#Guillaume Trouillard
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CHERRY CHÉRIE
Nicolas Trespallé
Lancées en 2003 autour de la revue apériodique Clafoutis, les éditions de la Cerise ont toujours cherché à estomper voire à faire disparaître la frontière entre beaux livres illustrés et bande dessinée. Non contente de révéler des nouveaux pouces de la BD francophone comme Vincent Perriot ou Adrien Demont, la maison aime à dénicher des artistes d’horizons divers souvent inconnus et à l’identité graphique forte, à l’instar du fascinant Jeremy A. Bastian. À l’occasion des 15 ans de la Cerise, retour sur cette petite structure bordelaise dont le catalogue précieux est le reflet de l’exigence de l’éditeur-auteur, Guillaume Trouillard.
Comment définirais-tu la Cerise ?
Je dirais simplement que c’est une maison d’édition alternative de BD et d’arts graphiques créée par un auteur. Si tu veux en venir à la ligne éditoriale, c’est déjà plus compliqué à définir ! Disons que c’est le prolongement de ce que moi, en tant qu’auteur, j’aimerais défendre et promouvoir comme type de dessin. Mais c’est comme si on me demandait : « Comment dessines-tu ? » À partir du moment où tu tentes de le formaliser avec des mots, tu sais très bien que ça devient réducteur, caricatural.
L’envie première était de sortir la BD de son carcan…
C’est toujours notre état d’esprit. Ce qui a motivé la maison d’édition, c’était de confronter la BD à d’autres univers picturaux, à d’autres références.
Tu as créé les éditions de la Cerise il y a 15 ans, dans quel état d’esprit étais-tu à ce moment-là ?
Je crois que c’était avant tout un désir d’être autonome. Aux Beaux-Arts d’Angoulême, des élèves commençaient à se regrouper en collectif en lançant des revues, voire des maisons d’édition. Ce n’était pas non plus farfelu. J’avais envie de me lancer dans cette inconnue avec la promesse de travailler comme pendant nos années aux Beaux-Arts, en se dotant d’un outil de publication pour faire des choses différentes de ce que semblait proposer le paysage éditorial à l’époque. Aujourd’hui, les choses sont moins cloisonnées, peut-être que je m’y retrouverais plus. Mais ça doit correspondre à mon tempérament.
Les débuts ont été compliqués…
J’ai tout appris sur le tas. Sur ces 15 ans, j’ai travaillé la moitié du temps tout seul. Au départ, je n’ai pas dû prendre le truc par le bout le plus simple, j’ai fait plein d’erreurs, tout s’est accumulé, mon travail d’auteur et la maison d’édition. J’ai grimpé par la « face nord », c’est-à-dire sans rien connaître du monde de l’édition, en province, sans aucun réseau. C’était une dépense d’énergie colossale pour peu de résultats en terme de visibilité. Depuis qu’il y a un salarié, ça a changé les choses, le travail est mieux fait, c’est devenu plus carré, avec des tableaux Excel ! Avant, je travaillais à l’arrache, je faisais tout en même temps, c’était le gros bordel. Je tenais à l’énergie et je me suis un peu cramé ! À présent, le bateau a trouvé son rythme de croisière.
La sortie de ton album Colibri a été un premier tournant…
Peut-être… Sûrement aussi parce que c’était la première bande dessinée qui a été publiée. Jusqu’alors il n’y avait eu que la revue Clafoutis, des livres à mi-chemin entre illustrations et récit, comme Pourquoi pas ?, Entre Deux ou Le Cas Lilian Fenouilh.
Puis, tu as déniché La Fille maudite du capitaine pirate de Jeremy Bastian, ton « best-seller »…
Pour la première fois, on dépassait la sphère des acheteurs du festival d’Angoulême et du soutien des bons libraires. Pas mal de gens nous ont découverts à ce moment-là, c’est certain.
