#Thierry Hoquet
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Cyborg sait que son assemblage est nécessairement instable et qu'il semble marqué du sceau d'une malédiction : celle de l'impossible greffe de la technique sur l'organisme, de l'organe acquis sur l'organe natif. D'une part, l'acquis, perpétuellement, se détache du natif ; d'autre part, le natif se dégrade et se meurt, si bien qu'à la fin l'acquis se retrouve inutile et caduc. C'est à cette labilité de Cyborg-assemblage qu'on donne parfois le nom d'Icare. On oppose parfois Icare aux optimistes laudateurs de Dédale. Icare signifie alors le châtiment de la faute morale, le prix que doit acquitter quiconque verse dans l'excès (hybris), dans l'orgueil qui défie les dieux. Cyborg reconnaît qu'Icare est un flambeur, un cascadeur acrobate et casse-cou, le fou du stunt, le Rémy Julienne de la philosophie. Mais Icare signifie aussi la grâce, le geste magnifique qui s'autorise à aller voir jusqu'où ille peut élever son stuff, avant que celui-ci ne se fige et ne se fonde. Certes, Dédale est arrivé à bon port ; mais son sort est-il vraiment enviable ? La folie et la grâce d'Icare nous apprendront peut-être à imaginer Cyborg heureux.
Thierry Hoquet, Cyborg philosophie, “Icare“
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Les termes et identités « gender fluid » ou « non binaires » commencent à prendre leur place dans la société et dérangent, plusieurs décennies après l’apparition des études du genre, un ordre « naturel » hétéronormé.
Enquête. Une vague, ou une déferlante ? En février, sous le titre « Mode, beauté, nouvelle identité… l’éclat unisexe », illustré par une photo de la très androgyne top-modèle Erika Linder, le magazine Vogue Paris consacre un dossier à ce « phénomène de société ». Un mois plus tard, dans son numéro du 27 mars, l’hebdomadaire L’Obs fait sa « une » sur le thème « Ni fille ni garçon ». L’enquête s’accompagne d’un éditorial intitulé « 50 nuances de genre », dans lequel Dominique Nora, directrice de la rédaction, souligne que « les “non-binaires” forment l’avant-garde d’un combat sociétal ». Dans les médias, sur les réseaux sociaux, au détour des couloirs des collèges et des lycées, un terme émerge avec insistance : « fluidité du genre ». Mais de quoi parle-t-on ?
La fluidité du genre ne désigne pas les personnes intersexes, nées avec une ambiguïté des organes génitaux, sur lesquelles le Sénat s’est penché récemment pour s’émouvoir d’opérations chirurgicales trop précoces. Pas plus que les gays et lesbiennes, dont l’orientation sexuelle sort du cadre hétéronormé dominant. Dérivé de l’anglais gender fluid, le terme englobe en revanche tous ceux qui, dans leur identité de genre, ne se sentent ni tout à fait homme ni tout à fait femme, ou à la fois homme et femme, ou encore homme né dans un corps de femme ou inversement, bref, tout ce qui ne correspond pas strictement à notre catégorisation binaire entre masculin et féminin.
Après l’affaire Weinstein, la parole libérée
« La question de la fluidité du genre n’est pas seulement travaillée par les médias, observe Marlène Coulomb-Gully, professeure en sciences de l’information et de la communication à l’université Toulouse II-Jean-Jaurès. Cela fait trente ans que j’enseigne à l’université, quinze ans que ce que j’enseigne est en lien avec le genre, mais cela fait deux ans seulement que des étudiants viennent me voir pour me faire part de leur impossibilité ou de leur refus de se voir assigné à un genre. » Comment expliquer cette soudaine libération de la parole ? Cette spécialiste des représentations du genre dans les médias y voit notamment une des retombées de l’affaire Weinstein, qui a largement rendu publique, à travers le harcèlement sexuel, la question du genre. Elle souligne également que les questions de genre sont maintenant enseignées au lycée, voire à l’école primaire. « Cela fait donc un certain nombre d’années que les jeunes sont capables de mettre des mots sur les phénomènes et les ressentis dans ce domaine. »
Masculin, féminin : si l’assignation à l’un de ces deux genres fait de plus en plus débat, si un nombre croissant de personnes réclament que le « M » ou le « F » puisse être remplacé par un « X » (pour « neutre ») sur leur certificat de naissance, comme l’autorise la ville de New York depuis début 2019, cette évolution sort en droite ligne des études de genre.
