#aïeule
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elleferrocerium · 1 year ago
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A la lisière
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Souvent
Souvent jamais
Jamais jamais jamais
Marcher marchant comptant comptant les pas deux pas trois pas
Debout.
à la clairière, courir
à la lisière, courir
à la rivière, courir
Souvent, cent pas
Mes pas.
Souvent, mon flow
n'est pas,
est moins
vivant
sans toi.
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hcdahlem · 7 months ago
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Ressacs
Revenant sur un épisode fondateur de la lignée familiale, la présence d'un ancêtre sur le radeau de la Méduse, Clarisse Griffon du Bellay interroge la version officielle de ce drame et son chemin artistique. La mort qui donne la vie.
    En deux mots Et si la vocation de sculptrice de Clarisse Griffon du Bellay était inscrite dans ses gènes? Une hypothèse qui prend corps avec le livre laissé par son ancêtre, passager du radeau de la Méduse. Un voyage entre art et histoire. Ma note ★★★ (bien aimé) Ma chronique «Errance dans un paysage de peau, de chair et d’os» Revenant sur un épisode fondateur de la lignée familiale, la…
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ekman · 22 days ago
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“Sympa mais un peu long”, vous diront les européistes impatients d'arriver les premiers au néant. Peut-être, oui. Mais c'est l'âme millénaire des peuples qui danse ici, qui communie, qui s'entend et se comprend. La Grèce, à sa façon, a montré l'exemple d'une forme de résistance – et non de "résilience" (abandonnons ce vocable très libéral aux marketeurs de Bruxelles et d'ailleurs). Un temps elle a cru à l'argent facile, aux promesses fallacieuses... ça l'arrangeait bien, alors. Puis la faillite, la ruine, la troïka, la crise. Et un peu de soleil à nouveau, au delà des nuages qui assombrirent le sourire du Pirée. Les Grecs écoutent les notes jaillies en cascade du bouzouki et les voilà qui se souviennent et dansent. Comme leurs parents, leurs aïeuls, leurs ancêtres. C'est la vie qui revient, et avec elle l'âme des peuples européens qui sourit à tous ces petits riens très ataviques, souvenirs de l'antique. Prenez-en de la graine, chers concitoyens ! J.-M. M.
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les-cris-des-fendues · 3 months ago
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Joanna Chrobak
"Malgré nos attachements actuels, malgré nos maux, nos souffrances, nos chocs, nos pertes, nos gains, nos joies, le site vers lequel nous nous dirigeons est cette terre de la psyché que les aïeuls habitent, ce lieu où les humains restent tout à la fois divins et dangereux, où les animaux dansent encore, où ce qui a été coupé repousse, et où ce sont les rameaux des arbres les plus vieux qui fleurissent le plus longtemps. La femme cachée qui entretient l’étincelle d’or connaît cet endroit. Elle sait. Et toi aussi."
Clarissa Pinkola Estés - "La danse des grands-mères"
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transparentgentlemenmarker · 2 months ago
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J'ai vu naître tes aïeuls, et l'arbre que tu as planté qui aujourd'hui me sert de béquille. Je ne t'ai pas oublié et toi ❓
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selidren · 5 months ago
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Printemps 1921 - Champs-les-Sims
4/10
Constantin reste strictement très hermétique à tous ces changements sous notre toit, si ce n'est qu'il a commenté positivement la direction que prend notre Noé. Il ronge son frein, mais je me réjouis de pouvoir l'avoir pour moi aussi longtemps. En ce qui concerne l'amour que nous partageons, Constantin s'est toujours montré présent et enthousiaste. Si j'ai bien entendu des réserves sur ses qualités de père, je ne peux me présenter que comme une épouse comblée.
