il en fallut de peu pour qu’elle ne se dégage violemment.
— Ne vous inclinez pas devant moi, dit Lancelot, en soulevant délicatement son menton de sa main libre. Ne vous en sentez jamais obligée.
Ses yeux bleus la fixaient, et il semblait à Guenièvre qu’elle ne pourrait jamais s’en défaire. Il lâcha son menton, et repoussa une mèche tombée de sa coiffure, avant de poser une main sur sa joue.
— Les chevaux sont prêts, il ne manque que vos affaires. Mes gens viendront les chercher dès lors que vous leur en donnerez l’ordre.
Ne laissant pas à Guenièvre la possibilité de répondre, il posa un baiser sur son front, et s’en retourna, disparaissant dans le prochain couloir. Elle le regarda partir, le tambour de son coeur battant dans ses oreilles, la gorge si serrée qu’elle ne pensait plus pouvoir respirer.
Ce fut sans avoir préparé ses affaires de voyage que Guenièvre se rendit dans la salle du trône, où Léodagan l’avait fait demandé. Il portait une mine grave qu’elle lui avait rarement vu, et l’air sombre de sa mère ne fit rien pour la rassurer. Lancelot était là, lui aussi, accoudé à une fenêtre, les yeux perdus au loin, indifférent aux regards assassins que lui jetait Dame Séli. Une dizaine de soldats blancs était postés le long des murs de la salle, chacun une main sur le pommeau de l’épée qu’ils portaient à la ceinture. Lancelot se retourna en entendant Guenièvre arriver, et lui jeta un de ses plus tendres sourires. Elle prit soin de s’incliner devant lui, avant de se tourner vers ses parents.
— Vous m’avez fait demander ?
Elle eu à peine le temps de comprendre ce qu’il se passait quand elle se retrouva enserrée dans de larges bras, le visage enfoui dans le torse de son père. Elle ne se rappelait plus de la dernière fois qu’il l’avait tenu comme cela et l’embrassade, au lieu de la rassurer, lui fit craindre le pire.
— On viendra vous chercher, murmura Léodagan. Je peux pas vous dire quand, mais vous y resterez pas. On viendra vous chercher.
Il la garda dans ses bras quelques instants de plus, et Guenièvre s’accrocha à lui de toutes ses forces, comme un enfant s’accroche à ses parents avant que ces derniers n'éteignent la lumière, et ferment la porte pour la nuit. Elle ne savait pas ce que Lancelot avait fait, comment il s’y était prit, mais il avait fait en sorte que la lumière disparaisse, et que la porte se retrouve bien trop loin pour être ouverte au milieu de la nuit, lorsque les cauchemars reviendraient.
Dame Séli ne dit rien, mais glissa un poignard dans sa main alors qu’elles s’embrassaient, et fit un léger signe de la tête quand elles échangèrent un dernier regard.
Lancelot vint se placer à côté de Guenièvre, et entrelaça ses doigts dans les siens.
— Seigneur Léodagan, Dame Séli, dit-il en s’inclinant. Ce fut un plaisir.
Et sans autre mot, il sortit de la salle, entrainant Guenièvre dans son sillage. Elle vit ses parents se tenir l’un près de l’autre, son père ayant une main posée sur l’épaule de sa mère, la suivant des yeux jusqu’au dernier moment.
— Mais, euh, elle va où Guenièvre ? résonna la voix d’Yvain derrière elle.
Elle tenta de se retourner, d’échanger un mot d’adieu avec son frère, mais la poigne de Lancelot était trop forte, et elle ne put que le suivre.
Ils partirent sans qu’elle n’ai le temps d’emmener quoi que ce soit. Pas le moindre souvenir, pas le moindre bibelot, pas la moindre robe. La Carmélide défilait derrière les fenêtre de leur diligence. Les forêts de pins se muèrent en plaines si grande que seul le soleil pouvait les voir tout entières, puis en collines sur lesquelles quelques villages étaient jonchés.  
— Toutes vos affaires ont été mises de côté à Kaamelott. Vous pourrez garder celles que vous souhaitez, et je ferais détruire le reste. Je comprends que la situation vous gène, ma bien-aimée, disait Lancelot, les mains de Guenièvre dans les siennes. Mais ne vous en faites pas. Votre honneur est sauf, et sitôt que j’aurais retrouvé Arthur, nous pourront vivre notre histoire, vous et moi, sans honte aucune.
Elle n’avait pas trouvé la force de lui répondre.
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bunnyjoyce-blog · 3 years
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LE MARIAGE DE PIERROT by Eudoxie Dupuis, published in St. Nicolas in Feb 1883. I made a transcription of the French to make it easier to translate.
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LE MARIAGE DE PIERROT
PERSONNAGES
PIERROT, PIERRETTE, CASSANDRE
Une chambre dans la maison de Pierrot.
SCÈNE PREMIÈRE
Pierrot, seul, s’avançant sur le bord du théâtre.
Messieurs et mesdames (se reprenant), c’est-à-dire, mesdames et messieurs… et mesdemoiselles, c’est plus poli comme ça, monsieur Pierrot Blancminois, c’est votre serviteur, a l’honneur de vous faire part de son mariage avec mademoiselle Clorinda, fille du seigneur Cassandre, et vous prie d’assister à la bénédiction nuptials, ‘qui leur sera donnée… Au fait, où leur sera-t-elle donnée, la bénédiction nuptiale?… C’est ce que je ne sais pas encore… car il n’est pas très avancé mon mariage. On peut même dire qu’il n’est pas avancé du tout. Il n’est guère fait que d’un côté… du mien… Moi… je consens. Il s’agit maintenant de savoir si M. Cassandre consent aussi. Quant à mademoiselle Clorinda, elle serait bien difficile si un joli garçon comme moi ne lui plaisait pas; car je suis très joli garçon… et, pour difficile, elle n’a pas le droit de l'être, la pauvre fille! oh non! Mais c’est M. Cassandre!… comment va-t-il accueillir ma demande? Cela nu lui suffira pas que je montre un physique séduisant; il voudra que j’aie un état. C’est père sont tous les mêmes; ils veulent qu’on ait un état!… Eh bien! est-ce que je n’en ai pas un? Est-ce que je ne suis pas étudiant en médecine?… Bah! il est dans le cas de me chicaner là-dessus et de trouver que depuis le temps que je suis étudiant… C’est vrai! Combien y a-t-il d’années de cela? Ma foi, je ne sais plus! Au diable la chronologie! je n’ai jamais pu retenir une date.
SCÈNE II
PIERROT, PIERRETTE
PIERRETTE, entrant. — Bonjour, Pierrot.
PIERROT. — Ah! c’est toi, Pierrette! Comme tu es matinale!
PIERRETTE. — C’est que c’était l’habitude chez mademoiselle Grinchette, notre maîtresse, et depuis hier au soir que je nuis arrivés, je n’ai pas encore eu le temps de la perdre. D’abord je ne dormais pas; la joie de penser que je vais rester à la maison maintenant! que je ne rentrerai plus à la pension!… Je voulais aussi causer avec toi; et, pour commencer, pourquoi n'es-tu pas encore marié? J’espérais, en arrivant ici, que tu allais me présenter une gentille petite belle-sœur.
PIERROT. — Comment ça se trouve! Justement j’y pensais.
PIERRETTE. — Voyez-vous ça!
PIERROT. — Oui;il y a une jeune personne… (à part) jeune! hum! (haut) dont j’ai résolu de faire madame Pierrot.
PIERRETTE. — A la bonne heure! Qui est-ce?
PIERROT. — C’est la belle Clorinda, la fille du seigneur Cassandre.
PIERRETTE. — Qu’est-ce que le seigneur Cassandre?
PIERROT. — C’est le propriétaire de la superbe maison qu’on aperçoit d’ici (il désigne la fenêtre) et qui a su remplir de grands et nombreux sacs d’écus dans le commerce.
PIERRETTE. — Quel commerce?
PIERROT. — Il vendait de la poudre insecticide.
PIERRETTE. — De la poudre…?
PIERROT.  — In-sec-ti-cide.
PIERRETTE. — Qu’est-ce que c’est que ça?
PIERROT. — C’est une poudre merveilleuse pour la destruction de certains insectes qui… (Il fait mine de de gratter.)
PIERRETTE. — Ah! j’y suis.
PIERROT, avec emphase. — Et a ce titre le seigneur Cassandre peut être regardé comme un des bienfaiteurs de l’humanité. A l’exemple des héros des temps antiques, il extermine les monstres qui troublent le repos des pauvres humains; et même, au lieu d’aller à leur rencontre armé de toutes pièces, comme le faisaient Hercule, Thésée, et autres…..
PIERRETTE, interrompent. — Il se contente d’un modeste soufflet. Je sais. Mais ce n’est pas de cela qu’il s’agit; comment est-elle, Mademoiselle Clorinda?
PIERROT. — Elle a cent mille écus de dot.
PIERRETTE. — Ce n’est pas cela que je te demande. Est-elle jolie, aimable, instruite?
PIERROT. — Son père est le plus riche propriétaire du quartier.
PIERRETTE. — Voyons, réponds-moi, donc sérieusement. Te plait-elle?
PIERROT, avec feu. — Oh! beaucoup, beaucoup. (A part.) Si elle me plait! Je le crois bien! ses écus surtout!
PIERRETTE. — Eh bien, alors, marie-toi; marie-toi bien vite, mon cher Pierrot.
PIERROT. — Je ne demanderais pas mieux; mais il y a une petite difficulté: c’est que je n’ai pas encore fait ma demande à son père.
PIERRETTE. — Dépêche-toi de la faire.
