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#apophtegme
traitrecalin · 2 years
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Traître Câlin - Apophtegme de Qohélet (Excerpt)
From the LP “De la ruine” (2022)
https://orcd.co/yzmnmpg
https://t-solium.bandcamp.com/album/de-la-ruine
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ondessiderales · 2 months
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Gott ist tot
« Dieu est mort » (en allemand : Gott ist tot) est une célèbre citation du philosophe allemand, Friedrich Nietzsche.
« Cette phrase apparaît pour la première fois sous sa plume dans Le Gai Savoir (1882), aux aphorismes 108 (« Luttes nouvelles ») et 125 (« L'insensé »), et une troisième fois dans l'aphorisme 343 (« Notre gaieté »). Cet apophtegme se trouve aussi dans Ainsi parlait Zarathoustra.
La formule « Dieu est mort » peut être comprise non seulement comme un constat de la déchristianisation, partagé dès le début du siècle (notamment par des ecclésiastiques), mais aussi comme une critique de la religiosité. »
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La citation complète de L'Insensé est la suivante :
« Dieu est mort ! Dieu reste mort ! Et c'est nous qui l'avons tué ! Comment nous consoler, nous les meurtriers des meurtriers ? Ce que le monde a possédé jusqu'à présent de plus sacré et de plus puissant a perdu son sang sous notre couteau. — Qui nous lavera de ce sang ? Avec quelle eau pourrions-nous nous purifier ? Quelles expiations, quels jeux sacrés serons-nous forcés d'inventer ? La grandeur de cet acte n'est-elle pas trop grande pour nous ? Ne sommes-nous pas forcés de devenir nous-mêmes des dieux simplement — ne fût-ce que pour paraître dignes d'eux ? »
— Le Gai Savoir, Livre troisième, 125.
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« En renonçant à la foi chrétienne, on se dépouille du droit à la morale chrétienne. Celle-ci ne va absolument pas de soi (…). Le christianisme est un système, une vision des choses totale et où tout se tient. Si l'on en soustrait un concept fondamental, la foi en Dieu, on brise également le tout du même coup : il ne vous reste plus rien qui ait de la nécessité. »
— Le Crépuscule des idoles, Incursions d'un inactuel, §5.
« Nietzsche pensait que la majorité des hommes ne voient pas (ou refusent simplement d'admettre) cette « mort de Dieu », et ce à cause de l'anxiété qui en découle. La Mort de Dieu commençant à devenir largement reconnue, le désespoir croît et le nihilisme gagne du terrain, accompagné de la croyance en une volonté humaine comme loi en tant que telle — tout est permis si votre volonté le demande. Ceci est en partie la raison qui a mené Nietzsche à comprendre le christianisme comme nihiliste. Pour Nietzsche, le nihilisme est la conséquence de n'importe quel système philosophique idéaliste, car tous les idéalismes souffrent de la même faiblesse que la morale chrétienne — on n'y retrouve aucune fondation sur laquelle bâtir. Il se décrit donc comme un « "homme souterrain" en plein travail, qui creuse tunnels et galeries et qui sape ». »
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« C'est donc en 1882 qu'on trouve pour la première fois sous la plume de Nietzsche l'expression « la mort de Dieu ». D'autres auteurs après lui ont abordé cette thématique. Ainsi dans son livre majeur Les Formes élémentaires de la vie religieuse, Émile Durkheim (1858-1917), sociologue français, parle, trente ans après Nietzsche, de la mort des dieux. Dans la conclusion, il écrit :
« Les anciens dieux vieillissent ou meurent, et d’autres ne sont pas nés. »
Avec cette phrase, Durkheim fait référence à la crise morale que traverse la culture occidentale, la même crise à laquelle Nietzsche fait allusion. Il s'agit en effet de la chute du christianisme comme religion de l'occident et de la chute de la morale, la métaphysique, et les normes chrétiennes. Cette situation expose la société à un sentiment plus aigu d'anomie, ou de nihilisme, dans lequel « les règles traditionnelles ont perdu leur autorité ». »
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Dans Les Mots et les choses, Michel Foucault reprend l'idée nietzschéenne de la mort de Dieu et l'utilise pour parler de la mort de l'homme :
« Plus que la mort de Dieu, ou plutôt dans le sillage de cette mort selon une corrélation profonde avec elle, ce qu'annonce la pensée de Nietzsche, c'est la fin de son meurtrier ; c'est l'éclatement du visage de l'homme dans le rire, et le retour des masques, c'est la dispersion de la profonde coulée du temps par laquelle il se sentait porté et dont il soupçonnait la pression dans l'être même des choses ; c'est l'identité du Retour du Même et de l'absolue dispersion de l'homme »
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(Minutage : 1:50)
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Pensez à activer les sous-titres français !
