#aïeule sauvage
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A la lisière
Souvent
Souvent jamais
Jamais jamais jamais
Marcher marchant comptant comptant les pas deux pas trois pas
Debout.
à la clairière, courir
à la lisière, courir
à la rivière, courir
Souvent, cent pas
Mes pas.
Souvent, mon flow
n'est pas,
est moins
vivant
sans toi.
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Le Progrès
La bonne nouvelle du moment, c'est que la grande foire dite ''COP 26'' a, pour la 26 ème fois sur 26... foiré, ce qui redonne espoir dans la capacité de l'humanité à résister à la tentation perverse (du latin ''pervertor'' = retourner contre soi-même) de ce qui fut ''les idéaux de la Gauche''. Une constante que nous enseigne l'histoire récente, c'est que dès que nos gouvernements ou des technocrates multi-diplômés mais (ou ''donc'' ?) très cons s'emparent d'un sujet, quel qu'il soit, ils le transforment immanquablement en problème insoluble, puis en usine à gaz , puis en cimetière. L'écologie, hélas, est un exemple caricatural de cette tendance maso-suicidaire.
Il y a une cinquante d'années, j'avais acheté un grand terrain dans le Midi, pour y construire une maisonnette où se dérouleraient et se collectionneraient les jolis souvenirs d'enfance de mes enfants. L'endroit était sauvage à souhait, ''brut de toute fonderie'', et sans doute à peine différent de ce qu'il avait du être dix siècles auparavant, lorsqu'il était une oliveraie appartenant aux moines de Lérins. On trouvait là toute une faune spécifique, des bonnes vieilles tortues d'Hermann --qui ne ''poussent'' qu'en Provence-- ou des petits hérissons, charmants, très mignons... mais horriblement puants ... Quelques familles de lapins, dont les petits derrières blancs, qui se sauvaient en sautillant lorsque j'ouvrais les fenêtres, le matin, me faisaient évoquer le délicieux Alphonse Daudet et son arrivée au Moulin où naîtraient tant de beaux contes... Des oiseaux partout, des écureuils qui gambadaient, parfois un jeune daim égaré du Parc naturel proche, et le soir, des lucioles dont la petite lumière douce clignotait à la recherche d'une ‘’âme’’ sœur...
Une fois par an, vers Pâques, le dernier berger de la région s'arrêtait sur ''notre'' colline, et son troupeau, en route vers l'alpage, broutait ras une herbe parfumée de thym et de romarin, avant de continuer sa pérégrination joyeuse... Quelle joie de se réveiller au son rieur des clochettes ! Sur la colline, des paysans avec un accent ensoleillé nous saluaient de loin, puis déposaient sur le rebord de nos fenêtres de vraies tomates qui avaient le goût de tomates ou des pêches qui avaient le goût de pêches. On pouvait compter sur eux pour un coup de main ou pour prêter tel outil ne figurant normalement pas dans la panoplie d'un ''parisién'', et on ''remontait'' confiants vers la Capitale, sachant la maison gardée, que nous soyons là ou pas.
Le petit village était charmant, et y faire ses courses était un bonheur : au rythme du marteau du maréchal ferrant, de vrais commer��ants, dans de vraies échoppes où ils vendaient de vrais produits, vous accueillaient par votre nom, demandaient des nouvelles de ''la petite dernière'', et vous enrichissaient de considérations sur le temps, colorées de proverbes anciens, résultats d'une expérience pluri-millénaire, pendant que le clocher sonnait gaiement ''les heures, les quarts et les demies''. Au café, sur la place, mon vieil ami Nicolas me racontait en patois nissard son enfance près d'un aïeul ''responsable des fontaines'', personnage important s'il en était : il contrôlait l’eau, la ressource la plus convoitée, et tentait de réguler les disputes entre des familles qui ne se parlaient plus depuis qu'au XVIII è siècle, l'un avait séduit la fille de l'autre ou, plus grave encore, avait ‘’usé’’ plus d'eau que permis !
J'ai vu ce monde, tout droit sorti d'une ''crèche provençale'', s'effriter, d'abord, puis se déliter rapidement et disparaître... sans laisser d'autres traces que quelques ''anciéns'' qui évoquent, pour quelque temps encore, ''le bon vieux temps'', dans l'indifférence générale et le manque total d'intérêt des touristes qui s'arrêtent pour fixer dans leurs millions de pixels un chat sur le rebord d'une fenêtre, mais passent, indifférents, devant ce trésor en train de disparaître : leur propre histoire. Il faut avoir une bonne dose de myopie pour appeler de tels naufrages ''le progrès'' !
Comme par une guerre, tout a été mis sens dessus-dessous. Au nom d'une fausse écologie telle que la conçoivent des technocrates incultes dans d’obscurs bureaux parisiens, on a remplacé la nature par des colonnes de chiffres et des tableaux statistiques, imposé le débroussaillage annuel incontournable, ce qui a rendu, par le fait même, ''nos printemps silencieux'', pour reprendre le titre de Rachel Carlson. Les tondeuses obligatoires ont chassé les moutons, découpé en rondelles, toutes vivantes, les gentilles tortues, fait disparaître les lapins et le parfum des herbes (seules ont résisté les espèces endémiques !). D'autres délires ''écolos'' ont eu raison des paysans, des chevaux et donc des oiseaux et de la forge du père Mallet, le maréchal ferrant, et des cloches de l'église. Ne parlons pas des émouvantes lucioles ou du braiement des ânes.. dont je dois être le dernier à me souvenir ! Les grandes surfaces et la multiplication des normes et des impôts (et, ceci expliquant cela, des fonctionnaires municipaux) ont apporté d'autres ''progrès'' qui ont achevé de détruire le peu qui restait, et ont abandonné à leurs vains regrets les vieilles badernes dans mon genre... qui se désolent, à l'idée que leurs petits enfants ne connaîtront rien des vraies beautés du monde, qui seront masquées, comme nous.
Car l'écologie telle que l'ont redéfinie les déconstructeurs révolutionnaires et les cons (ce sont les mêmes !), ne connaît pas de limites : grâce à leur concept-fou ''d'énergies renouvelables'', inutile, fumeux, indescriptible et contre-opérationnel, ils ne rêvent que d'achever de transformer ce qu'il restera de campagne en usines d'abord, puis, juste après, en friches industrielles, puis en décharges à pales, en hérissant le monde de ces mats terrifiants qui sont dits ''éoliens'' quand ils ne sont que polluants et mortifères, une catastrophe irrattrapable pour les générations futures, tout comme le sont ou le seront les voitures électriques... ou la totalité des idées que répandent, comme autant de pandémies, les idées dites woke, ‘’cancer’’ culture, etc... On le sait, mais l’omertà politiquement correcte interdit toute vérité !
Le progrès était une belle chose... tant qu'il n'a pas été --comme il l'est de nos jours-- asservi à des arrière-pensées destructrices, ce que sont la quasi-totalité de celles qui rendent, sous nos yeux, le monde invivable. Ne haussez pas les épaules, je vous en supplie : non seulement c'est pour... demain, mais le processus est déjà largement entamé. A quoi ressemblera le monde qu'ils veulent nous imposer, d'où auront disparu la beauté (la laideur se définit, désormais, comme une ex-campagne ravagée par des éoliennes géantes ou des champs de miroirs noirs), les oiseaux (ils ont appelé leur tuerie par millions ''le remembrement'' !) et les abeilles, une architecture ''végétalisée'' qui ne laissera aucun souvenir à nos descendants ni de trace de ce que nous fûmes... et une espèce humaine asservie à des idéologies qui n'auraient jamais dû voir le jour --ne serait-ce qu'un peu. Ce soir, je suis triste, comme ont dû l'être le dernier des mohicans ou le dernier des dinosaures... mais joyeux en même temps : avec l'échec réitéré à en être chronique de la COP, on vient de gagner un petit sursis. Demain, c'est promis, on redevient plus souriants.
H-Cl.
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L’hôtel particulier (24)
Avant celui-ci, je conseille de lire les 23 premiers chapitres.
Chapitre 24 : Un après-midi de juin
Comme il faisait beau, je pris mes aises sur la terrasse afin de travailler sur le projet professionnel. Le soleil rayonnait tellement que je sentis sa chaleur caresser ma peau. Elle me calmait faisant oublier tous les récents tracas de la maison. Je ne voyais plus le chat noir et Tatiana venait de partir.
Ne connaissant pas grand-chose, j’appelais de temps en temps Arnold, le frère de Sarah. De même je visitais sur mon ordinateur dernier cri quelques sites expliquant les démarches et autres procédures. Certes, j’avais les fonds mais il n’était pas question de faire n’importe quoi !
Je venais de finir de boire mon thé quand une forte brise apparut m’obligeant à rentrer pour prendre un pull. A peine le dos tourné, les fleurs sauvages égayant le jardin disparurent. Je restai frissonnant à me demander quel nouveau tour, j’allais être témoin. Je vis les feuilles vertes tomber des arbres et jaunirent en un rien de temps. Le vent devint brutalement glacial, je m’attendis à voir tomber de la neige.
Tout à coup, juste après un brouillard, des formes cachées derrière les arbres se présentèrent. Elles étaient une dizaine, l’apparence floue, elles stagnèrent si bien que certaines se confondirent aux troncs. J’observai la scène pourtant inquiétante. Prenant une forme humaine, les spectres restèrent à leur place sans chercher à approcher de la bâtisse. Toutefois, ils me faisaient face, attendant peut-être que j’avançasse dans leur direction. Le froid se fit de plus en plus ressentir, je préférai donc rentrer.
