#auprès de son arbre
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On dit de l’invisible
qu’il se lit au bout de chaque souffle
sans connaître pourtant
le vertige qui le vit naître
on dit de l’invisible
qu’il sommeille auprès des phrases
pour réchauffer les arbres
et le désir de tous les vents
on dit de l’invisible
qu’il s’approche du silence
pour que s’accorde avec lenteur
la symphonie de son mystère
et de nos âmes.
Pierre Warrant
&
[Auteur 📷 inconnu]
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FERRÉ : Je ne suis pas, je ne peux pas être un militant. Je ne peux pas militer pour quelque idée que ce soit car je ne serais pas libre. Et je crois que Brassens et Brel sont comme moi, parce que l’anarchie est d’abord la négation de toute autorité, d’où qu’elle vienne. (…)Je vous assure que quand vous prononcez le mot anarchie, ou anarchistes, même en scène, les gens ne rigolent plus, ils sont d’accord, et ils veulent savoir ce que c’est.
BRASSENS : C’est difficile à expliquer, l’anarchie… Les anarchistes eux-mêmes ont du mal à l’expliquer (…). C’est d’ailleurs ce qui est exaltant dans l’anarchie : c’est qu’il n’y a pas de véritable dogme. C’est une morale, une façon de concevoir la vie, je crois…
BREL : …Et qui accorde une priorité à l’individu !
FERRÉ : C’est une morale du refus. Car s’il n’y avait pas eu au long des millénaires quelques énergumènes pour dire non à certains moments, nous serions encore dans les arbres !
BREL : Je suis entièrement d’accord avec ce que dit Léo. Cela dit, il y a des gens qui ne se sentent pas seuls ni inadaptés et qui trouvent leur salut collectivement.
BRASSENS : Bien sûr. En ce qui me concerne, je ne désapprouve jamais rien, les gens font à peu près ce qu’ils veulent. Je suis d’accord ou je ne suis pas d’accord, c’est tout. Parce que j’avais dit ça, on m’a souvent reproché de ne pas vouloir refaire la société. C’est que je ne m’en sens pas capable. Si j’avais des solutions collectives…
BREL : Mais qui, qui a la solution collective ?
BRASSENS : Il y en a qui prétendent l’avoir. Mais dans le monde actuel, il n’y en a pas beaucoup qui semblent la détenir… [rires] Moi, je ne sais pas ce qu’il faut faire. Si je le savais, si j’étais persuadé qu’en tournant à droite ou à gauche, en faisant ceci ou cela, le monde allait changer, je la sacrifierais ma petite tranquillité ! Mais je n’y crois pas tellement…
FERRÉ : Moi je suis moins lyrique que lui…
BRASSENS : …Toi, Léo, tu es complètement désespéré !
BREL : Il y a un phénomène d’impuissance aussi, qui est absolument affreux, quoi…
- Vous avez donc vraiment l’impression de ne rien pouvoir faire ?
BRASSENS : Non, je fais quelque chose auprès de mes voisins, de mes amis, dans mes petites limites. Je pense d’ailleurs que c’est aussi valable que si je militais quelque part… Ne pas crier haro sur le baudet, c’est une forme d’engagement comme une autre.
FERRÉ : Je trouve que Georges, dans son cœur, il milite bien plus que moi. Parce que moi, je ne crois plus en bien des choses auxquelles il veut croire.
BRASSENS : Je fais semblant, Léo. Je fais comme lorsque l’amour s’en va. Je fais semblant d’y croire, et ça le fait durer un petit peu…
FERRÉ : Non, non. Quand l’amour s’en va, il est déjà parti depuis longtemps.
- Propos recueillis par F-R Cristiani et J-P Leloir. 1969
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Le silence
Défi d’écriture 30 jours pour écrire, 4 août��
Thème : Puzzle/sous la canopée
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Une nouvelle pièce est tirée de la boîte du puzzle. Louis l’examine soigneusement avant de la rapprocher de l’image. Ce puzzle est difficile. Rien ne ressemble plus à une feuille d’arbre qu’une autre feuille d’arbre, et là, sous la canopée, ce ne sont pas les feuilles qui manquent.
Les animaux sont déjà faits. Singe, jaguar, anaconda, tout ça c’est assez facile à repérer et à assembler. Les fleurs, aussi, sont presque toutes déjà placées, ou au moins installée environ à la bonne distance des bords. Les bords sont bien sûr déjà finis, c’est la première chose à faire et Louis s’y applique consciencieusement, à chaque fois qu’il ouvre une nouvelle boite.
Il aime les puzzles. Il a toujours aimé ça. Ça empêche de penser.
Louis est installé sous la table – privilège des enfants, en tout cas ceux qui sont encore dans le groupe des petits. Il aimerait bien que la nappe des jours de fête soit installée. Ça ferait comme une cabane de tissu. Il aime bien les cabanes. Il se sent protégé dedans. A l’abri.
Au-dehors, la pluie tambourine contre la vitre, furieuse.
Au-dedans, les éclats de voix toutes aussi furieuses, mais différentes. Feutrées. Les voix de parents qui ne veulent pas que les enfants entendent les disputes.
Là-haut, Lisa est dans sa chambre, écouteurs sur les oreilles, la musique à fond. Elle a passé l’âge de jouer sous la table. De toute façon, Louis ne comptait pas vraiment sur elle. Quand les cris démarrent, c’est chacun pour soi. Chacun sa cachette. Son évasion. Sa technique pour ramener le silence.
Louis se concentre sur ses feuilles. Son puzzle est bien plus dur que ceux recommandés à son âge, mais il s’applique. Et Papa et Maman sont si fiers de lui, après. Ils s’en vantent auprès des autres adultes, la félicitation suprême. Louis qui est si intelligent. Louis qui est si sage. Ah, on a bien du souci avec Lisa, c’est l’âge, c’est la crise d’adolescence, mais Louis est un enfant modèle. Un amour. Un ange.
Louis s’applique. Plus c’est dur, mieux c’est. Il y est presque, dans la jungle. La canopée s’épaissit, feuille après feuille, liane après liane. Les fleurs qui voguaient encore sans amarres trouvent leur place peu à peu dans cette luxuriance verte. C’est plutôt joli.
