#caricature de féminité
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mmepastel · 6 months ago
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Grand grand plaisir de lecture.
Je n’avais pas envie de les quitter, ni Natàlia, ni Silvia, ni Marius, ni Joan, ni Encarda, bref, toute cette famille espagnole compliquée qui vivait sans le savoir les dernières heures du franquisme.
Roman catalan débordant de vie. Galerie de personnages plus vrais que vrais, avec des scènes incroyables (la séance Tupperware des femmes au foyer qui dégénère), drôles ou émouvantes.
Natàlia est partie de Barcelone en 1962, très jeune. On comprend que c’est en raison d’un conflit avec son père (happé par le dogme puritain de l’époque qui condamne tout dérapage), et d’un grand désir de liberté. Elle a vécu à Paris, puis Londres, s’est forgé son lot d’expériences, sa façon de se construire une féminité bien à elle, qui l’empêchera d’être corsetée comme la femme de son frère Lluis par exemple, malade de frustration. Elle revient douze ans plus tard, en 1974, et constate que ses proches ont changé, par exemple, sa tante, qui a perdu son mari s’en trouve étonnamment apaisée, libérée, que la bonne de la famille, assez âgée, a décidé de se marier… un vent de liberté se lève, imperceptiblement.
Ce qui est génial dans ce livre, c’est l’énergie qui circule, la vie même. Les dialogues, piquants, sont insérés dans la narration, englobés, et ça rend le récit plus vif, enlevé, rythmé de paroles qui sonnent justes.
On découvre des pans des histoires de plusieurs personnages, dont celle du père de Natàlia, et de son mariage d’amour avec l’étonnante Judit. Rien n’est lisse, simple, ni caricatural, tout est mouvement, paradoxe, surprise. Voilà sans doute pourquoi on s’attache vite et fort aux personnages.
Natàlia n’écrase personne avec des idées arrêtées sur l’existence, elle écoute, simplement, observe. D’ailleurs elle est photographe. Elle est finalement le personnage révélateur, comme un bain d’étape dans le développement d’une photo, des personnalités autour d’elle. Son exil a contrarié ou a été condamné, ou jalousé. Mais son retour, sans changer radicalement la donne, aide à des ajustements, des épiphanies. Et le secret qu’on voulait lui cacher, une fois révélé, donne lieu à un bel épilogue, qui célèbre l’amour et le pardon.
Superbe livre, qui a été traduit très récemment en français pour la première fois par les éditions La Croisée, qui décidément, ont le chic pour dénicher des voix fortes dans la littérature de partout.
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semena--mertvykh · 2 years ago
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S’expliquer avec son destin - 2
Désirer ce que l'on a
Il y a dix ans, j'ai décidé de renoncer aux relations avec les hommes. J'étais sortie avec tant de types qui ne me plaisaient pas, et ces relations s'étaient révélées tellement frustrantes au final, que ma vie sentimentale finissait par devenir comme l'appartement que j'occupe depuis ma reprise d'études : un endroit où je ne suis pas chez moi, où je ne rentre que pour manger et dormir.
Par dessus tout, je supportais de plus en plus mal la contrainte exercée par mes partenaires successifs pour me maintenir à l'intérieur des attendus de genre - cette espèce de caricature de la féminité qui n'est qu'un rôle, parmi tant d'autres, qu'une femme peut jouer.
Et encore : pas le plus intéressant.
Je me sentais de plus en plus mal dans ce vêtement fade et toujours étriqué, taillé pour une autre corpulence que la mienne.
La Patriarchie étant ce qu'elle est, je devais sans arrêt justifier de ma décision à la terre entière, et si j'utilisais la métaphore qui me semblait la plus appropriée - je disais par exemple que j'avais pris conscience des barreaux de ma cage - je passais pour une cinglée.
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Zerrbild von “Weiblichkeit”
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a-room-of-my-own · 2 years ago
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Dans mes recommandations Tomblère ce matin figuraient des blogs consacrés à la version française de la célèbre émission de télé-réalité américaine mettant en lice des drag-queens. Je ne suis qu'une faible femme, j'ai passé environ une heure à me promener parmi les images et les .gifsets colorés et tout pleins de paillettes, à admirer les costumes extravagants et le maquillage élaboré — et puis j'ai cogité un peu en prêtant plus d'attention aux discours des participants comme à celui de ceux qui se passionnent pour l'émission.
Je ne sais toujours pas ce que je pense de l'art du drag en tant que tel, très franchement. J'ai toujours eu de l'intérêt pour l'idée qu'un homme joue des codes de la féminité la plus artificielle en troublant le regard de la société sur ce qui constitue la nature de la féminité même ; et quand je parle de la société je pense surtout aux hommes, mais pas seulement, dans la mesure où l'affectation et le surmaquillage ont fait un retour en force dans certains cercles cependant que s'éloignaient les aspects les plus fondamentaux de la féminité, ceux qui font que les femmes sont prises en mauvaise part dans encore trop de sociétés. Bref.
https://youtu.be/CjvKtCfz0mk
J'aimerais lancer une discussion dans ces parages à ce sujet parce que je ne cesse de m'interroger non seulement sur la nature et les implications du drag mais aussi sur les réactions, positives et négatives, du public face au mouvement. Je voudrais sonder les cœurs du Carré Français de Tumblr sur la question mais je crains que tout questionnement ne provoque de hauts cris... J'ai l'impression que le drag, en réalité, sous l'égide du récent mouvement transidentitaire, a changé.
J'avais très honnêtement rien contre le drag tant que c'était une subculture lié aux mouvements gays. De la même façon que je n'avais rien contre la théorie queer quand elle aussi était une micro niche pas du tout destinée à être appliquée à la société toute entière.
Le drag a une fonction cathartique pour des hommes qui ne peuvent pas exprimer leur féminité - des comportements associés à la féminité plutôt - en public. C'est aussi un retournement du stigmate : vous m'avez humilié en me traitant de femme (en m'associant au féminin) donc je vais être féminin de la manière la plus exubérante possible, et la plus caricaturale. Donc évidemment que le drag joue sur les stéréotypes misogynes, le but n'étant pas d'incarner des femmes mais des caricatures de femmes telles qu'elles sont vues par des hommes sexistes. C'est aussi une manière d'exprimer certaines choses à travers cette féminité surjouée: l'envie de séduire ouvertement les hommes, d'être courtisé, etc...
Dans cette idée là, le drag a sa place en tant que performance dans un contexte bien particulier. En revanche quand il passe dans la culture populaire en tant que divertissement, il perd son côté subversif et cathartique et devient tout simplement misogyne. D'autant plus comme tu dis avec l'activisme trans qui a simplifié à mort l'idée du genre en tant que performance. On a finalement des hommes qui viennent montrer qu'ils sont des "surfemmes".
L'influence se sent déjà rien que dans le maquillage : le contouring par exemple est du maquillage de scène, très utilisé justement par les drag queens pour imiter les traits féminins. D'ailleurs dans la mode 'populaire' des influenceuses, tu as une drag-ification avec des corsets, du contouring, des implants fessiers etc...
Et à l'opposé en haute couture c'est la négation totale du féminin, avec des femmes adultes qu'on affame et transforme en adolescents malingres.
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helshades · 5 years ago
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« (...) En fait, ce n’est pas très compliqué, la force. Quelques mots grossiers ou familiers, quelques images dégueulasses pour montrer qu’on choque le bourgeois, et le simplisme satisfait que donne la bonne conscience. Une arme de destruction massive, la bonne conscience. Elle efface les doutes, les nuances, la complexité. Tout est permis quand on est du bon côté. Celui des « dominés » contre les « dominants ». Même quand on est célébrée par toute l’intelligentsia culturelle à laquelle on appartient. (...) C’est beau, la convergence des luttes, quand on peut se mettre au centre.
Je ne suis pas une écrivaine punk génialement transgressive. Je suis blanche et bourgeoise, ce qui semble disqualifier mes propos depuis qu’il est de bon ton de compter les noirs et les blancs dans les cérémonies mondaines comme dans les débats intellectuels. Comme la plupart des femmes, j’ai eu droit aux assauts de certains sales types, les frotteurs du métro, la main aux fesses au petit matin, sur le chemin du lycée, l’exhibitionniste dans le train de nuit, le supérieur hiérarchique entreprenant… Les remarques sexistes, aussi, le mépris latent, le fameux plafond de verre… Mais jamais je n’aurais l’indécence de mettre cela sur le même plan qu’un viol, de me faire croire que nous sommes toutes « victimes », dans une sorte de continuum, victimes du patriarcat bourgeois, des « dominants ». (...) Parce que, les « dominants », c’est ça. Ce que nous dit le texte de Virginie Despentes, c’est qu’il existe des coupables par essence.
(...) Chez les riches, on viole. On écrabouille les habitants des banlieues. Avec le soutien des flics. Et en face ? En face, la féminité superbe d’Adèle Haenel incarnant l’opprimée réduite au silence, Adèle Haenel en robe du soir et talons aiguilles pour personnifier les pauvres, les oubliés, les laissés pour compte... Enfin, ceux, parmi les pauvres, qui appartiennent au camp des dominés, et qui donc ne sauraient être des salauds ou des tordus. Parce qu’il y a aussi les mauvais pauvres. Ceux qui sont pauvres mais mâles et « hétéronormés ». Ceux qui sont pauvres mais qui ne vivent pas dans les banlieues, ou qui ne considèrent pas que les policiers sont indistinctement des assassins suppôts du pouvoir. Ceux qui trouveront effarant le texte de Virginie Despentes et celui publié en regard, qui en est la version plus grimaçante encore. Il est signé Paul B. Preciado, philosophe. Et il est la traduction en jargon « deuxième année de sciences sociales » du premier. Il en est la vérité, une fois dépouillés les artefacts littéraires du lyrisme gueulard. (...)
Le texte de Virginie Despentes et celui de Paul Preciado n’ont pas pour objet le scandale que constituerait l’attribution d’un prix à Roman Polanski, ou même l’usage du 49.3 par un gouvernement dérégulateur et enfermé dans son système. Pour ma part, je n’ai pas attendu qui que ce soit pour décrypter et dénoncer les mécanismes du capitalisme financiarisé ou les distorsions du principe démocratique par les tenants du centrisme autoritaire. Et je n’ai jamais eu la moindre tendresse pour Roman Polanski. Mais je trouve ses films extraordinaires, comme Adèle Haenel peut, lors d’une petite interview vidéo, affirmer que Louis Ferdinand Céline est son écrivain préféré sans qu’on la soupçonne de souscrire à Bagatelle pour un massacre : distinction entre l’homme et son œuvre, etc… Non, ces deux textes ont pour objet la détestation des hommes hétérosexuels – du moins de ceux d’entre eux qui ne se fouetteraient pas d’être des hommes. Ils ont pour objet d’imposer dans l’univers social ce fantasme d’une « norme hétérosexuelle » totalitaire, parfaitement illégitime puisque culturellement construite, par laquelle les mâles asserviraient le reste de l’humanité. Et ça marche. On trouve ça génial. Si l’on ne veut pas être dans le camp des violeurs, on doit trouver ça génial. Ces deux textes, qui prétendent dénoncer un abus de pouvoir, sont une quintessence d’abus de pouvoir intellectuel. A la fois couteau sous la gorge du lecteur et enfumage idéologique. (...)
Ah, et puis, on oubliait, dans le texte de Virginie Despentes, il y a aussi les collabos. Ceux qui se taisent. « On est humilié par procuration, écrit-elle, quand on les regarde se taire alors qu’ils savent que si Portrait de la jeune fille en feu ne reçoit aucun des grands prix de la fin, c’est uniquement parce qu’Adèle Haenel a parlé et qu’il s’agit de bien faire comprendre aux victimes qui pourraient avoir envie de raconter leur histoire qu’elles feraient bien de réfléchir avant de rompre la loi du silence. » C’est pratique, le silence. On peut lui faire dire ce qu’on veut. On peut prétendre qu’Adèle Haenel a été clouée au pilori comme une « sorcière », elle qui a été célébrée, encensée pour sa prise de parole, par la quasi totalité des médias, pendant que celui qu’elle accusait était viré d’à peu près partout.
En fait, le silence, ces derniers temps, est plutôt celui qu’on impose aux universitaires qui n’ont pas le bon goût de prêcher l’intersectionnalité des luttes. Aux journalistes, aux politiques, qui voudraient éviter d’être immédiatement renvoyés à l’extrême droite ou à Valeurs Actuelles s’ils disaient ce qu’ils pensent des concepts de ce féminisme agressif et de sa détestation de l’universel. Aux hommes en général, qui sont invités à la fermer parce qu’ils sont des dominants. Le silence, aussi, des femmes qui n’ont pas les moyens de se faire entendre. Celles qui veulent dénoncer le sexisme et les agressions qu’elles peuvent subir dans un RER, le bureau d’une PME, ou chez elles, dans leur famille, mais qui ne se reconnaissent pas pour autant dans la bouillie conceptuelle des ayatollahs du féminisme queer. Celles qui ont besoin de soutien pour se libérer et pas d’embrigadement.
La colère en lisant le texte de Despentes, c’est en pensant à elles. Et puis à tous ces jeunes à qui l’on fait croire que pour dénoncer l’injustice et les agressions, il faut en passer par le ressentiment, la caricature et la haine des hommes. J’ai pensé à mes fils, dont j’espère qu’ils sauront se comporter en hommes, c’est-à-dire en Hommes, en être humains respectueux et dignes, s’interdisant toute forme d’abus de pouvoir et d’écrasement de l’autre, et qu’ils comprendront que le désir n’est jamais plus intéressant que quand on le transcende par les mots. J’ai pensé à ma fille à qui je ferai tout pour donner cet appétit de vie, cette envie de savoir, qui la rendra libre et puissante. Tous trois, je veux le croire, sauront s’élever contre les injustices sans jamais se donner le beau rôle, sans jamais confisquer la souffrance des autres pour servir leur idéologie. Sans jamais voir le monde en noir et blanc. Sauf dans quelques vieux films qui justement révèlent toutes les nuances de l’âme humaine. »
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rosebeaudrit · 5 years ago
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Même si l'ordre symbolique qui fétichise le détachement et l'objectivité s'est largement forgé contre les femmes et tout ce qui leur était associé, il va de soi que, par la suite - et à plus forte raison aujourd'hui, cinq siècles après sa naissance -, il s'est émancipé de cette logique. Même si des hommes et des femmes [...] incarnent jusqu'à la caricature chacun [des pôles], respectivement, la masculinité positiviste et la féminité émotive, ce système est critiqué par nombre d'hommes et épousé par nombre de femmes. Mais on peut choisir de le contester d'un point de vue féministe. De nombreux personnages de sorcière expriment un désaccord lucide et résolu avec la vision du monde portée par ceux qui les écrasent sous leur botte. "Elle m'a apprit que tout vit, tout a une âme, un souffle. Que tout doit être respecté. L'homme n'est pas un maître parcourant à cheval son royaume" (...)
