#Le petit garçon s'exclame alors:
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Un homme va au poste de police, accompagné de son fils, pour signaler la disparition de sa femme. Le policier lui demande: - Pouvez-vous nous la décrire? L'homme dit: - Elle est grande, belle, blonde avec des yeux bleus, une taille fine et une grosse poitrine. Le petit garçon s'exclame alors: - Mais Maman elle n'est pas comme ça. - Chut, tais toi, c'est pour qu'on nous en ramène une mieux!
#Un homme va au poste de police#accompagné de son fils#pour signaler la disparition de sa femme.#Le policier lui demande:#- Pouvez-vous nous la décrire?#L'homme dit:#- Elle est grande#belle#blonde avec des yeux bleus#une taille fine et une grosse poitrine.#Le petit garçon s'exclame alors:#- Mais Maman elle n'est pas comme ça.#- Chut#tais toi#c'est pour qu'on nous en ramène une mieux!
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Ma Petite Fille - Stiles Stilinski
Masterlist
Romance Masterlist
Résumé : Tu sors avec Stiles Stilinski et tu veux qu'il rencontre ton père, mais il y a un problème : tu es la fille de Coach donc Stiles a peu que ton père le déteste.
Warnings : Coach Finstock!daughter reader, père protecteur, fluff, dites-moi si j'ai loupé d'autres warnings !
Nombre de mots : 1.3K
Version Wattpad
Version anglaise sur Tumblr
Chanson qui m'a inspiré : First Man par Camila Cabello
Dire que Stiles a peur de rencontrer ton père serait un euphémisme. Tu ne l'as jamais vu aussi stressé. Il connaît pourtant ton père, tu ne comprends pas pourquoi il a si peur. Pour lui, le fait que ton père soit le Coach de Beacon Hills High School est une bonne raison pour le faire paniquer. Il a peur de ne pas lui plaire, mais tu veux que ton père rencontre Stiles comme ton petit ami et non comme un camarade de classe. Stiles et toi sortez ensemble depuis six mois et ton père l'ignore encore. Tu détestes lui mentir, d'autant plus que c'est compliqué de se cacher car il est avec vous au lycée comme il y travaille.
Vous vous cachez, mais tu en as marre. Tu connais ton père et tout ce qu'il veut c'est ton bonheur, alors tu es sûre qu'il aimera Stiles. Bien-sûr, il sera un peu protecteur, mais comme tous les pères, non ?
Quelqu'un frappe à ta porte donc tu tournes la tête et découvre ton père. Il porte encore ses affaires de sports et tu sais ce qu'il s'apprête à te demander. Il te pose toujours la même question chaque jour après les cours.
- Est-ce que tu veux aller courir avec moi ? "Non, papa, je ne veux pas, je dois faire mon devoir de mathématiques", dit-il, ironiquement en prétendant avoir une conversation avec toi. Eh bien, je m'en fiche et tu...
- Je viens, le coupes-tu dans sa fausse dispute.
- Je le savais, tu..., commence-t-il, mais il se stoppe en réalisant ce que tu viens de dire. Tu viens avec moi ?
- Oui, ça fait longtemps qu'on a pas fait quelque chose ensemble.
- Oui parce que tu es toujours occupée à faire tes devoirs avec Martin, rétorque-t-il en faisant référence à Lydia.
- Quand est-ce qu'on part ? lui demandes-tu.
- Dans dix minutes, donc prépare toi !
Suite à ça, il quitte ta chambre en fermant la porte derrière lui. Tu fermes ton livre de mathématiques et te diriges vers ton armoire pour trouver tes habits de sport. La vraie raison pour laquelle tu veux courir avec lui cet après-midi est que tu veux lui dire que tu as un petit ami. Tu ne diras pas que c'est Stiles. Pas encore. Mais tu dois lui dire. Et tu sais que quand il court, c'est le meilleur moment pour lui avouer des choses.
Quand tu vas en bas, ton père est déjà dehors, t'attendant. Tu viens à côté de lui et vous commencez à courir.
À chaque fois que tu essayes de parler, il t'arrête parce que "ce n'est pas bon pour ta respiration", comme il te dit si bien. Donc à chaque fois que tu tentes, tu ne peux pas lui dire, mais tu sais que si tu ne le fais pas maintenant, tu le feras jamais donc tu arrêtes de courir et il en fait tout autant quand il remarque que tu n'es plus à côté de lui.
- Pourquoi t'arrêtes ? On sera à la maison dans cinq minutes, t'informe-t-il en trottinant sur place. Je suis sûr que tu peux le faire, ma puce.
- Papa, je dois te dire quelque chose et c'est sérieux, lui dis-tu et il te fait des gros yeux.
- Ne me dis pas que t'es enceinte ! Qui est le père ? Pourquoi t'as fait ça ?
- Quoi ? Non ! Je ne suis pas enceinte, le corriges-tu, surprise qu'il puisse penser ça.
- Dieu merci ! J'ai presque fait un arrêt cardiaque. Qu'est-ce qu'il y a alors ?
- Je suis en couple, lâches-tu.
- Tu quoi ? Ma petite fille, s'exclame-t-il en posant une main sur son cœur comme s'il était blessé. Qui est ce garçon ? Ou peut-être que c'est une fille, ça ne me dérange pas. Je ne veux que ton bonheur, t'assure ton père.
- C'est un garçon.
- Je le connais ?
- Oui, mais la vérité c'est qu'il a trop peur de te rencontrer. Il pense que tu le détestes.
- Si c'est quelqu'un de bien, non. Je sais que je peux paraître méchant, mais tu me connais Y/N, je veux seulement ton bonheur et si c'est avec ce gars, ça me va, te dit-il avec un sourire tendre, une de ses mains sur ta joue. Tant que ce n'est pas Bilinski, rigole-t-il en prononçant mal le nom de Stiles.
- C'est seulement un ami, tu le sais bien, papa, rigoles-tu nerveusement.
"Seulement un ami", es-tu sérieuse ? Tu voulais lui dire la vérité et tu mens à nouveau. Bien joué...
Le jour suivant quand tu vois Stiles, tu lui prends la main et l'amènes dans une salle vide qui est le vestiaire des garçons. Quand vous vous retrouvez seuls, il t'embrasse doucement avant de mettre une mèche de tes cheveux derrière ton oreille.
- J'ai dit à mon père que je sortais avec quelqu'un, lui avoues-tu. Je n'ai pas dit que c'était toi, mais, Stiles, tu sais que je n'aime pas lui mentir.
- Je sais et j'y ai réfléchi la nuit dernière et je suis prêt à rencontrer ton père comme ton petit ami, même si ça m'effraie, dit Stiles avec un sourire.
- Je t'aime tellement, Stiles, lui dis-tu en le regardant dans ses magnifiques yeux marrons.
- Je t'aime bien plus, déclare-t-il avant de t'embrasser passionnément.
La sonnerie retentit donc vous arrêtez de vous embrasser, puis vous quittez les lieux pour aller en cours.
Pendant le repas de midi, tu annonces à ton père que tu lui présenteras ton petit ami après ton dernier cours. Il te répond qu'il sera à la maison vers les dix-sept heures. Il ajoute qu'il a hâte de rencontrer ton copain, mais tu peux voir de la tristesse dans ses yeux. Après tout, il a l'impression de perdre sa petite-fille parce qu'il n'est plus le seul homme dans ta vie, mais ton père restera toujours ton père. Après tout, il est le premier homme qui t'a aimé.
Quelqu'un frappe à la porte et tu es sûre que c'est Stiles. Tu ouvres à la personne et découvre un Stiles nerveux. Il te regarde comme s'il était sur le point de mourir dans quelques secondes. Tu prends sa main et l'amènes dans le salon où ton père attend.
- Papa, voici mon petit ami. Stiles, révèles-tu.
- Attends, tu sors avec lui ? Il s'exclame en pointant Stiles du doigt.
- Je sais que vous devez penser que je ne suis pas bien pour elle, mais je l'aime, Coach, affirme Stiles. Je l'ai toujours aimée et je suis tellement heureux de pouvoir l'appeler ma petite amie. Comme vous, je veux uniquement son bonheur, poursuit-il, confiant.
- Tu ne sors pas avec elle car je suis ton prof, hein ? Parce que si tu penses que tu auras de meilleures notes, tu as tort.
- Non, comme j'ai dit, je suis amoureux d'elle.
- Va pas si vite, Bilinski, l'arrête mon père. Tu vas pas l'épouser demain donc arrête ton speech romantique. Même si c'est dur pour moi de voir mon petit bébé grandir, j'accepte votre relation, annonce-t-il à ta plus grande joie.
- Donc, ça veut dire que je peux vous appeler "papa" ? Blague Stiles, mais ton père le regarde sérieusement.
- Bien-sûr que non ! Tu m'appelleras encore Coach, Bilinski, répond-il avant de se tourner vers toi. Tu aimes son sarcasme, franchement ?
- C'est la chose que j'aime le plus chez lui, je crois.
- Je suis content que tu aies rencontré quelqu'un que tu aimes vraiment, Y/N, sourit ton père. Il regarde de nouveau Stiles, durement. Brise son cœur, je te brise les os.
- Reçu 5/5, répond Stiles alors que tu rigoles doucement.
Tu es contente que ton père accepte ta relation avec Stiles. Tu savais qu'il accepterait. Tu es sa fille et il veut le meilleur pour toi et Stiles est la meilleure personne pour toi. Tu le sais.
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Romance Masterlist
{Ceci est mon blog secondaire donc je répondrai aux commentaires sous le pseudo @marie-sworld}
#marie swriting in french#teen wolf imagine#teen wolf one shot#teen wolf#stiles stilinski x reader#stiles stilinski imagine#stiles stilinski x y/n#stiles stilinski fluff#tumblr français#Spotify#marie swriting with camila cabello#marie swriting with romance
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Il y a quelques années, j'étais assis dans la salle d'attente de la maternité, alors que ma femme était en train de se prendre une perfusion d'ocytocine administrée dans le but d'accélérer son travail. (elle avait ce qu'on appelle le "part languissant")
J'attendais là, en compagnie de plusieurs autres maris, lorsque la sage-femme est sortie.
Elle a dit à un homme assis en face de moi "Félicitations monsieur, vous êtes l'heureux papa de jumelles!"
L'homme a répondu:
"Ça par exemple! Je travaille justement pour un fabriquant d'optique de précision et ma spécialité, ce sont les jumelles!"
Environ une heure plus tard, la sage-femme refait irruption dans la salle d'attente et annonce que Mme Dupont vient de mettre au monde des triplets, 3 petits garçons.
M. Dupont se lève alors d'un seul coup et s'exclame:
"Eh, qu'est-ce que vous dites de ça, j'ai 3 petits mecs et je travaille pour 3M!"
Lorsque la sage-femme apparaît la fois suivante, elle annonce à un troisième père que sa femme vient juste de donner naissance à des quadruplés.
"Voilà quelque chose de vraiment singulier!" s'écrie le papa. "il se trouve justement que je travaille à l'hôtel du Trèfle à 4 feuilles!"
Arrivé à ce point, le monsieur assis à côté de moi se met à suffoquer et à s'étrangler. il se lève, et desserre à la hâte son nœud de cravate, cherchant à reprendre sa respiration. Je lui demande si tout va bien, et il me répond:
"Je pense que j'ai besoin d'aller prendre l'air! Vous comprenez, je suis directeur de casting pour Ali Baba et les 40 voleurs..."
THE NEW BABIES...
A few years ago, I was sitting in the maternity ward waiting room, while my wife was taking an oxytocin infusion that was administered to speed up her labor. (she had what is called the "languishing part")
I was waiting there with several other husbands when the midwife came out.
She said to a man sitting across from me "Congratulations sir, you are the proud daddy of twins!"
The man replied:
"That for example! I work for a manufacturer of precision optics and my specialty is binoculars!"
About an hour later, the midwife bursts into the waiting room again and announces that Mrs. Dupont has just given birth to triplets, 3 little boys.
Mr. Dupont then suddenly gets up and exclaims:
"Hey, how about that, I have 3 little guys and I work for 3M!"
When the midwife appears the next time, she announces to a third father that his wife has just given birth to quadruplets.
"That's something really unique!" exclaims the father. "I just so happen to work at the 4-leaf Clover Hotel!"
At this point, the gentleman sitting next to me begins to choke and choke. he gets up and hastily loosens the knot of his tie, trying to catch his breath. I ask him if everything is fine, and he replies:
"I think I need to get some fresh air! You know, I'm the casting director for Ali Baba and the 40 Thieves..."
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Expertise et attaques personnelles
Avec le Covid et son cortège de désinformateurs, j'ai découvert 2-3 mécanismes un peu tordus, permettant d'argumenter sur n'importe quoi. Un de ces mécanismes c'est la combinaison de 2 éléments : se prétendre expert et se poser en victimes d'attaques personnelles.
Et il y avait un cas précis qui m'avait ouvert les yeux sur ce mécanisme.
C'était dans les 1ères semaines de la pandémie. On parlait beaucoup d'un grand expert en santé publique, Jean-Dominique Michel. Un de ses articles de blog avait fait un tabac sur les RS.
Moi, on m'avait envoyé le fameux article de blog et, après l'avoir lu et en avoir discuté, j'ai eu une sensation que j'ai souvent : être comme le petit garçon dans le conte des habits neufs de l'Empereur. Vous savez, cette histoire où un Empereur défile à poil tandis que tout le monde affirme qu'il porte des habits magnifiques ? Et à la fin, un gosse s'exclame que l'Empereur est à poil et les gens cessent alors de voir les habits en question ? La différence avec le conte, c'est que dans la vraie vie, quand ça arrive, les gens continuent avec leurs commentaires admiratifs sur les habits de l'Empereur et insistent auprès du gosse pour que lui aussi voit les habits somptueux.
Bref, c'était pour moi évident que ce gars ne pouvait pas être l'expert qu'il prétendait être et qu'il racontait de la merde, alors que des tas de gens étaient éblouis par la pertinence de ce que racontait le grand expert.
Bon, contrairement au gosse du conte, je voyais que j'étais pas seul et que pas mal de gens réagissaient. Mais aussi, je voyais que pas mal de personnalités politiques et médiatiques ont continué à lui accorder du crédit pendant un moment, alors qu'on savait que le gars était surtout expert dans l'art d'enjoliver son CV et que ses propos ne résistaient pas à un examen sommaire.
Heureusement, quelques articles sont sortis sur le sujet et, petit à petit, le prétendu expert a quitté le champ des grands médias pour se réfugier dans les milieux ouvertement complotistes.
Il y avait eu un article, sur Heidi News, un autre sur le blog "La Menace Théoriste" (suivi d'une vidéo de la TeB), puis un autre encore sur ASI, et L'Express... Pardon si j'oublie quelqu'un.
Aujourd'hui, Jean-Dominique Michel n'a plus vraiment d'audience dans les grands médias. Mais du coup, il n'a plus besoin de se donner un vernis de sérieux, il se lâche vraiment et il peut partir ouvertement dans des délires du niveau Qanon.
Mais je voulais vous causer d'un mécanisme particulier : combiner la prétention à l'expertise et le discours victimaire sur les attaques personnelles.
Qu'est-ce qu'il s'est passé quand des gens critiquaient les propos de Jean-Dominique Michel en ces premières semaines de pandémie ? J'en ai fait l'expérience.
Vous critiquez son propos ? On va vous trouver bien prétentieux de vous en prendre à la parole d'un tel expert. Vous faites alors remarquer qu'il n'est pas le grand expert qu'il prétend être ? On va vous reprocher vos attaques personnelles et vos manques d'arguments quant à ses propos.
On peut créer ainsi une sorte d'argumentation circulaire, comme un mouvement perpétuel. Vérifier les infos, amener des arguments, citer des sources, et montrer que le propos ne tient pas la route, c'est irrecevable, vu que c'est un grand expert reconnu. Et montrer que cette expertise est auto-proclamée et ne repose sur rien de solide, c'est une attaque ad hominem, c'est donc irrecevable.
Au final on peut se retrouver avec une boucle raccourcie, où toute argumentation sur le fond du propos sera immédiatement considérée comme une remise en cause de l'expertise et, donc, une attaque personnelle...
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Les Quatre Filles March - Chapitre 28
Expériences domestiques
Comme la plupart des jeunes matrones, Meg débuta sa vie maritale déterminée à être une maîtresse de maison modèle. John devait trouver que sa maison était un paradis ; il devait toujours voir un visage souriant, devait festoyer somptueusement tous les jours, et ne devait jamais connaître la perte d'un bouton. Elle mettait tant d'amour, d'énergie, et de gaieté de cœur à la tâche, qu'elle ne pouvait pas ne pas réussir, en dépit de quelques obstacles. Son paradis n'était pas des plus paisibles ; car la petite femme se tracassait de tout, était exagérément anxieuse de plaire, et se démenait comme une vrai Marthe, chargée de nombreux fardeaux. Elle était trop fatiguée, parfois, pour seulement sourire ; John devint dyspeptique après trop de mets délicats, et demanda ingratement des repas simples. Quant aux boutons, elle apprit bientôt à se demander où ils passaient, à secouer la tête devant le manque de soin des hommes, et à le menacer de les faire recoudre lui-même, pour voir si son ouvrage à lui supporterait mieux les tiraillements impatients et les doigts gauches.
Ils étaient très heureux, même après avoir découvert qu'ils ne pouvaient pas vivre seulement d'amour. John ne trouvait pas la beauté de Meg amoindrie par le fait qu'elle lui souriait depuis l'autre côté de la cafetière, si banale ; et Meg ne trouvait pas moins romantique la séparation quotidienne, quand son mari faisait suivre son baiser de la tendre demande, « Dois-je faire envoyer du veau ou du mouton pour dîner, ma chérie ? » La petite maison cessa d'être une demeure glorifiée, mais devint un foyer, et le jeune couple se rendit vite compte que c'était pour le mieux. Au début ils « jouaient à la maison », et s'en amusaient comme des enfants ; puis John se mit sérieusement à la tâche, sentant toute la responsabilité d'un chef de famille sur ses épaules ; et Meg rangea ses peignoirs de batiste, enfila un grand tablier, et se mit au travail, comme dit plus haut, avec plus d'énergie que de discrétion.
Tant que dura sa marotte de la cuisine, elle parcourut le Livre de Recettes de Mrs. Cornelius comme s'il s'agissait d'un exercice mathématique, résolvant les problèmes avec patience et minutie. Parfois sa famille était invitée à manger un trop généreux festin de réussites, ou Lotty recevait discrètement un assortiment d'échecs qui finiraient loin des yeux de tous, bien commodément, dans les estomacs des petits Hummels. Une soirée passée avec John sur le livre de comptes produisait généralement une accalmie temporaire de l'enthousiasme culinaire, et une période frugale s'ensuivait, durant laquelle le pauvre homme devait traverser une série de puddings au pain, de hachis et de café réchauffé qui éprouvait son âme, même s'il le supportait avec une vaillance digne d'éloges. Toutefois, avant d'avoir trouvé son équilibre, Meg ajouta à ses possessions domestiques ce dont les jeunes couples ne se passent que rarement très longtemps - une dispute familiale.
Brûlante d'un désir domestique de voir sa réserve garnie de conserves maison, elle se mit en œuvre de faire sa propre gelée de groseilles. John fut prié de commander pour la maison une douzaine de petits pots et une quantité de sucre supplémentaire, car les groseilles de leur jardin étaient mûres et devaient être récoltées au plus tôt. Comme John croyait fermement « ma femme » capable de tout, et éprouvait une fierté naturelle pour ses talents, il résolut de la contenter, et de disposer de leur seule récolte de la façon qui serait la plus plaisante pour les mois d'hiver. Quatre douzaines de ravissants petits pots, un demi baril de sucre, et un jeune garçon chargé de ramasser les groseilles avec elle furent envoyés à la maison. Avec ses beaux cheveux rassemblés dans un petit bonnet, les bras nus jusqu'au coude, et dans un tablier à carreaux plutôt coquet en dépit de la bavette, la jeune femme se mit au travail, sans douter de son succès, car n'avait-elle pas vu Hannah faire la même chose des centaines de fois ? La quantité de pots la déconcerta, au début, mais John aimait tellement la gelée, et les jolis petits bocaux auraient si bon air sur l'étagère du haut, que Meg décida de les remplir tous, et passa une longue journée à ramasser, faire bouillir, passer, et à se tracasser sur sa gelée. Elle fit de son mieux ; elle demanda conseil à Mrs. Cornelius ; elle se creusa les méninges pour se souvenir de ce qu'Hannah faisait et qu'elle avait oublié ; elle refit bouillir, rajouta du sucre, et passa à nouveau, mais cette horrible mixture ne voulait pas « prendre ».
Elle mourait d'envie de courir à la maison, sans même quitter son tablier, et de demander à sa mère de lui prêter main-forte, mais John et elle s'étaient mis d'accord pour ne jamais ennuyer personne avec leurs tracas personnels, leurs expériences, ou leurs querelles. Ils avaient ri à ce dernier mot, comme si l'idée qu'il suggérait était des plus absurdes ; mais ils avaient tenu leur résolution, et quand ils pouvaient s'en sortir sans aide, ils le faisaient, et personne n'intervenait - car c'était Mrs. March qui avait conseillé ce plan. Aussi Meg lutta seule avec les fruits réfractaires durant toute cette chaude journée d'été, et à dix-sept heures elle s'assit dans sa cuisine sens dessus dessous, tordit ses mains tachées de jus, et pleura.
Or, dans les premiers temps de cette nouvelle vie, elle avait souvent dit,
« Mon mari doit toujours se sentir libre de ramener un ami à la maison quand il le désire. Je serai toujours préparée ; il n'y aura pas de précipitation, pas de reproches, pas de gêne, mais une maison en ordre, une femme joyeuse et un bon dîner. John, mon chéri, ne te soucie jamais de me demander ma permission, invite qui tu souhaites, et sois sûr que je te ferai bon accueil. »
Comme c'était charmant, pour sûr ! John rayonnait de fierté en l'entendant, et se sentait particulièrement heureux d'avoir la meilleure des femmes. Mais, bien qu'ils aient eu de la compagnie de temps à autre, ce n'était jamais arrivé de manière inattendue, et Meg n'avait jamais eu l'opportunité de se distinguer, jusqu'à ce jour. C'est toujours ainsi que vont les choses, dans cette vallée de larmes ; il y a une inéluctabilité à ce genre de choses dont on ne peut que s'émerveiller, puis la déplorer et la subir du mieux que nous le pouvons.
Si John n'avait pas tout oublié au sujet de la gelée, il aurait vraiment été impardonnable de sa part de choisir ce jour entre tous pour amener un ami à dîner à l'improviste. Se félicitant d'avoir commandé un bon repas ce matin-là, certain qu'il serait prêt dans la minute, et anticipant avec plaisir l'effet charmant que produirait sa femme en se dépêchant pour l'accueillir, il escorta son ami jusqu'à sa maison avec toute la satisfaction irrépressible d'un jeune hôte et nouveau mari.
Nous vivons dans un monde de déceptions, comme le découvrit John en atteignant le Colombier. La porte d'entrée, habituellement ouverte de manière accueillante, était non seulement fermée, mais verrouillée, et la boue de la veille ornait encore le perron. Les fenêtres du parloir étaient fermées et les rideaux tirés. Pas de vision de la jolie épouse en train de coudre sous la véranda, vêtue de blanc, avec un distrayant petit nœud dans les cheveux, ni d'hôtesse aux beaux yeux souhaitant la bienvenue à son invité avec un sourire timide. Rien de la sorte - car pas une âme n'apparut, à l'exception d'un garçon à l'air sanguinaire endormi sous les groseilliers.
« J'ai peur que quelque chose ne soit arrivé ; reste dans le jardin, Scott, le temps que je cherche Mrs. Brooke », dit John, alarmé par le silence et la solitude.
Il contourna rapidement la maison, guidé par une forte odeur de sucre brûlé, et Mr. Scott le suivit, avec une étrange expression. Il s'arrêta discrètement à quelque distance quand Brooke disparut, mais il pouvait tout de même voir et entendre, et, en tant que célibataire, il appréciait grandement cette perspective.
Désespoir et confusion régnaient dans la cuisine ; une partie de la gelée avait été répartie dans des pots dégoulinants, une autre était répandue par terre, et le reste brûlait gaiement sur le fourneau. Lotty, avec un flegme teuton, mangeait calmement du pain avec du jus de groseilles, car la gelée était toujours dans un état désespérément liquide, tandis que Mrs. Brooke, son tablier sur la tête, sanglotait lamentablement.
« Ma chérie, que se passe-t-il ? » s'exclama John, en se précipitant, avec des visions terribles de mains brûlées, de tristes nouvelles inattendues, et une consternation secrète à la pensée de l'invité dans le jardin.
« Oh, John, je suis si fatiguée, et j'ai si chaud, et je suis si embêtée, et j'en ai plus qu'assez ! J'y ai travaillé jusqu'à épuisement. Aide-moi ou je vais mourir » ; et la maîtresse de maison exténuée se jeta dans ses bras, lui offrant un accueil des plus doux - dans tous les sens du terme, car son tablier avait été baptisé en même temps que le sol.
« Qu'est-ce qui t'inquiète, chérie ? Est-il arrivé quelque chose de terrible ? » demanda anxieusement John, en embrassant le dessus du petit bonnet, qui était tout de travers.
« Oui, sanglota Meg, désespérée.
— Dis-moi vite, alors ; ne pleure pas, je peux tout supporter plutôt que tes larmes. Dis-moi, mon amour.
— La - la gelée ne veut pas prendre - et je ne sais pas quoi faire ! »
John Brooke rit alors, comme il n'osa jamais plus rire après ; et Scott sourit involontairement en entendant ce rire franc, qui apporta la dernière touche au tableau des malheurs de la pauvre Meg.
