#Elsa Gribinski
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burpenterprisejournal · 5 years ago
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SISTEMI AUDIOFOBICI BURP IN THE SONIC PROTEST MEGAMIX
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2020/05/5-11 Sonic Protest Radio SISTEMI AUDIOFOBICI BURP stream
SISTEMI AUDIOFOBICI BURP are proud to be part of the longest mixtape in the world broadcasted by Sonic Protest Radio www.sonicprotest.com/radio SAB will put their hands on the mix saturday 9 from 15:31 to 16:29 SISTEMI AUDIOFOBICI BURP consisting of DJ WJM, DJ JD Zazie, DJ Jimmy G, DJ Mat Pogo and DJ Baba Giovanni Bauli will perform SALAMANDER CHAIN MIX. Expect collages, punca, abstract and techno beat in the mega mixtape: (alexskater4), #IslasResonantes,: Such, #dadabase, Adolph Marx, Akab Ondage, Alan Courtis, Alexandre St-Giroud & Olivier Di Placido, Alyosha K, Annalee-Rose & Will Guthrie, Antoine Capet, Aymeric de Tapol , Ben Lx, NEED DREAD, gonorrhea die wurstbrucke, Carl. Y, CasseGueule, Automatic Chapel, Chebgero, Cinna Peyghamy, Coax, d ' cut, Damien Cabries, David Bausseron, DAVIDE TIDONI, Denis Rollet, Didier LASSERRE & Vincent RIOUX, LIVE OUT, DJ - JBG, Dj biscuit, Dj Charonne, DJ Dunkirk x DJ GRAVEL, DJ googlesheet, djvincent / la / very, Dmngrng, Double G, Dr Potato, set 0 (for radio), set 0 (for radio), set Nist Nah on decks, Espace Multimadia Gantner (Burgundy), Ex-IP, Ben, scrap metal, FLF, Frédéric blondy, Guilhem ALL, guillaume guillaume, guillaume-van roberge, H-oudini, Hugo Esquinca, IGOR 16382, James Stilton & Le Petit Ménestrel, Jean-Luc Guionnet, Jean-Marc Foussat, Jean-Marc Foussat, Jean - Philippe Gross, young girl orrible and leandro barzabal, Jf Pichard, Jo Bur, Johan, Johana Beaussart & Anaïs Ponty, Julia Hanadi Al Abed, Julien Clauss, Julien Desailly, Julien Desprez, Junko & Michel Henritzi, kergalive, L ' investigation trample, THE MIGHTY MOUSE TEAM, THE LITTLE pair of peoples, LeGospel, the underground lab, twin songs, Lico, MadameMacario, Mario [aspect _ ASpirale], Mathias Pontevia & Ian Saboya & Elsa Gribinski , Matthieu Saladin, Mattin, Maxime Lemoing, Méryll Ampe, MNNN, musichien: Just ears, Nicolas Montgermont, O engineeri Modo, Oculus raucous, OdBongo, Ogrob, PAPITO BOOM BOOM, Pat Hébert, Patrick sandy, pfff, phonotopy, Radio Mouse, Radio Sonic Protest, run!, Raymond Pettibon & Oliver Augst, Robin Michel and Thibault Walter, Samon Takahashi VS Masami Akita. (Merzbow), Sb & the p-node streams, SEC _, Shit & Shine, Sidonie Absolon, SISTEMI AUDIOFOBICI BURP, Sophie & Maxime, Swallowing Helmets, MAGIC SYSTEM, Terrine, TTnode, unglee izi, Vincent Epplay , Wilfried Wendling, Yann saboya, YLY, Yvan Etienne, Yves Prohl & Paul Gommenn, Z.B. AIDS a.k.a. Valerie Smith
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journaljunkpage · 10 years ago
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LIBER : À REBROUSSE- POIL...
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Claro et Chevillard remuent ensemble à L’Arbre vengeur.
Par Elsa Gribinski
 « Un bon écrivain est un écrivain mort », ironisait Jean-Pierre Enard. Égarés, mais pas tant, parmi les cadavres remuants du catalogue de L’Arbre vengeur, Claro et Chevillard ont en commun d’être vivants. C’est dire qu’ils remuent, eux aussi, à l’écart : la langue, les pensées, et par exemple les idées (toutes faites) de leurs contemporains – c’est un peu cela, la littérature. Ils touchent donc à tout : romanciers, critiques littéraires, blogueurs, traducteur pour le premier (de Vollmann, de Rushdie, de Pynchon, de Danielewski..., de beaucoup d’autres) ; sérieusement facétieux, monstrueusement baroques, conteurs
 et stylistes cannibales ne sachant trop ce qu’ils prisent davantage, de la digression ou de l’aphorisme, dans tous les cas grands amateurs du détournement de genres, de mots et de fables.
L’Autofictif journal de Chevillard, cette année (entendez la précédente..., nous y reviendrons), est « au petit pois », comme la princesse ; Claro nous emmène à Istanbul (ce n’est pas non plus tous les jours Byzance) suivre les tribulations orgasmiques d’une anti-Shéhérazade en quête d’un « Soliman esseulé » qui, lui, n’a pas décollé. Les deux entreprises, différentes (pour cette fois : on sait que Chevillard a déjà taillé du petit tailleur, que Claro tâte de l’autofictif, bien souvent en triptyque), travaillent dans le même sens, à rebrousse-poil.
 Rebrousser, c’est ce que fait Pomponette Iconodoule dans le conte érotico-exotico-farcesque au titre inversé de Claro, qui vous laisse à chaque phrase le sentiment d’avoir manqué une contrepèterie (l’« antistrophe » rabelaisienne ne s’y trouverait pas pour rien). Rebrousser, c’est aussi le projet double de l’autofictif : le diariste écrit au jour le jour ; blogueur, il est lu de même, dans l’illusion d’un direct qui, en outre, n’est peut-être pas sans effet sur l’écriture ; publié sur papier douze mois et quelques plus tard, le journal d’une année compte, à rebours. Au contraire des apparences, chaque nouvel Autofictif donne, plutôt que deux versions, numérique puis papier, deux œuvres – au moins dans leur réception, qui est aussi un rapport au temps, matière et mode de cette écriture de soi (du monde...) au long cours. Quand le livre numérique n’existe pas, ou si peu, n’étant d’ordinaire qu’un livre numérisé, l’entreprise inverse qui consiste à faire d’une œuvre numérique un livre papier n’est pas anodine. Le journal, provisoirement clos par le glas du 31 décembre, ou plutôt du 17 septembre, est bel et bien clôturé par l’impression et la couture (car
 les cahiers, à L’Arbre vengeur, sont cousus) : le temps, précisément, dira mieux, lorsque les pages des Autofictif seront aussi jaunes que 
la couverture du dernier opus de Claro, ce que Chevillard aura fait à l’affaire qui remue si peu nos contemporains...
