#HistoireDeVie
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Le bout d'une vie d'une collègue me fait penser au film la couleur des sentiments de Spielberg.
C'est l'heure du goûter à l'EHPAD, on est dans la salle à manger, table en bois, assise sur son fauteuil, une résidente chante à tue-tête. Je me dis que c'est son truc qu' elle a trouvé pour se sentir, se rassurer. Ma collègue une belle grand camerounaise se lève, me parle: j'habite très loin d'ici, ce sont les formateurs qui ont choisit de m'envoyer ici, j'ai déjà fait un stage près de chez moi, j'étais la seule femme de couleur. Un jour je voulais aller aux toilettes et une aide soignante en sortait, elle m'a dit "toi tu ne peux pas utiliser ces toilettes tu vas nous refiler tes microbes, utilisent celles avec les résidents." sachant qu'il y a un résident qui était porteur d'une infection urinaire.
Quelques jours sont passés, j'ai pris des pâtisseries pour tout le monde, je suis hypocondriaque je fais souvent des prises de sang, je l'ai prise au mot j'ai ramené le papier qui prouve que je n'ai rien à refiler comme microbes. Le jour même je lui ait montré mon papier, je l'ai allumé devant tout ses collègues en rapportant les faits. Elle s'est excusée, la direction s'est excusée, j'ai dit à la fameuse personne "un seul regard travers et ça finira à la police, je ne suis pas née ici mais je paye mes impôts"
Moi: non mais attends, on est en 2019!
C: c'était en 2018
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Emprunté à la Médiathèque de Guingamp [Livre coup de cœur ♥]
• Auteur : Eve Pourcel • Illustrateurs : Frédéric Rébéna ; Lucie Durbiano ; Jeanne Detallante ; Donatien Mary • Éditeur : Bayard Jeunesse • 312 Pages
Proposé sur les étagères du dispositif "facile à lire", « Les Formidables » est un livre accessible. Les histoires sont simples, fluides et ne dépassent pas les 1 à 2 pages (ce qui permet de vraiment le lire tranquillement.) De plus, la mise en page est agréable : les paragraphes sont espacés, les titres bien mis en avant et chaque histoire est accompagnée d'une illustration d'artistes représentant la personne.
Les Formidables est un livre merveilleux ! C'est un livre lumière qui remet du positif dans nos esprits, rappelant qu'on peut tous être le vecteur de quelque chose. Que les belles choses aussi éclosent ci et là à travers le temps et à travers le monde. C'est un livre qui rappelle l'humanité, la volonté, le potentiel. Qui rappelle que celui qui écoute l'appel de sa petite voix intérieure à accomplir se qui résonne profondément en lui, trouvera là sa mission de via, aka le sens de son existence.
L'écriture du texte se veut bienveillante et positive, sans en omettre pour autant les obstacles ! Ici, contrairement aux habitudes des médias, on s'attarde davantage sur le meilleur que sur le mauvais. Ce qui transcrit que oui la difficulté est bien présente quand on suit sa voie, que le chemin est parfois long, mais qu'à la fin tout fait sens et qu'on ne regrette rien.
Enfin et surtout, ce livre tient sa richesse dans la diversité qu'il permet : parmi ces histoires, il est question de personnes issues de tout continent, de tout âge, de toutes classes sociales, de toute religion... Une diversité telle qu'elle nous fait intégrer et conscientiser que chacun de nous est capable d'apporter sa lumière au monde ! Oui, même toi ♥
Ce livre est une véritable ode à l'espoir, à la positivité ♥
#livre#Lesformidables#hero#heros#Bayard#BayardJeunesse#HistoireDeVie#Espoir#Chronique#victorhugo#culture#positivité#Lumiere#faith#religion#continent#etnies#Evapourcel#Livreillustré#force#courage#missiondevie#histoirevraie#Beautiful
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Chocolat - Chocolat #5 (on Wattpad) https://www.wattpad.com/1282031095-chocolat-5?utm_source=web&utm_medium=tumblr&utm_content=share_reading&wp_uname=TatooDM&wp_originator=9rC6y%2FroqR8OLCXf4J2S35Z8jexKtUU64pIkWfYEgqFIquFCUuwqOs%2FLRPXQqovXrse0Tecd6YkdHw2QohS4Ku8nxGI2tIjfWAZvPmJ4WnsZhEoUHi78tFCmqYIRp7bb Assise une dernière fois à la terrasse de son café préféré, Elina, décortique ses souvenirs d'avant, tout en attendant de voir ce que lui réserve l'après. Avant la loi du 20/80 avant le tri génétique. Elle se souvient de Gus, son ami, son amour, son âme sœur. Du café et de l'ambiance, tout en attendant d'être appelée... La queue devant le hangar de tri s'est formée et une rencontre improbable va changer le cours de son existence.
#anticipation#chocolat#fantastique#histoiredevie#politique#roman#crits#fiction-gnrale#books#wattpad#amreading
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Un peu de contexte : rencontre et vie de couple
Avant de devenir parents, il y a d'abord le couple... C'est donc parti pour les présentations !
Mon mec et moi nous sommes rencontrés au lycée. Nous n'étions pas dans la même classe en seconde, mais il se trouve que je lui ai tapé dans l’œil et qu'il partageait une option avec un garçon de ma classe. Ce garçon a donc servi d'intermédiaire et nous a permis de commencer à parler ensemble... ça a pris du temps, mais après de nombreuses pause du midi passées ensemble (avec un groupe de potes commun) et un mois de juin où il venait presque tous les jours me voir, j'ai fini par succomber à ses charmes (pour rappel : le mois de juin en seconde est relativement libre puisque le lycée et les profs étaient occupés avec les épreuves du BAC des premières et terminales). J'ajoute que c'était un vrai investissement pour lui de venir me voir car nous habitions à 20km l'un de l'autre (soit une bonne demi heure en mobylette ou 1h en vélo...).
Pour la petite histoire, j'étais en vadrouille pendant juillet et aout...Nous sommes donc "officiellement" sorti ensemble pendant 1 semaine avant que je m'absente pendant 2 mois... Je lui ai écris des lettres, nous échangions des sms (grâce à mon magnifique 3310, les vrais savent ^^) et nous appelions régulièrement. Cela dit, je n'en menais pas large à la rentrée car je n'avais pas spécialement annoncé cette nouvelle à mes copines, que je connaissais peu ses copains et que nous n'avions jamais encore été ensemble avec les autres au lycée...(Et il faut dire que j'avais eu quelques déconvenues avec des garçons qui "sortaient avec moi" mais m'ignoraient complètement en société...).