[Lecture #4] ~ Sorcières, la puissance invaincue des femmes (p.223) - Mona CHOLLET (2018)
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notes-feministe · 3 years ago
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Les théories en études de genre
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Introduction
Pendant longtemps, la recherche scientifique comme le grand public ne disposaient pas de concept pour discuter des différences et des inégalités sociales entre les F et les H. Elles étaient perçues comme naturelles, et la biologie permettait de saisir tant leurs origines que leurs effets. Le concept de genre va rompre avec la pensée naturaliste qui assigne les F et les H à des rôles sociaux spécifiques en raison de leur prétendues caractéristiques biologique et reproductives.
Le concept de genre permet de décrire la réalité empirique d'une organisation binaire et hiérarchisée du monde: on peut observer des pratiques sociales qui ont un genre, des métiers féminins ou masculins, des normes de genre, de féminité, de masculinité, de sexualité, qui organisent le monde et façonnent nos identités sexuées et sexuelles.
La partition binaire H/F donne lieu à des hiérarchies sociales complexes qui déterminent des positions différenciées, généralement présentées comme étant naturelle ou la conséquence de différences biologiques. En mettant au jour les processus sociaux permettant la naturalisation de ces différences et les investissement psychique dont ces identités font l'objet, le genre offre donc un formidable levier de description de la réalité et de la transformation de celle-ci.
Le concept de genre désigne les processus sociaux, culturels, historiques et psychique par lesquels les identités sexuées et sexuelles sont produites, le processus pas lesquels les frontières entre ces identités sont tracés et/ou subverties, et les dynamiques par lesquelles les rapports de pouvoir qui sou tendent ces identités et ces frontières sont perpétués ou négociés.
Outil de dénaturalisation (révéler comme social ce qui était pensé comme le produit de différences biologiques) permet de rendre visible et de nommer des réalités sociales jusque-là non interrogées: travail domestique, écart salarial, violences faites au femmes, harcèlement sexuel, travail de "care"...
Le genre: un concept, des théories
Plusieurs théories. Les théories en études de genre ont en partage de le concevoir comme une production du social et non de la nature. Elles se nourrissent des grands courants théoriques qui on marqué les sciences sociales et humaines tout comme elles y contribuent: constructionniste social, matérialisme et nouveau matérialisme, interactionnisme, post=structuralisme, études des sciences, post humanisme
Les théoriciennes féministes ont ainsi critiqué et développé le matérialisme marxiste (pionnières des "science studies" et de l'épistémologie du point de vue.
Ces théories en études de genre ne sont pas a confondre avec "la" théorie du genre qui agitent l'espace public de plusieurs pays européens depuis le début des années 2010 et qui constituent une tentative de nier les résultats scientifiques produits par les études de genre depuis près de 50 ans. Par opposition à "la" théorie du genre, qui n'est qu'une mauvaise caricature à visée réactionnaire, cet ouvrage montre la diversité des théorisations qui prennent pour objet la description et l'analyse des rapports sociaux entre F et H.
1) Du sexe au genre: l'invention d'un concept
Tempéraments et création culturelles: la dénaturalisation des stéréotypes sexués
Le deuxième Sexe 1949 Simone de Beauvoir
Le genre: d'un état psychologique à une critique des normes sexuées
Margaret Mead & John Money (considéré le premier à avoir utilisé le concept de genre 1955). Robert Stroller (intersexe et transsexuels)
Ann Oakley, critique de la naturalisation des différences entre les sexes.
Sexe biologique et genre social ?
Christine Delphy <3 (Penser le genre: quels problèmes) réfléchir se qui lie sexe et genre. Le sexe est un marqueur social dont le rôle est de signifier le genre.
Critique féministe des sciences 'Fausto-Sterling). Distinguer sexe et genre ne remet pas fondamentalement en cause le socle biologique de la distinction, puisque le sexe biologique reste le contenant binaire invariant et le fondement de la bi catégorisation.
Processus de réception du concept de genre en France
Certaines chercheuses françaises se sont inquiétées du fait que, en remplaçant le terme "sexe" par celui de "genre" on risquait d'invisibiliser les rapports hiérarchiques entre masculin et féminin.
Le concept de genre a été considéré comme une modalité d'euphémisation des rapports de domination entre les H et les F.
2) Ruptures épistémologiques et nouveaux savoirs
Epistémologies du point de vue : partir de l'expérience vécues des groupes subalternes
Dorothy Smith utilise le terme "point de vue des femmes" ("women's standpoint" dès 1974 pour dcrire une conception du monde ancrée dans une expérience vécue et qui sert de base a une critique de la sociologie. Partant de sa propre expérience, elle affirme qu'elle vit une double conscience, une double réalité: a l'université et a la maison, deux mondes qui impliquent deux types de connaissanvces et qui ne sont pas dans une relation d'égalité, car le monde des H fait autorité sur le monde des F. Le fait que la sociologie ignore toute une partie du monde vécu dans ses analyses traditionnelles amène Smith à affirmer que les groupes marginalisés doivent sans cesse passer d'une conscience à une autre, leurs propres conscience et l'experience du monde d'une part, et celles des privilégiés d'autres part, consciences et expériences qui leur son imposées. Devant penser leur londe vécu à partir de concepts prescrits par un autre monde, les femmes dévelioppent une conscience aliénée, et les sociologues féministes sont marginalisées par la hierarchie qui structure leur discipline.
Epistemologie feministe materialiste (Nancy Hartsock 1983) (Inpiration Marxiste)
Epistemologie du point de vue feministe noir (Patricia Hill Collins)
Savoirs situés et objectivité scientifique
Haraway critique l"épistemologie objectiviste".
L'idée chère à l'epistemologie objectiviste qu'il est possible d'être nulle part et partout, en surplomb du monde pour l'observer est fausse. Elle masque une position spécifique, une vision particuli_re, celle des dominants, rendue possible par des institution sociales qui la soutiennent en organisant son apparente neutralité, son absence de localisation. Versus: Affirmer que tout savoir est situé c'est donc se donner les moyens de rendre des comptes sur ce savoir, sur la facon dont il a été produit.
Selon Sandra Harding (strong objectivity), penser que le chercheur peut s'émanciper de sa position sociale pour prendre un point de vue "objectif" de "nulle part" garantit seulement que ses préjugés et croyances seront directement importés dans les résultats de sa recherche. Quand ces préjugés sont partagés par toute une communauté scientifique, car ils font partie de la culture sociale dominante, ils en deviennent indélogeables.
De nouveaux concepts pour repenser le monde
- Ecofeminisme
- Care
- Exclusion historique des femmes des révolutions démocratiques de l'ère moderne, exclusion citoyenneté ' au moment des révolutions, elles n'obtinrent le suffrage ni aux USA ni en France malgré des declarations de droits "universelles" dans les deux contextes)
3) Théories matérialistes du genre
Le patriarcat comme système d'oppression
- Christine Delphy (Pour un feminisme materialiste)
Exploitation et appropriation du travail des femmes
- Christine Delphy (L'ennemi principal)
- Division sexuelles du travail
Corps, sexualités et hétéronormativité
- L'échange economico-sexuel. Paola Tabet - opression sexuelle."Fertilité naturelle, reproduuction forcé" controle social. Mariage
- Le rôle de la sexualité dans l'exploitation des F. Andrea Dworkin, Catharine MacKinnon. Sexualité forme érotisé de domination & instrument d'oppression.
- Monique Wittig "La pensée straight"
Nouvelles perspectives matérialistes
- corps des F et renouveau de la critique du capitalisme. Caliban et la sorciere, Silvia Federici.
- New materialisms, post-humanisme et théorie féministe
4) Interactions, institutions et régimes de genre
Interactionnisme et l'ethnomethodologie s'attachent à expliquer la constitution et la permanance de l'ordre social, auquel tout le monde participe. Les travaux qui s'inspirent de ces perspectives mettent ainsi l'accent sur le rôle des interactions sociales, des institutions et des organisations dans la construction, la reproduction et la négoiation des rapports de genre et d'un ordre social genré.
Ethnométhodologie et interactionnisme: passing, genderism et doing gender
Ethnométhodologie et interactionnisme
Deux courrant du constructivisme sociologique qui se sont dévoloppés dans les années 1950 aux USA. Ils s'interessent à la signification sociale donnée par les axteurs sociaux à leur pratiques quotidiennes. Harold Garfinkel et Erving Goffman s'interessent aux interactions quotidiennes dans l’idée que tous les objets sociaux, même les plus triviaux, méritaient d’être étudiés. Il est nécessaire de s’intéresser non seulement aux structures sociales, mais aux significations, aux attentes et aux formes de catégorisation (labelling) qui sont au cœur des interactions. Ces deux auteurs ont ainsi contribué à penser la façon dont masculinités et féminités constituent des éléments centraux de l’ordre social.
Passing : le genre comme accomplissement
La sociologie n’est pas là pour décrire des contraintes sociales extérieures, mais elle doit au contraire comprendre comment les acteurs interprètent et actualisent un ensemble de normes communes et reconstruisent constamment le social. Comprendre les règles et les normes qui n’ont pas besoin d’être dites comme telles, et auxquelles les individus souscrivent consciemment ou non, afin de saisir la façon dont l’ordre social émerge, se maintient et se reproduit, malgré les profondes divisions qui traversent la société.
Encadré 5. Harold Garfinkel : le « cas Agnès »
Dans la vingtaine, Agnès est suivie par des médecins car elle demande à être opérée pour « réparer » ce qu’elle considère comme des « erreurs de la nature ». En réalité, elle s’hormone en secret depuis l’âge de 13 ans avec des anti-abortifs dérobés à sa mère, puis avec des contraceptifs, ce que Garfinkel n’apprendra que plus tard, mais qui ne changera rien à l’analyse sociologique qu’il tirera de ses rencontres avec Agnès. Bien qu’on lui ait reproché à raison de n’avoir pas su rendre compte de la situation particulière dans laquelle se déroulaient les entretiens, puisqu’il était perçu par Agnès comme un des membres de l’équipe qui devait donner son accord pour son opération, ce qui représentait un biais certain [Rogers, 1992], Garfinkel va développer son analyse du passing à partir des entretiens qu’il effectue avec elle.
Garfinkel va décrire toutes les pratiques qu’elle doit mettre en scène pour être considérée, catégorisée, reconnue comme une femme par les personnes de son entourage. Il rend compte de la façon dont elle réussit à créer la réalité sociale de son être féminin en dépit de sa physiologie et malgré le fait qu’elle a été socialisée jusqu’à l’âge de 17 ans comme un garçon. Il décrit non seulement comment elle contrôle ses attitudes, ses manières d’être lorsqu’elle marche, parle, mange, va à la plage, mais également comment elle apprend les normes de la féminité dans les interactions qu’elle entretient au quotidien avec autrui, comme apprendre à ne pas interrompre les conversations entre hommes.
Pour Garfinkel, le cas d’Agnès n’est pas hors norme. Il est au contraire un miroir grossissant des règles d’interaction qui permettent à tout un chacun d’interagir, sans avoir à systématiquement expliciter chacun de ses gestes, tous les processus de catégorisation que l’on opère pour comprendre les interactions et pour que celles-ci puissent se dérouler sans entraîner de sanction sociale. Les femmes qui sont nées de sexe féminin et ont été éduquées comme telles, nous dit Garfinkel, ont une « maîtrise routinisée », acquise depuis l’enfance, et mobilisent les mêmes savoir-faire qu’Agnès.
Garfinkel applique cette perspective aux identités sexuées. En collaborant avec Robert Stoller, psychiatre et psychanalyste américain qui travaillait avec les personnes intersexes et transgenres, et qui a été un des premiers à distinguer analytiquement sexe et genre, Garfinkel va effectuer de longs entretiens avec Agnès, une jeune personne élevée en garçon et qui a commencé à l’adolescence à développer des caractéristiques sexuelles secondaires de la féminité (seins, hanches, pilosité réduite, etc.). Il va analyser la façon dont Agnès se vit et se pense en femme, et est considérée comme telle par les autres, ce qu’il qualifie de passing.
Par passing, Garfinkel entend rendre compte de tout le travail accompli pour passer pour une femme « normale », la performance quotidienne, l’accomplissement de chaque instant qui fait que, dans chaque situation, Agnès va être amenée à donner à voir des manières d’être, de faire, des attitudes et des expressions qui seront reconnues et passeront pour des attitudes typiques de la féminité. Selon lui, l’expérience d’Agnès met en évidence les manières de rendre compte de l’appartenance sexuée que les femmes comme les hommes mettent en œuvre constamment, de façon « naturelle » ou évidente, pour être catégorisés comme tels. Elle révèle comment les caractères de la masculinité et de la féminité sont constamment « exhibés », montrés ; comment ils structurent l’interaction tout en étant constamment réaffirmés par elle.
Cette théorisation du genre comme performance quotidienne n’est pas sans rappeler celle qui sera développée quelques années plus tard par Judith Butler. Elle s’en distingue toutefois dans la mesure où l’accent est moins mis sur les discours que sur les pratiques, et que l’intérêt de Garfinkel porte davantage sur les normes de l’interaction que sur les modalités de résistance et de contournement de ces normes.
L’arrangement entre les sexes
Erving Goffman s’est lui aussi intéressé à la façon dont le genre structure les interactions sociales. intérêt constant pour l’« ordre de l’interaction » qu’il analyse tour à tour à travers la métaphore théâtrale, celle du rite ou celle des cadres. Son intérêt pour les significations sociales données par les individus, ainsi que pour les interprétations qu’ils font de symboles partagés, l’engage à développer une perspective en termes de catégorisation et d’étiquetage (label theory), autant de processus révélateurs des normes sociales d’une société donnée.
En 1976, il écrit un premier article fondé sur des photographies de publicité, « Gender advertisements », qui sera partiellement traduit et publié en français l’année suivante sous le titre « La ritualisation de la féminité » [Goffman, 1977]. Il y analyse la façon ritualisée dont les identités sexuées sont représentées, la manière dont les femmes sont toujours dépeintes comme des enfants qui chercheraient la protection de l’homme (toujours plus grand, toujours aux commandes). Il y parle de « classes de sexe », qui sont pour lui des constructions sociales entretenues par diverses manifestations ritualisées des différences entre les sexes.