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brenya01 · 2 years
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Vivez chaque instant de votre vie avec passion et enthousiasme jusqu’à ce que vous atteignez votre objectif… #BS3 #sagesse #apophtegme #brenya_sonabo https://www.instagram.com/p/CgT8PIDDn08/?igshid=NGJjMDIxMWI=
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legitime-demence · 6 years
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« On disait à son propos qu’elle avait habité pendant soixante ans sur la rive du fleuve, mais qu’elle ne s’était jamais penchée pour le voir. »
Apophtegme des Pères du désert.
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lounesdarbois · 3 years
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Un frère interrogea abba Poemen, disant : « Des frères habitent avec moi. Veux-tu que je leur commande? » Le vieillard lui dit : « Non, mais fais d'abord le travail et, s'ils veulent subsister, ils s'occuperont d'eux-mêmes. » Le frère lui dit « Mais ce sont eux-mêmes, Père, qui désirent que je leur commande » Le vieillard lui dit « Non, mais deviens leur modèle, non leur législateur. »
Apophtegmes, Poemen, 188
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paradisier · 3 years
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La Règle
« Un frère, étant venu séjourner chez un solitaire, dit à son hôte en le quittant: Pardonnez-moi, Père, car j’ai interrompu l’observance de votre règle. Mais l’ermite lui répondit: Ma Règle, c’est de vous accorder l’hospitalité et de vous laisser partir en paix ». Verba Seniorum, Apophtegmes des Pères du désert – IVème S.
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I. DÉFINITION
Pour définir le thème je vais devoir le comparer à un genre littéraire qui se prête davantage à l'analyse, celui des dernières paroles ou « Ultima verba ». Qu'ils soient romantiques comme Victor Hugo ou humoristiques comme Oscar Wilde, l'histoire a retenu de nombreux apophtegmes précédant la mort et on en retrouve également dans la fiction avec Cyrano de Bergerac dans la pièce éponyme d'Edmond Rostand, Charles Foster Kane dans Citizen Kane d'Orson Welles ou encore Roy Batty dans Blade Runner de Ridley Scott.
Mais plutôt que d'analyser les paroles qui précèdent la mort, ce dossier va davantage s'intéresser aux gestes qui précèdent la mort, du lien qui existe entre cette ultime action et l'expression d'un dernier sentiment. Il s'agit également de lier ce thème avec le cinéma qui est par définition l'art du mouvement, bien que ce dossier soit constitué d'images fixes. Néanmoins, ce geste peut être séparé de plusieurs heures voire jours avant la mort en question, ce n'est pas aussi rigide.
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plumedepoete · 5 years
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Sur mon bureau des livres et des carnets incarnés. J’écoute Marylin Manson dans la pénombre de mes apophtegmes. Une femme entre deux bras tatoués tu l’entoures et je t’écris. Je justifie le texte, « les blagues » scellées ? Tes yeux-lentilles sur le béton nu. Ton noir à lèvres noir. Cette blancheur déchirée que j’envoie à un éditeur, comme du lait. C’est le coma de la Grande Croix au loin. Tes cheveux rouges et la vierge Marie sur le véhicule de la batterie. Tu t’endors sur mes genoux une étoile au ciel. Des lampions dans les coins et un cracheur de feux, ta combinaison de cuir. Tu danses avec le personnage de Big Fish. Des drapeaux noirs et une horde de femmes applaudissent le passage de la voiture royale. La Première Dame t’assassine et pleure. C’est le coma complet, le coma blanc. Un homme court derrière la voiture. Du maquillage pour la Nuit de l’Année. Le gourou au bâton. C’est la fin de toutes choses. Donner un titre au Noir. La poésie comme une coulée de lave ; je ne regarderai plus tes yeux ; femme-feu dans la caravane. La petite fille retire son bandeau et te désigne derrière les murs. Ta souffrance comme un flot de nuances. T’embrasser. Lacer ton corset. T’emprisonner dans la cage de poison aux cieux. Tu connais les lunettes noires et coupes le verbe en deux avant de fendre l’âne au drapeau.   ©Banshee
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riguetblogw · 8 years
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JL à l'écoute de ... Guy de SAINT-ROCH
JL à l’écoute de … Guy de SAINT-ROCH
Des mots pour vous
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JL à l’écoute de … Aujourd’hui Guy de SAINT-ROCH 
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1/ Qui êtes-vous ? Quel est votre parcours ?