Je vous épargne toutes les anecdotes du lycée, même si certaines valent le détour ! Quoiqu'il en soit, nous avons emménagé ensemble vers 20 ans, dans une chambre étudiante. Nous rentrions chez nos parents respectifs le weekend, ce qui me permettait d'aller bosser à mon job étudiant mais également de laver notre linge et de ramener des tupperwares (toi même tu sais). Puis mon mec a commencé à travailler (ses études étant plus courtes que les miennes) et nous avons déménagé pour un logement un peu plus grand. Notre premier "vrai" chez nous. L'indépendance ! Au bout d'un certain temps, les inconvénients du logement et du secteur se sont fait sentir et nous avons à nouveau cherché à déménagé. Et nous sommes parti en colocation avec un autre couple d'ami.
C'est au moment de la colocation que mon désir d'enfant s'est fortement fait sentir. Pour plusieurs raisons, que j'ai déjà pu évoquer, le projet ne s'est pas concrétisé. D'abord le fait que l'on soit en colocation, ensuite le fait que je n'ai pas terminé mes études mais surtout parce que mon homme n'en voulait pas à ce moment là.
Je pense que c'est une des plus grosses crises que nous avons traversé. J'interprétais son absence d'envie d'enfants comme un manque d'amour. La communication a été difficile pendant quelques temps. Puis nous avons trouvé un compromis : j'arrêtais la pilule et il gérait la contraception.
Ce n'était pas fait dans l'objectif de lui mettre la pression. C'est juste que je gérais la contraception depuis le départ (et ça faisait à ce moment là 7 ou 8 ans que nous étions ensemble), que cela me pesait et que l'on s'est dit que c'était son tour de gérer. L'avantage étant que s'il souhaitait un enfant, il devenait acteur dans la démarche dès le départ en arrêtant la contraception. Bref, les tensions se sont apaisées, nous avons adopté un chat et j'ai patienté. Nous avions trouvé un nouvel équilibre.
Et puis nous nous sommes lancé dans un nouveau projet : l'achat d'une maison avec des travaux ! ce qui nous a occupé par intermittence pendant ces 6 dernières années...
Tout ce pavé, encore une fois, pour dire que nous avons eu, comme dans tous les couples je crois, des hauts et des bas. Et que jusqu'ici nous avons réussi à traversé les crises et à en ressortir plus soudés que jamais. Et j'espère que cette nouvelle aventure qu'est celle de concevoir un enfant ensemble aura le même effet !
Et vous ? Quelles expériences de votre vie amoureuse vous ont le plus marquées ?
#couple#couple goals#histoiredecouple#avantdêtreparent#histoiredevie#chemindevie#vie de couple#témoignage
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Eurostar
Dans ce terminal, six ans les séparent. L’une a le visage anxieux. Elle a l’esprit tourné vers ce rêve. Elle part. Débuter sa vie ailleurs. Objectifs précis. Tête de classe. Tout bien planifié. Millimétré. Elle s’en va. Laissant sur place ceux qu’elle aime. Recommencer. Gouter à une autre vie. À une autre ville. Apprendre. Enseigner. Dans le terminal, l’autre sourit. Assise pas si loin. Elle a plein d’envie. Plein d’espoir. Elle part. Respirer. S’entourer. Prendre le temps d’exister. Seule, ensemble.
L’une est sereine. Elle sait que ces retrouvailles seront douces. Tant d’eau a coulé. Tant de choses ont changé. Voyager. Pour prendre le temps. Consciemment. Sans essayer de tout voir. En tentant de vivre chaque instant. L’autre avance vers l’inconnu. Vers l’aventure. Pressée de vivre, de découvrir. Cherchant la complétude. Fixée sur ce qu’il faut atteindre. Ce qu’il y a à accomplir. L’une ne reviendra pas. Etouffée des suites de ce bonheur sur commande. De ce voyage si occidental. L’autre naitra. Et renaitra. De ce voyage au présent. De ce voyage sans autre attente, Seulement vivre, Seulement se retrouver, Là où on s’était oubliée.
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#lifestory #histoiredevie #catandbird #dialoguedesourds #miscommunication #fatigue https://www.instagram.com/p/BtHAsAXjZ2G/?utm_source=ig_tumblr_share&igshid=1385vug90ld23
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La Mère - Série Métro, Première
Paris, Ligne 4 du Métro, 06h52
Cette histoire, c’est celle de beaucoup d’autres femmes, celle des invisibles qui se fondent dans les sièges sales du métro. Toujours avec un sac, un panier, un cabas de Franprix souvent, de Carrefour parfois. Le sac n’est pas tout neuf, comme elle, il a servi plus d’une nuit. Il comporte d’autres sacs plastiques avec une myriade de choses, des petits riens. Des médicaments, une petite bouteille d’eau accidentée et à moitié vide, des documents dans des pochettes plastiques chipées aux enfants, des mouchoirs, un vêtement ou deux, le trésor de ceux qui n’ont rien.
La Mère est digne, épuisée, mais digne. On dirait un Vermeer, avec son tissu sur la tête, soigneusement noué. On aurait presque l’impression qu’il pourrait tomber à tout moment et, en même temps, que cela est impensable. C’est peut-être là, le charme des choses que l’on pense fragiles. Elle serre, dans sa main gauche, un petit mouchoir tout fripé. Elle desserre la main, pour le faire tourner un peu, puis le froisse de nouveau. Elle a le regard un peu vide, le corps ankylosé, la peau noire, le vêtement coloré. Son visage est beau, ses cernes sont creusées, ses lèvres sont très sombres, surtout celle du bas, certainement tatouée. Elle a l’air un peu maigre, mais son pagne lui donne de la prestance, une seconde peau, une armure. En travers de son corps, une bandoulière au bout de laquelle flotte un petit sac noir en skaï. La lanière raye le grand châle épais qu’elle a jeté sur ses épaules.
