#Le Temple noir
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Je reviens à mon projet de présenter la plupart de mes 54110 photos (nouveau compte )
2014. Marseille la nuit
- Les Réformés et la Lune
- le Cours Belsunce
- les 2 suivantes : Le monument des Mobiles
- Rue Lulli, le kiosque “L’Opéra Noir”
- le nouveau Centre Bourse
- le temple protestant, rue Grignan
#souvenirs#marseille#cours belsunce#nuit#les réformés#lune#monument des mobiles#rue lulli#kiosque#opéra noir#centre bourse#architecture#temple protestant#temple#protestantisme#rue grignan
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do you have any recommendations for favorite french-language poetry? esp written by women?
Yes, sure! We might not have the same tastes (I like nature poetry mostly, and good old lavish alexandrine verse—I find the predictability of it very soothing) but here are excerpts of poems by 13 French-language poétesses :)
(I wanted to add a few men at the end but I spent too much time on the women, and the French male poets I enjoy are very well-known ones anyway, e.g. Hugo, Mallarmé, Prévert, Aragon... also André Breton's surrealist poetry)
• Sabine Amable Voïart, known as Amable Tastu (1798-1885)
D’où vient que l’âme humaine est ainsi disposée, Que jamais ses regards troublés et mécontens N’ont pu s’accoutumer à la marche du temps? Sur l’éternel chemin, chaque borne posée Nous attriste. D’où vient? je ne sais; mais toujours Le vertige nous prend à voir couler nos jours:
Si vous reparcourez l’enclos où votre enfance Avez-vous souvenir, à l’âge où tout enchante, D’une voix qui vous plut, voix timide et touchante, […] Que, plus tard, cette voix résonne à votre oreille, De vos rêves déçus vous raillez la merveille, Vous prenant en pitié d’avoir si mal jugé… Elle est la même encor; mais vous avez changé!
• Louise-Victorine Ackermann (1813-1890)
(A la comète de 1861) […] Ah ! quand tu reviendras, peut-être de la terre L'homme aura disparu. Du fond de ce séjour Si son œil ne doit pas contempler ton retour, Si ce globe épuisé s'est éteint solitaire, Dans l'espace infini poursuivant ton chemin, Du moins jette au passage, astre errant et rapide, Un regard de pitié sur le théâtre vide De tant de maux soufferts et du labeur humain.
• Marie Dauguet (1860-1942)
Mon coeur est né sauvage et seul comme un merle, Que berça la chanson du vent, subtil orchestre, Ivre des noirs myrtils dont la forêt s'emperle, Grisé d'odeur de source et d'haleine sylvestre. […]
Et d'abord très souvent j'étouffe dans moi-même, Tout m'y semble étriqué, trop étroit et mesquin, Et je fuis l'infini pour l'infini que j'aime, Parmi le ciel, les eaux, les circuits des chemins.
• Alice de Chambrier (1861-1882) (she is Swiss)
J’ai vu comme l’on voit quelquefois dans un rêve, Une immense Cité près d’une immense grève, Avec des dômes d’or et des palais géants, Des temples incrustés de mille diamants […]
Plus tard j’ai repassé devant cette cité, Et voulant la revoir, je m’y suis arrêtée; Mais à peine mes pas ont foulé sa poussière Que devant mes regards elle s’est tout entière Écroulée—et n’est plus qu’une ruine immense Dont le cri des Vautours trouble seul le silence.
• Lucie Delarue-Mardrus (1868-1949)
1. Humanité sans force, endurante moitié Du monde, ô camarade éternelle, ô moi-même ! Femme, femme, qui donc te dira que je t’aime D’un cœur si gros d’amour et si lourd de pitié ?
2. J’aime, en quelque lieu que ce soit, L’heure où l’existence, pour moi, Redevient nocturne et muette.
L’heure sans lois et sans humains, Sans hiers et sans lendemains, Où je ne suis plus que poète.
La seule heure d’esprit total, Celle où, jusqu’oublier mon mal Je sens se fermer toute plaie,
Car je ne fus moi-même, vraie, Car je ne fus ce que suis, — Passionnément — que les nuits.
• Anna de Noailles (1876-1933)
Nature au cœur profond sur qui les cieux reposent, Nul n’aura comme moi si chaudement aimé La lumière des jours et la douceur des choses, L’eau luisante et la terre où la vie a germé.
La forêt, les étangs et les plaines fécondes Ont plus touché mes yeux que les regards humains, Je me suis appuyée à la beauté du monde Et j’ai tenu l’odeur des saisons dans mes mains.
• Renée Vivien (1877-1911) (English, mainly wrote in French)
Dans l’azur de l’avril et dans l’air de l’automne, Les arbres ont un charme inquiet et mouvant. Le peuplier se ploie et se tord sous le vent, Pareil aux corps de femme où le désir frissonne.
[…] Vêtu de clair de lune et de reflets d’argent, Le bouleau virginal à l’ivoire changeant Projette avec pudeur ses blancheurs incertaines. Les tilleuls ont l’odeur des âpres cheveux bruns, Et des acacias aux verdures lointaines Tombe divinement la neige des parfums.
• Valentine Penrose (1898-1978)
Notre Père qui êtes aux cieux des doux matins bercés aux fleurs des laitues bleues, […] que votre nom soit sanctifié ! O Brume d’or dans les vergers, que votre volonté soit faite ! Sur la Terre comme au Ciel ; sur la terre élançant ses arbres au soleil, sur les labours luisants chevauchés de noyers, sur le sol des jardins de chaleur tout vrillés […]. Donnez-nous aujourd’hui notre Pain quotidien. Dans la fraîche cuisine où bourdonne une guêpe, où les fourmis montent leur noir petit chemin […] Et pardonnez-nous nos offenses… […]
• Louise de Vilmorin (1902-1969)
Pois de senteur en ma demeure Et sur mon cœur poids de cent heures
Je t’enlacerai, tu t’en lasseras
Étonnamment monotone et lasse, Est ton âme en mon automne, hélas !
• Andrée Chedid (1920-2011)
Échappant à l'enclume du temps L'Univers sème ses formes Véhicule ses songes S'invente des tumultes
[…] Enserrée dans son globe Empoignant son noyau La Terre emporte l'histoire Vers son immense dérive.
• Anne Perrier (1922-2017) (also Swiss)
1. Ô rompre les amarres Partir partir Je ne suis pas de ceux qui restent La maison le jardin tant aimés Ne sont jamais derrière mais devant Dans la splendide brume Inconnue
2. Lorsque la mort viendra Je voudrais que ce soit comme aujourd'hui Un grand soir droit laiteux et immobile Et surtout je voudrais Que tout se tienne bien tranquille Pour que j'entende Une dernière fois respirer cette terre Pendant que doucement s'écarteront de moi Les mains aimées Qui m'attachent au monde
• Marie-Claire Bancquart (1932-2019)
1. Un tremble c'est le nom du peuplier blanc : luisance furtive.
Éclair des feuilles leur vie scintille
instant après instant elles chuchotent que nous avons aussi des moments miroitants minuscules, étincelantes traces de nous sur le monde. 2. Je suis l’encolure d’un pays vêtu de toile et d’eau, longtemps ténébreux, maintenant étalé sur la nuit, croisé une fois pour toutes par le crépuscule, et qui entend les soleils célébrer leur courbe.
Je suis son oreille, et, dans son oreille, ce qui, bruissant, permet le bruit.
[…] Mais suis-je enclave, ou bien ce pays serait le creux nécessaire au violon, l’autour-de-moi facilitant mémoire?
• Hélène Dorion (1958 - ) (she's from Québec)
Autour de moi les notes lumineuses d'une feuille venue jusqu'à la branche pour remuer avec le souffle danse et boit l'eau qui la sauve au matin quand recommence son chemin vers le soir
et je marche aussi d'un pas qui repose dans l'infini j'écoute le monde qui bruit à travers les arbres seuls comme des êtres occupés à devenir leur forme singulière
#tumblr's garbage new post editor keeps randomly un-italicising my italics :l#anyway i really like anna de noailles and renée vivien in particular#also marie-claire bancquart whom i discovered more recently!
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La Mode illustrée, no. 30, 29 juillet 1900, Paris. Coiffure nouvelle et peignoir de coiffure. Jupon élégant en taffetas noir. Table de toilette. Ville de Paris / Bibliothèque Forney
Coiffure nouvelle et peignoir de coiffure.