Il semble enfin se préoccuper de ce qu'il se passe en Egypte et étonnamment, espère que les Anglais ratifieront l'indépendance sous peu. Une surprise venant rarement seule, j'ai moi-même pris part à une conversation entre lui et Cléo, où il était question de la souveraineté de Suez. Si Constantin pense que les Anglais rendront Suez au même titre que le reste du pays, Cléo est persuadée du contraire. Je n'ai pas vraiment d'opinion à donner sur le sujet, si ce n'est que je ne suis pas assez renseignée pour le faire, mais notre fille me surprend de jour en jour. Madame Eugénie s'entête à voir en elle une fille frivole, mais elle refuse de voir que c'est sans doute celle qui lit le plus attentivement les journaux, qu'elle passe des heures à enchainer les livres de notre bibliothèques ainsi que les lignes tapées à la machine. J'ai beau rappeler qu'elle a gagné un prix, rien d'y fait. Je crains que son aïeule n'ait pris fait et cause contre elle, et c'est bien dommage, car Cléo est en passe de devenir une jeune fille exceptionnelle. Même son père s'en est rendu compte, vous réaliserez donc ce que cela signifie.
Transcription :
Cléopâtre « Maman ! Papa ! Mais bien sur, ne soyez pas timides je vous en prie ! Devant votre propre fille, vous devriez avoir honte ! Je ne pourrai plus jamais trouver la moindre inspiration après l'horrible souvenir que vous êtes en train de me donner ! »
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beautyinyourbeast · 1 year ago
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˗ˏˋ 🤍 ˎˊ˗
à la déité féroce, je vins d'une candeur liliale / prédestinée à floraître par la graine de la vénusté; / voudrais-je demeurer jeune pousse à la blancheur nivéale / ne guère être constellée des tachetures de la vétusté [...]
🌬🏛🕯☁️🕊🐚
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Portrait of a Lady, 1894 - Vittorio Matteo Corcos.
Window Study, b. 1958 - Serguei Toutounov.
Cloud Study, 1821-1822 - John Constable.
⠈⠂⠄⠄⠂⠁⠁⠂⠄⠄⠂⠁⠁⠂⠄⠄⠂⠁⠈⠂⠄⠄⠂⠁⠁⠂⠄⠄
˗ˏˋ ❤️‍🔥 ˎˊ˗
[...] de mes aïeules, j'en suis les relents que médire il te plaît / amasseuse de sang, toi qui me voulait purificatoire; / guérisseuse au génie divinatoire, j'eus à penser tes maux / jamais assez mais suffisamment pour le saint embrasement / pourfendeur à la langue de glaive, coutumière à panser tes mots / est-ce ainsi, depuis Ève, que les femmes usent de l'onguent.
🔥🌋🩸🗡🌪🌑
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Lying Female Nude (Mythology scene), 1881 - Victor Casimir Zier.
space, 2021 - Evi-gilatio.
Nymphs Dancing to Pan's Flute, 1920 - Joseph Tomanek.
Lacrimosa, 2020 - Nicola Samori.
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aedesluminis · 8 months ago
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Prieur's baptism certificate
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—from Archives départementales de la Côte-d'Or, Série E - État civil, notaires et autres officiers publics et ministériels, Registres paroissiaux et état civil, XVIe siècle-1938 (sous-série 2 E)
English translation:
Claude Antoine Prieur, son of Noël Antoine Prieur, tax collector in the bailiwick of Dôle, residing in Auxonne and of dame Anne Millot, born of legitimate marriage on the 22th of December 1763, was baptised on the same day, having as godfather messire Claude Prieur, master counselor at the chamber of accounts of Dôle, his paternal grandfather, represented by Dominique Gomion, master wigmaker in Auxonne, and as godmother dame Marie Millot, wife of messire François Bolet, treasurer of France in Dijon his maternal [great] aunt, represented by demoiselle Anne Fenoux, residing in said Auxonne, undersigned with us.
French original:
Claude Antoine Prieur, fils de Noël Antoine Prieur, receveur des finances du bailliage de Dôle, demeurant à Auxonne et de dame Anne Millot, né de légitime mariage le 22 décembre 1763, a été baptisé le même jour, ayant pour parrain messire Claude Prieur, conseiller-maître en la chambre des comptes de Dôle, son aïeul paternel, représenté par Dominique Gomion, maître perruquier à Auxonne, et pour marraine dame Marie Millot, épouse de messire François Bolet, trésorier de France à Dijon sa [grand] tante maternelle, représentée par demoiselle Anne Fenoux, demeurante audit Auxonne, soussignés avec nous.
Note: I didn't know how to properly translate "messire", "dame" and "demoiselle" in English since "Mr, Mrs" and "Miss" come from the 19th century and using "lady" and "maiden" didn't sound appropriate to me. If someone knows better options let me know!