Un claquement sec dans la cuisine. Le bruit d’une gifle. Louis sursaute comme si c’était un coup de tonnerre. Il regarde un peu, sans les voir, les pièces qui restent devant lui. Elles deviennent floues. Les larmes qui montent. Une porte qui claque. Le moteur de la voiture qui s’éloigne. Des sanglots dans la cuisine.
Il se concentre.
On ne montre pas aux adultes qu’on sait. Ça leur fait de la peine. Il n’y a rien dans la cuisine. Il ne s’est rien passé. Louis essuie ses yeux. Il finit son puzzle. Les feuilles. Les arbres. La canopée. En la regardant assez fort, elle pourrait l’engloutir – offrir un abri plus puissant encore que la table avec sa nappe des jours de fête, un refuge où personne ne pourrait venir le chercher. Il vivrait au milieu des fleurs, des singes et des jaguars.
La pluie tambourine à la fenêtre, de moins en moins fort. Le silence retombe sur la maison.
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#30jourspourécrire#30 jours pour écrire#4 août#puzzle#sous la canopée#histoire ancrée dans le réel encore une fois#sujet sensible pour ma part#part#j’ai essayé de ne pas diaboliser les adultes#je voulais surtout montrer que chacun essaye de bien faire avec sa propre logique#essaye de supporter la situation#et pourquoi ça ne fait que renforcer l’isolement de chaque personnage#en même temps qu’est-ce qu’ils peuvent faire d’autre ?#bref#ça ira mieux plus tard#promesse de l’auteur#french#french writer#écriture
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20 JANVIER : ST SÉBASTIEN
St Sébastien est l'un des martyrs romains les plus célèbres. Officier dans l'armée de Dioclétien, sa foi chrétienne fut découverte et il reçut l'ordre de sacrifier à l'empereur, son refus étant considéré comme un acte de rébellion. Attaché nu à un arbre, il fut la cible des flèches de ses propres soldats avant d'être battu à mort. Son culte remonte au IVe siècle. L'histoire de St Sébastien, marquée par la résilience et, ironiquement, par son habileté en tant qu'archer, a inspiré les sportifs, le désignant comme le saint patron des athlètes, des soldats en général et surtout saint protecteur de la peste et plus globalement des épidémies. Réputé pour sa beauté exceptionnelle, la représentation de St Sébastien s'est écartée des imageries traditionnelles des martyrs depuis la seconde moitié du XIXe siècle. Sa souffrance est rarement évoquée, et son image a été adoptée par la communauté gay, en particulier depuis le XIXe siècle. La représentation de St Sébastien par Guido Reni a notamment captivé la communauté homosexuelle, influençant des auteurs comme Oscar Wilde et Marcel Proust. Le St Sébastien de Reni peut être considéré comme une œuvre queer, ayant un discours sous-jacent qui résonne auprès d'un public spécifique, modifiant ainsi le discours de son iconographie. En tant que Saint patron des épidémies, il devient dans les années 1970 une icône protectrice contre les ravages du sida, notamment aux Etats-Unis. La multiplication d'écrits et d'œuvres dans cette représentation a cimenté son statut d'icône gay.
BONNE FÊTE À TOUS LES SÉBASTIEN !
Image : Guido Reni, Saint Sebastien, 1615, huile sur toile, 146x113cm, Musée du capitole, Rome
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Day 4: The Day I Lost You.. (French)
Not especially proud of this one.. I will probably rewrite it one day
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Word Count : 894
Letter Count (no spaces): 4k740
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Asmira s‘était installée temporairement dans la bordure extérieure. Il lui semblait plus raisonnable de se faire toute petite depuis la mise en scène de sa mort, elle devait se faire toute petite. Elle avait donc jeté son dévolu sur le secteur Lahara et avait établi son camp sur Agamar. Installée dans une grotte, elle passait le plus clair de son temps à s’entraîner, attendant patiemment le temps où elle serait appelée au front. L’ancienne chevalière Jedi était devenue une Sith après sa rencontre avec l’esprit de Dark Traya. Depuis sa victoire contre elle, elle avait obtenu le titre officiel de seigneur sith. Depuis, elle servait Dark Sidious,occupant le rôle d’inquisiteur. Cela faisait 1 an, 6 mois, 20 jours, 12 heures et 45 minutes que Asmira Illidithas Ardan avait été déclarée portée disparue. Un tragique "incident" aurait causé sa perte.
Elle y pensait sans cesse. Regrettant presque parfois l'époque où elle servait avec une ferveur religieuse l'Ordre Jedi entourée de ses proches et de ceux qu'elle aimait. Quand bien même ils étaient devenus ses ennemis désormais, elle ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour quelques-uns d’entre eux. Après tout, ils étaient ce qui s'apparenterait le plus à une famille pour elle. Asmira n’avait pas eu une enfance des plus.. conventionnelle. Issue d’une famille assez pauvre et dans le besoin, Asmira n'eut pas un début de vie facile. Cependant, peut-être aurait-il été préférable qu’elle vive cette vie. Que ce serait-il passé si Garyl Argtur ne l’avait pas achetée auprès de ses parents ? Et si ces derniers avaient refusé l’offre ? Peut-être qu’elle aurait été plus heureuse. Finissant ses pompes en arbres, elle fit redescendre ses pieds. les laissant retoucher le sol. Elle essuya de sa main gantée les gouttes de sueur qui perlaient son visage. Elle observait les alentours avant de continuer son entraînement quotidien. Elle apprenait les arts martiaux, s’étant rendue compte que sans son sabre elle n’était rien. Elle voulait se surpasser et montrer au monde de quoi elle était capable. Elle reproduisait tous les jours sans cesse les mêmes mouvements, elle les maîtrisait désormais presque parfaitement.
Cela faisait déjà plusieurs semaines qu’Asmira ressentait des perturbations dans la Force. Elle ne saurait l'expliquer concrètement mais, ses rêves et ses pensées étaient brouillées. Elle ne parvenait pas à comprendre ce qu'il se passait. “Surement un conflit interne ?” se disait-elle. Elle préférait surtout ignorer le problème. Après tout, rien de tout cela ne la concernait désormais.. Asmira était installée sur une branche d’arbre. Elle observait le ciel étoilé.