Cette coiffure, pour jeune dame, convient à une chevelure ondulée de longueur moyenne.
On partage les cheveux d'une oreille à l'autre, on relève la partie de derrière, on la noue au moyen d'un ruban. On ondule les cheveux de devant en larges vagues, on les rattache aux cheveux de derrière, puis on dispose les extrèmités de tous les cheveux ainsi réunis en une touffe de boucles; on frise les cheveux en petites boucles sur les tempes, puis on fixe derrière, sous la touffe de boucles, un peigne en écaille blonde figurant un serpent (voir la gravure représentant la coiffure vue par derrière).
Le peignoir de coiffure en nansouk est fait avec de larges manches et un col rabattu bordés de volants brodés fixés sous un entre-deux ajouré; le col est garni de jours quadrillés.
Les devants sont disposés en petits plis; le dos est fait avec trois plis creux ayant chacun 3 centimètres de largeur et piqués l'un sur l'autre. Le contour inférieur est bordé d'un volant et l'on complète le peignoir en passant, sous le col rabattu, un ruban de couleur que l'on noue devant.
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This hairstyle, for a young lady, is suitable for wavy hair of medium length.
We share the hair from one ear to the other, we raise the back part, we tie it with a ribbon. We wave the front hair in wide waves, we attach them to the back hair, then we arrange the ends of all the hair thus united in a tuft of curls; we curl the hair in small curls on the temples, then we fix behind, under the tuft of curls, a blond tortoiseshell comb representing a snake (see the engraving representing the hairstyle seen from behind).
The nansouk hairdressing robe is made with wide sleeves and a turn-down collar edged with embroidered flounces fixed under an openwork in-between; the collar is lined with squared days.
The fronts are arranged in small pleats; the back is made with three box pleats, each 3 centimeters wide and stitched one over the other. The lower contour is edged with a flounce and the bathrobe is completed by passing a colored ribbon under the turned-down collar that is tied in front.
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Table de toilette.
Cette table de style moderne, construite en bois blanc, peut être établie sans trop de frais par un menuisier; on peint la table en blanc laqué avec de la couleur émail et les arabesques en bleu. On peut également la décorer en pyrogravure ou la peindre en couleurs laquées de tons divers.
La table est garnie d'un morceau de drap bleu clair, recouvert d'une plaque de cristal assez forte fixée par des vis de métal. Le devant et les deux côtés de la table sont garnis de rideaux en tulle brodé exécutés d'après les gravures No. 1. et No. 2, posés sur de la satinette ou bien sur de la soie légère bleu clair.
On coupe pour ces rideaux trois morceaux de tulle d'environ 75 centimètres de hauteur et 1 mètre de longueur et deux morceaux de la même hauteur mais ayant seulement 80 centimètres de longueur pour les rideaux du haut. On garnit le tulle avec la broderie, on borde le contour inférieur avec des festons en découpant l'étoffe qui dépasse, on exécute un ourlet le long des côtés; on pose les rideaux de tulle et les rideaux bleus sur la même coulisse. On fixe, au bord supérieur des anneaux de métal à travers lesquels on passe des cordelières en soie bleue, terminées par des glands; on fixe ces cordelières, en les croisant, sur les pieds de la table à l'aide de clous en bronze. On drape les rideaux en les retenant par des cordelières semblables.
La garniture de toilette se compose d'une glace avec cadre ciselé en vieil argent, de brosses, peignes, boîte à poudre, glace à main en ivoire et de flacons de cristal.
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This modern style table, built in white wood, can be built by a carpenter without too much expense; the table is painted in white, lacquered with enamel color and the arabesques in blue. It can also be decorated with pyrography or painted in lacquered colors of various tones.
The table is lined with a piece of light blue cloth, covered with a rather strong crystal plate fixed by metal screws. The front and both sides of the table are lined with embroidered tulle curtains executed from engravings No. 1. and No. 2, placed on sateen or on light blue light silk.
We cut for these curtains three pieces of tulle about 75 centimeters high and 1 meter long and two pieces of the same height but only 80 centimeters long for the top curtains. We trim the tulle with embroidery, we border the lower contour with scallops by cutting out the protruding fabric, we run a hem along the sides; the tulle curtains and the blue curtains are placed on the same slide. Metal rings are attached to the upper edge through which blue silk cords are passed, ending in tassels; these cords are fixed, by crossing them, on the legs of the table with the help of bronze nails. The curtains are draped by holding them with similar cords.
The toilette set consists of a mirror with a chiseled frame in old silver, brushes, combs, powder box, hand mirror in ivory and crystal bottles.
#La Mode illustrée#20th century#1900s#1900#on this day#July 29#periodical#fashion#fashion plate#description#Forney#dress#peignoir#coiffure#furniture
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Tégénaire
Je suis la noire tégénaire celle que vous ne voulez pas voir les femmes me craignent je pourrais me glisser entre leurs cuisses pour dévorer l'enfant à venir dans leur ventre car je suis le phallus des ombres
j'apparais sous le signe de la vierge à la faveur des orages lorsque crève l'été par trop de lumière quand la mort vient cueillir les anciens par surprise dans leurs lits lourds de songes poussiéreux où je me dissimule
gorgée de vos peurs et de vos insectes vous ne voulez pas me voir et pourtant je suis chez vous depuis la nuit des temps dans les temples dorés de vos rois sans décence dans vos tempêtes de chairs pétries du souffle intumescent pour compter vos jours au complet
les sueurs les exhalaisons des hommes et des femmes qui s'aiment j'en suis comptable devant le mystère car je suis le grouillement écœurant de la vie dans l'argile de vos étreintes quand vous exultez pour vos sexes solaires vous trouvez odieux mes mouvements silencieux
j'ai assisté aux amours les plus lascives aux fécondations de tous les enfants de la terre
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‘Le Cercle Noir’ \ by Les Horribles Travailleurs
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‘The Black Circle’
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to be released on casettetape on 14 august 2024 by r\a\w f\o\r\m\s
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“temple mental des transformations poétiques”
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Nicolas
On est la semaine précédant celle de mes vingt ans. Je suis à l’Abreuvoir (je répète, j’avais 19 ans) avec une de mes amies. On s’apprête à aller au sous-sol.
C’est aussi l’époque où je me commandais des Sex on the Beach au bar, et que j’avais toujours un petit sourire de la part des barmans. Heille, je voulais pas goûter l’alcool dans mes drinks. J’ai le droit. À l’époque, l’Abreuvoir était mon temple et j’étais une adepte depuis plusieurs années. Il y avait tout là-bas; le premier étage style bar sportif pour rencontrer des jocks, la terrasse chauffée pour aller fumer et parler à des p’tits bums et le sous-sol avec les fameuses poles dance pour possiblement frencher. Tout y était. Pourquoi aller ailleurs?
Mon amie et moi on danse au sous-sol. Le genre de place qui nous transporte directement dans un épisode de Fugueuse. La musique est bonne, c’est du Rihanna. Je sens quelqu’un me regarder au loin. Mon prochain french qui m’attend? Let’s go. Je le regarde en retour et je constate qu’il s’est approché. Wo, il me veut? Alright.
Oh, ça sera pas mon prochain kiss celui-là. C’est un ami d’enfance, je le connais depuis que je suis née. Je suis contente de le voir par exemple, ça faisait un bail. On jase un peu avant qu’il m’introduise à son ami, Nicolas. Nicolas est cute. Il a un regard perçant, les cheveux en bataille et est vêtu de noir. Il a l’air mystérieux. J’ai peut-être envie de percer le mystère.
Les gars sont dans le mood pour fêter. Mon amie et moi aussi. Un mariage heureux, rien de moins.
On décide de migrer vers la terrasse pour que les gars puissent fumer et qu’on s’entende un peu plus parler. Nicolas s’assoit tout de suite à côté de moi, nos cuisses se touchent volontairement. Ok, il ne perd pas de temps, me dis-je. On discute tous les quatre ensemble, on a du fun. On parle du dernier album de Drake, que j’ai dévoré. Nicolas et moi avons la même chanson préférée.
Tu me parles d’un bel adon.
