#cunéiformes
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Nouveau retour à mon projet de présenter la plupart de mes 55500 photos (et des brouettes). Plus trop loin du présent….
2016. Au Louvre-Lens, il y eut une expo : “L’Histoire commence en Mésopotamie”
- taureau - Girsu, époque Sumérienne 2400 av.J-C.
- tête d'un mushushshu, créature de Marduk - époque Néo-Babylonienne, 700 av.J-C.
- lion-gardien - époque Amorrite 1800 av.J-C.
- taureau androcéphale - époque Néo-Sumérienne 2100 av.J-C.
-génie ailé tenant un bouquetin - époque Néo-Assyrienne 700av.J-C.
- récit de construction d'un temple - Girsu, époque Néo-Sumérienne, sous le règne de Gudea 2100 av.J-C.
#souvenirs#louvre-lens#archéologie#l'histoire commence en mésopotamie#mésopotamie#cunéiformes#taureau#girsu#sumérien#monstre#dragon#mushushshu#marduk#mythologie#lion#amorrite#néo-sumérien#bouquetin#néo-babylonien#néo-assyrien#gudea
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Éducation Mésopotamienne
L'éducation mésopotamienne fut inventée par les Sumériens après la création de l'écriture vers 3500 avant notre ère. Les premières écoles étaient rattachées à des temples, mais elles furent ensuite installées dans des bâtiments séparés où les scribes de l'ancienne Mésopotamie apprenaient leur métier tout en créant et en conservant les premières œuvres écrites de l'histoire.
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"la plus ancienne partition de l'humanité" (france musique)
* France Musique: https://www.facebook.com/reel/539848378487030 (https://www.facebook.com/FranceMusique/reels/)
youtube
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#ancienne partition#antica partitura#écriture cunéiforme#France Musique#music#musica#musique#partition#partitura#Youtube
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Hello! What text is TCL 6 49 r.13-29 (referring to Lamashtu) referring to specifically? Thank you :)
"TCL" stands for "Textes cunéiformes du Louvre," "6" means that it's from the 6th volume of publications of those texts, and "49" means that it's the 49th text in that volume.
You can learn more about the text on its CDLI page here or its Louvre page here. Let me know if you need any further information!
(For reference, my translation is here.)
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Un des chaînons manquants de l’indo-européen : les dernières découvertes sur la paléogénétique des Hittites
La branche anatolienne des langues indo-européennes est celle qui pose le plus de problèmes aux linguistes dans la reconstruction de la famille indo-européenne. Les langues procédant de ce rameau sont à la fois les plus anciennes attestées de manière écrite grâce à des hiéroglyphes et des tablettes cunéiformes de l’âge du Bronze, mais aussi les plus divergentes, à tel point que des linguistes…
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La Mésopotamie en bref : Un voyage au cœur des premières civilisations
La Mésopotamie, berceau des plus anciennes civilisations connues, a vu l'émergence de cités-États et d'empires majestueux entre le Tigre et l'Euphrate, de 3500 à 539 av. J.-C. Plongeons dans cette fascinante histoire.
Sumer, où tout a commencé Dès 3500 av. J.-C., les Sumériens bâtissent les premières villes, inventent l'écriture cunéiforme et posent les bases de l'urbanisme. Uruk, Ur, Lagash : autant de cités-États rayonnantes de cette période fondatrice.
D'Akkad à Babylone Vers 2334 av. J.-C., Sargon le Grand fonde le puissant empire d'Akkad qui unifie la région. Plus tard, Babylone domine à son tour sous Hammurabi (1792-1750 av. J.-C.) et son célèbre code de lois. Avec ses impressionnantes murailles et portes, la cité biblique incarne la splendeur mésopotamienne.
L'heure de gloire de l'Assyrie De 911 à 609 av. J.-C., l'Assyrie règne en maître depuis ses capitales Assur, Nimroud et Ninive. Les souverains assyriens, bâtisseurs et conquérants, laissent en héritage de somptueux palais décorés de bas-reliefs.
Babylone, ultime éclat Nabuchodonosor II (604-562 av. J.-C.) redonne à Babylone sa superbe, avec une architecture grandiose comme la porte d'Ishtar. Mais en 539 av. J.-C., la cité tombe aux mains de Cyrus de Perse. La Mésopotamie perd son indépendance.
Un héritage universel Science, droit, mythes, arts... La Mésopotamie a légué des trésors à l'humanité. Le mythe de Gilgamesh, la division du cercle en 360°, le système sexagésimal, l'astrologie : autant d'inventions qui ont traversé les millénaires.
Des sites inoubliables De l'Irak à la Syrie, les sites archéologiques de Babylone, Ur, Uruk, Mari ou Ninive permettent de marcher dans les pas de ces civilisations hors du commun qui continuent de nous fasciner près de 4000 ans plus tard.
Pour aller plus loin : "La Mésopotamie" de J-C. Margueron "Histoire de la Mésopotamie" de G. Roux "Mésopotamie : L'écriture, la raison et les dieux" de J. Bottéro
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25–04–24 La sonnerie du téléphone retentit. Une musique douce nipponne envahit la pièce, si apaisante que personne ne décroche. Je demande à mes collègues comment ils ont fait pour installer une telle sonnerie. Ils me pointent les touches du clavier du téléphone fixe posé sur le bureau. J’en essaie plusieurs sur lesquelles s’affichent des signes cunéiformes indéchiffrables. Une collègue me dit: C’est la sonnerie de notre voisin du dessous : l’architecte! Ah oui! Je lui dis toujours bonjour même si je le connais pas. D’ailleurs, lui ne me reconnaît jamais. Alors pourquoi tu continues à le saluer ? Il va bien finir par me reconnaître.
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Que nous raconte le mystérieux cercle mégalithique anglais Stonehenge ? Rien. Ou pas grand-chose.
Surtout quand on compare au Ziggourat d’Ur en Mésopotamie, ou aux grandes pyramides d’Égypte, contemporains de notre cercle de pierres dressées, et qui sont beaucoup plus prolixes et élaborés socialement. Ces monuments stupéfiants sont attachés aux toutes premières cités des hommes, et font donc transiter toute sorte de symboles complexes, rattachés à des ethnies d’homo sapiens qui avaient découvert l’écriture, cunéiforme où hiéroglyphe, et bien avancé leur division du travail.