Tu prolonges souvent la vie de tes livres à travers des expos…
Quand on fait appel à nous, on essaye de proposer autre chose qu’une simple mise sous cadre de dessins. Par exemple, on fait des concerts dessinés avec mon frère Antoine. Je trouve cela tellement dur de travailler des années sur des bouquins qui ne restent que quelques mois en librairie… Je n’arrive toujours pas à m’y faire. Même pour des livres compliqués, voués à avoir un public limité, c’est raide de passer à autre chose, à peine achevés…
C’est un peu le cas du splendide livre de Tobias T. Schalken, Balthazar qui est passé sous les radars…
On le savait, et c’est normal, c’est un travail expérimental. La dimension économique ne vient pas interférer dans le désir de faire un livre. Évidemment, il faut faire en sorte que les bouquins qui ne sont pas « rentables » soient publiés en alternance avec d’autres projets qui te semblent moins confidentiels. C’est sûr que, pour nous, ce serait compliqué d’enchaîner sur trois bouquins qui perdent de l’argent…
Quel est le tirage moyen d’un livre de la Cerise ?
C’est variable. Le tirage moyen est autour de 1 500, mais c’était beaucoup plus pour les livres de Jeremy Bastian. On a toujours tendance à tirer trop peu, ça nous a joué des tours, mais c’est parce qu’on a tous nos stocks dans nos locaux et qu’on est limité par la place.
Après le diptyque Au pays du cerf blanc signé de Li Zhiwu, tu édites ces jours-ci un nouvel auteur chinois Dai Dunbang. Comment déniches-tu ces créateurs ?
J’ai un ami sur place, Yohan Radomski, avec qui je travaille là-dessus depuis des années. On a trouvé plein d’auteurs, de livres, il y en a pour des années à les éditer à notre rythme. Il s’agit souvent de littérature illustrée ou de lianhuanhuas, les bandes dessinées locales. Ce sont parfois des productions que l’on retravaille, que l’on adapte. Pour Li Zhiwu, par exemple, on a ajouté des scènes du roman original, on a fait un chapitrage en rajoutant des cabochons. Des scènes ont été étirées, d’autres brouillonnes ont été coupées.
Parlons de ta casquette d’auteur, où en est ton grand projet Aquaviva ?
Je galère, je crois que j’ai plus trop la foi ! C’est au placard, je n’ai pas envie de ça pour le moment, cela me demande trop d’effort. J’ai travaillé récemment avec L’Échappée, un éditeur politique, pour On achève bien les éleveurs, un reportage illustré sur des éleveurs qui s’opposent à l’obligation de puçage des chèvres et brebis. Là, je suis en train d’entamer un leporello sur un scénario que j’ai commandé à un camarade, Alex Chauvel, qui a monté les éditions Polystyrène. Je voulais faire un livre inspiré des rouleaux chinois, là je me sens prêt, ça va aller vite. Mais avant il y aura un petit livre chez Polystyrène, justement, pour leur collection Façades. C’est aussi un livre dépliant où je dessine à la façon persane. J’aime toujours me confronter aux traditions graphiques, y mettre mon nez comme un faussaire, me glisser dans les costumes. Les rouleaux chinois, ça me plaît depuis très longtemps, les perspectives cavalières avec des bonhommes tous à la même échelle dedans, un peu comme dans les jeux vidéo type Zelda.
Un nouveau Clafoutis en vue ?
Ça se précise. Je dessinerai sans doute un peu moins dedans. Mais le sommaire devrait être garni et international…
On a déjà vu des petites structures décrocher la timbale après un succès inattendu, comme 6 pieds sous terre avec Fabcaro, tu y penses en te rasant ?
On ne deviendra jamais trop gros, c’est impossible, ça ne peut pas nous arriver. Déjà La Fille maudite du capitaine pirate, avec notre façon de travailler, notre effectif, c’est un peu fou. Je ne vois pas trop comment cela pourrait nous tomber dessus avec un livre illustré sur les années 1920 en Chine… On ne met pas vraiment les ingrédients pour que ça arrive, mais bon, tu as raison, on n’est jamais à l’abri.
www.editionsdelacerise.com
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ref
Etienne Ozeray, mémoire Pour un design graphique libre.
OPen source publishing, mag balsamine excel
*Velvetyne type foundry
Etienne mineur : peut-on encore être designer au pays des templates ?
Guillaume Trouillard, Welcome
*Wikimédia (ex : collectif Bam à la générale)
Sugata Mitra, TED sur l’école dans le cloud (granny cloud)
LOGO : langage de progra, avec une tortue !