A travers la fenêtre, je surveillai les fantômes qui stagnaient toujours devant les arbres. Une capuche sur leur tête m’empêcha de voir leur visage. De plus, leur longue robe noire rappelant les moines ne remua aucunement au contact du vent devenu hivernal. Le sol se jonchait de feuilles mortes et rousses se dégradant à vue d’œil. Malgré la peur au ventre et le sentiment d’impuissance face à cette vision terrifiante, je montrai un stoïcisme imperturbable.
Tout-à-coup, le carillon de la porte d’entrée tinta me faisant sursauter car au-delà de ces spectres envahissant le jardin, je n’attendais personne et Tatiana passait son après-midi auprès de sa famille. Je restai paralysé à me demander si je devais ouvrir ou me cacher. La peur remplit mon esprit au point d’avoir mal au ventre, ma vue se troubla, j’avais la sensation d’être en plein brouillard. Tout en observant le jardin par la porte-fenêtre, j’observai en direction de la porte d’entrée même si je ne la voyais pas. Je retins ma respiration en entendant la sonnerie vibrer une seconde fois…puis des coups contre la porte au même rythme que les battements de mon cœur.
Un énorme frisson parcourut mon corps. Je demeurai statufié à me demander ce que je devais faire et surtout pourquoi, je vivais une telle aventure alors que je n’avais rien demandé. J’observai du coin de l’œil les fantômes du jardin jusqu’à réaliser qu’ils s’estompaient doucement. Ils disparurent dans un nuage de fumée s’associant à la brume de plus en plus épaisse. A l’extérieur, une forte voix me fit tressaillir, dès lors, je me précipitai pour ouvrir.
Comme toujours, mon père n’avait pas le sourire. Il afficha un regard presque grognon associé d’un : « Enfin ! » tandis que ma mère ne put s’empêcher d’égayer son visage en ouvrant grandement la bouche montrant ses dents blanches et parfaitement alignées. Elle avait la même coupe de cheveux qu’à notre dernière journée ensemble, une jolie chevelure châtain sans le moindre cheveu blanc preuve qu’elle les teignait régulièrement.
- Alors, tu ne nous laisses pas entrer ? Râla mon père.
- Euh… si, mais je ne vous attendais pas.
Je m’écartai de la porte, les observant car ils venaient pour la première fois. J’attendis des réflexions de mon paternel. Ma mère leva la tête pour admirer l’escalier dans le hall avant d’ôter son manteau gris qu’elle rangea dans une penderie prévue à cet effet.
- C’est grand ! dit-elle tout en gardant les yeux écarquillés.
- C’est même trop grand ! ajouta-mon père.
Il avait travaillé dès l’âge de seize ans comme peintre artisan. Il avait ce sens du mérite et pour lui, l’argent se méritait. Aussi il avait du mal avec cette notion de gagner une loterie. Alors, durant toute la visite, j’eus droit à de nombreuses critiques sur la maison, sa taille et tout le toutim.
- Mais, au fait. Comment êtes-vous entrés ? demandai-je.
- Le portail est grand ouvert, répondit papa. C’est un peu un moulin à vent chez toi.
- Ce doit être Tatiana qui ne l’a pas fermé. Elle est partie chez ses parents.
- C’est dommage, on ne verra pas notre future belle-fille, répliqua ma mère avec un regard à la fois ironique et jaloux. J’aurais aimé la féliciter pour notre futur petit-fils.
- Ce sera peut-être une fille, réagis-je.
- Ce sera un garçon, dit-elle. Dans la famille, les premiers sont toujours des garçons, dit ma mère.
- Au moins, elle est plus exquise que la précédente. Ta Marion faisait mauvais genre.
Elle balança la dernière phrase avec un ton glacial. Je les invitai à s’assoir dans la grande salle pendant que je préparai du café. Puis, nous discutâmes sur la maison, l’avenir de mon couple, un peu sur eux et sur ma sœur. Je fus surpris qu’ils me demandassent de ses nouvelles au lieu de l’appeler directement. Tout d’un coup, les enfants firent du ramdam dans le couloir. Je sursautai et espérai ne pas montrer mon inquiétude devant leur chahut.
- Et tu acceptes ça ? Interagit mon père en tournant la tête vers la porte donnant dans le hall.
- Tu…Tu les entends ?
- Bien sûr ! Que font-ils ici ? questionna ma mère.
- Je ne sais pas. C’est comme ça depuis que je suis arrivé. Ils apparaissent et disparaissent aussi vite. Mais vous savez que ce sont des fantômes ?
- Il faut peut-être leur demander. Il y a une raison à leur présence, suggéra mon vieux.
Un énorme cri fit vibrer les murs mettant un terme aux jeux des gamins. Mes parents ne réagirent pas contrairement à moi qui serrai la tasse avec les deux mains. Ensuite, nous continuâmes de discuter de pleins de choses pendant environ deux heures. Puis, ils décidèrent de repartir malgré ma proposition de rester manger. Je les accompagnai jusqu’à la porte. Je promis à ma mère de leur rendre visite et d’appeler ma grand-mère car elle s’était cassé la hanche.
Je regardai leur automobile s’éloigner sur le chemin amenant au portail. Je ne compris pas pourquoi mon père n’avait pas changé de voiture. C’était toujours la Renault Scénic de mon enfance, preuve que les vieilles bagnoles sont plus solides que maintenant. Mon paternel a toujours été fidèle aux marques françaises. Une fois partit, je retournai dans la grande salle pour nettoyer la table. Je remarquai qu’ils n’avaient pas touché à leur café. Dehors, le soleil fit une apparition dispersant la brume venue soudainement. Une fois les tasses lavés, je pris mon téléphone et appelait ma grand-mère. Elle répondit à la quatrième sonnerie.
- Allo, comment ça va Arthur ? lança-t-elle avant que je ne puisse dire un mot.
- C’est plutôt à moi de te poser la question. J’ai appris pour ta hanche. Tu as fait ça comment ?
Depuis sa retraite et le décès de mon grand-père, la mère de ma mère avait déménagé dans le sud de la France où elle passait des jours heureux. Très souvent, elle voyageait à travers le pays avec son groupe de copines randonneuses. J’entendis quelques voix derrière elle.
- Mais je n’ai rien ! assura-t-elle. Qui t’as dit que je m’étais cassé la hanche ?
Je l’entendis chuchoter : « C’est mon petit-fils » et compris qu’elle était avec ses fameuses amies.
- Ben, c’est maman. Elle vient juste de passer à la maison avec papa.
Un long blanc s’imposa au bout du fil. Même ses copines se turent. Je marchai jusqu’à approcher de la porte-fenêtre afin de voir les spectres réapparaitre entre les arbres. Le soleil avait laissé la place à un ciel voilé par des nuages noirs annonçant l’arrivée d’un terrible orage.
- Mamie, tu m’entends ?... Allo ?
- Arthur, tu… tu racontes quoi ? Tu es sûr que c’était ta mère ?
- Oui ! Répondis-je l’esprit ailleurs.
Je fixai les être habillés de noir immobiles dans le jardin. Ils semblèrent me dévisager malgré leur capuche qui empêcha de voir leur visage. J’eus une étonnante révélation qui vint en mémoire. C’était un souvenir que je ne pouvais oublier. C’était un jour d’orage et tout surgit lorsque mon aïeule s’exprima.
- Mais enfin, Arthur, tes parents sont morts depuis plus de quinze ans !
En effet, Ils étaient morts dans un accident de voiture provoqué par une camionnette qui perdit le contrôle sur une autoroute en plein orage. Je gardai la position immobile regardant les premières gouttes d’eau traverser les spectres sans même les toucher. Je fus paralysé et après avoir chuchoté : « Oui, c’est vrai », je raccrochai tout en gardant le smartphone contre mon oreille. Deux des spectres disparurent dans l’obscurité laissant place au chat noir qui me dévisageait de son regard jaune et malsain. Il était assis, semblait se réjouir de la pluie et des premiers coups de tonnerre.
Le lendemain, je reçus un appel d’une amie de ma grand-mère me prévenant qu’elle avait fait une chute durant leur ballade sur un sentier et s’était cassé la hanche.
Alex@r60 – février 2021
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LA DIVINE COMÉDIE - DANTE ALIGHIERI
La Divine Comédie est une épopée. C'est le récit d'une vision durant laquelle Dante, transporté dans le monde surnaturel enseigné par la théologie du Moyen âge, est admis à contempler les supplices des damnés dans l'Enfer, l'état des âmes dans le Purgatoire, les joies célestes des justes dans le Paradis.
Rien de plus commun alors que ces sortes de visions : au nombre des plus célèbres se trouvent le Voyage de St Brandan, la Vision du frère Albéric, le Purgatoire de St Patrice, etc., et c'est à ces fantastiques récits que Dante a emprunté le cadre de son poème.
Ce poème s'ouvre par une sorte de prologue allégorique où Dante raconte qu'il se trouva transporté, au lever du jour, dans une forêt sauvage, au pied d'une haute colline.
Après avoir longtemps et péniblement erré dans cette forêt, il avait enfin réussi à trouver une issue, et s'apprêtait à gravir la colline, lorsqu'il fut rejeté dans la forêt par trois animaux féroces. Une dame des cieux a pitié de ses angoisses; elle court avertir Béatrix (ou Béatrice), la bien aimée du poète sur la Terre, qui envoie aussitôt Virgile au secours de son ancien serviteur.
Sous la conduite de cet étrange guide, Dante commence son lugubre pèlerinage, en recevant de son compagnon toutes les explications que réclament les divers tableaux dont il est successivement témoin.
Virgile, auquel vient plus tard se joindre le poète Stace, accompagne Dante jusqu'aux limites du Paradis, qu'il lui est interdit de franchir. Béatrix vient alors recevoir Dante, et lui sert de guide dans ce bienheureux séjour, jusqu'au point culminant où réside dans sa triple essence la divinité elle-même. Dante succombe ébloui à cette vue, et le récit de cette vision sublime est le terme de la Divine comédie. Ce poème forme 100 chants, dont 34 pour l'Enfer, 33 pour lePurgatoire, et 33 pour le Paradis; ils sont écrits en tercets ou petites strophes de 3 vers endécasyllabes.