Dès les années 1960, le concept de genre est repris par les féministes, qui s’en emparent pour interroger la domination masculine et revendiquer l’égalité des droits entre hommes et femmes
Apparu il y a plusieurs décennies, aux Etats-Unis d’abord, en Europe ensuite, ce vaste champ interdisciplinaire, qui regroupe tous les pans des sciences humaines et sociales (histoire, sociologie, géographie, anthropologie, économie, sciences politiques, etc.), est fondé sur un postulat simple : le sexe biologique ne suffit pas à faire un homme ou une femme, les normes sociales y participent grandement. D’où la différence entre « sexe » et « genre ».
En révélant les codes sociaux qui façonnent le masculin et le féminin, les études de genre troublent l’ordre « naturel » entre les sexes. Elles démontrent que l’identité de genre (la perception d’être masculin ou féminin) ne se construit pas seulement sur notre sexe biologique, mais aussi en intégrant, souvent de façon implicite, les valeurs et les rôles assignés par la société à cette appartenance. En dissociant intellectuellement le culturel et le biologique, le concept de genre interroge les clichés liés au sexe. Celui selon lequel, par exemple, les femmes seraient naturellement plus enclines à s’atteler aux tâches domestiques que les hommes : il s’agit là, affirment les gender studies, d’une construction sociale et historique, et non pas du fait que la femme est dotée d’un vagin et d’ovaires.
Le concept de genre apparaît pour la première fois dans les années 1950, sous la plume du psycho-sexologue américain John Money, qui utilise l’expression « gender role » pour distinguer le statut social de l’homme et de la femme de leur sexe anatomique. Une dizaine d’années plus tard, le psychiatre américain Robert Stoller forge quant à lui la notion de « gender identity » pour étudier les personnes trans, qui ne se reconnaissent pas dans le sexe assigné à leur naissance. Dès les années 1960, cette idée neuve est reprise par les féministes, qui s’en emparent pour interroger la domination masculine et revendiquer l’égalité des droits entre hommes et femmes. Très vite, la question irrigue les sciences sociales américaines, puis européennes.
L’émergence de la théorie « queer »
En s’interrogeant sur la « fabrique » quotidienne du masculin et du féminin, les études de genre revisitent à nouveaux frais l’apport de l’anthropologue Margaret Mead, qui affirmait, dans l’Amérique puritaine des années 1930, que les caractères des hommes et des femmes étaient conditionnés par le groupe dans lequel ils évoluaient. Mais aussi les travaux de défricheurs comme Simone de Beauvoir (« On ne naît pas femme, on le devient »), Michel Foucault ou Pierre Bourdieu.
Dans les années 1990, nouveau tournant : les études féministes commencent à fusionner aux Etats-Unis avec les gay et lesbian studies, qui questionnent l’homosexualité. C’est l’époque où émerge la théorie queer (bizarre, étrange), portée par la philosophe Judith Butler. Son ouvrage phare, Gender trouble (1990), traduit en français en 2006 (Trouble dans le genre, La Découverte), se démarque du féminisme traditionnel en remettant en cause la bipolarisation entre homme et femme.
Quoi d’étonnant, dès lors, si les frontières se brouillent ? En déconstruisant les différences de sexe, puis la catégorisation homme/femme à l’aune de la construction sociale, les études de genre ont ouvert en grand les portes d’un univers inexploré. L’éternel féminin en a pris un coup, tout comme la maxime hippocratique tota mulier in utero (« toute la femme est dans son utérus »), qui l’enfermait dans son corps. A mesure que les modèles de la féminité se démultiplient, les canons de la virilité, à leur tour, se complexifient. Les filles ne sont plus tenues de jouer les midinettes, ni les garçons les fiers-à-bras. Les rôles peuvent même s’inverser, l’entre-deux s’expérimenter. Tout peut s’inventer, tout devient possible. Le genre devient fluide.
« Il ne s’agit pas simplement d’une mode, d’un épiphénomène urbain, estime le philosophe des sciences naturelles Thierry Hoquet. Des éléments nouveaux sont apparus récemment, qui font que le cadre normatif s’est globalement élargi vis-à-vis des questions de genre. Au plan technique, par exemple, la prise d’hormones pour un changement de sexe est plus facile à obtenir qu’auparavant. » Au plan juridique, le contexte s’est également assoupli : en mai 2016, un amendement au projet de loi de modernisation de la justice (promulguée en novembre 2016) a grandement simplifié le changement d’état civil pour les personnes trans, qui n’ont plus à apporter la preuve « irréversible et médicale d’une transformation physique » pour obtenir une modification de leur sexe à l’état civil.