« C'est tout ? Jette-la par la fenêtre, et ne t'en fais plus. Je t'en achèterai des litres si tu le souhaites ; mais pour l'amour du ciel pas d'hystérie, car j'ai amené Jack Scott à la maison pour dîner, et - »
John n'alla pas plus loin, car Meg le repoussa, et joignit les mains dans un geste tragique, en se laissant tomber sur une chaise et en s'exclamant sur un ton mêlant reproche, indignation et désespoir, -
« Un homme pour dîner, et tout est sens dessus dessous ! John Brooke, comment as-tu pu faire une chose pareille ?
— Chut, il est dans le jardin ; j'ai oublié cette maudite gelée, mais on n'y peut rien maintenant, » dit John, examinant la situation d'un œil inquiet.
« Tu aurais dû m'envoyer un mot, ou me le dire ce matin, et tu aurais dû te rappeler à quel point j'étais occupée » poursuivit Meg, acerbe ; car même les colombes donnent des coups de becs lorsqu'on les agace.
« Je ne le savais pas ce matin, et il n'y a pas eu le temps de te faire passer un message, puisque je l'ai rencontré sur le chemin du retour. Je n'ai pas pensé à demander la permission, puisque tu m'as toujours dit de faire comme il me plairait. Je ne m'y étais jamais essayé auparavant, mais ce sera la dernière fois ! » ajouta John, l'air mécontent.
« Je l'espère bien ! Emmène-le, tout de suite ; je ne peux pas le recevoir, et il n'y a rien pour dîner.
— En voilà une nouvelle ! Où sont le bœuf et les légumes que j'ai fait envoyer, et le dessert que tu as promis ? » s'écria John en se ruant vers le garde-manger.
« Je n'ai eu le temps de rien cuisiner ; je comptais dîner chez Maman. Je suis désolée, mais j'étais si occupée », et les larmes de Meg reprirent.
John était un homme doux, mais il était humain ; et après une longue journée de travail, rentrer fatigué, affamé et plein d'espoir, pour trouver une maison chaotique, une table vide et une femme contrariée, n'incitait pas à l'apaisement de l'esprit ou des manières. Il se contint tout de même, et l'incident aurait été oublié, si ce n'est pour un mot malheureux.
« C'est un coup dur, je le reconnais ; mais je vais t'aider, nous allons nous tirer d'affaire, et passer un bon moment. Ne pleure pas, ma chérie, mais donne-toi un peu de mal, et prépare-nous quelque chose à manger. Nous sommes tous les deux aussi affamés que des chasseurs, aussi nous ne nous soucierons pas de ce que c'est. Donne-nous la viande froide, du pain et du fromage ; nous ne réclamerons pas de gelée. »
Il l'entendait comme une plaisanterie sans malice, mais ce mot scella son destin. Meg trouva qu'il était trop cruel de faire allusion à son triste échec, et le dernier atome de sa patience s'évanouit.
« Tu devras t'arranger de ce coup dur comme tu le peux ; je suis trop épuisée pour "me donner du mal" pour quiconque. C'est bien d'un homme, de proposer un os, du vulgaire pain et du fromage pour un invité. Je ne veux rien de ce genre dans ma maison. Amène ce Scott chez Mère, et dis-lui que je ne suis pas là - malade, morte, peu importe. Je ne le recevrai pas, et vous deux pourrez rire de moi et de ma gelée tant que vous le voudrez ; vous n'aurez rien d'autre ici » ; et, après avoir lancé son défi tout d'une traite, Meg se débarrassa de son tablier, et quitta précipitamment le champ de bataille pour aller se morfondre dans sa chambre.
Ce que ces deux créatures firent en son absence, elle ne le sut jamais ; mais Scott ne fut pas « amené chez Mère », et quand Meg descendit, après qu'ils furent repartis ensemble, elle trouva des traces d'un repas improvisé qui la remplit d'horreur. Lotty rapporta qu'ils avaient mangé « des tas, et beaucoup ri ; et le maître lui avait ordonné de jeter toute cette bouillie sucrée, et de cacher les pots. »
Meg mourait d'envie d'aller tout raconter à sa mère ; mais la honte de ses propres erreurs, sa loyauté envers John, « qui pouvait être cruel, mais personne n'avait à le savoir », la retinrent ; et après un rangement et un nettoyage sommaires, elle s'apprêta joliment, et s'assit pour attendre que John vienne se faire pardonner.
Malheureusement, John ne vint pas, ne voyant pas les choses sous cet angle. Il avait fait passer le tout pour une bonne blague auprès de Scott, avait excusé sa petite femme du mieux qu'il l'avait pu, et avait joué l'hôte de manière si hospitalière que son ami avait apprécié le repas impromptu et promis de revenir. Mais John était en colère, bien qu'il ne le montrât pas ; il trouvait que Meg l'avait mis dans le pétrin, avant de lui faire faux bond quand il avait besoin d'elle. « Ce n'était pas juste de dire à un homme d'amener des amis quand il le veut, en toute liberté, et quand il vous a pris au mot, de vous emporter et de le blâmer, et de le laisser dans la panade, pour que l'on se moque ou qu'on le prenne en pitié. Non, bon sang, ce n'était pas juste ! et Meg doit le savoir. » Il avait pesté intérieurement durant le repas, mais quand la tempête fut passée, et qu'il rentra à la maison, après avoir raccompagné Scott, il s'adoucit. « Pauvre petite chose ! C'était dur pour elle, quand elle essayait de tout son cœur de me faire plaisir. Elle avait tort, bien sûr, mais elle est jeune. Je dois être patient, et lui enseigner. » Il espérait qu'elle n'était pas allée chez elle - il détestait les ragots et les ingérences. Pendant un court moment il fut à nouveau mécontent à cette seule idée ; puis la peur que Meg se rende malade à force de pleurer adoucit son cœur, et lui fit presser le pas, résolu à être gentil, mais ferme, très ferme, et à lui montrer en quoi elle avait manqué à ses devoirs d'épouse.
Meg de son côté avait également résolu d'être « calme et gentille, mais ferme », et de lui montrer son devoir. Elle avait très envie de courir à sa rencontre, et de lui demander pardon, et d'être embrassée et réconfortée, comme elle était sûre de l'être ; mais bien sûr, elle ne fit rien de la sorte ; et quand elle vit arriver John, elle commença à fredonner tout naturellement, en se balançant et cousant comme une femme de loisir dans le plus élégant des parloirs.
John fut un peu désappointé de ne pas trouver une tendre Niobé, mais pensant que sa dignité demandait les premières excuses, il n'en fit aucune : il se contenta d'entrer nonchalamment, et de venir s'asseoir sur le sofa, avec la remarque particulièrement appropriée, -
« Nous allons avoir une nouvelle lune, ma chère.
— Je n'ai pas d'objections », fut la réponse tout aussi apaisante de Meg.
Quelques autres sujets d'intérêt général furent introduits par Mr. Brooke, et étouffés par Mrs. Brooke, et la conversation s'épuisa. John alla à une fenêtre, ouvrit son journal, et, d'une certaine façon, se barricada derrière. Meg alla à l'autre fenêtre, et cousit comme si avoir de nouvelles fleurettes sur ses pantoufles faisait partie des nécessités de la vie. Aucun ne dit rien - tous deux avaient un air tout à fait « calme et ferme », et tous deux se sentaient désespérément mal à l'aise.
« Oh Seigneur, pensa Meg, la vie d'épouse est très éprouvante, et nécessite bien une patience infinie en plus de l'amour, comme le dit Mère. » Le mot « Mère » évoqua d'autres conseils maternels donnés longtemps auparavant, et reçus à l'époque avec des protestations incrédules.
« John est un homme bon, mais il a ses défauts, et tu dois apprendre à les voir et les endurer, en te souvenant des tiens. Il est très décidé, mais ne sera jamais obstiné, si tu raisonnes gentiment au lieu de t'opposer impatiemment. Il est très précis, et à cheval sur la vérité - une bonne chose, même si tu le dis "pointilleux". Ne le dupe jamais, d'un regard ou d'un mot, Meg, et il te donnera la confiance que tu mérites et le soutien dont tu as besoin. Son tempérament est différent du nôtre - qui s'embrase d'un coup, et s'éteint aussitôt - ; c'est une colère froide et calme, rarement éveillée, mais difficile à étouffer une fois attisée. Fais attention, très attention, à ne pas provoquer cette colère contre toi-même, car la paix et le bonheur dépendent du maintien de son respect. Surveille-toi, sois la première à demander pardon si vous vous égarez tous les deux, et prends garde aux petites piques, aux malentendus, et aux mots hâtifs qui pavent souvent la voie à une peine amère et aux regrets. »
Ces mots revinrent à Meg, assise en train de coudre dans le soleil couchant - les derniers en particulier. C'était leur premier désaccord sérieux ; ses propres discours hâtifs paraissaient à la fois ridicules et méchants, maintenant qu'elle se les rappelait, sa propre colère semblait puérile, et la pensée du pauvre John, rentrant à la maison pour y trouver une telle scène, fit fondre son cœur. Elle le regarda, les larmes aux yeux, mais il ne les vit pas ; elle mit de côté son ouvrage et se leva en pensant, « Je serai la première à dire, "Pardonne-moi" », mais il ne sembla pas l'entendre ; elle traversa la pièce très lentement, car ravaler sa fierté était difficile, et vint se tenir près de lui, mais il ne tourna pas la tête. Pendant une minute, elle eut l'impression de ne vraiment pas pouvoir le faire ; puis lui vint la pensée, « C'est le premier pas, je vais faire ma part, et je n'aurai rien à ne me reprocher », et elle se pencha pour embrasser doucement son mari sur le front. Bien sûr cela arrangea tout ; le baiser repentant fit mieux que mille mots, et moins d'une minute plus tard John l'avait sur ses genoux et disait -
« Ce n'était vraiment pas gentil de rire des pauvres petits pots de gelée ; pardonne-moi, ma chérie, je ne le ferai plus jamais ! »
Mais il le fit, oh, bien sûr, oui, des centaines de fois, et Meg aussi, tous les deux déclarant que c'était la meilleure gelée jamais faite ; car la paix de la famille était conservée dans ces petits bocaux.
Après cela, Meg reçut Mr. Scott à dîner sur invitation spéciale, et lui servit un plaisant festin sans épouse en nage pour entrée ; à cette occasion elle fut si gaie et gracieuse, mena le tout de manière si charmante, que Mr. Scott dit à John qu'il était un heureux homme, et rumina en secouant la tête sur la dure vie de célibataire pendant tout le trajet de retour.
À l'automne, de nouvelles épreuves et expériences attendaient Meg. Sallie Moffat avait renoué amitié avec elle, toujours de visite à la petite maison pour une fournée de ragots, ou invitant « cette pauvre chérie » à venir passer la journée dans la grande maison. C'était agréable, car par temps maussade Meg se sentait souvent solitaire - tout le monde à la maison était occupé, John était absent jusqu'au soir, et il n'y avait rien d'autre à faire que coudre, lire, ou tourner en rond. Il était donc naturel que Meg prenne l'habitude de se promener et de cancaner avec son amie. Voir les jolies possessions de Sallie lui donnait envie d'avoir les mêmes, et la faisait s'apitoyer sur elle-même, qui ne les avait pas. Sally était très gentille, et lui offrait souvent les babioles convoitées ; mais Meg les refusait, sachant que John désapprouverait ; et puis cette petite écervelée fit quelque chose que John désapprouvait bien plus encore.
Elle connaissait le salaire de son mari, et elle aimait savoir qu'il lui faisait confiance, non seulement avec son bonheur, mais avec quelque chose que certains hommes estiment plus encore, son argent. Elle savait où il se trouvait, était libre de prendre ce qu'elle voulait, et tout ce qu'il demandait était qu'elle tienne compte du moindre penny, paye les factures une fois par mois, et se rappelle qu'elle était la femme d'un homme pauvre. Jusque-là elle avait bien fait, s'était montrée prudente et exacte, avait proprement tenu son petit livre de comptes, qu'elle lui montrait une fois par mois, sans crainte. Mais cet automne le serpent s'introduisit dans le paradis de Meg, et la tenta, comme bien des Èves des temps modernes, non pas avec des pommes, mais avec une robe. Meg n'aimait pas qu'on ait pitié d'elle, ou se sentir pauvre ; cela l'irritait ; mais elle avait honte de l'admettre, et puis elle tentait de se consoler en achetant quelque chose de joli, pour que Sally ne pense pas qu'elle devait liarder. Elle se sentait toujours mauvaise après coup, car les jolies choses étaient rarement nécessaires ; mais elles coûtaient si peu, que ce n'était pas la peine de s'en soucier ; aussi les babioles gagnèrent inconsciemment en importance, et durant les sorties dans les magasins elle ne se contenta plus d'admirer passivement.
Mais les babioles coûtent plus qu'on ne l'imagine ; et quand elle fit les comptes à la fin du mois, la somme totale l'effraya. John était occupé ce mois-ci, et la laissait s'occuper des factures ; le mois suivant il serait absent ; mais le troisième il ferait un examen détaillé des comptes, et Meg ne l'oubliait pas. Quelques jours auparavant elle avait fait quelque chose de terrible, qui pesait sur sa conscience. Sallie avait acheté des coupons de soie pour des robes, et Meg mourait d'envie d'en avoir une nouvelle - juste une jolie robe légère pour les soirées - sa robe de soie noire était si commune, et ces robes de soirée en tissu fin ne convenaient qu'aux jeunes filles. Tante March offrait habituellement aux filles une somme de vingt-cinq dollars, au Nouvel An ; il n'y avait qu'un mois à attendre, et une ravissante soie violette était en promotion, et elle avait l'argent, si seulement elle osait le prendre. John disait toujours que ce qui était à lui était à elle ; mais trouverait-il normal de dépenser non seulement les vingt-cinq dollars à venir, mais encore vingt-cinq autres dollars des économies de la maison ? Telle était la question. Sallie l'avait pressée de le faire, avait proposé de lui prêter l'argent, et avec les meilleures intentions au monde, elle avait tenté Meg au-delà de ses forces. À un moment malheureux, le vendeur avait soulevé les beaux plis chatoyants, et dit, « Une affaire, m'dame, je vous assure. » Elle avait répondu, « Je la prends », et la soie avait été coupée et payée et Sallie avait exulté, et Meg avait ri comme si c'était quelque chose sans conséquence, et était partie avec la sensation d'avoir volé quelque chose et d'avoir la police à ses trousses.
Quand elle fut à la maison, elle essaya d'apaiser la morsure des remords en étalant la jolie soie ; mais elle avait l'air moins brillante maintenant, ne lui seyait pas, en fin de compte, et les mots « cinquante dollars » semblaient imprimés comme un motif sur chaque lé. Elle rangea le tissu ; mais il la hantait, non pas délicieusement, comme le devrait une nouvelle robe, mais terriblement, comme le fantôme d'une folie refusant de trouver le repos. Quand John sortit ses livres de compte ce soir-là, le cœur de Meg se serra ; et pour la première fois de sa vie d'épouse, elle eut peur de son mari. Les doux yeux bruns semblaient capables de sévérité ; et bien qu'il fut inhabituellement joyeux, elle s'imagina qu'il avait tout découvert, mais ne voulait pas le lui laisser voir. Les factures de la maison étaient toutes payées, les comptes étaient en ordre. John l'avait félicitée, et ouvrait le vieux portefeuille qu'ils appelaient « la banque », quand Meg, sachant qu'il était presque vide, stoppa sa main en disant nerveusement,
« Tu n'as pas encore vu le compte de mes dépenses privées. »
John ne demandait jamais à le voir ; mais elle insistait toujours pour le lui montrer, et avait l'habitude de rire de son étonnement tout masculin devant les étranges choses que voulaient les femmes, et de lui faire deviner ce qu'était du « passepoil », demander férocement la signification du « suivez-moi-jeune-homme », ou s'émerveiller qu'une petite chose composée de trois boutons de rose, un bout de velours et quelques cordons puisse possiblement être un bonnet, et coûter cinq ou six dollars. Ce soir-là il avait l'air d'humeur à s'amuser en examinant ses chiffres, et à prétendre être horrifié par ses extravagances, comme il le faisait souvent, particulièrement fier qu'il était de sa femme si prudente.
Meg sortit lentement le petit livre, et l'ouvrit devant lui. Elle vint se tenir derrière sa chaise, sous le prétexte de lisser les rides sur le front fatigué de son époux, et de là, elle dit, sentant sa panique croître à chaque mot,
« John, chéri, j'ai honte de te montrer mon livre, car j'ai vraiment été terriblement extravagante dernièrement. Je sors tellement qu'il me faut des affaires, tu sais, et Sallie m'a conseillé de le prendre, alors je l'ai fait ; et mon argent du Nouvel An va le payer en partie ; mais j'ai été désolée après, car je savais que tu penserais que j'ai mal fait. »
John rit, et l'attira à son côté, en disant avec bonne humeur, « Ne va pas te cacher, je ne vais pas te battre si tu as acheté une paire de bottes sublimes ; je suis assez fier de pieds de ma femme, et ça ne me dérange pas qu'elle paye huit ou neuf dollars pour ses chaussures, si elles sont de bonne qualité. »
Ça avait été une de ses dernières « babioles », sur laquelle s'étaient posés les yeux de John comme il parlait. « Oh, que va-t-il dire en arrivant à ces terribles cinquante dollars ! » pensa Meg, avec un frisson.
« C'est pire que des bottes, c'est une robe de soie », dit-elle, avec le calme du désespoir, car elle voulait en finir.
« Eh bien, chérie, quel est le « f'tu total », comme dit Mr. Mantalini ? »
Cela ne ressemblait pas à John, et elle savait qu'il la regardait avec ce regard direct auquel elle avait toujours pu répondre avec la même franchise, jusqu'à maintenant. Elle tourna la page et la tête au même moment, pointant la somme qui aurait été bien assez mauvaise sans l'ajout des cinquante, mais la consternait avec cette addition. Pendant une minute la pièce fut très silencieuse ; puis John dit, lentement - mais elle pouvait sentir qu'il faisait un effort pour ne pas exprimer son mécontentement, -
« Eh bien, je ne pense pas que cinquante dollars soit beaucoup pour une robe, avec tous les falbalas et les chichis que vous devez avoir ces jours-ci.
— Elle n'est pas faite, ni coupée », soupira faiblement Meg, car le rappel soudain des coûts encore à venir la bouleversait.
« Vingt mètres de soie semblent beaucoup pour couvrir une petite femme, mais je ne doute pas que ma femme sera aussi élégante que celle de Ned Moffat quand elle les portera, dit sèchement John.
— Je sais que tu es en colère, John, mais je ne peux pas m'en empêcher ; je n'ai pas l'intention de gaspiller ton argent, et je ne pensais pas que ces petites choses donneraient une telle somme. Je ne peux pas résister quand je vois Sallie acheter tout ce qu'elle veut, et me prendre en pitié parce que je ne le peux pas ; j'essaie d'être satisfaite, mais c'est difficile, et je suis fatiguée d'être pauvre. »
Les derniers mots furent prononcés si bas qu'elle pensait qu'il ne les avait pas entendus, mais il ne les avait pas manqués, et ils le blessèrent profondément, car il s'était refusé bien des plaisirs pour elle. Elle aurait voulu se mordre la langue à l'instant où elle l'eut dit, car John repoussa les livres et se leva, en disant, d'une voix légèrement tremblante, « C'est ce que je craignais. Je fais de mon mieux, Meg. » S'il l'avait tancée, ou même secouée, cela ne lui aurait pas davantage brisé le cœur que ces quelques mots. Elle courut à lui et se jetta dans ses bras, en pleurant des larmes de regret, « Oh, John ! Mon chéri, si gentil, si travailleur, je ne le pensais pas ! C'était si méchant, si faux et ingrat, comment ai-je pu le dire ! Oh, comment ai-je pu le dire ! »
Il fut très gentil, lui pardonna sur le champ, et ne prononça pas le moindre reproche ; mais Meg savait qu'elle avait fait et dit quelque chose qui ne serait pas oublié de si tôt, même s'il ne devait plus jamais y faire allusion. Elle avait promis de l'aimer pour le meilleur et pour le pire, et puis elle, sa femme, lui avait reproché sa pauvreté après avoir dépensé ses économies sans compter. C'était affreux ; et le pire de tout ça était que John resta si calme après, comme si rien n'était arrivé, sauf qu'il restait en ville plus tard, et travaillait en soirée quand Meg était allée se coucher en pleurant. Une semaine de remords rendit Meg malade ; et la découverte que John avait annulé sa commande d'un nouveau pardessus la réduisit à un état de désespoir qui faisait peine à voir. Il avait simplement dit, « Je ne peux pas me le permettre, ma chérie. »
Meg ne dit rien de plus, mais quelques minutes plus tard, il la trouva dans le couloir, le visage enfoui dans son vieux manteau, en train de pleurer comme si son cœur allait se briser.
Ils eurent une longue discussion cette nuit-là, et Meg apprit à aimer son mari d'autant plus à cause de sa pauvreté, qui semblait avoir fait de lui un homme - lui avait donné la force et le courage de suivre sa propre voie - et lui avait appris une patience tendre avec laquelle endurer et consoler les défauts et les désirs naturels des personnes qu'il aimait.
Le jour suivant elle ravala sa fierté, alla voir Sallie, lui dit la vérité, et lui demanda de lui faire la faveur de lui racheter la soie. L'aimable Mrs. Moffat le fit volontiers, et eut la délicatesse de ne pas la lui offrir immédiatement après. Puis Meg fit livrer le pardessus à la maison, et, quand John arriva, elle l'enfila, et lui demanda comment il trouvait sa nouvelle robe de soie. On peut imaginer la réponse qu'il lui donna, la façon dont il accueillit son présent, et la béatitude qui s'ensuivit. John rentrait à la maison tôt, Meg ne partait plus en balade ; et ce pardessus était mis le matin par un mari très heureux, et retiré le soir par la petite femme la plus dévouée. Ainsi l'année s'écoula, et au milieu de l'été Meg connut une nouvelle expérience - la plus importante et la plus tendre d'une vie de femme.
Un samedi, Laurie se faufila dans la cuisine du Colombier, l'air excité, et fut reçu par un coup de cymbales ; car Hannah avait battu des mains tout en tenant une casserole et son couvercle.
« Comment va la petite Maman ? Où est tout le monde ? Pourquoi on ne m'a rien dit avant que je ne rentre à la maison ? commença Laurie, dans un chuchotis sonore.
— Heureuse comme une reine, la chérie ! Ils sont tous à l'étage, en adoration ; on voulait pas d'ouragan dans les parages. Maintenant allez dans le parloir, et je vous les enverrai », et sur cette réponse détaillée Hannah disparut, avec un gloussement extatique.
Puis Jo apparut, portant fièrement un paquet de flanelle déposé sur un grand oreiller. Le visage de Jo était très grave, mais ses yeux pétillaient, et il y avait une étrange note dans sa voix, quelque émotion réprimée.
« Ferme les yeux et tends les bras », dit-elle, enjôleuse.
Laurie recula précipitamment dans un coin, et mit les mains dans son dos avec un geste implorant, « Non, merci ; je ne préfère pas. Je vais le faire tomber, ou le casser, sûr et certain.
— Alors tu ne verras pas ton neveu », dit Jo, décidée, en se détournant comme pour s'en aller.
« Je vais le faire, je vais le faire ! Seulement tu devras être responsable pour les dégâts » ; et, obéissant aux ordres, Laurie ferma héroïquement les yeux tandis qu'on lui plaçait quelque chose dans les bras. Un éclat de rire de Jo, Amy, Mrs. March, Hannah et John, lui fit ouvrir les yeux l'instant suivant, pour se trouver chargé de deux bébés au lieu d'un seul.
Pas étonnant qu'ils aient ri, car l'expression sur son visage était suffisamment drôle pour faire se tordre un Quaker, son regard éberlué allant des innocents inconscients aux spectateurs hilares, avec une telle détresse que Jo s'assit par terre pour hurler de rire.
« Des jumeaux, par Jupiter ! » fut tout ce qu'il dit pendant une minute ; puis en se tournant vers les femmes avec un air implorant, piteux au point d'en être comique, il ajouta, « Prenez les vite, quelqu'un ! Je vais rire, et je les ferai tomber. »
John secourut ses bébés, et marcha de long en large, un nourrisson sur chaque bras, comme déjà initié aux mystères de la paternité, tandis que Laurie riait jusqu'à en avoir les joues inondées de larmes.
« C'est la meilleure de la saison, pas vrai ? Je ne voulais pas te le dire, parce que j'étais décidée à te faire la surprise, et je me flatte d'avoir réussi », dit Jo, quand elle eut repris son souffle.
« Je n'ai jamais été plus surpris de ma vie. N'est-ce pas drôle ? Ce sont des garçons ? Comment allez-vous les nommer ? Laissez-moi les regarder encore une fois. Tiens-moi, Jo ; car sur ma vie c'est un de trop pour moi », répliqua Laurie, en regardant les enfants avec les yeux d'un gros terre-neuve bienveillant devant un duo de chatons nouveaux-nés.
« Garçon et fille. Ne sont-ils pas magnifiques ? » dit le fier papa, rayonnant au-dessus des petits gigoteurs rougeauds, comme s'ils étaient deux anges encore incapables de voler.
« Les plus remarquables enfants que j'ai jamais vu. Lequel est lequel ? » et Laurie s'inclina, comme le balancier au-dessus d'un puits, pour examiner les prodiges.
« Amy a mis un ruban bleu sur le garçon et un rose sur la fille, à la mode française, comme ça on ne peut pas se tromper. Et puis, l'un a les yeux bleus et l'autre bruns. Embrasse-les, Oncle Teddy, dit malicieusement Jo.
— J'ai peur que ça ne leur plaise pas », dit Laurie, inhabituellement timide.
« Bien sûr que si ; ils sont habitués maintenant ; embrassez-les tout de suite, monsieur », ordonna Jo, craignant qu'il ne propose un intermédiaire.
Laurie grimaça, et obéit en posant un baiser précautionneux sur chaque petite joue qui déclencha un autre rire, et fit pousser un cri aux bébés.