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perduedansmatete · 2 years ago
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Est-ce que tu serais ok de montrer ta chambre? J'ai trop envie de voir à quoi elle ressemble, elle a l'air stylax
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j'ai décidé de réanranger la question comme je le voulais car je suis une canaille et de faire seulement offrande des recoins les plus emblématiques:
à commencer par la table de nuit où repose ma lampe de chevet qui fait surtout office de portant pour mes colliers ainsi qu'une grosse bouteille de parfum paco rabanne pour me rappeler comme je l'aime dès le réveil peut-être, moi même je ne sais pas
il y a l'affiche de peau d'âne parce que meilleur film du monde avec un petit éventail par dessus qui n'a rien à faire là mais je l'aime bien, ma mamie me l'avait donné petite et il sent toujours aussi bon, c'est étrange mais ça me rassure
le beau miroir triptyque que j'ai volé dans la maison de mon aïeul inconnu au bataillon trop stylé à défaut de pouvoir voler la maison toute entière...
on trouve expressément au dessus de la fenêtre une sortie de secours subtilisée cette fois-ci quand j'étais au lycée, qu'on a en commun avec mes deux meilleurs copains (dont celui à qui je ne réponds plus depuis des mois et que j'ai croisé par hasard après mes six vomis consécutifs dimanche matin mais c'est une autre histoire)
une bébé lithographie de moi qui me réveille par toulouse lautrec (oui oui, c'est moi) surplombée par kate bush auréolée qui veille sur moi juste au dessus de mon lit (ça ne marche pas)
je dispose aussi d'une grande collection de numéros de téléphone qui pourissent au dessus de ma porte parce que je suis folle et que si un jour je m'ennuie j'ai plein d'amis comme ça
il faut faire comme si on ne voyait pas le coin de la honte où gît une guitare jamais utilisée et un tapis de yoga abandonné depuis trop longtemps...
dans la catégorie objets volés il y a également cette lampe à pétrole qui appartenait à mon père mais qu'il ne récupérera tout simplement jamais
et pour finir la star, la seule et l'unique: l'ardoise mémopolitain (j'ai capté deux ans après que ce n'était pas écrit métropolitain...)
+ bonus bébé lou devant pour toi ♡
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phinae-simblr · 4 months ago
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Ses aïeules seraient sûrement fières de Cassandra, et pas seulement à cause de sa grande souplesse au yoga.
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elleferrocerium · 1 year ago
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Les écrevisses.
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Je rentre écarlate du jogging.
Les écrevisses parcourent plusieurs kilomètres hors de l'eau.
Tout est poésie.
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tournevole · 4 months ago
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Dans les bois
D'autres, ― des innocents ou bien des lymphatiques, ― Ne trouvent dans les bois que charmes langoureux, Souffles frais et parfums tièdes. Ils sont heureux ! D'autres s'y sentent pris ― rêveurs ― d'effrois mystiques. Ils sont heureux ! Pour moi, nerveux, et qu'un remords Épouvantable et vague affole sans relâche, Par les forêts je tremble à la façon d'un lâche Qui craindrait une embûche ou qui verrait des morts. Ces grands rameaux jamais apaisés, comme l'onde, D'où tombe un noir silence avec une ombre encor Plus noire, tout ce morne et sinistre décor Me remplit d'une horreur triviale et profonde. Surtout les soirs d'été : la rougeur du couchant Se fond dans le gris bleu des brumes qu'elle teinte D'incendie et de sang ; et l'angélus qui tinte Au lointain semble un cri plaintif se rapprochant.
Le vent se lève chaud et lourd, un frisson passe Et repasse, toujours plus fort, dans l'épaisseur Toujours plus sombre des hauts chênes, obsesseur, Et s'éparpille, ainsi qu'un miasme, dans l'espace. La nuit vient. Le hibou s'envole. C'est l'instant Où l'on songe aux récits des aïeules naïves... Sous un fourré, là-bas, là-bas, des sources vives Font un bruit d'assassins postés se concertant
.(Poèmes saturniens, Verlaine, Livre de poche, 2004, p97,98)
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malevolat · 5 months ago
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Depuis longtemps je me vantais de posséder tous les paysages possibles, et trouvais dérisoires les célébrités de la peinture et de la poésie moderne.