Pour ce philosophe, auteur de Sexus nullus, ou l’égalité (iXe, 2015) – un savoureux conte philosophique dans lequel un candidat à l’élection présidentielle propose la suppression de toute mention du sexe à l’état civil –, le monde binaire est aujourd’hui travaillé par des « forces épicènes », qui rendent possibles des devenirs différents. Un mot épicène (du grec epíkoinos, « possédé en commun ») est un mot désignant un être animé, qui peut être employé au masculin et au féminin sans variation de forme : « élève » ou « enfant », par exemple. « Ou encore le prénom Charlie, qui est à la fois celui de ma voisine et celui de mon oncle », illustre Thierry Hoquet. L’épicène, précise-t-il, se distingue du neutre. « Quand on entend “neutre”, on pense déni ou effacement des sexes. Ce que dit la notion d’épicène, ou de fluidité, ce n’est pas une négation : c’est une richesse de potentialités. Il est essentiel de laisser nos enfants s’épanouir dans différentes directions sans les contraindre au nom de la biologie. »
Eddy de Pretto, Chris, Bilal Hassani…
Tout le monde, tant s’en faut, n’est pas devenu familier avec la fluidité. Mais la question, dans les villes plus que dans les campagnes, travaille les jeunes générations. Selon une étude YouGov réalisée pour L’Obs début 2019, 14 % des 18-44 ans se considèrent comme « non binaires » (6 % ont répondu « oui tout à fait », 8 % « oui plutôt »). Divers phénomènes de la culture pop – Chris (ex-Christine and the Queens), le chanteur Eddy de Pretto, les acteurs et musiciens Jaden Smith et Ezra Miller – flirtent ouvertement avec le queer : pour Emmanuelle Alt, rédactrice en chef de Vogue Paris, ils constituent les « étendards éclatants d’une nouvelle identité », et sont « décidés à rendre visibles aux yeux des autres leur vérité, aussi trouble soit-elle, et leur singularité ». Les arènes artistiques permettant aux minorités de genre de s’exprimer sont de plus en plus visibles, telle la scène drag queen parisienne. Sans parler de Bilal Hassani, candidat français à l’Eurovison 2019, dont la chanson Roi reflète le vécu – « Je suis le même depuis tout petit et malgré les regards, les avis, je pleure, je sors et je ris (…). Je suis pas dans les codes, ça dérange beaucoup. »
Serait-on entré dans un nouveau monde où ceux qui souhaitent s’émanciper du genre peuvent prendre la parole et la lumière ? La réalité n’est pas si simple. Car cette évolution suscite en retour une opposition très forte, comme le montre un peu partout en Europe l’ampleur des campagnes antigenre. « Le principe est newtonien : plus on avance d’un côté, plus la réaction est forte de l’autre. Pour l’instant, dans ce domaine, la parole est encore du côté des progressistes. Mais jusqu’à quand ? », s’interroge Marlène Coulomb-Gully.
Estimant que l’on touche à « quelque chose d’absolument fondamental en termes d’identité personnelle », la professeure en sciences de l’information et de la communication craint que la parole libérée par « les populismes de tout crin » touche aussi les questions de genre. Si les actes homophobes se multiplient ici et là, si les forces réactionnaires menacent les droits LGBT dans un nombre croissant de pays, ce n’est évidemment pas un hasard. La binarité des sexes a longtemps mené le monde, et avec elle, la « norme hétérosexuelle ». Leur déconstruction éveille donc de profonds fantasmes de peur, sur lesquels le Vatican, qui dénonce de longue date cette pensée « relativiste », a beau jeu de s’appuyer.
Mais l’angoisse de la confusion des genres ne touche pas que l’Eglise. « La réappropriation par chacun de son apparence de genre peut être considérée comme une volonté de s’émanciper de la nature, souligne le philosophe Thierry Hoquet. Pour certains, ces décisions individuelles remettent en question quelque chose de fondamental dans la définition de notre vivre-ensemble. Elles semblent engager la définition de la société dans laquelle on vit, et plus globalement remettre en question l’héritage biologique de l’humain.»
Le genre au risque de la négation du corps : c’est ce que dénonce par exemple le philosophe Jean-François Braunstein, dans La Philosophie devenue folle (Grasset, 2018). « Il faut désormais affirmer que le genre doit être totalement découplé de l’anatomie », écrit-il, en fustigeant le « nouvel idéal » que serait la fluidité des genres. « Les corps ne comptent plus, seules comptent les consciences, le sentiment que nous avons d’être ceci ou cela. » Dans son dernier ouvrage, Qui a peur de la théorie queer ? (Les Presses de Sciences Po, 2018), Bruno Perreau, spécialiste des questions de genre et professeur au Massachusetts Institute of Technology (MIT, Etats-Unis), analyse l’origine des peurs suscitées par la déconstruction des genres. Il s’attache notamment à démontrer que l’un de ses moteurs est la crainte de la propagation de l’homosexualité. « Indifférente à la différence des sexes, la “théorie du genre” fabriquerait une société transgenre où l’hétérosexualité serait contrainte d’abdiquer son hégémonie et où l’homosexualité ne serait plus contenue par rien d’autre qu’elle-même », écrit-il, en qualifiant cette crainte de « fable épistémologique ».