Les meilleurs commentateurs ont vu dans la Divine comédie une sorte de monument expiatoire élevé par Dante à la mémoire de l'amour enthousiaste et mystique qu'il porta dans sa jeunesse à Béatrix Portinari, laquelle y joue en effet le rôle principal et par moments admirable. Mais la Divine comédie n'est pas seulement l'apothéose de la jeune Florentine : c'est encore une œuvre de théologie, descience et même de pédantisme, de vengeance et de satire, dirigée par l'ancien guelfe, que le dépit rendit gibelin, soit contre ses ennemis personnels, soit contre ceux de sa faction, soit enfin contre les ennemis de l'Italie.
La Divine comédie, monument d'une grandeur incontestable malgré les bizarreries de l'exécution, est par moments un récit épique, et, plus souvent encore, une oeuvre lyrique; cette partie, composée des fragments très nombreux dans lesquels Dante donne un libre cours à ses impressions et à ses passions, forme la plus belle portion du poème et la plus intéressante pour des lecteurs modernes; Dante, génie extraordinaire, se montre, dans ces épisodes, digne de l'admiration qu'on lui voue aujourd'hui peut-être trop indistinctement; car, sous plus d'un rapport, son immense épopée ne supporte pas l'analyse.
On connaît surtout de la Divine comédie certaines descriptions de l'Enfer, probablement parce que beaucoup de lecteurs n'ont pas eu le courage de passer outre. Les épisodes de Farinata degli Uberti, de Francesca de Rimini, d'Ugolin, méritent en effet l'admiration; mais il y a des beautés tout aussi remarquables dans les chants du Purgatoire et du Paradis : nous placerons au premier rang l'épisode de Sordello de Mantoue (Sordel), la rencontre de Béatrix, les beaux développements sur St François d'Assise et St Dominique, et surtout l'épisode où Cacciaguida, aïeul du poète gémit sur la destinée de Florence, et prédit les malheurs de son petit-fils.
Dante a porté à sa perfection, dans la Divine comédie, la langue italienne, dont il est demeuré à la fois l'Homère et le Virgile. Sous le rapport de l'idiome, il emprunta beaucoup aux troubadours provençaux, dont il connaissait parfaitement les oeuvres; témoin le magnifique éloge qu'il décerne à Arnaud Daniel, troubadour aquitain, et la mention qu'il fait de Bertrand de Born et de ses querelles avec Henri Il Plantagenet.
Le nom de Divine comédie attribué par Dante à son poème vient de ce que, selon la critique du temps, professée par Dante lui-même, tout poème dont la conclusion était heureuse devait porter le titre de comédie. Or, la Divine comédie se termine de cette manière, par l'apothéose de Béatrix; l'épithète divine s'explique suffisamment par les matières théologiques dont traite le poème.
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Le Village
On a évoqué les problèmes qu’ont rencontrés tant le marquis des îles d’Or Rocquendoff que Richelieu pour maintenir des garnisons dans des îles désertes. Pour favoriser l’établissement d’une population qui contribuerait au moral des troupes, Louis XIII, à l’époque où l’île appartient à M. Molé, exempte de taxes toutes les marchandises entrant à Porquerolles ou en sortant. De même, en 1755, le directeur des fortifications, Nicolas Milet de Monville, fait une étude sur le potentiel économique de l’île et conclut sur la possibilité d’installer entre 40 et 50 familles, dans le cas où Louis XIV souhaiterait reprendre ses terres. Napoléon lui-même entreprend en 1812 de racheter les terrains des îles vendus par l’État, pour y maintenir une population. Cette tentative d’acquisition, alors que l’affaire est bien engagée, n’aura pas de suite, Napoléon ayant été fait prisonnier deux ans plus tard.
Il est probable que l’idée de la construction d’un village ait germé dans l’esprit du Génie militaire lors de la réquisition d’une partie de l’île. En effet, comme nous pouvons le constater, le tracé de 1798 (la ligne bleue) fait comme un demi-cercle à l’emplacement du futur village de 1825.
Plan cadastral de 1828 (détail).
Ce chapitre consacré à l’urbanisme du village repose en grande partie sur le mémoire de fin d’études d’un enfant de l’île, Jean-Charles Dutelle (1999) : Porquerolles, village de fondation militaire du xixe siècle (SHDT).
Plan du village en 1818.
En bleu : les bâtiments militaires.
En rouge et en vert : des habitations occupées par des civils venus s’implanter à Porquerolles à l’arrivée des militaires. D’après un aïeul de la famille Gautier (AMH), ces maisons étaient de piètre qualité. Une grande partie d’entre elles vont être détruites pour être remplacées par d’autres répondant au plan d’urbanisme militaire de 1825. Celles du côté du port seront détruites par les Allemands en 1943.
Sur la photo (vers 1910) et la carte suivante, les maisons entourées d’un cercle noir ont dû être construites entre 1810 et 1818.
En empruntant la petite ruelle face à L’Escale, nous pouvons constater une différence d’orientation entre ces deux maisons et celles de la place du village.
À l’origine, il était prévu deux rangées d’arbres pour délimiter la place d’Armes. Puis, en 1819, trois rangées sont plantées. Une quatrième le sera par les villageois devant leur maison.
Carte de 1810 pour un projet d’implantation en 1820 (SHDT).
Dans l’essai de Léon de Roussen Des fissures du budget, édité en 1891, on apprend qu’au cours des décennies suivantes, seront plantés successivement des eucalyptus, des belombras, des ormes, des acacias. Tous seront coupés pour être finalement remplacés par des eucalyptus.
Tout est prêt pour inciter des familles à venir s’implanter dans l’île. Pour cela, l’armée de terre s’adresse à d’anciens militaires désireux de s’établir et leur présente en 1824 des parcelles de terrains suivant un plan d’urbanisme.
Élément positif : les colons auront un loyer très modéré, des baux tacitement renouvelables tous les neuf ans et la possibilité de revendre leur bien en cas de départ. Ils peuvent également acquérir des parcelles situées au début de la plage de la Courtade, pour des potagers.
Quelques contraintes : contrairement aux anciens bâtiments en bois ou en pierre édifiés de manière sauvage depuis la Révolution, les maisons doivent être construites avec des matériaux de bonne qualité dans l’année suivant le contrat. Des arbres doivent être plantés devant chaque demeure en fonction de la longueur de la façade. De plus, une participation à des frais, comme la construction du puits sur la place, pourra leur être demandée. Mais la principale crainte des habitants est que leur maison puisse être détruite en cas de guerre et que « l’État se réserve le droit de reprendre ces bâtiments dans une circonstance déterminée ». Cette petite phrase est à l’origine des rebondissements de 1851, dont nous parlerons dans un autre chapitre.
L’urbanisme, conçu par le Génie militaire, est de type colonial. Une grande place rectangulaire pour présenter des revues militaires, et autour de celle-ci, les bâtiments du village qui forment un U. Les maisons construites avant le projet de village seront détruites, mais celles du port ne seront pas touchées puisqu’elles ne rentrent pas dans le périmètre de la place d’Armes.
Le développement du village est une réussite au point que, une fois le pourtour de la place bâti, le Génie étudie son extension vers le sud.
En 1844, une maison de la place est détruite pour permettre l’ouverture d’une nouvelle voie : la rue du Phare. Comme son nom l’indique, elle est orientée sur le phare. Dans les années 1970, le faisceau de ce dernier était encore parfaitement visible depuis la place ; depuis, il est caché par les arbres. La maison qui fait le coin de la place et de la rue du Phare devait être détruite et reconstruite en s’alignant sur la nouvelle rue, mais la qualité de sa construction a conduit les agents du Génie à la laisser intacte.
Le village en 1844.
En 1857, la rue de la Douane est tracée (en rouge en haut du plan ci-dessous) pour permettre l’alignement de nouveaux bâtiments.
Le village en 1857.
Les constructions de part et d’autre de l’église (construite en 1851) débutent avec l’arrivée du père Bozon en 1896. Il succède au père Ollivier, décédé, et fait réaliser un presbytère à gauche de l’église (AMH).
Plan du presbytère édifié pour l’abbé Bozon (1903).
Cette première construction du haut de la place est postérieure au plan de 1903 (ci-dessus) et antérieure à un épisode neigeux de 1909, qu’un photographe a immortalisé (carte postale ci-dessous).
La neige à Porquerolles (1909).
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Carole Martinez est une sorcière. Elle tire les fils de ses cœurs cousus pour conter la vie des femmes. Ses cœurs cousus sont bourrées de secret par ses aïeules espagnoles à la veille de leur mort. Ses cœurs sont transmis de génération en génération, sans jamais devoir être ouverts.
Carole Martinez nous livre un récit initiatique, fantastique en brisant cette tradition. Alors qu’ elle s’exile en Bretagne pour écrire dans un mini bled, elle fait la rencontre de Lola, la postière du village, passionnée par le jardinage et les fleurs. Les deux femmes que tout oppose se lient d’amitié. Un peu éméchées, elles vont ouvrir un cœur cousu Ensemble elles vont découvrir le destin onirique de Ines Dolores, un petit sachet de graines accompagne ces feuillets fragmentés.
Ces graines vont fleurir bien sûr pour le meilleur mais pour le pire également.
Une lecture, qui peut aussi donner la nausée et mettre à mal lorsqu’un jardin féérique se transforme en roseraie diabolique. Je vous conseille de débuter par cœur cousu avant d’ attaquer Roses sauvages. Il faut connaître la tradition des cœurs cousus si on ne veut pas passer à côté de ce roman enivrant et capiteux. Ode à la vie à l’ amour et aux sorcières espagnoles depuis des décennies.
