#anachronismes
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ANECDOTE | Anachronismes amusants commis par des Ă©crivains cĂ©lĂšbres ✠https://bit.ly/Anachronismes-Litterature Il est quelques amusantes inadvertances, suggestives ou simplement exhilarantes, commises par des Ă©crivains cĂ©lĂšbres : tous y ont passĂ©, mĂȘme les Ă©crivains les plus connus et les plus rĂ©putĂ©s pour leur savoir, Victor Hugo, par exemple
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[r] _ ma no, ma no, ma ni, non Ăš morta, la poesia, su
Man Ray, Paris, mai, 1924 coraggio, editorialisti e notillatori, in rete e fuori, non prendete per forza alla lettera la grigiorosea parola postpoesia: non vâimpauri, campioni. la poesia non defunse, anzi della sua viridescente vis voi siete â Ăš fama â i promoter piĂč scafati e, mi si consenta, fichi. Ăš stagione, tuttavia, che dai vostri castelli vitivinicolmente muniti oscilliate il benigno capoâŠ
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#Alessandro Broggi#anachronismes#anatre di ghiaccio#Andrea Inglese#Andrea Raos#Andrea Zanzotto#antéfixes#Antonio F. Perozzi#attributi#Avventure minime#Bricolages#cambio di paradigma#Carlo Sperduti#cause#Christophe Tarkos#Cia Rinne#conglomerati#Corrado Costa#Daniele Poletti#dépÎts de savoir & de technique#développements#defixiones#Denis Roche#descrizioni in atto#diphasic rumors#Disordini#domande a risposta multipla#dopo la poesia#Dottrine#Drafts
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Dead by daylight but it's a Nes game.
#fanart#myart#dead by daylight#dbd fanart#the trapper#meg thomas#dwight fairfield#nes games#it was my homework for school#make an anachronisme
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Je reviens à mon projet de présenter la plupart de mes 55000 photos (nouveau compte approximatif. On se rapproche du présent !). 2015....
Marseille, en Ă©tĂ©. A la Vieille CharitĂ©, une expo eut lieu : âFutursâ
-Â Laurent Grasso -Â âStudies into the Pastâ
- FrantiĆĄek Kupka - "L'Acier boit n°2âł
- Franz Radziwill - âL'Accident mortel de Karl BuchstĂ€ttersâ
-Â Stanley Cursiter - "Rain on Princess Streetâ
-Â Bernard Boutet de Monvel - "New Yorkâ
#souvenirs#marseille#vieille charité#expo#art moderne#art contemporain#futurs#anachronisme#laurent grasso#grasso#frantisek kupka#kupka#franz radziwill#radziwill#stanley cursiter#cursiter#new-york#parapluie#bernard boutet de monvel#boutet de monvel
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CHAOS IS A LADDER
â Forum en prĂ©paration â
Retrouvez les actualités juste ici
Les faceclaims et personnages sont désormais OUVERTS à la réservation !
rappel : les faceclaims du projet seront tous.te.s HUMAIN.E.S et nous n'autoriserons pas les avatars gĂ©nĂ©rĂ©s par intelligence artificielle. Les personnages devront tous. ĂȘtre reprĂ©sentĂ©s par des acteur.trice.s et/ou des cosplayeur.euse.s. Iels doivent Ă©galement ĂȘtre ĂągĂ©.e.s de 21 ans et plus (et ce, mĂȘme si iels ont jouĂ© dans l'une des deux sĂ©ries tĂ©lĂ©visĂ©es de l'Univers HotD ou GoT). Nous n'autoriserons pas les influenceur.euse.s, pour les mannequins nous ne sommes pas vraiment favorable sauf si iel prĂ©sentent des ressources de type "neutre" ou avec une "vibe mĂ©diĂ©vale", dans le cas contraire nous nous autorisons le droit de refuser pour Ă©viter tout anachronisme au niveau du forum.
n'hĂ©sitez pas Ă checker la liste de fc et/ou films et sĂ©ries pour vous donner un peu d'inspiration : ici (vous pouvez la demander en mp si vous n'ĂȘtes ni sur le discord ni sur le forum PRD)
FC Réservés
Anya Chalotra
Carolina Porqueddu
Charlie Hunnam
Daisy Ridley
David Oakes
Elle Fanning
Elliot Knight
Emma D'Arcy
Fabien Frankel
Hannah Dodd
Henry Cavill
Holliday Grainger
Jordan Renzo
Kieran Burton
Kit Harington
Mahesh Jadu
Millie Brady
Nassim Lyes
Phia Saban
Rosie Huntington-Whiteley
Salma Hayek
Sherouk Farid
Sybilla Deen
Tom Glynn-Carney
Travis Fimmel
Personnages Réservés :
Aalyra Dalt
Aelora Targaryen
Aerion Targaryen
Benjen Stark
Daella Targaryen
Daenerys Targaryen
Daenora Targaryen
Bennifer Duncan Nerbosc
Dyanna Dayne
Irene Solverre
Jocelyn Penrose
Maekar Targaryen
Mariah Martell
Nymeria Martell
Roger Reyne
ShaĂŻra Astre des Mers
Trystan Dayne
Tywald Lannister
Valarr Targaryen
#forum rpg#forumactif#forum francophone#rpg#rpg français#rpg francophone#français#hotd#house of the dragon#game of thrones#grr martin#westeros#faceclaim#avatar rpg
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bref c'est correct (sans plus) comme film si vous arrivez à passer outre les expressions passées date pis l'accent half-assed de valérie lemercier i guess
mon highlight est que victoria sio est vraiment top notch pour la voix chantée, pour vrai !!!
fait que j'suis en train d'Ă©couter Aline (lol) pis j'avais peur que leur accent soit vraiment horrible, mais finalement c'est pas si pire.... jusqu'Ă temps qui s'mettent Ă dire vatican. Ăa d'l'air qu'on dit "vĂątican" ici lmao (we don't)
#y a des anachronisme mais genre... biopic is gonna biopic đ€·đ»ââïž#j'pense que le monde que ça a le plus offensĂ© doit ĂȘtre sa famille Ă elle parce qu'on touche pas Ă Leur CĂ©line(tm) tsĂ©...#overall ça aurait pu ĂȘtre franchement pire que ça đ€·đ»ââïž
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La beauté du geste - Sho Miyake
Symphonie visuelle
Et si, dans l'harmonique syllogisme cinématographique, l'abstraction fusionnait avec l'émotion ? Dans un tel monde, le vétuste embrasserait la fraßche brise, et les fantasmagoriques esprits imaginaires flirteraient avec le réel.