PIERROT. — Sans doute… seulement je crains qu’il ne me refuse.
PIERRETTE. — Pourquoi donc?
PIERROT. — J'ai peur qu’il ne veuille que je sois reçu docteur avant de m’accepter pour gendre.
PIERRETTE. — Je comprends cela. Eh bien! fails-toi recevoir.
PIERROT. — Fais-toi recevoir! fais-toi recevoir! c’est bientôt dit, mais ces diables d’examens! Si j’allais ne pas réussir!
PIERRETTE. — Par exemple! depuis je ne sais combien d’années que tu étudies, tu ne serais pas en état de subir un interrogatoire!
PIERROT. — Dame! écoute donc, ce n’est pas facile! Ils sont là une demi-douzaine de savants, de médecins, de professeurs, qui semblent n'avoir d’autre idée que celle de vous fourrer dedans… Mais j’entends du bruit. (Se penchant à la fenêtre.) C’est précisément le sieur Cassandre. Il se dirige du côté de la maison… le voilà qui entre… Que vient-il faire chez moi? N’importe! je vais te présenter à lui. 
PIERRETTE. — Non, non; je ne suis pas en toilette, ce sera pour une autre fois; je me sauve 
PIERROT. — Comme tu voudras.
(Pierrette sort.)
SCÈNE III
PIERROT, CASSANDRE (Il bolte).
PIERROT, allant au-devant de Cassandre avec de grandes révérences. — Bonjour, seigneur Cassandre: donnez vous donc la peine d’entrer, et de me dire ce qui me vaut l’honneur de vous recevoir dans mon humble logis… Mais que vois-je? Vous boiter, il me semble. (Il lui avance un siège.)
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CASSANDRE. — Eh! oui, mon cher voisin. Oh! je souffre! je souffre cruellement, je vous assure.
PIERROT. — Qu’avez-vous donc? Vous serait-il arrivé quelque accident?
CASSANDRE. — La faute en est à ce maudit Crépin, qui m’a fait une paire de souliers trop étroits, de sone que mon cor — j’ai un cor — me fait horriblement souffrir. Si bien que je me suis dit tantôt en déjeunant…. (S'interrompant.) Ce que ça a de bon, un cor au pied, c’est que ça ne vous empêche pas de déjeuner. — Je me suis donc dit: je vais aller trouver mon voisin, le sieur Pierrot Blancminois; lui qui étudie la médecine depuis nombre d’années, il pourra me donner une consultation. — Aie!  aie! maudit cor! va! Coquin de Crépin!
PIERROT, d’un ton important. — Un cor! un cor au pied! c’est grave. (Il lui prend la main et tátle pouls.) Vous dormez bien?
CASSANDRE. — Parfaitement.
PIERROT, de même. — Hum! hum! cela m'étonne! Vous mangez bien?
CASSANDRE. — Je viens de vous le dire.
PIERROT. — Hum! hum! cela m’étonne! Montez-moi votre langue. (Cassandre tire la langue.)
PIERROT, après l’avoir examine. — Cette langue-là ne me dit rien de bon.
CASSANDRE, inquiet. — Vraiment!
PIERROT. — Dans votre famille était-on sujet à avoir des cor aux pieds?
CASSANDRE. — Je ne sais trop. Il me semble pourtant avoir entendu autrefois mon père et mon grand-père s’en plaindre de temps en temps.
PIERROT, de plus en plus important. — Je suis fâché, très fâche!… Cela devient sérieux, très sérieux!… Vous n’avez jamais entendu dire que personne des vôtres en soit mort?
CASSANDRE, de plus en plus inquiet. — Est-ce qu’on meurt d’un cor au pied?
PIERROT, de même. — Ah! si ce n’est pas pris à temps ou si on n’a pas faire à un médecin savant et qui ne recule pas devant les moyens énergiques…
CASSANDRE, de même. — Mon Dieu! mon Dieu! qui se serait jamais douté!… J’espère qu’il n’est pas trop tard pour enrayer le mai…?
EUDOXIE DUPUIS
(A suivre.)
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(Suite.)
PIERROT. — Grâce au ciel, vous n'êtes pas encore mort! mais combien il est heureux que vous ayez eu la pensée de venir me consulter, mon cher voisin! Je vais vous donner une ordonnance qui vous débarrassera de votre mal immédiatement. (Il regarde autour de lui.) Bon! voilà du papier, une plume et de l’encre. (Il se met à écrire.) Mais, surtout, exécute-la ponctuellement.
CASSANDRE. — Soyez tranquille.
PIERROT, griffonnant quelques mots qu’il remet à Cassandre. — Là! je suis sûr que vous vous en trouverez bien.
CASSANDRE, lisant. — « Commander une nouvelle paire de bottes au sier Crépin et, en attendant qu’elles soient faites, ne mettre que des pantoufles. » — (Continuant et avec admiration .) Commander une nouvelle paire de bottes!… Je n’aurais jamais trouvé ça à moi tout seul. C’est un trait de génie!… Et quand je pense qu’il n’est encore qu'étudiant!… Que sera-ce quand il aura été reçu docteur!… Merci, merci, mon cher voisin; je cours faire exécuter votre ordonnance. (En s’en allant .) Commander une nouvelle paire de bottes!… (Il sort.)
PIERROT, courant après lui. — Seigneur Cassandre! seigneur Cassandre!... (Révevant.) Bon! le voilà parti! Il me semble qu’il était bien disposé; c’était le moment de lui présenter ma requête, et il se sauve. Je ne retrouverai jamais une occasion pareille. La reconnaissance lui faisait une loi de ne me rien refuser. C’est ça qui peut s’appeler une malchance. Il faut que j’aille chez lui sans plus tarder. Je me présenterai sous prétexte de venir voir si le traitement a opéré d’une manière satisfaisante. C’est égal; c’est vraiment vexant d’avoir laissé échapper…
CASSANDRE, rentrant en pantoufles. — Pardon, pardon, mon cher voisin, de m'être éclipsé si vite; mais j'avais hâte d’essayer l’effet de vos prescriptions. Je viens de faire une commande au sieur Crépin et, en attendant, de chausser mes pantoufles. Tout de suite j’ai senti du soulagement. Que je vous suis reconnaissant d’avoir ainsi déployé toute votre science en ma faveur! Permettez que je… (Il fouille dans sa poche.) On ne saurait jamais payer assez cher un conseil tel que le vôtre; cependant… (Il tire de l’argent de sa poche et veut le donner à Pierrot.)
PIERROT, repoussant la main de Cassandre. — De l’argent entre nous, voisin! Allons donc! ce que j’en ai fait, c’est par pure amitié.
CASSANDRE, avec admiration. — Refuser ses honoraires! Quel désintéressement! Quelle grandeur d’âme!
PIERROT. — Je ne fais que suivre l’exemple des anciens, seigneur Cassandre. Artaxerce n’a-t-il pas repoussé les présents d’Hippocrate?
CASSANDRE. — Pardon! je croyais que c'était Hippocrate… mais, après tout, vous devez le savoir mieux que moi. Cependant, voisin, je ne veux pas être en reste de générosité avec vous. Vous m’avez guéri; que dis-je, vous m’avez sauvé la vie peut-être; je me regarderai toujours comme votre obligé. Demandez-moi ce que vous voudrez.
PIERROT. — Ces bonnes paroles, seigneur Cassandre, m’encouragent à vous ouvrir mon cœur. Si mes faibles services ont mérité de votre part quelque reconnaissance…
CASSANDRE. — Eh bien?
PIERROT. — Accordez-moi la faveur de devenir votre gendre.
CASSANDRE, avec étonnement. — Mon gendre?
PIERROT. — Oui, j’aspire au bonheur d'épouser la ravissante Clorinda.
CASSANDRE, à part. — Ravissante!…
PIERROT. — Ses charmes ont fait la plas profonde impression sur mon cœur et je serai malheureux tant qu’elle ne sera pas madame Pierrot.
CASSANDRE. — Vous vez vu ma fille?
PIERROT. — J’ai eu ce plaisir.
CASSANDRE. — Avez-vous vu sa… (Il montre son épaule pour indiquer une bosse.)
PIERROT. — Oh! c’est si peu de chore?
CASSANDRE. — Vous connaissez son humeur!
PIERROT. — Oui, beau-père.
CASSANDRE. — Beau-père, beau-père, pas en core! Vous pensez bien que la fille du seigneur Cassandre ne peut pas épouser le premier venu.
PIERROT, offense. — Le premier venu…
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CASSANDRE. — Je ne veux pas vous offenser, voisin; mais enfin,… vous n'êtes pas riche.
PIERROT, avec emphase. — La science ne vaut elle pas mieux que l’argent?
CASSANDRE. — C’est tout à fait mon avis, et cette science, voisin, vous la possédez au suprême degré : j’en sais quelque chose; car, voyez, je ne souffre plus. Je vais, je viens; au besoin, je danserais! (Il saute.)
PIERROT. — Vous danserez à la noce de votre fille.
CASSANDRE. — J’y compte bien; mais pour qu’elle ait lieu, cette noce, ou du moins pour que ma fille se marie avec vous, il faut…
PIERROT. — Il faut?
CASSANDRE. — Oh! presque rien, ou du moins rien qui doive vous causer la moindre inquiétude. Il faut seulement que vous vous fassiez recevoir docteur. Je pense bien que si vous ne l’avez pas fait encore, c’est que vous ne l’avez pas voulu; mais, comme je vous le disais tout à l’heure, je ne peux pas donner ma fille à n’importe qui. Je connais votre mérite, c’est vrai; seulement je veux qu’il saute aux yeux de tous. Je veux pouvoir annoncer à mes amis et connaissances que je donne ma fille au savant docteur Pierrot Blancminois. Madame la doctoresse Pierrot Blancminois!… cela sonne beaucoup mieux que…. Madame Pierrot tout court. Donc, mon cher gendre, — je me plais à croire que je pourrai bientôt vous donner ce nom, — prenez vos grades, et ma fille est à vous.