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London Jack - Nam-Bok le hâbleur
London Jack - Nam-Bok le hâbleur : Après toutes ces années, la tribu de ne l’attendait plus. Seul, sa mère – une aïeule, maintenant – scrutait toujours la mer imaginant le retour de ce fils emporté par la tempête il y a si longtemps. Et voici que Nam-Bok revient. Toujours aussi maladroit à conduire son kayak, d’ailleurs. Mais habillé comme un blanc ! Est-ce vraiment lui qui revient ou est-ce une ombre évadée du royaume des morts ? Et voici qu’il raconte des histoires. Que de choses incroyables il aurait vues… Quel hâbleur ! « Jack London, né John Griffith Chaney le 12 janvier 1876 à San Francisco et mort le 22 novembre 1916 à Glen Ellen, Californie, est un écrivain américain dont les thèmes de prédilection sont l'aventure et la nature sauvage. Il est l'auteur de L'Appel de la forêt et d'autres romans célèbres (Croc-Blanc, Le Talon de fer), dont certains (Martin Eden, Le Cabaret de la dernière chance) autobiographiques, ainsi que plus de deux cents nouvelles (dont cent soixante-quinze publiées de son vivant). Bien que cet aspect-là de son œuvre soit généralement négligé, il a tiré aussi de ses lectures et de sa propre vie de misère l’inspiration pour de nombreux ouvrages très engagés et à coloration socialiste. Il a été l'un des premiers Américains à faire fortune dans la littérature. » (Wikipédia) Téléchargements : ePUB - PDF - PDF (Petits Écrans) - Kindle-MOBI - HTML - DOC/ODT Read the full article
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Retour au Bercail
Oneshot
Fandom : Pokémon - animeverse - Team Rocket
Genre : général, participation challenge
Rating : K
Personnages/Pairing : Domino, Shaymin
Timeline : au choix
« Dans le langage des fleurs, la tulipe symbolise l’amour et les sentiments dérivés. »
Un soupir de satisfaction s'échappa de ses lèvres fines tandis qu'elle descendait du train. Une petite brise rendait l'atmosphère printanière agréable et le soleil brillait juste comme il le fallait. La jeune femme n'avait néanmoins pas reproduit l'erreur qu'elle avait commise lors de sa mission dans le désert, à Hoenn : elle avait bien pensé à fourrer un énorme tube de crème solaire dans son sac, ne tenant pas franchement à réitérer l'expérience de pouvoir rivaliser avec un Ecrapince en terme de couleur. Bien que très attachée à son travail, elle était plus qu'heureuse de finalement pouvoir prendre un repos bien mérité. Celle qui se faisait appeler Domino depuis plusieurs années maintenant n'avait pas eu beaucoup de mal à négocier des vacances avec Giovanni. Le Boss de la Team Rocket, à chaque fois satisfait des résultats de ses missions avait consenti à lui laisser carte blanche pendant une semaine et elle avait choisi Sinnoh comme destination. C'est ainsi qu'elle avait troqué son habituel uniforme contre une tenue civile qui attirerait bien moins l'attention : un simple jean qui mettait ses jambes fines en valeur, ainsi qu'une tunique blanche en dentelle, parfaite pour le temps printanier. Une capeline en paille complétait sa tenue, car une fois encore, elle se méfiait du soleil. A son bras, il y avait son gilet gris, qui pouvait sembler superflu pour le temps. Mais elle n'avait jamais oublié ce vieux dicton : en avril, ne te découvre pas d'un fil ! La jeune femme s'avançait dans le petit village qui se présentait à elle. Des montagnes l'entouraient et, plus loin, elle pouvait apercevoir un champs de fleurs s'étendant à perte de vue. Les souvenirs la submergèrent et c'était comme si une douce chaleur avait envahi tout son être. Un sourire éclaira son doux visage, tandis qu'elle accéléra le pas jusqu'à une petite maison. Cette modeste mais bien entretenue bâtisse, elle la connaissait bien. Mais cela faisait tellement longtemps qu'elle n'y avait pas mis les pieds. La dernière fois, il lui semblait qu'elle n'avait que quinze ou seize ans, grand maximum. Son séjour avait été rapide, elle en gardait de mauvais souvenirs. Elle espérait seulement que celui-ci se passerait bien. Avalant sa salive avec difficulté, elle lâcha un nouveau soupir, avant de sonner. La sonnette n'avait pas changé depuis toutes ses années, ce qui lui fit inconsciemment serrer le poing : elle était tendue, incertaine, et ça ne lui ressemblait vraiment pas. Habituellement, celle que l'on connaissait sous le nom de Domino, de l'Agent 009 ou de la Tulipe Noire était une jeune femme sûre d'elle, arrogante, même. Certains iraient peut-être jusqu'à la qualifier d'insupportable. Mais là, c'était comme si elle retombait en enfance. Et pour cause, un flot d'émotions contradictoires la submergea lorsque la porte s'ouvrit et qu'une femme âgée qu'elle dépassait d'une tête à présent lui apparu, semblant étonnée. « Ma Tulipe ? C'est bien toi ? » Son cœur se serra, sa bouche était sèche. Elle avait du mal à croire que sa grand-mère l'appelait encore comme ça, après tout ce qu'elle avait fait et continuait à faire. Et surtout, ce surnom avait tant changé de signification à ses yeux durant toutes ces années... « C'est bien moi... » Son ton était peu assuré et avant même qu'elle ne puisse ajouter le moindre mot, la petite femme aux cheveux d'argent l'avait enveloppée dans ses bras avec une vivacité étonnante pour son âge. « Oh, Floriane, je te croyais perdue à tout jamais ! » La pensée que c'était peut-être bien le cas traversa l'esprit de Floriane, qui n'avait pas entendu son prénom depuis des années. Mais elle s'abstint de commentaire, se contentant d'étreindre à son tour son aïeule, réalisant tout juste à quel point elle lui avait manqué. Les deux femmes pénétrèrent dans la petite maison qui n'avait pas réellement changé depuis toutes ces années : des cadres ornaient la cheminée éteinte, des napperons étaient disposés un peu partout et surtout, une odeur florale caractéristique flottait dans l'air. La jeune femme avisa un bouquet de gracidées posé sur la table basse. Il semblait que sa grand-mère avait suivit son regard, puisqu'elle répondit à sa question mentale. « J'ai gardé le petit des voisins et voilà comment ils m'ont remerciée. Tu te souviens sans doute du champs de fleurs, n'est-ce pas ? On ne pouvait pas t'en déloger ! » Ces mots arrachèrent un sourire à la jeune blonde. Évidemment qu'elle se souvenait... C'était l'un de ces rares étés où ils venaient à Sinnoh rendre visite aux parents de sa mère de sa mère. Floriane adorait y aller : son grand-père préparait toujours de délicieuses pâtisseries et sa grand-mère l'emmenait au champ de fleurs situé non loin du village. Un champs entièrement recouvert de gracidées, quand arrivait la saison. Elle pouvait y passer des journées entières à jouer avec des Pokémon sauvages ou simplement à profiter du doux parfum des fleurs et du soleil pour faire une petite sieste. Mais ce jour-là en particulier resterait dans sa mémoire. « Et, toi, la blonde, t'es sur mon territoire ! » Interdite, Floriane se retourna pour se retrouver nez à nez avec un Pokémon blanc et vert avec ce qui semblait être des fleurs de gracidée de chaque côté de la tête, qu'elle n'avait jamais vu auparavant. « La blonde ? Je te prierais d'être plus poli, nabot ! Je m'appelle Floriane. » La jeune fille qui ne devait pas avoir plus de dix ans avait déjà du répondant. Elle fixait le petit Pokémon avec un air de défis, ne bougeant pas d'un pouce. Il sembla s'amuser d'une telle réponse. « T'es une dure à cuir, mais c'est vrai que toi, tu ne peux pas voler. » C'est à ce moment que le « nabot » se métamorphosa sous ses yeux, avant de s'élever dans les airs. Émerveillée, Floriane n'arrivait pas à décrocher son regard de ce Pokémon surprenant, avec qui elle passa toute l'après-midi, puis les vacances entières. Shaymin, le Pokémon gratitude, était devenu un ami avec qui elle aimait passer du temps : ils se lançaient des défis stupides, jouaient ou parlaient, tout simplement. Et elle rêvait de voler comme lui, un jour. Mais il fallait retourner à la maison, les vacances étaient terminées. L'année suivante, la famille de Floriane ne retourna pas à Sinnoh. L'année d'après non plus. Ce ne fut que pour l'enterrement de son grand-père qu'elle suivit ses parents à contrecœur. Mais ce n'était pas la saison des gracidées. C'était la saison de rien, d'ailleurs. Elle ne pouvait pas oublier Shaymin et ses grand-parents lui manquaient. Et puis cela ne se passait pas si bien que ça, avec ses parents. Ils se disputaient entre eux, leur mauvaise humeur déteignant forcément sur leur fille, qui se comportait de plus en plus mal. Au point d'avoir de bien mauvaises fréquentations. On entendit parler de l'incendie d'une maison dans les environs de Carmin-sur-Mer. Le couple qui y habitait trouva la mort. Leur fille unique, une jeune femme de dix-sept ans, demeurait introuvable. A cette époque, il arrivait à Floriane de ne pas rentrer durant plusieurs jours. Elle inventait des bobards qu'elle servait à ses parents pour être tranquille. Et puis la tragédie survint. Elle se sentait coupable. Coupable de ne pas avoir pu être là, d'avoir traîné avec ces sbires de la Team Rocket, qui semblaient tellement plus intéressants que la monotonie des disputes qu'elle vivait à la maison. Et elle avait perdu ses parents. Floriane avait bien songé à aller voir sa grand-mère. Mais cette culpabilité tenace l'en empêchait. Alors elle se contentait de lettres courtes. Elle n'avait pu se résoudre à lui laisser penser qu'elle l'avait perdue pour toujours elle aussi. Alors de douce tulipe, elle était devenue la Tulipe Noire, Domino. Floriane était en quelque sorte morte dans l'incendie avec ses parents, au final. « Ma Tulipe, tu semble aller bien. Mais j'aimerais savoir... Où étais-tu pendant toutes ces années ? » Retour au présent. Floriane observa sa grand-mère, qui semblait incertaine, ne croyant de toute évidence pas que son unique petite fille se trouvait devant-elle après plus de quatre ans sans l'avoir vue. La jeune femme ne pouvait que comprendre ce sentiment. « C'est une longue histoire, Grand-Mère. Penses-tu que je pourrais te la raconter comme on le faisait avant ? » Une lueur d'espoir éclaira le regard de Floriane. Elle n'avait jamais osé revenir ici par elle-même. Elle avait pris ces vacances comme une véritable opportunité. « Je prépare du thé et nous allons dans le champs. Les gracidées sont particulièrement belles, cette année ! » Sa grand-mère lui offrit un sourire qui lui réchauffa le cœur. La culpabilité lui avait fait attendre tout ce temps... Mais peut-être qu'elles pourraient rattraper le temps perdu. Et peut-être même qu'elle pourrait revoir un vieil ami, qui sait ?