« Là, je savais qu'ils n'aimaient pas ça ! C'est le garçon ; voyez comme il rue ! Il donne des coups de poing comme un vrai boxeur. Allons, jeune Brooke, attaquez-vous à un homme de votre taille, voulez-vous ? » s'exclama Laurie, ravi d'avoir reçu sur le visage une pichenette, assénée par un petit poing agité en tous sens.
« Il va s'appeler John Laurence, et la fille Margaret, comme sa mère et sa grand-mère. On l'appellera Daisy, pour ne pas avoir deux Megs, et je suppose que le petit homme sera Jack, à moins que nous ne trouvions un meilleur nom, » dit Amy, avec toute la sollicitude d'une tante.
« Qu'on l'appelle Demi-John, "Demi", pour faire court, dit Laurie.
— Daisy et Demi - c'est parfait ! Je savais que Teddy trouverait », s'écria Jo en battant des mains.
Teddy avait certainement trouvé, car dès ce moment, les bébés furent bel et bien « Daisy » et « Demi ».
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Iladys Jedusor: L’Enfant de Lord Voldemort:
Visite à Hagrid:
Iladys s'éveilla à l'aube. Elle fronça les sourcils en réalisant que le soleil n'était même pas encore levé. Ses camarades de dortoir dormaient profondément. Elle se leva avec réticence, regrettant la chaleur de ses couvertures, et se prépara le plus silencieusement possible. Elle descendit ensuite de son dortoir, et se dirigea vers le terrain de Quidditch. Elle y retrouva Fred et George, qui la guidèrent jusqu'au vestiaire. A l'intérieur, Olivier Dubois, dans sa tenue rouge et or, les attendait impatiemment. Alors que les jumeaux allèrent se changer, Olivier donna une tenue à Iladys, et elle alla faire de même. Le temps qu'elle se prépare, trois autres jeunes filles la rejoignirent : Angelica, qu'elle connaissait déjà un peu, et deux autres qui lui étaient parfaitement inconnues. Elles la saluèrent et se présentèrent. Les deux inconnues se nommaient donc Katie Bell et Alicia Spinnet. Iladys termina vite d'enfiler sa tenue, sans pouvoir s'empêcher de regarder ses coéquipières. Angelica en particulier. Elle était jolie, souriante et des formes féminines se dessinaient sur son corps. Iladys ne put s'empêcher de pousser un soupir en sortant. Cette fille était beaucoup plus jolie qu'elle, plus aimable, et Fred la connaissait depuis beaucoup plus longtemps. Elle, elle était bien trop petite, et son corps avait à peine commencé à se développer. Aucune chance qu'un garçon de l'âge de Fred la voit autrement que comme l'amie de son petit frère. Malgré tout, il était là, assis sur un banc avec son jumeau, et il lui fit signe de venir s'asseoir à ses côtés. Ce qu'elle fit, en attendant que les trois autres jeunes filles arrivent. Une fois que toute l'équipe fut présente, Olivier appela Iladys, et elle se retrouva debout devant tout le monde, à côté du capitaine, qui la tenait fièrement par l'épaule, comme si elle était un trésor. "Je vous présente Iladys Jedusor, notre nouvel attrapeur.", déclara t-il joyeusement."Enfin, nouvelle attrapeuse dans ce cas-là.", ajouta t-il dans un léger rire."C'est le professeur McGonagall qui a remarqué un certain don chez elle." Les joueurs applaudirent, alors qu'elle rougissait en souriant timidement. Elle ne voyait toujours pas le moindre don chez elle, mais uniquement une chance insensée. Olivier la lâcha enfin, mais plongea son regard dans le sien. "Tu connais les règles du Quidditch? - Pas...vraiment.", répondit-elle timidement. Olivier acquiesça silencieusement. Il demanda à toute l'équipe de se rendre sur le terrain, et à Iladys de l'aider à porter une malle. Ils se retrouvèrent donc tous réunis autour de cette malle, avec leurs balais à la main, si ce n'est Iladys qui en était dépourvue. Olivier ouvrit la malle, et Iladys put voir les balles qu'elle contenait. Olivier prit la plus grosse, et la lança à Iladys. "Voici le Souafle. C'est la balle que les poursuiveurs se passent, et qu'ils doivent envoyer dans les buts." Il désigna les trois cercles à chaque bout du terrain, en hauteur. "Nous allons te faire une démonstration." Il lui reprit le Souafle des mains, et Angelica, Alicia et Katie s'envolèrent. Olivier leur envoya le Souafle, et s'envola à son tour, pour garder les buts. Iladys resta au sol, en compagnie des jumeaux. Une brève partie se déroula sous ses yeux. Elle avait du mal à regarder qui que ce soit d'autre qu'Angelica. Cette fille était jolie, sympathique, et en plus, elle jouait parfaitement bien au sport préféré de Fred. Iladys se sentait de plus en plus désespérée, sans réellement comprendre pourquoi. Elle ne réalisait pas à quel point elle aurait voulu que Fred s'occupe d'elle. Elle le trouvait plus beau que son jumeau, car il avait un nez plus fin, et c'était ainsi qu'elle le reconnaissait. Elle adorait ses courts cheveux roux, et rêvait d'y passer sa main. Elle aimait aussi entendre sa voix légèrement grave, en pleine mutation. Mais elle fut sortie de ses pensées par le retour des poursuiveuses et d'Olivier. Ce dernier rangea le Souafle, et fit signe aux jumeaux de s'envoler. Ils s'exécutèrent instantanément. "Je vais maintenant libérer un cognard. Comme tu peux le voir, lors des matchs, il y en aura deux." Comme il avait dit, il relâcha un cognard, et la balle s'envola instantanément, comme attaquant George, qui le renvoya immédiatement, à l'aide de sa petite batte, à l'autre bout du terrain. "Nous devons éviter cette balle, et Fred et George, qui sont nos batteurs, sont là pour nous y aider. Ils envoient cette affreuse chose sur les joueurs adverses." Iladys acquiesça, alors que Fred renvoyait le cognard en direction d'Olivier. Ce dernier l'attrapa, et, tant bien que mal, le remit dans la malle. "Voici maintenant, la balle qui t'intéresse." Il sortit une petite balle dorée, qui battait frénétiquement de ses fines ailes. "Il s'agit du Vif d'Or. En tant qu'attrapeuse, tu dois t'en emparer. Une fois cela fait, tu donnes 150 points à l'équipe et le match prend fin." Iladys ressentit un poids encore plus énorme que la veille. Le match dépendait donc en grande partie d'elle. Elle se demandait comment Minerva avait pu avoir l'idée de lui confier un tel poste. Olivier rangea le Vif d'or, et l'entrainement pu réellement commencer. Iladys fut d'abord inviter à observer. Elle vit donc le Souafle passer de mains en mains, puis Olivier lui demanda de jouer. Elle n'avait pas de balai, mais on lui prêta un de ceux de l'école. Elle s'envola donc, et le Souafle passa de nouveau de joueurs en joueurs. Tant bien que mal, elle le rattrapait lorsqu'on lui envoyait, et le renvoyait aussi bien qu'elle le pouvait. Elle n'en avait pas conscience, mais ses camarades étaient assez impressionnés. Elle se mouvait avec facilité, et ne loupait jamais la moindre balle. Olivier était probablement le plus subjugué, à tel point qu'Angelica et Katie lui mirent plusieurs buts. Une fois ce petit échauffement terminé, Iladys dut s'entrainer à attraper le Vif d'Or. Pendant que les autres continuaient leur partie, elle scrutait les environs, et s'élançait dès qu'elle voyait un reflet doré. Une fois encore, elle se mouvait avec une formidable facilité, évitant le moindre obstacle. Olivier avait de plus en plus de mal à ne pas suivre le moindre de ses mouvements. Il n'avait jamais vue une joueuse aussi jeune se déplacer ainsi. Ce qui était aussi visible, et cela les autres joueurs le remarquèrent, c'est qu'Iladys ne semblait pas ressentir la moindre peur sur un balai. Elle suivait le Vif d'or des yeux, sans voir les alentours, et ne redressait pas son balai avant de s'être emparée de la petite balle, quitte à s'écraser au sol, ou à foncer dans un mur. L'entrainement se termina sans encombre et tout le monde retourna se changer au vestiaire. Olivier ne reteint qu'Iladys, les yeux brillants. "C'était formidable! Nous avons de grandes chances de gagner!" Iladys sourit faiblement. Elle s'était un peu détendue, l'entrainement s'étant effectivement bien passé. Elle ne pouvait plus mettre sur le compte de la chance sa capacité à se mouvoir sur un balai, mais de là à imaginer qu'on pouvait gagner grâce à elle, il y avait un pas qu'elle ne se voyait pas franchir. "Tu n'as pas ton propre balai n'est-ce pas?" D'un signe de tête, la jeune sorcière répondit par la négative. "C'est embêtant. Tu crois que tu pourrais en avoir un d'ici le match? - Je ne sais pas. Peut-être.", répondit-elle en haussant les épaules. Le capitaine acquiesça silencieusement, avant de l'autoriser à le quitter. Elle ne se fit pas prier, intimidée par tous les espoirs qu'Olivier avait placé en elle. Elle put ainsi retrouver Ron dans la Grande Salle, en plein petit-déjeuner. Elle lui raconta son entrainement, et Ron semblait tout aussi émerveillé que les joueurs. Tout en parlant, Iladys chercha Hermione du regard, et l'aperçut un peu plus loin, en compagnie de Neville. Leur petit-déjeuner terminé, ils se rendirent à leur premier cours d'Histoire de la Magie. Très vite, Iladys réalisa que ce cours serait probablement le plus ennuyeux de l'année. Avec difficulté, elle tentait de se maintenir éveillée, posant sa tête sur ses mains. A sa gauche, Ron dormait profondément, affalé sur son parchemin, alors qu'à sa droite, Hermione écrivait frénétiquement. Iladys jeta un coup d'œil, et vit que la jeune fille prenait bien des notes sur le cours. Elle se demanda vaguement comment elle arrivait à suivre le flot continu des paroles du Professeur Binns. Le cours suivant fut celui des sortilèges. Là encore, Hermione se révéla plus douée que n'importe quel élève. Iladys ne réussit à exécuter son sort qu'au bout du troisième essai. Elle devait bien reconnaître que sa compagne de dortoir était impressionnante. Une fois le petit-déjeuner prit, et vu qu'Hermione ne semblait pas décidée à les suivre aujourd'hui; Iladys se dit vaguement qu'elle était peut-être vexée à cause de la veille; elle proposa à Ron de rendre visite à Hagrid. Le jeune garçon accepta, et bras dessus bras dessous, ils se rendirent jusqu'à la cabane du garde-chasse. Ils furent accueillis par les aboiements joyeux de Crokdur, le chien molosse d'Hagrid. "Eh bien! Entrez, entrez! Je suis content de vous voir." Iladys, souriante, alla s'asseoir, alors que Ron balbutia un "bonjour", et la suivit jusqu'à la table, s'asseyant à ses côtés. "Que me vaut cette visite? - En fait, Rubeus, j'ai une question. Pourquoi Albus garde t-il un chien à trois têtes à Poudlard?", demanda Iladys. Ron, muet de stupeur, tenta de détourner le regard. Non seulement Iladys appelait ce géant par son prénom, mais aussi le directeur de Poudlard, et elle révélait leur escapade nocturne. Il avait beau connaitre les liens d'Iladys avec certains professeurs, il avait dû mal à s'adapter à autant de familiarité. "Vous avez vu Touffu? - Cette chose a un prénom?", ne put s'empêcher de s'exclamer Ron. Iladys ne dit mot, mais n'en éprouvait pas moins de surprise. Elle connaissait les gouts prononcés de Hagrid pour tout ce qui n'était pas...mignon, mais de là à imaginer que cet animal pouvait porter un prénom. "Evidemment qu'il a un prénom! C'est mon chien!" Ron lança un regard apeuré à Iladys. Elle lui répondit par un faible sourire. "Et donc, tu ne crois pas qu'il est un peu dangereux pour les élèves? Il a voulu nous dévorer. - C'est parce que vous avez dû lui faire peur! Et d'abord, vous n'aviez rien à faire à cet étage. D'autant plus que Touffu est en mission en ce moment, et il prend ça très au sérieux." Iladys haussa un sourcil, alors qu'à côté d'elle, Ron était abasourdi. Hagrid parlait avec une certaine fierté de son chien, mais Ron ne pouvait oublier les crocs de l'animal, entre lesquels il avait bien failli finir. "Une mission?", demanda Iladys. Une légère gêne passa sur le visage d'Hagrid, puis il se renfrogna. "Tout cela ne vous regarde pas! Absolument pas! Tout ce que vous devez faire, c'est étudier. Cela concerne Dumbledore, c'est tout." Iladys ne put rien obtenir de plus de son ami garde-chasse. Elle n'avait pas posé ses questions avec assez de finesse, et Hagrid ne ferait donc plus la moindre erreur. Ron et elle se contentèrent de retourner au château, quoique toujours intrigués et suspicieux.
#Harry Potter#Poudlard#Ron Weasley#Olivier Dubois#Fred Weasley#George Weasley#Rubeus Hagrid#Touffu#Crockdur
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Chapitre 6 : En haut de la montagne
Je ne savais pas si son objectif était de donner un peu de bon sens à l'enfant qu'il supposait avoir eu un ego gonflé depuis qu'il avait entendu dire que j'étais une sorte de génie ou s'il essayait vraiment de mesurer ma force, mais par le sourire suffisant qu'il avait sur son visage en me regardant (même s'il était naturel pour lui de me regarder de haut, cela m'irritait toujours), j'ai supposé que c'était peut-être pour la première raison. Récupérant l'épée en bois que j'avais reçu en cadeau de mes parents, je me suis dirigé vers le bord du camp où Adam attendait dans un coin dégagé.
« Tu sais comment renforcer ton arme, n'est-ce pas, génie ? », demanda-t-il en insistant sur le dernier mot.
À ce moment-là, mon père avait déjà senti qu'Adam essayait juste de montrer sa domination à son petit garçon, mais il a juste regardé, sachant qu'il ne me blesserait pas trop. Merci beaucoup cher père. Ma mère avait l'air un peu plus anxieuse alors que son regard voyageait entre moi, Adam et mon père, en maintenant fermement la manche de son mari. Au moins, ma mère était là pour me guérir si je me blessais, non ?
J'ai concentré mon regard sur Adam, qui était à environ 5 mètres de moi. Des images de ma vie passée, affrontant d'autres rois avec mon pays et mes proches en jeu, me sont venues à l'esprit. Mes yeux se rétrécirent, restreignant ma vision à l'homme en face de moi. Il était l'adversaire maintenant. J'ai insufflé du mana dans mes jambes et je me suis précipité en avant avec mes deux mains agrippant l'épée en bois à ma droite… Son visage arborant toujours son air suffisant, Adam s'est préparé à bloquer mon swing horizontal lorsque j'ai feint et utilisé un jeu de jambes spécial que j'ai développé dans mon ancien monde et que j'utilisais pour le duel. Presque instantanément, le temps d’un battement de cil, j’étais à un pied en diagonale sur sa droite.
Saleté de corps ! Je ne pouvais pas exécuter parfaitement la compétence de combat à cause de la différence de taille et de poids par rapport à mon ancien corps. Je n'étais pas habitué à ces 18 kg et à mon mètre dix.
Bien que je n'ai pas atteint la zone que je visais, malheureusement pour Adam, il avait déjà préparé son bâton en bois pour bloquer mon swing dans l'autre direction, de fait son côté droit n’était pas protégé. Son air suffisant disparut presque et fut remplacé par un regard de surprise, les yeux grands ouverts, alors qu'il réalisait ce qui allait se passer. Balançant mon épée en bois vers sa cage thoracique à découvert, j'ai renforcé mon épée en bois avec du mana au dernier moment pour conserver mon mana, car je savais que j'étais définitivement désavantagé face à un vétéran comme lui. Le regard de surprise d’Adam a duré presque une fraction de seconde avant de faire pivoter son pied droit à une vitesse presque surhumaine. Je me suis accroupi à temps pour esquiver son swing vers le haut et j'ai changé ma position d'une poussée grâce à un coup rotatif et j'ai réussi à porter un coup sur sa cheville gauche en utilisant tout mon élan. Sa cheville lâcha à ce moment, déséquilibrant Adam. Ou c'est ce que j'ai pensé. En fait, il avait fait une rotation complète, suivie d'un balayage du sol avec ses jambes dès qu'il fût au sol. Mon corps ne pourra pas supporter un coup comme ça, alors j'ai sauté pour esquiver ses jambes quand, de ma vue périphérique, j'ai vu l'éclair brun de son bâton en bois. N'ayant pas le temps d'utiliser la lame pour bloquer le swing, j'ai poussé le pommeau de mon épée, le chronométrant pour que le bâton en bois d'Adam et le bout de ma poignée se heurtent. La troisième loi de Newton m’est soudainement venue à l'esprit. Pour chaque action, il y a une réaction égale et opposée. Et moi, j’étais la réaction inverse douloureuse. Bien que j'aie réussi à bloquer le coup, mon corps de 4 ans n'a pas pu résister à la force d’Adam et j'ai volé avant de déraper gracieusement sur le sol comme un rocher plat sur un lac. Heureusement, que j'avais renforcé tout mon corps avant de prendre le coup ou j'aurais été sérieusement blessé.
En gémissant, je m’assis et frottai ma tête douloureuse. J'ai levé les yeux, seulement pour voir sept visages stupéfaits me fixer.
Ma mère s'est remise la première en secouant la tête. Elle se précipita vers moi et marmonna immédiatement un sort de guérison autour de mon corps. Du coin de l'œil, j'ai vu Durden frapper la tête d'Adam avec assez de force pour le faire trébucher en avant.
*Heh ~*
« Art chéri, ça va ? Comment te sens-tu ? »
« Je vais bien maman, ne t'inquiète pas. »
La voix d'Adam se fit entendre.
« Je ne lui ai pas appris à combattre mon cul ! Comment diable as-tu entraîné ce petit monstre ?
Il gémit, se frottant toujours la tête.
« Je ne lui ai pas appris ça », réussit à marmonner mon père.
Il se secoua de sa stupeur et vint à côté de moi pour me demander si j'allais bien. J'ai juste hoché la tête. Mon père m'a pris dans ses bras et m'a doucement reposé là où j'étais assis auparavant et s'est accroupi devant moi pour être au niveau de mes yeux.
« Art, où as-tu appris à te battre comme ça ? »
Décidant de feindre l'ignorance, j'ai dit, prenant un visage nonchalant :
« J'ai appris en lisant des livres et en te regardant papa. »
Je ne pense pas que dire : ‟Hé papa, j'étais le duelliste représentant mon pays, dont j’étais moi-même le roi, dans un monde où les problèmes diplomatiques et internationaux étaient réglés par des batailles. Je viens de me réincarner en tant que ton fils… surprise !ˮ, obtiendrait une réaction normale de sa part.
« Désolé de t'avoir malmené là-bas, bonhomme. Je ne pensais pas que j'aurais besoin d'utiliser autant de force pour t'éloigner de moi. »
Voir Adam s'excuser m'a donné une meilleure impression de lui. Je suppose qu'il n'était pas un crétin total.
J'ai entendu une voix faible à côté de moi.
« Ton style de combat est... unique. Comment as-tu fait ce mouvement après la feinte ? »
Hou la la ! Deux phrases complètes ! C'était de loin la plus longue suite de mots que Jasmine a prononcée pendant tout ce voyage. Je me sens tellement honoré.
« Merci ? », j'ai répondu.
J'ai réorganisé mes pensées avant d'essayer d'expliquer par étapes ce que j'ai fait.
« C'est vraiment une technique simple. Comme je feintais du côté droit de Adam, j'ai placé mon pied droit en avant comme dernier pas avant la feinte. Là, j'ai instantanément concentré mon mana sur le pied droit, pour me repousser, et au même moment, je ramène ma jambe gauche derrière la droite. J’ai orienté vers l’angle vers où je voulais aller, concentré le mana dans mon pied gauche cette fois, mais avec plus de puissance que lorsque j'utilisais du mana à ma droite pour ne pas me propulser dans la direction inverse à laquelle je voulais aller. »
C'était rien du tout.
J'ai regardé autour de moi pour voir Adam, Helen et même mon père se diriger vers la zone dégagée, essayant de tester ce que je venais d'expliquer. Quand je me suis retourné pour faire face à Jasmine, je l’ai senti passer à côté de moi alors qu'elle se précipitait également vers les autres pour essayer elle aussi.
Maman s'assit à côté de moi, me tapotant la tête avec un doux sourire sur le visage qui semblait dire ‟Tu as bien faitˮ. Angela est venue vers moi aussi, enfouissant mon visage, ou plutôt toute ma tête, dans sa poitrine, s'exclamant joyeusement :
« Mignon ET talentueux n'est-ce pas ? Pourquoi n'es-tu pas né plus tôt pour que cette sœur puisse te mettre le grapin dessus ! »
Rougissant, je me suis éloigné de ses seins que je soupçonnais avoir leur propre attraction gravitationnelle. Ces… armes étaient dangereuses.
Mon ange gardien, Durden, était beaucoup plus calme à propos de tout cela et m'a juste donné un coup de pouce. Il est tellement cool. La nuit passa alors que les quatre idiots passaient la plupart du temps à essayer de maîtriser le pas de feinte pendant que je dormais dans la tente avec maman.
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Quelques jours se sont écoulés avant que nous réussissions à nous rendre au pied des Grand Mountains, qui, d'ailleurs, portaient bien leur nom. En cours de route, seule Helen a réussi à mettre sa fierté de côté et à me demander des éclaircissements sur le déroulé de la feinte. Je l'ai décrite lentement, expliquant comment devait se dérouler l'intervalle entre le pied droit et le pied gauche et comment équilibrer correctement la quantité de mana dans les deux pieds afin que de suivre la voie visée. Pendant tout ce temps, je pouvais presque voir les oreilles des trois autres idiots grossir alors qu'ils essayaient d'aspirer les informations que je donnais, hochant la tête tout en prenant des notes mentales.
La première à réussir fut Jasmine. Elle semblait être du genre froid mais intelligent. Je suppose que c'était vrai. Elle m'a pris à part un jour, presque rougissante, alors que je prenais des cours de lecture et d'écriture à l'arrière de la voiture avec ma mère et m'a demandé de regarder. Nous avons dû faire un petit arrêt pour que les voitures ne nous abandonnent pas. Après m'avoir montré avec succès l'étape de la feinte, j'ai applaudi en disant :
« Incroyable ! Tu l’as appris si vite ! »
C'est l'une des techniques les plus basiques que j'ai développées, mais je n'allais pas lui dire ça.
Elle répondit sèchement en disant :
« Ce n'était rien », mais la courbure ascendante de ses lèvres et la légère et fière contraction de son nez montraient le contraire.
Haha, elle est heureuse.
Au moment où nous arrivâmes au pied des Grand Mountains, les quatre idiots réussirent à apprendre la technique, la modifiant légèrement pour l'adapter à leur propre style de combat.
La prochaine étape du voyage était l'ascension des montagnes. Heureusement, il y avait un chemin, d’environ deux voitures de large, qui faisait le tour de la montagne, menant à la porte de téléportation au sommet.
La voiture de tête comprenait Durden, tenant les rênes, avec mon père à ses côtés pour lui tenir compagnie. Cette voiture contenait la plupart de nos bagages. Helen était actuellement assise sur le toit de la deuxième voiture, celle dans laquelle je roulais, à la recherche de toute anomalie. Angela était assise dans la voiture de queue avec ma mère et moi, tandis qu'Adam marchait derrière nous, fermant la marche. Pendant que Jasmine dirigeait la voiture, je n'arrêtais pas de remarquer comment elle tournait la tête en arrière et me fixait intensément du regard. S'attend-elle à ce que je lui montre d'autres techniques ou quelque chose ? Chaque fois que je rencontrais son regard, elle tournait rapidement la tête vers la route. Elle a cinq ans ?
En parlant d'âge, j'ai eu 4 ans lors de la première étape de notre voyage au pied des Grand Mountains. Je ne sais pas quand maman a préparé un gâteau, ni même où elle l'a mis (ou si c'est même comestible !), mais je ne me suis pas plaint, j'ai fait un grand sourire et je l'ai remercié tout le monde. Alors que chaque membre de notre expédition me faisait un câlin ou une tape dans le dos, Jasmine m'a alors surpris quand elle m'a tendu un petit couteau, déclarant simplement :
« Cadeau »
Aww elle pense à moi ! Je pleure.
Heureusement, notre ascension de la montagne s'est déroulée sans incident. J'ai passé beaucoup de temps à lire mon livre sur la manipulation du mana, à essayer de trouver plus de divergences entre le mana et le ki. Jusqu'à présent, cela semble assez similaire sauf que, dans de rares cas, l'utilisation du mana d'un augmentateur pouvait prendre la propriété d'éléments. En lisant la suite, j'ai remarqué que pour les débutants qui étaient capables de s'y essayer, ce n'était pas aussi distinct que ce que vous pourriez voir lorsque les prestidigitateurs lançaient des sorts, mais plutôt la qualité de chaque élément distinct. Par exemple, un augmentateur, en supposant qu'il aie une compatibilité innée avec le feu, aurait un mana démontrant un attribut explosif lorsqu'il est utilisé. L'eau aurait naturellement un attribut doux et flexible. La Terre aurait un attribut ferme et rigide. Enfin, le vent aurait l’attribut d'une lame tranchante.
C'est étrange. Dans mon ancien monde, ce genre de qualités du ki n'avait rien à voir avec les éléments, mais dépendait plutôt de la façon dont vous utilisiez votre ki. Façonner le ki en points et en arêtes lui donnerait le soi-disant ‟attribut ventˮ, stocker votre mana en un seul point et l'éclater au dernier moment lui donnerait ‟l’attribut feuˮ et ainsi de suite. Bien sûr, les pratiquants avaient des préférences et prédispositions, et étaient naturellement meilleurs pour pratiquer un style plus que l'autre, mais je n'irais pas jusqu'à dire que c'était rare. Seule l'utilisation la plus élémentaire du ki consistait à renforcer le corps et les armes. Je devrais tester cela avec du mana à l'avenir. Être coincé dans un corps de 4 ans sous la surveillance constante d'adultes suspects rendait la pratique vraiment difficile.