Plus je regarde Nico, plus il me rappelle quelqu’un. J’ai l’impression que c’est un acteur, mais il vient de me dire qu’il travaille pour la compagnie de son père. Peut-être que j’ai bu trop de drinks sucrés portant un nom risible.
Mon amie et moi, on veut rentrer chez nous, on est un peu fatiguées. Mon amie est déçue de ne pas avoir frenché, je la comprends. On quitte les gars et je les invite par la bande à ma fête la semaine prochaine au Salon Officiel. Nicolas accepte tout de suite. D’accord, on se verra la semaine prochaine mon beau.
« Damn, y’est down le gars. As he should. » me dit mon amie.
Je donne un bec sur la joue à mon amie. J’aime ça quand on me donne des compliments.
On est le 24 avril 2015, c’est le jour officiel - comme le Salon - de mes 20 ans. Mes ami·es de l’université et moi on fait une tournée des bars sur St-Denis: on va au 3 Amigos manger, on va au St-Bock prendre des shots, on va caler des pichets au St-Sulpice et on fait un arrêt au Pub du Quartier Latin prendre je sais plus quoi. Ça commence à être flou.
On termine notre course à la boisson au Salon Officiel. Je suis complètement ivre. J’ai pris des shooters, j’ai mélangé les drinks, mais j’ai un bon fond de bouffe donc tout est bien géré. On n’a 20 ans juste une fois, hein?
On arrive au Salon Officiel et je ne vois que Nicolas au fond de la salle, pas loin du DJ booth où Ajust s’en donne à cœur joie. Je vais le rejoindre. Nicolas, pas Ajust, même si son set est excellent.
« T’es tout seul? », lui lance-je. Mon esprit logique n’était pas invité à ma fête.
« Ouais, j’étais dans le coin. Ton ami d’enfance va arriver plus tard. », me répond Nicolas.
On se met tout de suite à danser ensemble. Mes ami·es et moi et Nicolas sommes au centre du petit Salon Officiel et on est là pour mettre de l’ambiance. La musique est bonne, il fait chaud, tout est réuni pour que…
Nicolas m’embrasse. Un bec un peu timide, mais sincère. Il ne perd pas de temps. Mes pauvres ami·es vont devoir m’endurer en train de frencher pour un ti-bout. Je suis aussi timide que Nico à ce moment précis, mais l’alcool me donne le kick pour l’embrasser en retour. Y’a beaucoup de va-et-vient dans toute l’histoire.
On est collés, on se french à grands coups d’insouciance. On a clairement plus conscience que mes ami·es nous regardent se manger la face. Oh well. 20 ans, right?
Mon ami d’enfance nous rejoint finalement. Il doit être 2h du matin. La soirée a passé cruellement vite. Je lui donne le plus gros câlin du monde. T’sais, un bon câlin de fille saoule qui vient d’entrer dans la vingtaine. Ça saute dans les bras du monde, ça.
On danse tout le monde ensemble, mes ami·es de l’uni décident de rentrer au bercail. Iels ont été vaillant·es toute la soirée. Allez dormir, mes ami·es. Vous êtes exceptionnel·les.
Mon ami d’enfance, Nicolas et moi, on n’a pas le goût de se coucher. Nico me dit qu’on peut aller chez son père, vu qu’il n’habite pas loin. Je ne suis pas en état de rencontrer le daron, pense-je. Il nous confirme que son père est à Los Angeles pour le travail. Bon, parfait dans ce cas.
Que la fête continue.
On arrive chez le père de Nicolas et… Wow. Quessé ça cette belle maison-là qui n’a l’air de rien à l’extérieur? Les plafonds sont tellement hauts, mais c’est pas écho. Bien pensé, architecturalement parlant.
On continue à boire, d’autres amis de Nico sont venus nous rejoindre pour un after party qui bat visiblement son plein. C’est l’fun, la vingtaine. On continue à faire des shots, à boire des gin tonic plus gin que tonic. Je suis bien partie, mais étonnement encore présente mentalement. C’est ça l’important.
On se réchauffe des pizz’ congelées qu’on mange comme de vrais affamé·es. Je suis comblée. C’est comme ça que je voulais fêter ce soir.
Nicolas m’invite à rester dormir. Il doit être 4h du matin. Je ne me vois pas retourner chez ma mère à ce moment-là, je pense que je lui avais dit que je dormais chez une de mes amies de toute façon. Ton lit ce sera, mon Nico.
On monte et… pardon? Les escaliers flottants, les immenses chambres, les rideaux qui se baissent automatiquement… Mais où suis-je?
« Ton père il fait quoi? », demande-je à Nicolas, de la façon la plus indiscrète possible.
« Il travaille beaucoup disons », me répond Nico. J’oublie cette réponse incomplète et me jette sur le lit. Nicolas me déshabille, c’est cute. Il m’embrasse partout sur le corps. Sur le ventre. Les seins. Les joues. La bouche. Mmm.
« Nico… Je suis trop saoule. Je te vois flou. Hahahaha. », lui dis-je, en toute honnêteté, en simulant un fou rire afin d’étouffer le possible malaise.
« Y’a tellement pas de stress Gen. Moi aussi je suis complètement drunk. Hahahaha. » me revient-il, en respectant mes limites et les siennes.
Une belle fête, quoi.
On s’endort en cuillère dans son lit terriblement confortable.
Je me réveille le lendemain matin, ou le matin même, vers 10h. J’ai un mal de tête monstrueux. Je remarque un peu plus le paysage et je suis toujours aussi impressionnée. Nicolas a un énorme projecteur dans sa chambre. Ça doit valoir cher, me suis-je passée comme remarque.
Moi, je vaux pas grand chose en ce moment. Nico est encore endormi, j’en profite pour me rendre au rez-de-chaussé me claquer un bon verre d’eau.
La place est encore plus belle que la veille. Immenses œuvres d’art qui maquillent les murs, une cour intérieure digne d’une revue d’architecture. Je me sers un verre d’eau dans la somptueuse cuisine et je me retourne vers… des prix?
Voyons. C’est un Golden Globe, ça? Et ça, un Emmy? Quoi?
Attends.
Je m’approche d’une photo regroupant plusieurs personnes et je vois Matthew McConaughey. Puis…
Jean-Marc Vallée.
Attends minute. Attends. Attends. Attends.
Je suis chez… Jean-Marc Vallée.
Je ne vois que des photos de lui par la suite, avec Nicolas et son grand frère.
Je sais où j’ai vu Nicolas. Dans C.R.A.Z.Y. Le petit frère.
Tout devient clair. Mon mal de tête est quasiment parti tellement que mon cerveau est illuminé en ce moment.
Nicolas descend. Il me voit devant toutes les décorations d’or. Il comprend que je comprends.
« Ton père c’est fucking Jean-Marc Vallée? » lui lance-je, visiblement sous le choc.
« Le seul et l’unique! » me répond-t-il, avec un beau sourire. Il a l’air fier. Il a raison de l’être.
Je suis terriblement hangover, mais fière aussi d’être chez un homme que j’admire.
Je ne pouvais pas mieux commencer ma vingtaine. *** Aujourd'hui, c'est émotif pour moi de partager cette nouvelle-là. Je n'ai pas revu Nicolas après ça, mais je suis chanceuse d'avoir eu connaissance de la fierté et de l'amour qu'un fils porte envers son père aussi prolifique. La mort de Jean-Marc Vallée est une tragédie, tant pour sa famille que pour le cinéma et la télévision. Je chéris réellement cette histoire, plus particulièrement depuis son décès. J'aurai toujours une pensée pour ses fils.