L’année suivante, il publie l’article « The arrangement between the sexes » qui sera traduit en français par Hervé Maury et présenté vingt-trois ans plus tard par la sociologue Claude Zaidman [Goffman, 2000 (1977)], sous la forme d’un ouvrage qui rencontrera un accueil très favorable en France. Il explique, dans ce court essai, que le sexe est « à la base d’un code fondamental, code conformément auquel s’élaborent les interactions et structures sociales, code qui soutient également les conceptions que se font les individus de ce qui fonde leur nature humaine authentique »
Comme l’ont fait bon nombre de chercheuses féministes à la même période, Goffman s’attelle à repérer comment l’organisation sociale tout entière vise à exacerber les différences entre les sexes, au détriment des similitudes. La production sociale du genre comme duelle, bicatégorisation fondamentale et hiérarchisée, passe par la mise en scène d’une différence naturelle entre les sexes. Pour lui, les interactions s’inscrivent dans des structures sociales qui les influencent et les façonnent. Goffman qualifie ce phénomène de « réflexivité institutionnelle » et le distingue des « comportements de genre » (genderism). Si les personnes de sexes masculin et féminin contribuent à réaffirmer la prévalence sociale des différences de sexe en « mettant en scène » des « séquences d’autoconfirmation », ces comportements de genre sont eux-mêmes produits « par un environnement, en quelque sorte, conçu pour mettre [le genre] en évocation ».
L’intérêt de cette perspective est de favoriser une vision dénaturalisante des identités sexuées et de mettre l’accent sur ce qui favorise la légitimation des normes sexuées. Pour autant, certaines auteures ont critiqué le fait que Goffman ne percevait pas la dimension de pouvoir au cœur de ces arrangements [Gardner, 1989, p. 9]. De fait, l’important pour lui n’est pas le caractère pénible du désavantage que subit une catégorie défavorisée (ici les femmes), mais la façon dont les structures sociales participent de la création, de la légitimation et de la normalisation de ce désavantage.
Encadré 6. Erving Goffman : des différences garantes des arrangements entre les sexes
Partant du constat que les différences biologiques entre les hommes et les femmes sont relativement minimes en regard de leurs similitudes, Goffman s’étonne de l’importance de leurs conséquences sociales présentées comme le pur produit de différences naturelles. Le traitement différentiel des hommes et des femmes est souvent justifié par des croyances relatives aux différences entre les sexes : la différence de taille, le rôle différentiel dans la reproduction par exemple. Or, pour lui, ce sont au contraire des différences qui pourraient ne prendre aucun sens socialement. Il suffirait d’« un peu d’organisation » pour que « ces faits de la vie n’aient pas de conséquences sociales » [Goffman, 2000 (1977), p. 43]. Pourtant, il apparaît que les différences sexuées sont présentées comme devant impliquer une organisation sociale unique, naturelle et évidente. Au lieu d’expliquer les conséquences sociales des différences entre les sexes, Goffman propose au contraire de s’interroger sur « la manière dont ces différences ont été (et sont) mises en avant comme garantes de nos arrangements sociaux, et surtout la manière dont le fonctionnement de nos institutions sociales permet de rendre acceptable cette façon d’en rendre compte ».
L’« arrangement des sexes » se crée et se recrée perpétuellement au travers des interactions. La simple coprésence d’un frère et d’une sœur, et le traitement différent dont ils peuvent faire l’objet, implique un apprentissage précoce de la place de chaque sexe et du « sens le plus profond de ce que l’on est — sa propre identité de genre » [p. 77]. Goffman décrit tout le jeu subtil qui permet aux hommes et aux femmes de confirmer leur appartenance de genre ou de sanctionner les transgressions. « Chaque sexe devient un dispositif de formation pour l’autre sexe », écrit-il. Avec différents exemples, il présente les hiérarchies entre les sexes et les désavantages qui touchent avant tout les femmes (comme la restriction d’accès à l’espace public ou l’exclusion des fonctions politiques) et tente de documenter comment ceux-ci sont maintenus et reproduits constamment.
L’auteur illustre également la réflexivité institutionnelle qui favorise la production de la différence en étudiant tour à tour cinq exemples de pratiques de la classe moyenne blanche américaine des années 1970, allant de la division sexuelle du travail aux pratiques relatives aux toilettes, autant d’exemples généralement présentés « comme une conséquence naturelle de la différence entre les classes sexuelles, alors qu’en fait c’est un moyen d’honorer sinon de produire cette différence ». Ainsi, l’agencement entre espace mixte et espace non mixte, les « séparations périodiques » tout comme ce qu’il appelle l’organisation parallèle (le fait de mettre les enfants en colonne selon le sexe dans la cour d’école) permettent de donner sens aux différences sexuées.
Doing gender : créer et fixer les différences
Doing Gender - Candace West & Don Zimmerman
Organisation et régimes de genre
- Joan Acker (1990,2009)
- Raewyn Connell (2006)
Raewyn estime que les régimes de genre sont constitués de 4 éléments:
1: la division sexuée du travail et des tâches et l'association de ceux ci a l'un ou l'autre sexe.
2: les relations de pouvoir et la facon de l'exercer
3: les emotions et la facon dont les affects permettent des formes de solidarité ou au contraire d'inimité en lien avec l'identité de genre
4: culture genrée, cad des croyances et des symboles liés au genre que tout un chacun mobilise pour comprendre le monde qui l'entoure et interpréter les interactions.
Masculinités et ordre de genre
Pluralité des masculinités et hiérarchies. Certaines valorisées (Masculinité hégémonique) et d'autres dépréciées.
5) Repenser le sujet et l'identité: théories poststructuralistes du genre
Tournants discursifs
Les théorisations post-structuralistes du genre s’intéressent à la façon dont les discours façonnent le genre et les identités que celui-ci soutient. Cette approche qui insiste sur le langage permet tout d’abord de penser la malléabilité du genre : la signification du langage n’est jamais fixée, toujours sujette à interprétation [Scott, 1988b]. Les significations sociales et culturelles attachées au genre sont donc elles aussi susceptibles de changement et d’interprétations différentes.
Cette approche permet également de penser le lien entre le genre et la subjectivité. En effet, influencées par la philosophie wittgensteinienne et par la psychanalyse, les théoriciennes post-structuralistes considèrent que le langage est ce qui permet aux individus d’être au monde et à soi, d’exister en tant que sujets. Considérer le genre comme une dimension du langage — puisque celui-ci est genré — et comme fonctionnant comme un langage ouvre la voie à des réflexions sur la façon dont le genre façonne les subjectivités, dont le sujet est, littéralement, en-gendré, ou « mis en genre » à travers le langage, qu’il soit paroles ou images.
l’influence de la théorie psychanalytique joue également un rôle. Scott rejette en partie les théories féministes psychanalytiques qui marquent le débat dans lequel elle s’inscrit, à savoir d’une part la théorie de la relation d’objet développée dès la fin des années 1970 par Nancy Chodorow [1978], et d’autre part la théorie du psychanalyste français Jacques Lacan, utilisée par des féministes françaises telles que Luce Irigaray [1974] et qui date de la même époque. Pour l’école de la théorie de la relation d’objet, focalisée sur la structuration de la personnalité lors de la petite enfance, le sexe de l’enfant génère une résolution différenciée pour les filles et les garçons du conflit œdipien, qui aboutit à des personnalités différentes en fonction de l’éloignement réalisé avec la figure maternelle — les filles seront portées à s’occuper d’autrui, les garçons à développer une forme de distance au monde et à valoriser l’abstraction —, et c’est cette expérience de la petite enfance qui expliquerait l’organisation sociale genrée de la société (chapitre II). Scott critique cette théorie en soulignant qu’elle se focalise trop sur la sphère familiale, et ne parvient pas à expliquer pourquoi la féminité est associée à des activités dévalorisées socialement, et la masculinité au contraire associée au pouvoir.
La théorie lacanienne semble plus prometteuse en ce qu’elle s’intéresse elle aussi avant tout au langage, à l’ordre symbolique. Elle suggère que c’est l’ordre symbolique qui donne sa signification à l’expérience vécue. Il n’y a pas d’expérience déjà là, sans interprétation préalable. Scott continuera d’ailleurs de défendre l’idée que l’expérience est toujours à interpréter, qu’elle ne saurait constituer une donnée brute pour l’historienne [Scott, 1992]. Toutefois, la théorie lacanienne pèche également par homogénéisation et universalisation. Scott conteste ainsi l’idée centrale que le rapport au phallus — entendu comme signifiant de l’autorité — et la peur de la castration puissent expliquer l’entièreté du processus de création de l’identité du sujet. En effet, elle note que cette théorisation nie toute possibilité de variation historique de ce que le féminin et le masculin peuvent représenter symboliquement.
Scott retient toutefois de la psychanalyse cette capacité à penser un sujet tiraillé et non unifié, et l’importance de prendre en compte les dimensions érotiques et liées au fantasme, et donc la sexualité, dans l’analyse du genre. Alors que la sexualité était comprise chez les théoriciennes matérialistes avant tout comme un lieu d’appropriation et d’exploitation, elle sera, pour les théoriciennes post-structuralistes, un domaine à partir duquel explorer les tensions, contradictions, renversements et excès qui participent à la construction des identités de genre.
Empruntant à Foucault sa conception du pouvoir comme non unifié et non cohérent — loin donc des analyses marxistes — et à Derrida une approche par la déconstruction, Scott affirme que, plutôt que de présupposer la binarité de genre, il faut s’intéresser à la façon dont cette binarité opère contextuellement, pour mieux la déplacer ou la renverser [Scott, 1988b]. Il faut donc historiciser et déconstruire les termes de la différence sexuée (sexual difference, entendue ici au sens de la différence que le genre exprime et à laquelle il donne sens) plutôt que de les reproduire par des analyses qui les prennent pour objet sans jamais les remettre en question.
En découle une définition de ce qu’est le genre qui comprend deux dimensions : « Le genre est un élément constitutif de rapports sociaux fondés sur des différences perçues entre les sexes, et le genre est une façon première de signifier des rapports de pouvoir ». En affirmant que le genre est fondé sur des « différences perçues entre les sexes », elle introduit un écart radical entre sexe et genre qui laisse la place à une exploration des multiples façons dont, historiquement, le genre a pu être élaboré, à partir de et en tension avec ces différences perçues. Dans cet écart, se logent des représentations symboliques chargées de signifier le genre puisqu’il n’est pas identique au sexe, représentations dont les possibilités métaphoriques sont régulées par les rapports de pouvoir mais aussi illimitées : les qualités associées aux unes et aux autres selon les époques et les contextes varient et peuvent être réinterprétées.
Technologie du genre
Teresa de Lauretis: volonté de décentrer la théorisation du genre de la question de la différence sexuée pour éviter son universalisation intempestive. Cependant, elle accorde à la sexualité une place plus centrale dans son analyse que ne le fait Scott. La différence sexuée n’est pas le seul langage qui véhicule et produit du genre. Ce sujet qui se constitue toujours comme sujet genré l’est aussi « dans l’expérience de la race, de la classe et des relations sexuelles, un sujet par conséquent qui n’est pas unifié mais plutôt multiple, et non tant divisé que contradictoire ». Selon de Lauretis, il nous faut prêter attention aux intérêts qui motivent ces déconstructions : déconstruire le genre au nom de l’égalité amène ainsi certainement à réinscrire la centralité de la différence sexuée dans le discours hégémonique — un dilemme également noté par Joan W. Scott [1988a]. Les théoriciennes post-structuralistes entreprennent de ce fait un pas de côté important au regard aussi bien des tenantes du courant matérialiste que de ce qu’il est convenu d’appeler le féminisme libéral, à savoir un courant politique axé sur la revendication de droits et d’égalité pour les femmes (sans remise en cause des structures d’oppression ou de la binarité du genre).
Performativité du genre, Judith Butler
Encadré 7. Judith Butler : Trouble dans le genre
Gender Trouble paraît en 1990 et connaît rapidement un immense succès. Il s’impose comme un ouvrage majeur pour théoriser le genre. Il discute et critique de nombreuses théories allant de l’anthropologie à la psychanalyse : Lévi-Strauss, Freud, Lacan, Wittig, Rubin, Kristeva, Foucault. Il est impossible d’en résumer la richesse ou la complexité des arguments. On peut toutefois noter ce que le champ des études de genre a retenu en priorité de l’ouvrage. Tout d’abord, la proposition théorique de Butler de la performativité du genre implique non seulement que l’identité de genre n’est en rien naturelle, mais que le sexe biologique est lui aussi socialement construit, par l’identité de genre. Pour Butler, il n’y a pas de « fait » biologique qui existerait en dehors des significations dont le corps est investi. Ainsi, « le sexe est, par définition, du genre de part en part » [Butler, 2005, p. 71]. Butler critique donc la « métaphysique de la substance » — le fait de percevoir le genre et le sexe comme naturels et stables — et définit, dévoile le genre « comme un faire, mais non le fait d’un sujet qui précéderait le faire ».
Outre cette dénaturalisation radicale du sexe, Trouble dans le genre, comme d’autres approches post-structuralistes du genre, articule le genre, le sexe, la sexualité et le désir. En effet, Butler affirme que les individus ne sont « intelligibles », reconnus en tant que personnes, que dans la mesure où ils sont genrés et performent le « bon » genre, c’est-à-dire un genre aligné avec le sexe et avec une orientation sexuelle vers le « sexe » opposé. Il y a donc ainsi des « genres intelligibles » et des genres non intelligibles. Le travail social, psychique et émotionnel de la norme de genre consiste alors à maintenir l’apparence d’une cohérence entre ces trois dimensions, et à éloigner les éléments qui introduiraient des discontinuités et des incohérences.
Parmi les pratiques régulatrices du genre figure de façon première et primordiale l’hétérosexualité, car elle nécessite la production d’une binarité et d’une hiérarchie entre féminin et masculin. En effet, l’hétérosexualité présuppose que du sexe découle un genre et de ce genre un désir orienté uniquement vers le « sexe » opposé. Dès lors le désir reflète le genre, et réciproquement le genre se traduit en désir. Ainsi, l’hétérosexualité participe à la « métaphysique de la substance » qui caractérise le genre car elle nécessite deux genres, binaires et opposés. Cette consolidation du genre comme univoque et binaire, et de la sexualité comme unidirectionnelle, participe et garantit selon Butler la domination masculine et l’hétérosexisme, à savoir la norme imposant l’hétérosexualité comme seule sexualité acceptable.