Elle était un peu attristée ce soir-là. Pour une raison qu’elle ignorait, elle sentait que son cœur était en peine. Elle sentait son coeur se serrer dans sa poitrine. Elle observait son corps essayant de comprendre ce qu’il lui arrivait. En voulant observer ses mains, elle fut surprise de constater que ces dernières étaient en train de trembloter. Le reste de son corps aussi semblait trembler. Elle agrippa donc ses épaules, dans l’espoir de calmer les tremblements, en vain. Il ne fallut que quelques secondes pour que sa vue se mette à se troubler. Ses yeux commençant à accumuler des larmes. Asmira Illidithas Ardan pleurait. Ça n’était pas arrivé depuis tellement longtemps. Surprenant, elle qui parvenait à contenir ses émotions d’ordinaire fondait en larmes. Elle resta dans la même position pendant de longues minutes. Sanglotant à chaudes larmes, ne pouvant plus se contrôler. Le lendemain, alors qu’Asmira n’avait su trouver le repos la nuit dernière, elle reprit sa routine habituelle. Cependant, aujourd’hui, elle commençait sa journée par une session de méditation. Peut-être trouvera-t-elle le repos en méditant. Pauvre enfant, sa curiosité la perdra. Alors qu’elle se concentra pour entrer pleinement en connexion avec la Force, elle fut submergée d'informations, abandonnant sa position assise pour se mettre à se tenir la tête. Le visage déformé par la douleur. Des larmes de douleur dévalant ses joues. Elle hurlait. Ses cris résonnaient dans sa grotte. La plupart des animaux aux alentours s’étaient enfuis pris par la peur. Après quelques secondes qui lui avait semblé défiler comme des heures. Après cela, le calme revint. Enfin, pas totalement. Elle était allongée sur le sol, haletante, épuisée. Avant de s'évanouir, elle ne put voir qu'une dernière image. Une dernière vision. Un ami, son ami, son meilleur ami, celui qu'elle considérait comme étant comme son frère. Un membre de sa famille en outre, agonisant au sol. L'endroit ne lui était pas familier. Mais elle entendait ses hurlements. Elle resta immobile. La stupeur et le choc qui venait de la heurter n'étaient pas définissable. Elle laissa échapper une dernière larme avant de s'évanouir.
Fort heureusement, le droid d'Asmira lui prodigua les premiers soins. Quelques heures plus tard, elle se réveilla sur la paillasse qui lui servait de lit. Ce n'était pas le grand luxe, mais c'était confortable. Elle se releva, tenant sa tête entre ses mains. La scène hantant encore son esprit. Les larmes se remirent à couler à flots. Asmira craqua pour la seconde fois.
Rien ne sera plus jamais pareil désormais. Sa vie restera à jamais changée. J'ignore même si elle survivra jusqu'à ce qu'on la rapatrie au front. Le destin d'Asmira est incertain. La perte d'un être cher est douloureuse. Très douloureuse. Peu parviennent à la surmonter. Prions cher lecteur que notre jeune demoiselle survive à cette mauvaise passe. Mais dans le fond, vous savez que tout ira bien. Sinon, pourquoi vous contentais-je cette histoire ?
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J’ai beaucoup aimé ce roman, aux forts accents autobiographiques semble-t-il.
Le voyage à Tel-Aviv, une vraie corvée au départ, est l’occasion pour Eduardo de se remémorer des personnes de son passé, de s’interroger sur son identité de celui qui ne considère être juif que « parfois ».
Il a un rapport complexe avec cette judéité qui est principalement subie. D’autant qu’il vit au Guatemala, loin de ce bazar là, mais au cœur d’un autre. Sa sœur va épouser un juif orthodoxe très strict, et ça ennuie Eduardo au plus haut point, car tout le décorum et les interdits l’indiffèrent. Il n’a fait en sorte que de fuir cette religion. J’ai l’impression que beaucoup de ses livres parlent de ce désir de fuite, d’éloignement. Comme si c’était impossible de grandir pour de bon et de s’affranchir une bonne fois de cet encombrant héritage. Il erre mollement dans Jérusalem, pour faire plaisir à sa sœur ou à sa mère… puis il prend la tangente, du moins c’est ce qu’il croit. Auprès de la charmante Tamara, au bord de la mer Morte, il se sent plus près que jamais de son grand-père, de ses racines. Il sait qu’il ne peux pas les repousser totalement, que c’est trop lourd à déplacer, il lui faut trouver une façon de s’en accommoder, d’exister avec, à la bonne distance.
Après l’ironie mordante (et désopilante) dont il fait preuve à l’aéroport et dans les taxis, il se laisse toucher par quelque chose d’indicible, et comprend le casse-tête que constitue son arbre généalogique, avec pas moins de trois ascendants juifs-arabes.
J’ai aimé la distance du narrateur face à un passé et des mythologies plus grandes que lui, vertigineuses. Son humour, son regard fin, son élégance aussi. Je me suis empressée de commencer son dernier, qui a remporté le Médicis étranger cette année.
#Eduardo Halfon#éditions quai voltaire#littérature#livres#litterature#roman#livre#autobiographie#judéité
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Les poètes de l’amour arabe
Parce que cette année, le Printemps de la poésie met la femme à l’honneur (comme s’il pouvait en être autrement) et parce que les éditions Actes Sud ont imprimé de beaux recueils de poésie arabe dans leur collection Sinbad. Voici quelques-uns des plus beaux vers de l’ancienne poésie arabe[1].
« Dans la main de l’amie, le luth porte un secret
Qui, sous les doigts, bientôt vole à nous, se révèle…
Il répond à l’oiseau chantant dans la futaie,
Relayé maintenant par la jolie gazelle.
Le luth, blotti au creux d’un rameau lui rappelle
Les arbres, leur jardin à tous deux, le passé…
Il s’enflamme à la vue d’une bouche aussi belle,
En fleur… mais quelle fleur aux perles comparer ?
Il croit toucher le myrte à sa peau duveteuse
Et le plus doux des fruits aux pommes de ses joues.
Sur les cœurs elle fait main basse, l’enjôleuse,
De la voix, du regard… et des deux je suis fou !
Pour notre joie, le luth en ses cordes la tient,
Liée comme gazelle apeurée prise au gîte.
Avant cette chanson, mon cœur était serein,
Mais la belle séduit, et plus : s’en félicite.