Guy de SAINT-ROCH
J’ai commencé à écrire le premier mot de la première phrase de mon premier roman (Le cercle vert) précisément le 1er septembre 2012 à 10 h 22.
La première dédicace a eu lieu à la librairie « La Poterne » à BOURGES à partir du 12 décembre 2012 à 12 h 12.
J’aime…
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lescrisdubois-blog · 5 years
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Du harcèlement et du viol.
C’est un atterrissage hasardeux sur le blog d’une *Illustratrice, lectrice, féministe* qui m’a motivé à l'écriture d'un billet sur le harcèlement. J’ai été vigilante « à la vraie signification » de cette infortune et me suis dite que peut-être, devrais-je rédiger quelques mots à ce sujet. J’ai ensuite fait quelques tours sur des pages comme «Paye ta Shnek», «Colère : nom féminin» puis me suis souvenue de tout ces *faits-divers*, des affaires de « libertinage incompris » à celles de viols de masse, puis des histoires que mes amies ou moi avons subit.
J’avais donc un point commun avec les féministes les plus hargneuses : celui d’avoir vécu des mésaventures avec des hommes, dans la rue, dans mon quotidien. Mais à la lecture des différents articles, quelque chose me chagrinait : mes agresseurs n’avaient jamais le profil décrit par ces jeunes femmes.
« [..] les victimes ont souvent du mal à se faire entendre, parce que les puissants sont des hommes (cisgenre blancs et hétéros) protégés par d’autres hommes (cisgenres blancs et hétéros), place de choix dans notre société patriarcale. » 

Je me suis alors, demandée, comment pourrait-elle justifier, qu’un pays comme l’Ukraine, correspondant totalement à cette étiquette de "société patriarcale", présente un taux de viols et de harcèlement extrêmement bas ? Les femmes portent pourtant souvent des vêtements extrêmement courts et sexy.
. Cela m’a interrogée sur la question de la «culture du viol» dans les pays occidentaux, j’ai ainsi découvert que la Suède est le pays européen où se commettent le plus de ces actes : «Le Human Right Service révèle que [..] les viols commis en extérieur ont augmenté de 300% entre 1975 et 2007.» 
Les fils de la lignés de Himinbjorg se seraient-il, tout d’un coup, décidés à maltraiter leurs femmes ? Le hasard a pourtant fait en sorte que c’est à partir de 1977-78 que les réfugiés éthiopiens et somaliens de la guerre de l'Ogaden ont commencé à arriver. 
 Ensuite, ont débarqué des Iraniens, des Irakiens et des Kurdes, fuyant la révolution islamique à Téhéran (1979) et la guerre Iran-Irak (1980-1988).
« Parce qu’il n’est pas normal d’avoir peur de marcher dans la rue ».

Dans une société idéale, il ne serait effectivement pas « normal » d’avoir ce genre de crainte. Pourtant, je ne vois pas en quoi il ne le serait pas aujourd’hui, dans un pays qui s’est livré aux skreal qui, comme tous conquérants, ne réclament que le butin du vainqueur : le ventre des femmes du peuple capitulant. 
Et la majorité des hommes, laissent faire, sans rien dire. Ces pleutres qui font le choix d’oublier leur masculinité, d’abandonner tout ce qu’il y a de grand en eux pour éviter leur mort ou *pire* d’être accusé de racisme, deviennent responsables « différés » de ces abominations.
« Jusqu’à ce que nos hommes réalisent que la mort dans une bataille vaut infiniment mieux que la mort lente de l’extinction raciale, ou que la torture morale de voir nos femmes être souillées, il n’y aura pas d’espoir. »
Nous, les femmes, sommes responsables de ce que deviendront nos petits garçons : couards ou hommes. Comment s’étonner de l’extrême passivité des témoins d’agressions alors qu’on nous enseigne, depuis l’enfance, de ne pas nous défendre, d’aller *répéter à la maîtresse*, de ne pas répondre à la violence par la violence ? Comment vouloir prétendre qu’un homme nous défende si on ne lui a pas appris à se défendre lui même ? 