Pour illustrer l’idée centrale que la performance de l’identité de genre, éternelle répétition stylisée de la féminité ou de la masculinité, est une copie sans original, Butler utilise plusieurs exemples. Elle interprète ainsi les performances de drag queens comme des parodies du genre féminin soulignant que la parodie, dans son caractère outrancier, révèle justement que la féminité est artificielle. Elle utilise aussi l’exemple du modèle du couple lesbien butch/femme (lesbienne masculine/féminine) dont elle affirme qu’il reproduit, mais de façon ironique, la relation de genre hétérosexuelle au sein de l’homosexualité. Ainsi, même les sexualités subversives s’expriment dans les termes binaires et hiérarchisés du pouvoir, cependant sans le répliquer. En effet, elles déplacent et redistribuent les possibilités autour de la relation phallique féminin/masculin qui symbolise le pouvoir. Adopté dans le cadre lesbien, le couple « hétéro » butch/femme met en relief que la norme hétérosexuelle est elle aussi construite.
Ainsi, contre Wittig, Butler affirme qu’il n’y a pas d’en-dehors du genre et des normes hétérosexuelles. Alors que Wittig affirme que la lesbienne « n’est pas une femme » et se situe en dehors du genre et de l’hétérosexualité, pour Butler cette proposition reproduit, dans son rejet même de l’hétérosexualité, la binarité entre homosexualité et hétérosexualité. Butler rappelle qu’il y a dans les pratiques homosexuelles des structures psychiques hétérosexuelles et vice versa. Plutôt que de reproduire la dichotomie hétéro/homo, Butler propose donc de la troubler.
Trouble dans le genre s’ouvre et se clôt sur une réflexion politique sur le féminisme. Pour Butler, faire des « femmes » le sujet et la fondation du projet féministe constitue un danger. Reprendre la matrice culturelle binaire du genre, c’est forcément exclure celles et ceux qui ne sont pas « lus » ou identifiés comme possédant le « bon » genre. Le livre se clôt avec une invitation à utiliser la parodie comme mode d’action politique. Butler rappelle que les injonctions à être un « bon » sujet genré sont traversées de contradictions et sujettes à des échecs car sexe, genre et désir hétérosexuel ne sont pas toujours alignés. Dans ces écarts se loge la possibilité de reconfigurations complexes pour chaque individu.
Il est donc possible pour le sujet de « défaire le genre », pour reprendre le titre d’un de ses ouvrages ultérieurs, en introduisant des discontinuités et des incohérences entre sexe, genre et désir sexuel. Ces discontinuités font apparaître le caractère fictif du genre et les régulations normatives qui le produisent comme artificielles. Plus qu’à une éradication, la théorisation butlérienne du genre invite à une déstabilisation, « par l’hyperbole, la dissonance, la confusion interne et la prolifération » [Butler, 2005].
Théorisations queer
La frontière qui sépare la théorisation féministe post-structuraliste de la théorie queer est remarquablement difficile à tracer ou à identifier. Non seulement le qualificatif queer a tout d’abord été forgé et utilisé par de Lauretis pour qualifier son approche théorique, mais Butler est également considérée comme une figure pionnière de la théorie queer, quand bien même Trouble dans le genre se présente avant tout comme un ouvrage de théorie féministe.
Encadré 8. Paul B. Preciado : technologies de genre et de sexe, et biopolitique queer
À travers plusieurs ouvrages [Preciado, 2000 ; 2008], le philosophe espagnol Paul B. Preciado propose une critique des systèmes de technologies de genre et de sexe, et invite à repenser le sexe et le genre non pas comme des identités, mais comme des technologies de pouvoir, pouvant donner lieu à des contre-pratiques permettant aux corps de retrouver leur souveraineté dans un monde capitaliste « pharmacopornographique ».
Théoricien queer et trans, Preciado s’inspire en particulier de Wittig, Foucault, Haraway, Derrida, et Butler, pour affirmer, dans une perspective de déconstruction épistémologique radicale, que le sexe et le genre sont des artefacts, les produits de technologies de pouvoir qui se prétendent naturelles. Cette perspective déconstructive est cependant articulée à une perspective politique productive, à savoir le désir — qui fait écho aux luttes LGBTQI et en particulier transgenres et intersexes — de libérer les corps des régimes technologiques qui les asservissent dans des systèmes de genre et d’hétérosexualité imposés. En ce sens, il propose également des contre-pratiques, contre-disciplines corporelles, sexuelles, technologiques pour s’émanciper de ces systèmes.
Dans son Manifeste contra-sexuel [2000], Preciado affirme que la sexualité est une technologie et non une identité : « En tant qu’organe et en tant que pratique, le sexe n’est ni un lieu biologique précis ni une pulsion naturelle. En fait le sexe est une technologie de domination hétérosociale qui réduit le corps à des zones érogènes en fonction d’une répartition asymétrique du pouvoir selon les genres (féminin/masculin), de manière à ce que coïncident certains affects avec certains organes, certaines sensations avec certaines réactions anatomiques » [p. 24]. Le système de genre hétérosexuel opère ainsi par réduction de la sexualité à la génitalité, et une réduction de l’impulsion sexuelle au pénis, alors que la sexualité pourrait concerner toutes les zones du corps.
Pour contrer cette technologie de sexe et de genre, Preciado propose de nouvelles technologies contra-productives comme les pratiques de pénétration anale ou la « godotectonique », à savoir l’utilisation de godes (pénis artificiels) et l’utilisation de parties corporelles, telles que les bras ou les jambes, comme des godes. En effet, il affirme que ces pratiques ne sont pas associées à un genre, elles ne sont pas « naturelles », et mettent tous les corps en équivalence, capables d’occuper de multiples positions (féminine, masculine, perverse).
Sa focalisation sur la corporéité du genre, et sur la façon dont les systèmes technologiques de genre et de sexe transforment et altèrent les corps, amène Preciado à une critique du capitalisme qu’il nomme « pharmacopornographique », fondé sur l’injection massive d’hormones de synthèse (pilule, Viagra, testostérone, antidépresseurs, etc.). Il s’agit selon Preciado, reprenant l’analyse foucaldienne de différents régimes historiques de la sexualité, d’un nouveau régime de vérité du genre et du sexe, fondé sur des pratiques biomédicales (la pharmacologie) et médiatiques (la pornographie) permettant de contrôler la subjectivité et le corps des individus.
Prenant l’exemple de l’invention de la pilule au début des années 1950, de son expérimentation sur des femmes racisées à Porto Rico et de sa prescription massive malgré ses effets secondaires dramatiques sur la santé des femmes, Preciado rappelle que la pilule, par un artifice hormonal, recrée des femmes « naturelles » en simulant le cycle menstruel artificiellement. Ce nouveau régime biopolitique a pour objectif de « contrôler la sexualité des corps codifiés comme femmes et faire éjaculer les corps codifiés comme hommes » [Preciado, 2010, p. 247]. Pour « pirater » cette technologie de genre et de sexe oppressive, Preciado utilise un gel à base de testostérone pendant l’écriture de son livre Testo Junkie [2008] et documente les effets de cette contre-pratique sur son corps et sa subjectivité de genre.
Utiliser son corps pour s’extraire des normes, réclamer une souveraineté en tant qu’être vivant, ce programme politique peut s’appliquer non seulement aux catégories de sexe et de genre mais à toutes les catégories définies par des rapports politiques tels que la race, la migration ou le capacitisme.
6) Vers une théorie intersectionnelle du genre
Des concepts pour penser l'articulation des rapports sociaux et la formation des identités
Davis / Collins / Crenshaw
Encadré 9. Kimberlé W. Crenshaw : intersectionnalité structurelle et politique
Dans un second article, Crenshaw [2005 (1991)] développe son analyse en lien avec les politiques de lutte contre les violences faites aux femmes et les discours féministes et antiracistes qui les soutiennent. Crenshaw distingue tout d’abord trois formes d’intersectionnalité :
1) l’intersectionnalité structurelle, qui place les femmes de couleur à l’intersection de plusieurs rapports sociaux qui les rendent vulnérables et les invisibilisent dans les politiques publiques ;
2) l’intersectionnalité politique, qui concerne la façon dont les mouvements sociaux et les acteurs collectifs qui luttent contre les violences faites aux femmes ou contre le racisme omettent la plupart du temps de prendre en compte l’expérience des femmes de couleur dans l’élaboration de leurs revendications et de leurs actions ;
3) l’intersectionnalité représentationnelle, qui concerne la façon dont les femmes de couleur sont (mal) représentées dans la culture populaire et les médias américains.
S’intéressant aux politiques californiennes de lutte contre les violences faites aux femmes, Crenshaw note comment les politiques publiques tendent à ignorer les besoins des femmes de couleur ou à renforcer leur vulnérabilité. Elle prend l’exemple des démarches que doivent effectuer les femmes immigrées victimes de violences conjugales, qui sont protégées par des mesures légales, mais dont la précarité économique et linguistique les empêche souvent de réunir les preuves nécessaires à la reconnaissance de leur préjudice. Ainsi, si formellement la loi s’adresse à toutes les femmes, en pratique, seules certaines femmes privilégiées pourront être reconnues victimes. Cet effet différentiel des politiques censées améliorer la situation des femmes constitue ce que Crenshaw désigne par intersectionnalité structurelle.
En parlant d’intersectionnalité politique, Crenshaw cherche à désigner un autre effet, celui qui veut que les femmes racisées soient situées dans deux groupes, les personnes racisées défendues par les groupes antiracistes d’une part, et les femmes défendues par les féministes d’autre part, dont les priorités politiques peuvent parfois être en contradiction. Crenshaw donne pour exemple l’impossibilité à laquelle elle fut confrontée d’obtenir et de rendre publiques des statistiques sur la violence conjugale par quartier à Los Angeles. En effet, vu l’intensité de la ségrégation ethnique spatiale dans la ville, les acteurs locaux défendant les minorités ethniques dans les quartiers s’opposaient à rendre ces statistiques publiques. L’ampleur de la violence conjugale dans les quartiers défavorisés, dans lesquels les habitants sont majoritairement issus des minorités ethniques serait en effet de nature à renforcer les stéréotypes négatifs selon lesquels les hommes de ces communautés sont plus violents. La question de documenter et de mettre en place des mesures pour protéger les femmes noires et latinas se trouve donc stratégiquement exclue de l’agenda politique prioritaire de ces mouvements.
Parallèlement, Crenshaw analyse les efforts des coalitions luttant contre les violences faites aux femmes pour présenter celles-ci comme transversales à toute la société et note leur caractère problématique : en effet, si ce discours a pour but avoué de ne pas reproduire les stéréotypes concernant la violence supposée plus grande des communautés noires et immigrées, il a aussi pour effet direct de focaliser l’attention sur l’expérience des femmes privilégiées — blanches, de classe moyenne —, invisibilisant par là même celle des femmes marginalisées de façons multiples, pour lesquelles la violence conjugale est liée à la pauvreté, la vulnérabilité économique, le harcèlement policier, le racisme systémique, le statut légal, etc. Cette stratégie aboutit alors à proposer des programmes de lutte contre les violences conjugales qui ne sont pas adaptés aux besoins des femmes racisées.
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marzipan-benghanem · 3 years ago
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Drôles de meurtres
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Les femmes de Barbe Bleue, mise en scène de Lisa Guez, photo par Simon Gosselin
Imaginez que vous êtes au théâtre. L’action se déroule peu à peu jusqu’à aboutir à la situation suivante :
deux femmes,
l’une allongée par terre,
l’autre à cheval sur la première,
elle l’attrape par le cou et serre de plus en plus fort,
la victime se débat, sa suffocation est visible jusqu’aux derniers rangs.
Cela vous mettrait probablement mal à l’aise. Surtout sachant que les deux femmes ne font que rejouer une scène que l’étranglée a déjà vécu. En effet, cette dernière fut l’une des femmes du terriblement célèbre Barbe Bleue. Pourtant, chez le spectateur, c’est le rire - et pas seulement nerveux - qui advient alors plus que la gêne. Par quel tour de magie, Nelly, Jordane, Anne et Valentine on fait des violences conjugales le sujet d’une sérieuse comédie ?
Dans son spectacle Les femmes de Barbe Bleue, la metteuse en scène Lisa Guez prend le fameux conte à revers pour donner la parole aux femmes tuées par le bourreau. Ce dernier ne se laissera jamais voir, il sera tour à tour incarné par chacune des victimes. Mortes et pourtant tellement vivantes, sur scène les 4 actrices sont flamboyantes; bien que dans des registres de personnalités complètement différents, leur alchimie est impressionnante. Elles campent chacune leur tour un barbe bleu risible tant il représente une caricature de la virilité. Elles dansent, chantent, hurlent, explorant l’humour à l’oral comme dans le geste, se rapprochant parfois des codes burlesques.
La scène, quant à elle, est simplement décorée de 5 chaises leur servant d’accessoire de jeu. Cinq chaises pour quatre femmes ? Pas tout à fait : le récit est enchâssé dans une autre temporalité. Le début et la fin du spectacle accueillent le monologue d’un autre personnage, la dernière femme, celle qui n’est pas encore morte. Par celle-ci, vengeance sera-t-elle faite ? Ou rejoindra-t-elle les autres sur sa pauvre chaise en bois ?
Cette disposition sur des chaises renvoie directement à l’univers des groupes de paroles. Ici, pas question de conter ses jours de sobriété mais bien de pouvoir échanger, entre victimes de la violence d’un homme, des hommes. Chacune racontera précisément les faits, de sa rencontre avec Barbe Bleue, jusqu’à celle avec la mort. Les autres agissent alors comme des coach bienveillantes, prodiguant des conseils de défense physiques ou verbaux, se rassurant et se motivant les unes les autres. Elles prennent des postures de grandes sœurs protectrices. Ces scènes démontrent le rôle des réunions en non-mixité pour des femmes voulant pouvoir s’exprimer librement sur les violences qu’elles ont subies.
Le spectacle donne des analyses très fines et justes de certains phénomènes découlant des relations de domination. On y parle de la culpabilité ressentie par les victimes à travers les doutes des personnages : si je n’avais pas ouvert la porte défendue par mon mari, aurait-il été violent. Assurément! On évoque également la romantisation de la violence. La scène de l’étranglement prouve par l’humour, l’absurdité de l’expression « crime passionnel » qui crée un flou entre féminicide et acte d’amour. Lorsque l’actrice s’écrit : « Je t’étrangle oui ! Mais avec tendresse, je t’étrangle comme… du miel ! », on rit car son interprétation est drôle; dans un même temps on comprend le caractère profondément engagé de la pièce. Enfin, la notion d’emprise est matérialisée par les costumes. Chacune a un style très différent, sportif, urbain, glamour, professionnel, elles représentent plusieurs tropes de la féminité. Pourtant une chose les relie, la couleur, bleue évidemment. Une manière de faire planer l’ombre de leur bourreau même lorsqu’elles tentent de s’en émanciper.