La Mère sort d’une nuit de travail, elle a nettoyé des bureaux, des administrations, un hôpital, plusieurs ? Des yeux, elle balaye brièvement les lieux. Elle sonde les gens dans le wagon puis s’autorise à laisser tomber ses paupières, juste quelques instants. Mais ne vous y méprenez pas, la Mère ne dort pas, elle s’assouplit seulement, elle sait tout, elle voit tout. Même derrière le tissu de ses paupières, elle connaît l’endroit, elle le fréquente tous les jours.
La Mère est un voyageur francilien assidu. Elle prend, chaque jour, plusieurs métros avec ses affaires, sa fatigue, son châle, ses pensées. Je vois qu’elle touche le lobe de son oreille. Ce lobe est percé à plusieurs endroit, déchiré à certains autres. Les cicatrices sont bien nettes et laissent paraître, au milieu de des chaires, des petits faisceau de vide. C’est certainement le poids des boucles d’oreilles, celles qu’elle porte sont assez imposantes. Elles pendent au bout d’un trou déjà bien éprouvé par le poids. Avec son épaisse chaîne autour du coup, c’est certainement, parmi ce qu’elle a, sur elle, qui a le plus de valeur. Je me dis que ces bijoux lui ont sûrement été offerts à son mariage. Il faudrait que j’arrête de la scruter autant même si c’est plus fort que moi. J’arrête. Je la regarde par intermittence. Ce qui est piégeux, c’est qu’elle ouvre les yeux de manière alternative, parfois à des moments très proches dans le temps. Je pense qu’elle sent mon regard. Je me tourne légèrement sur la gauche pour l’observer dans le reflet de la vitre
La Mère me regarde aussi. À son tour après tout ! Je sens son regard de mère, ceux qui sont appuyés. Elle toise avec bienveillance, mais elle toise quand même. Elle pense, un moment, au milieu de deux assouplissements. Elle regarde mes chaussures, et analyse de haut en bas. C’est efficace, méticuleux, plus organisé que moi. C’est un regard de mère. Une fois que c’est fait, c’est fait. Elle n’a sûrement plus rien à regarder. Elle regarde les autres passagers, elle pense si fort qu’on l’entendrait presque dire “ah ! la jeunesse ! et tous ces jeunes ivrognes dépravés qui rentrent de soirée après avoir vomi des chips. vos parents ne vous ont-ils pas appris mieux que ça ?”. Elle a sûrement raison d’ailleurs. Peut-être qu’elle pense juste à un café, mais cette pensée a moins d’intérêt à raconter. Par accident, je lève les yeux en même temps qu’elle, elle me sourit, je lui souris, elle tourne lentement la tête vers la vitre, fouille dans sa petite sacoche. Je me demande comment est-ce-que l’on peut véritablement fouiller dans quelque chose d’aussi étique. Sa manière de faire me fait sourire. Elle se penche sur la droite, elle gratte avec le bras gauche au fond de sa besace en tournant les yeux sur la droite en ma direction. Elle a presque l’air de mépriser le contenu de cette sacoche. Elle s’agace un peu et expire un peu plus fort qu’à l’habitude.
La Mère sort son petit bigo noir, elle l’éloigne de son visage. La tête en arrière, les épaules en retrait, elle fronce les sourcils et plisse les yeux. Sur son petit téléphone prépayé, elle regarde l’heure. Pour le déverrouiller c’est d’abord sur l’astérisque, en bas à gauche, puis l’option “déverrouiller” qu’elle active grâce au petit bouton, en haut à droite du clavier. Son téléphone, c’est ce dont elle se sert le plus dans le métro. Elle lit l’heure puis le repose sur son genou, dans sa main droite. Chaque fois, elle rabat ensuite son châle sur elle. Elle relit l’heure plusieurs fois, elle attend, reprend son téléphone, souffle puis chuchote, regarde de nouveau, le repose sur son genoux, le reprend encore, rabat son châle. Toujours le même geste, la même énergie. Je me demande ce qu’elle attend. Elle n’a pas l’air surprise de voir que l’heure n’a pas beaucoup changé entre temps.
La Mère appelle quelqu’un, il est huit heures passées. Le métro marque l’arrêt, à la station, les portes restent ouvertes quelques minutes. J’entends la tonalité de son téléphone puis une petite voix qui répond. La Mère ne parle pas ma langue mais cet appel me semble familier. J’entends à peine la petite voix mais je reconnais du français. Je pense que c’est sa fille. La Mère confirme plus qu’elle converse, elle interrompt, demande ce qu’il faut demander. Quelques mots suffisent pour savoir ce qu’elle veut savoir, pas le reste. Je tends l’oreille. J’entends sa fille dire qu’elle a “posé le petit déjeuner pour les petits”. La Mère acquiesce d’un mouvement de tête vers le haut. J’imagine qu’elle vérifie que les enfants sont bien réveillés, certainement pour aller à l’école. J’ai l’impression de voir ma propre mère, soucieuse de savoir, quand elle n’est pas là, si son omniprésence à la maison ne manque pas trop, si les opérations tournent bien. Après tout, rien d’original. C’est un acte normal pour les gens normaux. Pas pour ceux qui, comme moi, viennent de passer la journée entière, puis la nuit, dehors.
La Mère est toujours présente. Là sans être là, elle dort sans dormir. Elle sait sans savoir, lire, écrire ou parler. Compter ? Elle sait, ça. Elle fait partie du métro et en même temps elle a quelque chose de si particulier, la Mère. Elle a son histoire, le poids de sa vie, mais elle le porte mieux que moi, mieux que nous. Elle a dans les yeux, ce petit quelque chose qu’on ne sait pas, qu’elle ne dit pas, qu’elle pense pourtant très fort mais que l’on ne peut imaginer. Dans sa main, c’est plus que ce petit mouchoir qu’elle sert pour rester éveillée. Sur son téléphone, c’est plus que l’heure qu’elle regarde. Autour de son cou et à ses oreilles, ce sont plus que des bijoux qu’elle porte. Elle me rassure et m’impressionne en même temps. La Mère, je la croise souvent dans le métro et pourtant, à chaque fois, je la regarde. J’ai envie d’imaginer ce qu’elle pense, ce qu’elle me dirait si on parlait. Je lui parle parfois, pour lui indiquer son chemin. C’est rare, elle sait tout, la Mère. J’aime bien lui sourire, être là, pas loin. La regarder faire ses affaires, ces petites choses qu’elles font toutes. Ce qui m’intéresse c’est les aspérités de chacune d’entre elles.