J'ai continué à lire quand soudainement, la voix alarmée d'Helen a résonné dans mes oreilles.
« BANDITS ! PRÉPAREZ-VOUS À ENGAGER LE COMBAT ! », a-t-elle crié, au moment où un grondement de pas est venu de notre arrière droite.
« Soumettez-vous, Ô vent, et suivez ma volonté. Je vous commande et vous rassemble autour en protection. »
[Wind Barrier]
Instantanément, je sens une rafale de vent formant une tornade autour d’Angela, de ma mère et moi. Puis la rafale s'est pliée en une sphère autour de nous. Angela tendait sa baguette, se concentrant pour maintenir la barrière active tandis que les flèches bombardaient sans interruption la barrière et rebondissaient vers une direction différente.
Ma mère m'a attiré plus près d’elle, utilisant son corps pour me protéger de tout ce qui pourrait passer. Heureusement, ses efforts ne semblaient pas nécessaires car la barrière se maintenait.
En quelques secondes, la toile recouvrant la voiture a été déchirée en lambeaux et j'ai eu une meilleure vue de la situation. Nous étions complètement encerclés.
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Inktober littéraire, mardi 13 octobre 2020
La brise n'avançait que par petits à-coups en cet après-midi d'été. Sur son passage était, au bord de l'eau, un garçon qui ne devait pas avoir encore vu son cinquième printemps. Le garçon jouait dans le sable, enterrait ses pieds, pour demander à son frère, d'un air qui lui semblait énigmatique, où ils avaient disparu. Son frère aîné riait, lui répondait "En voyage!" ou faisait mine de les chercher, mettant sa main en paravent au-dessus de ses yeux comme un marin expérimenté scrutant l'horizon pour trouver le phare qu'il souhaite rejoindre. Le petit sortait alors tout à coup ses pieds du sable en riant aux éclats, s'exclamant "Non! Raté! Ici!". Puis il rejoignait son frère pour l'aider à construire une forteresse imprenable que personne dans le monde entier ne peut leur prendre. Leur père, un peu en amont, les regardait, adossé à une maigre palissade de bois clair et manifestement plus amusé par ce spectacle que plongé dans son livre. Livre dont, dans l'après-midi, le marque-page avait perdu son utilité, mais livre qui était devenu le réceptacle de "deux coquillages blancs et sept coquillages pas blancs, et trois grains de sable plus gros que les autres". La palissade, qui s'incrustait plutôt bien dans le paysage, séparait le bord de mer de la haute dune derrière laquelle était le parking. Par grand vent, il était courant que la dune s'affaissât, effaçant toute trace humaine. Le soir pointait son nez quand le soleil cachait le sien, et le vent se leva tout à fait. Il prit de la vitesse, longea l'eau puis se prit les enfants de plein fouet. Engourdi, il les évita, puis s'en alla vers ailleurs. Il grimpe, ou plutôt glisse le long de la pente de la dune, avant de redescendre vers la mer en se glissant entre les poteaux de la palissade. Par son mouvement, il imprègne au sable de belles ondes régulières, comme si une mer de sable était le prolongement de l'autre. Il court et s'amuse, il est le vent qui souffle sur la dune et fait rire les enfants quand un cerf-volant monte là-haut, tout là-haut dans le ciel bleu.
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©Odile Jeanmougin, 2020
Inktober 2020, jour 13 : thème DUNE
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Chapitre 1
Je traverse l'aéroport sans problème. Arriver après dix heures du soir est une aubaine, le terminal et le hall sont presque vides, seuls des hommes d'affaires pressés et quelques familles en transit comblent l'espace. Il y a quand même un point négatif à arriver à une telle heure, c'est que je suis épuisée. J'ai manqué de m'endormir pendant l’atterrissage et encore une fois en attendant ma valise.
- Mél', par ici, lance une voix alors que je passe les portes qui mènent dehors.
- Tu es la meilleure tante du monde, je dit essoufflée en montant dans la voiture de Julia.
- Je suis ta seule tante, dit-elle en redémarrant sous les klaxons des voitures qui nous suivent. Alors c'était comment le Japon ? Ton vol c'est bien passé ?
- Génial, je suis tellement contente d'y être allée, je lui répond avec un grand sourire. J'ai visité des endroits géniaux. Mon vol a été nickel, ma correspondance à Orly m'a vidé mais sinon parfait. Pap's te passe le bonjour, il m'a dit de t'embrasser et de faire d'énormes câlins à tes enfants.
Je dit tout d'une traite, je ne sais pas pourquoi mais parler du Japon a rechargé mes batteries et je me sens en pleine forme.
- Comment va t-il ? Ça fait un bon moment qu'on ne sait pas vu.
- Il va bien, il bosse toujours autant mais on a pu se libérer pour que l'on passe du temps rien que tous les deux. On est allé visité le Mont Fuji ensemble, c'était une super rando.
- C'est toi qui dit que ton père bosse trop, s'exclame Julia. Tu vient d'enchaîner la fac avec dix mois de stage au Kenya et un mois et demi de travail au Japon. Je ne comprend pas comment tu fait pour ne pas t'effondrer.
- Je n'ai travaillé que les deux dernières semaines, je réplique. Le premier mois, j'ai fait du tourisme. J'ai visité les studio Ghibli, je dit des étoiles pleins les yeux. J'ai rencontré certains des dessinateurs du studio et je suis même repartie avec une pièce unique. Je te montrerai à la maison.
- Ton père m'a dit que tu lui avait préparé le terrain, dit Julia avec un air entendu en revenant sur le sujet qui l'intéresse.
- Je n'allais pas le laisser se débrouiller alors que j'étais sur place. De plus mon travail consiste à faire signer de payer et à préparer des emplois du temps, il y a pire comme travail. Ce n'est pas vraiment pénible, ni même prenant. Ça m'a permit de me faire un peu d'argent de poche.
- Tu es vraiment comme mon frère, dit-elle en soupirant. Tu ne t'arrêtes jamais de bosser. Tu doit ralentir et te reposer.
- Je me reposerais quand je serai morte, je lui dit en souriant.
- Ne dit pas ça, dit Julia en colère, perdant son sourire.
Je soupire et me maudit d'avoir été si stupide. Je sais qu'elle pense à Pap's, mon père est garde du corps. Il a fait parti du S.A.S (Spécial Air Service), une unité des forces spéciales britanniques. Lorsqu'il a quitté l'armée suite à une blessure, il a crée International Protection, une agence de protection privée. Julia pensait qu'elle pourrai enfin s'inquiéter un peu moins. Malheureusement, l'agence de Pap's est spécialisé dans la protection privée en zone de conflit. Ce qui veut dire qu'il est souvent amené à partir en zone de guerre.
Avoir de la famille qui travaille dans de telle condition n'est pas facile à gérer et Julia a plutôt du mal à supporter l'idée que son frère puisse rentrer de mission dans une boite ou pire ne pas rentrer du tout. Je la comprend, l'idée que Pap's ne rentre pas de mission m'a donné des cauchemars terribles quand j'étais petite.
- Des nouvelles de Nana, je demande puisque l'on est dans les sujets désagréable.
- Elle est toujours inconsciente mais les docteurs disent qu'elle va mieux, dit Julia en reniflant. Luc est passé la voir la semaine dernière.
Je soupire les larmes aux yeux, mon arrière grand mère est tombée malade l'année dernière et depuis plus rien ne va. Elle a été mise sous respirateur et plongé dans un coma artificiel à plusieurs reprise. Et depuis quelques semaines, elle est de retour à l'hôpital. Luc est mon meilleur ami mais je le considère comme un frère, il fait pratiquement partie de la famille. C'est le seul à habiter assez près de l'hôpital pour passer voir Nana de temps à autre et lui tenir compagnie.
- Arrête de te culpabiliser, dit Julia en posant sa main sur la mienne. Elle t'aurai tuer si tu avait refusé le stage de tes rêves pour veiller sur son sommeil.
- Je sais mais je me sens quand même un peu mal. Je me sens mal surtout parce que je ne peut rien faire pour l'aider.
- On est tous dans le même. Tu sais que Luc a proposé de donner la somme de son concours pour les soins de Nana.
- Son concours de robotique ? je demande surprise. C'est son ticket d'entrée pour le MIT, l'année prochaine.
- Je sais, c'est exactement ce que je lui ai dit. Il m'a dit que Janette lui avait dit la même chose et qu'il s'était fait remonter les bretelles pour y avoir pensé une seule seconde.
On rie tous les deux de bon cœur. Janette est une amie de Nana, elle ne doit pas faire plus d'un mètre quarante mais elle peut être vraiment impressionnante quand elle veut.
- En parlant de Luc, tu as des nouvelles ? demande gentiment Julia pour changer de sujet.
- Je l'ai appelé en quittant le Kenya puis depuis le Japon. Je lui ai donné les dernières nouvelles, je lui dit en souriant.
Je connait Luc depuis l'école primaire, quand on été enfant il passait son temps à la maison car ses parents étaient tous le temps au travail. Il avait même une chambre, c'est dire à quel point il fait parti de la famille. Maintenant il est étudiant en ingénierie à l'université de Birmingham à côté de chez nous. Je suis tellement fière de lui. En ce moment il travail sur une machine qui peut opérer des gens, je ne comprend pas tous mais je sais que c'est super important. Si il gagne le concours avec sa machine, il va recevoir une grosse somme d'argent.
- Je ne l'ai pas vu depuis presque un an et il me manque, j'ajoute tristement.
- Maintenant que tu est de retour, tu va pouvoir monter les voir, lui et Nana, dit Julia en souriant.
- Au fait, c'est toujours bon pour squatter au dessus du garage. Je n'ai toujours pas décidé ce que j'allais faire et j'aimerais bien passer du temps avec toi et les enfants, je dit lorsque l'on arrive sur Londres.
- Bien sur, tu peut rester aussi longtemps que tu veut, dit-elle en souriant. Tu es ma famille, je ne vais pas te mettre à la porte.
Je la remercie. Et lorsque l'on se gare devant chez elle, je sort ma valise du coffre et après lui avoir dit bonne nuit, je me dirige vers le studio au dessus du garage.
* - Max, tu est allé faire pipi, je demande toute en mettant sa soeur au lit. Maman ne va pas tarder à rentrer et elle ne va pas être contente si vous n'êtes pas au lit.
Max, se dirige vers sa chambre en trainant des pieds, je le rejoint après avoir embrassé Gia. Depuis que je vit chez Julia, je m'occupe de ses enfants quand elle est au travail.
- Qu'est ce qui ne va pas bonhomme ? je demande à Max qui est tout triste.
- Maman, elle est jamais là, dit-il les yeux pleins de larmes. Elle est toujours au travail. Et je sais qu'elle va encore rentrer tard.
- Je sais, je répond doucement. Elle n'aime pas ça non plus mais elle n'a pas le choix. Elle a beaucoup de travail au café.
- Tu ne peut pas l'aider, demande t-il plein d'espoir. L'aider à renter plutôt ?
Je lui promet de faire tout mon possible et je lui souhaite bonne nuit avant d'éteindre et de rejoindre le rez de chaussé.
Lorsque Julia passe la porte il est dix heures passé et je voit bien qu'elle est épuisée.
- Encore là, dit-elle surprise de me voir dans le salon. Quelques choses ne va pas ?
- Tout va bien, enfin presque Max m'a dit que sa maman lui manquait. Et il m'a demandé de l'aider à la voir plus souvent. J'ai eu une idée.
- Mél, dit Julia en soupirant. Tu ne peut pas faire ça.
- Je peut et je vais le faire, je lui dit déterminée. Je n'ai pas de réponse, d'aucune de 22 entreprises que j'ai contacté. Je suis libre et toi tu as besoin de main d’œuvre. Avant de dire non écoute moi.
Je la dirige vers la cuisine et l'on s'assoit l'une en face de l'autre.
- J'ai déjà travaillé dans des restaurants, je suis capable de faire le service. Je te propose de te remplacer le soir, je bosse de 18 à 22 heures.
- Mél, je ne vais pas pouvoir te payer, dit-elle. Il n'y a presque plus de clients en ce moment. Puis ...
- Stop, tu m'héberge gratuit, échange de bon procédé et si j'ai une proposition, j'aviserai à ce moment là. Ne t'inquiète pas, je ne veut pas être serveuse toute ma vie mais je peut bien te dépanner pour quelques temps.
Julia semble avoir besoin de réfléchir à ma proposition alors je lui souhaite une bonne nuit et je rejoint le studio. J'envoie un SMS à Pap's pour savoir quand il rentre et pour lui demander de pousser dans son sens si Julia l'appelle.
+1 ou 2
- Je t'avais dit que c'était une bonne idée, je dit à Julia alors qu'elle se prépare à quitter le café.
- C'est juste que je me sens mal de te ...
- Dit toi que tes enfants t'attendent à la maison et qu'ils ont besoin de toi, je lui dit. Je n'ai pas besoin de toi, je peut gérer le café seule.
- Je sais, allez, je m'en vais, dit-elle en poussant la porte de derrière.
Elle va parler à nouveau quand je la pousse et que je loque la porte.
- Va t'en, je crie à travers la porte. Rentre chez toi.
- C'est bon, je suis partie, répond t-elle.
Je retourne dans la salle quand j'entends la clochette de l'entrée signaler une arrivée.
- Bonsoir, je lance avec un grand sourire au duo qui entre. Allez vous assoir je vous apporte vos cafés.
- Merci, tu peut ajouter un muffin pour moi, demande Niall.
Zayn me fait un grand sourire en passant devant le comptoir.
- Pas de soucis, en plus ceux la sorte tout juste du four, je dit au blond en souriant.
Je leur amène leurs commande et jette un coup d’œil aux dossiers étalés sur la table. Comptas, emplois du temps, recette de concert, ... . Je n'ai pas le temps de lire plus mais je suis étonnée de les voir bosser des trucs aussi sérieux.
Je fini de ranger et de nettoyer pendant que les garçons boivent leurs cafés.
- Je ne comprend pas, s'exclame Niall. Comment peut on être à deux endroit en même temps.
- Ce n'est pas possible, répond Zayn. Tu as du te tromper quelques part.
- Besoin d'un coup de main, je demande en m'approchant de leur table.
- On ne veut pas te déranger, dit Niall en soupirant.
- Je n'ai rien d'autre à faire et on ne ferme qu'à 10 heures donc je suis disponible un quart d'heure, je lui répond en le forçant à se pousser pour que je m'assoit à côté de lui.
J'attrape l'emploi du temps qu'il tient et je l'examine. Je remarque tout de suite les erreurs mais impossible de voir d'où elles viennent.
- C'est d'après ces documents, dit-il en me tendant une pochette.
Après avoir feuilleté la paperasse qu'il m'a donné, je sait pourquoi son emploi du temps n'a aucun sens.
- Vos documents sont d'années différentes, je lui dit. Regardez, 2011 pour cet entretient, 2013 pour celui là. Rien n'est d'actualité. Ville, pays différents ... Pas étonnants que le résultat final soit complètement faux.
- Ok, donc on doit trier par année, dit Zayn en prenant une pile au hasard.
- Pourquoi vous faites ça ? Ce n'est pas vraiment votre domaine, je dit en prenant ma propre pile.
- Entrainement, dit le blond en soupirant. On doit pouvoir gérer nos carrières sans l'aide de quiconque. C'est des conneries si tu me demandes, ils ont juste la flemme.
- Vous devriez savoir au minimum vous occupez de vos carrières, je dit en riant. Mais ils pourraient être là pour vous apprendre. Ce genre de truc ça ne s'apprend en 5 minutes.
Une fois les documents triés par années, je leur fait reprendre pour qu'ils les trient par type de documents, compta, réservations, relations publiques... .
- Ça y est, je lance victorieuse lorsque toutes les piles sont faites. Vous ne vous êtes jamais occupés de votre carrière, je demande en les aidant à ranger les papiers sans les mélanger.
- Jamais comme ça, dit Zayn. On demande notre avis sur un paquet de trucs, puis sur l'album on a presque carte blanche.
- Mais sur la partie management au début ils ne voulaient pas qu'on aide et on été débordé donc on a pas vraiment cherché à savoir, dit Niall en se levant.
- C'est une technique de contrôle, je dit distraitement.
Ils me regardent comme si je venait de leur dire que je pense que la terre est plate.
- C'est vrai, si vous ne vous occupez pas de votre carrière je peut vous faire faire ce que je veut, j'ajoute.
Les gras font la grimace et je les quitte pour aller commencer à fermer le café. Lorsque je revient dans la salle, ils m'attendent au comptoir.
- Garde la monnaie, me dit le blond alors que je vais lui rendre la différence.
Je le remercie, leur souhaite une bonne soirée et je ferme le café avant de rentrer chez Julia. Pour une fois je ne serai pas coucher très tard.
** Accoudée au comptoir j'attends que le temps passe ou que les garçons arrivent. Je m'ennuie tellement que je sort mon téléphone et que je consulte mes mails. Toujours aucune réponse des entreprises que j'ai contacté pour du travail.
Enfin la porte s'ouvre et je constate en souriant qu'il s'agit des garçons. Je les salue tout en commençant à préparer leur commande.
- Vous avez passé une bonne journée, je demande en posant leur commande.
- Longue surtout et toi ? demande Niall, souriant comme toujours . Pas trop de clients ?
- Non, il y en a un peu plus le midi mais le soir c'est vraiment calme.
- Merci pour le coup de main hier, dit Zayn. Ça nous a permis de bien avancer.
- Tu accepterais de nous aider ? demande Niall avec son sourire charmeur.
- Niall, s'exclame le métis. On est censé le faire nous même. Puis elle a probablement d'autre chose à faire.
- On peut te payer, insiste Niall en ignorant son ami.
- Je fini et je vient vous donner un coup de main, je dit en souriant. Et pas besoin de me payer vous laissez assez de pourboire comme ça, j'ajoute en rejoignant le comptoir.
Je range et nettoie le bar rapidement. Je ferme déjà l'arrière du café comme ça je serai quitte de le faire plus tard. Je rejoint ensuite les gars au fond et je m'assoit à côté de Niall.
- Je ne vais pas tous vous faire, je dit en attrapant une pile de papier. Je vais trier et faire des piles. Vous ferrez les plannings et je jetterais un coup d’œil quand vous aurez fini.
Il ne me faut pas longtemps pour trier toute cette paperasse. Je décide donc de leur donnez des conseils pour travailler avec efficacité. Par exemple ne pas oublier de prendre en compte la distance qui sépare deux rendez vous ou les horaires de pointe du trafic ... le genre de chose qui peut détruire le meilleur des emplois du temps.
- On a tous fini, s'exclame Niall en me tendant son dernier planning.
- Et en plus celui là est tout juste, je dit en vérifiant rapidement avec les papiers et internet. Vous voyez quand vous vous y mettez vraiment ce n'est pas si compliqué.
- C'est parce que tu était là, sans ton aide en y serai encore, dit Zayn en souriant. Comment tu sait tout ça ?
- Je suis magicienne, je lui répond en riant. Non, j'ai étudié le management à l'université.
- Génial, tu cherches du travail ? demande Niall en souriant. Parce que Modest! recherche des assistants manageurs. On peut glisser un mot pour toi.
Je les regarde surprise et j'hésite un peu. Je cherche vraiment du travail mais je me sens mal de laisser Julia dans le pétrin si je suis prise. En me disant ça je me rend compte que c'est stupide. Je n'ai aucune certitude d'être retenue et dans le pire des cas, si elle a vraiment besoin de moi, je peut toujours refuser.
Je décide donc de tenter ma chance. Je change quelques détails sur mon CV et ma lettre de motivation avant des les imprimer et de les donner aux gars.
- Merci, je dit en les encaissant. Ça me touche, que vous fassiez ça pour moi.
- Après ce que tu as fait pour nous c'est normal, me répond Zayn. C'est juste un échange de bon procédé puis tu es douée, tes talents seraient appréciés.
- Je ne suis surement pas la seule capable de faire des emplois du temps sans fautes, je lui dit en souriant.
Je les remercie encore du coup de pouces et ils quittent le café. J'attrape la caisse, ferme et rentre rapidement chez Julia. Pendant le trajet j'ai un étrange sentiment, les cheveux de ma nuque sont dressés et j'ai l'impression d'être suivit.
Je change de trottoir et j'en profite pour regarder derrière moi. Je ne vois personne mais ça ne veut pas dire qu'il n'y a personne. Je soupire à cette pensée, c'est tellement stupide mais tellement vrai. Depuis que je suis enfant Pap's m'a appris à ne pas juger une situation trop rapidement car c'est comme ça que les ennuis commencent.
Une voiture passe et s'arrête au stop, avant de tourner dans la même rue que moi. Elle me dépasse, tourne et quitte la rue. Je me détends un peu mais j'ai toujours cette impression désagréable. Je me dit que c'est le stress.
Lorsque je rentre dans la rue qui mène chez Julia, je remarque du mouvement dans une voiture garé et tous phares éteints. Je la reconnait, c'est la voiture qui m'a doublé il y a trois minutes. Je soupire, le conducteur vient certainement d'arriver et il va rentrer chez lui.
Ce n'est que lorsque je rentre dans le studio que je réalise que la voiture qui m'a doublé a prit à droite hors pour aller chez Julia il fallait prendre à gauche. Je me dit qu'il s'agit d'un touriste et je met ça sur le compte de la fatigue.
***
- Modest! est une énorme société Mél, dit Luc lorsque je lui parle par Shype de la proposition des gars. Ce n'est pas vraiment dans ton domaine.
- Je sais que ce n'est pas une ONG mais personne ne me prendra sans expérience et c'est un bon moment d'avoir de l'expérience, je lui dit.
Allongé dans le canapé chez Julia, je profite du feu de cheminée. J'ai vraiment hâte que le printemps arrive, je commence en avoir assez de cette infernale pluie d'hiver.
- Ton stage au Kenya est un atout, dit-il. Tu as ...
- C'est un plus mais ce n'est qu'un stage, je dit en soupirant. Et je sais, c'était avec l'ONU mais même, ce n'a duré que 6 mois. Pour bosser dans une ONG tu doit être autonome et ce n'est pas mon cas.
- Ça craint parce que tu es vachement douée pour ça. C'est grâce à toi que mon dossier pour le MIT a été fini à temps, dit-il en souriant. Même depuis l'autre bout du monde tu as pu t'occuper de ça.
Puisqu'il a abordé le sujet, je lui demande comment se passe son concours et à voir son expression je comprend que ce n'est pas la joie. Il m'apprend que l'étudiant en médecine avec qui il a fait son projet ne c'est pas investi et qu'il a du faire les calibrages les plus importants sans son expertise.
- Si je perd le concours par sa faute, je vais le lui faire payer, me dit-il.
- Attend juste que Nana soit au courant et tu n'auras rien besoin de faire, je lui dit en riant.
- C'est vrai, elle va être furieuse. Bien plus que mes parents, dit-il en soupirant. Tu te rend compte qu'ils ne savent même pas pour le concours. Enfin, je leur ai dit mais je ne suis pas sur qu'ils s'en souviennent.
Son regard triste me brise le cœur, ses parents ont toujours placé leurs travailles avant leur famille. C'est pour ça qu'il a passé tant de temps avec nous quand on été petit.
Je change de sujet et je lui parle du Japon. Depuis toujours on est fan des œuvres du studio Ghibli, un studio d'animation qui fait des films incroyable. C'est Nana qui nous les a fait découvrir car elle en avait marre des héroïne gnangnan de Disney.
- Je n'en revient pas, dit Luc émerveillé devant le dessin des j'ai ramené du studio.
- Je l'adore, je pense me le faire tatouer, je lui avoue. Probablement sur l'épaule.
- Nana va adorer, dit-il avec un grand sourire. Tu vas devoir monter pour le lui montrer.
- Je compte bien monter, je le rassure. Mais j'attends que Pap's revienne du Japon pour que l'on monte ensemble. Si je monte seule elle va me tuer surtout maintenant que je lui ai dit pour Modest!
- J'en revient pas qu'une mamie de 90 ans nous fasse autant peur, dit Luc en riant.
- Elle pourrai nous tuer sans problème, je réplique en riant. Elle a été infirmière, elle sait comment faire. Puis ce n'est pas parce qu'elle est vielle que c'est un légume.
- Je sais, elle est plus vivante que toi et moi réunit, dit-il en riant.
On discute jusqu'à ce que je doive partir pour aller bosser au café. Je raccroche prend mes affaires et quitte la maison.
Je marche normalement pendant le trajet et comme avant-hier soir, j'ai ce drôle de sentiment d'être suivit. Je me dit que devient parano mais lorsque je voit la même voiture qu'hier soir se garer sur le parking du café. Je me dit que c'est une sacré coïncidence.
La soirée ce passe tranquillement, les gars me disent qu'ils n'ont toujours pas de nouvelle pour les candidatures. Ils ont l'air bien plus impatients et surtout bien plus stressés que moi.
Après la fermeture, je rentre presque en courant chez Julia. La voiture est resté devant le café toute la soirée et n'est partie que lorsque les garçons ont quitté le café.
En arrivant devant chez Julia, je voit la mystérieuse voiture garée devant chez ses voisins comme la dernière fois. Je sens mon cœur s'emballer, je tente de me calmer en me disant que ça peut vraiment être les voisins de Julia. En allant me coucher je me promet de lui demander demain
***
- Tes voisins sont rentrées, je demande à Julia en voyant que la voiture d'hier est toujours garé en face de chez Julia.
- Qui les Whittemore ? Non, ils sont en vacances, en Californie je crois, dit-elle en regardant par la fenêtre. Ça doit être des amis à qui ils ont laissé la maison, ajoute-elle. Ça fait plusieurs jours qu'ils sont là.
- Attend, tu as déjà vu cette voiture, je demande et mon cerveau commence à tourner à cent à l'heure.