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Rachid Koraïchi 7 Variations autour de l'indigo
René Guitton, Danièle Giraudy
Photographies Jean Bernard, Rachid Koraïchi, Jean Pierre Linuésa
Éditions Alors Du Temple/Musées de Marseille, 2003, 48 pages, 21x27,5cm, ISBN 978291793248
euro 40,00
email if you want to buy : [email protected]
Exposition du 28 janvier au mars 2003 Galeries de la Vieille Charité, Musées de Marseille
Associant les techniques ancestrales des tampons de bois en usage à Alep (Syrie) et la couleur traditionnelle des indigotiers marseillais, R. Koraïchi a créé de nouvelles étoffes : aujourd'hui exposées sous forme de bannières ou de carrés, elles se déclinent autour du chiffre 7 et de sa mystique. L'artiste méditait. Il était venu chercher l'inspiration dans cette cité vieille de plusieurs millénaires. Alep au nord de la Syrie. Comme les couleurs voyagent, il voulait retrouver des traces de bleu sur cette route de l'Inde d'où venait l'indigo. Car en Alep, au fil des siècles, cette teinture avait été l'objet de nombreuses études dont certains secrets furent peu à peu révélés: indigo mêlé d'écorce de grenade avec addition d'eau de dattes ou de suc de raisin noir broyé ou de figues piétinées. Ces macérations étranges conféraient à l'indigo d'Alep une haute réputation dans toute la Méditerranée, Rachid Koraïchi souhaitait aussi acquérir de la soie, chiner de ces tampons anciens que les imprimeurs de tissu utilisaient encore au début du XXe siècle. Il les mêlerait aux siens qu'il allait créer ici, inspiré, comme nulle part ailleurs, par les étoffes imprimées. L'ambassade de France, à Damas, et les responsables des services culturels, sensibles au projet à ce point prometteur lui accordèrent une aide chaleureuse et il fut hébergé en une demeure, vestige du Mandat français, toute proche de la citadelle. L'artiste allait y travailler en paix et remonter la mémoire de l'indigo et des routes de la soie.
23/09/23
#Rachid Koraïchi#indigo#art exhibition catalogue#Marseille 2003#tampons de bois#routes de la soie#textiles books#fashionbooksmilano
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"Puis, discrètement et de loin, on a vu débarquer le boucher. Et plus discrètement de plus loin encore le nihiliste ; et de plus loin encore, au point d'en être invisible, est arrivé le Mongol, le destructeur des empires et des religions qui ne laisse derrière lui que des montagnes de crânes. Il y avait le temple. Est arrivé le marteau qui a détruit le temple."
Vassili Rozanov, Le Feu noir (1914)
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Awa (le mythe d’Eve revisité)
Elles entrèrent dans une salle immense au centre du temple. Un prêtre leur demanda de se positionner en cercle autour de lui. Puis, il se retira laissant au milieu un panier en osier, dont le couvercle était attaché à une corde. Il recula du cercle d’une dizaine de pas et, d’un tapement répété de ses mains, il mit fin au silence régnant.
La corde souleva le couvercle. Chacune des filles retint sa respiration. Elles attendirent les jambes raidies par la peur, la poitrine gonflée par une promesse divine. Elles avaient peur de leur sort, car tout pouvait basculer d’un moment à l’autre. Soudain, le panier remua légèrement. La tête d’un animal surgit…c’était un serpent !
Sa langue fourchue se promenait dans l’air. Il avait les caractéristiques du cobra. Le serpent venimeux sortit de sa boite et commença à zigzaguer cherchant à sortir du cercle. Les jeunes femmes demeurèrent immobiles, certaines joignirent leurs mains afin de prier le destin, d’autres fermèrent les yeux espérant qu’il s’approcherait ou pas. Elles avaient peur car il suffisait d’un cracha empoisonné de cet animal, pour mourir dans d’atroces convulsions. Le serpent tourna plusieurs fois autour du panier avant de se décider.
Il se dirigea vers une jeune femme à la peau blanche et aux cheveux noirs. Elle ne savait quoi faire. Elle ne devait pas courir, ni fuir et devait accepter son sort. Le cobra approcha de ses pieds nus. Elle sentit la peau écailleuse frôler ses chevilles. Sa langue siffla. Il leva la tête et attendit patiemment.
- Il t’a choisi et tu dois accepter, annonça le prêtre.
Dès lors, elle comprit qu’elle devait se baisser, tendre la main et laisser le serpent glisser, enrouler son bras pour se défier du regard. Elle avait peur mais ses yeux noirs ne montrèrent rien de cette peur viscérale. Bien au contraire, elle sourit lorsqu’il sortit sa langue pour humer son parfum. Alors, doucement le cobra remonta son épaule et s’installa autour de son cou telle une écharpe. A ce moment, les autres prêtresses s’agenouillèrent devant l’élue avant de quitter la salle puis de revenir pour la préparer à accueillir Ishtar.
Elle prit un bain de lait. Son corps ainsi que ses longs cheveux, furent recouverts d’huile parfumée. Elle passa la nuit à chanter et écouter des prières pour la déesse. Pendant ce temps, le prêtre s’amusait à regarder le cobra en train d’avaler une souris. Jeu étrange de la vie et de la mort. Pourtant, il était le seul à connaitre le secret du serpent : on avait méticuleusement retiré ses crochets venimeux.
Durant toute la nuit, elle inhala les vapeurs de produits hallucinogènes. Elle dansa trouvant ainsi la transe. Guidée par les prêtres, elle visita le monde des morts et celui des dieux. Elle rencontra enfin la déesse et accepta que cette dernière la pénètre. La transe transforma son esprit. Elle était devenue d’essence divine.
Le soleil était déjà bien haut dans le ciel lorsqu’elle sortit. Elle était nue, uniquement habillée du serpent qui enroulait son cou. Elle marchait empruntant les rues les plus grandes. Tout le monde détournait le regard ou tournait le dos à son passage. Personne ne voulait subir la loi du serpent qui gesticulait lentement sur les épaules de la belle. Cette dernière marchait fièrement, la tête haute, la poitrine bombée, le pubis rasé. Son parfum embaumait la rue. Toutefois, le peuple comprit l’événement. Alors, les gens attendaient qu’elle s’éloigne, pour se regrouper et la suivre sans oser l’approcher ni la regarder, regarder son dos ou ses fesses dénudées.
Aucun des gardes du palais ne furent au courant de sa venue. Ils virent la jeune femme venir vers eux. Ils reconnurent la déesse grâce à la présence du serpent. Alors, le chef ordonna qu’on ouvrit la porte pour laisser entrer la reine des dieux. Ils fermèrent les paupières lorsqu’elle arriva à leur hauteur. Ils pouvaient entendre le cobra siffler. Rayonnante, elle entra dans la forteresse et suivit un chemin qu’elle connaissait déjà, parce qu’Ishtar était déjà venue dans les jardins de ce palais.
Rien n’inquiéta le jeune roi. Il marchait à côté du prêtre, tout en discutant des dernières tablettes lues. Il aimait cette idée de graver dans l’argile des signes qui, permettront aux générations futures de se souvenir des exploits de leurs ancêtres. Il marcha sans réaliser qu’ils se dirigeaient vers la terrasse sacrée. Il gratta sa barbe naissante, puis il s’assit sur un banc installé sous un arbre.
Ils discutaient encore lorsqu’elle fit irruption dans le jardin suspendu. Dès lors, il se leva en découvrant la jeune femme nue. Il tourna la tête afin d’obtenir des explications auprès du prêtes, mais ce dernier ne répondit qu’en souriant. Soudain, il entendit les clameurs, il aperçut son peuple au pied du rempart. Les gens attendaient le début du rite.
- Je suis Ishtar, reine des dieux et mère des vivants ! Je suis l’épouse des rois, dit-elle.
Elle avança vers le roi. Le serpent redressa la tête et sa langue effleura la joue du jeune homme. Il recula d’un pas, effrayé par l’animal. Toutefois, elle avança encore. Elle sentait bon. Elle attrapa un fruit en forme de poire pendu à une branche, avant de la tendre vers l’homme. Il ne savait que faire. Il hésita puis, il accepta l’offrande. Il croisa le regard du prêtre attentif au moindre de ses gestes. Dès lors, il croqua la poire, mâchant difficilement car elle n’était pas mure. Aussitôt le guide spirituel leva les bras tout en criant :
- Notre roi est prêt à devenir divin !
Pendant que le serpent se faufilait dans l’arbre, une clameur enthousiaste envahit la cité d’Ur. Toute la population attendait ce sacre. Ils admirèrent leur roi finissant de manger le fruit, pendant que la prostituée sacrée l’emmenait vers l’autel. Le prêtre suivait derrière eux, jouant le rôle du Dieu Ae. Il était comme un père pour le jeune homme. Il voulait que la tradition continue. Le couple stationna devant le piédestal. Il se sentit gêné par la présence du peuple. Elle s’agenouilla, le déshabilla avant de malaxer ses parties intimes. Sa main branlait son sexe jusqu’à le durcir au grand plaisir des citoyens. Leur roi était vigoureux !