La Mère se redresse un peu et je prends mon téléphone pour écrire quelques idées, rassembler un maximum d’informations, des mots, des détails, je relève les yeux, regarde ce qu’il y a dans son sac, je liste tout. Je ressens une urgence, il faut que je gribouille quelque chose pour écrire sur elle ensuite. Je suis fatigué et lent, mon téléphone n’a plus beaucoup de batterie, je veux tout de même avoir du matériel, des choses à dire, tout ce que j’ai vu. J’écris avec des tirets, plus rapide. Je fais une longue liste, la voix du métro annonce “Gare du Nord”, je réalise que je descends à la prochaine station. J’accélère.
Les portes se referment derrière cette sirène horrible. Je pense, à ce moment, que cette sirène est sûrement stridente pour réveiller la Mère, à chaque station. J’écris ça. Je cherche quelque chose d’intelligent à dire dessus. Je me perds. Je relève les yeux pour prendre plus d’informations, sur ses affaires, son visage, ses mains peintes de henné très noir. Je n’ai pas parlé de ses mains. Trop tard, la Mère n’est plus là. Elle est sortie, partie se noyer dans la mer de mères, happée par les vagues.
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VALENTINE
-Bonjour, tu peux te présenter ?
Je m’appelle Valentine, j’ai 22 ans, je suis étudiante, j’aime beaucoup étudier et apprendre en général. J’ai étudié l’allemand, pays avec lequel j’aurai toujours un lien très fort. J’y vais régulièrement et j’apprécie énormément ce pays. Et je fais actuellement un master 2 en management.
J’aime principalement les musées, voyager, être entourée.
Je m’intéresse beaucoup au féminisme, je suis limite boulimique. Je m’imprègne de tout ce qui existe sur ce qui touche ce sujet. Il y a cet aspect de lutte sociale, culturelle et intellectuelle que j’aime beaucoup. Tous les livres, films, expos, BD concernant le féminisme est mon quotidien culturel.
-Si on devait donner une définition de ce qu’est une femme, que répondrais-tu ?
Alors, je pense que les gens ne seraient pas tous d’accord, mais je pense que tout individu qui se sent femme est une femme. Il y a plusieurs aspects à prendre en compte, celui sexuel, naturel que nous ne choisissons pas, notre corps. Puis la construction sociale qui nous est imposée par rapport à ce sexe. Plus tard, en grandissant on a plus la possibilité de vivre notre genre à notre façon, mais au début c’est pas vraiment le cas. Il y a notre éducation avec les parents, à l’école, nos amis, qui nous demandent de suivre des codes qui sont attribués à la féminité.
-Quelle est ton orientation sexuelle ? Ça a toujours été évident pour toi ?
Je suis hétérosexuelle. Je n’ai jamais eu vraiment de doute. J’ai toujours été attirée par des garçons. Bon, après, à l'adolescence, j’avais un peu des interrogations, si j’aimais les filles et/ou les garçons. Pour moi personne ne peut être à 100% hétérosexuel, mais via notre éducation, on s’autorise peut-être moins facilement à expérimenter avec le même sexe aussi facilement. Inconsciemment, je me le suis peut-être interdit.
Il y a des femmes que je considère comme très attirantes, très inspirantes, fascinantes, qui ont des personnalités très fortes, qui peuvent m’impressionner. Mais il n’y a pas d’attirance sexuelle.
-Est-ce que ton développement a été compliqué à l’adolescence ?
Ça a été effectivement une période un peu compliquée. Je n’étais pas une ado perturbée qui faisait des crises ou je ne sais pas quoi, mais j’avais très peu confiance en moi. J’ai grandi dans un environnement assez dur, notamment avec mon père, qui est une personne très misogyne. J’ai cru à sa vision erronée des rapports hommes-femmes, des rapports de couple, et ça ne m’a pas vraiment fait de bien. Il fait des remarques très blessantes à ma mère, et accumule les réflexions sexistes : des remarques sur le physique, la façon d’être, de se comporter, la sexualité, le style vestimentaire, et sur comment considérer une « vraie femme ». Du coup j’ai intégré tout ça. S’il le disait, c’est que ça devait forcément être vrai. Quand j’ai commencé à sortir avec des garçons, je me comportais de telle ou telle façon afin de leur plaire. Et une fille, pour plaire, doit être jolie, gentille, à l’écoute, sourire, sexuellement toujours disponible, sexy, épilée, intelligente et drôle, mais pas trop non plus, car sinon les garçons prennent peur. Mon premier petit ami m’a quittée car je pense que je ne correspondais pas à cette image de fille jolie mais un peu cruche. Comme j’étais studieuse, bonne à l’école, aussi cultivée que lui, il n’avait peut-être pas la sensation de me dominer. J’étais trop son égale.
Adolescente, j’ai aussi ressenti que les injonctions qui pèsent sur les épaules des filles sont très puissantes, et très contradictoires. Du genre : il faut très jeune avoir eu des relations sexuelles, mais pas trop non plus, sinon on te considère comme une pute. Ou encore il faut être belle mais pas trop non plus, car après les autres filles sont jalouses de toi. Tu n’es jamais satisfaite de ce que tu es, car on trouvera toujours quelque chose à redire. Quand tu es jeune, c’est difficile de comprendre tout ça. C’est dur de prendre confiance en soi, de ce dire « je suis bien », je n’ai rien à me reprocher. J’ai les capacités de faire ce que je veux. D’autre part, la société n’attend pas des filles qu’elles prennent une position dirigeante.
-Tu es plutôt amie avec des hommes, des femmes ou les deux ? Si un genre en particulier, pourquoi ? Comment gères-tu tes relations amicales ?
Les deux, je me suis toujours très bien entendue avec les filles et les garçons. Même si avec les garçons, il peut y avoir des ambiguïtés.
En revanche, enfant, à l’école primaire, on ne se mélange pas beaucoup. Les filles restent ensemble et c’est pareil chez les garçons. J’ai toujours trouvé ça dommage, moi j’aimais bien jouer avec les garçons, et j’en étais très contente dès que je pouvais le faire. Il y a en plus cette rivalité débile entre les deux camps : les filles sont « nulles » d’un côté, et les garçons sont « cons » de l’autre.