Dans la queue le venin, Claro, L’Arbre vengeur.
 L’Autofictif au petit pois, Éric Chevillard, L’Arbre vengeur.
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spiritonline · 13 years ago
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Mythologies ?
Bref
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par Elsa Gribinski
Le verre ne clôt rien : depuis Duchamp, la Joconde désintégrée sort du cadre. Une fraction de tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Mona Lisa, et que vous n’avez pas trouvé chez Dan Brown, est donc chez Le Tellier, « best teller, worth seller », pasticheur potache, facétieux et non moins sérieux, rompu à l’exercice de style sous contrainte. Du fameux portrait qui n’en est plus un, l’oulipien donne une représentation collective mais plurielle, fragments d’un sourire. Angot et Musso, Duras et Modiano, Pivot, Gala ou le Grand Schtroumpf, le missionnaire impossible et le contrepéteur Canada Dry, Harlequin, le Guide du Routard, le résumé télé, le Petit Nicolas ou San-Antonio, l’enfant pokémoné, al-Qaida, Facebook, ta mère, la mienne : 221 points de vue et autant de sujets à quoi la Joconde est prétexte. Queneau fait modèle, Perec bisse, Le Tellier texticule. Barthes n’y est pas ? Tout Roland est dans Léonard. 
Hervé Le Tellier, Joconde jusqu’à cent et plus si affinités, nouvelle édition, Le Castor Astral.
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journaljunkpage · 10 years ago
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LIBER : COMMENT (RE)DEVENIR SOCIALISTE ?
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Spécialiste de l’histoire des gauches en France, en particulier de Jean Jaurès et de son œuvre, l’historien Gilles Candar conclut le centenaire du grand orateur, théoricien et fondateur du socialisme français... avec éloquence.
Par Elsa Gribinski
Consacrée aux sciences humaines, la collection « Troisième 
culture », au Bord de l’eau, fait dans la vulgarisation bien comprise.
 En l’occurrence, Devenir socialiste : le cas Jaurès aborde, à travers sa plus grande figure, la naissance d’un courant politique fondé sur une pensée, mais aussi sur une volonté qui semblent ne plus avoir cours. Lorsque, dans les années 1880-1890, le socialisme émerge comme courant politique, la France sort de près d’un siècle de réaction et de triste alternance. Hors la défaite toujours vive de 1871, le contexte évoque étonnamment le nôtre : crise économique, sociale, morale, scandales financiers, désenchantement civique, qui favorisent alors le boulangisme ; la tendance est à la répression, non au progrès social. Jaurès, d’abord étiqueté « centre-gauche », sera accusé d’être 
« brusquement pass�� au socialisme par dépit ou par ambition ».
 En 1891, il déclare publiquement : « Je me considérerais comme 
un lâche si, au moment où semblent commencer pour les militants
 du socialisme français les épreuves qu’on pouvait prévoir, la prison,
 la calomnie légale, la proscription, je n’affirmais pas une fois de plus que je suis uni à eux de doctrine, d’esprit et d’âme. »
 Biographe et éditeur de Jaurès, Gilles Candar réfute cette « légende de la conversion » (par Lucien Herr, par Paul Lafargue, par Jules Guesde), s’attarde sur la candidature unitaire de Jaurès, sollicité à Carmaux
 par radicaux et socialistes eux-mêmes divisés, montre comment, devant la nécessité de tirer la République défaillante de l’alternative républicains « opportunistes » / droite conservatrice, Jaurès pense le socialisme avec la République, et, toujours, l’unité.
Pour le reste, son « esprit » et son « âme » demeurent à part – politique, humaniste, poétique, son œuvre, immense, qu’il faut lire, en témoigne. Instruit par la philosophie et, déjà, par l’histoire, celui que le vieil Engels, au moins fâché de son indépendance, qualifia de « professeur doctrinaire mais ignorant » inscrivait précisément son évolution dans le « refus des dogmes et des vérités intangibles ». Il accusait la misère morale autant que matérielle : patronale, esclave de l’argent, autant qu’ouvrière. Au-delà du courant politique, son rêve, rappelle Candar, était d’« englober l’ensemble des forces vivantes et agissantes dans son combat pour “constituer l’humanité” ». On en est loin.
Devenir socialiste : le cas Jaurès, Gilles Candar, Le Bord de l’eau, coll. « Troisième culture ».
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photo © Candar Dreux
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journaljunkpage · 10 years ago
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LIBER : REGARDS SUR LA VILLE
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Évoquer Bordeaux dans sa « réalité physique » comme dans son «épaisseur imaginaire », ainsi que Julien Gracq l’avait fait pour Nantes : telle fut l’origine de la collection « La forme de Bordeaux », lancée par Éric Audinet en 1994. L’éditeur reprend aujourd’hui les dix-huit titres en un seul volume, augmenté d’un texte d’Alain Juppé.
Par Elsa Gribinski
En 1994, Jacques Chaban-Delmas achevait son dernier mandat ; Jean- Marie Planes inaugurait alors magnifiquement, chez Confluences, « La forme de Bordeaux ». Le dernier titre de la collection parut en 2001, tandis que s’ouvrait le gigantesque chantier du tramway parmi les grands travaux qui devaient, selon le projet d’Alain Juppé, transformer la ville.