Une fois prêts, elle se cambra sur la table de pierre, écartant les jambes afin d’offrir à sa vue sa fente rose et épilée. Il approcha et sans attendre, il pénétra la jeune femme. Ses va-et-vient allaient au rythme des cris de joie du peuple. Il ne l’entendait pas. Il ne savait pas si elle prenait plaisir. Qu’importe, car son rôle était de faire de lui un être immortel, un Dieu.
Le prêtre observait chaque détail de la scène. Il n’y avait aucune règle, aucun interdit dans l’acte. Alors, il laissa l’homme caresser les épaules de sa femme. Il accepta qu’il se penche pour embrasser son cou. Il autorisa la femme à relever la tête pour l’inviter à l’embrasser. Elle se montrait comblée. Et quand vint enfin la jouissance absolue, lorsque le roi râla en éjaculant dans le vagin chaud de sa concubine, le prêtre leva encore les bras pour annoncer la bonne nouvelle aux habitants de la cité :
- Dumusi, notre dieu-roi est enfin de retour !
Même s’il n’appréciait pas le rituel, il se devait d’accepter d’y prendre part. Il resta quelques secondes affalé sur le dos de la jeune femme. Puis, il se leva, le sexe pendant et englué. Il se rhabilla et quitta immédiatement le jardin sous acclamation de son peuple. Un peu perdue, elle accompagna son maitre. Le prêtre rejoignit le couple. Il invita la prostituée à rester pour continuer le rituel. Puis, il retourna dans le jardin. Le peuple était déjà retourné à ses occupations. Il chercha dans l’arbre, retrouva le serpent qui se laissa attraper facilement. Une fois avoir quitté le jardin, il confia le cobra à un domestique, le plaçant dans un panier en osier. Puis, il retourna dans le temple pour annoncer la bonne nouvelle à ses convives.
Elle n’était pas son genre, pourtant il la trouva attirante. Elle restait étendue sur le lit, attendant qu’il la rejoigne. Pour finir le rituel, ils devaient passer des jours et des nuits entières à faire l’amour. Il savait qu’elle repartira comme elle était venue. Elle n’était qu’une image, une prostituée sacrée et possédée par l’âme d’une déesse. Cependant, il voulut savoir :
- Comment t’appelles-tu ? murmura-t-il. Je parle de ton vrai nom pas celui d’Ishtar.
- Awa, répondit-elle. Et toi, tu n’es pas réellement dumusi ?
- Mon vrai nom est Adamas.
Elle sourit. Elle le trouvait beau avec ses cheveux bouclés et sa barbe de quelques semaines. Elle tendit les bras pour accueillir le jeune roi.
- Alors Adamas, amusons-nous ! Car après, il te faudra descendre aux Enfer et surmonter les pires tortures au nom de notre cité.
Il déglutit. Il connaissait aussi cette partie pénible dans laquelle il serait battu et fouetté devant la population. Il devait mourir pour renaitre et ainsi montrer qu’il était un vrai dieu. En attendant, il enlaça Awa avant de se caresser mutuellement. Elle sentait bon. Peut-être la choisira-t-il comme reine plus-tard ? C’était aussi le rôle des prostituées sacrées d’Ishtar que de devenir reine.
Alex@r60 – février 2023
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CASLEO 🔭 y Cabalgata 🐴
Après un début de séjour idyllique à Barreal, nous avons continué de profiter de l’ambiance du village, tout en prenant le temps de nous reposer suite à notre ascension du Cerro Leoncito.
Le dimanche, notre visite à l’observatoire a dû être annulée à cause des nombreux nuages qui planaient dans le ciel. Nous étions dépités et nous avons failli abandonner l’idée de la visite nocturne. Néanmoins les employés nous ont proposé de revenir le lendemain pour s’excuser de l’annulation. Le lundi soir, nous nous sommes donc retrouvés sous un ciel étoilé comme rarement nous en avions vu dans notre vie. Protégé des pollutions lumineuses, CASLEO offre une vision nocturne incroyable sur toute la voie lactée, plusieurs constellations, certaines nébuleuses, des trous noirs, des galaxies lointaines et même des exo-planètes ! Malgré les 2°C environnants et les bourrasques de vent, nous sommes sortis de là des étoiles plein les yeux (sans mauvais jeu de mots !). Le guide de la visite a même pris des photos de nous devant la voûte céleste (je vous promets que ce n’est pas un fond vert mais bien le vrai ciel).
Suite à la visite nocturne, nous sommes restés une dernière matinée à Barreal le temps d’une chevauchée de 3h dans la pré cordillère. Accompagnés par un jeune argentin qui nous parlait de la région, nous avons pu profiter d’une superbe balade à cheval.
Nous sommes repartis de Barreal ravis (et un peu nostalgiques) pour de nouvelles aventures.
Nous avons repris la route direction Salta en nous arrêtant en chemin pour aller observer la sculpture du Cristo de la Misericordia, une immense représentation de Jésus, haute de plusieurs mètres, construite en haut d'une colline. C'était plutôt impressionnant.
Nous sommes actuellement à San José de Jachal d’où nous repartons demain pour aller à Rodéo. Sur le chemin vers San José nous avons même retrouvé le temple que mon père et Nico avaient construit pour la réalisation de leur court-métrage « La Difunta Correa » qu'ils ont produit en 2007 (cliquez sur la partie soulignée si vous voulez voir le court-métrage et découvrir l'histoire de la Difunta). Nous avons déposé un petit collier en offrande.
Je vous tiens au courant de la suite !
Besitos,
Luna.
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7 août - tomber, encore
Le temple se tenait aux confins d'un haut plateau, comme en équilibre au bord du précipice. Aucune harmonie n'était perceptible à l'oeil humain dans son dessein : tours, créneaux, corniches, reliefs, ce n'était qu'un amas de morceaux disparates, lisses et d'un noir d'encre, formant une façade accidentée dont il était même impossible de deviner l'entrée.
Mais Kébir savait comment entrer.
Le pas long, elle avançait tout droit vers le temple, traînant derrière elle, par les cheveux, un homme à demi inconscient. Elle avait les yeux rivés sur son objectif et du sang maculait son visage dur. Autour, le vent sifflait sur le plateau. Le ciel était sombre, si bien qu'il était impossible de savoir s'il faisait jour ou nuit. Tout semblait figé, terne, éteint.
Pour pénétrer dans le temple-forteresse, il fallait s'agenouiller, et prier. Kébir ne l'ignorait pas.
Elle jeta devant elle son fardeau, l'homme balbutiant et terrifié qu'elle avait traîné jusqu'ici. Comme mu par une force extérieure, il se mit à genoux. Une dévotion inquiétante teinta son regard et la litanie commença--il priait.
Kébir l'abandonna à sa transe et poursuivit vers l'édifice. Elle posa les deux mains sur la roche noire, énorme bloc de lave refroidie, puis l'oreille.
D'abord, elle n'entendit que ses propres battements de coeur, mais bientôt la grave, lente, terrible pulsation se mit à résonner. A mesure que l'homme psalmodiait, les battements se faisaient plus clairs. Ils semblaient monter de la terre, l'ancien volcan réveillé. Doucement la terre sous ses pieds se fit meuble ; trembla ; céda. Kébir tomba dans les profondeurs du temple.
Elle ne révérait pas ces dieux, mais connaissait leur pouvoir. Il y avait longtemps qu'elle cherchait un passage vers l'envers du monde, où les tours symétriques se dressent blanches dans le soleil, où l'herbe pousse dans les champs et le vent n'écorche pas les joues. Comme elle tombait, elle sentait la chaleur de l'envers, sa douceur, et son visage se détendit. Cette fois-ci, ça marchait. Enfin, grâce à l'homme saint, elle passait, elle y arrivait. La lumière éclairait son visage.
Devant le temple, l'homme épuisé avait cessé de chanter. Les dieux avaient ouvert un passage, mais pas pour lui. Son heure n'était pas encore venue de fuir cet endroit stérile, le lieu désolé de son errance. Libre, Kébir gisait sans vie sur le sol rocailleux.