C’est « parce que toute une frange de la société craint l’éclatement des formes familiales et parentales qui pourrait découler d’une “fluidité” des genres qu’elle s’accroche aux stéréotypes de sexe », renchérit la sociologue Marie Duru-Bellat, qui a analysé des décennies durant la manière dont se construisent les inégalités hommes-femmes, notamment dans le système scolaire. Et de souligner, dans La Tyrannie du genre (Presses de Sciences Po, 2017), cet étrange paradoxe : les controverses récurrentes sur le genre ont conduit ces dernières années à une célébration croissante des différences entre les hommes et les femmes, construisant, jour après jour, de nouvelles formes de domination masculine.
Que dire à ceux qui craignent que la marche vers l’égalité aboutisse à une forme d’indifférenciation des sexes ? A la confusion des genres ? En conclusion d’un petit livre écrit en 1993 (Les Cinq Sexes, Payot & Rivages), l’Américaine Anne Fausto-Sterling, professeure de biologie et d’études de genre à l’Université Brown, répondait ceci : « Il arrive parfois que des gens me demandent, non sans horreur, si je ne milite pas pour un monde couleur pastel, dans lequel l’androgynie serait reine et où hommes et femmes seraient exactement les mêmes. A mes yeux, pastel et couleurs vives cohabitent. Il existe et existera toujours des personnes extrêmement masculines. Simplement, certaines sont des femmes. Et dans mon entourage, certaines personnes des plus féminines sont bel et bien des hommes. » Cela ne rassurera pas tout le monde.
Catherine Vincent
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David Paternotte : « La déstabilisation de l’ordre sexuel est un élément fondateur du discours antigenre »
Le sociologue revient sur la naissance d’une prétendue « idéologie du genre », concept inventé par les opposants à la liberté de disposer de son corps.
Propos recueillis par Catherine Vincent Publié le 19 juillet 2019
Entretien. David Paternotte, professeur en sociologie à l’université libre de Bruxelles, a codirigé l’ouvrage Campagnes antigenre en Europe. Des mobilisations contre l’égalité (Presses universitaires de Lyon, 2018).
La « fluidité » du genre et l’« idéologie » – ou la « théorie » – du genre, ce n’est pas du tout la même chose… Que désigne ce dernier terme ?
Le terme d’« idéologie » du genre a été inventé par le Vatican dans les années 1990, pour contrer les droits sexuels et reproductifs acquis lors de deux conférences de l’ONU : l’une sur la population et le développement (Le Caire, 1994), l’autre sur les droits des femmes (Pékin, 1995). Pour le Saint-Siège, ces droits déstabilisent un certain ordre sexuel fondé sur la séparation entre hommes et femmes. C’est à ce moment-là qu’apparaît le terme d’« idéologie du genre » ou de « théorie du genre ». Il ne désigne pas seulement les études de genre : il laisse entendre qu’il existerait un plan sous-jacent de prise de pouvoir, de transformation de la société. Deux images illustrent cette dimension de conspiration : celle du sous-marin (qui avance caché) et celle du cheval de Troie (qui paraît inoffensif mais recèle des dangers). Le terme d’« idéologie du genre » permet d’évacuer toutes les subtilités qui existent au sein des études de genre. L’idée générale est qu’il s’agit d’un grand complot dans lequel se retrouvent les féministes, les universitaires, les militant(e)s LGBT et les responsables des politiques de genre des institutions internationales.
L’ouvrage que vous avez codirigé avec Roman Kuhar, « Campagnes antigenre en Europe », montre que la Manif pour tous, qui a occupé l’espace public en France en 2012-2013, a essaimé dans la plupart des pays européens. Quelles similitudes ou disparités observe-t-on dans ces mouvements ?
Les grands éléments fondateurs du discours sont les mêmes partout : déstabilisation de l’ordre sexuel et conspiration. Parmi les autres ressemblances figurent les types d’acteurs (anciennes associations anti-avortement, communautés religieuses, partis ou mouvements populistes), et les formes de mobilisation : les codes couleurs des ballons roses et bleus ainsi que le logo représentant un père, une mère et deux enfants. A quoi s’ajoute une très forte présence sur les réseaux sociaux et sur Internet
Au-delà de ces similitudes, la force des campagnes antigenre est de s’appuyer sur un discours extrêmement plastique. L’« idéologie du genre » sera présentée en Allemagne et en Autriche comme une idéologie totalitaire et une pratique non démocratique, alors qu’en Europe de l’Est, on insistera sur le fait qu’elle constitue une forme d’ingénierie sociale, un avatar du marxisme. Le ministre italien de l’intérieur Matteo Salvini, quant à lui, utilise ce concept pour insister sur les racines chrétiennes de l’Italie – ce qui lui permet d’attaquer les musulmans et les réfugiés.