Plus que le Bordeaux de Chaban, les dix-huit textes réunis aujourd’hui délivrent le Bordeaux de chacun, écrivains ou encore historiens délaissant quelque peu l’objectivité de principe pour laisser libre champ au regard, et au plaisir du lecteur. Du Jardin public au Grand- Théâtre, une « sorte d’archéologie littéraire », note à juste titre Éric Audinet : comme en 2015, le retour au passé, en 1994, semble incontournable, qui exhume petite et grande histoire, convoquant déjà le Bordeaux d’hier, dans la mémoire des pierres, de l’eau, ou dans celle des jardins, dans le paysage humain et le paysage urbain, et dans les « chers souvenirs ». Car la ville de naguère, que d’aucuns regrettent désormais, n’était pas davantage celle de jadis – à chaque jour sa veille, depuis longtemps le vieux Bordeaux n’est plus. « Hélas ! », s’exclamait Baudelaire entre deux parenthèses. Et Patrick Rödel de rappeler l’« indifférence des lieux ». Ce furent en tous cas des traces, des signes, qu’hier chacun chercha dans la ville. Ce qu’on pourrait appeler l’« esprit du lieu »... dans l’esprit de celui qui l’habite : Anne-Marie Cocula admirant la « belle au beffroi dormant », grosse cloche gardienne d’une cité autrefois séditieuse ; Bernard Manciet sur les quais, entre façades, reflets, clichés et vieilles lunes, en 1994, déjà nostalgique ; Allain Glykos parcourant de sa belle plume le Saint-Pierre des « rois du monde » et celui de Molinier ; Emmanuel Hocquard traversant Saint-Michel selon la « méthode de l’idiot »... Vingt ans plus tard, Alain Juppé se souvient surtout des « querelles picrocholines » quant aux nouveaux aménagements. Un texte voulu comme un contrepoint politique, où le maire se félicite d’une « révolution épistémologique » et conclut sur les « enjeux du troisième projet urbain ». À croire que le dernier lieu du politique, et non seulement quand la polis est en cause, reste, encore et toujours, la littérature. 
La Forme de Bordeaux, Années 1990 - Années 2010, Confluences.
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journaljunkpage · 10 years ago
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LIBER : L'EXERCICE DU REGARD
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Créée en 1989, alors sous-titrée « Lettres, lieux, vues », augmentée trois ans plus tard d’une maison d’édition, la revue Le Festin fête vingt-cinq ans de publications dédiées au patrimoine et à l’art contemporain en Aquitaine, et quelques long sellers… Rencontre avec son fondateur Xavier Rosan autour d’une aventure singulière dans le paysage éditorial français. Propos recueillis par Elsa Gribinski
Comment est née la revue ? J’étais étudiant en histoire de l’art. Un intérêt commençait à se manifester, de la part du grand public, pour un patrimoine qui sortait d’une image un peu poussiéreuse, conservatrice ou élitiste. L’idée de la revue était d’offrir une sorte de courroie de transmission entre des sujets fournis par des chercheurs et le grand public. Votre perspective était donc à la fois celle d’une vulgarisation et d’une réactualisation ? Ce n’était pas aussi défini à l’origine, mais il y avait l’idée que l’on vit, tous, dans le patrimoine…, que le patrimoine est une chose ancienne qui est amenée à se renouveler, et notamment par l’exercice du regard. Et que ce regard devait être porté jusque sur la création contemporaine, qui est le patrimoine de demain. C’est sans doute la troisième idée consubstantielle au projet : l’importance de la proximité. C’est à partir de choses que l’on connaît, mais que l’on ne reconnaît pas forcément, que l’on apprend. Pensez-vous que cette collection, que constituent après vingt-cinq ans les différents numéros de la revue, fasse émerger une identité aquitaine commune ? Il y a quelques années, j’aurais répondu oui, et la réponse aurait été commercialement convenue. La question de l’identité est une question piège, et en même temps passionnante. On s’appuie sur un territoire qui n’a pas d’autre réalité qu’administrative : cinq départements, des points communs, une grande variété, des antagonismes, pas d’unité… L’Aquitaine est aussi un lieu de passage entre la France et l’Espagne, un lieu de circulation fluviale et maritime, ouverte sur l’Atlantique, avec des immigrations importantes, y compris en provenance d’autres régions de France. Cette diversité culturelle nous permet en tous cas d’être toujours dans la confrontation des regards : elle nous préserve dans une certaine mesure du pittoresque et d’un autocentrisme complaisant. Comment avez-vous été conduit à éditer également des livres ? Je suppose qu’il n’y a pas de hasard. Pourtant, le projet de départ n’était pas du tout de faire des livres. En travaillant avec des partenaires publics, nous avons eu l’opportunité de répondre à des commandes, et notamment, cela semble paradoxal, celle de réaliser des catalogues d’art contemporain. La Lumière du Sud-Ouest d’après Roland Barthes, qui fut notre premier ouvrage, dit bien comment, avec l’édition aussi, nous nous inscrivons toujours dans un rapport au territoire, au regard, et au mouvement. Dans ce livre, La Lumière du Sud-Ouest d’après Roland Barthes, l’humain, la subjectivité sont au cœur du patrimoine… C’est ce qu’on appelle techniquement le patrimoine immatériel. De même qu’il ne faut pas vivre le patrimoine en vase clos, dans une région, il ne faut pas non plus le désincarner. C’est, de toute façon, la main de l’homme qui y intervient du début à la fin, de la conception jusqu’à la destruction, ou à la réhabilitation. Je crois d’ailleurs que l’aspect humain a trop souvent été négligé dans la revue au bénéfice d’une observation peut-être un peu froide de l’histoire ou du patrimoine lui-même. Vous avez évoqué l’importance du regard dans votre travail. La place de l’image, précisément, y est considérable… L’image est, pour moi, au début de tout. On voit avant de parler : c’est un véhicule d’information et de connaissance primordial. Quand Barthes se souvient, ce sont avant tout des images mentales. Reste que le sens est aussi donné à l’image par son articulation avec le texte : on se trouve dans quelque chose de très réfléchi, où il faut néanmoins laisser place à une forme de spontanéité, qui est celle de l’image au départ. Quelle est l’influence de l’institution sur votre production ? La revue, qui fait intervenir à chaque fois une vingtaine d’auteurs, photographes compris, coûte très cher. Et nous sommes limités, en termes de lectorat comme en termes de marché publicitaire, par l’inscription régionale. J’avais plaidé au départ pour un financement entièrement public, sur le modèle de 303, créée en 1984 en Pays de Loire, la première et l’une des très rares revues en France consacrées au patrimoine régional ; aujourd’hui, je considère comme une bonne chose d’avoir échappé à ce confort. Notre comité de pilotage rassemble la région, l’État, les cinq départements et la ville de Bordeaux, qui subventionnent, mais uniquement la revue, à hauteur de 15 % du budget global de la structure. Notre liberté est reconnue comme partie prenante de la qualité du résultat. Pour le reste, sur une petite trentaine de publications, revue trimestrielle comprise, une dizaine de livres ou de hors-série répondent chaque année à des appels d’offre. L’un de mes objectifs est de réduire cette part-là, de publier davantage de titres en propre. Vingt-cinq ans de Festin, c’est aussi le risque de se répéter, et peut-être de s’essouffler ? Une revue est une espèce de work in progress perpétuel. Or, le patrimoine, c’est aussi cela. Le service de l’Inventaire, créé par Malraux en 1964, aujourd’hui rattaché aux régions, et auquel la revue est liée à l’origine, était une entreprise complètement utopiste. Il s’agissait de recenser l’ensemble du patrimoine, du plus prestigieux au plus modeste, dans chaque canton de France : un projet poétique un peu fou, à la Borges, par lequel on voudrait tout inventorier, mais où l’on est sans cesse rattrapé par le temps et la nouveauté. Ce qui m’a séduit, c’est le mélange de rigueur, inhérente à ce travail, et de rêve, à la limite de l’absurde. La revue s’en inspire. À quoi ressemblera la nouvelle formule à paraître en septembre 2015 ? Nous nous sommes institutionnalisés, peut-être trop : nous devons apporter plus d’inventivité, et dans le fonds, et dans la forme. L’intranquillité a du mérite.