Le spectacle parle donc de cette emprise et tente de donner aux femmes, sans toutefois tomber dans l’injonction, des clés pour se défendre. Lisa Guez utilise l’humour pour dénoncer. Elle ne se moque pas des victimes mais expose à l’inverse, avec esprit et satire, la violence du patriarcat. À une époque où ceux qui ont le plus la parole se plaignent « qu’on ne peut rien dire », c’est un beau pied-de-nez.
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Soirée du 1er septembre
Pour vous expliquer un peu le surnom de Dramazzoline il faut vous définir ce qu'est une drama queen : c'est une personne qui a des réactions très grandiloquentes et théâtrales face à des situations minimes de la vie quotidienne. (Attention à ne pas confondre avec une drag queen, artiste qui performe sur scène une caricature extravagante de la féminité. Toutes les drag queens ne sont pas des drama queens et inversement.)
Dramazzoline, je l'ai rencontrée aux études. La première chose que l'on remarque chez elle c'est son immense sourire et l'ouverture de son visage pourtant très fin. La couleur qui lui va le mieux est un jaune solaire qui l'habille très à propos. Elle a le Pays du Canard dans la voix, quelques mots du sud ouest et un amour profond pour la culture catalane. Elle chante divinement, utilise avec ses comparses l'acoustique parfaite des églises pour laisser s'envoler quelques notes douces à mes oreilles.
Elle est drôle, elle est passionnée, elle est comme un oiseau affairé à de multiples activités, jamais vraiment posée sur sa branche, il y a beaucoup de sollicitude en elle. Elle nous emmène dans un univers d'éxubérance, de force sorcière, de sororité. J'aime ce tourbillon et y reconnais aussi les failles et les excès qui m'ont menée vers des chemins un peu sombres dans lesquels je ne voudrais pas voir se perdre mon amie.
Aujourd'hui je découvre son existence en la ville de Say et je suis bien contente de la retrouver et de rencontrer sa compagne féline, petite chose noire maligne et affectueuse.
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droppinscience · 7 years ago
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Ca va faire mâle!
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Une pièce de théâtre écrite et mise en scène par des étudiants du CNAM s’est tenue le 28 mai 2018 à Paris, au théâtre de Reine Blanche. Conçue par des étudiants en médiation scientifique, travaillant à l’interface entre le public et les sciences, elle avait pour thème ouvert, le genre.
Installés dans la grande salle du théâtre, nous sommes accueillis par une vidéo nous présentant un institut fictif nommé ISM (Institut des Sciences du Masculin). La vidéo semble faire la promotion d’un monde futur étonnamment passéiste où les hommes et les femmes sont définis selon leur fonction biologique et leur supposés rôle traditionnel. L’ISM invite donc les hommes à tester leur virilité grâce à une batterie de tests et obtenir un diplôme certifiant leur masculinité et leur appartenance au sexe masculin.
On comprend rapidement que le second degré va habiter la pièce, qu’il est même requis et indispensable pour la comprendre. Tout au long de ce spectacle durant une toute petite heure, les acteurs passent en revue et tournent en dérision les grands clichés qui sévissent à propos des critères d’appartenance à un sexe ou à un autre. Un homme, caricature du mâle dominant un peu (très) beauf est jugé sur le nombre de pompes qu’il parvient à effectuer ou sur sa capacité à gérer ses émotions. Une femme, envoyée par son mari, voit sa féminité mise à l’épreuve sous prétexte que son conjoint juge qu’elle fournit plus suffisamment d’effort au sein du foyer.
Derrière un humour un peu grossier et l’exploitations de clichés presque trop évidents se cache une analyse bien plus profonde, celle de stéréotypes persistants, parfois inscrits dans notre inconscient et encore débattus. Ainsi, l’Institut propose d’effectuer des scanners du cerveau pour déterminer les zones plus ou moins activées et savoir s’il elles sont plus homme ou femme. Les connexions cérébrales censées être différentes en fonction du sexe sont encore débattues aujourd’hui chez les neurobiologistes et font l’objet de nombreuses études. Les candidats de l’Institut passent aussi par le test d’hormones, censé pourvoir juger, en fonction du taux de testostérone ou d’œstrogène, la virilité de l’individu. On nous parle aussi de l’Indice de Manning, supposé être indicateur du taux de testostérone en fonction du rapport du longueur entre annulaire et index. Une phrase intéressante ressort lorsqu’une des comédiennes s’aventure dans le public pour mesurer leur doigt et se retrouve avec une personne ayant un rapport de 1 : « vous, vous êtes ambigüe, c’est problématique ».
La pièce de théâtre passe ainsi en revue un grand nombre de clichés, certains connus, d’autres moins, qui nous montre les limites de définitions scientifique (ou pseudo-scientifiques) du classement des genres. Une discussion avec les comédiens suit la pièce, bien utile pour comprendre en profondeur les thèmes abordés, durant laquelle le public exprime ses réserves, ses idées et pourquoi pas, s’ouvre à de nouvelles conceptions et en ressort avec un peu plus de connaissances sur le sujet.  
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Planche de 6 illustrations Le thème ? Les poils ! Techniques utilisées : crayon noir, feutre fin noir, crayon de couleur et pastel sec
J’ai choisi d’exprimer à travers chaque dessin un point de vue différent sur les poils, des émotions différentes, qui sont plutôt de l’ordre du positif. Les poils sont un sujet en général tabou, on n’aime pas beaucoup les montrer, en parler. J’ai choisi ce thème pour cette raison, et j’ai envie de donner une image positive de cette thématique. L’ours : je voulais qu’il soit amusant à regarder, je lui ai donné un aspect plutôt dessin animé, tout ébouriffé, bouffi, et très mal réveillé de son hibernation. C’est justement l’aspect décoiffé du poil qui montre qu’il s’est réveillé il y a peu, et j’ai dessiné de l’herbe et une fleur autour pour bien montrer qu’il s’agissait de l’arrivée du printemps et donner un contraste (ours grincheux contre printemps joyeux). J’aurais peut-être pu dessiner un petit oiseau avec lui. La feune fille psychédélique : je voulais faire un trait simple, et privilégier la couleur pour elle (pastel sec), je me suis un peu inspirée du style de dessin de Soledad qui dessine beaucoup les femmes. Ici, j’ai voulu montrer une jeune fille en accord avec elle-même et libérée, dans une posture très large et détendue, presque nue, les cheveux sauvages, et surtout avec des poils qu’elle aurait laissé pousser. C’est presque une sorte de caricature de moi-même, j’ai repris les emplacements de l’implantation de mes propres poils. Je les ai volontairement exagérés et mis en couleur, pour les mettre en valeur justement, comme si elle était fière de les montrer : « Regardez comme ils sont beaux mes poils ! ». Les couleurs pastels et lumineuses renvoient un peu au mouvement hippie, symbole de la paix avant tout mais aussi de la libération sexuelle. Les poils ne sont pas un obstacle à la féminité. L’araignée : c’est un animal peu apprécié, on le trouve souvent dégoûtant, il nous effraie. Quand j’ai réfléchi à quel animal original je pouvais dessiner et qui ait des poils, j’y ai tout de suite pensé, mais je voulais que l’on retienne quelque chose de positif de ce dessin et non pas du dégoût. Alors j’ai essayé de lui donner un air de noiraude (les petites boules de suie avec des yeux dans Totoro ou Le voyage de Chihiro de Miyazaki), je voulais en faire une petite boule de poils attendrissante (d’où le cadrage vu de dessus, pour la forme bien ronde).Mais je voulais garder un style réaliste pour pouvoir bien dessiner les poils et les mettre en avant. J’ai caché le corps et une partie des pattes de l’araignée avec, ca l’a rendue tout de suite plus mignonne. Je lui ai dessiné de gros yeux luisants et tous ronds, puis j’ai ajouté une pelote de laine et des aiguilles, pour lui donner un air plus humain, en référence à nos grands-mères(image douce et rassurante), et pour rendre plus poétique le tissage de sa toile. La girafe : j’ai tout de suite pensé aux longs cils de la girafe, et je voulais en dessiner une qui comme si elle considérait cela comme un atout comme nous le faisons, en serait très fière. Et donc j’ai représenté une girafe orgueilleuse et narcissique, avec de longs cils, et je me suis dit que je pourrais lui faire une crinière pour tourner ce trait presque au comique, en l’imaginant par exemple dans une scène au ralenti ou elle secouerait sa tête pour se recoiffer, en esquissant un sourire d’acteur Hollywoodien. Ca me fait un peu penser au type de comique que l’on trouve dans Shrek ou Madagascar des studios Dreamworks. Je lui ai alors fait la tête haute, de profil, de long cils courbes sur des yeux clos, un sourire en coin et une crinière dans le vent qui ferait de l’ombre à un étalon. J’ai choisi de la mettre en couleur afin de faire ressortir sa robe tachetée qui fait en grande partie la beauté des girafes. La jeune femme voluptueuse : j’aime beaucoup dessiner des femmes aux formes généreuses, dans un trait simple, avec des formes lisses et rondes, afin d’évoquer la sensualité, et de rester dans le symbole (la féminité). Je me suis inspirée de dessins vus sur Pinterest, et des graphismes d’Arthur de Pins dans Péché Mignon, je trouve ce style de dessin bourré de charme. Ici, j’ai représenté une jeune femme nue, dans une situation d’intimité, peut-être la première foi qu’elle se trouverait nue devant un garçon. Au lieu de cacher les poils de son sexe, dont elle pourrait avoir honte dans cette situation, elle les entoure de ses doigts, comme pour les montrer volontairement. J’ai choisi un coloriage par zone en aplat, je n’ai colorié que des zones symboliques : cheveux, tétons, poils pubiens, joues (et sourcils évidemment), pour caractériser la féminité. Je souhaitais encore une fois montrer une femme en accord avec sa féminité et sa sexualité, mais ici les poils, s’ils ne sont pas des obstacles, ils sont justement l’objet de la sensualité. Le petit garçon en manteau de fourrure : le dernier réalisé, j’ai voulu finir sur une note assez comique, je visualisais déjà un tout petit personnage noyé dans un énorme manteau de fourrure avec une chapka sur la tête. L’évocation de la fourrure en tant que vêtement ne suscite pas toujours l’hilarité, moi-même j’y suis opposée, mais ici je voulais simplement utiliser les poils pour tourner en ridicule le personnage. J’imaginais bien ce petit garçon, dont les parents richissimes l’auraient contraint à s’habiller ainsi, lui-même se trouvant ridicule dans cet accoutrement (d’où l’air agacé). La difficulté était surtout dans les plis du manteau, et l’aspect du tissu : je ne voulais pas quelque je chose de trop détaillé pour garder un aspect dessin animé, c’est pour cela que j’ai juste gardé les lignes sans trop rajouter d’ombres, on comprend qu’il s’agit de poils grâce au col et à la chapka. Février 2018
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donitelepicurien-blog · 7 years ago
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Zouzou Beretta Interview néo burlesque
Le Néo Burlesque vu par Zouzou Beretta :
 Donite : Quel est ton ressenti en tant que femme sur le néo-burlesque ? La scène te procure-t-elle une émulation ?
Le gros du travail est fait en coulisse. Il faut une bonne préparation avant de monter sur scène ! C’est là où tout se met en place, le personnage et ce que l’on veut apporter au public. Chaque show est différent. La magie est sur scène, car on voit la réaction des gens. On a une sorte d’interaction, très forte et très importante avec le public.
Donite : Quelle est ton histoire ?
Jeune, j’ai vu un reportage sur le Velvet Hammer. J’ai adoré ces filles qui étaient vraiment Rock n’roll, avec leurs tatouages. Elles faisaient ce qu’elles voulaient sur scène. C’était très américanisé et underground. Et puis, j’ai toujours aimé les magazines de tatous avec ses pin-up très bien habillées, très féminines, que l’on ne voit pas tous les jours car ce n’est pas évident à porter.
En fait, je trouve que la féminité s’est un peu perdue.
J’ai commencé le burlesque, car j’organisais des soirées sur Lyon qui mêlaient concerts psycho Billy, Rockabilly et effeuilleuses. Pour la scène, ce fut une rencontre. J’ai fait mon premier show et cela m’a beaucoup amusé de me déguiser, de faire mon costume et d’incarner un personnage. Très vite, je me suis prise au jeu. J’adore raconter une histoire sur scène avec un point de vue très féminin, allant jusqu’à l’exagération, car il y a des faux cils, des bijoux, du maquillage... C’est limite une caricature de la féminité est c’est cela qui est drôle.
Donite : Quelles sont les années les plus représentatives du néo-burlesque ?
L’explosion du néo-burlesque, ce sont les années 50,  lorsque le Rock n’roll a été mis sur le devant de la scène. Mais on retrouve des mélanges des années 20, 30… avec le coté charleston. Le néo-burlesque est un pot pourri de toutes ces influences. Chaque effeuilleuse se les approprie et peut partir dans toutes les directions. C’est aussi cela qui est sympa pour le public, car aucune effeuilleuse n’est pareil ; donc aucun spectacle n’est pareil.
Donite : Les effeuilleuses sont toutes différentes, mais quelle est la ligne directrice ?
Une effeuilleuse a toujours au minimum un cache sexe ou une culotte à frou-frou et des nippies (des cache-tétons). Rien n’est montré, car ce n’est pas le but. L’esprit de l’effeuillage, c’est montrer des femmes libres, très féminines, qui s’amusent et qui n’ont pas de complexes au niveau de leur corps ou qui le cache. Elles assument leurs corps. C’est vraiment la ligne directrice.
Donite: Quelles sont les limites par rapport au striptease et à la pudeur ? Respectez-vous certains codes ?
Pour ma part, il n’y a pas de pudeur parce qu’on est dans un personnage. Même si cela parait érotique, il n’y a pas de côté vulgaire. Nous n’incarnons pas des fantasmes masculins et c’est pour cela que le public est très féminin. Nous ne sommes pas dans ces clichés-là. Et s’il arrive qu’on tombe dans le cliché, alors on s’en amuse et on le tourne en dérision.
Donite : Peux-tu me raconter l’histoire de l’un de tes personnages ?