« De couleur noire, la tulipe est un symbole d'un amour intense qui se vit dans la souffrance. L’être aimé peut être décédé. On est prêt à tout pour revivre cet amour, même jusqu’à mourir pour lui. »
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Poètes hongrois : Endre Ady
Le poète hongrois Endre Ady
Le 27 janvier 1919 mourrait prématurément Endre Ady, emporté par la grippe espagnole à 41 ans. C’est l’un des poètes hongrois les plus connus, il a écrit de nombreux textes engagés, prenant la défense du peuple et luttant pour une amélioration des conditions socio-économiques. Vous trouverez ci-dessous une petite sélection de poèmes traduits en français ( Poèmes traduits par Armand Robin en 1946).
Âmes au piquet :
Ils ont attaché mon âme au piquet,
Car en elle le feu d’un poulain caracolait,
Car en vain je la cravachais,
En vain je la chassais, la pourchassais.
Si sur le Champ hongrois vous voyez attachée
Une pouliche sanglante, écumeuse,
À l’instant tranchez-lui sa longe,
Car c’est une âme, une âme hongroise, sauvage.
Vainement me tentera ta neige de blancheur
Je te souillerai, je te salirai
Par la nuit la plus belle, la plus enneigée :
Vainement me tentera ta neige de blancheur.
Hors mon âme te forçant à monter,
Face à moi je manderai un jour
Ton ombre virginale aux blancs atours.
Vainement elle flottera, peureuse, frileuse :
Je l’éclabousserai toute de sanie,
D’encre, de sang, de larmes, de lie.
Elle tremblera vainement, vainement :
De soupçons, d’accusations je la tacherai,
De toxiques orties je la flagellerai.
Tout le temps qu’elle flottera, morose, amoureuse,
Sur ton ombre vagabonde mon rire éclatera,
Vers elle je soufflerai : « Va -t’en, je te renvoie. »
Poèmes neufs 1905
J’aimerais qu’on m’aime
Ni héritier, ni aïeul fortuné,
Ni souche de famille, ni familier,
Je ne suis à aucun,
Je ne suis à aucun.
Je suis ce qu’est tout homme : majesté,
Pôle nord, énigme, étrangeté,
Feu follet luisant loin,
Feu follet luisant loin.
Hélas, je ne sais pas ainsi rester,
J’ai envie que mon être soit manifesté,
Pour que me voie qui voit,
Que me voie qui voit.
Ma torture de moi par moi, mon poème,
Tout vient de là : j’aimerais qu’on m’aime
Et que quelqu’un m’ait,
Que quelqu’un m’ait.
J’aimerais qu’on m’aime 1909
Nouveaux chants des moissonneurs
Sur le chaume, des croix !
Au cimetière, des croix !
Sur l’épaule, sur notre cœur, des croix !
Loin sur les plaines, des croix !
Et seul le maître de la Croix n’est nulle part !
Sur la terre entière des croix !
Sur les tours, sur les poitrines, des croix !
Sur les biens de ce monde, des croix !
Et dans le ciel une voix : « Je l’ai bien mérité :
La croix, pourquoi pour eux l’ai-je portée ? »
La fuyante vie 1912
Jours plus longs chaque jour
Seulement pour un seul jour me fait mal tout mal :
Vingt-quatre heures, puis ne vient nul pire mal,
Mais ce jour, unité-jour, chaque jour est plus long mal.
Déjà pal tout pointe est toute heure :
Noirs, des masques de fer, s’abattent, trembleurs,
Enfoncent pal à pal le mal dans mon cœur.
Je sais le destin passager des tortures
Et si court fut chaque jour jusqu’à ce jour :
Depuis les deuils jusqu’aux gaîtés jeu d’un bond très court.
La Joie, différemment aussi, je l’eus pour joie :
En plus coi, plus tapinois, meilleur aloi :
Dans mon sourire larme qui pour demain larmoie.
Troc splendide, avisé, j’ai troqué
La Cène de ma gaîté, le Cana de ma gaîté,
Instants faits de foudre en cette vie d’étrangeté.
Aujourd’hui je sais aussi : c’est vingt-quatre heures,
Puis après un jour torture pas de jour plus torture.
Oui, oh oui, mais ce jour est plus long chaque jour.
J’aimerais qu’on m’aime 1909
Plaie de braise et d’orties
Plaie de braise et d’orties je suis, et brasier,
Je suis torturé par la clarté, par la rosée,
Il faut que je t’aie, je viens te posséder,
Je veux plus de torture : il faut que je t’aie.
Que ta flamme brandilIe, brasille, blanchoie,
Les baisers supplicient, les désirs supplicient,
C’est toi ma torture, ma géhenne à moi,
Mes entrailles vers toi sont un cri, un tel cri.
Le désir m’a haché, le baiser m’a saigné,
Je suis plaie, braise, faim de neuves tortures,
Donne-moi des tortures, à moi l’affamé,
Je suis plaie, baise-moi, brûle-moi, sois brûlure.
Poèmes neufs 1905
Tu peux rester, tu pourras m’aimer
Avant elle et son corps féminin si frais
Du parfum pour l’annoncer viendrait,
Derrière elle tout délice viendrait,
Pudiquement elle saluerait.
Elle m’ignorerait, ne m’aurait vu jamais,
S’asseyant à mes pieds elle regarderait,
Regard dans mes regards, et des heures crouleraient
Et, craignant toute crainte, elle dirait :
« Je suis jeune fille, je suis étrangère, je suis pure,
Aucun garçon ne me vit jamais,
Je suis belle, je suis pauvre, je suis sans patrie,
J’aimerais vous aimer. »
Et moi, regard dans ses regards, je la regarderais,
La prenant pour malade ensauvagée, je lui dirais :
« Jeune fille, que soit faite ta volonté,
Tu peux rester, tu pourras m’aimer. »
Ma fiancée
Que m’importe qu’elle soit le rebut des coins de rues,
Pourvu qu’elle me soit jusqu’en ma tombe assidue !
Qu’elle se plante devant moi dans l’été brûlant, bouillant :
« Toi, je t’aime, c’est toi celui que j’attends. »
Oui, reniée, chassée à coups de pieds, débauchée !
Seulement, ô dans son cœur de temps en temps regarder !
Si de brutes bourrasques nous surprennent blasphémants,
Qu’ensemble nos pieds aillent croulant, s’écrasant.
Si à telle ou telle heure nos âmes sont des comblées,
Ne trouvons que sur nos lèvres nos saluts et voluptés.
Si je me vautre dans la poussière de la rue, là en bas,
Qu’elle se penche sur moi, me protège de ses bras.
De part en part si me purifie un saint brasier,
Survolons l’univers à coups d’ailes mêlés.
Qu’à jamais elle me baise, amante jamais changée,
Dans les larmes, l’ordure, la souffrance, la saleté.
Que tout règne où mes songes se sont anéantis
Me soit rendu par Elle : que soit Elle la Vie.
Je vois en visage d’ange son visage fardé :
Mon âme y gît, avec mes jours de vivant, de décédé.
Fracassant jusqu’au dernier décalogues, enchaînements,
Mortellement nous raillerions le monde grouillant.
Ensemble nous raillerions en signe d’ultime adieu ;
Nous péririons ensemble, l’un pour l’autre restant dieu.
Nous péririons avec ce cri :
« Crime et infamie est la vie,
Nous deux nous étions, seuls, propreté, neige blanche. »
Traductions de Margit Molnar
En parenté avec la Mort
Je suis un parent de la Mort,
j’aime l’évanescence de l’amour,
j’aime adresser mes baisers
à ceux qui seront du passé.
J’aime les roses qui sont souffrantes,
les femmes fanées quand elles désirent
les temps d’automne,
rayonnants, mélancoliques.
J’aime le rappel plein de fantômes
de tristes heures monotones,
le visage moqueur de la Mort,
de la grande, de la sainte Mort.
J’aime ceux qui partent en voyage,
ceux en larmes et ceux qui dorment,
les champs sous les pluies givrées
au temps de l’aube glacée.
J’aime le renoncement fatigué,
les pleurs sans larmes et la paix,
le refuge des poètes, des sages,
l’hospice des malades.