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journaljunkpage · 10 years ago
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LIBER : LA FLEUR AU FUSIL ?
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L’Arbre vengeur réédite Le Désir de guerre de Frédéric Roux : 14-18, le cauchemar et la farce.
Par Elsa Gribinski
Pour qui ne connaît pas Frédéric Roux, il fut, avant de quitter Bordeaux, l’un des créateurs de Présence Panchounette. Bordeaux rebaptisé Guérinville, il y eut Paris, puis Sète et la direction artistique du Musée international des arts modestes, Paris de nouveau, où le Bordelais publia dans des maisons prestigieuses, qui n’en firent pas ce qu’elles auraient pu, ou ce qu’elles auraient dû. Avant de fouler Saint-Germain-des-Prés, Roux boxa sur le ring – à chaque nouvelle parution, la critique ne manque pas de le rappeler : l’auteur a du « punch ». Le boxeur fut aussi pédicure, mais avec les pieds, la métaphore file moins chic. Commande artistique de l’Historial de la Grande Guerre de Péronne, Le Désir de guerre parut initialement il y a quinze ans au Cherche midi. La même année, Frédéric Roux publiait chez Grasset Mike Tyson, un cauchemar américain : une biographie à sa manière, qui n’est jamais ordinaire, en témoigne aux éditions Fayard un récent Alias Ali, prix France Culture-Télérama 2013. Tout vient à temps ? Retournons donc au cauchemar – celui de la guerre, la Grande ; et du désir qu’on en eut. « Mon grand-père était maladroit comme un cochon. Lorsqu’il est revenu du nord de la Loire, où il n’avait personnellement rien à faire, il lui manquait une jambe. » L’incipit donne le ton : d’emblée, le cauchemar a l’allure d’une farce, la farce est aussi l’allure que prennent les boiteux de la vie. Tant qu’à pleurer, on rirait bien aux larmes. Paysan béarnais, le grand-père de Frédéric Roux « était de l’étoffe dont on fait les héros : grossière ». Il s’en fut à la boucherie, comme tant d’autres, équipé d’« un pantalon de couleur garance modèle 1867 (pour servir de cible) ». Neuf millions de morts, une histoire écrite avant même de commencer, dans laquelle on s’efforça de « mettre de l’ordre (total) et du sens (unique) ». La fleur au fusil, et pour la patrie ? Plutôt l’« instinct de mort » et la « servitude volontaire » dûment exploités. De quoi « éclairer sa propre histoire en éclairant l’histoire des autres », selon le mot de Pierre Nora – et inversement, dirait-on. La chronique est donc aussi celle d’une enfance dans les années cinquante, de qui n’a pas davantage connu la guerre suivante ; un « je me souviens » par défaut, mais pour mieux comprendre. Car le grand-père, lui, reste muet, le regard absent « de ceux qui ont regardé en face ce qu’il ne faut pas voir », à croire que ce qui fut fantôme au retour de guerre, ce n’était pas qu’un membre. « Votre livre rejoint tout ce que les historiens ne savent pas, ne veulent pas, ne peuvent pas faire ou écrire. » Le compliment est d’Arlette Farge, rien de moins. Le Désir de guerre, Frédéric Roux, Arbre vengeur. Site de l’auteur : red-dog.pagesperso-orange.fr
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© Fred
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journaljunkpage · 10 years ago
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LIBER : POUR SALUER PAG
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Un recueil posthume, un collectif en hommage : les éditions Finitude célèbrent Pierre Autin-Grenier, grand maître du court.