C’est difficile, parce que je les aime tous. Après, j’ai un fil conducteur pour tous mes personnages, qu’elles soient femmes animales, femmes des années soixante… Elles sont toutes dominatrices !
Parmi mes différents personnages, il y a une empoisonneuse qui apprend que son mari l’a trompée, une femme mutante qui veut se servir des hommes, une femme serpent… Globalement, mes personnages utilisent les hommes, comme s’ils n’avaient pas beaucoup d’importance.
Mon préféré est la femme serpent, car j’ai mêlé un peu tous les codes. Au début, j’arrive avec des ballons ; ça fait très cabaret classique. Et ensuite je pars sur un côté plus rock n’roll, mêlé à des influences indiennes.
Donite: Penses-tu que le néo-burlesque est un effet de mode, comme peut l’être les vanités (art représentant la mort) ?
Dans notre société, je le vois par rapport au corps. Les femmes ont envie de redevenir féminines à outrance, car dans leur quotidien, avec le travail, on devient de plus en plus masculine. On n’est obligé de se battre, de se comporter comme des hommes. Et je pense qu’elles ont besoin de se rapprocher des plumes, des paillettes, de se sentir plus sensuelles…. afin de retrouver leur féminité. Peu importe qu’elles en fassent trop.
Et je pense que ces codes, les têtes de mort, la multiplication d’effeuilleuses un peu plus sombres, comme moi, s’en approche. Je suis de l’école assez rock n’roll. Ce n’est pas qu’un effet de mode. C’est une explosion, un aspect esthétique repris du gothique, qui est un univers extrêmement léché esthétiquement. Donc, il y a une rencontre qui se fait.
Et dans les shows, on fait souvent mourir et renaître nos personnages avec une plus grande intensité. On suggère l’idée d’une femme qui meurt physiquement et qui renaît. On veut représenter des femmes fortes.
Donite: Quels sont tes modèles dans le néo-burlesque ? Y a-t-il des exemples de femmes fortes dans notre société qui t’inspirent ?
Il y a des caractères forts en France… Mais mes modèles sont les effeuilleuses qui sont passées dans le Velvet Hammer, qui tournent depuis des années et des années. Elles ont su mettre en avant une vision plus politisée, d’assumer son corps, d’être au-delà des canons de beauté qu’on matraque dans les magazines. J’adore aussi la chanteuse Juliette Dragon, qui a une personnalité très forte et qui joue avec le feu. C’est une artiste multidisciplinaire. Ce sont des exemples de femme qui s’assument totalement et qui peuvent être extrêmement sensuelles. Mais derrière, attention ça pique !
Donite: Peux-tu nous parler des lieux, de la scène néo-burlesque ?
Contrairement à d’autres pays, il n’y a pas beaucoup de lieux en France et à Paris. Mais en Angleterre ou en Allemagne, il y a des cabarets qui ne font que ça. Ce qui est assez bizarre d’ailleurs, car nous sommes le pays où est né le burlesque, le french cancan… même si le terme vient des Etats-Unis. Il y a beaucoup d’effeuilleuses dans le monde. Il y a donc une scène et un public.
A Lyon, il n’y a pas de lieux dédiés au néo-burlesque. Mais certains lieux font fréquemment des soirées, de même qu’à Lille. Les effeuilleuses se bookent… nous avons un catalogue. Et nous sommes en quelque sorte une troupe, de six personnes en l’occurrence. On nous contacte et selon les soirées, selon les thèmes, des shows correspondent ou pas. Du coup, c’est un peu la débrouille!!
Donite: Peux-tu me parler de ton rapport avec le public ?
J’ai eu des publics très différents, ce qui est toujours très drôle. Ca peut-être un public très réceptif… Ils sont là, car ils savent ce qu’ils vont voir. Ils peuvent même nous avoir déjà vus. Et ils savent par exemple quand il faut crier et c’est très agréable. Et quelques fois, il arrive que le public ne soit pas au courant de ce qu’ils vont voir. Pendant le show, ils sont un peu bouche bée. Et conventionnellement, il est plus masculin.
Si je compare avec le public musical, qui peut être très dur, j’ai l’impression que les gens sont plus curieux. Il y a un certain attrait. Une effeuilleuse disait d’ailleurs : « On t’écoute beaucoup plus quand tu es en petite culotte » !!
Donite: Et généralement des femmes viennent te parler après le show ?
Oui. Les femmes, quand elles ont vu un show, sont très intéressées pour prendre un cours.
Donite : Parle-moi de tes cours, ça m’intéresse…
Pour les cours d’initiation, je leur montre d’abord des bouquins sur le burlesque ou les pin-up. Elles ne connaissent pas trop cet univers, donc j’essaye de faire un cours d’immersion. Je leur demande aussi comment elles ont connu cet univers particulier.
Après, j’essaye de les mettre à l’aise. C’est l’un des moments les plus importants.
Ensuite, on apprend à enlever les gants, à jouer avec un boa… Je leur fais écouter les musiques liées à cet univers. Je leur passe certains morceaux, pour qu’elles puissent se mettre dans l’ambiance. Quand on débute, la musique qui s’y prête le mieux correspond à un mélange de jazz.
Pendant le cours, le but n’est pas qu’elles fassent les gestes à la perfection, mais quand elles en sortent, qu’elles se sentent biens… qu’elles se sentent femmes, avec de la grâce et de la confiance en elles.
Au début, elles sont raides. Et en une demi heure, elles commencent à se détendre, à être gracieuse. C’est rigolo de voir l’évolution. Elles ont ouvert des portes qu’elles avaient fermées. Elles ressortent heureuses et souriantes.
On partage beaucoup et cela me donne même des idées pour les shows. C’est un univers très créatif, fait de rencontres… C’est de la nourriture !!
Donite : Les femmes qui viennent à tes cours font ça pour elles ou pour leurs hommes ?
Les femmes assez jeunes viennent généralement pour elles. Et concernant les femmes un peu plus âgées, elles sont là parce qu’elles ont envie de retrouver cette séduction perdue. Et généralement, le soir, elles vont montrer à leur mari ce qu’elles ont appris.
Donite : Penses-tu que les effeuilleuses ont un rôle à jouer dans la société ?
Il y a des effeuilleuses qui ont un discours très politisé. Et d’autres, pas du tout. Elles veulent juste faire du spectacle. Moi pour ma part, je suis entre les deux. En montant sur scène et en incarnant des personnages punchy, je peux faire passer des idées. Le public l’assimile. Et à la fin, il est d’accord ou pas d’accord.
Donite : Y a-t-il un côté féministe dans ton show ? Est-ce un peu l’occasion d’en balancer plein à la gueule des hommes ?
Il y a un peu de ça. En général, dans les shows, la femme écrase un peu les hommes. On est dans la caricature de la Barbie qui se rebelle. Je crois que cela amuse aussi les hommes. Ils sont contents, étonnés, car ils assimilent cela à du striptease… Et quand ils voient la fin du spectacle, ils ont compris que cela n’a rien à voir. Les réactions sont assez unanimes. Les gens prennent cela comme un spectacle et reçoivent les messages que les effeuilleuses veulent faire passer…
Donite : Parlons un peu accessoires… D’où viennent les nippies ? Pourquoi jouer avec ? A la fin du show, la poitrine devient presque le thème central ?
Ce sont comme les carrés noirs des vidéos censurées. Ce sont de vieux codes, qui ont toujours existés dans le burlesque. Les nippies, c’est la même chose que ne pas montrer son sexe, sauf que là ce sont les tétons.
Le burlesque était déjà présent avant la libération des mœurs, avant la démocratisation de l’érotisme et du porno. On ne pouvait pas tout montrer. Et les pompons qui tournent… on en joue. C’est du vaudeville…
Donite : Créer tes personnages, ce ne fut pas trop difficile ?
Non. Comme on traverse les époques, on a une palette énorme. Il y a même des shows futuristes… Et il y a aussi des choses récurrentes dans les shows, comme les ballons ou les pin-up des années cinquante. Donc, notre palette est presque infinie.
Donite : Connais-tu des « boylesques » ?
J’en connais un sur Lyon. Il s’appelle Martini. Il fait de la présentation et a créé un personnage magnifique. Il a même un personnage qui incarne d’autres personnages… Quant aux autres, je ne les ai pas rencontrés. A Paris, au festival Burlesque, j’ai rencontré Raven, qui a des costumes magnifiques. Et dans le cas des boylesques, c’est plus l’homme qui revendique et assume son côté féminin.
  Martini Cherry et Soa de Muse
Donite : Certains effeuilleurs (et effeuilleuses) revendiquent-ils leur homosexualité ?
Je ne crois pas que tous les effeuilleurs soient homosexuels. Il y en a moins que les femmes et ils ont tous des univers très différents. C’est un mouvement très libéré, donc il n’y a pas de tabous à défendre… Ce n’est même pas pour nous un sujet de conversation. Chacun fait ce qu’il veut. Mais certaines effeuilleuses le revendiquent et c’est aussi intéressant, cela influence leurs personnages.
Donite : Y a-t-il des côtés négatifs au néo burlesque, des préjugés ?
Quand les gens ne connaissent pas, ils assimilent cela à du striptease. C’est un peu vexant, car on ne fait pas le même métier. De plus, je n’aurai pas la prétention de faire un grand écart en talons compensées, je ne sais pas le faire ! C’est assez méconnu, en réalité. Mais quand les gens voient un show pour la première fois, je n’ai pas eu de retours vraiment négatifs. Les gens crient parfois : « A poil ! », mais ça se calme assez rapidement. Il y a une sorte de complicité avec le public.
Pour ma part,  je garde un peu ce look tout le temps et parfois les gens me regardent bizarrement. Je suis tatouée comme beaucoup d’effeuilleuses… Nous sommes un peu étranges !
Donite : Penses-tu être une femme émancipée ou cela t’as aidé à l’être ? Penses-tu qu’il faille avoir une certaine maturité sexuelle pour faire du néo burlesque ?
Au début, j’avais très peur de monter sur scène… J’ai été interviewé la première fois au festival Burlesquorama et je disais que je ne le ferai jamais ; mais on mûrit. Chez les effeuilleuses, au niveau des tranches d’âge, on acquiert une certaine confiance au fil du temps, une maturité. On a toujours le trac, mais ce n’est plus une phobie.
Pour être sensuelle, il faut avoir eu un peu d’expérience, c’est sûr. Lorsqu’on assume son corps dans l’intimité, on l’assume mieux en public. D’ailleurs, les meilleurs shows sont ceux où les effeuilleuses sont les plus émancipées, car elles ne se posent aucunes limites.
Donite : Enfin, quels conseils donnerais-tu aux femmes ?
D’être plus femme dans la vie de tous les jours, de s’assumer. Il n’y a pas de femmes plus belles que d’autres… On dégage toutes quelque chose. Il faut juste l’assumer et le faire ressortir. La plus belle chose qu’on irradie, c’est la confiance en soi. La beauté est subjective. Et une femme qui a confiance en elle, les hommes iront plus facilement lui parler. Cela attire beaucoup plus.
Dans le burlesque, on incarne des divas de pacotille. C’est de l’autodérision et cela attire ; on est proche des gens. Nous ne sommes pas des menthes religieuses. On se moque juste de nous-mêmes. Plus on s’accepte, plus on a cette sensualité, qui ne peut pas se mimer. On apprend à se connaître et on s’accepte ; voilà la clef. Il faut que les femmes se regardent vraiment et s’acceptent.
propos recueillis par Miss Fox
-Retrouver Zouzou Beretta via facebook et son site : http://zouzouberetta.com/
-Prenez des cours d’initiation pour découvrir cette passion
-Conseil : voir le Cabaret du film Tournée « New burlesque »
-Festival : Le Paris burlesque festival, Pretty propaganda
-Le site référence : http://beburlesque.com et le joli site de Miss Glitter Painkiller
-Référence : les Velvet Hammer / Ragage éditions
-Livres : Martial Lenoir :  La loge des rats » / Dita Von teese / « Pretty things » de Liz Goldwyn / Be burlesque
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exportingfeminism · 8 years ago
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Culture des femmes et appropriation – Culture VS Culte / Womyn’s culture and appropriation – Culture VS Cult
Si on se fie au sens même du terme culture en sociologie, c’est l’ensemble des traits distinctifs, spirituels, matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Les femmes ont (avaient) une culture en dehors du patriarcat, censée comprendre tous leurs savoirs sur elles-mêmes (connaissance de leur biologie, sexualité féminine, position de l’accouchement, sororité, etc.) et assurer leur transmission, mais qui a été anéantie par des siècles de domination masculine.
La misogynie est un culte tel que l’on ne voit pas qu’aujourd’hui, si la culture des femmes n’est pas (plus) reconnue, c’est le résultat d’une division sans précédent [pour son extinction]. Création du genre, contrôle de la reproduction et des naissances, dévalorisation et décrédibilisation du genre féminin, diabolisation des femmes, chasse aux sorcières, mise en concurrence et rivalités… ça fait beaucoup pour qu’une culture résiste. Mais manque de bol, elle résiste… Et elle se voit appropriée sans pression par les dominants qui la mélangent à leur folklore vestimentaire et codifié dans lequel leur vision étriquée de la féminité tente d’être (mais surtout de rester) crédible. Réduire notre culture à des codes caricaturaux patriarcaux tels que la gestuelle, le port de maquillage, de robes ou de talons, et les cheveux longs est d’une ignorance et d’une indécence surréaliste. L’enseigner à des enfants est de la maltraitance, laissez-les loin de ça.
Écraser une culture et se l’approprier en menaçant et violentant toutes les victimes -les femmes- qui résistent à l’invasion, après les avoir montées les unes contre les autres, c’est le summum du totalitarisme et de la domination masculine. La réalité, ce n’est pas que des femmes rejettent certaines personnes mais que les hommes les envahissent. S’il y a un problème avec tant de femmes (vous pouvez les qualifier comme vous voulez, elles n’en restent pas moins des femmes, quand les hommes n’en seront jamais), ce n’est pas parce qu’elles « n’acceptent pas les différences » mais parce qu’elles refusent de laisser les hommes s’approprier leur culture, c’est très différent. Arrêtez de nier ça en retournant la situation, en effaçant les femmes et en inventant de nouvelles victimes, le féminisme n’a pas besoin de ça. Les femmes sont exploitées en raison de leur biologie, le féminisme se bat contre ça. Faites avec.
Comment un homme, a pu même un jour imaginer qu’il avait le droit de franchir cette limite et de le matérialiser, si ce n’est parce qu’ils ne considèrent les femmes ni comme individues ni comme groupe social ? L’ambivalence de l’appropriation qui nait de la domination, et qui en même temps « l’efface », permet l’expansion de l’hégémonie [trans]patriarcale.