- Les trois derniers jours, dit-elle nonchalamment. Bon j'y vais, on se voit tout à l'heure lance t-elle en quittant la maison.
Je regarde discrètement par la fenêtre et je constate que la voiture ne bouge pas. Personne ne sort de la maison. Peut être que Julia a raison ce ne sont que des amis des voisins et je me fais bien trop de soucis.
Je soupire et m'installe dans le canapé, il me faut vraiment un job plus intense que celui de serveuse. Je me met a inventer des histoires quand je m'ennuie. J'hésite à appeler Pap's mais comme ça fait un moment que l'on ne sait pas parler, j'attrape mon téléphone.
- Alors travailler pour Julia, demande Pap's quand il décroche.
Je lui raconte rapidement puis l'on parle de son travail au Japon.
- Les clients sont ravis, dit-il. Ils disent qu'ils n'ont jamais aussi bien voyagé.
- Avec ce qu'ils vous payent je m'en doute, je dit en souriant. Tu rentrer bientôt ? je demande le plus innocemment possible.
- Tout va bien ? demande t-il.
- Oui, pas de soucis, c'est juste que ...
- Mél, qu'est ce qui se passe ? demande Pap's qui commence à être inquiet.
- J'ai l'impression qu'une voiture me suis depuis quelques jours, je dit en soupirant. C'est stupide je sais mais j'ai l'impression de la voir partout.
-Un sentiment comme ça n'est jamais stupide, me dit Pap's. Ça peut te sauver la vie.
- Dans ton métier peut être mais je suis une serveuse, je lui rappelle. Je ne parcours pas le monde pour protéger ou sauver des gens. J'apporte juste du café.
Après qu'il ai insisté, je fini par lui raconter. Je lui parle de mes impressions et de la voiture plus en détails. Je n'oublie pas ma conversation avec Julia n'ont plus même si je sais qu'il ne va pas aimer.
- Mél, cette voiture semble te suivre. Je ne pense pas que ce soit des coïncidences. Je vais demander à Viktor et Alex de se pencher la dessus, en attendant ...
- Je sais, je ne fais rien de stupide. Je te contacte au moindre doute et je n'hésite pas à employer les grands moyens. Je connait les règles, je dit en soupirant. Mais tu ne penses pas que c'est trop ?
- Fait attention à toi. Je rentres dans deux jours d'ici là, il n'y aurai qu'Alex sur place. Surveille tes arrières et n'oublie pas, je t'aime, dit Pap's.
J'embrasse Pap's et je raccroche. Je réalise, trop tard, qu'il n'a pas réponde à ma question mais de toute façon je connait sa réponse. Je peut l'entendre d'ici me dire " Mél, on ne fait jamais trop. De toute façon, il vaux mieux demander le pardon que la permission ".
Allongé sur mon lit, je pense à tout ce que Pap's m'a enseigné. En tant qu'ancien membre des forces spéciales et agent de sécurité privé, il connait un paquet de tour qui peuvent des vies. Il m'en appris certain, comment semer un poursuivant, comment mettre à terre un gars plus grand et plus fort que moi... Mais ce qu'il m'a appris de plus important c'est de prêter attention au monde qui m'entoure et de ne jamais me relâcher.
Sans ça jamais je n'aurai remarqué que c'est la même voiture qui me suivait, ni même qu'une voiture me suivait ou qu'elle avait prit la mauvaise direction. Vivre avec lui m'a appris à être hyper vigilante et je me demande à quel point cela influe sur qui je suis.
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#18 - Michael
C'est peut-être ma deuxième soirée au Mad Monkey (Auberge de jeunesse) de Kampot. J'arrive un peu tard, je ne sais plus bien ce que j'ai fait de la journée. J'ai faim. Les tables sont remplies par quelques groupes, ou vides. À une table, il est assis seul. Je m'assieds juste en face et on commence à papoter.
Michael me raconte sa journée, en scooter à vadrouiller dans les environs. On se raconte d'où on vient, où on va. On devine les pourquoi ou on tente de les expliquer. On rit parce qu'au fond, ça n'a pas beaucoup d'importance sur le moment. C'est juste bien d'être là.
On dine ensemble, comme ça, à se rencontrer.
Le lendemain, il m'écrit et me demande si j'ai petit déjeuné. Je viens de finir, quelques part en ville, dans un lieu chouette repéré à l'arrivée. Je lui dis de me rejoindre s'il veut. De fil en aiguille, il loue un scooter pour la journée, me rejoint et on part vadrouiller dans les coins que l'on n'a pas encore fait, l'un et l'autre.
On se retrouve à crapahuter dans un bout de jungle des envrions de Kampot. A suivre maps.me pour retrouver une cascade que l'on voudrait aller voir, on se retrouve à un temple. Je me dis qu'au vu des peintures qui semblent raconter des histoires, peut-être c'est un lieu où les jeunes moines sont formés. Ou les enfants qui ne sont pas moines ... C'est qu'on en aperçoit, quelques enfants, dans le lieu. On traverse un chemin de sable - sans vraiment savoir comment on fait pour le traverser. Les roues du scooter accrochent, glissent. On rit, beaucoup. On manque de tomber, plusieurs fois.
On arrive dans un lieu où quelqu'un nous fait signe de garer le scooter si on veut. Le parking du coin. Il nous explique que 11 cascades se succèdent et qu'on peut les voir et s'y baigner en suivant le chemin.
Un lieu magique. On passe l'après-midi entre petite rando et baignades. On croise tris garçons - les trois mousquetaires, je pense en souriant - qui nous suivent un moment et nous montrent comme ils sautent de haut, plusieurs fois. Dès que l'un se lance, les autres suivent. Ils appellent, pour qu'on les regarde.
On se perd - prendre un chemin qui grimpe et suivre des arbres qui semblent être marqués. Mais le chemin disparait peu à peu et la forêt reprend ses droits.
On rit beaucoup parce que je suis en tongues. Je dis à Michael "En même temps, dans la vie, si on se laisse arrêter par une paires de tongues...", ça le fait rire. Il me dira plus tard, au moment de se dire au revoir, qu'il écrira la phrase quelque part. "Grand moment de sagesse!", je lui lancerai en riant.
L'après-midi est fou. Complètement fou de ce qu'est incroyable de tomber par hasard sur des entdroits comme celui-ci. On reste peut-être quatre heure puis on reprend le scooter. Aller ailleurs, voir les marais salants. Et la mosquée à côté. Je voulais aller voir la mosquée et envoyer une photo à Aïna.
Michael devient un compagnon de voyage, pour un bout. Michael et Julia, qu'on rencontre après notre journée à vadrouiller ensemble.
Passer des moments ensemble et faire du scooter à trois, dans Kampot, de temps à autres. Se séparer après Kampot et se retrouver à Siem Reap. Là-bas, ce seront de vrais au revoirs.
#19 - Kawleso
Une soirée au Mad Monkey, on va dans un petit bar à côté. Il y a toute une bande, ils jouent à "Never I have ever" et me disent de me joindre à eux. Longtemps que je n'avais pas joué... On rit puis on sort - le fameux "Pub crawl" des "Party Hostel". Je suis, un peu comme ça je crois. "Go with the flow" comme dirait Steph.
Je rencontre Kawleso quand on arrive au seul bar de Kampot ouvert le dimanche. Un tout petit endroit. Finalement, on discute longuement. Kawleso me tend une bierre parce qu'elle en a deux à la main.
Elle me raconte ses impressions de voyage. Ses premiers pas dans un pays si pauvre et comme ça la boulverse. Elle en a les larmes aux yeux, parfois.
Elle me touche de sa sincérité et de comme les premières fois peuvent tout chabouler dans une vie. Je me dis que je crois n'avoir jamais ressenti les choses comme ça - aussi brut. Peut-être parce que j'ai côtoyé là pauvreté d’autres pays depuis toute petite. Ca me fait me souvenir du Maroc, d'Aguelmousse. Ca me renvoie à quelques images du Sénégal aussi. Des mondes différents visités tôt. L'impact est peut-être différent. Je n'en sais rien.
On se retrouve à aller manger un plat végétarien dans une petite boutique, avec un chauffeur de tuk tuk qui nous emmène là-bas gratuitement parce qu'il n'y avait rien de végétarien au camion de street food qu'il nous avait indiqué en face. Puis il nous ramène au Mad Monkey. J'aperçois le vieux Monsieur canadien d'en face, rencontré la veille un peu par hasard. Je lui avais dit que je passerai dans la journée et je ne l'avais pas aperçu. Alors je dis bonne nuit à Kawleso et je vais tenir ma promesse.
#20 - Rense
Rense fait partie de ceux croisés, simplement croisés. À plusieurs reprises, mais jamais vraiment bien longtemps. De ceux qui laissent une impression de quelque chose de simple, de sincère. Une vraie gentillesse et beaucoup d'humour. De ceux dont je me dis que l'on aurait été amis, probablement, si l'on s'était rencontrés ailleurs, autrement, plus longuement. Quelque chose d'attachant, sans vraiment savoir pourquoi.
On rit beaucoup.
C'est un de ceux à qui je n'ai pas pu dire au revoir mais je ne voulais pas laisser les choses comme ça - alors je le cherche sur Facebook et quand je le trouve, je lui écris que c'était vraiment chouette de le rencontrer.
Il y a des choses qu'il est important de dire.
#21 - Le vieux Monsieur canadien de la Guest House d'en face
Le monde est rempli de sacrés personnages. Ca fait plusieurs jours que j'essaie de me rappeler de son prénom mais il m'échappe. Peut-être devait-il rester ce drôle de Monsieur, rencontré au hasard un soir que je cherchais à manger. Il est tout le temps saoûl, ou pas loin de l'être. Il garde pourtant l'esprit de la conversation. Il me raconte ses filles, au Canada, ses petits enfants. Son père de 95 ans, mourant , dont il doit rentrer s'occuper. Il me dit qu'il cherche un endroit au soleil, où vivre. La jeune femme qui tient le lieu où je le rencontre a l'air de l'avoir pris sous son aile. Elle a l'air d'être une sacrée femme.
Il est tout amoché, au visage. Il raconte qu'il a cogné un homme quiembêtait une femme. Je crois.
Une autre fois, il est encore plus amoché. Il ne dit pas grand chose. Une bagare, quelque part.
Quand il me demande ce que je fais, en France, il rit quand je lui réponds que je suis psychologue.
"J'ai fait je ne sais pas combien de cures de désintox dans ma vie!" Il s'exclame.
Je me souviens qu'une des premières choses qu'il m'avait dite était "Mon père est un Chef indien et ma mère, une irlandaise catholique! Alors tu t’imagines bien que moi... » Ca m'avait fait sourire.
Il me demande le soir où je viens tenir ma promesse de tout lui raconter de moi, alors je ris et je lui dis que tout, ça fait beaucoup. Puis il me parle d'autre chose, revient à moi en me demandant où j'ai appris l'anglais - je lui réponds en souriant que ça a commencé au Canada.
Un vieux Monsieur bien seul, je sens. Amoché de la vie, probablement. Un père qui parle de ses filles, beaucoup. Un homme qui vieillit et qui le sens.
Je n'aurais pas la chance de lui dire au revoir avant de partir. La vie reprend son cours, pour moi, la route continue. Je crois au fond que je lui souhaite de rentrer à la maison, au vieux Monsieur canadien, de la Guest House d'en face.
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Cette jeune femme de 36 ans, membre d'une brigade anti-criminalité (BAC) de nuit dans les Yvelines, était devenue l'une des figures emblématiques du ras-le-bol des policiers en France. Elle a été retrouvée morte à son domicile après un probable suicide lundi. Le Figaro l'avait rencontrée en janvier dernier.
Maggy Biskupski, une fonctionnaire de police de 36 ans - qui avait créé l'association Mobilisation des policiers en colère après l'attaque au cocktail Molotov de deux voitures de police entre Viry-Châtillon et Grigny en octobre 2016 - a été retrouvée morte lundi soir avec son arme de service à son domicile de Carrières-sous-Poissy, dans les Yvelines. La piste du suicide est privilégiée, selon une source proche de l'enquête.
Employée à la brigade anticriminalité (BAC) des Yvelines, elle était visée par une procédure menée par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) pour être sortie de son devoir de réserve au lendemain de l'attaque de Viry-Châtillon. «Après l'épouvantable attaque de Viry-Châtillon, Maggy Biskupski s'était engagée pour porter la voix des policiers en colère», a réagi le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner sur Twitter. «L'enquête judiciaire nous éclairera. Ce soir notre tristesse est profonde», a-t-il ajouté.
Le Figaro avait longuement rencontré Maggy Biskupski à son domicile en janvier 2018. Voici le portrait que nous lui avions consacré dans nos colonnes:
En 2006, alors âgée de 23 ans, Maggy Biskupski était encore assistante de direction dans ses Ardennes natales. Une existence paisible qui va connaître un virage à 180 degrés. Un soir, après avoir visionné le reportage Cinq femmes à l'école de police, son vieux rêve de gosse la rattrape: elle veut intégrer la police nationale. «Ça m'avait toujours trotté dans la tête, j'avais un côté garçon manqué», explique en souriant la jeune femme, dont le père est d'origine polonaise. «Cette fille de la campagne» - comme elle aime se décrire - travaille aujourd'hui pour une brigade anti-criminalité (BAC) de nuit dans les Yvelines. Elle est la seule femme d'une équipe de dix policiers, sur le pont de 20h50 à 5 heures du matin. Ils touchent une indemnité de 98 centimes d'euro par heure de travail la nuit. «Une misère» pour la jeune femme, qui vit en colocation dans un petit pavillon du département.
Maggy Biskupski, présidente des Policiers en colère, retrouvée morte à son domicile - Regarder sur Figaro Live
Maggy Biskupski cite les pièges à souris dans son commissariat, les locaux à moitié inondés quand il pleut, l'odeur d'égouts «infâme» dans le vestiaire et surtout le manque d'effectifs et de véhicules
Au cours des derniers mois, Maggy Biskupski est devenue l'un des porte-voix d'une profession en pleine souffrance, où 1133 suicides ont eu lieu depuis vingt-cinq ans. «Je dis ce que j'ai sur le cœur. Mon malaise, c'est celui de tous les policiers de France», confie-t-elle. À ses yeux, l'agression de Viry-Châtillon, le 7 octobre 2016, a été «la goutte d'eau». À l'époque, deux véhicules de police sont pris d'assaut par un groupe d'individus cagoulés et munis de cocktails Molotov. Deux policiers en ressortent gravement brûlés. Suite à cette agression, Maggy Biskupski crée l'association «Mobilisation des policiers en colère», qui va la faire connaître. «Quand on ne sait plus vers qui se tourner, on va dans la rue», détaille celle qui ne croit plus en l'action des syndicats de policiers. La récente agression de Champigny l'a fait revenir sur le devant de la scène médiatique.
Mais la trentenaire, qui n'est pas une adepte de la langue de bois, en dérange certains. En novembre 2017, elle a été convoquée par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), qui lui a reproché de ne pas avoir demandé l'autorisation de parler dans les médias. Avec son langage direct et imagé. «L'épée de Damoclès que j'ai au-dessus de la tête, ce n'est rien comparé à la souffrance des policiers», minimise la jeune femme qui peut compter sur un soutien massif de ses collègues. «Je reçois une trentaine de messages chaque jour de toute la France», souffle-t-elle entre deux cigarettes. «On te soutient, merci pour tout ce que tu fais», indique un message s'affichant sur son smartphone, qu'elle ne lâche presque jamais.
Les maux de la police nationale, Maggy Biskupski pourrait en parler pendant des heures. Elle cite pêle-mêle les pièges à souris dans son commissariat, les locaux à moitié inondés quand il pleut, l'odeur d'égouts «infâme» dans le vestiaire, mais surtout le manque d'effectifs et de véhicules. «On a parfois aucune voiture entre 20h50 et 23 heures, on ne peut intervenir nulle part», déplore-t-elle. Avant de poursuivre: «La police, c'est le système D, on fait au mieux avec ce qu'on a.» Les nuits de Maggy Biskupski et de ses collègues masculins - qu'elle décrit comme «adorables» - sont ponctuées d'interpellations, de bagarres et parfois de guet-apens. Le dernier date d'il y a un mois. Un chariot est posté à l'entrée d'un virage dans une cité des Yvelines. La voiture de la BAC ralentit pour le contourner. C'est alors qu'une pluie de pierres, des tirs de mortier et même une boule de pétanque s'abattent sur le véhicule. «Tu finis par t'habituer à ce qu'une partie de la population te déteste», explique la policière, fataliste.
«On interpelle toujours les mêmes délinquants. Parfois on les recroise dès le lendemain !»
Outre les conditions de travail difficiles, la jeune femme déplore surtout une «réponse pénale insuffisante». «On interpelle toujours les mêmes délinquants. Parfois on les recroise dès le lendemain!», s'exclame-t-elle, en évoquant le «sentiment d'impunité» d'individus souvent mineurs. Elle pointe également du doigt «la politique du chiffre», qui contraint les policiers à atteindre un quota mensuel d'interpellations. «On a l'impression d'emmerder le citoyen lambda qui s'est mal garé plutôt que les vrais délinquants», s'agace-t-elle. Quant aux accusations auxquelles la police fait parfois face, Maggy Biskupski y répond du tac au tac, à coup de formules qui font mouche. Les contrôles au faciès? «Moi, je contrôle ceux qui sont dans la rue la nuit dans les Yvelines», rétorque-t-elle. Les violences policières? «Une partie de la population est violente, on ne va quand même pas interpeller les gens avec une tulipe à la main», répond la jeune femme, qui explique en avoir assez d'entendre tous les jours: «Tu es flic donc tu es raciste.» Maggy Biskupski a réponse à tout et semble imperturbable. Mais lorsqu'on évoque le 13 juin 2016, elle marque un temps d'arrêt. Le ton se fait soudain plus grave, comme si l'armure de la policière se fissurait le temps d'un instant.
Ce soir-là, à Magnanville (Yvelines), deux policiers - Jean-Baptiste Salvaing et sa compagne Jessica Schneider - sont assassinés à leur domicile par le terroriste islamiste Larossi Abballa. Le tout sous les yeux de leur petit garçon de 3 ans. Le soir même, Maggy Biskupski se porte volontaire pour garder la maison, qu'il faut surveiller. «J'étais avec un stagiaire. On est resté dans le noir pendant huit heures car l'électricité du quartier avait été coupée», se souvient-elle. Les deux policiers éclairent alors la maison avec les phares de leur voiture de fonction. La scène comporte encore tous les stigmates de l'attaque. «Au petit matin, une voisine nous a apporté du café pour nous soutenir, ça m'a marquée», explique-t-elle, encore émue. Mais Maggy Biskupski est une battante. «Se sentir utile, faire son travail, ça n'a pas de prix», conclut-elle, prête à affronter une énième nuit agitée.
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Histoire de sorciere
Frissonnez à la lecture de cette histoire de sorcière et de ce petit garçon de 10 ans.Frissonnez à la lecture de cette histoire de sorcière et de ce petit garçon de 10 ans.
Ce matin tout est calme à l'école. Le soleil vient juste de se lever sur la cour vide. Chaque chose est à sa place dans la classe : les tables et les chaises, les crayons, les dessins punaisés au mur, le crocodile dans un coin... LE QUOI ??!!
Mais qu'est-ce qu'un crocodile peut bien faire dans une salle de classe ?! Menaçant, tapi dans l'ombre, il est prêt à bondir avec ses longues dents pointues comme des lames de couteau !
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Cependant, en s'approchant un peu, on voit bien qu'il n'a pas l'air si dangereux que ça. Il dort. Et il ronfle aussi. Ca alors !... Bon, restons calme, et réfléchissons. Il faut absolument trouver une solution pour qu'il disparaisse avant l'arrivée des enfants.
Mais... est-ce un rêve ou bien vient-il d'ouvrir un oeil glauque encore tout endormi ? QUELLE HORREUR !!! IL EST EN TRAIN DE SE REVEILLER !!!
Les deux yeux maintenant parfaitement ouverts, la sorcière réalise qu'il y a quelque chose qui cloche : elle a de courtes pattes et son ventre touche terre.
- Flûte ! s'exclame-t-elle, j'ai dû me transformer en crocodile cette nuit sans m'en apercevoir. Et avec tous ces bonbons que j'ai mangé, j'ai un de ces mal au coeur !
Maintenant il faut que je retrouve ma forme humaine au plus vite !
Voyons, voyons... "gomme en plastique et caramel mou !"
Et pouff ! Le crocodile disparaît dans un nuage de fumée noire qui se dissipe aussitôt, laissant place à une sorcière bossue, moche, hirsute, avec des dents en moins et un gros bouton plein de poils sur le coin du nez. Beurk !
Elle est en train de chercher son bâton magique qui a glissé quelque part, quand soudain elle se fige : les éclats de voix et les rires des premiers enfants qui arrivent se font entendre.
Ni une, ni deux, en un clin d'oeil elle récite la formule magique pour disparaître :
"Un mot à l'envers,
Un mot à l'endroit,
Cièresor, sorcière,
Je rentre chez moi !"
Pouff ! En un instant elle disparaît dans un épais nuage de fumée rouge. Il était temps, car les enfants entrent dans la classe !
***
Juliette voulait ranger dans la boîte son trésor du jour : un pompon multicolore de toute beauté, un cadeau de sa mamy.
Vous savez ce qu'est un trésor ? C'est un objet qui dot être petit pour tenir dans la boîte avec ceux des copains. Différent chaque jour, il a quelque chose de spécial.
Juliette fut la première à s'apercevoir que la boîte ne se trouvait pas à sa place. Elle alerta la maîtresse et ses camarades en s'écriant :
- Où est la boîte à trésors ?!
Aussitôt les autres enfants s'agglutinèrent autour d'elle, et chacun donna son avis :
"Elle est tombée derrière le meuble", "les lutins l'ont emportée pendant la nuit", c'est la maîtresse qui l'a confisquée"... mais la maîtresse n'y était pour rien.
- Voyons, dit-elle, hier soir quand le dernier enfant est parti, Liliane est venue pour tout nettoyer de fond en comble. Lorsqu'elle s'en va, elle ne manque jamais de laisser tout en ordre et de refermer soigneusement la porte derrière elle. Si elle avait remarqué quelque chose, elle nous l'aurait dit.
- Si on allait le lui demander ? proposa Vladimir. Il faut découvrir ce qui s'est passé, car la boîte contient tous nos trésors et nous devons la retrouver !
- C'est une bonne idée, dit la Maîtresse, je vais appeler Liliane.
***
Dès que Liliane arriva, les enfants l'assaillirent de questions. Mais la pauvre n'avait rien vu ni rien entendu qui puisse les aider.
Pourtant, à bien y réfléchir, un souvenir lui revint en mémoire :
- En quittant la classe hier soir, j'ai senti comme une vague odeur de guimauve avariée et de caramel pourri. Je n'y ai pas fait attention sur le coup, mais en fait c'était bizarre.
- La voilà notre piste ! dit Vladimir, il faut trouver d'où venait cette odeur.
- De la guimauve avariée, du caramel pourri... ça ne vous rappelle rien ? dit Matteo.
- J'y suis ! s'écria Liam, ça sentait le bonbon périmé !
Prise d'un doute, Juliette se précipita sur l'étagère où se trouvait le bocal des bonbons.
Malheur ! Il était vide ! Là aussi le voleur malfaisant avait sévi.
Les enfants étaient très contrariés : d'abord leurs précieux trésors, ensuite leurs bonbons, c'en était trop ! Il fallait démasquer le coupable.
Alexane se rappela alors qu'elle avait entendu parler d'une sorcière aux pouvoirs maléfiques qui se nourrissait uniquement de bonbons.
- Peut-être qu'on découvrirait quelque chose dans le dictionnaire des Ogres, Dragons et Sorcières, suggéra-t-elle.
- Bonne idée ! dit Juliette.
Elle alla prendre l'ouvrage sur une étagère, puis l'ouvrit à la page des "S" comme sorcière.
- Voyons, voyons..."Trésors"... "Bonbons"... ça y est ! C'est la Sorcière Adragante !
Elle lut à voix haute :
"La Sorcière Adragante n'hésite devant rien quand elle veut quelque chose. Non seulement le chagrin des enfants ne lui fait pas de peine, mais cela lui fait très plaisir. Elle ne se nourrit de rien d'autre que de bonbons : fondants, à croquer, aux fruits, au chocolat, à la menthe... elle les aime tous et elle ferait n'importe quoi pour en avoir. Pour arriver à ses fins, elle change d'apparence et peut aussi bien se transformer en souris qu'en oiseau, on en éléphant si c'est une idée qui lui passe par la tête. C'est pour ça qu'elle est difficile à capturer.
Elle fabrique aussi ses propres bonbons, mais d'un genre très spécial : elle prend du sirop de glucose et de la gélatine, puis elle y ajoute des crottes de souris, du pipi de chat ou n'importe quoi de ce genre".
- Beurk ! dit Lucas.
- Comme tu dis... je continue, dit Alexane :
"mais comme elle n'aime pas les enfants, elle prend aussi leurs jouets ou ce qui leur est précieux"...
- Comme nos trésors ! l'interrompit Vladimir.
- Ca alors, dit Liam, quelle horrible créature !
- Elle est aussi affreuse à l'intérieur qu'à l'extérieur,, dit Alexane. Mais attendez, ce n'est pas tout :
"Elle aime vivre dans les greniers où elle installe toutes ses affaires : sa marmite, ses ingrédients et tous ses ustensiles pour jeter des sorts. Et elle a un méchant corbeau qui ne la quitte jamais".
- On pourrait essayer de voir si elle habite dans le grenier de l'école, dit Zelia.
- Oui, dit Vladimir, mais on ne pourra pas tous y aller, à trois ce sera plus facile.
- Mais comment comptez-vous faire ? Avec ses pouvoirs magiques, elle ne fera qu'une seule bouchée des trois, dit Juliette.