C'est un monde comme celui-ci que ShĆ Miyake tente de tisser dans La beautĂ© du geste, Ă travers l'existence taciturne de Keiko, jeune pugiliste des silences. Valse entre l'archaĂŻque et le moderne, entre la rudesse et l'existence citadine, le film se veut avant tout ĂȘtre un Ă©chappatoire. Ăchappatoire des idĂ©es reçues ; Ă©chappatoire de la duretĂ© du monde. Miyake tisse sa rĂ©demption Ă travers le combat fragile de la jeune Keiko, Ă©nigme incarnĂ©e, paradoxale fusion de douceur et de rigueur, capturĂ©e sous l'Ă©gide d'une camĂ©ra qui discerne sobrement quand caresser l'intime ou effleurer le lointain.
LĂ oĂč d'autres se noieraient dans les tumultes du quotidien, elle trouve sa catharsis dans l'arĂšne d'un gymnase Ă l'Ăąme usĂ©e mais indomptĂ©e. Sa prĂ©sence, illuminĂ©e par un format d'image 1.85 mĂ©ticuleusement orchestrĂ©, lui octroie le plein-pouvoir. Elle murmure plus que mille dialogues.
Dans cet hymne Ă l'expression non-verbale, Miyake infuse chaque goutte de sueur, chaque coup portĂ©, d'une rĂ©sonance qui transcende les frontiĂšres du visible. Keiko ne parle pas, elle agit, son silence s'Ă©levant en une mĂ©lodie aux timbres profonds. La pellicule, elle-mĂȘme un anachronisme, souligne le tout avec un grain qui caresse chaque texture, chaque imperfection, laissant Ă notre seul regard toute la libertĂ© de constater la beautĂ© du geste.
La partition finale de Keiko, qui atteint son apogĂ©e en plein air dans le crĂ©puscule urbain, est une ode Ă la libĂ©ration et Ă la rĂ©conciliation intĂ©rieure. L'espoir se mĂ©tamorphose, en un twist narratif presque sibyllin, en une rĂ©alisation tangible, Ă©rigeant ce film en piĂšce maĂźtresse, Ă la fois tĂ©moin du geste si cher Ă Marcel Mauss, et Ă©tude sur la rĂ©silience et la conquĂȘte de l'espace personnel dans un monde souvent suffocant.
Le film bouscule et interroge, oscille entre le lyrique et le prosaĂŻque. Miyake n'a pas peur de plonger dans les abysses de l'Ăąme humaine, mĂȘlant rĂ©alitĂ© et fiction en une toile complexe mais authentique. Il offre un commentaire tacite mais puissant sur la condition fĂ©minine, notamment au Japon, incarnĂ©e par une Keiko aux prises avec des prĂ©jugĂ©s sociĂ©taux et des limites personnelles. En calquant les gestes de Keiko au bitume tĂ©nĂ©breux d'immeubles dĂ©saffectĂ©s, La beautĂ© du geste se prĂȘte ainsi aux traits de poĂšme cinĂ©matographique, comme une toile en mouvement oĂč chaque coup est un trait de pinceau, chaque regard une couleur, chaque silence une texture.
En ce sens, l'on pourrait affirmer sans l'ombre d'un doute que c'est lĂ toute la quintessence de ce que peut et doit ĂȘtre le cinĂ©ma : une fenĂȘtre Ă©carquillĂ©e sur des univers inondĂ©s, tant introspectifs qu'extĂ©rieurs, oĂč chaque image Ă©grĂšne les silences de l'inexplorĂ©, oĂč chaque sĂ©quence dĂ©voile les couleurs de l'inconnu. Une ouverture vers des mondes inexplorĂ©s.
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Astrologie - Anachronisme et Psychologie
La joconde et lâastrologie ww.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/une-histoire-de/heurs-et-malheurs-de-l-anachronisme-6019768 En faisant de la peinture, jâaime Ă©couter des propos sur la peinture ; je plonge alors dans un circuit pictural entre ouĂŻe et vision. Je ne pousse pas lâexpĂ©rience Ă goĂ»ter mes solvants, du thĂ© fait aussi bien lâaffaire ! Jâai Ă©tĂ© particuliĂšrement troublĂ©e lors deâŠ
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#Astrologie#daniel arasse#histoire de peinture#la joconde#Leonard de Vinci#Psychanalyse#Psychologie#Renaissance#vinci
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petite analyse de La Folie des Grandeurs au fur et Ă mesure :
Dans Ruy Blas, Salluste est exilĂ© pour avoir refusĂ© de reconnaĂźtre un enfant qu'il a fait Ă une servante de la reine. Dans La Folie des Grandeurs, il n'a pas fait cet enfant mais est prĂȘt Ă le reconnaĂźtre ("je reconnais mes torts, mes enfants, ceux des autres, les vĂŽtres si vous voulez") et est exilĂ© de toute façon.
Yves Montand. Ce film est à tout jamais entaché par le fait que ma trÚs vieille prof d'allemand nous a dit un jour en cours que c'était le sexyman français des filles de sa génération en allemagne de l'ouest.