Si les hommes ne se sentent pas bien en tant qu’hommes, ça ne veut absolument pas dire qu’ils sont des femmes, ça n’a rien à voir, c’est une pensée binaire qui n’a pas lieue d’être. S’ils ne se sentent pas bien en tant qu’hommes alors qu’ils règlent leur problème de définition d’homme entre eux plutôt que de nous envahir. Ce n’est pas à nous d’élargir la définition de femmes ni pour laisser les hommes se définir femmes, ni pour accepter les « pénis femelle », ni pour accepter les codes patriarcaux. Nous n’avons pas à subir le mal-être de la classe dominante en plus de celui qu’elle nous inflige.
Arrêtez de « transitionner »pour « être une femme » ou détransitionnez, vous n’avez pas la permission des femmes, il n’y a aucun consensus, nous ne sommes pas d’accord et ce n’est pas la solution aux nombreux troubles engendrés par les injonctions patriarcales (anorexie, TCA, etc.) Et laissez les enfants tranquilles.
Les hommes ne sont pas des femmes et ne le seront jamais. Faites avec.
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If one gives credit to the very meaning of culture in sociology, it is the set of the distinctive, spiritual, material, intellectual and affective traits that characterize a society or a social group. Womyn have a culture beside patriarchy, supposed to include all their knowledge about themselves (knowledge of their biology, female sexuality, position for childbirth, sisterhood, etc.) and ensure their transmission, but which has been overwhelmed by centuries of male domination.
Today, if one does not recognise (anymore) womyn’s culture, it is the result of an unprecedented division [for its extinction]; such is the cult that misogyny is. Creating gender, controlling reproduction and births, devaluing and discrediting the feminine gender, demonizing women, witch-hunts, setting competition and rivalries … that is a lot for a culture to resist. But no chance, it does resist … And we can see it being taken over easily by the dominants, who mix it with their dressed and codified folklore, in which their narrow vision of femininity tries to be (but especially to remain) credible. Reducing our culture to patriarchal caricature codes such as gestures, wearing make-up, dresses or heels, and long hair is a surrealist ignorance and indecency. Teaching this to children is abuse, leave them away from it.
Crushing and appropriating a culture by threatening and violating all the victims – womyn – who resist the invasion, after setting them against each other, is the summit of totalitarianism and masculine domination. The reality is not that womyn reject certain people but that men invade them. If there is a problem with so many womyn (you can qualify them the way you like, they are still womyn, what men will never be), it is not because they do not ‘accept differences’ but because they refuse to let people take ownership of their culture; it is very different. Stop denying that by turning the situation around, erasing womyn and inventing new victims : feminism does not need that. Womyn are exploited because of their biology, feminism fights against that. Deal with it.
How could a man ever imagine that he had the right to cross this line and materialize it, if not because they do not consider womyn as individuals or as a social group? The ambivalence of appropriation which arises from domination and at the same time « erases » it, allows the expansion of [trans]patriarchal hegemony.
If men do not feel good as men, it does not mean that they are womyn. It has nothing to do with it, it is a binary thought that does not need to be . If they do not feel good as men, they should solve their problem of defining a man among themselves rather than invading us. It is not up to us to broaden the definition of womyn nor to allow men to define womyn as either accepting « female penises » or accepting patriarchal codes. We do not have to suffer the malaise of the ruling class in addition to the one it inflicts upon us.
Stop « transitioning » to « be a womyn » or detransition, you do not have womyn’s permission, there is no consensus, we do not agree and it is not the solution to the many troubles created by patriarchal injunctions (anorexia, ED, etc.) and leave children alone.
Men are not womyn and never will be. Deal with it.
From : https://veganozor.wordpress.com/2017/04/01/translation-womyns-culture-and-appropriation-culture-vs-cult/
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lesnotions · 6 years ago
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Ces 8 très bons conseils séduction toujours si mal compris
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Face à la multiplication croissante des sites et chaînes dédiés à la séduction, d’aucun pourrait penser que les contenus proposés gagnent chaque jour un peu plus en pertinence.
C’est pourtant malheureusement loin d’être le cas, le tout ayant au contraire plutôt tendance à créer une caisse de résonance où tournent en boucle les sempiternelles mêmes platitudes.
Le problème de ces recommandations n’est pas qu’elles soient à la base entièrement fausses ou totalement absurdes, mais qu’à force de copiés/collés elles finissent vidées de leur substance et sujettes à toute sorte de mauvaises interprétations.
Il est donc grandement temps de rééquilibrer la Force – et oui ami mauvais lecteur, cet article s’adresse aussi à toi.
1. Les femmes n’ont pas la même logique que la nôtre
« Pas la même logique que la nôtre » ne signifie absolument pas pour autant que les femmes sont dénuées de la moindre logique. Cette dernière est simplement différente.
Plus portées sur l’émotion que la raison, plus évanescent, le désir féminin peut cependant vite paraître irrationnel.
[Bien que source d’incompréhension, cette altérité nourrit en grande partie l’attirance entre les deux sexes.]
Là où le poète continuera de se pâmer devant un pseudo « mystère féminin » (soupir), confronté à un langage et des codes qu’il ne maîtrise pas (et plus globalement à un rapport à l’affect qui le dépasse), le séducteur tout juste sorti de l’œuf aura lui plutôt tendance à louvoyer du côté d’une certaine misogynie.
Pas bien.
2. La première qualité d’un homme c’est d’être masculin
Délicate question que celle de la virilité tant il est aisé de tomber dans la caricature – du vernis un peu trop vif pour être honnête (grosse barbe, gros bras, gros tatouages…), aux ambiances de vestiaires ou d’école d’ingénieurs.
Il s’agit en réalité plus d’un comportement que d’une posture (quand bien même cette dernière n’est pas à négliger). Afficher sa masculinité commence avant tout par faire, pas complètement mais en grande partie, le deuil du petit garçon que vous avez été .
C’est une masculinité justement assimilée qui permet ensuite d’assumer sans ambiguïté sa part de féminité, et de comprendre in fine que comme le disait Catherine Deneuve « ce qu’il y a de plus de attirant chez une femme c’est sa virilité ».
[Et à ceux qui ont toussé à la lecture de cette phrase, peut-être vous reste-t-il encore un peu de pain sur la planche à ce niveau-là.]
3. Sexuer vos échanges pour donner aux femmes envie de coucher avec vous
Vous voyez ce type (il y en a toujours un) qui en classe ou au bureau enchaîne sans relâche les remarques salaces et étale à qui veut l’entendre sa culture porn ? Ne soyez pas ce type.
Déjà par ce qu’il passe sans forcer pour ce qu’il est, mais aussi parce qu’aucune femme ne prend de près ou de loin ses gesticulations au sérieux.
Afficher ses intentions ce n’est pas être lourdaud. Insuffler de la tension sexuelle ce n’est pas manquer de tact.
Si certains sujets ont et auront toujours la côté (parler de ses passions avec passions, la plage, les relations hommes/femmes, les compliments assumés…), il suffit parfois d’un regard un peu appuyé, d’un silence de quelques secondes (très important les silences dans une conversation) ou d’une remarque emplie de malice (quand un simple « ah ouais ? » ne fait pas largement l’affaire) pour distiller ce qu’il faut de chair dans l’interaction.
Tout le secret réside dans l’intensité que vous insufflez.
Et quand vient le moment de passer sous les draps : la crudité oui, la vulgarité non.
4. La meilleure façon de plaire c’est d’être soi-même
Oui, mille fois oui, si vous avez investi assez de ressources dans le but de vous « sculpter vous-même » pour paraphraser Nietzsche ET que vous êtes immédiatement à l’aise au contact d’autrui.
En revanche si vous votre vécu se limite à des après-midi purée/saucisse chez votre mamy, tandis que vos goûts sont calqués sur ceux du plus grand nombre (alias le plus petit dénominateur commun), c’est plus compliqué.
Les notions de naturel ou de confort ne sont absolument pas des choses qui vont de soi – ne se sent-on d’ailleurs pas plus soi-même avec ses proches qu’avec une personne tout juste rencontrée ?
Tout cela sans compter que dans une société qui prône le « moi, moi, moi » à outrance, ses plus fidèles apôtres ne se distinguent entre eux que par la marque de leurs t-shirts ou la dernière application téléchargée sur leurs smartphones.
On ne naît jamais complètement soi-même, on le devient en grande partie à coup de nature et de culture.
À vous de cultiver des centre d’intérêts qui vous distinguent de la masse (évitez de n’aimer que les Simpson et les Daft Punk quoi) et dans lesquels vous développez une compétence certaine (être moyen au foot c’est non).
Ne vous reste alors plus qu’à faire ensuite gober aux femmes cette histoire de feeling qui leur est si chère…
5. Les femmes apprécient ceux qui savent les écouter
À ceci près que les écouter ne se réduit pas à les regarder bouger leurs lèvres, encore faut-il avoir appris à décrypter ce qu’elles disent, ce qu’elles veulent dire, ou ce qu’elles ne disent pas (et qu’il nous faut pauvres de nous pourtant bien deviner).
[Sémantiquement parlant il serait plus judicieux de préconise d’être attentif plutôt que d’être à l’écoute.]
D’une certaine façon, écouter les femmes c’est détricoter leur sac de nuances afin de déceler, ou mieux, de précéder leurs intentions – si une femme vous demande directement quelque chose (notamment au lit), avertissement : vous avez probablement déjà un bon gros train de retard.
Autre source d’incompréhension, écouter ne veut pas dire jouer la carte de la passivité. Un minimum de transgression est requis, qu’il s’agisse de contredire votre rencard du jour ou de lui exposer un point de vue qui vous est propre.
Aucune obligation ne vous est faite de vous farcir in extenso ses histoires de petits chats et de BFF de BFF.
Bon après si vous n’avez rien contre végéter en zone ami, c’est vous qui voyez.
6. Soigner son apparence
Si depuis l’époque d’Adam, l’homme moyen s’intéresse moyennement à son apparence, sous la pression des vendeurs de crèmes hydratantes la situation a fini par changer.
Attention cependant à ne pas tomber dans l’excès inverse, les femmes se montrant au mieux très suspicieuses face à ces hommes qui passent plus de temps qu’elles dans la salle de bains.
Autre écueil, doucement sur les prot’ en sachet. Bien entendu un corps en bonne santé accompagné de quelques bosses et reliefs est toujours apprécié, mais passée l’adolescence tardive, les filles se pâment de moins en moins sur ce critère.
La salle de sport, oui. La dégaine de pompe à vélo, pas sûr.
Enfin, question fringues, misez en priorité sur la coupe. Les femmes sont instinctivement très sensibles à ce point, beaucoup plus qu’aux gros logos et autres ceintures de shérif.
7. En séduction vous devez toujours veiller à rester positif
Mais quelle fatigue ces individus qui s’extasient sur tout, tout le temps, partout.
Certes, la légèreté est un must dans les rapports de séduction, mais grand Dieu ne la confondez ni avec de la superficialité (oui une conversation censée est bienvenue lors d’un premier rencard), ni avec cet optimisme de premier de la classe qui donne envie de noyer dans le ciment tous ses adeptes.
Outre le fait d’agrémenter votre personnalité de ces indispensable fêlures et aspérités qui vous rendent unique, quelques touches de cynisme, voir un brin de pessimisme, sont bien souvent le meilleur moyen de mettre les rieuses de votre côté – typiquement en vous moquant (un peu) de vous-mêmes ou en admettant certaines erreurs, ce qui au passage démontre une certaine confiance en soi.
Ou des vertus d’ajouter un peu de salé à votre sucré.
8. Apprendre à détecter les signes d’intérêts
Repérer que vous ne laissez pas cette fille indifférente donne à l’évidence un regain d’assurance… mais cela peut également se révéler à double tranchant, surtout si vous pensez que c’est non.
Et si vous appliquiez une mauvaise grille de lecture ? Et si elle ne laisse rien transparaître ? Et si malgré votre pressentiment initial au final c’était oui ?
Accorder trop d’importance aux signes d’intérêts c’est quelque part se montrer needy. Cette fille vous plaît, vous la désirez, allez la voir. Point.
Faîtes-vous confiance : vous portez beau, vous savez vous montrer divertissant, vous vous enorgueillissez d’un lifestyle de qualité. Si elle des goûts de chiotte c’est son problème, pas le vôtre.
Au pire, elle aura passé quelques instants en bonne compagnie.
  Aurélien, qui comme Sophocle pense qu’aucun ennemi n’est pire qu’un mauvais conseil. Publié le 17 novembre  2017 sur ArtdeSéduire.
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hensmans · 5 years ago
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Nous devons devenir des alliés plus vocaux de Greta Thunberg.