PIERROT (avec embarras). — Certes, seigneur Cassandre… (On entend un violent coup de sonnette.) Qu’est-ce que ce peut-être? (Nouveau coup de sonnette. À Cassandre:) Vous permettez?
CASSANDRE. — Faites, faites, mon ami. (Seul.) Il n’est pas difficile de vouloir de Clorinde, et ma foi, l’occasion est trop belle pour la laisser échapper! Se faire recevoir docteur ne sera qu’un jeu pour lui. C’est que ma fille, avec sa bosse et les autre agréments dont la nature l’a pourvue, avec son aimable caractère, par-dessus la marché, qui la fait ressembler à une harpie, n’est pas facile à marier, et puisque monsieur Pierrot Blancminois…
SCÈNE IV
CASSANDRE, PIERRETTE et PIERROT
Pierrette est costumée en médecin du temps de Molière, robe noire, rabat blanc, énorme chapeau pointu.
PIERROT, introduisant et balbutient. — Entrez, entrez, Doctoribus, et veuillez prendre la peine de vous asseoir. (Il lui présente un fauteuil. (À part.) Quel est ce docteur, et que peut-il me vouloir?
PIERRETTE. (Elle s’assied d’un air d’importance, en poussant quelques heim! heim! Regardent Cassandre.) — Quel est ce monsieur?
PIERROT. — C’est le seigneur Cassandre; mon voisin, mon bon voisin.
PIERRETTE, tirant un énorme pince-nez et lorgnant Cassandre. — Ah! c’est là le seigneur Cassandre! Je suis charmé de faire sa connaissance.
PIERROT, à part, la reconnaissant. — Eh! mais, je ne me trompe pas; c’est Pierrette. Pourquoi a-t-elle pris ce déguisement?
PIERRETTE, lorgnant toujours. — Vraiment, c’est le seigneur Cassandre! Le riche, l’illustre seigneur Cassandre, connu dans l’univers et dans mille autres lieux pour sa célèbre poudre de perlimpinpin!
CASSANDRE, s’avançant avec satisfaction. - Lui-même, seigneur Doctoribus, pour vous servir, et si jamais vous aviez besoin…
PIERRETTE, continuant. — Qui ne connaît le seigneur Cassandre; l’heureux père de la charmante Clorinda! Je le répète, je suis ravi du hasard providentiel qui me procure la joie de la rencontrer!
CASSANDRE. — De mon côté, seigneur Doctoribus, je me félicite d’avoir eu un cor au pied,… c’est-à-dire de ce que j’ai eu besoin d’avoir recours aux lumières de mon savant voisin et ami, le sieur Pierrot, puisque cela me donne la satisfaction de connaître l’illustrissime docteur… docteur…?
PIERRETTE. — Purgibus, présidente de l’Académie de médecine du Lutecia, membre de toutes les sociétés savantes d’Europe, d’Asie, d’Afrique, d’Amérique et d’Océanie. (Cassandre s’incline.)
PIERRETTE, reprenant. — Ainsi, il est réellement savant, ledit sieur Pierrot?
CASSANDRE, avec feu. — Vous allez en juger, docteur Purgibus. Il y a une heure, je ne pouvais plus mettre un pied devant l’autre; je me traînais à peine. En une seconde, il m’a fait recouvrer l’usage de mes jambes et rendu guilleret comme me voilà! (Il saute et danse quelques pas.)
PIERRETTE, avec importance. — Le bruit de son savoir était déjà arrivé jusqu’à nous; aussi, mes confrères et moi, nous nous demandions comment il se faisait qu’un si éminent personnage n’eût pas demandé à se faire admettre dans notre illustre corps. — Une de ces bizarreries auxquelles les hommes de génie sont quelquefois sujets! — C’est pourquoi mes éminents collègues m’ont donné la mission de venir le conjurer de nous accorder cet honneur et m’ont chargé de lui faire passer ses examens, afin de lui conférer le titre de docteur. Ordinairement, nous faisons comparaître les candidats devant nous; mais quand il s'agit d’un personnage aussi distingué, on ne saurait procéder par les voies ordinaires. Bénissez votre heureuse étoile, seigneur Cassandre, qui va vous rendre témoin du triomphe dudit sieur Pierrot, et qui vous permettra d’assister à sa prise de bonnet de docteur.
PIERROT, à part. — Je crois deviner où elle veut en venir.
PIERRETTE, à Pierrot. —  Veuillezavancer, jeune savant, et daignez répondre aux questions que je vais vous poser. Ce ne sera pas long; c’est une pure affaire de forme. Je sais à quoi m’en tenir sur l’étendue de vos lumières. — Qu’est-ce que la flèvre?
PIERROT. — C’est une maladie.
PIERRETTE. — C’est une maladie; on ne saurait mieux dire. Le fait est qu’une personne qui a la fièvre ne se porte pas bien.
CASSANDRE, avec satisfaction. — On ne saurait mieux dire, en effet.
PIERRETTE. — Et d'où vient cette maladie?
PIERROT. — De ce que le maladie est agité et qu’il a le délire.
PIERRETTE, avec satisfaction. — Fort bien.
CASSANDRE. — J’avais cru jusqu’ici que c’était la fièvre qui causait l’agitation et le délire; il paraît que c’est le délire qui donne la fièvre. Oh! l’ignorance.
PIERRETTE. — Qu’ordonneriez-vous à une personne enrhumée?
PIERROT. — Je lui dirais: Toussez!
CASSANDRE. — Oh! la science! la science!
EUDOXIE DEPUIS
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(A suivre.)
(Suite el fin.)
Pierrette. — Et que direz-vous à celle qui éternue?
Pierrot. — Dieu vous bénisse!
(Pierrette hoche la lèle à plusieurs reprises d’un air approbatif)
CASSANDRE. — Ah! l’habile homme!
PIERRETTE. — Si quelqu’un souffrait d’une dent, que lui ordonneriez-vous?
PIERROT. — Je conseillerais à ce quelqu'un de se la faire arracher.
PIERRETTE. — Fort bien! je vois que vous êtes pour les grands moyens; c’est comme moi. Si vous avez mal à un bras, coupez-le; à une jambe, coupez-la; à la tête…
CASSANDRE. (à part) — Ah mais! il va bon train, le docteur Purgibus! (À Pierrette.) Est-ce que vous seriez d’avis, docteur, que quand on a mal à la tête on doive se la faire couper?
PIERRETTE. — Demandez au candidat. (À Pierrot.) Vous avez entendu, messire Pierrot, la question du seigneur Cassandre. Quand on a mal à la tête, faut-il se la faire couper?
PIERROT, balbutiant. — C’est selon.
PIERRETTE. — A la bonne heure! voilà une réponse dictée par la plus haute sagesse. Tout dépend, en effet, du temps et des circonstances. Il n’y a pas de plus sûr moyen de guérison que celui-là. Une fois qu’on vous a coupé la lèle, n’avez plus à craindre la migraine. Je n’ai pas besoin d'être renseigné, davantage sur les capacités du candidat; je vais aller chercher le bonnet que la docte Académie lui a voté et que j’aurai l’honneur de déposer sur son chef, en remerciant mes confrères de la marque de haute estime qu’ils m’ont donnée lorsqu'ils me chargèrent de cette tâche. (Elle se lève et se dirige vers la porte.)
CASSANDRE. — Un instant, un instant, docteur Purgibus! Permettez-moi d’aller chercher ma fille. Je voudrais que cette pauvre Clorinda assistàt au triomphe du docteur Pierrot Blancminois car..
PIERRETTE. — J’attendrai, cher monsieur Cassandre; j’attendrai. Amenez-nous votre charmante fille.
CASSANDRE. — Merci, illustration docteur.
(Il sort.)
SCÈNE V
PIERRETTE, PIERROT
PIERRETTE, enlevant son chapeau et sa perruque. — Ouf! j’ai besoin de respirer un peu! Eh bien, Pierrot, que dis-tu de mon idée?
PIERROT. — Qu’elle est excellente et que tu es tout à la fois la plus gentille petite sœur et le plus grave docteur qui soit au monde.
PIERRETTE. — J’ai vu que tu désirais tant épouser mademoiselle Cassandre? S’il t'avait fallu passer par les conditions que le faisait notre voisin, tu aurais eu peut-être un peu longtemps à attendre. — Maintenant, parle-moi de rua future belle-sœur. Elle est donc bien jolie?
PIERROT, avec embarras. — Oh! jolie… On ne peut pas dire positivement qu’elle soit jolie… ses yeux laissent un peu à désirer. Ils… (Il croise ses deux index devant ses yeux pour indiquer une personne qui louche.)
PIERRETTE. — Ah! j’y suis… Il paraît qu’il y a ses personnes qui aiment cela; tous les goûts sont dans la nature.
PIERROT. — Et puis… (Il marche en boitillant.)
PIERRETTE. — Comment?
PIERROT. — Oui, elle est un peu… (Même jeu.)
PIERRETTE. — Bancale?
PIERROT, avec un signe affirmatif. — Un peu.
PIERRETTE. — Bah! (Se reprenant.) Au fait! Mademoiselle de La Vallière boitait bien!
PIERROT. — Et puis, elle est encore… (Il soulève son épaule.)