Au contraire, la civilisation néolithique européenne n’a strictement rien écrit. Cette civilisation s’est contentée de dresser des énigmes sous forme de pierres, des mégalithes, de plus en plus gros, énormes, vers le ciel et vers le soleil, et partout sur le territoire, en France, en Angleterre, en Corse et au fin fond de l’Espagne. Pas une randonnée dans les drailles cévenoles, sur les pourtours du golfe du Morbihan, ou au fin fond de la Charente maritime, sans tomber sur une allée couverte, un dolmen ou un menhir. Alors Stonehenge, le grand monument de cette civilisation ne dit certes rien, mais c'est un témoignage unique, très proche de nous dans l’espace, et dans le temps, de l’essence même de ce qui fait l’irréductible originalité du phénomène humain.
N’étant pas encombrés de la volonté spirituelle perdue de nos ancêtres, on comprend uniquement ce que ces pierres veulent bien dire : Stonehenge est une œuvre collective, un outil extrêmement sophistiqué et précis, orienté par les solstices, pour observer la course du soleil et de la lune. Une véritable machine de vision, un outil en prise avec le fond des âges, qui raconte d’une manière essentielle ce couplage fonctionnel très caractéristique entre l’organisme humain, son environnement et la technologie. Ce couplage unique, qui nous a fait passer du monde vivant au monde humain, et qui apparait dès l’aube de l’humanité il y a presque 3 millions d’années.
L’homo habilis à la face plate se tient debout, et avec sa main libre, il fait des outils. C’est ce qui le caractérise : l’outil est une composante organique de l’homme, un véritable organe extérieur. Comme il n’est pas codé génétiquement, mais exsudé du corps, extériorisé et disponible aux autres individus de l’espèce, l’outil fabrique chez l’humain, très progressivement, une mémoire sociale externe : le groupe humain en sait plus que l’instinct biologique de l’individu. Le lien entre zoologie et sociologie se desserre progressivement grâce à cette mémoire collective externe, qui s’enrichit à force de faire des outils, en anticipation d’usages futurs non prévisibles. Stonehenge raconte ça : à force de faire des galets polis, on finit par faires des bifaces, puis des grattoirs, puis des flèches, puis des monuments funéraires, puis des châteaux, puis des manufactures, puis des aéroports, puis des centrales nucléaires. Ça prend deux ou trois millions d’années, mais le résultat est là : on devient plus intelligent grâce à ce que l’on fabrique.
Stonehenge condense dans un cercle de 88m de diamètre la leçon essentielle d’André Leroi-Gourhan, le grand paléontologue : « la pensée n’est pas seulement une activité de traitement d’information, c’est un dialogue entre la vie et la matière.». L’humanité est une technogenèse, s’appuyant sur ses outils pour progresser biologiquement. Comme l’œuf et la poule, l’homme et l’outil sont liés depuis la nuit des temps.
C'est le témoignage précis, figé et silencieux, de ce moment incroyable où l’homo sapiens, en ayant une mémoire sociale externe suffisante se met à faire des outils complexes en forme de bâtiment, de l’architecture en somme, passant du statut préhistorique de chasseur-cueilleur qui était le sien depuis 295.000 ans, à celui d’homme qui façonne l’histoire, et qui concerne tout juste les 5.000 dernières années. L’Architecture est une technique, une discipline toute nouvelle, à l’échelle de l’humanité. Et à Stonehenge, ce grand outil de pierre qui nous rend plus intelligents, les Trilithes des blocs de sarsen parlent déjà de la thématique infinie du rapport entre ce qui porte et ce qui est porté. On peut déjà comprendre le mur qui s’ouvre à la lumière pour former les colonnes des temples, et sentir dans le cercle parfait l’abstraction radicale de la géométrie platonicienne. En fait il y a déjà tout Pythagore, Vitruve, Palladio et Viollet-le-Duc, en germe, dans la pierre bleue de ce monument muet, qui tisse un lien entre nous et l’aube de l’humanité.
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L’immortel
Avant de commencer mon récit, je dois établir quelques faits. Les informations qui suivent résultent d’un travail de longue haleine qui aura vu participer pas moins de quatorze personnes de nationalités différentes. Des historiens espagnols, des archéologues français, des médiévistes allemands et des professeurs d’anthropologie égyptiens ont mis leur travail en commun pendant presque six ans pour parvenir à réunir toutes ces informations.
Leur postulat de base était simple : “l’Homme en tant qu’espèce, peut-il espérer un jour atteindre l’immortalité ?“
Je tiens à préciser que je n’ai pas pris part à l’élaboration de ce dossier, je ne fais que transmettre leur travail au grand public. Aussi, et toujours dans une optique de vulgarisation, pour que ce sujet puisse toucher un public plus large, certains passages ont été modifiés, simplifiés voire occultés. Voici le fruit de leurs années de recherches.
“Ne sais-tu pas que la source de toutes les misères de l’homme, ce n’est pas la mort, mais la crainte de la mort ?“ disait Epictète dans ses entretiens. La mort n’est en soit pas effrayante. Elle n’est rien, ne permet aucun ressenti, aucune existence. Aucune pensée dans la mort, aucun souffle. Mais la voir venir, savoir qu’elle nous attend au bout de la route, route le long de laquelle nous devons sans arrêt marcher, sans pouvoir faire de détour ni s’attarder. Un mouvement perpétuel qui nous mène vers elle, la Mort, cette inconnue qui vient nous chercher quand nous sommes trop las de marcher.
Nous pourrions débattre de philosophie autour de ce sujet, mais toutes les discussions, aussi longues soient-elles, nous mènent toujours au même point : il existe deux camps face à la mort. Le premier aborde cette question avec philosophie, justement. Si la mort est inévitable, quoi que l’on fasse, alors autant la reléguer au second plan. Il ne faut pas se gâcher l’existence à essayer d’empêcher l’inévitable mais justement la mettre en valeur, cette existence. Profiter du court souffle de vie qui nous est accordé pour être, tout simplement.