Par Elsa Gribinski
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Analyser la situation en tous sens, tel Lénine « s’interrogeant “Que faire ?” tout en se prenant les pieds dans le tapis » ; et, cependant, « aligner les petits mots inutiles, raturer, gribouiller et tâcher de boucler encore une manière d’histoire saugrenue, comme pour se surprendre soi-même d’être, une fois de plus, arrivé au bout de l’affaire ». Grand maître du court, et Grand Prix de l’humour noir en 2011, Pierre Autin-Grenier ciselait sa phrase. Auteur d’une vingtaine de minces volumes, dont quelques-uns publiés ou repris chez Gallimard, il est « arrivé au bout de l’affaire » au printemps dernier, sachant l’éternité elle aussi « inutile » après soixante-cinq ans et « toute une vie bien ratée » ; il se voyait « accablé […] par la grande fatigue des rêveurs », et plus seulement par elle, mais « le fusil toujours chargé ». En guise de munitions, la langue et la fiction ; l’observation, comme l’imagination, malicieuse ; la dérision ; le cynisme parfois. Il avait ainsi échappé au pire : « Un avenir costume-cravate. » Dans une précédente nouvelle, il avait imaginé sa propre fin et constaté celle du monde sur le ton de l’ironie posthume : « L’ordre et le capital régnaient en maîtres, les temps s’étaient faits barbares avec entrain et bonheur, les poètes pouvaient dès lors se faire voir ailleurs. » Il alla donc au diable, prenant une fois de plus le large, après avoir livré un long combat à la maladie et un dernier recueil à l’attention des éditions Finitude, Analyser la situation, que l’éditeur accompagne aujourd’hui d’un collectif composé dans cette belle fraternité chère à l’écrivain lyonnais : Christian Garcin, Antoine Volodine, Franz Bartelt, Arno Bertina, d’autres encore y saluent l’homme, plus encore que l’œuvre. On y lit également les lettres qu’il adressa aux amis et qu’il signait « PAG » ; on y retrouve des portraits, photographiques ou à l’huile (d’Ibrahim Shahda, de Ronan Barrot), « le regard d’enfant meurtri, réfugié derrière une barbe de Chinois », selon l’expression d’Éric Holder, et, curieusement, en peinture, « quelque chose d’impérieux, d’altier, voire même d’inquiétant » dans le visage, comme le note Éric Vuillard. Outre l’humour, il y a de l’un et de l’autre dans ses nouvelles : une majestueuse solitude. Et l’attention continuelle du poète qui flaire la vie et fait des autres, malgré la première personne omniprésente, « des romans de deux à trois pages ». Analyser la situation, Pierre Autin-Grenier, Finitude. Une manière d’histoire saugrenue – Hommage à Pierre Autin-Grenier, Finitude.
photo © Ronan Barrot
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journaljunkpage · 10 years ago
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D’ICI ET D’AILLEURS
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Après plus d’une décennie d’existence et le départ de son cofondateur Olivier Desmettre, Lettres du monde tient son cap. À l’occasion d’une 11e édition sur le thème « D’amour et de guerre », entretien avec sa nouvelle programmatrice littéraire, Martine Laval, grand reporter, critique littéraire à Télérama de 1982 à 2012 et fondatrice du festival littéraire de Caen Entre les lignes. Propos recueillis par Elsa Gribinski
Plutôt qu’un festival des littératures étrangères, Lettres du monde est un festival des littératures d’ici et d’ailleurs… L’identité forte de Lettres du monde, son savoir-faire aussi depuis dix ans, est d’être un festival des littératures étrangères en Aquitaine : faire entendre ici des voix venues d’ailleurs, y compris dans leur langue originale, et découvrir en quoi elles nous parlent. Pour cette 11e édition, nous convions quelques auteurs français qui ont le goût des autres, le goût de l’« ailleurs » : Patrick Deville, François Place, Dominique Sigaud mettent dans leur travail, au cœur de leurs livres, cette ouverture au monde. En croisant les genres littéraires, les auteurs français et étrangers, nous affirmons notre désir de combattre les barrières…, les frontières. La littérature est source de dialogue. Elle allie le plaisir de la découverte à celui de  l’appréhension du monde. En quoi cette édition diffère-t-elle des précédentes ? Le festival poursuit sa mission, ce qui ne l’empêche pas d’imaginer d’autres façons d’accueillir écrivains, traducteurs, éditeurs et tous les publics, avec, dès cette édition, une ouverture sur la littérature de jeunesse, un des enjeux de notre époque. Nous faisons aussi cette année le pari de croiser les langues, les cultures, les pays autour d’un même thème. « D’amour et de guerre », donc : un thème universel pour des déclinaisons particulières ? La littérature est universelle, et à l’écoute du monde : nous sommes à Kiev aujourd’hui avec le Journal de Maïdan d’Andreï Kourkov, avec Joseph Boyden dans le passé colonial du Canada, dans l’Amérique des laissés-pour-compte avec Iain Levison, au Danemark mais avec un écrivain indien, Tabish Khair, en Islande et hors du temps avec Jón Kalman Stefánsson… Ce monde, passé, présent, est malheureusement un monde en guerre, pris dans des conflits armés (Jean-Pierre Martin évoquera « l’autre vie » d’Orwell), mais aussi dans des guerres familiales, sociales, économiques. Liquidations à la grecque, ou Pain, éducation et liberté de Pétros Márkaris, Un petit boulot ou Tribulations d’un précaire de Levison nous font entendre, en littérature, ces guerres-là. Lettres du monde, du 28 novembre au 7 décembre. Programme complet : www.lettresdumonde.com
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Martine Laval © Maki Galimberti
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journaljunkpage · 10 years ago
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QUI FAIT L’HOMME FAIT LA BÊTE
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Bruno Lahontâa est plasticien, scénographe et performer ; Laurence de la Fuente est metteur en scène et auteur. Ensemble, ils publient Performances éthologiques de Font, leur premier livre, qui est aussi le premier titre de la nouvelle collection des éditions de l’Attente, « Au trait », associant images et textes d’ « artistes écrivant », dans l’esprit de son catalogue, lieu d’expérimentation au croisement des arts. L’ouvrage, insolite, rend compte des tentatives étranges d’un artiste argentin, le susnommé Font, injoignable à l’heure de l’entretien : contre l’anthropocentrisme, il s’agit d’éprouver sur l’humain les comportements animaux. Chimères ?