Si nous inculquions à nos tout petits bouts à ne jamais se laisser faire et que nous les élevions avec pour apophtegme «Nous devons préserver l'existence de notre peuple.. », croyez-vous qu’une fois adulte, ils oublieraient leur sacerdoce chevaleresque en choisissant de livrer leur mère, leurs sœurs & leurs filles à l’ennemi ?
« C’est le devoir de l’homme aryen de traiter les femmes avec chevalerie [..] »
Et nos petites princesses, qu’elles soient plus rebelle que victimes. Apprenons-leur à se défendre, à avoir de la dignité, à aimer la galanterie mais répudier l’irrespect, à aimer les hommes pour ce qu’ils sont et non pour ce que la société les conditionne à devenir : des petits « bourdons ouvriers » vils & obéissants..
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maeiajiatheme · 7 years
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Non seulement le langage, mais toutes les paroles, pour uniques qu’elles paraissent, aussi isolée et inattendue que soit leur apparition, font allusion à une parole perdue.
Maria Zambrano, Apophtegmes
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Il faut indubitablement préférer l’inaction à l’indécision : de l’inaction on n’attend jamais rien, au moins c’est clair, avec l’indécision on est toujours dans l’attente, c’est pire !
http://www.lulu.com/content/livre-%c3%a0-couverture-souple/350-aphorismes-apophtegmes-maximes-sentences-et-autres-consid%c3%a9rations/15655386
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cquadavre-debil · 5 years
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CHAPITRE VI
II
           Ce printemps-là, Eugène Girard, pressé de voir s’activer la pelle mécanique dans l’auberge qu’il n’avait achetée que pour le terrain, avait engagé des hommes afin qu’ils arrachassent les portes des locataires qui refusaient de payer leurs trois derniers mois de loyer – gratuits selon la Régie. L’immeuble se transformait en squat à mesure qu’il se vidait de ses occupants. Malgré de fréquentes coupures d’eau et d’électricité, la fermeture de la chaudière à eau chaude et les murs abattus à coups de masse dès le lever du jour, une poignée de résistants s’accrochaient au bâtiment d’où l’on essayait de les déloger. Le Doc et Nicolas avaient alerté Le Quotidien et Radio-Canada. Ils nous souhaitèrent la bienvenue dans ce qui ne serait bientôt plus qu’une ruine en nous montrant cet article :
 DES CHAMBREURS GAGNE [sic]
LEUR GUERRE
Publié le 31 mars 2012
Douze locataires d’une maison de chambres du centre-ville de Chicoutimi ont réussi à s’entendre avec leur propriétaire pour retarder leur expulsion, qui devait avoir lieu mardi matin.
Les 12 locataires de la maison de chambres de la rue Jacques-Cartier, du centre-ville de Chicoutimi, à Saguenay, qui tentaient d’empêcher leur expulsion mardi matin se sont entendus verbalement lundi après-midi avec leur propriétaire.
Ils ont maintenant jusqu’au 17 avril pour quitter leur chambre. Dès le lendemain, le propriétaire a l’intention de faire dynamiter l’édifice.
Le groupe communautaire Logem’entraide a soutenu les chambreurs tout au long de leur démarche pour éviter l’expulsion. L’aide juridique avait entre autres été mise à contribution pour obtenir une injonction.
Les locataires voulaient d’abord demeurer sur place jusqu’au 30 avril, puisque le premier avis qu’on leur avait envoyé indiquait cette date. Une deuxième lettre leur avait ensuite annoncé qu’ils devaient quitter les lieux le 1er avril.
Le propriétaire a déjà démoli la maison Lévesque, une résidence historique érigée au début des années 1920 sur la rue Racine, qui était située à côté de la maison de chambres que l’on veut maintenant démolir. Il prévoit construire à la place un complexe d’habitation de 20 millions de dollars. L’édifice de 21 étages devrait abriter 300 logements luxueux destinés à des personnes retraitées autonomes.
             Les couteaux rougissaient sur le poêle de la cuisine où discutaient le moustachu à coupe Longueuil et le rappeur à casquette des Expos.
           « Le criss de rapace ! Il nous traite comme des rats !