Elle touche le luth, mais non : ce sont nos cœurs
Que les cordes ainsi font vibrer avec elles,
Et toutes nos pensées que la chanson révèle,
Tirées du luth où les cachaient ces mêmes cœurs.
Tu te tais quand le luth vient jouer sous tes doigts :
Parler ? Mais quel besoin ? Ton jeu parle pour toi.
Le vin ? Tu l’as changé en mélodies : l’ivresse
Vient-elle maintenant de ta voix, de tes yeux ?
Aucun secret n’échappe à ces doigts, leur finesse
Dit tout ce que cachait, prisonnier, l’amoureux.
Tel se battra d’une épée nue, toi d’un regard ;
Ce corps souple, en sa marche, est lance qui frémit.
Devant elle le cœur se fait humble, obéit.
L’épée tue, mais d’abord son maître sans pouvoir. »
Vers de Ibn Zamrak, dont les vers décorent les murs de l’Alhambra, (733/1333 – 795/1393)[2]
« Ton image est si loin, ma pensée va vers elle ;
Elle qui, d’habitude, accourt quand tu es loin !
Est-ce toi, cette nuit, qui barres son chemin
Et lui ôtes sa force, ou près de toi dort-elle,
Me laissant, dans la nuit, à ma veille, oublié ?
J’ai voulu l’aller voir, prendre en ma main sa main,
N’a saisi qu’un peu d’ombre et d’image rebelle,
Ce leurre de visite, au moins, m’a fait trouver
Le bonheur des secrets, loin de toute apparence.
Aussi bien, pour donner forme à ses espérances,
Faut-il les confier aux pensées du poète.
Toi dont l’œil, par magie, tient la mort toute prête,
Sais-tu quel jugement attend le magicien ?
Chez toi, je l’ai bien vu, toute l’audace tient
En ce sabre tranchant : un regard sans chaleur.
Tu as fiché l’amour, en plein vol, dans mon cœur :
Toucher ainsi l’oiseau qui vole, n’est-ce rien ? »
Vers de Ibn Hamdîs, le plus célèbre poète de la Sicile arabe, (447/1055 – 527/1133)
« Une alcôve…, une dame en son lit visitée !
Au plus noir de la nuit, mon refuge quitté,
J’arrive, plein d’amour, la serre sur mon cœur,
Si fort que ses bijoux se cassent, j’en ai peur.
Elle s’étonne en me voyant pâle, défait.
« C’est de t’aimer », lui dis-je. Et elle : « Je le sais. » »
Vers de Ibn al-Labbâna, fils de crémière qui connut la fortune avec sa poésie auprès d’Ibn’Abbâd, souverain de Séville, (mort en 507/1113)
« Si ce nid de beauté pouvait frémir un peu
De cet amour en moi pour les cœurs réunis !
Je ne m’apaise guère à lui voir l’air heureux :
Les reproches suivront, j’en suis bien averti.
C’est elle la fautive, et moi qui pleure et crains
Un refus demandant sa grâce à la coupable.
Aurais-je quatre-vingt-dix cœurs, ils seraient pleins
Tous d’elles, et à toute autre qu’elle inabordables.
Qui ne connaît ce qu’est l’amour, qui, sinon elle ?
Qui est pris, comme moi, dans les plis de l’amour ?
J’écris, j’attends : point de réponse ni secours.
J’envoie quelqu’un : on se fait distante et rebelle.
Votre accueil est rupture, et l’amour, pour vous, haine.
Dédain votre tendresse, et guerre votre paix.
Dieu a voulu que vous fussiez cette inhumaine :
Gêneur est à vos yeux qui très humble se fait.
« Toujours pressé », dites-vous quand je vous visite,
Et si je laisse un jour sans vous voir, quels reproches !
J’en suis là : si je fuis, le blâme je mérite,
Et ne peux que souffrir lorsque je vous approche.
Mais si vous fuyez, vous, vous dites ne pas fuir.
Votre amour ? Mais l’amour vous ne connaissez pas.
Vers mon aimée, mes pas portent tout mon désir,
Et vers où iraient-ils, si le cœur ne suit pas ? »
Vers de Al-Abbas Ibn Al-Ahnaf, poète classique irakien, (mort après 193/808)
« Ah ! Te souffler ce que je porte en moi,
O toi mon repos, ô toi mon tourment !
Vienne le jour où ma langue saura
Mieux qu’une lettre expliquer savamment…
Ainsi, Dieu le sait, j’ai changé de vie :
Je suis en toi pour tout ce que je suis.
De tous les mets j’ai perdu la caresse
Et quant à boire, un supplice j’endure.
Vent de folie sur mes saintes lectures,
Toi qui justifies amour et jeunesse,
Tu es soleil, soleil évanoui,
Voilant à mes yeux sa fuyante image,
Et quand la lune éblouissante luit
Sur le troupeau servile des nuages,
Je vois en elle, unique, ton visage
Qui, par-delà ses voiles, resplendit. »
Vers de Ibn Zaydûn, qui a été séparé de force de la princesse Wallâda, (394/1003 – 463/1070)
« Le cœur s’est obstiné : point ne renoncera.
L’amour s’est exalté : point ne se cachera.
Les larmes vont coulant, en flot inassouvi.
Le corps va s’épuisant, en vêtements pâlis.
J’en suis là, et pourtant jouis de sa présence :
Si l’aimée s’en allait, qu’adviendrait-il de moi ?
Mais, au vrai, n’est-ce pas tout le mal de l’absence
Qu’en sa belle maison je souffre, quand je vois
Ce faon aux grands yeux noirs, cet astre dont l’éclat
Monte du fond des nuits, cette lune, ô splendeur,
Ce narcisse embaumant le jardin qui se noie
Sous la rosée, ce bois précieux chargé d’odeurs ?
Parlant de moi, peut-être lui aura-t-on dit :
« Cet homme, on le voit bien, n’est que pâleur, faiblesse. »
Alors, elle a montré pour moi quelque tendresse
Et, voulant tout cacher, à la fin s’est trahie
Par ces mots : « Qu’as-tu donc ? Est-ce une soif ardente,
Ou alors un désir, comme un feu, qui flamboie ? »
Maîtresse, on t’aime trop, et tu es trop méchante ;
Qui donc t’aurait menti ? Vois celui qui fut moi.