PIERRETTE. — Que veux-tu dire?
PIERROT. — Un peu… (Même jeu.)
PIERRETTE. — Bossue?
(Pierrot fait signe que oui.)
PIERRETTE. — Ah! bah! Alors elle doit avoir beaucoup d’esprit; on dit que les bossus en ont plus que les autres; c’est ce qui t’aura charmé en elle.
PIERROT, avec embarras. — Pas absolument; je ne l'ai jamais entendue dire qu’une phrase.
PIERRETTE. — Laquelle?
PIERROT. — Je frappais à la porte de son père; c’est elle qui est venue m’ouvrir, et elle m’a dit: «Mon père n'est pas-i-à la maison. Allez-vous-en, imbécile!»
PIERRETTE, stupéfaite. — Pas possible!
PIERROT. — Je l’ai encore entendue au travers de la porte se mettre en colère après sa servante de ce qu’elle n’était pas descendue assez vite, et je crois bien qu’elle la battait, car l’autre criait comme un beau diable.
PIERRETTE. — Ah çà! je ne peux pas en croire mes oreilles! Est-il possible que ce soit là la personne que tu veux épouser?
PIERROT. — Pourquoi pas?
PIERRETTE. — Une femme louche, bossue, bancale…
PIERROT, sentencieusement. — La beauté passe; la laideur reste.
PIERRETTE. — Une femme ignorante: «Pas-I-à la maison! »
PIERROT. — Je me soucie bien qu’elle sache ou non la grammaire!
PIERRETTE. — Une femme méchante! qui t'injuriera, qui te battra!
PIERROT. — Qui me battra! qui me battra! Elle ne me battra pas longtemps; je saurai bien le lui rendre.
PIERRETTE. — Ça fera un gentil petit ménage! Mais enfin qu’est-ce qui te plait en elle et pourquoi la demandes-tu à son père?
PIERROT. — Ce qui me plait! je te l’ai déjà dit, c’est sa fortune, donc! Sais-tu bien que mademoiselle Clorinda a deux cent mille écus de dot.
PIERRETTE. — Comment! c’est là la raison! Tu n’es pas honteux!
PIERROT. — Deux cent mille écus! ce n’est pas à dédaigner. Sais-tu qu’il faut en faire pas mal de visites à quarante sous pour arriver à deux cent mille écus! Mais j’entends le seigneur Cassandre; remets bien vite ton bonnet et ta perruque et sauve-toi.
PIERRETTE, à part. — Ah! c’est ainsi!
(Pierrette sort en emportant son bonnet et sa perruque.)
SCÈNE VI
CASSANDRE, entrant. — Ma fille va venir; elle m’a seulement demandé un petit quart d’heure pour faire sa toilette. La pauvre enfant! un petit quart d’heure pour elle, c’est bien peu, car elle a fort à faire pour se rendre présentable; n’importe! elle va se dépêcher. (A Pierrot.) Je lui ai dit ce dont il s’agit et elle est on ne peut mieux disposée pour vous. Ainsi, soyez tranquille; tout marchera à merveille. Qu’elle joie pour moi de pouvoir appeler mon gendre le savant Pierrot Blancminois! la lumière de la science! Le…
(On entend une marche solennelle. La porte s'ouvre; paraît Pierrette portant sur un coussin de velours un énorme bonnet d’due. Pierrot, qui s'était avancé empressement, recule de deux pas.)
PIERROT, avec colère. — Un bonnet d’âne!
CASSANDRE, en même temps et avec stupéfaction. — Un bonnet d’âne!
PIERRETTE. — C’est celui que la docte Académie, dont j’ai l’honneur d'être membre, m’a chargé de présenter au sieur Pierrot Blancminois. C’est le bonnet qui convient aux savants de son espèce!
CASSANDRE. — Mais je croyais, seigneur Purgibus, que vous aviez reconnu vous-même…
PIERRETTE. — Que ledit sieur Pierrot est le plus grand ignorant de la terre.
PIERROT, a port. — Elle se moque de moi; elle me le payera.
CASSANDRE. — Vraiment! que m’apprenez-vous là? Moi qui comptais lui donner ma fille en mariage!…
PIERRETTE. — Vous réserverez la main de la belle Clorinda pour un époux plus digne d’elle.
CASSANDRE, a Pierrot. — Ce n’est pas ma faute, voisin; mais la Faculté s’est prononcée; je retire ma parole. (À port.) Encore un mariage de manqué! Je vais prévenir cette pauvre Clorinda qu’elle n’a pas besoin de se presser. (Il sort.)
SCÈNE DERNIÈRE
PIERROT, à Pierrette, avec colère. — M’expliqueras-tu, au moins?…
[PIERRETTE]. — Pourquoi j’ai fait manquer ton mariage? Parce que je ne me souciais pas d’avoir une belle-soeur housse, bancale, sotte, ignorante, et, par-dessus tout, méchante… (Le caressant.) une femme qui aurait rendu mon frére; mon cher petit Pierrot, malheureux toute sa vie. Va, crois-moi, étudie sérieusement; passe tes examens pour de bon, et alors je te trouverai une petite femme, qui n’aura peut-ètre pas auiant d’écus que madamoiselle Clorinda, mais qui ne sera ni bossue, ni louche, ni bancale, qui ne fera pas de pataquès, et avec laquelle tu ne seras pas exposé à échanger des souffiets. 
EUDOXIE DUPUIS
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Text
Le vice-amiral Smoker et les joies de l’administration
Smoker Os
Humour
Attention vulgarité
2250 mots
Version Française
Tashigi, Kizaru, Garp, Smoker.
Le vice-amiral Smoker et les joies de l’administration
Smoker détestait rentrer de mission. Ne vous méprenez pas, il adore son métier ! Mais deux choses l’énervaient au plus au point dans ces moments.
D’une part, cela voulait dire ne plus prendre la mer avant au moins quelques semaines. En effet, Marineford avait établi un système complexe de roulement des hauts gradés pour que, sauf exception, au moins 3 vices amiraux soient toujours présents sur la base en cas de nécessité.
La sensation de liberté, sentir l’air sur son visage, ne pas être enfermé entre quatre murs, c’était ça qui rendait Smoker heureux au plus profond de lui. Ça et le sentiment d’avoir aidé les citoyens et rétablit un peu de justice dans ce foutu monde, évidemment.
D’autre part, revenir à la base signifiait une montagne administrative titanesque. Et rien que d’y penser, des maux têtes migraient déjà dans le crâne du vice-amiral. Heureusement pour lui, Tashigi était toujours prête à l’aider et à s’acquitter d’une partie de ses tâches pour le laisser se reposer.
C’est donc avec le cœur lourd que Smoker posa le pied sur la base pour la première fois après de longs mois de mission, le cœur lourd. Tandis que Tashigi fonçait déjà dans son bureau dans la ferme intention de travailler toute la nuit pour rendre ses comptes-rendus en temps et en heure, Smoker marchait mécaniquement vers ses appartements privés. Il balança sa veste en lambeau par terre, prit une longue douche brûlante et s’engouffra dans son lit, maudissant déjà la journée infernale de demain.
Le lendemain matin, le vice-amiral se réveilla de mauvaise humeur. Il saisit sa veste qu’il avait abandonnée sur le sol trempé de sa salle de bain et soupira : elle était fichue. Aussi résistants soient les vêtements confectionnés par la marine, rester intact quand on se prend des boulets de canons dans le dos c’est compliqué. Et Smoker, contrairement à de nombreuses femmes présentes sur la base, détestait se balader torse nu.
Sa première résolution de la journée fut donc d’aller dénicher une veste potable. Et évidemment, il allait demander à Tashigi de le faire à sa place. Au début, en homme intègre, Smoker avait des remords à laisser autant de ses tâches à sa collègue, même si celle-ci s’en sortait à merveille. Mais après plusieurs années dans la Marine, honnêtement, maintenant il s’en foutait.
Il s’empara donc de son den den mushis et appela la brune. Après plusieurs secondes à attendre, l’épéiste ne décrocha pas. Smoker s’en inquiéta, s’était très inhabituel de la part de la jeune femme qui avait la réputation de décrocher même quand elle dormait.
Il prit alors rapidement deux cigares dans sa réserve, mit sa veste en lambeau sur son dos et partit rapidement vers ses bureaux.
Un malheur n’arrivant jamais seul, évidemment, en chemin il croisa l’amiral Kizaru. Ce dernier le rejoignit dans sa course vers ses bureaux et en profita pour discuter. L’amiral jaune avait la réputation d’être une vraie pipelette, au grand malheur de Smoker qui aimait par-dessus tout le calme.
« Oh, dis moi cher ami, c’est une nouvelle mode les trous dans la veste ? Je sais que je ne suis plus tout jeune mais quand même, cela me dépasse. Est-ce que c’est pour offrir un système de ventilation ? Ne me dis pas que tu as de la fièvre mon cher ami ? Veux-tu que j’appelle les chers soignants du »
Kizaru n’eu même pas le temps de finir son monologue qu’il se prit la porte du bureau de Smoker en pleine figure. Ce dernier avait déjà broyé ses cigares pour se retenir de frapper le haut-gradé en pleine poire.
Une fois qu’il fut certains d’entendre le singe jaune repartir, il s’affala dans le fauteuil en face de son bureau et plongea sa main dans le deuxième tiroir pour en extraire deux nouveaux cigares.
Après quelques secondes à profiter de la fumée rejoignant ses poumons, Smoker s’empara du den den mushi fixe de son bureau et, alors qu’il allait appeler Tashigi, une note collée sur le dos de son appareil l’intrigua.