Au-delà de ces stratégies politiques, comment expliquer que cette opposition aux libertés de choix et de disposition de son corps rencontre un tel succès ?
Cette opposition joue beaucoup sur les peurs. Sur le site de la Manif pour tous, on lit ceci : « L’idéologie du genre est destructrice, obscurantiste, antisociale, anti populaire comme elle est anti naturelle. » Cette « idéologie » menacerait l’avenir des sociétés européennes, voire l’humanité tout entière, et conduirait à une révolution anthropologique en niant la différence des sexes et leur complémentarité. Or, dans un monde qui change beaucoup, et de façon souvent inquiétante, il est tentant, comme le souligne le sociologue Eric Fassin, de se raccrocher à ce qui ne change pas : la nature. L’idée que l’humanité est naturellement divisée en deux groupes clairement définis donne une impression de stabilité dans un monde de moins en moins stable.
Quelles conséquences peuvent avoir ces mouvements antigenre ?
Les attaques contre le genre et les droits sexuels peuvent être instrumentalisés pour consolider le pouvoir des Etats. C’est ce que fait notamment Vladimir Poutine en Russie, qui insiste beaucoup sur les « valeurs traditionnelles ». En Pologne ou en Hongrie, les conséquences se font déjà sentir avec l’arrêt du financement de certains programmes de recherche et le soutien de nouvelles structures de la société civile, tels les groupes anti-avortement.
Vous revenez tout juste d’Amsterdam, où se tenait, du 4 au 6 juillet, la conférence bi-annuelle ECPG (European Conference on Politics & Gender). Ces questions y étaient-elles débattues ?
Elles étaient extrêmement présentes. Ces préoccupations étaient beaucoup moins fortes il y a deux ans, lors de la dernière conférence ECPG. La prise de conscience a été lente, mais elle est désormais généralisée.
Catherine Vincent
@kurukka et le radclub c'est l'article du monde que j'ai posté en print l'autre jour.
#Mais quel tissu de conneries help#Politics#France#On n'est pas sortis des ronces#Donnez leur des cours d'anglais#Qu'ils sortent un peu de leur pré#Radclub
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Le philosophe Thierry Hoquet interroge la pertinence du projet végan qui voudrait que l’humain s’interdise toute consommation animale (...)
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Philosopher avec Miyazaki (1/4) : Ponyo sur la falaise, une héroïne japonaise
durée : 00:59:26 - Les Chemins de la philosophie - par : Adèle Van Reeth, Géraldine Mosna-Savoye - Hayao Miyazaki développe un monde enchanteur qui rend sensible une proximité à la nature, à l’invisible, à la magie. "Ponyo sur la falaise" raconte la rencontre entre un petit garçon et un poisson à figure humaine. Comment s’articule l’humain au non humain dans le cinéma de Miyazaki ? - invités : Thierry HOQUET - Thierry Hoquet : philosophe, professeur à l'Université Paris Nanterre - réalisé par : Nicolas Berger, Thomas Beau source https://www.franceculture.fr/emissions/les-chemins-de-la-philosophie/philosopher-avec-miyazaki-14-ponyo-sur-la-falaise-une-heroine-japonaise
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Déphasage #169 - 21.06.18
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01/ Cam Deas - Exercise 1 (Times Exercices/The Death Of Rave/Juin 18) 02/ Cam Deas - Exercise 4 (Times Exercices/The Death Of Rave/Juin 18) 03/ Mark Fell - INTRA-8 (INTRA/Boomkat Editions/Juin 18) 04/ Mark Fell - INTRA-3 (INTRA/Boomkat Editions/Juin 18) 05/ Jan Jelinek - Hubert Fichte (Zwischen/Faitiche/Mai 18) 06/ Jan Jelinek - Lady Gaga (Zwischen/Faitiche/Mai 18) 07/ Jan Jelinek - Marcel Duchamp (Zwischen/Faitiche/Mai 18) 08/ Jan Jelinek - Friedericke Mayröcker (Zwischen/Faitiche/Mai 18) 09/ Polyphonies Ari - Weya (Thierry Fournel/Ocora/2002) 10/ Polyphonies Ari - Weyssa (Thierry Fournel/Ocora/2002)
[Thomas]
Cameron Deas s'est avant tout illustré dans la manipulation des douze cordes de sa guitare corpulente, qu'il baladait entre ritournelles impeccables et quêtes de dissonances, toujours couvertes par le champ tonal élargi que permet le doublement du filin en spirale. A moins qu'il ne se soit laissé orienter par les possibilités harmoniques qu'il avait sous les mains, comme peuvent le faire penser son jeu instinctif, ou le titre de son album de 2009 « My guitar is alive and it's singing ». Devenu moins productif depuis quelques années, le ménestrel d'outre-manche a engagé une mue, dont l'accomplissement est entériné par la sortie de son dernier album. Déjà ses « String studies » de 2014 étaient comme un rapport d'étape de la transformation en cours, dans lequel le fameux instrument voyait son chant traité par les modules d'un synthétiseur que l'on imaginait encore en construction. Mais avec « Time exercices », la guitare n'est plus et c'est au tour de la machine émancipée de tirer Cam Deas par l'oreille vers les perspectives sonores qu'elle entend creuser.