Tout est marrant quand on y met Louis de FunÚs. J'aime bien les anachronismes aussi, tel que "paf paf paf ! plein d'accidents de chasse, et me voilà roi !" "oui sans compter que comme ça on évite la guerre de succession d'Espagne !"
dans Ruy Blas, CĂ©sar refuse de se mĂȘler de l'histoire car le plan repose sur le fait d'entacher l'honneur d'une dame innocente. Dans La Folie des Grandeurs il refuse de s'en mĂȘler parce que c'est un plan foireux.
Venantino Venantini ! AprÚs des années à regarder le film en me demandant lequel des grands d'Espagne il était, je l'ai enfin repéré ! C'est un des conspirateurs du début, pas un de ceux du milieu, ce qui explique que je ne l'ai pas repéré plus tÎt. C'est aussi un tueur à gage dans Les Tontons Flingueurs pour ceux qui se demandent pourquoi je le cherchais.
Blaze qui se plaint que le type qui le prĂ©sente Ă la cour est en disgrĂące, comme s'il avait la moindre chance d'ĂȘtre prĂ©sentĂ© Ă la cour sans Salluste.
La musique de Polnareff.
Je sais c'est pas vraiment une analyse.
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MON CRIME - Vingt ans aprĂšs 8 Femmes, François Ozon renoue avec ce genre qui avait fait son succĂšs, Ă savoir une comĂ©die au style trĂšs thĂ©Ăątral portĂ© par de nombreux interprĂštes. Son casting trĂšs riche (Huppert, Luchini, Boon, Dussollier) sâappuie essentiellment sur les Ă©paules dâun duo de jeunes actrices encore peu connues, mais pleines de talent et donc dâavenir : Rebecca Marder et Nadia Tereszkiewicz.
Elles sâavĂšrent drĂŽlement espiĂšgles et sâadaptent parfaitement au rythme atypique du rĂ©cit concoctĂ© par le rĂ©alisateur. On est pourtant surpris au dĂ©but par le phrasĂ© thĂ©Ăątral adoptĂ© par les actrices, nâayant plus lâhabitude de voir ce genre de dialogues au cinĂ©ma ces derniĂšres annĂ©es. TrĂšs vite, on sâadapte et on apprĂ©cie.Â
En seconds rĂŽles, Fabrice Luchini et Isabelle Huppert sont particuliĂšrement convaincants. Surtout cette derniĂšre qui excelle dans un rĂŽle totalement excentrique, qui prouve que son talent sâadapte si bien Ă la comĂ©die, et surtout au cinĂ©ma de Ozon.Â
il y a de nombreux passages du film, qui font penser à un Woody Allen, en forme, que ce soit les dialogues, les costumes du Paris d'Avant guerre, la musique, les cadrages ou autre plans américains
La thĂ©matique fĂ©ministe est traitĂ©e avec un anachronisme surprenant mais avec une jolie ironie. Au final, le long-mĂ©trage sâavĂšre trĂšs agrĂ©able Ă suivre avec son beau casting, son scĂ©nario malicieux et son style inimitable !
NOTE 15/20 - On aurait aimĂ© un feu dâartifice final plus Ă©clatant, mais lâimpression de fable scintillante demeure. Â
Sans ĂȘtre militant, le film saisit avec finesse lâĂšre du temps, en lâaffublant des dessous froufroutants de la France des annĂ©es 1930. Lâexercice de cinĂ©ma est bien tournĂ©, maĂźtrisĂ©, aussi lĂ©ger que grave. Avec cette petite touche de roublardise qui emporte lâadhĂ©sion des spectateurs.
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âCette enfant est un gĂ©nie !â: Mademoiselle Mozart de YĂŽji Fukuyama
« Mademoiselle MozartâŠÂ » avais-je lu sur Twitter, intriguĂ©e, dĂ©but janvier. Ayant la tĂȘte dans dâautres mangas, dâautres sorties, je lâavais occultĂ© jusquâĂ le rencontrer de nouveau en librairie. Non seulement je trouvais le titre intrigant, mais en plus il y avait cette couverture que je trouvais tout aussi intrigante. Jâai tout de suite beaucoup aimĂ© ce personnage Ă lâair un peu pantois, dont on a su capturer lâinstant de la surprise. Pour autant, je nâachĂšte pas car il faut savoir ĂȘtre raisonnable. Les jours passent, jây pense et jây repense encore. Au diable lâavarice, je me prĂ©cipite en librairie pour acheter et enfin dĂ©couvrir ce qui se cache derriĂšre ce « Mademoiselle Mozart ».
Et si Mozart avait Ă©tĂ© une femme ? Câest avec cette idĂ©e en tĂȘte que YĂŽji Fukuyama se lance ici dans une biographie imaginaire du cĂ©lĂšbre virtuose-compositeur Mozart. Devant le prodigieux talent de sa benjamine, Ălisabeth, LĂ©opold Mozart dĂ©cide de faire dâelle Wolfgang Amadeus Mozart. Les mĆurs du XVIIIe siĂšcle ne permettant pas au gĂ©nie fĂ©minin dâĂȘtre reconnu Ă sa juste valeur. DĂ©sormais jeune homme, Mozart est dĂ©jĂ extraordinairement populaire Ă Vienne, aussi bien auprĂšs de lâempereur Joseph II quâauprĂšs des femmes et des hommes. Mais Mozart doit garder une distance afin que son secret demeure. Pourtant, celui-ci est rapidement dĂ©couvert par le compositeur de la cour, Antonio Salieri. De plus, Mozart sâĂ©prend de la jeune Constance⊠Quâadviendra-t-il de son secret ? Quâadviendra-t-il de Wolfgang Amadeus Mozart ?
Mademoiselle Mozart est un manga de YĂŽji Fukuyama publiĂ© entre 1989 et 1990 dans les pages du magazine Morning. Rencontrant un formidable succĂšs, le manga est adaptĂ© en comĂ©die musicale en 1991 par la compagnie thĂ©Ăątrale Ongakuza puis en 2021 par la Toho. BĂ©nĂ©ficiant de quatre Ă©ditions, câest la derniĂšre en date quâont choisie les Ă©ditions Atelier Akatombo pour publier le manga en France. Mademoiselle Mozart est disponible en librairie pour un prix de 10,80âŹ.