« Même si je vous ai prévenu hier soir, que je vous ai envoyé un courrier officiel 48 heures avant et que j’ai glissé un mot sous la porte de votre appartement, je tiens à vous rappeler, au cas où, que je suis absente ce jour jusqu’à 19h30. Tous les capitaines ont une réunion urgente. Je vous souhaite une très bonne journée. Capitaine TASHIGI. »
Et merde. Pour un peu Smoker aurait pu pleurer. C’était certainement l’une des pires annonces qu’il pouvait recevoir. Pas de Tashigi. Pas de Tashigi pendant toute une journée ! Un lendemain de mission en plus ! Tous les appels et missions qu’elle recevrait aujourd’hui seront directement ramenés à lui, son supérieur ! En plus de son travail il allait devoir faire le sien ! Avec des trous dans le dos en plus.
Smoker décida de faire grève. Le planning de cette journée était déjà bien trop effrayant pour pouvoir la vivre. Il aurait mille fois préféré se battre contre Monkey D Luffy et vivre toute une journée de réunion comme Tashigi plutôt que de vivre ça.
Il décida alors qu’il ferait le strict nécessaire. Il se releva rapidement de son siège, sortit avec fracas de son bureau et courut presque vers le bâtiment C. Il était à peine neuf heures du matin mais le vice-amiral cru défaillir quand il vit l’énorme file d’attente devant la porte. Evidemment, on était lundi, et ces abrutis du secteur administratif ne travaillaient jamais le week-end.
Il fit alors comme tout le monde, s’approcha de la porte pour s’emparer d’un ticket numéroté, s’assit sur l’un des rares sièges libres et patienta.
A sa gauche se trouvait un soldat quelconque, sans chemise et pantalon, juste son sous-vêtement. Smoker put sentir une odeur familière de magma. Akainu avait encore fait des siennes pendant l’entrainement de ses subordonnés.
Smoker regarda son ticket, numéro 38 et soupira. Alors qu’il allait s’improviser une petite sieste en attendant son tour, son den den mushis portable sonna.
« Vice-amiral Smoker, j’écoute. » Dit-il lassement.
Le soldat à l’autre bout de la ligne sembla surpris de tomber sur le vice-amiral et non la capitaine. « La capitaine Tashigi est en réunion, ses appels me sont redirigés. Si ce n’est pas urgent raccrochez ». Sans plus de cérémonie, le soldat raccrocha pour le plus grand bonheur du vice-amiral.
1 heure plus tard.
« Je jure devant Gol D Roger que si ce maudit escargophone sonne encore une fois je lui explose le crâne contre le mur ». Maugréa le marine pour la troisième fois en une minute.
Après une heure d’attente et 15 appels, le vice-amiral fut enfin appelé pour entrer dans la pièce.
Il arracha presque sa veste de son dos, la posa violemment sur le bureau tout en essayant de garder ses nerfs et fusilla du regard la femme en face de lui qui restait de marbre.
« Vice-Amiral Smoker, matricule XXXX, j’ai besoin d’une nouvelle veste modèle 3 série AB taille 98 avec l’option 13 ». Smoker avait été clair, précis et presque pas énervé.
La femme, qui avait bien entamé sa cinquantaine, le regarda avec indifférence.
« Ça ne marche pas comme ça amiral. » fit-elle d’une voix lasse, comme si elle parlait au premier abruti du coin.
Smoker eu du mal à ne pas broyer ses cigares à nouveau mais se révisa en pensant qu’il serait difficile d’affronter cette épreuve sans cigares.
« Alors comment est-ce qu’on fait dans ce cas-là » Demanda-t-il sèchement.
La femme ne prit même pas la peine de lui répondre, elle se contenta de lui fournir un formulaire. Smoker cru à une vaste blague quand il se retrouva avec un document de cinq pages recto verso dans les mains.
« Vous vous foutez de moi ? Cinq putains de pages pour une putain de veste ? Vous ne pouvez pas juste écrire 22 putains de mots sur un putain de post it et qu’on en parle plus ? » Beugla le vice-amiral qui commençait déjà à se transformer en fumée sous l’énervement.
« blblblbl, blblblbl, blbllb » l’escargophone commença à sonner, mettant à mal les dernières forces de Smoker pour rester calme.
« C’est pas de ma faute ». Commença la femme d’une voix lente et ennuyante.
Blblblbl, blbllblb, blbllb
« Si vous être trop neuenu »
Blblblb, blblbl, blbllb
« Pour remplir un simple formulaire »
Blblbllbbl, blblbl
« Que même Kizaru arrive à »
Blblbl, SCRATCH.
L’escargophone du vice-amiral vola à travers la pièce pour finir sa course dans le mur.
A la voix lente de la femme s’ajouta donc les pleurs de l’escargophone.
« PUTAIN DE » Hurla Smoker alors qu’il sortit avec violence de la pièce pour s’assurer que son poing ne finisse pas dans le visage de la femme. Il sortit comme un fou et s’enferma dans son bureau pour essayer de retrouver calme et sérénité.
Il s’empara d’un troisième cigare et après une dizaine de minutes de relaxation, il commença à remplir le fichu formulaire. Il n’en était qu’à la moitié quand la porte de son bureau s’ouvrit avec fracas, mettant à mal le bois lustré qui avait déjà reçu pas mal de coups.
« Ah mon cher ami, je me suis rendu à l’infirmerie et je t’ai obtenu un médicament pour faire baisser ta température. Mais attention, c’est un suppositoire ! ».
Smoker sentit son cœur cesser de battre quand il aperçu le visage de l’amiral jaune devant son nez.
Blblblb, blbllb
« A mon cher ami je crois que quelqu’un essaye de te joindre sur ton escargophone fixe. »
Blblblb, blbllb
« Tu devrais peut être répondre, c’est peut être urgent, tu ne penses pas ? »
Blblblbl, blbllb
Smoker eut une vision. L’escargophone fixe, enduit de haki, en plein milieu du visage de l’amiral, le nez en sang.
Il fallut un self control phénoménal à l’amiral pour ne pas reproduire ses pulsions. Une énième fois, il choisit la fuite.
Il emporta un stylo avec lui et s’empressa de finir de remplir ce fichu dossier devenu complètement illisible tant il l’avait massacré.
Il se retrouva devant la porte de la lingerie, passa devant tous les soldats et rentra comme un fou dans le bureau. Il eut à peine le temps de poser un pied à l’intérieur qu’il sentit une agrafeuse lui traverser le visage grâce à sa fumée.
« JE NECROIS PAS AVOIR APPELE VOTRE NUMERO ! » Hurla la femme qui l’avait « renseigné » tout à l’heure.
Smoker broya la poignée de la porte mais se résolut. Il fit demi-tour, arracha un ticket de la machine qui se prit son poing droit et s’assit sur le seul siège disponible : celui à côté du vice-amiral Garp ».
Smoker soupira et pria tous les dieux pour que ce vieux fou le laisse en paix.
Il s’installa donc à ses côtés et l’inspecta discrètement. Il se rendit alors compte que l’uniforme du vieux était impeccablement porte si l’on omettait les traces de gras sur sa chemise à cause de tous les beignets qu’il engouffrait. Mais le héros de la marine ne portait pas de chaussettes.
« Pose pas de questions gamin ». Lui dit simplement le grand-père quand il croisa le regard de Smoker.
« Tiens Smoker, j’ai entendu dire que tu en avais après mon petit fils. Tu savais que quand il était jeune il s’amusait à mettre son doigt dans son nez pour manger ses crottes de nez ? Sauf que cet abruti, comme il est élastique, il bien il finissait toujours par saigner du nez. Du coup il se mettait à hurler et à courir dans tous les sens. La majeure partie du temps il se prenait un arbre ou un mur et tombait dans les pommes, le temps que le saignement finisse. Tu savais aussi qu’il a été propre très tard ? J’ai du lui acheter des combinaisons avec une poche ouvrable sur les fesses parce qu’il n’arrivait jamais à défaire ses boutons et finissait par se faire caca dessus ? Ah et aussi la fois où ».
Smoker avait envie de : mourir.
Blblblb, blbllbl
Un mirage ? une hallucination ?
« Vice-amiral Garp, j’écoute. Ah salut Sengoku, comment vas-tu ? Une partie de pêche ? Maintenant ? Ah j’arrive. Au fait, tu n’aurais pas des paires de chaussettes à me prêter ? » Et c’est ainsi que le vice-amiral disparut dans le labyrinthe de couloirs, au plus grand bonheur de Smoker.
Il fallut pas moins de quarante cinq minute d’attente supplémentaire pour que Smoker puisse enfin déposer le fichu dossier dans le fichu bon tiroir qui comme par hasard se trouvait dans le bâtiment A et comme par hasard aucun soldat administratif n’était disponible pour emmener le papier qu’il devait donc déposer lui-même.
Le même jour, à 22h.
« Un appel pour vous vice-amiral Smoker. » Le barman tendit l’escargophone au vice-amiral qui prit une dernière gorgée de saké avant de répondre.
« Bonsoir vice-amiral, j’espère que vous avez passé une bonne journée ! » Commença Tashigi. « Je me demandais pourquoi vous ne répondiez ni à votre escargophone fixe ni le mobile… J’ai reçu un document officiel pour vous. Il s’agit d’une amende pour « irrespect envers un collègue administratif » ainsi qu’une interdiction de deux semaines de revenir dans le bureau de la lingerie. Est-ce que tout va ».
« JE PREFERE ENCORE ME PROMENER A POIL QUE DE REVENIR DANS CE BUREAU A LA CON ».