L'essaim artificiel de bourdonnements insistants et de tambours belliqueux qui se rue alors sur l'auditeur ne peut que faire songer aux espèces notionnelles de Rashad Becker, source d'inspiration plus qu’évidente pour l'anglais, à l'écoute en particulier du premier « exercice ». D'ailleurs, si donner suite a des « études » avec des « exercices » pourrait relever de l'excès de modestie, Cam Deas semble bien en train de faire ses gammes, avec des morceaux qui connaissent peu de variations et se bornent à nous envoyer leur produit dense et inflammable dans les écoutilles. On comprend alors que la mue du guitariste ne s'est pas faite sans un plongeon dans un acide duquel il aurait émergé tel Jack Japied, décidé à en découdre.
Si les octaves des cordes ne se répondent plus sur Time exercices, les volumineux mouvements électroniques s'entrecroisent sans cesse jusqu'à faire entendre les cris des suppliciés emportés par la Porte de l'Enfer de Rodin. Personnages de sang et de souffle, ils parviennent par l'effet d'une nécromancie inexpliquée à percer sous des situations musicales presque aussi scolaires que leur appellation le laisse entendre. Ces acteurs auront les apparences que l'écoutant voudra bien leur consentir, mais demeureront assurément bousculés, transpercés. Au rang des métaphores de fin de chronique, un rapprochement avec la tauromachie aurait donc été envisageable lui aussi, et finalement assez indiqué vu comme avec cette nouvelle sortie, l'inévitable label The death of rave fait - une fois de plus - un effet bœuf.
[Antoine]
Figure essentielle des musiques déphasées, l’artiste anglais signe son retour deux ans après Focal Music , sortie K7 qui le voyait emprunter un chemin ouvert avec A Pattern for Becoming deux années plus tôt. Il entérine cette voie nouvelle après sa série de travaux uniquement fait de sons électroniques de Multistability à UL8 en passant par Manitutshu. Pour autant il ne quitte pas une approche très personnelle du rythme qu’il a imposée dès 2010, bien avant les Gabor Lazar, Second Woman et consort qu’il a sans aucun doute beaucoup inspiré. Cette manière de ne plus aborder le temps musical comme une découpe mathématique faite de division et multiplication d’un tempo fixe en battements par minute, mais plutôt de façon fluide en pensant chaque déclenchement d’événement sonore à la millisecondes. L’écart entre chacun d’entre eux ainsi que leur intensité est sujet à des fluctuations allant du fixe à l’aléatoire. Cette synthèse de motifs rythmiques qu’il a inventée pour ses albums électroniques, il la réutilise ici, non plus pour contrôler kick de Linndrum, clap et stab de synthé FM mais pour indiquer ce que les percussionnistes doivent jouer.
Pour INTRA, ce sont les membres de l’ensemble portugais Drumming qui interprètent des motifs qu’ils entendent en direct dans le casque qu’il porte chacun. L’aller-retour entre homme-machine électronique-musicien-machine acoustique donne une teneur sonore sans pareille ici. D’autant plus que les instruments joués ont une grande particularité. C’est un ensemble de métallophones créés pour la pièce Pléïades de Xenakis, semblable à un xylophone sauf que chaque lames est accordée de manière microtonale (un écart plus faible qu’un demi-ton des gammes occidentales). Ce partie pris est en résonance avec le choix d’employer des gammes indiennes de la musique Carnatique donnant une organisation des hauteurs fidèles à ce modèle. L’écho entre la vision du rythme de Mark Fell et celle de cette musique ferme la boucle et fait le pont de la plus belle des manières entre ces deux traditions brouillant les pistes historiques.