Ensuite vient le collège, où les filles sont très jalouses les unes des autres, on nous apprend à être en compétition pour les garçons, et je trouve ça horrible. On n’est pas du tout solidaires, on se tire dans les pattes, c’est affreux. Les copines que j’avais qui étaient comme ça, bah elles me fatiguaient et je préférais être avec les garçons, car ils n’avaient pas cet esprit-là.
-Et amoureuse, tu cherches quoi dans une relation ?
Je recherche de l’écoute. Parce que j’ai été avec un garçon qui ne m'écoutait pas, du moins, pas assez, qui dévalorisait ce que je lui disais, donnait peu de place à mes passions, mes hobbies et mes façons de voir la vie. Du coup, c’était frustrant. Maintenant, ce qui me plaît le plus chez les garçons, c’est leur capacité à être empathique. Je trouve ça important qu’on se soutienne tous les deux.
-Des croyances religieuses ?
Alors, pas du tout. Je respecte complètement les croyances des autres, mais ce n’est pas trop mon truc. Je reste tout de même une personne qui a grandi dans une culture catholique. Etant jeune, j’ai été curieuse et je suis allée à la messe, mais j’ai trouvé ça très ennuyeux.
Je trouve que dans les religions, les femmes n’occupent pas une place très valorisante. C’est assez révoltant que dans les fondements du catholicisme, Marie est une figure très importante, mais elle a tout ce qu’on attend d’une vraie femme : elle n’a pas de relations sexuelles, mais tombe enceinte, et donne la vie sans accoucher. On épargne au monde tout ce qui est lié à son sexe et sa sexualité, car c’est considéré comme répugnant. Même la “fonctionnalité première d’une femme”, qui est de donner un enfant, on passe à côté, parce qu’on trouve ça sale. On va droit au but. C’est bon, elle a un enfant, tu es une femme accomplie, et tu as rempli ton rôle, et tu ne dis rien. Mais ce n’est que mon interprétation. Dans les religions, les femmes ont surtout ce rôle de mère. Quand elles ne sont pas mères, elles sont pucelles, comme Jeanne d’Arc, ou pute comme Marie-Madeleine.
-Te donnes-tu un rôle dans une relation avec quelqu’un ?
Non, pas particulièrement. Après, si la personne est sexiste, je ne vais pas me gêner pour essayer de la faire réfléchir, surtout si elle est dans mon entourage proche.
-Tu souhaites te marier ?
Je sais pas, on verra !
Quand j’étais en maternelle, je pensais vraiment qu’épouser un garçon était LA quête ultime, LE but à atteindre à tout prix. A base de Disney et autres, je me disais qu’à 18 ans, j’épouserai mon amoureux.
Plus tard, après avoir expérimenté les relations amoureuses, et que j’ai eu mes premiers chagrins d’amour, je me disais que le mariage ne servait à rien, n’avait aucune valeur.
Mais ce sujet est intéressant, car quand on est féministe, généralement on remet en question cette construction sociale du couple, et cette institutionnalisation du mariage. Notre société s'est peu à peu construite sur cette base-là. Quand l’humain s’est sédentarisé, il a fallu organiser la société, faire quelque chose des hommes et des femmes, et surtout des richesses et possessions de chacun. Le patrimoine, comme son nom l’indique : « patri » et non « matri », devait se transmettre de père en fils. C’est aussi pour ça qu’on porte le nom de notre père, et non celui de notre mère. La femme, dans toute cette histoire, est vu comme « moyen » de donner un fils, pour transmettre le patrimoine, et également pour générer de la chair à canon, c’est-à-dire des hommes prêts à faire la guerre. Un vrai truc de mec quoi. Les femmes se voient donc imposées le rôle de mère, d’épouse, de femme de ménage, d’esclave sexuelle, etc. Pas le droit à l’éducation, à l’indépendance financière, cela pourrait déstructurer cette société si bien pensée.
Aujourd’hui, on se fiche un peu de tout ça. Si on trouve une personne avec qui on est bien, on peut se marier. Mais je pense aussi que la question financière garde une place importante dans ce choix.
-Souhaites-tu avoir des enfants ?
Oui, j’ai envie d’avoir des enfants. Je ne sais pas quand. C’est déjà plus important pour moi d’en avoir que de me marier. Ça a plus de signification.
-Es-tu à l’aise avec ta sexualité ?
Globalement, j’ai pas de tabous sur ce sujet. Je pense que ça reste quelque chose de privé avant tout. Ce que je fais, ce que j’aime faire, ça ne regarde que moi. Chacun vit sa sexualité comme il l’entend. Par contre, Il faut en parler à des gens quand ça ne va pas, une personne de confiance.
Il n’y a pas de sexe normal/anormal. Tout doit être fait dans le consentement et le respect de l’autre. Un slogan, de la libération des femmes, qui date des années 60, disait “Le privé est politique”. Ce qui se passe chez les gens, dans leur lit, ne regarde pas qu'eux. S’il se passe des choses anormales, elles doivent être réglées via des lois. La société doit en prendre conscience. Si je me fais violer, c’est pas normal et pas juste un problème de communication de couple. Je dois pouvoir porter plainte même si c’est mon copain. Faut être écoutée, être soutenue.
J’ai eu pas mal de partenaires, et il y a parfois beaucoup de violences, ou de la brutalité qui semble être normale dans la relation sexuelle. Je pense que ça vient de la pornographie. Dès mes premiers rapports, je l’ai ressenti, et j’en ai été déçue. Les garçons sont trop exposés, ou ne prennent pas assez de recul sur ce qu’ils voient, et pensent que c’est la normalité. Que ça va forcément plaire aux filles. Filles qui sont aussi exposées, et qui peuvent aussi se dire que c’est normal. Inconsciemment, elles peuvent se dire que ça leur plaît.
-Le fait de vieillir te préoccupe-t-il ?
Au niveau du visage, pas trop. Au contraire je trouve qu’elles sont belles, les femmes qui ont un peu de rides. Je les trouve charmantes. Toutes les pubs avec ces crèmes anti-rides et autres produits pour paraître jeune, je trouve ça fatigant, que cela sert à rien.
-Comment tu vis ton genre ?