J’aime le déçu, l’handicapé,
celui qui s’est déjà arrêté,
qui ne croit pas, celui qui est sombre,
ce qui est ainsi : le monde.
Je suis un parent de la Mort,
j’aime l’amour évanescent,
j’aime adresser mes baisers
à ceux qui seront du passé.
Messies hongrois
Ici, les larmes sont plus salées
et les souffrances différentes
Messies pour mille fois
les Messies hongrois.
Ils meurent pourtant à mille reprises
leur croix n’apporte pas de salut
car ils n’ont rien pu,
ô, ils n’ont rien pu.
Du sang et de l’or
Il m’est égal, à mes oreilles
si le désir halète ou la peine gémit,
si c’est du sang qui goutte
ou de l’or qui brille.
Je sais, j’affirme que c’est le Tout
et tout le reste ne vaut rien,
du sang et de l’or,
du sang et de l’or.
La mort prend tout et tout trépasse,
gloire, rang, salaire et chant,
les seuls qui survivent,
le sang et l’or.
Des nations meurent et se réengendrent,
il est saint le brave qui, comme moi, n’a qu’une seule foi :
du sang et de l’or.
Vole mon bateau
Ne crains rien, avec toi le héros de Demain,
Qu’ils se moquent de l’ivresse du rameur
Vole mon bateau,
Ne crains rien, avec toi le héros de Demain.
S’envoler, s’envoler, s’envoler encore
Vers des eaux nouvelles, de grandes eaux vierges,
Vole mon bateau
S’envoler, s’envoler, s’envoler encore.
Devant toi de nouveaux horizons flottent
À chaque instant, la vie se renouvelle, effrayante,
Vole mon bateau
Devant toi de nouveaux horizons flottent.
Je ne veux plus de rêves rêvés.
Je passe par des eaux des nouveautés.
Vole mon bateau
Je ne veux plus de rêves rêvés.
Je ne serai pas le violon des gris
Que je sois mu de l’alcool ou du Saint-esprit :
Vole mon bateau
Je ne serai pas le violon des gris.
Pierre lancée en haut
Pierre sans cesse relancée, du haut chutant sur ton sol,
mon petit pays, encore, toujours,
ton fils rentre chez toi.
Il visite de tour en tour les pays lointains,
pris de vertige, savoure le chagrin,
et chute dans la poussière dont il fut.
Ne cesse de désirer le loin et il ne peut s’enfuir,
Avec ses désirs hongrois qui s’apaisent et de nouveau ;
Je suis à toi dans ma colère faramineuse,
ma grande infidélité, ma peine amoureuse,
mornement magyar.
Pierre sans cesse jetée vers le haut, triste sans volonté,
mon petit pays, je suis à ton image,
reflétant une exemplaire identité.
Mais ô, en vain tout qu’il soit de volonté,
si cent fois tu me lançais, je te reviendrais
et cent fois et l’ultime fois.
Lutte et noce éternelles
Ma grande dame, qu’il est bien de te faire souffrir :
je me flagelle, me bride, pleure,
je t’attends, je te désire.
Ma grande dame, qu’il est bien quand tu fais la peste,
dans mon cœur je te mets à mort cent fois, cent fois,
je te chasse, je te déteste.
Ma grande dame, n’est-ce pas, il sera ainsi ?
Notre grande bataille sera éternelle comme
éternelle notre noce aussi.
Bénédiction dans le train
C’est maintenant que le Soleil se penche sur la mer,
maintenant que notre train prend de la vitesse,
maintenant que le plus de souvenirs va advenir :
je te bénis.
« Dieu te bénisse
pour ta bonté,
ta longue écoute
et ta méchanceté.
Pour tes nombreux mots blessants,
que tu sois bénie chaudement,
pour ta grande froideur,
réchauffe-toi sur mon cœur,
car désormais c’est fini,
car j’ai déjà mille soucis,
au prix de l’ignorance,
mon cercueil est dressé.
Alors, je te bénis
et pendant que je te bénis,
fais-moi des baisers, très fort.
En silence, en paix, bénissant
avec des souvenirs et des baisers
que je veux te quitter.
Après la chaleur me geler,
seul à y rester,
seul à sentir,
seul à mourir.
Dieu te bénisse. »
C’est maintenant que le Soleil se penche sur la mer,
maintenant que notre train prend de la vitesse,
maintenant que le plus de souvenirs va advenir :
je te bénis.
Aveu de l’amour
Au-delà de toute frontière,
Je n’ai pas retrouvé sa pareille :
J’aime son beau rire,
Malade, qui scintille,
Combien je l’aime.
J’aime qu’elle s’est cachée
Dans mon grand être, robuste,
J’aime sa bonté
Mais ses défauts encore plus,
Combien je les aime.
J’aime mon existence
Dans cette noce exaltée,
Et ma sécurité dans quelqu’un,
Dans une autre, illuminée,
Combien je les aime.
Ayez de la mémoire à mon égard
Montagnes, amis et femmes
Lointains,
Ma vie, mes volontés
Qui vous en allez,
Ayez de la mémoire à mon égard.
Chaudes paroles, baisers trompeurs
Et moments
Qui ont valu la vie vécue,
Tant que je suis
Ayez de la mémoire à mon égard.
Et toi, (maintenant) vie la plus folle,
Mon hasard,
Restez tous à mon envol
et avec moi encore,
Ayez de la mémoire à mon égard.
Je veux te garder
Il me rend fou, cette réalité pleine de baisers,
Ce grand accomplissement,
Cet abandon, cette bonté.
Tombant sur tes genoux, en pleurs, en désir,
Je te supplie, ma dame :
Poursuis, chasse-moi dans la nuit.
Lorsque mes lèvres sont les plus brûlantes,
Que les tiennes deviennent gelées,
Et marche, piétine sur mon corps en riant.
Ils sont bourreaux, les vifs désirs,
Outrage est le plus beau présent :
Je te quitte parce que très fort, je te désire.
Que je puisse voir ton corps enflammé
De plaisir, toujours en conquête,
Sur les oreillers parfumant du passé.
Comme je veux te garder pour l’éternité,
Je choisis comme veille pour toi,
Le lointain qui enveloppe de beauté.
Qu’il puisse me rester mon rêve infini
D’une femme qui m’aime
Et pour qui je vis l’éternel désir.
La Hongrie en hiver
À travers la plaine hongroise,
Quand le train file avec moi en grande vitesse,
La nuit d’hiver, profonde, enneigée,
Dorment, les hameaux hongrois.
La plaine est si blanche et orpheline,
Au dessus, les vents froids
soufflent des chants rêveurs.
De quoi rêve-t-elle, la plaine ?
Rêve-t-elle, si des rêves lui en reste ?
Moi, je vais maintenant pour Noël,
Vieil enfant du village, un ancien,
Mais mon âme est sous la neige, couverte.
Et comme je traverse la plaine, l’hiver en courant,
J’ai le sentiment que nous sommes morts
Et sans rêves, nous rêvons.
Moi et les hameaux hongrois.
Noce d’autours sur les feuilles mortes
Nous prenons la route. Nous partons pour l’Automne
en cri, en pleurs, en cavale,
deux autours aux ailes alanguies.
L’été a désormais ses nouveaux voleurs,
les ailes nouvelles d’autour battent fort,
des combats de baisers fougueux font rage.
Nous prenons vol dans l’Été, s’envolons, chassés,
quelque part dans l’Automne nous nous posons,
les plumes ébouriffés, en amoureux.
C’est notre dernière étreinte, à nous deux,
à coup de bec, nous nous arrachons la chaire
et notre chute s’achève sur le lit de feuilles mortes.
En friche hongroise
Je marche avec peine dans un pays sauvage :
sur la terre ancestrale, luxuriante, herbes folles, adventice.
Je connais ce champs sauvage,
c’est la Friche hongroise.
Je me penche vers l’humus sacré :
cette terre vierge est rongée.
Dites donc, les herbes folles dressant au ciel,
il n’y a ici aucune plante qui fleurisse ?
Autour de moi serpentent des tiges sauvages
tant que je scrute l’âme endormie de la terre,
le parfum des fleurs du passé
m’enivre amoureusement.
C’est calme. L’herbe folle, adventice
me retiennent, m’endorment, me blindent
et un vent rieur passe, léger,
au-dessus de la Friche infinie.
Ceux qui arrivent toujours en retard
Nous arrivons toujours partout en retard,
Nous venons sûrement de quelque part loin,
De nos pas de chagrin, de lassitude.
Nous arrivons toujours partout en retard.
Même pas à mourir, nous n’arrivons en paix.
Lorsque la Mort vient déjà,
Notre âme s’enflamme rougeoyant.
Même pas à mourir, nous n’arrivons en paix.
Nous arrivons toujours partout en retard,
Pour nous, c’est en retard, le rêve, le succès,
Le rivage, l’étreinte et la paix.
Nous arrivons toujours partout en retard.
1907
2- Adaptations personnelles à partir de traductions allemandes de Julius Detrich
Parce que tu m’aimes
tes yeux sont miroirs
de merveilles bénies
parce qu’ils m’ont vu ;
tu es la maîtresse
la femme rusée
des caresses.
mille fois bénie
tu l’es en tant que femme
car tu m’as vu
et tu m’as regardé.
Parce que tu m’aimes
je t’aime aussi
Parce que tu m’aimes
tu es la femme
tu es la belle
(nouveaux vers 1906)
Garde mes trésors mon amour
Garde mes trésors mon amour,
ils valent encore bien moins qu’un sou biblique,
vois le sort d’une vie sincère et droite,
regarde mes cheveux gris disparus.
Je ne suis pas allé me perdre au loin
tristement j’étais si fier d’être hongrois
et je n’ai connu qu’un malheur misérable, un grand malheur
et je n’ai moissonné en abondance que
désillusions.