Comme mentionnĂ© plus haut, Mademoiselle Mozart est une biographie imaginaire. Le terme de « biographie imaginaire » est paradoxal. La « biographie » implique de restituer des faits historiques rĂ©els, câest un travail dâhistorien, de scientifique. Tandis que lâ « imaginaire » implique la fiction, le travail dâun artiste. Câest un genre littĂ©raire que jâaime beaucoup car il permet de raconter dâune nouvelle maniĂšre une histoire que lâon connaĂźt dĂ©jĂ . Il permet aux auteurs, autrices, mangakas, de prendre des libertĂ©s sur le rĂ©el, de le tordre, dâen faire ce quâon veut afin dâen ressortir une fiction Ă part entiĂšre, un vĂ©ritable travail dâartiste. On peut citer Innocent, Le Requiem du Roi des Roses ou encore Miss Hokusai. On peut aussi citer La Rose de Versailles, Thermae Romae ou Sakuran, qui relatent les vies de personnages fictifs afin de faire parler lâĂ©poque dans laquelle ils sont inscrits. Si jâaime la biographie imaginaire, câest aussi parce que câest un genre qui, en introduisant de la fiction dans le rĂ©el, autorise le manque de rigueur, les petits anachronismes afin de nous plonger dans une pĂ©riode historique fantasmĂ©e, afin de nous faire rĂȘver. La biographie imaginaire est aussi intĂ©ressante car Ă travers son propre paradoxe, elle fait aussi ressortir celui du personnage biographĂ©. En choisissant Mozart, YĂŽji Fukuyama fait un choix intĂ©ressant. On connaĂźt tous Mozart: un jeune prodige Ă lâoreille absolue qui se produit dĂšs son plus jeune Ăąge un peu partout en Europe, qui compose nombre dâopĂ©ras que lâon joue encore, et pour finalement connaĂźtre une mort mystĂ©rieuse Ă seulement 35 ans. Mozart est dĂ©jĂ un personnage extraordinaire. LâidĂ©e de lâimaginer comme ayant Ă©tĂ© une femme renforce dâautant plus ce cĂŽtĂ© extraordinaire, hors-normes. Cette idĂ©e permet de rendre le rĂ©cit (fictif) de sa vie encore plus passionnant que celui quâon lui connaĂźt dĂ©jĂ . GrĂące Ă ce nouvel Ă©lĂ©ment surprenant, jâai dĂ©vorĂ© le manga. Jâavais constamment envie de savoir la suite. Que va faire Mozart ? Comment va-t-il sâen sortir ? Va-t-il rĂ©ussir Ă garder son secret ? Comment est-ce que le mangaka va raconter son mariage ? Puis sa paternitĂ© ? Bien sĂ»r, le mangaka fait intervenir divers personnages de la vie de Mozart dâune maniĂšre diffĂ©rente Ă celle de la rĂ©alitĂ© historique, dont ses assistants, dont Antonio Salieri. Pour YĂŽji Fukuyama, la vie de Mozart est un terrain de jeu aux multiples possibles, et pour nous, lecteurs et lectrices, un jeu auquel il est passionnant dâassister.
Contrairement Ă plusieurs des autres mangas mentionnĂ©s plus haut, YĂŽji Fukuyama opte pour un ton plutĂŽt comique pour raconter la vie de Mozart. Ce ton un peu badin est tout Ă fait Ă lâimage du personnage principal. Ce Mozart est excentrique, grossier aussi bien dans ses actes que dans ses paroles (particuliĂšrement dans ses blagues scato), et nâa aucun filtre. On retrouve le caractĂšre comique du manga dans le trait du mangaka. Il est lĂ©ger, simple, clair et trĂšs expressif. Ces qualitĂ©s se reflĂštent aussi dans le dĂ©coupage des planches. Quoique YĂŽji Fukuyama nous surprend avec des formes, agencements et superpositions de cases venant casser le cĂŽtĂ© parfois presque trop simple de sa narration. Ces quelques moments viennent rythmer le rĂ©cit, empĂȘchant lâennui de se faufiler entre les cases, et permettent de mettre en exergue divers passages importants de la vie de ce Mozart. Peut-ĂȘtre Ă lâimage des compositions du virtuose qui ne laissent aucune place Ă la routine et qui arrivent Ă constamment surprendre en leur sein mĂȘme ?
Gauche: ChassĂ©-croisĂ© de cases. Mozart sâĂ©loigne dans son fiacre tandis que Salieri reste, enragĂ©.
Droite: Que tâarrive-t-il Mozart ? OĂč vas-tu ?
Jâai beaucoup aimĂ© le Mozart de Mademoiselle Mozart, jâai aimĂ© la dualitĂ© des genres dans ce personnage. Ici, Mozart est une femme ayant grandi comme un homme. Elle ne correspond absolument pas Ă ce quâon attend dâune jeune fille de son Ă©poque, mais elle ne correspond pas non plus aux critĂšres que lâon attend dâune jeune fille Ă lâĂ©poque du manga. Comme Ă©voquĂ© plus haut, Mozart est excentrique et grossiĂšre, complĂštement naturelle, sans aucun filtre. Lâexact opposĂ© de ce que peut attendre la sociĂ©tĂ© dâune jeune fille. Mademoiselle Mozart ne se plie jamais aux rĂŽles de genre. Bien sĂ»r, câest sa condition dâhomme qui lui permet ça dans le rĂ©cit. MalgrĂ© tout, ce personnage est une vĂ©ritable bouffĂ©e dâair frais. Plus tard dans le rĂ©cit, une bascule sâopĂšre. Alors quâon pense Ă utiliser la dichotomie homme/femme pour Mademoiselle Mozart, il devient peut-ĂȘtre plus exact que celle-ci sâarticule autour du genre et du « non-genre ». Ăvidemment, le talent et la personnalitĂ© de Mozart transcendent le genre, masculin ou fĂ©minin, mais ses amours aussi. Iel (sortons les pronoms appropriĂ©s !) est autant amoureux.se de Constance quâiel nâest pas insensible aux avances de Salieri. Mademoiselle Mozart nâest ni homme ni femme, peut-ĂȘtre les deux Ă la fois, iel est autant Wolfgang quâĂlisabeth, iel est juste Mozart. Cependant, YĂŽji Fukuyama nâamorce aucune rĂ©flexion dans ce sens, et ne cherche pas du tout Ă se montrer engagĂ©. Jâai trouvĂ© ce cĂŽtĂ© accidentellement (?) queer, impulsif et spontanĂ©, intĂ©ressant et trĂšs amusant. Mozart en est dâautant plus Ă©nigmatique, insaisissable.