Propos recueillis par Elsa Gribinski
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©Angèle Rousseau
Qui est Font ? Font est un artiste majeur de la scène artistique argentine. Son travail s’est ancré dès le début des années 1980 dans une observation minutieuse du comportement animal qui a contribué à nourrir sa créativité absurde et burlesque, créativité qui s’est déployée dans un cercle restreint de l’art contemporain. Il fut le précurseur des performances éthologiques. Cet artiste secret a disparu de tous les champs à la fin des années 1990, et on s’est longuement posé la question d’un suicide programmé dans le cadre d’une action extrême autour de l’automutilation. Nous avons pu approcher Font dans les années 1990, avant qu’on ait perdu toute trace de ses activités. Des performances… éthologiques ? Les performances éthologiques sont des performances liées à l’étude du comportement animal. Font a pris les entrées d’un dictionnaire éthologique comme base de sa démarche artistique : l’attachement, le cronisme, l’aire vitale, la cleptobiose pour n’en citer que quelques-unes. Ce n’est certainement pas pour faire rire les oiseaux ou chanter les abeilles. Nous souhaitons organiser d’après les dessins et les textes de Font un certain nombre de reenactments de ses performances pour rendre hommage à l’artiste. Concrètement ? Eh bien, prenons deux exemples. Pour le mimétisme, la mise en œuvre est très simple : une actrice, Séverine Batier (si le budget le permet) ; une robe à fleurs ; un paravent recouvert du même motif floral ; quelques pas de danse  ; un conférencier/une conférencière. Pour l’écholocalisation, il suffira d’un acteur : à défaut de Ghérasim Luca, Stéphane Roger (si le budget le permet), muni d’un pavillon de tête ; un orque projeté sur petit écran type diapo ; un vidéoprojecteur. Ce qui dit bien qu’une performance est en acte. Pourquoi un livre ? Le livre est bien la matrice des performances, seul témoin d’une œuvre dont ne subsiste aujourd’hui aucune trace audio ni filmique. Il apporte donc un témoignage graphique et textuel précieux sur ces performances éthologiques, réalisées, avortées, ratées, rêvées... En ce qui concerne les performances réactivées, elles s’inscriront dans le cadre d’une conférence dans laquelle la conférencière/le conférencier s’autorisera l’utilisation d’objets, de prothèses, tous supports lui permettant d’être le plus conforme possible aux intentions originales de l’artiste. Espérez-vous retrouver d’autres œuvres de Font ?Nous pensons que Arnaud Labelle-Rojoux, grand performer et auteur de la préface de ce livre, est en possession d’autres documents fontiens. Il s’agirait, entre autres, d’un disque vinyle intitulé Cuisine de la pampa argentine… Performances éthologiques de Font, Laurence de la Fuente et Bruno Lahontâa, préface d’Arnaud Labelle‑Rojoux, éditions de l’Attente, coll. « Au trait ».
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journaljunkpage · 10 years ago
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QUINZE ANS DE RITOURNELLES
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Créé par Marie-Laure Picot en même temps que l’association Permanences de la littérature, le festival Ritournelles explore depuis quinze ans l’écriture contemporaine dans ses rapports aux différents champs artistiques. Une programmation exigeante et singulière, où le questionnement s’éprouve autour d’une table ronde aussi bien que dans les créations accueillies par l’Oara ou le CAPC. Propos recueillis par Elsa Gribinski.
Comment vous sont venus, il y a quinze ans, l’idée et le propos du festival ? L’idée a été provoquée par une prise de conscience de l’émergence de pratiques scéniques ou artistiques dans le milieu de la littérature contemporaine, et plus particulièrement du côté de la poésie à l’époque. Le propos : partager à la fois une passion envers la littérature et des interrogations sur la création. Ce projet de festival a posé d’emblée la question du dialogue incessant entre la littérature et la musique, l’art contemporain, le cinéma, la danse, la scène, les scènes. Sa réalisation a provoqué un autre questionnement, qui est celui de la diffusion de la littérature aujourd’hui, selon quels modes, dans quels lieux, pour quels publics et selon quelles temporalités. Ce sur quoi nous travaillons depuis quinze ans. Vous avez choisi de ne pas consacrer de thème à cette quinzième édition. Pourquoi ? J’ai effectivement toujours imaginé des programmations dialoguées, illustrant des titres comme Cinémalittérature, Le Corps écrit, Poésie-images, etc. Pour marquer nos quinze ans, j’ai souhaité réaliser un programme pluridisciplinaire, une sorte de kaléidoscope de Ritournelles. Nous allons recevoir des artistes de toutes disciplines, mais il ne faut pas se méprendre sur nos objectifs, la littérature est partout dans ce programme. C’est d’elle qu’il s’agit avant tout. Elle rassemble. Pascal Quignard, Hélène Cixous, Mathieu Riboulet, pour évoquer les plus connus des écrivains invités cet automne… Qu’est-ce qui les réunit ? Un amour immodéré et inconditionnel pour la lecture et l’écriture. Ces auteurs sont d’abord des lecteurs. Une autre qualité les réunit, l’humanité. Ce ne sont pas des faiseurs de littérature. Ce sont des écrivains de l’intime. Ils sont chacun les auteurs d’une œuvre unique, comme l’est aussi leur voix. Pascal Quignard et Hélène Cixous sont les héritiers de Montaigne ; Mathieu Riboulet, de Proust. Tous les trois sont capables de mêler dans un même texte le journal, la fiction et l’histoire. Mais je pourrais aussi évoquer un grand artiste qui développe dans le domaine de l’image cinématographique cette même capacité à englober connaissances et disciplines pour produire de l’intime. Dans Ritournelles, d’Ange Leccia, œuvre conçue pour cette édition du festival, tout est là, y compris la « petite musique » que nous attendons, nous, lecteurs et regardeurs. Festival Ritournelles, du 6 au 8 novembre. www.permanencesdelalitterature.fr
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journaljunkpage · 10 years ago
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LIBER : GOURIO NOUS RESSERT !
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Un verre, deux vers : célèbre pour ses Brèves de comptoir, adaptées au théâtre puis récemment au cinéma par Jean‑Michel Ribes, Jean-Marie Gourio cueille, recueille et sème aux vents contraires des haïkus et des rêves.