J'aimais les peintures idiotes, dessus de portes, décors, toiles de saltimbanques, enseignes, enluminures populaires ; la littérature démodée, latin d'église, livres érotiques sans orthographe, romans de nos aïeules, contes de fées, petits livres de l'enfance, opéras vieux, refrains niais, rythmes naïfs.
Je rêvais croisades, voyages de découvertes dont on n'a pas de relations, républiques sans histoires, guerres de religion étouffées, révolutions de moeurs, déplacements de races et de continents : je croyais à tous les enchantements.
J'inventai la couleur des voyelles ! Je réglai la forme et le mouvement de chaque consonne, et, avec des rythmes instinctifs, je me flattai d'inventer un verbe poétique accessible, un jour ou l'autre, à tous les sens. Je réservais la traduction.
Une saison en enfer - Arthur Rimbaud
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aurevoirmonty · 7 months ago
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« Il se servit un large verre pour la soif et un autre pour le goût, conscient du superflu et s’en pourléchant avec un rien d’ostentation. Il coupa le jambon en tranches minces qu’il aligna joliment dans un plat d’étain, arrangea quelques olives, posa le fromage sur une feuille de vigne, les fruits dans un grand panier plat, puis il s’assit devant son souper et sourit, heureux. Il aimait. Comme tout amant comblé, il se retrouvait seul avec celle qu’il aimait. Ce soir-là, ce n’était pas une femme, ni même un être vivant, mais une sorte de projection de lui-même fait d’images innombrables auxquelles il s’identifiait.. La fourchette d’argent par exemple, aux dents usées, avec les initiales presque effacées d’une aïeule maternelle, un objet tout à fait étrange si l’on songe que l’Occident l’inventa par souci de dignité alors que le tiers des hommes plongent encore leurs mains dans ce qu’ils mangent… »
Jean Raspail. Le Camp des saints. Robert Laffont.
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sigarou · 8 months ago
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Elle était pâle
Elle était pâle, et pourtant rose,
Petite avec de grands cheveux.
Elle disait souvent : Je n'ose,
Et ne disait jamais : Je veux.
Le soir, elle prenait ma Bible
Pour y faire épeler sa soeur,
Et, comme une lampe paisible,
Elle éclairait ce jeune coeur.
Sur le saint livre que j'admire,
Leurs yeux purs venaient se fixer ;
Livre où l'une apprenait à lire,
Où l'autre apprenait à penser !
Sur l'enfant, qui n'eût pas lu seule,
Elle penchait son front charmant,
Et l'on aurait dit une aïeule,
Tant elle parlait doucement !
Elle lui disait : « Soi bien sage! »
Sans jamais nommer le démon ;
Leurs mains erraient de page en page
Sur Moïse et sur Salomon,
Sur Cyrus qui vint de la Perse,
Sur Moloch et Leviathan,
Sur l'enfer que Jésus traverse,
Sur l'éden où rampe Satan !
Moi, j'écoutais... --O joie immense
De voir la soeur près de la soeur !
Mes yeux s'enivraient en silence
De cette ineffable douceur.
Et dans la chambre humble et déserte
Où nous sentions, cachés tous trois,
Entrer par la fenêtre ouverte
Les souffles des nuits et des bois.
Tandis que, dans le texte auguste,
Leurs coeurs, lisant avec ferveur,
Puisaient le beau, le vrai, le juste,
Il me semblait, à moi, rêveur,
Entendre chanter des louanges
Autour de nous, comme au saint lieu,
Et voir sous les doigts de ces anges
Tressaillir le livre de Dieu !
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alexar60 · 1 year ago
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L’enfant des fées (5)
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Précédents épisodes
Peu après, la canonnade s’arrêta brutalement. Louis n’entendait que sa respiration. Il sentait le poids des poutres sur ses tibias brisés. Il garda en mémoire le visage de Teaghan, peu avant que la lumière ne s’éteignit ; les yeux exorbités, le crane défoncé par le plafond, et le sang coulant le long du front. Autour de lui, il ne régnait que la poussière, l’obscurité absolue et la mort. Mais, il y avait toujours des coups de pioche contre la terre. Ils brisaient le silence angoissant des ténèbres.