Pour Ă©voquer quelques mots sur lâobjet, câest un manga que je trouve trĂšs rĂ©ussi. Si la quatriĂšme de couverture mĂ©rite sĂ»rement un rĂ©sumĂ©, la maquette est plutĂŽt rĂ©ussie, sans aucune fioriture. Le rouge de la jaquette est beau, câest ce quâaurait mĂ©ritĂ© Yasha chez Panini. La couverture du livre est lĂ©gĂšrement plastifiĂ©e, ce qui mâa Ă©tĂ© agrĂ©able en lisant ce petit pavĂ© de plus de 500 pages. Oui, je fais partie des gens qui lisent sans jaquette. Le papier est bien blanc, peu transparent, Ă©pais, les noirs sont profonds, aucun moirage. Je suis aussi trĂšs contente du format 12x18, idĂ©al pour le dessin et le dĂ©coupage assez simples de YĂŽji Fukuyama. Je suis prĂȘte Ă parier quâil aurait Ă©tĂ© en grand format chez dâautres Ă©diteurs. Enfin, Ă©videmment, son prix est imbattable: 10,80⏠pour 500 pages dont une couleur. Avec un tel rapport qualitĂ© prix, ce livre me fait beaucoup penser Ă ce que propose lâĂ©diteur italien J-POP. Mademoiselle Mozart est donc une trĂšs bonne surprise sur tous les plans.
Pour conclure, Mademoiselle Mozart est un manga surprenant malgrĂ© son apparente lĂ©gĂšretĂ©. Il mâa passionnĂ©, il mâa fait rire, et surtout, il mâa fait dĂ©couvrir Mozart dâune façon unique en son genre. Bien sĂ»r, je connaissais Mozart, mais de loin uniquement. Câest aussi un manga qui fait preuve dâune grande inventivitĂ© mĂȘme avec ses nombreuses ressemblances avec un certain film sorti en 1984. Ayant enfin dĂ©couvert ce qui se cachait derriĂšre ce « Mademoiselle Mozart », jâespĂšre et je pense mâen souvenir pendant longtemps tellement je ressors de ma lecture avec le sentiment dâavoir passĂ© un bon moment. Par ailleurs, YĂŽji Fukuyama est lâauteur dâun manga nommĂ© Don Giovanni, une adaptation de lâopĂ©ra du mĂȘme nom. Comme nous avons eu la chance quâil soit publiĂ© en France, je devrais probablement me pencher dessus trĂšs bientĂŽtâŠ
Câest tout pour moi aujourdâhui. JâespĂšre que cet article vous a plu et quâil vous a donnĂ© envie de lire Ă votre tour Mademoiselle Mozart. Dans tous les cas, merci beaucoup de mâavoir lu jusquâau bout. Comme dâhabitude, on se retrouve sur Twitter, mais aussi sur ko-fi oĂč vous pouvez faire don Ă partir dâun euro ou acheter un super marque-page Ă 4âŹ, frais de port inclus, pour soutenir le financement dâun futur site La Mangasserie ! Des bisous !
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Anachronisme / Fashion BTS from Guillaume Reynaudo on Vimeo.
Video I directed for Normal Magazine during the shooting of Laurent Hini.