par Elsa Gribinski
Le dernier opus de Jean-Marie Gourio, qui est aussi le millième édité par Le Castor astral, va des Haïkus aux Rêves, en passant par les Pensées pressées. « Pressées » peut s’entendre de deux manières. La rime sémantique se fait avec « brèves », qui contient « rêves », qui est l’envers du vers. « Curieusement, le presque rien en mots n’est pas si simple. » Y ajouter la contrainte, non seulement formelle, c’est accroître la difficulté pour mieux l’intégrer. Mais le haïku ne contraint pas tant : dix-sept syllabes, parfois moins, trois vers, pour exprimer l’instant, qui est aussi le temps – la saison… Les règles ont leur souplesse. L’été, du reste, les brèves de comptoir s’allongent comme les jours. Cela donne de petits poèmes, en prose ou en vers libres, avec des échos de Prévert, de Tardieu, de Vian, des ballades rebaptisées « promenades », où l’absurde le dispute à la mélancolie, l’humour au noir, le tout léger, léger. Cela donne aussi des recettes, car Jean-Marie Gourio ne fait pas que boire : il mange, à sa manière, escalade le bifteck, s’allonge dans le persil, « la tête sur un tronçon d’échalote », s’aperçoit que, contre toute apparence, il n’est pas dans son assiette ; normal, c’est dimanche. La cuisine, donc, tout un poème : Recette de la confiture de vieille, Recette du cocktail à la sardine, du melon à la fatigue, Larmes salées et Poème à la noix… Avec pas mal de questions sans réponses, ou pas celles qu’on attend. Des sornettes à la buvette ? Porté par les vents contraires, Gourio flotte et sème le doute, un genre de graine qui fait pousser des fleurs à la boutonnière. L’apéro prolongé se prête aux jeux de l’esprit : le bon sens et l’inverse, un vers, deux vers, trois rêves… au comptoir, ça vaut bien un coup de dés. EG
Haïkus de mes comptoirs, Jean-Marie Gourio, Le Castor astral. Brèves de comptoir, réalisé par Jean-Michel Ribes, scénario et dialogues de Jean-Marie Gourio et Jean-Michel Ribes.
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journaljunkpage · 10 years ago
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ALIÉNÉS !
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Entre fous de Jean-Luc Coudray paraît en même temps que la réédition de ses Lettres d’engueulade : comment se réconcilier avec soi-même et s’affranchir de l’enfer contemporain.
par Elsa Gribinski
Jean-Luc Coudray ne supporte pas les imbéciles, surtout lorsqu’ils sont autoritaires. Ses Lettres d’engueulade, augmentées de quelques unes et rééditées cet automne, l’ont assez montré : un « guide littéraire » contre qui malmène vos humeurs et vous empêche de vivre, patrons et bourgeois, voisins et automobilistes, maires, présidents et démarcheurs de toute sorte, aliénés aliénants, sans oublier Dieu – l’enfer, c’est les autres... L’exercice de style est drolatique : on ne peut plus sérieux. Un livre « humaniste », selon le mot de l’auteur, et de quoi recouvrer votre tranquillité sinon rendre votre destinataire sensible.
Né en 1960, bordelais, dessinateur et écrivain, lui-même illustré par Moebius, Trondheim et quelques autres, Coudray, qu’on ne confondra pas avec son jumeau, fait dans le court et le profil. En matière de mots, le trait, clair, concis, est aussi beau qu’éloquent : on peut être meilleur poète que philosophe, et les phrases de Coudray parfois vous arrêtent… Également publié cet automne chez le même éditeur, son nouvel opus, Entre fous, s’inscrit dans la continuité des précédents : humour, goût du paradoxe et de la dialectique, association du quotidien et de l’absurde, critique par l’écart, léger ou grand, telle qu’en produisent une vue décalée ou une situation insolite – l’asile, certes, s’y prête, mais il ne montre là rien qui nous soit étranger. Homo sum… Double du narrateur, vieille connaissance de l’auteur, ici moins prolixe que dans ses Dialogues, Satan est donc à sa place dans cette humanité en vérité ordinaire dont la diversité étonne. Autant de portraits, autant de scènes et de dialogues de fous que de brefs chapitres pour dire façons d’être et visions du monde qui pourraient encore résister à la conformité et à ses normes. 
Dans ce théâtre de rencontres où les questions, peut-être, pèsent plus que les réponses, le narrateur observe et interroge sans préjuger, quand le psychiatre surveille et juge. Qu’importe l’attribution des rôles ; Satan d’un côté, Big Brother en pâle successeur de Dieu de l’autre, la satire est active. Et il s’agit, toujours, pour l’un de comprendre, pour l’autre de dominer. 
Entre fous et Lettres d’engueulade, édition augmentée, illustrée par Alban Caumont, Jean-Luc Coudray, L’Arbre vengeur.
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journaljunkpage · 10 years ago
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DU LIVRE À LA DÉRIVE
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Caustique et tendre, le dixième roman de Christian Estèbe fait le récit d’un naufrage et salue à sa manière la rentrée littéraire… 
par Elsa Gribinski
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DR
Le patron est alcoolique, nourri à Rabelais et baptisé malgré lui du nom d’un capitaine maudit ; le navire (la barque ?) est une librairie en déclin, cernée par les kebabs, les gadgets, les sex-shops et les fringues à bas prix dans une ville portuaire du sud de la France « où la galéjade sanglante laisse place aux cadavres exquis ». Jean Achab ne lit pas, prend un mot pour un autre, dit Le Vin de l’assassin et chante Le Père Duchesne. Dans la dive bouteille, du garlaban ; dans la boutique obscure, un bric-à-brac que Stève, le libraire, classe et reclasse en tâchant d’éclairer le client à défaut de lui-même : « On lui a demandé Les Souliers d’escarpin. Il hésite : Souliers de satin ou Fourberies de Scapin ? » « On est bien toujours l’inculte d’un autre »… Écrivain raté, marchand réussi, l’inverse ? Stève, double d’Estèbe (ils ont l’accent grave), « ne sait pas ». Il fuit dans les femmes et les livres le monstre qu’il poursuit. À chacun son chagrin, à chacun sa nuit, à chacun sa blanche : Achab a son compte ; Sophie, qui débarque soudain, jeune vendeuse à mi-temps, droguée à plein, n’est pas mal lotie. Elle se fait appeler Emma, « à cause de Flaubert », elle l’écrit MA, on l’entend comme on veut ; elle, pour lors, ne comprend que Cocteau : parents terribles, enfants non moins… Qui se ressemble ? Emma lentement s’empoisonne, mais plus insouciante que paumée, voire… Dans le piège saphique, Stève mâche-laurier devient père sans l’avoir deviné.
Voilà pour l’histoire, qui n’est faite que de mots. Christian Estèbe en joue : son livre tente Babel chez les marchands du temple. La barque est pleine, une bibliothèque borgésienne à la dérive dans la grande épicerie culturelle. Libraire, représentant, bibliothécaire, aujourd’hui bouquiniste à Marseille, Estèbe en connaît un rayon – « les jeunes gloires à venir, qui manient le verbe comme une truelle », les bouquins débités à la tranche, les libraires pas contrariants, et comment vendre autrement ? (Oui-Oui fait du vélo ? Ah, oui, très bien !), le pilon en bout de chaîne quand « chez Drouant, ça profiterole », tout le monde y passe, cuistres, frustrés, rusés… Les contemporains en prennent pour leur grade. C’est drôle plutôt qu’amer : plus éloquent que les grands papiers des confrères sur la saison des prix et son crépuscule romanesque. 