           – J’ai signé un bail, mais mon appart est réservé pour le 1er mai… Où est-ce que je vais dormir, en attendant ? Je vais quand même pas aller au 21… C’est une piquerie ! La police est toujours rendue là-bas… Il y a une fille qui se prostitue avec sa mère… Il y a déjà eu un meurtre… Ça a brûlé trois fois…
           – Même le feu en veut pas ! ajouta le cyclope.
           – Il reste la Maison d’accueil des sans-abri… »
           Pierre apparut en pantoufles de laine et pyjama de flanelle à six heures du soir.
           « Vous êtes là ! Il me semblait bien que j’avais entendu ton rire, Simon, mais j’étais pas sûr… Qu’est-ce que vous faites ici ?
           – On s’est occupé de tes amis en attendant que tu reviennes ! lança le Doc.
           – On t’a appelé avant de venir, précisai-je, mais la ligne était morte…
           – Bell nous a débranchés !                      
           – On pourrait aller au dépanneur pendant que tu manges.
           – Pourquoi pas ! »
           Il soupa tandis que nous allions chercher deux caisses de Bolduc chez Madame Gagnon. À notre retour, il nous ouvrit la porte de la maison en avalant les dernières bouchées de son spaghetti, toujours en chemise de nuit bleu marine à pois blancs. Je sondai l’abîme du couloir au fond duquel luisait la rouge enseigne de la sortie en me disant que je voyais probablement tout cela pour la dernière fois. À gauche, deux portes disparues. À leur place, deux trous rectangulaires : celui de la chambre qui donnait sur la rue, recouvert d’un drap cloué sur son encadrure en guise de rideau ; l’autre ouvert sur une pièce aussi sombre que vacante. À droite, une porte close. Le bas de l’escalier se perdait dans les murs avec ses rampes de bois fioriturées de bas-reliefs. Nous montâmes au palier central, où la pénombre s’approfondissait en hauteur dans un entre-deux au plafond cathédrale dépourvu de lustre, et tournâmes à gauche afin de rejoindre l’étage où se trouvait la chambre de Pierre. Je remarquai au passage, sans bien les discerner, des graffitis sur les surfaces auparavant intactes et beiges.
           Dans la mansarde où vivait notre ami, le lavabo débordait de vaisselle encrassée ; les assiettes et les ustensiles s’éparpillaient dans la pièce au milieu des feuilles lignées où s’étalaient des mots allemands écrits au stylo d’une main hiéroglyphique. Les murs étaient noircis de phrases au crayon-feutre noir que je n’arrivais pas à déchiffrer puisqu’elles relevaient d’une langue étrangère. Un nom, cependant, revenait de façon récurrente : NATACHA. Sur le sol, près du matelas servant de lit au fébrile admirateur de Nietzsche, s’érigeait une pile de livres accompagnée d’un cartable et d’un dictionnaire bilingue. Notre hôte aménagea un espace où s’asseoir sur le plancher en balayant du pied quelques pages témoignant de son activité, puis s’assit en tailleur là où, depuis plus de soixante-douze heures, il s’étendait non pour dormir, mais pour achever son œuvre.
           Ramassant une feuille parmi ses paperasses, je tombai sur un texte en énormes cursives qui parlait de Marie-Stella et des carrés rouges de 2005.
           « Comment ça va, au boulot ? l’interrogea Simon.
           – Pierre qui roule n’amasse pas mousse… En n’arrêtant jamais, tu es Pierre et, sur cette pierre, Sisyphe ne bâtira pas son église… Je meuble le temps avec de l’argent…. Les boîtes ont des étiquettes, mais ils ont pas encore réussi à me cataloguer… Ils me suspectent d’avoir compris leur manège : les montagnes russes, la grande roue… La roulette russe ! Je me laisserai pas avoir ; je suis ! Leur but est clair comme un filet de hockey… Je file entre les mailles… Le gardien est K.O., le pêcheur est O.K., je me libère de l’hameçon avec un hoquet… »
           On me saura gré de ne transcrire que ce léger aperçu des apophtegmes dont nous fûmes affligés. La perception que Pierre avait de la réalité se fractionnait comme un miroir en d’étranges distorsions réfractives. Il décortiquait chaque expression en jeux de mots, imaginait des liens de causalité où il n’y en avait aucun, accordait une valeur symbolique à tout, élevait n’importe quelle banalité au rang de message, croyait en la toute-puissance de son délire (ses patrons savaient qu’il était un agent double, Natacha lisait dans ses pensées…), avait perdu ses repères au point de confondre le jour et la nuit, voyait dans le démantèlement de son milieu de vie sa propre destruction, une métaphore de son écroulement psychique… Il lui fallut vider quelques bouteilles pour que sa propension aux calembours se dissolve dans un sain abrutissement qui modéra l’enthousiasme de son esprit malade… Le tarissement de ses divagations finit par lui permettre de tenir des propos moins décousus grâce auxquels nous pûmes reconstituer la chronologie des événements qui jalonnèrent les derniers mois de la relation qui l’avait laissé dans un si piteux état.