Photos & AD: @laurenthini Video & editing: Guillaume Reynaudo Ăquipe Normal Magazine: Guillaume Rogez, Philippe GuĂ©don et Sisi Senuchki Stylisme : @etiennejeanson Models: @_ineslp_ @willo_marchais @adeline_lopiccolo @alina_nebula @tom_migne @anxthony_p MUA: @marie_milian @laetitia_majer Hair: @karmen_sefer Assistantes photo : @louengelphotos @gloria_travels Special thanks to: @leturkphotographies
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45 jaar geleden: Boudewijn De Groot in Dilbeek
In het najaar van 1979 heb ik Boudewijn De Groot geĂŻnterviewd in het Cultureel Centrum van Dilbeek. Ik wilde ik het daarbij vooral hebben over zijn werk van tien jaar eerder. En dat zinde Boudewijn niet. In de titel van het interview âik voel mezelf zeker geen anachronismeâ vind je die weerzin nog terug. Toch heb ik ook een positieve herinnering aan het gesprek en wel om deze reden: Boudewijn wasâŠ
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Ludwig Tieck - Sternbald Le Peintre voyageur
Ludwig Tieck - Sternbald Le Peintre voyageur: Franz Sternbalds Wirrungen de Ludwig Tieck (1773-1853), publiĂ© en 1798, est un roman de formation dont lâaction se situe au dĂ©but du 16e siĂšcle, Ă cette Ă©poque charniĂšre oĂč lâHumanisme et la Renaissance, nĂ©s en Italie, se propagent au reste de lâEurope. Sternbald travaille depuis lâĂąge de dix ans dans lâatelier dâAlbrecht DĂŒrer. Sa vĂ©nĂ©ration quasi filiale pour le maĂźtre de Nuremberg nâĂ©tanche en rien sa soif de voyages. ConformĂ©ment Ă la coutume qui veut que les apprentis quittent leur ville ou leur pays pour perfectionner leur art Ă lâĂ©tranger , Sternbald nâa quâune idĂ©e en tĂȘte : se rendre en Italie (via la Flandre et lâAlsace), sâimprĂ©gner des Ćuvres de la Renaissance italienne et devenir Ă son tour un grand peintre. Son pĂšlerinage vers le Sud correspond Ă un lent processus dâinitiation et de maturation qui le conduira de sa Franconie natale Ă la Ville Ă©ternelle, de lâinnocence Ă lâexpĂ©rience. Chemin faisant, notre naĂŻf hĂ©ros sâinstruit auprĂšs de personnages de conditions, de milieux et dâĂąges divers. Ces artistes, poĂštes, ermites, nĂ©gociants, aventuriers, compagnons de route, nobles dames ou simples filles de ferme lui servent tour Ă tour de passeurs, de modĂšles ou de repoussoirs et lui ouvrent, chacun Ă sa façon, des horizons nouveaux. Ă la quĂȘte esthĂ©tique, moteur premier du voyage, sâen ajouteront trois autres : une quĂȘte amoureuseâ; une quĂȘte paternelle (car Sternbald dĂ©couvre que les paysans qui lâont Ă©levĂ© ne sont pas ses parents), et enfin une quĂȘte identitaire qui les complĂšte et les englobe toutes. AssurĂ©ment, le regard que porte Ludwig Tieck sur ce dĂ©but du 16e siĂšcle nâest pas celui dâun historien soucieux de vraisemblance mais celui dâun jeune Ă©crivain influencĂ© par les idĂ©es de son temps . Ce contemporain des frĂšres Schlegel, des Schelling, de Novalis est certes peu connu aujourdâhui, si ce nâest pour ses contes ; il nâen demeure pas moins lâun des fondateurs du Romantisme allemand. Les charmants anachronismes de son Bildungsroman sâen font ici lâĂ©cho. Le sentiment de la nature, la beautĂ© sublime, quasi religieuse, des paysages occupent une place prĂ©pondĂ©rante dans la quĂȘte esthĂ©tique du hĂ©ros. On dĂ©tecte Ă©galement chez lui, tout comme chez dâautres figures dâartistes (son ami Sebastian et ainsi que les personnages de DĂŒrer et Lukas de Leyde), une convergence entre lâamour de lâart et lâamour de la patrie qui prĂ©figure le nationalisme cher au Romantisme naissant . Quant Ă lâItalie, berceau de lâAntiquitĂ© renaissante, elle apparaĂźt surtout ici comme le pays de lâĂ©ternel printemps que chante Mignon dans le Wilhelm Meister de Goethe (1796) â un paradis terrestre oĂč rĂšgnent librement les plaisirs et lâamour . Paradoxalement, la partie consacrĂ©e Ă Florence et Ă Rome, Ă la fin du Livre II, est de loin la plus brĂšve. Le rĂ©cit, pris dans un tourbillon de rebondissements toujours plus arbitraires, sâemballe, mais tourne court. Pourquoi un dĂ©nouement aussi abruptâ? La rĂ©ponse est Ă chercher du cĂŽtĂ© de Wilhelm Heinrich Wackenroder (1773-98), le grand ami de Tieck, auteur des Ăpanchements dâun moine ami des Arts (1797). NĂ©s la mĂȘme annĂ©e et Ă©levĂ©s ensemble, ces «âjumeaux dâĂ©lectionâ» vivaient dans une telle complicitĂ© intellectuelle et crĂ©atrice, leurs Ă©critures Ă©taient Ă tel point imbriquĂ©es, quâil est difficile de distinguer la part de lâun dans lâĆuvre de lâautre. Or, en 1798, lâinconcevable se produisit : alors que Tieck sâapprĂȘtait Ă entamer la troisiĂšme partie de son roman, Wackenroder mourut subitement de la typhoĂŻde, Ă lâĂąge de 25 ans. Sa disparition fut un tel choc pour Tieck quâil nâeut plus la force de reprendre son rĂ©cit et abandonna son Ćuvre. En 1843, dans une prĂ©face Ă une nouvelle Ă©dition, il Ă©baucha rapidement les Ă©vĂ©nements du Livre III qui devaient ramener Sternbald au pays natal, mais le projet ne fut jamais mis Ă exĂ©cution et le roman demeure Ă ce jour inachevĂ©. TĂ©lĂ©chargements : ePUB - PDF - HTML - DOC/ODT Read the full article
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Rosalie LamorliĂšre (1768-1848)
Ou celle dont on se souvient majoritairement parce quâelle est un personnage de Lady Oscar.
Riyoko Ikeda, lâautrice de Lady Oscar (Versailles no Bara au Japon), a fait un travail de dingue pour la rĂ©alisation de son manga et les prĂ©faces et postfaces des mangas expliquent certains anachronismes que lâon pardonne aisĂ©ment (Oscar portant un uniforme plutĂŽt napolĂ©onien, par exemple, parce quâelle a eu la documentation trop tard). Cependant, elle a aussi pris de grandes libertĂ©s artistiques pour certains personnages historiques, ce qui est le cas de Rosalie : elle sâest inspirĂ©e de son destin initial, ĂȘtre la derniĂšre servante de Marie-Antoinette, pour lui faire une saga Ă©pique, tragique aussi, et remplaçant avec un autre personnage les Ă©poux Desmoulins (Camille et Lucille), tous les deux guillotinĂ©s en 1794.
La vraie Rosalie LamorliĂšre est trĂšs diffĂ©rente de celle dâIkeda et câest dâelle dont jâai envie de vous parler aujourdâhui.