Quand tu me dis : « Eh bien, quelle est cette souffrance
Qui te tient, ce désir qui est plus fort que toi ? »,
Quand tu doutes ainsi de l’amour, tu l’offenses
Alors que tous, présents ou loin, en feront foi.
Mon mal, c’est mon amour, j’en prends Dieu à témoin :
Sur terre il n’est que d’autre amour qui ne lui cède.
Il a bouleversé mon cœur, et tu sais bien
Que le plus vain espoir, être avec toi m’obsède.
Tu pêches envers moi : demande grâce à Dieu ;
Tout pêcheur doit prier le Miséricordieux. »
Vers de Al-Mu’tamid Ibn’Abbâd, dernier des souverains abbâdides de Séville, (432/1040 – 487/1095)
[1] Traductions de Hamdane Hadjaji et André Miquel, auteurs de Les Arabes et l’amour, anthologie poétique aux éditions Actes Sud (15,10 euros).
[2] Les dates des poètes sont indiquées d’abord d’après le calendrier musulman, celui qu’ils utilisaient en somme.
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Genèse 3
Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs, que l'Eternel Dieu avait faits. Il dit à la femme: Dieu a-t-il réellement dit: Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin? La femme répondit au serpent: Nous mangeons du fruit des arbres du jardin. Mais quant au fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit: Vous n'en mangerez point et vous n'y toucherez point, de peur que vous ne mouriez. Alors le serpent dit à la femme: Vous ne mourrez point; mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. La femme vit que l'arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu'il était précieux pour ouvrir l'intelligence; elle prit de son fruit, et en mangea; elle en donna aussi à son mari, qui était auprès d'elle, et il en mangea. Les yeux de l'un et de l'autre s'ouvrirent, ils connurent qu'ils étaient nus, et ayant cousu des feuilles de figuier, ils s'en firent des ceintures. Alors ils entendirent la voix de l'Eternel Dieu, qui parcourait le jardin vers le soir, et l'homme et sa femme se cachèrent loin de la face de l'Eternel Dieu, au milieu des arbres du jardin. Mais l'Eternel Dieu appela l'homme, et lui dit: Où es-tu? Il répondit: J'ai entendu ta voix dans le jardin, et j'ai eu peur, parce que je suis nu, et je me suis caché. Et l'Eternel Dieu dit: Qui t'a appris que tu es nu? Est-ce que tu as mangé de l'arbre dont je t'avais défendu de manger? L'homme répondit: La femme que tu as mise auprès de moi m'a donné de l'arbre, et j'en ai mangé. Et l'Eternel Dieu dit à la femme: Pourquoi as-tu fait cela? La femme répondit: Le serpent m'a séduite, et j'en ai mangé. L'Eternel Dieu dit au serpent: Puisque tu as fait cela, tu seras maudit entre tout le bétail et entre tous les animaux des champs, tu marcheras sur ton ventre, et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie. Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité: celle-ci t'écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon. Il dit à la femme: J'augmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras avec douleur, et tes désirs se porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi. Il dit à l'homme: Puisque tu as écouté la voix de ta femme, et que tu as mangé de l'arbre au sujet duquel je t'avais donné cet ordre: Tu n'en mangeras point! le sol sera maudit à cause de toi. C'est à force de peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie, il te produira des épines et des ronces, et tu mangeras de l'herbe des champs. C'est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu'à ce que tu retournes dans la terre, d'où tu as été pris; car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière. Adam donna à sa femme le nom d'Eve: car elle a été la mère de tous les vivants. L'Eternel Dieu fit à Adam et à sa femme des habits de peau, et il les en revêtit. L'Eternel Dieu dit: Voici, l'homme est devenu comme l'un de nous, pour la connaissance du bien et du mal. Empêchons-le maintenant d'avancer sa main, de prendre de l'arbre de vie, d'en manger, et de vivre éternellement. Et l'Eternel Dieu le chassa du jardin d'Eden, pour qu'il cultivât la terre, d'où il avait été pris. C'est ainsi qu'il chassa Adam; et il mit à l'orient du jardin d'Eden les chérubins qui agitent une épée flamboyante, pour garder le chemin de l'arbre de vie.
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Talking about my generation (2/2)
Voilà pour nous, ô Juges Très Sévères, dis-je en saluant les grands arbres nus et solennels. J’explorai la maison, ce n’était pas désagréable de m’y retrouver tout seul. L’intérieur était décoré selon les principes d’une rusticité étudiée : poutres apparentes et tomettes à l’ancienne, sauf dans le salon où l’on avait restauré un parquet d’époque, en chêne massif. J’avais été un peu dur avec Marc. Il n’était peut-être pas l’ami le plus démonstratif quand le temps virait à l’orage, mais si l’amitié devait être mesurée à l’aune d’actes concrets il fallait reconnaître qu’il avait bien fait les choses. Je m’installai dans une chambre d’ami qui sentait le miel et le vernis à bois. La femme de Marc avait fait installer des petits ballotins de lavande dans la salle de bain, c’était une attention vraiment louable, elle ne m’était pas destinée mais je l’accueillais comme un cadeau personnel. J’avais besoin de réconfort. Une bouteille de chablis était posée sur la table de la cuisine. Je me souvenais que Marc m’avait dit avec une certaine tension dans la voix qu’il avait quelques grands crus de bourgogne à la cave, et d’autres bouteilles qui appartenaient à son fils, si jamais je voulais ouvrir une bouteille c’était bien sûr possible mais je devais l’appeler avant, pour ne pas descendre le stock de sa progéniture, et épargner certaines pépites qu’il réservait pour des occasions spéciales. Je décidai de respecter cette volonté, par égard pour mon ami (je n’aurais eu aucun scrupule à taper une bouteille au fils, un jeune branleur qui portait un pull noué autour des épaules et affectait des airs de capitaine d’industrie pour la seule raison que son père lui avait trouvé un emploi à la direction juridique de Lafarge, au prix de supplications auprès d’un ancien client qui siégeait au conseil de direction du cimentier français). Je me contentai de prélever une bouteille de vin de table qui traînait dans la cuisine. Puis j’ouvris le congélo et je bénis Marc : le mastodonte Braun était plein comme un œuf, il y avait même de la truite d’Alaska et des langoustines. C’était cela la vie, un environnement conçu exclusivement pour l’homme, comme une cotte parfaitement taillée. Le confort qui n’est pas une cerise sur le gâteau mais le principe qui préside à la conception de chaque objet manufacturé, de chaque meuble, réduisant à sa part incompressible le nombre des mouvements qu’il devait accomplir pour assouvir ses besoins. La nature ne devait pas se mettre en travers des aspirations de l’homme moderne. La chair ferme d’un morceau de truite d’Alaska, c’était tout ce que je voulais connaître du monde sauvage. Il n’y avait rien à faire : j’étais un indécrottable, un irrécupérable fils des années 80. À la demande de Marc, j’avais aéré le premier étage. Dehors, un oiseau s’envola dans un fracas d’ailes et de branches froissées. Je dînai de langoustines sautées à l’ail, que je faisais descendre avec le rouge. J’avais l’impression d’être un palefrenier profitant des vacances de ses maîtres pour se vautrer dans leur lit. Ici personne ne pourrait m’emmerder, et c’était quelque chose de rassurant de savoir que je disposais à Paris d’un congélo, moi aussi, et de vin de table, moi aussi, que je touchais une pension de retraite, pas mirobolante mais pas ridicule non plus. Je pouvais parfaitement décider de laisser le monde à la porte de chez moi, je ne serais blessé par le monde des Hommes que dans la mesure où je la laisserais entrouverte. Il fallait, en d’autres termes, relativiser. Je m’endormis.