Dans un vain effort, il essaya de remuer les doigts. La douleur fut si terrible, qu’il n’insista pas. Dès lors, il savait qu’il était condamné… condamné à mourir enterré comme un chien perdu au fond d’un puits. Il cria, hurla espérant être entendu. Seuls les morts l’écoutaient. Et les coups continuaient dans le sol.
Petit-à-petit, l’angoisse laissa place à la résignation. Il savait qu’il n’y en avait plus pour longtemps. Et ne pas voir l’état dégradé du plafond au-dessus de sa tête, le rassurait un peu. Dès lors, il attendit que tout s’effondre, que son corps éclate, tel un fruit mûr, sous le poids de la terre et du bois de la charpente. Il attendit patiemment, sagement. Et il attendit avec ses souvenirs. Les pelles continuaient de battre la terre.
Ils étaient partis passer quelques jours dans le vignoble nantais, le temps d’un weekend, dans le domaine familial d’Armande. Ils arrivèrent tôt grâce au chemin de fer, une calèche les attendit à la gare. Habillée d’une élégante robe bleue claire et d’un large chapeau blanc, Armande ouvrait toujours son ombrelle, bien qu’elle ne le trouvât point pratique. Pour la première fois, Louis s’était rasé la moustache. D’habitude, il partait chez le barbier du quartier, mais ce matin, il se rasa lui-même cette moustache qu’il trouvait ridicule. Pourtant, de nombreux hommes portaient la même. A côté du couple, les enfants en tenue du dimanche, restaient debout, attendant sagement de monter dans le carrosse, comme l’appelait Henriette. Jules se démarquait avec son chapeau encerclé d’un long nœud bleu. Il cria, bondit de joie en reconnaissant Martin, un domestique de son grand-père.
Louis, se remémora la traversé des vignes. Elles appartenaient toutes à son beau-père. Des paysans de tous sexes cueillaient les grappes pour les jeter dans un énorme panier accroché au dos d’un gaillard au torse nu. Il suait alors qu’il ne faisait pas vraiment chaud. Chaque coupe de couteau semblait faire le bruit d’une pelle contre la terre.
Les enfants adoraient venir dans cette ferme à l’aspect de château. Ils s’amusaient à courir dans tous les sens, jouant à chat ou à cache-cache. Parfois, des cousins les accompagnaient. D’autre fois, ils suivaient leur grand-mère, fière de ses petits-enfants et impatiente de leur enseigner quelques recettes maison. Louis était toujours reçu comme l’étranger, celui qui avait volé leur fille. On ne lui parlait pas, pas même pour dire bonjour. On le regardait de travers, on avait envie de cracher sur son passage pour conjurer le sort. Mais il se doutait que son métier de policier était la cause de ce mépris.
Toutefois, il était mal vu de ne pas rendre visite à sa belle-famille, une des plus riches de Nantes à Clisson. Leur vin se vendait dans toutes les grands restaurants d’Europe ; de Paris à Vienne, de Londres à Moscou, on enrichissait les parents d’Armande en buvant leur vin blanc.
Après le repas, la famille accompagna les aïeuls dans une longue promenade à contempler les terres et écouter le grand-père dépeindre avec fierté sa fortune. Il n’y avait rien de plus saoulant pour Louis que d’entendre le vieil homme blatérer les mêmes choses en gonflant la poitrine. Le battement de son cœur faisait le même son qu’une pioche creusant un puits.
Les enfants couraient entre les vignes. Ils ne se souciaient pas des nuages gris en train d’envahir lentement le ciel. Si bien qu’ils s’éloignèrent alors que leurs parents commencèrent à faire demi-tour. Leur mère les appela, mais ce fut la pluie qui les rameuta vers la ferme. De grosses gouttes cognèrent le chemin lorsqu’ils arrivèrent enfin sur le perron de la porte. Ils entrèrent accueillis par Martin qui leur apporta une serviette.
-          Vous en avez apporté une de trop, mon cher. Déclara la mère d’Armande.