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20 décembre
cet après-midi sur ig je suis tombée sur la story d'un mec de new york qui demandait si quelqu'un avait des formations de bibliothécaire à lui recommander parce qu'il voulait changer de métier (il gagne sa vie en codant mais il écrit aussi) et je me suis dit pourquoi je ferais pas ça moi aussi?? c'est pas comme si j'y avais jamais pensé, mais le fait que quelqu'un d'autre le fasse me rend la chose tout de suite plus enviable. je disais l'autre jour que quitte à faire un master je préfèrerais faire un truc qui m'intéresse vraiment, mais peut être que c'est pas le bon raisonnement, peut être que le bon raisonnement c'est celui de j.: faire un master de gestion en plus du master littéraire pour pouvoir gagner sa vie. je pourrais demander à robert pattinson ce qu'il a fait comme formation. il m'a ajoutée sur ig, il a publié un livre au seuil avec un nom russe dans le titre, il joue de la guitare et il a une copine qui prend des photos de poète rock crade garçon maigre torse nu avec une cigarette esthétique 2009.
25 décembre
j'ai envie de me concentrer sur les bonnes choses au lieu de me plaindre de ce noël de merde mais si je me plains pas ce sera pas la vérité (mais c'est quoi la vérité?) la vérité: j'ai mal à la nuque, il fait soleil et le soleil est écrasant et envahissant et hier dans la voiture je me sentais personnellement persécutée par sa présence IMPOSANTE monsieur le soleil sans gêne qui prend toute la place sans se soucier une seconde s'il en prend trop, s'il brille pas un peu TROP fort, il brillait sans répit, relentless, et je pensais au poème sur la limace que je suis en train d'écrire parce que la limace vit la nuit pour l'éviter, la limace sait que le soleil est dangereux, la limace préfère la lune, la limace est une lesbienne. mais ce matin les volets sont légèrement baissés et il baigne agréablement la maison.
hier soir j'ai pas arrêté de penser à r. comme si c'était mon copain. j'ai fait des selfies avec m. parce qu'elle voulait les envoyer à son copain et moi j'avais envie de lui envoyer la photo qu'on a faite devant les faux temples maya sur l'aire d'autoroute en mettant bisous du mexique mais j'avais peur de le prendre pour mon copain, alors je l'ai postée sur ig et puis je me suis dit merde j'espère que les gens vont pas vraiment croire que je suis en vacances au mexique et que je poste des photos de touriste de merde sans comprendre que je fais de l'Humour tm.
je viens d'entendre m. dire à son copain au téléphone qu'elle était contente d'avoir vu sa famille aujourd'hui et je me demande, est-ce que je suis contente d'avoir vu ma famille? un peu? j'oublie toujours à quel point t. est agréable malgré ses idées de droite ultra néolibérales. on a tous les deux dormi sur les canapés du salon cette nuit, ou non-dormi plutôt, même si lui s'est mis à ronfler au milieu de la nuit me laissant seule dans l'horreur avec mes hanches et ma nuque qui pulsaient de douleur sur le canapé de l'enfer infesté du virus de g. ce soir j'ai récupéré un lit de camp chez mamie mais lui il en a pas, survival of the fittest. même si c'est pas moi qui l'ai récupéré mais c'est maman et c. qui sont allées le chercher pendant que je postais sur ig avachie sur le canapé chez h. à midi j'étais avachie sur un fauteuil sur la terrasse en plein soleil en tshirt les yeux fermés, je me suis laissée envahir, de mon plein gré, j'étais consentante, et c'était bien. je portais mon jean noir trop grand mon sweat noir mes new balance et mes nouveaux cheveux en carré court et m. disait qu'il me manquait plus qu'un skate pour parfaire ma tenue. je suis toujours moche mais au moins je suis moche avec un bon style.
30 décembre
ça y est j'ai le covid parce que g. a zéro notion de savoir-vivre ni d'égard pour les autres et aussi j'ai dormi sur le canapé infesté parce que c. avait égaré le matelas gonflable mais quel enfer. pendant mon exil sur mon lit de camp rouillé dans le bureau bleu ciel j'ai reçu un message de g. mon fan numéro deux de la kulturfabrik qui me disait qu'il aimait beaucoup tout ce que je mettais sur instagram et qu'il aimerait bien qu'on se voie en janvier pour discuter de mes projets et puis il m'a envoyé le lien vers l'appel à candidature de la résidence pour être bien sûr que je l'aie vu et c'est pas ça qui va arranger ma delulu!!!!!! mais, quoiqu'il arrive, je suis invitée à faire des trucs à la kufa, j'ai un soutien, des gens s'intéressent à ce que je fais, j'ai du talent, je suis sur la bonne voie, je vais développer mes projets de musique et de performance, que j'aie cette résidence ou pas, tout va bien. j'étais tellement contente que je l'ai dit à r., je le lui ai dit à lui mais pas à f. avec qui j'étais aussi en conversation whatsapp. j'ai passé la soirée à réfléchir aux extraits de textes que je pourrais mettre dans mon dossier vu que tous ceux que j'avais mis g. les connait déjà, à part un, et maintenant que je sais qu'il fait partie du comité de sélection j'ai peur de l'ennuyer.
ce matin pendant que j'attendais maman partie à la boulangerie/pharmacie/boucherie en covid-comatant dans la voiture en plein soleil j'ai mis la playlist best of 2023 de g. (qui est aussi musicien) sur spotify et y avait un morceau d'alabaster deplume dedans et qui c'est qui joue avec alabaster deplume en live? R. non mais la vie. ce soir je me suis rappelé que j'avais pas encore fait ma liste annuelle des bonnes choses qui se sont passées dans l'année et j'ai demandé à maman quelles étaient ses trois choses préférées de cette année et elle savait pas quoi dire alors j'attendais qu'elle me pose la question en retour mais visiblement ça l'intéressait pas. mon top 3 clairement: perf à la bellone, chanter sur la scène du grand théâtre, r., même s'il est aussi la pire chose, mais je fais pas de liste des mauvaises choses. et j'ajoute cet après-midi allongée sur mes coussins comme sissi à madeire sur la canapé en plein soleil sur la terrasse pour soigner mon covid sous le ciel bleu de la mer, même si je la voyais pas la mer parce que je suis pas une impératrice, mais c'est pas grave c'était le paradis quand même.
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... rêve d’une nuit d’été 2020 ... et d’une soirée d’automne un samedi soir sur la terre ... où je n’aurais peut-être pas dû aller ...
💤 La Goulette, rue de la Verrerie , presque à l’angle de la rue du Temple . Restaurant gargote tunisienne où j’ai traîné pendant des années ... entre L’Imprévu café rue Quincampoix, Mariage Frère rue du Bourg Tibourg, Le Comptoir de l’écriture rue "je ne sais plus" ... et les diverses boutiques d’artisans de ce carré ... c’était il y a pas loin de vingt-cinq ans...
Qu’est-ce que je fais ici ? Aujourd’hui ?
Ou cette nuit ? Il fait nuit ... je marche, je me vois tourner à l’angle et remonter vers le centre du Marais , je passe trottoir de droite et j’arrive à hauteur d’une entrée ouverte sur la rue, une musique coule d’une volée de marches qui montent à un lieu appelé le Bistrot Latin accolé intégré au cinéma le Latina ... Pourquoi suis-je entrain de revoir cette scène ?
📚 La nuit sous un autre jour ...
"Ballada por un loco"
Voilà... La nuit... c'est beau une ville la nuit, au moment où les ombres s'allongent. Une réalité en demi-teinte réduite aux sphères de lumière des lampadaires, repères et témoins de nos pas incertains dans une atmosphère aux couleurs mêlées aux parfums de la rue.
Mais, au croisement de celles-ci, les villes se rencontrent et nos pas donnent la mesure de nos passions partagées.
Une lumière éclabousse le trottoir, une musique enveloppe nos corps.
Pour cette "ballade pour un fou", je vous emmène jusqu'au bout de la nuit ... 📚
C’était en 1995 ... Pourquoi suis-je à nouveau dans cette rue où j’y rattache réellement mes premiers pas de danseur au sens d’apprendre, de poser mes pas dans ceux de mes maîtres que je me suis choisi ... La scène est je crois la même, l’atmosphère a quelque chose de "différent" ... les silhouettes des gens dans la rue, elles sont presque sans teintes de couleurs, en demi-teintes fades d’un éclat passé, ils sont pressés les passants comme si je dérangeais ; les regards de reproches de me dire que je n’ai pas lieu d’être là. Des visages grimaçants déformés d’émotions obscures et limites malsaines ... ils ont forme humaine... juste forme ...