Attendez, dit Alexane, je n'ai pas fini de lire :
"il y a une chose et une seule dont elle ait très peur car cela détruirait tous ses pouvoirs : LE SUCRE GLACE" !
- Dans ce cas, dit Matteo, il faut aller à la cantine et demander qu'on nous en donne. Nous pourrons la rendre inoffensive et récupérer ce qu'elle nous a volé.
- Ca c'est une idée ! dit Juliette. Moi je veux bien aller voir au grenier.
- Moi aussi, dit Vladimir.
- Et moi aussi, fit Matteo, comme ça nous serons trois.
Pendant qu'ils discutaient pour mettre au point un plan d'attaque, Liam avait pris les devants et revenait de la cantine avec un gros sac de sucre glace à la main.
Ainsi, Juliette, Matteo et Vladimir prirent le chemin du grenier, sans avoir oublié de mettre dans leurs poches quelques bonbons rescapés du vol, à utiliser en cas d'urgence.
***
Arrivés au pied de l'escalier, ils se regardèrent pour se donner du courage. Vladimir monta le premier. Une marche, deux, trois... il montait lentement, se retournant souvent pour s'assurer que les autres le suivaient. Au bout de vingt-et-une marches, ils parvinrent à la vieille porte de bois toute recouverte de toiles d'araignées.
Juliette tourna la poignée, puis elle poussa doucement... tout doucement. La porte s'entrouvrit dans un affreux grincement, laissant entrevoir tout un bric-à-brac de vieux objets entassés au fil du temps.
Ils retenaient leur souffle. Rien ne bougeait. C'est à peine si leurs oreilles percevaient un bruit de "glou-glou" assourdi. Par contre, l'odeur qui flottait dans l'air était franchement infecte, et s'ils n'avaient pas eu une mission à accomplir, ils auraient pris leurs jambes à leur cou pour faire demi-tour.
- Ce que ça pue ! dit Matteo tout bas en se pinçant le nez, c'est la même odeur que dans la classe.
- C'est ce qui bout dans le chaudron, chuchota Juliette.
Puis elle poussa la porte un peu plus, de sorte que toute la surface du grenier s'offrit à leurs yeux.
Effrayés mais déterminés à aller jusqu'au bout, ils se faufilèrent les uns derrière les autres, et se dissimulèrent derrière une vieille armoire toute défoncée.
- Et maintenant, qu'est-ce qu'on fait ? murmura Matteo.
Vladimir s'extirpa discrètement de sa cachette, le sac de sucre bien calé contre son coeur, et tendit le cou pour essayer de voir ce qui se passait là-bas, tout au fond du grenier.
Il lui était difficile de bien voir, tant la lumière manquait dans ce grenier sombre et poussiéreux. De plus, le sol était si encombré de vieux meubles, de tapis et de coffres pleins de vieilleries, qu'il mit un peu de temps avant de LA voir.
***
Les yeux agrandis par la peur, il fixait le dos de la sorcière Adragante. Penchée au-dessus d'un grand chaudron fumant, son affreux corbeau perché sur son épaule, elle touillait à l'aide de son bâton, une immonde mixture dont elle était la seule à connaître le secret.
Juste à côté d'elle, posée sur une étagère, il vit la boîte à trésors.
Il sursauta quand la sorcière se mit à parler d'une voix rauque :
- Vois-tu, mon fidèle Athanor, disait-elle en caressant le plumage huileux du corbeau, je pense qu'une dose de sueur de crapaud donnera un bon parfum à ce mélange. Et si j'y ajoute du vomi de chauve-souris, nous en ferons un délice.
- CRÔAA ! lui répondit le hideux volatile.
Fasciné, Vladimir ne pouvait les quitter des yeux. La sorcière était si impressionnante dans sa longue robe noire toute sale et pleine de trous, avec ses mains pleines de verrues et ses ongles crochus...
Soudain, il sentit qu'on le tirait par le pull. C'était Matteo qui le rappelait en silence.
- Alors ? Qu'est-ce que tu vois ? demanda-t-il à voix basse.
- La sorcière, lui répondit Vladimir. Elle est là-bas, au fond, en train de faire cuire le truc qui pue.
Tout d'un coup ils se figèrent, car la voix lugubre de la sorcière résonnait de nouveau :
- Hin ! Hin ! Hin ! ricanait-elle, bientôt ces bonbons seront prêts et je pourrai les manger. j'ai hâte qu'ils refroidissent, c'est que je meurs de faim, moi ! Je n'en ai pas trouvé assez dans la classe de ces petits cancrelats. Ils auraient dû m'en laisser plus au lieu de les avaler comme des goinfres ! Quelle bande de petits morveux ! Mais avec la maîtresse qu'ils ont cette année, ça ne m'étonne pas car elle fait mal son travail.
A ces mots, Vladimir ne put contenir sa colère. Sans réfléchir, il bondit comme un ressort et cria à l'attention de la monstrueuse sorcière :
- Vous n'avez pas le droit de dire ça ! D'abord on n'est pas des morveux et la maîtresse est super, et... ooups ! ...
Plaquant sa main contre sa bouche, il réalisa qu'il venait de faire une énorme bêtise en sortant de sa cachette.
***
Surprise par cette intrusion brutale, la sorcière se retourna en un clin d'oeil et avant que les enfants aient eu le temps de réagir, pouff ! elle se métamorphosa dans un nuage de fumée orange, en un gros chat noir.
Voyant qu'il bondissait sur eux, les trois amis s'accroupirent très vite, protégeant leurs visages de leurs bras.
Emporté par son élan, le chat alla s'écraser contre le mur, les quatre pattes écartées. Mais bien qu'un peu étourdi, il retomba sur ses pattes, toutes griffes dehors et le poil hérissé sur le dos.
- Alors, dit-il dans un feulement, qu'est-ce que vous cherchez ici, petits fouineurs ?
Vladimir sentit son coeur bondir dans sa poitrine, car il venait de se rendre compte que le sac de sucre glace était entre le chat et lui ! Il l'avait laissé tomber par terre en se levant brusquement tout à l'heure.
Le chat - ou plutôt l'immonde sorcière - était toujours là, à quelques mètres de lui, prêt à l'attaquer. Il n'aurait pas le temps de récupérer le sac.
Tournant la tête, il croisa le regard de Matteo. Celui-ci avait très bien compris la situation et cherchait déjà une idée pour les sortir d'affaire.
Soudain, un lourd battement d'ailes attira leur attention. Levant la tête, ils virent une forme noire passer au-dessus d'eux. C'était le corbeau qui pour protéger Adragante, emportait le sac de sucre pour le faire disparaître à l'autre bout du grenier !
- Mince ! fit Juliette.
Pouff ! Dans un épais nuage de fumée verte, la sorcière se transforma en boa.
- Ha ! Ha ! siffla-t-elle avec sa langue fourchue, Adragante a plus d'un tour dans son sac, bande de petits cloportes ! Je vais vous faire regretter de vous être introduits dans mon repaire !
Juliette, n'écoutant que son courage, se précipita à toute allure pour aller chercher le sac, mais avait qu'elle eût fait deux mètres, le corbeau se jeta sur elle, l'agrippant par les couettes.
- Aïe ! hurla-t-elle, ça fait mal ! Lâche-moi, sale bête !
Vladimir profita de la diversion pour courir à son tour de toutes ses forces vers le paquet de sucre. La sorcière le poursuivit, glissant rapidement sur le sol.
C'est alors que Matteo intervint, extirpant de ses poches les bonbons qu'il avait emportés avec lui.
Il les jeta devant le serpent, qui ne put résister à la tentation et stoppa net sa course pour les engloutir dans sa gueule grande ouverte.
Il fallait le voir pour le croire ! Un reptile géant gloutonnant des bonbons, papier y compris !
En attendant, cette habile manoeuvre avait permis à Vladimir d'atteindre le sac de sucre.
Agenouillé, il tentait désespérément de défaire le noeud qui le fermait. Le serpent, tout à son mâchouillage, ne pensait plus à le poursuivre, tandis que le corbeau faisait des noeuds dans les cheveux de la pauvre Juliette, qui le retenait malgré la douleur pour laisser à son ami le temps d'ouvrir le sac.
Il y parvint enfin.
Se relevant, il s'avança vers le serpent qui à cet instant, réalisa qu'i avait commis une grossière erreur en répondant à l'appel de son estomac. Trop tard !
Pouff ! Un nuage de fumée bleue les prévint que la sorcière se métamorphosait encore une fois. Tous s'immobilisèrent, même le corbeau.
***
Adragante réapparut sous sa forme de sorcière repoussante. Mais à présent, elle avait les yeux écarquillés de terreur. Elle tomba à genoux, les bras tendus et les mains jointes, suppliant Vladimir :
- S'il te plaît, disait-elle en pleurnichant, ne me jette pas de sucre, je ne suis pas si mauvaise que j'en ai l'air, j'adore les enfants et le les fais bien rire, je vais vous montrer !...
- Ne l'écoute pas, dit Matteo, elle ment !
- Oui, ajouta Juliette, échevelée et les couettes de travers, elle ne nous aime pas !
La sorcière, voyant que sa ruse ne prenait pas, tenta sa dernière chance en essayant d'attraper Vladimir de ses doigts crochus. Mais il fut plus rapide et lui jeta une grosse poignée de sucre glace dans les yeux. La méchante Adragante s'arrêta, essayant tant bien que mal de se protéger en reculant.
- Arrête ! Arrête ! glapissait-elle tandis que Vladimir lui jetait le sac entier sur la tête.
La sorcière disparut dans un halo de poudre blanche, et ses plaintes se perdirent pour faire place à un profond silence. Quand le nuage se dissipa, il ne restait plus rien d'elle.
Les enfants restèrent une minute immobiles comme des statues glacées. Puis ils réalisèrent que tout ce qu'elle avait apporté avait disparu avec elle : le corbeau, le chaudron, même les remugles nauséabonds s'étaient dissipés.
Alors ils se mirent à rire de soulagement, sautant et chantant en se tenant par la main pour faire une ronde.
- YI HOU ! On a vaincu la méchante sorcière !
- Elle ne viendra plus nous voler nos trésors et nos bonbons !
- Les autres ne nous croiront jamais quand on leur racontera ça, dit Juliette.
- Ca ne fait rien, dit Vladimir, le plus important c'est que chacun retrouve ses trésors. Allez, on y va !
Ils firent le chemin à l'envers, refermant soigneusement la vieille porte de bois derrière eux.
Puis arrivés au bas de l'escalier, ils se retournèrent un dernière fois... avant de courir à toutes jambes dans le couloir pour regagner leur classe.
***
Vous pouvez imaginer l'accueil que leurs camarades leur réservèrent quand ils les virent arriver. La boîte à trésors fut prise d'assaut, et chacun reprit ce qui lui appartenait : une pierre précieuse rouge, une petite voiture, une bille aux reflets nacrés, un porte-clefs magique, et bien d'autres belles choses encore. Tout y était.
Pour fêter l'évènement, la maîtresse leur proposa un goûter exceptionnel : du lait, du jus d'orange, des gâteaux, de la confiture à volonté... Quel festin !
La bouche pleine de chocolat, les trois amis racontaient leur aventure dans ses moindres détails.
Alexane demanda du sucre glace pour en mettre sur sa part de gâteau.
- HA ! NON ALORS ! lui répondit un choeur de vingt-cinq voix.
Vladimir fit un clin d'oeil à Juliette et Matteo, et toute la classe partit d'un immense éclat de rire.
FIN
Auteur : Cneajna
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la friche
Je cherche des images pour dire à quoi ça ressemble, ces semaines, et je ne sais pas trop. Un jour au téléphone, Lotte me parle d’une pièce en chantier : on a fait des trous et il y a de la poussière partout ; on attend qu’elle retombe pour voir ce que ça donne. Ce sera sans doute mieux, après. Ah oui, alors c’est ça, exactement. De la poussière plein les cheveux et l’odeur du plâtre qui plane, et cet engouement au moment où on a la perceuse entre les mains : on pourrait toucher à ce mur-là mais pourquoi pas aussi à celui-ci ou à cet autre encore, ce n’était pas prévu mais tant qu’on y est, et je ne sais plus très bien comment m’arrêter. J’attends que ça s’apaise, et je sens que ça vient, de temps en temps. L’autre jour je disais, je me sens légère, ça faisait longtemps que ça ne m’était pas arrivé. On parle de carcan et même si ça me paraît très fort, comme mot, je crois que je le comprends comme il faut. En chantier, donc, ou en friche, peut-être.
Je rêve de champs de coquelicots.
À Bruxelles, l’été s’est invité, j’ai rajouté des robes dans mes placards et je suis sortie avec un paquet de jours d’affilée. On pourrait leur attribuer des pouvoirs magiques, sinon comment expliquer que je me sois mise à danser danser danser ? Mon ordinateur en panne m’a appris le goût d’un week-end sans travailler et j’en suis sortie infiniment reposée, expérience à renouveler. Alors c’est le festival de spectacles poétiques pour enfants dans le parc à côté et les histoires qui m’émeuvent, ce sont des verres en terrasse et des karaokés qui m’attrapent pour ne me recracher que bien tard dans les nuits, Nougaro chanté sur le parvis, des retours dans la ville jamais déserte et les mots avec Em’ à côté de nos vélos sur la place après une soirée filles.
Le garçon d’à côté en juin passe en coups de vent, comment retrouve-t-on l’autre dans un goût de trop peu, le questionnement n’est jamais évident. Heureusement, on fait nos plans pour l’été. Celui-ci n’en finit pas de bouger, c’est qu’on voudrait tout caser tout en sachant bien que c’est même impossible à imaginer. Un matin, on part compléter nos équipements et on se retrouve à bricoler nos vélos encore sur le parking - au retour, sacoches arrières et sacoche de guidon, tente sur le porte-bagages, on pourrait croire qu’on y est déjà, mais il reste encore quelques jours à tenir : quelques candidat.e.s à écouter (cette "histoire de l'œuf et du poulet", ah), quelques copies à corriger (ce "ensuite-suite" pour "ainsi de suite", oh), quelques factures à envoyer, et mille choses à boucler.
Je fais couper mes cheveux très courts et le vendredi midi, M. a la peau déjà toute dorée de soleil. Premiers morceaux de pastèque, quand Maé vient habiter là - finalement juste une nuit - elle ramène deux raviers de fraises qui encore quelques jours après semblent délicieusement infinis. Chaque semaine, un matin à écrire avec Ce., parfois transformé en un après-midi, parfois pas écrit mais juste parlé, parfois un peu trop bouleversé. Ça avance cependant, les mots et la confiance, ça grandit, l’estime de soi, je dis « pas à tous les coups, hein ! », faudrait pas exagérer. Au moment où je poste ce dossier, j’y crois, et c’est peut-être ce qui compte, même si quelques semaines plus tard, il est refusé.
Dans le ventre se bousculent de drôles de choses, ça ressemble à de la colère, jamais éprouvée auparavant mais présente de plus en plus souvent. On m’avait appris pourtant que je n’y avais pas droit. Je déconstruis et elle se dit dans des mails ou dans la voix.
Pour la, me calmer, il y a toujours pédaler qui fait son petit effet, même s'il en résulte parfois des altercations avec des chauffeurs de bus imbéciles. Pédaler donc ; jusqu’à chez Hanneton même si je me perds dans la forêt, jusqu’à un jardin où nous attend un barbecue. Le buffet y est abondant et la chorale joyeuse ; après les brochettes de légumes marinés et le tiramisu, il est déjà tard, je dois partir quand on sort l’accordéon : ah zut oh non.
De façon aléatoire, chaque journée d’élections en France coïncide avec un événement militant ou une manif ici, et c’est bien, à chaque fois, de ne pas rester sur ces impressions tristes, ces halls vides, d’aller mêler ma voix à celles d’autres, d’aller retrouver les ami.e.s pour marcher ensemble.
Et puis c’est la fin de l’année, et la fin des projets. La tête dans le guidon pour réaliser une boîte à outils dont nous sommes fières comme tout, et le jour de la présentation, les participant.e.s assurent comme des chef.fe.s alors que je ne sais pas tout à fait où me mettre. Sur les photos de l'événement, je me rends compte que je parle beaucoup trop avec les mains dès lors que je suis enthousiaste, mais tant pis. Je pense que la plus jolie chose qu’on me dit, à la séance d’évaluation la semaine suivante, c’est, « à nous lire tout le temps des textes, tu m’as donné envie d’aller à la bibliothèque », ce sont des petimmenses pas comme ça. Nous finissons ce projet en douceur(s), M. nous fait du thé à la menthe fraîche et L. offre à chacun.e un carnet pour qu’on continue à y poser les mots. Les mardis matins suivants ont un drôle de goût de manque.
Avec l’atelier des enfants, on relie les livres sans avoir le temps de les relire, c’est que l’énergie était difficile à canaliser, même si quand ils tiennent leurs œuvres entre les mains, on voit leurs yeux briller de fierté. Je les enregistre réciter la formulette de fin, et je me demande s'il leur restera quelque chose de ce "patati patata la poésie ne s'arrête pas". J'aimerais bien. Le dernier jour aussi, R., petite Pakistanaise arrivée au dernier trimestre et qu'on n'a jamais entendue, fait soudain des phrases complètes dans un français parfait. A. du haut de ses sept ans, s'exclame : "Mais elle parle français ?!!", et c'est chouette qu'il y ait assez de confiance pour permettre ça.
Au théâtre, je vois Nous avançons, rêveurs, et puis des conférences gesticulées, à chaque fois en sortant, je pense à qui j'aurais voulu y emmener. Un matin à l’autre bout de la ville, un petit-déjeuner avec Victoire ; plein d'après-midis à l'appartement d'à côté, le sublime album de Balmino, À contre-sens, et moi je cherche mes directions. Un mail m'apprend que ce projet de formation à Nantes à l'automne est accepté, et j'aime ce nouveau défi à relever. D'ici petit à petit tant bien que mal se détacher.
Après avoir lu De A à X, j'erre dans mes lectures parce que tout me paraît bien moins beau, alors je ferme les bouquins et me mets plutôt à regarder le ciel depuis la terrasse clandestine pendant de longues minutes, ça oui. Je fais du sirop de sureau avec les fleurs apportées par C., et j’aime ces sonorités, sirop de sureau, et puis des salades composées, des graines germées, un brownie aux haricots rouges, de la compote de rhubarbe à foison. Une plante dont je ne savais pas qu’elle était censée fleurir me surprend un matin et c’est le même jour je crois que je reçois la lettre d’A. qui me secoue.
Quelques jours plus tard, c’est M. qui a glissé dans un colis qui s’annonçait rébarbatif les meilleurs des thés glacés, des gourmandises, de la poésie et un carnet, et les lettres écrites avec arrivent quelques jours plus tard, c’est un cadeau qui s’étire comme les soirées, j’aime ça. La plus longue de l’année, on va voir des concerts dans les Marolles mais on finit surtout assis au bord d’un arbre à parler parler parler et à nous retrouver avec le garçon d’à côté, et c’est bon comme c’est bien.
Quelques heures avant de partir, on réaménage la bibliothèque qui n’en pouvait plus de déborder. Encore des meubles récupérés, une lampe et des plantes, une machine à coudre qu’on se promet d’apprendre à utiliser, la petite cafetière italienne de ce lieu qu’on aimait tant ; c’est bien que des choses de là-bas se retrouvent chez nous, comme un album-photos en vrai.
J’ai quitté l’appartement pour la vadrouille d'été vendredi matin alors que le sol finissait de sécher, et c’est comme lui qu’à la fin de la saison, j’aimerais me retrouver : plus en chantier, accueillant(e) mais jamais tout à fait rangé(e).
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Secrets
Jo était très occupée dans le grenier, car les jours d'octobre commençaient à se faire frisquets, et les après-midi étaient courts. Deux ou trois heures durant, le soleil réchauffait la fenêtre haute, éclairant Jo en train d'écrire, assise sur le vieux sofa, ses feuillets épars sur un coffre devant elle, tandis que Scrabble, le rat familier, se promenait sur les poutres au dessus d'elle, accompagné par son fils aîné, un raton évidemment très fier de ses moustaches. Très absorbée par son travail, Jo griffonna jusqu'à avoir rempli la dernière page, où elle signa de son nom avec un paraphe, et jeta sa plume en s'exclamant,
« Voilà, j'ai fait ce que j'ai pu ! Si ça ne convient pas je devrais attendre jusqu'à ce que je sois capable de faire mieux. »
Étendue sur le sofa, elle relit soigneusement le manuscrit, plaçant des tirets ça et là, et de nombreux points d'exclamation qui ressemblaient à de petits ballons ; puis elle le noua d'un joli ruban rouge, et resta assise une minute à le contempler avec une expression grave et songeuse, qui montrait clairement à quel point son travail lui tenait à cœur. Le bureau de Jo dans cette pièce était un vieux four à réflecteur en métal, pendu au mur. Elle y conservait ses papiers ainsi que quelques livres, à l'abri de Scrabble, qui partageait ses goûts littéraires et aimait bien se constituer une bibliothèque des livres laissés à sa portée, en en grignotant les pages. Du coffre de métal, Jo tira un autre manuscrit, et, après les avoir glissés tous les deux dans sa poche, elle descendit discrètement, laissant ses amis libres de mâchonner ses plumes et goûter à son encre.
Elle enfila sa veste et mit son chapeau aussi silencieusement que possible, et, par la fenêtre de derrière, elle passa sur le toit d'un porche bas, se laissa tomber dans la pelouse, et prit un chemin détourné jusqu'à la route. Une fois là elle prit un moment pour se calmer, puis elle héla un omnibus de passage et s'en fut en ville, l'air très gaie et mystérieuse.
Quiconque l'aurait observée à cet instant, aurait trouvé son attitude pour le moins singulière, car, en descendant, elle se mit à marcher à vive allure jusqu'à avoir atteint un certain numéro dans une certaine rue très animée. Ayant trouvé l'endroit, avec quelque difficulté, elle s'avança vers la porte, leva les yeux sur les marches crasseuses, et, après être restée totalement immobile durant une minute, repartit soudain dans la rue, aussi rapidement qu'elle était arrivée. Elle répéta cette manœuvre à plusieurs reprises, au grand amusement d'un jeune gentleman aux yeux noirs penché à la fenêtre d'un immeuble de l'autre côté de la rue. En revenant pour la troisième fois, Jo se secoua mentalement, rabattit son chapeau sur ses yeux, et monta l'escalier, avec l'air de quelqu'un qui allait se faire retirer toutes ses dents.
Il y avait l'enseigne d'un dentiste, parmi d'autres, au dessus de l'entrée, et après avoir fixé un moment la mâchoire artificielle qui s'ouvrait et se refermait lentement pour attirer l'attention sur des rangées de belles dents, le jeune homme enfila sa veste, prit son chapeau, et vint se poster dans l'entrée opposée, en se disant, avec un sourire et un frisson,
« C'est bien d'elle de venir toute seule, mais si elle passe un mauvais moment, elle aura besoin de quelqu'un pour l'aider à rentrer à la maison. »
Dix minutes plus tard Jo émergea en courant dans les escaliers, le visage très rouge, et l'air de quelqu'un qui venait de traverser une terrible épreuve de quelque sorte. Quand elle vit le jeune gentleman, elle n'eut pas l'air ravie le moins du monde, et elle passa devant lui avec un signe de tête ; mais il la suivit, et demanda avec un air compatissant,
« As-tu passé un mauvais moment ?
— Pas trop.
— C'est allé très vite.
— Oui, Dieu merci !
— Pourquoi y es-tu allée seule ?
— Je voulais que personne ne sache.
— Tu es le type le plus étrange que j'ai jamais vu. Combien t'en a-t-on enlevé ? »
Jo regarda son ami comme si elle ne le comprenait pas ; puis se mit à rire, comme profondément amusée.
« J'aurais voulu qu'on m'en prenne deux, mais je dois attendre une semaine.
— Pourquoi ris-tu ? Tu prépares quelque sottise, Jo, dit Laurie, perplexe.
— Tout comme toi. Que faisiez-vous, sir, dans ce salon de billard ?
— Je vous demande pardon, m'dame, ce n'était pas un salon de billard, mais un gymnase, et je prenais une leçon d'escrime.
— J'en suis heureuse !
— Pourquoi ?
— Tu pourras m'apprendre, et quand nous jouerons Hamlet , tu pourras être Laërte, et nous ferons des merveilles dans la scène du duel. »
Laurie éclata d'un rire jovial, qui fit sourire plusieurs passants malgré eux.
« Je t'apprendrai, que nous jouions Hamlet ou non ; c'est très amusant, et ça te redressera de manière épatante. Mais je ne crois pas que ce soit la seule raison pour laquelle tu as dit "J'en suis heureuse" de manière si décidée, n'est-ce pas ?
— Non, j'étais heureuse que tu ne sois pas dans ce salon, parce que j'espère que tu ne te rends jamais dans de tels endroits. Y vas-tu ?
— Pas souvent.
— J'aimerais que tu n'y ailles pas du tout.
— Il n'y a pas de mal, Jo, j'ai des billards à la maison, mais ce n'est pas drôle à moins d'avoir de bons joueurs. Alors, comme j'aime bien ce jeu, je viens parfois faire une partie avec Ned Moffat ou d'autre camarades.
— Oh Seigneur, j'en suis navrée, tu vas y prendre goût de plus en plus, et perdre temps et argent, et devenir comme ces horribles garçons. J'espérais pourtant que tu resterais respectable, et ferais la satisfaction de tes amis, dit Jo en secouant la tête.
— Est-ce qu'on ne peut pas s'amuser de temps en temps, sans perdre sa respectabilité ? demanda Laurie, l'air agacé.
— Cela dépend de la manière et de l'endroit. Je n'aime pas Ned et sa bande, et j'aimerais que tu restes à l'écart d'eux. Mère ne veut pas le laisser venir chez nous, bien qu'il le souhaiterait, et si tu deviens comme lui elle nous voudra plus que nous nous amusions ensemble comme nous le faisons maintenant.
— Vraiment ? demanda Laurie avec anxiété.