A. Quentin, Le Voyant d'Étampes (p. 268)
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Elle demande « Quel est ton axe? » Je prends mon front dans mes mains. En douce j’avise le verre le plus proche. Je voudrais boire pour défaire tous les barrages, qu’aucun sphincter ne tienne plus. Une main restée en pare-soleil au-dessus des yeux me protège de son regard, l’autre se hasarde à rapprocher le verre pour le porter à ma bouche. J’avale une grande lampée du vin rouge légèrement poivré qui me chauffe le palais et la gorge que je racle. Je baisse la garde et m’essaie enfin à parler.
Plus tard, reprenant les maigres notes de cette conversation pour taper ceci qu'on lira ici, j'irai chercher dans mes lectures de quoi l’autoriser. Je retrouverai celles sur Rancière prises quand, travaillant un été complet à préparer une demande de subvention déposée auprès d’une fondation d’art qui me la refusera, je l’avais lu pour soutenir mon texte de ses vérités. Finalement, je n'avais gardé que l'idée qu'il faut vouloir occuper les bords séparant la nuit des jours à autre chose qu’à récupérer les forces brûlées au travail. J'ai su en relisant cette phrase qu'elle n'aurait pas sa place ici, peut-être ailleurs, à moins d'être carrément retranchée, kill your darling dira H, on la coupera au montage final. Il fallait bien répondre à sa question et si non sur le moment au moins plus tard, prochainement si possible. Le temps est incertain, ses conjugaisons aussi et l'on ne sait pas quoi du présent, du futur, du conditionnel ou du passé l'emportera. Je me suis posée aujourd'hui pour y répondre, assise à ma table de travail, un journal abritant l'ampoule nue aveuglante dans la lumière obscurcie du ciel de l'automne que j'aperçois en étirant le cou vers la gauche, abritée que je suis dans un recoin d'atelier qui n'est ni un plateau ni une shop mais un des lots d'une bâtisse industrielle en partie reconvertie en espaces capitalisables alignant le long d'un couloir toutes sortes d'ambitions des plus désespérées aux plus activement néo-libérales, avec au milieu les toilettes des femmes vers lesquelles je marche en listant les raisons sociales qui défilent, leur potentiel croissant à mesure que je m’éloigne de notre abri encombré, des machines à protons aux urnes funéraires biodégradables qui font pousser un arbre. Au retour, je cours sur la pointe des pieds pour éviter l'écho métallique de mon errance qui fait détourner de leur écran le regard des travailleur·euses sous les sourcils froncés.
— J’ai voulu planter un plateau dans un atelier. Je ne vais pas au théâtre, je ne travaille pas en usine, c’est quand même à ce croisement qu'initialement j'avais fiché mon axe. Si le plateau est resté, multiple et défiguré, l'usine est devenue autre chose, usine à gaz de la libido peut-être bien... Enfin c'est là que l'hôpital psychiatrique a commencé à insister mais de l'usine sont restées les matières. Elles encombrent ou hantent l'espace, elles sont des minéraux critiques qu'on injecte aussi dans les corps pour les alourdir, elles font le compost des déchets décomposés entassés dans les coulisses du monde. Ça grouille de larves grises affleurant juste sous la surface consciente, il faut y mettre les mains pour saisir de quels récits elles ont la charge, le bout du doigt comme on allume la lumière ou la main au complet comme on branle un corps. C'est aussi une porte tournante, ni ouverte ni fermée, elle ferme un espace pour en ouvrir un autre, merci Marcel ; un carrousel à diapos ventilant sans les joindre des espaces différents, un peep show, parce que ça regarde autant que ça montre.
Elle me regarde sans rien dire portant à son tour le verre à sa bouche. Je ne me souviens plus de la forme que j'ai prise sous ce faisceau aigu. Je me rappelle qu'à un moment, et avant que je ne me sois lancée, elle n'arrivait pas à trouver les notes qu'elle avait prises en lisant ce que je lui avais envoyé le mois précédent et que je m'étais efforcée de ne pas y voir le signe de son désintérêt.
La discussion avait finalement tourné autour de la question du naturalisme. Je n'écrivais pas une histoire déroulée comme une pelote, le fil s'assurant que tout le monde suive et reconnaisse les coordonnées du monde précisément décrites et analysées, elle était à la rigueur la corde équipée de poignées comme celle que tiennent, par grappe de six, les tout-petit·es des CPE, engoncé·es dans des protections qui les font trébucher, ivres, c'est bien connu *comme de l'eau qui bout, les enfants sont tous fous* chante Brigitte, mais qui leur permettent de traverser l'ordonnancement fragile du chaos. C'est là que je réalise que mon idée du naturalisme est probablement dévoyée et fondée sur le seul souvenir lointain des lectures de Zola à l'école. Je cherche à écrire au travers d'un dispositif de vision à la fois fantastique et réaliste avec en tête le projet d'Ilya Kabakov A Universal System for Depicting Everything, drôle d'installation qui s'était déposée dans un livre lui-même posé un jour par P sur ma table de travail. Kabakov essaye de rendre compte d'une quatrième dimension permettant d'appréhender la totalité d'un moment sous toutes ses perspectives et registres. Les dessins se déploient dans des cadres aux formes iconoclastes, l'une me faisant penser à la découpe d'une serviette hygiénique, et font une sorte d'anti-anamorphose, les déformations ne trouvant à se résoudre d'aucun point de vue précisément situé. Elles restent croches de bout en bout et le point de vue les baigne plutôt que les saisit, c'est en cela que tout peut être décrit. Je me rappelle que si j'avais enlevé la main des yeux pour me connecter au regard de H, j'avais du les refermer à demi pour trouver, pas à pas, la formule de ce que j'imaginais comprendre du bricolage du russe conceptuel.