Je ne comprends pas ce que je fais là, pourquoi ces visages caricature d’instinct animal ? Je monte les marches du Bistrot Latin, que de souvenirs s’y rattachent ... l’endroit est presque tel quel, c’est étrange on dirait un mélange d’autres lieux que j’ai connu, voire de scènes de films ... à moitié en couleurs et en noir et blanc ... Il semble n’y avoir personne, juste les silhouettes brumes fantomatiques esquissées du souvenir de gens qui un jour ont été sur cette piste de danse ou au comptoir ...
Et au milieu de la piste, il y a un corps .
Face contre terre . Le visage en sang . Il y a du sang rouge sur le plancher de la piste de danse autour et sous lui . Le visage est abîmé tout autant que chaque partie de cet homme . Pourquoi suis-je par terre ? Pourquoi suis-je entrain de voir ce corps là au milieu ? En sang ? Pourquoi n’ai-je pas mal ? Je devrais hurler de douleur si j’en crois l’état des blessures . Pourquoi est-ce que je ne ressens rien ? Ce n’est pas normal !
Il y a trois formes silhouettes qui regardent ce corps . De deux d’entres elles se dégage une sensation malsaines de plaisir jouissif... de la troisième irradie l’exacte opposée ...
Pourquoi n’ai-je pas la conscience vrillée par la douleur, cela devrait être intolérable ... Qui sont ces silhouettes personnes qui regardent, me regardent ? Pourquoi tout ce sang ? Pourquoi suis-je dans cet état là ? Pourquoi suis-je ici ? Pourquoi revenir ici ? Pourquoi ce lieu est-il plusieurs ? Pourquoi la sensation des passants défigurés dans la rue était signal de danger ? Pourquoi y a-t-il face contre terre mon corps baignant dans du sang que je crois être le mien et là maintenant une évanescente bleutée superposée reflet/silhouette sur/dans ce corps mais face vers le ciel ? ... ... ... 💤
Réveil ... ... ... ... ... ...
💃 On peut mourir de multiples façons ...
Oui c’est aussi simple je n’ai plus mal pour la toute simple raison que je suis mort . Après tout, c’est assez logique... trois vies ... j’ai tenu trois vies ... la première a tout pris ou peu s’en faut...
la seconde a tout détruit et a abîmé tout ce qui était beau ...
La dernière m’a donné l’espoir et ensuite m’a enlevé mes dernières illusions d’homme ...
je pouvais mourir ...
Toi, la dernière car ce sera "toi sinon personne", toi qui m’a dit Oui ,qui fût ce petit lapin blanc dans mes ténèbres, ne pas te voir est une épreuve, te voir l’est tout autant ... et là ce soir, cette soirée 💃 d’un samedi soir d’automne me donne à relire ce rêve dont je n’avais dans la symbolique pas toutes les clés ... ...
il me reste ce chemin où je suis ... " du cap de la colère jusqu’au bout du monde " ...
Je sais que je suis seul depuis l’âge de quatre ans , c’était un jour de carnaval, un jour de mardi gras ... je sais que je n’ai jamais été dans cette foutue caverne , je sais que je me suis évertué à y rentrer, je sais que je n’aurai jamais dû ouvrir certains livres, je sais que je n’aurai jamais dû chercher à entendre le bruit de la plume dans le cheminement de la pensée de ses esprits , à regarder entre l’encre et le papier ... Je sais je l’ai appris on me l’a posé sur la table, que ma mémoire affective est étonnement développée et que mes souvenirs archaïques sont au-delà du commun, j’ai arrêté de douter d’eux après pas loin de plus de quarante années ... je sais que je n’aurai pas dû plonger ... On ne revient pas inchangé de certains voyages ... ni indemne.
Adieu toi que j’aime, puisque tu as "choisi" ... je me sais avoir encore plein d’encre dans l’encrier de mes yeux pour écrire, alors pardonne-moi si de loin en loin je te rappelle à mon souvenir... peu savent et quant à la morale de la chanson elle me fait sourire car hélas pour moi je connais les coulisses ... et nous aurions pu inventer notre vie ...
Tu fus et tu resteras ma plus belle danse .
J’aurai aimé être toi si j’étais né femme... j’aurai aimé partagé ta vie ... je ne voulais somme toute que peu de choses voire presque rien , j’aurai aimé danser avec toi jusqu’au bout ... et non être ma danseuse n’implique pas d’être ma femme obligatoirement comme tu me l’a jeté au visage ... j’avais trouvé en toi,hélas pour moi, ce que je ne me savais pas cherché ... je l’ai trouvé et je l’ai perdu ...
s’il paraît que les dieux quand ils veulent vous punir exaucent nos vœux alors je peux savourer ce que j’ai trouvé au prix de ce que j’ai perdu .
Il est rare de trouver en l’autre la vibration qui résonne sur la même fréquence ... je le sais pour la simple raison que tu fus la clé qui me donna à aller là où normalement le chemin en est à jamais perdu ... je sais pourquoi j’ai dansé ... je te laisse ces lieux je n’y reviendrai plus ...
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Gaza-Gush Katif, le bloc des colonies.
Extrait de mon journal.
Jeudi 18 août 2005.
Évacuation par l’armée israélienne des colonies de Gush Katif.
Attente pour l’évacuation de la synagogue. Je me balade dans le quartier. L’armée entoure une belle maison, comme beaucoup de maisons de Newe Dequalim. Une femme hurle en s’accrochant à ses haies. Derrière, son mari est assis, comme groggy, entouré de quelques proches. Derrière eux, un jeune couple se serre très fort, comme dépassés par la scène se déroulant devant eux.
Il y a eu beaucoup de cris et de pleurs aujourd’hui, certaines personnes ayant vécu ici près de 30 ans. Ce sont les pieds-noirs d’Israël. Ils se croyaient protégés par des gouvernements qui avaient initié cette colonisation. Mais au delà de la politique, il y a aussi un drame humain, qu’on le veuille ou non.
Il y a aussi ceux qui mettent des étoiles jaunes sur leurs poitrines. C’est choquant. Ceux dans ma famille qui les ont portées pendant la guerre ne sont jamais revenus de leur voyage au bout de la nuit. Eux ne périront pas dans les chambres à gaz.
L’évacuation de la synagogue commence vers 15.00 heures. L’armée et la police réussiront un quasi sans faute. Mais au fond de moi-même, je suis gêné. Il y a parmi ceux qui occupent la synagogue beaucoup de fanatiques qui envoient au monde une image d’Israël catastrophique. C’est ce message qui est transmit. Le danger pour Israël vient de là.
Ces gens-là sont minoritaires mais donnent d’Israël le visage d’un pays réactionnaire et raciste.
Il n’y a pas beaucoup de différence entre ces fanatiques barbus et ceux de l’autre côté. A Gaza, le Hamas possède beaucoup d’armes et les utilise contre les civils israéliens. En Cisjordanie, de nombreux colons sont aussi armés (officiellement pour se défendre), et certains d’entre eux n’hésitent pas utiliser leurs armes contre les palestiniens. Il suffit de lire dans la presse israélienne les comptes-rendus de ces exactions pour se faire une idée.
Depuis la guerre de 1967 et l’occupation des territoires palestiniens, un travail de sape interne a été effectué dans la société israélienne. L’armée, dont la raison d’être est de défendre légitimement le pays est devenue une force d’occupation agressive et brutale. Ce n’est pas son rôle.
Je suis aussi juif qu’eux, mais j’essaie de transmettre un autre message, celui qui m’a été transmit par ma mère, celui de la tolérance. C’est pour les mêmes raisons que je n’admets pas que l’on dise et que l’on ne voit que le côté négatif de ce pays. Et c’est souvent le cas dans les soirées françaises.
À côté, une maison brûle. Un homme s’écrie en français qu’il y a tout juste 1960 ans que le deuxième temple a été incendié,et que cela marqua la fin du royaume juif et le début de l’exode et de l’errance. Des hommes en costumes rayés de déportés prient en direction de la scène de l’incendie. Piètre et machiavélique mise en scène de l’histoire juive, de mon histoire.