— Non, elle ne peut pas supporter les jeunes dandies, et elle nous enfermerait dans des cartons à chapeau plutôt que de nous laisser les fréquenter.
— Eh bien, elle n'a pas encore besoin de sortir ses cartons, je ne suis pas smart, et je n'entends pas l'être ; mais j'aime avoir quelque innocent amusement de temps à autre, pas toi ?
— Oui, personne ne t'en voudra, alors amuse-toi, mais ne fais pas de folies, d'accord ? ou ce sera la fin de notre bon temps.
— Je serai un vrai saint.
— Je ne supporte pas les saints, sois simplement un garçon honnête et respectable, et nous ne te tournerons jamais le dos. Je ne sais pas ce que je ferais si tu agissais comme le fils de Mr. King ; il avait des tonnes d'argent, mais ne savait comment le dépenser, et il s'est enivré, et a joué, et s'est enfui, et a falsifié la signature de son père, je crois, et a été tout bonnement horrible.
— Tu penses que je serais du genre à faire la même chose ? Merci bien.
— Non je ne - oh, Seigneur, non ! - mais j'entends parler de l'argent comme d'une telle tentation, et parfois je souhaiterais que tu fusses pauvre, je n'aurais pas à m'inquiéter alors.
— Tu t'inquiètes pour moi, Jo ?
— Un peu, quand tu as l'air sombre ou mécontent, comme il t'arrive parfois, car tu as une telle volonté qu'une fois engagé dans la mauvaise voie, j'ai peur qu'il ne soit difficile de t'arrêter. »
Laurie marcha en silence pendant quelques minutes, tandis que Jo l'observait, en souhaitant avoir tenu sa langue, car ses yeux étaient pleins de colère, même si ses lèvres continuaient de sourire comme pour moquer ses avertissements.
« Vas-tu me faire la leçon sur tout le chemin ? demanda-t-il soudain.
— Bien sûr que non, pourquoi ?
— Parce que si oui, je prendrais l'omnibus, mais si non, j'aimerais marcher avec toi, et te dire quelque chose de très intéressant.
— Je ne te sermonnerai plus, et j'ai grande envie d'entendre la nouvelle.
— Très bien, alors ; allons-y. C'est un secret, et si je te le dis, tu dois me dire le tien.
— Je n'en ai pas, » commença Jo, avant de s'interrompre brusquement, se rappelant qu'elle en avait un.
« Tu sais que si, tu ne peux rien cacher, alors dépêche-toi et avoue, ou je ne dirai rien, s'exclama Laurie.
— Est-ce que ton secret en vaut la peine ?
— Oh que oui ! Ça concerne des personnes que tu connais, et c'est si amusant ! Il faut que tu l'entendes, et il y a longtemps que je meurs d'envie de le dire. Allez ! Tu commences.
— Tu ne diras rien de tout ça à la maison, n'est-ce pas ?
— Pas un mot.
— Et tu ne me taquineras pas en privé ?
— Je ne taquine jamais.
— Oh que si ; et tu obtiens toujours ce que tu veux. Je ne sais pas comment tu fais ça, mais tu es un enjôleur né.
— Merci, allez, à toi͏͏͏ !
— Eh bien, j'ai laissé deux histoires à quelqu'un d'un journal, et il doit me donner sa réponse la semaine prochaine, dit Jo à l'oreille de son confident.
— Hourra pour Miss March, la célèbre autrice américaine ! » s'écria Laurie en jetant son chapeau en l'air et en le rattrapant, au grand bonheur de deux canards, quatre chats, cinq poules et une demi-douzaine de petits Irlandais ; car ils étaient maintenant hors de la ville.
« Chut ! Je suis presque sûre que ça ne donnera rien, mais je ne pouvais pas trouver le repos avant d'avoir essayé, et je n'en ai rien dit, parce que je ne voulais pas que quelqu'un d'autre que moi soit déçu.
— Tu ne seras pas déçue ! Enfin, Jo, tes histoires sont dignes de Shakespeare comparées à la moitié des sottises qu'on publie tous les jours. Est-ce que ça ne sera pas drôle de les voir imprimées, et ne devrions nous pas être fiers de notre autrice ? »
Les yeux de Jo étincelaient, car il est toujours plaisant de savoir que l'on croit en vous, et le compliment d'un ami est toujours plus agréable que toutes les louanges des journaux.
« Quel est ton secret ? Ne me dis pas de sottises, Teddy, ou je ne te croirai plus jamais, » dit-elle en essayant d'étouffer les espoirs embrasés par ses encouragements.
« Il est possible que je m'attire des ennuis en le disant, mais je n'ai pas promis de le taire, aussi je vais te le dire, car je ne me sens jamais à l'aise tant que je ne t'ai pas raconté toutes les meilleures nouvelles que j'apprends. Je sais où se trouve le gant de Meg.
— C'est tout ? » dit Jo, désappointée, tandis que Laurie hochait de la tête, rayonnant, avec l'air de celui qui connaît quelque mystérieuse information.
« C'est bien assez pour l'instant, comme tu en conviendras quand je t'aurai dit où il est.
— Eh bien, dis-le. »
Laurie se pencha et murmura quelques mots à l'oreille de Jo, qui produisirent un changement des plus comiques. Elle resta figée à le dévisager pendant une bonne minute, l'air à la fois surprise et contrariée, puis reprit sa route en disant vivement, « Comment le sais-tu ?
— Je l'ai vu.
— Où ?
— Dans sa poche.
— Tout ce temps ?
— Oui. N'est-ce pas romantique ?
— Non, c'est horrible.
— Cela ne te plaît pas ?
— Bien sûr que non, c'est ridicule, ça ne se fait pas. Seigneur ! Que dirait Meg ?
— Attention, tu ne dois le dire à personne.
— Je n'ai rien promis.
— C'était implicite, et je t'ai fait confiance.
— Eh bien, je ne dirai rien pour le moment, de toute façon ; mais je suis révulsée, et j'aimerais que tu ne m'aies rien dit.
— Je pensais que tu serais contente.
— À l'idée qu'on vienne nous prendre Meg ? Non, merci.
— Cela ne te paraîtra pas aussi désagréable quand quelqu'un viendra pour toi.
— J'aimerais bien voir ça ! s'exclama férocement Jo.
— Moi aussi ! » et Laurie gloussa à cette idée.
« Je pense que les secrets ne me réussissent pas ; je me sens toute retournée depuis que tu me l'as dit, dit Jo, avec une certaine ingratitude.
— Courons jusqu'en bas de la colline, et tu te sentiras mieux, » suggéra Laurie.
Il n'y avait personne en vue. La route s'inclinait devant elle d'une manière attrayante, et, ne pouvant résister à la tentation, Jo se lança en avant, laissant bientôt chapeau et peigne derrière elle, et éparpillant des épingles à cheveux dans sa course. Laurie atteint le but le premier, et se trouva plutôt satisfait du succès de son traitement ; car son Atalante arriva, le souffle court, les cheveux au vent, les yeux étincelants et les joues rouges, sans trace de mécontentement sur le visage.
« J'aimerais être un cheval, alors je pourrais courir sur des kilomètres dans ce bon air, et ne pas perdre mon souffle. C'était épatant ; mais vois un peu dans quel état je suis. Va me chercher mes affaires, comme l'ange que tu es, » dit Jo en se laissant tomber sous érable, qui recouvrait le bord de la rivière de feuilles écarlates.
Laurie partit d'un pas tranquille récupérer les objets perdus, et Jo refit ses tresses, espérant que personne ne passerait avant qu'elle ne se soit rajustée. Mais quelqu'un vint à passer, et qui d'autre que Meg, l'air particulièrement apprêtée dans son costume des grands jours, car elle venait de faire des visites.
« Qu'est-ce que tu peux bien faire ici ? » demanda-t-elle, en regardant sa sœur échevelée avec une surprise polie.
« Je cherche des feuilles, » répondit simplement Jo, en triant la poignée colorée qu'elle venait juste de ramasser.
« Et des épingles à cheveux, ajouta Laurie en en jetant une demi-douzaine sur les genoux de Jo. Elles poussent sur cette route, Meg. Tout comme les peignes et les chapeaux de paille brune.
— Tu as couru, Jo ; comment as-tu pu ? Quand cesseras-tu de fôlatrer ainsi ? » dit Meg avec réprobation, tout en ajustant ses manchettes et en lissant ses cheveux, avec lesquels le vent avait pris quelques libertés.
« Jamais, tant que je ne suis pas vieille et raide et que je ne dois pas me servir d'une béquille. N'essaie pas de me faire grandir avant l'heure, Meg ; c'est bien assez difficile de te voir changer tout à coup ; laisse-moi être une petite fille tant que je le peux. »
Tout en parlant, Jo baissait la tête vers les feuilles pour dissimuler le tremblement de ses lèvres ; car dernièrement elle avait eu l'impression que Margaret devenait rapidement une femme, et le secret de Laurie lui faisait redouter la séparation qui viendrait sûrement, et lui semblait bien proche à présent. Il vit son trouble et attira l'attention de Meg en demandant vivement, « À qui as-tu rendu visite, si élégante ?
— Aux Gardiner, et Sallie m'a tout raconté du mariage de Belle Moffat. C'était absolument splendide, et ils sont partis passer l'hiver à Paris. Comme cela doit être délicieux !
— L'envies-tu, Meg ? demanda Laurie.
— J'en ai bien peur.
— J'en suis bien contente ! » marmonna Jo, en nouant brusquement le ruban de son chapeau.
« Pourquoi , demanda Meg, surprise.
— Parce que, si tu te soucies tant de la richesse, tu n'iras jamais épouser un homme pauvre, » dit Jo, en fronçant les sourcils en direction de Laurie, qui tentait de la prévenir par signes de faire attention à ce qu'elle disait.
« Peut-être que je "n'irai" jamais épouser personne, » fit remarquer Meg, qui reprit son chemin avec grande dignité, tandis que les autres la suivaient en riant, chuchotant et faisant des ricochets sur la rivière voisine, et en « se comportant comme des enfants », se dit Meg en elle-même, quoiqu'elle aurait pu être tentée de se joindre à eux si elle n'avait pas porté sa meilleure robe.
Pendant une semaine ou deux Jo se comporta de manière si étrange que ses sœurs en restèrent perplexes. Elle se précipitait à la porte quand le facteur sonnait ; se montrait désagréable avec Mr. Brooke quand elle le croisait ; restait souvent assise à regarder Meg avec une expression tourmentée, se levant parfois d'un bond pour venir la secouer, puis l'embrasser, de manière très mystérieuse. Laurie et elle n'arrêtaient pas de se faire des signes et de parler de « Grands Aigles », si bien que les filles finirent par décréter qu'ils avaient tous les deux perdu l'esprit. Le second samedi suivant l'escapade de Jo, Meg, assise pour coudre à la fenêtre, fut scandalisée en voyant Laurie donner la chasse à Jo dans tout le jardin, pour finalement l'attraper dans la charmille d'Amy. Ce qui se passa là, Meg ne put le voir, mais elle entendit des éclats de rire, suivis de murmures, et de bruissements de feuilles de journaux.
« Qu'allons nous faire de cette fille ? Elle ne se conduira jamais comme une lady, » soupira Meg, en les regardant se courser avec un air désapprobateur.
« Je l'espère bien, elle est si drôle et adorable telle qu'elle est, » dit Beth, qui n'avait laissé voir à personne qu'elle était un peu blessée de ce que Jo partage des secrets avec quelqu'un d'autre qu'elle.
« C'est très difficile à endurer, mais nous ne pourrons jamais la rendre comme la fo * , » ajouta Amy, qui était en train de se coudre de nouvelles fanfreluches, ses boucles relevées de manière très seyante - deux choses agréables qui la faisait se sentir exceptionnellement élégante et féminine.
Quelques minutes plus tard Jo bondit dans la pièce, s'étendit sur le sofa, et feignit de lire.
« Y a-t-il quelque chose d'intéressant là-dedans ? demanda Meg avec condescendance.
— Rien d'autre qu'une histoire, ce qui n'est pas grand chose, je suppose, répondit Jo en prenant soin de dissimuler le nom du journal.
— Tu ferais bien de la lire à voix haute, cela nous distraira, et nous empêchera de faire des sottises, dit Amy sur son ton le plus adulte.
— Quel est le titre ? demanda Beth, qui se demandait pourquoi Jo cachait son visage derrière les feuillets.
— Les Peintres Rivaux.
— Cela sonne bien ; lis-la, » dit Meg.
Après un « Hem ! » sonore et une longue inspiration, Jo commença à lire très vite. Les filles écoutèrent avec intérêt, car l'histoire était romantique et plutôt triste, car la plupart des personnages mouraient à la fin.
« J'aime la partie sur le beau tableau, » fut la remarque approbatrice d'Amy, quand Jo s'interrompit.
« Je préfère l'histoire d'amour. Viola et Angelo sont deux de nos prénoms favoris, n'est-ce pas étrange ? » dit Meg en s'essuyant les yeux, car la romance était tragique.
« Qui est l'auteur ? » demanda Beth, qui avait aperçu la figure de Jo.
La lectrice se redressa d'un bond, rejeta le journal, révélant un visage rouge, et, dans un drôle de mélange de solennité et d'excitation, répondit d'une voix forte, « Votre sœur !
— Toi ? s'écria Meg en abandonnant son ouvrage.
— C'est très bon, dit Amy d'un ton critique.
— Je le savais ! Je le savais ! Oh, ma Jo, je suis tellement fière ! » et Beth courut pour prendre sa sœur dans ses bras et se réjouir de ce splendide succès.
Et vraiment, comme elles étaient toutes ravies ! Meg ne voulut pas le croire avant d'avoir vu les mots « Miss Joséphine March » imprimés dans le journal. Amy offrit gracieusement sa critique de la partie artistique de l'histoire, ainsi que des pistes pour une suite, qui ne pourrait malheureusement pas être écrite, étant donné que le héros et l'héroïne étaient morts. Dans son excitation, Beth sauta de joie et chanta. Hannah elle-même vint s'exclamer « Bonté gracieuse, ça alors ! » toute étonnée de ce que Jo avait fait. Mrs. March fut très fière en apprenant la nouvelle. Jo, les larmes aux yeux, rit en disant qu'elle ferait tout aussi bien de se transformer en paon. Et le « Grand Aigle » étendit ses ailes triomphalement au dessus de la maison des March, comme le journal passait de main en main.
« Raconte-nous tout.
— Quand le journal est-il arrivé ?
— Combien as tu été payée ?
— Qu'est-ce que Père va dire ?
— Laurie ne va pas rire ? » s'écria toute la famille en même temps, toute rassemblée autour de Jo ; car ces personnes ridiculement affectueuses faisait une célébration de la moindre petite joie de la maisonnée.
« Cessez de jacasser, les filles, et je vous dirai tout, » dit Jo, se demandant si Miss Burney s'était sentie plus fière de son Evelina qu'elle ne l'était de ses Peintres Rivaux. Après avoir raconté comment elle avait proposé ses histoires au journal, Jo ajouta, « Et quand je suis venue pour avoir une réponse l'homme a dit qu'il aimait les deux, mais qu'il ne paye pas les débutants, il les publie seulement pour les aider à se faire remarquer. C'est un bon entraînement, a-t-il dit, et quand les débutants se sont améliorés, n'importe qui paiera. Alors je lui ai laissé les deux histoires, et aujourd'hui on m'a envoyé ceci, et Laurie m'a surprise avec et a insisté pour le lire, alors je l'ai laissé faire ; et il a dit que c'était bon, et que je devrais continuer d'écrire, et il va faire en sorte qu'on me paye la prochaine fois, et oh - je suis si heureuse, car en temps voulu je pourrai gagner ma vie et aider mes sœurs. »
Jo finit sa phrase à bout de souffle ; et, enveloppant sa tête dans le journal, elle humecta sa petite histoire de quelques larmes bien naturelles ; car être indépendante et mériter les éloges de ceux qu'elle aimait étaient les deux souhaits les plus chers à son cœur, et ceci semblait bien être le premier pas en direction de ce but heureux.
* En français dans le texte. Plus ou moins ^^
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Les quatre filles March - Chapitre 21
Laurie fait des bêtises, et Jo rétablit la paix
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Le visage de Jo le jour suivant offrait un spectacle fascinant, car le secret lui pesait, et elle trouvait difficile de ne pas prendre l'air mystérieuse et importante. Meg le remarqua, mais ne prit pas la peine de la questionner, car elle savait que la meilleure façon d'agir avec Jo était de se plier à la loi des contraires, aussi se sentait-elle sûre que sa sœur lui dirait tout si elle ne lui demandait rien. Elle fut donc plutôt surprise quand Jo ne rompit pas son silence mais prit un air condescendant qui l'agaça profondément. En retour elle affecta un air de réserve digne, et se consacra à sa mère. Jo se trouva donc livrée à elle-même ; car Mrs. March avait pris sa place de garde-malade, et lui avait enjoint de se reposer, de faire de l'exercice, et de s'amuser après son long confinement. Amy n'étant pas là, Laurie était son unique refuge ; et, pour autant qu'elle appréciait sa compagnie, elle ne pouvait s'empêcher de l'appréhender un peu à ce moment, car il était un taquin incorrigible, et elle craignait qu'il ne lui soutire son secret.
Elle avait bien raison ; car le malicieux jeune homme n'eut pas plus tôt soupçonné un mystère qu'il se consacra à le découvrir, mettant Jo à rude épreuve. Il tenta de l'enjôler, de l'acheter ; il se moqua, menaça et gronda ; feignit l'indifférence pour la prendre par surprise ; déclara qu'il était au courant, puis qu'il s'en moquait ; et enfin, à force de persévérance, fut conforté dans l'idée que cela concernait Meg et Mr. Brooke. Indigné de ne pas avoir été mis dans la confidence par son tuteur, il se mit en œuvre d'imaginer des représailles adéquates à cette offense.
Pendant ce temps Meg avait apparemment oublié cette affaire, et était absorbée par les préparations pour le retour de son père ; mais tout à coup un changement sembla se faire en elle, et, durant un jour ou deux, elle ne fut plus elle-même. Elle tressaillait quand on s'adressait à elle, rougissait quand on la regardait, restait très silencieuse, et s'asseyait pour coudre avec une expression timide et troublée. Aux questions de sa mère elle répondit qu'elle allait très bien, et elle réduisit Jo au silence en la suppliant de la laisser tranquille.
« Elle le sent dans l'air - l'amour, je veux dire - et elle succombe très vite. Elle a la plupart des symptômes, elle est agitée et contrariée, elle ne mange pas, ne dort pas, et broie du noir dans son coin. Je l'ai surprise en train de chanter "le ruisseau à la voix argentine", et une fois elle a dit "John," comme tu le fais, et est devenue aussi rouge qu'un coquelicot. Qu'est-ce qu'on va faire ? » dit Jo, l'air parée à toutes les extrémités, même les plus violentes.
« Rien, si ce n'est attendre. Laisse-la tranquille, sois gentille et patiente, et le retour de Père arrangera tout, » répondit sa mère.
« Voici une note pour toi, Meg, dans une enveloppe cachetée. Comme c'est bizarre ! Teddy ne cachette jamais les miennes, » dit Jo le lendemain, en distribuant le contenu du petit bureau de poste.
Mrs. March et Jo étaient absorbées par leurs propres affaires, quand un son venu de Meg les fit lever la tête pour la voir en train de fixer la note, l'air apeuré.
« Mon enfant, qu'y a-t-il ? » s'exclama sa mère en courant à elle, tandis que Jo tentait de lui prendre le papier qui avait causé cet éclat.
« Tout ça est un malentendu - il ne l'a pas envoyée - oh, Jo, comment as-tu pu faire ça ? » et Meg se cacha la figure entre ses mains, en pleurant comme si elle avait le cœur brisé.
« Moi ! Je n'ai rien fait ! De quoi parle-t-elle ? » s'écria Jo, abasourdie.
Les doux yeux de Meg brûlaient de colère quand elle tira une note froissée de sa poche et la jeta à Jo en lui disant d'un ton de reproche,
« Tu l'as écrite, et ce méchant garçon t'a aidée. Comment as-tu pu être si grossière, si méchante, et cruelle envers nous deux ? »
Jo ne l'entendit qu'à peine, car sa mère et elle lisaient la note, écrite d'une main reconnaissable.
« MA TRÈS CHÈRE MARGARET,
« Je ne peux contenir plus longtemps ma passion, et dois connaître mon sort avant mon retour. Je n'ose pas encore en parler à vos parents, mais je pense qu'ils consentiraient s'ils savaient que nous nous adorons. Mr. Laurence m'aidera à m'établir comme il faut, et alors, ma douce, vous me rendrez heureux. Je vous implore de ne rien dire à votre famille pour le moment, mais d'envoyer un mot d'espoir aux bons soins de Laurie à
« Votre dévoué
« JOHN »
« Oh, le petit scélérat ! Voilà comment il entendait me faire payer pour avoir tenu la promesse que j'ai faite à Mère. Je vais lui passer un bon savon, et l'amener ici pour qu'il implore pardon, » s'écria Jo, brûlant d'envie d'exécuter une justice immédiate. Mais sa mère la retint, en disant, avec une expression qu'on lui voyait rarement,
« Stop, Jo, tu dois d'abord te disculper. Tu as joué tant de mauvais tours, que j'ai peur que tu n'aies participé à celui-ci.
— Je n'ai rien fait, Mère, parole d'honneur ! Je n'ai jamais vu cette note auparavant, et je ne sais rien à son sujet, je le jure ! » dit Jo, avec une telle ferveur qu'elles la crurent. « Si j'y avais pris part j'aurais fait mieux que cela, et j'aurais écrit quelque chose de raisonnable. J'aurais pensé que tu aurais compris que Mr. Brooke n'écrirait pas quelque chose de ce genre.
— Ça ressemble à son écriture, » bafouilla Meg, en comparant la note avec celle qu'elle avait en main.
« Oh, Meg, tu n'as pas répondu ? s'exclama vivement Mrs. March.
— Si, je l'ai fait ! » et Meg se cacha à nouveau la figure, submergée par la honte.
« Nous voilà dans le pétrin ! Laissez-moi amener ce vaurien ici pour s'expliquer et être sermonné. Je ne connaîtrai pas de répit avant de lui avoir mis la main dessus, » et Jo partit une nouvelle fois en direction de la porte.
« Chut ! Laisse-moi m'occuper de ça, car la situation est pire que je ne le pensais. Margaret, raconte-moi toute l'histoire, » commanda Mrs. March, qui s'assit auprès de Meg tout en retenant Jo, de peur qu'elle ne s'éclipse.
« C'est Laurie qui m'a donné la première lettre. Il n'avait pas l'air de savoir de quoi il s'agissait, commença Meg sans lever la tête. Ça m'a inquiétée au début, et j'ai pensé te le dire ; puis je me suis rappelé combien tu appréciais Mr. Brooke, alors j'ai pensé que tu ne verrais pas de mal à ce que je garde mon petit secret pour quelques jours. Je suis si stupide que j'aimais à croire que personne ne savait ; et, pendant que je décidais de quoi dire, je me sentais comme les jeunes filles dans les romans. Pardonne-moi, Mère, je paie pour ma bêtise maintenant ; je ne pourrai plus jamais le regarder en face.
— Qu'est-ce que tu lui as dit ? demanda Mrs. March.
— J'ai seulement dit que j'étais encore trop jeune pour tout cela ; que je ne souhaitais pas avoir de secrets pour mes parents, et qu'il devait parler à Père. Que j'étais très reconnaissante de sa gentillesse, et que je serais son amie, mais rien de plus, pour un long moment. »
Mrs. March sourit, l'air satisfaite, et Jo battit des mains en s'exclamant, rieuse,
« Tu es presque l'égale de Caroline Percy, qui était un modèle de prudence ! Continue, Meg. Qu'est-ce qu'il a répondu ?
— Il écrit d'une manière totalement différente ; il dit qu'il n'a jamais envoyé de lettre d'amour, et qu'il est navré que ma canaille de sœur, Jo, ait pris de telles libertés avec nos noms. Il est très gentil et respectueux, mais pense à quel point c'est horrible pour moi ! »
Meg se laissa aller contre sa mère, l'image même du désespoir, et Jo fit les cent pas dans la pièce en traitant Laurie de tous les noms. Tout à coup elle s'arrêta, se saisit des deux notes, et, après les avoir examinées de près, dit fermement, « Je ne crois pas que Brooke a jamais vu aucune de ces lettres. Teddy a écrit les deux, et garde la tienne pour s'en vanter auprès de moi parce que je n'ai pas voulu lui dire mon secret.
— N'aie pas de secrets, Jo ; dis-le à Mère, et évite les ennuis, comme j'aurais dû le faire, l'avertit Meg.
— Oh, ma chérie ! C'est Mère qui m'a demandé de me taire.
— Ça ira, Jo. Je vais m'occuper de Meg pendant que tu vas chercher Laurie. J'irai au fond des choses, et mettrai fin pour de bon à de telles plaisanteries. »
Jo s'en fut, et Mrs. March annonça gentiment à Meg les vrais sentiments de Mr. Brooke. « Maintenant, ma chérie, quels sont tes sentiments ? Est-ce que tu l'aimes suffisamment pour attendre qu'il ait une maison pour vous, ou penses-tu rester libre pour le moment ?
— J'ai eu si peur et j'ai été si inquiète, je ne veux pas entendre parler d'amour avant longtemps - peut-être plus jamais, répondit Meg avec irritation. Si John ne sait effectivement rien de cette folie, ne lui dis rien, et fais en sorte que Jo et Laurie tiennent leurs langues. Je ne veux pas avoir été trompée, tourmentée, et être moquée en plus de ça - c'est une honte ! »
Voyant que le caractère ordinairement doux de Meg s'était enflammé, et que sa fierté avait été blessée par ce méchant tour, Mrs. March l'apaisa en lui promettant le silence, et une grande discrétion à l'avenir. À l'instant où le pas de Laurie se fit entendre dans le couloir, Meg fila dans l'étude, et Mrs. March reçut seule le coupable. Jo ne lui avait pas dit pourquoi elle le demandait, de peur qu'il ne vienne pas ; mais il sut dès qu'il vit le visage de Mrs. March, et resta debout à tourner son chapeau entre ses mains avec un air coupable qui le condamna aussitôt. Jo fut congédiée, mais choisit de faire les cent pas dans le couloir comme une sentinelle, craignant vaguement que le prisonnier puisse s'échapper. Le son des voix dans le parloir enfla et décrut pendant une demi-heure ; mais les filles ne surent jamais ce qu'il s'était passé durant l'entretien.