Rosalie LamorliĂšre, de son nom complet Marie-Rosalie LamorliĂšre, est nĂ©e le 19 mars 1768 Ă Breteuil, dans lâOise. Son pĂšre est cordonnier. Elle est issue dâune fratrie de sept enfants et elle a le malheur de perdre sa mĂšre Ă lâĂąge de douze ans.
Et si lâHistoire retient la modeste Rosalie qui est, Ă lâĂ©poque, Madame tout le monde, câest parce quâelle est la toute derniĂšre servante de Marie-Antoinette.
AprĂšs les massacres qui ont eu lieu dĂ©but septembre 1792 et qui ont vu des horreurs innommables, notamment la mort inique de la pauvre Princesse de Lamballe qui mĂ©riterait son propre article, Rosalie est engagĂ©e par le couple Richard qui est responsable de la Conciergerie, laquelle est une prison pour les personnes qui doivent ĂȘtre jugĂ©es avant dâĂȘtre guillotinĂ©es.
Le 02 aoĂ»t 1793, un peu moins dâun mois aprĂšs que son fils, Louis-Charles (1785-1795), lui ait Ă©tĂ© arrachĂ© pour ĂȘtre Ă©levĂ© en rĂ©volutionnaire, Marie-Antoinette (1755-1793), dite la Veuve Capet depuis le dĂ©cĂšs de Louis XVI (1754-1793), doit dire au revoir Ă sa belle-sĆur Elisabeth (1764-1794) ainsi quâĂ sa fille Marie-ThĂ©rĂšse Charlotte (1778-1851). On lâemmĂšne en effet Ă la Conciergerie dans lâattente de son procĂšs. Rosalie est affectĂ©e Ă son service et doit faire en sorte de « la tenir ». En effet, la reine dĂ©chue est trĂšs malade : elle a des pertes de sang utĂ©rines importantes. Aujourdâhui, on pense quâelle aurait pu souffrir dâun cancer de lâutĂ©rus, dâun fibrome ou, dans une mesure moins dramatique, aurait subi une mĂ©nopause prĂ©coce causĂ©e par les traumatismes quâelle a vĂ©cus, un peu Ă lâinstar de JosĂ©phine de Beauharnais, future ImpĂ©ratrice des Français.
Rosalie sera lâun des anges de Marie-Antoinette durant les soixante-seize jours la sĂ©parant de son exĂ©cution, essayant dâadoucir sa captivitĂ© par des petites attentions.
Elle rapportera Ă©galement dans ses mĂ©moires la vie de lâancienne souveraine durant son enfermement, montrant lâextrĂȘme dĂ©nuement dans lequel elle Ă©tait mais aussi la sympathie quâelle a pu attirer :
« Sa coiffure, depuis son entrĂ©e Ă la Conciergerie, Ă©tait des plus simples. Elle partageait ses cheveux sur le front, aprĂšs y avoir mis un peu de poudre embaumĂ©e. Madame Harel, avec un bout de ruban blanc, les nouait avec force, et puis donnait les deux barbes de ce ruban Ă Madame, qui, les croisant elle-mĂȘme, et les fixa sur le haut de sa tĂȘte, donnait Ă sa chevelure blonde la forme dâun chignon mouvant.
Le 2 aoĂ»t, pendant la nuit, quand la reine arriva du Temple, je remarquai quâon nâavait amenĂ© avec elle aucune espĂšce de hardes, ni de vĂȘtements. Le lendemain, et tous les jours suivants, cette malheureuse princesse demandait du linge, et Madame Richard, craignant de se compromettre, nâosait lui en prĂȘter, ni lui en fournir. Enfin, le municipal Michonis, qui, dans le cĆur, Ă©tait honnĂȘte homme, se transporta au Temple, et le dixiĂšme jour, on apporta du donjon, un paquet, que la reine ouvrit promptement. CâĂ©taient de belles chemises de batiste, des mouchoirs de poche, des fichus, des bas de soie ou de filoselle noirs, un dĂ©shabillĂ© blanc pour le matin, quelques bonnets de nuit, et plusieurs bouts de ruban blanc, de largeurs inĂ©gales.
Le matin, en se levant, elle chaussait de petites pantoufles rabattues, et tous les deux jours, je brossais se jolis souliers noirs de prunelle, dont le talon, dâenviron deux pouces, Ă©tait Ă la Saint-Huberty. Madame Richard me permit de prĂȘter ma petite glace Ă la reine. Je ne lâoffris quâen rougissant. Ce miroir, achetĂ© sur les quais, ne mâavait coĂ»tĂ© que 25 sous dâassignats ! Je crois le voir encore : sa bordure Ă©tait rouge, et des maniĂšres de Chinois Ă©taient peints sur les deux cĂŽtĂ©s. La reine agrĂ©a ce miroir comme une chose dâimportance, et Sa MajestĂ© sâen est servie jusquâau dernier jour. »
Câest elle aussi qui nous rapporte les derniers instants de Marie-Antoinette avant de partir vers lâĂ©chafaud le 16 octobre 1793.
«En entrant dans le cachot, oĂč brĂ»laient deux lumiĂšres, jâaperçus un officier de gendarmerie assis dans lâangle de gauche et, mâĂ©tant approchĂ©e de Madame, je la vis tout habillĂ©e de noir, Ă©tendue sur son lit.