Voici pourquoi. La militante climatique suédoise Greta Thunberg est âgée de 17 ans, légalement mineure. Malgré son âge, au cours de la semaine dernière, de nombreux adultes ont fait d'elle l'objet de nombreuses formes de harcèlement en ligne. Certains disent qu'elle devrait être «brûlée sur le bûcher»; d'autres ont diffusé des images d'une poupée sexuelle qui ressemble à Thunberg et qui prétendument «parle» en utilisant des enregistrements de sa voix; d'autres encore ont créé et distribué une caricature qui semble dépeindre la militante agressée sexuellement. Ce dernier harcèlement, qui montre une femme nue avec le mot «Greta» tatoué dans le bas du dos avec ses nattes saisies par deux grosses mains, a été lié à la compagnie pétrolière canadienne X-Site Energy Services, dont le logo apparaît sur l'image. Les employés de X-Site Energy Services (1) auraient transformé l'image en autocollant et l'auraient partagée entre eux. Le directeur général de l'entreprise a initialement nié l'implication de l'entreprise, mais le site Web de X-Site Energy Services comprend depuis une déclaration s'engageant à détruire les décalcomanies et à s'excuser pour «la douleur [qu'ils] ont pu causer». En terminant, la compagnie pétrolière a promis de «faire mieux». Internet n'a pas créé ce problème, mais il l'amplifie. Les mêmes forces qui ont permis à Thunberg et à son message de grimper vers la viralité mondiale sont, entre les mains de ceux qui souhaitent discréditer l'adolescente, la meilleure arme à utiliser contre elle. Bien que ces dénigrements soient particulièrement troublants dans le cas de Thunberg en raison de son âge, ils reflètent les types de harcèlement ciblé en ligne utilisés contre de nombreuses personnes et groupes par ceux qui souhaitent les faire taire. Le comportement est choquant, mais pas un choc. Pour commencer, Thunberg est une femme sur Internet. Bien qu'il y ait un débat sur la question de savoir si les hommes ou les femmes subissent plus de harcèlement en ligne, des études (2) ont montré que le harcèlement que subissent les femmes a tendance à être plus personnel, plus sexospécifique, plus sexuel et plus susceptible d'être suffisamment intense pour les chasser de la plateforme de médias sociaux où elles sont harcelées (3). «La chose la plus triste qui soit ressortie de mes recherches, c'est que les jeunes femmes âgées de 18 à 30 ans ont accepté le harcèlement comme faisant partie intégrante du fait d'être en ligne», explique Jessica Vitak, qui étudie la confidentialité et la sécurité en ligne à l'Université du Maryland. «Elles ont différentes manières de gérer ce problème, mais elles n'incluent pas de penser:"Cela ne devrait pas se produire, et je devrais me battre pour y mettre fin."» Le harcèlement des femmes en ligne est devenu une norme. Le harcèlement ne s'intensifie que lorsque la femme en question est, comme Thunberg, une personnalité publique. L'Union interparlementaire, une organisation mondiale comprenant les parlementaires de 179 pays membres, a trouvé (4) que plus de 80% des femmes parlementaires ont subi des violences psychologiques, la forme la plus courante étant le harcèlement en ligne. Selon Mona Lena Krook, qui étudie les femmes en politique à l'Université Rutgers, les militantes comme Thunberg ont des expériences très similaires, et souvent sous la forme exacte que Thunberg a connue cette semaine. «Le premier réflexe de bien des gens, ce sont les insultes fondées sur le sexe ou les tactiques de sexualisation», dit Krook. «Les images sexuelles photoshoppées sont vraiment courantes. Lorsque vous transformez sexuellement quelqu'un en objet, votre perception de sa compétence et de son humanité change. Il s'agit de la délégitimer pour un public plus large. » Les politiciens et militants, de Hillary Clinton à la représentante américaine Alexandria Ocasio-Cortez ou Malala Yousafzai sont fréquemment transformés en objet pornographiques par leurs détracteurs. D'une manière générale, la politique est une sphère hostile pour tout le monde, indépendamment du sexe. Cependant, comme le démontre la sexualisation dégradante de Thunberg et d'autres, la critique et le harcèlement que subissent les femmes politiques et militantes sont différents en nature de ceux que subissent leurs homologues masculins. «Comme les hommes, les femmes sont attaquées pour leurs idées et idéologies politiques», dit Krook, «et elles sont attaquées parce qu'elles sont des femmes. Il s'agit davantage d'empêcher un certain groupe de personnes de participer à la politique. C'est un défi différent pour la démocratie. » Des personnalités publiques appartenant à d'autres groupes marginalisés, comme les personnes de couleur ou la communauté LGBTQ +, subissent des critiques de même nature. Il s'agit de savoir qui vous êtes autant que ce que vous représentez. S'il y a une raison pour laquelle le harcèlement de Thunberg est si intense et intensément normal, c'est qui elle est. Cela la place au centre de multiples lignes de tactiques de délégitimation traditionnelles basées sur l'identité. «Il s'agit d'un problème d'intersectionnalité, et cela rend son expérience assez horrible», explique Vitak. «C'est une femme, elle est jeune. Les gens ont critiqué son autisme. Historiquement, il est courant que les femmes et les militantes soient étiquetées comme irrationnelles ou trop émotives. » Des critiques, dont le président Trump, ont déjà rejeté Thunberg comme trop jeune pour être écoutée, ou comme "malade mentale" ou "très en colère". Cette semaine, certaines personnes ont décidé d'ignorer le fait qu'elle est mineure et de viser sa féminité de la manière la plus crue et la plus ancienne imaginable. Les mauvais comportements traditionnels sont toujours inacceptables. Parce que tant de harceleurs de Thunberg sont des hommes conservateurs plus âgés, Vitak recommande d'encourager les autres hommes à devenir des alliés plus vocaux, car les harceleurs ont tendance à écouter uniquement lorsque leur propre cohorte parle. Une réponse plus forte des entreprises technologiques pourrait également aider. Pourtant, Vitak et Krook conviennent que la réponse la plus puissante à ce genre de harcèlement est probablement venue de Thunberg elle-même: en disposer. "Ils commencent à devenir de plus en plus désespérés" , a tweeté (5) Thunberg , se référant à la caricature sexuellement explicite. "Cela montre que nous gagnons." Le harcèlement ne finira peut-être jamais, mais en le documentant, en le dénormalisant et en le moquant, elle pourra peut-être lui voler son pouvoir. Article librement traduit de Greta Thunberg's Online Attackers Reveal a Grim Pattern (6) The 17-year-old climate activist is the frequent target of virtual vitriol. Turns out, women politicians are often harassed in the same ways. par Emma Grey Ellis, paru dans Wired, 03/04/2020 (1)http://www.x-site-energy.com/ (2) https://www.pewresearch.org/internet/2017/07/11/online-harassment-2017/ (3)https://journals.sagepub.com/doi/10.1177/0894439319865518 (4) https://www.ipu.org/resources/publications/issue-briefs/2016-10/sexism-harassment-and-violence-against-women-parliamentarians (5) https://twitter.com/GretaThunberg/status/1233775476998582278?s=20 (6) https://www.wired.com/story/greta-thunberg-online-harassment
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songedunenuitdete · 6 years ago
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Année de sortie : 5 avril 2019 Créée par : Roberto Aguirre-Sacasa Avec : Kiernan Shipka,  Miranda Otto, Lucy Davis, Chance Perdomo… Nationalité : Américain Genre : Fantastique, Horreur Format : 50 minutes environ Nombre de saisons : 1 saison pour l’instant Nombre d’épisodes : 9
De quoi ça parle ?
Sabrina Spellman est une adolescente presque comme les autres : Elle est née suite à la relation entre un sorcier et une mortelle, ce qui fait d’elle un hybride des deux.Elle vit dans la petite ville de Greendale, élevée par ses deux tantes paternelles, Hilda et Zelda, et fréquente le lycée de la ville avec des adolescents mortels. Un nouveau chapitre glaçant commence alors que Sabrina s’aventure un peu plus dans l’univers obscur et impitoyable de la sorcellerie.Elle va également devoir faire face à des forces maléfiques qui menacent sa famille et le monde des mortels car dans l’ombre, l’horrible Madam Satan est prête à tout pour aider Satan à recruter la jeune fille. [/box]
Notre avis
Après avoir visionné cette seconde partie de la première saison, nous avions hâte de vous donner nos impressions.
Orme : Je redoutais cette deuxième partie. En octobre, c’était bien avec l’ambiance qu’on a pendant ce mois-là. Alors voir une nouvelle partie en avril, ne m’a pas emballé. Mais les événements suivants commencent en début d’année et se finissent… on ne sait pas trop quand, en fait. Bon mes craintes ont été vite balayés, cette deuxième partie est aussi bien que la première.
Coleen : De mon côté, aucune peur, mais beaucoup d’attente de cette seconde partie ! Je voulais tellement connaître les tenants et aboutissants de Lilith, le Seigneur Obscur, le mariage de Zelda… Il y avait beaucoup à faire !
Artemissia : Pour ma part, j’attendais avec impatience et je n’avais aucune appréhension. J’avais adoré le final de la première partie et je savais que le début de la seconde allait commencer fort. Je ne suis pas déçue du tout ! quant au fait que le 31 octobre soit loin derrière moi pour visionner la série, cela m’est passé au-dessus de la tête !
Orme : La série revient avec la même idée de bousculer le patriarcat ! L’univers du coven est riche et je ne pouvais m’empêcher de sourire à chaque fois que des termes de culte chrétien étaient tournés en culte satanique. L’église de la nuit et ses pratiques se dévoilent encore.
Coleen : C’est vrai que c’est assez comique cette façon de faire ! Après j’ai du mal avec le concept de vénérer un dieu qui t’effraie autant ! Toutes les sorcières prient le Dark Lord, mais en même temps le craignent… C’est assez spécial ! Par contre j’ai beaucoup aimé la dimension apportée avec les chasseurs de sorcières… Même si à mon sens, elle a été trop peu exploitée… Dommage…
Artemissia : Mais l’Homme ne craint-il pas Dieu ? N’est-ce pas aussi pour cela que la religion sert autant de catalyseur au bas peuple tandis que ses serviteurs éclairés complotent et profitent ? C’est ce qu’il se passe dans Sabrina. J’ai aimé le fait que l’on pointe du doigt les failles de la religion.C’est grossièrement amené, certes, mais cela fait son effet. Tout comme le patriarcat qui, présenté ici, a des allures de caricature avec un Prêtre de la Nuit qui en devient risible. Tout comme tante Zelda (en passant, j’adore ce personnage joué magnifiquement par Miranda Otto) qui pensait pouvoir avoir le dessus sur son mari et qui va se retrouver sous sa coupe. La pauvre. Elle m’a fait de la peine. Sabrina également, car elle est confrontée à des choix et ces derniers sont loin d’être évident pour elle même si le spectateur ne le comprend pas au départ.
Orme : J’ai bien aimé le chapitre quatorze, notamment, j’y ai reconnu de belles lignes de violon. C’était The Phoenix de Lindsey Stirling.Cette partie dénonce plus profondément la misogynie. C’est notamment les personnages de Zelda Spellman et Miss Wardwell qui monte en puissance. Toutes deux sont prêtes à beaucoup de choses pour évoluer au sein de leur société, avoir le pouvoir et surtout ne pas le perdre !
Coleen : Cette saison, c’est le conflit de la position de la femme contre l’homme dans la société des sorcières ! La lutte des sexes dans toute sa splendeur ! J’ai beaucoup aimé les différentes figures féminines présentées ! Et j’aime particulièrement les tantines de Sabrina ! J’ai également beaucoup aimé la nouvelle Sabrina ! Plus sure d’elle (peut-être un peu trop), qui accepte les pratiques de sorcières qui ne sont pas contre sa moralité ! (on va pas aller jusqu’à manger de la chair humaine dans cette saison !)
Artemissia : Indéniablement, nous sommes dans une partie plus “féministe” avec une héroïne qui est poussée par sa féminité, mais pas que. Sabrina est le mélange de deux forces, deux cultures différentes, une sorte de Yin et de Yang assemblés en une seule âme. Elle possède les deux faces d’une même médaille. En plus de mettre les femmes en avant, elle souhaite plus que tout la tolérance et l’acceptation, que ce soit chez les sorciers, mais aussi chez les humains. Et autant dire que la partie n’est pas gagnée, car au final on se rend compte que les plus intolérants ne sont pas forcément ceux auxquelles nous pensions !
Orme :  Sabrina a changé -en outre sa nouvelle couleur de cheveux que je trouve atroce…- elle exploite davantage son potentiel de sorcière. Mais je ne la trouve pas attachante, je n’ai pas d’empathie pour elle…
Coleen : De mon côté j’ai beaucoup d’empathie pour Sabrina dans cette saison, mais également avec Miss Wardwell et mon petit cœur bas pour Nick ! Par contre, à l’inverse, je n’ai pas du tout apprécié les amis humains de Sabrina ! Je les ai trouvés trop facilement influençables, à douter constamment, non reconnaissants, voire inutiles… La couleur de cheveux de Sabrina ?! Mouais… un peu moins sympas que la première, mais j’aime beaucoup quand même 😛
Artemissia : Le problème des amis “humains ” de Sabrina c’est qu’ils ont peur et c’est bien connu, la peur rend méfiant et agressif. Étrangement, quand on se rappelle ce que Sabrina a fait à Harvey au début de la première partie, on comprend qu’elle avait raison de craindre de les perdre. Pourtant, ils étonneront et m’ont agréablement surprise à la fin de la saison. Quant à Nick, je l’aime beaucoup aussi ! C’est un personnage qui a plusieurs facettes. Tout comme Miss Wardwell/Lilith. Je l’ai adoré ici, tout comme Sabrina qui m’a fichu plus d’un frisson. Elle ose et n’a pas peur de l’ultime sacrifice pour sauver ceux qu’elle aime. Tout comme Nick.
Orme : Toutefois c’est une nouvelle vision de la sorcellerie et de la magie en général que nous proposent les réalisateurs. Il est clair que Netflix et Warner ont misé gros pour ce reboot. Le scénario est de qualité et le maquillage ainsi que les effets spéciaux sont très bien réalisés ! J’aime beaucoup la fin de la saison. S’il n’y avait pas plusieurs nouvelles intrigues, ça aurait pu être une bonne fin ouverte, mais il y a encore deux saisons avenir.
Coleen : J’aime beaucoup l’identité graphique de cette série ! Par contre, les effets spéciaux, je n’ai pas du tout adhéré ! Mais cela venait peut-être de ma télé… La fin est grandiose ! J’ai beaucoup aimé ! Même si je suis encore dans l’attente du rôle de Salem ! Alors oui, j’attends la suite avec impatience ! Même si j’ai trouvé l’annonce de la suite un peu trop facile !
Artemissia : Nous avons déjà eu ce genre de série par le passé. Pas forcément sur de la sorcellerie, mais si on compare, on pourrait dire que ce reboot de Sabrina entre dans la lignée de ce qui se faite aujourd’hui avec des comics adaptés en série à la trame sombre et ténébreuse. Elle entre dans une nouvelle ère. J’ai aimé les effets spéciaux, sauf sans doute cette impression floutée dès que l’on se retrouve devant la maison des Spellman. Dans l’ensemble, j’ai bien aimé cette deuxième partie même si certains épisodes m’ont semblé superflus (je pense notamment à celui se déroulant avec Miss Wardwell déguisée en voyante). Harvey m’a agacé durant tout le long sauf à la fin ou, enfin, je le trouve intéressant. Il était temps !
Je dois dire que j’ai eu un gros coup de cœur pour cette série et cette première saison. J’ai adoré le personnage de Sabrina et même si par moment elle était un peu “too much”, j’étais à fond derrière elle. Les nouvelles aventures de Sabrina est une série cool et sexy ! À voir si vous aimez les histoires qui font peur avec une héroïne badass et qui n’a pas sa langue dans sa poche, des personnages attachants et tout plein de rituels démoniaques !
[Chronique Série TV] Les Songeuses ont vu : Les Nouvelles Aventures de Sabrina - Saison 1 Partie 2 et elles vous donnent leurs impressions ! Année de sortie : 5 avril 2019 Créée par : Roberto Aguirre-Sacasa Avec : Kiernan Shipka,  Miranda Otto, Lucy Davis, Chance Perdomo...
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