Il n’eut pas le temps répondre. Un cri fit sursauter tout le monde. Armande réalisa que sa dernière fille manquait à l’appel. Dès lors, la famille fut saisie d’angoisse à l’idée de l’avoir laissée au milieu du vignoble sous l’averse. Aussitôt Louis sortit, rassurant en même temps son épouse. Il devinait où elle pouvait se cacher. Il courut sur la route déjà détrempée. La pluie chaude collait sa chemise sur sa peau. Il courut jusqu’à une grange. Il espéra que Blandine s’était réfugiée dedans et, en effet,  elle attendait sagement que le beau temps revienne. Elle restait assise sur la paille, souriant à son père, amusée de le voir essoufflé. Les gouttes tombant sur le toit, imitèrent le bruit des coups de pioche dans une mine.
-          La gymnastique n’est plus de mon âge, dit-il.
Il s’assit à côté de sa fille. Il soufflait toujours comme un bœuf, cherchant à retrouver un rythme normal. Son cœur battait si fort qu’il crut l’entendre exploser. Il proposa d’attendre la fin de l’averse. Blandine rit, heureuse de rester dans cette grange qu’elle adorait. Durant ces séjours, elle partait toujours dans cet endroit. Pour une fillette, c’était une caverne d’Ali Baba. Elle voulait grandir pour enfin monter l’échelle et découvrir l’étage. Par ce côté aventureux, elle ressemblait énormément à son père.
Les bruits dans la terre résonnèrent de plus en plus fort. Louis préféra se perdre dans ce souvenir lointain. C’était il y a deux ans. Blandine avait à peine trois ans. Cependant, elle paraissait en avoir plus. Il se rappela cette attente avec sa fillette. Elle riait, lui parlait de ses frères et sœurs. Elle posait pleins de questions. C’était surement ce jour qu’elle devint sa préférée. Parce qu’il n’avait jamais discuté avec les deux autres. L’enfant est enfant, l’adulte reste l’adulte. C’est au rôle de la nourrice et de la mère de s’occuper des enfants. De plus, le père doit montrer de la fermeté, jamais de sympathie. Mais ce jour, il accompagna sa fille dans ses rires.
Il aurait voulu revivre ce moment. Poser sa tête sur les genoux de sa fille et lui parler plus profondément. Dire qu’il était fier d’elle et de ses frères. Dire qu’il aimerait la voir grandir, la protéger, et la voir vieillir. Il détesterait son mari, mais il serait fier d’entrer dans l’église pour son mariage. Il serait heureux de regarder ses petits-enfants jouer autours de lui et d’Armande. Ils auraient son rire ou son sourire. Le plus grand aurait son regard.
Pendant que Louis rêvait, une voix s’éleva de nulle part. Il ouvrit les yeux mais ne constata que le noir et la mort autours de lui. Il inspira fortement, gardant en image sa fille caressant sa tête sur ses genoux. Il ne savait plus s’il avait imaginé où s’il avait réellement vécu cette scène. Il crût sentir une petite main frôler ses cheveux, une main d’enfant. Ses jambes ne bougeaient toujours pas. Par contre, il sentit le sol vibrer. La voix retentit de nouveau.
-          Je suis là ! cria-t-il, à l’aide !
Il voulait revivre ce moment, retrouver Blandine dans la grange. Il voulait revoir son fil. Il voulait entendre le son de sa voix. Jules devait être grand et fort maintenant. Il voulait embrasser Henriette, celle qu’il a toujours délaissée. Parce qu’elle était l’ainée, parce qu’elle était une fille alors qu’il voulait un garçon. Il voulait sentir le parfum d’Armande, danser avec elle. Et lui dire qu’il l’aime plutôt que de l’écrire. Il voulait retourner chez lui, mais pour cela, il devait vivre.
Alors, il se mit de nouveau à crier, espérant être entendu. Il souhaitait que les coups de pioche soient vrais. Et s’il s’agissait des allemands, il pria leurs âmes d’avoir de la compassion pour un père de famille. Il cria, hurla. Les coups s’approchèrent de plus en plus. Puis plus rien !
Le sergent demeura dans le silence. Sa respiration devint de plus en plus difficile. Il ne savait pas si le plafond menaçait de tomber. Il se rappela de sa fille. Il se souvint de la grange, la pluie qui tombait lorsque soudain :
-          Il y a quelqu’un ?
La voix était française. Louis était sauvé.
Alex@r60 – juillet 2023
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