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poemesdujour · 3 years
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A l'orée du jour
Me voici désormais à l’orée du jour. En moi, dépossédé volontaire de la langue qui satisfaisait à mon devoir de dire le monde, quelque chose s’est rendu à l’épure. La brutalité du mouvement vers elle fut insoupçonnée, mais le temps calme des océans me revient lentement et c’est une longue nappe, une nappe de temps et de souffle, qui s’étend maintenant devant mes jours.
Parfois, l’habitude me vient de faire en de nombreuses photos, comme je le pourrais en poème, un panorama des jours. Les voici qui vont, qui viennent, qui échappent au mot, à l’écoulement des heures. Elles sont autant de petites mains apposées sur la nappe du temps pour dire : « à cet instant, quelque chose s’exprime qui n’a pas besoin de moi pour être dit ». Alors, je cherche, encore, farouchement, désespérément, ce qui se cache derrière. Du mouvement qui me mène à la photo ou au poème, je ne sais rien. Comme à tout ce qui m’effleure intranquillement, j’aimerais être insensible et laisser le temps glisser sur ma peau pour mieux caresser d’autres peaux sans trembler. D’aucuns captureraient des instants pour eux, certains beaucoup, d’autres non. J’envie ceux qui s’accommodent de l’oubli : le deuil est admirable.
J’en viens à ce moment de la vie où quelque chose ne suffit plus, comme on se rend compte à n’importe quel âge qu’il faut aller plus loin, qu’un autre horizon nous appelle. Aussitôt livrés, fut-ce un peu partout, les mots et les images, qu’ils soient longs ou courts, infusés ou à vif, me laissent un répit. Le temps d’un thé peut-être, d’une nuit tout au plus. Un répit de courte durée avant de faire appel à l’inexprimé qui cogne contre ma poitrine. Me poussant dans les retranchements du jour, celui-ci m’oblige, à chaque étape, à trouver plus, à répondre sans cesse plus amplement à sa soif. Pousser des murs, pousser des murs, pousser des murs.
Ce qui manque, derrière le manque du poème, n’est plus le poème, pas plus que l’image. Ils ne sont que prétextes. Comme les poèmes, les photos m’échappent, et quelque chose d’inconnu leur crie de naître au monde et d’être exprimées ici ou là. Ensemble, leur tissu est trop vaste pour bien entrer dans le regard des autres, trop rond pour se plier au carré des réseaux : c’est toujours par effraction, par atterrissage forcé, qu’ils s’y retrouvent. Le poème participe à une mission plus grande que lui, dont il n’a nul indice. Comme moi, il se repère tant bien que mal et à tâtons, dans la nuit brumeuse qui va, cherchant jusqu’à l’aube ce qui manque à lui-même.
Du lac placide dont les traces que je laisse sont la surface, la profondeur n’est sondable que de moi. Ma quête ne se livre au monde que par bribes. Et pourtant, toujours, cette impression de trop, cette impression que ceux qui vivent se taisent et suivent leur chemin dans une indifférence exemplaire au monde alentour. Je suis partagé entre l’admiration de ceux-ci et le dégoût que me procure la perspective d’une vie sans portée que soi-même. Le jour est très proche où j’accepterai de trancher pour la deuxième option. De cette vie en contrejour, je ne livre des traces qu’en morceaux, poème par poème. Peut-être n’ai-je jamais écrit qu’un unique poème, depuis tant d’années, qui de temps en temps passe agiter la main à la fenêtre du monde. Puis, le monde passe à autre chose, comme nous passons tous à autre chose quand les fragments ténus de la vie des autres nous parviennent.
L’inexprimé ne se satisfait de rien. Plus je lui tends l’oreille et tâche de lui ménager une place, plus il croît, engendrant parfois l’expression, l’avortant d’autres fois. L’inexprimé n’a pas de visage, pas de silhouette, pas d’odeur ni de voix. L’inexprimé attend que je le découvre, mais seulement par hasard, en trébuchant dessus, au détour d’un saisissement, d’une phrase anodine ou d’un baiser volé. Quand nous nous croiserons, nous croirons tous les deux à une erreur, et nous nous éloignerons sans nous être reconnus. Ainsi pourrai-je continuer à écrire.
Mon écriture n’a jamais été qu’une longue et autopoïétique quête vers lui. Il ne m’a laissé qu’un seul indice, ténu mais salutaire : il ne faut pas le toucher. Le jour où l’inexprimé trouve la paix, nul mot ne peut plus naître. Il faut le travailler par détours, l’appâter, le guetter, comme on gravite autour de la singularité d’un trou noir sans jamais tomber dedans : le temps s’étend à l’infini. Il n’y a pas de point de chute, pas plus qu’il n’y en a pour le poème. Il y aura, un jour, j’y crois, un repos : tout silence consenti fait grandir ce que j’exprime, plus longtemps, plus grandement, comme un fruit lentement muri. Le mot et moi essayons de nous faire confiance. Il est arrivé que nous nous laissions tranquilles, nous retrouvant dorés au retour.
Un jour, fatigué de lutter sur la rive, j’emporterai le secret, dans le long silence de la placidité des lacs — mais je me suis promis récemment que ce jour ne viendrait pas encore. Il y a beaucoup de soleil, parfois la pluie d’été, et dehors le goût de la bière et la musique des rires. Comme à chaque fois que l’on sort d’un vaste désert – le deuxième de ma jeune vie, et celui-ci vit tomber beaucoup de nuits – on ne se demande qu’une chose : comment ai-je tenu ?
Parfois, qu’importe. On a tenu. On tient. On tiendra. Peut-être pour tenir ai-je désespérément poursuivi l’inexprimé jusque dans les retranchements où il me poussait. Peut-être faut-il beaucoup de noir pour percevoir la seule chose qui luit encore et comprendre qu’elle nous est vitale et ne cessera pas. Chaque jour, l’envie de voir autre chose que le jour me tient. Sans l’envie de courir sur une autre route, je n’irai pas bien loin sur la mienne. En réalité, l’équation est simple : j’ai tout à exprimer, mais je ne sais plus comment. Quelque chose a sauté, loin de mes mains, loin d’une quelconque prise. Les grands jours qui font naître les mots à dire sont ceux-là mêmes qui les avortent. Il y a beaucoup et tout à coup, pour dire, il faudrait soit tout condenser en une singularité soit trahir le jour en isolant ses morceaux. J’ai peu de mots quand il en faut, et beaucoup quand il n’en faut pas. Entre ces deux poteaux d’angle, je tisse un fil de funambule composé de lettres en petits caractères. Je ne me satisfais peut-être que de petites choses, de l’odeur du thé, du goût des lèvres et du chant des oiseaux ; ou peut-être du silence où grandit le poème. Ou peut-être, au contraire, faut-il encore pousser les murs, chaque jour plus loin, inlassablement, à perte de vue. La quête est en cours, sans moi, en mur de soutènement, en sillage profond. Tout s’écrit à mon insu. Je suis le contrejour de mes mots.
Les yeux bandés dans le souterrain de l’écriture et de la recherche, je me retrouve parfois à des embranchements. Cela ne signifie pas la fin du chemin. Simplement des pas qui se poursuivent. Fréquemment, je marche, en ville ou loin dans les vallées. Je ne marche pas d’un point à un autre, je marche. J’ai dans mes disques durs des milliers de photos qui sont autant de repères, de « Souviens-toi » murmurés à mon oreille. J’ai beaucoup de poèmes dormant dans des cahiers, qui sont, eux aussi, les balises d’une marche intime. Mes projets de carrière sont inconnus. Mes tentatives de vrais métiers ont été hasardeuses. Mes essais d’intégration au monde n’ont pas été transformés. Il est possible que je sois allé trop loin pour reculer, et qu’il faille accepter d’habiter d’autres espaces. Je serai toujours un peu en-dessous de la personne en moi qui ressent, qui pense et parfois, qui écrit. Parfois, je me hisse un peu à sa hauteur, peut-être par hasard. Il arrive quelques percées où elle s’exprime, d’autres, encore plus rares, où quelqu’un l’entend. Il faut aux personnes que j’aime beaucoup de courage pour supporter l’opacité des flots et pour oser plonger. Elles se noient parfois ; plus rarement, je remonte.
Malgré tout, quelque chose garde encore intacte la promesse de jours à vivre et de nuits lumineuses. La quête, malgré mes trahisons, m’a trop longtemps porté pour que je lui préfère une vie tranquille et de surface. Je n’ai vécu que d’elle et je ne me souviens que des espaces où sa main s’est posée. J’ai rencontré une fille qui danse pour ne pas mourir ; fait-on ce que l’on fait pour d’autres raisons ? Me voici désormais à l’orée du jour.