Louis Eveillard, along the trail + hypomnémata
*Louis Eveillard, algorithms.beautifulseams.com, l’algorithme en art et en design (et l’atelier des chercheurs, participe à dodoc et opendoc). idée qu’avec le design génératif, on conçoit des processus, des modèles capables de produire des formes : on délègue ça au logiciel donc on peut faire autre chose.
Marshall Mc Luhan et John Culkin : we shape our tools and thereafter our tools shape us
“seamful design” : couture entre les hô et leurs techs. Présent en numérique, mais aussi en design ! Golden canon, Tschihold ou Muller Brockmann.
Sol Lewitt, crée des protocoles plutôt que des oeuvres
Vera Molnar : la machine imaginaire : se crée des programmes pour faire ses oeuvres + Journaux intimes en CDROM avec le M2 multimédia de rennes.
intalgorithmi
le conditional design. process, logic, input. adapter sa façon de bosser aux changements produits par le numérique.
Studios chevalvert : outils de créa graphique ne fn pas encore avec les IA... apprendre aux iA des codes graphiques, des codes esthétique ?
Jenny odell et google image
Cloud map, Ianis lallemand
mag interstice et la proposition d’évaluer la difficulté de lecture de ses contenus.
*François Taddei, mooc digital media sur l’ouverture des données et le partage des savoirs. documenter, c’est ce qui permet de transmettre. téléphone comme un nouveau couteau suisse, peut servir à plein de trucs si on l’explore ! + pourquoi le jour où on n’a pas accès à internet, c’est le jour de l’examen ? Il fait des évals par contribution wiki.
PA de marneffe, maths québec, explique ce que l’enseignement des algos peut avoir de créatif. Distingue la créativité, capacité à combiner des éléments extraits de règles, et la spontanéité, caractère d’une expression directe sans réflexion.
*Ambroise Garel, la chaothèque, et surtout l’ougépro. Production de textes insensés : Bartleby sur twitter, cuisinotron...
*OULIPO : vient de Raymond Queneau, auteur, et François le lionnais, méthématicien. accointances avec le numérique par goût de la règle, de la contrainte comme productrice de réactivité.
Paris Maths : bouquin 2018 assez graphique, tous les trucs à propos des maths dans paris
BTS DG la sout’, oulipo comme ressource de design éditorial.
LOGASTER, Tailor Brands, créa de logo par algo.
John Maeda, design by numbers : code et design. Crée un langage spécifiquement pour son livre. DBN
Cours de Douglas Stanley, abtrastmachine, design algorithmique.
*Les rencontres de Lure
*Lyon, mirages
*Festival des libertés numériques, rennes (bibli)
«\quelle forme dois-je donner à ces projets pour que ceux qui viendront après moi puissent les utiliser aux fins de leur propre progression et soient aussi peu gênés que possible dans celleci \?\» Flusser, petite philosophie du design 2002
REF HISTORIQUES
Metahaven (néerlandais, wikileaks)
Whole earth catalog, Steward Brand
Enzo mari, proposta per autoprogettazione
Mille milliard de poèmes, queneau
Golden canon, Tschihold ou Muller Brockmann.
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Guillaume Trouillard : Aquaviva
Editions de la Cerise 2015
Art numérique - dim 10x15 - Effets spéciaux Photoshop - Tirage sur papier photo HD
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Aquaviva –Éd.de la Cerise - La qualité artistique
Aquaviva –Éd.de la Cerise – La qualité artistique
Une bd se décline en série … « Aquaviva » de Guillaume Trouillard aux Éditions de la Cerise, se décline en fascicule … Et pour cause : une couverture digne d’un trésor secret trouvé dans une vieille malle comme ces vieux livres manuscrits aux estampes d’or et de couleur ! On assiste au déroulement d’une histoire en aquarelle de couleurs puis en noir et blanc … Une histoire sans parole, une…
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#douceur#Éditions de la cerise#famine#Guillaume Trouillard#peinture aquarelle#poetique#post-apocalyptique#realisme
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Domingo= Antidisturbios. Guillaume Trouillard, este joven francés, mordaz y elegante, así son ellos. Francia, el origen de la civilización, con razón.
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