Le second camp, c’est celui de ceux qui ont peur de la mort. Ils la voient comme un diable qui les attend au carrefour, caché derrière un arbre. Un diable qui peut les emporter à chaque instant. Et s'il ne les attrape pas au bord du chemin, il les attend au bout, souriant de toutes ses dents acérées et pourries, jouissant de son caractère inéluctable, sachant que sa proie viendra à lui quoi qu’elle tente. Ceux qui se positionnent dans ce camp préfèrent souvent passer dans le premier. Oublier. Mais ceux qui restent, choisissent de se battre. Ils ne se laisseront pas prendre de la sorte. Ils vont tout mettre en œuvre pour rallonger le chemin, repousser le diable encore un peu plus. Certains cherchent l’immortalité.
D’autres l’ont trouvée.
Nous avons commencé par nous documenter sur l’apparition des rites funéraires dans l’histoire humaine. Les premières traces d’égards faites aux défunts remontent au Paléolithique inférieur, qui débute il y a environ 3 millions d’années et se termine à peu près 300 000 ans avant notre ère. Nous n’avons rien trouvé qui nous permette de dire qu’à cette époque, les hommes tentaient de repousser la mort, mais déjà, ils tentaient de la comprendre. Nous avons remonté le temps au travers des archives jusqu’au premier signe intriguant.
Ernest Chocquin de Sarzec, est missionné en 1877 par le vice consul de France en Irak, d’effectuer des fouilles sur le site de l’antique cité sumérienne de Lagash. En 1884, il met au jour une tablette comportant plusieurs inscriptions en alphabet cunéiformes. Les connaissances de ce langage perdu ne sont pas encore très étoffées à cette époque et il faudra attendre 1905 et les travaux de François Thureau-Dangin pour parvenir à une traduction officielle de la tablette. Il s’agit d’un récit racontant l’exploit d’un héros légendaire nommé MI.HE.L-DU.RUK (Il s’agit ici de logogrammes composés. Par convention en traduction du sumérien, on écrit en capitales la prononciation des composants d'un tel logogramme composé). Il aurait réussi à vaincre un démon en duel. Ce dernier, mourant, lui aurait accordé la vie éternelle.
MI.HE.L-DU.RUK n’est plus abordé sur aucune autre tablette retrouvée dans les fouilles de Lagash. Mais son nom nous permet d’en savoir plus sur lui. L’orthographe de son nom sur la tablette de Lagash est caractéristique du haut sumérien. En bas sumérien, MI.HE.L-DU.RUK devient MI’EL-URUK. Écrit de la sorte, on peut déduire que MI’EL est relié, de près ou de loin, à la ville d’Uruk, antique cité sumérienne située non loin de Lagash. Notre attention s’est donc tout naturellement portée sur cet endroit.
Pour le moment, nous étions toujours sur un récit mythique, à l’instar de l’Epopée de Gilgamesh, provenant d’ailleurs de la même région du monde. Nous nous sommes alors intéressés aux travaux d’Adam Falkenstein, qui fouillant les ruines de l’antique cité d’Uruk en 1938, a exhumé de nombreuses tablettes d’argile. Au départ, il ne mentionnait MI’EL-URUK sur aucune de ses publications. Puis, alors que nous allions passer aux travaux d’autres de ses contemporains, une des tablettes exhumées par Falkenstein nous a donné ce que nous cherchions : la suite de l’histoire.
Après avoir vaincu le démon et obtenu l’immortalité, MI’EL-URUK est parti vers la mer blanche. Arrivé sur une falaise qui dominait les flots, il a attendu pendant 100 ans pour s’assurer que le démon ne lui avait pas menti et qu’effectivement, la mort le laisserait en paix.
Le récit s’arrête ici et son nom n'apparaît plus sur aucune tablette postérieure. Nous avons alors tenté de suivre ce fameux MI’HEL-URUK, voir si des déclinaisons de ce mythe existaient chez les peuples alentour.
Le récit raconte que MI’HEL est parti vers la mer blanche. Les civilisations du levant, à l’époque, n’avaient pas de mots pour les points cardinaux, comme dans nos langues modernes. Ils désignaient les directions par des couleurs. Le noir était assigné au nord (e.g. la mer noire, située au nord du levant), le jaune à l’est, le rouge au sud (e.g. la mer rouge, au sud du levant) et le blanc, à l’ouest. MI’HEL était donc parti, selon la légende, vers la mer blanche, la mer de l’ouest.
Nos recherches nous ont donc menées au proche-orient, sur les côtes de la mer méditerranée, cette fameuse mer de l’ouest. Après avoir épluché les divers documents d’archives mis à notre disposition par nos collègues israéliens, palestiniens et jordaniens, nous n’avons trouvé aucune trace de ce héros sumérien. Mais nous ne pouvions pas lâcher cette piste prometteuse. J’ai décidé de me rendre personnellement à Jérusalem dans l’espoir d’en savoir plus, de mettre la main sur des documents plus secrets. Et j’ai trouvé. Au fin fond de la Bibliothèque Nationale d'Israël et grâce à Avi Melkeh, mon ami historien que je remercie chaleureusement, j’ai déniché un parchemin datant de -1450 av. J.C. environ. Découvert lors de fouilles dans la cité antique d’Hazor, dans le nord d’Israël, il était rédigé en langue cananéenne et contait l’arrivée d’un homme qui, d’un seul mot, avait fait fuir une armée entière d’égyptiens. Les cananéens l’appellent alors Miheh Duruher. D’après le parchemin, il est arrivé par l’est et ce qui nous permet de le relier avec le mythe sumérien est le passage suivant :
“Les bergers le voyaient (ndla : Miheh Duruher) souvent en menant le bétail au rivage. Il était assis et priait en haut de la falaise. Du premier jour de Tevet au dernier couchant de Kislev, il demeurait immobile.”
Dans le mythe sumérien, MI’HEL-URUK - une fois arrivé devant la mer blanche, la méditerranée donc- s’est arrêté sur une falaise et y a patienté cent ans. Ici, sur le parchemin cananéen, Miheh Duruher se trouve lui aussi en haut d’une falaise et les bergers disent le voir immobile du premier jour de Tevet, qui est le mois de Janvier dans le calendrier hébreux, au dernier jour de Kislev, soit Décembre. Il est donc presque certain que Miheh Duruher et MI’HEL-URUK sont la même personne.