🌱 18 - 22 juin 2021. 🌱
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christophe76460 · 2 years
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Manne quotidienne du 25 Décembre 2022
Ne soyez pas en souci pour votre vie (2)
*Par conséquent cessez de vous inquiéter ou d’être anxieux (d’être perpétuellement agité) et ne dites pas : Que mangerons-nous ? que boirons-nous ? de quoi serons-nous vêtus ? Car toutes ces choses, ce sont les païens qui les recherchent [avidement]. [Mais ne vous inquiétez pas] car votre Père céleste sait que vous en avez besoin.*
Matthieu 6:31-32
Compter sur le Père
🤷🏾‍♂️🤷🏾‍♂️👉🏾Pourquoi, alors, nous mettre en souci ? Une année, remplie de tant de bouleversements, est achevée. Confessons-le : nous avons été en souci pour tout. Et Il a pourvu à tout ! De sorte, qu’une foi, encore, nous pouvons dresser notre Eben-Ézer, comme le prophète autrefois, et dire : *« Il nous a secourus jusqu’ici »* (1 Samuel 7:12). Ne le ferait-Il pas jusqu’au bout ? Avec amour et tendresse, Il nous répète : *« Ne soyez donc pas en souci… »*. Vous avez un Père dans les cieux, comptez sur Lui ! N’est-Il pas digne de votre confiance ? Il sait que vous avez besoin *« de toutes ces choses »*. Ce n’est pas à vous de les « rechercher », Il s’en occupera pour vous. La « recherche » qu’Il vous propose, c’est le ciel et la Personne qui le remplit — *« les choses qui sont en haut où le Christ est assis à la droite de Dieu »*. C’est là qu’est votre trésor, que votre cœur y soit aussi ! Alors, débarrassés de tout souci, vous pourrez réaliser dans le secret cette vie de piété pour laquelle serait une entrave la *« recherche »* inquiète des choses matérielles, quelqu’indispensables qu’elles soient. Par votre confiance, vous honorerez le Père *« rejetant sur Lui tout votre souci »* ; par une vie de piété dans le secret vous réjouirez son cœur !
👂🏾👂🏾👉🏾Comme le Seigneur lui-même, son apôtre aussi nous exhorte à *« rejeter sur Lui tout notre souci, car Il a soin de nous »* (1 Pierre 5:7). Cette exhortation, il peut bien nous l’adresser car il avait fait, pour lui-même, de telles expériences ! Il aurait bien pu être « en souci » dans la prison où l’avait fait jeter le roi Hérode. Son sort était décidé : après la Pâque, il allait être mis à mort. En attendant, lié de chaînes, il était entre deux soldats, tandis que, devant les portes solidement fermées, veillait une garde vigilante. Aucun espoir humain d’échapper au supplice ! Que fait Pierre ? Il dort profondément, si profondément qu’une lumière éclatante ne peut troubler son sommeil : l’ange qui vient le délivrer doit frapper son côté pour l’éveiller.
🤷🏾‍♂️🤷🏾‍♂️👉🏾 *Pourquoi pouvait-il dormir aussi paisiblement, au fond de sa prison, à la veille d’être mis à mort ? Il avait prié, prié dans le secret sans doute.* 👉🏾👉🏾Pouvons-nous supposer un seul instant qu’il ne l’avait pas fait, celui qui nous dit : *« rejetant sur Lui tout votre souci, car Il a soin de vous »* ? Il savait qu’Il aurait soin de lui, il pouvait dormir dans une pleine paix.
J. A
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claudehenrion · 3 years
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La Turquie, un ''état-voyou''  XXL?
  Il vient de faire semblant de vouloir rejouer ''ami-ami'' avec Macron : Erdogan a toujours un coup d'avance sur nos amateurs et leur politique-spectacle. C’est déjà comme ça qu’il a obtenu une autorisation d'entrée en France pour les turcs, sans visas mais avec ''au moins 5 enfants par femme, pour nous submerger à terme’’ (car il ne cache ni ses mauvaises intentions ni sa stratégie pour y parvenir), et qu’il a profité de notre naïveté pour placer ses hommes : nos services publics, cible de choix pour placer des ''dormants'' islamistes ou -iques, qui attendent leur heure... Macron ne peut pas ne pas le savoir. Mais, de manière inexplicable, il n'en tire aucune conclusion et aucune inflexion de son discours mortifère. Au contraire...
Entre autres pathologies psychologiques et intellectuelles --dont celle de se croire un avatar ou une réincarnation du légendaire ''Mahdi'' qui assurera le triomphe final de l'Islam, Erdogan est rongé par un désir frénétique de reconstruire feu l'Empire Ottoman, ce monstre qui prenait tout sans jamais rien donner. Dans son délire, il voit là une de ses dernières chances de remettre de l'ordre dans le bordel géant qu'il a créé dans son pays :  tout le monde sait que la guerre étrangère est un formidable catalyseur du mécontentement des peuples ! Comme il est incapable de redresser seul la situation interne, il lui reste deux armes : ce qu'il appelle ''l'islam'' (dont il fait un moyen d'excitation des instincts les plus primitifs d'une religion qui n'a jamais '’fait dans la dentelle''), et une mobilisation contre le monde chrétien à qui il ne pardonne pas d'avoir toujours été victorieux contre lui, jusqu'ici en tout cas.
Pour réaliser cette folie, il annule l'histoire récente et l’œuvre de Mustapha Kemal, dit Ataturk (''le père des turcs''), toute entière tournée vers la laïcisation d'un pays beaucoup trop marqué par les pages islamiques de son passé. Il déclare donc ''mosquées'' un patrimoine qui est antérieur de plus de 200 ans au mot lui-même, en cachant au regard  -en attendant de les détruire-- les splendeurs artistiques de Sainte Sophie, la merveilleuse Aghia Sofia des Empereurs romains d'orient, qui fut longtemps le plus vaste et le plus bel édifice du monde, et de la délicieusement grandiose église Saint Sauveur en Chora, la Kamii Cariè d'Edime Kapi, si belle que je n'ai jamais pu la visiter sans être ému aux larmes par une telle splendeur...
Et en second lieu, la réouverture des portes de l'Europe pour des millions de ''migrants'' qui ressemblent plus à une ''5 ème colonne'' qu'à des gens cherchant un travail et une réinsertion, et aussi l'attaque d'un ''ennemi héréditaire'', la Grèce, qui croyait qu'appartenir à l'OTAN engageait l'honneur de ceux... qui n'en ont aucun. Il faut dire que ce pays, longtemps livré sans protection à la soldatesque ottomane, a dû son indépendance, en 1821, à la défaite de la ''Sublime Porte''. (NDLR -  A titre anecdotique, mes ancêtres furent intimement liés à ces événements : mon arrière arrière etc..  grand père, Pierre-Augustin Guys, suscita la création du mouvement Philhéllène de George Gordon-Lord Byron, qui mourut entre les bras de mon grand grand oncle, le peintre Constantin Guys, lors de la bataille finale de Missolonghi).
Rhodes est l'une des plus belles îles grecques. J'ai arpenté dix fois chaque cm² de ce paradis. Les jardins, sous les remparts qui ceinturent la ville, doivent, dit la légende, la beauté de leurs fleurs ''aux corps des 30 000 soldats de Soliman le magnifique tués là avant qu'il ne s'en empare''. Mais au large de Rhodes, il y a du gaz et d'autres richesses qui excitent l'appétit d'Erdogan qui voit là une vengeance et une humiliation contre ces grecs honnis : l'incendie de la ville de Smyrne (Izmir, en turc), devenue grecque après la défaite de la Turquie en 1918, a fait quelque 100 000 morts grecs et arméniens (donc chrétiens) et a détruit en totalité cette ''perle de la mer Egée''. (Cf le livre ‘’Le Paradis perdu’’, de Gilles Milton. Les grecs évoquent toujours ce carnage en disant ''LA catastrophe'' : il n’y en a pas eu de comparable ! Je dois à une succession de hasards d'avoir été nommé Citoyen d'Honneur d'Izmir en 1979, par le Président Turc Suleiman Demirel, le contraire exact d'Erdogan en tout. Je me sens donc partie prenante au drame qui se joue !).
Pour une fois bien inspiré, Emmanuel Macron a pris position pour le Droit et le Juste... encore que son intervention (la livraison de 18 ''Rafales'' symboliques doit tout de même être ramenée à ce qu'elle est, face aux 300 chasseurs F 16 turcs. Et ils seront livrés, au mieux, à partir de fin décembre...). Il n'en reste pas moins vrai que devant la folie d'un iso-satrape avide de puissance, l'Otan –dont il est membre, ce qui est un comble !- est bien mal parti. Mon héllénophilie illimitée se prend à avoir peur pour le futur immédiat de ce berceau de notre civilisation, paradis des amateurs de beauté, et temple qui devrait être inviolable de richesses culturelles, historiques et archéologiques qui sont parmi les plus irremplaçables qui soient.
Mais tout ça, Erdogan s'en fout... Perdu dans ses rêves de grandeur, il arrive même à faire croire, quand ça lui plaît, qu'il ''lève le pied'' et qu'il ralentit le rythme de sa voracité, devant Rhodes par exemple, ou à Chypre... Et l'Occident digère ce nouveau bobard... pendant qu’il en profite pour lâcher des hordes de jihadistes sur l'Arménie, une autre de ses phobies pathologiques. Et personne ne moufte, content qu'il ait retiré un bateau des eaux grecques. Et lorsqu'il condescend (cette semaine) à nous envoyer son ministre des affaires étrangères... Macron avale aussitôt des mois d'insultes --infiniment plus graves, venant d'une puissance hostile, que la gifle donnée par un simple d'esprit... Seule consolation possible : nous pouvons toujours espérer (ou redouter) que, comme le dit le bon peuple, à force de jouer au con...
H-Cl.
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jbgravereaux · 4 years
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CORONAVIRUS ET PANDÉMIE DE COVID-19 Coronavirus en France : « En matière de prévention, nous ne sommes pas à la hauteur de l’épidémie »
Pour l’ancien directeur général de la santé William Dab, le gouvernement fait peser, avec le confinement, l’ensemble des efforts de prévention sur la population.