C'est dans la foulée de cette tentative de transmission d'un travail de description et de l'application de sa méthode dans l'écriture que j'avais entraperçu le fait que le résultat serait difficile à lire. J'avais dit bravache « la lisibilité c'est pas mon problème» ce que H avait confirmé par un grand sourire et un lapidaire « non ça c'est le mien ».
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Le juste croîtra comme le palmier
◀ 17 SEPTEMBRE ▶ Les Trésors De La Foi
Le juste croîtra comme le palmier; il s'élèvera comme le cèdre du Liban Psaumes 92:12
Comme la palmier et comme le cèdre
Ces plantes ne sont pas dressées ni émondées par l'homme. Le palmier et le cèdre sont des arbres de l'Eternel, et c'est par ses soins qu'ils s'élèvent. Il en est ainsi des saints du Seigneur. Il les cultive de sa propre main. Ces arbres sont toujours verts et en toute saison superbes à voir. De même les croyants ne sont pas tantôt saints et tantôt mondains: ils sont fermes et reflètent la beauté du Seigneur en tout temps. Partout, ces arbres se font remarquer. Nul ne peut considérer un paysage où se dressent des palmiers ou des cèdres, sans que son oeil soit frappé par leur taille majestueuse. Les disciples de Christ sont, eux aussi, observés de tous. De même qu'une ville sur une montagne, ils ne peuvent être cachés. L'enfant de Dieu fleurit comme un palmier qui pousse droit en haut, dans une direction unique, formant une colonne rectiligne, couronnée d'un glorieux chapiteau. Il ne se jette ni à droite, ni à gauche, mais s'élance tout entier vers le ciel et porte son fruit aussi près du ciel que possible. Donne-moi, ô Dieu, de réaliser cet emblème! Le cèdre brave l'orage, et croît même auprès des neiges éternelles, Dieu lui-même le remplissant d'une sève qui le réchauffe intérieurement et affermit ses branches. Qu'il en soit de même aussi pour moi, Seigneur, je t'en supplie! Amen. - Lire plus ici :
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La Bible
[Quelle meilleure méthode, pour se forcer à la lire en entier, que de la réécrire patiemment ? Cette tâche s'interrompra d'elle-même quand elle devra cesser, si et seulement s'il le faut vraiment. Entreprise amusante et instructive. Quentin Cavellier.] - Bénédiction prophétique de Jacob à ses douze fils. Mort de Jacob. (suite) Il profère de belles paroles. Joseph semble issu d'un arbre très fertile positionné près d'une source et dont les branches s'élèvent loin au-dessus des murailles. Les haineux l'ont provoqué et harcelé de leurs flèches, comme autant d'archers, mais son arc à lui est demeuré ferme et ses mains s'en sont trouvées fortifiées. C'est là l’œuvre du Tout-Puissant, mon Dieu. Fort comme un roc, Joseph est le guide, le berger d'Israël. Épaulé par l’Éternel, béni tant par les Cieux que par les Eaux qui se trouvent ici-bas, béni par la fécondité nourricière de la Femme, il voit ma bénédiction à moi, son père, s'élever sur sa tête jusqu'aux cimes célestes des immuables collines. À Joseph, prince de ses frères, je donne infiniment plus que ce que mes ancêtres m'ont légué. Quant à Benjamin, issu de la même mère que Joseph, c'est un loup, un grand carnassier qui dévore sa proie le matin et partage son butin le soir venu. Ce fut par ces paroles que Jacob dépeignit leur avenir à ses fils, fondateurs des douze tribus d'Israël. Puis il leur donna à tous de nombreuses indications relatives à l'emplacement où il souhaitait être inhumé, cette caverne située au bout d'un champ, en pays cananéen, une terre qu'Abraham avait achetée afin d'y reposer auprès de son épouse Sara. - Là-bas, dans cette propriété sépulcrale, repose également le couple formé par nos ancêtres Isaac et Rebecca, ajouta Jacob. Et j'y ai laissé le corps de ma femme Léa. Je souhaite que mon cadavre soit enterré auprès du sien. Sur ces mots, Jacob se recoucha dans son lit et mourut. Les siens portèrent son deuil en se recueillant auprès de sa dépouille. - Ses funérailles dans le pays de Canaan Joseph se jeta sur le cadavre de son père en pleurant et en embrassant abondamment le visage du défunt. Puis il ordonna aux médecins égyptiens qui œuvraient à son service d'embaumer Israël. L'opération dura quarante jours, et le peuple d’Égypte pleura le père de Jacob durant plus de deux mois. Au terme de ces journées de deuil, Joseph s'adressa aux personnes qui composaient l'entourage de Pharaon, les priant de bien vouloir dire au souverain d’Égypte qu'il lui demandait la permission de se rendre en pays cananéen, afin d'y enterrer son père, dans le sépulcre familial. L'autorisation fut donnée. Les vieux serviteurs de Pharaon et les anciens du pays accompagnèrent Joseph dans son voyage, de même que les gens de sa maison et ses frères, si bien qu'il ne resta, en Gosen, que les enfants et le bétail. Le convoi accompagnant la dépouille de Jacob en pays cananéen était d'autant plus impressionnant qu'il était escorté de cavaliers et de chars.
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Satan, le maître des intelligents
#Satan, le #maître des #intelligents
Dans cette nouvelle vidéo, #cheikh #Jamel #Tahiri évoque à nouveau le thème de l'#intelligence.