Pour faire l’amour j’étais vraiment bon
même un Dieu ne pouvait m’égaler
comme un gosse je l’admettais
Regarde-moi maintenant, dans la souillure de la douleur, du sang et de la fièvre.
Si tu n’étais point venu à ma rencontre
ma bouche pleine de lamentations n’aurait rien à proférer
vois les moqueurs de l’intégrité
qui m’envoie au tombeau.
Protège-moi avec ton amour, ma chérie
c’est toi que j’ai trouvé dans ma fuite
et si un sourire reste dans ce monde détestable
tu es ce sourire de mon cœur.
Garde mes trésors mon amour,
ils valent encore bien moins qu’un sou biblique,
Laisse-les pour toi devenirs sombres et pleins de jeunesse
regarde mes cheveux gris disparus.
Je garde tes yeux
Avec mes mains tordues de vieillard,
avec mes yeux qui louchent de vieillard,
laisse-moi tenir tes mains adorées
laisse-moi garder tes yeux adorés.
les mots sont délabrés, car ils tombent
comme bête sauvage pourchassée par la peur
je vins, et j’attends avec toi en moi
toi qui fus tant effrayé par moi.
Avec mes mains tordues de vieillard,
avec mes yeux qui louchent de vieillard,
laisse-moi tenir tes mains adorées
laisse-moi garder tes yeux adorés.
Je ne sais pourquoi, comment et combien
je pourrais ainsi rester pour toi-
mais je tiens tes mains adorées
et je garde tes yeux adorés
(1916)
La jachère hongroise
je marche sur des prairies courant vers les mauvaises herbes
sur des champs de bardanes et de mauves,
je connais si bien ce vieux sol, ces étagements
c’est une jachère hongroise.
Je me suis incliné vers ce sol sacré:
je crains que ce sol vierge ne soit rongé
hé, toutes ces mauvaises herbes grimpant misérablement vers le ciel,
il n’y a donc ici aucune fleur ?
Pendant que je contemplais la terre ensommeillée
les vignes les vignes entortillées m’ont cerné
et amoureusement
m’enveloppèrent de l’exhalaison d’une grande fleur morte;
Silence. Je suis entraîné par le fond et recouvert
et bercé de bardanes et de mauves,
un vent moqueur survole en fouettant
le dessus de la rude jachère.
1905
je pensais, je pensais, je pensais
J’écoute les murmures des rayons du soleil,
dans ma bouche ton nom a si bon goût,
Mes yeux regardent de saints fracas des cieux.
Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu,
étoilée est mon âme de tous ses aveux:
Tu es pour moi à jamais tout ce qui peut advenir,
Dans mes saints reniflements,
dans mes tendres caresses,
Et aussi dans mes regards aigus et tristes.
Aujourd’hui je pense, que tu fus là-bas,
là où je sentais la vie,
Là où furent détruits et érigés les autels.
Je te remercie pour la couche, préparé pour moi,
Je te remercie pour ma première larme,
je te remercie pour ma mère cardiaque,
Pour ma jeunesse et tous mes péchés.
Je te remercie pour mes doutes et mes certitudes,
Pour les baisers et les maladies.
Je te remercie, pour n’avoir nulle faute en moi,
À part toi, que toi tout pour tout.
J’écoute les murmures des rayons du soleil,
dans ma bouche ton nom a si bon goût,
Mes yeux regardent de saints fracas des cieux.
Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu !
Maintenant mon âme est plus légère, elle a avoué,
Puisque tu fus vie, chagrin, baiser, joie,
et tu seras la mort aussi. Merci.
(1911)
J’ai tant peur de vivre
En vain me déchirent les cygnes éblouissants
Dans la grande eau,
Les jacasseries des oies sobres je les entends.
Rien maintenant ne reste
De ce qui demeure.
Déjà j’entends mes longs, sauvages sanglots,
Dont je me gaussais jadis,
Dans les croassements des corbeaux de mon âme
se mêle le sifflement des moineaux jolis.
J’ai peur de la nostalgie, l’accomplissement
Arrive et me fait grande honte.
Aucun de repos ne veut, derrière moi galope
Le cheval fou de la peur,
la peur de vivre.
(1905)
Le tout dernier sourire
Ah, j’ai vécu minablement,
Ah, j’ai vécu minablement :
Ah quel beau cadavre je ferais,
Ah quel beau cadavre je ferais.
Mon visage de satyre devient encore plus beau,
Mon visage de satyre devient encore plus beau :
Sourires sur mes lèvres,
Sourires sur mes lèvres.
Dans mes grands yeux fixes,
Dans mes grands yeux fixes :
Nul ne se reflète plus,
Nul ne se reflète plus.
Mes souriantes lèvres froides,
Mes souriantes lèvres froides.
Te remercie pour ton baiser,
te remercie pour ton baiser.
(1905)
le baiser à moitié donné
le baiser à moitié donné nous brûle
de part en part.
Froid et le soir. De temps en temps nous courons,
nous courons en pleurant :
le but jamais ne se rapproche.
Souvent nous restons debout, souvent nous nous étreignons,
brûlant et grelottant en même temps.
Tu me pousses hors de toi : Moi et aussi toi
plein de sang sur les lèvres :
Pas de noce aujourd’hui.
Après un baiser pleinement accompli il aurait été si bon
de mourir réconciliés.
De toute façon ce baiser aura lieu; la braise l’exige.
nous chuchotons emplis de nostalgie :
Demain. Demain sans doute.
(1905)
Sur les sommets sauvages des montagnes
Sur les sommets sauvages des montagnes tous deux
Nous nous tenons pétrifiés et orphelins,
liés l’un à l’autre.
Pas un mot, pas une larme, des gémissements :
une hésitation et nous tombons.
Des hameçons de viande sont posés,
aussi longtemps que nous nous cramponnons l’un à l’autre :
pour cela les lèvres tremblent bleu-pâle.
Embrasse-moi ! Muet est le baiser ;
Dis un seul mot et nous tombons.
(1905)
Les incendies peu à peu s’éteignent
Les incendies peu à peu s’éteignent :
Ces yeux gris et vieux
ne voient plus l’autre.
Léda, ne me chasse pas :
Ces yeux de chien fidèle si usés
tu ne peux y échapper.
L’incendie du désir
pourrait encore te réchauffer le sang :
En vain, tout en fait en vain.
Viennent les peurs :
Ces yeux fidèles et usés
Ne te laisseront pas en paix. Ils voient.
(1905)
Je suis venu trop tôt
Trop tard cette femme à ma rencontre,
Qui me dévisagea, que je béni.
Car me tue ces vastes déserts,
où j’appelle en vain, je crie.
Ah, cette Puszta hongroise,
Ah, cette immense contrée désertique !
O combien souvent ai-je chargé mes ailes de merde ;
Plus lourde que plomb !
Je me taraude et rien ne trouve,
qui puisse rouvrir le barrage des larmes ;
Je suis venu trop tôt,
et trop tard cette femme à ma rencontre.
(1905)
Offre-moi tes yeux s’il te plaît
Offre-moi tes yeux s’il te plaît
que je les ensevelisse dans mon vieux visage
et que je puisse me voir en majesté.
Offre-moi tes yeux s’il te plaît,
Ton bleu regard, qui tant m’a déploré,
qui toujours m’a raffermi et tout le temps m’embellit.
Offre-moi tes yeux s’il te plaît,
Ceux qui tuent, consolent, brûlent, désirent
et toujours ne voit que le beau en moi.
Offre-moi tes yeux s’il te plaît !
Quand je t’aime, je m’aime aussi
Je suis jaloux de tes yeux.
(1907)
Mes deux femmes
Quand je mourrai il ne se passera rien,
peut-être qu’il y aura deux femmes,
qui le remarqueront.
L’une sera ma mère,
la seconde une autre, – qui
pleurera sur moi.
Cela sera très beau : sur une tombe étrangère
deux femmes porteront des fleurs,
Diront des malédictions.
(1907)
Sur les rives des noires eaux stagnantes
J’étais assis sur les rives de Babylone,
au bord des fleuves, qui sont emplis de chagrin.
Je voyais déjà d’infimes désirs
et voyais des longs, et très malades amours.
L’âme pleine de combats rongés
et j’étais un fou dans un rêve étroit.
Parfois je n’aurais pu qu’à peine le croire,
parfois Dieu lui même m’est apparu.
Ma harpe je l’ai raccroché,
ma harpe je l’ai à nouveau décroché.
Dieu, doutes, vin, femelle, maladie
me frottent et me blessent jusqu’au sang âme et corps.
J’étais un troubadour, j’étais un héros.
Ma pauvre colonne malade cent fois s’est courbée.
Tout j’ai laissé, tout ce que j’avais,
jusqu’à ce que je puisse être si joliment fatigué !
J’étais assis, là ou les flots et le vent me fouaillent,
Sur les rives des noires eaux stagnantes.
(1907)
Dieu est mon rêve
Mon baluchon de voyageur : le plus lourd « il n’y a rien »,
mon chemin : le nihilisme le plus grand, le rien.
Mon destin : aller, aller, aller…
Et mon rêve : le Dieu, s’il existe.
Lui, j’aimerais bien le rencontrer,
Mon rêve, une foi naïve, immense ;
et ne pouvoir dire qu’un seul mot : Dieu, mon Dieu !
Et à nouveau pouvoir prier encore une fois.
je ne peux pas lutter contre lui,
Je suis à côté, tout entier amoureux de Dieu :
On se pardonne beaucoup trop,
et l’on se met en état de mourir.
(1907)
Quand bien même
Je pensais : ma petite moitié
nous tachons de survivre
Par les temps meurtriers et d��vastés.
Là où tout disparaît, tout périt,
tu me retiens encore comme le jadis,
comme témoin, miracle, qui ne peut passer.