Propos recueillis par Paul Benkimoun Publié le 11 avril 2020                                                                                                                                                                                                                                                                                      Professeur émérite au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), où il était il y a peu titulaire de la chaire Hygiène et sécurité, William Dab est médecin et épidémiologiste. De 2003 à 2005, il a été directeur général de la santé et avait démissionné en raison de désaccords sur la politique de santé publique avec le ministre de la santé d’alors, Philippe Douste-Blazy. Il livre une analyse critique de la réponse française au Covid-19                                                                                                                                                                                                                                                                                                                    Quelle est votre appréciation de la situation sanitaire de l’épidémie de Covid-19 ?                                                                                                ��                                                                                                                                                             Un premier élément à prendre en compte est qu’actuellement nous avons un décompte de la morbidité et de la mortalité directement liée au virus. En fait, nous aurons aussi à déplorer des répercussions sur la santé à moyen terme qu’on peut appeler indirectes parce que ce n’est pas le virus qui sera en cause, mais les complications chez les patients souffrant de maladies cardiaques, pulmonaires, rénales, etc.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                      Ces complications ont deux origines. Le Covid-19, qui entraîne un alitement, qui est un facteur de risque important chez les personnes âgées. Et le fait que le suivi des malades chroniques est moins bon parce que le système de soins est saturé par l’épidémie. Il faut donc s’attendre au total à plusieurs dizaines de milliers de décès directement et indirectement liés à l’épidémie.                                                                                                                                                                                                                                                                                      Lire aussi  Coronavirus: « Si les gens connaissaient cette cochonnerie, ils respecteraient les consignes », des guéris témoignent                                                                                                                                                                                                                                                                                                          Et sur l’évolution de l’épidémie ?                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                         Je suis frappé par le fait qu’après quatre semaines de confinement, la courbe épidémique n’est que ralentie. Nous restons avec un flux important de malades chaque jour. Trois raisons peuvent expliquer cela.                                                                                                                                                                                                                                                                                                            D’abord le confinement n’est qu’imparfaitement respecté. En particulier, ceux qui continuent de travailler et qui prennent les transports en commun peuvent se contaminer, alors que le port du masque n’est pas généralisé. Ensuite, on peut se demander s’il n’y a pas une transmission aérienne du virus et pas seulement par les gouttelettes. Cette question est débattue, notamment cette semaine dans la revue Nature. Enfin, et cela me semble très grave, on laisse retourner chez elles des personnes contagieuses à la sortie de l’hôpital ou du cabinet du médecin parce qu’elles n’ont pas besoin de soins. Elles peuvent alors contaminer leurs proches. Comment l’éviter quand on vit dans un petit appartement ?                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                      Lire aussi  Coronavirus : l’urgence absolue de créer des structures de prise en charge des patients peu symptomatiques                                                                                                                                                                                                                                                                                                                            Que faudrait-il faire ?                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                            Cela fait des jours que plusieurs instances, dont le conseil scientifique du gouvernement, recommandent de mettre ces personnes, de même que leurs contacts, en isolement dans des hôtels (qui sont vides) ou des lieux fermés analogues. La maire de Paris le demande aussi, mais il ne se passe rien.                                                                                                                                                                                                                                                                            De façon générale, dans les mesures adoptées, il y a un mélange d’excellence et de médiocrité. L’excellence, ce sont les soins. Des centaines de vie ont été sauvées par l’héroïsme des soignants et des aidants, ainsi que par un effort sans précédent qui a permis de doubler nos capacités de réanimation et de désengorger les hôpitaux saturés. C’est vraiment remarquable.                                                                                                                                                                                                                                                                                            En revanche, en matière de prévention, nous ne sommes pas à la hauteur de l’épidémie.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                    Pourquoi ?                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                              La seule mesure de prévention est en réalité le confinement généralisé assorti de recommandations d’hygiène. Autrement dit, on fait peser sur la population la totalité des efforts de prévention. Ça ne peut pas marcher et le coût humain est effrayant avec un cortège d’inégalités sociales qui s’aggravent. Réalise-t-on bien ce que cela représente pour une famille avec disons deux enfants qui vit dans 50 m² avec les deux parents en télétravail et les enfants qui doivent faire l’école à la maison ? Si l’effort de prévention est partagé, cela peut tenir encore quelque temps, mais, s’il ne se passe rien d’autre, il y aura des mouvements de révolte. Or l’adhésion du public est une condition pour casser l’épidémie. Le macromanagement ne suffit pas. Il faut une capacité de micromanagement.                                                                                                                                                                                                                                                                        Je considère que nous entrons dans une période où le confinement aura plus d’inconvénients (économiques, psychologiques, familiaux, médicaux) que de bénéfices.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                              Lire aussi  Coronavirus : « Les nouvelles configurations urbaines portent en germe des déflagrations écologiques à haut potentiel de viralité »                                                                                                                                                                                                                                                                                      Que peut-on faire d’autre ?                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                D’abord de l’épidémiologie de terrain. Comment se fait-il que ce soient des épidémiologistes britanniques qui ont estimé la proportion de Français infectés ? Comment lutter contre une épidémie sans connaître son étendue ? Des enquêtes par sondages hebdomadaires par téléphone ou Internet permettraient de suivre son évolution. C’est facile à réaliser. Ce n’est pas complètement fiable, mais c’est mieux d’être dans le brouillard que dans le noir absolu. En attendant que des tests sérologiques soient déployés à grande échelle, même avec des imperfections, ce type d’enquête par sondages répétés nous donnerait une tendance sur l’évolution de la prévalence de l’infection.                                                                                                                                                                                                                                                                                  De même, il faut comprendre pourquoi on a encore tant de nouveaux malades. Où ont-ils été contaminés ? On ne peut pas enquêter sur tous les cas, mais, là encore, une procédure d’échantillonnage suffirait à fournir des indications sur les circonstances de l’infection. Dans les CHU, de nombreuses études cliniques sur d’autres thèmes que le Covid-19 sont actuellement suspendues. Les professionnels de santé qui les réalisent sur le terrain et ont un savoir-faire pourraient être mobilisés à cette fin.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                  Autre exemple, il y a des dizaines de milliers de patients qui prennent quotidiennement de l’hydroxychloroquine pour des maladies rhumatismales. Cela fait plus de deux mois qu’il y a un débat sur ce traitement. Pourquoi ne sait-on pas si ces patients sont moins atteints par le coronavirus que les autres ? Nous avons des bases de données accessibles pour faire ce travail et une agence du médicament pour le faire.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                    Lire aussi  Coronavirus : les effets indésirables graves s’accumulent sur l’hydroxychloroquine                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                        Ensuite, on ne dit pas clairement à la population quand les masques et les tests arriveront. Si on ne le sait pas, il faut le dire. Aucun déconfinement n’est envisageable sans ces outils. De même, quand les soignants seront-ils enfin correctement protégés ? On n’entend pas la réponse.                                                                                                                                                                                                                                                                                                        Enfin, il faut un commandement unifié et moins de bureaucratie.                                                                                                                                                                                                                                                                                        Que voulez-vous dire ?                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                            Je vais vous donner un exemple personnel. Dès le début de l’alerte, je me suis inscrit à la réserve sanitaire. Il y a une semaine, je reçois un message me demandant si je suis prêt à appuyer au plan épidémiologique une ARS [agence régionale de santé] dans un département d’outre-mer. Je réponds immédiatement que je suis volontaire et que je libère tout mon agenda jusqu’à fin juin. Au bout de six jours, pas de réponse. Je fais savoir que je trouve cela anormal en situation d’urgence. Je reçois alors comme réponse que mon dossier administratif n’est pas complet. Il manque la copie de mon diplôme de docteur en médecine (qui est à mon bureau, donc inaccessible) et un certificat d’aptitude médicale. Je n’aurai pas l’odieuse pensée de déranger un confrère surchargé pour qu’il atteste que je suis apte à faire de l’épidémiologie ! Le président de la République a déclaré la guerre, mais les services continuent de fonctionner comme en temps de paix.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                    Lire aussi  Coronavirus : mise en place pour réagir à ce type de crises, la réserve sanitaire est pourtant débordée par la situation                                                                                                                                                                                                                                                                                                        En 1917, la première chose qu’a faite Georges Clemenceau en devenant président du Conseil et ministre de la guerre, c’est de se débarrasser des bureaucrates sans valeur ajoutée, voire à valeur négative. Ensuite, il a obtenu des Alliés un commandement unifié. On multiplie les instances, les conseils, les comités qui font de leur mieux, mais il n’y a pas le souci des détails, ils n’ont pas de rôle opérationnel. Quand Clemenceau visitait le front au péril de sa vie, ce n’était pas seulement pour soutenir le moral des troupes. C’était aussi pour vérifier que l’intendance suivait.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                          Pour gagner contre une épidémie, il faut trois conditions : la surveillance, la réactivité et un commandement resserré qui fait un lien opérationnel entre la doctrine et le terrain.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                              Etes-vous pessimiste ?                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                          Oui, au moment où nous nous parlons. Non, si les principes de base de la lutte contre les épidémies sont enfin mis en œuvre de toute urgence en s’affranchissant des contraintes administratives que le gouvernement a désormais les outils juridiques de lever.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                              Cette situation illustre jusqu’à la caricature la faiblesse de la santé publique française. On mise tout sur les soins sans réaliser que la prévention est un investissement très rentable. Chaque fois que l’on dépense 100 euros dans le domaine de la santé, 96 % vont aux soins et 4 % à la prévention organisée. C’est cela que nous payons, comme nous payons l’incurie de la gestion de l’amiante – 100 000 décès cumulés.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                Tous les soirs à 20 heures, nous applaudissons nos soignants. Je me demande si nous ne devrions pas siffler tous les midis les carences de la prévention de terrain jusqu’à ce qu’elle devienne efficace.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                        Lire aussi  Coronavirus : immunité, traitements, tests, incubation, les réponses aux questions que vous nous avez posées                                                                                                                                                                                                                                                                                                                        Paul Benkimoun
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