Le visage tournĂ© vers la fenĂȘtre, elle appuyait sa tĂȘte sur sa main. Madame, lui dis-je en tremblant, vous nâavez rien pris hier au soir, et presque rien dans la journĂ©e. Que dĂ©sirez-vous prendre ce matinâ ? La reine versait des larmes en abondance. Elle me rĂ©pondit : Ma fille, je nâai plus besoin de rien, tout est fini pour moi. Je pris la libertĂ© dâajouter : Madame, jâai conservĂ© sur mes fourneaux un bouillon et un vermicelleâ; vous avez besoin de vous soutenir, permettez-moi de vous apporter quelque chose.Â
Les pleurs de la reine redoublĂšrent, et elle me dit : Rosalie, apportez-moi un bouillon. Jâallai le chercherâ; elle se mit sur son sĂ©ant et ne put en avaler que quelques cuillerĂ©esâ; jâatteste devant Dieu que son corps nâa pas reçu dâautre nourriture, et jâeus lieu de me convaincre quâelle perdait tout son sang.Â
Un peu avant le jour dĂ©clarĂ©, un ecclĂ©siastique autorisĂ© par le gouvernement se prĂ©senta chez la reine et lui offrit de lâentendre en confession. Sa MajestĂ©, apprenant de lui-mĂȘme quâil Ă©tait un des curĂ©s de Paris en exercice, comprit quâil avait prĂȘtĂ© serment, et elle refusa son ministĂšre. On parla de cette circonstance dans la maison.Â
Lorsque le jour fut venu, câest-Ă -dire Ă peu prĂšs vers les 8 heures du matin, je retournai chez Madame pour lâaider Ă sâhabiller, ainsi quâelle me lâavait indiquĂ© lorsquâelle prit le peu de bouillon sur son lit. Sa MajestĂ© passa dans la petite ruelle que je laissais ordinairement entre son lit de sangle et la muraille. Elle dĂ©ploya elle-mĂȘme une chemise quâon avait apportĂ©e, probablement en mon absence, et, mâayant fait signe de me tenir devant son lit pour ĂŽter la vue de son corps au gendarme, elle se baissa dans la ruelle et abattit sa robe afin de changer de linge pour la derniĂšre fois. Lâofficier de gendarmerie sâapprocha de nous Ă lâinstant et, se tenant auprĂšs du traversin, regarda changer la princesse. Sa MajestĂ© aussitĂŽt remit son fichu sur ses Ă©paules et, avec une grande douceur, elle dit Ă ce jeune homme : Au nom de lâhonnĂȘtetĂ©, Monsieur, permettez que je change de linge sans tĂ©moin.
â Je ne saurais y consentir, rĂ©pondit brusquement le gendarme : mes ordres portent que je dois avoir lâĆil sur tous vos mouvements.Â
La reine soupira, passa sa derniĂšre chemise avec toutes les prĂ©cautions et toute la modestie possibles, prit pour vĂȘtement non pas sa longue robe de deuil quâelle avait encore devant ses juges, mais le dĂ©shabillĂ© blanc qui lui servait ordinairement de robe du matin et, dĂ©ployant son grand fichu de mousseline, elle le croisa sous le menton.Â
Le trouble que me causait la brutalitĂ© du gendarme ne me permit point de remarquer si la princesse avait encore le mĂ©daillon de Monsieur le dauphin, mais il fut aisĂ© de voir quâelle roulait soigneusement sa pauvre chemise ensanglantĂ©e. Elle la renferma dans une de ses manches comme dans un fourreau, puis elle serra ce linge dans un espace quâelle aperçut entre lâancienne toile Ă papier et la muraille.Â
La veille, sachant quâelle allait paraĂźtre devant le public et devant les juges, elle donna par biensĂ©ance un peu dâĂ©lĂ©vation Ă ses cheveux. Elle ajouta aussi Ă son bonnet de linon, bordĂ© dâune petite garniture plissĂ©e, les deux barbes volantes quâelle conservait dans le cartonâ; et sous ces barbes de deuil elle avait ajustĂ© proprement un crĂȘpe noir, qui lui faisait une jolie coiffure de veuve.Â
Pour aller Ă la mort, elle ne garda que le simple bonnet de linon, sans barbes ni marques de deuilâ; mais, nâayant quâune seule chaussure, elle conserva ses bas noirs et ses souliers de prunelle, quâelle nâavait point dĂ©formĂ©s ni gĂątĂ©s depuis soixante-seize jours quâelle Ă©tait avec nous.
Je la quittai sans oser lui faire des adieux, ni une seule rĂ©vĂ©rence de peur de la compromettre et de lâaffliger. Je mâen allai pleurer dans mon cabinet, et prier Dieu pour elle. »
Marie-Antoinette meurt guillotinĂ©e le 16 octobre 1793 Ă 12h15, place de la RĂ©volution, lâactuelle place de la Concorde.
Rosalie redevient plus ou moins une anonyme.
En 1801, elle met au monde sa fille, Marie-Rosalie (1801-1895) dont le pĂšre, auquel elle nâest pas mariĂ©e, est inconnu.
En 1824, en remerciement de sa bontĂ© pour sa mĂšre, Marie-ThĂ©rĂšse Charlotte, alors duchesse dâAngoulĂȘme, lui verse une pension.
Rosalie meurt le 02 février 1848, à quelques semaines de ses 80 ans.
Elle repose au cimetiÚre du PÚre Lachaise et sa fille a fait graver cette épitaphe en hommage à sa chÚre maman :
La vĂ©ritable Rosalie est bien loin de celle dĂ©peinte par Ikeda mais Ă dire vrai, elle mâest tout aussi attachante.
JâespĂšre que vous lâaurez apprĂ©ciĂ©e autant que moi !
Si toi aussi tu veux en lire plus sur Rosalie, tu peux aller regarder ces sources :
La derniĂšre prison de Marie-Antoinette par Rosalie LamorliĂšre
Rosalie LamorliĂšre, derniĂšre servante de Marie-Antoinette, de Ludovic Miserole
Paul Belaiche-Daninos, Les 76 jours de Marie-Antoinette Ă la conciergerie: La conjuration de lâoeillet
Paul Belaiche-Daninos, Les 76 jours de Marie-Antoinette à la conciergerie: Un procÚs en infamie
image à la une : Marie-Antoinette le matin de son exécution, Tony Robert-Fleury, 1906 (détail)
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Chapter six of Monsters of the Unconscious is here!
Anxiety in charge means things will go great from now on, right? Nothing big will come soon.
On how a Side starts to develop more roles.
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