Dans la même bibliothèque, j’ai retrouvé un manuscrit égyptien datant de la même époque. Il s’agit d’un parchemin dit “d’exécration”, un texte à vocation magique ayant pour but d’attirer le malheur sur la personne, la ville ou encore le royaume ciblé. Voici le passage concerné :
“Honte à celui qui par la ruse a plongé les armées de Pharaon dans la discorde. Malheur à celui qui par la magie de la nuit a poussé les hommes justes vers le désert. Mort au barbare Mi.Keh Dur.Kr.”
Nous y étions. Ce dernier parchemin encrait dans le réel ce qui n’était pour l’instant que des mythes. Un homme dénommé Mi.Keh Dur.Kr par les égyptiens, les avait bien repoussés alors qu’ils tentaient d’envahir le pays de Canaan. Nous tenions une preuve qu’un homme avait voyagé depuis la mésopotamie jusqu’à la méditerranée et y avait subsisté pendant des années. Combien ? Le calcul est simple.
Les tablettes sumériennes dataient de -2110 av. J.C. environ. Le parchemin cananéen datait de -1450 av. J.C. mais contait des événements plus anciens se déroulant pendant les campagnes égyptiennes en pays de Canaan, sous le règne du pharaon Sésostris III, entre -1878 et -1843 av J.C. MI’HEL-URUK serait donc parti de la mésopotamie vers -2110 et aurait repoussé les égyptiens en -1878. Ne connaissant pas son âge au moment de son départ, on peut toutefois conclure que MI’HEL-URUK, s'il s’agit bien de lui, ce que tout tend à prouver, est âgé d’au moins 232 ans lors des événements en pays de Canaan.
Nous n’en revenions pas. Nous avions ici un homme qui avait traversé les époques pour se retrouver cité dans les archives de trois civilisations différentes. Mais une question restait cependant en suspens. Et si cet homme avait survécu encore plus longtemps ? Y avait-il, dans d’autres civilisations, d’autres époques, des mentions de ce MI’HEL-URUK ?
Hélas, nos recherches nous ont menés dans des culs-de-sac et des fausses pistes. Jusqu’à ce qu’un personnage étrange fasse surface, plus de 2000 ans plus tard. Un matin,j’ai été contacté par un ami médiéviste au collège d’Antakya, autrefois Antioche, ville phare des croisades. Il détenait des registres écrits par les abbassides du califat du même nom, entre 947 et 952. De prime abord, il ne s’agissait que de listes détaillant des achats et des ventes de bétail, avec le nombre de têtes et les noms des acheteurs. Mais en m’y penchant plus sérieusement, j’ai compris pourquoi mon ami m’avait transmis ces documents.
Une ligne faisait état d’un homme qui avait acheté 40 vaches. Un certain Mikheyel ibn Drukr. La graphie de ce nom évoquait certes celle de MI’HEL-URUK, mais la ressemblance était mince. Par acquis de conscience, j’ai creusé cette piste. Dans un récit de voyage du géographe turc renommé Mohammed Abul-Kassem ibn Hawqal datant de 949, il est dit que Mikheyel ibn Drukr était un ermite qui vivait seul dans le désert. Il subsistait de ses récoltes et de son bétail près d’une oasis. Sur le moment, je ne comprenais pas pourquoi l’existence de cet ermite méritait d’être mentionnée. Puis j’ai compris. Ibn Hawqal, s’étant arrêté pour passer la nuit chez l’ermite, s’était étonné de découvrir chez son hôte des tablettes portant des inscriptions étranges, qu’il n’avait jamais vu jusqu’alors. Il décrit un alphabet “comme tracé à l’aide de clous que l’on aurait pressés dans de l’argile”. Du cunéiforme. L’écriture des sumériens.
Le doute n’était plus permis. Mikheyel ibn Drukr était MI’HEL-URUK.
J’ai donc poussé mes recherches encore plus loin. Le récit d’Ibn Hawqal raconte que lors de son séjour chez Mikheyel, l’homme reçoit plusieurs fois la visite de nomades. À chaque visite, ils déposent devant chez lui des étoffes précieuses et des épices. Ibn Hawqal va même jusqu’à utiliser le mot “altaqdima” qui signifie “l’offrande” en mettant l’accent sur le côté religieux du geste. Les nomades semblent donc offrir ces présents à Mikheyel ibn Drukr comme si ils le considéraient comme une déité, ce qui aura d’ailleurs le don d’irriter Ibn Hawqal, fervent musulman.
Par la suite, l’étrange Mikheyel disparaît des textes d’Ibn Hawqal. Je pense cependant avoir retrouvé sa trace 150 ans plus tard, lors de la première croisade.
En 1096, un jeune moine nommé Baudouin de Montargis se joint à la croisade populaire tristement célèbre de Pierre l’ermite, dans le but de voyager en Terre Sainte et d’effectuer son pèlerinage à Jérusalem. Il va tenir un journal qui décrit les étapes de son voyage, parsemé d’horreurs. Massacres, pogroms, viols, la croisade populaire ravage tout sur son chemin et met un pied en Terre Sainte, malgré les avertissements des Byzantins et des Francs qui préviennent que les turcs ne feront qu’une bouchée d’elle. Faisant fit des préconisations et impatient d’en découdre, les croisés se font finalement massacrer non loin de leur camp de Civitot. Baudoin de Montargis, qui a depuis le début, selon ses dires, réussi à se maintenir dans le droit chemin et à éviter le péché, prend la fuite avant le début du combat. Dans sa route pour tenter de revenir à Constantinople chercher l’abri chez les Byzantins, il conte sa rencontre avec un mystérieux pèlerin :
“L’ombre d’un olivier m’accueille alors que le soleil brûle ma bure. Mon outre est maigre et sèche est sa peau. Je me donne tout entier à Dieu et prie sa miséricorde de me donner le repos final. À quarante pieds de moi, un homme me salue de la main. Il s’approche et marche pieds nus sans égard pour le sol brûlant. Aucune arme à son flanc, aucune bannière à son épaule. Son teint est mât et son sourire sincère. Il prend dans son dos une outre qu’il me tend et me dit d’en boire au goulot autant que je le peux. Alors que je m’abreuve de cette eau miraculeuse, je lui demande son nom et lui donne le mien. Il dit que les gens l’appellent “Al Jadu”, qu’il est un ermite et qu’il vit dans le désert. Il dit partir vers l’ouest car à son avis, la guerre est bien trop proche de sa maison. Des gens viendront qui le brûleront, le pensant un sorcier. Il repart alors vers l’ouest, ne semblant avoir peur ni des turcs, ni des francs.”