           C’est ainsi que je pus compléter l’autopsie de son couple.
           Nous venions d’ouvrir la seconde caisse de bières quand un épouvantable vacarme nous précipita dehors pour nous enquérir de ce qui se passait à l’étage d’en face, séparé du nôtre par le vaste espace du palier en contrebas. À cette heure, ce ne pouvait être les ouvriers d’Eugène… De l’autre côté de la maison, un toxicomane frappait la balustrade de la mezzanine à grands coups de hache. Des copeaux de bois revolaient en dessous. Accoutré d’une invraisemblable perruque arc-en-ciel, le punk avait le tour des yeux, le bout du nez et les lèvres maquillés de noir. L’été précédent, la police l’avait intercepté après qu’il se fut juché sur une poutre en haut du pont vert. On le croisait parfois au centre-ville, déguisé en clown pour quêter en jouant de la guitare.
           Nicolas survint pour s’occuper du problème. Montant les marches quatre à quatre, nullement impressionné par le tomahawk du fauteur de troubles, il l’attrapa par le collet, le poussa contre le mur et le houspilla en ces termes :
           « Toi, mon hostie de deux de pique, tu vas te calmer ! J’aurais dû te laisser crever de faim au lieu de te prêter de l’argent… T’es bien chanceux qu’on t’ait accepté ici. Même si le loyer est gratuit, je peux te mettre dehors n’importe quand. Donne-moi ça et prends ton trou. Je le dirai pas deux fois. »
           Le balafré confisqua la hache du bouffon qui alla se terrer dans son coin. Nicolas nous sourit d’un air amusé et descendit vers sa chambre. Avant de retourner dans le fouillis de Pierre, je découvris, partout sur les murs de la pièce adjacente dont la porte avait été arrachée, d’autres inscriptions. J’allumai l’ampoule du plafond de la chambre vide, où avait habité le schizophrène : parmi les signes kabbalistiques et les mots griffonnés au crayon-feutre rouge, dont plusieurs attaquaient Eugène Girard Junior sous forme de blasphèmes et de malédictions, je reconnus le prénom de celle qui obsédait tant notre ami qu’il en était devenu fou.
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brenya01 · 2 years
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«Notre propension à l’abandon est notre plus grand défaut. Pour être sûr de réussir, il faut toujours tenter sa chance une fois de plus...» #BS3 #sagesse #apophtegme #brenya_sonabo https://www.instagram.com/p/CgSeT1QD3mx/?igshid=NGJjMDIxMWI=
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Jeudi 10 & Vendredi 11 Août 2017
Résidence au chantier archéologique de Saint-Saturnin-du-Bois Quelques petits apophtegmes maison 😄: “Une première forme d'écologie dans la sculpture est peut-être de faire de tous les gestes un acte déterminant, d'autant plus s'ils ont impliqué la multitude des corps.” “De l'informe à la forme : mes gestes, les vôtres s'informent.” "Faire sculpture c'est aussi se relationner autrement.“"Le geste est un moment qui inscrit sa mémoire dans sa forme." "De gestes en gestes, sculpture se fait…”
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laligneclaire · 6 years
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apophtegmes
J’ai écrit ces pensées, ces “apophtegmes” avant le 11 septembre 2001, avant que les tours ne s’écroulent, que mes biens, mes rêves ne périclitent, se transformant en mirage, rezzou, pillage et incendie ... Mussa, un ami, préparait le thé, je sortais mon carnet, lui lisais ces phrases, à l’ombre des dunes, sous la voie lactée, au pays des maures ...Au petit matin, des oiseaux sortis d’une cage invisible venaient nous saluer, se posaient à terre en pépiant. Le soleil apparaissait à l’horizon, réchauffant le sable et les pierres; soudain comme par enchantement ils s’envolaient tous ensemble dans un ciel sans nuage. Un profond silence minéral m’enveloppait alors, immobile, je pensais à l’Europe, et aux miens ...
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