Ce sujet revêt une importance primordiale dans notre #civilisation qui a érigé l'#intellect au sommet de son échelle de valeurs.
La question qui se pose est la suivante : avons-nous donné trop d'importance à l'intelligence ?
#Versets utilisés lors de l'analyse :
📖 #Verset 2 sourate 62
C'est Lui qui a envoyé à des gens sans #Livre (les #Arabes) un #Messager des leurs qui leur récite Ses versets, les purifie et leur enseigne le Livre et la #Sagesse, bien qu'ils étaient auparavant dans un égarement évident,
📖 Verset 37 sourate 11
Et construis l'#arche sous Nos yeux et d'après Notre #révélation. Et ne M'interpelle plus au sujet des injustes, car ils vont être noyés.
📖 Verset 35 #sourate 24
#Allah est la #Lumière des #cieux et de la #terre. Sa lumière est semblable à une niche où se trouve une lampe. La lampe est dans un (récipient de) cristal et celui-ci ressemble à un astre de grand éclat; son combustible vient d'un arbre #béni: un olivier ni #oriental ni #occidental dont l'huile semble éclairer sans même que le feu la touche. Lumière sur lumière. Allah guide vers Sa lumière qui Il veut. Allah propose aux hommes des paraboles et Allah est Omniscient.
📖 Verset 86 à 88 sourate 18
Et quand il eut atteint le Couchant, il trouva que le soleil se couchait dans une source boueuse, et, auprès d'elle il trouva une peuplade [impie]. Nous dîmes: «O Dûl-#Qarnayn! ou tu les châties, ou tu uses de bienveillance à leur égard.
Il dit: «Quant à celui qui est injuste, nous le châtierons; ensuite il sera ramené vers son Seigneur qui le punira d'un châtiment terrible.
Et quant à celui qui croit et fait bonne œuvre, il aura, en retour, la plus belle récompense. Et nous lui donnerons des ordres faciles à exécuter».
📖 Verset 35 sourate 2
Et Nous dîmes: «O #Adam, habite le #Paradis toi et ton épouse, et nourrissez-vous-en de partout à votre guise; mais n'approchez pas de l'#arbre que voici: sinon vous seriez du nombre des injustes».
📖 Verset 27 et 28 sourate 89
«O toi, #âme apaisée,
retourne vers ton Sei...
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Les Omamori sont des amulettes japonaises vendues dans des sanctuaires Shinto et temples Buddhistes, dédiées à un kami ou une figure Bouddhiste et sont réputées pour procurer différentes formes de chance et protection.
Le shintoïsme, religion primitive japonaise est basée sur des concepts animistes. Les êtres vivants - y compris la faune et la flore -, les objets et les éléments naturels (vent, pluie…) ont un esprit ou force vitale, et un pouvoir de protection. Ainsi, un arbre géant sacré est censé protéger le village d'à-côté si on lui témoigne son respect à travers des rites.
L'omamori pour l'argent et les affaires
Le kaiun shofuku serait efficace pour attirer la bonne fortune : investissement, héritage, épargne, etc. C'est pour cette raison qu'il représente un sac d'argent jaune vif, couleur de la richesse.
Très populaire auprès des étudiants nippons, le pic d'achat du gakugyō-jōju se situe avant la rentrée scolaire - entre février et mars. Ce talisman généralement de couleur bleu ou vert présage de bonnes notes.
Le yakuyoke est un moyen de protection censé réprimer les superstitions, chasser les démons et prévenir les événements malheureux.
Très répandue parmi les inconditionnels d'omamori, le en-musubi est une amulette japonaise qui embellit les relations amoureuses actuelles et provoque de belles rencontres futures. Il en existe pour les célibataires, les couples, les mariés et les familles.
Un omamori ouvert perd son pouvoir protecteur, il faut le porter constamment sans jamais l'ouvrir. Il est également conseillé de le remplacer une fois par an ; à défaut, la malchance qu'il aura accumulée poursuivra son porteur. Sachez que le moment le plus opportun d'acheter un nouveau fétiche japonais est le jour de l'an. Eh oui, les bons départs se prennent au bon moment !
Par ailleurs, il ne faut pas changer un omamori détérioré. Bien au contraire, une amulette abîmée signifie qu'elle a barré la route à beaucoup d'événements malheureux.
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Auprès de ma belle
Elle est à mes genoux Ma main caresse sa tête d'un geste doux La sienne s'accroche à moi Elle cherche du réconfort dans mes bras Assise à même le sol Ses cheveux dorés virevoltent La tête sur mon mollet Elle se laisse cajoler Les yeux clos, elle semble assoupie Plongée dans de profondes rêveries Apaisée, elle parait déjà loin Perdue dans un pays lointain Elle rêvasse au bonheur oublié Aux joies enfuies, aux promesses égarées Elle cherche le repos dans l'accalmie Dans ses songes les plus enfouis Dans les saveurs du printemps Et du silence environnant Sa mélancolie se mêle au calme ambiant Elle divague en suivant la mélodie du vent Elle se laisse porter par la nature en éveil Le chant des arbres lui titille les oreilles L'air pur lui effleure les narines Elle s'en imprègne dans un soupir Elle n'ouvre les yeux que pour m'apercevoir L'espace d'un instant, elle cherche mon regard Je me penche pour l'embrasser Elle a l'air d'apprécier ce baiser Je lui murmure des mots doux Elle me sourit en retour Elle se redresse pour m'enlacer Je savoure ce moment partagé Je la sers, embrasse son front Elle est traversée par un frisson Contre moi, elle frémit Son corps se réchauffe ainsi blottie Je la rassure autant que je peux Je lui promets des jours heureux Je prie pour qu'elle me garde dans ses pensées Pour rester avec elle pour l’éternité Qu'elle n'oublie pas que je l'aime Pour rester auprès de ma belle
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.Au creux des arbres, loin de toute enclôture.
Le chant des oiseaux, le vent qui murmure
sous le feuillage , ombrée ,
ma peau rencontre l'écorce, sa caresse veinée , son parfum , sa force .
L'étreinte de la nature, un lien indélébile,
où chaque toucher devient amour paisible.
Auprès de ce système interconnecté et en constante évolution, où chaque élément joue un rôle essentiel dans l'équilibre et la diversité de la vie sur Terre ; je retrouve sérénité et paix .
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