Quand leur mère les appela, Laurie se tenait auprès d'elle avec un visage si repentant que Jo lui pardonna immédiatement, mais elle ne crut pas sage de trahir ce fait. Meg reçut ses humbles excuses, et fut bien réconfortée par l'assurance que Brooke ne savait rien de la plaisanterie.
« Je ne le lui dirai jamais, jusqu'au jour de ma mort ; des chevaux sauvages ne pourraient pas me l'arracher ; aussi pardonne-moi, Meg, et je ferai n'importe quoi pour te montrer à quel point je suis tout à fait désolé, » ajouta-t-il, l'air très honteux de lui-même.
« Je vais essayer ; mais c'était vraiment indigne d'un gentleman. Je ne pensais pas que tu pouvais te montrer si sournois et si malicieux, Laurie, » répondit Meg, qui essayait de dissimuler sa confusion sous un air grave plein de reproche.
« C'était absolument abominable, et je mérite que tu ne me parles plus pendant un mois ; mais tu le feras quand même, n'est-ce pas ? » et Laurie joignit les mains dans un geste si implorant, et leva les yeux d'une façon pleine d'un tel repentir, en parlant de son ton le plus persuasif, qu'il était impossible de le regarder d'un mauvais œil, en dépit de son comportement scandaleux. Meg lui pardonna, et le visage sévère de Mrs. March se détendit en dépit de ses efforts pour rester grave quand elle l'entendit déclarer qu'il expierait ses péchés par toutes sortes de pénitences, et ramperait comme un ver devant la demoiselle offensée.
Jo, pendant ce temps, resta à l'écart, essayant d'endurcir son cœur contre lui et ne réussissant qu'à arborer une expression de parfaite désapprobation. Laurie la regarda une ou deux fois, mais, comme elle ne montrait aucun signe d'adoucissement, il fut blessé, et lui tourna le dos jusqu'à ce que les autres en aient fini avec lui. Alors il lui fit un profond salut, et partit sans un mot.
Sitôt qu'il fut sorti, elle souhaita avoir été plus clémente ; et, quand Meg et leur mère montèrent à l'étage, elle se sentit seule et se languit de Teddy. Après avoir résisté quelque temps, elle céda à son impulsion, et, armée d'un livre à rendre, s'en alla jusqu'à la grande maison.
« Est-ce que Mr. Laurence est ici ? demanda Jo à une femme de chambre qui descendait les escaliers.
— Oui, miss, mais je ne crois pas qu'il soit visible maintenant.
— Pourquoi, est-il malade ?
— Oh, non, miss ! Mais il s'est disputé avec Mr. Laurie, qui est en colère pour une certaine raison, ce qui contrarie le vieux monsieur, alors je n'irais pas le voir.
— Où est Laurie ?
— Enfermé dans sa chambre, et il ne veut pas répondre, bien que j'aie toqué. Je ne sais pas ce que va devenir le dîner, qui est prêt, parce qu'il n'y a personne pour le manger.
— Je vais aller voir quel est le problème. Je n'ai pas peur d'eux. »
Et Jo monta, et frappa vivement à la porte du petit bureau de Laurie.
« Arrêtez ça, ou j'ouvre la porte et je vous fais cesser ! » cria le jeune gentleman sur un ton menaçant.
Immédiatement, Jo cogna derechef ; la porte s'ouvrit à la volée, et elle se précipita à l'intérieur avant que Laurie puisse se remettre de sa surprise. Voyant qu'il était vraiment en colère, Jo, qui savait comment le prendre, afficha une expression contrite, et, se mettant à genoux avec art, dit, implorante, « S'il te plaît, pardonne-moi d'avoir été si dure. Je suis venue me raccommoder, et ne peux pas partir avant de l'avoir fait.
— Tout va bien ; lève-toi, ne fais pas l'idiote, Jo, » fut la cavalière réponse à sa prière.
« Merci, compte sur moi. Puis-je te demander ce qui ne va pas ? Tu n'as pas vraiment l'air de bonne humeur.
— On m'a secoué, et je ne l'accepterai pas ! gronda Laurie, indigné.
— Qui a fait ça ? demanda Jo.
— Grand-père. Si ça avait été quelqu'un d'autre, j'aurais - » et le jeune homme blessé finit sa phrase d'un geste vif du bras droit.
« Ce n'est rien. Je te secoue souvent, et ça ne te dérange pas, dit Jo, apaisante.
— Bah ! Tu es une fille, et c'est amusant ; mais je ne permets à aucun homme de me secouer.
— Je ne pense pas que quiconque oserait s'y essayer, quand tu aurais l'air aussi orageux que maintenant. Pourquoi as-tu été traité ainsi ?
— Juste parce que je ne voulais pas dire ce que ta mère me voulait. J'ai promis de ne rien dire, et je n'allais pas revenir sur ma parole, évidemment.
— Ne pouvais-tu pas satisfaire ton grand-père d'une autre façon ?
— Non. Il voulait la vérité, toute la vérité, et rien que la vérité. Je lui aurais raconté ma part dans cette affaire, si je pouvais le faire sans parler de Meg. Comme je ne le pouvais pas, j'ai tenu ma langue, et j'ai supporté les réprimandes jusqu'à ce que le vieil homme m'attrape par le col. Alors je me suis mis en colère et j'ai filé, de peur que je ne m'oublie.
— Ce n'était pas gentil, mais il est désolé, je le sais ; alors descend et réconcilie-toi avec lui. Je t'aiderai.
— J'aime mieux être pendu ! Je ne vais pas me laisser sermonner et rouer de coups par tout le monde, juste pour m'être amusé un peu. J’étais désolé pour Meg, et j'ai demandé pardon comme un homme ; mais je ne vais pas le refaire, quand je n'étais pas en tort.
— Il ne le savait pas.
— Il devrait me faire confiance, et ne pas agir comme si j'étais un bébé. C'est inutile, Jo ; il doit apprendre que je suis capable de m'occuper de moi, et que je n'ai pas besoin de me tenir aux basques de quelqu'un.
— Comme vous êtes soupe au lait, tous les deux ! soupira Jo. Comment comptes-tu régler cette histoire ?
— Eh bien, il devra me demander pardon, et me croire quand je lui dis que je ne peux pas lui raconter la raison de cette agitation.
— Mon pauvre ami ! Il n'en fera rien.
— Je ne descendrai pas avant qu'il ne l'ait fait.
— Allons, Teddy, sois raisonnable ; laisse courir, et j'expliquerai ce que je peux. Tu ne peux pas rester ici, alors quel intérêt à être mélodramatique ?
— Je ne compte pas rester ici longtemps, de toute façon. Je vais m'éclipser et partir en voyage quelque part, et quand je manquerai à Grand-père il se ravisera bien assez vite.
— Je suppose que oui ; mais tu ne devrais pas partir et lui causer du souci.
— Ne me fais pas la morale. J'irai voir Brooke à Washington ; on s'amuse là-bas, et je me distrairai après tous ces ennuis.
— Quel plaisir ce serait ! J'aimerais pouvoir m'enfuir, moi aussi ! » dit Jo, oubliant son rôle de Mentor dans une vision vivace de la vie militaire à la capitale.
« Viens, alors ! Pourquoi pas ? Tu viens et tu fais la surprise à ton père, et je secoue un peu ce bon vieux Brooke. Ce serait une blague formidable ; faisons-le, Jo ! On laissera une lettre disant que nous allons bien, et on partira. J'ai suffisamment d'argent ; ça te fera du bien, et il n'y aura pas de mal, puisque tu iras voir ton père. »
Pendant un moment Jo eut l'air de vouloir accepter ; car, aussi fou qu'était ce plan, il lui convenait très bien. Elle était lasse de jouer les infirmières, et du confinement, elle avait envie de changement, et la pensée de son père ajoutait à la tentation en se mêlant au charme de la nouveauté des camps et des hôpitaux, de la liberté et de l'amusement. Ses yeux pétillaient comme elle les tournait songeusement vers la fenêtre, mais ils tombèrent sur la vieille maison d'en face, et elle secoua la tête avec une triste détermination.
« Si j'étais un garçon, nous nous enfuirions ensemble, et nous amuserions follement, mais comme je suis une pauvre fille, je dois être digne, et rester à la maison. Ne me tente pas, Teddy, ce plan est insensé.
— C'est justement ce qui est amusant, » commença Laurie, avec entêtement. Il mourait d'envie de se libérer de ses obligations, d'une manière ou d'une autre.
« Tais-toi ! s'exclama Jo en se bouchant les oreilles. Je suis condamnée à être convenable, et je ferais aussi bien de m'y résigner. Je suis venue te faire la morale, pas t'entendre parler de choses qui me donnent envie de bondir.
— Je savais que Meg voudrait me décourager, mais je te pensais plus volontaire, commença Laurie, manipulateur.
— Vilain garçon, tais-toi. Assieds-toi et réfléchis à tes péchés, ne va pas en ajouter aux miens. Si j'obtiens de ton grand-père qu'il s'excuse de t'avoir secoué, est-ce que tu abandonneras l'idée de fuir ?
— Oui, mais tu n'y arriveras pas, » répondit Laurie, qui souhaitait se « raccommoder, » mais dont la dignité outragée devait d'abord être apaisée.
« Si j'y arrive avec le jeune, je peux y arriver avec le vieux, » marmonna Jo en quittant la pièce, laissant Laurie penché sur une carte des chemins de fer, la tête entre les mains.
« Entrez ! » La voix rude de Mr. Laurence, comme Jo frappait à sa porte, semblait plus rude que jamais.
« Ce n'est que moi, sir, je suis venue rapporter un livre, » dit-elle platement en entrant.
« Vous en voulez d'autres ? » demanda le vieux monsieur, l'air sombre et fâché, mais tentant de ne pas le montrer.
« Oui, s'il vous plaît, j'aime tellement ce vieux Sam, je pense que je vais essayer le second volume, » répondit Jo, espérant le mettre dans de bonnes dispositions en acceptant une seconde dose du « Johnson de Boswell, » comme il le lui avait recommandé.
Les sourcils broussailleux se redressèrent un peu, tandis qu'il faisait rouler l'escabeau en direction de l'étagère où se trouvait la littérature Johnsonnienne. Jo bondit dessus, et, assise sur la marche la plus haute, feignit de chercher son livre, alors qu'elle cherchait en fait à introduire le dangereux sujet de sa visite. Mr. Laurence semblait soupçonner qu'elle tramait quelque chose ; car, après quelques vifs allers-retours dans la pièce, il lui fit face et prit la parole, si brusquement que Rasselas tomba face contre terre.
« Qu'est-ce que ce garçon a fait ? N'essayez pas de le protéger ! Je sais qu'il s'est attiré des ennuis, à la façon dont il agissait quand il est rentré à la maison. Je n'arrive pas à lui tirer un mot ; et quand j'ai menacé de le secouer pour obtenir la vérité, il a filé à l'étage, et s'est enfermé dans sa chambre.
— Il a bien fait une bêtise, mais nous lui avons pardonné, et nous avons toutes promis de n'en dire mot à personne, commença Jo à contrecœur.
— Ça ne suffit pas ; il ne peut pas s'abriter derrière une promesse faite par des filles aux cœurs tendres. S'il a fait quelque chose de mal, il doit se confesser, demander pardon, et être puni. Dites-moi tout, Jo ! Il n'est pas question que je reste dans l'ignorance. »
Mr. Laurence avait l'air si effrayant, et parlait si vivement, que Jo aurait volontiers pris la fuite, si elle l'avait pu, mais elle était perchée en haut de l'escabeau et il se tenait à son pied, tel un lion sur son passage, aussi devait-elle rester et l'affronter.
« Eh bien, sir, je ne peux rien dire, car Mère l'a interdit. Laurie s'est confessé, a demandé pardon, et a été bien assez puni. Nous ne gardons pas le silence pour le protéger, lui, mais pour protéger quelqu'un d'autre, et cela causera plus de problèmes si vous intervenez. N'en faites rien, s'il vous plaît ; c'était en partie ma faute, mais c'est arrangé maintenant, alors oublions tout ça et parlons du Promeneur, ou de quelque chose de plaisant.
— La peste soit du Promeneur ! Descendez et donnez-moi votre parole que cette tête brûlée n'a rien fait d'ingrat ou d'impertinent. Car si tel est le cas, après toutes vos gentillesses envers lui, je lui administrerai moi-même une bonne correction. »
La menace semblait terrible, mais elle n'inquiéta pas Jo, car elle savait que le vieil homme irascible ne lèverait jamais la main sur son petit-fils, quoi qu'il puisse en dire. Elle descendit docilement, et adoucit l'histoire autant qu'elle le pouvait sans trahir Meg ou omettre la vérité.
« Hum ! Ha ! Bien, si le garçon a tenu sa langue parce qu'il l'a promis, et non pas par entêtement, je lui pardonne. C'est une tête de mule, difficile à manier, » dit Mr. Laurence en se passant la main dans les cheveux jusqu'à avoir l'air d'être sorti au milieu d'une tempête, et cessant de froncer les sourcils, avec un air de soulagement.
« Tout comme moi ; mais un mot aimable me fera obéir quand tous les chevaux du roi et tous ses hommes ne le feraient pas, » dit Jo, essayant de dire un mot en faveur de son ami, qui semblait ne s’être tiré d’un mauvais pas que pour tomber dans un autre.
« Vous pensez que je ne suis pas gentil avec lui, hein ? fut la vive réponse.
— Oh, Seigneur, non, sir ; vous êtes plutôt trop gentil parfois, et un peu trop brusque quand il éprouve votre patience. Ne le pensez-vous pas ? »
Jo était déterminée à dire ce qu'elle avait sur le cœur, et essayait d'avoir l'air calme, même si elle tremblait un peu après son discours audacieux. À son grand soulagement et à sa surprise, le vieux gentleman se contenta de jeter ses lunettes sur la table, et de s'exclamer franchement, « Vous avez raison, jeune fille, c'est bien vrai ! J'aime le garçon, mais il éprouve ma patience plus que je ne peux le supporter, et je ne sais pas comment cela va finir, si nous continuons ainsi.
— Je vais vous le dire - il s'enfuira. » Jo regretta ses mots sitôt qu'elle les eut prononcés ; elle avait voulu l'avertir que Laurie ne supporterait pas plus de contraintes, dans l'espoir qu'il se montrerait plus patient avec le jeune homme.
Le visage rougeaud de Mr. Laurence changea soudain d'expression, et il s'assit en jetant un regard troublé au portrait d'un bel homme accroché au-dessus de la table. C'était le père de Laurie, qui s'était effectivement enfui dans sa jeunesse, et s'était marié contre l'impérieuse volonté du vieil homme. Jo supposa qu'il se rappelait et regrettait le passé, et elle souhaita avoir tenu sa langue.
« Il ne le fera pas, à moins qu'il ne soit vraiment contrarié, et il ne menace de le faire que parfois, quand il en a assez d'étudier. Je pense souvent que j'aimerais venir aussi, surtout depuis qu'on m'a coupé les cheveux ; aussi si nous venons à manquer, faites rechercher deux garçons à bord des bateaux en partance pour les Indes. »
Elle riait tout en parlant, et Mr. Laurence eut l'air soulagé, prenant évidemment le tout comme une plaisanterie.
« Effrontée, comment osez-vous me parler de cette façon ? Où sont passés votre respect et votre bonne éducation ? Bénis soient les enfants, garçons et filles ! Quels tourments ils amènent, et pourtant nous ne sommes rien sans eux, » dit-il en lui pinçant aimablement les joues.
« Allez chercher ce garçon et ramenez-le pour son dîner, dites-lui que tout va bien, et conseillez-lui de ne plus prendre ces airs tragiques avec son grand-père ; je ne l'accepterai pas.
— Il ne viendra pas, sir, il est très mécontent parce que vous ne l'avez pas cru quand il a dit qu'il ne pouvait pas vous raconter toute l'histoire. Je pense que l'avoir secoué l'a vraiment blessé. »
Jo essayait de prendre un air pitoyable, mais devait avoir échoué, car Mr. Laurence commença à rire, et elle sut qu'elle avait gagné la partie.
« J'en suis désolé, et je devrais le remercier de ne pas m'avoir secoué, moi, je suppose. À quoi diable s'attend ce garçon ? » et le vieux monsieur avait l'air légèrement honteux de sa propre irritabilité.
« Si j'étais vous, je lui écrirais une lettre d'excuses, sir. Il dit qu'il ne descendra pas tant qu'il n'en aura pas reçu ; et il parle de Washington, et raconte des absurdités. Des excuses formelles lui feront voir combien il est ridicule, et le rendront plus affable. Essayez, il aime s'amuser, et cette façon est bien meilleure qu'un discours. Je lui porterai votre message, et je lui montrerai son devoir. »
Mr. Laurence lui jeta un regard pénétrant, et mit ses lunettes, en disant lentement, « Vous êtes une petite rusée ! Mais ça ne me dérange pas de faire vos volontés ou celles de Beth. Bien, donnez-moi un bout de papier, et terminons-en avec ces bêtises. »
La note fut écrite dans les termes qu'emploierait un gentleman envers un autre qu'il aurait gravement insulté. Jo déposa un baiser sur le sommet chauve de la tête de Mr. Laurence, et courut glisser la lettre sous la porte de Laurie, en l'incitant, à travers le trou de serrure, à se montrer soumis, convenable, et quelques autres aimables impossibilités. La porte étant de nouveau verrouillée, elle laissa la lettre faire son œuvre, et s'en allait en silence, quand le jeune homme descendit l'escalier en glissant sur la rampe et l'attendit en bas, en disant avec son expression la plus vertueuse, « Quel bon camarade tu es, Jo ! Il ne t'a pas explosé à la figure ? ajouta-t-il.
— Non, il a été plutôt amical, dans l'ensemble.
— Ah ! Je me suis bien fait embobiner ! Même si tu m'as bien laissé tomber tout à l'heure, et que j'étais prêt à aller au diable, commença-t-il d'un ton d'excuse.
— Ne parle pas de cette façon, tourne la page et recommence, Teddy, fiston.
— Je n'arrête pas de tourner de nouvelles pages, et de les abîmer, comme j'abîmais mes cahiers ; et je recommence tant de fois qu'il n'y aura jamais de fin, dit-il avec tristesse.
— Va manger ton dîner, tu te sentiras mieux après. Les hommes grognent toujours quand ils ont faim, » et sur ces mots, Jo fila par la porte de devant.
« C'est une calamine, répondit Laurie en citant Amy, comme il allait s'excuser humblement auprès de son grand-père, qui fit preuve de la modération d'un saint, et de manières extr��mement respectueuses, pour le reste de la journée.
Tout le monde crut l'affaire réglée, et le petit nuage dispersé, mais le mal était fait, car, bien que les autres aient oublié, Meg se souvenait. Elle ne faisait jamais allusion à une certaine personne, mais elle pensait beaucoup à lui, rêvait plus que jamais, et une fois, Jo, en cherchant des timbres dans le bureau de sa sœur, tomba sur un bout de papier où étaient griffonnés les mots « Mrs. John Brooke » ; ce à quoi elle poussa un grognement tragique, avant de jeter le papier dans le feu, avec l'impression que la blague de Laurie avait précipité le jour maudit.
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Douze enfants et leur entraîneur de foot pris au piège depuis neuf jours ont été retrouvés sains et saufs.
L'échange résonne comme une rencontre du troisième type, sous les parois caverneuses suintant d'humidité, courant sous la jungle thaïlandaise. «Quel jour sommes-nous?» «Lundi». «D'où venez-vous?» «D'Angleterre, Royaume-Uni». Après 222 heures d'attente dans l'obscurité, au fond de quatre kilomètres de boyaux sombres, treize garçons thaïlandais, frêles et affamés, ont vu la lumière aveuglante des projecteurs surgir des eaux boueuses qui menaçaient de les engloutir. Avec un flegme bouddhique, les joueurs de football égarés en compagnie de leur jeune entraîneur ont remercié poliment leur plongeur sauveteur britannique. «Dis-leur que nous avons faim», explique en thaï l'un des enfants à son camarade jouant les interprètes.
Soulagement sans mesure au «pays du sourire», tenu en haleine depuis dix jours par le drame de la grotte de Tham Luang, proche de la frontière birmane, et qui perdait espoir de ne jamais retrouver vivant ses footballeurs happés par une mousson précoce. La vidéo filmée par les deux plongeurs britanniques tourne en boucle sur Facebook, dans ce pays d'Asie du Sud-Est accro aux réseaux sociaux. Le hashtag «Les 13 ont survécu» devient un cri de ralliement dans le pays de 68 millions d'habitants dirigé par une junte.
Les autorités mises en cause
Les membres des familles rassemblés à l'entrée de la grotte, au pied d'une montagne de la province septentrionale de Chang Rai, tombent dans les bras les uns les autres. Même le nouveau roi, Rama X, s'était joint aux prières de tout un peuple hypnotisé par la tragédie retransmise en direct par les médias. Une chanson en l'honneur des enfants perdus circule sur les ondes, fredonnée comme un hymne.
L'espoir s'amenuisait pourtant d'heure en heure, en dépit du millier de sauveteurs mobilisés, dont les Navy Seal de la Marine thaïe, et des experts venus des États-Unis, ou de Suède, comme des prières ruminées à travers les milliers de wats du royaume. Déjà dans la presse, les critiques fusaient contre les autorités, en particulier le gouverneur de la province de Chiang Rai, Narongsak Osotthanakon qui tentait de coordonner les efforts des recherches, depuis un QG de fortune planté dans la jungle. Le Bangkok Post dénonçait la «désorganisation» des secours dans un éditorial accusateur.
Les autorités exploraient toutes les options pour retrouver les écoliers âgés de 11 à 16 ans, disparus dans cette grotte avec leur entraîneur âgé de 25 ans le samedi 23 juin. Leurs vélos et des traces de pas dans la boue furent les seuls indices retrouvés à l'entrée de la caverne où ils furent pris par l'arrivée de la mousson, en plein entraînement.
La célèbre grotte est interdite durant la saison des pluies qui démarre en «juillet», à en croire un panneau à l'entrée. Pour échapper aux eaux montantes, le petit groupe, seulement vêtu de maillots de football rouge et bleu s'enfonce dans les galeries qui se transforment en rivière souterraine. Le piège se referme.
Sans nourriture, les enfants ont survécu si longtemps en se blottissant les uns contre les autres
Les bonzes d'obédience Theravada prient, le petit peuple s'accroche à ses amulettes, les astrologues lancent les prédictions les plus farfelues. Pendant plusieurs jours, les pluies diluviennes interdisent aux plongeurs de remonter les galeries inondées en quête des enfants. L'armée ratisse alors les croupes de la montagne à la recherche de puits qui permettrait de rejoindre les entrailles de la grotte. En vain. Pendant ce temps, des équipes japonaises orchestrent des pompes à eau jour et nuit pour lutter contre la marée qui menace d'engloutir les enfants dont la plupart ne savent pas nager.
Enfin, une accalmie des précipitations offre une dernière chance aux plongeurs spéléologues volontaires du British Cave Rescue Council atterris quelques jours plus tôt à Bangkok. John Volanthen et Richard Stanton sont des références mondiales dans ce domaine périlleux mêlant plongée et spéléologie. Avec leur camarade Robert Harper, ils s'élancent, armés de leur bouteille d'oxygène et de leurs projecteurs blafards dans le labyrinthe traversé de violents courants d'eaux turbides. Après plusieurs heures de lutte, ils atteignent finalement «Pattaya beach», une plateforme émergée où les enfants auraient pu se réfugier. La caverne est noire de silence. Dans tout le pays, l'espoir retombe. Les parents ne cachent plus leur désespoir.
Mais les Britanniques ne renoncent pas et poursuivent lundi leur progression au cœur de la montagne. Quelques centaines de mètres plus loin, ils émergent sur un plateau rocailleux. Des silhouettes frêles surgissent sous leurs projecteurs «Combien êtes-vous?» demande aussitôt Volanthen émergeant des eaux. «13», répond une voix dans le noir. «Formidable!» s'exclame le Britannique. Sans nourriture, les enfants ont donc survécu si longtemps en se blottissant les uns contre les autres. «Ils sont mentalement stables, ce qui est bien. L'entraîneur a eu la présence d'esprit de les garder serrés les uns contre les autres», ce qui a eu un effet rassurant, analyse pour l'AFP le plongeur belge Ben Reymenants, qui participe aux opérations de sauvetage.
Le casse-tête de l'évacuation
Mais les enfants ne sont pas tirés d'affaire. Leur évacuation est un nouveau casse-tête, en forme de dilemme pour les autorités. Faut-il prendre le risque de faire descendre les boyaux inondés à des enfants affaiblis et n'ayant jamais fait de plongée sous-marine? Le trajet pourrait prendre jusqu'à six heures pour un plongeur chevronné, jugent certains sauveteurs. Il faudrait d'abord redonner des forces aux adolescents et leur apprendre la plongée. Les plus prudents plaident pour la patience, en attendant la fin de la mousson et la baisse des eaux pour sortir à pied sec du piège minéral. Un scénario qui pourrait garder les enfants prisonniers pendant des mois, à la merci de nouvelles pluies.
En attendant de trancher, les autorités tentent d'acheminer de la nourriture, et des médecins pour prévenir toute maladie, ainsi que des lignes téléphoniques pour les relier à leur famille. «À demain», a lancé timidement un enfant en voyant le plongeur britannique disparaître dans les eaux. La Thaïlande a retrouvé l'espoir, mais n'est pas près de reprendre haleine.
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