Cet ermite pourrait être MI’HEL, ou Mikheyel. Il partage plusieurs caractéristiques avec lui : il vit seul dans le désert, semble ne craindre aucune armée, ne ressentir aucune douleur. Son surnom, “Al Jadu” signifie “l’ancêtre” en arabe. Il n’a sûrement pas gagné ce surnom par hasard. Certes, ce passage est assez maigre en preuves de l’existence de Mikheyel, mais j’avais l’intime conviction qu’il s’agissait de lui.
Par la suite, j’ai passé plus d’une année entière à rechercher sa présence dans les archives de Grèce, d’Italie, de Turquie, des Balkans. Je n’ai rien trouvé. Peut être avais-je tout faux depuis le départ. Peut être qu’à trop vouloir croire en MI’HEL-URUK, j’avais pensé le voir partout. J’ai relégué cette affaire au second plan pour me concentrer sur d’autres travaux. C’est en faisant des recherches sur les pays scandinaves pour un article que je suis tombé sur un personnage énigmatique dans un récit provenant d’un recueil de sagas norvégiennes datant du 14e siècle.
En 1384, la Norvège est gouvernée par le jeune Olaf IV, âgé de 14 ans. À plusieurs reprises, les paysans d’un village nommé Bismo (ndla: village qui existe toujours aujourd’hui) viennent se plaindre qu’une bête massacre les troupeaux. Plusieurs moutons ont été horriblement mutilés et certains présentent d’étranges marques de morsure dans le creux du cou.
Lorsqu’une petite fille est retrouvée vidée de son sang, une enquête est menée par un sergent du roi nommé Ulf Sansgord. Il découvre que les habitants pensent être victimes d’un draugr. La définition même du mot draugr (prononcé drogueur) est fantôme. Les draugar sont censés vivre dans une tombe et en sortir à la nuit tombée. Ils sont un peu comme des vampires dans le folklore scandinave. Comme la tradition le veut, une expédition est menée dans la forêt pour trouver l’antre du draugr et séparer sa tête de son corps. Se faisant, il ne peut revenir hanter les vivants.
Ulf Sansgord ordonne à Sigrod Egelson, son écuyer et l’auteur du récit que je vous rapporte, de consigner ses faits et gestes lors de l’expédition. Ulf Sansgord voit sans doute dans cette affaire un moyen d’entrer dans l’histoire comme celui qui a tué un draugr. Mais peu nous importe sa vanité, puisque ce témoignage s’avère précieux.
Les deux hommes partent dans la forêt aux premières lueurs du matin, se garantissant de trouver le revenant endormi dans sa tombe. Peu après que le soleil ait atteint le plus haut point du ciel, ils tombent sur un tumulus funéraire dont le côté a été éventré. Sigrod Egelson note que l’ouverture semble avoir été pratiquée de l’intérieur. Les deux hommes s’approchent de la tombe profanée et constatent qu’un sarcophage se trouve bien à l’intérieur, mais il est vide. Sur le couvercle qui a été poussé au sol, figurent des inscriptions en cunéiforme et en runes. Si Sigrod Egelson n’arrive pas à lire la première inscription, il n’éprouve aucune difficulté à traduire la seconde.
“Ci-git de force Mikael Draugr, puisse-t-il ne jamais revenir.”
Mikael Draugr, les inscriptions cunéiformes, le fait d’avoir été enterré de force, sans doute vivant, tout appelait à dire qu’il s’agissait de MI’HEL-URUK. Mon hypothèse était la suivante : MI’HEL, au cours de son voyage incessant vers l’ouest, s’était arrêté en scandinavie. Cet homme étrange, au teint hâlé et au langage inconnu avait très bien pu être pris pour un monstre aux yeux de villageois isolés. Ceux-ci, de peur, auraient agi selon les traditions qu’ils connaissaient et auraient enfermé MI’HEL dans un cercueil de pierre. Mais visiblement, il était parvenu à sortir de sa prison. Et il s’était vengé.
Je me suis alors posé une question. Si MI’HEL avait effectivement atteint l’immortalité, était-t-il toujours parmi nous ? Y penser me faisait froid dans le dos mais je ne pouvais trouver le repos avant de répondre à cette question.
Alors j’ai continué à chercher, m’isolant de plus en plus dans mon travail, ne recherchant que cet homme : MI’HEL-URUK.
Et je l’ai trouvé. Oh ça oui.
En 1523, un navigateur espagnol, Alfonso de Merida, en partance pour le nouveau monde raconte avoir trouvé un passager clandestin dans la cale de son navire. Il dit s'appeler Miguel Drugario. Alfonso de Merida le met aux arrêts et se jure de le livrer aux autorités une fois revenu en Espagne. Miguel Drugario reste donc enfermé durant l’aller-retour qui durera trois mois. Trois mois qu’il passe sans manger et sans boire, au grand étonnement d’Alfonso de Merida. Lorsque le navire arrive dans le port, le navigateur fait quérir son prisonnier pour le présenter au roi, mais il s'échappe et demeure introuvable.
En 1608, alors que les chrétiens sont persécutés au Japon, des officiers du shogunat Tokugawa nouvellement instauré rapportent qu’un étranger suspecté d’être un missionnaire portugais a été vu errant dans un village près de la côte. Les habitants du village, après des heures de torture, révèlent un nom : Mishieru Durukeru.
En 1864, en Prusse, un marchand russe nommé Piotr Voradine, déclare avoir vu de la lumière en passant près d’un château abandonné dans la région de Tilsit. Les autorités vont enquêter sur la présence d’un vagabond dans le château en vue de l’en expulser. Ils sont accueillis par un homme qui dit être Michael von Druckheim, un voyageur qui ne restera pas longtemps et compte partir dès la fin de l’hiver. Les autorités n’ont que faire du froid, ils somment à l’intrus de déguerpir.
Et c’est ici que toutes ces années de recherches aboutissent. Toutes ces pistes, tous ces parchemins, ces sites archéologiques, ces exhumations de tablettes, ces batailles, ces conquêtes, tous ces noms, tout finit ici.
J’ai trouvé MI’HEL. Il vit toujours.