Quand tous s’enfuient, tous tombent,
tu me retiens encore, ma chère moitié,
À qui j’ai promis, tout ce qui disparaît.
Retiens-moi encore, jusqu’à ce que dans le cœur
je puisse crucifier le sang figé,
Comme un humain venant du jadis.
Encore tu m’étreins, moitié de vie ?
O malheur à moi dans cette impuissance,
dans cette fin terrifiante.
Pourtant j’avance encore, prend mon destin,
À toi la tempête l’a confié,
Dans tes mains, fidèle et patiente.
(1918)
Et s’entrouvre le miroir
Et s’entrouvre le miroir
quand je m’y plonge lâchement,
c’est un adieu et des
instants hésitants.
Nous nous ennuyons déjà et ennemis nous sommes.
Et s’entrouvre le miroir :
jadis avec toute la flagrance de l’amitié
Nous nous émerveillions grandement l’un l’autre ?
Puis vint la malédiction,
Maintenant tout s’est glacé entre nous.
Et s’entrouvre le miroir :
Comme si nous avions tout oublié l’un de l’autre ?
que c’est étrange quand une vieille connaissance ne vous reconnaît plus.
(1915)
Moi étranger
Sur un pont, indescriptible,
poussée de l’autre côté, demeurée toujours étrangère
Telle est ma vie. Une étoile fondue,
disséminant ses rayons. Bloc de glace je deviens
ou jeté au loin dans la nuit hautaine.
Las de mes victoires
et si fatigué du fardeau des éternels rayons
et de la connaissance. Certes ma vie est riche,
au moins par ici, mais triste
et solitaire aussi. Une vie d’étoile,
Qui a fondu terriblement, elle ne m’est plus que douleur.
Je ne peux disperser intelligemment mes rayons,
chacun de mes dieux est jaloux
et si avare en bénédictions.
Sans joie et se retournant contre moi l’ivresse,
Si pesant pour les pieds, la tête ou le cœur.
Aussi on ne peut concevoir, s’il est digne de m’aimer.
poussée de l’autre côté,, étrangère, vouée au néant,
est ma vie, tu ne peux, comme jadis,
m’éblouir avec tes yeux fidèles,
et moi, un parent du monde entier,
son amant, dont il se rappelle et désire encore,
Maintenant je cours mort et étranger ;
(1914)
Prière pour le festin
Mon Dieu
donne-moi cette hérésie
qui puisse permettre de voir vraiment un hongrois,
Avec des yeux libres, fêter la libre sagesse.
Donne-moi cette hérésie,
mon Dieu,
qui permettre de ne pas boire jusqu’à la lie,
Et que dans ton calice une seule gorgée
suffise: Amen.
Donne-moi une foi ferme,
mon Dieu,
Pour que je puisse au moins jusqu’au matin, pas plus, o non,
supporter bravement ma vie.
Amen. Amen.
(1909)
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Les écrevisses.
Je rentre écarlate du jogging.
Les écrevisses parcourent plusieurs kilomètres hors de l'eau.
Tout est poésie.
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Gypsye Gypsye
Poème de Pouchkine, extrait :
Tout dort. Du haut d'un ciel serein, la lune lumineuse éclaire. Le campement silencieux. Tout s'ébranle à la fois, la horde dévale à travers le désert, les ânes dans de grands paniers, transportent des enfants joueurs. Maris et frères, femmes, filles, jeunes et vieux, refrains tzigane, grognement de l'ours, cliquetis de ses chaînes impatientes, couleurs criardes des haillons, enfants, aïeuls degeunillés, chiens qui hurlent, chiens qui aboient, ronflement de la cornemuse. Grincement des lourds chariots.
Tout est pauvre, brisé, sauvage, mais si instable, si vivant.
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SOMMIERES littéraire
Lauwrence DURRELL, place du marché à SOMMIERES
Je ne suis pas étonné de lire la description d’une maison construite par un aïeul maçon à SOMMIERES dans le livre de Béatrice COMMENGE Une vie de paysage (verdier, 2016) .Elle a été bâtis, surement je ne connait pas les dates, prêt d’un siècle. Il s’agit de la maison qu’occupa Lawrence DURRELL à la fin de sa vie.
Je me sens même flatté par la «portrait peu flatteur de COMMENGE :
«La Maison de Sommières était une grande bâtisse de notable, grise, sombre, et vide: «une maison de maître trapue comme un vieux bouledogue (ses mots). La vie semblait se concentrer dans une petite véranda de lumière, où l’on touchait les arbres jamais élagués dont les feuilles tombaient dans la piscine d’eau verte où flottaient des nénuphars. L'ensemble m’était apparu comme une parcelle de jungle mystérieusement poussée en pleine garrigue. Avait-on jamais, nagé dans cette piscine? Existait-elle déjà onze ans plutôt, à l’époque où il avait acheté avec sa femme Claude, la troisième épouse, l’épouse des années heureuses, cette demeure «compliquée», spacieuse et confortable («d’une élégante laideur, du genre presbytère» avait-il écrit à Miller), une demeure qui pouvait rappeler certaines grandes maisons des Européens d’Alexandrie, la ville où ils s’étaient rencontrés (et ce rappel secret n’était peut-être pas étranger à leur choix), un radical bouleversement après huit années passées à griller joyeusement au mazet Michel, sur la route de Nîmes. Un petit mazet isolé sur une énorme étendue de lande couverte de sauge, d’oliviers sauvages et de chênes verts- comme un «coin perdu de l’Attique»?»
COMMERGE suit les pas de DURRELL, le grand voyageur, de l’INDE à l’ANGLETERRE en passant par l’EGYPTE et la GRECE, car elle croit, et je partage cette croyance, que les paysages et les souvenirs qu’ils laissent sont autant de points d'accroches, de leitmotivs, de source d'inspirations pour toute une oeuvre, et tout spécialement une oeuvre littéraire comme celle d’un Lawrence DURREL.
Le passage où elle cherche à entrer dan la chambre de l’ancien pensionnat du collège du jeune DURELL et particulièrement émouvant. A son réveil Lawrence avait une vue dégagé sur les monts de l'Himalaya, rein que ça...
«ON N’OUBLIE JAMAIS le paysage dans lequel on a découvert un auteur.» écrit COMMERGE, cela est vrai aussi pour les rencontres amoureuses. On tombe amoureux d’un paysage plus encore que d’une personne ne dit-on pas....
Le rôle du contexte, vilain mot pour dire ce qui dépasse le simple paysage (mais le paysage peut-il être simple?) est reconnu par tous dans la formation du regard et plus tard son souvenir déformé nous fait créer du neuf. «Architecture est un mélange d’anticipation extrême et d’anticipation» aime à dire Jean NOUVEL. Je le suis totalement sur ce point, c’est l’image “conceptuelle” d’une ville-pont, celle de SOMMIERES qui a été surement le moteur de mon projet de fin d’étude d’Architecte (un énorme pont habitable remplis de petits commerce entre colline et mer à Gêne, bref un SOMMIERES futuriste...)
SOMMIERES s’est construite autour d’un pont romain, dans le lit même d’un fleuve côtier , le turbulent VIDOURLE. Grâce à ce pont elle est devenue un petit bourg attractif et prospère. Quand j’ai visité FLORENCE et son ARNO,j’ai pensé à SOMMIERES, en plus riche et pus grand bien sur... Ce n’est pas le Ponte Viecchio qui ne rappela ce village gardois mais plutôt une petite rue commerçante : la vVia dei Neri à deux pas de la Piazza de la Signoria.
SOMMIERES pour moi ressemble aussi à un roman de MODIANO empreint de toute cette nostalgie encore vivante: «Je crois qu'on entend encore dans les entrées d'immeuble l'écho des pas de ceux qui avaient l'habitude de les traverser et qui, depuis, ont disparu. Quelque chose continue de vibrer après leur passage, des ondes de plus en plus faibles, mais que l'on capte si l'on est attentif.»( Rues des boutiques obscures1982)
SOMMIERES est pour moi un voyage sans trajet lointain,comme l’écrit DURELL dans Céfalû (1983) «Eh bien, nous avions tous nos chaînes de montagnes à traverser ; assez paradoxalement, voyager n'était qu'une sorte de parcours métaphorique - le symbole extérieur d'une conquête intérieure de la réalité.»
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Sa Best
Elle et sa Best,
elle et sa presque,
qu'il ou un autre,
plomba.
Elle et Elle qui
ouvrent si peu
leur porte
en diagonale.
Tu lui plais mais.
Il est déconseillé d'entrer.
Il est interdit de sortir.
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J’ai vacillé comme je pouvais. J’ai vacillé en forêt perdue, j’ai vacillé en forêt engloutie. J’ai vacillé en forêt cireuse. J’ai vacillé droite sous les yeux de Beau-Chose. Si j’étais poète, alors je lui raconterais des paroles de forêt, lui dire qu’ici elle tambourine et tempête. Et hurle de loin en loin. Implore, crie son ventre creux.
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Manuscrit 3 en cours de fin, ou en fin de cours
"J’aime les doutes frémissant jusqu’au bout de ses nervures, j’aime sa peur qui se jette à leurs pieds. Envoyons-lui une chaude lumière, un sourire, un encouragement. Elle a la peau en attente, aux pores qui parlent assoiffés de lui. Elle chante tout bas dans sa main à lui, mais que fait-elle ? Elle sent sa main pesante, la baise un peu, le regarde. Ses yeux se creusent. A ce moment, son chemin de doute est étroit, rabougri et bouleversant. "
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TALENT DU LIVRE!!
Ciclic met à l'honneur trois talents de la région centre.
"AÏeule Sauvage" en fait partie, merci Ciclic. Très honorée.
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