[Max]
Sans le contexte de cette “der’ des déph”, comme on en vient à tutoyer le panthéon pour cette ultime soirée en notre compagnie dans les studios de Radio Campus Bordeaux, puis comme c’est jour de fête quoi de mieux qu’un bijou de discontinuité À l’occasion de la réédition vinyle des improvisations & edits "tokyo 2001" avec le trio computer soup qui n’était sortis dès lors qu’en CD via le label Sub Rosa, le berlinois Jan Jelinek nous offre simultanément le condensé d’une radiodiffusion sur la "sudwestrundfunk" à Stuttgart titré "zwichen" (entre-deux en français). Cette chose, que l’on pourrait objectivement qualifier de mélasse binaire sous forme d’un assemblage de particules sonores non-sémantiques, s’apparente même à un ferment électronique. Il ferait naître des structures électroacoustiques un nouvel album qui se décompose en douze séquences auto-poétiques, toutes issues d’une fusion entre synthèse modulaire et collages audios. Parmis les silences désarticulés et interstices phonétiques Jan s’emploi scrupuleusement à confronter cette esthétique de la faille avec la supposée éloquence des personnalités interviewés en les mixant dans sa machine abstraite.
[Antoine]
Les Ari sont un peuple du Sud-Ouest de l’Ethiopie, ce sont des agriculteurs sédentaires de tradition animistes. C’est principalement lors de grandes cérémonies rituelles qu’ils se livrent à ce qu’on peut aussi appeler une polyrythmie par hoquet. Le principe est que chaque voix tient une hauteur précise et un motif répétitif sur une certaine durée, c’est le jeu de déphasage entre le déroulement de chaque partie individuelle qui va créer une complexité par le phénomène de masse. Ils chantent des voyelles qu’ils font évoluer au gré du filtrage occasionné par leur appareil phonatoire, donnant une richesse de sons vocaux incroyables. C’est autant les femmes que les hommes et même les enfants qui prennent part à cette tradition permettant de souder la communauté. S’y mêle aussi des flûtes weyssa suivant elles aussi ce principe de polyrythmie, déstabilisant nos oreilles occidentales, incapable de se repérer au bout d’un temps.
Tout comme le travail de Mark Fell avec la musique carnatique indienne, les Ari prouvent qu’en musique la hiérarchie que pourrait imposer l’Histoire de cette discipline avec un grand H, tout comme la notion de modernité n’a aucun cours ni aucune raison d’exister. Pourquoi se priver, quand on peut tout embrasser les oreilles bien ouvertes ?
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◘ Des sexes innombrables - Thierry Hoquet
« Dans la société humaine, le sexe n'est jamais pur, il est toujours mêlé de considérations de genre : c'est-à-dire à des représentations sociales portant sur ce que sont ou doivent être les filles et les garçons, les femmes et les hommes, sur la manière dont il leur convient de vivre et de se comporter. "On ne naît pas femme, on le devient" : voilà qui retire la femme de la nature, qui introduit un écart entre les femmes et "La Femme" ; voilà qui met en problème l'évidence apparente du concept de "femme".» Babelio : http://www.babelio.com/livres/Hoquet-Des-sexes-innombrables/832280
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Brisant l'envoûtante boîte à musique, Cyborg proclame que le conte lui-même est la pomme empoisonnée. Et quand la Marâtre jette un sort à Aurore, condamnant la Belle au bois dormant, il faut comprendre que, chaque soir, le même sort est jeté à des milliers de fillettes par la réitération du conte. Cyborg piétine la boîte à musique où gesticulait en vain la ballerine en tutu de tulle rose, immobile et aux pieds mutilés. Le poison, c'est le rêve de princesse, qui assigne à la Femme un destin de passivité et d'attente. C'est, dans sa version teen-movie, le mythe de la cheerleader américaine, la bombasse populaire, sexuellement mûre et en attente d'être cueillie mais qui ne doit surtout pas l'être, entièrement dédiée à la jouissance des garçons mais dont la seule vertu est de se refuser. Cyborg veut briser cette malédiction en jouant mythe contre mythe.
Thierry Hoquet, Philosophie cyborg, “Rêves de princesses“
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Le monstre révèle qu'ici on a fauté. Il met au jour ce qui hantera Darwin : que l'Espèce n'est garantie par aucun critère naturel susceptible de l'asseoir ou de la garantir ; que l'hybride est toujours possible. L'Un a beau se garder de l'Autre : il n'est jamais donné seul, il s'affirme toujours sur un sol infesté de contestation et de contamination. Les beau rêves de pureté, à peine formulés, s'effondrent déjà. Le terme premier ne se donne jamais sans ses formes dégénérées, sans la multiplicité de ses masques, de ses ratages, de ses entrecroisements.