Il a été MI.HE.L-DU.RUK, puis MI’HEL-URUK chez les sumériens, Miheh Duruher chez les cananéens, Mi.Keh Dur.Kr chez les égyptiens, Mikheyel ibn Drukr dans le monde arabe, Mikael Draugr chez les scandinaves, Miguel Drugario pour les espagnols, Mishieru Durukeru au japon, Michael von Druckheim chez les prussiens.
Aujourd’hui, j’ai retrouvé sa trace en France. Si c’est bien lui et j’en suis quasiment certain, il doit être âgé d’au moins 4133 ans. Je pense qu’après tant de temps passé sur les routes, à croiser le chemin des mortels, il s’est lassé de voyager. La société a évolué et il s’est sans doute dit que se cacher ne servait plus à rien. Il a même choisi le chemin inverse. Au lieu de se dissimuler, il a choisi de sortir du lot. D’être connu.
Il aurait pu être un policier héroïque, un ouvrier reconnu, mais il a opté pour une célébrité encore plus grande, une exposition plus importante. Sûrement pour compenser tous ces siècles passés dans l’ombre, il a choisi d’être visible aux yeux de tous, de toucher les gens directement au cœur de leur foyer. Par le biais de la télévision.
Un certain Michel Drucker débute comme commentateur sportif au début des années 60 mais va peu à peu se frayer un chemin dans l’audiovisuel français et dans le cœur des téléspectateurs. Il sera même à l’origine de plusieurs émissions cultes. Il est toujours à l’antenne aujourd’hui et maintenant que nous avons des preuves visuelles de son apparence, nous pouvons conclure qu’il est bien immortel. Il n’a absolument pas changé depuis son apparition dans les médias au début des années 60. Certes, MI’HEL-URUK qui se fait appeler Michel Drucker semble avoir quelque peu vieilli, mais ce ne sont que des artifices. À l’époque où la photographie n’existait pas, il était simple pour lui de passer inaperçu. Mais aujourd’hui, il semblerait suspect qu’au bout de tant d’années passées sous le feu des projecteurs, ses cheveux n’aient pas blanchis. Alors il se grime, pâlit volontairement son teint, porte des prothèses en silicone pour simuler l’apparition de rides sur son visage, porte des perruques grisâtres pour simuler un âge avancé alors que sous tous ces postiches, MI’HEL-URUK est le même que lorsqu’il a vaincu ce démon sumérien, il y a plus de 4000 ans.
J’ignore quelles sont les intentions de ce Michel Drucker. Malgré toutes les découvertes que j’ai pu faire sur son passé, ses desseins me sont inconnus. Il est devenu un être supérieur et qui sait ce qu’un homme doté d’une telle puissance, de telles connaissances sur notre monde acquises pendant des millénaires, peut penser en son fort intérieur ? Peut-être nous trouve-t-il répugnants ? Nous ne sommes que des mortels qui nous vautrons volontiers dans la guerre et la fange à la moindre occasion alors que lui, Michel Drucker, le vainqueur des démons d’Uruk, met en échec la mort elle-même
Je garde un oeil sur lui et maintenant que vous êtes au courant de qui ce Michel Drucker est réellement, j’espère que vous le ferez aussi. Il est fort probable qu’à la lumière de cet article, lorsqu’il sera publié, MI’HEL-URUK quitte son personnage de présentateur télé pour fuir, comme il l’a toujours fait à chaque fois qu’il a été découvert. Alors ne perdons pas sa trace et n’agissons pas seul. Gardez un œil sur lui, restez attentifs. Et faites attention à vous.
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Au Louvre-Lens, il y avait une expo fort intéressante : “Champollion - La Voie des Hiéroglyphes”, sur l’homme, son époque, l’image de l’Egypte en Europe avant l’Egyptologie....
- les 2 premières : scala (= lexique) copte-arabe - Egypte, Qous, monastère de Deir-al-Küla, 1389
- les 2 suivantes : le “Caillou Michaux", kudurru (stèle) babylonien - moulage de 1100 av. J-C.
- Jean-François Champollion - travaux sur l'écriture démotique I - 1822
- papyrus démotique "Casari" - Louxor, 146 av. J-C.
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Éducation Mésopotamienne
L'éducation mésopotamienne fut inventée par les Sumériens après la création de l'écriture vers 3500 avant notre ère. Les premières écoles étaient rattachées à des temples, mais elles furent ensuite installées dans des bâtiments séparés où les scribes de l'ancienne Mésopotamie apprenaient leur métier tout en créant et en conservant les premières œuvres écrites de l'histoire.
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Il semble que c’est bien la différenciation d’une classe de guerriers, avec son statut « moral » particulier, unie par une sorte d’alliance souple à une classe également différenciée de prêtres, qui a été l’originalité, la nouveauté des Indo-Européens et, le cheval et le char aidant, la raison et le moyen de leur expansion : les inscriptions hiéroglyphiques et cunéiformes nous ont transmis le souvenir de la terreur que causaient aux vieilles civilisations ces spécialistes de la guerre, aussi hardis et impitoyables que, trois mille ans plus tard dans le Nouveau Monde, les conquistadores ont pu le paraître aux chefs et aux peuples des empires qu’ils écrasaient. Elles les désignent d’un nom – marianni – qu’en effet employaient les Indo-Iraniens : les márya, où S. Wikander a su reconnaître en 1938 les membres de Männerbünde du même type que ceux que O. Höfler venait d’étudier chez les Germains.