L’évacuation de la synagogue ne me touche pas. Trop d’égards ont été mis envers ces gens-là. Par contre, certaines scènes de familles quittant leurs maisons étaient très touchantes, comme ce grand père vêtu de son châle de prière et entouré de ses enfants et petits enfants pleurant. J’écarte le côté théâtral au profit d’une perte sincère de quelque chose qui pour eux était importante, et que je peux essayer de comprendre.
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Apis, ou Hâpi, dieu vénéré sous la forme d’un taureau sacré par les anciens Égyptiens. Initialement connu comme divinité de la Fécondité, Apis se retrouve associé au cours de l’histoire au culte du dieu Ptah dont il serait l’incarnation, l’« âme ». Jouissant d’une extrême popularité, le dieu s’incarne sous la forme d’un taureau sacré et une enceinte lui est spécialement consacrée à proximité du temple de Ptah à Memphis. Après avoir été rapprochée de celle de Ptah, la figure d’Apis se confond avec celle d’Osiris et il devient à ce titre une divinité liée au royaume des morts. Pour la légende elle raconte qu’Apis est né sous la forme d’un taureau noir d’une génisse vierge qu’il a fécondée, sous la forme d’un feu magique. Ce taureau mystique, reconnaissable entre tous, porte un triangle blanc au front, la forme d’un vautour sur le dos, un croissant de lune sur le flanc et un scarabée sur la langue. Nourri dans le temple de Memphis, Apis est considéré comme un visionnaire. À la mort de l’animal, d’importantes processions accompagnent sa dépouille vers son tombeau, le Serapeum, dans la nécropole de Saqqarah. Une fois les funérailles achevées, la tâche incombe aux prêtres de trouver le successeur de l’animal sacré qui doit posséder ses signes distinctifs. Des fêtes fastueuses célèbrent ensuite l’intronisation du nouvel Apis
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Kuon
Kuon (traduction : éternité), est mon premier jeu du studio From Software (Elden Rings, Evergrace, Dark Souls, Sekiro, Bloodborne et j'en passe), et il est sorti en 2004 au Japon et en 2006 en Europe. Comme je suis en train de rejouer à ce jeu, car je tiens à battre officiellement mon record, je me suis dit pourquoi ne pas parler de cette licence méconnue du grand publique, alors qu'en réalité, il mériterait un remake ou un remaster !
Histoire : Kuon se déroule dans le Japon médiéval et raconte une histoire sombre et mystérieuse. Le jeu suit trois personnages différents, chacun ayant son propre scénario, explorant une maison hantée remplie de créatures surnaturelles et de secrets anciens. L'histoire est profondément ancrée dans le folklore et la mythologie japonaise, ce qui ajoute une dimension fascinante à l'ensemble. Les rebondissements inattendus et les révélations surprenantes tout au long du jeu maintiennent l'intérêt du joueur et le poussent à découvrir les mystères cachés.
Les personnages :
Utsuki : Utsuki est une jeune fille qui se retrouve piégée dans la maison hantée. Elle est à la recherche de sa sœur, Kureha, et son histoire se concentre principalement sur sa quête pour la retrouver. Utsuki est dotée de pouvoirs mystiques liés à la divination. Elle peut utiliser un miroir pour voir les choses invisibles et trouver des indices cruciaux. Elle est également plus agile que les autres personnages, ce qui lui permet d'esquiver plus facilement les attaques ennemies. (premiere voie)
Sakuya : Sakuya est une prêtresse du temple Tsuchihara qui explore également la maison hantée. Son scénario se concentre sur sa lutte contre les forces maléfiques qui se sont emparées de la maison. Sakuya est spécialisée dans les sorts d'exorcisme et peut invoquer des sorts puissants pour repousser les ennemis. Elle est plus résistante aux attaques et dispose d'un éventail sacré pour combattre les créatures surnaturelles. (seconde voie)
Seimei : Seimei est un mystérieux sorcier qui pénètre également dans la maison hantée. Son histoire révèle des liens avec le passé de la maison et les secrets qui y sont enfouis. Seimei utilise des sorts de magie noire pour attaquer les ennemis et peut invoquer des esprits pour l'aider. Il est également capable de lancer des sorts de guérison pour se soigner et soutenir ses alliés. (conclusion de l'histoire)
Impact culturel : Kuon a été salué pour sa représentation authentique du folklore et de la culture japonaise. Les développeurs de FromSoftware ont clairement fait des recherches approfondies pour intégrer des éléments traditionnels dans le jeu. Cela a permis de créer une atmosphère immersive et une expérience unique pour les joueurs intéressés par la culture japonaise. Kuon a également ouvert la voie à d'autres jeux d'horreur basés sur des légendes et des mythes japonais, contribuant ainsi à l'expansion de ce genre dans l'industrie du jeu vidéo. Le thème de l'Eternité y est parfaitement bien retranscrit tout en respectant les nombreux mythes à ce sujet.
Gameplay : Le gameplay de Kuon offre une combinaison d'action-aventure et de survival horror. Les joueurs doivent explorer la maison hantée, résoudre des énigmes et affronter des ennemis surnaturels. Chaque personnage a ses propres compétences et capacités spéciales, ajoutant de la diversité au gameplay (exemple : infiltrations, combat de zone, combat d'invocation etc ..). Cependant, certains aspects du gameplay peuvent sembler rigides et les contrôles peuvent être un peu frustrants, en particulier lors des combats (exemple : la cameras peut faire défaut lors des sorts à distance). De plus, la difficulté du jeu peut parfois être abrupte, ce qui peut décourager certains joueurs moins expérimentés.
Difficulté & Heures de jeu : Kuon est connu pour sa difficulté, qui peut être considérée comme assez élevée. Le jeu présente plusieurs défis pour les joueurs, que ce soit dans la résolution d'énigmes complexes, la gestion des ressources limitées ou les affrontements avec les ennemis.
L'un des aspects les plus difficiles de Kuon réside dans la navigation de la maison hantée. Les joueurs doivent explorer des environnements déroutants, souvent avec des chemins cachés et des pièges. La maison est conçue de manière à désorienter le joueur, ce qui rend la progression difficile et demande une attention minutieuse.
En ce qui concerne les combats, Kuon peut être exigeant (voir très exigeant). Les ennemis sont puissants et nécessitent une bonne maîtrise des compétences de chaque personnage pour être vaincus efficacement. De plus, les ressources comme les potions de soin et les amulettes protectrices sont limitées, ce qui ajoute un élément de gestion stratégique. Une mauvaise gestion des ressources peut rendre les combats encore plus difficiles.
Il est important de noter que la difficulté de Kuon peut être considérée comme abrupte, car le jeu peut passer d'une relative facilité à des défis beaucoup plus complexes en un clin d'œil. Cela peut parfois être frustrant pour les joueurs moins expérimentés ou ceux qui préfèrent une courbe de difficulté plus progressive.
Cependant, certains joueurs apprécient justement cette difficulté élevée, car elle ajoute une dimension de tension et de satisfaction lors de la résolution des défis. La difficulté de Kuon peut également contribuer à prolonger la durée de vie du jeu, car il faudra souvent plusieurs essais pour surmonter certains obstacles (notamment dans la secondes partie du jeu).
Pour résumer, Kuon est un jeu qui demande de la patience, de l'attention et une certaine maîtrise pour être pleinement apprécié. Si tu es à la recherche d'un défi stimulant dans un contexte d'horreur, Kuon pourrait être un choix intéressant.
Bande son : La bande son de Kuon contribue grandement à l'atmosphère angoissante du jeu. Les pistes musicales sont bien choisies et renforcent l'immersion du joueur dans l'horreur et le mystère. Les bruitages sont également bien réalisés, ajoutant une dimension supplémentaire à l'expérience effrayante. Les voix des personnages, bien que limitées, sont également bien interprétées et contribuent à l'authenticité de l'ambiance japonaise.
Points forts :
L'histoire riche et captivante, basée sur le folklore japonais.
L'immersion dans une ambiance sombre et terrifiante.
La représentation authentique de la culture japonaise.
Les rebondissements et révélations surprenantes tout au long du jeu.
Points faibles :
Les contrôles rigides et parfois frustrants.
La difficulté abrupte qui peut décourager certains joueurs.
Les combats peuvent manquer de fluidité et de variété.
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