Thierry Hoquet, Philosophie cyborg, “Cyborg en embuscade“
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Ainsi, il faut se maquiller mais pas trop. Il faut s'exercer, non se livrer au body-building. [...] Comment définir l'effort juste et la bonne souffrance ? Ce n'est jamais tant la performance qui compte qui le fait qu'elle puisse passer pour naturelle, légère et sans pesanteur, autrement dit qu'on puisse continuer à la fétichiser, à l'admirer comme un don de la Providence, à l'adorer comme si nous n'y étions pour rien.
Thierry Hoquet, Philosophie cyborg, “Eugénies“
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Autrement dit, l'exclu du système a, tout autant que celui qui en jouit, une claire perception du système et des potentialités qu'il offre. Si bien que tout développement du système est une formidable machine à produire du handicap. Par handicap, nous entendons non pas l'état d'exception par rapport à un état statistiquement "normal" mais la frustration par rapport à un état possible. Car tout possible se trouve requis comme devant-avenir, comme simple Ne-pas-être encore (Noch-Nicht-Sein). [...] Chaque mutant qualifie le reste de ses entités-soeurs en handicapées. Selon la logique darwinienne, le monstre n'est pas monstrueux dans l'absolu mais seulement par rapport à une ligne de vie qu'il n'a pas choisie. De même, l'aveugle n'est pas en soi aveugle, il ne s'agit pas d'une propriété positive : l'aveugle ne se découvre telle que par la relation qu'elle entretient avec des voyants.
Thierry Hoquet, Cyborg philosophie
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Cyborg porte majuscule comme d'autres portent moustache, mouche ou perruque : pour se singulariser. La majuscule trace des voies inattendues à travers l'Histoire. Ainsi Roland Barthes en a-t-il semé en quantité : Sorcière, Grâce, Jeu, Tabac, Alcool, Roman, Ennui, Rose et Taureau. Cette multiplication a pour effet de dégonfler les majuscules plus ordinaires (France, Robespierre, Femme, Noir), de les troubler et de les marquer, en retour, d'une inquiétante étrangeté. La majuscule est démocratique : elle multiplie les personnages et les voix, elle rend audible l'inouï.
Thierry Hoquet, Cyborg philosophie, “Usage de la majuscule“
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Entrer dans la philosophie, c'est se soumettre au pouvoir d'un corpus. Par là, la philosophie est devenue un culte rendu aux dwems --dead white European males. Les dwems sont aussi puissants que les anciens djinns et la philosophie est condamnée à être leur vestale ou leur nonne : vierge stérile et consacrée, destinée à servir.
Thierry Hoquet, Cyborg philosophie, “Le pouvoir des dwems“
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◘ Des sexes innombrables - Thierry Hoquet
« Les études sur le genre exercent une salutaire vigilance : lorsqu'on parle de biologie, c'est souvent pour faire passer en force des valeurs ; une puissance de contrainte pèse sur les individus au nom des prétendus "faits" biologiques. Ainsi, loin de proclamer que tout est contingent ou d'inviter à transgresser et subvertir dans la joie, une bonne part des études sur le genre soulignent au contraire les étouffants effets de contrainte exercés au prétexte d'une nécessité dite "biologique" : l'appel à de prétendus "faits biologiques" a toujours été une terrible arme politique visant à domestiquer les individus et annihiler toute résistance. Ainsi comprises, les études sur le genre sont un instrument de salut public, un outil essentiel de réflexion démocratique sur les effets du discours biologique. »
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◘ Des sexes innombrables:le genre à l’épreuve de la biologie - Thierry Hoquet
« Comme l'indiquent les auteurs d'un manuel d'études sur le genre, ''nul besoin de nier l'existence de l'anatomnique ou du biologique'' : il s'agit plutôt de considérer le sexe comme un ''marqueur de la division sociale qui fait exister les femmes et les hommes comme groupes antagonistes'', qui se surimpose à des ''réalités anatomiques en elle-mêmes insignifiantes et ambiguës'', qui n'exigent ni cet antagonisme ni la dichotomie. Autrement dit, le biologique ne donnerait que la pluralité éparse alors que le genre produirait la dualité ordonnée. Ainsi, il s'agit pour les études sur le genre non pas de nier la réalité du physique, mais de distinguer la réalité physique considérée ''en elle-même'' et ''en elle-même dépourvu[e] de sens, comme tous les faits physiques'', et les implications sociales qu'on en tire. La société opérerait sur les données biologiques une synecdoque : elle prélève une partie (la possession d'un sexe mâle ou femelle) pour constituer deux groupes, les femmes et les hommes. » Babelio : http://www.babelio.com/livres/Hoquet-Des-sexes-innombrables/832280
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