Georges Dumézil, Mythes et dieux Indo-Européens
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L'écriture mésopotamienne et le calcul
L’écriture mésopotamienne et le calcul fut la base du commerce des Sumériens. Les factures, comptes, poèmes et récits étaient inscrit à l’aide de tablettes d’argiles et d’inscriptions cunéiformes réalisées par un roseau bien affûté. Sommaire Le rouleau de signature Les tablettes d’écriture mésopotamienne Le calcul mésopotamien Avez-vous déjà vu un rouleau à pâtisserie? Les patissiers s’en…
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Les Rois Mages
Sur les quatre évangélistes, Mathieu est le seul à raconter l’histoire des rois mages arrivés dans l’étable à Bethléem pour présenter leurs devoirs à l’enfant Jésus et lui offrir ses cadeaux de Noël. C’est grâce à lui qu’on est dument informés sur leur périple (ils venaient d’Orient, d’où jaillit toute lumière), leur bonne étoile (un GPS avant la lettre, peut-être la comète de Halley, ou de Léonard ?) et le nom de leurs présents (de l’or pour papa, de l’encens pour maman et de la myrrhe dont les bébés raffolaient à l’époque, mais à laquelle ils préfèrent de nos jours une Playstation). On apprend aussi que quand les rois mages débarquent à Jérusalem, ils vont voir leur collègue Hérode. Lequel consulte ses augures et cartomanciens pour savoir où est né ce nouveau roi des Juifs. Hérode est en réalité un roi très sournois et cruel. Il se dit en lui-même (dans l’Antiquité les rois parlaient souvent en eux-mêmes pour cacher leurs projets criminels) : « Ce petit roi qui vient de naître, je vais me le faire fissa. Car comme roi des Juifs, je ne connais que moi ! »
Les historiens de l’Antiquité ont trouvé à redire à ce récit, au motif que la rencontre évoquée par l’évangéliste n’a pu avoir lieu, puisqu’à l’époque, Hérode le Grand était déjà mort depuis quatre ou cinq ans. Or nous, on ne nous la fait pas. Nous, on ne mange pas de ce pain-là. Nous, on veut que ce soit du vrai de vrai, que ce soit de la vérité historique. On fait donc confiance à un historien spécialiste des rois de France, un nommé Jean-Christian Petitfils, qui accorde volontiers sa caution d’historien catholique à l’évangéliste Mathieu, en y consacrant tout un chapitre de son best-seller Jésus. Et qui persiste dans son Dictionnaire amoureux de Jésus. Car contrairement à d’autres, il a fait et refait tous les calculs d’astronomie : les équinoxes, les solstices, les précessions absidales, les périastres. Il a convoqué des astronomes comme Kepler, des rabbins, des Pères de l’Église. Il a consulté des papyrus égyptiens et des tablettes cunéiformes. Et toutes ces références abondent dans le même sens : il y a eu une conjonction de Jupiter et Saturne dans la constellation du Poisson en l’an 7 avant Jésus-Christ. En cette année de grâce, le phénomène s’est produit trois fois, le dernier en décembre. La convergence des sources rend donc vraisemblable l’histoire des mages qui suivent la trajectoire d’un astre très lumineux. A condition de situer l’événement sept ans avant l’ère chrétienne, à une époque donc où le méchant Hérode était encore de ce monde.
Reste un petit problème pour donner à cette vérité d’évangile « un fond historique », pour parler comme Petitfils, . Et d’abord, mettons-nous à la place de ces rois mages. On est à la tête d’un royaume oriental (chinois, indien, perse ?) et on apprend (par quelle source et par quel canal ?) qu’un roitelet vient de naître dans un bled perdu de Palestine, qui n’est qu’un pays minuscule d’Occident. Bien entendu, on n’est pas seulement roi, on est aussi mage, c’est-à-dire astrologue, devin, spécialiste de l’horoscope et de l’alfridarie. Pourtant pour entreprendre un périple au long cours, on doit être sûr de son fait. Ce serait bête de laisser son royaume à l’abandon et de traverser mers et montagnes pour aboutir au milieu de nulle part. Il faut non seulement avoir fait une analyse fiable, mais encore connaître l’itinéraire à suivre pour arriver à ces confins occidentaux. Or on n’a pas encore de boussole, pas de cartes géographiques ou routières, encore moins de GPS. Heureusement il y a l’étoile, qui devient doublement lumineuse – c’est la fameuse conjonction de Jupiter et Saturne – fin mai, fin septembre et vers le 15 décembre. Mais comment fait-on pour « suivre une étoile » ? Est-ce un astre qui se déplace d’orient en occident ? De nos jours les enfants apprennent à l’école que les planètes tournent en ellipses autour du soleil et qu’une de ces planètes, la Terre, tourne sur elle-même. Ce qui donne sinon le tournis, du moins des trajectoires difficiles à calculer. Les mages y sont-ils arrivés ? En plus, la conjonction de deux planètes donne un éclat très intense, certes, mais à condition que la météo soit au beau fixe. Ou bien qu’on scrute la vaste voûte nocturne. Or pour se mettre en route, les mages attendaient-ils donc un ciel sans nuages ou voyageaient-ils de préférence la nuit ?
On le voit, Gaspard, Melchior et Balthasar ont dû résoudre pas mal de problèmes pour aboutir à Bethléem. Mais ils y sont arrivés, pas de doute ! Avec leurs chameaux et dromadaires, sans parler de leurs malles pleines de cadeaux. Et tant pis pour les exégètes protestants – surtout américains ! – qui classent ce récit parmi les légendes dorées. Nous, on possède la vérité historique, grâce à un historien de la trempe de Petitfils, ce qui est normal pour les habitants d’un pays de tradition catholique. Car enfin, si c’était seulement un conte merveilleux, comment leurs reliques seraient-elles conservées dans la cathédrale de Cologne, hein ? Et pourquoi tirerait-on les rois à l’Épiphanie, hein ?
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Nouvelle écriture déchiffrée
Nouvelle écriture déchiffrée Une nouvelle écriture vient d’être déchiffrée qui bouleverse nos connaissances dans ce domaine. “Inscription B” en élamite linéaire retrouvée sur un galet gravé provenant de Suse, Iran, attribuée au souverain Puzur-Shushinak (2150-2100 av.J. -C), (Musée du Louvre) à gauche; “Inscription K” en élamite linéaire figurant sur un vase Gunagi en argent daté de 1900/1880 av.…
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#écriture cunéiforme#élamite linéaire#BRIC A BRAC#Bric à brac de culture#Ecriture#Elam#François Desset#histoire#Iran#Mésopotamie#Science et avenir
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La Belle Endormie
30 Jours pour écrire / Jour 4/04/08/2021
Thème ; Endormi.e
Charlie est assise à son bureau, terminant la rédaction d’un rapport. Son bureau, au moins aussi vieux que l’université dans laquelle elle travaille, déborde d’ouvrages anciens et modernes, de divers papiers noircis par sa fine écriture, de tasses de café vides. Son métier d’anthropologue l’a amené récemment à mener des fouilles dans une zone reculée du globe, où elle a pu faire des découvertes attestant du pouvoir de la sexualité féminine dans les civilisations Protohistorique. Elle avait entre autre fait la découverte d’un artefact étrange, oblong, lisse et étonnement lourd. L’objet avait été trouvé dans une étrange boite ornée d’inscriptions cunéiforme qu’elle venait de finir de décoder. Cette découverte attestée de sa théorie et elle aller probablement changé la manière de percevoir les civilisations de cette période.