Le jugement de l’autre ne va pas forcément être le même que celui que je peux avoir. Au boulot, comme je suis assez jolie, sympa, et pas non plus une grande gueule, j’ai l’impression que l’on me prend pour une petite jeune femme fragile et sympathique. Je trouve dommage que l’on ne puisse pas être une femme forte, en portant une jupe et en se maquillant. On rapproche souvent la féminité à quelque chose de futile, d’inférieur. Ce genre de choses me blesse, et qui m'empêche de vivre mon genre pleinement.
-Quelle est ta plus grosse motivation dans la vie ?
Être actrice dans la société. En bien ou en mal, on a tous un impact sur la nature, sur d’autres personnes. Je me rends compte qu’en discutant, en écrivant ou en étant tout simplement, on influence les autres, et moi je souhaite en donner une positive.
J’ai envie d’associer ça à mon futur travail en entreprise ou en association. Avoir un impact dans la vie d'autrui.
Changer à mon échelle notre façon de vivre à tous.
Par exemple, j’ai une fille en fac qui était très timide, qui était avec la même personne tout le temps, qui ne voulait pratiquement pas sortir. Cette année on est à côté en cours, on passe beaucoup de temps ensemble, je pense l’avoir influencée, car elle a beaucoup gagné en confiance en elle, elle est vachement plus ouverte, elle parle sans même lever la main, elle interrompt le prof, elle va vers les autres. La voir réussir ce qu’elle n’arrivait pas à faire il y a quelque temps, c’est génial. Je me sens vraiment utile.
-Comment vis-tu les échecs amoureux ?
Les premiers, c’est extrêmement difficile, comme beaucoup de gens le savent. Je me remettais énormément en question : j’aurais dû faire ça, ou être plus sympa à certains moments… Ou alors remettre la faute sur lui, genre, c’est un connard.
Je culpabilise aujourd’hui. Quand je sais que j’ai pas géré le truc, je m’en veux beaucoup. Quand je sais que c’est pas ma faute mais celle de l’autre, je culpabilise aussi. Je me dis que j’aurais dû partir, je perds ton temps, pourquoi tu fais ça...
-Si demain il arrive que par miracle nous arrivions à une égalité, que le patriarcat ne devienne qu’une histoire ancienne. Qu’est-ce que tu te permettrais de faire ?
Même si je le fais déjà, je ne m’épile plus. Seulement quand ça devient désagréable.
J’ai de la chance de ne pas avoir une pilosité très forte, ainsi le regard extérieur n’est pas très violent.
Par contre, si je me mets en robe et que je prends le train, je vais être anxieuse. J’ai peur que les gens me regardent bizarrement, alors qu’au fond de moi, je m’en fou. C’est pas agréable de se faire regarder, et parfois on peut même se faire insulter. Donc, s’il n’y avait plus d’inégalités hommes-femmes, j’oserais sortir avec mes poils sans honte. Je ferais beaucoup moins attention à mes arrières aussi, même au travail. Il n’y a que 30% de femmes qui sont entrepreneuses, les banquiers ne les regardent pas pareil, les fournisseurs et les clients non plus. En étant simplement une femme.
Dans la vie de tous les jours, quand nous rencontrons un homme, il y a des chances que le mec me voit et se dit “elle est sympa et souriante, j’arrive à la faire rire, je peux penser qu’il y a des chances si je tente quelque chose”. S’il n’y avait plus se fait d’être objectifiée, être un objet sexuel, de désir, de fantasme et de beauté, je pourrais effectivement faire tout ce que je souhaite. Sans avoir cette idée de : “j’ai des boobs, faut que je fasse attention en sortant dans la rue”.
-On t’a déjà dit que tu n’étais pas faite pour certaines choses ?
Je ne crois pas qu’on me les ait vraiment dites, c’est plus une culture. Quand j’étais ado, je me disais “moi, je veux pas être chef”… pourquoi ? Aujourd’hui, je fais des études de management, pour diriger une équipe, voire même une entreprise. C’est justement ça qui qui me motive. J’ai envie de travailler avec des gens, les écouter, créer quelque chose.
On associe aussi cette image de chef, au tyran qui hurle sur les gens et qui est autoritaire. Alors que non, une femme peut très bien être une chef à sa façon.
-Tu aimes faire quoi de ton temps libre ?
Lire, voir des expos, me balader, la nature. Je trouve que la nature est très impressionnante car très imprévisible. Je trouve ça simplement beau. J’aime voir mes ami.e.s, échanger, m’amuser avec eux. Aller en Allemagne. Dès que je peux, j’y vais !
J’aime la musique aussi, je vais à des festivals. De la photo aussi de façon amatrice. J’aime bien l’Art en général. J’adore la bande dessinée. J’aime le cinéma, même si j’y connais pas grand-chose. Je le trouve assez sexiste en général.
-Des projets ?
J’ai monté une association récemment, d'empowerment des femmes. Je suis entourée d’un petit groupe de filles qui ont mon âge. L’association s’appelle “The beauty and brain”. Sur notre site internet, on regroupe les inégalités hommes/femmes, on parle de femmes inspirantes. Donner une image positive aussi, montrer que nous sommes fortes et motivées, pousser les femmes à entreprendre, sans rejeter la féminité non plus. Au-delà de notre apparence physique, on a aussi un cerveau que l’on sait utiliser. Par exemple, on fait aussi des événements. L’autre jour, nous avions une soirée organisée avec des échanges, notamment sur comment entreprendre et vivre dans l’entreprenariat entre hommes et femmes. Il y a eu un débat et c’était très riche. On a envie de continuer dans cette lancée.
-As tu un/des modèle(s) féminin(s), une/des héroïne(s) dans la vie ?
J’en ai plein, mais celle qui m'a le plus marquée quand je suis tombée sur elle, c’est Olympe de Gouges. C’est vraiment mon héroïne. Elle a une personnalité très forte. Elle était révolutionnaire durant la Révolution française. Durant cette période, les femmes n’avaient pas vraiment beaucoup de temps de parole en public. Contrairement à ce que l’on pense, elles avaient beaucoup plus de libertés avant. Les femmes sont les grandes perdantes de la Révolution. Elles en avaient pas beaucoup de base de toute façon, donc à quoi bon. Elle était très cultivée, venant d’un endroit pas si bourgeois que ça, et elle a grandi toute seule pour se forger intellectuellement. Elle s’est battue pour la cause des noirs et des femmes. Elle a écrit la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, en réponse à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Elle a publié plein de trucs, et elle critiquait cette révolution qui était sanguinaire et opportuniste, comme le cas de Robespierre pour citer que lui.