S’il faut s’en consoler, on (re)lira Jérôme de Jean-Pierre Martinet, paru au Sagittaire en 1978, puis redécouvert par Finitude, qui le réimprime cet automne après épuisement d’un premier tirage : du fonds, du très bon, à l’égal du catalogue de la maison. « Il n’a pas d’équivalent dans ce qui paraît aujourd’hui en France », disait à l’époque Jean-Pierre Enard du roman « monstre » (justement…) de l’écrivain libournais. Il n’en a probablement pas davantage aujourd’hui.
Toutes les barques s’appellent Emma, Christian Estèbe, Finitude.
Jérôme, Jean-Pierre Martinet, Finitude.
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journaljunkpage · 10 years ago
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DIX ANS DE LIRE EN POCHE
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Créé en 2005 par Jean-Luc Furette, aujourd’hui dirigé par Lionel Destremau, le salon du livre de poche de Gradignan, premier du genre en France, fête une décennie d’existence.
Par Elsa Gribinski
73 millions d’ouvrages vendus en 2013, soit plus d’un quart des ventes de livres : « Depuis plus de soixante ans », rappelle Lionel Destremau, l’invention du livre de poche a rendu accessible à tous « la culture au sens large ». Une « devise » pour le salon de Gradignan, dont la programmation multiplie les passerelles, mêlant littératures de genre et générale, têtes d’affiche et découvertes, auteurs grand public et écrivains plus confidentiels, domaine étranger et français, et conviant le spectacle vivant à sa fête. 
L’édition anniversaire de ce qui reste, en France, le premier salon dédié aux livres de poche offrira une place remarquable à la littérature étrangère : une douzaine d’auteurs invités pour de grands entretiens, et l’occasion d’entendre longuement Douglas Kennedy ou Jake Lamar en littérature américaine, les Britanniques R.J. Ellory pour le thriller, Karen Maitland pour le roman historique, Robert Goddard et Owen Matthews pour la littérature générale, la Suédoise Katarina Mazetti, l’Islandaise Auður Ava Ólafsdóttir ou la Vietnamienne Thanh-Van Tran-Nhut, auteur chez Picquier poche, dont le salon propose par ailleurs une exposition. Grande diversité également côté français, avec près de soixante auteurs, de Claro à Yasmina Reza, et carte blanche, enfin, à deux éditeurs pour un coup de projecteur sur le futur : « Folio SF », associant désormais au fonds des inédits, et la collection « Hélios », moins connue, récemment créée par cinq petits éditeurs de fantasy.
Une 10e édition qui aura pour parrain une marraine, puisque Véronique Ovaldé marquera de sa présence généreuse ce salon : lecture musicale de son dernier roman La Grâce des brigands en soirée d’ouverture, carte blanche sur le thème « Mes vies fictives » en compagnie de Philippe Jaenada et de Cécile Ladjali, grand entretien consacré à « L’enchantement romanesque » et coups de cœur de l’auteur de Ce que je sais de Vera Candida, dont Lire en Poche fait cette année son livre-cadeau. 
Au total, 1 500 m2 de librairie et près de quarante rencontres tout au long de ce premier week-end d’octobre au théâtre des Quatre Saisons, à la médiathèque de Gradignan et dans le parc de Mandavit, où vous mènera, depuis Bordeaux, une navette gratuite dotée d’une bibliothèque et animée par la troupe d’impro Zelig.
Lire en Poche, du 3 au 6 octobre, Gradignan. www.lireenpoche.fr
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journaljunkpage · 10 years ago
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HISTOIRES DE…
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Un hôtel, un libraire, un éditeur, cinq auteurs : Bijoux d’hiver associe les genres et les plumes, la résidence pour contrainte.
Par Elsa Gribinski
L’hôtel est de luxe, et, comme la ville éponyme, chargé d’histoire : une ancienne usine de la Compagnie générale des eaux, construite au cœur de la Ville d’hiver en 1884, ravagée par un incendie à la fin du siècle suivant. Le libraire est d’Arcachon, à l’origine de ces brèves résidences qui pourraient désormais se prolonger en un recueil annuel aux jeunes éditions bordelaises Bijoux de famille : « Un libraire lit et constate parfois qu’un livre manque », assure François Boyer, de la Librairie générale, « il garde en tête que celui-ci advienne à partir d’une idée, d’une rencontre. » Les auteurs sont cinq, d’horizons différents mais de la région, ou presque. Ils se sont inspirés du passé et de l’atmosphère des lieux pour donner ces Bijoux d’hiver, quatre textes courts et quelques planches de Guillaume Trouillard. L’étrange « bijou » d’Hervé Le Corre, comme on le sait Grand Prix de littérature policière et prix Le Point du polar européen pour son dernier roman bordelais Après la guerre, s’intitule Histoire d’eau. Il y est aussi question de feu – rien d’un polar, et pas davantage une nouvelle érotique. Le texte de Jonathan Hénault, alias Nathanaël Jo Hunt, pratiquant de l’« écriture compulsive et autofrictionnelle », également éditeur du présent recueil, joue des mots au-delà du titre : anagrammes, anacoluthes, clins d’œil en série et parodie de polar, justement, dans laquelle le narrateur s’interroge – Et Camille dans tout ça ? Nathalie Bernard, devenue auteur jeunesse ailleurs et ici parjure, convoque d’Annunzio et Da Vinci ; Arnaud Cathrine, dont on apprend qu’il est du coin sans en être, les souvenirs d’un temps qu’il n’a pas connu dans l’attente d’une femme qui ne viendra pas – une autofiction, mais graphique, puisque Guillaume Trouillard en est. Quatre écrivains « à contre-emploi », donc, un recueil réussi, le tout à l’enseigne de l’hôtel de la Ville d’hiver.
Bijoux d’hiver, Jonathan Hénault, Hervé Le Corre, Nathalie Bernard, Arnaud Cathrine et Guillaume Trouillard, éditions Bijoux de famille.
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© Guillaume trouillard
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