Ces yeux commencent à tomber. Charlie souffre de narcolepsie, ce qui est une aubaine pour moi. Bien que la science ait progressé dans ce domaine, et que les implants neuronaux permettait maintenant aux malades d’avoir une vie “normal”, elle ne pouvait lutter contre ce qui allait se passait. J’ai lu son dossier, et en tant que “démons”, je peux vous assurer que la science n’explique pas tout ! Pardon, je ne me suis pas introduit.e, je suis Mara. J’habite avec l’artefact qu’elle a trouvé. Contrairement à ce que les chrétiens ont voulu affirmer pendant des siècles, les démons ne viennent pas de l’enfer, nous sommes envoyés en mission par la Haute Éminence, nous sommes là pour équilibrer les choses. Et contrairement à ce qu’affirme le cinéma d’horreur, nous ne faisons pas toujours le Mal, mais plus souvent du bien.
Bref, revenons en à Charlie ; elle est belle quand elle lutte contre la fatigue, en ouvrant grands ces yeux derrière ces lunettes rondes. Elle est belle quand elle pense que personne ne peut la voir, et qu’elle porte une tenue plus confortable. Elle est belle, tout simplement et son imagination est la nourriture la plus exquise que j’ai connu.e ces derniers millénaires. Je m’approche d’elle, et je pose ma main sur son épaule charnue :
-”Dors ma belle”... lui susurrais-je à l’oreille. Je sais que pour le moment elle ne peut pas m’entendre, mais dans quelques minutes, nous pourrons nous retrouver.
Elle sauvegarde son rapport, (quelle jeune femme sérieuse, je n’aurai probablement jamais pensé à faire cela, et j’aurai bêtement perdu tout mon travail). Son sérieux me plait, j’ai appris au cours de la période victorienne, que les humains les plus sérieux dans la vie sont les plus délurés dans leurs rêves.
Elle repousse son ordinateur portable, faisant au passage tombé des papiers de son bureau. En temps normal, elle se serait levé pour les ramasser. Mais face à l’appel impérieux de Morphée et de votre dévoué.e, tout ceci n’a plus d’importance.
Et la voila endormie, sa tête posée sur ses bras croisés, ses longs cheveux bruns entourant son visage comme un doux coussin.
Je regarde ma montre ; il est encore “Sommeil léger”. Je n’interviens pas dans cette période. Malgré son implant, dans très peu de temps, elle sombrera dans le sommeil paradoxal. D’habitude, c’est durant cette phase que j’interviens ; je viens hanter ces rêves depuis qu’elle à découvert mon artefact. Mais loin de moi l’idée de causer des cauchemars, je ne suis pas de ce bord-là. Comme je vous l’expliquais plus tôt, je suis plutôt du genre à faire du bien. Alors je lui ai juste permis de pouvoir réaliser ces désirs, tantôt avec un homme, une femme, et bien vite de nombreuses déclinaisons du genre, et d’autres critères dont vous n’avez pas idées. Et dont vous n’avez pas à en savoir plus. Ces rêves auraient pu l’amener à être plus épuisée, mais pourquoi faire, puisque mon rôle est d’apporter le bien ? Elle se réveillait à chaque fois reposée, heureuse et pleines de bonnes résolutions pour sa journée. Cela a eu de nombreuses conséquences sur sa vie ; elle s’est épanoui, elle à osé porté une jupe avec des bas (ô mes aïeux, ce jour-là a été une grande victoire pour sa confiance en elle), elle n’a plus eu peur d’envoyer boulé ceux qui lui déplaisaient. Elle reprend enfin le contrôle de sa vie. Veuillez m’excuser, on arrive dans la phase de sommeil profond :
-”Charlie, tu es forte. Tu es puissante, comme toutes les femmes des grandes civilisations que tu étudies. Tu fais apparaître la vérité au grand jour et tes recherches t’amèneront à faire évoluer non seulement, la manière dont on regarde le passé, mais aussi la manière dont on vit le présent. Tu n’as pas à avoir honte de tes désirs, ni de ton genre, ni de ton orientation sexuelle. Tu peux porter tout ce que tu veux et l’éducation que tu as reçu, les réseaux sociaux, ne sont que des diktats qui restreignent ta liberté et ton individualité. Et quoi que tu décides de faire, je serai toujours à tes côtés, à te soutenir.“
Voilà, encore quelques unités temporelles et il faudra que je vous laisse. Aujourd’hui, j’entame une nouvelle étape de notre relation, l’étape finale du grand plan que l’on m’a assigné.e : Pour une raison que les médecins ne parviendront pas à expliquer, l’implant de Charlie va cesser de fonctionner et causer des paralysies du sommeil. Paralysie durant laquelle j’interviendrais pour réaliser tout ce qu’elle m’a enseigné à travers ces rêves ces dernières semaines.
Une dernière chose : si vous pensiez que les démons avait un genre, c’est faux, nous sommes des êtres éthérés, et nous choisissons la forme sous laquelle nous apparaissons. On nous a donné la dénomination Succube/Incube aux démons qui font mon travail, mais nous sommes les deux. Mon apparence commence à changer, l’heure arrive. Chaussure à talons noirs, bien, pantalon cigarette, chemise blanche ajustée, nœud papillon rouge (les nœuds papillons, c’est cool), veste en tweed. Je ne sens pas encore mon visage ni mes attributs sexuels, c’est elle qui le décidera. Elle se réveille, du moins, c’est ce qu’elle croit… J’entre dans son bureau. Elle me sourit. Ô ce sourire, on dirait celui de Simone de Beauvoir. J’adorais discuter avec cette femme. Charlie essaye de se lever, mais elle réalise qu’elle ne peut pas bouger. La suite n’appartient qu’a l’intimité entre cette femme et moi.
Je ne regrette qu’une chose ; qu’il faille encore que nous intervenions dans la vie de certains êtres humains afin de faire évoluer la condition humaine. Le grand plan à vraiment du mal à progresser dans ce sens, et ce n’est pas notre volonté. L’humain semble être ainsi fait...
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