Elle n’avait pas peur. Pas peur de mourir.
-Un dernier mot ?
Il est dit que l’inégalité sera terminée en France dans 50 ans et en Allemagne dans 150 ans. Du coup, je ne sais où je vais vivre. En tout cas, je continuerai à me battre pour le cas de la France à mon niveau, à une plus ou moins grande échelle. Faut rester optimiste, les choses avancent très doucement. Faut pas baisser les bras.
C’était pas mieux avant.
Merci à toi Valentine, pour ta participation :)
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Party girl life, chapitre premier
Par où on commence?..
Peut être par comment j'en suis arrivée là? Peut être par le premier jour.
Commençons par le premier jour. Par mon premier client. J’ai mentis, c'est le deuxième jour enfaite(fail!!!!). La veille, un vendredi, je n'ai eu aucun client. Mais j'ai eu un aperçut de comment ça se passait. Du coup aujourd'hui, je suis un peu moins stressée.
J'ai des escarpins noirs, ce qui me fait bizarre parce que ça fait un an que je n'ai pas porté de talons, j'étais pas très douée de base avec ça de toute façon. J'ai très peu de maquillage. ça fait aussi longtemps que je n'en porte plus(traveller life, tmtc).On rentre dans un des salons privés, il y a 4 hommes assis sur le canapé. Tous asiatiques, bien habillés, séduisants. 3 d'entres eux choisissent des filles. On ressort. 5min plus tard, on nous demande de revenir.Je souris en rentrant dans la room. Je suis de bonne humeur. Le dernier homme me regarde et me fait signe de venir. Il m'a choisit. C'est mon premier client.(Yayyyyy)(Money money!!)
Il s'appelle Atsuo(j'ai changé son prénom au cas où et celui là signifie époux fidèle(ce qui lui va très bien vous comprendrez pourquoi)), il est japonais/australien, 40ans. Il fait beaucoup plus jeune. Il est beau, charismatique, etc.. Vous voyez le topo je vous fais pas un dessin.
Il me demande depuis combien de temps je travaille ici et je lui avoue que c'est mon deuxième soir et qu'il est mon premier client. Je me sens plutôt à l'aise mais je ne sais pas trop comment ça va se passer. Je sais que ça peut éventuellement être compliqué mais Atsuo est gentil et il m'explique 2/3 trucs.
(BREAK)C'est étrange pour moi d'écrire ces lignes maintenant. Cette rencontre a eu lieu il y a plusieurs mois et beaucoup de choses ce sont passés entre temps. J'ai souvent revu Atsuo et pour dire les choses simplement, ça ne s'est pas passé comme je l'avais prévu(comme souvent enfaite).
Bref, à ce moment là, en juillet 2017 je me sens bien. Il est intelligent, il voyage beaucoup, il est gentil, charmant, souriant, easy going. On boit de l'alcool, beaucoup. Je fume des cigarettes, beaucoup. On se câline et on finit par s'embrasser, beaucoup. Ma robe n'est pas moulante et a un dos nu, il passe ses mains dedans, touche ma poitrine et mon ventre, mon dos. Embrasse mon cou, mes épaules. J'ai envie de lui mais j'ai peur. Mon job n'est pas de coucher avec les clients. Je refuse de me laisser aller, on est des adultes(surtout lui) capable de se contrôler. Si je couche avec un client dès le départ ce sera clairement la fin des haricots, faut pas non plus déconner. Il me demande mon numéro de téléphone. No way. Je vois clairement qu'il n'a pas l'habitude d'entendre non. Je kiff. En même temps je me sens un peu mal, je vois qu'il est déçu et je n'aime pas décevoir les gens. Je suis comme ça. Mais il faut que je sois forte(I can do it!), je vais en avoir plein d'autres des clients après celui là, on va peut être pas tous leur donner mon phone number non plus.
Pendant une demi heure il s'en va, il a une fête prévu quelque part mais il promet de revenir et me demande de l'attendre. Ses amis s'occupe de moi, m'offrent des cigarettes, parle un peu avec moi. Tom(j'ai aussi changé son prénom) me montre des messages de Atsuo disant qu'il revient bientôt. Il arrive finalement et on continue de faire la fête. Je suis contente. Le courant passe bien entre nous.
(BREAK) Et c'est à ce moment là, que j'ai envie de me mettre une droite et de me secouer comme jamais. Qu'est ce qu'on peut être naïf des fois, s'en est même drôle. Juste pour info meuf, le mec paye des nanas pour passer la soirée avec lui. Si tu crois que ce qu'il fait avec toi il ne l'a fait avec personne d'autre avant, je peux plus rien pour toi. Oh pardon, tu as vraiment cru que tu étais unique?! *drop the mic* I'm out bitch.
Quand il est 4:30, mon client me redemande si je suis sûre que je ne veux pas lui donner mon numéro. Je suis bourrée mais toujours sûre de ça, t’inquiètes. Je lui dit non, et il me dit que la soirée est fini mais qu'il espère me recroiser à l'occasion. Je m'en vais contente mais un peu triste. (T'inquiètes pas tu auras d'autres raison d'être triste plus tard. Saloperie de robe dos nu) Enfin bref, ça c'était la première soirée de ma vie de party girl. Y'en a eu plein d'autres après. J'ai rencontré plein de gens de partout. Des gens bien, moins bien, des hommes et des femmes de tous âges.J'ai eu des coups durs et d'autres moments où je me sentais comme la reine du monde(ça dur jamais hyper longtemps mais c’est sympa)
En tout cas je vous promet qu’on ne s’ennuie pas.(DRAMAAAAAA)
See you next time
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Chronique#43 de Miss you de Kate Eberlen
Chronique#43 de Miss you de Kate Eberlen
Hello mes lous,
Je vous présente ma seconde chronique du jour. Il s’agit du roman “Miss you” de Kate Eberlen que j’ai pu découvrir grâce au service Netgalley.
Dernier article: Chronique de l’interphone ne fonctionne toujours pas
Informations sur le livre
Titre: Miss you
Auteur: Kate Eberlen
Editeur: Nil éditions
Genre: romance
Format: papier et numérique
Nbre de pages: 464
Prix: 15,69(papier)…
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Histoire de colère
Chaque matins je me réveille avec une colère sourde et tenace. Je la sens au plus profond de mes entrailles. Chacun de mes pas est empreint d'elle, de cette rage dévastatrice qui pourrait brûler l'asphalte et qui si je la libérais emporterait tout sur son passage.
Je suis en colère contre tout, contre la famille, contre le monde entier du matin au soir et dans mes nuits d'insomnies. Elle hurle, elle gronde cette colère qui laisse un goût âcre dans ma bouche. Elle rugit de toutes ses forces sans que jamais je ne puisses comprendre à quoi elle est liée.
Aujourd'hui je n'arrive même plus à savoir quand est ce que j'ai commencé à être en colère. Comme-ci j'étais naît ainsi, comme-ci dès le départ j'avais été remplie de colère contre l'univers. Peut être est-ce cela, peut être mon premier cri n'a pas été un cri de vie mais un cri de colère et de rage. Et le pire c'est que personne n'arrive à éteindre cet incendie.
Alors parfois j'aurai envie de leur hurler à tous « je vous emmerde ». Parce que c'est vrai, je les emmerde tous avec leurs petites routines et leurs faux espoirs. Je les emmerde ces adultes remplis de venins acerbes et belliqueux. J'emmerde ces travailleuses et ces travailleurs qui en oublient leurs enfants. J'emmerde ceux qui trompent, qui mentent, qui tuent, qui violent, qui fracassent des existences et qui promettent sans jamais respecter leurs foutues promesses. J'emmerde ce monde en somme, ceux qui pensent que personne n'est assez dure avec ma génération alors que mes amis se pendent au bout de cordes pour oublier leurs souffrances. J'emmerde ceux qui ont décidé de cesser de réfléchir et de devenir des moutons courbant l'échine et acceptant tout. Et dans ce cri de rage souvent je voudrais écraser ce monde, être Camille dans Horace disant « voir le dernier Romain à son dernier soupir moi même en être la cause et mourir de plaisir ».
Je rêve que mon souffle détruise tout sur son passage permettant ainsi d'éradiquer cette fausseté et tout ce mensonge. C'est la colère au fond de moi qui parle. Cette haine dévastatrice de cette société qui nous transforme en clone un à un. Je suis en colère contre l'école, les institutions tout ce qui a été créé par la main de l’homme voulant formater le peuple. Je voudrais démolir cette école qui n'admet qu'une façon de penser, qui exècre ceux qui ne rentrent pas dans ses petites cases bien établie. Cette école qui trouve plus simple de mettre de côté plutôt que de tendre la main. Je les hais ces institutions qui forment aux mensonges et à la trahison. Je déteste ce conditionnement dans lequel on nous jette depuis notre enfance, ces fausses libertés qu'on nous laisse miroiter pour être sure de nous embrigader. On nous détermine parce qu'enfant on est malléable « tu seras tel ou tel parce que tu es nul en ci ou en ça ». Et si c'était faux ? Et si j'étais autre malgré ma pseudo nullité ? Et si j'avais le choix réel et si je pouvais être qui je veux comme je le veux ?
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#repost from @histoiredevies À la mort de son père, l’auteur hérite d’une lettre qu’il n’ose ouvrir par peur de ce qu’il pourrait y lire. Comme pour exorciser le souvenir de cet homme profondément violent - qui pourtant contiendra tant bien que mal cette violence toute sa vie, Thierry Crouzet met des mots sur la guerre d’Algérie qui transforma son père à jamais : il y deviendra « Jim », un tueur, un vrai. Les récits ne changent pas le passé mais ils permettent parfois de l’appréhender de manière différente : ils permettent de comprendre. Et peut-être d’ouvrir la lettre... Le texte habilement rythmé se lâche difficilement avant son dénouement. Percutant. #recit #monpere #guerredalgerie #thierrycrouzet #coupdecoeurlitteraire #heritage #transmission #histoiredeviesetderacines https://ift.tt/2N84xBJ
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Chocolat #1 (on Wattpad)
https://www.wattpad.com/1213670399-chocolat-1
Assise à la terrasse de son café préféré, Elina, décortique ses souvenirs d'avant tout en attendant de voir ce que lui réserve l'après. Elle se souvient de Gus, son ami, son amour, son âme sœur. Du café et de l'ambiance tout en attendant d'être appelée…
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Vous êtes cadre, dirigeant d'entreprise ou bien vous occupez simplement un poste de responsabilité, vous êtes simplement un professionnel ? " Insomnie et stress constant. Ce sont les deux mots qui décrivent exactement ce que je vis actuellement au quotidien. " Vous vous retrouvez peut-être dans ces dires de ce cadre que l'on a interrogé ? Vous voulez vous reconvertir dans un autre domaine que vous jugez moins stressant? Eh bien! Je suis désolé de vous dire cela, mais ça ne changera en rien votre situation. Si vous êtes stressé maintenant, vous allez rester stressé dans votre nouveau travail. En fait, le stress est une émotion normale ! Les problèmes surviennent lorsque vous n'arrivez pas à le gérer efficacement! Parce que des éléments subtiles venant de votre subconscient vous bloquent. Je m'appelle Fadler et je fais en sorte que les dirigeants, cadres et professionnels qui souhaitent avoir une vie inspirante, plus équilibrée, à être plus productifs, performants au travail, à augmenter leur vitalité et à passer plus de temps avec leur famille. Fort de mes 15 années d'expérience en tant qu' accompagnant de l’humain, coach facilitateur de changement, j'ai fait une formation gratuite que vous pouvez voir en cliquant sur ce lien : https://ti.fcelestin.com/demarrez-une-nouvelle-vie Titre de la formation : Comment surmonter vos inquiétudes liées à votre reconversion professionnelle? FAITES SIMPLE, AGISSEZ MAINTENANT ! Ma joie est dans votre réussite. Alors, à très vite #carrière #livre #leadershipcroissance #croissance #vieintentionnelle #leadership #transformation #changement #change #coaching #leader #développementpersonnel #croissancepersonnelle #histoirepersonnelle #histoiredevie #liberté #êtresoi #confianceensoi #développementdesoi #succès #business #change #changement #saison #succès #relation #podcast #formation https://www.instagram.com/p/CiQDMRatt8-/?igshid=NGJjMDIxMWI=
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